Numéro 32 • Porcs
Les endotoxines une menace cachée Plus de lait chez la truie pour de meilleures performances chez le porcelet
Mes porcs sont malades : de quoi s‘agit-il ? Partie 5 : Prolapsus rectal Photo: fotostorm
Photo: royaltystockphoto
Un magazine de
Éditorial Un rappel intéressant En cas de prix bas persistants de la viande de porc, les éleveurs décident rapidement de réduire les coûts, notamment celui de l’alimentation. En effet, ce poste de dépense représente environ 70 % du coût total de production. Étant donné que les additifs alimentaires augmentent le prix du kg de produit, il semble a priori évident de limiter le recours à ce type d’additifs. Mais est-ce vraiment la bonne solution ? Non. L’erreur la plus fréquente consiste à calculer les dépenses liées aux additifs alimentaires sans tenir compte des nombreux bénéfices qu’ils offrent. Lorsqu’ils sont choisis et utilisés correctement, les additifs permettent de préserver la santé des animaux, de favoriser leur croissance, d’améliorer leur indice de consommation et à terme, d’augmenter leur rentabilité. Même lorsque les prix sont bas, nous constatons régulièrement un retour sur investissement qui justifie la dépense. De plus, l’arrêt des additifs peut menacer le bien-être de l’animal en permettant, par exemple, le développement d’agents pathogènes. L’augmentation de la charge en agents pathogènes et de la fréquence des problèmes de santé peut compromettre les performances de l’animal. Lors du rétablissement des prix, il sera alors très difficile de retrouver les mêmes niveaux de performances. Dans ce numéro de Science & Solutions, nous aborderons le thème de la menace cachée que représentent les endotoxines et leurs effets négatifs sur l’Homme et l’animal. Vous trouverez également des conseils permettant de réduire les risques. Nous nous intéresserons ensuite à un problème majeur en production porcine : la production de lait. Dans les exploitations modernes, la taille des portées augmente. La production de lait si elle n’est pas suffisante peut limiter la croissance des porcelets. Nous démontrerons les bénéfices potentiels de Digestarom®, un additif alimentaire phytogénique, sur la production de lait et le contrôle des agents pathogènes. Pour finir, vous trouverez le cinquième volet de notre série sur les diagnostics différentiels, consacré ce mois au prolapsus rectal d’origine multiple. Bonne lecture et n’oubliez pas de profiter de tous les bénéfices cachés !
Kostantinos SARANTIS Responsable technique des ventes, Porcs
Science & Solutions • Numéro 32
Photo: Henrik Jonsson
Sommaire
Les dangers cachés des lipopolysaccharides
2
Chez les porcs, les endotoxines constituent une menace sérieuse et souvent ignorée. Plusieurs mesures permettent de limiter leur impact négatif. Par Diego Padoan, DVM
Plus de lait chez la truie pour de meilleures performances chez le porcelet
6
L’amélioration des performances du porcelet commence par l’amélioration de la production et de la qualité du lait chez la truie. Les additifs alimentaires phytogéniques peuvent se révéler bénéfiques. Par Richard Markus, PhD et Christine Hunger, PhD
Cut & Keep
Checklist
Mes porcs sont malades : de quoi s‘agit-il ?
Partie 5 : Prolapsus rectal
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Fiche pratique détachable d’aide au diagnostic : symptômes, causes et solutions. Science & Solutions est un magazine mensuel de BIOMIN Holding GmbH, disponible gratuitement pour nos clients et partenaires. Chaque numéro de Science & Solutions comprend plusieurs rubriques relatives aux dernières nouveautés scientifiques en matière de nutrition et de santé animales, en ciblant spécifiquement une espèce (volaille, porc ou ruminant) chaque trimestre. ISSN: 2309-5954 Pour obtenir une copie numérique ou de plus amples informations, consultez le site http://magazine.biomin.net. Pour une reproduction des articles ou pour vous abonner à Science & