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Photographie, Martin Paar, Acropolis now, 1991 Photographie, Sebastian Reiser
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Photographie, Jennifer Kinney, White Elefant Collage, LĂŠhĂŠna Laforgue, 2014
Photographie, Benjamin Revire, Halle sans titre, 2014 Photographie, Sunghee Lee, Panneaux, 2014
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Extrait Vidéo, Anaïs Fischer, 2014 Collage, Diane Chalumeau, 2014
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Photographie, Sunghee Lee, Panneaux, 2014 Collage, Rousseau Henri, Negro attacked by a Jaguar, 1910
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Collage, Benjamin Revire, 2014 Photomontage, Steps of Rome, Carmelo Baglivo, IaN+
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Installation, Olafur Eliasson
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Photographie, Maria Sava
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Photographie, Franck Bohot, Tourists Looking at the view, Manhattan - Lights On Series, 2014 Photographie, Arslan Fatih, Istanbul, 2013
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Collage, Mathias Henry, 2014 Collage, Laurent Bouman, 2014
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Collage, Office / Kersten Geers David Van Severen Performance, Thomas Demand
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MusĂŠe Historique de Ningbo, Wang Shu, 2009 Photographie, Andreas Gursky, Montparnasse, 1993
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Photographie, Filipp Minelli, Silence Shapes, 2009 Installation, Olafur Eliasson, Bregenz
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Photographie, Studio Assemble, Londres, 2011 Installation, Olafur Eliasson, Londres
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Photographie, Laurent Bouman, Big Mac, 2014 Collage, Sammy Slabbinc, The Great Escape, 2013
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Photographie, Sunghee Lee, Domestiqués, 2014 Performance, Hubert Duprat, Tubes de Trichoptères
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Photographie, Edward Ruscha, Pacific Coast Highway, 1974-1975 Photographie, Manuel Irritier, Urban Barcode, 2014
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Photographie Satellite, Edson Fields, Kansas USA Collage photoshop, Filip Dujardin
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Manifestation migrants africains clandestins, Tel-Aviv, Janvier 2014 Philippo Minelli, Nonsense Democracy, 2008
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Montage, Mir, 2013
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Collage, Christophe Maignien, 2014
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Photographie, Adrien Petit, 2014 Photomontage, Dogma, Stop City, 2006 Photographie, Weng Fen, On the wall, Shenzhen
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Photographie, AndrĂŠa Wilhelm, 2014 Photographie, Adrien Petit, 2014
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Photographie, Mathias Henry, 2014 Photographie, Andreas Gursky, Bahrein I, 2005
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Photographie, Anna Diallo, 2014 Photographie, CĂŠcile Bouchet, 2014
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Collage, Office / Kersten Geers David Van Severen Photoshop, Philipp Schaerer, Bildbauten
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Photographie, Léhéna Laforgue, Sao Paulo, 2013 Collage, Fatih Arslan, 2014
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Exposition, Georges Didi-Huberman et Arno Gisinger Photographie, Artiste inconnu
Elinor Scarth, Interpreting Conditions Photographie, Franck Bohot, Chinatown Series, 2014
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Collage, Dimitri Pagnier, 2014
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Kowloon Walled City, Hong Kong, R.P China
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Peinture, Henri Rousseau, The Water Fall, 1910 Photographie, Candida Hafer, Zoologisher Garten Paris, 1997 Collage, Fabrice Fouiller, Senda誰
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Photographie, Laurent Bouman, 2014 Photographie, SalomĂŠ Magnin-Feysot, 2014
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Photographie, Dillon Marsch, Invasive Species, 1996 Collage, Ana誰s Fischer, 2014
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Photographie, Martin Paar, Ocean Dome Japan, 1996 Photomontage, Filip Dujardin
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Photographie, Sirio Magnabosco, Falls the Shadow Collage, Zuzanna Hirsztritt, 2014
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Collage, Damien Haraux, 2014 Collage, Elias Vogel, 2014
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Photographie, Damien Haraux, 2014 Collage, AndrĂŠa Wilhelm, 2014
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Photo, AndrĂŠa Wilhelm, 2013 Exposition, Wolfgang Tillmans
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Photographie, Filipp Minelli, Silence Shapes, 2009
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Photographie, Simon Davidson, Loader
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Photographie, Aurèle Taillard, 2014 Photographie, Zuzanna Hirsztritt, 2014
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Photographie, Filipp Minelli, Silence Shapes, 2009 Collage, Constanta Lupu, 2014 Photographie, Daniel Gebhart de Koekkoek, The World We Live In, 2013
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Destination inconnue. Avant le début de ce séminaire je m’attends à un cours tout à fait banal, mais dès le premier instant je me rend compte de la complexité du processus qui nous attends. Il est complexe dans le sens ou la simplicité de chaque énoncé me perturbe souvent et les liens que chaque travail nouent avec un autre soient aussi intense. En ne prenant pas tout de suite conscience de l’importance des mots choisis dans le premier travail et de la pertinence de ces choix, je me rends compte qu’il faut faire simple et ne pas chercher trop loin. Des mots vagues et flous mènent vers des chemins difficiles à emprunter et c’est ce challenge que j’ai du entreprendre. En plus d’être simple, il est spontané et demande une implication ponctuelle dans de nombreux ateliers, il nous demande donc d’être attentifs à chaque détails mais en laissant l’inspiration nous guider tout en passant d’un média à un autre. Ces nombreuses manières de percevoir une même origine, un même mot ou plus loin encore une image, l’origine commun étant une collection de 100 images, nous demande de penser un peu plus loin, de repenser l’espace, redéfinir un état d’esprit et en voyant la grande diversité des résultats de tous, de s’apercevoir que tout n’est qu’une question de perception. Le concept est un outil que peut s’appliquer très librement et nous amène à chercher une solution là où l’on ne la trouverait pas, on ne sait pas exactement où l’on va mais on est sûr d’y arriver... Antoine Kha. 100...10...1...Partez! Tout commence par 100 flashs, 100 clignements d’yeux et à chaque fois qu’ils se rouvrent nous sommes transportés dans un autre monde, un autre univers, un autre paysage. Où sommes-nous? Que se passe-t-il? Qui sont-ils? Des centaines de questions se posent, les unes en appelant d’autres. Dans ce tourbillon, il faut arriver à trouver les réponses. Mais ça va vite. Alors nous attrapons que des mots, 100 mots. Seulement 10 resterons, les plus forts, les plus convaincants, ceux décrivant ce que l’on vient de voir. Ces 10 mots sont tout ces mondes, notre monde, notre paysage. Plutôt notre perception de tout cela. Ils deviennent alors une base, une référence guidant notre réflexion. A quoi ressemblerait le monde avec ces 10 mots? Quel paysage aurait-il? Un mélange, un collage de tout ce que nous avons vu. Mais pourquoi tous les garder? Ces mots sont les notre, ils représentent notre univers. Ils sont dans notre vie.
