BIKINI SEPTEMBRE-OCTOBRE 2014

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SEPTEMBRE-OCTOBRE 2014 #18



TEASING

À découvrir dans ce numéro...

« ET ON LUI PÈLERA LE JONC »

NETFLIX

CACAHUÈTES

AIRBNB

U LT I M E X

BIZUTAGE

« L E CONTRÔLEUR VA TE ZAPPER » U N P L U G G E D

CROWDFUNDING

MADAME DOUBTFIRE

GAME OF THRONES H A P P Y

H O U R

«  M A S O I R É E D E P I Q U E - A S S I E T T E  »


ÉDITO APÉRO

Dans la multitude d’études et enquêtes comparatives sur les régions qui sortent ça et là, il y en a une qui risque de confirmer certains clichés. Selon le site MonsieurDrive.com (tremble, l’Insee !), la Bretagne serait le coin de France où l’apéro est le moins cher. Pour arriver à cette conclusion, le comparateur de prix a passé au crible 2 420 supermarchés en imaginant un apéritif pour six personnes composé de pastis, rosé, saucisson, cacahuètes, fromages, chips, olives, biscuits salés, tzatziki et jus de tomate (ils ont oublié les Monster Munch, on sait). Prix moyen du panier par chez nous : 30,80 €. C’est moins qu’en Îlede-France (32,10 €), qu’en Auvergne (32,20 €) et encore moins qu’en Corse (33 €), région la plus chère en la matière. De là à voir une raison supplémentaire pour boire plus que les autres, on n’en est pas loin. Coïncidence ou pas, l’OCDE a dévoilé, il y a quelques semaines, le résultat de son enquête sur le « bien-être » régional. Là, je suis sûr que vous me voyez venir. Bingo. Avec des notes parmi les meilleures en éducation, environnement, sécurité, santé et engagement civique, la Bretagne apparaît comme l’une des régions où l’on vit le mieux. Allons fêter ça, vu le prix on aurait tort de se priver. La rédaction

SOMMAIRE 6 à 15 WTF : festivals de cinéma, les spectacles qui durent longtemps, apéro de bar, les groupes qui ouvrent les festivals, ciné plein air, unplugged, futures salles culturelles, corbeille... 16 à 27 Êtes-vous un fauché 2.0 ? 28 à 31 C’est quoi cette hype du Moyen Âge ? 32 à 35 WEI Wild West 36 à 41 Vidéo-clubs : the end ? 42 à 47 RDV : Vundabar, Baston, Gad, la biennale d’art contemporain de Rennes 48 & 49 Vide ton sac... Le Galion 50 BIKINI recommande 4

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Directeur de la publication : Julien Marchand / Rédacteurs : Régis Delanoë, Isabelle Jaffré, Brice Miclet / Directeurs artistiques : Julien Zwahlen, Jean-Marie Le Gallou / Photo de couverture : Corbis / Consultant : Amar Nafa / Relecture : Anaïg Delanoë / Publicité et partenariats : Julien Marchand, contact@bikinimag.fr / Impression par Cloître Imprimeurs (St-Thonan, Finistère) sur du papier PEFC. Remerciements : nos annonceurs, nos lieux de diffusion, la CCI de Rennes, Jean-Michel Baudry, Michel Haloux, Mickaël Le Cadre, Matthieu Noël, Étienne Cormier, Émilie Le Gall. Contact : BIKINI / Bretagne Presse Médias - Espace Performance Bât C1-C2, 35769 Saint-Grégoire / Téléphone : 02 99 23 74 46 / Email : contact@bikinimag.fr Dépôt légal : à parution. BIKINI “société et pop culture” est édité par Bretagne Presse Médias (BPM), SARL au capital social de 5 500 €. Les articles publiés n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. Le magazine décline toute responsabilité quant aux photographies et articles qui lui sont envoyés. Toute reproduction, intégrale ou partielle, est strictement interdite sans autorisation. Magazine édité à 20 000 exemplaires. Ne pas jeter sur la voie publique. © Bretagne Presse Médias 2014.



WTF

DANS QUEL FESTIVAL DE CINÉ ALLER ?

WEEK-END

1988

PLUSIEURS RENDEZ-VOUS CINÉMATOGRAPHIQUES S’APPRÊTENT À MARQUER CETTE RENTRÉE. À L’ AFFICHE : COURTS ET LONGS MÉTRAGES, FILMS DE GENRE ET COMÉDIES, PROD’ FRANÇAISES ET INTERNATIONALES. TCHITCHAAA !

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En cette rentrée, le 1988 Live Club a décidé de lancer un nouveau rendez-vous : les vendredis elektro. DJ, collectifs et assos investiront chaque semaine la toute fraîche salle de concerts rennaise pour fêter le début du week-end. Sont déjà prévus : Arno Gonzalez, Quentin Schneider, Silteplay, Silent Kraft, ainsi qu’une soirée Nördik Impakt.

COURT MÉTRANGE FILM COURT

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COTTON CLUB

À la base, le festival du Grand Soufflet est une ode à l’accordéon. Sauf qu’en fait c’est beaucoup plus que ça. Exemple ? Un coup de projecteur sera mis cette année sur le lindy-hop, l’ancêtre du hip-hop né aux US dans les années 20 : images d’archives, cours d’initiation… Du 2 au 11 octobre en Ille-et-Vilaine.

ROCK’N MOULES

ouessant L’Ilophone s’est désormais fait une place au calendrier des festivals de l’été en BZH : le dernier, tout à l’ouest ! En plus des têtes d’affiche Frànçois & The Atlas Mountains et Têtes Raides, la scène locale sera représentée par 1969 Club et Falabella. Du 12 au 14 septembre à Ouessant. 6

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Amateurs de films fantastiques et insolites, ce rendez-vous est pour vous. Pour sa 11e édition, le festival Court Métrange s’attaque aux « souvenirs du futur ». Au programme : projections, conférences et expos autour de cette thématique aux accents rétrofuturistes et steampunk. En prime un président du jury méga-classe et méga-cool : Lars Lundström, le créateur et scénariste de la série Real Humans. Idéal si vous buvez ? Des cafés-calva Quand et où ? Du 2 octobre au 1er novembre à Rennes

FILM BRITANNIQUE

Cela fait bientôt trente ans que le Festival européen du film court de Brest sillonne le continent à la recherche des courts métrages les plus beaux et les plus créatifs. Pour découvrir la crème des productions étonnantes, on vous conseille notamment la compétition OVNI, joli vivier de jeunes réalisateurs et de films qui n’ont pas peur de prendre des risques. Idéal pour retrouver l’esprit libre originel du format court. Idéal si vous buvez ? Des expressos Quand et où ? Du 11 au 16 novembre à Brest

Avec la musique et le foot, le cinéma est une raison supplémentaire d’être jaloux de nos voisins anglais. Cela fait 25 ans que l’on s’en rend compte au Festival du film britannique de Dinard qui, chaque automne, nous présente les dernières sorties venues d’outre-Manche. Parmi celles-ci, Frank et son personnage à grosse tête (photo) devraient faire leur petit effet cette année. Cette édition 2014 sera aussi l’occasion de voir du beau monde, comme le réalisateur Kevin Macdonald (Le Dernier roi d’Écosse) ou le producteur Uberto Pasolini (The Full Monty). Idéal si vous buvez ? Du thé Earl Grey Quand et où ? Du 8 au 12 octobre à Dinard



WTF

« LES CACAHUÈTES, C’EST UN MINIMUM » QUE CE SOIT POUR FAIRE PLAISIR OU POUR DONNER SOIF, DE PLUS EN PLUS DE BARS OFFRENT DES SNACKS AVEC LES CONSO À L’HEURE DE L’APÉRO. CHIPS OU VERRINES, PLUSIEURS ÉCOLES EXISTENT. ON FAIT LE POINT. CHEERS ! LE HAUT DE GAMME

« Les cacahuètes, c’est le mouvement perpétuel à la portée de l’homme », a dit le philosophe Jean-Claude Van Damme. Mais pour éviter l’écueil sanitaire des mains sales dans le bol, des patrons ont trouvé la parade. « On a opté pour des petits sachets de cacahuètes, explique Frédéric, barman du Greenwich à Brest. Les clients peuvent se servir autant qu’ils veulent, un grand sac est posé à l’entrée. » Autre classique, les biscuits et autres Curly, à l’image de ce que fait le Master à Brest. « Ça ne fait pas boire plus les clients mais

« Les cacahuètes, c’est un minimum », ajoute-t-il. De plus en plus de bars optent pour un apéro plus développé. À l’Hemingway à Brest, on sert des toasts à partir de 18 h 30. À l’India à Lorient aussi on a pris l’habitude de servir verrines, légumes, tartines... Le bar y consacre 8 000 € par an. « Ça vaut le coup car les clients viennent pour ça, estime Christophe Le Bouter, le proprio. Et puis ça nous permet de faire une journée continue en ayant du monde entre l’aprem et le soir, où c’est d’habitude plus calme. » I.J

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LE BASIQUE

ça fait plaisir », estime Khady, l’une des serveuses. Hubert Jan, président de l’Umih 29 (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie) va même plus loin : « Servir un petit quelque chose à manger à l’heure de l’apéro, ça fait partie des règles du métier ! On apprend ça quand on fait une école de barman. »

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LE PEUPLE DU DUB

Avis aux fans de dub, les programmateurs ont pensé à vous. Parmi les prochains rendez-vous de cette rentrée, notons le retour du Peuple de l’Herbe (photo) qui attaque sa nouvelle tournée par La Teufestival à Briec. Le groupe électro-dubhip-hop viendra défendre son 7e album, Next Level. Non loin de là, à Brest, La Carène accueille le 8 novembre le Télérama Dub Festival, avec High Tone et The Blackstarliners. Si vous êtes du côté du 35, le festival Bout’40 fête, quant à lui, sa 10e édition les 12 et 13 septembre à Retiers (Stand High, Pupajim et Kanka à l’affiche). Enfin, la soirée Dub Me Crazy investira Le Liberté à Rennes le 11 octobre avec Legal Shot, BlackBoard Jungle et Iration Steppas. 8

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La Piccolia Familia

LES SPECTACLES QUI DURENT (TRÈS) LONGTEMPS

VOUS EN VOULEZ POUR VOTRE ARGENT ? LES THÉÂTRES DE LA RÉGION ONT PENSÉ À VOUS POUR CETTE NOUVELLE SAISON. HENRY VI Attention, mastondonte en vue. 15 actes, 150 personnages, 10 000 vers pour un total de... 18 heures de spectacle. Henry VI (photo) de Shakespeare, mis en scène par Thomas Jolly, a été l’un des événements d’Avignon cet été. Où et quand ? Au TNB à Rennes du 6 au 9 novembre

SAVOIR ENFIN QUI NOUS BUVONS Vue à Mythos, cette conf’ œnololudique de Sébastien Barrier a la bonne idée de vous faire déguster sept vins du Val de Loire. Ce spectacle, dont la durée oscille entre 4 et 6 heures, fait office de barathon. Où et quand ? Au Théâtre de Cornouaille à Quimper du 9 au 16 décembre

LES PARTICULES ÉLÉMENTAIRES Julien Gosselin a adapté Les Particules élémentaires, le roman de Houellebecq. Résultat : une pièce de près de quatre heures, une chronique familiale qui dépeint avec justesse le monde occidental contemporain. Où et quand ? Au Quartz à Brest les 18 et 19 novembre, au Triangle à Rennes les 21 et 22 novembre 9


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OUVRIR UN FESTIVAL : LA PLACE DU CON ?

