Positif 7

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REMERCIEMENTS Nous remercions tous les sympathisants et les annonceurs, sans lesquels cette revue annuelle ne pourrait pas voir le jour. Nous remercions les acteurs concernés par le VIH / SIDA et la santé sexuelle et affective d’avoir donné de leur temps pour écrire des articles décrivant la réalité Calédonienne. Grâce à vous, nous pouvons continuer de diffuser cette revue gratuitement sur tout le territoire. Votre générosité nous permet de continuer notre mission : d’informer et de faire circuler la parole sur le VIH / SIDA. Votre participation à la réalisation de cette revue est indispensable pour que les Calédoniens trouvent des réponses à leurs questions et puissent améliorer leur santé sexuelle et affective. Merci à ceux qui y ont participé et merci à ceux qui décideront de le faire.

POSITIF N° 7 Novembre 2015 DIRECTRICE DE PUBLICATION Association Solidarité SIDA-NC

RÉDACTION

Carine Brillet - Dr Isabelle Monchotte Dr Elise Klément-Frutos, Virginie Nicolini et des personnes vivant avec le VIH

IMPRIMEUR ARTYPO

Carine BRILLET Directrice de l’association Solidarité SIDA-NC

LISTE DE SYMPATHIE AB COLOR 13, rue Henry Simonin – Ducos – 98800 Nouméa Tél. : 27 77 77

ANH COIFFURE SARL 5, rue du Dr Guegan – Quartier Latin – 98800 Nouméa Tél. : 27 55 17

ARIZONA BOUCHERIE 1392, rte du Vallon-Dore – la Coulée – 98809 Mont-Dore Tél. : 43 11 48

ART-CAFE 30, rue Duquesne – Quartier Latin – 98800 Nouméa Tél. : 27 80 03

ATELIER GAUTIER 5, avenue du Maréchal Foch – 98800 Nouméa Tél. : 28 86 08

ATHANORD SARL 8, rue Calmette – Vallée du tir – 98800 Nouméa Tél. : 27 63 70

AUTOCASSE NC 4, rue Pelatan – Ducos – 98800 Nouméa Tél. : 78 49 42

AUTOPLAT 35, rue Nobel – Ducos – 98800 Nouméa Tél. : 24 31 50

BAMBOU & CO 79, route de l’Anse-Vata – Motor Pool – 98800 Nouméa Tél. : 23 84 23 / 94 67 90

CALEDOBIO SARL 31, rue E. Porcheron – Quartier Latin – 98800 Nouméa Tél. : 27 99 64

CARROSSERIE BAVARIN 9, rue Descartes – Ducos – 98800 Nouméa Tél. : 27 61 91

CASUAL IMPORT (A&M) 15, rue du Dr Guegan – Quartier Latin – 98800 Nouméa Tél. : 27 61 33

CENTER COIFFURE 13, rue E. Porcheron – Quartier Latin – 98800 Nouméa Tél. : 28 20 18

CHRONO 64 71, rue Bénébig – Vallée des Colons – 98800 Nouméa Tél. : 27 50 54

COMPOS’IT COIFFURE 10, rue Victor Roffey – Orphelinat – 98800 Nouméa Tél. : 23 63 63

CONFINE SYSTEM 9, rue du Capitaine Bois – Nouville – 98800 Nouméa Tél. : 75 89 46

DANIEL SARL / BOUCHERIE LE PAHEA Village, avenue Emilie Froin RT1 – 98850 Koumac Tél. : 42 31 27

DUCOS IMPORTS ET SERVICES (D-I-S) 13, rue Champion – Ducos – 98800 Nouméa Tél. : 26 10 70

DOCTEUR MOB SARL 27, rue E. Porcheron – Quartier Latin – 98800 Nouméa Tél. : 28 96 16

DOCTEUR CHIRON 69, rue A. Bénébig – Vallée des Colons – 98800 Nouméa Tél. : 25 96 16

DOCTEUR CIANFARANI 33, av. Victoire Henri Lafleur – Ctre-ville – 98800 Nouméa Tél. : 27 76 00

DOCTEUR GOURAND 20, rue Austerlitz – Centre Ville – 98800 Nouméa Tél. : 27 53 00

DOCTEUR PEDEUTOUR BP 15115 – Magenta – 98804 Nouméa

DOCTEUR POMARAT 23, rue d’Austerlitz – Centre-Ville – 98800 Nouméa Tél. : 27 14 18

L’HACIENDA PATISSERIE 23, rue de Sébastopol – Centre-Ville – 98800 Nouméa Tél. : 28 67 20

MAISON BOIS BP 13079 – 98803 Nouméa Tél. : 23 88 98

MAISON DE L’ESTHETIQUE 60, rue du 18 Juin – Magenta – 98800 Nouméa Tél. : 24 73 72

NAUTILUS CURIOS SARL 125, promenade R. Laroque – Anse-Vata – 98800 Nouméa Tél. : 26 29 77

NEWPORT 20, rue du Général Mangin – Ctre-Ville – 98800 Nouméa Tél. : 28 61 45

PALM BEACH CURIOS SARL 127, promenade R. Laroque – Anse-Vata – 98800 Nouméa Tél. : 26 42 64

PARALLELE COIFFEUR

DOCTEUR ROMAN

10, rue Jules Garnier – Baie des Citrons – 98800 Nouméa Tél. : 26 30 03

DOCTEUR SERMONARD

150, rue Natira – 98860 Koné Tél. : 47 21 62

ENZO-ENZO

10, route Port Despointes – BP 88 – 98800 Nouméa Tél. : 27 44 26

ENTREPRISE PIERRE F

Ctre Ccial Val Fleuri – 356, rue A. Ohlen – 98800 Nouméa Tél. : 41 99 11

EQUINOXE MARINE

50, rue Edouard Unger – Vallée du Tir – 98800 Nouméa Tél. : 27 37 58

EUROPCAR

Village, voie urbaine 19 – 98822 Poindimié Tél. : 47 19 74

FOLISSIME

7, rue du Général Mangin – Centre-Ville – 98800 Nouméa Tél. : 27 34 43

224, rue Jacques Iekawé – PK7 – 98800 Nouméa Tél. : 44 22 12 36, rue de l’Alma – Centre-Ville – 98800 Nouméa Tél. : 28 64 00 20, rue Auguste Brun – Quartier Latin – 98800 Nouméa Tél. : 25 23 70 116, rue Ernest Darnaud – ZI – 98809 Mont-Dore Tél. : 43 05 00 15, bd Extérieur – Faubourg Blanchot – 98800 Nouméa Tél. : 28 67 27 128, route de l’Anse-Vata – Motor Pool – 98800 Nouméa Tél. : 28 48 00 5, rue Gustave Flaubert – Orphelinat – 98800 Nouméa Tél. : 26 26 88

GARAGE DE NUMBO

5, rue du Saint-Antoine – Numbo – 98800 Nouméa Tél. : 28 38 57

GRANIPOSE

17, rte du Port Despointes – Fbg Blanchot – 98800 Nouméa Tél. : 77 37 03

LA HUCHE

16, rte du Port Despointes – Fbg Blanchot – 98800 Nouméa Tél. : 27 24 51

LE FRONTON ETCHEKHAN

20, rue Colnett – Motor Pool – 98800 Nouméa Tél. : 26 11 26

PHARMACIE DE KONE PHARMACIE DU LAGON PHARMACIE PORTES D’ARGENT PHARMACIE DE LA VALLEE DU TIR POINDIMIE BOULANGERIE RAYMONDE COIFFURE SIAD (SYNDICAT DES INFIRMIERS A DOMICILE) MR RAOULL HERVE Tél. : 78 02 87 SOS INFIRMIERE 221, rue A. Bénébig – Haut Magenta – 98800 Nouméa Tél. : 25 44 14

STATION SERVICE SHELL VICTOIRE 5, avenue Henri Lafleur – Centre-Ville – 98800 Nouméa Tél. : 27 68 35

TOUSKIFAU 48, rue Edouard Unger – Vallée du Tir – 98800 Nouméa Tél. : 27 36 60


NOvembre 2015

N°7

E

SOMMAIR NTS

E REMERCIEM L’ACTU

.............. p.

........................

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ÉDITO

le point… poser et de faire se de n io as cc 33 ans l’o ntre le VIH/ ns le combat co nouveau da es cé an H VI av s du ce En 33 ans, le découvrirez dans ........... p. 04 erte d’une souche rtaines, vous les Positif ». • CUBA, découv agressive............................................ ce nt so A D SI t notre revue « particulièremen s numéro 2015 de s plans successif depuis 1991, de et activités de , ie ’ on c éd o al s -C s lle ntations En Nouve e l’a an ur définir les orie Au cœur d e à l’Île des Pins............................. p. 05 t été élaborés po les IST. Pour construire le 6ème Pl , on ns ac et pl tio H dé VI itu st lutte contre le p. 06 • L’association se 015-2019), les in sexuelle.................. de cette de Prévention (2 et l ur e rie to iv to ct au ec s fe tis af gé ul é ga nt M en n en sa terrain de s ur te 07 ac . p. et nt .... • La consultatio ns .... ifia ............ associatio état des lieux éd ........................ atique ont fait un ndicap...................... m ha lé s et ob é pr lit ua ex S • r de s pr og rè s no us fé lic ite en charge des on uv po us no ise O ui , .. p. 10 t bouleversé la pr ........................ de .......................... S apeutiques qui on le VIH/SIDA et qui ont permis E ér G th A N G I ec . av t vie an de TÉMO l’espérance personnes viv ie et d’améliorer contrôler la malad fis à relever, S T N de nombreux dé E e ch M ca E u G ea A bl ENG Mais ce ta .............. p. 12 ........................ ........................ ? H VI notamment : du ir peu utilisé (55 % • Peut-on guér age Calédonien st pi dé de f iti os r fait de test de sa • Le disp re ne jamais avoi ne) qui laisse à cla dé n tio la pu politai de la po en France métro nsés, vie - contre 25 % des 16 nouveaux cas par an rece imé st là -e de us uest so penser qu’a ... s n a vivant avec le VIH s 3 ne 3 on rs , pe a de d e si le nombr , édonie ; la maladie SIDA e s us ca en Nouvelle-Cal H VI 14 é p. . m .... m .... no .... s i dé co uv re nt de .... ru .... vi .... n • U ........ trop ta rd ifs qu au s ........................ ve ic .... ni st .... no .... un ag .... . . à s di • D es il y a 33 an p. 15 stade SIDA ou ....................... sitivités déjà au po ........................ ro .... sé .... DA SI H le ; • L’histoire du VI 18 immunitaire faib ................ p. timum ........................ .... .... tion loin d’être op ment .... .... en DA év SI pr H de VI ts du en e le in • L’orig . p. 22 • Les comportem des jeunes célibataires sexuel ........................ ); .......................... H VI du on si is (plus de la moitié parfois ou jamais de préser vatif • La transm 23 p. .... er .... ilis .... ut .... nt .... ............ actifs dise les rarement dépistage.............. ent Transmissib é ; m le el • Faire un test de 24 xu p. Se . .... ns .... io .... de sant .................... • Les Infect s professionnels .......................... le r DA SI pa / e H pt VI m du co C • L’AB 25 prises en la population ................ p. p méconnu par urd’hui.................... tro jo au el re H co VI en du A ts ID /S après l’acte sexu • Le VIH • Traitemen ..... p. 27 nse que se laver pe 4 r ........................ su DA SI en ni le s, do (1 calé vaincron re le VIH) ; • Ensemble nous 27 ..................... p. est efficace cont .... ination .... .... C -N DA SI ité n et de la discrim ar tio lid isa So at n m io ig at st ci la so t, de de • L’as • La persistance s vivant avec le VIH qui se senten % 30 ne S, on CP envers les pers e enquête de la E t isolées (selon un ger avec une personne S en S uv E so R it, fa P seraient de man REVUE DE des jeunes refu s infections le et s ru vi tro ré 28 ence sur les ................ p. aux séropositive) ; ........................ • 22ième Confér , plus exposées ........................ .... .... .... .... . . ant avec le VIH ent… es viv s ne on rs opportunist pe ssem • Les lnérables au vieilli ns maladies, plus vu ation... N’oublio t, c’est la banalis an m ar al … us pl 15 O le 20 en Mais SEX ................... p. 29 encore du SIDA urquoi pas, mais. que l’on meurt po s o, pa rn rations po m fil les jeunes géné ie… er • Regarder un rm fo in d’ ir vo m Nous avons le de les premières années de l’épidé r la 30 p. .. ... u ... nn ... ir co ... ours cla su qui n’ont pas NSES...... O P É à porter un disc r /R ue S in N nt co IO ns T QUES Nous devo prévention… engagés. ster mobilisés et re de S l E ta en U Q am I Il est fond INFOS PRAT p. 31 ........................ Dominique Solia .... ® e on la El : e nc ge ur d’ ion Présidente • La contracept

: > DOSSIER

Solidarité SIDA-NC

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L’ACTU

CUBA, DÉCOUVERTE D’UNE SOUCHE DU VIH PARTICULIÈREMENT AGRESSIVE

S I DA . C’est une découver te inquiétante faite par des chercheurs de l’université catholique de Louvain (UCL) et de l’Institut de médecine tropicale Pedro Kouri de La Havane sur l’île de Cuba : une souche du virus d’immunodéficience humaine ( VIH), plus virulente que celles rencontrées jusqu’à présent, a été détectée chez de nouveaux infectés. Selon les scientifiques, cette souche mutante aurait la faculté d ’é vo l u e r ve r s l e s t a d e d e la maladie en moins de trois ans contre six à dix ans pour les souches connues. « La progression étonnamment r a pide de cet te va r ia nte du VIH augmente le risque que les patients deviennent très malades avant même se rendre compte qu’ils sont infectés », obser vent les auteurs de l’étude publiée fin janvier 2015 dans la revue EBioMedicine.