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Nous les croisons tous les jours. Pour les voir il faut les capter, les fixer au travers de moments, d’instant où ils se manifestent. Ils sont notre imagination, notre ressenti du monde qui nous entoure. 1 exposition de ce que nous ressentons, vivons, découvrons tous les jours. Ils sont 1 vision, la nôtre. Et si on clignait encore 100 fois des yeux? Baptiste Mouly. Carottage de l’intelligence collective. Cette psychanalyse, ou thérapie, tente l’expérience semestrielle de faire le projet de manière innovante. Ce saut dans le vide (immense) du paysage contemporain réconcilie les architectes et leurs désirs cachés. Collégialement, un débroussaillage fastidieux s’opère afin de partager et restituer la nébuleuse du territoire complexe de notre temps. Elle est à la fois paradoxale, ambiguë, subjective et changeante. Se confronter sans s’opposer, penser sans figer, assimiler sans sacraliser, l’architecte doit savoir se renouveler et assumer de nouvelles casquettes. Cette lubie de tout remettre en cause et pourtant d’essayer d’avancer caractérise ces nouvelles générations d’explorateurs d’un monde limité. Benjamin Revire. Bruit. Je me suis levée ce matin avec un horrible mal de tête. C’est à cause de la pauvre isolation presque inexistante de mon appart’. Chaque nuit, je lutte avec la ville. Parfois j’ai l’impression que tous les bruits de la ville se rassemblent dans un point, et que les murs de ma chambre sont dans le centre de tout. Que les murs sont comme des éponges et qu’ils absorbent le bruit. Parfois ils tremblent. On dirait qu’une centaine de voitures passent sur ces murs en vitesse, ou des bus, des camions ou même des trains. D’autres fois, les voisins d’audessus font des réaménagements de mobilier à 3h du mat. Comme si ils voulaient me faire sentir leur présence. Et avec chaque inconnu qui passe devant mon immeuble, je me retrouve dans des vies différentes, avec des problèmes différents, et pour un moment, je réalise que je suis en train de réfléchir à des solutions pour ensuite avoir envie de courir après ces gens en leur donnant mon avis. C’est comme si mon appartement était traversé par dix, cent, mille dimensions différentes, et le bruit qui pénètre se présente comme différents territoires complexes, qui parfois, peuvent se superposer, s’amplifier ou s’annuler, mais surtout se mélanger dans ma tête. Et chaque fois, ces territoires créent un autre mélange, différent de la
dernière fois, plus complexe, plus fort, plus dur. Maria Sava. Processus commun mais réflexion personnelle. « Séminaire : Petit nombre de personnes réunies pour étudier un problème, une question sous la direction d’un animateur. » Ce séminaire a soulevé bien plus qu’une question, enfin surtout des débuts d’éléments de réponses. Même si le séminaire part d’une démarche de groupe, dès la première séance, chacun prend instinctivement une orientation différente. Rien qu’en regardant les dix mots de chacun, une part de la personnalité et des préoccupations de chacun ressort. On peut être surpris, à quel point quelques mots révèlent la personnalité d’une personne. En connaissant un peu chacun, on peut même retrouver la personne qui a écrit les mots rien qu’en prenant les dix mots choisis. Et ensuite, comment exposer aux autres un travail, une démarche. Un travail, qui au premier abord peut sembler simple. Tout le monde est capable de faire un collage à partir d’une sélection de photos mais communiquer efficacement une démarche et son sens est plus compliqué. Et comme une pensée n’est jamais figée, il s’agit d’exprimer clairement un message, une pensée encore en cours, en mouvement. Il ne s’agit pas d’une exposition classique, dans le sens où l’intérêt n’est pas d’exposer des photos réussies, ni l’étendu de notre vocabulaire ou bien un potentiel talent cinématographique mais un processus, une réflexion. Sachant qu’on a tous pris des directions variées, le travail de groupe pour organiser un événement commun regroupant, ce joyeux mélange. Cécile Bouchet. Le choix des études en Architecture... Combien d’étudiants ne sont pas confrontés un jour à la remise en cause de leur choix d’études ? Pendant les cinq ans (minimum...) que durent les études en Architecture, la majorité, grande majorité, des étudiants passera par différentes phases de réflexion quand à cette décision prise entre 15 et 18 ans, souvent fondée sur une construction mentale du monde, travail, intérêt de l’architecte très éloignée de la réalité. Si cette fausse idée est portée initialement par une passion presque viscérale, elle peut basculer au cours des études à force de désillusions et se transformer en répulsion tout aussi physique de la question. Le domaine est trop complexe pour aborder, et encore moins absorber, tous ses aspects et enjeux en cinq ans. Car l’architecture, autant qu’un processus technique, matériel, pratique,
