ASI Magazine numéro 18: Revue de l'année

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DÉCEMBRE 2024 NUMÉRO #18

SOMMELIERS REMARQUABLES DE 2024

Mark Guillaudeu, Mikk Parre, Maika Yamamoto

LES ÉTOILES MONTANTES DE LA SOMMELLERIE

Ryoga Nakamura, Jonathan Gouveia, Lukas Wiegman

REVUE DE L’ANNÉE

Feb 17-21 | Sonoma, California

Concours ASI Meilleur Sommelier des Amériques

17-21 février 2025

Sonoma, Californie

Publication par : Association de la Sommellerie Internationale

Rédacteur, gestionnaire de contenu : Mark DeWolf

Gestion des Partenariats : Ana Sofia Oliveira

Marketing et Communication : Xeniya Volosnikova

Assistante administrative : Claire Monnier

Rédaction : Nina Basset

Traduction : Michèle Aström Chantôme, Manuel Negrete

Conception / Mise en page : Carissa Botha

Photographie : 123RF, Jean Bernard, iStock, Pexels, Unsplash

Photo de couverture : Une revue de l’année passée de la sommellerie et un regard sur son avenir

Collaborateurs :

Nina, Basset, Michèle Chantome, Mark DeWolf, Maria Demidovich, Doug Frost, Mark Guillaudeu, Piotr Kamecki, Joseph Mounayet, Manuel Negrete, Ana Sofia Oliviera, Mikk Parre, Matias Prezioso, Saiko Tamura-Soga, Xeniya Volosnikova, Barbera ‘Babsi’ Wanner, William Wouters, Maika Yamamoto

Bureau exécutif de l’ASI

Président : William Wouters

Secrétaire général : Beáta Vlnková

Secrétaire général adjoint : Ivo Dvorak

Trésorier : Philippe Faure-Brac

Trésorier adjoint : Samuil Angelov

Vice-présidente pour l’Asie Pacifique : Saiko Tamura-Soga

Vice-présidente pour l’Afrique et le Moyen-Orient : Michèle Aström Chantôme

Vice-président pour l’Europe : Piotr Kamecki

Vice-président pour les Amériques :  Matias Prezioso

Renseignements sur le magazine :

Mark DeWolf, directeur du contenu de l’ASI

markdewolf@asi.info

Renseignements généraux : www.asi.info | info@asi.info

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Une année de succès et de croissance pour la Sommellerie

Alors que 2024 touche à sa fin, j’aimerais prendre un moment pour réfléchir à ce qui a été une année remarquablement réussie pour notre association. Ensemble, nous avons célébré notre profession, renforcé notre réseau et jeté les bases d’un avenir encore plus radieux pour la sommellerie dans le monde entier. Cet avenir est prometteur grâce aux talents exceptionnels des sommeliers du monde entier.

Nos trois rédacteurs invités représentent une nouvelle génération de sommeliers, jeunes mais expérimentés, qui poussent notre profession vers de nouveaux sommets. Je vous encourage à lire leurs articles. Mark Guillaudeu, un sommelier américain déterminé, cherche à s’emparer du titre de meilleur sommelier du monde lors du prochain concours ASI du Meilleur Sommelier du Monde à Lisbonne, au Portugal. Il y a aussi le nouveau Meilleur Sommelier d’Europe, Afrique & Moyen-Orient de l’ASI, Mikk Parre. Enfin, nous célébrons l’histoire inspirante de Maika Yamamoto, une sommelière japonaise très talentueuse. Tous trois ont récemment obtenu le prestigieux Diplôme Or de l’ASI.

En regardant vers l’avenir, nous célébrons également l’année écoulée. Nous avons commencé par notre assemblée générale dans l’étonnante principauté de Monaco. Cette réunion cruciale nous a permis non seulement de revoir nos objectifs stratégiques, mais aussi de consolider notre

vision de l’avenir. Les discussions et les décisions prises lors de cette assemblée ont guidé nos efforts tout au long de l’année, nous permettant de rester fidèles à notre mission d’élever et de promouvoir l’art de la sommellerie.

Ce succès est dû à l’entretien de partenariats établis et au développement de nouveaux partenariats. Si quelques partenaires n’ont pas été en mesure de renouveler leurs contrats avec nous, nous avons eu la chance d’en accueillir de nouveaux qui, nous en sommes convaincus, deviendront des membres à long terme de notre famille ASI. Perlage, un producteur d’eau minérale fine, la Région Délimitée de Vinhos Verdes et Stölzle Lausitz ont été chaleureusement accueillis au cours de l’année écoulée.

Ces partenariats soutiennent non seulement nos initiatives, mais soulignent également la confiance et la reconnaissance que l’ASI a gagnées au sein de l’industrie.

Tout en favorisant ces nouveaux partenaires, nous avons continué à développer les relations existantes avec des entités telles que AdVini, Graham’s, Japan Saké and Shochu Makers Association, Wines of Moldova, Wines of Portugal, SommelierS International, Laguiole et Vinexposium. Leur soutien continu nous a permis de mettre en place des programmes, d’organiser des concours, d’étendre notre portée en matière de communication et d’accomplir bien d’autres choses encore. Grâce à Vinexposium, nous avons une fois de plus pu présenter nos sommeliers à Vinexpo à Paris.

ASI Bootcamp, Seville, Espagne

Cette occasion unique nous a permis non seulement de nouer des liens avec des partenaires existants, mais aussi de faire connaître notre association à la communauté viticole mondiale. De même, notre nouvelle relation avec GuildSomm offre aux sommeliers un meilleur accès au contenu éducatif. Combiné aux mises à jour de nos lignes directrices ASI, cela garantit que notre communauté mondiale dispose des outils et des opportunités pour atteindre des normes plus élevées en matière de sommellerie.

Au fur et à mesure que nous nous développons, l’efficacité de nos commissions devient de plus en plus importante. Nos commissions des Statuts, de la Diversité, de l’Éthique et de la Conformité veillent à ce que nous fonctionnions avec des pratiques transparentes et que nous maintenions les normes éthiques les plus élevées pour nous-mêmes, nos associations membres et les sommeliers qui en font partie. Notre commission Marketing continue d’étendre notre présence sur les médias sociaux, tandis que le magazine ASI a atteint plus de 300 000 lecteurs depuis sa création, se connectant avec de plus en plus de sommeliers à chaque numéro.

La plupart de ces progrès ont été réalisés grâce à des réunions en ligne, mais certaines initiatives ont nécessité une collaboration en personne. La Commission Examens & Éducation s’est réunie à Porto pour affiner nos ressources pédagogiques et nos processus de certification. Leur travail inlassable garantit que les Certifications ASI, telles que le Diplôme ASI, restent la référence pour les sommeliers du monde entier. Pendant ce temps, la Commission Concours de Sommeliers s’est réunie à Bordeaux pour élaborer une stratégie pour les futurs concours. Ces commissions, composées de professionnels dévoués, sont l’épine dorsale de la mission de l’ASI, qui consiste à encourager les talents et à maintenir les normes les plus élevées dans notre profession.

Les événements restent au cœur de notre travail. L’une des initiatives les plus marquantes de cette année a

été l’ASI Bootcamp, qui s’est tenu à Séville, en Espagne. Ce programme immersif a rassemblé des sommeliers d’horizons divers afin d’améliorer leurs compétences, d’approfondir leurs connaissances et favoriser un sentiment d’appartenance à la communauté. Les réactions des participants ont été extrêmement positives et nous nous sommes engagés à développer cette initiative dans les années à venir.

“Cette occasion unique nous a permis non seulement de nouer des liens avec des partenaires existants, mais aussi de faire connaître notre association à la communauté viticole mondiale.”

L’année s’est achevée par le Concours du Meilleur Sommelier d’Europe, Afrique & Moyen-Orient, organisé par l’ASI à Belgrade, en Serbie. Ce concours a mis en lumière l’extraordinaire talent et le dévouement des sommeliers, nous rappelant l’excellence qui définit notre communauté. Félicitations à nos trois finalistes - Martynas Pravilonis, Pascaline Lepeltier et le gagnant, Mikk Parre - ainsi qu’à tous les concurrents. Ils nous inspirent tous par leur expertise et leur passion.

Alors que nous nous dirigeons vers 2025, l’excitation continue avec le prochain concours ASI du Meilleur Sommelier des Amériques à Sonoma, en Californie. Les préparatifs vont bon train et nous sommes convaincus que cet événement sera un nouveau triomphe, célébrant les compétences et la diversité des sommeliers des Amériques.

Pour conclure, je souhaite exprimer ma sincère gratitude à tous nos membres, partenaires et bénévoles qui ont contribué au succès de l’ASI cette année. Votre dévouement et votre enthousiasme font avancer notre mission et permettent à la sommellerie de continuer à prospérer en tant que profession respectée et dynamique.

Nous vous souhaitons à tous de joyeuses fêtes de fin d’année et une nouvelle année prospère. Continuons à lever nos verres pour célébrer l’art et l’artisanat de la sommellerie !

Gala de l’Assemblée générale à Monaco

Dans mon verre

Mark DeWolf

Gestionnaire de Contenu, Association de la Sommellerie Internationale Rédacteur ASI Magazine markdewolf@asi.info

C’est la saison des vins d’émotion

Alors que l’hiver s’installe dans l’hémisphère nord, mon choix de boissons s’oriente naturellement vers celles qui évoquent des liens émotionnels plus profonds. C’est une période de l’année propice à la réflexion, une période où l’on embrasse la famille et les amis. Indépendamment de la culture ou des croyances, les fêtes de fin d’année nous encouragent tous à entretenir nos relations, à exprimer notre gratitude et à chérir ceux que nous aimons. Lorsque nous nous réunissons, il ne s’agit pas seulement de la nourriture et du vin ; il s’agit de ce que ces choix nous font ressentir, créant ainsi des souvenirs durables longtemps après que les assiettes ont été débarrassées.

Pour moi, ces moments d’émotion sont souvent liés au vin. En cette fin d’année, je revisite les vins qui ont touché mon palais et mon cœur, que ce soit pour leurs qualités intrinsèques ou pour les souvenirs liés à leur partage.

Prenons l’exemple de ma visite à la Cantina Moros à Guagnano, une petite ville située dans l’AOP Salice Salentino. La famille à l’origine de la cave venait de vendre deux de ses autres exploitations viticoles, ce qui ne lui laissait que ce petit bijou - un seul hectare de vignes. Malgré ces pertes, le duo père-fille est allé de l’avant avec résilience et passion. Leur millésime 2018, à dominante de Negroamaro avec une touche de Malvasia Nera, était bien plus qu’un simple vin, c’était une expérience. Il offre des saveurs mûres et ensoleillées des Pouilles avec une fraîcheur et une structure inattendues, mais aussi un soupçon

nostalgique de réglisse noire en forme de cigare de mon enfance au Canada. C’est un vin que j’ai envie de partager avec ma mère, lors d’une longue conversation de vacances, en me remémorant les années passées.

Si la famille est notre fondement, les amitiés deviennent tout aussi vitales à mesure que nous vieillissons. Peu d’amitiés ont autant enrichi ma vie que celle que je partage avec William Wouters, président de l’ASI, et son épouse, Filipa Pato. Notre lien ressemble plus à celui d’une fratrie qu’à celui d’un collègue. Cette année, j’ai eu la joie d’accueillir leur famille chez moi, en Nouvelle-Écosse, et leur vin, le Filipa Pato & William Wouters Nossa Calcário Bical, a été le prolongement de ce lien de parenté.

“Je me retrouve à revisiter des vins qui ont touché à la fois mon palais et mon cœur.”
Domaine Moros

Ses arômes salins de coquilles d’huîtres, qui rappellent l’océan qui entoure ma maison, en font le compagnon idéal d’une tour de fruits de mer locale partagée avec des amis.

Ces dernières années, j’ai appris à chérir ces liens. Pendant une grande partie de ma carrière, j’ai involontairement laissé mes amitiés prendre le pas sur le travail. Aujourd’hui, je me rends compte que le temps passé avec des amis proches offre des récompenses qui vont bien au-delà de la réussite matérielle ou des accolades sur papier. Les vins partagés avec ces amis sont invariablement porteurs d’une signification qui transcende le verre. L’année dernière, un voyage dans le Piémont et en Ligurie avec des amis a été une nouvelle expérience inoubliable. L’un de mes compagnons, véritable aficionado des cépages italiens indigènes, m’a fait découvrir le Vignetti Massa Derthona, l’expression légendaire du Timorasso de Walter Massa. Le travail de Massa a permis de redonner vie à ce cépage, qui est aujourd’hui une étoile montante parmi les producteurs piémontais. Son nez d’une complexité envoûtante, avec des fruits mielleux, des épices exotiques et un noyau minéral (oui, je vais utiliser ce mot litigieux !), se combine à une richesse et à une

fraîcheur tout à fait captivantes. Mais ce n’est pas seulement le vin, c’est l’amitié qui a rendu ce moment inoubliable.

Une bouteille de vin partagée autour d’un repas préparé avec amour est une invitation à ralentir, à savourer et à se rapprocher. Elle transforme une soirée ordinaire en quelque chose d’extraordinaire et nous rappelle pourquoi nous nous réunissons. En cette période de fêtes, je vous encourage à aller au-delà des saveurs. Recherchez des vins qui évoquent des émotions et racontent une histoire, associez-les à des plats porteurs de sens et de chaleur et, surtout, savourez-les avec un être cher ou un grand ami.

Laissez votre table de fête devenir une toile pour des histoires de connexion et de joie. Après tout, n’est-ce pas là l’essence même de cette saison ?

Santé

Religion, méditation et sommellerie

Avec Mark Guillaudeu MS, ASI Diploma Or

Le voyage de Mark Guillaudeu dans le monde du vin a commencé de manière fortuite au cours de ses études supérieures en bouddhisme tibétain. Passant du monde universitaire à celui de l’hôtellerie, il a rapidement progressé de Washington à San Francisco, atterrissant au Commis, un établissement acclamé et deux fois étoilé au Michelin.

