OCTOBRE 2024
NUMÉRO #17
OCTOBRE 2024
NUMÉRO #17
L’AVENIR DE L’IA, DU VIN ET DE LA SOMMELLERIE
Robert Joseph, Arvid Rosengren, ChatGPT
PLEINS FEUX SUR LA SERBIE Dejan Živkoski
17-22 février 2025
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Publication par : Association de la Sommellerie Internationale
Rédacteur, gestionnaire de contenu : Mark DeWolf
Gestion des Partenariats : Ana Sofia Oliveira
Marketing et Communication : Xeniya Volosnikova
Assistante administrative : Claire Monnier
Rédaction : Nina Basset
Traduction : Michèle Aström Chantôme, Manuel Negrete
Conception / Mise en page : Carissa Botha
Photographie : 123RF, Jean Bernard, iStock, ChatGPT, Michael Holst, Robyn Lehr, Juan Muñoz, Martin Orozco, Unsplash, Pexels
Photo de couverture : L’IA ouvre de nouvelles possibilités pour le sommelier et l’industrie du vin
Collaborateurs :
Katerina Axelsson, Henri Chapon, Will Costello MS, Maria Demidovich, Mark DeWolf, Pam Dillon, Dominik Kozlik, Stephen Laine, Robert Joseph, Joseph Mounayer, Arvid Rosengren, Andrew Sussman, Xeniya Volosnikova, Angel Vossough, Dejan Živkoski, William Wouters
Bureau exécutif de l’ASI
Président : William Wouters
Secrétaire général : Beáta Vlnková
Secrétaire général adjoint : Ivo Dvorak
Trésorier : Philippe Faure-Brac
Trésorier adjoint : Samuil Angelov
Vice-présidente pour l’Asie et l’Océanie : Saiko Tamura-Soga
Vice-présidente pour l’Afrique et le Moyen-Orient :
Michèle Aström Chantôme
Vice-président pour l’Europe : Piotr Kamecki
Vice-président pour les Amériques : Matias Prezioso
Renseignements sur le magazine :
Mark DeWolf, directeur du contenu de l’ASI
markdewolf@asi.info
Renseignements généraux : www.asi.info | info@asi.info
William Wouters, Président de l’ASI
la question n’est
La question n’est plus de savoir si nous devons adopter la technologie, mais quand et comment nous devons le faire pour rester pertinents dans un monde en constante évolution. Le rôle du sommelier est profondément ancré dans la connaissance et la relation personnelle. L’attrait de cette profession réside dans les histoires et les connaissances partagées pendant le service du vin et d’autres boissons, dans les recommandations nuancées et dans la capacité d’élever une expérience gastronomique grâce à des accords judicieux. Pourtant, malgré la richesse de cette tradition, le monde du vin et la profession de sommelier sont confrontés à des défis sans précédent. Paradoxalement, alors qu’il n’y a jamais eu autant de sommeliers compétents et bien formés et que l’on produit de meilleurs vins, la consommation de vin est en baisse dans de nombreuses régions du monde. En même temps, les notions traditionnelles de gastronomie sont remises en question par de nouvelles façons innovantes de déguster des plats et des boissons de qualité.
Cette évolution peut être attribuée à plusieurs facteurs. Tout d’abord, le consommateur moderne a changé. Les millennials et la génération Z, qui représentent l’avenir du marché, sont plus enclin à faire des expériences et moins liés aux conventions qui définissaient autrefois le monde du vin. Ils recherchent l’authenticité, les expériences et la valeur plutôt que le prestige. Ils préfèrent la modération à l’indulgence. Ils sont plus enclins à découvrir le vin au verre dans un bar
qu’à la bouteille dans un restaurant gastronomique. Ils sont prêts à considérer un food truck ou un popup qui offre quelque chose d’unique comme une expérience au même titre qu’un dîner formel de plusieurs plats. Pour cette génération, le modèle traditionnel de la haute gastronomie, avec ses nappes blanches et ses vastes cartes des vins, n’est plus le choix par défaut pour une soirée spéciale. En fait, et en particulier dans le monde occidental, l’augmentation spectaculaire du coût de la vie par rapport aux revenus met certains de ces vestiges traditionnels de la
sommellerie hors de portée du plus grand nombre. Il est permis de penser que l’exclusivité que nous avons créé en tant qu’industrie de la boisson et de la restauration gastronomique pour attirer une clientèle aisée a, d’une certaine manière, été trop efficace, limitant les expériences à ceux qui ont de l’argent sans tenir compte de ceux qui n’en ont peut-être pas aujourd’hui, mais qui pourraient en avoir à l’avenir.
Si ces réalités démographiques et économiques modifient notre manière de travailler et l’endroit
où nous travaillons, l’avenir offre des opportunités. L’essor de la technologie numérique a révolutionné la manière dont nous découvrons, apprenons et achetons le vin. Les plateformes en ligne permettent aux consommateurs d’accéder à une sélection mondiale de vins d’un simple clic, souvent grâce à des recommandations basées sur des algorithmes et l’IA (intelligence artificielle). La mystique du sommelier, autrefois gardien de la connaissance du vin, est désormais accessible à toute personne disposant d’une connexion internet. Cette démocratisation de l’information a conduit à une base de consommateurs plus informés, donc moins dépendants.
Face à ces changements, le monde du vin se trouve à la croisée des chemins. Il est essentiel de reconnaître que si la tradition est notre fondement, l’innovation est notre avenir. Adopter la technologie ne signifie pas abandonner l’essence de ce que nous faisons ; cela signifie plutôt trouver de nouveaux moyens de nous connecter, en particulier avec nos jeunes publics, et de les rencontrer là où ils se trouvent. L’intégration de la technologie dans l’amélioration de l’expérience client est une voie prometteuse. Les cartes des vins numériques, dotées de notes de dégustation, de suggestions d’accords mets-vins et de fonctions interactives, peuvent aider à démythifier le vin pour les novices tout en fournissant des informations plus approfondies pour les passionnés. En outre, l’analyse des données peut être un outil puissant pour comprendre les préférences des consommateurs et prédire les tendances. En analysant les habitudes d’achat, les sommeliers peuvent proposer des sélections plus pertinentes et personnaliser les recommandations, améliorant ainsi l’expérience gastronomique globale tout en soutenant le résultat net du restaurant. Les médias sociaux et le contenu numérique offrent également aux sommeliers des plateformes pour partager leurs connaissances et leur passion, ce qui leur permet d’atteindre un public plus large que celui des restaurants.
Toutefois, la technologie ne doit pas être considérée comme un substitut au contact humain, mais comme un
complément. Le rôle du sommelier restera celui d’un conteur, d’un conservateur et d’un éducateur. Le défi consiste à tirer parti de la technologie pour améliorer ces aspects, et non pour les éclipser. À mesure que nous avançons, la clé du maintien de la pertinence de notre profession réside dans la recherche d’un équilibre entre la tradition et l’innovation. Nous devons rester ancrés dans les valeurs qui ont défini notre métier tout en étant ouverts à de nouvelles idées et approches. C’est ainsi que nous pourrons continuer à offrir des expériences significatives et mémorables qui trouvent un écho auprès du consommateur moderne.
La croisée des chemins à laquelle nous nous trouvons n’est pas une cause d’alarme mais une opportunité de croissance. Le déclin de la consommation traditionnelle de vin et l’évolution du paysage de la gastronomie exigent une réorganisation de notre rôle. En adoptant la technologie de manière réfléchie et stratégique, nous pouvons faire en sorte que l’art du vin et de la gastronomie ne se contente pas de survivre, mais prospère dans les années à venir. Le voyage qui nous attend est un voyage d’adaptation et d’évolution, et c’est un voyage qui vaut la peine d’être entrepris. Dans cette édition d’ASI Magazine, nous nous entretenons avec certaines des personnes qui tentent d’utiliser les nouvelles technologies, y compris l’IA, pour changer la façon dont le vin est acheté, et même la façon dont il est élaboré. Ce dernier point soulève de nouvelles questions concernant la manipulation potentielle du vin et la possibilité très réelle de créer des boissons « semblables au vin » en laboratoire. Cela ressemble à de la fiction, et en effet, dans ce numéro, le rédacteur Mark DeWolf s’entretient avec l’hôtelier Steven Laine au sujet de son récent livre Jupiter’s Blood, qui, au-delà des meurtres, des enlèvements et de l’espionnage, pose la question de savoir si nous pouvons vivre dans un monde du vin et de la sommellerie qui embrasse à la fois l’histoire et la technologie.... Nous nous entretenons avec Katherine Axellson, de Tastry, sur la manière dont sa technologie change la façon dont le vin est produit. S’agit-il de l’avenir ou de la fin du vin fin ? Nous nous entretenons avec des
“Adopter la technologie ne signifie pas abandonner l’essence de ce que nous faisons ; cela signifie plutôt trouver de nouveaux moyens de nous connecter.”
sommeliers, tels qu’Arvid Rosengren, qui apprécient la technologie mais identifient également les lacunes qui existent entre les recommandations générées par les machines et celles qui sont ancrées dans la relation humaine. Enfin, nous avons le privilège de nous entretenir avec Robert Joseph, qui nous parle de sa vision de l’IA dans notre avenir.
Cette publication intervient à la veille du concours ASI du Meilleur Sommelier d’Europe, d’Afrique et du Moyen-Orient 2024 à Belgrade, où nous verrons une nouvelle génération de sommeliers s’affronter sur la scène internationale. Comment adopterontils la technologie ? Comment pousseront-ils la sommellerie vers de nouvelles voies ?
Mark DeWolf
Gestionnaire de Contenu, Association de la Sommellerie Internationale
Rédacteur ASI Magazine markdewolf@asi.info
Au cours des cinquante dernières années, nous avons assisté à un cycle dans l’industrie du vin. Avec l’essor de l’innovation dans les années 1970 et 1980, une industrie mondiale a adopté les techniques modernes, la technologie et les avancées scientifiques pour améliorer la cohérence, l’efficacité et le contrôle de la qualité. Toutefois, au fil du temps, on a assisté à un regain d’intérêt pour les méthodes traditionnelles, telles que l’agriculture biologique et régénérative, l’intervention minimale et la fermentation naturelle, qui privilégient l’authenticité, l’expression du terroir et un lien plus profond avec la terre. Cette dernière évolution, en particulier au sein de la communauté des grands vins, s’est développée comme une sorte de rejet de la manipulation et de l’altération du vin, allant de pair avec des tendances mondiales plus larges en matière de sécurité alimentaire et de restauration de type « de la ferme à la table ». Elle reflète un désir d’équilibrer les avantages de la technologie moderne avec l’art et l’héritage de la vinification.
Cependant, même si les viticulteurs modernes cherchent à se référer au passé, cela n’est possible qu’avec une compréhension plus approfondie de la science de la vinification. C’est peut-être une ligne dangereuse à tracer, suggérant qu’il y a des traditionalistes et des modernistes, alors qu’en fait, beaucoup de nos meilleurs vins sont des mélanges des deux. Je vous encourage à lire mon entretien avec Katerina Axelsson, qui a été la première à utiliser l’IA
pour permettre aux établissements vinicoles et aux détaillants de mieux comprendre les préférences gustatives des consommateurs. S’agitil de manipulation ou simplement d’un moyen moderne de faire avancer un secteur traditionnel ?
De même, dans le monde de la sommellerie, la technologie et l’IA sont de plus en plus intégrées pour améliorer le processus de sélection des vins, fournir des recommandations personnalisées et démocratiser la connaissance du vin. Des outils tels que les systèmes de recommandation pilotés par l’IA et l’analyse des données peuvent offrir d’immenses avantages en rendant le vin plus accessible à un public plus large, tout comme les techniques modernes de vinification ont amélioré l’accessibilité et la qualité. Cependant, tout comme les grands viticulteurs sont revenus à leurs racines pour préserver la touche humaine et le caractère unique de leurs vins, les sommeliers reconnaissent que si la technologie peut être un outil puissant, elle ne peut pas remplacer l’élément humain de leur métier. L’art de raconter des histoires, la capacité à établir un lien émotionnel avec les clients et la compréhension nuancée du contexte et de l’expérience sont des aspects de la sommellerie qui restent irremplaçables par la technologie.
L’IA et la technologie peuvent recommander un vin qui correspond à nos goûts, mais un ordinateur ne peut pas ajouter la nuance de saveur qu’un sommelier peut apporter en
racontant l’histoire des personnes et des lieux qui se cachent derrière ces vins. Il ne peut pas non plus - du moins pas encore - comprendre le contexte émotionnel complexe de l’expérience gastronomique. Il ne voit pas les larmes de joie qui coulent sur le visage d’un parent lors du dîner de remise de diplôme universitaire de son enfant, pas plus qu’il ne comprend le dîner au restaurant après la mort d’un animal de compagnie.
L’avenir de la sommellerie, tout comme celui de l’œnologie, passera probablement par une intégration harmonieuse des deux mondes : tirer parti de la précision et de l’efficacité de l’IA pour améliorer la capacité du sommelier à fournir un service personnalisé, tout en préservant les éléments uniques, centrés sur l’humain, qui rendent ce rôle si particulier. Tout comme les viticulteurs utilisent des outils modernes pour atteindre la meilleure expression de leur métier traditionnel, les sommeliers peuvent utiliser la technologie pour compléter leur expertise, enrichissant ainsi l’expérience du vin pour les consommateurs sans perdre la touche personnelle qui définit la profession. Notre humanité est notre essence, mais nous devons être prêts à embrasser la technologie pour l’avenir.
Santé
Au nom de l’Association des Sommeliers Serbes, j’ai l’honneur et le plaisir d’accueillir le monde entier en Serbie en novembre prochain pour le prestigieux
Concours ASI du Meilleur
Sommelier d’Europe, d’Afrique et du Moyen-Orient 2024. Nous avons le privilège d’accueillir cet événement remarquable dans la ville dynamique de Belgrade, haut lieu de la culture, de l’histoire et de la gastronomie.
Le concours, qui se déroulera du 11 au 15 novembre, mettra non seulement en valeur les talents exceptionnels de sommeliers venus de trois continents, mais offrira également à tous les participants l’occasion de s’immerger dans le riche patrimoine et l’hospitalité de la Serbie. Nous sommes ravis d’accueillir les concurrents, les juges, le bureau d’administration de l’ASI et tous les invités de marque pour ce qui promet d’être une célébration inoubliable de notre passion commune pour le vin et la profession de sommelier.
Nous commencerons notre programme par un salon de bienvenue sur le vin et la gastronomie dans la salle de bal Crystal du Hyatt Regency Belgrade. Ce sera l’occasion idéale de rencontrer les autres délégués et de découvrir certains des meilleurs vins et délices culinaires de Serbie. Un cours de maître sur les vins serbes suivra. Je suis impatient de partager avec nos invités le meilleur du vin serbe. Nous produisons du vin en Serbie depuis des milliers d’années, mais je suis particulièrement enthousiaste à l’idée de présenter la nouvelle génération de viticulteurs qui poussent notre
Dejan Živkoski, Président de l’Association
des sommeliers serbes
industrie vinicole vers de nouveaux sommets et commencent à recevoir l’attention internationale qu’ils méritent.
Tout au long de la semaine, les participants prendront part à une série de compétitions rigoureuses et d’activités enrichissantes. Les quarts de finale auront lieu le mardi 12 novembre et s’accompagneront d’une visite captivante de Belgrade pour nos délégués et nos invités, qui donnera un aperçu du mélange unique de tradition et de modernité de la ville. La journée se terminera par un délicieux dîner au restaurant Corso, où nous annoncerons également les noms des demi-finalistes.
Les demi-finales se dérouleront le 13 novembre et nous attendons avec impatience la grande finale du 15 novembre, au cours de laquelle les meilleurs du continent se disputeront le titre prestigieux. La semaine se terminera par le dîner de gala et la cérémonie de remise des prix, une célébration de l’excellence, du dévouement et de la camaraderie au sein de notre profession.
Je voudrais profiter de cette occasion pour exprimer notre sincère gratitude au bureau d’administration de l’ASI, à ses partenaires et aux sponsors de l’événement. Sans leur soutien, un événement comme celui-ci ne pourrait avoir lieu. Alors que nous mettons l’accent sur nos concurrents au cours de cette semaine passionnante, je m’en voudrais de ne pas profiter de cette occasion pour remercier et souligner les contributions inestimables de nos bénévoles ici en Serbie, de l’ASI, et de tous les sommeliers qui ont voyagé de près
et de loin pour aider à la réalisation de tous nos divers événements et programmes. Bien qu’ils soient trop nombreux pour être identifiés individuellement, un clin d’œil à ceux qui se sont surpassés dans leurs efforts pour aider à la réalisation de ce projet. Vous savez qui vous êtes. Leur dévouement collectif nous permet d’organiser un événement qui reflète l’esprit d’unité et d’excellence qu’incarne l’ASI.
Nous nous engageons à offrir une expérience exceptionnelle à tous nos invités et participants, en mettant en valeur le meilleur de l’hospitalité serbe. Nous espérons qu’au-delà de la compétition, les participants repartiront avec des souvenirs impérissables, de nouvelles amitiés et une meilleure appréciation de l’hospitalité serbe et de l’art de la sommellerie. Pour ceux qui ne peuvent pas se joindre à nous lors de l’événement, nous les attendons à bras ouverts. Comme le dit notre bon ami William Wouters, l’ASI est une famille. Venez en Serbie et laissez-nous vous accueillir dans notre maison et vous nourrir avec de la nourriture et des boissons locales fantastiques.
Encore une fois, bienvenue à Belgrade. Nous sommes impatients de partager ce voyage extraordinaire avec vous et de célébrer les talents et les réalisations exceptionnels de notre communauté mondiale de sommeliers.
A la vôtre !
Dejan Živkoski, président de l’Association des sommeliers serbes
L'Association japonaise des fabricants de saké et de shochu ( JSS) représente non seulement le saké, mais aussi le
Le shochu (shōchū) est le spiritueux distillé indigène du Japon, qui existe depuis environ 500 ans. Il est principalement fabriqué dans les régions méridionales d'Okinawa et de Kyushu, où il a été développé pour la première fois. Leshochutitregénéralemententre20et 25%d'alcoolparvolume(ABV),maisilpeut officiellementatteindrejusqu'à45%d'ABV. Avecplusde50ingrédientsdebase possiblesetdesdizainesdefaçonsdele servir,leshochuestunalcoolpolyvalentqui peutêtreserviseulouavecunegrande variétédeplats.