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reste également une démarche intuitive, émotionnelle et sensorielle, dimensions que l’on a tendance à oublier en cours de master étant donné le rythme et le genre de travail qu’il impose. Ses enseignements sont restreints, mais intenses, et de natures très différentes; et lorsque l’esprit et le temps semblent monopolisés par les travaux de production (je pense ici au projet et au mémoire), d’autres «matières» sont délaissées. Le séminaire cependant sert un but peut-être plus noble, probablement plus utile au long terme que ces exercices pratiques, car il permet non pas d’enseigner, mais de questionner et d’entraîner la réflexion. Or l’architecte est également un philosophe, un sociologue, un observateur et un créateur d’évocations émotionnelles/ visuelles/sensorielles. Si la complexité du cerveau humain peut lui nuire, en énergie, questionnements angoissants et peut-être sensibilité exacerbée difficile à gérer au quotidien, il ne peut s’en départir, car c’est intrinsèquement cette complexité qui le définit. Peut-être que la souffrance, le manque de confiance en soi (parfois auto-compensée par un égo surdimensionné), la sollicitation constante de nos sens et de notre esprit pour analyser ce qui nous entoure, sont-ils le prix à payer pour se complaire dans la poésie d’un espace, la finesse d’une composition, la joie éprouvée grâce à une harmonie, le plaisir de concevoir. Cet équilibre ne peut être atteint qu’au prix d’efforts et de réflexions, de remise en cause, en doute, en question. Et, pour nous avoir ouvert les yeux sur cette partie de nousmêmes que nous avons tendance à oublier, et pour avoir rappelé à nos esprits que l’exercice mental est indispensable, si le séminaire reste dans l’ombre du projet, il pèse au moins autant dans la balance. Christina Lambrou. Fragments momentanés, ou la constellation d’instants comme lecture du territoire. Une fenêtre ouverte sur le monde, voilà l’idée directrice de la promenade proposée. Loin d’être de tout repos, elle implique les participants, après leur avoir présenté des chemins, elle les invite à construire leur(s) voies. De cela ressort une multitude, à travers des photographies, des vidéos, des textes. Ces derniers ont pour source des instants qui se déploient comme des fractales. Un instant inclut d’autres instants en son sein et cela à l’infini. Enrichissant, certainement, mais au-delà, chaque parcours se conçoit comme une lecture interrogeant la perception du réel et
invitant les participants à devenir acteurs. La production du parcours se construit sur les sensations d’un moment cantonné dans des mots. Encore une fois des instants dans un instant. Un territoire n’est finalement qu’un ensemble de fragments où aucune lecture linéaire n’est possible. Seule la constellation peut entrebâiller la porte de la réalité. Christophe Maignien. Séminaire. Ce séminaire est pour moi l’occasion de m’intéresser en groupe à des sujets pour lesquels je ne prends pas le temps spontanément, des sujets la plupart subjectifs qui font débat. Nous questionnons le territoire, ses limites en laissant pendant quelques heures la théorie de côté et en nous attardant d’avantage sur sa nature poétique, et émotionnelle. Les visions et les points de vue de chacun convergent souvent, d’autres nous paraissent plus loufoques. L’important n’étant pas de trouver un accord sur tout mais d’en tirer les notions les plus fortes. Évidemment la confrontation de nos idées renvoie aussi à une dimension culturelle propre à chacun, et c’est de cette manière que le débat s’enrichit. Faire de ces réflexions une exposition, me semble à première vue très enrichissant, cependant très complexe puisque ce sont des performances qui ont une valeur que s’ils sont contés par leur auteur. L’exposition est pour moi la conclusion générale de toutes nos réflexions personnelles. Peut-on trouver une conclusion commune à toutes ces performances ? 1000 … 100 … 10 ….1 ? Dans l’exposition c’est le 1 qui est important. Constance Lullin. Personnel mais à la force collective. Le travail de séminaire réalisé individuellement et souvent dans un temps très court, produit des objets spontanés. Presque comme une performance scénique, chacun s’engage dans ce processus de production pour apporter une partie de lui, un ressenti, un souvenir, une idée. Une manière de participer au séminaire, d’y apporter sa contribution. Performance dans la performance, en plus des objets produits, chaque travail est commenté par l’étudiant. C’est un processus interactif qui pousse à l’échange, à la discussion. Aussi, les différences de chacun prennent sens lorsque qu’on juxtapose l’ensemble du travail fourni. La force du séminaire c’est de savoir tirer partie de travaux très personnels pour créer un rendu collectif, où le travail des autres enrichit notre propre travail. Les réalisations des autres interrogent, questionnent notre propre rendu.
