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Destins de marins mesquérais
et de leurs descendants au XIXe siècle
Jocelyne Leborgne
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Un relevé non exhaustif1 permet d’affirmer que près de trois cents marins mesquérais ont péri en mer au XIXe siècle. Les causes de ces décès sont multiples : naufrages, noyades, accidents à bord « François Guiho est tombé en mer, frappé par l’écoute de misaine », « Alexandre Lequimener et Joseph Tattevin, de Kerdandais » marins sur le brick Eugène Raoul « sont tombés d’une vergue, l’un d’eux a été tué dans sa chute, l’autre s’est noyé ».
Les épidémies contractées au cours d’un voyage déciment les marins qui meurent à bord ou sont placés dans un hôpital maritime, loin de chez eux. Au début du XIXe siècle, la dernière grande bataille navale à Trafalgar, en 1805 et les « abordages de corsaires anglais » ont également fait de nombreux disparus et prisonniers.
Naufrages, noyades, accidents à bord…
En novembre 1871, un jeune Mesquérais âgé de dix ans, pensionnaire à Nantes, a reçu une lettre l’informant que le mariage de sa sœur aînée n’aurait probablement pas lieu « … Nous sommes très inquiets pour le cousin Auguste Bertho, nous n’avons pas encore reçu de ses nouvelles et même, nous désespérons d’en recevoir, ainsi ne te tourmentes pas pour les noces d’Amélie, seulement prie le bon Dieu pour ton cousin Bertho et si Dieu nous le ramène, ne crains rien nous irons te chercher, mais ne compte pas trop là-dessus, car peutêtre, malheureusement qu’il n’arrivera pas… ». Auguste Bertho capitaine du trois-mâts Marie Joséphine n’est jamais arrivé à Saint Nazaire, il rentrait d’un voyage à Trujillo sur la mer des Caraïbes (Honduras) où il venait de livrer des mules et des mulets.
1 - Cf.relevé des registres maritimes en fin d’article
Le navire en sombrant a emporté avec lui, les treize hommes d’équipage dont sept étaient originaires de Mesquer et un muletier de Guérande, nommé Jean-Marie Macé. La promise Amélie épousa huit ans plus tard, un autre capitaine également prénommé Auguste, qui disparut deux après leur union, dans le naufrage du brick Hortensia « à environ vingt miles au large de l’île de Cuba à la pointe de Maysi ». Le navire sombra, avec un chargement
Récit détaillé, fait par les témoins du naufrage, de La Victoire, en 1821. (© Mairie de Mesquer)