Atout Carpe Magazine N°10

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ATOUT Votre magazine gratuit sur le Web

Numéro 10

CARPE

THE END

J'en ai deux! - Pluie de silure en ville est-ce possible ? - Découvrons la Belgique! -Rdv à Maleon Fishing Camp - Un bateau amorceur Made in France - Zig Rig avec Phil.......




o t i d E U

n peu particulier cet édito, depuis mai 2015, j'ai travaillé pour vous donner une alternative à la presse payante... Avec dix numéros, deux salons, il est temps pour moi d'arrêter le mag. Plus de 130000 lecteurs pour neuf numéros, je peux être que satisfait. Par peur d'oublier des auteurs et des partenaires , MERCI à tous d'avoir participer à la vie du mag, j'ai passé de très bon moment avec vous, une expérience humaine riche avec de belles rencontres, certons sont devenus des amis. Faut voir que le bon côté des choses. On va maintenant souffler un peu pour sortir plus régulièrement les cannes, le bâteau.... Je vous souhaite une bonne fin de saison 2017, la santé ainsi qu'à vos proches... Merci d'avoir lu Atout Carpe, bises à la TEAM du Mag: Alice, Gaylord et Vincent! Bonne route les ami(e)s.

Vincent VALLY https://www.facebook.com/atout.carpe.mag https://issuu.com/atout.carpe.magazine


S o m m aire

Sommaire

P6. A deux...

P28. Carnet du vadrouilleur

P10. Le Zig au stalking

P34. Maleon Fishing Camp

P14. Une pluie de silure en ville

P41. Il était la carpe "une fois"...

P17. Le Zig-Rig à la Phil

P51. Une depression entre 2 sessions

P22. La carpe au coup

P58. La pêche à contrecourant


A DEUX...

Auteur: Arnaud Colas


Pourquoi ce titre ? Que veut dire ce titre ? Je vais vous présenter ma vision de la carpe à l’heure actuelle.

Moins de.....


Economie

La presse et le net...


On divise?


Le zig en stalking

Auteur: Morgan Menager


Dans cet article je vais vous prĂŠsenter un style de pĂŞche assez atypique que je pratique depuis un petit moment.




Unepluiede silureenville Auteur: LaurentRibeiro


L

e printemps nous offre souvent de gros orages , des périodes pluvieuses génératrices de crues parfois importantes. Les crues nous permettent souvent de localiser les poissons , ces derniers se réfugient généralement dans les meuilles, les amorties , le long des quais. De simples précipitations peuvent aussi nous permettre de belles pêches, nous pouvons tirer profit des pluies importantes dans les villes en cherchant les colonnes d'eaux usées . Souvent peu ragoûtant de fréquenter ces zones mais pourtant si prolifiques. Lors de pluies importantes , une chaîne se met en place , les eaux cumulées par les caniveaux et se déversant dans les égouts écument les canalisations , font déborder les stations d'épuration et ratissent les ruisselets qui canalisent ces pluies. Ce flux chargé de

souillures, de larves d'insectes vient se jeter dans nos rivières ou fleuves par certaines infrastructures. C'est à ce moment là que se joue la pêche. Nos eaux alimentées par ces rejets porteur de nourritures pour le poisson blanc rassemblent souvent d'important banc. Les silures profitent bien volontiers de ces occasions pour réaliser des chasses faciles. Ils sont à ces moments là à la limite de la frénésie . J ai pu constater que lors d'averses entraînant un cumul d'eau assez conséquent nous avions des poissons présents aux sorties d'égouts mais bien moins nombreux que lorsque ces pluies sont orageuses et accompagnées de violents coups de tonnerre . La pression atmosphérique, les sons engendrés par le tonnerre préviennent


à mon avis des sujets un peu plus éloignés du secteur qui viennent participer au festin. Lors de ces coups de pêche , mon choix se porte sur des leurres bruyants, des leurres qui produisent de puissants déplacement d'eau ou de fortes vibrations. Les coups de pêche sont courts car ils se situent dans la nappe d'eau teintée et au milieu des poissons blancs, c' est pour cela que le leurre doit être efficace. Prenez tout de même toutes les précautions car notre matériel est très conducteur c'est pour cela qu'il est important d'attendre la fin de l'orage pour commencer à pêcher.


