HABITER LE PAYSAGE DU SIGILLON Antoine Sonnery-Cottet S10 - Rapport de prĂŠsentation 18.06.15
La promenade suspendue de Gannat 1
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Composition du jury Soutenance du 18.06.15
Encadrant de l’UE
Yan Olivares
Architecte, enseignant ENSA Clermont-Fd
Co-encadrant
Rafaël Magrou
Architecte, enseignant ENSA Clermont-Fd
Directeur Mémoire
Amélie Flamand
Sociologue, enseignant ENSA Clermont-Fd
Enseignant METAPHAUR
Brigitte Floret
Architecte, enseignant ENSA Clermont-Fd
Enseignant EVAN
Luc Léotoing
Paysagiste, enseignant ENSA Clermont-Fd
Enseignant d’une autre école
Jean-Louis Violeau
HDR) Sociologue, Professeur à l’ENSA Paris-Malaquais, et HDR
Enseignant d’une autre école
Xavier Guillot
(HDR) Architecte, Professeur à l’ENSA Saint-Etienne, et HDR
Personnalité extérieure
Monsieur Corbon
Elu Gannat
Enseignant d’une autre UE
Loïc Parmentier
Architecte, enseignant ENSA Clermont-Fd
Co-encadrant Invité
Bertrand Retif
Paysagiste, enseignant ENSA Clermont-Fd
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Sommaire
A/ Convictions I - Posture personnelle d’architecte-citoyen
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B / Le projet urbain II - Analyse urbaine - Gannat identité et bassin de vie, charpente urbaine - Constats / Hypothèses - Les cours d’eau dans Gannat : un potentiel sous exploité
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III - Stratégie - L’orientation Est/Ouest comme nouvel axe de développement - Limites paysagères et bâtiments emblématiques - Mailler le territoire pour diffuser l’intervention - Le piéton au centre du projet
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IV - Enjeux et projection, échéance 2035 - Enjeux - Quatre séquences paysagères - Masterplan du projet urbain - 2035
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C / PFE : « Habiter le paysage du Sigillon : la promenade suspendue de Gannat »
V - Raisonnement de projet - Stratégie analytique - Ancrage du projet - Contexte - Concept
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VI - Stratégie additionnelle - Temps 1 : La promenade devient connectée - Temps 2 : La promenade devient « suspendue » - Temps 3 : La promenade devient continue
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VII - Annexes - Programme détaillé - Références architecturales - Bibliographie - Documents graphiques du projet
60 62 63 64
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I - Convictions Posture personnelle d’architecte-citoyen
Une ville n’est pas un concept abstrait, mais un ensemble de constructions concrètes, structurées par l’homme et la civilisation. Faire avec l’existant, le « déjàlà » comme dirait Nicolas Michelin, me semble décisif dans l’élaboration d’un projet urbain. Il s’agit de prendre en compte la notion d’héritage, comme si l’urbanisme d’aujourd’hui consistait en une requalification des potentiels déjà présents, qu’il suffirait de révéler. J’accorde une attention particulière aux problématiques de développement des villes sur elles-mêmes, ainsi qu’aux questions de densité et de proximité. Je défends l’idée qu’envisager un développement de la ville est une opération qui s’effectue par étapes, de façon additive, dans le but ultime de parvenir à une cohérence globale, en particulier dans les territoires ruraux. Il s’agit d’envisager le projet urbain dans le temps, comme si chaque intervention posait les bases d’un prolongement possible, comme si chaque nouveau projet faisait écho au précédent. Aménager l’espace c’est donc travailler au décloisonnement du territoire, c’est défendre une culture de l’espace ouvert, c’est opérer des relations plutôt que de chercher à construire des objets, dans une recherche de continuité. Comme la campagne, la ville reçoit la pluie, le soleil, le vent… Il convient donc de l’envisager comme un immense écosystème durablement habitable, à tout moment de l’année, en toute saison. La question
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de la « nature » dans la ville me semble décisive, car elle a le pouvoir de lier qualité d’usage (espaces publics notamment), et qualité de vie (régulation des microclimats, des îlots de chaleur, qualité de l’air…). Les notions de paysage et de milieu me semblent ainsi fondamentales dans l’appréciation des espaces urbains et la question de leur modification par le biais du projet. J’ai assez tôt pris conscience que faire de l’architecture c’était faire un acte d’une certaine gravité, tant sur le plan humain qu’environnemental. C’est ainsi que, pour moi, la question du rapport qu’entretiennent la conception et les enjeux environnementaux est décisive dans le développement de mes projets d’architecture. Ces considérations se traduisent par une attention particulière aux conséquences de la forme même du bâtiment, je travaille en effet à concevoir et mettre en œuvre des dispositifs formels qui intègrent les exigences bioclimatiques, tout en ne cessant de m’interroger sur la nature et l’origine des matériaux employés pour la construction des bâtiments. Ceci rejoint l’idée qu’il ne peut exister de ville durable sans architecture responsable. Une telle clé n’est en outre pas directement une composante de l’architecture au sens de la conception spatiale par le dessin, mais elle aura quoi qu’il arrive une incidence directe sur la forme générée (aussi bien sur la volumétrie que la spatialité).
Dans la continuité de mes convictions liées aux questions de densité, et toujours suivant une logique de développement responsable, le programme architectural qui m’apparaît comme décisif dans l’exercice du projet s’avère être celui du logement collectif. Cette considération prend naissance de constats toujours plus alarmants de la fondation Abbé Pierre sur les chiffres du mal logement en France, ainsi qu’à travers une réflexion menée par Pierre Rabhi dans son livre intitulé La part du colibri : L’espèce humaine face à son devenir (éd. l’Aube, 2006), dans lequel il évoque le futur de l’humanité comme passant par la nécessité du devenir collectif. Selon moi, il est du ressort de l’architecte que de s’interroger sur ce type de programme, qui touche directement à la survie de nos concitoyens, et dont notre pays a besoin. C’est en grande partie pour cela que j’ai écrit mon mémoire sur les logements collectifs en structure bois, pour rechercher s’il est possible de construire différemment les immeubles qu’il nous faudrait réaliser, tout en essayant de montrer qu’habiter dans une opération collective peut être plus qualitative qu’en pavillon.
Enfin, je considère que l’un des enjeux principaux de l’architecture, c’est de parvenir à révéler le contexte. Autant que faire se peut, la définition formelle se doit de porter attention aux éléments singuliers du site, sembler s’en inspirer, les mettre en valeur. La forme doit être l’émanation du site, confrontée à l’intention de l’architecte. Ce dernier n’est qu’un médiateur entre ce qui est dicté par le site, et ce qu’il faut dessiner.