“C’est devenu une source de curiosité pour moi, alors que j’explorais différentes textures, épices et cuisines du monde.”

Mark a obtenu son diplôme WSET en 2016, une étape qui a marqué le début d’une ascension impressionnante dans l’industrie du vin. En 2019, il a été désigné comme l’un des “Best New Sommeliers” par le magazine Food & Wine, l’année même où il a intégré le prestigieux programme de Master of Wine. Son esprit de compétition et son dévouement lui ont permis d’obtenir des résultats remarquables, qui ont culminé avec sa victoire au titre de “Meilleur Sommelier des États-Unis” en juin 2022.

En février 2023, Mark a représenté les États-Unis au Concours mondial de Paris, entrant dans l’histoire en tant que premier Américain à atteindre les demi-finales de cette compétition mondiale exigeante. À la suite de cet exploit, il a rejoint l’équipe du Wrigley Mansion, où il s’est encore distingué en obtenant le diplôme de Master Sommelier en septembre de la même année. Mark a ensuite obtenu le titre

de ASI Diploma Or et sa passion, son expertise et son leadership brillent désormais au Eleven Madison Park de New York, où il continue d’établir de nouvelles normes dans le monde du vin et de l’hôtellerie.

ASI : Un retour en arrière. La sommellerie était-elle votre vocation ?

Mark Guillaudeu (MG) : Non, pas du tout. Ma famille n’a aucune tradition en matière de nourriture ou d’alcool. En fait, les grossesses de ma mère lui ont causé de graves problèmes digestifs, si bien qu’elle évitait les aliments fortement assaisonnés. Chez nous, la nourriture était plus une question de subsistance que de plaisir. Par exemple, je n’ai jamais mangé de poisson dans mon enfance. Je mangeais beaucoup de poulet et de riz. La nourriture n’était en fait qu’un simple aliment. Mon père avait eu des expériences négatives avec l’alcool et ne buvait jamais. Je suis donc arrivé à l’âge adulte avec une ardoise vierge.

Mark Guillaudeu MS
Mark Guillaudeu, Mikk Parre avec Maika Yamamoto

ASI : Pensez-vous que l’absence de saveurs dans votre régime alimentaire pendant votre enfance vous a sensibilisé aux saveurs à l’âge adulte ?

MG : Absolument. C’est devenu une source de curiosité pour moi, car j’ai exploré différentes textures, épices et cuisines du monde. J’ai planté un jardin après mes études supérieures et j’ai commencé à apprendre à cuisiner avec ce que je cultivais. C’était ma porte d’entrée dans l’alimentation. Ma première incursion dans le secteur s’est faite au Cleens Garden Market, à Washington, qui mettait l’accent sur les produits locaux et durables. Lorsque le responsable des boissons de l’établissement a brusquement quitté son poste, j’ai pris la relève. Après une semaine de recherches et de lectures, j’étais prêt à me lancer. Et c’est ce que je fais.

ASI : Beaucoup de grands sommeliers du monde ont des formations fascinantes, y compris vous-même. Qu’avez-vous étudié à l’université et pourquoi ?

MG : J’ai fait une double maîtrise en religion, en me concentrant sur les écritures hébraïques, et une licence en philosophie avec une spécialisation en logique. (Sur la décision de poursuivre des études religieuses) Au départ, c’était personnel. J’ai grandi dans le catholicisme et je m’y suis intéressé comme une forme de rébellion. Au fil du temps, mes études ont évolué vers une exploration académique de la manière dont les systèmes de croyance façonnent les individus et les communautés. Mes études supérieures ont porté sur l’histoire des religions, en particulier le bouddhisme tibétain. Mes recherches ont comparé les méthodes pédagogiques de Thomas d’Aquin dans le catholicisme et de Tsongkhapa dans le bouddhisme tibétain. Tous deux ont développé des méthodes rigoureuses basées sur le débat pour enseigner leurs traditions respectives. J’ai été fasciné par le fait que deux personnages, vivant à 3 000 kilomètres l’un de l’autre, aient développé des systèmes similaires pour intégrer des textes plus anciens dans leurs cadres contemporains. Ils sont tous deux parvenus indépendamment à la même méthode pédagogique, à savoir la

mémorisation de grandes quantités de textes au service d’un débat formel rigoureux.

ASI : Vos études vous ont-elles aidé dans votre carrière actuelle ?

MG : Mon intérêt s’est porté sur des pratiques méditatives comme le Tummo. Le Tummo, l’art du feu intérieur, est une technique ancienne souvent associée à la respiration et à la visualisation. Si Wim Hof l’a popularisée et modernisée, son approche lui ôte une grande partie de son essence spirituelle, la présentant comme une série de techniques plutôt que comme une pratique profondément enracinée. Par exemple, des études menées sur des participants auxquels on avait injecté des bactéries nocives ont montré que ces méthodes permettaient au corps d’éliminer les agents nocifs grâce à des protocoles précis de respiration et de visualisation.

En tant que catholique, mon intérêt était double : premièrement, si ce phénomène correspond à l’ordre naturel, il doit y avoir une explication scientifique. Comprendre les mécanismes qui sous-tendent ces techniques pourrait conduire à une rétro-ingénierie des pratiques méditatives afin d’obtenir des résultats biologiques spécifiques. C’est pourquoi j’ai choisi d’étudier dans une université dotée d’un solide département de neurosciences, avant de me retrouver submergé par les complexités et les politiques du monde universitaire.

Le fait d’être catholique dans un programme d’études bouddhistes a posé des défis uniques. De nombreux professeurs d’études bouddhistes, souvent d’anciens chrétiens, ne s’intéressaient pas à un véritable dialogue religieux. Dans le même temps, certains cercles catholiques considéraient que mon engagement manquait de sincérité ou était subversif. Cette dynamique m’a fait repenser à une carrière à long terme dans les études religieuses. Cependant, la nature interdisciplinaire des études religieuses universitaires s’est avérée inestimable. Il fallait comprendre l’anthropologie, la sociologie, la linguistique et la philosophie pour avoir une vue

d’ensemble. Cette perspective a grandement influencé ma carrière dans l’hôtellerie et les boissons. Au début, mon créneau était d’être le “spécialiste du vin” qui excellait aussi dans le saké ou les cocktails. Cette approche interdisciplinaire, née de ma formation universitaire, est devenue la pierre angulaire de ma réussite.

ASI : En parlant de compréhension générale, vous avez travaillé dans diverses catégories de boissons. Je crois savoir que vous travaillez actuellement à l’obtention d’un certificat de cicérone. Comment ce dévouement à diverses boissons a-t-il façonné ou soutenu votre évolution de carrière ?

MG : C’est une aide précieuse. Pourquoi en embaucher deux quand on peut en embaucher un ? La fermentation est un processus universel, lié à la culture et à l’histoire. J’ai toujours dit qu’il n’y avait que deux choses sur la planète que pratiquement toutes les cultures ont eues au cours de l’histoire : une forme de fermentation et une forme de culte. Ce n’est pas une coïncidence si ces deux choses se retrouvent souvent, non seulement dans les rituels chrétiens, mais aussi dans d’autres rituels à travers le monde.

Je ne me suis jamais limité à l’étude du vin, explorant les liens entre la fermentation, la température et le caractère aromatique. Par exemple, lors d’un récent groupe de dégustation, j’ai utilisé le terme “arômes floraux dérivés de la levure”, ce qui a suscité des questions sur sa signification. J’ai expliqué que la levure peut produire des arômes floraux, comme le montre le saké Ginjo, dont les notes florales proviennent uniquement de l’amidon et de la levure. Ce lien entre la fermentation et l’arôme s’applique également au vin. Un chardonnay fermenté à 7 °C peut présenter des similitudes aromatiques avec le saké Ginjo - un lien évident entre la température de fermentation et le caractère du vin.

Cette perspective plus large m’a permis de travailler, par exemple, sur la fermentation de tapache dans le cadre d’un programme sans alcool. J’ai découvert que la fermentation à 18 °C (65 °F) en entrepôt donnait

des résultats très différents de celle à 10 °C (50 °F) dans la cave. Ces expériences illustrent ce que j’entends par “élargir” - reconnaître comment les micro-organismes et leurs comportements façonnent la plupart des boissons. Comme le disent les brasseurs, “nous travaillons pour la levure”, et les sommeliers oublient souvent cette vérité fondamentale.

Le domaine de la sommellerie semble parfois céder à l’étendue des connaissances requises, ce qui permet à d’autres de se spécialiser dans des domaines tels que l’huile d’olive, le café ou même le cannabis. Pour moi, le rôle d’un sommelier ne se limite pas au vin ou aux boissons - il s’agit de comprendre la fermentation ellemême. Historiquement, le domaine a englobé le thé, le café, le fromage et même le tabac, ce qui montre que les sommeliers ne sont pas seulement des professionnels des boissons, mais aussi des spécialistes de la fermentation. Notre travail consiste à mettre en valeur la fermentation, en reliant ces divers produits par le

biais de la science commune de leur création. Cette approche plus large enrichit notre compréhension et élève le rôle du sommelier.

ASI : Les sommeliers, en particulier ceux qui obtiennent des certifications et participent à des concours, doivent souvent se concentrer sur les moindres détails. Votre formation universitaire vous a-t-elle permis d’améliorer vos capacités d’étude ?

MG : Certaines idées des différentes religions que j’ai étudiées ont toujours trouvé un écho en moi. Par exemple, en lisant les Confessions d’Augustin, j’ai appris qu’il était réputé pour avoir mémorisé entièrement la Bible, du début à la fin. Cette maîtrise lui a permis d’écrire avec une force inégalée dans sa tradition, en ancrant profondément son texte fondateur dans son esprit. De même, dans les traditions tibétaines, certains lamas sont capables de dicter de mémoire d’énormes volumes de travail, animés par la conviction que s’ils ne préservent pas ces textes, ils risquent d’être perdus à jamais.

Mark Guillaudeu, Mikk Parre avec Maika Yamamoto
“Pour moi, cela signifiait non seulement obtenir la certification de maître sommelier, mais aussi explorer ce que cela signifiait vraiment d’exceller dans ce domaine - et le poursuivre sans relâche.”

Un autre parallèle vient de l’Islam, où le hafiz, ou “gardien”, joue un rôle central. Un hafiz est une personne qui a mémorisé l’intégralité du Coran et l’a complètement intériorisé. Ce personnage n’est pas seulement un conservateur du texte, mais aussi un membre vénéré de sa communauté, dont il sauvegarde les fondements spirituels grâce à sa mémoire et à son être. Ce thème récurrent - le dévouement total à la maîtrise et à l’intériorisation des connaissances fondamentalesm’inspire profondément. Dans mes propres études, qu’il s’agisse de recherches approfondies ou d’une compréhension plus profonde, j’ai aspiré à incarner ce concept de sommelier hafiz, un gardien du savoir dans mon domaine.

ASI : Vous avez obtenu des titres incroyables au cours de votre carrière. Qu’est-ce qui vous motive à poursuivre sans relâche l’obtention de nouvelles certifications et de nouveaux titres ?

MG : L’un des grands moteurs du progrès humain au cours de l’histoire découle d’un instinct primaire - une partie du cerveau limbique qui rappelle le singe sur l’arbre et qui se dit : “Puis-je faire ce saut ? Essayons. Cette question fondamentale “Puisje ?” est à l’origine de l’invention, du progrès et du raffinement. C’est

la raison pour laquelle ce qui a été salué comme la plus grande interprétation enregistrée de Chopin est aujourd’hui étudié comme un exemple de ce qu’il ne faut pas faire. C’est pourquoi le record du kilomètre en quatre minutes, apparemment infranchissable, a été battu à plusieurs reprises au cours des années qui ont suivi. Repousser les limites, aller plus loin, telle est la pulsion humaine.

Pour moi, ce sens de l’exploration et du défi s’est reflété dans mon propre parcours. À l’université, je suis passé d’une discipline à l’autre - j’ai commencé comme étudiant en médecine avec une double spécialisation en biologie et en religion. Des expériences personnelles m’ont détourné de la médecine et j’ai tâté d’autres domaines : ROTC, linguistique, etc. J’ai découvert que j’étais doué pour les langues, mais rien ne s’y prêtait.

Lorsque j’ai fini par trouver le vin et les boissons, je me suis rendu compte que je ne pouvais pas continuer à passer d’une chose à l’autre. Je devais me prouver que je pouvais m’engager. Pour moi, cela signifiait non seulement terminer la certification de Master Sommelier, mais aussi explorer ce que cela signifiait vraiment d’exceller dans ce domaine, et le poursuivre sans relâche.

Rétrospectivement, c’est peut-être simplement parce que j’avais une vingtaine d’années, mais la volonté de m’engager et de repousser les limites a façonné tout ce que je fais.

En fin de compte, ils ne sont utiles que dans la mesure où ils sont un outil qui vous permet de vous concentrer sur la réalisation de quelque chose de mieux que ce que vous avez fait dans le passé. Au-delà, les titres, et j’espère ne pas être trop audacieux en disant cela, ne valent rien. Ils ne sont utiles qu’en tant qu’outils pour vous pousser à être meilleur que vous ne l’étiez la veille.

ASI : Comment traduisez-vous toutes ces connaissances en termes de service et d’expérience du client ? MG : J’ai eu une petite expérience théâtrale au lycée et au début de l’université, ce qui m’a aidé d’une certaine manière. J’aime apprendre et partager des connaissances, et j’ai toujours privilégié l’enseignement, même au début de ma carrière, en animant des groupes de dégustation. Pour moi, une prise de conscience majeure a eu lieu lorsque j’ai quitté l’école supérieure et que j’ai cessé d’être catholique. J’ai passé des années à regarder les gens débattre sans fin, souvent de manière inutile et mesquine. J’ai appris que les débats font rarement évoluer les esprits ; même si vous présentez un raisonnement et des preuves solides, les gens s’accrochent souvent à leurs croyances. Ce manque d’ouverture au changement peut être frustrant, c’est pourquoi j’apprécie les fiches techniques. Par exemple, si quelqu’un insiste sur le fait qu’un vin est sec, je peux lui montrer le rapport du laboratoire pour plus de clarté.

