La Calédonie Agricole

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Partenaire d’un développement agricole durable

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N°149 • Décembre 2015

Dossier Création de l’Interprofession de la filière fruits et légumes de Nouvelle-Calédonie

PORTRAIT Sandra Velayoudon, éleveuse de volailles d’ornement p.30 Formation : Le RSMA, pour renouer avec la réussite p.44

Séminaire régional en agriculture « bio » à Houaïlou / p.46


sommaire

4 > Actualités en bref

8 > Vos services • En visite auprès des producteurs calédoniens 10 > Enjeux • Un projet d’Agropôles

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12 > Pôle végétal • Relancer les céréales sur Bourail • Actualités du GDS-V • Agriculteurs certifiés Bio

20 > Pôle élevage • Journée sur la Luzerne à Nessadiou • Ouverture de la Sciata à Ouaco • Résistances des tiques aux acaricides 28 > Partenaire • APRA : es volailles par passion 30 > Portrait • Sandra Velayoudon, éleveuse de volailles d’ornement

32 > Dossier • Création de l’Interprofession de la filière fruits et légumes de NouvelleCalédonie

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38 > Recherche - Innovation - Transfert • Les vermifuges en élevage de petits ruminants : un avenir compromis 40 > Economie • La Taxe Générale sur la Consommation (TGC) • Indices économiques • Registre de l’agriculture, tous concernés • Baux ruraux en Nouvelle-Calédonie, avancée majeure

44 > Formation agricole • Le RSMA, pour renouer avec la réussite

46 > Actualité Région Pacifique • Séminaire régional en agriculture « bio » à Houaïlou 48 > Bienvenue à la ferme • L’Auberge du pêcheur N°149 • Décembre 2015

La Calédonie Agricole est une publication de la Chambre d’agriculture de Nouvelle-Calédonie, BP 111 - 98845 Nouméa cedex, tél. 24 31 60 - Fax : 28 45 87. Directeur de publication : Gérard Pasco. Directeur de rédaction : Yannick Couete. Rédacteur en chef : Sophie Golfier. Rédacteurs : Yoann Kerhouas, Vincent Galibert, Sophie Golfier, Bernard Angonin, Laura Henry, Pauline Baudhuin, Sabrina Lucien, Fanny Contensou, Sophie Tron, Anne Gras, IAC, IVNC, BioCalédonia, DDR (province Sud). Photos : CANC, IAC, IVNC. Photo couverture : Adecal Technopole. Réalisation : International Concept Pacifique, tél. 24 35 20. Régie publicitaire : Agence Calédonienne de Publications, tél. 24 35 20 - Daniel Amar : 78 22 41 . ISSN : 1257 - 0397. La Calédonie Agricole est tiré à 3500 exemplaires sur les presses de Artypo. N°149 Décembre 2015

50 > Agriculture durable • Alerte sécheresse et pénurie d’eau sur la zone VKP 53 > Machinisme agricole • Le tondobroyeur 54 > Petites annonces

édito Le mot du président Le mois de novembre a été riche de temps forts : création de l’Interprofession Fruits et Légumes de Nouvelle-Calédonie, organisation du premier séminaire en agriculture bio régional sur la ferme pilote de Nouvelle-Calédonie. Par ailleurs, les travaux engagés par le gouvernement sur la compétitivité des filières agricoles et agro-alimentaires auront fortement mobilisé les représentants professionnels, aussi bien du monde de l’élevage que du végétal. Nous espérons que tout ce travail permettra de réaliser de réelles avancées pour notre agriculture. A l’instar de ce qui a été réalisé pour le monde animal, l’Interprofession fruits et légumes était attendue depuis 2009. Sa création marque le pas d’une construction de filière désormais indispensable pour concilier les attentes et besoins des acteurs de la filière, du producteur au consommateur en passant par les distributeurs, les grossistes, les colporteurs, transformateurs, restaurateurs, et autres parties prenantes. L’agriculture biologique se développe et le séminaire régional organisé à Houïlou, par la cellule de coopération technique agricole de la Chambre d’agriculture, démontre l’importance de partager ces expériences entre pays de la région tant pour se former que pour développer des projets communs. Pendant une semaine avec plus de 80 participants, un travail majeur a été mené sur les trois piliers de l’agriculture bio : les semences et plans, les maladies et ravageurs, les biopesticides et le matériel végétal. Ces deux temps forts démontrent que notre agriculture évolue, elle prend des formes diverses, l’essentiel étant que les agriculteurs vivent dignement de leur métier et que les consommateurs puissent trouver les produits qu’ils recherchent et consommer nos productions locales. L’agriculture a encore beaucoup de défis à relever, vous pouvez compter sur la Chambre d’agriculture pour vous accompagner. Toute l’équipe de la Chambre d’agriculture vous souhaite d’excellentes fêtes de fin d’année !

Gérard Pasco, Président de la Chambre d’agriculture de Nouvelle-Calédonie

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l’actu...

En bref...

l’actu

FESTIVIANDES REVIENT EN MARS 2016

JOURNÉE TECHNIQUE « REPRODUCTION EN ÉLEVAGE BOVIN »

Une journée technique organisée par la province Sud (DDR) en partenariat avec la Chambre d’agriculture sur la reproduction en élevage bovin a été réalisée le 6 novembre sur l’exploitation de la SCA Best (Stephen et Benoit Moglia) à Moindou. Elle avait pour objets : • la présentation des deux systèmes de conduite à la reproduction (monte saisonnée et monte continue) par les techniciens de la DDR de Bourail avec les avantages et inconvénients respectifs, suivie d’un focus sur la conduite pratiquée sur la station DDR de Port-Laguerre, • le témoignage de Stephen Moglia sur les succès et les difficultés rencontrées dans son élevage avec la mise en place d’une monte saisonnée, • des diagnostics de gestation dans la coulisse de l’éleveur, avec le vétérinaire M. Delacharlerie pour illustrer les choix et les conséquences économiques du maintien de vaches non gestantes sur l’élevage, • un atelier de présentation du logiciel Boviclic avec le Groupement de défense sanitaire animal (GDS-A). PROGRAMME D’INVESTISSEMENTS DU MARCHÉ DE GROS Un important programme d’investissements est en cours de mise en place pour réhabiliter le marché de gros de Ducos. Des échanges sont activés avec les parties prenantes de la filière. L’objectif est de professionnaliser l’outil existant. 4

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Le samedi 21 novembre, le Marché Broussard de Ducos a eu le plaisir d’inviter Festiviandes, évènement organisé par l’Interprofession Viandes de Nouvelle-Calédonie. L’IVNC est une association regroupant l’ensemble des acteurs de la filière : éleveurs, institut d’amélioration génétique des races, abattoir, centre d’entreposage frigorifique, grossistes, métiers de découpe et de transformation, boucheries traditionnelles du territoire. De nombreuses animations ont eu lieu : démonstrations de chefs de cuisine, de découpe de viande, dégustation de charcuterie et viandes. Un grand merci aux participants ainsi qu’aux élèves et aux professeurs du Lycée Jean 23. La Chambre d’agriculture et l’IVNC vous proposent un nouveau rendez-vous Festiviandes, le 16 mars 2016, au Marché broussard de Ducos. UN MARCHÉ BROUSSARD DE DUCOS ANIMÉ

La Halle de Ducos a accueilli plusieurs manifestions : un marché dédié à la réduction des déchets et l’accueil de Festiviandes pour la première fois dans son enceinte. Et bientôt, le marché spécial Noël : • Le mercredi 23 décembre 2015, le Marché de Noël aura lieu de 15h à 21h. C’est le résultat du sondage réalisé pendant le marché du 23 octobre. • Les marchés du 26 décembre 2015 et 2 janvier 2016 sont également maintenus. De quoi préparer les fêtes avec des produits du terroir. N°149 Décembre 2015


UN ACCOMPAGNEMENT POUR LA DÉTRESSE PSYCHOLOGIQUE L’association l’APESA est en cours de création afin d’aider les chefs d’entreprise à gérer une situation de détresse psychologique, que ce soit pour les petites entreprises, les artisans ou les agriculteurs, qui sont le poumon de notre économie. Les deux actions d’APESA consisteront à former des « personnes sentinelles », telles les juges consulaires, les greffiers, les avocats, les banquiers, les experts comptables ou les huissiers, aux signes de détresse aigüe et la prise en charge de 5 consultations gratuites du chef d’entreprise signalé à APESA avec son accord. Contacts : Betty Levanqué - Tél : 78 41 48 FORMATION ÉQUINE

A l’occasion de la semaine du cheval et du concours d’élevage annuel, Jean-Pierre Cosnuau a été missionné par l’Upra équine et La Gourmette pour animer une formation « manipulation et éducation du poulain après sevrage ». Organisée sur 2 jours à la Tamoa et Voh, cette formation pratique a remporté un grand succès. Sa technique toute particulière, Jean-Pierre l’a améliorée grâce à son expérience et son sens de l’observation. Une formation poulinage pour les éleveurs est prévue fin janvier 2016 : - Port Laguerre le lundi 25 janvier 2016 à 17h30, - Nessadiou le vendredi 22 janvier 2016 à 17h30. Contacts : Upra Equine - Tel : 46 68 48 - upra-equine@mls.nc

PARUTION DU BULLETIN DE SANTÉ DU VÉGÉTAL (BSV)

Le Groupement de défense sanitaire du végétal vient de publier son dernier Bulletin de santé du végétal.

Au sommaire : • Cultures fruitières : Mouche des fruits, • Maraîchage : Thrips sur cucurbitacées et autres observations, • Grandes cultures : Flétrissement bactérien causé par Ralstonia, Thrips sur maïs, Helminthosporiose fusiforme sur Maïs, Pucerons sur Maïs, • Tubercules : Anthracnose sur igname, Charançon de l’igname. Vous le trouvez en ligne sur www.canc.nc LANCEMENT DE L’APPEL À PROJETS «ECONOMIE CIRCULAIRE 2016» Vous souhaitez vous lancer dans un projet innovant, permettant de réduire vos impacts sur l’environnement et d’optimiser vos ressources ? Vos déchets ou énergie pourraient être des ressources pour d’autres acteurs du territoire ? Par exemple, le compostage, via le retour au sol de la matière organique, s’inscrit dans une logique de filière locale en NouvelleCalédonie. Votre projet, s’il correspond aux critères de l’économie circulaire, peut bénéficier d’un accompagnement via l’Appel à projets Economie Circulaire 2016 et ainsi faciliter la mobilisation de subventions. Plus d’informations sur l’économie circulaire et l’Appel à projets 2016, consulter le site internet de l’ADEME NC : Tél. : 24 35 17 - www.nouvelle-caledonie.ademe.fr

CAFÉ RENCONTRE À POUEMBOUT Lors de la semaine européenne de réduction des déchets, la Chambre d’agriculture a organisé de nombreuses actions, dont une action de sensibilisation sur la gestion des déchets pour les agriculteurs, en partenariat avec Trecodec. Elle s’est tenue sur la Plateforme machinisme de Pouembout le 24 novembre.

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Vos services

© Ivan Cotignola

En visite auprès des producteurs calédoniens La Chambre d’agriculture a accueilli une délégation de la Chambre d’agriculture et de la pêche lagonaire de Polynésie Française du 12 au 19 novembre dernier. Des rencontres avec des producteurs ont été organisées afin d’échanger sur les savoirs faire et les problématiques agricoles.

CONF

IRMA

RMATION

A

près un entretien avec la Chambre

un partage TIOd’agriculture N GR etpourd’expertises d’expériences sur APHIrencontres différents dossiers, plusieurs QUE ont été organisées pour approfondir des

thématiques souhaitées par la délégation. Parmi les visites, celle effectuée dans l’une des plus importante structures hors-sol du territoire était un point fort, avec notamment l’approche du conditionnement ou encore les problématiques marketing. La présidente de la Chambre d’agriculGRAPHIQUE ture et de la pêche lagonaire étant aussi très active dans la filière horticulture de Polynésie, des visites ont été organisées sur plusieurs pépinières, notament sur

les plantes endémiques. Ces rencontres ont permis de disposer d’une vision plus large sur les pépinières commerciales, plus développée en Nouvelle-Calédonie qu’en Polynésie. Autre temps fort, la visite d’une production de champignons de Paris. Cette structure de production automatisée et indépendante des conditions agro-climatiques a tout particulièrement retenu l’attention des membres de la délégation. A travers ces visites, la problématique de la mise en marché, de la vente directe a aussi été abordée avec la valorisation des produits en vente directe (marché du Mont Dore, Marché broussard…) et des rencontres avec des adhérents du réseau Bienvenue à la ferme. Une présentation de l’agriculture responsable a été aussi menée avec Repair et une visite sur l’exploitation biologique a montré également comment fonctionne les signes qualités en Nouvelle-Calédonie dans ses secteurs. Plus largement, un protocole entre la Chambre d’agriculture et la Polynésie est à l’étude pour renforcer des montages de projets communs. La délégation a aussi exprimé sa volonté de revenir en Nouvelle-Calédonie pour une mission complémentaire dans le secteur arboricole, avec un focus sur la production d’agrumes qui connait, actuellement, des difficultés sanitaires en Polynésie Française.

Du nouveau pour la Carte agricole

• Une nouvelle présentation • Un nouveau format En 2016, votre carte agricole revêt un nouveau format. Plus pratique, de taille « carte de crédit » cette carte professionnelle agricole sera délivrée à tous les agriculteurs inscrits de manière permanente au Registre de l’agriculture.

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Changement au 1er janvier 2016 pour Le Registre de commerce et des sociétés ( RCS )

Le RCS était tenu par le tribunal de Nouméa. Depuis le 1er janvier 2015, il est géré par la Direction des Affaires Economique (DAE) de la NouvelleCalédonie. Toutes les sociétés (entreprises morales) doivent s’inscrire au RCS dans un délai de 15 jours à compter du début de leur activité. Jusqu’à la fin de l’année, les agriculteurs souhaitant créer, modifier, radier une société peuvent le faire soit à la DAE soit à la CCI. A partir du 1er janvier 2016, ces formalités pourront s’effectuer à la Chambre d’agriculture, au siège ou dans les antennes. La DAE reste cependant guichet d’accueil.