“authentique”
estle type deshochu traditionnel, utilisant le m mo ul e KOJI pour lafermentation et un S SIN GLE POT STILL pour la distillation. Il conserve les saveursdes ingrédients, ce qui permet de créer une grande variété de profils de saveurs. Les ingrédients de base les plus courants sont les suivants: RIZ, O ORGE, P Pomme de terre douce, F Faux-fleur ,ou SUCREBRUN
estunshochuhonkakufabriqué exclusivementàOkinawaselonune méthodeoriginaleetn'utilisantquele m moule BLACKKOJI .
ROBERT JOSEPH, ARVID ROSENGREN, CHATGPT
Robert Joseph, également connu sous le nom de « The Wine Thinker », est un auteur, un chef d’entreprise, un juge du vin et un consultant. Dans le cadre de ses activités de conseil, il a travaillé avec des clients de renom tels que Accolade, Château Brane-Cantenac, Château MalarticLagravière, McGuigan Wines, Torres, Esterhazy, Origin Wines et les organisations génériques d’Australie, du Brésil, de Géorgie, de Moldavie et du Portugal.
Il se décrit comme un futuriste. Selon ses propres termes : « Pendant près de quatre décennies, j’ai été parmi les premiers à identifier la croissance probable des marques du Nouveau Monde au Royaume-Uni, l’évolution des vins de cépage en Europe, l’impact d’Internet et l’évolution vers des emballages et des bouchons alternatifs ». Il est également partisan de l’utilisation de l’intelligence artificielle. Il a récemment lancé The Wine People ( ). Grâce à l’IA, il a créé un grand nombre de personas qui représentent le monde du vin dans son ensemble.
À propos du livre, Joseph déclare : « Dans le domaine du vin, comme dans tant d’autres aspects de notre vie aujourd’hui, nous vivons dans des bulles basées sur l’endroit où nous nous trouvons, nos expériences et nos goûts, les personnes que
nous connaissons et le travail que nous effectuons. Les personnes qui vivent aux États-Unis et achètent du vin de qualité supérieure chez un spécialiste local ont du mal à imaginer faire leurs courses dans un magasin monopolistique suédois ou dans un supermarché discount allemand. Et vice versa. Ceux qui pensent que le « grand vin » se réfère à des géants californiens comme Gallo connaissent rarement les vastes coopératives qui transforment près de la moitié du raisin européen. Pour convaincre les gens d’acheter un vin plutôt qu’un autre, combien d’entre eux s’arrêtent pour réfléchir au concepteur de l’étiquette et à la personne qui se cache derrière le produit ? Ce livre tente de faire éclater certaines de ces bulles et de présenter les personnes qui les composent les unes aux autres - et au lecteur qui pourra alors imaginer par lui-même les relations qui pourraient exister entre elles ».
Dans cet entretien avec Robert Joseph, nous nous interrogeons sur l’avenir de l’IA dans le monde du vin et de la sommellerie. Quels sont les avantages de l’IA ? Où se situe la limite entre les progrès technologiques et l’élimination de l’humanité et de l’art du vin ? Quel est l’avenir de la sommellerie dans un monde où, comme le suggère Robert, les grands détaillants disposeront d’assistants virtuels dédiés au vin et à l’art de vivre ? Il demande : « Le futur conseiller ressemblera-t-il à un robot, ou bien à vous ou moi ? Et parlera-t-il comme vous ou moi ? »
“L’IA signe la fin de l’industrialisation.... Alors que l’industrialisation a permis aux humains de fabriquer le même produit à plusieurs reprises et à grande vitesse, l’IA offre la promesse de l’individualisation. Dans le domaine de l’agriculture, l’IA permettra aux viticulteurs de prendre en compte les besoins de chaque plante. Elle permettra également aux entreprises d’élaborer des messages personnalisés pour chaque client.” -Hans-Christian Boos, fondateur et PDG d’Arago, une entreprise leader dans le domaine de l’IA qui aide les entreprises à automatiser leurs processus informatiques, dans un discours prononcé lors de la conférence Wine Goes Tech de Meininger.
“Cette région produit pourtant des vins très intéressants. C’est un endroit idéal pour cultiver des raisins et produire du vin, et c’est un endroit où il est très facile de le faire.”
ASI : Êtes-vous d’accord avec cette affirmation ?
Robert Joseph (RJ) : Il y a deux aspects à prendre en compte. Le premier est le vignoble. Je pense que l’utilisation de l’IA dans ce domaine est fascinante. Nous pulvérisons actuellement de grandes surfaces avec des produits d’un type ou d’un autre. Que nous travaillions de manière biologique ou conventionnelle, nous utilisons beaucoup de produits. Pour faire une analogie, c’est comme si nous allions dans une ville et que nous donnions à tout le monde le même traitement médical. Cela fonctionne avec les vaccins, mais pas nécessairement avec d’autres types de médicaments. On s’attendrait à ce que le médecin consulte le dossier sur son ordinateur et dise : « En fait, vous avez besoin de telle dose de tel médicament, et quelqu’un d’autre a besoin de telle dose ». Nous n’avons pas été en mesure de le faire, même pour les petits vignobles, et encore moins pour les grands. Aujourd’hui, grâce aux capteurs, aux drones, aux satellites et aux robots qui parcourent les vignobles, il est de plus en plus facile d’identifier les vignes individuelles qui ont besoin de traitements spécifiques, qu’il s’agisse de parasites, de champignons ou même d’irrigation. Toutes sortes de choses peuvent être traitées individuellement grâce à la technologie de l’intelligence artificielle.
C’est également très pertinent parce que nous sommes actuellement confrontés à une crise de la maind’œuvre, un sujet dont nous ne parlons pas assez. En Europe, les viticulteurs ont du mal à trouver des personnes pour venir tailler leurs vignes. Et s’ils font venir de la maind’œuvre de Turquie ou d’ailleurs, il faut la former. Aujourd’hui, nous avons des lunettes que nous pouvons porter. Pour en revenir à l’IA, nous pouvons donner à une personne non formée des lunettes spéciales qui lui indiquent comment tailler une vigne et où la couper. Il n’est pas difficile d’imaginer que ces humains portant des lunettes soient remplacés par des robots faisant la même chose. Et si les robots ne sont pas très doués pour la taille aujourd’hui, ils apprendront de chaque erreur et s’amélioreront. Les mêmes problèmes de main-d’œuvre se posent en Californie, surtout depuis la légalisation du cannabis. De nombreux travailleurs mexicains préfèrent travailler dans l’industrie du cannabis plutôt que dans les vignobles, surtout lorsqu’il s’agit de tailler les vignes pendant les mois froids. Les entreprises de cannabis gagnent plus d’argent et sont en mesure de payer davantage. De ce point de vue, je pense que l’utilisation de l’IA dans l’industrie du vin est presque inévitable. Maintenant, qui sera en mesure de payer pour cela
? Quels producteurs, quelles caves ?
C’est une tout autre histoire.
ASI : En parlant de l’utilisation de l’IA dans le domaine de la production, parlez-nous un peu du projet lié à l’IA sur lequel vous avez travaillé en Moldavie ?
RJ : Au cours de la dernière décennie, j’ai travaillé par intermittence en tant que consultant pour la Moldavie. Comme beaucoup de pays d’Europe de l’Est, la Moldavie ne reçoit pas l’attention qu’elle mérite. Cette région produit pourtant des vins très intéressants. C’est un endroit idéal pour cultiver des raisins et produire du vin, et c’est un endroit où il est très facile de le faire. On y trouve des cépages internationaux, en grand nombre, mais aussi des cépages intéressants qui leur sont propres. Il y a la Fetească Neagră et deux cépages blancs Fetească (Alba, Regală), et il y a la Rara Neagră, ce qui crée tout un ensemble de variétés uniques. Ce qui me fascine, ce sont les mélanges. On peut faire des mélanges de raisins locaux et des mélanges de variétés locales et internationales.
Dans le cadre du projet AI, nous n’avons pas utilisé l’IA dans tous les sens du terme. Elle n’a pas contrôlé la récolte, etc., mais elle a fourni des conseils à cet égard. L’IA a surtout été utilisée pour l’assemblage et la commercialisation. C’est l’IA qui a conçu les étiquettes. Nous avons fait une dégustation de l’assemblage IA par rapport à l’assemblage humain à Prowein en Allemagne. Lors de la dégustation à l’aveugle, les mélanges de l’IA ont généralement davantage impressionné les dégustateurs que les mélanges créés par l’homme.
Ce qu’il faut retenir, et c’est très pertinent lorsque l’on parle d’IA, c’est qu’il faut être prudent. Je pense que si l’on parle de l’IA sans parler des erreurs, de ce qu’elle fait de travers, ce serait une erreur. L’IA est comme un nouvel employé. Elle est très brillante mais n’a pas travaillé dans l’entreprise depuis très longtemps. Vous devez surveiller ce qu’elle fait. Deuxièmement, elle ne vaut que ce qu’elle contient. Dans le cadre du projet sur la Moldavie, elle devait apprendre à connaître les cépages moldaves. N’importe quel système d’intelligence artificielle peut vous dire
quel assemblage de style bordelais vous devriez faire, car il y a beaucoup de données sur les assemblages bordelais. Lorsque vous posez une question sur les cépages moldaves, l’IA ne sait pas par où commencer. Nous avons dû créer notre propre système d’intelligence artificielle pour ce projet. Cela vaut pour toutes sortes d’autres projets vinicoles qui nécessiteront la constitution d’un corpus d’informations. Cela nous aidera à maintenir la saisie des données propre et précise parce que nous aurons introduit l’information.
ASI : L’introduction de l’IA dans la production de vin comporte-t-elle un risque d’homogénéité ? Ou s’agit-il simplement du romantisme d’un sommelier qui s’exprime ?
RJ : Vous avez donné ma réponse à la fin de votre question. Dans un sens, cela dépend vraiment du côté du marché que vous regardez. Beaucoup de sommeliers et d’autres personnes diront que tout a mal tourné avec Parker. Son système de points a
poussé tout le monde à produire des vins à la Parker. Ce que beaucoup de ces personnes ont tendance à oublier, c’est que ces vins Parker ont donné beaucoup de plaisir à beaucoup de gens. La consommation de vin en Amérique a considérablement augmenté au cours de cette période. Il en va de même pour le cinéma et l’édition de livres. Le marché du livre est largement financé par le succès des romans d’amour en ce moment, un segment du marché qui n’est probablement pas regardé, et encore moins lu, par la plupart des critiques qui aimeraient nous voir tous lire de grands romans aventureux, complexes et nouveaux. Dans ce sens, oui, bien sûr, la technologie facilitera d’une certaine manière l’homogénéisation, mais ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose si elle donne aux gens ce qu’ils veulent.
ASI : Dans ce numéro, nous avons également interviewé Katerina Axelsson de Tastry. Je parle du potentiel d’homogénéité, non pas par
rapport à ce que ce projet est ou fait, mais par rapport à ce qu’il pourrait encourager au même niveau.
RJ : Je pense que Tastry est fascinant. Essentiellement, ils aident les producteurs à produire des vins qui se vendront dans les endroits aux personnes les plus susceptibles de les acheter, ce qui n’est pas différent qu’aider un distributeur de films à savoir quels films projeter dans leurs cinémas particuliers dans leurs villes particulières. Je pense qu’en tant qu’industrie, nous ne regardons pas ce que fait Tastry autant que nous devrions le faire. Nous nous intéressons davantage à certains modèles qui reposent sur le téléchargement par le consommateur d’une application qui va lui dire quel vin commander. Je ne pense pas que le consommateur moyen ait téléchargé une application pour savoir quels livres il veut lire. Je ne pense pas qu’il téléchargera une application qui lui dira quel vin commander. Pour moi, le modèle de Tastry est très pertinent.
ASI : Nous sommes en train d’interviewer les fondateurs de quelques-unes de ces plateformes de recommandation de vin basées sur l’intelligence artificielle. En fin de compte, l’efficacité de ces plateformes n’est-elle pas liée à la fois à la qualité des données et, d’une certaine manière, à l’influence humaine des personnes qui construisent les algorithmes originaux ?
RJ : Gardez à l’esprit que nous examinons tous des données tous les jours, qu’il s’agisse d’enquêtes ou autres. En tant qu’êtres humains, nous regardons souvent des données douteuses et parfois nous les répétons ou les utilisons dans ce que nous faisons. Tout ce que nous faisons maintenant, c’est dire que nous allons nous fier à une machine, un algorithme, un robot, ou quel que soit le nom qu’on lui donne, qui utilise les mêmes données que celles que nous avons mal utilisées. Il y a suffisamment de fausses nouvelles générées par de mauvaises données. Avec l’IA, nous pouvons nous retrouver à utiliser de mauvaises données sans le savoir,
“Nous avons fait une dégustation de l’assemblage IA par rapport à l’assemblage humain à Prowein en Allemagne. Lors de la dégustation à l’aveugle, les mélanges de l’IA ont généralement davantage impressionné les dégustateurs que les mélanges créés par l’homme.”
parce que nous faisons confiance à ce que l’écran nous dit. Par exemple, j’ai récemment demandé à Google qui avait écrit Mr. Bojangles, et Google m’a répondu Bob Dylan. En réalité, ce n’est pas le cas. Si je mets cela dans mon flux de médias sociaux, et que dix ou cent personnes le répètent, multipliez cela encore, et finalement cette contre-vérité devient réelle pour les gens. Elle devient un fait.
ASI : Vous avez parlé de l’exemple de Spotify en termes d’utilisation positive de l’IA pour prédire les préférences des consommateurs. Cela s’applique-t-il à la manière dont nous transmettons le message du vin ? Y aura-t-il une individualisation du vin ?
RJ : En ce qui concerne les messages individuels, il s’agit du deuxième élément de l’IA que nous devons prendre en compte. Il y a toujours eu des détaillants en ligne très sophistiqués. Même avant que nous ne soyons en ligne, il y avait des détaillants qui envoyaient des courriers avec différents messages destinés à différentes personnes. Une personne pouvait recevoir un
courrier axé sur la description d’un vin en termes de style, tandis qu’une autre recevait toute l’histoire du domaine, parce que c’est ce à quoi elle réagissait le mieux. La différence, c’est qu’aujourd’hui, c’est en temps réel. Les messages diffusés par les hommes politiques en sont un bon exemple. Les directeurs de campagne sont en mesure d’envoyer des messages différents à des personnes différentes en fonction de ce que l’IA a appris sur elles. J’imagine non seulement les détaillants dire « Si j’ai un vin X, je vais présenter le vin X d’une manière différente à différentes personnes », mais aussi fournir un assistant virtuel. Je choisirai l’apparence et la voix de mon assistant. S’agit-il d’un homme ou d’une femme ? Quel âge a-t-il ? Quel accent dois-je donner à sa voix ? Cet assistant va savoir ce que j’ai acheté, en savoir beaucoup sur ce que je fais, et me dire : « Robert, je pense que tu vas aimer ça ». Ce sera le Spotify de la vente de vin. Spotify n’a pas toujours raison, mais il a raison plus souvent qu’il n’a tort. Je ne vois pas pourquoi cet assistant ne ferait pas de même.
En termes d’individualisation du produit pour répondre aux demandes des consommateurs, les jeans Levi’s peuvent être personnalisés pour vous, en ajoutant une poche ici ou là, par exemple, de la même manière qu’Audi, en tant que constructeur automobile, peut personnaliser ses produits en fonction de vos spécifications. C’est possible, mais vous devrez payer pour cela. Le vin n’est pas aussi simple. Nous devons cueillir des raisins sur une certaine superficie. Il n’y a pas de mini-cuves qui nous permettent de faire de la micro-vinification à ce niveau. J’entrevois un avenir pour l’assemblage de vins destinés à des personnes particulières. Il s’agira d’un petit créneau et il faudra payer cher pour l’obtenir.
D’un autre point de vue, pour en revenir à mon modèle Spotify et à l’usage que j’en fais, chaque semaine, Spotify me fait découvrir des artistes très obscurs. Je pourrais imaginer
“Cela reste une grande question, surtout pour ceux qui, comme moi, s’inquiètent de l’environnement et de notre empreinte carbone. Je pense que nous allons en parler au fur et à mesure que nous avancerons. Cela dit, l’IA est là, elle s’améliore et elle n’est
pas près de disparaître.”
un sommelier paresseux, pour les besoins de l’argumentation, dire au système : « S’il vous plaît, donnez-moi autant de nouveaux vins aventureux de Turquie, de Géorgie, d’Uruguay, etc. Je ne vois pas pourquoi le système ne le ferait pas aussi efficacement qu’il dirait à un producteur de vin qu’il a besoin exactement de ce profil de Cabernet ou de n’importe quel mélange pour attirer le marché.
ASI : Cela fait donc intervenir l’élément de la touche humaine par rapport à la technologie ? Et comment les sommeliers peuvent-ils l’adopter ? RJ : Nous avons toujours cette vision du sommelier comme l’homme ou la femme dans un endroit avec une pièce, avec 80 ou 100 convives ou autre. Mais en réalité, nous avons aussi des sommeliers de groupe et des directeurs des boissons qui sont responsables du choix des vins qui peuvent être servis dans des dizaines d’établissements différents dans divers États ou pays. Le menu peut être le même, mais les habitants du Texas peuvent vouloir un vin différent de celui de Boston pour accompagner un plat particulier, par exemple. Il est en fait plus facile et plus direct de pouvoir personnaliser ses sélections en fonction de la géographie, de la démographie, etc. Pour les sommeliers qui lisent ces lignes, il ne s’agit pas de quelque chose d’étranger ou de nouveau. Le restaurant dans lequel vous travaillez a probablement été conçu à l’aide de la modélisation informatique. L’architecte ne disposait pas d’un simple bout de papier comme autrefois. Il regardait un
écran qui lui disait : « Voilà à quoi cela va ressembler. Mettons une fenêtre ici. Mettons du vert. Faisons ceci, faisons cela. » Ils construisent un environnement virtuel avant que nous n’entrions dans le restaurant et lui donnions l’aspect qu’il a. Donc, dans un sens, ce n’est pas aussi bizarre que nous aimerions le penser.
ASI : Avez-vous une déclaration finale à faire au sujet de l’IA et de son avenir dans notre secteur ?
