R
é t i r u c é ? s s e n l l e Que ous, citoy pour n E DOSSI
Métiers et formations Formation continue des cadres
Photoreportage 2013
hélicoptère du Samu
10
Magazine officiel de l’Union des Sapeurs-Pompiers de Nouvelle-Calédonie
o
© Marc Le Chélard
Edito
t
Les sapeurs-pompiers sont les premiers acteurs de la sécurité civile. Parfois les seuls. S’ils sont utilisés comme tels par la Direction de la sécurité civile du haut-commissariat, quand bien même, la principale partie de la gestion des crises se trouve aujourd’hui réalisée au niveau communal. Notre compétence, notre courage et notre dévouement à porter secours à la population sont sans faille. Riches d’une expérience de terrain parfaitement adaptée aux spécificités du territoire et au-delà des interventions courantes, nous sommes fréquemment engagés lors des cyclones – catastrophes naturelles majeures. Aux moments les plus critiques de ces événements climatiques, nous sommes les seuls à intervenir au péril de nos vies, comme en témoignent les médailles pour actes de courage et dévouement qui nous sont décernées. Nous avons toujours la volonté – sans cesse réaffirmée – de nous améliorer, comme le prouve la constitution de l’École des sapeurs-pompiers de Nouvelle-Calédonie. Grâce à son directeur, avec l’appui de l’ensemble de notre corporation, et le soutien inconditionnel du gouvernement de NouvelleCalédonie depuis dix ans, nous avons réussi à construire, dans le cadre associatif, un outil exemplaire.
i
Mais aujourd’hui, en tant que premiers acteurs de la sécurité civile, nous sommes très inquiets concernant la mise en place du transfert de compétences en matière de sécurité civile. En effet, il nous semble indispensable d’anticiper nos besoins en formation, d’organiser et de préparer au mieux les interventions de secours. Il nous semble CAPITAL de saisir cette chance de transfert pour enfin créer un outil afin d’organiser et améliorer la réponse opérationnelle globale. Notre inquiétude est encore plus forte lorsque nous imaginons que l’absence de cet outil opérationnel allongerait les délais et la qualité des secours, alors même que l’un des nôtres serait victime d’un accident en service commandé. Il y a urgence. Urgence à organiser les échanges entre sapeurs-pompiers calédoniens du nord au sud et dans les îles, urgence à proposer des solutions pragmatiques et innovantes d’organisation, urgence à trouver des consensus au-delà des clivages.
d
Philippe Buama Président de l’Union des sapeurs-pompiers de Nouvelle-Calédonie
R SSéIEcivile :t en marche DOcu rit t es Sé transfer le
Portrait
2012
Les mains d'or de Jean-Michel Guérin
Photoreportage Un camion sur mesure
9
E
Magazine officiel de l’Union des Sapeurs-Pompiers de Nouvelle-Calédonie
au
sommaire
Directeur de publication Union des sapeurs-pompiers de Nouvelle-Calédonie Editeur Claude Dahan ACP (Agence calédonienne de publications) www.acp.nc Rédactrice en chef elisabeth.auplat@canl.nc Rédaction Aurélie Cornec, Amélie Rigollet, Damien Chaillot, Frédéric Huillet Comité de rédaction Alexandre Rossignol Secrétariat de rédaction isabellelurton@yahoo.fr Photographie de couverture Patrick Chalas Photographies intérieures Marc Le Chélard Patrick Chalas DR Corrections Point Virgule Maquette & mise en page Christelle L'haridon Régie publicitaire ACP - 16 rue d’Austerlitz BP 4763 - 98 847 - Nouméa Cedex Tél. 24 35 20 - acp@lagoon.nc Attaché commercial Patrice Laurenceau Daniel Amar Tél. 24 35 20 – 78 22 41 Impression ARTYPO ISSN 1962-915X
4
07
Brèves
16
Portrait
21
Métiers et formations
Richard Qenegei retraité mais pas incatif
Formation continue des cadres
14
Portrait
18
Métiers et formations
23
Dossier
Christine Collardeau pompier freudien
Pompier : un métier qui se professionnalise
Quelle sécurité pour nous, citoyens
ce
dans numéro 30
36
Etude Orsec "un concept global sous une autorité unique"
Missions des sapeurs-pompiers
34
Missions des sapeurs-pompiers Marins-pompiers leur promptitude est vitale
38
Photoreportage Hélicoptère du Samu
Urgence et victimes : quelle organisation ?
49
Hommage à Jacques Wanaro
5
Brèves
inauguré
© Patrick Chalas
Le CSI de Canala
Le centre de secours et d'incendie (CSI) de la commune de Canala a été inauguré le 23 novembre dernier. Il est situé en plein cœur du village, à proximité de l'aérodrome, au bord de la route provinciale. La construction de cette caserne a nécessité 46 semaines de travaux. Le chantier a démarré en novembre 2011 et a été finalisé fin octobre 2012. Le centre de secours
et d'incendie représente une surface totale de 492 m² et un budget global de 126 de millions de francs CFP. Quinze pompiers en service d’ici fin 2013 Le chef de corps Gayon Tidjine et les quatre premiers sapeurs-pompiers volontaires du CSI ont pris leurs
fonctions fin 2012. L'équipe s'étoffera dans le courant de l'année afin de porter l'effectif à trois pompiers professionnels, appuyés par une douzaine de pompiers volontaires. Dans le courant de l’année 2013, les investissements en matériels de secours, en formation et en communication vont se poursuivre, avec pour objectif une meilleure sécurisation des habitants de Canala.
7
Brèves
© Banana Studio
A la fin de l'année, l'école des sapeurspompiers de Nouvelle-Calédonie lancera son site Internet. L’objectif ? Présenter les différentes activités de l'école et offrir une page dédiée aux centres de secours du pays. Outre son aspect découverte, le site se veut être avant tout une plate-forme professionnelle. Une page pro, accessible via un login et un mot de passe, permet aux responsables formation des centres de secours d’inscrire, consulter et modifier en ligne le dossier de leur personnel et faire l'analyse de leurs besoins en formation. Par souci d’esthétisme, la création du site a été confiée à Banana studio. L’idée était de sortir des couleurs habituelles du
© Visuel DR
L’école en ligne
rouge et du bleu tout en proposant un site fonctionnel. Quant au développement du
logiciel de gestion des formations, il a été géré par la société SCSI.
Plan Orsec :
rétrospective 2012 Dans le cadre du plan Orsec1, les services de la Sécurité civile ont organisé, sous l’autorité du hautcommissariat, cinq séries d’exercices étalées tout au long de l’année dernière. L’objectif était de vérifier la connaissance du plan Orsec par l’ensemble des acteurs de la sécurité civile. En mars dernier, des tests relatifs au transport de matières dangereuses au port autonome de Nouvelle-Calédonie ont été effectués sur une demi-journée avec les services portuaires et communaux concernés. Le deuxième exercice, en septembre, consistait en une simulation de crash d’avion sur la plate-forme aéroportuaire. Le but était de vérifier la coordination de l’Aviation civile et des services de secours publics. En novembre dernier, un essai des procédures en situation de cyclone a été réalisé avec les acteurs de la sécurité civile, les communes, Enercal et EEC. Enfin, deux déploiements en décembre ont permis de vérifier le plan Orsec Novi2 maritime (feu sur
© Haut-commissariat
bateau) et le plan Orsec aménagement hydraulique (effondrement d’un barrage). L’ensemble de ces tests permet au pays de se préparer de manière efficace aux événements de sécurité civile. 1
www.nouvelle-caledonie.gouv.fr 2
nombreuses victimes
9
Brèves
Xavier Eginard,
chef des pompiers de
Nouméa
© DR
Le lieutenant-colonel Xavier Eginard connaît bien la Calédonie. Le nouveau directeur des services d'incendie et de secours de Nouméa, en poste depuis début février 2013, a déjà effectué des missions sur le territoire. En 2001, il avait été appelé par la Province sud pour rédiger les textes qui régissent la prévention des risques d'incendie. En juillet 2012, le gouvernement calédonien l'invitait à participer aux Assises de la sécurité civile. À cette occasion, la municipalité de Nouméa relève son profes-sionnalisme et souhaite l'intégrer à son état-major. La ville veut en effet dynamiser la direction des services d’incendie et de secours (DIS). Le lieutenant-colonel Xavier Eginard a pour mission de réorganiser la chaîne de commandement et d'apporter son expertise en matière d'analyse et de couverture des risques. « Une chance et un challenge noble », selon le nouveau chef de corps des pompiers de Nouméa, à quelques mois du transfert de compétence de la sécurité civile au pays. Il commande une brigade de 70 sapeurs-pompiers, dont 10 officiers.
