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ABCD'
air
des souvenirs fleuris et parfumés œuvre collaborative conçue par et orchestrée avec
ARySQUE
Chiara Mezzalama
Accueillir
au jardin
Dans Amkoullel, l'enfant peul, Amadou Hampâté Bâ parle souvent de la tradition d'accueil au Mali et dans les pays voisins. Or dans son récit, chaque fois qu'un visiteur arrive dans une maisonnée, il est prié de raconter avec force détails, qui il est et d'où il vient. En fait, il est surtout tenu de distraire ses hôtes par ses récits à lui. C'est ainsi qu'il est acceuilli : par l'occasion qui lui est offerte de raconter sa propre histoire. En 2017, le Jardin partagé Truillot a été consulté par la Mairie de Paris pour proposer un projet sur le thème “Accueillir au jardin”. C'est en réponse à cet appel à projets que j'ai conçu Fleurs d'exils. J'avais alors imaginé celui-ci dans la perspective d'offrir à ceux qui venaient d'ailleurs – et notamment aux réfugiés - une occasion de parole qui ne soit pas celle du voyage mais celle d'avant le départ. Je voulais inviter chacun à raconter un morceau choisi de son histoire et de sa terre, à parler de ses racines. J'avais besoin d'un angle pour faciliter la parole, et, puisque nous étions au jardin, j'ai proposé de raconter un pays à travers un souvenir lié à une plante : une fleur, un arbre, un fruit, etc. Alors que la question de l'accueil des réfugiés s'imposait déjà depuis un moment comme l'une des plus urgentes de notre temps, cette interrogation sur l'accueil était pour moi – et pour le jardin partagé Truillot – une opportunité à saisir pour aborder la crise des migrants sous l'angle du partage de la diversité, comme condition de réussite de l'accueil : la diversité des regards et des contrées évoquées, mais aussi la biodiversité. La possibilité de conduire ce projet dans un jardin public nous permettait à la fois de profiter d'un lieu serein, mais aussi d'un territoire commun à tous, où chacun pouvait se sentir un peu chez lui. Dans le XIe arrondissement de Paris où se sont déroulés les différents ateliers de ce projet de quartier, nous avons rencontré des gens venus de pays lointains et beaucoup d'autres, attachés à des régions françaises. Tous ont apporté leur regard singulier et offert au moins une fleur d'exils. Elles ont toutes un parfum de pays quitté, de pays qui manque… Elles rappellent un territoire géographique, une terre d'enfance, ou simplement un mouvement léger dans le vent ou un éclat de couleur. Comme si, en nous regardant à travers les plantes, nous nous sentions tous un peu des exilés sur la ligne du temps. Le rythme des saisons, peut-être ? Toujours est-il qu'à rallumer ces souvenirs, beaucoup d'yeux ont brillé. Regroupés dans cet ABCD'air des souvenirs fleuris et parfumés, ils donnent du monde végétal une vision incarnée et racontent un brin d'intimité entre des hommes et des plantes. À les lire, on sourit de retrouver parfois nos propres souvenirs dans cette diversité. Nous avons eu tant de plaisir à recueillir ces témoignages que nous continuerons après l'été notre cueillette de Fleurs d'exils pour enrichir ces pages. ARySQUE
Le projet des Fleurs d'exils réunit : • Cet ABCD'air des souvenirs fleuris et parfumés, conçu par l'artiste ARySQUE et réalisé avec le concours de Chiara Mezzalama, écrivaine, et celui du Jardin partagé Truillot (Paris XI). Imprimé en version inachevée et en dix exemplaires, il servira de support pour des ateliers, ou sera proposé à des associations ou autres acteurs sociaux pour enrichissement, à partir de l'automne 2019. • Un conte “dialogué ” d'images et de textes, par ARySQUE et Chiara MEZZALAMA. • En parallèle à ces livres, les Fleurs d'exils font l'objet de deux chorales, l'une avec des sans logis, l'autre avec des réfugiés en apprentissage du français par le chant. Ces créations ont été développées par la Chorale Au Clair de la rue du Carillon et par Les Musiterriens, avec le Collectif Réfugiés et l'école élémentaire Pihet (Paris XI). 3
Cueillettes
de Fleurs d'exils
L’ABCD'air des souvenirs fleuris et parfumés regroupe l’ensemble des témoignages recueillis entre septembre 2017 et mai 2018. Pour parvenir à cette cueillette, des ateliers ont été organisés au Jardin partagé Truillot, à la librairie La Tête ailleurs et au collège Beaumarchais (Paris XI).
Atelier 1 - septembre 2017 À l’occasion de la fête des jardins au Jardin partagé Truillot, Chiara Mezzalama est venue présenter son album Jeunesse Le Jardin du dedans-dehors, qui raconte l’histoire d’une fillette d’ambassadeur en Iran, dans un jardin persan. Avant, pendant et après cette lecture, un cahier circulait librement au jardin partagé pour recueillir des témoignages. Ce cahier a continué à être proposé aux visiteurs du jardin partagé après cet événement, à l'initiative de Demba Diop, gardien et jardinier du Jardin partagé Truillot. Lectrice de cet atelier: Chiara Mezzalama. Atelier 2 - novembre 2017 La pluie n’ayant pas permis la lecture en plein air, le deuxième atelier s’est tenu à la librairie La Tête ailleurs. Après la lecture à trois voix d’un pot-pourri d’extraits de romans parlant de plantes et/ou d’exils, les participants étaient invités à raconter leur fleur d’exils à partir d’un questionnaire formalisé. Lectrices de cet atelier: ARySQUE, Anne Brissier, Chiara Mezzalama.
© Hafiz Adem - Dessins sans papiers
Atelier 3 - décembre 2017
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Le mois de décembre 2017 a été particulièrement froid et neigeux à Paris mais nous avons pu tout de même nous rencontrer au jardin. Le troisième atelier s'est donc tenu emmitouflé, autour d'une sélection d'albums jeunesse parlant de plantes et/ou d'exil, et en commençant par la lecture d'Aucassin et Nicolette. Nous n'avons pas recueilli de nouveaux témoignages pendant cette séance. En revanche, nous avons accueilli le collectif Dessins sans papiers qui réalise des ateliers de dessin dans les centres d'accueil pour migrants et publie ces témoignages dessinés. Parmi ceux-ci, Le Voyage de Hafiz El Sudani, que son auteur, Hafiz Adem, est venu dédicacer après nous avoir offert sa fleur d'exils, en image et sans parole (dessin ci-contre). Lecteurs de cet atelier: ARySQUE, Cyril de Koning, Chiara Mezzalama,Veronika Ovchinikova, Polska. Collectif Dessins sans papiers : dessinssanspapiers@gmail.com
remerciements À Chiara pour son implication dans ce projet, sa poésie et sa complicité. À Alexandre pour avoir donné des ailes et de la voix aux Fleurs d'exils et pour en avoir semé partout où cela lui semblait pertinent. À Demba pour la cueillette des Fleurs d'exils, pour son accueil élégant et sa main verte au jardin. À Céline Baliki, enseignante au collège Beaumarchais, pour ces trois moments de sérénité dans une salle de classe à l'heure du déjeuner. À Anne, Cyril, Polska et Veronika pour la lecture à la librairie, celle – glaciale et jubilatoire – au jardin, et pour les notes d'accordéon dans le blizzard. À Audrey et à Hafiz Adem, du collectif Dessins sans papiers, eux aussi venus braver le froid pour nous rencontrer et nous présenter le très émouvant récit d'Hafiz. À la librairie La Tête ailleurs pour l'abri les jours de pluie et les sélections littéraires. Au Jardin partagé Truillot pour avoir rendu possible ce projet. À Claude et à Sophie pour leur coup de main au moment du bouclage de cet ABCD'air. Et merci à tous ceux qui nous ont offert ces fleurs d'exils et dont les noms accompagnent les témoignages au fil de ces pages. ARySQUE
Collège Beaumarchais - mars 2018 Trois ateliers ont été menés au Foyer socio-éducatif du collège Beaumarchais (Paris XI) à l’initiative de Céline Baliki, enseignante. Une douzaine de collégiens participait à ces ateliers d’écriture animés par Chiara Mezzalama et ARySQUE, ainsi que par Céline Baliki. Ces collégiens de 6e, 4e et classe ULIS ont ainsi écrit leur Fleur d’exils pour cet ABCD'air. Ces écrits ont été lus par les élèves au collège et au Jardin partagé Truillot. Témoignages libres - septembre 2017 - mai 2018 En plus de ces ateliers, des questionnaires ont été mis à disposition à la librairie La Tête ailleurs et au Jardin partagé Truillot. Certains témoignages ont également été transmis par mail, suscités par le bouche-à-oreille ou les réseaux sociaux.