Concours général agricole (CGA) 2016

Le concours se déroule les premiers jours du Salon International de l’agriculture (SIA) à Paris. En 2016, plusieurs produits calédoniens sont en lice. Il s’agit des sociétés GBNC et Le Froid qui présenteront trois sortes de bières chacune, les «Délices Bouraillais » avec des confitures, « La Vanille de Karikouie » pour un nouveau cru, le « Rucher de Natcha » présentera un miel clair, et « La Française» des saucissons. Les prélèvements sont réalisés au préalable auprès d’un laboratoire d’analyses avant de retrouver ces produits sur les tables de dégustation.

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Enjeux

Un projet d’Agropôles pour créer des synergies Projet innovant porté par la profession agricole, l’Agropôle NC multi-sites représente un enjeu majeur pour le monde agricole qui pourrait trouver, réparti sur le territoire, un ensemble de services optimisés, de compétences et d’expertises.

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ujourd’hui, les acteurs professionnels de l’agriculture sont éclatés sur différents sites, à défaut d’avoir d’espaces dédiés et adaptés à leurs missions. Cette problématique est d’autant plus importante que la profession agricole s’est fortement développée et structurée ces dernières années, leurs missions menées en complémentarité des acteurs institutionnels de l’agriculture (provinces, Nouvelle-Calédonie, ERPA, OCEF, etc …) sont devenues incontournables. Que les acteurs du développement soient professionnels ou institutionnels, leurs « clients » sont les mêmes, à savoir les agriculteurs. Ainsi la Chambre d’agriculture, en tant que structure fédératrice et porte-parole de la profession agricole, propose de regrouper ces acteurs professionnels de l’agriculture sur un même lieu, par territoires ruraux, afin de proposer un « guichet unique » aux agriculteurs. L’objectif est donc de proposer un équipement et des services répondant aux besoins des professionnels du monde agricole, à un coût avantageux.

Mutualiser les services pour les agriculteurs Au delà de cette problématique immédiate, il s’agit, avec une vision

Qu’est ce qu’un Agropôle ?

prospective, de créer un aménagement adapté, mutualisé, pour penser l’économie agricole de demain, c’est à dire être un lieu « réseau » et tête de pont d’une économie agricole qui doit prendre de l’ampleur, notamment dans un contexte « après nickel ». Améliorer l’efficacité des services, limiter les coûts, créer des synergies et dynamiques collectives tels sont les enjeux. Projet à l’échelle de la Nouvelle-Calédonie, il a pour objectif de créer une synergie entre les acteurs professionnels et institutionnels.

Le programme « Agropôle NC » permettra de : • Réunir les compétences et métiers de chacun pour impulser et accompagner, en synergie, le développement de l’agriculture et l’animation de ses filières, •P ermettre aux partenaires agricoles de bénéficier de locaux à tarifs attractifs et adaptés à leurs besoins, •R épondre à l’enjeu sociétal de l’agriculture avec sa dimension sociale, économique et culturelle (promotion du monde agricole, des savoirs faire, et du terroir auprès du public calédonien). Au final, l’Agropôle pourrait être un site moderne, fonctionnel et convivial, un lieu d’échanges ouvert sur

Un Agropôle regroupe une offre de services sur un même site, afin d’obtenir une synergie économique entre les activités agricoles. • Améliorer l’offre de services aux agriculteurs avec un guichet unique et une facilité d’accès à de nombreux partenaires, •M utualiser des infrastructures (bureaux, salles de réunion, informatique, parking, salle de documentation…), et du personnel (accueil, secrétariat…), • F aciliter les échanges entre partenaires agricoles, pour une plus grande efficacité et synergie, • P ermettre aux petites structures professionnelles (associations, syndicats, groupements, interprofession ou autres) de cohabiter avec d’autres partenaires dans un espace professionnel, moderne, à un prix non prohibitif, • E tre une vitrine agricole et un lieu identifiable par le grand public pour créer des passerelles avec la société.

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l’extérieur, un lieu d’expertises et de formation. Deux agropôles sont proposés dans un premier temps, avec une demande de financement en contrat de développement sur la génération 2017 : un Agropôle sur Nessadiou et un Agropôle sur Lifou. Un Agropôle sur Paita est également en projet depuis 2014 mais nécessite un financement qui aujourd’hui n’est pas bouclé, car il ne pourra pas s’inscrire dans la cadre des prochains contrats de plan.

Un agropôle à LIFOU Sur Lifou, les infrastructures pour accueillir les services aux agriculteurs sont inexistantes ou vétustes et souvent éclatées sur plusieurs sites. La gestion du projet serait menée par la province des Iles Loyauté, à l’image de ce qui a pu être réalisé à Maré (CADRL). Un accord des coutumiers de Lifou a été obtenu pour réhabiliter l’antenne MFR de Lifou, à Nang, désertée depuis 10 ans. L’objectif est de réunir tous les services agricoles aux agriculteurs et éleveurs sur un seul lieu pour leur offrir un service optimal.

Un agropôle à Nessadiou Le site de la Chambre d’agriculture à Nessadiou dispose d’un bâti qui n’est aujourd’hui plus dimensionné pour répondre aux enjeux de l’agriculture : salles trop petites ou vétustes. Il devient nécessaire d’agrandir et de réhabiliter un site sur lequel des services seraient mutualisés avec des OPA.

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Pôle végétal

Mobilisation générale pour la relance des Les membres de la Coopérative de Bourail, soutenus et accompagnés céréales sur Bourail par la province Sud et la Chambre d’agriculture, sont mobilisés pour relancer la production céréalière au travers d’une remise en état et une redynamisation des silos de Nessadiou.

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cette AG de la Coopérative Céréalière de Bourail. A cette occasion, le président de la province Sud s’est engagé à soutenir financièrement la relance de la coopérative, le président de la Chambre d’agriculture, propriétaire des silos, a quand à lui rappelé que l’ensemble des services de la Chambre consulaire était à disposition du nouveau Bureau pour les aider à remettre en état les silos et leur fonctionnement.

La relance de la filière Céréales étant une des priorités de la Politique publique agricole provinciale, élaborée conjointement par la province Sud et la Chambre d’agriculture, Philippe Michel et Gérard Pasco ont donc assisté à

Un financement provincial et un engagement de la Chambre d’agriculture sur au moins un an Afin d’identifier les besoins de la coopérative, un comité de suivi composé du Bureau de la coopérative, d’agents de la DDR, de la Chambre d’agriculture et de l’ERPA, se réunit tous les mois pour hiérarchiser, suivre les travaux de remise en état des silos, planifier la campagne de récolte et de traitement du maïs. A ce jour des travaux de remise en état ont été réalisés pour plus de 5 millions de francs financés par la province Sud. Ils concernent principalement :

in juillet 2015, la Coopérative Céréalière de Bourail a organisé son assemblée générale et s’est dotée d’un nouveau président, Miguel Roy. Lors de cette assemblée générale, après avoir souligné l’investissement personnel du président sortant Eric Chantreux, l’ensemble des coopérateurs a reconnu que la Coopérative ne pourrait pas fonctionner correctement sans personnel dédié et le soutien des différentes collectivités.

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• la remise aux normes commerciales des systèmes de pesée et de mesure des taux d’humidité (pont bascule, humidimètre), • la réactivation des installations internes qui comportent la phase de réception, de séchage et d’expédition. Sur un autre financement provincial, la Chambre d’agriculture : • a recruté et formé un jeune originaire de Bourail, sur un an, au métier d’opérateur pour qu’il puisse par la suite être recruté et travailler pour la Coopérative. • met à disposition du personnel de la plateforme machinisme pour la remise en état des silos et la formation au métier d’opérateur. A ce jour, les prévisions pour la récolte de 2015 sont de 800 à 900 tonnes et devrait augmenter sur 2016 avec la remise en état des silos et la relance de la dynamique de la Coopérative Céréalière de Bourail.

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Pôle végétal

Actualité

Gestion de la crise sanitaire et perspectives pour la pomme de terre Avec la contamination des plants de la variété Nadine importés d’Australie, 2015 sera une année sinistrée pour la pomme de terre calédonienne. Explications sur la gestion de cette crise et sur la manière d’envisager l’avenir.

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près la détection de la bactérie Ralstonia phylotype II b1 par un producteur sur des semences de la variété Nadine en provenance d’Australie, un plan de lutte a dû être établi en concertation avec l’ensemble des acteurs de la filière qui a amené à la non plantation ou à la destruction précoce de plantations. La variété Nadine concernait plus de 40% des semences reçues, sans compter les semences d’autres variétés qui ont pu être contaminées. Au final, « la production de pommes de terre s’élèvera à environ 500 tonnes, ce qui permettra d’approvisionner le marché pendant seulement deux mois » explique Adeline Cretin de l’Ocef.

Intervention précoce pour la gestion de Ralstonia phylotype II b1 Alors que certains producteurs ont

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pu implanter une autre culture sur les parcelles initialement destinées à la pomme de terre (squash…), neuf producteurs sont concernés par un dispositif de destruction précoce. Ce dispositif a nécessité une succession d’opérations culturales comme le désherbage chimique puis la mise en culture avec du maïs ou autres graminées. Dans ce cas, le soutien de l’Apican a permis aux producteurs de limiter les dégâts financiers. Côté cultural, l’élimination précoce de l’inoculum de bactérie (les semences) aura limité le développement de la maladie et la multiplica-

tion de la bactérie. Toutefois, la destruction ayant été techniquement compliquée, les techniciens ont tout de même détecté les symptômes de la pourriture brune sur des nouvelles levées de deux parcelles. Un désherbage sélectif a permis de tuer ces levées résiduelles de pomme de terre.

Un plan de surveillance sur 2 ans Pour la suite, un plan de surveillance et d’assolement qui s’étale sur deux ans continuera d’être mis en œuvre pour s’assurer de l’élimination de la souche Ralstonias. II b1.

Ralstonia : quelle est cette bactérie ? Ralstonia solanacearum est une bactérie du sol, pathogène des végétaux qui peut toucher plus de 200 plantes hôtes. La gravité des attaques dépend de l’importance de l’inoculum présent dans le sol et de l’agressivité de la souche présente. Une fois présente, la bactérie peut survivre plusieurs années dans le sol. Les souches les plus importantes pour la Nouvelle-Calédonie sont les suivantes : - Le phylotype I asiaticum (ex race 1) est déjà connu en Nouvelle-Calédonie, certainement la souche historique. Elle est responsable du flétrissement bactérien avec plus de 200 espèces hôtes. Cette année, cette souche a été détectée à Ouégoa et Canala sur culture de pomme de terre. La souche étant moins virulente, les pertes peuvent être moins importantes. - Le phylotype II b1 (ex race 3), est responsable de la maladie de la pourriture brune, flétrissement particulièrement virulent qui peut contaminer pommes de terre et tomates. Sur les semences de pomme de terre, la bactérie est présente de façon latente et très difficilement détectable. Cette souche est adaptée aux climats plus frais ; c’est celle qui a été détectée sur les plants en provenance d’Australie du Sud. - Le phylotype II b 3-4 (ex race 2) est responsable de la maladie de quarantaine de Moko du bananier, elle est absente de Nouvelle-Calédonie.

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Nécrose sur la tubercule

Flétrissement des partie aériennes

Producteurs potentiels de plants de pomme de terre pour la Nouvelle-Calédonie • enjeux principaux de biosécurité

Organismes de quarantaine (ou p) en Nouvelle-Calédonie • Nématodes phytopathogènes : Globodera pallida, G.rostochiensis (Nématode doré), Ditylenchus destructor (Nématode de la pomme de terre) • Clavibacter michiganensis subsp. sepedonicus • Synchytrium endobioticum (Gale verruqueuse) • Potato spindle tuber viroïd (PSTVd) • Candidatus Liberibacter solanacearum (Zebra chip) et Bactericera cockerelli (Psylle de la pomme de terre)

Pays-Bas : • Analyse de risques pour 2017

France : • Risque mildiou type A2 * • Lutte obligatoire de R. sol phylotype IIb-1 (zéro tolérance) • Absence de Zebra chip

Organismes préoccupants en Nouvelle-Calédonie • Phytophthora infestans type A2 (Mildiou) • Ralstonia solanacearum phylotype IIb-1(Pourriture brune) Nouvelle-Calédonie • Étude de faisabilité pour la production de plants de pomme de terre locaux (ADECAL 2015-2016)

Australie : • Risque R.sol phylotype IIb1* • Risque PSTVd • Crise de confiance vis-à-vis de la certification

*Il existe d’autres risques d’introduction d’organisme nuisible, soit garantis par les schémas de certification, soit déjà présents en Nouvelle-Calédonie, soit garantis moins à risque

Il faudra en effet éviter de cultiver toute plante hôte (pomme de terre, tomate) et surveiller le développement de morelle noire ou de tomate sauvage. Les alentours des parcelles contaminées devront de même être surveillés. Ce plan de surveillance, étudié et mis en place suite à une concertation au sein du Groupement de défense sanitaire du végétal

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(GDS-V), sera mis en œuvre par les partenaires techniques, telles que la province Sud, le GDS-V et le Sivap. Des analyses devront être faites par un laboratoire agréé.