Une étude inquiétante :

Les équipes ont travaillé sur des échantillons biologiques provenant de 73 patients ré cemment infe c té s (dont 5 2 c h e z q u i l e V I H s ’é t a i t développé en SIDA) et de 22 malades témoins, soit 95 patients en tout. Les chercheurs expliquent avoir obser vé des charges virales

anormalement élevées. Si ce n’est pas la première fois que d e s m u t a ti o n s d u V I H s o n t observées, celle documentée p a r c e t te é t u d e r évè l e u n e virulence inédite qui inquiète.

« C’est quelque chose qu’on n’avait jamais observé auparavant » - Dr Hector Bolivar Cité par le Miami Herald qui a repéré l’étude, le Dr Hector Bolivar, spécialiste des malad i e s i n f e c t i e u s e s à l’ Éc o l e de médecine Miller de Miami explique : « La communauté scientifique connaî t bien la capacité du VIH à muter pour

former de nouvelles souches », précisant que soixante d’entre elles ont déjà été identifiées à ce jour. Le problème, « c’est qu’à Cuba, cet te souche est associée à une progression r a pid e d e l a m a l a d ie. C’e st quelque chose qu’on n’avait jamais obser vé auparavant », r e c o n n a i t- i l. M a i s l’i n q u i é t u d e n a i s s a n te e n F l o r i d e , t r è s p r o c h e vo i s i n d e l’ î l e, vient sur tout du fait qu’une souche mutante peut non seulement être plus dif ficile à diagnostiquer, mais également développer une résistance aux thérapies actuelles et poser de nouveaux défis à la mise au point d’un vaccin. Cependant le Dr Hector Bolivar estime que le nombre d’échantillons testés (95) n’est pas suf fisamment impor tant pour extrapoler cette découve r te a u x t r o i s à h u i t m i l l e personnes vivant avec le VIH à Cuba, selon les données d e l ’ U n i c e f. I l e s t v r a i q u e des obser vations de plus g r a n d e e nve r g u r e s e r a i e n t nécessaires pour connaî tre l ’é t e n d u e d e c e t t e s o u c h e par ticulièrement agressive.

Source : ht tp : //w w w.sciencesetavenir.fr/sante /20150217. OBS2680 /cuba-decouverte-dune-souche-du-vih-particulierement-agressive.html 4


AU CŒUR DE L’ASSOC’

VOICI QUELQUES QUESTIONS DES JEUNES DE L’ÎLE DES PINS Comment sait-on qu’on est enceinte ? Qu’est-ce que le cunnilingus ? Pourquoi les filles ont des poils au vagin ? Peut-on attraper une IST si on couche avec une fille vierge sans s’être protégé ? Comment met-on le préservatif ? C’est quoi la pilule du lendemain ? Comment on peut savoir qu’on a le SIDA ? Peut-on attraper des maladies quand on fait la chaine ?...

L’ASSOCIATION SE DÉPLACE À L’ÎLE DES PINS Depuis 2007, l’association Solidarité SIDA-NC participe au forum « santé et prévention » organisé par la MIJ en province Sud. Cet te année, nous avons été invités le mercredi 1er juillet 2015 par la MIJ à l’Île des Pins avec d’autres acteurs de te r r a in s, le c e ntre m é di c o - s o c ia l, la k in é s i th é r a p e u te, l’infirmière libérale de l’Île des Pins et l’association des diabétique s. Sur la place du marché de Vao, jeune s et moins jeunes se sont rapprochés des dif férents stands, at tirés par les animations proposées. Afin de rendre plus at tractive la visite, la MIJ avait élaboré un questionnaire récompensant les trois meilleurs par des lots. Sur le stand de l’association, 55 personnes sont venues poser leurs questions et se familiariser avec la pose du préser vatif féminin et masculin. L’a s s o c i a ti o n re m e r c i e l a M IJ d e N o u m é a e t l’a n te n n e de l’Île des Pins pour l’accueil et l’organisation de cet te journée qui cet te année a rempor té un vif succès.

Des interventions auprès des collégiens L’a s s o c i a ti o n a p rof i té d e s o n d é p l a c e m e nt à l’Îl e d e s Pins pour organiser, en collaboration ave c le dire cteur du collège de St Joseph de Vao Mr Vakié, des inter ventions sur la santé sexuelle et af fective auprès des classes de quatrième et troisième dans le cadre du programme d’éducation à la santé géré par le SPPS (Ser vice de Prévention et de Promotion à la Santé de la province Sud). Nous avons réalisé quatre inter ventions de deux heures. Ces séances, par le biais d’une animation par ticipative et en par tant des connaissances des jeunes collégiens, ont contribué à : • L’e n r i c h i s s e m e n t d e s savoirs et des compétences permettant de faire des choix é c l a iré s e t re s p o n s a b l e s en matière de santé sexuelle et af fective. • L a c o n n a i s s a n c e e t l e respect des lois. • L a c o n n a i s s a n c e d e s lieux ressources. Durant ces moments d ’é c h a n g e , n o u s a v o n s répondu aux nombreuses questions que se posaient les jeunes kuniés. Carine BRILLET Directrice de Solidarité SIDA-NC

Solidarité SIDA-NC

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AU CŒUR DE L’ASSOC’

L’ASSOCIATION SOLIDARITÉ SIDA-NC PROPOSE UNE CONSULTATION EN SANTÉ AFFECTIVE ET SEXUELLE, COMPRENANT DEUX VOLETS : l Une

Consultation de Dépistage Anonyme et Gratuite du VIH SIDA

Depuis 2008 au sein de l’ass o c i a ti o n, h o r s d e s m ili e u x institutionnels, deux mé de cins bénévoles, formateurs et agrées CDAG, reçoivent en toute confidentialité toute personne désirant effectuer un test de dépistage anonyme et gratuit du VIH. Au fil des années, cette consultation s’est enrichie et on peut aussi : l Y effectuer une recherche active voire un dépistage des IST et un traitement. l Obtenir des informations sur la s a nté af fe c tive et sexuelle (IST, VIH, contra ception...). l Bénéficier d’une prescrip tion pour un traitement post exposition suite à une expo s i t i o n a u V I H p a r v o i e sexuelle ou sanguine. l Pratiquer un test de gros sesse, obtenir la contra ception d’urgence ou un moyen de contraception.

Cette consultation se fait avec ou sans rendez-vous le lundi et le jeudi de 16h30 à 18h30 au siège de l’association, sur la colline de la F.O.L. au 51 rue du Pasteur Ariège à Nouméa. l Une

consultation en sexologie

Fin 2014, les deux médecins d e l’a s s o c iatio n o nt o bte nu leur diplôme de sexologue et se sont formés aux thérapies sexofonctionnelles. Ce qui a permis à l’association d’ouvrir, dès 2015, des consultations en sexologie gratuites ouvertes à tous. Pourquoi ? Pour mieux lutter contre le VIH, l’as sociation s’engage dans l a p r o m o t i o n d e l ’é q u i l i b r e affectif et sexuel, car encore trop d’hommes et de femmes se posent des questions sur leur sexualité sans savoir à qui en parler. L’association propose un espace de paroles avec des sexologues qui permettra à chacun d’enrichir leurs savoirs et leurs compétences permettant de faire des choix éclairés et responsables et de bénéficier d’une sexualité épanouie, consentie et protégée. Que fait un sexologue ? Professionnel de santé, le médecin sexologue est un spécialiste des questions liées à la sexualité. Il informe, conseille, établit des diagnostics et propose des accompagnements médicamenteux ou thérapeutiques ciblés en fonction des dysfonctions concernées. Le fait de consulter un sexologue peut aider à résoudre ses propres conflits inte r ne s autant que les problèmes du couple. La

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démarche s’avère judicieuse pour toute personne soucieuse de connaître ou de retrouver une vie intime épanouissante. Quelles sont les motivations à consulter un sexologue ? Les raisons et motivations qui poussent à consulter un sexologue s’avèrent multiples et les questions liées à la sexualité sont innombrables. À titre d’exemple, les plaintes et dysfonctions sexuelles chez l’homme conce rnent le plus souvent : l Les troubles de l’éjaculation : é j a c u l a ti o n p r é m a tu r é e, rétro gr ade ( inve r sé e) ou impossible (anéjaculation). l Les difficultés d’érection : causes organiques (hyper tension, diabète) et chirur g i c a l e s (o p é r a ti o n d e l a prostate) ou psychologiques (stress, conflit de couple, etc.). Du côté des femmes: l Le manque de désir : baisse de libido, désintérêt envers la sexualité. l Les douleurs lors de la péné t r a t i o n : d y s p a r e u n i e s primaires et secondaires… l Les difficultés et absences d ’o r g a s m e : v a g i n i s m e , frigidité… Consulter un sexologue pour résoudre un problème précis ou simplement améliorer sa sexualité ? Et après tout , pourquoi ne pas y penser ? L’association Solidarité SIDANC propose des consultations de sexologie gratuites à l’association le lundi de 13h à 16h sur rendez-vous au 24.15.17. Carine BRILLET


SEXUALITÉ ET HANDICAP

En qualité d’éducatrice en promotion de la santé, salariée de l’association Solidarité SIDA-NC, j’anime, en collaboration avec le secteur handicap de la F.O.L., des ateliers « sexualité » auprès de personnes vivant avec un handicap. Il y a 6 ans, nous avons commencé avec un groupe de jeunes en situation de handicaps moteurs ou sensoriels. C e s e spac e s ont p e r mis de l i b é r e r l a p a r o l e, d e m e t t r e d e s m ot s s u r d e s m au x, d e comprendre les changements psychologiques, biologiques et affectifs qui s’opèrent au fil de la vie. Les objectifs de ces ateliers étaient que ces jeunes puissent : l avoir une vie af fective et sexuelle épanouie, l identifier et éviter les prises de risques, l f a i r e l e u r p r o p r e c h o i x concernant leur santé affec tive et sexuelle. Ces séances ont été satisfaisantes et nous en avons mesuré les bénéfices par les ressentis exprimés et en observant certains changements de comportements par : une parole plus libérée, une écoute attentive dans le respect, l’expression des émotions, les témoignages de vie… En 2012, nous avons mené des ateliers au foyer Paul Reznik, foye r de vie accueillant de s personnes en situation de handicaps moteurs, sensoriels et psychiques. Les par ticipants semblaient heureux de nous voir, certains nous attendaient à l’entrée de l’institution, mais nous ne savions pas si c’était le contenu des atelier s, nos rencontres régulières, les outils

d’animations que nous utilisions ou le goûter que nous partagions ensemble lors de ces rencontres qui les intéressaient. Il n’y avait pas de demande clairement exprimée et la parole circulait très difficilement. Face aux demandes des associations de prises en charge du ha ndic a p, de p our suivre et multiplier des séances de sensibilisation sur la sexualité, une formation plus complète s’i m p o s a i t a f i n d’a c c o m p a gner des personnes handicapées sur tout celles souffrant de déficiences psychiques et sensorielles. Dans le cadre de la formation professionnelle continue, l’association Solidarité SIDA-NC m’a financé une formation de 5 jours, intitulée « S exu a li té e t h a n di c a p » à Montpellier.

Une Loi pour éliminer les inégalités frappant les personnes handicapées La loi votée en France, en 2002, reconnait les personnes handicapées en tant que citoyens, la règle étant la liber té pour chacun. Dans la société, on est libre de ses orientations sexuelles; d’avoir des relations sexuelles avec une personne qu’on aime ou qu’on n’aime pas ; d’avoir une contraception ; de mener une grossesse, de vivre en couple, concubinage, PACS ou mariage. Quant à la sexualité, elle s’avère par ticulièrement délicate, car elle touche à l’inti-

mité de l’individu, et de surcroît celle des personnes déficientes physiques ou intellectuelles. Pour autant nous ne pouvons admettre que des hommes et des femmes se trouvent privés de toute vie sexuelle parce que les handicaps les empêchent d’accomplir cer tains gestes. Avoir accès à une vie af fective et sexuelle constitue une liber té fondamentale pour tous, et il convient que nous, appelés « personnes valides », en soyons conscientes en particulier lorsque nous sommes en situation de décision. Si le sujet n’est pas un fait nouveau, la vie affective et sexuelle des personnes handicapées semble devenir toutefois un champ de préoccupations de plus en plus impor tant. Il le doit en par ticulier à l’évolution des projets institutionnels s’at tachant à une autonomie toujours plus importante des usagers et à la prise en compte grandissante de la qualité de vie.

