ASI Mag #6 December 2022 FR

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ROUTE
ASI MAGAZINE DÉCEMBRE 2022 NUMÉRO #6
MARC ALMERT, ARVID ROSENGREN, PAOLO BASSO le point de vue des trois derniers Meilleurs Sommeliers du Monde de l’ASI WILLIAM WOUTERS ET CLAIRE BERTICAT Le bilan de l’année avec le président de l’ASI et la directrice de la Commission Marketing LA
DE PARIS

Publié par :

Association de la Sommellerie Internationale

Éditeur, responsable de la rédaction : Mark DeWolf

Directrice partenariats & marketing : Claire Berticat

Assistante marketing : Xeniya Volosnikova

Assistante administrative : Juliette Jourdan

Traduction : Michèle Aström Chantôme, Manuel Negrete

Conception / Mise en page : Julia Webb Design

Photographie : RF123, iStock, Unsplash, Jean Bernard, David Marmier

Photo de couverture : Paris, la ville des lumières, illumine la route vers le prochain concours du Meilleur Sommelier du Monde de l’ASI.

Collaborateurs : Marc Almert, Samuil Angelov, Nina Basset, Paolo Basso, Claire Berticat, Michèle Chantôme, Julie DupouyYoung, Mark DeWolf, Marcos Flores, Philippe Fraure-Brac, Celia Hay, Piotr Kamecki, Liora Levi, Andreas Matthidis, Mason Ng, Matías Prezioso, Arvid Rosengren, Saiko Tamura-Soga, William Wouters

Bureau éxécutif de l’ASI

Président : William Wouters

Secrétaire général : Nina Basset

Secrétaire générale adjointe : Julie Dupouy-Young / Beáta Vlnková

Trésorier : Philippe Faure-Brac

Trésorier adjoint : Samuil Angelov

Vice-présidente pour Asie & Océanie : Saiko Tamura-Soga Vice-présidente pour Afrique & Moyen-Orient : Michèle Aström Chantôme Vice-président pour l’Europe : Piotr Kamecki Vice-président pour les Amériques : Marcos Flores Tlalpan Renseignements sur le magazine : Mark DeWolf, responsable de la Rédaction de l’ASI markdewolf@asi.info

Demandes générales : www.asi.info info@asi.info © Association de la Sommellerie Internationale. Tous droits réservés. Aucune partie de ce magazine ne peut être reproduite, stockée dans des systèmes d’extraction ou transmise sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit sans l’autorisation écrite préalable de l’éditeur.

Mot de bienvenue du président

William Wouters, président de l’ASI

Une conversation avec ... Marc Almert, Paolo Basso, et Arvid Rosengren

Notre équipe William Wouters et Claire Berticat: Bilan de l’année et présentation de l’équipe marketing de l’ASI Article de fond Paris, illumine la route vers le concours du Meilleur Sommelier du Monde

Article de fond

À la maison pour les Fêtes : le Bureau de l’ASI partage ses plats et boissons préférés pour les fêtes.

Évènements

ASI a lancé des examens de niveau Certification Évènements

Hommage à une légende : le Prix ASI Gérard Basset pour l’ensemble d’une carrière Faites-moi un accord ! Une tradition mondiale : manger et boire local pendant les Fêtes Article de fond

Rencontrez Mason Ng : Meilleur Sommelier d’Asie & Océanie 2022 de l’ASI Évènements

Tutoriels ASI : Le service des vins effervescents Évènements

Levez votre verre : 4 régions de vins effervescents non traditionnels à méthode traditionnelle. Nouvelles de nos membres et du secteur

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Sommaire
ASI MAGAZINE DÉCEMBRE 2022 | NUMÉRO #6 6 4 12 20 26 33 30 42 50 52 54 47
Partenaires ASI

Bienvenue !

Alors que nous approchons de la fin de l’année 2022, la voie à suivre n’a jamais été aussi claire. Je ne peux pas être plus satisfait des réalisations de l’ASI au cours de l’année écoulée. Dire qu’en tant que famille, nous nous sommes réunis pour réaliser de grandes choses est un euphémisme. Comme vous le lirez dans ce magazine, dans la rubrique Notre équipe, je pense que les réalisations d’ASI en 2023 seront encore plus grandes. Comme je le dis, il faut construire un navire solide avant de pouvoir naviguer sur les mers. Comme vous le savez peut-être, je décris souvent l’ASI et notre communauté mondiale de sommeliers comme une famille. Il n’y a pas de meilleur moment pour célébrer la famille et les amis que la période des fêtes. Bien que nous ne célébrions pas tous Noël, il existe une tradition mondiale qui consiste à raviver les amitiés et à passer du temps en famille en décembre. J’ai le privilège d’avoir une femme formidable et deux garçons incroyables avec qui je peux faire la fête. Pour moi, les fêtes sont l’occasion de passer du temps avec eux à la maison. C’est le moment de se détendre, de profiter de la vie et de se remémorer l’année écoulée. C’est la même chose pour de nombreux sommeliers dans le monde. Ainsi, alors que nous avons abordé quelques grands sujets au cours de l’année dernière dans le magazine ASI, je suis heureux de dire que ce numéro adopte un ton particulièrement positif. Dans les pages de ce numéro, Claire Berticat, notre directrice du marketing, et moi-même évoquons les grandes choses que l’ASI a accomplies au cours de l’année écoulée et un article rend hommage à notre tout dernier champion continental ASI, Mason Ng, de Singapour.

Ce numéro est également l’occasion de présenter au monde les membres de notre Bureau et de nos commissions d’une manière plus familiale. Lisez les pages de ce magazine et découvrez comment les membres de notre équipe profitent des fêtes. Vous y trouverez des recommandations de boissons, ainsi que des suggestions de recettes et d’associations. J’ai hâte de préparer des tasses de chocolat chaud de Julie Dupouy-Young et de servir les biscuits au gingembre et au fromage bleu de Liora Levi, ou la recette de tourtière acadienne de Mark DeWolf, rédacteur en chef du magazine ASI.

Je vous encourage à explorer les pages de cette édition du magazine ASI et à prendre le temps, en cette période de l’année, de célébrer la vie avec vos amis, votre famille et vos collègues. Enfin, je vous prie de garder dans vos cœurs et dans vos pensées nos collègues en Ukraine, qui se battent pour maintenir la liberté et la souveraineté que tant d’entre nous tiennent pour acquises.

: Bruna Branco / Unsplash.com, Sincerely Media / Unsplash.com

MAGAZINE de ASI DÉCEMBRE 2022 4 William Wouters, Président de l’ASI Bienvenue !
William Wouters, President Association de la Sommellerie Internationale Photos

PETIT PAYS, GRAND COEUR, VINS VIBRANTS !

Le vin fait partie de l’identité de la République de Moldavie, de l’ADN du peuple, d’un véritable trésor du pays et de l’un des principaux moteurs de l’économie. La République de Moldavie est connue comme le « pays ouvert au paradis du vin, » car la production de vin est la principale occupation des Moldaves. Toute personne qui entre ici est la bienvenue. Des joyaux architecturaux, des galeries souterraines, des collines couvertes de vignes et des caves qui produisent de quelques milliers de bouteilles à quelques millions — tout cela constitue le trésor de la Moldavie qui a réussi à placer le pays sur la carte mondiale du vin.

Aujourd’hui, le vin moldave présente un visage frais et moderne. Ses vins de nouvelle génération sont en fait ancrés dans une histoire riche et complexe, ce qui leur confère l’authenticité que tant de buveurs de vin recherchent aujourd’hui. En même temps, il peut off rir des vins uniques et parfois surprenants, notamment des assemblages de cépages internationaux et indigènes, véritable expression du terroir moldave. Le « vin de Moldavie » d’aujourd’hui est le résultat très concret de la réinvention de l’approche du vin par ce pays, dont les priorités sont la qualité, la cohérence et le « plaisir dans le verre. »

La République de Moldavie est considérée comme un grand pays producteur de vin :

• 15 % de la population active est impliquée dans la production de vin.

• Superficie totale des vignobles : 121 000 ha (elle arrive en 6e position des pays européens producteurs de vin par la taille de ses vignobles).

• 4 % du territoire, 7 % des terres agricoles

• 200 000 personnes impliquées dans le secteur vitivinicole

• La 6e plus grande superficie de vignes cultivées en Europe

L’authenticité et le caractère unique des vins moldaves sont représentés par les variétés locales, qui représentent 10% du vignoble : Feteasca Alba, Feteasca Regala, Feteasca Neagra, Rara Neagra et les nouvelles variétés de sélection Viorica, Alb de Onițcani, etc. Plus de 80% du vin produit en République de Moldavie est exporté dans plus de 70 pays du monde.

Les vins moldaves sont désormais vendus dans 75 pays, la plupart sur des marchés à forte valeur ajoutée de l’Union européenne, avec une augmentation constante au cours des 5 dernières années. En 2021, la République de Moldavie a maintenu son statut de pays le plus primé d’Europe de l’Est, ayant obtenu un nombre record de récompenses lors des concours internationaux de profit : 1206 médailles, dont la moitié sont des médailles d’or.

Nous vous recommandons vivement de visiter la Moldavie comme votre prochaine destination oenotouristique ou peut-être de retourner dans ce merveilleux pays pour de nouvelles expériences œnologiques ! Après avoir visité une fois, vous tomberez amoureux pour toujours de la culture du vin et de l’hospitalité moldaves.

conversation avec ...

Ce qu’il faut pour être un champion

Ce qu’il faut champion pour être un

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Une

À l’approche du concours du Meilleur Sommelier du Monde 2023 à Paris, l’ASI a demandé aux trois derniers à avoir remporté le titre de réfléchir à leur parcours. Ce titre de « Meilleur Sommelier du Monde » s’accompagne à la fois de prestige et de responsabilité. Les sacrifices et le travail nécessaires pour l’obtenir mettent souvent à l’épreuve la volonté et le désir de persévérer d’un concurrent. Si certains ont décroché le titre dès leur première tentative, d’autres, notamment Gérard Basset, à qui l’ASI Lifetime Achievement Award, dont il est question dans ce numéro, doit son nom, ont dû s’y prendre à plusieurs reprises. Cependant, comme le dit le proverbe japonais « nana korobi, ya oki » ou « tombe 7 fois et se relève 8 fois. » Ce numéro s’adresse à tous ceux qui « nana korobi, ya oki.»

L’Allemand Marc Almert, a remporté le concours ASI du Meilleur Sommelier du Monde 2019 à Anvers, en Belgique. Il est actuellement chef sommelier des célèbres Baur au Lac & Baur au Lac Vins en Suisse, où il travaille avec les plus belles bouteilles du monde, jour après jour.

Le Suédois Arvid Rosengren, a remporté le concours ASI du Meilleur Sommelier du Monde 2016 en Argentine. Après avoir travaillé pendant de nombreuses années à New York, il est retourné en Scandinavie et a désormais élu domicile au Danemark, où il continue de travailler sur divers projets liés au vin.

Paolo Basso, sommelier italo-suisse, a remporté le concours ASI du Meilleur Sommelier du Monde 2013 à Tokyo, au Japon. Il travaille actuellement comme conférencier et consultant dans le secteur du vin.

Une conversation avec ... Ce qu’il faut pour être un champion

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Paolo Basso Photo : Contributée
champion
Arvid Rosengren Photo : Contributée

Une conversation avec ...

ASI : Une question à notre champion en titre, Marc Almert. Comment expliquez-vous que vous ayez remporté le titre de Meilleur Sommelier du Monde ASI à votre première tentative ? Votre jeunesse et votre manque d’expérience sur la scène mondiale ont-ils été un avantage ?

Marc Almert (MA) : Grâce à la communauté ASI, aux opportunités de voyager, et à l’aide d’amis, de mon employeur, et de l’association des sommeliers allemands, j’ai pu faire beaucoup de formations et de dégustations. De plus, depuis que j’ai commencé à concourir, j’ai pris part à tous les concours de sommellerie disponibles, que ce soit pour une seule région viticole, ou même pour un petit examen de dégustation ou un petit concours similaire. Il est également important de noter que dans l’effervescence autour d’un concours, certains candidats sont plus sous le feu des projecteurs que d’autres, surtout s’ils viennent d’un pays où la sommellerie est une profession réputée ou s’ils ont déjà excellé dans d’autres concours ou examens. Cela ajoute une pression sur les candidats, car ils reçoivent plus de questions de la presse, plus de messages, etc. À Anvers, j’étais « nouveau, » j’ai donc eu une semaine calme qui m’a permis de rester concentré. J’aimerais que nous soyons tous plus respectueux de cette question et que nous comprenions le fait que les candidats ont besoin de temps pour eux pendant une semaine de concours et que nommer quelqu’un comme « favori » ne fait qu’ajouter de la pression au lieu d’être utile.

Ce qu’il faut pour être un champion

ASI : Une question similaire à celle d’Arvid Rosengren. Votre parcours vers le sommet a commencé — du moins pour le public — par vos victoires aux championnats nordiques, puis au concours du Meilleur Sommelier de Suède, pour finalement aboutir au concours du Meilleur Sommelier d’Europe en 2013. Cependant, ce qui est visible aux yeux du monde occulte souvent le temps passé à préparer ces victoires. Pouvez-vous décrire votre parcours jusqu’à l’obtention de ce titre (Meilleur Sommelier d’Europe) ? Cette victoire a-t-elle été l’inspiration dont vous aviez besoin pour continuer à aller de l’avant vers le concours du Meilleur Sommelier du Monde en Argentine (2016) ?

Arvid Rosengren (AR) : C’est drôle, quand je suis devenu sommelier, je n’avais pas l’intention de concourir. Je me considère comme quelqu’un de relativement humble, qui n’a pas besoin d’être au centre des choses. Mais une fois que j’ai commencé, j’ai été accroché. Pour plusieurs raisons : Premièrement, j’ai réalisé que c’était un moyen pour moi de me forcer à continuer à apprendre et à ne pas stagner. Et deuxièmement, j’ai réalisé que je pouvais être bon dans ce domaine. Mais presque immédiatement, j’ai réalisé que c’était un effort si intense que je ne pouvais pas le laisser (gagner le titre de Meilleur Sommelier du Monde de l’ASI) prendre des décennies. Au total, j’ai passé plusieurs heures par jour à me préparer pendant environ sept ans. Par périodes, c’était un travail complet, qui commençait dès mon réveil et se terminait quand je m’endormais. L’étude théorique est de loin l’aspect le plus chronophage de tout cela, j’ai donc passé beaucoup de temps à étudier la manière d’étudier et de retenir les connaissances, j’ai utilisé un système informatisé pour construire une base de connaissances et me tester continuellement sur la rétention de celles-ci. J’ai enregistré plus de dix mille heures de simple répétition au cours de ces années, sans compter la lecture ou l’ajout de nouvelles informations. C’est fou.

La dégustation et le service viennent plus naturellement, du moins si l’on travaille dans un vrai restaurant où l’on fait sauter des bouchons et où l’on doit faire face à des scénarios de clients difficiles. J’ai simplement essayé d’utiliser ce que je pouvais faire dans mon travail de tous les jours. Des petites choses, comme préparer ma mise-en-place et ouvrir une bouteille exactement de la même manière que si j’étais sur scène. Après des milliers de répétitions, elles deviennent une mémoire musculaire.

Pour ce qui est de l’inspiration, je pense que la compétition de Tokyo 2013 a été le grand motivateur pour moi, même si j’ai été très déprimé juste après, car je pensais avoir fait mieux que ce que les résultats reflétaient. Je savais donc qu’il me restait trois ans jusqu’en 2016 pour accomplir tout le travail nécessaire !

ASI : Paolo, dans votre cas, vous avez eu quelques places de second avant de finalement gagner. Comment

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Marc Almert Photo : Jean Bernard

avez-vous fait pour rester motivé, année après année, pour continuer à concourir avant de finalement remporter le titre ?

Paolo Basso (PB) : Tout dépend de votre culture. Pour moi, finir deuxième n’est pas du tout à considérer comme une défaite : vous en avez un devant vous et des centaines (dont différentes sélections nationales) derrière vous. C’est une grande réussite. Si, toutefois, dans votre culture, arriver deuxième est une défaite, alors les choses changent. Mais ce n’est pas quelque chose que je peux comprendre.

En tout cas, c’est simple. Si j’avais eu l’habitude d’arriver à une position éloignée du podium, j’aurais arrêté, car l’effort est assez dur. Mais en passant très près de la victoire, la motivation de faire mieux est justifiée.

ASI : S’engager sans relâche vers un objectif demande beaucoup de temps et de sacrifices. Souvent, ce sacrifice concerne la famille et les amis. Le sacrifice a-t-il fait partie de votre expérience de préparation au concours du Meilleur Sommelier du Monde à Anvers ?