Le zig-rig àla Phil

Je m'appelle Philippe, 40 ans, marié et j'ai 2 garçons. J'habite en région Liégeoise , en Belgique. Cela fait 8 ans que je pêche uniquement la carpe. J'ai commencé par la chercher et la taquiner au feeder. Après quelques années de pratique, je me suis vite rendu compte que certaines carpes restaient intouchables de cette manière. J'ai observé deux pêcheurs maîtrisant à merveille une technique que je ne connaissais que très peu. Et cette pratique leur permettait de remonter des carpes "gros calibre". Là, je me suis dit, "je peux y arriver aussi!".

J'ai tout mis en oeuvre, testé et réfléchi pour y parvenir. Cette pêche a commencé à me donner de très bons résultats et cela fait maintenant 3 ans que je la pratique en bonne période. Maintenant, je vais vous expliquer cette technique de pêche connue, certes, mais pratiquée à ma manière. Et de quelle manière?


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La Carpe Au Coup Auteur: Deck Carpocoup


B






Carnetdu Vadrouilleur

Pour ce nouvel article du « Carnet du vadrouilleur », je voulais vous emmener sur le lieu de ma première sortie pour Carpe Vadrouille en 2017. J’ai nommé Carp’Essonne. Carp’Essonne, comme son nom l’indique, se situe dans le département de l’Essonne à environ 45 minutes de Paris sur la commune de Saint-Maurice-Montcouronne où pour les fans de rugby, à quelques kilomètres du centre sportif de Marcoussis.







MALEON FISHING CAMP (www.maleonfishingcamp.com)

Auteur: Alice Bailly Lefebvre


H istorique dusite

Recit: Sessiondefolie PourquoiMaleon? Descriptiondudomaine







I l était

la

carp e "u n e

fo is" . . . .

SI JE VOUS DIS WATERLOO, TINTIN, LES FRITES, LA BIÈRE? OUI, VOUS AUREZ DÉJÀ TOUS COMPRIS QU'IL S'AGIT DE LA BELGIQUE ET PLUS EXACTEMENT DE LA PÊCHE DE LA CARPE EN BELGIQUE DONT IL SERA QUESTION AU TRAVERS DE CET ARTICLE. S'IL EST VRAI QUE CETTE CONTRÉE NE PARAÎT PAS À PRIORI ÊTRE UN ELDORADO DES DESTINATIONS CARPE, CE PETIT BOUT DE PAYS A BEAUCOUP D'ATTRAITS POUR LES CARPISTES QUI VEULENT AMÉLIORER LEUR NIVEAU DE PÊCHE ET MIEUX COMPRENDRE NOTRE POISSON FAVORI.

Auteur: Philippe Louis


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a première chose qui saute aux yeux pour celui qui veut s'intéresser un peu à pêcher en Belgique est que ceci est loin d'être une sinécure. Une densité de population 3 fois plus élevée qu'en France et un certain manque de plans d'eau propices à notre pêche favorite font que bien souvent les carpistes en sont réduits à pêcher de manière beaucoup plus concentrée qu'en d'autres pays. En écrivant ceci, je sais déjà que plusieurs de mes compatriotes lèveront les bras au ciel en me disant avec raison qu'ils pêchent des endroits quasiment vierges de tout pêcheur sur des km de berges. Mais pourtant, un rapide bilan des possibilités de pêche locale ne pourra que confirmer mes dires. S'il existe effectivement quelques lacs en Belgique, malheureusement ceux-ci ne peuvent souvent pas être exploités. Réservés à la protection de la nature, privatisés, dédiés à d'autres activités nautiques , interdits à la navigation, limités par des réglementations spécifiques... tous les

