COLLECTION NOUVELLE FORMULE T E N D A N C E S • C R É AT I O N S • D É C O • A RT D E V I V R E • H I G H - T E C H • É VA S I O N S
TENDANCE Le retour des années 80 BEST OF 30 canapés coups de cœur 10 cuisines de rêve INSPIRATIONS Des salons d’exception
Signatures de créateurs - Mobilier sur mesure - Haute joaillerie - Automobile
L 13152 - 64 - F: 12,90 € - RD
Les nouveaux
Oct. Nov. Déc. 2016 - N°64
DESIGN
The Endless Evolution of Excellence Découvrez les 16 couleurs de DuPont™ Corian® pour les plans de travail de cuisine de la nouvelle collection Earth Heritage, basées sur l’exclusive Fusion™ Technology : de fascinantes veinures et particules s’agencent parfaitement à une base unie.
Solutions de classe mondiale d’une marque leader dans les surfaces de haute performance pour les espaces résidentiels et commerciaux. DuPont™ Corian® : The Endless Evolution of Excellence.
Pour plus d’informations : tel. 0800/96 666, portraitsoflife.corian.com, endlessevolution.corian.com, corian.fr, facebook.com/CorianDesign Plan de travail cuisine en Corian® Lava Rock (appartenant à la collection de couleurs Earth Heritage) associé à un évier Corian® Sparkling de la même couleur; photo Riccardo Bianchi. Le logo ovale DuPont, DuPont™, Corian®, Endless Evolution et le logo Endless Evolution sont des marques commerciales déposées ou des marques commerciales ou du matériel sous copyright de E. I. du Pont de Nemours and Company ou de ses filiales. Seulement DuPont produit Corian®. © Tous droits réservés.
ÉDITO
L’essentiel du design
E
©Thomas Ledoux
lle miroite, intrigante, dans le clair-obscur et attire la main qui caresse la texture du cuir et déjà, elle nous raconte une histoire comme tout droit sortie de légendes de marins. La table basse Mer noire de Damien Gernay fait partie des objets d’exception que nous avons retenus pour ce numéro consacré au luxe. Parce qu’elle fait rêver, parce qu’elle est le fruit d’une recherche technique et artisanale aboutie après un long temps de gestation et de fabrication, parce qu’elle illustre tant le savoir-faire que la précision de la pensée comme du geste, parce qu’elle se situe hors du temps par-delà les modes, parce qu’elle se présente comme une pièce essentielle que l’on choisit avec attention car elle restera dans notre intérieur, puis dans celui des générations à venir. Là est tout le paradoxe peut-être d’une création relevant des codes du luxe. Vecteur d’émotions pour susciter le rêve, elle est le résultat d’une logique rationnelle tout en exigeant du temps, beaucoup de temps pour la concevoir comme pour la fabriquer. Cet objet d’exception deviendra une fois acquis, une pièce essentielle d’un intérieur. Et la narration de cet objet de luxe peut tout autant nous ramener à nos propres modes de vie où souvent le temps pour soi s’apparente à du luxe et surtout à la nécessité d’entreprendre des choix pour prendre le temps de vivre l’essentiel. Lors de la conception de ce numéro qui inaugure la nouvelle formule de Design@Home, nous
avons souhaité en quelque sorte vous faire gagner du temps en ne vous proposant que l’essentiel en matière de créations, le plus beau, sujet au rêve et à l’émerveillement, et présenté, de façon claire et organisée. Nous aimons à dire que notre travail tant en recherche d’informations, de rencontres, que de rédaction et de conception des pages relèvent de l’artisanat par le temps consacré, page après page avec attention, précision et beaucoup d’émotions. Nous aurions souhaité vous narrer les anecdotes vécues lors de sa réalisation, mais là n’est pas le sujet, vous ressentirez certainement en filigrane en lisant ces 180 pages, les enthousiasmes vécus de retour de reportages, de découvertes et de rencontres, nos sourires et nos rires, heureux de pouvoir bientôt vous les faire partager, Plus qu’un magazine, vous avez désormais dans les mains un objet chargé d’histoires de créations. Nous vous imaginons le feuilleter, puis le poser et le lire à tête reposée et enfin l’exposer dans votre bibliothèque pour le reprendre en mains à tout moment comme autant de sources d’inspiration et de rêve. Parce que Design@Home, depuis sa création, il y a 11 ans, est aussi une histoire de partages, n’hésitez pas à nous transmettre votre avis sur cette nouvelle formule mais également vos préférences et vos coups de cœur ! Nicole Maïon Directrice de la rédaction nmaion@beemedias.fr
www.designhome.fr www.facebook.com/DesignHome-Magazine instagram.com/DESIGN_HOME_MAGAZINE
DESIGN@HOME
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SOMMAIRE 6
ACTUS
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LA TENDANCE Le come-back du design eighties
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FLASH-BACK Memphis, un second souffle INTÉRIEURS
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Paysage intérieur Un appartement
4
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bourgeois devient un lieu de vie contemporain aux pièces d'exception.
une réinterprétation de la grange traditionnelle.
27 canapés essentiels !
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48
Géométrie variable Cette résidence si exploite les jeux de diagonales, l’eau et la lumière au sein d’un intérieur, dont l’élégance aérienne n’en est pas moins ludique.
76
La simplicité élégante Bâtie dans un faux style georgien, cette résidence a fait l’objet d’une refonte totale pour être transformée en un intérieur épuré.
42
Le rural contemporain Comme perdue dans une vallée californienne, Hupomone Ranch est
54
UNIVERS 5 salons précieux et luxueux
66
BEST OF
DECRYPTAGE Salle à manger : la table interprétée
82
Outdoor Luminaires au jardin
84
ARCHIMANIA De l’artiste ou et de l’ingénieur
92
DESIGN ADDICT : LUXE ET DESIGN Julie Hugau et Andrea Larsson Design et unicité Xavier Lust Généreux et symbolique Eric Jourdan Liberté contre uniformité Maarten Baas Désir et attente Patrick Naggar Passé et innovation Oki Sato Valeur ajoutée
106
Design, les nouveaux territoires des maisons de luxe
110
Haute joaillerie, l’excellence artisanale
116
Bijou contemporain, la création à fleur de peau
118
La technologie au service
du sur-mesure
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TRIBUNE La French Luxe
130
MAKING OF Au fil de l’eau
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PROTOTYPES
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Talents à suivre Regards sur la matière : Ben Storms, Damien Gernay, Giacomo Moor, Valerio Sommella, Atelier Sauvage
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REEDITIONS
LIFESTYLE
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DESIGN AUTOMOBILE FABIO FILIPPINI, Pininfarina : L’équilibre idéal entre fonction et beauté
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DESIGN AUTOMOBILE La voiture de demain
140
EXPOS Le Bauhaus, une école majeure
144
EXPOS Roger Tallon, l’invention du design global
148
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Hotel Ha(a)ïtza, une parenthèse enchantée
152
AMÉNAGEMENT
156
7 cuisines de designer
ABONNEMENT
169
ANCIENS NUMÉROS
Tech Dans le smartphone de Eero Koivisto
160
153
166
FOOD Les actualités gastronomiques de la saison
154
Cuisines de pros
178
CARNET D’ADRESSES
Chauffage connecté
170
Chaud décoratif
Côté Arts Louis Eisner, look mom !
DESIGN@HOME
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TO DO LIST
LES CINQ IMMANQUABLES DE LA SAISON POUR EMBELLIR SON QUOTIDIEN
1 S’ÉCLAIRER SOUS UN DRAPÉ AÉRIEN DE DENTELLE DE LAITON ET RÊVASSER AU GRÉ DES EFFETS FILTRÉS DE LA LUMIÈRE. Petite Friture, suspension Mediterranea, création Noé Duchaufour-Lawrance, 1 459 €
1 (14 lio)
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REGARDER SES FILMS FAVORIS AVEC CET ÉCRAN PLAT OLED 4K ET SES HALOS DE COULEURS.
3 TRAVAILLER avec méthode à la maison avec le bureau intelligent de Filip Janssens et ses compartiments en dénivelé. Serax, bureau Jointed, création Filip Janssens, chez Made in design, 1 682 €
Philips TP Vision, écran Oled 4K HDR Ambilight, 55 pouces, 3 500 €
4
RESPIRER LES SENTEURS FLORALES DANS CE VASE EN CRISTAL AUX EFFETS DE LUMIÈRE
Baccarat, vase Eye, création Nicolas Triboulot, à partir de 990 €
5 RANGER ses affaires d’été sans état d’âme dans le chiffonnier en noyer Fidelio et ses intérieurs de cuir revêtu. Poltrona Frau, commode Fidelio, création Roberto Lazzeroni, prix sur demande.
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DESIGN@HOME
PLOUM canapés. Création Ronan & Erwan Bouroullec. Créé et fabriqué en France. Catalogue : www.ligneroset.fr
ACTUS
De fines lames de teck qui s’élancent vers le ciel transforment des luminaires en arbres de lumière. In fine, un effet ombré des rayons du soleil entre les branches pour un morceau de nature en plein intérieur. Skitsch, Wood Lamp, création Humberto et Fernando Campana for Skitsch, prix sur demande.
ENTRE TRADITION ET MODERNITÉ, LES LIGNES GRAPHIQUES DE CETTE VAISSELLE S’ALLIENT AU MARBRE DE CARRARE.
Vista Alegre, Carrara, à partir de 16 €
Ce bracelet intègre un tracker d’activités sous la forme d’un module électronique aminci par rapport au Flex 1. Il quantifie toute notre activité sportive, y compris en natation, puisqu’il est étanche et retranscrit le tout sur l’appli dédiée de notre smartphone. À l’inverse, il vibre au fil des notifications transmises par le mobile. Fitbit, bracelet Flex 2, prix sur demande.
AU LONDON DESIGN FESTIVAL, PHILIPPE MALOUIN DÉVOILE LES 4 COULEURS DE SON TABOURET ULTRAFONCTIONNEL CONÇU POUR L’ACE HOTEL.
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DESIGN@HOME
LES ROSACES EN PAPIER S’ACCORDENT AU MÉTAL DE LA STRUCTURE, POUR CRÉER UN ÉVENTAIL DE CONFIGURATIONS. Kimu Design paravent The New Old, prix sur demande.
Ce système de son réunit deux enceintes : BeoSound 1, la plus petite, sans fil, se fait nomade, quand BeoSound 2, plus puissante, reste attachée à une prise. Leur forme conique assure une diffusion à 360°. Le sommet tactile permet de contrôler la lecture. Le tout peut être géré via l’application maison. Bang & Olufsen, BeoSound 1, 1 295 € ; BeoSound 2, 1 695 €
DE LA COULEUR POUR LE NICOLETTE.
Présenté au printemps, ce fauteuil outdoor est désormais disponible avec une structure et des tissus intégralement colorés. L’association de matières, de l’aluminium au teck, est toujours au rendez-vous. Ethimo, fauteuil Nicolette, création Patrick Norguet, 645 €
Cette cuisine rapproche les gens ! Son plan de travail en Corian DuPont offre une résistance à toute épreuve, ses portes en bois massif sont sans poignées et ses lignes, épurées. Tout le nécessaire à la cuisine se retrouve dans ce bloc compact. Dsignedby, Kitch’T, à partir de 13 000 €
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ACTUS
Après ses étranges vases déformés, l’Allemande Birgit Severin poursuit sa collection Ashes avec, cette fois, des vases à suspendre. Ces pièces en caoutchouc imprimé et structure en acier sont faites en collaboration avec Zascho Petkow pour Atelier Haußmann. Gallery S. Bensimon, Ashes II, création Birgit Severin.
FLOS ET STARCK COUPENT LES FILS AVEC CETTE LAMPE DE TABLE. Fonctionnant sur batterie, elle est rechargeable par prise USB. La transparence de son corps laisse place à son chapeau en plastique métallisé chromé ou cuivre, un abat-jour personnalisable selon différentes finitions et matériaux. Flos, lampe de table Bon Jour, création Philippe Starck, 250 €
Inspirée par la structure polygonale de la pièce de monnaie, cette dernière est en fait la clé de l’ouverture de cette tirelire. Vervloet, Himitsu, création Quentin de Coster, prix sur demande.
UN PAYSAGE AU SOL TAI PING 100 % LAINE ET TUFTÉ À UN PRIX PLUS “DÉMOCRATIQUE”. Tai Ping, tapis Abbot Kinney, collection Edition Two, à partir de 4 195 €
PERSONNALISABLES, CES MEUBLES DE RANGEMENT DEVIENNENT AUSSI DES CAISSONS HI-FI EN Y INTÉGRANT DES ENCEINTES GÉRÉES VIA UNE TÉLÉCOMMANDE. MONTANA, MONTANA SOUND, 1 705 €EUROS
La structure en acier et son miroir se fixent verticalement comme horizontalement. Ajoutez une tablette amovible et le tout assure une double fonction en prime d’un habillage mural graphique. Presse Citron, miroir et tablette Romi, chez Made in design, 360 €
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avec KEF et SON-VIDÉO.COM
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Pour célébrer leurs 10 ans de « Haute-fidélité », KEF marque anglaise audio de référence & SON-VIDÉO.COM, marchand d’excellence offrent un réveillon du jour de l’an à New York pour 2 avec vol en classe business, quatre nuits à l’hotel Philippe STARK et un programme fait d’art, de design et de musique avec, entre autres, la visite du musée d’art moderne, des coulisses d’un célèbre studio d’enregistrement ou encore une soirée inoubliable à Broadway pour finir par un diner-croisière féerique ! Et plus de 6000 € de cadeaux à gagner dont des enceintes hi-fi KEF LS50, des modèles Bluetooth KEF Muo et des batteries portables autonomes powerbanks. Pour participer et avoir une chance de vous envoler vers la ville qui ne dort jamais, achetez un produit KEF chez Son-Vidéo.com avant le 30 novembre.
Règlements et détails sur Son-Vidéo.com ou dans les magasins Son-Vidéo.com.
ACTUS
Hervé Langlais, directeur artistique de la Galerie Negropontes, poursuit son travail épuré autour de matériaux d’exception avec ce lampadaire et sa base en laque. Galerie Negropontes, lampadaire Abstraction, création Hervé Langlais, prix sur demande.
OMBRE OU ÉCLAT DE LUMIÈRE…
Le jeu de dégradé du bois du plateau en chêne délivre une impression changeante, selon l’angle d’observation. Eno Studio, table Ombrée, 890 €
Sur la structure, on intègre comme bon nous semble les modules de rangement pour créer un buffet polyvalent ! Cubit, système de rangement, prix selon configuration.
DES VASES EN PAPIER QUI SE REPLIENT…L’IDÉE N’EST PAS NOUVELLE MAIS RESTE CHARMANTE EN PASTEL. OCTAVEO, PAPER FLOWER VASE, 17 EUROS
LE GRAPHISME DE L’ART NAVAJO SE RETROUVE DANS CETTE NOUVELLE COLLECTION DE GRAHAM&BROWN. En collaboration avec la décoratrice et architecte d’intérieur Sophie Ferjani pour les 70 ans de la marque, un mix de motifs ethniques pour ce modèle de papier peint. Graham&Brown, collections Ethnique Contemporain et Authentique by Sophie Ferjani, prix sur demande.
Inspirée de la tendance Art déco, cette collection en haute porcelaine rassemble ordre, couleurs et géométrie dans un service aux lignes dynamiques. Jean-Louis Coquet, collection Quartet, à partir de 50 €
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Silestone Authentic Life ®
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PLAN DE TRAVAIL CUISINE ET SALLE DE BAINS La vie quotidienne façonne nos émotions. Il n’y a que vous qui ayez la clé pour décider de la manière dont vous voulez vivre votre propre vie authentique et d’être passionné par tout ce que vous faites. Silestone vous permet de configurer des espaces comme vous les souhaitez grâce à sa grande variété de couleurs et de textures. Quartz original avec 25 ans de garantie. SILESTONE AUTHENTIC LIFE*
Plan de travail PULSAR SÉRIE NEBULA CODE Evier INTEGRITY DUE 25 ans de garantie Haute résistance aux rayures et taches
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COSENTINO FRANCE / SIEGE SOCIAL : Zac de la Noue Rousseau 3 rue d’alembert 91240 Saint Michel sur orge T : 01 69 46 53 10 / email : paris@cosentino.com www.cosentino.com / www.silestone.com F CosentinoFR T Cosentino_FR
ACTUS
JAIME HAYON CHEZ FRITZ HANSEN
Editée par le Portugais Branca Lisboa, cette table basse en bois noir laqué, se révèle en 3 niveaux pour une utilisation variée. Branca Lisboa, table basse Tri, création Marco Sousa Santos, 670€
Avec sa première collection d’accessoires, l’éditeur danois Fritz Hansen a fait notamment appel au designer espagnol pour insuffler un style chic et naturel à nos intérieurs. Fritz Hansen, bougeoir en laiton, créateur Jaime Hayon, H. 13 cm, 75 €
SÉPARÉS, DOS À DOS, CES FAUTEUILS RASSEMBLÉS, DEVIENNENT SOUDAINEMENT UNE TABLE. Jaime Hayon, H. 13 Zaha Hadid, Zplay II, 545 €
Conçu par la talentueuse Charlotte Juillard, ce daybed en basalte est une ode à la matière.Charlotte Juillard, collection Lavastone, daybed, prix sur demande.
PREMIÈRE COLLABORATION DE DAN YEFFET AVEC VERONESE, LA LAMPE HIGHLIGHT EST UN JUSTE ÉQUILIBRE DE MATERIAUX. Veronèse, lampe Highlight, création Dan Yeffet, prix sur demande.
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DESIGN@HOME
Mate à l’extérieur, cette série de bols en aluminium se distingue par la paroi intérieure argentée ou dorée. Normann Copenhagen, série de bols Meta, création Simon Legald, à partir de 20 €
DES CANAPÉS À PRIX SPÉCIAUX DISPONIBLES SANS DÉLAIS *
FABRIQUÉ EN FRANCE
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St Laurent du Var – Cap 3000, 207 av Léon Bérenger, 04 93 31 06 06 / Mandelieu – 2 allée Hélène Boucher, Palace Center, ZI Les Tourrades, 04 93 93 57 25 Marseille 8° – 325 Av de Mazargues, 04 91 32 15 87 / Plan de Campagne – Chemin des Pennes au Pin, 04 42 02 74 44 / Lattes – C.C. Le Solis, Route de Carnon, 04 67 22 36 68 / Grenoble – 1 place Sainte Claire, 04 76 42 19 07 / Nantes – 2 rue des deux Ponts, 02 40 20 45 58 / Ste Luce sur Loire – Route de Thouaré, 02 40 97 51 98 / Angers – 3 bis et 5 avenue de Contades, 02 41 87 88 59 / Lille – 37, 39 rue Esquermoise, 03 28 38 07 37 / Paris 2° – 91 bd Sébastopol, 01 40 26 99 32 / Paris 7° – 189 bd St Germain, 01 44 39 07 00 / Paris 8° – 75 bd de Courcelles, 01 46 22 46 15 / Paris 14° – 87 av du Maine, 01 43 22 72 56 Orgeval – 1476 Route des Quarante Sous, 01 39 75 34 91. Liste des autres magasins en France sur www.cinna.fr
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13/09/2016 11:20:06
LIVRES
VARIATIONS SUR UN MÊME THÈME Fornasetti publie un livre entièrement réalisé à la main contenant les cent premières illustrations de la série « Tema e Variazioni » (« thème et variations ») dessinées par Piero Fornasetti, accompagnées des textes de Barnaba Fornasetti, Gio Ponti, Alberto Manguel et Glenn O’Brien. C’est en 1952 que l’artiste commença à travailler sur ce qui allait devenir sa série la plus emblématique, à partir d’un portrait de femme sans cesse revisité, Lina Cavalieri, cantatrice qui vécut entre le xixe et le xx e siècle. Il a ainsi produit 400 variations sur ce thème. Tema e Variazioni , éditions Fornasetti, livre exclusif sur commande (6 à 8 mois), édité à 100 exemplaires, 12 000 €
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DESIGN@HOME
TRÉSOR Cette nouvelle édition du coffret Modernism Rediscovered, de Julius Shulman, disparu en 2009, présente plus de 400 photos issues de ses archives. Témoignant du rayonnement des styles modernistes, les projets balaient l’ensemble des États-Unis, ainsi que le Mexique, Israël et Hongkong. Benedikt Taschen était un ami proche du photographe, c’est peut-être ce qui donne cette couleur particulière à ce coffret, dans lequel l’éditeur s’est personnellement impliqué. Car au-delà des réflexions passionnantes d’historiens, des biographies d’architectes et des informations denses sur le contexte, la présence des réflexions de Julius Shulman apporte cette vision humaine et personnelle à cet ouvrage imposant. Modernism Rediscovered, Julius Shulman, éditions Taschen, relié, 3 vol. sous coffret, édition multilingue, 1 008 p., 99,99 € (à paraître).
RÉMINISCENCES Tout, vous saurez tout sur le design industriel avec cette édition complétée et remise à jour de la collection Bibliotheca Universalis. Ce bel ouvrage, à la fois instructif et ludique, reprend certes des éléments de notre vie quotidienne (comme la machine à laver ou la brosse à dents !) mais présente aussi les voitures de luxe ou des jouets d’enfant iconiques, comme les Lego. In fine, c'est une petite histoire en accéléré du design que l'on découvre. Certes, elle aborde la révolution industrielle, mais n'oublie pas de s'intéresser particulièrement aux grandes marques internationales et aux grands noms de designers… tout en s'interrogeant sur les défis actuels auxquels la production est confrontée. Design industriel de A à Z Charlotte & Peter Fiell, éditions Taschen, 616 p., 14,99 € (disponible en français en octobre).
JUBILÉ Portée par de grands noms, tels Teotónio Pereira, Távora, Siza, Souto de Moura ou Aires Mateus, l’architecturale portugaise a, au fil des décennies, essaimé aux quatre coins du monde, marquant les paysages de son identité propre. Ce livre vient en appui de l’exposition éponyme imaginée à l’occasion des 50 ans de la Fondation Gulbenkian, qui s’est tenue à Paris cet été. Coordinateur de l’ouvrage, l’architecte et enseignant Nuno Grande reprend ce postulat qu’il existe un message universel dans cette architecture portugaise, diffusé bien au-delà de ses frontières, et le décline en cinq volets. Un vrai reflet de 50 ans de réflexions, de recherche... et une invitation au voyage. Les Universalistes – 50 ans d’architecture portugaise, Nuno Grande (dir.), éditions Parenthèses/ Fondation Calouste Gulbenkian/Cité de l’architecture et du patrimoine, Marseille/Paris/Paris, 322 p., 35 €
www.ambiancebain.com
LA TENDANCE
LE COME-BACK
DU DESIGN
Les années 1980 ont produit bon nombre d’objets industriels mais aussi d’œuvres uniques ou en édition limitée. Ce panel de styles créatifs est toujours très vivace avec des créateurs reconnus encore aujourd’hui. Retour sur l’esprit de ces années un peu folles et un peu bling qui font leur come-back dans nos intérieurs ! Anne Swynghedauw
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1 / Zanotta, table Macaone, création Alessandro Mendini, 1985. 2 / Cappellini, fauteuil Wood Chair, création Marc Newson, 1988. 3 / Prototype, transformation d’un chariot en fauteuil, création Franck Schreiner, 1983.
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EIGHTIES Grâce au contexte économique favorable et à la relance de la consommation, le design des années 1980 est enfin assimilé à la culture et au processus industriel. En France, les grands chantiers d’architecture sous la présidence de François Mitterrand sont lancés : le Louvre, la Bibliothèque nationale, l’Opéra Bastille, le parc
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de la Villette. Sur près de dix ans, la rénovation du bâtiment historique du Louvre et la création de la pyramide de l’architecte Ieoh Ming Pei furent une vraie révolution. En 2016, quand le street artiste JR joue avec l’Histoire, en la faisant disparaître dans une anamorphose magique, la boucle est bouclée… En 1980, avec le développement de l’informatique au Japon et aux États-Unis, on se passionne pour les jeux vidéo Nintendo, les loisirs, le Walkman, que Sony lance en 1985, ou encore les moyens de communication, comme le Minitel qui voit le jour en 1980. Profitant des courants fondateurs et structurels des années 1960 et 1970, le design atteint son apogée avec le mouvement international du postmodernisme. Créateurs, artistes, architectes et designers en tout genre foisonnent dans tous les domaines de l’art et de la culture. On assiste non seulement à la naissance des grandes agences dans les capitales internationales, à l’émergence de la communication ou de la direction artistique mais aussi à celle
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LA TENDANCE
1 / Cassina, fauteuil I feltri, création Gaetano Pesce, 1986. 2 / Driade, fauteuil Costes, création Philippe Starck, 1984. 4
3 / Vitra jusqu’en 2009, fauteuil How High is the Moon, création Shiro Kuramata, 1986. 4 /Cinna, canapé Plumy, création Annie Hiéronimus 1980.
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5 /Cassina, fauteuil Wink, création Toshiyuki Kita,1980.
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de la culture alternative de l’autoproduction et de la fabrication artisanale à base d’objets de récupération… Et si les pièces mythiques, telles que le fauteuil Costes de Starck, celui en paille de Tom Dixon, ou encore la bibliothèque Carlton d’Ettore Sottsass, figurent aujourd’hui dans les collections des grands musées du monde, c’est qu’elles ont toutes bénéficié de l’aura particulière des années 1980, mêlant les disciplines, archi-
tecture, art et design. L’architecte Michael Graves n’a-t-il pas dessiné un modèle emblématique pour Alessi, la célèbre bouilloire Bird ? Du pur design industriel devenu un best-seller ! En 1987, Jean Nouvel conçoit ses premiers meubles d’architecte, cinq prototypes minimalistes en aluminium dans le cadre d’une Carte Blanche du VIA. Dans un contexte d’exubérance et de subversion, on ne fait pas table rase du passé. Bien au contraire.
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La référence historique est prétexte à détourner le bon goût traditionnel. Mentor du groupe Memphis, Ettore Sottsass ne disait-il pas avec humour « qu’une table doit avoir quatre pieds pour être fonctionnelle mais pas forcément identiques » ? Le succès de Memphis a entraîné les autres éditeurs à lancer des pièces avant-gardistes, en Italie, en Angleterre et au Japon… Les années 1980 ont vu naître les designers d’aujourd’hui, qui, empruntant les codes stylistiques historiques, les réinterprètent avec insolence et humour tout en inventant une forme de luxe néobaroque et, par conséquent, un style de vie. En France, Philippe Starck, le provocateur, navigue d’un domaine à l’autre, du presse-citron à l’aménagement des grands hôtels ; d’autres, tels que Martin Szekely, Sylvain Dubuisson, Élisabeth Garouste et Mattia Bonetti, ont eux aussi, à leur manière, profité de la
même liberté d’expression. Le travail de l’Australien Marc Newson est représentatif de l’éclectisme des tendances, avec des pièces artisanales en auto-production, Pod of Drawers, et des produits du design industriel pour Cappellini, tel qu’il le pratique encore de nos jours. Dans une effervescence créative et narrative, en Angleterre, Ron Arad, Tom Dixon, Danny Lane, aux Pays-Bas, Marcel Wanders, ou encore en Italie, Gaetano Pesce, tous ont installé le design durablement avec leur personnalité artistique. Le nouveau design émerge également au Japon grâce à Shiro Kuramata, avec Toshiyuki Kita, Takamichi Ito, et par le biais d’échanges entre designers italiens et japonais. Autre courant fort, la fabrication artisanale retrouve des valeurs afin de mieux laisser libre cours à sa créativité allant contre la production de masse. Les galeries de mobilier d’art et de
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LA TENDANCE
proposent une autre façon d’habiter et des aménagements adaptés ; le style loft apparaît. Les structures alternatives de production des objets du design, entre artisanat et industrie, font émerger des créations hybrides et audacieuses, réalisées avec toutes sortes de matériaux et d’objets de récupération. À la manière des frères Castiglioni dans les années 1960, Frank Schreiner, dit Stiletto, artiste et designer allemand, transforme un Caddie de supermarché en fauteuil. Le sculpteur américain Danny Lane associe récup’ et influence des civilisations
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anciennes avec la chaise Etruscan. L’année 1989 fait date dans l’histoire mondiale avec la chute du mur de Berlin, qui bouleverse l’échiquier européen et international. Les événements marquants de la place Tiananmen laissent place à une nouvelle Chine. Tandis qu’en France l’époustouflant défilé du bicentenaire de la Révolution française, sous la houlette de Jean-Paul Goude, le 14 juillet 1989, a clos cette période. On entre dans une nouvelle ère, celle de la globalisation du monde de l’art et de la culture.
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design trouvent leur voie. En 1984, la galerie Néotu, fondée par Gérard Dalmon et Pierre Staudenmeyer, est seule en France à éditer des séries limitées et à exposer les créations des designers invités. En attendant les Barbares, éditeur majeur des œuvres de Garouste et de Bonetti, prend le pas. Élisabeth Delacarte, décoratrice et fondatrice de la galerie de mobilier d’art Avant-Scène, raconte ses débuts de galeriste spécialisée dans les Arts décoratifs : « Les années 1980 étaient dominées par le design. Face à un univers de production industrielle standardisée, j’avais un immense
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besoin de poésie, de fantaisie et de liberté. » Le nouveau design implique de nouveaux modes de vie. Les pièces à vivre au ras du sol, nées dans les années 1970, continuent leur route avec des assises propices à la détente, des coussins. Les friches industrielles réhabilitées en logements ouverts et spacieux
1 / Design Market, lampadaire vintage style Memphis, 1980. 2 / Alias, fauteuil Seconda version colorée, création Mario Botta, 1982. 3 / Artémide, lampe Tolomeo, création Mario Botta, 1986.
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FLASHBACK
MEMPHIS
UN SECOND SOUFFLE Emblématique des années 1980, le groupe Memphis refait parler de lui ! Après une longue période de silence, il met en lumière un style post-moderniste radical qui inspire encore les designers d’aujourd’hui. Anne Swynghedauw
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1 /Les créations d’Ettore Sottsass et les produits phares de l’éditeur relookés dans l’esprit Memphis, dans les boutiques de l’éditeur Kartell. 2 /Ce meuble, toujours en production, fait partie des plus célèbres pièces du mouvement Memphis avec son revêtement en bois et stratifié aux motifs camouflage. Memphis Milano, bibliothèque Casablanca, création Ettore Sottsass 1981, 12 869 €
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Succédant à Studio Alchimia, le mouvement Memphis vient lui aussi d’Italie, berceau du design. Créé en 1981 par Ettore Sottsass, architecte et designer, et par Barbara Radice, journaliste et critique d’art qui prendra par la suite la direction artistique du groupe, Memphis s’est constitué autour d’un collectif de créateurs, d’artistes et de designers, grâce au soutien financier d’Ernesto Gismondi, de la société Artemide. Parmi ses membres, on retrouve Michele De Lucchi, Matteo Thun, Marco Zanini, Aldo Cibic, Andrea Branzi, Martine Bedin, George J. Sowden ou encore Masanori Umeda. Sorte d’électron libre dans l’histoire du design, le mouvement Memphis est élitiste et sera dissous en 1988. Son nom à double sens n’est pas choisi par hasard. Évoquant à la fois les grandes civilisations passées, la capitale de l’empire égyptien et la culture américaine, son
appellation a été inspirée d’une chanson de Bob Dylan, Stuck Inside of Mobile with the Memphis Blues Again. Si le groupe adopte une légèreté formelle très créative, il est aussi contestataire, subversif, et renouvelle le design italien après la théorie rigoriste du Bauhaus et le « good design » d’après-guerre. « Pour moi, le design est une façon de débattre de la vie », écrivait Ettore Sottsass. La première collection, présentée au Salon international du mobilier à Milan, fut une révélation ! C’est un festival de couleurs, de graphismes, de motifs kitsch proches du pop art et de la bande dessinée qui décorent mobiliers, luminaires, orfèvrerie, tapis, céramiques… Les associations de matériaux insolites créent la surprise, imbri-
quant les structures en patchwork, déterminantes dans la construction d’un style et d’une nouvelle manière de vivre. Bois, métal, céramique, plastique jouent avec les laminés décoratifs de la société Abet Laminati, dessinés par Memphis, plutôt en usage dans les cuisines et les salles de bains qu’au salon. Du jamais-vu ! Le rayonnement de Memphis devient peu à peu international, au moyen de la communication visuelle. On découvre Nathalie Du Pasquier en France, Javier Mariscal en Espagne, Hans Hollein en Autriche, Shiro Kuramata au Japon ou Michael Graves et Peter Shire
3 /Cette réédition est à la fois une lampe ludique, proche d’un jouet d’enfant, et un objet rompant avec l’esthétique classique de la décoration. Memphis Milano, lampe Super, création Martine Bedin 1981, chez Made in design, 849 € 4 /Ce canapé s’habille de tissus Burundi et Cameroon de Nathalie Du Pasquier ou Schizzo, Letraset et Rete d’Ettore Sottsass. Avec ses pieds transparents et son assise modulable, en deux profondeurs, il est en accord avec la modernité d’hier et d’aujourd’hui. Kartell, canapé Pop Duo, création Piero Lissoni, 3 240 €
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aux États-Unis. Sans jamais prendre la voie de la production industrielle, les objets issus du mouvement Memphis sont fabriqués en série limitée, renouant avec l’artisanat et une bonne dose d’humour et de fantaisie ! Bahuts, armoires, buffets, tables et guéridons reprennent du service mais dans des formes totémiques déjantées, des couleurs et des graphismes ethniques, fruits du nouveau design et entrant dans l’ère de la communication visuelle. Symbole d’un nouvel art de vivre, ce style imprègne aussi la mode, le graphisme et la publicité avec pour emblèmes les célèbres créations présentes dans les grands musées internationaux, telles que l’étagère Carlton ou le meuble totem Casablanca signés du maestro Sottsass. Les héritiers de Memphis Bien que le mouvement n’ait duré que sept ans, l’influence de Memphis est encore très forte aujourd’hui. En 2014, il fait un
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come-back remarqué avec une exposition au Design Museum de Londres. Son style atypique, unique, jamais réellement copié, a donné naissance à une expression graphique et décalée, osée et originale. Un outil de communication efficace… Memphis s’est toujours posé la question du design mais n’a jamais adhéré à une quelconque théorie ou manifeste, encore moins une utopie, préférant la spontanéité, l’audace dans la déconstruction de la fonctionnalité au profit de la création d’objets insolites destinés à rompre la routine du quotidien. Revendiquant son appartenance à la société de consommation, mais pas à celle de masse, Memphis marque la naissance d’un langage formel et subversif, dont on trouve une filiation plus ou moins éloignée chez certains designers, tels que Philippe Starck ou Pierre Charpin, ce dernier séjourna d’ailleurs dans le studio de George J. Sowden, l’un des membres du groupe. C’est la création textile qui modifie la donne et s’empare des graphismes de Memphis par le biais de la mode ; la collection Haute Couture de l’automne 2011 de la maison Christian Dior a été imaginée à partir des dessins de Memphis, avec des jupes en organza en couches brodées, des imprimés audacieux. En 2013 et 2014 à Milan, Nathalie Du Pasquier, après avoir quitté le monde du design, se consacre à sa carrière artistique.