MA : Pour moi, si vous faites quelque chose que vous aimez, ce n’est jamais un sacrifice. Concourir et s’entraîner à concourir, c’est beaucoup de voyages, de dégustations et surtout de rencontres avec de grands sommeliers et vignerons du monde entier. Naturellement, cela signifiait que je devais parfois dire non à d’autres événements, à des rencontres avec des amis, à des vacances privées, etc. Les expériences que j’ai pu faire et les personnes que j’ai rencontrées ont compensé cela.

AR : Je n’aurais certainement pas pu le faire avec une famille, pas de la manière dont je m’y suis pris, du moins à cette époque. Ma vie pendant ces années, c’était le vin. Travailler, étudier, dormir, répéter. Ce n’est pas une recette idéale pour une vie familiale ou sociale saine. J’ai définitivement perdu des relations, tant amoureuses que sociales, parce qu’il y avait toujours un autre livre à lire, une autre dégustation à laquelle assister ou un voyage viticole à faire. Je ne veux pas passer pour un martyre, c’était un choix personnel et égoïste. Je n’ai rien d’autre que de l’admiration et du respect pour ceux qui continuent à se battre avec de jeunes familles. C’est impressionnant.

PB : Oui, évidemment. J’ai demandé beaucoup de choses à moi-même et à ma famille. Mais je me suis arrêté là. Je n’ai jamais eu de grands sponsors pour me donner du temps libre et de l’argent. Chaque fois que vous demandez quelque chose, vous devez le rendre. Souvent, ce qu’on vous demande, en guise de dédommagement, est plus que ce qu’on vous a donné et va peut-être même à l’encontre de vos principes. J’ai donc choisi de le faire avec les quelques ressources dont je disposais, en prenant peut-être plus de temps pour atteindre l’objectif, mais en n’ayant que quelques personnes à remercier pour ce que j’ai accompli.

Et même en termes de préparation, j’ai toujours préféré le faire seul, à mon propre rythme. Souvent, plus on est entouré, plus on crée de la confusion. C’est comme dans le sport : certains athlètes ont besoin d’un entraîneur pour leur dire quoi faire et d’autres sont meilleurs par eux-mêmes.

ASI : Gagner un concours comme celui-ci est un événement capital. Comment cela a-t-il changé votre vie ? Étiez-vous prêt pour ce changement ?

MA : En effet, c’est vraiment un « moment qui change la vie. » Avant la Covid, le principal changement a été de voyager plus et plus loin, et bien sûr il y a eu aussi plus de projets. L’un des principaux changements pour moi a été d’arrêter la compétition (qui me manque parfois), et de passer plus de temps à enseigner et à aider les autres à atteindre leurs objectifs. Pour être prêt à faire face à tout changement dans la vie, il est important d’avoir un groupe fiable d’amis, de famille et de collègues, ainsi qu’un ensemble de valeurs claires. En outre, les lauréats des concours précédents et d’autres membres de la famille ASI ont été très utiles en offrant leurs conseils.

AR : Quelques années plus tard (comme le temps passe vite...), je peux certainement dire que cela a beaucoup changé. Mais j’étais hésitant au début. Je ne voulais pas cesser d’être un sommelier juste parce que j’avais gagné un titre. Je souffrais également d’une bonne dose du « syndrome de l’imposteur, » car j’avais l’impression de ne pas mériter ce titre. Il y avait encore tellement de choses à visiter dans le monde du vin, de vins emblématiques que je n’avais pas encore goûtés, etc. Mais cela se calme aussi au bout d’un moment. Après tout, une grande partie de ma victoire finale est due à mon indifférence à l’égard de la victoire. Lorsque je me suis lancé dans ce concours de 2016, j’avais déjà convenu avec moi-même et mes proches que ce serait le dernier, que je gagne ou que je perde, et j’en étais heureux. Cela m’a juste permis de me détendre un peu plus, et de m’amuser avec le processus, ce qui, je pense, s’est vu dans mon comportement lors de ce concours.

PB : Oui, définitivement, gagner ce concours change votre vie. Et vous devez être prêt à assumer ce nouveau rôle, qui est un peu comme devenir père, la plus grande responsabilité d’un homme, mais personne ne vous apprend à le faire. J’ai gagné alors que j’étais en âge de gagner et que j’avais déjà une certaine expérience professionnelle. Avec ma femme, nous avons pu le gérer. C’est comme monter sur des montagnes russes qui font des milliers de kilomètres. Vous devez être prêt à ne pas être victime des événements. Ensuite, cela dépend beaucoup de l’endroit où vous vous trouvez et de la manière dont vous pourrez valoriser le titre.

9 MAGAZINE de ASI DÉCEMBRE 2022

Une conversation avec ...

ASI : Gagner un concours comme celui-ci apporte la reconnaissance mais aussi la possibilité de la capitaliser via des partenariats et de nouvelles opportunités. Avez-vous pu utiliser le titre à des fins commerciales ?

MA : En général, le principal changement a été de recevoir plus d’engagements de conférenciers, à la fois B2B et B2C, ainsi que plus d’interviews avec la presse. Personnellement, je pense que la façon dont cela change votre vie, et en particulier votre entreprise ou votre travail, dépend beaucoup de l’endroit où vous vivez, de ce que vous voulez en faire et si vous travaillez au restaurant ou en indépendant — dans ce dernier cas, c’est bien sûr comme un billet d’or pour beaucoup plus de projets qu’auparavant. Je suis très reconnaissante d’avoir eu la chance d’accepter des projets plus nombreux et plus variés, mais l’essentiel de mon travail reste un mélange de service sur place au Baur au Lac et de participation à notre société de distribution de vins, Baur au Lac Vins.

AR : Absolument. Cela ne devrait pas être la raison pour laquelle quelqu’un fait cela, mais je ne peux pas mentir, cela a conduit à de bonnes choses. Mais aussi à des obligations qui peuvent être assez contraignantes et difficiles. Vous serez synonyme d’une chose, d’un titre, et on attendra de vous que vous soyez à la hauteur pour toujours. Il m’a fallu du temps pour en tirer parti, surtout depuis que j’ai décidé que je ne voulais pas devenir un pur consultant par la suite, mais plutôt continuer à travailler dans des restaurants.

PB : Cela dépend beaucoup de l’endroit et du contexte dans lequel vous vous trouvez. C’est très différent si vous êtes dans une grande capitale mondiale où il y a un dynamisme autour du vin et de la gastronomie ou pas. En ce qui me concerne, étant dans une région viticole, j’ai investi les revenus développés par le titre pour aller à la source de ma passion et devenir moimême producteur.

ASI : En vue de Paris 2023, quels conseils donneriezvous à quelqu’un qui se forme pour devenir Meilleur Sommelier du Monde ?

AR : Ce n’est pas le moment de bachoter. Acceptez qu’il y ait toujours plus de vins à déguster, plus de livres à lire, etc. Fixez des limites. À un moment donné, se montrer détendu, en forme et mentalement prêt vaut plus que d’être capable d’énumérer tous les bons morceaux d’ésotérisme du vin.

De plus, vous serez soumis à des tests difficiles et à de nombreux obstacles, mais objectivement, rien de ce qu’on vous demandera de faire n’est plus difficile qu’une soirée moyenne dans un restaurant, et vous savez comment les gérer efficacement et avec grâce. Essayez d’être dans cet état d’esprit !

PB : Tout d’abord, travailler dur, sans ménager ses efforts, presque de manière obsessionnelle. Vous obtiendrez ainsi vos meilleures performances. Ne pas penser au titre, car la possibilité de l’obtenir (un seul dans le monde tous les trois ans) est si rare qu’il vaut mieux ne pas y penser, sinon vous pourriez être très déçu. Surtout, essayez de gérer les pressions qui viennent de l’extérieur, comme celles des médias, de votre association de sommeliers, de votre famille, de votre entourage, de vos supporters et d’éventuels sponsors (c’est pourquoi je n’en ai jamais voulu). Il vaut mieux être prêt à accepter de ne pas être en finale que d’être prêt à y être.

ASI : Quels conseils donneriez-vous à la personne qui remportera le titre ?

MA : Soyez humble, soyez attentif et sachez que beaucoup vous voient maintenant comme un modèle. Les gens vous admireront, alors soyez conscient de l’impulsion que vous voulez donner aux autres sur ce parcours et réfléchissez à l’influence que vous voulez avoir pour aider à façonner l’avenir de notre communauté. Rappelez-vous qui vous a aidé à atteindre vos objectifs et quels amis vous aviez avant le concours. Méfiez-vous de toute personne qui souhaite soudainement devenir votre « ami. » Et n’oubliez pas de profiter de toutes les belles possibilités et des vins passionnants que vous pouvez maintenant déguster !

Ce qu’il faut pour être un champion

MA : Soyez humble, attentif et curieux. N’oubliez pas de vous concentrer non seulement sur la théorie, la dégustation et le service, mais aussi de vous préparer mentalement. La psychologie du sport peut être d’une grande aide. Ayez un groupe de supporters autour de vous, avant et pendant la compétition. Entraînez-vous avec des amis qui sont dans la même situation que vous. N’oubliez pas qu’il y a aussi d’autres choses dans la vie. Trouvez votre équilibre. Veillez à ne pas négliger votre famille, vos amis et votre travail. Et préparezvous mentalement et émotionnellement à la fois à la victoire, mais aussi à la possibilité de ne pas atteindre vos objectifs, pour éviter de tomber dans un gouffre. Il s’agit d’un marathon, pas d’un sprint.

AR : Soyez fier, mais restez humble : Vous avez remporté une épreuve difficile, mais réalisez que « le meilleur sommelier » n’est qu’un professionnel qui offre à ses clients une expérience inoubliable. Prenez un repos bien mérité et montrez de l’amour et de la reconnaissance aux personnes qui vous ont porté dans cette épreuve.

PB : Les seuls à avoir de l’expérience sur la manière de gérer le titre sont ceux d’entre nous qui l’ont déjà remporté. Je vous suggère donc de demander à l’un d’entre nous des conseils pour ne pas « brûler » ce merveilleux titre que tout sommelier rêve d’obtenir et qui lui a demandé tant de sacrifices.

MAGAZINE de ASI DÉCEMBRE 2022 10

Graham’s célèbre son 200e Anniversaire

« La sortie de la collection du bicentenaire revêt une grande importance pour nous, en tant qu’entreprise familiale, car elle marque non seulement l’histoire illustre de Graham’s et l’excellence inégalée de ses vins, mais aussi notre engagement à continuer à construire sur ces fondations pour les nombreuses années à venir. »

2022 a été une année de célébrations tardives pour Graham’s Port. En 2020, la maison portuaire historique a célébré son bicentenaire, mais a été contrainte de suspendre les célébrations prévues en raison de la pandémie. Cette année, cependant, ils ont pu marquer leur bicentenaire en dévoilant une étonnante collection de ports de renommée mondiale, logée dans un meuble spécialement conçu.

La collection du bicentenaire de Graham’s se compose de six portos Vintage classiques et de six portos Tawny Single Harvest, dont des vins de 1963, 1994 et 2011 — des années saluées comme faisant partie des plus grandes déclarations des deux derniers siècles.

Chacun des 12 vins a été soigneusement sélectionné par les membres des troisième, quatrième et cinquième générations de la famille Symington — producteurs de porto depuis 1882 et propriétaires de Graham’s depuis 1970. Les six Portos Vintage ont été vieillis dans des conditions impeccables dans les caves de Graham’s à Vila Nova de Gaia, et les six Portos Tawny Single Harvest ont été mis en bouteille spécialement pour la collection du Bicentenaire, y compris les inédits 2000 et 2006.

La collection est présentée dans un coffret en bois de rose santos rare, fabriqué par les maîtres menuisiers portugais WeWood. Elle est complétée par une carafe soufflée à la main et un ensemble de verres à vin produits par Jancis Robinson MW en partenariat avec le célèbre designer britannique Richard Brendon, un tire-bouchon Durand en deux parties conçu pour retirer les bouchons des vins fins mûrs et précieux, et un entonnoir à décanter spécialement commandé aux orfèvres familiaux de Porto, Ourivesaria Coutinho. Seules 30 éditions sur commande de la collection seront produites.

JohnnySymington–

Photo : Contributée

Notre équipe

BILAN DE L’ANNÉE ET PRÉSENTATION

DE L’ÉQUIPE MARKETING DE L’ASI

Au cours de l’année écoulée, l’ASI a organisé un certain nombre d’événements et s’est appuyée sur les axes définis par William Wouters, président de l’ASI et le Bureau dans leur plateforme électorale de 2020. Dans les coulisses, l’équipe marketing de l’ASI a travaillé pour promouvoir ces réalisations et soutenir chaque commission de l’ASI, ainsi que les succès individuels de nombreux sommeliers. Dans ce numéro du magazine ASI, nous interrogeons William Wouters sur l’année écoulée à l’ASI, et Claire Berticat, directrice du marketing de l’ASI, sur le rôle de son équipe au sein de l’ASI.

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Bilan de l’année et présentation de l’équipe marketing de l’ASI MAGAZINE de ASI DÉCEMBRE 2022

À propos de William Wouters :

William Wouters est non seulement président de l’Association de la Sommellerie Internationale (ASI), mais il est également chef cuisinier (entre autres, anciennement chef de l’équipe nationale belge de football), champion sommelier (il a remporté le titre de Meilleur Sommelier de Belgique à plusieurs reprises), restaurateur et, depuis 2007, copropriétaire, avec son épouse Filipa Pato, d’un domaine viticole à Bairrada, au Portugal. Pourtant, malgré sa longue histoire de succès et son parcours varié dans le secteur de l’hôtellerierestauration, William Wouters considère que son plus grand atout est d’être un ambassadeur et un diplomate.

Bilan de l’année avec William Wouters

ASI : Après la pandémie, 2022 a été, à bien des égards, une année de reprise pour le secteur hôtelier. Que diriez-vous à la communauté mondiale de la sommellerie au sujet de sa résilience pendant la Covid, et quels mots d’encouragement avez-vous pour elle pour 2023 et au-delà ?

William Wouters (WW) : La pandémie a absolument créé une crise dans notre secteur, mais les sommeliers sont habitués à l’adversité, et à penser avec pragmatisme. Qu’ils travaillent dans un restaurant, un hôtel, un service de restauration ou un commerce de détail, les sommeliers et les restaurateurs sont constamment appelés à résoudre des problèmes. Naviguer à travers la pandémie n’a pas été différent. Il était réconfortant de voir tant de personnes survivre à cette catastrophe en adaptant leur entreprise en conséquence. Nous l’avons également constaté dans notre propre association. Tous nos concours continentaux ont été reportés, le concours des Amériques a même été déplacé d’une ville à l’autre. Quant à notre concours d’Asie & Océanie, il a non seulement été reporté deux fois, mais le lieu a été déplacé deux fois, de l’Australie à Taiwan et finalement à sa destination finale, le mois dernier, au Japon. Nos sommeliers, candidats et organisateurs ont fait preuve d’un niveau inégalé de résilience et de force d’âme. Ils ont également fait preuve de camaraderie. Ceci était particulièrement visible lors du dernier concours à Tokyo. Non seulement nos hôtes japonais ont relevé le défi d’organiser un concours avec moins de 3 mois de préparation, mais nos candidats et les membres du comité se sont réunis pour se soutenir mutuellement. Je pense que cette notion de « nous sommes tous dans le même bateau » a commencé avec le Bootcamp ASI en Malaisie en septembre et s’est poursuivie avec le concours du Meilleur Sommelier d’Asie & Océanie en novembre. C’est de bon augure pour la croissance continue de la sommellerie en 2023, car nous avons appris à survivre aux épreuves et la seule façon d’avancer est de travailler collectivement, pas individuellement.

Bilan de l’année et présentation de l’équipe marketing de l’ASI

13 MAGAZINE de ASI DÉCEMBRE 2022

ASI : Au cours de l’année écoulée, l’ASI a accompli plusieurs choses, notamment en organisant plusieurs événements. Quels sont les points forts pour vous ?

WW : Tout d’abord, le simple fait d’accueillir des événements a été un accomplissement. L’organisation de deux concours continentaux, de l’assemblée générale de l’ASI et du Bootcamp ASI en une seule année témoigne de la motivation et de la coopération de notre Bureau, des membres du comité, des associations membres et des sommeliers. Je tiens également à souligner le travail de notre équipe de marketing et de communication. Notre présence sur les médias sociaux a été considérablement renforcée et améliorée au cours de l’année écoulée, et la création et la réalisation du magazine ASI est une autre plume sur le chapeau de l’ASI. Il n’est pas étonnant que nos relations avec nos partenaires aient été renforcées et que nous ayons pu développer de nouveaux partenariats qui, selon nous, se poursuivront pendant de nombreuses années.

