Science & Solutions #9 Ruminants (Français)

Numéro 09 • Ruminants Un magazine de

Les endotoxines chez la vache

Amies ou ennemies du système immunitaire ?

L'industrie laitière chinoise en pleine expansion Après les récents scandales liés aux pratiques douteuses des producteurs de lait, la consommation de produits laitiers chinois devrait remonter en flèche

Gros plan sur les ruminants MUNICH 2014

Tendances en matière de technologie et de conduite d’élevage, et pleins feux sur le trio rumen, mamelle et utérus

Éditorial De l'échelle mondiale à l'échelle moléculaire Les perspectives du marché laitier mondial établies par la plate-forme Global Dairy Farmers et l'université de Wageningen prévoient une production laitière annuelle de 820 millions de tonnes d'ici 2020, contre 754 millions de tonnes en 2012. Partout dans le monde, l'amélioration des revenus s'accompagne d'une augmentation de la consommation de produits laitiers, et, avec un nombre croissant de nations venant grossir le rang des pays riches, la demande en produits laitiers de qualité va augmenter.

En 2010, les 28 pays de l'Union Européenne (UE-28), l'Inde et les États-Unis étaient les plus gros producteurs de lait ; l'UE-28, la NouvelleZélande, l'Australie et les États-Unis étaient les plus gros exportateurs, et la Russie, la Chine et le Mexique les plus gros importateurs. Il est prévu qu'en 2020, la quasi-totalité de ces acteurs augmentent leurs volumes absolus, avec une prévision de croissance des parts indienne et chinoise.

Il sera également nécessaire de tenir compte de certains facteurs, comme la disparition du système des quotas laitiers dans l'UE, la volatilité des prix des produits laitiers et des intrants, et les aléas météorologiques.

Tous ces changements, déjà en œuvre, offrent un large éventail de nouvelles opportunités et de défis. La Chine représente l'un des acteurs les plus importants de l'industrie laitière et possède l'un des marchés laitiers à la croissance la plus rapide, avec une production nationale croissante offrant un potentiel énorme et attractif pour les importations.

Passant du marché mondial au niveau moléculaire, ce numéro de Science & Solutions aborde également le sujet des endotoxines. Délétères

pour toutes les espèces animales, les endotoxines sont libérées à partir de la paroi cellulaire de toutes les bactéries Gram-négatives et sont en train de devenir un important sujet de recherche pour les années à venir.

Peu considérée jusqu'à présent du point de vue production animale, cette thématique devrait désormais susciter davantage d'intérêt. Vous trouverez dans ce numéro les premiers éléments sur ces agents passionnants !

Luis CARDO Responsable technique des ventes, Ruminants

Science & Solutions

Sommaire Les endotoxines chez la vache Un risque sous-estimé ?

Les endotoxines sont des lipopolysaccharides, des molécules qui stimulent la réponse immunitaire. Néanmoins, l'augmentation de leur activité est impliquée dans un large éventail de maladies comme les mammites ou les boiteries, et même la mort de l'animal.

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Par Simone Schaumberger, DVM et Nicole Reisinger, DI (MSc)

L'industrie laitière chinoise en pleine expansion Après la méfiance suscitée par les dérives des pratiques de l'industrie laitière en Chine, la consommation de produits laitiers explose désormais dans le pays, atteignant un niveau jamais égalé auparavant.

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Par Donald Xu, MSc

Les ruminants au WNF (forum mondial sur la nutrition) Toutes les découvertes, généralement méconnues du grand public, dans le domaine de l'agriculture ainsi que les nouvelles tendances en matière de technologie et de gestion alimentaires sont à découvrir lors de la session de groupe dédiée aux ruminants proposée cette année au WNF Science & Solutions est un magazine mensuel de BIOMIN Holding GmbH, disponible gratuitement pour nos clients et partenaires. Chaque numéro de Science & Solutions comprend plusieurs rubriques relatives aux dernières nouveautés scientifiques en matière de nutrition et de santé animales, en ciblant spécifiquement une espèce (volaille, porc ou ruminant) chaque trimestre. ISSN: 2309-5954 Pour obtenir une copie numérique ou de plus amples informations, consultez le site http://magazine.biomin.net Pour une reproduction des articles ou pour vous abonner à Science & Solutions, veuillez nous contacter à l’adresse: magazine@biomin.net Rédactrice en chef : Daphne Tan Contributeurs : Nicole Reisinger, Simone Schaumberger, Donald Xu Marketing : Herbert Kneissl, Cristian Ilea Graphistes : Reinhold Gallbrunner Recherches : Franz Waxenecker, Ursula Hofstetter Biomin Holding GmbH Éditeur :

