Numéro 2 - Porc Un magazine de
La formule gagnante Une désactivation des mycotoxines vraiment efficace
Présence de DON dans le tube digestif
Un sevrage réussi
Dans quelle mesure l’absorption de DON affecte-t-elle les porcs exposés de manière chronique ?
Un élevage rentable grâce à un sevrage réussi
Éditorial En route vers la réussite La science est en constante évolution et de nouvelles découvertes sont faites presque chaque jour. Chez BIOMIN, nous visons l’excellence en matière de solutions scientifiques dans le domaine de la nutrition animale et souhaitons être à la pointe de la technologie. Deux de nos produits, Mycofi x® Secure et Biomin® BBSH 797 sont les premières solutions antimycotoxines à obtenir une autorisation de l’UE. Il est possible que les catégories dites « inactivateurs / désactivateurs / agents détoxifiants de mycotoxines » existent déjà sur le marché, mais le fait que l’UE ait officiellement autorisé et reconnu ce groupe de produits marque un véritable tournant dans le domaine de la santé et de la nutrition animales. Désormais en Europe, il ne sera plus possible d’utiliser les termes d’« inactivateur / désactivateur de mycotoxines » ou d’« agents de détoxification des mycotoxines » ou, plus précisément, de « substances destinées à réduire la contamination des aliments pour animaux par les mycotoxines » dans un cadre commercial mais uniquement dans un cadre juridique et scientifique bien précis. Cela signifie que les produits souhaitant présenter l’allégation « substances destinées à réduire la contamination des aliments pour animaux par les mycotoxines » doivent non seulement répondre à des normes strictes établies par les directives en vigueur, mais doivent également avoir passé avec succès des tests rigoureux en laboratoire, et notamment dans LE « laboratoire » le plus important, à savoir sur le terrain dans les exploitations dans lesquelles les animaux sont nourris et élevés. Le fait que nos produits Mycofi x® Secure et Biomin® BBSH 797 possèdent l’indication officielle de « substances destinées à réduire la contamination des aliments pour animaux par les mycotoxines » représente bien plus qu’un simple avantage marketing. En effet, il s’agit d’une belle réussite au terme d’un long parcours au cours duquel nous avons beaucoup douté et nous sommes souvent sentis complètement perdus. Malgré tous nos efforts, notre première demande d’enregistrement du BBSH 797 en tant que solution anti-mycotoxines spécifique en 2005 a été un échec. Ce n’est que le 20 mars 2009 que nos espoirs ont pu renaître grâce à l’ouverture d’un nouveau groupe fonctionnel pour les additifs alimentaires dits technologiques possédant des capacités de réduction de contamination par des mycotoxines prouvées. Vous pourrez en apprendre davantage sur notre parcours et sur la procédure ayant abouti à l’autorisation d’enregistrement final de nos produits en page 9 du présent numéro. Certaines personnes peuvent considérer la réglementation juridique comme un frein à la concurrence. Chez BIOMIN, nous pensons au contraire que chaque société a l’obligation et la responsabilité d’offrir à l’industrie, aux éleveurs et enfin, au consommateur, des produits dont l’efficacité correspond réellement aux indications données, pour la santé et le bien-être de l’animal.
Dian Schatzmayr PhD Directrice du Centre de Compétences Mycotoxines
S c i e n c e & S o l u t i o n s • N o v e m b e Sr c2i e0 n1 c3e & S o l u t i o n s
Sommaire
Name, title position
Présence de déoxynivalénol dans le tube digestif Que se passe-t-il réellement ? Les scientifiques commencent seulement à découvrir l’impact du déoxynivalénol sur la santé des animaux, notamment celle des porcs, via ses effets délétères sur le tube digestif.
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Par Christina Schwab
Un élevage rentable grâce à un sevrage réussi Une approche holistique du sevrage qui tient compte du comportement des porcelets, de la qualité de leur alimentation et de leur santé intestinale constitue la base d’un élevage rentable.
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Par Diego Padoan & André Van Lankveld
Actualités & événements
Science & Solutions retrace le parcours de BIOMIN sur plusieurs décennies, depuis l’essai d’enregistrement initial de Mycofix® Secure et Biomin® BBSH 797 jusqu’au vote final venant confirmer leurs allégations scientifiques en tant que substances destinées à réduire la contamination des aliments pour animaux par les mycotoxines.