Adieu, "Manu" Emmanuel Wamytan, né le 14 08 1984 à Nouméa, sapeur-pompier volontaire au centre de secours de Païta depuis le 1er mai 2011, nous a quitté le 25 avril 2013. C'était un bon camarade, apprécié de tous, avec un potentiel énorme, volontaire et dynamique, il aurait fait un bon professionnel. Mais voilà, il a choisi une autre route et le 25 avril dernier il est parti de rejoindre les anges. Adieu Manu. Tes collègues de Païta ne t'oublieront pas.
13
Portrait
Christine
Collardeau
Christine Collardeau rentrera au pays avec la capacité d’aider psychologiquement les hommes malmenés par certaines missions.
Pompier
freudien
Par Damien Chaillot – photos Marc Le Chélard
Surprenante femme dont l'engagement n'a d'égal que la perspicacité. Christine Collardeau, sapeur-pompier au centre de secours de Païta, prend son métier très à cœur depuis de nombreuses années. Porter secours, c’est sa vie. Mais aujourd'hui, c’est celle de ses collègues dont elle souhaite prendre soin. En 2015, elle sera psychologue au sein de sa caserne.
14
t i a r t r o p
Portrait
Un parcours dicté par la passion 1999 : préparation militaire marine et AFPS 2000 : sapeur-pompier volontaire à Dumbéa 2000-2005 : travail pour la commune de Dumbéa ;
sécurité de Goro Nickel, pompier du site industriel
2005 : concours de sapeur-pompier professionnel 2006 : sapeur-pompier professionnel, première femme pompier de Nouvelle-Calédonie
2010 : début des études de psychologie à Nice 2015 : retour de Christine, sapeur-pompier-psychologue
Volontaire depuis 2000, sapeurpompier professionnel depuis 2006, le parcours de Christine Collardeau ne pouvait que l'amener à intégrer ce cadre de vie. Passionnée par son travail, elle découvre la face cachée du métier : l’intensité du stress de certaines interventions, la douleur de ceux à qui les pompiers viennent en aide, mais aussi celle des pompiers eux-mêmes, soumis à un rythme de vie hors du commun, et dont la force physique et psychique est soumise à rude épreuve. Elle décide alors de se spécialiser pour accompagner ses camarades, en devenant psychologue.
La route tracée
Bien que calédonienne depuis plusieurs générations, Christine naît au Vanuatu dont elle garde peu de souvenirs, ses parents revenant rapidement sur le Caillou. Elle grandit non loin de La Foa, au col d'Amieu, au cœur de ses montagnes, sa source d'énergie. Après ses études, elle recherche un cadre, une autorité, se souvient-elle : « Je cherchais cette culture du surpassement de soi », psychique et physique propre à certains corps de métier. Elle intègre logiquement la préparation militaire marine puis adhère à l'Association française de premier secours (AFPS) et se voit proposer la voie des soldats du feu. Pompier volontaire dès l'année 2000 à l'âge de 19 ans, elle intègre le
service professionnel en 2006. Affectée à la caserne de Nouméa, elle devient alors la première femme pompier de Nouvelle-Calédonie. « Cette étape m’a permis d’acquérir l'expérience de la lutte incendie, des accidents de la route et de l'aide aux victimes. »
La vie de sapeur-pompier
C'est durant ses interventions que Christine Collardeau sera confrontée à l'évidence : les sapeurs-pompiers sont soumis à des situations extrêmes, autant moralement que physiquement.
éviter l’accumulation de souvenirs traumatisants « J’ai vite ressenti ce besoin d’écoute. De la même manière que les victimes d'accidents de la route ou d’incendies demandent à extérioriser leur ressenti, ces hommes qui exercent un travail hors du commun doivent s’exprimer. » Devant l'évidence, en métropole comme en Nouvelle-Calédonie, des psychologues civils interviennent ponctuellement pour parler et échanger avec les soldats du feu au sein de leur caserne. Mais pour être performants, ils doivent connaître la réalité du terrain, le métier de sapeur-pompier tout simplement. Face à cet état de fait, et à l’instar du fonctionnement
de certaines casernes en métropole, Christine prend sa décision : elle deviendra psychologue au sein de la caserne pour améliorer la vie de ses camarades.
Les bénéfices du soutien moral
« Il est important de considérer le sapeur-pompier dans son travail et de tenir compte de sa souffrance », explique Christine ; comprendre et évaluer l'ensemble du travail effectué, son expérience quotidienne. « Il faut prendre soin d'eux », insiste-t-elle, passion et compassion se lisant sur son visage. Son expérience lui apprend qu'il faut éviter l’accumulation de souvenirs traumatisants liés aux interventions, qui peuvent gêner les pompiers au quotidien ; d’autant qu’ils les expriment peu. Elle veut donc aller vers eux. Apporter une aide, respecter ses collègues afin qu’ils soient plus sereins dans leur travail, aurait également des répercussions sur le budget des communes ou l'organisation de ladite caserne, en évitant arrêts maladie ou encore problèmes avec la hiérarchie. Depuis 2010, Christine suit des études en psychologie en métropole, qu'elle devra poursuivre jusqu'en 2015 pour obtenir son master, avant de revenir sur le Caillou pratiquer sa passion et aider ses camarades à la vivre, dans les meilleures conditions.
15
Portrait
Richard Qenegei
Par Damien Chaillot – photo Marc Le Chélard
Retraité mais pas inactif Richard Qenegei est de ces hommes qui ont participé, à leur échelle, à une partie de l'histoire calédonienne. Il compte parmi les premiers sapeurs-pompiers professionnels calédoniens à avoir été formés aux côtés des prestigieux pompiers de Paris. S’il a depuis transmis ses connaissances aux jeunes recrues, il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Jeune sapeur-pompier, sous-officier, puis chef de corps et formateur ; dire que la carrière de Richard Qenegei est exemplaire est une gageure. Engagé de la première heure, son histoire est à l'image de celle des pompiers de Nouvelle-Calédonie, aussi fougueuse que passionnée.
16
Aux origines des sapeurs-pompiers calédoniens Si l'on observe l'historique des soldats du feu calédoniens, leur professionnalisation est un phénomène récent. Le début des
années 1980 marque un tournant dans l'histoire de ce corps de métier, une convention bilatérale entre Nouméa et Paris ouvre la voie de la formation aux jeunes calédoniens auprès des sapeurspompiers de Paris. Richard Qenegei fera partie des trois premiers Calédoniens qui
Portrait
Le plus beau métier du monde profiteront de l’opportunité. Il intègre la caserne de Nouméa dès son retour, le 5 mai 1980, la seule du territoire à cette période. Aux côtés du capitaine Orcese, il dispense son enseignement aux jeunes engagés, démarrant ainsi une longue et belle carrière de formateur. L'année 1987 sera tout aussi importante, le statut de sapeur-pompier est officiellement créé en NouvelleCalédonie, sous l'impulsion du Syndicat des sapeurs-pompiers de NouvelleCalédonie, dont il est membre. Les pompiers gagnent en compétence et en efficacité, ils se professionnalisent, à l'image de Richard Qenegei.
