HISTOIRE & PATRIMOINE RÉGION
NAZAIRIENNE
PRESQU’ÎLE GUÉRANDAISE
Patrimoine - Histoire - Culture, en Pays Noir / Pays Blanc
Hors-série
Mesquer-Quimiac - 1880-1980
Jocelyne Le Borgne
A.P. H.R.N - Hors-série n° 14 - août 2021 - 10 €
Une station balnéaire “discrète”
L’abbé Vinet a pris place, avec ses choristes, sur « L’Étoile » de Jean Judic, cet été 1937. (© Henri Fohanno)
L Éditorial
orsqu’après bien de nouvelles recherches et de nouvelles rencontres, on dispose de plus d’une centaine de documents (peintures, écrits, photographies, plans) et que l’on connaît particulièrement bien Mesquer-Quimiac à titre personnel, on a tous les éléments pour créer un numéro hors-série d’Histoire et Patrimoine, publié par l’APHRN. Celui-ci bénéficie d’une iconographie inédite. Huit ans auparavant, trois articles évoquant la naissance et l’évolution de cette station balnéaire, avaient été édités, enrichis de quatre illustrations, reprises ici pour leur caractère exceptionnel. C’est un panorama complet que nous offre l’auteur, Jocelyne Le Borgne. Elle nous guide. Nous la suivons sur les plages, nous la suivons d’une villa à l’autre, attentifs à leur construction. Nous partageons la vie des résidents, celle des « estivants » et les changements que ceux-ci apportent aux habitudes et aux paysages. Au fil des lignes, c’est toute l’histoire de cette petite localité « un trou perdu à la lisière du Morbihan » selon Zola que nous suivons. Nous traversons la guerre de 14-18, celle de 39-45, témoins de la vie des Mesquerais, de leurs difficultés, des désordres habituels inhérents aux conflits. Nous constatons les modifications inévitables survenues dans ce cadre jadis familier. La voie ferrée, le téléphone, les routes plus larges et nombreuses. Tout concourt à l’extension de cette petite agglomération de plus en plus connue. Rien n’échappe à notre auteur. Des personnages interviennent, avec leurs souvenirs, des personnalités, par leurs actions. La reconstruction de la chapelle de Merquel et l’édification de la chapelle Saint-Louis tant attendue, les fêtes qui s’en suivent, sont le couronnement des efforts de l’ensemble de la population. La lecture de ce texte, écrit par Jocelyne Le Borgne, publié par l’APHRN, nous fait connaître et aimer cette petite localité, station balnéaire discrète et charmante. On aime ce qui est propice à une vie heureuse et calme. Les paysages maritimes variés, les couleurs toujours changeantes, la végétation et l’air vif du large, apprivoisé par les bois, tout est séduction. . Christiane Marchocki
1e page de couverture : Plage de Sorloch, été 1937.
(© Henri Fohanno)
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Accueillir des baigneurs…
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Impressions de voyages
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Des promoteurs inattendus…
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Les Mesquérais et l’intrusion balnéaire
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Les premiers « hôtes »…
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Mesquer, un petit trou pas dispendieux, si précieux pour les familles !
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Terrains à vendre !
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Le paysage en bord de mer avant 1914
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Les pionniers guérandais…
Association Patrimoine et Histoire de la Région Nazairienne
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Des villas et leurs propriétaires…
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Une vue imprenable sur la mer…
Agora (case n° 4) 2 bis avenue Albert de Mun 44600 Saint-Nazaire aphrn.asso@gmail.com - https://aphrn-asso.fr -
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Nouveaux arrivants, nouveaux usages…
A . P. H . R . N
Tél. 06 07 11 21 88
HISTOIRE & PATRIMOINE Hors-série n° 14 - août 2021 ÉÉditeur : A.P.H.R.N Direction de la publication : collégiale (voir dernière page) Maquette/Mise en page/Coordination : Tanguy Sénéchal Impression : Pixartprinting Dépôt légal : 3eme trimestre 2021 N° ISSN : 2274-8709 Revue consultable aux Archives de Loire-Atlantique sous la cote Per 145
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Le « Mina » est enfin arrivé… puis le téléphone !
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Se distraire en vacances…
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L’accueil estival en quelques chiffres…
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Ces étés d’avant-guerre
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2 août 1914…
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Les étés d’après-guerre…
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Des peintres en villégiature
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Merquel et la colonie Saint-Clément
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Mesquer-Quimiac : oubliée de la promotion touristique
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Treize hectares de dune, ou le « Bois de Lanséria »
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Le premier lotissement de Mesquer-Quimiac…
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Pendant ce temps-là, entre Beaulieu, Merquel et Kercabellec...
