Impact2
sommaire
ZAPPING
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ACTU INSTITUTIONS
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- L’AFD : 30 milliards de financements en 2012 - Fonds Pacifique : 2 millions d’euros pour 2013 - Province sud : le fonds de garantie modernisé
SOCIAL
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L’école de la deuxième chance sous label européen
INTERCONSULAIRE
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- Une nouvelle menace pour la flore endémique - La CCI à La Foa - L’artisanat dans le Nord
ENTRETIEN AVEC...
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CSP - Fidelio « Nous sommes prêts pour le tri sélectif »
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L’or vert coule à Vavouto
DOSSIER 18 Réformer l’accès au logement
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L’économie calédonienne : forces et faiblesses, enjeux et défis
INDUSTRIE
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« Protection de marché, une démarche citoyenne »
COMMERCE
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Du e-commerce 100 % calédonien
TOURISME
éCONOMIE
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SUR LE WEB
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VOIP, vous avez dit VOIP ?
BON à SAVOIR
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Mieux comprendre les indices du BTP
DéCODAGE
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Questions-réponses relatives à la vie de l’entreprise
- Vu dans le JONC - En mai, n’oubliez pas...
REPRISE D’ENTREPRISE
DEVELOPPEMENT DURABLE 15
COMMUNIQUé DU GOUVERNEMENT
Hugues Auclair-Sémeré, un manager et béton
ACTUALITé Réglementaire 37
Adrien Cazalas, « Le Club maintenance pour les professionnels »
TENDANCE NICKEL
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Vers un nouveau modèle fiscal ?
Coup de pouce pour le premier salarié
SE FORMER
PORTRAIT
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- Kuendu Beach : un grand hôtel dans 10 ans - Des vols directs Tontouta, île des Pins et Deva
ISSN Dépôt légal : en cours Directeur de publication : Claude Dahan - Rédactrice en chef : Elisabeth Auplat - Rédaction : Marie Jeanne Stevaux, Aurélie Cornec, Amélie Rigollet, Damien Chaillot, Frédéric Huillet - Photographie de couverture : Marc Le Chélard Photographies intérieures : éric Aubry, Marc Le Chélard, Rémy Maxiola, Patrick Chalas, Sandrine Chopot, DR Corrections : Point Virgule - Maquette & mise en page : Christelle L’haridon - Régie publicitaire : ACP 16 rue d’Austerlitz BP 4763 - 98847 Nouméa Cedex - Tél. 24 35 20 - acp@lagoon.nc - Responsable publicité : Brigitte Suhami - Tél. : 78 88 05 Impression : Artypo - 16 bis route de la Baie des Dames - Ducos
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Entreprises, où consulter les appels d’offres
Edito Le logement, l’une des dépenses les plus importantes des ménages, a été au centre de toutes les attentions en mars dernier lors de la première biennale de l’habitat et de l’urbanisme organisée à l’initiative du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. L’événement, qui réunissait tous les acteurs de l’habitat (bailleurs sociaux, représentants des promoteurs privés, professionnels de l’immobilier et du BTP) et les institutions (provinces, État), a permis de faire le point sur les outils qui permettent l’accès au logement et de convenir de la nécessité d’une réforme sur les aides. Les coûts de la construction, la disponibilité du foncier et les dispositifs de défiscalisation ont aussi été au centre des débats. C’est le thème que nous vous proposons pour le dossier de ce n°2 d’Impact. Un numéro qui continue de vous informer sur tous les secteurs de l’économie calédonienne.
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Elisabeth Auplat Rédactrice en chef Impact éco n°2 / Juin 2013
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ZAPPING
Une nouvelle gamme de carburant Depuis début mars, les 25 stations Total distribuent les produits de la marque Excellium au même prix que les gammes habituelles. Ces carburants enrichis ont pour particularité d’améliorer les performances : un moteur plus souple, une consommation réduite de « 3,7 % en moyenne par rapport à un carburant classique ».
La quarantaine est ouverte ! Après une opération pilote fin 2012 visant à tester les procédures d’importation, la quarantaine animale Jean-Vergès a ouvert ses portes en mars dernier à Païta. Plus moderne, plus sécurisée et surtout plus grande, la nouvelle structure a été inaugurée par Harold Martin, le maire de la commune, en présence d’officiels, d’importateurs d’animaux et de membres de la famille Vergès.
Un taxi à Yaté C’est une première : la commune de Yaté a son taxi. Évelyne Agourere s’est lancée dans l’aventure entrepreneriale en montant son projet en 2012. Pour l’aider à créer son entreprise, la province Sud lui a accordé une subvention de 780 000 F, la fondation Vale NC lui a offert 870 000 F et l’Adie* lui a octroyé un prêt de 1,2 million de francs. * Association pour le droit à l’initiative économique
Il l’a dit… Jean-Yves Clavel, directeur de l’Agence française de développement : « L’AFD n’est pas une banque commerciale et notre objectif est d’accompagner les besoins financiers des entreprises. Ce sont elles qui font le travail et trouvent les marchés et font tourner l’économie réellement. » 4
Impact éco n°2 / Juin 2013
Cap Emploi
a changé de tête Mereatu Karaimia est le nouveau directeur de Cap Emploi pour le Nord depuis le début de l’année. Pour mémoire, chaque province a son propre service de l’emploi : le Sef, service de l’emploi et de la formation, pour le Sud, Cap emploi pour le Nord et l’Epefip pour les Loyauté.
Épargne Bonne nouvelle pour les épargnants calédoniens : le plafond du livret A est passé à 2 738 664 F au 1er mars. Le décret est applicable en NouvelleCalédonie, en Polynésie française ainsi qu’à Wallis-et-Futuna.
Les Loyauté ont la cote
400 forfaits « i-Bozu » en moins d’un mois, 3 000 commercialisés d’ici fin juin, des packages supplémentaires au second semestre, les îles Loyauté sont toujours aussi prisées. Valable tous les week-ends, à l’exception du pont du 9 mai, le forfait permet de passer trois jours et deux nuits à Maré, Lifou ou Ouvéa à des tarifs promotionnels.
Enquête
« emploi-formation »
Code de l’environnement Une nouvelle version du Code de l’environnement de la Province sud est en ligne sur son site Internet. Présentée selon une nouvelle maquette, l’édition 2013 tient compte de l’ensemble des modifications adoptées depuis sa publication en 2009, y compris celle de décembre 2012. Pour en savoir plus, www.province-sud.nc
L’état civil en continu Depuis mars dernier, les formalités liées aux demandes de passeports et de cartes d’identité peuvent être effectuées entre 7 h 15 et 17 h 00. En effet, la mairie de Nouméa a élargi la plage horaire du service de l’état civil.
Lancée en février dernier par l’Institut pour le développement des compétences, l’enquête « emploi-formation » a pour objectif d’évaluer les besoins des entreprises. Cinq thématiques y sont abordées : l’appréciation du secteur, les effectifs de l’entreprise, le recrutement, les besoins en emploi et en formation. L’enquête, qui se clôturera le 30 juin 2013, concernera 6 000 entreprises tous secteurs confondus. Les résultats seront connus d’ici la fin de l’année.
Vers un nouvel
espace vie
Depuis début mars et jusqu’en juin, les habitants des communes de Dumbéa, Mont-Dore, Nouméa et Païta sont concernés par une enquête sur le logement et le déplacement des ménages. Menée par l’Institut de la statistique et des études économiques et le Sign, elle vise à mieux cerner les conditions de déplacement et les caractéristiques des habitations.
ACTUINSTITUTIONS
L’AFD : 30 milliards
de financements
Dans un contexte international difficile, l’Agence française de développement reste un partenaire privilégié. Entreprises, collectivités locales ou encore coopération régionale, rappel en chiffres des principales actions en 2012.
en de prêts. Toujours dans cette logique, l’AFD a accompagné plus de 150 entreprises avec sa filiale Sogefom, en délivrant des garanties pour qu’elles puissent engager des investissements nouveaux (3 milliards de francs). Enfin, en devenant relais officiel en Nouvelle-Calédonie de l’Oseo, l’AFD propose aujourd’hui d’aider les entreprises dans le financement de projets innovants : cinq dossiers sont aujourd’hui à l’étude.
Les collectivités bien accompagnées
Du côté des collectivités locales, 17 d’entre elles ont été financées par l’AFD en 2012 pour un montant de 9,2 milliards de francs, avec un effort particulier sur l’électrification rurale. L’agence devient ainsi le premier financeur des communes : au total, l’encours détenu par l’AFD atteint 27,8 milliards de francs, soit 47 % de l’en-
cours total de la dette des collectivités calédoniennes. Au-delà de l’appui financier, la mission d’accompagnement s’est aussi traduite par un séminaire et des formations sur la gestion d’un service public de l’eau et l’analyse financière des collectivités. Au total 51 élus ou agents de collectivités ont pu en bénéficier.
Coopération régionale, levier de développement
En 2012, l’AFD a aussi confirmé sa stratégie de coopération régionale. À l’issue des sommets France-Océanie, elle s’est vu confier la conduite de projets avec la CPS* : le Crisp, valorisation du récif corallien, la mise en place d’un Fonds Pacifique de 35,8 millions de francs CFP, pour la coopération et l’intégration régionale, et le projet Rescue, protection des systèmes marins et côtiers, dont l’objectif est d’accompagner les acteurs locaux dans leur stratégie de lutte contre le changement climatique. Une subvention de 240 millions de francs CFP du Fonds français pour l’environnement mondial, dont l’AFD assure le secrétariat, a été accordée. Enfin, l’AFD contribue au projet « Initiative déchets » : 120 millions de francs CFP ont été versés pour permettre notamment de construire dans les petits états insulaires une filière de collecte et d’export d’huiles usagées.
« Malgré un contexte difficile, le soutien financier de l’AFD en 2012 dépasse 30 milliards de francs CFP de financements nouveaux et le niveau se maintient pour la deuxième année consécutive », c’est ainsi que Jean-Yves Clavel, le directeur de l’AFD, a ouvert le bilan 2012 lors d’une conférence de presse fin février.
Les entreprises, premier secteur aidé
Premier constat, en 2012, le secteur privé a été le principal bénéficiaire en matière d’aides. En débloquant 17 milliards en faveur des banques, il s’agissait en priorité d’assurer le financement à long terme des entreprises. Comme l’expliquait Jean-Yves Clavel : « Pour pouvoir prêter à long terme, les banques ont aussi besoin de ressources en long terme. » Cette enveloppe exceptionnelle aura permis de distribuer 50 milliards de francs
2012
Texte : Marie Jeanne Stevaux - Photo Patrick Chalas
L’AFD conduit aussi des projets pour la valorisation du récif corallien, en partenariat avec la CPS
*Communauté du Pacifique
Impact éco n°2 / Juin 2013
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ACTUINSTITUTIONS
Fonds Pacifique : 2 millions d’euros pour 2013 Texte : Aurélie Cornec - Photo : Eric Aubry
Le comité directeur du fonds Pacifique s’est réuni le 14 février dernier à Papeete. Instrument de coopération inscrit au budget du ministère des Affaires étrangères, il vise à favoriser l’insertion des territoires français dans leur région. Retour sur la cuvée 2013, avec une enveloppe de 2 millions d’euros. Le fonds Pacifique a été créé en 1984. Sa vocation est de concourir aux actions de coopération économique, culturelle et sociale menées avec les États de la région Océanie. Il contribue ainsi à l’intégration de la Polynésie française, de la Nouvelle-Calédonie et de Wallis-et-Futuna dans leur environnement régional. A l’occasion du dernier comité directeur, la Nouvelle-Calédonie était représentée par Gilbert Tyuienon, viceprésident du gouvernement. « Lors de l’appel à projets lancé par le Secrétariat permanent pour le Pacifique en 2012, 105 projets ont été déposés par les différentes ambassades de France de la zone ainsi que par les hauts-commissariats de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie française et par l’administration supérieure de Walliset-Futuna », indique le gouvernement de Nouvelle-Calédonie. Dans un contexte budgétaire restreint, le comité directeur s’est employé à répartir les crédits disponibles (2 millions d’euros, soit 240 millions CFP) en tenant compte des avis et ordres de priorité émis par les six postes diplomatiques de la zone, par les trois collectivités françaises du Pacifique ainsi que par la CPS (Communauté du Pacifique), éligible à ce fonds de coopération. Depuis 2006, la Nouvelle-Calédonie consacre environ 50 millions CFP au cofinancement 6
Impact éco n°2 / Juin 2013
Le financement de la mobilité des étudiants dans le Pacifique fait partie des projets soutenus par la Nouvelle-Calédonie
de projets candidats au fonds Pacifique. Cette année, « la contribution apportée par la NouvelleCalédonie s’élève à 46,7 millions CFP, et a permis non seulement de venir apporter un complément de financement à certaines opérations retenues par le comité directeur, mais également de “repêcher” des opérations n’ayant pu être financées faute de crédits suffisants », précise l’institution. Les cofinancements apportés soutiennent donc à la fois des projets
portés en Nouvelle-Calédonie, mais aussi par d’autres territoires et États insulaires du Pacifique impliquant la Nouvelle-Calédonie.