« L’avenir de l’humanité passe par le devenir collectif. »
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II - ANALYSE URBAINE St Bonnet Rochefort
Gannat dans son bassin de vie
Mazerier Escurolles
On peut dire que Gannat existe grâce à son bassin de vie. La ville en est clairement dépendante et inversement, les habitants des villages gravitaires dépendent de Gannat pour leur quotidien. Mais on constate un paradoxe entre l’échelle du bassin de vie, qui est centrée sur l’attractivité de Gannat en termes d’équipements (centres commerciaux et infrastructures sportives notamment), et la pauvreté de ses espaces publics, qui n’incitent pas les individus à y rester. Gannat est structurée par la présence de deux monts (le mont Libre et le mont les chapelles), la départementale 2009 reliant Clermont-Ferrand à Paris, et la plaine agricole à l’Est. Elle est bordée par une voie ferrée qui joue le rôle d’enceinte.
Saint-Etienne Gannat Biozat St Priest d’Andelot Poëzat Effiat
Gannat : CENTRIPETE
|ETEH| ENSA-CF 2014-2015 UE 9.1 | 26 novembre 2014 | TRANSVERSALITES
Gannat attire pour ses services...
St Bonnet Rochefort Mazerier Escurolles
Saint-Etienne Gannat Biozat St Priest d’Andelot Poëzat Effiat
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...mais pas pour identité |ETEH| ENSA-CF 2014-2015 UE 9.1 son | 26 novembre 2014 | TRANSVERSALITES
Gannat : CENTRIFUGE
Charpente urbaine de Gannat PARIS ST POURCAIN
Plaine Agricole
PalĂŠopolis
ZAC Mont les Chapelles
Saint Etienne
ZAC
VICHY Centre Historique
MONTLUCON
Mont Libre
Pavillonaire Industriel
Hameaux
RIOM CLERMONT-FERRAND
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II - ANALYSE URBAINE Constats / Hypothèses
A l’échelle urbaine, ce paradoxe se traduit par une dualité entre la partie Nord historique et la partie Sud moderne, qui correspondent à deux temps de conception de la ville. Cette dualité s’exprime aussi dans le déséquilibre entre le nombre d’habitants et le nombre d’équipements, la balance s’inversant entre les deux pôles.
Aujourd’hui L’axe Nord/Sud est l’axe de développement historique depuis les années 1970
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On constate un déséquilibre entre le nombre d’équipements présents au Sud et ceux du Nord
La partie Nord de la ville a la particularité de disposer d’équipements publics, de services, et de commerces qui ne sont pas seulement destinés aux habitants du bassin de vie, mais plutôt aux résidents de Gannat. L’enjeu du projet est de reconsidérer la partie Nord, pour rétablir l’équilibre avec le Sud.
Demain Reconsidérer l’axe Est/Ouest, en prennant comme support les cours d’eau...
Revaloriser les espaces et les bâtiments à enjeu du Nord de Gannat, pour rétablir l’équilibre
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II - ANALYSE URBAINE Les cours d’eau dans Gannat : un potentiel sous exploité L’ensemble de ces zones d’habitat est traversé par deux cours d’eau, autrefois omniprésents dans le quotidien des Gannatois et tombés en désuétude depuis la seconde moitié du XXème siècle. Ces éléments de paysage, l’Andelot et le Sigillon, serpentent dans
Andelot : rivière canalisée
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Gannat depuis les origines de la ville et sont tout à fait aptes à définir son identité. Cependant, leur caractère structurant tend à s’effacer à l’échelle de la charpente urbaine, du fait d’un certain oubli depuis cinquante ans et d’un total effacement dans le quotidien des habitants.
Le Sigillon : rivière sauvage
Les deux rivières subissent un traitement différent, qui leur confère deux ambiances et deux statuts bien spécifiques. L’Andelot, canalisé et bétonné, est plus « urbain ». Le Sigillon, lui aussi canalisé mais de façon plus « traditionnelle » (des murs en pierre sèche) dispose d’une ambiance très particulière, bucolique.
L’Andelot : un canal structurant, mais peu agréable à la vue
Le Sigillon : un brin de nature accessible au coeur de la ville, mais qui s’efface à l’échelle urbaine
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III - STRATEGIE L’orientation Est/Ouest comme nouvel axe de développement
L’enjeu principal de la ville de Gannat réside selon nous dans son pouvoir d’attraction, dans ce qu’elle aura à offrir au monde en 2035. L’intérêt est de renforcer son inscription dans le bassin de vie qui n’est aujourd’hui que partielle, et de parvenir à rétablir l’équilibre entre le Gannat du Nord et le Gannat du Sud. L’objectif est d’augmenter l’attractivité du Nord en attirant les individus habitués à pratiquer la zone Sud et en leur faisant oublier leur voiture. Il peut s’agir d’habitants de Gannat comme de personnes extérieures provenant du bassin de vie. Ce renversement nous semble possible grâce à l’implantation relativement récente de l’autoroute, qui va également attirer des entrepreneurs en favorisant l’implantation d’équipements commerciaux en partie Nord. L’objectif du projet est aussi de renforcer l’image de « petite ville de campagne », par un travail sur les liaisons douces, dont le caractère pédestre doit être perçu comme qualitatif et non plus comme un fardeau pour les habitants, et ce en questionnant la notion de mesure pour une petite ville comme Gannat.
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III - STRATEGIE 0m
Limites paysagères et bâtiments emblématiques La requalification de l’Andelot et du Sigillon passe par deux interventions. En premier lieu la modification de leur aspect le long de leur parcours, avec une attention portée à la qualité de l’espace public dans
l’optique de créer des promenades paysagères en cœur de ville. Ensuite, traiter la question des franchissements, qui ponctuent le parcours et constituent autant de possibilités pour questionner l’épaisseur et les entrées.