Mais qu’elle est la sexualité de la personne handicapée ? Toute personne a une libido, des pulsions, qui vont s’exprimer en fonction de la maturation du schéma de l’organisation sexuelle et de la capacité à structurer une relation à l’autre. Une personne handicapée qui a des difficultés dans son schéma corporel connaît aussi ces difficultés dans sa sexualité. Les Solidarité SIDA-NC

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AU CŒUR DE L’ASSOC’

croyances sexuelles infantiles sont fréquentes : fécondation par baiser sur la bouche ou accouchement par le nombril par exemple. Enfin on pensera aussi à toutes les dif ficultés physiques que peut induire un handicap moteur. Ainsi semblent se décrire en institution, des comportements divers et variés : - Des manifestations affectives : se donner la main, se faire des bisous, c’est mon copain, c’est ma copine…

est peu fréquente. Lorsqu’elles existent, ces relations peuvent être hétérosexuelles, par fois homosexuelles voire multipartenaires. - La mise en couple est encore moins fréquente. Virginie NICOLINI Educatrice en promotion de la santé à Solidarité SIDA-NC

- Les pratiques sexuelles seraient surtout autocentrées sur la masturbation.

La vie affective et sexuelle des résidents handicapés est complexe, il est important que les institutions réfléchissent autour de cette problématique et q u’ell es don n e nt l es moyens nécessaires au personnel encadrant pour prendre en compte les besoins et les demandes, afin de gérer la dimension af fective et sexuelle des personnes en situation de handicaps. Sans l’adhésion des institutions toute action auprès des résidents est peu utile voire contreproductive. Solidarité SIDA-NC a décidé d’agir auprès des professionnels encadrant, pour mener cette réflexion avec eux avant de poursuivre ses ateliers avec les résidents…

- Ce r taine s pe r sonne s ave c un handicap peu impor tant a r r i ve n t à p a r t a g e r u n e v i e sexuelle mais cette situation

Bulletin d’Adhésion Nom . . ............................................. Prénom . . ......................................... Adresse ....................................................................................................... Code postal ..................... Ville ............................................................. Email ........................................................................................................... Tél. ................................................ Je paye ma cotisation pour l’année 2016 d’un montant de 2 000 F Ci-joint un chèque d’un montant de ..................... F N°................................. Banque ........................................... à l’ordre de l’association Solidarité SIDA-NC Solidarité SIDA-NC - 51 rue du Pasteur Ariège - BP 14337 - 98803 Nouméa Site Web : www.solisida.org - Email : solisida @ solisida.nc - Tél. /Fax : 24 15 17

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PUBLIREPORTAGE

«Les comédiens de l’atelier théâtre de l’ACAPA (Association Calédonienne d’Aide aux Personnes Agées) ont proposé aux publics des saynètes en lien avec le thème de la conférence.»

SEXUALITÉ DES SENIORS : STOP AUX IDÉES REÇUES Dans le cadre de son cycle annuel de conférences, le CCAS (Centre communal d’action sociale) de Nouméa proposait, le 13 octobre dernier, une conférence sur le thème de la sexualité des seniors, un sujet encore tabou. Une première sur le territoire qui devrait être reconduite l’an prochain par le CCAS. A nimé e pa r le D o c te ur Miche l Jorda , mé de cin géné raliste et conseiller en santé sexuelle, cette conférence avait pour objectif d’i n f o r m e r e t d e s u s c i te r u n e réflexion chez les par ticipants. « Le vieillissement, tout comme la sexualité, est dif férent pour c h a q u e i n d i v i d u e t s’a p p r e n d tout au long de la vie. » af firme le médecin. « La sexualité des seniors semble compliquée à cause de mythes et de croyances. » ajou te -t- il. N o mb re u x s o nt e n effet ceux qui croient que les personnes âgées n’éprouvent plus de désir, que la sexualité peut être source de douleur ou encore que le sexe chez les seniors est honteux ou per ver s. Pour tant, 50 % des hommes et des femmes de 75 à 85 ans déclarent avoir d e u x à tr o i s r a p p o r t s s exu e l s par mois, ce qui constitue une source de bien-être et un paramètre de qualité de vie.

De nombreux bienfaits

« Pour cer tains auteurs, fréquence et intérêt pour la sexualité sont directement corrélés à la satisfaction conjugale. Le maintien de la vie sexuelle présente un intérêt relationnel et appor te une intimité émotionnelle. » commente Michel Jorda. S e l o n d i f f é r e n te s é t u d e s , l e s hommes ayant plus de deux orgasmes par semaine présentent

deux fois moins de mor talité que chez les hommes ayant moins d’un orgasme par mois. Chez les hommes ayant plus de cinq orgasmes par semaine, on obser ve une diminution d’un tiers du risque de cancer de la p r o s t a te . E n c e q u i c o n c e r n e les femmes, celle ayant plus d’un rapport sexuel par semaine maintiennent un tonus périnéal. Le maintie n de la vie sexuelle prévient également de l’incontinence et diminue les ef fets de la ménopause.

Se protéger à tout âge

Cet te conférence a également permis de rappeler l’importance de se protéger contre les maladies et infections sexuellement transmissibles, un sujet peut évo qué chez le s se nior s. « Le dépistage est bien sûr essentiel en cas de changement de partenaire et en cas de doute, il faut u ti l i s e r d e s p r é s e r va ti f s , q u e l soit l’âge ! » conclut le médecin.

Permet t r e au x aînés de pr éser ver leur qualité de vie En plus de soutenir les associations à travers des subventions, le ser vice Autonomie Lien Social du CCAS de la Ville de Nouméa développe 5 a xes d’inter vention en direction des seniors : • Favoriser le maint ien à domicile : les professionnels du ser vice accompagnent les seniors dans les démarches et actes de la vie quotidienne et assurent une veille sanitaire et sociale au cours de périodes climatiques par ticulières. Il s’agit également de soutenir les aidants afin d’améliorer la prise en charge d’un proche âgé, malade ou dépendant. • Accompagner le « bien vivr e son corps et son âge » : un programme d’animations varié et dynamique est proposé afin de privilégier le maintien du lien social et prévenir les ef fets du vieillissement. • A mélior er la qualité de vie dans les ét ablis sement s : promouvoir l’organisation d’activités et de spectacles pour offrir aux résidents de ces structures une animation et une vie sociale. • E ncourager la solidarité ent r e les générat ions par des act ions citoyennes : des actions intergénérationnelles sont proposé e s grâce à un par tenariat ave c le s Conseiller s Municipaux Juniors, trois sor ties ont eu lieu cet te année avec des seniors de la commune.


TÉMOIGNAGES

EN 1997, L’ANNÉE DE MES 32 ANS

En 1997, l’année de mes 32 ans, j’avais décidé de donner mon sang, car je suis O+. Avant de me prélever mon sang, ils ont effectué divers examens, dont une prise de sang, pour dépister le virus du SIDA. Quelques jours plus tard, ils m’ont appelée, afin que je puisse récupérer les résultats de mes examens. Là, ils m’ont appris que mon test était positif. À ce moment, j’ai senti ma vie s’effondrer, je voyais ma vie défiler devant m o i. J’a i é té s a i s i e p a r u n e a n g o i s s e g r a n d i s s a n te , l e s larmes se sont mises à couler. Je me suis dit que c’était la fin que j’allais mourir. J’étais paniquée, à qui le dire ? Que faire de cet te annonce ? L a peur de le dire... et aussi l’envie d ’e n p a r l e r... m a i s à q u i l e dire, comment les personnes allaient-elles réagir, et si on me rejetait ? Ce rejet je le connais déjà, je connais ce regard désapprobateur, les jugements qui vont avec. Je suis née garçon, mais que moi je me sentais femme, et qu’au regard de ma famille, j’a i to u jo u r s é té c o n s i d é ré e comme une bête curieuse. Ils ne comprenaient pas pourquoi j e n e p o u va i s p a s m e c o m por ter comme un garçon. J’ai été mise à l’écart de ma famille et rejetée par mon clan. A p r è s l ’a n n o n c e , i l s m ’o n t orientée vers un spécialiste, qui m’a expliqué la maladie et j’ai commencé mon traitement, une bithérapie. Pendant plus d’un an, je suis restée avec se terrible secret, je n’arrivais pas 10

à en parler à mon par tenaire, j’ava i s p e u r d e s a ré a c ti o n, du rejet, je res sentais telle ment de dégoût pour moi, je me sentais honteuse, je m’en voulais, j’étais en colère contre moi, je m’en voulais de ne pas m’être protégée. Puis, je lui ai dit, mon compagnon ne voulait pas y croire, il m’acceptait, mais lui-même a mis un an avant d’aller passer son test qui s’est avéré positif. P u i s f a c e à to u t ç a , j ’a i e u b e s o i n d ’e n t r e p r e n d r e u n travail psychologique, car il y avait le VIH, mais aussi mon pa s sé, mon e nfa nce qui me r eve n a i t , d e p l u s c o m m e j e ne suppor tais plus ce corps d’homme, j’ai entrepris mon changement de sexe, j’avais besoin de comprendre et de faire la paix avec moi. Au fil du temps, je me suis apaisée. Les traitements font des miracles et je suis à présent contente d’être encore là. En 2001, j’ai fait le grand saut, j’ai subi une vaginoplastie et m o n c h a n g e m e n t d’i d e n ti té et en 2005 je me suis mariée et j’ai trouvé un travail acheté une maison avec mon mari. Tout allait bie n, j’étais he ureuse. Mais en 2012, j’ai eu un grave problème de santé. J’ai eu un accident vasculaire cérébral qui a entrainé une hémiplégie gauche et qui m’empêche de marcher aujourd’hui, de faire ce que je veux et qui me rend dépendante. Notre couple n’a pas suppor té cette épreuve.

Je viens de revenir seule en C a l é d o n i e , e t q u a n d j e l ’a i annoncé à ma famille, ils m’ont demandé comment cela c’était passé, ils ont accepté de m’héb e rg e r, m a is je vois pa r fois dans leur regard de la honte, le jugement et leur dif ficulté à m’accepter telle que je suis, malgré tout ça ils sont présents pour me soutenir. Aujourd’hui, je suis séropo sitive, je me se ns fe mme et handicapée, mais j’ai toute ma tête, et toutes ces épreuves ont été difficiles à traverser, mais elles m’ont permis de grandir et j’espère bien retrouver l’usage de mes jambes. J’aimerais dire aux gens qui ont peur des séropositifs, que maintenant il existe des traitements auxquels on peut faire confiance et que prendre son traitement tous les jours c’est vital. À ceux qui se moquent et qui rejet tent, le s sér opos it if s , les transgenres, les handica pé s « Rira bien qui rira le dernier » que la roue peut tourner pour chacun d’entre nous. Je voulais vous dire que si vous avez des rapports non p r oté g é s , vo u s p o u ve z ê tre porteur du virus sans le savoir. Que c’est bien regrettable en 2015 !!! Car il existe un traitement. Maintenant pour moi, c’est la vie qui est impor tante.... DIDI


LONGUE, LONGUE EST LA VIE D’autant que l’on aurait tendance à vouloir la prolonger. La prolonger quand elle est belle, douce et intelligemment conduite, alors là je dis oui. Oui à l’œuvre, aux plaisirs dont nous pouvons jouir dans la vie. Seulement il y a par fois des « c o u a c s », d e s m o m e n t s subits, des moments de doute, de nage en eaux troubles. Et l à , l a p ro l o n g e r, tu n e s a i s plus trop par fois pourquoi, pour qui cela encore aurait un sens. Parfois même tu te demandes, puisque tu prends des cachetons pour rester en vie, pourquoi il faudrait tant continuer à y te nir à c et te « fou tue » vie. Le fruit de mon labeur, de mes amours m’a toujours été dérobé : j’avais pour tant to u j o u r s , m e s e m b l e -t- il, fait ce qu’il fallait pour que tout aille et se passe au mieux.

Alors dans ces moments de profonds doutes, c’est toujours la simplicité qui l’empor te, peut- être même une forme de proximité ? Comme une évidence. Et pour assurer mon dénouement, je me permets une citation du mahatma Gandhi : « Comme je l’ai dit depuis le début, il faut nous débarrasser de toute crainte extérieure. Mais il faut toujours c r a i n d r e l e s e n n e m i s i nté rieurs. Nous avons raison de redouter la passion bestiale, la colè r e, etc. Le s c r a inte s extérieures cessent d’ellesmêmes une fois que nous avons triomphé de ces traitres dans notre camp. Pour toutes ces craintes, le corps est le c e ntr e a u to u r d u q u e l e l l e s évoluent, et par conséquent elles disparaissent dès que l’on s’est libéré de l’attachement pour le corps ».