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Science & Solutions est un magazine mensuel de BIOMIN Holding GmbH, disponible gratuitement pour nos clients et partenaires. Chaque numéro de Science & Solutions comprend plusieurs rubriques relatives aux dernières nouveautés scientifiques en matière de nutrition et de santé animales, en ciblant spécifiquement une espèce (volaille, porc ou ruminant) chaque trimestre. ISSN:2309-5954 Pour obtenir une copie numérique ou de plus amples informations, consultez le site http://magazine.biomin.net Pour une reproduction des articles ou pour vous abonner à Science & Solutions, veuillez nous contacter à l’adresse: magazine@biomin.net Rédactrice en chef : Contributeurs : Marketing : Graphistes : Recherches : Éditeur :
Daphne Tan Karin Nährer, Diego Padoan, Christina Schwab, André Van Lankveld Herbert Kneissl, Cristian Ilea Reinhold Gallbrunner, Michaela Hössinger Franz Waxenecker, Ursula Hofstetter, Mickaël Rouault BIOMIN Holding GmbH Industriestrasse 21, 3130 Herzogenburg, Autriche Tél : +43 2782 8030, www.biomin.net
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Un magazine de BIOMIN
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Fusarium graminearum
Fusarium graminearum
Fusarium graminearum
Fusarium culmorum
Fusarium culmorum
Fusarium graminearum
Science & Solutions
Christina Schwab PhD
Chef de produit Gestion du risque Mycotoxines
Présence de déoxynivalénol dans le système digestif
Que se passe-t-il réellement ? Plus de 3 000 des 12 947 publications scientifiques parues sur les mycotoxines concernent le déoxynivalénol. Ce n’est qu’au cours de la dernière décennie que les scientifiques ont commencé à étudier les effets du déoxynivalénol sur le système digestif des animaux et les données disponibles sont encore très limitées.
P
lusieurs souches de Fusarium sont capables de produire du déoxynivalénol (DON, vomitoxine), un trichothécène de type B. L’époxy, groupe actif commun à tous les trichothécènes, est responsable de la liaison du DON aux ribosomes inhibiteurs de la synthèse des protéines. Le métabolite de-époxy-déoxynivalénol (DOM-1) ne peut pas se lier aux ribosomes en raison de l’absence de groupe époxy. Il est important de savoir que les champignons, les plantes, les animaux et les bactéries peuvent encore transformer le DON en plusieurs autres métabolites différents (voir Tableau 1). Ces dérivés du DON sont appelés mycotoxines masquées. Les études ont montré que les dérivés du DON, surtout le 3/15AcDON et le D3G, peuvent être responsables d’une augmentation supplémentaire du risque de contamination de l’alimentation pouvant atteindre 75 %. Les variétés de blé récemment mis sur le marché, capables de convertir plus efficacement le DON en D3G, sont plus résistants au champignon Fusarium graminearum responsable de la production de DON, mais peuvent contenir jusqu’à 10 fois plus de D3G que de DON. Que deviennent le DON et ses dérivés lorsqu’ils entrent dans le tube digestif d’un animal ? Devenir du DON après ingestion L’absorption intestinale du DON et de ses métabolites varie d’un animal à l’autre. La localisation du microbiote intestinal avant l’intestin grêle a un effet majeur sur la biodisponibilité car le DON est essentiellement absorbé dans l’intestin grêle. Chez le porc, l’un des animaux les plus sensibles au DON, il y a seulement entre 10² et 103 de biomasse microbienne par ml de liquide intestinal dans l’estomac (Figure 1). Environ 54 à 89 % du DON peut traverser l’épithélium intestinal et être détecté dans le sang. Les bactéries intestinales peuvent transformer le D3G et le 3/15AcDON, deux dérivés du DON, en DON. La biotransformation du DON en DOM-1,
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Table 1. Les champignons, les plantes, les animaux et les bactéries peuvent transformer le DON en plusieurs métabolites différents, ce qui a une influence sur son effet toxique. Métabolisé par
Métabolites du DON
Abréviations
Champignons
3-acétyl-DON 15-acétyl-DON
3AcDON 15AcDON
Plantes
3-O-glucoside DON
D3G
Animaux
DON-3-glucuronide DON-15-glucuronide
D3GA D15GA
Bactéries
De-époxy-déoxynivalénol
DOM-1
non toxique, par des bactéries telle que la souche active présente dans Biomin® BBSH 797 limite l’absorption du DON. Lors d’une expérience menée sur 24 porcelets, la concentration sérique en DON était nettement plus faible (P < 0,05) lors de l’ajout de Biomin® BBSH 797 à leur alimentation contaminée par le DON (Figure 2). Le DON est ensuite éliminé sous forme de DON glucuronidé (D3GA, D15GA) dans les urines. Après l’ingestion d’aliments contaminés par le DON, les cellules de l’épithélium intestinal sont les premières cellules-cibles affectées par le DON. Quelle Figure 1. Comparaison du pH et de la densité microbienne par ml de liquide intestinal chez le porc.. Biomasse microbienne
Gradient de pH 1.5-5
5-7 7-9 7-8
5-7
Estomac
102-103
Duodénum Jéjunum
103-104
Iléon
Côlon
104-105 108
1011-1012
Source : adapté de Maresca, 2013.