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BONS POUR L’ ASILE

La scène hip-hop bretonne donne des signes de vie : après la sortie du bon album Oulan Bator par L’Asile au début de l’été, le festival I’m From Rennes consacre une soirée spéciale (et gratos) au 1988 Live Club le 24 septembre. L’occasion d’y découvrir Le Zooo, un crew de quatre garçons (dont Da Titcha) embarqué dans la prochaine tournée des Trans.

Polo Garat Odessa

IL JOUAIT DU PIANO ASSIS

Dans Mémoires d’un amnésique, Agathe Mélinand rend hommage à Erik Satie, l’un des pianistes français les plus inventifs, en revenant sur une quarantaine de partitions du compositeur des Gymnopédies (allez écouter, vous connaissez forcément). Aussi doux et frais qu’une tartine de St Môret. Du 15 au 17 octobre au CDDB à Lorient.

À GAGNER

places Ce n’est pas parce que l’été touche à sa fin qu’il faut tirer un trait sur les festivals. En cette rentrée, on vous invite aux Indisciplinées, à Nördik Impakt et La Teufestival. Rdv sur le Facebook de Bikini right now ! 10

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La programmation d’un festival, c’est comme le plan de table à un repas de mariage : on a la liste des invités, reste à les mettre à la bonne place pour la meilleure harmonie possible. Et malheur à celui ou celle qui se trouve sur le passage vers les sanitaires ou en plein courant d’air. Cette place du con, c’est un peu celle dévolue aux groupes qui ouvrent la journée en festival. Ceux qui doivent jouer devant une assistance encore très réduite. Un rôle ingrat qui sied généralement aux locaux, comme ce fut le cas cet été aux Vieilles Charrues sur la scène Xavier Grall ou comme le font généralement les Trans. Son boss Jean-Louis Brossard assume : « Pour un groupe du coin, c’est déjà un sacré tremplin d’être à la prog’ d’un festival de cette visibilité, ils n’ont pas à se plaindre. »

« FINIR DEVANT 5 000 PERSONNES » Même cas de figure pour un groupe naissant qui fait le buzz, comme l’était Alt-J lorsqu’il a ouvert La Route du Rock 2012, ou dernièrement Temples, premier programmé sur la scène principale d’Art Rock cette année. « C’est motivant pour un jeune groupe d’être en ouverture, estime Jean-Michel Boinet, directeur du festival briochin. Tu débutes devant un public parsemé que tu vois grossir à mesure du set. Les gars de Temples étaient d’ailleurs satisfaits, ils ont commencé leur

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UNE FOIS LES GROUPES BOOKÉS, RESTE UN DERNIER CASSE-TÊTE POUR LES PROGRAMMATEURS : DANS QUEL ORDRE LES FAIRE PASSER ? ET QUI AURA LA TÂCHE – PARFOIS INGRATE – D’OUVRIR LE BAL DEVANT UN PUBLIC CLAIRSEMÉ ?

concert devant 2 000 personnes à peine et l’ont fini devant environ 5 000, ça ne leur était pas encore beaucoup arrivé. » Pour ce qui est ensuite du déroulé de la soirée, tous les programmateurs interrogés sont unanimes : l’idéal est qu’il y ait une montée en puissance à mesure que les groupes s’enchaînent, pour terminer généralement sur de l’électro. « On essaie d’imaginer le timing idéal : tel artiste sera parfait pour l’apéro, tel autre sera au top pour finir, explique Jeanne Rucet, des Vieilles Charrues. L’intérêt du DJ set à la fin, c’est qu’il est sans temps mort, avec l’idée d’en mettre plein la vue et plein les oreilles jusqu’au bout pour les festivaliers restés sur le site. » En langage d’artificier, on appelle ça le bouquet final. Poum pim pam poum, badaboum pam poum ! R.D



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POURQUOI VOIR UN FILM EN PLEIN AIR ? MALGRÉ DES FILMS VUS MILLE FOIS, LE RISQUE D’AVOIR FROID ET MAL AU CUL, LES CINÉS PLEIN AIR FONT LE PLEIN PENDANT L’ÉTÉ. ET SÉDUISENT MUNICIPALITÉS ET STRUCTURES CULTURELLES QUI S’EMPARENT DU CONCEPT. POUR L’ AMBIANCE

des touristes, des locaux... », explique Morgane Pondard, de l’entreprise Cinétoiles à Elven dans le Morbihan, qui en organise environ 80 par an.

POUR CHOPER Reste le drive-in, la version riche du ciné plein air. Pour quelques euros, voilà le moyen de voir un film, à POUR LE PRIX l’américaine, bien au chaud dans L’autre argument de poids, c’est la sa bagnole, le bras posé sur l’épaule gratuité. Alors oui, le film a forcé- de sa copine, prêt à emballer. Le ment plus d’un an (c’est la réglemen- concept n’a jamais vraiment pris tation) mais se faire une toile gratos en France, mais on peut en trouver et en toute légalité, c’est pas si mal. quelques-uns. Cinétoiles en organise Souvent commandé par les offices un ou deux par an. « C’est vraiment de tourisme, cela permet de se faire différent. Surtout au niveau de la une soirée pas chère entre potes, sur préparation, indique Morgane Ponson lieu de vacances ou dans sa ville dard. Il faut trouver des bénévoles désertée. « Si c’était payant pour pour ranger les voitures, prévoir les spectateurs, il y aurait moins de le système pour que le son passe monde. Souvent, ce sont les villes dans l’autoradio. Plus compliqué qui paient car cela amène du monde, donc. » Isabelle Jaffré

CORBEILLE London Grammar La machine à buzz de la rentrée 2013 semble déjà en bout de course : cet été, London Grammar a dû annuler une partie de sa tournée des festivals en raison d’une « fatigue vocale » de la chanteuse Hannah Reid. Elle a dû un peu trop s’écouter c’est pour ça. Zzzz, dodo. À Rennes 12

L’Arena La nouvelle grande salle de spectacles de Brest (lire page 14) a tout du cadeau empoisonné. Dans sa prog, que des noms qui piquent : Laurent Gerra, Florent Pagny, Kev Adams, Shaka Ponk, Collectif Métissé, Les Chevaliers du Fiel... Vous avez pas dû être sages cette année les Brestois.

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Côte Ouest

« L’intérêt est plus ludique que cinématographique. Les films sont grand public pour que les enfants puissent venir, reconnaît Séverine Letendu de l’asso Clair Obscur à Rennes. Mais c’est aussi synonyme de sortie estivale. Il n’y a pas la même ambiance que dans une salle : on peut faire du bruit. » Fabienne Wipf, directrice de Côte Ouest à Brest, elle, avoue être fan du concept : « Je trouve que ça a un charme fou. Il y a un côté collectif, il y a souvent des animations avant. C’est un moment à part, limité à l’été. Ça rappelle de bons souvenirs. » L’asso brestoise a notamment proposé en juillet sur la plage du Moulin Blanc une séance précédée d’un DJ set préparé par Astropolis. L’Antipode à Rennes est quant à elle une habituée des ciné-concerts en plein air chaque année.

NOTRE ANTI-SÉLECTION DES SPECTACLES QUAND FRANCHISE ET MAUVAISE FOI NE FONT QU’UN Patrick Sébastien « Tu es une enfoirée. » Voila ce qu’aurait répondu Pat’ Seb’ à une jeune journaliste qui voulait l’interviewer. Cet épisode a plus fait le buzz cet été sur le Net que sa nouvelle daube, Il fait chaud. Bah alors, non seulement tu chantes de la merde mais en plus tu deviens vieux con ? À Saint-Brieuc

Michaël Gregorio Ils parcourent des kilomètres pour voir cet imitateur aussi frisé que flippant : les fans de Michaël Gregorio. Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Quels sont leurs réseaux ? Une plongée en eaux troubles à découvrir dans le prochain numéro d’Enquête exclusive. À Fougères et Brest


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UNPLUGGED : QUEL INTÉRÊT ?

NÉ AVEC LE SHOW DE MTV, LE TERME DÉSIGNE LE FAIT DE JOUER EN ACOUSTIQUE. MAIS BORDEL, POURQUOI ? Kurt Cobain tout timide, un gilet en laine sur le dos, les cheveux soignés, guitare acoustique sur les genoux, réinterprétant d’une manière poignante le répertoire de Nirvana. Le tout réalisé en novembre 1993, quelques mois avant la mort du mythe. Voila ce à quoi on pense spontanément quand on vous dit “unplugged”. Par chez nous aussi, des groupes s’essaient régulièrement à cet exercice lors de tournées spéciales : AaRON il y a trois ans, Peter Von Poehl l’an dernier ou encore Girls in Hawaii cet automne. « On l’avait fait il y a une dizaine d’années et on avait adoré, justifie Lionel, l’un des chanteurs. D’habitude, tu finis les tournées sur les genoux, lassé de jouer toujours la même chose. Ce genre de concert permet d’interpréter des morceaux différents ou dans des versions dépouillées, proches des premières démos. » Pour Les Indisciplinées, qui accueillent les Belges, « c’est une configuration idéale pour la soirée au théâtre, avec un mélange de fans du groupe qui peuvent le voir dans un autre registre et d’habitués de la salle, un public plus âgé et moins rock. Ça crée une atmosphère unique ». Girl in Hawaii le 10 novembre à Lorient 13


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FUTURES SALLES : QUOI, QUAND ET OÙ ? DE NOUVEAUX ÉQUIPEMENTS CULTURELS VONT BIENTÔT VOIR LE JOUR À BREST, QUIMPER, RENNES ET MORLAIX. DES LIEUX DESTINÉS À LA DIFFUSION ET AUSSI À LA CRÉATION ARTISTIQUE. PETIT TOUR DES PROPRIÉTAIRES.

L’ ARENA

Brest Arena

C’est un beau cadeau que Brest s’apprête à déballer. L’Arena, dont l’inauguration est prévue le 13 septembre, s’annonce comme l’une des futures salles majeures de la région. À la fois capable d’accueillir des spectacles (Pagny et Shaka Ponk pour commencer, aïe) et des événements sportifs d’envergure (le Mondial de handball en 2017), elle affiche une jauge maximale de 5 500 places. Et vient ainsi soulager le (vieillot) parc des expos de Penfeld qui, même s’il continuera à proposer des spectacles, devrait retrouver sa vocation première : les congrès et salons professionnels.

LE PÔLE MAX JACOB

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L’ ANTIPODE

Agence Coulon

Quimper sera bientôt – enfin – dotée d’un lieu dédié aux musiques actuelles. Le Novomax viendra s’intégrer dans le Pôle Max Jacob dont la première phase du projet sera livrée au printemps 2015. « Ce lieu sur trois niveaux sera équipé de cinq studios de répétition et d’une salle de 250 places, présente Christophe Dagorn de l’association Polarité[s] qui investira les murs. Une vingtaine de soirées seront programmées à l’année : scène locale principalement et quelques groupes plus connus. » Si la réhabilitation du théâtre Max Jacob en une salle de 550 places (pouvant accueillir des concerts) était prévue à l’horizon 2017, celle-ci est actuellement en stand-by, la nouvelle majorité municipale réexaminant le dossier.

