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5. Internationalisation

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1. Transverses

1. Transverses

Il y a clairement une conviction chez les opérateurs, même les plus matures dans l’ensemble des filières étudiées, que la base du développement de leurs activités est locale (nationale ou régionale) et que l’opportunité de s’internationaliser agit tantôt comme “un tremplin” ou “une bouée de sauvetage” (surtout dans des filières faiblement diffusées localement), comme un gage de qualité (dans les cas de co-production ou de collaborations) et comme un amplificateur potentiel pour créer des économies d’échelle, en lien avec des marchés porteurs.

La dimension internationale est également présente à travers le rapport à la diaspora marocaine estimée à 4,5 millions, fortement attachée en tant que public à l’audiovisuel national, très présente dans les débats publics via les réseaux sociaux, et épisodiquement ciblée par des tournées artistiques majoritairement folkloriques ou populaires, et depuis l’instauration d’une ligne de subvention dédiée par le ministère des affaires étrangères en 2015, concernée par quelques événements artistiques contemporains. Cette même population est également concernée en tant que vivier créatif et managérial et comme force connectrice en circulation (de par leur statut bi-national) des institutions culturelles des deux bords, soit via le Conseil de la Communauté Marocaine à l’Étranger (CCME) et depuis peu à titre personnel.

Trois caractéristiques sont à énumérer à propos des difficultés et limites à l’internationalisation des ICC marocaines. La première concerne le caractère provincial des thèmes et sujets traités et la faiblesse de certains maillons des chaînes de valeur de production (en phase de conception et de post-production), ce qui affaiblit les chances de concourir à des degrés élevés à l’international. La seconde concerne la faible valorisation institutionnelle des initiatives les plus innovantes et souvent jugées trop “autonomes”, qui parviennent parfois à l’international par des réseaux et circuits tiers mais sont rares à pouvoir les maintenir sur la durée. Et la troisième concerne, à l’opposée, l’effet aux alouettes que constituent des réseaux à l’international qui cherchent surtout à faire connaître des produits répondant à leurs canons ou agendas et qui parfois deviennent sans ancrage dans leurs réalités.

La proposition du NMD de créer une plateforme de plateformes phygitale qui permettent d’améliorer pour les ICC les processus créatifs et productifs et préparent à une plus grande visibilité et surtout à développer la souveraineté culturelle et numérique constitue une voie innovante qui invite les créateurs à se fédérer pour augmenter leurs chances à s’internationaliser sans se pervertir. De même le débat public lancé sur la création d’une agence nationale de la culture marocaine, par l’ex-président du CCME, Driss El Yazami, tout comme la création de centres culturels marocains ailleurs (Montreal, Bruxelles, Paris) posent des problèmes de représentativité, de risque d’entresoi communautaire et de propension à donner de la visibilité aux créateurs les plus crédibles et audacieux.

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