Journal mémoire de la guerre

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CENTENAIRE DE LA GRANDE GUERRE

1914-1918

L’ENQUÊTE 14-18

Mars 2015

Le journal des lycéens de Saint-Vincent (Senlis)

02-07 AU CŒUR DE L’ENQUÊTE :

LE MONUMENT AUX MORTS DE ST-VINCENT

EDITO

Après de longs mois à travailler tous ensemble sur ce projet, nous vous présentons enfin notre journal : « L’enquête 14-18 ». Nous avons construit cette découverte plus approfondie de la Grande Guerre grâce à la littérature et société, l’option que nous avons choisie en début d’année. Mesdames Sidi-moussa et Zbynovsky nous ont encadrés et nous ont encouragés à donner le meilleur de nous-mêmes. Dans ce journal, vous découvrirez la synthèse du travail que nous avons fourni durant six mois. Le 16 octobre, nous nous sommes rendus à Paris pour visiter l’agence de presse Reuters.Nous avons découvert leur incroyable organisation, leur grand calme également. Nous avons essayé par la suite d’être de vrais journalistes. Et notre travail a payé ! Toute la classe de seconde 5 est fière de vous présenter son journal ! Bonne lecture. La rédaction de l’Enquête

08-09 LES FAITS HISTORIQUES MAJEURS 10 L’ART ET LA GUERRE 11 PATRIMOINE & TOURISME 12-14 LE SPORT DURANT LA GUERRE 15 JEUX & BD 16 REMERCIEMENTS


AU CŒUR DE L’ENQUÊTE : LE MONUMENT AUX MORTS DE ST-VINCENT 02

AU CŒUR DE L’ENQUÊTE :

Par Emilie, Hugo, Océane, Sarah, Emma et Mike

LES MONUMENTS AUX MORTS DE LA GRANDE-GUERRE, UNE MANIFESTATION CONCRÈTE DE LA MÉMOIRE COLLECTIVE. « Déjà la pierre pense où votre nom s’inscrit …»

Une volonté de l’Etat

La tragédie de la Grande Guerre a touché toutes les familles : plus d’un 1,3 millions de soldats a perdu la vie. La demande mémorielle se manifeste très tôt en France, dès 1916 et ne cessera de croitre. La loi du 27 avril 1916 prévoit la création d’un diplôme d’honneur des militaires morts pour la patrie et le 25 octobre 1919 est lancé le recensement des disparus de chaque commune. L’Etat vise à commémorer tous les soldats morts en martyrs héroïques. Dès 1915 une loi consacre « le mort pour la France », dénomination qui offre des avantages aux familles des défunts (pension, pupille de la nation). Le point le plus important à souligner est que pour la première fois dans l’histoire de la France les victimes sont nommées, qu’une identité leur est reconnue, une individualité propre au sein d’un carnage collectif.

Une organisation méthodique

Si l’Etat manifeste la volonté d’une commémoration au niveau national, notamment par la loi de finances de 1920, qui finance la construction des monuments aux morts, il revient aux municipalités d’en organiser la mise en œuvre. De 1918 à 1925 plus de 30 000 monuments sont construits sur des lieux qui font souvent l’objet de polémiques. Faut-il choisir un lieu « public », neutre ou doit-on l’implanter dans un lieu à forte charge religieuse ? Si la place centrale, où cohabitent mairie et église est souvent choisie, dans des régions où le catholicisme est intact, les vieux calvaires accueillent les monuments aux morts et superposent à une tradition religieuse un culte « républicain ».

Une codification précise

Les monuments aux morts de 14- 18 sont des néo-cénotaphes, c’est à dire des monuments érigés à la personne qui ne contiennent pas de corps. Quatre grandes typologies de monuments sont repérables. Les monuments « neutres », civiques reflètent l’idéal républicain, sans messages religieux ou revanchards. Le deuxième type développe en une dimension patriotique républicaine une thématique de la gloire et de l’honneur et soulignent la victoire. Le troisième type est marqué par le patriotisme allié à la religiosité ; enfin, le dernier type se veut uniquement « funéraire, situés dans les cimetières. Il est intéressant de relever la teneur des messages: rares sont les messages « pacifistes » où la guerre est condamnée, plus nombreuses sont les formules de victoire, de revanche, voire de perpétuation de la haine de l’ennemi Le monument aux morts de 14-18 a permis d’affirmer pour la première fois, en France l’individualité du sacrifice de chaque soldat et l’effort commun dans la lutte contre l’ennemi.

Le coin du poète Le poète Louis Aragon, né en 1897 et mort en 1982 rédige le poème « Tu n’en reviendras pas », en honneur aux soldats morts pendant la Première guerre mondiale. Tu n’en reviendras pas toi qui courais les filles Jeune homme dont j’ai vu battre le coeur à nu Quand j’ai déchiré ta chemise et toi non plus Tu n’en reviendras pas vieux joueur de manille Qu’un obus a coupé par le travers en deux Pour une fois qu’il avait un jeu du tonnerre Et toi le tatoué l’ancien Légionnaire Tu survivras longtemps sans visage sans yeux Roule au loin roule train des dernières lueurs Les soldats assoupis que ta danse secoue Laissent pencher leur front et fléchissent le cou Cela sent le tabac la laine et la sueur Comment vous regarder sans voir vos destinées Fiancés de la terre et promis des douleurs La veilleuse vous faite de la couleur des pleurs Vous bougez vaguement vos jambes condamnées Vous étirez vos bras vous retrouvez le jour Arrêt brusque et quelqu’un crie Au jus là-dedans Vous baillez Vous avez une bouche et des dents Et le caporal chante Au pont de Minaucourt Déjà la pierre pense où votre nom s’inscrit Déjà vous n’êtes plus qu’un mot d’or sur nos places Déjà le souvenir de vos amours s’efface Déjà vous n’êtes plus que pour avoir péri http://www.paroles.net/leo-ferre/paroles-tu-n-en-reviendras-pas

Pour aller plus loin

Annette Becker, spécialiste de la Première Guerre Mondiale, a rédigé en 1988 un ouvrage intitulé Les Monuments aux morts : patrimoine et mémoires de la Grande Guerre. Elle vient de faire paraître un récent ouvrage intitulé Voir la grande guerre. Un autre récit qui rend compte des images liées au conflit. (https://www.youtube.com/watch?v=jAFBXrJf5o8)


AU CŒUR DE L’ENQUÊTE : LE MONUMENT AUX MORTS DE ST-VINCENT 03

AU CŒUR DE L’ENQUÊTE :

