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COLLECTION

T E N D A N C E S • C R É AT I O N S • D É C O • A RT D E V I V R E • H I G H - T E C H • É VA S I O N S

MOBILIER OUTDOOR

Les incontournables d’un été design MILAN 2015

Assises, luminaires, tables et accessoires… Toutes les nouveautés !

INNOVATIONS DESIGN

Créez,Jouez

Personnalisez UN INTÉRIEUR QUI VOUS RESSEMBLE

SALLES DE BAINS DE CRÉATEURS

NUMÉRO SPÉCIAL • Les designers aux avant-postes de la technologie • 50 ans d’icônes qui ont marqué l’histoire • Rencontres avec Mathieu Lehanneur, Jean-Louis Frechin, François Brument… Couv-DH59-3.indd 1

N°59

La révolution numérique booste le design

L 13152 - 59 - F: 12,90 € - RD

Le bien-être au rendez-vous

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La collection salle de bains offre la possibilité de réaliser vos projets sur mesure: vasques, receveurs de douche, revêtements et pièces spéciales, en apportant une flexibilité maximale sur le design. Silestone s’adapte à chaque centimètre de votre salle de bain.

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Silestone® est plus hygiénique grâce à ses grandes dimensions et donc au nombre réduit de joints, ainsi que sa Protection Bactériostatique exclusive.

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Fluidité visuelle des surfaces, textures délicates et lignes continues, créent un espace de sérénité et de bien-être.

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ÉDITO

Le design, un passeur bienveillant

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©Thomas Ledoux

e ciel de demain, ici ou à l’autre bout du monde, à la fenêtre de cette chambre d’hôpital ou au-dessus de la maison d’enfance du patient…. Destiné aux malades en soins palliatifs, l’écran « Demain est un autre jour » et sa technologie associée, conçu par Mathieu Lehanneur, illustre à sa façon les liens entre design et nouvelles technologies : une alliance non seulement au service de notre bien-être mais aussi une parade afin de passer outre notre vulnérabilité et l’incertitude des choses. A chaque époque, les créations des designers reflètent à leur façon l’état d’une société capturé en une image 3D. Aujourd’hui, ce sont ainsi autant de pièces qui révèlent en formes et en couleurs notre monde en pleine mutation, alors que nous traversons le gué, un coup d’œil nostalgique jeté vers le monde d’hier et un regard brillant de curiosité vers l’avenir qui nous attend.

Acteur de ce nouveau monde, la technologie nous fait reconsidérer la notion de temps, d’espace, de communication et de création en bouleversant nos modes de vies, et nos relations, sur un tempo accéléré. A ce titre, le design joue un rôle décisif : ce qui pourrait être perçu comme perturbation agitée devient sous la houlette des créateurs, espace de sérénité ; la complexité devient source de facilité au quotidien tandis que le langage numérique se conclut par un objet magique et bouleversant qui nous réveille jour après jour. Le design devient le passeur de gué vers notre avenir, mais en vérité, n’a-t-il pas toujours joué ce rôle avant même la révolution numérique?

Nicole Maïon Directrice de la rédaction nmaion@beemedias.fr

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SOMMAIRE 8 AVANT-PREMIÈRE

8 Paresser 10 Personnaliser 12 Respirer 15 Partager 20 Rêver

22 INTÉRIEURS

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22 Partition polonaise Cette résidence réconcilie tradition et modernité au gré de savoir-faire artisanaux et de pièces de design. 28 La grande belleza En dépit de sa petite superficie, cet intérieur romain est tel un film narrant la vie d’un personnage. 34 Nature citadine Cet étonnant triplex conjugue luxe et nature, perché au dernier étage de l’un des plus hauts buildings de Bangkok. 40 Vacances de maître Les fantômes des maîtres du design planent sur cette résidence secondaire en Espagne. 44 Arborescence naturelle C’est une ode à la nature qui a orchestré l’aménagement de cette villa singapourienne.

48 TENDANCE

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48 Le savoir-faire consacré Le Salon du meuble de Milan dévoile les nouvelles collections des éditeurs mais aussi le savoir-faire des grandes maisons. 64 4 salons high-tech ultra-tendance Cinéphile, connecté, gamer ou juste résolument geek, les nouvelles technologies envahissent notre vie ! 74 Vus àu salon ! Sélection de meubles télé au salon. 78 Bleu universel De la Scandinavie au Japon, du Maroc à la Grèce, le bleu voyage. 82 Travail à domicile Dans ces temps où le télétravail se généralise, on crée un espace adéquat. 88 Paresse estivale En solo ou en famille et entre amis, les terrasses deviennent the place to be.

94 ARCHIMANIA

94 Canopée de lumière Terminal 2 de l’aéroport de Mumbai. . 96 Rubik’s cube Scénarios inspirés de la tradition iranienne. 97 Un monolithe ouvert Entreprises et université au Chili. 98 Sapin en vitrine Design industriel et la richesse de la nature. 99 Changement de peau Rénovation du château de Rentilly. 100 Forêt de béton Le hub d’une université de Nanyang est un

nouveau repère éducatif pour Singapour. 102 Espace à vivre L’étonnant Arbre blanc à Montpellier

104 DESIGN ADDICT

106 Mathieu Lehanneur s’empare de la technologie pour nous rendre service au quotidien. 110 Jean-Louis Frechin parle avec passion du design numérique 112 François Brument manie les algorithmes comme d’autres un crayon à papier. 114 Alexandre Echasseriau confie son engouement pour les matériaux et pour la technologie. 116 La mutation du design Expérimentations des matériaux, modes de fabrication et nouvelles technologies sont au menu du design. 120 Les pièces iconiques du design high tech. Les objets de notre vie quotidienne se sont transformés depuis le début du XXe siècle pour de nouveaux usages 126 L’Internet des objets made in France Le marché des objets connectés réconcilie ceux qui doutaient des capacités d’innovation française. 130 Les écoles face au défi high-tech La révolution high-tech au cœur des formations design. 132 Salon des métiers d’art et de la création Le salon Révélations investira en septembre le Grand Palais. 136 Pool, le duo gagnant Léa Padovani et Sébastien Kieffer, ne font qu’un et affirment leur personnalité. 138 Arthur Hoffner Le designer impose sa créativité née d’une passion pour l’époque médiévale et nourrie de ses expériences éclectiques. 140 Rééditions. 144 Premières versions créatives 148 Making of 150 Côté arts

154 DO IT YOUR STYLE

154 Le bien-être magnifié Présentées lors du salon ISH ce printemps, ces salles de bain ont une âme au service de l’intimité. 164 Design, le sel du bain Les acteurs de la salle de bains font appel à des designers renommés pour optimiser fonctionnalité et esthétique. 172 La salle de bains accessoirisée Les accessoires rendent la vie plus belle, et surtout plus facile.

176 ÉVASIONS

152-171 ABONNEMENT 178 CARNET D’ADRESSES

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Alors que la bibliothèque Random célèbre cette année ses dix ans, Randomissimo marche sur les pas de son aîné en déclinant ses codes sur un mode calligraphique… en version concentrée. Le système d’étagères est toujours modulaire et décline, à l’instar des autres pièces de MDF Italia, le principe du less is more mais sur une simple ligne graphique parcourant le mur. Quelques notes de couleurs au gré des compartiments agencés de façon personnalisée et la calligraphie prend vie sur un pan mural. MDF Italia, Randomissimo, création Neuland Industriedesign.

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MALIN REPOS MODULABLE Un bloc de modules que l’on combine en un clin d’œil pour le transformer en fauteuil, pouf ou lit d’appoint. L’utilisation d’une mousse haute densité assortie d’un revêtement en polyester lavable assure un petit espace de repos, facile d’entretien et ultra-ludique. Lina design, Moon, chez My Sur Mesure, à partir de 239 €

TABLE MUSICALE

SOUFFLE DE MATIÈRES

La douceur est toujours au rendez-vous mais s’est allégée dans les collections estivales de Brun de Vian-Tiran avec des plaids et des couvertures d’été en lin, mérinos et cachemire. Dans la collection Nuage, pas moins de cinq mérinos différents tissés pour une texture travaillée façon nid d’abeille. Une légèreté adaptée à l’été. Brun de VianTiran, couverture Nuage, à partir de 170 €

Cette collection de tables basses aux lignes épurées se fait en même temps station d’accueil pour son iPhone et son iPod. Les vilains fils sont dissimulés dans le piétement tandis qu’en prime on personnalise le meuble. Les surfaces en verre coloré utilisées pour cette collection peuvent être choisies selon une palette de plus de 2 000 couleurs. Ne reste plus qu’à se prélasser, une fois la play-list déclenchée. Spectral, table d’appoint Cockpit, à partir de 680 €

froisnom Desudani c’est son sique prise. Shar200,

PLISSÉ

TISSU ARTY Une surprenante tête de lit froissée d’où son nom canin… Dessiné par Marta Laudani & Marco Romanelli, c’est un lit qui sous son apparence classique crée la surprise. Dorelan, lit Sharpei Box, 160 x 200 cm, 2 745 €

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Loin de l’utilisation d’outils numériques, cette jeune designeuse conçoit des créations textiles peintes et brodées à la main. Quelques maîtres l’inspirent tel Zao Wou-Ki, alors rideaux, paravents et coussins s’installent avec délicatesse dans nos intérieurs. Les créations d’Ophélie, coussin Série Pop, 68 €

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Paresser

LE DESIGN SCANDINAVE AU SERVICE DU SON Un revêtement d’un gris doux, parachevé de finitions en bois clair, habille quatre créations design aux formes légèrement arrondies.

Ce qui semble être une famille d’objets purement décoratifs est, dans les faits, un ensemble d’enceintes garantissant une expérience sonore de belle facture. Dans l’esprit du design scandinave, l’esthétique atemporelle de cet ensemble home cinéma, proposé par Woox Innovations sous la marque Philips, est résolument au service de la fonction. Le spectacle

assuré par les écrans plats en ultra-haute résolution n’est en effet rien sans une diffusion audio à la hauteur de la qualité d’image. À ce titre, cet équipement assure une immersion sonore en adéquation avec la projection d’un film. Il est ainsi composé d’une enceinte centrale optimisant la clarté vocale et de deux enceintes

avant, le tout associé à un discret caisson de basse doté d’une liaison sans fil audio. Selon les dimensions du salon et l’espace disponible, on optera pour la version 3.1 avec deux enceintes avant, auxquelles viennent s’ajouter, dans la version 5.1, deux enceintes arrière sans fil. Dans les deux cas, la compacité et la discrétion sont au rendezvous, associées à une facilité

d’installation et d’usage sans que les câbles n’encombrent le sol, grâce à un système intelligent de rangement de ces derniers. In fine, un design soigné et une fonctionnalité intelligemment pensée au service d’une belle soirée cinématographique hollywoodienne ! Philips – Woox Innovations, home cinéma Zenit, version 3.1, 400  € ; version 5.1, 500 €

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MALIN TABLE ÉNERGÉTIQUE

SOLUTION ACTUELLE

© STUDIO PIERRE BALLIF

Personnaliser

À l’heure où les membres de la famille bataillent autour de la moindre prise électrique pour charger leurs mobiles et autres périphériques, cette console intelligente permet de charger et ranger en même temps ses appareils au sein de tiroirs équipés de prises. Une réponse astucieuse à nos soucis d’aujourd’hui. Les Pieds sur la table, console connectée Plug&Pied, création Sandrine Reverseau. Parmi les créations primées aux Design Awards et présentées au Design Museum de Londres, la Current Table fascinait par son évidence : sur un principe inspiré de la photosynthèse, le plateau capte l’énergie solaire pour en générer… et ensuite recharger un portable ou alimenter une lampe. Création Marjan van Aubel, prototype réalisé en collaboration avec Solaronix.

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MISES EN RELIEF

INVERSÉ

Des motifs en relief qui jouent et se métamorphosent avec la lumière… Plus d’un an et demi a été nécessaire aux équipes R&D d’Ober, accompagnées du designer Patrick Norguet, pour concevoir cette nouvelle collection de surfaces décoratives. À la clé, autant de panneaux stratifiés appliqués sur les murs ou les plafonds qui transfigurent l’agencement d’un intérieur. Ober, collection Pure Paper Metal, création Patrick Norguet, prix sur demande.

Quand un designer intervient dans une vénérable maison au savoir-faire ancestral, c’est, parfois, une petite révolution de fabrication qui s’ensuit. Les tapis d’India Mahdavi pour la manufacture Cogolin ont ainsi été imaginés pour être assemblés dans la largeur et non pas, comme d’ordinaire, dans la longueur. In fine, c’est une version moderne du kilim qui peut s’étendre à l’infini. Une merveille de sur-mesure à la carte ! Manufacture Cogolin, collection Jardin intérieur, création India Mahdavi.

POUR LES GAMERS DURABLES

Dans la tendance « do it yourself » : hackers et makers, construisez vos propres consoles de jeux vidéo grâce à la plateforme Arduino open source ! Le plus rétro ? Une fois celle-ci terminée, vous retrouverez avec bonheur, entre autres, le mythique jeu Pong ! Technology Will Save Us, kit de Gamer bricolage, 75 £

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••• INSPIRATION SHOWROOM ••• INSPIRATION SHOWROOM ••• INSPIRATION SHOWROOM •••

Un espace haut de gamme de 750 m2 dédié au bain et au bien-être. Les plus grandes marques de sanitaires, carrelages, mosaïques, et tout l’environnement «bien-être» avec de la robinetterie, des radiateurs, des accessoires de salles de bain... SHOWROOM David B

60/62 Boulevard de Charonne 75020 Paris Tél. : 01 53 27 35 10 - Fax : 01 53 27 35 15

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16/22 avenue de Verdun 92320 Châtillon Tél. : 01 40 92 10 11 - Fax : 0140 92 82 11 www.davidb-showroom.com Horaires : Ouvert du lundi au vendredi de 9h30 à 13h et 14h à 19h Ouvert le samedi de 10h à 19h sans interruption

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CACHE-CACHE DU BEAU LINGE Tri du linge, repassage, étendage… Des gestes quotidiens que la société Brabantia s’efforce d’embellir depuis de nombreuses années. Fer de lance du secteur, le soin de linge gagne en couleurs et rend les tâches plus légères. Les sacs à linge autoportants présentent une ouverture pratique au centre et se portent à l’épaule pour aller à la lingerie du coin de la rue. En noir, gris, bleu dur, menthe et rose pâle. Brabantia, sac à linge, à partir de 30 €

PRÉCIEUX

COUP

DE CŒUR

Sous ses airs de rocher échoué, cette table joue la carte de la multifonctionnalité en dissimulant un coffre de rangement sous un plateau coulissant, mais aussi en accueillant un pot amovible. La pièce idéale pour une terrasse en ville ! Bellila, table Volcane, chez Matea, 100 x 82 x 44 cm, 1 200 €

ÉCO-RIGOLO

VOYAGE HIVERNAL

Conçu sur demande, ce banc reprend les gazons synthétiques récupérés sur les terrains de sport, la structure en pin est fabriquée par une ONG en Inde, respectant un principe fondamental de la marque. Marron Rouge, banc Les Courbes Vertes, création Benjamin Rousse, 350 €

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C’est l’utilisation d’un matériau spécialement conçu par Villeroy & Boch associé à un mode de fabrication adapté qui a permis la conception de cette vasque associant forme ronde extérieure et lignes taillées tel un diamant en version octagonale à l’intérieur. Ce bijou du design bénéficie d’une palette de finitions sophistiquées pour la colonne qui la porte. Villeroy & Boch, Octagon, création Kai Steffan, 6 960 €

Pour raconter l’hiver et ses senteurs de résine et d’épices, la maison Diptyque a fait appel à un collectif de jeunes artistes, Qubo Gas. Associant techniques traditionnelles et informatiques, ces derniers ont composé des paysages oniriques qui habillent chaque bougie au gré de traits subtils sur un fond chromatique changeant au fil de la combustion. Diptyque, bougies parfumées Épice, Hiver et Résine, 190 g, 55 €

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Respirer

© Philippe Piron et Grégory Valton

ALLIANCE CRÉATIVE

Matali

Crasset BerthelotBy est un concept inédit né d’une réflexion commune entre les designers et les équipes de la société Berthelot, afin de proposer des Philippe Nigro salles de bains signées et vendues clé en main à des prix garantis. Détail de la douche du modèle Un espace énergique, design Matali Crasset, Cittadini www.berthelotby.com des Déserts

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Respirer

ÉTOILE DANS LA NUIT

Les lignes tendues et le coloris Blanco Zeus qu’arbore cette vasque se détachent avec force dans cette ambiance noire et bleutée. Apportant une note de légèreté dans la composition, les colonnes de rangement, dont l’une est suspendue, s’en font l’écho, en formes et en couleurs. Existant en trois dimensions (45 x 28 x 7 cm ; 45 x 30 x 7 cm ; 66 x 33 x 8 cm), la vasque peut être posée sur un meuble de salle de bains ou sur un plan vasque, lui aussi en Silestone. Disponible dans toutes les couleurs Silestone et Eco by Cosentino, en textures Suede et Poli. Bath, collection by Cosentino, vasque Basic en Silestone, à partir de 703 €

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TECHNICOLOR CORNE D’ABONDANCE

La machine à pression Sub se voit l’objet d’une édition spéciale en technicolor. Cinq couleurs primaires pour relooker un équipement façon Memphis. De quoi profiter de la collection de bières du monde proposée par la Sub. Heineken, The Sub Color Edition, 170 € THÉ OU CAFÉ ?

Présentée en avril dernier, dans le cadre du Fuorisalone de Milan, au flagship store de la marque, cette élégante création se distingue par son éclectisme. Les façades des meubles, par exemple, sont à choisir parmi près de 100 finitions différentes, dont le bois (naturel, laqué, brut de sciage…), la céramique, l’inox, le Fenix NTM, la laque, le mélaminé, etc. Par ailleurs, 19 poignées sont disponibles, ainsi que de nombreux systèmes de prises en main : droit, en L, à 30° C, en crochet, etc. Quant aux meubles bas et hauts, ils se déclinent en un éventail très étoffé de largeurs, longueurs et profondeurs. Cesar, Maxima 2.2, création Gian Vittorio Plazzogna.

GRAPHIQUE

Si elle opte pour un agencement des plus discrets, cette cuisine affiche des jeux de volumes et de finitions au caractère certain ; l’alternance d’éléments ouverts et fermés, de modules horizontaux et verticaux, de meubles bas ou à mi-hauteur, imprime un rythme soutenu au tableau. Quant à la structure texturée des meubles bas et du plan de travail en stratifié finition ciment, elle contraste de manière tonique avec la surface plus lisse des éléments suspendus et de la colonne électro, en polymère mat. Arredo3, Kalì.

De grands classiques, la cafetière et la théière Bodum accompagnent le traditionnel service à café, avec une note contemporaine dans sa transparence et la diversité des coloris de cette nouvelle collection. Bodum, collection Memphis Blues, théière Assam, à partir de 10 € ; set 2 tasses de porcelaine, à partir de 10 €

LA MÉMOIRE DANS… LA TABLE

Dotée d’un écran couleur à commandes 100 % tactiles, cette table à induction détecte la présence des récipients, quel que soit leur emplacement sur la surface, et mémorise les réglages qui leur sont affectés ; on déplace casseroles ou plats sans modifier lesdits réglages. Utilisable en surface unique, l’espace de cuisson se scinde également en deux, trois ou quatre zones. De Dietrich, horiZonechef Tactilium, 1 200 €

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AMBIANCE LOFT

Expression de tendances dites « urban », cette cuisine d’inspiration industrielle joue avec les matériaux et les associe de manière inédite, tissant ainsi une impression très contemporaine. Les effets bois patiné et ciment se marient à merveille avec les éléments en acier et les poignées de portes ou les barres porte-accessoires à vis apparentes. L’ambiance loft urbain est accentuée par l’utilisation de vitres fumées pour les portes de modules hauts, qui tranchent avec les murs de briques blanches. Snaidero, Loft, création Michel Marcon.

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ANTEPRIMO

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Le billet d’Oscar Caballero

Chroniqueur gastronomique, ancien membre de l’Académie internationale du vin.

QUI DE L’ŒUF OU DU DESIGN EST ARRIVÉ EN PREMIER ?

A

ucune technologie de bureau – fût-elle un must du design – n’arrive à la cheville d’une secrétaire de direction. Par la même règle de Troyes, un Thermomix (l’invention d’un employé français mais qui fut déposée par son entreprise) symbolise l’impuissance d’un quidam seul en cuisine qui ne dispose pas, comme les chefs, des petites mains à tout faire. Pire : il sait bien qu’au rythme d’une fois toutes les trois semaines, le cher cadeau finira au fond d’un placard. Vous souvenez-vous du vieux presseagrumes en verre, tellement circonspect, ne pressant pas trop la demi-orange, ce qui nous épargnait, Dieu merci, l’âcre chair blanche à l’intérieur de la peau ? Voilà que, plusieurs centrifugeuses et presse-agrumes électroniques plus tard, la Faculté et la gastronomie recommandent de ne pas aller trop fort dans l’extraction des jus. Voici donc le vieil outil redevenu utile. Maintenant, un objet techno vous permet de contrôler la température pour réussir un œuf parfait. Késako ? D’abord, voici deux termes aussi ridicules que fréquents sur les cartes branchées : œuf « de poule » et œuf « parfait » ; en réalité, un œuf mollet (5 à 6 minutes dans une eau frémissante), mais cuit presque une heure à 65º. Résultat : un blanc parfois blême et une texture qu’on aime ou qu’on rejette (c’est mon K).

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L’œuf, depuis toujours symbole d’une nature qui a tout compris du design (et quel packaging !), fut baptisé parfait en 1987 par le scientifique ès cuisine Hervé This. « Le blanc coagule à 62º ; le jaune à 68º : l’équilibre entre les deux donnera l’œuf parfait », disait This. Plus modéré, des années plus tard, il conviendra que « c’était une erreur de l’avoir nommé ainsi ». Mais malgré le mea-culpa de This, on continue de traiter le pauvre œuf de « parfait ». Vieille perfection, naturelle et orientale dans ce cas-là : les Japonais appellent plus modestement onsen (« source ») tamago (« œuf ») un œuf (de poule nipponne ?) cuit pendant une heure dans des eaux thermales (65 à 68º) ou bien dans des eaux volcaniques – et dans ce cas, il serait un kuro tamago. Et bien, tout cela est daté de la période Heian : 794-1185 de notre ère. En parlant d’œuf, voilà qu’en 1986 le biologiste Jacques Testart, le père scientifique d’Amandine, le premier bébé de laboratoire né en 1982, s’insurgeait dans son œuf transparent contre une certaine idée du progrès. Parmi les inventions de la première moitié du xxe siècle, il ne sauvait que « celles qu’ignore la faille technique ». Et il donnait en exemple… l’essoreuse. Voilà un homme qui ne vous raconte pas de salades.

UNE TOUCHE SUFFIT La fonction ConvertActive dont est pourvu ce combiné réfrigérateur-congélateur permet, d’une seule touche sur l’écran de commande tactile, de le transformer en un réfrigérateur XXL : en deux heures, la température dans le compartiment congélateur se stabilise entre -2 et 3° C, tandis qu’elle oscille entre 4 et 9° C dans le réfrigérateur. L’appareil est également doté de la technologie IonAir qui, en injectant en pemanence des ions à charge électrique négative, détruit 95 % des bactéries, élimine odeurs et moisissures et procure un degré d’humidité optimal. Gorenje, ConvertActive NRC 6192 TX, classe A++, 300 l, L. 60 x H. 185 x P. 64 cm, 1 379 €

UNE TABLE TRÈS « HOTTE »

Pratique en diable, cette table à induction est équipée d’un dispositif aspirant intégré qui capte la vapeur d’eau et les fumées à la source ; une solution redoutable d’efficacité, qui présente également l’avantage de dégager le champ visuel au-dessus de la zone de cuisson. Disponible en version évacuation ou recyclage, la gamme compte six tables, intégrables à fleur ou en recouvrement. Bora, Basic, prix sur demande.

PRIMÉ ! Présenté en janvier dernier lors du Salon du meuble de Cologne, le concept Work’s proposé par Eggersmann vient de remporter dans la catégorie « Cuisines » le Miaw 2015 (Muuuz International Awards). Un prix mérité pour ce concept qui repose sur les principes d’une « cuisine Atelier » en s’affranchissant totalement d’un design dit conventionnel. Du vrai Good Design alliant lignes esthétiques à la fonctionnalité déclinée dans les moindres détails.

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R E V E L AT I O N S LE SALON DES MÉTIERS D’ART ET DE LA CRÉATION www.revelations-grandpalais.com

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IMPÉRIAL

TOTEM MUSICAL Le son dans toute sa profondeur, ses contrastes, sa précision et sa splendeur. Seuls des grands spécialistes de la hi-fi, tel le français Focal, peuvent à chaque fois nous transporter dans une salle de concerts, en témoigne l’iconique Grande Utopia. Dernière-née de la maison stéphanoise, la famille Sopra, dont une enceinte colonne trois voies. Un véritable totem musical dédié aux mélomanes avertis. Focal, enceinte Sopra n°2, la paire, 12 000 €

EN BÉTON

En fibre de carbone, elle est d’une légèreté inouïe et néanmoins s’inscrit dans le prolongement du mobilier de la dynastie Ming (1368-1644). Présentée en avant-première dans le cadre des D’Days chez Silvera Université, cette assise illustre le positionnement de Shang Xia entre savoir-faire artisanal chinois, comme en témoigne l’assise en cuir, et usage de la finition laque associée à la technicité des nouveaux matériaux. Shang Xia, chaise Dan Tian Di, prix sur demande.

ARÔMES PRÉSERVÉS

STUDIO MK27, MICASA VOL. B © NELSON KON AND FRAN PARENTE

Cet ouvrage bien illustré revient sur les meilleures créations récentes en béton : de James Turrell à Zaha Hadid ou Rudy Ricciotti, il met en lumière la diversité des réalisations possibles, et les formidables atouts de cette matière, durable et malléable. 100 Contemporary Concrete Buildings, Philip Jodidio, éditions Taschen, 730 p., 40 €

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Un cigare, à l’instar du vin, exige des conditions de conservation particulières. Ni trop chaud ni trop sec, il a besoin d’une hygrométrie comprise entre 65 et 75  % et d’une température allant de 16 à 20°. Autant de critères assurés avec cette cave à cigares peu encombrante et aux lignes travaillées. La Sommelière, cave à cigares, chez Vinokado, 499 €

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Rêver

LE VOYAGE EN HÉRITAGE À l’occasion de la design week milanaise, Louis Vuitton a présenté dans le cadre fastueux du Palazzo Bocconi, seize nouvelles pièces de sa collection, Objets Nomades, signées par pas moins de neuf créateurs de renom. Des assises et des objets en édition limitée qui tissent un joli lien avec les malles du début du xixe siècle, réalisées sur mesure par le malletier. Cocoon, création Fernando & Humberto Campana.

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PARTITION POLONAISE Cette résidence située en Silésie réconcilie tradition et modernité au gré de savoirfaire artisanaux et de pièces de design. Capucine Colin Widawscy Studio Architektury / Katarzyna Widawska, Tomasz Widawski

Le salon est un condensé des partis pris des architectes d’intérieurs Katarzyna Widawska et Tomasz Widawski. Le confort contemporain est illustré par les assises Nova éditées par Rolf Benz et le rappel du savoir-faire traditionnel se fait au gré de tables basses en bois naturel réalisées par des artisans polonais.

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Orchestrée par ses propriétaires, également designers et architectes d’intérieur, une certaine nonchalance chaleureuse émane de cet intérieur londonien où l’esprit de famille se conjugue avec le goût des belles choses.

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INVISIBILITÉ Un système de cloisons coulissantes a été conçu par le cabinet Widawscy Studio Architektury pour dissimuler en un clin d’œil, après utilisation, l’écran plat.

SOUVENIRS DE VOYAGE Katarzyna Widawska et Tomasz Widawski ont conçu une carte du monde au gré d’un système de cordes et de vis fixées pour dessiner les lieux emblématiques des voyages des propriétaires, sous l’œil des suspensions Cage, chez Diesel with Foscarini.

COHABITATION HARMONIEUSE Les quatre espaces entre salon, cuisine et salle à manger se succèdent de façon fluide en mixant matériaux bruts et contemporains, à l’instar de l’îlot de cuisine en Corian qui cohabite en harmonie avec le mur de briques. De même, les équipements choisis chez Samsung, Miele et Franke sont habilement intégrés pour se faire discrets. De quoi mettre à l’honneur la belle table en bois naturel choisie chez l’éditeur polonais Poppyworks.

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n intérieur raconte à sa façon l’histoire de sa région mais aussi celle de ses résidents. Située à Myslowice en Silésie, cette résidence est une ode au savoir-faire artisanal polonais mais narre également l’amour de ses propriétaires pour les voyages et le design. La rénovation de cette maison de 260 mètres carrés a été conduite à ces fins, de main de maître, par les architectes d’intérieur Katarzyna Widawska et Tomasz Widawski. « Nous concevons généralement des intérieurs où le blanc prédomine, essaimé de couleurs vitaminées, mais nous adaptons cependant notre style à l’identité et aux choix de nos clients, un jeune couple de voyageurs, en l’occurrence, pour cette villa », explique Katarzyna Widawska. C’est ainsi une atmosphère très naturelle qui est déclinée au sein des deux étages au gré de murs immaculés et de cloisons en vieilles briques et d’un parquet en bois vieilli choisi chez Da Capo. Dessinées par le cabinet d’architectes, les tables en bois naturel et une mosaïque en carreaux de ciment peints à la main ont été réalisées par des artisans polonais. Une fois le décor planté, c’est au tour des pièces de design choisies avec soin, des iconiques chaises DSW des Eames chez Vitra aux suspensions rock and roll Cage chez Foscarini, d’animer avec gaieté les espace de vie. Le calme prend place à l’étage dans les chambres dans une atmosphère immaculée, pimentée cependant de quelques pièces choisies chez Kartell, tandis qu’une cloison de verre ornementale colorée sépare la suite parentale de la salle de bains. La conception de cette dernière fut d’ailleurs une gageure, selon Katarzyna Widawska : « Le verre décoratif est très rarement utilisé aujourd’hui dans les intérieurs, car malheureusement associé à l’ère communiste. Nous l’avons fait réaliser par des artisans à partir d’une sélection de motifs et de couleurs de verre préalablement définis. » In fine, une personnalisation constante qui rythme cet intérieur où le design fait sens.

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BIEN-ÊTRE Les motifs maniés de façon habile et des touches de couleur animent cet intérieur, le coloris jaune occupant pleinement le cabinet de toilette après s’être laissé deviner dans la salle de bains équipée de modèles choisis chez Duravit et Villeroy & Boch.

SÉPARATION EN COULEURS La chambre parentale se fait immaculée autour du lit Vesta Bed choisi chez le fabricant polonais Mti-Furninova. Une cloison de verre colorée la sépare cependant de la salle de bains attenante.

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LA GRANDE BELLEZZA En dépit de sa superficie modeste, cet intérieur romain haut en couleur est conçu tel un film narrant la vie d’un personnage… le propriétaire des lieux. Capucine Colin Mikko Ala Peijari

Les premiers pas dans cet intérieur romain nous plongent dans une scénographie racontant la vie de son propriétaire sous les projecteurs de la suspension Aim d’Erwan et de Ronan Bouroullec chez Flos, la bande-originale se déclinant sur le mur, tapissé de grandes figures de jazz, choisi chez MrPerswall.

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Orchestrée par ses propriétaires, également designers et architectes d’intérieur, une certaine nonchalance chaleureuse émane de cet intérieur londonien où l’esprit de famille se conjugue avec le goût des belles choses.

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LE PITCH • Le soleil de Sorrente et l’amour de l’art sont les deux thèmes déclinés dans cet intérieur au gré d’une dominante chromatique jaune et de cadeaux, tel le cactus stylisé en acier offert par le designer Marco Ferranti, ou la commande faite au cabinet taïwanais Ganna Studio pour une bibliothèque très arty.

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’est l’histoire d’un homme à Rome… Cet appartement de quelque 50 mètres carrés reflète en effet un concentré de la vie de son propriétaire, un avocat célibataire, narrée par Maurizio Giovannoni au gré d’espaces, de formes et de couleurs. L’architecte italien se plaît d’ailleurs à citer l’expression de « hometelling » pour expliquer les choix de la rénovation de cet appartement. Le principal objectif était de concevoir un intérieur où son propriétaire puisse faire tomber son complet cravate et le stress quotidien pour se ressourcer dans un univers rappelant sa jeunesse mais également son amour de l’art et ses rencontres avec des créateurs. Le jaune flamboyant rythmant les murs n’est ainsi pas un hasard. « C’est le thème majeur qui relate les beaux jours de son propriétaire, originaire de Sorrente, dans le sud ensoleillé de l’Italie, et la nostalgie de son enfance dans la trépidante Rome », explique Maurizio Giovannoni. Après avoir fait tomber les murs de ce petit habitat pour accroître l’espace et multiplier les flots de lumière, l’architecte italien, de concert avec l’architecte d’intérieur Rosa Topputo, a concentré ses efforts sur le salon, vaste espace ouvert séparé de la chambre par une simple cloison faisant office de bibliothèque. La cuisine, à cet égard, se fait discrète et immaculée comme pour renforcer la personnalité de l’espace de vie qui accueille les multiples contributions d’artistes, à l’instar d’un cactus stylisé en acier offert par le designer Marco Ferranti, mais également la sculpturale bibliothèque en bois et métal commandée au cabinet taïwanais Ganna Studio. Une véritable fresque murale au gré d’un papier peint choisi chez Mr Perswall capte d’entrée le regard du visiteur et le plonge dans l’histoire du jazz. « Le premier point de vue dans un intérieur doit être conçu comme le premier chapitre d’un roman ou le premier accord d’une pièce musicale en donnant l’idée de l’ensemble par un seul coup d’œil. » La narration prend ainsi vie au gré des images qui submergent cet intérieur sous les projecteurs de la suspension Aim d’Erwan et de Ronan Bouroullec chez Flos, comme autant d’effets d’illusion d’optique en animation 3D, à l’instar des bougeoirs muraux Pov de Note Design Studio chez Menu. Plus qu’un roman, cet intérieur est un film romain de toute beauté.

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SIGNATURES • Le petit espace salle à manger se fait discret, à l’instar de la cuisine, mais est cependant animé par l’association des bougeoirs muraux Pov de Note Design Studio avec les chaises DSW de Charles et Ray Eames, chez Vitra, qu’ils surplombent.

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EN PARTENARIAT AVEC

CANAPÉ HUDSON 2014 – Didier Gomez

Comme chaque année Ligne Roset et ses partenaires ont donné rendez-vous à l’ensemble de leurs clients et amis. Plus de 250 personnes étaient présentes le 24 mars dans le magasin Ligne Roset 5 av de Contades Angers. Ce fût l’occasion de découvrir la collection dessinée par Didier Gomez pour Ligne Roset.

Jean-Baptiste Gaumain, Olivier Gallardo, Xavier Peruchot (Mercedes)

Frédéric Rambaud (Home Hight Tech)

Delphine Ferrari, Véronique Perrault ,Lisa Besson (Carita Coiffure)

Benoit Sauvage, Mathieu Creaipeau (Val d’Evre)

Lucie Gourdon (Carita Beauté)

Iren Belloncle (Yren Voyages)

Frédéric Boisson (Gold&Wood), Sébastien Motard, (Motard Opticien), Emilie Penneau, Eric Rennesson (Ligne Roset)

Bruno Lépine, Laurène Guilloteau (L’Ame du bois)

Damien Vetault Chocolatier

Les partenaires de l’évènement : Motard Opticien / Gold&Wood Angers, 02 41 77 96 69, www.gold-and-wood.com - Saga MercedesBenz Angers, 02 41 33 44 00, www.mercedes-saga.com - Yren Savennières, 06 81 51 94 81, www.courtier-voyages.fr - Centre de Beauté / Carité Angers, 02 41 25 01 56, www.centredebeauteangers.com - L’Ame du Bois St Barthélémy d’Anjou, 02 41 60 43 46, www.lameduboisparquet.fr - home high-tech Angers, 06 32 29 56 57, www.home-high-tech.fr - Damien Vétault Angers, 02 41 88 96 35, www.damienvetault. com - Buffet organisé par Le Val d’Evre Traiteur La Boissière sur Evre, 03 40 98 80 50 - Dégustation des vins* Cellier des Chartreux 04 90 26 30 77 et des champagnes *de Venoge 06 07 11 93 93. * L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.