Début 2018, la MJC rennaise va déménager dans le nouveau quartier de La Courrouze. Là-bas, l’attend un bâtiment de 3 500 m2 (plus du double de la surface actuelle) qui abritera notamment une médiathèque et deux salles de spectacles (une de 650 places et une de 150), ainsi que des studios de répet’ et de création pro. « Le lieu sera organisé autour d’une agora et d’un patio, précise Thierry Ménager, son directeur. L’objectif est d’en faire un lieu de vie ouvert à tous : artistes, spectateurs et habitants du quartier. »

LA MANU

Symbole de la ville de Morlaix, l’ancienne Manufacture des tabacs accueillera en 2016 un pôle culturel. À l’origine de ce projet, trois assos : le cinéma La Salamandre, le théâtre de l’Entresort et Wart (organisateur du festival Panoramas). Cet équipement comprendra deux salles de ciné et une salle de 700 places (300 en configuration assise) qui « servira d’abord à la création en condition scénique », précise Eddy Pierres, directeur de Wart. J.M



DOSSIER

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DOSSIER

Nathalie Damery, présidente de L’Obsoco (Observatoire société et consommation) nous explique en quoi nos combines de crevards sont en train de révolutionner l’économie. Si si. Low-cost, tout-gratuit, piratage, offres illimitées... on a l’impression que les gens ne veulent plus rien payer. Comment ça s’explique ? Cette culture du gratuit vient en grande partie de l’idéologie d’Internet. Le web a apporté une nouvelle façon de concevoir l’accès à l’information, non pas dans un échange marchand mais en accès libre. Ça a totalement bouleversé la donne. Mais au-delà de la simple idée de gratuité, Internet a permis aussi de développer à grande échelle la philosophie du partage. À l’image des logiciels libres qui acquièrent de la valeur par l’expérience des utilisateurs. Un phénomène qui peut donc être vertueux.

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« L’ÉCONOMIE EST REDEVENUE POP, SEXY

externalités positives. Exemple : les gens qui louent une chambre grâce au site Airbnb. Le marché du tourisme dans une ville ne peut être que favorisé par le fait que des particuliers mettent à disposition des hébergements. Cela démultiplie la capacité hôtelière et bénéficie à de nombreux acteurs : restaurants, cafés, festivals, musées…

Comment les marques réagissent ? Elles voient dans ces nouveaux modes de consommation un outil OK mais quid de l’économie tra- pour capter les consommateurs. ditionnelle qui, elle, peut en pâtir ? Notamment avec le gratuit qui a Les économies du partage peuvent un fort pouvoir de fidélisation. Si générer de la valeur ajoutée qui elles l’utilisent, c’est dans l’objectif rejaillit sur l’économie dite tradi- de récupérer une manne bien plus tionnelle. C’est ce qu’on appelle les importante : les données person-

« Le collaboratif reste un des avatars du capitalisme » 18

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nelles. Des informations que les marques peuvent utiliser de deux façons : soit proposer à ses utilisateurs des produits qui, eux, sont payants ; soit vendre les données personnelles à d’autres entreprises. L’idée c’est de faire du marketing à la personne. Dites-vous que le 100 % gratuit n’existe pas : il y a toujours une pensée économique. Si quelque chose est gratuit, c’est vous le produit. La consommation collaborative (coloc’, covoit’...) et le financement participatif, c’est que le début ? Certaines pratiques sont vraiment entrées dans les mœurs. Il y a des marchés qui sont en train de basculer et voués à se développer. Comme le crowdfunding qui agite aussi le monde des banques et assurances. On revient à des pratiques d’avant les Trente Glorieuses. Les Trente Glorieuses, c’était l’accès à l’équipement nouveau. Les nou-


ET HÉDONISTE » programme de livraison à domicile. Plutôt que de livrer eux-mêmes, ils demandent à leurs propres clients d’aller livrer, sur leur trajet du retour, d’autres clients en échange de bons d’achat. Tout le monde s’y retrouve. Carrefour et Casino étudient ce projet d’ailleurs.

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Les entreprises qui s’immiscent dans la relation entre particuliers, n’y a-t-il pas un risque de pervertir le truc ? Les échanges C to C ne sont pas plus vertueux que ceux avec le B. Sur Airbnb ou BlablaCar, certains se font pratiquement un deuxième salaire. En quoi cela serait-il plus vertueux qu’une entreprise qui embauche des gens ? Malgré son Les marchés mutent mais les con- intérêt, l’économie collaborative sommateurs aussi. Prenons Airbnb : reste un des avatars du capitalisme. à la différence du couchsurfing, il y a ici un échange d’argent qui se Au final, qui sont les gagnants et met en place. Le particulier devient les perdants ? vendeur d’un service. Tout le monde est gagnant. Cela Oui, nous devenons à la fois ache- renouvelle le marché avec de nouteurs et vendeurs. C’est ce qu’on veaux acteurs qui entrent sur la appelle le C to C (consumer to consu- scène et créent des emplois. Certes, mer, ndlr), l’échange inter-consom- il y a des entreprises traditionnelles mateurs. Nous sommes de moins en qui sont actuellement bousculées, moins dans une société binaire où le mais les plus malignes sauront réinB (business, ndlr) impose ses choix venter leur modèle. Du côté des aux consommateurs. Les frontières consommateurs, cela offre plus de entre le B et le C sont de plus en choix et de nouvelles expériences. plus poreuses : nous sommes sur Ce n’est que bénéfique. Alors qu’il un réseau global où tout le monde y a encore quelques années tout est connecté et où les échanges se le monde critiquait la société de font dans tous les sens. consommation, on se rend compte que grâce à l’économie collaboraLe C to C est-il récupéré par l’éco- tive, à l’achat malin et au financenomie traditionnelle ? ment participatif, l’économie est Oui et cela génère des initiatives redevenue pop, sexy et hédoniste. intéressantes. À l’image de Walmart aux USA qui a lancé un nouveau Recueilli par Julien Marchand

velles technologies et la crise étant passées par là, cette mentalité est en train de changer. Nous serons tous demain des non-propriétaires donc ? Ce que nous préconisons à l’Obsoco c’est de passer de l’économie du bien sonnant et trébuchant à une économie servicielle. Une économie où la valeur ajoutée se fait sur les services rendus par un objet, et non sur l’objet en tant que tel. Ce qu’a tenté Peugeot avec son offre Mu il y a quelques années. On ne payait pas pour acheter un véhicule mais pour un forfait donnant accès à des moyens de mobilité : voiture, scooter, vélo. On change ici la relation à l’objet : on ne cherche pas à acquérir un mode de transport, on cherche juste à voyager. Il y a d’ailleurs un magasin d’ameublement – très célèbre – qui réfléchit à faire payer au forfait.

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DOSSIER

Œil pétillant, boucle à l’oreille, cheveux en bataille, l’élastique de sa lampe spéléo pour collier (« je ne m’en sépare jamais ») : Pierrick, alias Triskel, est un personnage pas banal. Il habite en centre-Bretagne, dans un lieu-dit baptisé La Folie. Il s’en amuse. Il vit dans un monde parallèle au nôtre. Ne s’en vante pas, constate simplement lorsque nous venons lui rendre visite, au milieu du capharnaüm qui lui sert de maison. Une ancienne ferme, celle de son grand père, où il est installé depuis cinq ans. « Je peux passer des jours sans croiser personne, ça me fait un peu bizarre de te voir... » Dans sa cuisine, aucun placard, toute la bouffe est visible, et aucune n’a été achetée en magasin. « Des condiments, pâtes, riz, sucre, plein de conserves », détaille-t-il. Certaines boîtes sont vierges d’étiquette. « Ce sont mes préférées, c’est la surprise quand t’en ouvres une. Tu peux juste essayer de deviner ce que c’est en la secouant ! » Tous ces « trésors », comme il les appelle, ont été récupérés dans les bennes des supermarchés du coin. 20

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Triskel

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FREEGANISME : POUBELLE LA VIE

D’où la lampe de spéléo, bien utile pour farfouiller. Pierrick est un freegan, c’est même l’un des pionniers en France. « Je l’ai été avant même de savoir ce que c’était. J’avais 20 ans, j’étais SDF, fallait se débrouiller. » Pour manger, il fouille alors les arrières de magasins et commence à ramasser les aliments aux dates d’expiration passées.

Pain de mie, rillettes, céleri... En 2006, il décide de partager son expérience en créant Freegan.fr, encore aujourd’hui une référence en la matière. « J’ai commencé par y écrire un tuto où j’expliquais où glaner et les précautions à prendre. Faut savoir par exemple que légalement, c’est autorisé si les poubelles se trouvent sur l’espace public. » Depuis, plein de gens se sont mis au freeganisme. « Une majorité par nécessité, d’autres pour l’aspect ludique : le côté exploration, manger ce qu’on trouve, au hasard des découvertes », éclaire Marie Mourad, sociologue spécialiste du sujet. Elle a vu le mouvement se développer à New York avec la

crise. « Freegan est la contraction de Vegan – le rejet de l’exploitation animale – et de Free. On est dans la mouvance anticapitaliste de dénonciation des abus de la société de consommation. » Pierrick s’y reconnaît, sans se considérer comme un militant. « C’est juste qu’il y a plein de gâchis et qu’on serait bête de ne pas en profiter. » Vérification faite par nos soins un jour en fin d’aprem. Dans les bennes d’un hard-discount rennais : des pots de rillettes, des barquettes de céleri rémoulade et plusieurs paquets de pain de mie périmés de quelques jours. De quoi préparer un menu presque complet. « S’il est impossible d’évaluer le nombre de freegans, ils sont encore suffisamment peu par rapport à tous les produits consommables jetés dans les poubelles, relaie Marie Mourad. C’est d’ailleurs toute la limite du phénomène : il est condamné à rester en marge, car il ne peut fonctionner que si la société continue à gaspiller. Dans un monde parfait, ils n’auraient plus lieu d’être. » R.D


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LOGEZ-VOUS AU-DESSUS DE VOS MOYENS

« Quand j’ai choisi cet appart, j’ai pris volontairement un peu plus grand. Un T2 m’aurait suffi mais j’ai opté pour un T3. Dès le départ, j’avais pour projet de louer la chambre supplémentaire. » C’est ainsi que Guillaume, 27 ans, installé à Saint-Jacques de la Lande près de Rennes, s’est inscrit il y a six mois sur Airbnb, le site qui permet de louer entre particuliers un logement pour la nuit, la semaine ou le mois. Maxime y propose la nuitée à 25 €, un peu moins cher que les autres annonces rennaises qui tournent plutôt entre 35 et 50 €. Un tarif attractif qui lui assure une dizaine de réservations par mois. « Ça me rapporte près de 300 €, ce qui est plutôt cool sachant que j’ai un budget logement mensuel de 750 €. C’est un bon plan quand tu veux un appart plus grand sans pour autant faire une coloc. C’est moins contraignant », explique le jeune homme. Fort de son succès (un demi-million de Français ont déjà loué par Airbnb), le site est aujourd’hui dans le collimateur des professionnels de l’hôtellerie et de certains bailleurs. Ces derniers dénoncent une concurrence déloyale et n’hésitent pas à saisir les tribunaux (un Parisien a été condamné en mai, une première en France). Si la sous-location n’est pas interdite, elle nécessite malgré tout deux règles : avoir l’accord de son proprio et déclarer ses revenus locatifs. 21


