Le Quatrième Pouvoir Toutes les vérités sont bonnes à lire
N° 01 du vendredi 28 Décembre 2012 Prix : 300 FCFA 1ère année
Vie politique
Le calvaire des Premiers ministres au Bénin Pourquoi et comment le Premier ministre est le souffre-douleur du Président
ESCROQUERIE INTERNATIONALE L’Emirati Abbas Al Yousef se confie en exclusivité à l’hebdo Le Quatrième Pouvoir
« Loik Le Floch-Prigent est un criminel à l’esprit machiavélique... » SUPPOSÉE TENTATIVE D’EMPOISONNEMENT DU CHEF DE L’ETAT
Ce que risque Patrice Talon s’il était extradé de France
Rififi à la Chancellerie du Bénin en Ethiopie Quand l’ambassadeur Montcho gifle son chauffeur
L’ACTU
2 Vie politique
Chers lecteurs qui découvrez aujourd’hui le premier numéro de l’hebdo Le Quatrième Pouvoir.
La Constitution béninoise de décembre 1990 stipule que c’est le régime présidentiel qui est en vigueur dans le pays. Mais la République du Bénin a un Premier ministre comme si nous étions dans un régime parlementaire. Pascal Irénée Koupaki, est après Nicéphore Soglo et Adrien Houngbédji, le 3ème Premier ministre post-Conférence nationale. L’anniversaire de la loi fondamentale nous donne l’occasion de relire cette curieuse mode.
L
mier ministre nommé par le président de la république dans un régime présidentiel. Un poste d’illusion. A l’époque, on parla de Premier ministre «Kpayo», c’est-à-dire de «mauvaise qualité» ; un Premier ministre qui n’en n’est pas. Du frelaté en somme. Sous Kérékou II donc, le Premier ministre était «chargé de la coordination de l’action gouvernementale et de la relation avec les institutions.» il était le «porte parole du gouvernement.» Mathieu kérékou venait de réussir la parade en nommant Premier ministre le 3ème de l’élection de 1996. C’était pour dire merci à Adrien Houngbédji, le candidat qui lui a permis de damer le pion à Nicéphore Soglo arrivé 2ème au premier tour de cette élection. Une promesse d’entre les deux tours venait d’être tenue. Constitution violée ? Non ! dit la Cour. Le décret n°96-128 du 09 avril 1996 est dénoncé par des citoyens auprès de la Cour constitutionnelle. Pour eux, le président Kérékou venait de violer la loi fondamentale de la République. Le poste de Premier ministre ainsi créé était selon eux « illégitime » et violait la constitution. Contre toute attente, la grande institution déboute les requérants. «La création du
Vendredi 28 Décembre 2012
Edito
Le calvaire des Premiers ministres au Bénin
e phénomène de mode est apparu à la faveur de la Conférence nationale des forces vives de la nation. En effet, en 1990, en sortant du régime dit militaro-marxiste du président Mathieu Kérékou, le Bénin s’est doté d’un Premier ministre élu par la Conférence nationale. C’était Nicéphore Soglo. Il était élu par une instance créée de toutes pièces et qui avait proclamé sa souveraineté avec la bénédiction du président Kérékou alors chef de l’Etat.; afin d’éviter au pays une guerre et d’opérer en douceur un virage de la dictature vers la démocratie. Apres l’élection présidentielle de 1991, le président Soglo assume le pouvoir sans un Premier ministre. En 1996, Mathieu Kérékou revient au pouvoir et patatras, nous voici avec un Premier ministre en la personne de Me Adrien Houngbédji. Un Pre-
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poste de Premier ministre par le décret N° 96-128 du 09 avril 1996 portant composition du gouvernement n’est pas contraire à la constitution». C’est ce que la Cour présidée par Elisabeth K. Pognon avait décidé. La messe était ainsi dite. Et la Cour constitutionnelle d’argumenter : « Considérant que l’article 54 de la constitution dispose que le président de la République est le détenteur du pouvoir exécutif, il est le chef du gouvernement et à ce titre, il détermine et conduit la politique de la Nation. Il exerce le pouvoir réglementaire. Il nomme après avis consultatif du bureau de l’Assemblée nationale, les membres du gouvernement : il fixe leurs attributions et met fin à leurs fonctions ». La Cour estime que les membres du gouvernement étant responsables devant le président de la République, qu’il « en résulte que la Constitution n’impose pas au président de la République, chef du gouvernement, ni la structure du gouvernement, ni la dénomination et les attributions de ses membres. » Enfin, la cour affirme que la création du poste de Premier ministre dans ces conditions ne porte pas atteinte au régime présidentiel choisi par le peuple béninois. Et, les attributions de ce Premier ministre ne font de ce dernier que le « premier des ministres » affirment les Sages. Adrien Houngbédji prend donc les manettes de l’institution. Il déchantera quelques mois plus tard…Le portefeuille n’est pas celui dont il a rêvé avec les siens. Se retrouvant dans un costume qui ne lui allait pas, l’avocat prend ses responsabilités en démissionnant. Nous sommes en 1998. De la primature à la présidence de la République. C’est en 2011, avec le président Boni
Ce journal a l’ambition de vous apporter chaque semaine un décryptage objectif- autant que faire se peut- de l’actualité au Bénin. Car, en dépit de la pléthore de journaux chez nous, il n’est pas interdit de créer, d’innover, de tendre vers l’excellence. C’est vrai que du fait de dérapages déontologiques, l’image de notre profession s’est brouillée. Car, nombre de « collègues » sont venus au journalisme parce qu’ils étaient en délicatesse avec leur cursus scolaire, universitaire ou professionnel. Je sais, selon une imposture désormais routinière, des journaux naissent pour servir de bras armés à des hommes politiques, au mépris de toute éthique professionnelle. Nous nous emploierons à éviter cette trappe. Car, fort heureusement, il existe encore des soldats de la plume, passionnés par leur métier, purs exégètes imperméables à la corruption, et ayant le souci permanent de toujours dire la vérité. Quelque soit le prix à payer. Car, pour nous, toutes les vérités sont bonnes à dire. A toutes et à tous, bonne lecture et joyeuses fêtes de fin d’année. Mouftaou Badarou, directeur de la publication
Yayi que le poste de Premier ministre ressurgit dans le décret n°2011-450 du 28 mai 2011 portant composition du gouvernement de la République du Bénin. Cette fois-ci, le Premier ministre est Pascal Irénée Koupaki. Précédemment ministre d’Etat dans les gouvernements du président Boni Yayi, le «technocrate» Koupaki avait déjà crevé le plafond dans la hiérarchie des ministres. Mais il semble avoir un deal de fidélité avec l’homme qui venait d’avoir son second mandat à la tête du pays. En le nommant Premier ministre, le président Boni Yayi manifestait sa reconnaissance à l’endroit d’un homme dont tout le monde disait du bien et qui lui est resté fidèle. Même s’il n’a pas particulièrement mouillé le maillot pour l’élection de Yayi en 2O11, Koupaki n’a jamais constitué un frein aux ambitions du Président. Cette nomination apparaît donc comme une promotion. Le Premier ministre ici est chargé de «la coordination de l’action gouvernementale». Il assure le développement des relations harmonieuses entre le gouvernement et les partenaires sociaux. Il a pour mission l’élaboration, en collaboration avec les struc-
tures concernées des programmes de réformes structurelles, de restructuration ou de privatisation des entreprises semi publiques ou publiques. En tant que Premier ministre, Pascal Irénée Koupaki a aussi dans son agenda, «les études ou enquêtes visant à évaluer l’impact des politiques publiques mis en œuvre.» Le président Yayi confie par ailleurs à son Premier ministre «la veille stratégique sur toute question d’intérêt national.» un vrai charabia que seuls les initiés comprennent. Voilà comment après une accalmie, le Bénin renoue avec la nomination d’un Premier ministre «Kpayo» ! L’on n’a plus de questions à se poser sur la motivation de Mathieu Kérékou à nommer, en son temps, un Premier ministre ni sur celle de Boni Yayi à l’entame de son second mandat. La question est plutôt de savoir si le Premier ministre Koupaki subira le même sort que Adrien Houngbédji. Et s’il aura le courage de démissionner. Apparemment non. L’homme semble bien se complaire dans cette position. Peut-être fait-il l’âne pour avoir le foin ! LUC AIME DANSOU
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L’ACTU
Le Quatrième Pouvoir
Vendredi 28 DĂŠcembre 2012
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L’affaire Talon
Flash-back sur un feuilleton politico-judiciaire dont l’Êpilogue pourrait être une condamnation par contumace du prÊsumÊ comploteur.