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5 /Cette commode joue sur la fabrication soignée d’une polychromie des motifs et des pieds ouvragés, comme une pièce unique. Zanotta, commode Calamobio, création Alessandro Mendini 1985, prix sur demande. 6 /Ce meuble, toujours en production, fait partie des plus célèbres pièces du mouvement Memphis. Avec ses dimensions imposantes, il est aussi un séparateur de pièces, imaginé tel un château de cartes, à la fois stable et instable… Memphis Milano, bibliothèque Carlton, création Ettore Sottsass 1981, chez Made in design, 12 930 €
On assiste à un retour des motifs forts et des imprimés ethniques pour la maison, qui relance le mouvement en 2013, dans le cadre du partenariat entre le designer britannique Sebastian Wrong et la société danoise Hay. Ses dessins ont aussi été utilisés par la marque de mode American Apparel et pour un tapis produit par La Chance. En 2015, à l’occasion du lancement de nouveaux produits signés Ettore Sottsass, l’éditeur Kartell remet au goût du jour l’esprit Memphis. Exposés, mis en scène avec les codes esthétiques actuels, le concept Kartell goes Sottsass. A tribute to Memphis se poursuit dans les 140 boutiques Kartell à travers le monde, perpétuant la collaboration entre l’éditeur et le créateur depuis 2004. Après le décès du designer italien, en 2007, certains
de ses projets, comme les tabourets Pilastro et Colonna et le vase Calice, sont réédités. D’autres se parent des tissus aux motifs typiques signés Ettore Sottsass et Nathalie Du Pasquier. Pour clore cet hommage-événement, les produits iconiques de la marque signés Philippe Starck ou Piero Lissoni sont relookés. Une communication totale façon années 1980… En Italie, plus de vingt ans après la fin du mouvement, la société Memphis Milano continue, depuis 1996, la production de manière artisanale d’une cinquantaine de pièces historiques dessinées par le groupe entre 1981 et 1988, sous la direction d’Ettore Sottsass. Ces modèles originaux sont des pièces de collection portant toutes le sceau Memphis, gage d’authenticité.
7 /Conçues dans un ensemble de quatre tables d’appoint, ces pièces utilisent un même langage de couleurs, motifs, matériaux et formes pour des configurations différentes. Memphis Milano, table Polar, création Michele De Lucchi 1984, chez Made in design, 1 753 € 8 /Avec ses formes confortables, il emprunte les motifs textiles de Memphis. Collection de tissus de Nathalie Du Pasquier pour Burundi ou Cameroun, et d’Ettore Sottsass, pour Schizzo ou Letraset. Kartell, canapé Foliage Memphis, création Patricia Urquiola, 2 440 € 9 /Ces tabourets sont typiques des formes néoclassiques du style du maître italien, revisitées avec un plastique teinté dans la masse à effet glossy. Kartell, tabourets Colonna, Pilastro, Calice, création Ettore Sottsass, prix sur demande.
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PAYSAGE INTÉRIEUR L’architecte d’intérieur et designer François Champsaur a remanié cet appartement bourgeois, situé près du Trocadéro, à Paris, pour en faire un lieu de vie contemporain et puissant. L’œuvre d’un créatif exigeant. Anne Swynghedauw Photos Bernard Touillon
EN ENFILADE • Les pièces se succèdent en enfilade : du salon jusqu’à la chambre et ses placards en verre peint en dégradé de bleu comme une impression méditerranéenne, création Reese Studio. Sur les étagères en bois de François Champsaur pour Pouenat trône la lampe Origami du même éditeur.
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ÉLÉMENTS PHARES La cheminée monumentale ainsi que la table Beyrouth en bronze et marbre sont les éléments phares du salon ; toutes deux sont des créations d’Éric Schmitt, la sculpture est d’Alfred Basbous, représenté par la Galerie Agial. Pour travailler la force des volumes, l’agencement de la salle de bains alterne les murs tout en rondeur en marbre de Carrare et en lattes de chêne, offrant une simplicité à l’espace de la toilette et de la détente, le miroir est dessiné par Pascal Michalon.
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atant du début du xxe siècle, cet appartement parisien de 500 mètres carrés, doté d’une belle hauteur sous plafond, était articulé autour de longs couloirs sombres distribuant les différentes pièces. Hormis la circulation en U, donnant d’un côté sur la tour Eiffel et de l’autre sur une cour intérieure, il ne reste plus rien. Avec le talent et le perfectionnisme qui l’animent, privilégiant la qualité à la multiplicité des projets, l’architecte François Champsaur a fait table rase de cette configuration classique afin de réinventer la volumétrie dans une approche quasi monacale, en écho à la problématique du vide traitée dans l’architecture japonaise. « Il s’agissait de faire de ce lieu marqué par les années antérieures un espace fort et intemporel, de revenir à une forme de simplicité tout en travaillant sur la force des détails et des structures. Concevoir l’âme d’un lieu dans sa globalité relève plus de l’architecture pure et dure que de l’aménagement intérieur », explique ainsi François Champsaur. En remplaçant les ouvertures intérieures par des portes pivotantes hautes de trois
mètres, il fait glisser les volumes dans une fluidité irréelle entre horizontalité et verticalité. Il redessine des murs en marbre ou en bois cintré pour la salle de bains, accentue les perspectives, tout en intégrant les rangements utilitaires. « Pour débarrasser cet appartement de son côté bourgeois, les faux plafonds des années 1970 ont été déposés, le parquet a été recréé avec des planches de pin massif de six mètres de long », poursuit l’architecte. Le choix des matières naturelles, comme le plâtre, le bois, la pierre, le jeu de la non-couleur ponctué de taches chromatiques fortes, la fluidité des pièces et la présence de la lumière sont autant d’éléments marquants de cet espace sophistiqué et ascétique. François Champsaur a entièrement réorchestré la circulation générale avec une succession d’espaces lumineux très dépouillés. Il a de même soigné la lumière artificielle implantée au sol, tel un éclairage à la bougie rasant les surfaces de faisceaux indirects. « L’idée était de créer une grande boîte entièrement resculptée, une sorte de villa romaine où l’architecture se suffirait à elle-même. » À cette direction artistique
minimaliste, s’ajoutent de remarquables pièces de mobilier dessinées sur mesure, réalisées selon des savoir-faire artisanaux qu’affectionne particulièrement l’architecte : la bibliothèque en métal est dessinée par François Champsaur pour le ferronnier d’art et éditeur Pouenat ; la spectaculaire cheminée en bronze et la table en marbre et bronze sont des pièces sur mesure du designer autodidacte Éric Schmitt, accompagnées par une sculpture d’Alfred Basbous ; un miroir de Pascal Michalon est présent dans la salle de bains ; et, enfin, le mobilier du créateur et décorateur d’intérieur français Christian Liaigre ou celui de la Carpenters Workshop Gallery, située à New York, complètent un décor à la fois sobre et magistral. « Je souhaitais supprimer toute accumulation, tout effet de matière superflu, tout élément anecdotique pour inscrire cet appartement de famille dans la modernité. » Ce bel espace forme un paysage originel, vibrant de beauté et de sensualité, et laisse une part à l’espace vide, à la lumière et à l’émotion.
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FLUIDITÉ • Les étagères en bois de François Champsaur pour Pouenat traduisent l’osmose entre la conception ascétique du designer et le beau savoir-faire de l’éditeur, un travail sur le pliage et la fluidité. Banc et tabouret en bronze, création Éric Schmitt, canapé blanc, Christian Liaigre. Fauteuils, Franco Albini, et chaise longue, Le Corbusier-JeanneretPerriand chez Cassina.
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La cuisine est devenue une pièce à vivre sobre, le cœur de l’appartement, pour être en phase avec le mode de vie d’aujourd’hui : cuisiner, recevoir et manger dans un grand espace ouvert.
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LA SIMPLICITÉ ÉLÉGANTE Bâtie dans un faux style georgien dans les années 1980, cette résidence a fait l’objet d’une refonte totale pour être transformée en un intérieur épuré, lumineux et d’une élégance tout en sobriété par le cabinet australien Robson Rak. Capucine Colin - Photos Brooke Holm
SIGNATURES AUTHENTIQUES Des légendes du design à l’instar de Michele De Lucchi ou encore de Serge Mouille mais également des jeunes éditeurs danois… La rénovation de cet intérieur est axée sur un esprit de simplicité et d’authenticité autour de belles pièces.
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RÉHABILLAGE Le projet de refonte complète de cette villa a même intégré la rénovation de mobiliers existants, à commencer par ce canapé et les fauteuils, et de nouveaux tissus par le cabinet Robson Rak et ce, sans compter la table basse profitant d’un nouveau plateau en granit. LÉGÈRETÉ PRISÉE Le très confortable canapé modulable Bend de Patricia Urquiola chez B&B Italia, avec ses lignes légèrement ondulées, a été choisi pour le salon, le tout accompagné par un tableau de l’artiste australienne Judith Wright.
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étruire et reconstruire ? Telle était la question des propriétaires de cette villa australienne construite en 1983 dans un faux style georgien et autant de lignes tapageuses et rococo à la clé. À cette idée plutôt radicale, ils interpellèrent néanmoins le cabinet d’architectes Robson Rak sur la possibilité de conserver la structure initiale mais au gré d’une métamorphose de grande ampleur. « Notre défi fut ainsi de corriger le faux style georgien des années 1980 tout en conservant l’essence même de la maison, de la moderniser le cas échéant, et surtout de créer une résidence fonctionnelle et évolutive de manière que ses propriétaires s’y sentent bien aujourd’hui et dans l’avenir », explique Kathryn Robson. Les architectes menèrent ainsi une refonte de la villa, littéralement dénudée, jusqu’aux menuiseries, portes et matériaux, le tout associé à l’ajout d’une aile ; ce bâtiment supplémentaire permettant d’y intégrer garage, buanderie, locaux techniques et ascenseur, afin de relier les deux niveaux de cette villa. Une fois la suppression des finitions rococo achevée, Kathryn Robson
et Chris Rak se fondèrent sur une palette de trois matériaux, l’acier, le granit et le bois, déclinés selon les espaces en textures et en finitions adaptées pour magnifier le volume et jouer de la profondeur au rez-de-chaussée comme à l’étage, ce dernier réunissant pas moins de cinq chambres. Ce choix a concouru à une sensation de continuité, d’harmonie et d’ouverture d’une pièce à l’autre, associée à un souci de durabilité dans ce bâtiment désormais écoresponsable. Baignée de lumière naturelle au gré des vastes ouvertures au rez-de-chaussée et à l’étage, la résidence, une fois recomposée, est ainsi placée sous le signe d’une élégance sans aucune ostentation. L’authenticité des matériaux est renforcée par un choix de mobilier contemporain sobre. On ne s’étonnera pas, à cet égard, de la présence de créations danoises de jeunes éditeurs, tels Aytm ou Muuto. Quelques légendes de l’histoire du design s’installent tout naturellement dans cet intérieur, à l’instar de l’assise First de Michele De Lucchi, des appliques Araignée de Serge Mouille, ou encore du fauteuil Paulistano du Brésilien
Paulo Mendes da Rocha. Ces dernières cohabitent avec aisance avec des pièces récentes, comme les fauteuils Redondo et le canapé Bend de Patricia Urquiola et un grand nombre de luminaires de Michael Anastassiades. Le principe de refonte de cette résidence s’est également accompagné de la rénovation de mobilier appartenant aux propriétaires. Le cabinet Robson Rak étant composé du duo Kathryn Robson, architecte, et Chris Rak, architecte d’intérieur, ce projet mené de concert par les deux dirigeants et leurs équipes a permis une véritable intégration intelligente de leurs partis pris, de la structure à l’ameublement, jusqu’à donner une nouvelle vie à des fauteuils et des canapés, recouverts de tissus et de coussins en lin et coton proposés par l’australien Southwood. In fine, cette villa australienne ne fut, certes, pas détruite mais a bien fait l’objet d’une restauration majeure, menée dans les moindres détails pour créer un intérieur lumineux, le tapage laissant place à une sobriété d’une folle élégance.
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Le bureau au rezde-chaussée illustre l’harmonie installée entre les différentes pièces de design, quelle que soit l’époque, du First de Michele De Lucchi en pleine période Memphis au fauteuil Paulistano de l’architecte et Prix Pritzker brésilien Paulo Mendes da Rocha, dessiné en 1957 et édité par Objekto, jusqu’aux fauteuils Redondo de Patricia Urquiola. Le tout surplombé par la suspension Tube chandelier de Michael Anastassiades.
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Appartenant aux propriétaires, la table de la salle à manger a été totalement restaurée par les équipes de Robson Rak, avec un plateau en granit ; l’ensemble est assorti de chaises choisies chez Muuto.
La villa réunit pas moins de cinq chambres partageant cette notion de confort associée au fonctionnel, le tout souligné par de belles tentures et des revêtements de qualité.
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LE RURAL
CONTEMPORAIN Comme perdue dans une vaste vallée californienne, Hupomone Ranch est une réinterprétation de la grange traditionnelle par les architectes Turnbull Griffin Haesloop.
Amélie Luquain - Photos David Wakely
LIBRES ASSOCIATIONS Le canapé capitonné Tufty-Time de Patricia Urquiola chez B&B Italia édité en 2005 côtoie des éléments inspirés des campagnes américaines tels que la table basse habillée de cuir ou la tenture, portrait de l’actrice mexicaine María Félix.
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ÉQUILIBRE L’espace principal est marqué par le faîtage qui souligne la parfaite symétrie de l’ensemble ; le profil de l’escalier n’entrave pas la perspective fuyant vers le jardin mais accentue sa profondeur. ESPRIT OUVERT Entre les fauteuils cubiques au tissage enroulé sur un châssis en acier de la collection Cabaret par Kenneth Cobonpue et le canapé modulaire Tufty-Time, le séjour est riche de ses diversités.
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ne jeune famille avec trois enfants souhaitait que ses chérubins prennent conscience de la nature et de leur environnement, dans un territoire où agriculture et élevage font partie intégrante de la vie quotidienne. C’est dans la vallée de Chileno, à seulement cinq kilomètres à l’ouest du centre-ville de Petaluma, en Californie, qu’ils ont décidé de racheter un ranch californien abandonné depuis une trentaine d’années, pour le transformer en une maison écologique et familiale. Au beau milieu du vaste site d’Hupomone Ranch, une ferme de 65 hectares, les architectes Turnbull Griffin Haesloop, de San Francisco, revisitent l’archétype de la grange et s’associent à la designer d’intérieur Erin Martin pour lui conférer une allure contemporaine. Pour revaloriser la bâtisse de 230 mètres carrés, ils ont choisi d’accentuer la symétrie existante, avec un centre doté d’une toiture en pente, réinterprétée dans son plus simple
langage, et deux ailes latérales. Le séjour, cœur de l’édifice, est baigné de lumière, profitant de la double hauteur sous plafond et des larges baies vitrées au nord comme au sud. Ouvertes chacune sur un porche, elles cadrent la vue au loin à travers la prairie. Les deux ailes latérales abritent un ensemble de pièces plus intimes : la cuisine fait face à la chambre parentale, les deux autres chambres occupent les coins, et entre elles, se trouvent les salles de bains. À l’arrière, une mezzanine éclairée zénithalement développe un espace incertain, comme un temps de repos à l’écart du tumulte familial, doté sur ses deux côtés de niches à coucher. L’ensemble est revêtu d’un bardage blanc posé à la verticale qui se retrouve en intérieur, y compris dans la cuisine et les salles de bains, en référence aux constructions typiques de bois. Ce corps principal fait face à une piscine et à un pool house, qui sert également de cuisine d’été. La décoration, destinée à permettre à ses habitants de rester en contact avec la nature
sans toutefois négliger leurs besoins de confort et d’intimité, est inspirée des traditions de la campagne américaine adaptées à la vie moderne au moyen de quelques touches de design industriel. La cuisine illustre parfaitement ce mélange de pièces d’esprit authentique et de contemporain : le bar, un élément classique dans les maisons américaines, est décoré avec des tabourets et des luminaires de style industriel, le tout étant complété par le look intemporel des plans de travail en marbre blanc. Dans le séjour, les fauteuils tressés en forme cubique de la collection Cabaret par Kenneth Cobonpue côtoient le récent canapé modulaire TuftyTime par Patricia Urquiola chez B&B Italia. La maison est certifiée LEED Platinum et dispose d’un certain nombre de fonctions économes en énergie : elle est chauffée et refroidie par des systèmes passifs et dispose de principes géothermique et photovoltaïque. En 2016, la construction reçoit le prix d’excellence AIA San Francisco Design Awards.
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Dotée de deux niches de repos sous pente, la mezzanine est le coin idéal pour s’isoler de la cellule familiale tout en profitant de la beauté de la vallée alentour.
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GÉOMÉTRIE VARIABLE Hors norme, cette résidence signée du cabinet d’architectes Pitsou Kedem exploite les jeux de diagonales, l’eau et la lumière au rythme de la journée au sein d’un intérieur, dont l’élégance aérienne n’en est pas moins ludique. Capucine Colin Photos Amit Geron
UN DESIGN À L’IMAGE DE L’ARCHITECTURE L’ameublement du salon est à l’image de cet intérieur : un choix de design pointu, à l’instar des fauteuils Silver Lake de Patricia Urquiola et des poufs métissés d’Edward Van Vliet chez Moroso, mais aussi confortable, avec un canapé choisi chez Baxter, et tout en transparence, comme la table basse éditée par le spécialiste en la matière, Glas Italia.
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SANS LIMITES L’intérieur de la villa est dédoublé au jardin d’un salon à une salle à manger, en passant par les zones de repos autour de la piscine. Rien de plus normal, puisque les frontières se font floues au gré des baies vitrées coulissantes, tandis que la végétation et les plans d’eau ont également investi le rez-de-chaussée. ESPRIT ARCHITECTURAL Totalement ouvert sur le living, l’espace dînatoire, avec la cuisine, impose immédiatement sa personnalité avec les luminaires à l’esprit très architectural choisis chez Vibia, tandis que les matériaux et les équipements sont haut de gamme, à commencer par l’électroménager choisi chez Gaggenau ou les surfaces de l’îlot, chez Caesarstone.
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urplombant des plans d’eau sertis d’une végétation luxuriante, c’est un pont qui guide le visiteur vers cette spectaculaire résidence située près de Tel-Aviv, cachée derrière de hauts murs blancs. Le temps de la traversée, l’œil est déjà capté par la façade travaillée en partie tels des moucharabiehs comme pour mieux abriter ses habitants du soleil implacable de l’Orient. L’étonnante structure conçue en une diagonale décalée et son toit légèrement surélevé illustrent l’univers architectural créatif du cabinet israélien Pitsou Kedem, ce dernier s’ingéniant à chaque réalisation à casser les codes pour transformer les volumes en jeu de pleins et de vides, au gré d’une géométrie retravaillée au fil de la journée par la lumière. L’accès à la résidence pensé comme un atrium orchestre les circulations tant vers
les zones de vie qu’aux étages inférieurs et supérieurs vers les différentes chambres de cette villa de pas moins de 800 mètres carrés. Le principe de moucharabiehs est décliné sous la forme de cloisons en aluminium découpé filtrant la lumière. La zone de vie, réunissant espace cuisine et dînatoire de même qu’un vaste salon, est ainsi baignée de lumière avec quelques espaces plus intimes préservés. Surtout elle ne fait qu’un avec les pièces outdoor et les différents plans d’eau associés, grâce aux vastes baies vitrées coulissantes. L’imbrication de la composition architecturale avec l’eau et la dimension végétale sont autant d’éléments orchestrés pour jouer avec la lumière, la faire rebondir d’un plan à un autre et transformer le tout en une scénographie en perpétuel changement à chaque niveau de la villa. La transparence étant la dominante, seules quelques notes
de couleur entrent en scène, à commencer par le bleu clair et le gris et des traits de noirs et de bois naturel. Ces compositions chromatiques légères et élégantes sont rendues visibles par des matériaux de qualité et une diversité de textures, comme pour encore mieux arrêter le regard au sein de cette scène en mutation et inciter à se poser. On ne s’étonnera dès lors guère du choix du mobilier édité chez Moroso, tels la collection Sushi d’Edward Van Vliet ou les fauteuils Silver Lake de Patricia Urquiola. À la clé, la même audace en matière de design agrémentée d’une dose d’humour, sans compter le confort exemplaire. In fine, d’une pièce à une autre, l’atmosphère tout aussi aérienne que chaleureuse étonne, émerveille et amuse. Une certaine façon de démontrer combien l’élégance est un bonheur à vivre au quotidien.
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Une partie du mobilier ayant été apportée par les propriétaires, le cabinet Pitsou Kedem s’est adapté en conséquence au gré d’un aménagement reflétant ces choix, à commencer par la suite parentale et sa paroi matelassée de cuir pour accentuer le côté cocon.
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GRANDIOSE Fondateur et directeur du studio de Design jusqu’en 2011, l’architecte Carlo Dal Bianco, concepteur de treize show rooms de Bisazza revisite sans cesse les styles classiques du motif autour du petit carré de pâte de verre. Bisazza, motif Damasco oro bianco, création Carlo Dal Bianco, prix sur demande
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5 SALONS PRÉCIEUX ET LUXUEUX ! De l’exubérance à la simplicité, du prestige au minimalisme… Le salon se façonne à l’image de chacun, à travers des grandes marques mais aussi de la qualité des objets et des savoirfaire. Pour concrétiser un lieu de vie à rêver. Anne Swynghedauw
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ÉLÉGANCE ET MODERNITÉ La French touch du design est réunie chez cet éditeur, soucieux des finitions. Ce modèle asymétrique est un bel exemple d’équilibre ; il est conçu avec des accoudoirs et des tablettes qui s’adaptent à chacun, pour s’allonger ou travailler. Haymann, canapé Max, création Charles Kalpakian, flanelle et cuir sellier, L. 220 ou 275 cm, à partir de 9 500 €
ARTY & DESIGN Amateur d’art et féru de design, cultivant l’esprit moderne, plongez-vous au cœur de formes abstraites, de matériaux de qualité et de pièces uniques ou en édition limitée.
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À FACETTES Inspirée à la fois d’une pierre précieuse et des compositions typiques des tapisseries italiennes du xve siècle, la conception de cette pépite a été, pour son créateur, un exercice d’architecture à petite échelle. Moroso, fauteuil Gemma, création Daniel Libeskind, prix sur demande.
SÉRIE LIMITÉE Façonné à la main, ce miroir réunit la dextérité de deux savoir-faire : le travail de la structure en métal et les techniques de la pâte de verre et de la feuille d’or. Du grand art ! Zoé Galerie, miroir en émaux de verre et feuille d’or, 48 x 48 cm, 480 €
CUBISTE Passionné d’art moderne, le designer Thierry Picassette a sculpté le relief de la façade, donnant naissance à une matière vibrante au toucher, grâce aux possibilités offertes par les nouvelles technologies et au papier peint créé par Arte. Roche Bobois, buffet Rosace, création Thierry Picassette, en mousse thermoformée, L. 170 x P. 50 x H. 97 cm, 3 698 €
ARCHÉTYPE Traduisant en formes simples des objets traditionnels attachés à des rites anciens, la collection est façonnée en partie avec du marbre italien, matériau symbolique du lien entre passé et futur. Triode, lampe Neo Lantern, création Apparatus Studio, chez The Cool Republic, L. 61 x l. 18 cm, 1 446 €
INFLUENCE NIPPONE Vous cherchez une chaise ergonomique et empilable ? Celleci est pour vous ! Elle concrétise la justesse des proportions, la fonction et l’esthétique d’une structure en acier tubulaire et en chêne moulé. Coedition, chaise Dao, création Shin Azumi, chez Silvera, L. 56 x P. 50 x H. 80 cm, 487 €
PRIMÉES Utilisant le scagliola, technique ancestrale italienne à base de stuc coloré dans la masse, ce studio de design réinvente le marbre dans toute sa splendeur. Ce projet vient d’obtenir l’AZ Awards à Toronto. Moss & Lam, tables W1, création Deborah Moss, prix sur demande.
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BAROQUE Misez sur les vastes espaces d’un salon hyper-luxueux aux accents contemporains ! Les grandes enseignes jouent la carte de la démesure, de l’exceptionnel, tout en restant dans le registre classique.
STYLISÉ Ce dessin est une interpétation contemporaine d’un motif damassé taille XXL, pour un mur d’apparat, fort en sensation! Bisazza, motif Velvet Grey Oro Bianco, mosaïque en pâte de verre et or 24 carat, création Carlo Dal Bianco, prix sur demande.
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ART DU VERRE Dans la pure tradition du lustre vénitien, ce modèle, qui met en lumière un beau savoir-faire traditionnel, est aussi adapté aux techniques actuelles avec l’intégration de leds en partie haute. Veronese, lustre, verre de Murano finition cristal et cristal sablé, 90 x 90 cm, prix sur demande.
TOUCHE D’ÉCLAT Fabriqué selon un processus artisanal, ce panneau de grandes dimensions apporte de la lumière dans un salon qui en manque, par le jeu de ses facettes argentées. Reflections Copenhagen, miroir Billion Place, création Hugau et Larsson, 120 x 94 cm, 1 175 €
CHROMÉE On ne la présente plus tant elle est devenue une icône et un best-seller de la marque ! Cette lampe à poser est ici renouvelée dans de nouvelles finitions métallisées. Kartell, lampe à poser Bourgie, ABS métallisé, création Ferruccio Laviani, diam. 37 x H. 68 cm, 393 €
AJOURÉE Conçue pour l’extérieur, elle est aussi élément sculptural à l’intérieur ; une pièce qui se fond dans le décor avec légèreté. Driade, table basse Camouflage, création Fredrikson Stallard, aluminium découpé au laser, diam. 50 x H. 34 cm, prix sur demande.
STYLE RIVIERA À la fois baroque et épuré, il relooke sans fausse note le mythique Chesterfield des années 1930. Un intemporel qui poursuit sa route ! Zanotta, canapé Barocco, création Emaf Progetti, cuir blanc, chez Made in design, L. 296 x P. 100 x H. 68 cm, 8 500 €
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RAFFINÉ En contrepoint de l’univers high-tech, l’atmosphère du salon se montre rassurante, teintée de tons poudrés, ponctuée par la réflexion du métal et la transparence.
EN CAMAÏEU Les couleurs pastel scandinaves et l’origami japonais tout en finesse fusionnent dans une douce harmonie. La touche en plus ? Les broderies métalliques, or sur les rideaux, raffinés et modernes. Création Baumann, collection de tissus Linen & Friends, création Sibylle Aeberhard, prix sur demande.
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VARIATION En utilisant la flexibilité des savoirfaire de l’éditeur dans le soufflage de verre et le bronze coulé, les créateurs ont trouvé l’inspiration au cœur du style Art déco tchèque. Le concept va plus loin et propose plusieurs couches de matière, qui font varier la lumière. Lasvit, suspension Stairs, création Atelier Oï, prix sur demande.
UN AIR D’ARLEQUIN Motif en triangle et jeu d’épaisseur de la matière… Telles sont les tendances géométriques et déstructurées des revêtements textiles ! Serge Lesage, tapis Busy Multico, tissé plat 100 % laine Nouvelle-Zélande, 80 x 200 cm ou 160 x 230 cm, à partir de 299 €
CAGE DORÉE Allégé, évidé, épuré, ciselé… Il est la quintessence même d’un divan, dont il ne reste plus que la structure, la trace des plis du capiton et de la place qu’il occupait. JCP, divan Orauro, création Emanuele Magini, L. 247 x P. 100 x H. 85 cm, prix sur demande.
SCANDINAVE Sa fonctionnalité se fond en trois éléments, chaise, lit de repos ou canapé, dans un nouveau design créatif et ludique et une monochromie nuancée toute contemporaine. Un concept remarquable ! Erik Jorgensen, canapé Toward, création Anne Boysen, L. 203 x P. 78 x H. 79 cm, à partir de 4 000 €
PIÈCE D’EXCEPTION La surface de la façade marie le placage de feuilles de laiton brossé, sur une surface en bois, à des feuilles de sycomore, sur un support en métal. Une sophistication extrême dans le jeu des contrastes. Decca Furniture, armoire sur pieds, collection Inversion, création Studio Marc Hertrich & Nicolas Adnet, L. 110 x P. 55 x H. 160 cm, 29 931 €
MINIMALISTE Un globe, une fine structure suffisent à créer une lampe épurée et efficace dans sa fonction éclairante. Flos, lampe à poser IC Lights, création Michael Anastassiades, acier, laiton, verre soufflé, 390 €
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UNIVERS
COLLECTIONNEUR À la recherche de pièces rares ou de rééditions, c’est à la grande époque du design, celui des années 1950, qu’il se réfère, poursuivant l’esprit du modernisme inspiré par l’architecture.
CULTE Expression de l’architecture moderniste du XXème siècle, il n’a pas pris une ride ! Maintes fois copié, ce canapé trois places se prête à toutes mise en scène, autour d’objets de collection parfois vintage. Knoll, canapé, création Florence Knoll 1954, à partir de 14 000 €
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REVISITÉE L’édition actualisée depuis 1967 de la célèbre Nesso a toujours le vent en poupe. Son créateur a exploité au maximum les propriétés de diffusion de la lumière du plastique coloré. Une première à l’époque ! Artemide, lampe à poser Nessino, création Giancarlo Mattioli, polycarbonate, diam. 32 x H. 23 cm, 148 €
CLIN D’ŒIL En digne héritière de la chaise anglaise à barreaux Windsor, dont elle est inspirée, cette version audacieuse joue sur l’extension et le galbe du bois massif tourné. Tom Dixon, fauteuil Fan, création Tom Dixon, L. 87 x P. 75 x H. 112 cm, à partir de 1 980 €
FILIATION Il ne cache pas ses inspirations et même les revendique ! Didier Gomez a puisé chez Mies van der Rohe puis chez Florence Knoll l’architecture puriste de ce modèle imaginé pour les environnements urbains. Ligne Roset, canapé Hudson, création Didier Gomez, L. 194 x P. 78 x H. 75 cm, à partir de 3 177 €
CUIR SELLIER Les courbes voluptueuses de ces assises sont inspirées par l’univers de la mode, valorisant les techniques remarquables du travail du cuir. Poltrona Frau, collection de poufs Leplì, création Kensaku Oshiro, trois tailles 39 x 39 cm, 45 x 121 cm ou 106 x 106 cm, prix sur demande.
ARTISANALES D’une apparente simplicité, elles sont composées d’un pied en forme de cloche en verre coloré sur lequel repose un plateau métallique. Un contraste qui défie les lois de la pesanteur, un alliage inhabituel de matériaux… Classicon, tables d’appoint Bell, création Sebastian Herkner, chez Made in design, diam. 50 x H. 53 cm ou 75 x H. 36 cm, à partir de 1 871 € l’une.
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UNIVERS
IN
HAUTE COUTURE
Avec un brin d’humour et un esprit sophistiqué, les grands couturiers, habitués au luxe et aux exigences de la mode, s’immiscent dans l’univers de la maison.
EXUBÉRANCE ARLÉSIENNE L’éditeur a sollicité le couturier qui signe sa première collection exclusive dessinée par Sacha Walckhoff, directeur artistique de Christian Lacroix. On y retrouve la patte du maestro, ses mélanges savants de textiles, des matériaux précieux et des sérigraphies de la ville d’Arles sur bois laqué. Roche Bobois, collection capsule Christian Lacroix, prix sur demande.
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INSPIRATIONS
À FRANGES En velours, remettant au goût du jour la finition frangée, il est un clin d’œil au style boudoir, à la fois féminin, confortable et sophistiqué. Moooi, pouf Amami, création Lorenza Bozzoli, prix sur demande.
JEUX DE LUMIÈRE On connaît le goût du créateur pour les suspensions et lampes en tout genre ! Il n’hésite pas à les grouper pour créer un décor spectaculaire. Tom Dixon, suspensions Mirror Ball, création Tom Dixon, existe en trois tailles, 25, 40 ou 50 cm, finition chromée ou dorée, à partir de 402 €
INFLUENCE VÉNITIENNE Soieries, velours opulents et jacquards luxueux sont autant de réminiscences des somptueux palais italiens, toujours en phase avec les tendances actuelles. Sahco, coussins, collection Edizione Classica, prix sur demande.
MAGIE DE LA RÉFLEXION Pour ces tables, le designer nous plonge une nouvelle fois dans l’illusion des matières réfléchissantes, mêlant le laiton au plateau en verre avec inclusion d’un film cuivré finition miroir. Tom Dixon, tables Flash, création Tom Dixon, chez Made in design, à partir de 576 €
INSOLITE Il fallait oser ! La silhouette asymétrique de cette banquette surprend ; le toucher délicat du velours lisse et la courbe généreuse évoquent une méridienne digne de Mme Récamier ! Poliform, canapé Mad, création Marcel Wanders, L. 181 x P. 96 x H. 106 cm, prix sur demande.
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BEST OF
1/Total
look
En clin d’œil à l’univers de la mode, le tissu au motif pied-depoule habille canapé, fauteuils et poufs. Une façon habile d’harmoniser une vaste pièce et de donner une belle unité, dont la marque a le secret. Missoni, canapé Adar, tissu Realeza, prix sur demande.
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27 CANAPÉS ESSENTIELS ! Bien choisir son canapé, c’est avoir déjà une haute idée du confort et de la qualité ! Aujourd’hui, ses fonctions sont attachées à d’autres modes de consommation en lien avec les nouvelles technologies. D’où la notion de territoire, d’enveloppe, de modularité, et le grand retour du textile ! Anne Swynghedauw
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BEST OF
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TERRITOIRE
MODULAIRE
Plus qu’un salon, on délimite un espace multifonction composable. Le canapé est lieu à la fois de détente et de convivialité. Son évolution tient aux multiples configurations qu’il offre et aux éléments qui viennent s’y greffer, comme une tablette sur l’accoudoir ou de confortables têtières…
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2 / Élégant
La conception de ce modèle associe des éléments de 100 cm ou de 200 cm. Elle propose des compositions de grande envergure ou plus intimes, en angle, pour un coin très cosy. Enne, canapé Case, création Christophe Pillet, recouvert de tissu Kvadrat ou de cuir, L. 300 x l. 150 x H. 60 cm, à partir de 6 815 €
3 / Tradition
et innovation Pour Francesco Binfaré, la conception des canapés s’apparente à de petites architectures souples. Le lancement de ce dernier en est la démonstration évidente et propose des coussins intelligents, se modelant en accoudoir ou en dossier dans des positions infinies par une simple pression. Edra, canapé Essential, création Francesco Binfaré, prix sur demande.
4 / Généreux
5 / Flamboyant
6 / Chicissime
7 / Inspiré
8 / Décontracté
Influencée par le modernisme des années 1950 et par Achille Castiglioni, dont elle fut l’assistante, Patricia Urquiola révèle encore, sans détour, tout son talent dans ce modèle à la fois sophistiqué et chaleureux. Moroso, canapé Bold, création Patricia Urquiola, déhoussable, L. 254 x l. 254 x P. 107 x H. 70 cm, à partir de 2 900 €
On succombe à cette couleur lumineuse, parfaite pour un salon ! De plus, ce modèle est disponible en deux dimensions XXL et s’adapte aux grands espaces ! Elitis, canapé dormeuse Khayma, entièrement déhoussable, tissu Métamorphose, L. 340 x P. 250 x H. 77 cm et L. 410 x P. 200 x H. 77 cm, à partir de 12 270 € sans le tissu.
Extension du canapé existant déjà dans la collection, ce système modulaire se combine avec la famille Rod pour construire de nouvelles solutions spatiales. On l’adopte aisément pour sa grande simplicité, son textile élégant, ses boutons tapissiers et ses pieds fins en acier tubulaire. Living Divani, canapé Rod, création Piero Lissoni, L. 388 x l. 202 x P. 86 cm, prix sur demande.