Puis les fleurs d’exils ont essaimé en textes et en chansons, et sont sorties de cet ABCD'air
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sud-ouest
exils
printemps abeilles jardinier espoir kabylie murs délicatesse italie provence roumanie angleterre girafe innocence cotentin menton soleil gourmandise canada incas maroc iran juillet lot sénégal autrefois île-aux -moinesbretagne berry silence saint-martin mémoire grand-mère normandie portugalhautes-alpes secrets gironde sables temps amour en cage et hop !
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ABCD'
air
des souvenirs fleuris et parfumés
Illustrations : ARySQUE (autres crédits mentionnés infra) Textes : participants aux ateliers Fleurs d'exils co-animés avec Chiara Mezzalama : habitants du onzième arrondissement de Paris et leurs amis, visiteurs du Jardin partagé Truillot, collégiens, etc.
PA R
IS
XI
L'ABCD'air des souvenirs fleuris et parfumés est une publication du JARDIN PARTAGÉ
TRUILLOT
LE JARDIN ÉDUCATIF ET CULTUREL QUI PREND SOIN DES AUTRES
Argania spinosa est un arbre endémique du sud-ouest marocain, de la famille des Sapotacées. Son tronc est noueux et ses rameaux épineux. Haut de 8 à 10 m, il supporte une aridité sévère et ne perd ses feuilles qu’en cas d'extrême sécheresse. C’est ainsi qu’il attire les chèvres jusqu’à sa cime, suscitant la curiosité des hommes depuis des siècles. 8
A Arganier
du Maroc
Bien avant de venir s’installer à Paris, Fatima a grandi dans un petit village de la région de Tafraout, dans le Petit Atlas marocain. « C’est le seul endroit de la planète où poussent les arganiers ! », raconte-t-elle en retrouvant son enthousiasme enfantin, agitée par des souvenirs qui allument son regard. « Je vivais dans un petit village où tout le monde se connaissait. Les femmes accomplissaient toutes les tâches lourdes : elles s’occupaient des travaux des champs, devaient aller chercher l’eau qu’on puisait à 15 kilomètres du village… Les hommes, eux, travaillaient dans les villes. Comme les autres femmes, maman avait l’habitude de se réveiller à l’aube pour aller cultiver notre champ, et comme j’étais encore petite fille, elle m’emmenait avec elle. À chaque fois que nous sortions toutes les deux, j’appelais à voix haute : « Bizmaoune ! Bizmaoune ! ». Bizmaoune était ma chèvre et ma meilleure amie. Nous étions inséparables et avons grandi ensemble. Elle portait le nom d’un grand chanteur berbère de l’époque dont toutes les femmes du pays étaient amoureuses à cause de ses chansons romantiques. Ma chèvre était célèbre dans tout le village parce qu’elle portait le nom de ce chanteur. Immanquablement, Bizmaoune venait à ma rencontre avec joie et se frottait contre moi pour me dire que je lui avais manqué. À mon tour, je lui faisais des caresses et des bisous.
Le chemin qui menait à notre champ contenait beaucoup de montées et de descentes et ma mère me prenait sur son dos tandis que Bizmaoune gambadait sans difficulté en nous suivant. En arrivant aux champs, ma chèvre et moi nous précipitions vers notre meilleur ami : l’arganier. Bizmaoune sautait dans tous les sens pour manifester sa joie d’être là. De mon côté, je saluais mon arbre poliment avant de lui raconter par le détail, tout ce que nous avions fait la veille, Bizmaoune et moi. Ainsi commençaient mes journées : Bizmaoune grimpait dans l’arganier et moi je restais en bas, à jouer avec mon arbre et ma chèvre en bavardant sans arrêt, de tout et de rien. Je leur racontais mes rêves et parfois même, je leur posais des questions. Bien sûr, l’arganier ne répondait pas et Bizmaoune se contentait de quelques « Maâ ! Maâ !» ; mais je ne me fâchais jamais et je croyais qu’ils me comprenaient. Tous les trois réunis, nous régnions sur la montagne ! Aujourd’hui, chaque fois que je retourne dans cette région, je m’y sens à mon aise. Bizmaoune n’est plus là, mais l’arganier n’a pas changé et je lui rends visite chaque été pour ramasser ses graines. J’ai encore cette impression étrange qu’il me reconnaît et qu’il est content de me revoir. Quelle belle époque ! » Fatima. Témoignage libre 9
Amarante
des Incas
J’aime l’amarante, l’or des Incas. Elle en impose avec ses queues rouges ou vertes. Pleine de propriétés médicinales, de vitamines, d’acides aminés, elle était utilisée comme farine chez les Incas. Maintenant, elle envahit les champs de Monsanto, résistante à tous les pesticides. Monsanto doit abandonner des hectares au Mexique. Vive l’amarante ! Anonyme. Atelier 1 Amaranthus est une plante à fleurs de la famille des Amaranthacées, originaire des régions tempérées et tropicales. Annuelle, elle forme de magnifiques fleurs qui ont la réputation de ne pas faner et un calice persistant. Ceci en fait un symbole de l’immortalité. Ses feuilles sont comestibles.
Ananas
du Soleil
L’ananas c’est comme le soleil En été, le soleil brille Et l’ananas mûrit L’ananas c’est comme les voyageurs Les voyageurs découvrent les pays Et l’ananas se mange partout Antoinette. Collège Beaumarchais 10
Ananas comosus est une plante de la famille des Broméliacées, capable de résister à de très grandes sécheresses. Elle peut dépasser 1,5 m de hauteur. Le fruit pousse au cœur d’une rosette de longues feuilles. L'ananas est originaire d’Amérique du sud et notamment du Paraguay
A
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B Basilic
d’Iran
Si je devais choisir une plante ce serait le basilic iranien : contrairement au basilic que l’on trouve en France, ses feuilles ne tombent pas vers le sol mais elles s’élèvent vers le ciel. Téhéran, 1960. Nous vivions dans une maison avec un grand jardin, dans le quartier populaire de Téhéran, avec mes parents et mes frères et soeurs. Un grand mur nous séparait de chez la voisine, une femme de 55 ans, divorcée, qui avait une fille : Lili, cette belle jeune fille à la chevelure blonde… Ah Lili ! tout le monde était amoureux d’elle dans le quartier ! Du haut de mes 14 ans, je grimpais sur ce mur qui nous séparait pour l’observer et pour attirer son attention ; on s’aimait beaucoup ! Mais un jour, sa mère nous a surpris ! Elle est venue chez nous avec sa sœur pour se plaindre de moi auprès de mes parents. À la minute où j’ai compris que c’était elle qui toquait chez nous, je suis allé me réfugier dans ma chambre. Ma mère, Shahzadeh (Princesse en persan) ouvrit la porte. Heureusement, mon père n’était pas là… Vous imaginez : le fils de l’Ayatollah (un Ayatollah est un grand chef religieux en Iran) qui drague la voisine ?! Comme je le disais, ma mère accueillit sa mère chez nous, lui offrit du thé à elle et à sa sœur, tout en écoutant leurs plaintes. De sa diplomatie la plus totale, elle réussit à les calmer en leur expliquant qu’elle allait me punir. C’est ainsi qu’elle vint me voir, une fois les voisines parties, pour me dire calmement, mais fermement, de ne plus recommencer. Je n’ai plus revu Lili, car au fond de moi je ne voulais pas décevoir ma mère : cette femme incroyable que j’admirais et que j’admire encore plus que tout ! Mohammad. Atelier 2 12
Ocimum basilicum est une plante annuelle de la famille des Labiacées, fréquemment utilisée comme aromatique. Le basilic mesure de 20 à 60 cm de haut. On en trouve un peu partout, mais il est surtout utilisé dans les cuisines méditerranéennes et asiatiques.