Et voilà, voilà que dans cette te n t a t i ve d e d é t a c h e m e n t , gravissant la colline, mes p a s m e c o n dui s e nt aup rè s de deux petites fées, elles se reconnaitront, et vous aussi peut-être ?

je passerai les détails. A u t r e t y p e d e r é f l ex i o n e s t celle d’une incompréhension et d’injustice face à cette maladie. Enfin, la solitude : Personne avec qui par tager cette information et mon ressenti, mon mal-être. Solitude liée aussi à la peur de la réaction des autres qui m’amène peut-être à me replier sur moi même. Pour parler de peur, ce ne sont

pas tant les détériorations physiques et physiologiques ou les difficultés pratiques liées à la maladie qui m’inquiètent que l’image qu’ont le s ge ns de la maladie. C’est donc une peur que d’autres personnes apprennent ma maladie. Ceci implique une cer taine culture du secret... »

O ui, me dis -je aujourd’hui, oui, l’ange que je crois être ne saurait savoir prendre son envol sans leur avouer tout le bien que je pense d’elles – nos permanentes de l’asso S o li d a r i té S IDA . Elle s s o nt ces jours mes ailes ! Alors, si toi aussi tu venais à douter, tourne tes pas vers elles. Longue, longue et belle est la vie en agréable compagnie. PHIL AR AHON

MON RESSENTI « Mon ressenti après l’annonce de mon infection par le virus du sida... Bien que cela remonte maintenant à environ un an et demi, cet é pisode re ste ra ma rqué comme un évènement majeur, un tournant dans ma vie. Je ne détaillerai pas les circonstances ayant amené au dépistage, mais la première r é a c ti o n f u t to u t d’a b o r d l a surprise et l’étonnement. Mon impression suivante a été que tout s’écroule autour de moi, que tout un pan de ma vie s’effondre. Ce fut aussi le sentiment que cela por tait un coup d’ar rêt aux projets d’avenir. Cet te révélation venait couronner par ailleurs, comme une cerise sur un gâteau, une série de difficultés personnelles dont

JULIEN

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ENGAGEMENT

PEUT-ON GUÉRIR DU VIH ? L’annonce d’une rémission sans traitement antirétroviral depuis douze ans chez une jeune femme de 18 ans infectée depuis la naissance par le VIH à la conférence de Vancouver en juillet 2015 et ses retombées médiatiques génèrent un nouvel espoir de guérison de l’infection à VIH (1). Et pour cause ! Il y a tellement de raisons pour lesquelles une guérison définitive du VIH est indispensable : d’abord parce que l’on ne connait pas les effets à long terme pour les patients des traitements antiviraux actuels, ensuite parce que le coût re ste trè s élevé pour la société (a fortiori dans les pays pauvres). Coût en soins médicaux, mais aussi en termes de perte de productivité, de perte de qualité de vie : en 2015 les personnes vivant avec le VIH sont toujour s mal accepté e s par leur entourage et en sont réduites à cacher leur maladie ! Ce n’est pas la première fois qu’une guérison est annoncée, et comme à chaque fois on a envie d’y croire. Timothy B r ow n, e s t p r o b a b l e m e n t l e seul patient réellement guéri suite à une gref fe de m o e lle o s s e u s e e n 20 07, d’u n d o n neur por teur d’une anomalie génétique sur les corécepteurs de ses lymphocytes CD4, cellule s im mu ni t a ire s c ib le s du VIH (2). L’ « Enfant de Boston », le s patie nts de la ‘c oho r te

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Visconty’ et de l’essai SPARTAC sont en fait des patients dits « contrôleurs ». On parle donc de rémission, ce qui signifie que la personne infectée ne présente plus de signe de multiplication du virus, avec une charge virale dite « indétectable » (moins de 50 c opie s du maté r ie l gé né tique du virus par millilitre de sang), et sans déficit immunitaire (taux de lymphocytes CD4 à m oin s 50 0 pa r millilitre de sang). C’est une situation qualifiée de contrôle virologique et immunologique, elle est souvent obtenue lorsque le traitement antirétroviral a été débuté très tôt, juste après l’infection VIH. Malheureusement, les contrôleurs finissent toujours par voir leur VIH se réveiller. Oui bien sûr, ce constat peut paraitre décevant. Les progrès depuis 30 ans sont pour tant énormes. Depuis la découverte de l’ef ficacité de l’A Z T sur le VIH en 1984 (antimitotique développé en 1964 à partir d’extrait de sperme de saumon) (3), et la première conférence internationale sur le Sida à Atlanta

en 1985, près de 30 médicaments efficaces contre le VIH ont été développé s (4). Mais tous agissent en bloquant la multiplication du virus, ils ne tuent donc pas directement le virus. La deuxième grande révolution thérapeutique est inter venue depuis 1997, lorsque les multithérapies améliorent drastiquement la vie des malades, et que l’arrivée d’une nouvelle c l a s s e d’a n ti r é t r ov i r a u x ( l e s antiprotéases) ouvre la voie à de nouvelles trithérapies (5). Le SIDA recule dans les pays industrialisés puis à par tir de 2005 dans les pays en développe ment, là où les traitements sont accessibles pour les malades. L’infection à VIH devient une m a ladie c hronique, tr a it a ble en un seul comprimé par jour. Et aujourd’hui l’espérance de vie pour le s pe r sonne s VIH+ efficacement traitées est comparable à celle des personnes non infectées. Quid des vaccins anti-VIH ? En mai 1984, le Pr Gallo promet-


tait la découver te d’un vaccin pour 1986. En 2015, l’optimisme n’est plus de mise. Deux voies de recherche ont été explorées : -Les vaccins préventifs, avec les 1er s essais en France en 1992 (6) et les essais menés en Thaïlande depuis 1999. Au total plus de 30 candidats vaccins ont été testés sur quelques milliers de volontaires sains avec des résultats décevants (au mieux 25 % de protection pour des souches de VIH ciblées) ; -Les vaccins dit thérapeutiques, développés depuis 1997, notamment ALVAC (7) AIDSVAX (8), Mrk Ad5 (9) qui malgré leur innocuité n’ont pas encore fait la preuve de leur efficacité. Les essais se poursuivent toutefois. La troisième grande révolution a é t é l ’a n n o n c e d u p r e m i e r patient guéri du VIH. À ce jour, le conte de fée de Timothy ne s’e s t p a s ré p é té. L e s au tre s te ntative s de gref fe s, toute s chez des patients atteints de leucémie ou de lymphome, se sont soldées par un décès ou u n e r e c h u te v i r o l o g i q u e . L a recherche s’oriente maintenant vers une « thérapie génique » : la mutation génétique naturelle CCR5-delta-32, présente chez e n v i r o n 10 % d ’ E u r o p é e n s , entraine une absence de co récepteurs sur les CD4 ce qui empêche le VIH de s’y fixer; les individus homozygotes (ayant hérité de la mutation de leurs deux parents) peuvent être des « contrôleur s ». De nouvelles techniques comme le «zinc finger» pourraient produire le même effet en employant « des ciseaux moléculaires » pour coupe r le gè ne d’expre s sion de commandes du Co-récepteur CCR5 dans les cellules CD4 (10). Cependant, les barrières à la guérison du VIH restent nombreuses. L’un des obstacles à c e tr a i te m e nt d é f ini ti f e s t l e r é s e r vo i r c e l l u l a i r e d u V I H : du matériel génétique (l’ADN proviral) qui reste caché à l’intérieur du noyau de cellules latentes (non en division) dont les CD4 dits ‘mémoires’ (11). La

taille du réservoir initial de VIH dans l’organisme de l’individu infecté est l’élément critique qui modère sa capacité à obtenir une guérison. Or on obser ve une diminution très rapide de la taille du réser voir lorsque le traitement est débuté précocement au moment de la primoinfection. Deux types de concepts de gué risons sont donc envisageables aujourd’hui : l’élimination définitive de tous les VIH d e l ’o r g a n i s m e (é r a d i c a t i o n virale) ou, plus raisonnablement avec les outils d’aujourd’hui, le contrôle immunologique («guérison fonctionnelle»). Les traitements en primo-infections restant exceptionnels, il faut donc trouver des moyens de diminuer le réser voir (12) : -Des essais chez le singe avec l’Auranofine montrent une efficacité transitoire, mais le concept est là. -La stratégie « Shock and kill » consiste à essayer de stimuler la production virale dans les cellules latentes pour atteindre le VIH avec les antirétroviraux classiques. Dif férentes molécules ont été essayées (comme le vorinostat), avec un succès modéré, mais la combinaison de plusieurs molécules ciblant différents mécanismes de latence donnerait de meilleurs résultats (une sor te de « trithérapie immunologique »). -Une autre stratégie (qui peut être associée) serait de faire disparaître les cellules productrices. Les checkpoints immunitaires (PD -1, L AG -3, TIGIT, CTL A-4), qui inhibent l’activation des cellules qui nous intéressent, peuvent être ciblés afin de diminuer le contrôle immunitaire et stimuler la production des cellules mémoires. En conclusion, la meilleure arme immédiate pour réduire la taille du réservoir est le traitement le plus précoce possible lors de la primo-infection. Ensuite des traitements efficaces simplifiés et moins toxiques (bientôt un traitement injectable mensuel)

améliorent grandement la qualité de vie de s p e r s onne s viva nt avec le VIH, ils leur permettent aussi d’avoir des enfants, et de vieillir se reinement. Le re ste relève encore de la recherche fondamentale… Pour f inir, n’oublions pa s de s a lu e r le s ava n c é e s s p e c t a culaires de ces 30 dernières années au niveau scientifique et thérapeutique, véritable épopée humaine où les patients et les soignants avancent main dans la m a in. G a rdo n s é g a le me nt l’e sp oir de la dé c ouve r te du traitement qui permettra l’éradication virale. Pour ma par t, je compte bien être témoin de la guérison d’infections à VIH avant la fin de ma carrière. Dr Elise Klement-Frutos Médecine Interne et Maladies Infectieuses au CHT Nouméa

( 1 ) L e M o n d e d u 21 j u i l l e t 2015. ht tp://w w w.le mond e. fr/sante/article/2015/07/21/laremission-sans-traitement-dune-jeune-femme-nee-avecle-vih-est-elle-inedite ( 2 ) Nature. 19 J U LY 2 0 1 2 | VO L 4 8 7 | | 2 9 3 ( 3 ) Walker M. A ZT: an AIDS defining drug par t 1, Continuum Maga zine, 4(6). ( 4 ) Mitsya H et al. Proc Nati. Acad. Sci. USA , 1985 ; 82 : 7096-7100. ( 5 ) Halvir et al. Ann. Int. Med. 1996 ; 124 : 984-94. (6) Impact Médecin, Guide de l’infection à VIH, 2001, 201-5. (7) Ferrari G et al. Blood 90(6) 1997 : 2046-16. ( 8 ) Esparza J. Chronique des Nations Unies, 2000, X X XVII (3). ( 9 ) Va n G r i e n s v a n F e t a l . AIDS, 2004 ; 18(2) : 295-301. (10 ) Liz Highleyman 13 Septembre 2013 l’ICAAC à Denver ( 11 ) Y a - C h i H o , C e l l 2 4 October 2013 (12 ) Nicolas Chomont 8 ème conférence sur la pathogenèse du VIH, Vancouver, juillet 2015

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LE DOSSIER :

SIDA, 33 ANS... Do cteu r Isa be lle M on ch ot te Vi ce -P ré sid en te de So lid ar ité SI DA -N C

UN VIRUS NOMMÉ VIH CAUSE LA MALADIE SIDA, IL Y A 33 ANS 78 millions est le nombre de personnes infectées par le SIDA depuis le début de l’épidémie, selon les estimations d’ONUSIDA 2015. Le SIDA est une maladie qui a marqué les esprits et l’histoire de la médecine. Entre les progrès de la prévention, l’efficacité des antirétroviraux et les avancées de la recherche, les espoir s sont grands et si on ne guérit pas du VIH, on parvient désormais à mieux vivre la maladie et à en contrôler sa progression. E n 19 8 2, l e s c h e r c h e u r s annoncent que la maladie qui tue la population se nomme SIDA. C’est la terreur qui s’installe… c’est la maladie du siècle et on n’en guérit pas ! De nos jours, près de 36 millions de personnes sont atteintes du VIH dans le monde dont près de la moitié de femmes et plus de 2 millions d’enfants de moins de 15 ans. La recherche a beau avoir amélioré les conditions de vie des malades, le SIDA tue chaque a nné e p rè s de 2 millions de personnes, selon l’ONUSIDA.

L E S I DA - L A M A L A DI E DONT ON NE GUÉRIT PAS

Actuellement, les « Antirétroviraux » (ARV) empêchent le virus du SIDA de se multiplier, mais ils ne guérissent pas. Regroupés 14

en grandes familles, les ARV peuvent agir aux dif férentes étapes de l’infection : au niveau de la fusion du virus avec la

m e m b r a n e d u l y m p h o c y te ; au niveau de la transformation des gènes et à celui de l’assemblage de nouveaux virus.


L’HISTOIRE DU VIH SIDA Source wikipedia et doctissimo

• 19 8 1 L e s p r e m i e r s c a s d’une déficience immunitaire inhabituelle sont repérés chez des hommes homosexuels aux États-Unis. • 1 9 8 2 L e s y n d r o m e d e l’immunodéficience acquise (SIDA) est défini pour la première fois. Dans le courant de l’année, trois modes de transmission sont identifiés : la transfusion sanguine, la transmission de la mère à l’e n f an t e t l e s r ap p o r t s sexuels. • 1983 Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) est reconnu en tant que cause du SIDA. En Afrique, une épidémie de SIDA à transmission hétérosexuelle est révélée.

