Simon Hantaï

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Brafa in the galleries

Simon Hantaï


Tabulas (1972-1982) « Le pliage de la toile s’organise selon un quadrillage régulier, permettant de faire apparaître un ensemble de carrés ou compartiments … » Simon Hantaï

Simon Hantaï (1922 - 2008) Tabula, circa 1980

Huile sur toile marouflée sur toile 149,5 x 117 cm Signée des initiales «SH» en bas à droite et datée «80»




« Ce qui compte, ce n’est pas ce que je peins, mais ce que je ne peins pas, le blanc.» Simon Hantaï

La Tabula que nous présentons, remarquable par sa polychromie lumineuse et l’harmonie de sa composition, a été exposée pour la première fois à la galerie Jean Fournier, marchand et soutien indéfectible de Simon Hantaï, durant l’exposition « Tabulas, suite récente » à l’automne 1980. Elle appartient à la série des « Tabulas » (1973-1982), période majeure chez Hantaï, reposant sur un pliage rigoureux et géométrique permettant la formation d’un quadrillage régulier fait de carrés peints séparés par des blancs en réserve, souvent sur des très grands formats. Plus largement, notre Tabula s’inscrit dans la technique du « pliage » mis au point pour la première fois par Hantaï en 1960, qui délaisse dès lors la figuration. Ce procédé de création, Simon Hantaï va l’explorer avec obsession jusqu’à la fin de sa vie, le déclinant en huit séries, celle des « Tabulas » étant la dernière. Sous ses doigts, la toile libérée de son châssis se meut et s’épanouit pour recevoir les pliures, noeuds et torsions et laisser libres des espaces que le peintre remplit de peinture. Une fois sèche, la toile est dépliée puis retendue pour s’amarrer à son support, sa surface conservant le souvenir des creux et reliefs du pliage. À l’opposé d’une gestualité lyrique, dont Paris est l’une des capitales, Hantaï a inscrit son évolution dans une technique qui renonce « aux privilèges du talent » selon son expression.

À cette période qui voit naître certains mouvements privilégiant l’expérience sensorielle en tournant le dos à la peinture de chevalet, Simon Hantai est l’un des premiers à créer par terre, se fiant à l’intelligence de sa main pour agir sur la toile en acceptant de ne découvrir le résultat final qu’une fois celle-ci dépliée, laissant la place au hasard. Inspiré par Matisse, notamment les Nus Bleus qu’il a découvert au Musée des Arts Décoratifs en 1961, Hantaï inscrit son exploration du pliage dans la continuité des gouaches découpées sauf qu’à la différence de Matisse, comme le souligne Dominique Fourcade, commissaire de la rétrospective au Centre Pompidou en 2013, chez Hantaï, c’est le pliage qui fait ciseaux. Hantaï met en exergue, à travers sa technique du pliage, la respiration de l’espace blanc laissé vierge de peinture, qui structure la composition et donne au non-peint tout le rôle de structuration de l’espace, en dialogue avec la couleur. Le dépliage, comme une révélation, dévoile le motif de contrastes chromatiques entre les zones réservées, pliées, et les surfaces couvertes de peinture.




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