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Christina Schwab PhD
Chef de produit Gestion du risque Mycotoxines
thélium intestinal est exposé à tous Quelle que soit la quantité de DON absorbée, l’épi
les agents contaminants présents dans les aliments et par conséquent, même les
Concentration sérique en DON et DOM-1 [ng/ml]
toxines non absorbées peuvent menacer l’intégrité intestinale.
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a
■ DON ■ DOM-1
20 B
Figure 2. Concentrations sériques en DON et DOM-1 chez des porcelets nourris avec une ration contaminée par le DON (1,8 mg/kg), ou avec ces mêmes aliments auxquels a été ajouté Biomin® BBSH 797 à raison de 1,7 x 108 UFC/kg d’aliment.
15
Des échantillons de sang ont été recueillis avant l’ingestion des aliments contaminés (groupe témoin) puis 48 h après l’ajout de DON +/- Biomin® BBSH 797.
10 b 5 0
A Témoin
DON
DON + Biomin® BBSH 797
Les différentes lettres (a,b pour DON, A,B pour DOM1) au sommet des colonnes symbolisant les différents prélèvements de sang indiquent l’existence de différences Source: BIOMIN significatives (P < 0,05)
Altération du fonctionnement de la barrière intestinale Le tube digestif constitue une barrière efficace qui protège l’organisme des agents chimiques et des contaminants alimentaires ingérés, et représente la première ligne de défense contre les infections intestinales. La barrière intestinale est essentiellement formée de jonctions serrées qui scellent l’extrémité luminale de l’espace intercellulaire.
Le DON traverse la muqueuse intestinale grâce à la voie paracellulaire par l’intermédiaire des jonctions serrées. Au même moment, le DON augmente la perméabilité paracellulaire de l’intestin via l’ouverture des jonctions serrées. Par conséquent, l’absorption de DON est plus importante chez les animaux exposés de manière chronique.
Voies paracellulaires et transcellualires à travers l’épithélium intestinal
Un nombre plus important de bactéries peut également passer à travers l’épithélium intestinal, ce qui augmente le risque d’infections intestinales d’origine bactérienne. D’autres mycotoxines, produits pharmaceutiques, pesticides, allergènes, champignons et virus traverseraient également plus facilement l’épithélium intestinal.
Glucose
Microvillosités
Na+ SGLT1
Surface apicale
Surface basolatérale
Pompe Na+/K+ Voie paracellulaire En cas de dysfonctionnement : Transfert plus important des antigènes présents dans la lumière intestinale • Flore commensale • Agents pathogènes • Antigènes alimentaires • Toxines et mycotoxines
4
Glucose
GLUT2
K+ Na+
Glucose
Voie transcellulaire En cas de dysfonctionnement : • Moins bonne absorption des nutriments comme le glucose • Malabsorption de l’eau
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Source: Adapté de Grenier, 2013
Na+ K+
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Quelques faits concernant le DON
Même une faible quantité de DON peut être néfaste pour les cellules épithéliales intestinales
que soit la quantité de DON absorbée, l’épithélium intestinal est exposé à tous les agents contaminants présents dans les aliments et par conséquent, même les toxines non absorbées peuvent menacer l’intégrité intestinale. Les mycotoxines absorbées peuvent à nouveau pénétrer dans l’intestin par l’intermédiaire de l’épithélium intestinal ou de la circulation entéro-hépatique (elles sont excrétées via la bile puis ré-absorbées), augmentant ainsi la durée d’exposition dans le tube digestif. Troubles intestinaux et mauvaise absorption des nutriments Au total, 70 % des cellules du système immunitaire se trouvent dans la masse gastro-intestinale. Le DON menace l’immunité innée de plusieurs manières : • par activation directe des voies de signalisation • par ouverture des jonctions serrées permettant le passage des antigènes bactériens présents dans la lumière intestinale • par diminution de la production de mucus La présence d’une quantité élevée de DON inhibe la réponse immunitaire, alors qu’une quantité faible favorise le