Il entre dans la collection conçue en hommage à l’école de peinture d’Anvers, et plus particulièrement à Peter Paul Rubens (1577-1640), maître de la peinture baroque flamande. Le système de canapé, pouf et chaise longue ose les compositions en îlots, grâce à la qualité des coutures apparentes doubles, les tons délicats, les pieds fins, dans une infinie légèreté. Molteni, système Paul, création Vincent Van Duysen, prix sur demande.
Cette enseigne sait renouveler son offre, conjuguant des produits dans l’air du temps et un bon rapport qualité/ prix. Ce modèle aux coussins amovibles et aux finitions soignées apporte une solution pratique et moderne. Fly, canapé Lounge, L. 306 x P. 208 x H. 80 cm, à partir de 1 499 €
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BEST OF
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BULLE
PERSO
Seul ou à deux, on se retrouve dans un canapé cocon qui réinvente à souhait le moelleux du capiton d’antan. L’effet de couverture enveloppante, telle une couette et ses oreillers, semble assouvir l’irrésistible besoin de se sentir bien chez soi.
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9 / Valeur
sûre
Pour sa nouvelle collection, la marque renoue avec la tradition du canapé confectionné façon tapissier, utilisant des tissus texturés, des passepoils ton sur ton et un discret capiton. Habitat, canapé Como, création Julie Figueroa Zafiro, 3 places, tissus 6 coloris, pieds en frêne, L. 300 x l. 100 x H. 75 cm, 1 806 €
10 / Cocooning
En jaune citron, il est un vrai coup de cœur, séduisant par son revêtement capitonné marqué et accueillant, ses lignes molletonnées et modernes. Made.com, canapé Maverick, 100 % polyester et piétement métal, 2 places, L. 185 x P. 92 x H. 84 cm, 899 €
11 / Futon
nippon
Zabuton est le nom du coussin utilisé au Japon pour l’assise au sol. Le designer en propose ici une version moderne, utilisant des drapés étudiés sur une structure en acier, principe qu’il a décliné en fauteuil et en chaise. Moroso, canapé Zabuton, création Nendo, prix sur demande.
12 / Doudoune
13 / Effet
Originalité, confort et douceur sont les trois qualités de ce nouveau canapé atypique de Patricia Urquiola, qui prolonge sa fidèle collaboration avec l’éditeur. Sa conception tient à une structure en aluminium léger sur laquelle vient se draper un revêtement en jersey, retenu par des ceintures de cuir. On pense au vêtement adapté à l’aménagement intérieur. Moroso, canapé Belt, création Patricia Urquiola, prix sur demande.
Avec son design ultra-moderne et élégant, la collection Bienno allie confort et raffinement. La légèreté de la structure contraste avec le drapé rassurant qui réchauffe. Made.com, canapé Bienno, 67 % laine, 26 % nylon, 7 % polyester et piétement acier, L. 213 x P. 87 x H. 75 cm, 1 199 €
plaid
14 / Futuriste
On retrouve la signature de Sacha Lakic, passionné par les technologies de pointe. Le modelage dynamique du tissu élastique, les lignes fluides, le jeu des couleurs neutres et franches caractérisent ce modèle bienvenu dans les petits appartements citadins, en pièce phare du salon. Roche Bobois, canapé Edito, création Sacha Lakic, L. 169 x P. 76 x H. 66 cm, 2 064 €
15 / Tout
doux, le velours Modèle phare de la marque, il est tapissé de velours lisse bleu canard ultra-tendance qui se marie très bien avec le piétement en bois de chêne massif. Un retour aux années 1950, toujours en vogue ! Red Edition, canapé collection Fifties, création David Hodkinson, L. 210 x P. 89 x H. 78 cm, 3 190 €
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BEST OF 16
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16 / Leçon
de style
Directeur artistique de la marque, Emmanuel Gallina revisite le style classique dans un vocabulaire de lignes épurées et contemporaines. On note également la qualité irréprochable des finitions, celles du piétement et des coutures, propre au savoirfaire de l’éditeur. Burov, canapé Montaigne, création Emmanuel Gallina, prix sur demande.
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17 / Peau
de pêche
Il offre une assise profonde et des coussins de dossier souples pour un soutien supplémentaire. Son revêtement en microfibre résistant à l’usure est doux et lisse au toucher et facile d’entretien. IKEA, canapé Söderhamn, création Ola Wihlborg, L. 198 x l. 99 x H. 83 cm, 659 €
18 / Rétro
19 / Intemporel
20 / Relax
Conçu par un couple d’architectes d’intérieur, il connaît un franc succès par son extrême simplicité, sa géométrie pure et son tissu velours un brin vintage. Une belle épure qui s’adapte à tous types d’espaces tertiaires ou résidentiels. Gubi, canapé Stay, création Space Copenhagen, L. 190/260 x P. 700 x H. 78 cm, à partir de 3 900 €
Déjà présent dans la collection, ce modèle s’enrichit d’une version sur pieds d’une hauteur de 13 cm, en finition chrome noir. Une façon d’alléger la structure et la forme et de lui donner de l’élégance. Cinna, canapé Exclusif 2, création Didier Gomez, L. 243/248 x P. 100 x H. 75 cm, à partir de 4 364 €
Lauréate de l’appel à projet lancé par l’enseigne et en partenariat avec MyMajor Company, la jeune Julie Figueroa a conçu ces formes joufflues qui répondent bien aux modes de vie actuels au salon. Habitat, canapé Libertad, création Julie Figueroa Zafiro, 3 places, L. 205 x P. 95 x H. 85 cm, prix sur demande.
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BEST OF
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MULTIFORME
Extensible, déstructuré, proche du fauteuil… Le canapé de demain emprunte volontiers des formes hybrides. Il s’adapte à nos actions et à nos comportements du quotidien : lire, se reposer, regarder la télé, mais aussi travailler avec un ordinateur ou prendre une collation.
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21/ Patchwork
22 / Fun
23 / Refuge
Grâce à une proposition très complète de revêtements en cuir et en tissu, on peut superposer motifs, matières et couleurs, associer une structure simple à des formes linéaires. De plus, un mécanisme spécial du dossier se déplace pour modifier la profondeur de l’assise. Calia Italia, système Tango, L. 291/520 x l. 115/261 x P. 104 x H. 79 cm, prix sur demande.
Le principe de sa modularité est une évidence. Assise, chaise longue, pouf sont interchangeables, tout comme les tissus et les couleurs au choix. À ces éléments modulables s’ajoute, en option, un mécanisme motorisé dissimulé dans l’accoudoir de l’une des versions fixes pour parfaire la relaxation. Calia Italia, système Hip Hop, L. 349 x l. 189 x H. 93 cm, à partir de 4 200 €
Imaginé en élément central de la maison, il s’impose comme le compagnon de notre quotidien. L’ajout de modules ouvre et délimite l’espace, à la fois pour s’asseoir, recevoir et travailler chez soi. Artifort, canapé Big Island, création Anderssen & Voll, L. 250 x l. 140 x H. 87 cm, à partir de 4 200 €
24 / Mode
25 / Géométrie
26 / Deux
En solo, pourquoi ne pas s’offrir cette assise à la fois canapé et fauteuil, pour écouter de la musique, découvrir une nouvelle série télé ou rêver… Arflex, Strips, création Cini Boeri, L. 137 x l. 178 x H. 79 cm, 5 576 €
Déjà leader dans cette typologie de mobilier, la marque imagine des systèmes plus que des produits afin de proposer de nouveaux modes de vie. Ce modèle breveté bouscule les codes classiques du canapé avec ses formes en trapèze, son dossier incliné, façonnant des compositions audacieuses. Lago, canapé Slide, L. 323 x P. 197 cm, à partir de 5 972 €
Entre méridienne et canapé, le designer fait fusionner, non sans une pointe d’humour, les grands classiques de l’assise, pour s’allonger, se lover, ou être juste assis… Flexform, canapé Zeus, création Antonio Citterio, L. 220 x P. 101 x H.73 cm, prix sur demande.
perso
oblique
usages
27 / Réédition
Imaginé en 1998, son créateur le dessine dans une version au confort réévalué ! Et le modèle n’a pas pris une ride ; l’archétype du fauteuil club se métamorphose en un canapé presque illimité, par tranches successives de couleurs. Cinna, fauteuil et pouf Slice, création Pierre Charpin, fauteuil, L. 92 x P. 88 x H. 80 cm, à partir de 1 764 € ; pouf, à partir de 505 €
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DECRYPTAGE
SALLE À MANGER
LA TABLE INTERPRÉTÉE
La table de salle à manger est un meuble avant tout classique et fonctionnel. Comment un designer réussit-il à créer une table différente de celles déjà existantes ? C’est la question que nous avons posée à six créateurs. Nathalie Degardin
EVANGELOS VASILEIOU
UNE QUESTION DE PROPORTIONS Pour Ligne Roset, Evangelos Vasileiou revisite la table en bois dans une version très épurée, qui nécessite un travail technique particulier dans sa réalisation. Comment avez-vous abordé la conception de cette table ? Certes, il s’agit d’un meuble fonctionnel, mais l’ergonomie n’est pas la préoccupation principale. Au contraire, la réflexion est rapidement déplacée vers un questionnement de rapports : entre la table et son environnement, entre
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la table et les chaises qui vont l’accompagner. Le meuble participe à la définition de l’espace dans lequel il se trouve, par son dessin et ses proportions ; in fine, il s’agit d’une surface horizontale portée par une structure, perçue très différemment qu’on soit assis autour, debout ou allongé sur un canapé. Quel était le brief du départ ? Il fallait dessiner une table qui serait réalisée en bois massif, et plus précisément en noyer. Sinon, j’avais une liberté totale pour
travailler la forme et le dessin. L’idée était d’affiner la structure et déplacer le piétement aux extrémités afin de libérer un maximum d’espace, créer du vide et finalement défier « visuellement » la pesanteur. En plus, le bois massif a permis un travail de sculpture numérique, un travail dans la masse, afin d’obtenir des découpes et des sections très fines donnant l’illusion d’un objet fragilisé par sa grande portée. Ligne Roset, Trapèze, création Evangelos Vasileiou.
ALESSANDRO BUSANA L’ÂME ET LA QUALITÉ
© HOLE DESIGNSTUDIO
L’an passé, Alessandro Busana dévoilait la table Hulahoop pour Bonaldo, étonnante par son piétement graphique. Comment abordez-vous la conception d’une table ? Quand je conçois une table, je tiens à la considérer non seulement comme un objet, mais aussi comme un « lieu à l’intérieur d’un lieu », parce que, dans la maison, elle est ce qui permet encore aux gens de se rencontrer pour partager des opinions, les soucis, la nourriture. Créer quelque chose de
différent est toujours difficile, surtout pour les tables et les chaises, je tente d’écouter ce que dit mon instinct et, sur les aspects fonctionnels, j’essaie d’insérer de la surprise. Quel était le brief pour Hulahoop ? Bonaldo m’a proposé de créer une table avec une base centrale en métal. Avant de concevoir un nouvel objet, au-delà de l’aspect créatif, le designer doit considérer la méthode de production de l’entreprise, le prix cible final et, « last but not least », l’histoire de l’entreprise et ce qu’elle représente sur le marché.
J’ai imaginé métal comme quelque chose de lourd et de léger à la fois, en apesanteur. Une structure rythmique basée sur une superposition de cercles est née, qui m’a immédiatement plu par son effet dynamique. Bonaldo est l’un des célèbres fabricants 100 % « made in Italy », donc Hulahoop était parfaite pour souligner la qualité du produit, donnant la perception de la fusion entre la production industrielle et le travail manuel des artisans de l’entreprise. Un produit de qualité avec une âme. Bonaldo, table Hulahoop, création Alessandro Busana.
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DECRYPTAGE
JAKOB WAGNER
INTERCONNEXION DES ÉLÉMENTS Elle semble faite d’un seul tenant, dans un mouvement continu : depuis sa création en 2012, la table Branch, que Jakob Wagner a réalisée pour Cappellini, garde intacte sa fraîcheur naturelle.
À première vue, c’est le piétement en aluminium, en forme de branchage, qui insuffle l'effet de légèreté à cette table. Cependant, en observant attentivement la fusion du plateau avec la base, qu’il soit en verre ou en MDF,
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c’est finalement l’adéquation parfaite des deux parties qui semble porter l’élégance du dessin. Jakob Wagner revient sur la conception de son modèle créé pour l’éditeur italien.
« Avec la table Branch, je voulais explorer l’espace qui existe entre l’autonomie et la communion. Je voulais créer un élément – un module – qui ait sa propre forme et qui, lorsqu’il est combiné avec un autre élément de la même pièce, entre dans une interconnexion transparente et ap-
paraisse différemment. Cela paraît très logique et, pourtant, c’est vraiment très difficile de distinguer où un élément se termine et où commence le suivant. De façon étonnante, les formes distinguées sont très différentes si l’élément combine trois, quatre ou cinq piétements. » Cappellini, table Branch, création Jakob Wagner.
KENSAKU OSHIRO
MONUMENT NATUREL
© PAOLO CONTATTI / CONTRATTICOMPANY
Pour Kristalia, Kensaku Oshiro reviste la table de salle à manger de façon sculpturale. Directeur marketing de Kristalia, Manuel Da Ros revient sur l’origine de la commande initiale : « Lorsque nous avons rencontré Kensaku, nous avons immédiatement pensé à lui pour concevoir une table qui était monumentale, avec un fort caractère, mais en même temps minimale. Kensaku a trouvé le bon équilibre avec un effet de puissance et de l’harmonie. En même temps, Hole est une table
avec une base d’origine. La découpe ovale inversée en tôle a été produite en utilisant un processus qui implique beaucoup de moulage et de phases de flexion. Le dessin de la table s’inspire de formes naturelles érodées par le temps ; Kensaku Oshiro a tenté de recréer des sensations naturelles, en travaillant délibérément sur le contraste entre les lignes de coupes claires et sinueuses, organiques. » Kensaku Oshiro apporte à son tour quelques précisions : Comment avez-vous abordé la conception de cette table ? Je suis fasciné par les formes de la nature, je voulais apporter cette
esthétique de pierres érodées par l’eau et le vent. La particularité de cette table est la solution technique utilisée pour obtenir la forme de la base, un processus particulier à travers lequel la feuille métallique est formée sur plusieurs étapes de haute précision. Cette technologie vient de l’industrie automobile. Quel était le brief ? C’était de concevoir une table à manger avec un aspect de la sculpture. Il n’y avait pas de contraintes, ni de spécificités. Kristalia, table Hole, création Kensaku Oshiro.
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DECRYPTAGE
RODERICK FRY
SOLIDE ET DURABLE Si son système de tréteaux autobloquants est ingénieux, la table Pi répond aussi à nos vies actuelles. Explications de Roderick Fry. « La table à manger est le centre d’une vie de famille saine, sa valeur symbolique est donc aussi importante que son caractère pratique. Au cours des cinquante dernières années, les cuisines se sont ouvertes, la table est au centre des activités. Les chambres sont devenues plus petites, la connexion est souvent meilleure dans le salon, les devoirs ou les e-mails sont faits sur la table
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à manger. Comme c’est un symbole, si nous voulons que nos enfants évaluent les choses comme nous, la création de la table doit correspondre à nos valeurs : solide, faite dans des matériaux écologiques. Pourquoi ne pas accepter que sa durée de vie dépassera peut-être la nôtre ? Si l’une des réponses est de créer une table en chêne, fabriquée en France, avec un impact de transport bas, durable, plutôt que d’essayer de se différencier des créations précédentes, juste pour le plaisir de l’être, le défi devient celui-là : comment concevoir une table accessible à la plupart des familles ?
Le brief était donc le suivant : – utiliser des matériaux de qualité et la technologie de découpe au laser pour réduire les coûts de la production ; – la créer le plus solide possible, même si on la monte en deux minutes ; – penser à un emballage plat pour réduire l’empreinte carbone ; – qu’elle puisse être conçue en utilisant les ressources locales ou issues de la récupération. » Moaroom, table Roderick Fry.
Pi,
création
MARC KRUSIN
LES PROPORTIONS ET LE MATÉRIAU En avril dernier, lors de la Milan Design Week, Marc Krusin présentait deux nouvelles versions de la Clay, éditée par Desalto, une table sculpturale qui semble défier les lois de l’équilibre. Le plateau de la Clay semble posé en équilibre sur un cône. Étonnante dans sa forme, cette table l’est aussi dans ses matériaux : la base est en polyuréthane rigide, et, dans cette nouvelle version, le plateau est en béton gris ou en pierre reconstituée.
Comment avez-vous abordé la conception de cette table ? Le défi est exactement celui-ci : dans une catégorie aussi spécifique, il faut créer quelque chose de nouveau, qui doit rester fonctionnel et utilisable, et cela ne peut être fait que de deux façons. En travaillant sur les proportions, les détails et/ou sur les matériaux d’une typologie existante ou à venir, en apportant ce « quelque chose » de complètement nouveau. Ce dernier est beaucoup plus rare. La conception de la Clay est vraiment sortie de nulle part, elle est
juste « apparue » dans mon carnet de croquis une journée. Quand je dessinais, cela semblait si pur et simple que j’ai été surpris que ni moi ni personne d’autre ne l’ait fait avant. Desalto a immédiatement reconnu son potentiel – le défi a ensuite été de fabriquer le produit, ce qui a nécessité un travail important. Quel était le brief du départ ? Il n’y avait pas de brief, excepté celui de faire quelque chose de vraiment spécial pour Desalto. Desalto, table Clay, création Marc Krusin.
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OUTDOOR
LUMINAIRES AU JARDIN
Les designers n’ont pas oublié d’équiper nos terrasses et jardins, pour que l’on profite de la douceur de l’été indien. Entre créations cultes déclinées en outdoor et lampes nomades, best of de la rédaction ! Nathalie Degardin
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1 / Campement
2 / Mobile
3 / Autonome
4 / Intemporelle
5 / Raffiné
6 / Mise
chic
On accroche sa lampe sur le pied après sa ronde nocturne dans le jardin, c’est ce qui fait le charme de cette baladeuse, première pièce d’une collection de luminaires pour l’éditeur français. On la retrouve en différentes tailles, rechargeable par USB et d’une bonne autonomie. Fermob, lampe Balad, H. 25 cm sur pied déporté, 68 € + 199 €, 267 €
Ce lampadaire mobile s’adapte au rythme biologique de son acquéreur. Lumière froide ou chaude, les leds s’adaptent aux humeurs, avec trois niveaux d’ambiances : relaxation, concentration et stimulation. Ce lampadaire fonctionne en mode autonome via sa batterie lithium-ion. Luctra, lampadaire Flex, 795 €
Avec son diffuseur recouvert d’un tissu en polyoléfines qui lui donne un côté fait main, la suspension Tolomeo Mega déclinée pour l’outdoor apporte une note chaleureuse et intime à vos dîners en terrasse. Artemide, suspension Tolomeo Mega, création Michele De Lucchi, chez Voltex, 1 384 €
Soulignant un esprit contemporain, le lampadaire Mate délivre une lumière à la fois ciblée et diffuse, grâce à son design travaillé. Metalarte, lampadaire Mate, chez Jardin Chic, 1 080 €
scène
Grâce à la grande surface du capteur, cette lampe assure un éclairage important, suffisant pour accompagner votre lecture le soir tombé. Tectona, lampe Bivouac, création Goliath Dyèvre, H. 220 cm, 1 450 €
en
Du bout des doigts, on commande ces luminaires alimentés par des centaines de leds pour s’éclairer à 360°, avec un éclairage plus ou moins intense. Digiplay, Oblik Trio, création Christophe Mayer, 2 610 €
7 / Renversant
Pièce phare de cette collection outdoor, Medousé, composée de deux hémisphères en verre superposés, impose un esprit sophistiqué. En prime, Catellani & Smith s’est associée au spécialiste italien du son outdoor Architettura Sonora pour y intégrer une enceinte audio Catellani & Smith, lampe Medousé, prix sur demand€
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ARCHIMANIA
DE L’ARTISTE
OU DE L’INGÉNIEUR L’architecture, à mi-chemin entre l’art et l’ingénierie, pose un débat qui n’en démord pas. D’une part, elle peut se lire comme objet sculptural permis par l’ingénierie, d’une grandiloquence incessante née du fait du prince, c’est-àdire de la volonté des élus, preuve en est avec quelques musées emblématiques. D’autre part, elle est parfois un art de l’ingénieur, les ouvrages d’art tels que les ponts nécessitant une collaboration étroite entre les disciplines. Quoi qu’il en soit, si l’architecture n’est pas sculpture, ne serait-ce que par ses fonctions, il semble bien difficile de prétexter qu’elle ne saurait s’en inspirer, l’ingénierie lui conférant d’autant plus de richesses.
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© NEY & PARTNERS ET WILLIAM MATTHEWS ASSOCIATES
Amélie Luquain
La légendaire passerelle de Tintagel 1/
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NEY & PARTNERS ET WILLIAM MATTHEWS ASSOCIATES FABRIQUENT LE VIDE ENTRE DEUX CÔTES ROCHEUSES DU COMTÉ DES CORNOUAILLES (ROYAUME-UNI). À Tintagel, le château qui subsiste est l’un des sites les plus spectaculaires de l’English Heritage. La nouvelle passerelle, qui remplacera un ouvrage placé en contrebas – lui-même suivant les traces du château qui s’est effondré avec l’érosion –, a pour but de transcender la visite du lieu en recréant le lien qui existait autrefois et en comblant le vide actuel. L’agence bruxelloise Ney & Partners associée au cabinet londonien William Matthews Associates dessinent un fil de funambule entre les deux côtes rocheuses, la passerelle venant souligner le paysage et encadrer l’horizon. L’originalité du projet consiste en la confrontation de deux porte-à-faux indépendants de 28 mètres de long qui se rejoignent au milieu sans se toucher, ou presque… avec un joint ouvert entre les deux parties de 80 millimètres. C’est par cette absence de matière au milieu de la traversée que le vide est mis en valeur ; le visiteur prend alors pleinement conscience de la transition d’un monde à l’autre, du territoire à l’île, de la réalité à la légende. Les architectes et les ingénieurs redoublent d’habileté en alliant le concept de la passerelle à sa méthode de montage : la construction en encorbellement permettra d’avancer de manière séquentielle dans le vide sans avoir besoin de supports temporaires. À la fois contemporain et intemporel, cet ouvrage d’art sera inauguré en 2019.
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Ricochet transfrontalier
© PHILIPPE SCHALK
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ÉVOQUANT UN RICOCHET SUR L’EAU, UN PONT TRANSFRONTALIER ENTRE STRASBOURG ET KEHL, EN ALLEMAGNE, CONÇU PAR MARC BARANI A ÉTÉ LIVRÉ CET ÉTÉ 2016. TOUT UN SYMBOLE. À l’heure où les frontières se referment et où le Royaume-Uni demande le divorce d’avec l’Europe, deux villes résistent encore et toujours à l’envahisseur eurosceptique. Constituant un geste dont la portée symbolique est forte, le pont signé Marc Barani tire un trait d’union entre Strasbourg et sa petite voisine allemande, Kehl. Évoquant un ricochet sur l’eau, ce pont sera encadré par deux arches blanches, chacune atteignant 20 mètres de hauteur et 130 mètres de portée. Troisième pont à traverser la frontière naturelle du Rhin (sans compter la passerelle des Deux-Rives à quelque 500 mètres), aux côtés d’un ouvrage destiné à l’automobile et d’un autre, au train, celui-ci privilégiera les circulations douces avec une moitié ferrée pour le tram et l’autre réservée aux piétons et aux cyclistes. Le pont a été financé à part égale par la ville de Kehl et par la communauté urbaine de Strasbourg et conçu par des entreprises allemandes et françaises, ce qui ne fut pas aisé puisqu’il a fallu concilier les lourdeurs administratives et réglementaires des deux pays. Porté donc par l’Eurométropole de Strasbourg en partenariat avec la ville de Kehl, cet ouvrage s’inscrit dans le projet transfrontalier des Deux-Rives, l’extension de la ligne D de tramway constituant l’épine dorsale de ce dernier.
Agora sur la Garonne 3/
SUR LA GARONNE, UN FUTUR PONT PENSÉ PAR OMA COMME UNE PLACE URBAINE
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© OMA
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ACCUEILLERA TOUT TYPE D’ÉVÉNEMENT, AVANT MÊME DE RELIER LES DEUX RIVES. L’agence de Rem Koolhaas, sous la direction de Clément Blanchet, associé et directeur d’OMA France durant la conception, tente de repenser la fonction civique et symbolique d’un pont du xxie siècle. Plutôt que de faire de l’ouvrage un événement en soi, les architectes
ont préféré une plateforme capable d’accueillir tous les événements de la ville. Ainsi, à Bordeaux, le pont Jean-Jacques-Bosc, qui sera livré en 2020, franchira la Garonne avec ses 549 mètres de long et ses 44 mètres de large. La conception sera maintenue dans sa plus simple expression, avec un tablier en béton porté par une structure de caissons métalliques. La géné-
rosité de la plateforme accordera une large place à la déambulation des piétons, la circulation étant désaxée avec deux fois deux voies routières d’un côté, et deux fois une voie pour le transport en commun au milieu, dessinant une frontière de 8 mètres avec l’espace piéton de l’autre côté ; cette conception nécessitant de rééquilibrer les charges. Pont urbain faisant place
à l’espace public, il accueillera une diversité d’événements, tels du cinéma en plein air, la parade du Tour de France, Bordeaux fête le vin, des marchés, des concerts. Future agora sur la Garonne, le pont est conçu en harmonie avec le projet de réaménagement urbain Saint-JeanBelcier adjacent à Bègles sur la rive gauche, et avec le développement urbain de Floirac, sur la rive droite.
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LA START-UP MX3D, SPÉCIALISÉE DANS LES TECHNOLOGIES D’AVANT-GARDE, S’EST LANCÉ UN DÉFI AMBITIEUX, CELUI DE CONSTRUIRE LE PREMIER PONT IMPRIMÉ EN 3D ET EN ACIER. En 2017, avec des robots qui peuvent « tirer » des structures en acier en 3D, MX3D imprimera durant deux mois un pont sur l’eau au-dessus du canal Oudezijds Achterburgwal, dans le centre d’Amsterdam, le premier du genre au monde. L’entreprise néerlandaise, startup spécialisée dans la recherche et le développement des technologies d’avant-garde, et notamment d’impressions tridimensionnelles, propose d’imprimer à grande échelle des objets fonctionnels solides dans des matériaux durables, que ce soit des métaux, des plastiques ou
des alliages, tout en permettant une liberté de forme sans précédent. Avec ses robots industriels multiaxes, MX3D s’émancipe de la boîte et d’une conception par couche horizontale au profit d’une impression en dehors, en projetant des petites quantités d’acier fondu à travers un appareil à souder situé au bout d’un bras robotique à six axes. Dessiné par Joris Laarman, le futur pont métallique est le test ultime pour les robots : ils seront installés directement à l’endroit où le pont sera construit et coulisseront de chaque côté du pont, imprimant leurs propres structures de soutien pendant qu’ils se déplacent, jusqu’à se rejoindre. Ce processus expérimental sera un projet de recherche en lui-même, le pont sera alors le premier projet à échelle réelle pour cette technologie robotique. La construction numérique a un bel avenir devant elle !
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Onde de bois 5/
ATTÉNUANT LA COUPURE URBAINE DU PÉRIPHÉRIQUE, LA PASSERELLE CLAUDE-BERNARD, TOUTE DE BOIS VÊTUE ET DESSINÉE PAR DVVD, TIRE UN TRAIT D’UNION ENTRE PARIS ET SA BANLIEUE NORD. Une onde de bois de près 5
© LUC BOEGLY
Impression sur l’eau 4/
© MX3D
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de 100 mètres de long enjambe le boulevard périphérique entre Paris et Aubervilliers. Conçue par l’agence d’architecture et d’ingénierie DVVD, la passerelle ClaudeBernard prend son élan au sud, dans la continuité de la rue Lounès-Matoub, ZAC Claude-Bernard (19e arrondissement), avant de venir se poser délicatement au nord, prolongeant la voie située entre les constructions récemment livrées du parc du Millénaire. La passerelle, en forme d’arc invitant à la promenade et à la déambulation, voit son squelette métallique disparaître derrière l’enveloppe protectrice de bois à claire-voie, cette dernière proposant des filtres successifs et démultipliant les jeux de lumière. Au centre, les lames resserrées et hautes obstruent la vue angoissante sur la circulation qui se fait six mètres plus bas. Elles offrent aux promeneurs une protection combinée à des placettes plus amples pour des espaces de repos face au panorama. À l’inverse, favorisant les visions transversales depuis les rives, le bardage, plus lâche, devient transparent : la passerelle se dématérialise. Prouesse technique, le tronçon central, entièrement revêtu de son enveloppe de bois, a été posé sur ses appuis définitifs en une seule nuit ! Projet urbain avant d’être une sculpture tout en courbes, l’ouvrage se fait rue, assurant le prolongement de celles qui existent, tissant une continuité spatiale et visuelle entre elles.
Poignée de main sur mer
© MX3D
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UN PONT ENTRE DEUX TOURS, DESSINÉ PAR STEVEN HOLL, VA ÊTRE CONSTRUIT À 65 MÈTRES DE HAUTEUR, À L’EMBOUCHURE DU PORT DE COPENHAGUE. L’architecte américain Steven Holl propose un monument emblématique pour le front de mer de Copenhague, au Danemark, avec un programme qui relie deux tours de bureaux et d’espaces civiques par une passerelle piétonne située à 65 mètres au-dessus du port. Formant une entrée spectaculaire dans la ville, les futures tours
porteront par des câbles tendus deux ponts, sortes de cantilevers longilignes. La tour Langelinie tirera sa géométrie de la forme du site, avec en guise de proue une plateforme publique pointant l’horizon maritime. Cette plateforme correspondra au niveau d’entrée, rejoignant des équipements tels que les cafés et galeries, ainsi que les ascenseurs qui permettront d’accéder au pont. Quant à la tour Marmormolen, elle sera orientée vers la ville, sa terrasse abritant un auditorium. Chaque tour, devenue pilier, portera son propre pont à haubans, qui se rencontreront en formant un angle, telle une poignée de main sur le port. Si les parois verticales seront habillées de verre, les sousfaces reprendront les couleurs vives des cantilevers : orange pour le pont de la tour Langelinie, jaune pour celui de la tour Marmormolen. La nuit, le pont se reflètera sur l’eau, image digne d’une peinture à l’huile.
© STEVEN HOLL ARCHITECTS
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© HAYES DAVIDSON AND HERZOG & DE MEURON
© ANAKA
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Pyramide de briques 7/
À LONDRES, LES ARCHITECTES SUISSES HERZOG & DE MEURON ONT LE RARE PRIVILÈGE DE RÉALISER L’EXTENSION DU TRÈS REMARQUÉ MUSÉE QU’ILS ONT LIVRÉ EN 2000 : LA TATE MODERN. Inaugurée en 1952, la centrale électrique de Bankside a été désaffectée en 1981, avant que la Tate Modern n’emménage en 2000 dans l’usine réhabilitée. Reliée à la rive droite de Londres
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par le Millennium Bridge, passerelle piétonne conçue par Arup, Foster et Caro, la New Tate Modern doit être vue depuis le nord de la ville, sans pour autant concurrencer la cheminée iconique du bâtiment de Gilbert Scott. Si l’incompréhension de l’implantation du musée dans ce quartier a marqué les débuts de la Tate, le développement alentour a contraint l’institution à prendre de la hauteur pour augmenter ses surfaces d’exposition. Il s’agissait d’accueillir un nombre de visiteurs trois fois supérieur aux estimations initiales, atteignant 5,7 millions annuels au lieu des 2 millions prévus.
Inaugurée le 17 juin, la pyramide d’Herzog & de Meuron comprend un appareillage de 336 000 briques composées en un système de paroi ajourée, porté par un squelette en béton. Conservés, les vestiges souterrains d’anciens réservoirs de carburant forment les fondations symboliques de l’extension. Cette dernière favorise les contacts entre les personnes et pas uniquement la valorisation des œuvres, intégrant des espaces propices à la socialisation. Le dixième étage est en accès libre ; le visiteur peut y découvrir un panorama de 360° sur Londres, au-dessus de la Tamise.
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et la salle polysensorielle, des parois en verre cintré et sérigraphié. Un parc à thème voué à la célébration du vin, donc, à vocation internationale avec un parcours d’exposition en huit langues.
Cocon de polymère
© HAYES DAVIDSON AND HERZOG & DE MEURON
© ANAKA
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In vino veritas
de 3 165 panneaux de vêture vitrée et métallique, 13 350 mètres carrés sont répartis sur dix niveaux entre le tore et la tour. 574 arches de bois lamellé-collé s’élèvent jusqu’à l’étage du belvédère grâce à 128 épines culminant à 55 mètres dans une torsion, enlaçant les différents étages. Avec une scénographie signée Casson Mann, chaque espace intérieur, tout en rondeur également, joue d’une identité spécifique : l’auditorium comprend un plafond en tubes de bois suspendus, le belvédère, un plafond miroitant en bouteilles,
UN COCON DE POLYMÈRE DESSINÉ PAR SNØHETTA S’ACCROCHE AU BÂTIMENT DE BRIQUES DU MUSÉE D’ART MODERNE DE SAN FRANCISCO. Premier musée d’art moderne et contemporain de la côte Ouest des États-Unis, le San Francisco Museum of Modern Art a été fondé en 1935. Depuis 1995, sa collection est hébergée dans le bâtiment de briques de l’architecte tessinois Mario Botta. Celui-ci n’avait pas hésité à dessiner une icône postmoderne, réinventant et déclinant à souhait les formes les plus archaïques. Depuis le 14 mai dernier, après trois ans de travaux,
le bâtiment originel est accolé à une annexe de dix étages, un gros cocon drapé de blanc signé de l’agence norvégienne Snøhetta. Sa façade, recouverte de plusieurs centaines de panneaux en polymère renforcé de fibres de verre, évoque les eaux et le brouillard de la baie de San Francisco. D’ores et déjà qualifiée par la critique de « paquebot », de « grosse meringue » ou encore « d’iceberg », l’extension abrite tout de même 15 000 mètres carrés de galeries supplémentaires et rénovées, conçues dans une échelle intimiste et créant des conditions idéales pour la visualisation des œuvres d’art. Six terrasses adjacentes où figurent des sculptures en plein air étendent les expositions dans la ville, tout en offrant des vues imprenables sur la baie. Un musée qui se veut d’autant plus connecté à son quartier, South of Market, avec deux entrées principales, l’une sur la Third Street et une nouvelle sur Howard Street, ainsi que 4 000 mètres carrés libres d’accès au public, en toute transparence.
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© HENRIK KAM, COURTESY SFMOMA
EN ATTENDANT DE DEVENIR OU NON UN EMBLÈME, LE BÂTIMENT DE LA CITÉ DU VIN A ÉTÉ LARGEMENT REMARQUÉ. CONÇU PAR X-TU, SON ÉCRIN À LA FORME GÉOMÉTRIQUE LIQUIDE S’INSPIRE DE L’UNIVERS VINICOLE. Ovni ou totem, la Cité du vin à Bordeaux a défrayé la critique architecturale. Construit sur le site des Bassins à flot, sur les bords de la Garonne, le temple de l’œnologie se veut évocateur de l’âme du vin. Les architectes tournent le verre, évoquent le mouvement enroulé du cep de vigne, les remous de la Garonne. Bâtiment aux contours indéfinissables tout en courbes, aplati à sa base et s’élevant dans un mouvement continu et unique qui s’amorce dès le sol par une promenade, la Cité s’impose dans la skyline bordelaise. Sous sa robe aux reflets dorés constituée
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LUXE DESIG GN 1
Qu'est-ce que le luxe aujourd'hui ? Les grandes maisons ne cessent de réinventer leur histoire et savoirfaire en invitant le design au gré de collections contemporaines d'objets d'exception. Une définition du luxe repensée par les directeurs artistiques et les designers. Nathalie Degardin, Nicole Maïon et Anne Swynghedauw
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DESIGN ADDICT
DESIGN ET
1979
Naissance de Julie Hugau
1973
Naissance de Andrea Larsson
2013
Création du studio Reflections by Hugau/Larsson
2016
Collection Crystal Series accessoires en cristal fait main.
