Sommaire
Impact4 04 ZAPPING
31 INTERCONSULAIRE
05 ACTU INSTITUTIONS
- Trois entreprises primées - CMA : 20 ans pour le CFA - CCI : une permanence juridique dans le Nord
- Coup de pouce pour le numérique - Le droit commercial sous surveillance - La Foire des îles prend de l’ampleur
11 SOCIAL
Les tickets repas dans nos assiettes
12 SE FORMER
Trois CQP pour le BTP
15 LES CONSEILS DU NOTAIRE
Céder son entreprise : vendre le fonds de commerce ou vendre les parts sociales ?
17 Développement durable
Quel avenir pour les grappes d’entreprises ?
18 tendance nickel
Fonds souverain : qui va payer le plus ?
32 entretien avec...
Didier Julienne, expert en matières premières
33 economie
L’emploi en chiffres
35 médipôle
Le béton précontraint en ligne industrielle
36 sur le web
Can’L, c’est à Galliéni !
37 actualité réglementaire - Vu dans le JONC - En août, n’oubliez pas
38 reprise d’entreprise
20 dossier
Les patrons politisent la crise
25 btp
SAS Keteveta, l’union fait la force
26 commerce
- Beauty Success s’installe à Nouméa - Solanéa : favoriser l’utilisation du solaire au quotidien
27 marketing communication
-Le packaging vert emballe
28 tourisme - Sorties baleines : une offre mutualisée - PromoSud boucle son projet de 5 étoiles airline
ISSN Dépôt légal : en cours Directeur de publication : Claude Dahan - Rédactrice en chef : Elisabeth Auplat - Rédaction : Marie Jeanne Stevaux, Aurélie Cornec, Amélie Rigollet, Frédéric Huillet, Myriam Grandcler, Sandrine Chopot - Photographie de couverture : DR - Photographies intérieures : Marc Le Chélard, Patrick Chalas, DR - Corrections : Point Virgule Maquette & mise en page : Christelle L’haridon - Régie publicitaire : ACP 16 rue d’Austerlitz BP 4763 - 98847 Nouméa Cedex - Tél. 24 35 20 - acp@lagoon.nc - Responsable publicité : Brigitte Suhami Tél. : 78 88 05 Impression Artypo - 16 bis route de la Baie des Dames - Ducos
Impact éco n°4 / Août 2013
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ZAPPING Sortir du lot
Améliorer sa visibilité, annoncer un événement ou simplement jouer la carte de l’originalité, avec les « prêts-à-poster » personnalisés de l’OPT, les entreprises disposent désormais d’un outil de communication supplémentaire. Prétimbrées, des formats au choix, ces enveloppes sont toujours valables, quelle que soit l’évolution des tarifs postaux. Une fois la personnalisation du support définie (texte, logo, photo…), l’OPT se charge du reste. En fonction du nombre d’enveloppes commandées, des tarifs dégressifs sont également proposés.
Holcim NC à l’ère nippone
Depuis fin juin, la cimenterie Holcim Nouvelle-Calédonie a rejoint le groupe japonais Tokuyama Corporation, changeant du même coup son appellation : Tokuyama Nouvelle-Calédonie. Cette décision intervient dans le cadre d’un plan de désinvestissement de la maison mère, la multinationale suisse, et assurera la pérennité du centre de broyage de Numbo. Naoki Muratake est le représentant délégué de Tokuyama à Nouméa.
Le PMU dans les tuyaux
Musée de la mer, c’est ouvert !
Après trois ans de travaux, le musée maritime de Nouvelle-Calédonie a ouvert ses portes fin juin. Entièrement repensé dans un bâtiment rénové et agrandi, il offre au visiteur un nouveau voyage à travers l’histoire maritime de la NouvelleCalédonie : quelque 2 000 objets y sont exposés, provenant de différentes épaves ainsi que du site du naufrage de La Pérouse à Vanikoro aux Salomon. Environ mille visiteurs sont venus découvrir ces trésors de la mer tout au long du week-end qui a suivi l’inauguration du musée.
Il l’a dit...
L’agriculture bio La CRE a en séminaire déménagé Une vingtaine de spécialistes des pays de la région se
« Il y a du nickel partout dans le monde et aujourd’hui la Nouvelle-Calédonie doit penser collectif : si le nickel calédonien ne bouge pas, personne ne l’attendra. »
sont réunis lors du séminaire annuel du POETCom (Pacific Organic & Ethical Trade Community) début juillet à la CPS, Communauté du Pacifique. L’objectif de la manifestation : promouvoir l’agriculture biologique dans le Pacifique, notamment à travers le label Bio Pasifika, aujourd’hui la norme océanienne. Le séminaire était organisé par la Chambre d’agriculture et l’association Bio Caledonia, avec le soutien du gouvernement, de la CPS et du fonds Pacifique.
Didier Julienne, expert international en matières premières :
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Le groupe Grands Hôtels du Nord calédonien vient de lancer l’opération « pass », silver à 1 000 F et gold à 5 000 F. Ces cartes fonctionnent comme un moyen de paiement dans les différents établissements du groupe : Koulnoué, Malabou, La Néa, Beaurivage, Surf et hôtel Koniambo. Utilisables une seule fois, elles servent à effectuer des règlements pour l’hébergement et les consommations. Si le montant dépasse, le client paiera la différence bien évidemment. Renseignements : 24 24 77
En septembre prochain, une délégation néo-zélandaise sera sur le territoire pour renseigner tous ceux qui ont un projet d’implantation ou de création d’entreprise chez nos voisins kiwis. Ces spécialistes en affaires viendront aborder différentes thématiques : création et reprise d’entreprises, gestion de projet, communication, marché immobilier, export de produits alimentaires et conseil en ingénierie environnementale. Ces rencontres sont organisées à l’initiative de la CCI de Nouvelle-Calédonie et de la CCI française de Nouvelle-Zélande. Pour en savoir plus, il suffit de contacter Flavie Denais, à la CCI-NC. - Tél. : 24 23 83 - f.denais@cci.nc
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La Caisse de retraite France et extérieur, CRE-Ircafex, qui appartient au groupe Humanis se trouve désormais au 20 rue AnatoleFrance, immeuble Nouméa Centre.
© Marc Le Chélard
Attendu depuis une dizaine d’années, le PMU, pari mutuel urbain, pourrait être rendu accessible aux turfistes calédoniens d’ici fin 2013 ou début 2014. En effet, en avril dernier, les élus de la Province sud ont adopté un texte réglementant les courses de chevaux locales et définissant l’agrément des sociétés organisatrices et de la Fédération hippique. Après l’aval du congrès de la Nouvelle-Calédonie, ne manqueront plus que la validation des textes par la métropole, ainsi que le décret d’applicabilité autorisant l’implantation du PMU sur le Caillou. Un nouveau souffle pour la filière équine, aujourd’hui en difficulté, puisque la totalité des gains lui sera reversée. Pour rappel, chaque année, il y a 13 journées de courses, cinq grands prix et 200 chevaux à l’entraînement.
Un pass pour les hôtels du nord
S’implanter chez nos voisins kiwis
ACTU INSTITUTIONS
Coup de pouce pour le numérique Texte : Marie Jeanne Stevaux
Dans le cadre de sa politique de lutte contre la fracture numérique, le gouvernement a reconduit son appel à projets. Le thème choisi cette année porte sur l’accompagnement aux usages du numérique. Les candidats avaient jusqu’à la fin du mois pour déposer leur dossier.
Démocratiser l’accès au numérique, c’est bien, accompagner à ses usages, c’est encore mieux. Tel est d’ailleurs le fil rouge de l’appel à projets 2013, lancé par le gouvernement fin mai et piloté par sa cellule « Économie numérique ». « L’un des objectifs du gouvernement est de rendre le numérique accessible à tous par le biais de grandes actions. L’appel à projets, qui figure parmi les différents leviers pour lutter contre la fracture numérique, s’inscrit donc parfaitement dans cette logique. Le dispositif stimule également le dynamisme ainsi que l’innovation chez les candidats, qui se sentent fortement impliqués », explique Jean-François Grandmougin, le responsable de la cellule. Tous les types de structures ont pu présenter leur dossier à condition de répondre à des critères d’éligibilité : associations de type loi 1901, organismes de santé, éducatifs, sociaux, collectivités, organismes d’intérêt public, etc. « Dans un premier temps, nous avons voulu cibler plutôt du côté des collectivités et associations, l’idée étant de démocratiser l’outil informatique auprès
des populations, mais il est possible que d’autres thématiques soient identifiées par la suite », précise-t-il.
46 dossiers retenus à l’édition précédente
Ainsi, pour l’édition 2012, sur 48 dossiers déposés, 46 ont été soutenus et différents projets, avec des thématiques ciblées, ont émergé : le développement d’espaces dédiés à Internet dont une cyberbase, avec des ateliers jeunes et seniors, par l’association Aji de Lifou, une borne d’accès en ligne à des formulaires administratifs à la mairie de Poum ou encore la création d’espaces numériques dans des internats. « Ce qui est important, c’est l’accès à l’équipement, mais pas uniquement. Le deuxième volet reste l’aide à l’accompagnement pour une meilleure utilisation de l’outil », souligne Jean-François Grandmougin. Pour l’édition 2013, l’enveloppe globale a été portée à 85 millions de francs de subventions, mais c’est bien les candidats qui doivent présenter leur plan de financement, ce qui vient aussi renforcer la pérennité de leurs projets.
Une participation financière en deux temps
La répartition de la participation du gouvernement se déroule en deux temps : à hauteur de 50 % en investissement et 50 % en fonctionnement la première année, puis 30 % en fonctionnement pour l’année d’après. Les plafonds sont limités à cinq millions de francs pour les dépenses d’investissement et à quatre millions pour celles de fonctionnement sur l’ensemble des deux années. « Les projets ne sont donc pas financés à 100 % et le plan de financement doit impérativement être déposé avec le dossier », rappelle
le responsable de la cellule. Les candidats retenus devront ensuite signer une convention avec le gouvernement et s’engager à informer régulièrement de l’état d’avancement de leur projet, en milieu et en fin d’année. La date limite de dépôt de dossiers était fixée au 30 août. Et, dans un souci de dématérialisation, règlement et formulaires étaient en ligne sur www.numerique.gouv.nc « Pour schématiser, il n’y avait plus qu’à remplir les cases ! » conclut-il.