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Un magazine de BIOMIN

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Les endotoxines chez la vache

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Un risque

Science & Solutions

Simone Schaumberger Chef Produit, Gestion du Risque Mycotoxines Nicole Reisinger Chef Projet, Endotoxines

sous-estimé ?

Les endotoxines sont des substances véritablement fascinantes. En effet, elles stimulent le système immunitaire de manière positive mais peuvent également entraîner un choc endotoxinique allant jusqu’à la mort de l'animal.

L'évolution de la concentration en endotoxines dans le rumen en cas d’acidose ruminale suscite une attention grandissante. Les régimes alimentaires riches en sucres modifient la microflore ruminale, entraînant la destruction des bactéries Gram-négatives et l'augmentation

À propos des endotoxines Les endotoxines sont connues depuis le début des années 1900 en raison de leur effet pyrogène (provoquant de la fièvre).

Elles font généralement partie de la paroi cellulaire de toutes les bactéries Gramnégatives (figure 1) et revêtent un intérêt particulier car elles interviennent dans la réponse immunitaire.

Les endotoxines …

• sont produites par les bactéries Gram-négatives • font partie de la paroi cellulaire des bactéries • sont des macromolécules dont la taille varie de 300 000 à 1 000 000 daltons • sont pyrogènes (elles peuvent entraîner de la fièvre) • sont nombreuses dans le rumen et le tube digestif

Photo: Eraxion_iStockphoto

L

du nombre de bactéries Gram-positives.

Ce phénomène provoque une dysbiose, à l'origine d’une inflammation du rumen.

Ce dernier devient alors plus perméable, ce qui permet aux endotoxines de pénétrer dans l'organisme. Quelles en sont les conséquences pour la vache ?

es toxines sont connues pour leurs effets négatifs sur la fermentation ruminale. Deux types de toxines retiennent généralement l'attention en matière de santé et de bien-être des animaux : les toxines issues des champignons (mycotoxines) et celles issues des bactéries (endotoxines, exotoxines).

• sont présentes dans l'air, l'eau et l'alimentation • sont stables aux variations de température et de pH

Figure 1. Comparaison de la paroi cellulaire d'une bactérie Gram-positive et d'une bactérie Gram-négative. La localisation des LPS dans la paroi cellulaire est indiquée en encadré sur le schéma.

Bactérie Gram-positive

Bactérie Gram-négative

Membrane plasmatique

Membrane externe

Lipoprotéines Oligomères d’ADN

Glycolipide central Chaîne polysaccharidique O spécifique

Endotoxine (Lipopolysaccharide)

Exotoxines (Protéine)

Acide lipotéichoïque

(Muréine) –Peptidoglycane

Un magazine de BIOMIN

Lipide A n

Superantigènes (Protéine)

Sous-unité oligosaccharidique O spécifique

(externe)

(interne)

Oligosaccharide principal

Mort de la bactérie (par antibiotiques, température)

Source: Biomin

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Simone Schaumberger Chef Produit, Gestion du Risque Mycotoxines Nicole Reisinger Chef Projet, Endotoxines

Facteurs de risque de maladies liées aux endotoxines chez les ruminants

Tableau 1. Synthèse de l'activité des endotoxines (unités d'endotoxines, UE/ml) dans différentes parties de l'organisme chez des vaches en bonne santé et des vaches présentant une acidose ruminale subaigüe induite expérimentalement au cours de différentes études.