Et pour les futurs approvisionnement en plants La qualité des semences est un enjeu particulièrement sensible, d’autant

Nouvelle-Zélande • Risque Zebra chip et son vecteur, le psylle de la pomme de terre * • Absence de R. solanacearum phylotype IIb-1 et de mildiou type A2

qu’il est couplé avec des enjeux de biosécurité. On se souvient de la crise du mildiou de la pomme de terre type A2 en 2013, on vient de vivre celle de Ralstonia en 2015. D’autres problèmes moins importants surgissent régulièrement telle que la détection de galle commune ou d’Erwinia sur des semences (maladies déjà présentes en Nouvelle-

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Pôle végétal Le kit de détection rapide de la Ralstonia

Calédonie mais affectant la qualité des semences). Nous importons des semences de pomme de terre depuis la NouvelleZélande, l’Australie, mais aussi occasionnellement de France. Deux autres solutions seraient d’importer des semences de Hollande ou de les

Test du verre d’eau produire nous-mêmes. A chaque provenance, il existe des risques sanitaires plus ou moins forts, mais aussi des freins ou des avantages commerciaux. Afin d’anticiper des futures problématiques de maladies, un groupe de travail s’est mis en place, regroupant les provinces,

Méthodes d’identification du flétrissement Ralstonia : Il y a plusieurs niveaux d’investigation pour le diagnostic. Selon l’enjeu, les moyens et la précision voulue, un niveau donné d’identification sera indiqué.

• Méthodes au champ – analyse de première intention - 1er niveau : La détection de symptômes : Le flétrissement des parties aériennes, le noircissement des tubercules, l’affection du système vasculaire. Attention, plusieurs causes peuvent être responsables de ces symptômes. Un manque d’eau, un rongement, un autre champignon (fusariose, verticiliose) ou bactérie… - 2ème niveau : Le test du verre d’eau Ce test peut permettre rapidement d’avoir un indice supplémentaire et d’éliminer la cause fongique : Tremper un bout de tige dans de l’eau. En cas de présence de bactérie, un écoulement blanchâtre peut se créer. La détection est parfois délicate, et l’espèce de la bactérie n’est pas donnée. - 3ème niveau : Le test de détection rapide On utilise un kit de détection rapide spécifique à Ralstonia solanacearum. Dans le cas du Ralstonia, ces kits identifient formellement l’espèce de la bactérie sur des plants présentant des symptômes avérés, mais pas sa souche. Les kits rapides de plus en plus répandus ont été développés pour l’identification au champ de certains virus, bactéries ou champignons. Ils n’existent pas pour tous les pathogènes, mais permettent une identification quasi immédiate. Attention ces kits doivent être conservés au frais et ont une date limite d’utilisation. Cette année, le GDS-V s’est doté de 25 kits Phytophtora sp. (Mildiou) et 250 kits Ralstonia solanacearum. • Méthodes au laboratoire - 4ème niveau : L’analyse en laboratoire agréé Seuls des tests de laboratoire comme les tests moléculaires de type PCR utilisant des marqueurs spécifiques permettent d’aller jusqu’à l’identification de la souche précise de Ralstonia solanacearum. Aucun laboratoire en Nouvelle-Calédonie n’est actuellement équipé pour permettre de déterminer avec précision une souche de Ralstonia solanacearum. Le délai pour le résultat dû à l’envoi et à l’analyse peut aller de un à deux mois. 16

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le Sivap, l’Ocef, le GDS-V, l’Adecal et les producteurs. L’objectif est d’identifier les risques, étudier et choisir les voies les plus opportunes pour sécuriser la filière pomme de terre de Nouvelle-Calédonie.

Moyens de lutte contre Ralstonia solanacearum sur pomme de terre : - Eviter d’introduire des plants contaminés, contrôler les semences aux différentes échelles : territoire, exploitation. - Surveiller le développement de la maladie. - Contrôler les mouvements de matériel agricole, le transport de terre, les zones de stockage. - Surveiller l’origine des eaux d’irrigation. - Techniques culturales : effectuer des rotations avec des assolements permettant de diminuer l’inoculum dans le sol. Les graminées (maïs, plantes fourragères) sont des bonnes cultures intercalaires. - Surveiller la présence de plantes hôtes dans les zones contaminées ; les éliminer. - L’introduction de compétiteurs au niveau de la microfaune du sol : cette solution est encore au niveau de la recherche. Dans le cas de Ralstonia solanacearum sur tomate, les alliacées et crotalaires peuvent aussi être des plantes assainissantes. Ces plantes permettent de réduire le potentiel infectieux du sol, de stimuler les défenses naturelles des plantes cultivées (mycchorization) et peuvent avoir un effet d’allelopathie. Recherches menées par le CIRAD Martinique. - Aucune variété résistante n’a été jusqu’alors identifiée. - Aucun produit chimique n’est homologué pour lutter contre les bactéries telluriques : les antibiotiques sont interdits depuis longtemps. N°149 Décembre 2015


Pôle végétal

Agriculteurs certifiés « bio » L’agriculture biologique se développe en Nouvelle-Calédonie. L’association BioCalédonia nous présente deux agriculteurs certifiés par le label Bio Pasifika. Rencontres…

Interview

Evelyne Gorohouna, agricultrice à Houaïlou

Depuis quand êtes-vous certifiée ?

Je suis agricultrice sur la tribu de Ouaté où j’y ai installé des buttes permanentes. Je plante un peu de tout, des tubercules tropicaux et du maraîchage notamment. Mon exploitation est certifiée depuis 2010.

Pourquoi vous êtes-vous engagée dans la démarche de certification ?

Il y a 5 ans, un animateur de l’association Biocalédonia était passé nous parler des missions de l’association et des démarches pour accéder à la certification. En parallèle, certaines femmes de la tribu et moi avions suivi une formation technique en Agriculture Biologique. Nous avions pris conscience de l’importance de conduire une agriculture sans produit de synthèse et du respect que nous devions à notre terre et de la valorisation des produits certifiés. Nous souhaitons léguer aux générations futures un environnement sain. C’est donc naturellement que j’ai décidé de m’engager au sein de l’association Biocalédonia.

Que vous a apporté le label Bio Pasifika et l’association Biocalédonia ? Grâce au label Bio Pasifika, je peux vendre mes légumes dans des magasins spécialisés comme celui de Biomonde. Je les

vends également à la « classe verte » sur Ouaté. L’association m’a permis de me professionnaliser, d’apprendre de nouvelles techniques, de faire le lien avec les techniciens de la zone. D’échanger avec les autres producteurs « bio » du territoire, ainsi qu’avec les autres producteurs de l’Océanie. Cela nous apporte une belle ouverture d’esprit.

Quels conseils pourriez-vous donner aux producteurs qui souhaiteraient accéder au label ?

Qu’il faut déjà avoir l’habitude de noter tout ce que vous faites dans le champ. C’est ce qui est le plus difficile pour nous, le fait de noter nos pratiques, nos semis, nos récoltes et nos ventes. Il faut que les producteurs qui souhaitent avoir le label pensent qu’ils doivent valoriser leurs productions certifiées par la commercialisation, c’est ainsi que le label sera visible.

Interview

Joseph Wamejo,

agriculteur à la tribu de Kurine Depuis quand êtes-vous certifié ?

Je suis adhérent depuis 2012 et mon exploitation est certifiée depuis 2013.

Pourquoi vous engager dans la certification ?

Pour le respect de notre environnement naturel et pour la santé publique en général.

Que vous a apporté le label Bio Pasifika et Biocalédonia ?

Etre certifié Bio Pasifika est pour moi la preuve réelle de ma volonté de protéger mon patrimoine et BioCalédonia est là pour valoriser nos engagements, au travers d’un cahier des charges bien défini.

Quels sont vos conseils aux producteurs ?

Le « bio» est la solution pour notre pays. S’engager, c’est adopter 18

LA CALÉDONIE AGRICOLE

une nouvelle manière de vivre, mais pour cela il faudrait passer par une adhésion à BioCalédonia.

Quels sont vos projets, vos attentes ?

Produire bio et continuer à me perfectionner aux nouvelles pratiques que BioCalédonia propose. Je m’attache aussi à informer à tous ceux que je rencontre. Pour moi, continuer dans le bio est important car c’est la vie et la santé avant tout. N°149 Décembre 2015


Fruit d’un partenariat entre la direction du Développement rural (DDR) de la province Sud et la Chambre d’agriculture, une journée technique a été organisée pour présenter aux exploitants agricoles l’intérêt de la mise en place de la luzerne sur leurs parcelles. L’occasion d’informer sur les avantages et les contraintes qui en découlent.

U

ne journée technique a été organisée mercredi 14 octobre dernier sur la luzerne. Elle s’est déroulée sur une parcelle de luzerne mise en place sur la station d’élevage de Nessadiou, mise à disposition par la Chambre d’agriculture. Ce sont 17 éleveurs qui se sont rendus sur place pour assister aux différentes présentations et démonstrations. Au programme de la journée : • Présentation de la culture de luzerne, de son implantation jusqu’à la récolte, réalisée par Josué My, technicien de la

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© Province sud

Pôle élevage

Journée technique sur la Luzerne

LA CALÉDONIE AGRICOLE

à Nessadiou DDR. • Témoignage de Yoann Kerhouas, responsable du service élevage de la Chambre d’agriculture sur une conduite de près de 2 ans. • Ateliers pratiques sur les différentes étapes de récolte (fauche, andainage et pressage) avec démonstration des machines à l’œuvre.

Les avantages de la luzerne La luzerne est une légumineuse aux multiples intérêts. Elle fixe l’azote de l’air, ce qui permet d’enrichir le sol naturellement. Son fort pouvoir racinaire restructure le sol et permet de capter les oligo-éléments en profondeur. Sa culture est pérenne. Entre deux pousses, elle offre l’opportunité de faire un cycle de culture autre (maïs, riz ou blé). Elle résiste bien à la sécheresse et ses feuilles, riches en protéines, contiennent une forte valeur alimentaire. Non cultivée chez nous, elle est importée par les éleveurs pour nourrir leurs bêtes, notamment les chevaux sous forme de pellets. La luzerne peut être récoltée 8 à 10 fois dans l’année et constitue une excellente réserve de fourrages. Les contraintes La production de luzerne reste cependant technique. La récolte en

foin de qualité n’est pas aisée (il faut veiller à ne pas perdre trop de feuilles au fanage et à l’andainnage) et exige du matériel spécifique. A cet effet, la Chambre d’agriculture propose le soutien de sa plateforme machinisme agricole. C’est d’ailleurs son responsable, Bernard Angonin, qui était présent pour sensibiliser les exploitants aux étapes sensibles et à la maîtrise des outils appropriés.

10 tonnes de matières sèches récoltées A l’issue de la récolte, 10 tonnes de matières sèches ont pu être récoltées sous forme de petites balles carrées (environ 500) à destination des bovins de la station d’élevage de Nessadiou. Celles-ci sont fortement appréciées par le bétail et permettent une bonne finition des animaux.

Références économiques : • Coût total de l’implantation : 100 000 F à 120 000 F par hectare • Coût de récolte : 60 000 F par an Production possible : - Petites balles carrées de 20 kg - Ou balles rondes de 250 kg

N°149 Décembre 2015


Pôle élevage

Ouverture de la Sciata à Ouaco La SCA SCIATA et la SAEML NORD AVENIR, par le biais de la SAS FINAGRO, ont inauguré le 27 novembre dernier, l’unité de sélection génétique et de production porcine de Ouaco. Objectif : devenir un centre génétique porcin d’excellence et unique dans le pays et dans le Pacifique, répondant aux normes environnementales, sanitaires et de bien-être en vigueur en NouvelleCalédonie et en Europe.

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LA CALÉDONIE AGRICOLE

E

n juillet 2008, la SAS FINAGRO, holding du pôle agro du Groupe SOFINOR, procède au rachat de la SCA SCIATA, située à Païta. Elle acquiert aussi en 2011, la SARL Société Fermière de Païta (SFP), société d’élevage porcin hors-sol. En rachetant la plus grande exploitation porcine du territoire, la SAEML SOFINOR, aujourd’hui substituée par la SAEML NORD AVENIR, a souhaité développer la filière porcine dans le Nord.

Un nouveau site Le domaine de Ouaco occupe 1950 ha, dont une partie valorisable progressivement. Le site de SCIATA à Ouaco, dont la construction s’est achevée en juillet 2015, accueillera 250 truies et 1000 places d’engraissement. Le peuplement des animaux planifiés début 2016 sera effectué selon un protocole sanitaire particulier afin de garantir le haut niveau sanitaire de l’élevage. L’installation des animaux à partir de porcelets en provenance de la SCIATA Païta, planifiée début 2016, sera suivie par l’UPRA porcine et des vétérinaires. Un cheptel reproducteur sain sera ainsi reconstitué. Des partenariats pourront être menés avec les instituts de recherche et de transfert locaux (IAC, AdecalTechnopole), afin de développer en

parallèle des pratiques culturales innovantes et des expérimentations. Le lien avec les organismes de formation (plateforme de machinisme agricole, lycée agricole de Nouvelle-Calédonie) pourra par ailleurs permettre de contribuer au développement des compétences locales.

Comment ça va fonctionner pour les éleveurs ? Les éleveurs de la province Nord ainsi que la maternité SCIATA se sont fédérés depuis 2012, au sein du Groupement des Eleveurs Porcins du Nord (GEPN), avec pour objectif de faire monter en compétences les élevages et de pouvoir honorer avec régularité les quotas OCEF en qualité et en quantité. Chaque engraisseur se voit attribuer 12 quotas annuels, soit l’équivalent de 480 porcs par an destinés à l’OCEF. • Les éleveurs engraisseurs se verront fournir des porcelets par la maternité SCIATA Ouaco. . Les naisseurs engraisseurs se substitueront partiellement au rôle de la maternité SCIATA, auprès de qui ils se fourniront en matériel génétique. Ils produiront essentiellement pour leur compte. L’objectif principal de la maternité SCIATA Ouaco est de pouvoir garantir aux éleveurs du projet, un niveau de qualité constant sur le plan géné-

N°149 Décembre 2015


© Nord Avenir

Objectif : devenir un centre génétique porcin d’excellence et unique dans le pays et dans le Pacifique

tique et sur le plan sanitaire. La maternité, qui permettra d’élever les verrats reproducteurs dans de bonnes conditions et de les tester régulièrement, est dotée d’un laboratoire de prélèvement pour produire des doses de semences de qualité. L’activité de naissage sera le coeur d’activité de SCIATA Ouaco. La majeure partie des bâtiments de l’élevage lui est dédiée : La verraterie, La maternité, Le post-sevrage. L’objectif de la maternité et du post sevrage est d’assurer aux engraisseurs la fourniture de porcelets en nombre suffisant, exempts de maladies de jeunesse dégradant la productivité des élevages et répondant à un cahier des charges strict d’ores et déjà établi.