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Quand un « Haut-Commissaire au Tourisme » découvre Mesquer-Quimiac !
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Modernisation de la commune
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Nous avons fait un long voyage...
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Quel été délicieux été, nous venons de passer...
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Des fêtes et des loisirs...
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Une journée à la mer…
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Trois villas signées « Adrien Grave », dans le bois de Lanséria
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Été 1939, été 1940...
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Des séjours à rallonge
RÉGION
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Un constat d’huissier en plein conflit !
PRESQU’ÎLE
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Été 1945...
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Et la vie reprend ses droits...
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Mesquer-Quimiac, le renouveau
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Reconstruction de la Chapelle de Merquel
HISTOIRE & PATRIMOINE NAZAIRIENNE GUÉRANDAISE
Patrimoine - Histoire - Culture, en Pays Noir / Pays Blanc
Hors-série
Mesquer-Quimiac - 1880-1980
Jocelyne Le Borgne
A.P. H.R.N - Hors-série n° 14 - août 2021 - 10 €
Une station balnéaire “discrète”
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Le « Petit Messager de Mesquer »
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L’abbé Mercier, un « sacré » personnage
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Investir dans une résidence secondaire vers 1950
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Bivouaquer à Mesquer-Quimiac !
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Développement des transports et essor touristique !
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Des commerçants et des artisans
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J’allais oublier le lait
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Le remembrement
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Des loisirs iodés et sportifs
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Jules Paressant (1917-2001), chirurgien et artiste de talent
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« L’EGF monte son village de toile à Tréambert… »
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Les joyeuses colonies de vacances !
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Accueillir toujours plus de vacanciers…
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Le projet « bôlois »…
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Des loisirs de plus en plus organisés
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« Ce soir, à Quimiac sur la place du marché »…
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Kermesses et animations « au profit des œuvres paroissiales »
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Des Bénédictions de la mer, au fil des ans
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Pulls marins, vareuses et jeans pour tous…
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Petite maison deviendra grande…
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Épilogue
Mesquer-Quimiac 1880 - 1980
Une station balnéaire « discrète »…
Jocelyne Le Borgne
« Le vaste golfe de Mesquer avec ses baies et ses plages entourées de verdure est, dans son genre, un véritable joyau touristique maritime, trop peu connu encore, mais destiné à un bel avenir balnéaire pour peu que les possibilités qu’il représente soient jalousement gardées et rationnellement développées… », cet éloge1 mérité de MesquerQuimiac dut réjouir les lecteurs mesquérais de « La Mouette », en 1933 et parmi eux, les édiles locaux, qui œuvrent, depuis des décennies, avec les moyens du bord, à son avenir touristique. 1 - In article publié dans le journal « La Mouette » sous le titre : Défense des intérêts balnéaires et touristiques de la presqu’île, extrait du discours prononcé par Monsieur de Lapeyrouse, en 1933.
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entement mais sûrement, MesquerQuimiac est devenue cette station balnéaire « discrète » où il fait bon vivre, mais il a fallu d’abord surmonter de nombreux obstacles,
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trouver des financements pour faire de ce « trou perdu à la lisière du Morbihan… », comme le qualifie Émile Zola, en 1876, une destination très prisée.
Accueillir des baigneurs…
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ès 1861, les élus de Mesquer se préoccupent de l’accueil des « baigneurs » sur les plages mesquéraises, en réclamant des subventions afin d’installer un pont tournant, sur l’étier de Kercabellec pour « la commodité et la facilité des baigneurs ». Des années plus tard, ils sollicitent toujours « la faveur de l’État » pour cette construction en précisant que « la côte de Merquel présente des baies très convenables et très commodes pour prendre des bains ». Venir à Mesquer depuis Guérande est difficile, car l’unique voie de communication est mal entretenue, impraticable à la saison des pluies et dangereuse, comme à « l’Echet » où le virage est tel que « deux voitures hippomobiles venant en sens inverse ne [peuvent] s’y croiser » et en 1896, il faut une heure, en empruntant la voiture du courrier, pour franchir les huit kilomètres que séparent Mesquer de Guérande. Sur la commune de Mesquer, l’état des chemins laisse aussi à désirer : la route de Quimiac à Sorloch tracée en 1862, en prévision de l’acheminement des matériaux nécessaires à la construction de la jetée de Merquel, s’arrête sur la plage ; le chemin de Bel-Air reliant Quimiac à Kervarin, réalisé six ans plus tard est régulièrement inondé aux grandes marées, au niveau du pont sur l’étier du Conguy (à Bel-Air).