Vache en bonne santé*

Acidose ruminale subaigüe*

Sang

< 0,05 UE/ml

0,05 – 1 UE/ml

Rumen

3 700 – 30000 UE/ml

120000 – 210000 UE/ml

Iléon

4 000 UE/ml

110 000 UE/ml

Cæcum

18 000 UE/ml

130 000 UE/ml

Bouses

14 000 UE/ml

100 000 UE/ml

Source : adapté de Plaizier et al. 2013

Les endotoxines sont également appelées lipopolysaccharides (LPS) car elles se composent d'un lipide (lipide A, responsable de la toxicité de la bactérie) et d'un polysaccharide (fragment propre à chaque espèce, longueur de chaîne très variable).

La structure du LPS est essentielle à l'absorption et la détoxification de la

1

molécule. Les endotoxines sont libérées en cas de destruction ou de prolifération très abondante des bactéries Gram-négatives.

Certains types d’antibiotiques (comme les béta-lactamines par exemple), du fait de leur action bactéricide, peuvent augmenter la libération d’endotoxines. Ce phénomène doit être pris en compte lors de l'utilisation d'antibiotiques chez une vache.

Modèle de simulation ruminale

La simulation ruminale est un modèle in vitro important permettant d'analyser l'influence des additifs alimentaires sur la physiologie du rumen. Le modèle a été adapté au centre de recherche de BIOMIN (laboratoire d'analyse et de recherche) afin de déterminer, en utilisant du liquide ruminal naturel dans un réacteur (illustré ci-dessous), l'influence des additifs alimentaires sur le pH du rumen, le nombre de bactéries et la concentration en acides gras. Il est également possible d’évaluer l'influence de la concentration en endotoxines dans le rumen.

Effets chez les ruminants Les ruminants sont en contact permanent avec les endotoxines, via l'alimentation, l'air et l'environnement.

Chez un animal en bonne santé, seul un nombre réduit d'endotoxines passe dans le sang via la paroi intestinale. Les endotoxines sont alors transportées et détoxifiées dans le foie. Leur structure leur permet également d’être stockées dans le tissu adipeux.

Chez les ruminants en bonne santé, le rumen, le tube digestif et les bouses contiennent une quantité limitée d’endotoxines. En cas de déficit énergétique ou de déséquilibre alimentaire, la perméabilité de la paroi ruminale et/ou intestinale augmente, ce qui provoque une exportation plus importante d'endotoxines vers la circulation sanguine.

De plus, si les réserves énergétiques de l'animal sont insuffisantes, le tissu adipeux est dégradé, ce qui entraîne un relargage supplémentaire endotoxines dans l'organisme.

Les concentrations en endotoxines peuvent être mesurées dans le sang (tableau 1). Une augmentation des LPS dans le sang peut entraîner l'apparition de diverses pathologies comme des mammites, des boiteries, des dermatites ou encore des chocs endotoxiniques.

Lorsque le modèle in vivo rencontre le modèle in vitro Les endotoxines sont des agents produits suite à la stimulation de récepteurs; la prévision de leur concentration chez l'animal est par conséquent incertaine, notamment lorsque l'exposition se fait par voie orale. Il est difficile d'induire une exposition contrôlée aux endotoxines par voie orale in vivo. Par conséquent, des expériences menées in vitro sont utilisées

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Science & Solutions

Les endotoxines chez la vache Un risque sous-estimé ?

Vaches en début de lactation Vaches primipares Vaches au pâturage ou nourries avec un ensilage d’herbe à fermentation rapide et pauvre en fibres Quantité élevée de concentrés Acidose subaigüe Gestion des bâtiments

25,000

100

**

20,000 15,000 10,000 5,000 0

Figure 3. Diminution significative de la force de séparation [%] des explants tissulaires traités avec 10 et 100 µg/ml de LPS par rapport au témoin négatif (en vert).

Force de séparation [%]

Activité des endotoxines [UE/ml]

Figure 2. Comparaison des concentrations moyennes d’endotoxines dans les réacteurs à partir du modèle de simulation ruminale.

La concentration d'endotoxines après une longue incubation était nettement plus élevée dans les réacteurs contenant un antibiotique (en vert).