L’activité d’engraissement : La maternité de Ouaco aura essentiellement deux métiers réunis sur un seul site :

• Sélectionneur : élevage et sélection

de races pures (Large White, Duroc, Piétrain, Landrace) • Multiplicateur : production, élevage et vente de cochettes F1 (animaux issus de croisement Landrace x Large White) • Producteur : éleveur de porcelets issus d’un croisement F1 x Verrat terminal, destinés à être engraissés. N°149 Décembre 2015

Sur le site de la maternité, ce sont à termes près de 2 900 animaux issus de races pures qui seront engraissés chaque année.

Le centre de sélection génétique Les objectifs de ce centre sont : • La fourniture aux éleveurs de semences pour la réalisation d’inséminations artificielles, • L’approvisionnement de la porcherie en doses de semences fraîches, • La conservation et le conditionnement des semences congelées de la métropole,

Les objectifs du projet Les objectifs sont nombreux : • Bénéficier des débouchés commerciaux acquis en utilisant les quotas comme base de production, • Créer un centre génétique porcin d’excellence, en termes sanitaire et de bien-être animal, pour le pays et l’export de reproducteurs dans la région Pacifique,

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• L’élevage de verrats de toutes races, garants de la diffusion d’une génétique de qualité, • La vente de cochettes et de verrats aux éleveurs du GEPN, • L’exportation de semences et de cochettes.

La porcherie Il s’agit d’un ensemble de bâtiments techniques d’exploitation avec une clôture de protection sanitaire et d’un système d’assainissement incluant un réseau de collecte des déjections et plusieurs cuves de stockage. Le total des surfaces est de 4 655 m2. 6 Bâtiments : Naissage, Verraterie, Engraissement, Quarantaine, Atelier et Accueil.

Groupe Nord Avenir Les activités du pôle agricole du Groupe Nord Avenir se déclinent en deux axes majeur :

• Renforcer les élevages du Nord (contrats de production, prises de participation dans le capital, appui à l’élevage en plein air sur la côte Est),

- L’élevage porcin, ovin et cervidé (SCIATA, SFP, Brebislait et Ouaco-Tziba) situé à Ouaco, - Les productions végétales, maraichères et grandes cultures (SCA Koundie à Pouembout et domaine de Ouaco).

• Participer à la professionnalisation des acteurs.

Contact : Tél : 23 02 45 contact@nord-avenir.nc

LA CALÉDONIE AGRICOLE

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Pôle élevage Etat des résistances des tiques aux acaricides dans les élevages en 2014

© IAC

En raison de l’augmentation des résistances aux tiquicides et afin de déterminer quels produits pouvaient encore être utilisés aujourd’hui dans les élevages calédoniens, l’IAC a mené en 2014 une enquête à l’échelle territoriale dans près d’une centaine d’élevages.

Par Thomas Hüe Vétérinaire et chercheur en parasitologie animale Institut Agronomique néo-Calédonien (IAC)

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LA CALÉDONIE AGRICOLE

L

a collecte des tiques a été réalisée à l’abattoir, de manière aléatoire, et des tests de résistance ont ensuite été effectués au laboratoire de parasitologie de l’IAC, à Port-Laguerre, pour connaitre le niveau de sensibilité des tiques aux trois produits dernièrement et actuellement utilisés en NouvelleCalédonie : le Butox, le Taktic et l’ivermectine. Les résultats obtenus sont les suivants : voir tableau ci-dessous L’analyse des résultats montre que : - le Butox semble efficace dans les ¾ des élevages alors que la grande majorité des souches de tiques étaient devenues résistantes à ce produit lors de l’arrêt de son utilisation en 2004. Toutefois, cette efficacité retrouvée est de courte durée car les essais menés dans le cadre du GDS-A montrent que les tiques développent une résistance marquée dès le 3ème traitement. Ainsi, même si une légère baisse de cette résis-

tance est observée, une utilisation à large échelle du Butox n’est donc pas envisageable à ce jour ; - même si les résistances au Taktic continuent à se développer, ce produit est encore efficace dans les ¾ des élevages. La diffusion des tiques résistantes se fait très souvent lors de ventes ou d’échanges d’animaux et une attention toute particulière doit être apportée lors du transfert d’animaux d’une exploitation à une autre. L’ivermectine étant encore efficace dans 100% des élevages, il est recommandé de traiter les animaux avec cette molécule (Ivomec, Iver Pour-On…) 5 jours avant le départ des animaux ou à l’arrivée des animaux sur votre exploitation en les gardant 5 jours au stock-yard pour être sur de ne pas introduire de souches de tiques résistantes au Taktic. Renseignez-vous auprès de votre vétérinaire pour plus de renseignements sur les démarches à suivre.

Butox

Taktic

Ivermectine

Nombre de tests

71

90

61

Sensible

73%

77%

100%

Tolérant ou Résistant

27%

23%

0

N°149 Décembre 2015


LETTRE D’INFORMATIONS

du Groupement de défense sanitaire animal (GDS-A)

PETIT ET PUISSANT

Comment se préserver de la tique lors des échanges de bovins ?

Le Groupement de défense sanitaire animal (GDS-A) sensibilise les éleveurs aux bonnes pratiques pour lutter contre la tique du bétail. En effet, près de 400 animaux en sont morts en 2014. L’enquête réalisée en 2014 a montré que 75% des élevages bovins sont encore « sensibles » à l’amitraze (TaktikND. Les souches de tique s’échangent lors du passage de bovins d’une exploitation à une autre, ainsi les éleveurs doivent veiller à se protéger contre l’introduction d’une souche de tiques dite « résistante ».

Avant de transporter des bovins le GDS-A vous conseille de : 1.

Vous renseigner auprès du GDS-A pour connaître le statut à l’égard de la tique de l’élevage d’origine (introduit volontairement ou non),

2.

Réaliser un traitement contre la tique pour les animaux introduits, avec une Ivermectine courte action (5 à 8 jours avant de les introduire

dans la nouvelle exploitation).

Renseignez-vous auprès de votre vétérinaire référent sur les produits disponibles. Références connues = Virbamec Pour On, Ivomec, Cévamec. 2 possibilités de traitements pour les bovins : ➢ Les traiter 5 à 8 jours avant d’être transportés, ➢ Les traiter à l’arrivée dans la nouvelle exploitation et les garder au moins 5 jours au stock yard avec du foin ou dans un carré d’attente facile à gyrobroyer, isolés des autres animaux.

PLUS D’INFORMATIONS Votre contact : Groupement de défense sanitaire animal (GDS-A) - Tél : 44 52 45 - gdsa@canc.nc

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Partenaire

Les volailles par passion Regroupant des passionnés de l’aviculture, l’Association de Promotion des Races Aviaires (APRA) souhaite aujourd’hui mieux se faire connaître. Avec 23 adhérents, répartis sur l’ensemble du territoire, ils représentent tous types de volailles, tant pour l’ornement, les œufs ou la chair.

L

’Association de promotion des races aviaires a été fondée en 2006 suite à une demande du comité de Foire de Bourail d’avoir l’aide d’une association pour dynamiser son concours avicole. Une dizaine d’éleveurs amateurs se sont ainsi regroupés. Se découvrant une passion commune, ils ont ensuite élargi les missions de l’APRA à l’amélioration et la promotion des races pures utilisées par l’élevage familial et de loisir calédonien. Elle apporte un appui aux adhérents : - en améliorant leurs connaissances sur les races pures (abonnements techniques, missions, partages d’expériences entre éleveurs…), - en valorisant les races pures lors des foires de Bourail et Koumac, - en encourageant la sélection avec le baguage des volailles, - en important des œufs fécondés pour améliorer la génétique existante et réintroduire des races pures disparues. De plus, en 2007 et 2012, elle a édité un répertoire des races avicoles, temps fort de la vie de l’association. 28

LA CALÉDONIE AGRICOLE

Pour développer les échanges L’APRA compte aujourd’hui 23 adhérents répartis sur tout le territoire. Les types de volailles sont divers, que ce soit pour l’ornement, les œufs ou la chair. Au sein de l’association, les membres échangent des conseils sur la génétique et la sélection et s’entraident. Ils se retrouvent à l’occasion des foires de Bourail et de Koumac et participent aux concours avicoles. Ces derniers servent de formation aux élèves-juges, qui ont peu d’occasions d’acquérir de l’expérience sur le territoire. Ce sont aussi les vitrines de leur travail de passionnés. Et passionnés ils le sont, car ils sont tous amateurs et pratiquent l’aviculture en activité de loisirs « C’est notre activité professionnelle à côté qui permet de nourrir les poules » précise ainsi la présidente, Sandra Velayoudon. L’APRA est adhérente de la Société centrale d’aviculture française (SCAF) : cette dernière est la plus ancienne organisation avicole française et est une confédération qui regroupe toutes les fédérations françaises. L’association calédonienne bénéficie ainsi par ce réseau d’informations techniques.

Une association dynamique En plus de ses déplacements à l’extérieur du territoire pour se former, l’APRA ne manque pas de projets. La présidente aimerait par exemple organiser des rencontres thématiques chez les adhérents 2 à 3 fois par an pour s’entraîner à juger et « garder la main ». L’association est aussi dans une démarche pour mieux se faire connaître

et, pourquoi pas, susciter des vocations…

Mission à Metz Grace au soutien de la province Sud et de la Chambre d’agriculture, la présidente de L’APRA accompagnée d’un jeune éleveur, Enzo Tavergeux, ont participé cette année a l’Exposition Européenne Avicole. Rendez-vous incontournable de l’aviculture européenne, celle-ci a lieu en France une fois tous les 30 ans. Les membres de l’APRA ont participé en tant que juges a des concours ce qui a renforcé leur expertise pour la Nouvelle-Calédonie. A l’occasion de ce déplacement ils ont fait des visites d’élevage et échangé sur les techniques d’élevage de races pures.

Disparition Disparu cette année, Emile de Rios faisait partie des membres fondateurs de l’APRA et en a été le premier président. Retraité de l’OPT, il s’était engagé bénévolement dans sa passion pour les volailles. Reconnu pour son caractère affirmé, il possédait une très grande expertise en amélioration des races et sur les caractéristiques des volailles. Malgré son âge avancé, il n’hésitait pas à se déplacer. Les membres de l’APRA tiennent à saluer un homme passionné et remarquable. N°149 Décembre 2015


Portrait

Sandra Velayoudon, éleveuse de volailles d’ornement Fonceuse, Sandra Velayoudon s’est engagée à fond dans sa passion pour les volailles ornementales. Avec sa collection de volailles, elle compte bien valoriser ce patrimoine animal pour développer l’intérêt sur ce type d’élevage et en assurer sa promotion à travers le pays.

P

eintre en bâtiment et éleveuse, Sandra Velayoudon a fait le choix depuis près de 7 années de s’investir dans sa passion pour les volailles. « J’ai toujours aimé les volailles depuis toute petite. Mon père était passionné de coqs combattants et mon mari, lui aussi issu du milieu broussard, a les mêmes affinités que moi. Le jour où nous avons pu acheter un terrain agricole, nous voulions pouvoir disposer d’un espace pour développer un élevage». Même si la jeune éleveuse a baigné 30

LA CALÉDONIE AGRICOLE

toute son enfance dans l’élevage, c’est à Sydney, qu’elle a pu découvrir les belles volailles classiques et les concours. « J’ai été séduite et trouvé ces volailles extraordinaires… A partir de là, j’ai commencé à voir comment développer ce type d’élevage en Nouvelle-Calédonie » explique-t-elle. Son objectif est de développer trois à quatre races de pondeuses pour faire de la qualité fermière avec des œufs aux coloris originaux.

Vers un conservatoire des races En Nouvelle-Calédonie, on retrouve surtout des Rhode island, « c’est la race préférée des calédoniens, c’est une super bonne pondeuse, avec une qualité de chair très prisée ». Mais Sandra souhaite aller plus loin, elle part sur le principe de créer un véritable conservatoire des races. « Je voudrais promouvoir certaines races car je ne veux pas qu’elles disparaissent. J’ai comme projet de développer quelques combattants purs par exemple. C’est un patrimoine agricole qui doit être main-

tenu dans de bonnes conditions. Il faut aussi bien faire comprendre aux autres éleveurs qu’il est nécessaire de protéger nos races et élevages. C’est d’ailleurs là, l’un des rôles du sivap, qui est là pour nous accompagner et protéger le pays ».