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ACTU INSTITUTIONS
Zone industrielle de Ducos
Le droit commercial sous surveillance Texte : Frédéric Huillet - Photo : Air Project
La Nouvelle-Calédonie est compétente en matière de droit commercial depuis le 1er juillet. Cette nouvelle attribution a été anticipée par des juristes qui ont associé droit métropolitain et spécificités calédoniennes. Avec notamment trois conventions de partenariat et des structures officielles de règlementation. Le droit commercial en Nouvelle-Calédonie sera placé sous surveillance. Bien avant le 1er juillet, le gouvernement a sollicité trois organismes essentiels : l’Inpi (Institut national de la propriété industrielle), le H3C (Haut conseil du commissariat aux comptes) et l’ANC (Autorité des normes comptables) qui ont signé des conventions de partenariat avec le territoire. Ces accords sont censés protéger et valider la régularité du droit commercial. Ainsi, à la lumière de leur expertise, les entreprises calédoniennes bénéficieront des mêmes normes métropolitaines, voire internationales.
Pas de modification
Il ne faut pas donc pas attendre la moindre modification sur le fond. « Changer de législateur ne signifie pas changer de droit. 6
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Ce n’est pas une rupture », insiste Christian Belhôte, un des deux magistrats mis à la disposition du gouvernement pour préparer la transition. En compagnie de Martin Delage, ils ont travaillé deux années sur le code de commerce, article par article, afin de mettre en symbiose « de manière très fine » le droit métropolitain et les articles spécifiques à la Nouvelle-Calédonie. Au final, le code territorial entérine une situation préexistante à la lumière de « petits ajustements techniques ». Le même droit continue de s’appliquer. Mais il est actualisé.
Trois garanties
Grâce à l’Inpi, les brevets anciens comme nouveaux profitent de la même protection. Les services juridiques du gouvernement sont en phase de
finalisation avec l’Institut pour sécuriser la propriété industrielle. La deuxième convention concerne le H3C qui s’est engagé à maintenir la crédibilité de la signature des commissaires aux comptes calédoniens. Le paraphe de ces professionnels du chiffre sera validé. Enfin, l’ANC, qui définit les règles des normes comptables, s’est également engagée par convention à maintenir une harmonie entre la métropole et la Nouvelle-Calédonie.
Un observatoire
Néanmoins, devenu de compétence territoriale, le droit commercial évoluera. Les nouvelles lois nécessiteront un large consensus entre les acteurs juridiques, économiques et politiques. « Un observatoire de la législation civile et commerciale dans lequel siègeront
l’ensemble des professionnels concernés a été créé », annonce Matcha Iboudghacem, responsable du service de législation civile et commerciale au gouvernement. « L’idée est de rassembler tous les acteurs le plus en amont possible d’un texte. » Cet observatoire rassemble dans un noyau dur les autorités juridiques, les représentants des chambres syndicales, les organisations de consommateurs... Sa composition peut être élargie aux professionnels des secteurs concernés par un nouveau texte. Le code de commerce applicable en Nouvelle-Calédonie peut être consulté sur le site : juridoc.gouv.nc
ACTU INSTITUTIONS
La Province sud soutient l’économie verte Le Case vert est un dispositif provincial de mesures financières d’incitation et de soutien à l’investissement dans les domaines du développement durable. Les projets éligibles doivent tendre à la réduction de l’impact de l’activité humaine sur l’environnement ou promouvoir une gestion plus rationnelle des ressources naturelles et économiques. Sont ainsi visées les entreprises de traitement et de valorisation des déchets, de développement d’énergie renouvelable, de travaux spécifiques pour la réparation de sites dégradés, de production de biocarburants, de valorisation des ressources naturelles issues de la biodiversité ou encore l’innovation technologique appliquée au développement durable.
Un spécialiste en biologie marine en mission à Foué Thomas Camus, consultant spécialisé en biologie marine, est en mission pendant 3 mois afin d’identifier dans le lagon une espèce de zooplancton. Cette découverte permettra de nourrir les larves de pouate actuellement en élevage au « laboratoire pays » installé en province Nord, sur la presqu’île de Foué. Les larves subissent actuellement une forte mortalité, due à une alimentation inadaptée. Le zooplancton en question devrait ainsi augmenter leur taux de survie.
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La Foire des îles prend de l’ampleur Texte : Aurélie Cornec - Photos : Angélique Rouquié
La Foire des îles se déroule tous les ans, début septembre. Lors de cette grande fête agricole, culturelle et artisanale, les produits et savoir-faire des îles Loyauté sont mis à l’honneur. Cette année, c’est Lifou qui organise l’événement, du 13 au 15 septembre. La Foire des îles a été créée en 1990 dans le but de fédérer les initiatives des trois îles. À vocation agricole, l’événement a considérablement évolué pour devenir aujourd’hui une manifestation plus globale, intégrant les savoir-faire artistiques. « À l’échelle de la province, elle participe, tout comme la Fête de l’avocat ou la Fête du Waleï, à la dynamique de valorisation du patrimoine naturel et culturel », indique la DIL (Destination îles Loyauté).
La vitrine des îles Loyauté
Un comité de foire, composé de représentants des associations de producteurs, est en charge de l’organisation. L’événement
ayant pris une grande ampleur, l’embauche d’une employée permanente s’est d’ailleurs avérée nécessaire afin de coordonner les équipes de travail. Diverses animations se succèdent tout au long du weekend et mettent en valeur des savoir-faire traditionnels : tressage de corde en fibre de coco et fumage de poisson pour Ouvéa par exemple. Cette année encore, les stands devraient regorger de fruits et légumes cultivés localement. « Le point commun de ces productions : l’absence de traitement chimique, que du bio ! »
précise la DIL. La Foire des îles représente également une belle opportunité pour les professionnels du tourisme qui hébergent et restaurent les nombreux visiteurs. Diverses activités sont également mises à l’honneur. En partenariat avec les guides locaux et les syndicats d’initiative, le comité organisateur propose en effet des visites, randonnées ou encore sorties en bateau.
soCIAL
Les tickets repas dans nos assiettes Texte : Amélie Rigollet - Photo : Marc Le chélard
Enjeu à la fois social et économique, la mise en place des tickets repas devrait s’effectuer courant 2014. Ce dispositif s’adresse tant aux salariés du privé que du public. Il devrait permettre une meilleure redistribution du pouvoir d’achat tout en améliorant les conditions de travail. Dispositif inventé après la Seconde Guerre mondiale en Grande-Bretagne pour relancer la consommation, les tickets repas, appelés plus communément « tickets restaurant », ont été mis en place en métropole au milieu des années soixante. « Nous sommes allés en métropole rencontrer les opérateurs et la Commission nationale des titres restaurant (CNRT, ndlr) en charge de la régulation, du contrôle et de la représentation des émetteurs et acteurs », explique Jean-Raymond Postic, directeur de cabinet de Gilbert Tyuienon. Une étude a ensuite été réalisée afin de définir les conditions particulières à la Nouvelle-Calédonie, puisque possédant un nombre d’entreprises bien moindre que celui de la métropole.
Des avantages pour l’entreprise…
Si le choix de la mise en place des tickets repas appartient à l’entreprise, les avantages qui en découlent devraient en attirer plus d’un. « Sur chaque ticket repas, l’entreprise prendra en charge 50 à 60 % environ, précise Jean-Raymond Postic. Cette contribution sera exonérée de l’impôt sur les sociétés et des charges sociales. » À noter que la part maximale servant de base à ces avantages est fixée à sept cent vingt francs
par ticket. Après, libre cours à l’entreprise de fixer la valeur du chèque.
… comme pour le salarié
Mais si l’entreprise s’y retrouve, le salarié va bénéficier également d’avantages. « Nous avons calculé qu’une prise en charge de 60 % de l’entreprise pouvait apporter un complément de pouvoir d’achat d’environ treize mille francs pour le salarié », note Jean-Raymond Postic. Ainsi, le salarié va voir son pouvoir d’achat augmenter notablement. Sa participation financière sera ponctionnée directement sur le salaire s’il le désir. Avec ce nouveau système, le gouvernement espère également améliorer les conditions de vie des travailleurs. « Certains rentrent déjeuner chez eux et arrivent en retard au travail, ce qui pénalise l’entreprise », relève-t-il. Les tickets repas devraient donc améliorer tant la productivité que le bien-être au travail. Selon le gouvernement, les tickets repas vont relancer l’activité économique, notamment en direction des commerces et restaurants. Un nouveau marché s’ouvre également puisque trois opérateurs en charge de la commercialisation des tickets repas devraient se mettre en place.
Jean-Raymond Postic, directeur de cabinet de Gilbert Tyuienon
Comment utiliser les tickets repas ? Le ticket repas est non cumulable, c’est-à-dire qu’il ne peut pas s’ajouter à d’autres avantages comme la prime panier. Le ticket peut être dépensé dans les restaurants, services de gamelles, snacks et dans les alimentations (plats préparés). Aucun autre produit ne pourra être acheté avec les tickets repas, comme les cigarettes ou l’alcool. Le commerçant peu scrupuleux pourra se voir retirer son affiliation.
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SE FORMER
Trois CQP pour le BTP
Cordiste, assistant-chef de chantier, hygiène et sécurité, le secteur du BTP va se doter de ses premiers certificats de qualification professionnelle. Bien que la finalisation des dossiers soit encore en cours, ces formations en alternance sont en passe d’intégrer la liste officielle des CQP calédoniens. Le point avec la fédération BTP-NC.
Texte : Marie Jeanne Stevaux – Photo : Patrick Chalas
Sept CQP à l’heure actuelle et bientôt trois de plus, ces offres de formation destinées à des branches professionnelles ciblées ne cessent de s’étoffer. Alors que de nombreux secteurs ont déjà pu intégrer le dispositif, pour le BTP, il s’agit d’une première. « Cette montée en compétence est effectivement assez récente. Aujourd’hui, ces trois CQP répondent à des besoins précis exprimés par nos entreprises », explique Stéphanie Arrieguy, secrétaire générale de la fédération BTP-NC. En effet, le point de départ pour tout CQP, quelle que soit la branche d’activité, correspond toujours à un besoin, analysé via une enquête dans les entreprises et complété éventuellement par des études chiffrées de l’observatoire de l’emploi de l’IDC-NC, Institut pour le développement des compétences.
