On assiste dans la scène 4 de l’acte V à la tentative désastreuse de séduction sur Agnès d’Arnolphe. (amorce de la première partie) La parole est au centre de l’action car elle signe une prise de pouvoir au détriment d’Arnolphe.(argument 1) La longueur des répliques montre un changement de rapport entre les personnages. Les répliques d'Agnès sont beaucoup plus longues que dans les actes précédents. Il suffit de faire la comparaison de ladite scène avec silence saisissant d’Agnès dans l'acte III, scène 2. De plus, le langage d'Agnès se complexifie et montre un changement de caractère de la jeune femme. Elle utilise la figure de l'ironie antiphrastique: "Et vous m'avez fait en tout instruire joliment! » au vers 1555). Autrement dit, il ne lui a justement rien appris. Le spectateur grâce à Arnolphe ne peut que se rappeler la simplicité d'Agnès de l'acte I ici disparue :" Votre simplicité qui semble sans pareille, Demande si l'on fait des enfants par l'oreille Et vous savez donner des rdv la nuit" (1493-1495). Arnolphe lui-même analyse ce changement : "Tudieu! comme avec lui votre langue cajole" (1496). Il la compare encore aux Précieuses qui dominent l'art du langage et de l'amour. Le langage d’Agnès montre qu'elle n'est plus sous la domination d'Arnolphe. La stratégie de persuasion auprès de la jeune femme se solde par un échec : tous les arguments d'Arnolphe sont contrés par la jeune Agnès. (conclusion partielle du premier paragraphe) Arnolphe devient violent quand il se rend compte qu’il ne peut obtenir ce qu’il veut. (argument 2) Molière campe ainsi le caractère autoritaire d'Arnolphe dans l’emploi du type injonctif dans les répliques d'Arnolphe Violence physique envers Agnès au vers 1567. Même l'amour que le barbon témoigne à Agnès se limite à la sensualité et à la possession physique aux vers 1594-1995. La didascalie au début de la scène "le nez dans le manteau" au moment où Arnolphe enlève Agnès et la menace à la fin "Un cul de couvent" rend bien compte de la violence du personnage qui encadre la scène. La violence reste finalement la seule manière de communiquer avec autrui. (conclusion partielle du second paragraphe) Cette violence prend une partie de sa source dans le sentiment de jalousie que conçoit Arnolphe à l’égard d’un personnage absent de la scène et pourtant si présent, Horace. (argument 3)Au théâtre, silence et personnages absents sont souvent importants: ici le rapport qu'entretiennent les personnages avec Horace est un des enjeux de la scène. Il est présent dès la didascalie "Agnès regarde si elle ne verra point Horace", ce qui prouve son importance aux yeux de Molière dans cette scène. Il est cité de nombreuses fois par Agnès et Arnolphe. Objet de jalousie pour Arnolphe, amant et protecteur pour Agnès, Il incarne l'amour. Il est la solution pour Agnès, l'obstacle indépassable pour Arnolphe. (conclusion partielle du troisième paragraphe) Le rapport entre les personnages est ici intéressant car il évolue. Le trio est déséquilibré aux dépens d'Arnolphe qui voit le personnage d'Horace lui ravir Agnès. Il ne reste à ce dernier que la violence pour contrer l'amour du jeune blondin. Cette scène, si elle rabaisse Arnolphe, élève Agnès en lui ôtant l'innocence. (conclusion de la première partie)