18 projets soutenus par la Nouvelle-Calédonie
Parmi les 18 projets soutenus par la Nouvelle-Calédonie, une contribution de 10 millions CFP vient appuyer la création d’une chambre d’agriculture au Vanuatu, opération menée conjointement avec la chambre d’agriculture de
la Nouvelle-Calédonie. Au total, 4 millions vont permettre d’aider à la mobilité des étudiants dans le Pacifique, projet mené en partenariat avec l’université de la Nouvelle-Calédonie. Par ailleurs, une contribution de 3,8 millions est destinée à la formation de formateurs dans le secteur de la mécanique automobile aux îles Fidji. Après la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie reprend, pour 2013 et 2014, la présidence du fonds Pacifique.
ACTUINSTITUTIONS
Province sud : le fonds de garantie modernisé
Texte : Frédéric Huillet - Photo : Marc Le Chélard
Bénéficier du fonds de garantie de la Province sud est désormais plus simple pour les entreprises souhaitant emprunter auprès des organismes bancaires. Explications. Emprunter auprès des banques n’est pas toujours simple pour les entreprises. Leurs besoins en financement peuvent rencontrer des difficultés face à des investissements risqués ou à des cautions insuffisantes. Depuis 1998, le fonds de garantie de la Province sud (FGPS) se porte garant auprès des établissements bancaires et de crédit lorsque ces derniers octroient un crédit à une entreprise domiciliée en province Sud. Mais une modernisation s’avérait nécessaire. En février dernier, une nouvelle convention a été signée entre la province et les banques (la BCI, la BNP Paribas-NC, la BNC, la SGCB, le Crédit agricole mutuel, Crédical, Océor Lease, l’Adie et Nouvelle-Calédonie Initiative).
Quatre secteurs
Concrètement, la garantie de l’ancien FGPS ne pouvait dépasser 80 % du crédit accordé avec un plafond fixé à 8 millions de francs par emprunteur. Tous les domaines d’intervention de l’entreprise étaient concernés avec des 8
Impact éco n°2 / Juin 2013
Le nouveau fonds de garantie de la Province sud a été signé en février dernier par Gil Brial, 3e vice-président de la province, et les organismes bancaires
délais de mise en œuvre beaucoup trop longs. À présent, si la quotité maximale garantie reste fixée à 80 %, les plafonds de garantie par emprunteur sont augmentés. Cela permet à la Province sud de cautionner des crédits de montants plus importants. De plus, le nouveau FGPS détermine quatre secteurs d’activité. Chacun de ces secteurs ayant ses propres mises de la garantie. Ainsi, dans le détail, les sections sont : - l’économie générale avec un plafond de garantie de 8 millions de francs ; - le tourisme avec un plafond de garantie de 15 millions de francs ; - l’innovation et le développement durable avec un plafond de garantie de 30 millions de francs ; - l’agriculture, la sylviculture, la pêche et l’aquaculture avec un plafond de garantie de 15 millions de
francs, qui peut être porté à 30 millions de francs en faveur des aquaculteurs pour garantir les prêts de campagne de pêche.
Réactivité
De plus, le FGPS nouvelle version se montrera plus réactif grâce à la tenue d’un comité de gestion qui se tiendra chaque mois à la province pour statuer sur les interventions au profit des entreprises. Il ne sera plus nécessaire d’attendre plusieurs mois. Le FGPS est administré par un comité de gestion qui comprend : - la présidente de la Province sud ; - le 3e président de la commission du développement économique de la Province sud ; - un membre désigné par l’assemblée de la Province sud ; - le secrétaire général de la Province sud ou son représentant.
Aides de la Province nord
Toute personne souhaitant créer ou développer une activité économique en province Nord peut bénéficier des dispositions du CODEV-PN. Tous les secteurs d’activité économique sont concernés à l’exception de celui de la métallurgie des minerais. Les aides peuvent s’appliquer à la création, l’extension et la reprise d’activité.
Inauguration du marché communal d’Iaaï
Le marché communal Denis-Bazit a été inauguré à l’occasion de la fête du Waleï, à la tribu de Héo. Le projet a coûté 87 millions. Les associations du Nord se sont regroupées et ont créé le comité « Tuöö Wiaa » qui gère le marché communal.
soCIAL
Coup de pouce pour le premier salarié Par Marie Jeanne Stevaux
Dans le cadre de son programme d’insertion citoyenne, la Province sud a mis en place en décembre 2012 une nouvelle aide. Destinée aux TPE, elle porte sur l’embauche d’un premier salarié. Pour pouvoir en bénéficier, des conditions sont requises. Récapitulatif.
D’un côté, des demandeurs en quête d’un emploi, de l’autre des petites structures qui n’ont pas toujours les ressources nécessaires pour embaucher. Afin d’apporter une réponse concrète, la Province sud propose une aide financière à l’embauche d’un premier salarié. Ce nouveau coup de pouce, inscrit au programme d’insertion citoyenne créé il y a près de dix ans, a pour objectif de déboucher sur un CDD d’un an, voire un CDI, contrat à durée indéterminée. La durée minimum du contrat est de six mois, pour un temps plein ou un mi-temps. Sont éligibles uniquement les TPE du Sud, quel que soit leur secteur d’activité hormis « les activités des ménages en tant qu’employeurs de personnel domestique », gens de maison par exemple.
Une aide versée en trois fois
D’un montant total de 500 000 francs pour un temps complet, l’aide est versée en trois fois : 150 000 francs lors de l’embauche, 150 000 francs après le premier trimestre de travail, enfin, 200 000 francs après le deuxième trimestre effectué au sein de l’entreprise. En toute logique, les montants sont divisés par deux dans le cas d’un mi-temps. L’entreprise devra prouver qu’elle n’a pas embauché de salarié pour une durée supérieure à 169 heures au cours des 18 mois précédant la demande. Bien sûr, dans le cas d’une condamnation pour « infraction délictueuse à la législation du travail », elle ne pourra pas prétendre à la subvention de la province. Pas de cumul
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Impact éco n°2 / Juin 2013
non plus avec les autres dispositifs d’aide à l’emploi inscrits au Case*, proscrits pendant une durée d’un an après l’embauche. Une convention entre la province, l’employeur et le futur salarié viendra matérialiser le dispositif. Ce dernier sera lié par un contrat de travail, conformément à la législation en vigueur, et rémunéré sur une base plancher fixée au SMG, salaire minimum garanti, ou au Smag pour les activités agricoles. La durée de travail est de 169 heures pour un temps plein et de 84 heures pour emploi à mi-temps.
prise devra fournir un bilan avec la suite à donner. En cas de rupture du contrat de travail, l’entreprise aura l’obligation d’informer le service instructeur, en apportant tous les justificatifs : démission, licenciement et autre. Le texte complet est paru au Journal officiel du 11 décembre 2012 (délibération 432012/APS du 20 novembre 2012). Renseignements : Direction de l’économie, de la formation et de l’emploi – Immeuble le Centre, à Ducos. Tél. : 23 28 30
Une formation de suivi obligatoire
Pour les entreprises agricoles
Le chef d’entreprise s’engage à suivre une formation agréée par le service instructeur : elle lui permettra d’acquérir les bases nécessaires pour accueillir le salarié dans sa structure. Durant toute la période du contrat, un contrôle de la réalité de l’emploi, de sa nature et de la présence du salarié sera effectué. À terme, le chef d’entre-
*Code des aides pour le soutien de l’économie en province Sud
L’enveloppe globale de l’aide s’élève à 420 000 francs répartis en trois versements : - 126 000 francs à compter de l’embauche - 126 000 francs après le premier trimestre travaillé - 168 000 francs après le deuxième trimestre travaillé
SE FORMER
L’école de la deuxième chance sous label européen Par Frédéric Huillet
L’année 2012 de l’école de la deuxième chance a été couronnée de succès. De 50 à 80 % des élèves ont reçu une attestation de compétences et trouvé du travail tandis que l’établissement initié par la Province sud a reçu son label européen. De quoi donner de l’espoir aux futures promotions. tème scolaire depuis plus d’un an. Ici, les élèves réapprennent les bases fondamentales du savoirêtre et du savoir (lire, écrire, utiliser un ordinateur), reprennent confiance en eux, effectuent un stage en entreprise et sont accompagnés dans la construction de leurs projets. Si la formation peut durer jusqu’à deux ans, certains décrochent un contrat dès le troisième mois.
Surtout des jeunes femmes
Ainsi, en 2011, l’E2C a accueilli six promotions de dix élèves et affiché un taux de réussite de
Contacts : Tél. : 25 16 60 Courriel : d.tauru@e2c-psud.nc
©Fabrice Wenger - Province sud
Ce qui n’était qu’une ambition voici seulement deux ans s’est concrétisé. Le réseau européen des écoles de la deuxième chance (E2C) a accordé son label à l’antenne de Nouméa en décembre 2012. L’enseignement dispensé à l’E2C est déjà reconnu. Les attestations obtenues par les élèves bénéficient d’une valeur sur le marché du travail. Et surtout, les jeunes qui se croyaient condamnés à l’échec, trouvent une issue favorable à leurs espoirs. Ouverte fin 2010, L’E2C a pour mission d’aider l’insertion sociale et professionnelle de jeunes adultes âgés de 18 à 26 ans, sans qualification et en marge du sys-
80 % (CDD, CDI, entrées au CFA...). L’an passé, les entrées ont progressé à 75 élèves. Le taux de réussite a varié de 50 à 80 % selon les promotions. Les stagiaires – en moyenne entre 21 et 22 ans – sont essentiellement des jeunes femmes (à 80 %) et viennent dans leur grande majorité de la province Sud. L’E2C peut aussi compter sur le soutien de 336 entreprises partenaires qui favorisent le recrutement à l’issue des stages. Dès ce mois d’avril, l’école a déménagé dans des locaux plus spacieux au sein du complexe Le Centre, à Ducos. Elle prévoit des échanges pédagogiques avec d’autres E2C dont celle de La Réunion et envisage même un déplacement à Paris dans le cadre du colloque national des écoles de la deuxième chance.
L’échec n’est pas une fatalité. L’école de la deuxième chance le prouve avec un taux d’insertion variant de 50 à 80 %.
pros jurys formation Des dans les de
Qui mieux qu’un professionnel averti peut apprécier la qualité d’un candidat à un diplôme national ? C’est tout le sens de l’action engagée pour la première fois par la DFPC (Direction de la formation professionnelle continue) qui lance un appel à candidatures auprès des spécialistes du BTP, de l’industrie, de l’hôtellerie/restauration et du tertiaire. Pour devenir membre de ce jury, il faut compter au moins cinq ans d’exercice dans son métier et pouvoir consacrer une demi-journée de formation préalable puis deux jours par session de jugement. Ce temps perdu dans son entreprise est compensé par une indemnité d’environ 15 000 francs par jour. Chaque professionnel peut postuler, quel que soit son grade dans sa branche d’entreprise. Une à deux sessions seront organisées cette année pour chaque secteur. C’est aussi l’occasion pour les entreprises de dénicher des futurs employés de qualité. Les deux premières sessions de jury sont prévues fin avril (BTP) et fin juin (mines). Contact : Céline Bellon, DFPC - Tél. : 27 24 97 Impact éco n°2 / Juin 2013
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INTERCONSULAIRE
Une nouvelle menace pour la flore endémique Les autorités sanitaires tirent aujourd’hui une nouvelle sonnette d’alarme. Après le bunchy top du bananier, elles ont décelé en mars dernier une autre maladie fongique grave : la rouille des myrtacées. Le premier cas a été identifié à Farino en mars dernier, mais aujourd’hui, la rouille sévit également à Koné, Voh, Poindimié et même à Païta. Véhiculé par le vent, la pluie mais aussi par les outils et les chaussures, ce champignon s’attaque aussi bien aux niaoulis, qu’aux goyaviers, pommiers roses ou encore eucalyptus. Les pustules contenant des spores très volatiles viennent déformer les feuilles et peuvent tuer un arbre en moins d’un an. En Nouvelle-Calédonie, les myrta-
cées englobent plus de 250 espèces endémiques. Comme pour le bunchy top du bananier, des précautions sont à prendre : ne pas toucher, ne pas couper, ne pas déplacer, ne pas brûler les plantes que vous croyez être infectées, cela pourrait contribuer à la dispersion de la maladie. En cas de suspicion, il vaut mieux contacter le Sivap, service d’inspection vétérinaire alimentaire et phytosanitaire au : 24 37 45 ou envoyer un mail protectionvegetaux-sivap.davar@gouv.nc
La vie de nos arbres en dépend !