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L’effet de masse, impressionnant, donne une autre lecture aux objets réalisés et souligne la richesse de l’exercice. Le constant aller-retour entre le personnel et le collectif met en valeur « l’identité » de chaque projet et tire partie des différences. A la manière des pixels sur un écran d’ordinateur, chaque étudiant compose l’exposition, le séminaire. Cyrielle Beaumont. Un pays sage. Qu’est ce qui fait un paysage? Est-ce le P? Le S? Le Y? Le A? En le démantelant c’est ce que Nous cherchons à savoir, Nous, étudiants en architecture avec la tête bouillonnante de questions. Décomposer le paysage vat-il nous aider à le comprendre? Peut-être? Pourquoi pas? Alors décomposons... Le fragment de vie qui s’en dégage ne nous enfonce que plus loin dans le doute et les questionnements. Ces images, ces vidéos, ces collages, que veulent-t-ils dire au fond? Je vois des reconstructions de territoires qui en disent long sur l’interchangeabilité des choses dans le monde dans lequel nous vivons. J’entends des musiques universelles qui en fait ne disent rien sur les situations qui les ont produites Je sens bien, pourtant, que c’est en la déconstruisant que l’on peut comprendre une chose, mais quand je touche au but, bizarrement mon esprit ne fait que s’embrouiller un peu plus, je goûte alors au plaisir de me laisser aller à la création... Pour une fois, sans contrôle, je laisse aller mon imagination. Elle vagabonde ainsi et de ses voyages m’apporte des mots... Mais même si, « La vérité, est l’ex-pression éphémère de la folie suspendue d’une soupe infinie set strong, qui dévoile la poésie de l’apocalypse », tout cela ne veut rien dire. Enfin pas encore. Cela veut dire, seulement quand je sors de ces mots d’autres objets hybrides aux sens moins énigmatiques. La poésie d’un batteur jouant dans le métro New-Yorkais avec son sourire comme seul compagnon. La folie d’un jour de l’an à Shanghaï où la masse étouffe et étouffante s’agglutine pour voir un simple feu d’artifices. L’apocalypse précédant l’ordre, l’ordre annonçant l’apocalypse à Tokyo, où le passage d’un carrefour bondé exprime en une séquence l’instantanéité des choses. Finalement le paysage ne serait-ce pas les gens? Nous le façonnons, Nous le démolissons, Nous l’explorons, mais surtout Nous le définissons. Le paysage aujourd’hui ne voudrait rien dire sans les Hommes. Il garderait secret ses mystères, en restant passif, droit, autonome. Sans Nous, il lui
manquerait la parole. Je ne dis pas que c’est bien ou mal un paysage silencieux, c’est juste difficile. C’est dangereux, cela nous effraie, un paysage qui n’existe pas pour les Hommes est un paysage qui attend. Un paysage hostile oui, mais qui comme tous les autres, se laissera dompter. Car Nous aussi avons eu besoin de le classer, de le disséquer, de l’agresser, pour le comprendre. Aussi divers que sont les Hommes, le paysage se révélerait être un instant et non un moment. On le capte donc pendant une seconde mais déjà il a évolué. Alors regardons ce paysage qui grandit à travers notre vision. Anna Diallo. Territoires complexes. Transcription de l’invisible. Les sentiments, les impressions. Voir ce qui ne nous émeut plus, passe inaperçu dans le quotidien. Comment exprimer ce qu’on ne voit pas ? Comment faire apparaître une notion ? C’est une question délicate à laquelle nous nous sommes un peu confrontés. À travers divers médias, le séminaire nous a amené à nous questionner, à avoir un point de vue nouveau. Plusieurs recherches, dans le cadre de travaux personnels nous ont permis de (re)découvrir des lieux, mais également de se confronter à eux. Dans un travail collectif de débat, les informations étaient systématiquement mises en commun et analysées, à la lueur d’exemples ou références extérieures. Cela a permis au groupe d’avancer ensemble et de partager des idées, tout en permettant, à l’échelle de l’individu, une ouverture d’esprit.☺ Diane Chalumeau. Séminaire…Séminaire ou exposition ? Exposition… ou atlas ? Territoire(s) complexe(s). Qu’est ce qui constitue un territoire ? Comment le percevoir ? En rendre compte ? Percevoir le territoire. Le fragment pour donner l’image, l’impression d’un tout. Un territoire peut sans doute être perçu à travers des fragments. Des fragments hétérogènes, différents les uns des autres qui suscitent, à chaque fois qu’on les regarde ou les photographie, un imaginaire. Un imaginaire propre au territoire. La question de la multiplicité semble donc se dégager de tout cela, elle paraît essentielle. Une multiplicité de fragments qui suscite une multiplicité d’imaginaires et qui permet de connoter l’espace, par rapprochements d’idées. Mais des idées propres à celui qui regarde ce territoire. Mais le séminaire est avant tout un travail collectif, des échanges, des discussions, des projections et présentations de différents fragments et de différents
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espaces. La multiplicité, toujours. Toujours plus de fragments, toujours plus de territoires, toujours plus de regardeurs. Toute cette multiplicité se trouve alors concentrée, elle constitue en quelque sorte à son tour un territoire, propre au séminaire celui-là. Un territoire, épais, feuilleté, stratifié, composé de fragments pliés les uns sur les autres. Et, comme le remarque Gilles Deleuze, « le multiple n’est pas seulement ce qui a beaucoup de parties, mais ce qui est plié beaucoup de fois ». Si le territoire, créé lors du séminaire, par les interactions entre toutes les différentes productions est complexe, il est aussi plié, plié et replié ; à l’image de différentes feuilles, de différentes épaisseurs, qui se courbent les unes sur les autres. Mais cette courbure, ce pli, cache quelque chose. Il donne à voir l’épaisseur du territoire mais suscite également l’indicible, de l’ombre, certains éléments en cache d’autres : on ne peut jamais tout percevoir et tout comprendre… Ce qui compte c’est l’hétérogénéité, l’assemblage de tous ces éléments hétérogènes, qui se plient les uns sur les autres, qui entrent en interaction. Les rapports qu’ils entretiennent entre eux sont alors eux aussi multiples et participent à caractériser le territoire, de plus en plus précisément, comme par itération. Exposer la multiplicité. Une exposition, ou plutôt un événement, des échanges et dialogues sur la base des fragments qui caractérisent le territoire (complexe ?) est alors une manière d’assembler en un tout cohérent, de rendre homogène, par la compréhension générale d’un processus, un ensemble hétérogène (toute la production réalisée au cours du séminaire). Une exposition non figée, qui se déplace. Une exposition « informelle », qui regroupe de multiples supports et qui suscite l’échange. Une exposition qui ne se visite pas mais qui s’arpente, plutôt, à la manière d’un territoire (complexe ?) ! Finalement, tout cela suppose une multiplicité des formes de l’exposition, sur la base d’une multiplicité de travaux. Tout peut être décomposé, recomposé, réassemblé mentalement par l’arpenteur. L’événement (l’exposition) est donc comme un atlas, un atlas à échelle humaine. Un atlas qui est ‘’un outil à mettre la pensée en marche’’, donc un atlas au sens où l’entendent A. Warburg ou G. Didi-Huberman : il permet de générer une vision épaisse, une vision par l’épaisseur d’un territoire complexe, feuilleté, stratifié, épais ! Dimitri Pagnier. Territoires Complexes.