Développer la génétique Fruit de recherches personnelles, notamment sur internet, en contactant des juges et par le biais d’échanges de photos entre professionnels, Sandra tient tout particulièrement à développer la génétique de son élevage. Depuis 3 ans, Sandra est la présidente de l’Association pour la promotion des races aviaires (APRA). « Avant, les gens se rencontraient uniquement pour la foire. Aujourd’hui, l’association a bien évolué pour être un lieu permettant des échanges, améliorer nos connaissances, améliorer notre génétique. » Côté concours, Sandra s’y connait car elle a remporté un prix lors de la toute dernière foire de Bourail. Elle

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La Marans

La Brahma

La Plymouth

aimerait d’ailleurs développer la professionnalisation de cette discipline. « La foire est le reflet du travail mené pendant l’année. C’est une belle reconnaissance. Mon objectif est de pouvoir, tous les 3 mois environ, se rencontrer sur un élevage entre adhérents. Il s’agit là de s’évaluer les uns et les autres, entre nous. Ce serait un bon début pour travailler le coté technique (defaut, qualité et choix). » Riche de son expérience en France, lors de l’exposition avicole européenne, Sandra a pu accompagner des juges afin de remettre à jour les règles pour assurer les concours. Une reconnaissance lui a été attribué au podium européen, avec une remise officiel de la médaille d’or de la SCAF, récompense prestigieuse pour son implication dans la cause avicole et sa détermination d’avoir réussi à introduire seule de races à l’autre bout du monde.

la route et aller vers l’avant. Il est important de progresser pour faire évoluer nos productions. Le plaisir d’élever des volailles peut susciter le développement d’une filière économique » souligne Sandra. Aujourd’hui, la jeune femme produit plus de 200 volailles, avec comme objectif d’arriver entre 300 et 400 volailles. « Pour y arriver, je vais y aller doucement… Mais pour que mon rêve devienne réalité, il nous faudrait aussi pouvoir disposer d’une aide sur l’alimentation en négociant avec les provendiers pour disposer d’une remise sur la nourriture en tant qu’éleveurs reconnus. On doit nous prendre au sérieux pour que les gens se disent qu’en brousse il y a des producteurs de qualité de telle ou telle race ». Pour le moment Sandra ne vend pas sa production et n’a donc aucune rentabilité. Son but est d’augmenter son cheptel en qualité, pendant encore 2 ans, puis de commercialiser des œufs de qualité fermière.

Vers une filière ? La filière est aujourd’hui inexistante en Nouvelle-Calédonie. « Avec l’APRA nous souhaitons devenir un outil technique, réglementaire, pour tenir N°149 Décembre 2015

La Gasconne naine

L’Orpington

Les races de poules d’ornement • La Marans : noire cuivrée, française, elle pond des œufs couleur brique de grande qualité. • La Brahma : grosse volaille d’ornement utilisée pour sa chair, c’est une excellente couveuse. • L’Orpington : d’origine anglaise, elle est appréciée pour sa chair blanche. C’est une très bonne pondeuse d’hiver, bien pour la petite production familiale. • La Gasconne naine : petite poule noire qui ressemble à une caille, sa chair est très fine, sa qualité d’œuf extra fine. • L’Appenzeloise : race suisse, ornementale et pondeuse d’hiver. • La Castillane : d’origine espagnole. • La Plymouth : race très rustique, intéressante pour les œufs et la chair. • Rhode Island : d’origine américaine, sélectionné pour sa productivité et sa beauté. Sa chair est fine et d’un gout délicatement parfumé.

LA CALÉDONIE AGRICOLE

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Dossier

Création de l’interprofession de la filière Fruits et Légumes

de Nouvelle-Calédonie

Plus de 6 ans après les premières réunions sur la nécessité de structurer, organiser et réguler la filière fruits et légumes via une interprofession, celle-ci vient de voir le jour le 5 novembre dernier sous l’égide du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.

L

a création d’une interprofession est fondée sur la volonté des différents maillons d’une filière de s’impliquer dans la structuration, l’organisation et la promotion à tous les stades de la production, la transformation, de la distribution et de la commercialisation. En Nouvelle-Calédonie, plusieurs tentatives de création d’une interprofession fruits et légumes ont eu lieu depuis 2009 à l’initiative entres autres des chambres consulaires. Après plusieurs tentatives n’ayant abouti par manque de soutien de décideurs politiques ou l’opposition de certains acteurs de la filière, cette fin d’année 2015 a permis d’arriver à un consensus, tant de la part de l’ensemble des acteurs de la filière que des décideurs institutionnels, pour sa création. Lors des réunions organisées sur la compétitivité de l’économie et en par-

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LA CALÉDONIE AGRICOLE

ticulier celles sur les filières alimentaires, il est ressorti d’organiser les filières via des interprofessions pour faire progresser la compétitivité de nos filières locales.

• de promouvoir les produits et leur commercialisation, • aux professionnels de parler d’une seule voix face aux instances administratives et politiques

A quoi sert une interprofession ? Les interprofessions ont pour mission d’organiser la concertation des acteurs de l’amont à l’aval d’une filière. Cette instance permet : • d’améliorer la connaissance de l’offre et la demande, • d’adapter et de régulariser l’offre sur la qualité des produits (définition de normes diverses), • de faciliter la conclusion d’accords commerciaux entre partenaires privés (contractualisation), • de renforcer la traçabilité et la sécurité alimentaire dans l’intérêt des consommateurs,

Le fonctionnement de l’interprofession Pour rendre possible le dialogue entre les différents partenaires professionnels et lui permettre de jouer concrètement le rôle qui lui est assigné, l’interprofession fonctionne selon trois grands principes : • Représentativité (pour garantir la participation globale dans la prise de décisions), • Parité (pour assurer le respect mutuel des différentes familles de métiers de la filière), • Unanimité (pour renforcer la qualité des décisions).

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Semis sur couvert végétal

Les objectifs de l’IFEL-NC L’interprofession fruits et légumes de Nouvelle-Calédonie (IFEL-NC) s’est constituée en association le 5 novembre 2015 avec pour comme objectifs de : 1. définir et favoriser des démarches contractuelles entre les membres des professions représentées, en développant le dialogue interprofessionnel et en élaborant des accords interprofessionnels tendant, à favoriser : • la connaissance et la transparence de l’offre, de la demande et du marché, la connaissance et la transparence des productions, • l’adaptation et la régulation de l’offre, • la mise en oeuvre, des règles de mise en marché, de prix et de conditions de paiement, • la qualité et la normalisation des produits, • l’établissement de normes techniques, de programmes de recherche et de transfert d’innovation, • les démarches collectives de ses membres afin de lutter contre les aléas climatiques, • ainsi que, d’une manière générale, la réalisation de son objet et de tous les sujets ci-après ; 2. contribuer à une meilleure connaissance des besoins de l’ensemble des

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segments de marchés aval et de débouchés finaux (notamment par des recherches, des études de marché et la mise en place d’outils permettant un suivi régulier des besoins), 3. contribuer à une meilleure coordination de la mise en marché des fruits et légumes et à la gestion des outils de mise en marché (marchés locaux, plateforme export, etc…) permettant le développement des marchés intérieurs et extérieurs, notamment par une meilleure adaptation des productions aux plans quantitatifs et qualitatifs, 4. favoriser l’adaptation de l’offre de fruits et légumes aux attentes des consommateurs, notamment en matière de qualité et de protection de l’environnement, 5. organiser les productions en fonction des besoins des différents marchés, 6. élargir et d’augmenter l’offre en produits frais et transformés, 7. favoriser la demande en produits locaux pour l’ensemble des segments de marché, 8. réguler les relations entre les productions locales et les importations et ainsi de proposer les évolutions de la

politique d’importation comme d’accompagner sa mise en oeuvre, 9. développer la mise en valeur des fruits et légumes, de promouvoir et de communiquer sur les fruits et légumes auprès du grand public, proposer de nouveaux systèmes alimentaires en lien avec les professionnels, 10. mettre en place des indicateurs de suivis de résultats pour évaluer la consommation locale, évaluer le taux de couverture par la production locale, ainsi que le volume global produit, 11. suivre et gérer le fonds de développement fruits et légumes, 12. représenter, défendre et promouvoir, par délégation des organisations membres, les intérêts de tous les membres de la filière tant auprès du public qu’auprès des autorités calédoniennes, 13. être l’interlocuteur privilégié des pouvoirs publics et des tiers pour tout ce qui concerne les questions de sa compétence, 14. défendre par toutes actions devant les juridictions compétentes tant en demande qu’en défense tous les intérêts de la filière susvisée et de ses membres.

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• Composition de premier Bureau -M . Guy Moulin, président de l’association -M . Guy Le Pape, vice-président de l’association - M. Jean-Christophe Niautou, trésorier de l’association - M. Raphaël Quilici, secrétaire de l’association

Témoignage

Guy Moulin, président de l’interprofession

Fruits et Légumes de Nouvelle-Calédonie(IFEL NC)

LCA : Pour vous, quel est l’enjeu de la création de l’IFEL NC ?

• Composition de l’association A – Pour le Collège Production : - FNSEA-NC - REPAIR - Association Arbofruits - Association Bio-Calédonia - CUMA de Pouembout B – Pour le Collège Commerce : Transformation et Distribution : - Fédération des Industries de NouvelleCalédonie (FINC) - Syndicat des Importateurs et Distributeurs de Nouvelle-Calédonie (SIDNC) - Syndicat des Grossistes Importateurs Exportateurs de Fruits et Légumes en Nouvelle-Calédonie (SGIEFLNC) - Une représentation des « consommateurs professionnels » à savoir Restaurateurs et Chefs de Restauration collective. 34

LA CALÉDONIE AGRICOLE

GM : L’enjeu est d’améliorer la compétitivité de nos exploitations agricoles, les prix à la consommation et les services entre producteurs et les acheteurs. La création de cette interprofession s’inscrit aussi dans le cadre de la lutte contre la vie chère et prend tout son sens pour viser aux objectifs des politiques publiques consistant à tendre vers l’autoconsommation. Cela va nécessiter beaucoup de travail pour ajuster les relations avec les uns et les autres. C’est un grand challenge mais on a décidé de relever ce défi avec l’ensemble des acteurs de la filière. Au final, l’objectif de l’IFEL NC est d’arriver à rétablir une réelle relation de confiance avec le consommateur.

Comment allez vous procéder ?

Le constat est que nous avons tous besoin de plus de visibilité, nous les producteurs, les distributeurs comme les consommateurs et plus largement, tous les partenaires de la filière. Il s’agit par là d’améliorer la qualité de nos productions pour proposer un produit sain, à un prix acceptable. C’est la demande de la société

civile, donc de nos clients, et nous l’avons bien entendue. Tout le monde va travailler ensemble pour aboutir à des actions concertées. Ce sera un travail à mener sur plusieurs années, pour que chacun y trouve son compte et que les équilibres se fassent.

Concrètement, quelle sera votre première action ? La première étape consistera à réussir la saison chaude avec des produits de qualité, c’est à dire réguler l’import avec les produits locaux de saison. Pendant la saison chaude qui s’étend de décembre à avril, il faudra être en capacité de proposer des produits de qualité à un prix acceptable sur les étals.

Et si vous aviez un message à faire passer ? L’essentiel est que tout le monde soit concerné. Tout le monde sera sollicité pour donner son avis, tant les producteurs, les distributeurs que les consommateurs, alors je souhaite que tous se sentent concernés, même quand les intérêts sont contradictoires.

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Témoignage

Guy Le Pape, vice président de l’Interprofession Fruits et Légumes de NC et directeur commercial SCIE DISTRIBUTION

« Avec la création de l’Interprofession Fruits et Légumes, il s’agit de créer un véritable un climat de confiance réciproque entre production et consommation, afin d’offrir aux consommateurs des fruits et légumes prioritairement cultivés en Nouvelle-Calédonie, tout au long de l’année.

La condition de réussite de cette Interprofession sera la capacité de l’ensemble des acteurs de se mettre tous autour de la table pour apporter plus de lisibilité. Chacun doit être prêt à indiquer précisément ses besoins, que ce soit du côté des restaurateurs, ou de la restauration collective entre autres. C’est aussi un engagement et une volonté des producteurs de satisfaire l’ensemble des marchés.

Il s’agit aussi d’inciter à consommer plus de fruits et légumes, car nous savons bien que c’est important pour notre santé et le bien être de chacun.

Aujourd’hui, c’est une formidable occasion de progresser ensemble avec un esprit de responsabilité économique, occasion que nous n’avions pas eu depuis longtemps. »

« Pour encourager la consommation de produits locaux en priorité »

Témoignage

Gérard Pasco, président de la Chambre d’agriculture « Produire pour s’adapter et répondre aux attentes des marchés » « Nous ne pouvons que nous féliciter de la création de l’Interprofession fruits et légumes. Les premières réunions initiées par la Chambre d’agriculture ont débuté en 2009. Notre rôle est d’accompagner les agriculteurs et les fédérer pour qu’ils puissent échanger avec les acteurs de l’aval de la filière. Le modèle de l’Interprofession viande de Nouvelle-Calédonie est un bon exemple qui a montré l’importance d’un espace de débats pour permettre aux uns et aux autres de se connaitre et N°149 Décembre 2015

de trouver des solutions pour améliorer l’ensemble de la compétitivité de la filière. Cela ne se fait toujours pas sans heurt, mais c’est nécessaire. C’est ce qui va se passer maintenant avec la structuration de la filière fruits et légumes. La demande globale va être mieux connue, plus détaillée et les agriculteurs pourront ainsi mieux produire en valorisant l’ensemble de leur production. Des nouveaux circuits de commercialisation devraient voir le jour, avec des nouveaux marchés assurés par des producteurs et des transformateurs locaux. La structuration de la filière est en marche. » LA CALÉDONIE AGRICOLE

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Recherche • innovation • Transfert

© IAC

Les vermifuges en élevage de petits ruminants : un avenir compromis Une étude en parasitologie de l’IAC sur des élevages de petits ruminants révèle que les vermifuges actuellement utilisés sont de moins en moins efficaces. La pérennité de la filière pourrait être remise en cause sans traitements plus raisonnés. Explications et préconisations.

Par Thomas Hüe Vétérinaire et chercheur en parasitologie animale Institut Agronomique néo-Calédonien (IAC)

n article dans ce même numéro de la Calédonie Agricole indique que les produits utilisés depuis longtemps dans la lutte contre les tiques du bétail sont de moins en moins efficaces. Il en est malheureusement de même pour les vermifuges dans les élevages de petits ruminants.

U

Les principales conclusions sont les suivantes :

En effet, une étude menée par le service de parasitologie de l’IAC en 2015, en partenariat avec l’UPRA-OC, la Province Sud et la Province Nord, a permis de mettre en évidence une baisse d’efficacité des vermifuges habituellement utilisés en élevage, ce qui pourrait mettre en péril cette filière à moyen terme.