Mandat d’arrêt international
Les faits
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n se rÊfÊrant au procès verbal du Parquet, on retient que Patrice Talon aurait approchÊ ZoubÊrath Kora-SÊkÊ, la nièce et majordome du PrÊsident, ainsi que Ibrahim Mama CissÊ son mÊdecin, lors d’un voyage du chef de l’État bÊninois à Bruxelles en tant que prÊsident en exercice de l’Union africaine, les 16 et 17 octobre 2012. C’est là , que l’homme d’affaires leur aurait promis à chacun la somme d’un milliard de francs CFA (1,5 million d’euros) s’ils rÊussissaient à faire ingÊrer au PrÊsident des mÊdicaments mortels, des produits radioactifs tenant lieu d’analgÊsiques. Des dÊclarations du commissaire central de Cotonou, Louis Philippe Houndegnon, il est à retenir que le docteur CissÊ aurait Êgalement rencontrÊ Patrice Talon à New York, avant l’Êpisode de Bruxelles, pour lui remettre la liste des mÊdicaments qu’il avait l’habitude de prescrire à Boni Yayi. Moudjaidou Soumanou aurait quant à lui rÊcupÊrÊ un colis contenant les pilules empoisonnÊes arrivÊ par avion à Cotonou pour le remettre au docteur. Louis Philippe
Houndegnon affirme qu’un commando aurait ÊtÊ chargÊ d’exÊcuter le mÊdecin et la nièce après l’assassinat du prÊsident. L’empoisonnement n’a finalement pas eu lieu, Mme KoraSÊkÊ ayant ÊbruitÊ l’affaire auprès de ses proches qui ont averti le prÊsident. De son cotÊ, le magnat du coton, se dit victime d’une  vengeance et d’une machination politique  depuis son refus d’activer des dÊputÊs , en vue d’une reforme de la constitution devant permettre à Boni Yayi de solliciter un troisième suffrage prÊsidentiel en 2016.
P
atrice Talon et son proche collaborateur Olivier Boko sont visÊs depuis le 23 octobre 2012 par un mandat d’arrêt international. Selon les dÊclarations du procureur de la RÊpublique, Justin Gbenameto, les deux hommes sont recherchÊs pour leur responsabilitÊ prÊsumÊe dans la tentative d’empoisonnement du prÊsident Boni Yayi. Le mandat a ÊtÊ dÊlivrÊ par  le juge du 6e cabinet , a prÊcisÊ le Parquet. Le magnat du coton et patron de BÊnin Control (sociÊtÊ de vÊrifi-
J’ai quittÊ Cotonou au mois de septembre par la brousse
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La question de l’extradition
cation des importations), s’est mis à l’abri à Paris avec son Êpouse, craignant pour sa sÊcuritÊ. Dans un premier temps il a sÊjournÊ aux Iles Seychelles avant d’atterrir en France oÚ il a fini par dÊposer une demande d’asile politique auprès de l’OFPRA, l’Office français de protection des rÊfugiÊs et apatrides. ArrêtÊs le 21 octobre 2012, ses complices prÊsumÊs l’auraient citÊ comme le commanditaire. Patrice Talon, l’ennemi public n°1 au BÊnin, a qualifiÊ, sur RFI, les faits qui lui sont reprochÊs de canular. Depuis le 23 octobre, date de l’Êmission d’un mandat d’arrêt international à leur encontre, Patrice Talon et son collaborateur Olivier Bocco font l’objet d’une notice rouge d’Interpol dans la catÊgorie crime organisÊ/crime transnational.  J’ai quittÊ Cotonou au mois de septembre par la brousse , tÊmoigne le businessman que l’on a ensuite signalÊ aux Seychelles, en Allemagne et puis donc à Bruxelles, le 17 octobre, lors du voyage officiel de Boni Yayi.  En effet, j’Êtais en Belgique et j’ai croisÊ des membres de la dÊlÊgation prÊsidentielle , re c on naÎt le fugitif,
Le statut de citoyen français dont jouirait Patrice Talon serait un frein à la mise en œuvre des accords d’extradition entre le BÊnin et les pays sollicitÊs, notamment la France. Pour la loi française du 10 mars 1927 relative à l’extradition des Êtrangers, plusieurs conditions doivent en effet être satisfaites pour voir aboutir cette procÊdure. Ainsi, pour qu’il y ait extradition d’un Êtranger en France, impÊrativement :  le mis en cause ne doit pas être de nationalitÊ française : la France n’extrade pas ses nationaux : (article .5.1°), il ne doit pas être justiciable du droit français, il doit y avoir rÊciprocitÊ d’incrimination de l’infraction pour laquelle il est poursuivi à l’Êtranger. Dans le droit français, les infractions pour lesquelles l’individu est poursuivi doivent être des infractions de droit commun; sont exclues de la procÊdure d’extradition les infractions politiques‌ . Mais on ne comprend pas pourquoi Patrice Talon, accompagnÊ de l’un de ses avocats a dÊposÊ une demande d’asile politique à la PrÊfecture de police de Paris le 19 Novembre 2012. Un citoyen français a t-il besoin de faire une telle dÊmarche dans son propre pays ?
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qui retient la thèse du  piège . Il avoue avoir bien rencontrÊ la nièce du PrÊsident qui Êtait le lien familial entre lui et le chef de l’Etat. A l’accusation d’acquisition de drones pour attaquer l’avion prÊsidentiel et de recrutement d’un commando, Patrice Talon parle d’histoire  grotesque . Vol dans les caisses des douanes de 12 milliards de F CFA?  N’importe quoi ! rÊplique t-il. Au palais de la Marina, on l’accuse même de tremper dans le trafic de drogue et d’avoir fait la prison :  calomnie , rÊtorque-t-il, avant d’ajouter :  si j’obtiens des garanties, je suis prêt à rÊpondre aux questions d’un juge bÊninois, mais je n’exclus pas de porter plainte pour diffamation.  L’homme d’affaires a Êgalement ÊtÊ interpellÊ, dans la matinÊe du 5 dÊcembre 2012, à son domicile parisien, à la mijournÊe. PlacÊ sous Êcrou à la PrÊfecture de Police puis dÊfÊrÊ au Parquet, le jeudi 6 dÊcembre, il a ensuite ÊtÊ placÊ sous contrôle judiciaire et relaxÊ le lendemain,  après avoir remis son passeport aux autoritÊs françaises , a prÊcisÊ son avocat William Bourdon. Le Parquet de Paris l’a relâchÊ contre une caution de 300.000 euros, soit 200 millions FCFA.
L’ACTU
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L’affaire Talon
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Patrice Talon, l’ennemi public N°1
atif de Ouidah (Sud du Bénin), Patrice Talon a bâti un empire cotonnier à partir du milieu des années 1980, avec seulement un deug de mathématiques en poche. En 2005, un an avant l’élection présidentielle, il rencontre Boni Yayi, alors à la tête de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD). « Les candidats Soglo, Houngbédji et Amoussou étaient des amis, mais je l’ai soutenu, lui, car j’ai cru au changement et à la rupture », reconnaît celui qui a selon toute vraisemblance ouvert son carnet de chèques. Des témoins avancent le chiffre de 4 milliards de F CFA. Est-ce pour ce coup de main qu’il a récupéré en 2008 la division du coton de la Société nationale de promotion agricole (Sonapra) avec ses usines d’égrenage, suite à un appel d’offres pour la privatisation lancé au début des années 2000 ? Il a connu des « succès dans les affaires », que ce soit sous la présidence de Nicéphore Soglo ou sous celle de Mathieu Kérékou, et son activisme en Côte d’Ivoire, dans l’importation d’intrants cotonniers, est plus que fructueux.
Justin Gbenameto, procureur de la République « Deux jours plus tard, les médicaments empoisonnés ont été réceptionnés à l’aéroport de Cotonou par l’ex-ministre qui les a transmis au docteur Cissé. Il devait les administrer le lendemain au Président. Heureusement que la nièce a parlé de cette affaire à sa sœur et à son petit ami. C’est eux qui ont informé le chef de l’Etat du complot… Ils ont reçu des médicaments toxiques de l’homme d’affaires béninois. Ils ont parlé de monsieur Talon… L’opération visait à éliminer le chef de l’Etat, une fois ces médicaments consommés… Ce sont les intéressés eux-mêmes qui ont avoué, qui ont déclaré que c’étaient des produits toxiques… Ce sont les intéressés euxmêmes qui ont avoué... »
Me Joseph Djogbenou, avocat de Patrice Talon au Bénin « On ne peut pas dire dans quelles conditions les déclarations ont été obtenues et quel est le contenu des déclarations. Je n’ai même pas pu consulter les procès-verbaux d’enquête préliminaire... l’essentiel de cette affaire n’est pas encore révélé. Il y a encore beaucoup plus d’opacité que de lumière. Déjà, alors que l’on est soumis au secret de l’instruction, on a divulgué l’essentiel… il y a suffisamment d’éléments qui laissent penser qu’il y a peut-être complot. Mais celui-ci n’est pas du côté où on le croit… ».
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Vendredi 28 Décembre 2012
Rififi à la Chancellerie du Bénin en Ethiopie
Bagarre entre l’ambassadeur Ferdinand Montcho et son chauffeur
A l’origine de l’empoignade, une histoire banale ! Dans la soirée du 08 novembre 2012, le conducteur a demandé à son patron de l’autoriser à avoir accès à la cuisine comme d’habitude. Souvent, les employés, loin de leur petite famille, s’y préparent de quoi manger, en raison de la difficulté de se restaurer à Addis Abeba. Le diplomate Ferdinand Montcho s’y oppose, comme c’est son droit. Mais en plus, il assène deux paires de gifles à son chauffeur sous prétexte que ce dernier a troublé sa quiétude.