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4
5
1 8 2
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7 9 3
16
100
Programmes intégrés au projet Limite des espaces paysagers longeant le Sigillon
Jardin Privé Lieu Public
1
Eglise du bourg Saint Etienne
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Salle d’exposition du jardin public
2
Ecole de musique
Jardin Potager
1. L’Eglise du quartier de Saint-Etienne 2. L’école de musique 3. Le château de Gannat 4. Centre National d’Action Sociale 5. Ancien abattoir 6. Equipements terrains de rugby 7. Ecole maternelle 8. Salle d’exposition du jardin Delarue 9. Ecole primaire 10. Ancien monastère des Pères, reconverti en 26 logements sociaux
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Ancien monastére des Pères de Gannat
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III - STRATEGIE Mailler le territoire pour diffuser l’intervention Le parcours des berges du Sigillon n’est pas continu aujourd’hui d’un bout à l’autre. Le projet se propose de créer cette continuité pour obtenir un ensemble cohérent. La problématique de la diffusion de l’intervention dans les microtransversalités Nord/Sud, indispensable pour reconnecter les quartiers à enjeu, s’effectuera à travers un maillage structuré de connexions douces.
2015
2035
Parcours accessibles à pied Ruptures
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Le piéton au centre du projet Le parcours du Sigillon est prévu pour être parcouru à l’échelle du piéton, de façon à profiter pleinement de la proximité du paysage. L’objectif est de créer un parcours de liaisons pour déclancher de nouvelles pratiques, que les gannatois redécouvrent le paysage de leur ville. Le parcours est pourvu d’une grande quantité de franchissements, qui permettent de fluidifier le maillage mis en place.
La mise en place d’un parcours santé, le long des berges et au coeur de Gannat, est à même de déclancher de nouvelles pratiques
Le thème du sport accompagne notre intervention, avec comme premier programme fédérateur un parcours de santé (dont les habitants déplorent aujourd’hui la disparition au Sud de Gannat) tout au long du tracé du Sigillon, de Saint-Etienne à la « confluence » des deux rivières.
Randonnées Chemins quotidiens transversaux (10 minutes à pied) Etapes parcours santé
Franchissements Depuis le parcours, l’ensemble des quartiers et services est accessible en moins de 10 minutes à pied
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IV - Enjeux et projection, échéance 2035 Enjeux à l’échelle urbaine 1.
Affirmer la transversalité Est/Ouest, rechercher la lisibilité
2.
Diffuser le projet dans les micro-transversalités Nord/Sud par les modes doux
3. Travailler sur les ambiances, les liens visuels avec le grand paysage (Mont Libre et Mont-les-Chapelles) 4.
Renouvellement urbain à Gannat : habiter autrement la ville à la campagne (PFE)
5.
Lier le centre pour renforcer son attractivité
PARCOURIR L’ESPACE
DANS LA TRANSVERSALITE EST/OUEST : RECHERCHE DE LISIBILITE
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THEMATISER LE PARCOURS AVEC LE THEME DES JARDINS
DIFFUSER L’INTERVENTION
MAILLAGE PAR LES MICRO-TRANSVERSALITES NORD/SUD
Vue dégagée sur le mont-les-Chapelles
Platelages en bois : un matériau inédit à Gannat, comme un nouveau vecteur d’écriture
Aménagement à proximité du cimetière
Le jardin Delarue est connecté à la rivière, il respire, le Sigillon et sa promenade se révèlent enfin
Décloisonnement du jardin Delarue
Quatre séquences paysagères
Espaces publics retravaillés
0
60 m
Bâtiments existants intégrés au projet
120 m
22 SÉQUENCE 1 : Jardins et grand paysage
23 SÉQUENCE 2 : Jardins culture et patrimoine
SÉQUENCE 3 : Jardins et espaces publics
SÉQUENCE 4 : Jardins et confluence
Masterplan du projet - 2035
4
3
1
5 2
0
24
100 m
200 m
Mise en valeur Nouveaux Programmes
1. Eglise de Saint-Etienne 2. Cimetière de Gannat 3. Monument aux morts 4. Restaurant et vente de produits locaux 5. Point de vue sur Mont Les Chapelles SÉQUENCE 1 : Jardins et grand paysage
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15
8
18 9 13 7
17 16
20
21
6 11 10
12
19
6. Ecole de musique 7. Entrée Nord de Gannat 8. Centre National d’Action Sociale 9. Jardin de l’école de musique 10. Place du Château redessinée SÉQUENCE 2 : Jardins culture et patrimoine
11. Ecole primaire et maternelle 12. Ecole primaire 13. Jardin Delarue 14. Equipements terrain de rugby (tribune) 15. PFE : « Habiter le paysage du Sigillon » (habitat) 16. Skate park, observatoire et city stade SÉQUENCE 3 : Jardins et espaces publics
17. Monastère des Pères 18. Confluence 19. Maison de Retraite 20. PFE : « Limites partagées » (habitat) 21. Chapelle : Café associatif 25 SÉQUENCE 4 : Jardins et confluence
HABITER LE PAYSAGE DU SIGILLON La promenade suspendue de Gannat
D
« ensifier plutôt que consommer des terres arables, mettre en scène un cours d’eau ancestral chargé d’histoire et support d’un renouveau pour Gannat... Comme un fragment de nature au coeur de la ville, les berges du Sigillon et leur ambiance bucolique exaltent l’imaginaire du promeneur qui les aura découvertes. Les formes s’insèrent dans ce tissu fragile, et proposent d’habiter l’espace, de mettre en scène le cours d’eau, de le structurer afin qu’il se révèle enfin. Habiter ce paysage, le dévoiler, l’investir, ne faire qu’un avec celui-ci, telle est l’ambition du projet. Le facteur temps est décisif, car c’est par une prise de conscience collective du potentiel des berges qu’il sera progressivement possible de les révéler, puis de les habiter. La fine promenade d’aujourd’hui devra s’épaissir, prendre de la consistance, accepter l’arrivée du public venu la contempler. Les premiers habitants formeront une communauté, et vivront dans un lieu où se développera un sentiment d’appartenance, comme un fragment urbain clairement identifiable dans Gannat. »
Choix du programme De façon incontournable, il sera question de requalifier l’espace public sur un fragment des abords du Sigillon, dans l’optique de sublimer le parcours initié en 2015. Le projet envisage également un programme d’habitat collectif, dans une volonté de densification raisonnée. Afin de fournir une alternative à l’habitat pavillonnaire, destructeur de terres arables, le mode d’habiter mis en place pourrait être basé sur un groupe d’habitants, des familles avec enfants et des personnes plus agées en quête de vie communautaire. En maximisant le potentiel du cadre magnifique que nous offrent le cours d’eau et la végétation du jardin Delarue, ce programme de logements est aussi une façon de mettre l’habitat collectif au centre de Gannat et de son projet urbain.
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STRATéGIE ANALYTIQUE Choix de la séquence
De mon point de vue, la séquence qui méritait d’être développée plus particulièrement est celle qui concerne le jardin Delarue, car c’est celle qui offre directement la possibilité d’intégrer les quartiers à enjeux situés de part et d’autre du cours d’eau.