Notre équipe

Bilan de l’année et présentation de l’équipe marketing de l’ASI

ASI : Alors que les événements, tels que les concours continentaux de l’ASI, sont des manifestations visibles de l’ASI, le Bureau s’est également engagé à concentrer son énergie sur le soutien de tous les sommeliers par le biais d’outils éducatifs et de stratégies de communication. Pouvez-vous décrire ce que vous, le Bureau et les commissions ont fait pour y parvenir ?

WW : Vous devez construire un bateau, avant de pouvoir naviguer sur les mers. En 2020 et 2021, nous avons vraiment jeté les bases de la transition de l’ASI vers une association significative, avant-gardiste et solidaire. En 2022, je crois que nos associations membres ont vraiment vu comment le temps passé à construire le bateau, porte ses fruits pour elles et pour leurs membres. Il y a tellement d’initiatives qui le démontrent. Citons par exemple les directives ASI, la création des vidéos tutorielles, la mise en place, le développement continu du Bootcamp ASI, et le lancement des certifications ASI pour compléter le diplôme ASI. Tout cela a démontré l’engagement du Bureau et de tous les membres de nos commissions à enrichir la vie des sommeliers du monde entier.

ASI : Dans cet article, nous nous concentrons également sur le travail de la commission marketing de l’ASI. Comment pensez-vous que cette commission a soutenu ces initiatives ?

WW : Sans eux, cela ne serait pas possible.

ASI : Vous et le Bureau avez la responsabilité fiduciaire de veiller à ce que l’ASI, en tant qu’association, soit gérée de manière transparente, responsable sur le plan fiscal et fonctionne dans le meilleur intérêt de ses associations membres. Comment pensez-vous avoir accompli cela en 2022 ?

WW : Il y a eu un gros investissement, sur le plan financier et en termes de temps, de la part de l’ASI et des membres de son Bureau et de ses commissions. Il est de notre devoir de répondre, et de dépasser, les attentes de nos associations membres. Cela impose d’être en constante évolution et de se tourner vers l’avenir. Les résultats affluent. De nouveaux partenaires rejoignent constamment l’ASI, et la réaction de la communauté des sommeliers à nos actions est très positive. Il est certain que le lancement du magazine ASI a également rehaussé notre profil et a été très bien accueilli par les sommeliers et nos associations membres.

ASI : La commission marketing est également responsable des partenariats. Quels sont certains des succès dont vous avez été témoin en ce qui concerne la culture de partenariats significatifs pour l’ASI ?

WW : Nos présidents commencent à comprendre pleinement ce que nous avons fait au cours des deux dernières années. Ils voient comment nous créons des terrains de jeu égaux pour tous les sommeliers, en donnant à chaque sommelier du monde la possibilité de réussir. Cette montée en puissance et cette égalité ont été mises en scène lors du récent concours du Meilleur Sommelier d’Asie & Océanie, où l’on a constaté une nette augmentation des connaissances et des compétences de service parmi tous les concurrents, par rapport au dernier concours de 2018. Tout le travail que nous avons accompli en termes de directives ASI, de didacticiels, d’examens de certification et de diplôme ASI et de Bootcamp ASI porte ses fruits.

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À propos de Claire Berticat :

Claire Berticat a un parcours varié dans le monde du vin. Elle est titulaire d’un master en marketing et administration des affaires, d’un diplôme en viticulture et œnologie, et est diplômée du WSET niveau 3. Après avoir passé huit ans à travailler comme consultante en communication, stratège pour des marques de champagne, puis pour une entreprise d’importation de vins, en Asie, Claire est rentrée chez elle en Europe. Depuis 2016, elle est consultante dans le domaine du vin et a fait connaissance avec l’ASI alors qu’elle était consultante pour la Gilde des sommeliers de Belgique, qui se préparait à accueillir le concours ASI du Meilleur Sommelier du Monde 2019 à Anvers. La même année, elle a été nommée par l’ASI pour superviser leur stratégie de partenariat, ce qui l’a finalement conduite à son rôle actuel de directrice de la commission marketing de l’ASI.

PRÉSENTATION DE CLAIRE BERTICAT ET DE L’ÉQUIPE DE LA COMMISSION MARKETING DE L’ASI

ASI : Alors que nous approchons de la fin de l’année 2022, le concours du Meilleur Sommelier du Monde 2023 à Paris approche à grands pas. Selon vous, que peuvent attendre les délégués et les concurrents de cet événement ?

Claire Berticat (CB) : Il y a un bon groupe de personnes, dirigé par Philippe (Philippe Faure-Brac) et son équipe à l’UDSF, qui organise ce concours. C’est un grand événement, donc nos commissions ont travaillé sans relâche pour être prêtes et ont déjà fait le travail pour s’assurer que chaque petit détail des épreuves et de la finale a été pensé et planifié. Je tire mon chapeau à Shinya Tasaki et Olivier Poussier, codirecteurs de la Commission Concours de Sommeliers de l’ASI, pour tout ce qu’ils ont fait jusqu’à présent pour s’assurer que, du point de vue du concours luimême, ce soit un concours vraiment bien organisé et équitable. Je suis enthousiaste et je pense que le monde entier le sera aussi à propos de ce concours. Rendez-vous à Paris !

ASI : Parlez-nous un peu de votre carrière, comment vous en êtes venue à travailler avec l’ASI ?

CB : J’ai commencé, tout à fait par hasard, à collaborer avec la Gilde des Sommeliers de Belgique. À l’époque, en 2017, je venais d’avoir mon premier enfant, et je travaillais à l’obtention d’un diplôme d’œnologue, en faisant la navette entre mon domicile en Belgique, Saint-Émilion et la vallée de la Loire. Mon objectif était alors de passer de la collaboration avec des domaines viticoles, en tant que freelance, sur leur stratégie marketing, à un poste plus technique dans le domaine du vin.

Puis j’ai rencontré William Wouters, aujourd’hui président de l’ASI, et à l’époque président de la Gilde des Sommeliers de Belgique. Cette rencontre a changé beaucoup de choses. William m’a expliqué que la Gilde des Sommeliers de Belgique avait besoin de partenaires et d’investisseurs pour accueillir le concours ASI du Meilleur Sommelier du Monde 2019

Bilan de l’année et présentation de l’équipe marketing de l’ASI

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Notre

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à Anvers. J’aime les défis et j’ai aimé les personnes impliquées dans l’aventure. Les gens sont ce qui compte le plus à mon avis.

Nous sommes partis presque de zéro, du point de vue du budget, et ensemble, nous avons construit ce que je pense être un événement incroyable. Les liens que j’ai créés avec l’équipe en Belgique ont été incroyables et se poursuivent à ce jour. En travaillant sur ce projet, j’ai également commencé à apprendre à connaître l’univers de l’ASI (Association de la Sommellerie Internationale), ses commissions et ses projets. Quelle quête ! L’ASI est une grande organisation. Comprendre son fonctionnement interne n’a pas été une tâche facile, mais avec l’aide de personnes formidables, j’ai réussi, étape par étape, à trouver mon chemin dans ce « grand bateau. »

Ce qui compte le plus, c’est que j’ai toujours été convaincue que le rôle du sommelier est essentiel pour le commerce de détail. Ils sont les meilleurs ambassadeurs dont pourrait rêver une région viticole. Cela m’a beaucoup aidée à convaincre des partenaires de rejoindre la famille ASI. Me voici donc maintenant à la tête de la commission marketing de l’ASI et je suis très reconnaissante de la confiance que j’ai reçue de tous les membres du Bureau de l’ASI au cours de ces dernières années.

ASI : La commission marketing de l’ASI a beaucoup plus de responsabilités que ne le laisse supposer son titre. D’une manière générale, pouvez-vous nous dire quelles sont les tâches qui incombent à cette commission ?

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CB : Si l’on considère la définition du terme « marketing, » on peut dire qu’il s’agit de toute stratégie ou action qui peut aider une entreprise à atteindre ses objectifs, à augmenter ses ventes et ses bénéfices et/ou à améliorer la perception de la marque. L’ASI n’est pas un produit et ne peut pas être appelée une marque. Notre rôle n’est pas d’augmenter les ventes mais d’aider l’association à atteindre ses objectifs, qui sont nombreux.

L’ASI propose de nombreux canaux de formation continue et des opportunités qui encouragent les sommeliers à élargir leurs propres horizons. Notre rôle est de nous assurer que nous pouvons transmettre ces messages au bon public. Dans ce cadre, nous construisons une forte communauté de sommeliers désireux de participer à nos programmes (Bootcamp ASI, Certifications ASI, Diplôme ASI, Concours etc.), qui en retour renforcent leurs compétences. Bien sûr, en fin de compte, nous

voulons motiver la jeune génération à envisager le métier de sommelier comme une carrière.

A ce jour, l’ASI compte 66 membres (61 associations nationales en tant que membres à part entière et 5 en tant que membres observateurs). Notre rôle est de communiquer en permanence avec tous ces membres, de les soutenir et de faire passer les bons messages du Bureau ou des commissions. Nos membres doivent apprécier et comprendre pourquoi faire partie d’une organisation comme l’ASI en vaut la peine. Nous leur devons d’être proactifs, transparents et nous réinventer constamment.

Si vous êtes une association de sommeliers dans quelque pays que ce soit, vous devez vouloir rejoindre l’ASI. Si nous y parvenons, je crois que cela signifie que nous avons bien fait notre travail.

ASI : D’une certaine manière, votre commission est la voix de l’association. Comment gérez-vous ce rôle ?

CB : Nous disposons de différents outils, et nous utilisons chacun d’entre eux pour atteindre différents objectifs et résultats.

La communication interne avec nos membres est essentielle à notre réussite. Ils (les membres de notre commission, le Bureau, les associations membres) ont besoin de recevoir des nouvelles fraîches et d’être tenus au courant de tous les sujets liés à l’ASI, y compris les messages du Bureau, les communiqués de presse, les programmes des événements, les dates de nos prochains examens de certification, etc.

Pour faciliter cela, nous avons récemment lancé un nouveau site Web. Il donne des informations claires et directes sur qui nous sommes, ce que nous faisons, ce que nous défendons, et des informations sur tous nos agendas et programmes. C’était un gros travail de le relancer et il a nécessité l’implication de nombreuses personnes.

Nos plateformes de médias sociaux sont également très importantes car elles sont le seul moyen pour nous d’atteindre une communauté mondiale et de montrer qui nous sommes, de faire passer certains messages et de créer de véritables liens avec les sommeliers du monde entier. Nous recevons beaucoup de messages très positifs sur nos médias sociaux, et la communauté des adeptes ne cesse de s’agrandir.

Enfin, notre précieux bébé, ce magazine. Quel défi cela a été de créer un magazine par nos propres moyens avec un très petit investissement ... mais

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notre plus grande source d’inspiration sont les personnes présentées dans les pages du magazine ; les sommeliers eux-mêmes qui représentent la diversité de notre monde de la sommellerie. Nous voulions leur donner un espace pour s’exprimer ouvertement sur un large éventail de sujets, y compris ceux liés au travail, mais aussi pour mettre en valeur leurs connaissances du monde des boissons et de l’hôtellerie. Dans ASI Mag, nous partageons des histoires, nous expliquons qui nous sommes en tant qu’association mondiale, nous présentons nos collaborateurs avec fierté, et nous continuons à partager des outils pour éduquer nos lecteurs (nos tutoriels vidéo sont expliqués en détail, et certains des meilleurs sommeliers de la planète partagent leur vision du métier et leurs meilleurs conseils d’accords, par exemple).

ASI : En tant que directrice du marketing, vous avez la responsabilité de soutenir la direction que le Bureau a choisi de donner à l’ASI, ainsi que les diverses initiatives telles que les concours, les Bootcamps, les examens, les directives, les tutoriels, etc. lancés par l’ASI. En ce qui concerne la voix de l’ASI, y a-t-il des principes généraux, des orientations que vous utilisez pour guider l’équipe lors de la création de contenu pour soutenir toutes ces activités ?

CM : Nous avons l’immense tâche de collecter et de diffuser toutes les déclarations, les nouvelles, celles du Bureau et les travaux des différentes commissions ; de les traduire en messages digestes qui peuvent être partagés avec nos 66 associations membres et plus de 30 000 adeptes des médias sociaux.

Le seul principe primordial que j’ai est de travailler en étroite collaboration avec les personnes impliquées dans tous les projets. Je dois leur parler à tous, comprendre où ils vont et pourquoi. Ce n’est qu’ensuite que je peux travailler avec l’équipe sur une stratégie pour présenter et éclairer au mieux le projet. Comme mentionné précédemment, les gens sont tout, et nous devons créer un lien avec eux, car nous vivons tous dans différentes parties du monde et n’avons pas l’occasion de nous rencontrer en personne.

En disant cela, je dois rendre hommage à la formidable équipe qui travaille à mes côtés. Sans Xeniya Volosnikova, Mark DeWolf et Barbara Wanner, avec qui je travaille chaque semaine, et l’équipe chargée des événements (bravo à Liora Levi), ce projet ne serait pas réalisable. Je dois également remercier Michèle Chantôme pour son travail de traduction

extrêmement professionnel, qui est assistée par le talentueux Manuel Negrete.

Au cours des deux dernières années, l’ASI a édité ses directives officielles pour les sommeliers, produit des tutoriels vidéo (nous avons littéralement géré l’ensemble du processus de production du film), conçu et organisé de A à Z deux bootcamps pour sommeliers, créé deux nouvelles certifications ASI, lancé le magazine ASI, et bien plus encore.

Cela fait beaucoup de projets pour une association composée essentiellement de bénévoles. Pour y parvenir, nous n’avons eu d’autre choix que d’être super organisés et de veiller à ce que tous ces projets soient mis en lumière et expliqués clairement à notre public (membres, médias, communauté des sommeliers).

Nous avons également le devoir de nous assurer que nos partenaires sont toujours à nos côtés car sans eux, il n’y aurait pas d’événements et peu d’investissements dans l’ASI. Ils ont un rôle central, et bien qu’ils comprennent que nous devons constamment agir en tant qu’organisation neutre, travaillant dans le cadre de notre structure à but non lucratif et selon nos directives éthiques, nous avons la responsabilité de transmettre leurs messages à notre communauté. Et nous le faisons de manière approfondie et avec plaisir.

ASI : La commission agit de bien des façons pour soutenir l’excellent travail réalisé par le Bureau de l’ASI et toutes les commissions. Parlez-nous de la manière dont vous et le comité soutenez leur travail, et de la fierté que vous devez en retirer.

CB : Il y a six commissions de travail dans l’ASI, en plus du Bureau exécutif. Certains bénévoles travaillent beaucoup et ont rarement l’occasion d’expliquer leur rôle et ce qu’ils essaient d’accomplir. Notre rôle, c’est le « dernier maillon de la chaîne. » Si nous pouvons aider les commissions à promouvoir leur mission, ils nous aident aussi beaucoup à expliquer ce qu’est l’ASI aux médias et au reste du monde du vin. Sans toutes ces commissions travaillant à la réalisation de divers objectifs, il n’y aurait pas d’association et rien à partager.

Et ces jours-ci, il y a beaucoup à partager car chaque commission est en constante évolution. À titre d’exemple, la commission Éducation de l’ASI, qui travaillait plutôt sur un plan didactique, a maintenant le Bootcamp ASI. La commission Examens de l’ASI se concentrait sur un seul diplôme depuis 10 ans, mais au cours de l’année écoulée, elle a proposé et mis en œuvre deux autres certifications, la certification ASI 1 et la certification ASI 2. Ce sont des réalisations

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Notre équipe Bilan de l’année et présentation de l’équipe marketing de l’ASI

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formidables qui méritent d’être partagées pleinement avec tous les sommeliers qui font partie de notre famille. Tout cela signifie que nos collaborateurs nous alimentent constamment en contenu. C’est une grande responsabilité de le partager judicieusement.

Sur un sujet différent mais connexe, il y a deux ans, l’ASI a créé une commission Diversité & Inclusion. Il semblait évident que l’ASI devait se positionner clairement sur cette question importante, et nous prenons notre éthique très au sérieux. Notre rôle est d’être en contact permanent avec cette commission pour nous assurer que nous faisons les bons choix dans la façon dont nous représentons équitablement la sommellerie mondiale.

Nous sommes une grande famille travaillant dans la même direction et notre rôle est de prendre toutes les informations de toutes ces commissions de travail et de construire régulièrement une image forte reflétant ce que nous sommes. Nous sommes particulièrement bien placés pour animer la conversation aux niveaux international, national et local.

ASI : En tant que directrice, vous avez remarquablement réussi à entretenir et à maintenir des relations avec les organisations partenaires de l’ASI. Vous avez même, l’année dernière, ajouté deux partenaires Gold supplémentaires. Quelle a été la clé de votre succès, en termes de travail avec les partenaires, et de création d’une relation qui soit précieuse à la fois pour eux mais aussi pour l’ASI, ses associations membres et les sommeliers du monde entier ?