DOSSIER

784 euros par mois : voici le budget moyen d’un étudiant qui ne loge pas chez ses parents, selon une étude de BVA. Près des deux tiers sont consacrés au logement, ce qui laisse autour de 250 euros pour le reste. 120 euros : c’est le tarif aller-retour d’un billet de train Rennes-Paris en moyenne, minoré à 90 euros pour les détenteurs de la carte 18-27 ans. Soit grosso merdo un tiers du budget mensuel d’un étudiant après qu’il ait payé son loyer. Ce rapide exposé n’est pas là pour excuser les fraudeurs de la SNCF mais bien pour expliquer pourquoi ils sont aussi nombreux chez les étudiants et jeunes actifs. Pour le travail, pour les vacances, pour y retrouver son copain ou sa copine, sa famille ou ses potes, il se trouve qu’on a parfois besoin (ou envie) de circuler. Il y a bien la voiture mais son coût est conséquent. Il y a aussi le covoiturage mais son usage, bien qu’en hausse, reste minoritaire (3 millions de Français y sont adeptes). Le train serait donc la solution miracle pour voyager dans l’Hexagone. Paraît-il que la France serait même un pays phare en la matière, celui avec le réseau ferré le plus dense, le plus sûr et le plus rapide. Le plus économique par contre, ça reste à voir… Parmi la foule des fraudeurs anonymes, nous en avons interrogé deux. Le premier est jeune actif, Breton installé à Paris et fait très régulièrement le trajet entre les deux destinations. « En cinq ans de fraude,

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MÉTRO, BUS, TRAIN... CEUX QUI VOYAGENT

Notre second grugeur interrogé estime son économie à « environ 3 000 euros en cinq ans ». Récemment installé à Rennes, il parvient aussi à déjouer le passage des contrôleurs qui, assure-t-il, effectuent leur mission toujours dans le même timing. « Si tu prends le TGV entre Lamballe et Rennes par exemple, t’es sûr d’être tranquille. » Un problème que reconnaît la SNCF. « On souhaite mettre en place des points de contrôle plus aléatoires et Mutuelle des fraudeurs généraliser la vérification des titres de Le plan du deuxième fraudeur pour transport dès l’entrée dans le train », échapper aux contrôles est sensible- affirme Thierry Chaplais de la com’ ment similaire : « L’idée est d’attendre Bretagne. La SNCF veut également le premier passage du contrôleur dans réduire la durée de validité des billets le wagon. À ce moment, je vais au sans réservation (TER par exemple), wagon-bar et j’achète un petit truc, de 61 jours à 7. But du jeu : déjouer genre une bouteille d’eau. J’attends un les petits malins qui ne compostent peu et je regagne ma place comme si pas leur billet afin de l’utiliser plude rien n’était. Le coup de la bouteille sieurs fois, faute de contrôles sysd’eau ? Si je croise un contrôleur, tématiques sur les petites lignes. je vais lui paraître plus naturel. » « Les amendes pourraient être plus dissuasives à l’avenir », prévient aussi Thierry Chaplais, avant de jeter un regard mi-fataliste, mi-sévère sur les grugeurs : « Globalement, ça nous coûte 300 millions d’euros chaque j’estime l’argent économisé de l’ordre de 15 000 euros, constate-t-il. Deux fois seulement, je me suis fait pincer dans le train en m’étant endormi. » Car la base de la réussite pour tout fraudeur, c’est la vigilance. « Ma technique favorite est simple. Quand le contrôleur commence à circuler dans le train, je file au wagon-bar. Dans le cas d’un Paris-Brest qui est généralement bondé, le contrôleur est débordé et va te zapper. »

« Entre Lamballe et Rennes par exemple, t’es tranquille » 22

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SANS PAYER

année. Je ne dis pas que ce manque à gagner se répercute sur le prix du billet mais ça fait de l’argent en moins pour l’aménagement des gares. » Un discours partagé par son homologue de Keolis, qui exploite les transports en commun de l’agglomération rennaise. « On estime que les fraudeurs représentent un peu moins de 10 % des usagers. Le métro rennais n’a pas de tourniquets aux entrées pour fluidifier les déplacements mais aussi pour responsabiliser les gens, leur faire prendre conscience que c’est un service qui a un coût et qu’ils doivent participer. » Une quarantaine de contrôleurs sont déployés pour sévir. Une station est particulièrement ciblée : celle de la fac de Villejean, où s’est développée depuis un an une “mutuelle des fraudeurs” baptisée STAL (Sans ticket autonome en lutte). « Chaque adhérent paie une cotisation de 7 euros par mois, la cagnotte servant à s’acquitter des amendes », explique l’un de ses membres. Keolis dit surveiller le phénomène sans intervenir outre-mesure « tant que ça reste le fait d’une minorité ». Au maximum, la STAL a réuni une quarantaine d’adhérents. R.D 23


DOSSIER

VERNISSAGE ET INAUGURATION : MA SOIRÉE Quand on travaille dans un journal, il existe un élément qui rythme notre boîte mail : les communiqués de presse. Dates de concert, sorties d’album, expositions : des informations annoncées avec un peu d’avance afin qu’on puisse être au courant des futures nouveautés et, pourquoi pas si ça nous plaît, en parler dans nos pages. Si la plupart de ces communiqués ont tendance à finir assez rapidos dans la corbeille, certains courriers tentent de jouer la carte de la séduction. Comment ? En parlant directement à notre estomac. « Cette présentation sera suivie d’un cocktail », « Nous serons heureux de vous retrouver autour d’un apéritif dînatoire », « Nous pourrons ensuite échanger autour d’un verre »… La chair est faible et il est vite arrivé de se laisser charmer. À l’image d’Harry dans la saison 5 de L’Île de la tentation, on a nous aussi décidé de céder aux avances de ces invitations répétées. On a donc fouillé dans nos mails à la recherche de vernissages, inaugurations et autres sauteries où les petits fours seraient de la partie.

AU BAR OU AU RESTO, IL Y A TOUJOURS MOYEN D’ALLÉGER LA NOTE. LA PREUVE PAR TROIS. 24

C’est comme ça qu’on s’est retrouvé un jeudi à 18 h dans un resto U de Villejean à Rennes pour la remise des prix culturels du Crous Bretagne, une cérémonie récompensant les étudiants les plus créatifs en photo, peinture, écriture… Au programme : 16 gagnants parmi 110 candidats de l’Académie de Rennes, mais surtout des pichets de mojito (sans alcool, nuuul) et des plateaux de canelés à gogo. Le temps d’en boire deux-trois et d’en manger cinq-six, voilà qu’on

se retrouve à La Criée, le centre d’art contemporain de la Ville de Rennes pour le vernissage de One Thing After Another. Une exposition d’Amalia Pica, faite de formes géométriques multicolores, « un ensemble de sculptures à travers lesquelles l’artiste poursuit son exploration à la fois formelle et politique de la théorie mathématique des ensembles », comme l’expliquait simplement le carton d’invitation. Si on vous parle de cartons d’invitation, il faut savoir qu’on ne nous

HAPPY HOUR

OPEN-BAR

BYOB

Le saviez-vous : cette expression trouve son origine dans les années 1920 où elle désignait l’heure de quartier libre des troupes de l’US Navy. Récupérée depuis par les patrons de bar pour booster la fin d’aprem en proposant des coups moins reuch, l’happy hour est régulièrement menacée, lutte contre les addictions oblige.

Officiellement, la pratique qui consiste à offrir de l’alcool à volonté ou à faire payer un client au forfait a disparu depuis la loi Bachelot en 2009. Si les bars et discothèques ne prennent plus le risque d’en organiser, quelques spots demeurent : salons pro, inaugurations et réceptions officielles.

Vous trouvez le vin hors de prix au resto ? Apportez donc votre propre bouteille. Ce concept a un nom : le BYOB (Bring your own bottle). Bien implantée dans d’autres pays (Australie, Canada...), cette coutume reste minoritaire en France. Pour les restaurateurs qui la proposent, un “droit de bouchon” s’applique cependant.

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DE PIQUE-ASSIETTE

les a demandés à aucun moment. Ni au Crous ni à La Criée ni au Bon Accueil, un autre centre d’art où on a fini la soirée à l’occasion du lancement d’une revue. À chaque fois, nous avons atteint le buffet, les canapés et les verres de vin blanc sans que personne ne vienne nous demander qui on était. C’est là que ça fait tilt dans vos têtes, hein ? Parfaitement, pas de raison que ce soit toujours les mêmes qui en profitent. Un avis que partagent plusieurs collectifs de pique-assiettes revendiqués, comme les Parisiens du Syndicat du hype ou les Strasbourgeois de Vernisquat, qui postent sur le Net leurs bons plans, photos et comptesrendus de cocktails ingurgités aux frais de la princesse. Et vous ? Si vous vous sentez de jouer les incrustes, rien de plus simple : dans Google, tapez “inauguration ou vernissage” + votre ville + septembre 2014. Apparaîtra alors le programme des festivités pour un apéro qui ne vous coûtera pas un rond. On se voit sur place ? J.M 25


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LE CROWDFUNDING : VICTIME DE SON SUCCÈS ?

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Meilleur moyen de monter un projet quand on n’a pas la trésorerie nécessaire, le crowdfunding s’est imposé comme un levier de financement incontournable. Musiciens, réalisateurs, créateurs... tous types d’acteurs dans tous types de domaines font aujourd’hui appel au grand public pour investir. Face au nombre croissant de projets et aux sollicitations de plus en plus nombreuses que reçoivent les utilisateurs, le financement participatif ne risque-t-il pas de s’essouffler ? L’overdose de demandes de participation ne peut-elle pas entraver la réussite des collectes ? Non, affirme Vincent Ricordeau, fondateur de Kiss Kiss Bank Bank. « Le taux de réussite ne fait qu’augmenter. En 2010, il était de 34 %, il atteint les 60 % désormais. Quand à nos débuts nous étions sur une collecte moyenne de 3 500 €, c’est aujourd’hui autour de 7 000. Preuve que nous ne sommes pas à un niveau de saturation. » Même topo de la

part de Mathieu Maire du Poset de la plateforme Ulule : « Seulement 3 % des Français ont déjà participé à du crowdfunding. La marge de progression est énorme. » OK les gars mais n’avez-vous pas peur que cet outil (vertueux) soit récupérée par tout un tas d’opportunistes voyant un moyen de gratter de la thune ? On pense à Michèle Laroque, Public Enemy, Mélanie Laurent, James Franco ou Guillaume Canet qui ont chacun lancé leur collecte, avec des fortunes diverses (le méchant bide de Canet fait quand même bien plaiz’). Pour Vincent Ricordeau, le risque de perversion de l’esprit d’origine existe mais il rappelle que seule la légitimité d’un projet lui assure sa réussite. « Prenez le réalisateur Spike Lee. Il a réussi à lever un million de dollars sur Kickstarter. Il voulait faire un film en dehors d’Hollywood, c’est une référence indé : la communauté a trouvé cela cohérent et l’a donc suivi. »

Cet été, Marcus Haney, un Californien de 26 ans, a fait le buzz avec son doc, No Cameras Allowed, consacré à toutes ses feintes pour entrer sans payer en festoche. Un cas similaire existe-t-il en France ? « Pas à ma connaissance, assure Jérôme Tréhorel, directeur des Charrues. Les histoires de fraude restent très minoritaires et généralement circonscrites aux problèmes du marché noir. » Le festival carhaisien affirme aussi avoir trouvé 26

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la solution anti-gruge à l’entrée par la mise en place d’un bracelet thermocollé pour les détenteurs d’un pass. « Il est irréparable une fois déchiré, au cas où des petits malins souhaiteraient se l’échanger. » Fini donc la bague en fer qu’on pouvait desserrer. Quant au site en lui-même, il est sécurisé par « 30 km de barrières, avec plusieurs points de vérification des titres d’accès ». Même dispositif au Bout du monde, avec « 140 agents de

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PEUT-ON RENTRER GRATOS EN FESTIVAL ?

sécu et une surveillance H24, rendant son accès sans billet ni badge impossible ». Les festivals d’aujourd’hui, ces Alcatraz à l’envers. Il est loin le temps des Terres Neuvas à Bobital, victime en 2008 d’un trafic de faux billets qui a précipité sa chute.