Les dernières parcelles agricoles de Gannat « intra-muros », qui constituent selon moi une vraie richesse, sont de plus en plus mitées par le développement pavillonnaire. Le stade de Rugby Roger Muyard, le seul équipement sportif de la partie Nord de Gannat, pourrait être valorisé par l’intervention et intégré au projet.
Le centre-bourg est le quartier à enjeux le plus emblématique de Gannat. Il est victime de problèmes de vacance et de disparition progressive des commerces de proximité. Indirectement, la requalification des berges du Sigillon pourrait lui profiter.
Séquence 3
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ANCRAGE DU PROJET Le jardin Delarue comme rotule du projet urbain ?
Une situation au carrefour des flux
Par sa situation, le jardin Delarue est incontournable dans le projet urbain. Il est le point de départ de la réflexion à l’échelle architecturale.
TERRAIN DE RUGBY
2015
SEQUENCE 2 :
SEQUENCE 4 :
Ecole de musique
CONFLUENCE DE L’ANDELOT ET DU SIGILLON
place du Château JARDIN DELARUE
CENTRE-BOURG
Le Jardin Delarue est vu comme une articulation entre les flux piétons Est/Ouest et Nord/Sud.
2035 29
CONTEXTE Le jardin Delarue aujourd’hui
Un jardin caractérisé par sa végétation
Le jardin Delarue est le seul espace public de Gannat où l’habitant peut-être directement en contact avec la nature. Il est constitué de parteterres engazonnés et d’arbres majestueux et centenaires, qui dépassent parfois les vingt mètres de haut. Ils forment une « skyline », ou une « canopée » identifiable à l’échelle de Gannat.
La canopée du jardin Delarue :
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Un jardin en impasse
L’actuel parc est structuré par des murs de soutènement en pierres sèches. Ces murs créent une barrière visuelle et physique avec le Sigillon, qui borde pourtant le jardin sur son flanc Nord. Ce jardin est aujourd’hui une impasse.
2015
Jardin Delarue
Mur en pierres sèches
Promenade du Sigillon
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contexte Une structuration du parcellaire en lanières Témoignage des anciens jardins maraîchers présents tout le long du Sigillon, le parcellaire porte la marque de ce passé par une structuration en lanières. Le maillage de l’intervention par les cheminements doux, tout comme l’orientation des bâtiments projetés reprennent et confortent cette orientation spécifique.
2015 : un parcellaire structuré en lanières 32
Projet : accentuation de cette orientation en lanières
La promenade du Sigillon : une ambiance bucolique au coeur de Gannat
La promenade le long du Sigillon, en particulier dans le secteur du jardin Delarue, a la particularité d’être cernée par des murs de soutènement en pierres sèches, mais également d’être encaissée (environ 2m) par rapport aux berges. Ces particularités, avec l’omniprésence de la végétation, lui confèrent une ambiance unique, bucolique, précieuse.
- JARDIN DELARUE -
- BERGE NORD -
- LE SIGILLON ET SA PROMENADE -
Profil type de la promenade 33
contexte Une situation d’interface Le Sigillon matérialise une interface implicite entre le côté Nord et le côté Sud de ses rives. Le côté Sud est constitué d’éléments urbains structurants à l’échelle de Gannat. Il s’agit de bâtiments emblématiques comme les écoles et la maison de retraite, mais aussi de bâtiments ou d’espaces qui participent à illustrer l’identité de la ville, comme le château ou la végétation dense du Jardin Delarue, éléments urbains aujourd’hui peu mis en valeur. Sa densité globale est supérieure au côté Nord du fait de la présence des deux premières couronnes du centre bourg.
Végétation dense Chapelle des pères Ecole de Musique Ecole Primaire Château Ecole Primaire Maison de retraite Centre-Bourg
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Résidence « Les Capucins » (habitat collectif des années 1980) Parcelle agricole (amenée à disparaître...)
Magasin de Bricolage Stade de Rugby Roger Muyard
Centre National d’Action Sociale
Ancien abattoir
Le côté Nord est bien moins dense que le Sud du fait d’un tissu plus diffus de maisons pavillonnaires de différentes époques (1970 à nos jours), et d’une végétation moins présente. Les bâiments volumineux sont également moins nombreux. Il est aussi caractérisé par la présence des deux « vides » que sont le stade de Rugby et les dernières parcelles agricoles, qui confèrent des vues sur le grand paysage (sur le mont-les-Chapelles notamment).
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CONCEPT Matérialiser par l’épaisseur Le Sigillon ne parvenant pas, seul, à structurer le site c’est à la promenade qui l’accompagne de compléter son action dans la volonté de donner de la consistance à ce nouvel axe de développement Est/ Ouest. La promenade publique devra donc s’épaissir, pour affirmer sa présence à l’échelle de la charpente urbaine. Cette interface partagée entre le Nord er le Sud sera matérialisée par un programme de galerie publique à l’échelle de Gannat. 2015
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Pour parvenir à prendre sa place au sein de cet écosystème sensible, à habiter le paysage du Sigillon, la mise en place de la galerie se déroulera de manière progressive, par un phasage en trois temps. Le projet envisage donc une démarche sur le long terme, avec une stratégie additionnelle qui propose d’ajouter, au fur et à mesure des possibilités foncières et financières, des fragments urbains qui se répondent. L’objectif est de parvenir à une cohérence globale pour l’échéance 2035.
2035
Terrain de rugby Roger Muyard
Jardins potagers du Centre National d’Action Sociale
Ancien abattoir
Jardins potagers et vergers privés
2015 : La promenade du Sigillon est très mince, et ne parvient pas réellement à structurer le site.
e-
u Stad
- Rue d
- Gr
and
rue -
Jardin Delarue
Plan masse de l’existant
0
30 m
60 m
37
STRATEGIE ADDITIONNELLE Temps 1
La promenade devient connectée
Le simple fait d’ouvrir le mur en le démolissant partiellement, et de créer deux passerelles crée une respiration qui change complètement la perception que l’on a du jardin. Son statut change également : ce n’est plus un parc mais un véritable espace public, il est redessiné en conséquence. Des cheminements doux sont crées dans les porosités, parallèlement aux lanières qui structurent le site.