Page de gauche La passerelle piétonnière, longue de 36,70 m et de 1,50 m de largeur comportait six travées de 6,59 M de portée et une travée mobile longue de 9,18 mètres : installée en 1888 , une partie coulissait sur le quai de Kercabellec grâce à un système de treuil permettant aux lougres et autres canots à voile de remonter les étiers de Kercabellec et du Conguy, sans avoir à démâter. « La frêle passerelle pour piétons, en planches, qui permet de traverser l’étier, devant le quai pour atteindre, à travers des terrains en friche la mer veilleuse pointe de Merquel ». (Selon Yvonne in « Le Progrès de Nantes » (© Collection particulière).
Ci-contre Henri Fohanno a photographié sa famille sur la partie coulissante de la passerelle ; grâce à ce cliché, on peut découvrir ce système, monté sur rail, qu’il fallait actionner pour laisser le passage aux bateaux à voile. (© Henri Fohanno)
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- HISTOIRE & PATRIMOINE - Hors-série n° 14 — 5
En haut, à gauche Sur ce cliché, de 1952, on aperçoit un repli de rocher, situé à la pointe de « Cap Nord », à Sorloch. Il n’en reste rien aujourd’hui ! (© Collection particulière)
En dessous, et à droite Clichés pris, depuis « Ker Loïc », vers Lanséria et Merquel : peu de grands arbres dans ces paysages, où poussent, çà et là, quelques villas… (© Famille de La Pinsonnais 1905)
Le paysage, en bord de mer, avant 1914
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es clichés photographiques appartenant à la famille de la Pinsonnais, permettent de retrouver le paysage d’alors. Depuis les falaises de « Ker Loïc », on distingue un paysage clairsemé, avec au premier plan, le « Clos Rigaud » de la famille Pézier, la plage du Toul Ru, avec ses cabines de plage, la batterie de Beaulieu accolée à la petite maison rouge nouvellement construite, le moulin Baron encore en activité, et plus loin encore, la jeune pinède de Lanséria. Deux autres clichés pris sous des angles différents, depuis le premier étage du chalet montrent l’un, la perspective
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des champs et marais de Ker Bernard, jusqu’à Kercabellec et le Rosais et l’autre, les terrains et les premières maisons de la baie de Sorloch, la pointe de Merquel et en arrière-plan, se profile les falaises de Pen Bé, aucun arbre conséquent n’entrave ces vues panoramiques. Une autre série, réalisée entre 1905 à 1913, présente des scènes de la vie quotidienne au village de Quimiac et dans ses environs. Un des clichés pris au bord de la saline du « Dermenant » montre le château de Tréambert dans un environnement complètement dénudé, un autre pris depuis la rue de Bel Air offre une perspective
Se distraire en vacances… Huile sur toile, réalisée par Armand Bonamy (1885-1941). Kercabellec en fête, un 14 juillet, avant la déclaration de la guerre 14-18. (© Collection particulière)
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es fêtes religieuses rythment l’année et les processions rassemblent de mai à septembre les fidèles. L’été venu, les estivants se joignent aux Mesquérais, au 15 août à Kercabellec et 8 septembre, pour la Pen Bé, à Merquel. À partir de 1890, la célébration du 14 juillet et une fête publique qui se tient au mois d’août, viennent rompre le train-train habituel, comme en témoigne deux récits de ces réjouissances populaires : l’un est rapporté par le « Phare de la Loire », l’autre, par une habitante du bourg. Le correspondant du journal évoque la célébration du 14 juillet 1898, « les monuments publics et les maisons des fonctionnaires pavoisés, la distribution de pain aux indigents et le feu d’artifice tiré devant la mairie de Mesquer » et il ajoute que « dans un des hameaux de la commune : Quimiac… des pièces d’artifices ont été tirées par des étrangers qui habitent en ce moment cette station balnéaire… ». Anasthasie J., sous le titre « grandes fêtes » note dans son agenda en août 1906, le programme des festivités « Courses en bicyclettes à deux, régates à Merquel, mât de cocagne à Kercabellec, courses aux œufs à la fontaine du bourg, courses en sac dans la rue de la poste… lancement d’un ballon, le soir au Froudic et danses ». Elle précise en femme habituée à compter que le manège installé
sur la place où se trouvait autrefois l’église Notre-Dame-La-Blanche « a beaucoup travaillé et gagné ! ». Elle oublie cependant d’évoquer le feu d’artifice voté deux semaines auparavant par les élus, qui fut tiré à Kercabellec par deux artificiers et dont le coût s’est élevé à 132 francs10 : ces animations sont reconduites jusqu’en 1913. 10 - In Actes du Conseil municipal 1898-1910. Mesquer.