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DES FÊTES EN COSTUMES AUX SÉRIES TV EN PASSANT PAR LA LITTÉRATURE ET LES JEUX, CETTE PÉRIODE HISTORIQUE DRAINE UN PUBLIC DE PLUS EN PLUS LARGE. EXPERTS, PASSIONNÉS ET FANS DE GAME OF THRONES NOUS EXPLIQUENT POURQUOI. maginez qu’on vous demande en quelques mots ce qu’évoque pour vous le Moyen Âge. Vous répondez quoi ? Pris de court, vous faites appel à vos souvenirs de collège : la guerre de Cent Ans, l’épidémie de peste, les vassaux, les seigneurs… Vous aurez aussi forcément quelques références qui vous viendront à l’esprit. Sean Connery dans Le Nom de la Rose par exemple, Kevin Costner ou Russell Crowe en Robin des Bois, voire Christian Clavier en Jacquouille dans Les Visiteurs. Et même l’univers de Game of Thrones. Attendez, peutêtre bien aussi un peu de Seigneur des anneaux, non ? Toujours est-il qu’une cascade de mots déboule : meurtrières, huile bouillante, sorcières, baston à l’épée et au gourdin, maladie, famine… Dragons ? Trolls ? Cette impression étrange de confondre Histoire avec un grand H et monde imaginaire. Et cette orgie de violence, cet obscuran-

tisme qui vous assaille… Étrange, hein ? Bienvenue au Moyen Âge, cette période historique qui n’en est pas vraiment une.

« Mille ans d’histoire » « Vous avez remarqué comme ce terme est à la fois péjoratif et insensé ? Comme s’il y avait un temps moyen… Il renferme mille ans d’histoire, du 5e au 15e siècle ! Il y a plus de différences entre le début et la fin de cette supposée période qu’entre Louis XIV et notre ère », s’agace Pierre Langevin, auteur de l’ouvrage Le Moyen Âge pour les nuls. On aurait donc affaire à un vague et large espace-temps coincé, en gros, entre les Gaulois et les grands rois de France. L’impression de confusion paraît logique. Autre étrangeté, le fait que cette société a priori si obscure, telle qu’apprise dans les livres d’école et serinée dans les films, suscite une forme de fascination.

Car de fait, le Moyen Âge cartonne ces temps-ci. Les fêtes médiévales jalonnent le calendrier estival, avec à chaque fois un franc succès : à Dinan, Hennebont, Bédée ou Fort La Latte, des gens comme vous et moi se déguisent le temps d’une journée en chevaliers, ménestrels et damoiselles comme si c’était normal. Le Puy du Fou, où une large part des manifestations est consacrée à la période, cartonne. Idem au Centre de l’imaginaire arthurien du pays de Brocéliande, qui accueille chaque année 600 000 personnes autour du thème des chevaliers de la Table ronde. Pourquoi ce succès populaire sur une époque où c’était déjà un exploit de ne pas mourir avant 30 ans ? « Parce qu’il y a toujours eu méprise, fait savoir Christophe Germier, du Centre arthurien. C’est le problème de la subjectivité de la source historique : pour le Moyen Âge, ce sont les écrits des moines dont on garde 29


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trace, à une période encore très orale. Ces hommes d’Église voyaient d’un mauvais œil la montée concurrentielle des États-nations. Ils ont donc largement forcé le trait en matière de violence. » Autrement dit, les contemporains de Saint-Louis ou de Jeanne d’Arc ne vivaient pas si atrocement qu’on le pense encore trop souvent aujourd’hui ? « Les guerres du 20e siècle ont été bien plus coûteuses en pertes humaines que tous les conflits du Moyen Âge réunis », assure Pierre Langevin. Il n’y aurait donc rien de malsain à s’intéresser à ce chapitre pas si honteux de notre histoire. « Au contraire, ça montre le désir de retrouver certaines valeurs oubliées : l’honneur, la courtoisie, la fidélité, la valeur de la parole donnée, estime Judicaël Fileaux, président de l’association 1412. Les fêtes sur ce thème sont aussi l’occasion de mettre en valeur le patrimoine architectural le plus ancien qui nous reste. Inconsciemment, il y a une fierté. » « Les manifestations médiévales s’adaptent à un public familial où toutes formes d’activités sont possibles, relaie Thierry Meurant, autre passionné, responsable du site de référence Adagionline. On peut y trouver des simulations de combat, des défilés, de la fauconnerie, de l’artisanat local… » Spectacle tout public et petit commerce avec un prétexte historique : le parfait mélange d’une kermesse estivale

réussie. Un côté fourre-tout qui n’est d’ailleurs pas sans créer certaines tensions chez les puristes du genre, comme le reconnaît Thierry Meurant. « Il y a parfois des anachronismes de plusieurs siècles sur le choix des armes ou des costumes. Mais le grand public s’en moque, il est plus là pour s’amuser qu’en quête d’authenticité ! »

« Et on lui pèlera le jonc... » L’engouement autour du médiéval n’est en fait pas si récent : son origine remontrait aux Romantiques du 19e siècle. « Ils ont réintroduit tout l’univers des contes et légendes du Moyen Âge, les récits de chevaliers où se mêlaient fantasme et réalité, princes virils et princesses énamourées. C’est adapté à la fois aux hommes, aux femmes et aux enfants. En prime, l’introduction des dragons, elfes et trolls issus des

« Les plus puristes portent des caleçons en tissu d’époque » 30

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mythologies celtes et nordiques offre une fuite parfaite vers l’imaginaire d’un monde rêvé », éclaire Pierre Langevin. Un monde aux frontières de l’heroic fantasy et du médiévo-fantastique qui continue de séduire autour de séries telles que Game Of Thrones ou encore Kaamelott (« Un p’tit cul de chouette ? »). Il se concrétise aussi par des événements, tels que les jeux de rôle ou les tournois de trollball, au cours desquels les participants s’affrontent grimés en personnages inspirés des œuvres de Tolkien. Le festival de ciné Court Métrange à Rennes en organise un début octobre, dans le cadre de sa prochaine édition. Un thème qu’affectionnent également les geeks fans de cartes Magic, tel Vincent Le Roux, membre actif d’une asso de joueurs à Concarneau. « C’est une communauté très matérialiste qui apprécie cet univers aux contours flous, où peuvent se mêler le médiéval et la science-fiction, avec aussi bien des elfes, des nains, des chevaliers... »


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Autre activité possible autour de cette forme de Moyen Âge 2.0 : les arts martiaux historiques, représentés en Bretagne par Eddy Yol, membre du Cesamm (Cercle d’échange sportif d’arts martiaux moyenâgeux). « On travaille à partir d’écrits et de visuels qui ont traversé les siècles. C’est un mix de sport, d’archéologie et de spectacle. Tous les pratiquants sont des passionnés. Les plus puristes créent leur costume eux-mêmes, allant jusqu’à porter des caleçons en vrai tissu d’époque ! » Des familles venues simplement passer du bon temps dans une ambiance festive aux fans les plus hardcore : la hype du Moyen Âge réunit une population hétéroclite qui n’en a pas fini de reprendre à son compte cette étrange période historique. Une période où chacun s’amuse à piocher ce qui lui plaît. Reste néanmoins les classiques qui mettent tout le monde d’accord. Allez, tous en chœur : « Et on lui pèlera le jonc, comme au bailli du Limousin, qu’on a fendu un beau matin, qu’on a pendu… avec ses triii-peeeees ! » Régis Delanoë 31


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WEI WILD WEST ANCÊTRES DU BIZUTAGE, LES WEEK-ENDS D’INTÉGRATION MARQUENT CHAQUE NOUVELLE RENTRÉE. ÉPREUVES DE PASSAGE, JEUX DÉBILOS ET TEUF XXL : MAIS POURQUOI LES ÉTUDIANTS PERPÉTUENT-ILS CETTE TRADITION ? a scène a des allures de colonie de vacances. Entre équipements sportifs, jeux en plein air et bungalows pour la nuit, une centaine d’étudiants fraîchement débarqués dans leur nouvelle école viennent d’investir un centre de loisirs. Celui-ci a été privatisé pour deux jours, le temps d’un week-end d’intégration. Pour les élèves de cette promo, c’est un programme à mi-chemin entre un enterrement de vie de garçon et Intervilles qui les attend : structures gonflables, ventre-y-glisse, tir à la corde, course de vitesse, balle aux prisonniers et toute une ribambelle 32

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de défis à base de crème chantilly, d’œufs et de farine. Et pour éponger le tout, des jeux à boire déclinés à l’infini : relais bières, rallye kro, tournikro, beer-pong, trivial pour cuite, picolo-blind-test... Soit 36 heures alcoolo-ludiques ponctuées par une fête où les bassines de punch feront oublier à chacun que le DJ passe pour la 3e fois Gangnam Style alors qu’il est à peine minuit. Le week-end que l’on vient de vous décrire a été organisé par une école de commerce de la région. À moins que ce soit une fac de médecine. Ou un IAE. Ou une école d’ingé. Car ce rendez-vous de la vie étu-

diante a ses codes et ses incontournables que l’on retrouve quel que soit l’établissement où il est organisé : son appellation (dites WEI et prononcez-le « ouaille »), ses jeux en équipe, son bureau des élèves (BDE), ses hymnes, son open-bar, ses chorégraphies, ses vidéos teaser à la Projet X... Le tout avec cet objectif ultime : intégrer les petits nouveaux. Devenu un passage obligé dans de nombreuses écoles d’enseignement supérieur, cette pratique a déjà quelques siècles derrière elle. Au Moyen Âge, à l’Université de Paris, les jeunes inscrits – qu’on


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surnommait les béjaunes – avaient droit à un traitement spécial à leur arrivée : baladés dans la ville toute la journée, ils étaient aspergés d’eau froide le soir. Pour ce qu’on appelait le “baptême des béjaunes”. Par la suite, chaque institution a développé sa propre cérémonie d’initiation : le bahutage à l’École militaire de Saint-Cyr, l’usinage des Arts et métiers, l’absorption à Polytechnique... Dès lors, impossible d’échapper au bizutage (dont le terme apparaît pour la première fois en 1928 dans un décret ministériel) lorsqu’on intègre une filière sélective : militaire, ingénierie, classe prépa, médecine, commerce... Idem à l’étranger où, aux États-Unis par exemple, les étudiants voulant rejoindre une fraternité doivent passer quelques épreuves pour voir ce qu’ils ont dans le slip.