Baobab
du Sénégal
Le baobab est un arbre qui peut vivre jusqu’à plus de quatre-vingt, voire cent ans, pour être exact. Le baobab me donne le souvenir historique qui en dit long sur luimême. Je me rappelle certains souvenirs qui me boostent le coeur et l’esprit. Je me souviens des contes que les anciens nous racontaient autour du feu qu’ils allumaient les soirs de nuit paisible. Et cela me rappelle une très belle enfance. Seckou. Témoignage libre L’Adansonia digitata ou baobab africain est un arbre à caudex capable de stocker l’eau pour faire face aux sécheresses les plus sévères. C’est l’arbre des savanes arborées sèches par excellence. De croissance lente, il peut vivre jusqu’à 2 000 ans et peut atteindre 40 mètres de haut et 12 de circonférence !
Buis
de Bretagne
Dans une vieille maison immense où vivait mon arrière grand-mère et qui accueillait trois générations, des haies de buis embaumaient le jardin. Son odeur sèche montait dans la chaleur de l’été, ou pendant les vacances de Pâques, avec l’humidité de la pluie. C’est l’odeur de la vieille maison de famille, en Bretagne, non loin de Vilaine, où j’ai passé quelques jours de vacances lorsque j’étais enfant. C’est avec mélancolie que je rencontre ce “parfum familial” au gré de mes promenades dans Paris ou de visites en France. Servane. Atelier 2
Le Buxus est un petit arbre souvent taillé en arbuste, de la famille des Buxacées. Il existe 90 espèces de buxus sur tous les continents, surtout en zones tropicale et subtropicale. Son feuillage est persistant et sa croissance lente. Il résiste au gel comme à la sécheresse. 13
B
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© Frédéric
C de gourmande
Avec ma famille, on achetait des kilos de cerises et on les mangeait le soir. Cette couleur bordeaux me rappelle les lèvres rouges et quand j’en mange, je sens mon sang qui se transforme en jus de cerise. Et mes taches autour de ma bouche… j’en garde un souvenir phénoménal ! Ce noyau que j’avalais souvent et qui me donnait la frousse parce que je croyais qu’il y aurait un cerisier dans mon ventre. Ce goût sucré me remplit le cœur. Pour tout vous dire, je suis très gourmande… Quand ce sont des jumelles, je les mets sur mes oreilles comme si c’étaient des boucles d’oreilles. Anastasia. Collège Beaumarchais
Cerise griotte
de Juillet
Quand j'étais enfant, ma grand-mère mettait la grande échelle dans le cerisier couvert de cerises noires en croches ou doubles-croches. Je grimpais dans le monde d'en-haut, ce paradis ensoleillé au goût sucré. J'y restais des heures en compagnie des moineaux qui déjeunaient avec moi d’un grand festin de burlats C'est un de mes meilleurs souvenirs de jeunesse, de jardin et de fruit. L'invention de la troisième dimension. Frédéric. Atelier 1
de Roumanie
J’ai quitté la Roumanie quand j’avais15 ans. J’en ai 45 aujourd’hui. Ma grand-mère paternelle avait des griottiers et, enfant, j’en ai mangé des kilos et des kilos. On montait dans les arbres, après le déjeuner, et on prenait notre dessert sur place. On jetait les noyaux par terre : c’était la liberté. De plus, comme nous n’avions rien d’indusriel à acheter dans les magasins, les femmes les utilisaient pour faire de la confiture et des sirops pour l’hiver. Ma mère en achetait par kilos avec sa meilleure amie et nous, les enfants, nous les dénoyautions une par une pendant que nos mères les cuisinaient. Je sens encore cette odeur à la fois douce et acide du fruit cuit. J’adore les griottes !!!! Laura, maman d’un collégien de Beaumarchais
La cerise est le fruit charnu à noyau du cerisier, Le cerisier est un arbre cultivar obtenu par greffe du merisier ou Prunus avium. Il existe plus de 600 variétés de ces cerises douces, parmi lesquelles Bigarreau, Burlat, etc. La cerise griotte est elle, issue du Prunus cerasus (ou griottier acide) et ses fruits, plus petits, sont plus acidulés.
© Anastasia
Cerise(s)
Cerises et griottes se récoltent en Europe, selon les régions, de la fin mai à la mi-août. 15
Chèvrefeuille
Chêne(s)
de l’Ile aux moines
C’était un chêne. Il fallait huit personnes pour faire le tour du tronc. Un animateur est monté jusqu’à la dernière branche. Après, nous avons pris des fleurs et nous les avons posées au pied de l’arbre. Nous sommes partis un instant et quand nous sommes revenus, les fleurs s’étaient envolées. Dans le bateau, nous voyions l’immensité de cet arbre grand comme un phare. Il surplombait la falaise. Hippolyte. Collège Beaumarchais
du monde Le chêne c’est le monde tout entier. Je me souviens d’un grand chêne qui protège de la chaleur en été, prend des couleurs jaunes, oranges, rouges, à l’automne. Il est toujours robuste, beau bienveillant. Il semble humain. Il a une âme. C’est un jour de joie, de paix, de tranquillité. Deux chats se promènent. On y entend des rires au loin. Le ciel autour est très bleu. Anne. Atelier H Chêne est le nom attribué à de nombreuses espèces d’arbres et d’arbustes de genre Quercus. Quercus est présent dans tout l’hémisphère nord et comprend des espèces à feuilles caduques et d’autres à feuilles persistantes. Il abrite de nombreuses autres espèces végétales ou animales, même dans son tronc mort ! 8 espèces de Quercus poussent en France où c’est l’arbre le plus répandu (40 % des essences). Un chêne adulte peut atteindre 30 m. Il vit facilement 500 ans et peut dépasser le millier d'années. 16
du Cotentin
La pluie fréquente, ponctuée régulièrement d’opiniâtres rayons de soleil qui font danser les lumières sur les bancs de mer à marée basse, donne au nord Cotentin une luxuriance verte. C’est un pays de bourrasques furieuses où l’enfant que j’étais, marchait le nez au vent, tresses maintenues à l’horizontale sous les rafales, en respirant des parfums à la fois fleuris et iodés. Là-bas, la marée basse découvrait à près d’un kilomètre et les baignades se faisaient à mi-temps, inexorablement soumises à l’implacable horaire des marées. Alors, quand on était lassés des filets à crevettes, des coques et des palourdes, quand on n’en pouvait plus des doigts gelés qui plongeaient dans l’eau glacée pour ramasser les petits crabes, Tantette nous emmenait nous promener dans les “caches”, ces petites routes et chemins qui quadrillaient les champs et que ma grand-tante avait organisé en trois itinéraires de promenade : le Petit, le Moyen et le Grand carré. À la fin de l’été, nous allions y cueillir des mûres à foison, avec ma cousine jumelle Sylvie, et parfois accompagnées de toute la cousinade, ribambelle d’enfants tapageurs. Mais de ces promenades, je garde surtout ce parfum envoûtant, frais et doux, que le vent annonçait avant que les fleurs n’apparaissent, emberlificotées dans les ronces des mûriers. À chaque fois, je m’écriais, surexcitée : «Tantette, du chèvrefeuille !» ; et toujours elle me souriait en me pressant la main. Tantette était très sévère et nous la craignions tous un peu. Mais ses joues fânées que nous embrassions avant d’aller nous coucher, embaumaient la violette et le beurre frais des tartines. Anne. Témoignage libre
Arbustes ou lianes grimpantes de la famille des Caprifoliacées, le Lonicera compte environ 200 espèces dans les régions tempérées de l’Hémisphère nord et les régions subtropicales. Touffus et parfumés, les chèvrefeuilles offrent un habitat pour les oiseaux et facilient le déplacement d’insectes et de petits mamifères.
