Reconnaître les principaux ravageurs et maladies de la betterave potagère

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Reconnaitre les principaux ravageurs et maladies de la betterave potagère


Dans cette brochure, nous avons présenté les meilleures informations portées à notre connaissance. Bejo Zaden B.V. ne pourra pas être tenue, de quelque manière que ce soit, comme responsable d’éventuels dommages, pertes ou troubles, en relation directe ou indirecte avec les informations contenues dans cette brochure ou avec les recherches qui en sont la base.

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Préface Cher lecteur, La betterave potagère peut-être attaquée par de nombreux ravageurs et maladies en champ comme lors du stockage. La plupart sont susceptibles d’avoir un effet négatif sur le rendement et la qualité de la récolte. Cette brochure, éditée par Bejo, décrit les principaux ravageurs et maladies chez les betteraves potagères rouges mais également chez les betteraves jaunes, blanches et chez les poirées. Elle offre aussi des indications quant aux moyens utilisables pour les empêcher et/ou les contrôler et permettre la réussite de la culture. Les sélectionneurs travaillant pour Bejo s’efforcent sans cesse de développer des hybrides de meilleure qualité présentant des résistances à une large gamme de pathogènes et de ravageurs. Afin d’être mieux conseillé sur les variétés de betteraves potagères et les types de graines proposées, vous pouvez prendre contact avec la société Bejo ou son représentant commercial. D’autres sources utiles d’information sont disponibles sur le site web Bejo, www.bejo.com ou dans le catalogue de produits Bejo. Cette publication n’inclut pas d’information sur les pesticides. Demandez à votre fournisseur les produits homologués et leurs conditions d’utilisation. Bejo espère que vous trouverez cette brochure utile et vous souhaite beaucoup de réussite dans votre production. Bejo Zaden B.V.

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Sommaire

Préface 3 Maladies Fongiques Alternariose (Alternaria alternata (syn. A. tenuis)) 5 Aphanomyces (Aphanomyces cochlioides, A. laevis) 6 Pourriture grise (Botrytis cinerea) 7 Cercosporiose (Cercospora beticola) 8 Oïdium (Erysiphe betae) 9 Fusarium (Fusarium spp.) 10 Rhizoctone violet (Helicobasidium purpureum, Rhizoctonia croccorum) 11 Mildiou (Peronospora farinosa) 12 Phoma (Phoma betae) 13 Ramulariose (Ramularia beticola) 14 Rhizoctone (Rhizoctonia solani) 16 Sclerotinia (Sclerotinia sclerotiorum) 18 Rouille (Uromyces betae) 19 Flétrissure verticillienne (Verticillium spp.) 20 Maladies bactériennes La galle du collet (Agrobacterium tumefaciens) 21 Gale (Streptomyces scabies) 22 Maladie à virus Rhizomanie (Virus de la rhizomanie de la betterave)

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Nématodes Nématode de la betterave (Heterodera schachtii) 26 Nématode cécidogène (Meloidogyne hapla) 27 Insectes ravageurs Noctuelles (Agrotis spp.) 28 Puceron de la gourgane (Aphis fabae) 30 Atomaire de la betterave (Atomaria linearis) 31 Altises (Chaetocnema tibialis, C. concinna) 32 Pégomyie de la betterave (Pegomya betae) 33 Notes 34

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Alternariose

(Champignon) Alternaria alternata (syn. A. tenuis) Symptômes Au départ les taches ont la taille d’une tête d’épingle puis s’agrandissent jusqu’à devenir de grosses lésions brun foncé à noires. Elles s’étendent entre les nervures jusqu’au centre de la feuille. La sporulation élevée sur la partie nécrosée de la feuille lui donne un aspect noir velouté. Les plantes les plus âgées sont plus sensibles aux infections et les feuilles adultes développent des lésions avant les jeunes. Développement et infection L’alternariose touche principalement les feuilles adultes. Elle se développe tardivement dans la saison sur des feuilles endommagées ou fatiguées par des virus ou des carences. Le champignon survit dans les déchets de betteraves et d’autres hôtes. Les spores sont produites sur les lésions et facilement disséminées par le vent. Les périodes très humides favorisent la sporulation. Si elles sont suivies par une période de faible humidité alors les spores se disséminent. Un temps frais et humide favorise les infections. En général, les lésions commencent par apparaître dans les zones internervales des feuilles infectées. Prévention et contrôle Une irrigation et une fertilisation adéquates réduit le stress de la plante et limite les possibilités de développement des maladies. En général la gestion n’est pas nécessaire car la maladie débute tard dans la saison sur des feuilles déjà sénescentes en raison d’autres facteurs. Utiliser des traitements foliaires si nécessaire.