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NATURE CITADINE D’une superficie de quelque 700 mètres carrés, cet étonnant triplex conjugue luxe et nature, perché au dernier étage de l’un des plus hauts buildings de Bangkok. Capucine Colin -Piyawut Srisakul

C’est une certaine idée du luxe sans un quelconque tapage qui est déclinée dans ce penthouse, comme en témoigne le grand salon de réception où le confort prime en dépit des volumes aussi XXL que celui de la célèbre lampe à poser Taccia d’Achille & Pier Giacomo Castiglioni, éditée chez Flos.

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Orchestrée par ses propriétaires, également designers et architectes d’intérieur, une certaine nonchalance chaleureuse émane de cet intérieur londonien où l’esprit de famille se conjugue avec le goût des belles choses.

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DÉMESURE CONFORTABLE Outre un espace déjeunatoire autour de l’îlot et ses panneaux en marbre, le vaste espace de la salle à manger est à la mesure du volume immense du living, le tout sous l’œil des statuaires des propriétaires, collectionneurs d’antiquités comme d’œuvres d’art contemporaines.

DÉDOUBLEMENTS OUTDOOR Bar, barbecue, loungers… Au dernier étage du triplex, c’est un espace outdoor à part entière qui a été aménagé avec, en point d’orgue, le couloir de nage, tandis que la plantation de l’arbre en conclusion de l’espace a été un véritable défi, selon Ayutt Mahasom.

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n penthouse réparti sur trois niveaux au 53e étage de l’un des plus hauts buildings de Bangkok… Les superlatifs en matière d’habitat urbain s’effacent, faute de suffire à caractériser ce triplex. Hors norme, ce dernier est en effet aménagé telle une résidence de plain-pied entre espaces de vie, zones intimistes et… un jardin suspendu avec piscine ! Conçu par le cabinet Ayutt and Associates design pour une famille thaïlandaise, l’aménagement devait répondre à deux principaux objectifs : créer de vastes espaces de réception et assurer également l’intimité familiale. Le lieu, jouissant d’une vue panoramique sur la rivière Chao Phraya et le cœur historique de Bangkok, devait également offrir la sensation à ses résidents de « vivre entre ville et nature », selon l’expression d’Ayutt Mahasom, le directeur du cabinet. Chaque étage de cet habitat de 700 mètres carrés a ainsi sa propre fonction : le premier regroupe espaces de vie et salles de réception qui bénéficient derrière les hautes baies vitrées d’une vue imprenable sur la cité ; le deuxième étage rassemble chambres des enfants et suite parentale. Cette dernière reprend les codes couleurs du salon entre noir et blanc, au gré de revêtements en marbre spectaculaires, tandis que la salle de bains est une ode à la nature avec ses murs végétaux qui encadrent la baignoire et les vasques en marbre. Au dernier étage, un jardin et son couloir de nage créent la surprise, le tout associé à un véritable lieu de vie outdoor réunissant salon, cuisine et bar extérieur. Les grands espaces d’un étage à un autre s’orchestrent avec fluidité et évidence pour composer une demeure où luxe et nature agissent de concert tout en respectant la tradition familiale thaïe de se réunir autour du jardin.

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TÉLÉTRAVAIL Attenant au living, l’aménagement d’un bureau a permis de multiplier les accrochages des tableaux issus de la collection personnelle du propriétaire.

INTIMITÉ ZEN La suite parentale est assortie d’une vaste salle de bains à l’esprit zen où la nature est déclinée au gré de grands murs végétaux.

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VACANCES DE MAÎTRE

Les fantômes des grands maîtres du design planent sur cette résidence secondaire en Espagne, où l’essentiel et le fonctionnel sont de mise. Capucine Colin Joan Roig

Bénéficiant d’une vue sur la Méditerranée, cette résidence de vacances baignée de lumière décline en toute simplicité les règles du modernisme.

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Orchestrée par ses propriétaires, également designers et architectes d’intérieur, une certaine nonchalance chaleureuse émane de cet intérieur londonien où l’esprit de famille se conjugue avec le goût des belles choses.

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L’ÉLOGE DE LA LUMIÈRE • La transparence sculpturale des suspensions Fucsia d’Achille Castiglioni dans l’espace dînatoire est une déclinaison lumineuse des préceptes qui ont régi l’agencement de cette villa moderniste : des lignes à la géométrie pure au service de la fonction, l’ouverture vers l’extérieur, le tout décliné à l’aide de pièces iconiques de l’histoire du design, y compris dans le salon et les espaces de nuit.

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ifférents volumes cubiques superposés pour épouser la colline… et la transparence permanente pour profiter de la vue sur la Méditerranée… Conçue par le cabinet d’architectes Sanahuja & Partners à Oropesa del Mar pour une famille espagnole, cette résidence de vacances déjoue le relief mais veut également répondre aux préceptes du modernisme. Une géométrie épurée, une répartition fonctionnelle des espaces de vie et une ouverture constante sur la terrasse et la piscine semblant faire corps avec la mer en arrière-plan. L’aménagement intérieur sous l’égide de Salvador Villalba décline les codes de ce parti pris architectural en misant sur l’essentiel… et quel essentiel ! Ce sont en effet plusieurs pièces iconiques qui ont été choisies, à commencer par les canapés et fauteuils LC2 de Le Corbusier, Pierre Jeanneret et Charlotte Perriand, pour ameubler le vaste living de cette villa déployée sur deux étages. De même, l’esprit « less is more » de Mies Van der Rohe plane sur la salle à manger avec ses Cantilever Chairs à côté de la table roulante d’Alvar Aalto. Seul l’espace outdoor rend hommage au design ibérique mais avec des pièces tout autant épurées et fonctionnelles au gré de la collection Na Xemena chez Gandía Blasco. L’essence même du design, juste à vivre sous le soleil !

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ARBORESCENCE

NATURELLE C’est une véritable ode à la nature qui a orchestré l’aménagement de cette villa singapourienne. Des matériaux sculpturaux et quelques pièces de design aussi sobres que luxueuses y font souffler un esprit naturel et intemporel. Derek Swalwell

Les propriétaires de cette villa singapourienne sont également des collectionneurs. Une pièce de Botero au salon entre ainsi en résonance avec la sculpture The Trinity de l’artiste britannique Christophe Goldon Brown, installée à quelques pas de là, côté extérieur.

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Orchestrée par ses propriétaires, également designers et architectes d’intérieur, une certaine nonchalance chaleureuse émane de cet intérieur londonien où l’esprit de famille se conjugue avec le goût des belles choses.

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LE CULTE DE LA MATIÈRE • Les codes naturels sont déclinés dans chacune des pièces de cette résidence, du cuir des assises Poltrona Frau aux murs de granit et panneaux de bois côté salle de bains comme côté cuisine.

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’est un vieil arbre aux branchages tourmentés qui est l’âme du domaine de cette résidence singapourienne. Ayant précieusement conservé l’arbre centenaire dans le vaste jardin attenant à la villa, le cabinet d’architectes ONG&ONG a imaginé un intérieur construit autour du thème de la nature. Les matériaux tels la pierre, le bois et le cuir segmentent et font vibrer sur deux étages la demeure d’une superficie de 840 mètres carrés. Les zones de vie au rez-de-chaussée, les espaces multimédias et ludiques au sous-sol et les suites avec leurs salles de bains au premier étage sont ainsi traités telles des ramifications desservies par un escalier sculptural. Les volutes de ce dernier résonnent à cet égard avec la sculpture The Trinity de l’artiste britannique Christophe Gordon-Brown, installée à quelques pas de la piscine, sertie d’un deck en teck. C’est ainsi que murs de granit traités au gré de panneaux intercalés, cloisons en noyer, sol en travertin sont autant de respirations de la nature à l’état brut ou travaillée, à l’image des salles de bains équipées de vasques minimalistes choisies chez Boffi, qui se détachent face aux murs de pierre au relief accidenté. Le mobilier sélectionné avec soin décline à sa façon ce motif. En témoigne le salon, composé de canapés et de fauteuils en cuir venus de chez Poltrona Frau, qui entourent une table basse en teck réalisée sur mesure en Indonésie. In fine, les grands espaces de cette résidence sont meublés de quelques pièces de choix au format souvent extra-long, afin de faire vibrer cet intérieur sous le souffle d’un esprit naturel chic des plus intemporels, la beauté des matériaux d’exception en prime.

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En avril dernier à Milan, le Salon du meuble a été l’occasion de découvrir les nouvelles collections des éditeurs mais aussi combien le savoir-faire des grandes maisons et la technicité sont au service de la facilité d’usage. Une lecture des fondamentaux du design en quelque sorte. Nicole Maïon

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es canapés, encore des canapés… » Face à la multiplicité de nouveautés à laquelle il est confronté chaque année, le consommateur pourrait faire sienne l’exclamation de Francesco Binfaré et ce, quelle que soit la typologie des meubles. Hormis que le designer italien, auteur du légendaire canapé Flap, a opté cette année pour une relecture des fondamentaux autour de son canapé Absolu chez Edra… Absolu de confort, de « normalité », d’adaptation à son utilisateur et de technicité. Cela pourrait être le thème majeur de cette édition 2015 du Salon du meuble, présentant les nouveautés en passe d’être commercialisées d’ici à 2016.

Faisant fi du superflu délaissé depuis quelques années dans un contexte économique tendu, les créateurs se sont replongés dans l’idée de la « maison idéale », pour ne pas citer Patrick Norguet présentant son fauteuil Dot pour Tacchini, illustrant les valeurs symboliques d’un cocon. Les éditeurs se sont également attelés à des déclinaisons de leurs collections ayant déjà convaincu leurs clients tandis que certains célébraient avec éclat leur anniversaire. On pense notamment aux 90 ans de Porro et aux 80 ans de Molteni qui furent l’occasion de se plonger dans l’histoire familiale de ces grandes maisons et ce, sans compter la salve de rééditions de pièces qui firent l’histoire du design. Une façon

d’insister sur le fait que le meuble est une affaire de tradition, de savoir-faire et de technicité. À cet égard, ont été dévoilées des pièces ayant nécessité plusieurs années de recherche en termes de matériaux et de fabrication. Au-delà de l’esthétisme, le meuble est en effet un concentré d’innovations pensé pour nous rendre service au quotidien, à l’instar de la si légère chaise Piuma signée Piero Lissoni chez Kartell en voie de commercialisation. Une chaise, encore une chaise… oui, mais un modèle du genre, comme les assises Belleville des Bouroullec chez Vitra dont la ligne élégante est avant tout au service de la facilité d’usage. N’est-ce pas ce que nous demandons avant tout ?

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DU CÔTÉ DES ASSISES Canapés, fauteuils et chaises… Comme à l’ordinaire, cette famille de produits est foisonnante sans même que l’on évoque les déclinaisons dans les collections installées des éditeurs. Un point particulier cependant, des avancées techniques au rendez-vous pour optimiser tant le confort que la légèreté.

SCÉNARII MULTIPLES

SALON DE THÉ Le motif du tissu est le point de départ de la création de ce petit canapé bas, dont les rondeurs de la structure contrastent avec les coussins angulaires. Plusieurs sources d’inspiration s’entrechoquent, entre le futon japonais et un salon de l’empire ottoman. Moroso, sofa Ottoman, création Scholten & Baijings.

C’est une ligne qui court du piétement au dossier, ce dernier accueillant une coque fine dont le matériau peut varier entre polypropylène ou contreplacage moulé. De quoi ouvrir la porte aux usages les plus divers, en indoor comme en outdoor. La Belleville revisite le principe de chaise bistrot sous l’égide de Ronan et d’Erwan Bouroullec et est la pièce phare de cette nouvelle collection chez Vitra. Vitra, collection Belleville, chaises et tables, création Ronan & Erwan Bouroullec.

PETIT BIJOU Pour son créateur, Patrick Norguet, ce fauteuil incarne les valeurs symboliques de la « maison idéale ». Au gré de ses courbes subtiles et enveloppantes, l’assise épurée se dresse tel un petit cocon résolument féminin. Tacchini, fauteuil Dot, création Patrick Norguet.

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PLAN D’EAU Les fauteuils enveloppants sont devenus depuis quelques années une grande tendance en matière d’assises, mais celui-ci se distingue par le profil en acier lié à sa base et qui assure la stabilité. Une ligne contrastée comme pour illustrer son nom, « Eaux tranquilles » en japonais délivré par son créateur Tomoya Tabuchi. Viccarbe, fauteuil Nagi, création Tomoya Tabuchi.

AVANCÉE TECHNOLOGIQUE Ce sont plus de deux ans de recherches qui se cachent derrière la silhouette ultrafine de cette assise. Cette dernière résulte de la mise au point d’un mélange inédit autour d’un polymère thermoplastique et de fibres de carbone, qui a exigé une technique de moulage par injection pensée spécialement pour ce composé. In fine, d’un poids de quelque 2,2 kg, la chaise se singularise par juste quelques millimètres d’épaisseur. Kartell, chaise Piuma, création Piero Lissoni.

ATEMPOREL La reconnaissance des fauteuils Chelsea l’an dernier a conduit à agrandir la famille avec un canapé qui devient la pièce centrale du salon. Châssis en bois massif et assises garnies de grands coussins en plume d’oie forment une composition équilibrée et surtout confortable ! Molteni, canapé Chelsea, création Rodolfo Dordoni.

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MONDRIAN ENCORE ET TOUJOURS Mondrianesque au possible, ce fauteuil de Marcel Wanders se fait cependant subtil avec sa structure filiforme. Moooi, fauteuil Charles, création Marcel Wanders.

COCON

RAFFINÉ Le thème de la couture décliné cette année par Living Divani est joliment illustré par l’élégante structure en acier de ce tabouret haut. Living Divani, Nina, création David Lopez Quincoces.

Ce délicieux cocon est serti d’un anneau en acier supportant un système de sangles en cuir. Le tout forme, in fine, la structure et les accoudoirs qui accueillent l’assise même et les coussins rembourrés de duvet d’oie et revêtus de cuir Poltrona Frau, bien sûr. Le nid se fait même mobile en pivotant à 360° grâce à ses huit roulettes. Poltrona Frau, canapé Scarlett, création Jean-Marie Massaud.

AU CARRÉ Certes, les dossiers hauts ont la cote mais formulés ainsi sous la houlette du duo Barber & Osgerby, ces derniers créent la surprise. La structure en aluminium en forme de T relie la base pivotante à l’assise qui, de profil, semble entrer en lévitation. Fauteuil pour la maison ou fauteuil de direction, le résultat est une silhouette épurée et avant-gardiste. Knoll, fauteuil Pilot, création Barber & Osgerby.

STRUCTURÉ Le designer belge Alain Gilles est un collaborateur référent chez Bonaldo. Cette année, il signe une nouvelle collection réunissant canapés de différentes dimensions et un fauteuil. La structure de chacune des pièces est à l’honneur et a pour mission de surligner leur dynamique. Bonaldo, collection Structure, création Alain Gilles.

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LE CONFORT REVISITÉ Un coussin intelligent que l’on utilise comme accoudoirs ou comme dossier et qui s’adapte au corps de son occupant… Tel est le petit plus que met en avant Francesco Binfaré quand il raconte ce canapé qui se veut le summum du confort. Edra, canapé Absolu, création Francesco Binfaré.

FACILE À VIVRE L’utilisation du contreplaqué a permis la légèreté de cette chaise, construite en deux pièces. L’équilibre parfait de sa forme est assortie de sa praticité puisqu’elle est empilable mais aussi personnalisable en pouvant être fabriquée sur commande avec la couleur de son choix. Plank, chaise Remo, création Konstantin Grcic.

ANIMAL Alors que le studio Nendo et son chef d’orchestre, Oki Sato, faisaient l’objet d’une rétrospective de différentes créations éditées par Cappellini, un nouveau venu venait rejoindre la tribu. Ce fauteuil se distingue par son enveloppe de cuir se faisant dossier et accoudoirs. Cappellini, fauteuil Bison, création Nendo.

LÀ-HAUT Comme à son habitude, Daniel Libeskind conçoit ses créations comme une architecture miniature. Son fauteuil Gemma joue des contrastes entre arêtes brillantes asymétriques et douceur de l’assise. Plus qu’un éclatant bijou, c’est le sommet d’un glacier qui semble nous interpeller. Moroso, fauteuil Gemma, création Daniel Libeskind.

CARTOON Point de droiture minimaliste habituelle chez Konstantin Grcic mais de l’humour au rendez-vous pour ce fauteuil proposé chez Magis. Le créateur allemand le présente d’ailleurs comme l’évocation d’un personnage de dessin animé. Un dossier en forme de fer à cheval se prolonge en accoudoirs pour créer une petite assise sympathique en plastique, réalisée en rotomoulage. De quoi l’utiliser tout autant en indoor qu’en outdoor ! Magis, fauteuil Sam Son, création Konstantin Grcic.

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DU CÔTÉ DE L’ACCESSOIRE L’accessoire devient pièce d’exception au gré de séries limitées, de rééditions et de tradition artisanale.

DENTELLE MODERNE Il était un temps dans la Sienne du xve siècle où ils étaient réalisés au crochet. Reprenant le fil de l’histoire, cette nouvelle collection de dessous-deplat et de verres, imaginée par Maurizio Galante et Tal Lancman se fait désormais broderie métallique pour un effet très sophistiqué. Driade, Italic Lace, création Maurizio Galante & Tal Lancman.

HORS CADRE Le trio suisse Atelier Oï réinterprète l’histoire du miroir, une typologie d’accessoires propice au savoir-faire artisanal. Le cadre de celuici est constitué d’un entrelacement de lanières de cuir qui s’oppose à la surface lisse et réfléchissante. Zanotta, miroir Raperonzolo, création Atelier Oï.

ART NUMÉRIQUE À l’occasion du Salon du meuble, Moooi a présenté sa nouvelle marque, Moooi Carpets, réunissant trois collections. Des pièces spectaculaires et baroques à l’image de l’univers de l’éditeur néerlandais mais aussi la possibilité de réaliser sur mesure ses propres tapis. Le plus étonnant reste sans conteste les tapis à impression numérique. Moooi Carpets, tapis Liquid Birch, création Broersen en Lukacs.

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LES DIX PETITES BOÎTES À l’occasion de ses 90 ans, Porro a transformé son show-room via Durini à Milan en un cabinet de curiosités. Tel un boudoir orchestré autour du système de rangement Storage de Piero Lissoni, ce sont pas moins de dix boîtes étonnantes créées par des designers de renom qui mettent en scène à leur façon le savoirfaire du fabricant italien pour métamorphoser le bois. Chacune d’entre elles est un condensé de l’univers créatif de ses auteurs, à l’instar de la création d’Alessandro Mendini, du collectif Front, ou du couple d’architectes Neri&Hu.

L’ÉNERGIE SOTTSASS Découvrir des pièces inédites d’un maestro tel Ettore Sottsass fut l’un des grands bonheurs de cette édition milanaise. Kartell présente une série de projets signés en 2004 avec le maître et jusqu’à présent jamais produits. À la clé, six vases, deux tabourets et une lampe, dont les formes postfuturistes et les couleurs vives nous replongent dans l’œuvre de Sottsass et l’épopée Memphis. Kartell, collection Ettore Sottsass.

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DU CÔTÉ DU LIT Chacune à leur façon, ces nouveautés font l’éloge de la matière travaillée artisanalement.

ÉLOGE DU CUIR L’EFFET DE SURPRISE Le canapé Undercover nous avait emballé l’an dernier au sens propre comme au sens figuré, voici désormais le lit Coverbed qui joue également sur un double effet textile. La tête de lit laisse ainsi entrapercevoir une couleur et une texture en contraste avec la structure minimaliste du cadre. Zanotta, lit Coverbed, création Anna von Schewen.

Avec plus de 500 000 pièces vendues depuis 1977, la chaise Cab de Mario Bellini fait dorénavant l’objet de déclinaisons avec un fauteuil mais également un lit qui reprennent les codes de l’icône : un revêtement intégral de cuir de la structure et une attention portée aux détails de la sellerie. Les différentes parties en cuir, obtenues par une découpe à la machine à commande numérique, passent par pas moins de quatorze traitements manuels successifs. Un travail d’orfèvre qui célèbre au passage les 80 ans de Mario Bellini et ses 50 ans de collaboration avec Cassina.

DU CÔTÉ DE LA TABLE Un plateau et un piètement… qu’elles fassent office de tables basses ou tables de salle à manger, ces pièces se singularisent par leur propositions fonctionnelles et leur singularité formelle. LE VERRE TRANSCENDÉ De Philippe Starck à Barber & Osgerby en passant par Massimiliano Locatelli, Glas Italia poursuit son travail de recherche en compagnie de designers de talent. Parmi les nouveautés, cette collection de tables et de consoles qui magnifie le verre de façon spectaculaire. Les différentes pièces aux bords arrondis et aux formes irrégulières peuvent tout autant être utilisées de façon indépendante qu’être associées pour former une seule et même table qui joue de la transparence comme des variations de couleurs. Glas Italia, console Specchio Di Venere, création Massimiliano Locatelli-CLS Architetti.

COMPOSITIONS NATURELLES L’une, plus haute, se singularise par son plateau en bois massif, tandis que l’autre s’offre en contraste avec son plateau revêtu de tissu. Les deux forment ainsi un duo d’élégance composant un micro-espace. Casamania, table basse Lily, création Marc Thorpe.

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CÔTÉ TERRASSE Le mobilier outdoor reprend les codes de l’indoor afin de proposer des salons extérieurs aussi raffinés qu’à l’intérieur, l’accessoirisation en prime. Clés du succès, la technicité et l’innovation entreprises par les fabricants pour satisfaire le défi de la durabilité, du confort… et d’une esthétique sophistiquée.

COIFFE

MARIAGE MIXTE Si le bois est réservé au plateau en version stratifiée pour la table supportée par un piétement en plastique, c’est la combinaison inverse qui a été choisie pour les assises. Une collection élégante dessinée par le créateur français Cédric Ragot, récemment disparu. Plust, collection Planet family, création Cédric Ragot.

Lancée l’an dernier, cette belle collection de Patrick Norguet associant teck et tressage de cordage se développe autour d’un sofa mais aussi d’une bergère coiffée par un haut dossier qui en fait toute sa personnalité. Ethimo, collection Knit, création Patrick Norguet.

GARDE-ROBE Roda poursuit son objectif de meubles propres aux singularités d’un salon indoor… et à même de résister aux conditions de l’univers outdoor. Double décline ainsi les codes des assises indoor entre confort moelleux et habillage sophistiqué, comme en témoignent les coutures et les boutons qui ornent accoudoirs et dossier. La structure générale en aluminium est habillée d’un rembourrage multicouche. Présentable ainsi, ce sofa peut tout autant être revêtu des tissus extérieurs de Roda avec, à la clé, un dressing à l’envi. Une double peau, en quelque sorte, qui a inspiré le nom de la collection comprenant canapé, pouf et fauteuil. Roda, collection Double.

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PRISE DE HAUTEUR La collection Yard dessinée par Stefan Diez prend de la hauteur en s’enrichissant d’une nouvelle table haute tout en longueur et d’un tabouret haut. Un développement de la collection consacrée à un usage professionnel, pour les hôtels entre autres, mais qui rendra tout autant service aux particuliers. Emu, collection Yard, table haute et tabouret, création Stefan Diez.

LES AILES DU DÉSIR Le nom de baptême de ce fauteuil suffit à évoquer de belles images… L’Huma est en effet un oiseau rare dont la perception seule de l’ombre suffit à assurer le bonheur, selon la mythologie perse. Pour l’heure, on se lovera dans les ailes confortables de cette assise en rotin grâce à la flexibilité des baguettes incorporées à son cannage enveloppant en forme de coquille. Expormim, fauteuil Huma, création Mario Ruiz.

ÉLÉGANCE NATURELLE C’est l’esprit naturel chic qui est au rendez-vous avec cette nouvelle collection de Piergiorgio Cazzaniga. Une élégance simple entre tressage et structure en acier inoxydable, ce qui n’empêche pas une attention détaillée à la technique. Tribù, fauteuil Contour, création Piergiorgio Cazzaniga.

MARIN Un coquillage gargantuesque posé au sol… Pouvant être surplombé d’un pare-soleil comme prêt à être dégusté, ce lit d’extérieur de forme circulaire est d’une épure totale, à l’instar de l’univers créatif de Ramón Esteve. Vondom, daybed Ulm, création Ramón Esteve.

MUTATIONS Créé en 2007, Fat Sofa tout en rondeur profite désormais d’une déclinaison adaptée à l’extérieur. Le système d’assises rembourrées se singularise par son dossier au tressage inédit. Au final, la sophistication d’un meuble propre à l’indoor qui signale à sa façon combien les limites techniques sont repoussées d’une année à l’autre afin d’effacer définitivement d’un point de vue formel les différences entre in et out. B&B Italia, canapé Fat Sofa, création Patricia Urquiola.

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DU CÔTÉ DE LA STRUCTURE Plus que des systèmes de rangements et des cloisons, ce sont autant de structures qui composent des espaces au sein des pièces à vivre.

REPÉRÉ Leur principe de bureau fut repéré par Living Divani lors de l’édition 2014 du Salone Satellite. Le duo allemand kaschkasch voit son concept désormais optimisé et fabriqué sous la houlette des équipes de Living Divani. À la clé, l’optimisation de l’espace avec cette tablette intégrant quelques rangements, qui se relève une fois la séance de travail finie. Living Divani, bureau FJU, création kaschkasch.

TABLEAU TRIDIMENSIONNEL Ces structures n’ont pas pour seule vocation de délimiter l’espace mais également de créer aisément des paysages décoratifs à l’intérieur. On les utilisera en paravent au sol ou accrochées au mur comme une fresque mouvante en jouant des deux tailles proposées et des différents coloris qui constituent autant d’aplats au gré d’une forme oblongue. Tacchini, Nebula, création Pearson Lloyd.

PÉTALES La notion d’intimité était récurrente à Rho Pero grâce à plusieurs systèmes de séparations. GamFratesi a présenté ainsi une version de cloisons mobiles très bucoliques et s’affirmant clairement caldériennes. Suspendues au gré de rails, ces « pétales » en tissu XXL permettent de composer des petits espaces et font office par la même occasion de solution d’isolation acoustique. Cappellini, création Screen System, création GamFratesi.

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CAMÉLÉON La couleur n’est pas la seule source de vibration chez Paola Lenti. Le mouvement et la possibilité de créer des espaces protéiformes sont également au rendez-vous. En témoigne ce système de panneaux modulaires revêtus de tissu Brio, dont les différents éléments peuvent être fixés au mur ou utilisés comme des compositions autoportantes créant des espaces sur mesure. Paola Lenti, système de panneaux modulaires, création Francesco Rota.

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HIER ET AUJOURD’HUI Depuis un an, il revient à David Chipperfield de piloter la direction artistique de Driade. Les nouveautés présentées à Milan illustraient la volonté de l’éditeur de conserver un pied dans son passé luxuriant, avec notamment la réédition d’assises d’Enzo Mari, tout en mettant en parallèle un pied dans l’avenir avec des créations de jeunes talents comme de designers confirmés. Synthèse d’hier et d’aujourd’hui, la bibliothèque Zig Zag de Konstantin Grcic, introduite en 1996, profite d’une reconfiguration de sa structure avec de nouvelles techniques de fabrication et de nouvelles finitions de matériaux. Driade, bibliothèque Zig Zag, création Konstantin Grcic.

LE SENS DE L’ÉQUILIBRE Alors qu’il célèbre ses 90 ans cette année, l’éditeur italien Porro démontre encore une fois, s’il était nécessaire, combien fonctionnalité et équilibre de la forme sont au rendez-vous, en compagnie de Piero Lissoni, son directeur artistique. En témoigne cette collection du maestro. La laque brillante joue des tonalités de rouge se dégradant en orangé, le tout sur un piétement chromé. La déclinaison en deux formats n’est pas un hasard selon que l’on a besoin d’un buffet bas doté de portes coulissantes qui fera office de banc TV ou d’un meuble plus petit se transformant en vaisselier. Porro, buffet Ipercolore, création Piero Lissoni.

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CÔTÉ LUMIÈRE Alors que 2015 était proclamée Année de la lumière par l’Unesco, Euroluce prenait un accent tout particulier à Rho Pero et dans la ville. Au-delà des festivités, c’est la technologie encore et toujours plus avancée qui était omniprésente tout en s’effaçant au profit de luminaires souvent aériens.

LES POUPÉES RUSSES

ARBRE BRILLANT Lors de sa première participation à Euroluce en 2013, les luminaires du canadien Bocci provoquaient déjà notre enthousiasme. Cette année, l’éditeur profitait de la design week pour célébrer ses dix ans et présenter son arbre de lumière, chaque feuille en verre intégrant une source led, tandis que le système d’alimentation se dissimule dans la structure métallique. L’intégralité de cette plante onirique fut présentée à Vancouver, mais l’on pourra toujours se contenter de quelques branchages chez soi, car ce luminaire est en vérité aussi indoor qu’outdoor. Bocci, 16.

DANS LES SOUS-BOIS Sur le stand de Flos conçu comme une galerie d’art par Ron Gilad, les luminaires s’exposaient pièce après pièce telles des sculptures, à l’instar de la délicate collection Serena de Patricia Urquiola. De la suspension à l’applique en passant par le lampadaire ou la lampe de table, le réflecteur métallique prend la forme d’une feuille prête à se mouvoir selon l’orientation voulue de l’éclairage, tandis que la source lumineuse s’inspire d’un pistil. Les finitions cuivre, or ou encore aluminium poli concourent à cet effet de feuillage automnal. Flos, lampe de table Serena, création Patricia Urquiola.

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Bien que Dima Loginoff soit considérée comme la moins russe des créateurs de son pays, elle reconnaît une part de son ADN dans cette suspension. Fedora s’inspire sans conteste des poupées matriochkas, ici habillées de verre et d’aluminium. Elles seront disponibles seules ou en grappe de trois, six ou douze lumières, le travail sur le verre renforçant leur esprit baroque. AxoLight, Fedora, création Dima Loginoff.

À CROQUER Terriblement 2015, cette nouvelle collection est une ode tout à la fois à l’Année internationale de la lumière et au thème de l’alimentation de l’Exposition universelle qui se tient actuellement à Milan. Kushi, « brochette », en japonais, nous fait penser instinctivement aux pommes d’amour ou aux guimauves avec la douceur sphérique de son diffuseur en verre soufflé associé à une tige métallique. Kundalini, suspension Kushi, création Alberto Saggia & Valerio Sommella.

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AQUATIQUE Des plans d’eau comme prêts à inonder le mur au hasard de l’écoulement. De forme organique, cette applique joue des couleurs pour cependant dissimuler en son sein la source led. Au-delà de sa fonction d’éclairage, ce luminaire aux effets changeants multipliés sur le mur devient décoration murale. Foscarini, applique Lake, création Lucidi Pevere.

HIER ET AUJOURD’HUI Le verre était l’une des tendances récurrentes de cette édition Euroluce. En guest star, la très belle collection dédiée au verre et réalisée de manière artisanale présentée par Artemide. Parmi les 4 luminaires, la création d’une délicatesse infinie de Carlotta de Bevilacqua dont le nom fait référence à une technique du 16e siècle à Murano. En un mot, la tradition associée à la technique du led. Artemide, Glasse tech collection, Invero, création Carlotta de Bevilacqua

NIMBES LUMINEUX L’usage du verre pressé et de la led a permis une déformation extrême du diffuseur. À la clé, un effet de nimbes aux teintes naturelles, comme le tabac ou le vert sapin, afin d’auréoler nos intérieurs à travers cette compression de verre. Fontana Arte, suspension Nebra, création Sebastian Herkner.

LUNAIRE Un anneau de led sur le périmètre d’un disque plat… C’est une nouvelle technologie Led présenté il y a deux ans par le PDG de Flos, Piero Gandini à Jasper Morrison qui a conduit le créateur britannique à penser ce lampadaire. D’un diamètre imposant, le disque orientable à 360° posé sur un trépied diffuse un éclairage réglable en intensité et en température. Autant de volumes reconfigurés et d’ambiances personnalisées à la clé pour une soirée festive comme pour une séance de lecture intimiste sur un canapé. Flos, Superloon, création Jasper Morrison

TISSU LED L’innovation à l’état pur… Ce voile de lumière est dans les faits un film plastique souple intégrant quelque 750 leds. Tel un tissu accroché, une simple baguette en métal permet de le fixer. Ingo Maurer, Dew Drops Wall.

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DERVICHE TOURNEUR Lautrec les aurait croquées sans aucune hésitation… Ces danseuses sont en fait des suspensions qui virevoltent lentement, inspirées par la force de Coriolis. Magnétique ! Danese Light, Les Danseuses, création Atelier Oï.

PROJECTIONS La décomposition de l’idée de suspension, ou plutôt « déconstruction », selon les termes de son créateur hispanique, Antoni Arola, amène ce luminaire à emprunter sa silhouette longiligne au flamant rose tout en ayant une vocation fonctionnelle. La source lumineuse n’est pas recouverte comme traditionnellement par l’abat-jour mais est projetée vers les différentes pièces qui surplombent le diffuseur. On obtient ainsi une lumière douce pour un effet très aérien. Vibia, suspension Flamingo, création Antoni Arola.

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INSPIRATION

HYPNOSE

Ce luminaire reflète tout l’univers créatif de son designer, Victor Vasilev, qui joue et déplace les formes géométriques. Le jeune créateur n’a pas eu peur, pour l’occasion, de revisiter l’œuvre de Vico Magistretti, en s’appuyant sur les possibilités de la led autour de jeux de rotations des diffuseurs. Oluce, Superluna, création Victor Vasilev.

Un effet de verre soufflé déformé… La diffraction de la lumière dans ce globe en polycarbonate et finition métallisée hypnotise. Tom Dixon, Melt, création Tom Dixon et Front.

ICONIQUE Devenue un classique du design depuis vingt-cinq ans, la famille Tolomeo s’est agrandie en intérieur… comme en extérieur. La Tolomeo Mega Terra dispose désormais d’une version outdoor, son abat-jour conique et ses bras effilés apportant un summum de fonctionnalités et de design sur la terrasse. Artemide, Tolomeo Outdoor, création Michele De Lucchi et Giancarlo Fassina.

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DU CÔTÉ DES JEUNES TALENTS Tremplin international des jeunes designers triés sur le volet, le Salone Satellite est l’occasion de découvrir des créateurs prometteurs et des projets décapants.

CULTURE 3D

ÉCOSYSTÈME VÉGÉTAL

Premier prix des Satellite Awards, cette série de luminaires proposée par le groupe Xuberance, situé en Chine, tisse les liens entre tradition et innovation. Inspirés des nuages reproduits dans les sculptures en pierre des anciens jardins chinois, ces luminaires ont été réalisés à l’aide d’imprimantes 3D. Xuberance, Cloud Series.

De la terre mêlée aux semences frottées sur la paroi en céramique brute du vase rempli d’eau, et les premiers végétaux apparaissent… Dossofiorito profite de la nature des plantes épiphytes pour créer ces suspensions qui accrochent notre regard ! Dossofiorito, Epiphytes.

TERRE ET DESIGN Primées d’une mention honorable, ces enceintes étonnantes associent le savoir-faire en poterie et la technologie d’un système musical sans fil. Audelà de la fonction et du design, leur conception répond à un objectif : valoriser l’artisanat local et développer l’emploi dans le sud du Chili, sur les terres des Mapuche. Elles font l’objet d’une campagne de financement sur une plateforme de crowdfunding pour lancer leur commercialisation fin 2015. Coup de cœur ! Documentary Design, enceintes Mapuguaquen.