Tous les travaux réalisés dans ce séminaire sont un résultat d’un travail en groupe. C’est le fruit d’une collaboration entre différents travaux personnels. Faire une exposition : tout au long de notre parcours, nous devrons en tant qu’architecte faire des expositions : exposer nos idées, nos réflexions, nos projets.. Ce séminaire est donc très utile pour notre parcours ! Apprendre à faire un exposé dans un temps court, débordés par différentes choses, collaboration entre étudiants, travail en groupe. Apprendre aussi à faire une exposition de différentes manières. Répondre à la question : qu’est-ce qu’une exposition ? Fatih Arslan☺. Untitled On prend des décisions constamment, parfois réfléchies, parfois impulsives. Les décisions rapides vont puiser en nous des préférences inavouées. On en apprend parfois sur nos goûts et nos pensées. Le choix spontané est sincère, pas aléatoire. Tous nos choix sont donc plus nous que nous. Anaïs Fischer. Untitled. À Strasbourg, Mercredi matin, je me lève. Je vais à l’école. Le séminaire commence. Il y a des gens. Il y a des présentations. Il y a des mots. Je regarde. Je pense. Je me demande. J’écoute. Il y a beaucoup de mots. J’essaie de comprendre. Je vois des images. Il y a des sentiments, des impressions, des sensations. Les pensées dégénèrent en phrases. On parle. On écrit 100 mots. On choisit nos images et on les présente. On parle de nos émotions. On choisit 10 mots. On fait le travail individuel. On utilise les images. On fait des collages concentrant la force de nos dix mots choisis. Il y a des fragments territoires. On les confronte avec les autres. On parle. On écoute. Il y a des différentes interprétations. On peut voir les différentes points de vue. Il y a une question d’exposition. On va à « la chambre ». On ressent. On aperçoit. On voit. On écoute. On fait 3 vidéos concernant 3 mots choisis. On regarde les vidéos. Chacun de nous a une différente vision de mots. On les voit. Encore le sujet d’exposition. On a une intervention. On fait la photo de n’importe quoi disant que ça sera un objet de notre exposition. L’abstraction. L’art. J’ai devenu d’être plus sensible aux détails, aux mots, aux sens, aux choses, aux environnements, aux tout ce qui m’entoure. J’ai élargi des horizons. J’ai appris. Territoire complexe. Composé d’un certain nombre de facteurs. Zuzanna Hirsztritt. Vaste monde. Le monde est un territoire, une aire de jeu, peuplé par des individus. Chaque
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expérience, sensibilité, présence de chacun et l’interaction entre tout ces individus crée une complexité. L’approche de ce séminaire se ressent normalement dans la découverte, l’approche et un début de compréhension de cette complexité. Quand un groupe d’une trentaine de sensibilités différente se crée et que chacune s’exprime, de manière introspective sur un choix de mots forts, ou de manière spontanée en photographiant rapidement un objet et en le contextualisant avec un texte, on crée un nouveau monde, un nouvel imaginaire. Il n’est pas commun, pas forcément partagé entre les sensibilités du groupe, mais elles trouvent ainsi une zone d’expression où les ponts sont plus faciles à franchir, et ou chacune de ses sensibilités sera plus facilement ressentie par les autres. Le collage était une des approches les plus fortes dès le début, un mélange d’introspection par les mots, et de partage en collant ensemble les images des autres. Un étrange hybride se crée, et si il est sincère, il est beau, unique, sensible, et fort. La photo et son texte est un exercice différent, car le message est brute, direct, comme une expression à vif de cette sensibilité. Moins maîtrisé, moins filtré, le message est sincère. La sensibilité laisse part à l’âme, et chacun au travers des autres voit qui il est, voit ce qu’il voit, peut se comprendre soi-même. La complexité du monde, du territoire trouve une seconde couche, et fait écho à la complexité du soi dans un vaste monde. « Même en Sibérie il y’a de la joie. » Anton Chekhov. Laurent Bouman Territoire complexe Le séminaire porte sur le ressenti et la perception du territoire par chacun, du territoire complexe. Qu’est-ce que le territoire complexe? C’est tout ce qui nous entoure, tout ce qui n’est pas nous et sur lequel on ne peut pas faire grand-chose, ce grand territoire qui nous relie tous qui est finalement divisé en territoires, nous vivons sur un territoire mais les autres vivent sur des territoires différents et peut être méconnus du nôtre. Dans ce séminaire on a la liberté de parler d’un peu de tout, de n’importe quel territoire, parce qu’on parle de territoire en général et pas d’un territoire, on parle DU territoire. Donc on peut parler de tous les territoires comme seulement d’une petite partie. Le mot territoire ne nous définit pas de frontière, nous n’avons pas de limite, donc pas de contexte précis ni de lieu. Ainsi nous avons pu aborder des terrains,
des pays, et des situations différentes simplement pour voir ce que ça nous produit, ce que ça nous procure comme émotion, ce que l’on ressent face à ce territoire, ce paysage…nous face au territoire. L’utilisation de plusieurs formes de représentation: photos, vidéos, collage était intéressante. Les photos peuvent influencer le spectateur selon leur valeur : informative/ descriptive ou plutôt subjectives, où on voit le point de vue du photographe, d’autres embellissent l’objet pris en photo. Ce qui fait que la perception du territoire est très changeante. Face à une photo on voit un objet mais on voit souvent on objet montrer par quelqu’un, c’est très différent que d’être directement face à l’objet. C’était très stimulant de voir l’image que chacun avait choisi de montrer, certaines étaient presque des images de film fantastique pas très réaliste, d’autres montraient un paysage mais soudainement des mouettes passent devant l’objectif et alors la photo prend une tout autre valeur. D’autres images ressemblaient à des tableaux, d’autres encore était des témoins pour montrer des situations critiques (feu, autoroute, 1000 asiatiques dans une piscine…). Que chacun écrive 100 mots après avoir visionné vos 100 images c’était bien pour nous forcer à parler de quelque chose avec un discours le plus concis et spontané possible, un mot = une idée. Souvent on a du mal à exprimer un ressenti et donc c’est très enrichissant d’un point de vue personnel d’écouter ce que chacun a à dire. Évidemment pour définir ou donner un titre à une image souvent il y a plein de mots qui sont adéquats tout dépend de la compréhension ou juste de la première idée qui nous passe par la tête lorsqu’on est face à cette image. Le collage est une méthode de représentation amusante qui peut permettre d’avoir recours à la dérision dans un projet architectural. On peut ainsi confronter facilement des scènes, des ambiances, des situations quotidiennes avec l’architecture. Le fait que nous n’ayons pas de lieu fixe pour « l’exposition » reflète le thème principal du séminaire, on a pas de lieu précis…Où suis- je? L’exposition n’est pas vraiment une exposition parce qu’on ne souhaite pas simplement présenter nos travaux à un public mais on souhaite que ce public fasse partie de la continuation du séminaire et de la discussion autour de territoire complexe. Je trouve ce séminaire intéressant et différent des cours que j’ai connu à l’ENSAS jusque-là. Léhéna Lucquet Laforgue.