RJ : Pour utiliser une autre analogie, j’ai été l’un des premiers à adopter une voiture électrique. J’avais une Nissan Leaf qui, à l’époque, permettait de parcourir 50 ou 60 miles à la fois. On ne pouvait pas aller plus loin avant de commencer à paniquer à l’idée de savoir où on pourrait la recharger. D’une manière ou d’une autre, au cours de la première année où nous avons eu cette voiture, nous avons réussi à parcourir 10 000 miles sur de courts trajets. Nous en sommes maintenant à notre troisième voiture électrique, qui peut parcourir 200 ou 220 miles. Je suis sûr que la prochaine sera capable de parcourir 350 ou 400 miles. C’est ce qui va se passer avec l’IA. J’utilise l’IA pour générer des images depuis un certain temps. Ce faisant, j’ai déjà créé des images de personnes ayant six doigts ou des oreilles mal placées. Cela n’arrive plus très souvent. Je pense que nous oublierons à quel point l’IA est récente et à quelle vitesse elle a évolué.
Nous sommes passés d’images pas très bonnes à des vidéos, puis à des vidéos avec du son. Il y a toutes sortes d’implications en termes d’énergie que nous utilisons pour cela. Cela reste une grande question, surtout pour ceux qui, comme moi, s’inquiètent de l’environnement et de notre empreinte carbone. Je pense que nous allons en parler au fur et à mesure que nous avancerons. Cela dit, l’IA est là, elle s’améliore et elle n’est pas près de disparaître.
N’oubliez pas que l’IA est un outil. Je pense qu’il est nécessaire d’avoir cet outil tout comme on a besoin d’une perceuse électrique. En fonction de la mèche, vous pouvez percer un grand trou ou de très, très petits trous. On peut faire toutes sortes de choses avec cet outil. Ce qui compte, c’est la manière dont on l’utilise plutôt que l’outil lui-même.
« À mi-parcours, j’ai commencé à me demander si c’était la vie qu’il me fallait », se souvient Arvid Rosengren. Ses doutes l’ont amené à accepter un emploi dans un magasin de vin, où son amour pour la nourriture et la boisson s’est ravivé. Il ne tarde pas à s’inscrire à l’école culinaire, où il consacre deux ans à l’étude de la cuisine et du vin, tout en perfectionnant ses compétences dans divers restaurants.
Après avoir obtenu son diplôme en 2008, Arvid Rosengren s’est installé à Copenhague, où il a acquis de l’expérience à la fois dans des restaurants gastronomiques et dans des établissements décontractés axés sur le vin. C’est là qu’il a rencontré sa future épouse et qu’il a participé au concours du Meilleur Sommelier de Suède 2009, où il a obtenu la
L’incursion d’Arvid Rosengren dans le monde du vin, de la gastronomie et de la sommellerie a commencé de manière plutôt humble. Jeune garçon en Suède, il se retrouvait souvent à préparer des repas pour ses frères et sœurs. Ces premières expériences culinaires, bien que simples, ont déclenché chez lui une passion pour les saveurs et les ingrédients qui durera toute sa vie. Malgré son intérêt naissant pour la nourriture, les attentes de la société l’ont poussé à suivre une voie plus conventionnelle, et il s’est lancé dans des études d’ingénieur en nanotechnologies.
deuxième place. Cette expérience a éveillé sa passion pour les concours et il a remporté la même année le titre de meilleur sommelier des pays nordiques. Ses récompenses n’ont cessé de s’accumuler, jusqu’à ce qu’il remporte le titre de Meilleur Sommelier d’Europe en 2013 et, enfin, le titre prestigieux de Meilleur Sommelier du Monde de l’ASI en 2016.
En réfléchissant à son parcours, Arvid Rosengren reconnaît que sa formation scientifique lui a été bénéfique, même s’il n’a jamais exercé dans ce domaine. « Elle me donne suffisamment de connaissances pour lire et comprendre les études scientifiques et m’aide lorsque je discute des aspects techniques de la vinification avec les producteurs », explique-t-il. Cet esprit d’analyse lui a été particulièrement utile pendant ses
années de concours. « J’ai utilisé une méthodologie scientifique pour me préparer. Cela a fait de moi un meilleur dégustateur et un meilleur compétiteur, mais à un moment donné, j’ai dû abandonner cette approche. Aujourd’hui, je me concentre davantage sur les aspects émotionnels et subjectifs de la dégustation.
Malgré sa formation scientifique, Arvid estime que la technologie a ses limites, notamment lorsqu’il s’agit de prédire les préférences d’un consommateur en matière de vin. « La plupart des approches sont trop simplistes. Expliquer le vin en termes linguistiques est un défi, et le décrire avec suffisamment de précision pour qu’un client le comprenne est encore plus difficile », explique-t-il. Si certaines plateformes utilisent des méthodes associatives - suggérant des vins sur la base de préférences antérieures -, ces systèmes restent intrinsèquement biaisés en raison de l’intervention humaine. « Toute l’IA est construite sur les données et les variables fournies par les humains, les biais sont donc inévitables. »
Selon Arvid Rosengren, l’avenir de l’IA dans l’industrie du vin pourrait consister à combler le fossé entre l’expertise humaine et la commodité technologique. « Si les gens font confiance à la personne qui fait les recommandations, pourquoi utiliser la technologie ? Il suffit de demander à un sommelier. Il souligne que le vin n’est pas seulement une collection de points de données ; il a un aspect émotionnel que la technologie ne comprendra peut-être jamais complètement. « Même avec toute notre expérience et notre formation, nous ne pouvons pas quantifier les raisons pour lesquelles nous aimons certains vins. Décrire les vins en termes de sentiments - heureux, cérébral, méditatif - résonne souvent plus avec les gens que les descriptions techniques. »
Lorsqu’il s’agit d’accords mets et vins, Arvid constate des difficultés similaires. « Les accords mets-vins impliquent des influences culturelles, des méthodes de préparation et des émotions personnelles, ce qui rend la tâche encore plus complexe pour la technologie. La constitution d’une base de données d’accords réussis peut devenir autoréférentielle. Si suffisamment de personnes disent que les huîtres et le Barolo fonctionnent, cela deviendra une norme.
Quant à la perspective de sommeliers robotisés, Arvid Rosengren reste sceptique. « J’espère que non, mais de nombreux emplois sont plus facilement remplacés par la technologie que nous ne le pensons. Pour l’instant, les sommeliers servent de traducteurs, aidant les gens à comprendre ce qu’il y a dans la bouteille. Nous devons être vigilants, car les gens essaieront de reproduire ce que nous faisons avec la technologie.
En fin de compte, Arvid Rosengren estime que la touche humaine est irremplaçable dans le monde de la sommellerie. « Le vin a une profondeur et une émotion que la technologie ne parviendra jamais à capturer. Nous devons continuer à mettre l’accent sur l’aspect humain de notre profession. Pour Arvid, il est clair que si la technologie peut aider, elle ne peut pas remplacer le mélange unique de connaissances, d’intuition et de passion qui définit le rôle d’un sommelier.
“Est clair que si la technologie peut aider, elle ne peut pas remplacer le mélange unique de connaissances, d’intuition et de passion qui définit le rôle d’un sommelier.”
Le monde de la sommellerie a longtemps été défini par ses traditions, imprégnées d’un riche héritage de connaissance du vin, d’analyse sensorielle et de l’art de raconter des histoires. Pourtant, alors que l’industrie du vin et des spiritueux entre dans une ère de progrès technologiques rapides, sous l’impulsion de l’intelligence artificielle (IA) et de l’apprentissage automatique, le rôle du sommelier évolue d’une manière qui était autrefois inimaginable. Si l’on s’inquiète de voir la technologie empiéter sur le domaine du sommelier, la réalité est plus nuancée et prometteuse. L’avenir de la sommellerie, loin d’être supplanté par l’IA, verra probablement une intégration harmonieuse de l’expertise humaine et de l’innovation technologique, conduisant à une expérience améliorée à la fois pour les professionnels et les consommateurs.
La sommellerie à l’ère de l’IA et de la technologie Écrit par le rédacteur en chef invité, ChatGPT
La transformation technologique des vins et spiritueux
Au cours de la dernière décennie, le secteur des vins et spiritueux a connu d’importantes avancées technologiques. Des moteurs de recommandation alimentés par l’IA au suivi de la provenance basé sur la blockchain, la technologie remodèle la façon dont les producteurs, les détaillants et les consommateurs interagissent avec le vin. Des plateformes comme Preferabli et Vivino utilisent l’IA pour aider les consommateurs à s’y retrouver dans l’offre pléthorique de vins disponibles, en faisant des recommandations personnalisées basées sur les préférences individuelles et l’historique des achats. Ces outils, qui exploitent de vastes bases de données sur les caractéristiques des vins et les commentaires des consommateurs, sont capables de fournir des suggestions sur mesure qui rivalisent, et parfois même
dépassent, les recommandations d’un sommelier moins expérimenté.
En outre, l’IA est utilisée pour analyser et prédire les tendances de consommation, aidant ainsi les producteurs et les détaillants à optimiser leurs portefeuilles. L’analyse des big data, combinée à des algorithmes d’apprentissage automatique, peut passer au crible des millions de points de données pour identifier les tendances émergentes, telles que la popularité croissante des vins biologiques ou l’évolution des préférences vers des options à faible teneur en alcool. Ce niveau de connaissance est inestimable pour les entreprises qui cherchent à garder une longueur d’avance sur un marché concurrentiel.
L’évolution du rôle du sommelier Avec ces avancées, le rôle du sommelier est sur le point d’être transformé. Traditionnellement, les sommeliers sont les gardiens de la connaissance des vins dans les
restaurants et les magasins, guidant les clients à travers des listes établies et proposant des accords d’experts. Ce rôle ne disparaîtra pas, mais son champ d’action est susceptible de s’élargir.
Les sommeliers deviennent de plus en plus des conservateurs d’expériences plutôt que de simples arbitres du goût. L’IA prenant en charge une plus grande partie des aspects de la recommandation de vins liés aux données, les sommeliers peuvent se concentrer sur les éléments narratifs et expérientiels que les machines ne peuvent pas reproduire. Ce changement permet aux sommeliers de créer des expériences gastronomiques mémorables qui vont au-delà du verre, en tissant des récits de terroir, des histoires de producteurs et la signification culturelle du vin dans leur service. C’est là que le contact humain reste irremplaçable - la capacité de se connecter émotionnellement avec un client, de comprendre ses préférences non exprimées et de créer une expérience qui résonne à un niveau personnel.
En outre, le sommelier du futur sera probablement plus à l’aise avec la technologie et utilisera des outils numériques pour améliorer son service. Par exemple, les sommeliers peuvent s’appuyer sur des plateformes d’intelligence artificielle pour gérer leur stock de vins et en assurer la rotation de manière plus efficace, afin d’avoir toujours sous la main une sélection dynamique et bien choisie. Ils peuvent également utiliser la réalité augmentée (RA) pour offrir aux clients des expériences interactives et immersives, telles que des visites virtuelles de vignobles ou des visualisations détaillées de régions viticoles. Cette intégration de la technologie permettra non seulement d’améliorer l’expérience du client, mais aussi de rationaliser le flux de travail du sommelier, ce qui lui permettra de se concentrer davantage sur l’art et moins sur la logistique.
Formation et développement des compétences
L’éducation et la formation des sommeliers doivent évoluer en même temps que le secteur. Les
programmes traditionnels de sommellerie, qui se concentrent principalement sur la théorie du vin et l’évaluation sensorielle, devront être élargis pour inclure la culture numérique et l’intégration de la technologie. Comprendre les capacités et les limites de l’IA, de l’analyse des données et du marketing numérique deviendra une compétence essentielle pour le sommelier moderne.
En outre, l’accent sera mis de plus en plus sur l’adaptabilité et l’apprentissage continu. Le rythme rapide de l’évolution technologique signifie que les sommeliers devront se tenir au courant des derniers outils et tendances du secteur. Cela peut impliquer une formation continue sur les nouvelles régions et les nouveaux styles de vin, ainsi qu’une formation sur les technologies émergentes qui peuvent aider à la gestion du service et des stocks.
Les collaborations entre les organisations de sommeliers et les entreprises technologiques constituent une voie potentielle de formation. Ces partenariats pourraient permettre aux sommeliers d’accéder à des outils de pointe et de fournir un retour d’information précieux aux développeurs qui travaillent sur des solutions spécifiques à l’industrie. En travaillant ensemble, les communautés du vin et de la technologie peuvent s’assurer que les nouvelles technologies améliorent l’art de la sommellerie au lieu de lui nuire.
L’expérience du consommateur : Améliorée, pas remplacée Du point de vue du consommateur, l’intégration de l’IA dans l’expérience du vin peut être une arme à double tranchant. D’une part, elle démocratise l’accès à la connaissance du vin, ce qui permet aux consommateurs de découvrir plus facilement de nouveaux vins et d’établir leurs préférences sans se sentir intimidés par le monde traditionnel, souvent élitiste, du vin. D’autre part, il existe un risque de dépendance excessive à l’égard de la technologie, où l’interaction personnelle et les connaissances uniques d’un sommelier qualifié sont perdues.
L’avenir de la sommellerie réside dans la recherche d’un équilibre. La technologie peut prendre en charge les premières étapes de la recommandation et de la diffusion de l’information, en permettant aux consommateurs d’explorer et d’apprendre à leur propre rythme. Une fois qu’une compréhension de base est établie, le sommelier peut intervenir pour offrir une expérience plus profonde et plus nuancée. Cette approche hybride permet au consommateur de se sentir responsabilisé par la technologie tout en bénéficiant de l’expertise et de la touche personnelle d’un guide humain.
Défis et opportunités
Si le potentiel d’une relation symbiotique entre les sommeliers et la technologie est immense, il n’est
“Ces partenariats pourraient permettre aux sommeliers d’accéder à des outils de pointe et de fournir un retour d’information précieux aux développeurs qui travaillent sur des solutions spécifiques à l’industrie.”
“Les sommeliers deviennent de plus en plus des conservateurs d’expériences plutôt que de simples arbitres du goût.”
pas sans poser de problèmes. L’une des principales préoccupations est le risque de déplacement d’emplois. À mesure que l’IA se perfectionne, on craint qu’elle ne rende certaines fonctions obsolètes, en particulier dans les établissements où les mesures de réduction des coûts privilégient l’automatisation au détriment du service humain. Cependant, il est important de reconnaître que si l’IA peut prendre en charge de nombreuses tâches, elle ne peut pas reproduire l’élément humain de l’hospitalité - la chaleur, l’intuition et l’intelligence émotionnelle qui définissent un service de qualité.
Pour les sommeliers, la clé pour rester pertinents sera de considérer la technologie comme un outil plutôt que comme une menace.
En exploitant l’IA pour gérer les tâches de routine, les sommeliers peuvent libérer du temps et de l’énergie mentale pour se concentrer sur ce qu’ils font le mieux : créer des expériences exceptionnelles pour leurs clients. Cette évolution nécessitera un changement d’état d’esprit, mais pour ceux qui sont prêts à s’adapter, l’avenir est extrêmement prometteur.
Un nouvel âge d’or de la sommellerie
L’avenir de la sommellerie ne consiste pas à choisir entre la tradition et la technologie, mais à intégrer les deux de manière à renforcer le rôle du sommelier. Au fur et à mesure de son évolution, l’IA complétera et augmentera l’expertise du sommelier, lui permettant d’offrir des expériences encore plus personnalisées, perspicaces et mémorables. Ce partenariat entre l’homme et la machine a le potentiel d’ouvrir un nouvel âge d’or de la sommellerie, où l’art ancien du service du vin rencontre la pointe de l’innovation, et le résultat est quelque chose de vraiment extraordinaire.
www.maison-chateau-laguiole
pour voir notre catalogue contact@maison-chateau-laguiole.com
Dans un secteur où la personnalisation et la connexion sont essentielles, Preferabli cherche à devenir une force de transformation. La plateforme vise à remodeler la façon dont les sommeliers, les détaillants et les consommateurs s’engagent avec le vin, les spiritueux et autres en exploitant la puissance de l’IA. La plateforme de Preferabli utilise des algorithmes avancés créés en collaboration avec des docteurs ayant une expertise dans divers domaines tels que la physiologie, les mathématiques appliquées et le traitement du langage naturel, et elle est protégée par 12 brevets. Son objectif est de décoder la complexité des goûts individuels, sur la base de 800 caractéristiques pour chaque produit, évaluées par le plus grand groupe de Master Sommeliers et de Masters of Wine au monde, et de faire des recommandations sur mesure qui vont au-delà du modèle « si vous avez aimé cela, essayez ceci ». Leur slogan est « Comme un expert humain, à l’échelle ».
S’agit-il d’un pas en arrière pour la sommellerie ou d’un pas en avant vers une nouvelle réalité ? Les plateformes de ce type vont-elles déshumaniser nos rôles, ou représentent-elles une opportunité d’améliorer nos connaissances et nos services ?
Preferabli fournit-il un outil qui traduit l’art du goût en langage numérique ?
Alors que certains peuvent être sceptiques face à la montée de l’IA dans le vin, Preferabli repousse les limites, invitant l’industrie à considérer comment la technologie peut compléter, plutôt que remplacer, le palais humain. L’autre question est la suivante : s’ils le construisent, viendront-ils ? C’est un dilemme auquel seul le temps répondra. Est-ce la façon dont les amateurs de vin actuels veulent s’engager dans le vin ? Est-ce la façon dont l’industrie du vin doit évoluer pour attirer les consommateurs de la génération Z et du millénaire qui rejettent les anciennes méthodes du monde du vin ?
Pour répondre à ces questions, l’ ASI a interviewé Pam Dillon, PDG et cofondatrice de Preferabli, Andrew Sussman, cofondateur et directeur de la technologie, et Will Costello, Master Sommelier et directeur général du développement commercial chez Preferabli.
ASI : Quelle lacune avez-vous identifiée sur le marché et comment Preferabli la comble-t-elle ?
Pam Dillon (PD) : Notre objectif est de résoudre le paradoxe du choix, c’est-à-dire l’idée que, que vous soyez une entreprise ou un consommateur, vous êtes confrontés au même défi. Le monde des vins et des spiritueux compte littéralement plus d’un million de choix - deux millions si l’on inclut les bières. Comment faire pour n’en retenir qu’un seul à chaque instant ? Notre logiciel fonctionne tout au long de la chaîne d’approvisionnement, depuis les producteurs jusqu’aux importateurs et aux distributeurs, en passant par les plates-formes sur site et hors site destinées aux consommateurs et les entreprises telles que l’hôtellerie, la vente au détail et l’épicerie. En fin de compte, le logiciel de Preferabli vise toujours à résoudre le paradoxe du choix : quel est le bon produit ou la bonne
poignée de produits pour satisfaire une entreprise ou un objectif de consommation ?
