ARCHITECTURE | DECORATION | FOOD | TRAVEL LE MEILLEUR DES LIEUX CONTEMPORAINS
#68
M 06314 - 68 - F: 7,90 E - RD
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BE / ES / GR / IT / LU / PO / Cont : €9.00 - A / DE : €9.90 - GB £8.20 - Suisse 15.00 CHF
ARTRAVEL
Agadir Annecy Auckland Bruxelles Ibiza Île Maurice José Ignacio Londres Miami Milan Montecito Ouarzazate Paris
+ DE 200 PAGES EXCLUSIVES
Rencontres Patrick Norguet Doshi Levien Manal Rachdi
Art The Kid Tanc L’Art sur la toile : ventedart.com
ET TOUJOURS LES PLUS BELLES DEMEURES & HÔTELS AUTOUR DU MONDE
68
SYSTÈME D’ASSISES SEYMOUR
|
DESIGN RODOLFO DORDONI
SERVICE DE DÉCORATION D’INTÉRIEUR DISPONIBLE CHEZ LES REVENDEURS AUTORISÉS MINOTTI
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Design : Fabrice Berrux Textile : Š Arnaud Childeric / Studio Kalice
Meuble MIXTE et Table ODESSA. Mauro Lipparini. Bridge VIK. Thibault Desombre. Créés et fabriqués en France. Catalogue: www.ligneroset.fr
Canapé ANDY et LA BIBLIOTHÈQUE FIL. Pierre Paulin. Créés et fabriqués en France. Catalogue: www.ligneroset.fr
Pantagruel is robust, elegant and sober. The table top with lazy Susan, a rotating tray for delicacies, brings people of all ages together and makes it easy for them. A tool for togetherness, convenient for conviviality, which one can pass on to the next generations.
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The son of Gargantua Designed by Dirk Wynants
Pantagruel
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ethimo.com Paris 62, Boulevard Malesherbes / Cannes 98, Boulevard Sadi Carnot – Le Cannet
Dornbracht Sensory Sky ATT
dornbracht.com/sensory-sky spa@dornbracht.com Product Design Sieger Design
Culturing Life
MeirĂŠ und MeirĂŠ
EDITO
Édito 68
ARTRAVEl magazine www.artravel.net www.artravelmagazine.com info@artravel.net Directeur de la publication Rédacteur en chef Gregory Ferrante
Rédactrice en chef adjointe Delphine Després
Directeur Artistique Timothé Léopold
Comptabilité Guillaume Le Lay
Rédaction Fabienne Dupuis Harriet Hamilton Charlie Leclerc Lina Mistral Vanina Tarnaud
Art Cédric Calmels
Webmaster Chritophe Anull
Rédaction web Antoine Ferrante
Service Publicité Gregory Ferrante
gregory.ferrante@artravel.net +33 (0)6 70 48 40 67 Publicité Italie Fiorucci International
Via Nazario Sauro, 74 20038 Seregno (MB) T +39 0362 23 22 10 info@fiorucci-international.com Imprimerie Tecnografica s.r.l
Via degli Artigiani 4 22074 Lomazzo (CO) - Italie
Nous sommes quand même le pays de tous les paradoxes ! La France est sans aucun doute le plus beau pays du monde, notre histoire la plus mouvementée… Nous avons un patrimoine culturel unique jusque dans nos nos petits villages au fi n fond de la Creuse… On nous envie notre littérature, notre cinéma, notre gastronomie, nos vins, nos musées, notre haute couture, nos architectures. Nous sommes français, je suis français, et cette diversité se retrouve dans sa population. Une population qui a du mal à intégrer que la mondialisation, nous ne l’avons pas choisie. Que l’on soit pour ou contre, nous devons vivre avec et nous adapter, et non l’inverse. La mondialisation progresse, elle est injuste, mais elle est aussi une formidable source de progrès et d’ouverture sur un monde qui n’a plus de frontière. Il faut se nourrir de ce changement. Il faut dépasser les barrières qu’une élite de bien-pensants nous impose avec un modèle français qui est une utopie, une administration trop complexe, une fi scalité trop lourde qui pousse les faiseurs d’idées et de richesses à fuir vers d’autres contrées moins contraignantes. La facilité, c’est de cliver, d’opposer le peuple pour camoufler cette mascarade de politiciens incompétents. La loi Travail est sans doute la dernière provocation faite aux Français pour les diviser. Nous avons besoin de cet effort collectif pour surmonter nos craintes, associer nos compétences et montrer au monde que la France est toujours dans la course et qu’il faudra compter sur nous pendant de nombreuses années… Et les sujets que nous vous présentons dans ces pages le prouvent, à l’image du projet de rénovation des architectes Jean-Christophe Sabarthès et Xavier Luvison en Provence, des réalisations d’Olivier Poulet et de Nelly Guyot en bordure du lac d’Annecy, du design inventif de Patrick Norguet, des œuvres de l’artiste Tanc, et tellement d’autres encore. L’herbe n’est pas plus verte ailleurs, il faut juste que l’on balaie devant notre porte… Bonne lecture.
Gregory Ferrante
ARTRAVEL est une publication bimestrielle éditée par la société NOVELA YORK .
ISSN
ARTRAVEL
ARCHITECTURE | DECORATION | FOOD | TRAVEL
LE MEILLEUR DES LIEUX CONTEMPORAINS
Sujet en page 128.
BE / ES / GR / IT / LU / PO / Cont : €9.00 - A / DE : €9.90 - GB £8.20 - Suisse 15.00 CHF
M 06314 - 68 - F: 7,90 E - RD
Dépôt légal Mars 2016
Domestique | Vale do Lobo by Jutta Hoehn – Algarve
Agadir Annecy Auckland Bruxelles Ibiza Île Maurice José Ignacio Londres Miami Milan Montecito Ouarzazate Paris
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231, rue Saint Honoré - 75001 Paris T +33 (0)820 890 824 - F+33 (0)970 068 538 S.A.R.L. au capital de 100.000 euros RCS Paris B 477 763 593
#68
Direction Grégory Ferrante
+ DE 200 PAGES EXCLUSIVES
Photo de couverture : © Marcelo Lopes
Rencontres Patrick Norguet Doshi Levien Manal Rachdi
Art The Kid Tanc L’Art sur la toile : ventedart.com
ET TOUJOURS LES PLUS BELLES DEMEURES & HÔTELS AUTOUR DU MONDE
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1769-0765
Commission Paritaire n° 0317 K 86155 Nous poursuivrons conformément aux lois la reproduction ou la contrefaçon des modèles, photographies, dessins et textes publiés dans la publicité et la rédaction de ARTRAVEL - Éditions NOVELA YORK. Tous droits réservés. La rédaction décline toute responsabilité pour tous les documents, quel qu’en soit le support, qui lui seraient spontanément confiés. Les documents reçus ne sont pas rendus et leur envoi implique l’accord de l’auteur pour leur libre publication. Les indications de marques, les prix et les adresses qui figurent dans les pages rédactionnelles sont disponibles à titre d’information. Les textes, photographies et modèles publiés engagent la seule responsabilité de leurs auteurs. Droit d’auteur photos : Droits Réservés sauf autres mentions. Droits réservés ©ADAGP pour les œuvres de ses membres.
26
pc studio - photo fabrizio bergamo
Mirto Outdoor, conรงus par Antonio Citterio. www.bebitalia.com B&B Italia Store Paris, 35 Rue du Bac - T. 01 55 35 14 35 - bebitalia@silvera.fr Agent pour la France: Emmanuel Bravais - T. +33 682 904034 - emmanuel.bravais@wanadoo.fr
Milan Design Week: 12/17 avril 2016 - B&B Italia Store Via Durini, 14 Milano
SOMMAIRE
86 60
6698
MOTORS 32
46
28
Levante by Maserati
SÉLECTION DESIGN
82 RENCONTRE
FOCUS
ARCHITECTURE
34
Beolab 90 by Bang Olufsen
60
Patrick Norguet
86
Stelle & Co
36
LP 160 by La Boite Concept
66
98
Michaelis Boyd
38
Bloom Maestro by Benoît Challand et Simon Duhamel
Nipa Doshi et Jonathan Levien
72
Manal Rachdi
42
M Project by Baobab Collection
44
Balad by Fermob
82
Quinta do Vallado – Vallée du Douro
FOOD 78
Restaurant Bandol – Londres
106
Olivier Poulet et Nelly Guyot
06 SIFAS – MOUGINS, 0492183240 • 06 SIFAS – ANTIBES, 0492914200 • 14 HA DESIGN – CABOURG, 0685773724 • 20 SOLE E OMBRA – AJACCIO • 29 TERRASSE ET DEMEURE – CONCARNEAU, 0298978858 • 31 TRENTOTTO MOBILIER D’EXTERIEUR – TOULOUSE, 0561224307 • 33 SUN MOBILIER – BORDEAUX LAC, 0556501616 • 33 ACANTHE – LIBOURNE, 0557259767 • 34 VILLA CALAS – CLAPIERS, 0467559121 • 35 TERRASSE ET DÉPENDANCES – LA MEZIERE, 0299131247 • 41 ADH PAYSAGES – VILLIERS-SUR-LOIR, 0254727949 • 45 ADH PAYSAGES – LA CHAPELLE SAINT MESMIN, 0238251030 • 54 MEUBLES BRAJOU – NANCY, 0383962121 • 59 LE CEDRE ROUGE – SECLIN, 0362276153 • 66 INOUI – PERPIGNAN, Tel: 0033 620641542 • 68 MEUBLES MEIER – BARTENHEIM, 0389683510 • 69 IOMA DISTRIBUTION – LYON, 0478839560 • 74 SAUREL – ANTHY SUR LEMAN, 0450703088 • 75 LE CEDRE ROUGE VICOTRIA – PARIS, 0142337105 • 75 LE CEDRE ROUGE MIROMESNIL – PARIS, 0176783628 • 75 LE CEDRE ROUGE KENNEDY – PARIS, 0176783625 • 76 JARDIN PASSION – BOIS GUILLAUME, 0235591940 • 78 LE CEDRE ROUGE – FEUCHEROLLES , 0176783620 • 83 SIFAS – LA GARDE TOULON, 0494239110 • 83 SIFAS – PORT COGOLIN, 0494565866 • 85 SARL VILLA D’AZUR – LA ROCHE SUR YON, 0251310615 ARTOPIA – (CH) GENÈVE, 0041227868002 • GHEQUIERE – (BE) COURTRAI (AALBEKE), 0032 56412965 • COMPAGNIE DES JARDINS – (BE) BRUXELLES, 023757239
SOMMAIRE
182 118
146 154 202
DOMESTIQUE 118
HÔTEL
ART
Maison B by Jean-Christophe Sabarthès et Xavier Luvison Architectes
170
Bahia Vik – José Ignacio
198
The Kid
174
202
Tanc
128
Maisons des Rêves – Agadir à Ouarzazate
Vale do Lobo by Jutta Hoehn Algarve
178
208
Ventedart.com
138
Le Vieux Castillon – Castillondu-Gard
Maison des L by Olivier et Helène Lempereur – Bruxelles
182
146
Toro Canyon House by Bestor Architecture – Montecito
Shangri-La’s Le Touessrok Resort & Spa – Trou d’Eau Douce
154
186
Can Bikini by TG-Studio Ibiza
Faena Hotel Miami – Miami Beach
162
190
Me Milan Il Duca – Milan
Clevedon House by Herbst Architects – Auckland
194
Hôtel de Lille – Paris
196
Hôtel 34B – Paris
30
212
EXPO
216
ADRESSES
MOTORS | LEVANTE BY MASERATI
DE LUXE
À l’occasion du dernier salon international de l’automobile à Genève, Maserati a dévoilé son premier SUV. Un complément de gamme nommé Levante. Texte : Lina Mistral | Photos : © Maserati Il manquait à Maserati une corde à son arc… Le constructeur automobile italien rectifie le tir en lançant son premier SUV. Son nom, Levante, évoque ce vent chaud méditerranéen qui peut passer d’une brise légère à une irrésistible force naturelle en un instant, à l’image du caractère de ce véhicule ! Basé sur la plateforme évoluée du Quattroporte et de la Ghibli de Maserati, le SUV, avec toit ouvrant électrique panoramique, montre des intérieurs élégants conçus avec les meilleurs matériaux, agréables et exquis au toucher, à partir de cuir premium de la marque Ermenegildo Zegna soie, fabriqués à Trivero par le moulin à laine Zegna avec un procédé breveté. Quant à ses lignes extérieures, elles rappellent les plus beaux coupés. Sur route, Levante, version V6 bi-turbo essence de 430 ch ou V6 diesel de 275 ch, offre toute la performance et l’émotion propre à chaque Maserati. www.maserati.fr
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50 years of outdoor furniture
www.kettal.com CONTACTS FRANCE: Régions Nord: Luc Chapuis T. 0668400680. luc.chapuis@kettal.es | Régions Sud: Michel Rinaldi T. 0699269899. michel.rinaldi@kettal.es | Contract Division: Alexis Gouilly-Frossard T.+34 659410189. alexis.gouilly@kettal.es | Boutique Kettal: Paris. 80, Blvd. Malesherbes. 75008 Paris. T. 0143595144. DISTRIBUTEURS RECOMMANDÉS: (06): Nice: JBonet T.0492003666. (06): St Jean Cap Ferrat: Sabrina Monte Carlo T. 0493555381. (13):Marseille: Good Designstore T.0182831164. (13): Salon-de-Provence: Meubles Frédéric Espi T. 0490551535. (20): Porto Vecchio: Ino T. 0495705043. (20): Ajaccio: La Table de Valérie T. 0495222709. (25): Besançon: Climent T. 0381814122. (29): Concarneau: Terrasse et Demeurre T. 0298978858. (33): Libourne: Acanthe T. 0557259767. (35): Rennes/La Mézière Cap Malo: Terrasse et Dépendances T. 0299131247. (44): La Baule: Pertus T. 0240110556. (50): Avranches: Levesque Décoration T. 0233580632. (54): Nancy/Laxou: Espaces Brajou T. 0383962121. (63): Clermont Ferrand/Aubière: Primo T. 0473260303. (66): Perpignan: Wellness Spa T. 0468983134. (68): Mulhouse: Quartz T. 0389664722. (69): Lyon: Ioma T. 0478839560. (74): Annecy: Allure Soft Design T. 0450027425. (75): Paris 13ème: My Design T. 0144979908. (78): St Germain-en-Laye: Forme et Fonction Studio T. 0139040120. (83): St Tropez: Maîtresse de Maison T. 0494548655. (98): Monaco: Sabrina Monte-Carlo T. +37797975760.
FOCUS | BEOLAB 90 BY BANG & OLUFSEN
À l’occasion des 90 ans de l’entreprise, la BeoLab 90 rend hommage à la tradition d’innovation et au design intemporel de Bang & Olufsen. Une enceinte très sophistiquée intégrant de multiples technologies. Texte : Lina Mistral | Photos : DR « La BeoLab 90 représente l’avenir du son. Cette enceinte intelligente mesure l’impact acoustique de votre environnement et dirige le son de manière incomparable jusqu’à vous, quelle que soit votre position d’écoute préférée. Nul besoin de vous placer à proximité ou devant l’enceinte pour bénéficier d’une excellente expérience sonore », déclare Tue Mantoni, PDG de Bang & Olufsen. Sa conception à 360° est basée sur un coffret en aluminium sophistiqué pesant plus de 65 kg qui confère à la structure une grande robustesse. « Ses caches noirs en tissu s’agitent devant les enceintes tels les voiles d’un bateau et la base en bois incurvée rehausse la structure imposante. » La BeoLab 90 au design pointu et aux performances rares s’intègre aisément dans notre intérieur. www.bang-olufsen.fr
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FOCUS | LP 160 BY LA BOITE CONCEPT
Photo : © David Meignan | Dessin de Youssef Boubekeur
Fabricant français d’enceintes acoustiques haut de gamme et innovantes, La Boite Concept continue son développement et révèle son dernier modèle le LP 160, un système audio tout-en-un en forme de bureau. Texte : Lina Mistral | Photos : DR « Sublimer la restitution d’appareils audio traditionnels (platines disques et vinyles) et des appareils sans fil (tablettes, smartphones) », voici l’ambition de l’enceinte acoustique LP 160, née sous l’impulsion de Timothée Cagniard, cofondateur de l’entreprise. Après trois ans de développement menés par le laboratoire de R&D de La Boite Concept, ce modèle à l’architecture monobloc compacte voit le jour. Noir ou noir et bois, le meuble bureau, un brin rétro, héberge notamment huit hautparleurs et cache une platine vinyle dans son coffre ! Amateurs de beaux objets et audiophiles seront séduits.
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Belleville Chair Developed by Vitra in Switzerland Design: Ronan and Erwan Bouroullec
www.vitra.com/bellevillechair
Disponible chez les revendeurs suivants : Amiens Meubles Roger ∙ T. 03 22 95 48 69 Auch Andiamo ∙ T. 05 62 05 65 03 Avignon RBC Avignon ∙ T. 04 90 82 52 56 Biarritz Extrapole T. 05 59 24 23 84 Bois Guillaume Archetype ∙ T. 02 35 59 09 11 Caen La Boutique du Confort ∙ T. 09 65 16 81 20 Dijon Une vie de rêve ∙ T. 09 51 37 73 59 Fontainebleau Odre En’Ryll T. 01 64 22 77 73 Grenoble Angle Droit ∙ T. 04 76 44 28 01 Guérande Casaligne ∙ T. 02 40 24 32 99 La Roche sur Yon Billaud Décorateur ∙ T. 02 51 62 14 86 La Rochelle Acces Aménagement T. 05 46 41 51 89 Lorient Civel ∙ T. 02 97 21 10 85 Lyon Création Contemporaine ∙ T. 04 78 62 78 34, Arrivetz ∙ T. 04 72 41 17 77, RBC Lyon ∙ T. 04 72 04 25 25 Magland Les Montagnardes T. 04 50 91 26 27 Marseille Voltex ∙ T. 04 91 53 52 52 Montpellier RBC Montpellier ∙ T. 04 67 024 024 Nîmes RBC Nîmes ∙ T. 04 66 67 62 22 Orléans Via Doma ∙ T. 02 38 42 00 42 Paris Silvera Bastille ∙ T. 01 43 43 06 75, Silvera Kleber ∙ T. 01 53 65 78 78, Conranshop ∙ T. 01 42 84 10 01, Ma Boutique à Paris ∙ T. 01 44 75 55 42, Edifice ∙ T. 01 45 48 53 60, Etat de Sièges T. 01 43 29 31 60, Le Bon Marché ∙ T. 01 44 39 50 51, Printemps ∙ T. 01 42 82 50 00 Pont-Aven Idées ∙ T. 02 98 06 03 78 Rennes Formes Nouvelles ∙ T. 02 99 79 61 62 Rodez Diversion by Cactus T. 05 65 68 32 09 Saumur Scandinavia Design ∙ T. 09 70 44 64 39 Strasbourg Fou du Roi ∙ T. 03 88 24 09 09 Toulon Inter faces ∙ T. 04 98 00 65 75 Toulouse Trentotto ∙ T. 05 61 22 43 07
FOCUS | BLOOM MAESTRO BY BENOÎT CHALLAND ET SIMON DUHAMEL
À travers le projet Bloom Maestro, Benoît Challand et Simon Duhamel revisitent des instruments de musique traditionnels dans un univers imaginaire. Une démarche artistique et photographique et des compositions harmonieuses qui évoquent aussi la relation entre le musicien et son instrument. Texte : Lina Mistral | Photos : © Benoît Challand et Simon Duhamel
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“ Le propos de ce projet, c’est l’imaginaire et l’inattendu. ”
Benoît Challand 39
FOCUS | BLOOM MAESTRO BY BENOÎT CHALLAND ET SIMON DUHAMEL
Benoît Challand est un directeur artistique français spécialisé en illustration 3D. Simon Duhamel est un photographe canadien. Bloom Maestro est le résultat d’une discussion entre les deux hommes. « Nous avions la volonté commune de coopérer sur un thème qui nous inspire, relate Benoît Challand. J’ai amorcé la série des instruments avec l’orgue, instrument avec lequel j’avais vécu un jour une expérience originale dans une chapelle. J’étais parti sur l’idée de retranscrire le son de ces instruments de manière digitale. » Ainsi, de son esprit créatif, sont nés divers instruments de musique surréalistes réalisés en 3D, parfois pourvus de haut-parleurs, – orgue, piano, flûte, harpe, etc. – mariant le cuivre et le marbre. Simon Duhamel, quant à lui, a pensé des mises en scène où différents personnages aux poses strictes, photographiés en studio, interagissent avec ces instruments. « Le propos de ce projet, c’est l’imaginaire et l’inattendu. Une démarche artistique sans souci de fonction », conclut Benoît Challand. Et un projet un peu fou !
www.benoitchalland.com simonduhamel.com
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P H : Zo ë G h e r t n e r
ST R I N G L I G H T BY M I C H A E L A N A STA S S I A D E S
2014 F LO S .C OM
© Serge Anton
FOCUS | M PROJECT BY BAOBAB COLLECTION
M Project by Baobab Collection, la nouvelle gamme de la marque belge de bougies haut de gamme, révèle le savoir-faire des Malgaches en matière de tissage du raphia. Une collection composée de cinq éditions limitées aux parfums d’ailleurs… Texte : Lina Mistral | Photos : DR Baobab Collection, inspirée des étendues lointaines, a vu le jour en 2002 dans les paysages enchanteurs de la Tanzanie. Et chaque bougie, imaginée en Belgique, nous conte une histoire. Avec le M Project, Baobab Collection revient à ses origines africaines. « C’est sur l’île de Madagascar où résident les plus belles espèces de baobabs, dont la marque porte le nom, que le M Project trouve naissance, raconte la marque. Les communautés malgaches se transmettent de génération en génération l’art du tissage du raphia. S’appuyant sur ce savoir-faire unique, et en association étroite avec une coopérative locale, nous avons imaginé une collection composée de 5 éditions limitées portant chacune un nom malgache.