motifs sont bons pour réduire à peau de chagrin nos possibilités de pêche de nuit en lac. Je n'ai rien contre le jet-ski, le pédalo, l'ornithologie et la plongée mais tout de même un peu de partage serait bienvenu! Ainsi, même si théoriquement la pêche de nuit est autorisée dans certains lacs de Belgique, en pratique par contre peu de choses est fait pour éviter que nos carpistes s'expatrient vers les grandes étendues d'eau françaises. Je n'irai donc pas plus loin dans l’évocation de ces plans d’eau; même si des problèmes existent aussi en France, je crois que la pêche dans les grands lacs est bien plus possible outre-quiévrain. Je m'en voudrais aussi de ne pas citer brièvement que plusieurs gravières sont également bien présentes en Belgique. Ces eaux closes de quelques hectares renferment une partie non négligeable des plus gros poissons du pays, dépassant parfois même la barre des 30kg. Ces petits paradis, essentiellement


situés en partie flamande, peuvent donc procurer un réel intérêt ...du moins pour celui qui réussit à y obtenir un droit de pêche! VIP....

Car là encore, la dure loi de l'offre et de la demande fait que ces lieux sont gérés en vase très clos et qu'à moins de connaître le copain d'un copain, les efforts pour être autorisé à y tendre ses lignes risquent bien d'être vains. Bref, je les raye sans sommation de ma présentation, de même d'ailleurs que toutes les eaux privées pour lesquelles la pêche n'offre que peu de spécificité quel que soit le pays et n'est que fonction des poissons qui y ont été déversés. Pas comme la France....

Finalement, ce long préambule ne nous amène à considérer la pêche de la carpe en Belgique que sous ce qu'elle a de plus intéressant. Ainsi, si notre pays n'a pas de plans d'eau comparables à St Cassien ou Orient, il possède fort heureusement un réseau très valable et diversifié constitué de plus de 1500km d'anciens canaux et rivières canalisées à petit gabarit, de nouveaux canaux à grand gabarit et même de 3 fleuves dont le plus gros, la Meuse est de loin le plus intéressant. L'ensemble de ces eaux constitue un terrain de jeu très profitable pour les poissons qui y vivent car la nourriture y est disponible en abondance. Anodontes, dressènes, écrevisses et végétation sont autant de bons repas pour nos chères carpes. Cette profusion de nourriture naturelle dans l'ensemble de toutes nos eaux m'amène à noter deux vérités fondamentales.


D'une part les poissons grandissent facilement et il faut considérer que pratiquement tous les biefs des canaux belges contiennent ou ont contenu un ou plusieurs poissons de 20kg. D'autre part, les poissons n'attendent absolument pas notre amorçage pour se nourrir. A tout moment il faudra donc pêcher en sachant que nos appâts sont en compétition avec la nourriture naturelle. Ces deux réalités sont à garder constamment en tête car elles dicteront à la fois le choix du matériel et des montages (nul besoin de finasser) mais aussi des appâts sélectionnés et de la quantité déversée.

Or, ceux-ci deviennent de plus en plus étriqués, ce qui ne présage rien de bon pour l'avenir. Et si d'autres eaux telles que la Sambre ou la Meuse sont sans doute nettement plus favorables à la reproduction naturelle parce qu'elles présentent encore des berges sauvages, il ne faut pas non plus imaginer y découvrir une explosion de population propre à déclencher des départs à profusion.

Que des carpes....

Une autre réalité à prendre en compte est la densité de carpes qui peuplent les eaux belges. Je dis bien "carpe", car mis à part quelques exceptions, les eaux publiques belges ne sont peuplées que des carpes, qu'elles soient miroir ou communes et en pourcentage à peu près égal. Il m'est bien arrivé de prendre un amour blanc il y a quelques années en canal et même un esturgeon en Meuse, mais ces cas anecdotiques liés à des déversements sauvages ne reflètent aucunement une présence réelle, ni encore moins une reproduction naturelle. Ainsi donc, les eaux belges sont peuplées de carpes, et même de belles carpes. Ceci semble fort alléchant mais doit être pondéré par une densité relativement faible. En effet, les berges bétonnées et sans cesse remuées des nouveaux canaux ne constituent pas des lieux de frai appropriés à une reproduction naturelle. Les rempoissonnements sont donc les garants principaux du maintien du cheptel.