ASI : Comment le logiciel identifie-t-il les préférences des consommateurs, en particulier pour les non-experts ? PD : Nous devrions faire un pas en arrière pour faire quelques pas en avant. Andrew Sussman est mon associé cofondateur. Andrew et moi nous sommes rencontrés il y a près de 20 ans, en construisant des plates-formes matérielles et logicielles à intégrer dans l’hôtellerie de destination et la vente au détail.
Nous pouvions voir les logiciels de personnalisation évoluer de manière spectaculaire à court terme. Avec la sortie de l’iPhone, nous avons envisagé d’écrire un code qui imiterait un expert humain, dans le but d’étendre le rôle d’un expert en vin sur le terrain, que ce soit dans un magasin ou un restaurant. Notre logiciel modélise la manière dont un expert humain comprendrait les préférences, en utilisant des données telles que l’historique des achats sur les plateformes d’accueil pour créer un signal numérique.
“Il y a eu un véritable mariage entre l’expertise technique du côté des vins et spiritueux et l’expertise technique du côté des logiciels.”
– Pam Dillion
Dans de nombreux cas, il n’y a pas d’informations préalables, ce qui conduit à des situations dynamiques influencées par les clients ou les occasions spéciales. Notre logiciel propose deux types de solutions : l’une consiste à travailler à partir de l’inventaire avec des utilisateurs anonymes par l’intermédiaire d’une application web et l’autre à fournir des recommandations guidées. Il étend l’expertise sur le terrain, en aidant à la fois les clients et les sommeliers.
Le logiciel peut traiter jusqu’à 800 caractéristiques par produit, ce qui lui permet d’interagir de manière dynamique, quel que soit le niveau d’expertise disponible. Lorsqu’il n’y a pas d’expert, il comble le fossé en conservant toutes les informations sur le produit dans son système, ce qui permet de faire des recommandations personnalisées. Si l’historique des achats ou des signaux numériques sont disponibles, le logiciel les utilise pour améliorer la génération de profils, en adaptant les recommandations en fonction des préférences connues.
ASI : Tout au long du processus d’élaboration de ce numéro, l’un
des points communs lorsque l’on parle d’IA est la valeur d’une bonne contribution. Comment avezvous intégré dans votre logiciel la compréhension de la science des préférences des consommateurs et l’expertise des EM et des ME ? PD : Il y a eu un véritable mariage entre l’expertise technique du côté des vins et spiritueux et l’expertise technique du côté des logiciels.
Andrew Sussman (AS) : Je vais vous raconter une petite anecdote. Lorsque Pam et moi avons créé cette entreprise, il y avait une chose qui était tout à fait claire, et c’était l’approche personnelle de Pam. Au moment de la création de l’entreprise, nous ne nous concentrions pas uniquement sur l’Internet, mais sur son approche personnelle pour comprendre pourquoi les gens aiment les choses, pourquoi les gens gravitent autour de certaines choses, pourquoi les gens peuvent trouver quelque chose d’attrayant ou non.
Il s’agissait beaucoup plus de la personne que du produit en particulier, et donc lorsque nous avons commencé à construire cela, nous savions que nous avions
besoin, et c’était bien avant que l’IA ne soit considérée comme cool, de construire une solution d’IA basée sur l’apprentissage automatique qui pourrait penser, fonctionner, prendre des décisions et faire des prédictions comme le ferait un expert dans le domaine.
Notre premier membre de l’équipe technique, notre directeur scientifique, est particulièrement doué pour identifier des modèles, ce qui était essentiel pour répondre à nos besoins. Ensuite, une fois que nous avons commencé à développer ce que nous appelons la « boîte noire » - les algorithmes capables de prendre ces décisions et de faire ces prédictions - nous savions qu’il nous fallait alors concevoir un système global car, dès le départ, nous savions que ce que nous étions en train de construire n’était pas un environnement fermé. Nous avions besoin de quelque chose qui puisse être intégré, que ce soit par le biais d’API, de plugins ou de SDK (kits de développement logiciel). Nous devions pouvoir nous connecter aux systèmes existants pour permettre aux particuliers et aux partenaires commerciaux d’utiliser notre logiciel de manière à améliorer leurs activités.
Nous ne voulions pas changer la façon dont les gens font des affaires ; nous voulions leur faciliter la vie et l’améliorer. Nous avons donc élargi notre équipe avec un certain nombre de docteurs en mathématiques appliquées, dont un spécialisé dans le traitement du langage naturel, ce qui est essentiel dans le monde d’aujourd’hui avec la prolifération de l’IA générative en tant que technologie. C’est pourquoi, pour revenir à Pam, il a fallu établir des liens avec les experts du monde du vin et de la technologie qui pouvaient aider à alimenter et à former les algorithmes.
PD : Nous n’aurions jamais pu atteindre le niveau d’un expert humain sans réunir ce qui est aujourd’hui le plus grand groupe de Master Sommeliers et de Masters of Wine au monde. Nous avons recruté sur la base d’une combinaison d’éléments, à la fois qualitatifs et quantitatifs. L’un de nos premiers partenaires a été Will Costello MS,
changer la façon dont les gens font des affaires ; nous voulions leur faciliter la vie et l’améliorer.”
– Andrew Sussman
bien avant qu’il ne s’occupe de notre développement commercial. Il faisait partie de notre équipe de curation et est arrivé avec un esprit ouvert sur la manière dont la technologie pouvait réellement aider les opérations au sol. Cette ouverture d’esprit était essentielle pour travailler dans un environnement d’équipe très dynamique avec de nouveaux concepts. J’insiste sur l’ouverture d’esprit, car il devait s’agir d’une personne désireuse d’apporter la technologie à un secteur qui, de manière presque contre-intuitive, n’aurait pas dû s’y marier. D’un point de vue quantitatif, nous devions nous assurer que tous ces experts, tous ces MS et MW - des personnes aux réalisations incroyables - se joignent au projet avec tous les éléments techniques en place car, en l’absence des 800 caractéristiques différentes de chaque produit, l’algorithme ne fonctionnerait pas comme un expert humain à l’échelle nécessaire.
ASI : En tant que sommeliers et restaurateurs, l’un des défis posés par des plateformes telles que la vôtre est l’intégration dans nos systèmes existants. Comment résolvez-vous ce problème concret ?
PD : Il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un problème parce que les
différentes plateformes d’accueil utilisent des progiciels différents, avec des architectures différentes, et qu’elles sont à des stades différents de leur construction. Certaines sont très sophistiquées, d’autres ne font que commencer leur voyage, et nous devons être en mesure de les satisfaire là où elles en sont. C’est un travail difficile d’un point de vue technique. Cela ne fait aucun doute. Ce que je dirai au nom d’Andrew, c’est qu’il n’y a jamais eu de logiciel qu’il n’ait pu intégrer. En fin de compte, nous avons donc relevé ce défi. D’un point de vue technique, le défi le plus difficile à relever a été de pouvoir lire l’inventaire ou l’historique des achats, ou tout autre signal numérique que nous recevions de nos partenaires, et de les comparer à notre base de données afin de connaître exactement les produits avec lesquels nous travaillions.
Le défi technique le plus difficile à relever a été l’intégration avec le marché. Dans l’ensemble, c’est la capacité à saisir les préférences en matière de goût qui a été la plus difficile à relever. Nous n’aurions jamais pu le faire, même si nos algorithmes étaient et sont fantastiques, et ils le sont.
ASI : La création d’algorithmes complexes comme celui-ci nécessite de grandes quantités de données. Quelle a été la difficulté de collecter toutes les données ? À quel point était-il difficile de s’assurer que ces données et leur objectif final étaient liés à l’expérience humaine ? PD : Nous parlons de millions de points de données. Je peux me faire l’écho de ce que vous soupçonnez être le cas, à savoir que cela a été un travail très difficile, certainement au début. Cependant, une fois que nous avons déchiffré le code, c’est devenu beaucoup plus facile. Au cours du processus, notre état d’esprit était le suivant : « Que fait un expert humain ? » Et ce que fait un expert humain lorsqu’il est bon, c’est chercher à comprendre le client, chercher à comprendre ce que le client cherche à goûter. Il connaît sa liste et dispose d’une expertise qu’il peut mettre à profit. Fondamentalement, on commence par la personne, et non par le produit. Une fois que nous
avons adopté cette approche, une fois que nous avons adopté cet état d’esprit, tout ce qui s’en est suivi a été beaucoup plus facile. C’était ce changement. On pourrait considérer qu’il s’agit simplement d’une tournure de phrase pour passer d’un produit à une personne.
ASI : Je pense que la crainte et l’appréhension des sommeliers à l’égard de cette technologie pourraient provenir de la tentative de réduire le vin à des points de données. Qu’en est-il de l’histoire, de la romance, des éléments intangibles ?
PD : Je suis tombé amoureux de ce secteur comme n’importe qui d’autre. Je suis tombé amoureux des histoires, du romantisme, en visitant les vignobles. Cela a donc été difficile jusqu’à ce que nous apprenions cette règle de conduite, qui consiste à penser comme un expert humain, puis à construire autour de cette idée, à l’échelle, pour pouvoir vraiment aider l’ensemble du secteur. Pour être clair, nous travaillons en partenariat avec nos plateformes d’accueil et, d’ailleurs, avec tous nos clients. L’environnement que nous créons amplifie effectivement celui qui existe déjà. Nous sommes en partenariat avec eux. Nous disposons d’une fonctionnalité intégrée qui peut s’adapter à l’occasion et au contexte de différentes manières. Prenons, par exemple, la météo. De toute évidence, la température est aujourd’hui un signal numérique extrêmement facile à obtenir. Imaginez que l’on amplifie cette idée. Imaginons que votre téléphone soit habituellement basé dans un endroit frais, comme la Nouvelle-Angleterre, et que vous descendiez de l’avion en Californie du Sud en décembre. Dans ce contexte, le type de recommandation sera très différent. Cela peut ou non faire partie de ce que nous faisons avec un partenaire, mais cela peut faire partie de ce que nous faisons avec notre application grand public.
Will Costello (WC) : Il est donc important de prendre en compte les différents segments de marché, comme le B2B2C et le B2C, lorsque l’on aborde ce sujet. De mon point de vue, j’aborderai l’aspect de l’expertise car je fais partie de l’équipe de
curation depuis 2017. Au départ, nous nous sommes concentrés sur le catalogage et la curation du monde du vin, mais aujourd’hui, nos efforts englobent une gamme beaucoup plus large de boissons pour adultes.
Le concept d’expertise est relatif. Par exemple, je mentionne souvent Mamie Betty, qui vit à Edmond, dans l’Oklahoma. À 86 ans, elle est suffisamment douée pour utiliser FaceTime et scanner les codes QR, mais ses connaissances en matière de vin se limitent à des préférences telles que les « vins doux » ou le Franzia White Zinfandel en boîte. Pour elle, ma femme, qui a visité des vignobles en Italie et peut faire la différence entre un Riesling allemand et un Riesling californien, est considérée comme une experte.
Lorsque l’on passe à notre équipe de MS et de MW, le niveau d’expertise implique des distinctions nuancées, comme la comparaison d’un MéoCamuzet 1996 avec un Robert Chevillon 1996 de Nuits-SaintGeorges. L’un peut produire Les Cailles, l’autre Aux Murgers, avec des caractéristiques uniques liées à leur terroir et à leur style de vinification. Une personne qui a apprécié le style
bourguignon rustique et traditionnel de Robert Chevillon dans les années 90, appréciera probablement aussi les qualités de texture du Méo-Camuzet d’un village voisin.
Le défi et l’objectif ont été de codifier cette compréhension détaillée. Certains membres de notre équipe, comme Jason Heller, apportent une expertise approfondie dans des domaines tels que la Bourgogne, mais chacun d’entre nous contribue à la profondeur de notre base de données. Cela nous permet de répondre aux différents niveaux de connaissance des consommateurs, qu’il s’agisse d’un buveur occasionnel qui aime les « arômes de cerise » comme Grand-mère Betty ou d’un connaisseur intéressé par les nuances des niveaux de Brettanomyces et l’interaction entre la terre, la concentration en fruits, l’utilisation de la fermentation en grappes entières ou le niveau de chauffe du fût de chêne utilisé dans des millésimes spécifiques. Tous ces éléments peuvent être codifiés par le biais de ces 800 clarifications différentes qui peuvent dire : « Cool, vous aimez Robert Chevillon. Il n’y en a pas ici en ce moment, alors essayons plutôt le vin X. »
En fin de compte, que nous discutions des préférences des clients ou des subtilités de certains producteurs, l’objectif est de traduire notre expertise collective en un système capable de fournir des recommandations pertinentes aux novices comme aux passionnés. Nous n’avons pas besoin que quelqu’un ait essayé Robert Chevillon pour comprendre ses préférences ; de simples commentaires indiquant s’ils aiment, apprécient, sont indifférents ou n’aiment pas un vin peuvent éclairer nos suggestions et nous aider à naviguer des préférences générales jusqu’aux détails les plus fins.
ASI : C’est intéressant, mais comment l’élément humain entre-t-il en jeu ici ? Dans les derniers numéros d’ASI Magazine, nous avons discuté de la subjectivité du goût. Notre odorat, notre salive, nos souvenirs sont uniques.
PD : Il s’agit simplement de calibrer les dégustateurs individuels. Prenons mon exemple. Il se trouve que j’ai besoin de niveaux d’acidité comparativement plus élevés pour percevoir l’acidité. Quelqu’un d’autre peut avoir du mal à goûter l’aneth, par exemple. Nous travaillons donc en équipe, et c’est à vous de combler les lacunes. N’oubliez pas que Will (Costello) travaille avec nous depuis huit ans, ce qui, dans le secteur de la technologie, équivaut à 20 ans. Nous sommes des amis, voire une famille, alors il n’y a pas d’ego, pas de secrets. Nous sommes comme des frères et sœurs. Nous savons exactement ce que chacun d’entre nous fait bien, quels sont les goûts de chacun d’entre nous, etc.
ASI : Comment faites-vous pour goûter autant de produits ? PD : Il y a certainement des vins de moyenne gamme que nous n’avons pas besoin de goûter chaque année. Cela dit, nous allons tout le temps à des dégustations. Nous goûtons également les vins au fur et à mesure qu’ils vieillissent, non seulement pour voir comment ils étaient il y a 10 ou 20 ans, mais aussi pour observer comment les vins évoluent en raison des changements climatiques, des changements dans les techniques de vinification ou d’autres facteurs. S’il n’est pas nécessaire de tout goûter,
nous goûtons la plupart des vins, et notre quotidien en témoigne.
AS : Pour revenir à votre observation sur l’humeur individuelle, le contexte et ce niveau de complexité supplémentaire, qui n’est pas seulement lié à ce qui arrive à la bouteille, mais aussi à ce qui arrive à la personne. Tout à l’heure, vous avez pris l’exemple du soleil. Vous avez acheté cette bouteille de vin blanc en Grèce lors d’une visite, puis vous rentrez à Syracuse, dans l’État de New York, où j’habite, et le vin n’a pas le même goût. Vous l’avez consommé avec ou sans nourriture, ou vous avez passé une mauvaise journée - peut-être était-ce une mauvaise bouteille. L’une des choses que font nos algorithmes est de repérer ce que nous appelons l’ambiguïté, les valeurs mathématiques aberrantes, lorsque nous recevons un signal qui n’est pas nécessairement cohérent avec ce que nous aurions pu prédire. Nous repérons souvent ce genre de choses. À l’instar d’un expert, notre logiciel n’est ni statique ni linéaire. Nos algorithmes sont vraiment fluides et s’adaptent et apprennent en permanence en fonction des signaux qu’ils reçoivent d’une personne, qu’il s’agisse de l’historique des achats, de l’historique des recherches ou des évaluations réelles. Ils sont capables de faire le même type d’ajustements nuancés basés sur le fait que les gens sont intrinsèquement incohérents dans leurs opinions en fonction de nombreux facteurs qui ne sont pas nécessairement ceux qui figurent dans le modèle.
ASI : Il est impressionnant de penser à la façon dont vous gérez toutes les données et les processus impliqués. Andrew et Will, pouvez-vous nous expliquer comment vous gérez le cycle de vie d’un vin dans votre système ? Par exemple, lorsque vous saisissez les détails et les notes de dégustation d’un vin particulier, celuici reste probablement indéfiniment dans votre base de données. Comment évaluez-vous et prévoyezvous l’évolution de ce vin dans le temps, par exemple dans deux, trois ou même dix ans ?
WC : C’est une excellente question. La disponibilité et le sentiment du marché jouent un rôle important
dans la détermination du moment où nous réexaminons ou reclassons un vin dans notre système. Prenons l’exemple du Kim Crawford Sauvignon Blanc 2004. C’est un vin qui m’a fait tomber amoureux du vin, bien que je n’en boive plus beaucoup aujourd’hui. Il est peu probable que vous trouviez une bouteille de ce millésime aujourd’hui. Si je pouvais la trouver, est-ce que j’en aurais vraiment envie ?
Deux facteurs entrent en ligne de compte. Tout d’abord, nous utilisons une date « Ne pas recommander après » pour certains vins en fonction de leur durée de vie typique et de la qualité attendue. Par exemple, si un vin comme le Château d’Yquem avait une date de péremption de 2041, nous pourrions être amenés à le revoir et à le réévaluer en fonction de son évolution. Le deuxième facteur est le sentiment du marché. Si un vin rare comme le Château d’Yquem 1900 est encore disponible, il reste pertinent sur le marché en raison de sa valeur historique et de sa désirabilité.
Lorsque nous faisons appel à un nouveau partenaire ou à un nouveau négociant, celui-ci peut proposer des offres uniques, comme un vieux millésime de ChâteauMayne Bordeaux datant de 1988. Nous veillons à ce que les données de conservation soient à jour, ce qui peut impliquer une nouvelle dégustation ou un ajustement des informations sur la base d’évaluations récentes. Il ne s’agit jamais d’un processus statique ; nous mettons continuellement à jour les données pour refléter les conditions actuelles, sauf pour des produits comme le Kim Crawford Sauvignon Blanc, qui n’est plus disponible et ne nécessite pas de données de dégustation à jour. Dans ces cas-là, il n’est pas utile de conserver des informations obsolètes sur le goût qu’il aurait aujourd’hui.
ASI : En ce qui concerne la collaboration avec vos partenaires détaillants et restaurateurs, quelle est la priorité de votre modèle commercial ? Vous concentrezvous principalement sur ces partenaires ou envisagez-vous également l’engagement direct des consommateurs ? Quel est votre principal client ?