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Aphanomyces

(Champignon) Aphanomyces cochlioides, A. laevis Symptômes Des taches brunes gorgées d’eau sur la tige de la plantule à proximité du sol, qui peuvent s’étendre jusqu’aux feuilles. Les zones infectées prennent une couleur noire caractéristique puis se contractent en un filament effilé et foncé. Les plantules très infectées survivant à l’attaque sont souvent difformes. Les plantes infectées ont une croissance réduite et leurs feuilles basses jaunissent. Les chauds après-midis ensoleillés, les plantes peuvent se flétrir puis semblent récupérer pendant la nuit et lorsque le temps est couvert et frais. La plante essaye de compenser la perte de son apex par la production d’un grand nombre de radicelles latérales. Parfois, des lésions brunes à noires apparaissent sur la racine pivotante et les jointures des racines latérales, un syndrome appelé la pourriture du pivot. Ensuite le plateau de la racine peut devenir fibreux et se flétrir en un amas de tissus vasculaires. Développement et infection Aphanomyces cochlioides est un champignon aquatique de la même famille que Phytophthora. Le champignon survit sous forme d’oospores, spores au repos à parois épaisses, dans les débris de plante au sol. Dans des conditions chaudes et humides (température optimale comprise entre 22 et 28 °C) et en présence d’exsudats racinaires, les oospores vont germer. Par la suite, ils peuvent infecter la racine directement ou se développer en sporanges abritant des zoospores se déplaçant dans l’eau du sol et infectant indirectement les racines. Prévention et contrôle Des pratiques stimulant une croissance vigoureuse de la plante et réduisant l’inoculum, comme un semis précoce dans des sols froids, un bon drainage du sol, une rotation longue et le contrôle des adventices permettent de contenir la maladie.

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Pourriture grise (Champignon) Botrytis cinerea

Symptômes Au début du stockage, des lésions noires bien délimitées se forment, sans aucun signe de moisissure. La sensibilité au Botrytis s’accroît avec la durée du stockage. Les tissus infectés sont rapidement envahis par la moisissure, sur laquelle des sclérotes se développent par la suite. Par temps froid, le mycélium reste blanc. Les symptômes de la pourriture grise ressemblent alors à ceux de Sclerotinia. Dans la plupart des cas, le champignon est facile à reconnaître grâce à sa masse de spores grises caractéristiques. Développement et infection Le champignon survit dans le sol sur des déchets végétaux et sous forme de sclérotes. L’infection a lieu lors des périodes humides de l’automne. Les feuilles sont infectées par contact direct ou par sporulation. Les spores peuvent passer aux racines à partir des feuilles. Les betteraves mises récemment au stockage ne sont pas sensibles à l’infection. Cependant, elles deviennent de plus en plus vulnérables au fur et à mesure que les tissus perdent de leur humidité. La pourriture grise peut se propager dans toute la zone de stockage par sporulation et contact direct. Prévention et contrôle Récolter les betteraves par temps sec afin de limiter la quantité de terre excédentaire. Éviter d’endommager les betteraves pendant la récolte et après. Limiter la perte d’humidité et éviter la condensation dans la zone de stockage.

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Cercosporiose (Champignon) Cercospora beticola

Symptômes Une infection à Cercospora beticola se reconnaît au départ par les petites taches circulaires sur les feuilles, mesurant jusqu’à 2 mm de diamètre, qui peuvent être très nombreuses. Le centre des taches est brun clair et elles sont bordées d’un liseré rouge-violet. Le plus souvent, l’infection se déclare sur les feuilles adultes et se propage petit à petit aux jeunes feuilles. Les taches grandissent et fusionnent. Les feuilles très infectées deviennent jaunes et meurent. Le centre des taches devient gris lorsque le champignon produit un mycélium foncé et des spores, sur le tissu de la feuille et à l’intérieur. Développement et infection Entre deux saisons, le champignon survit sur les débris de culture et les plantes-hôtes. Les spores en germination pénètrent dans la feuille par des orifices naturels tels que les stomates. Les températures optimales pour la sporulation, la germination et l’infection sont de 25 à 35 °C. À cette température, la feuille doit être humide pendant 5 à 8 heures. À 16 °C, la feuille doit être humide pendant 22 à 24 heures. Dans des conditions optimales, les taches apparaissent 7 à 10 jours suivant l’infection. Les spores se propagent par les éclaboussures et, sur de courtes distances, par le vent et les insectes. Prévention et contrôle Une longue rotation permet la décomposition et la destruction des résidus et des mauvaises herbes infectés. Séparer la nouvelle culture des débris infectés d’au moins 100 mètres contribue à éviter les infections en début de saison. Utiliser des traitements foliaires si nécessaire.

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Oïdium (Champignon) Erysiphe betae

Symptômes De petits points éparpillés témoignent d’une croissance fongique blanche superficielle. Une telle croissance commence généralement sur les feuilles adultes, tant sur la partie supérieure que sur la partie inférieure de la feuille. Dans des conditions favorables, le champignon se propage rapidement sur toutes les feuilles, avec de larges taches de champignon blanc poudreux. Le tissu sous-jacent de la feuille peut jaunir, puis vieillir et mourir. Développement et infection Les spores d’oïdium ont une forte teneur en eau, ce qui leur permet de germer même lorsque l’humidité relative est basse. Elles peuvent germer dans différentes conditions, mais la configuration idéale combine une température de 25 °C et une humidité relative de 70 à 100 %. Les feuilles sont infectées en quelques heures. Après la colonisation de la plante, des spores se forment et sont disséminées par le vent. Bien qu’ayant une courte durée de vie, les spores peuvent être transportées sur de longues distances par le vent. Les épidémies ont lieu lorsqu’un temps sec alterne avec des périodes d’humidité relative élevée et des températures supérieures à 20 °C. L’humidité libre peut inhiber la germination. Le champignon survit probablement sous forme de mycélium dans les collets ou dans le tissu des bourgeons axillaires de Beta spp (sauvage). Les spores ont une courte durée de vie. Il est donc peu probable qu’elles jouent un rôle important dans la survie hivernale du pathogène. Prévention et contrôle Conserver la culture aussi résistante et saine que possible en assurant un développement optimal. L’irrigation tend à réduire la sévérité de la maladie. Utiliser une aspersion foliaire si nécessaire.