Je m'en voudrais aussi de ne pas citer l'autre fléau qui gangrène notre pêche; il s'agit du trafic des carpes vers les eaux privées. Quel que soit le pays, force est de constater qu'il existe toujours des carpistes qui sont dénués de la moindre notion d'éthique. Ces imbéciles pillent nos eaux et c'est à coup d'euros que nos plus beaux poissons s'envolent vers des pataugeoires où ils se feront percer la bouche par d’autres carpistes peu patients et en mal de sensation.


Pression et disparition

Très schématiquement, la population de carpe dans les eaux belges permet donc une pêche très intéressante si l'on se fixe un objectif précis de prendre un beau poisson (parce que l'abondance de nourriture naturelle permet aux poissons d'atteindre des poids très respectables), mais elle est par contre beaucoup moins excitante quand on pense que le nombre de prises y sera rarement élevé. Qu'ils sont loin les jours où nous passions des nuits blanches en Meuse avec parfois jusque 20 départs sur 24h!!! Le constat est bien réel: la pression de pêche et le vol de poisson ont engendré des résultats plus clairsemés et nettement moins productifs. Je suis régulièrement en contact avec les autres membres de la team Force1Baits et il est clair que mes amis français enchaînent des résultats bien supérieurs à ce que nous pouvons connaître en Belgique, tant par de nombreux départs que par la taille moyenne des poissons pris. La France pour tous

Mais alors, pourquoi s'évertuer à pêcher des eaux moins faciles alors qu'un passage de la frontière et quelques centaines de km parcourus seraient le moyen le plus facile d'améliorer ses résultats? L'exil est effectivement le choix qu'une bonne partie des carpistes fait chaque année. D’ailleurs qu'ils soient belges, anglais ou hollandais, nombreux sont les carpistes qui, ne pouvant bénéficier près de chez eux d'eaux aussi alléchantes qu'en France, décident de s'expatrier régulièrement en France le temps d'une session de pêche à la carpe. Le tourisme-pêche a donc encore beaucoup d'avenir en France, ainsi que dans plusieurs autres destinations émergeantes. Mais si le

plaisir des sessions lointaines est bien compréhensible, il reste la pêche au quotidien, celle que l'on peut pratiquer près de chez soi et qui, sans trop de kilomètres, permet à la fois de connaître les habitudes des poissons et aussi de rechercher spécifiquement les plus gros d'entre eux par des amorçages réguliers.


Ainsi, même si la pêche en Belgique n'offre pas toutes les possibilités que l'on rencontre dans d'autres paradis de pêche, elle offre beaucoup de plaisir. Et sans doute est-ce parce qu'elle n'est pas si facile que les carpistes belges ont la réputation d'être de fins pêcheurs : des endroits moyennement, voire faiblement peuplés en poissons, des sources de nourriture naturelle variées et à profusion, une pression de pêche réelle et constamment en progression…voilà bien toutes les conditions réunies pour faire progresser le pêcheur et lui faire sortir de ses tripes ce qu’il a de meilleur en lui !

Alors justement, puisqu’il est question de pêcher en Belgique, voyons un peu en pratique comment aborder ces eaux atypiques que sont les canaux belges. Les plus anciens de ceux-ci ont été creusés dès le XVème siècle et l’époque napoléonienne a également vu le début de nombreux ouvrages qui ont permis d’obtenir un réseau complet de voies d’eau propices au trafic commercial de l’époque. Il est évidemment impossible de donner une règle de conduite pour toutes ces eaux car chaque canal, chaque bief et même chaque poste à toujours sa spécificité. Quoi qu’il en soit, je peux au moins vous donner quelques clés qui permettent d’aborder plus sereinement ces eaux au départ de ma propre expérience. Généralement la profondeur n’y est que de 2.5m et même lorsque la navigation

y est encore pratiquée, les herbiers, nénuphars, et algues en tous genres constituent un réseau inextricable dans lequel les carpes trouvent à la fois le gîte et le couvert. Elles y passent donc le plus clair de leur temps et même un amorçage prolongé ne parvient pas à les sortir bien longtemps de leur tanière. La tactique de pêche la plus efficace est alors de pêcher à proximité immédiate des herbiers les plus touffus, et si possible situés à l’ombre des frondaisons.

