[ N°2 | NOVEMBRE 2014 ] UNE PUBLICATION DE LA
RENCONTRE
Christophe Cognet dans nos murs
Vendredi 21 novembre à partir de 18h Rencontre avec Christophe Cognet, réalisateur, autour du film
Parce que j’étais peintre
pour livrer ce témoignage exceptionnel sur un art façonné dans l’enceinte aveugle des camps nazis » écrit Sandrine Marques dans Le Monde. Le film souligne le paradoxe porté par ses oeuvres : peut-il encore être question de la beauté d’un dessin quand il décrit les horreurs vécues dans les camps de concentration ? Enrichi des témoignages de rares rescapés des camps de concentration encore vivants et des conservateurs de ces oeuvres, le film fait admirablement son travail de transmission de la mémoire.
Christophe Cognet, né à Marseille en 1966, est un réalisateur et un documentaliste. Il étudie le cinéma à la Sorbonne Nouvelle Paris III, avant de se La rencontre avec Christourner vers la réalisation. Sa façon de travail- tophe Cognet sera suivie de la projection du ler l’oriente plutôt vers des films proches de film. l’essai documentaire et pousse à une réflexion sur le mécanisme de la création ou sur le traLE BLOG vail de la mémoire. « Il aura fallu dix ans à Christophe Cognet, à Encore plus de rubriques à découvrir sur le qui le cinéma fut révélé par Nuit et Brouillard blog de la bibliothèque d’Alain Resnais, pour réaliser Parce que j’étais biblistudio.wordpress.com peintre. Dix années d’un travail ardu et ardent
AFFICHE
Hommage à François Truffaut A l’occasion du trentième anniversaire de sa mort (1932-1984), nous abordons François Truffaut au travers des affiches de ses films. Il réalise 21 longs métrages dont les affiches sont signées par Ferracci (9) star des affichistes dans les années 60/70, le tandem Jouineau-Bourduge (6), Landi (2), Grinsson, Christian Broutin, Guy-Gérard Noël et BenjaminBaltimore.
Chose rare pour l’époque, Truffaut lui laisse voir le film avant. Pour La Mariée était en noir, c’est à nouveau à Ferracci qu’est demandée la conception des 2 affiches. Il choisit une photo de Jeanne Moreau dans sa tenue de deuil et inscrit le titre du film en rouge. C’est l’une de ses plus belles créations.
Sur Baisers volés, la typographie du titre Pour sa présentation au Festival de rappelle la signature de son auteur, Ferracci.
Cannes, aucune affiche n’avait été faite Puis vient l’affiche de L’Enfant sauvage, de des 400 coups. Grinsson l’a créée à par- Jouineau-Bourduge, que la simplicité et le tir d’une photo de tournage sur laquelle il dépouillement rendent remarquable. écrit en rouge, le nom du film. Entre 1975 et 1979, les affiches sont Jusqu’à la fin des années 60, presque travaillées par Jouineau-Bourduge puis chaque film sort avec 2 affiches diffé- Ferracci reprend la main jusqu’en 1981. rentes. C’est le cas de La Sirène du Missi- La dernière affiche est confiée aux mains pi, La Peau douce, La Mariée était en noir. de Benjamin Baltimore. Une nouvelle géC’est Ferracci qui confie la création de l’af- nération d’affichistes arrive, la page est fiche de Jules et Jim à Christian Broutin. tournée.
MAGAZINE
Jeune cinéma Voici une revue de cinéma dont la longévité suscite l’estime et le respect : elle fête ses 50 ans. Moins connue que Positif (créée en 1951), Les Cahiers du Cinéma (créée en 1952) ou Avant-scène Cinéma (créée en 1961), elle n’en est pas moins une des plus anciennes revues françaises généralistes consacrées au cinéma. Sa spécificité reste l’intérêt qu’elle porte aux cinématographies minoritaires et aux cinéastes en devenir, hors de toute raideur universitaire avec une propension à explorer les marges. Lancée par la Fédération Jean Vigo pour établir une liaison entre les centaines de ciné-clubs qui peuplaient les collèges et lycées, Jeune Cinéma montrera peu de changements dans sa forme depuis sa création : petit format, noir et blanc, pas de ressources publicitaires ni subventions. La revue vit grâce à ses lecteurs et à la bienveillance des entreprises qui en assurent la fabrication, ses rédacteurs sont des bénévoles. Comme le précise l’édito du n° 1 de septembre 1964, cette revue est un pari : il est possible et utile de parler un langage simple, d’en finir avec le jargon de la critique cinématographique, « d’employer des mots difficiles seulement quand les pensées qu’ils expriment sont difficiles… pour le reste… parler le langage de tout le monde avec élégance et force. »+ La liberté éditoriale de Jeune Cinéma permet de n’avoir aucune contrainte liée à l’actualité.
Curieuse des cinématographies peu connues, elle a découvert de grands (futurs) réalisateurs : ainsi, avant tout le monde, Jeune Cinéma a déniché des cinéastes inconnus à l’époque comme Milos Forman, Rainer Werner Fassbinder ou
Robert Kramer et elle avait déjà été écrit sur Wim Wenders en 1972 ! 50 ans après, Lucien Logette, actuel rédacteur en chef donne toujours pour but à la revue de « développer l’amour du cinéma chez les jeunes, leur offrir l’accès à des films classiques ou inconnus engageant un pari sur l’avenir : former des spectateurs conscients. » La collection complète de cette revue est disponible à la bibliothèque des Studio.
VIDÉO EN POCHE
Belle épine
Film de Rebecca Zlotowski | France Sortie : novembre 2010 | durée 1h20 Prudence Fridman, 16 ans, fonce tête baissée et sans limite dans la liberté qu’elle découvre avec la mort de sa mère et l’absence de son père. Elle se lie avec une jeune lycéenne qui
se penche sur une tranche de vie, un moment d’égarement que Léa Seydou porte sur ses épaules. Par contre Il y a des émotions que la jeune comédienne véhicule avec sa moue boudeuse : la tristesse que Prudence peine à
extérioriser et qu’elle cache derrière un visage frondeur, la façon qu’elle a de s’imposer aux autres, de se donner. Rebecca Zlotowski créé une atmosphère particulière grâce à des images très proches de ses sujets, des ambiances opaques où l’on devine les choses plus qu’on ne les voit vraiment. Bien que le long métrage soit centré sur le parcours de Prudence, les seconds rôles sont très présents autour d’elle et notamment Anaïs Desmoutiers dont le jeu naturel s’impose film après film. En 2013, Rebecca Zlotowski confirme son n’a pas froid aux yeux et découvre avec elle talent en nous proposant Grand central son le monde de Rungis et ses courses de moto second long métrage. sauvages et nocturnes. Il n’y a pas d’intrigue dans ce premier long mé- Belle épine est disponible dans notre catatrage de Rebecca Zlotowski. La réalisatrice logue de vidéos en poche*. *La bibliothèque des Studio dispose du catalogue Vidéo en poche, qui vous propose un choix de films trop rares sur les écrans (fictions, documentaires, films d’animation). Le principe : contre 5 euros, vous repartez avec le film sur votre clé USB - liste des films disponibles : www.videoenpoche.info/index.php Les carnets de la bibliothèque | n°2 novembre 2014 2 rue des Ursulines, 37000 Tours | http://biblistudio.wordpress.com