Je vois dans la gastronomie une occasion de cultiver la pleine conscience. En associant des mets et des vins exceptionnels, je cherche à créer des moments si captivants que même ceux qui n’ont pas été formés à la conscience ou à l’attention s’y engagent pleinement. Ces expériences peuvent planter les graines d’une meilleure façon d’être. Je me concentre sur l’élaboration d’accords pointus et précis, et même s’il m’arrive de rater le coche, c’est ainsi que l’on grandit.

Demi-finales écrites du MSM

Au restaurant (Eleven Madison Park), mon approche consiste à laisser les accords parler d’eux-mêmes. Je présente un plat et un vin, je donne une brève explication et je me retire. Une fois que les convives ont fait l’expérience de l’accord, je reviens pour discuter de leurs réactions et raconter l’histoire. L’argument réside dans l’expérience elle-même, et non dans le discours, l’histoire ou le charme. Concevoir un menu-dégustation dans un cadre gastronomique s’apparente, d’une certaine manière, à de la prédication, mais c’en est la forme la plus amicale. À travers ces moments, je m’efforce de partager avec mes hôtes une perspective plus attentive et plus engagée.

ASI : Comment vous voyez-vous dans 10 ans ?

MG : Je souhaite enseigner. Seamus Heaney a publié un magnifique recueil, le dernier avant sa mort, intitulé Human Chain. Un poème évoque un album de photos de ses grands-parents, décrivant l’amour comme “un regard constant, non pas l’un vers l’autre, mais dans la même direction”. Pour moi, cela résonne profondément. Pour l’instant, je ne suis pas en mesure de me consacrer pleinement à l’enseignement de ce concept, c’est-à-dire à l’enseignement du processus d’attention et de raffinement.

Ce voyage m’a beaucoup apporté : l’attention portée aux détails, l’engagement total de mes sens et l’utilisation de ce processus comme moyen d’amélioration personnelle.

Que ce soit dans le cadre d’un service, d’une dégustation à l’aveugle ou d’une compétition, le véritable cadeau que j’espère enseigner n’est pas un ensemble de connaissances, mais les processus qui mènent à l’amélioration de soi. L’objectif est de trouver quelque chose qui exige suffisamment de soin et d’attention pour vous aiguiser et vous affinervous rendre plus précis, plus ouvert, plus aimable et plus intentionnel. Il s’agit de cultiver une perspective dans laquelle l’acte de faire lui-même devient transformateur.

Je rêve de combiner l’hospitalité et les études bouddhistes dans une pédagogie. Imaginez des matinées d’études bouddhistes associées à des après-midi dans l’hôtellerie, aidant les professionnels à se perfectionner par la pratique de la pleine conscience. Partager ces idées au travail et avec les clients est gratifiant, mais les enseigner explicitement serait une nouvelle étape importante dans ma carrière.

Le processus requis pour le MS, par exemple, vous oblige à vous confronter à vos défauts et à les affiner. Je ne souhaite à personne de vivre une telle intensité, mais je crois que tout le monde a besoin d’un défi qui le pousse à grandir. Cela vaut-il la peine de suivre le MS pour maîtriser les boissons ? Non. Cela en vaut la peine en raison de ce que cela vous oblige à faire avec vous-même. Vous en ressortez plus affûté, plus réfléchi et mieux armé pour la vie. C’est là, je crois, la véritable valeur du processus.

Mikk Parre avec Maika Yamamoto

De la passion au triomphe : le parcours de Mikk Parre pour devenir le Meilleur Sommelier d’Europe,

Afrique & Moyen-Orient de l’ASI

2024

Mikk Parre est un professionnel accompli de l’hôtellerie et de la restauration, avec plus de dix ans d’expérience dans ce secteur. Il a perfectionné ses compétences dans divers établissements - des restaurants décontractés aux bars à vin en passant par les restaurants étoilés - et a également excellé en tant que sommelier, chef d’équipe et gérant de restaurant.

Connu pour sa curiosité insatiable et sa passion pour l’apprentissage permanent, Mikk Parr combine une approche méticuleuse de son métier avec une attitude positive inébranlable. Sa capacité à rester calme et professionnel sous pression lui a permis de se démarquer dans le monde exigeant de la haute gastronomie et de l’hôtellerie.

Mikk Parre a obtenu des succès remarquables, remportant le titre de Meilleur Sommelier d’Estonie en 2022 et 2023, ainsi que celui de Meilleur Sommelier des Pays Baltes en 2022. Mikk Parre est titulaire du prestigieux Diplôme de Sommelier Or de l’ASI et du très respecté certificat de sommelier certifié de la Court of Master Sommeliers.

En 2024, son dévouement, son expertise et sa passion ont abouti à son couronnement : il a remporté le titre de Meilleur Sommelier d’Europe, Afrique & Moyen-Orient au concours de l’ASI, consolidant ainsi son statut de sommelier parmi les plus exceptionnels de sa génération. Nous l’avons interrogé sur son parcours pour devenir l’un des sommeliers les plus célèbres au monde.

“Pour ce concours, j’avais un plan d’étude et j’ai suivi ce que je faisais, mais j’ai aussi prévu du temps pour ma famille et ma vie personnelle. Il est important de garder les pieds sur terre et de ne pas laisser le stress prendre le dessus.”
Mikk Parre

ASI : Comment et pourquoi êtes-vous devenu sommelier ?

Mikk Parre (MP) : Comme beaucoup d’autres sommeliers, je suis tombé dans ce métier par hasard. Lorsque j’ai commencé à travailler dans ce domaine, c’était par pur intérêt. J’ai commencé à travailler dans un restaurant et j’ai développé une passion croissante pour le vin, la nourriture et toute la culture de l’hospitalité. C’était fascinant et, avec le temps, je me suis retrouvé immergé dans ce monde.

ASI : Y a-t-il eu un moment où vous avez décidé de poursuivre cette passion et de devenir Meilleur Sommelier d’Estonie ? Ou est-ce que cela s’est fait progressivement ?

MP : J’ai commencé à concourir à un niveau modeste, principalement pour m’entraîner en vue des examens de notre école de sommellerie locale. Le tournant pour moi a été le Bootcamp de l’ASI en Pologne en 2021. Il m’a ouvert les yeux sur la communauté des sommeliers du monde entier et m’a incité à viser plus haut. Il ne s’agissait pas d’être le meilleur au départ, mais d’apprendre et de progresser.

ASI : Pensez-vous que le fait d’être originaire d’Estonie soit un avantage ou un inconvénient dans votre parcours ?

MP : Un peu des deux. Le fait d’avoir grandi dans un pays non producteur de vin vous oblige à vous familiariser avec un large éventail de vins du monde entier. On ne se concentre pas uniquement sur les vins locaux, comme c’est le cas dans les régions à forte tradition viticole telles que l’Autriche et la France. En ce sens, je pense que la perspective plus large que nous sommes obligés d’adopter est un avantage.

ASI : Comment avez-vous abordé la préparation du récent concours

ASI du Meilleur Sommelier d’Europe, dAfrique & Moyen-Orient ? S’agissaitil d’un régime strict ou de quelque chose de plus équilibré ?

MP : Pour moi, la préparation a toujours été une question d’équilibre. Après avoir participé au concours ASI du Meilleur Sommelier du Monde à Paris l’année dernière, j’ai appris à adopter une approche plus détendue de la préparation. Pour ce concours, j’avais un plan d’étude et je suivais ce que je faisais, mais j’ai aussi prévu du temps pour ma famille et ma vie personnelle. Il est important de garder les pieds sur terre et de ne pas laisser le stress prendre le dessus. Certains jours, on ne peut pas étudier parce qu’on passe du temps avec ses proches. Il est très important de garder un bon équilibre dans la vie.

ASI : Le fait d’avoir une communauté de sommeliers solide dans les pays baltes, où il semble y avoir un sens aigu du mentorat et de la collaboration, a-t-il joué un rôle important dans votre réussite ? MP : Tout d’abord, Raimonds Tomsons, Meilleur Sommelier du Monde en titre de l’ASI, a été, bien sûr, une très grande source d’inspiration et un modèle à suivre. Par ailleurs, la communauté des sommeliers est petite mais très soudée. Par exemple, nous avons le Grand Prix du Sommelier de la Baltique, où des sommeliers d’Estonie, de

Mikk Parre, lauréat du prix ASI du meilleur sommelier pour l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient

Mark Guillaudeu, Mikk Parre avec Maika Yamamoto

Lettonie et de Lituanie s’affrontent et se soutiennent mutuellement. Les concours fréquents nous permettent d’acquérir plus d’expérience que les sommeliers de pays plus vastes qui peuvent concourir moins souvent.

ASI : Vous avez également obtenu le Diplôme Or de l’ASI. Comment voyezvous l’apport de telles certifications à votre carrière ?

MP : Les certifications peuvent être un excellent moyen d’évoluer sur le plan personnel. Même si elles ne sont pas directement liées à la réussite des concours, elles permettent d’apprendre et d’évoluer. La sommellerie est un domaine dynamique et il est essentiel de rester à jour.

ASI : Vous avez partagé la scène de la finale avec des personnalités de renom comme Pascaline Lepeltier et Martynas Pravilonis. Était-ce intimidant ?

MP : Tout d’abord, Pascaline et Martynas sont des personnes formidables. J’ai un immense respect pour eux. Nous pouvons être en compétition l’un contre l’autre, mais il y a une camaraderie partagée. Même dans le cadre d’une compétition comme celle-ci, nous faisons tous partie d’une communauté très soudée. Avant la finale, Pascaline m’a souhaité bonne chance. C’est l’esprit de ce métier. A la fin de la journée (même s’il s’agit d’une compétition), nous allons sortir après, boire une bière et discuter. C’est comme ça que ça marche.

ASI : Maintenant que vous avez remporté ce titre, le concours du Meilleur Sommelier du Monde de l’ASI est-il votre prochain objectif ?

MP : C’est certainement à l’horizon, mais je prends le temps d’assimiler cette réussite. La préparation d’un concours de cette envergure exige un engagement à long terme, et je commencerai bientôt à planifier. Pour l’instant, je profite du moment présent.

ASI : En tant que personne ayant accompli tant de choses, quels conseils donneriez-vous aux jeunes sommeliers des petits marchés qui aspirent à suivre vos traces ?

MP : Trouvez votre communauté. Que ce soit au niveau local ou en ligne, nouez des liens avec des personnes qui partagent les mêmes idées afin d’échanger des idées et d’évoluer ensemble. Par ailleurs, il faut toujours garder l’esprit ouvert. Le monde du vin est vaste et les grandes opportunités sont souvent inattendues.

ASI : Enfin, comment avez-vous fêté votre victoire ? Y avait-il une bouteille spéciale ?

MP : Ma petite amie m’a surpris avec un petit-déjeuner simple accompagné d’un champagne Charles Heidsieck Blanc des Millénaires 2007. C’était une façon humble mais parfaite de célébrer la victoire.

“La sommellerie est un domaine dynamique et il est essentiel de rester à jour.”

Une étoile montante de la sommellerie et avocate des femmes dans le vin

Maika Yamamoto a découvert sa passion pour le vin alors qu’elle travaillait comme pâtissière, captivée par les accords complexes entre les mets et les alcools lors d’une visite au restaurant. Inspirée par l’envie d’approfondir cette harmonie, elle s’est donné pour objectif de devenir sommelier.

En janvier 2021, Maika a rejoint le prestigieux Mandarin Oriental, Tokyo, où elle s’est rapidement distinguée dans le domaine. Bien qu’elle ne soit certifiée sommelière que depuis deux ans, son talent et son dévouement ont brillé de mille feux lorsqu’elle a remporté la première place du concours de sommellerie Pommery 2023, son collègue Hiroki Ikeda obtenant la deuxième place.

Récemment, Maika a obtenu le prestigieux Diplôme Or de l’ASI, consolidant ainsi sa position d’étoile montante dans le monde de la sommellerie. Connue pour son palais exceptionnel et sa capacité à créer des accords inoubliables, elle continue d’élever l’art du vin et de la gastronomie.

ASI : Comment votre travail de pâtissière vous a-t-il aidée à devenir sommelier ?

Maika Yamamoto (MY) : Cette expérience a été inestimable pour moi, car le fait de connaître à la fois le service et la cuisine est une grande force. En tant que sommelier, j’ai besoin de comprendre la nourriture pour créer des accords et des cartes de vins. Il est intéressant de noter qu’il existe une différence notable entre l’apprentissage de la cuisine en tant que chef et celui en tant que serveur, tout comme il existe une différence entre l’apprentissage du vin en tant que vigneron et celui en tant que sommelier.

“C’est un grand avantage pour quelqu’un qui a de l’expérience en cuisine de sélectionner des vins qui s’accordent avec les ingrédients, les arômes et les textures que le chef essaie de mettre en valeur.”

Je suis diplômée d’une école de pâtisserie, où j’ai appris la “science de base” de la fabrication des pâtisseries. Rétrospectivement, je me rends compte que j’ai un avantage considérable parce que je comprends la cuisine d’un point de vue théorique. Je suis convaincue que c’est précisément la raison pour laquelle ma formation de chef m’a été si utile.