Par Emilie, Hugo, Océane, Sarah, Emma et Mike

LE MONUMENT AUX MORTS DE ST-VINCENT L’abbaye royale de St-Vincent Fondée en 1065 par Anne de Kiev, princesse ukrainienne mariée au roi de France Henri 1er, l’abbaye est consacrée à Saint Vincent, patron des vignerons, mort martyr en 304. L’abbaye connaît de nombreuses modifications architecturales et confisquée à la Révolution elle est transformée en usine de tissage. Rachetée par l’évêque de Beauvais, l’abbaye devient une institution scolaire pour garçons en 1836. Les Pères Maristes assurent à partir de 1869 une tutelle religieuse, qui, suspendue lors de la séparation de l’Etat et de l’Eglise en 1905 leur est à nouveau confiée. Après les épisodes difficiles des deux guerres mondiales, où Saint Vincent est hôpital militaire en 14-18 et baraquements pour les troupes allemandes, l’Abbaye devient à nouveau un lycée, mixte depuis 1969, qui accueille plus de 700 élèves et prépare au bac général, technologique et forme au BTS informatique.

Qui sont ces soldats dont les noms figurent en plein lycée ? Le monument aux morts du lycée, a été crée en 1921. Il se trouve dans le bâtiment Saint Vincent, à l’angle Nord Est, sur un lieu de passage qui dessert le cloître et le passage vers le bâtiment Saint-Louis. Il se déploie au cœur d’un espace carré et couvre les murs de larges panneaux de calcaire sculpté. Les noms des soldats morts s’égrènent , qu’il s’agisse de soldats morts en 14-18 ou en 39-45 ou plus récemment en Indochine. Nous avons mené l’enquête : qui sont ces soldats dont les noms, le lieu de mort et de naissance ainsi que leur grade figurent sur ces plaques de calcaire ? Quel message est exprimé autour de la liste des noms ?

Trois élèves de St-Vincent morts au combat Nous avons découvert l’existence de trois personnes ayant étudié au lycée Saint-Vincent à Senlis, nous allons les présenter à l’aide de fiches de renseignement.

Nom : DE ORSETTI Prénoms : Alexandre Stanislas Conflit : 1914-1918 Grade, unité : Lieutenant - 5e R.D. [Cavalerie/A.B.C.] - R.D. Régiment de Dragons Date de naissance : 01/03/1890 Département ou pays : 75 - Paris Commune de naissance : Paris 08 Genre de mort : Mort des suites de blessures Mention Mort pour la France : Oui Date du décès : 02/06/1918 Département ou pays : 80 - Somme Commune du décès : Amiens Autres informations : Légion d'Honneur (posthume) - Croix de guerre avec palme - "Brillant officier remarquablement doué, énergique et brave. En 1915-1916, a rendu les plus grands services dans l'aviation, en qualité d'observateur. Blessé gravement dans un combat d'avions à la suite duquel un pilote fut tué à son côté. Tué pendant la traversée d'Amiens le 02/05/1918." Tué place Mont-Plaisir à 17h30, par un obus allemand, alors qu'il était transporté à l'Hôtel-Dieu. Saint-Cyrien promotion de Fez (19091912) - Acte de décès établi à Amiens le 02/05/1918 - Domicilié à Paris 05 - Ancien élève du lycée St-Vincent à Senlis (60) et à l'école Ste-Geneviève (78) - Inscrit "D'ORSETTI Alexandre" sur le mémorial du lycée SaintVincent.

Nom : GALLÉ Prénoms : Maurice Philippe Louis Conflit : 1914-1918 Grade, unité : Aspirant - 106e R.I. [Infanterie] - R.I. Régiment d'Infanterie Date de naissance : 17/02/1895 Département ou pays : 60 - Oise Commune de naissance : Creil Genre de mort : Tué à l'ennemi Mention Mort pour la France : Oui Date du décès : 26/05/1917 Département ou pays : 80 - Somme Commune du décès : Bouchavesnes Date du jugement : 08/04/1918 Département ou pays : 60 - Oise Commune du jugement : Senlis

Le saviez vous ? Vous recherchez un monument aux morts ? Connectez vous à : monuments.centenaire.org/cartographie/

Date de transcription : 16/07/1918 Département ou pays : 60 - Oise Commune de transcription : Creil Département ou pays inhumation: 80 - Somme Commune inhumation : Bouchavesnes-Bergen Lieu inhumation : Champs Carré, rang, tombe : Tombe privée Autres informations : Étudiant à la faculté de droit de l'Institut catholique 1912 à 1914 après des études au collège St Vincent de Senlis - Incorporé le 20/12/1914 au 150e R.I. – Nommé


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AU CŒUR DE L’ENQUÊTE :

Par Emilie, Hugo, Océane, Sarah, Emma et Mike

LE MONUMENT AUX MORTS DE ST-VINCENT Nom : MARTIN DECAEN Prénoms : Henri André Conflit : 1914-1918 Grade, unité : Maréchal des logis - 258e R.A.C. (Campagne) (Artillerie) Complément : Eclaireur (service optique) Date de naissance : 09/06/1888 Département ou pays : 60 - Oise Commune de naissance : Ermenonville Genre de mort : Mort des suites de blessures Mention Mort pour la France : Oui Date du décès : 12/06/1917 Département ou pays : 02 - Aisne Commune du décès : Craonne Date de transcription : 08/10/1917 Département ou pays : 60 - Oise Commune de transcription : Ermenonville Département ou pays inhumation: 60 - Oise Commune inhumation : Ermenonville Lieu inhumation : Cimetiére communal Autres informations : Clerc tonsuré du diocèse de Beauvais - Séminaire de Saint-Sulpice d'Issy (92) - Médaille militaire a titre posthume - Croix de guerre 2 étoiles - Fils de Leon MARTIN ( 1836-1918 ) député de l'Oise et de Marie-zélie DECAEN (1842-1917)

Le saviez vous ? Des hommes morts à Craonne et au chemin des Dames Parmi les soldats inscrits sur ce monument nous affirmons qu’au moins trois de ces soldats ont péri durant la bataille à Craonne : -Henri Bouche mort le 29 avril 1917 -Louis Oden mort le 16 mai 1917 -André-Martin De Caen La bataille du Chemin des Dames, seconde bataille de l’Aisne pendant la Première Guerre mondiale ou « offensive Nivelle », commence le 16 avril 1917 à 6 heures du matin par la tentative française de rupture du front allemand entre Soissons et Reims vers Laon, sous les ordres du général Nivelle. Cette bataille fut à l’origine de la perte de 350.000 soldats (Français et Allemands).