Une carrière irréprochable
De sa carrière, le chef de corps de Thio ne garde que des souvenirs
impérissables. Il évoque avec passion ce qu'il considère comme « le plus beau métier du monde, celui qui nous fait côtoyer les gens, et leur porter secours physiquement et moralement ». Il revient avec nostalgie sur ses plus belles opérations, notamment celle de la maison Barrau, aujourd'hui remplacée par la galerie commerciale Nouméa Centre : « C'était ma plus intense intervention. Il nous a fallu quatre jours pour éteindre l'incendie. L'accès était difficile, le feu prenait les trois étages du bâtiment. » Puis, le sourire aux lèvres, d'évoquer l'incident qui aurait pu lui coûter la vie : « Pendant la phase de déblayage, le plancher sur lequel je me trouvais s'est effondré. Je me suis rattrapé in extremis à une poutre, me balançant dans le vide au-dessus d'un ensemble de structures métalliques ; la chute aurait été mortelle. » Il acquiert ainsi expérience et compétence qui lui donnent accès, en 1990, au grade de sergent, puis à celui d’adjudant-chef. Après 18 années de bons et loyaux services, Richard Qenegei obtient la consécration ultime, la preuve d'une carrière exemplaire, il devient chef de corps de la caserne de Thio en 2008. Il
est ensuite promu au grade de major et tient son poste avec brio pendant quatre ans, dirigeant d'une main de maître une équipe de 15 à 22 volontaires au sein de sa caserne. Satisfait à juste titre de son parcours, motivé à l'idée de céder sa place aux plus jeunes, Richard Qenegei décide en 2013 de mettre un terme à sa carrière.
Sa pierre à l’édifice
Mais pas question de quitter le monde des sapeurs-pompiers. Richard Qenegei veut participer à la mise en place de l'organisation des secours et de la sécurité civile. En somme, il compte prendre part à l’histoire des pompiers de son pays comme il l’a toujours fait : « Le transfert de compétences approche, il nous faut améliorer la plate-forme de formation, centraliser les secours et préparer l'avenir de la sécurité civile calédonienne. Je veux pouvoir apporter ma pierre à cet édifice-là. Je veux rester disponible en intervenant auprès des jeunes dans le cadre de leur formation. » La carrière de Richard est donc loin d'être terminée, il ne fait aucun doute que son expérience inspirera les plus jeunes générations.
L'histoire des pompiers, l’histoire de Richard Qenegei 1980 : première expérience de formation professionnelle réussie,
Richard Qenegei devient le premier pompier calédonien formé en métropole ;
1983 : nouveau centre de secours créé à Nouméa (emplacement actuel), la caserne était auparavant située à Nouville ; 1987 : le statut de sapeur-pompier est créé sous l'impulsion du Syndicat des sapeurs-pompiers de Nouvelle-Calédonie, dont Richard fait partie ;
1990 : Richard Qenegei devient sous-officier, il passe le grade de sergent ; 2008 : il devient chef de corps de la caserne de Thio et est le premier pompier calédonien à occuper ce poste ; 2013 : il quitte le service actif après une carrière exemplaire ; 2014 : transfert de compétences de la sécurité civile.
17
Métiers et formations
« En territorialisant la compétence, nous devrions avoir plus de moyens et qui plus est, homogènes d'une commune à l'autre », observe Philippe Buama, président de l’USPNC.
18
Métiers et formations
Pompier : un métier qui se professionnalise Par Frédéric Huillet – photo Marc Le Chélard
Philippe Buama, le de l'Union des sapeurs-pompiers de Nouvelle-Calédonie, il est inquiet du transfert de compétences de la sécurité civile au territoire en 2014. Il espère que sera saisie l'opportunité d'améliorer la qualité des services et de répondre aux spécificités des risques territoriaux.
À quelques mois du transfert de compétences de la sécurité civile à la Nouvelle-Calédonie, au 1er janvier 2014, Philippe Buama est bien conscient de ses responsabilités. Le président de l'Union des sapeurs-pompiers de Nouvelle-Calédonie (USPNC) représente les professionnels et les bénévoles de neuf casernes sur les 13 que compte le territoire, soit un peu plus de 400 pompiers. « Nous sommes en pleine phase d'adaptation. Nous devons nous professionnaliser et nous adapter aux risques spécifiques à la Calédonie. Il y a un gros travail de formation à réaliser », constate le jeune caporal. Les secours aux victimes de tsunamis, de cyclones, d'inondations ou de catastrophes chimiques entrent dans le champ des nouvelles compétences à perfectionner. « Cela suppose de mettre en place des formations supplémentaires aux risques déjà existants. Nous avons développé depuis trois ans des perfectionnements spécifiques. »
Adapter le métier au pays
Mais cela a un coût. L'USPNC a donc choisi d'envoyer un pompier en métropole – et non plusieurs – qui, à son retour de formation, transmettra les connaissances
acquises à ses confrères de Calédonie. « Nous sommes en train de créer un vrai métier de pompiers territoriaux. Il nous faudra assurer une formation de qualité. » Au-delà du professionnalisme des sapeurs-pompiers calédoniens, le président de l'USPNC redoute davantage la quantité des moyens techniques qui leur seront accordés par le gouvernement en 2014. « C'est la grande inconnue. À l'heure actuelle, on ne sait rien. Nous sommes confrontés à une situation qui dépendra des décideurs politiques territoriaux et non plus communaux. »
L’USPNC conseiller technique
L'autre défi de l'USPNC repose sur le statut des sapeurs-pompiers. Des textes ont déjà été votés en 2005 pour les volontaires, puis en 2008 pour les professionnels. Mais à l'approche du transfert de compétences, Philippe Buama souhaite que des modifications soient apportées : « Nous voulons améliorer la couverture sociale des sapeurs-pompiers volontaires afin qu'ils soient pris en charge à 100 % en cas d’invalidité suite à une intervention. » Le pays compte actuellement environ 300 pompiers volontaires et 200 professionnels. Seules six communes ne disposent pas de caserne : Maré, Ouvéa, l’île des Pins, Kouaoua, Ouégoa et Bélep. « Pourquoi ? Je ne sais pas, reconnaîtil. Cela fera sans doute partie de l'organisation de la sécurité civile lors du transfert de compétences. Nous restons dans notre rôle de conseiller technique. » Pour le président de l'USPNC, il faudra aussi signer des conventions avec les entreprises privées employant des pompiers volontaires : « Si on a besoin d'eux pour une grosse intervention, il faudrait qu'ils puissent quitter leur travail sans perdre une journée de salaire et sans que l'entreprise perde en rentabilité. Ce serait du donnant-donnant. Nous préparons des conventions en nous inspirant de ce qui se pratique en métropole. »
Secours identiques pour tous
Philippe Buama considère le transfert de compétences de la sécurité civile comme une opportunité à saisir : « En territorialisant la compétence, nous devrions avoir plus de moyens et qui plus est, homogènes d'une commune à l'autre. Les secours seront les mêmes pour tous à travers le territoire. Nous possédons déjà de très bons équipements grâce aux efforts des mairies. » Il ne reste plus qu’à augmenter les effectifs, « davantage de sapeurs-pompiers au sol sont nécessaires ». Un appel est donc lancé aux vocations : « Les jeunes doivent nous rejoindre, hommes ou femmes. Nous manquons surtout de personnes en brousse. » Le métier de sapeur-pompier ne suppose pas de diplôme spécifique. Un professionnel est salarié. Un volontaire est indemnisé. « Mais c'est surtout un métier dans lequel on s'épanouit de jour en jour, reprend Philippe Buama. On ne cesse d’apprendre, et on doit se remettre en question tout en restant humble. »
L'ambition de la vocation Philippe Buama ne quitte jamais son sourire. Peut-être est-ce parce qu’il réalise ses ambitions d’adolescent. « Devenir sapeurpompier a toujours été mon rêve. » Dès 18 ans, il s'engage comme pompier volontaire tout en poursuivant ses études, « je voulais devenir professeur de sport, mais j'ai préféré passer le concours de pompier professionnel en 2005, avec succès ». Le jeune natif de Bourail multiplie les défis : président de l’USPNC malgré son grade et son âge – une première sur le territoire –, le caporal des sapeurs-pompiers de Païta est en passe de devenir lieutenant lors du prochain concours. Il a 29 ans.