Citron
de Menton
Avec mon grand-père, nous sommes allés à la fête du citron. Ses sculptures étaient magnifiques. Nous avons goûté des citrons. Son goût acidulé me donne des palpitations, j’adore ! Le jus si sucré coule en moi. À chaque fois, je souris quand je croque dedans à pleines dents. Anastasia. Collège Beaumarchais Le citron est un agrume, fruit du Citrus limon ou citronnier, arbuste de 5 à 10 m de hauteur, à feuillage persistant de la famille des Rutacées. Plusieurs études montrent que Citrus limon est né en Méditerranée. Les citrons doux sont les fruits de cultivars. La ville de Menton, sur la Côte d’azur, en a fait sa spécialité locale et organise chaque année une fête en son honneur.
Cocotier
de Saint-Martin
Quand je suis allée à Saint-Martin, mes parents ont loué une petite maison au bord de la mer. Il y avait un cocotier avec plein de noix de coco au pied de celui-ci. Un jour, j’ai vu une noix de coco tomber pendant que je me baignais. Il était très grand. Mes parents ont loué deux fois cette maison et je ne sais pas si mon cocotier a survécu à la tempête qu’il y a eu à Saint-Martin. En face du cocotier, il y avait une île où j’allais souvent. Margot. Collège Beaumarchais
Le Cocos nucifera est une espèce de palmier de la famille des Arécées. Son fruit – la noix de coco – peut peser jusqu’à 1,5 kg. Son tronc, appelé stipe, est assez fin comparé à une hauteur qui peut aller de 5 à 30 m. Probablement venu d’Asie et d'Afrique de l’est, il est aujourd’hui présent dans toute la zone intertrocpicale et vit souvent plus de 100 ans. 17
Coquelicot(s)
d’Angleterre
Ma fleur ne sentait rien. Je la découvrais chaque année en Angleterre pour la fête d’armistice. Cette fleur avait alors – et sans doute encore – un vague lien avec la paix. En novembre comme en mai, elle était toujours présentée propre, avec deux couleurs unies et bien distinctes : le vert et le rouge. “ The Poppy ”, comme disent les British, rappellait si fortement l’odeur et le sentiment de liberté et de la reconquête à travers les plaines de Normandie ! Cette fleur si innocente, si libre, folle et sage, n’avait pas subi les foudres et les horreurs de l’occupation. Plus que toute autre chose, elle imprègne la mémoire de cette marche de libération pour les Britanniques. Ce n’est qu’en venant en France, que je compris cette relation si particulière. Le coquelicot pousse si librement dans les champs avoisinant notre maison. Si belle (je féminise car même si on lui donne un genre masculin, cette fleur est féminine par excellence), si libre ! Mais dès qu’on cherche à la saisir, à se l’accaparer, cette fleur – plus que toute autre selon moi – se dérobe : elle perd son éclat, sa jeunesse, sa légèreté et se flétrit. Pour ces soldats du débarquement, capter cette mémoire fugace ne pouvait passer que par du papier cartonné. Car le coquelicot ne se laisse pas prendre et ne se laisse pas détourner de ce qui semble son seul objectif : tourner dans le soleil, souffler dans le vent, et briller occasionnellement. Cyril. Témoignage libre
Corête du Japon de Normandie
Dès qu’on entrait dans le jardin, avant d’atteindre les marches du perron, on passait devant un petit buisson. J’avais cinq ans et il était exactement à ma taille. Quand je sortais de la maison ou quand j’y revenais, je le touchais en passant. Des feuilles d’un vert tendre, dentelées, douces et légères. Et au printemps, il rayonnait. Ses fleurs, des petits pompons jaune d’or, tout ronds et d’une couleur éclatante, illuminaient le jardin. Qu’il pleuve ou qu’il fasse gris, elles me rendaient joyeuse. Le souvenir de ce buisson ne m’a pas quittée depuis 50 ans. Maryse. Atelier 2
d’innocence Dans la cour de l’école, à la limite du grillage, poussent des coquelicots sauvages, comme tous les coquelicots. Je découvre qu’ils sont déjà grands, pétales froissés enfermés dans le bouton vert duveteux que j’ouvre, émerveillée par les pétales de soie rouge chiffonée qui s’y cachent. La chanson de… Mouloudji ?… Reggiani ?… me met les larmes aux yeux.
Le Papaver rhoeas est une plante dicotylédone de la famille des Papavaracées. Annuelle, il produit de grands tapis de fleurs rouge vif visibles de très loin avant la moisson. Originaire d’Eurasie et très commun en Europe, il regresse, notamment du fait de la généralisation des herbicides. 18
Je ne me lasse pas de les découvrir sur le talus au bord des champs au printemps, et jusqu’à l’automne, parfois. Un coquelicot c’est indomptable, c’est le rire et c'est les larmes ; la liberté, la vie, le désir ; le sang qui court dans nos veines. C’est l’enfance. Anonyme. Atelier 1
La corête du Japon ou Keria japonica est un petit arbuste de la famille des Rosacées, originaire du sud de la Chine. Foisonnante et verte en toutes saisons, elle fleurit deux fois l’an ; abondamment au printemps, plus faiblement à l’automne. Elle pousse dans les jardins en climat tempéré.
C
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D Dahlia
de Grand-mère
Ma plante préférée : le dahlia. J'aime sa diversité, ses couleurs, ses formes. Il me rappelle ma grand-mère qui les cultivait avec amour, qui plantait les bulbes chaque printemps et qui les protégeait tous les hivers. Je poursuis cette plantation en partie en souvenir d'elle. Forza e avanti ! Anonyme. Atelier 1
Dionée
du Canada
C’est la plante que j’ai découverte quand j’étais petit avec mon papa, durant une fête de jardin. J’ai été captivé par le mouvement de la feuille, capable d’attirer, de piéger et de digérer des insectes. En m’intéressant de plus près à cette plante, j’ai compris pourquoi elle était devenue carnivore : une merveilleuse adaptation à son sol particulièrement pauvre en azote. Pour faire face à cette carence, elle a développé des feuilles carnivores capables de lui apporter à manger pour l’éternité !!!!! Anonyme. Atelier 2
Le Dahlia est une plante tubéreuse de la famille des Astéracées. Il est originaire des régions chaudes du Mexique, d’Amérique centrale et de Colombie où les Aztèques l’appelaient Cocoxochitl. La première floraison réussie en Europe date de 1791. Les dahlia fleurissent de juillet jusqu'aux gelées. Leurs tubercules doivent être mis à l’abri. 20
La Dionaea muscipula est une plante carnivore vivace de la famille des Droséracées qu’on ne trouve plus à létat sauvage qu’en Caroline du Nord et du Sud, ainsi qu’au Québec, dans les zones marécageuses.