En corrélation avec les besoins
Cette phase débouche ensuite sur une note d’opportunité précisant la nature des demandes ainsi que l’adaptation des métiers à la Nouvelle-Calédonie. En somme, qui demande, pourquoi, pour quel certificat et quels débouchés ? « Le CQP s’adresse aux salariés dans le cadre d’une évolution dans l’entreprise et aux demandeurs d’emploi. Il s’agit donc de bien définir la pérennité de ces formations en amont », soulignet-elle. Une fois les différentes étapes franchies, il restera à mettre en place les référentiels métier et certification avant l’insertion du CQP dans la convention collective et la grille des salaires. « Le premier cadre le métier concerné et les compétences à acquérir. Le deuxième concerne l’évaluation et 12
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les modalités de l’examen. Enfin, un avenant à la convention collective sera rédigé et soumis à la signature de la commission paritaire », précise la secrétaire générale.
La dernière ligne droite
Si les référentiels du CQP cordiste sont en attente de validation au niveau de la commission paritaire chapeautée par la CGPME, ceux du CQP assistant-chef de chantier sont encore à monter avant de pouvoir être actés par la commission paritaire organisée par le Medef-NC. « C’est un travail très long, nous pourrions copier-coller les référentiels existants mais il est important qu’ils soient adaptés aux besoins des entreprises calédoniennes ! » souligne-t-elle. Le troisième, hygiène et sécurité, émanant d’une demande de la grappe d’entreprises AMD auprès du Medef-NC, est multisectoriel (BTP, industrie, mines et carrières). « Pour ce CQP, les choses sont allées très vite et les référentiels sont déjà finalisés. L’explication : en vue de la réglementation de la coordination sur les chantiers visant à lutter contre les accidents du travail, l’idée est de créer un référent en entreprise, d’où la création de ce CQP en hygiène et sécurité », conclut-elle. Une fois que tout sera prêt, les CQP seront enregistrés à la Direction du travail et de l’emploi ainsi qu’au tribunal du travail. Le secrétariat de la branche demandera l’inscription du CQP au registre des certifications professionnelles de la NouvelleCalédonie. Les formations en elles-mêmes seront soumises à appels d’offres et dispensées par des organismes agréés.
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les conseils du notaire
Céder son entreprise : vendre le fonds de commerce ou vendre les parts sociales ? Texte : Jean-Daniel Burtet, notaire à Nouméa, membre du groupe Monassier - Photos : DR
reur quant à lui, doit acquitter les droits d’enregistrement, sur la partie du prix supérieure à 5 000 000 F CFP, au taux de 8 % si le fonds est en province Nord ou de 9 % en province Sud.
La vente de la totalité des parts sociales
Lorsque l’on souhaite céder une entreprise exerçant une activité commerciale ou artisanale ayant déjà une clientèle, il n’est pas indifférent de déterminer au préalable le choix du cadre juridique dans lequel s’effectuera cette vente. Vente du fonds de commerce ou vente de l’intégralité des parts sociales de la société propriétaire du fonds ?
La vente du fonds de commerce Il s’agit de la vente des immobilisations corporelles (mobilier, agencement…) et incorporelles (clientèle, nom commercial, enseigne…), qui, une fois réunies, définissent un fonds de commerce et permettent à un commerçant d’exercer son activité. Les marchandises peuvent être cédées simultanément ou séparément. Le personnel sera obli-
gatoirement transféré au successeur puisqu’il est « attaché » au fonds. Le vendeur ne consent pas de garantie particulière à son acquéreur, mais il doit payer ses dettes. La loi protège les créanciers du vendeur, en leur donnant le droit de s’opposer au paiement du prix de cession au vendeur, afin de pouvoir récupérer leur créance. C’est pourquoi le prix est sequestré entre les mains d’un professionnel pendant environ deux mois. S’il ne poursuit pas son activité ailleurs ou autrement, le vendeur devra dissoudre sa société ou mettre un terme à son activité d’entreprise individuelle. Pour l’acquéreur, l’achat d’un fonds de commerce est une opération simple puisqu’il ne sera pas concerné par les dettes de son vendeur. D’un point de vue fiscal, le vendeur doit payer la plus-value professionnelle. L’acqué-
À la différence de l’opération précédente, il ne s’agit plus de la vente d’un bien, mais du transfert intégral du patrimoine d’une société, tant actif que passif. L’actif se définit comme l’ensemble des biens et droits évaluables en argent qui constituent les éléments positifs du patrimoine. Le passif est l’ensemble des dettes qui grèvent ce patrimoine. En conséquence, le prix des parts tiendra compte, en général, de ce passif, ce qui permettra de déterminer un prix de vente moindre que dans l’hypothèse précédente.
Mais l’acquéreur reste tenu de toutes les dettes de la société. C’est pourquoi il est judicieux d’insérer dans l’acte une garantie d’actif et de passif à la charge du vendeur. Cette garantie permettra d’atténuer les risques liés à la reprise d’un passif qu’il n’est pas toujours aisé de déterminer précisément. D’un point de vue fiscal, le cédant doit payer une plus-value professionnelle. L’acquéreur quant à lui doit acquitter des droits d’enregistrement au taux de 1 % dans le cadre de l’achat d’une société dont l’activité est purement commerciale ou artisanale. En résumé, l’achat d’un fonds de commerce est une opération plus sécurisante pour l’acquéreur, mais son coût est souvent plus élevé. La cession des parts sociales est une opération un peu plus « risquée », mais dont le coût sera moindre.
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Développement durable
Quel avenir pour les grappes d’entreprises ? Texte : Aurélie Cornec
La fin du modèle Datar Labellisées par la Datar (Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale) fin 2011, l’AMD et Synergie vont bientôt devoir faire face à un nouveau défi : la fin du financement de l’État pour ses dispositifs. « Synergie a été financée par une convention pluriannuelle sur trois ans de 22 millions F CFP. Nous percevons également des subventions de la Province sud (6 millions), de la Province nord (5 millions), du CTME* sur des opérations ponctuelles ainsi que les cotisations de nos adhérents. Clairement, notre financement est essentiellement public. La fin du modèle Datar représente donc une menace certaine », soulève Estelle Duplessix, animatrice de Synergie. Le modèle de financement est le même pour l’AMD qui va aussi subir cette importante perte de subvention. D’autres ombres font leur apparition sur le tableau des grappes d’entreprises : « Nous devons faire face à des contraintes règlementaires européennes qui prévoient 50 % d’autofinancement ou encore le manque de maturité de nos structures », ajoute Sylvie d’Ussel, animatrice de l’AMD. Mais les deux
© Synergie
Créée en 2009, Synergie regroupe les principales entreprises de Nouvelle-Calédonie engagées dans les énergies renouvelables et la maîtrise de l’énergie. Parmi ses objectifs, l’association souhaite développer l’économie locale, contribuer à maîtriser le coût de l’énergie ou encore devenir l’interlocuteur incontournable sur les questions d’énergie renouvelable et de maîtrise de l’énergie. L’AMD, créée en 2010, vise à créer une véritable filière de la maintenance. Il s’agit notamment de mutualiser le savoir-faire des entreprises et leur permettre d’accéder à des marchés de grande envergure.
© Marc Le Chélard
Les grappes d’entreprises AMD (Association de la maintenance durable) et Synergie organisaient une conférence le 13 juin dernier. L’occasion de dresser un constat de ce modèle économique, d’évaluer ses limites mais aussi son potentiel.
grappes d’entreprises calédoniennes ont déjà identifié de nombreuses opportunités pour continuer à exister et à remplir leurs objectifs. « Il s’agit par exemple de définir de nouvelles stratégies en termes de périmètre d’action et de capacité de développement, de faire des choix plus marqués, de construire des alliances entre grappes ou encore de mettre en place des bouquets de prestations de service », énumère Estelle Duplessix. « L’enjeu consiste ainsi à trouver un équilibre financier, valoriser la grappe et augmenter les recettes privées par une plus grande maturité et maintenir un soutien fort des financeurs publics », conclut Sylvie d’Ussel. Malgré la fin du financement de l’État, les grappes d’entreprises vont continuer à se développer. D’autres filières souhaitent d’ailleurs développer ce même modèle de regroupement, comme le secteur des technologies de l’information et de la communication. Enfin, un projet « intergrappes », qui réunirait différents secteurs d’activité, est actuellement en réflexion. *Comité territorial pour la maîtrise de l’énergie
Com’ verte avec Eteek Texte : Marie Jeanne Stevaux
Sensibiliser les entreprises à la démarche environnementale, les aiguiller vers une responsabilité sociétale (RSE), apporter des conseils en éco-conception, les aider à mettre en place une charte de bonne conduite ou encore réaliser des produits semi-durables, telles sont les prestations d’Eteek. Cette agence-conseil en éco-communication, la première du genre en Nouvelle-Calédonie, a été créée début février par Christine Rousselle. Plus connue dans le cadre du studio Passion graphique, elle rajoute aujourd’hui une nouvelle corde à son arc : « Avec tout le gaspillage de papier, d’encre mais pas uniquement, j’ai eu un déclic. Après six mois d’investigations et de rencontres notamment avec l’Ademe, je me suis lancée dans ce type de conseil, compatible avec ma première activité. Aujourd’hui, Eteek est capable d’apporter une solution éco dans tous les domaines. »
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tendance nickel
Fonds souverain : qui va payer le plus ?
Texte : Amélie Rigollet - Photo Marc Le Chélard
À l’instar d’un compte à terme, la Nouvelle-Calédonie est en train de se doter d’un fonds nickel. Les taxes sur le minerai extrait aujourd’hui permettront d’alimenter une réserve pour les générations de demain. Si quelques ajustements d’ordre juridique ralentissent la démarche depuis 2008, le fonds souverain devrait être lancé dès janvier 2014. pas localement le minerai », assure Sonia Backès. Par ailleurs, la création du fonds stratégique demande également une modification de la loi organique. En attendant la création de cette cagnotte, l’argent sera versé au fonds nickel pour ensuite le rétrocéder éventuellement par une subvention.
Texte : Marie Jeanne Stevaux - Photo : MKM
Financer et lisser les comptes
Sonia Backès
Examiné au gouvernement le 4 juin dernier, l’avant-projet de loi du pays sur la création d’un fonds souverain du nickel est actuellement sur le bureau du Conseil d’État. « Nous voulions avoir un avis complémentaire de celui d’Anne Duthilleul, experte en la matière », lance Sonia Backès, porte-parole du gouvernement, en charge de l’énergie, du budget, des finances, de la fiscalité et de l’économie numérique. Il faut dire que mettre en place une contribution sur le minerai extrait pose plusieurs problématiques.