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Avec le lancement d’une nouvelle collection d’accessoires pour la maison, Julie Hugau et Andrea Larsson nous éclairent sur leur conception personnelle du luxe, faite d’objets raffinés, d’éclats de cristal, pour embellir notre quotidien. Reflections by Hugau.Larsson est une marque danoise née de l’énergie créative de deux femmes, Julie Hugau et Andrea Larsson. Toutes deux se sont fixé des exigences de qualité qui ne sont pas forcément celles auxquelles on s’attend. Dès le départ, leur désir a été d’imaginer des reflets de lumière dans les intérieurs, réminiscence probable des maisons scandinaves manquant de lumière durant six mois de l’année. Mais leur objectif principal est aussi la création d’objets d’exception. De leur travail commun résulte une collection unique et féminine de miroirs et de bougeoirs en cristal faits main. Sans pour autant oublier la fonctionnalité de l’objet. Elles ont puisé leurs inspirations dans les expressions graphiques du groupe Memphis des années 1980 et dans la géométrie pure de l’architecture,
époque Art déco. Cristal délicat et coloré aux multiples facettes, miroirs glamour et précieux, formes classiques et hyper-sophistiquées… Voilà leur univers dans lequel chaque objet fabriqué avec une attention particulière tend à faire fusionner l’art et le design. En se démarquant avec leurs produits singuliers, elles ont acquis, à leur manière, la notion de luxe, certes, mais accessible…
LUXE ET DESIGN
Reflections by Hugau/Larssono, vase en cristal Ohio.
UNICITÉ Comment définiriez-vous le luxe en matière de design ? Le luxe est issu d’une belle fabrication et d’un artisanat précieux. Il se concentre sur les matériaux de haute qualité, tels que le bois, l’or, l’argent, le bronze, le marbre, les pierres précieuses, mais aussi le miroir, le cristal. Dans notre travail, nous cherchons à faire place aux modèles uniques. Le design définit un particularisme, donne quelque chose en plus, un peu comme une belle pièce d’art. À quels critères répond un objet d’exception ? L’objet de luxe est-il nécessairement précieux ? L’objet de luxe n’a pas besoin d’être très utile ni d’être très onéreux. Mais dans sa fabrication, dans la qualité des matériaux et des détails, il est généralement coûteux. Les critères peuvent varier individuellement. Dans nos collections, nous définissons le luxe dans le choix des matériaux, la nature précieuse des produits faits à la main ; ce qui nous différencie, c’est également la
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conception du produit qui est nettement différente de celle attribuée habituellement au style nordique. Comment se traduit la notion de rareté en matière d’objets de luxe ? Nous sommes dans une époque dans laquelle vous pouvez acheter la plupart des objets pour relativement peu d’argent. Le design et l’art sont devenus plus accessibles et tout le monde peut, d’une manière ou d’une autre, suivre les tendances. Le rare et l’unique sont en passe de devenir le luxe par excellence comme une évidence. En d’autres termes, nous aimerions posséder quelque chose qui ne ressemble pas à ce que les autres possèdent. Les concepts deviennent plus essentiels afin que nous puissions montrer que nous sommes à part, que nous nous démarquons de tout un chacun.
Un objet design de luxe a-t-il nécessairement une fonction ? Si oui, qu’apporte-t-il en plus, outre sa fonction première ? Les objets de luxe ont souvent l’avantage de ne pas avoir besoin d’avoir une fonction directe, de se suffir à eux-mêmes. Dans notre vision des choses, il y a ici un lien direct avec le monde de l’art. Nous pensons que c’est un luxe en soi de regarder quelque chose d’unique et de beau. Les matériaux, la fabrication artisanale et la conception forment un tout, une unité de qualité supérieure.
Plus qu’une caractéristique de rareté, le luxe se traduit-il aujourd’hui par la personnalisation (surmesure, fonction, esthétique…) ? Pas vraiment. Nous pensons que les concepts sont liés. Ce qui fait, par exemple, votre décor et votre goût personnel, c’est souvent d’ajouter des objets uniques dans votre logement. Ces objets peuvent, entre autres, faire partie du luxe sur le plan esthétique, en termes de prix ou de fabrication. Mais l’essentiel est que votre goût, votre choix et votre décor soient personnels. Quelle création de design précieux citeriez-vous ? Nous aimons beaucoup la lampe Vintage créée par Designs by us. Elle est réalisée à la main, et le pied est constitué d’un assemblage de pièces de verre des années 1950-1960 chinées dans toute l’Europe. Chaque pièce est unique. Dans un autre registre, la chaisesculpture Arctica de la marque danoise Artzul est une œuvre d’art composée de deux blocs de matériaux qui s’opposent, l’acier inoxydable et le terrazzo. Et enfin notre collection Crystal est également un bon exemple du luxe…
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© MADS MOGENSEN
DESIGN ADDICT
1978
Naissance de Maarten Baas
Tree Trunk Chair, 2016
2002
Diplômé de la Design Academy Eindhoven et création de la collection Smoke éditée par Moooi
2003
Fonde le studio Maarten Baas puis, en 2005, l’atelier Baas & den Herder
2006
Série Clay Furniture présentée au Salon du meuble de Milan
2009
Nommé Designer de l’année à Design Miami
2016
Présentation à Milan du concept de la Tree Trunk Chair
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DÉSIR ET
Une approche très singulière du design, faite d’un rapport sans complexe aux icônes et parfois fusionnel dans les paradoxes qu’il révèle dans ses objets : avec ses créations, le Hollandais Maarten Baas n’en finit pas de bousculer les codes du design. Dès ses études, Maarten Baas a su imposer sa vision iconoclaste sur la scène design. En formation à la Design Academy Eindhoven, il crée le bougeoir Knuckle qui est rapidement repéré et édité. Puis son projet de fin d’études à la Politecnico de Milan lui ouvre les portes de Moooï, des premières distinctions internationales et des collections prestigieuses : il faut dire que cette collection Smoke – qui présente des meubles de grands créateurs brûlés au chalumeau et recouverts d’une couche de résine époxy qui fige le geste – sort complètement des codes minimalistes sans pour autant tomber dans l’extravagance. En choisissant des icônes reconnaissables, il rend hommage à des grands noms tout en questionnant fondamentalement le sens du design et le rapport à l’objet. Designer, artiste ?
Maarten Baas navigue allègrement entre les deux mondes ; s’il est édité par de grandes marques, ses créations, toutes en séries limitées, quand elles ne sont pas uniques, rejoignent les réflexions propres au champ de l’art contemporain : ses horloges Real Time interrogent notre perception du temps, avec l’heure qui s’efface et réapparaît, sa collection Clay Furniture trouble notre approche de la finesse et de la fragilité. En mai dernier, à la Design Week de Milan, il présentait un projet fou, explosant la conception d’un slow design si tendance : en associant un moule à un arbre, il permet à ce dernier de se développer autour, tout en donnant progressivement naissance à un fauteuil… au bout de deux cent ans ! Il nous livre ici une définition très personnelle du luxe.
Comment définiriez-vous le luxe, en tant que designer ? Je pense que le New York Times l’a parfaitement fait. Je suis d’accord avec eux sur le fait que l’attente des choses est devenue le luxe ultime. Ma Tree Trunk Chair qui prendra deux cents ans pour devenir un produit fini est un exemple de ce type d’objets pour lesquels le client ne peut rien faire d’autre qu’attendre. Il n’y a pas de gratification dans l’instant, pas de valeur dans le prix de l’achat, juste l’idée de posséder une chaise qui appartiendra aux générations suivantes. À quels critères répond un objet d’exception ? Est-il nécessairement précieux ? Pour moi, c’est très important d’atteindre le grand public avec ce message qu’il y a une diffé-
LUXE ET DESIGN
Série Clay, chaise orange. 2009
ATTENTE rence entre une de mes chaises et, par exemple, une chaise IKEA. L’une n’est pas pire ou meilleure que l’autre, mais il y a une grande différence entre les deux dans le design et dans le processus de conception. IKEA fabrique des produits pour un énorme marché, où les choses doivent se déplacer rapidement et constamment au rythme des nouvelles tendances. Ma collection Clay célèbre son dixième anniversaire cette année et est toujours aussi nouvelle et d’actualité, comme elle l’était à l’époque. Elle est faite à la main, soigneusement construite avec beaucoup d’attention et est un véritable travail d’amour. C’est ce qui explique aussi la différence de prix sur l’étiquette.
Comment est traduite la notion de rareté dans le luxe ? C’est une réaction humaine de penser que les choses ont plus de valeur quand elles sont moins nombreuses. Je ne suis pas nécessairement d’accord avec cela. Je fais des éditions limitées, parce que je n’ai pas l’ambition personnelle d’avoir un « Maarten Baas » dans chaque salon dans le monde entier. Mais je joue avec le concept de la relativité de la valeur, en essayant de changer la façon dont les gens regardent les choses. Par exemple, dans ma série Real Time, je crée des horloges qui reflètent le passage du temps en temps réel, ce qui génère ainsi une autre sensation du temps. L’une de ces horloges est à l’aéroport de Schiphol (ndlr : à Amsterdam), où les gens
qui voyagent – ce que vous pouvez considérer comme un luxe quand c’est pour des vacances – expérimenteront le temps d’une manière complètement différente de celle de la notion de « mon avion décolle dans vingt minutes ». Être en mesure de prendre le temps et de s’y plonger, de profiter et d’apprécier cette forme de design est un luxe pour toute personne qui voyage par l’aéroport de Schiphol, car il n’y a qu’une seule Real Time Clock Schiphol par Maarten Baas.
Un objet de luxe est-il nécessairement fonctionnel ? Si oui, qu’apportet-il en plus de sa fonction première ? L’art peut être ressenti comme un luxe . Mais je pense réellement que le fait que les gens expérimentent des choses qui fonctionnent bien est un luxe en soi. Quand je crée quelque chose, j’essaie de lier les deux, l’art de l’esthétique mais aussi une certaine fonctionnalité, qui est inhérente au fait d’être un designer. Plus qu’une caractéristique de rareté, est-ce que le luxe s’exprime aujourd’hui dans une customisation ? Je ne peux pas dire à quel point c’est vrai pour l’ensemble de l’industrie. En ce qui me concerne, je crée avec une certaine autonomie, mais aussi pour les gens. Je pense que mon travail est sa propre personnalisation. Il porte ma signature sur l’ensemble. Si vous pensez à un fauteuil Clay ou à mon fauteuil Tree Trunk, tous deux sont indéniablement des objets Maarten Baas.
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DESIGN ADDICT
1954
Naissance de Patrick Naggar
1989
Édité par la galerie Néotu
1995
Représenté par Ralph Pucci International (New York)
2003
Première collaboration avec Veronese avec la lampe Drop
2008
Prix spécial du jury décerné par le Centre du luxe et de la création.
2014
Rétrospective à Art Basel Miami
2016
Création de la lampe Cell pour Veronese
PASSÉ ET En travaillant sur de petites séries ou des éditions limitées, Patrick Naggar a par hasard intégré le marché du luxe. Architecte et designer, il s’est aussi très vite confronté au désir de personnalisation des clients dans les demandes d’aménagement d’intérieurs. Prix spécial du jury du Centre du luxe et de la création en 2008, il passe aujourd’hui l’essentiel de son temps à New York, représenté là-bas par Ralph Pucci International. Éclectique, il imagine aussi bien des luminaires futuristes avec les verriers de Murano qu’un mobilier toujours surprenant dans ses lignes comme dans ses associations de matières. Comment définiriez-vous le luxe en matière de design ? Le luxe est un vaste sujet, je ne peux que l’approcher à titre personnel, par rapport à mon axe de création ! Le luxe permet d’explorer de nouveaux matériaux, c’est fondamentalement ce qui m’intéresse. À l’image de la transmission de la haute couture vers le prêtà-porter, si les idées sont reprises
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Artiste, architecte, designer… Patrick Naggar tisse allègrement des liens entre le passé et le présent dans ses créations très poétiques, qui cachent habilement leur complexité technologique. ensuite, tant mieux ! C’est plus facile d’explorer des nouveaux matériaux à petite échelle, même si cela a un prix. Je travaille quasi exclusivement avec des artisans français, j’essaie de représenter ce savoir-faire ici, à New York. Mais en même temps je recherche des techniques nouvelles, en écho aux sciences, qui m’inspirent. Je travaille donc avec des gens qui ont un savoir-faire traditionnel mais qui ne veulent pas être coincés dans une répétition de style. Pour moi, c’est essentiel d’avoir des références contemporaines si l’on veut s’inscrire dans le xxie siècle.
Un objet design de luxe a-t-il nécessairement une fonction ? Bien sûr, il faut garder la fonction, sinon on crée un objet-sculpture. Ce qui est important pour moi, c’est la mémoire. En France, on a la chance de pouvoir faire un design cultivé, on peut faire appel à l’Histoire, avoir des références sousjacentes, mais il faut que ça fonctionne. Ce n’est pas gratuit, c’est un objet fonctionnel, inscrit dans la mémoire et avec une charge poétique, c’est ce qui fait sa singularité et sa force. C’est, par exemple, ce que vous recherchez dans vos collaborations avec Veronese ? Notre collaboration a commencé avec la Drop, qui a eu beaucoup de
LUXE ET DESIGN
Veronese, suspension Cell, 2016
INNOVATION succès. L’histoire est ancrée dans un conte : en résidence au CIRVA (Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques) de Marseille, je voulais travailler une pièce sur le verre et l’eau, autour de la légende de Psyché. Je trouvais aussi intéressant d’utiliser un liquide pour diffuser de la lumière, comme les dentellières plaçaient une carafe d’eau devant une bougie pour diffuser la lumière. Par la suite, avec Veronese, j’ai repris cette idée dans une lampe équipée d’un petit halogène. Il fallait que la source de lumière soit petite. Pour la suspension Chromosome, je me suis inspiré de la forme du chromosome X pour développer un parallèle : comme les chromosomes transportent l’information génétique, je voulais « transporter la lumière », j’ai donc pensé à la fibre optique, tels des brins d’ADN qui feraient apparaître la trajectoire de la lumière. C’était une gageure, car normalement, avec la fibre optique, on voit un point lumineux à l’arrivée mais pas le flux continu. Le résultat est, certes, une lampe-
sculpture mais une lampe qui fonctionne. Le premier défi a été de transposer un concept de science dans une bulle de verre d’un mètre de long ! Il me fallait le savoir-faire des verriers de Murano, et, en même temps, en utilisant la fibre optique, j’ai travaillé avec eux autour d’une hybridation art-science. Pour la récente suspension Cell, nous avons cherché à utiliser le verre de Murano. La lumière est envoyée des deux côtés par deux leds, mais on ne voit pas la source ! Au cœur de la Cell, il y a cette barre singulière : le verre en fusion a été imprégné d’une feuille d’or, ce qui donne cet effet de poudre d’or en suspension, comme des bulles de champagne. Dans l’applique de la même collection, les leds sont cachées par une barre métallique, la lumière étant projetée sur le réflecteur.
Un objet de luxe est-il nécessairement précieux ? On peut aussi fabriquer du luxe avec des matériaux de l’industrie, comme la fibre carbone, ce qui permet, pour un plateau de table, d’avoir une finesse extrême, une légèreté. Cependant, seul cela ne suffit pas. Par exemple, je le leste avec du bronze. Spontanément, la demande est toujours du côté des matériaux nobles : bronze, marbre, bois précieux, laque, albâtre… Les gens ont toujours besoin de la belle ouvrage. Il faut qu’il y ait une référence à un savoir-faire traditionnel. Mais pour qu’une création perdure, il faut être au-delà des modes. Et la charge poétique d’un objet confère cette inertie qui permet de durer dans le temps. Je travaille dans l’hybridation des techniques, des matériaux. L’hybridation, c’est la signature des temps, c’est vraiment l’avenir, je pense.
Plus qu’une caractéristique de rareté, le luxe se traduit-il aujourd’hui par une offre de personnalisation ? Il y a une demande de singularité, de différence, c’est un segment du marché qui a surgi récemment. Plus que les séries limitées, les gens souhaitent aller vers un objet unique, en changeant un matériau, une couleur, etc. On fait effectivement de plus en plus face à des demandes de spécificités. Pourriez-vous nous citer une création précieuse qui vous a séduit ? Je pense au centre de table en porcelaine et bronze doré du service Atlantide créé par Annabelle d’Huart pour Sèvres.
DESIGN@HOME
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DESIGN ADDICT
1961
Naissance d'Eric Jourdan
1989
Diplômé de l’ENSAD
1993
Projet Tim Thom pour Thomson avec Philippe Starck
LIBERTÉ CONTRE En travaillant pour l’industrie, des manufactures ou des galeries, Éric Jourdan s’est forgé un parcours étonnant sur la scène design et, surtout, une liberté de création.
1995
Carte Blanche au VIA
En 1991, à peine trentenaire, Éric Jourdan présentait une exposition personnelle à la Fondation Cartier. Formé aux Beaux-Arts quelques années plus tôt, il a très vite été repéré par la galerie Néotu, qui lui a garanti une renommée internationale. Depuis 1993, après un passage chez Thomson aux côtés de Philippe Starck, il partage son travail entre de l’édition de grande série pour Cinna ou Ligne Roset et un parcours de créations uniques ou en série limitée dans des galeries telles Gosserez ou En attendant les Barbares. Ses pièces ont intégré des collections importantes, comme celle du musée des Arts déco ou encore celle du Fonds national d’art contemporain.
2000
Commissaire de la Biennale du design de Saint-Étienne
2002
Début de la collaboration avec Ligne Roset et Cinna
2012
Exposition « Formes » à la Galerie Gosserez
2016
Exposition collective « Filiations » à la galerie En attendant les Barbares
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•
DESIGN@HOME
En attendant les Barbares, lampadaire Audrey. 2016
Comment définiriez-vous le luxe en matière de design ? Le luxe, c’est pour moi un espace de liberté par rapport au design
d’édition. C’est une liberté totale dans le choix des matériaux, le positionnement. Ce n’est pas seulement une histoire de prix : le designer est libre, libéré de ce que le design est supposé être. Il n’a pas à être politiquement correct, par exemple, on ne travaille pas avec les mêmes règles une voiture de sport et une voiture de ville. On peut oser des matériaux, des associations, parfois en fleurtant avec les limites du kitsch ! À quels critères répond un objet d’exception ? Est-il nécessairement précieux ? Un objet de luxe répond à cette liberté. Quand on travaille avec des éditeurs, on a quand même une idée de ce que doit être le design. Le luxe s’adresse à une catégorie de personnes qui ont de l’argent, certes. Dans le design, un objet de luxe est un objet qui n’est pas soumis à un cahier de tendances, à cette uniformisation de la consommation. Les matériaux
LUXE ET DESIGN
UNIFORMITÉ ne sont pas forcément précieux, mais il y a des codes. Quand on me dit que le luxe est d’avoir un grand appartement avec des murs en béton ciré, j’ai un doute. Ces codes sont liés à des savoir-faire. Si on pense Hermès, on imagine tout de suite un cuir magnifique. Et c’est la facture qui va aussi faire la différence : on peut se permettre un travail des finitions inenvisageable dans une série. Par exemple, je viens de dessiner pour En attendant les Barbares un lampadaire qui associe le laiton et le marbre. Comment se traduit la notion de rareté en matière d’objets de luxe ? La rareté, c’est pour moi, encore une fois, s’affranchir d’une forme de style international. Le luxe échappe à cette production de masse. J’adore aller place Vendôme regarder la joaillerie. J’ai travaillé chez Cartier à ma sortie des Arts déco, je dessinais des montres. On devait se référer au travail de Louis Cartier, avec une certaine liberté, tout en restant contemporain. Le dessin était ensuite repris par le chef du design. Ils ont leurs propres codes avec leurs matériaux, un langage de
formes. Je n’ai pas envie de trouver quelque chose de « design » chez eux. J’aime m’étonner : quelle chance de pouvoir mettre ce détail avec ce cabochon, par exemple ! C’est un autre monde, qui a bien évolué, il y a plus de passerelles avec le design, mais il garde ses particularités. Dans l’édition, on peut moins se permettre de sortir du cadre. Plus qu’une caractéristique de rareté, le luxe se traduit-il aujourd’hui par la personnalisation ? Quand on achète un produit de luxe, on a envie d’être le seul à l’avoir ! On n’a pas envie d’être dans la communauté de gens éclairés qui ont le design ! Il y a une forme d’affirmation de la personne, à un certain degré, on personnalise les objets faits pour vous. Comme avec les voitures de luxe, on choisit son revêtement, diverses options, si on veut un tableau de bord en noyer…
On rend l’objet unique, avec des fonctions sur mesure et une esthétique personnelle. Un objet design de luxe a-t-il nécessairement une fonction ? Si oui, qu’apporte-t-il en plus, outre sa fonction première ? Le design doit avoir nécessairement une fonction ! Ce que ça apporte ? Par exemple, c’est encore plus beau de se promener dans une Jaguar E ! Il y a des gens qui n’ont pas beaucoup d’argent mais qui feront des sacrifices pour acquérir un objet. C’est fascinant, c’est l’affirmation d’une nécessité, un goût pour la rareté. C’est très personnel ; au-delà d’un signe de réussite financière, il y a une reconnaissance sociale quand on porte une belle montre, un beau vêtement. On ne se rattache pas au groupe. Je ne veux pas dire qu’il y a un côté égoïste, c’est juste un acte d’achat assez centré sur ce que l’on veut montrer de soi.
© BAPTISTE HELLER
Galerie Gosserez, console promenade en noyer et métal laqué. 2013
Un objet de luxe reflètet-il un rapport au temps particulier, en termes de conception, de fabrication, de possession et de transmission ? L’objet de luxe, en échappant au cahier des tendances, pose un rapport à l’indémodable. Quand vous portez un vêtement qui se démode, vous êtes happé, vous disparaissez au cœur de cette consommation. Quand vous êtes entouré d’éléments qui vous survivent, vous perdurez. Ce sont des objets qui ne se déprécient pas, qui prennent de la valeur. C’est presque un investissement, de l’ordre de l’œuvre d’art. Avec cette idée de transmission aussi, de passage après vous, mais grâce à vous. Quelle création de design précieux citeriez-vous ? Quitte à citer un objet, je propose la montre Pasha de Cartier, qui me fascinait !
DESIGN@HOME
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© SERGE ANTON
DESIGN ADDICT
1969
Naissance à Bruxelles
1992
Diplôme de l’ESA Saint-Luc Bruxelles
2004
Mention spéciale du Compasso d'Oro à Milan
2007
Exposition personnelle au MAC Grand Hornu
2010
Lauréat du concours lancé par la Stib pour du mobilier urbain
2015
Exposition Design Stories au Botanique Museum Bruxelles
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DESIGN@HOME
GÉNÉREUX ET
Figure incontournable du « made in Belgium », Xavier Lust est auteur de pièces confidentielles qu’il crée en parallèle de ses activités de designer industriel. Il nous confie sa vision du luxe qui le guide dans ses expérimentations de la forme et de la matière. Ce créateur, né en 1969, vit et travaille à Bruxelles, où il a fondé son studio de design. Avec ses courbes sobres et élégantes, il a séduit de grandes marques internationales telles que MDF Italia, Driade, De Padova, Cerruti Baleri, Fiam et Extremis. Diplômé en 1992 de l’ESASaint-Luc Bruxelles, il expérimente les déformations des surfaces métalliques dans lesquelles la matière évolue en un mouvement naturel et fluide. Ce procédé, qui a fait ses preuves, est économe en matières et en moyens de production, à la fois léger et très résistant. Chercheur en matières et explorateur de nouvelles techniques, Xavier Lust élargit son champ d’action en créant du mobilier urbain, en 2005, avec les bancs du Mont des Arts, à Bruxelles. Lauréat du concours organisé par la Stib (Société des transports
intercommunaux de Bruxelles) en 2010, il conçoit les 2 700 abris voyageurs de la ville, tout en développant ses activités d’architecte d’intérieur et de produits diffusés à grande échelle. Designer reconnu et primé, une exposition rétrospective en 2007 lui est consacrée au MAC’s, au Grand-Hornu. Mais ce qui l’anime, c’est la quête de l’excellence, dans la création et la réalisation de pièces d’art-design, précieuses et uniques, chargées d’émotion, qui sont l’expression profonde de lui-même, et produites en série limitée. Ces objets fonctionnels de collection sont présents chez les amateurs d’art contemporain et dans plusieurs musées, notamment le Stedelijk Museum
à Amsterdam ou encore le musée des Arts décoratifs à Paris. Comment définiriez-vous le luxe en matière de design ? Le luxe se définit par les qualités intrinsèques de l’objet qui doit être bien conçu, bien réalisé, utilisé avec bonheur parce que la fonction est bien remplie. Je dirais que la sensation de luxe est une attitude psychologique propre à un certain nombre de codes culturels et esthétiques. Au niveau des tendances, les dix dernières années ont vu la notion de valeur perçue réapparaître comme une nouvelle composante de la création dans un monde en crise économique en quête de nouveaux marchés. Il en résulte la fin du minimalisme et l’avènement d’un design plus généreux, symbolique et narratif.
LUXE ET DESIGN
On peut trouver l’objet simplement beau. Mais au-delà de sa beauté, il est aussi porteur d’un message en relation avec les matériaux nobles, naturels, respectueux de l’environnement, qui privilégient une production responsable, dans le respect des droits de l’homme… Comme toute acquisition matérielle, l’objet génère un sentiment d’appartenance, de différence, d’érudition ou de statut social. À quels critères répond un objet d’exception ? L’objet de luxe est-il nécessairement précieux ? À mon sens, deux visions du design coexistent aujourd’hui, l’une industrielle, l’autre plus artisanale.
Galerie Nilufar, console Continent, édition limitée. 2013
SYMBOLIQUE Historiquement, le design débute vers 1830 avec Michael Thonet qui, le premier, a industrialisé le meuble en pièces détachées, en bois courbé, afin de produire un objet à un prix de revient accessible au plus grand nombre. Cette logique est reprise avec brio par de nombreux labels italiens et scandinaves qui perpétuent cette légitimité de diffusion de masse. Aujourd’hui dans la multitude des nouveautés du Salon du meuble de Milan, les propositions exceptionnelles se comptent sur les doigts d’une main. Depuis la fin du xxe siècle, le marché du l’art-design s’est fortement développé dans une logique d’excellence, de fabrication et de rareté. Il s’adresse à un public de collectionneurs d’art, habitué à acquérir des pièces vintage, historiques, uniques ou en série limitée. L’engouement pour le design vintage démontre que des pièces réalisées en matériaux pauvres remportent un franc succès, parce qu’elles sont chargées d’histoire, du génie et de la personnalité du concepteur,
de leur réalisation, des personnes qui les ont utilisées… Un objet peut répondre aux critères d’exception indépendamment de sa rareté ou de sa préciosité matérielle. Comment se traduit la notion de rareté en matière d’objets de luxe ? La production industrielle vise à une économie de moyens. On connaît le prix de revient d’une chaise à produire avant même de la dessiner. Les projets d’artdesign offrent au designer une liberté créative et sculpturale qu’il ne pourrait envisager pour une diffusion à grande échelle. Il peut imaginer et réaliser des pièces dans des matériaux plus nobles et plus coûteux. C’est une forme de laboratoire dans lequel les expérimentations libres sont autorisées en relation avec la passion des meilleurs artisans.
Un objet design de luxe a-t-il nécessairement une fonction ? Si oui, qu’apporte-t-il en plus, outre sa fonction première ? S’il n’a aucune fonction, c’est une œuvre d’art. Comme toute œuvre d’art, il provoque une émotion particulière ; il est aussi le miroir qui nous renvoie le meilleur reflet de nous-même. Plus qu’une caractéristique de rareté, le luxe se traduit-il aujourd’hui par la personnalisation ou le sur-mesure ? Il est fréquent de recevoir des demandes pour des variantes de dimensions ou de finitions ; le surmesure va donc de pair avec la commande de pièces uniques ou de petites séries, tant que la technique le permet.
Un objet de luxe reflètet-il un rapport au temps particulier, en termes de conception, de fabrication, de possession et de transmission ? Le temps de la conception et celui du développement du projet sont approximativement les mêmes pour un produit industriel que pour une série limitée. Pour cette dernière, il est inutile de tenir compte du recyclage, parce que les réalisations survivront aux acquéreurs, seront transmises à leurs héritiers et auront peu d’impact sur l’environnement vu leur production limitée. Quelle création de design précieux citeriez-vous ? La console Continent que j’ai développée avec le concours de la galerie Nilufar à Milan. Cette pièce offre une grande richesse visuelle par ses courbes et ses contrecourbes. Le matériau, assez onéreux, n’a pas été économisé dans cette réalisation d’exception.
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DESIGN ADDICT
Louis Vuitton lampe Surface. 2013
1977
Naissance à Toronto, Canada
2002
M.A. en architecture, Waseda University, Tokyo Création de “Nendo”
VALEUR
2009
"Ghost stories” à New York, à la galerie Friedman Benda et au Museum of Arts and Desig
Accessoires, arts de la table, mobilier, suspensions… Quel que soit le secteur concerné, les créations du studio Nendo font l’éloge des lignes pures et des beaux matériaux, avec cette petite dose d’émotion qui embellit la vie de tous les jours.
2010
Membre du jury de l’IF Award
2013
Invité d’honneur au Toronto Interior Design Show et au Stockholm Furniture & Light Fair
2015
Designer de l’année, Maison & Objet
Lasvit vase X-ray. 2012
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DESIGN@HOME
© YONEO KAWABE
2016
"50 Manga chairs” à la Milan Design Week : “Nendo : The Space in Between” au Design Museum
Fondateur du studio Nendo – qui signifie « argile » en japonais –, Oki Sato a fait du métissage des cultures une signature particulière, exploitant ce sens de la perfection propre à la culture japonaise et un minimalisme léger et joyeux. Avec une poésie qui n’appartient qu’à lui, les lignes qu’il pose sur le papier semblent retranscrites comme par magie en objet. S’il a suivi des études d’architecture, c’est son intérêt pour l’exploration du quotidien qui l’a poussé vers le design il y a bientôt quinze ans. Travail sur les formes, la texture, pour insuffler cette légèreté chronique dans ses créations, qui n’est jamais superficielle. Avec lui, les chaises s’effeuillent, les assises se personnifient, les lampes s’enroulent, les piétements de table se penchent. Très sollicité sur la scène internationale, il travaille aussi bien pour
LUXE ET DESIGN
© AKIHIRO_YOSHIDA
Marsotto edizioni sphère & cône. 2016
Hem, Kartell, Lasvit, Swarovski que pour Marsotto Edizioni. Marbre, verre, bois… Chaque matériau, chaque commande est un prétexte à l’exploration du rituel du quotidien. Avec la concision et la sincérité qui lui ressemblent, Oki Sato nous livre au quart de tour une vision du luxe, très proche d’une ballade pour gens heureux. Comment définiriezvous le luxe, en tant que designer ? Je pense que c’est une richesse d’émotions ou de l’esprit. Quels sont les critères d’un objet d’exception ? Je ne pense vraiment pas que des produits haut de gamme et des articles de prestige soient équivalents au luxe. Je pense que le luxe
n’est pas une chose superficielle, c’est plutôt quelque chose qui appartient et ajoute de la valeur à la vie quotidienne. En outre, il est important d’acquérir un sentiment de satisfaction suffisante à travers ses activités et la vie. En d’autres termes, se rapprocher de tous les jours est au-dessus de tout le reste. Le dîner au restaurant gastronomique plusieurs fois par an est agréable, mais si vous y mangez tous les jours, ce serait sans aucun doute lassant. Je pense que de manger du pain frais tous les jours est le luxe dans le vrai sens du mot. Un objet de luxe est-il inévitablement fonctionnel ? Je ne pense vraiment pas que l’ajout d’une fonction soit connecté à la notion de luxe. Cependant, je pense que la fonctionnalité vient enrichir notre esprit. Le temps, lui, est d’une valeur inestimable et est vraiment précieux.
© MASAYUKI HAYASHI
AJOUTÉE Est-ce que le luxe doit s’exprimer dans la personnalisation ? Je pense qu’il y a des besoins inhérents à la diversification des modes de vie.
Galerie Saatchi, Londres, pour l'exposition de Phillips de Pury & Compagny Thin Blackline. 2010
Est-ce que le luxe reflète une relation particulière au temps ? Je pense qu’il y a beaucoup de situations de ce genre.
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DESIGN ADDICT Puiforcat , Verre collection Puiforcat sommelier, création Michel Anastassiades et timbale à Cognac création Léo Dubre
LE DESIGN NOUVEAUX TERRITOIRES DES MAISONS DE LUXE La remise en question du luxe et de la valeur, la multiplicité des marques et la contrefaçon obligent les manufactures françaises à se repositionner. En sollicitant artistes et designers, elles confirment la notoriété de leurs savoir-faire avec un regard neuf. Anne Swynghedauw Inspirées par la passion et les savoir-faire, inspirées aussi par le potentiel des matériaux et des techniques complexes, les cristalleries de Saint-Louis, Puiforcat, Hermès, Christofle, Louis Vuitton mettent en exergue la maîtrise d’un métier et une expertise exceptionnelle autour de la production d’objets extraordinaires. Magie du cristal coloré, orfèvrerie d’art ou travail du cuir sellier, beauté de la porcelaine… Ces entreprises reconnues à l’international perpétuent des savoir-faire français uniques et au cœur du processus de fabrication, la main de l’homme. Au-delà de cette motivation et des exigences du marché, elles font appel aux artistes et aux designers contemporains qui interviennent à différents niveaux, et ce, depuis longtemps. Anne Lhomme, directrice artistique de Saint-Louis, s’interroge sur la notion du luxe qui s’apparente plus, pour elle, à un savoirfaire qu’à l’apparat ou à l’exceptionnel. La manufacture prend le temps de réaliser des objets bien faits, des arts de la table aux éclairages ou à la décoration. Elle nous explique le fonctionnement de
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DESIGN@HOME
l’entreprise mobilisée autour de deux lignes directrices : la création et le développement de nouvelles collections pour lesquelles trois ans sont nécessaires, du dessin initial au prototype ; et les animations de collection qui sont des variations et des déclinaisons de produits de la marque. « Avec le directeur de la marque et mon équipe, nous définissons un plan de collection, une démarche marketing construite qui est ensuite partagée avec les commerciaux. Mon rôle est d’apporter une vision globale, d’aborder des territoires que l’on ne connaît pas, et, suivant la thématique, de trouver un créateur, un designer susceptible de correspondre à la sensibilité de la maison. » José Lévy, Éric Gizard, Laurence Brabant, Ionna Vautrin, Pierre Charpin, Paola Navone ont été sollicités sans avoir forcément toutes les connaissances techniques mais tous fascinés par le cristal, un matériau qui contient quelque chose d’indomptable… « Il n’y a jamais d’appel d’offres, car ayant été moi-même créatif, je déteste les compétitions… Je choisis le designer qui apporte son regard sur les collections, valorise le travail des artisans et les savoir-faire. » La collection
LUXE ET DESIGN
Christofle, collection Club, vase en métal argenté édité à 50 exemplaires (en bas , ci-contre) et ensemble Mood (ci-dessus).