Entre Patrie et Religion : le devoir du soldat Les inscriptions autour des listes sont les suivantes : « Il n’est pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux que l’on aimée « Ils ont laissé la patrie plus grande qu’ils ne l’ont trouvée et Saint Vincent, aussi ». Nous remarquons que le discours inscrit souligne la d imension importante du sacrifice pour la patrie. Ce sacrifice est aussi renforcé d’un point de vue religieux car nous distinguons des couronnes de lauriers, qui renvoient à l’image de l’héroïsme ainsi que des palmes qui évoquent l’idée de la palme des martyres. Ainsi, deux dimensions se superposent dans les messages, la dimension patriotique renforcée par la dimension religieuse. Des éléments catholiques sont très clairement signifiés : des croix sont gravées en tête des listes, les plaques sont disposées autour d’un autel dans lequel une statue de la Vierge en prière est représentée, en taille réelle.


LA LITTÉRATURE DE GUERRE 05

LA LITTÉRATURE DE GUERRE

Par Solène et Nicolas

Au revoir là-haut de Pierre Lemaitre, Prix Goncourt Brassant la terrible période de la guerre de position de 14-18 à l’après guerre, le roman vise, sur un ton ironique, à dénoncer les trafics d’après-guerre perpétrés par ceux que l’on nomme désormais les « mercantis » de l’histoire.

Trois personnages principaux sont au cœur de l’action et chacun offre une vision très différente des événements. Albert Maillard et Edouard Péricourt sont deux soldats de la 163 Division placés sous les ordres du Lieutenant Henry d’Aulnay Pradelle un homme peu scrupuleux qui décide de lancer une bataille contre les « Bosches », le 2 novembre 1918 à 10 jours de l’armistice… cet assaut va bouleverser la vie de nos deux soldat Albert et Edouard…Défiguré, enseveli, laissé pour mort…comment survivre à l’aprèsguerre ? Comment surtout survivre au souvenir amer du cynisme d’Henry d’Aulnay Pradelle, chargé par l’Etat d’enterrer « dignement » les soldats morts pour la Patrie ? Le roman bascule vers le fantastique et l’horreur lorsque l’on découvre l’incroyable idée d’Edouard et l’immense escroquerie d’Aulnay Pradelle…

Pierre Lemaitre a reçu le prestigieux prix Goncourt en 2012 pour Au revoir là-haut. Selon moi Au revoir là haut est un livre intéressant même si le thème choisi est compliqué, les descriptions difficiles et les références culturelles importantes.. Le ton décalé, l’humour permettent d’entrer dans l’intrigue; le traitement des personnages insiste sur la vénalité des attitudes et l’ironie du sort.

Une période bouleversée Catherine Cuenca veut montrer les progrès de la médecine pendant la guerre et souligner le courage du personnel de santé. Celui-ci doit garder son sang froid malgré les bombardements, les cris des mourants et l’omniprésence de la mort. La période de la guerre est un choix fort où les personnages sont confrontés à des choix difficiles et à des épreuves toujours plus grandes.

Un personnage central : Adélie

Au cœur de l‘action, Adélie est une jeune fille issue d’un milieu aisé. Elle rêve de devenir médecin mais ces parents s’y opposent. Ils pensent qu’une fille doit respecter les traditions, s’occuper des taches domestiques. Apres plusieurs demandes, ces parents décident donc de l’envoyer dans une école de médecine. La guerre éclate et elle renonce à ces études pour soigner les blessés. Malgré les épreuves qu’Adélie vie, elle rencontre le grand amour qui va l’aider à affirmer ces choix… Rencontre avec Catherine Cuenca , dans le cadre des commémorations de la Grande Guerre. Le samedi 8 octobre, 15h00, bibliothèque de Senlis

«Je veux vous revoir» un spectacle-lecture mis en scène par Séverine Lafforgue Des séances sont proposées vendredi 17 et samedi 18 Avril au lyçée Saint Vincent.

Retrouvez l’intégralité du Chapitre 1 lu par les élèves de la classe sur : https://soundcloud.com/guillaume-bear-huertas/au-revoir-la-haut

Catherine Cuenca vient présenter son dernier livre : Le Choix d’Adélie

Une passion adolescente : Auteure spécialisée dans les fictions historiques destinés à la jeunesse, Catherine Cuenca dès l’âge de huit ans aime écrire de petites histoires . Grande lectrice elle possède une imagination débordante. C’est à l’âge de quinze ans que Catherine Cuenca commence à écrire des romans et décide de devenir écrivain.

La Grande Guerre, un sujet de roman : C’est à partir d’une photo prise sur un champ de bataille que l’intérêt de Catherine Cuenca pour la Grande Guerre est né. 6 romans ont donc pour thématique la Grande Guerre, notamment son dernier ouvrage Le choix d’Adélie dont la documentation est extrêmement recherchée (études médicales, éducation des jeunes filles, carte d’époque pour les lieux).

Rendez-vous au CDI pour un large choix de lectures... Si vous avez apprécié ce roman et que la vision de la guerre vue par la littérature ou la BD vous intéresse, je vous conseille : - «Mouse» d’Art Spiegelman sorti en 1973 - «Putain de guerre !» de Tordi Verney Ce livre et cette BD sont disponibles au CDI parmi un grand nombre d’ouvrages proposés.


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PHOTOGRAPHIER LES MONUMENTS AUX MORTS

Une interview de Régis Paulin, photographe et intervenant auprès de classe Monsieur Paulin, bonjour, présentez-vous en deux, trois mots. Bonjour, je suis photographe, retraité depuis peu, j’ai exercé majoritairement ma carrière au sein de L’Institut Géographique National, comme responsable du laboratoire photographique réalisant toutes les tâches de développement des prises de vues aériennes (destinées à l’élaboration de cartes géographiques), ainsi que la réalisation des tirages et agrandissements de très grand format pour les différents utilisateurs (service communication, administrations diverses, clients particuliers).