CB : Je suis heureuse de dire que la famille va bientôt s’agrandir à nouveau.

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Les sommeliers sont les meilleurs ambassadeurs dont peuvent rêver de nombreux partenaires. Ils savent à quel point les sommeliers sont importants pour le secteur de l’horeca (hôtellerie, restauration, cafés). Mais cela ne suffit pas. Nous devons établir la confiance avec

nos partenaires. Nous devons leur montrer que nous travaillons en toute transparence et leur proposer constamment des activations innovantes. C’est là que ma formation en marketing du vin est mise à profit car je me demande constamment comment nous pouvons les aider au mieux collectivement mais aussi individuellement car leurs stratégies et leurs attentes sont toutes uniques.

C’est notre rôle de pouvoir nous réinventer et de nous adapter - autant que possible, en gardant à l’esprit notre ADN et notre éthique. À vrai dire, obtenir des budgets marketing en 2022, après la Covid et la crise économique actuelle, n’a pas été une tâche facile. Nous devons être créatifs et toujours montrer à nos partenaires quelle valeur nous pouvons apporter à leur entreprise ou à leur image.

Je pense qu’en ce sens, nous avons fait beaucoup de progrès ces dernières années. J’ai appris à apprécier la relation que nous entretenons avec nos partenaires. Ils comptent beaucoup pour nous, et nous avons l’intention de les garder à nos côtés, en tant que membres de la famille ASI, pour de nombreuses années encore.

ASI : Il y a eu beaucoup d’évolution et d’innovation dans cette commission l’année dernière. Qu’est-ce que vous êtes le plus fière d’avoir accompli et qu’avezvous hâte d’accomplir en 2023 ?

CB : Je peux dire que l’ASI a progressé de multiples façons au cours des dernières années et il est très excitant de penser à l’avenir.

Si je dois partager deux projets préférés de l’année passée, ce serait le Bootcamp ASI, un projet dans lequel j’ai mis beaucoup de cœur, et ce magazine. J’ai foi en l’avenir du Bootcamp et je pense même que nous pouvons l’amener à une autre dimension. Surveillez l’évolution des choses à venir. L’autre, ce magazine, était un grand défi et l’est toujours, mais je pense qu’il a aussi un avenir brillant. Félicitations à Mark DeWolf, et à tous ceux qui ont participé à sa production.

2023 est presque là et nous nous concentrons bien sûr intensément sur Paris et le concours ASI du Meilleur Sommelier du Monde qui s’y déroulera en février prochain. Ce moment est unique, et nous savons à quel point il sera intense et émotionnel. Notre commission doit être prête à tout affronter, et nous travaillons main dans la main avec l’UDSF pour nous assurer que nous proposerons le meilleur événement possible à nos membres mais aussi aux supporteurs, et à la presse, qui viendront à Paris.

Quelle belle et excitante façon de démarrer l’année !

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Accords Mets et Verres

Si l’expertise du sommelier est de créer des alliances harmonieuses entre les saveurs d’un plat et les arômes de la boisson qui l’accompagne, cet équilibre sera atteint s’il s’applique à choisir le verre parfaitement adapté au vin.

L’âge du vin, la région de provenance, les cépages qui le composent sont autant de critères qui devront être pris en compte pour choisir le verre.

Le « Bon » verre à dégustation doit convaincre l’amateur autant que l’averti lorsqu’il suit les trois étapes suivantes : l’observation, l’olfaction et la dégustation. Observer l’aspect

du vin, sa couleur, sa brillance et sa limpidité nécessite un matériau dont la transparence est absolue et dont la brillance est durable dans le temps. Chef&Sommelier a mis au point son cristallin KRYSTA, reconnu en laboratoire comme le plus résistant parmi tous ses concurrents grâce à sa résistance sur le buvant.

La concentration des arômes d’un vin ne pourra être pleinement perçue que si le haut du calice est refermé. Dans le verre, la surface de contact de l’air sur le vin doit être plus ou moins large selon la volatilité des arômes et donc les spécificités des cépages. Par exemple, un vin rouge

de type méditérranéen dont les arômes s’évaporent plus difficilement, a besoin d’un verre à base large... Enfin, la chambre aromatique (espace disponible entre la surface du liquide et le haut du buvant) a un rôle clé puisqu’elle doit permettre une diffusion optimisée des arômes et éviter toute dominance de perception d’alcool.

Le respect de ces critères dans le choix du verre fera de la première perception du vin, un succès et mettra davantage en valeur les saveurs des plats. Pour cette raison, Chef&Sommelier évoque plutôt les accords Mets - Vin - Verre.

Paris, illumine la route vers le concours du Meilleur Sommelier du Monde

illumine la route vers le concours du Meilleur Sommelier du Monde

Même si, selon l’adage, « tous les chemins mènent à Rome, » l’année prochaine, ils mèneront tous à Paris. La ville des lumières, Paris, accueillera le concours ASI du Meilleur Sommelier du Monde du 7 au 12 février 2023. Les lumières vives de la ville éclaireront le chemin des sommeliers en quête du titre de « Meilleur du Monde. »

L’ASI et l’Union de la Sommellerie Française (UDSF) sont dans les derniers préparatifs d’un événement mondial de sommellerie d’un niveau absolument inédit. L’UDSF a été fon dée en juin 1969. Elle est un membre fondateur de l’Association de la Sommellerie Internationale (ASI). Ensemble, les deux associations, l’USDF et l’ASI, préparent un concours mondial comme il n’y en a jamais eu auparavant. Longtemps le cœur du monde du vin, la France attendait depuis 1989, la dernière fois qu’elle a accueilli l’événement, d’accueillir le monde entier dans le berceau de la sommellerie pour un nouveau concours du Meilleur Sommelier du Monde. Sous la houlette du Meilleur Sommelier du Monde 1992, Philippe Faure-Brac, président de l’USDF, le comité d’organisation a travaillé sans relâche pour créer un concours, et un programme général qui puisent dans l’histoire et la culture de Paris, tout en respectant l’authenticité du concours. Le programme de cette année, selon le président de l’ASI, « respecte également les concurrents, en prévoyant des jours de pause entre le quart de finale, la demi-finale et la finale. »

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Paris, illumine la route vers le concours du Meilleur Sommelier du Monde Article de fond

Article de fond Paris, illumine la route vers le concours du Meilleur Sommelier du Monde

Pour ceux qui cherchent à s’imprégner de la culture parisienne, l’USDF a prévu, en plus des nombreuses master classes, un dîner sur un bateau sur la Seine, une cuisine bistro française traditionnelle à l’historique La Coupole, un cocktail dînatoire à l’Hôtel de Ville de Paris et pour la finale, un grand concours qui se tiendra à La Défense Arena de Paris. C’est là, sous les projecteurs, et dans un stade capable d’accueillir des milliers de spectateurs, que les trois finalistes devront performer sous la pression d’un public local et mondial enthousiaste. Nous avons interrogé Philippe FaureBrac sur la préparation de ce concours.

ASI : L’organisation d’un concours du Meilleur Sommelier du Monde est une entreprise colossale pour toute association. Pourquoi avez-vous, à l’UDSF, décidé de vous porter candidat ?

Philippe Faure-Brac (PFB) : C’est un rêve que nous avions depuis plus de 30 ans car c’est un si grand honneur d’accueillir ce prestigieux événement de l’ASI. Mes prédécesseurs en tant que présidents de l’UDSF se sont portés candidats à deux reprises avant cette édition, avec des concepts différents qui n’ont pas suffisamment séduit les membres de l’ASI. Je suis donc heureux que nous ayons pu créer des propositions qui donnent à l’ASI la motivation de revenir à Paris en 2023 !

30 ans, c’est plus qu’une génération, donc nous avons aussi de très grandes attentes de la part des sommeliers français pour vivre et expérimenter un événement comme celui-ci ! Nous ne pouvions pas leur refuser cela.

ASI : Accueillir un concours comme celui-ci est toujours source de pression. Cependant, organiser le concours du Meilleur Sommelier du Monde de l’ASI dans un pays, comme la France, où le vin et la sommellerie font partie de la culture, met une pression intense sur l’organisateur. Considérez-vous l’organisation de ce concours comme une pression ou un honneur ?

PFB : Les deux bien sûr ! C’est un honneur d’accueillir un tel événement et de recevoir toutes les délégations, les membres de l’ASI et notre famille en France, à Paris. Mais effectivement, cela apporte beaucoup de pression ... Comme vous l’avez mentionné, le vin et la gastronomie font partie intrinsèque de l’art de vivre français ! En organisant le Concours du Meilleur Sommelier du Monde de l’ASI en France, nous savons que nous avons tous les yeux rivés sur nous. Nous n’avons pas le droit à l’erreur,

que ce soit pour la température de service, la verrerie, l’ordre de service des vins, les accords, etc. Il y a beaucoup de choses qui sont essentielles pour faire de la magie une réalité pour les clients assis autour de la table. Les gens du monde entier n’attendent rien moins que la perfection, de la part de la France. Mais nous devons aussi rester inclusifs car la France, ce n’est pas seulement les palais et la grandeur, mais aussi les grandes brasseries, la convivialité et le simple plaisir d’être ensemble. Nous voulons communiquer cela à tous ceux qui participent et au public mondial qui assistera aux événements.

ASI : L’organisation d’un événement de cette ampleur exige une immense quantité de préparation et un travail d’équipe. Pouvez-vous nous donner un aperçu de la manière dont vous, et votre association, avez structuré les rôles pour être en mesure de réussir une compétition telle que celle-ci ?

PFB : Bien sûr, l’organisation d’un tel événement ne peut se faire tout seul. Tout d’abord, nous avons décidé tous ensemble au sein de l’UDSF, avec nos 21 présidents régionaux, de choisir Paris comme ville hôte. Nous avons également demandé leur aide pour créer une équipe de bénévoles de toutes nos régions en France. Nous aurons besoin de personnes pour ouvrir les bouteilles, les contrôler, gérer la verrerie, et ainsi de suite ; nous avons donc besoin que toutes les forces soient présentes. Avant même nos bénévoles, j’ai une équipe professionnelle qui travaille quotidiennement sur l’événement, et rien ne peut se faire sans elle. Thierry Pedros s’occupe principalement de la gestion des partenariats et de l’organisation générale. Claire Monnier a rejoint l’équipe il y a quelques mois et nous soutiendra jusqu’à la fin du concours. Enfin, Juliette Jourdan travaille avec moi sur le concours du Meilleur Sommelier du Monde depuis le tout début, il y a trois ans.

ASI : Le concours est organisé dans le cadre d’un partenariat entre l’ASI et l’UDSF. Cela présente à la fois des avantages et quelques défis. Pouvez-vous décrire comment vous travaillez avec l’ASI pour garantir la reconnaissance de ses valeurs, de sa marque et de ses partenaires, tout en veillant à ce que vos partenaires reçoivent l’attention qu’ils méritent pendant le concours ?

PFB : Nous avons la chance d’avoir une excellente atmosphère de travail entre l’UDSF et l’ASI. Nous savons que nous pouvons nous faire confiance, et il est super facile d’appeler, de poser des questions

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et trouver des solutions. Je tiens à remercier profondément Claire Berticat et William Wouters pour leur disponibilité et leur volonté d’aider à trouver des solutions ensemble. Personnellement, je suis également membre du Bureau de l’ASI depuis 18 ans et Juliette travaille également pour l’ASI, nous comprenons donc parfaitement les exigences des deux entités et nous voulons que chacun tire le meilleur parti de ce concours.

ASI : Les délégués visiteurs et les concurrents s’attendront sans aucun doute à un certain niveau de grandeur, d’opulence et d’expérience pendant la semaine. Pouvez-vous nous donner un aperçu des événements et des activités entourant le concours ?

PFB : L’idée générale que nous avons pour ce concours, et l’atmosphère que nous voulons offrir, est de vivre l’expérience de Paris sous toutes ses formes. Pendant la semaine, il y aura des masterclasses et des moments agréables au Bar des Sommeliers. Bien sûr, chaque jour apportera son lot de surprises et de belles activités, une visite d’un lieu emblématique de Paris par exemple. Nous changerons également de lieu de dîner tous les

jours pour découvrir Paris sous différents angles : des ors des palais à l’ambiance cabaret.

ASI : Le concours se déroulant en France, il y aura énormément d’attention et de pression sur le candidat français. Cela a-t-il joué un rôle dans votre décision d’élire Pascaline Lepeltier comme votre candidate ?

PFB : Nous avons organisé une sélection interne pour laquelle nous avons sollicité tous les Meilleurs Sommeliers de France et les Meilleurs Ouvriers de France en sommellerie. Nous les avons testés sur diverses tâches, sur la théorie et, bien sûr, la dégustation. Ils ont également dû réaliser plusieurs épreuves de service, dans un environnement similaire à celui d’un restaurant, comprenant l’ouverture d’un vin, la décantation, sous une pression temporelle réelle. Le résultat est que Pascaline a fini avec les meilleures notes et Benjamin Roffet comme sa doublure. La sélection a eu lieu en mars et depuis, nous avons constitué une équipe France pour les préparer tous les deux de la meilleure façon possible. Pascaline bénéfi cie d’un suivi hebdomadaire, d’entraînements et de dégustations, en France et à New-York. Elle

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Paris, illumine la route vers le concours du Meilleur Sommelier du Monde

bénéficie également d’une formation psychologique, afin de la maintenir mentalement au sommet de son art. Comme vous l’avez mentionné, la pression est élevée, surtout de la part de la presse. Nous faisons de notre mieux pour qu’elle reste concentrée. Au final, nous lui faisons confiance pour qu’elle puisse gérer la pression, c’est l’un des grands défis du concours !

ASI : Bien qu’il y ait beaucoup de fanfare et d’événements autour de la compétition, il s’agit en fin de compte d’un concours. En tant qu’ancien champion du monde, vous êtes parfaitement conscient de la concentration nécessaire pour concourir sur la scène mondiale. Que faites-vous pour que les concurrents aient le temps de se concentrer sur la tâche à

accomplir et pour que le concours soit équitable pour tous les participants ?

PFB : Heureusement, ce n’est pas à nous d’organiser les épreuves. Nous faisons confiance à Shinya Tasaki et Olivier Poussier ainsi qu’à toute l’équipe du comité technique de l’ASI pour préparer de superbes quiz et ateliers. Notre travail en tant que pays d’accueil est de choisir le bon lieu pour l’hébergement et les épreuves. Je pense que nous avons fait le bon choix avec le Pullman Montparnasse car il est entièrement rénové et vient d’être rouvert. Il offre vraiment un confort complet, avec de grandes chambres et une bonne literie, un centre de fi tness, une bonne isolation phonique, etc. Nous voulions vraiment rassembler la plupart des épreuves en un seul endroit. L’une des dernières nouvelles que nous avons à partager est que les quarts de finale pourraient ne durer qu’une journée. Tous les candidats devraient donc avoir un jour de repos entre les quarts et la demi-finale, plus un entre la demi-finale et la finale ! Cela leur donnera le temps de se reposer et de se détendre.

ASI : Enfin, une fois la semaine terminée, quel souvenir souhaitez-vous que les concurrents et les délégués gardent du Concours ASI du Meilleur Sommelier du Monde à Paris ?

PFB : Mon souhait est que les candidats vivent un grand concours où ils pourront s’exprimer et montrer leurs capacités, professionnellement et personnellement. J’espère que chacun se sentira le bienvenu en France et en profitera pour développer des relations et partager des expériences. La vraie victoire sera pour la sommellerie, dans le monde entier.

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UN ÉVÉNEMENT HISTORIQUE Concours ASI du Meilleur Sommelier du Monde 2023 7 au 12 février, 2023

Maison Fêtes À la pour les

le Bureau de l’ASI partage ses plats et boissons préférés pour les fêtes

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la maison pour les Fêtes
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À l’approche des fêtes de fin d’année, les membres du Bureau de l’ASI, comme la plupart d’entre vous, se réjouissent de passer du temps à la maison avec leurs amis et leur famille. Le Bureau de l’ASI représente un groupe diversifié de personnes à différents stades de leur vie et provenant de différents milieux et cultures. En cette période de l’année, que l’on célèbre le Nouvel An, Noël, Hannukah, Kwanzaa, une autre fête religieuse ou que l’on prenne simplement le temps de passer du temps avec ses amis et sa famille, c’est le moment idéal pour réfléchir à notre bonne fortune en compagnie de bons repas et de boissons choisies.