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DESIGN ADDICT St Louis, collection les Endiablés, création José Levy; lampe Matrice, création Kiki van Eijk
Les Endiablés, créée par José Lévy, témoigne d’une belle réussite artistique et commerciale grâce à la fantaisie et à l’audace du designer, mêlées aux codes de la marque, couleurs éclatantes et jeu des transparences du cristal. On fait appel aux designers ou artistes non pas pour prédire ou lancer une énième collection, mais plutôt pour apporter un regard contemporain sur le luxe. Ils proposent d’autres alternatives avec une précision exceptionnelle, une attention portée aux détails
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DESIGN@HOME
et aux finitions remarquables, comme la manufacture d’orfèvrerie d’art Puiforcat. Depuis les années 1920, elle a pour vocation la réédition régulière de pièces emblématiques, un patrimoine de marque instauré par Jean Puiforcat avec sa vision novatrice du style Art déco. En collaboration avec les designers, la maison réinvente l’orfèvrerie contemporaine afin de rendre ce savoir-faire plus actuel, de l’ancrer dans notre époque. Hélène Dubrule, présidente de Puiforcat et directrice générale
d’Hermès Maison, expose ce double enjeu : « En interne, nous lançons des déclinaisons de collections avec notre équipe de designers intégrés. Mais choisir un nouveau designer externe, c’est se poser les questions du style et des usages contemporains, afin de séduire la clientèle d’aujourd’hui, tel que nous l’avons fait avec Patrick Jouin. Nous travaillons sur le rituel et sur l’expérience, comme avec le duo Enrico Bernardo, sommelier, et Michael Anastassiades, designer, pour la conception de verres et de carafes de dégustation. »
Les créateurs sont immergés dans l’univers Puiforcat pour voir, comprendre le geste, rencontrer les artisans et les experts techniques, tester les limites de faisabilité du projet. « Les artisans apportent une réponse technique au défi créatif et permettent au créateur de rebondir dans leur projet. » Depuis deux ans, la maison Christofle, forte de ses deux cents ans d’expériences, est en train de changer de stratégie, assimilant toujours une culture très forte de la création. Mais depuis quelques
LUXE ET DESIGN Louis Vuitton , collection Objets Nomades, lampe Bell, création Barber & Osgerby, chaise et table Concertina, création Raw Edges.
années, les grandes maisons du luxe devenues des éditeurs ne se reconnaissent plus. Anne Schumacher, directrice de la communication chez Christofle, explique cette évolution : « Nous devons retrouver le fil conducteur de ce qui a toujours fait le prestige de la marque. Avec plus de 4 000 références, nous recherchons plutôt des collaborations qui apportent une réelle valeur ajoutée en termes de rentabilité ou d’image qu’un effet de mode éphémère, afin de créer le musée de demain. Il s’agit de se recentrer sur les codes de
la maison et de créer des collections qui durent. » Les lancements de produits sont longs et coûteux : dix-huit mois pour créer un nouveau couvert ! Les collaborations avec les designers, Marcel Wanders, le Studio Putman, Ora-ïto ou Jean-Marie Massaud, ou encore, en 2016, Éric Schmitt, sont moins nombreuses mais plus qualitatives, plus modestes aussi. Dans le même esprit, les collaborations ponctuelles et fructueuses démontrent le savoir-faire et le patrimoine de Louis Vuit-
ton, fabricant de bagages haut de gamme depuis 1854. Fidèle à son héritage et à son engagement pour l’artisanat d’art, la maison a ouvert ses portes aux architectes, artistes et designers au fil des années. La splendide collection Objets Nomades, lancée à Milan en 2015, réinvente l’art du voyage cher à la maison. Atelier Oï, Barber & Osgerby, les frères Campana, Damien Langlois-Meurinne, Gwénaël Nicolas, Maarten Baas, Marcel Wanders, Nendo, Patricia Urquiola, Raw Edges sont
les créateurs des dix-sept objets inspirés du voyage, tels que des meubles pliants, compactables, fabriqués en matériaux nobles, des pièces uniques, des éditions limitées ou des prototypes expérimentaux. Avec Marcel Wanders et la création d’une chaise longue dans le même esprit, 2016 marque un point d’orgue à cette collection empreinte de chic et d’invention, même si l’on peut regretter la forte similitude de principe avec la Tube Chair iconique de Joe Colombo, rééditée par Cappellini.
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DESIGN ADDICT
HAUTE JOAILLERIE L’EXCELLENCE ARTISANALE Comment les grandes maisons de haute joaillerie insufflent-elles un esprit contemporain à leurs créations en gardant leur inscription dans un savoir-faire et une identité historiques ? C’est le défi passionnant lancé à leurs équipes de designers, qui doivent allier tradition et modernité. Nathalie Degardin
Jaeger-LeCoultre, montre Rendez-Vous Celestial.
Sur la scène internationale, la reconnaissance des grandes maisons s’appuie sur leur savoir-faire centenaire. Cependant, dans un monde toujours en mouvance, elles font face à la nécessité d’adapter leur stratégie créative pour garder leur offre en adéquation avec la demande. Selon Élisabeth Ponsolle des Portes, porte-parole du Comité Colbert, qui rassemble plus de 81 maisons de luxe et institutions culturelles : « C’est tout l’enjeu du luxe et la raison de la réussite mondiale du luxe français que l’on peut qualifier de “noventique”, l’alliance de l’innovation et de l’authenticité (1). » Comment préservent-elles leur ADN ? Selon Élisabeth Ponsolle des Portes, ces grandes maisons « attachent un point d’honneur à puiser dans leur patrimoine pour se réinventer chaque jour en alliant tradition et modernité (…) Il est également primordial pour les maisons de luxe de préserver leur patrimoine immatériel afin de pouvoir le transmettre aux générations à venir ». Pour rester en phase avec l’image de la maison (et donc la stratégie), les équipes de création cherchent l’inspiration dans les archives. À l’instar de Jaeger-LeCoultre, certaines se
reposent sur les historiens intégrés à leur équipe, d’autres, comme Lalique, sollicitent leur propre musée ou travaillent de concert avec des institutions spécialisées, comme le musée des Arts déco. Directrice internationale du pôle bijoux et joaillerie chez Lalique, Anne Kazuro précise : « On regarde tout : l’époque, le contexte, les produits, les sacs à main, les vases. René Lalique était joaillier avant d’être verrier, mais cette période est peu connue. Nous avons donc relancé la haute joaillerie depuis 2011. » Dans son patrimoine, la maison compte plus de 3 000 dessins, le parti pris a été de rechercher des mythes sources d’inspiration, comme les muses, la femme protectrice, tout en conservant l’idée de bijoux de grande taille, « comme Sarah Bernhardt les portait à l’époque, pour qu’ils se voient de loin ». De plus, la notion de double doit être présente, elle est fondamentale dans l’histoire de la maison, par exemple ce peut être dans la mise en scène d’une opposition, d’une inversion, ou encore dans la mise en miroir de deux animaux, le contraste de couleurs, l’association de matière, les jeux de lumière. Avec plus de 150 ans
(1) Précision d’Élisabeth Ponsolle des Portes : « Cet adjectif fait partie des néologismes, ou nouveaux mots du luxe, imaginés avec Alain Rey, qui s’inscrivent dans le cadre d’une réflexion collective, Rêver 2074 : une utopie du luxe français, révélée à l’occasion des 60 ans du Comité Colbert. »
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DESIGN@HOME
LUXE ET DESIGN
Overseas Tour Russie - Vacheron Constantin. Collection Overseas. Photo : Steve McCurry
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DESIGN ADDICT
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1 / Boucheron, cape de lumière, collection de Haute Joaillerie 26, Vendôme, 2016. 2 /Boucheron, bague Quatre
d’existence, Boucheron a également de très riches archives. Claire Choisne, directrice des créations indique : « Nous avons beaucoup de livres dans lesquels je me suis plongée en arrivant et encore aujourd'hui. Ils me servent d'inspiration, d'un point de vue technique ou esthétique. Je combine des techniques contemporaines avec l'expertise de Boucheron." Chez Jaeger-LeCoultre, c’est la création spécifique et brevetée de mouvements mécaniques qui est la référence : le design doit intégrer les fonctions attendues d’une montre, revendiquer ce savoir-faire interne, et délivrer un produit facile à porter et à régler. Le travail des designers En joaillerie, la reprise de modèle nécessite un travail particulier,
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car on ne repart pas des moules comme lorsque l’on réédite un mobilier. Une différence fondamentale que souligne Anne Kazuro : « Avec les créateurs, on travaille sur la réécriture, la transformation et les liens “avant-après.” On va repérer sur un panneau une fleur, une plume, voir comment elle a été travaillée pour la retraduire en termes de bijoux. Puis vient le choix des matières, des couleurs, et le compromis budgétaire, les objectifs par rapport au marché. On a une démarche créative inversée par rapport aux occupants de la place Vendôme. Pour nous, peu importe la matière, ce qui compte, c’est le dessin. Aujourd’hui, on mélange les pierres ornementales et les pierres précieuses, ça démultiplie les champs de créativité ; cette hybridation des matériaux, on l’a dans notre ADN, on pérennise
ce travail. De plus, chez Lalique, on ne fait pas que du bijou, on a différents produits et savoir-faire. Cela s’ajoute à la difficulté de la création, car il faut garder une cohérence générale, un même style avec les produits de la maison. C’est une différence majeure avec des maisons qui font uniquement de la joaillerie et de l’horlogerie. » Bien avant de prendre la direction artistique et design de JaegerLeCoultre, Janek Deleskiewicz a notamment travaillé avec Roger Tallon, une expérience qu’il revendique totalement, car, en horlogerie, « le design et la fonction sont totalement liés », comme le prônait le maestro. L’équipe de création de la maison suisse comprend huit personnes et travaille étroitement avec le service marketing : « Les phases de brainstorming donnent lieu à des
discussions, des comptes-rendus. Puis on pose des mots sur des idées, comme “éléments saillants” sur un nouveau cadran, on étudie comment on va privilégier la première lecture (l’heure, la minute) et traiter les éléments sousjacents en deuxième lecture (comme les fuseaux horaires). » Il prend l’exemple de la Reverso : « Elle fêtera bientôt ses 85 ans, mais le produit a été reconsidéré il y a deux ans. En termes de design, ça a été une révolution : on a détourné sa fonction première (protéger le cadran) pour l’utiliser des deux côtés ; on a optimisé ce retournement pour placer les fuseaux horaires, la chronographie. On ne dévoile pas tout, une information est donnée à la fois, ce qui fait fantasmer ! Ensuite, comme Reverso est quasiment le nom de la fonction, on s’est dit que toutes nos appellations devaient avoir une re-
LUXE ET DESIGN
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1 /Jaeger-Lecoultre, montre Rendez-vous Ivy, 2016 2 /Jaeger-Lecoultre, montre Reverso One High Jewelry, 2016.
lation directe avec leur fonction : Rendez-Vous fait référence au tea time… On pérennise notre façon de faire avec un langage très français, c’est très important en Suisse romande. » Cultures contemporaines Dans l’univers du luxe comme dans l’industrie de manière générale, le travail du designer reflète l’évolution de la société. Janek Deleskiewicz insiste : « Il faut sans cesse être à l’écoute. Aujourd’hui, on nous demande de l’étanchéité, des fuseaux horaires, le GMT… JaegerLeCoultre fait des montres “à vivre”, c’est toujours un investissement, mais elles sont portées. Elles doivent être légères. » Si au fil des siècles la montre est passée de la poche au poignet, en joaillerie on revient actuellement vers le multiporté,
comme l’illustre Anne Kazuro, « le bijou Vesta peut faire office de broche de corsage (ce qui revient dans l’air du temps), la goutte en diamant sera mise en valeur en sautoir avec une robe décolletée ou en tour du cou. Enfin, les boucles se portent en simples puces opales sur le devant de l’oreille ou derrière, de façon très contemporaine. Les nouvelles générations adorent ! » Le multiporté correspond aussi aux styles de vie, à cette envie de modularité : on passe du bureau à la soirée en changeant un détail, en de simples gestes. La couleur tient également une place décisive. Dans ses dernières collections, Piaget n’hésite pas à afficher les couleurs de l’arc-en-ciel ! Pour Anne Kazuro, sur la scène contemporaine, « on s’affranchit des matières ; la gestion de la couleur est
une vision ultramoderne d’écrire le champ des possibles. On ne regarde plus une pierre de la même façon, un bleu saphir n’est plus seulement un bleu ». Il ne faut pas oublier que la couleur fait aussi partie du patrimoine des maisons, quitte à les protéger par des brevets. Le geste et l’innovation Derrière le dessin, il y a la conception. Pour Élisabeth Ponsolle des Portes, les maisons de luxe sont ainsi « tenues de faire évoluer les savoir-faire ancestraux de la fabrication française ». Au-delà des technologies au service des prototypes, il faut encourager l’innovation tout en préservant le geste. Janek Deleskiewicz va plus loin : « Il y a des produits que l’on fabrique non pas pour le chiffre d’affaires mais
pour l’exploration de la collection. En termes d’image, on n’a pas le droit de ne pas les faire ! Chez Jaeger-LeCoultre, on ne vend pas que l’habillage, tout est fait en interne. On pense le produit global, quel moteur, quel mécanisme mettra-t-on à l’intérieur pour qu’il reflète le cadran, on fait le mouvement de A à Z. » La maison suisse travaille sur le poids des éléments, leur résistance. Ainsi, elle utilise la céramique non pas pour les boîtiers, comme Chanel, mais pour la conception de billes utilisées à la place de l’huile pour le mouvement et qui évitent son blocage par engraissage. Partie complexe des montres mécaniques, les tourbillons sont, par exemple, faits en tungstène ou en aluminium pour rester très légers. Janek Deleskiewicz choisit les
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1 1 /Lalique, collier Psyché de Jour.
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2 /Lalique, bague Psyché de Nuit 3 /Lalique, bague Serpent 4 /Lalique, bague Vesta Haute Joaillerie 5 /Lalique, bague Serpent Égyptien
matériaux avec précision : « Une masselotte en or ne s’oxyde pas, donc sera utile pour remonter le mouvement. La météorite utilisée comme une pierre précieuse en fond de cadran va donner un effet structuré par son grain. » Collaborations externes De façon générale, les maisons s’appuient avant tout sur des équipes internes : cela garantit un respect de la signature de la marque, avant celle d’une personnalité. Mais les projets ponctuels apportent un souffle particulier. Jaeger-LeCoultre a ainsi collaboré avec Marc Newson ou, plus récemment, avec Christian Louboutin, comme l’explique Janek Deleskiewicz : « Ce qui nous intéressait, c’est son approche poétique et féminine. On a travaillé sur le cadran,
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le bracelet, on voit une expression inédite de la couleur, les nouvelles générations sont sensibles à cela. » Moins médiatiques et visant plus le long terme, les partenariats avec les formations en design sont l’occasion d’apporter un regard extérieur. Vacheron Constantin développe ainsi depuis plusieurs années des partenariats avec des établissements de renom, comme l’école Boulle, aussi bien sur les filières artisanales qu’en design. Élisabeth Ponsolle des Portes vise plus loin : « Le Comité Colbert a créé une chaire en partenariat avec l’ENSAAMA – l’École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art – dans le but de former les futurs designers aux métiers du luxe. Les maisons interviennent au niveau du master 2 en stratégies du design, ce qui leur permet de se faire
connaître auprès des jeunes, de les initier à leurs savoir-faire et de détecter les nouveaux talents qu’elles pourront ensuite recruter. Les étudiants, quant à eux, s’initient aux exigences de notre secteur pluridisciplinaire et font l’expérience d’un travail en équipe à l’échelle internationale. Ils se familiarisent avec l’univers du luxe mais aussi avec celui de chacune de nos maisons qui cultivent une identité unique. » Un positionnement au-delà du produit Pour faire rayonner leur image, les maisons de luxe vont également se positionner fermement sur la scène culturelle, avec laquelle le public les associe spontanément, par le biais des égéries choisies pour les campagnes marketing. Mais les liens se tissent concrètement grâce à des
stratégies de mécénat : en misant sur la Mostra de Venise, JaegerLeCoultre se positionne sur le 7e art, à travers des collaborations avec l’Opéra national de Paris, Lalique revalorise son positionnement d’origine associé au spectacle vivant. Quant à la maison de haute horlogerie Vacheron Constantin, elle s'inscrit résolument sur la scène contenporaine, en inaugurant des expos au Palais de Tokyo ou en participant à la FIAC comme en 2013 avec Alessandro Mendini. Cette année, elleassocie Steve McCurry, célèbre photographe de Magnum, à sa nouvelle collection, Overseas, pour lier les valeurs de voyages, d’insolite, dans un projet qui présente à la fois les images de douze lieux symboliques et le shooting de la collection in situ.
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BIJOU CONTEMPORAIN LA CRÉATION À FLEUR DE PEAU
Conçu par des créateurs de bijoux, des artistes ou des designers, le bijou de style contemporain, non content d’être une pièce exclusive, est porteur d’histoires sur notre peau. Explications avec Elsa Vanier, de la galerie Elsa Vanier, et Esther de Beaucé, de la galerie MiniMasterpiece. Nicole Maïon
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Il orne notre peau, faisant quasiment corps avec notre histoire, notre personnalité et nos états d’âme… Le bijou révèle un peu de notre intimité, mais c’est avant tout un objet de création. Loin des miroitements fastueux des rivières de diamants, cet accessoire est entré dans la modernité sous l’égide de créateurs de bijoux comme d’artistes et de designers. Aux lignes souvent plus épurées, il nous interpelle surtout quant
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à son rapport avec le corps et vice versa mais également sur la notion de précieux. « Par définition, un bijou de style contemporain fait table rase du passé, voire, selon le créateur, va s’en moquer », explique Elsa Vanier, directrice d’une galerie de bijoux contemporains et représentant plus de vingt créateurs. « Dans tous les cas, il doit avoir du sens en étant chargé d’une signification intime, délivrée par son créateur. » L’ère du bijou contemporain s’est déployée dans
différents styles, quitte à devenir œuvre d’art. Certains créateurs se sont même affranchis de la notion de portabilité du bijou. Mais dans tous les cas, le bijou contemporain se démarque par sa personnalité forte et sa vocation à être nourri de symbolique, qu’il raconte un peu de son concepteur et/ou qu’il provoque une réaction. Illustration avec les créations d’Agathe SaintGirons, choisies par Elsa Vanier : « Ses bijoux ont du sens et expriment toujours quelque chose d’elle. » Outre leur forte présence, ces ouvrages poétiques et ludiques sont chargés d’émotion. Les boucles d’oreilles Gribouillis réveillent instantanément notre part d’enfance, et ce tourbillon de lignes sans but interpelle quant à la notion d’erreur. « Et pourtant, Agathe ne part pas d’un dessin, mais forme en temps réel un volume en fil d’or ou d’argent qui, justement, ne donne pas de droit à l’erreur. » La série de bagues Révolution se prête à l’appropriation au fil de la journée ; les pierres tournent autour du corps de la bague et accompagnent notre gestuelle. On joue à les faire tourner, on les cache côté paume ou on les exhibe, réunies. Pierres précieuses ou pas,
il s’agit toujours d’une pièce unique et expressive. « Un bijou n’est pas précieux tant par les matériaux qui le composent que par le temps consacré à sa conception et le sens qu’on lui donne », explique Elsa Vanier, citant en exemple le travail de Marianne Anselin. À la clé, l’association de l’or, par exemple, à des plaques d’acier rouillé, métamorphosé ensuite, à force de martelage et de polissage. En parallèle des créateurs de bijoux, les designers ont également entrepris cet exercice de style. À l’instar d’Elsa Vanier dénichant, collaborant et accompagnant dans leur processus de conception les créateurs de bijoux, Esther de Beaucé, fondatrice de la galerie MiniMasterpiece, travaille de concert avec des designers autour de la joaillerie actuelle. Objectif ? Proposer des pièces retranscrivant l’empreinte du créateur, qu’il soit artiste, tels François Morellet ou Bernar Venet, ou designer, comme François Azambourg, Cédric Ragot, Constance Guisset ou encore Christian Ghion. Si le postulat de départ autour d’un ADN créatif figuré à petite échelle est commun, les approches en termes de conception sont différentes entre
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designers et artistes. « Le designer a déjà une approche corporelle, à la différence d’un artiste, et prend en compte instantanément la question de l’ergonomie en matière de confort, de poids ou d’équilibre, par exemple, explique Esther de Beaucé. Il a aussi l’habitude de collaborer avec des intervenants extérieurs. » Car, après le dessin et le prototype, il s’agira de concevoir le bijou avec l’orfèvre. C’est alors un trio qui se forme : « Je fais l’intermédiaire entre le designer et l’orfèvre, et je jongle entre le souhait du créateur et les compromis techniques. » Le moindre détail dans ces petites pièces est ainsi sujet à réflexion… et à concession de la part du concep-
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teur face à l’impossibilité technique, à l’image de la collection de bijoux Aimant de Constance Guisset fondée sur un système d’aimantation. En cause, la surface miniature de l’aimant, trop visible aux yeux de la créatrice. Un exemple parmi tant d’autres de l’investissement créatif dans le moindre des détails de ces pièces proposées en série très limitée. In fine, ce sont autant de créations aux lignes singulières, quand elles ne sont pas audacieuses, qui racontent une histoire portée autour du doigt, du poignet, du cou ou encore accrochée aux oreilles. Une histoire d’intimité révélée, en quelque sorte.
ON Y COURT ! Le duo A+A Cooren vient de rejoindre l’écurie de designers qui collabore avec Esther de Beaucé autour de la création de bijoux. On pourra découvrir leur collection dès début octobre à la galerie MiniMasterpiece, tandis qu’une exposition consacrée à Faust Cardinali, scénographiée par Yann Delacour se tiendra jusqu’au 12 novembre.
1 / Galerie Elsa Vanier, Agathe Saint-Girons, bague Révolution, à partir de 1 300 € 2/ Galerie Elsa Vanier, Agathe Saint-Girons, boucles d’oreilles Gribouillis, or rose, à partir de 890 € en or ; à partir de 320 € en argent. 3/Galerie MiniMasterpiece et Bernard Chauveau, François Azambourg, bague à hélices, argent 925, corde à piano et ivoire certifié, 2 500 € 4/ Galerie MiniMasterpiece, Constance Guisset, pendentif Aimant, vermeil or jaune 18k, 2 100 € 5/ Galerie MiniMasterpiece, A+A Cooren, collier Claudine, Argent 925, environ 2 000 €
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LA TECHNOLOGIE AU SERVICE DU SUR-MESURE
© G. MAIA
Si le marché du luxe est spontanément associé à des savoir-faire traditionnels, il fait aussi appel à des technologies contemporaines pour perpétuer son excellence. Rencontre avec Catherine Gorgé, secrétaire générale du groupe Prodways, à la pointe de l’impression 3D. Nathalie Degardin
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Spécialisé dans les technologies et les matériaux d’impression 3D, le groupe Prodways rassemble sous le nom d’Initial des ateliers de fabrication additive et un bureau d’études, composé de designers, d’ingénieurs et d’artisans, qui assurent la transformation d’un croquis en 2D en un objet physique unique, ou fabriqué en séries limitées, ou encore, selon la demande, en grande série. Leur atout principal ? Couvrir toute la gamme de technologies d’impression 3D, à partir d’une large gamme de matériaux : poudre bio-sourcée ou végétale, poudre minérale, cires et résines, pâte de céramique, poudre de métaux, comme le titane ou l’aluminium. Ces compétences aujourd’hui si actuelles, Initial les cultive pourtant depuis longtemps au sein de ses ateliers composés de soixante-dix personnes, situés à Annecy, en Haute-Savoie : en passe d’être labellisé Patrimoine Vivant, Initial fête ses 25 ans cet automne… tout en valorisant une nouvelle vitrine de ses activités. Accompagnant depuis de nombreuses années les acteurs de l’industrie du luxe (horlogerie,
joaillerie, bijouterie, mode, mobilier et accessoires) – partenariats encadrés par des accords de confidentialité –, Initial a créé en mai dernier un département baptisé Les Créations, spécialement destiné au luxe mais aussi aux métiers créatifs, comme l’art, le design et l’architecture, pour des produits made in France. Pour Catherine Gorgé, secrétaire générale du groupe : « Le luxe d’aujourd’hui recherche l’alliance des technologies d’impression 3D, d’un savoir-faire artisanal de finition et de nouvelles matières. Les acteurs du marché s’emparent des innovations et recherchent des exclusivités. » Les marques réfléchissent à des matières brevetables, de nouvelles textures et des couleurs exclusives ; le design et la créativité deviennent maintenant sans limites. « N’oublions pas que l’un des enjeux majeurs est de protéger les marques. Le groupe réfléchit, par exemple, sur l’ajout de traceurs garantissant l’authenticité du produit. » Pour répondre à la demande de cette clientèle exigeante, que l’on soit dans les ateliers de fabrication additive (autre appellation de l’impression 3D) ou dans des
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© HAMILTON DE OLIVEIRA
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VIBRATION DESIGN PAR SYLVIE LOISEAU
© PRODWAYS
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LUXE ET DESIGN
DESIGN BY LES CRÉATIONS
savoir-faire traditionnels, l’excellence est de mise chez Initial, qui se positionne sur le secteur premium de l’impression 3D : « Les projets demandent toujours une haute capacité de finition et de précision, un soin du détail et de la perfection. » Le savoir-faire et le travail de finition sont essentiels, « à l’atelier, toutes les finitions sont faites à la main. Le toucher est extrêmement important, notamment pour sortir des préjugés de l’effet plastique, des matières rugueuses ou des stries visibles, que l’on attribue régulièrement aux impressions 3D ». Selon Catherine Gorgé, le caractère de rareté, d’unicité qui définit
un produit de luxe est, aujourd’hui, de plus en plus interprété dans un sens de personnalisation. Grâce à une poudre polyamide, 100 % renouvelable et bio-sourcée obtenue à partir de l’huile de ricin, ou à une poudre de polyuréthane (plus communément appelée TPU), il est actuellement envisageable d’imaginer des développements innovants dans les métiers créatifs et le luxe : « Si jusqu’à présent, les matières permettaient la réalisation de pièces exceptionnelles de défilés haute couture, elles étaient encore peu flexibles et potentiellement allergisantes. Avec les nouveaux matériaux souples et compatibles avec le
contact de la peau, on peut imaginer des accessoires et des textiles tricotés en 3D véritablement mous, s’adaptant à des morphologies scannées et donc uniques, par exemple pour la haute couture, le mariage, la lunetterie et les accessoires de luxe… » Les Créations travaillent aussi sur la valorisation des archives et du patrimoine des marques : en scannant une pièce ancienne, unique, même cassée, on peut la dupliquer, redimensionner avec une précision extrême les éléments manquants, la restaurer et recréer la pièce avec ce qui était endommagé afin de la revaloriser. « Toutes ces technologies complé-
mentaires apportent une avancée dans les techniques de restauration. Le scanner dispense du dessin et fait gagner une étape en supprimant, par exemple, le recours à la reconstitution ; les nouveaux outils permettent de passer du 2D au 3D rapidement. » Une façon pour les acteurs du luxe de capitaliser sur leur patrimoine, de rééditer des pièces de collections, de développer des services à la pointe de la technologie, de concevoir de nouveaux produits parfaitement adaptés à chaque demande, en traduisant scrupuleusement le désir du client, tout en lui faisant vivre une nouvelle expérience.
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LUXE ET DESIGN
TRIBUNE
LA FRENCH LUXE LUXE ET ENTREPRENARIAT Initiée en juillet dernier à l’occasion du salon du luxe, LaFrench Luxe a pour ambition de réunir les PME-PMI françaises de l’univers du luxe. L’occasion de leur laisser la parole dans nos pages.
« Chaque jour les médias français nous rappellent à quel point nos grandes entreprises – tous secteurs confondus - se font bousculer par un nouvel entrant : Accor face à AirBnb, G7 face à Uber,… Et pourtant, un «petit» secteur résiste toujours et encore à l’envahisseur : le Luxe. Dans le fond, que ce secteur fasse cavalier seul n’est pas si étonnant : la raison d’être du Luxe, n’est-elle pas de cultiver une certaine différence, une certaine unicité ? Et puis, soyons chauvins, puisque certains des leaders mondiaux sont français, il serait dommage de les voir se faire doubler par un nouvel acteur made in
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somewhere else. Seulement voilà : espérer pieusement que la tornade startups épargne le Luxe et nos fleurons nationaux, ce n’est pas très raisonnable. Et ce n’est qu’une question de temps avant que les premières secousses arrivent... Alors plutôt que de jouer la montre, pourquoi ne pas jouer l’attaque ? Car il existe déjà de nombreuses et très belles pépites françaises dans le Luxe. Des pépites qui s’appuient sur notre savoir-faire artisanal et notre savoir-être français, si réputés. Avec à leurs têtes des entrepreneurs, un peu agitateurs et souvent talentueux, qui apportent un regard nouveau
sur le Luxe et contribuent ainsi au rayonnement de la France dans ce domaine. Voilà pourquoi nous avons décidé, en tant qu’entrepreneurs du Luxe, de rassembler nos forces autour de valeurs communes (émotion, excellence, savoir-faire artisanal français) pour fonder LaFrenchLuxe. Cette initiative, ouverte à tous les entrepreneurs & agitateurs du Luxe, a un triple objectif : imaginer le luxe de demain, créer un réseau de compétences, et bien sûr faire rayonner les pépites du luxe français. LaFrenchLuxe servira de vitrine et de porte voix à tous ceux qui
partagent nos valeurs afin que leur travail, leurs innovations ou leurs créations soient visibles aux yeux du grand public. Faire un lien entre la main du designer, de l’artisan et la main d’un public hédoniste à la recherche du beau, de l’original et de l’exclusif. Nous sommes convaincus que le luxe à la française a un avenir magnifique. Mais cet avenir passe – en partie – par l’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs du luxe made in France. Ainsi que par le soutien d’une classe de consommateurs sensibles aux valeurs que sont l’émotion, l’excellence et le savoir faire artisanal français. A vous donc de le faire briller. »
APPEL À CANDIDATURE
Participez au salon Révélations avec Bee medias ! Du 3 au 8 mai 2017 se tiendra la troisième édition de la Biennale internationale des métiers d’art et de la création contemporaine au Grand Palais 400 artistes - 38 566 visiteurs dont 11 000 professionnels en 2015
Bee medias, groupe plurimédia et éditeur des magazines :
lance un appel à candidature et propose d’accueillir dans leur espace dédié, 16 créateurs ou duos designers/artisans-créateurs pour mettre en avant leur création. Les designers et artisans-créateurs sélectionnés bénéficieront : ◗ de l’ exposition d’une de leurs créations durant toute la durée du salon
Espace Bee medias/Salon Révélations 9 place du général Catroux -75017 Paris email : revelations@beemedias.fr
◗ d’une présentation vidéo diffusée sur les sites Web et réseaux sociaux de Design @ Home, Intramuros, Archictectures CREE, Extérieurs Design, Le Courrier du Meuble et de l’Habitat et les autres sites du groupe Bee medias, et sur le site du Salon Révélations
Chaque dossier doit contenir : ◗ un CV ◗ un dossier de presse ◗ un texte de présentation (5 lignes en français + traduites en anglais) ◗ 7 visuels HD de créations déjà réalisées et si la pièce qui sera exposée n’est pas réalisée : une esquisse et un descriptif (matériau, taille)
◗ d’un article dans Design @ Home, Intramuros, Archictectures CREE, Extérieurs Design, Le Courrier du Meuble et de l’Habitat ◗ d’une présence dans le catalogue et les outils de communication du Salon Révélations Pour participer à l’événement, adressez votre dossier avant le 10 novembre à
réalisation à un artisan-créateur, il sera indiqué les noms du designer et de l’artisan-créateur. Un comité regroupant des représentants de Design @ Home, Intramuros, Archictectures CREE, Extérieurs Design, Le Courrier du Meuble et de l’Habitat et de la direction de Bee medias se réunira fin novembre pour sélectionner les 16 candidatures, et s’assureront auprès du Salon Révélations de leur conformité avec la ligne artistique du Salon.
Les collaborations sont acceptées, et les deux noms seront mentionnés dans les textes de présentation.
Les créateurs retenus seront tenus de verser une participation forfaitaire de 1000 € HT (qui comprend les droits d’inscription, l’assurance et les frais techniques, les outils de communication, les agents de sécurité du Salon...).
Pour toute œuvre présentée par un designer ayant fait appel pour sa
La conception et le transport de l’œuvre sont à la charge du participant.
TALENTS A SUIVRE
REGARDS
SUR LA MATIÈRE
Artistique, artisanale ou industrielle, cinq créateurs nous livrent leur vision du design. Nicole Maion, Anne Swynghedauw et Coralie Técher.
Ben Storms, l’alchimiste de la matière
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© Mike Chino
Le pressé ratait tout ; l’amateur de design s’arrêtait. Et l’on voyait ainsi les visiteurs, surpris, toucher ce fin plateau de marbre pour s’accroupir enfin et admirer le miroir de la partie inférieure du plateau de cette table. L’innovation et le travail surprenant de la table In Vein, conçue par Ben Storms et présentée par l’éclaireur au PAD (Pavillon des arts et du design, salon qui s’est tenu du 27 mars
au 3 avril 2016 à Paris), ont tant conquis le public comme le jury du PADParis qu’elle remporta le prix du Design en avril dernier. Mais le regard étonné des visiteurs était aussi une véritable récompense aux yeux de l’auteur de cette table, le jeune créateur belge Ben Storms : « J’aime surprendre et quand le public s’arrête pour regarder mes créations, avec un sourire ensuite, est le plus beau compliment à mes yeux. » La surprise est d’autant plus nourrie quand on effleure les textures de ce marbre
tout en finesse et que l’on ressent sous les doigts autant de détails uniques. Rien d’étonnant, car Ben Storms s’empare du matériau pour tenter d’en repousser les limites : « Le marbre est par définition lourd, cassable, froid et coûteux mais il devient, avec In Vein, léger, protégé et moins onéreux. » Un résultat qui est fruit de constantes recherches dans son propre atelier. « Je crée à partir du matériau et de ses caractéristiques. Et à mes yeux, le meilleur moyen de ressentir le matériau utilisé est de le travailler avec ses propres mains. Pour certains modèles, les plus beaux détails surgissent au cours du processus, ces petites imperfections qui sont le résultat de ce travail artisanal. » Ce processus d’expérimentation constante de la matière est la marque de fabrique de Ben Storms. Après un cursus artistique, le créateur belge, âgé
de 33 ans, s’immerge depuis trois ans dans l’univers du design sans pour autant mettre de côté ses créations artistiques. Une manière de poursuivre son exploration permanente des matériaux à commencer par la pierre et le marbre. Ses deux créations, In Vein, avec sa logique fonctionnelle, et In Hale, plus une sculpture qu’une table, illustrent combien la matière peut être transcendée dans une logique tant artistique que design, au gré de réflexions et de techniques tout autant artisanales qu’atypiques mises en œuvre par Ben Storms. Pour le jeune créateur, le design reste néanmoins plus difficile, car il s’agit de concevoir « une création intelligente » par rapport à une œuvre d’art et définir le design « comme une combinaison réussie de différents paramètres, de la fonction,
Ben Storms table In Hale, Galerie L'Eclaireur.