Chaque habillage de bougie demande plusieurs heures de travail artisanal et contribue au développement économique équitable de ce magnifique pays. » Côté effluves, les parfums des bougies sont également en parfaite adéquation avec le projet, « avec des matières olfactives telles que l’ylang, l’eucalyptus et les herbes aromatiques qui sont également originaires de l’île de Madagascar ». Le design, ponctué de motifs graphiques élégants, évoque aussi l’identité africaine avec du noir, du rouge et du beige naturel. Des créations luxueuses, véritables objets de décoration.
www.baobabcollection.com
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Agence Helven + 33 6 19 99 03 42 info@agencehelven.fr
FOCUS | BALAD BY FERMOB
Avec Balad, Fermob investit l’univers du luminaire outdoor. Déclinée en plusieurs modèles, la nouvelle lampe designée par Tristan Lohner joue la modularité et embellit nos extérieurs. Texte : Charlie Leclerc | Photos : Fermob
Tristan Lohner, designer de la lampe Balad.
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Depuis trois ans, Fermob élargit ses collections en inventant de nouveaux produits et accessoires de décoration. Fermob pénètre le monde du luminaire outdoor avec Balad, une lampe au design coloré et joyeux. Créateur de cette pièce, Tristan Lohner, designer à la tête de RBC Design Center à Montpellier, résume ainsi sa démarche : « L’idée de Balad est de créer sa propre lumière. Choisir sa taille et sa couleur, choisir de la poser ou de la suspendre, en faire une lampe dans la maison ou l’emporter pour une soirée à la plage. J’ai voulu que Balad soit un objet sensible, à l’image de Fermob : simple, inspirant et libre. »
Disponible dans six couleurs de la marque afin de la coordonner à son mobilier, la lampe d’une autonomie de 7 à 12 heures et d’une hauteur de 25 ou 38 cm se compose de polyéthylène rotomoulé et d’une poignée en aluminium. Et pour optimiser les ambiances, elle propose deux niveaux d’éclairage permettant d’illuminer le fond du jardin autant que la table lors d’un dîner romantique. Prochainement, deux autres pieds en métal seront disponibles afin de multiplier les possibles et de varier les usages.
www.fermob.com
Auteur & Éditeur.
SÉLECTION DESIGN | OUTDOOR
Ensemble de la collection BOMA Design : Rodolfo Dordoni pour Kettal www.kettal.com
Jardinières GREEN CLOUD et tables LAURA Design : Mermelada Estudio pour Systemtronic www.st-systemtronic.com
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Disponible exclusivement chez les cavistes et sur les meilleures tables. www.champagne-billecart.fr
Signe d’exception
L’ ABUS D’ ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ. À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.
SÉLECTION DESIGN | OUTDOOR
Table EXTRADOS Design interne EGO Paris www.egoparis.com
Jardiniere CREPE Design : Víctor Carrasco pour Systemtronic www.st-systemtronic.com
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Chaise SABINAS Design : Javier Mariscal pour Vondom www.vondom.com
LA VIE EST UN JEU VOTRE PISCINE UNE CARRÉ BLEU CARRÉ BLEU, CRÉATEUR DE BLEU
www.piscines-carrebleu.fr www.carrebleu.ch www.piscinascarrebleu.pt
SÉLECTION DESIGN | OUTDOOR
Chaise longue EXTEMPORE Table HOPPER Design : Dirk Wynants pour Extremis www.extremis.be
Table ANKER Design : Dirk Wynants pour Extremis www.extremis.be Table PICNIK Design : Dirk Wynants et Xavier Lust pour Extremis www.extremis.be
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SÉLECTION DESIGN | OUTDOOR
Ensemble de la collection SWING Design : Patrick Norguet pour Ethimo www.ethimo.fr
Chaise CIAK Design : Stefan Diez pour Emu www.emu.it
Fauteuil-transat inclinable HARP Design : Rodolfo Dordoni pour RODA www.rodaonline.com
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SÉLECTION DESIGN | OUTDOOR
Ensemble de la collection RIVIERA Design : Rodolfo Dordoni pour Minotti www.minotti.it
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Ensemble de la collection GIO Design : Antonio Citterio pour B&B Italia www.bebitalia.com
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SÉLECTION DESIGN | OUTDOOR
Composition modulaire KUMO Design : Lionel Doyen pour Manutti www.manutti.com
Ensemble de la collection LOU Design : Toan Nguyen pour Dedon www.dedon.com
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Fauteuil ECHO Design interne Manutti www.manutti.com
Ensemble de la collection HIVE by Missoni Home Design : Fabrice Berrux pour EGO Paris www.egoparis.com
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SÉLECTION DESIGN | OUTDOOR Chaise XQI Design : Kris Van Puyvelde Luminaire SPIKY LOUNGE Design interne Royal Botania www.royalbotania.com
Luminaire DOME WALL Design interne Royal Botania www.royalbotania.com
Fauteuil NEW ENGLAND Design : Pierre Stelmaszyk pour Royal Botania www.royalbotania.com
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Sofa TIGMI Design : Jean-Marie Massaud pour Dedon www.dedon.com
Canapé modulable d’extérieur DANDY Design : Rodolfo Dordoni pour RODA www.rodaonline.com
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Patrick Norguet, designer.
© Studio van Assendelft
RENCONTRE | PATRICK NORGUET
Depuis près de vingt ans, le designer Patrick Norguet collabore avec les plus grands éditeurs italiens et européens, se nourrit de la diversité des rencontres et des cultures et imagine des produits en phase avec leur environnement, esthétiques et équilibrés. À l’aube du salon de Milan, il partage avec nous ses dernières réflexions et nous dévoile ses actualités. Rencontre. Propos recueillis par Delphine Després Photos : © Studio Norguet Design
Nicolette chair pour Ethimo (2016).
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Kobi rocking pour Alias (2015).
Colander chair pour Kristalia (2016).
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RENCONTRE | PATRICK NORGUET
Collection Knit pour Ethimo (2015).
Arca chair et Bordo table pour Arflex Japan (2015).
Lorsque nous avions rencontré Patrick Norguet en 2013 (Artravel n° 50), il nous avait conté son parcours, ses motivations, ses ambitions et sa vision du design. Trois ans plus tard, l’homme de 46 ans suit toujours avec ferveur la même ligne conductrice : aller toujours plus loin, innover, partager, inventer des pièces justes, suivre de près la production, travailler dans la durée avec ses partenaires, comprendre leur ADN… De Cappellini, pour lequel il dessina notamment la Rainbow chair qui le fit connaître, à Cassina, Alias, Kristalia, Glas Italia, Lapalma, Tacchini, Tolix, Arflex, Artifort ou encore Ethimo, il a collaboré avec les plus grands et continue sa trajectoire avec la plupart d’entre eux. Tout en s’illustrant parallèlement dans le domaine de l’architecture intérieure avec des projets fraîchement inaugurés, comme l’hôtel Okko à Cannes. Quels produits présenterez-vous ces prochains jours au salon de Milan ? Patrick Norguet : Naïve, de grandes plaques de céramique pour Lea Ceramiche, une déclinaison de la chaise Kobi pour Alias, le fauteuil Kobi Large. Avec Kristalia, je présente la chaise Colander, hautement polyvalente, et qui amène un plus de par sa simplicité et son design. Nous continuons de travailler avec Ethimo, une marque de mobilier outdoor qui monte en flèche ! Pour eux, nous avions conçu Knit, une collection pourvue d’un rythme naturel et artisanal, d’un esprit élégant caractérisé par la chaleur du bois et par le tressage « tricoté » de la structure, puis la collection lounge Swing. Pour Milan, la nouvelle chaise Nicolette sera exposée. Je vis vraiment une histoire d’amour avec toutes ces marques et une relation privilégiée avec les entreprises. Enfin avec Pedrali, une nouvelle collaboration, je viens de finaliser la REPCA Chair qui sera également dévoilée lors du salon. Collection Knit pour Ethimo (2015).
À quelles attentes répond cette dernière chaise ? Patrick Norguet : J’ai souhaité avant tout travailler sur le confort en dessinant une assise à l’allure sereine, accueillante et confortable. Le projet est simple et repose sur l’assemblage entre le dossier et l’assise qui s’ancrent sur une base et un piétement en aluminium. REPCA chair est déclinable dans de multiples finitions de tissus et de combinaisons de matériaux, comme le cuir, qui garantissent à l’espace force et élégance. Pour la maison ou les restaurants, REPCA chair est une assise polyvalente avec une large palette d’usage. Et vos autres actualités 2016 ? Patrick Norguet : Je collabore toujours avec Artifort sur une extension de gamme et des assises pour le bureau. J’œuvre aussi avec Vista Alegre, une importante fabrique de porcelaine au Portugal avec laquelle je réfléchis à un revêtement mural en porcelaine pour l’architecture. Et j’ai également entamé un partenariat avec Muuto. Parmi vos créations, la chaise est omniprésente… Comment parvenez-vous à vous renouveler ? Patrick Norguet : C’est un sujet assez récurrent dans le mobilier, mais il y a toujours des choses intéressantes à produire autour de cet objet. Je pense que je me renouvelle par un design évident, juste et simple. Quand on me demande de dessiner une chaise, c’est à chaque fois un vrai challenge ! Kayak Chair pour Alias (2014).
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“ Quand on me demande de dessiner une chaise, c’est à chaque fois un vrai challenge ! ” Patrick Norguet
Collection Knit pour Ethimo (2015).
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© Jérôme Galland
Continuez-vous de penser des concepts pour McDonald’s ? Patrick Norguet : Oui. Nous avons inauguré le mois dernier leur restaurant amiral, avenue des Champs-Élysées, avec un concept nommé « No Deco ». Un projet atypique, une écriture radicale et définitivement moderne. L’ambiance est assez architecturée, très béton. Et l’utilisation de ce béton associé à de la tôle et un filet métallique contraste avec l’accumulation spectaculaire des boîtes de lumière, une installation permanente qui structure l’ensemble des volumes. Parvenez-vous à prendre un peu de recul sur votre travail ? Patrick Norguet : L’exposition sur mes créations, « L’esthétique du détail », qui a eu lieu en octobre dernier au RBC Design Center à Montpellier, était intéressante à ce niveau. Elle m’a permis de prendre le temps de déconstruire les choses, de me poser, de mettre tout à plat, de voir le temps passé autour de chaque produit et d’apprécier toute l’histoire qui conduit à sa sortie. Avec Franck Argentin, fondateur de ce showroom de mobilier design, nous voulions faire comprendre au public la qualité de tous ces meubles. Il s’agissait d’une réflexion autour du métier de designer, de valoriser le savoir-faire des industriels autour d’une assise. Pour apporter un éclairage différent, nous avions présenté toutes les pièces constituant une assise et tous les éléments constructifs autour d’un projet pour expliquer au public les coûts. Nous avons souhaité montrer que le design n’est pas juste du style. C’est un concept, une idée, de la technologie, du savoir-faire, des process, des personnes… Sur quels autres projets aimeriez-vous plancher ? Patrick Norguet : Je suis en train de développer avec mon cousin Vincent Norguet et un troisième associé une marque de Cognac qui s’appelle D’aincourt Cognac. L’idée est née un soir avec mon cousin en plaisantant, puis nous avons franchi le pas ! Nous réalisons des Cognacs d’exception, issus exclusivement de l’appellation Grande Champagne, premier cru de Cognac. On les vend sur différents continents mais très peu en France pour le moment. J’ai pensé le nom et l’image qui va autour à partir d’une histoire familiale. C’est passionnant !
www.patricknorguet.com
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© Jérôme Galland
© Jérôme Galland
RENCONTRE | PATRICK NORGUET
© Jérôme Galland © Renaud Callebaut et @ SND/Frank Hülsbömer
© Renaud Callebaut et @ SND/Frank Hülsbömer
Sur cette double page : L’hôtel OKKO à Cannes (2016). Et le McDonald’s sur les Champs-Élysées à Paris (2016).
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RENCONTRE | NIPA DOSHI ET JONATHAN LEVIEN
Jonathan Levien et Nipa Doshi.
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© Peter Krejci
Collection Bolon by You pour Bolon (2016) et buffet Shanty pour BD Barcelona Design (2014).
Ils composent à quatre mains, se nourrissent de leurs différences… Installés à Londres, Nipa Doshi et Jonathan Levien forment l’un des couples les plus en vogue de la planète design. Unis dans la vie comme au travail, les designers lèvent le voile sur leurs actualités, leurs visions de la création, leurs motivations et leurs aspirations. Avec passion, sincérité, voire émotion… Propos recueillis par Delphine Després Photos : © Doshi Levien
“ Le meilleur projet, c’est lorsqu’un client vient nous voir et nous demande de réaliser un produit que nous n’avons encore jamais fabriqué ! ” Jonathan Levien Collection Bolon by You pour Bolon (2016) et fauteuil Almora pour B&B Italia (2014).
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RENCONTRE | NIPA DOSHI ET JONATHAN LEVIEN
Buffet Kundan pour la Galerie Kreo (2015).
Nipa Doshi, 43 ans, a grandi en Inde. Jonathan Levien, 42 ans, est né en Écosse. Depuis plus de dix ans, les auteurs de My Beautiful Backside, un sofa culte édité par Moroso, inventent ensemble des meubles et des objets singuliers, voire hybrides, inspirés par les cultures du monde, dans leur studio de design londonien. Un métissage savamment dosé, de la couleur, une esthétique forte et des produits qui mêlent artisanat d’art, technologie et design industriel. Pour Moroso, Kvadrat, Kettal, B&B Italia, Cappellini, Hay, la Galerie Kreo et bien d’autres, le duo qui s’est connu au Royal College of Art de Londres a créé des œuvres à l’esthétique rare et aux détails raffinés.
Pourquoi avez-vous choisi la voie du design ? Nipa Doshi : Au départ, je ne savais même pas que le design pouvait être un métier ! J’ai adoré l’environnement dans lequel j’ai grandi en Inde qui était baigné par l’architecture traditionnelle et moderne, l’Art déco, l’Art nouveau… En réalité, j’étais avant tout intéressée par le concept de la beauté. La beauté de notre environnement matériel. Et j’envisageais le design comme une manière de prendre soin de notre environnement matériel. Ce n’était pas tellement le produit fini qui comptait, mais plutôt l’action, la manière dont les choses prennent corps. Ma vision du design était donc très large… Je souhaitais plutôt m’orienter vers l’architecture à l’origine, mais quand j’ai découvert mon école de design en Inde, j’ai adoré, et j’ai changé d’avis. Jonathan Levien : Je ne viens pas du tout du monde du design. J’étais ébéniste et j’ai découvert que je pouvais être assez doué pour réaliser certaines choses… J’ai alors trouvé intéressant de chercher pourquoi je les faisais. Le design a été pour moi une opportunité de révéler cela. Et puis, je n’avais plus envie de me concentrer uniquement sur le seul matériau bois. J’avais la volonté d’élargir ma façon de travailler. Et comme le design est ouvert aux technologies, permet d’explorer le pourquoi et le comment, il s’est imposé comme une évidence. Était-ce une évidence également d’ouvrir un studio ensemble ? Jonathan Levien : Nous n’avons pas ouvert de studio au départ. Nous travaillions ensemble à la maison de façon tout à fait naturelle. À cette époque, j’occupais un poste dans un studio à Londres et Nipa avait intégré l’agence d’architecture de David Chipperfield. Nipa connaissait par ailleurs Tom Dixon… Et c’est Tom Dixon qui nous a encouragés à démarrer ! Nous avons alors décidé d’inaugurer notre propre studio.
Quels sont vos rôles respectifs ? Jonathan Levien : Nous sommes tous les deux directeurs de création. Nous travaillons énormément ensemble ! Nous échangeons beaucoup sur chaque projet et nous sommes très complémentaires. Nous discutons de tout, tout le temps, et dans les moindres détails. Cependant, de mon côté, je suis plus dans le concret et la réalisation en 3D des concepts pour mettre en œuvre l’idée.
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© Rasmus Norlander
Fauteuil Uchiwa pour Hay (2015).
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RENCONTRE | NIPA DOSHI ET JONATHAN LEVIEN
Console Chance Encounter pour la Galerie Kreo (2014).
Miroir Squarable Lune pour la Galerie Kreo (2014).
Vous a-t-on fait confiance rapidement ? Jonathan Levien : La rencontre avec Moroso en 2007 a été déterminante. Avec eux, nous avons commencé par un projet se traduisant par la manifestation de la rencontre et un mélange entre l’artisanat indien et la production industrielle italienne. Ce projet, My Beautiful Backside, un nouveau concept d’assise, rassemblait le meilleur de ces deux mondes, avec un côté hybride. L’autre point important résidait dans l’aspect international du projet : il s’agissait d’une vraie opportunité de faire connaître notre studio. Nous continuons notre collaboration avec Moroso, un partenaire avec lequel nous aimons beaucoup travailler. Présenterez-vous des nouveautés avec Moroso lors du salon de Milan qui débutera dans quelques jours ? Jonathan Levien : Oui, une chaise. Nous dévoilerons aussi une collection pour Kettal, une assise pour Hay, une autre pour B&B Italia qui sera le petit frère du fauteuil Almora. Nous planchons aussi d’autres projets excitants cette année. Nous sortirons, entre autres, une collection de textiles pour Kvadrat, des produits pour la Galerie Kreo et la Manufacture nationale de Sèvres…
Canapé My Beautiful Backside pour Moroso (2008).
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Vous venez de lancer une collection avec Bolon en février. Quelle était la nature de cette association ? Jonathan Levien : Le meilleur projet, c’est lorsqu’un client vient nous voir et nous demande de réaliser un produit que nous n’avons encore jamais fabriqué ! Et nous sommes doués pour cela (rires) ! La collaboration avec Bolon, leader suédois du revêtement de sol en vinyle tissé, a été une belle surprise. On ne s’y attendait pas ! Nous avons discuté avec la direction de Bolon et échangé sur leur manière de communiquer sur leurs projets. Nous avons imaginé pour eux une communication créative inspirée des codes de l’architecture. Ce traitement visuel a accompagné la nouvelle collection « Bolon by You », polyvalente et très technologique. Elle permet aux architectes et designers de réaliser leur propre sol sur mesure. Un projet passionnant !
Comment sélectionnez-vous les entreprises avec lesquelles vous travaillez ? Jonathan Levien : Avec beaucoup d’attention ! Car l’investissement temps et énergie est important. On se choisit mutuellement en réalité. Les designers sont intéressés par les entreprises qui ont une direction artistique forte, qui sont ouvertes aux idées et qui ont envie de repousser les frontières. Et une société attend du designer qu’il apporte quelque chose de neuf et unique, pour les challenger sur leur capacité à produire de nouvelles choses et les faire avancer. Pour B&B Italia précisément, c’est un aspect important. Où puisez-vous votre inspiration ? Nipa Doshi : L’inspiration est partout. Évidemment, je suis influencée par ma culture qui a une identité très forte, mais plus précisément par la beauté des choses qui m’ont entourée durant mon enfance. J’aime aussi l’art, la sculpture et la mode… Notre inspiration vient surtout de la conscience que nous avons de notre environnement. Nous voyons tous les mêmes choses, mais c’est la façon dont on les regarde qui change.