Si vous connaissez la théorie du vin, vos commentaires de dégustation seront beaucoup plus convaincants. La capacité à penser de manière théorique était particulièrement importante pour moi lorsque j’étais chef cuisinier. Comprendre la théorie qui sous-tend les aliments me permet de reconnaître les types de saveurs et d’arômes produits et l’intention du chef d’incorporer des méthodes de cuisson et des ingrédients spécifiques. Par exemple, en examinant une recette, on peut souvent déterminer

Maika Yamamoto

comment le chef veut que le client perçoive le plat, simplement en comprenant pourquoi il utilise certains ingrédients.

Il existe de nombreuses possibilités d’accords entre les vins. Toutefois, il est très avantageux pour une personne ayant de l’expérience en cuisine de sélectionner des vins qui s’accordent avec les ingrédients, les arômes et les textures que le chef essaie de mettre en valeur.

ASI : Comment l’obtention de la certification de “advanced sommelier” de la Court of Master Sommeliers et du Diplôme Or de l’ASI a-t-elle fait progresser votre carrière de sommelier ?

MY : Il est important pour moi d’élargir ma sphère d’activité sous de multiples angles afin de franchir une nouvelle étape dans ma carrière. L’obtention de certifications est, bien sûr, un moyen de m’améliorer et d’affiner mes connaissances, mais elle a également une valeur significative en démontrant ma “position actuelle en tant que sommelier” d’un point de vue global.

Depuis que j’ai obtenu cette certification, j’ai été contactée par

des clients du monde entier, et je pense que cela a favorisé un fort sentiment de confiance. En outre, l’obtention de certifications internationales me permet d’interagir avec des sommeliers du monde entier, d’échanger des informations et d’approfondir nos connaissances collectives. Cela m’a permis de faire partie d’une communauté plus large et plus interconnectée que jamais au sein de l’industrie.

ASI : Cherchez-vous à obtenir d’autres certifications ou titres ?

MY : J’aspire à devenir Master Sommelier et à remporter des titres tels que celui de Meilleur Sommelier du Japon. J’ai découvert que les concours sont une bataille contre moimême. Depuis que j’ai participé au concours national au Japon en 2023, je me suis rendu compte que je devais travailler sur de nombreux points.

En même temps, j’ai compris que si je veux le faire, je dois m’engager à atteindre le sommet. Je crois que la vue depuis le sommet est différente. Même si j’ai terminé deuxième ou troisième, je n’aurais pas pu voir cette vue. C’est pourquoi j’ai une grande passion pour me pousser à atteindre le sommet.

ASI : Y a-t-il des sommeliers au Japon ou ailleurs qui ont contribué à votre croissance ?

MY : Une personne qui m’a influencé est mon patron, M. Akihiko Nosaka, qui a été nommé Meilleur Sommelier du Japon en 2023. Lorsque j’ai décidé de devenir sommelier, j’ai voulu travailler dans un endroit où se trouvaient les meilleurs sommeliers. C’est pourquoi j’ai commencé à travailler au Mandarin Oriental, à Tokyo, où je travaille actuellement.

À l’époque, j’étais serveuse et il m’a enseigné les bases et l’état d’esprit d’un sommelier, même si je ne savais pas distinguer ma droite de ma gauche. Je dirais qu’il a été comme une figure paternelle dans mon parcours de sommelier, non seulement en termes de connaissances et de compétences, mais aussi en termes de qualités humaines et d’humilité.

Une autre sommelière que j’admire est Pascaline Lepeltier. Je ne l’ai pas encore rencontrée, mais j’ai l’impression que c’est une femme avec un “cœur” vraiment solide. Elle est un modèle pour moi lorsque j’envisage de poursuivre une carrière en tant que femme dans ce domaine.

Mark Guillaudeu, Mikk Parre avec Maika Yamamoto

ASI : Vous êtes l’une des rares femmes à avoir obtenu le Diplôme Or de l’ASI. Avez-vous le sentiment d’être une source d’inspiration pour d’autres femmes ?

MY : Ma carrière de sommelier est encore courte par rapport à beaucoup d’autres dans ce domaine. Par conséquent, j’hésite souvent à me contenter d’une seule réponse, je réfléchis toujours en profondeur et je réévalue constamment mes conclusions. C’est pourquoi je m’engage à m’améliorer, dans l’espoir de devenir un modèle pour les autres.

Honnêtement, j’ai été surprise de recevoir le Diplôme Or de l’ASI, et si ma réussite peut aider ou inspirer quelqu’un, j’en serai vraiment honorée. Ce qui me rend particulièrement heureuse, c’est de voir certaines de mes collègues féminines de mon entreprise s’intéresser à la profession de sommelier. Ce serait un privilège d’offrir à d’autres femmes sommeliers la possibilité de se développer et de franchir des étapes importantes telles que l’obtention du Diplôme de l’ASI.

ASI : Quels conseils donneriez-vous à d’autres jeunes sommeliers désireux de se faire une place dans le secteur ?

MY : Continuez à vous lancer des défis. Il ne s’agit pas seulement d’un conseil pour les autres, mais d’un rappel pour moi-même. L’un de mes dictons préférés est : “La vie est courte, mais l’art est long”. Le mot “art” vient à l’origine du mot latin signifiant “étude”. L’apprentissage et l’art sont tous deux le résultat de l’activité humaine.

Si vous voulez laisser quelque chose derrière vous dans ce secteur, vous devez vous concentrer sur quelque chose qui durera au-delà de votre courte vie. Les sommeliers ne créent peut-être pas d’objets tangibles, mais

“J’aimerais devenir un sommelier capable de répondre avec souplesse aux tendances et aux demandes mondiales en améliorant ma perspective internationale.”

je pense que le fait de se remettre en question est aussi un art. Si vous cessez de vous remettre en question, c’est la fin.

Je crois que la façon de laisser derrière soi son propre art est de rendre son temps plus significatif et plus intense que celui de n’importe qui d’autre - et, bien sûr, de profiter de son voyage en tant que sommelier tout au long du chemin !

ASI : Y a-t-il de nouveaux projets, des objectifs personnels ou des domaines viticoles que vous êtes particulièrement enthousiaste à l’idée d’explorer dans la suite de votre parcours ?

MY : Je ne fais pas de distinction entre les femmes et les hommes, mais il est vrai que les femmes sont confrontées à des tournants dans leur vie et que beaucoup d’entre elles quittent la profession à cause de ces défis. Cependant, je suis convaincue que la sommellerie est une profession qui convient aux femmes, tout comme le secteur de l’hôtellerie au sens large.

En outre, les tendances féminines deviennent souvent des moteurs importants de la consommation de boissons. Mon ambition personnelle est d’augmenter le nombre de femmes sommeliers dans le monde et de créer un environnement où nous pouvons nous soutenir et nous développer les unes les autres.

Un autre de mes objectifs est de développer une perspective internationale. En tant que Japonaise, je trouve intéressant que les produits japonais deviennent très populaires à l’étranger. Cependant, je n’en ai pris conscience que cette année, ce qui, je l’admets, est un peu honteux pour un sommelier travaillant au Japon.

C’est pourquoi j’aimerais devenir un sommelier capable de répondre avec souplesse aux tendances et aux demandes mondiales en améliorant ma perspective internationale.

Célébration des réalisations régionales en 2024

Alors que l’année 2024 touche à sa fin, l’Association de la Sommellerie Internationale (ASI) se penche sur une année extraordinaire de croissance et de réalisations dans l’ensemble de ses régions mondiales. De l’Europe à l’Asie, en passant par les Amériques, l’Afrique et le Moyen-Orient, les efforts des vice-présidents régionaux de l’ASI et de leurs associations respectives ont été déterminants pour favoriser l’excellence, la collaboration et l’innovation au sein de la profession de sommelier.

Dans cet article, nous mettons en lumière les rapports des vice-présidents régionaux de l’ASI, qui nous font part de leurs succès et des événements marquants de l’année écoulée. Qu’il s’agisse d’organiser des concours prestigieux, de faire progresser les normes professionnelles, d’accueillir de nouveaux pays membres ou de relever des défis régionaux, ces réalisations soulignent le dévouement et la passion inébranlables qui caractérisent la communauté de l’ASI. Rejoignez-nous pour célébrer une année riche en événements et envisager un avenir prometteur pour la profession de sommelier dans le monde entier.

Une année charnière pour la sommellerie en Europe

Piotr Kamecki, Vice-président Europe

Ceux qui pensaient que 2024 ne serait qu’une pâle comparaison avec les réalisations monumentales de 2023, marquées par le concours ASI du Meilleur Sommelier du Monde à Paris, se trompaient lourdement. 2024 a été une autre année marquante pour la sommellerie en Europe. Malgré les difficultés rencontrées à l’échelle mondiale, les projecteurs se sont braqués sur notre profession, car nous avons fièrement accueilli trois événements ASI importants qui ont mis en évidence son dynamisme et sa profondeur. L’année a commencé en février avec l’Assemblée générale de l’ASI dans le cadre époustouflant de Monaco. Cet événement, organisé par l’Association monégasque des sommeliers sous la direction de son charismatique président Dominique Milardi, a rassemblé notre famille mondiale de sommeliers et de partenaires de l’ASI. Grâce à des événements de mise en réseau et à des discussions intéressantes, l’assemblée a servi de plateforme pour façonner l’avenir de l’ASI et de la profession dans son ensemble. Elle a également été l’occasion de célébrer la camaraderie durable qui définit notre communautéun prélude approprié à une année active d’événements.

L’élan s’est poursuivi en septembre avec le très attendu ASI Bootcamp à Séville, où les aspirants sommeliers se sont immergés dans une formation avancée et de précieuses opportunités de réseautage. Ce fut un privilège d’assister à l’évolution du Bootcamp, qui est devenu la pierre angulaire de l’engagement éducatif de l’ASI. Le Bootcamp de cette année n’a pas fait exception à la règle, l’avenir de la sommellerie ayant absorbé avec enthousiasme la sagesse et l’expertise partagées par des tuteurs et des éducateurs estimés. Notre joie a ensuite été tempérée par la tragédie déchirante des inondations dévastatrices dans la région. Mes pensées vont à tous ceux qui ont été touchés, et je leur souhaite force et résilience pendant la période de rétablissement.

Enfin, l’année a culminé en novembre avec le concours du Meilleur Sommelier d’Europe, Afrique & Moyen-Orient, qui s’est tenu en Serbie. Cet événement prestigieux a réuni les meilleurs talents de tous les continents, soulignant l’influence croissante de la sommellerie et la passion partagée pour l’excellence. La compétition a été passionnante, avec la victoire de l’Estonien Mikk Parre à l’issue d’une finale très disputée. Au-delà de la compétition elle-même, ce

qui s’est vraiment distingué cette année, c’est l’esprit d’amitié, d’humilité et de compassion dont ont fait preuve les trois finalistes et tous ceux qui ont participé.

Ces événements marquants font de 2024 une année décisive, soulignant le rôle central de l’Europe dans la promotion de la collaboration mondiale et l’élévation des normes professionnelles. Avec de telles réalisations derrière nous, j’attends avec impatience une nouvelle année de succès en 2025.

Faire progresser la profession de sommelier en Asie

Cette année a encore été passionnante et productive pour les associations nationales de sommeliers de la région. Qu’il s’agisse de l’organisation de concours nationaux ou de diverses activités de développement professionnel, chaque association nationale a travaillé avec diligence pour promouvoir la profession de sommelier dans son pays respectif. Les réunions bimensuelles avec les présidents des associations nationales ont constitué une excellente plateforme pour partager des idées, encourager la collaboration et discuter des moyens novateurs de développer la communauté. Ces échanges réguliers ont permis de progresser et d’aligner les objectifs pour l’avenir de la profession de sommelier.

De nombreuses associations nationales de sommeliers ont organisé avec succès leur concours national du meilleur sommelier. Ces événements permettent non seulement de mettre en valeur les talents locaux, mais aussi de renforcer les liens régionaux. L’inclusion de concurrents et de juges invités d’autres pays a favorisé un environnement d’apprentissage et de respect mutuel, offrant des possibilités inestimables d’échanger des idées, d’élargir les connaissances et de développer des relations professionnelles durables. De telles initiatives permettent non seulement d’améliorer les compétences individuelles, mais contribuent également à la croissance collective de la communauté des sommeliers.

Il est également encourageant de constater qu’un plus grand nombre d’associations organisent désormais des examens de certification ASI de manière régulière et cohérente. Ces progrès constants reflètent un engagement croissant en faveur de l’amélioration des normes professionnelles et de la promotion d’une culture de l’excellence. Ces examens sont essentiels pour développer les compétences des sommeliers et renforcer leur crédibilité, ouvrant ainsi la voie à une croissance durable et à une plus grande reconnaissance de la profession dans toute la région.

L’année prochaine s’annonce encore plus prometteuse pour la communauté des sommeliers en Asie. Deux événements majeurs de l’ASI sont prévus : l’ASI Bootcamp et le concours ASI du Meilleur Sommelier d’Asie & Pacifique. Ces rencontres très attendues offriront des possibilités inégalées d’apprentissage, de mise en réseau et de présentation des immenses talents que cette région a à offrir sur la scène mondiale.

Cette année a sans aucun doute jeté des bases solides pour les progrès futurs. Grâce aux efforts et à l’enthousiasme de toutes les personnes impliquées, la profession de sommelier dans cette région est prête à connaître des avancées remarquables dans les années à venir.

Diffuser le message de la sommellerie

Michèle Aström Chantôme, Vice-présidente Afrique & Moyen-Orient

L’année 2024 est à marquer d’une pierre blanche pour la zone Afrique & MoyenOrient. Cela peut sembler anecdotique pour certains, vu de l’extérieur, mais obtenir que l’ASLIB, Association des Sommeliers du Liban, entre dans le Collège des Postulants de l’ASI, c’est pour moi une victoire ! En effet, pour la première fois dans sa longue histoire, l’ASI accueille un pays du Moyen-Orient. Et cela malgré tous les problèmes qui agitent cette région du monde.