Des contraintes de taille
Premier écueil, la contrainte du pacte de stabilité fiscale entre le gouvernement, Vale et KNS. « Pour la SLN, cela pose moins de problèmes puisqu’il se termine en 2016 », indique-t-elle. L’objectif est de réussir à faire passer ces taxes métallurgiques sans remettre en question le juste équilibre du projet. Aussi, la grille de taxes proposée par le gouvernement ne fait pas l’unanimité. « Notre démarche est de taxer davantage ceux qui ne transforment 18
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Le fonds sera présenté en deux parties à travers, d’une part, l’IS à 35 %, impôt sur les sociétés minières, ayant rapporté 4,3 milliards de francs en 2012. « Il va permettre de lisser les comptes sur une période donnée et d’avoir une meilleure gestion des collectivités », explique la porte-parole du gouvernement. D’autre part, le fonds pour les générations futures va permettre de financer des projets venant comme relais des activités du nickel, comme la création de nouvelles infrastructures, le financement des retraites… « Nous avons 50 ans pour développer des alternatives au nickel, comme l’économie bleue. Nous possédons un fort potentiel en hydroélectricité », déclare Gildas Lebret, secrétaire général adjoint au gouvernement. Enfin, le fonds souverain va être utilisé de manière à accroître l’épargne à travers des placements avantageux rapportant des intérêts substantiels. Le Conseil d’État devrait rendre son avis auprès du gouvernement calédonien prochainement. « Si ça passe, on revoit le projet au congrès en août afin de trancher sur la question de la grille des taxes, indique Sonia Backès. Si non, on reverra la copie en fonction des modifications, tout en intégrant la compatibilité avec le pacte de stabilité fiscale. » À noter que la création du fonds souverain fait partie de la réforme globale de la fiscalité du 1er septembre 2011.
En bref… MKM et nickel à basse teneur Jusqu’à fin décembre, la société Maï Kouaoua mines est autorisée céder du minerai saprolitique à basse teneur à Pacific Metal Company sur la concession Ada, en baie N’Go. Le tonnage maximal a été fixé à 150 000 tonnes humides pour une teneur moyenne en nickel, calculée sur sec, comprise entre 1,8 % et 2 %.
La Chine refait des réserves Selon la Chronique des matières premières, Pékin aurait relancé son approvisionnement en nickel auprès du marché international. De 30 000 à 60 000 tonnes de nickel, soit un sixième des stocks mondiaux, auraient ainsi été acquises début juin.
Dossier
Les patrons politisent la crise Des chiffres d’affaires à la baisse, un chômage en hausse, une confiance altérée et un attentisme évident... Beaucoup parlent déjà de crise. Et si la Calédonie revenait tout simplement à une économie équilibrée au regard de la taille de son marché ? Les trois organisations patronales calédoniennes dressent le bilan et esquissent des solutions en désignant la puissance publique.
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Texte : Frédéric Huillet
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« C’est la crise ! » Cette phrase hante les déjeuners d’affaires. Elle se répand dans le monde des décideurs, englués dans l’attentisme des prochaines élections, fustigeant l’immobilité des institutions et se plaignant des 2 à 3 % seulement de croissance du pays.
chiffre d’affaires. Il n’y a pas que le nickel qui souffre. Tous les ingrédients sont réunis pour affirmer que nous sommes en crise et qu’elle n’est sans doute pas terminée. » Le patron des patrons dresse un constat très négatif. « On s’est structuré pour répondre à la demande. Quand on faisait 100, on nous
Il convient donc de laisser parler les chiffres pour déceler la vérité. La consommation des ménages plafonnait en 2012 à + 2,6 % contre 5,9 % en 2010. Les offres d’emploi ont baissé de 28,7 % sur un an. Un millier d’emplois a été supprimé dans le BTP et beaucoup prédisent le double dans les prochains mois. Le climat des affaires est inférieur de 15,2 % à sa moyenne de longue période. Les investissements des entreprises sont en berne. La SLN a perdu 4 milliards en 2012 avec un cours du nickel au LME au plus bas. S’y ajoute la fin de la construction des usines du Sud et du Nord avec les pertes d’emploi induites. N’en rajoutez plus car on vous le dit : « C’est la crise ! »
a demandé de faire 120 ou 130. On y est arrivé. Alors, cela ne veut rien dire de revenir à 100 aujourd’hui car les entreprises ont investi sur le long terme. On ne peut pas repartir en arrière. »
© Marc Le Chélard
Usine du sud
© Marc Le Chélard
« C’est la crise ! »
Monique Jandot, présidente de CGPME
Manque de confiance
De 5 à 2 %
Et s’il s’agissait simplement d’un retour à la normale ? La Calédonie n’a-t-elle pas vécu au-dessus de ses moyens ces quatre dernières années ? « Pas du tout, répond sans hésitation Daniel Ochida, coprésident du Medef-NC*. Quand vous avez connu des années de croissance de 4 à 5 %, et que vous tombez à 2 % ou moins, c’est plus qu’un ralentissement. Tous les secteurs sont impactés avec des baisses de 20 à 30 % de
Daniel Ochida, coprésident du Medef
La vision est assez identique à la CGPME**, présidée par Monique Jandot. « Je crois que nous sommes dans une situation de crise, surtout en matière de confiance vis-à-vis de la situation politique. Il y a déjà deux ans que nous sommes tombés dans une période de crise, avec le renversement du gouvernement et la fin de la construction des usines, affirme-t-elle. Les investissements sont très impactés. Depuis le début de l’année, la régression est perturbante. Nous enregistrons entre 25 et 30 % de baisse d’activité. Cela implique des réorganisations, des économies, des reports d’investissements. Chaque entreprise doit réadapter sa stratégie par manque de trésorerie. Les petits doivent plus vite réagir pour survivre. » Impact éco n°4 / Août 2013
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© Niko Photos
Dossier
« Dans le milieu artisanal,
on constate une réelle situation de crise. Sur 12 000 entreprises artisanales, près de 80 % travaillent dans le BTP
»
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Chantier du Médipôle
Baisse jusqu’à 60 %
Et pour mieux enfoncer le clou, Jean-Louis Laval, le président de l’UPA***, affirme que « dans le milieu artisanal, on constate une réelle situation de crise. Sur 12 000 entreprises artisanales, près de 80 % travaillent dans le BTP. Elles sont directement touchées. Même les métiers de service constatent une réelle baisse de leur chiffre d’affaires, de 30 jusqu’à 60 % selon les secteurs. C’est énorme. Sur le terrain, on perçoit les inquiétudes des artisans. Ils commencent à débaucher et même à se trouver en cessation de paiement. Sans oublier les demandes de découverts supplémentaires qui explosent ».
Les politiques trinquent
Manque de visibilité, attentisme, crise de confiance : ces trois maux reviennent dans chaque propos des trois organisations patronales, avec une même cible : les politiques. « Quand on a un avenir politique qui n’est pas très clair et que ses acteurs passent leur temps à se taper dessus, pourquoi les privés se risqueraient-ils à investir ? On ne sait pas comment on va s’en sortir », fustige Daniel Ochida. Et Monique Jandot d’insister : « Il y a un manque d’anticipation et une absence de message du gouvernement. Nous sommes confrontés à un manque de visibilité. Les politiques ne sont pas encourageants. Il
faut une volonté réelle de rassurer tout le monde. » Même le représentant des artisans, JeanLouis Laval, condamne la puissance publique. « Dès qu’il y a des élections, tout s’arrête même si l’on sait que le résultat ne changera pas profondément le pays. Les gens ont peur d’investir car nous n’avons pas de vision à moyen terme et pas de gros chantiers programmés. Même les petits travaux de rénovation sont suspendus par les particuliers dans l’attente des élections de 2014. »
Dans une économie libérale
La puissance publique n’a donc plus qu’à faire le dos rond. Tout semble reposer sur ses épaules par manque d’anticipation. Mais dans une économie libérale, il est curieux d’entendre les représentants des chefs d’entreprises s’en remettre à une économie assistée, subventionnée et défis-
Il y a un « manque de projets et de vision »
© Patrick Chalas
calisée. Qu’importe, ils insistent. « Quand on écoute les débats dans les assemblées de provinces, on entend des grands coups de milliards d’investissements. Et au final, on retrouve un taux de réalisation de 43 % en province Nord. Ça nous fait une belle jambe. Nous n’avons pas une puissance publique volontariste », s’insurge le Medef-NC. « Il y a un manque de projets et de vision. Le retrait sur le logement social a frappé les emplois induits. C’est une erreur des politiques. Les entreprises n’ont plus de visibilité », insiste la CGPME.
Équilibre nuancé
Mais quand on évoque un retour à un marché dimensionné à la taille de la Calédonie après des années d’euphorie, les langues se font plus nuancées. « Peut-être avons-nous vécu au-dessus de nos moyens durant la construction des deux usines. Mais si l’on reprend les chiffres d’avant, nous étions toujours autour de 4 à 5 % de croissance », souffle Daniel Ochida. « Il y a peut-être eu une surchauffe. On savait que cela ne durerait pas. Mais l’entreprise ne fait que suivre la demande du consommateur. Elle saura s’adapter », consent Monique Jandot. « Ces dernières années, l’essor économique était florissant. On a peut-être dépassé un niveau normal. Nous sommes arrivés à un certain équilibre. Mais cela ne veut pas dire que la situation est brillante », admet Jean-Louis Laval.