Comment définiriez-vous le style Doshi-Levien ? Nipa Doshi : Je dirais qu’il est raffiné, sculptural, sensuel, graphique, chaleureux, original, unique… Jonathan Levien : Pérennité et intemporalité sont les principales qualités de nos créations. Cela a un rapport avec le niveau de détails et de travail sur le design de chaque pièce. Elles ont une beauté durable. Nous ne suivons pas les modes. Quels projets rêveriez-vous de concevoir ? Nipa Doshi : Un espace public comme une galerie ou une voiture. Un transport public aussi, car on les utilise, mais ils sont tellement moches… (rires). Côté espaces, nous aimerions vraiment designer un hôtel, car beaucoup manquent de sensualité… Ainsi, nous pourrions travailler sur les notions de sensualité, de voyage, de confort, d’imagination, de matérialité, d’amour… Jonathan Levien : Nous aurions en effet beaucoup de choses à dire sur ce sujet. Car les designers peuvent aussi apporter une réflexion stratégique donnant une vraie valeur à un projet. J’aimerais travailler sur des projets encore plus ambitieux avec davantage de challenges à relever !
www.doshilevien.com
“ Notre style est raffiné, sculptural, sensuel, graphique, chaleureux, original, unique… ” Nipa Doshi
Tapis Rabari pour Nanimarquina (2014) et fauteuil Paper Planes pour Moroso (2010).
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Manal Rachdi, architecte.
© Cyrille Weiner
RENCONTRE | MANAL RACHDI
Manal Rachdi incarne cette jeune génération d’architectes qui ose bouleverser l’ordre établi ! Ses architectures grandioses, puissantes et sensibles proposent de nouvelles expériences urbaines, des réflexions sur l’habitat de demain. L’homme de 37 ans utilise la nature et les végétaux comme des matériaux, et invente des projets hors du commun. Propos recueillis par Delphine Després | Photos : DR
Mercredi 3 février 2016. La ville de Paris annonce la liste des lauréats de son concours d’architecture « Réinventer Paris », un appel à projets urbains innovants. L’architecte français Manal Rachdi d’Oxo Architectures et son équipe exultent ! Avec leur projet de bâtiment pont « Mille Arbres », conçu en collaboration avec l’architecte Sou Fujimoto, ils métamorphoseront le terrain dit « Pershing » et le volume cessible au-dessus du périphérique (16-24 avenue Pershing et avenue de la Porte-des-Ternes). Le lendemain, nous avons rendez-vous avec Manal Rachdi dans son agence à Montreuil, située dans un ancien atelier. Manal Rachdi a peu dormi. Un événement pareil, ça se fête ! Malgré tout, l’architecte passionné, d’une extrême gentillesse, prend le temps de nous conter ses projets… Beaucoup de projets publics d’envergure, mais aussi quelques réalisations privées. Rencontre.
À travers plusieurs projets primés, vous vous êtes forgé une réputation internationale. Vous avez créé Oxo Architectes en 2012 et vous signez des projets impressionnants… Quel est votre parcours ? Manal Rachdi : Enfant, je vivais au Maroc et lorsque je me baladais, j’aimais cette culture architecturale. Et un jour j’ai compris, à l’âge de 15 ans, qu’en réalité, je souhaitais être architecte ! Un moment intense ! Après mon bac, j’ai intégré l’École nationale supérieure d’architecture de Nantes. J’ai commencé à travailler pendant mes études. J’avais compris qu’en agence, on allait m’apprendre la vraie architecture, et que l’école servait à rêver. J’ai débuté à Angers avec Duncan Lewis et j’ai passé mon diplôme en étant à mi-temps chez lui. Diplôme en poche, j’ai envoyé quelques CV, et je suis entré chez Jean Nouvel qui avait apprécié mon travail. Et puis, j’ai toujours su exprimer des concepts et des sensations à travers l’image. Et nous nous sommes très bien entendus sur ce point avec Jean ! Une rencontre qui a dû marquer votre carrière… Manal Rachdi : Oui. Jean Nouvel m’a laissé travailler sur de gros sujets. Quand nous avons gagné le concours de la tour accolée au MoMA à New York, il m’a envoyé là-bas mettre en œuvre le projet. Cette confiance qu’il m’avait accordée, c’était génial ! Quand je lui ai dit que je souhaitais démarrer ma propre aventure, que je voulais être architecte comme lui, il m’a dit : « Ma porte sera toujours ouverte pour toi. » J’ai trouvé cette réponse extraordinaire. Jean m’a appris l’humilité devant les projets, un vrai enseignement. J’ai vraiment eu la chance de faire de belles rencontres. Celles avec les clients aussi ont été importantes : avec ceux qui osent, qui nous poussent dans nos retranchements et nous demandent d’atteindre l’excellence. C’est cela qui nous fait avancer ! Idem au sein de mon agence d’une quinzaine de personnes aujourd’hui – peut-être une vingtaine demain. Ce sont des gens incroyables, extrêmement motivés et passionnés. D’autres belles rencontres…
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© Sou Fujimoto Architecs + Manal Rachdi Oxo Architectes + Compagnie de Phalsbourg + Ogic + Morph.
“ La ville verticale sera la ville de demain. ” Manal Rachdi
© Sou Fujimoto Architecs + Manal Rachdi Oxo Architectes + Compagnie de Phalsbourg + Ogic + Morph.
Le projet « Mille Arbres » (sur cette double page) est l’un des projets lauréats les plus impressionnants du concours « Réinventer Paris ». Il montre un bâtiment pont pensé comme un village flottant au milieu d’une forêt.
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© Manal Rachdi Oxo Architectes
RENCONTRE | MANAL RACHDI
© Manal Rachdi Oxo Architectes
© Manal Rachdi Oxo Architectes
Avec ses « Stations Fantômes » (projet non réalisé), Manal Rachdi redonne vie à six stations de métro tombées dans l’oubli en leur conférant de nouvelles vies : restaurant, piscine et parc (sur ces photos), mais aussi night-club, théâtre et cinéma. Une idée originale qui pourrait un jour prendre vie…
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© Manal Rachdi Oxo Architectes + Duncan Lewis + Jean de Giacinto
Extension et réhabilitation du lycée Jean-Moulin à Revin dans les Ardennes. Cette réalisation, qui sera inaugurée en septembre prochain, s’inspire du paysage ample et vallonné du site et dévoile un système de terrassement offrant à chaque espace une vue sur la montagne. « La contrainte de pente est devenue la qualité majeure de ce nouveau cadre de vie. »
Avec ce même architecte japonais, mais aussi avec Nicolas Laisné, vous concevez une tour singulière à Montpellier. En quoi consiste cet « Arbre Blanc » qui devrait être livré l’an prochain ? Manal Rachdi : Nous nous sommes interrogés sur la manière dont les gens avaient envie de vivre à Montpellier. L’idée de cette « Folie » était d’inventer des espaces extérieurs incroyables. Nous avons notamment envisagé de grandes terrasses protégées par des brise-soleil avec des porte-à-faux allant jusqu’à 8 mètres ! En tant qu’architecte, je vais pouvoir améliorer la vie des gens. C’est cette architecture-là que je dessine ! Sur quels autres sujets planchez-vous actuellement ? Manal Rachdi : Sur l’extension et la réhabilitation du lycée Jean-Moulin à Revin qui sera notre premier projet terminé cette année, sur l’École polytechnique de Paris, sur des logements à Nanterre, sur un hôtel à Bruxelles, sur des logements au Maroc, etc. Nous réfléchissons aussi à la conversion de bureaux en auberge de jeunesse à Paris.
© Manal Rachdi Oxo architectes + Sou Fujimoto Architects + NLA
Vous venez de célébrer avec eux votre victoire avec le projet « Mille arbres » pour « Réinventer Paris » qui devrait voir le jour en 2022. Quelle en est l’essence ? Manal Rachdi : Ce qui m’intéressait dans ce projet, que j’ai développé en association avec l’architecte Sou Fujimoto, c’était de construire au-dessus du périphérique et ainsi créer une connexion entre Paris et sa banlieue. Tout le monde a en tête les nuisances du périphérique et nous avons voulu contrebalancer cela en imaginant un lieu d’apaisement : un parc au-dessus du périphérique planté de mille arbres qui est un écosystème naturel habité. Ce complexe multiusages comprendra un hôtel, des commerces, des bureaux, un « food court » réalisé par Philippe Starck, etc. Et 127 logements au dernier niveau ! L’idée est d’habiter les toits parisiens et de profiter des vues magnifiques sur la capitale tout en étant dans un jardin.
La tour « Arbre blanc » fait l’objet « d’un attachement tout particulier aux qualités du “vivre dehors” à Montpellier ». Ce projet en cours, qui devrait être livré en 2017, est également pourvu d’un bar avec vue ouvert aux Montpelliérains. Le bâtiment prolonge un parc paysagé le long du Lez et arbore une forme incurvée « comme une paire d’ailes pour épouser la ligne tracée par la rivière »…
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© Manal Rachdi Oxo Architectes + NLA
RENCONTRE | MANAL RACHDI
© Manal Rachdi Oxo Architectes + Philippe Rizotti + Samuel Nageotte + Tanguy Vermet
Pour répondre à la densification des villes, Manal Rachdi, associé à l’architecte Nicolas Laisné, et a imaginé une cité verticale en milieu hostile, la « City Sand Tower » dans le Sahara (projet non réalisé), dans laquelle évolue un véritable jardin tout aussi vertical.
Quel est l’ADN de votre architecture ? Manal Rachdi : Au départ de chaque projet, je réalise une « archéologie » du contexte. Pour comprendre ce contexte et comment il a évolué dans le temps. Car nous ne sommes qu’un relais entre passé et présent. Puis on modifie ce lieu, on lui amène une nouvelle structure, une nouvelle esthétique, un nouvel état. Ce qui m’intéresse dans la mutation d’un site, c’est d’en toucher l’essence pour l’améliorer. Une bonne architecture est une architecture qui fonctionne, qui est intelligente d’un point de vue économique et écologique. Elle doit aussi être sensible, se transformer dans le temps tout en continuant d’être attrayante. Et j’utilise la nature comme un élément architectural pour permettre à ces architectures d’évoluer… Ainsi, hiver, été, automne ou printemps, le bâtiment n’est jamais le même… Cette variation amène une beauté, une sensibilité, une vie et une âme au bâtiment. Quand on utilise la nature comme matériau, c’est autant pour ses qualités premières que le bien-être qu’elle va apporter. Ce qui me passionne dans l’architecture, ce sont aussi les imprévus, les bonnes évolutions, la manière dont les gens vont s’approprier le bâtiment… Par ailleurs, j’essaie de faire en sorte d’être le plus dépouillé possible… On ne rajoute pas des éléments sur une architecture pour qu’elle soit belle. Elle doit se suffire à elle-même. Quels sont vos autres sujets de prédilection ? Manal Rachdi : Les tours ! Selon moi, la verticalité, c’est l’écologie, la densification, la performance et une vraie conception de la façon de vivre dans le futur. La ville verticale sera la ville de demain. C’est dans cette optique que nous avons imaginé le concept de la « City Sand Tower » dans le Sahara, une ville verticale de 450 mètres de haut avec un jardin vertical à l’intérieur. Les villes aujourd’hui sont denses et complexes et ne parviennent plus à s’étaler. Le challenge sera de trouver le moyen de ramener la campagne et la nature dans la ville. Tout en apportant la bonne réponse, innovante et architecturalement très forte. www.oxoarch.com
© Manal Rachdi Oxo Architectes + Philippe Rizotti + Samuel Nageotte + Tanguy Vermet
Ce projet de réaménagement d’un viaduc en Calabre sur 10 kilomètres de long (lauréat concours international, projet non réalisé) a été pensé comme un village vertical pour retraités européens. Avec des appartements dans les piles et des équipements publics sur la partie horizontale au sommet.
Vous élaborez souvent vos projets en association avec d’autres architectes. Pourquoi ce choix ? Manal Rachdi : Quand j’ai débuté, je me suis rendu compte que les marchés publics français étaient assez fermés aux jeunes sans référence… Donc, je me suis associé avec des architectes étrangers qui avaient besoin de quelqu’un qui connaisse la France, qui comprenne la réglementation… Ainsi, j’ai pu accéder à mes premières commandes. Désormais, j’ai tendance à favoriser mes propres projets, afin de développer moi-même une réflexion et de la mener au niveau souhaité.
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© Manal Rachdi Oxo Architectes + Tanguy Vermet © Manal Rachdi Oxo Architectes + Tanguy Vermet
Ce projet pour le détroit de Béring (concours international d’idées juin 2009, second prix) relie les deux continents : « Notre proposition est un geste net et radical, sans ambiguïté et avec une brutalité mesurée. Il consiste à ouvrir une tranchée dans les eaux peu profondes du détroit et relier les deux rives en émergeant le sol originel. » Avec, à l’intérieur, différentes fonctions dont des habitations.
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FOOD | RESTAURANT BANDOL – LONDRES
Parfum Au cœur de Chelsea à Londres, le restaurant Bandol décline le meilleur de la Provence avec des plats inspirés du Sud de la France dans un décor contemporain aux notes ensoleillées. Texte : Delphine Després | Photos : © Steven Joyce
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“ Ce nouveau restaurant londonien fleure bon la Provence. �
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FOOD | RESTAURANT BANDOL – LONDRES
Bien sûr, le lieu n’est pas troublé par le chant des cigales, ni par ce soleil de plomb qui nous invite à faire la sieste… Ici, point de terrasse où buller sous une treille de glycine… Non, rien de tout cela. Malgré tout, ce nouveau restaurant londonien situé sur Hollywood Road fleure bon la Provence ! « Je suis toujours inspirée par le Sud de la France, les paysages vallonnés, les champs de lavande, le littoral et bien sûr la cuisine provençale, explique Sylvia Kontek, co-fondatrice du restaurant Bandol avec Vittorio Monge. Je voulais apporter ces belles saveurs françaises et cet excellent vin à Londres. » Petits farcis niçois au foie gras, Bouillabaisse, Tarte à la figue, Glace à la lavande et au thym, la carte, pensée par Zsolt Ferencz, marie des plats aux goûts niçois et provençaux préparés avec des produits frais et de qualité, et agrémentés de vins du Sud, comme le fameux Bandol. Sans toutefois tomber dans le cliché, le décor, conçu par le studio londonien Kinnersley Kent Design, évoque également les couleurs de la Provence et de la Côte d’Azur. Certes, un olivier trône au centre de la pièce sous un puits de lumière, mais le reste de la décoration se veut contemporain. Très présent, le cuivre habille le bar, les suspensions lumineuses et les mange-debout, prolongés par des panneaux muraux également en cuivre. Verre fumé, chêne vieilli, acier, béton et brique complètent le tableau. Une nouvelle adresse chaleureuse, conviviale et exquise !
barbandol.co.uk www.kkd.co.uk
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Avec le Combi-Steam, la cuisine devient un plaisir. V-ZUG vous facilite la cuisine en proposant des solutions simples et individuelles. Le nouveau Combi-Steam MSLQ est le premier appareil au monde à réunir les types de chauffe conventionnels, la vapeur et le micro-ondes. Cuisiner sainement et rapidement est un vrai plaisir: vzug.com
La perfection suisse à la maison
FOCUS | QUINTA DO VALLADO – VALLÉE DU DOURO
Au sein de la vallée du Douro au Portugal, la Quinta do Vallado conjugue plaisirs de la dégustation et hôtellerie de luxe. Le domaine viticole dispose en effet de plusieurs hôtels contemporains au cœur des vignes, dont Casa do Rio, le dernier-né de la collection. Visite.
Texte : Delphine Després Photos : © Allusive Photographs et © José Campos
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“ Entre les vignes et la rivière, l’hôtel Casa do Rio s’impose comme une retraite intimiste. ” Construite en 1716, la Quinta do Vallado à Peso da Régua au Portugal est l’une des plus anciennes propriétés viticoles de la vallée du Douro, vallée qui s’étend le long du fleuve éponyme, de la frontière espagnole à Porto. « Certains de nos vins proviennent de vignes plantées il y a plus d’un siècle. L’histoire de notre domaine, l’un des plus traditionnels de la vallée du Douro, est riche, raconte la direction de la Quinta do Vallado. En tant que producteurs de vin, nous avions envie d’offrir une expérience plus complète à nos hôtes. Ainsi sont nés nos hôtels luxueux et modernes. » La première unité hôtelière a ouvert ses portes en 2005 dans une maison rénovée du XVIIIe siècle. En 2012, une extension de huit chambres a vu le jour dans un nouveau bâtiment en ardoise, imaginé par l’architecte Francisco Vieira de Campos de l’agence Menos é Mais. L’an dernier, une dernière structure sublime et respectueuse de l’environnement, Casa do Rio, conçue par le même architecte, a été inaugurée.
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FOCUS | QUINTA DO VALLADO – VALLÉE DU DOURO
Lovée entre les vignes et la rivière, cette retraite intimiste avec piscine, formée par un bâtiment de verre et de bois, abrite six suites confortables et modernes. Meublées principalement avec du mobilier vintage, les suites sont prisées par une clientèle avide de nature et en quête de quiétude. Et par les amateurs de doux breuvages…
www.quintadovallado.com
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ARCHITECTURE | STELLE & CO
Avec plus de trente années d’expérience, l’agence américaine Stelle, Lomont et Rouhani prouve, s’il en était besoin, qu’élégance rime souvent, encore et toujours, avec pérennité et modernité. Texte : Fabienne Dupuis | Photos : Matthew Carbone
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ARCHITECTURE | STELLE & CO
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“ Stelle, Lomont et Rouhani imaginent inlassablement des maisons toujours plus fines et élégantes, discrètes et presque mimétiques. ”
Quand Frederick Stelle, Michael Lomont et Viola Rouhani décident en 1985 de joindre leurs forces pour créer leur agence d’architecture, le prédicat est énoncé clairement : Stelle & Co sera une agence dédiée à une architecture durable, simple et élégante. Une architecture discrète qui s’insère dans son environnement plutôt qu’elle ne s’impose. Une architecture à vivre qui permet tout autant une construction sans anicroche qu’une maintenance sans complexité. Pour ce faire, les trois compères se sont directement inspirés des constructions d’une autre époque. De celles où les hommes empruntaient directement à la nature à proximité, pour monter, in situ, murs et toits qui les protégeraient des révolutions du soleil et des intempéries. Ce choix, quelques centaines d’années plus tard, se traduit aujourd’hui, par une sélection judicieuse de matériaux, dénichés chez des fournisseurs à proximité des lieux de construction des projets. Dans leurs fonctionnements, ces mêmes projets poursuivront l’effort d’écologie pour offrir des lieux toujours plus énergétiquement indépendants, jouant tout autant sur la maîtrise de la thermie que la production et la consommation des énergies. Cela, mais aussi un autre élément.
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ARCHITECTURE | STELLE & CO
Celui que Stelle, Lomont et Rouhani décrivent comme cet « esprit moderne et inquisiteur qui reflète parfaitement le legs du design expérimental ». Mais en pratique, qu’est-ce donc ? Une sorte de fonctionnalisme et de pragmatisme qui rendent les projets dessinés par l’agence, parfaitement adaptés mais aussi adaptables à la vie d’une famille dans sa maison individuelle. Un genre dans lequel l’agence s’est, avec le temps, spécialisée ; ça et les maisons secondaires de la côte des Hamptons ou celles des côtes d’ailleurs pour lesquelles Stelle, Lomont et Rouhani imaginent inlassablement des maisons toujours plus fines et élégantes, discrètes et presque mimétiques. Pour les autres, les vieux propriétaires en quête d’un rajeunissement écologique, l’équipe fournit aussi des solutions pour rendre les anciennes demeures plus dans le ton, plus dans les goûts de l’époque, tant sur le style que sur le fond… environnemental.