Réacteurs ne contenant pas d'antibiotique

Réacteurs contenant un antibiotique

Source: Biomin, 2014

pour expliquer les mécanismes induits par les endotoxines. Le modèle de simulation ruminale permet ainsi de tester les effets des additifs alimentaires (encadré 1).

Les résultats préliminaires obtenus avec ce modèle ont confirmé l'effet négatif des antibiotiques sur l'évolution de la concentration en endotoxines dans le rumen. Après une incubation de deux semaines, une augmentation significative de la concentration en endotoxines a été observée dans les réacteurs contenant un antibiotique, par rapport à ceux n’en contenant pas (figure 2). Cela montre clairement qu'il est nécessaire d'élaborer des stratégies alternatives à l'utilisation des antibiotiques, ayant une influence positive sur la physiologie du rumen et permettant de contrôler la charge endotoxinique.

Le modèle de boiterie ex vivo, basé sur l'utilisation de tissu d'onglon pour analyser les effets des endotoxines, constitue un autre modèle in vitro (encadré 2). Ce modèle montre l'effet négatif des

Un magazine de BIOMIN

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Modèle de boiterie ex vivo

80 (A) Dissection de l’onglon

*

60

*

40 20 0 Témoin

LPS 1 mg/l

LPS 10 LPS 100 mg/l mg/l

(B) Mise en culture des explants

Source: Biomin, 2014

endotoxines sur le tissu de l'onglon. En effet, il est apparu que les endotoxines diminuaient considérablement la force requise pour séparer le tissu conjonctif des lamelles (figure 3).

Conclusion Les lésions dues aux endotoxines sont bien réelles. Ces agents sont omniprésents dans l'environnement et leur libération est permanente. Une vache en bonne santé peut se défendre contre une charge normale d'endotoxines grâce à la détoxification de ces substances dans le foie ou la lymphe.

Néanmoins, en cas d'augmentation de cette charge ou d’insuffisance hépatique, les endotoxines peuvent submerger les fonctions biologiques de l'animal. Une cascade de réactions inflammatoires se déclenche alors, entraînant différentes maladies qui peuvent aller jusqu'à provoquer un choc, et induire la mort de l'animal.

Explants de tissu conjonctif, de lamelle et de paroi de l’onglon.

• 24 heures • 37 °C, 5 % de CO2 • 0 – 100 µg/ml de LPS (C) Analyse de la force de séparation

En raison de l'omniprésence des endotoxines dans l'environnement, il est essentiel d’établir des stratégies de contrôle permettant d'éviter l'apparition de pathologies liées à ces agents potentiellement néfastes pour la santé de l'animal.

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Donald Xu

Partie 1

Directeur commercial du secteur produits laitiers, Chine

L'industrie laitière chinoise en pleine expansion

L'industrie laitière chinoise connaît une croissance rapide, plus importante que celle des secteurs avicole et porcin au niveau national. La Chine est en train de devenir un marché de production et de commerce de produits laitiers, de plus en plus important à l'échelle mondiale.

D

Production et consommation Entre 2007 et 2009, la production de lait en Chine est restée stable à 35,3 millions de tonnes par an. À partir

de 2010, elle a commencé à augmenter jusqu'à atteindre 38,8 millions de tonnes en 2012, avant de redescendre à 35,31 millions de tonnes en 2013 (figure 2). Le bureau des statistiques chinois et le centre de recherche chinois pour le développement durable ont estimé que la production allait atteindre 59 et 76 millions de tonnes d'ici 2020 et 2030, respectivement.

La consommation moyenne de produits laitiers en zone urbaine par habitant et par an était de 28,6 kg en 2013, ce qui correspond à seulement 26 % du niveau de consommation mondial moyen qui est de 109 kg, et est bien inférieur au niveau de l'Australie (412 kg), de l'UE (302,3 kg), de l'Amérique (289,5 kg), du Japon (59,8 kg) ou même de la Corée du Sud (43,2 kg) (figure 3).