- La Cydectine®, largement utilisée aujourd’hui dans les élevages, n’a été réellement efficace que dans moins de la moitié des élevages testés.

L’étude a été réalisée dans 15 élevages et a porté sur l’évaluation de l’efficacité des 4 familles de vermifuges encore utilisées par les éléveurs : le Lévamisole (First Drench®), la Moxidectine (Cydectine®), le Closantel (Seponver®) et le Fenbendazol (Panacur®). Les résultats sont présentés dans le tableau ci-contre.

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- Il n’est plus conseillé d’utiliser du Panacur® dans les élevages de petits ruminants. Dans les 5 élevages où il a pu être testé, il n’a jamais présenté une efficacité suffisante pour lutter contre les parasites intestinaux.

- Le Séponver®, utilisé ponctuellement à l’heure actuelle, s’est révélé efficace contre les différents vers dans plus de la moitié des cas et s’est montré particulièrement efficace contre Haemonchus contortus, le parasite digestif le plus dangereux pour les petits ruminants. - Il a été observé un début de résistance des parasites au First Drench® dans 1/3 des élevages, ce qui est préoccupant étant donné son utilisation répandue dans les élevages.

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© IAC

Il faut dès maintenant prendre des mesures pour réduire l’utilisation des vermifuges si nous voulons limiter le développement de ces résistances.

Enfin, nous avons déjà identifié un élevage dans lequel aucun des 4 vermifuges n’était suffisamment efficace pour contrôler le parasitisme, ce qui pose des questions sur la durabilité de cet élevage. La situation s’annonce donc compliquée pour les années à venir et il faut dès maintenant prendre des mesures pour réduire l’utilisation des vermifuges si nous voulons limiter le développement de ces résistances.

Parmi les mesures existantes utilisables en élevage :

En plus des économies que cela va entrainer, la moindre utilisation des vermifuges va permettre de retarder le développement des résistances et ainsi prolonger leur efficacité. Il convient avant tout de traiter à la bonne dose avec un produit efficace. Vous pouvez vous rapprocher de votre vétérinaire pour connaitre la démarche permettant l’évaluer l’efficacité des produits que vous utilisez. L’achat d’animaux est également

une étape cruciale dans la gestion du parasitisme. Il faut en effet faire bien attention lors d’introduction d’animaux nouveaux dans un élevage de ne pas introduire en même temps des souches de parasites déjà résistantes aux vermifuges. Une quarantaine et un traitement avec un vermifuge efficace est indispensable pour s’assurer de rentrer des animaux « propres » sur son exploitation. Rapprochez vous de votre vétérinaire pour toute information complémentaire.

- L’estimation de l’infestation parasitaire de l’animal par l’observation de la couleur de la muqueuse de l’œil est un outil important pour diminuer les traitements (technique Famacha). Cela permet de réaliser un traitement individuel et de ne traiter, au sein du troupeau, que les adultes qui en ont réellement besoin. - La connaissance des périodes à risque, vis-à-vis des parasites, permet de traiter les animaux à bon escient et de réduire le nombre de traitements sur l’année.

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économie

Info

éco

La Taxe Générale sur la Consommation (TGC) Suite aux engagements pris lors de la signature de l’agenda économique, fiscal et social partagé en 2014, le gouvernement a lancé les travaux sur la compétitivité des 4 filières prioritaires dans le budget des ménages, que sont les biens de consommation courante, l’automobile, le logement, les produits agricoles et agro-alimentaires. Au niveau agricole et agroalimentaire, des séances de travail, regroupant l’ensemble des acteurs d’une même filière ont été menées

La TGC, une nouvelle taxe ? La TGC devrait remplacer 7 taxes : • la Taxe Générale d’Importation (TGI) • la Taxe Base Importation (TBI) • la Taxe de péage (TP) • la Taxe Frêt Aérien (TFA) • la Taxe Sur les Services (TSS) • la patente (droit principal) • la Taxe sur la Nuitée Hôtelière (TNH) Le montant total de ces taxes était de 51,69 milliards en 2014. Le gouvernement souhaite que cette réforme de la fiscalité obtienne le même rendement fiscal, ne soit pas inflationniste (voir même induise une baisse des prix à la consommation) et influe de manière positive sur la compétitive de la production locale.

Fonctionnement de la TGC La TGC est un impôt assis sur la consommation finale (c’est le consommateur qui la règle en bout de chaine). Mais elle est collectée

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de manière fractionnée à chaque maillon de la filière. Elle est donc neutre dans la formation des prix au niveau de chaque intermédiaire. Ainsi, lorsqu’un professionnel achète une fourniture, un bien, un service à ces fournisseurs, il paie une facture qui inclut de la TGC, qu’il pourra se faire rembourser. Ce même professionnel, lorsqu’il vend ses produits, il facturera à ses clients de la TGC, qu’il collecte et devra reverser En fonction des montants en jeu, la régularisation pourra se faire de façon annuelle, trimestrielle ou mensuelle. Cela se fait en réalisant un état à partir des factures d’achats pour calculer le montant de TGC à se faire rembourser, et à partir des factures de ventes pour le montant de TGC à reverser. Si la TGC payée sur les achats est supérieure à la TGC perçue sur les ventes, alors le professionnel peut solliciter le remboursement de la différence auprès du Trésor. Par contre, si la TGC collectée est supérieure à la TGC payée, le professionnel doit rembourser la différence au Trésor.

Au niveau des agriculteurs ? L’agriculture entre bien dans le champ d’application de la TGC. Un

TGC déductible : Créance du Trésor (30 F)

certain nombre de points demeure encore à préciser, tels que les subventions de fonctionnement pour les différentes associations, les subventions en complément de prix (les prix fixés par le gouvernement étant réputés HT), la déductibilité des carburants, des assurances, etc… Un remboursement de TGC forfaitaire est par ailleurs à l’étude pour simplifier les démarches administratives des agriculteurs, les modalités restent encore à définir.

Quels seront les taux ? Il existera plusieurs taux de TGC : un taux moyen, un taux réduit pour les produits agricoles, un taux majoré pour quelques produits et un taux zéro pour les produits de premières nécessité et l’exportation. Les taux ne sont pas encore arrêtés par le Accompagnement des agriculteurs : Un accompagnement est prévu pour l’ensemble des agriculteurs, notamment par le biais des Chambres consulaires et des Centre de gestion. Les modalités restent également à définir, mais il a été bien pris en compte lors des réunions.

TGC collectée : Dette envers le Trésor (36 F)

TGC à payer : TGC (collectée–déductible) 36 F – 30 F = 6 F

Fournisseurs locaux de biens Fournisseurs locaux de services Importation

Agriculteurs

Facture à payer :

Facture à éditer :

Achat HT : 1 000 F TGC (3%) : 30 F Total TTC : 1 030 F

Vente HT : 1 200 F TGC : 36 F Total TTC : 1 236 F

Grossistes F&L OCEF, boucheries Consommateurs professionnels

Consommateurs finaux

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Indices économiques COUT DES ENERGIES Après une hausse des carburants à la pompe entre mai et septembre, les prix se stabilisent depuis le mois d’octobre, voir même diminue en décembre 2015. Les prix du carburant en 2015 restent inférieurs de 6% à ceux de 2014. Moyenne 3 derniers mois : Essence : 140,4 F / litre (en baisse) Gasoil : 110,5 F / litre (en baisse) Gaz : 2 704 F la bouteille de 13 litres

SMAG et SMG Depuis le 1er février 2015, le montant du salaire brut minimum agricole garanti est fixé à 769,09 F par heure, soit 129 977 F par mois complet (le SMG est de 904,81par heure, soir 152 312 mensuel). Des négociations de branche sont en cours.

INDICATEURS ECONOMIQUES LOCAUX : En octobre 2015, l’indice des prix à la consommation augmente. Le prix des tabac subit une forte hausse de près de 20 %, tandis que l’indice des produits alimentaires continue de diminuer. Ce niveau de prix extrêmement bas observé ces trois derniers mois au niveau des légumes frais résulte d’une surproduction actuelle dans l’agriculture locale. Les prix de la volaille (-1,2 %) et ceux du lait et de la crème (-1,4 %) contribuent également à la baisse mesurée dans l’alimentation, tandis que les autres produits alimentaires augmentent. En particulier les gâteaux (+1,6 %), les légumes surgelés ou en conserve (+1,8 %), la bière (+1,6 %) et la viande de porc et les charcuteries (+0,6 %) qui contribuent au maintien des prix alimentaires en octobre. Au cours des douze derniers mois, les prix de l’alimentation sont en hausse de 0,8 %, tandis que la hausse est de 1 % en général. RECENSEMENT DE LA POPULATION (ISEE) Une démographie toujours dynamique Le 3 novembre 2015, l’ISEE publiait une synthèse du recensement de 2014. La NouvelleCalédonie compte 269 000 habitants en août 2014, soit 23 000 personnes de plus qu’en 2009. La croissance de sa population demeure l’une des plus dynamiques des îles du Pacifique. La province Sud concentre désormais 74 % de la population contre 19 % en province Nord et 7 % dans les îles Loyauté. Deux Calédoniens sur trois vivent dans le Grand Nouméa.

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économie

Registre de l’agriculture, tous concernés Vous êtes inscrits de manière permanente au registre de l’agriculture ? D’ici la fin de l’année, vous allez recevoir par courrier, l’appel à cotisation pour l’année 2016 ainsi que le formulaire de « mise à jour ». Mais à quoi sert l’actualisation de vos données ? Eléments d’explications…

A

fois plus précises pour répondre à des problèmes phytosanitaires (pomme de terre, anthurium et d’autres fleurs coupées, bananiers, apiculture…), de gestion de la sécheresse (producteurs de foin, exploitations connues autour d’un cours d’eau). Enfin, les ressources humaines ne sont pas oubliées. Le Pôle d’Excellence Sectoriel « formation agricole » étudie notamment les besoins en recrutement ou formation en s’appuyant sur le nombre de personnes (salariés ou non) travaillant sur les exploitations. Toutes les données sont donc importantes !

Mieux vous connaître pour mieux vous représenter et vous défendre Pendant l’année, nous avons pu extraire des données globales sur les moyens de production sur des communes, des provinces ou sur la Nouvelle-Calédonie, très utiles pour différents travaux lancés par les partenaires du monde agricole : assises de la province Sud, travaux sur la compétitivité des filières du gouvernement etc… Les données sollicitées étaient par-

Et pour 2016 ? En 2015, lors de la remise des formulaires de « mise à jour » dans les antennes, nos équipes ont été vigilantes sur les données du RIDET (cf encadré) en vérifiant avec certains d’entre vous le code d’activité indiqué. Cette vérification sera de nouveau effectuée cette année, afin que notre registre puisse correspondre au plus à la réalité. Enfin, cette année, une attention particulière sera portée sur les surfaces agricoles déclarées : utilisées pour des productions végétales ou des productions animales, non cultivées, ou non mises en valeur. En effet, à l’époque où l’accès au foncier est reconnu comme un frein à l’installation ou à la production, il est important que nous disposions de données les plus fiables possibles. Pour toutes ces raisons, nous vous remercions de bien vérifier la validité de l’ensemble des éléments mentionnés sur le formulaire de « mise à jour » avant de nous le retourner.

quoi sert le registre de l’agriculture ? De manière individuelle, il sert à calculer un nombre de points selon le barème des moyens de production de chaque exploitation. Cela détermine, entre autre, le montant de la cotisation de l’année suivante, et sert aussi au calcul du montant de l’aide à l’énergie gérée par la Chambre d’agriculture. Cela permet aussi de savoir de quel collège vous dépendez, lors des élections de la Chambre d’agriculture (tous les cinq ans). Mais de manière globale, c’est une riche base de données de l’agriculture calédonienne.

Mieux communiquer avec vous Toutes les personnes qui nous ont transmis leur adresse email reçoivent de manière régulière, (1 à 2 fois par mois) l’ « Essentiel » de la Chambre d’agriculture, sa lettre d’information. Vous êtes ainsi tenu au courant des rendez-vous importants, des dossiers travaillés, des parutions. Les agriculteurs ayant une production végétale (hors pâturage) reçoivent le Bulletin de Santé Végétal une fois tous les deux mois. De plus, lors d’actions spécifiques sur votre zone, nous pouvons vous prévenir par mail et vous contacter en envoyant un SMS sur votre téléphone. Afin de mieux communiquer avec vous, nous vous remercions de porter une attention particulière à vos données personnelles (adresse postale, téléphone, email).

La CAFAT dans tous les cas Si vous exercez en nom propre ou en tant que gérant majoritaire de société, vous devez vous affilier au Régime unifié d’assurance maladie maternité (RUAMM). Vous pouvez être exonéré de cotisation si vous êtes détenteur de la carte médicale A, mais vous devez cependant établir une déclaration. Si vous êtes gérant minoritaire ou égalitaire, vous êtes assimilé à un salarié et soumis aux cotisations CAFAT du régime général.

Le RIDET : Registre d’identification des entreprises et des établissements

Il est tenu par l’Institut des statistique et des études économiques de Nouvelle-Calédonie (ISEE). Dans ce répertoire, est inscrite toute personne physique ou morale exerçant de manière indépendante une profession non salariée. On distingue deux principaux types d’entreprises : la personne physique (entreprise individuelle qui ne possède pas de personnalité juridique distincte de celle de la personne physique de son exploitant) et la personne morale (entreprise sociétaire). Le numéro d’identité attribué à chaque « entreprise » inscrite est un numéro d’ordre composé de sept chiffres appelé numéro RID. Une « entreprise » est donc une unité juridiquement autonome, organisée pour produire des biens (ou des services). Pour les agriculteurs, un établissement correspond à une exploitation agricole, identifiée par une adresse de localisation. Chaque établissement est composé d’un numéro RID de l’entreprise, suivi d’un complément sur 3 chiffres (001…). L’activité économique est déterminée selon la Nomenclature des activités (NAF), et l’Activité principale exercée (APE) est également mentionnée dans le RIDET. Les codes NAF et APE sont importants car certaines administrations ou organisations peuvent le solliciter dans le cadre de l’application d’un texte règlementaire ou d’un contrat. Si vous changez de localisation d’exploitation, d’activité principale, pensez à le notifier à l’ISEE. Cette démarche est gratuite.