D
ans un courrier en date du 12 novembre 2012, le chauffeur du chef de mission, annonce au ministre des affaires étrangères du Bénin que «sa carte de service» délivrée par le ministère éthiopien des Affaires étrangères «a été confisquée» par son supérieur hiérarchique. Or «la dite carte valant titre de séjour, il apparaît clairement que l’ambassadeur a aussi voulu mettre fin à ma mission» at-il déploré. L’ordre lui a été intimé de libérer la résidence de l’ambassade et de retourner à Cotonou. Ce qu’il fit. Pour le collectif du personnel administratif et technique du ministère de tutelle, il y a lieu de vite remédier à ce climat de «détérioration persistante du traitement du personnel administratif et technique affecté dans nos postes diplo-
matiques et consulaires». A l’analyse des faits, le collectif déplore le principe même du châtiment corporel. Dans un courrier en date du 26 novembre 2012 adressé au secrétaire général du ministère, le collectif fait remarquer : «en ayant le courage de donner deux paires de gifles à son chauffeur, l’intention première de Monsieur Ferdinand Montcho est de compromettre la carrière administrative de celui-ci, les avantages attachés à sa fonction ayant été confisqués sans aucun motif.» Ce cas est flagrant : «Si celui-ci répliquait ? Ne parleraiton pas d’outrage à l’autorité», ajoute le rapport, qui condamne «avec la dernière rigueur cet acte ignoble, humiliant et très bas qu’a posé l’ambassadeur Ferdinand Montcho.» Aussi en appellet-il à l’esprit de responsabilité de tous
afin qu’aucun agent, quelle que soit sa catégorie, ne soit malmené, dans les missions diplomatiques à l’étranger. En cas de passivité des autorités dans les jours à venir, le collectif menace de cesser le travail jusqu’à ce que justice soit faite. Joint par Le Quatrième Pouvoir, le secrétaire général du ministère, le diplomate Pamphile Goutondji, a estimé que l’affaire est en passe de trouver un dénouement heureux. Aux dernières nouvelles, des pétitions circulent au sein du ministère afin que le sieur Ferdinand Montcho s’explique. Qu’il vous souvienne que l’ambassadeur Issiradjou I. Gomina avait aussi porté la main sur sa secrétaire particulière au Maroc et «cela s’est passé sous silence.» WILFRID CRECEL
Bio express Accrédité fin avril 2012, S. E Ferdinand Montcho, cheveux poivre et sel, diplomate, ambassadeur du Bénin auprès de l’Union africaine, est à la tête d’une juridiction étendue à l’Ethiopie, le Kenya, Djibouti, l’Ouganda et le Soudan. Il est donc représentant permanent auprès de l’Union africaine et la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, organismes basés à Addis Abeba en Ethiopie. Ferdinand Montcho a œuvré à l’élaboration et la signature d’accord cadre avec l’Ethiopie, sans oublier ses missions diplomatiques dans d’autres pays comme le Kenya et l’Ouganda. A Addis-Abeba, il a signé un mémorandum de trois ans avec le PDG d’Ethiopian Airlines. Un accord qui a permis de soulager les peines des passagers béninois qui par le passé étaient obligés de se rendre à Lomé avant de prendre leur vol pour rallier les capitales asiatiques. Une situation qui perdurait depuis le 15 juillet 2012, date du premier vol inaugural.
Me William Bourdon, avocat parisien de Patrice Talon « Le Bénin est incapable de fournir des pièces de procédure …ça va tomber tout seul. Il y a toute une série d’éléments qui suggèrent nettement que cette thèse d’un empoisonnement dans un hôtel bruxellois est une farce. Donc, je suis globalement confiant sur l’issue de la procédure… »
Docteur Ibrahim Mama Cissé « Je n’ai pas de moyens pour faire de marches de soutien dans les communes et je prie Dieu le Tout-Puissant que les prières organisées ça et là amènent la lumière afin que la vérité triomphe. Ceux qui connaissent la vérité et la manipulent, que ces mêmes prières se retournent contre eux et les déciment jusqu’ à leur 7e génération. L’Homme pardonne, Dieu pardonne, mais la nature ne pardonne jamais.»
Le cas Zoubérath Kora-Séké
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e Mohamed Barré, l’avocat de l’accusée, s’est offusqué des conditions de détention de sa cliente. Dans la nuit du 30 novembre au 01 décembre 2012, celle-ci aurait souffert de maux de ventre, de diarrhée et de vomissements, sans bénéficier de la moindre prise en charge médicale. Pire, le lendemain matin, elle aurait été extraite de sa cellule par le commandant Serge Chabi, « à l’insu du juge d’instruction », pour l’entendre de 12 heures à 17 heures. On l’aurait «empêchée de manger, de prendre ses médicaments, alors qu’elle ne cessait de supplier ses geôliers». De cet interrogatoire, selon Me Mohamed Barré, il en aurait résulté un écrit de «20 pages » qu’il n’a pu voir lui-même. On lui aurait demandé d’écrire une lettre d’audience adressée « à la haute autorité ».
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L’ACTU
Le Quatrième Pouvoir
Vendredi 28 Décembre 2012
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Cybercriminalité au Bénin
Notre pays traîne la triste réputation d’être l’un des foyers du fléau
L
a cybercriminalité génère plus de gains que le trafic de drogue ! Environ 105 milliards de dollars, selon l’Administration fédérale américaine. Et le Bénin fait partie des terres de prédilection du fléau. Conséquence, l’agence américaine d’Internet, US fraud Complaint Center, a publié en novembre dernier la liste de 200 cyber escrocs béninois ayant opéré en direction de l’Europe et des Etats-Unis. Un mois avant cette publication, un Béninois s’était illustré pour la énième fois à l’international à travers une opération d’arnaque. C’est le journal Le Parisien qui a rapporté l’expérience vécue par un internaute français de 55 ans, Roger Aubert; celui-ci ayant reçu une demande d’amitié d’un compte Facebook au nom de Valerie Trieweiler, la compagne du président français François Hollande. A première vue, rien de suspect, puisque parmi les «amis», on retrouve des personnalités connues du Parti socialiste. Entre autres le président du conseil général des Côtes-d’Armor, Claudy Lebreton, le député Christophe Caresche, le président de la Communauté urbaine de Marseille, Eugène Caselli. Ega-
lement, «Valérie» poste souvent des photos d’elle et de François Hollande. Roger Aubert ne se doute de rien lorsque «au bout de quelques jours, Valérie prend contact avec moi par message privé et m’explique qu’elle souhaiterait que je devienne membre de sa fondation destinée à aider les enfants orphelins d’Afrique». Roger y répond favorablement, honoré de pouvoir contribuer à une cause chère à la première dame. Ceci semblait crédible dans la mesure où la première dame de France venait d’être nommée ambassadrice de la fondation Danielle Mitterrand. Lorsque son interlocuteur lui dit que le notaire devant faire les formalités est en déplacement vers le Bénin et qu’il devrait s’acquitter d’une « caution de 385 euros » (plus de 250 000 Fcfa) par virement Western union vers le Bénin, il se douta de l’arnaque. Selon les services secrets américains, il y en aurait plus de 3000 tentatives chaque année. Les arnaqueurs sévissent également sur les sites de e-commerce, où ils postent des annonces de vente qui peuvent paraître alléchantes. « Qui ne serait pas intéressé par une voiture 4X4 Toyota Highlander au prix de 3000 euros? » ironise Gbodja, tenancier de
cybercafé et arnaqueur informatique à Akpakpa. A défaut de soutirer de l’argent aux plus naïfs pour un véhicule ou un objet existant, ils réussissent souvent à soutirer des copies de pièces d’identité, des numéros de comptes bancaires, et autres informations sensibles qui crédibiliseront leurs prochaines opérations. «Certains sont ainsi victimes de prélèvements abusifs sur leurs comptes bancaires pour avoir commis l’erreur de communiquer leurs numéros de compte et d’envoyer par courrier express des originaux de leurs documents signés», confie un agent d’une banque béninoise. Pour le peuple américain, les pertes liées à ce fléau s’évaluent à 117 millions d’euros. Dans le cas spécifique du Bénin, nul n’a encore chiffré ce que cela coûte aux victimes. Ce transfert nuisible de “compétences” du Nigéria vers le Bénin a démarré il y a une dizaine d’années et se pérennise du fait du manque de traçabilité des ordinateurs. Les arnaqueurs ont la possibilité d’opérer du Bénin en utilisant une adresse IP qui les signale comme étant sur le territoire français ou ailleurs dans le monde.
Insécurité
EDWIGE HOUNTONDJI
Les arnaqueurs ont la possibilité d’opérer du Bénin en utilisant une adresse IP qui les signale comme étant sur le territoire français ou ailleurs dans le monde.
Des mesures encore plus énergiques attendues
La lutte pour la sécurité des Béninois doit-elle être seulement engagée à l’approche des préparatifs et fêtes de fin d’année ? Faudra t-il que le Bénin devienne un pays mis au ban de la communauté internationale, avant que le gouvernement ne prenne des mesures de choc, en complément de celles en vigueur ?
tule. Et c’est avec beaucoup d’excitation que l’on présente à la presse les résultats des policiers. Mais un trophée, si c’en est, ne se contemple pas en temps de guerre.
orte présence des policiers dans les principales villes du Bénin. Destruction de refuges de personnes présumées hors la loi. Arrestation à l’aéroport de Cotonou de personnes transportant de la «drogue».