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Echanger : Verbe transitif Donner, livrer quelque chose, quelqu’un à quelqu’un dont on reçoit quelque chose, quelqu’un d’autre en contrepartie ; troquer des choses de valeur équivalente. (exemples: Échanger un dessin contre un livre. Échanger des prisonniers.) S’adresser, s’envoyer, se donner réciproquement. (exemples: J’ai échangé quelques idées avec lui. Échanger des coups.) Se communiquer des choses, se les adresser réciproquement. (exemples: Échanger des lettres.) Jeu de raquettes. (exemples: Au tennis, au tennis de table, faire des échanges de balles pour s’échauffer.) Séminaire = succession d’échanges Historique des échanges du séminaire :Profs Étudiants Profs Étudiants Étudiants Profs Intervenant Profs Étudiants Étudiants Profs Intervenants Étudiant Étudiants Intervenants Étudiants Étudiant Étudiants Prof Profs Intervenant Séminaire Administration Administration Séminaire Groupes de travail Étudiants Étudiant Étudiants Groupe (de travail) Groupes Groupe Groupes Groupe Profs Groupe Profs Groupes Groupe Étudiant Étudiant Groupe Groupes Groupes Étudiants Profs Étudiant Étudiant Étudiant Étudiants Étudiants Étudiants Groupe Groupe Groupe Groupes Groupes Groupes Groupes Séminaire Séminaire Public Lise Di Bella. Untitled On me demande d’écrire un texte pour le séminaire. Comme je n’étais pas présente au cours, ma première question est donc : quelles sont les consignes, les indications données pour cette petite « rédaction » ? Naturellement je m’attendais à la réponse qui a suivie : il n’y a pas de consigne, on est libre. Cela reflète bien l’ensemble des cours et des exercices précédents. Je vais donc écrire ce qui me passe par la tête à propos de ce séminaire. Nous avons commencé avec des images, cent images différentes. Puis en sont sortis cent mots, de manière spontanée, écrits en une dizaine de minutes. Puis une sélection de 10 mots. Tout ça fait dans la foulée, de façon rapide. C’est ce caractère spontané que je trouve intéressant, il est synonyme de franchise, de sincérité. La spontanéité des échanges les mercredis matin (bien que je préfère les écouter plutôt qu’y participer) rendent les 4 heures plus vivantes. L’intervention de Paul Cournet s’est vraiment intégrée dans cette ambiance particulière. Des mots entendus notés sur un tableau, puis une discussion autour de ceux-ci
et surtout un « exercice » éclair : toujours ce côté impulsif, pas le temps à de grandes réflexions qui finissent par être impersonnelle. L’exercice des vidéos a, à mon goût, manqué de spontanéité et je m’y suis sentie moins à l’aise. Peut-être que si celui-ci avait été introduit comme l’exercice de la photo présentant une exposition, c’est à dire si nous n’avions eu que peu de temps pour fournir ces vidéos j’aurais trouvé ce travail plus intéressant et avec plus de sens. Un autre caractère ressort de ce séminaire, c’est la « diversité » que je vais associer à la « différence ». Bien sûr il y la diversité des choses présentées : photos, extraits de films, de jeux vidéo, collages, petits exposés. Il y a aussi la diversité des formes de rendus : photo, collages, vine, courtes vidéos,... Et enfin la diversité des échanges. Tout cela crée une ambiance différente des cours que nous avons l’habitude de suivre et rend ce séminaire particulier, pas ordinaire. Voilà, ce texte est donc plus un ressenti personnel, un avis sur certains points des séances passées en séminaire. Il y a encore beaucoup à dire, du positif comme du négatif mais j’ai parlé des deux aspects qui ressortent le plus pour moi. Je ne pense pas que je serai hors sujet, sachant qu’il n’y avait pas réellement de sujet.☺Margot Machin. FORME > FOND. FOND > FORME Pour moi, Territoires Complexes, c’est mettre une réflexion individuelle au service d’une réflexion collective. Nous avons pu nous découvrir les uns les autres et comprendre ce qui nous anime, nous inspire et nous porte à travers des références très larges. Peinture, photo, vidéo, sculpture, finalement ce n’est pas vraiment le support qui compte mais notre capacité à en parler, et à trouver du sens là où parfois il n’y en a pas. Nous nous sommes rendu compte que ce savoir a besoin d’être accumulé voir même rationalisé pour trouver du sens. C’est comme cela que nous avons réussi à développer une réflexion commune au séminaire. Et si ces territoires complexes que nous cherchions à définir n’étaient tout simplement pas nous ? La succession d’échanges, de débats et d’interventions extérieures nous ont permis de comprendre le lien entre la forme et le fond. Et cela, sans connotation négative. Je pense que nous sommes une génération en transition entre un monde de références classiques et un monde moderne, technologique, dans lequel nous vivons. Pas toujours facile à assumer ? Matthias Henry. The emotional critic. The world we live in is not flat. We inhabit an