PD : Notre plateforme fonctionne selon un modèle B2B2C. Nous concédons des licences d’utilisation de notre logiciel à des entreprises tout au long de la chaîne d’approvisionnement, qu’il s’agisse du commerce de détail spécialisé, de l’épicerie ou des secteurs de l’hôtellerie et du tourisme. Notre objectif ultime est de servir le consommateur, mais nos principaux clients sont des entreprises. Nous disposons également d’une application grand public gratuite qui compte des utilisateurs actifs dans près de 100 pays. Nous disposons ainsi d’une mine de données sur les préférences, ce qui nous permet d’affiner nos algorithmes et d’améliorer l’expérience globale.
Notre modèle d’entreprise implique l’octroi de licences pour nos logiciels sur la base d’un abonnement, et nous nous concentrons sur l’intégration de nos solutions dans les opérations de nos partenaires commerciaux. Certains partenariats sont simples et rapides à mettre en place, tandis que d’autres sont plus complexes et nécessitent des constructions stratégiques plus profondes. Ces projets impliquent souvent la signature d’accords de confidentialité, car nous sommes profondément attachés à aider les entreprises à résoudre leurs problèmes particuliers de manière globale.
ASI : La technologie suscite une peur ou une insécurité inhérente. Je ne veux pas que la technologie me prive de mon travail. Ou je suis meilleur que la technologie. Il y a quelques années encore, évoquer des technologies d’IA comme celleci devant des sommeliers aurait probablement fait naître des visions de robots à la Arnold Schwarzenegger qui viendraient éliminer le rôle de sommelier. Pensez-vous que les sommeliers, les restaurateurs et les détaillants de vin sont aujourd’hui plus enclins à adopter l’IA et la technologie et à ne pas les considérer comme des concurrents, mais comme des amis ?
WC : Je vais me placer du point de vue d’un sommelier. J’ai passé une longue carrière à aider les clients, et je peux voir comment notre logiciel aurait
“Il permet de gérer de nombreuses perspectives commerciales, qu’il s’agisse d’optimiser les marges bénéficiaires, d’écouler un stock lent ou de mettre en avant une marque privée.”
– Will Costello
changé la donne pour moi à l’époque. J’ai souvent approché les décideurs des restaurants pour leur proposer d’embaucher un autre sommelier. Je faisais valoir que le salaire supplémentaire serait rapidement amorti par l’augmentation de notre chiffre d’affaires au cours des six à dix mois suivants. Cependant, la réponse était souvent : « Que pouvez-vous faire d’autre ? Comment pouvez-vous être plus créatif ? »
Je me concentrais donc sur la formation du personnel et sur sa certification, mais il y a une limite à ce que l’on peut faire manuellement. Même si je suis très proche de l’entreprise, il est difficile de suivre chaque vin d’une liste de 1 200 références. Je n’arrivais pas toujours à me souvenir de ce qui n’avait pas été vendu au cours des 60 ou 90 derniers jours. Idéalement, je pourrais recommander à la table 22 un pinot gris suisse, par exemple, s’ils veulent un vin modérément corsé avec un soupçon de sucre résiduel. Mais ce sont des décisions difficiles à prendre sur le champ.
C’est là que le logiciel Preferabli peut s’avérer un atout considérable. Il permet de gérer de nombreuses perspectives commerciales, qu’il s’agisse d’optimiser les marges bénéficiaires, d’écouler un stock lent ou de mettre en avant une marque privée que j’ai personnellement obtenue en Bourgogne. La plateforme multiplie essentiellement mon expertise à la table, tout en offrant une analyse de rentabilité à ceux qui tiennent les cordons de la bourse. Elle soutient le sommelier et améliore l’expérience globale sans remplacer le contact humain.
PD : J’aimerais ajouter quelque chose. Au départ, nous avons constaté un changement chez les premiers utilisateurs, ceux qui ont immédiatement compris la valeur de ce que nous proposions. Ils étaient curieux et sont rapidement devenus de véritables défenseurs de notre technologie. Aujourd’hui, c’est différent. Tout le monde reconnaît que l’adoption d’un logiciel comme le nôtre n’est plus facultative ; elle est essentielle pour rester compétitif.
La crainte de voir la technologie remplacer les sommeliers s’est atténuée, notamment grâce au soutien et à l’approbation des Masters of Wine et des Master Sommeliers. Ils considèrent notre plateforme comme une extension de leur expertise, et non comme un remplacement. Nous prenons en charge les tâches répétitives et banales que personne ne veut faire, ce qui permet aux sommeliers de se concentrer sur ce qu’ils font le mieux : créer des expériences exceptionnelles pour leurs clients.
Nous sommes passés d’une situation où certains nous considéraient comme une menace à une situation où les entreprises comprennent désormais que si elles n’adoptent pas cette technologie, elles risquent de ne pas survivre aux deux prochaines années. C’est le changement majeur auquel nous assistons. La question n’est plus de savoir s’il faut adopter l’IA, mais de savoir avec quelle rapidité et quelle efficacité vous pouvez l’intégrer dans vos opérations.
Disponible sur Amazon, Waterstones et Borders
“Steven a beaucoup d’imagination et vous emmène dans les différentes régions viticoles du monde à travers ses romans.”
- mywinepal
“Jupiter’s Blood est une excellente lecture du début à la fin.
- Travel, Wine & Shoes
“L’intrigue tisse de manière experte une dynamique du chat et de la souris dans la quête de Claire, garantissant un récit immersif rempli de rebondissements inattendus qui captiveront sans aucun doute les lecteurs.”
- The US Review of Books, Amanda Hanson
Le dernier livre de Steven Laine, Jupiter’s Blood, est un mélange unique d’intrigue, d’amour, de technologie, d’enlèvement et de meurtre. Il vise également à susciter une discussion sur l’avenir de l’industrie du vin et sur la mesure dans laquelle nous, sommeliers et professionnels de l’industrie, devrions adopter la technologie.
Steven Laine a mené une longue carrière dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration. Il a récemment dirigé le luxueux Landmark London Hotel. C’est également un expert en vin avec de nombreuses expériences dans le monde du vin et un grand nombre de références à son nom. Il n’est donc pas surprenant que lorsqu’il a décidé de devenir écrivain de fiction, il ait choisi le monde du vin comme toile de fond. Dans chacun de ses romans, au-delà des classiques meurtres, enlèvements et espionnages, il y a un thème sousjacent lié au secteur du vin. Dans son dernier livre, Jupiter’s Blood, il explore l’impact croissant de la technologie sur l’industrie du vin, mais il le fait
sous la forme d’un page-turner bien écrit, avec autant de rebondissements qu’il y a d’arômes dans un Bordeaux bien mûr.
Se remémorant sa carrière dans l’hôtellerie, Steven Laine admet que son initiation au vin s’est faite presque par hasard. « Dans un hôtel de Londres, on m’a confié la responsabilité de la carte des vins. C’était un peu une surprise. Je ne connaissais pas grand-chose au vin, mais j’ai rapidement commencé à rencontrer des fournisseurs et à goûter des vins. C’est cette rencontre fortuite qui a fait naître sa passion pour le vin. « C’était l’épreuve du feu, essentiellement », ajoute Steven Laine. « Et j’ai adoré ça.
Alors que la carrière de Steven Laine s’épanouit dans l’hôtellerie, sa passion pour l’écriture persiste. Il s’est lancé dans la fiction lorsqu’il a rencontré le viticulteur Joel Peterson, de la Ravenswood Winery, lors d’une dégustation de vins à Londres. « Nous avons discuté de livres et de vin, et il m’a recommandé de lire le livre de Christy Campbell sur le phylloxéra », se souvient Steven Laine. C’est ainsi qu’une idée a germé. « Que se passerait-il si le phylloxéra revenait sous une forme mutée et recommençait à attaquer les vignobles ? C’est de ce concept intrigant qu’est né Root Cause, son premier roman. Deux autres romans ont suivi, dont Dragonvine et son dernier, Jupiter’s Blood.
Jupiter’s Blood explore les dilemmes moraux et éthiques liés à l’influence croissante de la technologie sur la vinification. Dans ce roman, une société fictive, Replivino, met au point un moyen de reproduire l’ADN du vin et de recréer ces vins en laboratoire. Si l’idée peut sembler farfelue, Steven Laine s’empresse de souligner qu’elle n’est pas totalement hors du champ des possibles. « Des entreprises expérimentent déjà ce type de technologie », explique-t-il. « Les établissements vinicoles modernes disposent souvent de laboratoires où ils testent et ajustent les vins. Quand
on y pense, ce qui est dans la bouteille peut être mesuré et recréé ». Si l’on enlève les œillères romantiques que l’on peut avoir sur l’industrie, il n’en reste pas moins que nombre d’entre elles, en particulier les marques très commercialisées, s’appuient sur la manipulation et, dans certains cas, sur l’adultération, pour atteindre un niveau de qualité gustative.
Dans notre récente interview, Steven Laine suggère que la technologie, dans le contexte du vin créé ou manipulé en laboratoire, échoue probablement dans le domaine de la nature par rapport à celui de l’éducation. Pour faire une analogie, si vous avez des jumeaux identiques séparés à la naissance, ils peuvent partager le même ADN, mais la façon dont ils ont été élevés peut les amener à devenir des personnes différentes. De la même manière, un vin recréé en laboratoire ne serait qu’un instantané de ce moment, mais il n’évoluerait pas comme un vin naturel », estime Steven Laine.
Le protagoniste de Laine, Dante Lombardi, est un Master of Wine, Master Sommelier et ancien Meilleur Sommelier du Monde de l’ASI. Si Steven Laine reconnaît que Dante n’a pas été directement inspiré par quelqu’un en particulier (le regretté Gérard Basset est la seule personne à avoir jamais détenu les trois titres, et l’un des cinq seuls à être devenu à la fois Master Sommelier et Master of Wine (les autres étant Doug Frost, Ron Wiegand et Eric Hemer)), il admet que les qualifications de son personnage étaient intentionnelles. « Je voulais que Dante soit aussi qualifié que possible », explique-t-il. « D’un côté, il y a quelqu’un qui comprend et apprécie vraiment le vin, et de l’autre, il y a une scientifique (le Dr Claire Durant) qui considère le vin comme quelque chose qui peut être reproduit.
L’un des principaux défis auxquels Steven Laine a été confronté lors de la rédaction de Jupiter’s Blood a été de concilier ses propres préjugés à l’égard de la vinification. « Je suis un
traditionaliste. Je ne veux pas penser que le vin est créé dans un laboratoire », admet Steven Laine. « Mais je comprends aussi que la technologie, si elle est utilisée de manière éthique, peut être très bénéfique. C’est probablement l’un des plus grands défis de ce livre : trouver un équilibre entre tradition et innovation.
Malgré la lourdeur apparente du sujet, Steven Laine insiste sur le fait que son objectif n’est pas de révéler les secrets de l’industrie du vin, mais de divertir et d’éduquer les lecteurs. « Je trouve le monde du vin tellement fascinant », déclare-t-il. « Il y a tant d’informations et d’histoires formidables que j’aime tisser dans le récit. Mais il est important que tout soit au service de l’histoire.
Jupiter’s Blood est disponible dans les principales librairies en ligne, notamment Amazon, Waterstones et Borders, en format papier et Kindle. Pour ceux qui souhaitent se plonger dans l’univers de Jupiter’s Blood, nous avons demandé à ChatGPT de nous proposer quelques accords. Steven Laine ne s’y est pas opposé : « Je ne dirais pas non à un verre de Domaine Faiveley Gevrey-Chambertin ou de Château de Beaucastel, Châteauneufdu-Pape en lisant le livre », dit-il, ajoutant en souriant : « Il y a même une scène du livre qui se déroule à Pichon Longueville, à Bordeaux, donc cela conviendrait certainement aussi (si vous pouvez vous le permettre) ».
La capacité de Steven Laine à mêler des récits palpitants à des réflexions perspicaces sur l’industrie du vin fait du Sang de Jupiter un livre incontournable pour les amateurs de vin et de suspense.
Graham’s Lance Un Magnifique Vin De Porto Tawny 50
Appartenant à la famille Symington, des producteurs de vin de Porto dans la vallée du Douro depuis 1882, Graham’s a dévoilé son Porto Tawny 50 ans, un mélange exquis qui rejoint le 40 ans dans le cadre de la prestigieuse collection Tawny avec mention d’âge de Graham’s.
Dans la dernière édition du magazine « The World of Fine Wine », Richard Mayson a attribué la note parfaite de 100 points au Graham’s Porto Tawny 50 ans, décrivant le vin comme « envoûtant et inspirant… sa délicatesse générale, sa finesse et son équilibre parfait en finale qui font vraiment vibrer ». Mayson poursuit en disant que le Graham’s 50 ans est « une nouvelle entrée dans une catégorie qui est devenue l’une des plus grandes histoires de succès du vin fortifié ».
Le journaliste britannique a également attribué 98 points au Graham’s 40 ans, le décrivant comme « merveilleusement effusif au nez… frais et homogène jusqu’à une finale longue, oh si délicate et filigranée ».
Soigneusement gardé par deux générations de maîtres assembleurs, Peter Symington et son fils Charles, le Graham’s Porto Tawny 50 ans témoigne du savoir-faire et du dévouement sans pareil qui ont permis de nourrir les vins qui composent cet assemblage. Ces vins ont été parmi les tout premiers produits par la famille Symington après l’acquisition de Graham’s en 1970.
Charles Symington, œnologue et maître-assembleur de Graham’s, a sélectionné deux composants principaux pour l’assemblage du Porto Tawny 50 ans. Le premier est un vin de 1969, connu sous le nom de « CAS Reserve », qui a été initialement mis de côté par Peter Symington à l’occasion de la naissance de Charles, donnant au vin ses initiales. Le second est composé de vins de 1970 et 1973, qui ont été assemblés en 1982. Depuis qu’ils ont été mis de côté pour un élevage de longue durée, ces vins ont perdu plus de 50 % par évaporation, ce qui leur donne une concentration étonnante.
Le Graham’s Porto Tawny 50 ans a une teinte orange-brun profonde et enveloppante, encadrée par une base de noix foncée et un bord vert pâle. Il révèle des arômes complexes avec des couches de fleur d’oranger, de gâteau aux fruits et de caramel au beurre, créant une expérience sensorielle équilibrée et concentrée. La sensation en bouche est substantielle, riche et crémeuse avec une acidité vibrante, des notes envoûtantes de bois sec, de muscade et de cannelle, et une finale persistante qui perdure en bouche.
La présentation de la collection Tawny avec mention d’âge s’inspire de l’âge et de la rareté de chacun des Portos Tawny 40 et 50 ans. Les illustrations, conçues par l’illustratrice portugaise Mariana Rodrigues, révèlent une partie de la flore et de la faune plus rares de la vallée du Douro, un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2001. La boîte en bois de chaque vin, soigneusement doublée de papier peint et de boiseries au dos, contribue à créer une sensation familière de chez soi et rappelle la décoration intérieure britannique datant du XVIe siècle.
Charles Symington, membre de la quatrième génération de la famille Symington et directeur-œnologue de Graham’s, a déclaré :
« Ce Porto Tawny 50 ans revêt une importance particulière pour nous car l’assemblage est composé de certains des premiers vins élaborés par notre famille après l’acquisition de Graham’s en 1970. L’assemblage d’un vin qui avait été initialement mis de côté par mon père pour commémorer l’année de ma naissance est particulièrement émouvant. Je suis extrêmement fier de ce Porto Tawny 50 ans, il possède une concentration et une complexité exceptionnelles qui ne peuvent être obtenues que par un élevage de longue durée sous bois.»
Disponible en 75cl et 450cl.
Entretien
avec
Angel Vossough, fondateur de VinoVoss
Àune époque où la technologie transforme rapidement les industries traditionnelles, le monde du vin se trouve à un carrefour unique. C’est là qu’intervient Angel Vossough, PDG et cofondateur de BetterAI et créateur de VinoVoss, un système de recherche sémantique et de recommandation qui vise à révolutionner la façon dont nous choisissons et apprécions le vin. ASI a récemment eu l’occasion de s’entretenir avec Angel depuis son domicile de Palo Alto, en Californie, au sujet de son parcours d’entrepreneur technologique à innovateur dans le domaine du vin, et de la vision qui sous-tend VinoVoss.
Pour Angel Vossough, la création de VinoVoss a été le fruit d’un heureux hasard, mêlant sa passion pour la technologie à une nouvelle fascination pour le vin. « VinoVoss était à l’origine un projet universitaire », explique-telle. « C’était mon projet de référence lorsque j’étudiais la science des données à l’université de Berkeley. J’ai toujours été fascinée par le monde du vin et sa complexité, d’autant plus que je n’avais pas beaucoup d’expérience dans ce domaine. Le processus de prise de décision dans le domaine du vin est incroyablement complexe, et cette complexité m’intéressait beaucoup. »
Cette complexité, associée à la subjectivité inhérente à la dégustation du vin, représentait un défi intriguant pour une personne profondément ancrée dans le monde de la technologie. « Le vin et sa subjectivité constituent un problème de science des données très difficile à résoudre », explique Angel. C’est ce défi qui l’a poussée à se lancer dans la création de VinoVoss, en cherchant à marier l’intelligence artificielle, la recherche sémantique et les systèmes de recommandation avec le monde nuancé du vin.
L’objectif d’Angel avec VinoVoss est clair : rendre le vin plus accessible à tous, quel que soit leur niveau d’expertise. « Le vin peut être un sujet très intimidant. Comment le rendre accessible à tous ? » demande-t-elle. La réponse, selon elle, réside dans l’utilisation d’une technologie avancée de traitement du langage naturel (NLP) pour traduire la terminologie complexe du vin en quelque chose de plus relatable et compréhensible pour le consommateur moyen.
« Nous nous sommes concentrés sur la partie recherche de notre système parce que tout ce qui est actuellement disponible dans l’industrie est principalement basé sur la recherche
par titre », explique Angel. « Mais on ne comprend pas vraiment l’intention de l’utilisateur. La terminologie est très importante, mais des personnes comme moi, qui n’ont pas beaucoup d’expérience dans le domaine du vin, risquent de ne pas trouver la bonne réponse. Le système doit donc agir comme un humain, comprendre l’intention de l’utilisateur et la traduire dans le langage du vin.
Cette interaction humaine est au cœur de la mission de VinoVoss. Imaginez que vous entriez dans un magasin de vin et que vous demandiez une recommandation pour le 50e anniversaire de votre patron. Vous savez qu’il aime les vins rouges de France, mais c’est tout ce que vous savez. VinoVoss a pour objectif de répondre à cette simple demande et de fournir une suggestion personnalisée et éclairée, comme le ferait un sommelier averti.