Cela me conforte dans mon but d’implanter la sommellerie dans des pays où le mot même de sommelier ne fait pas partie du vocabulaire. C’est exactement ce que j’avais vécu dans les années 90 quand j’avais approché les pays de l’est et du nord de l’Europe pour y susciter la création d’associations de sommeliers. Avec un avantage important de nos jours : en plus des concours internationaux, l’ASI propose des examens à divers niveaux et un bootcamp chaque année dans un continent différent. Des possibilités donc d’évaluation et de formation pour les aspirants sommeliers qui n’ont pas d’école hôtelière dans leur pays. Le Liban et le Maroc ont utilisé l’examen de Certification de l’ASI, en y ajoutant des épreuves pratiques, pour sélectionner leur candidat, par exemple.

Donc, j’ai été heureuse et fière de pouvoir soutenir au récent concours à Belgrade les représentants de nos cinq associations (Maroc, Afrique du Sud, Île Maurice, Zimbabwe, Liban), en rêvant du prochain concours destiné exclusivement à l’Afrique et au Moyen-Orient, en 2027. Si, en Israël, les démarches ont été stoppées compte tenu d’une situation extrêmement compliquée, les Émirats Arabes Unis, le Congo, le Nigeria, le Kenya devraient être bientôt prêts à intégrer le Collège des Postulants de l’ASI, Inch’Allah !

Une année de croissance et d’enthousiasme pour les Amériques en matière de sommellerie

Matias Prezioso, Vice-président Amériques

L’année écoulée a été très positive pour les Amériques. Lors de l’Assemblée générale annuelle qui s’est tenue à Monaco, le Pérou a rejoint la communauté de l’ASI en tant que pays faisant partie du « Collège des Postulants », tandis que l’Équateur a été confirmé en tant que membre à part entière. Ces développements soulignent la présence et l’influence croissantes des Amériques au sein de l’Association de la Sommellerie Internationale (ASI).

En outre, de nombreux pays des Amériques ont organisé cette année leurs concours nationaux afin de sélectionner leur candidat pour le concours du Meilleur Sommelier des Amériques 2025 de l’ASI, qui aura lieu en février prochain en Californie (États-Unis). Ces concours nationaux soulignent non seulement l’engagement de la région en faveur de l’excellence, mais servent également à élever les normes de la sommellerie à travers le continent.

Une autre nouvelle passionnante est l’extension des invitations au concours continental à trois pays « wildcard » qui ne sont pas encore membres de l’ASI. Cette initiative permettra à ces nations d’être représentées sur la scène internationale et de commencer à s’intégrer dans la communauté de l’ASI, en favorisant les liens et la croissance au sein du réseau mondial des sommeliers.

C’est avec beaucoup d’enthousiasme que nous envisageons l’année 2025. L’année commencera par le concours du Meilleur Sommelier des Amériques de l’ASI, qui réunira des pays de toutes les Amériques dans une compétition animée pour le prestigieux titre continental. Ce concours promet d’être une vitrine inspirante de talent, de compétence et de passion, qui renforcera l’importance des Amériques dans le monde de la sommellerie.

des réalisations régionales en 2024

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.

Pleins feux sur Sonoma : Concours

ASI du Meilleur Sommelier des Amériques 2025

Doug Frost MW, MS et Ana Sofia Oliviera

L’excitation est palpable parmi les sommeliers, les organisateurs et les sponsors à l’approche du Concours ASI du Meilleur Sommelier des Amériques, qui aura lieu du 17 au 21 février 2025 à Sonoma, en Californie. Cette compétition très prisée célèbre non seulement l’excellence de la sommellerie dans les Amériques, mais elle offre également des possibilités inestimables de réseautage et de présentation de la fine fleur du monde du vin.

Avec
“Les concours sont un véritable privilège d’être avec les meilleurs des meilleurs sommeliers d’une région spécifique du monde.”
– Ana Sofia Oliveira

Ana Sofia Oliveira, responsable des partenariats à l’ASI, souligne la valeur inégalée de ces concours pour les participants et les partenaires. « Les concours sont un véritable privilège de côtoyer les meilleurs sommeliers d’une région spécifique du monde », explique-t-elle. « Il est également très important pour nos partenaires de comprendre les efforts déployés par les sommeliers lors de ces concours - la préparation, mais aussi tout le travail effectué par l’association nationale locale et l’ASI pour que tout cela se produise. C’est une chose de lire sur le déroulement d’un concours, c’en est une autre d’y assister et de ressentir toutes les émotions qu’il procure ».

Ana Sofia Oliveira a également souligné le potentiel de mise en réseau des partenaires de l’ASI, notant la présence de personnalités influentes dans l’industrie. « Les partenaires de l’ASI soutiennent nos activités tout au long de l’année, et ces concours sont une expérience plus réelle et une occasion fantastique de montrer leurs produits aux sommeliers, aux membres du Bureau de l’ASI, ainsi qu’aux différents membres des commissions, tous très influents dans leur propre pays. Le fait qu’un si grand nombre de nos partenaires soient des partenaires à long terme montre qu’ils trouvent cela extrêmement bénéfique, et nous ne pourrions pas nous sentir plus heureux et plus satisfaits à ce sujet ».

En ce qui concerne le choix des États-Unis comme pays d’accueil, le président de l’ASI, William Wouters, a déclaré : « Les États-Unis ont longtemps été le chaînon manquant qui ferait de l’ASI une communauté véritablement mondiale. Lorsque Doug Frost et son équipe ont créé BUSA, ce dernier maillon de la chaîne a été complété. C’est une excellente occasion de célébrer ce mariage ».

Doug Frost, de la BUSA (Best USA Sommelier Association), a expliqué la décision de choisir la Californie, et plus particulièrement le comté de Sonoma, comme lieu du concours : « Le comté de Sonoma est un cadre idéal, avec plus de 425 domaines viticoles répartis dans 18 régions viticoles et 19 AVA (American Viticultural Areas), et un ensemble de vins, de cépages et de styles plus diversifié que pratiquement toute autre région viticole américaine. Les visiteurs seront captivés par les vignobles et les établissements vinicoles qui les entourent ».

Pour la BUSA, l’organisation du concours est également un pas vers une plus grande visibilité et une meilleure reconnaissance des sommeliers aux États-Unis. « Bien que l’Association des Meilleurs Sommeliers des États-Unis existe depuis 2018, nous sommes encore une organisation très jeune », a expliqué M. Frost. « En amenant le concours aux États-Unis, nous cherchons à la fois à élever les grands sommeliers parmi nous et à montrer au reste du pays les formidables compétences incarnées par les sommeliers d’autres nations. »

Les espoirs des États-Unis de remporter le titre à domicile reposent sur les épaules du candidat américain Mark Guillaudeu (voir l’interview, page 9). Doug Frost a reconnu l’importance d’une préparation sur mesure : « En tant que Master Sommelier, Mark peut être aussi bien informé et compétent que n’importe quel concurrent. Néanmoins, les concours de l’ASI, comme toutes les autres initiatives de ce type, peuvent se concentrer sur certains points de référence, tendances et points forts. Nous veillons à ce que Mark étudie les concours précédents pour voir où il

Ana Sofia Oliveira

peut améliorer son propre travail. »

Pour Doug Frost, les concours de l’ASI constituent une plate-forme cruciale pour le développement professionnel. « Les concours de l’ASI offrent aux meilleurs sommeliers du pays l’occasion de se mesurer au reste de la sommellerie des Amériques et d’apprendre d’elle. Il n’existe aucun autre événement permettant aux professionnels de l’hémisphère occidental de se rencontrer sur un pied d’égalité et de travailler en réseau ».

La portée internationale du concours élargit également les perspectives des sommeliers américains. « L’opportunité unique de l’ASI est que chaque pays a la possibilité de manifester ses propres normes et sa propre culture, non seulement dans le domaine du vin, mais aussi dans celui des boissons et de leur service », a expliqué Doug Frost. « En accueillant cet événement, nous espérons inspirer aux sommeliers américains une perspective plus globale du monde du vin.

Le concours de Sonoma promet une série d’activités enrichissantes pour les concurrents comme pour les invités. Doug Frost a dévoilé un programme varié de masterclasses, comprenant des sessions sur la viticulture biologique régénérative, les terroirs californiens, les vins du nordouest du Pacifique et les spiritueux tels que le saké et le shochu japonais.

D’autres thèmes seront abordés, notamment la région délimitée de Vinhos Verdes au Portugal, Rías Baixas, et le Cabernet Collective de Paso Robles.

« Étant donné la proximité de certains des plus grands domaines viticoles et viticulteurs du pays, nous ferons venir certains de ces grands esprits à la compétition pour animer des séminaires, des déjeuners et des dégustations », a indiqué Doug Frost. Ces événements ont pour but d’offrir une expérience éducative inégalée aux concurrents et aux participants.

Alors que le compte à rebours commence pour le concours du Meilleur Sommelier des Amériques de l’ASI à Sonoma, l’événement est prêt à élever la profession de sommelier à travers les Amériques tout en mettant en valeur la beauté et la diversité inégalées de la région viticole de Sonoma. Que ce soit par le biais d’une compétition rigoureuse, de classes de maître ou d’opportunités de réseautage, cet événement promet de laisser une marque indélébile sur le monde du vin.

“En organisant cet événement, nous espérons inspirer aux sommeliers américains une perspective plus globale du monde du vin.”
– Doug Frost MW, MS
Doug Frost MW, MS

Les étoiles montantes de la sommellerie : La nouvelle génération qui façonne l’avenir

Dans le monde dynamique de la sommellerie, une nouvelle génération de professionnels redéfinit l’excellence et l’innovation dans ce domaine. Ces jeunes sommeliers, dont beaucoup ont la trentaine ou moins, apportent de nouvelles perspectives, une énergie débordante et une passion inébranlable pour le vin, les spiritueux et le service. Partout dans le monde, ils excellent dans la sommellerie traditionnelle et explorent de nouvelles voies pour élever la profession, ce qui fait d’eux de véritables étoiles montantes à suivre. Nous avons identifié 15 jeunes sommeliers qui façonnent l’avenir de la sommellerie.

Ryoga Nakamura, Japon

Ryoga, actuellement chef sommelier adjoint à L’OSIER, un restaurant français trois fois étoilé à Tokyo, s’apprête à aller au Danemark pour travailler à l’Alchemist, le célèbre restaurant de Copenhague. Contrairement à la plupart des sommeliers japonais, Ryoga affiche avec assurance son ambition de devenir un jour Meilleur Sommelier du Monde ASI. Il s’est classé troisième lors du dernier concours du Meilleur Sommelier du Japon.

Suraj GC, Nouvelle-Zélande

Originaire du Népal, Suraj a remporté le titre de Meilleur Sommelier de Nouvelle-Zélande après avoir obtenu sa carte de résident permanent en Nouvelle-Zélande. Il a participé au Bootcamp de l’ASI en Malaisie et est actuellement chef sommelier à l’hôtel Park Hyatt, dans le quartier de Wynyard à Auckland.

Thi Dung Tram, Vietnam

Cette année, Thi Dung Tram a remporté le concours inaugural du meilleur sommelier du Viêt Nam. Elle a travaillé dans certains des meilleurs restaurants de Hanoi et de Ho Chi Minh Ville et est actuellement sommelière et directrice de restaurant au Chapter Dining, dans le vieux quartier de Hanoi.

Harnil Mathur, Inde

Harnil Mathur est chef sommelier au Black Sheep Restaurants (Hong Kong). Né au Gujarat, en Inde, où l’alcool est interdit, Harnil a surmonté les barrières culturelles pour exceller dans le domaine du vin. Il est devenu le plus jeune sommelier certifié de l’Inde à 20 ans, a obtenu la certification de sommelier avancé à 24 ans et est le seul Indien à détenir le Diplôme de Sommelier Or de l’ASI. Diplômé de la Burgundy School of Business et titulaire d’un MBA en commerce des vins et spiritueux, il est spécialisé dans les vins de Bourgogne. Juge et éducateur expérimenté, Harnil se prépare actuellement aux examens de certification de Master-Sommelier.

Jonathan Gouveia, Danemark

Bien qu’il n’ait qu’une vingtaine d’années, Jonathan Gouveia a déjà beaucoup accompli. Ancien sommelier de Formel B à Copenhague et aujourd’hui directeur des vins de Madklubben, Jonathan a remporté le championnat nordique de sommellerie 2023 et s’est récemment classé quatrième dans le Concours ASI du Meilleur Sommelier d’Europe, Afrique & Moyen-Orient 2024.

Tomasz Żak, Pologne

Żak, sommelier au bar à vin et bistro Kontakt de Varsovie, vit selon la devise « ça se mérite, ça ne se donne pas ». En quête constante de perfection, Żak a remporté le titre de meilleur sommelier polonais en 2023 (après s’être classé deuxième en 2022) et a représenté la Pologne lors du récent concours du meilleur sommelier de l’ASI pour l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient, où il s’est classé cinquième.

Kristijan Harjač, Croatie

À seulement 27 ans, Harjač était le plus jeune concurrent du récent Concours ASI du Meilleur Sommelier d’Europe, Afrique & Moyen-Orient. Kristijan Harjač a obtenu le diplôme ASI Or, est devenu sommelier certifié de la Court of Master Sommeliers et a remporté le titre de Meilleur Sommelier de Croatie 2023 après s’être classé deuxième en 2022.

Francesco Cosci, Italie

Francesco Cosci apporte une perspective internationale à la sommellerie, avec des racines en Italie et une expérience au Royaume-Uni et en France. Il est actuellement chef sommelier au restaurant Les Climats à Paris. Demi-finaliste ASI Meilleur Sommelier Europe, Afrique et MoyenOrient 2024.