E n 19 8 0 , u n m é d e c i n c a l i fo r ni e n re ç o i t tr o i s m a l a d e s homosexuels présentant des signes cliniques proche : amaig r i s s e m e n t , myc o s e, f i èv r e, pneumonie, et une candidose buccale, une af fection due à un champignon, t ypique des personnes immunodéprimées. C’est en mai 1983 qu’une équipe française isole le virus du SIDA ( VIH). Au début des années 80, il y a la libération sexuelle, mêlée d’insouciance. Pourtant en 1981, la maladie mor telle, que l’on nomme r a SIDA e n 19 82, fa it son apparition. Une épidémie silencieuse au dépar t. En juin 1981, l’Agence épidémiologique d’Atlanta annonce a u m o n d e m é di c a l q u e c in q patie nts homosexue ls à Los Angeles souffrent d’une pneumonie rarissime. La France est aussi touchée. L a communauté homosexuelle dans son ensemble est en première ligne. Les symptômes sont multiples :

fièvre, affections pulmonaires, tumeurs et au final... la mor t. La presse parle de « peste rose ». Les homosexuels seraient « punis » par le cancer. On parle alors de cancer gay. Le sarcome d e K a p o s i e s t u n e fo r m e d e cancer de la peau qui se manifeste par des taches brunâtres plutôt sombres. Un stigmate qui restera longtemps associé aux malades du SIDA. Le Dr Willy Rozenbaum, infectiolo gu e, c ré e un g roup e de travail sur le SIDA pour tenter de comprendre cette nouvelle maladie. Une étroite collaboration va alors se mettre en place entre cliniciens et chercheurs. E n j a nv i e r 19 8 3 , l e v i r u s d u SIDA est isolé et au mois de mai 1983, l’équipe de chercheurs de l’Institut Pasteur publie les résultats dans la revue Science et devance les Américains. Une découver te française récompensé e 25 ans plus tard par un prix Nobel de médecine. Mais à l’époque, l’histoire ne fait que commencer. Le SIDA

• 1985 L’étendue de l’épid é m i e d ev i e n t m a n i f e s t e. Chaque région du monde signale au moins un cas de VIH/SIDA. L’acteur Rock Hudson est le premier personnage public à révéler qu’il a le SIDA. Aux États-Unis, la Food and Drug Administration ( FDA) approuve le premier test d’anticorps anti-VIH. L e d é pis t age du V IH dan s les dons de sang débute aux États-Unis. • 1987 La première riposte au SIDA à base communautaire d’Afrique est organisée par l’Ouganda par le biais de l’Organisation Ougandaise d’Aide aux malades du SIDA (TASO) . Ce style de riposte devient un modèle pour des activités similaires dans le monde entier. Création de la Fondation du Réseau international d’entraide et de lut te contre le SIDA ( ICASO ) et du Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH/SIDA. E n f év r i e r, l’O r g a n i s a t i o n mondiale de la Santé (OMS)

Suite pag

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LE DOSSIER : SIDA, 33 ANS...

tu e e t s’a n n o n c e c o m m e u n agresseur de taille que beaucoup sous-estiment encore et que d’autres craignent comme la peste ! En 1984, la stigmatisation des m a lade s re s te trè s p e s a nte. On parle encore de la maladie des 4 H pour hémophile, homosexuel, haïtien, héroïnomane. Cet te année -là on dénombre 300 malades et l’on sent monter l’urgence et la peur. Le sang et le sexe, les deux voies de transmission sont désormais connues. Pourtant dans certains hôpitaux, les soignants osent à peine approcher les malades par crainte que le virus ne leur saute dessus ! Victimes d’une grande stigmatisation et condamnés à mor t, c’est la double peine pour les malades. Des associations voient le jour afin de pallier au pouvoir politique démunie et sur tout pour soutenir les malades et être à leur chevet, d’autres se chargent de la prévention. Michèle Barzach, ministre de la Santé, prend alors deux mesures fondamentales : la vente libre de seringues pour limiter la contamination chez les toxicomanes

et l’autorisation de la publicité sur les préser vatifs qui est le seul moyen de prévention contre le virus du SIDA. Ces mesures heur tent l’opinion et pour tant elles sont encore d’actualité et indispensables. E n 1 9 8 7 a r r i v e l ’ A Z T, u n médicament qui semble traiter le VIH sans guérir et les patients bénéficient d’une prise en charge à 100 %. L’AZT est décevant, il ne guérit pas et a de nombreux effets secondaires aux doses administrées. Pendant les 10 années suivantes, c’est l’hécatombe, les hôpitaux, « envahis » par le s malade s, deviennent des mouroirs. C’est aussi la période du scandale du sang contaminé. Act Up tente d’alerter l’opinion. Les associations se rassemblent et c’est le début du SIDACTION en 1991. En 1996, le bilan est lourd. Le SIDA a déjà tué plus de 30.000 personnes en France. Les traitements donnent des résultats mitigés. Pas de guérison en vue ! Et 1996 c’est un tournant dans la prise en charge du VIH SIDA , c’e s t l’a r r ivé e de s tr i thérapies ! Association de

crée son Programme spécial de la Lut te contre le SIDA, qui deviendra par la suite le Programme mondial de lutte contre le SIDA. Les États-Unis donnent le feu ver t au premier traitement contre le SIDA : azidothymidine (AZT). • 1988 Pour la première fois, les ministres de la Santé du monde entier se réunissent à Londres pour discuter de l’épidémie de VIH/SIDA. • Dans la période 1991-1993 Premier succès contre l’épidémie dans un pays en développement : la prévalence du VIH chez les jeunes femmes enceintes de l’Ouganda amorce son déclin. Ce succès est attribué à la mobilisation générale du pays contre l’épidémie. • 19 9 4 L e s s c i e n t i f i q u e s mettent au point le premier schéma de traitement en vue de réduire la transmission mère-enfant. • 19 9 5 U n e f la m b é e d’in fections à VIH parmi les consommateurs de drogues injectables est détectée en Europe orientale. • 19 9 6 C r é a t i o n d u P r o gramme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA). La preuve de l’efficacité du traitement antirétroviral hautement actif (HAART) est présentée pour la première fois. • 1997 Le Brésil devient le premier pays en développement à fournir le traitement an t ir é t r ov ir al par le biais de son système de santé publique. • 1998 Le premier traitement de courte durée pour la réduction de la transmission du VIH de la mère à l’enfant est annoncé. • 1999 Le premier test d’efficacité d’un vaccin potentiel

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dans un pays en développement débute en Thaïlande. 3 médicaments antiviraux contre le VIH à prendre, une stratégie gagnante d’association de médicaments (déjà pratiqué dans d’autres pathologies comme la tuberculose par exemple avec les antituberculeux). Cette trithérapie administrée va permettre de lutter efficacement contre le VIH et permettre de faire du VIH SIDA une infection chronique contrôlée. Mais au départ, les traitements arrivent au compte-gouttes des laboratoires américains. Il n’y en a pas pour tout le monde ! Dans les ser vices, les médecins doivent sélectionner leurs patients. Trè s vi te e n Fr a n c e tou s le s malades seront traités. Et bien que les ef fets secondaires soient par fois pesants : diarrhée, ventre gonflé, joues creusées…, une page de l’histoire est écrite. Le s sé rop ositif s ne me ure nt plus, le s hospitalis ations se font rares, il n’y a plus qu’à se dépister pour bénéficier des t r a i te m e n t s e t e nv i s a g e r d e vivre et non plus de mourir ! Les femmes peuvent désormais avoir des enfants sans risque de transmettre le virus, mais des combats restent à mener. En effet, les dépistages restent insuffisants, les personnes ont peur de savoir, les traitements sont parfois lourds et les effets secondaires dif ficiles à suppor ter…

En 2009, la première trithérapie anti-VIH en un comprimé quotidien, arrive sur le marché français à l’initiative conjointe de deux laboratoires américains concurrents. Les multithérapies peuvent être à l’origine de fatigue, de maux de tête et de troubles digestifs. Plus graves, des modifications du métabolisme peuvent également sur venir, qu’il est néanmoins possible de juguler grâce à une activité physique adaptée. En 2015, la prévention est multiple, les trithérapies sont simplifiées, les effets secondaires sont moindres. Si le préservatif reste une arme efficace pour se protéger du SIDA, l’observance du traitement par trithérapie a permis aux séropositifs d’avoir des charges virales indétectables et de réduire considérablement la transmission du virus. L’autre prévention reste le dépistage, car il y a de nombreuses personnes séropositives qui s’ignorent ! Le SIDA e st devenu un br uit d e fo n d a u q u e l o n s e s e r a i t presque habitué avec les avancées médicales de ces dernières années. Mais le SIDA a déjà tué plus de 28 millions d’individus et il continue ses ravages. 36 millions de personnes sont touchées. 33 ans après la découver te du SIDA, l’histoire de cette maladie est toujours en train de s’écrire...

• 2000 Première discussion au Conseil de Sécurité des Nat ions Unies au sujet du VIH/SIDA. • 2001 Le Secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan lance un appel en faveur d’un plan d’action mondial contre le SIDA et pour la santé. • 2002 Le VIH devient la cause principale de mort chez les personnes âgées de 15 à 59 ans dans le monde. • 2005 Rédaction du Cadre stratégique de lutte contre le VIH/SIDA 2006-2010. • 2008 20 ème anniversaire de la Journée mondiale contre le SIDA. • 2009 L’ONUSIDA avait lancé un appel en faveur de l’élimination quasi totale de la transmission de la mère à l’enfant. • 2011 Haïti représente 59 % des décès enregistrés dans la région. • 2 0 12 L a F DA au x É t at sUnis approuve le Truvada*(le ténofovir et le FTC) comme prophylaxie pré exposition ( PPrE ) chez les personnes à risque élevé d’infection à VIH. • 2 0 13 Tr o i s p a y s r e p r é sentent 48 % des nouvelles infections : l’Afrique du Sud, le Nigeria et l’Ouganda. • 2014 Apparaît le tout traitement, « test and treat ».

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LE DOSSIER : SIDA, 33 ANS...

L’ORIGINE DU VIH SIDA Selon une étude publiée dans la revue scientifique américaine Science, la pandémie du SIDA aurait débuté autour des années 1920 à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo. L’é quipe de re cherche internationale s’est concentrée sur la souche la plus fréquente du VIH. De fil en aiguille, les scientifiques ont réussi à reconstituer l’histoire génétique de ce rétrovirus jusqu’à l’origine de la pandémie du SIDA , « tr è s p r o b a b l e m e n t » a u to u r d e s années 1920 à Kinshasa.

Une seule transmission pour 75 millions d’infections !

L e s v i r o l o g u e s ava i e n t d é j à connaissance de la transmission à treize reprises de ce rétrovirus des singes à l’homme, notamment par des chimpanzés du sud du Cameroun. Une seule d’entre elle s a ce pe ndant c onduit à la propagation du VIH chez l’homme.

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« Pour la première fois, nous avons analysé toutes les données génétiques disponibles en recourant aux dernières techn iq u e s p hy to g é o g r a p h iq u e s pour estimer statistiquement l’origine du vir us », explique O live r P y b u s, l’u n d e s p r in c i p a u x a u t e u r s d e l ’é t u d e . « Nous pouvons ainsi dire avec u n d e g r é é l evé d e c e r titud e d’où et quand la pandémie est par tie », poursuit-il.

Une combinaison de facteurs responsables de sa propagation :

L’urbanisation rapide, le développement du chemin de fer en République démocratique du Congo, et le commerce du sexe ont favorisé la dif fusion du SIDA entre les années 1920

et les années 1950. « Les informations des archives coloniales indiquent qu’à la fin des années 40, plus d’un million de personnes transitaient par Kinshasa par le train chaque année », développe Nuno Faria, de l’Université d’Oxford et coauteur des recherches. Par la voie ferroviaire, le VIH s ’e s t a l o r s p r o p a g é d a n s d’autres villes du pays entre les années 1930 et 1950 : MbujiMayi, Lubumbashi dans l’extrême Sud, et Kisangani dans le Nord, ces foyers secondaires disposant de bons réseaux de communication avec les pays du sud et de l’est de l’Afrique. Pl u s t a r d, a p r è s l e s a n n é e s 19 60, d’autres changements


sociaux ont participé à la p r o p a g a t i o n d e l ’i n f e c t i o n . L’augmentation de la prostitution, ainsi qu’un plus grand ac c è s au x s e r ingue s que s e par tageaient les toxicomanes ont contribué à transformer les foyers d’infection en une véritable pandémie humaine qui a tué des millions de personnes à ce jour.

L’ACTION DU VIH ET SA PRODUCTION L’action de l’infection par le VIH suit quatre étapes bien définies : - Le virus s’attache d’abord à la cellule du système immunitaire puis délivre son matériel génétique (ARN) à l’intérieur de ces cellules. - Le matériel génétique du virus ARN est transformé en ADN. - L’ADN viral pénètre dans le noyau puis s’intègre à l’ADN de la cellule. - L’ADN viral fabrique de l’ARN viral. Cet ARN sort du noyau et fabrique de nouveaux virus. Les thérapies actuelles interfèrent toutes, à des moments différents selon les molécules, avec les trois premières étapes d e l’i n f e c t i o n . E n d’a u t r e s termes, les thérapies actuelles empêchent la réinfection de nouvelles cellules du système immunitaire.

19 6 9 , c ’e s t l a d a t e à laquelle le virus du SIDA aurait été introduit aux États-Unis par un immigrant Haïtien.

L’île d’Haïti aurait elle-même vu arriver la maladie en 1966, via une personne en provenance d’Af r i qu e c e ntr a le. Plu s loin encore sur le fil du temps, c’est dans les années 1930 que le SIDA aurait passé la barrière des espèces, alors que des humains mangeaient de la viande de chimpanzé c ontaminé e. D e s c he rc he u r s s ont ré c e mme nt remontés jusqu’à cette origine. En quelques années, le virus se répand, d’abord essentiellement d a n s l a c o m mu n au té h o m o sexuelle. 1981, la maladie com-

Certaines cellules qui ont le virus intégré représentent des réservoirs pour la production de nouveaux virus.

mence à faire des ravages. En 1982 des équipes de chercheurs décrivent pour la première fois cet ensemble de symptômes inhabituels regroupés sous l’a c r o ny m e S I DA , sy n d r o m e d’immunodéficience acquise. L’é p i d é m i e s ’e s t é t e n d u e à la planète e ntiè re. Rappor ts sexuels, transfusions, échanges de seringues, accouchements... On réalise que les modes de contamination sont multiples, le monde s’affole.