La CCI à La Foa
©cci-nc
Depuis janvier dernier, la Chambre de commerce et d’industrie a mis en place des permanences à La Foa. Gyslène Dambreville reçoit les porteurs de projets ainsi que les chefs d’entreprise de la commune et sa région le premier et le troisième jeudi de chaque mois. Création, développement,
reprise d’entreprise, une grande partie des services d’accompagnement de la chambre consulaire sont donc proposés. Ainsi, toutes les formalités liées à la vie de l’entreprise, de la création jusqu’à la radiation, peuvent être effectuées sur place. Grâce à cette proximité, l’accès à d’autres prestations est aujourd’hui facilité : informations économiques, juridiques, conseil et suivi pour la création ou le développement de son activité. Les permanences se déroulent dans les mêmes locaux que la Chambre de métiers et de l’artisanat, avenue Charles de Gaulle. Tél. : 76 92 90 - g.dambreville@cci.nc
L’artisanat dans le Nord L’Observatoire de l’artisanat de la CMA vient de publier un état des lieux en province Nord. À partir de données et d’informations de son répertoire des métiers et des services de développement économique, complétées par celles de la Cafat, cette étude a pour objectif de dresser un panorama thématique complet. Au total, 17 communes ont été passées à la loupe avec une attention particulière à la zone VKP, Voh-Ko-
né-Pouembout. L’enquête souligne que la province Nord, avec plus de 1 700 établissements en 2012, représente près de 15 % de l’artisanat calédonien. Un tiers des établissements se situe sur Koumac et Koné. Voh arrive en troisième place avec 9,3 % des entreprises. La province compte proportionnellement davantage d’établissements actifs très jeunes que l’ensemble du territoire : 61 % ont en effet moins de cinq ans, dont 36,5 % moins de trois ans
(soit cinq points de plus que pour la Nouvelle-Calédonie). Ce constat peut s’expliquer par la dynamique de mise en place d’équipements structurants dans la région, ainsi que par la construction de l’usine du Nord. Ces projets ont été générateurs de nombreuses créations d’établissements artisanaux. Pour en savoir plus, la note est en ligne sur www.cma.nc
Impact éco n°2 / Juin 2013
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ENTRETIEN AVEC...
Adrien Cazalas,
« Le Club maintenance pour les professionnels » Texte : Marie Jeanne Stevaux - Photo : Patrick Chalas
Réunir des professionnels de la maintenance afin de partager des expériences, évoquer les difficultés des métiers ou encore centraliser les informations, tels sont les objectifs du Club maintenance NC. Créée fin 2012, cette jeune association à but non lucratif se veut avant tout une plateforme de réflexion. Explications avec son président, Adrien Cazalas, ingénieur de maintenance à Enercal.
Comment est venue l’idée de créer ce club ?
Adrien Cazalas : Le projet a germé en août 2012 à la suite d’une conférence sur la gouvernance des contrats de maintenance par l’expert métropolitain Jean-Paul Souris. Avec l’évolution du tissu économique calédonien, les besoins de plus en plus spécifiques dans la maintenance, et bien évidemment des problématiques communes à 14
Impact éco n°2 / Juin 2013
Certains sujets, comme les problèmes de management et l’aspect humain de la maintenance, la gestion des achats, l’externalisation des prestations, sont déjà plus ou moins calés. Par ailleurs, début avril, nous avons organisé une conférence autour de l’innovation. Enfin, une à deux visites d’entreprises par an pourront faire partie de nos actions. Parce qu’on appréhende mieux les choses une fois sur place.
Quelles différences avec l’AMD ?
Adrien Cazalas, président du Club Maintenance NC
tous les professionnels, créer un nouvel outil d’échange et de partage semblait indispensable. Tout est allé très vite entre la définition des objectifs, le dépôt des statuts et le plan d’action, le Club maintenance NC fonctionne depuis le début de l’année. Il s’inspire d’un outil similaire mis en place à Rennes, Arbre 35.
que le cercle s’agrandira au fil des mois. Encore une fois, notre association est composée d’individus, tous responsables de la maintenance et tous confrontés aux problématiques du métier et des périmètres d’actions, qui ont beaucoup évolué ces dernières années. Pour la faire vivre, la cotisation annuelle s’élève à 10 000 francs.
Qui sont les membres de l’association ?
Avez-vous déjà fixé un calendrier d’actions ?
AC : Notre bureau est représenté par des professionnels de la maintenance de différentes entreprises : Enercal, la SLN, Vale NC, KNS et Logiplus. Les autres membres sont issus de l’Ira Pacific, de la CCI, mais aussi de la Cipac, Holcim, Arbe ou encore la Calédonienne des services bancaires. Nous sommes une vingtaine et espérons
AC : Le club a pour vocation d’échanger des informations, utiles à tous, quel que soit leur secteur d’activité. Notre but est avant tout de regrouper des compétences et des connaissances pour partager le savoir. Effectivement, nous envisageons d’organiser une réunion thématique tous les deux mois pour commencer.
AC : L’association de maintenance durable est une grappe d’entreprises. Son mode de fonctionnement ainsi que son approche sont différents du club. L’AMD vise à défendre les intérêts des entreprises de la maintenance industrielle afin de pouvoir répondre aux besoins de leurs clients. Elle organise des formations en partenariat avec la Direction du travail et de l’emploi ou encore la plate-forme technique de Bourail. Nous, nous raisonnons en termes de réseau d’échanges, et de la maintenance au sens large. Nous n’avons pas pour vocation de former mais simplement de susciter l’éveil. La maintenance est un métier transverse, avec de vrais outils à mettre en place pour la rendre la plus efficace possible, quel que soit le secteur d’activité.
Comment contacter le club ? clubmaintenancenc@nautile.nc www.clubmaintenance.ile.nc Mahfoud Moui Lahcène (secrétaire du club) Tél.: 86 17 75
Développement durable
CSP - Fidelio « Nous sommes prêts
pour le tri sélectif »
Tony Roger : Depuis 2007, nous avons en charge la gestion du centre du traitement et de l’enfouissement à Gadji. Et désormais nous souhaitons développer le tri sélectif dans les communes du Grand Nouméa.
Justement, quand le recyclage des déchets arrivera-t-il ?
TR : Peut-être cette année. Dans un premier temps, nous avons amélioré et ouvert aux particuliers le centre de Ducos. Nous avons
de ferraille récupérées pour le Vietnam
Les responsables de Fidelio n’attendent que le feu vert des communes du Grand Nouméa pour lancer le traitement des déchets triés
construit un quai d’apport volontaire au Mont-Dore. Maintenant, il reste à passer aux solutions de valorisation, c’est-à-dire le tri sélectif.
attendons la réponse du syndicat du Grand Nouméa (NDLR : Syndicat intercommunal du Grand Nouméa – SIGN). Il faut qu’il y ait un consensus entre les communes.
Vous attendez donc le feu vert des communes du Grand Nouméa ?
Vous êtes dans les starting-blocks ?
Amaury Pachurka : Effectivement. Tout dépend désormais du choix politique des communes. Quelle que soit la solution choisie, nous serons prêts à mettre en place le centre de tri. La première étape sera la collecte sélective. Ensuite, nous serons en mesure d’appliquer le tri sélectif.
Et pour l’instant, vous n’avez aucune réponse ?
AP : Nous avons répondu à une offre de marché public et nous
TR : Oui, bien sûr ! Nous allons faire un centre de tri qui répondra aux besoins du Grand Nouméa. Il sera situé à Ducos. Les plans sont prêts et les études de gisements sont faites.
Texte : Frédéric Huillet
Fin février, 21 000 tonnes de ferraille de récupération ont été chargées par les sociétés Acotred Pacifique et EMC sur un cargo à destination de Danang, au Vietnam. Ce gros volume de métaux, le plus important jamais réalisé en Nouvelle-Calédonie, avait été récupéré au cours de l’année 2012 par la société EMC. Les métaux avaient fait l’objet, avant leur exportation, d’un traitement de triage, de dépollution et de découpage. Certaines pièces d’équipement ont été compressées, puis découpées en balles (telles que les carcasses de voitures) pour diminuer le volume. L’aluminium et l’inox, qui ont également été triés et récupérés, ont été stockés pour un traitement différent. Durant six jours, une quarantaine de personnes ont été mobilisées 20h/24 pour emplir cinq cales du navire. Les ferrailles alimenteront une fonderie vietnamienne. La récupération des métaux par la société EMC connaît une forte hausse depuis ces dernières années.
Quels seront les types de tri ?
AP : Seront concernés par le tri, le papier, le carton, le plastique, l’aluminium et la ferraille.
©EMC
Impact : Le grand public associe depuis toujours la CSP au ramassage des ordures ménagères que vous n’effectuez plus depuis 2007. Quels sont depuis votre cœur de métier et vos projets ?
21 000 t.
© Marc Le Chélard
La CSP – Fidelio est prête pour démarrer le tri sélectif dans les communes du Grand Nouméa hors Mont-Dore où il est déjà effectif depuis 2007. Le coût du tri impliquera un doublement de la redevance des contribuables ce qui représente à l’heure actuelle un frein important pour les mairies.
Texte : Frédéric Huillet - Photo : Marc Le Chélard
Il a fallu six jours pour remplir cinq cales du cargo. C’est le plus gros chargement de ferraille de récupération réalisé en NouvelleCalédonie.
Impact éco n°2 / Juin 2013
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tendance nickel
L’or vert
coule à Vavouto Texte Nathalie Darricau - Photo : KNS
Mission accomplie pour Koniambo Nickel qui a procédé le 10 avril dernier aux premières coulées techniques de nickel. En la présence de Peter Hancock, son président, KNS atteint là un premier objectif de taille.
Eramet :
4%
de baisse en 2012
Texte : Frédéric Huillet
La première coulée de scorie de l’usine du Nord, le mercredi 10 avril 2013 à 20 h 35 : historique.
Enfin, l’exploitation de la mine Koniambo a réellement commencé. En procédant le mercredi 10 avril 2013 à 20 h 35 aux premières coulées techniques de nickel, KNS est passé du rêve à la réalité, comme indiqué dans sa publicité télévisuelle, avec pour objectif la production, à terme, de 60 000 tonnes de nickel : c’est le chiffre qui retient généralement l’attention. Mais pour mémoire, l’usine du Nord dispose de deux lignes de production, ces premières coulées concernent la première ligne. L’objectif de production pour 2013 est de 17 000 tonnes de ferronickel.
Une température de 1 000 degrés
Peu à peu, le four électrique a été porté à une température d’environ 1 000 degrés. Puis la matière a été fondue par constitution d’un arc électrique. L’occasion de vérifier toutes les étapes du procédé, qui se sont révélées satisfaisantes : systèmes de serrage, étan16
Impact éco n°2 / Juin 2013
chéité du four, hauteur du bain de métal, centrale électrique, alimentation du four, raccordement au réseau Enercal...
C’est parti !