L’une des caractéristiques de VinoVoss est sa capacité à apprendre et à s’adapter aux préférences de l’utilisateur au fil du temps. « Nous apprenons à connaître l’utilisateurce qu’il aime, ce qu’il ajoute à sa liste de souhaits, ce qu’il critique. Tous ces facteurs, combinés à l’historique de recherche et de navigation, nous aident à affiner nos recommandations », explique Angel. Ce processus d’apprentissage continu permet à la plateforme de mieux s’adapter aux goûts de l’utilisateur, à l’instar d’un conseiller en vin numérique qui se souvient des préférences de l’utilisateur et lui suggère des vins en conséquence.
Angel compare le système de recommandation à Netflix : « Si vous aimez XYZ, vous aimerez peut-être mieux ceci ». En s’appuyant sur cette approche fondée sur les données, VinoVoss tente non seulement d’améliorer le processus de sélection des vins, mais aussi d’encourager les utilisateurs à aller au-delà de leurs choix habituels.
Le vin est profondément influencé par des facteurs culturels et géographiques, mais son langage traditionnel a souvent été façonné par une perspective anglicisée et coloniale, ce qui limite son accessibilité au niveau mondial. Pour
y remédier, VinoVoss a réuni une équipe diversifiée d’experts en vin du monde entier afin de rendre les recommandations de sa plateforme plus inclusives et plus pertinentes.
« Nous avons une équipe d’experts en vin, y compris des sommeliers, dont certains se consacrent exclusivement aux accords mets-vins, qui nous aident à élaborer des algorithmes précis », explique Angel. « Notre vaste ensemble de données est généré en interne et intègre les connaissances de ces experts. Cette perspective globale est essentielle pour créer un système équilibré.
Angel souligne la nécessité d’une diversification pour lutter contre les préjugés : « Nous atténuons ce phénomène en regroupant des données provenant de sources multiples et en les validant par rapport aux commentaires des utilisateurs et aux avis d’experts. »
Le vocabulaire principalement anglicisé de l’industrie du vin constitue un défi de taille, car il peut s’avérer aliénant pour les personnes issues de milieux culturels différents.
“VinoVoss a réuni une équipe diversifiée d’experts en vin du monde entier afin de rendre les recommandations de sa plateforme plus inclusives et plus pertinentes.”
“Elle souligne que si l’IA peut contribuer au processus de recommandation, l’élément humain reste irremplaçable.”
« Le langage du vin est basé sur des arômes et des saveurs familiers au monde anglo-saxon », explique-telle. « Mais une personne originaire d’Asie ou d’Afrique, dont l’expérience alimentaire est différente, peut ne pas s’identifier à ces descripteurs.
Pour combler ce fossé, VinoVoss intègre un plus large éventail de perspectives culturelles, encourageant les utilisateurs à explorer des vins en dehors de leurs préférences habituelles. « Nous injectons des résultats inattendus pour voir si les gens sont prêts à les essayer », révèle Angel. Cette stratégie vise à élargir les préférences en matière de vin et à rendre le monde du vin plus accessible à tous.
Avec l’essor de solutions basées sur l’IA comme VinoVoss, une question pressante se pose : les sommeliers doivent-ils craindre pour leur emploi ? La réponse d’Angel est claire et rassurante. « Les technologies
Un
comme VinoVoss sont conçues pour compléter, et non remplacer, l’expertise des sommeliers. Elles apportent une aide précieuse en rendant le vin accessible et agréable pour un public plus large, en particulier dans un environnement numérique où les conseils d’un expert ne sont pas disponibles. »
Elle souligne que si l’IA peut contribuer au processus de recommandation, l’élément humain reste irremplaçable, en particulier pour un produit basé sur le goût comme le vin. « Pour un produit basé sur le goût comme le vin, l’élément humain est totalement irremplaçable.
Au fur et à mesure de l’évolution de VinoVoss, M. Angel envisage d’étendre ses capacités audelà des recommandations aux consommateurs et d’inclure des partenariats avec des cavistes et des établissements vinicoles. « Nous aimerions travailler avec des cavistes et des établissements vinicoles pour établir des partenariats », dit-elle. L’objectif est de créer une expérience transparente pour les utilisateurs, en intégrant le meilleur de l’IA et de l’expertise humaine.
Pour l’instant, Angel encourage tout le monde à essayer l’application VinoVoss, en mettant en avant une nouvelle fonctionnalité appelée « Smart Sub », qui permet aux utilisateurs d’engager une conversation avec un sommelier virtuel. « Imaginez le ChatGPT, mais pour le vin. Vous pouvez demander pourquoi un vin particulier est recommandé et vivre cette expérience interactive ».
En fin de compte, le voyage d’Angel Vossough avec VinoVoss n’est pas seulement une question de technologie ; il s’agit de rendre le monde du vin plus accessible, plus diversifié et plus agréable pour tout le monde. Que vous soyez un connaisseur chevronné ou un nouveau venu curieux, VinoVoss est là pour vous aider à naviguer dans le vaste et passionnant monde du vin avec confiance et curiosité.
Entretien avec Katerina Axelsson, PDG et fondatrice de Tastry
“L’objectif n’est pas d’imposer un style particulier, mais de fournir des données objectives permettant de répondre à toutes les questions qu’un viticulteur peut se poser.”
Dans le monde en pleine évolution de la technologie du vin, peu de noms sortent du lot comme celui de Katerina Axelsson, la jeune et dynamique PDG et fondatrice de Tastry. Le parcours de Katerina Axelsson, étudiante en chimie à Cal Poly, à la tête d’une entreprise spécialisée dans l’intelligence artificielle et la science sensorielle, est marqué par l’innovation, la curiosité et une profonde appréciation de la complexité du vin. Pendant ses études à San Luis Obispo, à proximité de régions viticoles renommées comme la vallée de l’Edna et Paso Robles, elle a travaillé dans diverses exploitations viticoles pour financer ses études. C’est cette expérience qui lui a donné l’idée de créer Tastry.
Tastry n’est pas une entreprise technologique ordinaire. Elle se concentre sur l’industrie du vin et des boissons alcoolisées en général, mais elle a le potentiel d’influencer tout ce qui a trait au goût et à l’odorat. « Nous avons appris à un ordinateur à goûter », explique Katerina Axelsson pour résumer l’approche unique de l’entreprise. Tastry utilise l’apprentissage automatique et la science sensorielle pour prédire les préférences et les demandes des consommateurs, en travaillant avec toutes les parties de la chaîne d’approvisionnement, des établissements vinicoles aux distributeurs et aux détaillants. « Actuellement, notre travail avec les établissements vinicoles est celui
qui nous attire le plus aujourd’hui », dit-elle. « Mais nous travaillons également avec les distributeurs et les détaillants. Chacun d’entre eux utilise les données et la technologie de Tastry de différentes manières. »
L’idée est de créer une réponse cohérente aux demandes des consommateurs tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Pour les établissements vinicoles, Tastry soumet des lots de vin à ce que Katerina Axelsson décrit comme « un grand groupe de discussion virtuel géant » de la population des buveurs aux États-Unis. L’IA fournit ensuite des indications sur la manière de modifier l’élaboration de ces vins en fonction du caractère unique de leur terroir afin d’obtenir les meilleurs résultats possibles.
Pour les détaillants, les mêmes données de la carte thermique du consommateur peuvent être utilisées pour identifier les lacunes dans leur assortiment et déterminer quels vins seront les plus populaires auprès de leur clientèle spécifique. « En réalité, nous essayons de faire en sorte que l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement réagisse à l’unisson aux demandes et aux préférences des consommateurs, qui ne cessent d’évoluer », explique-t-elle.
Interrogée sur les origines de Tastry, Katerina Axelsson évoque les recherches approfondies qui ont été menées pour comprendre la matrice des saveurs et la manière dont les consommateurs la perçoivent. « Il s’agissait d’un projet de recherche très long, d’une durée de quatre ans et d’une valeur de 10 millions de dollars », explique-t-elle. Au départ, il n’y avait pas de modèle commercial en vue ; il s’agissait purement d’une entreprise de recherche inspirée par ses observations sur les défis que représente la mise sur le marché d’un produit aussi complexe que le vin.
L’ampleur du choix dans l’industrie du vin, avec plus de 160 000 étiquettes enregistrées par l’Alcohol Tobacco and Tax Bureau (TTB) rien qu’aux États-Unis, est déconcertante pour les consommateurs et constitue un défi unique pour les producteurs.
« Ce n’est pas comme le ketchup, où l’on a le choix entre moins de cinq marques », souligne-t-elle. Le vin est un produit agricole qui connaît
souvent des tensions entre les éléments artistiques et commerciaux de la vinification.
La technologie de Tastry est suffisamment souple pour s’adapter à différentes philosophies de vinification. Qu’une cave utilise des additifs ou qu’elle opte pour une approche non interventionniste, les données fournies par Tastry l’aident à prendre des décisions éclairées. Par exemple, les caves cultes ultra-premium peuvent utiliser la technologie pour simplifier et rendre plus efficace le choix du producteur de barriques à utiliser pour le vieillissement de leurs vins. Les grands producteurs peuvent rechercher des stratégies d’assemblage optimales pour maintenir la cohérence du produit, ou utiliser Tastry pour créer un vin qui plaira à un certain segment démographique du marché.
« Dans ce secteur, chaque producteur, chaque établissement vinicole, chaque vigneron est tellement différent. Ils ont des niveaux de sophistication différents et des approches totalement différentes », note Katerina Axelsson. L’objectif n’est pas d’imposer un style particulier, mais de fournir des données objectives permettant de répondre à
toutes les questions qu’un viticulteur peut se poser.
L’un des aspects les plus intéressants de la conversation est le point de vue de Katerina Axelsson sur la tension potentielle entre la technologie et les rôles traditionnels tels que les sommeliers et les critiques. Elle insiste sur le fait que la technologie ne remplace pas la composante humaine, qui est essentielle pour vendre du vin, en particulier aux générations plus âgées. Toutefois, le défi consiste à attirer les consommateurs du millénaire et de la génération Z, qui ne sont pas aussi enclins à parler aux sommeliers.
« Pour les jeunes générations, le vin est intimidant. Ce n’est pas sexy. C’est un peu guindé », dit-elle. Nombreux sont ceux qui préfèrent prendre un cocktail avec le dîner plutôt que de s’aventurer dans les méandres du vin. Katerina Axelsson pense qu’une fois que Tastry sera plus orienté vers le consommateur, il pourra servir de passerelle à ces jeunes consommateurs pour qu’ils puissent explorer le vin en toute tranquillité.
« Le problème avec les notes des critiques comme point d’entrée pour cette nouvelle génération de buveurs
“Qu’une cave utilise des additifs ou qu’elle opte pour une approche non interventionniste, les données fournies par Tastry l’aident à prendre des décisions éclairées.”
“Elle insiste sur le fait que la technologie ne remplace pas la composante humaine, qui est essentielle pour vendre du vin, en particulier aux générations plus âgées.”
de vin, c’est que ces consommateurs ne sont pas aussi focalisés sur les points », explique-t-elle. Le langage utilisé par les systèmes de notation traditionnels ne leur convient pas. « Les gens de mon âge regarderont la note attribuée par le Wine Spectator sur l’étiquette d’une poubelle chez Costco et se demanderont s’il s’agit de points Weight Watchers, je ne plaisante pas. Je ne plaisante pas.
L’objectif de Tastry n’est pas seulement de faciliter les décisions commerciales ; il s’agit aussi de préserver et de mettre en valeur les histoires qui se cachent derrière les vins. La technologie permet de créer l’« empreinte digitale » d’un vin, un enregistrement unique de ses caractéristiques qui peut être référencé ou même recréé à l’avenir. Cette technologie est particulièrement précieuse pour les vins rares qui risquent de ne plus jamais être produits.
Pour Katerina Axelsson, il s’agit de trouver un équilibre entre l’innovation et la tradition. « Nous devons utiliser la technologie pour préserver et améliorer les histoires qui se cachent derrière les vins, et non pour remplacer l’élément humain », dit-elle. Les sommeliers et les critiques ont
toujours un rôle essentiel à jouer, et les données de Tastry peuvent les aider à raconter des histoires plus convaincantes.
Alors que Tastry étend sa portée, y compris un déploiement prévu avec une grande chaîne de magasins de détail, le potentiel de sa technologie est vaste. Qu’il s’agisse d’améliorer la fidélité des clients ou d’enrichir l’expérience des clubs de vin en ligne, l’entreprise est prête à avoir un impact significatif. Katerina Axelsson pense que l’avenir du vin sera un mélange de tradition et de technologie. « Il y a quarante ans, si vous entriez dans un immeuble de bureaux et que quelqu’un vous disait que vous deviez utiliser un ordinateur pour faire votre travail, on vous riait au nez. Aujourd’hui, on ne peut plus se passer d’un téléphone portable ou d’un ordinateur », explique-t-elle. On pourrait en dire autant de l’industrie vinicole à l’avenir.
Alors que la conversation touche à sa fin, il est clair que Katerina Axelsson et Tastry ne se contentent pas de décoder la matrice du palais : ils réécrivent les règles qui régissent la façon dont nous élaborons, comprenons et apprécions le vin.
SommelierS International, partenaire de l’Union de la Sommellerie Française et de l’Association de la Sommellerie Internationale, est un magazine trimestriel, bilingue (français/ anglais) dédié à l’univers du vin, des spiritueux et de la sommellerie. Véritable passerelle entre les sommeliers, les vignerons et les passionnés de vin, le magazine est une référence incontournable pour tous ceux qui souhaitent approfondir leurs connaissances sur les vins du monde entier.
À travers ses différentes rubriques, SommelierS International met en lumière les dernières nouveautés, les innovations du secteur et surtout des cuvées d’exception, dégustées par des sommeliers de renom tels que Raimonds Tomsons, Meilleur Sommelier du Monde et Europe ASI ; Julie Dupouy, Meilleure Sommelière d’Irlande ; Paz Levinson, Meilleure Sommelière des Amériques ASI et d’Argentine ; et Julia Scavo, Meilleure Sommelière de Roumanie. Ces experts apportent une perspective unique sur des vins qui méritent d’être découverts et appréciés.
Actualités, Wine Tours, Vignobles du monde, Spiritueux et autres nectars, Gastronomie et Escapade, sont autant de rubriques qui vous permettront d’appréhender au mieux le monde viticole, à la fois complexe et fascinant. SommelierS International s’est aussi l’organisation de salons dans des endroits de prestige, où les cuvées présentées sont accompagnées de commentaires de dégustation exclusivement rédigés par des sommeliers et publiés dans le magazine.
Chaque édition de SommelierS International est une véritable invitation à voyager à travers les terroirs du monde, tout en restant à l’écoute des tendances. Que vous soyez professionnel ou amateur éclairé, ce magazine est un guide précieux pour explorer les multiples facettes du vin.
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Par Xeniya Volosnikova
Nous connaissons tous la Rioja comme l’une des régions viticoles les plus anciennes et les plus traditionnelles, souvent critiquée pour ses longues périodes de vieillissement, son utilisation excessive du chêne et son manque d’innovation. Cependant, vous seriez surpris de voir à quel point la Rioja est devenue avisée sur le plan technologique au cours des dernières décennies, adoptant des technologies de pointe pour faire avancer la région.
Ce numéro d’ASI Magazine étant consacré aux systèmes d’information, à la technologie et à l’intelligence artificielle, j’ai hâte de voir comment une région viticole comme la Rioja peut adopter des outils modernes pour améliorer la qualité, la gestion et la coordination des ressources tout en restant fidèle à ses racines.
Au niveau régional, la Rioja peut en effet être un leader mondial dans l’utilisation de la technologie pour garantir la qualité de ses vins.
Alors, comment la technologie et l’IA peuvent-elles exactement contribuer à produire des vins exceptionnels ? Retraçons le parcours de la vigne au verre et découvrons ces pratiques dans la plus ancienne DOCa d’Espagne.
« Le grand vin naît dans le vignoble ! Vous l’entendrez souvent de la bouche des viticulteurs, mais lorsque vous gérez plus de 65 000 hectares de vignobles et 14 000 viticulteurs, comme le fait la Rioja DOCa, comment garantir la qualité et partager rapidement les données avec les viticulteurs ? Même un retard de quelques heures dans la transmission des données de maturité pendant les vendanges peut avoir un impact sur la qualité finale du vin. Le conseil régional supervise 60 parcelles de référence dans la DOCa, en prélevant des échantillons tous les deux ou trois jours avant et pendant les vendanges. Les données techniques essentielles - telles que l’alcool potentiel, l’acidité et le pH - sont partagées presque instantanément avec tous les viticulteurs, ce qui est particulièrement utile pour les
“Si les machines de tri optique ne sont plus une surprise, j’ai découvert quelque chose d’impressionnant par son ampleur : une application utilisée pour surveiller tous les fermenteurs de la cave Campo Viejo.”
petits producteurs qui n’ont pas les ressources nécessaires pour effectuer de telles analyses. Un modèle prédictif de suivi des vignobles analyse plus de 1 600 variables issues des campagnes précédentes, des conditions météorologiques et des images satellites multispectrales pour aider les viticulteurs pendant les vendanges. Si les techniciens de terrain jouent toujours un rôle crucial dans la validation des données, le modèle s’améliore d’année en année grâce à l’intégration d’un plus grand nombre d’informations.
Une fois que les raisins sains arrivent à la cave, où la technologie entret-elle en jeu ? Si les machines de tri optique ne sont plus une surprise, j’ai découvert quelque chose d’impressionnant par son ampleur : une application utilisée pour surveiller tous les fermenteurs de la cave Campo Viejo. Cette immense cave de la Rioja travaille avec 5 000 parcelles couvrant 7 500 hectares, soit plus de 10 % de l’ensemble des vignobles de la région. Comment gèrent-ils de tels volumes ? Des outils et des applications en ligne alimentés par l’IA surveillent, analysent et regroupent les données de chaque fermenteur pendant le processus de fermentation - température, densité, niveaux de sucre et autres - et envoient des mises à jour à une équipe de huit vinificateurs toutes les 20 secondes. « Presque trop d’informations », admet Ignacio Lopez, responsable de la vinification à Campo Viejo. Bien sûr, les décisions finales concernant toute manipulation sont prises par des humains, et non par l’application, mais le temps et les ressources économisés pendant les vendanges et la fermentation - quand le temps est de l’or - sont immenses.