19
Métiers et formations
© Marc Le Chélard
des situations d’urgence. Apprendre à organiser les secours nécessaires, avertir et répondre aux demandes des communes font partie des missions élémentaires du chef de garde. Les 16 stagiaires, issus de l’ensemble des casernes du territoire, ont notamment appris à gérer une équipe, un planning, des conflits personnels, ils ont appris les règles de fonctionnement édictées par les autorités, et les mesures liées à la sécurité et à l’hygiène du personnel. Autre objectif, l’apprentissage de l’entretien du matériel de secours, le rendre disponible de manière permanente, qu’il soit roulant ou non. « Cette formation a affiché 80 % de taux de réussite. Un chiffre qui s’explique par le fait que les sapeurs-pompiers de brousse étaient déjà en poste. »
Formation prévention incendie en ERP
Formation
continue des cadres Grâce à un partenariat entre la Sécurité civile et l’école des sapeurspompiers de Nouvelle-Calédonie, deux sessions de formation de cadres se sont déroulées en mai et novembre 2012. Retour sur les premiers stages d’une série qui devrait se poursuivre cette année. Par Amélie Rigollet
Intégrées dans la démarche de transfert de compétences programmée pour janvier 2014, les premières sessions de formation des cadres ont fait l’objet de deux semaines d’enseignement intensif. « Véritable creuset d’échanges des sapeurs-pompiers du territoire, il nous a paru naturel d’effectuer ces formations au sein de l’école des sapeurs-pompiers », relève le lieutenant-colonel Vidot, de la
Sécurité civile. D’autant plus que l’école possède les infrastructures nécessaires à ce type d’exercice.
Formation de chef de garde En l’absence du chef de centre, un chef de garde doit être en mesure de prendre le relai et de savoir réagir face à
Organisé en partenariat avec le SDIS 69, une formation de préventionniste de niveau 1 - PRV 1 s’est déroulée du 16 au 31 août 2012. Quatorze sapeurs-pompiers ont acquis « les mesures destinées à réduire les risques d’incendie dans une enceinte, un bâtiment, une installation ou un local donné recevant du public ». Un exercice important, d’autant que les établissements recevant du public (ERP) sont très divers. Il peut s’agir de cinémas, d’hôtels-restaurants, d’hôpitaux, d’écoles, etc. Les règles de sécurité dépendent de la taille et de l’activité de l’établissement. L’objectif de la formation est d’apprendre « à sauvegarder les vies humaines et à prévenir le risque de panique », mais également à éviter le départ et la propagation de l’incendie, et à favoriser l’évacuation des occupants du bâtiment. Dans cette même continuité, de nouvelles sessions sont d’ores et déjà prévues cette année. Dans l’agenda, une formation de chef de centre opérationnel et de spécialités (chef de groupe et feu de forêt) et un stage prévision se dessinent. « Nous souhaitons insérer ces sessions dans un processus de formation continue des cadres, précise Bertrand Vidot. Il est nécessaire de veiller à l’actualisation des connaissances. »
21
r e i s s o D
é t i r u c é ? s s e l n l Que us, citoye o n r u po
23
Dossier
Réorganiser les secours du territoire, le sujet est on ne peut plus épineux. Alors que l'État conditionnait le transfert de compétences de la sécurité civile par la création préalable d'un Épis, qui n’a pu être constitué faute de consensus, le gouvernement a souhaité anticiper avec la DGR ; une structure qui a vocation à fusionner avec la direction de la sécurité civile le 1er janvier 2014. Deux organisations qui, loin de s'opposer, veulent répondre à une seule préoccupation : une couverture équitable des secours sur tout le territoire. Par Damien Chaillot
Epis (Établissement public d’incendie et de secours de Nouvelle-Calédonie), DGR (Direction de la gestion des risques de Nouvelle-Calédonie) et CTA (centre de traitement des appels), trois acronymes qui convergent tous vers une même direction : la gestion et l'organisation des secours et de la sécurité civile, dans l'optique d'un
24
transfert de compétences prévu pour janvier 2014 ; un dossier extrêmement débattu. Quel avenir pour les secours calédoniens ? Éléments de réponse.
Epis : un projet pharaonique
Le transfert de compétences en matière de sécurité civile n'est pas
récent. Déjà prévu pour 2004 puis 2009, repoussé à 2014 par l'évidence du manque de préparation, ce transfert est aujourd'hui décidé et arrêté. Pour apporter une réponse opérationnelle plus adaptée, il a fallu réfléchir à une nouvelle organisation des services de secours à l'échelle du territoire. L’État, garant des questions de sécurité civile jusqu'au
Dossier
1er janvier 2014 proposait donc le projet d'Epis-NC, calqué sur son équivalent métropolitain, le SDIS (Service départemental d'incendie et de secours). Ce projet prévoyait la création de pas moins de 40 centres incendies sur le territoire, répartis en cinq groupements opérationnels, et sept groupements fonctionnels. Les groupes opérationnels étaient : • l e 1er groupement basé à Nouméa, avec 2 CSP (centre de secours principaux), 8 CS (centre de secours) et 13 CPI (centre de première intervention) ; • l e 2e groupement basé à La Foa, avec 1 CSP, 3 CS, et 2 CPI ; • le 3e groupement basé à Bourail, avec 1 CSP, 4CS, et 3 CPI ; • l e 4e groupement basé à Hienghène,
avec 1 CSP, 5 CS, et 2 CPI ; • le 5e groupement basé à Koné, avec 1 CSP, 5 CS, et 2 CPI. Les groupements fonctionnels concernaient de leur côté : administration et finances, ressources humaines, formation, opération et prévision, prévention, santé et secours médical, et enfin, un groupement technique. Cette organisation, qui avait le mérite de garantir une forte protection des Calédoniens, représentait cependant un coût exorbitant. Les moyens matériels étaient estimés à 4 milliards de francs CFP, et les moyens humains – considérables – ne pouvaient être fournis. C'est bien là la faille de l’Epis, inadapté au territoire calédonien. L'aide de l’État
qui doit accompagner le transfert de compétences a déjà été fixée à un maximum de 5 millions d'euros, soit environ 600 millions de francs Pacifique. Une aide insuffisante selon le gouvernement, incapable d'assumer de telles dépenses qui seraient ponctionnées en tout état de cause sur le contribuable. L'impossibilité de constituer l'Epis et donc de réorganiser les services d'incendie et de secours n'a cependant pas pour effet d'empêcher la Nouvelle-Calédonie de se préparer à l'exercice de la compétence qui lui est dévolue le 1er janvier 2014. Le gouvernement s'est engagé dans la création d'une direction de la gestion des risques, la DGRNC.
25
Dossier Direction de la gestion des risques
LIAISON MRCC
SERVICE PLANIFICATION BUREAU DES ERP
ETABLISSEMENTS RECEVANT DU PUBLIC HABITATIONS
SERVICE FORMATION
SERVICE DE GESTION DE CRISE
SERVICE D’ASSISTANCE TECHNIQUE ET DES ACTEURS DE LA SECURITE CIVILE
BUREAU FORMATION DES ACTEURS DE LA SC
BUREAU DE GESTION DE CRISE
BUREAU D’ASSISTANCE TECHNIQUES
CENTRE OPERATIONNLE DE GESTION DE CRISE
ASSISTANCE TECHNIQUE AUX CORPS DE SAPEURS POMPIERS
DOCTRINE DE LA FORMATION FORMATION DES ACTEURS DE LA SECURITE CIVILE
BUREAU DE LA PLANIFICATION BUREAU DU SECOURISME
ANALYSE DES RISQUES PLAN DE SECOURS EXERCICES ET RETOUR D’EXPERIENCE BUREAU DE LA PREVENTION DES RISQUES
COORDINATION DES MOYENS DE SECOURS POUR LES EVENEMENTS DE SECURITE CIVILE DE NIVEAU 2 SYSTEME INFORMATION ET DE COMMUNICATION
SECOURISME ORGANISMES ET ASSOCIATIONS DE SECURITE CIVILE GESTION DES AGREMENTS
INDUSTRIELS -‐ TECHNOLOGIQUES ET NATURELS
DGR : une réponse locale
« Le but de la DGR, explique Bernard Cherioux, secrétaire général adjoint du gouvernement de la NouvelleCalédonie, est d'anticiper le transfert des compétences. Car en l'état, il est évident qu'on ne sera pas prêt. Il nous faut une base, une structure pour répondre aux besoins et évoluer à
26
partir de cela. » La DGR, dans les faits, devrait s'appuyer sur trois services organisés comme suit : • un service de prévention des risques, composé d'un bureau de prévention des risques technologiques et naturels ainsi que d'un bureau de prévention des risques incendie et de panique dans les établissements recevant du public ; • un service de formation et assistance
BUREAU DES ACTEURS DE LA SECURITE CIVILE
INFORMATION DU PUBLIC DIFFUSION DES CONSIGNES RELATIONS AVEC LES ACTEURS DE LA SECURITE CIVILE ET LA PRESSE
technique aux acteurs de la sécurité civile, composé d'un bureau de la doctrine et de la formation, et d'un bureau d'assistance technique aux communes et acteurs de la sécurité civile ; • un service opérations et gestion de crise, composé d'un bureau de gestion de crise et des transmissions, ainsi que d'un bureau des opérations et des moyens.
