Managers afrique n°44

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A MON HUMBLE AVIS L’échec n’est pas le contraire de la réussite, mais son brouillon

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ous êtes ambitieux, n’est-ce pas, admiratif des icônes de la réussite, et aspirant à votre part de gloire ? Tenez-vous prêt à travailler, travailler et encore travailler, quand bien même vous seriez fatigué ! Car ce surcroît d’effort, lorsque les autres s’accordent un répit, fera votre différence. Vous voulez réussir ? Attendez-vous à échouer cent fois ! Mais souriez à chaque échec, persuadé que le succès peut vous tendre les bras, une fois vos premiers revers franchis. Si vos activités sont légales, si vous n’êtes pas un arnaqueur, vous devez faire de la persévérance votre credo, l’échec doit fortifier et décupler votre combativité. La majorité de ceux qui vous paraissent si chanceux, sont passés par là. Mouftaou BADAROU Vous voulez goûter aux délices de la réussite ? Il est trois heures du matin, et vous n’arrivez pas à vous rendormir ? Ca tombe bien ! Agissez dans le sens de votre prochaine réussite. Revoyez le slogan de votre produit, ébauchez ou peaufiner un courrier destiné à un client, que vous terminerez au bureau, refaites le plan d’attaque du lendemain, ajoutez-y d’autres idées. La réussite est une belle princesse qui aime mettre ses prétendants au défi. Pour accéder «Je cours longtemps à son palais de marbre et de robinets d’or, vous seriez parfois contraint d’emprunter le sur la route avant de sentier sinueux de l’échec. Mais votre acharnement ne devra pas perdre de son souffle. N’accordez pas trop d’importance à un échec momentané. Il n’est que le brouillon de danser sous les provotre réussite. Les commerciaux aguerris ne le savent que trop. 20, 40, 90 rendez-vous jecteurs», disait le infructueux ? Quelle importance ! Pourvu que le 91ème ou le 92ème gonfle votre chiffre boxeur Mohamed Ali. d’affaires ! L’acharnement est donc, répétons-le, le premier commandement d’une personne ambitieuse. Tel est également le credo du Président Sassou Nguesso à qui nous consacrons la présente édition. Rien ne le distrait de la matérialisation de sa vision du Congo Emergent à l’horizon 2025. Ni les protestations de l’opposition sur sa longévité au pouvoir ni la nuisance d’anciens fidèles. Denis Sassou Nguesso est persuadé que les résistances à son pouvoir comptent moins que son legs au peuple congolais au soir de sa vie. Autrement Denis Sassou dit, pour lui, l’échec momentané ne doit pas être rédhibitoire. Au contraire, il est la preuve Nguesso est qu’il a au moins essayé et qu’il doit s’acharner jusqu’à atteindre son but, le développement tant voulu pour son pays. persuadé que les « Je cours longtemps sur la route avant de danser sous les projecteurs », disait le boxeur résistances à son Mohamed Ali. Vous aussi, ami lecteur, bombez le torse, dégainez votre sourire le plus pouvoir comptent charmeur, huilez votre discours, rajustez vos réparties, et partez à l’abordage. moins que son legs De même, pour une équipe de foot, peu importe les tirs au but ratés ou les passes à l’adversaire, l’essentiel est de mettre au moins un but dans les filets adverses pour gagner le au peuple congolais match. Ce n’est pas la fin du monde pour un entraîneur dont l’équipe perd d’abord des au soir de sa vie. matchs, si celle-ci arrive au finish en tête du championnat. Les promoteurs de magazines ou autres chefs d’entreprises connaissent la rengaine. Vous pouvez perdre de l’argent pendant les deux ou trois premières années du lancement. Votre succès, votre rentabilité se construira dans la durée. Le Président Denis Sassou Nguesso ne dit pas autre chose à ses proches et à ses visiteurs. A très vite sur cette même page.

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SOMMAIRE AFRIQUE Bimestriel international fondé à Paris le 13 mai 2007 par Mouftaou Badarou 8ème année Edité par B MEDIAS INTERNATIONAL 12-14 Rond-Point des Champs-Elysées 75008 Paris

AFRIQUE

N°44

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Actionnaire principal Mouftaou Badarou Nous joindre au 09 .. .. .. .. magazinemanagers@yahoo.fr

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DIRECTION GENERALE Directeur de la publication Mouftaou Badarou conseillers éditoriaux Isis Jasmine Christian Levry Consultants Jocelyn Mouangassa Anzize Badarou Directrice commerciale Isabelle Hubert Chargée de mission Addis Ayinon REDACTION Chef d’enquête Oussouf Diagola Ont contribué à ce numéro Elisia Diop Akoueli - Samirha Malanda Bolamba Youcef Zirem - Yves Martial Durondu Wilfried Crecel Ahanzin - Christian Russel Prince Bafouolo - Brice Nzamba Nordine Mahdjane - Me Roland Dana

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EDITION Chef d’édition Philippe Pierrat Maquette Romain Ahouadi EDED ABONNEMENTS 06 21 06 02 55 DIFFUSION EN KIOSQUES Messageries Lyonnaises de Presse IMPRIMÉ EN FRANCE Sur du papier issu de forêts gérées durablement, conformément à nos engagements de media responsable et respectueux de l’environnement. DEPOT LEGAL A parution ISSN 2112-4736 Tous droits réservés. La reproduction, même partielle de tout article ou image de de ce numéro est interdite. Siège social B MEDIAS INTERNATIONAL 3eme étage, immeuble Dabo, Poto Poto, Brazzaville Tel 00 242 06 65 28 745 ------------------------------------------------------------------------------------Chiffre de tirage 12 369 exemplaires

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A Mon Humble Avis

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EN VEDETTE Assia Salami, chef d’entreprise «Je rêve de construire un grand laboratoire d’analyses médicales au Bénin…»

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KALEIDOSCOPE Comment devenir riche Le parcours de huit milliardaires d’Afrique Cinéma Lupita Amondi Nyongo, la nouvelle coqueluche de Hollywood Djimon Hounsou, toujours en verve Musique Rick Ross, le «fat» rappeur Alpha Blondy, lancé dans la production Zahara, escale musicale en Afrique du sud Straomae, l’homme à récompenses Youssou Ndour, pour la paix en Centrafrique Sport Murielle Ahouré, l’athlète ivoirienne qui fascine le monde

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BUSSINESS A la rencontre de Colombe Kouakou «Trans Com Inter aspire à s’implanter dans le monde entier…» Les Nana Benz d’Afrique de l’Ouest Que sont-elles devenues ?

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COVER Carnet de voyage De Paris à Brazzaville, mes impressions de voyageur Le Congo Brazzaville, riche en pétrole, stable et ambitieux Mais qui est vraiment DSN ? Comment travaille DSN Une initiative du Président Denis Sassou Nguesso, L’Agence pour la promotion des investissements (API) est opérationnelle Claudia Ikia Sassou Nguesso, la compétence et la rigueur au service du Congo LA GARDE RAPPROCHÉE DU PRÉSIDENT Firmin Ayessa à la tour de contrôle LES HOMMES DU PRÉSIDENT VISAGES DU CONGO Abdallah Denis Nguesso : «… Si le peuple veut encore du président Sassou, pourquoi aller contre sa volonté ?» Maître Amédée Nganga, la voix des sans voix Francine Ntoumi, lne femme de caractère dans la recherche biomédicale Ansi Elo Dacy : «Nous sommes une structure jeune, qui compte sur le dynamisme de ses fondateurs pour se développer...»

Jean de Dieu Kourissa, «Je ne fais pas de prosélytisme politique au sein de mon entreprise…» Fadhel Guizani, «Mon défi personnel est de réussir au Congo l’expérience tunisienne en matière d’habitat» Qui êtes-vous, Valentin Gomez ? Tsengue Tsengue, la recherche et l’innovation au service du Congo et de l’Afrique Vérone Mankou, le génie de Brazzaville Amog Lemra, le Spike Lee congolais Jocelyn Armel dit Le bachelor, histoire d’une marque Alain Mabanckou, L’écrivain congolais le plus lu au monde DEUX MINISTÈRES À LA UNE Alain Akouala Atipault : «Le Congo est une porte d’entrée et de sortie d’importants flux économiques dans la sous-région d’Afrique Centrale ...» Thierry Moungalla : «… Aujourd’hui au Congo, n’importe quel investisseur désireux d’investir dans les télécoms peut demander et obtenir toutes les autorisations et licences souhaitées… » IL FORCE L’ADMIRATION Yves Castanou, Une valeur sûre congolaise en management EN TOUTE FRANCHISE Belinda Ayessa, «…Nous n’avons pas d’avenir si nous ne nous référons pas à notre passé…» Dites-nous, Léonidas Mottom… PUBLI INFO La Société nationale d’Électricité : «Consolider le contrôle, le transport, la distribution et la commercialisation de l’énergie sur toute l’étendue du territoire national»

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FOCUS France : la vérité sur les indemnités des parlementaires

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Le Congo émergent

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FINANCE Gabon, L’assainissement des finances publiques en de bonnes mains COACHING Fidéliser la clientèle L’affacturage : une solution de financement pour votre entreprise À quoi sert un syndic de faillite et comment peut-il nous aider ? Comment vendre sur Internet PUBLI INFO Nextcom Congo L’envoi du courrier par Internet, Une solution d’avenir

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COVER

LIFESTYLE Le salut est-il dans la robotique ? Santé La Range Rover Evoque essayée pour vous Carte postale : la destination Bénin A retenir avant de refermer ce magazine : Vous voulez devenir riche ? Voici comment procéder !

COACHING 70 FOCUS FRANCE

la vérité sur les indemnités des parlementaires

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EN VEDETTE

EN VEDETTE D’abord ma mère, Madame Mouiïnatou Salami Radji, c’est d’ abord elle mon modèle. Il y a d’autres femmes que j’admire beaucoup comme l’ex-première dame américaine Hillary Clinton…

ASSIA SALAMI, CHEF D’ENTREPRISE

«JE RÊVE DE CONSTRUIRE UN GRAND LABORATOIRE D’ANALYSES MÉDICALES AU BÉNIN…» La nouvelle génération des managers africaines est aujourd’hui incarnée par des intellectuelles, qui bravent bien de contraintes pour la réussite de leurs affaires. Assia Salami, qui en fait partie, se livre à l’exercice délicat du témoignage franc. Mise en jambe. Q Propos recueillis par WILFRIED CRECEL AHANZIN

Commençons par la question rituelle. Parlez-nous de vos activités… Merci ! Vous savez, Alaké/Harisco, que je dirige, est constitué de deux établissements multi services. Nous sommes dans le négoce de produits alimentaires et pétroliers ainsi que dans le BTP. Nous construisons des bâtiments tant publics que privés, avec une priorité au particulier. Nous procédons également à l’achat et à la livraison des matériaux de construction. Par exemple, les Établissements Alaké/Harisco ont mis leur expertise au service de la Clinique Point E, sise au quartier Gbêdjromêdé à Cotonou, en faisant construire et équiper ledit établissement. Les établissements Alaké/Harisco sont également distributeurs agréés des produits de réseaux GSM comme MTN. Enfin, nous sommes courtiers en assurances (assurance de particuliers et de matériel), en partenariat avec la société SARAM, ex-Colina … De technicienne de laboratoire, comment êtes-vous devenue chef d’entreprise ? Le chemin a sans doute été semé d’embûches… Pas pour autant ! De ma grand-mère à ma mère, j’appartiens à une lignée de commerçantes. Je pense que c’est la fibre maternelle qui a pris le dessus. J’ai vu faire ma mère, voila comment j’ai adopté le business et je m’y 6 | MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014

plais bien depuis 1994. En 1992, à la fin de mes études, j’ai fait mes premiers pas professionnels dans un cabinet d’analyses médicales à Sainte-Geneviève-des-Bois, en banlieue parisienne. Tout allait pour le mieux ! Mais sur les conseils de mon frère évoluant dans le secteur du transit à Cotonou, je suis rentrée au bercail pour me lancer dans les affaires, à l’instar de mes sœurs. Aujourd’hui, je rêve de construire un grand laboratoire d’analyses médicales au Bénin. Vraiment le plus grand, où les compatriotes pourront effectuer toutes sortes d’analyses médicales plutôt que d’être contraints à envoyer leurs analyses à l’extérieur du pays. Bref… je n’ai pas de secret de réussite ! Mes prières, ma foi en Allah et ma détermination à bien entreprendre font que je perdure dans les affaires. A votre avis, comment améliorer l’environnement des affaires au Bénin ? Je formule le vœu que l’État béninois soutienne les opérateurs économiques. Davantage de banques spécialisées pour mieux accompagner les hommes et femmes d’affaires ferait du bien à l’économie béninoise. C’est ça qui nous fait défaut ! Les banques béninoises épargnent plus qu’elles ne prêtent. Le Bénin n’ayant pas beaucoup de ressources, le budget de l’État est à base de fiscalité. Mais la fiscalité ne doit pas être confiscatoire à l’égard des opérateurs économiques qui créent de la richesse dans le pays, et il convient de leur faciliter la tâche. Que pensez-vous des dernières élections à la Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin ? C’est heureux que cette institution puisse enfin redorer son blason de défenseur de l’intérêt des opérateurs économiques. Je suis contente que ce soit M. Jean

L

a Franco-béninoise Assia Salami réside dans un quartier huppé de Cotonou. Cette native de Porto-Novo, la capitale du Bénin, est mère d’un jeune homme en Master de Business Manage-

ment à Londres. Femme d’affaires accomplie, à la tête de la société import-export Alaké/HarisCo (décoration, toutes prestations de services, commerce général, BTP), Assia Salami a pourtant été formée aux techniques de Laboratoire d’Analyses Médicales à l’École d’analyses médicales et de bio chimie de Paris 18e.

Votre plus cher voeu ? Mon vœu le plus cher est que les investisseurs de tous les horizons viennent s’installer en Afrique, un continent quasiment en friche. Qu’ils viennent nombreux afin qu’ensemble, dans un partenariat gagnant- gagnant, le berceau de l’humanité se développe. Aujourd’hui, l’Afrique, une chance pour les investisseurs, importe massivement et produit très peu. Je souhaite que l’État béninois fasse l’effort d’attirer des industriels dans le pays. On y gagnerait beaucoup. Cela nécessiterait, peut-être, un vrai Plan Marshall. A l’heure actuelle, l’industrie reste embryonnaire au Bénin. Nous avons tellement besoin de structures pour l’industrialisation des produits vivriers comme la tomate, l’oignon, l’ananas. Pour ma part, j’aimerais tant oeuvrer dans l’humanitaire, j’aimerais bien un jour fonder une association d’aide aux nouveau-nés orphelins. Pour l’heure, je milite au sein de l’ONG DSF, association pour le développement familial; un creuset d’entraide aux femmes revendeuses des marchés dans le domaine de la micro-finance. Afin de les faire sortir de la précarité.

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ien sûr, il y aura toujours des détracteurs pour lui trouver des défauts. Mais,

en dehors de quelques voix dissonantes, la personnalité de As-

Baptiste Satchivi, un opérateur économique avisé qui en soit à la tête. C’est un vide qui vient d’être comblé. Comment envisagez-vous l’avenir ? Un conseil à vos cadettes ? A mes petites sœurs, je leur conseille, avant de se lancer dans l’entreprenariat,

de faire d’ abord leurs études en obtenant un diplôme en bonne et due forme. Ça aide à mieux gérer ! Quiconque dispose d’un bagage intellectuel, même sans grandes notions de gestion, peut monter une entreprise…

sia Salami suscite un concert de louanges. Humble, la chef d’entreprise se dit elle même surprise par l’unanimité faite autour de sa personne dans les milieux d’affaires béninois.

Vos modèles de réussite… MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014 | 7


KALEIDOSCOPE

FORTUNE

FORTUNE

KALEIDOSCOPE

Q Pages rassemblées par RENE LEVRY

Yérim Sow, LE BUSINESS MAN QUI PÈSE 150 MILLIARDS DE FCFA

COMMENT DEVENIR RICHE

LE PARCOURS DE HUIT MILLIARDAIRES D’AFRIQUE Sindika Dokolo, HOMME D’AFFAIRES PROSPÈRE

Isabel dos Santos, LA FEMME LA PLUS RICHE D’AFRIQUE Sa fortune est estimée à 2 milliards de dollars par le magazine Forbes. Fille aînée de l’actuel président de l’Angola, José Eduardo dos Santos (au pouvoir depuis 1979), et de sa première épouse Tatiana Kukanova, Isabel dos Santos a été élevée à Londres après le divorce de sa mère où elle fait de brillantes études d’ingénierie mécanique et électronique au King’s College, ainsi que de génie électrique et de gestion des affaires au Royal College de la capitale britannique. Elle y a rencontré son mari Sindika Dokolo, un collectionneur d’art originaire de la République démocratique du Congo. Le couple a 3 enfants. Elle partage son temps entre Luanda, Londres, Lisbonne et Johannesburg notamment. Elle détient une participation de 25% dans Unitel (participation estimée à un milliard de dollars selon Forbes), l’un des deux réseaux de téléphonie mobile de l’Angola. Elle détient également une participation de 25% de la Banco Bic de l’Angola pour 160 millions de dollars. Au Portugal, elle détient près de 15% des Zon Multimedia, une société de télévision par câble, et un peu moins de 20% de Banco Bpi, l’une des plus grandes banques cotées du Portugal. Elle est considérée comme la femme la plus riche de l’Afrique. 8 | MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014

Né le 16 mai 1972 à Kinshasa (ex-Zaïre, actuel République démocratique du Congo), Sindika Dokolo est un prospère homme d’affaires et un collectionneur d’art. Il détient la plus importante collection d’art africain contemporain, qui comprend maintenant environ 3000 œuvres d’art. Epoux d’Isabel dos Sandos, il a grandi en suivant ses parents en Belgique et en France. Son père, Augustin Dokolo, était un propriétaire de banques, millionnaire et passionné d’art africain. Sa mère, Hanne Kruse, était d’origine danoise. Il a fréquenté le Lycée Saint Louis de Gonzague à Paris où il a obtenu son Bac. Il a ensuite étudié l’économie, le commerce et les langues étrangères à l’Université Pierre et Marie Curie. Installé à Luanda depuis 1999, il assume ses fonctions d’homme d’affaires, d’opérateur culturel et de président de la Fondation Sindika Dokolo. Il possède plusieurs entreprises en Angola. Il siège au conseil d’administration de l’entreprise de ciment Nova Cimangola. Il est aussi membre du conseil d’administration d’Amorim Energia, entreprise qui possède un tiers de la compagnie pétrolière Galp Energia via la Esperanza Holding Bv.

Aliko Dankote, L’HOMME LE PLUS RICHE D’AFRIQUE Aliko Dangote, né le 10 avril 1957 à Kano, nord du Nigeria, est un homme d’affaires nigérian d’origine haoussa. Il est considéré comme l’homme le plus riche d’Afrique. La valorisation de ses parts dans ses quatre sociétés cotées en bourse s’élève à plus de 25 milliards de dollars, selon le classement 2014 des plus grosses fortunes du monde selon le magazine Forbes. C’est en 1980 qu’il a commencé à développer son immense empire en s’installant cette année-là à Lagos. Le coup d’Etat de 1983 au Nigeria sera une aubaine pour lui, la junte militaire au pouvoir ayant emprisonné tous les grands hommes d’affaires de la ville, libérant ainsi de vastes marchés. Aliko Dangote investit alors dans le sucre, l’importation de riz et également dans une banque qui fera ensuite faillite. A la fin des années 80, inspiré par le modèle industriel brésilien, il se lance dans l’industrie. Son groupe construit une raffinerie de sucre et une usine d’emballage pour les pâtes alimentaires que le groupe importe au Nigeria. Il possède aujourd’hui Dangote Cement qui est devenue la plus grosse capitalisation boursière du Nigeria ainsi que des usines en Zambie, en Tanzanie, au Congo, en Ethiopie, et des terminaux de ciment en Sierra Leone, en Côte d’Ivoire et au Liberia.

Fils du milliardaire Aliou Sow, Yérim, un polytechnicien plein de mystère, n’en reste pas moins un self-mademan parce que c’est à l’âge de 26 ans que le Sénégalais s’est affranchi du joug paternel pour monter sa propre société. Ainsi inscrit-il ses lettres de noblesse dans les télécommunications, dans les banques, dans l’immobilier et l’on retrouve ses traces en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Cap vert, en Suisse, etc. Il était majoritaire dans le capital de Telecel Côte d’Ivoire, avant de céder une grande partie de ses parts aux Sud-africains de Mtn. Telecel étant devenu entretemps MTN Côte d’Ivoire. On apprend qu’il a conclu l’année dernière deux alléchantes affaires au Cameroun et en Côte d’Ivoire. Au Cameroun, Cheick Yérim Sow, patron du holding Teylium, s’est associé avec un autre homme d’affaires pour bâtir un hôtel de classe internationale d’une valeur de 23 millions d’euros; son apport personnel étant de 14 millions d’euros, soit près de 10 milliards de Fcfa. Rien d’étonnant pour quelqu’un qui pèse 150 milliards de Fcfa.

Patrice Motsepe, LE SEUL NOIR MILLIARDAIRE D’AFRIQUE DU SUD Patrice Motsepe, entrepreneur sud-africain, a su exploiter au mieux les opportunités qui lui étaient offertes. Crédité d’une fortune de 3,3 milliards de dollars, il est ainsi devenu le premier noir (et le seul pour l’heure) milliardaire d’Afrique du sud en bâtissant un puissant groupe dans le secteur minier, African Rainbow Minerals. Né au début des années 60 dans une Afrique du sud dominée par le régime d’Apartheid, le jeune Motsepe a cependant la chance d’appartenir à la classe moyenne noire. Le père, fondateur d’un débit de boissons alcoolisées, parviendra à financer les études supérieures du fils jusqu’à son obtention du diplôme d’avocat. Nous sommes à la fin des années 80 et l’histoire s’accélère. De nouveaux droits sont accordés à la majorité noire et l’horizon s’élargit brusquement. Patrice Motsepe intègre un cabinet d’avocats et se spécialise dans le droit minier et des affaires. Il saura mettre à profit son expertise du secteur minier pour entrer à des conditions avantageuses dans le capital de sociétés minières, restructurer habilement l’outil de production à sa disposition (notamment en exploitant avec succès des champs de production miniers considérés comme trop petits et peu rentables par les grands groupes) et bâtir progressivement son empire. Et ce, lorsque Nelson Mandela, devenu président de la nation arc-en-ciel en 1994, initie la politique du Black Economic Empowerment visant à mieux répartir le pouvoir économique dans la nouvelle Afrique du sud. MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014 | 9


KALEIDOSCOPE

FORTUNE

LUPITA AMONDI NYONGO

Bola Shagaya, LA FEMME LA PLUS RICHE DU NIGERIA Alaja Bola Shagaya est une femme d’affaires nigériane. Passionnée de mode, elle est l’une des femmes les plus riches d’Afrique et est considérée comme la plus riche des femmes au Nigeria. Née en 1959, mariée à Alhaji Shagaya, un magnat du transport basé dans l’Etat de Kwara, elle a 4 enfants. Elle a étudié l’économie et la comptabilité à l’Université Ahmadu Bello (Zaria) et à Armstrong College en Californie. Elle a débuté sa carrière à la direction de l’audit de la Banque centrale du Nigeria, avant de s’investir dans des activités commerciales en 1983. Son expérience de l’entreprise a commencé avec l’importation et la distribution des documents photographiques. Elle a ainsi réussi à implanter durablement la marque Konica, sur le marché nigérian et en Afrique de l’ouest. Alaja Bola Shagaya est actuellement membre du Nepad Business Group et également, présidente de l’Association des créateurs de mode du Nigeria (Fadan). Passionnée de l’art, elle pratique par ailleurs le polo.

Nicky Oppenheimer, LE PLUS RICHE D’AFRIQUE DU SUD

Mohamed Mansour, LE PROPRIÉTAIRE DES SUPERMARCHÉS MÉTRO A 63 ans, l’Egyptien Mohamed Mansour entre avec ses trois frères Mansour (Youssef et Yassen) dans le classement Forbes. Il apparaît à la 595ème place (ex-æquo avec le Nigérian Nike Adenuga). Sa fortune est estimée à 2 milliards de dollars (soit 1,41 milliard d’euros). Après des études d’ingénieur et de commerce aux EtatsUnis, il profite des liens qu’il y a tissés pour introduire des marques américaines sur le marché égyptien telles que Caterpillar, Chevrolet ou encore Marlboro. Les Mansour ont diversifié leurs activités en se lançant, par exemple, dans la grande distribution et en créant leur propre chaîne de supermarchés : Métro. Il a, par ailleurs, été ministre des Transports en Egypte entre 2005 et 2009 sous le président Hosni Moubarack. 10 | MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014

KALEIDOSCOPE

CINÉMA

Diplômé d’Oxford, l’homme le plus riche d’Afrique du sud avec 7 milliards de dollars (4,95 milliards d’euros) a constitué sa fortune essentiellement dans l’exploitation de mines de diamants. Nicky Oppenheimer, à 65 ans, est aujourd’hui à la 136ème place dans le classement mondial de Forbes. Après ses études, il rejoint la société minière de son père, la Anglo American Corporation, implantée à Londres. Il revient à Johannesburg en 1975 et intègre De Beers, une entreprise spécialisée dans l’extraction de diamants. Il en prend la direction en 1978 et ouvre plusieurs joailleries dans le monde, dont une aux Galeries Lafayette à Paris.

LA NOUVELLE COQUELUCHE DE HOLLYWOOD Née le 1er mars 1983 à Mexico (Mexique), Lupita Amondi Nyong’o, actrice et réalisatrice kenyane, a décroché, le 2 mars dernier, à Los Angeles, l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle pour son rôle de Patsey dans «12 Years a slave» de Steve McQueen. Depuis, tous les regards sont tournés vers elle. Elle a même été désignée «Plus belle femme du monde» pour l’année 2014 par le magazine américain People.