Fascinante dionée. Tellement belle que von Linné qui en fit le premier la description en 1770, l’avait appelée “Vénus attrape-mouche. ” Ce sera finalement Dionée, mère d’Aphrodite, qui l’emportera, l’Histoire ayant bien souvent confondu la mère et la fille. Déesse primitive grecque, Dionée était pourtant bien mère d’Aphrodite et parèdre de Zeus (en grec, Dionée est le féminin de Zeus), du moins si l’on en croit Homère. Au chant V de l’Illiade en effet,Vénus – qui vient d’être blessée par Diomède – s’en va supplier son frère de l’aider à regagner l’Olympe. « [363] Mars lui donne aussitôt ses coursiers magnifiques. La déesse monte sur le char et son cœur est rempli de tristesse ; Iris se place à ses côtés, saisit les rênes brillantes et du fouet, elle excite les chevaux qui s'envolent avec ardeur. Vénus et Iris entrent dans le vaste Olympe, demeure des dieux fortunés. Iris, plus légère que le vent, arrête les coursiers, les détache du char et leur donne une nourriture divine. La belle Vénus tombe aux pieds de sa mère, Dionée, qui entoure de ses bras sa fille chérie, la caresse de la main et lui dit : [373] « O ma fille, qui donc, parmi les habitants des cieux, a osé te traiter avec autant d’outrage et te punir ainsi que si tu avais commis quelque crime aux yeux de tous ? » Mais – excusez-moi– voilà que je m’égare. La faute aux botanistes du XVIIIe siècle et à cette poésie qu’ils mettaient à nommer les plantes. Revenons donc à notre dionée, la plus connue des plantes carnivores. En Caroline du Nord – où elle vit encore à l’état sauvage –, la dionée attrape-mouche pose sur les sols de tourbe des petits coussins qui virent du vert à l’écarlate en passant par l’orangé. Aux premiers jours de printemps, elle se pare de petites fleurs blanches qui se dressent dans le vent. Mais cette beauté est fatale aux bestioles trop gourmandes que les parfums sucrés de l’odorante tentatrice attirent comme des aimants : une mouche approche, tourne un peu autour… puis goulûment se pose en plein coeur de la fleur. Le breuvage est un régal, l’aubaine excellente. Elle ne voit pas se refermer sur elle, telles de voraces mâchoires, la bonne trentaine de dents qui la condamneront à une lente agonie… Digérée, la mouche nourrira la belle Dionée qui ne trouverait pas, sans cela sous ses pieds, les sels minéraux dont elle a tant besoin. Ainsi va la vie de la belle dionée, petite plante vulnérable qui se débrouille comme elle peut, avec des hivers qui descendent jusqu’à -10°C et des étés qui grimpent à +35°C. Charles Darwin disait d’elle qu’elle est « l’une des plantes les plus merveilleuses au monde ». Sur un banc du jardin des moines de Tibhirine, un après-midi ensoleillé de ce début d’automne en plein cœur de Paris, quelqu’un pensait exactement la même chose, un bon siècle plus tard. ARySQUE 21
D
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Épilobe
E des Hautes-Alpes
De très longues tiges pouvant atteindre 1m 60, quelques rares feuilles larges et au bout, de petites fleurs violettes. J’en faisais des javelots étant petite et, encore aujourd’hui, je ne peux pas m’empêcher de les lancer aussi loin que possible, retrouvant immédiatement mon âme d’enfant. Alice. Atelier 1 L’epilobium angustifolium ou épilobe en épi (en encore épilobe à feuilles étroites, laurier de Saint-Antoine ou osier fleuri) est une herbacée vivace de la famille des Onagracées, genre Chamerion. De 50 cm à 2, 5 m de haut, les épilobes offrent des fleurs rose vif regroupées en grappes de juillet à septembre. C’est une espèce pionnière, présente jusqu’à 2 500 mètres d’altitude et dans tout l’Hémisphère nord
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F Figuier
de Kabylie
Figuier, souvenir d’enfance, jardin de ma grand-mère en Kabylie. Toute la famille se retrouve encore aujourd’hui autour de l’arbre pour manger ses fruits. Anonyme. Atelier 1
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Le Ficus carica est un arbre de la famille des Moracées, cultivé depuis des millénaires en Méditerranée. 700 variétés sont recensées dans le monde qui donnent une ou deux récoltes par an. La figue est le plus ancien fruit domestiqué connu au monde.
G
Gaura
délicate
Très communes maintenant, puisqu’on les voit très souvent dans les ornementations des ronds-points, mais je trouve qu’elles méritent mieux. Elles sont délicates, aériennes, avec leurs tiges longues et souples qui se balancent au moindre souffle d’air. Leurs joncs, couleur rose pâle ou plus soutenu, me réjouissent l’oeil. Agnès. Atelier 1 Gaura est une plante à fleurs de la famille des Onagracées dont de nombreuses espèces sont d’excellentes mellifères. Annuelles, bisannuelles ou – pour la plupart – vivaces, elles poussent en massifs touffus. Les variétés annuelles sont de nouveau très utilisées comme ornementales. Toutefois, beaucoup de gauras vivaces sont considérées comme de mauvaises herbes très invasives.
Glaïeul
Gombo
du jardinier
Ce que je préfère, c’est le gombo et surtout la gambaya que ma grandmère préparait. C’est avec elle que je jardinais et déjà, j’avais la main verte. Les plantes il faut leur parler. J’étais tout gamin, trois ou quatre ans, et je travaillais la terre avec mes grand-parents au Sénégal. Quand ma grand-mère me le disait, je partais sur mes petites jambes et je récoltais les fruits du Gombo que je rapportais à ma grand-mère pour qu’elle les cuisine. Faudra penser à mettre la recette de la gambaya dans ton livre. Demba. Témoignage libre L’Abelmoschus esculentus, nommé gombo, lalo, calou ou okra selon les régions, est une plante tropicale de la famille des Malvacées qui peut atteindre 2, 5 m. Capsule pyramidale cueillie verte, son fruit est utilisé comme légume ou condiment, cru ou cuit, dans les cuisines africaine, créole et japonaise.
du Berry
Les glaïeuls me ramènent toujours au jardin de ma grandmère dans ce petit village du fin fond du Berry où l’accent des gus est aussi doux que leur amour des enfants. Ces glaiëuls qui se dressaient fiers, en bouquet et solitaires, m’impressionnaient : comment faisaient-ils pour rester droits malgré le vent, la pluie ? Un exemple de vie ! Anonyme. Atelier 2 Le Gladiolus est une Iridacée qui compte plus de 260 espèces. Plante vivace à cormes et à inflorescence en épi, largement utilisée en massif ou pour des bouquets, il est originaire d’Afrique du Sud mais on trouve des espèces sauvages en Eurasie, en Afrique de l’Est et sur le bassin méditerranéen. 25
G
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H
Hêtre
des petits êtres
Le hêtre, arbre majestueux, immense, vivant, lumineux et rafraîchissant. Son tronc est rassurant, les forêts de hêtres sont féériques comme un abri pour les petits êtres. Albine. Atelier 1 Le Fagus sylvatica est un arbre à feuilles caduques de la famille des Fagacées. Indigène d’Europe des forêts tempérées, il est utilisé pour l’ameublement, le bois de chauffage en montagne, et la fabrication des sabots. Si sa croissance n’est pas contrariée par le broutage du bétail ou de quelques cervidés, le hêtre est un grand arbre dont la circonférence avoisine facilement les 2 m et qui peut en atteindre plus de 40.
Hibiscus
sabdariffa
du Sénégal
À la rupture du jeûne, pendant le ramadan, je me précipitais toujours dessus, surtout après avoir enduré une chaleur de 45°C ! Maman faisait une infusion d’oseille de Guinée le matin, et procédait à la réfrigération en plaçant ce nectar dans une calebasse qu’elle mettait dans le “cagui”. Il n’y avait pas d’électricité et les pratiques ancestrales étaient mises à contribution pour pallier ce manque. Revenons à la nature et aux fondamentaux et léguons une nature plus viable ! Bobo. Témoignage libre
L’Hibiscus sabdariffa est une plante de la famille des Malvacées que l'on trouve en Afrique et au Mexique. On l’appelle, selon les pays, roselle, groseille pays, groseille de Noël et surtout oseille de Guinée. C’est une herbacée arbustive à feuillage caduc qui peut atteindre jusqu’à 4 m de hauteur dans des conditions optimales. Ses fleurs pourpres s’ouvrent en corolle gracieuse de cinq pétales. 27
H
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I
Ipomée
des murs
Fleur bleue, orange, de couleurs magiques, grimpante. Toujours plus haut, nous pousse. Albine. Atelier 1 Ipomea regroupe 500 espèces variées – arbres, arbustes, plantes volubiles – de la famille des Convolvulacées. La majorité est originaire d’Amérique du Nord ou du Sud. En France, on la connaît surtout comme grimpante aux fleurs légères s’ouvrant en larges clochettes. Annuelle, elle fleurit de juillet à septembre.