Trinquer pour les fêtes de fin d’année avec un Bolleke de De Koninck

William Wouters,

l’ASI

Dans mon enfance, lors des fêtes de famille, nous servions toujours un gratin d’endives avec des tranches de jambon accompagnées de sauce béchamel et, pour faire passer le tout, la bière classique de ma ville natale d’Anvers, De Koninck. Le mariage de cette merveilleuse bière veloutée avec son arrièregoût piquant, sec et légèrement amer, servie traditionnellement dans son verre bombé appelé « bolleke, » est absolument divin. Après le déjeuner, nous savourions une glace à la vanille fraîchement barattée et extrêmement riche, accompagnée d’un crumble aux amandes. L’excuse parfaite pour porter un toast à nos amis et à notre famille avec un autre bolleke rempli de De Koninck.

1994 Vintage D’Oliveiras Malmsey Madeira et fromages de Norfolk

Nina Basset, secrétaire générale de l’ASI

Il n’est jamais difficile de choisir au moins un des vins que nous allons déguster à Noël, car nous aimons beaucoup le Madère et la période des fêtes est le moment idéal pour apprécier ce vin complexe et délicieux. Cette année, nous ouvrirons un madère doux Malmsey de D’Oliveiras, 1994. Ce vin est complexe, riche et succulent avec des saveurs de raisins secs et de fruits confits, qui se marient parfaitement avec la sélection de fromages locaux du Norfolk que nous dégusterons avant un délicieux et traditionnel pudding de Noël avec du beurre au brandy et de la crème anglaise.

Chocolat chaud et journées froides d’hiver

Julie Dupouy-Young, Secrétaire générale adjointe de l’ASI

Pour moi, Noël et les froides journées d’hiver sont une excuse parfaite pour me faire plaisir avec un chocolat chaud. Mais pas n’importe quel chocolat chaud. Le mien est fait à partir de chocolat biologique, équitable, à 70 %, provenant du fournisseur Ōko Caribe de la République dominicaine et produit par The Proper Chocolate Company, basé à Dublin. Il est délicieusement intense, a une très faible teneur en sucre, une belle amertume et une texture riche et invitante. C’est un plaisir sans culpabilité !

Les joies de la liqueur de coing polonaise

Piotr Kamecki, vice-président de l’ASI pour l’Europe

Pendant les fêtes de fin d’année, j’aime boire des boissons que je n’ai pas souvent l’occasion de déguster dans ma vie quotidienne, notamment des liqueurs. Ma boisson préférée à déguster pendant les fêtes est la liqueur de coing maison, à base d’infusion de coing et de vodka, dont la fabrication prend au moins un mois. Une bonne liqueur de coing est merveilleusement douce, avec une acidité vive et fraîche. La siroter me procure un sentiment de détente, de joie pure teintée de nostalgie, surtout lorsque je la déguste dans un verre de la collection de ma grand-mère.

27 MAGAZINE de ASI DÉCEMBRE 2022
À
Article de fond

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Vin de Constance et gâteaux marocains aux amandes

Michèle Aström Chantôme, Ambassadrice de l’ASI, Viceprésidente Afrique & Moyen-Orient

Les fêtes de fin d’année sont le moment idéal pour se faire plaisir et faire plaisir à ceux que l’on aime ! C’est aussi le moment ou jamais de partager quelque chose d’exceptionnel. J’ai choisi le Vin de Constance 2013 en magnum pour terminer cette année 2023. J’ai bien sûr une relation très particulière avec Klein Constantia depuis ma première visite dans la région du Cap au début des années 90. A l’époque, j’avais eu l’occasion d’acheter seulement 2 bouteilles du premier millésime de l’ère moderne, le 1986, au domaine. C’était contingenté. Et les bouteilles mythiques du Vin de Constance ne sont que de 50cl ! Désormais, ce fabuleux vin existe en magnum. Le format parfait quand il y a beaucoup de monde, ce qui est souvent le cas pour les fêtes de fin d’année ! J’aime déguster ce « vin sec avec un peu de douceur » avec de délicats gâteaux marocains aux amandes, mais aussi avec du Jamon de Bellota, du Parmigiano et même du Gorgonzola. Sur la photo, j’ai mis en scène ce magnum à la manière dont les Berbères du sud du Maroc portent leurs kemkoums (jarres) d’eau. Un clin d’oeil Afrique du Sud / Afrique du Nord ... Bonnes fêtes de fin d’année à tous !

Le saké et les célébrations du Nouvel An Saiko Tamura-Soga, vice-présidente de l’ASI pour l’Asie et l’Océanie

Le jour de l’an est la fête la plus importante au Japon, riche en coutumes, traditions et festivités uniques. Le festin traditionnel du Nouvel An japonais se compose de divers plats ayant une signification de bon augure. Par respect pour la tradition et pour le meilleur accord avec ces mets, je ne peux naturellement penser à rien d’autre qu’au saké !

Réchauffez-vous avec le mezcal

Marco Flores, vice-président de l’ASI pour les Amériques

Les festivités arrivent et avec elles le froid de l’hiver. En ces jours froids, les spiritueux à forte teneur en alcool sont recherchés, c’est pourquoi le Mezcal devient l’une de mes boissons préférées à cette époque de l’année. J’aime particulièrement les Mezcals à base d’agave sauvage comme le Tepeztate, le Tobalá, le Papalote ou le Madrecuixe, qui sont fabriqués à partir de magueyes ou d’agaves qui mettent beaucoup plus de temps à pousser et à se reproduire.

L’une de mes régions préférées est l’Oaxaca, car différents États de la République mexicaine produisent ce type de Mezcal et j’aime généralement un processus plus ancestral ou artisanal, tout comme nos ancêtres ont vécu.

Je m’habitue généralement à boire le mezcal pur, sans sel et sans autre additif, dans de petits verres, en prenant de petites gorgées et en le buvant lentement. Contrairement à la Tequila, j’aime beaucoup ces parties fumées qui sont le résultat de la cuisson de l’agave dans des fours enterrés où l’on cuit des ananas et qui donnent ces notes caractéristiques mais sans soustraire le profil des agaves que je mentionne comme le Madrecuixe, le Tepestate ou le Tobalá. Normalement ces Mezcals ont des teneurs en alcool élevées, jusqu’à plus de 50 %, et beaucoup d’entre eux doivent être acquis directement auprès des distillateurs de Mezcal (Maestros mezcaleros), puisque ces types de Mezcal ne sont pas commercialisés. Felices fiestas !

Moments de douceur et Muscat de Beaumes de Venise

Philippe Fraure-Brac, Trésorier de l’ASI

La période de Noël est synonyme de joie, de gaieté et de doux moments de partage. Ma boisson préférée qui illustre ces sentiments est le Muscat de Beaumes de Venise car c’est le style de vin qui m’a fait tomber amoureux du vin. Chaque fois que j’en bois une gorgée, il me rappelle de joyeux souvenirs et ne manque pas de créer encore plus de souvenirs de vacances passées avec les amis et la famille !

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À la
maison pour les Fêtes

Noël en Finlande, le pays du Père Noël Samuil Angelov, Trésorier adjoint

Saviez-vous que le Père Noël est originaire de Finlande ? C’est vrai, il vit à Korvatunturi, avec sa femme, ses elfes et ses rennes. Une chance pour nos enfants, car ils sont les premiers à recevoir des cadeaux pour que le Père Noël puisse ensuite rendre visite à tous les enfants du monde avant le matin même de Noël.

Pour nous, Finlandais, Noël est une fête très appréciée. Nous célébrons généralement les fêtes, entourés de nos proches. Bien sûr, le point culminant de Noël est le repas de Noël. La préparation de ce festin commence des semaines avant Noël. Avant le dîner de Noël, il y a le matin de la veille de Noël, où l’on sert de la bouillie de riz. Dans la bouillie se trouve une amande entière. La personne qui trouve l’amande a droit à la chance jusqu’au Noël suivant. La bouillie est accompagnée soit d’un pudding à base de prunes et de raisins secs, de sucre et de cannelle, soit de lait. Il est ensuite temps de se préparer à la trêve de Noël, qui a été proclamée pour la première fois au Moyen Âge, dans l’ancienne capitale de Turku. Jusqu’à la fin du 20e siècle, la rupture de cette trêve de Noël pouvait entraîner l’emprisonnement.

En ce qui concerne la table de Noël, il s’agit d’un repas traditionnel, du moins là d’où je viens. Le dîner est servi avec du Glögi, qui est similaire au Gluhwein (vin chaud) mais en Finlande, c’est souvent du jus chaud mélangé au Koskenkorva, un spiritueux finlandais. La table d’entrée est divisée en trois parties : les poissons froids salés ou marinés, les plats de viande froide et les plats végétariens. Les plats de poisson sont notre plus grand délice. Ils comprennent le saumon gravlax et le corégone. En Finlande, le gravlax est servi avec de la crème aigre et de l’oignon, que l’on mélange avec de la sauce mousseline et que l’on mange de cette façon ou avec du pain sec. Parmi les autres plats de poisson traditionnellement servis figurent les petits poissons marinés tels que le hareng. Mon plat préféré est le hareng conservé dans du vinaigre, bien qu’il existe plusieurs types de harengs servis, notamment le hareng à la moutarde, le hareng au cassis et le hareng à la smetana. Ces plats de poisson sont accompagnés de pommes de terre bouillies et de pain de Noël, un pain malté légèrement sucré, ou de pain des îles, un pain complet garni de sirop.

Pour la salade, nous servons la Rosolli, une salade de betteraves dont tous les ingrédients sont coupés en petits morceaux. Enfin, les plats de viande comprennent des viandes comme le renne, le fromage de tête, le pâté, les saucisses et la charcuterie. En ce qui concerne les plats principaux, nous servons soit du jambon de Noël, soit du poisson au lard, ainsi que différents types de plats cuisinés au four. Nous commençons par le poisson au lard, un poisson séché frotté au lard, puis rôti au four, avant d’être nappé de sauce béchamel et d’une généreuse dose de piment de la Jamaïque. En ce qui concerne la viande, le jambon est le roi de la table de Noël. Il est rôti lentement au four pendant une nuit et nappé de moutarde juste avant d’être servi. La sauce du jambon est faite à partir du jus de cuisson et d’un peu de moutarde. Un peu de moutarde supplémentaire est également servie en accompagnement du jambon. Quant aux plats d’accompagnement, les traditionnels sont le radis, la carotte et la casserole de pommes de terre. Le ragoût de foie est également un élément incontournable de la table de Noël de nombreux Finlandais.

Pour le dessert, nous apprécions les fruits secs, ou un mélange de fruits secs et de crème glacée, de gelée ou de riz au lait sous différentes formes. Dans notre famille, le Victoria pudding, un riz au lait aromatisé au citron, est un dessert de Noël depuis plusieurs générations.

En ce qui concerne les boissons à Noël, nous servons de la Sahti (bière de ferme finlandaise), de la bière et des snaps comme la Koskenkorva, de l’aquavit ou de la vodka. Bien sûr, on sert aussi du vin. J’aime le champagne avec les entrées, le Pfalz Riesling avec le poisson et la viande, et j’aime un Bordeaux mûr avec le jambon.

Bien sûr, Noël change avec chaque génération et chaque famille, mais une chose reste vraie : le message de paix, de calme et de présence de ceux qui comptent le plus dans nos vies reste la force unificatrice pendant les fêtes.

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Évènements

ASI A LANCÉ DES EXAMENS DE NIVEAU CERTIFICATION

L’année dernière, l’ASI, dans ses efforts continus pour être la norme d’excellence dans le monde de la sommellerie, a lancé la certification ASI 1 et la certification ASI 2. L’introduction de ces deux nouveaux niveaux, menant au diplôme ASI, représente l’engagement supplémentaire de l’ASI à fournir à son réseau mondial des opportunités accrues d’apprentissage, de développement et de réussite professionnelle. Le mois dernier, 225 candidats de 22 pays, ont participé à l’examen de certification 1 de l’ASI. L’ASI a interviewé Andreas Matthidis, un membre estimé de la Commission Examens de l’ASI, sur l’évolution de l’ASI pour ce ui concerne les examens.

Andreas Matthidis, président de l’Association des sommeliers grecs, est un sommelier, éducateur et consultant renommé dans le monde du vin, des spiritueux et du café, en Grèce. Il est diplômé avec mention de l’École supérieure de tourisme de Rhodes et de l’Université d’économie d’Athènes, ainsi que du programme de diplôme WSET (DipWSET).

ASI : Pourquoi la Commission Examens de l’ASI a-t-elle estimé qu’il était important de créer les niveaux de certification 1 et 2 de l’ASI ?

Andreas Matthidis (AM) : Le diplôme de sommelier de l’ASI a été créé en 2012 sous la direction d’une légende de notre association, Giuseppe Vaccarini (Meilleur Sommelier du Monde ASI, 1978), et certifie le plus haut niveau « international » de compétences et de connaissances requises d’un sommelier professionnel travaillant dans le secteur de l’hôtellerierestauration. Au fil du temps, la commission a estimé qu’il était nécessaire de proposer des étapes graduées menant au diplôme de l’ASI. Actuellement, il existe donc trois niveaux du programme d’examen, chacun destiné aux sommeliers à différents stades de leur carrière.

Certification 1

La Certification 1 a été créée en 2021 pour tester les connaissances de base des aspirants sommeliers sur la scène internationale.

30 ASI a lancé
MAGAZINE de ASI DÉCEMBRE 2022
des examens de niveau Certification
Photos : Contributée

Certification 2

La Certification 2 s’appuie sur ces attentes et, en plus des tests de connaissances théoriques, teste également les compétences pratiques requises d’un sommelier travaillant dans un cadre de type restaurant, à un niveau international.

Diplôme ASI

Exige des sommeliers qu’ils possèdent le plus haut niveau de connaissances et de compétences de service au sein de la profession de sommelier, par le biais d’examens théoriques et pratiques.

ASI : En tant que membres de la commission et sommelier avec des années d’expérience à un haut niveau, comment vous et le reste de la Commission Examens vous assurez que les questions de la Certification 1, par exemple, sont à la fois stimulantes mais aussi réalisables pour les candidats ayant une expérience limitée ?

AM : Notre commission est composée de professionnels très expérimentés de différents pays du monde qui, dans leur vie quotidienne, ont affaire au cœur du secteur de l’hospitalité. En tant que telle, la Certification 1 aborde les connaissances de base requises à ce niveau. La plupart des questions de l’examen requièrent des connaissances assez générales sur les vins, les spiritueux, les bières, le café, le thé, les accords mets et vins, l’art de la table et les compétences de sommelier. Bien sûr, il y a quelques questions qui sont liées à notre association (ASI) et à son histoire. Il y a aussi des questions un peu plus difficiles, ce qui permet de relever un défi raisonnable pour atteindre le taux de réussite de 65 %. L’ASI est une association professionnelle, les certificats qu’elle délivre doivent donc être difficiles à obtenir.

ASI : Pouvez-vous nous expliquer comment vous déterminez la part de l’examen qui doit être consacrée à certains pays viticoles, à la vinification, à la viticulture, etc.

AM : Nous réfléchissons beaucoup à ce point. Pour la Certification 1, la pondération est basée sur la connaissance générique des pays producteurs de vin les plus importants (en volume de vin vendu) et de leurs appellations. Pour la Certification 2, nous élargissons le champ des connaissances attendues et pour le Diplôme, nous allons plus loin dans les détails, en attendant des candidats qu’ils connaissent les particularités et les détails de chaque région viticole, style de spiritueux, bière, etc.

ASI : Pour les concours de sommellerie, les concurrents doivent s’exprimer en français, en anglais ou en espagnol. Les candidats à la certification 1 ou 2 doivent-ils passer l’épreuve dans l’une de ces langues ?

AM : Oui, jusqu’à présent la connaissance d’une de ces trois langues officielles de l’ASI est requise pour passer l’examen. En même temps, nous offrons des options alternatives pour certains pays qui peuvent avoir du mal à trouver des étudiants capables de faire cela pour demander un questionnaire dans leur langue maternelle.

ASI : Entreprendre un examen comme celui-ci à l’échelle mondiale est un défi. Quels sont les obstacles logistiques à l’organisation d’un tel examen dans plusieurs pays ? Qu’a fait l’équipe pour surmonter ces défis ?

AM : Spécifiquement pour la Certification 1, c’est un processus relativement facile car il n’y a pas d’épreuves pratiques. La responsabilité de tout pays accueillant l’examen est simplement de trouver une salle fonctionnelle. Parallèlement, nous avons transmis à chaque pays hôte un ensemble de règles générales et de directives pour les surveillants afin de garantir que tous les pays participants surveillent l’examen de la même manière. Nous n’avons également qu’une seule adresse électronique pour les inscriptions, quel que soit l’examen, afin d’éviter toute confusion ou erreur. Le jour J, l’outil le plus important est notre plateforme WhatsApp, car elle permet à tous les surveillants de communiquer avec nous à tout moment pendant le test, s’ils en ont besoin.

ASI : Si une association membre est intéressée par l’organisation d’un examen de certification 1, de certification 2 ou de diplôme, qui doit-elle contacter ?

