Numéro 13 • Ruminants
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Un magazine de
Les mycotoxines chez la vache laitière Faire face au problème Les mycotoxines : un véritable défi Effets des mycotoxines sur la vache laitière et comment en limiter les conséquences
Chine : une industrie laitière en pleine expansion Venez découvrir le potentiel de croissance caché de l'industrie laitière chinoise
Éditorial L'élevage laitier en mode écologique L'élevage laitier a-t-il sa place au cœur d'une « économie verte » ? La filière bovine fait souvent l'objet de vives critiques en raison des gaz à effet de serre qu'elle génère. Il est vrai que la production de dioxyde de carbone et de méthane est plus rapide avec les bovins qu'avec les autres espèces. Les spécialistes ont estimé que le dioxyde de carbone (CO2 ) et le méthane (CH4 ), deux gaz à effet de serre, représentent respectivement 65 % et 27 % des gaz produits dans le rumen. Les vaches laitières consomment énormément d'aliments fibreux, à l'origine d'une production plus importante de gaz que les régimes alimentaires à base de grains, mais permettent l'utilisation de terres ne convenant pas à la culture en rangs, ou qui subiraient une érosion importante ou provoqueraient un autre type d'impact environnemental. En outre, les fractions carbonées libérées par les bovins avaient été initialement prélevées dans l'atmosphère pour être utilisées dans les plantes qu'ils consomment. Il est vrai qu'il peut y avoir une augmentation de la quantité globale de carbone dans l'atmosphère, mais elle serait plutôt due aux combustibles fossiles utilisés lors des récoltes, des processus industriels et de la distribution des aliments, trois étapes qui concernent tous les produits alimentaires. Considérée sous cet angle, la contribution de l'élevage bovin aux phénomènes délétères précités est en fait bien moindre. D'autre part, l'élevage laitier moderne se révèle bien plus efficace que par le passé. Par rapport à 1944, il utilise 90 % de terres agricoles en moins, produit 76 % de fumier en moins et utilise 65 % d'eau et 63 % de carbone en moins. Avec l'augmentation de production dont est capable la vache laitière moderne d'aujourd'hui, la quantité de CH4 produite par kg de lait a diminué de plus de 60 %. Les élevages laitiers modernes permettent ainsi de fournir une source de protéines alimentaires nobles pour une population humaine en croissance constante.
Bryan MILLER Responsable Technique Ruminants
II
Science & Solutions • Numéro 13
Sommaire
Name, title position
2 Les mycotoxines chez la vache laitière Contrôlez l’exposition des vaches aux mycotoxines grâce à des stratégies éprouvées de gestion des risques. Par Karin Nährer, MSc et Inês Rodrigues, MSc
7 L’industrie laitière chinoise en pleine expansion
Part 2
Encore peu développée, l’industrie laitière chinoise présente un potentiel de croissance considérable et s’apprête à connaître un véritable essor. Par Donald Xu, MSc
Science & Solutions est un magazine mensuel de BIOMIN Holding GmbH, disponible gratuitement pour nos clients et partenaires. Chaque numéro de Science & Solutions comprend plusieurs rubriques relatives aux dernières nouveautés scientifiques en matière de nutrition et de santé animales, en ciblant spécifiquement une espèce (volaille, porc ou ruminant) chaque trimestre. ISSN: 2309-5954 Pour obtenir une copie numérique ou de plus amples informations, consultez le site http://magazine.biomin.net Pour une reproduction des articles ou pour vous abonner à Science & Solutions, veuillez nous contacter à l'adresse: magazine@biomin.net Rédactrice en chef : Daphne Tan Contributeurs : Karin Nährer, Inês Rodrigues, Donald Xu Marketing : Herbert Kneissl, Cristian Ilea Graphistes : Reinhold Gallbrunner Recherches : Franz Waxenecker, Ursula Hofstetter, Mickaël Rouault Éditeur : Biomin Holding GmbH Industriestrasse 21, 3130 Herzogenburg, Austria Tel: +43 2782 8030 www.biomin.net Imprimé en Autriche sur papier respectueux de l'environnement. ©Copyright 2015, BIOMIN Holding GmbH Tous droits réservés. Aucune partie de ce magazine ne peut être reproduite, sous quelque forme que ce soit, à des fins commerciales sans l'autorisation écrite du détenteur des droits d'auteur, sauf dans les cas prévus par les dispositions de la loi sur les droits d'auteurs, les dessins industriels et les brevets de 1988 (Copyright, Designs and Patents Act). Toutes les photos présentées sont la propriété de BIOMIN Holding GmbH ou sont exploitées sous licence.