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J Jasmin
du temps
Rome au printemps A ce parfum presque indécent. Un soir d’avril, Tous ensemble les jasmins Libèrent de leurs fleurs Cette odeur Douce et violente De petites fleurs innocentes Au pouvoir de cacher, pour une nuit, Les péchés De ma ville délabrée. Chiara. Témoignage libre Le Jasminum est une plante de la famille des Oléacées dont beaucoup d'espèces proviennent de Chine. Arbuste ou grimpante ligneuse à feuillage caduc, on compte 200 espèces de jasmin. Le jasmin d'hiver fleurit jaune de décembre à mars et résiste assez bien au froid. Le jasmin commun fleurit rose ou blanc de juin à septembre et craint les hivers froids.
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K
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L Laurière
de Gironde
Dans l’estuaire de la Gironde, chez mes grand-parents. Avec ma sœur, nous jouions à cache-cache. J’adorais me cacher dans ses basses branches. Certaines fois, je montais en haut jusqu’aux cimes. Les feuilles étaient si denses que c’était la cachette parfaite. C’était un petit arbre mais je n’étais pas le seul à l’aimer : le chat du voisin aussi. Il pouvait rester des heures à dormir sous ses branches. Vous me demanderez d’où vient cette plante ? Eh bien, elle vient du Bassin Méditerranéen. Ici c’est l’Atlantique. Certaines fois, l’arbre produisait de curieuses petites baies. Certaines de ces graines étaient mangées par les fauvettes, d’autres tombaient au sol. Autrefois, la ville avait été bombardée, pendant la guerre de 1939-1945. Il y avait beaucoup de bunkers aujourd’hui à l’abandon. Certains étaient entourés de plantes, parmi ces plantes, les laurières. Dans le jardin, la laurière était entre des lauriers-thyms. En face, un vieux cerisier (vieux mais rabougri). Il ne donnait plus de cerises. Je me rappelle des séances de jardinage avec ma grand-mère. C’était toujours moi qui m’occupais de la garnison botanique de la terrasse. Elle était composée de : - deux cyprès - deux lauriers-thyms - un arbre de judée et une laurière. Je menais des guerres contre les mauvaises herbes. Axel. Collège Beaumarchais 32
La laurière est un bosquet de lauriers-cerises (minuscules cerises noires) ou Prunus laurocerasus, un arbuste fréquemment planté en haies, notamment sur les côtes françaises, méditerranéennes et atlantique. C'est une "espèce envahissante” en Europe occidentale et en Amérique du nord. C'est aussi un faux ami du laurier puisqu'il n'est pas de genre Laurus mais Prunus et qu'il appartient à la famille des Rosacées.
Lavande
des abeilles
C’était en Dordogne, dans le château de mon grand-père. On dînait dehors le soir. Je suis parti dans les lavandes quand une guêpe est venue vers moi. J’avais très peur. Tout le monde m’avait dit que dans ces cas-là, il ne fallait pas bouger, quand deux autres sont sorties des lavandes. J’eus tellement peur que je fis un mouvement brusque et les trois m’ont piqué. J’eus mal sur le coup, mais après, j’en rigolais. Louis. Collège Beaumarchais
© Louis La Lavandula est un arbrisseau de la famille des Lamiacées doté de fleurs, le plus souvent mauves ou violettes, disposées en épis. Les lavandes sont toutes d'excellentes plantes mellifères. Originaire de l'ouest méditerranéen, elles se sont répandu en Europe de l'Est et jusqu'en Tasmanie et au Canada. Les lavandes sauvages poussent au soleil, en montagne, entre 500 et 1700 mètres d'altitude.
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M Mâche
des sables
J’allais cueillir la mâche dans les prés du Berry, légèrement cachées telles des trésors à mériter. Il fallait ensuite longuement les laver, pour de leur sable les débarasser. Anonyme. Atelier 2 La Valerianella locusta – plus connue sous le nom de mâche, blanchette, raiponce, rampon ou gallinette – est une annuelle herbacée de la famille des Caprifolacées. Originaire d'Afrique, d'Amérique du nord et d'Eurasie, on la trouve facilement à l'état sauvage, surtout à l'automne. Elle supporte très bien les milieux arides.
Le Saba senegalensis est une liane sauvage des savanes africaines de la famille des Apocynacées. Elle est également cultivée comme arbuste. Son fruit est appelé madd en wolof. Les graines contenues dans son fruit, juteuses et acidulées, sont dégustées telles quelles ou assaisonnées, ou encore en jus.
Madds
du Sénégal
Avec ma famille, nous sommes allés au Sénégal pour deux mois. Arrivés à Dakar (la capitale), nous sommes allés dans une exploitation. À cet instant précis, je l’ai croisée : plutôt ovoïde, couleur marron, avec sa famille autour. Mon papa l’a prise, la coupa en deux, et là… Je vis plein de petits fruits couleur caramel. Après avoir observé, je goûtais ce petit fruit très acidulé. Le scientifique m’a dit : « tu aimes le saba senegalensis ? » Mon père se moquait de moi et m’a dit « ce sont des madds, Kady ! » Ce joli petit fruit a un noyau au centre. Il pousse dans la savane. Kady. Collège Beaumarchais 34
Magnolia
du Sud de la France
Enfant, au fond du jardin, je trouvais refuge sous les branches d’un magnolia. On m’avait mis en garde : ses branches étaient cassantes comme du verre. Je ne me privais pourtant pas de me hisser jusqu’au faîte de l’arbre pour y observer à loisir le va-et-vient de la maisonnée. Mais mon véritable plaisir était de débrancher ses fruits, véritables grenades dont je bombardais les lézards qui sommeillaient sur le muret, sans parvenir à les atteindre. Mais cela n’avait en vérité, guère d’importance. Seul comptait pour moi le geste, ce désir de “tuer” quelque chose. Peut-être mon enfance qui, pour des raisons personnelles, n’était pas si heureuse que cela. Mais voilà qu’un jour, un tir plus heureux ou malheureux que les précédents, atteignit son but. Frappé de plein fouet, le lézard, très jeune, fut écrasé contre la pierre sèche et brûlante du muret. Cependant, il remuait encore le bout du corps, ses petits yeux d’obsidienne plantés dans les miens. Après une douloureuse hésitation, je l’achevais d’une seconde grenade, à bout portant. Cette fois, j’y étais parvenu. J’avais tué mon enfance. Je n’en éprouvais pourtant pas la libération et la joie escomptées. Bien au contraire : je commençais seulement à mourir. Magnolia est une plante de la famille des Magnoliacées qui compte plus de 100 espèces d'arbres ou arbustes. Le magnolia aime les régions tempérées et chaudes et donne de très grandes fleurs décoratives. C'est un arbre apprécié des insectes pollinisateurs. On a retrouvé des spécimens fossilisés datant de près de 100 millions d'années !
Bertrand. Atelier 2
Marronnier
d’automne
Le marronnier est mon arbre préféré car il représente pour moi l’automne par excellence. À l’arrivée de cette saison, ses feuilles prennent de jolies couleurs rouges et tombent au sol. Les coques des marrons s’entrouvrent et on peut alors les attraper. Les marrons sont aussi très bons en cuisine, en soupe, en crème, ou simplement grillés au feu. Une jeune fille qui passait par là. Atelier 1 L'Aesculus hippocatanum est un arbre de la famille des Hippocastanacées. Originaire de Macédoine, il est très répandu en Europe et en Amérique du Nord. Il peut dépasser 30 m. Ses fruits sont tout juste comestibles contrairement aux savoureuses châtaignes avec lesquelles on les confond souvent.