déclenchement d’une réponse inflammatoire rapide des muqueuses, à l’origine d’un risque d’inflammation intestinale chronique induite de type MICI (maladies inflammatoires chroniques de l’intestin). Le DON entrave l’absorption intestinale des nutriments comme le glucose et les acides aminés. Le transporteur glucose sodium dépendant (SGLT-1) est responsable de l’absorption du glucose. Il suffit d’une faible concentration en DON pour inhiber le SGLT-1 et ainsi, réduire l’absorption du glucose. Le SGLT-1 est le transporteur le plus sensible au DON, suivi du GLUT-5, responsable du transport passif du fructose. Le SGLT-1 intervient également dans la ré-absorption de l’eau et le blocage de ce transporteur par le DON pourrait être à l’origine des diarrhées souvent provoquées par le DON. Une faible quantité de DON réduit la hauteur des villosités jéjunales, entraînant une fusion et une atrophie des villosités dans le duodénum et le jéjunum des porcs. Les villosités augmentent la surface interne de la paroi intestinale et sont par conséquent nécessaires à une bonne absorption des nutriments. Refus de s’alimenter et anorexie L’anorexie et le refus de s’alimenter sont deux effets bien connus du DON. Les mécanismes à l’origine de ces
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Le DON altère le système immunitaire intestinal et a des effets délétères sur les villosités intestinales
Le DON réduit l’absorption des nutriments et peut entraîner une anorexie et un refus de s’alimenter en agissant directement sur le cerveau
Le DON est dangereux Les porcs sont extrêmement sensibles au DON. Environ 54 à 89 % du DON peut traverser l’épithélium intestinal et être détecté dans le sang. Etant donné que les cellules intestinales sont les premières cellules à être exposées au DON, à des concentrations beaucoup plus élevées que dans les autres tissus, l’étude des effets d’une alimentation contaminée par le DON sur les voies digestives revêt un intérêt tout particulier. L’état de santé du tube digestif est un facteur essentiel à la bonne absorption des nutriments, au fonctionnement du système immunitaire et à la microflore indigène. Il convient de garder à l’esprit que les effets du DON sur l’intestin ne sont que l’une des conséquences observées chez les animaux dont l’alimentation est contaminée par le DON. Cela vient également souligner l’importance de mettre en œuvre un système de gestion des risques liés aux mycotoxines efficace et sensible. La bactérie active brevetée contenue dans Biomin® BBSH 797 modifie la structure des trichothécènes par un processus de biotransformation qui rend les trichothécènes comme le DON inoffensifs. Cette caractéristique fait de Biomin® BBSH 797 un additif alimentaire précieux pour la santé des porcs, considérés comme l’espèce animale la plus sensible aux aliments contaminés par le DON. Biomin® BBSH 797 fait partie de la gamme de produits Mycofix®.
deux phénomènes sont complexes et les arguments scientifiques dont nous disposons montrent qu’au sein de l’axe système digestif-cerveau, les facteurs neuroendocriniens, les cytokines pro-inflammatoires et les récepteurs de l’amertume présents dans l’ensemble du tube digestif jouent un rôle dans le refus de s’alimenter lié à la présence de DON. Le cerveau, et en particulier le cerveau postérieur comprenant l’area postrema et l’hypothalamus, peut signaler tout changement immédiat dans la prise alimentaire. En raison de la capacité du DON à traverser la barrière hémato-encéphalique, il est possible de retrouver entre 25 et 30 % du DON plasmatique dans le liquide céphalo-rachidien de l’animal entre 2 et 60 mn après ingestion. Le DOM-1, quant à lui, ne peut pas traverser la barrière hémato-encéphalique. Une récente étude a également révélé que le DON pouvait altérer les fonctions cérébrales et cibler directement le cerveau, entraînant vomissements, anorexie, fièvre, baisse de l’activité locomotrice et isolement social chez les animaux touchés. Les références bibliographiques sont disponibles sur demande.