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Les mycotoxines chez la vache laitière Faits, chiffres et solutions
Les vaches laitières sont connues pour leur moindre sensibilité aux effets délétères des mycotoxines. Ce phénomène dépend de la capacité de la vache à désactiver efficacement les mycotoxines dans le rumen, capacité qui dépend elle-même de la durée de rétention des aliments dans ce compartiment : en effet, les aliments doivent rester suffisamment longtemps dans le rumen pour permettre aux micro-organismes présents de remplir correctement leur rôle.
2
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L'
augmentation de la capacité d'ingestion est associée à un risque accru d'exposition aux mycotoxines, à une augmentation de la vitesse de passage des aliments et à une réduction du temps disponible pour une bonne digestion. Il devient désormais plus difficile d'assurer la désactivation efficace des mycotoxines dans le rumen car les animaux reçoivent une ration plus importante afin de produire plus de lait. De ce fait, la dégradation complète des mycotoxines dans le rumen est impossible. Plusieurs mycotoxines parviennent à modifier la microf lore ruminale grâce à leurs propriétés antimicrobiennes, anti-protozoaires et antifongiques. Cela signifie concrètement que les mycotoxines échappent au phénomène de détoxification et sont absorbées par l'intestin. En d'autres termes, elles perturbent le fonctionnement du rumen avant d'avoir un impact sur l'animal lui-même.
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Toute modification brutale de la composition de la ration des vaches de même qu’une ration présentant une teneur élevée en concentrés, riches en protéines, altère également la capacité de clivage des micro-organismes présents dans le rumen. L'ingestion d'aliments contaminés par des mycotoxines peut avoir un impact négatif sur la motilité ruminale, la consommation de matière sèche, la digestion de la cellulose (ADF) ou de l'amidon.
Photo: bizoo_n/iStockphoto
Karin Nährer, Chef de produit, Gestion des risques liés aux mycotoxines Inês Rodrigues, Responsable technique, Asie
• Altération de la fertilité chez la vache laitière La fertilité et la production de lait étant étroitement liées, tous les facteurs qui perturbent la fertilité ont un impact économique négatif sur le troupeau. La zéaralénone (ZEN), métabolite à l’action œstrogénique, présente une structure similaire à celle de l’œstradiol, une hormone sexuelle femelle, et est capable d’activer des récepteurs œstrogéniques spécifiques.
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Karin Nährer, Chef de produit, Gestion des risques liés aux mycotoxines Inês Rodrigues, Responsable technique, Asie
Ergots Altération de la thermorégulation • Convulsions
T-2, DON, AFB1 Gastro-entérite • Hémorragies intestinales • Dysfonctionnement ruminal • Diarrhées • Cétose
ZEN, Ergots Chaleurs irrégulières • Fertilité faible • Kystes ovariens • Morts embryonnaires • Avortements • Développement T-2, DON, Ergots Diminution de l’ingestion• Diminution de l’indice de consommation
AFB1, T-2, DON Contamination du lait • Diminution de la production de lait • Mammite DON, Ergots, Endotoxins Boiteries
Par conséquent, la ZEN est à l’origine de cycles œstraux anormaux qui, à terme, altèrent la fertilité de la vache. De la même manière, il a été rapporté que les alcaloïdes de l’ergot et les aflatoxines diminuaient également la fertilité chez la vache laitière.
compris entre 1,8 et 6,2 %, constitue le facteur le plus préoccupant. Les aflatoxines sont considérées comme des substances cancérigènes par l’Agence internationale de Recherche sur le Cancer (ARC).
• Diminution de la production de lait Le déoxynivalénol (DON) a été associé à une baisse de l’ingestion, du gain de poids et des performances zootechniques. En effet, de nombreux rapports basés sur des données cliniques ou de terrain ont associé le DON à une diminution de l’ingestion chez la vache tarie et à de mauvaises performances dans les troupeaux laitiers.