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Info

Juridique

Que ce soit en terres privées, coutumières ou publiques (domaine privé des collectivités), l’accès au foncier agricole demeure un enjeu majeur pour l’agriculture calédonienne, et le renouvellement des générations d’agriculteurs. Une proposition de loi de pays est en cours de vote, ce qui va faire évoluer le système.

L

e schéma d’aménagement et de développement de la Nouvelle-Calédonie - NC 2025, les Assises du développement rural de la province Sud et les travaux au sein de la charte bovine ont pointé les handicaps et les attentes, nombreuses, en la matière… Alors que la Nouvelle-Calédonie est désormais compétente (le droit rural fait partie du droit civil), une proposition de loi du pays, récemment déposée sur le bureau du congrès par Nicolas Metzdorf, ouvre la possibilité de conclure des baux ruraux dignes de ce nom en Nouvelle-Calédonie, sur un mode gagnant/gagnant pour propriétaires et locataires.

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Baux ruraux en Nouvelle-Calédonie, avancée majeure Obligatoire pour toute location de 9 ans et plus en terres privées, le bail rural ferait l’objet d’un écrit, selon un modèle type qui prévoit de façon équilibrée tous les cas de figure. Parmi les principales dispositions, à noter les suivantes :

• Les conditions de renouvellement, reprise et de versement d’une indemnité de reprise seraient précisées de façon à, d’une part faciliter les transmissions familiales, d’autre part prévenir tout malentendu entre propriétaire et preneur en fin de bail.

• Le bail protègerait le preneur en cas de vente sur toute la durée du bail, qui peut être reconduite ou diminuée en cas de renouvellement. Il prévoit également pour lui un droit de préemption et de priorité en cas de vente du bien.

• En fin, les baux à long terme (au moins 18 ans) seraient facilités et encadrés.

• Le prix de chaque fermage serait défini en fonction de critères comme la qualité des sols, les facilités d’accès, la présence de bâtiments, etc. Il serait encadré entre minima et maxima, fixé par le gouvernement sur proposition d’une commission consultative des baux ruraux à mettre en place.

Soumise fin novembre pour avis au Conseil d’Etat, la future loi du pays portant création du code agricole et pastoral de Nouvelle-Calédonie et relative aux baux ruraux est attendue pour le début de l’année 2016. Elle devrait être accompagnée de diverses incitations fiscales particulièrement intéressantes pour les propriétaires et locataires. Un premier pas, très attendu, sur la longue route de la rénovation du cadre de mise en valeur des terres agricoles et de soutien à l’installation des jeunes !

LA CALÉDONIE AGRICOLE

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Formation

Le RSMA,

pour renouer avec la réussite Afin de garantir l’employabilité́ des jeunes, le Régiment de service militaire adapté de Nouvelle-Calédonie (RSMA-NC) dispense une formation à la fois professionnelle et comportementale. Situé à Koumac, le RSMA-NC accueille des jeunes de l’ensemble de la Nouvelle-Calédonie. L’agriculture est l’une des 11 filières proposées, avec 4 modules « métiers de la terre ».

F

ruit d’une réflexion globale menée de concert avec la Direction de la formation professionnelle continue (DFPC), l’action du RSMA-NC favorise l’insertion des jeunes calédoniens. « Ces parcours apportent deux vertus précieuses aux jeunes en manque de repères : le sens de la discipline et l’esprit d’équipe. Notre mission consiste à les aider à mieux s’insérer dans l’emploi et dans la société » souligne le commandant Desvergnes.

Les atouts des militaires pour l’insertion Composé de militaires détachés du ministère de la Défense et de moniteurs spécialisés (engagés volontaires du SMA), le RSMA-NC bénéficie des savoirs faire traditionnels des armées en matière de management. L’apprentissage de la vie en collectivitée et la 44

LA CALÉDONIE AGRICOLE

transition entre la cellule familiale et la prise d’indépendance sont des atouts, qui permettent de former, voire d’éduquer des stagiaires peu diplômés. Il s’agit de redonner le goût du travail, le sens des valeurs et du bien commun à des personnes qui ont pu s’en éloigner. L’éducation militaire apporte un cadre structurant à ces jeunes en manque de repères. L’action du RSMA-NC vise à l’insertion socioprofessionnelle durable des jeunes calédoniens. Les personnes sans aucun diplôme ou en situation d’illettrisme sont les candidats préférentiels de ces formations.

Découvrir les facettes de l’agriculture « La formation dans les métiers de la terre que propose le RSMA-NC est variée car elle permet de découvrir les différentes facettes des métiers agricoles. De l’élevage de volailles ou de cochons jusqu’à leur abattage, en passant par le maraichage, l’aménagement paysagers ou la sylviculture, notre objectif est de rendre ces jeunes employables » précise le commandant Desvergnes. La formation se déroule sur une durée de 10 mois durant laquelle le jeune a un statut de militaire. « Pour intégrer ce dispositif, il faut faire acte de candidature, il

y a une possibilité d’être incorporé 4 fois par an (50 personnes par an) au sein de la plateforme des métiers de la terre ». Les stagiaires ont un statut militaire, ils pratiquent donc beaucoup d’activités sportives, c’est pour cela qu’il est nécessaire de passer un contrôle médical au préalable. « Nous travaillons en priorité sur le savoir être avec une exigence sur la rigueur pour aider le jeune à s’insérer au mieux par la suite ». Le taux de réussite est élevé, en effet en 2015, plus de 70% des stagiaires sont insérés à l’issue de leur formation. La formation est très concrète, en effet de nombreuses entreprises agricoles accueillent chaque année des stagiaires du RSMA-NC en cours de formation.

Aide à l’insertion professionnelle Le parcours comprend différentes phases : • Définition du projet professionnel selon les souhaits et les capacités du jeune, mais en relation avec les besoins du marché du travail, • Formation professionnelle et remise à niveau scolaire, • Apprentissage « terrain » : chantiersécole et périodes d’application en entreprise, • Ateliers de recherche d’emploi.

A qui s’adressent les formations du RSMA-NC ?

Formation professionnelle de la section des métiers de la terre

Le RSMA-NC s’adresse aux jeunes âgés de 18 à 26 ans : • Décrocheurs scolaires (46 % de jeunes illettrés) ; • Taux de féminisation proche de 50% ; • Chômeurs longue durée ; • Jeunes en risque de désocialisation.

• Elevage/abattage, • Sylviculture, • Maraichage, • Travaux paysagers

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VOS CONTACTS FORMATIONS AGRICOLES

L’attention témoignée par les formateurs est une subtile alchimie entre autoritée et amitiée. Pour renouer avec la réussite, les stagiaires du RSMANC sont récompensés (attestations de formation, lettres de tuteurs de stage, diplômes scolaires ou encore permis B), autant de marques encourageantes qui permettent d’avancer sur le chemin de la réussite.

Lycée général et agricole de Nouvelle-Calédonie Tél : 47 26 44 legta.pouembout@educagri.fr www.legta.formagri.nc

Contact : Tel : 47 88 24 - sma.recrut@gmail.com https://fr-fr.facebook.com/SMA. NC.KOUMAC.KONE/

Un parcours professionnalisant Ce n’est pas un diplôme mais une formation professionnelle, citoyenne et comportementale. Elle porte notamment sur l’éducation civique, l’évaluation comportementale (présentation, volontée et maitrise de Contacts WHV DX[ soi), la remise à niveau scolaire, et l’acGHPDQGHXUV GØHPS ORL Iles Loyauté quisition des savoirs deCFPPA base et compé/LHX GH IRUPDWLRQ 'XU«H tences clés en situation professionnelle.

ARC)

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CFPPA Nord – Pouembout CFPPA Sud – Mont Dore CFPPA Sud – Mont Dore

BP 1401 La Roche – 98 828 Maré Tél. 45.40.85 cfppa.caledonie-iles@educag ri.fr • www.legta.formagri.nc

1 an 1 an 1 an

CFPPA Nord

BP 38 – 98 825 Pouembout Tél. 47.70.50 cfppa.caledonie-nord@educ agri.fr • www.legta.formagri.nc

CFPPA Sud

BP 735 – 98 810 Mont Dore Tél. 43.01.43 cfppasud@canl.nc • www.le gta.formagri.nc

itez suivre en 2016 de type BTS ou licence ntrôle technique en agriculture ?

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Centre consulaire de format ion agricole BP 111 – 98 845 Noumé a Cedex Tél. 24.63.74 formation@canc.nc • www.ca nc.nc

-vous à la DFPC, ndividuels, Tél : 26.65.00

Contacts

Agriculture form

ations continues 2015 I 2016

Pour toute information conta

ctez la DAFE :

les s et Rura Familiale ation ons Directi on0.70du Service d’Etat de l’Agric Transform ral de imentaireMais Bélep >s p - Tél. 42.8 ulture, et géné oal 98 811 Béle formagri.nc s eagr e agricole (LEGTA) riedoni elep@ l’Environnement (DAFE) de la Forêt et de ust mfr.b Calé Ind elle>Lycé aires“ mbout tion Nouv Intitulé forma 47.34.75 agroaliment 825 Poue

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Co opération

Actualité Région Pacifique Séminaire régional en agriculture « bio » à Houaïlou La ferme pilote en agriculture biologique de Do Neva a accueilli un séminaire régional agriculture biologique du 2 au 6 novembre 2015 à Houaïlou. Une semaine riche en échanges techniques mais surtout humains.

L

e projet INTEGRE comporte un volet de soutien à l’agriculture biologique, en tant qu’activité économique durable, respectueuse de l’environnement fragile des îles du Pacifique. En associant étroitement les producteurs, il vise à innover et à améliorer les pratiques en agriculture biologique pour accroître la production et le niveau de vie des populations qui en vivent.

Un réseau de fermes pilotes bio INTEGRE soutient la création d’un réseau de fermes-pilotes biologiques sur lestrois pays et territoires d’outre-mer européens francophones du Pacifique (N.C, Polynésie Française, Wallis-et-Futuna). Ce projet est coordonné au niveau régional par la Chambre d’agriculture de Nouvelle-Calédonie. Séminaire régional «agriculture bio », une première La première rencontre régionale sur l’agriculture bio s’est déroulée en NouvelleCalédonie au Lycée agricole Do Neva à Houaïlou, du 2 au 6 novembre 2015. Plus de 80 participants : agriculteurs bio et techniciens de Nouvelle-Calédonie, Polynésie Française, Wallis-et-Futuna, Salomon Fidji et Vanuatu.

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Objectifs : • Echanger des informations sur les pratiques et techniques de l’agriculture biologique, • Fournir des informations techniques et pratiques aux agriculteurs et techniciens pour le développement de l’agriculture biologique, • Promouvoir l’agriculture biologique en Nouvelle-Calédonie et dans le Pacifique et esquisser un plan territorial & régional pour son développement, 3 journées d’ateliers : Le séminaire s’est articulé autour d’ateliers pratiques sur l’exploitation de Do Neva, sur les 3 thématiques de l’agriculture bio : • Fertilité des sols, compost, mécanisation, • Maladies et ravageurs des cultures, • Semences et plants. Un temps de partage, d’échanges et de restitution s’est tenu chaque jour entre les intervenants et les participants. Une journée de restitution a été organisée le vendredi 6 novembre.

Vif intérêt des participants Pendant ces trois journées d’ateliers, les participants ont suivi un véritable parcours pédagogique. « C’est l’occasion de donner la parole aux agriculteurs et on sent qu’ils ont envie de la prendre » témoigne Thomas Carlen, directeur du Lycée agricole de Do Neva. Pour Wallis et Futuna, l’agriculture bio est une nécessité. Le Lycée agricole oeuvre pour relancer des partenariats avec les agriculteurs. « Ce programme INTEGRE va nous permettre de nous fédérer avec les acteurs clés pour travailler sur des actions concrètes. Notre délégation est composée de 6 personnes, dont 5 agriculteurs. Ce qui intéresse notre délégation c’est le concret et c’est ce qui va nous faire avancer » souligne Bernard Aubard, chef de l’exploitation du Lycée agricole de Wallis. Pour la Polynésie française, Philippe Couraud souligne que la formation des agriculteurs est désormais indispensable pour faire évoluer les pratiques. « Les agriculteurs sont très en demande en Polynésie. Les produc-


TEMOIGNAGES Stephen HAZELMAN (POETCom)

teurs souhaitent surtout un appui sur la filière maraichère. Dans le cadre du programme INTEGRE, nous avons un volet ananas bio et une plateforme de compostage » explique Lionel Maillard, formateur et intervenant dans le programme INTEGRE. La ferme pilote bio se situant à Moorea. Toute cette semaine de séminaire sur le terrain aura permis de créer des dynamiques et synergies sur les questions techniques en agriculture bio. C’était aussi l’occasion

de travailler sur l’organisation et la structuration des acteurs de l’agriculture biologique, organisation au niveau local et régional. Un « plan Bio » sera élaboré par la suite, il s’appuiera sur la richesse des interventions et des échanges générés lors les ateliers, et sur les propositions des intervenants, des agriculteurs, des techniciens, des chargés de projet (Chambre d’agriculture, Biocalédonia, Lycée Do Neva, CPS/INTEGRE).