Dossier
© Marc Le Chélard
Centre de traitement d'alerte
Comparatif :
effectifs en métropole et en Nouvelle-Calédonie Bien que de nombreux facteurs soient à prendre en compte, nous comparons les effectifs présents dans les centres de secours du Tarn-et-Garonne (245 900 habitants), à ceux de la NouvelleCalédonie (260 000 habitants).
La DGR prévoit ainsi l'installation d’un centre opérationnel doté d'un centre de transmission et de gestion de crise, équipé de véhicules de liaison et pourvu de personnels formés. Cette base permettra de garantir le travail d'une unité de commandement capable de gérer une situation de crise. De plus, l'école de formation des sapeurs-pompiers doit se voir dotée de plus de moyens afin de répondre aux réalités du terrain. Le gouvernement regrette aujourd'hui le manque de soutien de l’État dans ce projet, commente Bernard Cherioux : « Nous ne sommes pas prêts, c'est une évidence, car l’État ne remplit tout simplement pas son rôle. Les financements proposés sont trop faibles au regard des nécessités, et l'application de mesures décidées par le passé n'est toujours pas suivie. Par exemple, une convention a été signée en 2010 pour former les cadres locaux susceptibles d’exercer la
compétence transférée ; elle n'est toujours pas appliquée aujourd'hui. Il faut dire une chose, le gouvernement est évidemment favorable à une mutualisation des moyens et une organisation centralisée dans le cadre de ce transfert de compétences, mais il faut l'adapter au territoire. »
CTA : en projet Conséquence de l’échec de l'Epis : la caserne située à Normandie est restée vide et portes closes. Ce lieu, aujourd'hui inutilisé, va néanmoins trouver sa vocation. La création concomitante d'une DGR et d'un CTA (centre de traitement des appels) va permettre la mise en œuvre d'un dispositif de gestion des secours et de crises mieux adapté aux besoins. Le CTA occupera cette caserne et y installera un centre de traitement d'appels, le 18. Également en pourparlers, la présence du Samu
Tarn-et-Garonne Officiers de permanence : 24 Sapeurs-pompiers professionnels : 105 Sapeurs-pompiers volontaires : 885 Nombre d'interventions : 15 096 (en 2012) Nouvelle-Calédonie Officiers de permanence : 13 Sapeurs-pompiers professionnels : 126 Sapeurs-pompiers volontaires : 315 Nombre d'interventions : 12 924 (en 2011)
(le 15) pour regrouper et optimiser les moyens de secours. De plus, les locaux pourraient accueillir les bureaux des doctrines, organisation des secours et autres, prévus par la DGR. « Disposer d’un centre d'appels et d'organisation est un outil indispensable, livre le lieutenantcolonel Xavier Alexis Éginard,
27
© Marc Le Chélard
Dossier
du centre de secours de Nouméa. Cela améliorera notre efficacité et réduira les délais de réaction face à tout type de sinistre. Nous allons tout faire pour être opérationnels entre octobre et novembre 2013 ; ce serait le moment le plus opportun, puisque la saison des feux de brousse commencera. Cela permettrait de mettre en avant les capacités d'un tel centre. » L'utilité de ce centre d'appels semble en effet évidente, sinon capitale. Aujourd'hui, les pompiers des différentes communes s'entraident, mais aucune gestion commune ni organisation n’est effective, ni même un ordre de base des transmissions – cohésion et organisation par radio – n’est en place. Le comble, un pompier doit
composer le 18 pour faire appel aux renforts. Cette lacune peut avoir de graves conséquences. Pour citer un exemple, l'élément déclencheur qui institua la mise en place d'un ordre de base des transmissions en métropole, c’est l’incendie du Tanneron, en 1986, qui a provoqué le décès de quatre pompiers. Dépourvus d'organisation radio précise, les pompiers ont été encerclés et ont péri dans les flammes ; leurs appels au secours n’ont jamais été entendus.
Les suites à donner
Mais il faut voir plus loin. Si le CTA représente une base de travail indispensable, il sera amené à évoluer pour garantir à la Nouvelle-Calédonie
une couverture des secours efficace. « Les pompiers ne sont qu'une partie opérationnelle de la sécurité civile, reprend le lieutenant-colonel Éginard. Partant de ce principe, un centre d'organisation est capital. Reste le problème d'une couverture équitable des secours, impossible sur l'ensemble du territoire. Il faudra réfléchir aux suites à donner. Utiliser des vecteurs aériens de lutte incendie, des pistes pénétrantes, accentuer la prévention, dispenser des formations de secourisme, etc. Beaucoup de pistes peuvent être explorées. La DGR répond aux bases d'organisation, contrairement à l'Epis qui vise une finalité en brûlant toutes les étapes. »
29
© Cellule DSC Orsec
Etudes
Orsec
Lieutenant-colonel Bertrand Vidot, responsable de la cellule Orsec DSC du haut-commissariat
« Un conceptglobal sous une autorité unique »
« Le premier acteur de la sécurité est le citoyen », assure le lieutenant-colonel Bertrand Vidot, responsable de la cellule Orsec DSC du haut-commissariat. Il détaille le fonctionnement du centre de prévention et d'alerte, et insiste sur l'information à transmettre aux populations. Propos recueillis par Frédéric Huillet
Pompiers Mag : Qu’est-ce que le dispositif Orsec ? Bertrand Vidot : Orsec est l'organisation de la réponse de la sécurité civile. Cette appellation date de 2004 et a été transposée en NouvelleCalédonie en 2006. Mais la sécurité civile est une notion partagée. Chacun a ses compétences car elle concerne la protection de la population. Donc tous les acteurs de la société sont impliqués. Que ce soient des acteurs publics, privés et les citoyens eux-mêmes. Orsec signifiait « organisation des secours » ; maintenant, il s'agit de « l'organisation de la réponse de sécurité civile ». On passe d'un concept de plan à une organisation de la réponse, ce qui est beaucoup plus large.
30
Comment est organisé l'Orsec ? Il y a une partie planification, mais pas seulement. C'est un concept global qui implique toute la société sous une autorité unique. Elle peut mobiliser de nombreuses ressources dans des compétences partagées. Le maire a une part de responsabilité, les présidents des commissions de coopération des EPCI* sont aussi impliqués, ainsi que chaque citoyen.
protection civile, et certaines missions annexes d'un service départemental incendie et secours. Mais je le répète, l'Orsec n'est pas qu'un ensemble de plans. Il occupe l'ensemble de la société civile sous une autorité unique. Il peut mobiliser de nombreuses ressources grâce à un dispositif opérationnel. Il prend en compte les risques identifiés. C'est une cellule d'adaptation permanente et un centre de simplification des plans.