Sur place, l’émotion était perceptible dans les équipes techniques : pour que le minerai puisse être liquide, il a fallu percer la crôute qui s’était formée à l’intérieur du four. Pour cela, un énorme vérin hydraulique a été nécessaire (voir le fond de la photo), libérant une coulée de scorie (1er plan de la photo). Aux côtés de Peter Hancock, président de Koniambo Nickel, étaient présents des spécialistes en combinaison ignifugée. Les rares personnes qui ont assisté à cet événement historique en parlent comme « d’une action technique extrêmement sophistiquée sur le plan technologique » . Avec ces premières coulées techniques de nickel, on l’aura compris, l’usine du Nord, c’est parti !
Patrick Buffet, le président du conseil d’administration d’Eramet, a présenté des comptes à la baisse pour 2012. Si les résultats financiers ont été arrêtés lors de la dernière assemblée générale, ils affichent néanmoins « une situation financière solide » et annoncent « des investissements importants qui préparent l’avenir ». Le chiffre d’affaires d’Eramet est passé de 3 603 millions d’euros en 2011 à 3 447 millions d’euros en 2012 soit une baisse de 4 %. « Les résultats du groupe en 2012 ont été affectés par un environnement économique très difficile (...) dont la crise et le ralentissement des pays émergents, au premier rang desquels la Chine », précise Patrick Buffet. Côté nickel, « le résultat opérationnel courant est en baisse et s’est établi à - 40 M€ sur l’ensemble de l’année. Cela traduit principalement la chute des 23 % des cours au LME, mais aussi l’augmentation du coût du fuel (…). Cela est dû non pas à une régression de la demande, mais à une progression de la production mondiale de nickel supérieure à celle de la demande. »
Montée en puissance Après les premières coulées techniques, les premières coulées officielles de nickel... KNS a procédé le 19 avril dernier au démarrage symbolique – et même historique pour la Nouvelle-Calédonie - de la production du massif du Koniambo. En la présence des partenaires de l’Usine du Nord (Province nord, Etat, SMSP et Xstrata Nickel) et du gotha politique. Après avoir vérifié l’étanchéité du four, c’est le succès de la première coulée qui permet de traiter le minerai provenant de l’usine de Vavouto. Cette dernière - qui est en pleine montée en puissance - a programmé une coulée de minerai tous les deux jours. Seule ombre au tableau : une explosion a eu lieu le lendemain, le 20 avril, dans la structure de traitement de l’eau de mer. Une conduite a cassé, faisant tache dans le décor bien huilé de la présentation officielle. Heureusement, aucun blessé ni aucun problème environnemental n’est à déplorer.
©Marc Le Chélard
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Dossier
Réformer l’accès au logement Texte : Aurélie Cornec - Photos : Marc Le Chélard, Rémy Maxiola
La première biennale de l’habitat et de l’urbanisme en Nouvelle-Calédonie s’est déroulée les 20 et 21 mars derniers à Nouméa. L’occasion de dresser le bilan des aides financières disponibles pour la location et l’accession à la propriété. Parfois vécu comme un parcours du combattant, l’accès au logement reste une problématique importante.
La biennale de l’habitat et de l’urbanisme, organisée par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, a réuni tous les acteurs du secteur : professionnels du BTP, agences immobilières, promoteurs, bailleurs sociaux… Les trois provinces étaient également présentes, l’objectif étant avant tout de dresser un état des lieux à l’échelle du pays. « L’objectif de cette biennale est de réunir l’ensemble des acteurs de l’habitat et de l’urbanisme. Il s’agit de rendre plus cohérentes
été réalisées dans ce domaine avec le prêt à taux zéro (PTZ) ou l’aide au logement (AL), mais méritent d’être ajustées.
PTZ : un outil performant à améliorer Mis en place en 2011, le PTZ a pour objectif de permettre, d’ici 2020, à 3 000 familles d’accéder à la propriété. « Il est destiné à l’achat ou à la construction d’une résidence principale et l’une des conditions pour en bénéficier est
« 86 % des bénéficiaires sont âgés de 25 à 45 ans » les politiques à ce niveau et discuter des réformes nécessaires à envisager comme celles du foncier et des différentes aides financières. Pendant ces deux journées, nous avons eu l’opportunité d’étudier l’un des postes les plus importants de dépense des ménages : le logement. Et nous sommes bien conscients qu’aujourd’hui, il faut revoir notre politique en matière d’habitat », explique Anthony Lecren, membre du gouvernement en charge du logement, du développement durable et de l’aménagement. Des avancées ont en effet
d’être primo accédant », précise Olivier Razavet de la Direction des affaires économiques. Le PTZ est calculé en fonction du revenu du ménage et du nombre de personnes qui vont occuper le logement », ajoute-t-il. Par exemple, une famille de quatre personnes disposant d’un revenu annuel de 2,4 millions de francs CFP aura droit à un prêt de 13 millions, sans intérêt. « 86 % des bénéficiaires sont âgés de 25 à 45 ans. Il s’agit en général de familles de trois ou quatre membres. En moyenne, leurs revenus annuels sont de 2,7
millions et le prêt accordé est de 21,6 millions, sur une durée de 25 ans », indique Olivier Razavet. En 2011, 468 dossiers ont été validés, un bilan positif puisque l’objectif est de faire bénéficier du PTZ environ 300 ménages chaque année. Une ombre plane cependant sur le tableau du PTZ : 95 % des bénéficiaires résident en province Sud. Le prêt à taux zéro ne peut donc à lui seul résoudre les difficultés à devenir propriétaire. « Certains ménages restent exclus de l’accession à la propriété en raison de trop faibles revenus, de situations professionnelles précaires avec des contrats à durée déterminée ou un taux d’endettement trop élevé. Les habitants du Nord et des îles sont par ailleurs trop peu représentés », commente Olivier Razavet. Le dispositif va ainsi se poursuivre jusqu’en 2020 mais des ajustements devraient être rapidement définis afin de le rendre plus égalitaire. Par ailleurs, un autre outil pourrait soutenir l’accession à la propriété : le plan épargne logement qui n’existe plus sur le territoire. « Nous préconisons vivement la relance du PEL avec de nouvelles conditions de rémunération ou encore un relèvement de la prime. Ce produit bancaire viendrait compléter le PTZ », assure Didier Poadjaliwan, vice-président du CES (Conseil économique et social). Si l’accès à la propriété est soutenu par le
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AL : une aide nécessaire, mais coûteuse pour la collectivité L’aide au logement a été instituée par la loi du pays 2007-4 du 13 avril 2007, suite aux états généraux du logement social de 2004.
Chaque année, le FSH reçoit en effet de très nombreuses demandes. En 2012, pas moins de 5 700 demandes ont été effectuées. L’année dernière, le budget attribué à l’AL s’élevait à 2,2 milliards de francs CFP, ce qui représente une forte progression depuis quelques années. Cette aide financière coûte donc très cher à la collectivité, mais ce n’est pas la seule
« L’objectif est d’offrir aux familles défavorisées un réel soutien » Les conditions d’accès ont ensuite été modifiées en 2010, avec notamment un élargissement de la base des demandes éligibles et la création de mesures spécifiques pour les étudiants et les retraités. « L’objectif est d’offrir aux familles défavorisées un réel soutien. L’AL a notamment permis de créer une passerelle entre le logement social et le parc immobilier privé. Cette aide est un vrai succès depuis sa création », indique Stéphane Yoteau, directeur du FSH (Fonds social de l’habitat, le gestionnaire de l’AL).
Stéphane Yoteau, directeur du FSH (Fonds social de l’habitat, le gestionnaire de l’AL)
Thierry Cornaille, directeur de la SIC
logements sociaux. » Tout comme pour le PTZ, le bilan de l’AL reste donc mitigé. D’un côté, certains objectifs sont atteints avec une augmentation du montant des aides et la concrétisation d’une passerelle des logements sociaux vers le secteur privé. Mais d’un autre côté, l’AL devait aider les familles et reste aujourd’hui
tions nous ne pourrons bientôt plus le financer. Pour pérenniser cette aide, il va donc falloir mieux cibler les critères d’éligibilité », poursuit-il. « L’AL mérite en effet quelques ajustements, la priorité est de mutualiser les moyens des provinces dans ce domaine », ajoute Didier Poadjaliwan du CES. Les premiers « bénéficiaires » de
« Nous allons travailler sur la réforme de ces aides financières, ce qui représente un grand chantier ! » centré sur des personnes seules et le coût du dispositif a dépassé les budgets prévisionnels. « Augmenter le parc de logements sociaux n’est pas la solution ultime », tempère Anthony Lecren. « L’AL doit plutôt être régulée. La réforme des critères d’attribution de 2010 a mis en danger le dispositif car si l’on reste avec ces mêmes condi-
©Marc Le Chélard
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problématique, comme le soulève Stéphane Yoteau. « Le budget prévisionnel pour 2013 est de 2,1 milliards, assumés par la NouvelleCalédonie (53 %), le FSH (23 %) et les provinces. Nous constatons que les aides à la pierre diminuent et que celles à la personne ne font qu’augmenter. Le dispositif de l’AL n’est pas encore stabilisé, puisqu’en 2011, parmi l’ensemble des demandes, 40 % étaient des premières demandes, un chiffre surprenant que nous avons du mal à analyser. Selon moi, la solution serait de construire davantage de
©Marc Le Chélard
PTZ, les locataires peuvent également compter sur un dispositif efficace : l’aide au logement.
©Marc Le Chélard
Dossier
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l’AL sont les bailleurs sociaux, qui poursuivent d’ailleurs la construction de logements, dans des conditions parfois difficiles.
Les difficultés des bailleurs sociaux Au nom de l’AMOS (l’Association des maîtres d’ouvrage sociaux a été créée en 2005 et regroupe
©Rémy Maxiola
©Rémy Maxiola
notamment la SIC – Société immobilière calédonienne –, le FSH et la SEM Agglo), Thierry Cornaille, directeur de la SIC, dresse un bilan chiffré des constructions : « L’activité est soutenue. En 2012, les bailleurs sociaux ont livré plus de 700 logements et le même nombre de logements a été mis en construction. » Cependant, malgré des chiffres honorables, l’AMOS ne cache pas ses difficultés. « Nous rencontrons de nombreux obstacles, à commencer par l’insolvabilité des locataires, la baisse des financements publics
et l’augmentation des coûts de construction. La disponibilité du foncier représente aussi une grande difficulté. Autre problématique que nous rencontrons : la réticence des populations à l’égard des logements sociaux, ce qui engendre des délais importants d’instruction des permis de construire », détaille Thierry Cornaille. Difficultés des bailleurs sociaux, ajustement du PTZ et refonte de l’AL, la biennale a permis de diagnostiquer certains outils et mieux cerner le travail qui reste à mener. « Le Conseil
de l’urbanisme et de l’habitat vient d’être relancé. Lors de nos prochains ateliers, nous allons donc travailler sur la réforme de ces aides financières, ce qui représente un grand chantier ! » conclut Anthony Lecren. L’ensemble des acteurs du secteur devrait se réunir à nouveau en 2015, lors de la deuxième biennale de l’habitat et de l’urbanisme. D’ici là, le paysage des aides financières devrait avoir bien évolué et l’accès au logement s’être encore amélioré.
Crédit pour l’habitation : des chiffres encourageants En 2012, la Fédération française des banques constate une augmentation de presque 10 % des octrois de crédits à l’habitat par rapport à 2011 au sein des établissements de la place. « L’habitat représente 80 % des encours de crédit. 51 % des ménages calédoniens ont actuellement un crédit à l’habitat et parmi eux, 97 % le remboursent correctement », mentionne Stéphane Millet, directeur commercial chez BNP Paribas.
©Rémy Maxiola
Investir sur terres coutumières Les Zodep (Zones de développement prioritaires) visent à favoriser le développement économique, social et écologique de l’ensemble du pays notamment sur foncier coutumier. En 2012, le premier comité de pilotage « Zodep » a pris la décision de créer une Zodep au Nord, au Sud et à l’Est. Les démarches continuent pour la création de Zodep à l’Ouest et aux îles. Ces zones s’inscrivent comme un laboratoire d’expérimentation pour le schéma d’aménagement de la Nouvelle-Calédonie. L’un des objectifs de cette démarche consiste à développer l’habitat individuel et collectif sur terres coutumières.