AM : Il y a toujours une annonce sur le site officiel de l’ASI et sur les médias sociaux mais à tout moment, ils peuvent simplement envoyer un e-mail à : exams@asi.info.

Pour les personnes intéressées, notre prochain examen de diplôme ASI aura lieu le 13 mars 2023. Vous trouverez des informations à ce sujet sur le site Internet de l’ASI. Notre prochain examen de certification 1 aura lieu au printemps 2023 et celui de certification 2 à l’automne prochain. Vous trouverez des informations actualisées sur le site Web, sur les médias sociaux de l’ASI et dans le magazine de l’ASI.

31 MAGAZINE de ASI DÉCEMBRE 2022

Antologia Miguel Torres :

lancement de nouveaux millésimes des vins phares de Familia Torres

La collection Antologia Miguel Torres comprend les cinq vins les plus emblématiques de Familia Torres, qui montrent l’engagement ferme de la cave envers la qualité, l’identité et la durabilité. Son histoire a commencé il y a plus de 50 ans avec Miguel A. Torres, membre de la quatrième génération, qui a créé le légendaire Mas La Plana et qui a contribué à un nouvel élan pour les caves Familia Torres. La cinquième génération a consolidé cette vision et ajouté à la collection son vin le plus exclusif : Mas de la Rosa.

Les nouveaux millésimes ont été présentés tout au long de l’année lors de plusieurs événements professionnels dans diff érents pays, avant de se terminer en octobre par un « Antologia Day, » une dégustation avec les consommateurs fi naux qui s’est déroulée simultanément à Barcelone, Londres et New York.

Les cinq vins nous invitent à un voyage des sens à travers diff érentes appellations d’origine catalanes. La route commence dans la Conca de Barberà avec le Chardonnay Milmanda 2019, et se poursuit jusqu’au Penedès, le coeur de Familia Torres, avec Mas La Plana (100% Cabernet

Sauvignon) et Reserva Real (un assemblage « bordelais »), tous deux millésimes 2018. La dégustation revient ensuite dans la Conca de Barberà avec Grans Muralles 2018, un vin riche et complexe, élaboré avec des cépages catalans, dont deux cépages ancestraux (pré phylloxériques) récupérés par Familia Torres. La dernière étape du voyage nous emmène dans le Priorat avec Mas de la Rosa 2019. L´expression authentique de ce tout petit vignoble de 1,9 hectare à Porrera avec de vieilles vignes de cariñena et de garnacha.

Véritables refl ets de leur terroir d’origine, ces cinq vins méditerranéens laissent la nature s’exprimer librement, révélant la variation des millésimes. Ils ont tous en commun l’élégance et la fraîcheur. Miguel Torres Maczassek, cinquième génération de Familia Torres, déclare : « notre détermination pour ces vins est de respecter les caractéristiques du vignoble (le terroir) et les spécificités du millésime. Nous avons travaillé patiemment pendant des décennies pour trouver le bon équilibre dans tous ces vignobles. Tous les vins de notre Collection Antologia montrent une identité très définie, une claire appartenance au terroir, le caractère variétal et une fraîcheur en bouche. »

©ToniGalitó

Hommage à une légende : le Prix ASI Gérard Basset pour l’ensemble d’une carrière

Ce Prix de l’ASI a été créé en 2019 d’abord pour honorer Gérard Basset et continue ensuite à distinguer une personnalité qui, comme Gérard, a joué un rôle important pour faire rayonner la sommellerie dans le monde, en tenant compte de tout ce qu’elle a accompli au cours de sa carrière, et avoir fait preuve, comme Gérard, de curiosité, de ténacité, de pugnacité, de détermination, de gentillesse, de diplomatie, d’humilité, de modestie, de professionnalisme, d’encadrement de jeunes talents, de transmission, de charisme, de talent, de sens de l’humain et d’un profond enthousiasme pour la vie.

L’ambassadrice de l’ASI, Michèle Chantôme, était une amie personnelle de Gérard et de sa femme Nina, avec laquelle elle entretient toujours une relation étroite. Michèle déclare : « Gérard a toujours été spécial pour moi. Nous nous sommes rencontrés à la fin des années 80 et nos chemins se sont croisés à plusieurs reprises jusqu’à ce que je fasse vraiment sa connaissance lorsqu’il a remporté le Prix du Sommelier de l’Année Champagne Ruinart UK en 1992. À partir de ce momentlà, j’ai découvert son esprit combatif. Il ne pouvait vivre sans relever un défi dans sa vie professionnelle. Dès qu’il avait atteint un objectif, il devait se concentrer sur une nouvelle cible. Il n’aurait jamais abandonné sans avoir atteint ce qu’il avait décidé de faire. C’est aussi la raison pour laquelle j’étais si confian te quant à son combat contre le cancer. Je ne pouvais pas imaginer qu’il perdrait cette bataille. » Malheureusement, Gérard a succombé à ce cancer, juste avant le concours ASI du Meilleur Sommelier du Monde à Anvers, mais sa légende coule dans les veines des sommeliers du monde entier. Son esprit est légendaire et ses réalisations inégalées. Gérard Basset était le sommelier le plus récompensé. Il était Master Sommelier, Master of Wine, et aussi titulaire d’un Wine MBA et d’un MSc OIV en gestion du vin. Il était Meilleur Sommelier d’Europe. Il a reçu le titre d’Officier de l’Empire britannique, ainsi que le Mérite Agricole de France. Mais l’événement le plus marquant de la carrière de Gérard a été le titre de Meilleur Sommelier du Monde ASI en 2010.

Sur une note personnelle, qui témoigne de sa passion pour l’apprentissage et la réussite, Michèle Chantôme raconte : « chaque fois que nous voyagions ensemble, j’étais surprise de voir combien de livres il pouvait acheter dans les boutiques de l’aéroport. Des livres sur le vin ? Pas du tout ... Il en avait déjà des tonnes à la maison. Tout ce qu’il cherchait, c’était des livres sur la réussite dans la vie, le sport, l’art, les affaires, et des biographies de vainqueurs dans tous les domaines. Il avait toujours besoin d’exemples pour être sûr qu’il était sur la bonne voie. Il voulait savoir comment ils avaient réussi et comment tirer quelques leçons de leur expérience. »

33 Évènements MAGAZINE de ASI DÉCEMBRE 2022
Hommage à une légende : le Prix ASI Gérard Basset pour l’ensemble d’une carrière

Évènements

Hommage à une légende : le Prix ASI Gérard Basset pour l’ensemble d’une carrière

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L’ASI GÉRARD BASSET LIFETIME ACHIEVEMENT AWARD

L’ASI Gérard Basset Lifetime Achievement Award perdure en son honneur. Après Gérard qui l’a reçu à titre posthume en 2019, le Prix 2021 a été décerné au légendaire sommelier français et Meilleur Sommelier du Monde ASI 1989, Serge Dubs. En remportant le Prix, Serge Dubs a démontré les qualités non seulement d’un grand sommelier, mais aussi d’un ambassadeur de la profession.

Les critères de sélection des candidats sont les suivants :

• Des services loyaux et de longue date dans le secteur du vin pour soutenir la sommellerie, les viticulteurs et les professionnels de l’hôtellerie.

• Une personne qui a eu un impact par son travail et son expertise pour et au sein de Sommellerie.

• Un grand ambassadeur du vin, du service du vin et de l’hospitalité, par le biais du service, de l’élaboration du vin, de l’éducation ou du journalisme.

• Un mentor et un exemple de professionnalisme dans sa propre carrière qui a inspiré les autres.

• Une personne qui accepte le changement, la diversité et l’inclusion.

Suite aux nominations de novembre et décembre derniers, un jury composé des vice-présidents de l’ASI, de l’actuel Meilleur Sommelier du Monde de l’ASI (Marc Almert) et co-présidé par Nina Basset (représentant également Romané Basset) et le Président de l’ASI, une liste de 14 noms a été présentée à un jury invité, Jancis Robinson OBE, MW, Jeannie Cho Lee, MW et Alice Feiring, certaines des personnalités les plus influentes du monde du vin. Ce jury invité a réduit cette liste à quatre noms, qui ont été présentés à tous les présidents des associations membres de l’ASI pour un vote final au début du mois. Les présidents des associations nationales ont jusqu’au 7 janvier 2023 pour soumettre leur choix pour le prestigieux Prix. Le lauréat, normalement annoncé en mars, sera présenté cette année dans le cadre du programme du concours du Meilleur Sommelier du Monde de l’ASI à Paris, en février 2023.

Hommage à une légende : le Prix ASI Gérard Basset pour l’ensemble d’une carrière

35 MAGAZINE de ASI DÉCEMBRE 2022 Évènements

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Hommage à une légende : le Prix ASI Gérard Basset pour l’ensemble d’une carrière

Présentation des nominés :

LOUIS HAVAUX

Si Louis Havaux n’a jamais été sommelier, cet homme de 87 ans a consacré les meilleures années de sa vie, plus de 50 ans, à soutenir la sommellerie en Belgique et dans le monde entier, tout en gérant ses propres affaires dans le domaine du vin.

Il était le rédacteur de la revue de la Gilde des Sommeliers de Belgique. Pendant plus de 25 ans, il a également été secrétaire général de la Gilde et il est toujours resté actif dans leurs évènements, notamment comme membre du jury des concours des Jeunes Sommeliers ou des Meilleurs Sommeliers de Belgique et a représenté la Belgique à diverses réunions internationales avec l’ASI.

En 1983, il a organisé le concours ASI du Meilleur Sommelier du Monde à Bruxelles au nom de la Gilde des Sommeliers de Belgique, sans aucune subvention de l’ASI. Il a ainsi sauvé l’ASI d’un désastre financier, à l’époque. Il prend des risques en organisant une foire aux vins pour le financer, mais heureusement, c’est un grand succès et le début du Concours Mondial de Bruxelles, aujourd’hui mondialement connu, un concours de vins où les sommeliers du monde entier sont invités à venir juger les vins, améliorant ainsi leurs compétences et leurs connaissances.

En effet, après le précédent concours organisé en 1978 à Cascais (Portugal) avec l’Italien Giusseppe Vaccarini comme vainqueur, il a doublé le nombre de pays participants et a reçu gratuitement tous les concurrents : Autriche, Canada, Danemark, France, Allemagne, Grèce, Hollande, Irlande, Italie, Luxembourg, Belgique et Espagne. Des journalistes internationaux ont témoigné : « ce concours a véritablement créé le renouveau de l’ASI ... grâce à Louis Havaux, Père des Sommeliers ... Bruxelles, capitale mondiale du vin » ... Avec la brillante victoire du Français JeanLuc Pouteau. A cette occasion, Havaux a reçu le titre de membre d’honneur de l’ASI. Depuis 1983, il a participé en tant que membre du jury à ses nombreux concours, assistant à leur spectaculaire progression au niveau mondial ...

Pour citer Louis : « Si je me souviens bien, nous sommes maintenant plus de soixante pays membres de l’ASI ! C’est un parcours impressionnant, dont le mérite revient principalement à la multitude de sommeliers bénévoles que j’ai pu apprécier au fil des années. »

Grâce à la communauté des sommeliers de l’ASI, il a, en effet, fondé puis présidé la FIJEV (Fédération Internationale des Journalistes et Ecrivains du Vin), puis cofondé l’Association des Grands Concours Internationaux des Vins (parrainée par l’OIV), animé comme chroniqueur vin à la télévision (RTB.F et RTL.TV), et a été intronisé dans 68 confréries en France et à l’étranger : Chancelier de la Jurade de St-Emilion, il a invité, chaque année, le Meilleur Sommelier de Belgique à être reçu et intronisé à la Jurade. Enfin, il est Commandeur dans l’Ordre du Mérite Agricole français. Louis déclare : « Je tiens à remercier la Gilde et l’ASI pour cette merveilleuse opportunité dans la vie. Ils m’ont fait découvrir, en tant que journaliste, le monde de la sommellerie et du vin. »

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VÉRONIQUE RIVEST

Véronique Rivest est reconnue au niveau national — et international — comme l’une des plus grandes spécialistes du vin au Canada. Elle est un sommelier de renom, un écrivain du vin, un conférencier et un éducateur. Elle aime partager ses connaissances durement acquises sur le vin, en tant que chroniqueuse pour le journal La Presse ainsi que d’autres magazines et en tant que commentatrice sur Radio-Canada.

Véronique a fait ses débuts dans le secteur de l’hôtellerie à 16 ans, lorsqu’elle a obtenu son premier emploi dans un restaurant d’Ottawa. Ce fut, dit-elle, un coup de foudre et le début d’un parcours qui l’a conduite à devenir une restauratrice et une sommelière prospère.

Mais son amour de la restauration ne l’a pas empêchée de poursuivre des études plus larges. Elle est titulaire d’une licence en langues modernes de l’Université d’Ottawa et d’un MBA en commerce international de l’Université Schiller de Strasbourg. Elle parle couramment le français, l’anglais, l’allemand et l’espagnol.

Après 30 ans dans l’industrie hôtelière, Véronique peut se targuer d’un palmarès inégalé dans son domaine au Canada. Elle a participé 4 fois au concours du Meilleur Sommelier du Québec avant de le remporter. La persévérance est dans son ADN ! Elle a ensuite remporté le concours

du Meilleur Sommelier du Canada en 2006 et a réitéré sa victoire en 2012. Elle a remporté le Wine Woman Award à Paris en 2007 et le concours du Meilleur Sommelier des Amériques de l’ASI en 2012.

Au concours du Meilleur Sommelier du Monde de l’ASI, Véronique s’est classée parmi les 12 premiers en 2007 et 2010, et a obtenu la deuxième place à Tokyo en 2013. Elle a été la première femme à monter sur le podium dans l’histoire du concours. Elle est une pionnière qui a ouvert la voie et inspiré une génération de femmes sommelières, au Canada et à l’étranger.

En 2014, Véronique a ouvert SOIF Bar à Vin à Gatineau, au Québec. Tout juste un an plus tard, il a été désigné comme l’un des 10 meilleurs nouveaux restaurants au Canada par le magazine EnRoute. C’est bien sûr aussi un lieu d’apprentissage et de partage. La formation continue est une grande partie de la raison d’être de Soif. Les vignerons viennent du monde entier, ainsi que les sommeliers qui viennent se former auprès de Véronique. Son amour de l’enseignement et du tutorat est aussi grand que son amour du vin.

Véronique est membre de la Commission Concours de Sommeliers de l’ASI depuis 2020.

En 2015, elle a reçu la Médaille du service méritoire du Canada, qui récompense les grands Canadiens pour des actes exceptionnels qui font honneur au pays.

En 2016, elle a été nommée sommelière officielle d’Air Canada, chargée de sélectionner des vins pour la classe affaires de la compagnie aérienne.

En 2018, elle a été décorée de l’Ordre de Gatineau, remis aux citoyens qui ont apporté une contribution exceptionnelle à leur profession et qui ont attiré l’attention internationale sur la ville.

Son influence, et sa reconnaissance en tant que professionnelle du vin très respectée dans le monde, ne sont pas seulement dues à sa réussite dans le monde difficile des concours professionnels, mais aussi beaucoup à son attitude et à sa vision de la profession. L’authenticité de Véronique, sa simplicité et sa capacité à communiquer, son extrême professionnalisme associé à une véritable passion et une extraordinaire humilité, ont grandement contribué à son succès mais ont également établi de nouvelles échelles dans la profession et ont contribué à son évolution. Sans oublier l’énorme influence que la carrière et les succès de Véronique ont eu sur les femmes de la profession dans le monde entier.

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Photo : © Martine Doucet

Évènements

Hommage à une légende : le Prix ASI Gérard Basset pour l’ensemble d’une carrière

SHINYA TASAKI

Shinya Tasaki est né en 1958 à Tokyo, au Japon. Souhaitant étudier la cuisine française, Shinya quitte le Japon en 1977, à l’âge de 19 ans, et se rend en France, où il découvre le métier de sommelier et décide de s’engager dans cette voie. Il revient au Japon en 1980. Trois ans plus tard, en 1983, il remporte le concours du Meilleur Sommelier du Japon. Il ne cesse de s’améliorer, s’étant fixé un but : remporter le concours mondial.

Il a réussi en 1995, lors du concours du Meilleur Sommelier du Monde, organisé par l’ASI cette année-là à Tokyo. Aucune autre personne n’a peut-être fait autant pour promouvoir la culture et le plaisir du vin au Japon, tant dans les familles que dans les izakaya, ces restaurants ancrés dans la culture japonaise.

Élu à la présidence de l’ASI (Association de la Sommellerie Internationale) en 2010, poste qu’il a occupé jusqu’en 2017, il n’a cessé d’œuvrer pour la promotion du métier de sommelier, l’amélioration des techniques et la promotion sociale des sommeliers du monde entier.