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Photo: IRS

Fusarium (Champignon) Fusarium spp.

Symptômes Les infections au Fusarium détectées aux divers stades de croissance de la betterave comprennent une large palette d’espèces différentes telles que F. culmorum, F. equiseti, F. avenaceum, F. graminearum, F. acuminatum, F. solani, F. sporotrichioides, F. subglutinans et F. moniliforme Fusarium oxysporum f. sp. betae entraîne une nécrose vasculaire, une chlorose, le flétrissement puis la mort du feuillage (Fusarium jaune) ainsi que la pourriture du pivot (pourriture du cortex). Des recherches concernant la pathogénicité des espèces mentionnées suggèrent que toutes les espèces, sauf F. oxysporum f. sp. betae, sont en fait des pathogènes latents ou des saprotrophes qui ne s’activent et se reproduisent que lorsque leurs plantes-hôtes sont stressées. Développement et infection Fusarium vit dans le sol. Il survit sous forme de spores asexuées, de spores au repos à parois épaisses et de mycélium. Il pénètre dans la betterave par les racines. Le champignon croît à l’intérieur du système vasculaire, produisant des substances toxiques entraînant un flétrissement et un jaunissement typiques. À forte densité d’inoculum, les plantules peuvent mourir. Prévention et contrôle Une rotation minimale de 4 à 5 ans est recommandée. Le contrôle des mauvaises herbes contribue aussi à réduire la densité d’inoculum. Éviter le stress hydrique pour réduire la sévérité de la maladie.

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Photo: IRS

Rhizoctone violet

(Champignon) Helicobasidium purpureum, Rhizoctonia croccorum Symptômes La maladie attaque les parties souterraines de la plante. Le champignon produit un réseau mycélien rouge-violet, à l’intérieur duquel apparaissent de nombreux petits sclérotes plus sombres. Une tache caractéristique de mycélium violet aux bords blanc clair peut s’étendre le long de la plante, au-dessus du sol. On pense que les infections peuvent se déclarer au début de la période végétative, pendant les périodes humides. Cependant, il est possible que les symptômes ne puissent pas être détectés avant la récolte. Fraîchement récoltées, les betteraves malades ont généralement beaucoup de terre qui leur reste collée. Plus la culture est mature et plus les lésions fusionnent pour former une grosse pourriture sèche sur la partie supérieure de la racine. La décomposition est de couleur brun-violet foncé, ferme et robuste. Au moment de la récolte, elle est généralement superficielle. Mais pendant le stockage, la maladie pénètre petit à petit plus profondément dans les tissus racinaires. Par la suite, des organismes secondaires peuvent la transformer en pourriture humide. Développement et infection H. purpureum reste dans le sol sous forme de saprophyte dans les débris végétaux. Il peut survivre sous forme de mycélium ou de sclérotes. Le mycélium se propage d’une plante à une autre dans le sol. Le champignon peut également se disséminer par l’intermédiaire de parties de la plante, de terre, d’outils, d’eau et d’équipements. Son développement est favorisé par une forte teneur en humidité dans le sol, un sol lourd, une importante fertilisation azotée et la présence de mauvaises herbes. Les betteraves sont infectées lorsque les températures sont supérieures à 13 °C. La température d’infection optimale est comprise entre 15 et 20 °C. Pendant le stockage, une humidité assez élevée et de fortes températures contribuent à la progression de la maladie. Les hôtes du champignon sont très variés, avec notamment l’asperge, le haricot, la betterave, le chou, la carotte, le céleri, le fenouil, le persil, les pommes de terre, le colza, la patate douce ou le navet, ainsi qu’un grand nombre d’espèces d’adventices. Prévention et contrôle La rotation des cultures (4 à 5 ans), limitation de la propagation de la terre infectée sur les équipements de culture et de récolte et la plantation en buttes. Des récoltes précoces, l’hygiène du stockage et de bonnes conditions de stockage peuvent contribuer à limiter la maladie.

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Mildiou

(Champignon) Peronospora farinosa Symptômes Le mildiou peut infecter les plantes à n’importe quel moment, mais il pénètre généralement la plante par les jeunes feuilles du collet. Les premiers symptômes sont la chlorose et la déformation des jeunes feuilles. Il se développe systématiquement dans les jeunes feuilles, entraînant une croissance réduite et une rosette de feuilles chlorosées, déformées et grêles aux bords flétris. Dans des conditions humides, une excroissance dense gris-violet apparaît sur les deux faces des feuilles. Développement et infection Le champignon survit sous forme d’oospores et de mycélium sur les résidus de culture. Les oospores du sol germent et produisent du mycélium puis des sporanges. Les sporanges peuvent également se former sur du mycélium ayant hiverné. Les sporanges sont transportés par le vent vers les plantes-hôtes. Pour le développement épidémique, des conditions humides et fraîches sont nécessaires. Les sporanges peuvent être produites à des températures de 5 à 22 °C et avec une humidité relative de 60 à 100 %. Les conditions optimales sont de 12 °C et une humidité relative supérieure à 85 %. Les sporanges germent entre 1 et 30 °C, la température idéale étant située entre 4 et 10 °C. La température d’infection optimale est comprise entre 7 et 15 °C. Les feuilles doivent être humides pendant au moins 6 heures pour que l’infection s’installe. Lorsque les températures sont supérieures à 20 °C, l’infection est rare. Prévention et contrôle Supprimer les repousses et les mauvaises herbes abritant le pathogène. Détruire les résidus de culture après récolte. Utiliser des traitements foliaires si nécessaire.

