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L’édito
Didier Planche Directeur de la publication & Rédacteur en chef
@ d.planche@banque-finance.ch
Notre unique souhait, vous apporter entière satisfaction
C
hères lectrices et chers lecteurs, au nom de toute l’équipe rédactionnelle, d’édition, de marketing et commerciale de Banque&Finance, je vous souhaite nos meilleurs vœux pour cette nouvelle année. Qu’elle vous apporte l’essentiel souhaité. A première vue, 2011 s’annonce assez stable avec une croissance mondiale en voie de raffermissement et le maintien des grands équilibres macro-économiques, grâce aux pays émergents. Mais les efforts continus d’assainissement des bilans des pays les plus endettés comme les États-Unis, le Royaume-Uni, la Grèce, l’Espagne et l’Irlande, pour ne citer qu’eux, freineront la croissance et l’inflation des économies occidentales. En outre, les difficultés de remboursement des dettes et des intérêts occasionneront des pertes pour les créanciers. Quant au processus d’allocation des actifs, il se compliquera compte tenu des disparités entre les conditions économiques des pays développés et émergents. De fait, il existe un risque de turbulences. La situation à venir n’engendre donc aucun enthousiasme béat, mais non plus de sinistrose particulière. Sauf si l’inconsistance, la vénalité ou la folie meurtrière des hommes, qu’il s’agisse d’actes de terrorisme, de génocides faisant suite à des coups d’Etat, voire d’escroqueries de grande envergure, viennent ternir la planète et donc déstabiliser les économies avec leur corollaire, les marchés financiers. Mais disserter sur la folie et la sagesse des êtres relève d’un autre débat... pourtant nécessaire en ces temps d’incertitude. Joint à nos vœux, nous formulons un unique souhait, celui que la forme et le fond de la nouvelle édition de votre
Banque&Finance vous séduisent. Comme vous le constatez, sa charte graphique, y compris la couverture, a été modernisée, aérée, dynamisée et intègre désormais davantage d’illustrations afin d’agrémenter et de faciliter votre lecture. Pour sa part, le contenu rédactionnel a été étoffé (une cinquantaine de textes par numéro!) et diversifié dans plusieurs directions, qui nous sont apparues déterminantes. Nous avons ainsi pris l’option de donner régulièrement la parole aux banquiers, aux dirigeants d’entreprise, aux politiques et à des personnalités de différents secteurs pour qu’ils s’expriment librement sur une thématique leur tenant à cœur. De même, nous avons choisi d’ouvrir plus largement nos colonnes aux professionnels de la finance et de la gestion de patrimoine, mais aussi de l’audit, de la fiscalité, du droit, etc., pour qu’ils vous communiquent leurs analyses affinées en matière d’investissement et sur des problématiques actuelles, dont les enjeux s’avèrent cruciaux pour la place financière suisse et, partant, romande. Des approches pratiques et techniques couvrant l’informatique bancaire, la prévoyance, les ressources humaines, la formation professionnelle, le management ou la communication complètent encore harmonieusement ce sommaire, sans oublier son espace de détente consacré à quelques plaisirs de la vie. Bien sûr, des améliorations graphiques et éditoriales seront apportées tout au long de l’année, afin de peaufiner votre publication. Chères lectrices et chers lecteurs de Banque&Finance, sachez que vos commentaires, remarques et suggestions seront les bienvenus, dans le seul souci de réaliser tous les deux mois un magazine de haut niveau, tant dans sa forme que dans son fond. Que sa lecture vous soit enrichissante et agréable!
BANQUE&FINANCE N°107 Janvier/Fevrier 2011
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Sommaire
p6
L’invitée p6 Angela de wolFf
L’égérie de la finance durable à Genève
n°107
Temps forts
Janvier-février 2011
p11
Décryptage
p14
Acteurs
p16
la parole est à...
p18
En toute liberté
p20
a la tribune
p22
si j’étais banquier
p24
le dessous des cartes
Fusions & acquisitions, une vague imminente
Nominations et promotions
Bernard Droux Savoir affronter les défis multiples
Claude Béglé Investissez dans les cleantech!
Martine Brunschwig Graf Economie réelle ou virtuelle, un faux débat
p11 LES PRODUITS STRUCTURÉS
Entre risque et rentabilité
Bernard Rüeger Je suis preneur!
L’UE ne renonce pas!
p29
Sous la loupe p30 Lionel Pilloud
Innovation majeure
p31 Cyril Suter
Reverses sur indices, produits à succès
p33 Patrik Rüthemann Dans un contexte de taux bas
p35 Pierre-Yves Breton Les 2010 possibilités des structurés
p36 IrEne bruner
Faible attractivité des produits à capital garanti
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Sommaire
Investir
. p39
p64
Actions Suisses et zone euro
Les défis stratégiques de la gestion patrimoniale
Belles perspectives de rattrapage
P42
p66
Actions Monde
Vers un exercice périlleux
Morningstar
p46
Fonds de placement
L’année sera-t-elle encore favorable?
p49
Devises
Envol du billet vert en 2011?
p51
produits structurés
p60
hedge funds
p54
cfinancials
p56
matières premières
p57
art
Stratégies
p95
diriger
Externaliser le DRP
innovations
Les nouveautés dans l’IT business
Vie privée p90
insolite
La prévoyance professionnelle innove
Rêves d’enfance au cœur du Vieux Lyon
p77
p91
volupté
p75
prévoir recruter
L’essentiel humidificateur
se perfectionner
L’indispensable maillon du commerce internationnal
p79
communiquer
p80
lire
Gestion de crise, nouveau défi
Index
dégustation Féchy «En Bayel» 2009
p92
complications et mouvements
Valeurs refuges au poignet
p93
tentations
Lutter contre le crime économique?
p96
p82
le banquier tombe la veste
Nabil Jean Sab La gratitude d’un fils
savoir
Finance et société
p66
p39 à 58
Est-ce bien raisonnable?
Optimisme possible
p84 solutions bancaires
Retrouvez votre magazine sur le web www.banque-finance.ch
2011 fera briller l’or!
le cocktail du gérant
p73
p78
Interview: Nicolas Debons Cet ex-UBS, a rejoint le siège sédunois de la Banque Cantonale du Valais (BCVs) le 1er septembre dernier comme membre de la direction générale et responsable du private banking. Son objectif, dynamiser l’activité. Un vrai défi.
Cette année, soyez 50% «Hedge»
p58
normes
L’accent sur les métiers à forte valeur ajoutée
Une affaire de spécialistes
p53
p69
Suivre
Aller au-delà de la gestion patrimoniale
p86
Dominique Roten Le chantre d’une «écologie bancaire»
Quelle surperformance pour quelle gestion active?
fonds de placement immobiliers
p83
IFRS9, une solution à la crise?
P43 marché obligataire p44
juridique
L’échange d’informations à la demande
Investir dans un monde globalisé
p48
patrimoine et successions
42 stir Inve
43
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Investir
Investir
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Investir
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Investir
Sur le web www.solvalor.ch www.realstone.ch www.bonhote-immobilier.com
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Investir
Jean-Paul Jeckelmann is Franço n Christe e responsablse de l’analy e omiqu macro-écon gie de straté la et de obligataire, SA placement Dynagest e à Genèv
s
Konstantin Nikitea
Alain
o ni Robert atanti Magn ire du Gestionna Er World t fonds OYSTties, SYZ Asse Opportuni ent SA Managem
Freymond t Fondsire de placements immobiliers de placemen Fonds Associé-gérant , obligata BBGI Group
Directeur des investissements, Banque Bonhôte
e formance sera-t-elle ercrpicer lle exsu Que unL’année l du billet Vers elle 201En 1 fvo qu encore favorable? x ur u ertraen po e n ll u br201 ri é s ille1? p ve n a r l’or! d r Investi Managing Director Northern Cie Gestion, Europe Rothschild & Zurich
marché
DEVISES
matière s pr
e s mond Action
Stephan Mueller
emières
Product Mana & Developme gement Swiss & Globant, Manageme l Asset nt
Avis d’expert
Opérationnel p 60
stratégies
Nicolas Debons Le renouveau du Private Banking à la BCVs
p 62
Gianluca Trombi La BDG veut garder ses particularités
Finalemen t, l’année visme 2010 n’aur vé aucune a nces de l’acti réser équedes ons bonne surpr cons Peut-on espérer une poursuite en 2011 la progression cours fonds les opini l’évolution immobilier en piteux L’investisseur privé auxdes conc ise ernant la du marché état. centrales, uesdes politihausse capitaux cons ce contexte, peut bénéficier que mond de la tendance favorable observée résulte plusDans de labanq baisse taux ent que résulte en une brusque des que les prog On tate toute des matiè Le dollar marché des re termine l’année ialeen n fois uns estim de ra monn ramm en 2010 contraireme té sur le uche es d’avantages fiscaux ent. Les d’achat. aie Johnsod’autres de nt Si les inves devises n’ont tisseursleveule pas acquis cons erver statutntde e dans des ifs De lisse place pouvoir d’ach tati lérati indiciels année consécutive gents me, les de fonds de doive le ce aggra leur effets monnaieleur d’act fonds aies. accé e son parts des men émer Quel de able réserve. des eporte monn ense feuillque facteurs de support De plus, important pays au refus progressé plus de 5 %l’ali enrs2010, En effet, la baisse massive constatervés queen la faiblesse l’expérien sur une nt misede at,par • Poursuit mble L’essor de orité jacents. desmaj ils ses dededéclin. d’une un prob hausse suitede e et des impliciteplacement r immobiliers, cours deGrèc nelle référant à en Irland e, ne Au sifica- de change,s,une unteu dans dernières la décennie, t la des valeu ces mondiale tion. éterche aussiion r une de appro cons des diver de consomm de sur tions il «Quantitative cours don car mesures auempr pas les autre seannées auentque tituent pourt l’expans e de la défla ? Une l’Etal’USD ient ETF elles ne peuv ils doivent affronter le scepticisme des taux de ces dernières économies développées semble peu rsEasing», généralisée les des réelles,la et gestion sera sourc t. 2011 il est tout • Conserven aux en 2011. n’aura prov Ce la active ne en détenant des enregistré Laercrise une tesdes inves-ts. point paradoxe desostiq de antannée nt ven qu’une seule nce ciers ent américaine desdans avec une able, Réserve Fédérale titue être dépré démontre 2011 égalee- de rma finan en aise,enpron la déception l’iceb est propre en direct. ni par immuns consqui illustre la dette souveraine g Kong expositio desne investisseurs se font l’écho distributions termes à des hausses des systède japons’impose erg en massives ger. rgen rendu les devises l’inflation Parlent années sinon ciées semb immeubles me, surperfo depropice ra du moi fortu rappo hausse en Europe négli au et s éme elle, pourde car les budg t à Hon (2005 à + volatilité sà naît Des ce2010 paspay rt au poids pe. neuf g tionn forte 15,17Euro suit, deux éviter deux scénarios ne . Plutôt active. sa capacité acha %) runt con plus de à pour tradi Fun gestion lle on le à moné un tion la gérer taire, emp en tion & ets gonfl les taux les tensions entre pour fracassantesrépon ont une quefonds ni par les baisses Li destisseurs déclarations de lassan desCes fonds immobiliers taux. De plus, les gesti ple, ses au dividendes trac publi longs effet, lecs porteur lacon ement de à repréimmobiliers et qu’e croi liée années de Corée fonction En la que turieer des les. ces deux du dents sentent Nord de dévaloristion term patie eà Par exem économi ion du la dette. les obabet ufac ion nt es, souvent comprises es sansSa de manière de forte impo ergifaible long la prati sque profiter impr er une ntat créat man décevant eront dans lebien Resté ces rtant des iDans et du Sud pourraient parts nee liée paie aucun conte d’én à la cons prôn rebonds. ns protégés leseme quele BNS,performan décrivant l’environnement deanim extrêmement attractifs vis-à-vis des sont-3,17 relativement contre ment xte de la plus efficace gme aux es, laentre àtrop stiss toutes influe nt nce période bilan questio iste l’au anné bien tions tions du pays de inve nce t omm er offra avoir dépenda des prév hat e , la % d’er déjà politi cons leur et eurs un ques raison -16,67 choix sur le d’ac e ation impôt sacr égian des es les autres banques l’issu En l’occurrence ont eu La devise actifs en l’état finan %.fortes quecentrales. on nties privé élevé, et à la dépe sur la fortune et horm des , privil risques mondiale, grand 2011:placements voirend’ac ositi risque ,Faire de con oblig Lancé en gara servi d’éléments sideux u ntournab la Depuis plusi tions tauxprix basd’un actuel comme un véritable obligataires. Ces un tel événement. D’une part, car Les banq les ataire s, avec Elle non pasmeilleure le prix pou is l’imm que politique déclencheurs convic américaine ciers s et pe sur zone nse.à la desa euro unesexp , des ues centr pour est rend 2008, ce inco de ble la tendance confirmecier et l’appréciatitaire résulte est ation influe ainsi poussé eiletsem donne ainsi obilie hésetfinan stionce omont exprimant négli le montant investi, r, l’or offre on alloc ménage ales conti Euro du à venir prote le JB Phys mais en bilité ue term des L’exerci que cons marc liés, ion geab raisons forte gestion en e, e phase à de la des d’espérer moné née ction dépré bouillon de culture pour la prochaine classes d’actifs ayant des propriétés une hausse des taux d’intérêt serait à par de accr court type préoc mat le. «short de à y sont cett detteatio nuero une que solva covering» • Croissan Le plus adaptée cier leur r l’an ical Gold cupant, manuntsqui qui nt deàlapréférer la n ques ché dollar se confirme année de baisse contre semble sur la Chin àde sur les prix historique les distributions stisserecom crise les outils à sa contre le la consomnt dans propniresur c’est Fund (CH0 age notred’une rappoavoir débuté eurs , les empr tsret seurs mar flow relativement Contrairem sions pou difficile cette disposition deIllaest particip Cette majémergen queaccompagnée chôm ses d’investis monnaie les inve bulleinombre plutôt quesimilaires, pure notamme sont plus immobilière. vrai cependant de cash probablement systè té». des politiau unsmonnaie lourd des poids reurdes l’inverse 04478123 rt aux autre endu novembre. par en 2011, me. ent à l’imm nces pas orde n, avec comm parfonds Mais nationale, plus ellen,devrait Les ière quali c’est est efficaces femmes conduites presque s qui équedes était le prem avec en moyenne rd’hu indicielle, s que, à feuilles c 2) contenus s monnfonds. cons ation lente «prem llee l’Esp situatio gestion obilieLe qu’en Europe. encore les la les titre ntes elles ont améliorer d’une érable d’ab agne et l’Itali liquid surtout actue matio r, l’or aies qu’historiquement, disponibilité de ail. tendance àd’autant évoluer de «che hausse de l’inflation, qui se traduit l’intérêt tale, alor financement puiss les porte l’annonce antaujou vaga préfnormalis «sécurité» ier rté»ent ur de taba se n’est ité de la dans -4 ues %/an détails du marc dedes ce type sedes trouvent de lae et se négo éconoera depuis trav n ne fonds or frileu désta occiden e le début istiqlique i, la s’app recherch e. Elle du taires l’évolutio des eannées 70.Cette mesures politique hé dome producte t des deextra petrouvles bilise cie 24àheure datio d dette américaine en . Ains detsnla la complex s financiers et offrant une en parti proche moné ière r lapar groumanière élevé(Cf long sterme nenccaractér stique.Easing en sur 24 aux tant le comportan liquidités très bon marché a conduit trèsperformanc corrélée graphique). normalement deseuro. ajustements Mêmlique zone de «Quantitative men prem par définition risque guerr des essentiellement perti quatre coins La couvertur e Mais esations s’exp s trop . Indi ibre ris,etondupren après cons poures une e lleur en ache 2» deDans semble dans de, sauf éelesdemei croiss aussi longue prêtà-à-des tat ns quetex, is 2008 monétair monnaies ip Mor defranc alors pour période dégé la Fed,eaprès dénu e déséquil oblig aux Ainsi, depu mieuxde aigus. San t, on ol Dès ce dans o classes ilité,en la planè contrôlé despas les douzainsi in Philactio Belgi les acheteurs à accepter des prix trop lors, on parler ded’obl de opéré loyer et la donc des rendements. ce qui en 2011 Il ette. agn offrent hé d’actifs a romande. assuré sim néré quan des igatio Il représent monétaire. lesSuisse stab ation résultats des que, de ns gue oùmarchés. tion déclin, esp it.ssan decapit toujours dene peut tend des élections e prochains l’appréci 2011 américa e croi 55(Zar ts épilo té, pourrait ion, récia créd a,enMas éviter e. à marc d casca nnemen encore bien démo qu’en son la e de acha au d’un être abili risat Europe 1984, donc une . d’app Chin icain une miques en ne à viro les ts dollars pas où ntrer 1979 à être moins mois, successives les crises maintenu tielvalo élevésles rent évolution s’agit pour américaines de mi-mandat, e a notamment amér véritable éloquale les descentr aucu etannées les banques le secteur D’autre part, car fonds immobiliers défau surévaluation le pari dedes deles les de por majeurs dester a, …).euro. danspar mani une le poten r sur l’en ente devises; sûrrisque sans le renminbi des cours qui ont 1700 de financement uer de nt en fait opportun èredollar, ts,rer ue laannée Intég pour fragil risques ostiqau publicti,gérés édération investisseu Bershk le suisseeetoùbien seme banq la zone s’attarde e ité rebond pron novembre de 61, de ouverts face aux à unSolvalor enrecours ité desde uplis artific s Des 1350gouvernedeson produit les premières éme•rgen ationis. divers parrslasuisses. bas dollars paraî ctèr fonds er trois Dut en termes de besoin de ulté de fonds immobiliers suisses. Ces entre n’ont généralement que peu à iellem n vent de .la Conf regardantes sanc plus l’équ nivea celui % des «asso à aux cara pays qui ingu diffic d’inflatio les unts actions risqu ilibre cet est n’a u atteint s-Un jamais ario 500 oblig en ce ent concrètes les e, effort un nnel dist ent, S&P t réaliste, es liés à bas que Etat plus dede sour de pays l’indice ments pèseront s d’apa fortes, prix de gré tous connu deslsempr Realstone et, bien qu’au sûr, cune cinq ce scéntconservent nsl’Eta l’évolutio peut se troun dans ectem tderniers rt term des lles, proportio bellesetopportuMal convictio sach nt battaient nt le d’achat Indir isem on auxindustrie du tiers la Coré surant jugen fonds activeme propres pour les acquéreurs. donc une place de l’emprunt et financent le premiers la valeur de d’USDetdès Expansio Brésil jours ins ainsi qui peu entoffert n e rechute •qu’i a se et les solution encore exprimant des ier, à cou etannées nt e du Sud ol afr@bbgi.ch 2008 de à long terme, de-Unis l’hys certaesp expositi baisse n’était t inverseme é; résulteraie que plus geagn des f» gonflque consécutive ationpéen deles Bonhôte-Immobilier. plus térie Les inve du dollar. ntes paraî ont voulu Le prem durant voire d’un en pour la l’euro. titati les crai pourcenta Ainsi, sin’est Siemens. rsific valeurs Bien oul’app des s, le que développ en vue mondiale la croissance reschoix Etats detion quandes estiment stisseme novembre. choix mondiaux. mondede sur BMW Etats-Uni Les médias ayant largement relayé dans correcteleurmarc bilan beaucoup plus crise de aux récia ché euro de dive mesu auxérêt. nation, sur leportefeuille pertes qui comme hés 2011,limite tant tout ces rendant is et la combinités marrisqu e de e, les études r citer des l’endettem d’int nts es dans des décennies. du realEn à 1990 financiers n du du sus et er. ie mise dernières 1985 Quelques en ires risqu stabilise s vers d’une stag aux Etats-Un de que les se %ctabl poursl’évit inélu actifs atiohors et du won philosoph 12,3 e d’achats possible bonne entanticipations instrume lesla ent des taux Lesprog contrnaison C’est e, on ces déclarations, de la formation ment diversifié. l’élément résistant à un phénomène hausses et réserves en 2011, les liquidités t prise vement, lesdegestionna ortation, plus que del’idée ramm optio ermsique ssem que secteurs. ôlant ladecircu abondantes et la Progressi sans couv dus Aujourd’hui, nts seron la capitalis nsde redresur d’or ne sont en term la été Le l’équipe épid Selon fois loin des banq ven aux exp des états mes rs.par pour d’un déjà à 1996. économi juin.ues infinies.inflationniste surprise nt extrê 1991 lation erture uits , à moy 2003 capitleaux. s ont jpjeckelmann@bonhote.ch etdeailleu à une buablecrédit ts. nt diminution paspoursuite ent sont 31,3 % de né le portefeuil s sont toute d’une bulle a pénétré les principal susceptible peser sur de fin taux. desde Cette prévi s liées prod centrales tabou œuvre monétair dan limité ellemes. reposition Ensuite en las depuis La BNS a des risques d’un viole ont des ifsde immobilière est attri reux établi ce américainee d’actet offici ent que obligation sion privilégia sl, car il index», e nomb tégie croissan ons de la hausse défenLes Europe. llem cie Gestion également récessiondevra être en rgen mance haussière , d& le risque moins «strase généralisée pens .com ntie s’achèvera laElles réduivers devraient favoriser outperfor chés éme valeurs la une des politi ntie des matières ures même à ceDe jour, les envoaujourd’h représentent sonsi, nous r une classesprits,john l’«ifund corrig prise sent des esse et fait «cycliquedate, gestion esse les devises sur chinois, t exclure és zurichoise revenir médias en ent de Rothschil les mar s mat à une entre (inflexion ui des oblide cette si une crois ead lest est dede taux taires premièreséedevraient de constitue ne peu économiq miracle conseil lleurs rté» d’int trans massivem sélection mar e de gress t pas interconvexité ier poin ter ché Au-dlaelà une forte trop aléat des paris «che érêtmais d’un Elle place se développer mise en n de canadien www.m la sance des (commeraiso ventiques» lées surm lesel’entrepris prix ne concernent que ités moné reprise et d’ai sive offrant (1973-Nov. ache par ue durab bas et et lier, et le dollar ment du ose son (Paris). n’op on 2010) autor ibleèren web sives rera Ce dern place de l’immobi oires. gène par à la le x.co suiss qui disp on mas des ou seuls le » préfé poss que Un dans es rappo de de 2010, par t perm homo t favoriser s retourne 1,00 Sur is tex esdite ansi d’épo se. fonds juillet BCE sortie la ental en le bassin Indi rt à l’euro ique au cœur et de l’USD par men guerre des rma l’inv de du processus et financière w.in quelques nger la dette progression australien) présentant frein On se conteure confu (valeurs de garan Services kifund régions du pays, ernem ipaleer ques, plutô né l’exp ww valeurs de l’emploi, des m.hhé économ un. La publi princ est déso monnaies avantage réser rvée ces tie. sde ulté. onmet es deme i.co pas cycliques nte donc préhenden diffic en èlede fonds dette marc gations gouv étant don détecter si de nouv l’Uni icain ires e 2009, w.ttun lesPar auxou mod se poursuit CHF devises de mani limité) le d’ap cherche ves rapport d’agir sur. Depuis septembr +qui y est obse plus long amér gestionna ire éclip 4,07per wwser global termes de différentiel des économies sympàtôme % PAR AN brutal n’est des autres. pays mort Celui-ci lémanique entre analogie, % d’or le elles érab qui budgéta 34 e de asté t les ère cap it t gestion. signi ang à pas de 0,90 préf exemple) de les taux ouve de leur contr d’intérêt s au ,lieu ntconvexité un ficatives r l’arrêà battre une des rte occu soli r plus ent des ne doit risque: les du créd Enfin, gagnan découvertmoins dynamiques avaient r, l’Alle ce magn qui parvenus t et plus européen fortesolut e0,99 de reche t sous rrem sont unegeme chan 0,96 met s sont ecœu comme l’Europe des et l’USD en et lte. Elle en péril • Principal Envisage de voir les signe prix de l’immoes, ce qui s années. loppés devront rcherde croissanc un resse foisonnan les craintes les titres offrant croissanelles valeurs . A contr tissemen •régi L’USD s’est depu les iser ions la parit particulier. onal. Enn aux la de0,86 fragil unetoute Sur étaire n’a perm dre, s capitaux dernière mois. et le Japon. potentiel pasplusieurs de dette et bilier corriger de manière le mais du pouvoir nouv. douze Après dont crises visibilité de été le cas à crain de able plus expositio rk surMon s, tant 0,80 ent égalementéaffaibli t d’instaure pays déve leurs dépense conséquente années équil de la forte 0,88 ant. benchma pourraitettan t durab rent et c’est-à-di contre ces devises is les années 1990 e été dere ceux un du et non ibre bénéficié omique et52 s des pays %. ion crédi 0,82 r soci ité financièr rer probablem être terme, les qu’auparav d’analyse alisat de baisse régulière, techn es en cas que chausse2007-2009 en dépit res ou l’instabil le entre 0,78 s nic, s un devraient emprunteprises ilsfera ions écon mutu élevé et le volume dépe0,78 aux fonds immobides les crédit dese sont étendues recet à rééquilib ciers. Les l’année 2010, ve dann estvann vers perspectives bénéficiai et les USA pourraient désormais être ologies les plus Teclahtro valorisatio interact ns entr fragiles l’Etat, dan leurs finan aucune teurs g acti hésnses. essio0,70 Dans ce en éenne en desplus 2011. tes en lumière parvenir La crise ;du modesur seraient associée positions «short» ent a rs les marc émet rôle de Kon pertes mettent anceles esconc sont, rnes. illes t pascontexte, l’USD sont aussi n’est dont le redressemconsidérés comme le pays producteur liers et sociétés cotés. crédi Hontgdes nser le à europ la dette Ces statistiqu concurménagee et dont t immobilières guèreueron zoneleseuro elle gouvern rapide lspertinent les sociétés 0,72 0,76 la ptab stephan. une solution com arei surprenan 0,72 0,67 été phique, et à repe risque de ance des la crise de éclatemen ter choix. s ne manq importantes en en cette ladusurperform mueller@ l’éch mauvais d’évi hodesde de deait qué un les app t que été intégré par le marchédeont e, ficeà d’un matières premières à la fin d’année en castrape réalis Nous ne la partageons indiscutablement volatilité 0,64 é une la dette e démogra politique, très bles de provo un0,60euro afin bricolag limitées les mét swissglob l’excès monnaie au béné Quant splutôtperfo déjà l’or context 2010 ont ée belle out 2010 qu’en début 2008, de mique.0,62 de déception de la zone nécenal al-am.com e. Les empr 0,62 is compara et systé source positionn internatio de titresladavanent2007, annu s’est plus attrayante et compétitive. rman juste avant vision etactifs, cela pour deux elle (envi mais surt tère llem es de risqupas cettegérants publique Dès désorma ce 0,55 t elle 0,60 à la faveur souttien donc plus arbitrées s, carac prim ntie à La l’invesque ron r rentiel, e n’es privé des qui Ainsi, telles iden que l et ble esse Il s, +25 crise re le urs. . taux de change ne renverse structure cs que %). L’or exposés à la conjonctu tendance à la diminution sem incarne l’abs lu. Cett local pou ns • Contexte en Occ raisons principales. La première, 0,50 parce réso pour les investisse 0,50 sa mondiale un sur dessvaleurs défensive tage émique , tant publi és des imporexpert ndation, vendus mar difficile. teurs la que 0,49 qui ont tendance baissière et progresse t d’une forte préfèrera se priver d’alpha de dettes Sanofi,ence pendant choc syst se, à moi pays développ l’obje d’être recomma pour tations pourrait aussi, si des 0,48 exceou progressé Telecom pas epri des que les fonds immobiliers ont été ces té pas llenc tisseur par veau de rmais s saire Deutsche leur entr esse AEG e. n’avaient écar 0,39 elle s’avérait de sou er 0,40 0,40 Un nou font déso être la crise. +20 % en moins de trois plus d’Etat préciséme sociétés pesant: à C’est cette dre unene s’adr Hoover, résisté gérant à surperform cette en fonction (capacité duconservateurs ee. bien s deseurs pouvoir ons ent trimestres. annéesleur très nt caractérist du marché. Au final,durable y influencer positivement danstiss compren qui relativem comme hausse imination, dernières e ption de Milwauk0,38 chés acti vestir toutefois inve bénéficier discr publique ique de Cett Dans des perce l’ampleur mar aux d’in ore (dette e. un «sûr» celle sur ortu contexte la qui est es de les l’inté s’il , de dans le calcul taill similaire en 2011, les la balance commerciale 0,30ou enc main opp et éloignée inquiétud rêt pour teteurs de-la valeur de leurs lesoire un indice) bien sûr hist tient %très Puis, +gestion, . En Asie, la 324,4 erva nt soit desressante DEPUIS 1973 l’or suite offrir des l’instant très peti «qualité», , cons ajusteme l’évolutionInté facteurs de soutien au dollar primes sse des rende en totalité de0,30 des avantage aux récen conduit ion, ontdisto résurgence ques de t dès lors éeierpar s en 2011 immeublespresque au bilan. de Les valeurs 1973 1976 rsionles pourraient . 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Malgré des marchés. esenco rgen La devise exerc re uneités dernières années en raison effectués santé ou quatrenomi parvienne ce qui évit pays baisse nanc e nombreus des grou influence l’importance àdepuis my_fi moyenne des bilan se le capa comme d’une dépréciation sur le avait la bonne pays éme de -4 %que qui ivessuisse les américaine pourrait ainsi l’éco ée et perm obab elles ance bles prépo allemand 1973, sur .eu/econo s très significat dans unLe croissante du Yuan et du marché ure aux l’évo fondre contexte ndéradu dollar contre le franc s’apprécier de d’évaluation utilisée s là où ropa cloisonn impr formance soliditédedela méthode de lution nt une volatilité compara sement. du e Yen dans les d’ouvert pas con de 13,2 %.nte es idée et par la uver la iconfi web ec.eu s Dec +10 % et atteindre 1,10 nt largement le ker. orgéconchange omique le piègde lleurretro tisseurs toléra 2011 .imf. échanges internationau entrémunéra , il ne faut és par les état inves terme, contre le franc . 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Parcours
Titulaire d’une licence HEC Lausanne (1989) et d’un Master en Management international obtenu à Milan (1991), Angela de Wolff débute comme junior consultant chez Andersen Consulting à Genève (1992-1994) puis analyste financier chez Darier, Hentsch & cie à Genève (1994-1999). Elle met ensuite en place et développe le département d’Investissement socialement responsable de Lombard Odier & cie, toujours à Genève (2000-2006) avant de créer ConSer Invest (janvier 2007), cabinet de conseil indépendant dédié à l’ISR qui offre à ses clients privés et institutionnels des solutions d’investissement intégrant les principes du développement durable. Elle est également présidente de l’association Sustainable Finance Geneva et administratrice de la BCGE (2010).
© Photos: Frédéric Barillet / Alter Ego Médias
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L’invitée
Angela de Wolff
présidente de Sustainable Finance Geneva et associée de Conser Invest
L’égérie de la finance durable à Genève Banque & Finance: Comme présidente de Sustainable Finance Geneva, quelle définition donnez-vous de la finance durable? Angela de Wolff: La finance durable constitue une discipline financière qui appréhende plus largement les risques et les opportunités des entreprises, grâce à une prise en compte des facteurs économiques, de gouvernance et de durabilité. Elle s’inscrit dans une logique de long terme, car investir n’est pas un acte anodin. C’est financer des entreprises et des projets de demain, promouvoir des solutions d’avenir, ainsi que soutenir une économie et un développement équilibrés. Pour les investisseurs, la finance durable représente une opportunité de concilier leurs exigences financières avec leurs préoccupations d’ordre environnemental, social et/ou éthique.
Les institutionnels en sont le principal moteur, sous l’impulsion notamment des Principes de l’Investissement responsable lancés par l’ONU en 2006. Ce mouvement dénombre déjà plus de 800 adhérents, dont environ 17% des fonds de pension européens qui vont progressivement traduire leur engagement en actes. Récemment, les caisses hollandaises APG et PGGM, ainsi que la britannique USS, ont créé un indice regroupant les sociétés immobilières cotées les plus écologiques. De même, la caisse des enseignants californiens CalSTRS, ainsi que les suédoises AP2 et AP3, ont participé à l’emprunt obligataire de la Banque mondiale visant à soutenir des projets «low-carbon» dans les régions émergentes. Au cours du 1er semestre 2010, près de 50% des appels d’offres pour des mandats en actions ont explicitement fait référence à l’intégration des facteurs de durabilité, à savoir l’environnement, le social et la gouvernance, dans le processus de gestion. Les grandes fortunes suivent également cette tendance. Toujours selon Eurosif, cette catégorie d’investisseurs, les High Net Worth Individuals, placerait 12% de sa fortune en solutions durables, ce qui correspond à une croissance de 35% en deux ans.
B&F: Que représente aujourd’hui l’investissement dans la finance durable, appelée aussi «capitalisme créatif» et «soft money»? AdW: Cette activité financière ne connaît pas d’uniformité, car l’investissement responsable réunit de multiples approches souvent complémentaires et convergentes. En ce qui concerne son évolution, les chiffres récents sont éloquents. En deux ans, son marché a doublé en Europe pour atteindre une masse sous gestion de près de 5000 milliards d’euros. L’étude d’Eurosif, la plate-forme de référence dans le domaine de l’investissement socialement responsable ou ISR, publiée en octobre dernier, ne laisse d’ailleurs planer aucun doute sur l’intérêt grandissant que cette nouvelle forme de finance suscite auprès des investisseurs.