Le progrès social et le bien-être « des populations ne peuvent progresser qu’avec la croissance économique » Restructuration
Reste l’avenir et la restructuration des entreprises face à cette sensible baisse d’activité. « Si le nickel, qui est notre moteur, continue à dégringoler, si la puissance publique ne prend pas le relais de l’investissement privé qui fait actuellement défaut, si les entrepreneurs sont attentistes face à 2014, alors oui, nous ne sommes pas au bout de nos peines. Ce n’est pas une crise à la grecque, mais plutôt une crise à la chinoise », prévoit le Medef-NC. Plus nuancée, la CGPME prône une restructuration du marché : « L’essor économique aurait pu se maintenir en réadaptant le marché et les besoins. Surtout en développant d’autres activités que la mine. Mais je ne suis pas certaine que cela pouvait se faire en même temps. »
Attention au social
Quant à l’UPA, son président anticipe un salut à travers « la technicité, la formation et la règlementation. Il ne faut plus délivrer des patentes à n’importe qui, mais au
contraire encadrer les métiers afin de redonner confiance dans l’artisanat ». Et le Medef-NC de prôner « des filières hors nickel. Mais il ne faut pas se tromper. Ces filières doivent être à forte valeur ajoutée et exportatrices, ce qui suppose de disposer de matière grise. Ce n’est pas en faisant du chocolat pour 250 000 habitants que l’on va gagner de l’argent ». Reste que les prochaines années pourraient être source de tensions sociales. « Nous devons faire très attention, prévient Monique Jandot. Le plus important est de ne pas créer une révolution sociale. Les conflits risquent d’arriver. Il faut y veiller. » Et Daniel Ochida d’ajouter que « le progrès social et le bien-être des populations ne peuvent progresser qu’avec la croissance économique ». • * Medef-NC : Mouvement des entreprises de France • ** CGPME : Confédération générale des petites et moyennes entreprises • *** UPA : Union professionnelle artisanale
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BTP
SAS Keteveta, l’union fait la force Texte : Amélie Rigollet - Photo : SAS Keteveta
Créée en août 2011, la société par actions simplifiées (SAS) Keteveta est une émanation des coutumiers du Grand Sud de la NouvelleCalédonie, particulièrement la région DjubeaKapone. Elle participe aujourd’hui au grand chantier du médipôle. Composée de quatre groupements de droit particulier local (GDPL) Waka, Taku, Te Yahoue, Bwehy et la famille Watton, la SAS Keteveta a pour objectif, depuis sa création, de faire participer la communauté mélanésienne au développement économique du pays. « Notre devise “ Unissons nos forces et nos énergies ” parle d’elle-même », souligne simplement Théodore Wamytan, le directeur de la société. Aujourd’hui présente dans divers secteurs d’activité comme le BTP, le commerce et le secteur immobilier, elle se compose d’une trentaine de salariés. « Notre force repose sur un système de mutualisation des moyens, ajoute-t-il. Le but est de s’entraider ». Grâce à ces atouts, la SAS Keteveta a décroché des contrats sur de grands chantiers en cours.
2013 : au cœur des grands chantiers du BTP « Nous nous sommes positionnés sur le chantier du médipôle, tant sur la phase de construction que d’exploitation », lance Théodore Wamytan. Le terrassement et la construction des fondations leur ont été confiés. Elle est également intervenue à tous les stades du chantier, en passant de la maçonnerie au gardiennage et au dépotage de containers. « Au total, vingt-cinq salariés travaillent sur ce chantier », rappelle-t-il. Un nombre qui devrait perdurer puisque la société compte prendre part au projet lors de sa phase d’exploitation. Juste à côté du médipôle, le logipôle, plus particulièrement le Centre de soins de suite et de rééducation fonctionnelle (CSSR) fait partie intégrante des contrats en
cours entrepris par la société. « Depuis décembre dernier et jusqu’à mi-août, nous avons mis à disposition des chauffeurs poids lourds dans le cadre du
le même type de prestations que sur le médipôle, c’est-à-dire sur le terrassement, avec la mise à disposition de camionneurs », poursuit-il.
terrassement du site », ajoutet-il. Autre projet en parallèle, situé juste à côté, la construction d’un lotissement initié par le Fonds social de l’habitat (FSH). « Nous intervenons pour
Avec un chiffre d’affaires en constante croissance, la société Keteveta souhaite aujourd’hui se diversifier dans de nouveaux projets comme dans les secteurs du commerce et de l’immobilier.
Notre force repose sur «un système de mutualisation des moyens »
Un réseau fiable Dans une démarche de « futur partagé », la société Keteveta évolue dans un partenariat proche avec la société mélanésienne. « Nous nous appuyons sur un réseau important de sous-traitants afin de répondre à un maximum de marchés », poursuit-il. La jeune main-d’œuvre du Grand Sud est également mise à contribution. « Nous formons des jeunes et partageons avec eux nos expériences », souligne-t-il. La structure fait également appel aux travailleurs plus expérimentés, souvent démobilisés de grands chantiers aujourd’hui livrés.
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commerce
Beauty Success
s’installe à Nouméa Texte : Aurélie Cornec - Photos : Patrick Chalas
La parfumerie franchisée Beauty Success a ouvert ses portes à Nouméa le 11 mai dernier. Toutes les grandes marques de cosmétique y sont proposées, ainsi que la marque Beauty Success. « Différentes gammes de produits de notre marque sont disponibles : la gamme bain, maquillage, accessoires ainsi que les produits au format voyage, le tout à des prix attractifs », indique Marie-Laure Kikanoï, la responsable du magasin. Avec ses 200 m² de surface et ses 20 m² de mezzanine – espace dédié au maquillage et à l’onglerie –, la nouvelle parfumerie du centre-ville semble déjà conquérir la clientèle. « Les clients sont satisfaits, ils apprécient notamment le concept de la boutique, à savoir une présentation claire. Les différents espaces sont bien définis et il est très aisé de se repérer. Il faut savoir
Solanéa : favoriser
que tous les magasins Beauty Success présentent le même agencement, le même éclairage etc. », précise Marie-Laure.
Un réseau dynamique
Franchise française, Beauty Success est très présent en métropole avec 280 boutiques, au Maroc mais aussi à Tahiti. À l’instar d’autres marques bien représentées à Nouméa, le concept de franchise séduit toujours les porteurs de projet. Avec vingt ouvertures en 2012, Beauty Success est le premier réseau de parfumerie sélective en franchise en métropole. Souhaitons à la boutique de Nouméa et à ses cinq employés de rencontrer le même succès.
l’utilisation du solaire au quotidien Texte : Aurélie Cornec - Photo : DR
La société Solanéa, créée par Sylvain Gleye et Natacha Lussault en septembre 2012, commercialise des produits solaires sélectionnés pour leur durabilité et leur performance. « Nous proposons des fours et barbecues fonctionnant 100 % à l’énergie solaire, des solutions d’éclairage et chargeurs solaires autonomes de petites et moyennes dimensions, des objets décoratifs artisanaux et des jouets éducatifs fonctionnant également à l’énergie solaire », précise Sylvain Gleve. Fabriqués essentiellement de façon artisanale en France et en Allemagne, ces produits s’inscrivent dans une démarche de consommation responsable et concernent divers publics. « Nos produits s’adressent aux personnes souhaitant diminuer leur empreinte écologique en utilisant l’énergie solaire pour la cuisson ou l’éclairage, souhaitant faire des économies
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d’énergie et diminuer leur facture d’électricité ou de gaz et soucieuses de l’impact des fumées de barbecue sur leur santé et celles des voisins. La cuisson solaire ne produit en effet aucune fumée. » Par ailleurs, les solutions de cuisson et d’éclairage à l’énergie solaire s’avèrent fort pratiques pour les habitants de brousse isolés du réseau électrique.
Contribuer à l’évolution des mentalités
L’entreprise tend également à « sensibiliser les enfants aux énergies renouvelables, notamment avec les jouets solaires en bois à monter » et à « favoriser la diffusion des connaissances relatives à l’utilisation de l’énergie solaire via des expositions, des présentations et conférences », conclut Sylvain Gleve.
MARKETING COMMUNICATION
Le packaging vert emballe Texte : Sandrine Chopot - Photos DR
Fini le temps du tout plastique, du suremballage, des couleurs criardes, slogans trompeurs, typos extravagantes… Les nouvelles tendances du packaging se veulent minimalistes et respectueuses de l’environnement.
Destiné à l’origine à conserver, protéger, stocker et faciliter le transport d’un produit, le packaging est devenu un redoutable instrument de communication. Du simple papier kraft, il s’est transformé en carton, verre, plastique. Si aujourd’hui les habitudes de
consommation favorisent le suremballage, cette tendance se heurte à la croissance des déchets ménagers. Dans leur démarche d’écoconception, les entreprises et agences de design adoptent de plus en plus des packagings simples, pratiques et verts pour répondre aux at-
sables (Thierry Mugler avec ses fontaines à parfum), utilisation d’encres végétales… « En Nouvelle-Calédonie, on est capable d’imprimer sur du papier certifié FSC (*) ou recyclé », poursuit-elle. Si dans les années 90, les entreprises « emballent » à tout va, la grande tendance
En Nouvelle-Calédonie, on est capable « d’imprimer sur du papier certifié FSC (*) ou recyclé » tentes des consommateurs mais aussi à la législation suite au Grenelle de l’environnement.
Emballer au naturel
« Un packaging efficace est un packaging qui n’a pas de suremballage ; l’idéal serait même un produit sans emballage, des distributeurs vrac par exemple », lance d’emblée Christine Rousselle, directrice et gérante de l’agence de communication Eteek. Aujourd’hui, le packaging écologique prend différentes formes : utilisation d’emballages recyclés (Volvic avec sa bouteille d’eau en plastique issue des résidus de canne à sucre), écorecharges (les lessives), flacons réutili-
de la dernière décade est à la simplification, au dépouillement, au conceptuel mettant en valeur le savoir-faire, les valeurs et les engagements de la marque. Comme le souligne Claude Vandevoorde, directeur de l’agence Publicis Freelance, « il y a des packagings traditionnels très intéressants comme l’emballage japonais en paille pour cinq œufs, toujours en activité dans les grandes surfaces, ou encore le pot de yaourt au lait de brebis du Pays basque en terre cuite ». Au-delà d’une démarche écoresponsable, la réduction des déchets est aussi un véritable levier de compétitivité pour les entreprises et constitue un bon moyen de faire
des économies. C’est le cas de la société Yves Rocher qui économise environ cinq tonnes de papier par an sur un de ses produits en supprimant les notices par une impression sur le carton d’emballage.