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COMMUNIQUé du gouvernement Anthony Lecren Membre du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie chargé de l’économie
L’économie calédonienne : forces et faiblesses, enjeux et défis Façonner le nouveau modèle économique calédonien, c’est le vrai challenge à relever pour notre pays dans ce contexte de crise. Aujourd’hui nous ressentons les premiers effets et conséquences de la crise financière internationale, et des problématiques de financement se font jour localement. Les prémices de la crise mondiale remontent au début des années 2000. Politique agressive du crédit aux États-Unis et contournement des règles prudentielles par les banques ont aggravé la crise de l’immobilier pour la rendre générale avec la titrisation qui l’a propulsée en une crise à l’échelle du monde. Les conséquences de la décote de la France (AAA) ne sont pas tout à fait évaluées, mais la politique de restriction budgétaire de l’État laisse présager une situation nouvelle que l’on ne peut ignorer. La Nouvelle-Calédonie finalement ne sera pas totalement épargnée, mais aura longtemps tranché avec le contexte mondial. Ainsi nous prenons conscience de notre appartenance à la planète et d’une dépendance à un système économique qui pourrait rapidement s’avérer insoutenable si nous ne réagissons pas. Cependant, nous prenons aussi conscience de la véritable capacité du pays et de ses hommes à se prendre en main, et si j’ose dire, c’est le côté positif de la crise. Les travaux portés par l’intersyndicale et l’USTKE au sein de la commission vie chère mettent en exergue des problématiques structurelles en matière de concurrence, de politique des prix et de pouvoir d’achat. Ces 22
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travaux permettent également, avec la contribution patronale, de pointer la faiblesse du tissu industriel et plus globalement du tissu productif calédonien. Il est question aussi de logement, d’emploi local et de compétitivité. Relayé par le secteur du BTP, qui voit les carnets de commandes se réduire dangereusement, un cri d’appel à la mobilisation s’entend ici et là. Tantôt portée par les syndicats des salariés tantôt par le patronat, une consigne demeure toutefois et chacun en convient :
nous devons réagir. Ces chocs économiques et sociaux sont d’autant plus mal ressentis qu’ils arrivent paradoxalement dans un contexte de croissance soutenue et d’un réel dynamisme local. Je dois dire que nombre de gouvernements se sont attelés à la tâche, mais de façon très réaliste, c’est la première fois que les meilleures conditions sont réunies pour réformer en profondeur le modèle économique calédonien. Le facteur « confiance » est un élément central qu’il nous faut
améliorer et cultiver. Climat favorable, terre fertile, eaux et ressources naturelles abondantes, la Nouvelle-Calédonie possède des atouts indéniables pour trouver en interne des remèdes et des solutions. Historiquement les difficultés étaient moins visibles car moins médiatisées, mais elles étaient bien présentes et beaucoup plus pesantes. Il est révolu le temps où les mêmes possédaient les terres, où les mêmes étaient à la fois agriculteurs, éleveurs, magasiniers et distributeurs tout en exploitant la
nécessaire pour une gestion globale et cohérente du patrimoine foncier. À quand un grand palabre du pays ?
mine, de plus, sans jamais se soucier des dégâts qu’ils pouvaient causer autour d’eux sur l’eau ou sur l’environnement. Malheureusement il est révolu le temps où nous vivions de notre production de lait, de beurre, de riz, et autres produits car aujourd’hui nous importons 90 % de ce que nous consommons. Véritable paradoxe à l’heure où l’on dénonce la manipulation génétique avec les OGM, l’absence de traçabilité, la dépense alimentaire représente 26 milliards d’import. Dans une société en pleine mutation, le Calédonien est devenu un consommateur importé. « C’est la contrepartie logique à l’accès à la technologie », disent certains, comme par fatalité. C’est cette fatalité qu’il faut combattre, et accepter une fois pour toutes d’instaurer durablement les conditions d’un développement harmonieux en misant véritablement sur la Nouvelle-Calédonie. C’est le vecteur confiance qui doit faire évoluer le comportement et les doctrines financières des piliers de l’économie locale qui s’évertuent à placer leur argent hors du territoire ; c’est cette confiance qui a permis aux Calédoniens de préserver les voies du dialogue et c’est cette vertu qui nous permet de renouveler notre « pari sur l’intelligence ». Gage de stabilité, le processus politique (accords de Matignon puis de Nouméa) dans lequel nous sommes engagés nous invite à viser les meilleurs équilibres en prônant un meilleur partage et une meilleure répartition des richesses. Le transfert irrévocable des compétences nous oblige par contre à imaginer les réformes écono-
miques et fiscales qui permettent de pérenniser le financement des politiques publiques et nous n’avons pas le choix. Les travaux sur ces grandes réformes sont d’ores et déjà lancés et c’est ainsi qu’une commission chargée d’élaborer les accords économiques et sociaux a été mise en place au congrès. C’est une volonté politique et tous les groupes politiques représentés au congrès y sont présents. Ainsi avons-nous l’ensemble des forces vives représentées au sein de ces commissions. Même si nous prenons du retard sur la réforme de la fiscalité, c’est bien une délibération votée au congrès par la quasi-totalité de ses conseillers qui instaure cette restructuration majeure et c’est bien la première fois que nous arrivons à un tel degré de formalisation de cette réforme. Ainsi la politique responsable engage chacun d’entre nous à respecter ses engagements.
Le processus politique d’émancipation conduit la maturation économique de la Nouvelle-Calédonie vers une évolution naturelle. Aujourd’hui, plus qu’hier et bien moins que demain, nous disposons des prérogatives pour mieux organiser notre économie. Nous avons les leviers pour renforcer notre réglementation, mettre en place les outils de gestion, favoriser notre production, la transformation comme la commercialisation de l’activité économique. Le secteur du nickel est actuellement le levier central de l’économie calédonienne. Nous venons, en moins de deux décennies, de démontrer que nous pouvions ren-
forcer notre actionnariat dans ce secteur et construire une deuxième usine. Nous sommes en passe de devenir un producteur de métal nickel de tout premier plan, aussi, en prenant la peine de nous rendre compte du chemin parcouru, je ne pense pas que nous aurions pu faire beaucoup plus vite. Nous devons faire face à deux déficits structurels : celui de la balance commerciale et celui des transactions courantes. Par ailleurs nous héritons d’un double handicap : le caractère d’insularité et l’étroitesse du marché. Si les premiers points faibles sont ajustables par une politique économique volontariste de développement du tissu productif voire de conquête des marchés extérieurs, synonyme de matières imposables, les autres caractéristiques que sont l’insularité et l’étroitesse du marché
Sans avancées significatives sur le foncier, point de développement économique, encore moins de développement durable. Le pays doit réunir l’ensemble des moyens qui sont employés pour la gestion du foncier. Une réflexion est en cours pour rassembler les structures de gestion du domaine public, les moyens dispersés de gestion des données cartographiques et topographiques. C’est par ailleurs prendre en compte les travaux menés par les institutions coutumières dans le cadre de l’élaboration du livre du foncier coutumier, les questions en suspens liées au transfert de l’Adraf et le devenir de cet établissement dans le cadre d’une réorganisation Impact éco n°2 / Juin 2013
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COMMUNIQUé du gouvernement enjeux dans la droite ligne des travaux du CSI (Comité stratégique industriel). Par ailleurs, sur les secteurs induits de l’activité nickel comme le transport (minéraliers) nous devons inciter un positionnement de la Nouvelle-Calédonie pour optimiser la valorisation de la ressource.
doivent nous inciter à sagement privilégier la démarche pays en préservant une cohésion économique dans certains secteurs clefs de l’économie comme le nickel, le tourisme, l’emploi, le transport, le développement durable etc. Préserver la cohésion économique et sociale doit nous interpeller sur les moyens que l’on met en place pour gérer et valoriser nos ressources humaines, minérales ou matérielles. La cohésion sociale suppose que tout citoyen doit disposer des mêmes droits et des mêmes devoirs où qu’il se trouve dans le pays. Elle introduit les questions de l’accès équitable à la santé, au logement et plus largement les questions d’aménagement. En l’absence de règles, il existe de gros problèmes d’assainissement sur l’ensemble du pays. Les conditions d’accès au financement, notamment sur foncier coutumier, posent encore de gros problèmes même si nous avons mis en place le fonds de garantie sur terre coutumière attendu depuis 14 ans. Le dispositif Zodep (zone de développement prioritaire) vient compléter le panel de dispositions et bénéficie de deux avantages : le premier est de pouvoir s’établir sur tout type de foncier tout en priorisant le développement du 24
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foncier coutumier ; le second est qu’il s’inscrit en tant qu’opération pilote dans la première mise en œuvre opérationnelle des préconisations des ateliers NC 2025 (schéma d’aménagement). La cohésion économique suppose, elle, qu’il faille transcender les intérêts de telle ou telle province ou de tel ou tel industriel pour privilégier l’intérêt du pays et servir sa population. Ainsi, s’agis-
sant du nickel, il nous faut mettre en place une entité pays détentrice des titres et des participations des collectivités de la NouvelleCalédonie dans les structures des opérateurs industriels, pour gérer cette ressource et fixer des orientations sur sa gestion, son utilisation et son exploitation. Mais nous avons avant tout l’opportunité de nous doter d’un levier de négociation à l’échelle internationale à la mesure des
La diversification économique est un enjeu majeur. Les projets industriels structurants que sont les usines doivent nous servir à diversifier notre économie. Mettre en place les conditions d’un développement endogène consiste à accompagner la production locale, à se positionner davantage sur la transformation, voire à mettre en place les moyens propres à capter les marchés intérieur et extérieur. Ainsi la mise en place d’un service stratégique au sein de la Direction des affaires économiques doit nous permettre d’engager une démarche qualité en mettant en place des organismes de gestion et de contrôle, en labellisant et identifiant « le produit calédonien ». Ce service devra assurer également la cohérence de la politique de protection des marchés tout comme le plan annuel d’importation ou la politique du
commerce extérieur. Dans le BTP, 80 % des marchés publics sont remportés par des filiales d’entreprises multinationales, c’est pourquoi pour aider davantage nos entreprises citoyennes, il faut réformer les conditions d’accès à ces marchés afin de rendre aux contributeurs locaux cette manne d’activités. Parmi les avancées nous pouvons noter la mise en place très prochaine de l’observatoire sur la structuration des marges et des prix, qui ne devra pas se limiter à l’alimentaire, mais devra rayonner à terme sur les prix des matériaux de construction ainsi que sur ceux du foncier. Outre l’instauration de l’autorité locale indépendante de la concurrence, d’autres dispositions sont à prévoir, nombre de rapports faisant état de la nécessité de développer nos échanges dans la zone. Il nous faut rapidement structurer et organiser une stratégie de coopération régionale. Produire plus et produire mieux : position commune du Pacifique soutenue au Sommet Rio + 20 ; aujourd’hui 14 pays du Pacifique ont signé ce programme « 1 arbre, 1 jour, 1 vie », chargé d’établir les objectifs de gestion et de valorisation de la biodiversité marine et terrestre de la zone. À cet effet deux éléments d’importance sont pris en compte : la position géostratégique de la NouvelleCalédonie et la dimension de la crise climatique internationale. À l’heure où l’on parle de gestion mondiale des océans, il faut que la Nouvelle-Calédonie comme
l’Océanie puisse faire entendre sa voix. Il s’agit là d’un élément non négligeable dans le cadre de la recherche de financement et de prise en considération de la conquête et la maîtrise par les grandes puissances des dernières ressources naturelles. C’est là l’occasion de promouvoir la croissance verte et solidaire en s’appuyant sur des projets d’économie verte et bleue de très grande envergure : - développement stratégique économie verte 2014-2024, décennie pour mettre en place des projets structurants, fédérateurs et pédagogiques : opération de reforestation des zones dégradées par la mine et le feu, activité socio-économique sylvicole durable et activité pédagogique et culturelle par la transmission des valeurs et des connaissances liées à la nature, le savoir traditionnel et le savoir scientifique devant se conjuguer ; - développement stratégique économie bleue 2012 : structuration des filières holothuries, pisciculture, 2013 : étude de faisabilité d’une expérimentation d’adduction d’eau par éolienne. En conclusion, tous, nous sommes conscients que nous arrivons au bout d’un système qui ne peut plus perdurer. Pour façonner l’économie de demain, je dirais que nous avons plus de points forts que de points faibles pour remédier et relever les défis et les enjeux qui se présentent à nous. Nous avons cette expérience unique au monde de pouvoir contribuer au fonde-
“publié avec l’autorisation de la Revue juridique, politique et économique de Nouvelle-Calédonie”
ment d’une société en devenir. Le principal point faible étant pour moi le manque de confiance et le manque de conscience du véritable potentiel de notre pays. Dans cette recherche d’un nouveau modèle de développement, notre principale force reste dans notre vitalité et notre jeunesse qui, elle, saura demain tisser les liens du destin commun et reconsidérer la vie avant le
profit dans le pays de l’Amborella (1). (1) L’Amborella est une plante endémique des forêts pluvieuses de Nouvelle-Calédonie. Cette espèce endémique appartient à la lignée des plantes à fleurs actuelles. La lignée évolutive ayant conduit aujourd’hui à cette espèce est la première à s’être différenciée au cours de l’évolution des plantes à fleurs, qui a débuté il y a environ 135 millions d’années.