« Des souvenirs en commun » « Ce rituel avait eu tendance à disparaître dans la foulée de Mai 68, avant de revenir dans les années 1980 », éclaire Emmanuel Davidenkoff, directeur de la rédaction de L’Étudiant et auteur de l’ouvrage Du Bizutage, des grandes écoles et de l’élite. En Bretagne, la plupart des écoles n’y dérogent pas et organisent leur week-end d’intégration (le terme bizutage n’est plus utilisé depuis la loi Royal en 1998 qui définit cet acte comme « le fait d’amener autrui, contre son gré ou non, à subir ou à commettre des actes humiliants ou dégradants lors de manifestations, ou de réunions liées aux milieux scolaires et socio-éducatifs»). C’est le cas à l’école de commerce de Brest. En octobre 2013, 70 nouveaux étudiants se sont ainsi retrouvés dans un camping de la Trinité-sur-Mer dans le Morbihan. « Pour s’intégrer dans une promo, le WEI c’est l’idéal. Aussi bien pour mieux connaître les gens de ta classe que l’ensemble de l’école. Tout 33


« De l’identité individuelle à l’identité collective » 34

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BDE-FBS Brest

le monde étant mélangé pour les équipes, c’est plus facile pour faire connaissance », explique Laurine du BDE brestois. Même topo de la part d’Antoine et Jeanne de l’IGRIAE. Aujourd’hui à l’organisation du WEI 2014, ces deux étudiants de l’Institut de gestion de Rennes étaient de l’autre côté de la barrière l’an passé. Après leurs deux jours passés en Vendée à faire des jeux à la con et à boire des coups, tous deux reconnaissent l’intérêt de ce week-end. « Ça accélère les choses. On parle plus avec les autres que sur une soirée classique du jeudi. Et puis, ça fait des souvenirs en commun, un moment qu’on a tous partagé. » créer un esprit de corps, une solidarité censée durer entre les anciens « Créer un esprit de corps » quand ils sont sur le marché du Pour l’anthropologue Véronique travail, ajoute Emmanuel DaviNahoum-Grappe, cette notion denkoff pour qui les établissements d’identité collective est au cœur – eux aussi en concurrence – des WEI. « La jeunesse qui sort de entretiennent cette logique. Tous l’adolescence met en place des sous- sont dans une politique de marque sociétés en-dessous des organisations où chacun essaie de se distinguer. légitimes des adultes, le plus souvent C’est dans leur intérêt d’avoir des avec des règles et quelques épreuves élèves soudés qui, à l’avenir, pourde passage. Ces rendez-vous sont ront se refiler les postes. » utiles dans le sens où il y a un avant Si les dérives et épisodes malheuet un après. » Les nouveaux élèves reux de bizutage ont marqué l’hisbasculeraient ainsi de l’identité toire de nombreuses institutions, individuelle à l’identité collective. reste la mauvaise réputation que « On passe du “je” au “nous”. Ce se traînent les WEI. La faute aux qui est d’autant plus important chez abus qui persistent (forcer quelqu’un les étudiants où la solitude et l’iso- à embrasser une tête de cochon, lement sont vus comme anormaux, c’est pas très cool) et à l’image voire honteux. » trash sur laquelle communiquent « Face à l’angoisse du chômage et certains BDE. « C’est peut-être le à l’importance que prend alors le cas dans les grandes écoles mais pas diplôme, il y a aussi un besoin de chez nous où ça reste bon enfant,

BDE-FBS Brest

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se défendent les étudiants que nous avons rencontrés. Le week-end est considéré comme un temps privé mais nous rendons compte de notre programme à la direction. » Dans certains WEI, des représentants de l’administration sont même présents. « On fait aussi signer un papier à tous les participants où on prévient qu’ils seront sanctionnés en cas de bizutage », poursuit Pauline du BDE de la France Business School brestoise.

« Si c’est le bordel ? » En dépit de ces diverses précautions, chaque rentrée reste malgré tout émaillée d’incidents. Parmi les histoires récentes en Bretagne, on se souvient du lycée naval de Brest où, en 2010, des épreuves de bizutage contraintes, humiliantes et répétées avaient plongé un élève dans un état dépressif. Une plainte avait été déposée par le père. Seul cliché du WEI reconnu par l’ensemble de ses acteurs : l’alcool en quantité industrielle. De l’aveu de tous, on est souvent sur le plus


BDE IGR-IAE

gros week-end liche de l’année. En plus des jeux à boire de la journée, la soirée n’échappe pas aux open-bars. « Si c’est le bordel ? Disons qu’ils sont là pour faire la fête », observe Bruno Keryhuel, gérant du centre de loisirs Ty Nadan à Locunolé dans le Finistère qui, depuis une quinzaine d’années, accueille des étudiants pour leur séjour d’intégration. Un créneau qui lui assure des mois de septembre et d’octobre bien remplis. « Tous les week-ends sont réservés. C’est un complément d’activité qui permet d’allonger la saison. » D’autres professionnels, comme des touropérateurs spécialisés et divers prestataires de services, se sont aussi lancés dans ce business. Une offre de plus en plus diversifiée donc, pour un secteur que Bruno Keryhuel voit encore progresser. « Le public pour ce type de manifestation s’élargit. Des clubs d’anciens élèves ou des petites écoles par exemple veulent à leur tour se réunir ici. Après les week-ends, c’est désormais sur les milieux de semaine qu’on compte se développer. » Julien Marchand 35


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VIDÉO-CLUBS : THE END ? INCONTOURNABLES IL Y A VINGT ANS, LES VIDÉO-CLUBS CONNAISSENT AUJOURD’HUI UNE MÉCHANTE CRISE. EN ATTENDANT L’ARRIVÉE (ET LE COUP DE GRÂCE ?) DE NETFLIX CE MOIS-CI, ON A ÉTÉ À LA RENCONTRE DES DERNIERS RÉSISTANTS. l existe tout un tas de métiers disparus : poinçonneur, lavandière, allumeur de réverbères, porteur d’eau, tonnelier, vendeur de Minitel, bourreau, charron... Des activités d’un autre temps, dont on ne sait pas toujours en quoi elles consistent, que Pôle emploi et l’Onisep ont décidé de rayer de leurs fiches. Sur cette liste noire, un petit nouveau serait sur le point de faire son apparition : loueur de DVD. 36

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Si pour certains cela est désormais trop tard (à l’image de Blockbuster, mythique enseigne aux États-Unis, qui a mis la clé sous la porte cette année), pour d’autres c’est désormais une question de temps. C’est le cas de Denis Gicquel. Après vingt années à classer des jaquettes de films sur ses étagères, le gérant du vidéo-club Les Trois Palmiers à Redon sait que la fin est proche. « Il y a de fortes chances que j’arrête d’ici quelques mois, lâche-t-il un

brin désabusé. Entre les charges qui augmentent et le nombre de clients qui n’est pas à la hausse, ce n’est plus possible financièrement... » Un triste état des lieux pour un commerce qui a connu les belles heures de la vidéo. « Quand je me suis lancé, le contexte était tout autre. Que ce soit avec la VHS, puis avec le DVD qui a reboosté le marché, toute cette époque pré-Internet représente pour moi un âge d’or. » Ce temps béni des


vidéo-clubs se situe à la toute fin des années 90, une période où tous les éléments jouaient en leur faveur : un fort taux d’équipement des foyers en lecteurs DVD, le débit merdique des modems 56 k, l’absence d’offre de VOD grand public, seulement six chaînes hertziennes et, dernier point non négligeable, une exclusivité leur permettant d’être les premiers à proposer un film après sa sortie en salles. Une époque révolue. Alors qu’au plus fort de l’activité on dénombrait jusqu’à 3 000 points de location dans tous le pays, le secteur ne fait que décliner depuis. Selon le CNC (Centre national du cinéma), le nombre de boutiques aurait ainsi été divisé par deux rien qu’entre 2007 et 2010. En Bretagne, les fermetures se multiplient elles aussi. En attendant le clap de fin des Trois Palmiers à Redon, c’est à Quimper, Lorient, Vannes ou encore Rennes que des enseignes de location ont plié les gaules ces derniers mois. Et à ce rythme-là, les vidéo-clubs se compteront sur un moignon. 37


DOSSIER

Un avenir auquel Yann Teixido ne pense pas du tout pour le moment. Gérant depuis près de dix ans du vidéo-club Le 7e Art à Saint-Malo, ce garçon de 38 ans, fan de Tom Cruise et de Robert Zemeckis, a même plutôt la banane. « Quand j’ai ouvert en 2005, c’est sûr que c’était plus facile. Mais s’il fallait le refaire aujourd’hui, je n’hésiterais pas. Je suis dans une ville où je n’ai pas de concurrent direct et où il n’y a pas de bornes automatiques. » Une situation qui lui permet d’enregistrer 400 à 600 clients actifs. « Et l’été, avec les résidences secondaires, ça tourne beaucoup plus… » Yann a même une employée à mitemps. Wow. Mais bordel, comment cet Astérix de la location fait-il pour résister face aux Romains de la révolution numérique ? Réussir à faire du biff en 2014 grâce à des DVD de Madame Doubtfire, La Beuze ou Qui a Tué Pamela Rose, ça relève presque du miracle. « Si la boutique tourne toujours, c’est parce que je suis moins cher qu’une plateforme de VOD. Chez moi, le film coûte 3,5 € ou 2,20 € si t’es abonné. En VOD, c’est 4,99 €... Le téléchargement illégal ? Il ne me gêne pas, la qualité d’image est souvent pourrie et cela ne touche pas le même public. Ici, ce sont les familles, ceux qui trouvent le cinéma trop cher et les nouveaux retraités qui viennent en majorité louer un DVD. »

Face à une TNT qui chaque semaine propose gratuitement une centaine de longs métrages et face à une offre en ligne (légale ou illégale) quasi illimitée, la difficulté tient également dans le catalogue proposé. Et là, attention au piège. Miser sur un film ayant cartonné au cinéma n’est pas forcément synonyme de succès en vidéo-club.

« Une offre formatée » « On est obligé d’avoir ceux qui ont bien marché, mais ce ne sont pas forcément les plus loués : les gens les ont déjà vus ou alors ils les achètent directement, explique Denis Gicquel. Par contre, il y a plein de films passés inaperçus en salles qui connaissent une deuxième vie grâce à la location. Quand tu es face à Gravity ou Guillaume et les

Madame Doubtfire, La Beuze, Qui a tué Pamela Rose... 38

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garçons à table, ce n’est pas évident de faire des entrées. » Exemple : Évasion avec Stallone et Schwarzenegger, sorti en novembre 2013 « mal distribué au ciné, il est tout le temps loué ici ». Même topo pour Yann Teixido à Saint-Malo chez qui The Call avec Halle Berry connaît une seconde jeunesse. « Personne ne se souvient de sa sortie en salles mais c’est un bon thriller. » Pour un peu, on viendrait coller une fonction sociale aux vidéoclubs où les titres qui ont connu l’échec peuvent enfin montrer de quoi ils sont capables. « Notre rôle c’est aussi de conseiller le client en fonction de ses goûts, de l’orienter sur des films vers lesquels il n’irait pas forcément. C’est un des intérêts que gardent encore nos boutiques », développe Denis Gicquel qui reconnaît cependant proposer avant tout une offre grand public « formatée », le cinéma d’auteur, les drames, l’art et essai n’étant « pas vraiment des films de vidéo-club ». Un créneau


Bikini

sur lequel était positionné Vidéorama à Rennes depuis 1986 mais qui, cet été, a tiré sa révérence.