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Diego Padoan DVM André Van Lankveld Ing. (BSc) Responsables techniques de la division Porcs
Un élevage rentable grâce à un sevrage réussi
Quand sevrer? De manière raisonnable, le porcelet peut être sevré à un âge compris entre 21 et 28 jours. Cela permet de soulager la truie qui peut alors produire moins de lait et d’éviter le stress d’un sevrage trop précoce pour le porcelet. La réglementation de l’UE stipule actuellement qu’une période d’allaitement de 28 jours doit obligatoirement être respectée. Il convient également de souligner que la production de lait chez la truie diminue considérablement au bout de cinq semaines. Le type de gestion de l’élevage, les évaluations épidémiologiques et le fait que l’immunité d’un porcelet atteint son niveau le plus faible entre 14 et 28 jours sont d’autres facteurs à prendre en compte au moment de définir l’âge de sevrage.
6
L
’alimentation des truies allaitantes est une question délicate. Dans les élevages modernes, les truies donnent naissance à un nombre élevé de porcelets, ce qui nécessite une préparation adéquate pendant la période de gestation. Après la misebas, les truies sont en état catabolique. Il est important qu’elles aient une alimentation de qualité afin de pouvoir produire suffisamment de lait. L’utilisation d’additifs adaptés permet de satisfaire les besoins alimentaires des truies, même en été. Outre un programme d’alimentation bien établi, l’application de mesures de biosécurité adéquates dans les cases de mise-bas contribue à minimiser la présence d’agents pathogènes dans l’intestin des truies. Mise-bas L’utilisation de cases pour l’allaitement des porcelets à partir du 5ème jour de vie permet de diminuer le niveau d’énergie requis chez la truie et déclenche l’excrétion d’enzymes chez le porcelet. Au 21ème jour d’allaitement, un porcelet boit en moyenne un litre de lait par jour, ce qui requiert une production importante chez la mère. Il est par conséquent important d’éva-
luer soigneusement l’âge auquel les porcelets doivent être sevrés. En effet, un sevrage précoce permet de préserver le niveau d’énergie de la mère mais constitue un défi de taille pour le porcelet. Un poids de 6 kg au sevrage représente un seuil crucial pour le porcelet et tout sevrage en deçà de ce poids exige d’excellentes compétences de la part du personnel de l’exploitation, notamment lorsque les porcelets sont nombreux. Gestion de la période post-sevrage L’utilisation de bâtiments dédiés au sevrage et l’adoption de méthodes de sevrage spécifiques comme le sevrage précoce séparé ou le sevrage précoce avec traitement médicamenteux, ont largement contribué à la réussite des sevrages précoces et à l’amélioration de l’état de santé des élevages. La conduite en bande avec vide sanitaire est reconnue comme un concept clé. L’âge des porcelets au sevrage est considéré comme un élément étroitement corrélé à l’expression des gènes, particulièrement ceux connus pour stimuler l’appétit. Après avoir défini une date de fin d’allaitement, il convient de préparer les porcelets à cette étape. Un programme et une formule
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Photo: David Evison/Fotolia
La réussite du sevrage requiert une approche holistique qui tient compte du comportement des porcelets, de l’importance d’une alimentation de qualité pour les truies après la mise-bas et pour les porcelets en post sevrage, et de l’utilisation d’additifs alimentaires afin de favoriser la santé intestinale des porcelets et de lutter contre les agents pathogènes rencontrés.
d’alimentation doivent être planifiés en fonction des capacités de digestion du porcelet, en portant une attention toute particulière à l’appétence, au pouvoir tampon et à la digestibilité des protéines de la formule choisie. Au cours des premières 24 à 36 heures après le sevrage, le porcelet commence à manger afin de nourrir sa muqueuse intestinale. Lors du passage à une alimentation solide, le porcelet doit intégrer l’idée qu’il doit manger pour avoir le ventre plein. Au cours de cette étape, la chaleur et le réconfort de sa mère lui manquent. Regroupés dans une nouvelle case, les porcelets doivent cohabiter avec leurs congénères qu’ils ne connaissent pas et se battre afin d’établir une hiérarchie. Allaitement Au cours de la période d’allaitement, le porcelet tétait toutes les 1½ heures. Ce n’est qu’un peu plus tard qu’il commence à manger seulement deux fois pas jour. Par conséquent, laisser les mangeoires vides, même peu de temps, peut provoquer une boulimie chez les porcelets, une fois les mangeoires remplies. De ce fait, l’estomac du porcelet contiendra une quantité importante d’aliments semi digérés, ce qui perturbera en partie le rôle de barrière du pH gastrique ainsi que le fonctionnement de l’estomac, et favorisera la prolifération des agents pathogènes dans l’intestin de l’animal. Le nombre de porcelets en phase de sevrage ne devrait pas excéder 30 à 33 par enclos. Dans les élevages particulièrement exposés aux maladies, les porcelets de la même portée ne devraient pas être séparés. De la même manière, dans ce type d’élevage, il est déconseillé de trier et de regrouper les porcelets en fonction de leur poids et de leur sexe.