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industrie
«Protection de marché, une démarche citoyenne» Propos recueillis par Marie Jeanne Stevaux - Photo : Patrick Chalas
Une entreprise locale qui fabrique un produit à qualité égale à celle d’un produit importé, avec un niveau de production suffisant, peut demander une protection de marché. Une mesure pas toujours bien accueillie ni Jacques Beyneix coprésident de la FINC comprise, mais indispensable pour booster La protection de marché la croissance est-elle toujours et l’économie le cheval de bataille tout entière. de la fédération ? Éclairages avec Jacques Beyneix : Oui, effectiJacques Beyneix, vement, elle fait partie des thèmes qui nous sont chers à la FINC. coprésident de la Il faut savoir que pour aider les FINC*, et patron, entreprises à produire calédonien entre autres, de et à se substituer partiellement à l’importation, cette mesure est Sorocal, entreprise indispensable. Elle permet de spécialisée dans renforcer le tissu industriel calédonien et de créer de l’emploi. la fabrication de Pour Sorocal, mon entreprise, je cuves à eau. n’ai pas de protection de marché à l’heure actuelle étant donné que je produis de très gros volumes. Mais si demain la fiscalité est
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modifiée notamment avec l’instauration de la TGA, taxe générale sur les activités, et vient favoriser l’importation, je n’aurai pas d’autre choix que de la demander. Je viens de solliciter la CCI pour une étude, qu’on aurait pu faire depuis longtemps d’ailleurs, pour identifier les produits qui sont fabriqués localement, ceux qui sont protégés et ceux qui ne le sont pas. Ce document donnera une meilleure visibilité de l’industrie calédonienne aux différents acteurs et décideurs économiques.
Pourquoi cette mesure est-elle si importante pour l’industrie locale ?
JB : La protection de marché est encore trop mal comprise et surtout mal jugée. Il ne s’agit pas d’interdire les importations pour interdire, mais réellement de protéger nos outils de travail et tout un pan de l’économie calédonienne, y compris l’emploi. Vous savez, l’industrie représente 8 000 emplois directs et je ne tiens pas compte des emplois indirects. Si les importateurs acceptaient de jouer le jeu avec les industriels, c’est-à-dire d’acheter localement quand c’est possible, il n’y aurait pas besoin d’un tel dispositif de protection de marché. Ce n’est pas le cas. Lorsqu’une entreprise investit pour fabriquer quelque chose qui n’existait pas auparavant sur le territoire, qu’elle forme son personnel, qu’elle s’engage durablement et que ces mêmes produits peuvent être importés au final, c’est plutôt frustrant !
C’est une démarche citoyenne en quelque sorte ?
JB : Mais tout à fait ! Dans le contexte actuel, un produit fabriqué localement devrait être protégé d’office : il fait travailler des gens et crée de l’emploi. Un emploi dans la distribution c’est l’équivalent de sept dans l’industrie. Et dans cette réflexion il faut aller plus loin, c’est toute une filière d’activité qu’on protège et pas juste une entreprise comme on pourrait le penser. Je le redis, l’esprit citoyen est d’acheter localement ce qui nous permettra aussi de devenir compétitifs. À qualité égale, pourquoi ne pas opter pour un produit du pays ? *Fédération de l’industrie en NouvelleCalédonie
Protection de marché,
quelles formes ? Trois possibilités pour qu’un marché puisse être protégé : des taxes conjoncturelles qui s’ajoutent aux taxes à l’importation déjà existantes, des quotas d’importation ou une interdiction totale d’importer le produit. Les procédures de protection de marché sont réglementées : l’entreprise a une obligation de performance, d’emploi ou encore d’investissements.
commerce
Du e-commerce 100% calédonien Texte : Marie Jeanne Stevaux
Bien que le commerce traditionnel conserve sa place auprès des Calédoniens, certaines entreprises se positionnent désormais sur la vente en ligne. Une tendance qui s’inscrit dans la mouvance Internet et vient bousculer des habitudes, du côté du consommateur, mais aussi des « cybercommerçants ».
Chaussures, produits bio, livres pour enfants, papeterie, articles de loisirs, appareils photo… la vente en ligne sur des sites marchands locaux commence à gagner du terrain en Nouvelle-Calédonie. Pour ces nouveaux commerçants, l’objectif premier est d’offrir un service aux clients qui ne peuvent pas se déplacer ou qui manquent tout simplement de temps pour effectuer certains achats. « Depuis l’arrivée de la 3G, explique ce commerçant, tout a changé et les foyers sont de mieux en mieux équipés au niveau informatique. Même les plus réfractaires découvrent aujourd’hui la commande en ligne via nos sites et sont séduits par la facilité d’utilisation et le confort ». Si le principe est exactement le même qu’ailleurs – on passe commande en quelques clics et la marchandise est livrée chez soi –, la conception de ces sites marchands reste 100 % calédonienne.
Susciter les achats en ligne localement
En somme, il s’agit bien de commerces locaux, seul le mode de diffusion varie : les Calédoniens achètent bel et bien sur place, en passant par le net. Côté paiement, la situation a bien évolué également : les sites sont sécurisés et la plupart désormais acceptent les cartes bancaires en francs Pacifique. Parfois, le règlement par chèque, par virement voire en espèces au moment de la livrai-
son reste une autre option. Les « cybercommerçants » sont unanimes : la vente en ligne n’est absolument pas une menace pour le commerce traditionnel, mais une complémentarité, qui, il est vrai, peut venir modifier certains comportements d’achat. L’autre différence réside dans le fait que le client ne peut absolument pas essayer le produit avant de l’acheter. Alors la vente en ligne constitue-telle une alternative qui simplifie la vie de tout le monde ?
Nouvelle formule, autres contraintes
Du côté des chefs d’entreprise, s’ils reconnaissent que l’outil Internet est aujourd’hui un vecteur établi du commerce de détail, ils doivent cependant faire face à d’autres contraintes que celles du commerce traditionnel. « Certains coûts sont diminués, dans mon cas, je n’ai pas de salarié, pour le moment. Comparativement, d’autres frais sont à prendre en considération : la location d’un dock par exemple pour stocker les articles, l’entretien du site par des webmasters et les éventuelles mises à jour, les prises de vue réalisées par un photographe professionnel et surtout, toute la communication autour du site », indique Fabrice Fluxa, directeur de shoes.nc. Si les réseaux sociaux forment une solution marketing idéale car gratuite, ce n’est pas suffisant. « Un site de vente en ligne n’est pas une
sinécure, il faut faire vivre l’outil quotidiennement et développer une stratégie de communication et de publicité sans arrêt », souligne-t-il. Une certitude, vendre en ligne est une chose, mais fidéliser sa clientèle pour être vu par le plus grand nombre et pérenniser son activité en est une autre.
Utilisateurs, qui sont-ils ?
33 %
des internautes de plus de 15 ans font des achats par Internet environ 8 fois par an. L’achat par Internet est un comportement européen (plus de la moitié des répondants), qui croît avec l’âge de l’internaute. Peu de personnes des communautés océaniennes achètent par Internet :
13 % 11 % des Mélanésiens, 9% des Tahitiens.
des Wallisiens et Futuniens,
À noter qu’en métropole les usagers acheteurs sont près de
48 %.
Source : baromètre numérique 2011, Observatoire du numérique. Impact éco n°2 / Juin 2013
27
tourisme
Kuendu Beach :
un grand hôtel dans 10 ans Texte : Frédéric Huillet - Photo : Remy Maxiola
Il fallait sauver le Kuendu Beach, accablé d’une dette supérieure à 500 millions de francs et dans un état de délabrement avancé. PromoSud* a secouru l’établissement mais ne compte pas le laisser en l’état. Un vaste projet d’aménagement de l’anse est prévu en liaison avec un promoteur métropolitain. Dans dix ans, la baie de Nouville offrira un visage radicalement différent. « La rénovation du Kuendu Beach est terminée », se réjouit-on à la direction de Promo-Sud tout en admettant que l’opération a été longue et délicate. « Mais nous avons accompli notre mission de promouvoir et de développer l’économie de la province en facilitant les investissements. » Dans le détail, Promo-Sud est intervenue en faveur du Kuendu Beach en ultime recours en mars 2012. Le tribunal de commerce demandait un plan de redressement pour la société en voie de liquidation judiciaire. Depuis 2010, la société était confrontée à un passif de plus de 500 millions 28
Impact éco n°2 / Juin 2013
Redonner un nouveau souffle au complexe hôtelier, tel est l’objectif du projet
de francs. Promo-Sud, actionnaire minoritaire du Kuendu Beach, a sauvé ce qui pouvait encore l’être en injectant 150 millions de francs dans les comptes de la société et en négociant avec les banques l’abandon des intérêts de pénalité et le remboursement échelonné des capitaux dus. Le plan de redressement était alors solvabilisé.
Travaux de rénovation
Dès lors, en juillet 2012, en accord avec Henri Morini, l’ancien propriétaire des lieux, Promo-Sud a pris le contrôle à 51 % de l’établissement hôtelier et a engagé les travaux de rénovation indispensables sans pour autant fermer l’établissement et en préservant les 15 emplois existants. L’ensemble des 20 bungalows situés sur terre a été entièrement remis aux normes, les meubles changés de même que la
cuisine principale du grand bungalow. Les 5 chambres sur pilotis dans la baie ont en revanche été définitivement fermées. Une station d’épuration des eaux usées, jusqu’alors inexistante, a également été installée. Enfin, une assurance a été contractée pour le water slide en collaboration avec un exploitant privé. Dès la fin 2012, les travaux étaient terminés.
Un grand projet hôtelier
Pour autant, Promo-Sud ne veut pas en rester là. « Nous avons pour ambition de réaliser un véritable projet hôtelier à l’anse Kuendu en liaison avec une grande chaîne française internationale, déjà implantée aux Antilles », confie la direction. Si le nom de ce partenaire reste confidentiel, les premiers contacts ont été pris. PromoSud n’attend plus que le vote du PUD (plan d’urbanisme directeur)
de Nouméa, qui devrait intervenir avant la fin 2013, pour lancer l’opération de partenariat. Le programme prévoit d’aménager les 20 à 30 hectares de la baie de l’anse avec 120 chambres, une résidence hôtelière d’appartels en R+2 ainsi que des habitations particulières. Les hauteurs de l’anse ne seront pas construites et la plage publique restera accessible. Promo-Sud se retirera de la majorité du projet au profit du groupe hôtelier. Et durant les dix années que prendra la mise en œuvre de ce grand projet (environ 2 ans d’études et 7 à 8 ans de construction), l’actuel Kuendu Beach sera rasé. Un nouveau quartier touristique verra alors le jour à Nouméa. * La Société de financement et de développement de la Province sud ou Promo-Sud a été créée en 1992 par la Province sud pour promouvoir les entreprises locales et rassurer les investisseurs à la suite des années de crise en Nouvelle-Calédonie.