La figure 4 illustre la diminution de la consommation

Figure 1. Rendement et classement mondial des pays producteurs de lait (kg/vache/an) en 2012

Figure 3. Consommation de produits laitiers dans les zones urbaines en 2013 (kg/habitant/an)

'après les chiffres donnés par le gouvernement chinois, le nombre total de vaches s'élevait à 12,6 millions en 2013. Ce nombre englobe les vaches en lactation, les vaches taries, les génisses et les veaux, le nombre réel de vaches produisant du lait étant d'environ 6,3 millions (soit la moitié du cheptel). Le niveau global de la production laitière en Chine est faible par rapport à celui des pays possédant des industries laitières bien développées, avec une production moyenne de 5 500 kg de lait/vache/an, soit deux fois moins que les productions américaine ou européenne (figure 1).

12 000 10 000 8 000 6 000 4 000 2 000 0 Isr

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Source : annuaire chinois des produits laitiers, 2012

Figure 2. Production de lait en Chine, réalisée depuis 2007 et prévue jusqu’en 2030 (millions de tonnes) 80 70 60 50 40 30 20 10 0

s lie nele UE ni ra endia -U s y st t o n u a e A M o Ét ré m Co Source : Annuaire chinois des produits laitiers, 2012 Ch

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Figure 4. Consommation urbaine chinoise de produits laitiers, mesurée depuis 2007 et prévue jusqu’en 2030 (kg/habitant/an) 60 50 40 30 20 10

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2020 2030

Source : Bureau national des statistiques chinois, 2012

6

450 400 350 300 250 200 150 100 50 0

0

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2020 2030

Source : Bureau national des statistiques chinois, 2012

Science & Solutions

0,70 0,68 0,66 0,64 0,62 0,60 0,58 0,56 0,54 0,52 0,50 Ja

n

t t c v v il n rs vr ai ct Fé Ma A M Jui Ju oû Sep O No Dé A n 2011 n 2012 n 2013

Source : Info.Lait Chine Orientale. Consultant

Figure 6. Importations de lait en poudre (tonnes) 1 200 000 1 000 000 800 000 600 000 400 000 200 000

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Source : Douanes chinoises ; Li Shengli (Université agricole de Chine), 2013

de lait d'origine chinoise à partir de 2008, et qui se poursuit jusqu'en 2011 en raison du scandale du lait à la mélamine et de la crise de confiance qu'ont alors connu les produits laitiers. Ce n'est qu'en 2012 que la consommation a recommencé à augmenter. D'après le bureau des statistiques chinois et le centre de recherche chinois pour le développement durable, la consommation atteindra 45 et 50 kg d'ici 2020 et 2030, respectivement.

Un commerce mondial La pénurie de lait en 2013 a entraîné une augmentation du prix du lait entier (figure 5). Dans certaines régions chinoises, le prix du lait a même atteint 0,97 USD/kg, de sorte que la plupart des éleveurs laitiers ont réalisé les bénéfices les plus élevés des cinq dernières années. En 2013, certaines exploitations à fort rendement (plus de 35 kg de lait/vache/jour) ont réalisé des gains de 2 500 USD par vache laitière.

La forte demande et l'augmentation progressive de la consommation de produits laitiers signifient que le déséquilibre entre le manque d’approvisionnement en lait entier et la demande du marché va se creuser encore davantage en 2014.

En raison du développement rapide de l'industrie laitière, de nombreuses opportunités commerciales se présenteront, que ce soit pour l'importation de lait en poudre, de lait liquide, de produits liés à l'élevage laitier local comme le foin de luzerne ou d'avoine, ou encore l'importation de vaches laitières. En tant que pays connaissant une pénurie d'intrants, la Chine est destinée à devenir un importateur net de produits laitiers de plus en plus important.

Un magazine de BIOMIN

Figure 7. Importations de lait liquide (tonnes) 300 000 270 000 240 000 210 000 180 000 150 000 120 000 90 000 60 000 30 000 0

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

Source : Douanes chinoises ; Li Shengli, 2013

Figure 8. Importations de lait infantile en poudre (tonnes) 180 000 160 000 140 000 120 000 100 000 80 000 60 000 40 000 20 000 0

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

Source : Douanes chinoises, 2013

Importations de lait Les importations de lait concernent le lait en poudre, le lait liquide et le lait infantile.