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organism so complex that is simple. But maybe not for us, ordinary humans. We humans, tend to search deeper, always deeper in every direction. Are we going in the right path? Are we following our inner self, or we follow the sheep crowd? Humans arrived to an historical moment where there is only one way: community. Community means non individuality. The real juice is being made where there are discussions. Not orders or statements: ideas. And ideas get stronger moulded in group. Questioned, tested, and slammed against the wall. We must find the way to simplicity through the most primitive human condition: conviviality. Nuno Silva. C’est comme ça qu’elle est née. Ça lui a pris un matin, elle y avait longtemps pensé sans jamais aboutir à quelque chose de concret. Mais ce matin, ce fut différent. Elle s’est levée du bon pied, a enfilé ses pantoufles, d’abord le pied droit, car c’est toujours comme ça qu’il faut commencer la journée. Elle saisit sa plume, descendit les escaliers et regarda par la fenêtre. Elle l’attendait. Le ciel était couvert par d’épais nuages gris blanc. Elle avait envie de les attraper, de sentir cette douce matière tout contre son corps encore chaud de la nuit. Elle laissait alors vagabonder son esprit et s’imaginait blottie au creux de leurs reins. Bercée par la douce musique que le vent fredonnait entre les feuillages des épicéas. L’odeur corsée du chocolat chaud venait chatouiller ses narines et provoquait en elle un sentiment de quiétude. Jamais elle ne s’était sentie aussi bien. Il y avait bien eu le jour où elle découvrit la mer pour la toute première fois. Cette journée elle ne l’oublierait pas. Le soleil couchant venait border la marée montante. Le va et vient des vagues tentait d’atteindre son corps toujours un peu plus. Elle respirait l’air marin, faisait glisser le sable brûlant entre ses doigts et écoutait le chant des sirènes. Elle se sentait privilégiée d’être à ce moment précis la seule et l’unique personne à pouvoir profiter de ce magnifique instant. La cuillère déposée sur le bord de sa tasse de porcelaine tomba et la fit changer de paysages. Quand elle regarda de nouveau par la fenêtre, de petits flocons tombaient délicatement sur le sol et commençaient à recouvrir l’allée. Ils étaient si beaux. Leur parfaite irrégularité les rendaient attachants. Elle tentait d’apercevoir un flocon haut dans le ciel et l’accompagnait dans sa chute vertigineuse jusqu’au sol. Elle aimait cette fragilité. Sa main blanche et frêle saisit
la tasse et lui permit de se déposer sur ses lèvres. Ses lèvres d’un rouge sang, pulpeuses mais gercées par endroits s’entrouvraient pour laisser cette douce liqueur pénétrer son corps. La chaleur intense la transperça. Son petit corps fébrile était percé à vif. On frappa à la porte. Elle déposa la tasse sur la table avec délicatesse, recula sa chaise et se leva d’un air assuré. C’était elle. Elle le savait, cela faisait longtemps qu’elle l’attendait. Ses pas légers mais déterminés firent grincer le parquet de la grange. C’était le moment. Elle se trouvait debout devant la porte et n’avait plus qu’à l’ouvrir. Elle tendit le bras, tourna la clé dans la serrure rouillée, saisit la poignée ronde de la porte et la fit osciller de droite à gauche. La porte s’entrouvrit. Elle était là, attendant patiemment qu’on vienne l’accueillir. Marie la prit par la main et la fit entrer dans son univers. Salomé Magnin-Feysot. Je suis Charlie L’architecture est un art faisant, au sein de ses réalisations, la synthèse des autres arts : sculpture, peinture, musique, poésie, danse, orfèvrerie, ferronnerie et autres arts mécaniques pour ne pas tous les citer ; on parle de la poésie d’un bâtiment, d’un bâtiment sculpté, de fluidité et d’harmonie d’un espace, de rythme architectural…L’objectif de ce séminaire semble alors évident. Mettre des mots sur les émotions. En voilà une rude épreuve qui met patience et sensibilité au rendez-vous. Évidemment, le choc reste propre et personnel, il dépend de la perception de chacun. Chaque photographie naît d’un choc, si il n’y a pas de réaction face à un sujet, l’image résultante ne sera jamais bonne et son auteur ne pourra être pris par l’instant. Taillard Aurele. Untitled. Je ne sais pas s’il s’agit d’un séminaire, sûrement trop formel comme terme. Ni d’un ‘Studio’ séminaire, c’est peut-être un moment où toutes les semaines des individus qui se connaissent ou pas vont apprendre à se connaître ou justement se reconnaître. Ceci par le biais d’images, de mots, de commentaires mais jamais vraiment explicitement. En bref, c’est un peu comme une recette de cuisine dont on ne connaîtrait ni la finalité, ni les ingrédients d’ailleurs. Même si on souhaite la réussir cette recette. Alors on prend un ingrédient de base et on y associe d’autres choses, on les accumule. Certains vont agir comme des exhausteurs de goût mais tous ne seront pas bon à prendre même s’ils aident à réajuster le tout et mettent en avant les choses essentielles. Non pas
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qu’il y ait des ingrédients contre indiqué mais il faut forcement faire des choix pour ne pas perdre la saveur initiale. Finalement même si elle n’est pas finie, on souhaite la faire goûter cette recette. A qui ? Pour qui ? A ceux qui voudront bien la déguster. Peut-être l’apprécieront ils ? Peut-être voudront-ils la refaire, refabriquer ? Même si il n’y a pas de recette. Andréa Wilhelm. Fragments de territoires. Multitudes d’étincelles, de lumières et de poussières, crées notre monde. Composé d’une multitude de fragments divers qui mis ensemble forment un tout, le territoire est une globalité, un ensemble riche et varié. Ce nombre infini de fragments réponds aux visions illimitées et uniques que chaque personne a du monde qui l’entoure, selon leur origine, pays, sensibilité… Tout un chacun perçoit le monde, le