40 communes sur 70 Pour ceux qui croient que c’est un réveil circonstanciel du ministère de l’Intérieur chargé de la sécurité, les sources proches dudit ministère répondent non. «C’est un vaste programme, une détermination, un rythme qui ira crescendo» affir-
F
Découvertes et saisies de colis suspects. Découvertes de caches d’objets volés. Arrestation récente à Porto Novo de «Léonard», présumé chef de gang redouté par les population du département de l’Ouémé Plateau. Ces
dernières semaines de l’année 2012, la moisson serait donc louable pour les forces de sécurité. Pourtant, les populations continuent de se plaindre. Au ministère de l’Intérieur, on se congra-
COMMUNIQUÉ Un tsunami d’agressions et d’assassinats submerge notre pays depuis quelques mois
C’EST UNE VERITABLE IMPUISSANCE DE NOS MINISTRES DE L’INTERIEUR SUCCESSIFS !
STOP
À L’INSECURITÉ !
Le Bénin va t-il devenir l’Afrique du Sud pour le taux criminogène de sa société ? Au lieu d’incarcérer à tout va les citoyens pour défaut d’assurance auto, que l’Etat prenne enfin ses responsabilités ! Faudra t-il changer l’état major de la police ? Ou le ministre de l’Intérieur ? En tout cas, il faut des mesures de choc, à la dimension du drame quotidien.
CONTRE CE TSUNAMI D’AGRESSIONS ET DE MEURTRES, OPPOSONS UN TSUNAMI DE PROTESTATIONS ! .
la pétition… Oui, je trouve scandaleuse cette flambée de l’insécurité que l’Etat n’arrive pas à endiguer. Je signe ........................................
............................................ Nom :..................................................................................................................... Prénom : ...................... .................................................................................... ...................... ...................... ...................... ...................... ...................... Adresse : ............................................ .................................................................................... Date .................................................................................................................... Signature ...................... vo Porto-No 01BP917 Pouvoir Coupon à retourner à l’hebdo Le Quatrième thérapie de choc contre l’insécurité. Tous les coupons seront envoyés au président de la République, en vue d’une om pouvoir.c Rejoignez-nous prochainement sur www.lequatrieme Conformément à la loi informatique et libertés, vous disposez d’un droit
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du Bénin. Il avait été signalé plus de 40 communes sur les 77 que compte le Bénin. Il était devenu impérieux de doter la police d’effectif et d’équipement et de créer les meilleures conditions de vie et de travail pour les policiers. 1899 nouveaux agents de police ont été recrutés. Des commissariats de police ont été ouverts, entre autres dans les arrondissements d’Akassato et de Dogba dans la commune d’Abomey Calavi. Il y a également ouverture de commissariats dans les arrondissements de Houwé-Ouassaho et Zakpo
Mais, assurer la sécurité des citoyens ne passe pas seulement par la présence de policiers dans les rues. Encore faudra t-il que ces hommes soient bien outillés ment ces sources. Selon les mêmes sources qui citent le président Boni yayi, «aucun projet de développement n’est viable sans la sécurité», et c’est pour cela que le gouvernement béninois s’est engagé pour garantir à tous les citoyens la quiétude dans l’exercice des activités». Mais, assurer la sécurité des citoyens ne passe pas seulement par la présence de policiers dans les rues. Encore faudra t-il que ces hommes soient bien outillés ! Le ratio policier/habitant est un chiffre secret, mais l’on reconnaît qu’il est à améliorer. En 2009, une enquête avait révélé les localités les plus criminogènes
dans la commune de Bohicon ainsi qu’a Tori Bossito et à Matéri. On note dans certains rapports du ministère de l’intérieur que plus de 5 milliards de F CFA ont été investis dans l’acquisition d’armes, munitions, équipements balistiques et matériels de maintien de l’ordre. Par ailleurs, plus d’un milliard de FCFA a été consacré aux moyens roulants et un peu moins d’un milliard aux tenues de travail des policiers. Mais toutes ces mesures ne donnent pas encore les résultats escomptés par les populations. IL urge donc que l’Etat passe à une autre étape de la lutte anti-criminalité, quitte à s’inspirer des pays comme le Brésil. CHRISTINA ABBLAVY
L’ACTU
6 Croissance économique dans la Zone Uemoa
L
e Bénin enrégistrera la plus faible croissance économique dans la zone de l’Union économique et Monétaire Ouest-africaine en 2013. C’est ce qu’on peut retenir du rapport de la Bceao sur la croissance économique dans la Zone Uemoa. Les chiffres de la plus grande banque de l’Uemoa placent le Bénin au dernier rang, derrière le Togo, le Burkina-Faso, le Niger, le Mali, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et la Guinée-Bissau qui se portent tous économiquement mieux. Ainsi, contrairement à la Loi de finances qui entrevoit un taux de croissance économique de 4,1% en 2012 pour le Bénin, la Bceao envisage un taux de croissance de 3,5%. Les données de la Bceao montrent un taux de croissance économique qui est passé de 4, 3% en 2010 à 1% en 2011 avec de bonnes perspectives dans les autres pays membres de l’Union pour 2012 et 2013, malgré les nuances spécifiques à chaque Etat. Plusieurs raisons expliquent les faibles performances de l’économie béninoise. On dénombre les facteurs externes et les facteurs internes. Au plan externe, la
Vendredi 28 Décembre 2012
Energie électrique
Le Bénin renoue avec les délestages de fin d’année
Les chiffres de la Bceao projettent le Bénin à la dernière place
Le rapport sur la croissance économique dans la zone de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), publié par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), n’est pas reluisant pour notre pays. Le Bénin qui a déjà été le dernier en terme de croissance pour l’année 2012, conservera à en croire les projections de Bceao, cette place de lanterne rouge.
Le Quatrième LE QUATRIEMEPouvoir
(Les solutions idoines toujours attendues)
Le Bénin se trouve à nouveau confronté aux coupures intempestives de courant électrique. Les Béninois sont contraints de vivre cette situation devenue cyclique au fil des années, en dépit des différentes meusres anti-délestage prises par le gouvernement.
L
crise financière internationale, conséquence directe de la diminution des aides financières extérieures en faveur du Bénin à cause des difficultés des partenaires techniques et financiers. Cette crise aura été la raison principale de cette contre performance. Les causes de nos faibles performances économiques au niveau interne sont multiples et multiformes. On peut citer entre autres : la faible productivité agricole, la mauvaise organisation des différents secteurs d’activités économiques, la mauvaise politique fiscale, l’insuffisance des mesures incitatives à la promotion du secteur privé, la mauvaise gestion des finances publiques et la persistance des frondes syndicales du fait de l’insuffisance du dialogue social. Il va sans dire que le gouvernement, les partenaires sociaux et le secteur privé doivent prôner davantage une gestion axée sur la croissance économique en vue d’atteindre les performances économiques pouvant véritablement arrimer le Bénin au convoi de l’émergence. EDWIGE HOUNTONDJI
Les chiffres de la Beceao montrent une croissance économique de 4,5% pour le Bénin à l’horizon 2013 contre 3,5% en 2012. Des performances économiques qui classent le Bénin en dessous des autres pays de l’Union. Selon ces chiffres de la Bceao, pour la même période, la Guinée Bissau devrait passer de 4,5% à 4,7%, le Sénégal de 4 à 4,9%, le Togo de 4,5% à 6,2%, le Mali de 5,4% à 5,6%, le Niger de 8,5% à 6,6%, la Côte d’Ivoire de 8,5% à 6% et le Burkina-Faso de 5,5% à 6,4%.