Jardin Delarue
Evidements, respirations Promenade du Sigillon 38
Première intervention du projet urbain : le décloisonnement du Jardin Delarue
Terrain de rugby Roger Muyard
Temps 1 : Premier épaississement de la promenade :
Jardins potagers du Centre National d’Action Sociale Galerie publique : des jardins potagers de sensibilisation
Ancien abattoir
Des jardins potagers de sensibilisation à l’art du jardinage et à l’eau. Ils fonctionnent avec les deux écoles existantes toutes proches.
e-
u Stad
- Rue d
Jardin Delarue Kiosque à musique
Le Jardin Delarue est redessiné, avec mise en valeur du kiosque, du séquoia géant et du pavillon d’exposition
Pavillon d’expositions
- Gr
r and
ue -
Séquoia Géant Ecole Existante
Plan masse au temps 1
0
30 m
60 m
39
STRATEGIE ADDITIONNELLE Temps 2
La promenade devient « suspendue »
Diagnostic de l’existant
La deuxième phase d’épaississement de la promenade se traduit par une reconsidération d’une partie de l’héritage gannatois, stratégiquement positionné sur le parcours Est/Ouest. Ici, des box de garages et un ancien abattoir sont situés à proximité directe du Jardin Delarue. Le diagnostic concernant l’état de l’abattoir est sans appel : il est en ruine. Il est donc déconstruit pour permettre à la promenade de s’épaissir à nouveau, les gravats sont ré-employés pour faire du béton de site et des murets. La structure des garages, en bonne santé, est conservée. L’ancien abattoir est déconstruit
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La structure des garages est conservée
Terrain de rugby Roger Muyard
Espace public et habitat groupé Jardins potagers du Centre National d’Action Sociale
Temps 2 : Jardins potagers de sensibilisation
Deuxième épaississement, la promende devient « suspendue ».
e-
u Stad
- Rue d
Elle profite de l’encaissement de la promenade basse préexistante, pour finalement constituer une promenade haute, avec un programme de galerie publique.
Ecole Existante
- Gr
and
rue -
Jardin Delarue
Plan masse au temps 2
41 0
30 m
60 m
STRATEGIE ADDITIONNELLE Temps 2
Structure des garages existants conservée
La promenade devient « suspendue » Le Sigillon
Révéler le paysage par contraste
Comme évoqué précédemment, la promenade du Sigillon est canalisée par de hauts murs en pierre sèche qui suivent le tracé naturel et sinueux du cours d’eau. Ces murs participent pleinement à conférer l’ambiance bucolique si particulière du lieu. Le projet a pour objectif de mettre en valeur ce paysage, en prennant le contrepied de l’aspect continu et sinueux des murs. La promenade s’épaissit par un programme de galerie publique, composée d’une succession d’éléments droits et sériels.
Promenade avant l’intervention
Galerie publique composée d’éléments en série
Jardins « suspendus »
Galerie sous pergola
Traitement du seuil de l’escalier par stratification
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Coupe sur un jardin suspendu
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STRATEGIE ADDITIONNELLE Temps 2
Rechercher la hauteur
Le programme de logements collectifs se traduit par la création d’un premier volume d’habitations pour la communauté d’habitants. Le bâtiment a pour but d’initier un mouvement de densification pour les décénies à venir, c’est pourquoi cette première phase propose un bâtiment singulier. L’enjeu qui concerne le bâtiment de logement collectifs est de ponctuer le parcours du Sigillon. Pour ce faire, il devra s’implanter directement en bordure de la rivière, comme un évênement inattendu pour le promeneur, en recherchant la hauteur.
Ponctuer le parcours
Compléter la canopée
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La graduation de cette hauteur sera dictée par les éléments qui composent le site, et en particulier la végétation : le bâtiment vient compléter la « canopée » des arbres du jardin Delarue. L’orientation du bâtiment est dictée par la structuration en lanières du site, ce qui a pour effet de l’insérer plus aisément dans le contexte. Cette orientation a un autre avantage dès lors qu’il s’agit de s’élever : elle ne génère pas d’effet de frontière avec les maisons mitoyennes, qui n’ont pas le même gabarit.
Protection acoustique à la rue du Stade
L’orientation du bâtiment d’habitations s’inscrit dans les lanières du parcellaire
Le bâtiment d’habitation est une autre strate, qui « coulisse » sur la pergola Autres box de garages créés pour continuer le système de location existant
Elément extrudé qui referme l’espace
Jardin partagé par les habitants, au coeur du projet
Les espaces habités, publics comme privés, profitent de la végétation toute proche
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STRATEGIE ADDITIONNELLE Temps 2
Matérialité : contraste entre massif et filigrane
Un rez-de-chaussée minéral, qui exprime la massivité
Du béton de site pour les piliers de la galerie
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Tout ce qui est au dessus de 3m est léger, aérien, filigrane
Pierres de l’ancien abattoir réemployées
Un bardage en bois qui exprime la planche
La pergola est construite en éléments de métal réemployés de l’usine Elamduc de Gannat
Principes de façades
A l’échelle du proche : Un bâtiment qui joue avec la perception du promeneur
A l’échelle du lointain : Une enveloppe en métal qui protège un corps en bois
Vérité constructive
Le béton est la matière qui ancre le projet au sol. Au-dessus il s’agit d’une expression d’un autre ordre, plus légère : le « corps » du bâtiment est en bois, un matériau qui n’est pas extrapolé au temps 2 car déjà mis en oeuvre pour les franchissements sur le Sigillon, tout le long du projet urbain. Pour protéger ce corps fragile, une enveloppe en métal (zinc) recouvre le bâtiment et se plie au Nord dans un effacement volontaire, comme un écrin.
Abstraction
STRATEGIE ADDITIONNELLE Temps 2
Principe constructif du bâtiment d’habitation Une atête dorsale en béton qui partitionne les espaces, sur laquelle se greffe une structure en bois
L’arête dorsale en béton armé confère de l’inertie au bâtiment, le contrevente, et accueille espaces servants et gaines techniques.
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La structure en bois, qui prend appui sur le béton, est constituée de poteaux et de poutres en lamellé-collé ainsi que de solives en bois massif.
Les façades du bâtiment sont porteuses. Elles sont en murs à ossature bois assemblés chez le charpentier de Gannat.
Structures rapportées en métal
Noyau en béton
Façades porteuses en bois
Le zinc vient couvrir et protéger le bois. Il se retourne en façade Nord, c’est un effacement volontaire.
Les structures rapportées faisant office de balcons ou de coursive sont en métal (acier galvanisé). Leur assemblage reprend les codes des techniques de constructions en bois (moisage).