Damien Gernay, table Mer noire, Galerie Gosserez
de l’esthétique, mais aussi de l’utilisation de la matière, de la technique et l’émergence d’une certaine tension ». Si In Vein est produite en série limitée de façon artisanale, Ben Storms ne refuse pas l’idée de créer de manière industrielle si un éditeur vient à lui. Pour l’heure, le talentueux créateur belge poursuit ses expérimentations autour du verre avec, encore et toujours, la volonté de dépasser les contraintes du matériau pour le transfigurer et en faire jaillir la surprise.
Damien Gernay, les contes magnétiques de la matière Magnétique, elle miroitait dans
le clair-obscur du stand de la Galerie Gosserez au PAD à Paris et happait le regard… La table Mer Noire conçue par le designer belge Damien Gernay se veut être un instantané de la mer retranscrite après un travail technique d’ampleur autour du moulage du cuir et de la mousse expansée. « Le grain de cuir me fait penser aux caustiques, ces traces de lumière sur l’eau générées par la réfraction », explique le créateur qui souhaitait
figer ces effets sur le cuir. Un long process technique sur la mousse expansée et le moulage de cuir lui a permis ainsi de faire naître cette table basse sculpturale. Cette création illustre à la perfection l’approche de Damien Gernay de la matière afin d’en extraire des pièces de design et leurs petits détails qui les rendent uniques, qu’elles soient le fruit d’un process industriel ou artisanal. Toutes ont cependant un point commun, à savoir une démarche artistique assurée. « Ma contrainte est en effet d’intégrer de la fonctionnalité dans mes créations, qui sont au départ des pièces d’art. » Cette ambivalence entre art et design se retrouve tout au long du parcours de Damien Gernay. C’est ainsi l’art qui intéresse ce dernier dès sa prime jeunesse avant le côté plus pragmatique du design, et il choisit pour cette raison l’approche conceptuelle de l’ESA Saint-Luc, à Tournai, en Belgique, plus orienté vers l’art, où il fait ses premières expériences sur la matière. S’ensuivent des collaborations autour de scénographies de danse contemporaine et des installations en matière d’art numérique. Un retour en France à l’occasion de son entrée en tant qu’artiste en résidence au Fres-
n oy - S t u d i o national des arts contemporains, à Tourcoing, s’est poursuivi par la création de son propre studio à Belgique en 2007. Après une participation au Salone Satellite à Milan et des expositions, il enchaîne les collaborations avec des maisons légendaires, comme Delvaux, spécialiste du cuir, autour de pièces d’art uniques qui consacrent le savoir-faire de l’entreprise de luxe belge, mais également avec des éditeurs de design tels Mog Design ou Eno Studio. Chacune de ces créations propose une image forte assortie d’une double lecture : « Plus on s’en approche, plus il se passe quelque chose », explique le créateur. Et d’ajouter : « J’essaie toujours de rendre la matière la plus sensible en étant le plus fidèle possible à mon concept de base. » Et ce sont des essais, des chutes de matière, un excédent de mousse, un bois qui travaille qui deviennent le point de départ de la création, « avec le côté non maîtrisé, la notion d’erreur, car j’incite la matière à trouver son chemin », le tout assurant la
singularité de chaque pièce. « Je cherche à toujours trouver un petit quelque chose qui différera, sans que cela pose trop de problèmes en fabrication, et j’y parviens, notamment avec Mog. » Cette volonté de rendre unique un objet, y compris en production industrielle, est, à ses yeux, une nécessité dans le raz de marée de créations design, et de citer la réussite en la matière de créateurs comme l’Italien Gaetano Pesce ou Oki Sato, le fondateur de Nendo, dont les pièces très poétiques, d’un geste simple, racontent une histoire. Et la vue maritime de Mer Noire à ce titre est aussi un joli conte !
Damien Gernay, table nature synthetique.
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TALENTS A SUIVRE
Giacomo Moor, collection Woodyzoody, toucan
@LORENZOBRINGHIELI
Giacomo Moor, la passion du bois
Nommé Meilleur Jeune Designer au Salon du meuble de Milan 2016, Giacomo Moor, entre design et artisanat, revendique une profession hybride, jamais très éloignée de son matériau favori, le bois. De la recherche personnelle à la production industrielle, ce jeune designer, né à Milan en 1981, fait ses études à l’école polytechnique de Milan. En 2009, il est déjà remarqué et remporte un succès immédiat avec une publication de sa thèse autour du bois entre sculpture et design dans la revue mensuelle italienne Abitare. « Ma passion pour le bois a mûri pendant mes études et j’ai pu m’initier à la menuiserie. Les gestes, le savoir-faire, l’aspect artisanal m’ont
conquis. Je suis désormais convaincu que l’atout d’un projet est de produire des pièces uniques et des petites séries. » Puis il fait ses débuts chez un artisan et, tout en étudiant les matériaux et les techniques de fabrication, apprend les rudiments du métier de charpentier. Giacomo Moor développe très vite une méthode personnelle de travail, associant l’habileté manuelle de l’artisan à la rigueur intellectuelle du designer. En 2011, il lance son studio-atelier, GM, un moyen pour lui de suivre le processus pas à pas, du concept au produit fini, et d’améliorer son travail à chaque étape. Concepteurs, architectes et artisans non seulement partagent l’espace mais mettent aussi à contribution leurs expériences enrichissantes. Procédé artisanal, méthode de travail moderne, ces paramètres sont une manière innovante de suivre les projets à différentes échelles, de la série limitée de meubles et d’ameublement aux accessoires en passant par les systèmes intégrés de mobilier pour des appartements privés ou des bureaux. « Mon but n’est pas d’imposer mon style personnel mais de partir de zéro à chaque projet, en essayant de comprendre les exigences les plus profondes de mon client afin de lui proposer les meilleures solutions. Par conséquent, je l’invite à participer à toutes les phases du processus de production et à entreprendre un voyage
commun et synergique dans lequel mon rôle est presque maïeutique. » Créations poétiques, comme le Tucano de la collection Woodyzoody, plus proche d’une œuvre d’art que d’un produit de l’industrie, ou esthétique moderniste, à l’image des étagères pour l’éditeur Acerbis… En développant sa propre méthode de travail, Giacomo Moor, en chef d’orchestre, s’octroie des libertés dans les projets sur mesure de systèmes, de cuisines, d’appartements et dans le choix des clients et des éditeurs, tels qu’IIide, Memphis et Environment Furniture, et apporte aussi des solutions pour le secteur tertiaire.
Valerio Sommella, nature industrielle
Avec pour terrain la production d’objets en série ou en édition limitée, Valerio Sommella évolue dans le sillon des grands designers
italiens. Né en 1980 en Toscane, il est diplômé de l’école polytechnique de Milan en 2004. Il entame sa carrière de designer aux côtés de Stefano Giovannoni, lui même collaborateur d’Ettore Sottsass. On peut y voir une vraie filiation, celle de la rigueur et de la fantaisie réunies du design industriel italien, qui seront déterminantes dans sa carrière. Initié au design industriel auquel il se rattache, il concrétise ses projets avec Alessi, entreprise italienne de référence. Il aime imaginer les petits objets de tous les jours, rendre beau et utile un banal accessoire de cuisine ou jouer sur l’ambiguïté des formes. L’autre influence majeure de son travail est celle du créateur Marcel Wanders et de son équipe avec laquelle il collabore à Amsterdam. On peut y voir la naissance de sa collaboration avec l’entreprise Moooi, fondée par le célèbre designer néerlandais, qui orientera ses choix et ses projets futurs. En 2009, il retrouve son pays natal et fonde son propre studio de design, Valerio Sommella Design Studio, à Milan. Il s’est toujours attelé à cogiter sur des objets, des meubles, de l’éclairage, des accessoires, de l’électronique, avec la même attention pour les petites productions que pour celles à grande échelle destinées au marché de masse. « Chaque projet est l’ultime occasion
Valerio Sommella, décapsuleur Bulla, Alessi.
Valerio Sommella , alessi, repose-cuillère t1000
de tester le processus de conception comme un dialogue constant entre le contexte, les utilisateurs, les matériaux, les technologies et l’esthétique. Les objets qui en résultent ne sont pas les chapitres d’un même livre, mais des histoires courtes qui ont chacune leur propre identité, leurs caractéristiques. » Avec sa vision très large du design industriel, Valerio Sommella Design Studio a développé des projets très différents pour des entreprises telles qu’Alessi, Calligaris, Fabbian, Falmec, Honda, Konica Minolta, Kundalini, Modo, Moooi, Panasonic, Toyota, United Pets, ou encore Vistosi. Ses dernières créations de tapis pour l’éditeur Moooi, présentées à Milan, sont radicalement différentes des objets produits auparavant. Le défi technologique, au-delà de l’effet produit, a enthousiasmé le designer, avec le même esprit que pour la conception d’un objet de design industriel. « Derrière cette collection, l’idée est intimement liée à la technologie imprimée utilisée par Moooi. C’est un long processus de recherche qui a commencé avec des images numériques de fourrure, le but étant de créer l’illusion de marcher sur une surface molle qui est parfaitement lisse. » Le résultat final est une collection qui s’inspire largement de la tradition du tapis persan remontant au xvie siècle, dans un processus de technologie
contemporaine et complexe. Les images finales sont constituées de 500 000 poils par mètre carré avec une résolution d’impression de 76 dpi. Un voyage dans le temps et l’espace, de l’Iran historique aux nouvelles technologies..
Atelier Sauvage, Natures créatives Visionnaires amoureux de la nature, Paul Demarquet et Albane Salmon sont le visage et les mains d’Atelier Sauvage. Ce duo, c’est avant tout l’histoire de la rencontre entre deux esprits qui ne demandaient qu’à se trouver pour laisser parler leur créativité. En 2013, voisins d’établi dans un cours du soir à l’école Boulle (école supérieure des arts appliqués et lycée des métiers d’art), l’alchimie des idées et l’amour du bois font naître l'envie de s'associer pour créer Atelier Sauvage. Ainsi, depuis maintenant un an, sueur et patience font partie de leur quotidien dans leur atelier, où chacune de leur création voit le jour. Un travail fait avec envie et de qualité, puisque Paul et Albane réalisent à la main, en bois massif, chacun de leurs produits : cette proximité avec la matière leur permet d’insuffler à chaque pièce la passion qui les anime. Chez Atelier Sauvage, le bois est maître. De la lampe Anima au Buf-
fet bar, il est pensé, travaillé, réalisé de façon qu’on le sente vivre dans les intérieurs. Quand on leur demande pourquoi cet attachement , c’est presque en chœur que chacun évoque un lien avec son enfance passée dans le Sud de la France. Calanques pour l’une et Provence pour l’autre, ces espaces leur ont transmis cette envie d’introduire la nature dans l’intimité des demeures. Pour Paul, le bois apporte une certaine aura à une pièce, sa présence totémique permet à chacun de se projeter, d’imaginer ce qu’il veut, « le bois est un support de rêverie et de voyage intérieur ». Cette matière naturelle garde une part de mystère ; sans sens précis, elle se réinvente au gré des envies. Pour ces deux designers de 28 ans, l’émotion transmise par le bois a aussi une fonction thérapeutique. Avec la même approche, le travail en duo s’est imposé comme une vérité qui se magnifie avec le temps. Aujourd’hui, Albane assure qu’elle ne se verrait plus travailler seule – bien qu’il soit difficile de laisser quelqu’un d’autre s’approprier ses idées. Atelier Sauvage s’identifie par un ADN d’exploration et de dépassement, Paul et Albane ne s’inscrivent pas dans une logique de production industrielle. Leur but étant d’exposer dans des galeries et de créer pour les particuliers, ils sont en autoproduction et aménagent déjà de leurs
meubles si particuliers des restaurants de la capitale
Atelier sauvage, lampe Anima
RÉÉDITIONS
Seconde jeunesse En se plongeant dans les archives, les éditeurs de ces pièces iconiques nous livrent une part de leur histoire et s’inscrivent dans la grande saga du design. Anne Swynghedauw 1
Sculpture lumineuse
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Unique en son genre et témoin de la période communiste révolue, ce lustre a été conçu dans les années 1980 pour l’Hôtel Praha à Prague, aujourd’hui détruit. À partir des fragments de verre subsistants, et fidèle aux documents d’époque, l’éditeur Lasvit recrée ce luminaire composé de différentes épaisseurs de verre, afin de former une modulation d’effets kaléidoscopiques. Sans hésitation, on peut le qualifier d’œuvre d’art, car signé de l’artiste verrier Stanislav Libensky, qui travailla avec son épouse, Jaroslava Brychtova (décédée en 2002), et qui fut l’un des artistes pionniers de l’art du verre appliqué au design. Lasvit, lustre Praha, création Stanislav Libensky 1980, prix sur demande.
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Jolie tourelle
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Achille Castiglioni a souvent mené une réflexion aboutie sur la notion d’espace perdu, susceptible d’être utilisé par le design. Beaucoup de ses nombreux dessins, autour de l’aménagement intérieur, furent destinés à tous les recoins des maisons, comme cette étagère longiligne et étroite. Karakter Copenhagen, étagère Lungangolo, création Achille Castiglioni 1991, prix sur demande.
Essentielle
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Elle appartient à la collection lancée par l’éditeur qui promeut les pièces oubliées du design des grands créateurs du xxe siècle. Toute en finesse et en raffinement, elle est d’une modernité à couper le souffle et offre une autre facette de la prodigieuse créativité novatrice de Joe Colombo. Karakter Copenhagen, lampe Domo, création Joe Colombo 1988, prix sur demande.
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Un grand classique
Il a fait partie de la première collection de quatre chaises, créée pour l’éditeur danois, comprenant la célèbre CH24, plus connue sous le nom de Wishbone Chair. Fabriqué en conformité avec les croquis originaux de Wegner, dans les règles de l’art, ce fauteuil reprend les caractéristiques du savoir-faire de l’ébéniste et du designer : le bois massif, les accoudoirs plats aux bords arrondis et l’assise tressée en cordon de papier. Carl Hansen & Son, fauteuil bas CH22, création Hans J. Wegner 1950, noyer ou chêne ou laqué noir et cordon de papier, à partir de 3 900 €
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RÉÉDITIONS
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Énigmatique
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Tout au long de sa carrière, l’architecte Achille Castiglioni a travaillé à la conception d’objets afin de les épurer et d’en éliminer tout le superflu. Ce modèle polyvalent en est un bel exemple, composé d’une tige métallique haute montée sur un support en trépied et d’un coffret en bois. Ouvert ou fermé, il peut être utilisé comme une table de chevet, un plateau, une table basse ou simplement comme une boîte de rangement pour vos objets favoris. Grand fan de bonbons, on dit que Castiglioni l’aurait utilisé pour stocker ses péchés mignons ! Karakter Copenhagen, cabinet Comodo, création Achille Castiglioni et Giancarlo Pozzi 1988, prix sur demande.
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Collector
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À l’occasion du 60e anniversaire de la naissance du maître de l’acier et adepte du « less is more », deux créations majeures sont remises au goût du jour. Ces icônes emblématiques de la marque ont connu leur heure de gloire. Elles sont rééditées, en version limitée sur douze mois, dans de nouvelles finitions ; pour le fauteuil, dans un revêtement en nubuck très chic et sensuel, et pour la table basse, avec un plateau en marbre rare de Petra. Fritz Hansen, fauteuil PK22 et table basse PK61, créations Poul Kjærholm, prix sur demande
Fonctionnalité à l’honneur 3/
Attaché à une vision démocratique et multifonctionnelle de l’objet, le génial designer Joe Colombo a imaginé une série de dix verres sur le principe de deux formes géométriques distinctes. Destinés à un large éventail d’utilisations, ils accompagnent repas et apéritifs : on y boit aussi bien de l’eau que du whisky (avec modération !)… Karakter Copenhagen, verres Sferico Glass Collection, création Joe Colombo 1968, prix sur demande.
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Intemporelle
Primée à Milan en 1954, cette lampe a été créée en réponse à l’architecture moderniste, dont l’héritage se poursuit encore aujourd’hui. Pour le centenaire de la naissance de l’architecte norvégien Birger Dahl, elle se renouvelle avec une couleur inédite, développée par Pantone. Northern Lighting, lampe Birdy, création Birger Dahl 1952, chez Made in design, 242 €
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¢ CH RIST ELLE PERR IN
MAKING OF
AU FIL DE
L’EAU
Dessins naïfs, schémas ou messages codés ? Les esquisses d’Isabelle Daëron posent question. Dans leur assemblage complexe, elles sont pourtant d’une limpidité déconcertante, à l’image de la réflexion de la designer tenace et lumineuse. Anne Swynghedauw - dessins Isabelle Daëron Lauréate 2015 des Audi Talents Awards avec le projet « Les Topiques ou l’utopique désir d’habiter les flux », présenté aux D’Days 2016, Isabelle Daëron n’en revient pas de ce qui lui arrive. « C’est vraiment merveilleux ! » s’exclame-t-elle d’une voix claire. « J’ai la possibilité désormais de travailler de nouveaux matériaux, de mettre au point les prototypes, tout en étant accompagnée sur le plan financier et humain pendant une année. » Elle, dont le travail repose sur la réflexion autour du milieu habitable, a reçu cette prestigieuse récompense qui lui permet d’aller plus loin dans ses projets. À la question, « êtes-vous artiste ou designer ? », sa réponse est catégorique : elle reste attachée à sa formation première, et ce, depuis ses études à l’École supérieure d’art et design de Reims et
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de l’ENSCI-Les Ateliers. Depuis 2009, elle se concentre sur l’habitat et l’environnement qui auraient pu la mener vers la science, l’écologie ou le milieu de l’art contemporain. « Les Topiques », typologie d’objets issus de son imaginaire, sont un ensemble de dispositifs urbains proposant de nouveaux usages des flux naturels (l’eau de pluie, le vent, la lumière) et des énergies alternatives. Vaste programme qui laisse la jeune femme de 32 ans convaincue que son outil de travail est une part intégrante du process de création et du contexte d’utilisation. « Au stade de l’avant-projet, je réalise de petits croquis qui forment un mur de recherche sur lequel se posent mes inspirations. Je procède toujours de la même manière : à partir d’une feuille format A4, je commence en haut à gauche, de préférence avec des feutres, que je trouve plus précis avec
un choix de couleurs plus arrêté. Puis, j’assemble les feuilles selon l’ampleur des projets », détaille Isabelle. Installation, scénographie, recherche en design… Les projets issus de sa réflexion multiforme imaginés dans leur globalité explorent le milieu habitable et les éléments naturels qui le constituent. Ses feuillets remplis d’étranges hiéroglyphes en sont le témoignage intense et vivant, eux-mêmes objets de design, constituant de grands formats pouvant aller jusqu’à trois mètres de longueur ! Depuis plusieurs années, ses recherches dans l’espace public font surgir des mises en scène créatives qui tirent parti des ressources naturelles sur leur lieu de production afin d’en réduire au minimum les étapes de transformation. Isabelle Daëron se questionne sans cesse et est en perpétuel mouvement. « Si un éditeur me demande de dessiner un
bougeoir, je le fais ; ce qui m’intéresse, c’est de chercher et de trouver aussi ! Je ne veux pas me cantonner au stade expérimental. » Après l’étape ultime de la réflexion, le projet évolue vers un dessin plus finalisé, un brin naïf mais assuré ; la designer a recours aussi aux plans, aux dessins en trois dimensions générés par l’informatique et aux maquettes volumétriques. Fontaines filtrant l’eau de pluie, collecteurs de feuilles fonctionnant grâce au vent, micro-réseau d’irrigation, miroir de ciel alimenté à l’eau de pluie ou « Chantepleursur-Seine », objet de son prix, pour irriguer un espace vert parisien… Tous font partie de la même famille, « Les Topiques », et réunissent une approche écologique et poétique, dont le cheminement est l’expression d’une pensée foisonnante.
© FA
BIEN
BREU IL
« Chantepleure-sur-Seine » propose la revalorisation du réseau d’eau non potable de Paris. Dès le milieu du XIXe siècle, la ville se dote d’un double réseau d’eau : l’eau potable, destinée à la consommation, et l’eau non potable, prélevée dans la Seine et dans le canal de l’Ourcq, utilisée pour l’arrosage des espaces verts et le nettoyage. Ce second réseau est menacé un temps d’abandon, car vétuste et sous-utilisé. Le dispositif, conçu pour des jardins collectifs, propose de nouveaux usages : un bassin de phyto-épuration filtre l’eau non potable, et les « Chantepleures », ces drôles d’arrosoirs à immerger, sont mis à la disposition des visiteurs pour arroser une plantation potagère. Un nouvel usage, poétique et participatif, de l’eau non potable.
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PROTOTYPES
PREMIÈRES VERSIONS CRÉATIVES Fin de résidences pour les professionnels, projets de fin de cycle pour les étudiants, présentation dans le Off de la Milan Design Week… Sélection de créations prometteuses encore à l’état de prototypes. Coralie Técher - Nathalie Degardin
Note géométrique Des formes octogonales entrent en contraste avec le doux camaïeu de bleu d’une assise très confortable : Octave est structuré par des pieds en métal qui font écho à son allure géométrique, et se présente aussi dans d’autres coloris, dans le même esprit de déclinaisons de couleur. Fauteuil Octave, création Florian Duloisy, projet de fin de diplôme de l’ École Bleue.
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© BERNARD RENE GARDEL
Ingénieux
Cuisiner nature
Cet ensemble chic et minimal est issu d’une réflexion sur le cuir dans le cadre du projet Pia Dira. Le cuir très épais, trempé dans de la paraffine puis séché et durci, se glisse dans une armature en fil d’acier anodisé démontable, dans un esprit d’écritoire. Projet Pia Dira, création de Julian Nydegger et de David Reichling, étudiants à l’université des sciences appliquées de Suisse.
Piétement en acier, rail en chêne et modules en acier plié composent ce bureau d’un nouveau genre. Le rail comprend deux rainures où s’emboîtent les éléments, écritoires, rack à magazines et même vanity case, au rythme des envies et des besoins. Bureau Nomade, création d’Élodie Rampazzo, projet de fin de diplôme de l’École bleue, lauréate du prix du jury Rado Star Prize.
Ces étudiants ont travaillé sur la façon dont les ustensiles participent à la cuisine, lui conférant de l’intimité, de la chaleur, de l’échange, quand parfois il est difficile de nourrir une personne. Bois et céramique apportent ici saveurs et légèreté dans les temps de préparation. Etudiants de l’université Tomas Bata de Zlín, République tchèque, présenté à la Milan Design Week.
© CO.ARCH STUDIO
© CO.ARCH STUDIO
Secrétaire de choix
Comme des bras qui enveloppent de leur douceur, Confident est un cocon où la détente est de mise. Ses torsades de mousse s’enroulent autour de tiges de métal, lui donnant l’aspect d’un bourgeon de rose prêt à éclore. Fauteuil Confident, création de Morgane Huot-Marchand, projet de fin de diplôme de l’École bleue.
© ERIC CLAESSON, JACOB TOVEDAL
Cocon intime
Bureau à domicile
Souplesse
De métal et d’acier
Transparence
Une suite spécialement conçue pour le travail à la maison. Portecrayons, repose-tablette, presse-papier, Domoffice dynamise le bureau avec des objets aux lignes pures. Le but étant de créer une ambiance enrichissante et stimulante propice au travail. Domoffice, développé par l’université polytechnique de Valence (Espagne), au campus d’Alcoy, présenté à la Milan Design Week.
Profiter d’un moment intime et privé sur sa terrasse ou son balcon, même en ville, c’est possible, pour peu que l’on aménage l’espace en conséquence. EFF, imaginé en trois parties, se compose d’une arche qui accueille les plants de fleurs, d’une table disposée à réunir quatre personnes et d’une lampe solaire, idéale pour les soirs d’été. EFF, création de Sara Sjöbäck, étudiante au Beckmans College of Design, présentée à la Milan Design Week.
La ligne de table SM22 est d’abord créée à l’occasion d’un projet d’intérieur à Milan. On découvre une structure géométrique en métal, qui soutient une tige d’acier et un plateau fait de bois verni aux couleurs pastel. Un ensemble brut auquel s’ajoute une lampe pivotante qui illumine chacun de nos mouvements. SM22 Line, création d’Andrea Pezzoli et de Giulia Urciuoli, Co.Arch Studio, présentée à la Milan Design Week.
Pendant sa résidence à la villa Kujoyama, François Azambourg a cherché à exploiter la finesse des rebuts de bois des charpentiers japonais. Travaillés, laqués, tissés ou collés, ils sont recyclés en paravent, en bols… Cette recherche a été présentée lors de l’exposition « La nature des choses », au musée des Arts déco, durant les D’Days. François Azambourg, création issue d’une résidence à la villa Kujoyama, Kyoto, Japon.
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LIFESTYLE
DESIGN AUTOMOBILE
FABIO FILIPPINI,PININFARINA
« L’ÉQUILIBRE IDÉAL ENTRE FONCTION ET BEAUTÉ » Pour tous les passionnés de voitures, Pininfarina rime avec Ferrari. Si les deux maisons italiennes sont à l’origine de chefs-d’œuvre, Pininfarina a également travaillé pour d’autres constructeurs, avec plus de mille concepts et 250 modèles mis en production. Outre le secteur automobile, Pininfarina s’est diversifiée dans tout l’univers de la création. Décryptage de l’ADN et de la philosophie de la maison turinoise avec Fabio Filippini, son directeur du design. Laurent André
Fabio Filippini et H2 Speed, la première supercar alimentée à l'hydrogène. 134
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1 / Le chronographe Cambiano pour Bovet 1822 célèbre les 80 ans de Pininfarina.
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2 / Vela pour Reflex, des lignes voluptueuses et dynamiques inspirées de l’automobile sportive. 3 / Ottantacinque, ou « 85 mètres » : c’est la longueur de ce yacht hédoniste qui comprend, entre autres, double piscine, plage et helipad.
En tant que designer, vous êtes toujours à l’avant-garde des tendances. Comment anticipe-t-on les besoins du consommateur ? Nous sommes entraînés à être curieux de la création contemporaine, des innovations technologiques et matérielles, des évolutions sociales et comportementales. Quand on démarre un projet auto pour la production, on obtient des données qui viennent
du marché : analyses de la typologie du client, analyses socioéconomiques, etc. Elles résultent d’une enquête qui concerne des véhicules dessinés cinq ans plus tôt, alors que nous dessinons l’objet qui roulera dans cinq ans. Il y a un delta de dix ans entre les deux. On doit donc construire autour de ça, être capables de faire cette rupture, de pousser ces données. Ce n’est pas en améliorant la bougie que l’on a inventé l’ampoule. L’histoire de Pininfarina est aussi
une source d’inspiration pour le futur. Il ne s’agit pas de la réinterpréter ou de rester dans l’hommage constant sans prise de risque, mais de partir de l’ADN et pousser les codes encore plus loin. Au-delà de ça, je pense qu’il faut que l’on soit toujours ouverts à toutes les formes de créativité : la mode, l’art contemporain, le design produit, l’architecture, la musique et la littérature. Ensuite il faut savoir les travailler à l’intérieur de soi, ce qui est lié à la sensibilité de chacun et
à sa capacité à comprendre quels sont les signaux cachés annonciateurs de nouvelles tendances. À quel point l’automobile influence-t-elle le monde du design ? Aujourd’hui, les frontières entre les disciplines créatives sont estompées. C’est un avantage énorme. Pour les habitacles d’automobiles, par exemple, les inspirations viennent de plus en plus de l’ameublement,
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LIFESTYLE
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1 /Ferrari 250 GT SWB California Spyder, 1961, 47 exemplaires produits.
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2 / La P4/5, modèle unique sur la base de la Ferrari Enzo, a été réalisée pour un collectionneur américain. 3 / Produit à six exemplaires, le roadster Sergio célèbre soixante ans de collaboration entre Pininfarina et Ferrari. 4 /et 5 / BMW Gran Lusso Coupé, l’essence du luxe par Pininfarina.
de la mode. On retrouve aussi de nombreuses technologies liées à l’expérience utilisateur issues du monde high-tech. De l’autre côté, avec ses innovations technologiques, matérielles et ses recherches poussées, l’automobile a inspiré l’architecture. Prenez l’exemple des vitrages : avant, dans l’architecture, ils étaient plats et bidimensionnels. Le développement des formes et des solutions inaugurées par le monde automobile leur a permis
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d’évoluer. Il y a un transfert dans un sens comme dans l’autre. C’est ce qui rend fabuleuse la période dans laquelle on vit. La maison Pininfarina s’est diversifiée : cuisines, architecture, transports… Comment faites-vous le lien entre ces univers ? En réalité, on utilise le même ADN sur tous nos projets. Il se compose de trois valeurs de base fortes : élégance, pureté, innovation.
C’est ça le luxe, chez nous. Il est valable pour toutes les formes de créativité, car il touche à une vision pure du design qui va à l’essence des choses. Nous avons développé un travail sur l’ameublement, les cuisines, les produits high-tech, d’autres secteurs du transport, tels les yachts, les trains… Il faut que ce soit élégant et émotionnel. Et jusque-là, ça marche. Car nous ne sommes pas dans la mode, l’affirmation du moment, mais dans la durée, le fondamental.
Comment réinvente-t-on la notion de luxe à une époque où ce terme est de plus en plus galvaudé ? Le luxe, c’est quelque chose qui va au-delà d’une simple perception matérielle. Il associe des valeurs objectives de qualité, de confort, de service, de précision, à un amplificateur d’émotions, à un côté irrationnel. C’est ça qui fait le luxe. Il faut fournir des prestations qui vont au-delà de la norme mais qui s’inscrivent
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aussi dans la durée. Le luxe n’est pas quelque chose qui se démode. Ce n’est qu’avec une certaine maîtrise, une précision, une mesure, que l’on arrive à toucher l’essence de la beauté. C’est quelque chose qui se traduit plus dans l’harmonie des proportions que dans des détails esthétiques ajoutés. Quelle est votre définition du design ? Je pense que le design est
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synonyme de création. Il s’agit de trouver des solutions à des problèmes fonctionnels grâce à l’esthétique. D’arriver à l’essence des choses, de créer des objets réels ou virtuels qui, par nature, expriment leur raison d’être, tout en donnant une vision qui va bien au-delà. Chez Pininfarina, nous essayons ainsi de toujours trouver l’équilibre idéal entre la fonction et la beauté de façon qu’elles s’alimentent mutuellement.
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LIFESTYLE
DESIGN AUTOMOBILE
LA VOITURE DE DEMAIN Ce n’est un secret pour personne : l’automobile sous la forme que nous lui connaissons est vouée à disparaître. La révolution a déjà commencé : les automobiles des prochaines années seront toujours plus connectées et partagées. Toujours plus efficace pour vous amener d’un point A à un point B en polluant le moins possible. Au milieu de ces innovations, un tout autre enjeu se dessine : comment faire pour que ces véhicules du futur ne soient pas de simple commodités mais demeurent un vecteur d’émotion ? Laurent André
Exemples de projets réalisés par des étudiants d’école de design pour la maison Pininfarina.
Objet de tous les fantasmes à sa création et depuis signe extérieur de réussite sociale, l'automobile s’est transformée au cours des deux dernières décennies en l’ennemi public numéro 1 des métropoles. Nombreuses sont celles qui souhaitent les faire disparaître du paysage au profit de transports publics. La crise identitaire que connaît le secteur découle également de l’évolution de la société : le monde devient virtuel, connecté et la notion de propriété perd de son importance. Avec un milliard de véhicules en circulation, il est urgent pour l’automobile de se réinventer. Ne plus être un problème mais une solution. Une
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nouvelle révolution est en marche, mais nombre des projets en cours de développement misent tout sur la fonctionnalité au détriment de l’émotion et la passion. Deux données qui ont fait l’essence de l’automobile depuis son plus jeune âge. Comment faire pour les intégrer dans les solutions de mobilité du futur ? C’est la question qui a été posée à plus de 80 étudiants d’école de design par la maison Pininfarina. Les réponses proposées avaient un fil rouge : l’émotion passera par le service partagé et l’adaptation à l’environnement. Les véhicules se fondraient alors avec le décor urbain. A l’arrêt, ils permettraient aux passants de s’as-
seoir dessus, de se transformer en borne de rechargement connectée où il serait possible d’échanger de multiples données. La modularité est une donnée importante : les véhicules s’adapteraient en fonction de leur utilisation, passant d’un transport familial destiné aux vacances à une sorte de deux roues urbain de moindre taille grâce à la dissociation de différents modules. Comme dans Minority Report de Steven Spielberg, la conduite en ville serait totalement automatisée, les voitures communiquant entre elles et avec leur environnement dans un cadre de sécurité extrême. Un moyen de fluidifier le trafic tout en réduisant les risques d'accidents.
N’ayant plus à se préoccuper de la route, l’utilisateur se retrouve avec du temps à combler. Il y a donc un enjeu absolument essentiel autour de l’aménagement intérieur. Finis les habitacles compartimentés : on profiterait par exemple d’un deck, comme sur un yacht pour admirer le paysage, faire la fête échanger avec les autvres. C’est en prenant en compte ces notions de partage et de bien-être que le dessin des véhicules du futur, et leurs fonctionnalités créeront de l’émotion, nécessairement différente de celle que l’on éprouve pour certaines autos aujourd’hui, ces dernières alors reléguées au rang d’œuvres d’art.
COUPS DE CŒUR DE LA SAISON Concept Mercedes-Maybach 6 La marque allemande a présenté cet été au Concours d’Elegance de Pebble Beach le concept Vision Mercedes-Maybach 6, un coupé luxe 2+2 de 5,70 mètres. Plus qu’une bluffante réinterprétation du style grands coupés des années 30, le concept car est un regard clair vers le futur. En témoignent la motorisation intégralement électrique ou encore cet habitacle aux lignes fluides qui privilégie luxe et haute technologie. Un bel exercice de style doublé d’une réflexion sur le renouveau du luxe dans les années à venir.
Lexus RC F : l’alternative Lorsque l’on évoque Lexus, on pense tout de suite à une berline luxueuse, confortable et baignée dans le silence de sa vertueuse motorisation hybride. Avec le coupé RC F, le constructeur japonais brise ses propres codes et propose une sportive mue par un V8 de 477 chevaux. Le coupé RC F offre un design très original avec des lignes tendues et tortueuses qui affichent clairement son ambition : être une alternative aux BMW M4 et Audi RS5.
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LIFESTYLE
EXPOS «L'ESPRIT DU BAUHAUS » DU 19 OCTOBRE AU 26 FÉVRIER 2017 MUSEE DES ARTS DECORATIFS
LE BAUHAUS UNE ÉCOLE MAJEURE Cet automne, le Musée des Arts décoratifs rend hommage au Bauhaus. École d’enseignement artistique qui a rayonné dans le monde entier, c’est une référence incontournable de l’histoire de l’art du xxe siècle, synthèse des arts plastiques, de l'architecture et de l’industrie.
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1 / Erich Consemüller, Scène du Bauhaus : inconnue au masque dans un fauteuil tubulaire de Marcel Breuer portant un masque d’Oskar Schlemmer. Photographie, 1926. 2 / Théière et passe-thé de Marianne Brandt, vers 1924.