B&F: La considération pour la finance durable est assez récente. Comment l’expliquez-vous? AdW: Trop souvent ou trop longtemps, la finance durable a été confinée à la seule dimension morale. Son absence de standard a été pointée du doigt, de même que sa sous-performance, et elle était considérée comme un effet de mode. Mais le recul et l’expérience acquise sont aujourd’hui suffisants pour réviser certains jugements. Sans offrir de garantie absolue de performances, cette approche plus large de l’investissement permet de mieux cerner les enjeux globaux. L’arrivée de la crise a d’ailleurs fait ressortir les qualités intrinsèques de cette approche, à savoir un processus d’analyse basé sur les fondamentaux, une exigence de transparence et de
La finance durable connaît sa période de mainstream. Elle séduit un nombre croissant d’investisseurs et enregistre des performances souvent attractives.
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L’invitée
traçabilité, un horizon d’investissement à long terme, ainsi qu’une évaluation plus large des défis qui influencent le développement des entreprises. Selon les dires de certains gérants actions ou obligataires pratiquant l’ISR, la prise en compte des facteurs économiques, de gouvernance et de durabilité leur a permis d’améliorer le profil rendement/risque de leur portefeuille. Désormais, ils tiennent compte des enjeux de durabilité également pour leur gestion traditionnelle. Les études académiques convergent aussi dans ce sens, car attribuer une sous-performance aux facteurs de durabilité n’est plus à l’ordre du jour. En vingt ans, cette industrie s’est véritablement structurée et professionnalisée. Elle s’éloigne donc toujours davantage de l’image d’une finance marginale. B&F: Quel est son «impact investing» dans sa globalité et est-elle corrélée à l’économie réelle? AdW: La finance durable vise un impact environnemental et social positif sur le long terme, tout en enregistrant une performance financière en ligne avec celle des marchés. Il faut toutefois reconnaître que les outils de mesure d’impact se révèlent encore insuffisants. Autrement dit, il est encore difficile d’évaluer l’impact direct de la finance durable sur l’économie réelle. B&F: La microfinance et la philanthropie sont-elles elles aussi davantage prisées des investisseurs privés et institutionnels? AdW: Ces deux métiers bien spécifiques, qui relèvent directement de la finance durable, font l’objet d’une attention soutenue de la part d’une catégorie d’investisseurs. Les investisseurs privés et institutionnels concernés par les enjeux du développement durable placent désormais une partie de leurs actifs en produits de microfinance. En ce qui concerne la philanthropie, qui existe de longue date, l’objectif n’est pas la rentabilité financière, mais le soutien d’une action d’intérêt général. Cependant, son évolution se caractérise par la volonté de s’assurer que les investissements réunis dans un portefeuille ne vont pas à l’encontre des objectifs poursuivis par la stratégie philanthropique. Répondre à la demande B&F: Qu’en est-il de l’offre des placements en finance durable? AdW: Elle s’est élargie, améliorée, et ne s’adresse plus uniquement à des investisseurs qualifiés. Elle constitue une alternative fiable pour tout investisseur désireux de donner à son argent une orientation à long terme. Selon nos recherches, nous avons répertorié près de 1000 fonds de finance durable dans toutes les classes d’actifs. Y figurent majoritairement des solutions dans les fonds actions ISR ou thématiques, qui couvrent toutes
les nouvelles technologies en matière énergétique ou environnementale connaissent un essor important. Ces marchés offrent des taux de croissance remarquables de l’ordre de 30 à 40% par année. les zones géographiques et se comparent favorablement à des indices/benchmarks traditionnels. L’offre de produits obligataires a connu une croissance spectaculaire ces trois dernières années. Le développement de solutions durables a également touché d’autres produits plus spécifiques, notamment exposés aux pays émergents, aux petites et moyennes capitalisations, ou obligataires «high yield». Il est désormais possible de construire des portefeuilles 100% durables, suffisamment diversifiés et adaptés aux objectifs des investisseurs. B&F: Pouvez-vous nous parler de leurs performances et rendements. Réalité ou utopie? AdW: Très diversifiée dans son offre de produits et de thèmes d’investissement, la finance durable enregistre des performances parfois exceptionnelles, ou qui s’alignent sur les indices de référence, mais il arrive aussi qu’elles soient négatives. Des études empiriques ont toutefois démontré que des actifs durables incorporés dans un portefeuille sont susceptibles d’améliorer sa performance. D’ailleurs, de plus en plus de gérants prennent en compte les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance de l’entreprise pour mieux appréhender son développement et son profil de risques. A ce titre, il convient de relever qu’au classement des caisses de pension suisses de la Sonntagszeitung, Nest était leader en affichant un rendement moyen de 3,85% sur dix ans. Cette caisse gère ses avoirs avec une prise en compte rigoureuse et systématique des facteurs du développement durable. De plus, plusieurs dizaines de fonds durables, tant liés à l’éthique qu’au changement climatique, ont affiché des performances supérieures à 10% et même jusqu’à 30%, au cours de 2010. B&F: Les banques et sociétés financières ont-elles développé des produits de placement en finance durable pour nourrir des motivations sincères ou par pur affairisme, afin de répondre à des impératifs de marketing relatifs une mode? AdW: Certaines banques et sociétés financières se sont
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mes propres préoccupations, notamment sociales et environnementales dans l’investissement. B&F: L’appât du gain a-t-il aussi guidé votre nouveau choix d’activité? AdW: Nullement. En fait, j’ai été séduite autant par la possibilité qui m’était offerte de créer ma propre entreprise, d’une part, et par l’opportunité de promouvoir l’investissement responsable, d’autre part. Travailler dans la finance durable n’empêche toutefois pas de gagner correctement sa vie. Il n’y a là rien de contradictoire.
approprié la finance durable au début des années 2000, car elles étaient convaincues de son bien-fondé et de son avenir. Dotées d’un esprit pionnier, elles ont donc cherché à anticiper la demande des investisseurs, en créant des produits et des solutions spécifiques. En revanche, d’autres se sont engouffrées dans ce créneau, ayant flairé la possibilité d’accroître leur volume d’affaires. Elles ne se sont pas trompées, car les investisseurs privés et institutionnels les sollicitent de plus en plus dans ce sens. Mais plus que l’historique, l’important est la qualité et le sérieux avec lequel les institutions s’engagent dans cette voie. Il est nécessaire d’évaluer ces produits avec beaucoup de discernement. B&F: Des investisseurs choisissent-ils la finance durable uniquement dans l’optique de déceler des opportunités de placement susceptibles de générer des rendements attractifs? AdW: La finance durable n’est pas réservée aux humanistes et aux idéalistes. Dès lors, des investisseurs à court terme sont aussi à l’affût d’opportunités dans cette thématique d’investissement, qui leur permet de réaliser des gains rapides. Ils s’intéressent surtout aux nouvelles technologies en matière énergétique ou environnementale qui connaissent un essor important et dont les marchés offrent des taux de croissance remarquables, de l’ordre de 30 à 40% par année.
B&F: Quelle est votre perception de l’argent au sein de la sphère financière, prise au sens large, et quel rôle joue-t-il dans la finance durable, en particulier? AdW: L’argent n’est pas un tabou ou un mal en-soi, mais un outil qui permet le bon fonctionnement de l’économie réelle. Gagné et utilisé dans ce dessein et non pas envisagé comme une fin en-soi, l’argent est nécessaire. Sans argent, il n’y aurait pas de finance, durable ou non. La différence, s’il y en a une, pourrait résider dans l’horizon temps de l’investissement et dans son objectif. B&F: La finance durable milite-t-elle pour une stricte régulation du système financier mondial et des taxes sur les transactions financières? AdW: La finance durable prône une réflexion novatrice sur le système financier, son fonctionnement et son impact sur la planète et les humains. Elle ne défend pas une réglementation coercitive, mais plutôt une prise de conscience de l’investissement positif et créatif. B&F: Etre une femme, soit la génitrice de la vie, signifie-t-il être davantage sensibilisée aux questions environnementales, sociétales et humaines que les hommes, donc génétiquement orientée vers une finance durable? AdW: je pense, en effet, que les femmes ont une vision moins spéculatrice de l’investissement que les hommes. Leur capacité à mieux gérer les risques est aussi souvent soulignée. De là à dire qu’elles ont une plus grande sensibilité envers les enjeux humains ou environnementaux serait un raccourci. Il existe peut-être une cohérence plus naturelle avec leur manière d’investir. En ce sens, la présence de femmes dans la sphère financière permet de valoriser davantage la finance durable.
L’empreinte féminine B&F: Vous avez été active pendant huit ans dans la finance classique, puis dix dans la finance durable. Avez-vous choisi de promouvoir l’ISR par conviction idéologique ou plutôt philosophique? AdW: Mon approche était d’ordre pragmatique. Comme analyste financier, il me manquait une dimension pour appréhender les véritables enjeux de la pérennité d’une entreprise. L’analyse des aspects environnementaux, sociaux et de gouvernance y répondait. Mais elle m’a aussi permis d’intégrer
B&F: Dans une société toujours plus matérialiste, propager la finance durable à une large échelle s’apparente à une gageure. Cette constatation ne vous décourage-t-elle pas parfois? AdW: Les obstacles sur notre chemin sont réels et il est parfois nécessaire de se remotiver. Ce n’est pas une révolution de la finance, mais bien une évolution que nous poursuivons. Les changements demandent un temps et un effort considérables, mais le but mérite la persévérance. Propos recueillis par Didier Planche BANQUE&FINANCE N°107 Janvier/Fevrier 2011
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Décryptage
Vlatisti Verelaique Banque Cantonale de Geneve
© Björn Meyer
Fusions et acquisitions, une vague imminente Face à l’érosion importante des marges consécutive à la crise financière, à l’augmentation des coûts réglementaires et à la concurrence croissante pour les avoirs des clients, la vague de consolidation tant annoncée n’est objectivement pas intervenue dans le private banking en Suisse.
@ pascale.guellner@ch.pwc.com Dr. Pascale Güllner Corporate Finance Director, PricewaterhouseCoopers SA
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’après l’étude de PwC «Vers de nouveaux horizons - Private Banking en Suisse» récemment publiée, la Suisse a enregistré vingt-neuf transactions de fusions & acquisitions de banques privées au cours des cinq dernières années. Le nombre total des établissements n’en a toutefois pas été diminué pour autant. Dans la même période, vingt-huit nouveaux établissements ont obtenu une licence bancaire de la FINMA. Alors que l’on recensait 181 banques privées en 2005, leur nombre n’a reculé que de 6% (170 banques en 2009). Un nombre important de transactions n’a pas abouti pour diverses raisons, comme des divergences entre vendeurs et acquéreurs en matière de prix, des différences de culture et de stratégies, ainsi que des profils d’acquéreurs ne remplissant pas les exigences de la FINMA. La crise financière et la pression politique et fiscale sur la
place financière suisse ont entraîné un changement d’actionnaires dans de nombreuses filiales de banques étrangères, principalement en 2009. Ce ne sont pas les banques privées elles-mêmes, mais leurs maisons mères qui ont été affectées par la crise et contraintes de se séparer de certaines activités qui, bien que toujours rentables, ne leur permettaient plus de remplir les différentes exigences des nouveaux actionnaires gouvernementaux ou de l’UE. L’année 2009 est par ailleurs celle qui compte le plus grand nombre de nouvelles licences bancaires accordées par la FINMA, démontrant que la place financière suisse conserve son attrait. Les transactions dominées par les acteurs étrangers Sur les vingt-neuf transactions de fusions & acquisitions des cinq dernières années, la majorité est intervenue entre des parties étrangères ou des entités contrôlées par des établissements étrangers alors que, pour la première fois en 2009, les établissements suisses se sont montrés les acquéreurs les plus actifs. Ce sont surtout les petits et moyens établissements qui ont été, et continueront à être, la cible de transactions. Ils constituent d’ailleurs 80% de celles intervenues au cours des cinq dernières années. Seules cinq transactions sur vingt-neuf étaient le fait de nouveaux venus sur le marché suisse, les BANQUE&FINANCE N°107 Janvier/Fevrier 2011
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Décryptage
Sur le web www.pwc.ch/fr/secteurs_d_activite/banques_asset_management/publications.html
www.pwc.com/gx/en/banking-capital-markets www.pwc.com/gx/en/financial-services/index.jhtml
autres parties étrangères y étant déjà présentes. Eu égard à la crise financière et à la pression sur le secret bancaire suisse, dix-sept transactions sur vingt-neuf ont été conduites par des établissements bancaires étrangers. Alors que les transactions avant 2008 étaient motivées par des préoccupations successorales, des questions réglementaires ou des réorganisations de groupe, les cibles des plus récentes ont été des banques privées étrangères surtout actives dans la gestion de fortune offshore, avec une clientèle affluente et transfrontalière. Parmi les profils d’acquéreurs étrangers intéressés par la reprise de petites banques privées basées en Suisse, un intérêt marqué émane de groupes privés ou institutionnels en provenance de l’Europe de l’Est, du Moyen Orient, d’Asie et d’Amérique latine. L’expansion de la base des avoirs de clients, l’expansion géographique en Suisse, l’accès à une clientèle spécifique ou à des compétences en gestion alternative constituent leurs principales motivations. La vague a surtout touché les places alémanique et tessinoise Depuis 2005, la majorité des transactions a été effectuée en Suisse alémanique (55%). Seules 28% des entités reprises avaient leur siège en Romandie, quand bien même la place romande représente 38% des licences bancaires de Suisse. La place bancaire alémanique a enregistré les répercussions subies par les filiales des banques allemandes dont les maisons mères ont été affectées par la crise bancaire, ainsi que par les pressions de l’OCDE. Alors que les effets du «scudo» italien avaient déjà été ressentis en 2009, une augmentation des transactions sur la place tessinoise a été effective en 2010 et cette augmentation qui devrait se poursuivre en 2011.
«Private Banking en Suisse», octobre 2010. Cette étude de PwC se base sur les états financiers de 111 établissements sélectionnés parmi les banques privées actives dans la gestion de fortune entre 2006 et 2009. Cette analyse benchmark porte notamment sur les sujets d’actualité que sont le développement des avoirs sous gestion, la profitabilité des avoirs, le cost/ income ratio et certains chiffres-clés par employé. Afin d’affiner l’analyse, nous avons classé les établissements en fonction de leur taille en termes d’avoirs sous gestion et, afin de prendre en compte les différences spécifiques des banques privées alémaniques, romandes et tessinoises, nous présentons leurs résultats séparément.
Multiplicateur de goodwill vs Swiss Performance Index (SPI) 8000 7000
2,5%
6000 2%
5000
1,5%
4000
Indice SPI
Multiplicateur de goodwill
3%
3000
1%
2000 0,5%
1000 0
0% 2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
Il existe une corrélation positive entre les primes payées et l’évolution de l’indice swiss performance Index (spI) entre 2002 et 2010
2010
Source: PwC
Les tendances de prix pour les fusions & acquisitions Les effets des amnisties fiscales et des exigences réglementaires croissantes, ainsi que les contraintes politiques, ont aussi eu un impact décisif sur les prix des transactions et les valorisations des banques privées en Suisse. Alors que la prime de goodwill était de l’ordre de 1,5 à 2,5% sur les dernières années, les transactions en 2008 et 2009 enregistraient des primes allant de 0,5 à 1,5%. L’analyse plus en détail des transactions durant les deux dernières années permet de constater que la majorité d’entre elles étaient plutôt de caractère «distressed» que stratégique et effectuées par des établissements dont les maisons mères étaient affectées par la crise, et avaient besoin de liquidités. La composition du portefeuille des avoirs sous gestion est également un facteur déterminant du goodwill, mais les primes réglées récemment ne sont que relatives. La performance de l’économie dans son intégralité a également un impact significatif sur les prix des transactions payés. Il existe ainsi une corrélation positive entre les primes payées et l’évolution de l’indice Swiss Performance Index (SPI) entre 2002 et 2010 (Cf graphique). Multiplication des discussions stratégiques Concrètement, l’étude de PwC sur l’état du private banking en Suisse relève que les grands établissements (au-delà de dix milliards de francs d’avoirs sous gestion) ont pu profiter des économies d’échelle et ont su défendre leurs marges brutes. La question de la taille critique gagne en importance pour réaliser des économies d’échelle face aux coûts réglementaires croissants et à l’érosion des revenus et des marges bénéficiaires. De même, les établissements de petite et moyenne tailles peinent à réviser leur modèle d’affaires d’une manière proactive face aux stratégies de croissance très coûteuses dans les marchés émergents et à la transformation non sans douleur vers des modèles cross border fiscalement conformes. Quant à la consolidation tant attendue dans le segment des petites et moyennes banques privées, elle ne saurait tarder eu égard à la concurrence pour les avoirs de clients déclarés européens et offshore des marchés émergents, aux coûts réglementaires croissants, notamment dans la gestion d’avoirs transfrontaliers, ainsi qu’au retard pris dans la transition vers un positionnement stratégique de niche visant une spécialisation crédible sur un segment de clientèle ou sur des stratégies d’investissement. Enfin, les grands établissements joueront un rôle actif dans cette consolidation. Certains petits établissements pourraient être amenés à réfléchir à certaines activités susceptibles de créer de la valeur sans recours au statut bancaire. La place financière suisse dans son ensemble pourrait momentanément bénéficier de la crise de l’euro, mais la place financière romande ne sera pas épargnée par cette vague de consolidation imminente et verra des rapprochements entre des établissements de taille similaire en vue d’atteindre une taille critique. Les discussions stratégiques entre établissements se multiplient.
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En partenariat avec
Acteurs
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Nominations &Promotions 8. 7.
A la BCGE, Jérôme Monnier (1) est nommé responsable de l’unité d’affaires Entreprises pour la Suisse et la France avec le titre de directeur, et Raoul Monnay (2) au département Entreprises, en tant que directeur adjoint. Le premier jouit déjà d’une expérience de quinze ans au sein du groupe, où il a notamment dirigé le département Entreprises France puis le département Entreprises Suisse. Raoul Monnay, quant à lui, a plus de vingt ans d’expérience dans le domaine des crédits commerciaux et immobiliers. Il a rejoint la SBS en 1987 et a successivement occupé en son sein, puis à UBS Genève, différentes fonctions de gestion de clientèle Entreprises et Professionnels de l’immobilier. Les huit dernières années, il a été, toujours au sein d’UBS Genève, responsable local du Crédit risk control. Il rejoint la BCGE pour prendre la direction du département Entreprises Suisse.
Jakob Schaad (3) est le nouveau responsable du département «Marchés financiers internationaux» de l’ASB (Association suisse des banquiers), succédant à Claude-Alain Margelisch. Il était jusqu’alors le conseiller en politique économique de la Présidente de la Confédération, Doris Leuthard. Jakob Schaad a exercé diverses fonctions au sein de la BNS, notamment celle de Conseiller principal du Directeur exécutif suisse auprès du Fonds monétaire international à Washington. La Banque de Commerce et de Placements (BCP) a décidé de développer son activité de gestion de fortune et d’en faire l’un des piliers majeurs de son business. Dans cette optique, elle vient de procéder au recrutement de François Gautier (4) à la direction de l’activité gestion de fortune, tant à Genève que dans les succursales
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de Luxembourg et de Dubaï. Après avoir commencé sa carrière dans la recherche pétrolière, il est passé par la banque d’affaires, à Londres, puis s’est spécialisé dans la gestion de fortune à Genève, à l’United Overseas Bank (UOB) et à l’Union Bancaire Privée (UBP). François Gautier a ensuite dirigé pendant dix ans la Banque de Dépôts et de Gestion. Jusqu’à la fin juin 2010, il présidait aussi l’Association Vaudoise des Banques et était membre du Conseil de la Fondation Genève Place Financière. La Société Générale Corporate & Investment Banking s’attache les services de Christoph Roos (5) au poste de responsable de la clientèle Assureurs et Fonds de pension pour la Suisse, au sein de son département Solutions Cross Asset. A ce poste nouvellement créé, Christoph Roos
sera en charge du conseil stratégique et de la relation avec cette clientèle. Il a auparavant travaillé dix ans chez BNP Paribas où il était responsable de l’équipe de vente des produits dérivés. Fiona Frick (6) vient d’être nommée directeur général (Chief Executive Officer) d’Unigestion. Elle pourra compter sur Régis Martin (7), promu directeur général délégué. Jusqu’alors responsable Actions de cette société de gestion européenne indépendante revendiquant plus de 10,9 milliards de francs d’actifs sous gestion, elle sera remplacée à ce poste par Alexei Jourovski. Fiona Frick succède à Patrick Fenal (8) qui est appelé aux fonctions de vice-président du conseil d’administration. Aux côtés de Bernard Sabrier, Président, il se consacrera au développement stratégique de la société genevoise.
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La parole est à...
L’APRÈS LEHMAN BROTHERS
Savoir affronter les défis multiples
Bernard Droux président de la Fondation Genève place Financière
parcours • De 1975 à 1989: au service de UBS à Zurich, Genève, Londres et New York, dans le domaine des Eurobonds, du Corporate Finance et du Trading & Sales • De 1989 à 2000: Lombard Odier & cie à Genève comme Responsable du département Trading & Sales, New Issues, Directeur principal, membre du Group Management • 2001: Lombard Odier & cie à Genève comme Associé-gérant et CEO • 2002 (juillet): Lombard Odier Darier Hentsch & cie à Genève comme Associé-gérant, membre du Bureau de la Fondation Genève Place Financière, • A notamment fait partie des Conseils d’administration de SIX et de l’ICMA
@ b.droux@lombardodier.com
L’année 2011 verra notre place financière et nos enseignes confrontées à de nombreux défis réglementaires, opérationnels et de marchés.
P
our une place de gestion comme l’est de manière prédominante la nôtre, la transposition des Conventions de double imposition avec les pays pour lesquels elles sont entrées en vigueur, ainsi que l’introduction d’un possible impôt libératoire, seront un défi opérationnel majeur. Nul doute que les acteurs financiers se plieront à ces nouvelles obligations, même si elles ne nous enthousiasment pas. Mais elles sont le prix à payer pour que nous maintenions la sphère privée de nos clients et que nous puissions conserver des relations avec ceux ne résidant pas en Suisse, mais désireux de profiter de la qualité de nos services dans un environnement de conformité fiscale. Dans ce contexte, il sera également essentiel que nos négociateurs s’efforcent d’obtenir des conditions facilitées d’accès aux marchés extérieurs. Car il s’agit de ne pas entraver l’exercice de l’activité de gestion de fortune par des contraintes excessives qui compliqueraient la situation pour une clientèle internationale, ceci à un moment où notre autorité de surveillance attend des intermédiaires financiers une grande vigilance dans l’exercice des activités transfrontalières. La Suisse en général et la région lémanique, en particulier, sont en effet mondialement connues pour leur expertise dans la gestion de fortune. Développée depuis la fin du XVIIIe siècle, cette expertise consiste à offrir aux clients privés une palette très étendue de prestations de services qui vont de la planification patrimoniale, y compris juridique et fiscale, à la gestion d’actifs, en passant par les conseils de toute nature. Ce savoir-faire nécessite une culture d’écoute d’une clientèle du monde entier, une connaissance de sujets complexes, souvent à forte composante internationale, et finalement beaucoup d’expériences et de qualités qui ne peuvent
être acquises qu’au fil du temps. Pour cette raison, la place lémanique héberge une grande diversité d’acteurs dans ce domaine, des banques de gestion aux gérants indépendants, sans oublier les nombreuses banques étrangères, ce qui explique que Genève soit placée au 9e rang des places financières internationales. La place lémanique n’a pas seulement une vocation de gestion de fortune pour des clients privés domestiques ou étrangers. Elle concentre aussi des forces de premier ordre dans le domaine de la gestion institutionnelle et des fonds de placement. L’activité institutionnelle a connu un essor considérable depuis l’introduction en Suisse de la Loi sur la prévoyance professionnelle, en 1985, avec son système intelligent des trois piliers qui positionne notre pays plus favorablement que la plupart de nos voisins sur le délicat enjeu du financement des retraites. La plupart des grands acteurs locaux ont ainsi développé des compétences spécifiques destinées à servir cette clientèle professionnelle, permettant par la même occasion de gérer les fonds de placement de leur propre établissement. Le rayonnement de cette forme de gestion n’est pas seulement local, mais aussi international, que cela soit auprès des pays qui nous entourent ou sur des places plus lointaines, comme le Moyen-Orient et l’Asie. Dans ce contexte, il est intéressant de relever que la Suisse romande accueille également deux secteurs spécialisés parmi les compétences les plus pointues au monde. Le premier est celui de la gestion intégrant des critères de développement durable, notamment les critères sociaux et environnementaux. Cette approche ne peut que rencontrer un succès croissant tant elle réconcilie la recherche de performance avec des principes éthiques auxquels nous sommes tous attachés. Pratiquée de manière professionnelle et pragmatique, la gestion responsable (comprenant aussi la microfinance, la philanthropie ou les investissements socialement responsables) délivre des résultats absolument comparables, voire supérieurs, à la gestion traditionnelle. Cette approche s’est développée non seulement dans les banques
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La parole est à... de gestion de fortune sensibles à cette pratique, mais aussi dans des établissements spécialisés dans ce domaine. Dans un registre différent, la place lémanique est également un lieu de prédilection de la gestion alternative et notamment des stratégies de hedge funds. Elles ont pour vocation de produire une performance aussi décorrélée que possible des autres classes d’actifs, ceci dans un but de diversification des portefeuilles. Cette approche, qui fonctionne généralement très bien comme ce fut le cas, entre autres, pendant la crise boursière de 2000 à 2002, a parfois déçu les attentes (comme lors de la crise financière de 2007-2008), mais malgré tout les clients privés très fortunés comme les clients professionnels reconnaissent aujourd’hui dans leur très grande majorité les mérites de cette discipline. Après avoir été depuis de nombreuses années l’un des principaux centres mondiaux de la gestion de fonds de fonds, la place lémanique commence également à accueillir un nombre croissant de spécialistes de pointe de la gestion directe de hedge funds. La gestion alternative, comme la gestion privée, aura aussi son lot de défis sur le plan réglementaire. Le principal d’entre eux sera l’adaptation à la Directive européenne AIFM qui réglementera dans le futur les gérants alternatifs. Après les craintes initiales suscitées par le caractère protectionniste de ses premières versions, la dernière en date nous paraît acceptable et offre des solutions aux gérants basés en Suisse pour continuer à proposer
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leurs services à la clientèle professionnelle basée au sein de l’UE. En dehors des métiers de la gestion, Genève est également devenu un centre mondial dans le financement du négoce des matières premières (ou CTF). Des millions de tonnes de matières premières sont négociées, transportées, inspectées, assurées et financées depuis des entreprises basées dans l’Arc lémanique. Les compétences de ce domaine sont différentes de celles de la gestion, mais elles sont également pointues. Qu’il s’agisse de gestion traditionnelle, institutionnelle, alternative, socialement responsable, ou de financement des commodities, la place lémanique dispose ainsi de belles cartes pour affronter l’avenir et continuer à répondre aux besoins de clients locaux et internationaux, souvent exigeants. Cet effort devra aussi être assuré grâce à une politique ambitieuse de formation continue, en intra et auprès des instituts spécialisés. Notre branche doit pouvoir s’appuyer sur des conditions-cadres régionales de qualité. Cela signifie une fiscalité raisonnable sur les revenus, un marché du logement détendu, des capacités d’accueil des enfants d’expatriés, une meilleure mobilité locale, ainsi que des liaisons aériennes accrues vers des destinations intercontinentales. Dans les domaines de la gestion et du CTF, notre place dispose d’atouts importants, dont nous pouvons être fiers et qui devraient nous permettre de continuer à nous développer comme un pôle d’expertise mondial de tout premier ordre.
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En toute liberté
Claude Béglé
LE MARCHÉ EST EN PLEINE CROISSANCE
Investissez dans les cleantech!
directeur général, symbioswiss
parcours • 1977: Différentes fonctions au sein du Groupe Nestlé • 1997: Vice-président du groupe postal néerlandais TNT Express Worldwide • 1999: Directeur général de GeoPost SA et président de DPD GmbH (groupe français La Poste) • 2005: Responsable de DHL Express Germany et de DHL Express Central Europe (groupe postal allemand Deutsche Post World Net) • 2007: Executive Vice President de la DPWN • Juin 2008: nommé par le Conseil fédéral à la présidence du Conseil d’administration de la Poste suisse (démission en janvier 2010) • Mars 2010: Accepte du gouvernement genevois d’œuvrer à positionner Genève et la région lémanique comme centre d’excellence «cleantech», puis crée SymbioSwiss SA
@ claude.begle@symbioswiss.ch
L
e développement durable est-il le fruit d’un effet de mode passager ou s’agit-il d’une tendance pérenne? Sans véritablement le connaître, certains l’ont d’emblée assimilé à du vent. Il s’agit en fait d’une tendance incontournable, dont l’importance ira croissante avec le temps. Qu’on le veuille ou non, la nécessité du développement durable s’imposera de plus en plus. Pour trois raisons essentielles. La première vient de l’épuisement progressif des matières premières rares, notamment dans le domaine énergétique. Certes, cela prendra du temps jusqu’au tarissement du robinet du pétrole. Car on ira le chercher de plus en plus profond, on améliorera les techniques de recherche et de traitement, bien qu’à un coût prohibitif. Le pétrole à 200 dollars le baril est une quasi-évidence, la seule question ouverte restant de savoir à quel moment. D’ailleurs, il serait faux de se focaliser uniquement sur le pétrole. Que dire par exemple du lithium, élément essentiel qui permet de conserver l’énergie? La deuxième raison tient au changement climatique, à l’urbanisation croissante de la population mondiale et à l’évolution de nos modes de consommation. Tout cela entraîne une série de conséquences, mais là encore les effets concernent le long terme, donc sans impact dramatique immédiat. N’empêche que le taux de CO2 dans l’atmosphère augmente, de même que l’acidification des mers. Sans parler de l’énergie que nécessitent de plus en plus les ordinateurs. Ce panorama pourrait sembler particulièrement sombre s’il n’existait pas la troisième raison, les cleantech, ces technologies censées apporter des réponses novatrices et satisfaisantes aux problématiques énergétiques et environnementales. Non seulement elles apportent des solutions originales, mais ce marché gigantesque, évalué aujourd’hui à plus de 500 milliards de dollars, est en pleine croissance. C’est un des piliers sur lequel le gouvernement américain du Président Obama a basé son plan de relance. Et les pays émergents, notamment la
Chine, lui ont emboîté le pas. Aujourd’hui, plus grand-chose ne peut retenir cette formidable machine. Que l’on parle d’énergie solaire, éolienne ou d’autres programmes d’efficacité énergétique (Minergie), de voitures du futur, de projets d’urbanisation intelligente, de réseaux de distribution de type «smart grid», du traitement de l’eau ou de la reconversion des déchets, les opportunités d’investissement sont considérables. Que ce soit sous la forme de venture capital, de private equity ou de participation à des fonds d’investissement, les options sont de plus en plus nombreuses. Le seul «hic» réside dans le fait qu’une bonne partie de ces inventions n’ont pas encore acquis une taille critique suffisante pour être rentables par elles-mêmes. Elles nécessitent donc des incitations du secteur public, dont les aspects réglementaires sont nombreux. Le risque est donc technologique et politique. Mais il ne fait aucun doute que dans son ensemble et sur la durée, le secteur des cleantech est l’un de ceux sur lesquels il convient d’investir.
Connaître les cleantech, c’est savoir l’opportunité qu’elles représentent en matière d’investissement, grâce aux solutions environnementales et énergétiques qu’elles apportent.
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A la tribune
Martine Brunschwig Graf
retour aux fondamentaux
Economie réelle ou virtuelle, un faux débat
Conseillère nationale libérale, Economiste
parcours • Martine Brunschwig Graf a travaillé de 1978 à 1993 pour la «Wirtschaftsfoerderung» (Economie suisse), dont elle a dirigé le siège romand dès 1991. Libérale, députée au parlement cantonal de 1989 à 1993, elle a siégé de 1993 à 2005 au sein du gouvernement genevois, qu’elle a présidé à deux reprises. Elle a assumé la responsabilité du Département de l’instruction publique, puis de celui des Finances, de même que de celui des affaires militaires. Elle siège au Conseil national depuis 2003 et est membre de la commission des affaires extérieures et de la commission des finances. Elle est vice-présidente du groupe libéral radical des Chambres fédérales. Depuis mars 2006, elle préside le Bureau de l’Amiable Compositeur, instance de médiation dans les conflits du travail entre employés et employeurs disposant du statut diplomatique. Elle préside aussi l’Association pour la prévention de la torture (APT) et la Fondation pour l’étude du judaïsme de l’Université de Lausanne (FEJUNIL).
@ martine.brunschwig@parl.ch
Le jour où la civilisation a renoncé au régime du troc, elle a introduit l’argent, les prestations financières et le système financier en général dans ce que l’on appelle faussement l’économie réelle.