Une passion particulière Comment vous est venue l’idée de vous passionner pour les monuments aux morts ? Cela a débuté en découvrant, sur un monument très simple, les nom et prénom de mon grand père maternel, natif de ce très petit village de montagne, alors que celui-ci a survécu à cette guerre. Ce qui m’a tout d’abord frappé, c’est la liste de tous ces noms de même famille, tellement nombreux par rapport à la taille de ce hameau. Cela donne une idée de la perte immense due à ce conflit. C’est la vue de tous ces noms, ces jeunes, voire très jeunes gens, qui m’a d’abord interpellé. Et c’est surtout le fait que pour la première fois, ce sont ces hommes qui sont cités sur un monument, pas seulement les grands chefs de guerre. Ensuite, j’ai fait des découvertes sur la très grande diversité de ces monuments, ainsi que les motivations qui ont conduit à réaliser tel ou tel type d’œuvre, et j’ai été parfois très ému par certains d’entre eux

Combien en avez-vous photographiés et lequel préférez-vous ? Je ne sais pas au juste, je pense entre trois et quatre cents….Certains m’ont particulièrement ému, celui d’AUCHEL, par exemple, petite commune minière du Pas de Calais. Cette ville, entourée d’anciens terrils et de corons qui a fait ériger un monument remarquable, représentant une femme voilée, tête penchée dans ses mains, qui regarde deux corps de soldats étendus à terre.

Comment choisissez-vous les monuments aux morts que vous photographiez? Je cible certains lieux qui ont été témoins de nombreuses batailles, comme l’Artois ou la Lorraine, le chemin des Dames…. Je vais en rechercher certains après avoir lu des informations particulières, liées soit à l’esthétique du monument, ou sa signification particulière, comme les monuments pacifistes, par exemple. Des amis connaissant ma démarche m’en indiquent certains qui leur paraissent intéressants.

L’argentique, un principe Depuis combien de temps vous consacrez-vous à cette démarche ? J’ai fait ma première photo de monument en 1999, au cours d’un séjour en montagne, en visitant le village natal de mon grand père maternel.

Retouchez-vous vos œuvres ? Non, ni retouche ni recadrage, cela oblige à être plus attentif au moment de la prise de vue. Si le tirage papier présente des petits défauts (poussières ou autre imperfection), j’effectue ce que l’on appelle de la « repique », qui consiste à gouacher ces imperfections à l’aide de pinceaux très fins.

Son parcours Quelle formation avez-vous suivie ? Après des études de mathématique, physique et chimie, j’ai passé le concours de l’Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière (« Vaugirard »), et obtenu un BTS Photo.

Que pensez-vous du monument aux morts de Saint Vincent ? On n’est pas a priori trop attiré par une esthétique spéciale, car il est constitué en fait de plaques commémorant des élèves ayant fait leurs études en ces lieux. C’est la citation de ces personnes ici qui en fait sa signification, et remplir sa fonction de devoir de mémoire et de réflexion sur ces événements de notre histoire. Son emplacement sombre et

Quel matériel utilisez-vous pour vos photos ?

sa structure se déployant sur plusieurs murs constituent une

Pour ce sujet, j’utilise des boitiers 24x36 chargés de films argentiques noir et blanc.

gageure pour un photographe…


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AU CŒUR DE L’ENQUÊTE :

PHOTOGRAPHIER LES MONUMENTS AUX MORTS

Une sélection des photos de Régis Paulin

Monument « Les Fantômes », du sculpteur Paul LANDOWSKI, situé butte CHALMANT, près de OULCHY LE CHATEAU (Aisne) inauguré le 27 Juillet 1935. Prise de vue 2001. En haut à droite, détail.

Le monument représentant une femme au poing tendu est celui de Péronne : « Picarde maudissant la guerre » inauguré le 20 Juin 1926. Architecte Louis FAILLE, sculpteurs : Paul AUBAN & Paul THEUNISSEN. Prise de vue 2001

Exposition de Régis Paulin dès Le saviez vous ? Un monument pour la paix à Creil Inauguré en 1926, il a été sculpté dans le calcaire par Georges Armand Vérez sur des plans de l’architecte Albert Tournaire Ce monument fait figure d’exception dans le paysage des monuments commémoratifs de 14-18. En effet, la Paix, sous la forme allégorique d’une femme vêtue à l’antique, se découvre à l’humanité en soulevant un pan de son voile. Les monuments aux morts pacifistes sont rarissimes en France, on en compte, selon les spécialistes, 6 en France.

le 16 Avril au Lycée St Vincent


LES FAITS HISTORIQUES MAJEURS 08

LES FAITS HISTORIQUES MAJEURS

La poudrière des Balkans

Par Solene et Taj

Carte des opérations militaires de septembre 1914 à l’hiver.

Le 28 juin 1914, l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d’Autriche-Hongrie, est assassiné à Sarajevo. L’attentat précipite toute l’Europe dans la guerre : l’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie le 28 juillet ; l’Allemagne à la Russie le 1 août et à la France le 3 août ; le Royaume-Uni à l’Allemagne le 4 août. Deux alliances sont mises en place : la triple alliance et la triple entente. C’est le temps de « l’union sacrée ». Les Etats-majors avaient prévu des opérations militaires très offensives et croyaient à une guerre de mouvement courte. Les allemands envahissent la France et se retrouvent à une quarantaine km de Paris. Le 2 septembre les troupes arrivent à Senlis! Mais du 6 au 13 sept, la France réplique : c’est la bataille de la Marne (les français commandés par le général Joffre repoussent les allemands).

Opérations militaires en 1915 et 1916.

Le front en 1917.

© Photo tous droits réservés

© Photo tous droits réservés


LES FAITS HISTORIQUES MAJEURS 09

LES FAITS HISTORIQUES MAJEURS Une guerre d’usure

Par Solene et Taj

Les dernières offensives allemandes de l’été 1918.

La guerre de position est un effroyable carnage. Les attaques que Joffre commande en 1915 sur la Champagne et l’Artois causent 350 000 morts et les lignes fçaises n’avancent que de 4km. L’année 1916 est marquée par la bataille de Verdun. Les français tiennent la position grâce au général Pétain, mais au prix de l’une des batailles les plus meurtrières de la guerre (300 000 morts, 400 000 blessés). Il en va de même pour la bataille de la Somme (plus d’un million de victimes dont 400 000 morts), déclenchée en juillet 1916 par les français et les britanniques pour soulager Verdun. En avril 1917, une offensive française au chemin des Dames échoue et dans les rangs des soldats éclatent alors en mutineries vite réprimées (la chanson de Craonne en est un exemple). Vient un tournant dans la guerre: les Etats-Unis du président Wilson entrent en guerre le 2 avril 1917 alors que les russes, après la révolution bolchevique signent en décembre le traité de Brest-Litovsk : l’Allgne, qui n’a plus à combattre sur deux fronts, espère l’emporter avant que l’armée américaine puisse intervenir en Europe.