L’ARBRE QUI CACHE LA FORÊT Le principe de cloisons mobiles est également à l’honneur du côté des jeunes talents. Le duo hispanique Monoculo Design Studio a présenté ainsi ce système modulable et mobile. Chaque « éventail» implanté sur le support en bois naturel doté de roulettes se déploie selon l’envie, le tout se voulant inspiré des forêts méditerranéennes. Monoculo Design Studio, Bosque Divider.

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4 SALONS

HIGH-TECH ULTRA TENDANCE Que vous soyez cinéphile, connecté, gamer ou juste résolument geek, ceci ne vous a pas échappé, les nouvelles technologies envahissent notre vie et ne cessent d’évoluer ! Elles investissent l’espace du salon pour offrir de meilleurs services et un confort plus grand dans les loisirs et les objets quotidiens. À nous de les assortir à une déco totalement contemporaine. Anne Swynghedauw

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CINÉPHILE

Pourquoi pas un home cinéma ? Autour des matières naturelles et du design haut de gamme, le confort chic est au rendez-vous pour se prélasser chez soi. Laissez-vous porter par l’univers sonore et visuel de votre film préféré, à 360 ° !

DU GRAND SPECTACLE 216 cm de largeur… Avec une diagonale d’écran généreuse, ce téléviseur multiplie les superlatifs. À l’affichage ultra-haute définition, l’écran à rétroéclairage Led direct associe une qualité sonore tout aussi soignée avec un système audio intégré et pas moins de huit amplificateurs et un module de son surround. Côté design, l’identité danoise du constructeur est prégnante au gré de lignes épurées d’un cadre en aluminium et de la fonctionnalité présente quand nécessaire. Bang & Olufsen, BeoVision Avant 85’, avec BeoRemote One et support mural fixe, 23 605 €

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CONFORT ABSOLU S’inspirant du fauteuil club anglais, il est devenu célèbre et ce n’est pas un hasard ! Son ergonomie parfaite épouse les formes du corps, la souplesse extrême de son cuir est enveloppante. Il exprime les qualités idéales d’un fauteuil pour regarder un bon film, lire ou faire la sieste. Vitra, fauteuil et repose-pied Lounge Chair, création Charles & Ray Eames 1956, cuir et coque en noyer, à partir de 6 500 €

ARCHÉTYPE Cette lampe sait se faire discrète sur un buffet ou sur une table, tout en diffusant un éclairage très blanc, proche de la lumière du jour. BoConcept, lampe Mix, métal enduit blanc, diam. 35 x H. 48 cm, 299 €

DUO CONTRASTÉ Finesse et élégance se sont associées pour cette table d’appoint qui renouvelle les codes du classique guéridon de salon. L’effet peut surprendre, mais il accompagne de façon audacieuse un canapé ou un fauteuil. Enne, table d’appoint Icona, création Christophe Pillet, marbre et bois brut, chez RBC, diam. 60 x H. 45 cm, 945 €

HAUTE COUTURE Avec son duo de matières so chic, ce casque vous suivra partout ! Assemblé de manière soignée en Bretagne, chacune de ses pièces est modelée en aluminium. Il intègre des transducteurs haute performance à aimants néodyme pour une qualité d’écoute parfaite. Il a obtenu le Red Dot Award 2015. Aëdle, casque audio VK-1, création Eugeni Quitllet, cuir et aluminium, 390 €

VINTAGE Proche de l’esprit du mobilier fonctionnel des années 1950, ce buffet fait office de rangement fermé et de desserte, pour y poser ses livres ou DVD favoris. Indispensable ! Habitat, buffet El, panneaux de particule plaqué noyer, métal laqué noir, L. 180 x l. 45 x H. 45 cm, 899 €

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ULTRACONNECTÉ Vous êtes à la pointe des nouvelles technologies et la maison connectée n’a plus de secret pour vous ! Dans cet univers, banquette, objets, tablette dernier cri sont les marqueurs d’un style de vie virtuel hors des codes classiques du salon.

MODULABLE Cette banquette, dotée de coussins amovibles et d’un couchage d’appoint, propose une nouvelle façon se reposer. Les coussins sont équipés d’un système antiglisse et se déplacent au sol ou sur la banquette. Cinna, canapé Prado deux places, création Christian Werner, à partir de 3 197 € 68

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SANS FIL Fini le casse-tête pour trouver la bonne prise, le bon chargeur ! Cette lampe sort de sa fonction bureautique d’éclairage et permet de recharger son portable. Le chargeur amovible est compatible avec les smartphones dotés de la technologie QI. Une coque adaptable est proposée pour les iPhone 4, 5 et 6 et une seconde pour les Samsung Galaxy S4 et S5. IKEA, lampe Rigga, création David Wahl, station charge sans fil, port USB,69 €

MULTIFONCTION Dans la famille Tab, je demande le stylo… Avec un écran de 9,7 pouces, cette tablette est tout autant un espace de travail, disposant des outils Office habituels, Word, Excel et PowerPoint, que de visionnage de vidéos et de lecture confortable au gré d’un format 4/3. Via la fonction Partage d’écran, on passe de la consultation d’un e-mail ou d’un article à un document de travail que l’on modifie aisément à l’aide de son stylet, le tout en wi-fi. Samsung, Galaxy Tab A avec S Pen, 399 €

DEDANS OU DEHORS Ce pouf, à la fois ferme et moelleux, est conçu pour ne pas se déformer. Il est idéal pour se relaxer ou s’asseoir et pianoter sur son ordinateur portable. Il se déplace facilement grâce à une poignée. Trimm Copenhagen, pouf en toile enduite Sunbrella Plus, rembourrage, microbilles polystyrène EPS, diam. 65 x H. 90 cm, chez Made in design, 320 €

MINIMALISTES Présentée au Salon de Milan 2015, cette collection est la continuité de la table basse multifonction créée en 2010. Elle se poursuit avec ces rangements équipés de tiroirs, dont les lignes graphiques sont inspirées des œuvres du peintre Piet Mondrian et du sculpteur Donald Judd. B&B Italia, collection Surface, création Vincent Van Duysen, chêne et métal chromé, prix sur demande.

ESSENTIEL Autour de ce canapé, un pôle détente se crée comme une nouvelle manière d’appréhender l’espace du salon. Le canapé intègre lit, bibliothèque, rangement, dans une conception épurée qui renoue avec une qualité primordiale du design : la fonctionnalité. Enne, canapé Code, création Christophe Pillet, acier, bois, tissu, chez RBC, L. 250 x l. 120 x H. 70 cm, 4 170 €

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LÉGÈRE Suspendu comme par un fil, ce lampadaire joue les funambules. Son graphisme aérien, le juste équilibre de sa conception en font un best-seller. Foscarini, lampadaire Twiggy, création Marc Sadler 2006, ,1 290 €

GAMERS

La mobilité est votre façon de vivre en milieu urbain. Vous êtes relié aux écrans tactiles, aux jeux vidéo, installé dans un fauteuil digne de Star Wars, autour de tables légères. Un terrain de jeu parfait pour tout gamer qui se respecte !

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PERSO Ce fauteuil pivotant et enveloppant joue les cockpits d’avion première classe. Dans un environnement futuriste, on est dans sa bulle et généreusement installé pour jouer : la partie peut commencer. Zanotta, fauteuil Evolution, création Ora Ïto, à partir de 4 500 €

SUSPENDU Ce lampadaire est le compagnon indispensable des salons, archétype de l’identité moderne dans le mobilier contemporain pour une nouvelle façon d’éclairer son salon. Made.com, lampadaire Arche, H. 206 cm, 229 €

LA STAR C’est la Rolls-Royce des gamers tant la PS4 est complète, que ce soit par ses fonctionnalités ou par la panoplie de jeux disponibles entre exclusivités et blockbusters. Jeux d’aventures, créations sportives… l’éventail concerne toute la famille, le tout avec l’ergonomie de la manette DualShock 4, le lecteur Blu-ray et un ensemble de caractéristiques au service d’une console puissante et connectée. Sony, Playstation, console PS4, 500 Go, blanche, 399 €

BASIQUE Ces tables d’appoint se glissent facilement les unes dans les autres ; les trois plateaux offrent une desserte suffisante pour grignoter et faire une pause drink entre deux parties de jeux vidéo. BoConcept, tables gigognes Cartagena, laqué noir et noir mat, diam. de 40 à 50 x H. de 37 à 49 cm, 299 €

À VOLONTÉ On choisit son format, ses couleurs, ses formes pour obtenir cinq types de canapés au ras du sol avec deux hauteurs d’assises, trois hauteurs de dossier et quatre hauteurs d’accoudoirs. À placer où l’on veut, selon ses besoins. Soit plus de 600 combinaisons possibles. Que demander de plus ? Cubit, système modulaire d’assises rembourrées, 97 tissus et couleurs au choix, à partir de 1 600 €

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A COMPOSER Ranger, compacter, exposer sur un pan mur, tel est le concept de ce programme dont les éléments, posés au sol ou suspendus au mur se combinent selon ses besoins. Cette alternative plus créative aux rangements compacts monoblocs, est une manière intelligente d’animer un mur. Poliform, éléments modulaires Sintesi, création Carlo Colombo, prix sur demande.

FUTURISME GEEK

Adepte du design épuré, à l’affût des nouveautés technologiques, vous baignez dans la musique techno, casque haute performance vissé sur la tête. Pour ce salon immatériel, un canapé aux formes généreuses, dans une immersion néofuturiste.

LA TROISIÈME DIMENSION Nager dans les fonds marins, frôler des branches de corail puis remonter à la surface… dans son salon, une fois le casque ôté ! Conçu en collaboration avec Oculus, ce casque de réalité virtuelle offre une expérience immersive totalement futuriste. L’équipement est optimisé pour les smartphones Galaxy S6, les contenus étant disponibles en téléchargement sur l’Oculus Store. Samsung, casque Gear VR, prix sur demande.

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OUVERTE OU FERMÉE Sous ses allures simples, cette table cache bien son jeu et dissimule dans son plateau tournant à 360 ° un petit rangement intérieur accessible à tout moment. Une redécouverte du guéridon à secrets, version futuriste ! Zanotta, guéridon Toi, création Salvatore Indriolo, polyurhétane rigide, plateau plaque aluminium, diam. 42 x H. 50 cm, 665 €

GRAND LUXE Inspirée par l’univers de la parfumerie, cette suspension sculpturale a été imaginée pour un éclairage indirect. Elle procure une lumière douce et diaphane, réfléchie depuis les parois intérieures et intègre une source Led. Designheure, suspension Eau de lumière, création Davide Oppizi, finition bois ou marbre de Carrare, 3 499 €

INTUITIF Avec ces oreillettes intra-auriculaires Bluetooth, on écoute désormais les sons binauraux mais on enregistre aussi le son pour un partage immédiat ! La qualité acoustique du son 3D de ces oreillettes « enregistreuses » est bluffante. Une fonction assure la perception de l’environnement de manière naturelle. Avec en plus un design compact, un poids plume et un confort de port ergonomique. Un produit novateur qui enthousiasme tout early adopter. Il fait l’objet d’une demande de fonds sur une plateforme de crowdfunding et sera commercialisé d’ici à Noël. Binauric, oreillettes OpenEars, prix en plateforme participative «https://www. kickstarter.com/projects/1553305645/openears», 119 €

GÉNÉREUX Petit, compact, il a pourtant tout d’un canapé haut de gamme de qualité. Signe d’une intense modernité, il nous plonge cependant dans un univers intemporel et poétique. Divin pour écouter de la musique ! B&B Italia, canapé deux places Love Papilio, création Naoto Fukasawa, 145 x P. 93 x H. 102 cm, 3 800 €

MOBILITÉ, FLEXIBILITÉ Cette gamme de mobilier de bureau, devenue un classique du design, gagne le terrain du secteur privé. Avec ses multiples combinaisons possibles (tiroirs, plateaux ouverts, roulettes…), ses 14 coloris disponibles, le système s’adapte à tous les intérieurs et ce modèle est conçu pour accueillir le matériel audiovisuel. USM, meuble TV, 227 x P. 52 x H. 43 cm, 1 675 €

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MEUBLES TÉLÉ

Si elles sont de plus en plus fines et connectées, les télés restent un élément important au salon, pour les cinéphiles comme pour les gamers, ou simplement pour partager ses photos entre amis. Autant choisir alors un meuble qui cachera la connectique tout en s’intégrant parfaitement à votre décor. Nathalie Degardin

DANS LE CADRE Très design, ce meuble porte-télé s’assure une ligne fine grâce à son cadre valorisant. D’une structure en laqué gaufré blanc ou graphite, il comporte des tiroirs en noyer Canaletto laqué gaufré blanc ou graphite mat, et des portes à abattants en noyer Canaletto massif. Version 160 cmavec porte à abattants, version 200 et 250 cm avec porte à abattants. Cattelan Italia, Boxer, création Paolo Cattelan, chez Arredatutto, à partir de 2 156 €

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COMBINAISON NATURELLE Ce meuble télé en noyer massif ou en chêne met l’accent sur la marqueterie, avec une esthétique qui rappelle les radios TSF… d’où son nom perturbateur ! Ses portes coulissantes avec des trous perforés rendent possible l’utilisation d’une télécommande. WeWood, meuble Radio, en chêne, à partir de 1 308 € ; en noyer, à partir de 1 708 € hors taxes.

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DO IT YOURSELF ! • Chez Muuto, on associe des blocs étagères sans fond, en frêne, blanc ou naturel, pour composer le meuble de son choix. L’association des modules se fait simplement grâce à un clip. Se décline en trois tailles et sept coloris. Muuto, collection Stacked, création JDS Architects, module 65,4 x 35 x 43,6 cm, 139 € MEUBLE ÉVOLUTIF • L’intérêt majeur de ce système ? Au-delà de sa modularité, il intègre aussi bien les câbles audio (facilement accessibles) qu’il prévoit des évidements pour insérer tablettes et smarphones et les recharger. Spectral, Ameno, prix selon composition.

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DE LA RIGUEUR • Ce système de chez Porro est très graphique et associe des étagères à un panneau et à un meuble de rangement. Porro, Modern Load It, prix sur demande.

COULISSANTES • D’une ligne sobre, À VOTRE SERVICE • Le principe ? Un système modulaire composé à partir d’aluminium anodisé qu’on équipe selon ses besoins de portes escamotables ou de tiroirs, comme on expose sa collection de Blu-ray. Dans la version 3.0, ces modules sont simplement en appui à l’intérieur de la structure et repositionnables. MDF Italia, système Minima, prix selon composition.

ce meuble en chêne ton ébène, d’une largeur de 80 cm, comporte astucieusement des niches, accessibles via une porte coulissante en verre laqué anthracite avec un cadre aluminium. Cinna, Cinéline, création Pagnon et Pelhaître, 1 644 €

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ARTISANAL • Cultivant le registre du fait-main, Elitis nous enchante sans cesse au fil de ses collections. Ce papier peint, aux nuances délavées, évoque à la fois le textile et l’empreinte d’une fresque. Ses effets irréguliers séduisent aussi le design. Elitis, collection Mindoro, Lapu-lapu, feuilles de papier mâché assemblées en patchwork de 28 cm, 176 € le m en 110 cm de largeur.

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© AKIHIRO YOSHIDA

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De la Scandinavie au Japon, du Maroc à la Grèce, le bleu voyage et marque de son empreinte tous les continents. Bien loin de l’image froide qui lui colle à la peau, il est aussi signe de modernité, d’affirmation du mobilier ou de l’objet. Anne Swynghedauw 4

1 DUO GAGNANT • Finement dessinées, à partir d’un motif de trèfle, ces tasses à thé synthétisent tout l’art du design japonais, entre tradition et modernité. Elles ont été réalisées en collaboration avec Gen-emon, l’une des manufactures les plus anciennes de porcelaine Arita-yaki, du Japon, depuis 1753. Tasses à thé, Clover collection, création Nendo, porcelaine fine peinte à la main, prix sur demande. 2 SAVEURS DE L’ÉTÉ • Abstraction graphique, dripping ou gestuelle japonaise… Les techniques artistiques s’entrecroisent et se mêlent dans une écriture puissante du bleu indigo pour cette assiette, belle au quotidien. Habitat, assiette à dessert Kei, porcelaine, diam. 20 cm, 8,50 € 3 COBALT ET OUTREMER • Anna Teurnell est la directrice artistique récemment nommée à la tête de la célèbre marque finlandaise. Avec elle, Marimekko amorce un nouveau virage pour la collection 2015, plus précieuse, plus urbaine. Et haute en couleur ! Marimekko, coussin imprimé Rakkel, 50 x 50 cm, prix sur demande. 4 À EMPORTER • Légère et pratique, elle est la compagne de tous les instants, près du canapé pour prendre un verre ou consulter son ordinateur portable. La nomade par excellence ! Cappellini, table basse Plug, création Lanzavecchia+Wai, L. 46 x diam. 54 x H. 73 cm, à partir de 1 140 €

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1 BALISE • Mettez-vous dans l’ambiance maritime avec cette lampe qui associe deux teintes de verre et diffuse une lumière douce. À poser au sol ou sur une table basse. On y est ! Made.com, lampe Slot, création Emily Phillips, verre teinté, diam. 26 x H. 20 cm, 79 € 2 TENDANCE • Les proportions essentielles et la géométrie parfaite de ce siège le classent au rang des classiques contemporains. Teinté de bleu canard, on le retrouve dans l’hôtellerie, les collectivités. Alors, pourquoi pas chez vous ? Montbel, fauteuil lounge Offset, création Daniele Lo Scalzo Moscheri, bois peint, L. 78 x P. 71 x H. 81 cm, prix sur demande. 3 MAMY BLUE • Venu du Grand Nord, ce fauteuil est l’ami du repos. Sa coque enveloppante est un vrai cocon dans lequel on se love et s’isole aussi des bruits ambiants ! Idéal pour méditer ? Hay, fauteuil Uchiwa blue, création Doshi Levien, coque en plastique tapissée, pieds en chêne teinté, 1 850 € 4 DÉGRADÉ • Poursuivant sa collaboration fructueuse avec Jean-Marc Gady dans un esprit chic, Sia propose une collection de vases pour l’été. Avec une prédilection pour le bleu turquoise et outremer, le designer confronte ce duo de choc qui fait jaillir la matière. Sia, vase Molly, création Jean-Marc Gady, verre soufflé bouche, H. 37 cm, 169 € 5

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HIGH-TECH • Enfin un canapé connecté ! Dans le dossier tendu d’un revêtement textile bleu cyan, sont insérées des prises pour recharger portable ou ordinateur. Mis dos à dos, les canapés offrent la possibilité de communiquer avec son voisin. Offecct, canapé Gate, création Claesson Koivisto Rune, prix sur demande.

6 ÉPURE AZUR • Avec un dessin minimaliste, cette chaise est délicatement soulignée de bleu pastel. Mais l’alliance paradoxale de la gomme et du bois apporte un confort ergonomique. En toute discrétion. Branca Lisboa, chaise Skin, création Marco Sousa Santos, fabrication artisanale, L. 43 x P. 47 x H. 78 cm, 574 € 7 BLEU ROI • Audacieux, exubérant, joueur, Tom Dixon nous éblouit par cette nouvelle collection revisitée et inspirée du xviie siècle anglais. Le bleu y est roi, joue avec l’or et le cuivre dans une sophistication, une provocation extrême, signature du créateur. Tom Dixon, fauteuil Wingback, création Tom Dixon, 5 220 €

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MARIAGE DURABLE Ce bureau conjugue astucieusement un piétement en chêne inspiré des branchements d’arbre pour une touche de douceur et un plateau en MDF gris pour la rigueur. Lisa Lejeune, bureau Natsko, 1080 €

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© A. LEPLATRE

TRAVAIL

À

Dans ces temps où le télétravail se généralise, on se crée un espace adéquat chez soi, sans pour autant sacrifier nécessairement des mètres carrés. Pour ne pas dépareiller le salon ou pour ceux qui aiment avoir tout à portée de la main, des solutions simples, design, élégantes, existent. À chacun de trouver celle qui lui convient ! Nathalie Degardin

SECRÉTAIRE PARTICULIER

TECTONIQUE

Pour la simplicité, je choisis le chêne et pour l’élégance une finition laqué blanc mat : le bureau Kinna incite à la concentration. Le tiroir latéral permet d’y glisser son ordinateur portable, si l’on veut garder l’esprit minimaliste du blanc, et marquer la fin de journée. Alinéa, bureau Kinna, 349 €

Pour les sensibles aux matières naturelles, ce bureau est un petit bijou d’ébénisterie. Il est composé de deux parties : l’une, fixe, est représentée par son plateau en sycomore et l’autre est un rangement mobile réalisé en un lamellé-collé de 300 essences de feuilles de placage telles que le wengé, l’ébène de Macassar et le palissandre ; d’où le nom de cette réalisation, tiré des mouvements des plaques tectoniques. Paul Venaille, bureau Subduction, chez Vernis Rouge, prix sur demande.

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INSPIRATION C’est le tout nouveau bijou de la collection Manda dévoilé à Milan. Patrick Jouin a conçu cet écritoire, aux lignes douces, d’une élégance intemporelle. Busnelli, collection Manda, création Patrick Jouin, prix sur demande.

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L’EFFET DU CUIR

CONTRASTE

ÉLÈVE STUDIEUX

S’il se targue d’une finition sublime, ce bureau n’en oublie pas d’être fonctionnel. À la manière d’un tapis, le plateau en cuir pleine fleur moka s’enroule ou se rabat afin d’accéder aux rangements situés au-dessous. ClassiCon, bureau Pegasus, chez Made in design, 4 625 €

Une structure qui reçoit un plateau massif en noyer Canaletto, et le tour est joué ! Les tiroirs cachés permettent de ranger un portable ou des dossiers. Zanotta, bureau Maestrale, création Ludovica + Roberto Palomba, chez The Conran Shop, 2 780 €

C’est un pupitre d’école revisité, avec son tiroir de rangement et la place pour glisser son ordinateur portable. Simple et efficace. Habitat, bureau Farringdon, 299 €

THE BOSS

CABANON

La collection de bureau de direction de Poltrona Frau propose des systèmes qui varient en fonction du choix des modules, fermés ou ouverts, tout en gardant la qualité d’une finition artisanale et des combinaisons de textures. Poltrona Frau, bureau de direction Jobs, version President, création Rodolfo Dordoni, à partir de 15 200 €

Pour s’isoler, Marie-Christine Dorner propose dans la collection 2015 de Ligne Roset un système qui met à l’honneur les matières naturelles, tel le frêne, ici très travaillé. Un cocon où se concentrer, en déployant à son gré des écrans textiles protégeant de la lumière (dispositif antireflets pour d’autres écrans, ceux d’ordinateurs). Ligne Roset, Koya, création Marie-Christine Dorner, bureau, 2 196 € ; jeu de 4 écrans textiles en option, à partir de 276 €

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À L’ESSENTIEL Un piétement coloré qui donne du pep’s et un minimalisme rigoureux : le plateau en contreplaqué est recouvert de linoléum, un matériau naturel fabriqué à partir d’huile de lin, de poudre de liège et de bois, de craie et de pigments. Doux et agréable à utiliser au quotidien. Muuto, table, création Taf Architecture, chez Made in design, 1 195 €

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BIEN CACHÉ

La bonne idée de ce secrétaire est le pli en arrière du plateau : y sont logés confortablement les câbles, l’alimentation électrique et les disques durs extérieurs, mais également les livres et ustensiles de bureau. Le panneau arrière incliné sert de pense-bête magnétique. Müller Möbelwerkstätten, secrétairebureau Staks, création Jan Armgardt, chez Cosmo ligne, 835 €

DÉCLINAISON

SOBRIÉTÉ

Avec cette marque suédoise, on adapte un principe d’étagères, créé à l’origine en 1949 par le designer Nisse Strinning, avec des planches de tailles différentes pour s’organiser un coin bureau fonctionnel et pratique, sans être ostentatoire. String, système, prix selon les modules.

Très simple, cette table rectangulaire en MDF laminé, avec une structure en aluminium laqué rouge se fond parfaitement dans le salon. On peut aussi lui ajouter les accessoires (passe-câbles, tiroirs, kit pour attacher une unité centrale…) si ce bureau est destiné à recevoir un ordinateur fixe. Arper, bureau Nuur, création Simon Pengelly, prix selon modèle.

MULTIFONCTION

Un bureau pour travailler, manger, écrire, se faire une beauté… Le principe ? On garde le centre de la table sans bibelots, papiers et crayons, grâce à la présence d’un plateau sur le côté et de tiroirs latéraux. Menu, Private Desk, création Theresa Arns, prix sur demande.

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LES HEURES DOUCES Une structure en aluminium pour le sofa et le voilage qui vous soutient et vous protège, tout en laissant passer juste ce qu’il faut d’air et de brise pour se détendre. Kettal, sofa, collection Bitta, prix sur demande.

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PARESSE En solo ou en famille et entre amis, les terrasses deviennent the place to be des résidences. À l’instar de l’indoor, il s’agit de composer de véritables salons extérieurs autour de canapés modulables, tandis que les espaces repos prennent place autour de la piscine ou sous les arbres au gré de loungers et de daybed aux lignes épurées. Nathalie Degardin et Laura Prat de Seabra

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CIRCONVOLUTIONS Fabriqué sur mesure, ce lit d’extérieur est en bois de gmelina et habillé de tissus travaillés, comme une boucle posée sur un socle en acier. Ses dimensions généreuses – hauteur de 230 cm, diamètre de 215 cm, profondeur d’assise de 81,5 cm – en font un cocon de luxe, particulièrement savoureux… Touched Interiors, Le Cirque, 19 320 €

Le temps de la sieste Lounger, daybed, balancelle… Les modes de repos au jardin sont multiples. Restent cependant la facilité d’usage, avec la mobilité et le nettoyage aisé, mais aussi le reflet de tendances actuelles, entre vintage et mix de matériaux.

SUIVEZ LA LIGNE

SOLO OU DUO ?

Minutieusement, la silhouette est façonnée pour se fondre avec élégance dans une atmosphère très contemporaine. Sifas, chaise longue Kwadra, 995 €

À L’ESSENTIEL

Une feuille de Corian ténue posée sur une structure en acier inoxydable : cette chaise longue ne garde que l’essentiel, assurant dans sa forme un confort total. Viteo, bain de soleil Slim, chez Jardin Chic, à partir de 1 794 €

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C’est devenu une valeur sûre : ce lounger conçu par Jean-Marie Massaud inspire la sobriété et le confort. À noter, ces chaises longues existent en version simple ou en duo, avec les appuistête à régler pour être en vis-à-vis ou côte à côte. B&B Italia, collection Springtime, chaise longue simple, à partir de 3 674 € ; chaise longue double dossier réglable, à partir de 6 170 €

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XXL

DÉTENTE GRAPHIQUE

SUBTIL

L’association de ses lignes épurées et de sa toile jaune soleil apporte à cette chaise longue une élégance joyeuse qui épouse à merveille l’arrivée des beaux jours. Le jardin aussi a le droit de prendre des couleurs ! Maisons du monde, bain de soleil jaune Hawaï, aluminium blanc et toile, 100 € Pour compléter la collection Tosca apparue en 2014, Monica Armani a livré à Tribù un lounger aux formes généreuses. Caractéristique de la gamme, le tressage extralarge appuie fortement une impression de confort. Tribù, lounger Tosca (sans les coussins), 2 990 €

SO VINTAGE

ICÔNE Une structure travaillée pour être douce au toucher et légèrement incurvée : l’esprit de détente est présent dans ce bain de soleil qui rend hommage au traditionnel transat en bois dans un matériau contemporain, adouci par des couleurs pastel. Oasiq, bain de soleil Corail, chez Jardin Chic, à partir de 765 €

La collection Ushuaia s’équipe d’un lounger cet été, qui reprend bien entendu les points forts de la gamme : ligne fine et élancée, travail sur la légèreté pour une mobilité facile. Le détail astucieux ? Les roues encastrées qui ne s’imposent pas dans l’esthétique et qui permettent de déplacer et d’empiler aisément les assises. Fast, chaise longue Ushuaia, 1 026 €

DU SWING SUR LA TERRASSE

Une collection culte, réponse de Richard Schultz à une commande de Florence Knoll qui voulait un salon outdoor résistant à l’air de Floride. Les roulettes apparentes donnent un petit air rétro bienvenu. Knoll, lounger collection 1966, création Richard Schultz, 2 568 €

C’est toute la fantaisie et la sensualité de Karim Rashid que l’on retrouve dans les courbes de ce transat en polyéthylène rotomoulé 100 % recyclable. L’ampleur du dossier invite à une détente absolue. Vondom, transat, collection Surf, à partir de 720 €

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Conversations au salon Le salon au jardin profite désormais d’un confort similaire à celui de son congénère indoor. À la fonction adaptée à l’extérieur, s’associe la créativité des designers tels Constance Guisset ou encore Ross Lovegrove.

INSPIRATION GAUDÍ

NID SUSPENDU

Si la ligne de la chaise même est frappante, il ne faudra pour autant pas oublier le fauteuil moins longiligne mais tout aussi étonnant de cette collection de Ross Lovegrove inspirée par l’univers d’Antoni Gaudí. De l’art au jardin en quelque sorte. Vondom, collection Biophilia, fauteuil, création Ross Lovegrove, à partir de 480 €

SO SMART

Confortable et géométrique, la collection Ninix s’inscrit dans tous les décors avec une belle évidence. Ici, un ensemble composé d’une table basse, d’un canapé trois places et d’un fauteuil vient agencer une petite terrasse construite sur un dénivelé, en conjuguant avec beaucoup d’habileté un mariage de matériau. Royal Botania, collection Ninix, prix sur demande.

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Nouveauté chez Point, cette balancelle conçue par Joaquín Homs comporte une petite capote que l’on déplie quand le soleil est trop fort. Elle est constituée d’un cadre en aluminium laqué dans lequel s’inscrit une coque en Shinotex (rotin synthétique). Point, balancelle Armadillo, chez Go Modern Furniture, autour de 2 693 €

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FLEXIBILITÉ

DOUCEUR CRÉATIVE

Table d’appoint, angle de canapé, reposepieds… On associe les éléments conçus sur la base d’une simple structure en aluminium. Et on choisit ses finitions. Gloster, collection Grid, prix sur demande.

Après les frères Bouroullec ou Normal Studio, Tectona a cette année laissé carte blanche à Constance Guisset pour sa nouvelle collection contemporaine. À la clé, un canapé et des assises confortables au gré de coussins profonds. La forme délicatement évasée ajoute de la douceur à l’ensemble. Tectona, collection Seashell, création Constance Guisset, module d’angle, livré avec coussins Sunbrella, gris-beige, 1 390 € ; module d’assise, 1 090 €

FLUIDITÉ

INTEMPOREL

Dans une courbe enveloppante, ce fauteuil, signature du grand designer disparu, se fond dans la verdure telle une sculpture, par un jeu fluide de transparence. Magis, fauteuil Flower, création Pierre Paulin 2009, polycarbonate transparent ou gris fumé, 684 €

Conçue dans une version indoor et outdoor, une structure en teck massif accueille des coussins en ouate de polyester pour le dossier et en mousse pour l’assise. Le tout enveloppé dans une sous-housse constituée de tissu 100 % coton traité. Cinna, fauteuil Elizabeth, création Nathan Yong, à partir de 1 777 € ; canapé, à partir de 2 548 €

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CANOPÉE DE LUMIÈRE Un ciel étrange se déploie au-dessus du terminal 2 de l’aéroport international Chhatrapati Shivaji de Mumbai. Amélie Luquain

© SKIDMORE, OWINGS & MERRILL

En vue de l’émergence de la ville comme capitale financière de l’Inde, l’infrastructure existante de l’aéroport s’est révélée incapable de soutenir le volume croissant du trafic national et mondial. Les architectes de l’agence Skidmore, Owings & Merrill, ont multiplié par cinq sa capacité d’accueil. Un « Headhouse » immaculé de blanc met en scène l’entrée

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– qui se fait par le quatrième étage – tandis qu’à l’arrière se déploie un plan en X allongé, relié de toutes parts aux avions prêts à décoller. Dans un jeu de symétrie ondulante, des colonnes se déploient formant une toiture horizontale qui semble s’étendre à l’infini. Les capacités de longue portée de la structure en treillis d’acier permettent

l’espacement des trente colonnes de 40 mètres, dégageant des espaces monumentaux, rendant le hall hautement adaptable et modulaire. Se reflétant au sol mais aussi dans le mur de verre le plus long du monde, haut de 15 mètres, les colonnes intérieures et extérieures se répondent. Au crépuscule, des petits disques de verre

colorés incrustés dans les caissons au dessin géométrique illuminent le terminal. Inspiré par la forme des pavillons traditionnels indiens, et faisant référence au paon, l’oiseau national, l’aéroport surgit du paysage urbain de Mumbai. L’infrastructure célèbre à la fois la richesse du patrimoine de l’Inde et l’avenir du pays.

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RUBIK’S CUBE

© SALAR MOTAHARI

© PARHAM TAGHIOFF

S’inspirant des maisons traditionnelles iraniennes offrant à la fois un zemestan-neshin (« salon d’hiver ») et un taabestan-neshin (« salon d’été »), l’agence Next Office propose différents scénarios. Amélie Luquain

Sur une parcelle étroite à Téhéran, se dresse cette maison de ville de sept niveaux. Sharifi-ha House est séquencée horizontalement depuis les espaces les plus publics vers les plus privés, et accueille en sous-sol des univers de bien-être sous un bassin à paroi de verre en rez-de-jardin. La maison est aussi rythmée verticalement : une partie fixe sur rue est accolée à un vide

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éclairé zénithalement, reliée par des ponts suspendus à une autre partie fixe, incluant des éléments mobiles. Parfois introvertie, parfois extravertie, la maison change au gré des saisons et des usages. Trois modules revêtus d’un bardage de bois pivotent sur eux-mêmes, transformant la façade en un élément en trois dimensions. Lorsque le volume

est « fermé », la forme pure reçoit des ouvertures minimes et capte la lumière du patio central. Une fois « ouverte », elle devient variée et poreuse, offrant de larges terrasses et une lumière traversante. Les boîtes utilisent le même processus de rotation que celui des scènes de théâtre : il faut abaisser un arc mobile, faire tourner de

90 degrés le volume et rabattre le garde-corps. La complexité de la transformation a nécessité une analyse poussée à partir d’une modélisation numérique de la structure, d’autant plus qu’il a fallu calculer les charges – reposant principalement sur les poutres de la salle de séjour – en vue des différentes configurations spatiales.

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MONOLITHE OUVERT

© NINA VIDIC

Angelini Group fait don des fonds nécessaires pour que les entreprises puissent converger avec le savoir des chercheurs de l’université UC Innovation Center. Amélie Luquain

Inscrite dans la ville dense et horizontale de Santiago, l’université d’art se dresse tel un monolithe gigantesque de béton, répondant aux quelques blocs voisins. Le projet cubique de l’agence chilienne Elemental a vocation à créer des connaissances en multipliant les espaces de rencontres. Derrière sa massivité apparente se cache

un intérieur fragmenté. Un atrium baigne de lumière les espaces accessibles depuis des ascenseurs vitrés, parcourant un jeu de cadres menuisés épais en bois alternés de montants noirs sur toute la hauteur. Ainsi, l’habituel cœur opaque et le mur de verre sont remplacés par un noyau ouvert et une façade pleine. En plus de favoriser l’échange,

cette inversion est une solution efficace énergétiquement. Placer la masse du bâtiment à l’extérieur permet de faire face à l’effet de serre, tout en utilisant l’inertie thermique du béton. Des percées géantes et rectangulaires contiennent des vitrages encastrés dans la profondeur pour empêcher le rayonnement direct du soleil et permettre la

ventilation transversale. Associés au minimalisme de gardecorps transparents, ces retraits façonnent des terrasses d’échelle démesurée. La géométrie stricte du volume se prolonge par des excroissances qui accueillent des programmes en porte-à-faux sur le parvis. Forme archétypale et béton brut participent à la forte matérialité de ce monolithe.