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STRATEGIE ADDITIONNELLE Habiter le Rez-de-Chaussée
9
0
750 m
15 m
10
du
St
ad
e
-
18
8 11
3 6
7
5 14
12
1
2 Plan Rez-De-Chaussée au temps 2
15
13
ue
1. Galerie publique au temps 2 (promenade haute) 2. Jardins suspendus et leurs alcoves 3. Jardin partagé 4. Promenade basse 5. Parvis de l’immeuble 6. Hall d’entrée traversant 7. Salle commune 8. Buanderie commune 9. Local matériel jardinage 10. Local bricolage partagé 11. Structure des garages préexistants, (usage pour stationnement ou bricolage individuel, en location) 12. Cuisine d’été, barbecue 13. Parking 12 vélos 14. Parking 6 poussettes 15. Parking 6 motos/scooters 16. Places de stationnement extérieures 17. Garages supplémentaires pour continuer le système de location existant 18. Voie piétonne vers le terrain de rugby
16
-R
Temps 2
16
4
2
Arbres du jardin Delarue et du parc privé
Espaces publics (rouge), espaces semi-publics (bleus)
Galerie qui sert de « socle » au paysage Potager de l’immeuble (ouvert à tous les gannatois)
Des alcoves pour contempler le paysage Eléments en bois suspendus qui lient la salle commune à la galerie
Le paysage est visible depuis la salle commune
Des espaces communs orientés sur jardin
La galerie est parcourable en vélo
51
STRATEGIE ADDITIONNELLE Temps 2
Fonctionnement de l’immeuble
Habiter en communauté
La communauté d’habitants dispose d’espaces communs orientés sur le jardin au rez-de-chaussée, mais aussi d’une coursive sur la façade Ouest, qui dévoile le caractère communautaire de l’immeuble à la rue du Stade. Ses proportions ont été volontairement élargies pour qu’elle soit plus facilement appropriable par les habitants. Vélos, plantes en pots, apéritifs improvisés, la coursive peut accueillir toutes sortes d’usages et évênements et agit comme une extension du jardin. Si ce dernier est illuminé plutôt le matin, la coursive est baignée de lumière le soir. Les espaces communs sont donc utilisés tout au long de la journée.
Coursive extérieure de l’immeuble
Coursive et palier communs - 1:100e 52
Un cellier pour chaque logement
Deux modes d’habiter
Chaque appartement dispose d’un cellier extérieur à la surface du logement. Situé à proximité directe du palier dans le noyau en béton (donc isolé acoustiquement), il peut servir de stockage ou de gardemanger.
Au sein du même volume bâti, le bâtiment développe deux types de liens au paysage et à la lumière : l’un bi-orienté et traversant, l’autre avec un rapport direct à la rivière et à la végétation.
Logements à la « poupe » : bi-orientés et traversants
Logements à la « proue » : un rapport direct avec la rivière et la végétation
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STRATEGIE ADDITIONNELLE Temps 2
Modes d’habiter : deux rapports différents au paysage
Logements à la « proue »
Ces logements bénéficient d’un lien direct avec la végétation du jardin Delarue, ils sont pensés comme des cabanes dans les arbres. Ils jouissent d’une vue sur la rivière et la promenade du Sigillon en contrebas, dont ils peuvent entendre le bruit par ricochement sur les murs en pierres sèche. Ils bénéficient également d’une sensation de fraicheur agréâble en été, du fait de la présence d’un réel micro-climat tout le long du cours d’eau et de sa promenade. Le paysage est cadré par l’unique baie vitrée
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Logements à la « poupe »
Traversants, ces appartements sont baignés de lumière le matin et le soir, la vie à l’intérieur s’adapte à la course du soleil. Le matin on peut ainsi déjeuner dans le séjour, ou sur la terrasse Est en saison estivale. Le soir, la lumière accompagne le temps du repas et illumine la salle de bains et la coursive.
Les solives ou pannes apparentes sont au service de cette bipartition matin/soir
Le matin
Le soir
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STRATEGIE ADDITIONNELLE Temps 2
Typologies : s’adapter aux premiers besoins, et prévoir les possibles Structure et fluides au service de l’évolutivité initiale
Les premiers habitants de l’immeuble auront des besoins et des attentes différentes pour leur logement. En effet, la structure des ménages ainsi que la taille des familles diffèrent, et évoluent dans le temps. L’immeuble est conçu pour s’adapter au plus près de la demande première, et ainsi contenter chaque famille. Sur le côté Est du bâtiment, le dispositif constructif mis en oeuvre et la disposition des fluides fait en sorte que les typologies puissent être organisées le plus librement possible.
1.
1. Les planchers portent depuis le noyau béton jusqu’à la façade Est
Ce dispositif permet de positionner librement les cloisons interlogements, en s’affranchissant de poteaux et de poutres qui pourraient poser des problèmes acoustiques (d’autant plus que l’immeuble est en structure bois). Ce choix permet également de donner la possibilité aux typologies d’évoluer, si dans vingt ans le maitre d’ouvrage souhaite modifier les appartements, au gré des besoins et des possibilités. 2. L’emplacement de pièces humides est fixe, mais elles sont interchangeables dans le temps
Pour permettre une évolution future des typologies, la contrainte des fluides qui plombent entre logements est incontournable. Ce dispositif permet aux pièces humides d’être interchangeables : une salle de bain un jour peut, dans vingt ans, laisser place à une cuisine par exemple.
2. 56
Différentes combinaisons d’appartements
Première configuration adaptée aux besoins
Vingt ans plus tard...
Trente ans plus tard...
Dans ce premier exemple les appartements correspondent trait pour trait aux attentes et besoins des futurs habitants de la communauté.
Certains des premiers habitants sont partis et d’autres arrivent. Le maitre d’ouvrage peut engager des travaux pour modifier les typologies en fonction des besoins des nouvelles familles.
Plus tard, un apprenti ou un étudiant veut emménager, un studio est aménagé à la place du duplex T5. 57
STRATEGIE ADDITIONNELLE Temps 3
La promenade devient continue
A la recherche d’une cohérence générale
Le temps 2 nous amène pratiquement à l’échéance 2035 fixée par la mairie. A cette date, la continuité de la galerie publique n’est pas obtenue. Les parcelles habitées au milieu de la promenade, ponctuées d’habitations qui sont l’archétype des maisons qui tournent le dos au Sigillon (et que l’on retrouve tout le long du cours d’eau), pourraient être achétées par la ville pour obtenir cette continuité.
?