La contre-offensive alliée à l’automne 1918.

Alors que les mutineries se multiplient dans les rangs allds et qu’apparaissent plusieurs foyers révolutionnaires, la république est proclamée à Berlin. Guillaume II abdique et l’Allgne signe l’armistice dans la forêt de Compiègne, à Rethondes, le 11 novembre. Les démocraties sortent ainsi victorieuses militairement mais aussi politiquement du conflit. C’est la fin de la guerre !

La situation après la signature de l’armistice le 11 novembre 1918.

Le saviez-vous ? Des mots apparaissent… Le cuistot = Le cuisinier La barbaque / la bidoche = La viande Le rab = Supplément Le pinard = Le vin Les grolles / les godillots = Les chaussures La croûte = Aliment (d’où l’expression casser la croûte)

Boche / Fritz = Allemand Flotte = Eau Toubib = Médecin Pièce de 5 francs = Thune Polochon = Traversin Boulot = Travail Bide = Ventre Cuite = Ivresse Flingue = Fusil Zieuter = Regarder Boite de singe = Conserve de bœuf

D’autres disparaissent… L’eau de Cologne devient l’eau de Louvain Le berger allemand s’appelle désormais le berger alsacien On évite de manger du bleu de Prusse et des saucisses de Francfort

Un site indispensable ! http://centenaire.org/fr


L’ART ET LA GUERRE 10

L’ART ET LA GUERRE

Par Marie, Solene et Radya

L’art pendant la première guerre mondiale L’extraordinaire production de l’avant-garde parisienne a été bouleversée

Beaucoup de peinture représentant les gueules cassées ont vu le jour pendant

par la guerre. La plupart des artistes entre 18 et 45 ans ont été mobilisés.

la guerre pour démontrer la brutalité de celle-ci. Notamment la célèbre

Malgré cela des milliers de représentations voient le jour : tableaux, dessins,

peinture d’Otto Dix, Les joueurs de Skat peinte en 1920.

croquis… d’auteurs renommés ou non, missionnés par l’armée pour documenter la guerre ou simple illustration pour les journaux. Certains artistes soldats ont réalisé « sur le vif » des croquis d’une inspiration proche du cubisme, du futurisme, de l’expressionisme ou de l’abstraction. Comme Fernand Léger, Gino Séverini, Georges Grosz ou Otto Dix, ils

Otto Dix dénonce dans ses oeuvres

ont compris que cette guerre devait être peinte de manière moderne et que

la brutalité et la sauvagerie de la guerre.

face à la guerre totale, il ne fallait pas seulement représenter le combat

Il témoignera des effets de la guerre

mais faire ressentir sa monstruosité. Des documents visuels de différentes

sur l’Homme, la nature et le patrimoine

natures témoignent de la diversité des créations. Les articles de presse tentent de ridiculiser les artistes de l’avant-garde et les affiches utilisent des croquis pour remplacer la propagande de l’Etat. Cette sélection de

© Photo tous droits réservés

documents donne à comprendre le peu de liberté accordée à l’artiste en temps de guerre.

Visite à la Fondation Francès Nous nous sommes rendues pour vous à la Fondation Francès à Senlis (créée par un couple de collectionneurs, qui expose près de 300 œuvres dans le but de nous faire partager leur amour pour l’art) afin de vous faire découvrir deux peintures contemporaines sur la première guerre mondiale.

Cette peinture sur bois présente un soldat au visage flouté, voire momifié. Sa veste est surchargée de médailles. Cette œuvre dénonce

Nous avons été reçues par Madame Francès et Cristina Barroqueiro en charge de l’accueil et de la médiation culturelle. Nous les remercions d’avoir pu faire venir de leur collection les oeuvres

l’importance

des

décorations

et l’anonymat du soldat. Les décorations avant la vie ?

de Willem Anderson & Philip Gurrey. Avec l’aimable autorisation de la Fondation Francès « Décoration» de Willem Anderson a été peinte en 2010.

http://www.fondationfrances.com/

Le visage que nous découvrons évoque un champ de bataille, labouré par les bombardements. Le visage mutilé, recousu, reconstruit maladroitement est le symbole des gueules cassées. Un semblant de sourire esquissé, un œil ouvert, l’autre condamné, cet homme nous fixe et nous met mal à l’aise. Les artistes contemporains dont nous avons pu découvrir les œuvres grâce à la Fondation Francès posent un regard interrogateur et dénonciateur sur les conflits et nous invitent à réfléchir sur le caractère universel du mal.

Avec l’aimable autorisation de la Fondation Francès « Eye» par Philip Gurrey, peinte en 2007.


PATRIMOINE & TOURISME 11

PATRIMOINE & TOURISME

Par Alexanne, Mayerling et Maëwenn

Les traces du passé La grande guerre marque profondément la région Picardie, théâtre de nombreuses batailles, comme en témoigne des monuments incontournables. Pour aller plus loin dans l’Oise

Pour commencer :

La clairière de l’Armistice en forêt de Compiègne.

1. Sur les traces de la Grande Guerre : Pour les amoureux d’histoire et surtout pour les plus courageux, le parcours pédestre de Senlis est fait pour vous ! En une heure ou deux, découvrez avec intérêt les anecdotes, l’histoire de Senlis pendant l’arrivée des alliés le 2 Septembre 1918. Pour info, contactez l’office de tourisme : http://www.senlis-tourisme.fr/

2. Le monument de la fraternité « franco-marocaine » (statues équestres) Avec l’indépendance du Maroc, il fut démonté en 1961 par les sœurs du consulat Général de France, transporté à Senlis par la marine et par l’armée puis réedifié sur cette place par l’armée de Senlis. Ce monument dédié à l’époque « à la victoire et la paix » est dû au sculpteur Paul Landowski. Le 7ème régiment de Spahis marocains a stationné à Senlis de 1927 à 1964. C’est donc tout logiquement que Senlis a accueilli ce monument aujourd’hui implanté devant leur ancienne caserne.

La fin de la 1ère guerre mondiale est signée le 11 novembre 1918, à 5h du matin, dans un wagon transformé en bureau, près de la gare de Rethondes dans l’Oise. Le maréchal Foch, général des armées alliées et le général Weygand reçoivent la capitulation de la délégation allemande envoyée par la toute nouvelle république de Weimar. Le cessez-le-feu général prendra effet 6 heures plus tard. Dès 1922, la clairière de l’Armistice est aménagée par l’architecte Mages en un vaste rond-point précédé d’une allée de 250m de long. Le wagon utilisé pour la signature de l’armistice est installé dans le musée créée en 1927. Le site sera jusqu’en juin 1940 le symbole national de la victoire et de la paix, et le théâtre de nombreuses cérémonies nationales. En 1940, Hitler choisit de signer la capitulation de la France dans le wagon. Le site est ensuite complètement détruit par les Allemands. Le Musée de l’Armistice est reconstitué en 1950, à l’exception du wagon remplacé par une voiture similaire. Des aménagements successifs permettent aujourd’hui de découvrir quatre salles dédiées aux deux grands conflits mondiaux.