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ARCHITECTURE | STELLE & CO
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Après un peu plus de trente années de pratique, l’agence peut largement se vanter d’avoir répondu aux exigences qu’elle s’était elle-même assignées. La preuve en est, son portfolio, garni de sublimes demeures : Shore House, Art Port, Cove Residence ou Ocean Deck House, toutes là, parmi bien d’autres, pour établir la patte Stelle & Co. Comme un credo physiquement mis en scène, les résidences de Stelle, Lomont et Rouhani profitent avec grâce des paysages auxquels elles se donnent entièrement, dégustant à pleine dent la lumière naturelle comme les vues sur la mer qu’elles offrent. Au bois, structures de métal, au verre et pierres de travertin, de façonner les formes, souvent agrémentées de grandes baies vitrées et terrasses qui concourent à donner cette impression pérenne de continuité et de permanence entre le bâti et son environnement.
www.stelleco.com
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ARCHITECTURE | MICHAELIS BOYD
Discrète, l’agence anglaise Michaelis Boyd a doucement bâti sa réputation sur l’exigence de son travail. Entre rénovation et environnement, découverte d’une agence pas seulement dans le vent… Texte : Fabienne Dupuis | Photos : MBA
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ARCHITECTURE | MICHAELIS BOYD
“ Une réputation de “rénovateurs” qui savent trouver l’équilibre juste pour redonner souffle aux bâtiments anciens. ”
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Le nom est encore peut-être inconnu de ce côté-ci de la Manche ; pourtant l’agence londonienne Michaelis Boyd a déjà marqué de son style quelques immeubles devenus depuis iconiques. À Londres d’abord, où l’équipe a été choisie pour imaginer les nouveaux appartements de luxe qui vont s’installer dans la vieille centrale électrique de Battersea, au sud de la capitale anglaise. Un travail qui annonce une véritable maîtrise, tant de l’ancien que de la modernité… mais aussi de la surprise. Et c’est sans aucun doute sur le premier point que Alex Michaelis et Tim Boyd ont construit leur réputation. Une réputation de « rénovateurs » qui savent trouver l’équilibre juste pour redonner souffle aux bâtiments anciens. Campagne-moderne ou rétro-urbain, qu’importe le qualificatif, les effets sont bien là. Comme pour l’hôtel Soho House de Berlin, cette ancienne usine devenue grand magasin et aujourd’hui l’un des hôtels les plus en vue de la capitale allemande. Ici, comme dans les autres opus, on retrouve un choix de matériaux sélectionnés avec attention et discernement. Du brut – le béton, le verre, les bois recyclés – mais aussi du beau, de l’ancien délicieusement restauré comme les parquets en point de Hongrie ou tout bonnement ajouté, comme les velours épais des canapés ou les tapisseries fleuries des fauteuils crapauds qui jouxtent quelques éléments plus modernes. Cette patte de « rénovation », où l’ancien est rajeuni mais aussi magnifié par l’intervention d’un mobilier en rupture de style, est incontestablement la force de l’agence qui offre à ses clients des projets qui donnent l’impression d’apprivoiser toutes les époques en même temps.
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ARCHITECTURE | MICHAELIS BOYD
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Du Groucho Club à la Babington House, de la maison à Oxfordshire à celle du Gloucestershire ou celle de Elm Park Road, Michaelis et Boyd surfent ainsi sur le choix d’un compromis, qui, s’il n’est pas toujours équilibré, œuvre dans le sens d’un désordre chic et bohème parfaitement maîtrisé. Mais un autre élément concourt à affirmer la réputation de l’agence, qui, depuis sa date de création en 1995, est restée fidèle à ce qui paraissait alors, sans doute, une fantaisie architecturale. Ce choix, c’est celui de l’écologie, qui dans les faits passe par le recyclage, mais aussi la durabilité. Un choix qui a fait tonner les tambours, de Londres encore, lorsque le Premier ministre du Royaume-Uni, David Cameron, décide d’enrôler Boyd et Michaelis pour la rénovation de sa maison de Notting Hill. Et à la vieille éolienne qui trône dignement sur le toit de la maison du Premier ministre anglais, de tourner au gré des vents pour fournir presque toutes les énergies nécessaires à l’habitation.
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ARCHITECTURE | MICHAELIS BOYD
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Devenu tacitement depuis lors un véritable symbole qui colle au profil de l’agence, il n’en reste pas moins un élément fondamental de ce qui constitue l’esprit même de Michaelis et Boyd. Une vision complète de l’architecture, couplée avec une approche transversale de l’histoire mais aussi de l’habitation.
www.michaelisboyd.com
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ARCHITECTURE | OLIVIER POULET ET NELLY GUYOT
L’art du cadrage et du détail
Les architectes Olivier Poulet de l’agence Archimotion et Nelly Guyot de NG Architecture, installés à Fillinges en Haute-Savoie, unissent créativité et compétences pour inventer des projets prodigieux. Zoom sur deux réalisations exceptionnelles avec vue sur le lac d’Annecy. Texte : Delphine Després | Photos : © Arnaud Childeric/agence Kalice
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La Villa du Lac à Annecy possède les panoramas à couper le souffle sur l’étendue d’eau. Construite dans les années 1970, elle a subi de profondes et complexes transformations.
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ARCHITECTURE | OLIVIER POULET ET NELLY GUYOT
Villa du Lac à Annecy. Si la façade avant a entièrement été refaite, les dalles des différents niveaux, quant à elles, n’ont pu être modifiées. Malgré tout, visuellement, les niveaux semblent avoir été regroupés. Difficile d’imaginer qu’il s’agit de la rénovation d’une maison existante ! Mobilier : collection Hive de Fabrice Berrux, tissus Missoni Home (EGO Paris).
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Une partie du toit de la Villa du Lac a été prolongée en toit terrasse pour jouir de l’extraordinaire panorama sur le lac d’Annecy.
Le parcours d’Olivier Poulet est peu commun. « À l’origine, je suis designer de produits, confie-t-il. Je me suis illustré vingt ans dans ce domaine. Mais à 40 ans, j’ai décidé de changer de vie ! » Et c’est tout naturellement qu’il se tourne vers des études d’architecture, puis décroche en 2013 le diplôme de l’École nationale supérieure d’architecture de Lyon, tout en ayant fondé sa propre agence, Archimotion, en 2010. « L’architecture me paraissait être une discipline plus large. Le design de produit est dicté par son environnement concurrentiel et marketing, alors que l’architecture, pour moi, est influencée par le lieu. Avec Nelly, nous partons d’un environnement assez large pour avoir un focus sur une architecture, toujours, évidemment, en plaçant l’utilisateur au sein de nos préoccupations. » Nelly Guyot, elle, exerce le métier d’architecte depuis plus longtemps. Diplômée de l’École d’architecture de Genève en 1998, elle inaugure sa propre structure l’année suivante. « J’ai commencé seule dans mon bureau, puis, j’ai rencontré une première consœur avec laquelle j’ai travaillé pendant dix ans. Désormais, je collabore avec Olivier et Bernard Vaudaux-Ruth. Nous planchons ensemble sur les projets et nous partageons les mêmes bureaux. » Et le trio devrait prochainement s’associer… Les trois architectes traitent de sujets divers, dont les résidences privées. Et parmi les dernières demeures livrées, la Villa de l’Observatoire à Sevrier et la Villa du Lac à Annecy, méritent vraiment que l’on s’y attarde.
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ARCHITECTURE | OLIVIER POULET ET NELLY GUYOT
Le salon, agrémenté d’une cheminée en pierre et d’une cave à vin vitrée, a sobrement été meublé avec des pièces emblématiques : le canapé Andy de Paolo Piva (B&B Italia), la chaise longue LC4 de Le Corbusier (Cassina) et le fauteuil suspendu Bubble Chair de Eero Aarnio (Adelta).
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“ La pièce de vie vertigineuse plonge littéralement sur le paysage et le lac. ”
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ARCHITECTURE | OLIVIER POULET ET NELLY GUYOT Pensée par Olivier Poulet seul, la Villa de l’Observatoire, en lisière de forêt, s’étend sur 169 m2 à Sevrier, autour du lac d’Annecy, sur un terrain près 2 000 m2 tout en longueur et escarpé. « J’avais travaillé avec le client dans une société industrielle à l’époque où j’étais designer, raconte Olivier Poulet. Et lorsque qu’il a acheté cette maison, il m’a confié son projet alors que je n’étais pas encore diplômé ! » Cette demeure, réfléchie en étroite collaboration avec le propriétaire très impliqué, impose sa majesté avec une vue somptueuse sur la lac. Afin d’optimiser les panoramas et le terrain de cette bâtisse perchée sur un promontoire, l’architecte a construit une boîte de verre quasi intégralement transparente et partiellement en porte-à-faux sur l’étage inférieur, qui abrite la chambre d’amis avec salle de bains, un bureau, une buanderie, mais aussi l’entrée, marquée par une dalle de béton rouge. Malgré l’étroitesse du terrain, Olivier Poulet a réussi la création de plusieurs terrasses, à l’arrière et à l’avant, ainsi que celle d’un bassin de nage connecté au salon. Différents scénarios de vie se présentent désormais aux habitants qui jouissent au maximum des cadrages sur le lac, des pièces de vie aux trois chambres et salles de bains de l’étage.
Presque entièrement transparente, la Villa de l’Observatoire à Sevrier surplombe le lac d’Annecy et la nature.
Dans le prolongement du salon de la Villa de l’Observatoire, le bassin de nage offre aussi des panoramas sur le lac.
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Cette « maison en plan libre » aux espaces fluides montre par ailleurs une décoration élégante, imaginée par les propriétaires passionnés de design. Ils l’ont meublée avec des pièces provenant du showroom Allure Soft Design à Annecy, mêlant, entre autres, les éditeurs B&B Italia, Glas Italia, Foscarini, Poliform et Varenna. Plus récente, la Villa du Lac à Annecy, livrée l’an dernier, joue la démesure. Réalisé conjointement par Olivier et Nelly, ce projet complexe n’est pas celui d’une construction neuve… Il s’agit bien là de la restructuration totale d’une maison existante ! On a peine à le croire, tant la métamorphose est époustouflante ! « En se baladant sur le lac en bateau, les propriétaires ont aperçu la Villa de l’Observatoire et ont souhaité nous rencontrer, se souvient Olivier. Cette habitation de 300 m2 des années 1970, située en zone naturelle, était introvertie et nous l’avons conceptuellement retournée ! » Et le résultat est spectaculaire !
La Villa de l’Observatoire profite de plusieurs terrasses, dont une à l’arrière, presque lovée dans la forêt environnante où un lampadaire Lady Jane de Marc Sadler (Serralunga) côtoie notamment un canapé Canasta 13 de Patricia Urquiola (B&B Italia Outdoor).
La Villa de l’Observatoire a été meublée par les propriétaires, passionnés de design (voir page suivante.)
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ARCHITECTURE | OLIVIER POULET ET NELLY GUYOT
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“ La “maison en plan libre” aux espaces fluides multiplie les transparences. ”
Ainsi se marient, entre autres, dans la pièce principale de la Villa de l’Observatoire coiffée d’un plafond gris anthracite pour plus d’intimité, la table basse SiO2 de Piero Lissoni, Marc Krusin et Carlo Tamborini (Glas Italia), la suspension Big Bang de Enrico Franzolini et Vicente García Jiménez (Foscarini), la table Seven de Jean-Marie Massaud (B&B Italia), les chaises Ventura de Jean-Marie-Massaud (Poliform), les tabourets de bar Lem de Shin et Tomoko Azumi (Lapalma) disposés autour de l’îlot de la cuisine Artex de Varenna.
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ARCHITECTURE | OLIVIER POULET ET NELLY GUYOT
Les garde-corps de la terrasse qui encercle la Villa de l’Observatoire alternent verre et lames de bois (photo ci-contre et page de droite). Le bois permet de masquer la vision sur la maison en contrebas.
Les architectes ont tout dessiné jusque dans les plus infimes détails : « Nous avions l’obligation de garder les dalles existantes. Nous pouvions agrandir la surface mais de 20 % au maximum. Nous avons conservé les deux déversoirs d’eau d’origine, les murs adossés à la montagne, les formes des “U” que l’on a fait sortir de la montagne, et une partie du toit que l’on a prolongé en toit terrasse pour jouir de l’extraordinaire panorama sur le lac. Nous avons dû composer avec les demi niveaux existants, ce qui était une contrainte forte. Aussi, parvenir à concevoir de grandes espaces intérieurs était un challenge ! Quant à la façade avant, elle a entièrement été modifiée. »
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Passée la porte d’entrée, à l’arrière, un point de vue magnifique sur le lac à 180 degrés surgit. Du salon, à la cheminée monolithique en pierre, à la cave à vin vitrée et à la cuisine du niveau supérieur, la pièce de vie ouverte plonge littéralement sur le paysage. Le salon, majestueux et vertigineux, profite de 4 mètres de hauteur, d’un sol en chêne comme dans toute la maison, d’un vaste canapé B&B Italia, et surtout de parois extérieures entièrement en verre – « la taille limite transportable », selon Nelly Guyot. Jouxtant la cave, une boîte de verre plus intimiste entourée d’un cadre noir abrite un fauteuil Bubble Chair. Une autre invitation à la contemplation…
La cuisine, dessinée par les architectes et protégée par des garde-corps en verre, est agrémentée d’une terrasse. Elle dévoile un îlot central recouvert de Corian® avec une table en porte-à-faux de trois mètres, fruit d’une réflexion technique initiée par les architectes. « Un plongeoir sur le lac » inédit ! « Côté matériaux, explique Nelly, nous avons privilégié des matériaux bruts, du chêne, de la pierre et du verre, qui évoquent la matérialité de la terre. Et les couleurs des intérieurs sont apportées par la pierre et le chêne. » Le mobilier mobile a été déniché chez Allure Soft Design à Annecy. Et il est réduit à sa plus simple expression.
Depuis leur baignoire ou leur lit, les propriétaires de la maison de Sevrier peuvent admirer un sublime tableau naturel. Le luminaire Lacrime del Pascatore d’Ingo Maurer, composé de filets en nylon et de cristaux, ajoute beaucoup de la poésie à cette suite parentale.
Les espaces nuit, le spa et la piscine intérieure creusée dans la roche, sont, quant à eux, reliés directement avec le niveau bas du terrain, tout en profitant de ce même panorama sur le lac. Magique !
www.ngarchitecture.fr www.archimotion.fr www.alluresoftdesign.fr
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DOMESTIQUE | MAISON B BY SABARTHÈS & LUVISON ARCHITECTES
Dans le Sud de la France, les architectes marseillais Jean-Christophe Sabarthès et Xavier Luvison ont réussi une véritable prouesse… Ils ont transformé deux bâtiments anciens sans intérêt en une seule unité contemporaine. Parfaitement articulés, les volumes de la Maison B, habillés de belles matières et de mobilier design, brillent désormais par leur homogénéité. Texte : Delphine Després | Photos : Pierre-Jean Verger | Stylisme : Bettina Lafond
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Le volume blanc qui émerge du brise-vue s’ouvre sur les bassins d’entrée au moyen d’une fenêtre longue encadrée d’inox. Ce matériau fait écho au volume en inox au-dessus de l’entrée qui abrite le dressing du propriétaire.
La piscine est directement située en contrebas du bâtiment abritant les pièces de vie de la maison. Ce bâtiment est relié à l’autre par une coursive placée derrière un brise-vue aux lames verticales en red cedar.
On pénètre dans la maison par des pas japonais en béton résiné qui semblent flotter sur le bassin.
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DOMESTIQUE | MAISON B BY SABARTHÈS & LUVISON ARCHITECTES
Le jardin a été joliment aménagé par l’architecte paysagiste Thomas Gentilini, installé aux Pennes-Mirabeau dans les Bouches-du-Rhône.
Un projet singulier à plus d’un titre… Les propriétaires de la Maison B, située en Provence, avaient aimé le travail créatif des architectes marseillais Jean-Christophe Sabarthès et Xavier Luvison effectué au sein du restaurant Les 2 Frères à Aix-en-Provence… Et ils les ont contactés pour la rénovation de leur habitation. « Nous avons visité la maison un vendredi, se souvient Jean-Christophe Sabarthès. Et nous devions présenter un projet pour le lundi suivant ! La propriété, avec des vues époustouflantes, était constituée de deux volumes parallèles légèrement décalés, le premier assez simple, et le second plus complexe et découpé. Mais ce terrain en dénivelé n’autorisait aucune surface supplémentaire ! »
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Malgré toutes ces contraintes et en partant de l’existant, les architectes ont réussi une métamorphose étonnante, réunissant les deux blocs en une seule et vaste maison contemporaine, inondée de lumière naturelle et riche de nombreux détails. Le premier bâtiment abrite désormais une maison de gardien, deux suites d’invités et une salle de sport ; le deuxième, les espaces de vie communs et la suite des propriétaires. « Nous avons unis les différents niveaux grâce à un jeu de bassins d’agrément de hauteurs et de profondeurs variables, détaille l’architecte. Puis, nous avons naturellement mis en place un brise-vue en red cedar qui crée une épaisseur entre les maisons ainsi réunies. » Les terrasses de l’étage, agrémentées de jardinières en inox, constituent également un autre élément de liaison.
Ces autres bassins permettent une immersion en eau peu profonde. Devant la maison, apparaît un portique blanc, une signature de l’agence d’architecture. Cet élément gère l’espace entre le dedans et le dehors et crée également une zone d’ombre. À l’étage, ce portique sert de une terrasse.
Le passage entre les deux maisons abrite ici le fauteuil et le pouf Big Mama de Gaetano Pesce (B&B Italia).
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DOMESTIQUE | MAISON B BY SABARTHÈS & LUVISON ARCHITECTES
“ Les architectes ont réussi une métamorphose étonnante, réunissant les deux bâtiments en une seule et vaste maison contemporaine. ”
Cette salle à manger familiale, ponctuées d’œuvres d’art – tableau de Eric Liot et sculpture de Bastien Cuenot –, est meublée avec la table Tense de Michele Cazzaniga et Piergiorgio Cazzaniga et les chaises Flow de Jean-Marie Massaud (MDF Italia), le tapis Air de Paola Lenti et les suspensions Mayuhana II de Toyo Ito (Yamagiwa). Elle est séparée de la cuisine par un claustra bois et une cheminée à l’éthanol en inox poli dessinée par les architectes.
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Le salon, enveloppé de noir, abrite une cheminée de 3 mètres de long et les larges canapés Extrasoft de Piero Lissoni (Living Divani). À côté (photo ci-dessous), trône la commode miroir Scrigno des Campana (Edra).
Pour gommer les traces du passé et conférer au premier édifice une élégante modernité, les architectes ont dissimulé les bords des toitures et les tuiles en rehaussant les façades blanches. La volumétrie a été repensée ; les ouvertures ont été agrandies et traitées de manière contemporaine pour libérer les vues et les espaces. « Nous avons remodelé le bâtiment principal pour l’épurer à son extrême afin qu’il soit en corrélation avec l’unité voisine. » L’accent a été aussi mis sur ce filtre architectural graphique, le brise-vue, qui se prolonge de la coursive à l’autre extrémité de ce volume, tout juste troublé par un bloc blanc émergeant de la façade et logeant la cuisine. Pour éviter toute rupture visuelle, ces lames, qui plongent dans l’eau des bassins, grimpent au-delà du plancher du 1er étage et font ainsi office de garde-corps pour la terrasse supérieure. Pour pénétrer dans la maison, il convient d’emprunter des pas japonais posés dans l’eau. Dès l’entrée, les visiteurs sont saisis par le panorama extraordinaire sur le paysage qui se découvre juste en face. Et par la beauté des intérieurs peuplés d’œuvres d’art et de mobilier contemporain issu des plus grands éditeurs, et choisi par les architectes : B&B Italia, Cappellini, Living Divani, Edra, MDF Italia, Glas Italia, Paola Lenti, Maxalto, Moroso, etc. L’autre intelligence de ce projet réside dans la continuité des matériaux, à l’intérieur comme à l’extérieur. Une harmonie qui apporte beaucoup de cohérence à la maison. Les sols de la demeure jouissent d’un parquet en chêne aux très grandes lames (40 cm).
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DOMESTIQUE | MAISON B BY SABARTHÈS & LUVISON ARCHITECTES
“ L’autre intelligence de ce projet réside dans la continuité des matériaux, à l’intérieur comme à l’extérieur. Une harmonie qui apporte beaucoup de cohérence à la maison. ” 124
Entre le salon et la cuisine, la salle à manger aux tonalités douces, dominée par un tableau de Philippe Pasqua, montre une belle sélection de mobilier et luminaires : fauteuils Husk de Patricia Urquiola (B&B Italia), commode miroir Scrigno des Campana (Edra), table sur mesure dessinée par les architectes, lampadaire Knüller de Bernhard Dessecker (Ingo Maurer).
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DOMESTIQUE | MAISON B BY SABARTHÈS & LUVISON ARCHITECTES
La suite parentale est largement ouverte sur l’extérieur. Le lit, dessiné par les architectes eux-mêmes, repose sur un pied en inox poli miroir qui reflète le tapis. Une autre œuvre de Pasqua, le canapé rond Amoenus de Antonio Citterio (Maxalto) et les suspensions tubulaires Miss de Omar Carraglia (Davide Groppi) habillent aussi la pièce.
Les chambres d’amis sont également baignées de lumière naturelle et rythmées par du mobilier design : fauteuil Egg de Jacobsen (Fritz Hansen), suspension Caboche de Patricia Urquiola (Foscarini), lit Lago, chevets et console Glas Italia.
En écho au grand meuble séparatif d’entrée réalisé en bois matricé noir, une grande « équerre » intègre la cheminée et délimite l’espace salon. Ce noir a été utilisé également pour les meubles de cuisine dessinés par les architectes. « Et pour répondre et éclairer cette texture noire, poursuit Jean-Christophe Sabarthès, de l’inox poli miroir ou mat a été préféré pour les poignées en joints creux et pour certains plans de travail de la cuisine, qui marie également du granit noir du Zimbabwe et du verre laqué orange en crédence. »
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La salle de bains de la master possède un plan vasque surdimensionné dans lequel sont dissimulés astucieusement des rangements invisibles, ainsi qu’un grand bloc incluant des douches, des rangements dissimulés et une baignoire sur mesure. Le tout en Corian® dessiné par les architectes.