La Chine a importé 449 542 tonnes de lait en poudre en 2011, 527 875 tonnes en 2012 et 854 400 tonnes en 2013, pour une valeur totale de 3,59 milliards USD cette année-là. Environ 85 % de ces importations proviennent de Nouvelle-Zélande et devraient dépasser un million de tonnes d'ici fin 2014 (figure 6).

En 2013, les importations chinoises de lait en poudre D'après la FAO, la production représentaient 20 % du volume total mondiale totale de produits des échanges mondiaux. 28 % laitiers s’élevait à 784 millions de de l'approvisionnement national tonnes en 2012, dont 33 % en total en produits laitiers devaient être Europe et 28 % en Asie. La Chine importés pour répondre à la demande assurait 6 % de cette production, se classant troisième sur la base de la locale. contribution par pays. L'Amérique Les importations de lait liquide centrale et l'Amérique du Nord sont passées de 4 800 tonnes en 2007 assuraient 18 % de l’ensemble de la à 194 800 tonnes en 2013 (soit 40 fois production mondiale, l'Amérique du Sud 11 %, et l'Afrique et plus en 6 ans). Au total, 62 % de ces l'Océanie 5 % chacune. importations proviennent de onze pays de l'UE. Le volume des importations de lait liquide devrait atteindre 300 000 tonnes d'ici fin 2014 (figure 7). Même si le scandale du lait en poudre à la mélamine a éclaté il y a six ans, l'industrie laitière en subit encore les conséquences et reste dans l'ombre de la crise de confiance qui a frappé les produits laitiers. Les consommateurs continuent d'exiger des produits laitiers sûrs et de meilleure qualité, plus particulièrement lorsqu'il s'agit du lait infantile en poudre.

Photo: pan demin shutterstock

Figure 5. Prix moyen du lait entier en Chine, 2011-2013 (USD/kg)

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L'industrie laitière chinoise en pleine expansion

Au total, 122 000 tonnes de lait infantile ont été importées en 2013, pour une valeur estimée à 1,47 milliard USD. Ce volume d'importation était plus élevé de 33,5 % par rapport à celui de 2012 et sa valeur plus élevée de 40,7 %.

Les importations de lait infantile en poudre sont passées de 35 792 tonnes en 2007 à 122 000 tonnes en 2013 (soit 3,4 fois plus en 6 ans). Le volume de ces importations devrait atteindre 160 000 tonnes d’ici fin 2014 (figure 8).

Importations de lactosérum et de foin Les importations de lactosérum sont passées de 167 583 tonnes en 2007 à 402 000 tonnes en 2013 (soit 2,4 fois plus en 6 ans). Le volume de ces importations devrait atteindre 500 000 tonnes d’ici fin 2014 (figure 9).

En tant que pays L'augmentation de la production de lait au niveau national et de la demande du marché connaissant une en intrants de qualité a entraîné une hausse des pénurie d'intrants, importations de matières premières comme le foin d’avoine et de luzerne, d’animaux reprola Chine est ducteurs (génisses) et de paillettes congelées. destinée à devenir En 2007, la Chine a importé 2 088 tonnes de foin de luzerne, essentiellement des Étatsun importateur net Unis. En 2013, ces importations ont atteint de produits laitiers 755 600 tonnes, pour une valeur de 296,41 millions USD. Le volume d'importation de de plus en plus 2013 était 362 fois plus élevé que celui de important.

2007 et est estimé à plus d’un million de tonnes en 2014 (figure 10).

Le foin d’avoine australien a été introduit pour la première fois dans les élevages laitiers chinois en 2011, avec un volume d'importation à 12 700 tonnes. Ce volume est passé à 42 800 tonnes en 2013 et devrait atteindre 200 000 tonnes en 2014 (figure 11).

Importations de génisses La Chine importe un grand nombre de génisses, essentiellement de Nouvelle-Zélande, d'Australie et d'Uruguay afin de répondre à la demande des exploitations industrielles récemment construites et de celles en pleine expansion. On estime à 200 000 le nombre de génisses qui seront importées en 2014 (figure 12). Les réglementations gouvernementales stipulent également que les transformateurs de lait infantile doivent s'assurer du bon contrôle des élevages laitiers.