Des vols directs Tontouta, île des Pins et Deva Texte : Frédéric Huillet
Promo-Sud travaille sur le sujet depuis plusieurs mois : créer des liaisons aériennes depuis Tontouta, vers l’île des Pins et Deva pour faciliter le déplacement des touristes en leur évitant l’obligation d’un double passage par Nouméa. Le projet, en cours d’étude, serait mené en liaison avec Aircal et Air Alizé
Sherat on - Deva DR
Un cabinet spécialisé dans la desserte aérienne et maritime s’est penché sur l’île des Pins et le futur Sheraton de Deva. Ses conclusions sont claires : l’offre de transport d’Aircal est de capacité insuffisante et pas assez répartie dans la journée pour satisfaire la clientèle touristique. De plus les connexions directes avec les vols internationaux depuis Tontouta sont un service réclamé avec insistance par les tours operators. Promo-Sud(*) se penche donc sur « un complément de réseau aérien » afin de « compléter l’offre d’Aircal avec des avions d’une vingtaine de places dont les services seraient connectés avec les vols internationaux à Tontouta en provenance du Japon, de Corée, d’Australie et de Nouvelle-Zélande. » Les liaisons concerneraient l’île des Pins et Deva où le Sheraton doit ouvrir en fin d’année. Deux ou trois vols quotidiens au départ de Magenta pourraient également être envisagés en complément de ceux d’Aircal. Pour l’heure, en phase d’étude, le projet est porté par Air Alizé avec l’aide de Promo-Sud. Le projet est soutenu par la Province qui reçoit de manière régulière les plaintes des usagers sur l’inadaptation de l’offre de transport et particulièrement celles des hôteliers qui perdent de la clientèle faute de place dans les avions. * La Société de financement et de développement de la Province sud ou Promo-Sud a été créée en 1992 par la Province Sud pour promouvoir le développement local et soutenir les promoteurs privés à la suite des années de crises en Nouvelle-Calédonie.
Impact Impact éco éco n°2 n°2 // Juin Juin 2013 2013
DR
Ile des Pins
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portrait
ugues
Auclair-Sémeré,
un manager béton Texte : Sandrine Chopot - Photo : Rémy Maxiola
Directeur technique de NC Préfa, Hugues Auclair-Sémeré est un homme à qui tout semble sourire. À 36 ans, il affiche un parcours sans faute et additionne les casquettes d’ingénieur terrain et cogérant de société. Une réussite qu’il doit en partie à son caractère optimiste et curieux. Portrait d’un entrepreneur entreprenant.
Depuis janvier 2011, Hugues Auclair-Sémeré dirige, aux côtés de Hugues de Metz, l’entreprise NC Préfa à Païta. En véritable chef d’orchestre, l’homme assure le bon fonctionnement technique de l’usine, donne le tempo à ses collaborateurs avec toujours le même enthousiasme et la même ténacité : rien n’est acquis, ne pas avancer, c’est reculer. Ingénieur et technicien avant tout, l’un de ses chevaux de bataille est la recherche constante de nouveaux produits. « Je suis toujours à l’affût de solutions innovantes, de produits plus performants pour améliorer la productivité de l’usine et satisfaire nos clients. »
Ingénieur de père en fils
Le béton, il l’a dans le sang. Il faut dire qu’il connaît bien cette profession puisque son père était du sérail. « C’est en faisant du chantier pendant les vacances que j’ai eu un vrai coup de cœur pour la profession et le béton. » Diplômé de l’École supérieure des travaux publics (ESTP) de Paris, puis d’un master en génie civil obtenu en Australie, le jeune homme débute sa carrière professionnelle auprès d’une entreprise australienne en tant qu’ingénieur travaux. Pour son premier chantier, il se souvient de ses missions dans le bush avec pour uniques compagnons un ordinateur et un téléphone portable. De fil en aiguille, il participe à la construction de divers ouvrages et grimpe très vite les échelons. « Je me suis brûlé trop rapidement. J’étais jeune et j’assumais de lourdes responsabilités. » Après cinq ans de bons et loyaux services, il décide de quit30
Impact éco n°2 / Juin 2013
ter cette structure aux procédures trop lourdes, pour retrouver son île natale, sa famille et ses amis. C’est alors qu’il intègre, en 2007, un major local du BTP, comme ingénieur méthode de construction et responsable préfabrication en interne. Mais pour ce voyageur, sans grand repos, il n’y a pas de parcours tout tracé et l’envie d’entreprendre le titille. « L’idée de monter une usine de préfabrication en béton précontraint est née, concept très développé en Australie et en Europe, mais inexistant en Nouvelle-Calédonie. Aujourd’hui NC Préfa propose aux intervenants du BTP la technique de la précontrainte qui peut être utilisée pour réaliser des poutres, dalles, charpentes… Cette technique permet d’optimiser la structure et de gagner en coût, en qualité et en délai de réalisation. »
Le goût des autres En matière de management, « diriger une entreprise de 60 personnes, ça s’apprend sur le tas ». À l’écoute, patient, empathique, l’homme avoue aimer transmettre son savoir et ses connaissances, accompagner ses clients en optimisant leurs projets et continuer d’apprendre au contact des autres. « Je suis bon pour organiser le travail des autres, pour les faire progresser. » À la question : « Quel est votre principal défaut ? » il répond, le regard pétillant et avec un large sourire « Je dois apprendre à mieux gérer mon temps et à déléguer davantage ! »
économie
Vers un nouveau modèle fiscal ? « Quelle fiscalité directe pour demain ? », tel était le thème d’une étude du Medef en partenariat avec Bruno Gouthière, avocat fiscaliste au cabinet métropolitain Francis Lefebvre. Il s’agissait de passer au crible les propositions de la réforme fiscale du rapport Lieb et d’apporter des réponses mieux adaptées à l’économie calédonienne. Retour sur quelques conclusions des travaux, présentées aux acteurs économiques et à la presse fin février.
Utiliser la fiscalité comme un moteur et non comme un frein, tel était le fil conducteur de cette étude menée conjointement par le Medef et le cabinet métropolitain. Pour Daniel Ochida, co-président du Medef, la démarche d’apporter une autre vision au rapport Lieb est justifiée. « Les objectifs de ce rapport remis au gouvernement en juin 2012 étaient clairs. Il s’agissait d’assurer le juste équilibre entre la fiscalité des revenus issus du travail et celle assise sur les revenus du patrimoine pour assurer le financement collectif des besoins sociaux actuels et à venir. Cependant, les orientations proposées tendent quasiment toutes
Texte : Marie Jeanne Stevaux - Photo : Patrick Chalas
à augmenter la pression fiscale. Par ailleurs, adapter systématiquement le modèle métropolitain à la Nouvelle-Calédonie avec ses 250 000 habitants et un tissu économique différent, ne semble pas la bonne solution. »
Conserver les crédits d’impôt
Les propositions du rapport Lieb ont donc été décortiquées, intégrant les axes de développement et les propositions du Medef. Ainsi, concernant les crédits d’impôt et les réductions fiscales, le rapport Lieb préconise de supprimer ces dispositifs. Les Calédoniens, par exemple, n’auraient plus la possibilité de déduire les primes d’assurance-vie, plafonnées à 250 000 francs par an. Pour le Medef, cet avantage fiscal doit être préservé, car elle permet aux Calédoniens, dont les chefs d’entreprise, d’épargner pour leur retraite. De plus, soulignait Bruno Gouthière, « cette dépense fiscale
est relativement modeste ». L’idée d’un produit d’assurance-vie local n’est pas exclue, ce qui permettrait de conserver l’argent en Nouvelle-Calédonie et de le destiner au développement économique.
Conserver les déductions liées à l’accession à la propriété
Même prise de position concernant l’accession à la propriété : le mécanisme de déduction des intérêts d’emprunt et celle liée à des travaux dans les logements doivent être conservés, selon le Medef. Cet avantage fiscal, dans la limite de 500 000 F les dix premières années, poursuit en effet deux objectifs : l’accession à la propriété et le soutien à l’activité du secteur du BTP et de ses entreprises. Le Medef s’oppose également à la taxation des revenus fonciers ou au plafonnement des niches fiscales. Pour stimuler l’emploi, il propose de mettre en place un dispositif de type « Scel-
lier » qui accorderait une réduction d’impôt « à toute personne résidente investissant dans un logement neuf ».
Oui à une CSG à faible taux
Pour accroître les recettes fiscales, le Medef est favorable à l’idée d’une CSG, contribution sociale généralisée. Cet impôt, qui existe en métropole depuis une vingtaine d’années, est prélevé à la source et sert à financer les caisses de couverture sociale. Avec un taux faible (3 points), applicable à tous, elle viendrait, selon l’avocat fiscaliste, « procurer un rendement élevé sans pour autant pénaliser trop lourdement le pouvoir d’achat des contribuables ». Enfin, la CSG pourrait être utilisée pour effectuer un transfert de charges des cotisations patronales vers l’impôt avec pour objectif de diminuer le poids des charges sociales qui pèsent sur les entreprises. Impact éco n°2 / Juin 2013
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sur le web
VOIP, vous avez dit VOIP ? Texte : Marie Jeanne Stevaux
La téléphonie via Internet ou Voice over Internet Protocol est une technologie assez récente en Nouvelle-Calédonie. Proposé par les fournisseurs d’accès via les abonnements Internet, ce service est sans aucun doute le moins coûteux aujourd’hui pour les particuliers mais aussi les entreprises. Avec l’apparition du câble en Nouvelle-Calédonie il y a quelques années, la VoIP, téléphonie par réseau Internet, vient changer les habitudes des Calédoniens, lentement mais sûrement. Cette technologie permet de passer des appels un peu partout dans le monde à des coûts très réduits. Pour les particuliers, les fournis-
32
Impact éco n°2 / Juin 2013
seurs d’accès proposent généralement un forfait mensuel, autour de 700 francs, permettant de téléphoner dans pratiquement 70 pays à seulement 10 FTTC la minute. Les appels vers des postes fixes en métropole sont, quant à eux, non seulement gratuits mais surtout illimités. Pour les entreprises, même principe, sauf les commu-
nications vers la métropole qui restent à 10 FTTC la minute.
De téléphone à téléphone
Les avantages de la technologie ? De la flexibilité, une qualité numérique optimale et surtout des économies de coûts par rapport aux solutions téléphoniques classiques. La VoIP passe en effet de téléphone à téléphone, contrairement à Skype qui utilise l’ordinateur vers un autre ordinateur ou éventuellement vers un téléphone. Les professionnels, qui ont de gros volumes de consommation hors territoire, voient leurs factures téléphoniques réduites considérablement grâce au procédé VoIP.
Des numéros spéciaux
Concrètement, il suffit de brancher son téléphone sur le modem prévu pour. La seule différence avec la téléphonie classique réside dans la composition de numéros spéciaux comme le 1133 pour les appels vers la métropole. « Si les
pics de consommation chez les particuliers se situent encore le dimanche soir, une habitude liée à la téléphonie classique, les équipements sont aujourd’hui conçus pour éviter les embouteillages », assure ce fournisseur d’accès. Les abonnés VoIP du territoire, particuliers ou entreprises, peuvent aussi s’appeler gratuitement entre eux, quel que soit le fournisseur d’accès. Ils sont d’ailleurs identifiés par un numéro commençant par le 6. Enfin, un numéro VoIP métropolitain en 09 permet d’être appelé depuis la métropole au prix d’une communication locale, voire gratuitement lorsque le correspondant est équipé d’un système similaire. Quand le monde devient accessible d’un simple coup de fil…
BON à savoir
Mieux comprendre les indices du BTP Texte : Marie Jeanne Stevaux - Photo : Patrick Chalas
Les indices et index du bâtiment et des travaux publics permettent de suivre l’évolution des prix de vente des matériaux de construction ainsi que celle des coûts des salaires dans le BTP. Le plus courant, le BT21, intervient dans la revalorisation des loyers commerciaux. Le calcul de ces indices, au nombre de 49 à l’heure actuelle, est effectué chaque mois par l’Isee* selon de multiples sources : relevés de prix dans les commerces, tarifs de fret, Cafat, Institut d’émission d’outre-mer et même organisations patronales. L’objectif est de couvrir l’ensemble du champ des matériaux de construction, chaque indice représentant un groupe de plusieurs matériaux. Bien sûr, cette démarche d’observation ne peut pas être exhaustive auprès de l’ensemble des vendeurs. Cependant, chacun d’entre eux est pris en compte proportionnellement au total des ventes d’un matériau. Les vendeurs occasionnels n’entrent pas dans les calculs.
certains matériaux sont importés directement par le consommateur, les ruptures de stock ne sont pas toujours comblées, et enfin, il y a trop peu de vendeurs sur un marché sans concurrence. Pour permettre certains ajustements, les indices sont provisoires pendant deux mois. Ainsi, ceux de mai ne seront définitifs qu’à partir du 15 juillet. Le plus courant est l’index BT21 « tous travaux confondus » : il sert à revaloriser les loyers des baux d’immeubles ou de locaux à usage commercial, industriel ou artisanal. Jusqu’à fin 2006, il était également utilisé pour les baux d’habitation avant d’être remplacé par l’IRL, indice de révision des loyers.