Comme les carpes se retranchent immédiatement dans leur tanière dès qu’elles sont piquées, il faut pêcher solide quelle que soit la taille des poissons. Par contre, pour que le montage soit présenté correctement, il est régulièrement nécessaire d’emprisonner le bas de ligne dans un filet soluble. De cette manière, lorsque le bas de ligne descend vers le fond après le lancer, il est protégé par le stick d’amorçage et ne risque pas de se retrouver empêtré dans les algues. Une fois le filet PVA fondu, l’amorçage se dépose sur le fond et fourni en quelque sorte un petit lit attractif sur lequel trône l’appât comme une cerise sur un gâteau. Cette petite astuce est non seulement très efficace en terme d’attractivité, mais c’est surtout un des rares moyens de pêcher en toute sérénité au cœur même de la végétation. Le choix de l’appât me semble également mériter quelques commentaires dans cette pêche. Les vieux


canaux possèdent en effet des fonds qui sont généralement couverts d’une épaisse couche de vase dont l’odeur tenace masque rapidement la majorité des arômes. Je préfère dès lors utiliser des bouillettes offrant un marquage plus durable. Les mélanges épicés sont alors des maîtres choix que je ne saurais que trop conseiller. Dans le même ordre d’idée, l’usage de différents dips est également bienvenu pour relever le niveau d’attraction de l’appât. Et les graines?

Enfin, il serait incomplet de parler des vieux canaux sans avoir évoqué la pêche à la graine. Le carpiste moderne a souvent le gros défaut d’être stéréotypé, et en matière d’appât, la bouillette est malheureusement devenue un choix d’appât trop systématique. Les graines ne sont la plupart du temps que reléguée à un rôle très secondaire, afin de faire du volume à moindre prix et seulement comme amorçage mais très peu à l’hameçon. Pourtant, les vieux canaux sont des terrains de jeu où les graines peuvent s’exprimer pleinement. En effet, d’une part leur faible densité leur permet de rester au-dessus de la vase alors que les bouillettes s’y enfoncent. De plus, pour celui qui recherche un peu de quiétude et qui vise à prospecter des secteurs peu pêchés, le choix des graines -et en particulier du maïs- procure les premières

touches bien plus rapidement que ne le ferait une bouillette.Ces appâts sont donc

le meilleur choix pour évaluer le potentiel de nouveaux secteurs, tout comme il l’est également pour le stalking, une des approches les plus ludiques et modernes qui a réellement le vent en poupe dans les vieux canaux. L’autre richesse de la Belgique pour la pêche de la carpe est constituée de ses canaux à grand gabarit. Ceux-ci ont été construits il y a seulement quelques décennies pour répondre à l’augmentation croissante du tonnage des péniches. Ces canaux sont donc à la fois plus profonds (généralement 4 à 5 m de profondeur) mais aussi plus larges (en général 50m, mais parfois plus de 100m de large) que leurs aînés. De plus, la navigation y est très présente depuis l’aube jusqu’au crépuscule et à chaque passage, les bateaux lourdement chargés y remuent l’eau et les sédiments, mais aussi tout l’amorçage en tous sens. Des kilomètres de berges rectilignes et bétonnées !! S’il est vrai au premier abord que cela ne ressemble pas trop à un environnement attirant, c’est pourtant mon lieu de pêche favori, tout comme cela l’est aussi pour des milliers de carpistes belges qui y trouvent la quiétude et la magie de la pêche tout aussi bien que s’ils étaient dans un grand lac français. La


pêche dans ces grands canaux se pratique de manière totalement différente de celle pratiquée dans nos vieux canaux. Si les sources de nourriture naturelle sont ici aussi très présentes, elles sont par contre très différentes : une végétation aquatique très clairsemée, pas de roseaux ou de nénuphars et très peu d’arbres. Ce manque apparent pourrait faire croire à un environnement pauvre, mais il n’en est rien. Une foule de moules dressènes, d’écrevisses, de crevettes et d’autres mollusques divers apportent une nourriture riche et abondante à la carpe.