J
e suis toujours choquée lorsque je constate que, pour un certain nombre de politiciens et de médias, un pan entier de notre économie, le secteur financier, se voit relégué au rang d’économie virtuelle… Les 200 000 personnes qui travaillent en Suisse dans ce domaine n’ont rien de virtuel, elles représentent 6% de l’ensemble des salariés de ce pays. Ce serait déjà une raison de cesser ce manichéisme malsain. Mais si l’on veut aller au-delà et s’intéresser quelque peu aux relations entre les différents acteurs économiques, on y découvrira avec intérêt – et profit intellectuel – que le volume des crédits bancaires octroyés aux entreprises atteint 265 milliards de francs. On constatera aussi et surtout que les principales bénéficiaires – trois entreprises sur quatre environ – sont des «micro-entreprises», employant moins de neuf collaborateurs. Pour ces près de 200 000 entreprises, le crédit obtenu n’a rien de virtuel, il représente les ressources indispensables à la bonne conduite de leurs activités et au maintien, voire au développement des emplois qui y sont liés. J’arrête ici avec les chiffres, car ils ne sont là que pour illustrer le propos et non pour lasser le lecteur! Il faut parfois revenir aux fondamentaux, dans le cas particulier, Frédéric Bastiat, économiste du XIXe siècle et libertaire, me paraît avoir exprimé ce qu’il était nécessaire de dire en une période où l’opposition entre l’industrie et la banque était particulièrement violente et empreinte d’idéologie: «On vous dit que le capital tyrannise le travail. Je ne disconviens pas que chacun ne cherche à tirer le meilleur parti possible de sa situa-
tion, mais, dans ce sens, on ne réalise que ce qui est possible. Or, jamais il n’est possible aux capitaux de tyranniser le travail que lorsqu’ils sont rares, car alors ils font la loi, ils mettent la main-d’œuvre aux enchères. Jamais cette tyrannie ne leur est plus impossible que lorsqu’ils sont abondants, car, en ce cas, c’est le travail qui commande.» La crise financière et surtout les interventions qu’elle a nécessitées auprès de l’UBS prennent ainsi une autre dimension. L’intervention de la Confédération se justifiait moins par le fait de vouloir sauver une banque que par la nécessité d’assurer des crédits en suffisance pour les entreprises et les particuliers. L’UBS, en l’occurrence, présentait un intérêt politique prépondérant à la mesure de son implication dans la vie économique et sociale du pays. Aucune banque, aussi prestigieuse soit-elle, ne mérite qu’on la sauve pour elle-même, quand bien même elle représente un certain nombre d’emplois, et donc autant de femmes et d’hommes qui souffriraient de sa disparition. Ces motifs ne sont jamais apparus suffisamment clairement. A cela différentes raisons. Les mécanismes économiques sont chose complexe à expliquer, la crise financière a causé choc et révolte au sein de la population, la politique a sombré dans la polarisation. Certains milieux économiques ont par ailleurs cédé aussi à la tentation de désigner un bouc émissaire. La place financière ébranlée, il était facile d’en rajouter. Mais il est temps maintenant de revenir à la réalité. L’économie forme un tout, qu’on produise des biens, des services ou des moyens financiers. La politique aurait donc tort de ne pas s’en souvenir. Il faut parfois savoir nager à contre-courant si l’on veut pouvoir œuvrer au bien commun dans la durée et plutôt que plaire dans l’instant!
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Si j’étais banquier
bernArd rÜeger
parcours • 1988: Directeur commercial, Rüeger SA (Crissier/VD), PMI spécialisée dans la production et la commercialisation d’instruments de mesure, de température et de pression • Dès 1992: Directeur général; création du «Rueger Asia Head Quarter» en Malaisie (1996), agrandissement du site de production de Crissier (1997), création de la joint venture de production et de vente en Chine, Beijing Rueger Precision (2005) • 2000: Président du Conseil consultatif régional de la Nationale tatBanque nostrud euismodit wisl Suisse volor sustrud dolendrem • 2001: Membre du ut modolore velit augait non Conseil économique lutpate feu faciliq uamcons du canton Vaud equatue dolorperdeamet • 2002:enim Membre verosto zrilla feum in du Conseil de dignibh hendre vel iure facire de erosurveillance duiscin ulput velesting. l’OSEC • 2006: Président de la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie-CVCI • 2007: Membre du comité de direction de «économiesuisse» • 2009: Administrateur Coop Suisse, Président Comité Suisse Romande Coop
@ br@rueger.com
dIrECtEUr GéNérAl, rÜEGEr sA
Je suis preneur!
V
oilà l’étrange pensée qui me réveilla l’autre nuit… Moi, l’entrepreneur emprunteur, me voici donc transformé en grand gourou décidant avec certitude si le projet «P» ou l’entreprise «E» mérite un soutien financier. Etrange pensée, en effet, que de ressentir cette soudaine envie de changer de camp. Durant ces dix dernières années, mon entreprise a fabriqué et vendu des produits, donc a créé de la valeur… alors que mes quelques économies confiées à mon banquier préféré n’ont rien produit du tout. Vous avez dit bizarre... Zut, je dois être fatigué d’être entrepreneur, voici que je m’assoupis à nouveau dans la peau d’un banquier. Tant qu’à faire, autant que je prenne les affaires en main avec mon expérience de laborieux. Pour commencer, l’organisation de ma direction. Il va falloir que je me débarrasse de quelques analystes n’ayant jamais eu l’occasion de gérer quoi que ce soit et que je les remplace par un ou deux patrons de terrain ayant gagné de l’argent autrement que virtuellement, donc pas en spéculant avec des effets de levier sur des produits dérivés. Une spéculation dont je ne comprends de toute façon pas la finalité, puisqu’à part ces mêmes spéculateurs, personne n’a rien gagné. Cela me fait penser qu’il ne faudra pas que j’oublie de proposer un bon vrai paysan, les pieds bien sur terre, à notre conseil d’administration. Maintenant, passons à la stratégie opérationnelle. De quoi l’avenir sera-t-il fait? A qui faire crédit? En bref, essayons de revenir à mon métier de base de banquier, soit prêteur et non plus spéculateur. Par exemple, pourquoi aucune banque en Suisse ne prête-telle à des entreprises exportatrices sur des projets d’expansion à l’étranger? On préfère ne prêter que sur le plan
local, alors qu’un franc sur deux est gagné hors de la Suisse. Il doit y avoir là des opportunités à saisir. Et si je consacrais une partie des gains réalisés (sur les astronomiques marges sur les commissions de gestion) à des investissements directs dans la pléthore de projets novateurs, qui voient le jour autour de nos universités? A propos, pour le laborieux que j’étais alors, je dis «gains sur les astronomiques marges», car mon innocente analyse me porte à croire que les non moins «astronomiques bonus» ont bien été gagnés quelque part... Et mon travail de lobbyiste? Alors là, la FINMA va en prendre pour son grade. Après avoir été totalement inexistante avant la crise des subprimes, voici qu’à présent elle se sent obligée de s’affranchir en jouant d’un zèle tout helvétique d’enfant de premier de classe, en surveillant faits et gestes de mes nouveaux collègues banquiers, allant jusqu’à entraver les transactions de mes anciens confrères industriels. La FINMA se prend pour une autorité politique, ce qu’elle n’est pas. Alors «coucouche panier»! Bip-bip, bip-bip… le réveil sonne ! Me revoilà moi. Dommage, j’aurai encore accepté de diviser mon salaire par cinq, trois millions par an étant de toute façon encore dix fois plus que ce qu’un dirigeant de PME s’octroie… c’est-à-dire le salaire de 99% des dirigeants de ce pays. Allez, sans rancune, et s’il reste une place dans l’un de vos conseils, je suis preneur, car le monde virtuel génère certainement la même proportion de génie que d’incompétence que le monde de «l’économie réelle». Et de toute façon les uns ont besoin des autres, et vice-versa.
© Franck Boston
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Le dessous des cartes
Mohammad Farrokh Chroniqueur
@ m.farrokh@banque-finance.ch
L’UE ne renonce pas!
Même si l’Allemagne est disposée à accepter le système de prélèvement des impôts proposé par la Suisse, l’UE tient à l’échange automatique dont l’objectif dépasse la fiscalité.
L
a signature de la convention de double imposition (CDI) entre la Suisse et l’Allemagne, le 27 octobre dernier, a été présentée comme un succès pour la Suisse: Berlin a en effet accepté d’entrer en matière sur le projet d’impôt libératoire à la source, également connu sous le vocable de Rubik. Il y a deux façons d’interpréter la position allemande. Soit Berlin accepte, mais à titre de solution provisoire, la proposition helvétique. Soit la République fédérale est convaincue des mérites de l’impôt libératoire dans une perspective à long terme. Dans la première hypothèse, l’Allemagne souhaite avant tout encaisser rapidement les montants qui lui seront dus au titre de la régularisation anonyme des avoirs non déclarés de ressortissants allemands dans les
banques suisses. Il est question de 200 milliards d’euros dont 25 à 35% reviendraient au Trésor public allemand, le taux de ce prélèvement étant d’ailleurs au cœur des discussions bilatérales. Même si toutes les personnes concernées n’acceptent pas la régularisation proposée, préférant par exemple transférer leurs fonds à Singapour, les gains de l’opération pour le Trésor allemand sont estimés à quelque 40 milliards d’euros. Bien entendu, ce chiffre reste à confirmer, mais le seul fait que de tels montants soient articulés donne une certaine crédibilité à la première hypothèse: Berlin est tentée d’accepter la proposition suisse sans nécessairement y croire vraiment. Certes, Wolfgang Schäuble a laissé entendre que le système de l’échange automatique d’informations serait difficile à gérer. Mais ce ne sont pas les états d’âme d’un ministre, aussi important soit-il, qui suffiront à enrayer la mise en œuvre d’une directive européenne. Certains observateurs ont cru pouvoir expliquer la pression qui s’exerce sur la Suisse par son contexte, celui de la crise financière. C’est trop simple pour être vrai: si les Etats qui nous entourent avaient seulement besoin d’argent, la cause serait entendue, et l’échange automatique serait abandonné au profit de la solution proposée par la Suisse. Pourquoi mettre en place une coûteuse usine à gaz au niveau du continent si les banques helvétiques acceptent de jouer le rôle d’agents payeurs de l’Europe, avec tout le travail administratif que cela suppose? C’est oublier que l’échange automatique n’a pas attendu la crise et que cet objectif ne répond pas uniquement à des préoccupations d’ordre budgétaire. L’UE veut pouvoir surveiller ses citoyens, même si cela lui coûte très cher. L’impulsion principale à l’origine de l’échange automatique n’est pas budgétaire, elle est sécuritaire, sur la lancée du choc subi en septembre 2001. Mais cela ne veut pas dire que gagner du temps n’ait aucun sens: l’élan sécuritaire donne des signes d’essoufflement, alors même que l’UE doit faire face à la crise de l’euro. Il reste qu’il en faudrait beaucoup pour arrêter ce qui ressemble à un train en marche, et que les banques suisses auraient tort de trop vite s’enthousiasmer à la signature de la CDI avec l’Allemagne.
LE café fédéral
Derrière Merz, Pelli et Widmer-Schlumpf Il est tentant de présenter cette signature de la CDI entre la Suisse et l’Allemagne comme le dernier acte d’une stratégie réussie. Dans cette hypothèse, l’annonce le 13 mars 2009 par Hans-Rudolf Merz de l’acceptation de l’échange d’informations à la demande,
conformément au «modèle de CDI de l’OCDE» aurait été un acte politique bien pensé au lieu d’une reculade effectuée dans un climat de quasi panique. Dans cette affaire, le seul politicien à avoir fait œuvre d’homme d’Etat est Fulvio Pelli, le président du
PLR, qui est parvenu à transformer la reculade en dérapage contrôlé. En juin 2009, il cosignait dans la NZZ avec un banquier tessinois un plaidoyer en faveur d’un impôt libératoire à la source. Peu après, il faisait approuver l’idée par le PLR, avant que l’Association suisse des banquiers ne s’y rallie. Bref, un important travail de fond a été fait dont le succès n’aurait
pas été possible dans le climat du printemps 2009. La Suisse a su faire les signes de fermeté qui s’imposaient, par exemple lorsque Eveline Widmer-Schlumpf a eu le courage de laisser Roman Polanski quitter son chalet de Gstaad. Ce n’est pas non plus un hasard si elle se retrouve maintenant à la tête du Département fédéral des finances…
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Sous la loupe
LES PRODUITS STRUCTURÉS
Entre risque et rentabilité
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IrEne Bruner
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Innovation majeure
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Reverses sur indices, produits à succès
Analyses
Interview
p33 Patrik Rüthemann Dans un contexte de taux bas
p35 Pierre-Yves Breton
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Faible attractivité des produits à capital garanti
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Les 2010 possibilités des structurés
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Sous la loupe
Innovation majeure L’industrie des produits structurés, plus de 30 000 listés à la SIX, connaît une meilleure transparence et flexibilité.
LES PRODUITS STRUCTURÉS
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Lionel Pilloud managing director, Banque vontobel sA, Genève
’industrie des produits structurés a connu un développement spectaculaire durant les dix dernières années. A l’époque, le nombre de banques émettrices actives en Suisse sur ce segment de marché était nettement inférieur à celui d’aujourd’hui, les intervenants dans l’intermédiation des produits financiers peu nombreux, les nouvelles émissions moins fréquentes, irrégulières, et au mieux uniquement publiées dans la presse. Par ailleurs, les informations sur les produits à disposition du public étaient difficilement accessibles et les sites internet dédiés rarissimes. Il était donc souvent fastidieux pour les gérants de fortune de trouver, au bon moment, le produit financier correspondant parfaitement au profil de risque et aux anticipations de leurs clients. Ils se contentaient généralement de souscrire aux produits offerts dans le marché primaire, lorsque ceux-ci correspondaient par chance à leurs attentes. En cas de besoins particuliers, certaines banques émettrices étaient certes disposées à offrir du «sur mesure», mais à condition d’obtenir un investissement initial conséquent, de l’ordre du million au minimum selon le type de sousjacent et la complexité de la structure considérée. La situation a bien évolué depuis lors. En une décennie, les évolutions et modifications dans l’industrie ont considérablement changé la donne, tant au niveau de l’offre des banques émettrices qu’au niveau de la demande des investisseurs, mais également du cadre légal. Sur les trente-quatre émetteurs qui distribuent actuellement leurs produits sur le marché suisse, les
@ lionel.pilloud@vontobel.ch
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cinq plus importants se partagent de longue date les trois quarts du volume négocié sur le marché des dérivés listés à la bourse suisse SIX. En absorbant à elle seule un quart du volume, la banque Vontobel SA fait d’ailleurs figure de leader incontesté en Suisse, depuis des années. Autre fait marquant, le nombre de produits listés à la SIX a plus que décuplé depuis l’an 2000, passant de 2500 à plus de 30 000 actuellement. Les dernières données disponibles de la BNS indiquent un montant de 204,46 milliards de francs investis dans les produits structurés en Suisse. Bien que la majorité du volume négocié se concentre sur les produits de cinq banques, la situation de marché n’est pas oligopolistique, car les conditions de participation au marché, de transparence, d’homogénéité et d’atomicité sont toutes réunies pour qualifier le marché suisse de parfaitement concurrentiel. Une concurrence qui n’a cessé de croître au fil des ans et a très nettement favorisé l’adéquation entre l’offre et la demande, l’innovation, l’élévation du niveau de la qualité et de la quantité d’informations à disposition des investisseurs. Le corollaire de cette croissance est une offre pléthorique sur le marché de produits issus de différents émetteurs, dont les profils de remboursement d’apparences identiques présentent souvent quelques différences significatives difficilement détectables et compréhensibles par tous les investisseurs. La recherche et la sélection dans le marché du produit optimal correspondant parfaitement au profil de risque et aux attentes des clients se révèlent alors être souvent un exercice long et fastidieux pour l’investisseur. C’est pourquoi la récente mise à disposition des gérants de fortune d’une plate-forme électronique permettant de créer des solutions d’investissements entièrement sur mesure constitue la dernière innovation majeure dans l’industrie des produits structurés. Cette innovation, véritable révolution, porte le nom de deritrade. Il s’agit d’un outil accessible gratuitement sur internet, qui permet aux gérants de fortune indépendants, aux banques et intermédiaires financiers d’obtenir des prix en temps réel et de concevoir instantanément leurs propres produits structurés entièrement sur mesure, pour des tailles d’investissement à partir de 50 000 francs. Près de 400 sous-jacents comprenant des actions, des indices, des métaux précieux et des devises sont disponibles sur la plate-forme pour créer au choix l’un des quatorze types de produits actuellement disponibles. La durée de vie, le le masque de saisie en ligne permet de sélectionner parmi 14 types de produits et près de 400 sous-jacents. A titre d’exemple pour le Barrier reverse Convertible, le sous-jacent, la monnaie, le prix d’exercice, le coupon, le niveau et le type de barrière sont autant de paramètres personnalisables qui, une fois saisis, affichent automatiquement dans un délai de dix secondes les meilleures conditions proposées par diverses banques émettrices.
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L’intro
Les produits structurés, avec leurs caractéristiques de protection du capital, mais aussi (et surtout) de risque/rentabilité, forment un marché des plus diversifiés qui s’étend du plus simple au plus sophistiqué, sans oublier les exotiques. Certains professionnels prônent davantage de transparence, notamment dans leur décomposition, et mettent en garde leurs promoteurs et distributeurs de ne pas les placer entre toutes les mains, autrement dit celles des investisseurs non professionnels. Une orientation salutaire.
Sous la loupe
Sequipi sim Reverses sur indices, acipis feu doloreet produits à succès
Ore dunt adiam irillam consed min utpate venit aliqui bla feum diamet, vero etuer amet nullaoreet ipsuscin vulla acipis augiat, vent ad modolendreet ad Les produits reverses sur indices s’intègrent parfaitement dans le cadre d’une dipit ad optimisée d’un portefeuille, même à vocation conservatrice. De par gestion leur flexibilité et la diversification apportée avec un sous-jacent global et un re dunt adiam irillam payoff asymétrique, ces produits offrent une réelle valeur ajoutée pourconsed les min utpate venit mais aliqui plus bla feum diamet, vero investisseurs voulant générer un rendement certes limité, sûr dans etuer amet nullaoreet ipsuscin vulla des marchés relativement incertains.
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LES PRODUITS STRUCTURÉS
type et le niveau de barrière, la monnaie de référence, l’objectif de coupon ou la tolérance au risque, sont autant de paramètres totalement personnalisables. Jusqu’à présent, les professionnels de la gestion de fortune devaient adresser leurs requêtes en produits financiers à un ou plusieurs émetteurs et attendre quelques heures avant de pouvoir obtenir un prix négociable. Désormais, cette interface offre une réelle plus-value en délivrant instantanément le prix de l’option le plus avantageux proposé par différentes banques émettrices. Le gestionnaire peut ainsi, si une opportunité se présente, répondre sans délai aux demandes de clients et réagir très rapidement et aux meilleures conditions, aux mouvements de marché. Il n’est donc pas surprenant de noter qu’actuellement plus d’une centaine de sociétés financières utilise deritrade pour répondre à la demande croissante de produits individuels. Il est enfin réjouissant de noter l’évolution de l’industrie dans le sens d’une plus grande transparence et flexibilité. Ces progrès et développements profitent très clairement à l’investisseur final et représentent sans conteste une avancée majeure dans l’industrie des produits structurés. Il est d’ailleurs probable que l’utilisation d’une telle plateforme de pricing devienne rapidement un instrument incontournable dans le cadre d’une gestion professionnelle individualisée.
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acipis augiat, vent ad modolendreet ad dipit adQui enissequisl dolorper sim adipit ad ment attendu lors d’une décisionlord’investissement. près une période de crise majeure euguerit del delendi onsequat sum amconsed Ainsi, pour investisseurs entrer avec durant laquelle les produits structurés magna feu les facidunt vendremdésirant nos alissi tiniamc précaution dans le marché des actions, le reverse ont été fortement décriés, les investis- onulla faciliquis aut volorpe riusci ero od magna convertible suradit un lut sous-jacent indiciel seurs privés hésitent à deux fois avant feummoloreet la faci blaore volorereprésente faciduisit un moyen aiséming de calibrer exposition tat risque de rentrer à nouveau dans ce véhicule d’investisse- dolutpat iriure ea feumson ad exerostoTe aci sur un marché donné. Pour quat, rappel, le principe du ment parfois complexe et opaque faisant appel aux ting el ute feumsan eleniam, quisim inciliquis reverse réside dans le simple fait de limiter l’imdérivés. Une des conséquences logiques nim zzrit, con hendree tueros el et lor sim eum vero pact négatif sous-jacent l’inà cette crise a été la volonté unanime de odignim velitd’une nostis baisse ad dit, du suscing esequat,par quisim termédiaire d’une forme capital retourner à la base, en aspirant à plus de quisl OPÉRATIONS utpat, commy nullaorde iritprotection nos aut wisde nonsenis et une init garantie dehendre rendement dans des marchés transparence et de simplicité, ceci dans le nulput Soldeiniscin précédent minit lut num in venibh 4 650,00 € Aliquibla baissiers. En contrepartie, l’investisseur sera borné but de mesurer le plus justement possible, esequating et, si. Type Date DescriptionFeum le degré de risqueCatégorie Montant Solde au rendement prédéfi ni et ne participera pas à pris versus le rendeFonction Tionsectet, commy nos dolesse con hent ut am, 101 01/10/09 Loyer Domicile € (775,00) € 3 875,00 toute appréciation éventuelle au-delà directeur siscilit augait nostrud do dolordesitl’indice iurem velit ad de ce rendement connu à l’avance. Le reverse à Etablissement 102 15/10/09 Dépenses périodiques Domicile (97,40)feugait € 3 777,60 ming€ eugait irillan ute dolobore magna barrière, observée seulement à l’échéance, offre Niamectet wis duisl lore feum Carte bancaire 16/10/09 Plein pour partir en congé Carburant € et, consequam vel ulputat (75,00) € 3 702,60 ainsi unliscidunt coupon pratie garantivulluptat, (à taux fivel xe ut ou numsand variable) iriusci Carte bancaire 22/10/09 Supermarché Nourriture € (101,00) € 3 601,60 ulla.faciliquis@bluewin.ch à l’investisseur, subira risque iamcortinit amconqui henibh ex un eriustrud eten alitcapital 104 24/10/09 Dîner avec Paul et Jeanne Nourriture € (125,00) 3 476,60 seulement si l’indice termine en dessous€ du OP É RATI ONS Divertissements niveau produit. Cette Carte bancaire 25/10/09 Cinéma € de barrière à la maturité du (35,00) € 3 441,60 Solde précé forme générale de remboursement à l’échéance Dépôt 29/10/09 Remboursement de l’assurance Dépôt € 135,00 € 3 576,60 répond à la demande de bon nombre d’investisseurs Type Date Description Catégorie Montant Dépôt 30/10/09 Chèque du mois Dépôt € une vue neutre, voire modérément 1 525,00 € 5 101,60 possédant positive 101 01/10/09 Loyer Domicile € Carte bancaire 31/10/09 Nouveau plein Carburant (62,50) € à 5 039,10 sur un€ marché en particulier. De même, la volatilité 102 15/10/09 Dépensesmoyen périodiques Domicile € toujours à€ des 105 01/11/09 Paiement par carte bancaire Carte bancaire € terme sur les indices demeure (850,00) 4 189,10 Carte bancaire 16/10/09 Plein pourniveaux partirau-dessus en congé Carburant € de la moyenne historique, notamDépôt 01/11/09 Intérêts sur le compte d’épargne Dépôt € 300,00 € 4 489,10 ment pour des niveaux de «strike» en dehors de la Carte bancaire 22/10/09 Supermarché Nourriture € Carte bancaire 02/11/09 Sortie en ville Divertissements € de l’option put sous-jacente (210,00) € 4 279,10 monnaie au produit. 104 24/10/09 Dîner avec Paul et Jeanne Nourriture € Niam, sectet eugquiseugo ex eamodigniam, commy. Vendre cette volatilité au moment opportun et de Carte bancaire 25/10/09 Cinéma manière judicieuse représenteDivertissements € uissequis niam. ainsi un moyen de Dépôt 29/10/09 Remboursementbénéfi de l’assurance Dépôt € cier d’un rendement attractif à long terme bien au-dessus des instruments Dépôt 30/10/09 Chèque du mois Dépôt € la surface de volatilité d’un sous-jacent évolue dans le monétaires actuels. Ceci en prenant un temps. la matrice, disponible sur deritrade®, donne Carte bancaire 31/10/09 Nouveau plein Carburant € En savoir plus Cyril risque limité et mesuré en cas de baisse, instantanément, en fonction de différentes maturités, Suter 105 01/11/09 Paiement par cartecomparé bancaire Carte bancaire € à un investissement direct sur un aperçu des niveaux de volatilité exprimés sous forme Dépôt Intérêts sur le compte d’épargne € l’indice en question.Dépôt de coupon. Elle permet de distinguer immédiatement les Investment Advisor - 01/11/09 produits bancaire structurés rendements intéressants. Carte 02/11/09 Sortie en ville Divertissements € Crédit Agricole suisse cyril.suter@ca-suisse.com
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LES PRODUITS STRUCTURÉS
Les structures autocallables Une grande majorité des reverses sur indices proposés sur le marché sont des produits autocallables, qui peuvent être remboursés par anticipation à intervalles réguliers, si le sous-jacent clôture au-dessus d’un niveau prédéfini aux dates anniversaires choisies préalablement. Un produit autocallable dit «classique» 3 ans sur l’indice EuroStoxx 50 sera par exemple remboursé à 110% du nominal la première année, 120% la deuxième et 130% à maturité si l’indice clôture au-dessus de son niveau initial à la fin de chaque année. Dans le cas contraire, l’investisseur recevra 100% de son capital investi à l’échéance si le sous-jacent termine au-dessus d’un niveau de barrière fixé à 50% de son niveau initial. En dessous, il recevra la performance observée de l’indice au même titre qu’un investissement direct. Pour un même niveau de risque en capital, l’investisseur peut choisir de baisser de façon dégressive chaque année le niveau au-delà duquel le produit est rappelé à 8,50% p.a. Il sacrifiera ainsi une partie du rendement, mais bénéficiera d’une probabilité plus élevée de le toucher en contrepartie. Il peut enfin opter pour une variante à succès connue sous l’appellation autocallable «phoenix» (Cf encadré) qui paiera un coupon de 7% chaque année si l’EuroS-
toxx 50 clôture au-dessus d’un niveau de barrière de coupon défini à 50% du niveau initial et sera remboursé au pair au-dessus de 100% de ce niveau. Baisser la barrière du coupon de 100% à 50% décroît en conséquence le rendement potentiel de manière non négligeable. Cependant, le produit démontre sa résistance dans des marchés difficiles comme l’illustre le graphique d’un de nos produits émis en août 2007. En effet, en répondant à sa fonction première à savoir accumuler un rendement attractif pour autant que le sous-jacent ne décroît pas au-delà d’un certain niveau de barrière de coupon aux dates d’observations, le produit a largement surperformé son indice de référence. Par ailleurs, le choix conservateur d’une barrière basse de protection du capital à l’échéance a également contribué à cette surperformance, observée en deuxième partie de vie du produit depuis les plus bas niveaux atteints en mars 2009. Les pièges à éviter
Les nouveautés Se focaliser sur le rendement d’un produit sans mesurer les risques encourus demeure l’une des principales erreurs à ne pas commettre lors d’une décision d’investissement. Ainsi, les produits du type «worst of», où l’indexation du sous-jacent se fait
Les structures autocallables dans les marchés difficiles
Evolution de la valorisation d’un produit 3 ans autocallable phoenix sur l’indice Eurostoxx 50® émis en août 2007 vs son indice de référence: 8,65% de coupons annuels et barrière fixée à 60% du niveau initial.
L’autocallable «phoenix» En comparaison d’un reverse convertible simple à barrière, qui paie un coupon garanti indépendamment de la performance du sous-jacent, le produit autocallable «phoenix» va permettre à l’investisseur d’obtenir un rendement attendu
sur l’indice ayant la moins bonne performance parmi trois indices (par exemple, EuroStoxx 50, S&P 500 et Nikkei 225), apportent peu de valeur ajoutée sur le rendement d’un produit dans un environnement où la corrélation entre les indices des pays développés est toujours fixée à un niveau élevé dans le marché. De plus, choisir une barrière observée en continu sur des niveaux bas pour le risque en capital aura un impact faible sur le montant des coupons, compte tenu du risque supplémentaire pris en cas de fort décrochage par rapport à une barrière observée seulement à l’échéance. Enfin, pour les structures à coupons conditionnels, l’option «memory» ne doit pas être négligée notamment pour des barrières basses où le coût marginal sur le rendement du produit permet d’apporter une sécurité supplémentaire en termes de valorisation si le sous-jacent est amené à traiter à des niveaux proches de la barrière aux dates de paiement des coupons.
plus attractif du fait de deux caractéristiques propres: 1/ Le rappel anticipé (autocall) si le sous-jacent clôture audessus d’un niveau prédéfini. D’une fréquence mensuelle à annuelle, il expose l’investisseur à un risque de réinvestissement dans des conditions de marché moins favorables. En augmentant la fréquence des rappels, l’investisseur a ainsi la possibilité
Pour les investisseurs privés très conservateurs conscients du risque de «gap» existant à l’échéance pour les produits à barrière, les structures avec un niveau de «strike» fortement en dehors de la monnaie peuvent apporter une solution. Ces produits de maturité 5 ans et pouvant être remboursés par anticipation chaque année paient un coupon fixe (ou flottant) généralement bien au-dessus des produits monétaires, avec un risque extrêmement limité pour des niveaux de «strike» en dessous de 60%. Il existe également des produits autocallables ne se limitant pas à un rendement fixe prédéfini, si le produit est rappelé, mais à un rendement variable selon la performance de l’indice de référence, afin de ne pas être fortement pénalisé en cas de rebond significatif des marchés. Les produits autocallables «best of» permettront enfin à l’investisseur d’obtenir un rendement attractif, en indexant le produit seulement sur l’indice le plus performant parmi un panel d’indices de référence. Cette structure pourra être choisie pour jouer par exemple les phénomènes de découplage observés entre les pays développés (indice S& P500) et pays émergents (indice S&P BRIC 40).
d’augmenter son rendement potentiel, mais bénéficiera d’une durée de vie de produit moindre si l’indice performe en sa faveur. 2/ Le coupon conditionnel si le sous-jacent clôture audessus d’un niveau de barrière de coupon. Les méthodes d’observation pour le paiement des coupons sont multiples. Pour les plus conservateurs qui voudraient limiter le risque de
non-paiement, l’observation type «accrual» permettra de recevoir un coupon au prorata du nombre de jours ou l’indice clôture au-dessus du niveau défini à l’avance. De même, l’option «memory» sera un moyen de récupérer les coupons non perçus si la condition de paiement est vérifiée à nouveau.