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n 2008, elle écrit le scénario du documentaire «In my genes» qui explique la difficulté d’être un albinos au Kenya, puis se lance dans sa réalisation et sa production. Sorti en 2009, le film est primé au Festival du film africain de Mexico de 2008. En 2012, après son audition pour un rôle dans «12 Years a slave», elle décroche celui de Patsey, une esclave employée dans une plantation de coton des États fédérés d’Amérique au XIXème siècle. Son jeu de rôle lui apporte, hormis 8 nominations sans couronnement, pas moins de 19 récompenses en 2013 et 2014, dont l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle aux Oscars du cinéma 2014, devenant du coup la 15ème actrice remportant un Oscar dès ses débuts dans le 7ème art. En 2013, elle obtient son deuxième second rôle, celui de l’hôtesse de l’air Gwen Lloyd, dans «Non-stop» du réalisateur Jaume Collet-Serra.

DJIMON HOUNSOU

TOUJOURS EN VERVE

Révélé en 1997 par «Amistad» de Steven Spielberg, l’acteur béninois Djimon Hounsou (né à Cotonou, Bénin, le 24 avril 1964) est surtout connu pour ses rôles dans «Gladiator» de Ridley Scott, «Blood Diamond» d’Edward Zwick, «The Island» de Michael Bay ou «Never back down» de Jeff Wadlow.

A

vec la femme d’affaires américaine Kimora Lee, il a eu un enfant avant leur séparation en novembre 2012. Djimon Hounsou arrive très tôt en France. Il n’a que 13 ans. Il se retrouve à Lyon avec ses frères. Mais ses études ne marchant pas, il se lance dans le mannequinat, conscient de son physique avenant. En mai 1987, il lâche tout et monte à Paris. Après des semaines difficiles à dormir dans la rue dans son aventure, il est repéré un matin en train de se laver dans une fontaine en face du centre Beaubourg par une personne travaillant pour le couturier Thierry Mugler. C’est le début d’un conte de fée. Devenu photographe pour Mugler, il travaillera, grâce à cette prestigieuse collaboration, pour un album du couturier et tournera dans 3 clips vidéo réalisés par le réalisateur américain David Fincher. Arrivé en 1990 à Los Angeles pour devenir acteur, les choses vont s’accélérer pour lui. La suite, on la connaît. MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014 | 11


KALEIDOSCOPE

MUSIQUE

ALPHA BLONDY

LANCÉ DANS LA PRODUCTION

RICK ROSS,

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LE «FAT» RAPPEUR

la tête d’une fortune estimée à 35 millions de dollars, Rick Ross, de son vrai nom William Roberts, né le 28 janvier 1976 dans le comté de Coahoma (Mississippi, aux Etats-Unis), a fondé le label Maybach Music Group avec comme membres Meek Mill, Wale, etc., sous lequel il a sorti ses 3 derniers albums («Deeper than Rap», «Teflon Don» et «God forgives, I don’t»). Ce rappeur américain qu’on reconnaît par son immense physique s’est fait connaître du grand public grâce à son single «Hustlin». Son pseudonyme Rick Ross est une référence à «Freeway» Rick Ross, un des plus importants trafiquants de cocaïne de Los Angeles des années 1980, avec lequel il n’entretient aucun lien. Ce dernier a même porté plainte contre la star, lui réclamant 10 millions de dollars pour l’usage de son nom. Rick Ross a à son actif 6 albums studio dont le dernier sorti cette année, «Mastermind», cartonne aux Etats-Unis. Spécialiste des featurings, Rick Ross est très sollicité par ses pairs des Etats-Unis et d’ailleurs. En 2012, il a collaboré avec le chanteur Booba sur le titre «1,8,7».

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ongtemps critiqué parce qu’il n’aiderait pas assez ses pairs en les produisant et ainsi booster leur carrière, la star mondiale du reggae, Alpha Blondy, a décidé de rectifier le tir. Après quelques années de mise en veilleuse, son écurie met en lumière une chanteuse de reggae au talent certain : Queen Adjoba, de son vrai nom Nadège Adjoba Kablan. Filleule artistique d’Alpha, elle a mis sur le marché, en janvier 2014, un album de 10 titres 100% reggae. Cette œuvre, qui comprend 7 titres interprétés en abron (langue ivoirienne), a été arrangée par l’excellent Evariste Yacé. Les artistes Kajeem et Ras Goody Brown ont aussi rejoint l’écurie d’Alpha Blondy. Bientôt leurs œuvres sortiront sous le label Alpha Blondy Production.

ZAHARA,

ESCALE MUSICALE EN AFRIQUE DU SUD

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ahara est une chanteuse et poète sud-africaine. Dès son premier album, «Loliwe» sorti en 2011, elle rencontre un énorme succès. 13 jours après sa sortie, elle a reçu un disque de platine. Au bout de 17 jours, elle a reçu un double disque de

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KALEIDOSCOPE

MUSIQUE

platine. Son style s’inscrit dans l’Afrosoul, dans la lignée de Tracy Chapman ou encore la chanteuse nigériane Asa. Elle joue de la guitare à la perfection. Zahara chante en anglais, mais aussi dans sa langue maternelle, le xhosa.

STROMAE, L’HOMME À RÉCOMPENSES

S

tromae, de son vrai nom Paul Van Haver, né le 12 mars 1985 à Bruxelles, est un auteur-compositeur-interprète et producteur belge de hip-hop, de musique électronique et de chanson française qui se fait connaître, en 2009, avec la chanson «Alors on danse». Issu d’un père rwandais et d’une mère flamande, Stromae (qui est l’anagramme de Maestro) commence véritablement à s’intéresser à la musique et s’inscrit, pour ce faire, à l’Académie musicale de Jette pour prendre des cours de solfège et de batterie. Sa mère l’envoie à l’internat des Jésuites. En 2000, il choisit le pseudonyme Opsmaestro en débutant dans le rap. Voyant que son pseudonyme ressemble à celui d’un autre artiste, il opte finalement pour celui de Stromae qui correspond à Maestro en verlan. A 18 ans, il forme le groupe Suspicion en compagnie de Jedi, un autre rappeur, et ils composent ensemble la chanson et le clip de «Faut qu’t’arrêtes le rap». Toutefois, Jedi décide de quitter le duo, ce qui marque les débuts de la carrière solo de Stromae. En 2005, Stromae Aux récentes Victoires de la musique, Stromae a remporté la Victoire de enchaîne les prestations. Et tout s’emballe l’artiste interprète masculin, la Victoire du clip vidée pour «Formidable» pour lui. En 2010, il sort l’album «Cheese» et la Victoire de l’album de chanson, variétés. et en 2013 «Racine carrée», succès mondial Stromae, qu’on compare de par le style à Jacques Brel, son avec des titres comme «Formidable», «Alors compatriote, a lancé, le 1er avril 2014, sa première marque de on danse». Grâce à son dernier album, il a vêtements prêt-à-porter, Mosaert (anagramme du nom du chanteur), glané plusieurs récompenses. Notamment le en collaboration avec le styliste Coralie Barbier. Il s’apprête à entamer prix du meilleur artiste belge aux Mtv Europe une opération séduction pour percer le marché américain. Pour ce Music Awards en 2013, le Prix Rolf Marbot de faire, il part sous peu à la conquête des Etats-Unis pour une série la chanson de l’année avec «Formidable» en de concerts outre-Atlantique, dont certains affichent d’ores et déjà 2013. complet.

YOUSSOU NDOUR

POUR LA PAIX EN CENTRAFRIQUE

L

a star sénégalaise Youssou Ndour s’est lancée dans un nouveau défi, celui de s’impliquer pour le retour de la paix en Centrafrique. Il a alors enregistré, à Dakar (Sénégal), en fin janvier dernier, une chanson dédiée à la paix en Centrafrique avec la chanteuse centrafricaine Idylle Mamba. «One Africa», le titre phare de cet opus, met aux prises un chanteur musulman (Youssou) et une chanteuse chrétienne (Idylle). C’est un duo symbolique qui entend marquer les esprits et amener chrétiens et musulmans à réapprendre à vivre en-

semble en Centrafrique. «Je suis meurtri par ce qui se passe en Centrafrique», explique le conseiller spécial du président sénégalais Macky Sall. Et de poursuivre: «Au Sénégal, il y a 95% de musulmans et l’on vit en harmonie avec les chrétiens. On est un exemple de ce qui est possible alors que les images qui viennent de Centrafrique sont désastreuses. J’ai voulu enregistrer cette chanson pas seulement pour ce pays, mais pour toute l’Afrique, comme un ensemble pour dire : «Arrêter. Il faut que l’Afrique avance, éduque ses enfants».

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KALEIDOSCOPE

SPORT

MURIELLE AHOURÉ,

L’ATHLÈTE IVOIRIENNE QUI FASCINE LE MONDE Athlète ivoirienne spécialiste du sprint, Murielle Ahouré fait parler d’elle en bien depuis 2011. Cette année-là, elle établit son record personnel en 11 s 06.

Q M. LEVRY

M

uriel Ahouré s’entraîne à Houston, aux États-Unis. Elle a porté son record à 11 s 00 (vent nul), record national ivoirien en remportant le 100 m du Golden Gala de Rome, 3ème étape de la Ligue de diamant, le 3 mai 2012, devançant en cela, dans la capitale italienne, les trois Jamaïcaines (Shelly-Ann Fraser-Pryce, Kerron Stewart et Sherone Simpson) qui avaient composé le podium aux Jeux olympiques d’été de 2008 à Pékin. Cinq jours après s’être mise en évidence au meeting de Rome, Murielle s’est imposée (11 s 32) sur le 100 m du meeting de Montreuil avec un fort vent contraire (-2,0 m/s) et une fine pluie. Après avoir remporté la course et battu le record national ivoirien du 200 m avec un chrono de 22 s 42, devançant les Jamaïcaines Sheri-Ann Brooks, Kerron Steward et Sherone Simpson le 7 juin de la même année au cours des Bislett Games d’Oslo (5ème étape de la Ligue de diamant 2012), Murielle Ahouré bat, aux Jeux olympiques d’été de 2012, le 3 août, dès les épreuves de séries, son record personnel d’une centième, le portant à 10 s 99. Le 4 août 2012, lors de la finale du 100 m, elle termine 7ème avec un chrono de 11 s 00 après avoir décroché la dernière place qualificative au temps en 11 s 01 lors des demi-finales disputées plus tôt dans la soirée. En février 2013, elle remporte le 60 m du meeting indoor de Birmingham devant Shelly-Ann Fraser-Pryce, en descendant pour la première fois de sa carrière sous les 7 secondes (6 s 99). Lors des championnats du monde de Moscou en 2013, Murielle Ahouré est vice-championne du monde en salle du 60 m, en prenant la deuxième place derrière la Jamaïcaine

Shelly-Ann Fraser-Pryce et devant l’Américaine Carmelita Jeter, dans le temps de 10 s 93. Durant ces mêmes championnats, elle monte également sur la deuxième marche du podium sur 200 m en 22’’32, toujours derrière la Jamaïcaine Shelly-Ann Fraser-Pryce et devant la Nigériane Blessing Okagbare (22’’32 également). Pour la Côte d’Ivoire, c’est la première fois qu’un de ses représentants monte sur le podium d’un championnat du monde en plein-air.

afrique

Le magazine qui incite à chérir l’Afrique et à surenchérir sur ses matières premières 14 | MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014

Chaque deux mois en kiosques


BUSSINESS

BUSSINESS VÉRITABLE WORKING GIRL (BOSSEUSE), MÈRE DE TROIS ENFANTS, AIMANT

À LA RENCONTRE DE COLOMBE KOUAKOU Tr a n s i t a i r e à L a D é f e n s e , p r è s d e P a r i s

LE JOGGING MATINAL ET FÉRUE DES MARCHÉS BOURSIERS ET DE L’HISTOIREGÉOGRAPHIE DES ETATS, COLOMBE

KOUAKOU A CRÉÉ IL Y A QUELQUES MOIS À ABIDJAN, UNE DEUXIÈME SOCIÉTÉ DE LOCATION ET DE VENTE DE VÉHICULES DE LUXE, WORLD CARS, GÉRÉE PAR SON ASSOCIÉ ET HOMME D’AFFAIRES DENIS DE KOUASSI.

«Trans Com Inter aspire à s’implanter dans le monde entier…» Originaire de Bouaké et née à Toumodi en Côte d’Ivoire, de père enseignant et de mère chef d’entreprise, styliste-modéliste, Colombe Kouakou, 34 ans, expérimente une vie prospère de chef d’entreprise face à une concurrence impitoyable dans le domaine prisé du transit et de la déclaration en douane à Paris. Q Par CHRISTIAN RUSSEL

«J

’ai décidé de me battre à armes égales avec les hommes, surmonter les barrières raciales pour engager la concurrence avec les Européens et réaliser un mieux-être à Paris, afin de venir en aide aux jeunes cadres de mon pays, en quête d’emplois à la fin des études universitaires» affirme avec enthousiasme l’intrépide transitaire. Un pari que Colombe Kouakou est en passe de gagner, puisque sa société de transit, Trans Com Inter qu’elle a créée en 2008 à Paris, affiche un portefeuille clients de près de 1760 prospects par an. C’est avec un brin de fierté que Colombe Kouakou

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déclare pour sa première année d’activité, un chiffre d’affaire avoisinant 1 500 000 € soit 984 millions Fcfa. «Il faut toujours viser plus haut que ses acquis, ma structure aspire à s’implanter dans le reste du monde» affirme la jeune femme qui nourrit une confiance certaine en l’avenir et qui est parvenue à tisser sa toile sur tous les continents ; disposant ainsi de succursales à Paris, Strasbourg, Abidjan, Madrid, Rome, Jacksonville aux Usa, Montréal, Dakar, Douala, Bamako, et Libreville. L’activité de Trans Com Inter consiste à acheminer pour ses clients, des biens et marchandises, véhicules et containers par voie maritime et aérienne, tout en réalisant les formalités douanières nécessaires. Les partenaires commerciaux de Trans Com

Inter sont la Compagnie Eolis, la RMR, la Sallaum, la Iledutch et Grimaldi. Ancienne employée du Groupe Bolloré à SAGA Côte d’Ivoire en 2000, Colombe Kouakou a pris un vol en 2002 pour tenter l’aventure et poursuivre ses études universitaires à Paris, avec des rêves pleins la tête. Arrivée en France, elle dû surmonter des obstacles d’intégration qu’elle ne soupçonnait pas. Elle a commencé à postuler avec un BTS Ivoirien en poche et obtenu, fin 2002, un emploi de secrétaire standardiste pour le compte de la mairie d’Antony, commune de banlieue parisienne. Des années plus tard, c’est cette mairie qui la recommande en 2004 à un poste de secrétaire à l’agence Pôle Emploi de Nanterre, autre commune de la banlieue parisienne. C’est ainsi que

dans le cadre de ses nouvelles fonctions, elle a saisi sa chance et s’est inscrite au programme du personnel souhaitant acquérir un BTS et un Master en commerce international. Le programme est mis en place une fois tous les cinq ans par la direction. Après l’obtention en 2006 et 2008 d’un BTS et un d’un Master à l’académie de Paris 7, elle sollicite un agrément de transitaire et crée sa sociétée Trans Com Inter fin 2008 avec cette fois un diplôme français en poche. Colombe Kouakou a ainsi compris que l’obstacle à son intégration était son diplôme étranger, unn premier BTS en commerce international acquis à Abidjan en 2000.

J’AI DÉCIDÉ DE ME BATTRE À ARMES ÉGALES AVEC LES HOMMES, SURMONTER LES BARRIÈRES RACIALES POUR ENGAGER LA CONCURRENCE AVEC LES

EUROPÉENS ET RÉALISER UN MIEUX-ÊTRE À PARIS, AFIN DE VENIR EN AIDE AUX JEUNES CADRES DE MON PAYS

POUR SATISFAIRE LA MAJORITÉ DE SES CLIENTS AFRICAINS, EUROPÉENS, NORD-AMÉRICAIN ET ASIATIQUES, PME ET PARTICULIERS, LE PERSONNEL DE TRANS COM INTER ET SA DIRECTRICE GÉNÉRALE SONT NÉCESSAIREMENT POLYGLOTTES ET POLYVALENTS. AU NOMBRE DES CLIENTS GRANDS COMPTES, L’ON RETROUVE LES AMBASSADES DE CÔTE D’IVOIRE ET DU CAMEROUN AINSI QUE LES SOCIÉTÉS K-LITEK, SOCOMELEC, O’DISIGN, SIS ET MATPROBAT. MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014 | 17


BUSSINESS

BUSSINESS

Les nana Benz du Togo Des Nana Benz aux Nanettes : la traversée du désert…

LES

NANA BENZ

D’AFRIQUE DE L’OUEST

QUE SONT-ELLES

DEVENUES ?

Les temps ont bien changé ! Les affaires marchent seulement pour une poignée de Nana Benz qui en viennent à commercialiser des produits de première nécessité importés de tous horizons par conteneurs. Q Par WILFRIED CRECEL AHANZIN

«U

ne Nana Benz béninoise importe un, deux voire cinq conteneurs. Et chaque conte-

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neur est revendu ensuite à quatre personnes. Or, un conteneur est rempli d’au moins 500 sacs de riz…. Faîtes le calcul…». Chérifatou L. commerçante prospère à Missêbo, un quartier d’affaires au cœur de Cotonou, débite son témoignage d’une voix de confessionnal. Et de renchérir : «Pour regagner la confiance des investisseurs, L’État doit initier un plan de relance de l’économie nationale en s’appuyant sur les institutions incontournables du monde des affaires. A savoir la fédération des femmes entrepreneures et femmes d’affaires du Bénin (FEFA), la direction générale des Impôts et des Domaines, la direction général du Port autonome de Cotonou, ainsi que le Conseil présidentiel de l’investissement. Et il convient d’accélérer la mise en œuvre des décisions issues des assises de la Table Ronde d’octobre 2012 ; décisions reconnues d’utilité indéniable pour le décollage économique du Bénin».

Le phénomène des Nana Benz -aujourd’hui Nana wax- commerçantes togolaises de pagnes surnommées ainsi à cause des grosses cylindrées allemandes Mercedes-Benz qu’elles conduisaient dans les années 1970 à 1980- a éclos à Lomé avant de s’étendre aux pays avoisinants. Femmes à la corpulence imposante, assises devant leurs étalages de tissus hollandais, ayant auprès d’elles des corbeilles remplies de billets de F CFA et circulant dans des Mercedes-Benz. Tel est le mythe associé aux Nanas-Benz du marché de Lomé. Il persiste aujourd’hui même si la donne économique est autre. Au commencement de tout… À l’indépendance, en 1960, de nombreux marchands ont délaissé leur métier pour occuper des postes dans la nouvelle administration publique. Les femmes ont profité de ce vide pour se lancer dans les affaires. Ce sont elles qui ont compris la manne que pouvait représenter le wax hollandais, dont les motifs sont imprégnés de cire avant le bain de teinture. Formant une classe de bourgeoisie, les nana Benz voient leur renommée dépasser les frontières du Togo. Le marché d’Adawlato a longtemps attiré des commerçants venant de toute l’Afrique de l’ouest en quête de tissu wax hollandais, réputé pour son excellente qualité. Mais le monopole des Nanas Benz a fini par s’effondrer. Au début des années 1990, d’autres femmes africaines, en particulier du Nigeria, se lancent à leur tour dans la fabrication de wax, moins chers, dont elles ont assimilé la technique. A partir des années 2000, les Nanas Benz doivent composer en plus avec la concurrence chinoise qui investit le marché togolais, inondant le pays de tissus wax fabriqués à Shanghai et vendus dix fois moins cher. Face à ce constat, les autorités togolaises, de plus en plus dépendantes de l’aide chinoise, semblent impuissantes à juguler le phénomène de déclin. «La situation que vivent les Nanas Benz est dramatique. Pour vendre nos produits, nous faisons désormais appel à la débrouillardise» déplore d’un air nostalgique une Nana Benz au marché de Lomé. Celles qui n’utilisent pas leur domicile comme lieu de travail tiennent des stands improvisés dans la rue ou louent à prix d’or des boutiques à des particuliers -jusqu’à 200 000 FCFA (300 euros) par mois d’après l’Établissement public autonome pour la gestion des marchés (EPAM). «A l’époque, je possédais cinq Mercedes et faisais beaucoup de voyages d’affaires et d’agrément en Europe. J’ai toujours en mon nom un appartement à Lyon en France …» nous confie Dédé Rose Creppy, figure historique des Nanas Benz, présidente de l’Association professionnelle des revendeuses de tissus (APRT). Elle vit à Lomé. Pour les jeunes générations (qui se font appeler les nanettes pour se démarquer de leurs devancières] c’est de plus en plus difficile. Pour survivre face à la concurrence, elles sont obligées de se diversifier, de vendre d’autres types de produits souvent importés de Chine. MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014 | 19


BUSSINESS

SE DIVERSIFIER

R LE WAX, UN SUPER TISSU POUR FEMMES SUPERBES

S

imple pagne porté par les femmes africaines, le tissu wax est devenu une étoffe tendance des podiums de mode. Le Wax est ce célèbre tissu qui a fait la fortune des revendeuses (Nanas Benz) dans les années 70-80 du grand marché de Lomé. Réalisé avec des cires hydrophobes, il s’inspire des Batiks javanais. Son top qualité est toujours fabriqué par Vlisco et Uni Wax, les marques phares. Toutefois, les contrefaçons et les

VOUS AVEZ DIT MONOPOLE ?

productions étrangères sont désormais légions. Moins chères, elles inondent les marchés d’Afrique de l’Ouest. Aujourd’hui, les Chinois vendent leur tissu environ 5 000 francs CFA (8 € ) pour quatre mètres – de 5 à 10 fois moins cher que le wax hollandais.

nom ‘Nana Benz’. Elles en étaient sans aucun doute fières. Dans la perspective de maintenir le monopole sur la vente des tissus pagnes Wax et leur pouvoir socio-économique, es Nana Benz sont le symbole de elles s’étaient regroupées au sein l’expansion du pagne en Afrique de l’Association Professionnelle des occidentale. Ces femmes, même parfois analphabètes, réalisaient un Revendeuses de Tissu (APRT), la seule chiffre d’affaires mensuel oscillant entre 25 reconnue à l’époque du Président Eyadema. et 40 millions de FCFA. Leur renommée a Acheter une Mercedes Benz à fait de Lomé, un véritable centre régional l’époque, était un signe extérieur de distribution du textile euro-africain. d’aisance sociale. Leur base La frontière de Hilacondji et d’Aflao était commerciale était Lomé, avec le alors le théâtre d’allers retours incessants marché d’Adawlato comme pôle. de celles qui allaient s’approvisionner en Les anciennes générations de pagnes. Redoutables négociantes de commerçantes attestent que leurs pagnes ou tissus imprimés fabriqués en Mercedes étaient d’ailleurs sollicitées Hollande, dont le «Super Wax» et le «Wax hollandais» elles ont d’ailleurs été les toutes pour les grands sommets de chefs d’État. premières à introduire dans le pays, les Il leur a été beaucoup reproché grosses cylindrées allemandes Mercedes de s’être mêlées à la politique par Benz alors que le Togo n’en disposait calcul, car elles s’étaient adonnées pas dans son parc automobile. D’où le

L

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edoutables commerçantes, bien que n’ayant pas fait de grandes études, pour la plupart d’entre elles, ces femmes détenaient le monopole de distribution et de commercialisation du wax hollandais dans toute l’Afrique de l’ouest où elles revendaient à prix d’or les tissus achetés à meilleur tarif aux fabricants européens. Elles sont devenues un poids majeur de l’économie informel du Togo. À l’époque le commerce des tissus wax représentait alors 40% de l’économie du pays. Cependant, les Nanas Benz connurent une période de déclin à la fin des années 1980. Les raisons: la dégradation de la situation socio politique et économie du Togo, ainsi que la concurrence d’autres commerçants africains qui ont découvert le filon de ravitaillement.

COVER LE CONGO EMERGENT

Sommaire Impression de voyageur Riche en pétrole, stable et ambitieux Mais qui est vraiment DSN ? Comment travaille DSN L’Agence pour la Promotion des investissements Claudia Ikia Sassou Nguesso

à la propagande du Président Eyadema en échange d’avantages fiscaux qui ont mécaniquement faire croître leurs fortunes. Aujourd’hui, la concurrence, la donne économique, les problèmes politiques du Togo et les difficultés de succession à la tête de leurs empires commerciaux sont tels que les héritières des Nana Benz, les Nanettes, ne se contentent plus seulement de la vente de pagnes, s’étant investi dans la commercialisation de produits manufacturés, de véhicules et de produits de première nécessité. Elles essayent tant bien que mal de restaurer le monopole économique et commercial qu’avaient leurs aînées dans la vente du tissu wax. Cette jeune génération a pris le relais, profitant plus ou moins des erreurs des aînées ou s’inspirant d’elles. Mais, elles ont renoncé au surnom de « nana-Benz «, la Mercedes étant devenue, selon elles, aujourd’hui une voiture d’une banalité affligeante.