Toutefois, les carpes doivent ici être constamment en mouvement pour mériter leur pitance et au lieu de brouter tranquillement la végétation comme le ferait une carpe dans un vieux canal, les poissons sont sans cesse en déplacement, et en chasse de leurs proies. Ce mode de vie en perpétuel mouvement permet d’engendrer des poissons très puissants, bien proportionnés et aux nageoires très développées. De vrais bolides rarement bedonnants mais toujours bien musclés qui se défendent avec énergie en donnant des combats d’anthologie. De vraies pépites ! 3 paramètres clés

Pour aborder correctement ces eaux, trois paramètres clés me semblent diriger la tactique de pêche : le mouvement important

des poissons, la présence importante de nuisibles et le type de nourriture naturelle majoritaire. Comme je le disais précédemment, les carpes des grands canaux sont d’éternelles nomades. Elles parcourent parfois plusieurs kilomètres sur une journée pour trouver la nourriture qui s’amasse le long de la cassure existant entre la pente et le lit du canal. Ce comportement conduit donc le carpiste à tendre le plus souvent ses lignes à seulement 10, voie même 5m du bord le long de cette cassure. Il n’est en effet nul besoin de lancer au milieu du canal ; non seulement les poissons ne s’y trouvent pas naturellement, mais de plus tout amorçage serait bien vite éparpillé en tous sens au gré du brassage d’eau résultant du passage des péniches. Une autre particularité à noter est que le déplacement continu des carpes m’amène à modifier un peu les bas de ligne. C’est ainsi que je pêche dans ces eaux avec des bas de ligne de 30 à 40cm. Si cette longueur peut paraître excessive, elle est en fait nécessaire pour bien piquer les poissons. Les carpes sont en effet tellement voyageuses qu’elles continuent de se déplacer en s’alimentant. Dès lors, un bas de ligne court se retrouve tendu beaucoup trop vite et avant même que la carpe ait engamé l’appât profondément. Au contraire, un long bas de ligne permet d’avoir le décalage nécessaire entre le moment où le poisson happe l’appât et le moment où l’hameçon se pique après s’être déplacée, 20cm plus loin.


Nos amies les brèmes...

Si de belles carpes peuplent effectivement nos canaux, il est un poisson qui y est encore plus présent : la brème. Et s’il est vrai que je faisais tout pour attirer ces « baveuses » lorsque je pêchais en compétition au coup, désormais je fais tout pour les éviter. A la différence des carpes, ces poissons qui vivent souvent en banc s’arrêtent sur les coups amorcés et peuvent parfois y stationner longuement pour se goinfrer de tout ce qui leur paraît consommable. Et comme ces poissons atteignent parfois les 2 ou 3kg, inutile de dire qu’ils peuvent facilement ruiner une session de pêche si l’on ne prend pas d’emblée quelques précautions. La première d’entre-elles est bien sûr de pêcher avec des appâts d’au moins 20mm, afin de décourager un peu ces indésirables qui ont une bouche relativement petite. Mais la tactique la plus efficace et que j’utilise régulièrement est de séparer mon amorçage à la graine de mon amorçage à la bouillette d’une distance d’environ 50 mètres. De cette manière, les brèmes se fixent préférentiellement sur les graines tandis que la table reste calme et bien fournie dans l’attente du passage des carpes. ALT toujours intéressant?

La dernière notion intéressante à connaître pour faire de bons choix dans ce type de pêche est de savoir estimer quelle est la nourriture naturelle majoritairement présente selon les saisons. Ainsi, depuis les premiers réchauffement des eaux jusqu’au mois de juin environ, la nourriture naturelle n’est pas encore aussi importante que par la suite et il est alors très profitable d’amorcer massivement. C’est alors le moment idéal pour pratiquer l’amorçage à long terme.