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Dans un contexte de taux bas
Les taux bas exacerbent la propension au risque des investisseurs. Ils permettent également de redécouvrir les avantages des produits structurés. la plupart des banques étaient proches de zéro. Le marché n’attribuant aucun prix au risque, le danger de négliger celui de défaillance était latent. Or, depuis la faillite de Lehman, ce type de risque n’avait plus rien de théorique. Les primes s’envolèrent et la stabilité du système entier fut remise en question, ce qui posa un dilemme fondamental à tous les produits. Depuis, le marché a intégré ce nouveau défi. SIX Swiss Exchange a réagi très rapidement en proposant un service pour garantir les produits structurés (COSI – collateral secured instruments). Aujourd’hui, l’investisseur peut choisir des produits garantis par nantissement, avec un faible risque de contrepartie, ou aborder ce dernier de manière plus conventionnelle. Malgré tout, la crise financière valut un revers cinglant aux produits structurés. Avant elle, la croissance était fulgurante et les pronostics euphoriques. Selon eux, la proportion de ces produits au sein des dépôts titres passerait de 7 à 15-20% en quelques années. Après la crise, le sentiment
LES PRODUITS STRUCTURÉS
C
es dernières années, les investisseurs ont connu bien des tourments. La crise financière, née durant l’été 2007, a connu son paroxysme à l’automne 2008, après la faillite de la banque Lehman Brothers. Les mois suivants, les fluctuations boursières ont atteint des proportions inégalées et poussé les primes de risque vers des pics records. Cet environnement fut tout sauf favorable aux produits structurés. En effet, les chutes de cours pénalisèrent les instruments avec un profil de risque offensif, et en particulier les produits d’optimisation de performance de type «worst of», confrontés pour la première fois à une situation de krach. Toutefois, ces corrections ne posèrent pas un problème fondamental, car les instruments plus conservateurs, tels les produits de protection du capital, réussirent à limiter les dégâts. La question se situa plutôt au niveau de l’évolution des primes de risque de crédit, qui révéla le talon d’Achille des produits structurés, à savoir le risque de contrepartie. Au cours des cinq années précédant la crise, les primes de risque de
Rendement des emprunts d’Etat américains
Patrik Rüthemann CFA, Associé, responsable produits structurés Wegelin & Co. Banquiers privés
les taux bas pénalisent les investisseurs épargnants et rentiers. Source: Wegelin & Co
@ ruethemann@wegelin.ch BANQUE&FINANCE N°107 JANvIEr/FEvrIEr 2011
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Sous la loupe s’inversa. Le naufrage de Lehman Brothers fit émerger une demande pour de nouveaux instruments. Parallèlement, les médias devinrent plus critiques. A les lire, les produits structurés n’offraient rien d’autre que des risques. La réaction politico-économique à la crise financière fut tout aussi brutale, entre plans de relance et détente monétaire. Partout dans le monde, les banques centrales baissèrent drastiquement leurs taux. Lorsque ceux-ci approchèrent le point zéro et que la marge de manœuvre fut réduite à néant, certaines se lancèrent dans des assouplissements quantitatifs. Elles intervinrent sur le marché directement, à titre d’acheteurs d’obligations. La conséquence de cette politique est que les courbes de taux, même à plus longue échéance, s’inscrivent désormais à un niveau plancher. Flexibilité des produits structurés Les taux bas profitent aux opérateurs financiers à la recherche de capital, en d’autres termes aux banques, aux propriétaires de logements, à l’Etat et aux entreprises. Ils sont cependant moins favorables aux investisseurs, désavantageant tant les épargnants souhaitant se constituer un patrimoine que les personnes vivant du revenu de leur fortune. Quant aux investisseurs institutionnels, ils ne sont plus, dans ce contexte, à même de couvrir leurs obligations fixes au moyen d’investissements portant intérêt. De fait, la chasse aux rendements excédentaires est à nouveau lancée. Rien n’exacerbe plus la propension au risque des investisseurs que des taux bas à long terme. Dans cette quête d’alternatives, on redécouvre les avantages des produits structurés, à l’origine du précédent boom. On citera ainsi leur flexibilité, qui autorise une gestion ciblée du risque, et des profils de rendement taillés sur mesure. Toutefois, les produits structurés ne sont pas une solution miracle. Un objectif de rendement élevé est toujours synonyme de prise de risque supplémentaire, mais cette exposition au risque peut s’obtenir via différents profils de rendement et divers marchés. Voici trois exemples de produits structurés au profil de rendement simple, actuellement très populaires. Les floored floaters sont des instruments portant intérêt assortis de paiements périodiques de coupons. Le montant des coupons est fonction d’un taux d’intérêt à court terme, par exemple le Libor à 3 mois (floater). De plus, les coupons bénéficient d’un seuil minimal (floor). En dépit d’une échéance à plusieurs années, l’exposition au risque de taux
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Certificats Deep discount: profil de rendement à l’échéance
l’action. L’investisseur touche le rendement visé si l’action se négocie au-dessus du prix d’exercice à l’échéance. Dans le cas contraire, il obtient le sousjacent sélectionné à un prix d’achat peu élevé. Il est clair que le sous-jacent se compose uniquement d’actions que l’investisseur désire posséder dans son portefeuille. Début novembre, par exemple, un certificat deep discount basé sur le sous-jacent Holcim SA offrait les conditions suivantes: pour un cours actions de 65,65 francs, un certificat discount avec un prix d’exercice de 55 francs était en vente au prix de 52,88 francs. L’instrument arrive à échéance en novembre 2011. Si, à ce moment-là, Holcim se négocie au-dessus du prix d’exercice, l’objectif de rendement exonéré d’impôt de 4% est atteint. Si ce n’est pas le cas, l’investisseur reprend l’action à bas prix (52,88 francs). Le seuil de rentabilité est atteint lorsque le cours de l’action perd 19,45%. Evaluer les risques
L’année passée, les floating rate barrier reverse convertibles figuraient au palmarès des produits les plus en vogue. Ils proposent également des versements de coupons variables. Contrairement aux floored floaters, le remboursement du capital nominal dépend de l’évolution des actions sous-jacentes. Ces produits sont souvent basés sur des indices actions, tels le Swiss Market Index ou l’EuroStoxx 50. Prenons un exemple: un instrument lancé en août 2010 Source: Wegelin & Co d’une durée de quatre ans verse Avec 4%, l’objectif de rendement est atteint. des coupons variables trimestriels d’un montant équivalent au taux du Libor en CHF à 3 mois + 3,3%. Le sous-jacent est l’indice EuroStoxx 50. A l’échéance, l’investisseur touche 100% du capital investi à condition que de ces instruments est très faible, car l’investisl’indice, pendant la durée du produit, n’ait jamais seur bénéficie de coupons élevés. Le taux d’intérêt perdu plus de 61% depuis la date de lancement ou, minimal est financé par la prime de risque de crédit qu’à l’échéance, il s’inscrive au moins au niveau de que l’émetteur doit verser pour conserver son capital. départ. Dans les autres cas, le remboursement n’est Depuis la crise, l’investisseur est rémunéré pour sa pas de 100%, mais reflète l’évolution de l’indice. Ces prise de risque. A noter que le risque de crédit ne exemples illustrent la flexibilité des produits strucse limite pas au risque de défaillance. Une hausse turés en termes de gestion du risque. Un rendement ou un recul des primes de risque influence la valoélevé peut être visé, mais uniquement en s’exporisation de l’instrument sur le marché secondaire. sant à des risques supplémentaires. Cette corrélaLes certificats deep discount visent un rendement tion entre risque et rendement vaut également pour précis en s’exposant à un risque actions. Ces les instruments financiers modernes. Ne jetons dès produits ont une échéance relativement courte lors pas trop tôt les leçons de la crise par-dessus (moins d’un an). Leurs sous-jacents sont en règle bord. Les investisseurs ont tout intérêt à examiner générale des titres individuels. Pour un objectif attentivement les risques de marché et de crédit de rendement de 4% p.a., le prix d’exercice peut avant tout achat, puis de les surveiller continuelleêtre fixé nettement en dessous du cours actuel de ment au niveau du portefeuille.
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Longtemps injustement décriés, les produits structurés ont survécu à des années difficiles. C’est bien le signe qu’ils ont gagné définitivement leurs lettres de noblesse auprès des investisseurs. Les différents acteurs du marché ont appris de leurs erreurs et sont aujourd’hui plus à même de distinguer le bon grain de l’ivraie.
Les 2010 possibilités des structurés
L’année qui vient de s’écouler n’aura pas été celle du renouveau, ni celle du retour à la normale. Les craintes relatives à la dette des Etats européens, ainsi que les doutes quant à la santé du secteur bancaire, ont encore contribué à la nervosité ambiante des marchés financiers. Cependant, le secteur des produits structurés a encore bien résisté.
L
’économie réelle mondiale s’est reprise en 2011, aidée par des mesures de politique économique (fiscale, budgétaire et monétaire) significatives, et une forte demande des pays émergents. Cette reprise a dû être soutenue par une hausse des déficits budgétaires, rendant l’endettement généralisé des Etats toujours plus difficile à gérer. Parallèlement, les marchés émergents ont performé fortement cette année et ne sont plus considérés comme un outil de diversification, inspirant désormais beaucoup plus que de la simple curiosité. On a en effet observé une séparation entre le «monde émergent» et celui des pays développés, ainsi qu’une indépendance de plus en plus forte de celui-ci. Les marchés actions ont connu également un certain reflux, cette année. Les entreprises, de moins en moins dépendantes du secteur bancaire
Pierre-Yves Breton Co responsable produits structurés pour la Clientèle suisse, tradition securities & Futures otC
@ pierre-yves.breton@tsaf-paris.com
LES PRODUITS STRUCTURÉS
Résistants
et financier, ont vu s’améliorer fortement leur compétitivité, suite aux différentes restructurations industrielles. Par ailleurs, face à un resserrement des rendements obligataires, les investisseurs ont fini par revenir vers les marchés actions. Du côté des produits structurés, la demande est revenue clairement en 2010. Sans retrouver les volumes de l’avant Lehman, les investisseurs ont retrouvé goût à ces montages plus ou moins complexes, appréciant toujours plus leurs innombrables possibilités, leur flexibilité, et leur diversité. D’autant plus que le ticket d’entrée a clairement diminué. Sans parler des offres de détail qui permettent aux particuliers d’investir dans un reverse convertible créé spécialement pour eux, dès 10 000 euros. Les investisseurs institutionnels peuvent aujourd’hui créer des produits complexes, composés d’options exotiques multiples, à partir de quelques centaines de milliers d’euros, quand il en fallait dix fois plus il y a seulement cinq ans. La demande s’est concentrée en début d’année sur le Floored Floaters, produit à capital garanti, qui permet de toucher un coupon flottant, assorti d’un taux plancher. Face au resserrement des spreads bancaires, ces produits ont perdu de leur attrait au deuxième semestre, mais les différents fournisseurs de produits financiers les ont adaptés en y ajoutant un risque action pour booster le coupon payé. L’illusion a peu duré et ces reverses convertibles «camouflés» ont fait long feu. Les reverses convertibles classiques, sur panier «worst of» ou action simple, assortis de mécanisme de rappel anticipé ou non, sont restés les best-sellers chez les investisseurs suisses, dorénavant bien éduqués et informés des risques de ces instruments.
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parcours • Irene Brunner est responsable de la distribution des produits structurés de Royal Bank of Scotland sur le marché suisse. Après des études d’économie et de finance aux universités de Vienne et de Paris, elle a notamment travaillé à la Borsa Italiana à Milan. En 2006, elle est entrée chez ABN-Amro avant la reprise de ses opérations sur produits structurés par Royal Bank of Scotland en mars 2010.
Faible attractivité des produits à capital garanti
Alors que le manque de visibilité sur les actions réduit l’attractivité des reverse convertibles, les investisseurs se tournent vers certains marchés émergents par le biais notamment de trackers. Entretien avec Irene Brunner, de la Royal Bank of Scotland. Banque&Finance: La crise irlandaise a-telle un impact sur les stratégies appliquées sur les produits structurés? Irene Brunner: C’est un facteur d’aggravation de l’incertitude, mais les éventuelles réactions des clients se font toujours attendre. Un tel environnement est l’occasion pour certains opérateurs de couvrir les risques et de spéculer. Mais, d’une manière générale, les rumeurs sur l’euro vont plutôt dans le sens d’une réduction de l’activité sur les marchés européens. Par contre, les pays émergents et les matières premières retiennent désormais l’attention de certains investisseurs. B&F: Comment cet intérêt se manifeste-t-il concrètement? IB: Il y a quelques semaines, nous avons lancé un produit sur l’Indochine, une zone difficilement accessible aux investisseurs, surtout en ce qui concerne le Cambodge et le Laos, encore dépourvus de bourses. Nous avons composé un panier d’actions de sociétés actives dans cette région. D’autres pays émergents, en Asie et en Amérique du Sud, figurent parmi les thèmes d’investissement de ces prochains mois. Nous avons lancé par exemple un produit sur le Sri Lanka basé Irene brunner Responsable de la distribution des produits structurés de Royal Bank of Scotland sur le marché suisse.
sur l’indice des actions; il s’agit ici d’un produit open end, contrairement à celui sur l’Indochine qui a une maturité de cinq ans. B&F: Peut-on encore parler de produits structurés au sujet d’un simple panier d’actions, comme c’est le cas de celui sur l’Indochine? IB: Il s’agit d’un certificat qui suit le sous-jacent, l’intérêt étant d’offrir l’accès à des marchés pratiquement inaccessibles. On parle ici d’un «tracker» basé sur un panier de dix actions équipondérées. Il n’y a pas de garantie du capital, et il ne s’agit pas d’une structure complexe. Mais c’est toujours d’un produit structuré dans la mesure où les conditions d’un fonds de placement ne sont pas réunies. On peut parler d’un produit de niche. B&F: Pour en venir aux produits plus traditionnels, ceux à capitaux garantis, ont-ils toujours la faveur des investisseurs? IB: Il y a une demande pour ces produits dont peu parviennent à être suffisamment attractifs, en raison du niveau actuellement très bas des taux d’intérêt. Il est possible de se tourner vers les produits à capital protégé basés par exemple sur un panier de devises. A l’heure actuelle, l’intérêt se porte surtout sur les pay reverse convertibles avec des taux indexés au Libor jugés relativement attractifs sur un marché sans tendance. Dans la même perspective, il existe des reverse convertibles qui offrent un coupon fixe assorti d’un remboursement à 100%, pour autant que le sous-jacent ne touche pas la barrière. En raison de l’incertitude sur l’évolution
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Sous la loupe
B&F: On attendait un fort regain d’intérêt au lendemain de la crise financière qui ne s’est que très partiellement matérialisé. Ces réticences sont-elles toujours d’actualité? IB: Il n’y a pas actuellement de tendance claire sur ces produits, même si l’on observe beaucoup d’activité de hedging et de trading sur le marché. Dès que la phase aiguë de la crise a été surmontée, ces produits ont effectivement eu tendance à être délaissés en raison de coupons jugés trop bas. Mais avec le retour de certaines craintes, les investisseurs reconsidèrent la situation. Il est encore trop tôt pour se prononcer. En cas de choc systémique, par exemple l’Irlande à fin novembre, il y a d’abord une phase d’attente. B&F: Quelles sont les attentes des investisseurs en matière de coupons? IB: Avec une garantie du capital, on ne peut guère exiger plus de 2%. Si l’on veut un coupon plus élevé, il faut prendre des risques. Dans cette hypothèse, il convient d’évaluer attentivement le sous-jacent et de bien comprendre que le produit introduit un risque actions dans le portefeuille.
B&F: Ces produits à barrière comportent un risque actions. Ce sont essentiellement les pay reverse convertibles. Quelle part du marché suisse représentent-ils? IB: C’est difficile à dire, car ces produits sont souvent achetés lors de la souscription et conservés à échéance, alors que les chiffres disponibles concernent le marché secondaire. Selon la BNS, les produits à effet de levier sont les plus répandus. Ils représenteraient environ 60% des échanges. B&F: Quelles sont les tendances actuelles sur le marché en matière de nouveaux produits? IB: Avec des taux d’intérêt très bas, il devient difficile de proposer des produits à capital garanti. Beaucoup d’investisseurs ne se positionnent pas pour l’instant, préférant attendre que se dessinent des tendances plus claires. Au niveau des clients institutionnels, on relève la création de solutions sur mesure. Cela permet à un professionnel, par exemple une banque ou un gérant indépendant, de créer ses propres paramètres, d’obtenir un prix et même de traiter le produit straight through processing, sans contact préalable, sans échange de messages électroniques. Mais cela ne représente pas encore un pourcentage important du marché, car ces solutions ne sont pas accessibles au client de détail. Propos recueillis par mf
L’attrait pour les valeurs des pays émergents ne fait plus aucun doute
Mohammad Farrokh Chroniqueur
@ m.farrokh@banque-finance.ch
La sagesse collective n’est pas un mythe
Aux pires moments de la crise financière, on a un peu trop vite parlé de la fin des produits structurés. Le marché a non seulement déjoué les attentes, mais s’est encore développé selon sa logique propre, réservant par exemple un accueil presque indifférent aux produits à capital garanti élaborés pour couvrir le risque débiteur. Car les investisseurs ont très vite tourné la page, estimant qu’il ne valait pas la peine de sacrifier jusqu’à la moitié du rendement pour se couvrir contre un risque qui, dès le printemps 2009, n’était plus d’actualité. Il y a là une belle illustration de la théorie de la sagesse collective qui veut que l’intelligence d’un groupe élargi d’individus soit supérieure à celle du plus doué de ses membres. Mais attention: les évolutions de cette sagesse sont imprévisibles dans un sens comme dans l’autre et le sentiment du marché peut très vite se retourner pour délaisser d’un jour à l’autre les produits les plus favorisés.
LES PRODUITS STRUCTURÉS
des marchés, on observe toutefois une tendance à privilégier des barrières très basses, ou alors à se tourner vers des produits à capital garanti.
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Investir
Actions suisse et zone euro Philippe Comby CFA, Frm, senior vice president, Hottinger Capital Corp.
@
pcomby@swz.com
Alban Gay Head of Investment policy Committee, Hottinger & Cie sA
@ alban.gay@hottinger.com Eric Menotti phd, Head of Investment Committee, Hottinger & Cie sA
@ eric.menotti@hottinger.com
Belles perspectives de rattrapage Les derniers indicateurs avancés et conjoncturels sur l’évolution des affaires des secteurs industriels et des services se sont améliorés depuis la mi-2010, et ce, au niveau mondial, confirmant l’absence d’un risque de «double dip» à court terme notamment pour les économies américaine et européennes. L’amélioration a été particulièrement forte en Chine, en Inde, au Royaume-Uni et l’expansion continue pour les pays les plus importants d’Europe, tandis que l’activité dans les pays de la périphérie de la zone euro, la Russie, le Brésil et le Japon stagne ou se contracte. Sur une base mondiale, les nouvelles commandes se sont améliorées et les stocks s’accumulent. La croissance économique dans la zone euro devrait atteindre un rythme de 1,8% en 2011, similaire à celui de 2010, et supérieur au consensus actuel. L’Allemagne mène toujours la croissance européenne et continuera à supporter la région malgré un rythme plus faible de la croissance en France et en Italie. Le resserrement fiscal n’est pas susceptible d’entraver la croissance dans les pays au centre de l’Europe. Les déficits budgétaires restent gérables et ont diminué en 2010 à la suite de la hausse plus forte du PIB nominal. L’importance de la politique agressive de soutien de la Fed au système financier, et son objectif de créer des attentes d’augmentation d’inflation pour stimuler la demande finale ont en effet contribué surtout à propulser les économies des marchés émergents pratiquement dans une zone de surchauffe. Les mécanismes de
transmission étant l’accroissement des flux des capitaux dans ces pays et le système d’ancrage (peg) des monnaies locales attachées au dollar. Ce constat est visible lorsqu’on observe les augmentations importantes des corrélations positives entre la faiblesse du dollar, l’appréciation des marchés émergents, ainsi que la force du luxe et des industries exportatrices en Allemagne et en Suisse. De ce fait, notre stratégie de gestion des actions à ce stade du cycle économique est de favoriser le thème de la croissance ainsi qu’un positionnement sur des sociétés fortement exposées aux marchés émergents. Privilégier le secteur de la santé En termes de classe d’actifs, les obligations sont restées celles préférées des investisseurs qui ne sont par encore revenus avec une grande conviction sur les actions en dépit de la nette amélioration des fondamentaux des entreprises. Cet environnent crée un contexte favorable pour le marché actions, ainsi que pour les obligations de sociétés. En outre, les faibles taux d’intérêt sont de nature à soutenir les flux de capitaux dans ces classes d’actifs dans le cadre d’une recherche de meilleur rendement par les investisseurs. De plus, les actions, notamment européennes, restent sous-évaluées par rapport à leur valorisation historique et, également par rapport aux obligations souveraines et de sociétés. La croissance de la consommation privée dans les
marchés émergents est un thème largement consensuel. Son développement est séculaire mais les opportunités sont toujours présentes, soit au travers d’investissements directs dans des sociétés locales, ou par le biais de sociétés européennes qui tirent bénéfice d’une exposition toujours plus grande des pays émergents. Le luxe européen en est un bon exemple. Un autre thème central est représenté par les dépenses d’infrastructure en Inde et l’augmentation d’efficience de la base industrielle chinoise en raison de sa population vieillissante et de l’accroissement des coûts du travail. Afin de balancer les risques et de réduire l’impact des mesures des gouvernements des pays émergents vis-à-vis de leur économie et de leur monnaie (contrôle des flux de capitaux via des taxes ou contrôle administratif des prix), nous favorisons également une exposition au secteur de la santé. Les besoins en hausse du «capital spending» dans le secteur pétrolier en fait l’un de nos thèmes préférés. En effet, le niveau structurellement plus élevé du prix du pétrole va amener de belles opportunités pour ce secteur où l’augmentation de l’intensité des services requis pour extraire le brut dans des zones plus difficiles va privilégier l’«ultra-deep water drilling». La banque Hottinger & cie, qui a une longue tradition dans la gestion d’actifs, joue ces thèmes pour ses propres clients dans le cadre de la gestion discrétionnaire ainsi qu’à travers différents véhicules d’investissement. BANQUE&FINANCE N°107 JANvIEr/FEvrIEr 2011
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Investir Prévisions
Le «Swiss Helvetia Fund» notamment, géré conjointement entre Hottinger Capital à New York et à Genève, se focalise sur la sélection de valeurs suisses. Existant depuis 1987, le Swiss Helvetia est le seul fonds coté américain dédié purement aux actions suisses. Il a permis à la Banque de développer une expertise sur plus de 23 ans, reconnue en Suisse et à l’étranger (quatre étoiles par Morningstar). Profitant d’une structure fermée (closed-end Fund), le fonds Swiss Helvetia investit, entre autres, dans des «small et mid cap» peu liquides et ,en private equity, dans des secteurs particuliers tout en conservant des positions centrales
dans certaines «blue chips». Bien que le private equity en Suisse soit relativement limité en taille, être présent dans les segments industriels (buy-out) et de la santé (venture) dégage des synergies par rapport aux investissements dans les sociétés publiques. Cela offre entre autres une qualité d’information supérieure ainsi qu’un avantage compétitif certain. Identifier en amont des technologies en développement permet de se profiler très tôt sur de nouveaux segments et d’anticiper leur potentielle introduction en bourse. Notre présence simultanée au sein du marché public et privé permet également de tirer des parallèles
intéressants en termes de valorisation sur une base comparative. Les récents accords de partenariat et la consolidation dans le secteur pharmaceutique et biotechnologique pourraient clairement relancer l’intérêt des investisseurs pour la santé. Chez Hottinger, nous avons pu confirmer cette tendance en observant les niveaux élevés d’activité dans les compagnies privées où le fonds Swiss Helvetia est actionnaire.
Ecart des rendements actions vs obligations par décennie (en %)
Source Bloomberg
Sur le long terme, les sociétés de moyenne et petite capitalisation ont surperformé les «blue chips». Pour s’en convaincre, il suffit de comparer les performances des indices SPI Extra (indice de petite et moyenne capitalisation excluant les composants du SMI) et SMI sur les onze dernières années, incluant deux crises majeures, pour constater une surperformance de plus de 100% en faveur du premier index. Un tableau similaire est observé dans le contexte européen. La baisse des petites et moyennes capitalisations boursières en 2008 a été plus accentuée mais la reprise des marchés à partir de mars 2009 a permis un rattrapage de ces valeurs. La résilience relative des sociétés suisses face à la crise s’explique en partie par la réaction rapide et proportionnée du management dans la mise en place des plans de restructuration et du chômage partiel. Les sociétés industrielles qui ont survécu pendant des années à la compétition des acteurs des pays émergents et à la force du franc suisse l’ont fait en développant des nouveaux marchés de niche, souvent à haute valeur ajoutée. L’adaptation à ces nouvelles conditions de marché a permis à des sociétés comme Burckhardt Compression, Sulzer, Sika et Meyer Buerger de se profiler comme leaders dans des secteurs en expansion tels que la pétrochimie, les transports et les énergies renouvelables.
les actionnaires sont plus gâtés que les investisseurs obligataires hors périodes de crise.
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Investir Roberto Magnatantini Gestionnaire du fonds oYstEr World opportunities, sYZ Asset management sA
Actions monde
Investir dans un monde globalisé L’exercice incontournable des prévisions pour l’année à venir est rendu encore plus difficile cette année par la complexité de la situation, avec ses déséquilibres financiers et économiques toujours aigus. Sans trop s’attarder sur l’environnement, on peut distinguer trois risques majeurs. Le premier, à court terme, est celui d’une stagnation, voire d’une rechute économique aux Etats-Unis et en Europe. Ensuite, à moyen terme, on ne peut exclure le risque d’un violent retournement du miracle chinois, étant donné l’expansion massive du crédit qui y est observée ces dernières années. Enfin, à plus long terme, les pays développés devront parvenir à rééquilibrer leurs dépenses et à repenser le rôle de l’Etat, dans un contexte démographique, concurrentiel, mais surtout politique, très difficile. Un nouveau choc systémique semble toutefois pouvoir être écarté pour l’instant et les marchés actions devraient dès lors offrir des opportunités de gain intéressantes en 2011, grâce à des valorisations attrayantes, des bilans solides et les perspectives d’ouverture aux pays émergents. En effet, il ne faut pas confondre les problèmes rencontrés par les états souverains avec la réalité opérationnelle des entreprises qui en sont originaires. Les multinationales sont aujourd’hui des opérateurs quasiment apatrides et la globalisation est pour elles une réalité quotidienne. Cela ne signifie pas que les facteurs régionaux n’ont pas d’impact sur les entreprises, mais qu’ils sont devenus plus complexes à cerner.
Par exemple, un achat à Hong Kong d’actions du manufacturier Li & Fung résulte non pas en un investissement sur la Chine, mais en une exposition presque pure à la consommation occidentale, alors que, à l’inverse, en achetant le producteur de tabac américain Philip Morris, on prend en fait le pari d’une croissance dans les pays émergents, sans aucune exposition aux Etats-Unis. Des études estiment que plus du tiers de la capitalisation du marché européen est attribuable aux exportations vers les marchés émergents. Ce dernier point est essentiel, car il est désormais possible et d’ailleurs préférable d’appréhender l’investissement sous un angle global et non plus régional. En plus des interactions économiques, tant la gouvernance des entreprises que les méthodes comptables sont désormais comparables à l’échelle mondiale. Il n’est donc plus nécessaire d’être un expert local pour comprendre une entreprise, à moins bien sûr d’investir dans des sociétés opaques de très petite taille. Cette approche a pour premier avantage d’élargir l’horizon d’investissement, ce qui évite de réfléchir de façon cloisonnée et permet de sélectionner les meilleures idées là où elles se trouvent. On écarte ainsi le piège classique qui consiste à détenir dans son portefeuille «la moins mauvaise idée» locale de chaque secteur économique. On échappe aussi en partie à la problématique de l’allocation régionale, illustrée par l’exemple des pays émergents: s’il est évident qu’ils sont devenus incontournables,
Avis d’expert
il est tout aussi probable que leur surperformance ne sera pas éternelle et qu’elle connaîtra du moins des périodes de forte contraction. Plutôt que de consacrer trop d’énergie à cette question, avec les risques d’erreur majeurs qui y sont liés, il semble préférable d’aborder les investissements en recherchant les titres qui offrent les meilleures caractéristiques de rentabilité, de stabilité, de croissance et bien sûr de valorisation, où qu’ils se trouvent.
Sur le web www.meadjohnson.com
www.inditex.com www.tti.com.hk
Mead Johnson Nutrition, leader US de l’alimentation infantile dont la majorité des ventes provient des pays émergents. Sa croissance suit l’augmentation du pouvoir d’achat des ménages et la participation accrue des femmes au marché du travail. Inditex, groupe espagnol de prêt-àporter (Zara, Massimo Dutti, Bershka, …). Malgré un caractère espagnol qui peut susciter des craintes épidermiques et des produits vendus essentiellement dans des marchés matures, Inditex dispose d’un modèle économique gagnant qui permet une croissance solide et rentable. Techtronic, société de Hong Kong active dans les appareils ménagers et de bricolage, essentiellement vendus en Occident sous des marques comme Hoover, AEG ou encore Milwaukee. Intéressante histoire de restructuration, à une valorisation nettement inférieure à des groupes comparables comme Black & Decker.
@ roberto.magnatantini@syzbank.ch
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Investir François Christen responsable de l’analyse macro-économique et de la stratégie de placement obligataire, dynagest sA à Genève
Avis d’expert • Conserver une exposition aux emprunts à long terme des pays offrant les meilleures garanties de solvabilité, notamment dans les portefeuilles comportant des actions et du risque de crédit. • Intégrer les obligations industrielles, source de diversification hors du risque de crédit des états, en privilégiant les entreprises qui n’opèrent pas principalement dans les pays en difficulté. • Envisager une exposition aux emprunts des pays les plus fragiles de la zone euro, au bénéfice d’un soutien international résolu. Cette recommandation, qui ne s’adresse pas aux investisseurs conservateurs, est étayée par le caractère ‘systémique’ de ces pays, et non par leur improbable capacité à retrouver la confiance des investisseurs de façon autonome.
@ francois.christen@dynagest.ch
marché obligataire
Vers un exercice périlleux Quelle place accorder aux obligations dans un portefeuille d’actifs financiers en 2011? Une approche traditionnelle, sinon immuable, dans la pratique de la gestion de fortune privée consiste à prôner une faible allocation obligataire, privilégiant les emprunts à court terme et de «première qualité». Cette recommandation frileuse n’est aujourd’hui pas dénuée de pertinence. Elle s’applique au marché des capitaux en franc suisse où le potentiel d’appréciation des emprunts de la Confédération paraît inversement proportionnel aux risques de pertes qui résulteraient d’un redressement des taux d’intérêt. Les obligations sont toutefois loin de constituer une classe d’actifs homogène et la «cherté» des obligations gouvernementales suisse ne doit pas éclipser un marché des capitaux foisonnant et plus contrasté qu’auparavant. La crise du crédit de 2007-2009 et la crise de la dette européenne en 2010 ont provoqué un éclatement des primes de risque. Les emprunteurs, tant publics que privés, font désormais l’objet d’une forte discrimination en fonction de leur «qualité», soit de la perception de leur solvabilité. La faiblesse des rendements dégagés par les emprunts de la Confédération s’explique ainsi par la bonne santé des finances fédérales et par la solidité de l’économie suisse. Les investisseurs tolérant une certaine exposition au risque peuvent néanmoins accéder à des rendements «espérés» supérieurs en se portant sur des emprunts industriels, financiers ou souverains de moindre
qualité sur le marché des capitaux en franc suisses ou dans d’autres monnaies. De plus en plus présents, les emprunteurs des pays émergents constituent une source de diversification à ne pas négliger. Restées sans réponses en 2010, deux grandes questions animeront les marchés financiers en 2011: l’issue de la crise de la dette en Europe et les conséquences des politiques monétaires extravagantes conduites depuis 2008. La première ne trouvera pas son épilogue en 2011, sauf à pronostiquer des défauts en cascade des pays en difficulté de la zone euro. Bien que certains jugent ce scénario inéluctable, les mesures les plus extrêmes seront prises pour l’éviter. De nombreux tabous ont déjà été transgressés et nous pensons que la BCE préférera acheter massivement les dettes publiques, plutôt que de signer l’arrêt de mort de l’Union Monétaire. A contrecœur, l’Allemagne fera probablement de nouvelles concessions vers la mutualisation du risque de crédit des émetteurs de la zone euro afin d’éviter une crise à caractère systémique. Quant
aux conséquences de l’activisme des banques centrales, les opinions diffèrent. Les uns estiment que l’abondance de liquidités débouchera sur une accélération de l’inflation; les autres, se référant à l’expérience japonaise, pronostiquent la déflation. Ces deux scénarios semblent également improbables. Depuis plusieurs années, la création monétaire influe sur le prix des actifs plutôt que sur les prix à la consommation, contenus par un chômage élevé. Ainsi, la «cherté» actuelle des obligations s’explique en partie par les achats d’obligations opérés par la banque centrale américaine. Indirectement, cet «assouplissement quantitatif» gonfle les prix de tous les actifs financiers aux Etats-Unis et ailleurs. Le programme d’achats s’achèvera officiellement fin juin. Au-delà de cette date, la «stratégie de sortie» des autorités monétaires américaines demeure confuse. Un changement de cap brutal n’est pas à craindre, mais un resserrement des vannes du crédit pourrait fragiliser les marchés financiers. Les chaussetrapes ne manqueront pas en 2011.
Sur le web ec.europa.eu/economy_finance
www.imf.org www.ecb.int www.federalreserve.gov
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Investir
Mathieu Caquineau Analyste morningstar France
Sur le web www.morningstar.fr
HSBC Euro Gvt Bond (C)» - FR0000971293 L’équipe en charge du fonds est, en premier lieu, de bonne qualité. Son gérant, Michel Antonas, possède plus de vingt ans d’expérience dans l’industrie. Il a accumulé cette expérience essentiellement dans le «trading» de produits dérivés de taux puis a évolué vers la gestion en 2005. Il est responsable de l’équipe de gestion «taux» depuis 2006 et a encadré à ce titre les paris stratégiques sur le fonds depuis cette date même s’il n’en est responsable que depuis août 2008. Antonas est épaulé par une équipe de trois gérants qu’il a organisé par spécialité: suivi de chaque pays de la zone euro, volatilité et stratégie de dérivés et enfin développement et amélioration du modèle quantitatif. Cette équipe de quatre bénéficie par ailleurs du soutien de trois économistes et deux analystes quantitatifs. Le fonds investit sur les obligations d’Etat de la zone euro. L’essentiel de la valeur ajoutée provient des paris sur la sensibilité aux taux (duration) et du positionnement sur la courbe des taux. Une troisième source de
performance a toutefois pris une importance considérable depuis 2008 à travers l’allocation géographique. Le portefeuille a ainsi été repositionné sur les pays «cœur» de la zone euro (France, Allemagne) en 2008 dans un contexte d’aversion au risque extrême avant d’être graduellement rebasculé en 2009 vers les pays périphériques (Grèce, Slovénie) pour profiter des resserrements des écarts de taux. Le timing très habile de ces paris a permis au fonds de largement surperformer ces concurrents sur ces deux années. La performance depuis le début de l’année était légèrement en retrait de ses concurrents à fin août 2010 (-59 pb). L’équipe s’est trompée sur sa lecture de la situation grecque tout comme sur l’anticipation de hausse des taux au premier trimestre. Le gérant a toutefois rapidement corrigé le tir et, face à l’incertitude économique, met désormais en place des paris moins prononcés, mais plus fréquents. En temps normal, la latitude des paris en duration est large (+/- 2 ans par rapport à l’indice), mais, en pratique, le gérant reste dans
une zone plus restreinte, +/-1, afin de contrôler la «tracking error» du fonds, limitée à 1 %. Sur la duration, l’équipe utilise un modèle développé en interne qui lui donne des signaux de tendance sur les taux d’intérêt. Ce volet quantitatif complète l’analyse fondamentale, basée sur l’analyse d’indicateurs économiques clés - où l’appui de l’équipe économique prend tout son sens -, et d’éléments plus techniques tels que l’analyse de la
liquidité et des flux de marché. Cette approche solide a permis de faire la différence. Entre août 2006 et fin août 2010, période où le gérant a supervisé l’essentiel des paris, le fonds se classe dans le premier quartile de sa catégorie. Outre l’expérience du gérant et les ressources à sa disposition, ce fonds se distingue enfin par des frais bien inférieurs à la moyenne qui contribuent à sa compétitivité. Il reste noté Supérieur.