En 2012, avec Giuseppe Vaccarini, Meilleur Sommelier du Monde 1978, il a lancé le diplôme ASI dans le but d’harmoniser le niveau des sommeliers du monde entier et de les encourager à se perfectionner.

En 2011, Shinya Tasaki a reçu une très haute distinction japonaise, la médaille du ruban jaune, pour sa contribution à la promotion de la profession de sommelier, des mains de l’empereur lui-même, qui l’a félicité personnellement. La médaille du ruban jaune est décernée à « ceux qui, par leur diligence dans leur profession, sont devenus des modèles pour le peuple. »

À cette occasion, Shinya Tasaki a déclaré : « Pour moi, ce Prix ne m’honore pas tant qu’il honore la profession de sommelier. Je continuerai à contribuer à la formation des sommeliers. »

En tant que vice-président de l’Association des sommeliers du Japon, il s’est pleinement impliqué dans la préparation du Concours mondial 2013, qui s’est tenu au Japon. Il continue à soutenir l’accueil des concours internationaux de l’ASI au Japon avec les membres de la JSA, dont il est devenu président.

Il continue également, par le biais de conférences et d’une présence dans les médias, à transmettre le charme du vin et de la gastronomie, mais aussi l’art de la table — notamment la bonne façon de servir le vin — aux habitants du Japon.

À vrai dire, le charismatique Shinya Tasaki est une légende vivante dans son pays et continue d’inspirer les jeunes sommeliers d’Asie et du monde entier. Il est à ce jour le seul sommelier non-européen à détenir le titre de Meilleur Sommelier du Monde.

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Photo : Contributée

GIUSEPPE VACCARINI

Giuseppe Vaccarini est né en 1952 à Miradolo Terme, près de Pavie, en Italie. Il est devenu sommelier professionnel en 1972 et a remporté le titre de Meilleur Sommelier du Monde en 1978 au concours de l’ASI à Estoril, au Portugal.

Sa carrière s’est rapidement orientée vers la transmission et la formation des sommeliers et le développement de la gastronomie à travers le monde. En commençant, bien sûr, par l’Italie où il a enseigné la technologie hôtelière et plus particulièrement la sommellerie à Milan de 1987 à 2010. Il a également dirigé des restaurants prestigieux, dont le Gualtiero Marchesi, étoilé au Michelin, à Milan.

Parallèlement, il met ses connaissances et son talent au service de l’Association des sommeliers italiens (secrétaire général puis président), puis de l’Association de la Sommellerie Internationale (ASI), dont il est secrétaire général à partir de 1987, puis président de 1996 à 2004, et directeur jusqu’en 2007. Il a ensuite fondé l’ASPI, l’Association des Sommeliers Professionnels d’Italie, dont il est toujours le président.

Giuseppe a donné des cours de sommellerie dans de nombreux pays, dont la Suisse, la Corée du Sud, le Vietnam, le Brésil, le Portugal, Chypre, la Thaïlande et le Venezuela, entre autres. Il a également donné de nombreuses conférences, participé aux travaux du Comité technique de l’ASI et fait partie du jury de divers concours internationaux. En tant que président du Comité technique du Trophée Ruinart, il a contribué, avec Michèle Chantôme, à la création de nombreuses associations de sommeliers dans les pays d’Europe du Nord et de l’Est.

En 2012, à la demande de Shinya Tasaki, alors président de l’ASI souhaitant harmoniser le niveau des sommeliers dans le monde, il crée l’examen du Diplôme de l’ASI. Toujours à la tête de la Commission Examens, il vient de lancer avec son équipe deux autres examens de certification proposés aux associations nationales pour encourager les sommeliers à se perfectionner. Il a également participé activement à l’élaboration des lignes directrices de l’ASI ainsi qu’aux tutoriels et aux Bootcamps ASI en Pologne et en Malaisie.

Travailleur acharné — il s’ennuie en vacances, admet son entourage — il est l’auteur de plus de 20 livres sur la sommellerie et la gastronomie, comprenant des accords mets et vins et une connaissance approfondie des produits de qualité, de l’eau minérale au café, en passant par la bière, la glace, la grappa, les fromages, la charcuterie, etc. Enfin, il a contribué, en tant que journaliste et expert, à de nombreux magazines.

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Hommage Photo : Contributée

Le monde s’intéresse au Cava. Malgré les défi s de la pandémie, les ventes mondiales du style de vin mousseux emblématique de la méthode traditionnelle espagnole ont augmenté de plus de 17 % en 2021, et cette tendance positive s’est poursuivie en 2022. Quel est le moteur de cette croissance ? C’est le Cava premium, vieilli plus longtemps, comme le Cava Guarda Superior Reserva, le Cava Guarda Superior Gran Reserva, le Cava Guarda Superior de Paraje, ainsi que le Cava biologique.

Le succès de ces sous-catégories reflète l’engagement de l’AOC envers la qualité, l’environnement, les pratiques durables et la transparence. À partir de 2025, la catégorie Cava de Guarda Superior sera 100 % biologique, ce qui représente une étape importante puisque l’AOC continue de se concentrer sur la durabilité de l’industrie. Cet engagement en faveur de la durabilité va de pair avec l’accent mis sur la qualité par la réduction des rendements, le vieillissement prolongé et une traçabilité accrue de la vendange à la mise en bouteille. Ce dernier point est mis en évidence par l’introduction de couleurs diff érentes pour chaque catégorie, qui aideront les consommateurs à identifi er les types de Cava, et par l’introduction d’un « sceau de garantie » du Conseil régulateur, un organisme accrédité par le ministère espagnol de l’agriculture, de la pêche et de l’alimentation pour la certification du Cava.

En outre, un label « producteur intégral » a été lancé pour distinguer les caves qui pressent et vinifient 100% de la cuvée dans leur propre propriété, pour leur propre production. Ce label met en valeur le fait que l’élaboration est entièrement réalisée, du début à la fin, par la même cave.

Conformément à ces engagements visant à améliorer continuellement la qualité du Cava et à mieux faire comprendre aux consommateurs comment et où le Cava est produit, l’AOC a également introduit la possibilité pour les producteurs d’identifier les zones

C’estmieuxavec
CAVA

de production. Javier Pagés, président du Conseil régulateur, déclare à propos de ces nouvelles pratiques d’étiquetage : « Ces sceaux représentent ce qui nous distingue et nous identifi e comme l’authentique Cava d’appellation d’origine. Ils offrent le plus haut niveau de certification, et le seul officiel qui garantit la qualité du produit au consommateur, en certifiant l’authenticité de ses caractéristiques et des informations figurant sur l’étiquette. »

Les prouesses gastronomiques du Cava ont fait leurs preuves

Les sommeliers considèrent depuis longtemps le Cava comme l’un des outils les plus fiables lorsqu’il s’agit de réaliser des accords parfaits. Le sommelier québécois, scientifi que, expert en gastronomie et auteur de Tastebuds and Molecules : the Art and Science of Food, Wine and Flavor, a identifié de nombreux ingrédients qui se marient avec les différents styles de Cava, offrant ainsi au Cava encore plus de possibilités de briller sur la table. www.cava.wine/en/discover/molecular-study-cava

Devenez un expert et un éducateur en matière de Cava

Vous souhaitez partager votre passion pour le Cava avec vos collègues, vos étudiants ou votre famille et vos amis ? Commencez votre voyage avec le cours en direct sur site Cava Educator, où vous apprendrez l’histoire du Cava, l’appellation d’origine, son conseil régulateur, la méthode de production traditionnelle, les cépages autorisés, les origines et le zonage, les types et les styles, la classification, comment le déguster, en plus de ses multiples accords et de son grand lien avec la gastronomie.

L’Académie du Cava est un cours 100% en ligne qui vous permet d’étudier à votre propre rythme, d’apprendre et de déguster le Cava quand et où cela vous convient le mieux.

Vous aurez à votre disposition une collection de vidéos réalisées par des maîtres sommeliers et des maîtres du vin renommés, qui vous guideront dans l’expérience passionnante d’une dégustation de Cava. Une sélection de cavas livrés à votre domicile rendra l’expérience très enrichissante.

Découvrez l’Académie du Cava : cavaacademy.com/en/home

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Une tradition mondiale : manger et boire local pendant les Fêtes
Faites-moi un accord ! manger et boire local pendant les Fêtes FAITES-MOI UN ACCORD
Une tradition mondiale :

Nous avons demandé à des sommeliers du monde entier de décrire leurs accords préférés mets et boissons pour les fêtes. Si les saveurs qu’ils recommandent varient considérablement, la seule constante est la valeur du manger et du boire local. Le métier de sommelier exige souvent de voyager à travers le monde et de faire des recherches approfondies sur la nourriture et les boissons de nombreuses nations étrangères, mais lorsqu’il s’agit de célébrer les fêtes, un moment où l’on célèbre ce que l’on a autour de soi, il est réconfortant de savoir que les sommeliers lèvent leur verre et leur fourchette à ce qui est fait près de chez eux.

Biscuits au gingembre et au fromage bleu

Accompagnement : Blossa 2022 Hurricane “Gløgg” (vin chaud)

Sommelier : Liora Levi

Norvège, responsable de la communication des événements de l’ASI

À propos du plat :

Les biscuits au gingembre font partie des traditions de Noël en Norvège depuis très longtemps. La coutume veut que les familles fassent cuire et décorent les biscuits avant Noël. La fabrication de maisons, de châteaux et de forteresses en biscuits au gingembre est également très répandue et implique tout le monde, des plus jeunes aux plus âgés. La tradition consistant à déguster du fromage bleu avec ces délicieux biscuits est assez récente, mais elle n’en est pas moins appétissante et délicieuse.

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Une tradition mondiale : manger et boire local pendant les Fêtes Faites-moi un accord ! Photo : Contributée

À propos de l’accord :

Les vins fortifi és à forte dose de douceur se marient parfaitement avec ce plat, car ils se marient remarquablement bien avec le salé du fromage et l’alcool rince le palais de l’onctuosité du fromage. Je trouve que le Vintage Port est l’accord ultime, mais aussi le typique « gløgg » norvégien, la version scandinave du vin chaud alcoolisé. Il a beaucoup de douceur en plus des épices de Noël habituelles. Cette année, mon gløgg préféré est le Blossa 2022 Hurricane.

acadienne. La tourtière est une tourte à la viande composée d’une combinaison de bœuf, de porc et de veau hachés, mais parfois aussi d’agneau ou de gibier, accompagnée de pommes de terre en purée, d’oignons et d’un mélange d’épices savoureuses et aromatiques comme le clou de girofle et la cannelle. Le parfum de cette tourte sortant du four remplit n’importe quelle maison de l’esprit des fêtes.

À propos de l’accord :

Les Acadiens se sont installés dans la vallée de l’Annapolis, en Nouvelle-Écosse, il y a près de 400 ans. Beaucoup ont débarqué près d’une ville appelée Wolfville, où je peux retrouver la trace de certains de mes propres ancêtres. La terre de l’Acadie, rendue célèbre par le poème Évangéline de Henry Wadsworth Longfellow, est maintenant couverte de vignes, car elle est la pièce maîtresse de notre industrie vinicole locale émergente. Lorsqu’il s’agit de choisir un vin pour accompagner la tourtière, il est assez facile de choisir un vin rouge modérément intense comme l’assemblage GSM, mais je pense qu’un Riesling local, comme la version du Domaine de Grand Pré, ou un rouge fruité et brillant comme le Pinot Noir des vignobles Beausoleil, peut avoir un effet rafraîchissant et contrastant. Ces deux vins s’accordent également très bien avec la dinde.

A propos du plat :

Assemblage

Vitel Toné et Vieilles Vignes Sémillon et Chardonnay, Sauvignon Blanc

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tradition mondiale : manger et boire local pendant les Fêtes Faites-moi un accord !
Accord de tourtières acadiennes : Accompagnement : Riesling du Domaine de Grand Pré et Pinot Noir des Vignobles Beausoleil Sommelier : Mark DeWolf Canada, rédacteur en chef du magazine ASI
la plupart des Nord-Américains, le repas des fêtes est centré sur la dinde,
mon enfance, chaque
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Photo: Contributée Photo: Contributée

Accompagnement :

Matías Riccitelli Old Vines Semillon, Río Negro, Patagonie, Argentine, et Altar Uco Edad Media

Sommelier : Matías Prezioso Argentine, Président de l’Association des Sommeliers d’Argentine

À propos du plat :

Pour Noël en Argentine, il y a une tradition, que j’adore, de manger beaucoup de plats froids. Cela s’explique par le fait que l’Argentine est située dans l’hémisphère sud, donc Noël est au milieu de l’été et les plats frais sont l’entrée idéale. Parmi eux, celui que j’aime le plus est le Vitel Toné, une préparation d’origine italienne (plus précisément du Piémont) mais qui est devenue très populaire en Argentine grâce à l’immigration en provenance de ce pays. Elle est préparée avec de la viande de bœuf (on utilise des morceaux comme le peceto ou la langue), accompagnée d’une sauce dont les principaux ingrédients sont la mayonnaise, les longes de thon, le bouillon de bœuf, les anchois et les câpres. C’est un plat qui mélange les saveurs de la viande avec celles de la mer, ce qui arrive souvent en Argentine car nous sommes connus pour nos plaines et nos vaches mais nous avons aussi une longue côte sur l’océan Atlantique.

À propos de l’accord :

Pour accompagner ce plat, j’aime un vin blanc qui emplit la bouche mais qui possède en même temps de la fraîcheur. Le corps permet d’accompagner l’onctuosité du plat et l’acidité du vin se combine très bien avec les saveurs marines du thon, des anchois et la salinité des câpres. Je pense directement à deux grands vins argentins. L’un d’eux est le « Matías Riccitelli Old Vines Semillon » de Río Negro (Patagonie), issu de vieux vignobles qui apportent une grande complexité tout en conservant la fraîcheur de la variété et du lieu. Et je pense aussi à ce plat avec « Altar Uco Edad Media, » une création du brillant vigneron Juan Pablo Michelini. Un vin qui est un assemblage avec une majorité de Chardonnay et un peu de Sauvignon Blanc, mais grâce au terroir froid de la vallée d’Uco et à la vinification originale avec vieillissement biologique, il possède une complexité et une fraîcheur incroyables.

Pavlova

Accompagnement :

Pegasus Bay Aria Riesling 2018 vendange tardive

Sommelier : Celia Hay Nouvelle-Zélande, présidente, Sommeliers et professionnels du vin de Nouvelle-Zélande

À propos du plat :

À l’approche des fêtes de fin d’année, la Pavlova est un dessert extrêmement populaire, facile à préparer par un cuisinier amateur. Elle est faite de meringue, moelleuse au centre et recouverte d’une épaisse couche de crème fouettée, puis garnie d’une sélection de fruits de saison et de fleurs comestibles. Ce dessert doit son nom à la ballerine russe Anna Pavlova.

Ce dessert est à l’origine d’un débat permanent sur la question de savoir qui a donné son nom au dessert : La Nouvelle-Zélande ou l’Australie ? Les deux revendiquent cet honneur et il reste un classique dans ces deux pays. En été, c’est le dessert idéal car sa texture légère est équilibrée par une sélection de fruits d’été mûrs.

À propos de l’accord :

Ce Riesling de North Canterbury, en vendange tardive, n’est produit que dans les meilleures années. Dominé par des ananas mûrs, des abricots et du miel, il conserve une acidité vive et complète les fruits frais et la douceur de la Pavlova.

45 MAGAZINE de ASI DÉCEMBRE 2022
Une tradition mondiale : manger et boire local pendant les Fêtes Faites-moi un accord !
Photo : Contributée

O-toso

Article de fond

Ceaque nimus voluptibus, intiur, odis maiores tiumen

Le Nouvel An est l’une des fêtes les plus importantes au Japon. Selon les croyances shintoïstes, les dieux japonais rendent visite à chaque foyer le premier jour de l’année. Les gens nettoient leur maison à fond pour s’y préparer. Ensuite, la nation entière fait une pause de quelques jours, se réunit en famille et célèbre la toute nouvelle année.

L’une des traditions du Nouvel An japonais est la consommation cérémoniale d’un saké infusé d’herbes médicinales appelé “o-toso.”

Les familles s’assoient ensemble et en boivent quelques gorgées dans un ensemble spécial de tasses en laque pour souhaiter bonne santé et longévité. Comme il s’agit d’une boisson symbolique plutôt que d’une boisson de loisir, elle est servie de manière quelque peu cérémonieuse. De la manière la plus formelle, la liqueur est servie du plus jeune au plus âgé, chacun prenant une gorgée dans trois tasses séparées.

L’O-toso est originaire de Chine et a été introduit au Japon au IXe siècle, époque où l’on se préoccupait beaucoup des maladies. Signifiant littéralement “abattre (le mal) et revivre,” cette concoction à base de plantes a gagné en popularité parmi les aristocrates de la cour impériale. Bientôt, ils ont incorporé cette liqueur médicinale dans leurs rituels du Nouvel An. La pratique s’est étendue à l’ensemble de la population peu après le 17e siècle.