Firmin Ayessa à la tour de contrôle Les hommes du Président Abdallah Denis Nguesso Amédée nganga Francine Ntoumi Elo Anssi Jean de Dieu Kourissa Le directeur de la Banque congolaise de l’habitat Valentin Gomez Tsengue Tsengue Verone Mankou Amog Lemra J A Le bachelor Alain Mabanckou


COVER

COVER CARNET DE VOYAGE

De Paris à Brazzaville, mes impressions de voyageur Q Par MOUFTAOU BADAROU

P

arti à 19h30 ce dimanche 6 juillet de ma commune de résidence, en banlieue parisienne, je suis arrivé à temps à Roissy-Charlesde-Gaulle 1 à 22h24 pour m’enregistrer sur le vol LC 12 E de la compagnie ECAIR à destination de Brazzaville. Dans la file d’attente, ça discute fort, ça marchande à qui mieux mieux. Telle personne ayant un excédent de bagages négociait avec son voisin de rang moins lourdement chargé. Devant moi s’étirait un interminable rang de voyageurs, chacun disposant d’au moins cinq gros ballots cellulophanés. L’Africain ne voyage pas. Il déménage. Je me demandai comment tous ces bagages pouvaient être embarqués dans la soute de l’avion. Avant l’accès à l’avion, les agents de sécurité laissaient passer d’abord les voyageurs munis d’une carte d’embarquement à pastille jaune, bleue ou rouge. Les jeunes hôtesses de l’air accueillant

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à bord de l’avion, pimpantes dans leurs livrées, avaient le sourire communicatif. On dirait des mannequins sur un podium de Miss Congo. Le voyage fut des plus agréables jusqu’à Brazza. Le service à bord de l’avion d’Ecair était impeccable. L’une des hôtesses de l’air qui servirent le dîner puis le déjeuner parut particulièrement sensible à mon look de dandy. Végétarien devenu, j’optai avec ravissement pour un plat de salade et poisson avec en dessert un gâteau nappé d’une crème chantilly. Amateur de rumba, je n’ai pas arrêté de regarder la sélection rumba de choix sur le petit écran en face de moi : Fally Ipupa, Koffi Olomidé, Werrason, Papa Wemba, Les Patrouilles des Stars, etc. A ma descente de l’avion, j’époussetai mes souliers vernis, rajustai ma cravate bleu nuit à pois puis remis de travers mon chapeau borsalino.Plus dandy que moi, tu étouffes. Divine surprise ! L’aéroport Maya Maya, reconstruit aux normes européennes, était

propre comme un sou neuf. On se croirait MTN du centre ville pour en avoir le cœur à Orly sud ! Même déco, même signa- net. Je suis accueilli dans la salle Service létique lumineuse. Mon premier contact Clients par une jeune femme aux cheveux avait le Congo Brazzaville a été d’être reçu nattés qui me remit le ticket de passage par deux jeunes femmes préposées au N°359. Je m’asseois à une table à l’effigie contrôle des carnets de vaccination. L’un de MTN, sur une chaise bringuebranlante. d’entre elles examina négligemment mon A mes côtés, deux usagers des services carnet et me le rendit, levant à peine le re- MTN, l’un en tee-shirt bleu sale à inscription RAGEC, l’autre en veste à rayures, gourmet gard sur moi. Passé le contrôle de la police des fron- en argent dépoli au poignet. tières, la récupération des bagages fut ho- Muets comme des carpes. mérique, après plus d’une heure d’attente. La voix de l’hôtesse d’accueil rappelle Dans le hall, les policiers coiffés d’un cha- de temps à autre l’ordre de passage des peau rappelant Idi Amin Dada, l’ancien clients : N°351, guichet 2 ; N° 352 guichet 6 président Ougandais, plaisantaient entre ; N° 355, guichet 3. A mon passage au compeux, rigolant à gorge déployée. Derrière les Le Congo est un pays où toir, un agent de MTN policiers débonnaires, la réussite s’affiche. l’air suffisant m’informe trois officiels congolais, que tous les nouveaux accompagnés d’une acheteurs de puce MTN femme poussant un chariot à bagages, se connaissent le même désagrément. Et que confondaient en salamalecs. D’autres po- l’incident technique sera résolu d’ «ici le saliciers se mêlaient curieusement aux voya- medi matin». geurs aux abords du tapis roulant inspec- A Brazzaville, où on écoute surtout RFI tant, Dieu sait pourquoi, des étiquettes de et MN FM, j’ai rencontré des officiels, des confrères journalistes, des touristes, des bagages. Patratas ! Quatre jours après mon arrivée à travailleurs pakistanais. Dans la rue, les Brazzaville le réseau MTN fait des siennes. gens m’ont paru réservés, méfiants, les taxiMa puce de téléphone est inactive. Je ne men discourtois, n’ont jamais la monnaie peux ni appeler, ni être appelé. Je me ren- ou vous rendent de vieux billets déchiquedis donc ce jeudi matin 10 juillet à l’agence tés en guise d’appoint.

A Pointe-Noire où je rendis visite à mon petit frère, chef d’entreprise de construction, établi dans le quartier Linas Services depuis une bonne vingtaine d’années, je fus surpris par la rutilance du centre ville prospère, avec un alignement de casinos, de supermarchés, de sièges de société sur l’avenue Charles de Gaulle. Des bâtiments, dont certains tout en verres, hérissés d’une signalétique lumineuse qui rappelle Las Vegas ; toutes proportions gardées. L’or noir coule à Pointe-Noire et ça se voit. La veille de mon départ, j’allai dîner en compagnie d’un confrère congolais chez Marie Diallo, un restaurant charmant du quartier Moungali à Brazzaville, niché dans une rue très passante. La dernière image que je retiens de ma visite au Congo Brazzaville, à l’été 2014, fut celle de la patronne de l’établissement. Descendue d’une limousine de rêve, belle, élégante dans son boubou sénégalais, les doigts constellés de bagues en or, le cou orné d’une lourde chaînette au pendentif serti de diamants, un portable Vertu en or scotché à l’oreille. Le Congo est un pays où la réussite s’affiche.

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LE CONGO BRAZZAVILLE

Riche en pétrole, stable et ambitieux Grand comme les deux-tiers de la France, coupé par l’équateur, doté d’une belle façade maritime, le Congo, grâce au pétrole off shore, est en pleine croissance économique. La stabilité politique aidant, le pays progresse dans de nombreux domaines et semble promis à un bel avenir.

cialise ses produits dans d’autres pays d’Afrique centrale. L’activité industrielle, peu développée, repose sur la production de biens principalement destinés à la consommation locale : cigarettes, ciment, textile, savon, boissons alcoolisées, chaussures, etc. On a pu cependant observer que Le Congo était le pays ayant la croissance économique la plus forte d’Afrique, après le Ghana, sachant que seules les exportations pétrolières maintiennent le pays à ce niveau. Avec divers projets d’exploitation du fer, de bois, le Congo semble être promis à un bel avenir économique.

Q Par YOUCEF ZIREM

UNE CIVILISATION ANCIENNE C’est l’explorateur franco-italien Pierre Savorgnan de Brazza qui donna son nom à la capitale du pays. Les pygmées sont les premiers habitants du Congo. Le pays a ensuite été touché par la grande migration des Bantous, venus du nord en longeant la côte et les cours d’eau. Plusieurs royaumes vont s’y imposer : le royaume Téké au nord dans les terres ; plusieurs royaumes Kongo, sur la côte et dans le massif du Mayombe. Des vestiges assez nombreux, attestent de cultures assez avancées sur l’actuel territoire congolais : poteries, vestiges de fours à métaux, de grands travaux (tunnel sous le mont Albert près de Mouyondzi…) remontent à une période antérieure au XIIIe siècle, parfois même avant. 24 | MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014

UN PAYS NATURELLEMENT DIVERSIFIÉ La forêt tropicale humide s’étend sur près des deux-tiers du territoire de la République du Congo, ce qui en fait le quinzième pays au monde par son couvert forestier. L’équateur traverse le Congo ; son passage par la ville de Makoua dans la région de la Cuvette est attesté par une borne. Le pays possède une façade maritime sur l’océan atlantique d’une longueur de 169 km. Avec plus de quatre millions d’habitants, le Congo-Brazzaville est un pays peu peuplé. L’économie congolaise repose principalement sur l’exploitation des hydrocarbures le long de la côte Atlantique ; cette activité représente environ 90 % des exportations du pays. La pro-

duction est de l’ordre de 240 000 barils par jour, dont la plus grande partie est assurée par les sociétés Total (champs de Nkossa, Libondo, et surtout Moho Bilondo, entré en production en avril 2008), ENI et Maurel et Prom, en partenariat avec la Société nationale des pétroles du Congo. L’exploration et la production pétrolières, concentrées dans la périphérie de PointeNoire, en font la capitale économique de la République du Congo. Le bois représente une part importante des exportations du Congo, dont la surface est couverte de forêts à près de 60 %, pour un total de vingt-et-un millions d’hectares. On peut distinguer deux grandes zones d’exploitation forestière, l’une dans

le Sud du pays (massifs du Mayombe et du Chaillu), et l’autre tout à fait au Nord, notamment autour de la ville de Pokola, centre des activités de la Congolaise industrielle des bois. La plus grande partie

de la production agricole (manioc, fruits et légumes) est consommée localement; néanmoins, la Société agricole et de raffinage industriel du sucre (SARIS), implantée à Nkavi, dans la Bouenza, commer-

Un nouveau relais de croissance économique : le tourisme Selon le classement publié récemment dans le quotidien américain le New York Times, la République du Congo est troisième destination touristique d’Afrique cette année. Elle occupe cette position sur 46 destinations visitées par des touristes durant l’année 2013, derrière le MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014 | 25


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Ghana et l’Afrique du Sud. Sur le plan mondial, le Congo est classé 39ème après la Lituanie et les villes de Changbaishan en Chine, Porto Rico aux États-Unis et Bangkok en Thaïlande. Le Congo devance ainsi l’Irlande (40ème), la ville de New York (44ème) et la France (46ème), rapporte le document. Cette position se justifie notamment par la diversité de sa flore, l’ouverture au tourisme exotique des parcs comme Nouabalé-Ndoki et Odzala-Kokoua au nord, puis Conkouati au sud. La préservation de son environnement, la paix et la quiétude qui règnent dans le pays, la modernisation des infrastructures ainsi que l’amélioration du climat des affaires sont autant de raisons de croire à une embellie économique durable au Congo.

Mais, qui est vraiment

LE FESTIVAL LES «FEUX DE BRAZZA» Le festival populaire et international des musiques traditionnelles, «Feux de Brazza» a connu un succès indéniable, avec la participation de nombreux artistes africains. Célébrée du 2 au 5 août 2014, véritable carrefour de la création et du divertissement, la cinquième édition de ce rendez-vous culturel a été placée sous le thème de «l’instrument de musique africaine et son rôle dans la musique mondiale». Organisée dans la mairie de Mfilou, dans le 7ème arrondissement de Brazzaville, lequel

n’a jamais abrité un événement culturel de cette envergure, cette fête de la culture africaine a été un creuset de brassage des populations soucieuses de la consolidation de la paix, de la solidarité et des valeurs humaines entre les différents peuples. L’année en cours semble, à bien des égards, une année heureuse pour le Congo puisque cette édition des «Feux de Brazza» s’est tenue juste quelques mois après l’admission de la ville de Brazzaville dans le réseau des villes créatives de l’Unesco.

DSN ? La route Brazzaville-Pointe noire, longue de 530 kilomètres -le plus gros chantier d’aménagement de territoire que le Congo ait connu- doit relier les deux bouts du Congo, tel un indispensable cordon ombilical pour un pays riche en ressources naturelles mais dont les soubresauts récents menacent encore l’unité nationale surtout en cette veille de fin de mandat. Visitant ce gigantesque chantier- l’un des ouvrages

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maîtres de la Délégation générale aux Grand travaux- un certain mardi 28 avril 2014 au matin, le président Denis Sassou Nguesso converse brièvement avec des chauffeurs routiers alignés en file sur la bas-côté de la voie. Avec le flegme qu’on lui connaît, il se met à s’enquérir de la nationalité de chacun des camionneurs. Au cinquième qui n’était pas non plus Congolais, il se retourna et dit aux ministres, avec une pointe de regret dans la voix : «Vous constatez que jusque-là pas un seul ne m’a encore dit qu’il était Congolais !?». DSN ne changera jamais. Son adage est et restera : «Le Congo d’abord». Retour sur la destinée exceptionnelle d’un homme d’Etat singulier.

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Q Par OUSSOUF DIAGOLA, MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014 | 27 chef d’enquête


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COVER La République du Congo qui a de plus la malchance d’être souvent confondu voire identifié à son puissant voisin, la République Démocratique du Congo». «Coureur de fond», DSN l’est et son histoire se confond presque avec celle de son pays. Sassou est l’un des premiers officiers du Groupement aéroporté du tout premier bataillon parachutiste de l’armée congolaise, créé en 1965 sous le commandement du capitaine Marien Ngouabi. Ayant été formé en Algérie, l’officier fut progressiste. Lorsque le 16 août 1968, un Conseil national de la révolution est créée, suite aux dissensions profondes entre Massamba-Débat premier président du Congo-Brazzaville indépendant et Marien Ngouabi, son mentor, DSN fait partie des 39 membres de ce Conseil. Le 31 décembre 1969, il est l’un des pères fondateurs du Parti congolais du travail (PCT) dont la session extraordinaire du comité central tenue du 5 au 12 décembre 1975 institua un état-major spécial révolution-

Une irrésistible ascension «L’ascension de DSN peut être comparée à celle d’un coureur de fond». C’est le point de vue de la Fédération des Congolais de la Diaspora, auteur d’un livre paru en 2009 aux éditions L’Harmattan. Ce livre, titré L’irrésistible ascension d’un pion de la Françafrique «raconte l’histoire d’un petit pays de 3 millions d’habitants. 28 | MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014

naire de cinq membres pour reprendre les pouvoirs jusqu’au Congrès extraordinaire suivant. Il était l’un des cinq officiers qui sera nommé peu après par décret présidentiel ministre de la Défense et de la Sécurité. A la mort de Marien Ngouabi tué lors d’une fusillade dans la résidence présidentielle le 18 mars 1977, DSN est nommé vice-président de la République dirigée par un Comité militaire du parti. Il était alors à une marche du Sommet de l’État. Fin manœuvrier Sans tambour battant, DSN laboura son champ dans la crise qui l’oppose à Yhombi-Opango. Lorsqu’un soutien de celui-ci osa diffuser un document intitulé « Ce qui nous divise et les moyens de conjurer une crise dans un processus révolutionnaire », texte qui impute au ministre de la Défense les défaillances de la sécurité présidentielle de Ngouabi au moment de l’attentat, DSN exige et obtient la suspension de l’auteur, un certain capitaine Pierre Anga,

UNE PÉRIODE DOULEUREUSE

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enis Sassou-Nguesso se retire à Oyo où plusieurs officiers originaires du Nord du pays, forcés au désœuvrement par le gouvernement, puis radiés, se rapprochent de lui et encadrent la milice privée qui l’entoure. En 1995, il part vivre en France mais début 1997, rentre au Congo pour se présenter à l’élection présidentielle suivante. Dans la tournée qu’il entreprend à travers le pays, lui qui aime tant les traditions de son pays le congo, se fait promener en tipoye, fauteuil traditionnel suspendu entre deux brancards supportés par deux couples de porteurs, un à l’avant, un à l’arrière dans la ville d’Owando. Ce que n’apprécia guère un élu local qui aura tout fait pour empêcher ce cérémonial très significatif. Un militaire est abattu

pour diffamation. Quelques mois plus tard, Yhombi-Opango subira également les foudres de DSN. Ayant succédé à Marien Ngouabi en raison de son statut de Premier vice-président du CM, DSN fera dissoudre le CMP qui n’avait plus sa raison d’être, et il redynamise les organisations de masse du parti; puis il obtint la tenue d’une session extraordinaire du Comité central, mise en veilleuse depuis l’institution du CMP. Il venait de marquer la fin de son adversaire à la tête du pays. C’est ce type à poigne qui marquera désormais son parcours après la parenthèse d’imitation de son mentor, dans sa façon d’être, de s’habiller et de parler. La veste abacost se raffine. Le col rigide du costume Mao se rabat. Le kaki se lisse et Sassou le porte avec raffinement et classe. Le nouveau président se bâtit une image d’homme d’actions concrètes avec une grande ouverture. Très tôt il élargit tous les prisonniers politiques, augment les salaires et les bourses des étudiants et propose au peuple un plan quinquennal de développement pour faire profiter le pays des dividendes des deux nouveaux gisements de pétrole Sendji et Yanga. Le plan vise à aménager le territoire et permettre le décollage économique du pays. Plusieurs routes et ponts sont construits, ainsi que de nombreux édifices publics dans les principales villes du pays. Mais cet espoir est éphémère. La récession économique menace les cours du pétrole et donc les avoirs du Congo. Mais c’est surtout la corruption qui mine les re-

venus du gouvernement. Les institutions de Bretton l’obligent à adopter un programme d’ajustement structurel alors qu’il venait juste d’être réélu pour cinq ans en 1984 à l’issue du troisième congrès du PCT. Le front social se met en ébullition. Dans la première quinzaine du mois de novembre 1985, Pointe-Noire et Brazzaville connaissent des convulsions estudiantines. L’année suivante la crise prend une nouvelle dimension : deux attentats à la bombe font des morts et des blessés : celui contre le cinéma Star et l’aéroport de Maya Maya. Ayant décidé de ne plus paraitre comme un chat qui miaule, voilà le tigre qui crie sa «tigritude» comme le disait Wolé Soyninka. Sassou crée une Cour révolutionnaire, chargée de juger les auteurs de l’attentat. Les principaux accusés, tous d’anciens camarades et membres éminents de l’appareil d’Etat (Thystère-Tchicaya, Claude Ernest Ndalla et le colonel Blaise Nzalakanda) sont condamnés. L’homme se durcit de plus en plus face à l’adversité qui est devenu pratiquement de l’inimitié. Un an après, c’est l’ancien président Yhombi-Opango, libéré trois ans plus tôt, ainsi que d’autres personnalités militaires et civiles, qui sont accusés d’atteinte à la sûreté de l’État. L’Etat et le parti congolais du travail faisant une seule et même entité, son élection à la tête du PCT au quatrième congrès se passe en 1989 dans un tournant délicat marqué par l’agitation sociale et le le

par la garde personnelle de Sassou. Huit autres personnes perdront la vie dans cette manifestation. Aux premières heures du jour, le 5 juin 1997, un détachement militaire lourdement armé encercle la résidence privée de Sassou-Nguesso dans le quartier de Mpila. Immédiatement, celui-ci réplique et ouvre le feu, s’estimant menacé. Au cours de la journée, le ministre de l’Intérieur, Philippe Bikinkita, justifie le déploiement militaire autour de la résidence de Sassou-Nguesso et le présente a posteriori comme étant une simple opération de police visant l’arrestation de Pierre Aboya, officier impliqué dans la fusillade d’Owando qui aurait trouvé

mécontentement populaire. Le mur de Berlin s’effondrant, le vent de l’est soufflant, l’idée d’une ouverture démocratique avec le multipartisme se fait sentir partout sur le continent. Sassou s’insère dans la vague en prenant ses précautions. Dans son discours à la nation du 14 août 1990, il annonce la libération de tous les prisonniers politiques – comme lors de sa première élection à la tête du parti de l’Etat – et reconnaît l’ancrage démocratique et multipartite du pays. Dans cette foulée, c’est encore du front social que viendra la rupture : la Confédération syndicale congolaise (CSC) rompt ses liens de dépendance avec le PCT. Le Président tente de les dissuader et va jusqu’à imposer un nouveau responsable syndical et l’annulation du congrès du CSC. La direction légitime déclare une grève syndicale qui est suivie par tous les travailleurs. Le pays connait une crise sans précédent. Le chef de l’état décide de mater les syndicalistes mais face à des civils, les militaires sont obligés de lâcher du lest. Le congrès de la CSC se tient avec au finish la satisfaction de toutes leurs doléances. Sassou venait de connaitre ainsi sa première défaite. Les opposants politiques croient que le tigre est désormais en papier. Des partis et associations politiques sont crées. Aussi bien par les opposants de longue date que par des personnalités qui, précipitamment, prennent leurs distances avec le PCT. La contestation sociale grandit et des grèves sectorielles éclatent dans le pays,

refuge chez l’ancien président. Peu d’observateurs jugent crédible la justification du gouvernement. Cependant, Le général Sassou N’Guesso est dans un état de préparation inattendu, mobilisant très rapidement de nombreux miliciens (les cobras) et soldats en rupture, dotés d’un armement neuf, abondamment pourvus en munitions et encadrés par des officiers expérimentés de l’armée régulière. En quelques heures, les forces de Sassou N’Guesso repoussent la force publique et établissent leurs positions.

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COVER affectant à la fois l’économie et l’administration (industrie pétrolière, transport, écoles, université, etc). Plusieurs journaux privés voient le jour, dont beaucoup se positionnent contre Sassou N’Guesso et le PCT. L’impopularité du Président atteint des sommets dans l’opinion. En décembre 1990 le Congrès extraordinaire du PCT met fin officiellement à la primauté du parti sur l’État et abandonne le marxisme-léninisme comme idéologie. Alphonse Souchlaty-Poaty, en séjour en France, démissionne de son poste de Premier ministre. Louis Sylvain-Goma est nommé Premier ministre et chargé de former un gouvernement d’union nationale. Les forces démocratiques lui imposent une conférence nationale qui maintient Sassou N’Guesso au poste de Président de la République, mais dépouillé de tous ses pouvoirs au profit d’un Premier ministre élu par la Conférence nationale souveraine. Les élections locales et législatives de 1992 relèguent le PCT au rang de troisième force politique du pays, derrière l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS) de Pascal Lissouba et le Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral de Bernard Kolelas. Meme classement lors de la présidentielle d’août 1992, Sassou-Nguesso obtient 16,87 % des voix, en troisième position derrière Lissouba et Kolélas. Très discrètement, en sa position d’arbitre pour le second tour, il ose, pour ne pas tout perdre, s’accorder avec Lissouba pour le second tour de la présidentielle et signe

COVER un accord de gouvernement. Le 31 août 1992 Sassou-Nguesso effectue la passation de pouvoir avec Pascal Lissouba. Pour la première fois depuis 1968, il est déchargé de toute responsabilité publique. Mais les années passées à la tete du pays lui ont donné une expérience solide de la gestion des hommes et du pouvoir : on dit de lui qu’il sait diviser pour régner. « Dans le système sassou, confie un connaisseur des arcanes brazzavilloises, chaque responsable est surveillé de près, et ceux qui sont sensés surveiller sont eux-mêmes surveillés. Lui seul, Denis Sassou Nguesso, reçoit le rapport final. Il est le seul maitre à bord. Il laisse croire souvent qu’il ne maîtrise pas les dossiers ou ne voit rien venir. Mais dans le fond il contrôle tout et rien ou presque ne lui échappe.» Vieux briscard du landerneau politique congolais, il avait bien calculé son soutien à l’UPADS sachant clairement que les novices du nouveau parti en charge des affaires de l’Etat seront très gourmands

en n’exécutant pas l’accord de gouvernement signé – en effet, le PCT n’a eu que trois ministres dans le premier gouvernement du nouveau régime – Sassou n’hésita pas à courtiser le MCDDI de Kolelas lors de l’élection du Président de l’Assemblée nationale pour percher à ce poste stratégique, son candidat André Mouele aux dépens de Ange Édouard Poungui, apparenté UPADS, grâce aux voix du MCDDI et ses alliés qui formeront désormais une nouvelle coalition, majoritaire à l’Assemblée. C’est donc en toute règle démocratique qu’ils demanderont à Pascal Lissouba de nommer un des siens à la tête du gouvernement. Devant le refus de Lissouba, l’opposition dépose une motion de censure et renverse le gouvernement. Deux semaines plus tard le président de la République dissout l’Assemblée nationale pour de nouvelles élections législatives anticipées. Les troubles qui s’ensuivent dans la capitale se résolvent avec la mise en place d’un gouvernement d’union nationale.

En 2000, Sassou-Nguesso fait juger par contumace les principaux dignitaires du régime de Lissoubapour des motifs divers : Pascal Lissouba (à gauche) et Bernard Kolélas sont condamnés à des peines lourdes

UNE PÉRIODE DOULEUREUSE >>> Dans les jours qui suivent, le gouvernement fait intervenir toutes les forces fidèles disponibles (soldats de l’armée régulières et miliciens zoulous et cocoyes) et la capitale devient le siège de violents combats. Plusieurs civils pris entre deux feux sont tués. Les populations doivent évacuer les quartiers de Poto-Poto et Moungali et le CentreVille. L’armée française exfiltre les ressortissants étrangers. Une médiation nationale est montée, dirigée par Bernard Kolélas, et tente d’établir le dialogue entre le président Pascal Lissouba et Sassou-Nguesso. Cette entreprise n’obtient aucun résultat concret. Après les premières semaines de combat, la guerre s’enlise et chaque faction campe sur ses positions. De part et d’autre, les combat30 | MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014

tants se livrent au pillage dans les maisons et commerces désertés. Au mois de septembre 1997, Lissouba nomme Bernard Kolélas au poste de Premier ministre et celui-ci engage sa milice dans le conflit. Le 15 octobre 1997, l’armée angolaise s’engage dans le conflit aux côtés de Sassou-Nguesso et fait pencher la balance en sa faveur. Les forces de Lissouba sont défaites. Pascal Lissouba et ses proches quittent le pays. La guerre civile aura fait environ 400 000 morts. Pour un tipoye. Calme, doté d’une grande capacité d’écoute, Sassou dont on dit la colère lente, sait frapper sévèrement et reste ferme dans ses sanctions.