es grandes artères des villes La politique énergétique est loin de comme Cotonou, Porto- combler les attentes. En effet, depuis Novo et Abomey-Calavi sont bientôt trois décennies, le Bénin subit plongées dans le noir par intermit- de plein fouet le rationnement de sa tence. Une situation qui empêche du consommation en énergie électrique. coup les populations de vaquer en Les gouvernements successifs avaient toute quiétude à leurs occupations. alors affirmé avoir trouvé des solutions Les élèves et étudiants sont ainsi visant l’indépendance énergétique du contraints d’attendre le retour peu Bénin. Mais en fait d’indépendance, ils probable du courant pour apprendre ont négocié une interconnexion avec le leurs leçons. Nigeria, un pays qui a du mal à faire ar exemple, en ce jour de no- face à ses propres besoins. vembre 2012 à Sikècodji, un quartier de Cotonou, seuls les LES BESOINS EN ÉNERGIE propriétaires de groupes électrogènes Aujourd’hui, le Bénin a un besoin en ont accès à l’électricité. Un tour de énergie estimé à 190 mégawatts, a fait l’autre côté de la ville nous a permis remarquer le ministre de l’Energie, de constater que les populations de Barthélemy Kassa, lors de son pasVèdoko, Zogbo, Mênontin, Kindo- sage sur la chaîne nationale. Il précise nou et environs vivent la même situation: Pour sécuriser le transport de une obscurité totale. « Nous sommes habitués l’énergie et éviter les vols sur le à ce phénomène depuis réseau de la Sbee, des réflexions cinq jours, c’est le délestage qui a repris », a sont en train d’être menées quant laissé entendre Serge D., étudiant. Depuis à l’usage de la video surveillance. quelques semaines, les Béninois sont soumis à un ration- qu’avant août 2012, cette quantité nement de l’énergie électrique qui d’énergie était fournie par le Ghana (50 met en péril certaines activités éco- mégawatts), la Côte d’Ivoire (50 ménomiques et leur cause d’énormes gawatts) et le Nigeria (150 mégawatts) désagréments. Même la commune par l’intermédiaire de la Communauté d’Abomey-Calavi, avec sa centrale électrique du Bénin (Ceb). Il resort électrique thermique de Maria-Gléta de ces données que le Bénin dépend qui devait alimenter Cotonou et ses à plus de 89% de l’extérieur pour ses environs, zones les plus consomma- besoins en énergie. Cette forte détrices de courant électrique, est sou- pendance réside, selon le ministre de vent dans le noir. l’énergie, dans l’absence de vision prospective des gouvernements précédents 4 ANS APRÈS, LE DÉLESTAGE en matière d’énergie. PERSISTE ! Ainsi, quatre ans après l’annonce par ENCORE DES MESURES le gouvernement de mesures anti- EN PERSPECTIVE délestage, le phénomène est toujours De passage sur la Chaîne de télévid’actualité. sion nationale, Ortb, le ministre de
P
La société Vaillance
l’Energie, Barthélémy Kassa a présenté les nouvelles mesures anti-délestage prises par le gouvernement; des mesures censées faire accroître la capacité de la Ceb, de meme que celles relatives à l’importation à court terme de l’énergie thermique. «Dans les prochains jours, la capacité de la Ceb qui est aujourd’hui de 105 mégawatts pour à la fois le Bénin et le Togo, sera complétée de 80 mégawatts», rassure le ministre qui ajoute que «cette mesure couvrira toute la période des fêtes». Le ministre Kassa appelle les populations à une utilisation rationnelle de l’énergie. «Après les élections au Ghana, les 100 mégawatts en provenance de l’Ouest seront probablement rétablis», ajoute le ministre. A long terme, «nous pensons à la construction des barrages hydroélectriques. Les recherches de financement sont en cours et la piste des investissements privés ne sera pas négligée», a-t-il laissé entendre. En ce qui concerne le projet d’électrification des chefs-lieux de communes, le ministre Kassa informe que les travaux sont ”presque achevés. Il ne reste que quelques détails”. Pour sécuriser le transport de l’énergie et éviter les vols sur le réseau de la Sbee, des réflexions sont en train d’être menées quant à l’usage de la video surveillance. ENVIRON 80 MÉGAWATTS ATTENDUS DE MARIAGLÉTA Les travaux de construction de la centrale électrique de Maria-Gléta censée fournir environ 80 mégawatts au Bénin ont tardé par la faute des techniciens et de l’entrepreneur. Après les injonctions du chef de l’Etat à l’entrepreneur, les travaux seront achevés en janvier et les turbines mises en marche probablement en février 2013. EDWIGE HOUNTONDJI
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Le Quatrième Pouvoir
Vendredi 28 Décembre 2012
EXCLUSIF
LE FAIT DE LA SEMAINE
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Abbas al Yousef, président de Pilatus Energy, société suisse de prospection pétrolière
« …Loïk Le Floch-Prigent est un criminel à l’esprit machiavélique… » L’homme d’affaires émirati revient, à travers cette interview exclusive accordée au Quatrième Pouvoir à Paris, sur l’escroquerie de 48 millions dont il a été victime, ainsi que sur l’évolution de la procédure qui a déjà valu l’incarcération à Loïck Le Floch-Prigent, ex-directeur d’Elf, Bertin Agba, homme d’affaires togolais et Pascal Bodjona, ex-ministre togolais de l’Administration territoriale.
Le Quatrième Pouvoir : Où en est l’instruction de l’affaire d’escroquerie dont vous estimez avoir été la victime ? Abass Al Yousef : L’affaire est instruite à Lomé et j’ai entièrement confiance dans la justice togolaise. J’ai été plusieurs fois à Lomé pour avoir une confrontation avec Pascal Bodjona, Loïk Le Floch-Prigent et Bertin Agba. Récemment encore, j’y ai séjourné 13 jours durant, sans avoir été confronté aux escrocs ! C’est clair que la partie adverse évite cette confrontation. Une personne en détention préventive pour une affaire d’escroquerie, si elle s’estime innocente, pourquoi fuit-elle la confrontation avec l’auteur de la plainte ? Pourquoi justement il n’y a pas encore de confrontation entre les protagonistes de l’affaire ? Pourquoi ? Parce Loïk Le FlochPrigent est un criminel à l’esprit ma-
chiavélique ! Mais, étant le cerveau de l’affaire, il fuit ses responsabilités. Sans la manipulation de ce grand criminel, aucune chance que Mamadou Keïta et Awa Bocoum puissent m’approcher dans cet hôtel de Dubaï. Et je m’interroge pourquoi Jean-Pierre Gbipki, ex-ambassadeur du Togo au Ghana, qui a trempé dans l’affaire, n’a pas été arrêté ! Lui qui était venu me voir à Paris avec un certain Atta. Nul n’est au dessus de la loi, Jean-Pierre Gbikpi devra également être arrêté pour répondre de son rôle dans cette grande arnaque. Comme toutes les autres personnes impliquées. Loïk Le Floch-Prigent, qui se faisait appeler « The king of Africa », et voyageait toutes les deux semaines en Afrique, se dit aujourd’hui malade, pour pouvoir sortir de prison et échapper à la justice togolaise. Il prétend souffrir de cancer. Mais alors, que les médecins togolais l’examinent afin que nous soyons certains. Loïk
epor Copie du pass
Le Floch-Prigent est un menteur ! Il souffre seulement de diabète et suit déjà un traitement approprié pour cela. Je ne suis pas juge, c’est à la justice de se prononcer sur sa demande de remise en liberté pour raison humanitaire. Mais, qu’on se le dise, si Loïk Le Floch-Prigent est libéré, il serait difficile de lui faire rendre gorge plus tard ! Mais pourquoi cette différence de montant, entre celui de 48 millions de dollars initialement annoncé, et celui de 60 millions que vous avez récemment déclaré à l’AFP ? Mais cette affaire m’a coûté plus que 48 millions de dollars car j’ai perdu une ferme en Espagne que j’avais hypothéquée à hauteur de 2 millions d’euros pour payer les escrocs ! Cette ferme a été estimée par le cabinet Deloitte entre 14 et 18 millions d’euros. Vous vous imaginez l’ampleur de mon préjudice ? J’ai perdu
cette ferme faute d’avoir pu lever à temps l’hypothèque de trois mois ! Êtes-vous prêt à un règlement à l’amiable, avec remboursement d’une partie de la somme et apurement du reliquat sur la base d’un échéancier ? Monsieur, ma position est très claire, je suis victime de Loïk Le Floch-Prigent et de son gang. C’est vrai qu’aujourd’hui le temps joue contre moi, car d’un jour à l’autre, ces escrocs peuvent être relaxés pendant que l’instruction de l’affaire se poursuit. Mais moi, ce que je veux, c’est mon argent ! Je suis une victime, je veux mon argent ! C’est mon droit, est-ce trop demander ? Les membres de ce gang se
épouse Guéï. Awa Mounira d’ m no ux fa pât, établi au qui a servi d’ap t de la femme
Le présum l’arnaque lo é cerveau de ik Le FlockPrigent
sont octroyés qui un jet privé, qui une voiture Maybach hors de prix, qui un compte bancaire très bien fourni. Comment se sont-ils enrichis ? Et pour l’amour de Dieu, que les gens arrêtent de parler d’instrumentalisation de l’affaire par des politiques togolais. C’est une simple affaire d’escroquerie où la victime exige le remboursement intégral du montant qu’on lui a soustrait ! Propos recueillis à Paris par MOUFTAOU BADAROU
Bertin Sow Agba, présumé complice et receleur d’une partie de l’argent de l’arnaque. Selon Abbas Al Yousef, Bertin S. Agba aurait utilisé une fraction de l’argent de l’escroq uerie pour s’acheter deux aéronefs et un véhicule Maybach immatriculés au Ghana.