Pour autant, tout est centralisé au haut-commissariat pour coordonner les dispositifs C'est un service qui assure les missions d'un état-major de zone, des missions interministérielles de défense et de
Concrètement, comment cela fonctionne-t-il ? En amont, chaque acteur dispose d'un schéma d'intervention. Même les entreprises privées industrielles qui génèrent des risques technologiques ont
Etudes
© Cellule DSC Orsec
La salle radio de la cellule Orsec du haut-commissariat.
un plan d'opération interne. Au niveau des municipalités, il existe des plans communaux de sauvegarde pour protéger les populations. Les centres hospitaliers disposent aussi d'un plan dit blanc. Enfin, il existe des plans spécifiques aux aérodromes avec leur propre service de secours et de lutte contre les incendies. Par ailleurs, nous sommes en train de travailler avec les provinces au titre de la protection des massifs forestiers. L'Orsec, c'est tout cet ensemble. Quels sont les principaux risques identifiés en Nouvelle-Calédonie ? Les dépressions tropicales, les cyclones, les tsunamis liés aux risques sismologiques, les glissements de terrain entraînant des effondrements de bâtiments, les feux de forêt et les risques technologiques liés à l'industrie. À chaque risque majeur correspond un plan spécifique ? Non. Le principe est de simplifier et ne pas élaborer des consignes pour chaque risque. On a une première batterie de plans qui est le plan Orsec fait de dispositions générales qui prévoient des modes d'action. Si on a des victimes, des blessés ou des impliqués, il faut assurer le minimum vital pour ces populations – les mettre
à l'abri, les héberger, les nourrir, etc. – et s'occuper des personnes décédées. La deuxième batterie de mesures touche essentiellement les risques technologiques, ce que l'on appelle les plans particuliers d'intervention. L'exemple le plus récent a été l'alerte au tsunami déclenchée en début d'année. Le système d'alerte a-t-il bien fonctionné ? Cela a été un peu la panique à Nouméa. Mais tout a très bien été organisé dans les autres communes qui sont habituées, notamment dans les îles et sur la côte Est. Les services qui concourent à la
sécurité civile ont très bien fonctionné localement. Nous sommes vraiment dans une démarche globale qui associe tous les acteurs afin d'agir avant que la crise survienne. La première phase est d'alerter les populations et de les mettre à l'abri. On impose des contraintes afin que le risque n'arrive pas. La prévention et l'information sont essentielles que ce soit au niveau scolaire, coutumier ou communal. Pour cela, on utilise tous les moyens à notre disposition qui se mettent au service du haut-commissaire. * Établissements publics de coopération intercommunale
31
PUBLIREPORTAGE
Co Actif System : pick-up équipés pro
Co Actif System est une structure spécialisée depuis 1991 dans les équipements pour 4x4, pickup, etc. Notre motivation est de servir et de conseiller nos clients qui, pour la plupart, sont des professionnels.
Équipements appropriés
Outre le fait d’avoir équipé nombre de mairies et des pick-up de différentes casernes de pompiers du territoire, nous avons œuvré pour aménager des véhicules de l’Aviation civile avec notamment le premier pick-up d’intervention rapide de l’aérodrome de l’île des Pins.
Aujourd’hui, les équipements d’un pick-up 4x4 sont équivalents à ceux d’une berline, leurs agréments de conduite, leurs performances, les ont transformés en véhicules de tourisme aux aptitudes tout-terrain. Fini le mal de dos certes, mais qu’en est-il des aptitudes utilitaires des pick-up d’antan ? Pour en tirer satisfaction, maintenir sa légendaire fiabilité, un professionnel doit impérativement doter son 4x4 d’équipements appropriés. C’est là que nous intervenons.
Conseils ajustés
Produits étudiés
Nos clients bénéficient d’un savoirfaire et de conseils ajustés pour obtenir le résultat souhaité, car l’utilisation professionnelle de véhicules de secours ne permet pas d’impair. Il est impératif que les véhicules soient équipés de matériel fiable et éprouvé. Pour cela, nos fournisseurs proposent une gamme de produits étudiés pour travailler dans des conditions sévères. Et notre structure, notre personnel qualifié, permettent d’assurer la maintenance mécanique.
Toute une gamme de produits garantis d’origine australienne ou néozélandaise, fabriqués selon un cahier des charges rigoureux, respectant les normes en vigueur de ces pays, sont disponibles à l’atelier. Treuils de différentes capacités, bull-bars, suspensions adaptées (4x4 vide, en charge, sur piste, mixte, etc.), revêtements de sols, protections extérieures et intérieures, snorkels (cheminées) permettant une protection maximale de l’aspiration du moteur contre les poussières et
l’eau. Nous possédons des produits plus spécifiques tels que les bennes en acier, aluminium, fixes ou basculantes, des embrayages renforcés, parechocs arrière, attelages, etc. Bref, une ribambelle d’issues pour trouver LA solution adéquate et éviter les casses ou autres pannes souvent dues à l’utilisation d’outils mal adaptés.
Choix personnalisé
Des marques réputées, des équipements éprouvés importés et montés par nos soins, c’est la prestation que nous vous proposons. Quant à l’assistance technique, elle est gratuite et réalisée en votre compagnie pour que vous puissiez choisir l’équipement le plus approprié à votre usage, un gage de sécurité. Notre souhait : vous recevoir chez nous, prochainement. À bientôt !
9, rue de Papeete - DUCOS 98803 Nouméa Cedex Tél. : 27 71 99 - Fax : 27 71 88 E-mail : coactifsystem@mls.nc www.coactifsystem.nc page Facebook CO ACTIF SYSTEM
33
Missions des sapeurs-pompiers
Marins-pompiers
Leur promptitude est vitale Par Damien Chaillot – photos marins-pompiers de Nouvelle-Calédonie
Ils sont une unité d'élite. Et pour cause. Les pompiers des mers ont la lourde tâche de coordonner des opérations de secours sur le lieu le moins propice et le plus vulnérable au traitement d'un incendie : un navire. Spécificité calédonienne, les marins-pompiers sont les principaux intervenants en cas de pollution maritime.
Ces marins d'élite sont les plus équipés de tout l’outre-mer français, et pour cause. Si leur principale mission reste la lutte contre les feux en mer, les marins-pompiers ont également la
34
responsabilité de gérer toute pollution maritime, toute voie d'eau d'un navire en difficulté, ou encore les risques NRBC (nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques).
Organisation militaire S'il est une chose qui différencie les marins-pompiers des sapeurs-pompiers, outre le statut militaire, c'est l’organigramme. Pour comprendre, il
Missions des sapeurs-pompiers
Les marins-pompiers font parfois appel aux hélicoptères de l’armée de l’air pour mener à bien leur mission.
convient de revenir sur l'organisation interne de la Marine nationale dans le cadre de son champ d'action. Du fusilier marin au cuisinier, en passant par l'opérateur radio ou le commandant en second, chaque personnel est formé et régulièrement entraîné à la lutte incendie sur un bateau. Pourquoi ? Car sur un bâtiment de guerre, fréquemment en opération, les places, bien que variables en fonction de la taille du navire, ne permettent pas d'embarquer suffisamment de pompiers pour traiter chaque sinistre dans les meilleurs délais. Le milieu confiné et l'urgence d'une situation d'incendie dans un tel milieu nécessitent une réactivité et une célérité d'action capitales. Les mots d'ordre dans ces situations : « Deux minutes pour qu’un homme arrive sur zone, constate et commence à traiter l'incendie. Cinq minutes pour l'arrivée d'une première équipe d'intervention, équipée et opérationnelle. » Si le sinistre a lieu près des côtes, à proximité d'une
Les marins-pompiers sont les premiers sollicités pour intervenir sur une pollution maritime.
brigade de marins-pompiers à terre, elle a dix minutes pour arriver en renfort à bord du navire, prête à intervenir. À titre d'exemple, un patrouilleur comme ceux que l'on aperçoit fréquemment le long des côtes calédoniennes n'embarque que deux marins-pompiers. En revanche, en cas d'incendie, c'est l'ensemble de l'équipage qui est sollicité pour l'intervention, sous la coordination des marins-pompiers. « Nous ne pouvons nous permettre de perdre une minute, explique le premier maître Barbier. Une coordination irréprochable et une efficacité maximale sont requises pour tuer l'incendie dans l'œuf. Il ne s'agit pas d'appeler les secours une fois en mer. De plus, le bateau et son état sont bien les seuls éléments qui nous garantissent de poursuivre la mission et de rentrer à la maison ! »
Protecteurs des mers
Autres aspects du métier, les multiples casquettes que doivent porter ces soldats
du feu. Les marins-pompiers sont les premiers sollicités en cas d'avarie d'un navire au-delà de 300 mètres des côtes, qu'il s'agisse d'une voie d'eau ou d'un cas de pollution (pétrole, produits chimiques, etc.), ou encore d'une menace de type nucléaire, radiologique, biologique ou chimique. Pour ce faire, ils disposent d'un arsenal d'équipement impressionnant, prêt à être chargé et déployé dans les plus brefs délais. Barges d'intervention, citernes flottantes, barrages flottants, produits dispersants, machines de pompage et de filtrage, équipement magnétique pour stopper une voie d'eau, détecteurs, etc. Les marins-pompiers sont en mesure de traiter une avarie ou un cas de pollution à une vitesse optimale, épaulés par les hélicoptères de l'armée de l'air le cas échéant, en gérant l'intégralité des opérations de l'origine du problème jusqu'à sa résolution finale. Avec de telles équipes, notre lagon est sous haute protection.