territoire selon son point de vue, son intérêt, et c’est la confrontation de toutes ses visions qui est intéressante. La richesse de l’ensemble est générée par les intérêts de chacun et la confrontation de ceux-ci entre eux. Le territoire est complexe. Le regard du nombre est obligatoire pour le percevoir dans son ensemble. Territoires multiples, territoires complexes, explorés et vues à travers des images, réelles ou imaginaires, qui nous font réfléchir, réagir, sur la richesse du monde mais aussi sur ces inégalités, ces complexités, ces différents images et visages. L’image est le moyen de communication privilégiée aujourd’hui car elle permet de faire passer un message compréhensible de tous. Il n’y a pas de barrière de langage, de barrière culturelle ou de société. Les images véhiculent bien plus que leur visuel et c’est ce que ce séminaire a essayé de percevoir. Comment transmettre des idées, des actions et pensées à travers des morceaux d’images confrontées ou juxtaposées ? Les rendus sont parfois explicites et limpides, mais ils peuvent aussi être interprétés d’une autre façon selon la personne qui s’y essaye. Ces fragments de monde sont les reflets de notre façon de vivre et de notre société. Ainsi il y a autant de territoires que de personnes différentes et chacune perçoit une infime partie de l’ensemble. Justine Jouve. Écris-moi 100 mots. D’abord flou dans ma tête, je n’attendais ou n’espérais pas quelque chose de bien précis en participant à ce séminaire. Submergé par des mots, des émotions, l’idée était d’exprimer une sensibilité, la nôtre, dans un groupe de personnes, aussi singulier les uns que les
autres. On est pris de court face au discours, à la sensibilité de certains que l’on rejoint ou non, que l’on comprend ou non. Ce n’est pas là forcement le but que j’ai recherché dans ces exercices. Car il s’agit bien là d’exercices, mots, collages, vidéos. Des ‘exercices ‘ développés comme une prolongation de soi, ou l’on se dévoile peu à peu. La chose n’est pas facile. S’exprimer devant un groupe sur quelque chose, qui n’est, enfin, pas de l’architecture, sur quelque chose que nous avons fabriquer, penser, réfléchit ou non, soyons honnêtes. Développer une idée, la mettre en œuvre à partir d’un élément aussi minime que le mot. Des certaines, des milliers. Un processus. Le groupe, peu à peu s’est renforcé, en ayant dans ces rangs, de bons orateurs, des êtres singuliers, tous, et aussi des gens plus timides, plutôt réservés. L’expression, je le pense ne passe pas forcément toujours par la parole. Ce n’est pas par ce que quelqu’un ne parle pas, qu’il n’a rien à dire. Expliquer un travail, c’est livrer, le plus souvent, un bout de soi-même. Ne pas réussir à mettre justement des mots sur celui-ci n’enlève en rien la qualité de ce dernier. Apprendre à le faire, à expliquer son travail, pour le partage, ouvrir la discussion et que alors milles et uns mots me viennent. Inspiration. Sabrina Scremin. Untitled. L’objectif du séminaire était d’étudier et d’analyser, sur plusieurs thèmes, les impressions et ressentis de chacun, impressions qui pouvaient être diverses, portant à la fois sur des points de vue critiques, mais aussi sur le thème de l’émotion. Tous ces ressentis se sont portés différents sur différents supports, tels que des photos, des vidéos, des expositions, etc.. dans le but de faire naître un rapport entre ceux-ci et les émotions de chacun. Thiebaut. Un retour sur le séminaire territoire complexe. C’est une approche nouvelle du territoire permettant d’en extraire une myriade d’éléments relatifs à une personnalité. Ce qui est intéressant dans cette méthode est la mise en profit de la sensibilité de chacun pour un travail final unitaire. Transcender les échelles et les médias. Pour tirer, en quelque sorte, une diagonale à travers ces couches complexes du territoire exploré. Une couche statique, traduite en image, une durée sous forme de plan lumière et des morceaux de séquences compilés en une brève vidéo. J’aimerai qualifier le séminaire par une entrevue avec le territoire. La génération prolifique de mots permettait d’établir
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une maille reflétant les multiples couches de l’étude. Il est ainsi possible de prendre un première mesure du territoire. Nous n’avons pas essayé selon moi de définir le territoire mais d’en effectuer une coupe significative. Un prélèvement ponctuel qui raconte une histoire. Le travail n’a pas la prétention de créer un consensus sociétal mais au contraire de créer le débat et inciter chacun à la réflexion sur le territoire. Susciter la critique par l’émotion et inversement. C’est une approche sensible et réfléchie auto alimentée et dynamisée par le travail commun. Le but étant de comprendre ou du moins de saisir un fragment de ce territoire dans son temps propre. Duc Truong. Pas de raisons Où va-t-on. Partout, nulle part. Exploration. C’est un forum, ça grouille. Les discussions se transforment en pensée collective. Une cogitation globale touche à tout, faite d’approfondissement, de ciblage. Une effervescence, 1000 mots, l’intemporalité. Dans le même temps beaucoup de mouvement. 1000 différences, 1 recherche. On s’égare pour mieux se retrouver. Réunion d’une énergie unique, canalisation et mise en forme physique. Faisons 1 exposition de 1000 réflexions. Valentin Lavie
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