Durable et désirable
Avec la déshumanisation des grandes surfaces, les marques doivent apprendre à recréer un lien authentique avec leurs clients. Aujourd’hui, le consommateur est devenu un « consom’acteur », éclairé, exigeant et vigilant sur les produits et leur mode de fabrication. « Il est essentiel que le consommateur croie en la promesse qui lui est faite sur un produit. S’il achète un produit bio, le packaging doit ressembler à du bio », explique Claude Vandevoorde. Mais ce n’est pas tout ! Soigner son packaging, le concevoir comme une véritable publicité capable de se défendre sur les linéaires reste une priorité. « Pour ne pas tomber dans l’uniformisation verte, il est important que la conception graphique reste attractive même pour un emballage 100 % écologique », conclut Christine Rousselle. Attention cependant de ne pas tomber dans le greenwashing **! (*) FSC : Forest Stewardship Council ** Utilisation abusive de l’argument écologique
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TOURISME
Sorties baleines : une offre mutualisée Texte : Marie Jeanne Stevaux - Photo : DR
L’association Calédonie Charter, qui regroupe aujourd’hui 13 professionnels de la mer, a réorganisé son offre d’observation des baleines depuis maintenant trois ans. Objectifs : mutualiser les moyens, améliorer la prestation afin de pérenniser cette activité touristique saisonnière. Le point avec Gilles Garnier, le président de l’association.
Si l’idée de créer cette association s’est concrétisée en 2006, avec la mise en place d’une charte de bonne conduite avec les institutions et les scientifiques, Calédonie Charter propose aujourd’hui des prestations communes durant la saison des baleines, en accord avec l’ensemble de ses adhérents. « Notre objectif, depuis 2010, est de proposer un produit qui soit dans la même lignée pour nos membres, tous des professionnels de la mer », explique Gilles Garnier. À l’heure actuelle, l’association compte 13 entreprises de charter : la flotte comprend onze catamarans à voile et deux bateaux à moteur.
Satisfaction du client, une priorité
En amont, un important travail de préparation est effectué avant le démarrage de la saison : calendrier de sorties, planning des disponibilités et répartition des rotations. « Nous voulons que chaque opérateur s’y retrouve de manière équitable au niveau du nombre de journées de travail. Il s’agit également pour nous de réduire l’impact sur les animaux. En effet, nous limitons le nombre de bateaux sur site en mutualisant les moyens : par exemple, une dizaine de clients pour trois bateaux », précise-t-il. Par ailleurs, chaque skipper bénéficie d’une formation à la Defe*, qui porte sur les aspects pédagogiques mais aussi l’accueil et la qualité du service. « La satisfaction du client est au cœur de nos préoccupations », souligne le président. En 2012, plus de 4 200 personnes ont tenté l’expérience, essentiellement des Calédoniens et des métropolitains en vacances. « Nous n’avons pas de clients australiens, ni kiwis pour la simple raison qu’ils peuvent observer les baleines chez eux également », indique le président. Le chiffre d’affaires généré par les sorties baleines s’élève à environ 30 millions de francs. « À terme, nous aimerions, pourquoi pas, décrocher un label pour cette activité », conclut-il. 28
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TOURISME
PromoSud boucle son projet de 5 étoiles airline Texte : Frédéric Huillet - Photos : DR
Le projet de création d’une nouvelle compagnie aérienne desservant l’île des Pins et Deva depuis Tontouta se concrétise. PromoSud a réservé deux avions neufs, a chiffré sa rentabilité, ses besoins en personnel, son plan de vol et se déclare prêt à décoller dès mars ou avril.
La future compagnie aérienne n’a pas encore de nom. Mais elle a franchi un grand pas vers sa concrétisation. Elle sera chargée d’acheminer directement les touristes depuis Tontouta vers le Sheraton de Deva et les hôtels de l’île des Pins. L’objectif de PromoSud est d’éviter à la clientèle touristique de « perdre » un jour à l’aller et un jour au retour à Nouméa avant d’atteindre sa destination. Sur des séjours assez courts, de l’ordre d’une semaine, ces deux journées présentent en effet un handicap pour la destination Calédonie, essentiellement depuis l’Asie.
Vols de nuit
PromoSud a établi un avant-projet qui est aujourd’hui ficelé. Deux avions, des Let 410, seront positionnés à Tontouta aux heures d’arrivée des vols en provenance de Tokyo, Osaka et Séoul. Tous ces longs courriers, à partir d’octobre, se poseront en Calédonie entre 22 h et 23 h. La nouvelle compagnie prendra directement en charge les passagers et leurs bagages à destination
des deux hôtels de luxe. Transférés dans les petits avions de 17 places, ils arriveront à destination aux alentours de 0 h 30 du matin. Le timing est réglé pour que ces touristes privilégiés se réveillent dans un cadre paradisiaque. Dans le sens inverse, ces avions décolleront le matin de l’île des Pins et de Deva pour acheminer les passagers à destination d’Auckland et de Sydney. Ils récupèreront les voyageurs en provenance de NouvelleZélande et d’Australie pour un retour vers les deux grands hôtels.
Équilibre en deux ans
Le business plan préparé par PromoSud est bouclé. Il prévoit un équilibre dès la deuxième année d’exploitation. Avec plus de 30 000 passagers transportés et un taux de remplissage « raisonnable » pour un coût de fonctionnement de 500 millions par an, le promoteur envisage 470 millions de recettes la première année puis 540 millions dès la deuxième année. Les deux avions neufs, qui sont déjà réserLa piste d’atterrissage de Poé devra être élargie, balisée, et pourvue d’un service de sécurité/incendie.
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Le Let 410, un avion tchèque d’une vingtaine de places, peut se poser sur des pistes courtes de 800 mètres, comme à Deva.
vés, coûteront un total de 1,2 milliard, dont 35 % pourraient être financés par la défiscalisation nationale. La nouvelle compagnie embauchera une quarantaine de personnes entre les pilotes, mécaniciens et personnels au sol. Il n’y aura pas d’hôtesse et de steward à bord.
Revoir les pistes
L’aviation civile travaille actuellement sur la faisabilité opérationnelle du projet à Poé où il faudra élargir la piste de 13 à 15 mètres et la baliser, embaucher des agents au sol et installer un service de sécurité/incendie, tout ceci étant à la charge de la Province sud. Les résultats de l’étude sont attendus pour septembre avec un lancement des rotations fin mars, début avril 2014 avec l’ouverture du Sheraton de Deva.
Le Let 410 à l’exemple d’Air Guyane Le Let 410, un avion tchèque d’une vingtaine de places, est construit par une société tchèque contrôlée aujourd’hui par des intérêts occidentaux. Propulsé par des turbos propulseurs comme l’ATR, il peut se poser sur des pistes courtes de 800 mètres, comme à Deva. Il est notamment utilisé par Air Guyane pour des vols courts dans des conditions proches de celles envisagées. Forte de plusieurs années d’expérience, Air Guyane apporte son expertise technique au projet calédonien. Aircal n’ayant pas marqué d’intérêt pour le projet, l’adossement à une autre petite compagnie locale est recherché.
INTERCONSULAIRE Texte : Marie Jeanne Stevaux
Les Délices bouraillais pour son punch, la société Le Froid pour sa bière blonde Manta et Julien Pascal pour sa vanille : ces trois entreprises calédoniennes ont été récompensées d’argent et de bronze lors du concours général du Salon international de l’agriculture en février à Paris, dans la catégorie des produits. Parce qu’il met en compétition les meilleurs produits d’une région, ce tremplin unique et reconnu permet de valoriser la diversité et la qualité de la production agricole, notamment les produits du terroir, ainsi que la gastronomie française. Créé en 1870, le concours général agricole est organisé par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation selon un règlement strict de présélections et de sélections. Il comprend trois catégories : les animaux, les produits ainsi que le concours de jugement par les jeunes. Chaque année d’ailleurs, il s’ouvre à de nouveaux produits : la vanille en 2006, la charcuterie en 2008 ou encore les confitures en 2013. Les récompenses – or, argent ou bronze – sont reconnaissables grâce à leur feuille de chêne, marque déposée à l’Inpi, Institut national de la propriété industrielle.
Le centre de formation d’apprentis Lucien-Mainguet fête cette année ses vingt ans. Depuis son ouverture, environ 2 500 jeunes y ont été accueillis. Le CFA représente aujourd’hui 21 sections, réparties en quatre grandes familles et formant à 18 métiers : de bouche et de la restauration, de la coiffure et de l’esthétique, du bâtiment, de la production automobile. Tous ces cursus débouchent sur des diplômes reconnus : 18 CAP, certificats d’aptitude professionnelle, 2 BP, brevets professionnels, ainsi qu’une mention complémentaire. Chaque année, 400 jeunes, de la première à la troisième année, toutes sections confondues, sont formés au CFA. En 2012, le taux de réussite aux examens était de 80 % avec 110 nouveaux diplômés, prêts à entrer dans la vie professionnelle. Le grand public a eu l’occasion de découvrir le centre d’apprentissage ainsi que les différents cursus de l’alternance lors de la Semaine de l’artisanat fin juillet.
© CCI-NC
Trois entreprises primées
© CMA
CMA : 20 ans pour le CFA
CCI : une permanence juridique dans le Nord Depuis le mois dernier, les entreprises et porteurs de projet du Nord peuvent rencontrer un conseiller en informations juridiques grâce à la mise en place de permanences dans les agences de la CCI-NC : Pont-Blanc à Koné, Koumac et Poindimié. Organisés une fois par mois, tour à tour dans chaque agence selon un calendrier, ces entretiens personnalisés visent à apporter toutes les réponses concernant la vie de l’entreprise : création, reprise, cessation d’activité ou encore statuts et bail commercial. Les prochaines dates : 4 septembre à Poindimié (8 h 30 à 16 h), 9 octobre à Koné (9 h à 16 h), 14 novembre à Koumac (9 h à 15 h 30). Pour bénéficier de ce nouveau service gratuit, il suffit de se rapprocher dès maintenant du service juridique de la Chambre au 24 31 32.