COMMENT TRAVAILLE DSN

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our démarrer cette enquête, nous avons voulu savoir si effectivement vendredi est le jour de la semaine où se tient le conseil des ministres, meilleur indicateur pour évaluer le rythme et le volume de travail d’un Président chef de gouvernement. « Certes, il arrive très souvent que les ministres se fassent convoquer

la veille du conseil des ministres. Mais tout ministre avant de dormir prépare son dossier tous les jours de la semaine pour ne pas être surpris par un conseil à l’improviste » confie un ancien chef de cabinet d’un ministère important. «Cette messe se fait donc au rythme du patron», nous assurent des visiteurs du palais de Mpila ou du palais des bords du fleuve Alima à Oyo. MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014 | 31


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Qui reconnaissent que depuis le début de ce mois de mai 2014, il n’y a pas eu de conseil des ministres. Alors à quoi ressemble la journée du Président? Tout le monde convient que Denis Sassou Nguesso est un couche-tard. « Réflexe sans doute de l’ancien agent des renseignements généraux» glisse un connaisseur du Tout Brazzaville, une ville où les nuits sont propices aux rencontres en tous genres. Un journaliste nous confie cette anecdote. «Dans mes conversations avec les citoyennes et les citoyens congolais sans distinction de classe sociale, je suis tombé une fois sur une femme âgée qui me proposa de voir le président de la République. Le rendez-vous a été pris pour 23 h 00. C’est une voiture du parc présidentiel qui est venu nous chercher et nous emmena d’abord au domicile GÉNÉRALEMENT IL d’une ministre de la REÇOIT SES PLUS FIDÈLES République, histoire COLLABORATEURS de s’assurer qui sera en face du Patron. TRÈS TARDIVEMENT Mais, je ne suis pas POUR RÉUNIR allé jusqu’au bout de la logique, je me suis TOUTES LES défilé à la dernière INFOS DE LA JOURNÉE minute pour aller atET ÉGALEMENT POUR EN tendre la dame à son Celle-ci DISTILLER AVANT D’ALLER domicile. n’est rentrée qu’après AU LIT une heure du matin. Vous vous imaginez que cette dame, de condition modeste, arrive à voir le Président à une heure si tardive ? C’est que l’homme travaille beaucoup la nuit.» «Généralement il reçoit ses plus fidèles collaborateurs très tardivement pour réunir toutes les infos de la journée et également pour en distiller avant d’aller au lit» confesse un proche collaborateur qui prend exemple sur la gestion récente de l’arrestation du Colonel Ntsourou, une opération pilotée de bout en bout par DSN himself. Mais si l’homme veille si tard à surveiller le pays, il lui arrive de se lever souvent très tôt pour des rendez-vous avec les émissaires officiels. Ses dossiers sont confiés, pour étude et avis à quelques conseillers privilégiés, suivant leur compétence. Mais ses colères contre des collaborateurs défaillants sont légendaires; quoiqu’il ferme les yeux souvent sur beaucoup 32 | MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014

de choses. Un confrère de nos relations, nous confie. «Vous savez Sassou 1 travaillait avec cette espèce d’esprit d’unité nationale chevillé au corps. Tous les cadres étaient affiliés au Parti congolais du travail. Il y avait de bonnes têtes autour de lui qui travaillaient vraiment pour le peuple et l’Etat. Mais avec Sassou 4 ou 5, on ne sait d’ailleurs plus trop à quel stade d’évolution il se trouve, l’impression est générale que le boss se laisse abuser. Puisque dans le passé avec la démocratisation imposée et la guerre, il a connu la trahison. Des personnes sur lesquelles il pouvait compter l’ont abandonné, et politiquement et amicalement. Aujourd’hui, les plus fidèles se disent que c’est le moment pour eux de penser à eux-mêmes après avoir traversé le désert avec lui. Un de ceux-ci n’a pas hésité à construire pour son épouse une maison à un milliard et demi de francs sans que le Président lui remonte les bretelles. Beaucoup ont le goût du luxe. Mais je crois bien qu’en laissant faire, Sassou s’assure de mieux les tenir le moment venu.»

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ertes, après la guerre civile, DSN avait prôné la réconciliation nationale à tout va. Il y a eu dans l’opinion nationale comme une vague de laisser-aller et de laisser-faire. Mais en reprenant peu à peu les choses en mains, l’homme a procédé à ce que d’aucuns appellent «le repli identitaire» sur l’ethnie et la famille, car beaucoup l’ont trahi. C’est ce qu’il a voulu expliquer dans son livre «Le Manguier, le fleuve et la souris». Les exégètes politiques et littéraires affirment que le manguier est sa résidence d’Oyo, le fleuve, l’Alima qui arrose la ville et la souris est cette petite bête qui vous ronge les pieds et qui dort sous votre lit ». Pour parler des traîtres.

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es critiques contre le Président ne varient guère au fil des années. On lui reproche de se laisser abuser, certains collaborateurs lui ayant fait signer des documents rien que pour gruger l’État. De même que sont pointés du doigt certains chantiers inachevés, mais pourtant financés à prix d’or par l’État.

UNE INITIATIVE DU PRÉSIDENT DENIS SASSOU NGUESSO L’Agence pour la promotion des investissements (API) est opérationnelle L’agence pour la promotion des investissements est née de la volonté du Président Denis Sassou Nguesso d’améliorer le climat des affaires et de diversifier l’économie congolaise. Créée pour faciliter les investissements, l’API est opérationnelle depuis mai 2014. Q Par ARIELLE BOUHOYI

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’Agence Pour la Promotion des Investissements a un grand défi à relever, celui d’attirer les investisseurs et de diversifier l’économie congo-

laise. Le fait que le Chef de l’Etat congolais, le Président Denis Sassou Nguesso ait confié cette lourde responsabilité à deux jeunes femmes, issues du Secteur privé- la directrice générale, maître Annick Patricia Mongo, brillante avocate et madame Cendrine Sassou Nguesso, la présidente du comité de direction, femme d’affaires chevronnée- est un autre signal fort, qui n’a échappé à personne le 14 juillet dernier à Brazzaville, lors de la cérémonie d’investiture présidée par le ministre d’Etat, ministre du développement industriel et de la promotion du secteur privé, M. Isidore Mvouba. A l’occasion de cette cérémonie, le ministre d’Etat, ministre du développement industriel et de la promotion du secteur privé, a présente cette jeune institution comme l’épine dorsale de l’immense chantier de modernisation et d’industrialisation du Congo. Le ministre Mvouba a souligné que « l’API a vocation à mettre en œuvre la politique

du gouvernement en matière d’investissements à travers des mesures d’incitation qui facilitent et rendent aisé le travail de tous les créateurs de richesses qui opèrent au Congo. Et de ce fait, l’API est

la vitrine du Congo. Elle devra s’employer à améliorer l’image du Congo auprès les investisseurs, créer les conditions des partenariats gagnant-gagnant, public-privé et privé-privé. MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014 | 33


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Pour son envol, l’API pourra compter sur la détermination de sa directrice générale Annick Patricia Mongo qui, selon un article récent de Jeune Afrique, est une spécialiste des dossiers difficiles. Et l’API en est véritablement un ! Selon sa directrice générale, le challenge est de taille, mais pas impossible «nous allons travailler de concert avec les autres administrations pour améliorer le classement de notre pays dans le Doing business», précise-telle. Annick Patricia Mongo salue les efforts du gouvernement dans l’amélioration du climat des affaires à travers la publication récente de plusieurs décrets et arrêtés ministériels portant, notamment, sur la suppression du contrôle des marchandises en circulation sur le territoire national, la simplification et la réduction de la durée en matière de création d’entreprise, la réduction de la durée et du coût de raccordement à l’électricité, etc. «Il faut maintenant une application rigoureuse de ces décrets», conclut Annick Patricia Mongo. A noter que le plan d’action à court terme de l’API prévoit des rencontres et des réunions avec toutes les administrations impliquées dans la création d’entreprise.

CLAUDIA IKIA SASSOU NGUESSO

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’API est un outil important qui va soutenir et donner du contenu aux efforts du gouvernement au regard des opportunités d’investissements que peut offrir le Congo. Ces missions essentielles sont l’application de la politique du gouvernement en matière d’investissement, l’amélioration du climat des affaires, la conception et la diffusion d’une image attractive du Congo comme destination d’investissement, l’accompagnement des investisseurs dans la réalisation de leur projet et l’organisation de forums économiques.

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a réussite des missions de l’API est un véritable défi, dans un pays où le secteur privé est moribond, la culture de l’entreprenariat n’existe pas, les entraves au commerce sont légions, l’Etat vivant du secteur des Hydrocarbures.

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’API permettra sans aucun doute au Congo de se positionner au rang des pays à croissance soutenue et inclusive. Ceci en vue d’une amélioration palpable des performances en matière de création de richesses et d’emplois.

LA COMPÉTENCE ET LA RIGUEUR AU SERVICE DU CONGO

A force de travail, de persévérance, et en une décennie, Claudia Sassou Nguesso s’est imposée sur l’échiquier politique, social et culturel du Congo. Dans une société congolaise machiste par définition, la «femme de cœur» pour les uns ou la «dame de fer» pour les autres, ne peut laisser indifférent. Sa tâche est un sacerdoce : vendre l’image de son «patron» de père. MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014 | 35


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CLAUDIA IKIA LA COMPÉTENCE SASSOU NGUESSO ET LA RIGUEUR AU

LA GARDE RAPPROCHÉE DU PRÉSIDENT

FIRMIN AYESSA

SERVICE DU CONGO

à la tour de contrôle

Q Par ERIC MAMPOUYA

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onseillère à la communication et aux relations publiques du chef de l’Etat, élue du Parti Congolais du Travail (PCT) dans le sixième arrondissement de Brazzaville, présidente d’une fondation humanitaire, femme sur plusieurs fronts, Claudia Sassou Nguesso démontre ainsi l’adage qui veut que la femme soit l’égale de l’homme. En sa qualité de «VRP image» du président de la République, Claudia Sassou Nguesso est sans nul doute sur les traces de Claude Chirac qui avait contribué au façonnage de l’image de son père, le Président Jacques Chirac. Toute proportions gardées, Claudia Sassou Nguesso bousculant les conformismes, a su depuis une décennie peaufiné l’image du Président, en essayant de l’accommoder aux exigences du monde d’aujourd’hui, un monde de jeunes branchés aux réseaux sociaux, et ouverts sur le Moyen Orient et la Chine. Lors de la campagne présidentielle de 2009 au Congo Brazzaville, l’image de Denis Sassou Nguesso arborant des chemises au vent dans un pick up ouvert, sillonnant inlassablement le pays en distillant des discours d’espoir, c’était l’œuvre de sa fille. Claudia Sassou Nguesso applique également à la lettre l’adage selon lequel «la promesse est une dette». A ses mandants du quartier 67 et 68 à Talangai, elle a construit un marché. En temps et en heure, comme elle l’avait promis. Un bâtiment abritant 940 tables, 16 boutiques et 4 chambres froides ; une bâche à eau ainsi que des toilettes modernes sont en phase de finition. Lorsque ses mandants sont dans le noir faute d’électricité, la solu-

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tion est vite trouvée avec la fourniture d’un transformateur. En octobre 2012 à Kinshasa (RDC), Claudia Sassou Nguesso avait été honorée par la remise du prix «Présence Congo» qui en était à sa septième édition. Les organisateurs avaient reconnu les mérites exceptionnels de son implication dans l’encadrement de la femme, l’éducation de la jeunesse et le développement en République du Congo. Récemment, Les oscars de la presse congolaise lui ont été reconnaissants, à ce titre, avec le prix spécial du jury en 2014. Grâce à sa fondation Ikia Sassou, les

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femmes veuves sont mises en lumière, leurs problématiques listées sont prises en compte ; sans oublier des dons de vivres et une enveloppe financière. Le projet de construction d’un centre de formation sportif au Congo annoncé en juin 2013 par l’international togolais Emmanuel Adebayor dans le cadre de la mutualisation des fondations Ikia Sassou et Emmanuel Adebayor illustre parfaitement une approche gagnante des relations publiques inspirées par Claudia Ikia Sassou. L’espace PAMOJA, dernier né des espaces culturels au Congo, n’aurait pas vu le jour sans elle..

ttentionnée sur tout ce qui touche la culture et les arts, Claudia Sassou Nguesso, en sa qualité de marraine de PAMOJA, au regard de l’importance du projet, s’est engagée à appuyer cette œuvre de promotion de la culture africaine contemporaine et des artistes africains.

En sept ans à son poste, le natif de Makoua, dans la région de la Cuvette, a réussi le tour de force d’être le directeur de cabinet le plus influent du Président. Q Par MOUFTAOU BADAROU

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errible aveu de déférence de la part d’un entrepreneur rencontré dans un hôtel quatre étoiles à Brazzaville : «Monsieur Ayessa m’a fait obtenir beaucoup de contrats. Je lui renvoie l’ascenseur au moindre battement de ses cils !» Cet autre membre de la haute société, homme politique très en vue dans la capitale administrative, résume assez bien l’emprise de Firmin Ayessa sur les milieux politiques et d’affaires congolais : «Sa recommandation vaut de l’or ! Nous ne pouvons que nous prêter à votre questionnaire. Le vieux Ayessa est notre mentor». «Il est entier le vieux Ayessa, conclut notre homme politique. Il ne vous sourit pas s’il ne vous aime pas. Pour parler familièrement, jamais il ne fait de bisou sans tendresse !». On croirait entendre des vassaux d’un vice-empereur. Pour être encore plus clair, disons qu’au Congo, il y a deux gouvernements ; celui officiel et celui officieux dont Firmin Ayessa est à la tour de contrôle surveillant une ribambelle d’obligés. Perché sur ce haut lieu, et en tandem avec Jean-Dominique Okemba, conseiller spécial du Président, Firmin Ayessa a «également l’œil sur les membres séditieux du parti congolais du travail, ainsi que sur les opposants si prompts à la mutinerie politique. Ce que d’aucuns assimilent à un resserrement sécuritaire du pays. C’est le mardi 15 mai 2007 que Firmin Ayessa a été adoubé ministre d’État, directeur de cabinet du président de la République, en remplacement de Emmanuel Yoka devenu ministre d’État, garde des Sceaux, ministre de la Justice. Mais, l’onction du Président lui est venue plus tôt, puisqu’il a été directeur adjoint du cabinet civil du Président, puis chef du département de la Communication et porte parole du chef de l’État. Firmin Ayessa est donc avant un spécialiste de la communication, titulaire d’une licence en Lettres à l’université de Bordeaux II et journaliste à Radio Congo dès 1977. En 1980, il repart en France, cette fois-ci pour occuper un poste de conseiller à l’ambassade du Congo à Paris. De retour dans son pays en 1984, il prend la direction de la radiotélévision congolaise avant de diriger le cabinet du ministre de communication d’alors. Il s’est avéré que l’homme politique sous-tend le fin communicateur. A peine entré au Parti congolais du travail (PCT), il en

devient membre du comité central la même année de 1990 ; sans pour autant rompre avec le monde de la communication, puisqu’il se fait élire sans coup férir au Conseil supérieur de la liberté et de la communication en mars 1997. On le retrouve ministre en charge de l’organisation du Forum national pour la paix, la reconstruction, la démocratie et l’unité nationale, après la guerre civile qui a déchiré le Congo de juin à octobre 2007. Après la Conférence nationale, Firmin Ayessa sera le ministre chargé des relations avec le Parlement. La suite, on la connaît : directeur adjoint du cabinet civil du chef de l’État, co-directeur de la campagne du Président en 2002, puis député élu de la circonscription de Makoua en mai 2002.

«F

irmin Ayessa est très calculateur, glisse un journaliste de la télévision congolaise. Pour lui, chaque pas, chaque acte s’inscrit dans une stratégie d’architecte. Je parie qu’il sait déjà où il aterrira le jour de son départ du cabinet du Président».

«D

iscret, généreux, bon vivant », complimentent pourtant les proches collaborateurs de Firmin Ayessa, parlant de leur patron; tout en passant sous silence ses colères dévastatrices et ses propos cinglants contre « les incompétents». MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014 | 37


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LES HOMMES DU PRÉSIDENT JEAN-DOMINIQUE OKÉMBA «DIT JDO»

Neveu et conseiller spécial du chef de l’État. On le dit Grand initié et informé de tout ce qui se trame au sein des partisans et des opposants du régime ; de Brazzaville à Oyo, ainsi que dans les régions réfractaires à Sassou. Il serait le gardien des fétiches du clan, protecteur de la famille et de son oncle de président.

EDGARD NGUESSO

L’ancien élève de l’école militaire préparatoire le Clerc, aujourd’hui colonel, est le directeur du domaine présidentiel. Président de « Agir pour le Congo » parti phagocyté par le PCT, il aurait à sa botte un certain nombre de députés et ministres qu’il contrôle.

PIERRE OBA

Le ministre des Mines, de la Géologie et de l’Industrie minière est un fin limier. Il a successivement occupé les fonctions de chef de la sécurité rapprochée du Président Denis Sassou Nguesso, sous le règne du parti unique et de Directeur général de la Police Nationale. Grand professionnel du renseignement, il a eu des succès éclatants pour redorer le blason de son patron notamment le retour de la paix au Congo après la guerre civile de 1997 et son travail au Ministère de l’Intérieur, de la sécurité et de l’administration du territoire avec l’organisation des élections présidentielles et législatives de 2002.

JEAN MARIE MOKOKO

Ancien chef d’état-major général de l’armée, cet officier brillant est un des hommes influents très écoutés du président. Il fut radié de l’armée par Pascal Lissouba en 1993. Il est actuellement le grand patron de la MISCA en République centrafricaine.

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LES HOMMES DU PRÉSIDENT PIERRE NGOLO

Élu secrétaire général à l’issue du 6ème Congrès extraordinaire du PCT, il est chargé de piloter la machine et d’organiser en interne les prochaines échéances électorales (locales cette année et présidentielles l’année prochaine).

NIANGA NGATSE MBOUALA

Le général Nianga Ngatsé Mbouala est le tout puissant directeur de la garde républicaine, chargé de veiller à la sécurité du président.

GUY NGOYA

Sans fonction officielle, Guy Ngoya est de tous les voyages du président et peut parler à l’oreille du chef. Il est l’homme des missions particulières et secrètes du chef.

BONAVENTURE ENGOMBO

Ancien directeur du protocole national, viré de son poste en Juin 2012 puis récupéré début 2014, le colonel Emgombo est actuellement le numéro 2 du Conseil national de sécurité en remplacement du colonel Marcel Tsourou tombé en disgrâce.

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ABDALLAH DENIS NGUESSO «… Si le peuple veut encore du président Sassou, pourquoi aller contre sa volonté ?» Sa probité et sa crédibilité en font un découvreur de talents courtisé. Pour lui, l’exploitation du folklore est l’avenir de la musique congolaise. Fuyant tout conformisme musical, il s’est attelé à une tâche d’exploration du riche répertoire de son pays ; un souci permanent de renouvellement qui lui ouvre de nouvelles pistes musicales. Hier découvreur d’Extra Musica, promoteur des Patrouilles des Stars, de Guy Guy Fall et de Chairman Jacques Koyo, de La Chorale Sainte Odile de Ouenzé, Abdallah Denis Nguesso traite, classe et synthétise les sons les plus inattendus de son terroir. Avec un staff, à composition ouverte, qui pilote depuis Paris, les campagnes de promotion de ses poulains. Aujourd’hui, Abdallah Denis Nguesso est l’heureux promoteur de l’International Corporation Denidé-Edith (ICDE) à Brazzaville. Rencontre dans les salons feutrés du Concorde Lafayette à Paris avec un homme humble quoique ambitieux. Q Propos recueillis par MOUFTAOU BADAROU

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Managers magazine: Quelles sont les dernières nouvelles de Denidé Productions ? Abdallah Denis Nguesso : Nos activités sont en stand by. Nombre d’artistes qui faisaient partie de l’écurie Denidé Productions ont entamé une carrière en solo. Je laisse faire, car je suis occupé par un projet d’une toute autre envergure. Lorsque j’aurais achevé ce projet, je reviendrai vers vous pour vous parler en long et en large de l’actualité musicale de ma maison de productions. Il n’y a donc aucun artiste qui sortira dans les prochains jours son disque sous le label Denidé Productions. Je vous répète que nos activités sont en veilleuse… Avant la mise en veilleuse de vos activités, quel était le bilan financier de Denidé Productions ? Écoutez, c’est vrai que j’aime bien dire la vérité s’agissant des activités de ma maison de productions, mais permettez-moi de taire notre bilan financier. En 2013, il ne s’est pas passé grand-chose à Denidé Productions… Mais notre label reste un groupe costaud, avec une trentaine de collaborateurs travaillant en toute discrétion et restant concentrés sur le projet qui nous tient, en ce moment, à cœur. Et quel est donc ce projet qui vous tient tant à cœur ? C’est l’édification de l’International Corporation Denidé-Edith, un complexe international devant réunir en un même lieu dixsept corps de métiers et qui pourra ouvrir ses portes en 2015. Nous avons achevé la construction du centre, et sommes à l’étape de son équipement. Et ce n’est pas une mince affaire !

Je suis un homme très économe. Voyez-vous, j’ai commencé à faire du business à 19 ans ! A cet âge-là, j’avais déjà un terrain à bâtir en mon nom. C’est vous dire… Parlez-nous un peu plus de cette Corporation… Écoutez… L’idée m’est venue après une longue réflexion… Ce projet s’inscrit dans la continuité de mes activités de promotion et d’encouragement de la jeunesse congolaise. Avec mes moyens modestes, j’apporte ainsi mon concours à l’œuvre d’édification d’un Congo moderne initiée par le président de la République. Le Complexe comprendra deux modules, communication et divertissement. Pour la communication, il y aura la télé ADN 7 et la radio ADN FM; et pour le divertissement, il y aura un un studio d’enregistrement, un bowling, une boîte de nuit, un restaurant. Et beaucoup d’autres choses que je ne dévoile pas pour l’instant, et que les visiteurs découvriront le jour de l’inauguration. Je ne parle pas des nombreux emplois qui seront créés à l’ouverture de ce complexe qui sera une première en Afrique centrale. Mais d’où vient le financement du projet ? Il y aura t-il dans l’arrière-scène des sponsors occultes ? Peut-être le chef de l’État ? Écoutez, je suis un homme très économe. Voyez-vous, j’ai commencé à faire du business à 19 ans ! A cet âge-là, j’avais déjà un terrain à bâtir en mon nom. C’est vous dire… A propos du chef de l’État, est-ce que c’est un péché si un père aide son fils ? Et puis, j’ai côtoyé des grands de ce monde. Les présidents Compaoré, Kadhafi et Mobutu ainsi que la famille Kennedy. J’étais un ami de John-John Kennedy. Qui vous dit que l’aide n’est pas venue de ceux-là, du vivant de certains d’entre eux ?

A PROPOS DE LA

MODIFICATION DE LA CONSTITUTION

«V

ous savez, dans un pays qui marche, on ne change pas l’équipe gagnante. Idem pour le football. Sur un champ de bataille, on ne change pas le général victorieux… Si on a un président brillant, pourquoi vouloir le changer. Alors qu’on peut faire des compromis. Pour l’heure, le président Sassou n’a pas fait de déclaration dans ce sens, mais si le peuple veut encore de lui, alors pourquoi aller contre sa volonté ?»

A PROPOS DE L’OPÉRATION «LA GIFLE DE L’AÎNÉ» ?

«C

’est juste une opération de sécurisation de nos villes, car le Congo a trop souffert d’insécurité, par le passé. L’État ne pouvait tolérer que des ressortissants étrangers viennent semer le trouble chez nous. La paix a été difficile à retrouver au Congo, le gouvernement ne pouvait supporter la remise en cause de cette quiétude si chèrement acquise. »

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MAÎTRE AMÉDÉE NGANGA, la voix des sans voix

Maître Amédée Nganga défendant le colonel Tsourou pendant son procès à Brazzaville en juillet 2014

Parcours d’un avocat redouté et médiatique Jeune, courageux et compétent : tels sont les qualificatifs qui viennent le plus souvent à l’esprit lorsque l’on mentionne le nom de Maître Amédée Nganga. Q Par ERIC MAMPOUYA

D

octeur en droit, ce franco-congolais a commencé sa carrière comme avocat pénaliste au barreau de Paris dans les années 1990. Nous sommes dans une période cruciale de la montée du Front National en France et des mesures répressives inspirées par la droite française, visent les étrangers. Maître Amédée Nganga est aux avantpostes, à l’OFPRA et à Roissy Charles De Gaulle pour défendre les étrangers fuyant 42 | MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014

les dictatures et les guerres dans leurs pays respectifs. Une fibre militante d’homme de gauche et progressiste aidant, Maître Amédée Nganga est tout aussi impliqué dans le débat et la guerre fratricide qui secoue son pays en 1993, puis en 19971999. Ses prises de position tranchantes sur les principes démocratiques et de respect des droits de l’homme sont maintes fois martelées dans les parloirs, les commissariats et tribunaux de la place. Il est

assurément dans la lignée du célèbre Martin Mbemba, tout aussi militant et avocat de Klaus Barbie aux côtés de Maître Jacques Verges. De retour au Congo Brazzaville dans les années 2000, Maître Amédée Nganga dispense le droit à l’université Marien Ngouabi de Brazzaville. Très vite il s’allie la sympathie et la complicité de ses jeunes étudiants, de la faculté de Droit, frondeuse et exigeante par tradition. A l’instar de Maître Jacques Verges, ce pénaliste redouté et médiatique mène une carrière qui allie conviction militante et esthétisme intellectuel, le conduisant volontiers à philosopher et batailler, continuellement, pour la justice et la vérité. Tel Jacques Verges qui déclarait «Quand un homme traqué frappe à ma porte, c’est toujours pour moi un roi dans son malheur», Maître Amédée Nganga s’est porté au secours des clients ayant souvent maille à partir avec l’establishment. De Marion Michel Madzimba Heouango, président de l’association ‘’Marien Ngouabi Ethique’’ au Colonel Marcel Ntsourou en passant par les candidats malheureux aux élections présidentielles de 2009, Maître Amédée Nganga a tenu la dragée haute avec maestria à la machine judiciaire congolaise. Lors de l’instruction de l’affaire Ntsourou, dite affaire des explosions du 04 mars 2012, la bataille de procédure enclenchée avec succès restera dans les annales judiciaires du Congo Brazzaville. La sentence prononcée en première instance, lors du procès Ntsourou est tout aussi à mettre à l’actif de Maître Amédée Nganga.