« La puissance de feu de Netflix » « Le vidéo-club a des avantages certains mais son gros point noir, c’est le retour, poursuit le boss des Trois Palmiers. Ça reste une contrainte de prendre sa voiture pour rendre le DVD. Rien que pour ça, on ne peut pas rivaliser avec la VOD. » Si pour les enseignes indépendantes la mutation technologique est désormais trop tard, Videofutur, la première chaîne de vidéo-clubs en France, a quant à elle amorcé son virage numérique depuis 2011 avec une offre sur ordinateur. Avant de l’intensifier en octobre 2013 en sortant sa propre box de SVOD, soit la vidéo à la demande par abonnement. Pour dix euros par mois, un abonné a un accès illimité à 700 films et à un catalogue à la carte proposant les toutes dernière sorties (à 2,99 € le film). 30 000 personnes y sont actuellement clientes. 39


DOSSIER

Netflix

Videofutur

Bikini

« Notre objectif, c’est de migrer progressivement vers le digital. Cela correspond aux attentes des clients », affirme Laurent Molin du service com’ de Videofutur qui s’appuiera désormais sur son réseau de boutiques (actuellement 38, contre 500 à la grande époque) pour promouvoir sa box. « Il y aura encore une petite partie Blu-ray mais ça restera une activité minoritaire. » But du jeu pour Videofutur : ne pas laisser le champ libre à Netflix (leader de la SVOD aux USA) dont l’arrivée en France est prévue ce septembre et qui devrait, selon tous les observateurs, bouleverser le marché de la vidéo à la demande. Vraiment ? « Pour l’instant, l’offre de Netflix reste floue, observe Pascal Lechevallier, consultant médias et ancien monsieur VOD de TF1 (la plateforme TF1 Vision – aujourd’hui MyTF1 VOD – c’est lui). Mais sa puissance de feu en termes de production, d’achat de droits et de marketing est tellement

forte que cela va faire bouger les lignes. » Et comme aux States, c’est grâce à ses séries (House of Cards…), qu’il produit et diffuse, que Netflix compte s’imposer. « Il se sert de ses propres séries comme un cheval de Troie pour conquérir de nouveaux foyers. » Reste à savoir sur quelle box, à quels prix et avec quel catalogue il fera son entrée dans nos salons (à l’heure où nous écrivions ces lignes, rien n’avait été officiellement confirmé). De quoi inquiéter les acteurs actuellement en place ? « Cette arrivée est une opportunité de faire connaître notre offre au grand public », tente de nous convaincre Videofutur. Un avis que partage Pascal Lechevallier. « Netflix ne peut que redynamiser un marché qui évolue sans arrêt. La location telle qu’on l’a connue est désormais derrière nous. » Dernier espoir pour ce bon vieux DVD : lui espérer le même destin que le vinyle ressuscité. Julien Marchand

HD-DVD : LE JOUR OÙ LE PORNO S’EST PLANTÉ L’industrie du X a toujours été un acteur clé de la mutation technologique, un partenaire de poids dans le succès de tel ou tel nouveau produit. Que ce soit le Minitel (dont les messageries érotiques ont boosté le développement), Canal Plus (et son premier samedi du mois), le format VHS (privilégié par les studios porno au détriment du Betamax) ou encore le magnétoscope (et son catalogue de films de cul), tous peuvent remercier le X d’avoir contribué à leur démocratisation. Face à ces exemples de soutien décisif, il existe un cas où le porno s’est banané : le HD-DVD. 40

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Retour en arrière. Nous sommes au milieu des années 2000 et le matos audiovisuel s’apprête à connaître une nouvelle évolution, celle de la haute définition. À cette époque, deux formats, le HD-DVD (de Toshiba) et le Blu-ray (de Sony), se tirent la bourre pour s’imposer comme le support standard. Le divertissement pour adultes est alors scruté, sa préférence étant jugée déterminante pour la suite des événements. En janvier 2007, à l’occasion du Consumer Electronics Show, les principaux studios optent pour le HD-DVD.

Raisons invoquées : plus facile et moins coûteux à réaliser. Un choix loin d’être judicieux. Devant les faibles ventes de lecteurs HD-DVD et face à une PlayStation 3 (conçue par Sony…) pouvant lire les Blu-ray, Digital Playground et Hustler, deux poids lourds du X, stoppent leur production de HD-DVD pour se concentrer sur le Blu-ray et la VOD. Les autres productions suivront alors le pas, avant que le HD-DVD soit officiellement abandonné en mars 2008.


DR

SOYEZ SYMPAS, REMBOBINEZ Après avoir effacé les VHS de leur boutique, deux employés d’un vidéoclub décident de réaliser eux-mêmes les remakes des films pour les remplacer. Des versions « suédées » de S.O.S Fantômes, de Rush Hour ou du Roi Lion, faites de scotch double face, de fil de pêche et de costumes en papier alu. Une ode aux vidéo-clubs réalisée par Michel “bouts de ficelle” Gondry.

CLERKS Entre la caisse d’une épicerie et le comptoir d’un vidéo-club, Dante et Randal glandent plus qu’ils ne taffent et se lancent dans des débats aussi futiles qu’existentiels sur Star Wars, les comics, le hockey... Un film de Kevin Smith, sorti en 1994, considéré comme culte par tous ceux qui l’ont vu et blindé de références à la culture pop.

LAST ACTION HERO Si ce film a connu un bide en salles, il s’est rattrapé grâce à sa sortie en VHS (toi aussi t’as chopé la cassette chez Quick ?). Une parodie intelligente des blockbusters où Danny, un ado fan de ciné, réussit à rentrer dans un film de son héros Jack Slater, campé par Schwarzenegger. Si la scène du vidéoclub est fugace, elle donne l’occasion de voir Terminator interprété par… Stallone. « Monumentale erreur ! » 41


RDV

WUNDERBAR ! SI LES GAMINS DE VUNDABAR N’ONT RIEN INVENTÉ, LEURS IMPARABLES MÉLODIES LEUR ONT AU MOINS PERMIS DE QUITTER LEUR QUOTIDIEN D’ÉTUDIANTS BOSTONIENS. ET C’EST EN FRANCE QU’ILS SONT, AVEC ÉTONNEMENT, SUR LE POINT DE PERCER. n ami revenu de la soirée Indigènes au Stereolux à Nantes nous avait confié ceci : « J’ai découvert un groupe génial, ça s’appelle Vundabar. Terrible. » On avait gardé le nom en tête, jusqu’à ce qu’un autre pote nous tienne à peu près le même discours au retour du festival Les 3 Éléphants à Laval. « Mon coup de cœur ? Vundabar, ça déboîte ! » Diable, on avait donc fini par se laisser convaincre d’écouter ce fameux 42

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groupe. Et nom d’une pipe, l’excitation qui suivait chaque apparition de ces trois garçons nous paraissait tout d’un coup plus claire tant les joyaux garage-pop de l’album Antics – le seul sorti jusqu’à présent – nous donnaient envie d’actionner la fonction repeat. Derrière ce nom chelou, on a découvert un très jeune trio, 19 ans de moyenne d’âge, avec le chanteur et guitariste Brandon Hagen en porteparole. « J’ai fondé le groupe au lycée avec Drew McDonald à la

batterie, avant que Zackery Abramo nous rejoigne à la basse. On vient du Massachusetts, d’une petite ville appelée Scituate. » Laquelle, à en croire Wikipedia, est l’une des toutes premières implantations de colons anglais en Amérique au 17e siècle, époque Mayflower. « Mais on vit maintenant du côté de Boston », précise Brandon, qui se précipite à nous refiler des noms de groupes du coin qu’il recommande : « Lady Bones, Krill, Pile, Morus Alba, Perennial Reel… On fait partie de


cette mouvance DIY propre à cette région des États-Unis. La scène underground américaine a dû s’adapter à la crise. Elle a bougé des clubs et gros labels vers des lieux et des structures plus modestes. Pour lancer Vundabar et sortir l’album, on a d’ailleurs tout fait nous-mêmes et booké seuls nos concerts. » Lesquels ont vite amené les trois petits gars à traverser l’Atlantique pour jouer une palanquée de dates en France, beaucoup plus qu’ailleurs en Europe. Mais pourquoi donc au fait, Brandon ? « Il se trouve qu’on a eu droit assez vite à quelques articles de presse élogieux, ce qui fait qu’on a été repéré par des salles et qu’on a pu y jouer pas mal. C’est marrant d’ailleurs, aux USA le public n’est pas tellement différent de nos potes, alors qu’en France les fans semblent nous tenir en haute estime. » Ce qui ne les empêche pas de faire les zinzins sur scène autant que possible. Musicalement, ils revendiquent des influences bariolées : « Thee Oh Sees, Pearls Before Swine, The Smiths, Neil Young, Blur… On dit souvent qu’on ressemble à Weezer mais en vérité, on n’a jamais été de grands admirateurs. » S’agissant de l’avenir, Brandon et ses collègues n’envisagent pas encore de voir plus loin que le bout de leurs Converse, en bons gamins insouciants tout juste sortis de l’adolescence. « On a dû faire une pause dans nos études pour consacrer notre temps à Vundabar. L’idée est d’enregistrer prochainement un nouvel album pour donner suite à Antics. Quelques nouveaux morceaux sont déjà enregistrés, on verra ce que ça donne. » Régis Delanoë Le 31 octobre aux Indisciplinées à Lorient Le 6 novembre à L’Ubu à Rennes 43


RDV

« UN ART CONTEXTUEL » LA BIENNALE D’ART CONTEMPORAIN DE RENNES S’APPRÊTE À FÊTER SA 4 ÉDITION. POUR MIEUX COMPRENDRE CE GENRE SOUVENT MAL-AIMÉ, ON A CAUSÉ AVEC NATHALIE HEINICH, AUTEURE DU « PARADIGME DE L’ART CONTEMPORAIN » CETTE ANNÉE.

Gaspar Libedinsky

Quelle est votre définition de l’art contemporain ? Il ne doit pas être conçu comme une catégorie chronologique, mais plutôt comme un genre artistique. C’est un genre qui se distingue de l’art classique et de l’art moderne.

Fucking Good Art

C’est-à-dire ? Pour certains, l’art consiste, conformément aux critères classiques, dans la mise en œuvre des codes académiques de la figuration. Et pour ceux qui conçoivent l’art selon les critères de l’art moderne, l’art peut transgresser ces codes de la figuration classique dans la mesure où il doit exprimer l’intériorité de l’artiste. L’art contemporain, lui, joue avec les limites : que ce soient les limites que l’on assigne communément à la notion d’art, ou les limites morales, juridiques, techniques, etc.

des performances, de la vidéo… L’œuvre ne réside plus dans l’objet en tant que tel mais dans l’ensemble des conséquences et discours que va provoquer la proposition. C’est un art foncièrement contextuel. Cela veut-il dire que la réaction du public fait partie de l’œuvre ? Dans la mesure où l’art contemporain joue avec les attentes du grand public, les réactions sont souvent très négatives. Mais ce risque d’incompréhension fait partie du mode d’emploi, l’art contemporain étant basé sur une exigence de transgression des limites.