58
Terrain de rugby Roger Muyard
Temps 3 : Troisième phase d’épaississement : Un deuxième immeuble d’habitat groupé à la place des deux maisons, qui serait orienté différemment par rapport au premier
Jardins potagers du Centre National d’Action Sociale Jardins potagers de sensibilisation
tade e du S
- Ru
La continuité de la promenade haute est assurée, la galerie publique est à l’échelle de Gannat, et le projet tend vers une cohérence globale.
-
Ecole Existante
- Gr
and
rue -
Jardin Delarue
Plan masse au temps 3
59 0
30 m
60 m
ANNEXE
Espaces partagés par les habitants
Programme détaillé
Espaces publics du rez-de-chaussée
_ Galerie publique sous pergola (extérieure) / 270 m² (1) Aspect massif et vocabulaire minéral pour les porteurs verticaux car situation en RDC, aspect plus « aérien » pour la pergola (bois, métal). Lumière directe possible. Hauteur optimale sous brises-soleil : 300 cm environ. 8 mètres de large, 55 m de long, en surplomb de la promenade du Sigillon initiée au temps 2. _ Jardins « suspendus » (extérieurs) / 170 m² Engazonnés et structurés par le mur de soutainement existant et la galerie. Couverts en partie par la pergola, lumière directe car orientation Sud, sensation de chaleur agréable à l’intersaison. Caractère statique car espaces de flânerie. _ Jardin partagé (extérieur) / 230 m² Disposé à la croisée des flux et des regards, exposé Sud, le jardin partagé s’adresse à tous les habitants de Gannat. Il est vu comme un vecteur d’intégration pour les nouveaux habitants. _ Cuisine d’été et barbecue (ext.) / 5 m² Intégrés à la pergola. Commun à tous les habitants du quartier, utilisable par les associations ou les personnes qui louent l’espace public de la pergola. Utilisable aussi par les habitants de l’immeuble. Equipements associés à un placard extérieur verrouillé, qui permet le stockage de tables et chaises. (1)
L’ensemble de la galerie publique, qui forme la promenade haute, fait cette surface au temps 2 du projet et sur la parcelle d’intervention principale. Au temps 3, l’ensemble fait environ 900 m² (d’Est en Ouest, jardins potagers de sensibilisation compris).
60
_ Salle commune / 55 m² Indépendante du hall d’entrée de l’immeuble, ouverte sur les espaces extérieurs (jardin et galerie). Espace partagé par les habitants et pouvant acceullir différents usages en fonction des temporalités (garderie, jeux de société, fêtes d’anniversaires, activités associatives...). Lumière directe, hauteur sous plafond 3 m. Comporte une cuisine d’appoint commune. _ Buanderie commune / 25 m² Associée à la salle commune, machines à laver partagées par les habitants. Sert également d’espace de repassage, de couture, voire de salon de thé du fait de sa proximité avec la cuisine d’appoint et la mise en place d’un passe-plat. Lumière directe, de l’Est, hauteur sous plafond 3 m. _ Hall d’entrée de l’immeuble / 13 m² Dissocié de la salle commune, traversant, connecté à la galerie qui fera aussi office de séquence d’entrée depuis le jardin Delarue. Entrées discrètes. Caractère minéral ressenti. _ Coursive collective / 30 m² par niveau Baignée de lumière naturelle, spatieuse, surplombant les espaces extérieurs et conférant des vues sur la rue du Stade et la promenade le long du Sigillon. Volontairement élargie pour être appropriée par les habitants, espace vu comme une extension du jardin (dispositif de fixation de plantes en pot). _ Palier commun / 10 m² par niveau Deux ou trois appartements par paliers, espaces bénéficiant de lumière naturelle. Contact direct avec les « celliers » faisant office de stockage d’appoint pour les habitants. Matérialité « froide » (béton au sol, aux murs et au plafond).
_ Local poussettes / 10 m²
Espaces privés (logements)
Destiné aux habitants, ce local est situé à proximité directe de la galerie et de la promenade du Sigillon. Permet le stockage de 6 poussettes. Verrouillé. _ Emplacements vélos et motos (extérieur) / 15 m² Destiné aux habitants, ces emplacements sont situés à proximité des espaces dédiés au stationnement des voitures. Connectés directement à la rue du Stade, ils marquent l’entrée dans la parcelle. Permettent le stockage de 15 vélos et 5 motos. _ Local poubelles / 15 m² En lien direct avec la rue du Stade, dispose d’un quai de déchargement pour façiliter le travail des éboueurs. Destiné aux habitants de l’immeuble, il peut contenir 3 poubelles doubles dédiées aux déchets ménagers et de jardinage. _ Poste chauffage et ventilation / 10 m² Situation en sous-sol, système de chauffage par la VMC par l’intégration de batteries chaffantes intégrées au système de ventilation. Système possible car le bâtiment est censé atteindre le niveau passif. _ Local bricolage / 30 m² En lien direct avec le jardin commun, exposé Sud, ouvrable sur l’extérieur. Lumière directe, protection solaire pour la saison extivale, hauteur sous plafond conséquente : 3,50 m. Mobilier pour stocker les outils dans des box séparés et verrouillés. _ Local stockage matériel jardinage / 16 m² En lien direct avec le jardin commun, exposé Sud, ouvrable sur l’extérieur. Lumière directe, protection solaire pour la saison extivale, hauteur sous plafond conséquente : 3,50 m. Local jardinage verrouillable. _ Places de parking d’appoint / 3 places Partagées entre les habitants, ces places sont disposées à l’entrée véhiculée de la parcelle et servent en cas de réception d’amis, ou de déménagement.
Les 7 logements de l’immeuble sont disponibles en accession à la propriété et en location, dans le but de favoriser une certaine mixité sociale (dont intergénérationnalité). Les prolongements extérieurs dont bénéficient tous les appartements sont assez généreux et leur géométrie autorise le séchage du linge (au contact du vent et à l’abri des regards). Une permière version des typologies pourrait être celle-ci, une version censée être le plus représentative des besoins pour Gannat. Mais comme nous l’avons vu le principe « d’évolutivité initiale » mis en place permet qu’il y en ait une infinité d’autres. 1 T2 (50m²) 2 T3 (72 et 81 m²) 2 T4 (87 et 91 m²) 2 T5 (102 et 120 m²)
_ Box de stockage, de bricolage ou de stationnement (8 box) / 12 m² chacun Pré-existants sur le site et intégrés à la composition finale (ravalement de façade, portes de garages neuves). En lien direct avec le jardin commun et l’immeuble. Ces box en structure béton préfabriquée sont voués à accueillir d’autres usages que du stationnement, ils pourraient être loués par des Gannatois afin d’être utilisés comme atelier de bricolage personnel, ou de stockage.