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Phoma (Champignon) Phoma betae

Symptômes Le Phoma peut endommager la betterave potagère à divers stades de croissance. Il entraîne la fonte des plantules, l’apparition de taches sur les feuilles et la pourriture des racines. Les semences ou plantules sont tuées ou affaiblies avant et après la germination. Ensuite, les feuilles peuvent être infectées et développer des taches brun clair présentant des cercles concentriques de petits points noirs (pycnides). En règle générale, les feuilles adultes plus proches du sol sont davantage touchées que les jeunes feuilles. Sur les racines, les symptômes débutent près du collet avec de petites taches foncées et creusées qui se gorgent d’eau et deviennent molles. Alors que la décomposition fongique se poursuit, elle se développe en pourriture noire, en champ comme pendant le stockage. Les tissus infectés les plus vieux peuvent finir par se réduire, sécher ou devenir spongieux. Développement et infection Historiquement, Phoma betae était une importante maladie des plantules. Mais de nos jours, la maladie est contrôlée grâce à la production de semences saines. Dans de nombreux cas, l’infection provient du sol. Les organes de fructification (pycnides) libèrent une masse gélatineuse contenant de nombreuses spores, qui pénètrent souvent les tissus endommagés pendant la période végétative et à la récolte. La maladie a plus d’impact lorsque les betteraves sont stressées. Pendant sa phase sexuelle, le champignon produit des spores disséminées par voie aérienne, qui peuvent propager la maladie dans le champ et aux terrains voisins. Prévention et contrôle Les pratiques favorisant une croissance vigoureuse de la plante permettent de minimiser la maladie. Maintenir des niveaux d’eau et de nutriments appropriés pendant la période végétative et éviter d’endommager les plantes.

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Ramulariose (Champignon)

Ramularia beticola

Symptômes Le champignon attaque les plus vieilles feuilles de la betterave. Les taches sont brun clair et plus larges et irrégulières que celles causées par Cercospora beticola. Les lésions peuvent présenter un bord brun foncé, sans la teinte brun-rougeâtre typique de C. beticola. Les symptômes semblent généralement similaires à ceux de C. beticola. La différenciation peut se faire à l’aide de la sporulation. C. beticola produit des taches noires au centre de la lésion, alors que Ramularia génère des points blancs à gris. Développement et infection Les spores de Ramularia beticola sont disséminées par le vent, mais peuvent également se propager par les éclaboussures. Le champignon produit des spores lorsque l’humidité relative est élevée et la température faible (5 à 20 °C). La température d’infection optimale est comprise entre 17 et 20 °C. Les spores en germination pénètrent dans les feuilles uniquement par les stomates. Deux semaines après, les taches apparaissent. Une humidité élevée induite par une augmentation de la population de plantes et une carence en soufre a tendance à accentuer les dégâts. Le champignon survit dans les débris de culture.

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Prévention et contrôle Éviter les rotations trop courtes. Maintenir les cultures aussi fortes et saines que possible en veillant à une croissance optimale et en utilisant des traitements foliaires si nécessaire. Vérifier la culture à intervalles réguliers de 14 jours pour détecter les symptômes de la maladie.

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Rhizoctone (Champignon) Rhizoctonia solani

Symptômes Rhizoctonia solani est capable de provoquer la fonte des semis, la tige noire et des racines charnues malformées, avec des symptômes de pourriture externe ou interne. Lorsque l’humidité du couvert est élevée, ce champignon cause des infections foliaires. Les plantes présentant une pourriture de la feuille finissent par mourir, laissant des espaces vides dans la ligne. Une infection précoce du pivot peut progresser vers le haut, jusqu’au collet. Les infections débutant au collet sont souvent associées à des jets de terre sur la feuille au début de la culture. Au niveau des racines, les symptômes débutent par des lésions circulaires à ovales fusionnant pour former de grandes zones pourries brun foncé à noires. Alors que la maladie progresse, des chancres et fissures peuvent se développer en profondeur dans la racine, généralement sur le côté ou dans la zone du collet. Le pathogène peut également attaquer la racine dans de multiples zones, ce qui peut entraîner l’apparition de plusieurs lésions circulaires un peu creusées. La limite entre les tissus sains et malades est bien marquée. Les tissus racinaires pourris sont fermes mais peuvent ramollir si des champignons et bactéries secondaires les envahissent. Les collets et racines malades développent parfois des craquelures ou fissures profondes qui déforment les racines. Développement et infection Rhizoctonia solani survit sous forme de mycélium ou de sclérote dans le sol, notamment dans les débris organiques. L’infection est favorisée par une plage de température comprise entre 25 et 33 °C. La maladie est aggravée par une mauvaise structure du sol et une teneur en humidité élevée. Les débris de plantes infectées laissés sur le champ après la récolte sont un inoculum pour les cultures suivantes. Le champignon est capable de survivre sur des plantes vivantes ou sous forme de saprophyte sur des débris organiques.