Entre le salon et la cuisine, la salle à manger est sublimée par un tableau de Philippe Pasqua et du beau mobilier : une table sur mesure dessinée par les architectes, les fauteuils Husk de Patricia Urquiola (B&B Italia), la commode miroir Scrigno des Campana (Edra). Séparée de la cuisine par des claustras alignés sur les brise-vue extérieurs et une cheminée à l’éthanol dessinée par les architectes, l’autre salle à manger accueille les déjeuners plus familiaux. Les chambres ont été imaginées dans le même raffinement, et conçues pour embrasser au maximum le paysage, à l’image de la suite parentale aux hautes ouvertures vitrées.
Les extérieurs ont également bénéficié d’une attention particulière. Le terrain a été paysagé par Thomas Gentilini, architecte de la nature, qui a, selon les souhaits des propriétaires, sélectionné des plantes méditerranéennes statiques et sculpturales. Quant au bassin de nage de 26 mètres de long, situé en contrebas du bassin à débordement de faible profondeur en continuité des pièces de jour, il est bordé de murs en pierre et prolongé par un pool house. Une réalisation exceptionnelle à tous les niveaux.
www.ls-archi.com
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DOMESTIQUE | VALE DO LOBO BY JUTTA HOEHN – ALGARVE
Après cinq années passées dans son agence allemande, Jutta Hoehn est depuis 2001 installée dans la région de l’Algarve au Portugal. Une destination exceptionnelle et riche en éléments, qui influence directement les traits de son architecture.
© Marcelo Lopes
Texte : Harriet Hamilton | Photos : © Marcelo Lopes
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“ Un ensemble consciemment construit dans la simplicité la plus stricte et pure de l’architecture, pour laisser place à ce qui l’entoure : l’Algarve et sa sublime nature. ”
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© Marcelo Lopes
DOMESTIQUE | VALE DO LOBO BY JUTTA HOEHN – ALGARVE
“ L’architecte Jutta Hoehn développe des projets qu’elle décrit comme “parfaitement sur mesure”. ” 130
© Marcelo Lopes
© Marcelo Lopes
L’Algarve, son climat, ses plages, ses terres légèrement vallonnées. La destination fait rêver bon nombre de voyageurs en quête d’authenticité et de soleil. Située à la pointe sud-ouest du Portugal, la région de l’Algarve constitue presque à elle seule l’image d’Épinal de vacances parfaites. Une image faite de senteurs que produisent toute l’année les eucalyptus et les oliviers qui couvrent la région, mais aussi celles des effluves incessantes que le ressac de la mer fait claquer sur ses côtes.
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© Marcelo Lopes
DOMESTIQUE | VALE DO LOBO BY JUTTA HOEHN – ALGARVE
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© Marcelo Lopes
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DOMESTIQUE | VALE DO LOBO BY JUTTA HOEHN – ALGARVE
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© Marcelo Lopes
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Un tel cadre, s’il fait rêver les touristes, ne peut faire que résonance sur celles et ceux qui y habitent et y travaillent. Et Jutta Hoehn serait bien en peine de démentir ce constat. Installée au cœur du triangle d’or de la région – Quinta do Lago, Vale do Lobo, Vilamoura – l’architecte développe ici, depuis quinze années, ses projets. Des projets qu’elle aime à décrire comme « parfaitement sur mesure », pour offrir à ses clients des produits clés en main, adaptés à leurs souhaits : « Nous portons un soin tout particulier aux projets qui nous sont confiés, du design jusqu’à la construction en passant par la décoration d’intérieur afin que les désirs de nos clients soient entièrement exaucés », confie-t-elle. Et à l’architecte d’ajouter : « Le bon design crée de la valeur. » Une formule qui sied plutôt bien à l’un des derniers projets en date de l’agence portugaise : la résidence Vale do Lobo.
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© Marcelo Lopes
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DOMESTIQUE | VALE DO LOBO BY JUTTA HOEHN – ALGARVE
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Une grande maison installée en plein cœur du fairway de l’élégant Club de l’Océan, dont toutes les parties offrent des vues sublimes vers l’extérieur : la mer d’une part, les vallons de l’autre. Jouissant d’une exposition solaire sans pareil, la maison offre un accès illimité vers ce monde extérieur qui lui donne toute sa raison (architecturale) d’être. Du verre pour la transparence, mais aussi des terrasses qui connectent entre elles les parties du dedans/dehors, sans autres entraves que des pans vitrés gigantesques dont on commande les ouvertures au gré des envies et des saisons. À l’image de cela, le mur de verre de la salle de réception qui, sur l’ordre seul d’un interrupteur, disparaît dans le sol pour laisser place nette au jardin, près duquel se trouvent la côte et plus loin la mer.
© Marcelo Lopes
www.algarve-architecture.com
© Marcelo Lopes
Dans les quatre chambres que compte la résidence, des terrasses prolongent les espaces afin que les occupants jouissent, là aussi, instantanément de cet extérieur, si loin, si proche. Au dernier étage, sur le toit, la chambre principale domine. S’emparant de la totalité de l’espace, elle possède une large terrasse qui, là encore, joue le connecteur avec le monde extérieur. Pièce suprême de cette capture, mais aussi marqueur incontestable des habitations de confort et de luxe (comme la salle de gym ou celle de cinéma aux étages inférieurs), un jacuzzi, surplombe l’ensemble. Un ensemble consciemment construit dans la simplicité la plus stricte et pure de l’architecture, pour laisser place à ce qui l’entoure : l’Algarve et sa sublime nature.
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© Jo Pauwels
DOMESTIQUE | MAISON DES L BY OLIVIER ET HÉLÈNE LEMPEREUR – BRUXELLES
Refuge
En Belgique, cette maison des années 1970 a été métamorphosée par les architectes décorateurs Olivier et Hélène Lempereur, propriétaires des lieux. Sublime traduction de leur talent, leur vaste demeure familiale aux intérieurs raffinés décline les ambiances de vie. Texte : Delphine Després | Photos : © Jo Pauwels et © Serge Brison
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d’esthètes
De nombreuses pièces d’art peuplent ce salon majestueux, dont une céramique de Merete Rasmussen, des flacons en verre de Elizabeth Lyons, des céramiques Louis XX de Andrea Branzi, un bronze de Michel François et une œuvre de Michel Loeb.
“ Le résultat est audacieux, les choix sont justes et nous avons atteint le but recherché : vivre dans une maison très chaleureuse. ” Hélène Lempereur
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DOMESTIQUE | MAISON DES L BY OLIVIER ET HÉLÈNE LEMPEREUR – BRUXELLES
© Jo Pauwels
Dans ce salon, la table basse, le canapé et les poufs sont de Créations Olivier Lempereur. Le tapis provient de Casalis et la toile est signée Peter Halley.
Tout l’éclairage de la maison a été effectué par Kreon Paris.
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« Depuis des années, nous cherchions un lieu pour nous, où l’on souhaitait pouvoir s’exprimer, mais pas spécialement à la campagne, raconte Hélène Lempereur. Un jour, Olivier me propose de visiter cette maison à 35 kilomètres de Bruxelles, de nuit… Et cela a été un vrai coup de cœur ! En premier lieu, grâce à ses volumes incroyables ! Construite dans les années 1970, elle avait été laissée dans son jus par ses différents propriétaires – dont Jacky Ickx – et les volumes n’avaient pas été touchés car ils avaient été judicieusement étudiés. Elle était vraiment adaptée à une vie conviviale. » Huit mois de travaux après l’acquisition de cette demeure dans un domaine privé, la maison, baignée de lumière naturelle, arbore des intérieurs somptueux et délicats, ponctués de belles pièces de mobilier, principalement dessinées par l’architecte d’intérieur Olivier Lempereur, d’œuvres d’art contemporain, de matériaux innovants et de belles matières, comme les projets qu’ils réalisent au sein de leur agence. « Nous souhaitions vraiment que cette habitation soit le témoin de notre savoirfaire, et nous avons osé l’utilisation de certains matériaux que nous n’avons jamais eu l’opportunité de placer dans nos projets. Le résultat est audacieux, les choix sont justes et nous avons atteint le but recherché : vivre dans une maison très chaleureuse. »
À l’extérieur, les agréables terrasses qui jouxtent les différents niveaux et l’espace piscine permettent au couple et à leurs deux enfants de profiter d’agréables moments de détente en famille. À l’intérieur, certains volumes ont été repensés et certaines pièces ont été réorganisées pour s’adapter au mieux à la vie d’aujourd’hui. Et optimiser les vues magnifiques et dégagées sur le paysage. « Olivier et moi avons quasiment vingt ans d’expérience, nous nous connaissons parfaitement et cela a facilité les choses pour les décisions à prendre au sujet de la rénovation. Nous traitons vraiment les projets à quatre mains. Olivier commence sa phrase… et je la termine ! » L’autre aspect majeur du projet était son éclairage. « Olivier est très attentif à la lumière, avoue Hélène. Nous travaillons avec José Bénadon, qui dirige l’antenne France de Kreon, pour certains de nos projets, et nous avons fait appel à lui pour notre maison. Nous l’avons laissé s’exprimer afin qu’il puisse révéler son savoir-faire. » « Olivier et Hélène Lempereur m’ont indiqué les éléments qu’ils avaient envie de mettre en valeur, dont leurs œuvres d’art, témoigne José Bénadon. Et ils savaient où ils voulaient placer chaque chose. » Et dans ce projet, la mise en lumière, travaillée de manière pure, graphique et architecturale, confère élégance et émotion à l’endroit.
“ Nous traitons vraiment les projets à quatre mains. Olivier commence sa phrase… et je la termine ! ” Hélène Lempereur © Jo Pauwels
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Avant d’entrer dans le salon, on peut admirer les œuvres d’Agnes Lux et de Jean-François Rauzier.
Face au mur recouvert d’un miroir coupé en morceaux, une œuvre de Gregor Hildebrandt.
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© Serge Brison
Sur mesure, la cuisine se compose d’un grand plateau central en pierre de lave émaillée, et d’un mobilier en chêne brûlé. Chaises hautes : Laia de Alki.
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Dès l’entrée, l’on perçoit que les architectes décorateurs ont conservé quelques belles traces du passé. « Nous sommes très attachés à l’histoire des lieux », confirme Hélène. La pierre bleue du sol a été nettoyée et restaurée, la brique sur le mur, qui rappelle l’extérieur, a été gardée, tout comme le décaissement du salon très 70’s ! Pour rejoindre ce salon, on emprunte un passage dont les murs supportent d’un côté une œuvre de Gregor Hildebrandt, de l’autre, un miroir coupé en morceaux recouvrant la surface, « une astuce déco qui permet de voir le feu de cheminée » ! Dans le salon, pourvu de hauts plafonds et d’une mezzanine qui loge une bibliothèque « très cosy », la table basse formée par des plaquettes de laiton était déjà dans la maison, et les coussins du canapé ont simplement été revêtus de tissu Dedar. Sur le côté, la niche existante accueille une belle collection de céramiques signées Andrea Branzi. Et chaque pièce prend la lumière de façon étonnante grâce au système d’éclairage de Kreon Paris ! Au fond, apparaît une autre pièce avec une salle de jeux et un bar majestueux en travertin titanium. Parmi les autres matériaux joliment mis en œuvre : du sycomore très brillant dans la salle à manger égayée par une toile de Peter Halley. Utilisé sur toutes les parois de la salle à manger, y compris le plafond, ce sycomore participe à la création de l’ambiance feutrée de cette pièce, également animée par une table triptyque en marbre blanc pour 14 personnes dessinée par Olivier, et dont les extrémités peuvent s’enlever et servir de consoles lorsque les convives sont moins nombreux. Autre élément de décor remarquable de cet espace, la cave à vin vitrée et sur mesure imaginée par l’architecte d’intérieur !
© Serge Brison
DOMESTIQUE | MAISON DES L BY OLIVIER ET HÉLÈNE LEMPEREUR – BRUXELLES
© Jo Pauwels
La salle à manger dévoile un tapis Didden & Co, une toile de Peter Halley, une cave à vin pensée par Olivier Lempereur (Provintech), une table triptyque en marbre blanc Créations Olivier Lempereur, mais aussi du sycomore très brillant sur les murs et le plafond.
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DOMESTIQUE | MAISON DES L BY OLIVIER ET HÉLÈNE LEMPEREUR – BRUXELLES
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Dans la chambre principale, avec dressing en noyer, les tables de nuit sont signées Créations Olivier Lempereur, les liseuses, Meljac, et la tête de lit, Toyine Sellers.
La cuisine, elle, a fait l’objet de négociations ! « Nous avons beaucoup discuté de la cuisine, atteste Hélène. Car j’adore cuisiner et je désirais une cuisine fonctionnelle, alors qu’Olivier avait un regard plus esthétique ! » Et le résultat correspond parfaitement aux attentes de chacun ! Sur mesure, et ouverte sur une terrasse, elle marie un grand plateau central en pierre de lave émaillée – « facile à entretenir » selon Hélène –, éclairé le soir par le doux éclairage du caisson noir Kreon, et du mobilier en chêne brûlé. Les volumes et les agencements de la chambre principale, dotée d’un dressing en noyer, ont été réinterprétés de manière à instaurer une ouverture sur la campagne imitant un véritable tableau. La salle de bains voisine, elle, cumule les superlatifs, avec sa baignoire Antonio Lupi, mais surtout son habillage en pierre naturelle de couleur taupe, une pierre utilisée également pour l’îlot monumental dont les vasques ont été décalées. Une autre pierre splendide, la pierre Ceppo semblant incrustée de coquillages, magnifie la salle de bains de l’une des chambres d’amis. Des chambres d’amis qui reprennent par ailleurs les mêmes codes déco : du béton au sol, des nuances plutôt claires et une tête de lit en mélèze teinté gris chaud avec de la laque automobile ! Un autre test audacieux grandeur nature signé Olivier et Hélène Lempereur. Une réalisation d’envergure, une rénovation pointue, un décor délicieux… La maison d’Olivier et Hélène Lempereur est à l’image de leur travail haute couture.
www.olivierlempereur.be www.kreon.com
Dans la chambre de leur fille, Olivier Lempereur a conçu un bureau modulable qui peut se ranger contre le mur afin de libérer l’espace.
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© Jo Pauwels
© Jo Pauwels
La salle de bains de la master (ci-contre et ci-dessus) avec une baignoire Antonio Lupi se pare entièrement de pierre naturelle.
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DOMESTIQUE | TORO CANYON HOUSE BY BESTOR ARCHITECTURE – MONTECITO
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La Californie est le théâtre d’architectures grandioses et remarquables… Et la Toro Canyon House, imaginée par le studio Bestor Architecture, ne fait pas exception à la règle. Texte : Charlie Leclerc | Photos : John Ellis et Laure Joliet
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DOMESTIQUE | TORO CANYON HOUSE BY BESTOR ARCHITECTURE – MONTECITO
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DOMESTIQUE | TORO CANYON HOUSE BY BESTOR ARCHITECTURE – MONTECITO
“ Bestor Architecture a privilégié une architecture faisant corps avec le paysage. ” Installé à Los Angeles, Bestor Architecture, dirigé et fondé en 1995 par Barbara Bestor, s’impose comme un studio pluridisciplinaire, auteur de projets contemporains dans divers domaines : installations artistiques, espaces commerciaux, résidences privées… Dans ce dernier secteur, l’agence californienne excelle, avec des réalisations modernes, atypiques, particulièrement chaleureuses et ponctuées de cadrages incroyables sur le paysage. Perchée au sommet d’une montagne, près de Montecito – cité qui compte déjà quelques résidents célèbres –, la Toro Canyon House jouit de tous ces privilèges. Les propriétaires de cette vaste maison de près de 400 m2, également pourvue d’une annexe dédiée aux invités, souhaitaient trouver un endroit unique, préservé et calme pour construire une habitation loin de l’agitation de la ville. Un lieu où ils pourraient se détendre et se divertir et qui combine à la fois design moderne et relation étroite avec la nature. Il faut dire que l’emplacement de cette demeure près d’un parc national et sur les hauteurs était particulièrement exceptionnel : il offrait des vues à couper de souffle sur la baie de Santa Barbara, mais aussi sur la montagne.
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DOMESTIQUE | TORO CANYON HOUSE BY BESTOR ARCHITECTURE – MONTECITO
Bestor Architecture a privilégié une architecture faisant corps avec le paysage et tournée vers l’extérieur et ses panoramas. Le dessin de la maison ainsi que les matériaux choisis illustrent parfaitement cette volonté. La Toro Canyon House s’articule autour de trois cours et d’un espace piscine. Ces patios ont été disposés de manière à optimiser les vues, la lumière naturelle et la ventilation, protègent des vents forts qui soufflent parfois ici, mais servent également à distinguer les espaces de vie communs et les pièces privées. Pour l’ancrer au mieux dans son décor naturel, les façades sont rythmées par des murs en béton épais dans des tonalités qui rappellent le brun et le rouge de la terre, par des bardages en bois d’Alaska, et par d’immenses ouvertures vitrées sur toute la hauteur qui accentuent cette impression de vivre continuellement à l’extérieur. De même, le toit en porte-à-faux débordant sur l’extérieur prolonge largement les espaces intérieurs de cette maison de plain-pied, habitée par quelques meubles « MidCentury ». La décoration plutôt rustique chic et vintage a été pensée par le studio The Archers à Los Angeles, qui a notamment sélectionné pour ce projet des chaises Franco Albini et Pierre Guariche, un lustre Adolf Loos conçu en 1899 et une rare paire d’assises Thonet. Un refuge cool baigné de quiétude où la famille aime venir se ressourcer !
bestorarchitecture.com
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DOMESTIQUE | CAN BIKINI BY TG-STUDIO – IBIZA
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Entièrement repensée par l’architecte d’intérieur Thomas Griem de TG-Studio, cette maison de campagne à Ibiza conjugue décontraction et modernité. Zoom sur le nouveau projet de l’agence londonienne. Texte : Delphine Després | Photos : © Philip Vile
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DOMESTIQUE | CAN BIKINI BY TG-STUDIO – IBIZA
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“ Les clients souhaitaient une maison de vacances à l’ambiance décontractée, mais pas trop ethnique, et facile à vivre. ” Thomas Griem Les propriétaires de cette demeure imitant une charmante finca, des promoteurs immobiliers anglais, avaient acheté ce bien quelques années auparavant. Estimant que les intérieurs nécessitaient un réel lifting, ils ont fait appel à Thomas Griem de TG-Studio pour rénover l’ensemble et sélectionner le mobilier approprié. « Les clients souhaitaient une maison de vacances à l’ambiance décontractée, mais pas trop ethnique, et facile à vivre », explique Thomas Griem. N’ayant pas l’autorisation de toucher à la structure de cette ancienne ferme, aux façades mêlant pierre locale et enduit très blanc typique, l’architecte d’intérieur s’est appuyé sur l’existant. Composée d’un étage, de trois chambres, de plusieurs salles de bains et d’une pièce commune, la propriété est entourée par deux hectares de jardins luxuriants où deux maisons supplémentaires abritent des chambres d’invités. Très clairs, les intérieurs de la bâtisse principale sont animés par des œuvres d’art et un mobilier plutôt contemporain mais éclectique. « Mon style est masculin et ludique. Symétrique, pas minimal, ni encombré. Tous ces éléments sont mis en évidence dans cette villa », poursuit-il.