Lukas Wiegman, Pays-Bas

Lukas Wiegman est sommelier, entrepreneur et éducateur. Actuellement copropriétaire de NOTK à Rotterdam, il a travaillé dans des restaurants très réputés en Australie, notamment Dinner by Heston et Attica Restaurant à Melbourne, ainsi que dans de prestigieuses destinations gastronomiques à Rotterdam. Demi-finaliste ASI Meilleur Sommelier Europe, Afrique et MoyenOrient 2024.

Jonathan Eichholz, États-Unis

Jonathan Eichholz peut s’enorgueillir d’avoir travaillé dans de nombreux établissements étoilés tels que Aquavit et The Modern. En 2023, il a obtenu le titre de Master Sommelier. Parmi les faits marquants de sa carrière, il a remporté en 2019 le concours du Meilleur Jeune Sommelier d’Amérique (Chaine des Rotisseurs). Il est également certifié Cicerone, ce qui témoigne de son expertise en matière de bière et de vin.

étoiles montantes de la sommellerie : La nouvelle génération qui façonne l’avenir

Wallace Neves, Brésil

Wallace Neves est certifié sommelier par l’Association Brésilienne des Sommeliers (ABS) et la Guilde Internationale des Sommeliers. Il a été nommé Meilleur Sommelier du Brésil par l’ABS Brasil en 2022 et par la CVRA en 2017. Il est actuellement professeur à l’Association brésilienne des sommeliers et spécialiste du vin au Sheraton Grand Rio Hotel and Resort. Il vit actuellement dans le Minas Gerais, où il est sommelier en chef pour la chaîne d’importateurs de vins Bigmais Supermercados et Wine Hunter au Brésil. Il a remporté le titre de meilleur sommelier du Brésil en 2022.

Camila Cerezo Pawlak, Argentine

Pawlak est une sommelière dévouée qui possède une vaste expérience de la gastronomie et du service des vins. Elle a travaillé pour des événements et des établissements de premier plan tels que Los Galgos, Restó SCA et Anchoita. Sa passion pour la nature, les pratiques durables et les concepts « zéro déchet » l’ont amenée à s’installer aux confins de l’Argentine. Elle gère aujourd’hui le service de RUDA Cocina dans la célèbre région viticole de Gualtallary, aux côtés de son partenaire, le chef Gastón Trama.

Eneida Fuentes, Mexique

Eneida Fuentes est l’une des meilleures jeunes sommelières du Mexique. Connue pour son charisme et son humilité, elle s’est frayé un chemin dans les hautes sphères de la sommellerie. Connue pour avoir été sommelière chez Pujol, Eneida consacre désormais ses journées à conseiller des restaurants, à créer des programmes de vins et de boissons, ainsi qu’à former du personnel et à créer des expériences VIP à domicile, entre autres choses. Eneida Fuentes a récemment été sélectionnée comme juge pour le Concours Mondial de Bruxelles. Eneida voyage entre Guadalajara (dans le centre du Mexique) et Madrid grâce à sa copropriété de bars à vin appelés Gastón, situés dans les deux villes.

George Young, Afrique du Sud

George Young, sommelier au Vergenoegd Löw Wine Estate à Stellenbosch, a récemment été déclaré Meilleur Jeune Sommelier d’Afrique du Sud 2024. Né et élevé à Hoedspruit, dans le Limpopo, il est titulaire d’une certification WSET de niveau 3 et d’un diplôme de l’Académie du vin du Cap.

Abdelkrim El Garrai, Maroc

Abdelkrim El Garrai est directeur des restaurants et chef sommelier au Palais Ronsard, Relais & Châteaux, à Marrakech. Fils d’hôteliers, il a développé une profonde passion pour la gastronomie et l’hospitalité. Fort de son expérience au Mandarin Oriental et au Royal Mansour, Abdelkrim allie expertise et narration pour créer des expériences gastronomiques exceptionnelles, mettant en valeur la viticulture mondiale et marocaine.

UNE TOUCHE PÉTILLANTE DE MOLDOVA: pour sublimer vos fêtes d’hiver

Ces dernières années, les vins effervescents de Moldova captivent les sommeliers et les amateurs de vin du monde entier, mariant richesse de la tradition et innovations œnologiques. Bien que la Moldova soit déjà célèbre pour ses vins tranquilles, les domaines locaux ont massivement investi dans la production de vins effervescents, adoptant des méthodes classiques qui les ont propulsés sur la scène internationale.

récemment qu’elle a véritablement trouvé sa place sur les marchés internationaux. Au cours des 10 dernières années, la valeur des exportations de vins effervescents moldaves a presque doublé, reflétant l’appréciation croissante pour ce savoir-faire unique. Aujourd’hui, 40 domaines viticoles locaux misent sur des méthodes de production classiques et modernes, privilégiant la qualité et l’attention aux détails. La méthode traditionnelle, réputée pour son raffinement et son élégance, est largement pratiquée, aux côtés de la méthode Marinotti, idéale pour des vins plus frais et fruités. Grâce à ces techniques, la Moldavie a enrichi son portefeuille et s’est imposée comme un acteur incontournable de la diversité et de la qualité des vins effervescents.

En exploitant des cépages autochtones tels que Feteasca Albă, Feteasca Regală, Viorica ou Floricica, mais aussi des cépages internationaux comme le Chardonnay, le Pinot Noir ou le Cabernet Sauvignon, les vignerons moldaves élaborent des vins effervescents remarquables par leurs arômes complexes et leur acidité équilibrée, parfaits pour des moments festifs. Ces vins révèlent des notes de fruits blancs, de délicates touches florales et une fraîcheur distinctive qui sont devenues l’emblème des effervescents moldaves.

Les vins effervescents moldaves jouissent d’une reconnaissance internationale impressionnante. En 2024, lors du prestigieux concours Effervescents du Monde, Moldova a remporté 27 médailles – 17 d’or et 10 d’argent – doublant ainsi son palmarès par rapport à l’année précédente. Notamment, un vin effervescent moldave s’est hissé parmi les 10 meilleurs effervescents au monde, soulignant l’excellence du pays dans le domaine viticole. Ces cinq dernières années, des domaines renommés comme Cricova, Purcari, Vinaria din Vale, Asconi et Radacini se sont régulièrement distingués parmi les 10 meilleurs vins effervescents à Effervescents du Monde. Un exploit marquant en 2024 a été l’attribution du prestigieux titre de Meilleur Cabernet du Monde au Métier Brut Nature de Radacini, lors du Concours International des Cabernets à Anse, en France.

Cette distinction renforce la réputation de la Moldavie en tant que producteur de vins effervescents haut de gamme, capables de rivaliser sur la scène mondiale. Apportant une élégance et une polyvalence uniques, ces vins subliment les fêtes de fin d’année, accompagnant parfaitement des amuse-bouches jusqu’aux desserts. Cette saison, enrichissez votre carte des vins et étonnez vos convives avec la brillante singularité des vins effervescents moldaves – des alliés parfaits pour rendre chaque célébration inoubliable.

La production de vins effervescents en Moldova remonte à plusieurs décennies, mais ce n’est que

Faites-moi un accord

Souvenirs des fêtes de fin d’année avec la Commission Marketing de l’ASI

Les fêtes de fin d’année sont l’occasion de réfléchir, de se réunir et de s’adonner aux traditions qui nous rassemblent. Pour la commission Marketing de l’ASI, cette période de l’année occupe une place particulière dans leur cœur, non seulement pour les mets et les vins exceptionnels, mais aussi pour les souvenirs que ces moments créent. Nous avons demandé aux membres de l’équipe de nous faire part de leurs plus beaux souvenirs de fêtes de fin d’année, en découvrant des histoires qui vont des célébrations du Nouvel An kazakh aux festins intimistes franco-portugais, et tout ce qu’il y a entre les deux. À travers ces récits, nous célébrons la diversité des traditions de la période des Fêtes et la joie universelle de lever son verre avec ceux qui nous sont chers.

Chez soi pour les fêtes avec Nina Basset Coordinatrice de la Commission Marketing de l’ASI

« Après avoir passé ma vie dans l’hôtellerie, travaillé avant les festivités et le jour de Noël, le lendemain de Noël et la veille du Nouvel An durant plus d’années que je ne peux m’en souvenir, j’ai finalement vendu mon dernier hôtel en 2020 et j’ai été enthousiasmée par la perspective de célébrer Noël le jour même, et non une semaine plus tard, lorsqu’un jour de congé était enfin disponible.

Ainsi, depuis quelques années, Noël est devenu une occasion très spéciale à la maison, avec la famille et les amis qui remplissent la maison de rires et de bonhomie. La tradition veut que l’on mange de la dinde, mais comme je n’aime pas ça, nous commençons par les fruits de mer. Comme nous vivons sur la côte est du Royaume-Uni, nous disposons d’une abondance de poissons et de fruits de mer délicieux. Ensuite, nous remplaçons la dinde par du bœuf Wellington, accompagné d’une abondance de légumes d’hiver frais et de l’incontournable pudding de Noël, que je trouve délicieux et très généreusement flambé au brandy.

Nous faisons une descente dans la cave et choisissons de boire quelques-unes des plus belles bouteilles de Gérard - il approuverait cela, car il pensait que les grands vins doivent être partagés avec des amis en toute occasion, mais surtout lors des jours spéciaux.

Cette année, il s’agira donc d’une sélection comprenant du champagne Pol Roger, une tradition de Noël des Basset, toujours servi avec du saumon fumé et des œufs brouillés au petit-déjeuner. Ensuite, des blancs de Bourgogne, un mélange de rouges du Nouveau Monde et de généreux Bordeaux, un vin doux avec le fromage bleu, et un Jerez ou un Madère délicieusement riche et onctueux avec le pudding de Noël. Ensuite, une promenade rapide avec le chien à l’air frais pour faire passer le tout !

La nouvelle année à la mode kazakhe Avec Xeniya Volosnikova, ASI Marketing & Communication

« Le Nouvel An est la plus grande fête au Kazakhstan ! En général, toute la famille se réunit pour un repas copieux le soir du réveillon. Pour moi, c’est le plov (également connu sous le nom de palau ou pilaf en Asie centrale) qui me rappelle immédiatement les souvenirs d’une réunion familiale festive.

Le plov est traditionnellement préparé avec du riz basmati et de l’agneau qui peut être remplacé par du bœuf ou du poulet. Je l’appelle souvent la paella kazakhe. Les épices du plov - cumin moulu, graines de coriandre, une pincée de safran - créent un arôme et un goût incroyables qui ne peuvent être confondus avec rien d’autre. Dans certaines recettes, on peut également ajouter des pois chiches ou des baies.

La plupart des gens choisissent un vin rouge, mais je conseille toujours d’associer le plov à un Riesling d’Arba Wine (une cave locale située près d’Almaty, l’ancienne capitale du Kazakhstan). J’opterais même pour leur Riesling de réserve, qui a séjourné dans du bois d’acacia et qui est également produit à partir de raisins plus mûrs. Le vin a beaucoup de corps, une grande longueur et une complexité qui s’équilibrent parfaitement avec le plov riche et aromatique ! Bonnes fêtes de fin d’année !

des fêtes de fin d’année avec la Commission Marketing de

Souvenirs de Nanny

Avec Mark DeWolf, responsable du contenu de l’ASI, rédacteur en chef

« Si je pense à mes premiers souvenirs des fêtes de fin d’année, c’est le temps passé chez ma grand-mère maternelle (que nous appelions Nanny) dans le minuscule hameau de Merigomish, en Nouvelle-Écosse. Merigomish est à peine un hameau. Il s’agit plutôt d’une petite collection aléatoire de maisons rustiques situées à mi-chemin entre nulle part et nulle part.

Nous avons passé le réveillon du Nouvel An à jouer à des jeux de société dans la cuisine, avec des arômes de fumée de pin dans la pièce et la chaleur du four à bois qui nous gardait bien au chaud malgré les vents hurlant à l’extérieur.

Sur le même poêle qui réchauffait la maison, il y avait invariablement un dîner bouilli. Je mentirais si je disais que les bons souvenirs du bœuf filandreux et des légumes bouillis gorgés d’eau offraient la même nostalgie que les arômes du feu.

Si je peux laisser derrière moi les souvenirs du dîner bouilli, Merigomish n’a jamais vraiment quitté mes célébrations de vacances. Ses eaux calmes abritent également certaines des huîtres les plus succulentes du monde. Aujourd’hui, le réveillon du Nouvel An est heureusement dépourvu de viande de bœuf mâchée et rempli de verres de vin effervescent Brut local associé aux saveurs charnues et riches en sel des huîtres de Merigomish ».

Se souvenir d’un festin exceptionnel Avec Michèle Aström Chantôme, Vice-présidente de l’ASI pour le Moyen-Orient et l’Afrique, traductrice de la Commission Marketing

« En règle générale, je n’apprécie pas vraiment les fêtes carillonnées. Faire la fête parce qu’il faut faire la fête est un concept qui ne m’a jamais plu. Je préfère faire la fête quand et où je veux ! Sauf Noël pour les enfants... C’est indispensable.

Mais pour le réveillon du 31 décembre, quand on ne se sent pas coupable de se laisser aller à des plats et des boissons exceptionnels avec des amis, c’est une autre affaire.

Je me souviens avec émotion d’un réveillon à Stockholm avec ma « famille » suédoise, Ia et Per Montan, dans les années 90. Après un magnum de Dom Ruinart en apéritif, nous avions dégusté des löjrom, le caviar suédois (œufs d’ablette), d’une finesse incomparable, avec mon aquavit norvégienne préférée, la Linie, ainsi qu’un magnifique gravadlax. Ensuite, une terrine de foie gras micuit, que j’avais fait préparer par Jean-Claude Ferrero à Paris, accompagnée d’un Phélan-Ségur tout en complexité.

Je ne parle même pas des fromages d’Hervé Mons et des merveilleux desserts qui ont clôturé ce repas exceptionnel... Une mention spéciale pour le Romeo y Julieta, Cedros n°3, accompagné d’un Hennessy XO... Et, bien sûr, l’ambiance exceptionnelle dans le beau décor gustavien de cet appartement de Stockholm avec des amis proches en totale communion et dans un état d’esprit positif pour attaquer la nouvelle année. Comment pourrait-il en être autrement après tous ces plaisirs ?