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Prévention et contrôle Les mesures de contrôle les plus efficaces sont celles qui stimulent une bonne croissance de la culture. R. solani est responsable de maladies lorsque les conditions sont favorables. L’humidité et le stress nutritionnel, les insectes, les nématodes et les blessures mécaniques rendent les plantes plus vulnérables aux attaques. Les betteraves potagères doivent être cultivées en rotation avec des cultures non-hôtes à une fréquence d’au moins trois ans ou même cinq ans lorsque la pourriture Rhizoctone a déjà posé problème. Des rotations plus courtes entraînent la formation d’un inoculum au sol. Le maïs et/ou les céréales sont les meilleures cultures précédentes. Des pertes sévères peuvent être constatées après les haricots, les pommes de terre et la luzerne.

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Sclerotinia (Champignon) Sclerotinia sclerotiorum

Symptômes Maladie post-récolte susceptible d’entraîner des pertes considérables. Les zones touchées deviennent brunes et aqueuses. Après un certain temps, une grande quantité de mycélium blanc semblable à du coton se forme sur les parties infectées, qui abritent ensuite des organes de fructification noirs ou des sclérotes. Développement et infection Sclerotinia survit sous forme de sclérote pouvant rester inertes dans le sol ou les débris de plantes pendant des années. Le champignon survit également sur les mauvaises herbes et d’autres plantes-hôtes. Sclerotinia forme des spores qui, par temps humide, sont dispersées ou « expulsées », ce qui leur permet d’atteindre et d’infecter les feuilles et la tige. Le champignon pénètre dans la plante par des plaies ou des tissus anciens et faibles. Pendant le stockage, il entraîne une pourriture visible. Prévention et contrôle Un bon contrôle des mauvaises herbes est nécessaire, étant donné que certaines d’entre-elles peuvent être des plantes-hôtes. En plus, les adventices fournissent des conditions favorables à l’infection. Il existe diverses solutions chimiques et biologiques contribuant au contrôle de Sclerotinia. Une bonne rotation des cultures d’au moins 3 ans peut réduire considérablement le nombre de sclérotes. Ne pas planter de cultures-hôtes de Sclerotinia.

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Rouille

(Champignon) Uromyces betae Symptômes De petites pustules légèrement protubérantes rouge-orangées à brun-rouge (1 à 3 mm de diamètre) remplies d’une masse poudreuse de spores orange sur les deux faces de la feuille. Les plus grosses pustules sont souvent entourées de tissus nécrosés. Suite au développement d’un grand nombre de pustules en amas ou en anneaux, les feuilles peuvent se flétrir, s’assécher et finir par mourir. Plus tard dans la saison, les pustules prennent une teinte brun foncé et produisent des spores différentes capables de survivre plus longtemps dans les résidus de culture et à la surface du sol. Développement et infection Les spores orangées (urédospores) sont la principale source d’inoculum responsable de la propagation de la maladie. La température de développement optimale est comprise entre 10 et 22 °C. Les téleutospores plus foncées sont des structures de repos. Ces deux types de spores sont disséminés par le vent, les hommes et les machines. Elles se développent lorsque les conditions sont humides. Le développement de la rouille est favorisé par un climat frais (15 à 22 °C) et humide, il est inhibé par des conditions sèches et des températures élevées. Uromyces betae a été détecté sur les betteraves potagères, les bettes à cardes, les betteraves sucrières, les betteraves fourragères et les adventices sensibles. Prévention et contrôle Supprimer les repousses et les mauvaises herbes hôtes et évitez les applications importantes d’engrais azoté.

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Photo: IRS

Flétrissure verticillienne (Champignon)

Verticillium spp.

Symptômes Jaunissement généralisé des parties malades, qui plient vers le sol. Les feuilles extérieures adultes prennent une teinte jaune paille, se flétrissent et se dessèchent. Les feuilles intérieures présentent des signes de chlorose marginale et entre les nervures. Ensuite ces zones brunissent et se nécrosent. Une chlorose ou une nécrose de la moitié de la feuille peut également avoir lieu. Une coupe transversale des racines de la plante malade révèle le brunissement des tissus vasculaires. Développement et infection La maladie est inhérente au sol. Le champignon survit de longues périodes en l’absence de plantes-hôtes sous forme de mycélium épais et foncé ou bien de petites masses compactes de mycélium durci contenant des réserves alimentaires, appelées les microsclérotes. Les racines sont systématiquement infectées par l’intermédiaire du système vasculaire. Les blessures naturelles permettent au pathogène de pénétrer directement. Le champignon va croître et développer de nouvelles spores dans les tissus vasculaires qui vont ensuite réinfecter le sol lorsque le tissu va se décomposer. Verticillium dispose de très nombreux hôtes. Prévention et contrôle Maintenir des rotations de trois à quatre ans ou plus, éviter les autres hôtes potentiels tels que la pomme de terre, les tomates, etc. Bien gérer les adventices afin d’éviter la formation d’inoculum.