61
ANNEXE Références architecturales Principes de façades
Hermann Kaufmann, 250 logements pour la ville de Vienne, 2006
Burkhalter & Sumi, centre forestier, Turbenthal, 1993
62
Projet des caves à vins de Girlan (Italie), Gerd Bergmeister arch., 2008
Bibliographie
2G n°34, Sergison & Bates, Nexus AALTO (Alvar), Le bois dans la construction, La table blanche et autres textes, Parenthèses, Marseille, 2012 (1956), p.99 et 100 BERTHIER (Stéphane), Processus d’innovation de la filière bois et création architecturale : Le cas de l’architecture résidentielle en France, 2013 GARGIANI (Roberto), « Le style » de Gottfried Semper : vers la construction incorporelle, in EAV La revue de l’école d’architecture de Versailles, n°3, 1997 GARGIANI (Roberto) et FANELLI (Giovanni), Histoire de l’architecture moderne, Structure et revêtement, Presses polytechniques et universitaires romandes, 2008 LAPIERRE (Eric) (dir.) « Le béton armé ou l’amnésie constructive et architectonique des architectes », in Identification d’une ville – architectures de Paris, Picard, Paris, 2002, p.254 à 265 SIMONNET (Cyrille), L’architecture ou la fiction constructive, Chapitre 5 Détail, La duplicité de la perfection, Paris, Les éditions de la passion, 2001 VON MEISS (Pierre), Corps et (re)vêtements, in EAV La revue de l’école d’architecture de Versailles, n°7, 2001
63
ANNEXE Documents graphiques du projet R+1 :
Logo-type du plan
64
Plans d’étages éch. 1:200 R+2 :
Variante suivant principes ĂŠvolutifs : R+3 :
R+2 variante :
R+3 variante :
65
ANNEXE Coupe longitudinale sur salle commune - 1:200
Cuisine d’appoint
66
ElĂŠvation Ouest - 1:200
67
ANNEXE Coupe sur la galerie - 1:200
68
ElĂŠvation Sud- 1:200
69
ANNEXE Coupe sur le hall d’entrée 1:200
70
ElĂŠvation Est - 1:200
71
ANNEXE
Détails d’enveloppe Coupe et élévation (Est)
1,5 m
0
72
3m
Détails d’enveloppe - 1:20 Coupe et plan
1. Bardage en planches de bois mélèze 2,2cm biseautées 2. Litelage mural 3. Tasseaux de bois 4,5x4,5cm 4. Pare-pluie 5. Isolant Thermique Extérieur, fibre de bois haute densité 6. Equerre métallique et pré-cadre en métal 7. Volet battant tringlé trois plis mélèze, cadre en métal 8. Double vitrage 9. Menuiserie bois 10. Mur ossature bois, douglas sections 18x4,5cm 11. Cassettes en zinc agrafées sur support 12. Voile rigide OSB 13. Isolation intérieure, laine de chanvre 14. Tasseau bois 4,5x4,5cm 15. Placo-plâtre 1,3cm 16. Pièce métallique fixée avec une équerre
Int.
Ext.
73
ANNEXE Comment le zinc s’exprime, en toiture et en façade Le traitement du retournement en zinc depuis la toiture jusqu’à l’enveloppe est d’une autre nature que la partie exprimée en bois. Il joue donc sur une autre logique même s’il reprend en façade l’idée de calepinage de différents éléments. Les profils sont assemblés entre eux par emboîtement, dans une rive avec gorge offrant l’esthétique d’une jonction à joint creux et sans fixation apparente. L’objectif est de privilégier le registre de l’abstraction, comme si l’enveloppe venait « s’effacer » au profit de la partie exprimée en bois (censée composer avec la perception du promeneur).
Fragment d’enveloppe Elévation (Est)
1,5 m
0
74
3m
Anatomie de l’articulation toiture/enveloppe zinc, en façade Nord Profils de zinc à joints debouts (entraxe 30cm), adaptés à la surface importante de la toiture et à sa pente (6%), profils invisibles depuis le sol : ils ne contrastent donc pas à l’écriture fine du contexte. Chéneau encastré
Caisson chevronné, isolant laine de chanvre, ép. 35cm Poutre lamellé collé (Douglas) section 24x8,5cm (registre du squelette)
Profils de zinc qui s’assemblent par emboitement - entraxe 30 cm, épaisseur 1mm, hauteur entre 125 et 320 cm (maximum autorisé : 6m)
Complément d’isolation extérieur, fibre de bois haute densité, ép. 20cm Mur à ossture bois (registre de plaques)
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ANNEXE Comment la structure existante des garages a été intégrée à la composition
- Jardin partagé -
Les façades intérieures donnant sur le jardin sont toutes sur un principe d’éléments en série. La structure des garages participe pleinement à cet effet volontaire.
76
La strucure des garages, aujourd’hui désaxée, est intégrée à la composition d’ensemble par un travail en façade avec la mise en place d’éléments à longueur variable. Il s’agit d’être conforme à l’orthogonalité affirmée du plan, et d’accentuer le principe de série (effets d’ombre portées plus importants).
Comment la structure existante des garages peut être utilisée autrement que pour du stationnement : - ici des box individuels, pour bricoler
Porte de garage neuve, partiellement vitrée (translucide) Eléments en béton de site, de longueur variable
Pavage pierre (éléments 40x15x15cm) deux orientations
- Plan de travail -
- Etabli Structure existante en béton préfabriqué - Etagère -
Coupe et plan d’un garage réinvesti éch. 1:50
77
A:
ANNEXE Détails articulation jardin et cheminements :
- Sa
lle
com
mu
ne
-
B
A1
A
A2 -Ja
rdin
par
tag
é-
Axonométrie
C
Coupes de détail éch. 1:20
Pavage pierre (éléments 40x15x15cm)
A1 :
78
Lame séparative acier corten
Dalle béton désactivé
A2 :
Muret en pierres de réemploi
Terre végétale
B:
Coupe de détail éch. 1:20
C:
Muret en pierres de réemploi
Blocs de béton posés sur lit de sable
Dalle béton désactivé
Pavage pierre (éléments 40x15x15cm)
Elément en béton de site
Blocs de béton posés sur lit de sable
Pavage pierre Dalle béton désactivé (éléments 40x15x15cm)
79
Antoine Sonnery-Cottet S10 - Rapport de prĂŠsentation Habiter le paysage du Sigillon, la promenade suspendue de Gannat 18.06.15