• Élevage laitier en Europe, 110 vaches laitières Holstein
• Résidus toxiques dans le lait Concernant les aflatoxines, leur présence dans le lait sous forme d’aflatoxine M1 (AfM1) à un taux Étude de cas n°1
• Élevage laitier en Europe, 50 vaches laitières Holstein Contexte
Parmi les problèmes rencontrés dans cet élevage, citons la baisse de la fertilité et l’augmentation du nombre d'avortements. La recherche de mycotoxines dans les aliments a révélé des taux de ZEN à 120 ppb et de trichothécènes B à 1 000 ppb. Résultat
L'éleveur a distribué Mycofix® dans la ration, à raison de 25 g/vache/jour, à toutes ses vaches pendant 8 mois. L'ajout de Mycofix® a permis de réduire le nombre moyen d'inséminations de 3,4 à 1,9. Le pourcentage élevé de troisième insémination artificielle avant traitement indique une faible fertilité. Le taux de conception à la première insémination est passé de 9 % avant l’ajout de Mycofix® à 43 % au cours de l'automne-hiver 2006, ce qui reflète clairement une amélioration des performances de reproduction.
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Étude de cas n°2
Contexte
La consommation des vaches laitières a brutalement diminué de 55 %, accompagnée d'une baisse de la production de lait, de diarrhées et d'échecs de reproduction. La présence de mycotoxines a été détectée dans l'ensilage de maïs (600 ppb de DON et 50 ppb de ZEN sur matière brute). Résultat
L'éleveur a commencé à utiliser Mycofix® à raison de 30 g/vache/jour. Après seulement 4 jours d'utilisation, l’ingestion était à nouveau parfaitement normale. Mycofix® a été ajouté à l’alimentation des vaches pendant un mois (2 semaines à raison de 30g/vache/jour puis 20 g/vache/jour) et a permis de rétablir le niveau de certains paramètres comme l'ingestion et la production de lait. Au bout d'un mois, l'éleveur a décidé d'arrêter Mycofix®. Deux jours plus tard, les mêmes problèmes ont resurgi avec une diminution rapide de l'ingestion. Avant l'utilisation de Mycofix, le lait présentait les caractéristiques suivantes : cellules : 400 000 TB : 3,95 % ; TP : 3,35 % ; lactose : 5,00 % ; urée : 24 mg/dl. L'éleveur a une nouvelle fois ajouté Mycofix® à l'alimentation des vaches. Au bout de quelques jours, une stabilisation de la consommation et de la production de lait a pu être observée. Le lait présentait à nouveau des caractéristiques normales : cellules : 160 000 ; TB : 3,75 % ; TP : 3,30 % ; lactose : 5,00 % ; urée : 24,5 mg/dl.
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Les mycotoxines chez la vache laitière Faits, chiffres et solutions
Figure 1. Effets les plus fréquemment observés chez les bovins laitiers suite à l’ingestion d’aliments contaminés par des mycotoxines et des endotoxines (toxines bactériennes).
insuffisant des testicules • Production faible de sperme
• Les mycotoxines augmentent l’incidence des problèmes métaboliques chez les bovins La figure 1 illustre les effets des mycotoxines chez les bovins laitiers. Les problèmes les plus fréquents et les plus difficiles à identifier surviennent lorsque le taux de mycotoxines détecté dans les rations alimentaires est faible. En effet, les mycotoxicoses subcliniques diminuent la rentabilité de l'élevage en réduisant la quantité et la qualité du lait produit, et en augmentant les frais vétérinaires avec, dans certains cas, la mise en œuvre de Étude de cas n°3
• Élevage laitier en Asie, 90 vaches laitières croisées La présence d’1 à 1,2 ppb d’aflatoxine M1 (AfM1) a été détectée dans le lait. Résultat
Mycofix® a été ajouté à l'alimentation des vaches, à raison de 15 g/vache/jour, et des données ont été recueillies sur une période de 30 jours. Une diminution de 67 % du taux d'AfM1 dans le lait a pu être observée dans cet élevage. Figure 2. Diminution du taux d'AfM1 dans le lait après l'ajout de Mycofix®. 1.2
AfM1 (μg/kg de lait)
1.0 -67%
0.8 0.6 0.4 0.2 0.0 ■ Témoin
Source: BIOMIN
Un magazine de BIOMIN
■ Mycofix®
• DON – Déoxynivalénol • ZEN – Zéaralénone • AFB1 – Aflatoxine B1
• T-2 – Toxine T-2 • Ergots – Alcaloïdes de l’ergot • Endotoxines
traitements inadéquats. La présence de mycotoxines dans l'alimentation est très souvent liée à une augmentation de l'incidence de certains troubles métaboliques comme la cétose, la rétention placentaire, le déplacement de la caillette, les mammites, les métrites, les boiteries ou encore l'augmentation du taux cellulaire dans le lait, avec pour conséquence une baisse de la production de lait (consulter les études de cas n°4 et 5 en page 6). • Stratégies de lutte contre les différentes mycotoxines Pour éviter la présence de mycotoxines, il convient de commencer par agir au niveau des cultures, puis de la production de l’ensilage et enfin par une gestion adéquate des silos et des aliments. La plupart des fourrages, céréales et des aliments composés sont menacés par des mycotoxines très différentes. La gamme de produits Mycofix® de BIOMIN associe trois modes d’action, à savoir l’adsorption, la dégradation biologique des mycotoxines non-adsorbables et la protection du foie et du système immunitaire. Pour permettre aux vaches laitières d’atteindre des performances optimales, il est essentiel de les nourrir correctement et d’appliquer en continu une stratégie de gestion des risques liés aux mycotoxines efficace. Données recueillies à travers le monde. Remerciements particuliers à Doug Taylor, Bryan Miller, Luis Cardo et Shu G. Les références bibliographiques sont disponibles sur demande.