Un calcul complexe
Une refonte en 2012
Par ailleurs, du fait de la petitesse de la Nouvelle-Calédonie et de son insularité, des problèmes spécifiques ont pu être constatés : 34
Le BT21 sert de référence dans les baux commerciaux
Impact éco n°2 / Juin 2013
Pour davantage de lisibilité, l’Isee procède régulièrement à une refonte des indices en concertation avec les professionnels du secteur.
Il s’agit de réajuster les calculs par rapport aux réalités économiques : nouveaux relevés de prix, évolution d’un produit ou encore changements des comportements d’achat. Cette refonte entraîne ce que l’on appelle un retour à la base 100. Dans ce cadre, certains indices peuvent être créés, d’autres supprimés. Depuis la création de ces méthodes de calcul en 1970, cinq changements de base sont intervenus, le dernier datant de… décembre 2012. Les nouveaux indices sont en ligne sur www.isee.nc
* Institut de la statistique et des études économiques
BT21, retour à la base 100 « Comme pour tous les indices du BTP, les compteurs du BT21 ont été remis à zéro en décembre 2012. Il intègre désormais trois nouvelles données : les tubes en PER (plomberie), le béton prêt à l’emploi et l’installation des climatiseurs », explique Nathalie Collet, responsable du département indices et statistiques. Contrats, baux commerciaux, contrats de marchés publics sont donc tous concernés. « Toutes les valeurs doivent être à jour y compris dans les contrats en cours. Pour faciliter la tâche aux utilisateurs, nous avons refait tous les calculs en base 100 jusqu’en 1995. Il suffit de consulter notre site Internet », précise-t-elle.
décodage Par Marie Jeanne Stevaux - Photos DR
Propriété industrielle
Comment déposer une marque en Nouvelle-Calédonie ?
Il n’y a pas de protection locale, ni de relais en Nouvelle-Calédonie. En effet, le bureau Inpi* situé au tribunal de Nouvelle-Calédonie ne gère que les dessins et modèles. Pour enregistrer sa marque, il faut donc s’adresser directement à l’Inpi, à Paris. Sur son site, www.inpi.fr, les formulaires peuvent être téléchargés directement. La procédure est indiquée clairement. * Institut national pour la propriété industrielle
Droit du travail
Un jour férié est-il automatiquement chômé ?
Non. L’employeur peut donc demander à ses salariés de venir travailler normalement. Cependant, chaque secteur d’activité bénéficie de six ou sept jours chômés par an. En règle générale, les jours accordés, quel que soit le secteur, sont le 1er janvier, le lundi de Pâques, le 1er mai ainsi que le 25 décembre. Quant à la fête locale du 24 septembre, l’autorisation d’absence se fait selon un accord entre l’employeur et l’employé. Les employés appelés à travailler les jours fériés chômés perçoivent une majoration de salaire de 150 % pour le 1er mai et 50 % pour les autres jours. Lorsqu’il n’est pas chômé, le jour férié est un jour ouvrable comme un autre.
Vente
Est-ce qu’en versant un acompte, le client s’engage ? Ce n’est pas seulement un versement anticipé à valoir sur le paiement final. L’acompte constitue une preuve de l’engagement ferme des deux parties. L’acheteur n’a donc pas la possibilité de se dédire, même en abandonnant la somme remise au vendeur, sans s’exposer à des sanctions et à d’éventuelles demandes de dommages et intérêts pouvant aller jusqu’au montant total de la vente.
Social
Un patenté peut-il employer du personnel ?
Bien sûr, puisque ce que l’on appelle « patenté » est une entreprise individuelle, par opposition à société. Ce statut permet de faire tous les actes de gestion d’une entreprise : passer des contrats, embaucher, louer un local ou encore répondre aux appels d’offres.
Réglementation
Quelles mentions doivent apparaître sur un devis ?
Il doit indiquer les mêmes mentions qu’une facture ainsi que les mentions spécifiques suivantes : - devis reçu avant exécution des travaux ; - la date de début et la durée des travaux ; - la période de validité du devis ; - les conditions éventuelles de révision du prix ; - le caractère gratuit ou payant du devis ; - la date et la mention manuscrite « Bon pour accord » du client ; - la signature de chaque partie.
Avantage
Quelle est la différence entre une voiture de fonction et de service ?
Tout se joue à travers les règles d’utilisation du véhicule. La voiture de fonction est utilisée pour des déplacements professionnels et personnels. C’est un avantage en nature, soumis à cotisations. Le véhicule de service, quant à lui, a un usage exclusivement professionnel avec une tolérance pour les trajets du domicile au travail. Cette différence a aussi une incidence sur les droits du salarié. Alors qu’il pourra conserver une voiture de fonction durant une période non travaillée, il devra impérativement rendre le véhicule de service.
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ACTUALITé réglementaire Par Marie Jeanne Stevaux - Photos DR
Vu dans le JONC... Validation des acquis de l’expérience La liste des accompagnateurs habilités par les autorités certificatrices à la VAE a été arrêtée pour l’année 2013. Ces représentants ont pour mission de guider et d’informer les demandeurs d’emploi dont la démarche est prise en charge par le gouvernement. Arr. 2013-439/GNC du 19.02.2013 (JONC no 8881 du 28.02.13)
Taxi Les tarifs au forfait ainsi qu’au kilomètre ont été revalorisés de 4 %. Arr. 2013-483/GNC du 26.02.13 (JONC no 8883 du 07.03.13)
Médias Le Conseil supérieur de l’audiovisuel a donné son feu vert aux deux nouvelles chaînes de télévision locales : NCTV et NC9. Ces autorisations sont valables cinq ans. Décision no 2013-182 et 183 du 22.01.13 (JONC no 8885 du 14.03.13)
Environnement La Province des îles a établi une nomenclature concernant les ICPE, installations classées pour la protection de l’environnement. Une trentaine de textes sont ainsi publiés et reprennent la législation par activité : explosifs, produits inflammables, entrepôts frigorifiques, dépôts de bois, cartons, matériaux combustibles, préparation de produits alimentaires, teinture, solvants… Dél. 2013-01/BAPI et suivantes du 18.01.13 (JONC no 8885 du 14.03.13)
Une nouvelle certification professionnelle Le titre professionnel d’installateur en sanitaire et énergies renouvelables vient d’être créé. Arr. 2013-441/GNC du 19.02.2013 (JONC no 8881 du 28.02.13)
Profession avocat Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a émis un avis favorable, assorti de remarques techniques, au projet de texte relatif à l’extension outre-mer du décret organisant la profession d’avocat. Actualité du gouvernement, mars 2013.
En juin, n’oubliez pas… Le 30
A la hausse
Impôt valeur mobilière, IRVM
BT21
Déclaration et paiement pour les bénéfices réputés distribués d’établissements stables situés en Nouvelle-Calédonie si l’exercice est clos au 31 décembre
Ruamm
Paiement des cotisations pour le troisième trimestre 2013.
L’index définitif est de 101, 34 en janvier 2013, soit + 1,3 % Sur les douze derniers mois, il est en hausse de 5,6 % À noter, l’index a subi une refonte en décembre 2012 et est retourné à la base 100 (lire notre page « Bon à savoir ») Beaucoup d’indices augmentent en ce début d’année : salaires BTP (+ 1,3 %), béton prêt à l’emploi (+ 3,4 %), bois de menuiserie (+ 6,7 %), ciment 32,5 (+ 3,9 %), tuyaux en PVC (+ 6,9 %), bois de coffrage (+ 6,9 %), sanitaires (+ 4,8 %) et bois de charpente (+ 2,2 %).
Indice des prix février
Les prix hors tabac ont évolué de 0,4 %
A la baisse Sur un mois, les prix à la consommation sont en baisse de 0,2 %. L’alimentation est en hausse de 0,1 %. Les produits manufacturés sont stables. L’énergie est en baisse de 0,2 %. Les services sont en baisse de 0,6 %.
Moins de touristes
Un peu moins de 8 000 touristes ont séjourné en janvier en Nouvelle-Calédonie, soit un recul de 13,7 % par rapport à janvier 2012.
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reprise d’entreprise ALIMENTATION GENERALE - Commerces Prix : 315 MCFP /2625 K
€
Description : Commerce d’alimentation générale + carburants SCI Immobilier (600m2) inclue. Informations Détails Secteur d’activité Commerce, carburant Forme Juridique SARL Ancienneté de l’entreprise Plus de 10 ans Localisation Nouvelle-Calédonie (Province Sud) Chiffre d’affaires Plus de 301 MCFP Personnel Salarié de 5 à 10 Type de cession Majoritaire Raison de la cession Changement d’activité du dirigeant Situation de l’entreprise Activité en croissance Informations complémentaires Excellente zone de chalandise, forte progression, améliorations des marges d’achats possibles
RENOVATION - Services Prix : 30 MCFP /250 K
€
Description : Dépannage menuiserie placoplatre petits travaux de rénovation et d’entretien. Informations Détails Secteur d’activité BTP Forme Juridique SARL Ancienneté de l’entreprise Plus de 10 ans Localisation Nouvelle-Calédonie (Province Sud) Chiffre d’affaires De 100 à 300 MCFP Personnel Salarié de 11 à 30 Type de cession Majoritaire Raison de la cession Retraite Situation de l’entreprise Activité en croissance Informations complémentaires Fichier client, carnet de commande 2013 plein
FERME AQUACOLE - Industrie-production Prix : 140 MCFP /1166 K
€
Description : Ferme aquacole, production de crevettes sur 50 Ha.
CRECHE - Services Prix : Nous consulter
Description : Crèche pour enfants à vendre. Informations Détails Secteur d’activité Service puériculture Forme Juridique E.I Ancienneté de l’entreprise Plus de 10 ans Localisation Nouvelle-Calédonie (Province Sud) Chiffre d’affaires Moins de 25 Mcfp Personnel Salarié Moins de 5 Type de cession Majoritaire Raison de la cession Retraite Situation de l’entreprise Activité stable Informations complémentaires Liste d’attente importante, Equipement, loyer modéré
LOCATIONS - Services Prix : 41 MCFP /342 K
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Informations Détails Secteur d’activité Location Forme Juridique SARL Ancienneté de l’entreprise Moins de 5 ans Localisation Nouvelle-Calédonie (Province Sud) Chiffre d’affaires Moins de 25 Mcfp Personnel Salarié Moins de 5 Type de cession Majoritaire Raison de la cession Changement d’activité du dirigeant Situation de l’entreprise Activité en croissance Informations complémentaires Planning de location pleinStock matériel roulant 26 MF
Impact éco n°2 / Juin 2013
PIZZA - Services Prix : Nous consulter
Description : Franchise vente de pizza, 2 sites stratégiques sur Nouméa, restaurant et vente à emporter.
Description : Location de motos, scooters, voiturettes.
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Informations Détails Secteur d’activité Production de crevettes Forme Juridique E.I Ancienneté de l’entreprise Plus de 10 ans Localisation Nouvelle-Calédonie (Province Sud) Chiffre d’affaires De 100 à 300 Mcfp Personnel Salarié Moins de 5 Type de cession Majoritaire Raison de la cession Changement d’activité du dirigeant Situation de l’entreprise Activité à redynamiser Informations complémentaires Filière prioritaires pour les institu tions potentiels de développement d’autres productions complémen taires (biches de mers...)
CP 158T GB Tresor Public
Informations Détails Secteur d’activité Restauration, vente comptoir Forme Juridique SARL Ancienneté de l’entreprise Moins de 5 ans Localisation Nouvelle-Calédonie (Province Sud) Chiffre d’affaires De 100 à 300 Mcfp Personnel Salarié De 5 à 10 Type de cession Majoritaire Raison de la cession Changement d’activité du dirigeant Situation de l’entreprise Activité en croissance Informations complémentaires Croissance importante, activité très structurée, franchise exclusive NC, rentabilité, dirigeant non productif
Tél : 237167 - www.cessionsacquisitions.nc