LA CIBLE DU VIH SIDA L e v i r u s d e l’i m m u n o d é f i c i e n c e humaine (VIH) a plus d’un tour dans son sac. Découvert il y a maintenant 34 ans, personne n’a encore réussi à met tre au point un vaccin pour guérir les 36 millions de personnes infectées dans le monde. Pour percer son mystère, il faut comprendre comment le VIH s’y prend pour déjouer les cellules immunitaires, la ligne de défense de l’organisme. Une équipe dirigée par Petronela Ancuta, professeure au Département de microbiologie, infectiologie et immunologie et chercheuse au Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CRCHUM), apporte une partie de la réponse dans une étude publiée en avril 2015 dans la revue RETROVIROLOGY. Le VIH ne s’attaque pas à toutes les cellules immunitaires. Il a une préférence pour certaines, les lymphocytes T qui portent à leur surface un récepteur particulier, appelé CD4+. Dès le début de l’infection, le virus détruit ces cellules, notamment dans le tube digestif qui est un site impor tant de réplication virale. Une fois que le virus a tué suffisamment de lymphocytes T CD4+, les sujets infectés par le VIH développent le syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA) en absence du traitement antirétroviral. Il faut comprendre les bases moléculaires de la vulnérabilité des cellules T CD4+ au VIH pour arriver à éradiquer le virus. Une fraction des cellules T CD4 + sont notamment impliquées dans la défense contre les pathogènes au niveau intestinal. Ces cellules sont nommées Th17 car elles produisent un facteur soluble, l’interleukine-17 (IL-17), qui est essentiel pour leurs fonctions. Chez les sujets infectés par le VIH, il y a un déficit majeur en précurseurs Th17 naïfs. Cette déplétion s’explique au moins en partie par l’infection préférentielle de ces cellules par le VIH. L’identification des précurseurs Th17 naïfs contribue à la compréhension du fonctionnement d’autres maladies qui sont associées, contrairement au VIH, à une exacerbation des fonctions Th17 telles que l’infection à virus de l’hépatite C, les maladies inflammatoires auto-immunes et le rejet des greffes.

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LE DOSSIER : SIDA, 33 ANS...

L E S V I RU S DU V I H S I DA ( revu e tropical 2015 ) : Les VIH sont des virus de la famille des rétrovirus. Une de leurs caractéristiques essentielles est leur extrême diversité génétique. On distingue deux types viraux majeurs, les VIH-1 et VIH-2, résultats de deux transmissions zoonotiques différentes. Le virus simien du chimpanzé et le VIH-1 présentent 80 à 90 % d’homologie. Les virus simiens du macaque et du Sooty mangabey sont proches du VIH-2 avec lesquels ils partagent 80 % d’homologie des séquences nucléotidiques. Le VIH-1 est très largement répandu à travers le monde. Il est cause de la pandémie de SIDA et pose un problème majeur de santé publique dans tous les continents. Le VIH-2 a une diffusion beaucoup plus limitée. Il est essentiellement présent en Afrique de l’Ouest, en particulier en Guinée-Bissau, Gambie,

Sénégal, Côte d’Ivoire, BurkinaFaso, et a atteint le Mozambique et l’Angola, ex-colonies portugaises, à partir de la Guinée-Bissau et hors d’Afrique, l’Inde et le Brésil. Il est moins pathogène et moins transmissible que le VIH-1. L’infection à VIH-2 ne s’est pas développée sous une forme épidémique. L’analyse phylogénétique a permis de décrire trois groupes pour le VIH-1 : M p o u r M a j o r, N p o u r N o u v e a u et O pour Outlier. Les souches du groupe M représentent presque toutes les souches circulantes. Les virus du groupe O ne représentent qu’une minorité de souches circulantes. Ils sont trouvés en Afrique centrale et plus spécialement au Cameroun où ils représentent 2 % des VIH-1. Le groupe N a été identifié chez une quinzaine de patients camerounais. Le groupe M est sous-divisé en 9 sous-types

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(de A à K), certains dits « purs », d’autres recombinants, mosaïques de différents sous-types. Certains virus mosaïques jouent un r ôle majeur dans l’épidémie mondiale de SIDA, d’où leur appellation de « Circulating Recombinants Forms » ou CRFs. Les différents sous-types prédominants du VIH-1 se répartissent ainsi suivant les régions : Afrique de l’Ouest (A), Afrique de l’Est et du Sud (C), Afrique centrale (A, C, D, CRF_01AE, F, CRF_02AG, H, J), Inde (C), Asie du Sud-est (B, CRF_01AE), Amérique latine (B, F). Des situations d’échec des anticorps anti-VIH liées à des mutations de certains isolats ont été rarement, mais régulièrement, rappor tées. Les tests moléculaires de détection et de quantification de l’ARN viral plasmatique sont également affectés par la diversité génétique du VIH-1.



LE DOSSIER : SIDA, 33 ANS...

LA TRANSMISSION DU VIH L E V I R U S N E P E U T PA S S E TRANSMETTRE • Par la salive. Embrasser ou boire dans le même verre ne comporte aucun risque. • Par le toucher. Serrer la main ou s’asseoir sur la cuvette des toilet tes ne compor te aucun risque. • Par les piqûres d’insectes (moustiques), pas de risque. • Par la sueur, pas de risque. Les seuls moyens de transmission du virus : • L e s r a p p o r t s s exu e l s n o n protégés avec pénétration vaginale, anale ou buccale. • L e s é c h a n g e s s a n g u i n s , n ot a m m e nt p a r l’inte r m é diaire d’une seringue (partage de matériel d’injection en cas d’usage de drogues injec tables, piqûre accidentelle c h e z u n p r ofe s s i o n n e l d e santé). • Transmission de la mère à l’enfant pendant la grossesse ou l’allaitement. Il ex is te seu l em ent q u at r e liquides contaminants : • Le sang ; • Le sperme et le liquide qui sur vient avant l’éjaculation (liquide pré séminal) ; • Les sécrétions vaginales (la lubrification) ; • Le lait maternel. Q u a t r e co n d it ion s doive nt être requises pour que le VIH puisse se transmet tre : • Le virus doit pouvoir « passer » de la personne infectée vers l’autre personne : cela ne peut se faire que par une muqueuse (le revêtement intérieur du corps, qui est dif férent de la peau) ou par une blessure permettant au sang de « sortir du corps ». 22

• Un véhicule doit permettre au virus d’aller d’une personne à u n e a u t r e : c e s vé h i c u l e s sont le sang, le sperme, les sécrétions vaginales de la femme, le liquide pré séminal d e l’h o m m e ( la « g o u t te » qui peut apparaître dès l ’é r e c t i o n , b i e n a v a n t l’éjaculation), et le lait maternel (les autres liquides comme la salive, la sueur, les larmes ne peuvent pas contenir assez de virus actifs pour permettre une conta mination). • Le virus doit pouvoir « rentrer » à l’intérieur d’une autre per sonne : par une muqueuse ou une blessure permettant le contact avec le sang. • Il faut que le taux de virus p ré s e nt c h ez l a p e r s o n n e séropositive soit suf fisant pour qu’il soit contaminant. Ces conditions de transmission demandent un contact direct. Si elles sont réunies, une contamination e s t p o s sible, s a ns qu’elle ait forcément lieu. Par exemple, en cas de rappor ts s ex u e l s n o n p r o té g é s ave c une personne séropositive, il p e u t su f f ire d’une fois p our être contaminé, mais on peut ne pas avoir été contaminé au bout de dix rappor ts, et l’être au onzième... !

• Par les larmes, pas de risque.

LE TRAITEMENT DOIT ÊTRE PRÉCOCE L’intérêt de démarrer le plus tôt possible une multithérapie après une contamination par le VIH est une garantie de vivre mieux et un risque moindre de complications. Plus le délai est court entre la contamination et la mise sous traitement, plus le réservoir viral est faible, ce qui engage un meilleur pronostic pour la personne atteinte. La multithérapie antirétrovirale empêche efficacement la réplication du virus, mais elle ne permet pas de déloger le virus des cellules hôtes du système immunitaire. En effet, le VIH persiste dans l’organisme, intégré dans l’ADN de certaines cellules. Il peut se maintenir ainsi sous forme latente pendant des années, notamment dans les lymphocy tes T CD4, puis se remet tre à proliférer, par exemple lors d’une interruption de traitement. Donc pas d’interrupt ion de traitement antiviral, sous peine de réactivation de la maladie.


FAIRE UN TEST DE DÉPISTAGE Pou rquoi fa i re u n t e s t du risque. Les résultats sont obtenu en 30 minutes pour ce de dépistage ? accessibles en 48 heures le type de réactif. Ce test n’est C’est un signe de responsabilité de vouloir connaître son statut s é r o l o g i q u e . I l s’a g i t d ’u n e démarche libre et volontaire qui permet : • de savoir si l’on est séropo sitif ou séronégatif en cas de prise de risque ; • d’a b a n d o n n e r l’u tili s a ti o n du préservatif dans un couple stable si les deux partenaires sont séronégatifs ; • de bénéficier le plus tôt pos sible d’un suivi médical en cas de test positif, et d’éviter de transmettre le VIH à son ou ses par tenaires.

plus souvent. Les laboratoires en Nouvelle-Calédonie ont les tests de 4 ième génération. Tant que l’on n’est pas sûr d’être sé roné gatif, il faut p roté ge r ses relations sexuelles.

Un test de dépistage se fait à partir d’une simple p ri s e d e s a n g. L e s a n a -

lyses ef fectuées permet tent aujourd’hui de détecter le virus à par tir du 15 ième jour après la prise d’un risque, mais ce n’est qu’au bout de 6 semaines que l’on peut être sûr de ne pas être contaminé. Si le test est fait avant ce délai et que le résultat est négatif, il faut le renouveler à 6 semaines

pas autorisé en Nouvelle-Calédonie. Le résultat du test n’est valable que pour soi-même. Chaque par tenaire doit faire son propre test.

Le résultat du test n’a rien à voir avec la définition du groupe sanguin : O+, O-, A+, A-, AB+... La consultation et le test sont g r a tu i t s e t a c c e s s i b l e s a u x majeurs comme aux mineurs dans les consultations de dépistage anonyme et gratuit (CDAG). Le dépistage peut être aussi prescrit par les médecins et sages-femmes, il suffit d’aller au laboratoire d’analyses médicales, une prise de sang est faite et l’acte est remboursé.

À l’occasion d’un test du V I H , le mé de cin peut vous

Dans certains endroits, le d é p i s t a g e p e u t s e f a i re p a r u n te s t r a p i d e d’o r ie nt atio n diagnostique ( TROD) en prélevant une goutte de sang au bout du doigt. Le résultat est

proposer le dépistage d’une autre IST notamment pour l’infection à Chlamydia. Cette IST fréquente chez les jeunes et qui peut entrainer des stérilités se traite très facilement si le résultat du dépistage est positif.

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L’ABC DU VIH / SIDA Le vrai nom du virus, c’est le V IH, pour Virus de l’immunodéficience humaine (HIV en anglais). C’est lui qui est responsable de la maladie. Il n’est pas contagieux, c’est-à-dire qu’il ne peut pas s’attraper simplement à l’air libre, en discutant avec une personne infectée. En revanche, il est transmissible, par le sang (accident d’exposition au sang et transmission maternofoetale) et les sécrétions sexuelles lors des pénétrations avec une personne infectée. Le VIH est particulièrement dangereux parce qu’il s’attaque à notre système immunitaire. En fait, sa structure lui permet de dét r uir e cer t ains glo bules blancs, les lymphocytes T4. Il possède sur la membrane qui l’enveloppe une protéine qui lui sert de clé pour s’introduire dans le lymphocyte et ensuite il le fait travailler à la reproduction virale. C’est ainsi que le virus se multiple rapidement.

SÉROPOSITIVITÉ, SIDA, IST

Le SIDA ou S yndrome d’I m munod éficience A cquise est une maladie qui s’attaque au système immunitaire. Elle est provoquée par le VIH, le Virus de l’Immunodéficience Humaine. Le VIH est une IST (infection sexuellement transmis sible). Quand il fonctionne bien, notre système immunitaire nous protège contre les attaques extérieures (virus, bactéries, parasites…). Mais en présence du V IH, l e sys tè m e im mu ni t a ire est progressivement détruit et quand l’immunité régresse, à

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un cer tain stade, la personne commence alors à développer des maladies dites « oppor tunistes », c’est-à-dire qui profitent de la chute de l’immunité ( pneumonie, cancer s...). Elle devient malade du SIDA.