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DOMESTIQUE | CAN BIKINI BY TG-STUDIO – IBIZA
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DOMESTIQUE | CAN BIKINI BY TG-STUDIO – IBIZA
Comme dans tous ses projets, Thomas Griem a effectué ici un choix juste de matériaux et de meubles qui, associé aux poutres en bois d’origine et au carrelage beige du sol, confère un vrai caractère à ce lieu où il souhaitait maintenir des lignes urbaines harmonieuses et traduire le résultat de « la rencontre entre Ibiza et le Londres cool ». À l’intérieur, il a opté, entre autres, pour une table basse Soori de Soo Chan (Poliform), une lampe de table Fork de Diesel et Foscarini, des chaises hautes Masters Stool de Philippe Starck et Eugeni Quitllet (Kartell) pour la cuisine en granit noir et chêne teinté blanc, un fauteuil Husk de Patricia Urquiola (B&B Italia), une lampe de table Piani de Ronan et Erwan Bouroullec (Flos), un bureau Woood de Marcel Wanders (Moooi), etc. Dans le volume de la pièce de vie, il a imaginé une alcôve très intimiste, où toute la famille peut se lover, et qui a littéralement changé la perception de l’espace. « À l’origine d’un four à pain, cette alcôve était cachée derrière un mur de séparation utilisé comme zone de stockage, raconte Thomas Griem. Nous avons ouvert ce mur dans le salon, introduit une ouverture au niveau du toit et quatre fenêtres différentes sur les côtés pourvues d’un verre teinté jaune. »
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“ Mon style est masculin et ludique. Symétrique, pas minimal, ni encombré. Tous ces éléments sont mis en évidence dans cette villa. ”
Thomas Griem
Les propriétaires voulaient également que les trois chambres de la maison arborent des styles différents. La deuxième suite par exemple aux bleus apaisants évoque le Maroc, tandis que la première, plus sobre, ouvre sur une belle terrasse… À l’extérieur, les terrasses et la petite maison bordant la piscine ont été entièrement réinterprétées pour concevoir des espaces de détente et de réception que l’architecte d’intérieur a agrémentés, entre autres, de mobilier outdoor B&B Italia, Kettal et Dedon. La maison de la piscine a été étendue avec du bois et réorganisée de manière à accueillir un grand bar, des réfrigérateurs, deux lave-vaisselle, un système de musique, un grill et un four à pizza. Les tables et les canapés du pool house, eux, sont signés TG-Studio et ont été fabriqués par des artisans locaux. Une villa extrêmement agréable, située à Santa Agnès au nord-ouest de l’île, où l’on passerait bien nos prochaines vacances d’été…
www.tg-studio.co.uk
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Contraste et dialogue
Le studio néo-zélandais Herbst Architects signe, près d’Auckland, la réalisation d’une extension d’une demeure existante, formée par deux nouveaux pavillons. Tout en créant un mariage harmonieux entre passé et présent et en conférant cohérence et clarté à la propriété. Texte : Charlie Leclerc | Photos : © Lance Herbst et Simon Devitt
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© Lance Herbst
DOMESTIQUE | CLEVEDON HOUSE BY HERBST ARCHITECTS – AUCKLAND
© Lance Herbst © Lance Herbst
Près d’Auckland, ce projet dévoile deux extensions : un premier pavillon abritant un pool house (ci-contre) et un deuxième enfermant un garage, un espace de stockage et un bureau (ci-dessus).
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© Lance Herbst
DOMESTIQUE | CLEVEDON HOUSE BY HERBST ARCHITECTS – AUCKLAND
“ Chaque nouveau pavillon utilise le même vocabulaire architectural. ”
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© Lance Herbst
Ce deuxième pavillon en bois est relié à la maison d’origine en pierre par deux coursives extérieures.
Nicola et Lance Herbst sont deux architectes qui maîtrisent l’art d’intégrer des maisons dans leur environnement. Après leurs études et quelques années de travaux en Afrique du Sud, c’est en Nouvelle-Zélande qu’ils décident, en 2000, d’ouvrir leur agence d’architecture. À leur actif, ils comptent nombre de réalisations de résidences privées sublimes qui répondent toutes à leur perpétuelle préoccupation : « Proposer la meilleure façon de vivre tout en connectant les habitants aux paysages de la NouvelleZélande et à son climat. » Pour la Clevedon House, près d’Auckland, il s’agissait de réfléchir à la construction de deux pavillons qui seraient parfaitement reliés à la maison principale existante et traditionnelle, en pierre et en forme de H. Et de réussir à insérer le tout dans cette vaste propriété située au sommet d’une colline.
Le premier pavillon abrite un pool house, et le second, un garage, un bureau et une pièce de stockage. En opposition au bâtiment massif d’origine, et pour équilibrer et alléger l’ensemble, chaque nouvelle structure au toit plat utilise le même vocabulaire architectural : des écrans de cèdre ajourés et mobiles cachent les façades et filtrent ou non la lumière du soleil selon les besoins. Le pool house prolonge la piscine, séparée du court de tennis par un mur en gabion. Animée par un puits de lumière zénithale, sous lequel trône la suspension Random de Bertjan Pot (Moooi), et meublée avec une table de salle à manger et des canapés intégrés, la petite structure très ouverte sur l’extérieur offre de nouveaux scénarios de vie à la famille.
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© Simon Devitt
DOMESTIQUE | CLEVEDON HOUSE BY HERBST ARCHITECTS – AUCKLAND
Il semblerait que l’espace central et ombragé du deuxième pavillon serve parfois de manège !
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Le bureau dévoile des panoramas spectaculaires sur la nature.
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© Lance Herbst
DOMESTIQUE | CLEVEDON HOUSE BY HERBST ARCHITECTS – AUCKLAND
© Lance Herbst
L’intérieur du pool house avec la suspension Random de Bertjan Pot (Moooi).
© Lance Herbst
Le bureau (photos ci-contre et à gauche) possède sa propre passerelle qui conduit à la demeure existante.
L’autre pavillon en revanche fait littéralement face à la maison principale et a permis d’instaurer une douce transition entre le dedans et le dehors. Les deux bâtiments sont en effet reliés par deux passerelles extérieures ouvertes et coiffées de bois. Ainsi, l’espace extérieur de l’entrée demeure désormais enfermé dans une cour entre les deux bâtiments, ancrant davantage le bâti au site. Majestueux, l’espace central ombragé de ce pavillon – dont le plafond percé permet à la nature d’exercer ses droits – dessert d’un côté l’abri pour les véhicules, de l’autre, un espace de stockage et un bureau en cèdre qui bénéficie d’une vue spectaculaire sur le paysage.
© Simon Devitt
herbstarchitects.co.nz
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HÔTEL | BAHIA VIK – JOSÉ IGNACIO
À quelques kilomètres de Punta del Este, le Saint-Tropez sud-américain, José Ignacio, village de pêcheurs sur le littoral atlantique, a su garder, lui, une certaine authenticité. Dans cette localité, le nouvel hôtel d’exception Bahia Vik joue la carte chic et bohème pour nous offrir un séjour inédit propice à la détente… Texte : Charlie Leclerc | Photos : © Courtesy of Vik Retreats
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Carrie et Alexander Vik, les propriétaires visionnaires du petit groupe hôtelier Vik Retreats, sont des esthètes. En Uruguay ou au Chili, à travers leurs quatre établissements luxueux lovés dans des décors naturels grandioses, ils réinterprètent à leur manière l’expérience du voyage en Amérique du Sud. Un voyage personnalisé, fabuleux, qui nous conduit au sein d’univers singuliers, voire inexplorés, mêlant art local – parfois avant-gardiste –, architecture et mobilier contemporains, couleurs latinoaméricaines et matériaux mixtes… L’une de leurs dernières adresses, le Bahia Vik, réalisée en collaboration avec l’architecte uruguayen Marcelo Daglio, évoque tout cela à la fois. Composé d’un bâtiment principal et de onze bungalows privés répartis sur quatre hectares, l’hôtel de 37 chambres au total décline des ambiances plurielles, avec des décors tantôt épurés, tantôt ultra colorés… L’ensemble fonctionne à merveille : le dosage est savant et les choix artistiques sont justes. Posés sur la dune à quelques pas de la mer, les bungalows rectangulaires au toit plat profitent d’un large panorama sur l’océan. Et chacun affiche son originalité côté matériaux… En bois, en zinc noir ou marron, en acier Corten, en verre, en pierre, ces petites unités de deux ou trois suites très ouvertes sur l’extérieur voisinent joliment les unes à côté des autres. Et chacune possède son propre design. De nombreux artistes contemporains uruguayens et internationaux ont en effet été sélectionnés pour créer des installations uniques dans chaque espace. Des œuvres qui, par leurs tonalités ou leurs graphismes, nous rappellent cependant que nous sommes bien en Amérique latine.
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HÔTEL | BAHIA VIK – JOSÉ IGNACIO
“ Posés sur la dune à quelques pas de la mer, les bungalows rectangulaires profitent d’un large panorama sur l’océan. ” Dans le bâtiment principal, mêmes attentions. Entouré de quatre piscines avec vues sur les flots, il enferme dix suites agrémentées de terrasses qui embrassent également ce paysage de bord de mer et de dunes. Constitué de zones ouvertes et fluides, il abrite aussi des œuvres d’art monumentales, dont une fresque géante très colorée dominée par le bleu qui recouvre l’intégralité du plafond du vaste salon. Même les couchers du soleil sont ici incroyables, parmi les plus beaux au monde, dit-on… Contempler et se reposer, on valide le programme !
www.bahiavik.com
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HÔTEL | MAISONS DES RÊVES – AGADIR À OUARZAZATE
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Voyage initiatique, La Route du Sud élaborée par le directeur des Maisons des Rêves, Thierry Teyssier, est une promenade entre songe et réalité, qui fait pénétrer le voyage dans une quatrième dimension, celui de l’évasion onirique. Texte : Fabienne Dupuis | Photos : La Maison des Rêves
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HÔTEL | MAISONS DES RÊVES – AGADIR À OUARZAZATE
C’est une hôtellerie d’un autre genre. De celle qui font fi des codes traditionnels pour s’élever, sans arrogance et tout en douceur, au-dessus de la masse. Bien plus qu’une hôtellerie, il s’agit avant tout d’une idée. Puis vient la mise en scène. Il faut dire qu’à ce titre, le responsable de l’opération, Thierry Teyssier, sait de quoi il parle puisque l’homme vient du monde du spectacle… Fort de cette expérience, des pratiques de son agence d’événementiel (Lever de Rideau) mais aussi de son goût prononcé pour le voyage, l’homme crée en 2000 Les Maisons des Rêves. Plus que des hôtels, les lieux font revivre jusque dans les moindres détails, une destination devenue prétexte à une histoire. Entre imaginaire, littérature, scénographie mais aussi luxe et gourmandises, Les Maisons des Rêves deviennent alors les acteurs de notre imaginaire que Thierry Teyssier prend à l’évidence un certain plaisir à faire évoluer pour nous. Pour sa Route du Sud, le « scénographe » a dessiné un parcours en cinq haltes, qui mène, en une boucle ouverte, les hôtes, d’Agadir à Ouarzazate. Des étapes qui se dégustent autant qu’elles se vivent puisqu’elles jouent tout autant sur la forme que le fond. Au programme donc des maisons toutes soigneusement décorées, quelque part entre charme rustique et local, et raffinement divinement luxueux, malle de cuir patiné ou fauteuil Chesterfield élégamment élimé, et quelques pièces de mobilier au contour délicieusement scandinave. Dans la Maison des Arganiers, celle de l’Oasis, la Maison Rouge ou le palais de pisé Dar Ahlam, qui avait alors introduit l’idée de ce voyage, les hôtes s’installent chaque jour, comme l’on s’accapare la chambre dans la maison d’un ami, le temps d’une nuit, habité encore par les kilomètres et les paysages qui peu à peu commencent à prendre possession de l’esprit.
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“ Entre imaginaire, littérature, scénographie mais aussi luxe et gourmandises, Les Maisons des Rêves deviennent alors les acteurs de notre imaginaire. ” Vent, dunes, sable, palmeraies, le 4x4 affrété pour le scénario passe les paysages et le soleil de plomb, au pas lent d’une méharée indolente. Le temps, épais, semble comme suspendu. Entre paysages fastueusement bruts et décors de scène somptueux, la Route du Sud promène aussi ses hôtes de surprises en délices. Et pour celui qui co-créa La Pâtisserie des Rêves (en 2009, avec Philippe Conticini), l’exercice semble particulièrement d’à-propos. Il ne fallait sans doute pas moins que le génial Thierry Alix (Jardin des Sens, Maison Blanche, Compagnie des Comptoirs, Sens, la Plage…), chef, globe-trotter, plongeur, motard, etc., à la curiosité inépuisable, pour répondre à l’appel de cette Route du Sud gustative. Goûts d’ici et goûts d’ailleurs, Alix poursuit, transcende l’évasion, dans tous les plats qu’il a conçus pour ce « Thé au Sahara » grandeur nature ; entre un déjeuner aux pieds d’une forteresse du XIIe siècle à Amtoudi, un goûter surprise installé sur des kilims en plein désert ou un dîner aux chandelles dans la palmeraie de Tighmert, en terrasse d’une bâtisse de tadelakt, habillée de tapis de Mauritanie, où les encens se mêlent aux chants folkloriques qui montent dans la nuit, au rythme des crépitements du feu. Et aux esprits de s’envelopper de ce manteau épais de souvenirs, quelque part entre réalité et songe d’une nuit orientale.
La Maison des Rêves, 6 nuits, à partir de 6 584 euros par personne (sur une base double) incluant, hébergements, transferts d’hôtels et d’aéroports, butler, pension complète, massage, excursions 4x4 et vols. Pour plus d’informations : Tselana Travel, agence spécialisée dans les voyages uniques et raffinés. www.tselana.com www.maisonsdesreves.com
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HÔTEL | LE VIEUX CASTILLON – CASTILLON-DU-GARD
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À l’ombre
Le Vieux Castillon dans le Gard a fait peau neuve l’an dernier. Épurée, contemporaine et lumineuse, la décoration ainsi repensée baigne le lieu dans l’univers d’un luxe discret tout en valorisant le patrimoine bâti de cet hôtel 4 étoiles. Texte : Charlie Leclerc | Photos : © Guillaume de Laubier
Castillon-du-Gard, ses alentours, la Provence… Quelle délicieuse région ! Aux portes des Alpilles, de la Camargue et des Cévennes, la cité gardoise est un point d’ancrage idéal pour partir à l’assaut d’un territoire riche d’un patrimoine architectural et naturel d’exception. Le Pont du Gard voisin, vestige du célèbre aqueduc romain, s’impose comme l’une des visites incontournables, tout comme la ville médiévale d’Uzès qualifiée de « premier duché de France »… Les amateurs de doux breuvages, quant à eux, arpenteront la route des vins, des vignobles de Châteauneuf-duPape aux Costières de Nîmes, des vignes de Gigondas à celles de Tavel et Lirac. Castillon-du-Gard elle-même mérite que l’on s’y attarde. Le village médiéval, perché sur une butte en grès calcaire, domine l’extrémité sud des Gorges du Gardon. Ses rues pavées, ses gargouilles et son centre ancien tout en pierre attirent chaque année nombre de touristes…
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HÔTEL | LE VIEUX CASTILLON – CASTILLON-DU-GARD
“ Tout a été soigneusement orchestré pour faire de ce lieu un refuge chaleureux, luxueux et poétique. ”
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C’est au cœur de cet environnement de charme que l’hôtel 4 étoiles Le Vieux Castillon prend place. Entièrement réinterprété l’an dernier par l’architecte d’intérieur parisienne Natalia Megret, et sous l’impulsion du groupe hôtelier H8 Collection, nouveau propriétaire, le site montre désormais un visage contemporain épuré sans renier son passé. Sublime ensemble de maisons Renaissance, l’établissement, peuplé d’oliviers et de cyprès, nous plonge au cœur d’une Provence authentique et préservée, une ambiance que l’on retrouve au sein des patios ombragés, des terrasses et des chambres. Du choix des petits artisans régionaux à celui des éditeurs de mobilier – Gandia Blasco, Kartell, Gervasoni, Hay, Ethnicraft, etc. –, tout a été soigneusement orchestré pour faire de ce lieu un refuge chaleureux, luxueux et poétique. Dans les 31 chambres et suites, de 17 à 46 m2 et réparties dans la bâtisse principale et dans l’annexe, des tonalités très claires – principalement du beige et du blanc – ont été préférées conférant aux espaces beaucoup de douceur… La couleur, elle, vient surtout de l’extérieur et des vues sur les ruelles du village ou le jardin que l’on ne se lasse pas de contempler… Matières naturelles et touches contemporaines se marient ici à merveille. Des meubles en pierre sur mesure aux lignes épurées font écho à la pierre apparente présente dans les chambres feutrées et élégantes. Des teintes et une ambiance que l’on retrouve partout dans l’hôtel, des espaces communs au spa en passant par le restaurant gastronomique dirigé par Christophe Ducros. Ce chef étoilé nous transmet toute sa générosité à travers ses créations ensoleillées magnifiant les produits de terroir. Ultime plaisir du soir : une fois par semaine, Le Vieux Castillon projette au bord de la piscine des grands classiques du cinéma ou des films récents. L’adresse est apaisante et on se détend vraiment.
www.vieuxcastillon.fr
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HÔTEL | SHANGRI-LA’S LE TOUESSROK RESORT & SPA
Chic bohémien tropical
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Sur la côte est de l’Île Maurice, le Shangri-La’s Le Touessrok Resort & Spa vient tout juste d’être rénové et incarne un luxe insulaire raffiné tout en s’intégrant parfaitement au sein de son extraordinaire paysage. Une adresse prestigieuse imitant une résidence privée pour un séjour exaltant. Texte : Delphine Després | Photos : © Shangri-La
« Écologique et intemporel, ShangriLa’s Le Touessrok Resort & Spa a été repensé en intégrant l’artisanat le plus raffiné, utilisant de manière créative des matériaux indigènes, organiques et recyclés dans un mobilier chic et contemporain, relate le groupe hôtelier propriétaire. Dans une architecture de style méditerranéen, Shangri-La apporte une touche de son héritage asiatique au style mauricien par la finesse et l’éclectisme du détail, rendant hommage à l’engagement de longue date du resort à la culture locale. » Le ton est donné. Dans un décor de rêve, le Shangri-La’s Le Touessrok Resort & Spa concentre en effet le meilleur du chic tropical tout en s’imprégnant des cultures variées de l’île et des sublimes panoramas qui la composent, des lagons aux montagnes et aux forêts luxuriantes. Sur les 14 hectares en front de mer du site, l’hôtel enferme 200 chambres et suites avec des vues remarquables sur l’Océan Indien et un accès direct à la plage de sable blanc, cinq restaurants, trois bars, un spa qui prodigue des soins holistiques et ayurvédiques, ainsi que deux piscines et un golf 18 trous.
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HÔTEL | SHANGRI-LA’S LE TOUESSROK RESORT & SPA
“ Le resort jouit aussi d’une île privée aux eaux cristallines, entourée de plages vierges. Une retraite intimiste délicieuse. ” Si les chambres sont absolument sublimes avec leurs matériaux indigènes et leur style moderne, les trois Beach Villas à l’abri des regards comptent parmi les villégiatures les plus prestigieuses de l’île, avec pour chacune, 423 m2 d’espaces ultra raffinés, une piscine à débordement et un service haut de gamme. Les parties communes ont également bénéficié d’une attention particulière. Très ouvert, le lobby, surplombant le lagon et la piscine, se pare de couleurs naturelles et de beaux mobiliers sur mesure, de sculptures contemporaines en bois.
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« Dans le respect des traditions de danse séga, une œuvre orne le mur du hall d’entrée, représentant le spectacle des robes tourbillonnantes lors de cette danse culte sur l’île », complète le groupe hôtelier. Chaque restaurant pensé dans un esprit contemporain et novateur possède également une identité propre. Avec un coup de cœur pour le Kushi, restaurant japonais élégant « au design rouge, féminin et sensuel inspiré des Geishas », mais aussi le Safran qui propose une cuisine indienne et nous embarque pour un voyage sensoriel au cœur de l’Asie du Sud.
Dernier privilège et non le moindre : le resort jouit d’une île privée isolée, l’îlot Mangénie, exclusivement réservée aux clients du Shangri-La. Proche de l’île aux Cerfs, cette petite pépite aux eaux cristallines, entourée de 3,5 kilomètres de plages vierges, offre une retraite intimiste des plus délicieuses..
www.shangri-la.com
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HÔTEL | FAENA HOTEL – MIAMI BEACH
Le talentueux monsieur Faena À l’image de son propriétaire, le nouvel hôtel Faena de Miami Beach brille d’excentricité, d’opulence mais aussi du confort luxueux d’un certain art de vivre. Visite du lieu. Texte : Fabienne Dupuis | Photos : Faena Hotel
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HÔTEL | FAENA HOTEL – MIAMI BEACH
Les aficionados se souviennent encore de ce curieux hôtel qui ouvrait ses portes à Buenos Aires en 2007, planté là en plein cœur d’une zone de la ville où seuls quelques bâtiments industriels défraîchis périssaient doucement. Armé d’un énorme projet, mais aussi d’un talentueux designer d’intérieur – en la personne de Philippe Starck ! –, Alan Faena défiait alors les lois du genre, en ouvrant l’un des hôtels les plus chics de la capitale argentine. Pour son second opus hôtelier, monsieur Faena, ne s’est, là encore, pas facilité les choses. Lui qui s’était juré de ne jamais venir poser business sur les côtes de la ville du sudest des États-Unis, a trouvé en Miami, épreuve à sa taille. Comme à son habitude, l’idée seule d’un hôtel ne suffisait pas. Que cela ne tienne, ce seront sept bâtiments au total qui seront rachetés. Autant dire un quartier à lui tout seul. Pour l’heure, deux d’entre eux sont déjà exploités, tandis que le reste subit les transformations exigées pour coller à la vision d’Alan Faena. Une vision globale, une ville dans la ville, où chaque espace doit répondre à un besoin. Il y aura donc un centre consacré à l’art, mais aussi des appartements privés avec vue directe sur la baie de Miami Beach, un petit centre commercial où chaque boutique sera minutieusement sélectionnée… Et bien d’autres projets encore. Mais pour l’heure, ce sont les deux hôtels qui portent haut le flambeau de la maison Faena ; la Casa Claridge, d’abord, un petit hôtel de charme, niché au cœur d’une vieille bâtisse aux accents espagnols et surtout, l’incroyable Hôtel Faena, installé dans ce qui fut jadis, le grand hôtel Saxony. Paré de 169 chambres, le grand bâtiment blanc du mid-beach de Miami domine fièrement l’avenue Collins le long de laquelle il fut érigé en 1948. Il faut dire que plusieurs millions de dollars ont été insufflés dans ce projet devenu presque fou. Pourtant, vu de l’extérieur, on ne saurait tout à fait deviner ce qu’Alan Faena a réservé à ses hôtes.