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© BAUHAUS-ARCHIV BERLIN
Anne Swynghedauw
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© BAUHAUS-ARCHIV BERLIN
Désormais acquis et intégré à l’architecture et au design, comme une seconde peau, le Bauhaus témoigne d’une grande richesse dans ses terrains d’expérimentation. On a un peu perdu le fil de son histoire, voire oublié ce que fut la naissance de ce mouvement. Afin de cerner son influence considérable et ce sur quoi il s’est lui-même fondé, le musée des Arts décoratifs de Paris propose une exposition au parcours restituant le contexte de l’époque, à travers plus de 900 œuvres, objets, mobilier, textiles, dessins, maquettes, peintures. La fondation d’entreprise Hermès, mécène de l’exposition, se retrouve dans les préceptes de l’école, très impliquée elle-même dans la création et la transmission. Une école, un concept Né en 1919 en Allemagne après la Première Guerre mondiale, dans un contexte politique et économique difficile, il réunit sous un même nom, Bauhaus, ou « la maison du bâtir », l’école des Arts décoratifs et l’académie des beauxarts de Weimar sous l’impulsion d’Henry Van de Velde, peintre, architecte et décorateur belge.
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Fondé par Walter Gropius, architecte et designer allemand, le Bauhaus est avant tout une école prônant un enseignement avantgardiste. Ses préceptes pourtant novateurs font l’objet d’un manifeste, trouvent une filiation avec l’esthétique industrielle de la Deutscher Werkbund et avec le mouvement Arts and Crafts, mené par William Morris. Le programme et la nouvelle pédagogie se mettent en place, sous le signe de la pluridisciplinarité : arts du métal, du verre, du bois, du textile, mais aussi la photographie et la danse sont les disciplines enseignées d’égal à égal afin d’aboutir à une esthétique commune. Le fonctionnement pédagogique s’appuie sur des modèles empruntés au Moyen Âge, qui ne sont autres que le système de transmission et la relation des maîtres compagnons et des apprentis. « Architectes, sculpteurs, peintres, tous nous devons retourner à l’artisanat », écrit l’architecte Walter Gropius. Une pédagogie basée sur la pluridisciplinarité L’enseignement de quatre années est mené par des personnalités artistiques reconnues de toutes
nationalités. Une formation à la fois théorique et pratique recouvrant plus de dix disciplines, avec chacun dans sa spécialité : Paul Klee, la théorie artistique ; Vassily Kandinsky, la peinture murale ; Oskar Schlemmer, le théâtre ; Marcel Breuer, le mobilier ; Theodor Bogler, la céramique ; Gunta Stölzl, le tissage ; Marianne Brandt, le métal ; Herbert Bayer, le graphisme ; ou encore Walter Peterhans, la photographie. Sans oublier Johannes Itten, théoricien de la couleur, László Moholy-Nagy, photographe, et Josef Albers, peintre… Les expérimentations, études de matière, exercices sur les couleurs, maquettes, projets en volumes, échantillons de textile, essais de typographie sont aussi importants que les pièces produites aux côtés des œuvres des maîtres. Les productions de Marcel Breuer permettent enfin de mettre ses modèles tubulaires les plus célèbres en perspective, après ses multiples recherches sur le mobilier en bois brut et massif. L’atelier théâtre, animé par Schlemmer, est le lieu vers lequel convergent toutes les créations, décors, costumes, cartons d’invitation, lors des nombreuses fêtes
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du Bauhaus… Le centre GeorgesPompidou à Metz rend hommage au maître scénographe pour qui créer un art de la scène moderne est un art à part entière. À la fois peintre, danseur, chorégraphe, théoricien exigeant et ouvert à toutes les nouveautés, Schlemmer est l’auteur du Ballet triadique, mais aussi de performances et d’installations, de danses, ou encore des mises en scène d’œuvres d’Igor Stravinsky ou d’Arnold Schönberg. Le rayonnement créatif « L’esprit du Bauhaus », exposition ainsi titrée par le musée des Arts décoratifs, devient peu à peu un mouvement dans lequel les recherches vont autant vers l’expressionnisme, le folklore et l’art populaire que vers les arts primitifs, le dada, le photomontage, le mouvement De Stijl, le constructivisme et le fonction-
nalisme. Mais il s’agit aussi de produire des objets universels, qui transcendent les frontières et les classes sociales. Lieu de débats et de controverses, le Bauhaus est alors traversé par tous les grands courants avant-gardistes qui animent l’Europe de l’entre-deuxguerres. À l’artisanat succède la période industrielle, avec Marcel Breuer et ses meubles à structure tubulaire remplaçant le bois et ses recherches sur les unités modulaires. Les formes des objets conçus par les élèves étaient pour la plupart issues des principes de la géométrique simple, cylindre, sphère, prisme ; ces créations étaient, à cette époque, signe de modernité parce que leurs formes étaient reproductibles en machine. En 1923, Gropius organise la première exposition du Bauhaus, autour de la Haus am Horn, « maison témoin », issue des recherches 1
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© MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS, PARIS, JEAN THOLANCE/A.D.A.G.P. 2016
EXPOS
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DATION, VG BILD - KUNST, BONN
© THE JOSEF AND ANNI ALBERS FOUN-
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© BAUHAUS-ARCHIV BERLIN/A.D.A.G.P. 2016
des ateliers de l’école. Tous les membres participent au but ultime du Bauhaus : la construction. L’influence de cette exposition permet de propager les idées et les œuvres de l’école. La devise du Bauhaus devient « L’art et la technique, une nouvelle unité ». Mais dès 1924, le foisonnement artistique subit de plein fouet les enjeux de la politique du gouvernement social-démocrate de la région de Weimar, qui passe à droite, et le Bauhaus perd une partie de ses subventions. Walter Gropius édifie un nouveau bâtiment et installe l’école dans la ville industrielle de Dessau. Non seulement on y enseigne l’architecture, mais on oriente aussi les recherches vers la production en série. Plus politisée et tournée vers le social, l’école prend un virage très net vers l’architecture moderne et les édifices des maîtres qui deviendront des réfé-
rences en matière de modernisme classique. En 1930, Mies van der Rohe dirige mais pour peu de temps la célèbre école, sans pouvoir mettre en œuvre toutes les réformes qu’il souhaitait. En 1932, le Bauhaus doit quitter Dessau et s’installe à Berlin. Le mouvement cesse définitivement sous la pression des nazis qui ont condamné le Bauhaus en tant qu’« art dégénéré ». La plupart des membres du Bauhaus émigrent aux États-Unis, mais aussi à TelAviv, avant même la naissance de l’État d’Israël. L’émergence du style international et celle du modernisme sont en marche.
© CENTRE POMPIDOU, MNAM-CCI, DIST. RMN-GRAND PALAIS /DR
PALAIS/JEAN-CLAUDE PLANCHET/A.D.A.G.P. 2016
© CENTRE POMPIDOU, MNAM-CCI/DIST. RMN-GRAND
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1 / Marcel Breuer, tables gigognes, bois et acier tubulaire, 1928. 2 / Wilhelm Wagenfeld, Bauhauslampe, verre et nickel, 1923-1924. Réalisée dans les ateliers de l’école du Bauhaus. 3 / Josef Albers, tables gigognes, placage de frêne, noir laqué, verre peint, 1927. 4 / Vassily Kandinsky, Kleine Welten I, lithographie en couleur, 1922. 5 / Marianne Brandt, L’atelier se reflétant dans la boule (autoportrait dans l’atelier Bauhaus à Dessau), photographie, 1928-1929.
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LIFESTYLE
EXPOS « ROGER TALLON, LE DESIGN EN MOUVEMENT », JUSQU'AU 8 JANVIER 2017, MUSEE DES ARTS DECORATIFS, PARIS
ROGER TALLON
L’INVENTION DU
Le musée des Arts décoratifs de Paris rend un hommage à Roger Tallon, pionnier du design industriel français, trop méconnu, à travers une exposition retraçant plus de soixante ans de création. Anne Swynghedauw
Les commissaires de l’exposition, Dominique Forest, conservatrice du département moderne et contemporain du musée des Arts décoratifs, et Françoise JollantKneebone, historienne du design, nous ont reçus en avant-première. Elles reviennent sur le parcours incroyable de ce créatif adulé de ses contemporains, qui a façonné l’esthétique industrielle et le design français d’aujourd’hui. Grâce aux archives considérables dont Roger Tallon a fait don avant sa disparition en 2011, l’exposition a pu voir le jour, après celle qui lui a été consacrée en 1993 à Beaubourg et dont il avait conçu la scénographie. Photos, catalogues commerciaux, dessins, impressions au jet d’encre, cahier de projets, brevets d’inventions, diapos, documents papier, objets ou maquettes… Cette documentation exception-
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nelle de 1950 aux années 2000 nous plonge au cœur même du processus créatif qui concentre une multitude de projets, réalisés ou non. Toutes deux ont bien connu cette personnalité hors norme. Pour Françoise Jollant-Kneebone, c’est cinquante ans d’amitié, pour Dominique Forest, c’est un homme qui savait se remettre en question. Travaillant en équipe, à l’unisson, elles ont conçu cette exposition
mise en scène par le studio H5, puisant le contenu au cœur des archives léguées par Roger Tallon. « Il était très attaché au visuel et absorbait tout ce qui pouvait lui donner de l’inspiration. Mais il travaillait aussi sur les mots. Il a trouvé le nom du Minitel et celui du Corail ! » Dépassant les limites du cahier des charges du client, il rendait le projet plus novateur et faisait siennes les contraintes, dans l’orthodoxie d’un design américain ou allemand. Très à l’écoute du monde industriel, à une époque où le design émergeait à peine, il suivait toutes les étapes de la fabrication. « Après la guerre, en 1945, on parlait d’esthétique industrielle. À ses débuts, dans les années 1950, il est engagé par Caterpillar et DuPont de Nemours. L’Europe s’américanise, et il faut attendre quelques années pour que les firmes françaises se développent. » Il se qualifiait d’ailleurs de « gallo-
ricain », découvrant les méthodes de travail d’une société en pleine expansion qu’il admirait. En 1953, chez Technès, agence de référence du design, il crée plus de 400 produits industriels, de la machine-outil jusqu’au poste de télévision… « On commence à parler de design en France vers 1965. Les entreprises, telles que Jappy, Terraillon, ne mettaient pas en avant le travail du designer, à la différence d’aujourd’hui ! » Téléavia P111, le téléviseur portable devenu culte, connaît un immense succès commercial. Suivent d’autres success-stories : le service de table 3T, les sièges Cryptogamme pour le Mobilier national, la gamme des montres Mach 2000 pour Lip, ou encore les bidons d’huile pour Elf. « Il conçoit, pour les arts de la table, une collection associant trois industries : la verrerie, l’orfèvrerie, la porcelaine. Tallon organise le marketing, préconise la vente à l’unité, ce qui est très nouveau ! » À chaque projet,
Chantepleures-sur-Seine propose la revalorisation du réseau d'eau non potable de Paris. Dès le milieu du XIXème siècle, la ville se dote d'un double réseau d’eau : l’eau potable, destinée à la consommation et l’eau non potable, prélevée dans la Seine et dans le canal de l'Ourcq, utilisée pour l'arrosage des espaces verts et le nettoyage. Ce second réseau est menacé un temps d'abandon car vétuste et sous-utilisé. Le dispositif, conçu pour des jardins collectifs propose de nouveaux usages : un bassin de phytoépuration filtre l'eau non potable, les chantepleures sont ces drôles d’arrosoirs à immerger, mis à disposition des visiteurs, pour arroser une plantation potagère. Un nouvel usage, poétique et participatif, de l’eau non potable.
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Tabouret Cryptogamme 1969, archives Roger Tallon. ©Les Arts décoratifs, Paris/ A.D.A.G.P. 2016.
il applique sa conception globale tenant compte de l’ergonomie, des couleurs, de la signalétique et de l’emballage. En 1973, il quitte Technès pour créer sa propre agence, Design Programmes S.A. En dix ans, il dépose plus de deux cents brevets, modèles et marques, rencontre les industriels avec qui il est en osmose, se passionne pour les nouveaux procédés, développe les produits à l’international…
Avec la galerie Lacloche, il produit des pièces iconiques, comme le Lit métamorphique trapézoïdal, le mobilier de la série Module 400, l’escalier hélicoïdal M400 (1964), puis TH (1974). Pour l’éditeur Sentou, il réalise également la chaise Wimpy et
la chaise pliante TS, un modèle de simplicité formelle et graphique. Puis il se rapproche du monde de l’art et étend ses recherches du design à l’image animée, il dira, même qu’« à force d’être trop rationnel, on devient stérile ». Sans faire partie d’un mouvement artistique, il est proche des nouveaux réalistes, côtoie Pierre Restany, Yves Klein, César, Arman. Il contribue à développer leurs idées
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artistiques, d’une façon technique, puis il s’implique davantage ; avec César, il élabore la crèche de l’aéroport d’Orly en 1966, une série de « Sièges-Portraits », représentant les célébrités de l’époque, comme Mireille Mathieu, Salvador Dalí ou Léon Zitrone. Pour Tallon, le design ne se limite pas seulement au produit mais il contient aussi une dimension culturelle. En 1970, il est le coordinateur artistique du pavillon français de l’Exposition universelle d’Osaka au Japon et crée les « Têtes Chantantes », moulages géants des visages de chanteurs célèbres, Françoise Hardy, Johnny Hallyday, Sylvie Vartan et Georges Moustaki, sur lesquels sont projetées les images animées en train de chanter. Quand il entame sa collaboration avec la SNCF, il cesse ses expérimentations artistiques. Proche de Catherine Millet,
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fondatrice de la revue Art Press, Roger Tallon conçoit la maquette du magazine en 1973, toujours d’actualité aujourd’hui, un moyen pour lui de rester en contact avec le monde de l’art. LES TRANSPORTS FERROVIAIRES EMBLÉMATIQUES DES ARCHIVES Le titre de l’exposition renvoie à la vitesse, à la mise en marche du design et implique une référence au transport et à la mobilité, domaines pour lesquels Roger Tallon a été particulièrement foisonnant
mais aussi celui dont il était le plus fier. « Un TGV est plus facile à dessiner qu’une petite cuillère », disait-il avec humour. « L’exposition permet de découvrir la genèse du projet pour la SNCF ; on filmait les gens dans une maquette à échelle afin d’y observer les comportements des usagers. » En 1968, il conçoit le métro de Mexico, puis, dès 1970, il entame une longue collaboration avec la SNCF, concepteur du train Corail, du TGV-Atlantique et du TGV-Duplex ou de l’Eurostar… On peut ajouter le métro MP89 (ligne 14) et le funiculaire de Montmartre en 1991. Sous sa direction, la cartographie des transports SNCF et RER prend forme, avec les graphistes Rudy Meyer et Massimo Vignelli.
Très connu du monde du design, il est le père spirituel pour beaucoup de créateurs, comme le soulignent les frères Bouroullec. Le grand public connaît plus ces objets, sans doute parce qu’il n’est pas passé dans une galerie comme Pierre Paulin. En revanche, il s’est beaucoup investi dans la pédagogie, car il n’y avait pas d’enseignement du design. À partir de 1957, le premier cours supérieur d’esthétique industrielle fait naître la génération des pionniers du design. Puis il a créé l’enseignement du design à l’ENSAD, avec le décorateur Jacques Dumond. Roger Tallon a défriché le terrain avec un design vu dans sa globalité, de l’objet produit et de son contexte ; il a permis à l’ensemble de la profession de prendre place dans le design industriel. Comme pour les transports, il conçoit non seulement le produit mais aussi ce qui va autour, les pictogrammes, la signalétique, les uniformes… Et quand on leur demande quel objet est leur favori, les deux commissaires ne cachent pas leur enthousiasme. « Le TGV-Duplex n’a pas pris une ride, et l’escalier hélicoïdal est intemporel », souligneDominique Forest. Pour Françoise Jollant-Kneebone, sans hésitation, « en tant que produit, je citerai volontiers le Téléavia. Mais le processus créatif contenu dans ces archives montre combien il est allé loin pour élargir le concept dans un mode de vie, une modernité, sans s’enfermer dans un schéma tout fait ». Exposition « Roger Tallon, le design en mouvement », du 8 septembre 2016 au 8 janvier 2017, au musée des Arts décoratifs de Paris. 1 /Service de table 3T 1967. ©Les Arts décoratifs, Paris/ A.D.A.G.P. 2016. 2 / Roger Tallon et les maquettes du TGV 001, TGV-Duplex, TGVAtlantique. ©Les Arts décoratifs, Paris/A.D.A.G.P. 2016. 3 /Siège-portrait de César, crèche pour l’aéroport d’Orly 1967. ©Les Arts décoratifs, Paris/ A.D.A.G.P. 2016.
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C’est pour Vondom que l’architecte espagnol Teresa Sapey a créé cette gamme de sapins pour le moins minimaliste. A placer à l’intérieur comme à l’extérieur, il pourra aussi faire office d’éclairage d’ambiance. Exit épines et autres sac à sapin ! Vondom, Chrismy
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Au sein de l’anse du Pellinec, un jardin exotique ou un étang aux nymphéas avec vue sur la mer… En s’appuyant sur l’histoire de son domaine, Gérard Jean confronte les époques et crée un jardin bien contemporain dans les mariages audacieux de végétaux, qui s’appuie aussi sur les fondations du passé. Dans un ouvrage récent, il livre un témoignage passionnant.
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fusant une lumière douce et agréable. Du haut de son mètre, ce sapin stylisé en polyéthylène, sera visible depuis la maison, posé sur la pelouse ou au milieu d’un massif. Ne reste plus qu’à choisir parmi les différentes couleurs proposées ! Slide, Lightree Outdoor, chez Made In Design, 203€
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de Noël des de des Sapins arbres L’organisation en décembre des signatures expose Créateurs par vingt-trois grandes n Ghion à Christia rs de Noël revisitésinternationale, de rs, créateu au jeu de la création par Petit H. Designe prêtent ainsi Dior, en passant rs de renom se de Mariepâtissie sous la houlette mode ou de vingt ans Marek. depuis près aux Christiane une vente l’événement, le 9 décembre, Pour clôturer aura lieu e , pour caritativ n A.V.E.C enchères la fondatio au profit de he contre le cancer. la recherc 8 décembre Du 4 au
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Dans la partie australe, Gérard Jean a eu recours aux pavés pour que le sol rejette la chaleur la nuit, et pour valoriser en douceur, sous forme de rondpoint la structure très graphique des compositions luxuriantes, choisies entre palmier, cordyline et Phormiums.
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’est un coup de cœur, qui a poussé Gérard Jean a acheté ce manoir et les 7000 hectares de terrain environnant en 1997. Un coup de folie aussi : tout était en friche, dans cet ancien centre de colonies de vacances laissé à l’abandon. Mais ce passionné a tout de suite su qu’il pouvait transformer le lieu pour le révéler, compte de tenu de sa situation privilégiée en bord de mer, et d’indices, comme la présence de chênes qui indiquaient une bonne profondeur de terre, ou d’un palmier, qui souligne à cet endroit précis la douceur du climat en hiver. Quinze ans après, le jardin qu’il a créé cumule
les récompenses : premier prix Bonplan en 2008, 4e jardin préféré des Français en 2013… et depuis quelque temps, son jardin est ouvert au public le week-end. Infographiste, illustrateur, il aurait pu devenir paysagiste. Pour lui, la composition d’un jardin participe à ce jeu d’agencement de couleurs qui vont frapper l’œil, comme on le pense pour un dessin. Au Pellinec, pour composer son jardin, il est parti des structures existantes, souvent enfouies : il a remis debout les murets, les séparations qui existaient depuis le XVIIe siècle, qu’il a retrouvées en cherchant le plan Cassidi, et a reconstruit les talus d’origine. Puis
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LIFESTYLE
CÔTÉ ARTS
LOUIS EISNER LOOK MOM ! Rencontre avec l'artiste à l'origine du collectif Still House Group. Installé désormais à Los Angeles, Louis Eisner est revenu sur ses années new-yorkaises et a confié à Oazarts son rapport très intime au dessin. Balthazar Théobald Brosseau sionnelle. Nous avons appris ensemble, fait des erreurs de gestion ensemble et, surtout, nous avons su nous aider mutuellement, ce qui était important dans notre vie de jeunes artistes entrepreneurs. Nous voulions créer quelque chose d’unique et d’autonome en se tenant à l’écart du « grandiose » et du traditionnel monde de l’art contemporain. À tort ou à raison d’ailleurs… Nous avons tous mûri dans cet espace, nos expositions étaient bien organisées. Chacun aujourd’hui a son propre studio, mais nous restons toujours très proches. Il s’en passe des choses en dix ans : Alex, Isaac et Zachary Susskind sont installés dans le Bronx et moi, à Los Angeles.
Tu as travaillé longtemps avec le Still House Group, qui est passé en dix ans d’un site Web pour les artistes à une véritable entreprise autogérée capable de s’imposer hors des frontières américaines. D’où vient le nom? J’ai rejoint le Still House Group pour y retrouver des amis et pouvoir travailler dans de bonnes conditions et dans un esprit de partage. Le groupe a été fondé par Alex Perweiler et Isaac Brest, qui s’en occupent depuis presque dix ans avec la même volonté d’exposer le travail des artistes émergents. Au départ, il s’agit d’un site
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Internet de photos. « Still » fait référence à un certain type de photographie où l’image, l’éclairage et le cadrage sont très importants, qu’il s’agisse de paysage, de portrait ou de groupes d’objets soigneusement mis en scène. « House » et « Group » désignent le collectif dans son côté convivial et communautaire. Les choses ont évolué avec l’organisation des expositions et surtout le premier atelier à Tribeca puis à Red Hook. La résidence artistique, entièrement gratuite, a donné aux artistes un espace pour travailler et pour exposer. Dès le début, nous avons tous pris très à cœur ce projet. Mais aucun de nous n’avait d’expérience profes-
Le Still House Group a simplifié votre rapport aux galeries en se substituant à elles pour vous exposer. At-il l’ambition de théoriser comme autrefois De Stijl en Europe, à la fois revue d’architecture et mouvement néoplasticien ? À New York, il y a une compétitivité immense entre les artistes à la recherche d’une galerie. Still House a sans doute été le moyen le plus efficace pour ne dépendre de personne si ce n’est de nous et de notre travail. Ce fut en tout cas le moyen d’éviter la pression négative et de se consacrer à notre passion dans d’excellentes conditions. Et cela nous a tous plutôt pas mal réussi ! J’ai depuis eu l’occasion de travailler avec plusieurs galeries.
J’en garde de bonnes et de mauvaises expériences. La communauté d’artistes n’a jamais cessé de théoriser les pratiques artistiques tout en laissant chacun avoir une pratique singulière, mais je ne crois pas que son ambition ait jamais été de s’imposer comme courant intellectuel. Pour toi, l’art est-il déterminé par des circonstances sociales, ou penses-tu au contraire qu’il développe des énergies qui conditionnent à leur tour l’ensemble de la culture ? Au fil du temps, ce que l’on appelle art a bien évolué. Il est difficile de déterminer ce qui a causé ce changement. On en revient toujours au paradoxe de l’œuf et de la poule. Qui de l’un ou de l’autre est apparu en premier ? En 1958, Desmond Morris, zoologiste, écrivain et peintre surréaliste, publie un livre et une exposition sur des peintures réalisées par des primates. Les peintures sont incroyablement dynamiques, le public adore. Faut-il en conclure que les singes ont une sensibilité technique et stylistique pour l’art ? D’autres pourraient s’interroger et trouver ridicule cette caricature de l’animal en artiste. En 1917, avant que l’expressionnisme abstrait soit validé par les têtes pensantes de l’art, des études de singes peintres ont pourtant été réalisées. Des scientifiques avaient conclu que les singes ne pouvaient pas peindre mais seulement gribouiller. Entre
EN PARTENARIAT AVEC
la première expérience de 1917 et la deuxième de 1958, quarante ans se sont écoulés. Les singes ne sont pas devenus meilleurs artistes pour autant ! La seule chose qui a changé, ce sont notre compréhension et notre regard sur ce qui peut être considéré comme art. Desmond Morris a créé l’illusion que les singes pouvaient peindre, mais il n’a pas dit que les singes partagent notre perception de l’art. L’animal est complètement étranger au fonctionnement du monde de l’art, à ses codes, etc. Cette histoire montre bien à quel point l’art est le produit de circonstances culturelles et vice versa. L’art imite la vie et la vie imite l’art. L’un nourrit l’autre, et inversement. Cy Twombly raconte qu’il a fait ses premiers dessins dans le noir, pendant son service militaire. Comment as-tu décidé de gribouiller la toile ? S’agit-il de gribouillis ou de lacérations ? S’agit-il de lignes libérées, de lignes rageuses, ou de traits qui masquent le blanc de la toile ? J’ignorais que Cy Twombly avait travaillé « à l’aveugle ». C’est une belle coïncidence, car pour mes premières toiles je travaillais dans le noir, en projetant des calques faits à partir des études de Desmond Morris. Je voulais reproduire à l’huile et le plus méthodiquement possible ce que les primates avaient fait, dans une sorte de réalisme photographique. Le singe est l’archétype de l’artiste copiste, d’où l’expression « monkey see, monkey do » (« ce que le singe voit, le singe le reproduit »). Mon but était de démontrer l’illusion d’une perte totale de contrôle alors qu’on est en fait complètement maître de la réalisation finale. Mais il faut voir mon travail en vrai pour comprendre qu’il exprime autre chose que l’instantanéité de Cy Twombly.
Quel est ton imaginaire de référence ? Établis-tu un rapport sensoriel à ton travail ? Je fais tout à partir de zéro, et il m’est déjà arrivé de passer deux ans sur la même toile. Je fais aussi beaucoup de travaux merdiques et d’essais non concluants. Je prends beaucoup de plaisir à créer dans des genres très différents. Il est parfois très douloureux de terminer un projet, parce que je suis passionné et que je vis avec pendant sa réalisation. Je pars parfois dans des délires. Pour une pièce, il m’est arrivé de fabriquer 96 petits tubes pour les 96 couleurs dont je voulais me servir et éviter de les perdre. Être artiste est très éprouvant ! Après l’exposition que j’ai faite à Howard Street en mai dernier, j’ai été invité à créer de nouvelles choses, de mon propre contenu, à partir de rien, sans aucune appropriation ou référence. C’est dur, et j’en apprends beaucoup sur moi. Ce nouveau travail s’organise autour du dessin. Je ne cesse de dessiner, des choses réalistes, abstraites, des personnages, des rêves. Je viens aussi tout juste de commencer une nouvelle série de toiles dans mon atelier de Los Angeles. C’est complètement différent de ce que je faisais avant puisque je ne copie rien, je ne me sers d’aucune image de référence, tout est dans la création, l’inventivité. C’est excitant parce que je suis obligé de puiser au plus profond de moi-même. J’ai passé des années à me consacrer au métier de peintre avec le fantasme que cela devienne une seconde nature, très automatique, à partir de laquelle les choses se feraient toutes seules. Mais cela n’arrive pas et me pousse à être constamment dans la réflexion. Qui sont tes contemporains ? Mes contemporains sont mes amis, artistes, réalisateurs, designers, architectes, photographes,
avocats, musiciens, professeurs, vendeurs, serveurs, dealers, criminels, éleveurs, pêcheurs, cuisiniers, mères, pères, frères et sœurs, les gens que je connais. On apprend tous les jours des gens que l’on côtoie. J’ai la chance d’avoir des amis venant de milieux très variés, ce qui m’apporte différentes visions sur la vie, sur mon travail, sur les manières de penser les choses. Qu’est-ce qui relie un toboggan surdimentionné, le début d’un escalier de bois tout simple que tu peins et l’escalier de marbre et d’or d’un château baroque ? Je peux comprendre que l’on ne distingue pas de rapport logique entre mes différents travaux. Peutêtre n’y en a-t-il pas. Les images que je choisis ont une signification symbolique, et je veux que les gens
se sentent libres d’y voir ce qu’ils veulent. Mais s’il fallait trouver un lien entre un toboggan et des escaliers, ce qui paraît le plus évident est la symbolique du haut et du bas, de l’ascension et de la descente. L’art est capable de transcender les frontières culturelles. Un escalier baroque fait partie de la haute culture mais on s’en sert pour descendre. Le toboggan que je peins à la manière des réalistes est un objet de la culture de masse, réalisé dans un style très classique, et pourtant il semble réservé à un groupe d’initiés de la haute culture, ou culture savante. L’intérieur baroque est une icône de la haute culture, mais je le reproduis sur un mur en vinyle, qui est un médium issu de la culture de masse. Il y a toujours des connexions qui peuvent être faites. www.oazarts.com
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UNE PARENTHÈSE ENCHANTÉE Acquis par Sophie et William Techoueyres, propriétaires également de l’hôtel-restaurant La Co(o)rniche au Pyla, le légendaire hôtel Haïtza renaît, métamorphosé par le designer Philippe Starck. Découverte. Nicole Maïon
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®VINCENT BENGOLD
Il y avait déjà La Co(o)rniche, il y a désormais Ha(a)ïtza… Après la réhabilitation de l’hôtel-restaurant signée par Philippe Starck, qui a concouru à la renaissance du Pyla, Sophie et William Techoueyres collaborent avec le designer autour de la rénovation de l’hôtel Haïtza, à moins d’un kilomètre. Plus qu’un hôtel, c’est un lieu à vivre, été comme hiver. Adresse mythique dans les années 1930, construit par Louis Gaume, l’hôtel d’architecture néobasque a été rénové de fond en comble pour proposer trente-huit chambres, dont sept suites et un appartement, des lieux de restauration, dont un restaurant gastronomique mené par le chef étoilé Stéphane Carrade, un spa Ren, un espace fitness, un salon de coiffure et une pâtisserie sous
la houlette d’Antony Prunet, le tout assorti d’une piscine profitant d’une verrière l’hiver pour poursuivre le sentiment d’évasion tout au long de l’année. « Nous souhaitions un lieu de vie d’où il n’y a nul besoin de bouger, car tout est sur place », explique Sophie Techoueyres. « En fait, nous avons fait ce que l’on voudrait pour nous lorsque nous partons quelques jours en vacances. » C’est un voyage convivial qui se crée d’un espace à l’autre, l’entrée et ses murs composés de bûches à l’état brut signalant la transition du Pays basque vers d’autres terres. D’esprit conceptuel et radical, le vaste lobby, à l’image d’une galerie d’art new-yorkaise, est magnifié par des vitraux hauts en couleur signés par Ara Starck, tandis que des messages poétiques sur des panneaux Lumisheet sont
autant de sources lumineuses. Le grand salon chaleureux à la décoration hétéroclite raconte autour d’un foyer des souvenirs d’un retour d’expédition en Afrique, imaginés par Philippe Starck. À quelques pas, un kaléidoscope coloré nous emmène dans un Brésil réinventé par le designer. Sous une toile acoustique chatoyante, le bar est marqué au sol par des carreaux de lave émaillée et, au mur, par de la terre cuite, tandis qu’un plateau de marbre découpé et rétroéclairé au centre réunit les amis. Les tables en marbre sont aussi au rendez-vous au restaurant gastronomique mais le lieu est un retour aux sources. Ouverts sur la cuisine, trois vieux skiffs ont été suspendus au plafond : « Ils me rappellent le vieux yacht-club de mon grand-père », raconte Sophie
Techoueyres. Les transitions d’une terre à une autre sont conclues par un espace de conte de fées, à savoir la pâtisserie et ses tasses XXL, puisque c’est l’univers d’Alice au pays des merveilles qui a inspiré Philippe Starck. Après ces pérégrinations sensorielles, les chambres narrent sur un ton contemporain le bassin d’Arcachon, entre bois clair, nuances de blanc relevées d’Inox poli, chaises en corde tressée et lumières chaudes. De retour de la plage, on accroche au mur sa fouta sur les crochets en Inox brossé, comme dans sa maison de vacances… C’est bien l’esprit voulu par les propriétaires : un lieu à vivre, fait de rencontres, de repos et de sérénité, souligné par le design de Philippe Starck, en résumé, une parenthèse enchantée.
©NICOLAS ANETSON
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LIFESTYLE
TECH
EERO KOIVISTO
Apple, iPhone 7, à partir de 769 €
DANS LE SMARTPHONE D’UN DESIGNER Le smartphone est un outil de communication et de travail mais révèle aussi notre personnalité et notre intimité. Membre du trio créatif Claesson Koivisto Rune à l’origine du dernier canapé Bonsai pour Arflex, le designer Eero Koivisto, très actif sur les réseaux, nous dévoile un peu de son téléphone et de son usage en huit questions. Votre fond d’écran ? Une photo de mes enfants.
Quel est le modèle de votre smartphone ? Un iPhone 6 avec la version mémoire la plus importante. Tout simplement parce que j’aime ce téléphone, et que je ne veux pas apprendre l’utilisation d’un autre modèle. Depuis le premier, je change au fil des nouvelles générations. Votre usage au quotidien ? À 90 %, la lecture de mes e-mails et l’actualité sur Internet. Comme téléphone, peut-être juste 10 % de mon temps !
Votre photo favorite dans votre galerie d’images ? Celle de mes enfants. En fait, j’ai supprimé la semaine dernière les quelque 15 000 photos enregistrées dans mon téléphone pour un problème de mémoire. Je n’ai pas eu le temps de choisir celles que je gardais ou non, mais évidemment tout est dans mon ordinateur. Écoutez-vous de la musique sur votre téléphone ? J’y dispose de toute ma bibliothèque iTunes, 12 000 titres, et comme j’écoute tout le temps de la musique, difficile de sélectionner un titre favori. Mais dans la fonction des morceaux les plus joués, les trois premiers sont actuellement Spanish Moon, de Little
Instagram.com/eerokoivisto/ Arflex, canapé Bonsai, création Claesson Koivisto Rune.
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Feat, Back to the Island, de Leon Russell, et Sedona, de Houndmouth. Mes préférences initiales sont différentes, mais cette fonction dit ce que j’écoute quand je suis en mouvement ! Vos appli favorites ? Instagram, Facebook et Facebook Messenger, Safari, eBay, Apple Weather, Über, Google Maps, et différents city guides que je télécharge avant de partir. Pour l’actu, NYTimes et BBC. Côté réseaux sociaux ? Mes comptes favoris pour Instagram et Facebook sont ceux de mes proches, car ils sont tous pardelà les continents. C’est le meilleur moyen de rester en contact. Je ne regarde en revanche plus trop Twitter. Côté design, j’apprécie Dezeen et Designboom.
L’utilisez-vous pour répertorier des sources d’inspiration, dessiner, créer ? Je prends beaucoup de photos que je ne regarde plus trop après, pour être honnête. Selon moi, photographier est comme écrire. On mémorise plus facilement l’instant qu’on a photographié ou ce que l’on a écrit. En revanche, je dessine tout le temps sur des carnets de croquis, des papiers en vrac. Parfois, je retrouve des vieux croquis que j’avais complètement oubliés, et que je redécouvre en me disant que c’est une excellente idée !
LIFESTYLE
FOOD Repère gourmand Une sélection des best-sellers des pâtissiers les plus en vue, à l’instar de Philippe Conticini, Christophe Adam, Pierre Hermé, etc. Autant de délices réunis en un seul lieu avec une déco savoureuse et particulièrement réussie de Karine Lewkowicz, au parquet déstructuré mais aussi tendre que les saveurs à déguster. Boutique Fou de Pâtisserie, 45, rue Montorgueil, 75002 Paris.
Déclinaison de bleu Et si on commençait à rêver de Noël ? Le temps d’attente est plus sucré quand on découvre les projets de bûches des Maisons Guy Martin, à commencer par le Délice Bleu imaginé en accord avec le bleu de la collection automne-hiver de Baccarat. À découvrir bien sûr à la Cristal Room Baccarat à l’approche des fêtes.