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Rendez-vous au musée des Spahis à Senlis : http://www.musees-senlis.fr/Musee-des-Spahis.html

Le saviez vous ? Eugène ODENT, premier martyr français Présent sur le monument aux morts de notre lycée, il fut le troisième maire de Senlis de sa génération mais aussi fondateur et premier Président de la société civile de Saint-Vincent. Monsieur Odent a été exécuté par les allemands le 2 septembre 1914 à Chamant avec six autres français. Deux plaques commémoratives furent érigées en son honneur à la cathédrale et l’hôtel de ville de Senlis ainsi qu’un monument aux morts où est gravé son nom dans la ville de Chamant.

L’Historial de Péronne. Depuis 20 ans, au fil d’une présentation originale et marquante, l’Historial de la Grande Guerre aborde le premier conflit mondial dans toute son ampleur et son humanité. Une collection de plus de 70000 objets, montre ainsi la vie quotidienne des soldats. L’Historial de la guerre 14-18, inauguré en 1992 et crée à l’initiative du Conseil Général de la Somme, est le premier musée français consacré entièrement a la Première Guerre Mondiale, traité sous l’angle international. Son centre de recherche étudie et présente une histoire culturelle des sociétés : la culture de front de guerre, celle des populations civiles et militaires, est développée à travers les trois principaux belligérants du front occidental (Allemagne, Grande-Bretagne, France).

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LA RUBRIQUE SPORT 12

LA RUBRIQUE SPORT

Par Brieuc, Anthony, Luc et Fernando

Le rugby pendant la Premiere Guerre Mondiale Les origines du rugby Entre le XIIe et le XIXe siècle, dans le Sud-ouest essentiellement, les villageois s’adonnaient à un sport nommé la soule. Ce jeu opposait deux équipes, comme deux paroisses de villages différents, par exemple, ou, au sein d’un même village, les hommes mariés contre les célibataires. Le but du jeu était de ramener un ballon dans son village, ou dans une maison si le jeu se déroulait au sein d’un village. Il n’y avait pas de règles, ni de limite de temps et la partie durait jusqu’à ce que les joueurs soient épuisés, estropiés, ou jusqu’à ce que les comptes aient été réglés. En Grande-Bretagne, dans le collège de la ville de Rugby, au XIXe siècle, des

Le rugby au front

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jeunes jouaient au football. Ils eurent l’idée d’autoriser le joueur ayant le ballon à le prendre à la main, à avancer avec et charger les adversaires, pour viriliser le

Lorsque la guerre est déclarée en août 1914, le monde du

jeu. C’est le début du football-rugby ! C’est grâce à des échanges commerciaux et

rugby va s’y jeter par patriotisme. Outre-Manche, les

culturels que ces deux sports se sont rencontrés, pour donner naissance au rugby,

terrains deviennent des camps d’entraînement pour les

une forme moderne et réglementée de ces combats, qui a évolué jusqu’au rugby

recrues. La SRU fait un don de 500 livres pour l’effort de

que nous connaissons aujourd’hui.

guerre et « demande cordialement à tous les membres de ses clubs de faire quelque chose pour laquelle la préparation et

Le rugby en France

la maîtrise de soi donné par notre jeu les a préparés. » La fédération anglaise effectue la même démarche. Toutes les

Le rugby a été introduit en France vers 1870 par des Britanniques, dès 1872 des

compétitions sont donc interrompues. Sur le front, où les

travailleurs anglais fondent le Havre Athletic Club avec lequel ils pratiquent

premiers rugbymen sont tombés, certains tentent de re-goûter

une forme hybride de rugby et de football qu’ils appellent « combination ». Le

aux joies du rugby mais la dureté des combats les ramène

premier véritable club de rugby français est le English Taylors RFC, fondé par des

à leur triste sort comme le rappelait l’international français

hommes d’affaires anglais à Paris en 1877, suivi par le Paris Football Club l’année

Henri Armand : « mon dernier match, je l’ai joué en 1915

suivante. Ce dernier a une durée de vie éphémère, sa fission entraîne la formation

en Champagne, près du front. Nous nous étions déshabillés

du Racing Club de France en 1882, du Stade français en 1883 et de l’Olympique

dans la tranchée. Je jouais à côté de Géo André mais le match

en 1888. Le premier championnat de France de rugby à XV, disputé en 1892, se

fut vite interrompu. Les Allemands envoyèrent une fusée au-

limite à une opposition entre le Racing et le Stade français, le Racing l’emporte

dessus du terrain et personne ne tint à rester plus longtemps. »

par 4 à 3.

Pourtant, loin du front, la vie se poursuivait et on mit en place

Les deux clubs parisiens remportent tour à tour le titre de champion de France

à partir de la saison 1915-1916 une compétition nationale avec

jusqu’en 1898, cette suprématie cesse en avril 1899 avec le premier titre remporté

les quelques jeunes valides ou qui n’avaient encore pas été

par une équipe de province : le Stade bordelais, l’un des tout premiers clubs du

appelés au combat : la coupe de l’espérance. Ce championnat,

rugby français (il a été fondé en 1889), créée grâce à l’influence d’un forte colonie

sans véritable signification eut quatre vainqueurs : Toulouse

anglaise implantée dans la région bordelaise et à la détermination de pédagogues

en 1916, Nantes en 1917, le Racing en 1918 et Tarbes en

locaux comme le Docteur Philippe Tissié. De 1899 à 1911, le S.B.U.C est finaliste

1919.

du championnat 12 fois et remporte le titre 7 fois, créant un véritable engouement

Plus près du front, il y eut une tentative en 1917 pour organiser

pour ce sport d’abord en Gironde, puis dans les départements voisins. C’est

un semblant de match international. Il eut lieu le 11 avril

pourquoi la suprématie dans le rugby français ne tardera pas à être exercée par des

dans le bois de Vincennes et opposa l’armée française à une

équipes de la moitié Sud de la France. Ainsi, à partir de 1904, le championnat de

sélection de l’armée néo-zélandaise. Composée d’anciens ou

France est habituellement remporté par une équipe de province (notamment celles

de futurs All Blacks, cette équipe n’eut aucun mal à triompher

du sud-ouest).

de ses hôtes (40 à 0). Quelques jours plus tard, Bechade, l’arrière français, était tué à son retour au front.