35
Missions des sapeurs-pompiers
Les évacuations d'urgence sont désormais assurées par les pompiers.
Urgence et victimes
Quelle organisation ? Évacuation d'urgence, transports sanitaires, choix de la voie terrestre ou aérienne, autant de spécificités qui déterminent la procédure enclenchée pour porter secours aux personnes en difficulté. Pour cerner l'organisation des soins apportés sur l’ensemble du territoire, un pompier et un médecin apportent leur éclairage : Philippe Buama, président de l'Union des sapeurs-pompiers de Nouvelle-Calédonie, et Francis Durand, médecin au CHT Gaston-Bourret. Par Damien Chaillot – photos Marc Le Chélard
On comptabilise trois services pour venir en aide aux Calédoniens. Le Samu, dépendant de l'hôpital, les ambulanciers privés, et les pompiers. Chacun de ces services est équipé pour différentes missions, et ils interviennent régulièrement de concert lors d'un sinistre. Cependant, l'urgence et la spécificité d'une situation détermineront lequel sera consulté en priorité.
Transport terrestre : qui fait quoi ?
Il est important de distinguer l'évacuation d'urgence et les transports sanitaires.
36
Dans le premier cas, il s'agit d'une intervention prioritaire concernant l'évacuation de blessés depuis le lieu d'un accident jusqu'à l'hôpital, avec bien entendu une notion d'urgence. Le second cas concerne le transport de personnes malades, l'assistance aux personnes dans l'incapacité de se déplacer, etc. L'évacuation d'urgence a longtemps été assurée par les ambulanciers, une procédure qui pouvait parfois ralentir l'organisation des secours. Il a fallu résoudre le problème pour le bien des victimes. « Nous ne voulons pas prendre le travail des ambulanciers, explique Philippe Buama. Mais il est important
pour nous, pompiers, de prendre en charge une victime dans les meilleurs délais et les meilleures conditions. Les pompiers dépendent des communes, ils sont par conséquent assujettis à une réglementation gouvernementale. Celleci explique clairement que la prise en charge d'une victime est assurée par les pompiers depuis le lieu du sinistre jusqu'à l'hôpital. Il a fallu franchir le pas, mais depuis un peu plus de deux mois maintenant, les évacuations d'urgence sont assurées par les pompiers. » Un accord a été trouvé avec les pompiers, les ambulanciers privés et le Samu, afin de statuer sur l'organisation des secours.
Missions des sapeurs-pompiers
Francis Durand, médecin au CHT, affirme que « dans des cas où le délai d'intervention doit être court pour sauver une victime, l'hélicoptère est l'outil parfait ».
Transport aérien : l'hélicoptère salvateur
Lorsque le Smur (service mobile d'urgence et de réanimation) est contacté via le 15, un médecin régulateur va décider de la marche à suivre. Bien souvent, il suffira de simples conseils et indications, mais c'est également ici que se décidera l'intervention des pompiers, de la police, d'un médecin, ou en dernier recours, d'une équipe médicalisée. Au-delà de Nouméa, la réflexion d'engager l'hélicoptère du Samu est prononcé. « Le facteur temps est très important, explique le docteur Francis Durand. Dans des cas où le délai d'intervention doit être court pour sauver une victime, l'hélicoptère est l'outil parfait. Il peut décoller en 10 minutes, prendre immédiatement en charge la victime pour la transporter jusqu’à l'hôpital. Cela a d’ores et déjà permis de sauver des vies. De plus, la prise en charge rapide d'une victime peut éviter des complications ultérieures, qui peuvent se traduire par des frais bien plus importants, voire des Evasan. Si l'hélicoptère est un vecteur d'intervention plus onéreux qu'une équipe au sol, il permet indubitablement de sauver des vies et d’éviter bien des complications. » Et de conclure : « La seule problématique reste l'intervention nocturne, qui n'est pas assurée par hélicoptère mais par avion. Cependant, le nombre d'interventions de nuit n'est pas suffisant pour justifier les frais qu'engendrerait un tel service. » L’hélicoptère reste donc un moyen de transport aérien optimal.
37
P hotorep
38
reportage Hélicoptère du Samu
Un transport
optimal Entre son temps de décollage (5 min), sa vitesse, et son arrivée sur le lieu de l’intervention, l'hélicoptère est un atout considérable pour garantir l'efficacité du service d'urgence. Description des capacités de l’EC 135 T2+ et de l’utilisation de cet outil par les équipes d’intervention.
Texte et photos Damien Chaillot
39
P hoto
reportage
) vérifie la (Frédéric Ducros te lo pi Le . ée nc la t départ. 1) - L'alerte est time étape avan ul l, vo de an pl météo et pose le
s équipes t de mise avec le es ue og al di le vol, vention et la 5) - Pendant le rgence de l’inter l'u er in rm te dé ur déjà sur place po s l’atterrissage. dè re iv su à e march
42
n) et l’infirmier in (Franck Poisso ec éd m toit du CHT ; le , te lo 2) - Le pi ur qui mène au se en sc l'a nt ne r) pren ant le départ. (Philippe Louvie l'atmosphère av re nd te dé de n l’occasio
minimale. perte de temps e un ur po e al n optim blessé, le pilote 6) - Organisatio s s'occupent du nt na ig so s le e ur accueillir la Pendant qu l'hélicoptère po e ar ép pr ) lle co (Patrick Ni uer. personne à évac
fonction t de l'appareil en en m ge ar ch au fibrilateur, ocède e monitoring, dé 3) - L'équipe pr op sc : se ba de l artificiel, atérie de l'urgence. M osité, respirateur uc m de ur te ra e, aspi spéciaux. pousse seringu spécifiques, kits ts en am ic éd m solutés et
7 & 8) - Le travai pompiers.
l su
ctue toujours r le terrain s'effe
en coordination
optère est autant ervention, l'hélic nt l'i de n tio nc barquer des sacs 4) - En fo lance. Il peut em bu am lviennes, ne 'u qu é lles, ceintures pe médicalis te at , ns ui ng sa oduits pédiatriques, pr atalité, etc. on né s ur incubate
avec les corps de
erie et les
mu, la gendarm
r place, le Sa métiers déjà su
43
P hoto
reportage
ortées travaillent s du Samu hélip pe ui éq s le et s 9) - Les pompier ervention. t à la fin de l'int bu dé du t er nc de co
l, où une autre
de l'hôpita pose sur le toit se re tè op lic hé 13) - L' . e prend le relais équipe soignant
44
l'appareil afin de le décollage de lle ei rv su des arbres er pi m 10) - Un po Ici, la proximité e. ex pl m co eu en mili guider le pilote route. la de ds aux abor
ucher. Mais si la temps pour acco à e à riv ar e nt tie ure de procéder 14) - La pa ipe était en mes qu l'é it, sa po m situation l'i pendant le vol. l'accouchement
au alement, jusqu' tre soignants ég en érée pe sf ui an éq tr d' te it encein 11) - Espr Ici, une femme l. ei ar e et celle rr pp te l'a à u de m décollage ipe du Sa qu l'é r pa ée gn mpa depuis Thio, acco du CHT.
est un gage de r de l’hélicoptère lie na ur jo n ie et une réparation 15) - L’entr lème engendrera ob pr re nd oi m sécurité. Le immédiate.
gne et rassure la Zenati) accompa im it ar (K in ec éd sistant sur le fa 12) - Le m t le décollage ; in an ation av tu e si ué en ac e év ac personne plus effic le r eu ct ve le e rest que l'hélicoptère e. d'urgenc
ux fois 700 CV. Il t motorisé par de es u m Sa du re nomie de vol de 16) - L'hélicoptè spose d'une auto di , es ut in m 5 iques (près de peut décoller en 150 milles naut de n tio ac d' n yo 2 h 30 pour un ra 300 km).