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Karin Nährer, Chef de produit, Gestion des risques liés aux mycotoxines Inês Rodrigues, Responsable technique, Asie
Pour éviter la formation des mycotoxines 1. Commencez par agir au niveau des cultures
3. Terminez par une gestion adéquate des silos et des aliments
2. Continuez lors de la production de l’ensilage
Étude de cas n°4
Étude de cas n°5
• Élevage laitier en Amérique, 1 100 vaches laitières Holstein
• Élevage laitier en Asie, 600 vaches laitières Holstein
Contexte
Contexte
L'éleveur a constaté un taux cellulaire dans le lait (CCS) élevé, qu’il soupçonnait lié à la présence de mycotoxines. Mycofix® a été ajouté à l'alimentation des vaches (30 g/vache/jour) et les données ont été enregistrées pendant un an.
La présence de mycotoxines (essentiellement de la ZEN, 200 ppb, et du DON, 1 200 ppb) a été détectée dans la ration totale mélangée (RTM).
Résultat
Une diminution d'environ 40 % a pu être observée entre le CCS moyen des 2 premiers mois de la période d'étude (qui reflètent le mieux la période avant traitement) et le CCS moyen des 2 derniers mois. Outre la réduction du CCS, l'éleveur a constaté que les mises à la réforme étaient moins fréquentes, avec une augmentation de la production et une baisse du nombre de cas de mammites et de problèmes de reproduction. Cela a permis à l'éleveur de garder certaines vaches hautes productrices plus âgées et de profiter d’une source de revenus supplémentaires grâce à la vente de génisses ou de vaches en lait. Figure 3. Diminution du taux cellulaire du lait sur un an avec l'utilisation de Mycofix®.
Résultat
Des données ont été recueillies pendant 3 mois et visaient à comparer deux traitements différents (groupe témoin sans Mycofix® et groupe étudié avec Mycofix® à raison de 2 kg/tonne d’aliment). L’ajout de Mycofix® dans la RTM a permis d’améliorer l’état de santé des vaches dans le groupe étudié, avec une diminution de l’incidence des maladies. Figure 4. Incidence des maladies dans le groupe témoin et le groupe Mycofix® 18 16 14 12 10 17
8 6
350 300 CCS en milliers
12
4 2
250
5
4
200
Boiteries
Mammites
■ Témoin
150 100
4
0
0
■ Mycofix
Total ®
Source: BIOMIN
50 0 av
ril
Source: BIOMIN
6
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Science & Solutions • Numéro 13
Donald Xu
Partie 2
Photo: emesilva/iStockphoto
Directeur de la filière laitière, Chine
L'industrie laitière
chinoise en pleine expansion
L'industrie laitière chinoise connaît une croissance rapide, plus importante que celle des secteurs avicole et porcin au niveau national. La Chine est en train de devenir un vaste marché de production et de commerce de produits laitiers, de plus en plus important à l’échelle mondiale.
C
ontrairement aux filières porc et volaille, l'industrie laitière chinoise (élevage et production de produits laitiers) se concentre dans le nord du pays (nord, nord-est et nord-ouest). L'ensemble de ces régions compte 83 % de la population bovine totale, la Mongolie intérieure, Heilongjiang et Hebei représentant les principales provinces. Le reste des élevages bovins se trouve dans le centre (11 %), à l’est (5 %) et au sud (1 %) du pays (figure 1).