Adopter le sens de l’indulgence à la française

Avec Ana Sofia Oliveira, responsable des partenariats à l’ASI

« Je suis née à Paris de parents portugais, si bien que nos traditions familiales étaient un mélange intrigant d’influences des deux pays. Cela dit, je dois admettre que les coutumes françaises avaient tendance à dominer, en particulier pendant les fêtes de Noël et du Nouvel An.

Le réveillon du Nouvel An à la maison n’a jamais été une grande affaire. N’ayant pas de famille élargie en France, il n’y avait que mes parents, mon frère et moi, une soirée calme et intime plutôt que festive. En revanche, le réveillon de Noël m’a laissé une impression beaucoup plus forte, surtout en ce qui concerne la nourriture.

Les traditions portugaises de Noël sont souvent centrées sur des plats humbles, appelés « la nourriture du pauvre », tandis que les Français se délectent de plats luxueux et généreux. Notre famille a adopté l’approche française lors du réveillon de Noël. La table était ornée d’huîtres (que je n’aimais pas quand j’étais enfant, mais que j’ai fini par adorer), de saumon fumé, de blinis et de foie gras, naturellement accompagné d’un verre de Sauternes.

Pour le dessert, ma mère a apporté une touche de son héritage portugais avec des filhoses, de délicieuses pâtisseries au potiron frites traditionnelles de sa région. Heureusement, elle nous a épargné le plat principal classique portugais, la morue bouillie et le chou, qui, bien que très apprécié au Portugal, n’a jamais fait partie de notre table de fête !

Traditions mexicaines pour les fêtes de fin d’année

Avec Manuel Negrete, traducteur de la Commission Marketing de l’ASI

Pendant la période du réveillon, il est très courant que les familles mexicaines dégustent une série de plats emblématiques tels que la dinde farcie, l’échine de porc au four, le bacalao a la vizcaína ou encore les romeritos con mole (un plat à base de germes d’amarante et du célèbre mole de Puebla).

La tradition de servir de la bière à l’occasion des fêtes de fin d’année est bien ancrée. L’une des bières saisonnières les plus attendues au Mexique est la Nochebuena (qui se traduit par veille de Noël). La Nochebuena est une bière de type Bock qui est d’autant plus appréciée qu’elle n’est disponible que quelques semaines par an, ce qui lui confère un sentiment de nostalgie et d’envie, avec de riches saveurs de pain grillé et une longue finale.

Une autre coutume populaire consiste à célébrer la fête avec du cidre. En raison du fort héritage des coutumes espagnoles, les Mexicains ont longtemps privilégié le cidre pendant les fêtes. Au Mexique, nous avons des cidres de très grande qualité produits à Puebla. Ils sont réputés pour leur légère douceur, leur arôme et leur fraîcheur extraordinaires, ainsi que pour leur faible teneur en alcool. Ils sont fréquemment servis lors de nombreux repas de fête, tels que Noël et le Nouvel An. Dans ma famille, pendant les fêtes, nous utilisons les pommes pour préparer un dessert simple mais délicieux : la salade de pommes. La recette consiste à mélanger des dés de pommes jaunes, des ananas au sirop, des noix de pécan et des cerises rouges, avec de la crème, du lait concentré et du sirop. Accompagnée d’un verre de cava ou de prosecco, cette salade est une façon délicieuse de terminer un dîner de fête et de marquer le moment de se réunir autour d’une table.

L’Allemagne à l’honneur à Noël

Avec Barbara « Babsi » Wanner, chargée de presse de l’ASI

« L’Allemagne a de nombreuses et belles traditions de Noël : des villes décorées de façon festive, des marchés de Noël avec du vin chaud (malheureusement pas toujours bon) et, si nous sommes particulièrement chanceux, un peu de neige. J’adore cette période particulièrement chaleureuse de l’année et je me réjouis de passer des heures paisibles avec ma famille et mes amis.

Les traditions culinaires de Noël en Allemagne varient considérablement d’une région à l’autre. Le fait de vivre tout près de la frontière française me permet d’enrichir mes célébrations de Noël avec des délices alsaciens, en particulier de bons fromages français.

Dans notre famille, nous commençons en début de soirée avec les biscuits de Noël de ma mèrecertainement les meilleurs au monde - et, cette année, avec l’un des Sekt les plus remarquables d’Allemagne, le Karthäuserhof Brut de Mathieu Kauffmann. C’est un délice.

La première chose à servir est toujours une délicieuse mâche avec des noix, de la grenade et une vinaigrette extraordinaire. Vient ensuite un goulasch de gibier, de cerf ou de chevreuil braisé avec beaucoup de spaetzle et de légumes d’hiver, pour lequel nous préférons déboucher deux vins rouges : Häusleboden Pinot Noir du Dr. Heger et un Barolo Le Vigne mûr de mon bon ami Luciano Sandrone, malheureusement décédé.

Le repas se termine par un dessert frais. Cette année, j’ai opté pour une pavlova aux amandes accompagnée d’une salade d’agrumes. Je suis sûre que je trouverai une autre bouteille extraordinaire dans ma cave. Il ne s’agit pas forcément de Riesling, mais cela pourrait bien être le cas.

Le meilleur moment de Noël, c’est après le dîner, autour de notre grande table. On discute, on rit, les verres s’entrechoquent et il se peut que l’on continue à piller la cave ».

Depuis plus d’un siècle, Stölzle Lausitz est l’un des principaux fabricants mondiaux de verres à boire en cristal, sans plomb, de haute qualité. C’est en 1889, à Weißwasser, en Allemagne, au cœur de la région de Lusace que l’histoire de l’entreprise a débuté. Depuis lors, et au fil des générations, l’entreprise a préservé l’art de la production du verre, en affinant continuellement les techniques employées, du verre soufflé à la bouche à la production mécanique de pointe. Les gammes de produits sont diverses et comprennent des verres à pied, des gobelets, des décanteurs, des pichets et des carafes, conçus pour répondre aux besoins des clients exigeants des secteurs de l’hôtellerie et de la vente au détail. La marque de fabrique de Stölzle Lausitz est son verre à pied, dont le pied est justement dessiné avec la plus grande perfection. Ces verres, qui semblent soufflés à la bouche, ne présentent ni lignes de couture ni transitions visibles. C’est forte de ses 135 ans d’expérience, de dévouement et d’attention aux détails, que Stölzle Lausitz crée des verres d’une précision, d’une qualité et d’une élégance intemporelles et exceptionnelles. Cet engagement inébranlable, toujours à la recherche d’une qualité supérieure, a fait de ses produits les favoris des sommeliers, de la gastronomie, des hôtels, des chefs, des connaisseurs et de tout le secteur des boissons dans plus de 120 pays.

L’ASI et Stölzle Lausitz sont fiers de s’engager dans ce partenariat, visant à partager l’expertise en matière de verrerie de haute qualité de l’un avec la

Depuis

début 2024, Stölzle Lausitz est le partenaire verres officiel de l’Association de la Sommellerie Internationale.

communauté mondiale des sommeliers représentée par l’autre. La précision de l’artisanat et l’élégance du design des verres visent à mettre en valeur tout le potentiel des vins, en élevant l’expérience de la dégustation à de nouveaux sommets.

Pour Stölzle Lausitz, l’un des aspects essentiels de ce partenariat est l’accent mis sur les programmes éducatifs et les initiatives de formation. Pour soutenir le développement des connaissances des sommeliers, nous organiserons une série d’ateliers, de séminaires et de sessions de formation tout au long de l’année.

L’un des événements les plus marquants est le Bootcamp, qui s’est déroulé en septembre dans la magnifique ville de Séville, en Espagne. Ce programme intensif de trois jours comprenait des masterclasses, des ateliers et des dégustations, dispensant une formation de haut niveau à des sommeliers du monde entier. Parmi les temps forts, citons la masterclass de Christina Hilker, Meilleur sommelier d’Allemagne et une candidate aux championnats d’Europe de l’ASI.

Intitulée « Stölzle Lausitz Wine Glasses - A Sensory Journey through Form, Function, and Indulgence » (Les verres à vin Stölzle Lausitz - Un voyage sensoriel à travers la forme, la fonction et le plaisir), Christina Hilker a expliqué comment un bon verre peut transformer une dégustation de vin, en révélant des arômes cachés et en accentuant chaque nuance du vin.

Un autre événement important a été le concours du Meilleur Sommelier d’Europe,

du Moyen-Orient et d’Afrique, qui s’est tenu à Belgrade, en Serbie, en novembre. Les verres Stölzle Lausitz, en particulier les séries Q1 et Quatrophil, ont rehaussé l’expérience de dégustation lors de cette prestigieuse compétition, participant à des moments inoubliables du monde du vin et de la sommellerie.

Leopold Grupp, PDG de Stölzle Lausitz, se réjouit de ce partenariat à long terme : « Nous sommes extrêmement fiers de collaborer avec l’ASI. Ce partenariat nous donne l’occasion de partager notre passion pour les verres de haute qualité avec une communauté mondiale de sommeliers. Nos verres sont synonymes de qualité et de précision, ce qui correspond parfaitement aux normes d’excellence de l’ASI. »

Les verres Stölzle Lausitz ne se contentent pas de chercher à rehausser les goûts exceptionnels des vins du monde entier, ils cherchent à créer une véritable expérience de dégustation unique. Avec l’ASI, la passion pour le vin et l’artisanat se fondent en une parfaite harmonie.

stoelzle-lausitz.com

Pleins feux sur les

Pleins feux sur l’Association des sommeliers d’Afrique du Sud (SASA)

L’Association des Sommeliers d’Afrique du Sud (SASA) a parcouru un long chemin depuis sa création en 2010. Née de l’idée d’un groupe de sommeliers passionnés issus d’horizons divers, la SASA avait pour objectif d’établir une communauté professionnelle pour les sommeliers tout en surfant sur la vague d’un boom anticipé de l’hôtellerie en Afrique du Sud. Aujourd’hui, sous la direction de Spencer Fondaumiere et d’une équipe de bénévoles dévoués, la SASA continue d’évoluer, d’améliorer la profession et de créer des opportunités significatives pour ses membres.

« La SASA a été créée par un groupe de sommeliers sud-africains partageant les mêmes idées, dont l’actuel responsable des statuts et de l’éthique de l’ASI, Higgo Jacobs », explique Spencer Fondaumiere. La vision initiale était ambitieuse : profiter de l’élan de la Coupe du monde de la FIFA 2010 pour développer un secteur de l’hôtellerie robuste et ouvert à la sommellerie. Cependant, lorsque le boom économique attendu ne s’est pas pleinement concrétisé, la SASA a revu son objectif. Reconnaissant le besoin de talents locaux, la SASA s’est affiliée à l’Association de la Sommellerie Internationale (ASI) et a commencé à développer ses propres certifications. En 2014, Spencer Fondaumiere est devenu le premier sommelier certifié par la SASA. « Depuis, nous avons développé plusieurs certifications et certifié des centaines d’étudiants à différents niveaux », note-t-il. Aujourd’hui, la vision de la SASA va au-delà de la promotion de la sommellerie pour s’attaquer au taux de chômage élevé de l’Afrique du Sud en dotant les individus de compétences qui mènent à l’emploi sur les marchés locaux et internationaux.

L’adhésion à l’Association de la Sommellerie Internationale (ASI) a été l’une des étapes clés de la trajectoire de la SASA. Spencer Fondaumiere estime que cette affiliation a été déterminante. « Elle nous a permis de nous connecter à la communauté mondiale des sommeliers », explique-t-il. Il souligne également que les concours de l’association et les ASI Bootcamps offrent aux participants une immersion culturelle et un développement professionnel inégalés. « Vous pouvez emmener quelqu’un qui n’a pas de qualifications formelles dans un voyage qui lui ouvre le monde et lui donne une profession respectable », affirme-t-il. Ce lien entre la SASA et l’ASI a permis aux sommeliers sud-africains de concourir sur la scène internationale, avec des réalisations notables telles que Wikus Human, qui est devenu le premier Master Sommelier africain, et Jo Wessels, qui s’est classé parmi les dix premiers lors du concours du Meilleur Sommelier du Monde organisé par l’ASI à Paris en 2023.

Le développement de cours de certification est également remarquable. Le partenariat de la SASA avec l’Académie des Sommeliers, dirigée par Jean-Vincent Ridon, membre de la Commission Examens & Éducation de l’ASI, a fourni une plateforme de formation unique sur le continent. « L’Académie forme de nombreux aspirants sommeliers, offrant ainsi une voie structurée vers le développement professionnel », ajoute Spencer Fondaumiere. Le système de certification à trois niveaux de la SASA est conçu pour développer les talents à tous les niveaux. Le cours d’introduction présente aux participants les bases du vin et du service, et constitue la « partie la plus large de l’entonnoir ». « Il s’agit d’un cours très accessible qui a déjà attiré plus de 100 participants », explique Spencer Fondaumiere. Vient ensuite le certificat de sommelier junior, qui met l’accent sur les compétences pratiques et la connaissance des vins du monde entier, en particulier de l’Afrique du Sud. Pour les sommeliers confirmés, la SASA collabore avec l’ASI pour proposer des certifications de niveau international, notamment le Diplôme de l’ASI. « Nous avons abandonné notre certification de sommelier SASA au profit du produit ASI, car il s’agit d’une norme élégante et mondiale », explique Spencer Fondaumiere. Audelà des certifications, la SASA met ses membres en contact avec des offres d’emploi, des programmes de mentorat et des possibilités d’échanges internationaux.