FRANCINE NTOUMI Une femme de caractère dans la recherche biomédicale

L

a Professeure Francine Ntoumi est aujourd’hui le porte-étendard de la recherche scientifique au Congo Brazzaville et en Afrique. Diplômée de l’université Pierre et Marie-Curie, et doctorante à l’institut Pasteur, elle a publié plus de cinquante articles dans des revues scientifiques du monde entier. Francine Ntoumi a par la suite sillonné l’Afrique en menant des recherches de fond. En 2008, elle crée la Fondation congolaise pour la recherche médicale, au Research Group Leader à l’Institut de Médecine Tropicale de l’Université de Tubingen en Allemagne. Membre du comité de coordination de cette institute en qualité de chercheure, présidente et directrice, Francine Ntoumi est lauréate du prix de l’Union Africaine du programme scientifique, dénommé «Kwame Nkrumah», du nom du père de l’indépendance du Ghana, pour ses nombreuses actions et ses efforts consentis dans le domaine de la santé publique. Ce prix scientifique, édition 2012, honore la lauréate congolaise, la fondation qu’elle dirige depuis 2008, ainsi que ses membres. Toujours en cette année 2012 elle a reçu le Prix Rice (Réseau international des Congolais de l’extérieur), pour son parcours individuel et exceptionnel. A travers ses diverses actions et sa participation aux grandes réunions, la Professeure Francine Ntoumi a su imprimer son nom sur l’échiquier international. Partageant son temps entre l’Allemagne et le Congo

Brazzaville, auteure également d’articles dans la revue américaine Science, elle est reconnue pour ses travaux sur le sida et le paludisme. De plus, elle fait la promotion de la recherche par des actions de visibilité basées sur des résultats validés internationalement puisque les travaux qui y sont conduits sont publiés dans de grandes revues scientifiques. La Fondation congolaise pour la recherche médicale (FCRM) est un exemple unique dans le pays, et probablement en Afrique centrale, fonctionnant avec des subventions publiques et privées, elle conduit des activités de recherche en lien direct avec la santé de la population congolaise et la formation des jeunes Congolais. La FCRM s’est fixée pour objectif le renforcement des capacités de recherche en santé au Congo et en Afrique sub-saharienne, la promotion des collaborateurs scientifiques entre les institutions de recherche au Congo et celles des autres Etats dans les domaines des sciences de la santé et de ses applications. la FCRM a à son actif : l’octroi de bourses Cantam à quatre étudiants congolais, la participation des étudiants à l’atelier de virologie moléculaire tenu à Yaoundé (Cameroun), l’organisation de la première réunion régionale sur le développement de la recherche clinique pour la tuberculose. La FCRM est la seule institution dans le pays à avoir publié dans le journal américain Science.

Femme au caractère bien trempé, Francine Ntoumi déplore néanmoins le peu d’intérêt et de crédit alloué à la recherche et à l’innovation au Congo Brazzaville.

M

algré tous ces faits d’armes, après plus de cinq années à la présidence de la FCRM, Congolaise de nationalité (malgré plus de quarante ans passés à l’étranger), son exaspération peut se traduire par cette phrase : «je suis souvent considérée comme un ovni par mes collègues chercheurs congolais et peut-être par les femmes congolaises elles-mêmes. Pourquoi ? Je n’ose croire qu’il s’agisse d’une mise à l’écart sexiste…[...] L’émergence du pays en 2025 devra se faire avec tous et toutes et avec des femmes aux plus hauts niveaux universitaires et dans la recherche, mais cela suppose une remise en question immédiate de la place de la femme dans le système éducatif congolais».

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ANSI ELO DACY,

directeur de Centrale Visa Congo

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« Nous sommes une structure jeune, qui compte sur le dynamisme de ses fondateurs pour se développer... » Q Propos recueillis par MOUFTAOU BADAROU

Qui est Anssi Elo Dacy ? Anssi Elo Dacy : J’ai fait des études en tourisme qui m’ont permis de rentrer très tôt dans la vie active en tant que « facilitateur». Mon travail consiste à organiser des visites touristiques en Europe pour les Congolais de passage en France et guider ceux qui le souhaitent dans leurs projet d’affaires. C’est en étant en contact permanent avec les Congolais de la diaspora et ceux de passage en France que j’ai eu l’idée de créer avec l aide d une bonne amie a qui je rends hommage la Centrale Visa. En effet, l’éloignement géographique est un réel handicap pour ceux et celles qui ont besoin d’un document administratif du Congo. Qui sont vos prospects cibles ? Centrale Visa Congo s‘adresse principalement a toute personne vivant hors de Paris et qui souhaite bénéficier des services consulaires congolais. Parce que les transports vers Paris sont chers, parce que comme dit le vieux dicton « le temps c est de l’ argent », CVC a été créé dans le but 44 | MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014

de représenter ses clients auprès de l’ambassade du Congo afin de leur permettre de se concentrer sur d’autres tâches tout en réalisant de substantielles économies. Tous les jours, des clients d’Europe et d’Amérique nous font confiance pour le traitement de leurs dossiers. Quelle est la gamme de vos prestations? Véritable relais entre l’ambassade du Congo et le grand public, CVC offre à ses clients toute la gamme de documents disponibles au sein des services consulaires de l’ambassade Ainsi, CVC sert d’intermédiaire pour l’obtention de documents de voyage ( Visa, CIV) et documents administratifs tels que les actes de entrale Visa Congo» a pour naissance, acte de mariage... La liste ambition de devenir un complète de nos prestations est acteur incontournable pour disponible sur www.centralevisa. toute personne qui souhaite, a moindre com. CVC est une structure jeune coût et avec une qualité de prestation qui compte sur le dynamisme de inégalée, bénéficier des services consulaires ses fondateurs pour se développer. proposes par l ambassade du Congo. Nous offrons également la possiLe développement de CVC va nécessiter bilité à des étudiants d’intégrer le notamment le recrutement d’un chargé de monde professionnel grâce a des communication et d’un gestionnaire» stages concrets et formateurs.

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JEAN DE DIEU KOURISSA «Je ne fais pas de prosélytisme politique au sein de mon entreprise…» Q Propos recueillis par MOUFTAOU BADAROU

Comment est né le concept Silicom ? Silicom est une imprimerie numérique et sérigraphique dont l’activité a débuté en 2005. Il s’agissait de répondre au besoin de moderniser le processus d’impression des différents supports de communication (T-shirts, casquettes, banderoles, prospectus, affiches, autocollants,...) pour assurer un service de qualité. En effet, SILICOM est la seule société au Congo à avoir une machine de sérigraphie couleur pour le textile ( Caroussel 12 couleurs) avec une capacité d’impression de 1000 t-shirts par heure. Combien d’années a pris l’implantation de Silicom ? Quelles ont été vos premières difficultés ? SILICOM s’est implantée en quelques semaines qui ont servi à la formation des techniciens aux différentes machines d’imprimerie. La difficulté majeure a été de proposer un produit de qualité, dont le prix était supérieur à la concurrence représentée par les imprimeries artisanales de sérigraphie, en raison de la modernisation des procédés d’impression et de la qualité proposée par Silicom pour la première fois au Congo.

LICOM en matière de prestations ? Pourquoi un client irait à Silicom plutôt qu’ailleurs ? Silicom propose des prestations en matière de sérigraphie moderne et d’impression numérique, avec des conseils et des suggestions au client, la modernité des procédés de production et un bon rapport qualité prix. Nos supports proviennent d’Europe et d’Amérique du nord ce qui est un gage de qualité. Silicom c’est l’assurance d’un travail bien fait, en accord avec la demande du client. Preuve de notre professionnalisme, Silicom a dernièrement imprimé de nombreux supports de communication dans le cadre du forum international «BUILD

AFRICA». De plus, lors de la célébration du «Cinquantenaire de l’indépendance de la République du Congo», Silicom a était la seule imprimerie à produire des supports de communication sur place, contrairement aux concurrents. Quelles sont les perspectives de développement de Silicom ? A l’heure d’aujourd’hui Silicom souhaite renforcer ses activités à Brazzaville avec l’acquisition de nouveaux équipements et la fidélisation des clients. Nous installons à court et moyen terme une filiale à Pointe Noire et éventuellement à Kinshasa (capitale de la République Démocratique du Congo).

Vous êtes député et chef d’entreprise. N’y a t’il pas de mélange des genres ? Je sais faire la part des choses. Lorsque je suis en entreprise avec les salariés je suis Monsieur Kourissa. En dehors de mon entreprise, je suis une personne publique au service de la population en ma qualité de député, d’où le titre «d’Honorable Kourissa». Je ne fais pas de prosélytisme politique auprès des salariés que je dirige, ils sont libres d’adhérer ou non à mes idéaux. Il ne faut pas avoir voté pour moi, pour s’assurer un poste chez Silicom, il faut avoir des compétences et être animé par l’envie de bien faire son travail.

LA FONDATION CHARLES EBINA Notre combat :

N

ous comptons parmi les rares organisations sociales à s’impliquer véritablement dans la résolution de problèmes sociaux auxquels le citoyen lambda congolais est confronté au quotidien. Comptant de nombreux bénévoles, et grâce à nos actions bienfaitrices en faveur des populations démunies et vulnérables, notre institution est devenue incontournable au Congo Brazzaville au fil des années. Nos bureaux sont dans l’hôtel Saphir, derrière l’ambassade de France à Brazzaville

Des actions permanentes pour un Congo propre Des soins spécifiques en faveur des démunis Le soutien aux handicapés physiques Chaque année, un Noël joyeux pour les orphelins Un don d’ambulance aux Urgences de Brazzaville Une citerne d’eau pour approvisionner les districts délaissés

Quelle est la valeur ajoutée de SI46 | MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014

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FADHEL GUIZANI,

directeur général de la Banque congolaise de l’habitat

«Mon défi personnel est de réussir au Congo l’expérience tunisienne en matière d’habitat» La Banque congolaise de l’habitat se veut le fer de lance de la politique du gouvernement congolaise en matière de logements sociaux et d’infrastructure diverses. Fadhel Guzani, son directeur général nous rappelle ses initiatives et ses objectifs. Q Propos recueillis par MOUFTAOU BADAROU

Quelle est la nouvelle politique de la Banque Congolaise de l’Habitat après la récente augmentation de son capital? Nous nous réjouissons de l’attention bienveillante de nos partenaires sociaux, 48 | MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014

notamment le Gouvernement congolais qui a compris l’intérêt de renforcer en ressources le capital social de la Banque Congolaise de l’Habitat, de 10 à 20 milliards, additionnés d’un prêt subordonné à l’immobilier de 15 milliards de Francs

CFA. Cette augmentation du capital renforce davantage nos capacités d’intervention en matière de financement de l’immobilier, mission assignée à notre institution à sa création. Ce secteur exige des financements importants. Aussi les ressources actuelles permettront-elles à la BCH de financer pleinement des projets immobiliers avec un accent important dans la promotion du logement social. Nous espérons alors répondre efficacement à la demande des citoyens congolais à revenu modeste en logements décents. Il s’agit là d’un challenge à relever pour notre banque. Quelles sont les grandes initiatives de la BCH dans le cadre de la politique de la municipalisation accélérée ? La municipalisation accélérée est un plan de développement stratégique engagé par le Gouvernement de la République du Congo qui intègre la construction de grandes infrastructures, l’extension du réseau routier à travers les départements et localités du pays. C’est un indice de croissance et d’amélioration du tissu économique du pays, de plus en plus favorable à l’investissement. Grâce à cette politique du Chef de l’Etat, Son Excellence Denis Sassou Nguesso, la Banque Congolaise de l’Habitat peut aisément assurer son plan d’implantation sur l’ensemble du territoire national. Notre stratégie d’implantation dans les différents départements se fait parallèlement avec le lancement d’un projet immobilier afin d’accompagner les

populations à accéder aux condi- politique de l’habitat au Congo. tions d’habitation décente. Le taux de bancarisation au Quelles sont les grandes orienta- Congo est de 5%, comment se détions du plan stratégique de dé- cline votre politique de banque velopement de la Banque adopté de proximité ? par le dernier Conseil d’adminis- La question du faible taux de bantration ? carisation au Congo demeure au Il s’agit en réalité du business centre de réflexions et nous n’y plan définissant la stratégie de la sommes pas insensibles. Néanbanque au cours des quatre pro- moins, en notre qualité de banque chaines années (2014-2018). Il pré- citoyenne, le Congolais à revenu voit en montant et en volume l’evo- moyen demeure pour nous un proslution de notre activité pendant pect de choix. Bien souvent, celui-ci cette période : les dépôts, les cré- est négligé par les autres banques. dits à la consommation, les crédits Nous estimons qu’en attirant cette immobiliers, etc. Cet exercice est frange de populations, le détaillant, très décisif pour notre institution, le petit commerce, le vendeur au car il prévoit le financement de plu- marché,… en leur proposant des sieurs projets immobiliers. A terme, produits adaptés, nous pourrions l’œuvre de la BCH sera visibilement contribuer progressivement à la réreprésentative. solution de ce problème. C’est dans ce cadre que s’inscrivent nos camComment percevez-vous l’avenir pagnes permanentes d’ouverture de la BCH dans le paysage ban- de comptes aux étudiants. Pendant que nous envisageons la domiciliacaire Congolais ? L’élan de développement du pays tion des bourses, en même temps, présage un avenir meilleur pour nous nous efforcons d’inculquer la l’économie congolaise en général culture de l’épargne bancaire aux avec des indicateurs de croissance étudiants. très rassurants. L’objet social de notre banque orienté vers le sec- En tant qu’expert technique en teur de l’immobilier, nous place mission au Congo, quels sont vos en position stratégique sur un défis personnels ? segment porteur. Ce créneau sur C’est dans le cadre de la convenlequel nous nous focalisons et qui tion d’assistance technique entre restera encore avant longtemps la Banque de l’Habitat de Tunisie notre apanage, demeure un cré- (BHT) et la Banque Congolaise de neau d’espoir pour l’ensemble l’Habitat (BCH) que nous assurons des populations dont les besoins la direction de cette banque. Le en logements sont énormes. En défi personnel c’est de réussir au effet sur les dix banques opérant Congo l’expérience tunisienne en actuellement au Congo, seule la matière d’habitat. Les prouesses BCH exerce les rôles de banque réalisées dans mon pays dans ce universelle et de financement de secteur sont fascinantes. Aussi suisl’immobilier. Dans ce sens, nous je convaincu qu’avec les efforts de pouvons ainsi affirmer sans am- l’ensemble de mes collaborateurs, bages que la BCH continuera de la BCH parviendra à réaliser ce jouer un rôle important dans la noble objectif.

Qui êtes-vous,

VALENTIN GOMEZ ?

T

itulaire d’un Baccalauréat en Economie, d’une licence en gestion, d’une maîtrise en Economie et d’un DESS en gestion d’entreprise, Valentin Gomez est rentré au Congo après son cursus universitaire en France pour créer sa structure il y a vingt-deux ans de cela. Il a commencé par se forger une expérience dans les petits travaux d’électricité, de plomberie et de réhabilitation avant de se lancer dans la construction de bâtiments. Après avoir fait ses preuves dans les travaux publics, aujourd’hui sa société, Eridan sarl, s’est spécialisée dans les travaux d’assainissement, en s’entourant de techniciens et d’experts. «Je remercie le Président Denis Sassou Nguesso d’avoir introduit le système d’appels d’offres au Congo, ça a permis de mesurer les entreprises nationales à celles internationales. On sait aujourd’hui qui est efficace et qui est inefficace en matière de travaux publics au Congo» assure Valentin Gomez. Lui aussi s’estime contributeur à la vision de développement du Congo initiée par le Président, de par ses réalisations dans les travaux d’assainissement et dans le bâtiment. « Le peuple congolais connaît bien la société Eridan, mais pour bien nous situer, je vous dirai que nous sommes installés dans la Tour Manemba, au centre ville et nous sommes également installés à Pointe-Noire », renchérit l’homme d’affaires, dont le partenaire privilégié est la Banque congolaise de l’Habitat qui l’épaule dans tous ses projets. Eridan sarl qui est passée de 50 à 120 agents compte encore recruter dans les mois à venir, renforcer son parc de matériels de travaux publics et participer à de nombreux séminaires tant locaux que sous-régionaux. MB MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014 | 49


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TSENGUE TSENGUE La recherche et l’innovation au service du Congo et de l’Afrique Ce talentueux ingénieur de l’Ecole Centrale de Paris a une longue expérience dans la production et le raffinage du pétrole, le BTP, la production d’énergie électrique, la production sucrière ainsi que dans la transformation et la commercialisation de produits agricoles.

Le génie de Brazzaville

Q Par ERIC MAMPOUYA

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VÉRONE MANKOU

Président-directeur général de VMK, société spécialisée dans les technologies de l’information et de la communication (TIC), Vérone Mankou, 38 ans, est un jeune innovateur congolais plein d’ambitions.

Q Par ERIC MAMPOUYA

ne des inventions du sieur Tsengue Tsengue est une chaîne de fabrication du manioc qui permet de préparer mécaniquement la chikwangue ou pain de manioc, l’aliment le plus consommé en Afrique centrale. Cet appareil est composé d’un éplucheur, d’un défibreur, d’un pétrisseur et d’un malaxeur. En bout de chaîne, la pâte de manioc est coupée en pain et emballée, à la main, dans des feuilles végétales. Cet appareil permet d’augmenter, de façon plus hygiénique, la production du chikwangue tout en continuant de répondre aux attentes alimentaires des consommateurs. Le prix d’achat de l’équipement varit entre 1 et 6 millions de CFA (1 500 et 9 000 euros) en fonction des modèles. Tsengue Tsengue et son équipe ont également mis au point, il y a quelques années, une hydrolienne d’une puissance de 15 kW entièrement fabriquée au Congo Brazzaville. Une hydrolienne est une turbine sous-marine qui utilise l’énergie cinétique des courants marins ou des cours d’eau ; tout comme une éolienne utilise l’énergie cinétique de l’air pour produire de l’électricité. Cette hydrolienne pourrait être utilisée dans la fabrication de mini-barrages hydro-électriques. Monsieur Tsengue Tsengue a d’ailleurs contribué à la réalisation d’une étude de faisabilité de la centrale hydro-électrique de Mutsora, dans le Nord Kivu (Congo-Kinshasa), sur financement de la Commission Européenne.

VISAGES DU CONGO

Tsengue Tsengue et son épouse

T

sengue Tsengue représente à lui seul le génie de l’invention au Congo Brazzaville, à la tête de Challenge Futura, une entreprise industrielle spécialisée dans les domaines de l’énergie, de l’eau et de l’agro-alimentaire.

Une autre invention réalisée par sieur Tsengue Tsengue est un séchoir solaire continu et réglable pour lequel il a d’ailleurs obtenu, lors du 35e Salon International des Inventions de Genève, la médaille d’or de l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) décernée à un inventeur d’un pays en développement, ainsi que le prix Swissolar de l’Association Suisse de l’Energie Solaire. Monsieur Tsengue Tsengue a déposé des brevets auprès de l’OAPI (Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle) ; organisation qui lui a d’ailleurs permis de prendre part au 35e Salon International des Inventions de Genève. Son langage de vérité dérange parfois, qu’à cela ne tienne, monsieur Tsengue Tsengue trace son chemin par un plaidoyer intense et continu, auprès des décideurs politiques pour qu’enfin la recherche et l’innovation soit au cœur des orientations stratégiques de développement au Congo Brazzaville.

vec un Brevet de Technicien Su- 250 mètres carrés, où sont incubées six périeur (BTS) en maintenance et start up (comme 242 Tech, un Tech Crunch réseaux obtenu à Pointe-Noire local, et Litoyi, un Deezer congolais) ou(Congo), Vérone Mankou fait partie de la vert en janvier de cette année. L’objectif race des jeunes entrepreneurs africains étant d’aider les jeunes à passer de l’idée qui ont compris, très tôt qu’Internet fera à l’entreprise dans le cas où la technologie du monde un village planétaire. est au centre de cette idée. Tout à tour, Architecte administrateur de Au quatrième trimestre de cette année, il réseau au sein du Conseil a mis en service une usine Le succès rapide et congolais des chargeurs à Brazzaville. De quoi lui en 2007, il crée la société permettre d’assurer une fulgurant de Vérone VMK en 2009. Dans la foupartie de la production Mankou suscite de ses téléphones en lée il réussit à mettre en bien entendu des Afrique. place son entreprise spéinterrogations et des Sous son impulsion, cialisée dans le conseil en nouvelles technologies sarcasmes que celui-ci l’entreprise double son chiffre d’affaires en pasavant de concevoir la prebalaie d’un revers mière tablette africaine, le sant de 40 à 80 millions de la main. Way-C, en 2011, et le prede FCFA (de 61 000 à 122 000 euros), en une année. mier Smartphone africain En 2012, Elle disposait d’un capital de Elikia, en 2012. Vérone Mankou a une seule richesse, plus de 380.000 euros et employait treize «les idées», et un «chantier», le Congo et salariés dont trois en Chine. l’Afrique. Téméraire, il fonce sur toutes les Le succès rapide et fulgurant de Vérone opportunités. La dernière en date, le lan- Mankou suscite bien entendu des intercement d’un incubateur de start up qu’il rogations et des sarcasmes que celui-ci qualifie de «Bantu Hub», un espace de balaie d’un revers de la main. Tout en met-

tant en avant sa capacité de prospection, d’innovation et d’anticipation. Son riche carnet d’adresses et son bagout de prospecteur sont sans conteste les clés de son succès. Lucide sur le fait que n’est pas Vérone qui veut dans un environnement hostile aux nouvelles idées, il n’en démord pas sur les difficultés d’entreprendre au Congo, qu’il a stigmatisé lors du dernier forum Build Africa.

E

conduit par les banques, il a autofinancé son projet jusqu’au prototype. Comme il aime à le dire «Il y a tellement de problèmes autour de nous que chaque problème a une solution, et cette solution est sans doute une start-up».

«L

’Afrique est la future usine du monde», selon le «Steve Jobs» congolais ; appellation qu’il méprise mais qui lui colle si bien à la peau. MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014 | 51


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COVER VISAGES DU CONGO

VISAGES DU CONGO

JOCELYN ARMEL

AMOG LEMRA

dit le Bachelor

Le Spike Lee congolais

Histoire d’une marque

«On n’est pas encore conscient en Afrique que le cinéma peut rapporter gros à un Etat !». Tel est le message que véhicule inlassablement Amog Lemra de festivals en festivals à travers le monde entier avec des moyens dérisoires.

Connivences est une marque qui a actuellement le vent en poupe en France, en Europe et de plus en plus en Afrique. Elle a été créée en 2005 par Jocelyn Armel, dit le Bachelor, lui-même habilleur des sapeurs européens et des célébrités africaines comme le chanteur congolais Papa wemba.

Q Par ERIC MAMPOUYA

Q

u’est ce qui peut résister au talent? rien, sinon l’hommage rendu à cet homme talentueux lors du Festival international du film panafricain de Cannes qui s’est tenu du 23 au 27 avril 2014 en France. Jeune réalisateur de 34 ans, originaire du Congo Brazzaville et auteur de trois films: «La tombe d’un rêve» sorti en 2007, « Qui perd gagne » en 2013, puis en 2014 «Entre le marteau et l’enclume» prix «Dikalo Award» et qui a reçu une mention spéciale du jury du Festival international du film panafricain de Cannes. Amog Lemra vient ainsi de hisser haut le drapeau congolais dans le cercle fermé de l’industrie cinématographique mondiale.

Le cinéaste Guy Désiré Yameogo et le metteur en scène Ildevert Medart sont deux personnages qui ont énormément contribué à l’épanouissement de la carrière de Amog Lemra : Le premier à travers l’élaboration de ses scriptes et le second par un soutien multiforme. Le cinéaste iconoclaste aime à fustiger le manque de volonté politique des décideurs africains pour le développement de l’industrie cinématographique. A travers ses films, il entend présenter autre chose que ces images de huttes, d’enfants décharnés et de guerres qu’il désigne par les vocables de «cinéma calebasse». Deux films, deux engagements en fili-

grane. Dans «La tombe d’un rêve» Amog Lemra fait le «procès» de l’immigration africaine en Europe. Une réalité que vivent de nombreux Africains, en quête d’un «eldorado» en Europe, un «eldorado» factice dont les pires images sont occultées. Entre «le marteau et l’enclume» fruit de sa rencontre au FESPACO avec Paul Soni Benga, directeur général de la chaîne DRTV, le jeune réalisateur congolais peint dans une lecture critique les «promotions canapés» en Afrique et sur un autre tableau les pasteurs des églises de réveil, qu’il qualifie de «vendeurs d’illusions grenouillant en Afrique subsaharienne et prospérant sur la misère et les conflits politiques.»

LA GENERALE DES TRAVAUX ET AMENAGEMENT (GTA)

(GTA) Quartier de la Cathédrale BP 1114 Poto-Poto, Brazzaville Tel 00 242 666 66 11 gta.brazza@yahoo. 52 | MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014

Créée en 1989, la GTA est une filiale d’un grand groupe de BTP libanais installée au Congo en 1985, et qui s’était essentiellement investi dans la construction de route. Ainsi, dès le début des années 2000, la GTA lance et finalise plusieurs projets, comme la construction de l’Immeuble de Représentation de l’ASECNA, la réhabilitation de la route Ngo-Mpouya dans le Département des Plateaux, la construction et la maintenance des stations-service (à ce jour 15 pour la Société Oil Congo et 4 pour Chevron). Autres grandes réalisations à son actif : modernisation et agrandissement de l’Hôtel Azur à Pointe Noire, extension de la base-vie de Mag Industries Potasses du Congo, mise en place de petites fabriques de plastiques et de tuyauteries, investissement dans la menuiserie du bâtiment : portes, fenêtres, placards, etc..