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La galle du collet (Bactéries)

Agrobacterium tumefaciens

Symptômes La galle du collet se reconnaît par les excroissances tumorales apparaissant sur les racines. L’infection peut entraîner un mauvais développement notamment lorsque les plantes sont infectées dans leurs premières phases de croissance. Le manque de vigueur, la réduction du feuillage et le stress hydrique sont généralement associés aux maladies du système racinaire. Développement et infection La galle du collet est causée par Agrobacterium tumefaciens, une bactérie généralement associée aux racines de nombreuses plantes différentes dans le champ. Cette bactérie peut survivre sous forme libre dans de nombreux sols bien aérés (sableux par exemple) et à la surface des racines de nombreuses mauvaises herbes. Endommager les jeunes tissus, notamment par les pratiques de culture, entraîne une infection. De plus, les tissus endommagés par le gel sont plus vulnérables à l’infection. Les tumeurs de la galle du collet sont souvent charnues et se détachent facilement. Les tumeurs jeunes sont les sources primaires de cette bactérie pathogène. Les pratiques culturales disséminent les parties de plantes infectées. L’irrigation favorise la propagation des cellules bactériennes. Prévention et contrôle La rotation des cultures avec des céréales suivies d’un engrais vert contribue à réduire l’inoculum d’A. tumefaciens. La maladie est considérée comme ayant une faible importance.

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Gale

(Bactéries) Streptomyces scabies Symptômes Des lésions superficielles à l’aspect rappelant le liège pouvant être protubérantes et verruqueuses, parfois plates ou légèrement creuses. Développement et infection Streptomyces scabies est une bactérie dont les caractéristiques ressemblent à celles des champignons. Le pathogène survit dans le sol. Les spores des tissus infectés se propagent par les éclaboussures (irrigation ou pluie), le vent, les plantes infectées et l’équipement agricole par l’intermédiaire de résidus de terre. S. scabies infecte les jeunes tissus directement par leur peau tendre et envahit les tissus adultes par les blessures et les orifices naturels. Elle se développe entre les cellules et par leur intermédiaire. Les zones infectées forment alors une couche ayant l’apparence du liège. Cette nouvelle couche est rapidement envahie par un organisme de la gale. C’est ce processus alternant infection et formation de « liège » qui donne cette apparence croûteuse. S. scabies infecte de nombreuses plantes racines, notamment le radis, le panais, la betterave potagère, la carotte et la pomme de terre. La température d’infection optimale est comprise entre 20 et 22 °C.

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Prévention et contrôle La maladie peut en partie être gérée à l’aide de méthodes de contrôle des cultures. Plusieurs facteurs ayant une influence sur la maladie sont connus, le taux d’humidité du sol, l’acidité du sol, le type de sol et la rotation des cultures. Maintenir les niveaux d’humidité du sol proches de la capacité du sol au cours des six premières semaines suivant le développement des racines charnues permettra d’inhiber l’infection. Les sols acides, dont le pH est en dessous de 6.2, peuvent aussi réduire la sévérité de l’infection. Le pathogène est impliqué dans la décomposition des matières organiques et l’on pense qu’il est stimulé en leur présence. Si possible, évitez les sols à texture légère et ceux présentant de fortes teneurs en matières organiques. La rotation des cultures est importante pour le contrôle de la galle commune. Toutefois, S. scabies peut survivre de nombreuses années en l’absence de plantes-hôtes en raison de sa capacité à vivre sur des tissus organiques morts. La population peut être réduite grâce à une rotation avec des cultures de céréales ou d’autres plantes non-hôtes.

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Rhizomanie (Virus)

Virus de la rhizomanie de la betterave Symptômes Une infection précoce peut entraîner un mauvais développement des plantes et leur mort. Développement massif de fines racines secondaires velues, qui peuvent donner au pivot une apparence rugueuse et poilue. Les infections tardives entraînent l’apparition de racines effilées aux collets hauts caractéristiques. L’assimilation d’eau et de nutriments par les racines infectées est loin d’être optimale. Ainsi, le feuillage présente des symptômes similaires au stress hydrique ou aux carences en azote. Le jaunissement des nervures et la nécrose de la feuille sont moins fréquents. Le feuillage et les racines des plantes infectées tardivement durant la période végétative peuvent sembler sains. Les plantes malades forment des petites zones généralement circulaires dans le champ. Pendant la transmission, les conditions humides favorisant le développement du champignon vont également accroître la décomposition des racines secondaires par d’autres pathogènes du sol responsables du pourrissement. Développement et infection La rhizomanie et d’autres virus sont transmis par le champignon du sol Polymyxa betae. La betterave potagère est une plante-hôte du champignon vecteur et du virus. Polymyxa betae est présent couramment dans le sol et ne cause pas véritablement de dommages majeurs. Cependant, une fois infecté, il propage le virus sous forme de spores stationnaires au repos et de zoospores mobiles. Les spores au repos libérées dans le sol par les tissus en décomposition permettent au virus et à son vecteur de survivre pendant plus de 10 ans. Ces structures de survie germent et libèrent de nombreuses zoospores en présence d’un hôte, d’eau et de températures du sol allant de 15 à 28 °C. Les racines infectées produisent et libèrent de nouvelles zoospores attirées par les tissus racinaires environnants. Ce cycle d’infection répétitif entraîne une multiplication rapide du champignon et du virus dans le sol. Les sols à pH neutres à légèrement alcalins accélèrent le développement de la maladie. Trois souches ont été identifiées : A, B et P. Le type A est courant partout dans le monde. Type B et P sont moins répandus.

