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L’énigme du " Petit Canon " de Pornichet

Dans l’imaginaire collectif, l’histoire du temps présent n’est que rarement associée à la fabrique des contes et légendes. Encore moins quand il s’agit de ce « très contemporain », d’une temporalité presque immédiate, pour reprendre l’expression inventée par Pierre Laborie1, qui présente la particularité de générer une proximité plus étroite encore, pour ne pas dire une certaine forme de familiarité avec le sujet.

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Il est très rare que le « très contemporain » soit créateur de toponymie. Cette branche « géographique » de la linguistique s’intéressant à l’étude des noms de lieux, tant du point de vue de leur origine que de leur transformation et de leur signification, a en effet plutôt l’habitude de prendre ses racines dans une sécularité immémoriale dont l’interprétation même devient au fils des siècles totalement inaccessible aux habitants du cru comme d’ailleurs. Toutefois, elle peut cependant épisodiquement emprunter des raccourcis temporels dont le souvenir bien que chronologiquement plus proche devient rapidement de plus en plus évanescent, à mesure que s’efface l’ère de ses initiateurs voire de ses simples témoins.

l’avant-propos recueil d’articles

De cela, les créateurs du Musée du folklore français inauguré en 1884, soit seulement six ans après le Musée d’ethnographie du Trocadéro, en avaient parfaitement conscience. Il ne s’agissait cependant à ce stade que d’une seule et modeste salle au cœur d’un foisonnement aussi exotique que dépaysant mais celle-ci préfigurait déjà le futur Musée national des Arts et Traditions populaires, lui-même intégré en 2003 dans le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée. L’une des innovations majeures de cette création muséographique fut lui d’accoler structurellement des laboratoires sous la forme d’une unité mixte de recherche (UMR) rattachée au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), ce qui permit de faciliter et de coordonner le travail de collecte sur le terrain, tout en offrant l’opportunité d’une véritable visibilité et valorisation scientifique tant sur un plan national qu’international. Dans un premier temps, musiques, chants et danses des régions françaises furent les chantiers prioritaires, mais cela concerna aussi les contes et légendes. Ce dernier domaine devint dans la presqu’île guérandaise pour ainsi dire l’apanage de Fernand Guériff qui en fut un collecteur, un compilateur et un collationneur passionné. Il publia ainsi plusieurs recueils et intégra même cette dimension légendaire dans

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