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Mimosa
d’Italie
Chaque année en avril, ma grand-mère et moi cueillions du mimosa dans le jardin de sa maison de campagne en Italie. Il y avait une petite brise fraîche, l’ambiance était paisible. Elle m’expliquait certaines choses sur cette plante : qu’elle provenait d’Australie, ou qu’elle avait besoin de chaleur… Ses fleurs ressemblent à des boules d’or. On était là. Cette fleur pleine de joie sentait bon. Ensuite, on rentrait à la maison. Le mimosa parfumait la pièce. On mettait les fleurs dans un grand vase en porcelaine. Livia, collège Beaumarchais
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L'Acaci dealbata est un arbre de la famille des Mimosoidées qui peut atteindre 20 m. Petits pompons jaunes vifs disposés en grappe, ses fleurs sont hermaphrodites et s'épanouissent de janvier à mars.
M
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N
Noix
du Lot
Quand j’étais enfant pendant la seconde guerre mondiale, je me plaisais à glaner des noix au bord de la rivière : le Lot. Mes soeurs et moi remplissions parfois le sac de jute, en respectant la consigne : « talus ou fosses, jamais dans les champs ! » Les fleurs de saponaire effaçaient grossièrement les traces brunes ou brou de noix sur nos mains. Les superstitions de la campagne freinaient nos envies de pause sous les noyers : on disait leur ombre mortelle ! Pourtant, cet arbre avait valeur nourricière ; les veillées rituelles rassemblaient les voisins, jeunes et vieux casseurs de noix, et, au moment des vendanges, les chaudrons cuisaient les confitures à base de raisiné (résidu des grains au pressoir). il ne restait plus alors qu’à égrener sur nos tartines, les cerneaux de noix. Et la saveur de l’huile de noix que mon père astucieux obtenait au pressoir fabriqué avec un cric à voiture ! Aujourd’hui, je reste fidèle à la noix de mon pays natal en offrant ma “ pita aux noix ”, d’après une recette venue de l’ex-Yougoslavie… Vive le métissage ! Merci à Charles Trenet et que résonne encore en nous la chanson du poète : « Une noix, qu’y a-t-il à l’intérieur d’une noix ? (…) on n’a pas le temps d’y voir, on la croque et puis bonsoir, les découvertes ! »
Claire. Témoignage libre La noix est un fruit comestible à coque, produit par les noyers (Juglans), arbres de la famille des Juglandéacées. Le noyer est originaire des régions tempérées et chaudes, notamment de l'Hémisphère nord. C'est un arbre de grande taille à feuilles caduques et à branches très ramifiées. Le brou de noix qui entoure la noix est utilisé comme teinture, notamment pour foncer les bois clairs. 38
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O Olivier
du Portugal
Je vais donc vous révéler quelle est ma plante préférée. Il s’agit, bien sûr, de l’olivier. L’olivier me rappelle mes vacances d’enfance au Portugal. S’asseoir à l’ombre que nous apporte son feuillage clairsemé… Plante ô combien fragile dans ses premières années, robuste et symbole de longévité après quelques dizaines d’années. J’adore son fruit, à manger entre amis lors d’un apéritif, ou à presser pour en faire une huile savoureuse. Jorge. Atelier 1
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L'Olea europaea est un arbre fruitier de la famille des Oléacées. Il est cultivé depuis des millénaires, principalement dans les régions méditerranéennes. Son tronc est noueux et ses branches ramifiées. Il peut atteindre 20 m s'il n'est pas maintenu à faible hauteur pour faciliter la récolte d'olives.
P Physalis
d’amour en cage
Il y a des amours en cage dans le jardin de mes grands-parents et ses fleurs ont tout de suite attiré mon attention. Elles ressemblent à des gouttes d’eau orangées qui ne coulent pas. Ma mère emporte quelques graines pour les planter dans notre jardin de Paris. Je trouve cette plante magnifique pour son nom – l’amour en cage ou physalis – mais aussi pour sa beauté. Cette sorte de lanterne magique cache une petite graine que j’ai déjà déjà goûtée. Cette graine avait un goût amer que je n’ai pas aimé. La beauté de cette fleur cache une laideur. Une fois devenue fleur sèche, elle devient blanche comme la neige, une sorte de cocon constitué de fibres fines et fragiles, telles des racines d’un arbre. On dirait de la dentelle ! Elle ressemble aux lanternes asiatiques, d’où ses surnoms de “ lanterne japonaise ” ou “ lanterne chinoise ”.
Passiflore
et hop !
Mon père aime beaucoup jardiner et rapporter des plantes à la maison. Étant petite, on avait énormément de plantes dans la maison mais une plante me fascinait exceptionnellement : la passiflore bleue. C’est une fleur magnifique et très spéciale : elle s’ouvre durant deux jours, puis se referme. Mais un jour, elle se referma et ne s’ouvrit plus. Lili. Collège Beaumarchais Passiflora est une plante de la famille des Passifloracées qui compte plus de 530 espèces. Plante grimpante aux fleurs exceptionnelles, elle aime les climats doux. La passiflore bleue est très appréciée comme plante ornementale, tandis que la variété officinale est réputée calmer le stress. La Passiflora edulis ou grenadille produit le fruit de la passion. Jusqu'à la découverte de l'Amérique, la passiflore était inconnue des Européens.
Lucie. Collège Beaumarchais
La cage d’amour, enfermée dans ses feuilles fragiles et orangées comme un écrin fruitier, une protection. Goût acide et frais comme un petit fruit de la passion. Albine. Atelier 1 La Physalis est une plante de la famille de Solanacées, volontiers appelées amour en cage ou lanterne japonaise (ou chinoise). Elle est naturellement présente sur le continent américain, en Europe, en Afrique et en Extrême-Orient. Annuelles ou vivaces selon les variétés, elles produisent des fruits parfois toxiques, mais certains sont comestibles, voire même délicieux. C'est le cas par exemple, des cerises de terre du Québec. 41
Pin pignon
de Provence
Il y avait dans le jardin de mon grand-père, en Provence, entre les grenades, jugules, ailouses, amandes fraîches et figues, des pins parasols qui essaimaient leurs pignons chaque fois que les pommes (de pin) s’écrasaient au sol dans un craquement sec. Dans mon souvenir, il n’y avait pas vraiment de saison dans ce jardin, si bien que le sol acide était couvert toute l’année de ces petites graines dans leur coque. Quand je rendais visite à mes grands-parents, j’aimais aller les ramasser. J’adorais leur odeur. J’aimais la poudre noire qu’ils me laissaient sur les doigts et j’aimais surtout la proximité avec mon grand-père que cette récolte m’offrait. Elle répondait à un certain rituel : mon grand-père prenait une feuille de journal, l’étalait sur une pierre, allait chercher un marteau parmi ses vieux outils et me laissait casser les petites coques pour que l’on partage tous les deux ce petit plaisir, assis côte à côte, et lui me racontait des histoires de sa vie. Anonyme. Atelier 1
Le Pinus pinea ou pin pignon, ou encore pin parasol, est un magnifique conifère qui peut atteindre 30 m de haut. Très sensible au froid et exigeant beaucoup de lumière, c'est un arbre méditerranéen par excellence. Les graines contenues dans les pommes de ce pin – les pignes – sont comestibles.