Si la température des bâtiments est inférieure au niveau idéal, le fait de recouvrir le sol de matelas en caoutchouc et de paille permet de maintenir le ventre de l’animal au chaud. Les courants d’air doivent absolument être évités. La figure 1 présente les températures intérieures optimales permettant d’assurer le confort des porcelets. Alimentation des porcelets en post sevrage L’adoption de plusieurs concepts de base permet aux porcelets de supporter le changement brutal d’alimentation et les modifications métaboliques et endocriniennes que cela entraîne. Après s’être assuré que tous les porcelets mangent correctement, il convient de choisir le type d’alimentation à adopter en fonction tout d’abord de la prise alimentaire, puis de l’homogénéité du groupe, de la saison, de la race ainsi que de la disponibilité et du coût des aliments. L’alimentation des porcelets doit comprendre des matières premières de qualité à haute valeur biologique comme les concentrés de plasma, de protéines de pomme de terre et de soja, et des farines de poisson de bonne qualité. L’indice de consommation des porcelets en phase de sevrage peut descendre à 1,3 (pour un porcelet pesant entre 6 et 12 kg). À cette étape du développement des porcelets, la qualité des matières brutes doit l’emporter sur leur prix. Afin d’augmenter la prise alimentaire, certains éleveurs optent pour une photopériode de longue durée au cours des premiers jours post sevrage et laissent la lumière allumée pendant les 48 premières heures. Les porcelets ont tendance à dormir serrés les uns contre les autres et le fait de bien éclairer le
Le moment de la journée a de l’importance Il a été démontré qu’un sevrage réalisé dans l’après-midi permettait de réduire les comportements de domination hiérarchique. La hiérarchie s’établit dans les 24 heures suivant le mélange des porcelets mais le taux d’agression diminue de manière considérable après une heure environ. Il est vraiment très important de ne pas compliquer davantage cette étape délicate et par conséquent, il convient de respecter certaines règles élémentaires. L’éleveur doit veiller à ce que la température du bâtiment soit correcte et que les animaux disposent d’eau propre, de nourriture fraîche et d’un espace d’au moins 5 cm par porcelet pour s’alimenter car ils aiment manger tous ensemble.
Figure 1. Intervalles de température recommandés dans les bâtiments d’élevage de porcs, en fonction du poids corporel de l’animal.
Température de l’air
40
30
20
10 Nouveau-né
5 kg
20 kg
40 kg
80 kg
140 kg
Poids corporel des porcs Source: adapté de Wathes, Jones & Webster, 1983.
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Un élevage rentable grâce à un sevrage réussi
Le système Keap1/Nrf2 régule de manière positive les gènes transcrivant les enzymes antioxydantes afin de rétablir l’homéostase redox.
À un niveau de stress oxydatif intermédiaire
Figure 2. Modèle hiérarchique des effets du stress oxydatif chez les animaux.
Additifs phytogéniques et inflammation
Réponse cellulaire
Les enzymes antioxydantes sont régulées de manière positive, ce qui entraîne une inflammation par l’intermédiaire des voies NF-kB et AP1.
À un niveau de stress oxydatif élevé Des perturbations des pores mitochondriaux et une destruction des transporteurs d’électrons ont lieu, aboutissant à une apoptose et/ou une nécrose en fonction des variations de l’équilibre pro/ antioxydant chez les êtres vivants.
Antioxidant Étape 1
Saviez-
...qu’une mauvaise gestion peut rapidement détériorer même le meilleur ensilage ? Venez visionner la vidéo BIOMIN afin d’apprendre comment évaluer et conserver la qualité de l’ensilage sur le terrain!
Venez en découvrir davantage sur l’évaluation de la qualité de l’ensilage dans le prochain numéro de Science & Solutions.