LE FAIT DE LA SEMAINE
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EXCLUSIF
Suite de la page 7
« …Loïk Le Floch-Prigent est … »
Le Quatrième Pouvoir
Vendredi 28 Décembre 2012
Le Quatrième Pouvoir Toutes les vérités sont bonnes à lire N°01 / 28 décembre 2012 Edité par Managers Group Médias 01BP917 Porto Novo lequatriemepouvoir@yahoo.com Directeur de la publication Mouftaou Badarou Directeur adjoint de la publication Moussa Kaffo Rédacteur en chef Luc Aimé Dansou Conseillers éditoriaux Tundé Fatundé, doyen du département des Langues étrangères à l’Université de Lagos Nathanaël Kitty, docteur en sociologie politique Ont participé à ce numéro : Thimothée Zounon Edwige Hountondji Christina Abblavy
Sur cette photo, on voit l’escroc Philip Okore, l’un des arnaqueurs, en compagnie de la prétendue veuve de feu général Robert Gueï, reçus à déjeuner au domicile d’Abbas Al Yousef à Dubaï. Le frère de Philip Okore, Emmanuel Okore, avait participé au dîner de bienvenue organisé à Lomé par Bertin Agba à son domicile « en l’honneur » d’Abbas Al Yousef. Lequel dîner avait également connu la participation du « cerveau du gang », Loïk Le Floch-Prigent. C’est à ce dîner que Bertin Agba s’était présenté à M. Yousef comme ministre togolais de l’Intérieur. La prétendue veuve Mounira Gueï a pour vrai nom Awa Bocoum, et son frère Ali Bocoum a été amené à Abbas Al Yousef à son domicile parisien par Loïk Le Floch-Prigent. Le surnom d’Ali Bocoum est Pâque. Ali Bocoum a été présenté par Loïk Le Floch-Prigent à M. Yousef comme étant le facilitateur du transfèrement des fonds d’Accra à Bruxelles, en étroite collaboration avec Jean-Pierre Gbikpi (à l’époque ambassadeur du Togo au Ghana) Bertin Agba et Pascal Bodjona. Ali Bocoum était supposé être un ami intime d’un certain M. Jean Louis qui serait le secrétaire général de la Commission européenne, par ailleurs vieil ami de Loïk Le Floch-Prigent. Une histoire abracadabresque !
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LE BENIN QUI GAGNE
Le Quatrième Pouvoir
Vendredi 28 Décembre 2012
FEMMES DE POUVOIR
LES GRANDS INVENTEURS DU SIÈCLE
Sofiath Chanou
L
’habilité de certaines femmes politiques à transformer leur prétendue inexpérience politique en happening coloré est une réalité au Bénin. C’est le cas de Sofiath Chanou, réélue députée de la 19e circonscription électorale. On ne donnait pas chère de sa peau dans le marigot politique béninois. Aujourd’hui, elle étonne plus d’un observateur politique. Son écoute constante des populations de sa circonscription électorale, ses réponses apportées à leurs besoins, son dynamisme et son entregent la prédisposent désormais à une fonction ministérielle, ou à un mandat de maire ou encore de présidente de la chambre consulaire. Pour l’heure, Sofiath Chanou brille par ses nombreuses actions caritatives à l’endroit des populations : distribution chaque année de kits scolaires, dons de tables et bancs à des écoles, collèges et lycées, parrainage d’élèves et étudiants, distribution de jouets aux enfants lors des fêtes de Noël, assistance aux femmes lors des fêtes religieuses et assistance aux musulmans pendant le pèlerinage à la Mecque. Et son dynamisme à la tête des Forces unies pour le progrès et la solidarité ne passe pas non plus inaperçu. Porté sur les fonts baptismaux à Porto Novo le 22 janvier 2011, la FUPS, qui s’inscrit dans la mouvance présidentielle, a pour président d’honneur Daouda Wabi, ambassadeur du Bénin en Côte d’Ivoire, et compte parmi ses membres des personnalités telle que Sofiath Babamoussa Onifadé, ministre du Commerce. M. B
9
Bernard Nahum
un génie béninois mondialement reconnu
Né en 1970 au Sénégal, de parents béninois, Bernard Nahum est le concepteur d’un robot chirurgical très en pointe sur les gestes neurochirurgicaux les plus délicats.
L
e robot ROSATM est un robot pour la stéréotaxie. C’est-à-dire que, comme un GPS, il permet au chirurgien de se repérer dans le cerveau, et d’atteindre une cible, même profonde, sans faire d’erreur. Cet outil permet ainsi une économie d’imagerie et de temps de manipulation. Avant ROSATM, il fallait travailler avec un cadre stéréotaxique très lourd, fixé à la tête du patient. C’était souvent très effrayant pour le malade, et impossible à utiliser chez des enfants ou des patients psychiatriques. Avec le robot, plus besoin de cadre. Le patient entre endormi au bloc, sans stress. C’est ainsi qu’un bébé de 22 mois souffrant d’épilepsie très sévère, a pu bénéficier de cette technique en octobre dernier à l’hôpital de Strasbourg où chaque mois, le robot aide à la pose d’électrodes profondes chez un patient. ROSATM sert aussi à effectuer des
Bertin Nahum
biopsies ou à opérer par endoscopie. Grâce à lui, on peut opérer plus sûrement les zones profondes du cerveau générant les crises d’épilepsie. Ce qui favorise la restauration des
fonctions de développement chez les enfants. Dans un futur proche, des praticiens pourraient utiliser cette technologie pour des patients atteints de la maladie de Parkinson ; et, à l’horizon 2017, coupler le robot à une imagerie pour contrôler les trajectoires des électrodes ou des aiguilles de biopsies pendant l’intervention. Le robot chirurgical ROSATM coûte plus de 310 000 €, soit plus de 200 millions F CFA, sans compter la maintenance. C’est un dispositif qui intègre, sous une seule plateforme, un logiciel de planification préopératoire, des fonctions de navigation et une technologie robotique pour la manipulation d’instruments chirurgicaux. MADINA BADAROU
Bertin Nahum, 42 ans, patron de Medtech, une TPE montpelliéraine (sud de la France), a été classé quatrième entrepreneur le plus révolutionnaire au monde. Ce titre lui a été décerné en septembre 2012 par le magazine scientifique américain Discovery Series, juste derrière les Américains Steve Jobs, Mark Zuckerberg et James Cameron.
L’ECOLE SUPÉRIEURE DES MÉTIERS D’ART ET CULTURE ESMAC HWENDO
Un campus d’excellence dans la sous-région ouest africaine Constituant une initiative d’excellence, l’Ecole Supérieure des Métiers d’Art et Culture (ESMAC- Hwendo) est bien partie pour faire redorer au Bénin son blason de carrefour des arts nègres. Fort de tant d’atouts, d’illustres personnalités d’horizons divers se sont réunies, courant de ce mois-ci, au siège de cette université pour assister à sa rentrée solennelle. « Le blanc nous a appris à mépriser notre culture. » a déploré M. Florent Eustache HESSOU, le promoteur. Ce monument de la culture béninoise s’est aussi désolé du fait que l’Homme blanc ait réussi sa politique d’assimilation. Depuis, l’Homme travaille pour l’enseignement des civilisations africaines dans les universités du monde. Une manière pour lui de nous épargner le mépris. De l’opérateur économique Zacharie Hountondji, Directeur général de l’Imprimerie Minutes, en passant par le collectionneur Dénis Avimadjessi, une nation ne se développe qu’en s’inspirant de sa culture. A les en croire, la revalorisation des valeurs endogènes de l’Afrique est un impératif. Quant au président de la cour constitutionnelle, Maitre Robert DOSSOU, parrain de l’université, il a exhorté les membres du Comité Scientifique de l’ESMAC- Hwendo à plus de responsabilité « en vue de mobiliser les énergies ». Cette école fait déjà le bonheur du Bénin, tant sa réputation va au-delà des frontières.
De la logistique A l’Ecole Supérieure des Métiers d’Art et Culture, l’objectif des formations est de permettre aux apprenants de travailler dans tous les secteurs culturels comme les Industries Cinématographiques, les Fondations, les Musées, les Centres Culturels, les Galeries, les Scènes de Spectacles, les Festivals…Tout au long de leurs années d’études, les étudiants sont en immersion sur le terrain avec des missions professionnelles et des stages. Un service est mis à la disposition des étudiants toute l’année. Une équipe pédagogique s’avère l’interface entre les étudiants et les entreprises. Des découvertes professionnelles permettent d’initier les étudiants aux différents secteurs des arts, de la culture et du luxe. Nul doute que la suprématie de cet établissement qui compte déjà parmi les universités béninoises les plus renommées est une évidence. A cette allure, l’Ecole Supérieure des Métiers d’Art et Culture (ESMACHwendo) sera les ans à venir ce que
l’Ecole des métiers de la culture Paris – Lyon (EAC) est pour l’Europe. Le promoteur Formant pour le développement endogène, le journaliste animateur Florent Eustache Hesou s’impose dans le rang des grands promoteurs africains de pôle de rayonnement scientifique. Il a le mérite de proposer un programme académique qui sort des sentiers battus en résolvant un pan de la problématique que soulèvent les mémoires de certains étudiants noirs. En réalité, M. Florent Eustache Hessou est de la nature de ceux qui croient ferment aux idéaux qu’ils prônent. Le promoteur de l’Ecole Supérieure des Métiers d’Art et Culture (ESMAC- Hwendo) incarne à lui seul un modèle de réussite qui est à coup sûr une source d’inspiration pour ses étudiants. La chance de cette université est qu’elle est fondée par un homme réputé ayant remporté plusieurs distinctions. Du reste, précisons que pour
Florent Eustache Hessou s’impose da ns le ra ng des gra nds promoteurs africai ns de pôle de rayonnement scientifique. connaître la culture noire, les parents dans la sous-région sont invités à envoyer leur progéniture dans cette université pour faire de leurs étudiants des africains fières de leurs cultures. WILFRIED CRECEL
Florent Eustache Hessou, le promoteur
VIE PRATIQUE
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Le Quatrième Pouvoir
Vendredi 28 Décembre 2012
COMMENT ÉVITER L’ARNAQUE SUR INTERNET Vous pensez être à l’abri des arnaques sur Internet ? Méfiance, les pirates gardent toujours une longueur d’avance. Voici quelques conseils pour surfer en toute sécurité sur votre ordinateur, mais aussi sur un Smartphone. Protéger votre ordinateur C’est un peu comme la vaccination : si vous ne le faîtes pas pour vous, faîtes-le pour les autres. Vous éviterez non seulement de vous faire voler vos coordonnées bancaires et la destruction de votre machine, mais aussi que votre ordinateur ne fasse partie, à votre insu, d’un réseau contrôlé par des cybercriminels qui vont l’utiliser pour piéger les autres en envoyant des spams, en usurpant votre identité et votre carnet d’adresses. Dotez votre ordinateur d’un antivirus et d’un pare-feu et faîtes des mises à jour régulières. Celles-ci n’existent que parce que des pirates ont trouvé une faille… Ne conservez jamais dans votre boîte électronique les mots de passe pour d’autres comptes ni les courriers permettant de les réinitialiser, car si des pirates y pénètrent, ils auront alors accès au reste !