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SAPIN EN VITRINE La jeune agence de design et d’architecture A. Masow combine les capacités du design industriel et la richesse de la nature dans ce projet nourrissant notre imaginaire. Amélie Luquain

Perdue au beau milieu des sapins dans la ville montagneuse d’Almaty au Kazakhstan, Tree in the House se camoufle dans son environnement. Un volume cylindrique transparent, avec un vide en son centre, révèle un arbre transperçant la maison. Dans sa vitrine de verre, il est l’ornement principal des lieux. Structurés autour du

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sapin, quatre anneaux revêtus de bois, supportés par quatre minces poteaux à la périphérie, constituent les étages de la maison. La rotonde translucide limite la vie privée, mais elle offre aussi un panorama à 360 degrés et une lumière du soleil en continu. Le mobilier sur mesure s’inscrit dans la courbe et se reflète sans cesse dans les

vitrages, tout comme le paysage, induisant une perte de repère. Le soir venu, la maison éclairée se projette comme un feu dans la forêt. À la périphérie du cadre en verre, les escaliers hélicoïdaux blancs semblent suspendus dans le vide, atteignant les sommets. Traversant les plateaux, son ascension s’apparente, selon les architectes, aux étapes

de purification spirituelle, en harmonie avec l’environnement. Depuis le dernier plateau, les habitants observent la cime des arbres. Lieu de réflexion et de contemplation, Tree in the House offre une alternative à l’agitation en ville, échappant aux boîtes de béton étouffantes pour retrouver la tranquillité de la nature.

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CHANGEMENT DE PEAU

© FLORIAN KLEINEFENN

L’agence Bona-Lemercier, associée à l’artiste Xavier Veilhan et au scénographe Alexis Bertrand, habille le château de Rentilly de facettes miroitantes. Amélie Luquain

Reconstruit après-guerre, le château de Rentilly a perdu de sa prestance. Au vu de sa faible valeur architecturale, la communauté d’agglomération de Marne-et-Gondoire et le ministère de la Culture ont décidé de sa reconversion en FRAC Île-de-France pour accueillir les expositions d’art contemporain. Histoire, nature et allure futuriste

se mêlent dans cette architecture atypique. Entouré d’un jardin à la française structuré de bassins et de fontaines d’un côté, et d’un parc à l’anglaise aux dunes ondulantes de l’autre, il est en totale immersion paysagère. Sa nouvelle enveloppe réfléchit l’écrin de verdure qu’est le parc culturel de Rentilly. L’accès se fait par le sous-sol, seul vestige

historique datant du xvie siècle. Il intègre les fonctions annexes du musée, tandis que l’intérieur du château est entièrement évidé pour accueillir les deux plateaux d’exposition. La peau en métal inox poli-miroir plissée reprend les reliefs de la façade originale. Les formes du fronton et de la corniche sont conservées, ainsi que

celles des balcons, accessoirisés d’un garde-corps transparent. Les multiples facettes permettent de distinguer les deux niveaux et l’emplacement des anciennes fenêtres. La toiture à quatre pans et cheminées devient une toitureterrasse accueillant un niveau d’exposition extérieur et offrant un belvédère sur le parc et le paysage lointain.

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FORÊT DE BÉTON

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Le hub d’apprentissage de l’université technologique de Nanyang, conçu par Heatherwick Studio, exécuté par CPG Consultants, est un nouveau repère éducatif pour Singapour. Amélie Luquain

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© HUFTON AND CROW

Ce projet est une occasion extraordinaire de repenser l’université traditionnelle. Au lieu des corridors interminables, les architectes proposent un édifice favorisant convivialité et sociabilité, où étudiants et professionnels peuvent se rencontrer pour interagir ensemble. Douze tours coniques – se rétrécissant vers l’intérieur à leurs bases – sont

composées d’un empilement de salles de classes cylindriques, ellesmêmes entrecoupées d’espaces ouverts et de terrasses de jardin informelles. Disposées autour d’un atrium central rassembleur, elles sont parsemées de balcons ouverts sur le cœur du bâtiment, favorisant les échanges de connaissance. Les étudiants se sentent en permanence reliés

aux autres activités en cours. À la fois ouvert et perméable, l’atrium permet la ventilation naturelle, répondant aux fortes chaleurs singapouriennes. Poreux, il s’ouvre vers l’extérieur en se faufilant parmi les tours de béton, tandis que, le soir venu, la lumière s’immisce entre les volumes. En référence à la science, l’art et la littérature enseignés à l’université,

le béton semble avoir été moulé à la main : les cylindres reçoivent une texture ondulée horizontale et les parois verticales reprennent les dessins de l’illustrateur Sara Fanelli, exprimés en trois dimensions. Achevée en mars 2015, l’université offre des espaces d’interaction s’adaptant aux formes contemporaines d’apprentissage.

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ESPACE À VIVRE Fin février, les architectes Sou Fujimoto, Nicolas Laisné et Manal Rachdi inauguraient l’Espace Arbre blanc, premier pas vers la concrétisation d’un projet somptueux. Nathalie Degardin C’est un arbre pas comme les autres, qui déploie ses terrasses et ses vues panoramiques enroulées sur son axe, comme autour de petites corolles blanches parfaitement intégrées dans l’environnement montpelliérain. Imaginé par le Japonais Sou Fujimoto et deux Parisiens Nicolas Laisné et Manal Rachdi, et développé par des promoteurs régionaux, cet immeuble se veut un espace de bien-être, avec un dialogue permanent de l’intérieur vers l’extérieur. Comprenant 17 étages, dont 15 consacrés aux logements, l’Arbre blanc rassemble 110 appartements, des parkings et des box privés, de nombreuses caves et celliers. Deux premiers niveaux accueillent un restaurant, une galerie d’art et des bureaux. Le dernier étage dévoile, d’un côté, un espace réservé aux habitants, et de l’autre un bar panoramique, afin que tous profitent d’une vue unique sur la ville et la région. L’Espace Arbre blanc récemment ouvert raconte autour d’une exposition sa conception, sa technicité, son histoire, sa construction, mais propose aussi des animations 3D, des vidéos, des structures thématiques et un espace réservé à l’art. Les premiers logements devraient être livrés en 2018.

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DESIGN & NOUVELLES TECHNOLOGIES

« Le design, ce n’est pas l’apparence et le ressenti. C’est comment cela fonctionne. » Steve Jobs

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MATHIEU LEHANNEUR

LA TECHNOLOGIE AU SERVICE DU BIEN-ÊTRE Il a entre autres conçu un système de modules pour réduire notre consommation énergétique, une enceinte-enregistreur mais aussi un écran poétique pensé pour les patients en soins palliatifs… À l’origine de multiples solutions high-tech, Mathieu Lehanneur s’empare de la technologie non pas uniquement pour jouer avec le défi de la complexité mais aussi pour nous rendre service au quotidien. Nicole Maïon

@JUSTIN SMITH

En quoi le design facilite l’adoption d’autres usages en matière de nouvelles technologies? Le designer a vocation à comprendre tous les rouages mentaux des êtres humains, les aspirations, les besoins potentiels, les fascinations, les craintes et à y répondre le mieux possible. Là où l’ingénieur a plutôt le nez dans le guidon, si on peut dire, et le scientifique dans les profondeurs de la complexité, le designer a vocation à avoir la tête hors de l’eau avec un petit coup d’avance pour sentir les besoins actuels et les désirs à venir de chacun. À quel moment le designer intervient-il lors de la conception d’un produit high-tech ? C’est très variable selon le projet. Nous pouvons être

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sollicités une fois toute la partie technique plus ou moins aboutie. Cependant, nous intervenons de plus en plus souvent très en amont, ce qui est plutôt une bonne nouvelle. Je suis actuellement en discussion avec des start-up en France et à l’étranger sur des projets qui en sont à leur tout début en termes d’idées, d’innovations, de typologies, sans que la mise au point ne soit encore accomplie. Nous sommes appelés pour guider et impulser des directions qui nourriront les recherches technologiques. Vous avez été nommé ce printemps chief designer de Huawei, chargé de la cellule de recherche et d’innovation. À quel moment intervenez-vous dans le processus de création des produits de ce groupe chinois ? Huawei est un énorme groupe, n°3 des ventes de smartphones dans le monde, avec quelque 2 000 brevets

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Confidences

@BINAURIC

Binauric, enceinte Boom Boom

déposés par an et une puissance de feu en matière d’innovations et de technologies. Cependant, la question est de savoir à quel moment la technologie doit avoir sa place et de quelle façon. Mon rôle est, d’une part, de les nourrir sur des éléments de design, d’identité et de directions à prendre et, d’autre part, d’intervenir sur la mise en forme de technologies déjà en train d’apparaître. Il s’agit là encore d’une approche très en amont sur les grandes directions à prendre et une approche presque en aval sur le dessin et la mise au point d’éléments appelés à entrer prochainement sur le marché. Vous évoquiez vos projets à venir avec différentes start-up. Ces dernières sont depuis longtemps très actives en matière d’innovations en France. Certaines avaient même déjà imaginé il y a plus de dix ans des usages au gré d’objets intelligents tel le lapin Nabaztag, que l’on n’aurait pas pu percevoir à l’époque en tant qu’utilisateurs… Ce n’étaient pas toujours des inventions d’usage mais d’abord des compréhensions des modes de vie et des réponses à des besoins qui existaient déjà et qui n’attendaient que la faisabilité permise par la technologie. En revanche, on ne peut pas imposer un usage à un consommateur. Prenons exemple sur le visiophone

proposé il y a quelque trente ans. mystère, etc. À l’époque, la technologie et Dans tous les cas, la l’industrialisation étaient prêtes question est de savoir à pour se montrer à son interlocu- qui on s’adresse et pourquoi. teur au téléphone mais personne Comment vais-je construire cette n’en voulait, car nous n’étions pas phrase, même s’il s’agit de formes disposés à dévoiler notre intimité. et non pas de mots, de manière Ces innovations sont restées ainsi qu’elle soit intelligible, belle et dans les cartons, car elles n’avaient pertinente. pas pris en compte l’utilisateur. Il a En revanche, il ne faut pas comfallu attendre l’introduction des ré- prendre cet aboutissement de la seaux sociaux et des technologies technologie comme une tentacomme Skype ou Facetime pour tive pour être rassurante. Hormis que l’on soit au fur et à mesure peut-être pour nos parents, la technologie n’est prêts à se dévoiler. plus effrayante en Il s’agit de savoir à IL S’AGIT DE soi. Elle est devenue quel moment une technologie, même SAVOIR À QUEL naturelle, qui plus si elle est prête, peut MOMENT UNE est pour la jeune génération, née avec être adoptée et comment. Tel est notre TECHNOLOGIE, un téléphone dans MÊME SI ELLE les mains et très travail de designers. consommatrice de EST PRÊTE, ce type de produits. Après cette PEUT ÊTRE La technologie intervention très ADOPTÉE ET n’a plus besoin de en amont quant à COMMENT. rassurer ni de monl’adoption d’une trer sa complexité nouvelle technoet son intelligence. logie, comment le Au contraire, il s’agit de trouver designer intervient-il sur une des moyens pour qu’elle puisse phase plus aboutie pour « adous’intégrer de la façon la plus cir » l’approche d’un produit naturelle possible dans notre vie high-tech, que ce soit en termes quotidienne, à l’instar d’une table d’ergonomie, d’interface, de ou d’une chaise. lignes ou encore de couleurs ? Il n’y a pas de recette pour faire C’est un peu le même processus adopter une technologie. Le design qu’a connu le siège de bureau. Ce est une sorte de langage. Parfois, il dernier devait auparavant exposer doit être rassurant, compréhen- sa technique, véhiculer toute son sible ; parfois, il doit être chargé de ergonomie et sa capacité à s’ajus-

ter à notre corps. Désormais, un fauteuil de bureau n’a plus besoin de revendiquer sa supériorité. Il doit juste dire, « ne m’admire pas, utilise-moi ! » Croyez-vous que Steve Jobs aurait été d’accord avec cette phrase ? Il y a en effet ce côté de simplicité apparente avec les produits Apple mais aussi un côté show off ? Il faut dissocier la technologie du barnum marketing comme il faut dissocier l’art du marché de l’art. Même si Apple joue très intelligemment de ce côté barnum, ses produits sont plutôt accueillants. C’est d’ailleurs ce qui a fait leur succès. Ils ont beaucoup évolué, les technologies, les écrans, les matériaux ont changé mais un objet Apple dit toujours « hello ! » quand on vient de l’acquérir. L’objet est rendu désirable et compréhensible. Nous disposons désormais d’objets connectés dans la maison qui communiquent entre eux et apparaissent en quelque sorte comme des objets vivants. À défaut d’être effrayant, cet écosystème peut générer de l’inquiétude. En quoi le design peut-il dès lors intervenir pour être le passeur entre l’univers virtuel et le réel ?

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@FELIPE RIBON

@VÉRONIQUE HUYGHE

Schneider Electric, Wiser, solution de pilotage et contrôle de la consommation énergétique

Il y a un vieux fantasme de la vengeance de la machine et de sa prise de pouvoir. Mais tous les objets n’ont pas vocation à être connectés. Et même s’il y aura des tentatives en ce sens, cela ne signifiera pas qu’ils le deviendront tous à terme. D’un côté, il y a des industriels qui font des propositions, forts de leur technologie, et en face des utilisateurs et leur libre arbitre. Il faut faire confiance aux utilisateurs consommateurs. Qui plus est, nous sommes en train de nous éloigner du système Big Brother. On l’a constaté avec la domotique qui concernait une intelligence centralisée au gré d’une société à même de gérer toute notre maison. Personne n’en a voulu. Finalement, les objets connectés sont revenus sous une autre forme, ne venant d’ailleurs pas des mêmes sociétés avec les mêmes technologies. Ces objets peuvent communiquer entre eux, mais ils n’appartiennent pas à un cerveau centralisé et ne sont pas fédérés pour prendre le pouvoir. Ils trouvent pour certains leur place, car ils n’arrivent pas comme des colonisateurs souhaitant prendre le pouvoir mais comme des promeneurs, des éléments individuels.

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Elle dispose également d’autres Ces objets promettent également composants qui, comme des « celd’évoluer et de proposer de lules », se sont réveillés et se sont nouvelles fonctions. Je pense mis à jour. Des fonctionnalités sont aux objets Wiser que vous avez encore à venir. À l’instar d’une perconçus pour Schneider Electric ou l’enceinte Boom Boom pour la sonne avec qui l’on vit, les objets doivent nous comprendre, s’adapmarque Binauric… Absolument et c’est cela qui est ter et nous surprendre de manière passionnant dans cette capa- que l’on ne puisse s’en lasser. cité immatérielle Face au raz de de la technologie… marée de technoloCertains objets sont L’’OBJET gies dans notre quodoués pour l’aptidien, l’industrie prentissage et sont DOIT capables d’évoluer. JUSTE DIRE, du meuble n’a-t-elle pas pris du temps C’est cela qui définit “NE pour intégrer nos l’intelligence. Ne pas M’ADMIRE nouveaux usages ? simplement apporIl y a ainsi peu de ter un maximum de PAS, système de chargetechnologies, mais UTILISEments intégrés au être capable au fur MOI ! ” sein des meubles, et à mesure de sa voire d’outils de vie, de son apprenloisirs numériques, tissage, d’évoluer, de se mettre à jour, de commu- tels des « canapés-enceintes »… niquer et de se parer de nou- Ce que vous évoquez ne concerne velles fonctionnalités, ce qui pas de nouveaux usages mais une évite d’ailleurs l’obsolescence agrégation de choses existantes. un peu trop rapide. Aujourd’hui, Le principe d’enceintes et d’un cacela se fait comme pour un napé intégrés, chez moi, peut être ordinateur, par une mise à jour comparé à la télévision intégrée après connexion. La Boom Boom dans une armoire chez nos grandsétait au départ une enceinte Blue- parents. Cela ne constitue pas une tooth mais elle intégrait déjà un révolution et n’est pas forcément système de micro perfectionné. pertinent. Cela n’a d’ailleurs pas Progressivement, on a réveillé fait preuve d’une désidérabilité et ses fonctions d’enregistrement. d’un aspect indispensable.

Cela ne reste-t-il pas dans la tendance du multifonctionnel ? Oui et non. L’histoire des objets est rythmée par des cycles où ils s’agrègent puis se séparent et s’agrègent de nouveau. Le meuble accompagne possiblement les mutations mais n’invente pour l’heure pas grand-chose. Comment voyez-vous l’avenir du meuble à ce niveau-là ? Des projets d’intégration totale sont restés dans les cartons depuis des années, mais la question est toujours la même : en ai-je absolument besoin aujourd’hui ? Une étagère connectée, est-ce bien nécessaire ? Là où la technologie évoluera le plus rapidement et de façon la plus pertinente concernera certainement le lit. Le sommeil est une donnée fragile et complexe qui exige des captations fines de notre état. L’apport de la technologie permet une compréhension de notre physiologie de manière qu’un lit s’adapte à son utilisateur et lui assure un sommeil réparateur. Il faudra cependant y parvenir de façon subtile, car il s’agit là d’intimité. La question est donc de savoir de quelle manière la technologie nous rendra service et entrera de façon discrète dans nos vies, seule condition pour qu’on lui ouvre

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Confidences

@FELIPE RIBON

Carpenters Workshop Gallery, Demain est un autre jour

la porte. Mon projet « Demain est un autre jour » a ainsi été conçu pour des hôpitaux spécialisés dans les soins palliatifs. C’est un objet à la technologie très complexe, mais dans les faits ce n’est pas ce qui importe. C’est l’établissement d’un rapport éminemment émotionnel et introspectif. On ne rapporte pas un objet technologique de plus mais on offre une expérience presque de vie : je regarde le ciel de demain que je ne verrai peut-être pas mais que mon entourage, lui, verra. C’est un voyage en restant immobile devant le ciel du monde, de mes amis ou de ma famille. La technologie s’abstrait, disparaît pour faire naître une expérience. À cet égard, ne s’oriente-t-on pas vers une technologie de plus en plus invisible ? Il y a deux mouvements qui peuvent sembler contradictoires. Par sa miniaturisation, par son intégration, la technologie est appelée à devenir de plus en plus immatérielle mais on doit également pouvoir la manipuler. Nous avons besoin de contacts, de préhensions. On constate ainsi un retour en force de la matérialité et la technologie ne peut pas devenir totalement éthérée. C’est un savant équilibre sur une mer mouvante. Nous sommes versatiles. Ce qu’on adorait hier, on le déteste aujourd’hui, pour le rêver peutêtre demain. Il y a donc une insta-

bilité permanente et le designer doit parvenir à suivre cette incohérence. Si le design est au service de l’adoption de la technologie, comment, en sens inverse, cette dernière rend service aux créateurs ? La technologie n’est qu’une matière supplémentaire, comme le bois, la pierre. Cependant, l’utilisation de la technologie au gré des outils de conception facilite infiniment les choses. Aujourd’hui, on dessine un objet très rapidement avec des logiciels 3D qui sont dotés de la compatibilité pour l’imprimer. Vous dessinez un objet sur ordinateur et, le lendemain, il est livré chez vous à l’échelle souhaitée avec un gain de temps énorme. Cela fluidifie et simplifie le processus. La révolution la plus importante repose cependant sur le fait que nos outils de conception et de représentation 3D, informatiques et autres, sont les mêmes que ceux des ingénieurs. Il y a une époque pas si lointaine où l’on dessinait quelque chose que l’on donnait

aux ingénieurs et aux programmeurs, lesquels devaient redessiner avec l’aide d’outils informatiques. Il y avait du coup une perte d’information. Aujourd’hui, ce que je vais concevoir avec les ordinateurs de l’agence, ce sera la forme qui usinera le moule qui produira cette chose. Il y a donc un contrôle beaucoup plus fin et une maîtrise du dessin originel jusqu’au produit fini. C’est également plus de travail pour nous, designers, de garantir le résultat final. En effet, si des modifications doivent être opérées, ce n’est plus le technicien mais l’agence de design qui intervient. Avec des outils comme l’impression 3D et la tendance des makers, les designers, à l’instar des artistes à l’arrivée du MP3, ne risquent-ils pas d’affronter le problème de la copie ? À part faire un vase ou un dessous-de-plat, l’impression 3D est assez limitée. Il est toujours excitant de spéculer lors de l’arrivée d’une nouvelle technologie et d’en imaginer l’aboutissement ultime, c’est-à-dire que chacun

imprimerait chez soi. Sauf que pour fabriquer un canapé, il faudrait avoir une machine à impression 3D deux à trois fois plus grande que le meuble. Ce sont des choses excitantes, mais qui ne trouvent aujourd’hui leur légitimité que dans certains champs d’applications, tels que l’alimentation, le bâtiment ou la médecine, avec la question des implants et des greffes. Sinon, je n’ai pas vraiment de crainte quant à la copie. Aujourd’hui, si on aime un vase, rien ne nous empêche d’aller voir un potier ou un verrier pour le reproduire mais on ne le fait pas. La désidérabilité d’un objet ou l’attachement à une marque ne sont pas limités à une simple fonction, c’est un tout. Quel est votre objet hightech favori d’un point de vue personnel ? La boule de cristal qui serait capable de prédire demain, un objet connecté du futur en quelque sorte. Quelle est votre création hightech préférée ? « Demain est un autre jour », un objet technologique et connecté qui s’adresse à l’âme. Un patient a dit ainsi à l’équipe médicale qui l’entourait : « Ma télévision est un objet qui m’endort, “Demain est un autre jour” est l’objet qui me réveille. » Si on peut faire une technologie qui réveille plutôt qu’elle n’endort, cela me va.

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le « nodesign » Le beau et

JEAN-LOUIS FRECHIN

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Jean-Louis Frechin parle avec passion du design numérique et de ses rencontres avec les acteurs des projets innovants de l’agence Nodesign. Retour sur les fondamentaux, les usages et les définitions parfois erronées du numérique. Anne Swynghedauw Architecte de formation, designer et fondateur de l’atelier de design numérique de l’ENSCI, en 1998, et de l’agence Nodesign, en 2001, Jean-Louis Frechin a notamment été l’un des pionniers dans le domaine des nouvelles technologies de l’information et de la communication et de l’Internet des objets. Il est à la fois critique et enthousiaste à l’égard des entreprises françaises qu’il ne trouve pas assez audacieuses dans l’innovation. Il est pourtant optimiste et entrevoit l’évolution à vitesse grand V de notre environnement numérique, dans une société en rupture technologique avec le monde d’hier, et en pleine mutation vers de nouvelles valeurs sociétales.

Comment définissez-vous le numérique ? C’est une dénomination qui a été acceptée comme portant les conséquences de la révolution des technologies de l’information et de la communication sur nos vies, sur nos usages. Ce n’est pas une façon de séquencer les informations, comme on a coutume de le dire ! Mais le nom donné est un vrai changement d’âge. La révolution du numérique a bouleversé nos modes de pensée, de travail et d’organisation de l’entreprise. Elle ouvre les champs du possible, en particulier dans le design. En comparaison, la société dite industrielle de la fin du xixe siècle était avant tout celle de la maîtrise de l’énergie, de l’électricité, du pétrole et des premiers moyens de transports individuels, mais aussi celle du cinéma, de la photo ou de la radio. Les inventeurs avaient une vision, les ingénieurs

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Confidences

étaient des conquérants. À partir de la Seconde Guerre mondiale, on assiste à une rationalisation du système de production ; on est entré dans l’urgence de la reconstruction qui n’a pas favorisé l’innovation pure. Le numérique est une question d’usage et de transformation de technologie en produits. Il est aussi une révolution industrielle et surtout sociale ! Votre définition du design a-t-elle changé ? Le design est un domaine très divers et plein de contradictions. Il est créateur de valeurs entre formes, technologies et usages. Mais le design a du mal à grandir et à croire en sa capacité d’entreprendre ! Ma définition ? C’est l’éternelle quête de l’homme à dégager le beau et le bien de la nécessité. L’exemple de l’outillage de l’homme de Néandertal montre bien que les hommes ont transformé le silex en autre chose qu’un simple outil fonctionnel, en élément de symbole de pouvoir, de sociabilité. L’histoire de l’homme et des artefacts est intéressante, car elle s’est toujours attelée à leur donner une symbolique, une esthétique, et par conséquent le sens de la forme. Au fond le design, c’est de l’utile et dégager l’utile du beau et du bien, n’est-ce pas aussi la question fondamentale du Bauhaus ? Un objet fonctionnel est bien plus qu’une somme de fonctions. Si l’on oublie ce contexte, on est rattrapé par le temps, par l’Histoire, par les marchés. Prenons Apple. Les ordinateurs de la marque évoluent sans cesse, la carte mère et le processus sont identiques et pourtant l’objet change. Il y a ce qui se voit et ce qui ne se voit pas. Le design, c’est l’écart entre une technologie et ce qui en fait un produit pour chacun, entre une technologie et une humanité. Cependant l’objet technologique dont une fonction est dessolée de la forme a une durée de vie plus courte que l’objet mécanique ; mais les propositions de puissance et de pouvoir qu’il nous offre sont aussi en progrès constant ! Quelles sont les activités de Nodesign ? Le but de l’agence est d’apprendre à devenir spécialiste de ce que l’on ne connaît pas et à innover. Si l’on a été précurseur dans le design numérique, nous continuons d’explorer les technologies, le numérique. Nous travaillons sur trois axes principaux : le design stratégique, le design numérique et les projets de recherche. Notre agence est spécialisée dans l’Internet des objets connectés, les « belles interfaces », depuis plus de quinze ans. On a pris un peu d’avance ! En 2004, nous travaillions avec France Télécom

R&D sur sept objets connectés. En 2008, avec la Carte Blanche du VIA, nous présentions Interface(s), une gamme d’objets du quotidien de « modules-mobilier » interactifs qui créent un environnement poétique et pratique dans la maison. Déjà, nous proposions aux industriels de se pencher sur les nouvelles technologies au service de l’habitat ! Aujourd’hui on parle de la maison intelligente. Le développement des loisirs a contribué à une demande très forte de produits, de services ; c’est une partie de notre activité. Par extension, nous travaillons aussi autour de la ville connectée. Architecte de formation, je considère que la ville est un enjeu majeur de la mutation de la société. Nous abordons la conception des objets en la rapportant toujours à des enjeux. La recherche d’équilibre et de symétrie entre le design physique de l’objet et le virtuel est une piste que nous développons, comme dans le projet du casque Parrot Zik Sport, dont l’application et le design sont en adéquation.

Nodesign. Le beau design est celui du ressenti plus que du visuel, il doit être très discret. Ce concept correspond bien au numérique. Les néo-objets sont des objets qui proposent la fusion des biens et des services dans un seul système high-tech pour délivrer autant de services que de fonctions. Les objets de design classiques sont un ensemble mécanique qui délivre des fonctions. Du point de vue de la conception, les néo-objets sont aussi des objets physiques, mais dont la qualité et la valeur sont d’abord tactiles, audibles, palpables. Ils transmettent de l’émotion et une qualité de ressenti des interfaces et de la conception même des architectures et des algorithmes opérants qui les font vivre.

Que pensez-vous de l’intégration des nouvelles technologies dans le secteur du mobilier ? Avec la Carte Blanche du VIA, nous avions lancé une collection d’objets connectés, mais ils n’ont pas vu le jour, faute de partenariat industriel, à l’exception du cadre photo Dia conçu avec Parrot. Concevoir des meubles connectés, Vos relations avec la recherche scientifique ? La culture scientifique est présente dans le c’est compliqué. On ne sait pas si c’est du mobidesign, mais les designers ne le savent pas assez. lier ou si c’est de la nouvelle technologie et, en Mon partenaire, Uros Petrevski, a inventé une France, les entreprises ne sont pas assez audacieuses. Idem en Italie, pourtant le carte électronique, une plateforme Nous fief du design, les industriels sont open source et open hardware travaillons trop conservateurs. Nous travailinnovante. WeIO est destinée au lons actuellement sur des objets à prototypage rapide et à la création actuellement d’objets sans fil. On la programme sur des objets à comportements, des lampes, telle avec le langage du Web pour comportements. la Wander en 2015, dont la forme change en fonction de paramètres faire des objets connectés. C’est multiples ; ce sont des objets aussi simple que de créer des sites Internet. C’est notre outil de travail et l’illustra- robotiques expressifs. Ce changement de forme tion de technologies créatives. Nous sommes conditionne une variation d’éclairage ; c’est une l’une des rares agences à participer à des projets sorte d’environnement programmable. pilotés par l’Agence nationale pour la recherche. Un projet fondé sur la création d’appareils Que pensez-vous des robots humanisés ? consacrés à l’interprétation corporelle musi- J’ai travaillé avec Aldebaran Robotics sur la précale a été exposé au MoMA de New York. On figuration d’un robot humanoïde et les concepts travaille en ce moment avec l’Ircam à transfor- de ce qui allait inspirer le robot Romeo. En tant que designer, on peut se poser la question, pourmer le Web en instrument de musique. quoi copier l’homme ? Pourquoi ne pas plutôt Avec les objets désormais connectés, qu’est-ce- inventer des machines ? Dans un monde où tout qui a changé par rapport à l’objet classique ? est anthropomorphe, l’idée de Bruno MaisonLe design fait partie de notre culture, mais les nier, fondateur de l’entreprise, était donc de faire designers doivent lutter pour que les objets du une machine qui prétend aider l’homme tout en quotidien soient des « objets de culture » à part lui ressemblant. Le robot humanoïde, en termes entière. L’Opinel, le verre de cantine Duralex d’interaction, de ressenti, de geste ou de comsont des objets populaires au même titre qu’un munication non explicite, s’est révélé plus effifilm de Godard. Au fond, le beau design est celui cace qu’une machine abstraite. Mais c’est une que l’on ne voit pas. C’est une manière de pen- impasse pour beaucoup, l’avenir est au robot de ser, de travailler, c’est pour cela qu’on s’appelle loisir simple, de présence, aux usages progressifs.

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FRANÇOIS BRUMENT

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Il manie les algorithmes comme d’autres un crayon à papier : François Brument s’est emparé du numérique pour développer un design intuitif. En résultent des objets uniques et un pragmatisme dans la conception sur mesure. Nathalie Degardin Qualifié de designer numérique, François Brument est avant tout un créateur qui utilise absolument tous les matériaux à sa portée : bois, céramique… et codes informatiques. Il ne crée pas d’objet connecté, mais son travail intègre tellement de programmation qu’on le qualifie souvent de «  designer d’interface  ». Pour lui, l’outil informatique, c’est une pratique particulière du dessin contemporain, et la programmation, un outil de recherche créatif. Par la programmation informatique, cherchez-vous à générer des formes inédites ? Si on prend par exemple le projet de la Chair#71, en 2006, oui, on trouvait des solutions via un algorithme que l’on n’aurait pas

pu imaginer à la main pour réaliser ces chaises alvéolées. L’outil génère une infinité de solutions que l’on peut faire évoluer et critiquer, c’est tout l’intérêt ; on produit à la fois des multiples et des solutions uniques. Dans un autre contexte, pour la série des vases, on a cherché la forme la plus intuitive de l’interaction, la plus évidente, c’était le son. Des formes différentes sont générées à partir de la voix, donc on engendre une infinité de possibles. Cela semble aléatoire, mais c’est toujours issu d’un système normé, par exemple, plus le son est fort, plus le vase est large, mais au final, cela reste organique, naturel. La programmation est donc avant tout, pour vous, un outil de personnalisation ? Je pense que l’intérêt est davantage

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Confidences

d’avancer vers une autre conception du surmesure. Notre projet sur l’Habitat imprimé était dans cette idée : concevoir un système d’aménagement sur mesure, en intégrant dès le départ toutes les contraintes, les câbles, les tuyauteries, que l’on peut fabriquer sur deuxtrois jours (au lieu de deux-trois mois), grâce aux outils numériques… Le numérique remet ainsi en question les métiers, il ne suffit pas de focaliser sur l’impression 3D, il faut voir comment cela requestionne les paradigmes. On sort d’une approche standard, statique, avec un plan et des moules, pour aller vers un fichier 3D très variable. Et puis on peut aussi matérialiser de l’invisible. C’est ce que l’on a fait avec l’Horloge énergétique, conçue lors d’une Carte Blanche d’EDF pour l’exposition So Watt !. Au début c’était une œuvre d’art, puis avec le deuxième prototype pour l’espace domestique en 2008, EDF a vu l’application fonctionnelle. En 2010, est sortie la version pour le marché, avec de nouveaux services et de nouveaux emplois. Vous créez aussi beaucoup dans le champ de l’éclairage, par recherche d’une autre expérience sensorielle ? Notamment avec votre lampe Éclipse présentée l’an passé ? Le travail sur les luminaires combine une dimension matérielle et immatérielle avec une dimension interactive. Éclipse fait varier doucement l’intensité en proposant à l’utilisateur de modeler un espace lumineux par contact tactile, en touchant la partie centrale qui est dans l’ombre. Mais c’est un objet qui a une lecture narrative, puisqu’il vit au rythme de la luminosité d’une ville dans le monde. Aujourd’hui, il y a des objets connectés sans aucune culture de produit, on sent le manque d’histoire, il y a un problème qualitatif. C’est un projet qui associe la céramique et l’impression 3D, dans la lignée de votre implication aux Arts Codés ? Oui, il a été réalisé dans le cadre d’une résidence à Taïwan. Les Arts Codés réunissent des savoir-faire différents : le verre avec le Cerfav, l’éclairage avec Magnalucis, l’expertise de La Nouvelle Fabrique… On travaille vraiment pour rapprocher les métiers d’art et le numérique. Si on revisite l’histoire du design, la rupture artisan/client s’est faite avec la révolution industrielle, le designer est alors dans son studio, la relation à l’utilisateur existe

au moment de l’achat. Le numérique retisse faces facilement, et on peut l’insérer aisément les liens, l’usage de l’objet commence dès sa (NDLR : François Brument a créé Voca[lyse], conception. Avec Withings, Parrot…, on voit un mobilier interactif tactile pour Maxalto lors arriver des acteurs sur un marché sur lequel d’une édition des D’Days). Le smartphone est les fabricants traditionnels ne s’aventurent pas. entré dans la maison, c’est l’objet accessible Certains ont bien sûr les outils techniques et par excellence au réseau, il a modifié le rapnumériques, mais culturellement ils ne sont port aux produits : quand bien même l’objet pas prêts, ils laissent les autres s’en emparer. est le même pour tous, il est le reflet de votre Pourtant ils sont depuis des années dans la usage, il est personnalisable à souhait, c’est un fabrique à la demande et restent à un pro- point de convergence qui n’effraie pas. Dans nos intérieurs, il y a un regain cessus combinatoire, alors qu’ils d’une forme de domotique, car auraient la capacité d’adaptation On peut aussi le smartphone remplace l’ordinapour inventer dans un sur-mesure matérialiser teur de bord qui n’a jamais vraien ajustant les modèles. Inverde l’invisible, ment trouvé sa place. On gomme sement, les jeunes générations c’est ce que la dimension technique au profit pensent le numérique comme l’on a fait avec du tactile. Aujourd’hui, le smart« un outil pour tout faire ». Eux, avec l’Horloge phone, c’est la télécommande sont déjà consommateurs d’appour tout, et en même temps plications spécifiques. Cela interénergétique cette utilisation en réseau est roge le service rendu : je pense à cette image de la voiture, avant on soulevait paradoxale, on touche à la liberté individuelle le capot en cas de panne et on bricolait. Avec en donnant plus de sur-mesure, les services ces objets numériques, on ne sait pas com- rendus sont tellement indispensables qu’on en ment bricoler, on pourrait imaginer apprendre oublie le contexte, et les faits d’actualité qui à bricoler les codes. Il faut se réapproprier traitent de la surveillance et de l’accès aux les outils. Aujourd’hui peu de gens savent se données. regrouper de manière créative : d’où le sens de Votre objet high-tech préféré ? monter une structure comme les Arts Codés. En fait, c’est du low-tech ! C’est la brique de Lego. Les geeks d’aujourd’hui ont en comVous n’hésitez pas à détourner des pro- mun les Lego, système normé et constructif duits high-tech comme la Kinect dans vos comme l’est le langage de programmation. J’ai toujours l’impression de faire des Lego recherches ? La Kinect a été développée en 2010 par aujourd’hui ! Ne serait-ce qu’avec le projet Microsoft, l’idée étant la disparition des d’Habitat imprimé ! manettes pour faire jouer le corps. Les hackers ont déverrouillé le système, on s’est basés sur des travaux open source. Dans l’habitat, on est habitué à appuyer sur des interrupteurs, on commande les objets. On pourrait imaginer Ouvert début juin, les Arts Codés est les contrôler à partir de gestes dans l’espace, une coopérative d’entreprises alliant les on pointe le doigt, on cadre une couleur, on savoir-faire numériques et les métiers d’art. investit de nouveaux scénarios, on passe dans Capable de concevoir et de produire localel’ère gestuelle au-delà du tactile. ment des objets, des services, des applica-

LES ARTS CODÉS

Vous croyez au développement du mobilier connecté ? Il y a de timides tentatives, comme chez IKEA, mais ça reste seulement sur des notions de charges, il y a autre chose à inventer. Le numérique est pensé naïvement comme un outil qui veut simplifier les tâches. Le tactile a changé les choses, ça a modifié la notion de bouton off/on, on peut reconfigurer les inter-

tions ou des expériences interactives, elle propose un accompagnement de projet et la fabrication de prototypes, de petite et moyenne série, via impression 3D, usinage numérique, découpe laser, duplication sousvide, travail du verre, prototypage électronique qui font partie de ses savoir-faire. Les Arts Codés, 19, rue Charles-Auray, 93500 Pantin, tél : 09 83 39 47 73 Lesartscodes.fr

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technologique Le design

ALEXANDRE ECHASSERIAU

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Marble Sound System

iPad Cover

Lauréat Audi talents awards 2014 dans la catégorie design, ce jeune designer nous confie son engouement pour les matériaux et pour la technologie. Il expérimente et collabore avec des artisans et des laboratoires. Rencontre. Anne Swynghedauw Fraîchement diplômé de l’ENSCI-Les Ateliers et de l’École Boulle, Alexandre Echasseriau cultive les savoir-faire, du design industriel aux techniques artisanales. Concepteur et acteur dans la fabrication de ses projets, il entre dans le monde de la technologie et du design par la grande porte en collaborant avec le CEA (Commissariat à l’énergie atomique) puis avec le CNRS (Centre national de la recherche scientifique). Tour à tour, il expérimente les matériaux nobles, dont il extrait la quintessence tout en insufflant une dimension contemporaine, avec le concours de laboratoires scientifiques, d’artisans ou d’entreprises spécifiques. Son clavier en cuir, exposé à la Biennale de Saint-

Étienne 2015, a déjà fait le buzz sur la Toile, alors que sa fabrication est encore à l’étude ! En 2014, il est récompensé dans la catégorie design par le jury Audi talents awards. Alexandre Echasseriau poursuit ses expérimentations à la croisée du design et des technologies. Il explique aussi ses doutes et ses questionnements quant à l’élaboration de projets complexes, mêlant plusieurs technologies, pas toujours simples à mettre en œuvre. En mai dernier, vous avez présenté « Tryptic » dans l’ancienne église de Saint-Martin-des-Champs du musée des Arts et Métiers à Paris. Quel est le concept de cette exposition ?