Calcul de la performance en francs suisses, dividendes réinvestis (arrêté au 30/11/2010)
Source © 2010 MORNINGSTAR, Inc. tous droits réservés
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Investir
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Investir Konstantin Nikiteas managing director Northern Europe rothschild & Cie Gestion, Zurich
Avis d’expert L’année 2011 • Poursuite de l’expansion mondiale en 2011 avec une plus forte volatilité économique liée à la dépendance aux politiques • Croissance forte des émergents et normalisation lente de la politique monétaire pour éviter l’appréciation des devises; risque d’inflation • Expansion dans le monde développé; possible bonne surprise sur la croissance américaine (inflexion sur l’immobilier, reprise de l’emploi, frein budgétaire limité) • Principal risque: les crises de dette et l’instabilité financière associée; aucune solution rapide à l’excès de la dette publique • Contexte structurel des pays développés pesant: plus d’Etat (dette publique, ajustement budgétaire, réglementation)
@ konstantin.nikiteas@rothschild.com
Fonds de placement
Quelle surperformance pour quelle gestion active? L’essor important des fonds indiciels et des ETF au cours de ces dernières années illustre la déception des investisseurs pour la gestion active. Des performances décevantes, souvent au prix d’un risque élevé, ont eu raison de type de gestion et ont poussé nombre d’investisseurs à préférer la «sécurité» d’une gestion indicielle, par définition proche de l’évolution des marchés. Ainsi, alors que dans les années 1979 à 1984, encore 55% des fonds ouverts au public gérés activement battaient l’indice S&P 500 aux Etats-Unis, le pourcentage n’était plus que de 12,3% de 1985 à 1990 et de 31,3% de 1991 à 1996. Selon l’«ifund outperformance index», établi par l’entreprise de conseil zurichoise ifund Services en juillet 2010, seuls 34% des gestionnaires de fonds européens sont parvenus à battre leur benchmark sur douze mois. Sur toute l’année 2010, ils devraient être 52%. Ces statistiques mettent en lumière la volatilité de la surperformance des gérants actifs, source de déception pour les investisseurs. Ainsi, l’investisseur préfèrera se priver d’alpha (capacité du gérant à surperformer un indice) s’il est «sûr» de bénéficier presque en totalité de l’évolution des marchés (bêta). Et pourtant, certains gérants actifs parviennent à délivrer des surperformances très significatives sur le long terme, rémunérant largement le surplus de risque par rapport à une gestion indicielle. Leur secret: faire des choix de gestion marqués
Faire des choix de gestion exprimant des convictions fortes
exprimant des convictions fortes, tant sur le choix des valeurs que des secteurs. C’est la philosophie mise en œuvre depuis 2003 par l’équipe de gestion de Rothschild & cie Gestion (Paris). Elle place la sélection de valeurs au cœur du processus de gestion. Celui-ci cherche à détecter les titres offrant une forte convexité, c’est-à-dire ceux dont le potentiel de valorisation est élevé en cas d’analyse pertinente et dont les pertes seraient limitées en cas de mauvais choix. Dès 2007, elle s’est positionnée plutôt sur des valeurs défensives, telles que Deutsche Telecom ou Sanofi, qui ont relativement bien résisté à la crise. Puis, les inquiétudes sur l’ampleur de la crise ont conduit les primes de risque à atteindre des niveaux historiquement élevés, offrant de nombreuses opportunités d’investissement. Le marché allemand qui avait
atteint son plus bas en novembre 2008 a ainsi offert de belles opportunités comme sur BMW ou Siemens. Progressivement, les gestionnaires ont repositionné le portefeuille pour revenir vers des valeurs moins défensives mais offrant une forte convexité (valeurs cycliques et financières par exemple). Depuis septembre 2009, les valeurs de croissance qui avaient bénéficié de la forte visibilité de leurs perspectives bénéficiaires ou les sociétés dont le redressement a déjà été intégré par le marché ont été arbitrées à la faveur de titres davantage exposés à la conjoncture et qui n’avaient pas progressé pendant la hausse du marché. Au final, cette gestion, très éloignée de celle des indices a permis de dégager des surperformances très significatives, aussi bien dans des phases de hausse que de baisse des marchés.
Sur le web www.rothschildgestion.fr
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Investir
Quelques performances de fonds en actifs européens
les surperformances s’obtiennent par des choix de secteurs et de titres à fort potentiel de valorisation.
Recommandation La thématique actions qui s’est distinguée depuis maintenant douze mois, a profité aux valeurs qui bénéficient de «business models» stables. Ces dernières se sont fortement appréciées, dépassant pour certaines leur plus haut historique (BASF et
Source: Rothschild au 26/11/2010. Les résultats atteints par le passé ne fournissent pas d’indications fiables sur l’évolution future. La performance est calculée en euros moins les frais de gestion.
Air Liquide dans la chimie, BMW dans l’automobile, par exemple et les affaires de luxe en général). En conséquence leur potentiel d’amélioration est plus limité. En revanche, certaines valeurs défensives notamment dans le secteur des télécoms, de la santé et dans le secteur des services aux collectivités sont délaissées. Elles pourraient présenter des opportunités dès lors que le
LE MEILLEUR SERVICE LE MEILLEUR CONSEIL Genève: Neuchâtel:
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58, rue du Grand-Pré - 1202 Genève 7, rue J.-J. Rousseau - 2000 Neuchâtel
Tél. +41 22 544 11 11 Tél. +41 32 722 17 17
marché opèrera une rotation sectorielle, ce qui est probable compte tenu de l’écartement des valorisations. Notre stratégie de gestion consiste également à rechercher des valeurs cycliques en mesure de profiter à la fois des restructurations engagées et du cycle économique plutôt favorable (par exemple Saint-Gobain dans le secteur de la construction, Peugeot dans l’automobile ou
Antena 3 dans la télévision espagnole). Nous maintenons une exposition sur les banques, principalement françaises et italiennes dont les craintes concernant les niveaux de rentabilité des fonds propres ne sont pas justifiées en raison de la solvabilité des emprunteurs et la nature de leur activité bancaire.
dans le COURTAGE EN ASSURANCES TESTEZ-NOUS! www.axiom-rfm.ch
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Investir
Sur le web www.solvalor.ch
www.realstone.ch www.bonhote-immobilier.com
Jean-Paul Jeckelmann
Fonds de placement immobiliers
L’année sera-t-elle encore favorable? Peut-on espérer une poursuite en 2011 de la tendance favorable observée sur les fonds immobiliers, durant ces dernières années? En effet, après avoir progressé de plus de 5% en 2010, ils doivent affronter le scepticisme des investisseurs qui se font l’écho des déclarations fracassantes de la BNS, décrivant l’environnement de taux bas actuel comme un véritable bouillon de culture pour la prochaine bulle immobilière. Il est vrai cependant qu’historiquement, la disponibilité de liquidités très bon marché a conduit les acheteurs à accepter des prix trop élevés et les banques à être moins regardantes en termes de besoin de fonds propres pour les acquéreurs. Les médias ayant largement relayé ces déclarations, l’idée de la formation d’une bulle immobilière a pénétré les esprits, même si, à ce jour, les envolées sur les prix ne concernent que quelques régions du pays, le bassin lémanique entre autres. Par analogie, les craintes de voir les prix de l’immobilier corriger de manière conséquente se sont étendues aux fonds immobiliers et sociétés immobilières cotés. Nous ne partageons indiscutablement pas cette vision et cela pour deux raisons principales. La première, parce que les fonds immobiliers ont été ces dernières années très conservateurs dans le calcul de la valeur de leurs immeubles au bilan. Les valeurs d’inventaire n’ont ainsi progressé que de quelques pour cent dans les trois ou quatre dernières années en raison de la méthode d’évaluation utilisée (discounted cash flow), qui a tendance à lisser la valeur des immeubles dans le temps. La deuxième raison est que
la progression des cours des fonds résulte plus de la baisse des taux d’intérêt que d’une perception d’augmentation de la valeur des actifs sousjacents. En effet, la baisse massive des taux de ces dernières années a rendu les distributions en termes de dividendes des fonds immobiliers extrêmement attractifs vis-à-vis des placements obligataires. Ces deux classes d’actifs ayant des propriétés de cash flow relativement similaires, elles ont tendance à évoluer de manière très corrélée (Cf graphique). Dès lors, on ne peut pas parler de surévaluation dans le secteur des fonds immobiliers suisses. Ces derniers conservent donc une place de choix dans tout portefeuille correctement diversifié. Aujourd’hui, l’élément principal susceptible de peser sur
l’évolution du marché immobilier résulte en une hausse brusque des taux d’intérêt. Si l’on ne peut écarter cette possibilité, il convient néanmoins de constater que la faiblesse des économies développées semble peu propice à des hausses massives des taux. De plus, les fonds immobiliers sont relativement bien protégés contre un tel événement. D’une part, car une hausse des taux d’intérêt serait probablement accompagnée d’une hausse de l’inflation, qui se traduit normalement par des ajustements de loyer et donc des rendements. D’autre part, car les fonds immobiliers n’ont généralement que peu recours à l’emprunt et se financent à long terme, rendant leur bilan beaucoup plus résistant à un phénomène de hausses de taux.
directeur des investissements, Banque Bonhôte
Avis d’expert L’investisseur privé peut bénéficier d’avantages fiscaux impressionnants avec des parts de fonds de placement immobiliers, détenant des immeubles en direct. En effet, le porteur de parts ne paie aucun impôt sur la fortune pour le montant investi, ni sur les distributions du fonds. Les fonds de ce type se trouvent essentiellement en Suisse romande. Il s’agit notamment de Solvalor 61, de Realstone et, bien sûr, de Bonhôte-Immobilier.
@ jpjeckelmann@bonhote.ch
Actions et fonds immobiliers vs obligations du gouvernement Suisse
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Investir
Alain Freymond
DEVISES
Associé-gérant, BBGI Group
Envol du billet vert en 2011?
Avis d’expert Dans ce contexte, contrairement au hedging systématique qui lisse les effets de change, une gestion active des devises s’impose pour éviter les baisses et profiter des rebonds. En l’occurrence, si l’appréciation du dollar se confirme en 2011, elle devrait améliorer d’autant les performances des classes d’actifs en dollars pour les investisseurs suisses.
+
@ afr@bbgi.ch
Le dollar termine l’année 2010 en baisse contre le franc suisse, signant ainsi sa cinquième année consécutive de déclin. Au cours de la décennie, il n’aura enregistré qu’une seule année de hausse (2005 à + 15,17%) pour neuf années de dévaloristion comprises entre -3,17% et -16,67%. La devise américaine confirme ainsi sa tendance historique de baisse contre notre monnaie nationale, avec en moyenne -4%/an depuis le début des années 70. Mais après une aussi longue période de déclin, 2011 pourrait bien être une année de rebond pour le dollar, qui n’a jamais connu plus de cinq années de baisse consécutive durant ces dernières décennies. Quelques
Appréciation du franc suisse contre le dollar à long terme (1973-Nov. 2010)
l’absence de gestion du risque de change affecte le couple rendement-risque des placements effectués aux Etats-Unis en raison d’une dépréciation moyenne de -4% du dollar contre le franc suisse depuis 1973, dans un contexte de volatilité du change de 13,2%.
événements survenus en fin d’année pourraient constituer les premiers facteurs de support d’une hausse de l’USD généralisée en 2011. La crise de la dette souveraine en Europe et les tensions entre la Corée du Nord et du Sud pourraient bien avoir déjà servi d’éléments déclencheurs à la phase de «short covering» qui semble avoir débuté en novembre. Mais c’est surtout l’annonce des détails des mesures de «Quantitative Easing 2» de la Fed, après les résultats des élections américaines de mi-mandat, qui ont produit les premières actions concrètes d’achat d’USD dès les premiers jours de novembre. En 2011, la combinaison de liquidités abondantes et la diminution des risques de récession devraient favoriser les devises «cycliques» (comme le dollar canadien ou australien) présentant un avantage en termes de différentiel de taux d’intérêt et l’USD en particulier. L’USD s’est également affaibli contre ces devises et les USA pourraient désormais être considérés comme le pays producteur de matières premières à la monnaie la plus attrayante et compétitive. La tendance à la diminution des importations pourrait aussi, si elle s’avérait durable y influencer positivement la balance commerciale. En Asie, la résurgence des risques politiques met à nouveau en évidence l’absence d’alternative à l’USD en matière de réserve monétaire. Malgré l’importance croissante du Yuan et du Yen dans les échanges internationaux, ces deux
devises n’ont pas acquis le statut de monnaie de réserve. De plus, par ses mesures de «Quantitative Easing», la Réserve Fédérale américaine démontre sa capacité à gérer les taux longs de manière plus efficace que toutes les autres banques centrales. Elle donne ainsi des raisons d’espérer que les outils à sa disposition sont plus efficaces qu’en Europe. Le financement de la dette américaine à long terme semble ainsi mieux contrôlé et assuré qu’en Europe où les crises successives de financement des divers gouvernements pèseront encore sur la valeur de l’euro. Ainsi, si la croissance mondiale se stabilise en 2011, les anticipations inflationnistes liées à une poursuite de la hausse généralisée des matières premières devraient se développer et favoriser la progression de l’USD par rapport aux devises des économies moins dynamiques comme l’Europe et le Japon. Après plusieurs années de baisse régulière, le volume les positions «short» sur l’USD sont aussi importantes en en cette fin d’année 2010 qu’en début 2008, juste avant que le taux de change ne renverse sa tendance baissière et progresse de +20% en moins de trois trimestres. Dans un contexte similaire en 2011, les facteurs de soutien au dollar pourraient donc bien enclencher une progression significative de l’USD au cours des premiers trimestres. La devise américaine pourrait ainsi s’apprécier de +10% et atteindre 1,10 contre le franc suisse et 1,20 contre l’euro.
Sur le web http://bourse-previsions-nyse-obama-2012.over-blog.com/article-vers-une-montee-du-dollar-de-la-mi-2011-60234333.html
www.bis.org/publ/rpfxf10t.pdf www.imf.org/external/pubs/ft/weo/2010/02/pdf/text.pdf www.newyorkfed.org/research/staff_reports/sr446.pdf
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Investir Roger Stump Consultant, Aurelys sA
@ rs@aurelys.com
Produits structurés
Une affaire de spécialistes Si la mauvaise réputation des produits structurés est indéniable, c’est qu’elle s’est justement construite sur une multitude de cas d’échec subis par les investisseurs, professionnels ou non, dont certains ont fini entre les mains de la justice. Ces naufrages ne trouvent que très rarement leur origine dans le fonctionnement même du produit. Dans la quasi-totalité des cas, c’est le processus d’acquisition qui est en cause. Arguments de vente fallacieux ou carrément erronés, minimisation ou omission de risques permanents ou subsidiaires, explications involontairement, mais aussi délibérément insuffisantes, commissions excessives, émetteurs de mauvaise qualité ou encore méconnaissance et carence technique sont systématiquement et directement à l’origine d’une défaillance de performance d’un produit. Tous ces écueils peuvent être évités efficacement en obtenant le pouvoir de maîtriser toute l’information nécessaire à la compréhension de la formation du prix initial du produit structuré, mais encore et surtout celui postérieur à son émission.L’utilité majeure du structuré résidant dans sa capacité d’offrir un profil d’espérance de rendement comparé au risque encouru supérieur à un investissement direct sur un sousjacent ou une stratégie prédéfinie, la première réponse que le gestionnaire doit impérativement obtenir est celle relative à la faisabilité d’un produit présentant cette caractéristique. Il faut donc que les conditions du marché de ce sous-jacent ou de cette
stratégie (courbe des forwards, taux d’intérêt, taux de dividende, volatilité, liquidité, etc.) soient réunies pour considérer une structure. Sinon, il faut tout simplement l’oublier. En général, si le gestionnaire a une anticipation contraire à celle du marché, l’alternative du produit structuré va s’imposer. Dès qu’une solution de structure a apporté la preuve d’une efficacité supérieure à celle d’un investissement direct, il conviendra de découvrir la banque émettrice qui aurait le plus intérêt à prendre une position inverse à celle recherchée par l’investisseur. Son prix sera d’autant plus favorable. Cet exercice nécessite de connaître précisément les domaines de prédilection (types de sous-jacent et de marché) de chaque contrepartie dans le but de cibler les demandes de prix et ainsi minimiser le risque d’acquérir un produit surchargé de commissions. Le choix définitif de l’émetteur dépendra principalement de sa compétitivité au niveau du prix, mais il restera néanmoins incontournable de prendre cette décision sous l’angle de la qualité de son marché secondaire (cotation et négociabilité d’un produit après l’émission), sachant qu’il est en principe la seule contrepartie officielle lorsque l’on désire revendre ou augmenter sa position dans ce produit. Cette dépendance face à l’émetteur n’est d’ailleurs pas anodine, elle constitue une des sources principales de conflit entre l’émetteur et l’investisseur. Le seul moyen de s’assurer de la bonne volonté de l’émetteur est d’être représenté par une entité dotée d’un poids
commercial considérable, si l’on n’en est pas soi-même pourvu. La pratique quotidienne de la négociation de produits structurés et l’observation de l’évolution du comportement des émetteurs dans les marchés primaires et secondaires est, en outre, un excellent indicateur de leur santé. Bien que subjectif, le fait qu’un émetteur pratique soudainement des prix super compétitifs à l’émission, mais en même temps extrêmement dégradés sur le secondaire, est très révélateur d’une péjoration de sa situation financière. Ce genre de constat avant-coureur salutaire ne peut être que le fruit d’une implication permanente dans le marché. Une fois émis, les produits structurés peuvent avoir des comportements de valorisation inattendus. Leur quasi-totalité est composée d’une obligation zéro coupon et d’une stratégie optionnelle. En dehors de l’évolution des sous-jacents, leurs prix sont donc également influencés par les mouvements des taux d’intérêt et ceux de la volatilité. Une erreur d’appréciation de ces paramètres peut rendre la stratégie inopérante, alors qu’une anticipation correcte la dopera. Leur maîtrise est le fruit de connaissances techniques particulières et surtout de l’expérience de la pratique quotidienne d’un spécialiste. Utiliser ses compétences et sa neutralité pour s’assurer au préalable d’une compréhension totale du fonctionnement du véhicule d’investissement qu’est le produit structuré relève de la recherche permanente d’une excellence tout helvétique. BANQUE&FINANCE N°107 JANvIEr/FEvrIEr 2011
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Avis d’expert Le terme «Hedge» signifie depuis sa création en 1949, se prémunir contre les marchés baissiers. Le concept original du Hedge Fund (HF) est qu’il est créé et géré par un gestionnaire qui y a investi dès l’origine sa fortune personnelle et qui y applique un processus d’investissement qu’il a développé lui-même et qui a fait ses preuves. Le porteur de parts d’un HF est ainsi associé à la performance que le gérant «Hedge» réalise pour lui-même, pour le meilleur… ou pour le pire. Le gérant «Hedge» se distingue du gérant dit «classique» par l’intégration de la gestion active du risque dans son processus d’investissement. Cette gestion active du risque permet au gérant «Hedge» d’avoir, selon sa stratégie, une performance plus ou moins décorrélée de l’évolution du cours des actions, des obligations et des autres instruments financiers. De 1999 au 30 septembre 2010, la corrélation de leur performance avec le MSCI World varie entre 0,09 pour la stratégie Global Macro (selon les indices Invest Hedge) et 0,62 pour la stratégie Global Multi-Strategy. Leur corrélation avec l’indice obligataire Citigroup World Global Bond Index USD varie entre -0,03 pour la stratégie Global MultiStrategy et 0,25 pour la stratégie Global Macro. De 1999 à nos jours, sur près de douze ans, les diverses stratégies «Hedge» ont eu des performances moyennes annuelles, nettes de tous frais, comprises entre 4,7% (HFRI FOF Conservative Index) et 11,5% (FRM Peergroup Directional Trading) avec des volatilités (écart type annualisé) comprises entre 4,3% et 5,9%. Sur le web www.dauriol.ch
Investir
Olivier d’Auriol D’Auriol Asset Management SA
HeDge funds
Cette année, soyez 50% «Hedge»
@ olivier@dauriol.ch
Après dix ans d’effondrement des rendements, et donc d’exceptionnelles plus-values en capital, les obligations ont aujourd’hui des rendements très faibles et leurs cours supportent à présent un risque de moins-value important. Par ailleurs, le potentiel de gain sur les marchés actions occidentaux est faible. A l’opposé, les marchés émergents ont un potentiel plus élevé, mais leurs marchés financiers manquent de maturité. Tous ces éléments militent en faveur de la gestion «Hedge» qui a la capacité de s’adapter rapidement aux changements tout en limitant les risques encourus. Il est probable que, dans les prochaines années, on puisse compter sur le retour des
performances passées des Hedge Funds (HF) de +5% à +11% par an (Cf encadré). Ces performances sont en effet plus liées aux talents des gérants «Hedge» et à leur capacité d’adapter leurs processus d’investissement qu’à l’évolution des marchés financiers. Peu d’investisseurs ont la capacité de sélectionner la bonne stratégie, de trouver les gérants de HF et de juger la valeur de leurs processus d’investissement. Des sociétés se sont spécialisées dans cette fonction, ce sont les Fonds de Hedge Funds. Ces derniers sont le passage obligé pour investir dans les meilleurs HF. Comme le montre notre graphique, l’intégration de HF dans un portefeuille investi en actions et en obligations améliore très
sensiblement son profil rendement/ risque. Dans le monde anglo-saxon, les Caisses de Pensions accroissent chaque année leurs investissements en HF et en Fonds de HF. Ceux-ci représentent aujourd’hui, selon Mercer, en moyenne environ 23% des investissements des caisses de pension anglaises. Recommandation: Pour que l’investissement en HF ait un impact significatif sur l’ensemble d’un portefeuille, il doit représenter au moins 50% des actifs totaux. Il peut s’effectuer simultanément dans une dizaine de Fonds de HF, car la diversification à travers un grand nombre de gérants talentueux ne nuit pas à la performance et permet une bonne diversification.
L’apport de Hedge funds dans un portefeuille actions-obligations (Janvier 1999 - septembre 2010)
En abscisse, la volatilité (écart type annualisé), en ordonnée, la performance annualisée nette de frais.
Source: CUBE
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Investir
Sur 192 532 fonds Performance supérieure à 90% sur cinq ans en CHF
Gold Equity Fund B (CHF) (Swiss & Global Asset Management (Luxembourg) SA) Quantex Strategic Precious Metal (CHF) (CACEIS Fastnet (Suisse) SA) Gold 2000 CHF (Gold 2000 Ltd) Michael Heijmeijer
Performance supérieure à 90% sur cinq ans en EUR
CEo
@ michael.heijmeijer@cfinancials.com
Robeco Chinese Equities D EUR (Robeco Luxembourg SA) Fidelity Funds - South East Asia A EUR (FIL (Luxembourg) SA) Amundi Actions Emergents P (Amundi SA)
Performance supérieure à 90% sur cinq ans en GBP
UBS Global Emerging Markets Equity B Acc (UBS Global Asset Management Funds Ltd) Schroder ISF Greater China A Dis (Schroder Investment Management (Luxembourg) SA) Emerging Opportunities - A GBP Inc (Baring International Fund Managers (Ireland) Ltd) Funds 544.000 Shares 570.000 Hedge Funds 8.000 Fund of Funds 23.000 ETF 14.000 Bonds 1.100.000 Structured Products 415.000 Pipeline Products 1.000 New Products 20.000 Warrants 520.000 Options 2.200.000 Futures 132.000 Money Markets 412.000 Indices 221.000 Initial Public Offering 1.000 Private Equity 5.000 Private Placements 400.000 Financial Reporting 135.000 Product Issuer News 20.000
Performance supérieure à 90% sur cinq ans en USD
Skandia Greater China Eq B (Skandia Global Funds plc) Oppenheimer Gold & Special Minerals Fund;N (OppenheimerFunds Inc) JF China Region Fund (JF International Management Inc)
Sur 23 226 fonds de fonds (FoF) Performance comprise entre 30% et 40% sur cinq ans en CHF Man Commodity Strategies CHF I (Man Investments AG) UBS - Aktien Emerging Markets Asien (Anlagestiftung UBS) UBS - Aktien Emerging Markets Global (Anlagestiftung UBS)
Performance supérieure à 90% sur cinq ans en EU
Allianz Multi Actions Valeurs Or (Allianz Global Investors France SA) Danske Invest Kulta Kasvu (Sampo Rahastoyhtio Oy) Fcm Chine (C & M Finances SA)
Performance supérieure à 90% sur cinq ans en GBP
Emerging World GBP Inst (World Emerging Markets Umbrella Fund plc) M&GPP Emerging Markets-Pen (M&G Ltd) M&GPP Pacific Markets (ex Japan) Passive-Pen (M&G Ltd)
Performance supérieure à 90% sur cinq ans en USD
Aberdeen Pacific Equity USD (Aberdeen Asset Management Asia Limited) UBP Multifunds II - Emerging Markets Equity B (Union Bancaire Privee SA) Lazard Emerging World (Lazard Fund Managers (Ireland) Limited)
Cfinancials.com permet de consulter toutes les catégories d’actifs avec la description des produits, les ratios et les prix. un accès simple à 98% des produits financiers, soit 9,5 millions d’instruments financiers, de rapports et de private equity.
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Investir
Sur 9 382 Exchange Traded Funds (ETF) Performance supérieure à 90% sur cinq ans en CHF FTSE/Xinhua China 25 CHF (BlackRock Advisors (UK) Ltd)
Performance supérieure à 90% sur cinq ans en EUR
iShares DJ STOXX 600 Chemicals (DE) (BlackRock Asset Management Deutschland AG) Diapason Rogers Comm Idx (Metals) B (Diapason Commodities Management SA) iShares FTSE/Xinhua China 25 EUR (BlackRock Advisors (UK) Ltd) Lyxor ETF China Enterprise (HSCEI) A (Lyxor International Asset Management SA)
Performance supérieure à 90% sur cinq ans en GBP
iShares MSCI AC Far East ex-Japan GBP (BlackRock Advisors (UK) Ltd) iShares FTSE/Xinhua China 25 GBP (BlackRock Advisors (UK) Ltd)
Performance supérieure à 90% sur cinq ans en USD
Vanguard Emerging Markets Stock Index Fund;ETF (Vanguard Group Inc) Pictet-Emerging Markets Index-P dy USD (Pictet Funds (Europe) SA) ETFS Gold Bullion Securities (ETFS Fund Management Company Limited)
Sur 37 382 Produits structurés Capital garanti en CHF, échéance 2015, note A
Vontobel Bonus Income Note on Clariden Leu Internationale Aktien Basket in CHF (Vontobel) Vontobel Bonus Income Note on Healthcare (Vontobel) Kapitalgarantiertes Zertifikat on SMI Index (Goldman Sachs) Exchangeable Certificates on Zurich Financial Services AG (Goldman Sachs)
Capital garanti en EUR, échéance 2015, note A
Guarantee Certificate on the Blue Chip 7 Basket 15 (Raiffeisen) Guarantee Certificate on the Blue Chip 7 Basket 15 (Raiffeisen) Exchangeable Certificates on EURO STOXX 50 (Goldman Sachs) Vontobel Bonus Income Note on on a European Companies Basket 15 (Vontobel)
Sur 135 701 communications d’entreprises L’actualité des secteurs et des entreprises Valeo Areva EuropaCorp AuFeminin.com Euromedis Groupe
Avis de remboursement aux porteurs Olkiluoto 3: Mise en exploitation EuropaCorp- Rapport d’Activité Premier Triple record d’audience résultats annuels 2009/2010
Private Equity Les dernières entrées
Bigmedia Sarl / Bigmedia Benelux SA (Advertising) Stemergie Biotechnology SA (Biotechnology & Drugs) Lemoptix SA (Scientific & Technical Instr.) PanTherapeutics Sar (Biotechnology & Drugs)
Sur le web www.cfinancials.com
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Investir Stephan Mueller
matières premières
2011 fera briller l’or! Finalement, l’année 2010 n’aura réservé aucune bonne surprise concernant la politique mondiale en matière de monnaie et d’endettement. Les problèmes inhérents au système, qui se sont aggravés en Grèce et en Irlande, ne constituent pourtant que la pointe de l’iceberg en Europe. Par rapport au poids que représentent ces deux patients dans le bilan, leur influence sur l’état financier de la zone euro est négligeable. Le plus préoccupant, c’est que des poids lourds comme l’Espagne et l’Italie puissent déstabiliser la zone euro. Même constat pour la Belgique, ce qui tend à démontrer de manière éloquente la fragilité de l’équilibre entre les efforts d’apaisement de l’Etat et l’hystérie des marchés mondiaux. Les options des banques centrales sont limitées. Elles se réduisent à une politique de taux d’intérêt bas et à la mise en place de fonds de garantie. On se contente donc d’agir sur les symptômes au lieu de rechercher des solutions permettant d’instaurer un équilibre durable entre recettes et dépenses. Dans ce contexte, il n’est guère surprenant que l’or ait réalisé une belle performance annuelle (environ +25%). L’or incarne l’absence de dettes par excellence. C’est précisément cette caractéristique qui maintient l’intérêt pour l’or suite aux récentes distorsions observées sur le marché. La politique mondiale en matière de monnaie et d’endettement exercera encore une influence prépondérante sur l’évolution économique en 2011. Un dilemme se pose entre la discipline budgétaire et une saine consommation. On pourrait penser qu’un programme d’épargne discipliné constitue la meilleure solution face à des finances publiques
en piteux état. On constate toutefois que les programmes d’austérité entraînent un effondrement de l’économie dans son ensemble suite au refus implicite de consommer de l’Etat. Ce paradoxe est propre au système, car les budgets publics ont une fonction importante liée à la consommation et à la dépense. Les banques centrales continueront à déprécier leur propre monnaie par rapport aux autres monnaies dans l’intérêt du marché domestique. Cette guerre des monnaies a dégénéré quand la Chine a maintenu le renminbi à un niveau artificiellement bas et que le Brésil et la Corée du Sud ont voulu limiter l’appréciation du real et du won en contrôlant la circulation des capitaux. La BNS a également fait la une des médias en raison de son intervention par rapport à l’euro. La guerre des monnaies se poursuit de manière ouverte et occulte. Elle met en péril la parité du pouvoir
d’achat. Si les investisseurs veulent conserver leur pouvoir d’achat, ils doivent miser sur des valeurs réelles, car elles ne peuvent être dépréciées ni par l’inflation monétaire, ni par le gonflement de la dette. Dans le contexte de la politique mondiale, et hormis l’immobilier, l’or offre une protection adaptée contre le système. Contrairement à l’immobilier, l’or est liquide et se négocie 24 heures sur 24 aux quatre coins de la planète. Dans les douze prochains mois, une évolution des cours de 1350 à 1700 dollars paraît réaliste, sachant qu’aucune solution n’est en vue pour la crise de l’endettement et que les réserves d’or ne sont pas infinies. Cette prévision haussière devra être corrigée si une croissance économique durable permet d’éponger la dette ou si de nouvelles réserves d’or significatives sont découvertes, ce qui n’a pas été le cas depuis les années 1990 en dépit des technologies les plus modernes.
product management & development, swiss & Global Asset management
Avis d’expert Lancé en 2008, le JB Physical Gold Fund (CH0044781232) était le premier fonds or offrant une couverture monétaire. Il représente donc une véritable opportunité face aux risques liés à l’évolution du dollar. Les investissements dans des instruments sans couverture monétaire représentent aujourd’hui des paris trop aléatoires.
@ stephan.mueller@swissglobal-am.com
L’évolution du JB Physical Gold Fund avec couverture monétaire par rapport au dollar
les performances du JB physical Gold Fund offrent l’opportunité de compenser les risques monétaires.