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Cytotoxicité
Étape 2
Étape 3
Cytoprotection
Cytokine, chimiokine
Apoptose
Voie
Élément de la réponse antioxydante
AP-1 et NFkB
Caspases, AhR
Cible
NrF2
Fos, Jun
Mitochondrie, PTP
Phase II, enzymes antioxydantes
Cytokine, chimiokine
Membres proapoptotiques de la famille Bcl-2
Protéines
Source: schéma adapté de Lushchak, 2010. Texte adapté de Gloire et al., 2006.
bâtiment les encourage à utiliser correctement la litière. Si le bâtiment est sombre, les porcelets utiliseront les coins les plus proches pour faire leurs besoins, ce qui favorisera de mauvaises habitudes.
us... vo
Inflammation
Stress oxydant
À un faible niveau de stress oxydatif
Traitements en post sevrage L’adoption d’un programme de vaccination bien établi est un atout majeur dans la lutte contre certaines maladies spécifiques difficiles à éradiquer au sein d’un élevage ou d’une région. Les éleveurs sont habitués à l’efficacité immédiate des antibiotiques, alors que la mise en œuvre de mesures préventives est beaucoup plus complexe. Il est ainsi facile de sombrer dans la facilité et d’utiliser les antibiotiques à mauvais escient, ce qui masquera les syndromes pathologiques liés aux erreurs de gestion, encore appelés PMDS (pure management disease syndromes). L’utilisation de médicaments s’est révélée limitée et de nombreuses souches bactériennes ont développé des résistances. Sans un usage judicieux et raisonné des antibiotiques, leur efficacité sera de courte durée. Bénéfices des acidifiants pendant le sevrage Chez les porcelets sevrés, il est conseillé d’utiliser de l’acide citrique et/ou fumarique pour diminuer le pH gastrique. L’utilisation simultanée d’additifs phytogéniques à visée synergique constitue une solution encore plus efficace et permet de rendre la paroi des cellules bactériennes perméable afin que l’acide y pénètre plus facilement. La prébiose et la probiose sont deux concepts relativement récents semblables à la vaccination, mais qui restent encore peu connus et peu adoptés. Elles constituent des solutions holistiques dont l’objectif principal vise à accélérer la maturation du
système digestif. Les additifs phytogéniques permettent d’augmenter l’appétence et la digestibilité des aliments destinés aux animaux producteurs de denrées alimentaires, et de favoriser le développement d’une microflore intestinale bénéfique qui vient renforcer l’usage des acidifiants. De récentes découvertes sur certains additifs phytogéniques ont mis en évidence des effets puissants qui favorisent les réponses cellulaires en présence de stimuli de stress comme les virus et les bactéries, ou de stress thermique. Les additifs phytogéniques favorisent également le déclenchement d’une réaction antioxydante via la voie du NrF2 plutôt que la voie inflammatoire du NFkB, comme le montre la figure 2. L’oxyde de zinc est utilisé pour éviter les diarrhées mais son utilisation donne lieu au même problème que celui rencontré avec les antibiotiques. Dans le monde entier, les différentes législations et réglementations environnementales luttent contre l’usage excessif et inconsidéré de ce composé ; en outre, la qualité de l’alimentation des porcelets en phase de sevrage fait aujourd’hui l’objet d’une attention croissante, avec un intérêt tout particulier porté à l’utilisation des additifs alimentaires dans la prévention des diarrhées. Sevrage en douceur Le sevrage est une phase délicate mais lorsqu’il est bien géré, il permet de produire des porcs rentables. Il est capital de protéger tous les animaux contre les mycotoxines. Pour gagner ce combat, il convient d’accorder une attention particulière au sevrage qui doit être réalisé de manière adéquate. Le facteur le plus important à ne jamais négliger pour une production rentable reste l’homogénéité des groupes à toutes les étapes de la production, de la mise-bas au sevrage, à l’engraissement puis à l’abattage.
Science & Solutions
. . . n o i t a g é l l a e n u ’ u q Plus
Le procédé
Le 20 septembre 2013, Mycofix® Secure et Biomin® BBSH 797 ont recueilli des votes positifs au sein de l’UE en tant que produits aux propriétés anti-mycotoxines prouvées. Cette décision historique a permis de mettre en avant une nouvelle catégorie d’additifs alimentaires technologiques dotés de propriétés de neutralisation des mycotoxines prouvées, démontrant ainsi que la désactivation des mycotoxines ne fait pas seulement l’objet de simples promesses mais que des actions ont été entreprises. Dans ce numéro, Science & Solutions met des mots sur les actions entreprises et retrace un parcours long de plusieurs décennies, depuis l’essai d’enregistrement initial du produit jusqu’au vote final venant confirmer que les indications scientifiques du produit bénéficient du soutien officiel de l’UE. BIOMIN dépose le premier dossier pour Biomin® BBSH 797 en tant que produit de désactivation des mycotoxines et recueille un vote négatif en 2005. À cette époque, le groupe de produits « de désactivation des mycotoxines » et plus précisément les « substances destinées à réduire la contamination des aliments pour animaux par les mycotoxines » n’existent pas. ÉCHEC
1999
20 mars : le SCFCAH vote pour un nouveau groupe fonctionnel appelé « substances destinées à réduire la contamination des aliments pour animaux par les mycotoxines » sous le règlement (CE) n°1831/2003. ➜ Les sociétés doivent désormais soumettre des dossiers de demande d’enregistrement pour cette nouvelle catégorie de produits.