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Confidences

Il est articulé autour d’une matière, d’une technologie, d’un savoir-faire synthétisé par trois prototypes. Par respect pour l’architecture médiévale existante et en écho aux collections du musée ici présentes, j’ai voulu une scénographie sobre afin de mettre en valeur mes trois propositions. Avec l’aide du programme Audi, j’ai pu disposer d’une bourse qui m’a permis de financer cette exposition et de la concrétiser. Mais une partie de mon budget a été investie dans l’achat de machines performantes, notamment une fraiseuse, pour fabriquer mes objets. J’attache une grande importante au processus de transformation de la matière noble, au rapport tactile à l’objet. C’est en observant que certaines formes de l’artisanat étaient en train de disparaître ou qu’elles ne se renouvelaient pas, qu’est né ce désir de créer à partir d’un matériau. Il s’agit de valoriser l’artisanat, de perpétuer les savoir-faire, tout en apportant de la modernité. Vous fabriquez des machines ou de l’outillage spécifique pour vos projets, est-ce une part importante de votre activité ? Oui, c’est l’héritage de ma formation artisanale, savoir fabriquer les outils qui servent à la réalisation de ses projets, que l’on soit designer ou artisan, est essentiel pour moi. Et c’est ma manière de travailler. Je me suis installé ainsi en dehors de Paris, à la campagne, pour bénéficier d’un grand atelier. Seulement, lorsque l’on est designer, fabriquer ces outils revêt des formes très différentes ; il peut aussi bien s’agir de méthodologie que de véritables outils de production de petite série. Avez-vous été freiné par certaines techniques trop compliquées ou trop coûteuses à mettre en œuvre ? J’ai eu l’occasion de faire un Tour de France des savoir-faire et de me familiariser avec les techniques traditionnelles. Pendant ce périple, j’ai réellement contacté des gens aux quatre coins de l’Hexagone. J’ai rencontré des artisans méconnus tels qu’un batteur d’armure, un chimiste, des forgerons ou un chapelier. Dans le centre de la France, j’ai découvert les techniques du pliage de bois, de la soudure… Bien sûr, j’ai toujours des rêves ! Peu à peu ma démarche gagne en visibilité et certaines portes prestigieuses s’ouvrent à moi. J’en suis ravi ! Je reviens d’un séjour

frontière entre design et science, et en particulier avec les nouvelles technologies ? À l’occasion de mes premières expériences à l’ENSCI, j’ai découvert le monde scientifique. Je voulais traduire la modernité, en Votre propos est clair et pourtant n’étant pas du tout scientifique moi-même, l’ambiguïté de l’objet subsiste. être un adjuvant de la science, un passeur Expliquez-nous pourquoi. Comme pour les trophées du Festival des entre la science et le design. Je me suis glissé musiques à l’image, une commande d’Audi, naturellement dans la peau d’un néophyte l’objet est tactile, sobre et synthétique et la pour dialoguer avec les chercheurs. Il y a eu matière reste très présente dans son entité des incompréhensions mais aussi une écoute, avec des formes simples et minimalistes. des échanges qui ont abouti à plusieurs proC’est ma façon de voir la modernité, mais jets. J’ai travaillé dans ce sens avec Julien aussi l’aspect émotionnel et poétique de Bobroff, physicien et professeur à l’université l’objet. Le design pose des questions à chaque Paris-Sud (CNRS), qui s’intéresse à d’autres modes de diffusion de la recherche scienfois, comme pour résoudre une énigme. J’ai eu recours à trois savoir-faire ; des tifique avec le grand public (en particulier intervenants spécifiques ont été sollicités de la physique moderne). C’est ce que l’on pour chaque projet, dont deux d’entre eux appelle la vulgarisation. Nous avons élaboré intègrent les nouvelles technologies. Le pre- ensemble ce projet « Supra Circus » que j’ai mier, Ovi-One, est un casque de vélo en laine conçu et fabriqué en m’inspirant de Cirque, de mouton. Je l’ai conçu à partir de cette œuvre de l’artiste Alexandre Calder. J’ai matière naturelle et écologique en utilisant emprunté son vocabulaire, de petits autoses propriétés mécaniques et résistantes très mates animés en miniature, le tout emboîté dans une valise, pour mettre en performantes qui répondent scène des phénomènes scientià ces principales contraintes : J’ai réuni les fiques, comme la supraconducêtre antichocs, hydrophobe et compétences tivité ou résistance des matépérenne, bien entendu. J’ai calriaux, une théorie trop longue et qué le geste traditionnel des d’un tatoueur, rébarbative à expliquer dans le chapeliers de Caussade, dans la technique le Tarn-et-Garonne, et convode l’embossage jargon de la science ! J’essaie de retranscrire des phénomènes qué l’expertise d’un biochimiste du cuir et scientifiques de manière ludique pour la conception et la réalisal’impression 3D et poétique, donc de les rendre tion. Le deuxième projet, iPad accessibles au grand public. Cover, est une housse de clavier en cuir. Elle intègre un clavier dont le circuit imprimé est tatoué. Là, j’ai réuni les compé- Vos objets, extrêmement aboutis, tences d’un tatoueur, la technique de l’em- dissimulent un travail et une technologie bossage du cuir et une machine d’impression à la fois sophistiqués et artisanaux. 3D détournée, afin de tatouer avec de l’encre Quasi invisibles. Que pensez-vous conductrice un clavier fonctionnant en Blue- justement des nouvelles technologies dans tooth sur la pochette d’un iPad. Le troisième notre vie quotidienne ? projet, Marble Sound System, entre sculpture J’aime travaillé sur des objets non envahiset objet design, est une enceinte en marbre sants et qui progressent dans l’idée des quadont les haut-parleurs regardent une surface lités d’une transformation douce. Avec l’ingéfixée au mur et chargée de diffuser les plus nieur spécialisé en ondes électromagnétiques hautes fréquences du son. J’ai associé les Joe Wifart et le hacker Uros Petrovski nous connaissances d’un acousticien, d’un mar- avons créé un objet nomade, un révélateur du paysage hertzien au sein de l’habitat, qui brier et d’un chercheur en optique. se positionne au gré des déambulations de Vous explorez sans cesse dans votre travail son usager pour révéler, lentement, une exle terrain du monde scientifique. Vous avez position potentielle aux ondes. C’est ainsi que je vois les objets de demain qui nous parfois des distances ou de la difficulté accompagneront dans la vie de tous les jours. à comprendre les chercheurs. Où est la à Vienne et je démarre une collaboration passionnante avec la Wiener Silber Manufacturer, une maison d’argentier fondée en 1882.

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La mutation du design Expérimentations des matériaux, modes de fabrication et nouvelles technologies sont au menu du design. Par le biais de ces récentes innovations, la création est elle aussi remise en cause, visitant des champs encore inexplorés. Décryptage. Anne Swynghedauw IMPRESSION POUR TOUS

JAPONAISE

Petite sœur de celle créée en 2002, cette chaise laisse entrevoir sa structure apparente finement découpée et habillée d’un revêtement transparent rouge. François Azambourg, chaise Very Nice, 2013, contreplaqué de bouleau de 9 mm découpé au laser et collé, entoilage film polyester spécialement conçu pour le designer, édition limitée à 12 pièces datées et signées + 3 EA + 1 prototype.

Si le design a intégré les nouvelles technologies dans la création avec les objets connectés, les technologies numériques (impression 3D, découpe laser, fraisage numérique…) donnent un second souffle à la création, ouvrant des champs d’expérimentation high-tech et virtuels très vastes. Comment ont-elles un effet sur le design ? En quoi ontelles transformé le design et le processus de création ? Issues de la mémorisation des données et de leur stockage, elles ont apporté aux designers de la rapidité dans la conception

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@ FILLIOUX&FILLIOUX

©VÉRONIQUE HUYGHE

EFFET DE TRANSPARENCE

Fabshop a contribué à démocratiser la technique en distribuant des imprimantes 3D de bureau de MakerBot, leader américain qui détient 25 % du marché. Exposant au D’Days 2015, cette entreprise bretonne a popularisé le procédé d’impression 3D auprès du grand public.

des projets, elles ont engendré de nouvelles formes à l’aide de l’outillage numérique et avec l’association de matériaux modernes ou plus traditionnels dans la réalisation. Avec les nouvelles technologies, ces procédés de fabrication ont-ils changé la donne ? Le designer n’est plus seul face à son projet ; soit il est impliqué dans des partenariats avec des entreprises spécifiques, soit il est acteur de son projet et créateur, alors, de son propre laboratoire ou atelier de fabrication. Le but ? La création et l’innovation avant toute chose.

François Azambourg exploite l’outil technologique et le savoir-faire artisanal dans leurs moindres détails pour cette lampe qui réinvente l’éclairage moderne, à la manière nippone. François Azambourg, lampe Spoutnik, 2009, autoédition, structure contreplaqué okoumé de 3 mm, découpée au laser et collée, entoilage polyester, bandes de leds, édition limitée à 20 pièces datées et signées + 3 EA + 1 prototype.

LES TECHNOLOGIES NUMÉRIQUES, DÉTERMINANTES DANS LES PROJETS Depuis vingt-cinq ans, l’impression en 3D, procédé de fabrication utilisé dans l’industrie spécialisée, est réservée au prototypage et à l’outillage rapide. Le design s’en est emparé comme d’un moyen simple et efficace de réaliser en 3D maquettes et objets miniatures. On distingue trois types de fabrication d’impression 3D : le Fuse Deposition Modeling (FDM) ou modelage par dépôt de matière en fusion, la stéréolithographie (SLA) où la lumière

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nouveaux procédés

SCULPTURE NUMÉRIQUE

@ PETR KREJCI

Le designer s’est inspiré de la dynamique des fluides des dessins de l’architecte Zaha Hadid pour créer une collection de vases en bois. Captant la forme archétypale du vase avec le logiciel de modélisation informatique du studio Hadid, il repousse les limites des outils numériques. Artisan nouvelle génération, il réussit la prouesse d’imiter le processus manuel de la sculpture sur bois, avec l’outil numérique. Sarah Myerscough Gallery, The Wish List, création Gareth Neal et Zaha Hadid.

UV solidifie une couche de plastique liquide, et le frittage sélectif par laser, soit un laser qui agglomère une couche de poudre. « Depuis trente ans, les techniques ont évolué, la taille des machines aussi ; aujourd’hui, on est capable de réaliser de plus grandes pièces pour l’industrie ou l’aéronautique. Le brevet de l’impression au fil de résine, déposé par les Américains, est dans le domaine public. Donc tout le monde se met à faire de l’impression 3D chez soi ! » explique Pierre-Louis Sammarcelli, de la société Polyrepro. « En réalité, le processus est beaucoup plus complexe que cela. Les paramètres,

tels que la température, le matériau, influent sur la qualité de l’impression et les finitions (assemblage, polissage) représentent une part importante de la réalisation d’une pièce. On est aussi limité par la taille des machines et les matériaux ; environ dix matériaux seulement sont utilisés ! » ajoute-t-il. Et si l’impression 3D pour de petits objets est en progression constante, d’autres initiatives sont au stade de la recherche, de la prospective. En 2013, « Habitat imprimé », projet de François Brument en partenariat avec la Carte Blanche Via Design, repousse encore les limites de l’outil numérique.

De la conception à la fabrication, son projet est un habitat réunissant les techniques du bâtiment et les technologies les plus avancées de l’impression 3D : on imprime en grandes dimensions, une première ! Depuis les années 1980, la découpe au laser est utilisée dans l’industrie et permet de découper très finement la matière, grâce à une grande quantité d’énergie focalisée sur une faible surface. Cette technique a fait jaillir des formes ciselées, d’une finesse et d’une résistance remarquables, notamment en travaillant le métal, le cuir, le textile.

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VIRTUELLE

CUSTOMISATION

Cet éditeur de tissus et de papiers peints déploie sa créativité à chaque saison. Il innove et crée un revêtement mural, avec des effets de textures et de matières artisanales réalisés avec les techniques informatiques. Elitis, revêtement mural en non-tissé, collection Libero.

Est-ce possible de matérialiser une première esquisse en objet ? C’est à cette question épineuse qu’ont répondu les quatre membres du collectif féminin Front Design. Elles ont enregistré le dessin de cette chaise dans l’espace à l’aide de Motion Capture (technique qui enregistre les mouvements pour en contrôler une contrepartie virtuelle sur ordinateur). Avec les fichiers numériques, la chaise est matérialisée par l’imprimante 3D (prototypage rapide) en véritable pièce de mobilier. Galerie Friedman Benda, Sketch Chair 2006, création Front Design, édition à trois exemplaires.

Avec son sens des tendances et du marketing, Philippe Starck étudie les perspectives qu’offre l’impression 3D en lançant, en 2014, une plateforme open source. Sur le site en ligne TOG, Tog All Creators Together, on accède à une collection de mobilier (tables, chaises, canapés) conçue par le designer himself, qui est rejoint en 2015 par d’autres tels que Sebastian Bergne, Sam Hecht et Kim Colin d’Industrial Facility, Ambroise Maggiar, Antonio Citterio. On peut acheter, télécharger ces meubles avec un choix de coloris et de matériaux proposé avant de les reproduire avec son imprimante 3D.

D’autres techniques s’ajoutent, se combinent, telle la découpe au jet d’eau haute pression. Les nouvelles techniques sont au service d’une création toujours plus audacieuse. Si le dessin a le vent en poupe, il est remplacé aussi par la programmation informatique, dont la géométrie numérique introduit un vocabulaire nouveau de motifs programmés sur CAO (conception assistée par ordinateur). Dans l’espace créé par Marcel Wanders pour le stand LG Hausys au Salon de Milan 2015, le designer s’est prêté au grand jeu de la dentelle, déclinée sous toutes ses formes. Une démonstration

de l’utilisation numérique traduite en papier peint, ornements, lampes… Et les bureaux de styles n’y échappent pas ! Dans le textile d’ameublement, chez Création Baumann, Elitis ou Kvadrat, les procédés de fabrication numérique ont considérablement accéléré la création. L’impression jet d’encre, relativement récente dans le procédé d’impression textile, offre la possibilité de reproduire avec précision la photographie sur n’importe quel support ou de faire du sur-mesure. Le motif est directement imprimé depuis un ordinateur, comme avec une imprimante ordinaire. Pionnière dans les

innovations du textile d’ameublement et du revêtement mural, reconnue pour sa créativité, la société Elitis, depuis 1988, mise sur la recherche dans les domaines des matières et des textures. Le numérique a contribué à son essor auprès des prescripteurs pour ses collections de revêtements muraux imprimés.

@NICOLE MARNATI

SENSATION TEXTILE

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AU SERVICE DE LA CRÉATION ET DE L’ARTISANAT NUMÉRIQUE Les nouvelles technologies ont permis de faire avancer la création, et grâce à la diversité des

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MAGIE DU VERRE

Cette pièce exceptionnelle n’aurait jamais vu le jour sans la programmation informatique à l’origine de sa conception. Composée de 630 trièdres étirés et biseautés à la main, elle épouse une courbe qui optimise la propagation de la lumière et prend la forme d’une nef. Véronèse, suspension Toh, création Raphaël Navot 2015, verre de Murano.

techniques numériques, à leur précision, les designers envisagent désormais des formes et des concepts impossibles à faire auparavant. À l’aide de machines programmées, de logiciels sophistiqués toujours en évolution, ces procédés, comme le prototypage rapide, invitent à vérifier dans la conception et à échelle réduite la faisabilité d’un projet ou de produire une petite série. Alors, les technologies sont-elles sans limites ? Changent-elles notre relation aux objets ? Certains designers sont proches de la démarche des artisans de la matière ou d’un

savoir-faire traditionnel. Conjuguer les règles de l’artisanat avec le processus de production industriel, tel est le credo de l’artiste et designer Joris Laarman. Avec son studio de recherche et son atelier de fabrication, il impose un défi permanent afin de réaliser des pièces uniques ou en série limitée, parfois impossibles ou jamais réalisées. L’artisanat numérique et technologique est aussi une démarche qui va à l’encontre de la standardisation des produits, comme en témoigne le travail de François Azambourg, dont une partie est consacrée à l’auto-édition. Les

designers, comme Gareth Neal ou François Brument, n’oublient pas le travail de la main, le geste et les savoir-faire, tout en intégrant les technologies high-tech. À partir d’un besoin sociétal bien réel d’appropriation de l’objet, de sensibilisation à la matière tactile et sensuelle, existe cette association paradoxale qu’est l’artisanat numérique. Dans une réflexion identique et pour s’ouvrir à une autre ère industrielle, Philippe Starck, dans son projet Tog, utilise une plateforme open source et l’impression 3D afin de rendre accessible l’objet de design.

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©Musée des arts et métiers-Cnam/photo Sylvain Pelly.

Les pièces iconiques du design high-tech Anonymes, cultes, collectors ou simplement beaux, les objets de notre vie quotidienne se sont transformés depuis le début du xxe siècle pour de nouveaux usages. Certains sont précurseurs des techniques high-tech d’aujourd’hui. Anne Swynghedauw

L

’avancée des techniques et l’histoire industrielle ont joué un rôle fondamental dans l’évolution du design high-tech. Issus des inventions technologiques et du design avant-gardiste, certains objets ont transformé notre vie quotidienne. Radio, téléphone, téléviseur, calculatrice, premier ordinateur ont marqué le changement à grande vitesse jusqu’à la révolution du numérique, et font partie de la genèse des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). Robot ménager, aspirateur, lave-linge, pendule ont amélioré notre confort domestique grâce aux innovations techniques et au design. Rattachés à une industrie et aux concepts de marques devenues célèbres, AEG, Avia, Braun, Brionvega, KitchenAid, Sony, les produits du high-tech sont diffusés auprès du grand public et des collectionneurs puis adoptés par ces derniers. Ils sont inscrits définitivement dans l’histoire des technologies de la vie moderne, grâce aux inventeurs,

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créateurs anonymes et designers reconnus tels que Peter Behrens, René Coulon, Dieter Rams, Richard Sapper et Marco Zanuso, Roger Tallon, Philippe Starck et James Dyson.

DE LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE AU DESIGN MODERNE De la révolution industrielle et celle de l’énergie (électricité, entre autres) aux inventeurs de la première partie du xxe (débuts de l’aviation, du téléphone, du cinéma, de la photographie…), des découvertes de l’après-guerre et de la reconstruction jusqu’aux recherches dans la prospective d’aujourd’hui, l’invention technologique a toujours été au cœur de la société. Les créateurs avant d’être designers étaient des inventeurs. Et si l’histoire du design et des techniques est étroitement liée à celle de la révolution industrielle, elle a changé de rythme depuis la découverte de l’électronique et de ses applications dans le numérique.

Pourquoi ne pas entamer cette petite histoire par celle d’une bouilloire électrique ? Un objet banal, quotidien, et pourtant… Créée en 1910 par Peter Behrens pour AEG, industrie dirigée par Emil Rathenau, cette bouilloire ouvre la voie au design moderne, car elle est l’un des premiers modèles conçus et fabriqués en série par des procédés industriels et illustre la première collaboration d’un créateur avec une industrie. La qualité technique et esthétique du produit, considérée jusquelà comme bas de gamme, est aussi novatrice. Elle est le fruit d’une réflexion parfois contradictoire, menée au sein du Deutscher Werkbund, collectif de créateurs dont Peter Behrens faisait partie. Dans les années 1920 et 30, les mouvements modernes et le Bauhaus s’amorcent. Bien que n’ayant jamais produit d’objets en série, cette école, dirigée par Walter Gropius, dictera les préceptes de l’objet industriel.

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©Musée des arts et métiers-Cnam/photo Sylvain Pelly.

1913

Machine à écrire n° 10

1947

Autocuiseur dit Cocotte Henri-IV

1950

1937

Batteur Bamix

Robot ménager, Kitchenaid, Egmont Arens

1956 Radio Exporter 2, Braun, Dieter Rams

1959 1964

Tourne-disques TP1, Braun, Dieter Rams

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Téléviseur portable, Algol, Brion Vega, Marco Zanuso/Richard Sapper

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Après la Seconde Guerre mondiale, on entre dans une période de reconstruction de l’habitat. Il faut attendre les années 1950, et la nouvelle génération des designers de l’école d’Ulm, en Allemagne. Hans Gugelot, créateur du célèbre Carrousel de Kodak, projecteur de diapositives, et Dieter Rams sont imprégnés du dynamisme intellectuel de l’école et redéfinissent l’image de l’objet industriel. On assiste au grand bouleversement des matériaux, des technologies, des usages. Selon l’historien du design, Raymond Guidot, « l’après-guerre ouvre aux designers de nouvelles voies d’expérimentation et d’action. Matériaux, technologies, habitudes de consommation : tout change et les objets de la vie quotidienne deviennent peu à peu des produits culturels ». En Italie, le design de masse voit le jour et connaît un vrai succès, à la fois social et populaire, en relation avec les nouveaux logements et moyens de locomotion, comme la Vespa. On découvre alors les machines à écrire ou à calculer chez Olivetti, la machine à coudre chez Necchi… Entre 1960 et 1970, la grande époque du design bat son plein. Le concept de marque est né et les designers deviennent des stars collaborant avec l’industrie. En Italie, Olivetti poursuit son développement avec Ettore Sottsass et Mario Bellini. Ce dernier plaçait la technologie avancée au cœur de ses projets dans un design simple et épuré. Ses créations appliquent des formes ergonomiques à des objets technologiques. Symbole moderne de la communication, le téléphone Grillo de Marc Zanuso pour Sit Siemens est le précurseur du téléphone portable actuel. Avec son design fonctionnel, il est aussi le premier modèle dans lequel le micro est intégré dans la coque.

LES DÉBUTS D’UN MONDE CONNECTÉ L’informatique se développe au Japon et aux États-Unis et gagne peu à peu l’Europe. Le monde échange et les moyens de communication se développent. En 1976, pour Apple, Steve Jobs conçoit son premier Macintosh. Le Minitel et le Fax développés par France Télécom, totalement obsolètes aujourd’hui, sont créés en 1980. En France, le designer Roger Tallon a contribué à l’esthétisme des appareils technologiques de l’époque. Il dessine aussi bien le TGV pour la SNCF que le téléviseur

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tout rond mythique pour Avia. La maîtrise du temps est aussi l’affaire du design et Swatch Suisse, devenu populaire, est le signe de la reconquête industrielle d’après 1970. Opposées au mouvement Memphis et à celui d’Andrea Branzi, les sociétés Nintendo et Sega propulsées par l’électronique expriment l’engouement grandissant pour les jeux vidéo. Le matériel de bureautique se perfectionne chez Canon et chez IBM. Nouveaux modes de consommation, nouveaux usages et nouveaux moyens de se distraire (par la musique, le visionnage de films ou les jeux électroniques)… Avec le Walkman de Sony, son lecteur de CD, on entre dans la société des loisirs. En réaction au postmodernisme des années 1980, les années 1990 voient le début de l’Internet, les logiciels de dessin ; c’est l’ère du virtuel. L’informatique révolutionne le monde du design

DYSON, LA SAGA DU SANS-SAC Derrière la marque, il y a un designer et architecte d’intérieur, James Dyson. En 1978, il cogite sur le dessin d’un nouvel aspirateur sans sac. En observant le principe de la tour à cyclone à la force centrifuge dépassant de 100 000 fois celle de la pesanteur, il applique le principe industriel à un appareil ménager dont la technologie n’a pas évolué depuis 1901. Cinq années de recherche et plus de 5 000 prototypes plus tard, est né le Cyclone. Il cherche alors une licence, fait appel aux multinationales pour valider et fabriquer en série son projet. Le premier est vendu au Japon par Apex. Après de multiples péripéties contre les multinationales afin d’obtenir la légitimité de son brevet, il crée Dyson, sa propre marque, et en 1993, il développe et améliore la technologie du sans-sac qui aspire des particules plus fines que la poussière. En 2013, l’aspirateur sans fil avant moteur est lancé. Au Royaume-Uni, le Dual Cyclone est l’aspirateur le plus vendu. Aujourd’hui, Dyson innove encore et a toujours une longueur d’avance dans la recherche et la technologie de pointe poursuivant avec une gamme d’aspirateurs et de sèchemains toujours plus étendue.

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Radio Cubo Ts522, Brion Vega, Marco Zanuso/Richard Sapper

1964 1967 1976 Lave-linge Lavamat Regina AEG

© Alberto Fioravanti

Premier ordinateur portable Apple I Computer

1968

Minerva POP45001

1972 Machine à café, KF20, Braun

1979

Baladeur, Walkman, TPS-L2, Sony

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qui se dématérialise. Et pourtant jamais l’objet n’aura autant intéressé le design, fruit des réflexions qui annoncent les nouvelles technologies. Le premier téléphone mobile, le Bip-Bop, fait ses débuts auprès de son concurrent, le téléphone GSM. Dans les années 2000, le Japon ouvre la voie. Le designer Naoto Fukasawa introduit l’esthétique minimaliste de l’empire du Soleil-Levant sur la scène du design international. Sobres à l’extrême, le lecteur de CD ou le réfrigérateur jouent sur l’anonymat, cahier des charges de la marque Muji. Le high-tech est bien installé et désormais accessible au grand public. Mais les progrès des nouvelles technologies et la demande grandissante des consommateurs s’accélèrent. Dans la maison, les loisirs, les objets connectés, la domotique montrent à quel point les nouveaux usages d’une société en plein mutation et la haute technologie vont de pair et modifient le design des objets. Les dispositifs, tels que les alarmes, les détecteurs, les télécaméras, la climatisation, facilitent les tâches domestiques et annoncent l’ère du bien-être chez soi. L’électroménager est de plus en plus performant, économe, silencieux et certains appareils, lave-linge ou réfrigérateur, sont désormais connectés chez Electrolux ou LG. L’ordinateur portable ou le mobile d’Apple sont considérés comme des acquis. À travers l’exposition Invention/Design, Regards croisés au musée des Arts et Métiers qui retrace un parcours sémantique autour des inventions et de la technologie, le design est l’une des réponses au monde de la technologie et des objets. De la marmite de Papin à l’autocuiseur connecté, les inventeurs et les designers contemporains ont pu s’adapter aux nouveaux usages. Les commissaires de l’exposition, Antoine Fenoglio et Frédéric Lecourt, les Sismo, proposent une définition du design comme étant celle d’une intelligence et non d’une esthétique, par le biais de 100 objets entre design contemporain et histoire des inventions. Comme en témoigne ce vélo en bois, une belle pièce unique exposée, le design d’aujourd’hui serait-il l’incarnation de l’exception ? À suivre… Exposition Invention/Design, Regards croisés, du 2 juin 2015 au 6 mars 2016, au CNAM, à Paris.

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DIETER RAMS, LE MINIMALISTE INTEMPOREL Après la Seconde Guerre mondiale, la marque allemande Braun choisit son designer parmi ceux de l’école d’Ulm, héritière du Bauhaus. C’est l’architecte Dieter Rams qui dessinera les produits emblématiques de la marque. L’exposition Less but Better, lors des derniers D’Days, a rendu hommage au designer en présentant la collection d’un passionné, Yves Couchaux, qui fut importateur de la marque Braun de 1960 à 1980. En 1968, alors que le marché français n’est pas adepte du design épuré, des célébrités, telles que le président Georges Pompidou, ont donné de la notoriété aux produits. Braun était moderne et novateur… En 1975, la marque prend son envol grâce à la FNAC qui commercialise une gamme moins chère. Les produits de Dieter Rams sont devenus si iconiques et familiers qu’ils sont entrés dans nos vies. Et le designer d’Apple, Jonathan Ive, a calqué le dessin du premier iPod sur l’émetteur radio de Dieter Rams, influencé sans doute par son esthétique rigoureuse et moderne. Une copie évidente et déclarée, une filiation ! Less but Better fut donc une révérence légitime aux dix préceptes du bon design dictés par Dieter Rams. Exposition rétrospective conçue et réalisée par Yves Couchaux, Grégory Mesrié et Ivan Mietton, à l’Espace 24B à Paris.

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©Musée des arts et métiers-Cnam/photo Pascal Faligot

© Mario Bellini Archives

1983

Machine à écrire ET111-007, Olivetti, Mario Bellini

1998

Radio Tykho Marc Berthier Lexon

2013

Autocuiseur Nutricook Connect pressure cooker, Seb

2008 Radio WR03-CUBE/4B, Wooden radio, Singgih Susilo Kartono

1993

Téléphone Bi-Bop, Sagem,

2014

Vélo Alerion, Till Breitfuss/Keim, Charles Boulnois, Paule Guérin

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L’Internet des objets made in France Le marché des objets connectés réconcilie ceux qui doutaient des capacités d’innovation française et redéfinit les rapports habituels dans les entreprises : en amont des projets, les designers impulsent aujourd’hui les stratégies marketing. Nathalie Degardin

A

vec l’explosion du numérique, le les gros groupes qui « cherchent à renouer avec high-tech a vu s’élargir son champ l’esprit star-up (1) » en espérant booster leur d’intervention en y ajoutant la créativité, être innovants, et donc compéticatégorie des objets connectés. Un tifs sur le marché. Parmi eux, Orange a une marché qui a soulevé une vague dynamique stratégie bien claire : cet opérateur choisit en France et sur lequel se sont engouffrées de concrétiser son positionnement par des de nombreuses start-up portées par le suc- produits bien identifiés autour d’une signacès de leurs grandes sœurs Withings, ture, Design by Orange. Alexis Trichet, Sen.se, Parrot… pour ne citer directeur de l’anticipation et de qu’elles. Ce mois-ci, Angers la connaissance client – une ouvrait la première Cité des fonction révélatrice de l’ambiobjets connectés (centre d’intion du groupe – explique novation et de production), qu’ « avec le tout-digital, les tandis qu’en 2016 la Halle produits restent importants Freyssinet à Paris accueillera pour tenir les promesses du 1  000 start-up innovantes, groupe. Depuis trois ans, on a devenant le plus grand incucréé des principes de Design bateur mondial. La vitaby Orange, on a défini des lité de ce nouveau souffle valeurs de marque : le économique masque les produit doit être juste, à questions plus comsa place, astucieux ». plexes des changeOrange se positionments profonds de nant sur l’univers l’univers high-tech, domestique, pour et le bouleversement Chantal Maugin, des traditionnelles directrice du design, relations fabricantcet adage se traduit designer-client, et concrètement ainsi : de facto les rapports « Le produit doit être à design/marketing. Ausa place : s’il doit être sur un Sen.Se, Mother jourd’hui, un objet high-tech mur, il sera blanc pour être plus prend nécessairement en compte discret, la télécommande est conçue la notion d’usage, et remet au centre des pour être posée sur le guéridon. Astucieux ? débats le consommateur, rebaptisé « utilisa- On agit pour trouver le petit plus au-delà des teur », tout comme le terme de « services » besoins exprimés, le produit doit faciliter le quoprend le pas sur celui « d’applications », réali- tidien. En concevant notre mini-projecteur, Bloc, tés qu’il recouvre pourtant. Face à ces enjeux, comme cet appareil doit être nomade, on a pensé les processus de conception bougent. Il y a à la poignée qui est utilisée pour le transport

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et pour faire un socle. Juste ? S’il y a une vraie préoccupation esthétique, toutes les fonctions servent l’usage et la simplicité et doivent donner envie, il faut qu’il y ait un rapport émotionnel avec le produit. » D’autant plus qu’Orange se positionne sur le secteur du divertissement, qui plus est partagé sur tous les écrans de la maison. Avec le projet Polaris, selon Alexis Trichet : « On a posé les fondations d’interface de consommation : on change d’écran sans changer d’interface. » L’utilisateur bénéficie d’une continuité d’usage, commence un film sur sa télé, le finit sur sa tablette, le partage avec les membres de sa famille…

UN MARCHÉ DU QUOTIDIEN Clairement, Orange investit sur la maison connectée, avec le Homelive. Mais Alexis Trichet va plus loin : « On veut être concentrés sur un petit nombre de sujets pour être très bons. Notre objectif est de démocratiser l’univers de la maison connectée. Ce marché va décoller, on est en démarrage avec les caméras, les détecteurs de fumée… Dans le secteur des télécoms, on est l’opérateur qui a le plus de clients (14 millions de mobiles), donc on se doit d’être accessible au plus grand nombre. On se voit comme les passeurs pour le grand public des nouveautés technologiques, avec des produits conçus dans les codes du design Orange. » Pour ce défi, le groupe s’appuie sur une équipe de designers intégrés, qui interviennent en amont du projet, en phase avec le business et la technologie, et explorent de nouveaux produits et services proposés ensuite au marketing : c’est une révolution en soi, le designer nourrit la stratégie marketing en tant que précurseur des services, des besoins pressentis sur le

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ORANGE, UNE ÉQUIPE DE DESIGNERS INTÉGRÉS Orange est le seul opérateur qui a un studio intégré, ce qui représente cinquante personnes environ. Le studio travaille pour la France et tous les pays d’Europe. Chantal Maugin précise qu’« en France, chez Orange, les designers Web sont intégrés depuis Wanadoo. Cela a commencé par le digital, avec la création de l’Explocentre (laboratoire de recherche et développement consacré à l’innovation de rupture). Puis un tiers de cette équipe s’est également développée à Londres. On est une équipe en phase avec le business et la technologie, et on a plusieurs savoirfaire et compétences. On travaille toujours sur l’expérience globale. Le marketing et le design sont intégrés dès les phases en amont. Il y a celle d’exploration d’abord, avec la recherche, celle d’anticipation, puis de “delivery” vers les pays. Le processus est organisé en fonction des objectifs business du pays ciblé. On travaille pour délivrer un produit et des services digitaux, Web, applications et objets. On part aussi de produits existants que l’on labellise selon les principes de Design by Orange. Cependant, même quand on ne les conçoit pas et que l’on travaille avec un partenaire industriel, on définit toujours à partir des processus d’expériences ».