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Cherchez le cadenas Ne faîtes des achats que sur des sites ayant pignon sur rue : de faux sites avec des prix alléchants, ne sont créés que dans le but de voler vos données bancaires ! Ne payez que lorsque vous voyez apparaître un cadenas à l’écran. Et lorsque l’adresse du site débute par https (au lieu d’un simple http). Si vous vendez un objet sur un site de petites annonces, et qu’on vous propose plus que le prix fixé, c’est une arnaque ! Si vous achetez, méfiez-vous des prix trop bas et des vendeurs trop pressés, basés à l’étranger, qui veulent être payés en mandat-cash et réclament des arrhes pour « bloquer » un objet.
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Soignez vos mots de passe Oubliez le prénom de vos enfants, votre date de naissance ou les classiques « motdepasse » et « 123456 » ! En dessous de 13 caractères, un mot de passe est vulnérable. Il doit mélanger chiffres et lettres, majuscules et minuscules. Et il ne faut jamais le réutiliser… A l’heure où les comptes divers et variés se multiplient, il existe des petits logiciels gratuits, appelés Identity safe, proposés par de grandes entreprises, qui retiendront pour vous vos sésames ! Autre astuce : plus qu’un mot de passe, on peut créer une « phrase de passe », plus longue à « craquer », mais facile à retenir.
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Ne soyez pas naïf Vous avez gagné à une loterie ? Un malade incurable veut vous faire don d’une grosse somme d’argent ? On vous propose un prêt à un taux défiant toute concurrence ? On vous demande d’encaisser un chèque et de renvoyer l’argent ou de transférer un héritage ? Passez votre chemin… Faîtes attention aux personnes connues sur un site de rencontres qui vous demandent de les aider financièrement ou peuvent vous faire chanter après vous avoir enregistrer dans des positions délicates grâce à un webcam. Et si les autorités d’un pays africain vous contactent, prétendant vous rembourser l’argent escroqué, c’est encore une arnaque... Si vous êtes victime, il n’y a qu’une chose à faire, porter plainte.
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W. N
Dans le doute, ne cliquez pas !
Vous voulez télécharger un film mais le site vous demande d’installer un programme (codec) ? C’est sans doute un virus. Sur Facebook, n’acceptez pas d’ « amis » que vous ne connaissez pas, ne téléchargez pas d’applications « j’aime pas » ou encore celles permettant de savoir qui a consulté votre profil… Elles n’existent pas. Les cybercriminels créent également des clones parfaits de sites institutionnels, et même de bannières publicitaires. Moralité : si un produit vous intéresse, ouvrez plutôt une autre fenêtre pour consulter et tapez l’adresse vous-même. Idem si vous recevez un courriel de votre banque vous demandant de vous identifier. Question courriels, n’ouvrez jamais ceux venant d’inconnus, mais méfiez-vous aussi de ceux de vos amis qui vous demandent de cliquer sur un lien étrange ou prétendent qu’une vidéo de vous, peu flatteuse, a été postée sur Internet : leur compte a sans doute été piraté.
Voitures d’occasion Six Conseils pour acheter en toute confiance Il y a quelques règles à respecter voire quelques réflexes à avoir pour une bonne décision dans l’achat d’une voiture d’occasion. 1 - S’informer sur le prix d’une voiture d’occasion Bon nombre de critères sont à prendre en compte pour définir le prix d’une voiture d’occasion. La loi de l’offre et de la demande reste incontournable selon le modèle. Elle est souvent assujettie à la mise sur le marché par le constructeur d’un nouveau modèle sur le même créneau. Il faut signaler que trois mois après son lancement, le nouveau modèle est considéré comme faisant partie du marché de l’occasion. Un modèle largement écoulé devient moins cher, une fois sur le marché, qu’un modèle moins courant revendu lui à un prix plus onéreux du fait de l’inconsistance de l’offre. Par ailleurs le prix subit une décote ou une majoration selon que le kilométrage de la voiture est au dessus ou en dessous de la moyenne annuelle de référence (15000 km pour les véhicules essence, 20000 km pour les véhicules diesel). Un coup d’œil sur la cote officielle de l’Argus permet d’avoir une idée sur le prix moyen à prendre comme base de négociation. Cette cote est déterminée par la moyenne des prix de vente collectés auprès des vendeurs de véhicules. 2 - Privilégier l’achat sur le sol béninois Acheter une voiture d’occasion au Bénin permet de minimiser les risques
d’arnaque et d’éviter certaines modalités notamment le payement de taxes dans certains cas et l’exigence d’une immatriculation béninoise. 3 - Essayer la voiture avant de se décider Il est recommandé de ne pas acheter à distance afin d’éviter de se retrouver devant le fait accompli, une fois en possession du véhicule c’est-à-dire face à des manquements qu’on ne s’est pas donné les moyens de déceler à temps. 4 - Sachez reconnaitre les voitures volées et /ou accidentées Il est important de s’assurer que le numéro noté sur la carte grise est identique à celui qui figure sur le châssis. Le soupçon que de faux numéros ont été frappés doit habiter l’acheteur s’il perçoit des traces de coups. Ces mêmes traces au niveau des barillets de portes ainsi que des joints-portières neufs ou de la peinture neuve sont suffisants pour mettre l’acheteur sur ses gardes. 5 - Préférez les arrhes aux acomptes Le versement d’acompte est contraignant dans ce type de transaction car ni l’acheteur, ni le vendeur ne peuvent se désister après avoir conclu la vente. En revanche si des arrhes ont été versées, le désistement est possible. Il faut
juste respecter le principe qui veut que l’acheteur perde ses arrhes si c’est lui qui se désiste et qu’au contraire il le récupère si c’est le vendeur qui change d’avis. 6 - Exigez le contrôle technique et les papiers du véhicule Il faut exiger le procès verbal de visite initiale qui montre l’état général du véhicule ainsi que le dossier qui renseigne sur la vie de la voiture, par exemple si c’est une première main ou non. Dans le même esprit, il faut exiger le carnet d’entretien qui permet de voir si les révisions ont été toutes effectuées et les factures qui offrent un aperçu de l’entretien avec la mention du ou des garages. HADJ DOUDE YAYA
CULTURE & LOISIRS
Le Quatrième Pouvoir
Vendredi 28 Décembre 2012
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Sydney Segnon Zossou, artiste platicien
« … Le Milliard culturel ? C’est où ? Qui gère ça ? » Il est partagé entre la poésie, la musique et le design de T-shirt, basket et autres créations de vêtements. Mais il reste profondément plasticien, s’exprimant à travers des toiles qu’il peint et des pierres qu’il taille. Sydney Segnon Zossou est un artiste prometteur avec qui les milieux des arts devront désormais compter. Rencontre avec un garçon déterminé à faire mieux que son père.