Maider López

ADAGP

Face à une œuvre, un spectateur peut vite être démuni en effet… Il faut mettre de côté son logiciel de compréhension emprunté au paradigme classique ou au paradigme moderne. Si l’on va à une exposition Vous parlez de paradigme con- d’art contemporain avec des attentes temporain, c’est quoi ? de type peinture impressionniste, Il s’agit de l’ensemble des critères on sera dérouté. Mais paradoxalepartagés par les acteurs de l’art ment si l’on y va avec très peu de contemporain. Parmi ceux-ci, il codes culturels, peu d’aprioris, on y en a un qui est fondamental : le sera dans une position plus favoludisme. Contrairement au para- rable pour apprécier ces œuvres. digme classique ou au paradigme moderne, on n’a plus affaire à des Recueilli par Julien Marchand tableaux encadrés ou à des sculptures sur socle, mais à des instalPlay Time du 27 septembre lations, des assemblages d’objets, au 30 novembre à Rennes 44

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Donnie Dk

GUERRE ET PAIX

CONTRAIREMENT À CE QUE SON NOM INDIQUE, BASTON VOUS VEUT DU BIEN, BEAUCOUP DE BIEN. « S’il y a un message à faire passer aux lecteurs, c’est qu’il ne faut pas s’arrêter au nom du groupe : on ne fait pas du rentre-dedans, et on n’a aucunement envie de se battre ! » Le chanteur Max est trop conscient que s’appeler Baston amène à des raccourcis faciles. D’emblée, on imagine une formation crade et vicieuse, du garage tendance cave glauque. Alors que pas du tout. « On revendique un son très pop, mélodique », d’influence sixties, pas mal d’effet delay dans la gratte et d’écho dans la voix. « S’il y avait une influence, ce serait Beach Fossils », situe Max qui a fondé le groupe à Brest en 2012 avec Sam et Kevin. Ils ont aujourd’hui 27 ans et mènent pour certains des projets parallèles (Bantam Lyons...) mais brûlent de répandre la Baston partout où c’est possible. « Récemment, on est parti en Allemagne, un bookeur russe nous a fait jouer à Leipzig. On a perdu un peu de sous dans l’histoire mais on s’est bien marré. » Le groupe devait profiter de l’été pour enregistrer quelques morceaux. En studio ? « Non, à Telgrucsur-Mer où ma famille a une maison de vacances. L’idée c’est de faire un peu de musique entre un barbeuc et une partie de foot. » Le 31 octobre aux Indisciplinées à Lorient 45


RDV

ŒIL POUR ŒIL CONNU POUR SON PERSONNAGE D’ULTIMEX ET SA PARTICIPATION AU COLLECTIF GLORY OWL, LE DESSINATEUR GAD SERA PRÉSENT AU FESTIVAL QUAI DES BULLES EN CETTE RENTRÉE. AMATEURS D’HUMOUR NOIR ET DE VANNES TRASH, COUREZ-Y ! omment es-tu venu à la bande dessinée ? C’est un truc que t’as toujours voulu faire ? À 20 ans, j’ai pris des cours de BD dans la seule fac en France offrant cette possibilité : Paris VIII. C’était avec un prof à l’ancienne, très fan de Métal Hurlant, Moebius, ce genre. J’y ai appris la rigueur dans le dessin, ça m’a beaucoup aidé car ce n’était pas forcément naturel. Raconter des histoires par contre, c’est un truc que j’ai toujours eu.

longtemps, j’avais encore un job alimentaire à côté : gardien de nuit dans un hôtel à Paris, où je vis. J’avais beaucoup de temps à tuer alors j’en profitais pour dessiner, mais j’avais un pupitre si petit que je n’avais la place que pour faire du strip (une histoire courte racontée en quelques cases, ndlr). C’est à cette période que je me suis mis à en faire beaucoup, par la force des choses !

C’est un exercice qui te plaît ? Je me rends compte que je préfère Et tu en vis ? les histoires longues plus scénaDepuis peu, oui. Il n’y a pas si risées, telles que je les fais avec 46

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le personnage d’Ultimex. Mais je continue le strip avec le collectif Glory Owl notamment, qui a été lancé par un ami, Mandrill Johnson. Il avait cette idée en tête et m’a sollicité, ainsi qu’un troisième dessinateur, Bathroom Quest, de manière à alimenter le blog le plus régulièrement possible. Donc à la base, c’était surtout pour faire plaisir à un pote ! D’où te vient cet univers trash propre à tous tes dessins ? Difficile à dire… J’ai créé Ultimex, avec ce gros œil à la place de la tête, par hasard vers 2008 alors


que j’étais encore étudiant et ça a été comme une révélation. C’est un style qui s’est imposé assez naturellement à moi. Je ne me force pas à faire dans le trash mais il se trouve que ça m’amuse moi-même beaucoup. C’est un personnage que j’ai su faire évoluer au fil des années pour le rendre de plus en plus dingue, lui et surtout son acolyte Steve ! Les thèmes, ça ne se calcule pas, de même que l’inspiration ne se contrôle pas. Parfois je vais passer des jours sans avoir un seul bon gag. Dans ce cas, j’ai appris à ne plus paniquer car ça revient tout aussi subitement. Te considères-tu dans la droite ligne de l’humour noir à la française, des Reiser, Vuillemin and co ? Pas forcément, non. En tout cas, ce n’est pas voulu ni revendiqué. Mais c’est vrai qu’il y a toujours un public pour ce genre d’humour un peu bizarre et décalé, avec pas mal de maisons d’édition dynamiques en la matière. Le monde de la BD en France fourmille de bons artistes, qui font vraiment de super choses. Le problème, c’est qu’il y a peu de monde à pouvoir en vivre, et encore beaucoup moins à en vivre bien ! Je ne me fais pas vraiment d’illusions, c’est une activité précaire et l’aventure peut vite s’arrêter pour moi. Si c’est le cas je continuerai par passion, car j’ai ça dans la peau. Quant à mes références, elles sont plus à trouver dans les comics américains, un univers que j’aime reprendre à mon compte et détourner. Je suis par exemple un gros fan de Punisher et de la série The Preacher, de l’excellent scénariste Garth Ennis. Recueilli par Régis Delanoë Du 10 au 12 octobre au festival Quai des Bulles à Saint-Malo 47


VTS

VIDE TON SAC LE GALION ANCIEN REPÈRE DES DOCKERS ET PÊCHEURS LORIENTAIS, LE GALION A RÉUSSI EN QUELQUES ANNÉES À PLACER SON NOM SUR LA CARTE DU ROCK EN BRETAGNE. JEAN-BAPTISTE PIN, LE PROGRAMMATEUR, REVIENT POUR NOUS SUR LES MOMENTS QUI ONT MARQUÉ LA VIE DE CE BAR OÙ LES ODEURS DE BIÈRE, DE SUEUR ET DE POISCAILLE SE MÉLANGENT À MERVEILLE. « Mon histoire avec le Galion a commencé en 2006. J’étais chargé de trouver des dates de concert aux Australiens de Six Ft Hick (photo), un groupe de rock plutôt physique. Et je suis tombé sur le Galion. Il n’y avait jamais vraiment eu de concert ici, c’était surtout un bar d’ouvriers, de marins et de dockers. Mais on s’est quand même lancé. Le concert a été énorme, les Six Ft Hick ont retourné la salle. Par terre, il y avait des objets éclatés, du verre cassé, du sang… Le groupe a aussi eu un coup de foudre pour le lieu : le batteur s’est fait tatouer la date sur son bras. Ce concert a été une date fondatrice qui a donné des idées. On a fait un deuxième concert, puis un autre, puis un autre… C’est aussi à partir de ce moment que Christelle, la gérante, m’a proposé de devenir associé et de rejoindre le bar à 100%. »

« Quand tu es programmateur, c’est toujours génial de choper des groupes que t’aurais jamais pensé faire venir. Parmi les cadeaux de fan que j’ai réussi à m’offrir : Kid Congo, ex-Gun Club, ex-Cramps, ex-Bad Seeds. Ce mec est à lui tout seul un répertoire du rock. Il est déjà venu jouer cinq fois. »

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« Parmi les grosses dates du Galion, il y a forcément celle de The Datsuns. La première fois que ces Néo-Zéolandais sont venus, c’était sur un day off d’une de leur grosse tournée. Quand tu les vois jouer au festival de Reading devant 5 000 personnes, t’es forcément content qu’ils viennent dans un bar comme le nôtre. Même s’ils sont habitués aux grosses scènes, ils ont assuré le concert chez nous en jouant plus de deux heures et demi. » « En journée, le Galion reste un bar de pêcheurs. C’est une bonne chose, ça anime la vie du port. Ça participe au charme du lieu qui, du coup, a une histoire et une âme. Et pour les groupes, je pense que cela a une importance. Ils savent qu’ils seront bien accueillis, un peu comme chez mémé. Certains nous le rendent bien. Comme les gars de Bitter Sweet Kicks (photos) qui, l’été dernier, m’ont embarqué sur leur tournée en Allemagne. Assez rock’n’roll comme semaine. »

« Je trouve que Lorient est de plus en plus identifiée comme une ville rock. Pour pas mal de groupes locaux, le Galion peut être une étape entre la cave et la scène du Manège (la salle de concerts lorientaise, ndlr). Le groupe hardcore Death Engine, par exemple, a pas mal joué chez nous avant de faire Les Indisciplinées l’an passé. Il y a de l’enthousiasme, des assos se créent : c’est bon signe. Faut que ça continue. » Textes : Julien Marchand / Photos : Jean-Michel Baudry

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AGENDA

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James Whitlow Delano

RECOMMANDE

RÊVERIE MODERNE

FESTIVAL PHOTOREPORTER

I’M FROM RENNES

ATLANTIQUE JAZZ FESTIVAL

Le château de Suscinio dans le Morbihan s’apprête à vivre un week-end pas comme les autres. Pour sa 2e édition, le festival Rêverie Moderne nous sert un cocktail mélangeant arts numériques, patrimoine et musiques. Point d’orgue : une soirée avec Mondkopf (photo), Panteros666 et Pacöm au sein de cette bâtisse du 13e siècle.

Evénement culturel phare de Saint-Brieuc avec Art Rock, le festival international Photoreporter monte en gamme à chaque édition. La prochaine accueille quelques grands pontes de la profession : Peter DiCampo, James Whitlow Delano ou Nicole Segers, pour des reportages en Équateur, au Ghana, dans les Balkans…

3e édition pour le festival I’m From Rennes qui, comme son nom l’indique, programme un best of de la scène rennaise du moment : Sapin, AuDen (photo), Fago Sepia, Mad Caps Cardinale... Trente groupes et une vingtaine de soirées en club, bar et même en appart. Idéal pour lancer la nouvelle saison culturelle.

Du beau monde pour la 11e édition du festival finistérien : Ibrahim Maalouf, Anthony Joseph, The Necks, Lund Quartet (photo)… Parmi les différents rendez-vous, on est particulièrement curieux du nouveau projet de Pierrick Pédron, Kubic’s Cure, inspiré par les morceaux du groupe de Robert Smith. Le jazz-gothique est né. À Brest, Morlaix, Châteaulin… Du 3 au 19 octobre

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À Rennes Du 18 septembre au 4 octobre

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À Saint-Brieuc Du 11 octobre au 2 novembre

Robert Henke

À Sarzeau Du 26 au 28 septembre

FESTIVAL MAINTENANT

YANN TIERSEN

LA RENTRÉE SPORTIVE

BROMANCE NIGHT

L’ex-festival Electroni[k] continue de jouer l’audace, avec une prog ultra variée : concerts, performances, conf’,expos… Avec, entre autres, le très coté Robert Henke et son installation Fragile Territories (photo), mêlant son et laser, aux Champs Libres. Les fans de Tron devraient kiffer.

Plus en forme que jamais après son tour de Bretagne promotionnel à vélo cet été, ce bon vieux Tiersen repart à la rentrée défendre sur scène son dernier album, Infinity, sorti en mai. Sa tournée passe forcément dans le coin, à Bresss’ même puis à Rennes. Go !

Ne le nie pas, tu as abusé cet été : combo binouze-saucisson à l’apéro, week-ends hardos en festival… Heureusement que c’est la rentrée, avec la reprise des activités à la fac et les forums des assos. Ultimate (photo), roller derby, kin-ball… il y a même moyen d’allier sport et fun.

Le label électro Bromance pose ses cliques et ses claques le temps d’une nuit à La Carène. Et fait venir ses plus beaux ambassadeurs : les zigotos de Club Cheval, la New-Yorkaise Louisahhh!!! (photo), le jeunot Ateph Elidja, sans oublier son fondateur, Brodinski.

À Rennes Du 14 au 19 octobre

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À La Carène et L’Antipode Les 24 et 25 octobre

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Partout Dès que possible

À La Carène à Brest Le 11 octobre




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