Orange, Homelive

marché. Oxygène de l’équipe, le concours Orange, ouvert aux étudiants et aux jeunes designers, est une occasion de renouveler les sources d’inspiration. Cette année, le thème portait sur les réseaux : « Sur le plan stratégique, un opérateur télécom, c’est d’abord un réseau, c’est notre métier de base. Sur le plan du design, 85 % des gens considèrent qu’être connecté est essentiel, mais peu visible. On doit être capable de faire la différence par rapport aux autres opérateurs : comment rendre le réseau tangible, rendre compte de l’expérience ? », explique Alexis Trichet. Véritable cahier de tendances, les participants apportent le précieux point de vue de la jeune génération – et des consommateurs de demain –, ainsi qu’une photo des problèmes prioritaires à résoudre que celle-ci perçoit. Ainsi, aux questions « où est-ce que je capte le mieux ? comment

trouver le réseau ?», en s’écartant de l’idée habituelle de carte, le thème de la boussole s’est révélé prépondérant parmi les projets proposés : une future source d’inspiration pour les designers du Technocentre d’Orange ?

HIGH-TECH : DU PARTAGE À LA PERSONNALISATION Après avoir reconsidéré toutes les tâches quotidiennes sous l’angle de la maison connectée, depuis la gestion de son chauffage sur son smartphone à l’arrosage de ses plantes via un pot connecté, les start-up passent à la loupe le bien-être de l’individu : au royaume de l’Internet des objets, un marché explose actuellement, celui des produits et des services pour se mesurer sous tous les angles. En premier lieu, c’est le contrôle de la santé qui est visé, avec en leader les

visionnaires de Withings. Créée en 2008, cette société a lancé dès 2009 la première balance connectée. Aujourd’hui, elle compte 150 salariés, répartis entre Paris, Boston pour le marketing et Hong Kong pour la fabrication des objets (excepté leur dernière montre, Activité, conçue, elle, en Suisse). Pour Julien de Préaumont, le directeur marketing, « la marque développe des produits qui se veulent dans un style assez épuré, positionnés premium : la balance est en verre, parce que ce composant rejoint l’esthétique, mais aussi parce que c’est le plus pertinent par rapport aux capteurs ». Il n’y a pas de designers intégrés, l’équipe d’Elium Studio, depuis la création de Withings, conçoit les objets. Les designers sont impliqués dès la genèse du projet, pour convaincre, séduire le public et l’inscrire dès le départ dans un processus d’industrialisation en intégrant les

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contraintes techniques. Julien de Préaumont précise : « Dès qu’il y a une idée, les ingénieurs vont rechercher les capteurs les plus appropriés pour mesurer l’impédance métrique, etc., et le designer, la forme, pour faire rêver. » Le designer intervient sur la partie fonctionnelle : par exemple, est-ce que l’utilisateur va ou non recharger spontanément l’objet, mais aussi sur l’esthétique. « Avec la caméra Home, par exemple, on voulait sortir de cet esprit “caméra de sécurité”, qui peut être angoissant, intrusif, pour que les visiteurs ne se sentent pas “sous surveillance” : le fait d’ajouter un revêtement en bois change toute la perception de l’objet. Il se fond dans l’environnement, ce n’est pas uniquement pour un effet esthétique, mais également pour un effet émotionnel, la caméra se veut rassurante. Et on voulait aussi cibler un autre public que les geeks traditionnels qui ne sont pas touchés par l’aspect caméra. » Sur ce secteur de la santé, Withings joue sa crédibilité et l’efficacité de ses produits sur le pari d’une utilisation dans la durée, c’est pourquoi, pour Julien de Préaumont, « le designer est un ingrédient crucial pour accomplir les missions de la marque. Il est ancré dans la pratique et donc analyse le caractère fonctionnel de l’objet, tout en sachant lui attribuer une dimension émotionnelle pour qu’il soit adopté sur le long terme ». Le principal atout des objets connectés, pour ce dernier, est leur caractère évolutif qui révolutionne les codes de la consommation : « La beauté des objets connectés, c’est la possibilité de les mettre à jour. La balance que l’on a distribuée il y a deux ans affiche aujourd’hui la météo : avec une mise à jour, elle offre plus de services que lorsque vous l’avez achetée. En même temps, évoluer signifie toujours délivrer une info concise et utile. » Withings cherche encore à avancer sur la modularité et la customisation des produits, ne serait-ce qu’avec la montre Activité, son produit phare : « Avec elle, on est allés chatouiller un secteur, l’horlogerie, où on ne nous attendait pas ! » Un travail conséquent pour l’équipe d’Elium Studio qui a été de reprendre une esthétique de montre analogique pour un tracker d’activités, dans une optique permanente de simplification, d’association évidente, pour éviter l’effort : « On ne doit pas faire un effort supplémentaire. Ainsi, la balance est connectée en Bluetooth sur le smartphone, pour le tracker de sommeil-réveil Aura, on place le capteur sous le matelas, il est caché et ça rend le matelas intelligent. À moyen terme, pour tous les objets

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pour lesquels cela fera sens, ce sera naturel d’être connectés, est-ce qu’on parle encore aujourd’hui “d’objets électrifiés” ? Il y aura un tri entre le gadget et celui au réel impact, l’idée étant que ce soit dans une mesure non invasive : et là encore le designer intervient, que ce soit pour l’ergonomie comme simplement pour l’expérience de l’usage. »

DESIGN ET INTERNET DES OBJETS Dans cette simplicité d’approche, Rafi Haladjian, le fondateur de Sen.se, pousse le curseur un cran plus loin : « En 2003, avec Olivier Mével, on a eu cette conviction qu’il n’y avait pas que quelques objets connectés qui tournaient autour de l’ordinateur, mais une catégorie d’objets technologiques bien spécifiques, vendus à un rayon déterminé pour des fonctions particulières. On a créé le Nabaztag, qui est en quelque sorte l’ancêtre des objets connectés. Notre vision a évolué : l’avenir n’est plus du tout aux objets connectés, on pense même qu’ils peuvent être ringards. L’objectif est de connecter la vie, nos expériences du quotidien, sans forcément inventer de nouveaux usages, mais plutôt se fondre dans la vie quotidienne, sans rien de très spectaculaire. Quand la technologie ne devient plus exceptionnelle, elle ne peut que disparaître. Au temps du Minitel, on n’avait que des moments rares, limités dans le temps pour des fonctions particulières ! À partir du moment où la technologie est démultipliée, il devient inconcevable que ce soit autant d’expériences, d’usages, de comportements que l’on doit apprendre. » Dans cette expérience du quotidien revisité, il a conçu Mother, qui fonctionne avec un ensemble de capteurs programmables sur mesure, les Motion Cookies : « Mother diffuse un son qui vous rappelle ce que vous devez faire, par exemple, le bruit d’une pilule qui tombe dans un gobelet. Ce sont des notifications sonores et visuelles. » Ainsi, le capteur lié au trousseau de clés d’un enfant déclenche l’envoi d’un soupir de soulagement quand il est rentré. « Il ne faut pas que cela demande un effort, ce doit être dans l’expérience quotidienne, avec un langage littéral pour baisser l’effort cognitif nécessaire, que l’on n’ait même pas à raisonner. Ce qui est difficile, c’est de changer les habitudes des gens, c’est là que l’on intervient, dans le quotidien, en appui à quelqu’un qui oublie régulièrement d’arroser ses plantes qu’il adore pourtant, en appui à quelqu’un qui n’a pas l’habitude d’une prise régulière de médicaments, les capteurs interviennent comme des “béquilles”

en déclenchant des rappels, le geste reste inchangé, le quotidien est extrêmement banal. » Le rôle du designer ici est de formaliser l’ensemble des usages, soit toutes les déclinaisons possibles des utilisations des applications de collectes de données ou de gestes, par de la conception de scénario quotidien : mon sommeil avec un Motion Cookie sous l’oreiller, le nombre de cafés avec un capteur collé à la cafetière… « On réfléchit en termes d’expériences de vie : on imagine un monde magique, comment rendre une situation intelligible, plus optimale, moins anxiogène. Je crois à l’intégration des capteurs dans les usages. À l’avenir, à long terme, oui, on imagine qu’il y aura de plus en plus de meubles connectés, on va y venir. Les objets connectés vont toucher tous les domaines, de la cuisine à la salle de bains, car je peux rendre intelligents tous les objets de mon environnement et ils peuvent agir en synergie. Il est temps que les appareils apprennent à vivre avec nous, plutôt que nous avec eux ! »

DU PARTICULIER À L’ENTREPRISE Le développement futur, Rafi Haladjian le voit aussi dans les entreprises : sollicitée par les professionnels pour des applications B to B, sa société Sen.se a été rachetée début juin par Eridanis, une agence de conseil spécialisée dans la mise en œuvre de l’Internet des objets (IoT), qui propose d’ores et déjà des solutions intelligentes pour de grands groupes, tels que GRTgaz, ERDF, SNCF, Shield… De son côté, Withings intervient de plusieurs façons en milieu professionnel, « souvent auprès d’entreprises qui ont déjà une certaine éthique concernant la santé en entreprise, on y propose nos produits et nos logiciels afin de créer une animation », précise Julien de Préaumont. Avec toujours en tête de repousser les scénarios : « La réalité augmentée ? Pour moi, ça signifie “je vois autour de moi des choses que je n’avais pas vues”, on découvre des données. Par exemple, la caméra Home a un capteur de pollution de l’espace intérieur. Il y a un champ des possibles énorme, et indéniablement une vague en France, et on est fiers d’avoir participé à créer cette dynamique. Dans notre pays, on a les compétences d’ingénierie et de design pour ce marché. On annonce chaque année nos nouveaux produits au CES de Las Vegas, on a de plus en plus de retombées. Cela nous permet de rayonner dans le monde. »

(1) Challenges, novembre 2013.

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Withings, Activité Pop

PIERRE GARNER, DESIGNER ASSOCIÉ D’ELIUM STUDIO Elium Studio développe un design léger, prospectif, avec une parfaite maîtrise des nouvelles technologies et a conçu pour Withings la plupart de ses produits. « Avec les objets connectés, on change de paradigme, on n’est plus dans l’approche traditionnelle forme/fonction, l’objet en lui-même est relié à une application, des données, des réseaux sociaux… Et la relation à l’objet est posée dans la durée, on crée une expérience. Aujourd’hui, on est dans la tendance du “wearable” : les objets se rapprochent des individus, de leurs corps, ils nous accompagnent de façon permanente. L’échec des Google Glass n’est pas l’échec de la réalité augmentée, le produit n’est simplement pas acceptable, on est loin des “lunettes”, on est plus proche des cyborg. La tendance est aussi de prendre des objets quotidiens et d’y mettre la technologie, comme on l’a fait avec la montre Activité de Withings. La grande difficulté des designers est de créer du sens, car les fonctions doivent être incarnées

dans le produit. Comme la relation aux objets changent, la première question est d’ordre sémantique : la Watch d’Apple, c’est plus qu’une montre ! Avant, les produits technologiques existaient pour mettre en avant leur technologie, c’est elle qui était à l’origine des objets. Maintenant, c’est un moyen et non plus une finalité, il faut la rendre discrète, la moins intrusive possible, si l’on veut toucher un public plus large que celui des “early adopters”. Dans les années 1990, on définissait les ordinateurs par la vitesse de leur processeur, aujourd’hui on regarde d’abord comment on va s’en servir : tablette, ordinateur portable, etc. La vraie question est quels services cela me rendra, comment cela facilitera ma vie ou entrera dans mon mode de vie. Le numérique change la relation entre l’entreprise et l’utilisateur. Aujourd’hui, on lutte contre

l’obsolescence, on est dans le “sale and take care”, le service accompagne le produit, bien au-delà de l’achat. Il y a trois grandes catégories d’objets connectés : les télécommandes, les objets commandés à distance et les capteurs de données. Dans ce mouvement de simplification de l’expérience, on va vers des objets “actifs” ; des services pertinents dans le temps et la durée. Le bon exemple est le thermostat de Nest Labs qui intègre une intelligence artificielle : il capte des données qui agissent d’elles-mêmes et anticipe les demandes, par exemple quand il vous géolocalise à vingt minutes de votre domicile, l’appli lance le chauffage de la maison. Les Danois ont défini une échelle de niveaux en fonction de leur utilisation du design. Niveau 1 : le non-design, si le design a un rôle négligeable dans la stratégie de l’entreprise ; niveau 2 : c’est le design du style,

on “habille” l’objet ; niveau 3 : le design de process, le designer intervient à tous les niveaux dans la définition du produit ; niveau 4 : le design d’innovation, on est dans la stratégie, le design est déterminant dans toutes les activités de l’entreprise. Apple en est un bon exemple ! En s’emparant du marché des objets connectés, les start-up ont aussi changé la place du designer : on doit formaliser très tôt un prototype pour, par exemple, faire appel au crowdfunding, il faut un “business model” pour pouvoir convaincre. C’est clairement une opportunité pour les designers ! Ce qui fait le succès de ces produits, c’est leur flexibilité, on vit dans une écologie de services. Prenez Uber, c’est le premier opérateur qui ne possède pas de voiture. Facebook ? Le premier générateur de contenus qui ne les crée pas lui-même ! Airbnb ? Le premier réseau d’hébergement… qui n’a pas d’hôtel ! »

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Les écoles face au défi high-tech

Workshop The Polyfloss Factory Thermoformage par Nina Ballay / ENSAD @ Ensad

Elles intègrent les jeunes d’aujourd’hui pour former les designers de demain : comment les écoles de design ont-elles incorporé la révolution high-tech dans leur formation ? Nathalie Degardin

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ls sont de cette génération qui a grandi avec des équipements high-tech à portée de la main et qui les utilise spontanément. Digital native par excellence, les étudiants des écoles de design et d’art passent naturellement de leur salle informatique, où ils modélisent leurs projets, aux ateliers traditionnels, en n’hésitant pas à intégrer l’électronique à leurs créations. Comme le précise Thilo Alex Brunner, directeur du master Design Objet de l’ECAL en Suisse : « La miniaturisation de l’électronique a changé le rapport de création : on a moins de contraintes de nos jours, on gagne en liberté. Si aujourd’hui on mentionne encore l’électronique liée à un objet, dans quelques années, ce sera tellement naturel d’être “online”, que tout ce qu’on utilise se connectera avec les autres produits de façon plus ou moins inconsciente. » Comment, dès lors, les formations de designers ont-elles anticipé cette évolution ? Demande-t-on aujourd’hui à un jeune diplômé d’être designer et développeur ? Dès la fin des années 1970, l’informatique est entrée à l’Ensad, et les outils technologiques sont diffusés aujourd’hui dans les dix secteurs de l’école. La réorganisation actuelle des programmes renforce cette nécessaire trans-

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versalité des apprentissages. Prudent, Thilo Alex Brunner précise qu’à l’ECAL si les étudiants gardent une spécialité, la formation est cependant structurée pour qu’ils maîtrisent tous les processus de fabrication. De façon générale, dans les écoles, les outils numériques viennent compléter les savoir-faire traditionnels pour mieux les combiner : selon Emmanuel Mahé, directeur de recherche de l’Ensad : « Les outils correspondent à des époques, chacune génère un régime technologique et un usage. On n’est plus dans un rapport d’utilisation de la technologie, mais dans un questionnement même de la relation à la technique, du geste par rapport à la matière. » Partout, les projets des derniers diplômés sont révélateurs de cette tendance d’hybridation des matériaux : tel celui de cette étudiante de l’ECAL, qui a proposé une recherche sur une télécommande en bois qui interagit avec différents appareils, avec des questions autour du bois, du textile, des usages pratiques de l’électronique, d’une autre manière de charger son portable… Leur démarche s’inscrit dans une forme d’écologie : utiliser peu de matériaux, réduire la consommation, et induire la production d’un design minimaliste, moins expressif,

voire qui se dématérialise à travers la gestion d’interfaces. Ce qui frappe alors Thilo Alex Brunner, c’est l’évolution de leur conception du rôle du designer. Ils travaillent les projets comme des auto-éditeurs : « Aujourd’hui, la plupart s’intéressent au sens d’un produit, à l’origine de ses composantes, à son univers. Et, avant tout, pourquoi on crée. » Si le design doit être « justifié », à l’image d’une société en réseau, les étudiants développent spontanément des pratiques collaboratives que l’on voit émerger sur le marché dans les formes de travail des start-up ou la naissance de collectifs. En 2014, durant les D’Days, l’Ensad présentait ainsi l’Unité Mobile, un atelier de production numérique, sorte de FabLab nomade, permettant d’expérimenter en direct des idées à partir d’outils mis en réseau. Signe fort de cette mutation de la vision du designer, le recrutement à l’Ensad d’Emmanuel Mahé au poste de directeur de la recherche est symptomatique : « Je ne suis ni designer ni artiste, je suis chercheur en sciences humaines spécialisé en nouvelles technologies, sciences, art et design. Le numérique a changé la vie, mais il est arrivé parce qu’il y a des mutations qui existent dans la société. Il est la cause

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et l’effet. » Son objectif ? Accompagner les transformations : pour lui, la haute technologie crée de nouveaux usages que les étudiants et les chercheurs explorent aujourd’hui aussi sur d’autres terrains, en intégrant des matériaux « responsifs », réactifs, par exemple en relation avec l’humeur. Et Emmanuel Mahé de préciser : « On utilise les interfaces dans le revêtement de sol, le textile. Rappelons qu’à l’origine le terme “réseau” vient du vocabulaire du métier à tisser. Dans l’histoire des techniques, cela a toujours paru naturel au textile d’intégrer des nouvelles matières. » À titre d’exemple, Aurélie Mossé, enseignante à l’Ensad et chercheuse, s’intéresse aux vêtements connectés, ajoute des nouveaux composants au textile pour le faire réagir en fonction de la température, des datas, et transmettre des informations. Dans un autre domaine, les étudiants qui ont participé au workshop The Polyfloss Factory s’intéressent à l’utilisation d’un polymère fabriqué à partir du recyclage de plastique. DE DESIGNER À PRATIQUEUR Avec le fulgurant développement d’objets high-tech, de smartphones et

des capacités de diffusion, jamais une société n’a produit autant d’images. Selon Emmanuel Mahé : « On est dans une société de “survisibilité” en termes d’images et, au contraire, avec les nanotechnologies, dans une société d’invisibilité, avec autant de disparition des formes visuelles de technologies. On navigue constamment entre le tangible et l’intangible. » Bien sûr, les artistes et les designers investissent ces paradoxes, certains se positionnant en réaction : comment échapper aux big datas, avec des vêtements qui nous dissimulent, des maquillages invisibles qui rendent méconnaissable un visage à une caméra, etc. Mais Emmanuel Mahé va plus loin : « Il y a une tentative de réaction pour essayer de se retirer d’un monde technologique, et les étudiants et les designers l’ont très vite compris en se focalisant sur le bien-être : on assiste à toute une déclinaison de produits conçus pour se couper des autres, et, en même temps, ils sont à l’avant-garde des champs que va investir le marketing, avec cette question, qu’est-ce qu’on va produire ? La fonction critique n’est pas nécessairement contestataire. On invente de nouveaux mondes, mais avec des fins différentes. »

De plus en plus, comme les artistes, les designers questionnent la dématérialisation. Emmanuel Mahé parle ainsi de l’émergence « des pratiqueurs » dans le sens de ceux qui « qui remettent en question leurs pratiques » et créent les conditions pour que les usagers les revisitent aussi, en les intégrant directement dans la chaîne d’innovation et en les mettant en situation. À savoir, une autre façon de voir le design d’expérience et le potentiel évolutif des produits high-tech ? Dans cette logique, les doctorats associant sciences, art et design se multiplient. À l’image de la progression de l’École supérieure des arts et design de Saint-Étienne qui a commencé par ouvrir un cours sous la direction de François Brument, devenu ensuite un pôle regroupant cinq enseignants et qui maintenant se prolonge en laboratoire de recherche. Et ces cycles post-diplômes sont essentiels : avec leur rôle d’expérimentateurs tous azimuts, les laboratoires des écoles en art et design sont les précurseurs de nos usages de demain, en générant des contextes de fabrication bien en amont de ce qui se passe dans l’industrie. Dans l’autre sens, l’ENSCI ouvre en novembre prochain un master spécialisé consacré au design néo-industriel : penser, faire et entreprendre avec le numérique, destiné notamment aux entreprises désirant explorer ce potentiel d’innovation.

LAttachement de David Colombini / ECAL : L’Attachement est un site Web, une machine, un voyage et vous. Grâce à cette machine poétique connectée à un site web ( www.attachment. cc ), vous envoyez des messages, des images ou des vidéos via un ballon biodégradable dans l’air.

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SALON DES MÉTIERS D’ART ET DE LA CRÉATION

Énergie créatrice Organisé par les Ateliers d’Art de France, le salon Révélations investira en septembre le Grand Palais. Partenaire de l’événement, Design @ Home vous en livre les temps forts. Nathalie Degardin

Woorim Kang © Wonyong Song

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n 2013, le succès de la première édition de Révélations témoignait de la place aujourd’hui importante des métiers d’art sur la scène créative, et surtout contemporaine, dépoussiérant d’un souffle dynamique les préjugés parfois tenaces sur ce domaine. Deux ans après, l’événement revient, grandi par sa reconnaissance légale comme secteur économique à part entière, avec une ambition affichée : devenir le rendezvous mondial de la création contemporaine, précurseur par la présentation de la créativité de régions du monde peu connues, prescripteur par la qualité et la rigueur des choix du comité d’orientation artistique. Ainsi, sous la verrière du Grand Palais, plus de 300 exposants associant artisans d’art, artistes plasticiens, designers, galeries, fondations, manufactures d’art, maisons d’excellence, écoles… présenteront au public et aux collectionneurs des pièces magnifiques rigoureusement sélectionnées. Pour ancrer cet événement dans la présentation d’œuvres d’art, la scénographie a été travaillée pour affirmer un esprit plus muséal plus que de « foire à la création ». Sous la nef, l’exposition Le Banquet présentera une centaine d’œuvres regroupées sous la forme d’un archipel, affiché comme un cheminement

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volontairement ouvert sur les autres espaces, et témoin de l’éclectisme du secteur. LA CORÉE DU SUD À L’HONNEUR Cette année, plein phare sur la Corée du Sud, suite logique de la saison culturelle qui lui est consacrée ! Avec ses 22 exposants, répartis sur 150 mètres carrés au pied au balcon d’honneur du Grand Palais, ce pays présentera un artisanat riche, fort de son savoir-faire traditionnel autour de la céramique, la laque, la nacre et le papier, mais aussi le bois et les métaux. Porcelaine blanche magnifiée chez Chunbok Lee, association du métal et de la nacre chez Hyunju Kim, lignes aériennes du mobilier de Woori Kang ou pièces pleines d’humour de Bomi Park… les Coréens s’inspirent et réinterprètent les codes traditionnels dans un esprit contemporain, avec un savant dosage de la liberté de ton et du profond respect de l’Histoire. LA LIGNE NORDIQUE Invitée de la première édition, la Norvège revient en force, accompagnée de ses « voisins  », le Danemark, la Finlande, l’Islande et la Suède, sur un stand unique, autour du projet créatif «  Magic language///Game of

Game of Whispers Marianne Nielsn Krysantemum

whispers  », proposé par la scénographe Marianne Zamecznik. Originale, c’est sur un principe de cadavres exquis que l’exposition s’est montée. La scénographe a choisi la première pièce, une création de la Norvégienne Kjersti Lande, sorte de carte topographique réalisée en 3D. À partir de l’interprétation de cette œuvre, la curatrice suédoise Agnieszka Knap suggère une création de la céramiste Inger Andersson… Suivant ce processus, la sélection aboutira à la présentation de 25 œuvres qui se répondent entre elles. Pour garder l’esprit ludique du principe – et un teaser de l’événement bien sympathique – une pièce est dévoilée chaque semaine sur les réseaux sociaux… en attendant de les contempler au salon. Révélations, du 10 au 13 septembre 2015, Grand Palais, à Paris.

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Rendez-vous

Hyunju Kim © Kwangchoon Park

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3 questions à Henri Jobbé-Duval, Commissaire général du salon Révélations L’exposition Le Banquet est au cœur d’une scénographie particulière : une volonté affichée de ne pas restreindre le salon à une addition de stands juxtaposés ? Pour cette seconde édition, il est essentiel d’asseoir des atouts identitaires forts du salon afin de l’inscrire dans la durée : la scénographie et l’exposition Le Banquet. La scénographie très élégante du studio Gardère, épurée et faite de claires-voies de bois, rompt avec les codes classiques des salons et souligne le rapport à la matière. L’important pour nous est de présenter les exposants sans hiérarchie, sur un même pied d’égalité dans ce magnifique écrin, afin que chacun se sente partie prenante d’une même histoire, quelles que soient sa notoriété, son envergure ou la surface qu’il occupe. Le Banquet est à part, c’est la colonne vertébrale du salon ! Il s’agit d’une exposition d’œuvres prêtées spécialement pour l’occasion et sélectionnées avec soin. En 2015, nous faisons évoluer l’exposition Le Banquet qui présente la création internationale des métiers d’art. En 2013, elle était composée de neuf tables dressées sous la verrière du Grand Palais. Cette année, elle prend une nouvelle forme, courbe, celle d’îlots, d’archipel. Chaque îlot représentera un pays, une région ou un ensemble de pays. J’en profite pour rappeler que Le Banquet est un espace d’exposition unique au monde avec neuf pays représentés, c’est du jamais-vu ! La Corée du Sud bien sûr, mais aussi les pays nordiques, regroupés, le Sénégal, l’Italie, la République tchèque, la France, Taïwan, le Japon ou encore la Tunisie seront présents. Révélations revendique clairement un positionnement « Art » des métiers d’art et de la création. Quelle est la place des galeries dans l’événement ? Quelles sont les orientations que vous souhaitez développer ?

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Martine Polisset

Notre volonté est d’inscrire Révélations dans la durée comme un événement fort, LE rendez-vous des métiers d’art et de la création contemporaine. Il est important de rendre ce salon pérenne, unique en son genre. Notre objectif est pluriel, nous voulons montrer toute la richesse et toute la capacité créatrice des métiers d’art, dans ce lieu emblématique et à Paris, place centrale des métiers d’art pour le monde entier. Nous souhaitons aussi permettre l’accès au marché et la rencontre des prescripteurs-collectionneurs avec les professionnels des métiers d’art, Révélations 2015 est un rendez-vous d’affaires ! Notre priorité est d’offrir à l’ensemble des exposants une visibilité supplémentaire, en les confrontant aux acheteurs internationaux dans un cadre prestigieux. Enfin, ce salon permet au secteur de se réapproprier ses valeurs d’universalité et de les diffuser avec plus de force aussi bien auprès du grand public, des professionnels et des collectionneurs que des acteurs publics et institutionnels. Parmi les 305 dossiers sélec-

tionnés par le comité d’orientation artistique, les éditeurs et les diffuseurs mais aussi les galeries ont plus que jamais leur place ! Elles sont encore timides mais certaines qui étaient sur Le Banquet en 2013, comme la Galerie Arcanes, exposent et vendent leurs créateurs Ateliers Charles Jouffre

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Rendez-vous

sur un stand cette année. Une quinzaine seront présentes : Galerie Arcanes, Galerie Mizen, Galerie Elsa Vanier, Galerie Glustin, Galerie Minsky, Galerie Collection, Galerie Soulié, Galerie Acabas, Galerie Gilbert Dufois, l’association Libre Art Bitre… mais aussi l’éditeur Bernard Chauveau, Hub Design, et bien d’autres.

Dorothée Loriquet grès rouge DL

Galerie Minsky

Cette seconde édition met l’accent sur l’international : le salon fonctionnant en biennale, y a-t-il une ambition à terme d’ouvrir une édition à l’étranger ? Il est évident qu’un salon de cette envergure qui représente tout un secteur d’activité se doit de capter un volume d’acheteurs internationaux conséquent. Cette seconde édition se veut tournée vers l’international, notamment avec l’exposition Le Banquet, mais aussi avec un symposium qui traitera des problématiques des métiers d’art dans le monde. Une quinzaine de pays auront également un stand lors de cette édition. Il nous paraît essentiel de faire décou-

Benoit Averly

Atelier Nathalie Fosse

vrir la richesse des métiers d’art à travers le monde. À l’étranger, Paris est la capitale de l’art de vivre, c’est une place de choix pour exposer des créations contemporaines, et encore plus au Grand Palais, un monument édifié à la gloire des arts français ! La Biennale se positionne comme précurseur dans l’exploration des régions du monde dont la création est peu montrée. Ateliers d’Art de France mène déjà des opérations sur le plan international, comme le French Art Tour en 2014, un parcours inédit d’expositions-ventes thé-

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matiques qui ont fait étape dans trois institutions culturelles emblématiques de Shanghai. Dans cette continuité et après le succès de la première édition de Révélations en 2013, Ateliers d’Art de France mène actuellement une réflexion afin de transposer de manière adaptée et ciblée le concept de Révélations dans un autre pays du monde.

LE SALON EN QUELQUES CHIFFRES 2013 : 1re édition de Révélations sur 4 jours, 34 000 visiteurs 2015 : • Pour cette 2nd édition, sur plus de 500 candidatures déposées, 300 retenues. • Plus de 15 pays représentés • La Corée du Sud invitée d’honneur : 22 exposants

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Pool

Petite Friture, canapé modulable Grid, création Pool 2015, acier thermolaqué, laine, noyer, cuir, polyester, avec tablette, L. 187 x P. 72 x H. 86 cm, 2 950 €

LE DUO GAGNANT

Entre énigme et évidence, derrière ce nom, deux designers, Léa Padovani et Sébastien Kieffer, ne font qu’un et affirment leur personnalité. Objectif ? Créer des objets, des espaces de l’identité visuelle, sans concession. Anne Swynghedauw

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n 2014, durant la Biennale de Courtrai, le off a livré à la créativité de designers des lieux historiques emblématiques de la ville. L’un d’entre eux, la Broel School, dont les murs carrelés, les sols en terrazzo sont les marqueurs de la collectivité, a reçu un hommage particulier. Avant sa destruction annoncée par un promoteur immobilier, scénographies et installations sont entrées dans les salles de classe, couloirs et réfectoires de l’école désaffectée. Le duo Pool a investi avec force ce lieu troublant de nostalgie en y exposant des pièces en petite série. Fruit d’un long travail élaboré en collaboration avec le ferronnier François Pouenat, ces pièces, dont la rigueur géométrique les classe au rang d’artisanat d’art plus qu’à celui

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de design utilitaire, traduisent la diversité du travail de la matière. « Nous voulions exprimer l’histoire du métal sous tous ses aspects, dans sa préciosité, sa brutalité, sa grandeur, afin de composer un paysage scénographique à la recherche d’un équilibre », expliquent-ils. Entre design contemporain et haute facture, ces objets font référence à la tradition des Arts décoratifs français et à une fabrication industrielle très pointue. C’est en dessinant son futur logo, cercle noir rigoureusement plein, que Léa Padovani et Sébastien Kieffer donnent naissance au studio Pool, en 2010. « Pool évoque le contenant, la piscine, le groupe, le collectif… Nous voulions exprimer une entité représentative de notre travail commun », raconte Léa. Cette union sera, dès le départ, la signature du studio qui depuis sa création

enchaîne les projets, sollicité par de nombreuses marques telles Habitat, Cassina, Petite Friture, La Chance, Gallery S. Bensimon, La Redoute. Chaque projet est un défi, un questionnement singulier, mais aussi un jeu auquel le tandem se prête volontiers. Travaillant autour de trois axes, la création d’objets, l’aménagement d’espaces et l’identité visuelle, Pool excelle dans la maîtrise de la conception des projets dans leur globalité, du cahier des charges jusqu’à la réalisation perfectionniste. Un état d’esprit dont ils détiennent chacun une part complémentaire. Léa s’est formée en architecture d’intérieur à l’Institut des arts appliqués de Paris et Sébastien en design graphique à l’École Pivaut de Nantes. En 2006, ils se rencontrent chez Noé Duchaufour Lawrance, agence que Léa dirigea à ses débuts.

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Gallery S. Bensimon, fauteuil Circle, création Pool 2014, en métal laqué, existe en 5 coloris, L. 74 x P. 59 x H. 89 cm, 1 485 €

Puis en 2010, ils s’associent ; le concept collectif Pool prend forme afin d’explorer les associations entre les objets, l’architecture et les images, d’insuffler une réflexion sur le design, au-delà de la beauté et de la fonctionnalité de l’objet. « Si la rencontre avec la marque ou le client le permet, nous travaillons sur un projet de A à Z. Cela est rendu possible sur des aménagements d’espaces, comme pour le Café Craft à Paris. Nous prenons en compte l’ensemble du projet quand c’est possible afin de concevoir à la fois le lieu, les meubles et les objets, jusqu’aux moindres détails. » Dès 2011, Pool est repéré au Salon du meuble de Milan. L’Institut culturel français y présentait une exposition collective, Nouvelle Vague : le nouveau paysage domestique français, dans

laquelle Pool exposait ses premières créations d’objets. En 2012, c’est au tour du salon Maison & Objet à Paris de sélectionner le duo parmi les Talents à la carte. Puis, le système d’éclairage encastré pour faux plafond W&W édité par Alter est consacré par le label VIA, leur travail étant également primé par la presse. Entre rigueur et ironie, Pool se fraie un passage remarqué dans l’univers du design avec un travail qui ne laisse pas indifférent. Jeu constructif, opposition des couleurs, force de la matière… Comme une grille architecturale, ces exercices variés auxquels se prête Pool sont fondés sur la trame épurée et graphique. L’objet industriel, tel le sofa Grid, présenté par Petite Friture en avril 2015 au Salon de Milan, en est un bel exemple : l’aspect technique de la trame est

rendu visible. « Grid est une trame domestique, une banquette qui s’adapte aux petits et grands espaces et à ses occupants, mettant à disposition différents modules de confort », explique Pool. Si l’une de leurs premières créations de 2011 exposée à la dernière Biennale de Saint-Étienne, la S.T.Q.T.V.M (« Souviens-toi que tu vas mourir »), est en passe de devenir iconique, elle est aussi signe d’un talent incontesté qui mêle audace et simplicité. Conçue à partir de la banale chaise en plastique d’extérieur produite en grande série (et mondialement connue !), cette assise est revisitée comme une vanité contemporaine. Elle est un clin d’œil au design populaire évoquant sans un mot La Faucheuse ! Décalée, mais ô combien sympathique ! C’est ça, l’esprit des Pool !

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Boîtes, Magnetic boxes, création Arthur Hoffner, projet de diplôme, 2014, inspiré par les coffres des seigneurs médiévaux, ces boîtes empilables peuvent être deux troncs nomades ou tablettes fixes. Remerciements à Olivier Sidet et à Denis Castan.