“Les notes de dégustation sont collectées en ligne, analysées et regroupées à l’aide de l’IA, ce qui garantit une collecte rapide des données et maintient l’objectivité sans altérer les évaluations initiales des dégustateurs.”
Maintenant que vous avez votre vin de Rioja, l’étape suivante consiste à le faire évaluer et à le qualifier pour le label DOCa, un point de discorde pour de nombreuses régions. Traditionnellement, l’équité et la transparence des jurys de dégustation ont fait l’objet de vifs débats. Dans le passé, certains vins de vignerons émergents ont été rejetés parce qu’ils ne répondaient pas aux normes traditionnelles de la « Rioja » en matière de couleur, de turbidité et de sensation en bouche. Afin d’adopter des styles plus novateurs, tels que les blancs macérés, les vins naturels et les pét-nats, la DOCa Rioja a réorganisé son processus d’évaluation. L’objectif est désormais d’analyser plus en profondeur les qualités du vin, plutôt que de se contenter de déterminer s’il peut être qualifié de « Rioja ».
Selon Pablo Franco, directeur technique de la DOCa Rioja, le nouveau système est « plus fiable, plus objectif et plus transparent » que tout ce qui avait été mis en place auparavant dans l’industrie
du vin. Il est également complet, avec près de 7 000 échantillons de vin évalués chaque année par 170 dégustateurs, dont des œnologues, des agronomes, des chercheurs de l’université de La Rioja et, pour la première fois, 15 sommeliers. Ces dégustateurs suivent une formation rigoureuse et évaluent les vins à l’aide de nouveaux paramètres qualitatifs. Pour garantir l’équité, chaque vin est dégusté plusieurs fois par différents dégustateurs, ce qui réduit les préjugés personnels. Un changement majeur dans le processus est l’utilisation de verres opaques, ce qui élimine tout biais visuel lié à la couleur et oblige les dégustateurs à se fier uniquement à l’odorat et au goût. Les évaluations sont ainsi plus objectives que jamais. En outre, la technologie joue un rôle important : les notes de dégustation sont collectées en ligne, analysées et regroupées à l’aide de l’IA, ce qui garantit une collecte rapide des données et maintient l’objectivité sans altérer les évaluations initiales des dégustateurs.
Enfin, votre vin Rioja est prêt à rencontrer le consommateur. Il existe de nombreuses façons (et d’innombrables applications) d’y parvenir, mais ma préférée est l’œnotourisme ! N’oublions pas le rôle de la technologie dans l’œnotourisme. Nous avons déjà vu des applications telles que des circuits en Segway ou en vélo électrique à travers les vignobles de différentes régions. En tant que visiteur assidu des régions viticoles, j’aime les endroits comme le musée Vivanco, qui propose des expériences interactives pour plonger les visiteurs dans l’histoire, les traditions et la vinification de la Rioja. Ce que j’apprécie particulièrement dans le programme des routes du vin de la Rioja, c’est la possibilité de « construire » sa propre visite sur . Vous pouvez choisir le nombre de jours, la taille du groupe, les activités et le mode de transport, et le système crée un circuit sur mesure ; vous n’avez plus qu’à vous présenter et à vous laisser tenter par votre expérience de la Rioja !
Ce que j’apprécie le plus dans la technologie, c’est son équité et son absence de parti pris (ou du moins, c’est ce qu’elle devrait être). Elle ne se préoccupe pas du nom de la cave, de la réputation du vigneron ou des tendances du moment.
Dans un monde viticole parfait, les drones vous enverraient des images pour évaluer la maturité de votre parcelle de Tempranillo, les fermenteurs vous informeraient de la teneur en sucre de votre moût, les applications de dégustation analyseraient des centaines de notes de dégustation et les sites web d’œnotourisme enverraient votre client idéal directement à la porte de votre cave.
Le rôle de la technologie et de l’IA dans l’industrie du vin fait encore l’objet d’un certain scepticisme et d’un débat. Certains y adhèrent sans réserve, tandis que d’autres s’interrogent sur sa nécessité. Ce qui est indéniable, c’est que la technologie fait déjà partie intégrante du vin. Cependant, il y aura toujours des rôles dans le vignoble, la cave, les ventes et le service qui nécessitent une touche humaine et qui ne pourront jamais être remplacés par la technologie. Il est tout à fait possible d’embrasser la tradition tout en encourageant l’innovation. Ce qui était autrefois considéré comme des idées contradictoires peut aujourd’hui non seulement coexister, mais aussi se propulser mutuellement vers l’avant. Si une région très traditionnelle et classique de la Rioja y est parvenue, je suis sûr que d’autres suivront.
Dans le monde de la gastronomie, l’art d’associer mets et vins est aussi nuancé qu’essentiel. La bonne combinaison peut rehausser une expérience gastronomique, transformant un simple repas en un chef-d’œuvre sensoriel. Les sommeliers et les chefs des meilleurs restaurants du monde passent des années à perfectionner leur art, utilisant leur expertise pour créer des accords qui mettent en valeur les saveurs et les textures du plat et de la boisson. Mais que se passe-t-il lorsque l’intelligence artificielle entre en jeu ?
Cette expérience simple vise à explorer l’évolution de l’intersection entre la technologie et la gastronomie en comparant les sélections d’accords proposées par des restaurants renommés à celles recommandées par ChatGPT. Le défi : comparer l’approche algorithmique de l’IA en matière d’accords avec l’instinct créatif et les connaissances approfondies de quelquesuns des plus grands chefs du monde. À vous de juger de la performance de l’IA. Toutes les sélections de restaurants ont été recueillies sur leur site web au moment de la rédaction et peuvent ne pas refléter le plat ou l’accord actuel de leur menu.
Le restaurant : Frantzen, Stockholm, Suède
Le plat :
Soupe à l’oignon composée d’une purée d’oignons de Roscoff caramélisés, d’amandes grillées, d’un velouté d’oignons, de lait infusé aux amandes, d’une crème aromatisée à la racine de réglisse, d’huile d’amande grillée et d’un soupçon de poudre de réglisse.
Les accords :
A. Barbeito Rainwater 5 Year Old Reserva Madeira (Madère, Portugal)
B. Dassai 39 Junmai Daiginjo (Yamaguchi, Japon)
Le restaurant :
Auberge de Soleil, Rutherford, comté de Napa, Californie
Le plat :
Agneau local épicé, servi avec aubergine, haricots noirs fermentés, tomates anciennes, sauce au citron vert.
Les accords :
A. Corison St. Helena Cabernet Sauvignon (Napa Valley, Californie)
B. Dominus Estate ‘Dominus’ 2018 (Napa Valley, Californie)
Le restaurant : Osteria Francescana, Modène, ÉmilieRomagne, Italie
Le plat :
Pensez vert : Crème de Parmigiano Reggiano et légumes de saison avec sauce miso aux herbes aromatiques.
Les accords :
A. Cantina Terlano Vorberg Riserva Pinot Bianco 2019 (Haut-Adige, Italie)
B. Lo Triolet Marco Martin Petit Arvine 2022 (Vallée d’Aoste, Italie)
Le restaurant : Hawksworth, Vancouver, ColombieBritannique, Canada
Le plat : Moules de la côte ouest, servies avec une mousseline de flétan, des épinards de la ferme et un velouté.
Les accords :
A. Meyer Family VQA Chardonnay 2022 (Vallée de l’Okanagan, Colombie-Britannique)
B. Quails’ Gate VQA Chenin Blanc 201 (Vallée de l’Okanagan, Colombie-Britannique)
Le choix des restaurants :
Plat #1 : Barbeito Rainwater 5 Year Old Reserva Madeira (Madère, Portugal)
Plat #2 : Lo Triolet Marco Martin Petit Arvine 2022 (Valle D’Aosta, Italie)
Plat #3 : Meyer Family VQA Chardonnay 2022 (vallée de l’Okanagan, Colombie-Britannique)
Plat #4 : Corison St. Helena Cabernet Sauvignon (Napa Valley, Californie)
Le choix de ChatGPT : Plat #1 : Dassai 39 Junmai Daiginjo (Yamaguchi, Japon)
Plat #2 : Cantina Terlano Vorberg Riserva Pinot Bianco 2019 (Haut-Adige, Italie)
Plat #3 : Quails’ Gate VQA Chenin Blanc 201 (Vallée de l’Okanagan, Colombie Britannique)
Plat #4 : Dominus Estate ‘Dominus’ 2018 (Napa Valley, Californie)
L’Association des sommeliers serbes (SERSA) a été créée en 2003 en tant qu’organisation à but non lucratif à Belgrade. Débutant avec quelques membres passionnés, la SERSA s’est considérablement développée au cours des deux dernières décennies. Sous la direction de Dejan Živkoski, la SERSA a pour objectif d’unir les sommeliers serbes par la formation professionnelle, la promotion du métier dans tout le pays, la présentation de la profession au public et la représentation de la Serbie lors des concours régionaux et internationaux de sommellerie. À la veille d’accueillir le concours du Meilleur Sommelier d’Europe, d’Afrique et du Moyen-Orient de l’ASI, nous avons demandé à Dejan ce qu’il pensait du développement de la sommellerie en Serbie.
ASI : Dejan, comment êtes-vous entré dans la profession de sommelier ?
Dejan Živkoski (DZ) : C’était une voie naturelle pour moi. Mes parents, mon oncle et mon grand-père travaillaient tous dans l’hôtellerie, mais enfant, je ne voulais pas suivre leurs traces. Je voulais être pilote ! J’ai passé les tests physiques, mais j’avais une quinzaine de kilos en trop. J’ai donc repris l’entreprise familiale dans l’hôtellerie.
ASI : 2003 a été une année importante pour la Serbie, marquée par l’unification avec le Monténégro et la création de SERSA. Quelle était la situation de l’industrie hôtelière à cette époque ?
DZ : Nous avions un bon sens de l’hospitalité, mais elle n’était pas fournie à un niveau élevé. Quelques-uns d’entre nous, dans le secteur de l’alimentation et des boissons, ont donc décidé de créer une association pour promouvoir la culture du vin et éduquer les gens à l’hospitalité. À l’époque, les cartes des vins étaient très simples. Les restaurants disaient : « Nous avons un blanc, un rouge et un rosé », et s’ils étaient vraiment bons, ils proposaient aussi du vin mousseux ! Nous partions de moins de zéro, avec seulement quelques « vraies » caves en Serbie. Mais nous avons fait les premiers pas. En 2004, nous avons organisé notre premier concours national de sommellerie, et la différence entre cette époque et aujourd’hui est comme le jour et la nuit.
“Nous sommes un petit pays, mais nous sommes pleins d’histoire, de bons vins et de bonne cuisine. Nous repoussons nos limites, mais c’est du bon stress.”
ASI : Comment l’adhésion à l’ASI a-telle aidé SERSA à se développer ?
DZ : Cela nous a beaucoup aidés. À l’époque, nos écoles hôtelières n’enseignaient pratiquement rien sur le vin, à peine deux ou trois heures en six ans. Nous avons reçu beaucoup d’aide de l’Association des sommeliers de Chypre, et je dois remercier Michèle Chantôme et Sören Polonius pour leur soutien. Sören est arrivé il y a près de dix ans et a commencé à nous former en partant de zéro. En 2019, l’un de nos concurrents a atteint les demi-finales du concours du Meilleur Sommelier du Monde de l’ASI. C’était un grand moment pour nous - nous avons fait la fête pendant des jours !
ASI : Comment mesurez-vous le succès de SERSA ?
DZ : Il y a plusieurs façons, mais l’un des meilleurs indicateurs est que les restaurants savent maintenant qu’ils ont besoin d’un sommelier compétent pour aider les clients à choisir le vin. La bataille a été longue, mais nous y sommes arrivés. Nous avons maintenant une association forte qui compte de nombreux membres, une stratégie de communication solide, un bon site web et des concours réguliers, dont deux concours de sommellerie dans les Balkans. L’éducation a été un élément clé, tout comme la collaboration avec les pays voisins tels que la Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie, la Croatie, la Macédoine, le Monténégro et la Bosnie.
ASI : Le COVID-19 a-t-il incité les sommeliers à quitter la Serbie, et comment y avez-vous fait face ?
DZ : Chaque année, de nombreux sommeliers partent travailler à l’étranger, nous avons donc toujours dû former de nouvelles personnes. Après le COVID, à partir de novembre 2020, nos secteurs du tourisme et de la restauration ont rebondi. Les Serbes, qui étaient pour la plupart vaccinés, sont restés dans le pays pour les vacances, ce qui a amélioré notre offre touristique. Nous avons également commencé à attirer davantage de visiteurs étrangers, ce qui a permis à l’industrie de pratiquer des prix plus élevés et de retenir davantage de sommeliers.
ASI : La Serbie accueille le prochain concours ASI du Meilleur Sommelier d’Europe, d’Afrique et du MoyenOrient. Qu’est-ce que cela signifie pour la SERSA ?
DZ : Cela signifie beaucoup de choses ! J’aimerais que nous ayons plus de cinq jours pour présenter tout ce que la Serbie a à offrir. Nous sommes un petit pays, mais nous sommes pleins d’histoire, de bons vins et de bonne cuisine. Nous repoussons nos limites, mais c’est du bon stress. La Serbie et sa région méritent d’accueillir cette compétition, et nous bénéficions d’un soutien fantastique de la part de nos vignobles, de nos distilleries et du gouvernement. C’est la force de notre équipe qui rend tout cela possible. Une personne peut avoir une bonne idée, mais lorsque nous réfléchissons ensemble en tant que groupe, les idées sont encore meilleures.
Avec Dominik Kozlik, sommelier-jobs.com
Dans cette question-réponse, Dominik Kozlik, fondateur de , discute de l’évolution du paysage de la profession de sommelier. De l’inspiration initiale de sa plateforme à l’impact de la technologie et de la pandémie sur l’industrie, Dominik partage ses réflexions sur les compétences et les tendances qui façonnent l’avenir des sommeliers dans le monde entier. Découvrez comment sa plateforme aide les sommeliers à naviguer dans ces changements et à trouver de nouvelles opportunités.
ASI : Quand et pourquoi avez-vous lancé sommelier-jobs.com ?
Dominik Kozlik (DK) : Je l’ai lancé en 2012 après avoir consacré plus de 13 ans à parcourir le monde en tant que sommelier, y compris un séjour enrichissant de 3 ans et demi en Nouvelle-Zélande, qui s’est achevé en 2010. Mon parcours a commencé en 1995 en Afrique du Sud, et depuis lors, j’ai eu le sentiment qu’il devait y avoir une plateforme axée sur les offres d’emploi et les ressources pour les collègues sommeliers. Au départ, je voulais aider les sommeliers à travailler à l’étranger, et ce n’est qu’en 2019 que j’ai remanié le site pour qu’il fonctionne davantage comme une entreprise, car les coûts commençaient à augmenter. Aujourd’hui, sommelier-jobs. com travaille avec une mission : contribuer aux besoins uniques et spécifiques de la communauté des sommeliers, en mettant en relation des professionnels talentueux avec des établissements prestigieux et en
favorisant l’évolution des carrières dans le monde entier. En d’autres termes, j’ai été motivé par le fait que les sommeliers avaient besoin d’une ressource complète et sur mesure pour trouver des offres d’emploi de qualité dans le monde entier.
ASI : Comment la demande de sommeliers a-t-elle évolué au cours des dernières années, notamment en raison de la pandémie de COVID-19 ?
DK : Au début de la pandémie, la demande de sommeliers a considérablement diminué parce que la plupart des hôtels et des restaurants étaient fermés. Cependant, à mesure que les gens se sont adaptés à la nouvelle réalité, la demande a progressivement commencé à se redresser. L’enseignement du vin en ligne, les dégustations virtuelles et d’autres tendances à rester chez soi ont fourni aux sommeliers de nouveaux moyens d’interagir de manière créative avec leurs clients. La pandémie a accéléré certaines tendances, comme l’intérêt pour les vins régionaux et durables, qui ont rendu les sommeliers plus compétents et plus flexibles face à l’évolution des préférences des consommateurs. Il y a eu un fléchissement temporaire, mais la demande a repris et continue d’augmenter, les sommeliers jouant désormais un rôle indispensable dans l’industrie croissante du vin et de l’hôtellerie.
ASI : Quelles tendances observezvous dans les types d’offres d’emploi de sommelier, en particulier,
avec l’utilisation croissante de la technologie dans le monde du vin ?
DK : L’utilisation croissante de la technologie a entraîné des changements dans la nature des postes de sommelier. Il y a une demande croissante pour des sommeliers qui maîtrisent les outils et les plateformes numériques. Les tendances clés qui, selon moi, sont particulièrement remarquables sont les suivantes
• Logiciel d’inventaire des vins. Un sommelier doit être capable de gérer un logiciel d’inventaire des vins qui peut aider à surveiller les ventes et à suivre les préférences des clients.
• Commerce électronique et vente au détail en ligne. La culture numérique, en particulier la capacité à gérer des plateformes en ligne pour la vente de vin, est essentielle. De nombreux restaurants vendent désormais des vins commandés à l’avance via leurs listes en ligne. Les sommeliers créent du contenu numérique pour divertir et éduquer les clients et utilisent des données pour personnaliser les recommandations et en savoir plus sur les préférences des clients.
• Services de sommeliers virtuels et à distance. L’essor des dégustations virtuelles et de l’enseignement en ligne a créé de nouvelles possibilités d’emploi et facilité la mise en réseau des sommeliers du monde entier.
• Durabilité et vins biologiques. La connaissance de la durabilité et des vins biologiques est très recherchée dans le monde d’aujourd’hui, où les préférences des consommateurs ont évolué vers des choix plus respectueux de l’environnement. Le changement climatique est un facteur majeur qui influence les tendances de la consommation de vin.
ASI : Quelles sont les compétences ou les certifications les plus recherchées par les employeurs à la recherche de sommeliers aujourd’hui ?
DK : Les employeurs recherchent aujourd’hui des sommeliers professionnels qui possèdent également un éventail de compétences sociales, notamment le respect, la communication efficace,
l’empathie et la résolution des conflits. Certaines qualifications sont plus prestigieuses que d’autres et peuvent considérablement améliorer l’employabilité d’un sommelier. Il s’agit notamment des diplômes suivants
• Association de la Sommellerie Internationale (ASI) Certification ASI 1, Certification ASI 2 et le Diplôme de l’ASI
• Court of Master Sommeliers (CMS) : Certified Sommelier, Advanced Sommelier et Master Sommelier.