2005
2009
À l’initiative de BIOMIN, la FEFANA crée un groupe de travail « Mycotoxines ». Ce groupe de travail a pour objectif d’intercéder en faveur de la création d’un nouveau groupe fonctionnel qui établirait une base juridique pour l’enregistrement de certains agents en tant que « produits de désactivation / inactivation / détoxification des mycotoxines ».
➜ BIOMIN soumet un dossier sur Biomin® BBSH 797 en tant qu’« agent de biotransformation des trichothécènes ».
2010
2012
L’EFSA publie le premier document indiquant les règles auxquelles les sociétés doivent se soumettre lors du dépôt d’une demande d’enregistrement pour un produit dit de « désactivation des mycotoxines ». Un guide plus complet a été publié en 2012.
➜ BIOMIN soumet un dossier sur
Avis de l’EFSA sur FUMzyme® attendu.
2013
2014
➜ BIOMIN soumet un dossier sur
FUMzyme® en tant qu’« agent de biotransformation des fumonisines ».
20 septembre : le SCFCAH a recueilli des votes positifs pour Mycofix® Secure et Biomin® BBSH 797. Octobre : obtention de l’autorisation finale de l’UE, publication des règlements UE.
Mycofix® Secure en tant qu’« agent d’adsorption de l’aflatoxine ».
Les acteurs
Ce qu’ils promettent
BIOMIN
Que signifie vraiment « désactivation des mycotoxines » ?
Travaille en collaboration avec la FEFANA pour la création d’un nouveau groupe fonctionnel afin d’établir une base juridique pour l’autorisation des produits dits de « désactivation des mycotoxines ». A mis au point la méthode analytique actuellement utilisée pour la caractérisation de la capacité de liaison à l’AfB1 des bentonites, qui a permis de faire figurer le terme « capacité d’adsorption de l’aflatoxine » dans les indications officielles.
EFSA - Agence Européenne de Sécurité des Aliments (AESA). Chargée d’évaluer tous les dossiers soumis pour le compte de la Commission Européenne. Définit les paramètres stricts concernant la spécificité, l’innocuité et l’efficacité pour chaque espèce. Ces paramètres seront soigneusement étudiés dans tous les dossiers déposés pour un produit de désactivation des mycotoxines. FEFANA - Association européenne des producteurs des spécialités, ingrédients et leurs mélanges pour la nutrition animale Comité de réglementation de la Commission européenne dont la mission consiste à traiter les questions relatives à la sécurité alimentaire, du producteur au consommateur.
SCFCAH - SCFCAH – Comité permanent de la chaîne alimentaire et de la santé animale de l’UE (CPCASA) Comité de réglementation de la Commission européenne dont la mission consiste à traiter les questions relatives à la sécurité alimentaire, du producteur au consommateur.
Un magazine de BIOMIN
Conformément aux recommandations de l’EFSA, les autorisations relatives à l’utilisation d’additifs alimentaires de désactivation des mycotoxines doivent répondre aux exigences suivantes :
Spécificité
La(les) mycotoxine(s) et l’espèce animale concernée doivent être spécifiées. L’additif ne doit pas interférer avec la détermination analytique des taux de mycotoxine dans les aliments.
Innocuité
Les additifs dotés de capacités de liaison ne doivent pas présenter d’interaction avec d’autres ingrédients entrant dans la composition des aliments. Dans le cas des additifs modifiant la structure chimique des mycotoxines, il doit être prouvé que le métabolite dégradé obtenu est sans danger pour l’espèce animale cible et le consommateur.
Efficacité
Seules les études in vivo sont acceptées car les effets des mycotoxines se produisent uniquement après ingestion. Au moins trois études in vivo réalisées dans deux sites différents sur un nombre minimum d’animaux sont nécessaires pour permettre une évaluation adéquate.
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