Arthur Hoffner

LE DESIGN

VOYAGE DANS LE TEMPS

Il entre dans le monde du design par la grande porte, impose sa créativité née d’une passion pour l’époque médiévale et nourrie de ses expériences éclectiques. Parcours. Anne Swynghedauw

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ès l’enfance, Arthur Hoffner est attiré par les techniques ancestrales pour fabriquer les objets quotidiens. Le travail du métal, celui de l’acier damassé en coutellerie et sa formidable malléabilité à chaud le fascinent. En 2004, il entre en stage en ferronnerie d’art pendant quatre ans aux ateliers Saint-Jacques, au sein de la fondation de Coubertin, pour la reconstitution des grilles du château de Versailles. C’est un véritable hobby, annonceur de sa future carrière de designer. Curieux, avide de savoirs, il suit un parcours sans faute de 2008 à 2014. De l’École Boulle, il apprend la culture

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artistique, le goût et la connaissance des objets. De l’ENSCI, il profite pleinement de l’ouverture offerte par l’école sur des partenariats avec les industriels et les designers, puis il séjourne à Berlin dans le cadre du programme Erasmus. D’autres expériences, celle de l’art contemporain, entre autres, viendront enrichir son imaginaire peuplé de références médiévales. « C’est une sorte de parenthèse ludique qui m’a permis de me familiariser avec les objets de récupération et d’être en immersion dans l’univers propre aux artistes », raconte le designer. Il se plonge dans de nouveaux territoires aux côtés des artistes Théo Mercier, Erwin Wurm,

Gerda Steiner et Jörg Lenzlinger, dont il est l’assistant régulier. Il découvre d’autres champs créatifs et apprend d’autres manières de se mesurer à la matière. En 2010, Arthur Hoffner se confronte à la réalité industrielle avec la marque Cinna en créant une lampe en céramique, toujours au catalogue. « Être sollicité par cet éditeur a été une vraie chance pour moi, car en France les entreprises sont plutôt frileuses et peu nombreuses à s’engager auprès de nouveaux designers », se souvient-il. Puis il fait ses premiers pas d’architecte d’intérieur pour l’espace jeux vidéo de la Gaîté Lyrique à Paris, créant et réalisant des bancs modulables en aluminium, et pour un restaurant

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Talents à suivre

Cinna, lampe Ring My Bell, abat-jour inclinable en céramique moulé émaillé blanc mat, structure en acier laqué blanc mat, éclairage par Led, H. 56 cm, 570 €

parisien dont il conçoit l’aménagement intérieur. En 2015, il entame une collaboration avec le designer autrichien Robert Stadler. « Ce designer que j’admire tant prend le temps de développer de nouveaux projets qui lui tiennent à cœur, sans être forcément dans la logique de production. Je me sens proche de sa démarche », explique-t-il. Alors, en quête du Graal ? Si Arthur Hoffner est inspiré par les gravures médiévales, il l’est autant par l’Égypte ancienne, les frères Bouroullec, la High Tea Pot de la designeuse Wieki Somers ou les merveilleux dessins de l’architecte, peintre et designer Massimo Scolari. Un fil conducteur

se perçoit déjà dans la carrière du jeune designer autour des matières nobles issues des temps reculés, métal, céramique, bois, or, qu’il utilise pour leurs qualités propres. De la matière à l’objet, il explore tout un panel de savoir-faire, de la céramique traditionnelle à la ferronnerie, notamment avec la Faïencerie Henriot-Quimper, spécialiste du bol à oreillettes, ou encore avec un artisan doreur, pour la création de sa lampe Ornicar qui utilise la dorure à la feuille comme réflecteur. Son projet Alumine, réalisé à l’ENSCI, l’oriente vers la technique de l’emboutissage du bois et de l’aluminium pour

obtenir légèreté, résistance et confort. Grâce à la bourse Déclic jeunes qu’il obtient auprès de la Fondation de France, il ouvre un atelier d’artisanat numérique, dans l’esprit d’une plate-forme d’échanges interdisciplinaires. Son souhait ? Perpétuer les gestes traditionnels au cœur de la création contemporaine avec les possibilités du numérique, et créer une collection de mobilier en aluminium. Au-delà de l’aspect purement technique, ce qui anime Arthur Hoffner, à chaque projet, c’est aussi la recherche permanente d’une relation émotionnelle au temps, « afin de déceler la résonance historique de chaque objet ».

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Seconde jeunesse Tombées dans l’oubli ou rafraîchies de nouveaux coloris, les rééditions viennent enrichir les collections de design. Redécouverte au gré de belles renaissances présentées au Salon du meuble à Milan. Anne Swynghedauw

Sculpturale

Cette chaise est un bel exemple du génie de Finn Juhl qui repose sur le mélange subtil d’esthétique et de fonctionnalité. C’est une pièce sur laquelle on s’asseoit pour dîner, lire ou se détendre, les bras reposant sur l’accoudoir du dossier. Les recherches sur l’ergonomie, l’analyse méthodique du corps humain sont au cœur des préoccupations du designer danois, précurseur dans les années 1950. Ses réponses ? Des formes organiques comme en suspension, influencées par l’artiste Jean Arp. One Collection, Reading chair, création Finn Juhl, 1953, chêne, noyer ou teck, assise en tissu ou cuir sur demande, à partir de 648 €

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Intemporelle

Devenu une silhouette classique des Arts décoratifs, ce guéridon fut dessiné pour la résidence en bord de mer que la grande architecte Eileen Gray s’était fait construire. Elle donna à cette table un nom de code, E 1027, et expérimenta plusieurs versions, dont l’une avec un plateau métallique et la couleur noire mate du piétement. C’est en 1970, avec la collaboration de Zeev Aram, fondateur en 1964 du show-room londonien Aram, que la table se pare de chrome. Aujourd’hui, elle est rééditée dans sa version originale, plateau en verre réglable en hauteur et piétement noir qu’affectionnait Eileen Gray. Classicon, Adjustable Table E 1027, création Eileen Gray, 1927, à partir de 742 €

Revue et corrigée

Indispensable marqueur du modernisme, la mythique chaise Eames évolue au fil des ans. Ces modifications sont effectuées en accord avec la Eames Office. En 2015, elle prend de la hauteur et se ravive de six nouveaux coloris, insufflés par la créatrice Hella Jongerius. Les quelques centimètres sont à peine perceptibles mais utiles pour le confort de l’assise, car ils suivent l’augmentation de la taille moyenne de l’être humain. Et plus de 400 combinaisons (coques et tissus) sont offertes pour personnaliser la chaise. Vitra, collection Eames Plastic Chairs, création Charles et Ray Eames, 1948, à partir de 254 €

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Rééditions

75 printemps

Une édition spéciale du petit fauteuil iconique est proposée avec un tissu dessiné en 1942 par l’artiste danois Asger Jorn. L’esquisse d’une œuvre de ce peintre, élève de Fernand Léger, qui a collaboré avec Le Corbusier, aurait servi de trame à la conception du tissu. En noir et blanc, les motifs s’enchevêtrent entre écriture et dessin, habillent avec une nouvelle élégance la confortable assise qui n’a pas pris une ride ! House of Finn Juhl, fauteuil Pelican, création Finn Juhl, 1940, bois laqué et tissu imprimé Macbeth, chez Triode Design, prix sur demande.

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ENVIRONNEMENT INDUSTRIEL Après le succès en 2011 du projet Prouvé RAW, la collaboration avec la marque de vêtement G-Star se poursuit avec le lancement d’une seconde collection en série limitée. L’édition Prouvé RAW Office fait revivre meubles et luminaires conçus par Jean Prouvé dans les années 1940 pour les bureaux de grandes entreprises industrielles françaises. Alliée de l’architecture, elle forme un ensemble cohérent dont l’esthétique sobre et brute séduit encore de nos jours le secteur tertiaire. Jean Prouvé, constructeur, designer et fabricant, œuvra pour la création industrielle sous toutes ses formes : du système constructif modulaire, en passant par le mobilier, jusqu’aux poignées de portes. Dans la logique constructive et industrielle du grand architecte, cette collection trouve place dans l’aménagement des bureaux, des salles de conférence et des cantines du bâtiment du nouveau siège de la maison de mode G-Star, conçu en 2014 par l’architecte Rem Koolhaas. Vitra, collection Prouvé RAW Office, création Jean Prouvé 1940, en vente jusqu’à la fin 2016, prix sur demande.

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Premières versions créatives Répondant à des préoccupations actuelles, ces projets très aboutis et libres à l’édition sont le fruit du travail de designers confirmés ou de jeunes pousses issues des écoles de design. Anne Swynghedauw

Afin de mieux comprendre et embrasser sa culture d’origine, ce jeune étudiant en design est parti à Fès pour travailler en collaboration avec les artisans locaux. Son projet est conçu à partir de l’interface numérique Canopée qui permet de rationaliser les outils de production et de mettre en relation artisans et designers. Le résultat ? Une redécouverte toute en subtilité du rituel du thé, autour de ce plateau sur pieds travaillé comme un moucharabieh de la medina. Adil Assim, table Canopée, bois et fer forgé, réalisée à la main dans l’atelier de Khalid Essaieb.

ÉCLAIRAGE À LA DEMANDE

abat-jour en PET. Le principe du magnétisme déclenche ou non la lumière et offre ainsi la possibilité d’effectuer un nouveau geste habile et astucieux pour éclairer nos intérieurs. Anne Louise Ossart, lampe Cirrus, polyéthylène thermoformé, hêtre.

PAR MONTS ET PAR VAUX

Grégory Blain et Hervé Dixneuf ont conçu des accessoires de bureau à partir de la fonte, matériau plutôt réservé aux ustensiles de cuisine ou au mobilier imposant. Cette collection, déclinée en vide-poche, lampe de table, serre-livres et presse-papiers, joue avec la forme archétypale du cône, l’aspect brut et le poids inhérent à la matière. Ce projet a donné naissance à un paysage d’éléments bruts qui poétisent (enfin !) l’univers du bureau. Atelier BL119, accessoires Météore.

GALVANISÉ ET RÉINVENTÉ

À la fois suspension et applique, cette lampe fonctionne avec deux aimants qui s’attirent. Le dispositif est composé de deux parties : l’une fixe, patère en bois tourné, l’autre mobile,

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© DIOGO ALVES

© SANDRINE BINOUX

RETOUR AUX SOURCES

Diplômé de la Royal School of Art à Londres, ce designer déjà expérimenté a exploré l’acier galvanisé sous toutes ses facettes en créant une série d’objets : étagères, paires de lunettes, ensemble pour le thé et cette suspension. Partant du constat que ce matériau n’était pas reconnu dans le design à sa juste valeur,

il enquête sur ses qualités esthétiques issues du processus de galvanisation. Il développe un traitement de surface pour célébrer la structure cristalline, les variations de gris des patines. Utilisé pour sa résistance à la corrosion (industrie et architecture extérieure), l’acier galvanisé était jusque-là voué à être caché par les laques ou autres peintures : il se révèle ici dans toute sa beauté. Suspension Regalvanize, acier galvanisé, création Tino Seubert 2014.

ROTATIF

D’abord, il y a un nom aussi poétique que l’objet lui-même. Inspiré de la toupie, il emprunte son image, son système. Selon un principe gyroscopique, le tabouret tournoie et chacun, une fois assis, modifie l’inclinaison du coussin. Stable, équilibré par un contrepoids, il est revêtu d’un coussin moelleux en mousse. Chen Wei, tabouret Toupique, création de projet de fin d’études à l’École bleue à Paris.

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Prototypes

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pour maîtriser la lumière et en révéler toute la magie… Lucie Le Guen, lampe Mercure, verre soufflé, billes d’acier, led, réalisation, Fluïd Création Verre, Bretagne UGV, LabFab Rennes.

MODULARITÉ BIEN PENSÉE Cet élément de mobilier intérieur en chêne

massif explore toutes les possibilités du module en s’adaptant parfaitement aux expériences de chaque usager. Nomade et empilable, il emprunte la forme structurelle d’une brique creuse de construction et s’empile sur le même principe. Alors, est-il un élément multifonction ? Oui, car il se transforme en étagère, desserte, pouf, tabouret, rangement, et se déplace au gré des envies. Le plus ? Le bois est traité comme un molleton sur l’assise pour plus de confort. Juliette Babaud, tabouret Brik.

IM-MOBILIER Convaincue que la maison standard engendre un mobilier normalisé, la designeuse Sophie Vaugarny a élaboré cette installation particulière : elle est construite avec l’habitat qui l’abrite, et s’adaptant ainsi parfaitement aux dimensions de la pièce. Elle introduit de façon remarquable la notion du sur-mesure dans la construction même de l’architecture, rendant aux matériaux élémentaires du bâtiment toute l’intelligence de leur fonction. Sophie Vaugarny, No Stop Furniture, ensemble en fer et en béton.

© SANDRINE BINOUX

DESIGN AU FÉMININ

Transmises de mère en fille, les techniques des travaux d’aiguille, dentelle, crochet, tricot et broderie, sont remises au goût du jour par Gwendoline Del Campo. Au-delà du savoirfaire ancestral, jadis réservé au vêtement, elle s’est intéressée au détail, à la lenteur, procédé pris comme principe fondateur de nouveaux objets. Elle a composé sa collection autour de paravents, de fauteuils, de patères, de lampes, tout en douceur, tout en cocooning… Projet de diplôme, laine et bois massif, création Gwendoline Del Campo 2014. Partenaires : laines Passard, Christine Poirier, Bonnefoy créations.

FLUIDITÉ Le nom de cette lampe porte en lui tout son concept. Évocation de l’interrupteur au mercure, ici remplacé par des billes métalliques, elle se manipule par inclinaison du globe pour que les billes s’acheminent, ferment le circuit électrique et allument la led. Un système ludique, une forme poétique

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ANTEPRIMO

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BY

4 HANDS

Pendant les derniers D’Days, le Studio BrichetZiegler dévoilait By Hands, une collection évolutive qui, comme son nom l’indique, fait la part belle au travail manuel. Pour la fabrication bien sûr, pour le dessin aussi. Laurent Montant

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e Studio BrichetZiegler, c’est Caroline Brichet et Pierre Ziegler : deux mains chacun… prolongées de cinq doigts. Une vingtaine de bonnes raisons, en somme, de mettre le handmade à l’honneur. « Avec notre marque, By Hands, nous proposons des objets et des petits meubles qui racontent notre univers et nos valeurs », expliquent-ils en chœur. « Un point commun les lie : nos mains, celles qui fabriquent mais aussi celles qui dessinent. » Du dessin, parlons-en ! Dans leur cas, duo

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oblige, sa pratique est plurielle et donc singulière. Toujours complémentaire bien que parfois contraire. D’un côté, Caroline, passée par une école d’art et de design, développe un trait rehaussé de couleurs, tirant vers l’abstraction : « Colorier me permet de créer des valeurs de masse et des contrastes. Je me sers de la couleur pour souligner un élément ou, à l’inverse, le recouvrir. » Parfois même, à la manière de Matisse, elle découpe le papier coloré pour obtenir des surfaces pleines, sans se soucier à ce stade de coller à la réalité de l’objet envisagé.

De l’autre côté, les croquis de Pierre, ingénieur de formation, sont plus axés sur la technicité. Héritage sans doute d’un père professeur de productique et de mécanique : « À l’âge de dix ans, je réalisais déjà des plans techniques », se souvient-il, amusé. Pierre encore qui, partant de l’idée d’un usage ou d’une fonction, utilise le crayon à papier pour améliorer sa projection, gommant ici, ajoutant là, quand Caroline dessine d’une manière plus prospective, presque automatique, en quête de l’idée à laquelle ses couleurs finissent par donner

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©BAPTISTE HELLER

Making of

BON VENT ! Issu de la collection By Hands, le tabouret Vent Contraire joue sur des plans juxtaposés – tantôt enveloppants, tantôt ouverts –, et se dévoile sous toutes les coutures. Avec ses deux finitions, au tampon « sunburst » et au trait de marqueur tracé à main levée, gageons qu’il aura vite le vent en poupe ! Studio BrichetZiegler, Vent Contraire, érable ou frêne, marqueur ou encre colorée, 34 x 34 x H. 45 cm, 15 exemplaires numérotés, 480 €

forme. Reste qu’à leur bureau assis côte à côte, il faut les voir lorgner par-dessus l’épaule de l’autre. «  Nos dessins sont une source d’inspiration mutuelle », poursuit Pierre. « Apercevoir du coin de l’œil une forme ou un aplat posé par Caroline me permet de rebondir, de pousser mes propres dessins plus loin, parfois même dans une autre direction. » Cette partie de ping-pong permanente, où le style de l’un se conjugue à la technique de l’autre, contribue à enrichir le projet en gestation. Elle pourrait même avoir forgé

l’identité du studio. Une façon bien à lui de produire des objets aux volumes changeants ; des meubles se renouvelant sans cesse selon l’angle adopté pour les regarder. « Cela tient en partie au fait que nos dessins respectifs sont mixés dans une même création », admettent sans détour les deux designers. Au final, le duo parvient à une synthèse qui ne perd rien du foisonnement de sa genèse. La preuve à coup sûr que l’équation fonctionne et que, pour eux, 1 + 1 est supérieur à deux. La force de l’addition, ils l’ont très tôt expérimentée,

en faisant leurs armes à l’école du collaboratif au sein du collectif Dito. D’instinct conscients que loin de rimer avec renoncement, l’altérité dans la création apporte plus qu’elle ne retire, Caroline et Pierre (en couple à l’écran mais pas à la ville) ont ainsi placé au cœur de leur recherche l’échange et la discussion. Des mots qui, comme leur pratique du dessin en atteste, n’ont rien de vains. Mais n’est-ce pas le but de tout échange, que de remettre un peu de son destin entre les mains de l’autre… la condition préalable à tout dessein commun ?

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Résidence d’artistes

Créée par deux passionnés d’art contemporain, la résidence d’artistes de Chamalot, située en Haute-Corrèze, accueille cet été pour la dixième année consécutive cinq jeunes artistes : Giulia Andreani, Julien Beneyton, Marion Charlet, Nicolas Nicolini et Sinyoung Park. À noter dans vos agendas, trois dates pour découvrir cet été dans ce lieu hors norme, l’univers créatif de ces artistes. 1

Giulia Andreani est née en 1985 à Venise où elle obtient en 2008 un diplôme de peinture. Venue s’installer à Paris, elle est titulaire d’un master II, Histoire de l’art contemporain de Paris IVSorbonne en 2011. Elle est représentée par la galerie Maïa Muller à Paris. Giulia Andreani, Le Rempart, 2015, acrylique sur toile, 190 x 410 cm, coll. particulière 1

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Julien Beneyton est né en 1977. Il est titulaire d’un D.N.S.A.P. obtenu à Paris en 2001. Il vit et travaille à Paris où il est représenté par la galerie Olivier Robert. Julien Beneyton, Pieter Lammers, 2014, acrylique sur bois, 57 x 47 cm, courtesy galerie Olivier Robert 2

Marion Charlet est née en 1982. Elle est titulaire d’un D.N.S.E.P. obtenu à la Villa Arson à Nice en 2009. Elle vit et travaille à Bruxelles. Elle est représentée par la galerie Virginie Louvet à Paris. Marion Charlet, Escape, 2014, acrylique sur toile, 200 x 150 cm, courtesy galerie Virginie Louvet 3

Nicolas Nicolini est né en 1985. Il est titulaire d’un D.N.S.E.P. obtenu à Marseille en 2011. Il vit et travaille à Bruxelles. Nicolas Nicolini, untitled, 2013, huile sur papier, 168 x 140 cm, collection F.C.A.C. de Marseille 4

Sinyoung Park est née en 1983 en Corée. Elle vient en France pour poursuivre ses études et obtient son diplôme des beaux-arts à Marseille en 2011. Elle vit et travaille dans l’Oise. Sinyoung Park, 2015, sans titre, acrylique sur toile, 170 x 140 cm 5

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Côté arts

RENCONTRE AVEC LE PUBLIC

Le 28 juin 2015 Nicolas Nicolini, Sinyoung Park

Le 28 juillet 2015 Julien Beneyton

Le 23 août 2015 Giulia Andreani, Marion Charlet Résidence Chamalot 19300 Moustier-Ventadour 2 3

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Bouger

© Thomas Dhellemmes

VILLA TETRIS Comment la rénovation ambitieuse de cette maison victorienne à Melbourne a conduit à l’aménagement d’espaces cubiques aussi ouverts, déclinant le vert du jardin attenant. Capucine Colin - Photos : Matt Gibson Architecture + Design

RETOILETTAGE D’IDEOBAINS

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a porte d’entrée d’un vert flamboyant est l’unique indice de ce qui se cache derrière la façade de cette maison d’architecture victorienne. Menée sous la houlette du cabinet australien Matt Gibson Architecture + design, la rénovation de cette dernière a conduit à la création, en lieu et place de l’intérieur de l’ancienne bâtisse, de trois grands cubes blancs superposés comme une composition d’un jeu Tetris balbutiant… Postulat de départ posé par les propriétaires de cette résidence située à Melbourne : non pas gagner un supplément de superficie habitable, mais tout simplement créer une impression de grands espaces connectés avec le vaste jardin à l’arrière de la villa, la vocation de chaque zone étant instinctivement comprise sans qu’il y ait besoin de cloisons et de portes superfétatoires. Les architectes australiens ont ainsi imaginé ces trois grands volumes blancs, la sensation de fluidité devant inspirer leur répartition. Un thème chromatique a été choisi pour animer la blancheur des volumes mais également servir de fil conducteur : le vert décliné dans un éventail de tonalités d’une gaieté et d’une fraîcheur vivifiantes, qui prolonge l’esprit outdoor présent au jardin comme dans le patio intérieur. L’esprit vert est appliqué également très concrètement : la maison est entre autres équipée d’un système de chauffage solaire, d’une isolation évitant toute déperdition thermique et d’un choix soigneux des matériaux poussé jusqu’à l’usage de bois recyclé pour le plancher. L’héritage victorien de la villa se voit ainsi projeté dans la modernité retranscrite par le choix de la décoration contemporaine. Cette dernière tisse plus particulièrement un pont entre design scandinave et création australienne autour de valeurs de simplicité et de nature. Illustration : les assises iconiques Wishbone du danois Hans J. Wegner qui font l’objet d’une heureuse association avec les luminaires de David Trubridge, figure de la scène du design australien actuel.

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Nouvelle boutique parisienne, la Maison M cultive le design juste : en clair, la distribution de produits bien pensés, pratiques au quotidien et dont on ne se lassera pas, leurs lignes racontant une jolie histoire. On y déniche ainsi les miroirs Ikonik édités par La Chance comme les papiers peints Packs prêts à poser signés Minakani Lab, de Cécile Figuette et Frédéric Bonnin, édités par la … Maison M ! Maison M, 25 rue de Bourgogne 75007 Paris, tél. : 01 47 53 07 74.

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Changement de lieu et d’image, Ideobains rejoint Batimat et Interclima+elec au Parc des expositions de Villepinte. Objectif de ce regroupement ? répondre aux besoins des divers acteurs de la profession sur une plateforme unique proposant des passerelles entre les différents secteurs du bâtiment et de l’architecture. « Nous sommes aujourd’hui à la croisée des chemins dans le secteur du bâtiment qui exige un dialogue approfondi entre les différents métiers sur des questions comme la sécurité et l’accessibilité », explique Hubert Maitre, secrétaire général de l’Association française des industries de la salle de bains. L’occasion de découvrir les innovations et les tendances au gré de 20 mises en scènes imaginées par Fabrice Knoll. Ideobains, du 4 au 8 novembre, Paris Nord Villepinte.

APOPHYSE Les appareils nomades étant devenus inséparables de notre quotidien, pourquoi ne se pareraient-ils pas des revêtements choisis pour nos intérieurs ? C’est le pari d’Ora Ito pour sa nouvelle collection d’équipements high-tech réalisés avec la marque Bigben. Casques, coques de smartphone, radios et housses de tablette… autant d’accessoires revêtus de tissus Kvadrat aux tonalités chromatiques subtiles. On valide ! Ora Ito, collection Ora mobility, prix sur demande.

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INTÉRIEURS : Des reportages sur des intérieurs de rêve pour s’émerveiller mais aussi piocher des idées inédites.

MONTRE INTELLIGENTE

Les constructeurs ont choisi notre poignet pour brandir un objet de désir : après Sony, Samsung propose une montre connectée. Lire l’heure oui, mais aussi relever ses emails, suivre des fils Twitter, ses réseaux sociaux, sans sortir son mobile, est désormais possible. Un bémol, la Galaxy Gear en mode Bluetooth ne communique qu’avec un smartphone Samsung. Samsung, Galaxy Gear, prix sur demande.

L’AUTOMOBILE EN MIEUX Un designer a pour mission avant tout de nous apporter des solutions, qui plus est dans un monde en pleine turbulence. Jean-Marie Massaud est en écoute constante de nos styles de vie quel que soit le soit le secteur concerné et apporte des réponses profondément intelligentes. En témoigne son concept car conçu avec les équipes de design et développement de Toyota qui revisite de fond en comble le principe d’architecture automobile. Mewe n’est pas une voiture tape-à-l’œil à vocation statutaire, mais plutôt une voiture qui s’adapte aux besoins fluctuants des uns et des autres. Les moteurs électriques sont logés dans les roues tandis

que la batterie est placée sous le plancher en bambou d’une structure en aluminium. La carrosserie pour sa part est en polypropylène expansé, un matériau léger, résistant et recyclable. Une répartition des pièces qui assure un habitacle totalement à la disponibibilité de ses passagers, qui réagencent à loisir l’espace intérieur, les banquettes amovibles pouvant même être ôtées pour se transformer en assises le temps d’un pique-nique dans l’herbe. Plus qu’un concept car, une vision de l’automobile du futur pensée selon l’idée de « mieux » en lieu et place du « plus ». Toyota, concept car Mewe, création Jean-Marie Massaud.

Directeurs artistiques ? Designers graphiques et objets ? Le duo Ich& Kar affiche depuis vingt ans une liberté de ton rafraîchissante. Rencontre avec Hélèna Ichbiah, femme de lettres et de lignes. Nathalie Degardin

ICH & KAR

On y court ! Vintage à souhait et années psychédéliques mises à l’honneur avec l’expo « Hip Hip Hip Hop Pop pop, regards d’experts sur les années pop » : on inscrit sans faute dans son agenda les 29e puces du design. Du 3 au 6 octobre, Place des Vins de France, Bercy Village, 75012 Paris.

Design, art contemporain, artisanat : des approches complexes et variées accompagnent une quinzaine d’expositions. La Biennale de verre joue la carte de la « Reflection ». Du 10 octobre au 30 novembre, à Strasbourg.

Le designer belge de l’année, Jean-François d’Or, a sa première rétrospective. Édité par Cinna, Domani, Interni Edition, Jongform, Ligne Roset, Reflect+, Toss B, Vervloet… il séduit avec sa simplicité, un travail épuré au service des formes. Du 22 septembre au 15 décembre, « Moodboards », Le Grand Hornu, Belgique.

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TENDANCES : Toutes les clés pour découvrir et s’approprier les nouvelles tendances déco-design. Enquêtes, idées et nouveautés afin de susciter l’envie et créer son propre style.

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ien n’indique que cette maison au Franche, souriante, Héléna Ichbiah feuillette les cœur de Montreuil soit bien l’atelier du 9 volumes de leur book pour commenter leur célèbre duo. En même temps, rien ne parcours. Pour elle, un travail d’identité visuelle leur ressemble tant : car Ich & Kar, c’est est bien plus que la création d’un logo ou d’un avant tout une affaire de famille, non seulement monogramme. « Il faut limiter la paresse que l’on parce que Héléna Ichbiah et Piotr Karczewski peut trouver dans le branding ; chercher l’univers de forment un couple dans la vie privée, mais aussi la marque avec son code, c’est un ensemble bien plus parce que du studio-atelier est à l’étage, au cœur riche. On met en forme une histoire, un univers, c’est de la demeure. Sur les étagères et les bureaux, en cela que l’on est designers. On travaille en équipe des prototypes de vases et de figurines jouxtent avec le client ; plus on est dans son histoire, plus ça des post-it couverts de notes, des planches tout fait sens. » droit sorties de vieilles grammaires d’école Il en est ainsi de leur collaboration avec Sketch, salon de thé londonien le jour, club la primaire, des posters, de caractères typographiques stylisés : une mine « On met en nuit. « On voulait retrouver la marque d’idées et de projets, de l’énergie forme une très british des dandys qui vont au club, avec une touche d’humour élégante. à revendre, et une sensation de histoire, recherchait la note décalée de ces dictionnaire à ciel ouvert, comme un univers, On personnes oisives, qui n’ont pas de si les mots prenaient magiquement c’est en problème particulier. » Chaque détail forme dans la maison. cela que est soigné, et inscrit dans un cadre Quand elle travaille, Héléna Ichbiah l’on est cohérent ; du menu inséré dans un adore par-dessus tout « faire des listes, des catalogues de mots à la Prévert ! » designers. » livre au coffret d’invitation, tout est travaillé dans la subtilité, mélangeant Pour elle, la manière d’exprimer l’idée est intrinsèque à l’idée, d’où l’importance un univers vintage des années 1920-1930 et de créer de véritables champs sémantiques pour un ton surréaliste. Des sacs en papier aux cerner l’univers des clients. Et ils sont légion : de petites histoires décalées imprimées sur les Londres à New York en passant par le Mexique, torchons, Ich & Kar travaille une déclinaison le duo est consulté dans le monde entier. Lui est dont la force est de ne jamais être répétitive, et plutôt dans la sculpture, la vidéo ; elle, recherche c’est en cela qu’on peut concevoir leurs objets la patte, le graphisme, l’identité visuelle à de communication comme autant de séries inventer qui fait sens et va donner une cohérence limitées. « J’aime les signes de reconnaissance, mais à la communication de ses clients. « En tant que cela doit être léger, un clin d’œil familier. Quand le designers, et designers graphiques, notre direction ton est donné, je trouve sympa de se permettre des artistique est un travail sur " l’image d’une idée ". » surprises, de pouvoir changer un langage » : ainsi

le packaging gourmand de la boîte de petits honnêtes, le béton est un macarons tranche-t-il avec le sac vintage qui matériau triste pour la l’emporte. « On va jusqu’au bout du processus », majeure partie des gens. Il que ce soit pour donner une nouvelle vision n’y a que les bobos qui arrivent aux produits laitiers, avec la Milk Factory ou à rendre beau un truc horrible ! pour leur collaboration avec l’hôtel-restaurant Alors pour l’exposition, on Troigros de Roanne, « j’avais envie que le menu s’est dit : autant faire un participe de l’expérience, que la carte fasse partie du mur qui fasse du bien ! » Avec ses déclinaisons décor, et on a travaillé sur un accord de couleurs. » Hôtel, restaurant, édition, chocolatier mexicain, de rires gravés, comme la particularité du duo est de travailler autour un fou rire qui se propage, de la gastronomie, jusqu’à inventer sa propre ce clin d’œil enthousiaste gamme de jus de fruits et de confiture. Mais fonctionne, et une fois de cette appétence pour la bonne chère va de plus, vient prendre le contrepied paire avec le goût des matières. Sérigraphie de l’image classique suscitée par la matière. Déjà en 2008, alors lauréats du sur une ardoise pour India Mahdavi, WallPaper Lab, ces magiciens hapapier peint Like Wood travaillé pour La force billaient la nuit de poésie, avec des recréer le toucher du liège, ils ont à du duo ? papiers peints à encre phosphorescœur le choix des supports, la qualité Décliner cente qui s’alimente de la lumière de l’impression, créant de véritables objets designés. Pour leur partenariat sans jamais naturelle ou artificielle. se répéter, Durant la Paris Design Week, ils sont avec la Tools Galerie, le défi était de taille : « On voulait que les cartons envisager encore au cœur d’une première, d’invitation créent une petite collection, la création avec Little Robert, vente privée qui réunit de l’excellence transversale, qu’ils parlent de chaque exposition sans d’objets (bijoux, céramistes…) Ainsi, qu’il la raconter, comme s’il était en fait une comme fasse la signalétique de Louis énième pièce de chaque événement. » autant de Vuitton ou l’habillage des DVD Jouant sur les matières en fonction séries d’Arte, l’engagement du duo est des thématiques présentées, ils entier et global, jusqu’à prescrire le transposent l’univers de chaque limitées. nom même d’un l’hôtel, comme le exposition sur un même format, inventant, à la manière d’un work in progress, une Condesa df de Mexico. Peu leur importe qu’on les copie. Avec fierté, Héléna Ichbiah souligne série limitée en édition spéciale. Ainsi, de l’assiette So hot pour le Paris des que « si d’autres se l’approprient, c’est que l’idée chefs – qui blanchit avec la chaleur – à la sé- a fait son chemin ». Avec cette impertinence rie de figurines Chapeau, chaque famille d’ob- élégante, comme les menus pop up de Sketch jets, chaque conception graphique fait partie de qui s’ouvrent en déployant des fourchettes, ou leur vocabulaire de designers. Une patte inscrite la pseudo reproduction des Pages jaunes au dos jusque dans le béton, avec Particule 14, lors de des menus du restaurant Derrière, leur talent la dernière Biennale du design de Saint-Étienne. rend la vie légère et brillante. Graphique ou Répondant à la thématique de l’empathie, ils objet, leur design est assurément une chanson proposent le Mur des Jubilations : « Soyons douce.

©Jean-Luc Guerin

INSOLITE

Côté jardin, l’historique maison victorienne devient une composition architecturale contemporaine totalement ouverte vers l’extérieur, prolongement de l’habitat indoor.

la lettre et l’esprit

COMME À LA MAISON LA FACE DE JANUS

Confidences

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DESIGN ADDICT : Toutes les coulisses du design. Rééditions, saga des icônes et de leurs descendances contemporaines, confidences de grands créateurs, portraits de jeunes talents : une rubrique pointue à l’attention des férus de design.

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ORGANIQUE La forme évocatrice et sculpturale du cône profile cette ligne complète avec une force émotionnelle intense. Chaque élément véhicule cette identité depuis la robinetterie spectaculaire, spécialité de la marque, ici en chrome mais se déclinant en chrome brossé, black metal brillant et brossé, noir et blanc mat, cuivre. Le bien-être sublimé par une douche d’hydrothérapie totale de la tête aux pieds trouve son contrepoint avec la baignoire en Cristalplant à la forme alanguie. Gessi, collection Cono, création Prospero Rasulo, prix sur demande.

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SALLES DE BAINS

Le bien-être magnifié Multifonctions, personnalisables, esthétique épurée ou sophistiquée… Présentées lors du salon ISH ce printemps, ces salles de bains, plus que de simples équipements, ont une âme au service de l’intimité. Françoise Marchenoir

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e cru 2015 d’ISH , salon mondial du bain, s’est révélé créatif, prospectif, ambitieux et, surtout, optimiste. Un enthousiasme frémissant que l’on ressentait au détour des allées et que confirme une belle moisson d’innovations. Deux tendances méritent d’être soulignées : l’offre des ténors du secteur proposant des salles de bains complètes, et donc très harmonieuses, et celle des produits déclinés pour un public élargi. En clair, l’offre s’adapte à l’utilisateur et non l’inverse, et ce, grâce à l’osmose entre designers et industriels. L’aspiration des fabricants de sanitaires à proposer des ensembles complets répond à la demande des consommateurs, las de courir les show-rooms pour réaliser une

pièce harmonieuse. Si ce n’est pas nouveau pour les généralistes, il est manifeste que les fabricants le développent, pour notre plus grand plaisir. Pour preuve, les deux principaux fabricants allemands de baignoires en acier émaillé haut de gamme, Bette et Kaldewei, déclinent désormais des séries de vasques assorties aux lignes de leurs baignoires. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, ils proposent des modes d’installation de ces vasques répondant à toutes les attentes décoratives, posé, encastré, à fleur… De quoi satisfaire le plus grand nombre et offrir un résultat esthétique parfait. Parmi les ensembliers existants, tous les segments, meubles, robinets, sanitaires, s’accordent en matériaux, couleurs et profils, car ils ont été conçus

par les industriels en collaboration avec les designers, main dans la main. Ils assument ainsi des lignes prometteuses soutenues par des matériaux innovants. Les Solid Surface en particulier, dont chaque sanitariste désormais élabore sa propre recette, exaltent le talent des créateurs. La céramique poursuit sa cure de minceur mais s’allie à la solidité. Là encore, selon des recettes personnelles, Laufen (Saphir Keramik), Roca (FineCeramic), Duravit (Durasolid) mettent en avant des formes de vasques affinées, voire enjolivées de relief, comme l’Octagon de Villeroy & Boch (TitanCeram), facetté comme une pierre précieuse. Autant de nouveautés qui reflètent l’ambition de ces industriels qui portent haut le design.