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Élevages traditionnels et coopératives Il existe trois types d’élevage laitier en Chine : les élevages familiaux traditionnels, les coopératives et les exploitations « entreprises » modernes. • Élevages traditionnels Chaque éleveur possède jusqu’à 20 vaches et utilise un système d’alimentation à base d'aliments composés achetés auprès de fabricants d'aliments, de paille, de fétuque et de certains co-produits. La traite a lieu dans une salle
7
Donald Xu Directeur commercial du secteur produits laitiers, Chine
Figure 1. Répartition des élevages laitiers en 2012. Mongolie intérieure 18.7% Hebei 14% Heilongjiang 13.4% Xinjiang 11.1% Shandong 8.6% Henan 6.9% Shannxi 3.2% Liaoning 2.4% Ningxia 2.3% Qinghai 2.1% Autres 17.3% Source: Orient Dairy Consultants, 2013
Figure 2. Répartition des usines de produits laitiers en 2012. Mongolie intérieure Heilongjiang 14.6% Hebei 12.3% Henan 8.5% Shandong 7.6% Shaanxi 4.9% Xinjiang 3.5% Liaoning 3.4% Ningxia 2.7% Shanxi 2.1% Autres 16.6%
23.8%
Source: Orient Dairy Consultants, 2013
de traite collective située à proximité et la production de lait est d’environ 10 à 15 kg/vache/jour en raison d’une gestion inadéquate. La plupart des éleveurs ne sont généralement pas très bien formés à l’élevage laitier. Les fabricants d'aliments qui vendent leurs produits aux éleveurs leur proposent également un accompagnement technique. Le prix Figure 3. Carte de Chine présentant les différentes provinces.
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Les tendances macro-économiques de l'industrie laitière chinoise, une du lait provenant d’un élevage de petite taille est généralement inférieur de 0,25 $/kg par rapport à celui d’un élevage moderne. • Coopératives La taille des coopératives varie considérablement d'une province à l’autre, allant de quelques centaines d’exploitations à plusieurs milliers par coopérative. Une coopérative travaille en moyenne avec 15 éleveurs, dont le troupeau varie de 10 à 50 vaches. Certains propriétaires de coopérative possèdent également leurs propres vaches (généralement quelques centaines d'animaux). Toutes les vaches de la coopérative sont traites sur le site ; il existe un contrat avec les transformateurs laitiers locaux qui envoient un responsable chargé de contrôler la qualité du lait cru, et surtout de s'assurer de l'absence d'aflatoxine B1. Chaque coopérative est gérée par son propriétaire qui investit également dans les bâtiments de la coopérative. La plupart des propriétaires sont d'anciens responsables de la collecte du lait cru dans les petits élevages et de sa vente aux transformateurs laitiers. Certains propriétaires ont des relations avec les gouvernements locaux. Les propriétaires de coopérative se payent grâce à la différence (généralement entre 0,08 et 0,10 $/kg) entre ce qu'ils perçoivent du transformateur laitier et ce qu’ils versent aux éleveurs. Dans certaines coopératives, les éleveurs peuvent choisir les aliments qu'ils souhaitent acheter, alors que d'autres coopératives fonctionnent avec un système d'achat centralisé des aliments. Dans ce cas, le propriétaire de la coopérative achète les aliments et les vend à l’éleveur qui ne les paie pas immédiatement. Le montant dû est ensuite déduit de la somme perçue par l'éleveur pour la vente de son lait au propriétaire de la coopérative chaque mois. La production moyenne de lait dans les coopératives est d'environ 15 à 20 kg/vache/ jour, ce qui représente entre le tiers et la moitié de celle d'un élevage moderne. Le prix du lait est également inférieur d'environ 0,15 $/kg. La majorité des coopératives fonctionnent avec un système d'alimentation à base de concentrés achetés auprès de fabricants d'aliments. Le foin de luzerne
Science & Solutions • Numéro 13
China’s rising dairy industry