“Vous pouvez emmener quelqu’un qui n’a pas de qualifications formelles dans un voyage qui lui ouvre le monde et lui donne une profession respectable.”

décennie de croissance et de vision : Pleins feux sur l’Association des sommeliers d’Afrique du Sud (SASA)

Une

Spencer Fondaumiere

Malgré les progrès accomplis, Spencer Fondaumiere reconnaît que l’Afrique du Sud présente un environnement unique pour la sommellerie. « Nous avons très peu de sommeliers de carrière qui passent toute leur vie professionnelle sur le terrain », note-t-il. En outre, l’expertise viticole du pays tend à se concentrer sur les vins sud-africains, qui représentent moins de 5 % de la production mondiale. Cette exposition limitée peut constituer un défi pour les sommeliers qui cherchent à élargir leurs connaissances. Toutefois, ces défis sont synonymes d’opportunités. « Notre industrie hôtelière dynamique dépend fortement des vins sudafricains, et nous créons des experts dans ce domaine », souligne Spencer Fondaumiere. En élevant les normes de service, la SASA vise à améliorer l’expérience du client. « Lorsqu’un touriste se voit servir un vin à la bonne température, dans le bon verre, par un professionnel compétent, tout le monde en profite : l’établissement, la cave et le sommelier », explique-t-il.

En tant que principale association de sommeliers du continent, la SASA assume sa responsabilité de soutenir

les organisations émergentes dans toute l’Afrique. « Nous sommes comme le grand frère qui est déjà passé par là », explique Spencer Fondaumiere. Les efforts de JeanVincent Ridon pour créer des associations au Zimbabwe, au Congo et au Kenya illustrent ce mentorat. « Nous partageons notre expérience et guidons les autres à travers les étapes à suivre pour être reconnus par l’ASI ».

Pour l’avenir, Spencer Fondaumiere estime que le succès n’est pas

seulement une question de chiffres. « Ce qui compte, c’est l’impact sur la vie des gens », souligne-t-il. Les membres de la SASA ont transformé leur carrière, sont devenus des ambassadeurs de l’association et ont incité d’autres personnes à suivre leurs traces. « Lorsque les gens voient leurs pairs exceller, voyager et se développer, ils ont envie de faire de même. C’est cela la réussite ».

Forte d’une décennie de réalisations et d’une vision claire de l’avenir, la SASA continue de faire progresser la profession de sommelier en Afrique du Sud et au-delà, créant un effet d’entraînement qui profite aux individus, aux industries et aux communautés.

Jo Wessels

Rapports des correspondants régionaux

Le goût de l’excellence

Correspondante régionale d’ASI Magazine, Maria Demidovich, Espagne

En 2022, Cultura Líquida a publié le livre de Gérard Basset, Tasting Victory, en espagnol, la deuxième langue la plus parlée au monde.

Au cours de la dernière décennie, la profession de sommelier a acquis une reconnaissance significative en Espagne. Aujourd’hui, de nombreux jeunes y voient une opportunité de poursuivre une carrière réussie. Cependant, quelles sont les stratégies pour réussir dans un domaine aussi compétitif et exigeant ?

Cette question est cruciale, et l’autobiographie de Gérard Basset, écrite peu de temps avant sa mort, offre de précieuses indications sur l’importance de se fixer des objectifs pour réussir. Elle nous rappelle que, quels que soient les défis auxquels nous sommes confrontés, nous avons la capacité de les surmonter.

J’ai récemment eu l’occasion de demander à Pedro Ruiz Aragoneses, président de la Fundación Cultura Líquida et PDG d’Alma Carraovejas, quel avait été l’impact de la première édition espagnole, El Sabor del Éxito, traduite par Raquel Senra Fernández, sur les lecteurs espagnols. Voici ce qu’il a déclaré :

« Nous avons décidé de publier une édition espagnole de Tasting Victory parce que notre maison d’édition, Cultura Líquida, s’est fermement engagée à présenter des ouvrages qui racontent des histoires passionnantes

sur le vin, la viticulture, le climat, les territoires et les professionnels du vin. La traduction en espagnol de ce livre spécial était absolument essentielle.

« Nous croyons en l’importance d’une culture du vin, mais aussi que le vin lui-même est une culture - un pont reliant les gens et les lieux.

La vie et l’œuvre de Gérard Basset sont non seulement une source d’inspiration pour les sommeliers, mais aussi pour les amateurs de vin en général. C’est pourquoi il était essentiel d’avoir la possibilité de l’apprécier en espagnol, notre langue ! »

Quel est l’apport potentiel de ce livre pour les sommeliers en herbe ? Gérard Basset était l’une des rares personnes dans ce secteur à incarner la combinaison parfaite de qualités telles que l’anticonformisme, la curiosité, l’agitation et la ténacité. Cela correspond parfaitement à notre philosophie, et nous pensons qu’apporter notre grain de sable pour que les générations actuelles et futures puissent profiter de ce livre en espagnol est le meilleur hommage que nous puissions lui rendre.

Le prologue de l’édition espagnole de Tasting Victory est rédigé par Ferran Centelles, collaborateur espagnol de Jancis Robinson et sommelier de renom qui

a travaillé pendant plus de dix ans au restaurant El Bulli. Ferran nous encourage à « lire, souligner et savourer les pages qui suivent, car elles regorgent de conseils, d’enseignements et de réflexions ».

Gérard Basset a toujours été animé par le désir d’apprendre davantage, et son dernier livre continue de nous inspirer et de nous donner envie d’être de meilleurs sommeliers. PRÊT-À-ÉCRIRE

Contre vents et marées : la fondation de l’ASLIB et la promotion des sommeliers libanais sur la scène internationale

Correspondant régional d’ASI Magazine, Joseph Mounayer, Moyen-Orient

Dans un pays assombri par les troubles politiques, les difficultés économiques et les cicatrices de la guerre, le vin peut sembler un improbable symbole d’espoir. Pourtant, c’est cette passion pour la vigne qui m’a poussé à créer l’Association des Sommeliers du Liban (ASLIB). Contre toute attente, l’ASLIB est devenue un phare pour les sommeliers du Liban, élevant notre talent à un niveau international, notamment en sélectionnant un représentant libanais pour le concours du Meilleur Sommelier d’Europe, Afrique & Moyen-Orient. C’est l’histoire d’une résilience, d’une communauté et de la conviction que le vin peut unir, inspirer et élever, même dans les moments les plus difficiles.

L’étincelle

: Une question qui a tout changé

L’idée d’ASLIB est née d’une simple question. Alors qu’on dînait dans un grand restaurant au Liban, mon fils Oliver, âgé de 9 ans, a observé le personnel qui se débattait avec le service du vin et a demandé : « Pourquoi n’aides-tu pas ces serveurs à améliorer l’étiquette du vin, comme tu le fais en Suède ? » Ses paroles ont touché une corde sensible. Le Liban, avec sa fière histoire viticole, méritait des sommeliers capables de refléter cet héritage à l’échelle mondiale. Sa question a donné naissance à l’ASLIB, une plateforme visant à améliorer les normes de service et à honorer la culture du vin au Liban.

Construire l’ASLIB : transformer la vision en réalité

En tant que fondateur et président de l’ASLIB, Joseph Mounayer revient

sur notre parcours, semé d’embûches mais soutenu par des personnes remarquables. Michèle Aström Chantôme nous a offert des conseils inestimables, tandis que Nadim Khoury, du Muse du Liban, nous a fourni des ressources et a cru en notre mission. Le vice-président de la Chambre des représentants, Elias Bou Saab, a donné de la crédibilité et a uni la communauté en mettant en valeur le riche patrimoine culturel du Liban. Nous remercions également le maire de Dhour Shweir, Habib Moujaes, dont le soutien a permis d’aménager des lieux magnifiques pour nos événements.

Le lancement d’un programme de certification des sommeliers, qui a abouti au concours du Meilleur Sommelier du Liban, a constitué une étape importante. Joseph Haddad a gagné, mais des raisons personnelles l’ont empêché de représenter le Liban sur la scène internationale. Sylvana Haddad, qui a terminé deuxième, a donc fièrement mis en valeur le talent libanais sur la scène internationale.

Nous remercions tout particulièrement Giuseppe Vaccarini, le « parrain » de l’ASLIB, et Jean Vincent Ridon, Meilleur Sommelier d’Afrique du Sud, pour leur précieuse contribution. Nous remercions également la municipalité de Dhour Shweir d’avoir accueilli notre événement de trois jours, qui a réuni 21 vignobles et plus de 11 000 invités.

Regarder vers l’avenir

L’ASLIB est devenu un mouvement, offrant aux sommeliers libanais une plateforme pour s’épanouir et travailler en réseau. Notre prochain concours en juillet vise à dépasser les succès précédents, avec des objectifs ambitieux pour développer l’éducation, créer des opportunités et renforcer la réputation mondiale du vin au Liban.

Le vin, comme la vie, se développe sous pression. Tout comme les vignes libanaises supportent des conditions difficiles pour produire de beaux raisins, nos sommeliers se sont montrés à la hauteur de la situation, prouvant que l’excellence ne connaît pas de frontières, même dans l’adversité.

ASI Mag Correspondant régional Joseph Mounayer (Moyen-Orient)

PRÊT-À-ÉCRIRE

Nouvelles de nos membres

Mikk

Parre

remporte le titre convoité de Meilleur Sommelier d’Europe, Afrique & MoyenOrient de l’ASI

L’Estonien Mikk Parre a remporté le titre prestigieux de Meilleur Sommelier d’Europe, Afrique & Moyen-Orient de l’ASI 2024 à Belgrade, en Serbie. En compétition au sommet de la sommellerie, Mikk Parre a triomphé de Pascaline Lepeltier (France) et de Martynas Pravilonis (Lituanie) lors d’une finale captivante. Les concurrents ont dû relever une série de défis rigoureux, mettant en avant leurs capacités de dégustation, leur expertise technique et leurs compétences exceptionnelles en matière de service sous pression.

Avec plus de dix ans d’expérience en tant que sommelier et directeur de restaurant, M. Parre n’est pas étranger aux récompenses. Nommé à deux reprises « Meilleur sommelier d’Estonie » en 2022 et 2023, il a également obtenu le titre de « Meilleur Sommelier des Pays Baltes » en 2022. Cette dernière réalisation confirme son statut parmi l’élite de la profession.

Le concours a accueilli 41 participants venus d’Europe, d’Afrique et du MoyenOrient, qui ont fait preuve des plus hauts niveaux de connaissance du vin et de service. Le président de l’ASI, William Wouters, a salué l’excellence, l’intégrité et la passion de Mikk Parre, exprimant sa confiance dans sa capacité à représenter la communauté mondiale des sommeliers. La victoire de Mikk Parre fait suite au triomphe du Letton Raimonds Tomsons au concours du Meilleur Sommelier du Monde 2023 de l’ASI, consolidant ainsi la place prépondérante de la région balte dans l’arène mondiale de la sommellerie.

Rafael Alexander Sánchez nommé Meilleur Sommelier de la République Dominicaine 2024

Rafael Alexander Sánchez a été couronné Meilleur Sommelier de la République Dominicaine après avoir triomphé lors de la finale du Concours National de Sommellerie 2024. Organisé le 1er octobre à l’hôtel Catalonia dans le cadre de l’exposition gastronomique Santo Domingo 2024, l’événement célébrait la troisième édition de ce prestigieux concours.

Rafael Alexander Sánchez s’est imposé devant Yerika Fernández, qui a obtenu la deuxième place, et Juan Paredes, qui a terminé troisième. Le concours, qui s’est déroulé entre août et septembre, comportait des épreuves théoriques et pratiques rigoureuses destinées à évaluer les connaissances et les compétences techniques des participants. Dix-sept professionnels ont atteint la finale après des étapes préliminaires difficiles.

Actuellement formateur en œnologie à El Catador, Rafael Alexander Sánchez a plus de dix ans d’expérience dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration. En tant que lauréat, il représentera la République dominicaine au concours du Meilleur Sommelier des Amériques en Californie en 2025 et au concours mondial au Portugal en 2026.

Organisé par l’Association des sommeliers dominicains, membre de l’Association de la sommellerie internationale, cet événement souligne la présence croissante de la République dominicaine dans le monde du vin et de l’hôtellerie. La victoire de Rafael Alexander Sánchez est une étape importante dans le parcours culinaire et sommelier de la nation.

Martin Parýzek (au centre) remporte les titres consécutifs de Meilleur Sommelier de la République tchèque

Martin

Parýzek

sacré meilleur sommelier de la République tchèque

Martin Parýzek, représentant de Californian Wines, a remporté sa deuxième victoire au championnat de sommellerie BOHEMIA SEKT Trophée République tchèque. Cette victoire permet à Martin Parýzek de se rapprocher du statut d’élite « hat trick » atteint par seulement quelques personnes dans l’histoire de la compétition.

« Le concours de cette année était exceptionnellement exigeant, en particulier l’épreuve de connaissances, qui était la plus difficile que j’aie rencontrée depuis que je participe au BOHEMIA SEKT TROPHÉE », a déclaré M. Parýzek. « Défendre le titre est bien plus difficile que de le gagner la première fois. Un sommelier doit se préparer tout au long de l’année et s’entraîner intensivement dans les mois qui précèdent le concours.

Natálie Válková, de Vinařství Válka, a terminé deuxième du concours, tandis que Tomáš Hanel, de The Eatery, a décroché la troisième place. Seize concurrents ont été confrontés à une série de tâches telles qu’un test de connaissances, des dégustations à l’aveugle de vins et de spiritueux, et un service de vins rouges et de vins effervescents accompagné de recommandations de plats appropriés.

L’événement s’est terminé en apothéose sur la Nouvelle Scène du Théâtre National devant un public de 300 invités.

« Chaque année, la qualité des concurrents s’améliore, ce qui place la barre plus haut pour la profession de sommelier », a déclaré Ivo Dvořák, président de l’Association tchèque des sommeliers, qui a présidé un jury d’experts composé d’éminentes personnalités du secteur.

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