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- HISTOIRE & PATRIMOINE - Hors-série n° 14 — 25
Le prêcheur est Jean-Marie Coquard. Né à Rostu, il fut marin, puis missionnaire aux missions africaines. Le père Coquard (1859-1933) « est revenu… il a adressé la parole à l’oratoire, à la procession de Kercabellec et Monsieur Rialland, archiviste à l’évêché, a prêché la grand’messe… » (extrait d’une archive privée). (© Famille De La Pinsonnais, cliché du 15 août 1907)
Treize hectares de dune, ou le « Bois de Lanséria»
« Quimiac », représentant dunes et bois de Lanséria. (Michel Colle [1872-1949]. Huile sur panneau de bois, 1925. © Collection Musée des marais salants [Batz-sur-Mer] Cap- Atlantique Inv. 12.39.1 Donation Simone et Jean Dormont)
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a décision d’ensemencer le littoral dunaire atlantique, promulguée par le décret impérial de 1810, a connu bien des retards et péripéties de mise en œuvre à Mesquer. L’ensemencement représente un moyen d’éviter que les sables des dunes n’atteignent le village de Quimiac, comme ce fut le cas à Escoublac. En 1854, la propriétaire « donne » à la commune de
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Mesquer 13 hectares recouverts de sable, sous la condition expresse que la commune fasse des plantations pour fixer les dunes. En 1858, une séance du Conseil Général évoque « la consolidation et la plantation des sables mouvants de nos côtes [qui] vont être l’objet d’essais et de travaux importants à Mesquer, dans la baie de Linséria (sic) et à Escoublac dans les grandes dunes.
Une allocation de près de 10 000 francs témoigne de l’intérêt que l’État attache à ces tentatives… » Dans son rapport au Conseil Général, le préfet déclare « la plantation des dunes de Linséria est... approuvée en principe. On attend, pour mettre la main à l’œuvre, la réalisation du fonds de concours promis par la commune de Mesquer… » Les années passent, et « une somme de 4000 francs aurait été consacrée sur le territoire de Mesquer, à la plantation des dunes de Linséria... », mais des statistiques demandées par le Conseil Général sur l’usage des fonds attribués à Mesquer révèlent que seuls « 5,5 hectares de dunes ont été fixés entre 1859
et 1860 pour un montant total de 910 francs, la commune ayant contribué à la dépense pour un montant de 420 francs » ! Les descendants de la « donatrice » obtiennent après plusieurs procès, la résiliation de cette « donation sous conditions ». En 1922, les héritiers mettent en vente l’ensemble du bois : une « société civile immobilière » dont le siège social est faubourg Saint Armel à Guérande l’achète pour en faire un lotissement dont le plan, tracé par le géomètre J. Hemery, comprend cent vingt-sept parcelles19 de 470 m2 pour la plus petite, à 2588 m2 pour la plus grande. 19 - Les 3/4 des parcelles ont une surface comprise entre 700 et 800 m2.
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Portrait d’Émilie Grandjouan (née Moitié), brodant, d’après les cartons de Jules Grandjouan, son beau-frère (dessinateur), dans le jardin de sa villa du bois de Lanséria. (Cliché réalisé par Adolphe Moitié, père de Madame Émilie Grandjouan [Circa 1926]. © Archives Départementales de la Loire Atlantique 32 Fi120)
Stationné à deux pas du Café-Tabac de Madame Tréguenard, à Quimiac, Albert Durand s’apprête à conduire au train de La Baule, les voyageurs déjà installés dans son « petit car de marque Renault ». Quelques années plus tard, le couple a investi dans un véhicule moderne, plus spacieux…
Développement des transports et essor touristique !