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Ce sera d’abord, une « cathédrale », une sorte de lobby gigantesque habillé de piliers recouverts de feuilles d’or. Aux murs, des peintures baroques colossales de l’artiste Juan Gatti annoncent, dogmatiques, des professions de foi : amour, science, connaissance… Ce hall passé, l’on rejoint alors la terrasse de l’hôtel et les vents d’El Niño qui, ce jour, souffle un peu. Pris entre les feuilles de palmiers et les effluves des embruns, le squelette géant d’un mammouth, couvert d’or pour l’occasion par l’artiste anglais Damien Hirst, semble imperturbable. À quelques pas de là, la piscine bleue et le bouquet de parasols rouges apportent la note glamour de l’hôtel qui promet de ramener sur cette partie de la côte un peu délaissée, « les journées de beau temps et des nuits hyper sexy ». Dans les salons, on continue de découvrir un lieu qui a fait fi des codes traditionnels de l’hôtellerie pour vivre comme Alan Faena l’a souhaité, « comme à la maison ». Une maison baignée dans un mobilier opulent et des objets rares ramenés de voyages faits dans des contrées lointaines. Comme ces médecines douces d’Amérique du sud ou ces cloches tibétaines qui rythment les cadences des soins promulgués dans l’incroyable spa Tierra Santa de l’hôtel. Dans les chambres, le ton est plus sage avec pour seules espiègleries des bleus maya et rouge garance qui donnent la réplique à la mer et ses parasols vermillons que l’on distinguent d’ici (pour les chambres avec vue !). Chic et élégamment kitsch, le Faena de Miami joue un peu les Botticelli, façon Naissance de Vénus, assumant, sans complexe, les coquillages de couleurs collés sur les colonnes de son bar en terrasse, les images de tigres, lys roses à l’oreille, les vanités et autres licornes, ou même la démesure d’un projet démentiellement visionnaire. Et de renaissance il s’agit bien, et c’est Miami Beach, ville éternellement transfigurée et fantasmée, qui jouit déjà de ce nouveau fruit.
“ Une maison baignée dans un mobilier opulent et des objets rares ramenés de voyages faits dans des contrées lointaines. ”
www.faena.com
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HÔTEL | ME MILAN IL DUCA – MILAN
Au cœur du Milan qui célèbre la mode et le design, l’hôtel Me Milan Il Duca, agencé par Molteni, est installé dans un bâtiment dessiné par Aldo Rossi. Il dévoile un nouveau visage urbain et design à l’âme milanaise. Texte : Delphine Després | Photos : © Molteni & C
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HÔTEL | ME MILAN IL DUCA – MILAN
“ Les intérieurs rendent un véritable hommage aux icônes de l’architecture et du design italiens. ” Entièrement rénové l’an dernier, le nouvel hôtel Me Milan Il Duca du groupe Meliá Hotels International, situé Piazza della Repubblica, compte désormais parmi les établissements hôteliers contemporains courus de la cité. Redessiné et agrandi par l’architecte Aldo Rossi entre 1988 et 1991, le bâtiment, ponctué de marbre de Carrare, de pierre verte ou encore de briques, s’impose comme un ouvrage remarquable de l’architecture moderne. La modernisation, l’extension et le nouveau design résultent d’une collaboration entre le studio d’architecture Arassociati, l’architecte Alvaro Sans, ainsi que le studio de design Nicola Gallizia collaborant avec Molteni & C, société italienne du groupe Molteni qui a notamment conçu le mobilier des salles de bains et meublé les espaces communs de l’hôtel et le jardin avec de belles pièces : chaises Montecatini designées par Gio Ponti en 1935 dans le jardin, fauteuils Fantasia et poufs Domino de Nicola Gallizia dans le bar, canapés sur mesure, fauteuils D.153.1 de Gio Ponti créés en 1953, etc.
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Magnifiés par des meubles et des accessoires griffés, et les clichés du photographe de mode Alberto Van Stokkum, les intérieurs rendent un véritable hommage aux icônes de l’architecture et du design italiens. « Chaque étage est en effet dédié à l’un d’entre eux », confirme la direction de Molteni & C. Ainsi, du premier au dernier niveau, Aldo Rossi, Caccia Dominioni, Achille Castiglioni, Franco Albini, Gio Ponti, Ignazio Gardella, Vico Magistretti, Gae Aulenti et Joe Colombo ont marqué l’identité du lieu. Le design milanais et les beaux mobiliers peuplent les spacieuses parties communes de l’établissement, avec, entre autres au rez-de-chaussée, la présence de certaines créations de Luca Meda ou encore Gio Ponti. D’autres ouvrages remarquables habitent l’endroit, à l’image de cette cloison aux lignes courbes en lame de bois qui semble onduler dans l’entrée…
Les 132 chambres, dont 34 suites, pourvues de terrasses privatives et de salles de bains en marbre, ont été pensées comme un refuge urbain au design luxueux et élégant, agrémenté de couleurs neutres et de matériaux nobles et naturels. Le restaurant gastronomique STK mêle, quant à lui, l’esprit d’un grill new-yorkais à celui d’un lounge chic, avec un salon trônant au centre de la pièce, entouré de zones de repas. Et depuis le bar du toit-terrasse, où l’on déguste des tapas revisitées, des vues imprenables sur le skyline de la ville se découvrent… Tout concourt à parfaire cette expérience milanaise, particulière et exclusive…
www.melia.com
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HÔTEL | HÔTEL DE LILLE – PARIS
Nid douillet Au cœur du quartier des antiquaires et des galeries d’art sur la rive gauche, l’Hôtel de Lille nous captive entre discrétion et séduction. Visite de ce nouveau repaire contemporain qui conte Paris et les artistes de SaintGermain-des-Prés… Texte : Delphine Després | Photos : © Jérôme Galland Parallèle à la rue de Verneuil où demeura Serge Gainsbourg, la petite rue de Lille dans le VIIe arrondissement de Paris, profite, en plein cœur de la capitale et du Carré Rive Gauche, d’un agréable climat de quiétude. Ancienne pension de famille au XIXe siècle, jadis fréquentée par de nombreux artistes, puis établissement 2 étoiles, le nouvel Hôtel de Lille s’est offert 4 étoiles depuis sa rénovation fin 2015 par l’architecte-décorateur Jean-Luc Bras. Et l’esprit est donné dès l’entrée dans le lobby, petit mais cosy. D’un côté, les hôtes sont accueillis dans un espace chaleureux teinté de bois et de tissu Kvadrat noir et blanc ponctué de lettres ; de l’autre, l’on se plaît à se détendre dans le fauteuil Bird de Harry Bertoia (Knoll) installé dans un salon teinté d’or et de rouge, animé par des miroirs d’antiquaires et une cheminée entourée d’une résille métallique signée Pierre-Alexandre Poulain. Une création qui donne du relief à la pièce tout comme les quelques murs parés de cuir. En hommage aux personnalités qui fréquentèrent naguère le quartier, les 15 chambres et suites, de 14 à 25 m2 et parfois mansardées, évoquent de grands noms : Modiano, Sartre, Beauvoir, Sagan, Gréco, Gainsbourg, Hemingway, etc. Chaque chambre honore l’une d’entre elles, avec des bibliothèques remplies de romans, des programmes TV sur mesure dévoilant biographies et interviews personnalisées tandis que quelques détails subtiles, couleurs ou objets, font référence à chaque thématique. Ainsi, dans la chambre Françoise Sagan – qui vécut rue de Lille –, on découvre la véritable machine à écrire Hermès Baby du « charmant petit monstre » (dixit Mauriac) placée sous vitrine ou encore un fauteuil panthère et une Aston Martin en référence à la fourrure et aux voitures de course qu’elle aimait tant ! Côté décoration, les chambres affichent une élégante sobriété avec du bois clair, omniprésent, des touches de cuivre, des photographies originales noir et blanc, quelques notes colorées et une tête de lit matérialisée par un mur en tissu Kvadrat. Changement total de décor au sous-sol ! Cette cave voûtée en pierre « très SaintGermain-des-Prés » abrite l’espace de repas et ajoute beaucoup de caractère à l’hôtel. Dédiée aux petits déjeuners, cette salle à manger est également privatisable pour des repas « comme à la maison », voire des concerts ou des lectures. Un véritable pied-à-terre parisien dans lequel on se sent bien… Et prêt à partir arpenter la ville, ses boutiques vintage et déco, ses antiquaires, ses galeries d’art, ses musées voisins, et toutes les bonnes adresses connues ou secrètes que nous dévoile avec passion Philippe Daucet, le directeur de l’hôtel. www.hoteldelille.com
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HÔTEL | 34B – PARIS
COCORICO Astotel inaugure l’hôtel 34B, sa nouvelle adresse parisienne à la décoration bigarrée 100 % française. Des objets aux façades intérieures de l’établissement, tout ici honore notre pays avec goût et drôlerie. Texte : Charlie Leclerc | Photos : Guillaume Grasset
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Rue Bergère, à la frontière entre le IXe et le IIe arrondissement de Paris, la dernière rénovation du groupe Astotel détonne ! Au cœur de cette adresse 3 étoiles installée dans un bâtiment en pierre, l’architecte Philippe Maidenberg, auteur de cette métamorphose, nous conte au fil des différents espaces des histoires qui évoquent la France. La réfection totale du lieu a révélé quelques traces intéressantes du passé et l’histoire du bâtiment et de la France a guidé l’architecture et la décoration de l’hôtel. Ainsi, les briques et les pierres de taille d’origine au rez-de-chaussée – très lumineux grâce à sa grande verrière – ont été nettoyées, conservées, puis « associées à un mobilier contemporain d’une même gamme chromatique, pour un ensemble harmonieux ». En clin d’œil aux traces d’anciennes inscriptions indéchiffrables sur une grosse pierre, entre le lobby et le bar, et sur la colonne de pierre de la grande salle, la première pierre a été baptisée « 1515 », hommage à François 1er et à la bataille de Marignan, et la seconde « 1789 ». Pourquoi pas… Mais n’y voyez pas là une simple interprétation de l’histoire du lieu. Le 34B est avant tout un établissement au design contemporain, des zones communes aux 128 chambres lumineuses.
Ainsi dès l’entrée se dégage une atmosphère gaie et conviviale. Au niveau de la réception, une bibliothèque d’ouvrages dédiés à la France et des objets chinés évoquent la culture et l’art de vivre de notre pays, « comme une maquette du Concorde ou un pavé parisien », tandis qu’à travers la verrière du grand salon se dévoilent les façades intérieures de l’hôtel… aux couleurs du drapeau français ! Peuplé de mobilier en bois naturel, d’un circuit de tuyaux de cuivre ponctués d’ampoules pour l’éclairage du soir (Ombre portée, design Philippe Maidenberg), d’assises en cuir coloré, d’assiettes décorées sur les murs et même d’une inscription géante de notre devise républicaine posée sur la bibliothèque, ce vaste volume brille par son éclectisme.
Logé près de l’entrée et des baies vitrées ouvertes sur la rue Bergère, le bar nous happe également avec son meuble rétroéclairé illustrant la carte de France… Dominées par le bleu et le blanc, les chambres continuent de nous baigner dans cette histoire très française : chaque tête de lit suggère la marinière, les bérets ou les anciennes lanternes parisiennes ; le plateau de bureau enferme un faux gazon traversé par un cycliste ou une DS miniature pour rappeler nos routes de campagne, etc. Philippe Maidenberg a multiplié les détails qui font référence à nos contrées ! Un joyeux mélange plein d’humour et d’idées !
www.astotel.com/34B
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ART | THE KID
Ci-contre : Portrait de The Kid dans son atelier. © 2016 The Kid Tous droits réservés. Courtesy Galerie ALB.
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The Kid… Qui se cache derrière ces deux petits mots, forcément imprégnés d’un parfum d’outre-Atlantique, crânement enveloppés dans la bannière étoilée ? Une vieille âme de 24 printemps, au visage d’enfant, prodige autodidacte au service de la génération perdue. Texte : Vanina Tarnaud | Photos : Courtesy Galerie ALB, Paris | Production : Cédric Calmels
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Génie du dessin au stylo Bic bleu, sculpteur spontané, cet artiste mi-hollandais, mi-brésilien, réfractaire à toute forme de scolarité, d’autorité, invente un univers peuplé d’anges déchus, de promesses non tenues. Avec l’énergie d’un certain désespoir, il enfante des images-miroirs de cette jeunesse en perte de repère, égarée dans un monde désenchanté. Une telle fulgurance trouve forcément son origine dans l’urgence de dénoncer, d’exposer au regard de tous et de chacun, la tragédie du déterminisme social. The Kid se protège, se raconte avec beaucoup de parcimonie, conservant jalousement ce qui est du ressort de sa propre histoire. « Mon art a pour sujet ma génération, pas mon expérience personnelle. » Voilà qui est dit. Il ne nous livre donc que les grandes lignes de sa vie : il a été élevé par des grands-parents très compréhensifs, qui lui demandaient davantage ce qu’il créait au quotidien que ce qu’il voulait faire plus tard. « D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours dessiné, peint. Et je crois que j’avais compris à un très jeune âge que le début contient parfois la fin. » En 2013, sa première exposition personnelle à la Galerie ALB s’intitulait « Endgame », Fin de Partie, hommage avoué et assumé à Marcel Duchamp et Samuel Beckett. Sur cette page : 1. I am the alpha I am the omega I am the beginning I am the end, 2015. Fusain et huile sur papier, vitrail. Diptyque, chaque oeuvre 210 x 180 x 6 cm. Collection privée. Architecte Stephanie Coutas. © 2015 The Kid Tous droits réservés. Courtesy Stéphanie Coutas 1001 Maisons. 2. Nowhere, 2016. Peinture à l’huile et tempéra à l’oeuf sur toile. 158 x 238 x 6 cm. © 2016 The Kid Tous droits réservés. Courtesy Galerie ALB. 3. I go alone, 2016. Peinture à l’huile et tempéra à l’oeuf sur toile. 212 x 354 x 6 cm. Collection privée. © 2016 The Kid Tous droits réservés. Courtesy Galerie ALB.
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ART | THE KID
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De ses parents, il ne dit surtout rien. Rien donc. Allergique à l’école, jeune adolescent, il franchit l’Atlantique, fait de temps à autre des petits boulots, mais surtout des rencontres bouleversantes qui portent à sa conscience l’ombre planante sur le rêve américain. Le rebelle trouve ainsi sa cause, et va s’acharner à éveiller la lucidité de ceux qui croisent son chemin. Le temps d’une collection, il découvre, grâce à un job dans la mode, le monde d’Alexander McQueen. Le jeune homme est bouleversé par l’ampleur de l’ambition, par l’énergie déployée, par la capacité de ce designer hors norme à créer un univers et à embarquer sur ce vaisseau tous ceux qui s’en approchent. Notre jeune artiste a la cause, l’énergie, il lui manque un nom, autre que celui dont il a hérité par le sang, un nom pour s’affranchir ou se protéger, tel un animal sauvage, échaudé par la dureté de l’existence. « The Kid » va de soi, il est si jeune quand il entre dans le monde de l’art. Se contenter de cette explication serait réducteur : et Larry Clark dans tout cela ? The Kid ne s’en cache pas, avouant avoir été très touché par l’œuvre du cinéaste-photographe. Le film culte, Kids de Clark, imprime son imaginaire parce qu’il reflète fidèlement le quotidien de ces ados en perdition. À l’instar de son aîné, The Kid lève le voile sur la réalité dérangeante des jeunes Américains, laissés-pour-compte du modèle social, que le système condamne à la marge et crucifie. Mais il choisit d’autres formes pour rendre compte de ce constat : dessins, peintures, sculptures. Son oeuvre intitulée Too young to die ? (une sculpture en silicone grandeur nature) exprime parfaitement son cri : un bébé dans une couveuse, couvert de tatouages, signes indélébiles d’appartenance à son gang d’origine, tente d’échapper à sa fatalité, se battant pour son droit à choisir son avenir. En avril à l’occasion de Art Paris Art Fair au Grand Palais, il dévoilera ses premières peintures à l’huile de grande dimension. Si les expressions sont multiples et empreintes d’une indéniable virtuosité, le fil rouge demeure. De jeunes corps, des visages presque enfantins, tatoués, balafrés, parcourus de stigmates de souffrances multiples : « Toutes mes œuvres sont inspirées par les histoires individuelles de vrais jeunes, conduits à l’exercice de la violence par les circonstances de l’environnement dans lequel ils sont nés. » La beauté plastique des modèles mise en tension avec les signes évidents de désarroi nous explose en pleine gueule, ne laissant aucune place à un esthétisme vain. « Tous mes sujets sont prédestinés à échouer. J’essaie de capturer ce moment, immortaliser cet instant entre innocence et corruption. » Capitaine Pan d’une « génération perdue » (sous-titre de sa prochaine exposition The Kid : I go alone), The Kid combat avec ses stylos et ses pinceaux pour cette nouvelle génération perdue dont il se sent si proche. Il y met une sublime énergie, toujours libre, cherchant inlassablement l’expression la plus percutante afin d’exposer ses chères ombres à la lumière. The Kid : I go alone - peintures et sculptures, à Art Paris au Grand Palais, à partir du 30 mars et jusqu’au 3 avril avec la Galerie ALB, stand B17. God is dead (collection privée, États-Unis) est exposé à Our time is now (curateur comités de sélection de Drawing Now), au Carreau du Temple, jusqu’au 3 avril. Do you believe in god ? (collection privée, Luxembourg) est exposé à l’Institut d’Art Contemporain pour la Triennale De leur Temps # 5 (curateur Nathalie Ergino), jusqu’au 8 mai avec l’ADIAF. www.thekid.fr www.galeriealb.com
“ Tous mes sujets sont prédestinés à échouer. J’essaie de capturer ce moment, immortaliser cet instant entre innocence et corruption. ” The Kid
Sur la page de gauche : 1. Rise and rise again until lambs become lions, 2016. Sculpture en silicone platine, peinture à l’huile, matériaux divers (aucun animal n’a été blessé). 87 x 210 x 128 cm. © 2016 The Kid Tous droits réservés. Courtesy Galerie ALB. 2. Do you believe in God ?, 2013. Sculpture en silicone platine, peinture à l’huile, matériaux divers. 105 x 84 x 56 cm. Photo : Jean-Louis Losi Collection privée. © 2013 The Kid Tous droits réservés. Courtesy Galerie ALB. 3. Until the quiet comes 27:19, 2015. Sculpture en silicone platine, peinture à l’huile, matériaux divers. 45 x 48 x 25 cm. Collection privée. © 2015 The Kid Tous droits réservés. Courtesy Galerie ALB. 4. Let he who has understanding calculate the number of the beast for this number is that of a man, 2015. Stylo Bic sur papier. 182 x 240 x 6 cm. Collection privée. © 2015 The Kid Tous droits réservés. Courtesy Galerie ALB. Sur cette page : Blessed is the lamb whose blood flows, 2015. Sculpture en silicone platine, peinture à l’huile, matériaux divers (aucun animal n’a été blessé). 197 x 160 x 190 cm. Collection privée. © 2015 The Kid Tous droits réservés. Courtesy Galerie ALB.
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ART | TANC
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Les vibrations du souffle
« Arrête de rêver ! » Tanc a dû entendre des centaines de fois cette injonction professorale. Encore que… Pour duper le corps enseignant, le jeune Tancrède Perrot, né à Paris en 1979, noircit des pages et des pages d’écritures automatiques aussi indéchiffrables que belles, signes que les professeurs prennent, à tort, pour des notes bien dociles… Ainsi débuta son destin… Sur cette page : 1. Sans titre, 2015. Acrylique sur toile. 500 x 400 cm. Courtesy of WallWorks Gallery, Paris. Photo : © Nicolas Gzeley
Texte : Vanina Tarnaud | Photos : DR | Production : Cédric Calmels
2. Close up, 2015. Photo : © Nicolas Gzeley 3. Sans titre, 2015. Encre sur toile. 116 x 90 cm. Photo : © Clément Guillaume Courtesy of Tournemine Gallery, Gstaad.