Importations de semence congelée Afin d'améliorer les performances des vaches laitières, les importations de semence ont augmenté progressivement, passant de 64 kg en 2000 à 7 102 kg en 2012 (figure 13). Les principaux acteurs étrangers de ce marché sont World Wide Sires, Alta-Agricorp, ABS Global, Cooperative Resources International (CRI), Semex, Masterind, LIC Semen Paks, Genex Cooperative, CRV (Pays-Bas) et Viking Genetics.

Vous pourrez lire la suite de ce sujet dans le numéro 13 qui vous donnera de plus amples informations sur la répartition régionale des activités laitières en Chine et sur la manière dont les politiques gouvernementales pourraient intervenir sur cette filière.

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Figure 9. Importations de lactosérum (tonnes) 600 000 500 000 400 000 300 000 200 000 100 000 0

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Source : Douanes chinoises ; Li Shengli, 2013

Figure 10. Importations de luzerne (tonnes) 1 200 000 1 000 000 800 000 600 000 400 000 200 000 0

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Source : Douanes chinoises ; Li Shengli, 2013

Figure 11. Importations de foin d’avoine (tonnes) 250 000 200 000 150 000 100 000 50 000 0

2011 2012 2013 Source : Douanes chinoises ; Li Shengli, 2013

2014

Figure12. Importations de génisses (têtes) 200 000 180 000 160 000 140 000 120 000 100 000 80 000 60 000 40 000 20 000 0

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Source : Douanes chinoises ; Li Shengli, 2013

Figure 13. Importations de paillettes congelées (kg) 8 000 7 000 6 000 5 000 4 000 3 000 2 000 1 000 0

´00 ´01 ´02 ´03 ´05 ´06 ´07 ´08 ´09 ´10 ´11 ´12 Source : Douanes chinoises ; Li Shengli, 2013

Science & Solutions

MUNICH 2014

Session spécifique aux RUMINANTS Que peut-on en attendre ?

1.

En arrière plan : des découvertes, méconnues du grand public, dans le domaine de l'agriculture Avez-vous déjà entendu une information, que vous savez fausse, sur l'élevage des animaux de rente ? Le fait est que le grand public se laisse plus volontiers influencer par des informations qui attirent l'attention que par des conclusions reposant sur des données scientifiques.

Alors que les perceptions du consommateur continuent d’alimenter la demande, ce sujet englobe les nouveautés et les tendances en matière de technologie et de conduite d'élevage, qui ne devraient plus rester réservées aux seuls initiés. De cette manière, la prochaine fois que vous entendrez des informations erronées sur l'élevage bovin, vous saurez quoi répondre !

Rumen Mamelle

Utérus

2.

Ce trio (mamelle - rumen - utérus) constitue la base d'un élevage bovin sain et rentable à long terme. Dédiées aux vaches laitières, les présentations de ce sujet traitent de l'impact de l’alimentation sur la santé et le bien-être des vaches laitières, du projet « Ruminomics », des pertes de nutriments liées à la digestion et au métabolisme, ainsi que des questions concernant les bonnes performances en termes de fertilité chez les vaches laitières.

Devenues une tradition lors du forum mondial sur la nutrition (WNF) depuis 2010, les sessions de groupe propres à chaque espèce permettent de traiter de sujets d'actualité relatifs à l'élevage de ruminants et à d'autres secteurs de la production animale.

Chaque session dure quatre heures et traite de deux sujets. Les sessions dédiées à chaque espèce ont lieu en parallèle l'après-midi du premier jour (jeudi 16 octobre 2014).

Le forum mondial sur la nutrition, sponsorisé par BIOMIN, est un événement bisannuel incontournable au cours duquel des professionnels, des scientifiques et des décideurs reconnus se rassemblent afin de réfléchir ensemble sur différents sujets, et d'échanger des idées et des perspectives stratégiques sur le devenir de la nutrition animale. Cette année, ce forum aura lieu à Munich en Allemagne, et sera dédié à la durabilité.

Pour disposer des dernières informations, rendez-vous sur le site www.worldnutritionforum.info.

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