Platane
du Sud-Ouest
Quel beau souvenir lointain que ce platane généreux dans la cour de notre maison ! Plutôt, dans la basse-cour de notre maison ! Planté là depuis toujours, avec toutes ses fonctions : décorer par son immense voilure, protéger par son ombre épaisse, accueillir le chat grimpant pour sa chasse aux oiseaux, abriter les poules les jours de pluie, inviter mon frère et moi à jouer au papa et à la maman comme si nous étions dans notre maison. On ne pouvait pas rêver mieux comme toit sur la tête. Jusqu’au jour où Papa, repérant une magnifique branche perpendiculaire y accrocha une balançoire : la balançoire tant désirée, celle qui nous a transportés plus haut que le ciel, plus haut que nos rêves. Quel beau souvenir que ce merveilleux platane ! Françoise. Atelier Le Platanus est une des dix espèces d'arbres de la famille des Platanacées. Le plus répandu qui borde les routes, notamment dans le Midi de la France, est un hybride. Pouvant atteindre de 25 à 55 m de haut, il vit volontiers plusieurs centaines d'années et certains specimens dépassent même les 1000 ans. À feuillage caduc, il est originaire des régions tempérées subtropicales de l'Hémisphère nord. 42
P
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Q
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Rose(s)
d’exils
La rose est la porte de mes émotions Mon cœur brisé, mon souvenir effacé Et mon bonheur englouti dans mon désespoir et ma tristesse. Ahmed. Collège Beaumarchais
R
Je pensais qu’en déménageant au n°1 de la rue des Roses, qui donne sur la place des Roses à Budapest, c’était pour m’y installer pour de bon. La place fut construite autour de l’église de Sainte-Élisabeth en l’honneur de son miracle : au moment de son arrestation, le pain destiné aux pauvres qu’elle cachait dans ses jupes, se transforma en roses. J’ai hérité de cet appartement à la mort de ma mère. Après avoir déjà appelé cinq pays “chez moi ”, je pensais que c’en était fini d’avoir pour seule adresse la “ porte 10 ” des départs à l’aéroport, que c’en était fini des garde-meubles. Mais en fait, je n’y ai fait qu’un nid, pour y recevoir ma fille. Je vis maintenant dans un deuxième nid, à Paris, où j’ai reçu mon fils. C’est la maison faite par leur père, sur le site de l’ancien jardin des plantes médicinales. À nouveau, je me retrouve sur le point de partir et je me rends compte que depuis très longtemps, je me suis attachée au seuil d’un jardin parfumé que je maintiens assoiffé… en quête d’une source. Anne. Témoignage libre
d’espoir
La rose me rappelle ma grand-mère, souvenir d’enfance et de tendresse qui réchauffe le cœur et embaume les instants fleuris de ma vie à chaque fois qu’elle s’invite sur mon passage. Il est étonnant de s’apercevoir que les choses les plus simples sont parfois les plus belles, comme aujourd’hui où je croise en toute simplicité Demba, qui m’offre, du regard, de la sympathie, et de l’accueil qui fait du bien au moral. La rose m’a toujours inspirée et m’a permis de rencontrer et de profiter de ce qu’elle peut m’offrir : le meilleur comme le pire. Christine. Atelier 1 Ma plante préférée, car elle symbolise l’amour, le bonheur et l’espoir. Caroline. Atelier 1
Rosiers et églantiers forment le genre Rosa de la famille des Rosacées, arbustes et arbrisseaux particulièrement appréciés pour leurs fleurs dont certaines sont très parfumées. Il existe de 100 à 200 espèces de roses que l'on peut facilement hybrider entre elles ; botanistes et jardiniers ont ainsi créé plus de 16 000 types de roses différents ! 45
R
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S Saule(s) pleureur(s)
de mémoire
C’est à Matignon, 37 rue de Varenne dans le 7e arrondissement, que je fis sa connaissance. Il était là, entre deux arbres, ses feuilles étaient toutes brillantes et renvoyaient les rayons du soleil. Il était directement venu de Chine. Je crois que le jardin où il fut planté avait été fait sous les ordres d’un officier allemand. Car Matignon était réquisitionné par les soldats d’Adolf Hitler.
de girafe Pendant les vacances, je vais dans un petit village appelé Cossinogoul. L’après-midi, quand je m’ennuie, je pars me balader avec mon père et ma soeur. Près de mon village, il y a un petit chemin menant à une colline, et sur cette colline, il y a un arbre. Ma soeur l’appelle “l’arbre à girafe ”. Lucie. Collège Beaumarchais
Sur le lieu où nous nous rencontrâmes, un copain fit une allusion à Harry Potter ; pour être exact, au 2 – La Chambre des secrets –, car il y a dans le film, un arbre qui ressemble au saule pleureur mais qui est surnommé “saule cogneur”. Pendant qu’on rigolait avec Oscar, une bourrasque de vent fit se soulever les branches de l’arbre qui donnaient l’impression qu’il rigolait aussi. Rafaël. Collège Beaumarchais
Salix babylonia est un arbre de la famille des Salicacées. De 10 à 30 m de hauteur, il possède de longues branches-lianes pendantes et la sève comme l'eau s'écoulent parfois de ses feuilles et de ses branches : deux bonnes raisons pour l'imaginer pleurant. La variété initiale est originaire de Chine où fut créé le cultivar Salix babylonia, importé en Europe au XVIIe siècle : notre saule pleureur.
d’autrefois La nostalgie est l’émotion essentielle que je ressens lorsque j’observe cet arbre bruissant, effleurant l’eau et pourtant tendu vers le ciel. Il se penche vers le sol avant de se relever. Une envolée finissant en chute. C’est ainsi, que cet arbre rit entre terre, ciel et eau. Et c’est ainsi que je me sens vivre : née de la Terre, plongeant vers le ciel, mais tendant vers l’eau, vers l’au-delà. Charlotte. Atelier1 47
S
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Thé
en silence
En souvenir des cueilleuses de thé du Sri Lanka Anouk, collège Beaumarchais
T
Les feuilles de thé sont cueillies sur le Camellia sinensis ou théier, arbuste de la famille des Théacées. Originaire d'extrême-Orient, sa hauteur est limitée par la taille de culture. Des théiers sauvages, centenaires, peuvent toutefois dépasser 30 mètres. Le théier pousse en climat chaud et humide entre 1000 et 2 000 m d'altitude.
Tulipe
de printemps
Moi, je suis la tulipe, une fleur de Hollande Blanche, Rose, Rouge, Jaune, Couleurs chaudes et gourmandes Je pousse au printemps sous le soleil brûlant Kadia. Collège Beaumarchais Fleurs de la famille des Liliacées, les Tulipa sont originaires des régions tempérées d'Europe, d'Asie et d'Afrique. Plantes vivaces et bulbeuses très ornementales, elles ont donné lieu à la création de plusieurs milliers de variétés. En France, on trouve encore quelques tulipes sauvages en montagne, mais l'espèce Tulipa sylvestris est menacée.
Tilleul
des secrets
Que serait Larnin sans ce grand tilleul au pied duquel on s’abrite quand il fait chaud et dont les feuilles bruissent quand la bise passe ? Le tilleul m’a vue grandir et jouer avec mes cousins. Cet arbre qui connaît également mes filles maintenant, mais qui se garde bien de tout raconter... Anonyme. Atelier 1 Le Tilia appartient à la famille des Tilliacées. Rencontré à l'état sauvage en forêt calcaire, il est volontiers planté sur les places publiques pour l'ombre qu'offrent ses branches très écartées. C'est un arbre qui vit rarement au-delà de 500 ans mais le plus vieux – le Sabot de Saint-Nicolas en Belgique – pourrait avoir mille ans et la circonférence de son tronc à 1,5 m du sol dépasse les 7 m ! 49
T
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U
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V
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W-X
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Il a été tiré 10 exemplaires de cet ouvrage. Chacun de ces exemplaires prévoit des interventions directes après impression. À l'issue de ces interventions, les différents exemplaires uniques ainsi créés sont offerts pour consultation publique. Cet exemplaire a été offert par l'artiste et le Jardin partagé Truillot, en accord avec les intervenants, à : ……………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… Conçu par ARySQUE, cet exemplaire a été enrichi par (dédicace des intervenants) :
PA R
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L'ABCD'air des souvenirs fleuris et parfumés est une publication du Conception-réalisation : ARySQUE - Impression : Pixartprinting - Juillet 2018
JARDIN PARTAGÉ
TRUILLOT
LE JARDIN ÉDUCATIF ET CULTUREL QUI PREND SOIN DES AUTRES