Q Par NADINE KOUZNETSOVA

N

é voilà cinquante ans au un tableau avec leurs vêtements. Voilà Congo-Brazzaville, Jocelyn Armel pourquoi les artistes, les musiciens, aiment connaît bien la Goutte d’Or. Sa aussi les couleurs de nos costumes.» mère y tenait un restaurant. Il y a passé son À 50 ans, en parfait commercial et la enfance, y a fréquenté l’école. C’est à Paris voix posée, Le Bachelor souligne que sa qu’il a fait ses études, s’est marié, a fondé marque de prêt-à-porter présente une une famille. Avant de tomber dans la sape, offre complète : costumes, chemises, ces vêtements à la coupe impeccable et cravates, mais aussi chaussures et accesaux couleurs audacieuses, soires. Et, pour tous les il a d’abord travaillé dans produits, le même souci «Les Africains le restaurant maternel. du détail, de la finition, aiment s’habiller Jusqu’au jour où la passion du choix des matériaux. du sapeur a pris le dessus. Vêtements et chauset maîtrisent En 2005, Jocelyn Armel sures sont fabriqués en toutes les crée sa marque, ConniItalie, puis vendus à Pavences. Et il a ouvert la ris, symbole du chic à couleurs pour boutique du même nom, la française. La clientèle créer un tableau tient beaucoup à cette au 12, rue de Panama. Connivences est conçue double origine. Quand avec leurs pour les amoureux de ils rentrent en Afrique, l’élégance africaine à la pour les vacances, des vêtements». mode occidentale. Des fêtes ou des mariages, Blancs aussi viennent rue les fidèles de Connide Panama se fournir en tenues de coupe vences veulent montrer qu’ils sont bien sobre mais aux couleurs éclatantes. Evi- vêtus. Qu’ils n’achètent pas n’importe tant ainsi à la sape de s’enfermer dans quelle marque. Les sapeurs sont fous des l’ethnisme. Preuve que l’amour des beaux marques. atours transcende les barrières culturelles. Comme Jocelyn Armel l’explique avec Vêtements et chaussures sont fabriqués conviction, «les Africains aiment s’habiller en Italie, puis vendus à Paris, symbole et maîtrisent toutes les couleurs pour créer du chic à la française.

À Paris, la sape connaît son apogée dans les années 80. Le phénomène suit les mouvements migratoires des populations d’Afrique centrale. C’est à Paris qu’il faut aller s’approprier les symboles de l’élégance. Quelques années plus tard, les sapeurs remontent de Strasbourg-Saint-Denis vers Château Rouge. La sape est passée dans le 18ème ! En 2009, Jocelyn Armel ouvre une seconde boutique, au 22 rue Caulaincourt. Il souhaite élargir sa clientèle. «Mes clients me disent parfois qu’ils ont peur d’aller rue de Panama, à cause de la mauvaise réputation du quartier», raconte-t-il. Si en semaine l’affluence est modeste dans la boutique, le samedi, c’est une autre histoire. «C’est plein de sapeurs, d’artistes, des gens d’autres pays, parfois des Européens, raconte Jocelyn. Nous échangeons des nouvelles, nous parlons. Parce que ce n’est pas une vraie boutique pour nous, c’est comme un café. Dans la boutique de la rue Caulaincourt, c’est plus calme, la rue est plus large et les gens qui se promènent là-bas sont différents aussi.» Grâce aux sapeurs, le chic parisien continue de régner, de Tokyo à Brazzaville, de Los Angeles à Kinshasa, depuis la Goutte d’Or, jusque dans l’avenue Montaigne ! MANAGERS Afrique N°44 / sept-octo 2014 | 53


COVER VISAGES DU CONGO

ALAIN MABANCKOU

L’écrivain congolais le plus lu au monde

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crivain de talent, romancier apprécié aux quatre coins du monde, Alain Mabanckou porte dans son cœur son pays d’origine. C’est dans la ville dans la ville de Pointe-Noire qu’il passe son enfance et où il obtient un baccalauréat en Lettres et Philosophie au Lycée Karl-Marx. Après un premier cycle de droit privé à l’Université Marien-Ngouabi à Brazzaville, il obtient une bourse d’études et se dirige vers la France à l’âge de 22 ans, avec déjà quelques manuscrits dans ses affaires, des recueils de poèmes, qu’il commencera à publier trois ans plus tard. Son premier roman, Bleu-Blan-Rouge, sort en 1988, il lui vaut le Grand Prix Littéraire de l’Afrique noire. L’enfant de Pointe-Noire publie alors livre sur livre ; ses lecteurs se font de plus en plus nombreux. «Verre cassé», est l’une de ses fictions qui réussit à avoir un grand impact ; la presse salue le talent de l’écrivain. Puis c’est la consécration avec ce roman magique intitulé «Mémoires de porc-épic», publié aux éditions du Seuil. Là, il rafle le prix Renaudot. Écrivain en résidence en 2002, il enseigne la littérature francophone à Ann Arbor pendant trois ans avant d’être sollicité par l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) qui l’invite d’abord comme Visiting Professor en 2006 puis le nomme Professeur titulaire (Full Professor) de littérature francophone en 2007. Grand voyageur, l’écrivain vit à Santa Monica, en Californie. Ses œuvres sont traduites dans plusieurs langues dont l’anglais, l’hébreu, le coréen, l’espagnol, le polonais, le catalan ou encore l’italien. Son roman «Verre cassé» a fait l’objet de plu-

54 | MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014

sieurs adaptations théâtrales. En 2008 Alain Mabanckou a traduit de l’anglais au français le jeune prodige des lettres américaines, Uzodinma Iweala, d’origine nigériane, auteur de Beasts of no nation, (Bêtes sans patrie, Éd. de L’Olivier). «Demain j’aurai vingt ans», roman paru

en 2010 signe son entrée chez Gallimard. «Le danger pour l’écrivain noir est de s’enfermer dans sa «noirceur», comme dirait Frantz Fanon. Il ne s’agit pas de tomber dans le piège de l’affrontement basique entre la civilisation noire et blanche. L’autocritique est essentielle si l’on veut en-

suite poser un regard juste sur le reste du monde», estime l’écrivain. En 2012 l’Académie française lui a décerné le Grand Prix de littérature Henri Gal (prix de l’Institut de France doté d’un montant de 40.000 euros et qui couronne l’ensemble de l’oeuvre d’un écrivain). ERIC MAMPOUYA


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ministères à la une 60 Entretien avec Alain Akouala Atipault, ministre à la Présidence congolaise, chargé des Zones économiques spéciales

62 Entretien avec Thierry Moungalla, ministre des Postes et Télécommunications

Le Gaf en France 1 bis rue de Paris 95 500 Bonneuil-en-France Tel 01 42 54 01 61 / 06 87 00 95 29 MANAGERS MANAGERS Afrique Afrique N°44 N°44 / sept-octobre / sept-octo 2014 | 57


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COVER processus de diversification de l’économie du Congo.

DEUX MINISTÈRES À LA UNE

ALAIN AKOUALA ATIPAULT ministre à la Présidence congolaise, chargé des Zones économiques spéciales

«Le Congo est une porte d’entrée et de sortie d’importants flux économiques dans la sous-région d’Afrique Centrale ...» Q Propos recueillis par ISIS JASMINE

Monsieur le ministre, qu’est-ce qui a motivé la création des zones économiques spéciales ? C’est dans un contexte marqué par la mondialisation de l’économie, que la majorité des pays africains misent aujourd’hui sur le développement des zones économiques spéciales pouvant favoriser ou accélérer l’intégration du continent. Le président Denis Sassou Nguesso, dans « Chemin d’avenir », programme politique sur la base duquel il a été réélu, et fort de l’amélioration de notre situation macro économique, a envisagé la création des zones économiques spéciales, afin de sortir notre pays de la dépendance pétrolière et bâtir une économie nationale diversifiée. La création des zones économiques est donc un accélérateur du 58 | MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014

Quel bilan faîtes-vous de la mise en place de ces zones ? Avant d’en dresser le bilan, je voudrais d’abord vous dire ce que nous entendons par zone économique spéciale. C’est un espace bien délimité au sein d’un territoire national, constituant une zone de développement prioritaire, administré par un organe spécifique de planification et d’aménagement. Aujourd’hui, les études de faisabilité sont terminées. Réalisées par un consortium regroupant les cabinets Bain and Company, Egis, Gide Loyrette et Quantic pour les zones de Ouesso et Brazzville d’une part ; et d’autre part les cabinets singapouriens Surbana pour Oyo-Ollombo et Jurong pour Pointe-Noire, ces études nous révèlent les activités à développer dans chaque zone, le nombre d’emplois qui y seront créés, le coût des investissements pour la construction des infrastructures, l’impact sur le PIB et sur la croissance de la population. En réalité, l’évolution de ces zones donnera naissance à des villes plus modernes qui naîtront sur la base de ces activités de services, industrielles, commerciales, financières, etc. La loi instituant la zone économique spéciale au Congo et ses textes subséquents ont été examinés au plan interne et transmis au secrétaire général du Gouvernement pour leur inscription aux rôles du conseil des ministres. Cette loi définit le statut de la zone économique spéciale ainsi que les conditions de leur attractivité économique. Il sera mis en place trois organes de gouvernance économique et juridique, à savoir une agence de planification qui va définir les termes de référence de chaque zone, un développeur chargé d’aménager la zone en fonction des termes de référence indiqués par l’agence de planification et une autorité de régulation pour arbitrer les éventuels litiges inhérents au fonctionnement des zones.

«Sortir le Congo de son économie de rente»,

telle est la vision et l’ambition du président Denis Sassou Nguesso. Hormis la création des zones économiques spéciales, quelles sont les autres initiatives contribuant à la matérialisation de cette vision ?

L’amélioration du climat des affaires de notre pays par rapport à son classement dans l’indice Doing Business et la construction d’infrastructures sont autant d’atouts pouvant contribuer à faire du Congo une porte d’entrée et de sortie d’importants flux économiques de la sous-région; notamment dans la libre circulation des personnes et des biens. Comme vous le savez, notre pays dispose du seul port en eau profonde du golfe de Guinée ; ce qui lui confère une place économiquement stratégique.

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MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014 | 59


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DEUX MINISTÈRES À LA UNE

THIERRY MOUNGALLA, ministre des Postes et Télécommunications

«… Aujourd’hui au Congo, n’importe quel investisseur désireux d’investir dans les télécoms peut demander et obtenir toutes les autorisations et licences souhaitées… »

Pourquoi l’opérateur historique Congo Telecom demeure une propriété de l’État ? D’abord, il faut restituer l’environnement. L’on est parti d’un constant qu’en 1997-1998 il n’y avait plus de télécom au Congo. A la fin des conflits, il n’y avait plus dans notre pays la possibilité de s’appeler d’un point A à un point B. On étaient réellement revenus au degré zéro des télécoms. Face à la nécessité de rendre aux Congolais la possibilité de s’appeler d’un point à un autre, l’État a été contraint d’accepter des opérateurs privés, Celtel devenu Airtel et Libertis devenu MTN. On leur a octroyé la licence en exigeant d’eux qu’ils couvrent la majeure partie du territoire congolais, et élargissent leurs offres

Q Propos recueillis par MOUFTAOU BADAROU

Quelles sont les améliorations apportées au cadre juridique des Télécommunications en République du Congo ? Il faut se rappeler qu’avant 1997 prévalait un système de monopole. La dernière loi télécoms qui a été votée juste avant les conflits était une loi datant de mai 1997. Cette loi prévoyait que l’ensemble des moyens de télécommunications au Congo restait sous monopole d’État. Ca c’est la première caractéristique. Après les conflits que nous avons connus, l’environnement a changé et de fait sont apparus des opérateurs privés. Toutefois, il demeurait une confusion entre le rôle de l’État qui fixe la règle du jeu et celui chargé de l’application de ladite règle du jeu. Les grandes réformes que nous avons initiées par trois grandes lois notamment celle de novembre 2009 ont permis de mettre fin au monopole de l’État. En particulier la Loi cadre sur les communications électroniques a éliminé tous les monopoles. De sorte que n’importe quel investisseur privé, désireux d’investir dans les télécommunications, peut nous demander toutes les autorisations souhaitées, les licences 60 | MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014

tez-vous rendre effectif l’accès gratuit à la wifi dans les grandes villes du Congo? Mais c’est déjà une réalité au Congo ! Dans les ministères et dans certaines résidences, la wifi est en accès libre. Ici au Ministère des Postes et Télécommunications, on peut se connecter à la wifi sans aucun problème et les visiteurs ne sont pas soumis à une restriction en la matière ! Écoutez, en matière d’accès gratuit à la wifi, la ville de Paris n’est pas forcément la référence ! A Genève, vous pouvez vous connecter à Internet dans la rue, ce qui n’est pas le cas à Paris où la chose n’est possible que dans certains endroits comme le musée du Louvre ou dans les galeries commerciales comme celle de Chatelet-les-Halles.

et autres agréments, et les obtenir. Pour peu qu’il remplisse les conditions. Donc, plus de monopole de l’État. Deuxième élément : la création d’une agence de régulation des postes et communications électroniques, la ARPCE, permet de lever la confusion entre l’État qui fixe les règles du jeu et le régulateur, composé de per-

sonnes pour la plupart venues du privé. Celles-ci connaissent les contraintes du privé et sont à même de bien réguler le secteur. Ce sont les deux grandes révolutions opérées dans le secteur, sur le plan institutionnel. Monsieur le Ministre, comment comp-

« … Pendant sa période de maladie, la plus aiguë, Congo Télécom a bénéficié de la part de l’État d’une subvention de fonctionnement, et non d’investissement … »

Le Congo a réalisé un important investissement en se dotant de la fibre optique. Que pourrait faire l’État pour la rendre accessible aux Congolais de condition modeste ? Vous savez, les Congolais de condition modeste bénéficient déjà de la fibre optique, sans le savoir. Parce qu’elle est opérationnelle depuis mai 2012. Ils l’utilisent déjà tout simplement en se connectant tous les jours à Internet. Aujourd’hui, les jeunes depuis leurs mobiles ou leurs tablettes arrivent à télécharger ou envoyer des fichiers lourds. Cela est possible parce qu’il y a une technologie déployée qui le permet au Congo. Concernant la fibre optique, nous avons juste une question de gouvernance à régler. Nous devons bien séparer le marché de gros de celui du détail. L’opérateur historique qui est un grossiste en matière de fibre optique est également un détaillant. Il faut absolument remédier à cette situation ! à un grand nombre d’abonnés. ET à partir de 2002-2003, le président de la République, a décidé de faire restituer à l’État son rôle moteur, car l’État doit continuer son rôle de créateur des infrastructures de télécommunications notamment les centraux téléphoniques et la fibre optique pour une connexion Internet à haut débit. Il importe donc de ne pas faire de confusion dans l’appréciation de la situation. L’opérateur historique a été malade. Pendant sa période de maladie, la plus aigue, il a bénéficie de la part de l’État d’une subvention de fonctionnement, mais pas d’investissement. Ce qui lui a permis de garder la tête hors de l’eau. Mais, aujourd’hui, le mobile que Congo Telecom propose aux abonnés depuis bientôt un

« … L’accès gratuit à la wifi est déjà une réalité dans les grandes villes du Congo… » an, ce n’est pas un mobile GSM classique qui vient concurrencer les produits des autres opérateurs privés. C’est un mobile appelé le CDMA qui est une technologie sino-américaine. C’est une forme de technologie qu’on appelle le fixe-mobile, très adapté aux pays comme le Congo qui ont beaucoup de zones rurales non couvertes par la téléphonie mobile classique. C’est vous dire que l’opérateur historique n’est pas en concurrence frontale avec les opérateurs privés de téléphonie mobile. MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014 | 61


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ERIDAN !!"# !"#$%&''()*)''+,+*-% ".(/(01%#023)4'

IL FORCE L’ADMIRATION

YVES CASTANOU

Une valeur sûre congolaise en management Yves Castanou, la quarantaine révolue, est Ingénieur télécoms formé en France et au Canada. Q Par ERIC MAMPOUYA

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""#$%$#"&#'&&#("#(" Quelques unes de nos réalisations : Travaux d’assainissement dans la ville de Pointe-Noire Travaux d’assainissement dans la ville de Sibiti, cadre des festivités de l’Indépendance du Congo cette année Construction du CSI de Mbama Construction à Ouesso

A

ncien cadre de Lucent Technologies à Denver (États-Unis), ex-entrepreneur dans le e-business, ce pur produit de la diaspora congolais dirige l’Autorité de Régulation des Postes et Communications Electroniques (ARPCE) depuis janvier 2010. Depuis plus de quatre décennies, railleries et critiques acerbes étaient devenues la particularité des administrations congolaises. En quatre années de gestion, Yves Castanou vient de tordre le cou à ce qui était devenu la marque de fabrique du Congo Brazzaville, rejoignant ainsi la liste des éminents Congolais qui ont tant fait la fierté de l’administration congolaise d’antan et celle de l’Afrique Equatoriale Française; n’en déplaise à certains anti coloniaux. Au commencement était le rêve, le rêve d’un enfant de bonne famille, pieux, qui fonda il y a dix ans avec son frère jumeau Impact Centre Chrétien (ICC), une église affiliée à la très officielle Fédération Protestante de France et qui réunit chaque dimanche dans son auditorium de Boissy-Saint-Léger, en banlieue parisienne, plus de 1 500 fidèles africains, antillais et européens. Pasteur évangélique, ordonné en mars 2004 en compagnie de son épouse d’origine nigérienne, Habi, Yves Castanou est tout sauf un ‘’gourou’’. Obtenir le meilleur de chaque individu, diriger les hommes pour leur bien-être spirituel, moral et matériel peut tout aussi s’appliquer à la gestion d’une grande administration. La

prime au mérite et à la diversité, Yves Castanou a su relever le défi en s’attachant les meilleurs cadres congolais de la diaspora et ceux locaux. Peut-on être performant et efficace dans un cadre de travail inadapté ? Une bâtisse futuriste symbole de la modernité et de l’émergence trône actuellement au cœur de de Brazzaville à la grande joie de ses administrés. Réguler c’est aussi protéger les consommateurs et promouvoir le secteur. Pari gagné pour Yves Castanou au vu des pénalités qui frappent les opérateurs. Mais, il met un point d’honneur à créer les conditions de leur épanouissement. “Mon

H

umble comme les plus grands génies, le sourire avenant, Yves Castanou est capable de rendre brillant les plus médiocres; c’est un coach hors pair. Fidèle à ses convictions, il démontre que la «responsabilité sociale de l’entreprise» n’est pas une vue de l’esprit à l’ARPCE. Il assure que “gagner de l’argent honnêtement n’est pas contraire à l’Evangile. La prevue: la création de l’Association Synergies et Développement de l’Afrique dirigée de main de maître par son alter ego William Bongo.

but, dit-il, est de faire du Congo le hub de l’Afrique centrale dans le domaine des télécoms». Réussira t-il son pari avant la fin de son mandat non renouvelable, en dépit des embûches et des jalousies que suscite sa réussite ? Seul l’avenir nous le dira. Mais d’ores et déjà, Yves Castanou est devenu la fierté et l’exemple de la diaspora congolaise, le modèle de tous les Directeurs Généraux de la République. Que dire de plus ? Sinon intérioriser les paroles de ce manager hors pair qui fait le fierté du Congo: «Puisse l’harmonie, l’unité et la paix régner à l’ARPCE, comme partout ailleurs dans notre pays. Puisse l’éthique, le sens du résultat, la productivité et l’excellence être toujours au cœur de nos responsabilités professionnelles afin que le Congo trouve une place de choix dans le concert des pays émergents». MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014 | 63


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COVER EN TOUTE FRANCHISE

BELINDA AYESSA, directrice générale du Mémorial Pierre Savorgnan de Brazza

«…Nous n’avons pas d’avenir si nous ne nous référons pas à notre passé…» Q Par MOUFTAOU BADAROU & JOCELYN MOUANGASSA

Que répondez à ceux qui trouvent disproportionné cet hommage rendu par l’État congolais à Savorgnan de Brazza à travers ce joyau architectural qu’est le Mémorial ? Cela fait huit ans que ça dure quand même, ces critiques ! Je ne dirai pas qu’on en a marre d’entendre tout ça. Je dirai tout simplement que les gens se posent des questions, à juste titre. Mais je suis consciente qu’il est important d’ expliquer la nécessité pour le Congo de rendre témoignage de cette partie de son histoire. Beaucoup a été fait en un laps de temps. Il sied de reconnaître aujourd’hui que nom-

breux sont les Congolais qui se sont appropriés ce pan essentiel de leur histoire.

pliquer le bien fondé de cet édifice.

Il n’empêche qu’un tel hommage pouIls n’ont donc pas raison de penser ain- vait être rendu à une figure emblémasi? tique de l’histoire du Congo ? Pas du tout, ce Notre capitale porte bien sont des préoccule nom de cet illustre « Cet édifice est explorateur qui a fondé pations légitimes. en effet imposant. Brazzaville en 1880, et Mais encore une qui s’est affirmé par son fois nous compreIl est simplement humanisme. C’est bien nons les préoccuà la dimension de lui qui a signé le Traité pations des uns et des autres et l’hommage rendu par d’amitié avec le roi Masommes toujours koko Ilo 1er, à Mbé, cale Congo à Savorgnan disposés à leur expitale du Royaume Téké, à 238 km de Brazzaville. de Brazza. » C’est ce Traité qui mit le Congo sous protectorat de la France. Les descendants du roi Makoko nous ont appris que Savorgnan de Brazza n’était pas venu à la conquête d’un peuple, mais à la rencontre de celui-ci. Il a traité le peuple qu’il a rencontré avec respect. Le Congo qui n est pas oublieux a tout à fait rendu hommage à ceux qui se sont sacrifiés pour qu’il devienne une Nation indépendante. Les monuments qui leur sont dédiés sont là dans le pays pour en témoigner. Mais pourquoi un édifice aussi imposant ? Cet édifice est en effet imposant. Il est

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simplement à la dimension de l’hommage rendu par le Congo à Savorgnan de Brazza. Même si cet édifice n’était pas aussi grand, on serait tout autant parvenu à rendre un grand hommage à l’homme. Nous avons insufflé une âme au Mémorial, ce qui donne l’impression que nous en avons trop fait. Brazza a accompli une œuvre admirable. Et vous, en acceptant de diriger ce Mémorial, quelle est votre démarche personnelle ? Permettez-moi d’abord de rendre hommage au président de la République du Congo, son excellence Denis Sassou Nguesso pour avoir érigé ce Mémorial. En le faisant, le chef de l’Etat a accompli là une action forte : Réconcilier les congolais avec leur histoire et donner ainsi la possibilité aux générations futures de s’approprier ce pan essentiel de l’histoire de leur pays. Pour en revenir à votre question, il n y a pas de démarche personnelle, j’accompli là simplement une mission qui m’a été assignée. Mais vous avez tout de même eu le choix d’accepter cette mission. Comment cela est-il arrivé ? C’est arrivé simplement. Ce qui est fondamental aujourd’hui, que je sache, c’est de suivre les orientations qui nous ont été données. Aujourd’hui, quel grand rêve nourrissez-vous pour ce Mémorial ? Mon rêve, c’est que les Congolais s’approprient leur histoire. Notre passé est notre patrimoine.

E

n période de fête et plus précisément en fin d’année, la police est obligée de bloquer les voies principales d’accès au Mémorial, pour éviter les débordements. Tout cet engouement est le signe que les Congolais veulent en connaître davantage sur leur histoire.

Dites-nous,

LÉONIDAS MOTTOM… Titulaire d’un master en management des unités commerciales, chef d’entreprise, Leonidas Mottom est le président du cercle de réflexion : « Des idées et des rêves pour la Sangha ». La Sangha, c’est son département d’origine, celui dont son père est natif. Ce think tank traite des questions socio-économiques et de formation professionnelle et qualifiante. Congolais de la diaspora résidant en France, il s’organise depuis quatre ans pour rentrer définitivement au pays. Leonidas Mottom est l’organisateur de La coupe du Cacao 2015 au Congo. Q Propos recueillis par MOUFTAOU BADAROU

D’où vient ce concept de La coupe du cacao ? La coupe du cacao, tout simplement pour s’inscrire dans la vision de diversification de l’économie du Congo initiée par le président de la République. Nous voulons, nous aussi, revisiter l’histoire de l’économie de notre pays. Je vous rappelle que le Congo dispose de 20 millions de terre arable dont seulement 2% sont utilisés. C’est-à-dire que dans les années 1980, notre pays vivait lui aussi du cacao. Le Congo faisait partie des pays africains qui vendaient du cacao, par le biais des sociétés appelées OCC. Dans les départements comme la Likouala, la Lekoumou, la Sangha, la plupart des cadres qui ont servi le Congo ont été élevés avec l’argent du cacao. L’Asie étant devenue grande consommatrice de cacao, la demande est aujourd’hui supérieure à l’offre. Et le Congo doit lui aussi avoir sa part du gâteau. Comment organisez-vous concrètement cet événement ? Puisque le Congo est un pays à majorité jeune, nous avons lancé le concept de La coupe du cacao qui rassemble chaque année plus de 2 000 jeunes de plus de quatre départements. Nous entendons sensibiliser les jeunes sur la valeur du travail de la terre par le biais du sport. Notre autre message à l’adresse de la jeune génération est que le travail n’est pas que dans les bureaux ou dans les villes. Nous voulons surtout amener les planteurs de cacao à s’imprégner des nouvelles mé-

thodes de culture et de commercialisation du cacao. Hormis La Coupe du cacao, quelles sont vos autres actions à venir ? La Coupe du cacao que nous avons lancée a un volet non seulement sportif mais également financier puisque nous associons les banques à nos actions. Notre démarche consiste donc à amener les banques à financer les planteurs de cacao. D’autre part, le cercle de réflexion «Des idées et des rêves pour la Sangha» initie actuellement un partenariat avec le groupe Cib Olam et la fondation Perspectives d’avenir afin qu’ils nous aident à former une centaine de jeunes dans la culture et la commercialisation du produit cacao. MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014 | 65


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LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ÉLECTRICITÉ

«Consolider le contrôle, le transport, la distribution et la commercialisation de l’énergie sur toute l’étendue du territoire national»

Le gouvernement a signé, le 5 juin 2013, un accord de partenariat avec la société Electricité de France (EDF) pour accompagner la restructuration de la Société Nationalité d’Electricité.

L’objectif fixé par le Congo est d’atteindre d’ici à l’an 2015, un taux d’accès à l’énergie électrique de 90% en milieu urbain et de 50% en milieu rural, et de desservir les douze (12) chefs-lieux de départements et les quatre-vingt-six (86) chefs-lieux de districts en électricité pérenne. Ce qui constitue la trame du « boulevard énergétique » national, tel que recommandé par le Président Denis Sassou Nguesso, dans son programme de société « LE CHEMIN D’AVENIR ». Dans le secteur, la SNE se place comme le bras armé de cette vision énergétique.