Source © Bloomberg, Swiss & Global Asset Management
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Investir
Michel Reymondin Expert en œuvres d’art
@ michelreymondin@bluewin.ch
A l’entame de la deuxième décennie du XXIe siècle, l’interrogation provocante consistant à savoir si l’on doit encore investir dans l’art est loin d’être anodine! De 1986 à 2001, les œuvres d’art sont passées d’un marché délectable à un outil d’investissement. De 2002 à aujourd’hui, le secteur est appréhendé comme un produit spéculatif. Or, toute économie entrant dans la logique d’un système pyramidal incontrôlable est vouée à l’échec. Une fois son pic de valeur atteint, la finalité de cette évolution l’entraîne vers l’implosion de sa bulle financière. L’écroulement des prix devient inéluctable avec les conséquences fâcheuses que l’on connaît. L’époque est idéale pour prendre le recul nécessaire à l’appréciation des vraies valeurs quand on constate que l’œuvre d’art est devenue l’otage de la spéculation. Elle est davantage un «jouet marketing» qu’un témoin de la quintessence des actions humaines liées à l’expression de la civilisation. La gourmandise des sociétés d’enchères, passées de 400 à 3800 unités de par le monde en moins d’une génération, les oblige à trouver de la «marchandise» pour alimenter leurs ventes. Les classiques n’étant plus là pour renouveler les stocks, elles se sont tournées vers les contemporains jouant le rôle Sur le web Artnet. com
Auction.fr Artvalue.com
ART
Est-ce bien raisonnable? «d’articles alimentaires» pour remplir les catalogues, poussés par des soucis de rendement au détriment des fondamentaux de la créativité. Les abus gangrénant ce secteur sont apparus au cours de la dernière décennie à l’instar des propositions de plus en plus fréquentes des mêmes peintures classiques circulant d’une maison à l’autre jusqu’à cinq fois l’an, de la multiplication des records spectaculaires pour des chefs-d’œuvre agissant comme moteurs d’une publicité tapageuse, des paiements faisant de plus en plus défaut, des découvertes miraculeuses de nouveaux talents contemporains projetés sur le devant de la scène en moins de cinq ans
Ilia tchachnik, composition circa 1920-1921, huile et tempera sur bois, diamètre 59 cm
à coups de prix vertigineux ou encore du financement en amont par des tiers sur des œuvres que l’on veut passer aux enchères. Autant d’indications montrant toute la fragilité du secteur que le monde virtuel rejoint dorénavant. Face à ces paramètres, l’essentiel pour est de réfléchir au rôle fondamental d’une œuvre d’art pour l’apprécier à sa juste valeur. La considérer comme un témoignage capital du patrimoine et l’aimer pour son utilité, soit celle de faire comprendre toute la beauté que l’homme est capable de réunir en un seul objet pour porter haut son action, mais aussi saisir le message spirituel que les ancêtres ont transmis
depuis des générations. Revenir aux fondamentaux est essentiel. Et faut-il rappeler que la plus belle œuvre que l’on souhaite acquérir n’a en réalité aucun prix? C’est notre propre perception qui en donne sa substance. Une chose est néanmoins rassurante: la course en avant des vedettes du marché camoufle quantité de peintres à la valeur artistique indéniable. Moins médiatisés pour des raisons commerciales, ils ont subi une décote anormale pour n’avoir pas été pris dans une logique économique. Les écoles de Barbizon ou arcadienne, par exemple, ou tous les mouvements évoluant du XVIIe au milieu du XXe siècle regorgent de talents qui ont permis aux maîtres de briller. Il faut donc apprendre à sortir des informations ciblées par les ténors du marché au travers de sites, médias et graphiques savamment orchestrés, et faire confiance à son propre jugement. Réapprendre à aimer une œuvre en sachant ouvrir son cœur sans penser à la valeur monétaire qu’elle représente. Le véritable patrimoine est celui qui réussit à nous toucher et correspond à notre sensibilité. En parvenant à nous dépolluer des informations orientées, nous pouvons commencer véritablement la chasse au trésor. Deux conseils, toutefois: laissez-vous guider par votre intuition et n’hésitez pas à acheter à contre-courant. Vous serez alors surpris de ressentir une véritable jouissance face à l’objet d’art de vos désirs, qui va pouvoir retrouver toute l’harmonie de son environnement!
Comme tous les mouvements innovants, l’avant-garde russe possède une valeur ajoutée extraordinaire. Cette œuvre fait partie du mouvement «suprématiste» lancé par k. malevitch, réalisée en 1920-1921 par Ilia tchachnik (1902-1929). BANQUE&FINANCE N°107 JANvIEr/FEvrIEr 2011
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Investir Benjamin Duban
Le cocktail du gérant
Optimisme possible Les préoccupations liées à la dette souveraine sont dans tous les esprits et bien que les marchés aient assisté depuis le début de la crise financière aux déboires de l’Islande en 2008, de Dubaï en 2009, de la Grèce en mai dernier et de l’Irlande cet hiver, les investisseurs attendent avec anxiété l’évolution du Portugal, de l’Espagne et de l’Italie. Les marchés financiers anticipent les risques, illustrés par l’envolée des CDs, les annonces se multiplient et leurs effets sur les marchés restent très significatifs, symptomatiques de l’indécision et de la crainte qui règnent en ce début d’année et qui persisteront jusqu’aux échéances de 2012 et 2013. Deux moments forts nous attendent au premier semestre, à savoir la demande de la commission européenne de faire de nouveaux tests de solvabilité des banques et l’échéance obligataire très redoutée du Portugal en avril. Dès lors, on peut craindre pour l’euro. Le risque de contagion de la crise de la dette en zone euro et la perspective de nouveaux plans de sauvetage en
Europe renforcent les valeurs refuges, ainsi que les valeurs exportatrices avec lesquelles il faudra compter cette année. Le point positif de l’année 2010, car il y en a un, reste les résultats des entreprises qui ont été supérieurs aux attentes. Résultant de la restructuration de leur dette à des taux exceptionnellement bas et de la politique de réduction des coûts menée depuis 2008, les entreprises affichent aujourd’hui des fondamentaux solides. Leur trésorerie est abondante et on peut croire à une augmentation des fusions et acquisitions cette année. Naturellement, les investissements de ces entreprises orienteront les pays développés vers une sortie de crise, certes lente et rythmée par les effets d’annonces néfastes, mais une sortie de crise tout de même. Ce contexte, bien que complexe, sera néanmoins favorable aux actions. Une forte volatilité des marchés européens est prévisible, accentuée par l’importance des valeurs bancaires et assurance en Europe, mais de réelles
opportunités subsisteront sur les valeurs industrielles. La fragilité des Etats occupe toute la scène médiatique et les marchés financiers suivent les annonces. Afin de diminuer ces effets, nous recommandons une approche combinée de valeurs de rendement traditionnelles, de valeurs de croissance par un stock picking sur les Small & Mid Cap et des valeurs orientées à l’export, moins affectées par les soubresauts de l’information macro-économique européenne. En période de trouble, nous favorisons également les valeurs refuges et la diversification dans les valeurs intrinsèques parmi lesquelles figurent l’immobilier, l’art ou le vin. Grâce au rebond du secteur immobilier, confirmé par les résultats de l’année 2010, les foncières devraient afficher une hausse des valeurs d’actif net réévalué, contribuant pleinement à notre stratégie de diversification.
Responsable des investissements, Centuria Investment Management (Switzerland) SA
Avis d’expert En terme de valeur refuge, nos portefeuilles totalisent 5% d’or. En valeur foncière, nous privilégions Cofinimmo qui pourrait dépasser 106 € avec un dividende supérieur à 6,5%. En valeur de rendement, nous recommandons France Telecom encore sous-évalué offrant un dividende de 8,8%, notre objectif de cours s’approche de 18 €. En valeurs de croissance Small & Mid Cap, nous recommandons Petroneft R. (pétrolier en Sibérie occidentale), acheté à 0,33 £ que nous conservons jusqu’à notre objectif supérieur à 1 £.
@ bduban@centuria-investments.com
L’impact des crises grecque et irlandaise sur l’EuroStoxx 50
Une baisse de 17% constatée entre le 15 avril 2010 (3012 points) et le 7 mai 2010 (2500 points).
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Stratégies
Nicolas debons
membre de la direction générale et responsable du private banking Nicolas Debons, ex-UBS, a rejoint le siège sédunois de la Banque Cantonale du Valais (BCVs) le 1er septembre 2010 comme membre de la direction générale et responsable du private banking. Objectif, dynamiser l’activité. Un vrai défi.
Le renouveau du private banking à la BCVs Banque & Finance: L’hypothécaire constitue aujourd’hui l’activité phare de la BCVs et le private banking, sa deuxième source de revenus. Quelle ambition nourrissez-vous à son endroit? Nicolas Debons: Il s’agit clairement pour la BCVs d’accroître la croissance de cette activité pour qu’elle atteigne une masse sous gestion de huit milliards de francs en
2013 et de dix milliards à l’horizon 2015-2016, contre six milliards actuellement. Pour la seule année 2009, la BCVs a déjà enregistré une croissance nette de 10,5% de son portefeuille de clients privés et une progression de 18,1%, soit près d’un milliard de francs, des dépôts sous gestion. Quant à l’exercice 2010, tous les indicateurs sont favorables. Globalement, je souhaite améliorer le return on assets des
trois segments de clientèle du private banking que forment la clientèle privée, les institutionnels et les tiers gérants. En matière de croissance externe, nous cherchons à nous positionner sur les places genevoise et zurichoise selon les opportunités qui pourraient se présenter. Pour l’heure, nous comptons une participation minoritaire de 20% dans la Banque genevoise de gestion.
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Stratégies B&F: De quels moyens humains disposez-vous pour dynamiser le private banking? ND: Le private banking comprend globalement 51 collaborateurs avec un centre de compétences à Sion, fort de dix-huit collaborateurs spécialisés dans l’asset management, le portfolio management, l’advisory, le trading, les devises, les commodities, le négoce, le compte Nostro et la trésorerie de la banque. De plus, vingt-six conseillers à la clientèle répartis sur l’ensemble du territoire cantonal lui sont directement rattachés. La BCVs va encore investir pour renforcer son nombre de gérants de fortune, en particulier pour mieux occuper le terrain dans les stations de Crans-Montana, Verbier et Zermatt. B&F: Précisément, la BCVs peutelle encore gagner une nouvelle clientèle on shore et offshore? ND: En ce qui concerne la clientèle locale et suisse qui représente environ 75% du total, nous continuons à la développer en mettant l’accent sur la proximité, la qualité de nos services et la performance de nos produits. Même si un Valaisan sur deux est déjà client de la BCVs, nous devons redoubler d’efforts pour convaincre toujours plus de clients de nous confier des mandats de gestion. Quant à la clientèle étrangère dont le potentiel de croissance demeure considérable, nous la prospectons bien sûr dans les stations de montagne, mais nous nous focalisons aussi sur les nouveaux résidents étrangers qui s’établissent en Valais. A leur intention, nous avons mis en place la structure d’accueil «Valais,
art de vivre», qui les accompagne dans toutes leurs démarches d’implantation et plus spécifiquement leur planification financière comprenant la gestion patrimoniale, successorale et les questions liées à la fiscalité. B&F: Quels produits d’investissement proposez-vous pour séduire la clientèle, au-delà des habituels fonds de placement? ND: Nous venons de créer un produit novateur, le mandat d’administration «Actifs Portfolio». Il répond aux besoins de la majorité de notre clientèle qui souhaite investir sur le long terme, tout en se prémunissant contre la volatilité des marchés financiers. Concrètement, il lisse les performances, à savoir qu’il participe aux hausses, mais se protège des baisses. A la BCVs, nous n’adoptons pas une stratégie d’investissement push, mais pull, qui vise la préservation et la valorisation du capital, et répond aux exigences à long terme de nos clients. Nous recourons à des produits sophistiqués uniquement sur demande et, selon le montant à gérer qui ne doit pas être inférieur à 200 000 francs, nous investissons dans des fonds de placement de tiers, puisque nous travaillons uniquement en architecture ouverte pour éviter, entre autres, tout conflit d’intérêts et choisir les produits les plus performants. B&F: Vous avez aussi la charge de la clientèle institutionnelle. Quelle est votre part de marché dans cette activité et quelles sont vos perspectives de développement?
Evolution des dépôts en gérance et pourcentage de clients Private Banking
ND: La BCVs couvre environ 50% des parts de marché dans le canton, avec près de trois milliards de francs d’actifs sous gestion. De plus, elle est la première banque dépositaire pour ses institutionnels, en majorité des caisses de pension. Nous poursuivons la croissance organique de cette activité et organisons de nombreux événements à l’intention de cette clientèle. Le potentiel est bien réel, mais la concurrence se révèle exacerbée dans ce segment, où les pricing sont particulièrement serrés. B&F: Toujours dans le domaine de la clientèle privée, la BCVs doit aussi faire face à la concurrence des banques privées de gestion de fortune, qui sont déjà très actives dans le canton, y compris dans les stations de montagne évoquées. Comment vous démarquez-vous de cette concurrence, autrement dit quelle est votre sex-appeal? ND: Nous nous distinguons essentiellement par notre localisation de proximité, qui offre les pouvoirs de décision immédiate et toutes les compétences in situ nécessaires au private banking, contrairement à nos concurrents. D’ailleurs, la BCVs confirme de plus en plus sa vocation de gestion de fortune auprès de la clientèle locale, mais aussi étrangère. En outre, notre activité de banque universelle, qui répond à toutes les attentes bancaires des clients, constitue également un atout. En ce qui concerne notre réseau, nous continuons à rénover et à renforcer nos succursales dans toutes les villes et stations du Valais, afin d’y renforcer durablement la présence de la banque. C’est notamment le cas pour celles de Zermatt et prochainement de Verbier, puis de Crans-Montana. Enfin, je rappelle que la BCVs, cotée à la SIX Swiss Exchange, bénéficie par ailleurs de la garantie d’Etat, un atout non négligeable par les temps qui courent. Propos recueillis par didier Planche
les dépôts en milliards de francs ont plus que quadruplé en 7 ans. le pourcentage de l’activité private Banking peine à dépasser la barre des 10%.
Didier Planche rédacteur en chef
@ d.planche@banque-finance.ch Rigueur et crédibilité Si l’image de la BCVs a été floue et insuffisamment perçue ces dernières années, reflétant quelque part une stratégie de communication lacunaire, elle semble aujourd’hui mieux profilée et plus offensive. Son conseil d’administration s’est certainement rendu compte de la nécessité de la dynamiser dans l’optique d’augmenter les parts de marché, notamment dans le private banking et l’asset management. L’arrivée de Nicolas Debons constitue à cet égard un signe volontariste, surtout que ce banquier, formé à l’UBS, maîtrise les rouages du private banking, en particulier pour les segments des grandes fortunes, des entrepreneurs et des institutionnels. La tâche, qui lui incombe, consiste donc à «dépoussiérer» et à «booster» les activités de sa division face à une concurrence vive, surtout dans les stations de montagne. Elle vise aussi à leur redonner de la rigueur et de la crédibilité, dans un canton où la conduite des affaires semble parfois se mélanger à la politique et au copinage (un cliché éculé?).
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Stratégies
Gianluca Trombi directeur général de LA BDG
Filiale du groupe transalpin UBI Banca depuis 1994, la Banque de Dépôts et de Gestion sise à Lausanne, Genève et Lugano joue pleinement la carte de petit établissement bancaire privé suisse.
S
i elle demeure relativement peu connue, la Banque de Dépôts et de Gestion (BDG) n’en compte pas moins trois quarts de siècle d’existence. Fondée en 1933 par un groupe de personnalités vaudoises, elle a été reprise en 1994 par la Banca Popolare du Bergamo, établissement qui, suite à deux vagues de fusions, s’est fondu dans UBI Banca, quatrième groupe
La BDG veut garder ses particularités bancaire italien, coté à la Bourse de Milan, désormais propriétaire de l’entier du capital de la BDG. «Depuis l’acquisition de la Banque par des intérêts transalpins, la philosophie de la BDG est restée la même, explique Gianluca Trombi, directeur général de l’établissement. L’objectif pour ce groupe bancaire italien, dont 99% des activités restent domestiques, était de prendre pied dans le private banking, secteur
alors en plein développement au sein de l’industrie financière. Pour jouer un rôle dans la gestion privée, il a donc saisi l’opportunité qui se présentait d’acquérir une entité helvétique.» La BDG, établie a Lausanne, dispose en outre d’une succursale à Lugano depuis 1972 et d’une deuxième à Neuchâtel, suite au rachat de la Banque Courvoisier en 1983 pour ouvrir, plus récemment, des bureaux
à Mendrisio, puis Yverdon-les-Bains. Depuis, le périmètre à subi de nouvelles évolutions. Neuchâtel et Yverdon ont été revendus au groupe Valiant au profit d’une nouvelle succursale à Genève et d’un bureau de représentation à Singapour, lequel qui vient d’obtenir le statut de société financière avec licence de «Fund Management» accordée par les autorités du pays. La BDG emploie ainsi au total une
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Stratégies
Christophe Roulet Chroniqueur
@ c.roulet@banque-finance.ch centaine de collaborateurs. «Comme on peut le constater avec ces différentes opérations, l’objectif aujourd’hui est de nous concentrer sur notre premier métier, poursuit Gianluca Trombi. Nous voulons certes garder nos activités de banque de détail mais notre intention est d’être premièrement reconnu comme une petite banque privée suisse, peut-être un peu trop discrète mais néanmoins performante. Dans cet ordre d’idée,nous avons l’intention à moyen terme d’assurer également une présence à Zurich.» Peu de synergies, mais une autonomie garantie Avec quelque deux milliards de francs d’actifs sous gestion, la BDG appartient à la catégorie des établissements de petite taille, dont le principal atout réside dans le fait qu’elle joue pleinement la carte de la proximité. «Dans la mesure où l’on ne peut pas prétendre se différencier fondamentalement de la concurrence, c’est le contact qui est la clé de notre développement, explique Gianluca Trombi. Notre réputation, le bouche-à-oreille, sont essentiels à la croissance de nos activités. C’est pourquoi nous tenons absolument à assurer la continuité du management et la stabilité des relations clients. Des clients à qui nous offrons une architecture totalement ouverte. Nous avons bien quelques fonds de placement, mais l’on vend surtout du conseil. Cette indépendance vis-à-vis des produits, alliée à la possibilité qui leur est donnée d’investir en direct dans les portefeuilles est le gage d’un service de qualité.» En dépit du fait que l’établissement soit adossé à un important groupe bancaire étranger qui compte près
de quatre millions de clients, un réseau de 1970 succursales et près de 21 500 collaborateurs, gage de stabilité, la BDG dispose d’une complète autonomie. Pour preuve, cette percée à Singapour, «un des plus importants centres de gestion financière au monde, en forte croissance comme la plupart des marchés asiatiques, où la BDG se devait d’être présente». Mais l’envers de la médaille réside dans des synergies quasi inexistantes entre la maison mère et sa filiale. Et le directeur général de déclarer qu’«il n’est surtout pas question de devenir UBI Suisse. Nos tenons à garder nos particularités. De plus, dans l’environnement actuel où la Suisse est mise sous pression en ce qui concerne l’évasion fiscale, nous n’avons aucun intérêt à jouer sur ce type d’effet de levier.» Des fonds propres plus que suffisants pour assurer la croissance Les dirigeants de la BDG relèvent que le développement à Singapour n’a en rien été dicté par les attaques contre la place financière suisse dans la mesure où cette implantation les a largement précédées. Pour ce qui est du secret bancaire, l’établissement se rallie à l’avis de Patrick Odier, président de l’Association suisse des banquiers, selon lequel il n’incombe pas aux banques suisses de jouer la police fiscale. Les règles et dispositions légales doivent être strictement respectées, les clients avertis des risques, l’origine des fonds dument identifiée, la transparence des opérations assurée et les collaborateurs formés en conséquence avec règles et contrôles internes à la clé. Au-delà de ces principes, le modèle d’affaires
ne va pas changer. «Si l’on se réfère aux problèmes de vols de données auxquels ont été confrontés certains établissements, on se rend compte, d’une manière générale, que la clientèle reste extrêmement sensible aux questions de discrétion et de sécurité», commente sobrement Gianluca Trombi. La BDG a-t-elle pu se tenir en marge de la crise financière intervenue suite au naufrage de Lehman Brothers en 2008? Avec un bénéfice brut 2009 quasi réduit à zéro par rapport au douze millions de francs de l’année précédente, la tempête a laissé des traces. «Nous avons souffert comme tous les établissements financiers conclut Gianluca Trombi. Quant à l’année 2010, elle s’est révélée tout aussi difficile sans croissance des actifs, comme nous l’avions escompté, et avec des clients qui ont préféré rester liquides plutôt que d’investir. Sans oublier la dernière amnistie fiscale italienne. De plus, nous avons développé Genève et Singapour, restructuré notre siège, soit autant de pressions sur nos comptes. Mais je ne suis pas inquiet. Avec des réserves apparentes de plus de 90 millions de francs, nous disposons de fond propres plus que nécessaires pour assurer notre croissance. Les récentes décisions que nous avons prises montrent suffisamment que notre intention est de conforter notre présence sur les marchés.» christophe roulet
La discrétion, une vertu à double tranchant Jusqu’où jouer la carte de la discrétion? Pour les petits établissements de gestion de fortune, la question est essentielle dans la mesure où l’adage selon lequel «pour vivre heureux, vivons cachés» peut s’avérer une vertu à double tranchant. La clientèle est en effet toujours ravie de confier ses avoirs à des boutiques, dont les murs sont parfaitement imperméables. Mais comme la recruter si lesdits murs s’avèrent également infranchissables? Nombre de banques privées gagneraient en effet à communiquer davantage. Certaines d’entre elles ne cachent d’ailleurs pas leur envie d’intensifier leur présence sur la place publique. Encore faut-il avoir quelque chose à dire. Et c’est probablement là que, souvent, le bât blesse. Car affirmer sa présence, c’est aussi faire reconnaître sa différence comme ses spécificités. Or les activités de gestion de fortune recourent peu ou prou aux mêmes leviers, placés sous le sacro-saint principe de la «relation client». Il n’en reste pas moins vrai qu’un établissement comme la BDG, avec une présence à Lausanne, Lugano, Genève et Singapour, dispose d’une taille critique suffisante pour prétendre à meilleure visibilité. C’est au programme assure-t-on du côté de la banque. D’autant que la place financière lausannoise dont la BDG est issue a toute les raisons de s’affirmer comme un entre de gestion de fortune de première importance. BANQUE&FINANCE N°107 JANvIEr/FEvrIEr 2011
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Patrimoine & successions
Les défis stratégiques de la gestion patrimoniale Laisser de côté les techniques financières liées à la gestion patrimoniale pour prendre du recul d’un point de vue global et stratégique, tel est l’exercice proposé ici.
N Pierre Pâris Associé, Banque Pâris Bertrand Sturdza
@ pierre.paris@bkpbs.com
otre expérience de banque privée au service des entrepreneurs et de leurs family offices nous amène à intervenir dans le cadre de nombreuses situations spécifiques. Autant chaque cas est unique avec des historiques, des horizons d’investissement, des sensibilités au risque et des cultures différentes, autant la problématique de base quant à la gestion stratégique patrimoniale semble être régie par des règles identiques. On retrouve les mêmes invariants. Ces derniers se regroupent autour de deux thèmes. Le premier, l’allocation de la fortune globale. La Banque Pâris Bertrand Sturdza a défini un modèle d’allocation en quatre «Sphères» appropriées et complémentaires, et le deuxième thème, la préservation et l’accroissement de la fortune. Les «quatre sphères» de la fortune patrimoniale Quels avoirs prendre en compte dans le cadre de la gestion patrimoniale? Financiers, immobiliers, industriels et commerciaux? Ils constituent un tout. S’ils doivent être gérés et développés distinctement en utilisant des compétences et des expertises appropriées, ils n’en sont pas moins liés. La fortune est un tout et sa gestion doit prendre en compte l’ensemble de ses compo-
santes. Ce sont elles qui conduisent à des approches de gestion différenciées pour chacune des quatre «Sphères». Il paraît évident, par exemple, qu’un entrepreneur dont l’essentiel de la fortune est investi dans ses propres affaires aura tendance à modérer sa prise de risque pour le reste de son patrimoine non professionnel. La Banque Pâris Bertrand Sturdza distingue quatre «Sphères» de fortune classées selon une matrice définie en fonction de leur importance stratégique, de leur disponibilité (liquidité, niveau de risque) et de leur horizon d’investissement. La «Sphère Outil de Travail»: elle correspond aux avoirs investis dans l’entreprise créée ou gérée par l’entrepreneur ou sa famille. C’est souvent pour les entrepreneurs et leur famille la partie la plus importante du patrimoine et celle dont la responsabilité de gestion leur incombe. L’outil de travail est le résultat de la création d’une entreprise, mais aussi, et comme c’est souvent le cas de participations significatives dans des groupes créés par des générations précédentes. La principale source de création de richesses est et restera l’investissement privé et en particulier la création d’entreprises. Cette «Sphère Outil de Travail» est à l’origine de toute grande fortune. Sans esprit d’entreprise et sans prise de risque, il n y a pas de constitution de patrimoine significatif et durable.
La «Sphère Sécurité»: elle est la partie du patrimoine qui est mise de côté pour surmonter des situations imprévues, des coups durs. Ces actifs sont généralement peu risqués (comme l’immobilier résidentiel, le cash, les obligations...) et sont souvent liquides. Ce sont aussi des actifs qui contribuent à la qualité de vie (l’immobilier de loisir, par exemple). Les banques privées sont bien évidemment associées à cette sphère, en particulier pour la gestion des avoirs financiers. La «Sphère Patrimoniale Gérée»: elle est la partie traditionnellement confiée, en direct ou au travers d’une structure, à une ou plusieurs banques privées. Celles-ci ont pour mission de préserver et de faire fructifier ce capital. L’objectif est ici de créer de la richesse financière sur le long terme, en mettant en place une stratégie d’investissement prenant en compte un niveau de risque défini. La «Sphère Risquée»: elle est généralement une partie relativement modeste de l’ensemble du patrimoine. Investie dans des opportunités risquées et peu liquides avec l’espoir de bénéficier de belles réussites industrielles et commerciales, un mini portefeuille de capital risque et/ou de private equity. C’est aussi un moyen pour certaines familles d’encourager et de venir en aide à de jeunes entrepreneurs prometteurs. Cette dernière «Sphère» est potentiellement stratégique, car elle seule permet la constitution d’un nouvel «Outil de». Le cycle entrepreneurial étant ainsi bouclé: De l’Outil de Travail à la Sphère Sécurité
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Patrimoine & successions
Sur le web www.bkpbs.com
www.ft.com www.bloomberg.com
au Patrimoine Géré à la Sphère Risquée… et à nouveau en cas de succès vers l’Outil de Travail. L’importance relative de chaque Sphère varie en fonction du cycle entrepreneurial (création, développement et cession in fine de l’entreprise). La Banque Pâris Bertrand Sturdza apporte une expertise principalement sur les Sphères «Sécurité» et «Patrimoine Géré». La Sphère «Risquée» est le plus souvent du ressort des clients, même s’il nous arrive via l’activité de Private Capital d’être consultés et de mettre en relation différents entrepreneurs entre eux. Protéger et développer Comment protéger et faire croître une fortune personnelle ou familiale? Est-ce réaliste en valeur réelle (déflatée de l’inflation et de l’érosion monétaire), et ce durant toute une vie, après plusieurs générations? Les pièges et les dangers sont innombrables. Les facteurs, la plupart exogènes, comme les taxations, l’inflation, l’érosion monétaire, l’absence de diversifica-
tion, les crises financières et politiques, la mauvaise gestion, l’approche à court terme, le jeu des successions ou de situations matrimoniales sont autant de causes d’érosion, de destructions d’un patrimoine. Sans oublier l’incompétence ou les erreurs de gestion au sein de l’entreprise familiale. On comprend que la tâche est ardue pour les détenteurs de patrimoine et leurs banquiers. En fait, peu de familles arrivent à perpétuer un patrimoine constant et encore moins en augmentation réelle sur plusieurs générations. Cela requiert une ambition marquée, une organisation professionnelle et une gouvernance familiale adaptée. Rappelons que cet objectif n’est d’ailleurs pas unanimement recherché par les entrepreneurs fortunés et leurs familles. On a vu récemment un groupe de milliardaires philanthropes américains, et non des moindres, renoncer publiquement à une très importante part de leur fortune au profit d’œuvres caritatives. Notre établissement attache beaucoup d’importance à la compréhension des enjeux stratégiques et financiers de la
Matrice Pâris Bertrand Sturdza des quatre sphères patrimoniales
Forte
Patrimoine de sécurité PS
Outil de travail OT
IMPORTANCE STRATÉGIQUE
Faible
Prise de risque PR
Patrimoine géré PG
Court terme Long terme HORIZON D'INVESTISSEMENT Elevée
LIQUIDITÉ
Faible
Source © BKPBS
«Sphère Outil de Travail». Elle constitue souvent la partie la plus significative, mais aussi la plus risquée et la moins liquide du patrimoine. Nous devons en comprendre la dynamique et les risques associés. C’est ce qui permet, aux côtés de nos clients, d’esquisser les objectifs, mais aussi l’importance relative des trois autres «Sphères». Pour le faire objectivement, une solide expérience des affaires et la garantie d’une indépendance absolue sont nécessaires. Il est en effet difficilement concevable pour des clients fortunés que leur banque privée puisse être, par exemple, analyste financier donnant un avis au public sur la valeur de leur entreprise ou banquier d’affaires en s’intéressant à une transaction de M&A ou d’Equity Capital Market. Enfin, dans ce contexte une banque dotée d’une culture entrepreneuriale et partageant les mêmes valeurs que ses clients est un atout. La préservation et l’accroissement de la fortune Investir pour ne pas reculer. Un défi. La réalité est que si l’on ne fait rien, les chances de voir son capital stagner et s’éroder augmenteront in fine. Or, le monde offre de nombreuses opportunités d’investissement. Avec la globalisation des échanges et de l’information, il n’a jamais été aussi facile d’en être informé, et ce dans des conditions de connaissance des risques et de visibilité plus satisfaisante. Ceci ne doit pas nous empêcher d’être prudents et vigilants. Il faut savoir aussi se retirer de certains marchés, lorsqu’ils deviennent difficiles à cerner, ou lorsqu’il est impossible de se faire une opinion sur les conséquences financières, macroéconomiques et/ou politiques de tel ou tel événement ou de telle ou telle politique monétaire. La réalité est que nous sommes entrés dans une nouvelle ère, celle d’un conflit global entre détenteurs d’avoirs financiers et emprunteurs nécessiteux. Un enjeu de taille pour la gestion patrimoniale.
Créanciers vs emprunteurs Après la Grèce et l’Irlande et les incertitudes liées aux éventuels problèmes espagnols, italiens, etc., voire à terme américains, les effets positifs de la reprise mondiale restent ténus. Les déséquilibres macroéconomiques et le surendettement demeurent. Nous entrons dans une nouvelle ère, celle d’un conflit global entre détenteurs d’avoirs financiers et emprunteurs nécessiteux. D’un coté, des Etats surendettés (industrialisés) qui sont les emprunteurs. De l’autre, des Etats (émergents) et des investisseurs (privés et fonds de pension) disposant d’importantes réserves financières, autrement dit, les créanciers. Jusqu’à présent, les seconds finançaient (faute de mieux) les déficits des premiers.Avec la crise de 2008, les Etats ont rompu de fait un équilibre précaire en s’endettant et en augmentant leurs déficits budgétaires à des niveaux rarement atteints. En raison des incertitudes d’alors, les investisseurs se sont rués sur leurs «papiers», à savoir le «flight to quality». Les créanciers ont depuis 2010 repris confiance dans des classes d’actifs plus risquées, encouragés par les faibles niveaux des taux d’intérêt (effet QE) et la dégradation rapide de la solvabilité des Etats. Les politiques de désendettement public seront couteuses pour le consommateur (hausse des impôts, baisse des dépenses) et de l’investisseur (inflation, défauts). Le contre-choc démographique constituera un défi supplémentaire pour les Etats. Les investisseurs vont donc exiger des taux plus élevés et investir plus massivement dans des actifs réels et tangibles.
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Juridique
© Gabriela Fabrowska-Poposki
Echanger l’information à la demande La Suisse a modifié de nombreuses conventions de double imposition (CDI) et le Conseil fédéral a adopté une ordonnance pour mettre en application l’échange d’informations à la demande. Quel est le bilan pratique de cette évolution?
L
Philippe Kenel Docteur en droit, avocat, Python & Peter
@ pkenel@pplex.ch
e 13 mars 2009, le Conseil fédéral a décidé de passer à l’échange d’informations à la demande. Afin de mettre en œuvre cette nouvelle forme d’assistance administrative, la Suisse a signé des CDI modifiées avec l’Allemagne, l’Autriche, le Canada, le Danemark et les îles Féroé, les EtatsUnis, la Finlande, la France, la Grèce, la Grande-Bretagne, le Grand-duché de Luxembourg, Hong Kong, l’Inde, le Japon, le Kazakhstan, le Mexique, la Norvège, les Pays-Bas, la Pologne, le Qatar, la Turquie et l’Uruguay. De même, le Conseil fédéral a adopté le 1er septembre 2010 l’Ordonnance relative à l’assistance administrative, d’après les conventions contre les doubles impositions (OACDI). Cette ordonnance est destinée à être remplacée rapidement par une loi. Les conditions matérielles de cette assistance administrative figurent dans les CDI et leur protocole, alors que l’OACDI règle les questions de procédure, sous réserve de dérogation figurant dans les CDI. Inutile de revenir sur le contenu des CDI qui a déjà fait l’objet de nombreux
commentaires. En revanche, il convient de relever que malgré le texte de l’Avenant à la CDI avec la France, signé le 27 août 2009, et entré en vigueur le 4 novembre 2010 (qui a fait couler beaucoup d’encre), la Suisse ne devrait pas accorder l’assistance administrative si le nom de la banque ne peut pas être clairement identifié. Les autorités administratives et judiciaires suisses devront donc faire en sorte que ce soit le cas. Une attitude contraire serait ressentie par la communauté financière et bancaire, de même que par ses clients, comme une trahison vu les nombreux engagements pris par le Conseil fédéral. Le Conseil fédéral mentionne trois principes fondamentaux dans son ordonnance. Tout d’abord, il rappelle que l’assistance administrative est accordée uniquement sur demande d’un Etat avec lequel une CDI allant dans ce sens a été signée, ce qui exclut expressément tout échange automatique d’informations. En second lieu, il stipule que toute demande sera refusée au stade de l’examen préliminaire si elle n’est pas compatible avec l’ordre public helvétique, si elle va à
l’encontre des intérêts essentiels de la Suisse, si elle ne respecte pas le principe de la bonne foi ou si elle est fondée sur des renseignements obtenus ou transmis par des actes punissables selon le droit suisse, par exemple en violation du secret bancaire. Ensuite, cette nouvelle procédure qui correspond largement, quant à sa forme, à la procédure d’entraide judiciaire en matière pénale, s’applique uniquement aux demandes d’assistance administrative faites en application d’une CDI modifiée et entrée en vigueur après le 1er octobre 2010. Enfin, le Conseil fédéral exclut expressément les «fishing expeditions». Pour traiter cette nouvelle forme d’assistance administrative, l’autorité suisse compétente est l’Administration fédérale des contributions (AFC). Sont impliqués, d’une part, la «personne concernée» au sujet de laquelle sont demandés des renseignements faisant l’objet de la demande d’assistance et, d’autre part, le «détenteur des renseignements», qui détient les renseignements demandés en Suisse. Ce dernier peut également prendre part à la procédure.