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u’ils soient individuels ou collectifs ils ont favorisé l’accueil des estivants à Mesquer. La SNCF dépose maintenant à la Baule ou au Pouliguen les vacanciers, aussi Albert Durand, fils du « père Durand » après une carrière dans la marine et la gendarmerie, crée, en 1948, les « transports Durand ».
(© Collection particulière)
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Jusqu’en 1954, il propose, avec sa femme qui l’accompagne comme receveuse, une liaison directe Mesquer-La Baule, via Saint-Molf, Guérande, le Pouliguen, ce qui évite aux voyageurs de changer de train à la Baule, pour être acheminés jusqu’à la gare de Guérande, dont la ligne sera définitivement interrompue en 1991. Les cars Drouin prennent ensuite le relais des cars Durand. Les Nantais qui délaissent la SNCF, empruntent les cars Migaud, petite entreprise familiale de la Turballe, qui assurent une liaison directe Nantes-La Turballe, via Pont Château, et passe par Mesquer-Quimiac. Pour ceux qui ont la chance de posséder une traction, 203, 4 CV ou 2 CV, ils arrivent dans « l’auto » de papa, qui passe ses deux, puis trois, semaines de vacances et revient, fin septembre, chercher femme et enfants, qui ont profité jusqu’au bout des vacances scolaires du grand air.
Le projet « bôlois »…
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’est dans ce contexte, qu’en 1970, des promoteurs peu soucieux de l’environnement s’entêtent à trouver, à n’importe quel prix « écologique », des espaces disponibles au plus près de la mer, pour y loger le plus grand nombre. Ainsi naquit le projet « bôlois » qui prévoyait de construire 356 appartements répartis en une vingtaine d’immeubles de trois, quatre ou six étages sur la baule de Merquel régulièrement inondée lors des tempêtes et des grandes marées. La construction de deux hôtels et d’un bassin d’hivernage de 184 emplacements pour dériveurs (sic) font aussi partie du projet ainsi qu’une route directe entre Kercabellec et Piriac à travers les marais, sur le tracé de l’étier du Conguy qui alimente les salines jusqu’au Lany. Ce projet « ubuesque » qui ne prend pas en compte la réalité locale ni surtout son contexte écologique devait conduire à l’assèchement des marais salants. Mesquérais et estivants, suivis de quelques personnalités politiques se sont mobilisés autour
de Madame de Mareuil pour demander l’abandon de cette spéculation immobilière catastrophique. Une rencontre avec Albin Chalandon, ministre de la Construction et du Logement aboutit au retrait d’une partie du projet : en effet, les permis de lotir accordés, ou en cours, sur des terrains situés à proximité, et face à la plage de Sorloch, qui figuraient sur ces plans, ne furent pas remis en cause. C’est à l’issue de cette mobilisation que fut fondée L’Association des Amis des Sites ; quelques années plus tard, le Conseil Général de Loire Atlantique a fait l’acquisition de cette baule, classée aujourd’hui patrimoine naturel. Pendant ce temps, deux petits immeubles ont pris place aux extrémités de la baie de Lanséria, « Les Cormorans » remplace la villa « Ker sauvage » face aux rochers de la Grandville et « Le grand large » occupe la petite parcelle n° 58 restée libre de construction depuis 1924, dans le lotissement du Bois de Lanséria.
Projet d’implantation de barres d’immeubles, sur le marais de Kercabellec et Merquel ! (© Collection particulière)
Ce magnifique espace naturel, entre Kercabellec et Merquel, aurait disparu, en 1970, sans l’opiniâtreté d’amis de la nature… (© Collection Jacques Leray [2013])
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- HISTOIRE & PATRIMOINE - Hors-série n° 14 — 79
A . P. H . R . N
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Illustration : Les copains d’alors, été 1958 ! - (© Collection particulière)
92 — HISTOIRE & PATRIMOINE - Hors-série n° 14 - août 2021
Sur ce cliché colorisé datant de 1937, des enfants fiers de rapporter à la maison, crevettes et des boucauts… (© Henri Fohanno)
Impression Pixartprinting - Réalisation Tanguy Sénéchal
Dunes, bois de Lanséria et, au loin, les maisons du village de Quimiac.
HISTOIRE & PATRIMOINE Hors-série n°14 - août 2021 - 10 €
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ISSN : 2274-8709
(Michel-Auguste Colle [1872-1949] - Aquarelle sur papier marouflé sur bois, réalisée en 1926. N° d’inventaire : 39-7 - © Musée du Pays de Guérande, 2007)