et la volonté politique contribuent au développement à long terme tendance qui va se poursuivre pendant au moins une décennie. local est l'un des nombreux éléments constituant l'alimentation des vaches. Les éleveurs peuvent également choisir de nourrir leurs animaux avec de l'ensilage de tiges de maïs (sans grains), des drêches de brasserie, du tourteau de colza et de la paille de blé. L'utilisation d’additifs est rare. Les fabricants d'aliments qui vendent leurs produits aux éleveurs leur proposent également un accompagnement et des services techniques. • Élevages « entreprises » modernes Les élevages laitiers modernes sont classés en élevages de « petite » , « moyenne » ou « grande » taille. La définition de la taille varie d’une province et d'une région à l'autre. Les élevages possédant moins de 500 vaches sont généralement considérés comme des élevages de petite taille, ceux possédant entre 500 et 1 000 vaches comme des élevages de taille moyenne et ceux de plus de 1 000 vaches comme des élevages de grande taille. D'après les chiffres de l'annuaire chinois des produits laitiers 2013, il existe environ 60 élevages de plus de 10 000 vaches. Les 33 plus grands intégrateurs laitiers possèdent 340 élevages pour un total de 800 000 vaches laitières, et les 100 principaux transformateurs laitiers possèdent environ 240 élevages laitiers chacun. La population de bovins et sa répartition dans les élevages de petite moyenne taille sont présentées dans le tableau 1. Dans la majorité de ces élevages, la ration totale mélangée (RTM) se compose habituellement de concentrés, de foin de luzerne (local ou importé), d'ensilage de maïs (avec grains) ou de tiges de maïs (sans grains), de drêches de brasserie, de graines de coton entières, de farine de soja, de tourteaux de colza et de soja, de fétuque, de paille de blé, de son de blé, de co-produits et d'autres additifs. La production de lait varie également d'une exploitation à l'autre, allant de 6 000 à 11 000 kg/vache/an. La plupart des élevages de petite à moyenne taille achètent les concentrés auprès de fabricants d'aliments et préparent leur propre ration selon des formules développées par un consultant. La plupart des élevages de grande taille ont leur propre nutritionniste qui met au point les différentes formules, et mélangent leurs propres aliments, achetant uniquement des prémélanges. En 2013, le prix moyen du lait dans ce type d'élevage variait de 0,75 à 0,80 $/kg, allant jusqu’à 0,95 $/kg de lait pour les principaux producteurs. Rabobank a estimé que d'ici 2016, l'approvisionnement en lait provenant des élevages commerciaux devrait
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Tableau 1. Population de bovins et répartition selon la taille de l’élevage. Nombre de têtes par élevage
Population totale de bovins dans ces types d'élevages
Nbre d'élevages
500-999
1,4 million
2065
>1000
2,1 million
1016
Source: Annuaire chinois des produits laitiers, 2013
atteindre 30 à 35 % de l'ensemble de la production nationale, contre moins de 20 % actuellement, alors que la contribution des élevages de petite taille devrait passer de 60 % actuellement à 40 %. D'après le Ministère de l'agriculture, les élevages et coopératives de plus de 100 vaches représentaient 37 % de la population totale de vaches en 2013, contre 19,5 % en 2008. Ce chiffre devrait atteindre 40 % d’ici fin 2014 (figure 4). Soutien du gouvernement Depuis 2008, le gouvernement chinois a mis en place une politique d’incitation fiscale et de subventions afin d’encourager l'intensification et la consolidation de l’industrie laitière. En 2013, le gouvernement central a débloqué 161,3 millions de dollars pour la construction d'élevages, 42 millions pour des programmes d'amélioration génétique, 6,12 millions pour des programmes d'amélioration des élevages laitiers et 85 millions pour la production de luzerne. L'urbanisation et l'augmentation Figure 4. Taille des élevages laitiers et répartition en des revenus, la nouvelle politique de pourcentage en 2013. deux enfants par famille (en faveur d'une croissance démographique), la 1-4 têtes 23% modernisation des élevages laitiers et 5-19 22% l'augmentation de la consommation 20-99 18% de produits laitiers sont autant de 100-199 5% facteurs ayant stimulé la demande 200-499 7% en produits laitiers et la construction 500-999 10% plu de 1000 15% d'élevages laitiers de grande taille afin de pouvoir répondre à ces chanSource: Orient Dairy Consultants, 2013 gements et aux nouvelles tendances du marché. La Chine est en train de devenir l'un des plus gros acteurs de l'industrie laitière mondiale. Les tendances macro-économiques et la volonté politique contribuent au développement à long terme de l'industrie laitière chinoise, une tendance qui, selon les spécialistes, devrait se poursuivre pendant au moins une décennie.
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