L

e Gouvernement de la République du Congo s’est engagé conformément aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), à réduire la pauvreté et à améliorer les conditions de vie des populations d’ici à l’an 2025. Le Congo qui dispose d’une stratégie de développement du secteur de l’électricité, doit, à terme, renforcer la cohérence de sa politique et établir des dispositifs appropriés pour maximiser l’accès à l’électricité. La priorité est de mettre à la disposition de chaque citoyen et d’autres usagers vivant tant en zone urbaine que rurale,

d’ici à l’an 2015, une énergie pérenne en quantité suffisante, en qualité acceptable et à moindre coût, en exploitant au mieux toutes les potentialités disponibles. UNE ENTREPRISE TOURNÉE VERS DE NOUVEAUX DÉFIS Avec la construction des infrastructures électriques de production, de transport et de distribution, l’électrification des zones rurales constitue aujourd’hui pour la SNE, la piste la mieux indiquée pour étendre et développer ses activités technico-commerciales. Plusieurs localités

A la faveur de l’adoption par le Conseil des ministres des nouveaux statuts de la SNE, depuis le 28 juin 2013, cette société est dirigée par un Directoire de quatre membres sous la présidence de Louis Kanoha-Elenga. Monsieur le directeur général, quelle est la situation actuelle de la Société Nationale d’Electricité ? La Société Nationale d’Electricité a bénéficié du gouvernement congolais d’un vaste programme de construction, de réhabilitation et de modernisation des infrastructures énergétiques. Ainsi, dans le domaine de la production électrique, de 66 | MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014

ont déjà été électrifiées à travers le territoire national et le programme d’équipement des localités de l’intérieur du pays en réseaux de distribution électrique se poursuit avec notamment le démarrage des projets d’électrification initiés par le Gouvernement congolais et dont l’exécution de certains d’entre eux a été confiée à une société indienne. Il faut également signaler que le processus de municipalisation accélérée qui se déroule chaque année dans les différents départements du pays a nettement amélioré la situation électrique de nombreuses localités situées en zones rurales.

2000 à 2012, la puissance installée au Congo a été multipliée par 6, elle est passée de 89 à près de 600 MW, avec la construction notamment d’une centrale hydroélectrique de 120 MW sur la rivière Lefini et d’une centrale thermique à gaz, de 300 MW extensible jusqu’à 900 MW, par cycle combiné à Pointe-Noire, pour répondre aux besoins pressants en énergie électrique. Par ailleurs, le réseau de transport d’électricité a considérablement été renforcé. Sa longueur a doublé en 5 ans, passant de 718 à 1 588 km. En dépit de ce tableau reluisant dans la production et le transport de l’énergie électrique, de nombreux défis restent encore à relever notamment dans la distribution dans les

grands centres de consommation. Dans les villes de Brazzaville et de Pointe-Noire, des travaux sont en cours pour réhabiliter et développer les réseaux de distribution avec la modernisation et la construction de nouveaux postes de transformation Moyenne et basse tension (MT/ BT). Un projet d’électrification des zones périphériques des grandes villes en cours d’exécution facilitera l’accès à l’électricité pour les populations vivant dans ces zones. Concernant les zones rurales, un nombre important de localités a été connecté au réseau national de transport. Afin de prendre en charge l’ensemble des investissements réalisés et fournir des prestations de qualité aux industriels et à la clientèle domestique, une restructura-

tion de la Société Nationale d’Electricité a été engagée avec une refonte de son organisation pour un meilleur management de cette entreprise. Le gouvernement a signé, le 5 juin 2013, un accord de partenariat avec la société Electricité de France (EDF) pour accompagner la restructuration de la Société Nationalité d’Electricité. A travers ce partenariat, le gouvernement recherche la maîtrise de la gestion des investissements importants qui ont été réalisés sur une courte période, dans un secteur en pleine mutation avec le nouveau Code de l’électricité et une conjoncture nationale caractérisée par une forte croissance de la demande en énergie électrique. MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014 | 67


FINANCE

GABON L’assainissement des finances publiques en de bonnes mains Premier Gabonais admis à l’Ordre des experts-comptables d’Ile-de-France (Paris), Jean-Fidèle Otandault était nommé par le président Ali Bongo Ondimba, en janvier 2011, à la tête de la Direction générale du contrôle financier, avec pour mission d’assainir les finances publiques. La gestion de celles-ci provoquait souvent les critiques du Fonds monétaire international (FMI), dont le Gabon a régulièrement sollicité l’intervention auprès des créanciers. Q Par FLORE DIGOBE

L

e choix d’une personne inconnue dans la haute administration économique et financière locale ne pouvait que susciter la curiosité de ses futurs collaborateurs et interlocuteurs. Le promu en était conscient et savait qu’il devait convaincre. Après un temps d’observation relativement court, l’expert-comptable, par ailleurs commissaire aux comptes immatriculé à la Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale), a conclu que le Contrôle financier avait besoin d’une réforme en profondeur au Gabon. Il en a convaincu les plus hautes autorités et le service s’est mué en Direction générale du contrôle des ressources et des charges publiques (DGCRCP). Sachant que les réformes ne seraient pas toujours bien accueillies, surtout dans une administration où certaines habitudes étaient devenues la règle, Jean-Fidèle Otandault a d’abord privilégié la communication. Premièrement en direction de ses collaborateurs, à travers des sessions de formation aux nouvelles procédures de traitement de dossiers. Ensuite en direction des prestataires de services et du grand public, à travers des campagnes de sensibilisation et des sketches diffusés à la télévision, dans lesquels ont joué des figures montantes du cinéma gabonais. Le directeur général

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Q

uarantaine-sept ans bien sonnés, Jean-Fidèle Otandault n’en finit pas de remercier le président de la République de lui avoir donné l’occasion de servir son pays à un niveau aussi élevé. Avant sa nomination, il n’avait travaillé que dans le privé. A la fin de ses études supérieures, il a été cadre de banque à Paris, avant de passer dans le secteur pétrolier au sein du groupe Total au Gabon, en Mauritanie et en Suisse. En 2006, il a créé un cabinet d’expertise-comptable à Evry, en région parisienne.

se réjouit du résultat : « Désormais, tout le monde sait que l’Etat ne paie plus qu’après avoir constaté que le service a été correctement fait. » En contrepartie, les délais de paiement des prestations aux opérateurs économiques ont été considérablement raccourcis. Pour le personnel de la DGCRCP, le traitement est devenu plus humain. Lui-même Jean-Fidèle Otandault descend en permanence sur le terrain, afin de vérifier l’exécution des travaux. Non pas qu’il ne fasse pas confiance à ses collaborateurs, mais parce que «la confiance n’exclut pas le contrôle». Il sait qu’aucun reproche ne lui sera épargné en cas de défaillance de sa part. Hormis les chantiers en cours, le directeur général s’intéresse aux anciens dossiers. C’est ainsi qu’il a exhumé celui des fêtes tournantes. Sous le président Omar Bongo Ondimba, ce système de célébration rotative de la Fête nationale (17août) dans chacun des neuf chefs-lieux de province a nécessité la sortie d’énormes sommes d’argent affectées à la réalisation de plusieurs projets d’utilité publique. Sauf que beaucoup d’entre eux n’ont jamais vu le jour. D’autres ont été exécutés sans que les cahiers de charges n’aient été vraiment respectés. Les conclusions d’Otandault ont été transmises aux autorités compétentes pour les suites nécessaires.


COACHING

COACHING

FIDÉLISER LA CLIENTÈLE Il est très difficile aujourd’hui de garder une relation privilégiée avec un client. Cela, même lorsque le service est de qualité. En effet, la concurrence est féroce et cela rend le consommateur de plus en plus volatile. Q Par CARINE YARABO

S

aviez vous qu’un client content va en parler à onze personnes autour de lui tandis qu’un client mécontent le contera à 27 personnes de son entourage ? En effet, un client qui se sent apprécié et considéré a beaucoup plus de chance de revenir acheter chez vous et de vous faire de la publicité. En effet, dans 95% des cas, la nouvelle clientèle vient par le bouche-àoreilles. Commencez par fidéliser vos équipes de vente Il n’y pas d’entreprise bénéficiant d’un grand degré de fidélité de la part de ses clients sans un engagement et une fidélité de ses employés aux idéaux et à la vision de l’entreprise. Plus les employés sont engagés et fidèles, plus ils ont la capacité de fidéliser les clients. Car en effet, ce que les clients achètent, c’est les relations, la courtoisie, la familiarité. Ils préfèrent souvent acheter chez ceux qui les connaissent et maîtrisent leurs préférences. Commencez par servir vos employés, ils pourront alors servir vos clients. Nous nous sommes inspirés de toutes ces études et de toutes ces méthodes pour vous rédiger un petit guide de dix conseils faciles et efficaces qui vont sûrement vous aider à attirer et surtout à garder vos clients. Créer une relation de confiance avec les clients Selon Jean-Pierre Lauzier formateur et coah en communication canadien, l’élément le plus important pour fidéliser 70 | MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014

votre équipe et la clientèle est de créer une relation de confiance. En effet, des études ont démontré que la confiance d’un client envers le vendeur provient principalement de 15 % des compétences techniques du vendeur et de 85 % de ses qualités humaines ou plus précisément, de ce qu’il dégage. La question que se pose le client consciemment ou inconsciemment est : cette entreprise est-elle fiable ? Pour rassurer le client, voici les conseils de Jean-Pierre Lauzier : En tant que vendeur, vous et les membres de votre équipe devez être bien dans votre peau. Il est important, pour vous, d’être heureux et de travailler dans un domaine qui vous passionne et que vous feriez même si vous n’étiez pas payé. Ayez une volonté sincère d’aider votre client à obtenir ce qu’il désire.

Quand vous discutez avec un client, que voit-il dans vos yeux? A-t-il l’impression que vous voulez vraiment l’aider à résoudre son problème? Ou l’impression que vous voulez juste lui prendre de l’argent? En posant des questions sur ce qui le préoccupe, c’est-à-dire sur ses défis ou sur ses besoins et en écoutant attentivement chacune de ses réponses, vous établirez un lien émotionnel fort.

sitive. Lorsqu’un problème survient, consacrez moins de temps au problème lui-même et accordez-en plus à trouver des solutions possibles. Cette attitude responsable empêche de vous mettre dans une position de victime et vous amène plutôt à être dans une position de contrôle. Vous ne pouvez changer la direction du vent, mais vous pouvez ajuster vos voiles.

Soyez une source d’expertise. Les gens aiment faire des affaires avec un expert. Vous devez toujours acquérir des connaissances reliées à votre fonction. Lorsqu’un client se présente pour acheter votre produit ou votre service, il doit sentir que vous êtes compétent. Un vendeur qui n’apporte pas de valeur ajoutée aura TOUJOURS de la difficulté à vendre. Ayez une attitude responsable et po-

Soyez honnête et intègre. Les clients veulent négocier avec des gens honnêtes et droits. Personne n’aime se faire mentir. Quand vous prenez un engagement, respectez-le. Si vous dites à quelqu’un: «vos produits seront livrés dans 2 jours» et qu’un imprévu vous empêche de remplir votre obligation, dépêchez-vous d’appeler votre client pour lui expliquer ce contretemps.

Voici quelques attitudes concrètes pour renforcer la relation de confiance RACONTEZ VOTRE HISTOIRE Faites-vous connaître par votre clientèle en racontant votre histoire, ainsi que celle de votre entreprise. Vous pouvez dire d’où vous venez, raconter votre parcours professionnel, expliquer ce qui vous a mené à créer votre entreprise et comment vous y êtes arrivé. Si vous avez un site Internet, affichez vos photos, celles de vos employés et de votre entreprise (photos du magasin, de l’entrepôt, etc.). Vos clients auront vraiment l’impression de vous connaître et seront plus aptes à vous faire confiance. DONNEZ À VOS CLIENTS LA CHANCE DE S’EXPRIMER C’est connu: parler ça fait du bien! Alors, il serait bien d’offrir à vos clients l’occasion d’exprimer leurs plaintes ou leurs commentaires. L’opinion de vos clients est une information précieuse pour votre entreprise.

RÉPONDEZ RAPIDEMENT AUX E-MAILS DE VOS CLIENTS Il est recommandé de répondre à vos clients en moins de 24 heures, car le client, en l’absence de réponses rapides à ses inquiétudes ou ses interrogations, ira chercher ailleurs et ne reviendra plus. RÉCOMPENSEZ VOS CLIENTS Vous pouvez offrir des primes ou des rabais après que le client ait atteint un certain volume d’achat ou bien vous pouvez inciter le client à acheter vos produits en lui donnant un petit cadeau à chaque commande qu’il fera. AMÉLIOREZ LE TRAITEMENT DES COMMANDES Un processus de traitement des commandes précis et efficace est vraiment très important parce qu’un client qui achète chez vous pour la première fois ne reviendra pas si des erreurs évitables se sont glissées dans sa commande. MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014 | 71


COACHING

COACHING

À QUOI SERT UN SYNDIC DE FAILLITE ET COMMENT PEUT-IL NOUS AIDER ? L’AFFACTURAGE : UNE SOLUTION DE FINANCEMENT POUR VOTRE ENTREPRISE L’idéal, pour un chef d’entreprise, est de pouvoir s’occuper principalement de son activité sans avoir à se soucier du poste client et tout ce qu’il comprend. La solution est de faire appel à une société d’affacturage qui va prendre ce poste en charge et donc vous assurera une trésorerie confortable. Vous allez être ainsi délesté d’un bon nombre de tâches administratives. Pourquoi faire appel à une société d’affacturage ? Le délai moyen de paiement des factures peut être assez long dans la plupart des cas. Lorsque les retards de paiement s’accumulent, l’équilibre de votre trésorerie est alors en danger. Une société d’affacturage vous permet d’améliorer cette trésorerie. Faire appel à une société de factoring vous permet un meilleur financement entreprise. C’est une solution de gestion de votre poste client. C’est également une méthode moderne qui séduit de plus en plus de chefs d’entreprise. Vous allez avoir un gain de temps important que vous pourrez consacrer à l’activité propre de votre entreprise. Du temps en plus, c’est peut-être du temps pour obtenir un nouveau client. Le principe est simple. L’entreprise donne ses créances clients au factor. Celui-ci prend en charge toutes les procédures pour le paiement de vos factures. Vous n’aurez plus besoin d’attendre le paiement de celles-ci puisque c’est le factor qui s’occupe de l’encaissement, de la relance client ainsi que des impayés et du contentieux. La société de factoring va vous régler par anticipation tout ou une grande partie du montant de la créance. Pour le Finance72 | MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014

ment Entreprise, c’est la solution idéale. Vous êtes ainsi protégé contre les défaillances de vos clients et vous bénéficiez d’une trésorerie saine. Si un de vos clients est malheureusement insolvable, l’entreprise va récupérer la plus grande partie de la créance grâce à la garantie crédit souscrite auprès de l’entreprise d’affacturage. Contrairement aux idées reçues, avoir recours à l’affacturage ne ternit pas l’image de votre entreprise

auprès de vos clients. Mais si vous le souhaitez, vous pouvez le cacher à vos clients en optant pour un contrat vous garantissant la confidentialité. Les différents contrats de factoring Lorsque vous faites appel à une société d’affacturage, vous allez être lié par un

contrat. Le factor va dans un premier temps analyser votre poste client avant de vous donner son accord. Vous pourrez choisir une prestation complète. Dans ce cas-là, le factor va prendre en charge tout votre poste client. Du règlement des factures aux relances ainsi qu’aux recouvrements en cas de besoin, la société de factoring s’occupe de tout. Vous pouvez également choisir un contrat simplifié. C’est vous qui continuez à relancer vos clients. Ceux-ci vont régler leurs factures directement au factor. Pour un Financement Entreprise rapide et efficace, choisissez un contrat spécial TPE. Vos factures seront financées sous 24 heures, ce qui vous permet de disposer d’une trésorerie immédiate. Dans tous les cas, demandez une estimation gratuite et n’hésitez pas à poser toutes les questions que vous souhaitez aux experts de la société que vous avez choisie. L’affacturage est la solution idéale et parfaite pour tous ceux qui veulent une trésorerie saine, pour payer ses fournisseurs et ses propres factures, sans avoir besoin de négocier avec un banquier. N’hésitez plus, vous ne trouverez que des avantages à avoir recours à une société d’affacturage. NORDINE MAHDJANE

L’argent est un sujet délicat pour la majorité des individus. Par contre, être près de la faillite et ne pas chercher de l’information de peur d’être incompris ou jugé peut être un jeu dangereux.

Ê

tre dans l’eau chaude, être serré jusqu’à la gorge, ne pas voir la lumière au bout du tunnel, nommez la situation comme vous voulez, la faillite est une étape difficile dans la vie de plusieurs personnes. Le premier pas est toujours le plus difficile : c’est-à-dire qu’il faut s’avouer à soi-même que les problèmes financiers sont présents et que le point de non-retour est dépassé depuis quelque temps déjà. Par contre, après avoir accepté le tout, il est plus facile de trouver de l’information sur le sujet. Si vous n’êtes pas certain de votre santé financière ou si une faillite est une alternative, voici quelques signes qui suggèrent un problème financier : • Vous avez plusieurs cartes de crédit et vous avez des problèmes à régler vos dépenses mensuelles. • Vous avez, plusieurs fois, donné des chèques sans provision. • Vous limitez les besoins nécessaires de votre semaine comme la nourriture pour payer d’anciennes factures. • Vous n’êtes pas en mesure de payer votre loyer en totalité en début de mois. Trouver l’information et obtenir des solutions avec des spécialistes de la faillite. Évidemment, il ne faut pas s’arrêter au stade de l’acceptation : il faut corriger le problème. Pour y arriver, si vous avez des problèmes financiers, vous devez trouver de l’information, trouvez des ressources qui vous permettront de vous remettre sur pieds ou encore qui vous éviteront la faillite personnelle. Plusieurs syndics de faillite existent afin

de vous informer sur les solutions à prendre dans une situation précaire ou problématique au niveau financier. La faillite n’est pas toujours une solution ! Voici quelques options qui peuvent s’offrir à vous : • La consolidation de dettes, • La proposition à vos créanciers, • Le dépôt volontaire Les syndics agissent comme des spécialistes afin de vous supporter dans ces moments difficiles. Ils vous aideront dans vos démarches à trouver ce qui est le mieux selon vos besoins et pour éliminer vos dettes. NORDINE MAHDJANE

En fin de compte, un syndic de faillite est un allié, un coéquipier qui vous aide à vous relever d’une mauvaise chute, tout simplement !

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VOUS ET VOTRE SOCIÉTÉ DANS MANAGERS AFRIQUE Vous souhaitez figurer dans notre rubrique LES ENTREPRISES QUI RECRUTENT >faites une brève présentation de vous et de votre société > dites-nous en quelques lignes le ou les postes proposés > joignez votre photo > Merci de joindre obligatoirement un numéro de téléphone afin d’être recontacté par notre équipe si besoin d’informations complémentaires. >envoyez le tout au mail magazinemanagers@yahoo.fr

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COACHING

COMMENT VENDRE SUR INTERNET Lucie Guchet vous répond

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Question : Quels sont les avantages et les inconvénients Question : L’activité de commerce électronique a-t-elle une d’un site sur mesure ? réglementation particulière ?

Les avantages : - un site parfaitement adapté à la clientèle visée tout en répondant à vos besoins : votre site comprend les fonctionnalités et les éléments graphiques indispensables à votre activité commerciale. - un site unique : l’ergonomie de votre site se distingue de celle des autres boutiques standards, ce qui constitue un avantage pour votre image de marque. - l’évolution totale de votre site : propriétaire du code source, vous aurez toujours la possibilité de modifier le site par de nouvelles fonctionnalités avec le prestataire de votre choix.

Réponse : Il convient de connaître parfaitement la réglementation propre à une activité de commerce électronique. Dès lors que votre site marchand génère des revenus, une immatriculation au Registre du commerce et des sociétés (RCS) est nécessaire. En effet, la qualité de commerçant suppose la création d’une entreprise commerciale soit sous forme d’une entreprise individuelle, soit sous forme d’une société commerciale. Pour l’inscription au RCS, vous devrez passer par le Centre de Formalités des Entreprises (CFE) de votre Chambre de commerce et d’industrie. Il faudra aussi connaître votre fiscalité. Si vous vendez des produits sur internet, les règles de TVA sont celles applicables aux ventes de produits par correspondance. Dès lors, vous êtes redevable de la TVA française dans les deux cas suivants : 1) lorsque la livraison a lieu sur le territoire français 2) lorsque la livraison est effectuée en faveur d’un particulier sur le territoire de l’Union européenne et que le montant annuel hors taxe de vos livraisons réalisées à destination de l’Etat dans lequel est situé votre client ne dépasse pas un seuil compris entre 35 000 et 100 000 euros. Au-delà, vous devrez vous acquitter de la TVA au sein de cet état.

Les inconvénients : - le coût : une solution personnalisée revient nettement plus chère qu’une solution standard. De même pour toute évolution de fonctionnalité, vous devrez compter parfois jusqu’à 1 500 euros. - Un délai de construction relativement long : il faut attendre un à deux mois minimum, car l’architecture du site est définie en commun et le délai de développement peut être important.

Vous bénéficiez de l’exonération de TVA dans les deux situations suivantes : 1) pour les ventes au sein de l’Union effectuées en faveur des entreprises disposant d’un numéro de TVA intracommunautaire et ne bénéficiant pas d’un régime dérogatoire. 2) Pour les exportations effectuées vers un pays tiers. Vous pourrez alors justifier de cette exonération en produisant notamment le Document Administratif Unique (DAU) délivré lors du passage en douane.

Réponse : Un site établi sur mesure signifie qu’il est personnalisé, c’est-à-dire que la charte graphique, la navigation, les fonctionnalités, l’ergonomie et le développement informatique vous sont propres. Tout est réalisé sur mesure selon votre cahier des charges. De plus, une fois votre site acquis, vous en êtes propriétaire : vous disposez du code source. Vous aurez seulement à payer ensuite la location de votre nom de domaine et l’hébergement de votre serveur (un montant variable en fonction de la taille de votre site et du nombre de visiteurs).

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COACHING

L’ENVOI DU COURRIER PAR INTERNET

UNE SOLUTION D’AVENIR Il n’est pas très pratique de faire des allers-retours incessants au bureau de poste les mains chargées de courriers. Fort heureusement on peut éviter cela, car il existe désormais des services d’envoi du courrier par internet. Beaucoup de personnes l’ignorent encore, mais aujourd’hui il n’est plus nécessaire de se déplacer pour pouvoir envoyer du courrier : un ordinateur connecté à Internet suffit amplement pour envoyer tous ses courriers en un temps record !

O

n peut trouver aujourd’hui en ligne de nombreux professionnels de l’envoi courrier par Internet qui offrent leurs services aux entreprises pour les envois en grande quantité, mais aussi aux particuliers. Les options proposées par ces spécialistes du courrier sur internet sont diverses : mailing, fax par internet, archivage électronique, lettre recommandée en ligne, envoi mailing, etc. Des services aussi variés qu’utiles qui vous permettront d’économiser considérablement du temps et de l’argent. D’un prestataire à l’autre, vous aurez droit à certains avantages, cela pourra donc constituer pour vous un critère de choix.

Comment se fait l’envoi de courrier et de fax par internet ? La procédure est presque la même chez tous les prestataires, à quelques différences près. Généralement lorsque vous avez trouvé la société auprès de laquelle vous voulez faire vos envois de courrier par internet, vous devrez d’abord vous inscrire sur le site. L’inscription est simple et rapide, vous n’aurez qu’à renseigner vos coordonnées, choisir le service qui répond le mieux à vos besoins (lettre recommandée en ligne, envoi mailing, fax par internet). Ensuite, vous payez avec votre carte bancaire le montant requis pour bénéficier des services et voilà! 76 | MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014

Une fois que vous avez accès aux services du prestataire, ce sera à vous d’élaborer vos documents à envoyer et de les lui transmettre. Tous vos documents devront être réalisés sous format PDF ou Word. Vous aurez même droit à des modèles de lettre auprès de certains prestataires, il suffira dans ce cas de les adapter à vos besoins. Une fois le document créé et mis en forme, vous devez spécifier le ou les destinataires L’envoi du courrier par Internet est une et choisir l’option d’ensolution d’avenir de par les nombreux voi. Ces options peuvent avantages qu’il offre. D’abord, cela permet comprendre notamment de faire des économies puisque le prix est l’accusé réception, le tarif calculé en fonction du délai de livraison, de d’affranchissement normal l’affranchissement, de l’impression (couleur ou rapide, l’option NPAI ou noir et blanc). De plus chez la plupart (n’habite plus à l’adresse indes prestataires, plus vous enverrez de diquée), la personnalisation courriers moins vous paierez. Le système de votre document, avec est par ailleurs très simple et accessible votre logo par exemple, à tous et le service d’envoi est disponible l’envoi simple ou en re24h/24, 7j/7, week-end et jours fériés comcommandé avec accusé de pris, avec la traçabilité des envois. De sorte réception, l’impression en que vous ne perdiez aucun courrier. couleur ou en noir et blanc, etc. Vient enfin l’étape de l’envoi du courrier. A ce niveau vous n’avez rien à faire, c’est le prestataire qui s’occupe de tout: l’impression du document, la mise sous pli, l’affranchissement et la remise en poste. NORDINE MAHDJANE

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La vérité sur les indemnités des parlementaires

a France est en récession. La crise frappe producteurs et consommateurs. L’argent

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est rare. Tout le monde se met à sa recherche. L’ancien ministre du budget a fini par avouer qu’il avait menti au sujet de ses comptes. Le Président intime à ses ministres de déclarer leur patrimoine. Les représentants du peuple, avaient déjà dans la nuit

du 20 juillet 2012, discuté d’un amendement sur l’indemnité représentative des frais de mandat présenté par l’un d’eux, le député Charles de Courson. Pour bon nombre d’observateurs avertis, les élus du peuple se faisaient bonne conscience en brassant du vent toute une nuit durant pour finalement décider de rester au statu quo. Nous avons mené une longue en-

Code postal

quête dans les entrailles du Palais Bourbon, fouillé le livre des législatures qui se sont succé-

Ville

dé à l’Assemblée nationale, questionné président, questeurs, responsables de groupe par-

Pays

lementaires, députés de gauche, du centre, de droite ou sans étiquette etc. L’argent secret

Adresse e-mail

des députés, voilà une piste sinueuse, tordue, alambiquée où les explications des uns vous

Téléphone

mènent à une impasse. Bref, la caisse noire des députés reste résolument à l’abri des sun lights. Et aucun gouvernement, de droite ou de gauche, ne veut vraiment changer les choses.