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Prévention et contrôle La résistance est le moyen de contrôle le plus important et le plus efficace. Les facteurs influant sur la propagation et le développement de Polymyxa betae auront un impact direct sur l’incidence et la gravité de la rhizomanie. Un semis précoce, lorsque les températures du sol sont plus fraîches, une implantation et un développement rapide de la plante et le drainage du sol permettent de limiter les risques de perte. Éviter les passages de machines agricoles de champs infectés à des champs non infectés et d’épandre les déchets de cultures dans des champs non infectés. Une fois le champ infecté, la rotation des cultures ne permet pas de réduire significativement le risque d’infections en raison de la persistance dans le sol des spores en dormance.

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Nématode de la betterave (Nématode) Heterodera schachtii

Symptômes Des kystes blancs ou bruns sont visibles sur le système racinaire. Développement et infection Les larves de nématodes pénètrent dans les jeunes racines par des blessures existantes ou entrent dans l’épiderme des racines avec leur fascicule. Les mâles quittent les racines assez rapidement alors que les femelles restent dans les tissus de la racine toute leur vie. Les femelles produisent 200 à 600 œufs, qu’elles conservent dans leur corps. C’est pourquoi leur corps se gonfle et prend la forme d’un boyau sphérique également appelé kyste. Au départ, le kyste est blanc puis il devient brun. Lorsque la racine est déterrée, la plupart des kystes restent dans le sol. Pendant la croissance, la racine de la famille des Chenopodiacea (betterave, épinard) ou des crucifères (chou) exsude des substances poussant les larves à quitter le kyste et à se rendre sur la plante-hôte. Si celle-ci n’est pas disponible, les larves peuvent survivre de nombreuses années dans le kyste. Les nématodes se propagent dans des sols compactés. Prévention et contrôle La rotation des cultures peut réduire la densité de population des nématodes. Un cycle de 4 à 6 ans est conseillé. On estime que le chou peut supporter un grand nombre de nématodes avant que les dommages ne soient préjudiciables. Les nématodes causent le plus de dommages sur les sols légers.

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Nématode cécidogène (Nématode)

Meloidogyne hapla

Symptômes Le nématode cécidogène attaque les petites racines fibreuses et les racines charnues, entraînant la formation de cécidies. En général, les racines infectées sont plus ramifiées. Une infestation précoce sur des parcelles sévèrement infectées peut entraîner la perte complète des plantules. L’infection peut limiter l’assimilation de l’eau et des nutriments, causant des symptômes comme un mauvais développement, le flétrissement et la chlorose (jaunissement). Développement et infection Les nématodes présents dans le sol sont attirés par les plantes suite à la libération des exsudats racinaires. La larve pénètre dans la racine et se fixe au tissu vasculaire, entraînant une multiplication rapide des cellules environnantes. Les jeunes larves femelles passent rapidement du stade de larves juvéniles fines et actives à celui d’adultes statiques. Le tissu racinaire voisin subit des modifications morphologiques et produit des gonflements et des grumeaux. Le tissu finit par faire éclater l’abdomen de la femelle, libérant des centaines d’œufs en une masse gélatineuse à partir de laquelle des nouvelles larves se développent. Le nématode cécidogène dispose de nombreuses plantes-hôtes, notamment les scorsonères, les pommes de terre, les pois, les trèfles, la laitue et les carottes. Les dommages sont souvent localisés. Les sols infectés par les nématodes peuvent être propagés par les hommes, les machines, etc. Prévention et contrôle Une rotation des cultures d’au moins cinq ans avec des cultures non-hôtes peut réduire la population de nématodes.

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Noctuelles (Insecte)

Agrotis spp.

Symptômes Ces chenilles sont issues de divers espèces de papillons de nuits. Ces insectes ont de nombreuses plantes-hôtes et peuvent causer des dommages à pratiquement toutes les cultures de légumes. Les chenilles sont surtout actives la nuit. Il est donc facile de passer à côté. Les dommages internes et externes sont visibles sur les racines et les tiges. Les larves se nourrissant à la base de la plante peuvent entraîner la chute de la feuille. Développement et infection Le papillon pond généralement ses œufs en grappes au sol, sous la plante-hôte, ou sur son feuillage. Les espèces hivernant sous forme de larve peuvent être particulièrement nuisibles aux plantules émergeantes car elles consomment les cotylédons et l’apex. D’autres espèces hivernant sous forme de petites larves ou d’œufs causent des dommages à d’autres stades de croissance en s’attaquant aux feuilles et aux tiges. Leurs habitudes de consommation, leurs comportements de survie en hiver et le nombre générations par an diffèrent fortement d’une espèce à l’autre. Les chenilles adultes ont une taille allant de 4 à 5 cm. Leur couleur va du bronze clair à presque noir, avec des rayures ou des tâches.

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Prévention et contrôle Supprimer les résidus de culture, un labourage profond en automne, des cultures entre-rangs et des dates de semis précoce optimales peuvent permettre de limiter les pertes. Les champs contenant des mauvaises herbes abritent souvent des populations de noctuelles plus importantes. S’il est impossible de semer dans un sol sain ou suite à une jachère, il est conseillé de préparer la parcelle au moins un mois avant le semis. Les larves préfèrent se nourrir de mauvaises herbes. C’est pourquoi le sarclage peut aussi aggraver les dommages car la destruction des adventices-hôtes est susceptible de pousser les larves à se nourrir uniquement de plantes cultivées. En outre, la réduction de la population d’adventices peut contribuer à la survie prolongée du parasite.