SÉ ROPOSITIF/ V E OU M AL ADE DU SIDA

Il impor te de bien distinguer les deux étapes : 1. On devient séropositif/ve lorsqu’on a été infecté/e par le VIH. Le virus s’est infiltré dans l’organisme et a commencé à se multiplier. Toutefois, on ne présente pas nécessairement de signes : le système immunitaire continue à fonctionner. 2. Si la personne séropositive reste sans traitement, le VIH va p ro gre s sive me nt détr uire son système immunitaire et elle devient malade du SIDA. Avec les dépistages et les traitements, peu de pe r sonne s a r rive nt à cette deuxième étape. Les traitements permettent, en effet, de bloquer l’évolution de l’infection, mais n’élimine nt pa s le virus. La personne infectée reste donc séropositive toute sa vie. À l’heure actuelle, on parle donc du SIDA comme d’une maladie chronique et non mortelle. Les personnes vivant avec le VIH, suivies médicalement, peuvent de fait, avoir une espérance de vie pratiquement égale à celle des personnes séronégatives.

L A CHARGE VIR ALE

La charge virale désigne la quantité de virus présente dans le sang et les sécrétions sexuelles. Pourquoi la réduire ? • Pour rester en meilleure santé

et garder une meilleure qualité de vie. • P o u r r é d u i r e l e r i s q u e d e transmission du VIH. La charge virale est dite indétectable lorsqu’elle est telle m e n t r é d u i t e q u ’o n n’a r r i v e plus à détecter le VIH dans le sang. La personne reste toutefois séropositive (le virus ne disparaît pas). C’est en ayant un suivi médical régulier et en prenant bien son traitement que les personnes vivant avec le VIH peuvent atteindre une charge virale indétectable. Lo r s que la c ha rge vir a le e s t indétectable, le risque de transmission du virus est presque inexistant !

L A TRANSMISSION, ÇA NOUS CONCERNE…

o Par relations sexuelles (risque élevé lors de la pénétration vaginale ou anale et lors de fellation avec éjaculation dans la b ouche; r isque moindre lors de fellation sans éjacu lation dans la bouche). o Par contact avec le sang d’une personne infectée (par tage de seringues ou de matériel de sniff, sang des règles). o Par transmission de la mère à son enfant, lors de la gros s e s s e, d e l’a c c o u c h e m e nt et de l’allaitement.

M AL ADIES OPPORTUNISTES

On parle de séropositivité lor sque l’on a fait un test de dépistage du VIH et que l’on a trou vé de s a nti c o r p s a nti VIH dans le sang : cela signifie que notre organisme a été en contact avec le virus et qu’il a


tenté de le combattre. Le VIH, une fois installé, il reste ! S’il n’est pas détecté (par un dépistage), il continue à proli fé r e r e n s il e n c e : l e V IH va finir par faire baisser le taux de lymphocytes T4 dans le sang. Le taux sans VIH doit être audessus de 500 lymphocytes T4/ mm3 dans le sang. Lorsque ce taux baisse avec la présence du VIH, le corps est exposé à toutes sortes d’infections contre le qu e l il e s t p lu s dif f i c ile de combat tre. E n d e s s o u s d e 200 LT4/mm3, de multiples infect ions commencent à se développer : ce sont les m a l a d i e s o p p o r tu n i s te s , q u i profitent de la faiblesse de l’organisme pour s’introduire et se développer. C’est alor s que l’on parle de SIDA , c’est l ’a c r o n y m e p o u r s y n d r o m e

d’immunodéficience acquise. Parmi ces maladies oppor tunistes, les plus courantes sont :

• La pneumocystose, qui s’attaque aux poumons. Elle est due à un microrganisme qui circule couramment dans la population. Mais contre lequel les malades

du SIDA ne peuvent pas lutter. Les symptômes sont une toux sèche, une for te fièvre et une dégradation de l’état général. • La toxoplasmose cérébrale : il s’agit d’un abcès cérébral. Les symptômes varient selon l’endroit où il est situé : per te de la vue, hémiplégie, etc. • Le cy tomégalovirus : ces sy m ptô m e s p e u ve nt s’a p p a renter à ceux d’une mononucléose. Le patient éprouve une grande fatigue avec fièvre, des douleur s musculaire s importantes, des maux de tête pouvant aller jusqu’à une méningite. • Le sarcome de Kaposi, ces fameuses taches brunes sur la peau, aujourd’hui si étroitement associées au SIDA. Par fois la maladie de Kaposi s’at taque également aux poumons, avec des conséquences beaucoup plus graves.

TRAITEMENTS DU VIH AUJOURD’HUI Les traitements actuels ne guérissent pas l’infection à VIH et il n’existe pas non plus de vaccin. Il existe aujourd’hui des médic a m e n t s e f f i c a c e s q u i p e rmettent de ralentir l’évolution de l’infection et de mener une vie pratiquement normale. Les traitements sont moins lourds e t m o in s c o ntr a ig n a nt s. L e s progrès scientifiques ont permis de rallonger considérablement l’e sp é r a nc e de vie, da ns le s pays où les traitements sont accessibles et où les personnes contaminées ont, grâce au dépistage, un accès aux soins et à un suivi médical précoce. De même, les traitements actuellement disponibles ont réduit de façon extrêmement importante le risque de transmission de la mère à son enfant quand elle est séropositive. Un homme ou une femme séropositif/ve peut aujourd’hui avoir des enfants avec ou sans assistance médicale à la procréation (AMP).

Il existe également un traitement d’urgence si un risque impor tant a été pris : - avec un partenaire séropositif, - ave c u n p a r te n a i r e q u i n e connaî t pas son statut séro -

logique et qui fait par tie d’une population dont une proportion impor tante est séropositive, - a p r è s p a r t a g e d e m a té r i e l d’injection souillé par du sang d’une personne contaminée ou de statut sérologique inconnu.

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LE DOSSIER : SIDA, 33 ANS...

Dans ces cas, il faut se rendre le plus vite poss i b l e dans une consultation de dépistage ou aux urgences d’un hôpital (dans les 4 pre mières heures et dans les 48 heures au plus tard). Le médecin évaluera le risque pris et pourra prescrire un traitement préventif d’un mois, qui peut empêcher d’être infecté par le VIH. I l ex is t e des t r a i t e ment s en fonct ion des st ades de la maladie : primo-infection ou infection chronique, immunodépression modérée ou sévère, ADN pro viral bas ou élevé, charge virale basse ou élevée, troubles neurocognitifs, co-morbidités (tuberculose, hépatites), facteurs de risque cardiovasculaire, enjeux de la procréation, enjeu des risques de transmission, existence de souches déjà résistantes, présence de facteurs prédictifs de progression ou facteurs de mauvaise restauration immunitaire… Il demeure que chez un certain nombre de personnes, le déficit immunitaire persiste avec une charge virale négative témoin d’une inflammation résiduelle qui pourrait être la cause de

UN ESPOIR DE VACCIN Les vaccins thérapeutiques utilisent deux stratégies pour combat tre le virus, le préventif et le curatif. L’é r a d i c a t i o n v i s e à f a i r e r e s sortir le virus qu’on n’arrive pas à atteindre avec la trithérapie pour ensuite l’attaquer avec un vaccin. L’autre stratégie consiste à induire une réponse immunit aire assez forte pour arrêter le traitement et contrôler le virus. À l’heure actuelle, tout est encore dans les centres de recherches. Alors que dire des recherches lancées dans de multiples laboratoires pour mettre au point un vaccin ? Sont-elles vouées à l’échec puisque le

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problèmes de santé comme des néoplasies, le vieillissement précoce, les problèmes cardio-vasculaires… La recherche travaille donc aussi sur des stratégies pour minimiser le dysfonctionnement immunitaire, mais aussi l’inflammation, pour lutter contre ces pathologies, contre ces comorbidités. Il reste aussi des formes virales latentes qui sont inaccessibles aux traitements antirétroviraux, des réser voirs qui s ont dis sé miné s et da ns lesquels l’infection à VIH est dyna mique. Il e st pour l’instant impossible d’atteindre le vir us qui se trouve dans ce s sanctuaires et qu’on ne peut p a s é r a d i q u e r, p a r c e q u e l e système infecté est incapable de se débarrasser de l’infection ou parce que les traitements n e p e u ve n t p a s a t te i n d r e l e virus intégré dans les cellules d o r m a n te s . D e s r e c h e r c h e s de stratégies thérapeutiques pour cibler ces réservoirs sont mises en place : elles portent sur les traitements antirétroviraux, leur intensification et la façon d’améliorer leur diffusion, sur des traitements plus précoces, sur l’augmentation des réponses immunitaires spécifiques, les

virus du SIDA ne cesse de s’adapter ? L es ch er ch eur s d e l’IN SERM e t d’ailleurs, disent qu’un vaccin est faisable. En ef fet ces dernières années, des progrès immenses ont été accomplis pour identifier des anticorps neutralisants humains capables de bloquer le virus du SIDA. Des travaux de l’INSERM ont montré que l’association de deux puissants anticorps monoclonaux neutralisants reste encore capable de bien neutraliser in vitro les variants les plus récents du virus du SIDA. Des travaux qui ouvrent des perspectives intéressantes pour toutes les équipes qui travaillent à la mise au point d’un vaccin.

immunomodérateurs, etc. Le contrôle et peut-être l’éradication du virus passeront probablement par une combinaison de ces stratégies. Les quatre priorités actuelles pour la lutte contre le VIH sont : la lutte contre les réservoirs, le dépistage (pour pouvoir traiter, il faut que les patients soient dépistés), le vaccin et enfin les traitements préventifs. Le succès de la lutte contre l’épidémie du VIH repose sur une « cascade de soins » : accès au dépistage, accès aux soins et aux traitements antirétroviraux pour les personnes séropositives, maintien dans les filières de soins et associatives af in not a mme nt de favo r is e r leur obser vance. L’objectif est au final que le plus grand nombre possible de personnes infectées par le VIH soient dépistées, puis soient en succès virologique, c’est-à-dire présentant une charge virale (quantité de vir us pré se nts dans le s ang) indétectable, ce qui limite de façon impor tante les risques de transmission du VIH.

Vaccin thérapeutique Vaccin contre le sida : le pari d’une petite entreprise française. C’est l’une des pistes les plus prometteuses à ce jour pour met tre au point un vaccin thérapeutique contre le SIDA . Derrière ce projet , pas de grand laboratoire ni de firme industrielle mondiale, mais une petite société française quasiment inconnue, baptisée Biosantech. Le vaccin mis au point s’adresse aux personnes séropositives, dans l’objectif de les guérir. C’est le seul vaccin thérapeutique à avoir reçu l’autorisation de passer en phase 2 d’essais sur l’homme.


ENSEMBLE NOUS VAINCRONS LE SIDA aux personnes séropositives.

La dernière décennie nous invite à penser que le VIH SIDA sera vaincu, car de nombreuses actions sont en marche et œuvrent dans ce sens ! • De nombreuses communautés œuvrent pour stopper l’épidémie • L’accès aux traitements s’est étendu dans le monde • Des investissements financiers sont consacrés à la recherche et à la lutte contre le VIH SIDA • La science a des programmes novateurs de recherche de nouvelles molécules et des pistes vaccinales, les cher cheurs tentent même de leurrer le VIH ! • Le traitement antiviral, anti VIH/SIDA remplit plusieurs fonctions : ✘ Sauver des vies ; ✘ Stopper la transmission sexuelle ; ✘ Stopper la transmission materno-fœtale ; ✘ Et puis il y a les traitements d’urgences lors des acci dents d’exposition au sang et au sexe ; ✘ Et l e s t r a i te m e n t s p r é exposition qui se déve loppent.

L e s p r é s e r va t i f s s o n t efficaces économiques et sans effets secondaires ! Quant aux droits, certains pays c o m m e l e s É TAT S - U N I S o n t e nf in ou ve r t le u r s f ro ntiè re s

Mais les discriminations envers les per sonnes vivant avec le V IH S IDA p e r s i s te nt d a n s l e monde, nous ne pouvons imaginer combien c’est source de souffrance pour les personnes séropositives même dans les pays où la discrimination est punie. Les soignants eux-mêmes sont par fois source de discrimination envers les personnes VIH SIDA , sans doute por tés par la peur et l’ignorance… Et p u i s i l y a l e s p e r s o n n e s séropositives qui ont changé d’apparence, de nos jours il est impossible de reconnaître une per sonne touchée par le VIH SIDA , la plupar t sont traitées et ont accès aux antiviraux et tentent de vivre le mieux possible. Elles se battent pour elles et leur famille, elles font alliance avec des associations où elles sont actives et por teuses. Je salue ici la constance de l’association Solidarité SIDA-NC, 19 ans aux côtés des personnes séropositives, une collaboration avec les personnes séropositives toujours active et efficace. U n e p r é s e n c e p o u r to u s l e s Calédoniens et ceux qui sont concernés et leur famille.

L’ASSOCIATION SOLIDARITÉ SIDA-NC Une présence, des entretiens, des c o nsult at io ns, d e s s t rat égie s d e prévention des IST et du VIH SIDA et des stratégies de soutiens aux personnes séropositives et à leurs familles. CONSULTATIONS de Dépistages Anonymes et Gratuits (CDAG) du VIH SIDA et Recherche active des IST • avec des professionnels agrées CDAG • avec ou sans rendrez vous • les lundis et jeudis • de 16h30 à 18h30 CONSULTATIONS de Sexologie ( Santé sexuelle et af fective, dif ficultés sexuelles) avec des Médecins Sexologues • sur rendez-vous • le lundi • de 13h à 16h ENTRETIENS d’accompagnement des personnes vivant avec le VIH

L’association Solidarité SIDA-NC constitue une force vive avec du personnel salarié et bénévole convaincu et volontaire pour que l’épidémie du VIH SIDA en Nouvelle-Calédonie trouve des adversaires et fasse le moins de victimes possible.