LA RUBRIQUE SPORT 13

LA RUBRIQUE SPORT

Par Brieuc, Anthony, Luc et Fernando

D’une balle à l’autre, le tennis en 14-18 Les origines du tennis

La Fédération Française de Tennis a tenu à rendre un hommage aux hommes et aux joueurs de tennis qui sont morts au combat. Ainsi, une minute de

Nul n’ignore que l’ancêtre du tennis est le Jeu de Paume, probablement

silence a été observée avant le début de la finale de Roland Garros 2014

d’origine française. Le tennis est né vers 1860 grâce au Major Harry Gem qui a fait construire un court de tennis dans sa cour. Wimbledon est le plus vieux tournoi de tennis, il a eu lieu pour la 1ère fois en 1877. Depuis ce temps et les raquettes en bois peu sophistiquées, le tennis a bien évolué.

L’exposition « Lignes de front », organisée

Les balles de tennis, blanches à l’origine, sont devenues jaunes pour

par la Fédération Française de Tennis et

être mieux vues à la télévision. Les raquettes passent de bois à acier et

présentée dans la Galerie Roland Garros,

deviennent plus performantes. Le 1er cordage en boyau naturel est crée en

retrace le parcours de certains champions

1875. Les polos de René Lacoste décontractent les tenues de jeu et depuis

durant la 1ère Guerre Mondiale.

les années 1980, les shorts et T-shirts sont de plus en plus confortables. Sources : Site officiel de Roland Garros

Avant

Après

L’escrime en 14-18 La grande guerre, par l’ampleur des pertes et des destructions , a profondément bouleversé la société française dans de nombreux domaines, et en particulier, dans la pratique du sport. On assiste ainsi, dès la fin du conflit, à une irrésistible

Raquette en bois

Raquette en carbone et en fibre de verre

et grandissante demande qui va ouvrir l’ère de la pratique sportive de masse que nous connaissons aujourd’hui. Que c’est il passé entre 1914 et 1918 pour

En 1913, à la veille de la première guerre mondiale, la Fédération Française

que l’escrime devienne un sport convoité par les soldats. Lors de la guerre de

de Tennis est créée.

nombreux soldats sont morts ou rentrés mutilés après s’être battu sur le front. Tous ceux qui sont devenu paralysés ou amputés d’un membre ont pu découvrir

Le tennis pendant la 1ère Guerre Mondiale

ou redécouvrir le monde du sport grâce à l’escrime.

Durant cette guerre, douze champions sont envoyés au front, comme Anthony Wilding et Georges Gault, morts au combat. Roland Garros était un aviateur héroïque de la 1ere Guerre Mondiale. Il a donné son nom au célèbre tournoi du Grand Chelem parisien car, au moment de déménager le tournoi à la Porte d’Auteuil en 1928, le club omnisports voulait que l’enceinte porte le nom d’un de ses membres morts durant la 1ère Guerre Mondiale. Les tournois importants n’ont plus lieu pendant 7 ans à cause de cette guerre (de 1913 à 1920) Le tennis n’est pas l’un des sports les plus pratiqués par les combattants de la 1ère Guerre Mondiale. On n’y joue pas sur le front mais à l’arrière. Les courts sont rares et endommagés par les combats. Les conséquences de la grande Guerre sur le tennis sont terribles. De nombreux champions meurent ou deviennent handicapés. Cela aboutit à la création du tennis en fauteuil qui est encore pratiqué au niveau professionnel aujourd’hui.

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L’handisport connut une grande ampleur grâce à l’escrime. En 1915, une nouvelle technique pour pratiquer l’escrime est inventée par deux soldats amputés. Ancien tireurs, ils ont cru ne plus pouvoir pratiquer leur passion mais ils ont réussi, à eux deux, à créer une nouvelle discipline qui consiste à placer leur chaise roulante à distance d’allongement. Ils ont pu faire connaitre leur discipline grâce au handisport. L’escrime est devenu l’un des sports les plus populaires pour les handicapés issus de la guerre.


LA RUBRIQUE SPORT 14

LA RUBRIQUE SPORT

Par Brieuc, Anthony, Luc et Fernando

Le football pendant la Premiere Guerre Mondiale Inventé par les britanniques Le football marque la première guerre

Sous quelles formes le football se pratiquait-il « dans les tranchées»? Malgré

mondiale en aidant les soldats à se réunir mais aussi à leur remonter le

la médiatisation des trêves de Noël (notamment par le film de Christian

moral dans les moments difficiles. Par la suite le football deviendra le

Carion « Joyeux Noël » sorti en 2005), il semble que ces épisodes n’aient

sport le plus pratiqué au monde avec 264 552 000 pratiquants.

pas tellement entraîné la pratique du jeu de ballon rond. En effet, les sources sont imprécises sur de telles parties. Néanmoins, qu’ils découvrent ce sport ou non, les poilus ont bien joué au football. Les soldats urbains furent sans doute ceux qui ont le plus permis la diffusion, le football étant beaucoup plus ancré en ville qu’en campagne à ses débuts. Les compétitions de football se jouaient entre bataillons d’une même armée ou alors même entre alliés. Ainsi le tournoi inter-bataillons de 1916 a vu sa finale attirer pas moins de 2 500 spectateurs. Bien évidemment, les Anglais, inventeurs du jeu, étaient ceux qui jouaient le plus, mais les autres nations (France, Allemagne) ne manquèrent pas de rattraper leur retard quant à l’organisation des loisirs des combattants,

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En 1914, la réunification du football français est effective, mais la Grande Guerre éclate. Près de 200 000 joueurs sont alors licenciés en France pour plus de 2000 clubs. C’est au départ pour remonter le moral et entretenir le potentiel physique des troupes enlisées dans la guerre de tranchées que de jeunes officiers pédagogues, reprenant l’initiative de quelques soldats, eurent l’idée de recourir au sport dès le début de 1915. Pour les Poilus, issus majoritairement du monde rural, ce fut

aussi bien pour remonter le moral des troupes après des batailles lourdes en perte (comme celle du Chemin des Dames) que pour affronter les mutineries. L’organisation de ce loisir est devenue de plus en plus importante si bien qu’en septembre 1917, c’est le président du Conseil lui-même qui décide de l’achat de 4 à 5 000 ballons pour les poilus. Le football des tranchées était ainsi l’occasion pour les soldats de penser à autre chose, de s’initier à un sport collectif aux règles simples.