45
PUBLIREPORTAGE
Air Loyauté, les professionnels de l’Evasan Filiale depuis sept ans de la Société de développement des îles Loyauté (Sodil), le département Evasan (évacuation sanitaire) d’Air Loyauté répond aux urgences sur l’ensemble du territoire grâce à son équipe de pilotes professionnels et son matériel de vol haut de gamme. En 2012, 450 patients ont pu bénéficier de leurs services. Basé à l’aérodrome de Magenta, le service d’évacuation sanitaire d’Air Loyauté répond à un marché lancé trois ans plus tôt par le centre hospitalier territorial (CHT) Gaston-Bourret. À la tête de la compagnie aérienne depuis plus de cinq ans, Christian Menvielle a relancé l’activité du département par l’investissement de quatre nouveaux avions, dont deux dédiés aux Evasan. La compagnie est ainsi passée de 270 à 3 000 heures de vol par an dont 700 dédiées aux Evasan, effectuées par une équipe de six pilotes spécialisés et de deux agents d’opération, disponibles sept jours sur sept et vingtquatre heures sur vingt-quatre. Les deux avions dédiés se posent habituellement dans les communes disposant d’un dispensaire. Ils atterrissent sur chacune des îles Loyauté ainsi que sur Koné, Koumac et Touho.
Qualité de service
Afin de répondre aux critères du marché, la compagnie aérienne met à disposition deux Beechcraft King Air 200 pressurisés, de neuf places chacun. Capable d’évoluer
46
à une vitesse de plus de 260 nœuds, c’està-dire aussi rapide qu’un ATR, chacun de ces appareils est équipé d’une porte cargo. Au même titre qu’une ambulance, les deux avions contiennent le matériel médical nécessaire à la prise en charge d’un patient (civière, coquille, porte perfusions…). Ils peuvent relier Nouméa à Koumac en cinquante minutes, Nouméa aux îles Loyauté en trente minutes et l’île des Pins en vingt minutes. L’équipe est constamment parée au décollage sous quarante minutes, et ce, chaque jour de l’année. Pour chaque départ, deux pilotes sont accompagnés d’un médecin et d’un infirmier du SAMU. À noter que selon les urgences, certains vols ne sont pas médicalisés.
Cohésion d’équipe
Mieux comprendre la manière de travailler de l’autre et ses contraintes permet d’installer une cohésion des équipes, indispensable à chaque sortie. Ainsi, les pilotes comme les intervenants médicaux reçoivent dès que nécessaire, sinon une fois par an, des sessions de formation. Le
groupe médical, intervenant en roulement afin d’assurer une permanence constante, intègre les exigences et aléas possibles d’un vol. Il doit être en mesure de déceler le meilleur moment pour communiquer avec les pilotes et doit connaître les mesures de sécurité imposées. Ceci est d’autant plus important que les durées des vols sont courtes. Par exemple, les phases stratégiques que sont le décollage, l’approche et l’atterrissage sont des plus critiques. Pour les pilotes, il s’agit d’être sensibilisé à l’aide à apporter à l’équipe soignante selon l’urgence et connaître les difficultés du métier dans ces conditions très spécifiques. La solidarité entre les équipes permet d’assurer une bonne communication avec le CHT GastonBourret.
Toujours prêt au décollage
Pour réussir ces interventions, le département Evasan d’Air Loyauté possède deux avions composés d’un ensemble de matériel médical interchangeable. Cette configuration
PUBLIREPORTAGE
facilite l’organisation des interventions. En parallèle, un agent d’opération assure une permanence au sein des locaux du département Evasan. Il représente le point central, le pont de communication de chaque mission puisqu’il reçoit les appels du CHT et déclenche l’alerte des pilotes. L’agent d’opération est en charge de la préparation opérationnelle de l’avion avant l’arrivée des pilotes. Le plan de vol ainsi que la mise en place du matériel médical sont également à sa charge. Après chaque vol, l’avion est nettoyé et désinfecté selon des critères d’hygiène stricts. Le plein de l’avion est réalisé aussitôt et le matériel médical électrique en charge afin de pouvoir repartir rapidement.
Former les jeunes Calédoniens
Depuis trois ans, le département Evasan met en place des cursus de formation de pilote de ligne à destination des jeunes Loyaltiens. Le prérequis indispensable est l’obtention d’un baccalauréat scientifique. Après une formation de cinq mois au
sein d’Air Loyauté, les jeunes partent en métropole pour une durée de deux ans. C’est seulement à leur retour qu’ils peuvent valider leur licence et passer leur qualification de type. Le premier pilote formé a obtenu sa licence en 2012. Un deuxième pilote féminin devrait sortir de ce même cursus en octobre prochain. En parallèle, les mécaniciens peuvent également passer une licence PART 66. Un instructeur dédié forme l’élève sur les engins de la compagnie. Ce dernier reçoit également des cours en e-learning (par Internet) avant de s’envoler pour la métropole pour une durée de deux ans. À l’avenir, les examens de passage seront possibles sur le territoire.
Une maintenance de qualité
Air Loyauté met à disposition de son département Evasan un atelier de maintenance de 1000 m2, à l’aérodrome de Magenta, répondant à la norme européenne la plus stricte : le PART 145. Des fûts de kérosène sont à disposition afin que le personnel puisse réaliser, de
nuit, le plein de l’avion dans des délais les plus courts possible. Garantir une intervention efficace demande une maintenance constante des avions. Ainsi, en plus de l’équipe de maintenance normale, deux mécaniciens spécialisés, agréés PART 66, sont à tour de rôle d’astreinte de jour comme de nuit afin de pouvoir intervenir sur tout problème technique. Dès septembre prochain, un mécanicien spécialisé moteur viendra renforcer l’équipe en place.
Investissements À noter enfin que depuis le début de l’année, un département moteur est en cours de réalisation sur la base aérienne de Magenta. Il permettra d’intervenir sur les avions pour tout problème relatif aux turbines. Enfin, toujours dans une politique d’amélioration de ses services, Air Loyauté va se doter d’un nouvel avion. L’un des deux Beechcraft, en location, va être remplacé dès août prochain par un modèle flambant neuf, plus puissant, avec glass cockpit.
47
HOMMAGE
Hommage à Jacques Wanaro L'Ecole des sapeurs-pompiers de Nouvelle-Calédonie informe que la formation d'adaptation à l'emploi de chef d'agrès n°1 devient la promotion Jacques Wanaro.
Jacques est né le 15 mai 1958 à la tribu de Pothé sur la commune de Bourail. Il a débuté son activité de sapeur‐pompier volontaire en juin 1998 au centre de secours de Bourail, il a été nommé 1 ère classe le 10 juillet 2002, caporal le 14 juillet 2008 et caporal chef le 14 juillet 2011. Il était titulaire de l’AFPS, CFAPSE, CFAPSR et avait suivi la formation à l’utilisation du défibrillateur
semi‐automatique (SAP 2). Il avait obtenu le TRS1 et avait récemment reçu (26 avril 2012) une lettre de félicitations du haut-commissaire de la République en NouvelleCalédonie pour son implication et sa participation lors d’une intervention particulière sur AVP. Jacques nous a quité le 25 mai 2013 suite à un malaise cardiaque au volant de son véhicule.
49
NOUVEAU À
Votre bien-être. Votre santé. Votre boutique.
La Boutique Santé, c’est votre adresse santé au complexe Michel-Ange ! Plus proche de vous et de vos besoins, la nouvelle Boutique Santé c’est le meilleur de la santé réuni en une seule adresse : Santé, Beauté, Bien-être et Bébé.
LE MEILLEUR DE L’UNIVERS BÉBÉ
Besoin d’un conseil ? La Boutique Santé, c’est aussi un espace conseil pour mieux vous servir et mieux vous satisfaire. Passez nous voir !
LE MEILLEUR DE LA DIÉTÉTIQUE
LE MEILLEUR DE L’HYGIÈNE DOMESTIQUE
VOTRE BIEN-ÊTRE. VOTRE SANTÉ. VOTRE BOUTIQUE.
Tél. 24 61 40