NOTRE ADRESSE Association Solidarité SIDA-NC 51 rue du Pasteur Ariège, Colline de la FOL / BP 14 337 - 9 8 8 03 Nouméa Nouvelle-Calédonie - Tél. /fax : 24 15 17 Retrouvez Solidarité SIDA-NC sur son site internet http://www.solisida.org/

L’association Solidarité SIDA-NC participe en Nouvelle-Calédonie à tous les plans de prévention des IST et du VIH SIDA avec le Gouvernement et les provinces. J e vo u s l e d i s a i s , e n s e m b l e nous vaincrons !

LIENS UTILES - www.sida-info-service.org - www.filsantejeunes.com - www.cybercrips.net - www.sidaction.org - www.invs.sante.fr

Docteur Isabelle Monchotte

Solidarité SIDA-NC

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REVUE DE PRESSE

LA 22IÈME CONFÉRENCE SUR LES RÉTROVIRUS ET LES INFECTIONS OPPORTUNISTES

La 22 ième Conférence sur les R é t r ov i r u s e t l e s I n fe c ti o n s Oppor tunistes (CROI) a eu lieu du 23 au 26 février 2015 à Seattle. Cette conférence est un grand rendez-vous annuel sur l’infection à VIH, les hépatites virales B et C ainsi que sur les co-infections. Journalistes, médecins et membres d’associations françaises y ont assisté.

partenaire séropositif et PrEP pour le partenaire séronégatif pendant les six premiers mois du cART, c’est-à-dire jusqu’à obtention d’une charge virale indétectable chez le partenaire séropositif. Les premiers résultats de cette étude montrent u n e d i m i n u ti o n d e 9 6 % d u risque de transmission sexuelle du VIH au sein du couple.

PrEP : prophylaxie pré-exposition au VIH

Les résultats de la première phase de l’étude ANRS Ipergay. Chez des hommes ayant des relations sexuelle s ave c le s hommes, très exposés par leurs pratiques sexuelles au risque d’infection par le VIH, la prise d’un traitement antirétroviral préventif au moment des rappor ts sexuels diminue de 86 % le risque d’infection.

PrEP associée au traitement chez des couples sérodiscordants

Chez des couples hétérosexuels sérodiscordants à haut r i s q u e, u n e é tu d e a s s o c i a i t la mise sous traitement antirétroviral combiné (cART ) du

L’abstinence comme prévention VIH : efficacité zéro

compor tements sexuels dans 14 p ay s d’Af r i qu e s ub s a h a rienne ayant bénéficié des programmes PEPFAR et 8 pays n’en ayant pas bénéficié. Ces programmes « n’ont eu aucun impact significatif sur les compor tements ».

Cancers liés au tabac chez les PV VIH (Personnes Vivant avec le VIH)

Une étude a analysé les cancers non classant pour le stade SIDA chez plus de 39 0 0 0 A mé ricains vivant ave c le VIH. Le plus fréquent de ces cancers était celui des poumons. 37 % de la totalité de ces cancers auraient été évités si le taux de tabagisme des PV VIH était identique à celui de la population générale.

Greffe de moelle osseuse avec un Le PEPFAR, plan d’urgence du greffon « CCR5 président américain contre le delta32 » sida, a été lancé en 2004 avec une condition imposée par le Congrès : une propor tion fixe de s fond s de p réve ntion de PEPFAR e st dépensé e dans des programmes de promotion de l’abstinence des rappor ts sexuels, du retard de l’activité sexuelle et de la fidélité à un seul par tenaire. Près de 1,3 milliard de dollars ont été dépensés dans cet objectif. Des chercheurs ont comparé le s donné e s c once r na nt le s

Plusieurs équipes ont cherché à reproduire les résultats du «patient de Berlin» dont le VIH a été éliminé aprè s une greffe. Deux cas de greffe de moelle osseuse par des greff o n s « C C R 5 d e l t a 3 2» c h e z de s PV V IH p o r te u s e s d’une maladie hématologique ont été rappor tés à la CROI. Mais le premier est décédé au bout de trois mois de son lymphome et une souche CXCR4 a émergé chez le second.

Po u r e n s avo i r p l u s : h t t p : // w w w. l e c r i p s - i d f. n e t / i n f o r m e r / a c t u a l i te s - v i h - d r o g u e discrimination-vie-af fective /2015- 02-25,croi-2015-revue-web.htm

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REGARDER UN FILM PORNO, POURQUOI PAS, MAIS…

SEXO

C’est un regard sur la sexualité qui est restreint et faux et cela renforce les idées reçues de tous ceux qui regardent ces films.

Ainsi il faut être prudent, car… Le porno c’est : ➤

Une facilité déconcertante au pas s age à l’ac te, une tendance à ne pas se protéger ;

Le manque de tendresse entre les par tenaires qui montre une sexualité dénuée d’affectivité et d’amour ;

➤ C e r t a i n e s p r a t i q u e s extrêmes ; ➤

Le fait e r roné d’a r rive r à l’orgasme en très peu de te m p s p o u r l a fe m m e e t montrer un plaisir facile et systématique ;

➤ Le rapport souvent montré comme brutal et avilissant pour la femme.

Le porno crée des problèmes sexuels, de la violence sexuelle et des complexes : ➤

Les hommes croient qu’il faut avoir un sexe de grosse taille à cause des gros plans des films et du choix des acteurs ;

Certains hommes ou femmes pensent avoir des dysfonctionnements sexuels en se référant uniquement à ce qu’ils observent dans ces films ;

Des hommes sans scrupules et sans affect, juste pour un plaisir personnel, traitent les femmes comme ils les voient dans les films pornos.

Le danger est que le porno est de plus en plus souvent ut ilisé comme source

d’é d u c a t i o n s exu e l l e c h ez les jeunes. Or c’est la période où l’on découvre et façonne sa sexualité et que l’on crée des émotions qui marquent la vie, les empreintes émotionnelles.

Conclusion

L a p o r n o g r a p h i e n’e s t p a s quelque chose de mauvais si elle est utilisée et interprétée avec un minimum de connaissances et de bon sens. Il s’agit de prendre ces films comme ser vant à nourrir des fantasmes et pour se diver tir. Il n’e st pa s ma ls a in d’a ime r regarder du porno de temps en temps seul, ou à deux.

Le porno peut ef fectivement ser vir de suppor t à un couple afin de faire monter l’excitation avant ou durant leurs rapports. Il faut garder à l’esprit que le porno reste une fiction et qu’il est à consommer comme tel. Ce sont les ébats amoureux et sexuels au sein des couples (qui se forment le temps d’une relation voire plus longtemps) qui doivent être une exploration de nouvelles sensations à découvrir ensemble pour que la relation reste épanouissante et agréable. Docteur Isabelle Monchotte Sexologue

Solidarité SIDA-NC

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QUESTIONS/RÉPONSES

À quel moment le VIH cause -t-il le S IDA chez les personnes infectées ? Le VIH s’attaque au système immunitaire (système de défense du corps contre les maladies). Si une personne est infe cté e par le VIH, le virus met habituellement plusieurs années à se multiplier suf fisamment pour causer des dommages importants au système immunitaire. Au fil des années, le système immunitaire devient m o i n s c a p a b l e d e p r oté g e r le corps contre les infections, les diverses maladies opportunistes potentiellement mor telles. On dit alors que la personne a le SIDA. Je souhaite arrêter les préser vatifs ? Vo u s ê t e s e n g a g é ( e ) d a n s u n e r e l a ti o n s t a b l e e t vo u s ne souhaitez plus utiliser des préservatifs ? C’est possible, mais avant, vous devez vous assurer qu’aucun de vous n’a d’infection sexuellement transmissible, notamment le VIH. Pour cela, il est important que vous et votre ami(e) fas siez un test de dépistage du VIHS IDA e t d e s IST. Et s i vo u s ne voulez pa s d’e nfant tout de suite, pensez à la contraception ! « J’ai couché avec un garçon qui a mal mis la capote et du coup elle a glissé et est restée en moi… Qu’est-ce que je risque ? » Un préser vatif qui a glissé en vous ne vous protège plus du VIH-SIDA et des IST. Aussi,

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je vous conseille d’ef fectuer un test de dépistage du VIHSIDA, mais six semaines après le rappor t sexuel, pour être sûr à 100 % du résultat. Vous pouvez consulter votre médecin généraliste ou aller dans une consultation de dépistage anonyme et gratuite, vous trouverez les adresses sur le site de l’Agence Sanitaire et Sociale de NC : www.ass.nc/ themes/sexe/ou-sinformer Vous risquez aussi de tomber enceinte si vous n’avez pas de contraception régulière ou si vous l’avez oubliée ce jour-là. Si c’est le cas, je vous conseille de prendre une contraception d’urgence dans les 72 heures m a x imu m a p rè s le r a p p o r t. Vous pourrez vous en procurer dans les pharmacies, au CCF ou auprès des infirmières scolaires. La contraception d’urgence, comment ça marche? Ef fe c tive me nt, il existe une contraception d’urgence, souvent appelée « pilule du lendemain ». En réalité, on a 72 heures pour la prendre après le rappor t sexuel. Cela étant, p lu s o n l a p re n d vi te a p rè s le rappor t à risque, plus elle est efficace. De plus, elle est gratuite sans ordonnance pour

les mineures en pharmacie et en dispensaire et remboursée en pharmacie sur ordonnance pour les majeures. Mais cette pilule doit être utilisée de façon exceptionnelle et ne doit pas remplacer une contraception régulière.

J’ai un ami qui m’a appris qu’il était séropositif. Je vo u d r a i s l ’a i d e r, m a i s j e ne sais pas comment. Que puis-je faire ? L o r s q u e l ’o n v e u t a i d e r quelqu’un qui est por teur du virus du SIDA , le plus important est d’être à l’écoute, de ne pas le laisser tomber, d’être ou de rester un vrai ami sur le quel on peut compter. On p e u t l u i ve n i r e n a i d e d a n s la vie de tous les jours, l’accompagner dans ses loisirs... Mais le principal est de savoir être là lorsqu’il en ressent le be soin. Votre mé de cin traitant, et l’association Solidarité SIDA-NC peuvent vous aider dans cet accompagnement. Pour en savoir plus, appelez l’association Solidarité SIDANC au 24.15.17. Carine Brillet


INFOS PRATIQUES

LA CONTRACEPTION D’URGENCE : ELLAONE ® Dans quel cas utiliser EllaOne ?

Elle est destinée aux femmes qui ne veulent pas tomber enceintes après un rapport sexuel non protégé ou en cas d’échec de leur méthode contraceptive (oubli de pilule à temps, si le p ré s e r vatif s’e s t dé c hiré, a glis s é ou s’e s t enlevé ou a été oublié…). La contraception d’urgence est une méthode OCCASIONNELLE qui ne doit en aucun cas re mplac e r une c ontr ac e ption ré guliè re. L a contraception d’urgence ne protège pas des Infections Sexuellement Transmissibles (IST ).

Où la trouver ?

• Pour les mineur es : dans les infirmeries scolaires, au CCF ou gratuitement en phar macie, sur simple dé claration d’âge et sans justificatif. Il n’est pas nécessaire de consulter un médecin, d’avoir une ordon nance ou de faire un examen gynécologique. • Pour les majeures : en pharmacie de ville, la contraception d’urgence est remboursée sur prescription médicale par la CAFAT.

Quelle différence avec la pilule du lendemain ? Et, est-elle efficace ?

Un préser vatif qui craque, une pilule oubliée ou pas de contraception, il y a r i s q u e d e grossesse. Dans les 3 à 5 jours, il est possible d’avoir recours à une contraception d’urgence. La méthode la plus utilisée, appelée « pilule du lendemain » est le «Norlevo» ou son générique «Levonorgestrel», ef ficace pendant 3 jours, dé liv ré e g r atui te m e nt e t s a n s p re s c r iptio n médicale à la jeune fille mineure, et payante pour les majeures. Une autre pilule d’urgence existe, c’est « EllaOne », elle est aussi appelée « pilule du surlendemain ». D e p u i s a v r i l 2 015 , e l l e e s t d é l i v r é e s a n s pr e s cript ion , e n di s pe n s at ion g r at uite et anonyme aux jeunes filles mineures. Pour les femmes non mineures, elle est dispensée sans prescription médicale, mais non gratuitement, cependant elle est beaucoup plus chère que le « Norlevo ».

EllaOne reste ef ficace 5 jours après le rap por t sexuel non protégé alors que la pilule du lendemain (Nor velo) doit être prise dans les 12 premières heures, au plus tard dans les trois jour s suivant le rappor t. Sur tout, son efficacité baisse nettement après les 24 premières heures alors que celle d’EllaOne reste constante pendant les 120 heures. Les essais menés avec EllaOne montrent une efficacité constante de 97,5 % pendant 120 heures (soit la durée de vie des spermatozoïdes). De quoi se retourner et affronter plus sereinement tous les ponts de l’année (ascension, 15 août, jour de l’an, etc.).

Comment l’utiliser ?

Prise d’UN seul comprimé, avec un verre d’eau. La pilule d’urgence n’est pas dangereuse, ne rend pas stérile. Elle peut être moins efficace en cas de prise répétée au cours d’un cycle. Virginie Nicolini

Solidarité SIDA-NC

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