Heu reux
Comment vous définissez-vous ? Je me définis comme un passionné des arts. Je suis né ici à Cotonou. J’ai fait un cursus scolaire qui m’a vu parcourir les villes de Porto Novo et d’Abomey. Je suis diplômé en comptabilité mais je suis plutôt un artiste…un artiste créateur. J’explore le domaine de la chanson, la poésie, je fais de la décoration murale, je suis sculpteur de pierre. Je peux aussi dire que je suis un designer. Voilà un peu. Vous êtes le « fils de… ». Cette situation vous est-elle profitable ou plutôt un fardeau ? Oui, c’est vrai ; je suis le fils de Gratien Zossou. Un des premiers acteurs du cinéma béninois. Un grand artiste, un poète, un peintre bien connu. J’ai appris à ses cotés. C’est une responsabilité, mais je ne peux pas dire que c’est un fardeau mais il faut avouer que j’en ai profité. Etre le fils de… ne veut pas dire qu’il faut croiser les bras. Certes c’est un avantage mais comme on le dit, l’élève doit faire mieux que le maître. Voilà le défi. Vous avez bouclé vos 30 ans et plus de 10 ans dans le milieu des arts plastiques. A quand l’exposition de vos œuvres au grand public ? J’ai eu 32 ans le 28 novembre dernier. Et dans le milieu je totalise plus de 10 ans c’est vrai. Mais je suis presqu’inconnu. Je travaille, je fais des recherches sur la matière et le matériel de travail. Je suis toujours dans l’ombre parce qu’on n’a pas encore allumé la lumière sur moi… mais je prépare une expo. Je pense que l’artiste que je suis travaille dure. J’ n’aime pas l’à-peu-près et j’espère bientôt être sous les feux de l’actualité, s’il le faut. Avez-vous entendu parler du « Milliard culturel » ? Milliard ? Et c’est où ? Non, je n’en ai pas entendu parlé. Qui gère ça ? Si je peux bénéficier de cela je pourrai avance encore plus dans mon travail, acquérir mes outils de travail surtout pour la sculpture ! Regardez (il présente le matériel) j’ai un marteau et des pointes en acier. Je ne connais pas
ce milliard, ni comment en profiter. Sydney Zossou est un cœur à prendre ou un père qui vit sa petite vie tranquille ? C’est compliqué. Je ne suis pas marié mais je suis père. J’ai des enfants. Mais je mène une vie difficile. Je suis trop dans mon travail et je ne m’implique pas suffisamment dans l’éducation de
mes enfants. Cela me fait de la peine. Ma vie n’est pas tranquille, je me bats en permanence. Et si vous n’aviez pas été artiste ? Je me serais lancé dans l’architecture, je pourrais avancer encore plus dans mon travail. PROPOS RECUEILLIS PAR LUC AIMÉ DANSOU
Il a tout appris de son père
A
u Bénin, quand on parle des arts plastiques, on pense systématiquement aux grands noms. Les Ludovic Fadairo, Romuald Hazoumè, Francis Tchiakpè, Dominique Zinkpè, Georges Adé Agbo, et bien d’autres. Normal. Mais dans cette forêt que cachent ces gros arbres, il y a des arbustes. Des arbustes dont le tronc et les branches, mais surtout les fruits font penser à de gros arbres en devenir. Au nombre de ceux-ci, un certain Sydney. Il signe ses œuvres « Sidney Zossou ». Fils du très grand Gratien Zossou, artiste aux talents variés. Sydney Zossou écrit, peint et sculpte. Proche des milieux hip hop, il est aussi rappeur et designer. Ses espaces d’exercice de design sont les Tshirt, les baskets et les fonds de scène pour spectacles ou tournages de vidéo clips. S’il est passionné de rap il écoute beaucoup la musique traditionnelle du Bénin. Il a tout pris de son père. Le teint clair, la taille effilée, la calvitie qu’il cache mal avec sa casquette, les gestes, le timbre de voix, l’humilité, l’amour pour la poésie et quoi encore. Quand il aborde une œuvre, il lui arrive d’oublier de manger. Comme de nombreux plasticiens, il a commencé par le dessin. « Je participais à des concours de dessin et j’étais toujours parmi les premiers si je n’étais pas le premier. » nous a confié l’artiste. Il a appris, en regardant faire son père. Par la suite il a travaillé ses techniques personnelles et créé des outils et des produits dont il a besoin pour son travail. Il parle de « la pate d’araignée » et de « la peinture de bois ». Une substance qu’il réalise et qu’il utilise pour sa peinture. Ligne après ligne, Sydney prépare sa prochaine expo sur le thème de l’histoire à travers l’Egypte. Il sculpte entre autres Champollion, l’homme qui déchiffra les hiéroglyphes d’Egypte. Il rêve de créer le «Parc Artificiel de la Forêt Africaine». « Une œuvre énorme qui pourrait s’étendre sur des hectares », explique l’artiste. Il dit reconnaitre le talent et la force du travail de ses aînés au Bénin et en Afrique. Mais il admire également le travail de Vincent Van Gogh, Picasso, et autres peintres du monde entier. Sydney Zossou sait que le chemin du succès est parsemé d’embûches et il affirme être préparé à les affronter. C’est tout le mal que nous lui souhaitons.
! e g a mar i
- La collectivité Imandou de Idossouwo (Sakété) - La collectivité royale Aniwadjoye de Sakété - Les familles Olafa-Adedjobi de Sakété - Les familles Akélé-Mouléro-Bissiriou de Atan-Okouta (Ita-Djebou) - La famille Dourossimi-Lamidi de Sakété Ont le bonheur de vous faire part du mariage de leurs enfants
Laoulath Amankè & Ganiou Agboola Qui sera célébré le vendredi 28 décembre 2012 à 16h30 à l’Hôtel de ville de Sakété. Un cocktail sera servi aux invités après la cérémonie. Le mariage religieux (yigui) sera célébré le samedi 29 décembre à 10h à Porto-Novo, quartier Dodji (von avant Zinsou Aminou) A l’issue de la cérémonie, les familles auront le plaisir de vous accueillir pour un déjeuner festif à l’école primaire publique d’Odanyogoun (à côté du parc auto de Sakété).
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AFRIQUE
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Le Quatrième Pouvoir
Vendredi 28 Décembre 2012
Libye
Des milices incontrôlables Le meurtre de l’ambassadeur américain, le 11 septembre 2012 a suscité une vive réaction publique en faveur d’un contrôle civil des milices libyennes. Quelques mois après ce meurtre, l’espoir s’est évaporé dans un imbroglio de rancunes, de rivalités et d’ego. Thimothee Zounon Benghazi, Libye
C
es groupes disparates, qui se comptent par dizaines, demeurent les seules forces de polices efficaces, mais ils résistent obstinément au gouvernement, créant une dynamique qui complique la tâche des autorités libyennes et américaines à la recherche des assassins de Christopher Stevens. Bouleversées par cet attentat, des milliers de personnes avaient investi les rues en septembre 2012 pour exiger le démantèlement de ces factions. Mais le président par intérim, Mohammed al-Megaryef leur a fermement demandé de se retirer, car les chefs des brigades les plus importantes menaçaient de mettre un terme aux services vitaux qu’ils assuraient, notamment la surveillance aux frontières. « Nous sommes blessés, nous nous sentons mésestimés », déplore Ismaïl al-Salabi, l’un de ces responsables. Dompter les milices ne représente que la première étape dans la tentative de Tripoli de construire une démocratie après 40 ans de dictature sous le joug du colonel Kadhafi. Mais la faiblesse du gouvernement de transition ne lui a pas permis de contrôler ces groupes dont il a besoin pour assurer la sécurité du pays, et la Libye a sombré dans l’anarchie. A Benghazi, des brigades indépendantes ont recours à des écoutes téléphoniques pour traquer des fidèles présumés du colonel Kadhafi avec l’aide des anciens services de renseignements de ce dernier. Même la gigantesque manifestation anti milice du mois de septembre dernier a servi de couverture à un groupe d’hommes armés qui en a profité pour lancer une
attaque contre l’une des brigades les plus importantes, probablement pour se venger. « Rien ne change», constate avec fatalisme Fathi al-Obeidi, le commandant à la tête du contingent de combattants qui étaient venu en aide aux Américains assiégés dans la résidence diplomatique. Certains habitants de Benghazi vont jusqu’à dire que la milice qui avait mené l’attaque, Ansar al-Charia est plus efficace que le gouvernement paralysé pour gérer la sécurité et même certains services sociaux. « ils sont très gentils », confie Ashraf Bujwary, 40 ans, administrateur d’un hôpital, dont certains membres du groupe ont assuré la protection. A bien des égards, Ansar al-Charia illustre la confusion qui règne dans la Libye post-Kadhafi, où la population équipée d’armes volées s’est organisée en brigades islamistes, régionales ou tribales afin de maintenir la paix mais qui défendent des visions divergentes du pays. Wissan Ben Hamid, 35 ans, est le chef d’une des milices les plus puissantes de Benghazi. Libya shield. Pour lui, Ansar al-Charia tient plus du « club social » islamique que de la brigade de combat. « Des familles font appel à eux quand un de leurs fils pose problème », dit-il, par exemple à cause de la drogue. Les organisateurs de la manifestation insistaient sur un subtil changement dû à leur action. Le taux de participation très élevé lors de la manifestation a montré que les partisans d’un gouvernement civil étaient en mesure de compter sur ‘’le pouvoir de la rue’’, insistait l’un d’eux, Mohammed Janash. Il reconnaît également qu’ils n’ont pas chassé les membres d’Ansar al-Cha-
Des brigades disparates, surarmées, qui refusent la tutelle de l’Etat. ria de leur quartier général, contrairement à ce qui avait été annoncé, mais les ont sommés d’évacuer les lieux. « L’ensemble du gouvernement est noyauté », affirme quant à lui M. Salabi. Certains estiment que les ego jouent à plein. « Certains commandants de milice aiment le prestige conféré par leur position, et ont plus de pouvoir qu’ils ne l’auraient jamais imaginé, précise Zeidoun Ben Hamid, directeur des opérations de Libya Shield. Difficile maintenant de les en priver. »
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