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“ Tout comme pour la composition musicale, Tanc, dans sa peinture, laisse aller son inconscient à une liberté totale. ” 203
ART | TANC
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Sur les bancs bien cirés, l’adolescent s’ennuie. L’école de Tanc sera celle de la vie, de la rue, du Street art. L’adolescent en rupture a besoin d’éprouver le monde, de se confronter au vivant, sous toutes ses formes, de se mettre en danger pour sentir la vie le traverser, loin du confort de son milieu d’origine. L’artiste se nourrit des vibrations du monde, les enregistre, les intègre à sa respiration pour les ramener à la surface, lisibles et mystérieuses, sous forme de toiles abstraites et néanmoins familières. Avant d’entrer dans les galeries du vaste monde, Tanc a voyagé. Dans sa rue, dans sa ville, dans sa tête, le jour et la nuit. Autodidacte en tout, notre artiste arbore une double casquette de musicien et de peintre. À l’origine de son monde, un gamin de 17 ans plutôt solitaire, en errance, comme l’on peut l’être à la sortie de l’enfance, mais qui déjà investit les lieux qu’il croise, ceux qui sont encore vierges de traces, d’empreintes. « Je commence à peindre dans la rue, sur divers terrains vagues. Pour cela, je peins en grand et à l’aide de bombes de peinture. La liberté de la gestuelle était telle, que je pratiquais cela comme un art martial. Elle incarnait une source de stabilité dans ma vie d’adolescent. Aujourd’hui encore, j’ai conservé quelque chose de cette période : peindre vite est réellement très physique. Cela suppose que le corps tout entier participe à l’action, et pas seulement le poignet. C’est un véritable équilibre entre mon corps et mon esprit. La peinture est alors, et de ce fait, autant un exutoire qu’une thérapie. » Dans cette jungle urbaine, notre loup solitaire trouve enfin un clan, une crew (équipe) : les Vao (L’Atlas, Sunset, Yaze, Babou, etc. ). Et Tanc devient Tanc Vao. Ils s’encouragent, se protègent. Son travail prend de l’ampleur, sort peu à peu du graff. Il tente bien une incursion dans l’univers de la pub et de l’édition. En vain. Jean Faucheur, artiste protéiforme, entré dans la vie de Tanc avec les Vao, lui indique la voie à suivre, malgré lui. Cet homme ose, ainsi que nous le confie Tancrède : « Véritable touche-à-tout, Jean allait de la sculpture au dessin, en passant par la photo ou par de grandes peintures à la bombe. Il n’avait aucune limite. Cette facilité à tout utiliser m’a inspiré. » C’est encore avec Jean Faucheur que le jeune artiste s’installe dans son premier atelier stable, à la Forge de Belleville. « Quand je dis stable, c’est qu’auparavant nous travaillions tous dans des squats. » Ce qui l’agite, le fait vibrer, c’est la vie, c’est la nuit, les ondes, les répétitions obsédantes. D’ailleurs Tanc se met à mixer, des rythmes incantatoires, lancinants : « Ma musique est inspirée de la techno de Detroit (Drexciya, The Other People Place) et des musiques de films (Giorgio Moroder auteur de la BO de Midnight Express, ou encore John Carpenter pour le film Halloween). L’ambiance froide, sombre et mélancolique me permet de mieux faire surgir des notes emplies d’espoir. »
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5. Sur cette double page : 1. Sans titre, 2012. Encre et laque sur toile. 130 x 130 cm. Courtesy of the artist. 2. Tanc peignant une toile dans les rues de New York, 2013. Encre et laque sur toile. 130 x 165 cm. Courtesy of Catherine Ahnell Gallery, New York. Photo : © Ahn Sun Mi 3. Sans titre, 2015. Acrylique, encre et laque sur toile. 120 x 120 cm. Courtesy of The Mind Gallery, Dubaï. 4. Sans titre, 2015. Acrylique, encre et laque sur toile. 120 x 120 cm. Courtesy of The Mind Gallery, Dubaï. 5. Sans titre, 2012. Encre et laque sur toile. 140 x 200 cm. Courtesy of the artist. 6. Sans titre, 2012. Acrylique, encre et laque sur toile. 200 x 200 cm. Collection privée.
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ART | TANC
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“ Trait après trait, ligne sur ligne, à un rythme effréné, Tanc couvre et recouvre ses toiles de vibrations d’une intensité incontestable. ”
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Sur cette double page : 1. Sans titre, 2016. Encre sur papier marouflé sur toile. 140 x 190 cm. Courtesy of David Bloch Gallery, Marrakech. 2. Vue de l’exposition New Horizons, 2016. David Bloch Gallery, Marrakech. 3. Sans titre, 2016. Encre sur papier marouflé sur toile. 100 x 100 cm. Courtesy of David Bloch Gallery, Marrakech.
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Sur cette double page : 4. Tanc peignant une toile dans son atelier à New York, 2013. Courtesy of Catherine Ahnell Gallery, New York. Photo : © Ahn Sun Mi 5. Sans titre, 2016. Encre sur papier marouflé sur toile. 130 x 160 cm. Courtesy of David Bloch Gallery, Marrakech. 6. Sans titre, 2014. Encre sur papier marouflé sur toile. 150 x 150 cm. Collection privée.
Si Tanc parle de sa musique, c’est qu’elle est intimement liée à sa pratique de peintre. Tout comme pour la composition musicale, Tanc, dans sa peinture, laisse aller son inconscient à une liberté totale : « Quand je peins, je fais entièrement confiance à mon inconscient, le laissant choisir les couleurs et les formes. […] Un trait en appelle un autre, tout comme les notes et les beats. » Si il est ici question d’une création très instinctive, Tanc nous confie avoir été néanmoins très inspiré, et touché par les écritures automatiques de Michaux, notamment celles mettant en jeu la mescaline, ainsi que par les artistes de l’École de NY des années 50 (Franz Kline, Jackson Pollock, Hans Hartung) : « J’ai toujours peint et dessiné. Mais j’avais l’impression que les émotions étaient liées au rendu du dessin. Je me sentais toujours bridé. Quand j’ai commencé à peindre de manière abstraite, toutes ces notions se sont effacées. Mon expression est devenue plus forte, touchant le spectateur avec plus d’efficacité : je ne lui imposais plus mes souvenirs, mais le dirigeais vers les siens. » Trait après trait, ligne sur ligne, à un rythme effréné, Tanc couvre et recouvre ses toiles de vibrations d’une intensité incontestable, soutenue par ce souffle à l’origine de tout, celui des pleins qui révèlent les vides, tel celui qui anime la calligraphie chinoise. La peinture de Tanc est un cri primal : un artiste est né, prêt à embrasser les ondes de nos existences.
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Retrouvez les œuvres de Tanc sur ventedart.com
Les œuvres de Tanc seront visibles jusqu’au 7 juin à la Loo and Lou Gallery, 45, avenue George-V, à Paris ; du 16 au 30 avril au Musée Brass à Bruxelles ; du 20 avril au 20 mai à la Zimmerling and Jungfleisch Gallery à Saarbrücken en Allemagne, aux côtés des œuvres de L’Atlas et à la Biennale de Marrakech qui présente une de ses installations jusqu’à début juin.
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ART | VENTEDART.COM
Site de vente d’œuvres d’art sur Internet, ventedart.com est à la fois une véritable galerie en ligne et une plateforme unique de services à destination des collectionneurs et des artistes. Pour les fondateurs de ventedart.com le choix d’Hugo Gaspard en tant que directeur des opérations était une évidence. Il nous présente ce concept innovant qui privilégie la dimension humaine des échanges, sans jamais oublier la notion d’émotion inhérente à l’art. Propos recueillis par Delphine Després | Photos : DR
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© Clément Guillaume
V.A.O Studio juin 2013. L’atelier de L’Atlas qu’il partage avec l’artiste Tanc à Mairie des Lilas.
“ Le but n’est pas de détruire le modèle existant mais d’en créer un nouveau qui réponde aux nouvelles attentes du marché. ” Quelle est l’origine de ce projet ? Hugo Gaspard : L’évolution du marché de l’art contemporain qui s’est considérablement mondialisé. Aujourd’hui, les collectionneurs en quête de nouvelles œuvres n’hésitent plus à utiliser les nouveaux médias pour dénicher les pièces qui viendront enrichir leur collection. En tant que journaliste spécialisé en art contemporain, j’ai côtoyé pendant vingt ans les grandes figures de la scène internationale, mais aussi accompagné l’émergence de nouveaux talents qui n’avaient jusqu’alors peu ou pas de visibilité sur le marché traditionnel. Régulièrement, beaucoup de lecteurs nous contactaient pour savoir où ils pouvaient voir et acheter ces œuvres. ventedart.com va leur offrir cette visibilité et un véritable gain de notoriété, en s’appuyant sur tous les outils de communication à notre disposition, et notamment sur Artravel, qui est l’un de nos partenaires privilégiés.
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ART | VENTEDART.COM Que répondez-vous à ceux qui craignent l’Ubérisation du monde de l’art ? Hugo Gaspard : Le monde change. Le concept que nous mettons en place aujourd’hui sera une évidence dans cinq ans. C’est une chance formidable de pouvoir mettre en lumière, sans frontière, des artistes ultra talentueux mais méconnus et de rendre accessible au plus grand nombre d’autres qui sont déjà cotés. Le but n’est pas de détruire le modèle existant mais d’en créer un nouveau qui réponde aux nouvelles attentes du marché. Aujourd’hui, les galeries qui ont pignon sur rue ne suffisent plus. Pour tous ces petits collectionneurs qui parfois n’osent pas franchir la porte d’une galerie, le web est un bon moyen d’accéder à cet univers, en toute légitimité. On ne peut pas éternellement se comporter comme un petit village gaulois qui résiste aux changements. Il faut évoluer. Notre galerie est ouverte 7/7, 24/24, avec une visibilité mondiale. Quel que soit l’endroit où ils se trouvent, nos clients deviennent nos meilleurs ambassadeurs, en offrant à nos artistes une exposition unique au cœur de leur intimité, sur les murs de leur maison, et en partageant avec leurs proches, l’émotion que l’œuvre leur procure. Quel budget faut-il pour acquérir une œuvre sur Ventedart ? Hugo Gaspard : Nous nous positionnons sur le middle market en présentant des œuvres allant de 3 000 à 100 000 €, toutes authentifiées et certifiées. C’est un choix délibéré qui n’est pas grand public, nous en sommes conscients, mais sincèrement, il faut être fidèle à ses convictions. On ne peut pas avoir des œuvres à 200 € en tirages multiples au même niveau que des pièces uniques à 50 000 €. Là, nous serions dans l’Ubérisation vulgaire et destructive.
Le fait d’être une galerie en ligne n’est-il pas un frein à ce travail de proximité et d’accompagnement dont vous parlez ? Hugo Gaspard : Non. Car au-delà de la visibilité permanente des artistes, nous allons sans cesse créer du lien. Avec notre clientèle, qui pourra entrer facilement en contact avec nous, pour obtenir des précisions sur les modalités d’achat ou des informations complémentaires sur les œuvres. Mais aussi entre les artistes et nos clients, à travers une série de rendez-vous que nous allons organiser, comme des dîners en ateliers qui vont permettre aux collectionneurs de mieux comprendre le travail de l’artiste et d’admirer ses œuvres in situ. Parallèlement, nous organiserons chaque mois une exposition éphémère en ligne qui dévoilera une douzaine de pièces uniques et/ou en série limitée numérotée, spécialement créées pour ventedart.com. Chaque exposition bénéficiera d’un vernissage physique dans un lieu unique et atypique, qui sera parfaitement adapté au travail de l’artiste et non l’inverse. Quelle sera la première exposition ? Hugo Gaspard : Anto Fils de Pop démarrera le programme des expositions avec sa série L’art sacré corse du 15 avril au 14 mai 2016. Suivront Maxime Lhermet, jusqu’au 14 juin, avec une série de peintures réalisées sur des capots de Ferrari qui rend hommage aux grandes heures de la Scuderia. Enfin, du 15 juin au 15 juillet, dans la lignée de ses créations sur les Super-Héros, Alexandre Nicolas va produire en exclusivité pour nous les Fashion Fœtus, une série de sept pièces uniques réalisées selon sa technique d’inclusion dans du cristal de synthèse, et à l’image des icônes de la mode que sont Anna Wintour, Yves Saint Laurent, Coco Chanel, Karl Lagerfeld, Jean-Paul Gaultier, Marc Jacobs et John Galliano.
“ Notre catalogue est international, hétéroclite et réunit des artistes dont le discours, le parcours et le travail nous ont touchés. ” Qui sont les artistes que vous représentez ? Hugo Gaspard : Notre catalogue est international, hétéroclite et réunit des artistes dont le discours, le parcours et le travail nous ont touchés, comme L’Atlas, Tanc, Yaze, Pascal Bernier, Philippe Pasqua, b. Thisismybword, Richard Bellia, Benjamin Renoux, Alexandre Nicolas, Nicolas Rubinstein, Anto Fils de Pop, Maxime Lhermet, La Fratrie, Philippe Perrin, Atelier Jean Denant, Michel Soubeyrand ou Lionel Bayol-Thémines. D’autres sont en train de nous rejoindre. L’objectif est de travailler avec une vingtaine d’artistes pour répondre à leurs attentes et s’investir à leurs côtés avec disponibilité et professionnalisme. Comment avez-vous réussi à les convaincre d’intégrer votre galerie ? Hugo Gaspard : Ils ont été séduits par le panel de services que nous leur proposions. Si la vente est dématérialisée, la relation avec l’artiste, elle, ne l’est pas, bien au contraire. Nous effectuons un vrai travail de proximité et d’accompagnement. D’un point de vue pratique, l’autre avantage, c’est la souplesse et la sécurité. Les artistes conservent leurs œuvres dans leurs ateliers, et celles-ci ne transitent par notre plateforme que lorsqu’elles sont effectivement vendues. Nous gérons le conditionnement et les envois sécurisés via un service de transporteurs spécialisés.
En quels autres points vous démarquez-vous ? Hugo Gaspard : Nous avons fait le constat que certains collectionneurs qui souhaitaient faire vivre leur collection en se séparant de certaines œuvres, ne savaient parfois pas comment s’y prendre. L’idée avec nos collections privées, c’est d’apporter une vraie alternative aux ventes aux enchères qui impliquent tout un tas de contraintes, en nous positionnant comme intermédiaire entre le collectionneur vendeur et l’acheteur. Un grand nombre de collectionneurs nous font d’ores et déjà confiance. Enfin, régulièrement, nous allons aussi initier en toute discrétion, des ventes d’œuvres rares et prestigieuses, réservées à une clientèle identifiée et personnellement alertée pour des événements où elle pourra acquérir des œuvres exceptionnelles signées Jean-Michel Basquiat, Jean Dubuffet, Niki de Saint-Phalle ou Andy Warhol. Comment l’acheteur pourra-t-il s’assurer de l’authenticité de ces pièces ? Hugo Gaspard : Toutes les œuvres qui transitent par notre plateforme sont contrôlées, expertisées et authentifiées par notre équipe d’experts réunie autour du marchand d’art Cédric Calmels et composée de professionnels du monde de l’art et de commissaires-priseurs. Quelles sont vos perspectives de développement ? Hugo Gaspard : L’idée, c’est de fédérer un vrai réseau de collectionneurs et d’amateurs autour de notre passion commune pour l’art. Et créer de l’émotion en s’appuyant sur la diversité et la richesse de la création contemporaine. ventedart.com
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1.
2. 1. Nicolas Rubinstein Walking Micky, 2006. Bronze. 39 x 48 x 24 cm.
Š Louis Teran
2. Pascal Bernier Accident de chasse, 2013. Tigre naturalisĂŠ, bandages, acrylique.
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EXPO |
© Studio Bouroullec
Texte : Lina Mistral
Ronan et Erwan Bouroullec à Rennes
Jusqu’au 28 août au Frac Bretagne, aux Champs Libres et au Parlement de Bretagne à Rennes. www.fracbretagne.fr www.leschampslibres.fr www.bouroullec.com
© Studio Bouroullec
© Studio Bouroullec
À Rennes, le Frac Bretagne, Les Champs Libres et le Parlement de Bretagne s’associent pour produire une exposition consacrée à deux figures majeures du design international : Ronan et Erwan Bouroullec. Il s’agit de la première exposition en Bretagne des deux designers nés à Quimper. Leurs réalisations récentes – et inédites pour certaines – sont mises à l’honneur dans trois domaines : le design d’objets, les projets de micro-architecture et ceux destinés à l’espace public. Pour la première fois en France, ils présentent par ailleurs de nouveaux systèmes de cloisons modulaires et « atmosphériques », en céramique, verre, textile ou guipure. Parmi les autres temps forts, les frères Bouroullec dévoilent aux Champs Libres leurs réflexions sur l’aménagement de la ville, à travers des propositions constituant leurs premiers projets pour l’espace public. Une exposition protéiforme à découvrir.
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Destockage De mobilier D’expostion Des plus granDes marques www.venteprodesign.com
FOCUS | BRIQUE – WILLIAM HALL – ÉDITIONS PHAIDON
Brique Texte : Lina Mistral | Photos : DR « Alors qu’il existe dans le monde entier de nombreux exemples remarquables d’architecture en brique, aucun livre illustré n’a été publié sur ce sujet depuis plus de dix ans », justifie William Hall, en préambule de Brique. Un manque désormais comblé avec cet ouvrage ! Il présente en effet les plus belles architectures en brique, avec de sublimes photos et des commentaires complets sur chaque projet, des premières structures primitives aux réalisations actuelles. Accompagné d’un essai rédigé par l’historien et présentateur de la BBC Dan Cruickshank, ce livre nous invite à une promenade planétaire révélant des structures aussi inspirantes que fascinantes.
Bâtiment administratif et technique de Hoechst AG, Francfort, Allemagne, 1924, Peter Behrens.
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Brique – William Hall – Éditions Phaidon www.phaidon.com
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32. Levante by Maserati
86. Stelle & Co
170. Bahia Vik – José Ignacio
www.maserati.fr
www.stelleco.com
www.bahiavik.com
98. Michaelis Boyd
174. Maisons des Rêves – Agadir à Ouarzazate
FOCUS
www.michaelisboyd.com
www.tselana.com www.maisonsdesreves.com
34. Beolab 90 by Bang Olufsen
106. Olivier Poulet et Nelly Guyot
www.bang-olufsen.com
www.ngarchitecture.fr www.archimotion.fr www.alluresoftdesign.fr
36. LP 160 by La Boite Concept
178. Le Vieux Castillon – Castillon-du-Gard www.vieuxcastillon.fr
182. Shangri-La’s Le Touessrok Resort & Spa – Trou d’Eau Douce
www.laboiteconcept.com
38. Bloom Maestro by Benoît Challand et Simon Duhamel www.benoitchalland.com
42. M Project by Baobab Collection www.baobabcollection.com
44. Balad by Fermob thebikeshed.cc
DOMESTIQUE 118. Maison B by Jean-Christophe Sabarthès et Xavier Luvison Architectes 128. Vale do Lobo by Jutta Hoehn – Algarve 138. Maison des L by Olivier et Helène
www.quintadovallado.com
www.olivierlempereur.be www.kreon.com
146. Toro Canyon House by Bestor Architecture – Montecito http://bestorarchitecture.com
www.patricknorguet.com
66. Nipa Doshi et Jonathan Levien
www.faena.com
190. Me Milan Il Duca – Milan www.melia.com
www.algarve-architecture.com
Lempereur – Bruxelles
60. Patrick Norguet
186. Faena Hotel Miami – Miami Beach
www.ls-archi.com
82. Quinta do Vallado – Vallée du Douro
RENCONTRE
www.shangri-la.com
154. Can Bikini by TG-Studio – Ibiza
194. Hôtel de Lille – Paris www.hoteldelille.com
196. Hôtel 34B – Paris www.astotel.com/34B
ART 198. The Kid
www.tg-studio.co.uk
www.thekid.fr www.galeriealb.com
162. Clevedon House by Herbst Architects
202. Tanc
Auckland
http://ventedart.com
www.doshilevien.com
72. Manal Rachdi www.oxoarch.com
http://herbstarchitects.co.nz
208. Ventedart.com http://ventedart.com
FOOD 78. Restaurant Bandol – Londres http://barbandol.co.uk www.kkd.co.uk
Dans le numéro précédent :
Architecture Fiona Lynch La rédaction tient à préciser que la Résidence Balwyn a été photographiée par Sharyn Cairns et Marasea tandis que la Résidence Williamston a été photographiée par Dan Hocking Plus d’informations sur www.sharyncairns.com.au http://danhocking.com.au
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