LE LUXE SANS OSTENTATION LE BILLET D’OSCAR CABALLERO CHRONIQUEUR GASTRONOMIQUE ANCIEN MEMBRE DE L’ACADÉMIE INTERNATIONALE DU VIN La place des Vosges est la plus ancienne de Paris, figée contre vents et Marais depuis 1612 quoiqu’elle ne soit des Vosges qu’à partir de 1800, hommage au premier département français s’acquittant de l’impôt, lutte fiscale de la Révolution française. Place Royale toujours en vue, ancien domicile d’un vrai-faux candidat à l’Élysée, dont la partie fine de l’histoire dans un hôtel de New York se suffit-elle. Place aussi du domicile de l’ancien ministre de la Culture, devenu fantasmatique présence qui languit ceux et celles qui ont suivi. Un fantasme ? Victor Hugo, dont l’œuvre agit dans un angle de la place. Mais même en voisins ses
misérables n’ont pas accès au 9 place des Vosges, où, depuis 1986, L’Ambroisie arrive à être en premier plan sans plan de carrière, à la mode sans jamais la chercher, tout en dévoilant au quotidien qu’estce que c’est qu’un grand restaurant. Le luxe, oui, mais sans ostentation. Le luxe, puisque chaque geste, chaque objet a ici une fonction précise. Orphelin, Bernard Pacaud, le patron, trouvera une mère (La Mère Brazier, pour ne pas la nommer) en cuisine, à Lyon. Et un père 600 kilomètres plus loin, à Paris : le brave Claude Peyrot, un
funambule qu’à la canette préféra Lacan. Puis, Bernard et sa femme, Danièle, ouvrent une petite Ambroisie, obtiennent deux étoiles et déménagent pour toujours place des Vosges, dont les trois étoiles fêteront leurs 30 ans en 2017. Mathieu Pacaud, 35 ans, 3 étoiles Michelin avec son père et trois autres tout seul, disait en 2012 que son approche d’un nouveau plat se fait toujours par le biais du goût, du palais. Qu’il a des difficultés pour concilier ce goût finalement obtenu avec la présentation. Et ce n’est pas un point de détail,
car ce sont les yeux qui mangent en premier, et parce que le premier critique s’appelle aujourd’hui Instagram. Le même Mathieu raconte que sa création, quand elle est conçue pour L’Ambroisie, c’est son père qui la baptise. Et si parfois le nom tombe juste, il laisse plus souvent planer le doute dans sa tête en le forçant à revenir sur le métier pour faire coïncider le nom avec ce qu’il désigne. Rutilant comme une formule 1 et comme lui un prototype, le grand restaurant inventé par la Révolution, qu’en tranchant des nobles têtes transféra les officiers de bouche à la bourgeoisie naissante, addition d’une cave, une cuisine et un service de salle, pour des grosses additions, c’est le couteau suisse de la gastronomie. Comme l’a dit beau de l’air en trinquant : « Là, tout n'est qu'ordre et beauté/Luxe, calme et volupté. »
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DH64
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AMÉNAGEMENT
7 CUISINES DE DESIGNER Qui mieux qu’un designer sait concilier, dans la cuisine, souci d’esthétique et besoin d’ergonomie ? Considérée par beaucoup comme le cœur de l’habitat, cette pièce gagne à être pensée par les grands noms de la création. La preuve en images, avec ces sept compositions illustrant, chacune à sa manière, le savoir-faire des designers. Benjamin Coppens
Jeux de matériaux et de lumière Déterminé à marier les ombres et les lumières, les volumes vides et pleins, la tôle et les essences naturelles de bois, le créateur de cette cuisine a opté pour une composition éclectique et rythmée ; la linéarité des profils métalliques encadrant les portes, l’aspect massif des façades en chêne thermo-traité et les éléments en tôle percée composant les étagères ouvertes animent le tableau de jeux de volumes, de lumière et de matériaux. Autre point important : les portes des armoires, dotées d’une ouverture coulissante coplanaire, permettent d’épurer les lignes et de dégager la perspective. Rastelli, Beluga, création Ferruccio Laviani.
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Fusionnel
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Affichant des portes en aluminium (quatre finitions disponibles) épaisses de 11,5 millimètres, robustes mais légères, cette composition fusionne de manière particulièrement réussie avec le living ; de sorte qu’on ne sait plus très bien où finit l’une et où commence l’autre. Notez par ailleurs que les matériaux utilisés dans la cuisine le sont également dans le living ; ils créent ainsi, de concert avec les meubles de rangement, les étagères et les vitrines murales, une continuité esthétique. Comprex, Alumina, création Marconato & Zappa.
Contrastes audacieux
Réflexion sur le mouvement
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Réinterprétation du best-seller de la marque, ce modèle propose des jeux de reliefs (finesse des façades, épaisseur du plan de travail), de matériaux (alternance de pierre naturelle, de verre, de laque) et de coloris (titane, étain, vert baltique) très graphiques ! Le châssis portant en aluminium confère légèreté et élégance à la composition, à l’aune du vaisselier transparent et du meuble à mi-hauteur, doté de tiroirs ouverts et de plateaux extractibles. Dada, Hi-Line VVD, création Vincent Van Duysen.
Au cœur de cette réalisation pensée pour illustrer la notion de mouvement dans la cuisine, se trouve le Gamefield : une structure verticale en acier (inspirée de l’ancienne technique de construction du colombage), dont les espaces vides peuvent être équipés individuellement par l’utilisateur de différents modules de cuisine. Perpendiculaire à cette structure, le plan de travail amovible de 23 centimètres d’épaisseur et de presque 5 mètres de long coulisse sur toute la largeur du Gamefield, optimisant ainsi l’espace dans la pièce. Häcker, Moving Kitchen, création Jochen Flacke.
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Lieu de personnalisation 1/
À l’honneur ici, les tiroirs sont proposés en deux versions : l’une, inclinée et légèrement en saillie, crée une poignée et met en évidence la matière, tandis que l’autre, plus minimaliste, affleure à la surface des portes. Le nouveau bandeau du tiroir est personnalisable grâce à des réalisations artisanales (bois marqueté, gravé, marbre) ou des finitions particulières, comme le cuivre ou le laiton vieilli. Quant à la barre aménagée au-dessus de l’îlot, pourvue de leds, elle se révèle utile pour accrocher les ustensiles et éclairer le plan de travail et le plan snack. Valcucine, Genius Loci, création Gabriele Centazzo.
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Liberté de conception
Futuriste
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Cette nouvelle collection de cuisines (et de salles de bains) entend créer de l’espace et offrir une liberté totale de conception à l’aide de deux objets seulement : un rangement – posé sur les étagères pour servir de meuble haut ou décliné comme évier et plan de cuisson – et une étagère en bois au style dépouillé. Quant aux portes, gorges, dosserets, socles et plans, ils sont proposés en monofinition pour créer une cohérence esthétique. Scavolini, Ki, création Studio Nendo.
Concentré d’innovations technologiques, ce modèle se distingue par la structure en forme d’aile épurée et futuriste qui, intégrée à l’îlot aux formes voluptueuses, se déploie avec grâce audessus de ce dernier ; imprimant une sensation de légèreté au tableau, ladite structure, conçue en fibre de carbone, intègre des étagères ainsi qu’un anneau led tenant lieu de point focal, de soleil, dans la composition. On notera les façades en Polysil (revêtement conçu à base de nanomolécules offrant un effet tactile velouté) et le plan de travail en quartz réalisé grâce au brevet Invisible Line, sans joints visibles. Snaidero, Aria, création Pininfarina Design.
La nouvelle dimension du froid Une plus grande capacité de stockage Des records d‘économie d‘énergie avec les classes A+++ et A+++ -20 % Une fraîcheur longue durée avec la technologie BioFresh Des commandes tactiles intuitives et précises Des appareils de plus en plus silencieux
Technologie primée sur le Podium de l’Innovation de la Foire de Paris.
AMÉNAGEMENT
DES CUISINES DE PROS À cordon-bleu, cuisine bien pensée ! N’hésitant pas à collaborer, à l’occasion, avec des professionnels de la gastronomie, les fabricants et les équipementiers rivalisent d’ingéniosité pour concevoir, à destination des particuliers, des réalisations à même de contenter les maîtres queux les plus exigeants. Sélection. Benjamin Coppens
Nec plus ultra Cet appareil unique cuit en mode four classique ou à la vapeur et dispose d’une fonction Power/PowerPlus sous la forme d’un micro-ondes intégré : pourvu d’un mode turbo, celui-ci accélère la cuisson, quel que soit le programme sélectionné. La fonction PowerRégénération, elle, réchauffe, en douceur et encore plus rapidement les plats, en alliant air chaud, vapeur et cuisson en mode micro-ondes. V-Zug, Combi-Steam MSLQ, 4 999 €
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Elle a tout d’un chef
Conçu en collaboration avec le chef étoilé Romain Corbière – qui a notamment dirigé l’école de cuisine d’Alain Ducasse, à Paris –, ce modèle, mariant avec élégance l’inox, le mélaminé carbone brillant et le verre, affiche un look résolument pro. S’inspirant des cuisines professionnelles, il présente différentes zones, découpage, lavage, préparation, cuisson, dressage, organisées de manière à enchaîner les activités dans un ordre logique. Et, en sus de nombreux dominos de cuisson, l’îlot intègre, au centre, un chemin fonctionnel en inox accueillant ustensiles, accessoires et condiments en tout genre ; ceux-ci demeurent donc à portée de main durant toute la préparation. Perene, V200 et Inox Line.
Tout est dans la crédence
Elle séduira les pros
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Fort pratique, ce système permet d’intégrer – et de dissimuler à l’aide d’une porte très facile à manipuler – tous les ustensiles et accessoires de cuisine nécessaires à la préparation des repas : égouttoir, balance, petit électroménager, rangebouteilles, prises de courant, porte-rouleaux, crochets, porte-ustensiles, robinet, hotte… Les maîtres queux sauront apprécier cette réalisation qui rend ainsi accessibles les outils indispensables à la pratique de l’art culinaire. Valcucine, New Logica System, création Gabriele Centazzo.
Né d’une collaboration entre la marque, le designer Franco Driusso et le chef Andrea Berton, ce modèle concilie les besoins ergonomiques d’une cuisine de professionnel et un style contemporain très abouti. Ainsi intègret-il nombre d’innovations fonctionnelles, dont : un module qui, situé dans le plan de travail et accueillant des ustensiles de préparation, monte et descend selon les besoins, tel un ascenseur ; un billot intégrable dans un réceptacle en Inox amovible ; un système d’éclairage coulissant sur toute la longueur du plan de travail ; des modules de rangement situés sur l’îlot et dotés de portes en verre. Arrital Cucine, AKB_08, création Franco Driusso & Andrea Berton.
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Des tables de pro
Ces tables à induction disposent de la fonction Cuisson professionnelle qui permet de prérégler une surface de cuisson avec 3 zones de température différentes, réglables individuellement. Les plats vont ensuite d’une zone à l’autre pour passer de la montée en température rapide à celle appropriée pour faire mijoter le plat. L. 60, 70, 80 ou 90 cm. Gaggenau, Flex, à partir de 1 460 €
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Four connecté
Sous vide
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Intégrant 3 modes de cuisson et 8 fonctions, dont la cuisson à cœur avec sonde, ce four, œuvre d’une marque très présente dans l’électroménager professionnel, permet 5 types de nettoyage respectueux de l’environnement. Il est équipé d’une connexion USB afin de récupérer des recettes par Internet ou enregistrer ses propres créations. Bourgeois, Zenith Millenium, prix sur demande.
La cuisson sous vide se destine désormais à un usage domestique. Trois appareils sont réunis dans une colonne pour emballer, cuire et conserver les aliments tels des pros ; une machine avec 2 modes de mise sous vide, un four vapeur à 12 fonctions spécifiques, et une cellule de refroidissement et de surgélation rapide (Shock Freezer). KitchenAid, Chef Touch, 15 310 €
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Trois-en-un
Habillés de Fenix NTM noir mat, trois îlots affichent chacun un matériau différent en plan de travail ; surplombés par un chemin sur lequel coulisse un plateau à ustensiles et à bouteilles, ces postes de travail se révèlent idoines pour la pratique d’une cuisine de qualité. En vis-àvis, les armoires sont dotées de portes miroir qui pivotent et révèlent nombre d'étagères et solutions de rangement pour verres, plats, etc. Eggersmann, Work’s.
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C'est le bon plan (de travail) !
Éloge de la personnalisation
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Cette cuisine s’articule autour d’un îlot central généreux, qui accueille les convives et intègre une table gaz, une friteuse, un teppan yaki et une table à induction. Le plan de travail en Dekton est idéal pour un usage intensif en cuisine : insensible à la chaleur, il permet de poser un plat brûlant sortant du four à même le plan. Strictement non poreux, il ne craint pas les taches. Inrayable, il supporte aussi bien les chocs thermiques que mécaniques. Cosentino, Dekton.
Dotées d'un cadre fin combiné à une croix en aluminium, ces unités nomades sont configurées selon vos besoins. Habillables d'un plan en inox laminé à chaud pour les préparations, elles accueillent aussi un bloc billot de boucher ou une table de cuisson. Pour structurer l'espace inférieur, des grilles en bois et en fonte réfractaire, des étagères et des tables coulissantes transforment l'unité en vaisselier. Un must en matière de modularité. Bulthaup, b+ solitaire
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AMÉNAGEMENT
CHAUFFAGE CONNECTÉ 20° en mode 2.0 ? Grâce aux objets connectés et à nos smartphones, il est possible de modifier simplement son installation de chauffage pour la rendre intelligente. À la clé, des réductions significatives sur sa facture énergétique. Christophe Sefrin Les objets connectés emménagent dans nos intérieurs. Dignes descendants des équipements domotiques généralement onéreux et souvent complexes à installer, ils posent leurs cartons avec l’arrogance des jeunes premiers : ces appareils 2.0 sont abordables et le plus souvent d’une simplicité d’installation béotienne. Ils disposent d’une application pour être pilotés depuis un smartphone ou une tablette et veulent nous rendre la vie plus facile… et peutêtre même moins chère ! Représentant de 60 à 70 % de la consommation d’énergie, le chauffage reste la source de dépenses sur laquelle il est le plus facile d’agir. Et d’agir vite. Grâce aux thermostats connectés, les économies peuvent atteindre près de 40 % de la dépense. C’est en tout cas la promesse de certains constructeurs. Pionnière en la matière, la start-up
californienne Nest (rachetée par Google) a tout de suite su démontrer avec son thermostat connecté que l’on pouvait associer un bel objet truffé de technologie avec des économies d’énergie. Réservé au chauffage à gaz, le thermostat Nest est ainsi doté d’un détecteur de présence. Si l’on peut le piloter depuis son smartphone et donc le déclencher, l’arrêter ou le programmer à distance, son intelligence lui permet aussi de s’autoréguler. « Apprenant » les habitudes des occupants, il adapte ainsi seul la température de la maison, selon leur présence et leur absence, mais prend également en compte la météo pour anticiper les réglages de la température de la maison. Depuis son lancement en 2011, Nest annonce une économie de 4 milliards de kilowattheures dans le monde, grâce à son parc de thermostats installés.
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1 / Netatmo, Vannes environ 70 € 2 / Sen.Se, ThermoPeanut, 30 € 3 / Legrand, box domotique Wiser 4 / Ween, thermostat, environ 350 €
Bon pour le porte-monnaie, mais aussi bon pour la planète… À l’échelle du particulier, la firme californienne évoque des économies d’énergie atteignant jusqu’à 30 % du montant de la consommation annuelle. Son thermostat serait ainsi amorti au bout d’un an. On peut désormais l’assortir de capteurs de températures à placer dans chaque pièce. Sen.se, la société fondée par le pionnier des objets connectés, Rafi Haladjian (on lui doit le lapin connecté Nabaztag), vient de lancer Ther-
moPeanut. Ce petit capteur de température peut être placé dans chaque pièce, mais aussi à l’extérieur ou dans un réfrigérateur. Son application aide à effectuer des relevés précis et interagit avec le thermostat connecté Nest pour établir des règles tel l’ajustement des thermostats. Netatmo, le concurrent français de Nest, annonce de son côté 37 % d’économies d’énergie réalisées auprès de ses utilisateurs. Si ces chiffres sont évidemment difficiles à vérifier, le principe du
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AMÉNAGEMENT
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1 / Nest, thermostat, environ 250 € 3 / Somfy, capteur de température extérieure, 169 € 2 &4 / Somfy, thermostat, à partir de 129 €
chaleur) ou collectifs. Ces vannes, dont l’écran à encre électronique indique la température, se pilotent depuis une application grâce à laquelle il est possible, pièce par pièce, de parfaitement réguler la température de sa maison. Les possesseurs d’iPhones peuvent même prendre la main sur le système à la voix en demandant, par exemple, à Siri, le concierge virtuel du smartphone, « Siri, baisse la température du salon de 2° » ! Une fois de plus, Netatmo promet jusqu’à 37 % d’économies d’énergie. Ses vannes connectées seront lancées fin 2016.
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thermostat Netatmo demeure quasi identique. Il s’agit d’un objet connecté intelligent qui s’adapte au mode de vie de ses utilisateurs. De son côté, sa fonction Auto-Adapt prend elle aussi en compte la température extérieure pour anticiper le démarrage de la chaudière et ainsi faire en sorte que, par exemple, la maison soit à la bonne température au moment où l’on sort de son lit… Intéressant : chaque mois, un bilan de la consommation de chauffage est édité, afin de mieux appréhen-
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der l’évolution de ses dépenses en euros. Bonus : disponible en cinq coloris, le thermostat Netatmo, dont Philippe Starck signe le design, participe aussi à la décoration de la maison. Le constructeur poursuit dans la veine des économies d’énergie avec ses vannes de radiateur connectées, dévoilées lors du salon de l’électronique IFA de Berlin, début septembre. Toujours dessinées par Starck, elles sont adaptées aux systèmes de chauffage individuels (chaudières au fuel, gaz, bois et pompes à
Une autre société française veut aller encore plus loin dans la course aux économies : la startup nantaise Qivivo. Son thermostat connecté Qivivo (environ 150 euros) indique en euros le coût réel de la consommation de chauffage (gaz). Là encore, le thermostat « apprend » à connaître ses occupants et adapte au mieux ses réglages. Et c’est en toute connaissance de cause que l’on influe sur sa consommation en reportant, chaque semaine, dans l’application du thermostat, son relevé de compteur gaz. But : permettre à l’appli d’effectuer le distinguo entre la consommation de gaz pour le chauffage et celle pour l’eau chaude. Une philosophie similaire anime Homni, une start-up issue du groupe Engie. Son thermostat connecté lancé au mois d’août (environ 250 euros) fonctionne avec une application et un lecteur optique que l’on accole sur son compteur de gaz.
Grâce à cet attelage, il est possible de se fixer mois par mois un budget chauffage à ne pas dépasser. On ajuste ainsi sa température sans faire monter celle de ses factures. Homni déclare jusqu’à 35 % de réduction de consommation d’énergie. Autre start-up nationale en pointe sur la question : Ween. L’aixoise a présenté un thermostat qui adapte la température de nos intérieurs en fonction de… notre géolocalisation. Celle-ci est connue grâce à la position GPS de notre smartphone. Selon Ween, le procédé, qui anticipe donc les retours des occupants, permet de gérer deux fois plus d’absences que les autres thermostats connectés, donc de réaliser deux fois plus d’économies. À confirmer dans les faits… Annoncé en janvier dernier au salon de l’électronique CES de Las Vegas, ce thermostat révolutionnaire devrait être mis en vente prochainement (environ 350 euros). Tout porte à croire que ce raz de marée de thermostats et de robinets thermostatiques nouvelle génération ne s’arrêtera pas là. Déjà, les constructeurs travaillent sur des écosystèmes qui associent entre eux des objets connectés de différentes natures, thermostats, luminaires, volets roulants, et de différentes marques, afin d’établir des scénarios de vie adaptés à chacun. De quoi rendre plus économes nos intérieurs, sans doute, mais aussi de quoi les rendre toujours plus beaux et agréables à vivre.
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AMÉNAGEMENT
LE CHAUD DÉCORATIF Entre innovations technologiques et performances énergétiques, les fabricants n’en oublient pas pour autant l’esthétique. Rondeurs affirmées, cure de minceur pour s’intégrer dans les petits espaces, design ultra-minimal… Poêles, cheminées et radiateurs s’affirment et s’affichent dans notre aménagement. Sélection de nouveautés. Nathalie Degardin 1
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Haute performance
Glossy
Inspiré
Arty
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C’est une innovation française qui porte sur la nouvelle technologie en triple combustion en milieu ouvert, dont le brevet international a été déposé cet hiver. Conçue par la société Finoptim, Flamadusta est la première cheminée ouverte capable de restituer autant de chaleur qu’un foyer fermé et d’atteindre des performances répondant aux exigences du label Flamme Verte 5 étoiles. Finoptim, Flamadusta, disponible en précommande à partir de 6 500 €
Avec sa façade en vitrocéramique, ce poêle à granulés mise sur sa silhouette ronde pour une présence design et rassurante. Il est de plus doté d’un système de régulation intelligent qui réduit sa consommation jusqu’à 40 % par rapport à un poêle classique. Hoben, H6 Eclipse.
On dirait une psyché stylisée ou un objet sorti de l’univers de Star Wars. Pour autant, ce poêle à bois ovoïde assure un rendement de 80 % avec une puissance de 7 kW. Cheminées Philippe, Astéroïde.
Sculptural, ce foyer mural revisite d’une façon très contemporaine le concept de foyer ouvert, avec ses deux tubes laqués qui s’entrecroisent au-dessus des flammes ! Piros, Bitube.
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L’ère du modulable
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Less is more
Compact
Minimaliste
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La gamme Flex-Line est adaptée aux maisons basse consommation, classée 7 étoiles au label Flamme Verte et modulable : la cheminée peut être rayonnante au ras du sol, chauffer plusieurs pièces ou pourvue d’un accumulateur de chaleur. Violino est un foyer à une face, suivront des déclinaisons 2 faces, 3 faces et tunnel. Disponible en 5 dimensions avec des modèles à la puissance nominale allant de 10,1 à 14,8 kW. Rüegg, Flex-Line, Violino.
Très minimaliste, ce poêle à bûches hydraulique aux lignes épurées est apprécié pour ses valeurs d’émission. Il convient très bien aux logements bien isolés, car il rayonne moins que le reste de la gamme et envoie près de 70 % de l’énergie dans l’eau. Cela évite les surchauffes dans la pièce de vie. L’isolation de l’appareil permet aussi d’obtenir une combustion optimale à haute température. DDG, Eco Planus.
D’une profondeur de 29 cm, ce poêle à granulés fait partie des dernières gammes de Jøtul et se révèle idéal pour les espaces réduits. D’une puissance maximale de 7,35 kW pour un rendement de 94 %, sa sortie sur le dessus facilite son installation. Jøtul, PF710, à partir de 3 090 €
D’une esthétique irréprochable avec sa façade géométrique, ce poêle à pellets est de plus assez compact (39 cm de profondeur) et offre la possibilité de canaliser l’air chaud dans plusieurs pièces. La fonction No Air permet, elle, d’obtenir un fonctionnement plus silencieux. Disponible en pierre serpentine ou en acier peint. MCZ, Stream.
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Cube surprise
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Monolithe
Cercle vertueux
Panoramique
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Il semble surgir du mur comme un passe-muraille ! Sorti en décembre dernier, ce foyer à bois original séduit aussi par ses excellentes performances, avec un rendement de 83,9 % (pour une puissance nominale comprise entre 3 et 6 kW) et un taux d’émission de CO2 et de particules fines largement inférieur aux réglementations en vigueur. Focus, Cubifocus.
Tout nouveau, ce foyer à gaz grande vision mise sur le spectacle des flammes… tout en fonctionnant au gaz. De plus, grâce à son insert nouvelle génération, il est surtout très performant (puissance de 9 kW pour un rendement de 86 %) et facile à utiliser avec régulation automatique et télécommande. Lorflam, GAGV0 170H.
Avec son design tout en rondeur, ce poêle à pellets vous laisse contempler les flammes à travers le hublot… et en silence ! Avec sa puissance nominale de 6 kW et ses soixante heures d’autonomie, il convient parfaitement aux logements neufs ou BBC. Austroflamm, Clou Pellet.
Issu d’une toute nouvelle gamme de foyers au gaz, ce produit de 120cm de large comprend un double foyer et est t livré en standard avec son set de décoration bûches, galets, pierres de Carrare ou de Basalte en fonction des options choisies. JC Fondis, Trimline 120 T DB.ez.
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Central
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Très pop !
Pratique
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Quand le feu de bois habille la pièce avec élégance… Cette cheminée centrale a aussi pour atout un rendement supérieur à 80%, elle est loin d’être un simple objet de décoration. . JC Bordelet, Linéa 914 , distribué par Seguin Duterie
Inspiré des pailles pour siroter des boissons fraîches, ce porte-serviettes est un véritable radiateur arty. Comprenant un tube cintré et des cannelures, on le compose sur mesure en fonction de la couleur et des inclinaisons choisies. Brem, Cannuccia, à partir de 510 €
Comme un trait dynamique, le design de ce sèche-serviettes électrique donne du caractère à une salle de bains, tout en étant ultrafonctionnel pour chauffer et sécher les serviettes. LVI, Maroa, à partir de 1 335 €
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Inspiration japonaise 4/
Conçu par Alberto Meda, ce radiateur a reçu le prix du Meilleur Produit de salle de bains lors du Salon de Milan 2016. Articulé et flexible, avec sa forme de paravent, il permet de créer différentes configurations mais existe aussi en version murale ou totem. Tubes, Origami.
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ACTUS Baccarat, 01 40 22 11 10 www.baccarat.fr Bang&Olufsen, www.bang-olufsen.com Branca, www.branca.com Charlotte Juillard, www.charlottejuillard.com Cubit, 09 75 18 36 20 www.cubit-shop.com Designedby, www.dsignedby.comEthimo, Fitbit, www.fitbit.com Flos, (0) 1 53 59 58 88, www.flos.com Fritz Hansen, www.fritzhansen.com Gallery S. Bensimon, 01 42 74 50 77, www.gallerybensimon.com Galerie Negropontes, 01 71 18 19 51, www.negropontes-galerie.com Graham&Brown, www.grahambrown.com Jean Louis Coquet, 01 53 05 12 20, www.jlcoquet.com Kimu Design, www.kimudesign.com Made in design, www.madeindesign.com Montana, www.montana.dk Norman Copenhagen, normann-copenhagen.com Octaveo, www.octaevo.com Petite Friture, 01 44 54 13 95, www.petitefriture.com Philippe Malouin, www.philippemalouin.com Philips, www.philips.fr Poltrona Frau,01 42 22 74 49, www.poltronafrau.com Skitsch, www.skitsch.com Tai Ping, 01 53 45 90 65, www.taipingcarpets.com Veronese, www.veronese.it Vervloet, www.vervloet.com Vista Alegre, www.vistaalegre.com Zaha Hadid, www.zaha-hadid.com LA TENDANCE Alias, 02 76 02 23 67, Artémide, 01 43 44 44 44, www.artemide.com Capellini, 01 42 840 378, www.cappellini.it
Cassina, www.cassina.com Cinna, www.cinna.fr Design Market, 01 81 89 25 40, www.design-market.fr Driade, www.driade.com Vitra, 01 56 77 07 77, www.vitra.com Zanotta, www.zanotta.it MEMPHIS, UN SECOND SOUFFLE Kartell, www.kartell.com Made in design, www.madeindesign.com Memphis Milano, www.memphis-milano.com Missoni, www.missonihome.com SALONS PRÉCIEUX Alain Gilles, www.alaingilles.com Armani Casa, 01 53 63 39 50, www.armanicasa.com Artemide, 01 43 44 44 44, www.artemide.com Bisazza, 01 53 63 02 03, www.bisazza.com Cinna, 01 46 22 46 15, www.cinna.fr Classicon, www.classicon.com Création Baumann, 01 45 49 08 22, www.creationbaumann.com Daniel Libeskind, www.libeskind.com Decca Furniture, 01 40 53 03 70, www.decca.com Driade, www.driade.com Elitis, 01 45 51 51 00, www.elitis.fr Erik Jorgensen, www.erik-joergensen.com Flos, www.flos.com Gubi, www.gubi.com Haymann, 01 40 88 09 87, www.haymanneditions.fr JCP, www.jcp.design/ Kartell, 01 45 48 68 37, www.kartell.com Knoll, www.knoll.com Ligne Roset, www.ligne-roset.com Made in design, 0 805 75 00 20, www.madeindesign.com Maison de vacances, 01 47 03 99 74, www.maisondevacances.com
MFTL SARL 9, place du Général Catroux 75017 Paris Tél. : 01 44 05 50 25 Fax : 01 44 05 50 09 Directeur de la publication : Thibault Leclerc Éditeur délégué : Laurent Lyard Directrice de rédaction : Nicole Maïon nmaion@beemedias.fr Responsable des relations institutionnelles : Yves de Kerautem Rédactrice en chef adjointe : Nathalie Degardin Ont collaboré à ce numéro : Laurent André, Anne-Françoise Cochet (rédactrice- réviseuse), Capucine Colin, Benjamin Coppens, Manuella Garnier (rédactrice- graphiste), Stella Garnier (rédactrice- graphiste), Amélie Luquain, Coralie Techer, Christophe Sefrin, Anne Swynghedauw.
Moroso, www.moroso.it Moooi, www.moooi.com Poliform, 01 55 35 82 33, www.poliform.it Poltron Frau, 01 42 22 74 49, www.poltronafrau.com Reflections Copenhagen, reflectionsbyhugaularsson.com Roche Bobois, www.roche-bobois.com Sahco, 01 42 60 04 46, www.sahco.com Serge Lesage, www.sergelesage.com Silvera, www.silvera.fr The cool Republic, 01 73 79 24 40, www.thecoolrepublic.com Tom Dixon, www.tomdixon.net Veronese, 01 45 62 67 67, www.verone.se Zoé Galerie, 06 20 32 58 48, www.zoegalerie.com BEST OF CANAPÉS Arflex, www.arflex.it Artifort, www.artifort.fr Burov, www.burov.com Calia Italia, www.caliaitalia.com Cinna, www.cinna.fr Edra, , www.edra.com Elitis, 01 45 51 51 00, www.elitis.fr Enne, 01 44 39 80 00, www.enne.com Fly, www.fly.fr Gubi, www.gubi.com Habitat, www.habitat.fr Living Divani, www.livingdivani.it Made.com, www.made.com Moroso, www.moroso.it Molteni, 01 42 60 29 42, www.molteni.it Moroso, www.moroso.it Roche Bobois, www.roche-bobois.com Red Edition, 01 43 37 02 87, www.rededition.com Décryptage Bonaldo, www.bonaldo.it Cappellini, :01 42 84 03 78, www.cappellini.it Desalto, www.desalto.it Kristallia, www.kristalia.it/fr Ligne Roset, www.ligne-roset.com/fr
Conception-Direction artistique : Jean-Marie Colrat Régie publicitaire /Bee Medias régie Directrice Commerciale Pôle Grand Public : Sandrine Prevot, sprevot@beemedias.fr ; tél. : 07 61 46 36 91 Directrice de publicité : Angélique Mermet, amermet@beemediasregie.fr tél. : 06 23 24 06 68 Responsable événementiel : Ellen Froissard Vente au numéro : MEDIASDIF (réservé aux dépositaires de presse) Olivier Le Potvin, tél. : 02 32 45 44 43 olepotvin@wanadoo.fr Abonnement : Design@Home magazine / Service Abonnement 12350 Privezac – France
Moaroom, www.moaroom.com OUTDOOR Artemide, 01 43 44 44 44, www.artemide.com Catellani, www.catellanismith.com Digiplay, 04 37 48 03 44, www.digiplay.fr Fermob, www.fermob.com/fr Luctra, www.luctra.fr Metalarte, www.metalarte.com Tectona, 01 47 03 05 05, www.tectona.net DESIGN ADDICT Maarten Baas, www. maartenbaas.com Boucheron, www.boucheron.com Comité Colbert, 01 53 89 07 60, www.comitecolbert.com Julie Hugau et Andrea Larsson, www.reflectionsbyhugaularsson. com Jaeger-Lecoultre, www.jaeger-lecoultre.com Eric Jourdan, www.ericjourdan.fr Lalique, www.lalique.com Xavier Lust, www.xavierlust.com Galerie Minimasterpieces, 01 42 61 37 82, www.galerieminimasterpiece.com Patrick Naggar, www.patricknaggar.com Studio Nendo, www.nendo.jp/en Prodways, Les Créations : www.initial-lescreations.fr. Vacheron-Constantin, www.vacheron-constantin.com Galerie Elsa Vanier, 01 47 03 05 00, www.elsa-vanier.fr TALENTS À SUIVRE Atelier Sauvage, 06 26 34 82 78, www.atelier-sauvage.com Ben Storms, www.benstorms.be Damien Gernay, www.damiengernay.com Giacomo Moor, www.giacomoor.com Valerio Sommella, www.sommella.com SECONDE JEUNESSE
tél : 05 65 81 54 86 Fax : 05 65 81 55 07 contact@bopress.fr Prix du numéro France : 12,90 € TTC Abonnement 4 numéros France : 38 € TTC (Europe/Dom : 43 € Afrique/ Amérique 53 €, Tom/Moyen-Orient 68 €, Asie /Océanie 93 €) Offre d’abonnement :154-155 Distribution kiosque : MLP Imprimeur : Valpaco – Imprimé en Union européenne. Commission paritaire : 0516K87799 Dépôt légal : à parution – ISSN : 1778-9133 Design@Home magazine est une publication de la société MFTL SARL au capital de 500 000 € RCS Paris B 353 020 977 Principal actionnaire : Thibault Leclerc
Carl Hansen & son, www.carlhansen.com Fritz Hansen, www.fritzhansen.com Karakter Copenhagen, www.karakter-copenhagen.com Lasvit, www.lasvit.com Made in design, 0 805 75 00 20, www.madeindesign.com AMÉNAGEMENT Cuisines de designers Comprex, www.comprex.it Dada, www.dada-kitchens.com Häcker, haecker-kuechen.de Rastelli, www.rastellicucine.it Scavolini, www.scavolini.fr Snaidero, www.snaidero.fr Valcucine, www.valcucine.com Cuisine de pros Arrital Cucine, www.arritalcucine.com Bourgeois, www.bourgeois.coop Bulthaup, 01 45 49 10 05 www.bulthaup.fr Cosentino, www.cosentino.com Eggersmann,01 45 61 24 44 www.eggersmann.fr Gaggenou, www.gaggenau.com KitchenAid, www.kitchenaid.fr Perene, www.perene.fr Valcucine, 01 45 48 25 53, www. valcucine.com V-zug, www.vzug.com/fr Le chaud décoratif ACOVA, www.acova.fr Austroflamm, www.austroflamm.com/fr Brem, www.brem.fr Cheminées Philippe, www. cheminees-philippe.com Cinier, tel : 04 67 18 19 53; www.cinier.us/fr DDG, www.ddg.fr Finoptim, tél. : 04 58 00 19 55, www.finoptim.eu Focus, www.focus-creation.com Fondis, fondis.com Hoben,poeles-hoben.fr JC Bordelet, www.bordelet.com Jøtul, jotul.com/fr Lorflam, www.lorflam.com MCZ, www.mcz.it/fr Piros, 01 45 24 70 71, www.piros.fr Ruegg, www.studio-ruegg.fr
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