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entretien avec
Didier Julienne, expert en matières premières Propos recueillis par Marie Jeanne Stevaux - Photo : DJ
Connu et reconnu pour son expertise dans la sphère de l’or vert, le stratège Didier Julienne a participé à la dernière conférence internationale du nickel, début juillet à Nouméa. Pour Impact éco, il a accepté de dresser un bilan de la manifestation, tout en apportant sa vision sur la problématique nickel aujourd’hui. Vous êtes intervenu à plusieurs reprises lors de la conférence internationale du nickel. Quel est aujourd’hui votre bilan de cet événement ? Didier Julienne : C’est ma deuxième intervention à Nouméa en quelques mois. En effet, en novembre 2012, j’étais venu aborder des aspects technicocommerciaux du marché mondial du nickel à la CCI. J’avais souligné l’importance d’une vision commune dans l’industrie du nickel car j’ai pu observer que les acteurs calédoniens avaient des stratégies différentes vis-à-vis du marché du nickel, du NPI* chinois, du marketing, des coûts de production, de l’international, tout cela dans une baisse des prix annoncée. À ma grande surprise, le sujet dont j’étais responsable avait muté et l’industrie du nickel devenait le guide d’une vision politique commune. C’est pourquoi, j’ai choisi de traiter une question locale : existe-t-il une doctrine nickel en Nouvelle-Calédonie ? Le bilan est aujourd’hui très positif car au fur et à mesure que des idées nouvelles, neutres et impartiales se distillent dans la société calédonienne, des points de vue se rapprochent. 32
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Quelle est votre vision sur un plan local ? DJ : Je suis certain que les Calédoniens reconnaissent qu’ils gagnent à projeter leurs idées au-delà de leurs paradigmes habituels : géographico-politiques, monochromie industrielle, réflexion centrée sur eux-mêmes. Dès qu’ils placent la NouvelleCalédonie dans l’univers international du nickel, ils gagnent à se regarder comme les intervenants étrangers les regardent. C’est pourquoi, maintenant que les usines sont sorties de terre, il est essentiel de placer le client au barycentre de leur stratégie et donc introduire la notion de marketing dans leur environnement. Quel est le message que vous aimeriez passer aujourd’hui ? DJ : La Nouvelle-Calédonie doit se placer entièrement dans l’univers concurrentiel international et accepter l’idée que l’intégration verticale industrielle, qui guidait la question de la sécurité des approvisionnements, est l’actualité première de ses clients asiatiques, d’où l’importance de situer ces derniers au centre d’une doctrine nickel locale. L’ampleur de certains phé-
nomènes ne permet pas de nager à contre-courant. Comme les autres producteurs, la NouvelleCalédonie doit s’adapter : on perd en jouant contre le marché mais on gagne en l’anticipant. Dans ce contexte, bien vendre du nickel n’est plus suffisant. À plusieurs reprises, vous avez insisté sur l’aspect « penser collectif », pensez-vous avoir été entendu ? DJ : Du côté des petits mineurs, oui. Plus fragiles, mais aussi plus astucieux, ils reconnaissent avoir besoin de ce modèle pour vivre. Les grandes sociétés ont l’inertie de leurs propres groupes internationaux et agissent en fonction de leurs objectifs. Au niveau des politiques, les idées progressent vers un consensus. Cependant, si je devais faire une remarque ce serait celle-ci : le mot que les responsables ne doivent employer qu’avec parcimonie lorsque leur pensée normative envahit l’univers industrialocommercial est le mot jamais : « Nous n’accepterons jamais ceci ou cela, ils ne viendront jamais jusqu’ici, nous n’importerons ou n’exporteront jamais cela ». La pensée politique se
marie parfois mal avec la nécessité et la vitesse de l’action économique. Serez-vous présent à la prochaine conférence annuelle ? Si je suis invité je m’y rendrai avec plaisir. Vous avez de la chance d’avoir un si beau pays doté de deux richesses colossales : les ressources naturelles et la biodiversité. En NouvelleCalédonie, tout le monde n’a pas envie de travailler dans la mine ou peut-être demain dans les hydrocarbures off-shore, chacun conserve sa liberté de vivre aussi de la biodiversité, par le tourisme par exemple. C’est pour cela que les premiers doivent mieux travailler pour bien préserver le lieu travail des seconds : la biodiversité commune. * nouveau pays industrialisé
économie
L’emploi en chiffres Texte : Marie Jeanne Stevaux - Illustration : IDC-NC
Dans sa dernière note de conjoncture, l’Isee* analyse le marché de l’emploi au 1er trimestre 2013 à partir de données de la Cafat et de l’IDC-NC*. Constat : sur une période de douze mois, moins de demandes, mais aussi moins d’offres. Le solde reste néanmoins positif dans tous les secteurs.
Avec en moyenne 6 900 demandes en fin de mois enregistrées sur le trimestre, le nombre de demandeurs d’emploi est en recul de plus de 4 % par rapport à la même période en 2012 dans le Sud et aux îles. La baisse touche particulièrement certaines catégories : les femmes (-7 % sur un an, contre -1 % pour les hommes), celles de moins de 30 ans (une sur deux) ou sans diplôme (-13 %, contre +4 % pour les demandeurs titulaires du baccalauréat). Certains secteurs d’activité sont moins demandés qu’il y a un an : les services à la personne (-14 %), suivis par l’hôtellerie-restauration, le tourisme, les loisirs et l’animation. Au niveau de la répartition géographique, le nombre de demandeurs d’emploi en fin de mois est plus élevé en province Sud avec 4 919 personnes (-9 %), suivie de la province Nord avec 1 532 personnes (-5 %), enfin, les îles Loyauté avec 448 personnes (-28 %).
65 110 salariés dans tout le pays
Ainsi, au premier trimestre 2013, l’emploi salarié repré-
sente 90 220 personnes, soit 1 000 de plus, secteurs privé et public confondus. Selon l’analyse de l’Isee, alors qu’il était en ralentissement depuis 2011, le marché de l’emploi semble stable même si dans l’ensemble il est moins dynamique et que les entreprises déposent moins d’offres : -26 % sur douze mois. Le recul est beaucoup plus important en province Nord avec -47 % que dans le Sud (-16 %). Avec trois emplois sur quatre dans le privé, le nombre de salariés s’élève aujourd’hui à 65 110 personnes contre 64 620 un an plus tôt, soit une hausse d’à peine +0,8 %, très en dessous du niveau de 2012.
Nickel et services, meilleurs recruteurs
Parmi les meilleurs recruteurs, l’industrie du nickel et les services arrivent en tête, suivis de la construction et de l’agriculture. Un bémol cependant, malgré 160 emplois nouveaux dans le tertiaire, les créations s’amenuisent de trimestre en trimestre affichant une très faible croissance de +0,4 % : les pertes d’emploi dans les services domestiques, l’héber-
gement, la restauration sont importantes, liées au recul du tourisme ainsi qu’à la démobilisation de la base-vie de l’usine métallurgique du Sud. Le secteur de la construction « reprend quelques couleurs », selon l’Isee : les emplois progressent dans la construction d’ouvrages d’art (+290), mais ces hausses sont compensées par des pertes dans les travaux de construction spécialisés. L’agriculture est stable et le secteur aquacole crée de l’em-
ploi grâce à l’augmentation des exportations de crevettes de plus de 66 % par rapport à 2012. Le commerce de gros comme de détail, ainsi que le secteur de la santé humaine et action sociale restent dynamiques avec respectivement 350 et 200 nouveaux emplois créés. *Institut de la statistique et des études économiques *Institut pour le développement des compétences
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Médipôle
Le béton précontraint en ligne industrielle Texte : Frédéric Huillet - Photos : Niko Photos
La construction du médipôle a initié des technologies en BTP innovantes. En témoigne NC Préfa qui réalise des dalles et des poutres en béton précontraint et prêtes à être posées. On ne coule plus sur place. On assemble directement les structures en suivant un étiquetage rigoureux. À première vue, ce long dock implanté sur la Ziza de Païta ne diffère pas des autres. Pourtant, il abrite près d’un milliard de francs d’investissements et emploie 65 personnes depuis janvier 2011. NC Préfa a poussé la technologie du BTP à la pointe du progrès en proposant des dalles et des poutres en béton précontraint dont la fabrication est largement pilotée par ordinateur. Plus concrètement, cette société, créée en prévision du médipôle, livre les matériaux de gros œuvre en temps réel. Les éléments de construction, tel un immense Lego, sont livrés prêts à être posés. C’est un gain de temps. C’est aussi une assurance de fiabilité.
précontraint prend en compte un grand nombre d’éléments. NC Préfa conçoit en interne les différents éléments de ferraillage. Chaque rouleau de fer à béton de haute qualité importé d’Europe est traité par ordinateur dans un atelier spécifique, à l’aide d’un code barres. Le métal est tordu, façonné et soudé en fonction de chaque besoin. Il est étiqueté très précisément avant sa livraison.
100 paramètres pour le béton
Côté béton, la même technologie de pointe est utilisée. Car près d’une centaine de paramètres
sont analysés pour concevoir un matériau de haute qualité : diamètre des agrégats, malaxage, chauffage et humidité, temps de coulage... L’ensemble de ces impératifs est surveillé depuis un laboratoire en amont des lignes de production, lui-même connecté à un logiciel de vérification installé en métropole. Des échantillons des dernières coulées sont régulièrement prélevés et soumis à une presse pour vérifier leur solidité. Au final, les dalles et les poutres livrées au Médipôle offrent un gage de résistance et une portée supérieure à la normale, de 3,5 m dans une conception classique à 5 mètres avec le précon-
traint. Le procédé permet également un large gain de temps. NC Préfa travaille à flux tendu et livre de quatre à cinq camions chaque jour sur le chantier de Koutio. Pour autant, son activité ne se limite pas au futur hôpital. La société travaille aussi pour des infrastructures routières comme des ponts, pour le futur Sheraton de Deva ou des immeubles de bureaux. Elle a même participé à la construction d’un lotissement de 40 villas. Le béton précontraint, grâce à l’attrait du Médipôle, est en train de modifier en profondeur tout un pan du BTP.
Densité et solidité
Car sur quatre lignes de production, les fers à béton sont tendus sur 70 mètres par des vérins d’une puissance de 300 à 600 tonnes selon les usages. L’acier sous tension gagne 50 cm de longueur puis est recouvert de béton dans des coffrages prédéfinis pour correspondre à chaque emplacement du bâtiment. En quelques heures, dès que le béton a adhéré au métal, la tension des vérins se relâche sur les fers. La dalle et la poutre se rétractent offrant une densité et une solidité inégalables. Il ne reste plus qu’à numéroter très précisément chaque élément avant de le livrer au Médipôle à J+2. Sur place, ils sont assemblés. Cette technologie du béton
Des échantillons des dernières coulées de béton sont régulièrement prélevés et soumis à une presse pour vérifier leur solidité.
En quelques heures, dès que le béton a adhéré au métal, la tension des vérins se relâche sur les fers. La dalle et la poutre se rétractent offrant une densité et une solidité inégalables.