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Juridique
Les principales étapes a) L’examen préliminaire: dans un premier temps, l’AFC étudie si la demande d’assistance administrative est conforme aux exigences légales. Elle s’assurera notamment qu’elle respecte les principes mentionnés ci-dessus. L’administration fédérale contrôle également que la demande contient toutes les informations requises, en particulier, pour reprendre les termes de l’article 5 al. 3 OACDI l’ «identification indubitable» de la personne concernée et du détenteur des renseignements. Si cet examen préalable s’avère positif, l’AFC demandera les renseignements requis au détenteur des renseignements et aux autorités administratives suisses. Si tel n’est pas le cas, elle sera rejetée. b) L’entrée en matière et l’exécution de la requête: l’AFC demande au détenteur des renseignements de lui fournir les informations requises dans un délai déterminé. Elle détermine notamment les renseignements «vraisemblablement pertinents» qui doivent être recherchés et transmis. L’AFC peut ordonner des mesures de contrainte à condition qu’elle remplisse les conditions fixées par le droit suisse ou dans les dispositions régissant l’assistance administrative de la CDI applicable.
Les CDI telles qu’elles ont été modifiées par la Suisse stipulent expressément que l’Etat requis ne peut refuser de communiquer des renseignements uniquement parce que ceux-ci sont détenus par une banque. Les mesures de contraintes prévues par l’OACDI sont la perquisition, la saisie des objets, de documents ou de dossiers et le témoignage. Cette dernière mesure de contrainte n’est pas applicable en matière de renseignements bancaires. Toutes autres mesures de contraintes, telles les arrestations, les écoutes téléphoniques ou les blocages de compte sont exclues. L’AFC peut également demander aux autorités fiscales cantonales compétentes, de même qu’aux autorités administratives de la Confédération, des cantons et des communes de lui transmettre les renseignements se trouvant en leur possession. Nous recommandons à la personne concernée de nommer un représentant en Suisse, ce que prévoit l’OACDI. Les tiers particulièrement touchés peuvent également prendre part à la procédure. c) Clôture de la procédure et exécution simplifiée: les personnes qui ont qualité pour recourir (voir lettre d) peuvent opter pour une procédure simplifiée en donnant leur consentement, qui sera considéré comme irrévocable
à la remise des renseignements à l’autorité compétente étrangère. Ce consentement peut porter que sur une partie des renseignements. Si tel n’est pas le cas, l’AFC notifie sa décision finale à la personne concernée dans laquelle elle justifie l’assistance administrative et décide de l’étendue des renseignements à transmettre. L’AFC informe également les tiers particulièrement touchés et le détenteur des renseignements. d) Recours: la décision finale et les décisions antérieures peuvent faire l’objet d’un recours au Tribunal administratif fédéral qui statue définitivement. La décision du recours a un effet suspensif. Peuvent recourir la personne concernée, le détenteur des renseignements et, à certaines conditions, les tiers particulièrement touchés. e) Clôture de la procédure: en cas de non-recours ou d’acceptation du recours par le Tribunal administratif fédéral la procédure se termine par la transmission des documents à l’autorité fiscale étrangère. Celle-ci doit traiter les renseignements reçus de manière confidentielle et ne peut les utiliser qu’à des fins déterminées. Cette procédure provisoire est destinée à garantir une certaine uniformité dans l’application des CDI modifiées.
Mesures de contraintes Le Conseil fédéral a donc décidé de passer à l’échange d’informations à la demande (13 mars 2009). La Suisse a signé un certain nombre de CDI, notamment avec la France, déterminant les conditions matérielles relatives à cette assistance administrative. Puis il a réglé les questions de procédure, sous réserve de dérogation figurant dans les CDI, dans une ordonnance. Il résulte entre autres que toute demande d’assistance sera notamment refusée par l’AFC, si elle est fondée sur des renseignements obtenus ou transmis par des actes punissables selon le droit suisse. De plus, l’AFC peut ordonner des mesures de contraintes. Enfin, aussi bien la personne concernée, le détenteur des renseignements que, à certaines conditions, les tiers particulièrement touchés peuvent recourir contre la décision de l’AFC d’octroyer l’assistance administrative.
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Normes
La crise financière et les pressions politiques y relatives ont amené les autorités internationales de normalisation comptable à accélérer leur projet de remplacement de la norme IAS 39 sur la comptabilisation et l’évaluation des instruments financiers. Mais il reste encore de nombreux éléments à clarifier. Et le temps presse.
IFRS 9, une solution à la crise financière? Fabien Bryois senior manager chez deloitte
@
fbryois@deloitte.ch
Joëlle Herbette manager chez deloitte
@ jherbette@deloitte.ch
L
a crise financière a placé au centre de la critique les états financiers des banques et institutions financières établis selon les normes internationales IFRS ou US GAAP. Les pressions politiques se sont multipliées sur les autorités de normalisation, afin que ces dernières modifient le cadre comptable relatif aux instruments financiers. En mars 2009, l’International Accounting Standards Board (IASB) et le US Financial Accounting Standards Board (US FASB) se sont engagés à accélérer le remplacement des normes comptables existantes en matière d’instruments financiers pour parvenir à une norme internationale commune, qui aborde les questions issues de la crise financière. Ce projet prévoit la publication d’une norme définitive en 2011, dont l’application aux comptes IFRS deviendrait obligatoire dès 2013. Pour répondre aux diverses attentes, le projet a été
scindé en quatre phases. Les deux premières concernant la classification et l’évaluation des actifs et passifs financiers sont maintenant finalisées. La troisième, actuellement au stade d’exposé sondage, se réfère à la dépréciation des actifs financiers («impairment»). Quant à la quatrième phase concernant la comptabilité de couverture, tout reste encore à faire. Quelles améliorations des règles actuelles? Même si certains thèmes dominent ce débat, les avis des parties prenantes peuvent diverger considérablement. De nombreux observateurs s’accordent à dire que les pertes essuyées par les banques ont été comptabilisées trop tard. L’utilisation de modèles de dépréciation basés sur les pertes encourues, selon lesquels les pertes ne sont portées au bilan qu’une fois certaines limites atteintes, encou-
ragent des pratiques de prêt agressives sans tenir compte des coûts du risque de crédit. De nombreux établissements n’avaient ainsi pas constitué de provisions et ne disposaient souvent pas des réserves nécessaires. Aujourd’hui encore, il n’est pas certain que les dépréciations comptabilisées reflètent l’intégralité des pertes de crédit à venir. L’utilisation de la juste valeur pour la valorisation des instruments financiers, notamment pour les entreprises détenant des actifs à long terme, fait aussi fortement débat. Certains estiment qu’une application abusive de la juste valeur, la variabilité des estimations, ainsi que la communication d’informations inappropriées, ont contribué à l’incertitude concernant la situation financière des banques. D’autres, en revanche, estiment que le fait de disposer d’informations sur la juste valeur a permis une plus grande transparence. Enfin, la crise a
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Normes Une adoption loin d’être acquise
également soulevé un grand nombre de questions liées à la comptabilisation des instruments financiers, notamment la compensation («netting»), l’exposition hors bilan, l’évaluation du risque de crédit propre et les reclassifications au sein des différentes catégories d’actifs financiers. Plus largement, l’utilité des états financiers a été remise en question par différentes parties dès le début de la crise. Quelles sont les propositions? L’IASB a publié les dispositions définitives sur la classification et l’évaluation des actifs et passifs financiers. Les actifs évalués au coût amorti seront dépréciés sur la base d’un modèle de pertes attendues et non plus encourues. Les actifs financiers, tels que les emprunts, seront évalués au coût amorti (et non à la juste valeur) uniquement lorsque le prêteur a le droit, conformément au contrat, de recevoir une rémunération correspondant à la seule valeur temps de
l’argent et au risque de crédit, et si ces actifs sont gérés par l’entreprise en vue de l’obtention de flux de trésorerie contractuels. Il n’y aurait plus d’événement déclencheur de la dépréciation, mais les préparateurs détermineront le montant pondéré par la probabilité de chaque flux de trésorerie qu’ils s’attendaient à recevoir. Les flux de trésorerie «ajustés du crédit» seraient alors utilisés pour déterminer un «taux d’intérêt effectif ajusté du crédit», les intérêts étant comptabilisés à ce taux pendant toute la durée du prêt. La différence entre ce montant et celui défini par contrat serait portée au crédit d’un compte de provision séparé pouvant servir à compenser l’impact de pertes actuelles au moment où elles surviennent. Au début de la reconnaissance d’un prêt, aucune provision ne serait reconnue, car celle-ci se constituerait pendant la durée de vie du prêt, à mesure que les intérêts s’accumulent. A chaque période, les flux de trésorerie attendus seraient réévalués et
actualisés en utilisant le taux initialement déterminé, des ajustements étant apportés à la valeur comptable et immédiatement comptabilisés en pertes et profits. En ce qui concerne la comptabilisation des passifs financiers, les changements apportés par la nouvelle norme se limitent pour l’essentiel à résoudre les problèmes engendrés par la comptabilisation du crédit propre. Les changements de juste valeur liés à la variation du risque de crédit propre à l’entreprise seront dorénavant comptabilisés dans les fonds propres et non plus dans le compte de résultat. Les changements proposés par l’IASB auront des implications pratiques importantes pour les préparateurs de comptes. L’approche de l’estimation des flux de trésorerie avancée par l’IASB est hautement complexe et la notion de dépréciation pondérée de la probabilité pourrait nécessiter une profonde réflexion et un lourd investissement pour de nombreuses entreprises.
Calendrier du projet de remplacement de IAS 39
Compte tenu des nombreux commentaires reçus suite à l’exposé sondage et les problématiques de convergence avec le FASB, qui envisage une approche différente sur certains points, le projet sera certainement revu même si un certain nombre des propositions initiales resteront vraisemblablement inchangées. La nouvelle classification des actifs va être maintenue, alors que l’identification de preuves objectives précises de dépréciation, avant que toute dépréciation ne soit comptabilisée, sera vraisemblablement supprimée. Le modèle des pertes attendues ou anticipées, enregistrées immédiatement dans le compte de résultat, fait quant à lui l’unanimité tant auprès de l’IASB que du FASB. Le Groupe consultatif d’experts de l’IASB estime toutefois que les propositions actuelles sont trop complexes et difficilement applicables. L’adoption d’une approche plus simple, qui n’intègre pas le calcul des pertes ni celui du taux d’intérêt effectif, pourrait permettre de résoudre certaines de ces difficultés. L’enjeu est considérable et la «bonne» réponse n’est pas évidente. Si, en Suisse, nous ne sommes pas directement concernés, car la plupart des banques et institutions financières appliquent la Circulaire Circ.-FINMA 08/02 «comptabilité-banques», il est cependant intéressant de noter que l’UE n’entérinera l’adoption de la norme IFRS 9 «Instruments Financiers» que lorsque l’ensemble du projet sera finalisé. En considérant les divergences d’intérêts entre les gouvernements nationaux et les régulateurs, ainsi que la complexité et le coût pour les préparateurs de comptes, l’adoption est loin d’être acquise. Disposant à présent de moins d’un an pour achever le processus, les autorités de normalisation ont encore un travail considérable devant elles. D’importants remaniements au sein du Board de l’IASB, avec entre autre l’arrivée de Hans Hoogervorst à sa tête, pourraient aussi venir contrarier les plans.
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Diriger
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DOMINIQUE ROTEN A 47 ans, Dominique Roten dirige la Banque Alternative Suisse à Lausanne. «Ecolo» et engagé, il pratique transparence et codécision.
Le chantre d’une «écologie bancaire» Banque&Finance: Quelle définition donnez-vous à votre rôle? Dominique Roten: Je dirige la représentation de la BAS en Suisse romande. Comme je suis bilingue et que le siège de la banque est à Olten, je fais souvent office de coordinateur. J’ai commencé par travailler au siège en 1994, dans une équipe de douze collaborateurs. Quand le bureau de Lausanne a ouvert en 1997, nous étions alors deux. Je dirige désormais quatorze collaborateurs. J’ai toujours considéré mon rôle comme évolutif. B&F: Comment les valeurs de la BAS s’appliquent en interne? DR: L’histoire de la BAS est notamment issue des mouvements d’autogestion et des débats de mai 1968. Outre un organigramme formel avec la direction et les cadres intermédiaires, nous fonctionnons sur la base d’une large participation. Chaque collaborateur est membre de l’Association du personnel, dont un représentant siège au Conseil d’administration. B&F: Dans ce système de participation et de codécision, jusqu’où va la transparence? DR: Il existe une transparence sur les salaires, calculés en fonction du poste et disponibles sur l’intranet. Les collaborateurs sont impliqués
dans les réflexions et tous les protocoles leur sont aussi accessibles. Ils sont informés oralement des thèmes importants. B&F: Prônez-vous l’égalité homme/femme dans l’entreprise? DR: Outre l’égalité sur les salaires, les femmes ont les mêmes possibilités de se former et d’accéder à des postes à responsabilité. Nous avons une femme responsable du département Crédits et une autre du département Placement. C’est un équilibre difficile à réaliser: au sein de la direction générale, trois hommes occupent les trois postes y relatifs. En revanche, au Conseil d’administration, nous comptons cinq femmes et quatre hommes. B&F: C’est une fierté? DR: Oui, une fierté assumée. Lorsque nous avons besoin d’embaucher une femme pour atteindre l’équilibre entre les sexes, nous n’hésitons pas à préciser dans l’annonce qu’à qualités égales, nous préférerons une personne du «sexe faible». B&F: Le nom et le concept de la banque constituent tout un programme... ou une provocation. Éthique et conduite des affaires sont donc conciliables? DR: Oui, la finance éthique peut fonc-
tionner. Elle a pour but d’interpeller et d’inciter à la réflexion. En tant que banque, nous proposons des produits et services usuels, mais appliquons nos critères éthiques. Nous finançons par exemple des coopératives d’habitation ou des associations à but non lucratif. B&F: Quel manager êtes-vous? DR: Mon style est participatif. J’essaie d’impliquer mes collaborateurs, de créer un climat de confiance réciproque. Je peux être directif si cela s’impose, mais ce n’est pas mon mode de fonctionnement premier. B&F: Comment recrutez-vous vos collaborateurs? DR: Nous mettons uniquement des annonces sur notre site internet, afin de réaliser un premier tri. Le candidat doit avoir de l’expérience, mais surtout partager nos valeurs. Lors des entretiens, j’aborde d’ailleurs cette question. Nous sommes une banque en pleine croissance, nous avons les contraintes d’une PME qui grandit vite et évolue. Nous avons donc besoin de personnes capables de s’adapter en permanence. Propos recueillis par Dorothée Thénot d.thenot@banque-finance.ch
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Prévoir
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La prévoyance professionnelle innove Conçue sur une base collective et solidaire, la prévoyance professionnelle suisse a ouvert discrètement en 2006 les portes de l’individualisation en matière de gestion de fortune.
L
Stéphane Bise Partenaire, Trianon SA
@ stephane.bise@trianon.ch
a conception actuelle de la prévoyance professionnelle suisse est le résultat d’une lente évolution qui se poursuit depuis plus de cent cinquante ans. Celle-ci s’est cependant accélérée durant les vingt-cinq dernières années. La régulation a pris son envol dès 1985, avec la loi fédérale sur la prévoyance professionnelle (LPP), complétée dans les années 90 avec les lois fédérales sur le libre passage (LFLP) et sur l’encouragement à la propriété (LEPL), ainsi que dans les années 2000 avec la 1ère révision de ladite LPP. En 2006, l’introduction «discrète» de l’article 1er OPP2 n’a suscité aucun commentaire particulier dans le microcosme de la prévoyance professionnelle suisse. Et pourtant, le message de l’OFAS qui accompagnait cet article préfigure une mini révolution digne d’intérêt : «L’institution de prévoyance peut proposer à l’assuré différentes stratégies d’investissement comportant plus ou moins de risques. (…). Comme la responsabilité individuelle suppose une responsabilisation, un éventuel risque élevé, s’il se réalise, ne doit pas être supporté par la collectivité.» Cette brèche dans le principe de collectivité a été introduite
pour légaliser une pratique tolérée par certaines autorités de surveillance cantonales bienveillantes outre Sarine. Même si elle ne s’applique qu’à la partie du salaire AVS excédant 125 280 francs (limite de couverture du Fonds de garantie LPP), son développement futur est inéluctable tant les avantages liés à ce nouveau type de prévoyance sont alléchants. Les plans de prévoyance à choix multiple de stratégies d’investissement sont considérés en effet comme des plans à primauté de contribution «pure», semblables aux 401K américains. A ce titre, ils sortent du champ d’application des normes comptables internationales (IAS, US GAAP, etc.). Dès lors, les engagements indirects de l’employeur liés à cette partie de la prévoyance professionnelle disparaissent! Selon la loi, ces plans doivent être gérés dans une institution de prévoyance différente de celle de la prévoyance professionnelle de base. Cette séparation de fait allège la pression liée au respect d’un degré de couverture de 100% et le risque de déclenchement de mesures d’assainissement. De plus, les assurés concernés auront une opportunité unique de profiter de cette flexibilité de la gestion de leur patrimoine. Sur la base d’une
planification financière et fiscale appropriée, ils pourront ainsi adapter leur stratégie d’investissement à leurs besoins (âge, plan de carrière, tolérance au risque, etc.) et obtenir une transparence totale de la performance de leurs avoirs. La nouveauté du sujet et ses conséquences techniques, financières et comptables vont nécessiter une activité de conseils coordonnée entre tous les acteurs de la prévoyance professionnelle (réviseurs, experts internationaux et locaux, administrateurs, banques dépositaires, gérants de fortune, etc.). De leur côté, les employeurs (départements RH/ Finances) et les membres des conseils de fondation devront être ouverts à ce nouveau concept et parfaire leur formation dans ce sens. Compte tenu du risque d’investissement transféré sur l’assuré (la performance positive ou négative de sa prévoyance surobligatoire lui étant attribuée à 100%), les défis en termes d’administration et de communication sont importants. En effet, les systèmes de gestion technique «classiques» ne suffisent pas et des outils modernes accessibles via internet sont indispensables. Une voie passionnante s’ouvre ainsi dans l’univers de la prévoyance professionnelle suisse, une voie porteuse d’innovations qui, bien utilisées, pourraient aider au renforcement et à la pérennité de l’ensemble du système. BANQUE&FINANCE N°107 Janvier/Fevrier 2011
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L’accent sur les métiers à forte valeur ajoutée Les banques harmoniseront leur organisation pour s’adapter aux nouveaux besoins des clients et mettront en place des procédures «best-in-class».
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usqu’à la moitié de l’année 2008, la Suisse bénéficiait d’un climat économique très favorable. Les principaux indicateurs du marché de l’emploi reflétaient l’état de santé de l’économie suisse. Le nombre de personnes actives et de postes de travail, ainsi que le volume total des heures travaillées, avaient considérablement augmenté durant les années précédentes, le chômage étant sous la barre des 3%. Depuis la crise financière, les banques ont très fortement réagi en matière de gestion du risque et des coûts. Ces effets ont eu un impact profond sur l’évolution du marché du travail et les perspectives d’emplois. Dès le début de l’année 2010, le nombre de postes vacants a augmenté très fortement grâce au retour à la croissance dans le secteur bancaire, avec pour conséquence un recrutement planifié pour 71% des établissements bancaires, ainsi qu’au changement dans le type de postes à pourvoir exigeant plus de technicité et une plus grande prise de conscience des risques encourus. Le modèle suisse est soumis à de nombreuses contraintes, comme l’augmentation des pressions politiques,
des réglementations contraignantes et des demandes de transparence de la part de l’Europe et des Etats-Unis. Par conséquent, le monde bancaire s’ajuste pour rester compétitif et performant. Il professionnalise ainsi l’ensemble de ses métiers et soutient l’émergence de profils spécialisés et polyvalents tant sur le plan juridique, que sur celui des produits bancaires. Au niveau des employés du Front Office, une information régulière et pointue représente le principal indicateur du succès de leur travail. Celle-ci permet aussi bien des analyses quotidiennes que des rapports plus spécifiques sur les produits financiers. Dans le monde du recrutement, un besoin accru de professionnels orientés vers la performance et dédiés à l’amélioration et l’optimisation constante des processus devient donc une réalité. Les gérants de fortune devront dorénavant travailler en coordination avec leurs collègues de la planification patrimoniale, laquelle constitue une préoccupation majeure pour les clients. En ce qui concerne le Middle Office et les fonctions supports, les implications légales et réglementaires doivent être clairement communiquées et considérées comme primor-
diales. Il en découle une demande d’experts en fiscalité, qui ne sera plus du seul ressort des départements juridiques. Plus globalement, tous les métiers de la banque doivent être en mesure de gérer, de comprendre et d’intégrer le risque et le «compliance», grâce à une prise de conscience collective. Cela passera par l’engagement de spécialistes et par la formation des employés dans ces domaines. Afin d’optimiser un service d’excellente qualité et de s’adapter aux nouveaux besoins des clients, les banques se verront dans l’obligation d’harmoniser leur organisation. Elles devront donc s’assurer de la mise en place de procédures «best-in-class» en termes d’acquisition, de développement et de rétention de leur clientèle. En adaptant leur Business Model au cours de l’année 2010, les banques ont montré une grande réactivité face à leurs nouveaux enjeux. En 2011, bien que le recrutement de gestionnaires de fortune reste une priorité, elles mettront l’accent sur les métiers à forte valeur ajoutée notamment en termes de transparence de l’information, de contrôle des risques et d’expertise fiscale. BANQUE&FINANCE N°107 Janvier/Fevrier 2011
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éréales, oléagineux, sucre, coton, Genève traite 40% du négoce mondial des matières premières et un tiers du pétrole. Le chiffre d’affaires annuel du secteur approcherait les 800 milliards de francs. Pour le financement à court terme des opérations de commodities, la banque finance une transaction par laquelle le trader achète des matières premières dans un pays producteur, puis les achemine et les revend sur un marché de consommation. «Le financement est sécurisé par un nantissement sur la marchandise et le prêt remboursé par sa vente», précise Jacques-Olivier Thomann, responsable du financement des matières premières chez BNP Paribas à Genève et président de l’Association genevoise du négoce et de l’affrètement (GTSA). Une opération complexe pour laquelle la banque doit suivre ces marchandises. «Elles forment la principale sécurité dont dispose la banque, explique-t-il, et la première source de remboursement des prêts octroyés». Le spécialiste du financement des opérations a pour clients les sociétés de trading. Il évalue les risques financiers, politiques et juridiques liés à la marchandise, dans le pays où elle se trouve, mais aussi sa valeur jusqu’à sa revente, et la santé finan-
Le négoce international est en pleine croissance, mais les spécialistes du financement des transactions font défaut. Par conséquent, ils sont fort courtisés.
cière du trader. Trois profils principaux se distinguent, soit le relationship manager qui va chercher le client, voyage et se tient informé des marchés, le collateral officer qui met en place la ligne de crédit et s’assure que les opérations tiennent les délais fixés par le protocole, et le spécialiste des crédits documentaires, autrement dit la partie opérationnelle, qui met en place le protocole avec le client. Il faut une bonne connaissance des matières premières, de leurs zones de production et de consommation pour exercer ce métier. Un bon esprit d’analyse est nécessaire et surtout… aimer voyager dans des pays difficiles et parler plusieurs langues. Depuis quelques années, l’augmentation de l’activité sur Genève a révélé un manque de personnel spécialisé. «C’est un métier où l’on apprend beaucoup par l’expérience, explique Gérard Demierre, responsable du crédit documentaire à la BCGE. Il faut beaucoup s’investir et supporter de grandes responsabilités». Sans compter une capacité d’adaptation permanente aux réglementations qui s’imposent aux banques comme
aux marchés. «Les règlementations de type Bâle II ou Bâle III vont augmenter les besoins en capital des banques, prévoit Jacques-Olivier Thomann, et nécessiter une gestion de nos portefeuilles plus active en ayant, par exemple, recours à la syndication ou la titrisation» dorothée thénot d.thenot@banque-finance.ch
HEC Genève propose un Master of Arts in International Trading, Commodity Finance and Shipping dispensé sur dix-huit mois et totalement en anglais. Organisé depuis quatre ans en collaboration avec la GTSA, il se compose d’un enseignement académique en alternance avec une activité professionnelle. Les étudiants de niveau Bachelor sont engagés à 80% par des entreprises de négoce. Trois semestres pour trois modules (matières premières, prix et financement), sanctionnés par une thèse finale. Chaque année, 150 candidatures sont examinées par un comité scientifique. Pour les professionnels forts d’au moins trois ans d’expérience, HEC Genève, la GTSA et la Haute Ecole de Gestion ont créé un diplôme universitaire en Commodity trading, accepté comme spécialisation de MBA pour ceux qui le souhaitent. Ce programme en un an, pratiquement à la carte, s’adresse aux professionnels sur secteur qui souhaitent approfondir leurs connaissances, aux professionnels de la finance désireux de se spécialiser dans le négoce et des personnes en phase de reconversion.
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Communiquer
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Un outil, la veille médiatique La réputation des banques demeure sous la menace permanente d’attaques médiatiques classiques ou de buzz internet défavorable. Avec des interactions devenues infiniment plus complexes et rapides, des médias puissants comme wikileaks, le développement exponentiel des réseaux sociaux, la mise en place d’outils de veille performants sont indispensables pour gérer une crise. Un suivi permanent des médias online et offline comprenant notamment la surveillance des blogs et l’analyse des sentiments ne sera cependant efficace que s’il fait l’objet d’une analyse régulière, de processus de réactivité adaptés et d’une évaluation des risques encourus de la part de professionnels aguerris.
Christophe Lamps senior partner, dynamics Group
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Gestion de crise, nouveau défi Alors que l’image des banques s’est fortement dégradée et que les crises se multiplient, les banques sont-elles réellement préparées à gérer des situations souvent complexes?
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écemment encore, la gestion de crise concernait essentiellement le secteur industriel, notamment les activités pharmaceutiques et chimiques. Depuis quelques années, le secteur financier se trouve désormais au premier plan. Crise des subprimes, fin du secret bancaire, fichiers volés, affaire Madoff, bonus exorbitants et crise financière sont autant de sujets qui ont contraint les banques à communiquer de manière défensive, le plus souvent en mode «crise». A posteriori, le résultat n’est guère enthousiasmant. L’image collective des banques, si elle n’est pas sinistrée, demeure fortement affectée tant elles sont apparues, à tort ou à raison, gravement fautives. Un sondage de l’ASB, réalisé en Suisse en mars 2010, indiquait que 43% des personnes interrogées avaient une opinion négative des banques contre 16% en 2006. Il faudra probablement un certain nombre d’années et beaucoup d’efforts pour restaurer un niveau de confiance satisfaisant. Pour autant, le constat n’est pas si négatif, car ce même sondage indique également que 45% des sondés expri-
ment un jugement positif en faveur des banques. De plus, 73% des Suisses maintiennent leur confiance à leur banque principale. Les crises ont-elles été surmontées pour autant? Rien n’est moins sûr, car la méfiance subsiste et on ne peut traiter de la même façon tous les établissements bancaires. L’image de la place financière suisse à l’étranger… Si la Suisse jouit à l’étranger d’une réputation encore forte et solide, les attaques contre le secret bancaire ont certainement laissé des traces. Placée sur la liste grise de l’OCDE, la Suisse est encore trop souvent perçue comme un paradis fiscal et un centre financier offshore favorisant l’évasion fiscale ou le blanchiment d’argent. Vulnérable et isolée, les banques suisses et leurs clients se voient exposés aux pressions et opérations coup de poings, ainsi qu’à des manœuvres d’intimidations de nos voisins. Assurément, notre système politique et financier n’a pas permis une gestion efficace de la crise. Au-delà de la mise en place de systèmes de prévention de crises, notre pays doit prendre conscience de
la nature profonde des changements qui s’opèrent et il doit s’adapter, afin de pouvoir redevenir l’acteur de sa propre réputation. La mise en œuvre par la place financière suisse d’une stratégie basée sur la conformité fiscale répond à ce besoin, car elle lui permet notamment de réaffirmer des valeurs qui lui ont cruellement fait défaut récemment. A cet égard, la gestion de crise constitue bien souvent un moment de vérité. … et celle contrastée des banques Un des grands enseignements de ces dernières années est également l’importante variabilité de l’image des banques. Les crises successives auxquelles elles ont été confrontées ont permis aux différents acteurs bancaires de révéler leurs forces et leurs faiblesses. Celles qui ont su affronter avec détermination les mutations en cours, notamment en anticipant les tendances profondes de notre société, ont traversé cette période difficile avec plus de résistance. Les mutations en cours ne peuvent que générer à court terme des crises sévères et en grand nombre. Ne pas se préparer et ne pas les anticiper c’est s’exposer à des dommages humains, économiques et sociaux. L’essentiel tient aux positionnements fondamentaux, au pilotage stratégique et aux valeurs suivies, plus qu’aux outils mis en place. C’est toute la différence qui existe entre la proactivité et la réactivité, entre une attitude défensive et une volonté offensive.
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Lire
Lutter contre le crime économique? De l’affaire Enron au simple vol interne commis par un employé, la lutte contre la criminalité économique fascine et interpelle. Juge d’instruction suppléant extraordinaire dans le canton de Neuchâtel, la contribution de Marc Rémy consiste en un état des lieux de l’échange d’informations entre les autorités administratives et judiciaires, actives dans la lutte contre le blanchiment d’argent. Banque&Finance: Comment jugez-vous la transmission des données en Suisse? Marc Rémy: Elle s’est nettement améliorée. Les modifications législatives récentes y ont nettement contribué. L’amélioration principale se situe surtout sur un point, celui des échanges de données qui étaient auparavant volontaires et sont désormais obligatoires. La loi impose donc de meilleurs échanges, car certains cas de figure n’avaient tout simplement pas de bases légales. Entre les autorités de poursuites pénales et la FINMA, le cadre légal a été clarifié. Même si les relations entre les deux entités pourraient être améliorées. Disons que le problème principal se situe au niveau de l’article 40 de la loi sur la FINMA. Cet article peut éviter à la FINMA de transmettre certaines informations. Et ce, pour des raisons relativement floues. Cela favorise ainsi une interprétation libre et peut parfois empêcher la transmission de données
entre les différentes autorités. C’est un peu dommage de nuancer le caractère obligatoire de ces échanges. Cela enlève de la consistance à une loi plus forte qu’auparavant. Dans l’autre sens en revanche, les autorités pénales ont un devoir facultatif d’échange avec la FINMA. B&F: De quelle manière peut-on transformer les échanges facultatifs en échanges obligatoires? Par un changement législatif uniquement? MR: Oui, dans la grande majorité des cas, c’est la loi qui permet ces changements. Disons qu’il y a une grande différence dans les textes législatifs entre «doit donner l’information» ou «peut donner l’information». Chacun développe ensuite sa pratique dans l’interprétation du verbe «pouvoir».
MR: Il y a les rapports interpersonnels qui peuvent améliorer certains échanges d’informations entre les autorités pénales et la FINMA par exemple. Mais pour cela, il faut être sur la même longueur d’onde et ce n’est pas toujours le cas. Propos recueillis par fabio bonavita
Une vision globale Par sa diversité et la vision d’ensemble des diverses problématiques ayant trait à la lutte contre la criminalité économique, l’ouvrage se veut global. Il propose diverses contributions de spécialistes de la question. En abordant des thématiques aussi complexes que la dimension quantitative de la criminalité économique, les stratégies efficaces pour lutter contre ce fléau, les responsables de cette criminalité, il offre un panorama complet des questions et de réponses. L’ouvrage, riche de vingt-et-un textes, a été élaboré par des spécialistes européens et canadiens. De quoi se plonger en profondeur dans une question essentielle des politiques économiques actuelles.
la lutte contre la criminalité économique: réponses interdisciplinaires à un défi global Editions l’Harmattan 2010 326 pages
B&F: Quels autres moyens permettent d’avoir une influence sur les autorités?
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Savoir
Finance et société Quel est le lien entre la gouvernance et la responsabilité sociétale des entreprises? Les prix boursiers reflètent-ils l’information liée au bien-être des «stakeholders» d’une entreprise?