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Photo: IRS

Puceron de la gourgane (Insecte) Aphis fabae

Symptômes Le puceron de la gourgane est un parasite majeur de la betterave. Cet insecte de couleur noire est présent en grand nombre sur la face inférieure des feuilles et sur les apex des plantes-hôtes. Les dommages causés par le puceron proviennent principalement de sa façon de s’alimenter. Il freine le développement de la culture face aux mauvaises herbes et la rend plus vulnérable à la sécheresse et à d’autres facteurs de stress. La transmission des virus a peu d’importance car le puceron n’est pas vecteur, voir un vecteur modéré de la jaunisse de la betterave. Développement et infection Il y a trois grandes périodes de vol pendant l’année : au printemps, les pucerons quittent leur hôte primaire (surtout les fusains) pour d’autres hôtes, comme la betterave. En été, les insectes se dispersent et en automne ils retournent vers leur hôte primaire pour passer l’hiver. Ils se reproduisent rapidement sur les jeunes plantes, produisant six à sept générations avant que la population ne décline en raison de la baisse de la qualité de la plante et de l’augmentation de l’impact des prédateurs, des parasites et des maladies. Prévention et contrôle Détruire les résidus de culture immédiatement après récolte. Éviter d’autres cultures propices aux pucerons comme les laitues dans les champs voisins. Il est également utile de surveiller régulièrement les cultures au cours de la saison. Les auxiliaires peuvent contribuer à contrôler les populations de pucerons.

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Photo: BASF Agro

Atomaire de la betterave (Insecte)

Atomaria linearis

Symptômes Petit coléoptère (1-1,5 cm) brun-rouge à brun foncé. Les dégâts d’alimentation causés par le petit coléoptère tuent les jeunes plantes. Les adultes creusent de petits trous dans la partie souterraine de la tige, grignotent les radicelles ou mangent la face inférieure des cotylédons. Les dommages sont particulièrement graves sur la culture quand le précédent est une betterave. Développement et infection Les adultes passent l’hiver dans le sol ou dans des débris végétaux en décomposition. Au printemps, ils envahissent les cultures de betteraves. La femelle pond ses œufs au sol, à proximité de la base de la tige de la betterave. Quatre à six jours plus tard, les larves éclosent et commencent à manger les radicelles. Peu avant la fin de la saison, elles se chrysalident au sol. Prévention et contrôle Ne pas produire de betteraves sur un précédent betterave. Eliminer les débris végétaux et le sarclage font partie des mesures de contrôle.

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Altises

(Insecte) Chaetocnema tibialis, C. concinna Symptômes De petits trous ronds ou irréguliers sur la feuille. En cas de dommage sévère, les feuilles semblent avoir été saupoudrées de petits trous. Développement et infection Les altises sont des coléoptères actifs d’un noir brillant de très petite taille (2 à 3 mm) se servant de leurs pattes arrière très développées pour sauter. Ce sont les adultes qui causent le plus de dégâts car ils se nourrissent de la face inférieure de la feuille. Cet insecte peut causer des dommages considérables à une jeune culture, notamment par temps sec et ensoleillé. Les œufs sont déposés au début de l’été à plusieurs centimètres dans le sol. Après éclosion, les larves grignotent les racines de la plante et ne causent généralement pas de dommages visibles. Les adultes passent l’hiver dans les mauvaises herbes et les les débris végétaux. Les altises réapparaissent au début du printemps suivant et se nourrissent de mauvaises herbes. Elles deviennent plus difficiles à contrôler lorsque les mauvaises herbes, qui sont leur principale source d’alimentation, disparaissent car elles migrent ensuite sur les cultures. Prévention et contrôle S’assurer que les plantes se développent rapidement afin que la culture ne reste pas vulnérable trop longtemps. Dans la mesure où l’insecte résiste à la mauvaise saison en se nourrissant d’adventices, il n’est pas inutile, avant l’hiver, d’enfouir à la charrue ou à la herse l’herbe, les adventices à larges feuilles et les résidus de récolte. Ainsi, les altises perdront leur abri.

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Pégomyie de la betterave (Insecte)

Pegomya betae

Symptômes Petites mouches fines gris-brun aux ailes claires. C’est la première génération de larve qui cause les pires dommages. Elle creuse une galerie entre les deux faces de la feuille. Des marques translucides apparaissent là où le tissu est endommagé. Elles brunissent au fur et à mesure qu’elles s’assèchent. Les plantules meurent et les plantes bien développées sont affaiblies, surtout lorsque les conditions de croissance sont insatisfaisantes. Les plantes les plus avancées deviennent bien moins vulnérables. Développement et infection L’insecte passe l’hiver dans le sol sous forme de chrysalide. Les adultes de première génération apparaissent au début du printemps. Ils volent lorsqu’il fait chaud et sec mais se réfugient sous les feuilles par temps froid et humide. De début mai à fin juin, les insectes s’accouplent et déposent leurs œufs. À l’éclosion, la larve pénètre dans la feuille et fore une galerie entre les deux faces de la feuille. Les larves adultes se chrysalident dans le sol. Prévention et contrôle Détruire les hôtes alternatifs pour réduire les problèmes de pégomyies. Les auxiliaires naturels peuvent être utiles pour limiter la croissance de la population.

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Notes

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