Le mélange utilisé pour l’o-toso, appelé toso-san, contient plusieurs herbes et épices, chacune ayant des vertus médicinales. La formule varie, mais les constituants les plus courants sont le poivre japonais, la cannelle, l’atractylodes japonica et la campanule. De nos jours, la plupart des ménages utilisent du toso-san préemballé et le font infuser dans du saké ou du mirin, une liqueur de riz sucrée, pendant plusieurs heures pour faire du o-toso.

Une nouvelle année commence par une gorgée d’o-toso, dans l’espoir de son effet magique, comme le raconte le folklore : si l’on en boit, toute la famille sera épargnée par la maladie. Une famille entière le boit, et tout le voisinage sera libéré de la maladie.

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un saké aux herbes millénaire et un souhait de longévité pour le Nouvel An japonais
www.japansake.or.jp/sake/en

RENCONTREZ MASON NG : MEILLEUR SOMMELIER D’ASIE & OCÉANIE 2022 DE L’ASI

Le mois dernier, le concours du Meilleur Sommelier d’Asie & Océanie de l’ASI s’est tenu dans la ville dynamique de Tokyo, au Japon. 24 concurrents de 13 pays avaient chacun une tâche à accomplir : concourir et remporter le titre de Meilleur Sommelier d’Asie et d’Océanie. Dans notre dernière édition du Magazine ASI, nous avons souligné l’essor de la sommellerie dans toute la zone, en mettant l’accent sur l’émergence de l’Asie du Sud-Est. Dans le passé, le concours était traditionnellement dominé par les sommeliers japonais, chinois, néo-zélandais et australiens. Cependant, cette fois-ci, la finale avait un petit goût d’Asie d u Sud-Est, puisque Mason Ng, un sommelier né en Malaisie et vivant à Singapour, a rejoint les éternels favoris Andreas Martinisi (Nouvelle-Zélande) et Loïc Avril (Australie). Malgré la pression de la compétition contre deux sommeliers de renommée mondiale, Martinisi et Avril, Mason Ng est sorti vainqueur, inaugurant une nouvelle ère pour la sommellerie en Asie, notamment en Asie du Sud-Est, en devenant le premier candidat de Singapour à remporter le titre de Meilleur Sommelier d’Asie & Océanie.

Ng a commencé sa carrière dans le vin au restaurant trois étoiles Michelin Les Amis, où il a obtenu sa certification de sommelier à l’âge de 19 ans. Après son passage aux Amis, Ng est devenu, à 21 ans seulement, sommelier en chef chez ATLAS, où il était responsable de la création de leur programme de vins et spiritueux. À ATLAS, il se spécialise à la fois dans le gin et le champagne en tant que chef sommelier avec une collection de plus de 1 000 gins et 300 étiquettes de champagne différentes. En 2019, Mason a passé son Advanced Sommelier et a été couronné meilleur sommelier de Singapour ainsi que d’Asie du Sud-Est, lors d’un concours organisé à Manille, aux Philippines. Actuellement, en tant que directeur des vins de Park90, il dirige une équipe de 19 sommeliers à travers Singapour, Taïwan et le Japon, et vise à partager son amour des vins avec un public plus large et les amateurs de vin du monde entier.

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Rencontrez Mason Ng : Meilleur Sommelier d’Asie & Océanie 2022 de l’ASI Article de fond Photo : Contributée

ASI : Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir sommelier Mason Ng (MN) : Mon oncle était un grand buveur de vin et il m’a initié au vin quand j’avais environ 13 ans. Je ne pouvais pas boire à cette époque, mais il me passait de temps en temps une gorgée ou deux. Cela a éveillé ma curiosité, et j’ai commencé à étudier les vins dès ce jeune âge. Regarder des vidéos en ligne de personnes capables de déguster à l’aveugle et d’identifier des vins a probablement été l’une des choses les plus inspirantes que j’ai vues à l’époque, et je dirais que cela m’a fortement incité à vouloir acquérir ces compétences.

ASI : La formation d’un sommelier de haut niveau implique souvent beaucoup de sacrifices. Était-ce le cas pour vous ?

MN : Absolument. J’ai sacrifié les relations avec mes proches, ma famille, mes amis et même mon temps personnel. J’ai passé beaucoup de nuits blanches à étudier et à m’améliorer, par exemple en faisant des dégustations à l’aveugle après des services mouvementés. Lorsque je venais de commencer ma carrière d’assistant sommelier, je dépensais presque chaque centime de mon salaire pour acheter des vins afin de mieux comprendre les vins du monde entier et d’acquérir ces connaissances autrement qu’en lisant des livres. Je me souviens très bien que je ne pouvais même pas me permettre de dîner au restaurant et que je passais la plupart de mes journées au

McDonald’s ou à la maison à étudier. Je sacrifiais la nourriture épicée, bien que j’en raffole, de peur que cela n’affecte mon palais. Je me suis dit qu’il n’y avait pas de victoire sans sacrifice. Le vin était ma vie, et il l’est toujours. Je suis heureux de dire qu’il semble que ces sacrifices aient payé et que je me retrouve plus souvent à voyager dans les vignobles qu’au McDonald’s. Est-ce que je le regrette ? Non ! Pas un seul instant.

ASI : Avez-vous eu des mentors pour vous soutenir dans votre parcours ?

MN : J’ai eu un mentor il y a quelques années, Mathias Camilleri MS. Il m’a poussé à continuer vers le haut, à préparer ma certification d’advanced sommelier et à faire des concours. Sans lui, je n’y serais pas parvenu. Le reste est dû à mon autodiscipline et à ma détermination. J’ai un groupe d’amis qui m’ont également beaucoup soutenu. Nous partageons nos connaissances, nos vins et notre matériel de compétition pour nous améliorer. Merci, Joel, Lucas, Yang, Alvin, Vincent et Céline. Bien sûr, je ne peux pas oublier mon équipe et mes employeurs à Park90, qui m’ont soutenu et m’ont donné confiance pour en faire plus.

ASI : Vous avez récemment participé au Bootcamp ASI en Malaisie. Avez-vous acquis des connaissances ou des conseils de préparation lors de cet événement ?

MN : Absolument. J’ai appris beaucoup de petits détails sur la décantation ainsi que sur le service des vins effervescents, notamment comment gagner du temps. L’un des conseils les plus utiles a été donné par Marc Almert, qui nous a recommandé d’acheter des échantillons de mini-bouteilles de spiritueux afin de pouvoir goûter/renifler une variété de spiritueux ou de liqueurs sans avoir besoin de s’engager à acheter une bouteille complète. J’en ai fait la collection depuis lors et je continue à le faire pour ma préparation au concours ASI du Meilleur Sommelier du Monde en février.

ASI : Vous étiez en compétition avec deux sommeliers impressionnants et assez connus lors de la finale. Y avait-il un certain degré d’intimidation ou avezvous pu faire abstraction de cela et vous concentrer simplement sur la tâche à accomplir ?

MN : Intimidation, absolument, étant donné leur réputation et le fait qu’ils ont déjà participé au concours du Meilleur Sommelier du Monde. Je sentais vraiment que cela allait être une bataille extrêmement difficile. Cependant, pour me calmer et garder mon sang-froid, je me disais que gagner, c’est gagner sur soi-même. Être la meilleure version de soi-même et donner le meilleur de soi-même est plus important

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Rencontrez Mason Ng : Meilleur Sommelier d’Asie & Océanie 2022 de l’ASI Article de fond Photo : Contributée

que de vouloir battre les autres. Si vous pouvez vaincre votre propre faiblesse mentale et surmonter le stress, vous pouvez vaincre tout et n’importe quoi. Après chaque épreuve, je me réinitialise et me réajuste pour me concentrer sur la tâche suivante et oublier ce qui s’est passé lors de la tâche précédente. Il vaut mieux réussir la tâche suivante que de penser à ce que j’aurais pu faire de mieux dans la tâche précédente.

ASI : En regardant la finale, vous sembliez avoir une confiance tranquille, mais vous avez également fait preuve de beaucoup d’humilité. Quelle importance accordez-vous à l’humilité pour être un bon sommelier ?

MN : Je dirais que l’humilité est l’un des traits les plus importants qu’un bon sommelier doit avoir. Personne ne veut être en compagnie de quelqu’un qui est fier et arrogant. Partagez vos connaissances, détendez-vous, soyez aimables les uns envers les autres et cherchez toujours à apprendre quelque chose de chacun. Ne cessez jamais d’apprendre et ne partez jamais du principe que vous savez tout. Apprenez et partagez. Vous devez être humble, car l’apprentissage du vin est en soi une leçon d’humilité.

ASI : Comment envisagez-vous que ce titre change votre vie ?

MN : Je suis encore un peu dépassé par ce qui vient de m’arriver car nous venons de créer, de marquer l’histoire de Singapour. C’est énorme, et je dois encore digérer ces informations. Cependant, j’espère pouvoir organiser des masterclasses sur la concurrence et former davantage de sommeliers à Singapour et en Asie du Sud-Est pour commencer. J’aimerais élever la scène du vin et de la sommellerie de cette région et nous amener à un niveau de classe mondiale tant que je suis encore dans le jeu.

ASI : Sur un plan plus léger, y a-t-il une bouteille spéciale que vous avez ouverte pour célébrer cette dernière victoire et pourquoi l’avez-vous choisie ?

MN : Pour être tout à fait honnête, je n’ai pas encore eu le temps de célébrer ma victoire, mais beaucoup ont partagé des vins avec moi à mon retour à Singapour. La communauté ici a été d’un grand soutien et d’une grande fierté, et j’ai parfois l’impression que je ne mérite pas tant d’amour de la part de tous. Tout cela est encore un peu émouvant et accablant. Nombre de mes clients et sommeliers se sont réunis et ont organisé une fête surprise pour moi sur mon lieu de travail le jour de mon retour à Singapour. Il y avait trop de grands vins pour en choisir un seul !

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Le service des vins

effervescents

MAGAZINE de ASI DÉCEMBRE 2022 Tutoriels ASI : Le service des vins effervescents 50 Évènements
ASI :
Tutoriels

Le service des vins effervescents, que ce soit en compétition ou au restaurant, peut être parmi les compétences de service les plus difficiles car il requiert non seulement une dextérité manuelle mais aussi plusieurs compétences de service appliquées et une connaissance des styles de vins eff ervescents. Rejoignez le champion du Meilleur Sommelier du Monde 2019 de l’ASI, Marc Almert (modérateur), et la sommelière franco-irlandaise renommée, Julie DuPouy-Young, pour une démonstration étape par étape du service du vin selon les règles.

Le service des vins eff ervescents

Tutoriels ASI :
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: Mads Eneqvist
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Levez votre verre : 4 régions de vins effervescents traditionnels à méthode traditionnellegions

Bairrada : exprimer le côté élégant du baga

Bairrada n’est peut-être pas considéré comme une plaque tournante de la production de vins effervescents par beaucoup de personnes dans le monde du vin, mais il y a beaucoup de choses que le monde ignore sur cette région viticole du centre du Portugal. Connue depuis longtemps pour ses vins rouges tanniques produits à partir du cépage indigène Baga, la région est également connue depuis longtemps pour ses vins effervescents. Environ deux tiers de la production de vins effervescents portugais proviennent de la région. Avec une nouvelle génération dirigée par des personnages comme Filipa Pato et Luis Gomes (Giz), entre autres, qui se concentre sur la fraîcheur et l’acidité du Baga cultivé sur les sols riches en calcaire de la région, les vins effervescents élaborés avec la méthode traditionnelle de Bairrada acquièrent une renommée bien méritée.

Des bulles brésiliennes ?

L’altitude élevée (certains vignobles dépassent les 600 mètres d’altitude), les sols volcaniques et le ciel couvert pendant la période de maturation finale offrent à Altos de Pinto Bandeira D.O., au Brésil, les conditions nécessaires à la production de vins effervescents traditionnels de grande qualité. Les producteurs de cette région élaborent généralement leurs vins effervescents à partir de Pinot Noir et de Chardonnay, bien que le Welschriesling (Riesling Italico) puisse représenter jusqu’à 10 % de l’assemblage.

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Levez votre verre
Évènements
Photos : Contributée

Les vins effervescents du Sussex

Bon nombre des meilleurs vins effervescents d’Angleterre proviennent de la région du Sussex, située au sud-est, où les vignes poussent sur des sols de craie et de sable, semblables à ceux de la Champagne, qui n’est qu’à quelques centaines de kilomètres, à vol d’oiseau. Bénéficiant désormais de sa propre indication géographique (IG), les vins effervescents de la région doivent être produits selon la méthode traditionnelle, doivent vieillir pendant 15 mois sur lies et sont principalement élaborés à partir de Chardonnay, Pinot Noir et Pinot Meunier, bien que l’Arbanne, le Pinot Gris, le Pinot Blanc, le Petit Meslier et le Pinot Noir Précoce soient également autorisés.

Nouvelle-Écosse : Ce qui pousse ensemble va ensemble

Si les huîtres, le homard et autres crustacés sont les partenaires privilégiés des vins effervescents élaborés suivant la méthode traditionnelle, il n’est pas surprenant que la Nouvelle-Écosse, région viticole côtière du Canada, produise des vins effervescents très adaptés à la gastronomie. Cette province de l’est du Canada, connue pour ses fruits de mer, attire de plus en plus l’attention pour ses vins effervescents. Les meilleures versions sont élaborées à partir de cépages champenois classiques tels que le chardonnay, le pinot noir et le pinot meunier, mais le cépage local L’Acadie Blanc, un hybride au patrimoine génétique complexe, est peut-être le plus distinctif, car les vins effervescents issus de ce favori local présentent des notes de pomme jaune, parfois légèrement surmûries, et des notes salines au nez et en bouche. À essayer absolument avec les huîtres d’eau salée locales.

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Equateur Photo : Contributée José María Aguirre Photo : Contributée Yeo Xi Yang, Singapour Photo : Contributée

LE MONDE SALUE DE NOUVEAUX CHAMPIONS SOMMELIERS

Le mois dernier, Wallace Gonçalves Neves, a battu Luís Otávio Álvares Cruz, Renato Rodrigues Brazil et seize autres candidats, venus de tout le pays, pour remporter le titre de Meilleur Sommelier du Brésil.

Le trophée du vainqueur lui a été remis par Danio Braga, président de l’ABS-Brasil (Associação Brasileira de Sommeliers). L’ASI a également le privilège d’annoncer un certain nombre d’autres nouveaux champions sommeliers. Stéphane Dardenne, 36 ans, chef sommelier de L’air du Temps, à Lierneux, a remporté le titre de Meilleur Sommelier de Belgique. Les autres nouveaux champions sont Ratmir Akhmetov du Kazakhstan, Yeo Xi Yang de Singapour et José Maria Aguirre d’Equateur.

NINA BASSET REJOINT LE BUREAU DE L’ASI

Le Bureau de l’ASI a le plaisir d’annoncer que Nina Basset est sa

nouvelle secrétaire générale. Mme Basset, qui, avec son défunt mari Gérard, faisait depuis longtemps partie de la famille ASI, succède à ce poste à M. Peer Holm. William Wouters, président de l’ASI, a déclaré à propos de cette nomination : « Nous ne pouvions pas imaginer quelqu’un de meilleur, ou de plus méritant que Nina, pour ce rôle. Elle apporte avec elle sa connaissance du secteur, un engagement de longue date envers la sommellerie et le plus grand respect du monde du vin. Nous nous sentons très privilégiés qu’elle ait accepté ce poste et nous sommes impatients de travailler avec elle pour promouvoir davantage les valeurs de notre association. »

L’HÉRITAGE DES GRANDES FEMMES SOMMELIÈRES ARGENTINES

Dans la lignée des grandes sommelières argentines telles que Paz Levinson (Meilleur Sommelier des Amériques ASI 2015) et Valeria Gamper (Meilleur Sommelier des Amériques ASI 2022), trois femmes étaient sur le podium du récent concours SommArg22 (Meilleur Sommelier d’Argentine). Delvis Huck, Alma Cabral et Andrea Donadio se sont qualifiées pour la grande finale en battant un groupe de sommeliers talentueux. Devant le public du Teatro Mendoza et en direct sur la chaîne Youtube de l’Association des Sommeliers d’Argentine, Andrea Donadio est sortie victorieuse, et rejoindra Valeria Gamper au concours du Meilleur Sommelier du Monde ASI 2023 à Paris, France.

MAGAZINE de ASI DÉCEMBRE 2022 55 Nouvelles
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Stephane Dardenne, Belgique Photo : Contributée Ratmir Akhmetov, Kazakhstan Photo : Contributée
7 AU 12 FÉVRIER, 2023

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