ATTENTION : pour tout abonnement hors France et Afrique CFA, nos tarifs sont fonction de votre zone de résidence Informatique et libertés : le droit d’accès et de rectification des données vous concernant peut s’exercer auprès du Service abonnement. Sauf opposition formulée par écrit, les données peuvent être communiquées à des organismes partenaires. 78 | MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014

Il paraît que c’est cela aussi la démocratie.

Q ENQUÊTE. Par OUSSOUF DIAGOLA

MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014 | 79


FOCUS

FOCUS

Jean-Louis Borloo

U

n débat sur l’indemnité représentative des frais de mandat (IRFM) a réuni, dans la nuit du mercredi 19 au jeudi 20 juillet 2012, les députés dans une séance nocturne comme il y en assez souvent à l’Assemblée nationale. L’auteur de l’amendement, le député centriste Charles de Courson, s’est fait rejoindre sur le sujet par ceux qui ont voulu apporté des sous-amendements : Jean-Louis Borloo, Philippe Vigier, deux députés également centristes et Lionel Tardy, député UMP. Petites explications : l’indemnité parlementaire nette globale d’un élu s’élève à 5 189,27 euros par mois. En plus de cela, chaque député bénéficie d’une «indemnité représentative de frais de mandat» qui s’élève à plus de 6 000 euros mensuels et qui n’est soumise à aucun contrôle. Ce qui pose problème. Les 577 nouveaux élus de la XIVème législature de la cinquième République venaient à peine de prendre fonction en découvrant pour certains d’entre eux les charmes de leur nouveau statut : indemnité parlementaire, frais de mandat, moyens matériels, allocation d’assurance mutuelle, différentielle et dégressive de retour à l’emploi, régime de retraite (lire les charmes de la fonction de Député) Expliquant que «nous sommes tous rattachés au caractère exemplaire de la République et au nécessaire bon usage des fonds publics», le député Courson justifiera l’objet de son amendement. Remettre les élus dans le dispositif de droit commun au regard de l’IRFM, en abrogeant l’article 477 instituant cette allocation spé-

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ciale. D’autant plus qu’il s’agit, rien que pour l’IRFM, de pas moins de 45 millions d’euros chaque année. Comme à son habitude, c’est Jean Louis Borloo, qui viendra appuyer la demande, avec sa faconde. Il précise que «l’IRFM n’est ni tout à fait un revenu, ni tout à fait contrôlée par l’Assemblée». Mais c’est une enveloppe si floue que la maintenir en l’état est en quelque sorte admettre un jeu vicieux avec l’orthodoxie fiscale et républicaine d’autant plus que le parlementaire, définit-il est «le dernier rempart de la démocratie». Le rapporteur général viendra donner le résultat des travaux de la commission des Finances. En se lançant dans un discours sinueux remontant aux origines de la fameuse allocation sensée aider chaque élu à mieux exercer son mandat. Par l’entretien d’une permanence, son ameublement, ses frais de fonctionnement, ainsi que l’intéressement de son secrétaire de permanence. Puis, le rapporteur général pointe du doigt «le problème de fond, celui du contrôle». «Qui doit contrôler? Comment faire en sorte que ce contrôle n’aille pas au-delà de la nécessaire indépendance du législateur vis-à-vis de l’exécutif», se demande t-il. Notre confrère Samuel Legoff, qui a suivi les travaux, témoigne que le gouvernement, appelé à donner son avis, a déclaré ne pas prendre position et préféré laisser les députés décider eux-mêmes d’un sujet qui les concerne. Voilà à quoi se butera la question de la transparence de l’IRFM. Le vote de l’amendement du député Courson fut négatif. Les spécialistes de la

question diront «c’était normal» sans aucun autre commentaire. «Je comprends qu’ils (ndlr : les auteurs de l’amendement) en aient marre que d’autres passent leurs frais sous les autres mandats pour garder leur IRFM. Même si c’est une minorité ça semble logique qu’ils rentrent dans le droit commun…mais bon, ils n’auraient pas posé la question que ça ne m’aurait pas empêché de dormir», s’amuse un citoyen quelque peu intéressé par le sujet. Ces très discrètes réserves parlementaires sont des dotations annuelles attribuées aux groupes parlementaires. Ces fonds sont ensuite répartis entre les députés désireux de soutenir des projets locaux. Aider une association, refaire une salle des fêtes, agrandir une école, etc. Exemple : une école de votre circonscription a besoin de refaire un toit : votre député présente alors une requête sur sa réserve parlementaire et la dépense est inscrite

C

’est connu, les élus sont tous logés à la même enseigne puisqu’ils doivent incarner la nation toute entière au sein de l’hémicycle, du moins dans la théorie. Mais, dans la pratique, tous les élus ne sont pas égaux. Certains députés disposent, en effet, de moyens financiers colossaux communément appelés «réserves parlementaires», une sorte d’enveloppes substantielles que les députés se voient attribuer en début de mandature suivant une règle très opaque qui débouche au finish sur le constat qu’un élu de banlieue très peuplée reçoive une portion congrue alors qu’un porte-voix d’une campagne de quelques centaines d’âmes se tape la part du lion, si l’on pouvait ainsi parler.

sur une ligne budgétaire d’un ministère. Mais, les députés ne sont pas tous en position d’être généreux. «En 2012, un député de l’opposition se voyait en moyenne attribuer 30 000 euros… Pas de quoi aller bien loin», confie à Europe1.fr le collaborateur d’un député. «En revanche, un élu de la majorité pouvait, lui, espérer lors de la même législature 100 000 euros de réserves. Et s’il était gentil avec son groupe, c’est-à-dire s’il votait selon les consignes, il pouvait évidemment obtenir plus», explique encore ce collaborateur d’un député, sous couvert d’anonymat. Puis il ajoute: «On le voit bien ici : les réserves constituent aussi une manière stratégique, très efficace, de tenir une majorité. De négocier avec les membres de son groupe, sur le mode…«si tu rentres dans le rang, ton président de groupe pourrait t’accorder un peu plus.». «Ma réserve parlementaire n’était pas très élevée, mais je me suis bien débrouillé. Comme j’ai toujours bien voté et que je ne faisais pas d’histoire. J’ai donc récupéré 700.000 euros», confirme dans les colonnes de Sud-Ouest un député du Nouveau centre. Certains «postes» sont également mieux lotis. «Les présidents de commission touchent environ deux millions. C’est plus encore pour le président de la Commission des finances», rapporte un assistant de député UMP. Le Canard Enchaîné du 3 décembre 2008 donne des chiffres encore plus précis : Jean Arthuis (président de la commission des finances du Sénat) aurait touché cette année là quatre millions d’euros, Philippe Marini (le rapporteur de la commission)

Jean Arthuis, président de la commission des Finances du Sénat

3,9 millions d’euros et Didier Migaud (président de la commission des finances) deux millions d’euros. «Et le jackpot, ce

sont les six millions pour le président de l’Assemblée!», renchérit le collaborateur d’un député.

P

renons un exemple… A tout hasard celui de La Rochelle. «Si Ségolène Royal emportait l’élection puis le perchoir, elle aurait eu la possibilité de distribuer six millions d’euros de subvention aux associations et aux localités dans le besoin…et en particulier celles de sa circonscription. Comme Bernard Accoyer à son époque, elle aurait été la bonne samaritaine pour les Rochelais ». En revanche, comme c’est son adversaire, le dissident PS Olivier Falorni, qui l’a emporté, la donne a été différente : en tant que simple député, son enveloppe n’a été que de 100 000 euros», argumente notre source. «Ces pratiques sont encore plus courantes au Sénat, où tout peut s’acheter», poursuit-il. «Les sénateurs sont en effet très sensibles à la subvention. Mais cette pratique pose toutefois problème… C’est du clientélisme à l’état pur», finit-il par lâcher. «Les députés sont devenus des Père Noël, certains arrosent carrément leur circonscription», ajoute-t-il.

C

e système de réserves est naturellement très opaque. «Certaines années, les documents internes étaient passés à la broyeuse», a récemment reconnu un ancien proche de la commission des Finances à Sud-Ouest. Pour réguler ces pratiques - ou du moins les rendre plus transparentes -, la députée socialiste Michèle Delaunay avait proposé, en février dernier, un texte «visant à instituer un cadre légal et transparent pour les réserves ministérielles et parlementaires». MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014 | 81


LIFESTYLE

LIFESTYLE

Le salut est-il dans la robotique ? Dès leur apparition en Occident, au moment du développement de l’horlogerie, au XVIIIe siècle, les robots, faits pour étonner et amuser, vont susciter l’enthousiasme. Si aujourd’hui, les fabricants d’automates se comptent sur les doigts d’une main, leurs lointains descendants, les robots, n’en finissent pas de faire parler d’eux.

Q Par JÉRÔME VIALARD

Une main-d’oeuvre idéale Alors que depuis les années 70, le mouvement de délocalisation s’est accéléré, que les capacités de production ont presque toutes quitté Ancien et Nouveau monde (la fermeture confirmée du site de production d’Aulnay de PSA n’en étant que la dernière illustration), certains placent tous leurs espoirs dans les robots. Pour caricaturer un peu, la croissance des Tigres du Pacifique ou encore de la Chine plus récemment a reposé sur deux fondamentaux : – une main-d’oeuvre abondante et pas chère – une énergie peu coûteuse qui permet de faire venir du bout du monde des produits du bout du monde tout en restant plus que compétitif que des produits fabriqués localement en Europe ou aux États-Unis. Seulement tout est en train de changer. Nouvelle donne énergétique. Commen82 | MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014

çons par l’énergie, de plus en plus coûteuse et qui pèse sur les marges. Première cause : la hausse continue des cours du pétrole – et donc de l’électricité indispensable à toute activité industrielle. Deuxième cause : il devient de plus en plus cher de transporter matières premières d’abord et produits finis ensuite. Et là, les États-Unis viennent d’abattre une carte maîtresse. Grâce à l’exploitation du gaz de schiste, ils ont maintenant pour objectif de reconquérir une certaine indépendance énergétique perdue au cours de l’ère tout pétrole. Alors que les découvertes de réserves exploitables se multiplient, que les États-Unis produisent tellement de gaz

qu’ils sont passés exportateurs nets, le cours s’est effondré. Autre source d’énergie peu coûteuse pour les États-Unis, le charbon. En fait, gaz et charbon représentent 30% de la production américaine d’électricité. En clair, cela signifie que le prix de l’électricité va baisser, ce qui est évidemment une bonne nouvelle pour les entreprises américaines qui peuvent espérer bénéficier de cette baisse inattendue du coût de l’énergie pour augmenter leurs marges. La main-d’oeuvre, nerf de la croissance Autre changement en profondeur : l’atelier du monde, la Chine, subit un profond

– même si lent – bouleversement économique et social. Pékin cherchant à réduire la dépendance de son économie aux exportations vers l’Occident a décidé d’encourager la consommation intérieure et donc l’augmentation du niveau de vie de ses citoyens. En un an, le coût d’une maind’oeuvre urbaine chinoise a augmenté de 12% (en données corrigées de l’inflation). En parallèle, le coût de la main-d’oeuvre dans certains pays européens et aux ÉtatsUnis stagne voire même décroît – conséquences du chômage).Conclusion, Europe et surtout États-Unis redeviennent compétitifs, comme nous l’apprend L’Usine nouvelle : “En août 2011, un rapport du Boston Consulting Group affirmait que d’ici à 2015, certaines régions des États-Unis seraient aussi compétitives que la Chine pour la production de nombreux biens destinés au marché américain. Pour un président désespérément en quête de relance économique et de créations d’emplois (chômage à 9,1% à l’été 2011, 8,1% en août 2012), il était difficile d’ignorer de telles prévisions”. Les relocalisations de certaines usines et entreprises d’Asie vers les États-Unis, voire même vers l’Europe se multiplient donc. Dernier exemple en date, le fabricant de lunettes Atol qui a décidé de relocaliser une partie de sa production de Chine vers la France. Aux États-Unis, la relocalisation, insourcing en VO, est un des chevaux de bataille – et de campagne – du président Obama. Des groupes comme Caterpillar ou Ford, encouragés par le gouvernement, ont ainsi relocalisé certaines de leurs usines. Ne rêvons tout de même pas trop : les usines ne vont pas massivement se réimplanter en Occident. Si le coût de la main-d’oeuvre augmente en Chine, il reste plein de pays beaucoup moins chers, en particulier en Asie du Sud-Est, comme le Vietnam ou le Cambodge. Et les robots dans tout cela ? Eh bien les robots sont une part impor-

Les robots devraient donc progressivement s’imposer dans les usines du monde entier, bouleversant ainsi en profondeur le monde du travail. tante de ce mouvement. Vous l’aurez compris, le nerf de cette bataille économique est la réduction des coûts. Or les robots peuvent y participer. Seraient-ils la clé d’une relocalisation réussie ? Les robots coûtent cher à l’achat mais ensuite offrent de nombreux avantages. Contrairement à des salariés, ils sont au travail tous les jours, quelque soit l’heure. Pas de congés maladie, de congés payés ou de revendications salariales. Juste un peu de maintenance programmée… Il existe cependant des limites hors le coût initial d’acquisition : les robots ne sont pas capables d’effectuer toutes les tâches que peut accomplir un être humain – par exemple, celles qui nécessitent de s’adapter à des situations exceptionnelles. Ou encore celles qui nécessitent un contact humain. Mais les robots sont de plus en plus compétents. Le New York Times cite l’exemple de deux usines de fabrication de rasoirs Phillips : une en Chine qui emploie des centaines d’ouvriers. Une autre située en Hollande qui produit autant. Elle n’emploie que quelques dizaines de salariés mais a investi dans 128 “bras” de robots qui, sous la supervision d’une douzaine d’humains, sont capables de produire à grande vi-

tesse des rasoirs. Et ça 24h sur 24, 365 jours par an. Les robots conquièrent le monde Le recours aux robots ne devrait pas longtemps rester l’apanage de l’Occident. Après tout, la Chine tient elle aussi à rester compétitive. D’où une utilisation grandissante des robots à prévoir dans les années à venir. Le New York Times rapporte ainsi l’exemple d’une nouvelle usine construite par Hyundai et Beijing Motors près de Pékin. Une usine en très grande partie robotisée qui peut produire un million de véhicules par an et concurrencer les usines “ancienne génération” de leurs concurrents. Pour les grands groupes internationaux, un tel recours aux machines permettrait en outre de régler certains problèmes récurrents d’image. Apple a ainsi été récemment montré du doigt pour les conditions de travail des ouvriers chinois travaillant dans des usines fabricant iPhone et iPad. La tentation de remplacer ces ouvriers par des machines est donc forte. Les robots devraient donc progressivement s’imposer dans les usines du monde entier, bouleversant ainsi en profondeur le monde du travail. MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014 | 83


LIFESTYLE

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NOTRE SANTE CONSEILS POUR ARRÊTER DE FUMER SANS (TROP) GROSSIR LES ALIMENTS ANTIOXYDANTS Savez-vous que certains fruits et légumes sont particulièrement riches en composés antioxydants ? Ces petites particules aident l’organisme à lutter contre les radicaux libres, substances nocives qui peuvent endommager nos cellules, provoquer le vieillissement de la peau et l’apparition de certaines maladies. Pour faire le plein d’antioxydants, buvez beaucoup de thé vert, croquez des grenades, des fruits rouges et des légumes secs.

L’arrêt du tabac n’est pas forcément synonyme de kilos en plus ! 1. NE PAS ENTAMER DE RÉGIME AU MOMENT OU VOUS ARRÊTEZ, afin d’éviter une double contrainte. 2. EVITEZ AUSSI LE GRIGNOTAGE, notamment des produits caloriques (chocolat, pâtisseries, cacahuètes...) et si vous craquez, optez plutôt pour les aliments de basses calories.

3. REPRENEZ UNE ACTIVITE PHYSIQUE, même modérée, pour augmenter les dépenses caloriques et évacuer le stress... Parce que chaque fumeur est unique, il est recommandé de consulter un médecin ou un spécialiste qui vous aidera à choisir la méthode de sevrage la plus adaptée.

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POUR EN FINIR AVEC LES MAINS MOITES Si on a tous les mains moites en cas d’émotion forte ou d’angoisse, certains en souffrent en permanence. C’est ce que l’on appelle scientifiquement l’hyperhidrose palmaire. Pour lutter contre cette transpiration excessive, la première solution (à valider par un dermatologue) est d’appliquer tous les deux ou trois jours un antitranspirant (crème, lotion, gel...). Autre traitement : la ionophorèse. Elle consiste à plonger les mains dans un bac d’eau traversé par un courant électrique. Cette technique de référence qui se déroule chez le médecin en plusieurs séances, peut supprimer l’hypersudation pendant des périodes assez longues.

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LIFESTYLE

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LA RANGE ROVER EVOQUE ESSAYÉE POUR VOUS

L

Q Par HERVE LEGOUGUEC

À

moins que ledit VUS ne soit compact, léger - enfin, pas trop lourd - et nerveux. Ce qui est précisément le cas de l’Evoque. En plus, il a de la gueule, ce qui, d’emblée, me met dans de bonnes dispositions. Les utilitaires que je trouve beaux se comptent sur les doigts d’une seule main et le bébé Range Rover est assurément au sommet de ma liste. Bon, évidemment, il y a un prix à payer pour ce toit surbaissé et cette ligne fuyante : la visibilité arrière est nulle, ou presque, et l’étroitesse de la lunette arrière exacerbe cette lacune. Bah, ce n’est pas si grave : quand on conduit, on regarde devant; et quand on se gare, la caméra de recul arrange tout. Voyez : il suffit de voir le verre d’eau à moitié plein… Que du beau et du bon L’habitacle est richement décoré; le plastique, inexistant ou presque; et l’assemblage respire la rigueur et le travail bien fait. C’est à l’équerre, dirait le menuisier. Et 86 | MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014

c’est confortable, en plus ; les sièges avant surtout, seraient tout à fait à leur place dans une GT ou une berline de luxe. À l’arrière, l’espace est suffisant pour la tête, un peu plus restreint pour les jambes. Si vous entassez trois adultes sur la banquette, ils vont souffrir, mais, si vous voulez un autobus, achetez un Ford Flex, et n’en parlons plus ! Autre amélioration notable : le système multimédia est nettement plus simple à utiliser que dans d’autres modèles de la marque. Téléphone mains libres, GPS, tout ça est suffisamment convivial. Raffinement mécanique Sous le capot ? Que du bon, là aussi. Sous le véhicule également. Moteur, boîte de vitesses, direction, trains roulants, tout ça est ce qu’on appelle communément, dans le jargon automobile, de la mécanique raffinée. À défaut d’être varié, le menu est constitué de bons éléments : un 4 cylindres suralimenté pas trop glouton et une boîte automatique à six rapports

LA DESTINATION BÉNIN Q Par NORDINE MAHDJANE

Je le dis toute de suite : les VUS, ce n’est vraiment pas ma tasse de thé. J’éprouve rarement du plaisir à les conduire et, lorsque j’en ai, je dois aller voir mon directeur de banque pour payer l’essence (c.-à-d. BMW X5, Porsche Cayenne Turbo, Range Rover Sport). De plus, je ne partage pas cette obsession que vous avez à vouloir être haut perché ! Moi, c’est le contraire : j’aime avoir les fesses le plus près possible de l’asphalte. Et j’ai un faible pour les véhicules compacts, légers et rapides. On ne peut être plus éloigné d’un VUS…

fluide, mais fluide. Un charme. Si vous optez pour le mode manuel, avec les palettes de chaque côté du volant, la réponse sera un poil plus rapide, mais jamais brusque. En passant, le 4 cylindres est une gracieuseté de Ford, ex-propriétaire de Land Rover. Le même qui loge sous le capot des versions supérieures du Ford Escape. Compétences routières et hors route L’Evoque, après tout, c’est une Range Rover et il y a certains critères à respecter. Mais la plus belle surprise vient de son comportement routier. Si je devais, un jour, envisager l’achat d’un VUS, il m’en faudrait un qui soit aussi agile et aussi sportif que lui. L’Evoque, ce n’est pas juste une belle carrosserie : il y a un châssis là-dessous, mes amis, et un bon ! Ce n’est pas une Scion FR-S ou une Lotus, restons calme, mais c’est drôlement compétent sur la route. Et amusant, en plus. Pour dire les choses clairement, je n’ai pas eu l’impression de conduire un VUS.

LIFESTYLE

Le Bénin est réputé pour son hospitalité, et pourtant les touristes n’y affluent pas. Voici le constat des lieux.

e Bénin est un pays de paix, de démocratie et de culture mais la période marxiste n’a pas favorisé le décollage touristique. Depuis l’avènement de la démocratie, on a remarqué la volonté politique des différents gouvernements- et surtout celle des actuels pouvoirs publicsde promouvoir le développement touristique. Car, ce pays a d’énormes potentialités culturelles et touristiques à savoir : la cité lacustre de Ganvié, le parc animalier de la Pendjari qui regorge beaucoup d’espèces animales; les palais royaux d’Abomey et de Porto-Novo, vestiges d’anciennes civilisations; la ville historique de Ouidah avec ses sites touristiques; les villes de Parakou et de Natitingou qui ont la particularité d’organiser des festivités somptueuses comme la fête de la Ganhi. A PortoNovo par exemple, vous pouvez visiter le Centre Songhaï, les marchés Odjalan et Ahouangbo, les musées ethnographique et da Siva ainsi que le Palais Honmè qui retrace la royauté africaine depuis la deuxième moitié du 19è siècle à la première moitié du 20è siècle. Le Bénin est connu pour sa riche diversité de plus de vingt différents groupes socio-culturels ayant chacun son histoire, sa langue et ses traditions. Les monuments historiques font la fierté du Bénin et le parc de la Pendjari est l’une des belles réserves naturelles d’Afrique francophone. Les possibilités d’évasion sont donc nombreuses dans ce pays de 112 600 Km2. Tourisme safari ou balnéaire, éco-tourisme, les offres sont légion. Sans compter le sens de l’hospitalité notoire des Béninois. Les hôtels de standing international comme Novotel Orisha et Marina à Cotonou, l’hôtel Beaurivage de Porto-Novo et de nombreux autres hôtels dans les deux villes principales comme dans les villes de l’intérieur, ainsi que de nombreuses auberges proposent le gîte et le couvert aux touristes. Avec 163 000 touristes en 2000, le Bénin est la cinquième destination touristique de l’Afrique de l’Ouest. Doté d’un riche patrimoine culturel, d’une situation politique stable, ce pays n’a pas de problème d’insécurité majeur. Le projet de développement touristique intitulé «La Route des Pêches» devrait contribuer à l’afflux des touristes. Ce projet, qui engendra 9.000 emplois directs, constitue l’aménagement de 32 kilomètres de côtes en cité touristique dotée de 2.000 chambres, de centres commerciaux et de villages vacances. MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014 | 87


A retenir avant de refermer ce magazine

Isis Jasmine

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l’attraction comble rapidement vos désirs, vous devriez ommencez d’abord par être en adéquation d’abord définir avec précision ce que vous voulez. Et enavec vos désirs. Vous avez un désir d’attirer dix mille euros, suite faire comme si vous aviez déjà obtenu ce que vous mais vous avez des difficultés financières désirez. Il importe que vous ressentiez au plus profond et vous êtes dans un environnement de de vous la joie d’avoir réussi. manque. Vous souhaitez et espérez obtenir cette somme, La loi d’attraction est une loi. On peut la comparer à l’élecmais à l’intérieur de vous, vous avez le pressentiment tricité. L’électricité sert à éclairer, à se chauffer, à faire cuire que c’est trop demandé. Et que cinq mille euros seraient des aliments. Mais si l’on n’y prête pas attention, elle est suffisants. Votre objectif doit d’abord être de trouver un très dangereuse. moyen de commencer à ressentir que vous êtes digne de C’est identique pour la loi d’attraction, c’est une loi infailrecevoir ces dix mille euros. Ressentir avec le plus d’émolible qui répond très exactement à vos pensées. Et si vous avez des pensées de peur, de doute, la loi d’attraction tions possibles est une étape cruciale pour l’activation de vous apportera encore plus de difficultés dans votre vie. la loi d’attraction. Une façon d’appliquer avec succès la loi d’attraction est Ensuite, restez concentré. Le manque de concentration de s’entourer de personnes optimistes et positives. Et si est également un obstacle qui vous empêche d’attirer à vous avez des personnes négavous ce que vous désirez avec la loi d’attraction. Afin d’entrer tives dans votre famille, parmi OUS DEVRIEZ dans l’univers de la loi d’attracvos amis et collègues de travail, il vous faudra éviter de vous tion, vous devriez concentrer CONCENTRER CLAIREMENT laisser influencer par les mauclairement vos pensées sur ce que vous voulez obtenir et vaises croyances de ces perVOS PENSÉES SUR CE QUE cela tout au long de la joursonnes, car cela contredirait ce que vous désirez obtenir dans née. VOUS VOULEZ OBTENIR ET votre vie. D’autre part, sachez que les Comme vous pouvez le constaseules choses qui vous perCELA TOUT AU LONG DE LA ter, il y a de nombreuses façons mettront d’obtenir des résulpour vous de faire travailler la tats sont les sentiments et les JOURNÉE loi d’attraction en votre faveur. émotions. Pour que la loi de

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