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ouvernance et responsabilité sociétale des entreprises? Prix boursiers et l’information liée au bien-être des «stakeholders»? Pour répondre à ces deux questions, «Essays on Corporate Social Responsibility», thèse de Doctorat, construit et exploite une base de données détaillée sur la responsabilité sociétale des plus grandes entreprises américaines, cotées en bourse. Son aspect innovateur se reflète dans son approche consistant à utiliser des événements recensés dans la presse, afin de mesurer l’impact des entreprises sur leurs parties prenantes et de quantifier ainsi leur responsabilité sociétale. Ces événements, positifs ou négatifs, concernent des parties prenantes comme par exemple l’environnement, les communautés locales, les consommateurs ou les salariés. Les événements font référence à des sujets aussi variés que des accidents de travail, des cas de discrimination, des annonces d’engagement civique de l’entreprise ou sa position et sa stratégie vis à vis des questions environnementales. Quelle est la différence entre un conseil d’administration d’une entreprise responsable et celui d’une entre-
prise considérée comme irresponsable? Le premier chapitre de la thèse étudie si l’incidence des événements recensés est liée à la composition du conseil d’administration. Il établit, entre autres, que des entreprises ayant des conseils plus diversifiés en termes de sexe font preuve de plus d’événements positifs. Cette relation semble particulièrement prononcée au niveau des relations entre l’entreprise et les communautés qui l’entourent. Une explication de ce résultat est offerte par des études en économie comportementale, qui suggèrent que les femmes sont globalement plus altruistes que les hommes. L’altruisme plus prononcé chez les directeurs féminins se traduit donc par un comportement d’entreprise plus responsable vis-à-vis des communautés. Le CA, arme anti-catastrophe L’étude montre également que des entreprises gouvernées par plus de directeurs non-indépendants («executive or inside directors») sont impliquées dans moins d’événements à conséquences négatives pour leurs parties prenantes. Ce résultat controversé va à l’encontre d’un grand nombre d’études académiques, qui
stipulent qu’un bon conseil d’administration est caractérisé par un nombre important de directeurs indépendants, c’est-à-dire venant de l’extérieur de l’entreprise. Une interprétation de ce résultat relativement nouveau pour la recherche en économie est que le métier du conseil d’administration consiste surtout à empêcher les catastrophes de se produire. Or, pour faire un bon contrôle des risques, les administrateurs doivent bien comprendre le fonctionnement interne de l’entreprise, voire y travailler. Ce constat est validé davantage en exposant que l’impact des directeurs non-indépendants sur la responsabilité sociétale se manifeste surtout à travers des domaines qui sont particulièrement sensibles à la gestion du risque, comme par exemple celui de l’environnement ou des relations salariales. Quelles différences entre le secteur réel et le secteur financier? Dans une analyse plus axée sur le secteur financier, l’étude cherche également à révéler si la responsabilité sociétale du secteur financier diffère de celle du secteur réel. Alors qu’il n’y a pas de différences pour l’ensemble des entreprises financières, une analyse révèle une hétérogénéité importante à l’intérieur du secteur. Des institutions qui appartiennent au secteur des «security & commodity brokers», comme notamment les grandes banques d’affaires, font ainsi preuve d’une incidence significativement plus élevée d’événements négatifs que des entre-
Dr Philipp Krüger Chercheur au Geneva Finance Research Institute, centre pluridisciplinaire de recherche au sein de l’Université de Genève
@ philipp.krueger@unige.ch
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Savoir
Pour obtenir l’étude Essays on Corporate Social Responsibility par Philipp Krüger 078 941 05 92 Editeur: GREMAQ (Groupe de Recherche en Economie Mathématique et Quantitative), Université de Toulouse 1, Toulouse, France - 2010
prises relevant d’autres secteurs industriels. Au contraire, les banques commerciales avec des activités centrées sur la tenue des comptes ou les prêts aux particuliers et aux entreprises révèlent une incidence moindre d’événements négatifs. Les marchés boursiers prennent-ils en compte l’information concernant les parties prenantes dans le court terme? La deuxième partie de la thèse étudie comment les cours boursiers réagissent dans le court terme, lorsque les événements surviennent. L’analyse révèle une asymétrie dans la manière selon laquelle le marché traite l’information liée au bienêtre des parties prenantes. Alors
que le marché boursier ignore les événements positifs dans le court terme, les négatifs entraînent une baisse de la valeur boursière. Cette baisse est d’autant plus forte lorsque l’information négative concerne le bien-être des consommateurs, celui des salariés ou celui des communautés locales. Une explication pour cette réaction asymétrique vient du fait que les événements négatifs contiennent plus d’informations quantitatives et juridiques que leurs contreparties positives. Leurs implications sur les flux de trésorerie de l’entreprise semblent donc plus faciles à déchiffrer pour les investisseurs. Cependant, les implications financières d’une
reconnaissance comme employeur soucieux des mères ou des personnes handicapées sont moins évidentes dans le court terme et justifient une réaction plus hétérogène des cours boursiers dans le même laps de temps. Une autre explication possible est que l’information négative est généralement plus médiatisée que l’information positive, faisant en sorte que les prix reflètent les mauvaises nouvelles mais pas les positives.
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Suivre
Aller au-delà de la gestion patrimoniale Arev Salamolard-Yildiz Avocate, associée
4 Capacités de gestion 4 administrative Développement des activités 4 clients privés Développement des activités 4 clients institutionnels Développement commercial 4 Situation financière
Lancée en 2007 et accompagnée par Genilem, Willow Services propose un conseil global aux particuliers et familles des classes moyennes et supérieures, ainsi qu’aux PME. Banque & Finance: Comment l’idée de lancer Willow Services vous est-elle venue? Arev Salamolard-Yildiz: Willow Services s’est concrétisée en trois mois, en 2007. L’idée est née d’un simple constat. Les PME et les particuliers des classes moyennes et supérieures ne trouvent aucun interlocuteur unique et centralisé pour la gestion de leurs problématiques patrimoniale, juridique, fiscale et financière. Nous avions donc la conviction qu’il fallait développer ce service. Notre envie de bien faire
nous a amenés à privilégier le contact personnalisé. C’est notre grande force. B&F: A quels besoins du marché Willow Services répond-elle? ASY: Les clients nous sollicitent souvent lors de l’achat d’un bien immobilier, afin d’obtenir les meilleurs taux hypothécaires, ou lors de la conclusion de contrats d’assurance. Puis, lorsque nous leur expliquons que le service fourni permet une approche et une maîtrise globales de leur situation patrimoniale, il y a soudainement
un intérêt réel de leur part. Nous nous situons au-delà du produit. L’écoute est supérieure à la moyenne. Etre généraliste, c’est une vraie spécialité. Et cela demande une foule de compétences. Propos recueillis par Fabio Bonavita f.bonavita@banque-finance.ch
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Solutions bancaires
L’indispensable processus de réplication
la sauvegarde externe simultanée permet de restaurer très rapidement les données en cas de sinistre informatique grave.
Pour réussir son DRP
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Externaliser le DRP Un plan de continuité informatique (Disaster Recovery Plan - DRP) représente aujourd’hui une nécessité pour les institutions financières. De même qu’identifier les facteurs à prendre en compte pour choisir le partenaire offrant ce service. Avoir un «Disaster Recovery Plan» véritablement fonctionnel est devenu un besoin impératif pour les institutions financières, les banques et les fonds de placement de toutes les tailles. Les instances de régulation gouvernementales, tout comme la communauté d’investissement, réclament d’ailleurs un nouveau niveau de conformité pour faire face au risque continu de perte totale des données d’entreprise. Sur le plan réglementaire, l’article 5.2 du projet de la Commission européenne des marchés dans la Directive des instruments financiers stipule que «Les Etats membres doivent exiger des sociétés d’investissement qu’elles établissent, mettent en application et maintiennent une politique de continuité d’affaires capables d’assurer, en
cas d’interruption de leurs systèmes et procédures, la préservation des données et fonctions essentielles, ainsi que la maintenance des services et activités d’investissement, ou, si cela se révélait impossible, la récupération des données et fonctions et la reprise des activités et services d’investissement dans les délais.» Afin de répondre aux attentes en matière de contrôle tout en maîtrisant les coûts, de nombreuses institutions financières s’intéressent à l’externalisation du DRP. En règle générale, plusieurs stratégies devraient être étudiées pour atteindre les objectifs en matière de coût, de fiabilité et de délais de récupération. De plus, les facteurs physiques, techniques, légaux, réglementaires et personnels doivent aussi être pris en considération.
Domaine d’activité spécifique Choisir un partenaire spécialisé dans un domaine d’activité précis présente des avantages considérables. Ce faisant, il convient de s’assurer que le DRP est en conformité avec la loi, la réglementation et les tendances de son secteur. Choisir un partenaire avec peu ou aucune expérience serait prendre le risque que ce DRP ne soit qu’une ébauche de projet, inefficace et coûteuse. Forte disponibilité et sauvegarde en continu L’absence d’incident n’est pas synonyme de sécurité. Ce n’est pas parce que tout va bien qu’il ne faut pas prévoir et anticiper d’éventuelles difficultés. Il est important de pouvoir
• Comprendre que tous les processus internes ne peuvent pas faire partie du DRP • Identifier et définir les tâches essentielles et prioritaires. Examiner leurs points faibles et identifier les étapes nécessaires à leur restitution et récupération • S’assurer que les données sont sauvegardées dans un lieu sûr et séparé du site principal • Choisir un fournisseur connaissant le domaine d’activité sélectionné, afin de garantir une conformité dans sa méthodologie • Tester la solution DRP dès sa mise en application, puis une fois par année
Farhad Khalilnia directeur général, penta Consulting
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farhad@penta.ch
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Solutions bancaires
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rétablir la continuité d’affaires à tout moment et d’être en mesure de reprendre une activité normale, le plus rapidement possible. Historiquement, la sauvegarde sur bande était la méthode privilégiée pour les grands volumes de données. Aujourd’hui, les entreprises effectuent des sauvegardes en continue sur un site distant, en complément des sauvegardes traditionnelles. Ainsi, par ce biais, les données peuvent être répliquées régulièrement et restaurées à la demande en peu de temps. Site distant sécurisé La localisation physique du site de secours, prenant en compte les facteurs géopolitiques, est un élément essentiel dans le choix du fournisseur DRP. Il doit être suffisamment éloigné du centre de données principal pour être le moins affecté possible par les événements locaux ou les
catastrophes naturelles, climatiques, industrielles et autres éventualités. Cependant, un site de secours trop éloigné pourrait générer des difficultés logistiques impactant les délais de récupération des données, réduisant l’efficacité du DRP.
d’auditer l’entreprise, la procédure sera simplifiée en travaillant avec un fournisseur certifié. Ce partenaire pourra ainsi transmettre directement à l’auditeur le rapport d’audit, faisant économiser du temps et de l’argent.
Conformité aux normes
Tester et valider annuellement le plan DR
Quelque soit le fournisseur auquel est confiée la gestion de son DRP, il doit répondre à une norme de conformité reconnue. Il existe, par exemple, la norme SAS 70, basée sur la méthodologie «Sarbanes-Oxley», ou acte SOX de 2002. Choisir un partenaire répondant à une norme de conformité offre la garantie que les procédures utilisées correspondent aux meilleures pratiques disponibles sur le marché. De plus, c’est l’assurance que les contrôles opérationnels ont été évalués, testés et validés par une société d’audit indépendante. Lorsque le moment est venu
Quel meilleur outil de mesure de la stratégie DR qu’une simulation en conditions réelles? Tester avant et après l’implémentation du plan permet d’en vérifier la fonctionnalité et l’efficacité. En effet, il apparaît qu’un plan DR mis en place sans test et validation préalable se révèle défectueux dans neuf cas sur dix. Par conséquent, il est important d’apporter autant d’attention à la validation pratique qu’à l’élaboration théorique de ce plan. De plus, il est indispensable d’effectuer au moins une simulation en conditions quasi-réelles une fois par année.
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olt, la plateforme d’échanges d’informations en Europe, annonce sa collaboration avec les entreprises Fidelity Investment Managers et Carphone Warehouse dans le cadre d’études de faisabilité d’applications IT innovantes, en s’appuyant sur «l’environnement pilote» de ses services VMware vCloud Datacenter. Cet «environnement pilote», facilitant les études de faisabilité, permet aux entreprises de mener à terme des projets IT dont le déploiement aurait été précédemment économiquement inabordable ou risqué. La possibilité de mener ces études de faisabilité permet ainsi à toutes les entreprises de mettre à disposition de leurs utilisateurs des applications innovantes, de manière performante tout en limitant les investissements nécessaires. Les services VMware vCloud Datacenter de Colt étendent ainsi les frontières des data centers des entreprises en leur permettant de bénéficier des avantages des solutions de Cloud Computing dans un environnement VMware sécurisé.
’application Ciel Business Mobile vient d’être lancée sur le marché. Il s’agit tout simplement de la première application iPhone permettant aux chefs d’entreprise de consulter la vie de leur société. Ceci grâce aux indicateurs commerciaux et financiers. Le tout en temps réel. Le logiciel se veut aisé d’utilisation et donc intuitif. En déplacement, les patrons peuvent ainsi découvrir l’activité de leur société directement depuis leur terminal mobile. Les quinze indicateurs permettent de suivre l’évolution des commandes, le chiffre d’affaires, la situation de trésorerie ou encore la situation des clients les plus actifs. Disponible sur l’App Store, l’application Ciel Business Mobile est gratuite. Un abonnement baptisé Ciel Mobile Live alimente en données le logiciel. En déplacement, les banquiers et financiers auront ainsi l’occasion d’emporter leur bureau.
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B
usinessBridge, la solution de Systar permettant de superviser les messages financiers a reçu la certification SWIFTReady 2010. BusinessBridge est la première plate-forme de Business Activity Monitoring (BAM) du marché et la seule à être labellisée SWIFTReady. BusinessBridge for Financial Message Monitoring apporte aux institutions financières une supervision en temps réel de leur messagerie financière. Cela leur permet un traitement exhaustif des paiements, évitant ainsi tout impact négatif sur leur réputation et leurs clients. BusinessBridge identifie les messages en risque, les incidents qui se profilent et permet de déterminer l’origine des problèmes de performance. Systar obtient pour la deuxième année consécutive la certification SWIFTReady.
Les nouveautés dans l’IT Business Par Fabio Bonavita f.bonavita@banque-finance.ch La VoIP séduit Berne
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ar souci d’économie, les employés de la Confédération risquent de ne plus avoir de téléphone. Ils pourront cependant toujours appeler leurs interlocuteurs puisque l’idée est de transférer les conversations vocales directement sur leur ordinateur. La téléphonie pourrait donc passer à la VoIP. Les quelque 37 000 employés de la Confédération devraient rendre leur téléphone traditionnel et recevoir à la place des écouteurs avec un microphone pour leur ordinateur. Des téléphones VoIP pourraient aussi être installés comme alternative, par exemple dans des ascenseurs ou des corridors. C’est le Conseil fédéral qui décidera au printemps 2011 si cette nouveauté sera introduite ou non. A noter que le personnel ne passerait pas par internet pour téléphoner, mais par un système alternatif gardé secret. Ceci afin d’éviter des attaques de pirates informatiques.
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Rêves d’enfance au cœur du Vieux Lyon Le Collège Hôtel sent bon l’encre et la gomme. On y dort dans des chambres immaculées, on déjeune dans la salle de cours et on déambule entre cartables et plumiers.
T
rois années, il aura fallu trois longues années au concepteur de cet hôtel trois étoiles pour rassembler toutes les pièces nécessaires à l’ambiance. Encrier, vieux bureaux, mappemonde ancienne, banquettes alignées, bureau du professeur, l’espace d’un instant nos vieux souvenirs d’école nous reviennent à l’esprit. On imagine volontiers un vieux professeur moustachu frappant sa règle et fronçant ses sourcils avec autant de vigueur. Et même si la décoration rappelle avec humour les classes d’antan, l’ensemble n’est point chaotique, tout est rangé et imaginé avec ordre. Chaque étage a ainsi son frigidaire «vintage» des
années 60, dans lequel le «pensionnaire d’une nuit» peut se servir de boissons non alcoolisées. On trouve également quantité de tableaux noirs, citations sensées interpeller, portemanteaux et, parfois, au détour d’un couloir, un cartable ou un blouson oubliés par une tête en l’air. Une fois arrivés au seuil de sa chambre, que l’on trouve grâce aux petites ardoises accrochées sur les portes, c’est le mystère qui s’empare du visiteur d’une nuit. Quelle est la prochaine surprise? L’ensemble est étonnant et les chambres ne font pas exception. Les tables de nuit, par exemple, sont de véritables créations. Il s’agit de parpaings en béton sur lesquels sont
fixées des lampes articulées. L’armoire prend la forme d’un vestiaire d’antan avec son aspect tôle laquée blanche. Les tableaux aux murs sont des planches pédagogiques dans leur cadre d’origine. Quant aux produits d’accueil (gel douche, shampoing, etc.), ils sont présentés dans un plumier. Pour le côté technologique, les chambres sont équipées d’accès internet wifi gratuit et d’une télévision LCD. En se baladant à travers les étages, on découvre, au 2e, une magnifique terrasse de 250 m2 entièrement dédiée à l’agrément avec sa pergola, son espace gymnastique et ses transats. Un coin de détente appréciable au cœur de la ville. Certaines chambres, parmi les trente
neuf, disposent d’une vue panoramique sur la ville. L’hôtel propose des salles de séminaires, une bibliothèque et un garage privé. Imaginé et réalisé par la société Investimust à Genève, cet hôtel trois étoiles est orienté plein sud. Il bénéficie d’une triple vue sur la Croix Rousse, la Presqu’île et Fourvière. Construit dans les années 30, il est situé sur la rive droit de la Saône, dans le quartier du Vieux Lyon, à deux pas de la Gare SaintPaul et au cœur du site inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Un endroit idéal pour partir à la découverte d’une ville surprenante. Fabio Bonavita f.bonavita@banque-finance.ch
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Essentiel humidificateur
’évolution des accessoires du cigare a permis de suivre les changements, en mariant esthétique et efficacité. Dans le cas des humidificateurs qui étaient longtemps des boîtes en bois dotées d’essences des plus communes aux plus rares, de nouveaux matériaux, tel l’acrylique, ont fait leur apparition. Ils assurent une excellente conservation pour garder la totalité des arômes et parfums des cigares. Des matières premières de l’époque peuvent aussi être utilisées et adaptées à la modernité. Nous avons ainsi testé les
jarres en porcelaine qui conservent excellemment bien les cigares de consommation courante. Bien sûr, leur design et leur décoration ne sont pas négligés, afin d’assurer un fonctionnement irréprochable et une intégration parfaite dans les intérieurs. Cette tendance signifie que l’amateur de cigares a changé son comportement de consommation. Précédemment, le choix était restreint alors
qu’aujourd’hui l’éventail s’avère assez important, offrant la possibilité de varier les cigares en fonction du moment. Devenu plus épicurien, l’amateur gère ainsi ses cigares comme ses vins. Un humidificateur en acrylique conserve entre dix et douze boîtes, sans pour autant mélanger les parfums. Il s’inscrit dès lors comme l’accessoire par excellence de la
conservation. D’autres modèles de même contenance permettent une conservation à long terme grâce à des techniques plus sophistiquées, mais ils ne sont pas toujours faciles d’utilisation. Pour favoriser un excellent maintien de base, les humidificateurs doivent présenter une bonne répartition de l’humidité et un renouvellement d’air pour que les cigares respirent et vivent.
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Féchy «En Bayel» 2009
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e Féchy «En Bayel» 2009, Domaine la Colombe, de Raymond Paccot, dégusté à l’Ecole du Vin lors d’une soirée sur le thème du Chasselas (module M7.2 sur les cépages blancs), a passionné les dégustateurs. Il s’agit d’un terroir de Féchy (La Côte, VD) particulièrement précoce, au sol de molasse et d’alluvions. Raymond Paccot est un adepte de l’équilibre dans les vins et cela se retrouve dans cette superbe cuvée, dont 60% n’a pas effectué la fermentation malolactique afin de conserver un maximum de fraîcheur. Issu de vieilles vignes (40 ans pour les lus anciennes) culti-
vées en biodynamie, le vin présente une robe limpide et brillante, d’un jaune discret rehaussé par de beaux reflets gris. Le nez est pur est racé. Il développe de délicates notes minérales de pierre à fusil, d’agrumes et une légère touche florale. La bouche frappe d’emblée par son équilibre superbe, caractérisé par une belle onctuosité due à l’élevage sur lies et une fraîcheur qui étire la bouche en longueur et se termine sur une pointe d’amertume citronnée. Un vin tout en finesse, une superbe bouteille dans un grand millésime qui réjouira les amateurs de vins de terroirs purs et authentiques.
Romain Cellery Responsable de l’Ecole du Vin de Changins
@ romain.cellery@eichangins.ch BANQUE&FINANCE N°107 Janvier/Fevrier 2011
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92 ( Complications § mouvements Lorsque Vacheron Constantin entreprend de faire revivre, cinquantecinq ans après sa création, son Ultra-fine 1955 de la collection Les Historiques, elle se doit d’expliquer l’extrême minceur de ce garde-temps. Une pièce de 20 centimes fait l’affaire et permet de comprendre l’exploit mécanique consistant à loger un calibre de taille identique, le 1003, dans une montre fiable et… précieuse. Si précieuse que ledit calibre est entièrement usiné dans de l’or jaune 18 carats. Une véritable prouesse quand on sait que la mollesse du matériau est redoutée par les horlogers, car réfractaire aux modelages subtils et propice aux recommencements. Certifiée «Poinçon de Genève», cette Ultra-fine à remontage manuel débarque, issue fièrement des ateliers de la marque. Son classicisme sobre rime avec retour aux vraies valeurs.
www.corum.ch Blue Chip Skeleton automatique, réserve de marche 46h, Or rose 18 ct, poli, virile avec ses 46,5 mm de diamètre, glaces saphir traitées antireflet. Cuir d’alligator cousu main pour le noir ou le brun du bracelet. Squeletté et gravé main. Cadran anthracite, aiguille or rose… De la même essence que les actions dont elle tire son nom, la collection Blue Chip de la Biennoise Armin Strom se veut fiable, en excellente santé manufacturière et favorablement considérée par les collectionneurs. Voici trente ans qu’Armin Strom, plus rarement sous son nom que pour le compte de marques en vue, s’était fait un nom dans le squelettage des mouvements horlogers. Jusqu’à entrer dans le Guiness Book, pour avoir réussi le record du mouvement squelette le plus petit jamais réalisé. A l’heure où d’aucuns se recroquevillent sur un glorieux passé, voilà que l’horloger se voit rejoint par un financier. Un amoureux de la belle horlogerie qui se donne du temps et des
Célébration actuelle de l’Ultra-fine 1955 de Vacheron Constantin, régime minceur. Même le calibre a été usiné en or 18 carats. Une prouesse ‘poinçon de Genève’ réalisée dans les ateliers du Sentier, à la Vallée de Joux.
moyens pour construire une véritable marque manufacture. Avec une complication Rétrograde conçue à l’interne, sur un mouvement éponyme, signes d’une vision long terme, Armin Strom conquiert les marchés. Aux Etats-Unis, par exemple, Armin Strom et ses Blue Chips enflamment les aficionados des milieux financiers.
www.arminstrom.com
www.vacheron-constantin.com/fr/
Valeurs refuges au poignet Par Joël A. Grandjean j.grandjean@banque-finance.ch
Créée en 1964 par feu René Banwart, designer et fondateur de la marque Corum, la Coin Watch répond à une tradition encore vivace Outre Atlantique: transmettre à sa descendance, l’héritage suprême, une ou plusieurs pièces d’or de 20 dollars 22 carats. Afin d’en conserver l’épaisseur originelle, Corum y introduit un mouvement ultraplat, après l’avoir fendue en deux, sur sa tranche. Le modèle, qui existe aussi en pièce de 10 dollars, séduit jusqu’à certains présidents américains. D’autres nations sollicitent un semblable détournement de leur monnaie or locale. Toujours disponible dans la collection actuelle, ce must qui taquine allègrement sa future cinquantaine, colle étonnamment à notre époque assoiffée de repères constants. Tant qu’à faire, enrichissons nos valeurs. La Coin Watch de Corum, mouvement automatique, réserve de marche de 72h. Cadran Double Eagle or jaune 22 ct, mouvement, finition gravure Corum pour la masse oscillante. Fond fermé avec le verso de la monnaie. 30 rubis, 36 mm de diamètre. Etanche à 30 mètres.
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( Tentations
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LUXE
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moments d’eXcePtion
Objets prestigieux
Par fabio bonavita, f.bonavita@banque-finance.ch
1. Luge Porsche: une luge unique pour des sensations sur neige proches d’une 911, Fr. 400.-, www.porsche.com 2. Sac Marcello de Cartier: deux nouvelles versions pour ce sac devenu un classique au sein de la gent féminine. le premier, Hobo, se présente dans un cuir aux tons de bronze et d’ébène. Cabas, le second, s’habille d’un air du grand large et invite à la croisière, www.cartier.com 3. John Lennon de Montblanc: un stylo-plume unique qui vous fera redécouvrir la légende d’un génie. Un écusson platiné de l’artiste orne cet instrument d’écriture unique, 680 €, www.montblanc.ch 4. Cityguide de Vuitton: atypique, objet de design, le guide propose sa version 2011 des plus grandes villes du monde. de tokyo à New York en passant par paris, dès 33 €, www.vuitton.fr 5. Gucci Kids: la marque de luxe italienne lance sa nouvelle collection pour les enfants. Cravates, chaussures, lunettes de soleil et écharpes, font notamment partie du catalogue, www.gucci.com 6. Martini Gold de Dolce&Gabbanna: le célèbre duo italien s’est associé avec martini afin de mettre sur le marché une bouteille unique à l’allure incomparable, 23 €, www.martinigold.com
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Directeur de la publication et Rédacteur en chef: Didier Planche Rédaction: Fabio Bonavita, Mohammad Farrokh, Joël A. Grandjean, Christophe Roulet, Dorothée Thénot Edition: Promoédition SA Editeur délégué: Roland Ray Production: Maryse Avidor Design et infographie: Lucile Dubost, Alter Ego Médias Photo: Frédéric Barillet, Alter Ego Médias Impression: Atar Roto Presse SA www.banque-finance.ch Rédaction et administration: Banque&Finance 35, rue des Bains Case postale 5615 1211 Genève 11 Tel. +41 22 809 94 60 Fax +41 22 781 14 14 E-mail: info@ banque-finance.ch Publicité: Médiapresse Pub SA 3, rue de la Vigie 1001 Lausanne Tel. +41 21 321 30 77 Fax +41 21 321 30 69 Responsable: Roye Yarden Pages Partenaires Promoguide SA Ruchligweg 101 - CP 52 4125 Riehen-Basel 2 Tél. + 41 61 606 50 20 Fax + 41 61 606 50 29 Responsable: Lila Maalem Abonnements: E-mail: abo@banque-finance.ch CCP: 12-17931-5 1 an d’abonnement (6 numéros) CHF 60.2 ans d’abonnement (12 numéros) CHF 90.Banque&Finance paraît six fois par an et publie un numéro hors-série © Promoédition SA, Genève - 2011
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CONTRIBUTEURS & PERSONNES CITÉES
ENTREPRISES CITÉES
B Claude Béglé 18 Stéphane Bise 75 Pierre-Yves Breton 35 Irene Brunner 36 Martine Brunschwig Graf 20 Fabien Bryois 69 C Mathieu Caquineau 44 Romain Cellery 91 François Christen 3 Philippe Comby 39 D Olivier D’Auriol 53 Angela de Wolff 6 Nicolas Debons 60 Annabel Destrade 77 Bernard Droux 16 Benjamin Duban 58 F Patrick Fenal 14 Alain Freymond 49 Fiona Frick 14 G François Gautier 14 Alban Gay 39 Pascale Güllner 11 H Michael Heijmeijer 54 Joëlle Herbette 69 J Jean-Paul Jeckelmann 48 K Philippe Kenel 66 Fahrad Khalilnia 84
A Armin Strom 92 Asso.Genevoise du Négoce et de l’Affrètement 78 Association Suisse des Banquiers 14 Aurelys 51 B Banque Alternative Suisse 73 Banque Bonhôte 48 Banque Cantonale de genève 14 Banque Cantonale du Valais 60 Banque de Commerce et de Placements 14 Banque de Dépôts et de Gestion 62 Banque Pâris Bertrand Sturdza 64 Banque Vontobel 30 BBGI Group 49 BNP Paribas 78 C Centuria Investment Management 58 Cfinancials 54 Ciel 86 Collège Hôtel 90 Colt 86 Compagnie Privée de Conseils et d’Investissements 96 ConSer Invest 7 Corum 92 Crédit Agricole (Suisse) 31 D D’Auriol Asset Management 53 Deloitte 69 Dynagest 43 Dynamics Group 79 E Ecole du Vin de Changins 91 F Fondation Genève Place Financière 16 G Gérard Genève 91 H Hottinger 39 M Michael Page Executive Search 77 Morningstar 44 P Penta Consulting 84 PricewaterhouseCoopers 11 Python & Peter 66 R Rothschild & cie Gestion 46 Royal Bank of Scotland 36 Rüeger 22 S Société Générale Corporate & Investment Banking 14 Sustainable Finance Geneva 7 Swiss & Global Asset Management 56 SymbioSwiss 18 Systar 86 SYZ Asset Management 42 T Tradition Securities & Futures OTC 35 Trianon 75 U Unigestion 14 V Vacheron Constantin 92 W Wegelin & co 33 Willow Services 83
Philipp Krüger 82 L Christophe Lamps 79 M Roberto Magnatantini 42 Régis Martin 14 Eric Menotti 39 Raoul Monnay 14 Jérôme Monnier 14 Stephan Mueller 56 N Konstantin Nikiteas 46 P Pierre Pâris 64 Lionel Pilloud 30 R Marc Rémy 80 Michel Reymondin 57 Bernard Rüeger 22 Christoph Roos 14 Dominique Roten 73 Patrik Rüthemann 33 S Nabil Jean Sab 96 Arev Salamolard-Yildiz 83 Jakob Schaad 14 Roger Stump 51 Cyril Suter 31 T Jacques-Olivier Thomann 78 Gianluca Trombi 62 V Gérard Vahé 91
ANNONCEURS AD Galerie AECS Axiom Banque Cantonale du Valais BSI Carmignac CGN Citco Delta Concept Devillard Equinix Fil Investment Finnova Fund Events Gerifonds HSBC
67 59 47 94 38 26 68 71 41 15 25 4 10 87 2 19
Idéal Gestion 52 ISFB 28 Jetfin 72 Job Sélection 76 Penta Consulting C3 Place des Affaires 81 Rentes Genevoises 74 Rouvinez Vins 85 Royal Bank of Scotland 23 Schweizerische Post 13 Scoach 17 Sungard 21 Tradition Securities & Futures OTC 50 Banque Vontobel C2 Wegelin & co C4 Pages Partenaires 88-89
L’information financière et bancaire sur www.banque-finance.ch avec B3B Partenaire de Banque&Finance, le site www.B3B.ch vous propose un accès simple et rapide à l’information bancaire à travers des flux d’information continus, personnalisable en fonction de vos centres d’intérêt et des newsletters thématiques.
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96 ( Le banquier tombe la veste
nabil jean sab
La gratitude d’un fils Nabil Jean Sab a choisi de parler de son père. Il l’a fait avec sincérité et émotion. Ouverture sur son jardin secret.
parcours • 1994-1999: Auditeur Senior, ATAG Ernst & Young (Genève), puis responsable des activités de private banking pour la clientèle du Moyen-Orient, ATAG Asset Management Ltd (Genève) • 2000-2002: Sousdirecteur, ATAG Asset Management Ltd, en charge notamment de la clientèle on- et offshore • 2003-2006: Responsable du private banking, directeur adjoint, ATAG Asset Management Ltd (wealth management, fiscalité, corporate development, etc.) • 2007-2008: Responsable de AAM Banque Privée SA (Genève), directeur adjoint (clientèle HNWI, M&A intermediation, fiscalité, etc.) • 2009-2010: Responsable de AAM Banque Privée SA, directeur, membre de la direction de la Banque Cantonale de Bâle (2010)
A
quarante ans, Nabil Jean Sab dirige la Compagnie Privée de Conseils et d’Investissements, à Genève. Avec une poignée d’investisseurs privés, il a racheté, puis rebaptisé, cette société financière à la Banque Cantonale de Bâle, son ancienne succursale genevoise et précédemment AAM Banque Privée SA. Ce jeune financier débordant d’enthousiasme et animé par une bienveillance quasi ontologique a pleinement conscience qu’il doit son évolution personnelle et professionnelle, donc son «ainsité», au sage enseignement de son père, en plus de l’amour et des sacrifices de sa mère ainsi qu’au soutien indéfectible de son épouse pour calmer ses insomnies. «Mon éducation et celle de mes deux frères était imprégnée de valeurs chrétiennes, axées sur le respect de soi et des autres, le don de sa personne, la propension au bien, l’intégrité, la persévérance et l’accomplissement de la tâche au plus près de sa conscience et selon ses possibilités. «Fais ce que doit, advienne que pourra» était l’aphorisme favori de mon père», se souvient le natif de Beyrouth, mais Suisse d’origine, Nabil Jean Sab, qui se fraye un chemin dans ce monde pour le moins chaotique et déstabilisant, en tentant d’appliquer au quotidien ce code moral, au bon sens du terme. «Malgré une période de jeunesse parfois agitée, j’ai toujours écouté et suivi les conseils avisés de mon père. Aujourd’hui encore, je lui confie mes projets, mais aussi mes tracas, et l’associe à toutes mes prises de décision importantes. Comme père, il me nourrit de son affection et de sa protection et, comme ancien banquier, il me dispense ses analyses et opinions affinées, du haut
de ses quatre-vingt cinq ans. J’entretiens une étroite complicité et une totale transparence avec lui, de même qu’avec ma mère d’ailleurs», précise celui dont les repères essentiels dans l’existence sont la famille et la religion. Sa reconnaissance pour son père s’est manifestée dès son entrée dans la vie professionnelle, puisque Nabil Jean Sab lui a offert son premier salaire, en guise de remerciements pour l’éducation et l’enseignement reçus. «Mon père m’a toujours expliqué que la vraie richesse se loge dans le cœur et la tête, mais aucunement dans les biens matériels, la possession et le pouvoir. J’ai donc construit mon parcours personnel et professionnel en faisant mienne sa pensée. Je lui exprimerai toujours ma gratitude pour m’avoir donné la chance de tant recevoir et cet acquis restera à jamais inscrit dans mes gènes», confie Nabil Jean Sab. Didier Planche
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