Les Intervenants du Pacifique :

ADECAL (NC) • Animasciences (NC) • Biocalédonia (NC) • Biofrabrique (NC) • Chambre d’agriculture de Nouvelle-Calédonie (NC) • CFPPA-PF : Centre de Formation Professionnel Public Agricole (Polynésie Française) • SA : Farm Support Association (Vanuatu) • IAC : Institut Agronomique Calédonien (NC) • KGA : Kastom Garden Association (Salomon) • Lycée Do Neva (NC) • PIFON : Pacific Island Farmer’s Organization Network (Pacifique) • POET Com : Communauté Océanienne pour l’Agriculture Biologique et le Commerce Ethique (Pacifique) • SIVM-Sud : Syndicat Intercommunal à Vocation Multiple Sud (NC)

L’agriculture « bio » en Nouvelle-Calédonie

Biocalédonia est l’association habilitée à délivrer la certification en agriculture biologique via le label BioPasifika. En décembre 2014, Biocalédonia compte 321 adhérents (dont 187 producteurs et 134 consommateurs) et 66 producteurs certifiés (29 en province des Iles Loyauté, 17 en province Nord et 20 en province Sud).

N°149 Décembre 2015

« Je suis impressionné de voir toutes les recherches en cours dans les territoires régionaux. C’est indispensable pour répondre aux besoins des agriculteurs de la région. Certaines recherches seraient intéressantes à poursuivre tels que le séchage solaire ou encore sur le conditionnement des produits. Si l’agriculture biologique se développe autant dans le pacifique, c’est aussi pour répondre aux enjeux du réchauffement climatique ».

Jérôme Paouma,

élu de la Chambre d’agriculture et agriculteur en Nouvelle-Calédonie

« Ces journées sont très utiles, il faudrait diffuser les techniques présentées au plus grand nombre. On pense connaître beaucoup de choses, mais les rencontres permettent de faire le lien avec d’autres agriculteurs, et on voit bien que chaque pays a ses spécificités et ses techniques propres. Ce qu’il y a de commun, c’est que nous sommes tous confrontés aux mêmes problèmes. Pour y faire face, nous avons besoin de journées techniques, d’accompagnement et de disposer d’un point d’entrée unique pour la connaissance technique, ce qui n’existe pas aujourd’hui en NC. Entre les organismes de recherches, les techniciens et les institutions, il faudrait qu’il y ait plus de transfert direct aux agriculteurs. Les agriculteurs sont encore trop souvent les derniers maillons de la chaine au sein des dispositifs de recherche. Il ne faut pas que l’agriculteur reste avec son problème dans son champ. Les recherches menées par les organismes de recherches sont de grande qualité, mais il faut maintenant qu’elles soient diffusées jusque dans le champ. Disposer d’un seul point d’entrée pour toutes les informations techniques (sous forme d’un langage simple) nous permettrait de savoir à qui poser nos questions, pour ensuite recevoir des réponses adaptées. »

LA CALÉDONIE AGRICOLE

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Bienvenue à la ferme

L’Auberge Nouvel adhérent au réseau Bienvenue à la ferme, Philippe Laigle est propriétaire d’une exploitation agricole de 38 hectares sur Nessadiou, où paissent chevaux et bétail, et où vivent oies, canards sauvages, poules et chèvres… portrait de ce nouveau projet agri touristique.

C

’est en 2 000 que Philippe Laigle acquiert une propriété de 38 hectares sur Nessadiou, avec comme projet la création d’un élevage bovin. Il débute avec 18 vaches mères. Soucieux des cultures traditionnelles, il plante un demi hectare de café, pour conserver à sa manière un petit bout de l’histoire du

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LA CALÉDONIE AGRICOLE

du pêcheur pays. Un gîte à la ferme Une idée lui trotte dans la tête depuis un moment, celle d’implanter une structure d’hébergement sur son terrain, et aménager un étang à proximité. Chose promise, chose due ! Philippe lance en 2010 ses constructions. Le projet touristique a finalement vu le jour il y a 1 an et demi, avec l’ouverture de deux bungalows, avec BBQ extérieur, et une cuisine équipée en commun. « Le petit bungalow a une capacité d’accueil de 4 personnes, et le grand de 6 personnes » précise Philippe.

La restauration au cœur du terroir La restauration, qui va de pair avec l’hébergement, a été une suite logique du projet touristique. Au début, un petit snack était prévu pour que les gens puissent se restaurer sur place. Philippe souhaitait en parallèle aménager un terrain de camping, avec l’installation de douches et sanitaires. Mais les aménagements imposés ne convenaient pas tout à fait à l’idée de

départ de Philippe. Ce dernier a donc décidé de revoir en totalité son projet de restauration. Un changement plutôt bénéfique, puisqu’il décide de construire une salle de restauration d’une superficie plus importante que celle qui était envisagée initialement. La partie sanitaires et douches avec eau chaude s’intégrant dans le plan de la salle de restauration. Philippe nous explique : « J’ai souhaité monter un grand snack en forme de bateau, pour rendre hommage aux grands parents qui ont élevés leurs enfants dans le milieu de la pêche, de la culture du coton, de l’ail et l’élevage de vaches laitières ». L’imposante construction a pris 27 mois. Mais après des efforts plus que méritants, le « bateau snacking » est en phase finale. La capacité d’accueil total est de 40 à 50 personnes.

Un camping à la ferme Le terrain de camping quant à lui a maintenant ses sanitaires et douches avec eau chaude à seulement 50 mètres de là. Les touristes peuvent ainsi piquer leur toile de tente à michemin entre le snack et la mer. Les heureux visiteurs pourront ainsi s’en-

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Les actualités du réseau

Bienvenue à la ferme

dormir sur le doux bercement des vagues qui viennent caresser le sable blanc. Les weekends, les touristes pourront également sortir en mer avec le taxi boat proposé sur place, pour une journée à l’île verte en toute tranquillité. Des sorties pêches sont également possible, sur demande. « 40 places de tentes sont actuellement possible. Les aménagements futurs permettront aux gens de louer 6 aménagements privatifs avec des séparations pour planter leur tente en toute discrétion ».

Randonnée pédestre sur l’exploitation Un parcours pédestre permet de découvrir une vue imprenable sur le lagon de Poé, la plage de la roche percée et l’embouchure de la Néra. Le parcours fait une boucle et permet une randonnée d’environ 30 minutes. Première édition de la Full Moon Philippe propose également aux gens de découvrir la propriété de manière ludique à l’occasion de la pleine lune. La course se pratique sur un parcours sur circuit balisé de nuit, suivi d’une remise de prix. La première édition

N°149 Décembre 2015

de la Full Moon a ainsi pu réunir pas moins de 530 participants.

Son intégration dans la grande famille de Bienvenue à la ferme Philippe a entendu parler de ce réseau d’agriculteurs. Le concept correspondait à ses idéaux. Il souhaitait faire découvrir aux gens ce qui se faisait en brousse, et les mettre au cœur de l’élevage et la cuisine calédonienne, qui font partie de son quotidien. « Je voulais montrer aux touristes ce vaste endroit situé entre terre et mer, et insister les enfants à respecter notre environnement, avec qui on doit cohabiter en harmonie » ajoute-t-il. Pour y accéder

• Une délégation polynésienne de la Chambre d’agriculture et de la pêche lagonaire était en visite sur le caillou du 12 au 19 novembre dernier, dans le cadre d’une coopération entre les deux pays. L’occasion pour eux de découvrir durant une journée le réseau Bienvenue à la ferme et ses adhérents. La journée a été marquée par la visite de la Ferme de Néméara. Cindy Baronnet, la propriétaire de la station d’élevage leur a fait voir son cheptel bovin, après une dégustation de délicieux produits du terroir. La délégation s’est ensuite rendue à l’auberge du pêcheur. La discussion s’est poursuivi autour d’un repas. Quelques adhérents avaient également fait le déplacement pour rencontrer les polynésiens, c’était notamment le cas pour Jean-Jacques Delathière et sa fille Claudie, Paulette et Georges Guillaume. La journée s’est achevée sur l’échange de quelques présents. La délégation exprime l’envie d’implanter le réseau Bienvenue à la ferme en Polynésie, affaire à suivre…

En partant du village de Bourail, prendre la route de Nessadiou. A la première intersection, prendre sur la gauche. Passer le col et tourner sur la droite au pied du col. Suivre la route, l’exploitation se situe tout au bout.

Contacts Tél : 76 50 50 et 44 63 00 aubergedupecheurbrl@hotmail.fr BP 797 • 98 870 Bourail

LA CALÉDONIE AGRICOLE

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Agri culture durable

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Alerte sécheresse et pénurie d’eau Agissons ensemble pour éviter d’atteindre le niveau de crise !

sur la zone VKP Le Comité de Gestion de l’Eau de VKP a travaillé sur la mise en place d’un plan sécheresse et pénurie d’eau pour anticiper le manque d’eau qui pourrait être induit par les épisodes de sécheresse. La zone VKP est une zone sensible sur la ressource en eau, il est donc important que les partenaires acteurs de la gestion de l’eau travaillent ensemble pour définir des règles de partage.

L

e plan sécheresse et pénurie d’eau est une initiative novatrice. Cette année, une phase de test est mise en place pour permettre des améliorations continues et atteindre une bonne réactivité face aux épisodes de sécheresse. Le plan sécheresse est décliné en 3 niveaux :

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LA CALÉDONIE AGRICOLE

• Vigilance : C’est la première phase. On informe l’ensemble de la population et les professionnels que le niveau des ressources en eau diminue. Il faut donc faire la chasse aux fuites et maîtriser les consommations d’eau. • Alerte : C’est le premier niveau de restriction. Il faut réduire la consommation d’eau. Pour cela, il est interdit de laver les voitures, nettoyer les terrasses au jet, remplir les piscines privées, arroser les pelouses et les jardins d’agrément. Pour le monde agricole, il ne faut pas irriguer de jour et par vent fort, éviter tout nouveau semis, faire la chasse aux fuites sur les réseaux d’eau. • Crise : Le niveau des ressources en eau est critique et les restrictions d’eau sont drastiques. Lors de ce niveau de crise, l’eau potable est la priorité et des coupures d’eau peuvent se produire sur certains secteurs. Lors de la réunion du 17 novembre, les maires des trois communes (Voh, Koné et Pouembout) ont décidé de déclencher le niveau d’alerte du plan d’alerte sècheresse et pénurie d’eau. Il faut donc réduire les consommations en eau.

Anticiper la sécheresse Le monde agricole de la zone VKP a anticipé la sécheresse et la pénurie d’eau sur la zone. Pour cela, les dates de semis des céréales depuis 4 ans ont été avancées d’un à deux mois, une gestion plus fine de la ressource en eau est mise en place sur les exploitations, notamment par une forte implication dans le Semis sous Couvert Végétal (SCV) et l’utilisation de sondes de suivi de l’humidité du sol. Le deuxième cycle de culture n’est pas mis en place délibérément, pour limiter le besoin d’irrigation pendant la période de sécheresse intense. Les conseils pour les agriculteurs Les conseils pour les agriculteurs pour diminuer leur consommation en eau sont les suivants : - Réparer les fuites sur vos réseaux, - Ne pas irriguer de jour, - Ne pas irriguer par aspersion par vent fort, - Arrêter les semis. Les utilisations d’eau prioritaire en agriculture à préserver en cas de passage au niveau crise du plan de sècheresse et pénurie d’eau sont : l’abreuvement des animaux et la survie des cultures pérennes.

AUEA-P L’association des utilisateurs d’eau agricole de Pouembout (AUEA-P) travaille depuis plusieurs années pour anticiper les périodes de sécheresse et accompagner les agriculteurs pour une meilleure gestion de l’eau sur leurs exploitations.

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FICHE TECHNIQUE

LCA 149 • FICHE N°13

LE TONDOBROYEUR DÉFINITION TECHNIQUE : Broyeur à axe horizontal. LARGEUR DE TRAVAIL : de 1 à 9 m selon les modèles. Les largeurs supérieures à 3 m sont souvent constituées de deux machines couplées entre elles. UTILISATIONS : Ce matériel est avant tout destiné aux broyages de couverts végétaux avant une préparation du sol. Ils sont de plus en plus utilisés en entretien de pâturage car réalisent un travail plus fin, avec une excellente répartition au sol. CONDITIONS D’UTILISATIONS : • Vitesses d’avancement comprises entre 2 et 8 km/h. • Hauteur de coupe maximum de l’ordre de 2 à 3 à cm.

DIFFÉRENTS MONTAGES D’ÉLÉMENTS DE COUPE :

MODE DE FONCTIONNEMENT : Les broyeurs à axe horizontal fonctionnent par lacération tout en ayant un effet d’aspiration facilitant une coupe franche. Le rotor sur lequel sont boulonnés des couteaux, tourne à une vitesse de l’ordre de 250 à 300 km/h en sens inverse de PRINCIPALES VERSIONS: l’avancement. Les parties coupées sont broyées en effectuant un passage forcé entre le rotor et le caisson du broyeur qui est souvent muni de plaques striées facilitant le broyage. Selon l’ouverture de la sortie arrière le broyage sera plus ou moins affiné. Attention cependant , plus l’affinage est important, plus la puissance absorbée est élevée.

Chambre d'agriculture de Nouvelle-Calédonie, Plateforme Machinisme Agricole

COUTEAU MARTEAU : Couteaux marteau pour des travaux de broyage et de débroussaillage (jusqu’à 7 cm de Ø).

COUTEAU Y : Couteau du type Y avec ou sans montage manille. Utilisation pour des travaux de broyage en végétation herbacée.

• Capot «fermé» réversible pour utilisations polyvalentes.

AVANTAGES INCONVÉNIENTS :

- Coupe nette et franche. - Gestion de la taille des brins - Excellente répartition. - Effet d’aspiration facilitant le travail en présence de lianes. - Puissance absorbée au mètre de l’ordre de 25 Ch./m. - Possibilité de déport latéral. - Utilisation en position arrière ou frontale. - Moyennement sensible aux pierres

- Travail en marche arrière impossible (sauf si attelage réversible). - Choix des couteaux déterminant. - Entretien plus rigoureux.

• Capot à ouverture variable pour broyage de résidus de récolte.

• Déportable pour accotement ou verger.

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N°149N°142 Décembre Août 2015 2014


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