• Wine & Spirit Education Trust (WSET) WSET Level 3 Award in Wines et WSET Diploma in Wines.
• Spécialiste certifié du vin (CSW) Proposé par la Society of Wine Educators, ce diplôme permet d’acquérir une connaissance approfondie du vin.
ASI : Pouvez-vous nous donner un aperçu de la nature mondiale de la sommellerie et de la manière dont elle influence les possibilités et les exigences en matière d’emploi ? Voyez-vous de plus en plus de sommeliers saisonniers qui travaillent dans différents endroits du monde pour différentes saisons ?
DK : À mon avis, déguster et évaluer des vins du monde entier dans le pays où ils sont produits est l’une des plus belles expériences de la profession de sommelier. Outre les compétences et les aptitudes mentionnées plus haut, il est très important de faire preuve de respect et d’adaptabilité à l’égard de la diversité culturelle de chaque pays.
Dans la plupart des endroits où j’ai travaillé, les employeurs apprécient les sommeliers qui ont une connaissance approfondie des vins de différentes régions, une sensibilité culturelle pour répondre aux besoins d’une clientèle interculturelle et le multilinguisme, car cela facilite l’interaction avec les clients et le personnel du monde entier. Des qualifications reconnues à l’échelle mondiale et la maîtrise des outils technologiques sont également essentielles pour améliorer les perspectives d’emploi à l’étranger.
Le métier de sommelier offre d’incroyables possibilités d’emploi saisonnier dans différentes régions et à différentes périodes de l’année. Par exemple, les sommeliers peuvent travailler dans l’hémisphère sud (Australie, Nouvelle-Zélande, Afrique
du Sud) pendant l’été et se rendre dans l’hémisphère nord (France, Italie, États-Unis) pendant la saison estivale. Cependant, l’obtention du droit de travailler dans ces pays est une autre affaire.
ASI : Comment voyez-vous le rôle des sommeliers évoluer avec les progrès de la technologie, tels que l’IA et les bases de données numériques sur le vin ?
DK : Les progrès de la technologie ont un impact significatif sur le rôle des sommeliers, en particulier en ce qui concerne l’utilisation de l’IA et l’adoption de bases de données numériques sur le vin. Ces technologies améliorent l’expérience des clients, rationalisent les opérations et offrent des possibilités de formation innovantes. La réalité virtuelle et augmentée crée de nouvelles façons d’engager les clients, et les plateformes avancées de gestion de la relation client améliorent les relations avec les clients. En fin de compte, la technologie permet aux sommeliers d’offrir des produits ou des services ultra-personnalisés, qui font gagner du temps et sont axés sur le service, ce qui rend leur rôle encore plus essentiel dans le secteur du vin.
ASI : Quels sont les plus grands défis auxquels sont confrontés les sommeliers à la recherche d’un emploi, et comment sommelier-jobs. com aide-t-il à relever ces défis ?
DK : La profession de sommelier est très compétitive, avec de nombreux professionnels de haut niveau qui se disputent les meilleures offres d’emploi. Parmi les principaux défis à relever, citons la nécessité de se tenir au courant des tendances de l’industrie, de construire un réseau professionnel et de maîtriser les outils numériques. Sommelier-jobs.com relève ces défis en proposant des listes d’offres d’emploi complètes et des filtres de recherche permettant de trouver des emplois en fonction de la localisation et de la réputation des établissements, ce qui réduit le temps consacré à la recherche d’un emploi. Nous offrons également un réseau professionnel via nos groupes de médias sociaux composés de plus de 25 000 professionnels de l’industrie. Enfin, nous fournissons des ressources de développement professionnel sous la forme d’articles, d’interviews et d’informations sur les nouvelles tendances du secteur, les technologies et les meilleures pratiques en matière de sommellerie.
Se préparer au métier de sommelier du
Alors que les concurrents s’apprêtent à monter sur scène à Belgrade à l’occasion de l’ASI
Concours ASI du Meilleur Sommelier d’Europe, Afrique & Moyen-Orient- Serbie 2024, nous souhaitons vous présenter les concurrents qui participent au concours.
Bujar Tukuli Albanie
Antoine Lehebel Belgique
Suvad Zlatic Autriche
Kristijan Harjač Croatie
Iwona Hereda Chypre Jakub Pribyl République tchèque
Jonathan Gouveia Danemark
Dmitrii Frolov Finlande
Koba Abramishvili Géorgie
Eleftherios Hanialidis Grèce
Oddný Ingólfsdóttir Islande
Mikk Parre Estonie
Pascaline Lepeltier France
Florian Richter Allemagne
Juan Sebastian Giraldo Hongrie
Anke Hartmann Irlande
Francesco Cosci Italie
Sylvana Haddad
Liban
Giovanni Curcio Luxembourg
Dumitru Coslet Moldavie
Abdelkrim El Garrai
Maroc
Dmitrijs Sinkevičs Lettonie
Martynas Pravilonis Lituanie
Jeff Thomé Ile Maurice
Bojan Vukasojevic Monténégro
Lukas Wiegman Pays-Bas
Francesco Marzola
Norvège
Tomasz Żak Pologne
Marc Pinto Portugal Mihai Ciucur Roumanie
Vuk Vuletić Serbie
Miroslav Pleško Slovaquie
Valentin Bufolin Slovénie Jo Wessels Afrique du Sud
Gabriel Lucas Espagne
Emma Ziemann Suède
Mikaël Grou Suisse
Revkova Ukraine
Tawanda Marume Zimbabwe
Zorluoğlu Turquie
Arnese Royame-Uni
ASI Mag Correspondant régional
Maria Demidovich (Espagne)
PRÊT-À-ÉCRIRE
Maria Demidovich est une sommelière basée en Espagne, membre de l’Association espagnole de sommellerie (UAES), qui détient la qualification WSET 3, la certification de maître professionnel du thé (Beijing Oriental Arts School, Chine), et qui collabore à des magazines de vin sur divers sujets.
L’automne est synonyme de festivals du vin et des vendanges célébrés dans certaines des plus importantes régions viticoles d’Espagne : le festival du vin de San Mateo Rioja, le festival des vendanges de Jerez de la Frontera (Cadix) et CavaTast, une foire consacrée au cava et à la gastronomie. Ces festivals du vin sont une formidable occasion de découvrir les traditions, l’histoire et la musique du vin espagnol, ainsi que de déguster d’étonnants accords mets-vins régionaux.
De nombreux pueblos (petits villages) espagnols célèbrent également la fin de la période des vendanges. La région montagneuse de l’Axarquía, située dans la région viticole de Malaga, est l’un des meilleurs endroits pour assister aux vendanges traditionnelles en montagne, communément appelées « vendanges héroïques ». Les vignobles sont situés à une altitude de 450 à 900 mètres, où les raisins ne peuvent être cueillis à la main que dans des caisses de 8 à 12 kg, en raison des pentes extrêmement raides qui limitent le poids que peuvent porter les mules ou les ânes.
L’automne est également considéré comme une « saison d’étude » pour
les sommeliers espagnols, car la température commence à baisser, ce qui marque la fin des vagues de chaleur de l’été et la saison touristique la plus active. Certaines des principales régions productrices de vin proposent des cours en ligne pour découvrir leur production, leur histoire et leur gastronomie.
L’Académie du cava offre aux professionnels nationaux et internationaux la possibilité de préparer en ligne le certificat d’éducateur en cava ou le certificat d’expert en cava, et de découvrir l’histoire du cava, ses méthodes de production traditionnelles, les cépages et les accords mets-vins. Vous pouvez également en apprendre davantage sur le vin de Málaga en suivant de courtes formations en ligne ou en participant au cours d’éducateur en vin de Málaga de trois jours sur place, qui combine des séances de dégustation de vin avec des visites de vignobles et de caves locales fournies par l’appellation d’origine de Málaga. La Rioja Wine Academy et la Sherry Academy proposent également des cours en ligne en espagnol et en anglais, avec une certification officielle de leurs organismes de contrôle respectifs.
L’unité espagnole : Des sommeliers sud-américains participent au Bootcamp de l’ASI en Espagne
L’édition 2024 du Bootcamp de l’ASI s’est déroulée à Séville, en Espagne, et a mis en lumière la présence de plusieurs talents émergents d’Amérique du Sud. Parmi eux, Lucas Di Pasquale, qui a obtenu une excellente cinquième place lors du concours du Meilleur Sommelier d’Argentine 2022. Il a été rejoint par Pedro Guerrero, un talentueux sommelier péruvien qui perfectionne actuellement son art en Norvège. Héctor Gascón, champion en titre du concours du meilleur sommelier du Venezuela 2022, connu pour sa grande expertise et sa passion pour le vin, était également présent.
Giorgio Vecchiola, du Chili, qui occupe actuellement le poste de responsable national des ventes chez Clos Terroir, a complété ce groupe distingué en démontrant ses compétences en matière de vente et de marketing du vin.
Leur participation au Bootcamp a non seulement mis en évidence leurs talents individuels et leur dévouement à la profession, mais a également souligné l’influence croissante des sommeliers sudaméricains sur la scène mondiale du vin.
ASI Mag Correspondant régional
Henri Chapon MS (France)
PRÊT-À-ÉCRIRE
En août, deux sommeliers français, travaillant en France, ont obtenu leur titre de Master Sommelier à Klosterneuburg, en Autriche.
Paul Fauvel et Paul Robineau ont réussi toutes les épreuves de l’un des diplômes de sommellerie les plus exigeants au monde. Alors que la plupart des nouveaux Master Sommeliers travaillent au RoyaumeUni, aux États-Unis ou en Asie, c’est la première fois que deux sommeliers travaillant en France ont réussi la même année.
Paul Fauvel MS a découvert le programme de Master Sommelier alors qu’il travaillait en NouvelleZélande il y a dix ans, avant de s’installer à Londres pour travailler dans certains des meilleurs restaurants du programme de vin. Il est aujourd’hui chef sommelier et acheteur de vin au restaurant étoilé Gaya By Pierre Gagnaire à Châtelaillon-Plage. Paul se dit ravi d’avoir obtenu le diplôme de Master Sommelier après trois années de travail acharné, de révisions, de résilience et de sacrifices. Il va maintenant prendre le temps de savourer son tout nouveau titre, mais il a encore des projets en tête, notamment le WSET Sake et le diplôme de l’ASI. Il aimerait également s’impliquer davantage dans la Court of Master Sommeliers, en aidant les jeunes sommeliers français à découvrir cet examen et en les assistant dans leur préparation.
C’est en travaillant au Fat Duck au Royaume-Uni avec Isa Bal MS, ASI Meilleur Sommelier d’Europe, que Paul Robineau MS a eu envie d’intégrer le programme Master Sommelier. En 2019, il avait reçu un Prix pour le meilleur score au Certificat de Sommelier Avancé de la Cour Européenne des Master Sommeliers. Il n’est donc pas étonnant que, sportif à l’esprit de compétition et entouré d’un cercle d’amis lui apportant tout le soutien nécessaire, il ait atteint le graal qu’il recherchait tant. Il se sent soulagé mais surtout très fier d’avoir obtenu ce titre alors qu’il travaille en France, qui compte à peine une dizaine de Master Sommeliers. Son prochain défi ? Il aimerait tenter de décrocher le titre de MOF (Meilleur Ouvrier de France), un concours prestigieux qui couronne les meilleurs professionnels français dans plusieurs disciplines manuelles et de service, dont la sommellerie. Aujourd’hui, Paul travaille comme directeur exécutif de la sommellerie pour le groupe Gardinier, qui comprend le célèbre restaurant parisien Taillevent.
Ronan Sayburn MS, directeur général de la Court of Master Sommeliers Europe, déclare : « Nous sommes ravis de voir des sommeliers français réussir l’examen et nous sommes impatients de présenter notre programme et nos normes à la nouvelle génération de sommeliers en France ».
Situé sur le plateau de haute altitude de la vallée de la Beqaa, où tous ses vignobles sont plantés, le Domaine Wardy, dont les origines remontent à 1881, produit 18 vins, deux araks et du verjus. En 2019, le domaine s’est adapté au changement climatique en plantant de nouveaux vignobles à des altitudes plus élevées (1 200 mètres et plus) sur les versants Est et Ouest de la vallée de la Beqaa. Des cépages mieux adaptés au climat plus chaud et plus sec, tels que le cinsault et l’obeidi indigène, ont commencé à occuper le devant de la scène dans le portefeuille de la cave, tandis que le grenache et le tempranillo ont été introduits pour la première fois avec beaucoup de succès.
La cave a opéré une transformation importante en 2017, qui comprenait une restructuration et un changement de marque majeurs mettant l’accent sur la durabilité et l’économie circulaire, garantissant que rien n’est gaspillé et que tout est réutilisédémontrant ainsi l’engagement de la cave envers l’environnement. Il s’agit d’une avancée positive pour le secteur et pour les sommeliers locaux qui cherchent à servir des vins fins cultivés et élaborés de manière durable.
ASI Mag Correspondant régional
Joseph Mounayer (Moyen-Orient)
PRÊT-À-ÉCRIRE
L’Union des associations de sommeliers espagnols a accueilli l’ASI Bootcamp à Séville le mois dernier, marquant une célébration vibrante du talent et de l’expertise des sommeliers. Avec pour toile de fond cette ville historique d’Andalousie, l’événement, organisé par l’ASI, a rassemblé des sommeliers du monde entier pour trois jours intensifs de formation, de collaboration et d’immersion culturelle. Les participants ont perfectionné leurs compétences grâce à une série de dégustations à l’aveugle, d’ateliers et de Masterclasses animés par des personnalités renommées du secteur.
Le Bootcamp n’a pas seulement mis en valeur le riche patrimoine viticole espagnol, il a également mis en avant l’hospitalité chaleureuse de Séville, les participants profitant des délices culinaires et de l’atmosphère animée de la ville. L’événement s’est achevé sur un sentiment de camaraderie et d’inspiration mutuelle, renforçant le rôle prépondérant de l’Espagne dans la communauté viticole mondiale.
Aucun Bootcamp n’est réussi sans des instructeurs extraordinaires. Pour l’édition de cette année, l’équipe talentueuse de tuteurs qui ont consacré leur temps et leur passion à enseigner, partager et inspirer la future génération de sommeliers comprenait Sören Polonius, Marc Almert, Raimonds Tomsons, Heidi Mäkinen MW, Almudena Alberca MW, Isa Bal MS, Pauline Vicard, Mariano Braga et Peter Sisseck.
ASI exprime également sa gratitude à ses partenaires de l’ASI Bootcamp, qui croient en ce projet autant que nous et nous soutiennent dans cette entreprise chaque année. Merci à Perlage Water, Stoelzle Lausitz, Österreichische Traditionsweingüter, Graham’s Port, AdVini, Japan Sake and Shochu Makers Association, Klein Constantia, Vinho Verde, Wines of Moldova, et Wines of Portugal.
Les demi-finalistes du Meilleur Sommelier de France
Le 9 septembre, Bastien Debono, Clément Sommier et Quentin Vauléon ont remporté les demi-finales du concours du Meilleur Sommelier de France 2024. Organisé par l’UDSF, l’association des sommeliers de France, l’événement s’est déroulé au Château Beychevelle, grand cru classé de Saint-Julien. Ces trois sommeliers ont devancé quatre autres concurrents pour se qualifier pour la finale, qui aura lieu le 3 novembre à l’Institut régional de sommellerie du Sud de la France, aux Caves Byrrh à Thuir, près de Perpignan.
Bastien Debono, chef sommelier à l’hôtel-restaurant Maison Bleue à Veyrier-du-Lac, en Haute-Savoie, Clément Sommier, sommelier consultant chez Berthaudin SA à Carouge, en Suisse, et Quentin Vauléon, sommelier au Frevo à New York, ont fait preuve de compétences exceptionnelles dans le cadre d’une série d’épreuves variées. Leur performance comprenait un questionnaire théorique, une interview avec les médias, de la mixologie et des accords mets et vins, entre autres.
Le correspondant régional d’ASI Magazine en Californie, Myles Trapp, a récemment obtenu le prestigieux titre de Master Sommelier. Vingt-cinq candidats se sont présentés à l’examen de cette année, qui s’est tenu en septembre à Houston, au Texas, mais Myles Trapp a été le seul à réussir, ce qui témoigne de son dévouement et de sa longue préparation. Cette réussite reflète également son engagement en faveur du yoga et de la méditation, qu’il pratique pour maintenir l’équilibre entre son corps et son esprit.
Le magazine ASI a présenté Myles dans son numéro de juin 2024, dans un article consacré à la vie des sommeliers « derrière le tire-bouchon ». Actuellement basé dans la Napa Valley, Myles Trapp a travaillé dans des établissements réputés tels que l’Auberge du Soleil et le Charlie Palmer Steakhouse. Il compte utiliser son nouveau titre pour continuer à contribuer à la communauté viticole par l’éducation et l’innovation, en soutenant la prochaine génération de sommeliers. Myles Trapp travaille actuellement avec Prefarabli, une société de technologie de pointe qui propose une plateforme de découverte et de recommandation de vins, bières et spiritueux.
George Young, sommelier résident chez Vergenoegd Löw à Stellenbosch, a été nommé Meilleur Jeune Sommelier d’Afrique du Sud 2024 par l’Association des Sommeliers d’Afrique du Sud (SASA). Originaire de Hoedspruit, dans le Limpopo, George est titulaire du niveau 3 du WSET et d’un diplôme de la Cape Wine Academy et aspire à devenir Cape Wine Master. Il attribue son succès à ses mentors, Spencer Fondaumiere et Le Roi van de Vyver.
Passionné par la création d’expériences mémorables pour ses clients, George apprécie la camaraderie qui règne dans l’industrie du vin du Cap et contribue de manière décisive à la revitalisation de la destination œnotouristique de luxe de Vergenoegd Löw.
La SSA est fière d’avoir accueilli la première édition du concours du Meilleur Sommelier du Viêt Nam 2024 du 12 au 14 août. Le concours a débuté avec 40 aspirants sommeliers dans les quarts de finale, qui ont été mis à l’épreuve lors d’un examen théorique et d’une dégustation à l’aveugle. De ce groupe, 13 candidats ont accédé aux demi-finales, où ils ont passé une journée d’évaluation intense, avec des cours théoriques le matin suivis d’examens pratiques l’après-midi du 13 août. Finalement, les trois candidats ayant obtenu les meilleurs résultats sont passés à la finale le 14 août.
L’ASI a le plaisir d’annoncer que Tran Thi Dung Tram est le tout premier Meilleur Sommelier du Vietnam.