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Jean Jullien : Les Pas
FOCUS
LES PALETTES DE PONT-AVEN
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ILLUSTRATEUR À LA RENOMMÉE INTERNATIONALE, JEAN JULLIEN REVIENT SUR SES TERRES SUD-FINISTÉRIENNES. À CLOHARS-CARNOET, SES PERSONNAGES « PAPER PEOPLE » PARTENT SUR LES TRACES DES PEINTRES DE L’ÉCOLE DE PONT-AVEN. UNE FAÇON DE CONFIRMER SA NOUVELLE APPÉTENCE POUR LA GOUACHE ET LES PINCEAUX.
Jean Jullien
« EFFERVESCENCE CRÉATIVE »
Après avoir exposé dans le monde entier, Jean Jullien revient sur ses terres, celles du sud-Finistère. « J’y ai de nombreuses attaches. Toute la famille de mon père est originaire de Lesconil et j’ai été aux beaux arts de Quimper. Aujourd’hui, je navigue entre Paris et Lesconil, ayant un atelier dans chacune de ces villes, expose l’illustrateur de 39 ans qui, pour sa nouvelle exposition Les Pas, investit donc la ville de Clohars-Carnoët à une heure de voiture de là. Bizarrement, c’était un coin que je ne connaissais pas du tout, mais que j’ai pris plaisir à découvrir par son histoire. » Une histoire liée à celle de l’école de Pont-Aven qui, à la fin du 19e siècle, regroupait les peintres Émile Bernard, Charles Filiger, Paul Sérusier, Meyer de Haan... Sans oublier évidemment Paul Gauguin, figure de proue du postimpressionnisme français. Des artistes qui, à l’automne 1889, s’installent à CloharsCarnoët dans l’auberge de Marie Henry. « Un lieu où il y a eu beaucoup d’effervescence créative. J’avais donc envie de revisiter cet endroit avec un de mes “Paper people”. »
« UN PAS DE CÔTÉ »
Un personnage qui quitte sa feuille de papier pour partir à la recherche de son créateur, « ce qui l’amène sur les traces de la peinture en Bretagne ». Trois “Paper people”, à taille humaine et en volume, prendront ainsi place à l’auberge (où se situe aujourd’hui la Maison-Musée Gauguin), à la chapelle Saint-Jacques et sur le front de mer. Une façon de revenir sur l’héritage artistique de cette école « de façon ludique et avec un pas de côté ». Le garçon développe : « Les peintres de Pont-Aven ne m’ont pas directement influencé mais j’y suis sensible. Ce sont des pratiques artistiques et des façons de voir le décor qui me parlent énormément. Cela m’intéressait donc de jouer avec cela en développant une trame narrative. »
« DE L’INTIME ET DU DÉCOR »
Passer de l’illustration à la peinture, un cheminement également emprunté par Jean Jullien qui, depuis quelques années, s’est mis plus sérieusement aux pinceaux et aux toiles. « Cela a commencé par mes carnets de croquis. Petit à petit, je me suis mis à les peindre avec de la couleur : aquarelle, gouache.... » Une pratique initiée dans son Finistère-sud. « C’est l’endroit où je puise mes inspirations principales quand je fais de la peinture : les paysages de bord de mer, La Torche, mon père qui pêche, des scènes de vie dans la maison de mes parents… C’est la matrice de ce que je veux faire en peinture : de l’intime et du décor. Si mes dessins sont à la loupe sur les visages et les situations, il y a ici un dézoom qui s’opère. »
Julien Marchand
Exposition Les Pas : du 2 juillet au 18 septembre à Clohars-Carnoët