UNE PIÈCE POUR CHAQUE ATTENTE C’était le thème du forum Pop up my Bathroom cette année. Observatoire des tendances, il avait pour mot d’ordre Freibad, ou Freedom, au sens d’accessibilité de cette pièce pour toutes les générations. Respectant les envies et les attentes des uns et des autres, il a permis de démontrer que chacun peut désormais trouver sa salle de bains parmi l’offre des industriels sanitaires. L’aspect sécuritaire – car ne nous cachons pas que la population vieillit – est présent dans toutes les démarches, celle des designers en tête, avec des produits élégants, adaptés et dénués de toute stigmatisation. À la clé, une vision d’avenir prometteuse portée par de grands noms et destinée au plus grand nombre.

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1 MODULAIRE Dans la tendance multifonction, cet ensemble se caractérise par sa grande modularité. Caissons carrés et rectangulaires s’associent en formes libres, ouvertes ou fermées, riches de propositions et de décors. Façades laquées (70 couleurs) avec ouverture « push », ou poignées horizontales et verticales intégrées. to open  Arlexitalia, Class, vasque en Tecnoril mat, modules, P. 52 x L. 70 x H. 35 cm ; colonnes, P. 35 x L. 35 x H. 175 cm, prix sur demande. 2 INTEMPORELLE Cette collection met en avant des façades en verre trempé dépoli et teinté dans la masse. Une première pour la marque qui compte soixante ans d’existence. Ce matériau aux qualités remarquables dans le bain souligne le design léger et élégant du mobilier. Antonio Lupi, collection Tempra, vasque et baignoire Baia, design Nevio Tellatin, en Cristalplant, nombreux coloris, meuble, H. 37,5 x P. 40/47/54 x L. 36/45/54/72/90 cm jusqu’à 216 cm max, prix sur demande. 3 PRÉCISE D’une apparente simplicité, cette ligne rectangulaire croise des lignes droites et des profils fins qui confinent à la légèreté. Le plan de toilette en céramique (droit ou galbé) de 12 mm imprime un effet minimaliste ; il se décline aussi en sur-mesure. Une ceinture chromée signe les colonnes et meubles sous vasque, faisant office de porteserviettes, en option. Nombreuses finitions de laque mate ou brillante et de placage bois (ici, du noyer). Armoire haute et demi-hauteur. Éclairage réglable par l’auvent au-dessus du miroir. Burgbad, Yso, Nexus Product Design, P. 49 x L. 81/11/121/141 cm, le meuble vasque, 2 098 € ; la demi-colonne, 567 € ; le miroir, 871 € 4 GRAPHIQUE Posées sur une structure en acier ouverte (10 couleurs), cette baignoire et sa vasque en acier vitrifié noir ou blanc (garantie 30 ans) n’ont rien à cacher. Le galbe doux de l’intérieur contraste avec la rigueur extérieure. Un sensor électronique contrôle le niveau de l’eau excluant le trop-plein. Vasque et meubles d’appoint assortis. Bette, Bettelux Shape, création Tesseraux + Partner, lauréat d’un Design Plus Award 2015, P. 75/80/90 x L. 170/180/190 x 45 cm, à partir de 5 350 €

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DÉSTRUCTURÉE S’appropriant la phrase de Léonard de Vinci, « la simplicité est la sophistication suprême », les créateurs de cette ligne d’exception perpétuent l’innovation. La vasque, à l’origine de la collection, se décline en marbre blanc de Carrare ou noir Marquina, posée sur des pieds en inox brillant. Chariot, banc et barres porte-serviettes la complètent ainsi qu’un miroir sur pieds dont la glace pivote pour révéler… des rangements. Cosmic, Container Premium, création Xavier Claramunt et Miquel de Mas, vasque 2 490 € en blanc, 3 950 € en noir ; pieds, 690 € ; chariot, 1 590 €

PERSONNALISÉE Une combinaison, parmi les innombrables proposées par cette ligne, revêtue ici d’une laque ultra-brillante d’un ton abricot pâle. À choisir parmi les 30 finitions de laque dans des tons inédits, comme un jade ou un gris dolomite ou encore des placages bois. L’utilisateur panache les formes horizontales et verticales des meubles, associées aux jeux visuels des cubes pour un effet géométrique. Le plan de toilette se détache du meuble, lui conférant plus de légèreté. Les tiroirs se ferment automatiquement par une nouvelle technologie, Tip-On, et sont équipés de luxueux casiers intérieurs en érable ou en noyer. Ici, avec les vasques triovales en céramique DuraCeram de la gamme Cape Cod de Philippe Starck, sachant que toutes celles de la marque sont compatibles. Duravit, L-Cube, création Christian Werner, P. 48 ou 55 cm x L. 60 à 10 cm, 4 060 € l’ensemble. 1

2 HARMONIEUSE Spécialiste de baignoires en acier émaillé de qualité, Kaldewei propose des vasques de même matériau assorties à chaque profil de baignoire. L’occasion d’harmoniser toute la pièce – receveur compris – avec le même matériau aux qualités reconnues de solidité, d’entretien et d’esthétique. Avec la possibilité d’équiper la baignoire de la technologie Skin Touch : un procédé inédit de relaxation par des bulles ultra-fines qui se répandent dans l’eau comme un lait, à la fois adoucissant et relaxant pour une sensation unique. Kaldewei, Cono, vasque à poser, murale ou à encastrer à fleur avec bonde émaillée et plage pour la robinetterie, à partir de 590 € ; receveur Conoflat ; baignoire Conoduo, lauréate d’un Design Plus Award 2015. 3 SEREINE Un exemple de collection complète bien pensée, proposée par un ensemblier, et associant tous les éléments d’une ligne stylée et astucieuse. Meubles en cinq finitions couleurs et effets bois, vasques et plan vasque en céramique avec un nouveau siphon qui offre 20 % de rangement en plus dans le tiroir au-dessous ; ce dernier est garni de séparateurs et d’un éclairage interne sensitif. Pour compléter : des robinets design et technologiques limités à 5L/min grâce à un aérateur cascade, des baignoires simples ou doubles, des douches et cuvettes dotées du système révolutionnaire AquaBlade. Ideal Standard, Tonic II, création Artefakt, à partir de 2 515 € HT.

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1 NATURELLE Cinq nouveaux coloris de Duralight inspirés de la nature, Ivory, Lunar Grey, White Pastel, Grey Whisper et Sand, offrent une autre dimension stylistique. Une personnalisation qui sied bien à cette ligne aux contours asymétriques qui semblent aléatoires. Cette ligne a reçu un If Design Award 2015. Teuco, programme Autoritratti, collection I Bordi, création Carlo Colombo, baignoire I Bordi en Duralight, robinetterie Skidoo au sol ; sur la gauche, meuble Autoritratti en bois avec façade en similicuir, coloris gris tourterelle ; vasque à poser I Bordi en Duralight Lunar Grey, prix sur demande. 2 SUR MESURE Cette nouvelle collection complète met en scène le Surfex, un Solid Surface très blanc et soyeux, développé par la marque. Elle expose sa ligne sobre, créative et ajustable au centimètre près, y compris pour la baignoire ! Celle-ci, pourvue d’un pont mobile, cache dans sa structure une niche et un tiroir avec façade miroir ou bois foncé. Elle s’ajuste en largeur de 80 à 100 cm et en longueur jusqu’à 2 m, ce qui permet une installation parfaite. Si la ligne extérieure est sobre, l’intérieur arbore un profil doux et propose même une tablette amovible de même matière. Roca, Modo, commercialisé à partir de septembre 2015. 3 RAFFINÉE « Simplicité, intemporalité et une touche d’élégance raffinée », c’est ainsi que son créateur résume sa démarche qui s’applique parfaitement aux qualités intrinsèques de la ligne Memoria. On peut lui ajouter des détails fonctionnels malins, tel le miroir mural pivotant avec ses rangements au dos, les blocs tiroirs associant le bois de chêne et le noir dans une alliance raffinée. Les vasques en céramique se déclinent en blanc, noir, taupe, mat ou brillant, assorties au reste des sanitaires. VitrA, collection Memoria, création Christophe Pillet, prix sur demande. 4 FILIFORME Associant le Solid Surface Krion en plan horizontal avec des structures métalliques noires ou bois (échelle) à la verticale, cet ensemble se détache avec une précision orthogonale. L’échelle en chêne supporte des tablettes en Krion de différentes profondeurs, avec cinq largeurs d’étagères. Porcelanosa, collection K, échelle seule 730 €, avec les étagères, 1 742 € ; vasque Modul, en Krion, 5 coloris sur structure métallique, 2 435 € ; receveur, module en Krion ; paroi Néo, verre 8 mm traité System Glass.

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INSPIRÉE En recherchant les gestes de la toilette d’antan, la conceptrice a créé une ligne facile à vivre, d’une évidente simplicité, réalisée avec des matériaux modernes. Spacieux plan de toilette pour poser les objets, tiroirs compartimentés pour ranger efficacement, miroir coiffeuse avec siège offrent une combinaison ergonomique et originale. Cette ligne s’appuie sur des matériaux naturels et écologiques dans l’esprit de la marque. Les vasques bol sont en marbre, en verre de Murano ou en cocciopesto, une matière ancienne prisée par les Romains, remise au goût du jour et exécutée dans les règles de l’art à la main pour un rendu soyeux dedans et poli dehors. Le plan est, lui, en Corian. Rexa, collection Esperanto, création Monica Graffeo, prix sur demande.

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5 -12 SEPT. 2015

300 LIEUX À PARCOURIR. Découvrez toutes les nouveautés design Rencontrez une nouvelle génération de designers aux Docks, Cité de la Mode et du Design. Expos, installations, conférences, showrooms… PARIS DESIGN WEEK ouvre ses portes à tous les amateurs de Création.

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Organisation SAFI, filiale d’Ateliers d’Art de France et de Reed Expositions France Design : preview

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EFFILÉE Cette collection arachnéenne offre une grande liberté de composition. Les lignes très fines à l’éclat métallique Gloss Rose de la structure viennent enchâsser le bol en Mineralmarmo, comme sur un bijou précieux. Les satellites, miroir mural ou psyché, la rendent aussi fonctionnelle que créative. Design+ Award, Bowl, collection Inbani pour Sopha Industries, création Arik Levy, lavabo, 915 € ; colonne Gloss Rose, 2 099 € ; miroir psyché, 1 271 €

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Design, le sel du bain Les acteurs de la salle de bains sont nombreux à faire appel à des designers renommés pour optimiser fonctionnalité et esthétique de la pièce la plus intime qui soit au sein de nos intérieurs. Françoise Marchenoir

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ue serait le bain sans le design ? Une pièce insipide, sans âme, aseptisée, et surtout peu fonctionnelle. Un comble pour celle qui se trouve être la parente pauvre de nos logements, si l’on en croit la moyenne nationale des 5 m2 carrés au garrot. S’il y en a bien une dans laquelle il faut développer des trésors d’ingéniosité pour tout caser, esthétique et confort compris, c’est bien la salle de bains ! C’est ainsi que nombre de fabricants ont intégré que la valeur ajoutée de cette pièce passait par le recours à un designer dont le savoir est de justement concilier tous les paramètres imposés. Ergonomie de mouvement, efficience des produits et facilité d’accès pour tous demandent autant de réflexion que de talent. Si l’on considère qu’une salle de bains dure en moyenne vingt ans, la plus-value que peut induire la

patte du designer est largement amortie. Au demeurant, le recours répandu à ces talents répond à l’acceptation d’un public acquis et booste les industriels. Ces derniers, investissant rarement à perte, abondent dans le même sens que les consommateurs et développent des matériaux qui décuplent la créativité de leur créateur-agenceur. Par ailleurs, des expériences intéressantes tendent à prouver que le design n’est pas forcément si cher et que, démocratisé par des entrepreneurs visionnaires, tel BerthelotBy, il peut aussi servir le plus grand nombre. Pour le même prix, le design embellit la vie dans tous ses sens, pourquoi s’en priver ?

HISTOIRES DE RENCONTRE Depuis que Duravit, en 1989, a fait appel à Philippe Starck, qui révolutionna les codes classiques des sanitaires d’alors,

plus fonctionnels que décoratifs, presque toutes les grandes marques ont mobilisé des talents, avec des résultats parfois mitigés, mais le pli est pris. Le principal attrait est la vision globale qu’ils proposent, unifiant ainsi l’allure d’une pièce d’aspect trop souvent disparate. Du point de vue de la fabrication, l’évolution des matériaux, acrylique puis Solid Surface, Corian en tête, a véritablement déplacé les lignes jusqu’à s’émanciper de la gravité  ! De plus, les références nouvelles en céramique ouvrent des perspectives stylistiques vraiment nouvelles avec un matériau que l’on croyait à maturité. Le recul de ces vingt dernières années sert aussi à tester les limites de certains matériaux pour revenir aux fondamentaux, comme la céramique dont on pensait pourtant avoir fait le tour. Depuis l’arrivée du SaphirKeramic, il y

a deux ans, on assiste, sous le crayon de designers connus, à une renaissance de cette bonne pâte de plus en plus fine et solide, dont les qualités ne sont plus à démontrer. Le bois, l’acier, le cuir, les tissus ont fait leur entrée avec virtuosité dans la salle de bains, empruntant à l’ébénisterie, à la maroquinerie, à la haute couture, au gré de la sensibilité de leurs auteurs. Ces derniers faisant de ce domaine un champ d’expérimentation éblouissant au service du bien-être. Car ces créateurs, qui ont pour beaucoup acquis au fil de leur carrière un savoir-faire éprouvé, ne perdent jamais de vue la complexité de cette pièce dont ils maîtrisent les contraintes. La prodigalité révélée sur le dernier salon consacré au bain, l’ISH à Francfort en mars dernier, confirme que la tendance n’est pas près de ralentir et nous ne pouvons que nous en réjouir.

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Têtes d’affiche Sollicités par des marques de sanitaires de renom, ces designers pluridisciplinaires ont signé des lignes à leur image. Esthétique et ergonomie étant indissociables dans ce lieu, cet exercice s’est révélé de haut vol.

VISIONNAIRE

Quand un entrepreneur en plomberie décide de créer des salles de bains design à des prix accessibles, il fait appel à des talents dans le domaine. Matali Crasset, Philippe Nigro et Cittadini des Déserts ont planché sur des concepts à leur image. Adaptables de la taille XS à XL, ces salles de bains entrent chez les particuliers après validation de l’entreprise Berthelot qui les fabrique en collaboration avec des fabricants sanitaires de renom. Coûts minimisés, temps réduit et l’assurance d’une pièce d’auteur personnalisée. Illustration avec le modèle Corniche de Philippe Nigro. Un concept fonctionnel et flexible articulé à partir d’une corniche placée à 2,10 m du sol, sur laquelle viennent s’accrocher divers éléments de rangements qui restent mobiles et libèrent le sol. Le choix des matériaux est modulable selon l’utilisateur. BerthelotBy, modèle Corniche, création Philippe Nigro.

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DOMINO

Ce système bicolore fait la synthèse esthétique de la vasque et du meuble intégré en un module. Son designer, Victor Vasilev, joue sur l’opposition entre le blanc du Corian Glacier White de la vasque et le noir du compartiment en PaperStone Slate mat. Ce dernier est un matériau recyclé, à base de papier et de carton liés par une résine écologique (Petrofree), à la fois souple et résistant. Ce module existe en simple ou double vasque. Il se coordonne avec les robinets Boffi About Water, posés ou muraux. Boffi, Boffi Due, création Victor Vasilev, L. 110 et 160 x H. 30 x P. 45 cm, prix sur demande.

DÉCALÉE

TEXTURÉE

Pièce principale d’une ligne complète de céramique (par Keramag), ce plan asymétrique reflète le style fluide de son créateur anglais, Robin Platt. Tout le savoir-faire de la céramique est exprimé dans le dessin de la vasque. Allia Xeno2, création Robin Platt, plage à droite ou à gauche, 90 x 48 cm, 672 €

Cette vasque en céramique est traitée comme du textile et arbore un relief en 3D. Celui-ci évoque soit des capitons soit, comme ici, un velours milleraies. The Artceram, 1000 Righe, création Meneghello Paolelli Associati, prix sur demande.

NOMADE

HISTOIRE D’OR

Reprenant le célèbre O ovalisé dessiné pour Christofle par Andrée Putman, cette ligne de robinetterie se décline ici en finition or rose. Alliage d’or rose 24 carats et de cuivre, celle-ci souligne l’effet plat et bombé à la fois de ce modèle élégant. THG, collection O, création Studio Putman, 2 151 €

Réminiscence des malles de toilette d’antan, ce meuble sur pieds pliants pose un autre regard sur la vasque. Une valise de toilette qui se referme pour devenir un meuble d’appoint et révèle une fois ouverte un grand miroir et un robinet… rabattable. Une boîte en cuir et un casier avec couvercle en bois intégré la rendent autonome. Existe en plusieurs couleurs et habillage bois (wengé) extérieur. Olympia, My Bag, création Gianluca Paludi, pieds, 71 x 59 x 44 cm ; vasque, 76 x 49 x 16 cm fermée et 116 ouverte, 3 750 €

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Le design primé Chaque année voit son lot de récompenses, iF Design Award, Design+ powered by ISH…, décernées au secteur de la salle de bains. Accordés par des jurys d’éminents acteurs, ces prix sont des gages autant du savoir-faire des marques que du niveau d’innovation et d’excellence atteint par ces fabricants. ANIMÉ

PRÉCISE Mise en scène de la vivacité de l’eau grâce à la transparence d’un bec en verre organique, d’après l’étude du phénomène de vortex (rotation des tornades). Le robinet restitue le tourbillon de l’eau dans le corps pour se déverser en fontaine par le bec ouvert. Responsable, il se limite à 4l/min. Le bec se démonte facilement sans danger pour la cartouche afin de le passer au lave-vaisselle. Existe en mitigeur simple, deux trous, et surélevé pour les vasques hautes, avec joystick à droite ou à gauche. Finitions chrome, blanc mat et nickel brossé. iF Design Award, Axor Starck V, création Philippe Starck, prix sur demande.

PARISIENNE

La belle simplicité esthétique de cette robinetterie repose sur l’utilisation d’une seule cote : 22 mm. Grâce à la miniaturisation de toutes les pièces, on obtient un produit technique mais simple à utiliser. En acier inox brossé, il se dote de manettes guillochées en acier, en bois ou en Corian. ADI Ceramics Award 2014 Treemme 22 mm, création Ocostudio et Ing. Castagnoli.

INTENSE

Reprenant le graphisme des fenêtres métalliques parisiennes, ce bain-douche affiche un bel équilibre de formes stylisées. Conçu pour gagner de la place, le combiné s’adapte à tous les membres de la famille grâce à sa petite marche de 13 cm et sa porte sur toute la hauteur. En acrylique, extérieur trois finitions : noir, chrome et nude (sans cadre). Design+ Award, Teuco, Prêt-à-Porter, création Jean-Michel Wilmotte, panneau personnalisable et lumière périphérique Moonlight en option, 170 x 75 cm, prix sur demande.

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Les couleurs profondes inspirées de la nature développées par ce fabricant de céramique sanitaire saisissent par leur intensité. Une véritable spécificité que la marque s’attache à approfondir ; 12 teintes sombres ou claires mettent en avant les lignes des vasques et lavabos et tous les sanitaires de la marque pour créer des ambiances homogènes. Design Award 2015 : excellent product, Terre di Cielo.

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DOUBLE Une conception originale pour cette vasque recouverte d’une calotte qui fait comme une seconde peau et cache la bonde. En céramique, composée de deux parties amovibles pour le nettoyage, elle ne laisse pas indifférent. Design+ Award, Scarabeo, Mizu, création Emo, à poser ou à encastrer, ronde, diam. 44 cm ; rectangulaire, 70 x 44 cm, prix sur demande.

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ERGONOMIQUE

Un profil extérieur en goutte d’eau qui ondule avec la morphologie de l’usager. C’est le concept de cette baignoire dont l’intérieur, relevé au milieu, permet à l’eau de passer du petit au grand espace naturellement. Son profil ergonomique la rend économe en eau. Prouesse technologique dans ses deux vidages reliés sans trop-plein et dans sa coque à bords fins, facile à tenir. En thermocryl, elle est fabriquée en France. iF Design Award 2015, Condor, Gocce, 185 x 85 x P. 66 cm, 3 500 €

OTTOMANE

Avec son dosseret asymétrique enveloppant le dos, cette baignoire en Mineralite brillante se détache du sol et incite à la détente. Ses pieds en bois, naturel ou laqué, accentuent son allure d’ottomane lascive. Design+ Award, Glass 1989, Sofa, création Meneghello Paolelli Associati, 188 x 89/67 x H. 77/50 cm, prix sur demande.

MOBILE

ÉPURÉE

Une série de paroi aux lignes épurées qui lui ont valu d’être distinguée. Modèle d’angle très accessible grâce à des parois pliantes battantes (intérieur et extérieur) dégageant tout le receveur. Montées sans barre de seuil, elles conviennent dans un contexte PMR. Les charnières encastrées expriment le degré d’intégration esthétique du produit. iF Design Award, Hüppe, 501 Design Pure, création Phoenix Design, verre 6 mm Privatima traité anti-plaque, hauteur jusqu’à 2 m, à partir de 2 155 €

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Une allure d’applique articulée pour cette pomme de douche en aluminium noir ou chromé. Très mobile, elle se fixe au mur et pivote puis s’incline par son bras orientable de 85 cm de long. Diamètre de la pomme, 9,5 cm. Design+ Award, Zucchetti, Closer, création Diego Grandi, prix sur demande.

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UN JARDIN EN HIVER

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créatif

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de vie, le sapin Noël refait son apparitio ou l’arbre de n inlassablement tous les ans. Pour certains, il ressort après douze mois de remise, pour d’autres, il faut qu’il soit naturel et embaume le pin. Mais pourquoi ne pas en adopter un plus contemporain, stylisé ou lumineux ? Sélection de sapins arty et design ! • CÉCILE PAPAPIETRO

un jardin exotique ou un Au sein de l’anse du Pellinec, s’apsur la mer… En s’ap étang aux nymphéas avec vue domaine, Gérard Jean puyant sur l’histoire de son contempoun jardin bien contempo confronte les époques et crée s’apde végétaux, qui s’ap rain dans les mariages audacieux du passé. Dans un ouvrage puie aussi sur les fondations passionnant. récent, il livre un témoignage

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prix Bonplan en les récompenses : premier poussé en 2013… ’est un coup de cœur, qui a 2008, 4e jardin préféré des Français et les Gérard Jean a acheté ce manoir jardin est ouvert et depuis quelque temps, son 7000 hectares de terrain environnant au public le week-end. : tout était en pu devenir en 1997. Un coup de folie aussi Infographiste, illustrateur, il aurait de colonies de d’un jardin friche, dans cet ancien centre paysagiste. Pour lui, la composition pasMais ce pas de couleurs vacances laissé à l’abandon. participe à ce jeu d’agencement transpouvait trans on le pense sionné a tout de suite su qu’il qui vont frapper l’œil, comme compte de tenu pour composer former le lieu pour le révéler, pour un dessin. Au Pellinec, bord de mer, et existantes, de sa situation privilégiée en son jardin, il est parti des structures de chênes qui murets, d’indices, comme la présence enfouies : il a remis debout les souvent ou terre, de depuis le XVIIe indiquaient une bonne profondeur les séparations qui existaient endroit précis le plan d’un palmier, qui souligne à cet siècle, qu’il a retrouvées en cherchant d’origine. Puis talus la douceur du climat en hiver. les reconstruit a et Cassidi, a créé cumule Quinze ans après, le jardin qu’il

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La salle de bains accessoirisée

RAFRAÎCHISSANT

Les accessoires de salle de bains rendent la vie plus belle, et surtout plus facile. Classiques ou détournés, concentrés ou dispersés, ils répondent avec précision aux besoins, dans un bel esprit d’harmonie. Françoise Marchenoir GRAPHIQUES

Déclinés en noir ou blanc, ces accessoires à la ligne sobre et géométrique existent en deux gammes de métal laqué mat, noir ou blanc, mais également en chromé et en doré. Decor Walther, collection Epoxy, chez Cascade, barre porte-serviettes, L. 40 cm, 181 € ; boîte à mouchoirs, 218 € ; distributeur de savon, 163 € ; porte-savon, 90 €

Brabantia, marque culte, qui se consacre aux produits du quotidien depuis 1919, lance une gamme d’accessoires toniques, résistants à la corrosion et garantis dix ans. Blanc, rouge passion et vert menthe métallisé. Brabantia, Classic, distributeur de savon, 27 € ; poubelle 3 litres, 20,50 € ; porte-rouleau, 9 € ; porte-goupillon avec brosse, 23,50 €

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ACIDULÉ Faisant partie d’une large gamme comprenant également un siège de douche, cette collection existe aussi en verre et chrome. Son système d’accroche dissimule toute visserie par un capot blanc, gris, vert pomme et rouge. Hewi, System 800 K, prix sur demande.

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Cette gamme de quinze accessoires accompagne les pièces contemporaines. Son profil carré, à l’esthétique universelle, conjugue chrome et verre dépoli de belle qualité. Elle comprend aussi des étagères et des barres d’appui pour la baignoire ou pour la douche. Duravit, Karree, porte-savon, 90 € ; distributeur de savon mural, 190 € ; porte-verre, 80 € ; tablette, 125 €

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GIROUETTE Pour ceux qui détestent la dispersion, ces colonnes pivotantes jouent double jeu en offrant, d’un côté, un miroir et, de l’autre, des étagères pour les produits courants. En tôle pliée laquée mate, noire ou blanche et tout coloris RAL. Arblu, Hito, L. 20 x P. 13 x H. 72 et 92 cm, à partir de 319 €

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MALIN

SCULPTURAL Ce bel objet de design fait double office : porte-peignoir à accrocher sur une branche en orme, et coffre à linge qui se cache dans le socle en Corian. Il fait partie d’une gamme complète inspirée du rituel de la toilette japonaise dans lequel chaque détail compte. Rexa, Fonte, création Monica Graffeo, chez Cascade, 1 505 €

À première vue, un miroir en acier laqué, simple, design et élégant. Mais dans sa profondeur, il révèle deux étagères sur lesquelles on pose les petits accessoires du quotidien, pour ne rien laisser traîner. Lovely Market, Bonbon, création Hiroshi Kawano, diam. 50 x P. 12,3 cm, 637 €

MINIMALISTE

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Cette collection très polyvalente réunit facilité d’usage et modularité. Douze accessoires qui se composent à partir d’une double barre chromée aux angles arrondis : s’y logent portesavon, porte-verre… en chrome et verre, coulissant au gré des utilisateurs. Finition chromée ou à choisir parmi la douzaine proposée et réalisée sur demande par l’atelier Axor Manufaktur. Axor, Axor Universal Accessories, création Antonio Citterio, tablette de 30 cm, 195 € ; porte-savon, 140 € ; rail porte-serviettes, L. 80 cm, 260 €

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Une série chromée terriblement avantgardiste qui séduit par des dimensions réduites et le minimalisme qui caractérisent ses pièces. Chacune d’elles est dessinée comme une véritable œuvre de design conceptuel. Pom d’Or, Metric, chez DavidB, porte-savon, 115  € ; distributeur de savon, 133 € ; gobelet, 93 €

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DÉTOURNÉES Dans la ligne des salles de bains ouvertes, ces étagères stylisées arborent leur profil désarticulé et dynamique. Polyvalentes, en polyméthacrylate coloris fumé ou miel, elles accueillent aussi bien des serviettes que des objets de déco, dans un esprit lounge très actuel. Inda, Avenue, L. 36 x P. 13 x H. 45 cm, 149 €

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SUITES DE RÊVE

En Thaïlande, les villas d’Iniala dépaysent autant par leur atmosphère contemporaine que par leur cadre naturel enchanteur. Nathalie Degardin

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asser ses vacances dans un cadre somptueux tout en profitant de vues à couper le souffle ? C’est ce que vous propose depuis presque deux ans Mark Weingard, fondateur du concept Iniala. Sa maison dévastée par le tsunami de 2004, il décide de la reconstruire de façon innovante, et au final laisse carte blanche à des designers de renommée mondiale : les frères Campana

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(Brésil), A-cero (Espagne), Joseph Walsh (Irlande), Mark Brazier-Jones (NouvelleZélande), Graham Lamb (Grande-Bretagne) et Eggarat Wongcharit (Thaïlande). Trois villas sont ainsi créées, chacune comportant trois suites et une terrasse spectaculaire. En trait d’union de ces choix forts de design, une architecture thaïe à la fois traditionnelle et contemporaine dans ses formes organiques. Ainsi, des suites somptueuses à

la salle de cinéma, la villa du collectionneur reflète les inspirations des frères Campana, de Jaime Hayon et de Joseph Walsh : on retrouve dans le patio une forte présence de la céramique, à l’initiative des frères brésiliens, ainsi que celle du bois exotique, pour rester dans une atmosphère chaleureuse et naturelle. Et ici, dans cette chambre designée par Joseph Walsh, les circonvolutions de la structure du lit apportent une douce touche de rêverie.

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www.madeindesign.com Menu, http://menu.as/ Müller Möbelwerkstatten, www.muellermoebel.d Muuto, www.muuto.com Paul Venaille, www.paulvenaille.com Poltrona Frau, 01 42 22 74 49, www.poltronafrau.com String, string.se Vernis Rouge, www.vernisrouge.com Zanotta, www.zanotta.it

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Conception -Direction artistique : Jean Marie Colrat Régie publicitaire /Bee Medias régie Directrice Commerciale Pôle Grand Public : Sandrine Prevot, sprevot@beemedias.fr ; tél. : 07 61 46 36 91 Directrice de publicité : Angélique Mermet, amermet@beemediasregie.fr tél. : 06 23 24 06 68 Responsable du développement commercial : Cécile Cras ccras@beemedias.fr ; tél. :07 82 67 45 67 Vente au numéro : MEDIASDIF (réservé aux dépositaires de presse) Olivier Le Potvin, Tél. : 02 32 45 44 43 olepotvin@wanadoo.fr Abonnement : Design@Home magazine / Service Abonnement 12350 Privezac – France Tel : 05 65 81 54 86 –Fax : 05 65 81 55 07 contact@bopress.fr

Pool, www.poolhouse.eu François Pouenat, www.francoispouenat.com

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Premières versions créatives Anne Louise Ossart, www.annelouise-ossart.fr Atelier BL119, www.atelier-bl119.com Chen Wei, à l’Ecole Bleue, www.ecole-bleue.com Daria Ayvazova, www.dariayvazova.com/fr École Supérieure d’art et de design St Etienne : http://www.esadse.fr/ fr/home/ Gwendoline Del Campo, www.delcampo-designer.com Juliette Babaud, juliettebabaud.com Lucie Le Guen, www.lucieleguen. com Sophie Vaugarny, www.sophievaugarny.com Tino Seuber, www.tinoseubert.com

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Chamalot-Résidence d’artistes, www.chamalot-residart.fr

Prix du numéro France : 12,90 € TTC Abonnement 4 numéros France : 38 € TTC (Europe/Dom : 43 € Afrique/Amérique 53 €, Tom/Moyen Orient 68 €, Asie /Océanie 93 € Offre d’abonnement : pages 152 et 171 Distribution kiosque : MLP Imprimeur : ENTAGOS Group Rungis – Imprimé en Union europé enne. Commission paritaire : 0516K87799 Dépôt légal : à parution – ISSN : 1778-9133 Design@Home magazine est une publication de la société MFTL SARL au capital de 500 000 € RCS Paris B 353 020 977 Principal actionnaire : Thibault Leclerc

DO IT YOUR STYLE Allia, www.allia.fr Antonio Lupi, www.antoniolupi.com Arblu, www.arblu.it Arlex, www.arlex.es/fr Axor, www.hansgrohe.fr Bette www.bette.de Berthelotby, www.berthelotby.com www.societeberthelot.com Boffi Bain, www.boffi-bains.com Brabantia www.brabantia.com/fr Burgbad www.burgbad.com Cascade www. cascade-bain.com Cielo www.ceramicacielo.it Condor Balnéo www.condorbalneo.fr Cosmic www.icosmic.com Decor Walther www.decor-walther.de Duravit, 08 20 82 04 14, www.duravit. com Gessi www.gessi.it Glass, www.glass1989.it Hewi www.hewi.com/fr Hüppe, 03 68 92 00 10, www.hueppe.com Ideal standard, 0 810 340 342, www.idealstandard.fr Inbani, inbani.com/fr Inda, www.inda.net Kaldewei www.kaldewei.fr Lovely Market www.lovely-market.fr Olympia www.olympiaceramica.it/fr Pom d’or www.pomdor.com Porcelanosa, 01 69 90 90 90, www.porcelanosa.com Rexa Design www.rexadesign.it Roca, 01 34 40 39 00, www.roca.com Scarabeo, fr.scarabeosrl.com Sopha Industrie, 01 42 81 25 85, www.sopha.fr Teuco www.teuco.fr The Art Ceram www.artceram.it THG, 03 22 60 20 80, www.thg.fr Treemme www.rubinetterie3m.it VitrA www.vitra.com Zuchetti www.zucchettikos.it

L’envoi des textes, photos ou documents implique l’acceptation par l’auteur de leur libre publication dans le magazine. Les documents ne sont pas retournés. La loi du 11 mars 1957 n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article 41, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservés à l’usage privé du copiste et non destinés à une utilisation collective, et, d’autre part, que les analyses et courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droits ou ayant cause est illicite. (Alinéa 1er de l’article 40). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefacon sanctionnée par les articles 425 et suivants de l’ancien code pénal. Crédits photo et copyrights, tous droits réservés. Les prix indiqués dans les pages de ce magazine sont TTC. Ils sont donnés à titre purement indicatif, succeptibles de changements, et ne sont là que pour fournir une indication approximative des prix pratiqués sur le marché. Ce numéro comprend un encart de 24 pages distribué aux abonnés Couverture : DR

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EN PARTENARIAT AVEC

CANAPÉ HUDSON 2014 – Didier Gomez

Comme chaque année Ligne Roset et ses partenaires ont donné rendez-vous à l’ensemble de leurs clients et amis. Plus de 300 personnes étaient présentes le 17 mars dans le magasin Ligne Roset 325 avenue de Mazargues Marseille 8ème. Ce fût l’occasion de découvrir la collection dessinée par Didier Gomez pour Ligne Roset.

M. Pinto de Barros et son équipe (BMW/Grand Sud Auto), Iouila Diadiaeva (Ligne Roset)

Jean-Jacques Deguirmendjian, Jean-René Andrieu et son équipe (CIC)

M. Tordjman et son équipe (Finsbury)

François Colinet Photographe

Yohan Lobelson et son équipe (Reboul), Eric Rennesson (Ligne Roset)

Karine Henry, Isabelle Brando (Nexity)

Arnaud Wattel, Eric Rennesson (Ligne Roset) Thierry Bouchet (Champagne de Venoge)

Martine Quatrepoint et son équipe (Puyricard)

Jotul

Les partenaires de l’évènement : Reboul Marseille 8ème, tél. 04 91 77 31 17, reboulsas@gmail.com - Finsbury Marseille 1er, 09 52 71 12 62, www.finsbury-shoes.com - BMW/Grand Sud Auto Marseille 8ème 04 91 18 15 15, www.grandsudauto.com - Jotul/Le Sarment Les Pennes Mirabeau, 04 42 02 43 08 – www.jotul.fr, www.scanfrance.fr - François Colinet Photographie Marseille, 06 83 84 87 44, www.tuccino.fr Nexity Marseille 7ème, 0 800 234 234 – www.nexity.fr - CIC Marseille, 0 820 302 312, www.cic.fr - Puyricard Marseille 8ème, 04 91 71 71 71, www.puyricard.fr. Dégustation des vins* Cellier des Chartreux 04 90 26 30 77 et des champagnes *de Venoge 06 07 11 93 93. * L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.

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