Le métal est tordu, façonné et soudé en fonction de chaque besoin. Il est étiqueté très précisément avant sa livraison.
NC Préfa travaille à flux tendu et livre de quatre à cinq camions chaque jour sur le chantier de Koutio.
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sur le web
Can’L, c’est à Galliéni ! Texte : Marie Jeanne Stevaux - Photo : patrick Chalas
Depuis début février, le fournisseur d’accès à Internet s’est installé dans son nouvel espace rue Galliéni. Plus accessible à la clientèle grâce à un accueil centralisé, Can’L c’est également un showroom, un service technique formé de hotliners, de développeurs ainsi qu’un réseau de partenaires sur Nouméa et en Brousse. Sur ses quelque 250 m2, Can’L a choisi de faciliter l’accès aux nouvelles technologies des médias en regroupant les différents services : commercial, client et technique. Aujourd’hui, une quinzaine de personnes travaillent au sein de l’entreprise, essentiellement réparties dans cinq métiers : les
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hôtesses d’accueil et commerciales, les hotliners pour le service client, les ingénieurs réseau et les développeurs. « Cette nouvelle organisation nous a permis de regrouper toutes les équipes en un seul lieu et d’optimiser l’accueil du public, des particuliers ou des professionnels. Parallèlement, le showroom donne un aperçu et surtout une démonstration de tous nos produits télé et autres : l’offre Multiplay avec à la fois Internet, la télévision et la téléphonie, ou encore la Can’L box et GoTV », précise Cyrille Darmon, le directeur commercial.
L’offre également relayée en Brousse
En plus de cet espace commercial, Can’L a mis en place un partenariat avec un réseau de revendeurs, entreprises et boutiques privées, qui proposent toute l’offre de Can’L en Brousse et sur Nouméa : Image service à La Foa, Bourail informatique, NSI à Koné, Jam informatique à Koumac, Païta informatique, Brousse informatique à Poindi-
mié, Dlamm, l’Atelier informatique, les boutiques Téléphone +, Mont-Dore informatique services et, le dernier arrivé, TV service dans la galerie Kenu in. Pour compléter l’accès à l’information, Can’L c’est également un site Internet qui relaie l’information sur les différents services et abonnements. Un onglet annuaire VoIP recense les abonnés du territoire, particuliers ou entreprises, qui utilisent la téléphonie via le net. Haut débit, bas débit, hébergement, hotline, promotions, hotline et assistance… tout est sur www.canl.nc
ACTUALITé réglementaire
Vu dans le JONC... © Marc Le Chélard
Du changement pour les mutuelles
La loi du pays portant statut de la mutualité en Nouvelle-Calédonie a été adoptée, faisant aboutir un chantier initié par les quatre mutuelles en 2008. Elle se substitue à la loi de 1898 (abrogée depuis près de 70 ans en métropole) et pose enfin les règles de la mutualité calédonienne moderne. Loi du pays 2013-4 du 7 juin 2013 (JONC 8919 du 18.06.13)
Le gouvernement a approuvé la suppression de la TSPA, taxe de soutien aux productions agricoles et agroalimentaires, sur certains produits ne faisant pas l’objet d’une production locale. La suppression de la TCPPL, taxe conjoncturelle pour la protection de la production, s’appliquera également sur d’autres produits dès cette année.
L’info entreprise avec le Medef-NC
© Marc Le Chélard
Certaines taxes supprimées
Le point sur l’évolution du SMG
Certains employeurs ne savent pas toujours que les salaires minimums augmentent lorsqu’une hausse au moins égale à 0.5 % est enregistrée entre le précédent indice et le nouvel indice du coût de la vie (hors tabac). C’est pourtant une règle, conforme à l’article Lp 142-1 et suivants du code du travail, à nouveau en vigueur depuis juillet 2012. Ainsi, le SMG et le Smag ont été revus à la hausse successivement en février, puis en mars 2013 proportionnellement à la hausse de l’indice du coût de la vie. Aucun salaire ne peut donc être inférieur à ces taux. Les textes sont parus au Journal officiel du 22 janvier 2013 puis du 28 février 2013. Au février 2013, il fallait rémunérer au minimum à ces montants : • SMG : 894,31 F de l’heure et 151 138 F bruts mensuels pour 169 heures • Smag : 760,17 F de l’heure et 128 468 F bruts mensuels pour 169 heures 1er
Au 1er mars 2013, il fallait rémunérer au minimum à ces montants : • SMG : 899,32 F de l’heure et 151 985 F bruts mensuels pour 169 heures • Smag : 764,43 F de l’heure et 129 189 F bruts mensuels pour 169 heures Retrouvez chaque mois dans cette rubrique un conseil parmi les questions les plus fréquemment posées au service juridique du Medef-NC dont 60% des entreprises adhérentes ont moins de 10 salariés. Et pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter le site Internet de la fédération des entreprises : www.medef.nc
Par Marie Jeanne Stevaux
En septembre, n’oubliez pas... Le 30
CRE, caisse de retraite Dernière limite avant majoration des pénalités de retard ! En cas de retard, les pénalités seront les suivantes ; - Etats transmis avant le 1er octobre : 1% des cotisations de l’année n-1 x le nombre de mois ou fraction de mois de retard - Etats transmis après le 1er octobre : 2% des cotisations de l’année n-1 x le nombre de mois ou fraction de mois de retard
Ruamm Règlement des cotisations du 4 trimestre 2013. e
À la hausse… Le BT21
L’index provisoire de mai s’élève à 101,66, soit +2,7 % sur les douze derniers mois. Cette variation est due principalement aux indices « matériel » (+0,8 %), « bitumes » (+6,6 %), « gazole » (+0,9 %), « câbles électriques » (+1,3 %), « matière de commutation » (+0,3 %), « bois de charpente » (+1,2 %) et « bois de coffrage » (+0,5 %). En revanche, les indices « tubes en PER » et « cuivre » ont baissé respectivement de 1,7 % et 0,1 %.
Les prix
En attendant les répercussions du gel des prix, l’inflation de janvier à mai est de 0,9 % (indice général et hors tabac)
À la baisse…
Les importations en 2012
Au 4e trimestre 2012, la valeur des produits importés s’élève à 73,8 milliards de francs CFP contre 75,7 milliards en 2011, soit une variation de -3 %. Comme au cours des trimestres précédents, l’essentiel de ce recul résulte de la baisse des ventes d’ensembles industriels, en lien avec l’avancement du chantier de construction de l’usine du Nord. Les importations sont en baisse pour la 2e année consécutive. Impact éco n°4 / Août 2013
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reprise d’entreprise NAVETTE - Services Prix : 13 MCFP
LOCATIONS - Services Prix : 33 MCFP /277 K€
Description : Urgent Entreprise de transport de personne Tontouta Nouméa, 5 véhicules
Description : Location de motos, scooters, voiturettes. Informations Détails Secteur d’activité Location Forme Juridique SARL Ancienneté de l’entreprise Moins de 5 ans Localisation Nouvelle-Calédonie (Province Sud) Chiffre d’affaires Moins de 25 Mcfp Personnel Salarié Moins de 5 Type de cession Majoritaire Raison de la cession Changement d’activité du dirigeant Situation de l’entreprise Activité en croissance Informations complémentaires Planning de location plein. Stock matériel roulant 22 MF
PIZZERIA - Services Prix : 15 MCFP /126000 K€
Description : RESTAURANT PIZZERIA Nouméa sud excellent emplacement, matériel récent, 60 couverts, bonne rentabilité. Informations Détails Secteur d’activité restauration Forme Juridique SARL Ancienneté de l’entreprise Moins de 5 ans Localisation Nouvelle-Calédonie (Province Sud) Chiffre d’affaires De 51 à 100 MCFP Personnel Salarié Moins de 5 Type de cession Majoritaire Raison de la cession Retraite Situation de l’entreprise Activité en croissance Informations complémentaires rentabilité équipement emplacement terrasse
Recyclable - Industrie-production Prix : 127 MCFP /1060 K€
Description : Centre de déconstruction et de dépollution AUTOMOBILE, vente de pièces détachées, vente de véhicules d’occasion, centre de montage. Foncier disponible (non inclue dans le prix : 75 ares en ZI + Docks 1500 m2). Informations Détails Secteur d’activité Automobile Forme Juridique SARL Ancienneté de l’entreprise Plus de 10 ans Localisation Nouvelle-Calédonie (Province Sud) Chiffre d’affaires De 100 à 300 MCFP Personnel Salarié de 11 à 30 Type de cession Majoritaire Raison de la cession Retraite Situation de l’entreprise Activité en croissance Informations complémentaires Emplacement stratégique, autorisa tions provinciales, structuration, bonne rentabilité.
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Informations Détails Secteur d’activité transport de personnes Forme Juridique SARL Ancienneté de l’entreprise Moins de 5 ans Localisation Nouvelle-Calédonie (Province Sud) Chiffre d’affaires Moins de 25 Mcfp Personnel Salarié Moins de 5 Type de cession Majoritaire Raison de la cession Santé Situation de l’entreprise Activité en croissance Informations complémentaires O endettement, 5 véhicules, clientèle professionnelle récurrente
PAPYRUS - Services Prix : 130 MCFP /1092 K€
Description : Entretien et création d’espaces verts Informations Détails Secteur d’activité Espaces verts Forme Juridique SARL Ancienneté de l’entreprise Plus de 10 ans Localisation Nouvelle-Calédonie (Province Sud) Chiffre d’affaires Plus de 301 MCFP Personnel Salarié Plus de 30 Type de cession Majoritaire Raison de la cession Retraite Situation de l’entreprise Activité en croissance Informations complémentaires Compétences RH, Marchés signés, Leadership
VILA - Commerces Prix :
Description : Supermarché brousse CA >1Mld Informations Détails Secteur d’activité Alimentation générale Bazar Quincaillerie Plats à emporter Forme Juridique SARL Ancienneté de l’entreprise Plus de 10 ans Localisation Nouvelle-Calédonie (Province Nord) Chiffre d’affaires Plus de 301 MCFP Personnel Salarié de 11 à 30 Type de cession Majoritaire Raison de la cession Retraite Situation de l’entreprise Activité en croissance Informations complémentaires Excellent emplacement
Immeuble Le Fuji - 16 rue Bichat - 98800 Nouméa - Tél : 237167 contact@cessionsacquisitions.nc - www.cessionsacquisitions.nc