l’occasion de toucher pour la première fois un ballon de foot. Le football va devenir rapidement, au sein de l’armée française, le sport le plus pratiqué. C’est le passe-temps préféré des combattants. On voit ainsi se multiplier les rencontres entres différentes unités. Certaines opérations s’effectuent même « balle au pied », les combattants se passant le ballon tout en chargeant les lignes ennemies. Dès le mois d’août 1914 et la mobilisation générale, les sportifs n’échappent pas à la règle et doivent partir au front. C’est donc le début d’une période pendant laquelle le football tourne au ralenti dans plusieurs pays d’Europe. Néanmoins, le football ne meurt pas et constitue même l’une des occupations des soldats sur le front. Chez les Français par exemple, même si l’État major a d’abord mis en valeur la gymnastique ou le rugby, le football s’est répandu. Il constituait une distraction plus qu’un sport et permettait aux combattants d’oublier un temps les horreurs quotidiennes auxquelles ils assistaient, surtout à partir de la guerre de position. Ainsi, un soldat déclarait « Lorsque je joue au football, je ne pense plus que c’est la guerre ». Le football permettait également de souder les poilus dans un cadre plus plaisant que celui des tranchées.

Le football en France pendant la grande guerre La Grande Guerre marque profondément notre pays. La France est victorieuse mais exsangue. L’Union sacrée décrétée durant cette période trouve une belle illustration avec la création en 1919 de la Fédération Française de Football. Le football a une mauvaise image en Angleterre pendant la guerre suite au refus des clubs professionnels de stopper leur championnat. Il y eut donc une saison 1914-1915 en Angleterre, mais pas en France, ou tous les clubs, du plus petit au plus grand, stoppent leurs activité


JEUX & BD 15

JEUX & BD

Par Sophie,Diane et Clémentine

Les jeux de la Première Guerre Mondiale Mots croises

Quizz

Que savez-vous de la 1ère Guerre Mondiale ? 1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

12

13

A B

1 - Pourquoi peut-on définir la première guerre mondiale comme guerre totale ? 2 - Quel événement embrase l’Europe en 1914 ?

C

3 - Présenter les 2 alliances mises en place à la veille du 1er conflit mondial. 4 - Qu’est-ce que la guerre de mouvement ? de Position ?

D E F

5 - L’année 1916 est marquée par deux grandes batailles, lesquelles ?

G H

6 - Pourquoi les USA entrent-ils en guerre ? A quelle date ?

I J

7 - Quelle est la date de l’armistice ? Où a-t-il été signé ?

K

8 - Qu’elles étaient les conditions des combattants pendant la guerre ? Comment les nomme-t-on ? Pourquoi ?

L M Horizontalement : B. surnom affectueux donné aux soldats français en 1914-1918. D. France, Royaume Uni, Serbie, Belgique, Portugal, Italie, Etats Unis. F. attaque d’une armée vers une autre. I. trous dans le sol creusés par les soldats sur le front. J. zone de combat entre deux camps opposés. L. titre de l’autrichien assassiné en août 1914. Verticalement : 1. arrêt momentané des combats. 7. pour des militaires, refus d’obéir à un ordre. 10. bataille perdue par les Allemands en 1916. 12. pays en guerre contre les Alliés.

9- Les civils sont les nouvelles victimes de la guerre; quel est le premier génocide ? 10 - Comment se nomme le gaz utilisé par les allemands dés l’année 1915 ? 11 - Le vocabulaire du poilu était très spécifique. Comment appelait-il « le cuisinier »? « Les chaussures » ? « La viande » ?

Réponses Solution horizontalement : B :poilus/ D :alliés/ F :offensive/ I :tranchée / J :front/ L :archiduc . Solution verticalement : 1 :armistice/ 7 :mutinerie/ 10 :verdun/ 12 :Allemagne.

«Coup de crayon»

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Réponses 1- La 1ère Guerre Mondiale, est une guerre totale, puisque une main d’œuvre est sollicitée, la censure et la propagande pour que les soldats tiennent moralement et physiquement. 2- L’attentat de Sarajevo 3- La triple entente : France, RoyaumeUni, Russie ! La triple Alliance :Allemagne, Autriche-Hongrie, Neutre : Italie 4La Guerre de mouvement est une stratégie militaire utilisant des déplacements rapides pour remporter une victoire. La guerre de position est l’antithèse de la guerre de mouvement. Elle consiste en une attaque depuis un point fixe fortifié.

5- La bataille de Verdun et la bataille de la Somme. 6- Le 6 avril 1917, les Etats Unis entrent en guerre, car le président Woodrow Wilson déclare la guerre à l'Allemagne. 7- Le 11 novembre 1918 à Rethondes. 8-Les conditions de vie des combattant étaient très dures. Les tranchés sont envahies de boue et de rats, les soldats sont mal équipés pour résister au froid et aux gaz de combats. 9- Génocide arménien, le 1 novembre 1914 10- Le gaz moutarde. 11-Cuistancier, croquenauds, barbaque.


REMERCIEMENTS 16

REMERCIEMENTS Ce numéro n’aurait pu se faire sans la collaboration de tous les élèves de la 2nde 5

De gauche à droite : Diane, Maëwenn, Océane, Sarah, Emma, Alexanne, Marie, Emilie, Sophie, Mayerling, Clémentine,

Solène, Mike, Elisabeth ( La rédac’ chef), Radya, Solène, Anthony, Nelson(Le redac’ chef ), Taj, Luc, Brieux, Nicolas, Fernando, Hugo

Nos remerciements vont aussi à :

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L’équipe de direction du lycée Saint Vincent : Mme Bovy, Mme Jullien, M. Chodorge. L’équipe du CDI : Mme Botte et Mme Monnier. Patrick Leroux & Julien Ville pour l’aménagement de notre salle de rédaction. Guillaume Huertas pour la prise son et le mixage. Séverine Vançon pour le tirage. Samuel Zbynovsky pour la mise en page Estelle Francès & Caroline Baroquiero pour leur accueil à la Fondation Francès. Jean-Michel Belot & Damien Martinez pour leur présentation de l’agence Reuters France. Régis Paulin pour ses conseils éclairés sur les monuments aux morts.

Au prochaine numéro, l’enquête principale s’attachera aux infirmières écossaises de Royaumont (parution : Mai 2015)


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