A ce moment, j’amorce alors au moins 1 ou 2kg de billes à raison de 3 ou 4 fois par semaine et j’y adjoins sans complexe des graines en quantité. De cette manière, on parvient à fidéliser quelque peu les poissons et si l’on ne parvient pour autant pas à les faire stationner durablement sur le poste, on peut au moins les ralentir un certain temps. Par contre, quelques mois plus tard, l’abondance de nourriture naturelle, et en particulier très souvent l’explosion du nombre de crevettes d’eau douces fait qu’il est pratiquement impossible de détourner les carpes de cette manne providentielle qui se trouve partout en abondance. Dans ces conditions, l’amorçage massif devient peu rentable et même néfaste. Il faut en effet éviter que les rares poissons disposés à consommer quelques bouillettes ne trouvent une table top bien garnie et ne passent à côté de l’appât piégé. C’est donc le moment de pêcher sur un amorçage léger à la bouillette pure, souvent sans préparation préalable d’un poste mais plutôt en suivant des périodes et des secteurs d’activités. Ces secteurs d’activité variables pourront alors par exemple être un lieu de déversement d’eau qui créera une oxygénation supplémentaire (très bénéfique pendant les canicules), l’ombre d’un pont, d’une


écluse ou même d’un bateau en stationnement (zone de tenue improvisée). Dans ces périodes où l’amorçage est léger, il est alors très important de donner un maximum d’attractivité à la bouillette. En effet, puisqu’on ne peut pas lutter contre la profusion de nourriture naturelle, il convient alors de rendre les quelques appâts amorcés complétement irrésistibles pour que la carpe ait réellement l’envie de les tester, non pas spécialement parce qu’elle a faim mais bien parce que l’appât est furieusement tentant . En pratique, pour augmenter cette attractivité, j’enrobe les bouillettes dans un

hydrolysat de protéines naturelles et je les roule ensuite dans une farine hautement attractive comme la farine de krill ou l’Ocean mix. Ceci permet d’obtenir des appâts de pointe, très performants parce qu’ils sont capables de diffuser non seulement des arômes, mais surtout des goûts, des particules sapides et des acides aminés libres très longtemps et sur une bonne distance…Tout comme le chocolat belge, il est impossible d’y résister ! Caricature et Conclusion

Je conviens que tout ce qui vient d’être énoncer est très caricatural et ne reflète qu’une image incomplète de la pêche en Belgique. On pensera même peut-être que je

dresse volontairement un portrait peu flatteur pour dresseéviter de la concurrence dans « mes » eaux. Car oui bien sûr, il existe en Belgique des poissons de plus de 30kg dont les photographies ont d’ailleurs été largement diffusées dans les médias, mais il ne me paraît pas honnête de présenter la Belgique comme une destination pour traquer des poissons d’exception. Ces prises qui ont été surmédiatisées sont pratiquement toutes le fruit d’un travail de longue haleine pour des pêcheurs obstinés qui ont passés des mois, voire des années en se consacrant à la capture d’un seul poisson précis. De même, certains canaux peuvent être différents de ce que j’ai pu énoncer ou peut-être la pêche y est-elle un peu différente que ce que j’ai pu brièvement décrire. Enfin, il est vrai que je n’ai pas abordé la pêche en fleuve parce qu’elle ne me parait pas différente de ce que l’on peut connaître dans d’autres pays.…Incomplet ? Certes, mais il faut faire des choix. Et même en Belgique, il y a tant d’eaux différentes et tant de façons de les pêcher que 9 vies de carpistes n’y suffiraient pas ! En attendant de vivre les 8 autres, mon intention a donc été de vous présenter mon pays au travers de ses eaux les plus typiques. Et si d’aventure il se trouve un canal pas loin de chez vous, j’espère aussi vous avoir donné l’idée d’y tendre vos lignes…une fois !


Auteur: Stanislas BAUCHET


Lorsdemespêches, Ilm'estutilevoir primordiald'utiliser monsens del'observ ation, quid'ailleurs, lorsdedeuxsessionsengravière sur deuxposteslittéralementopposésenl'espaced'unesemaine, m'aura étéd'unegrandeaide. R etour sur la premièresession!





De retour!



La pĂŞche Ă contre-courant

Auteur: Richard Rebillard


Comprendre le comportement des poissons


Le temps des rivières


Les chemins tracĂŠs



Mise en application et dĂŠveloppement


Epilogue et conclusion






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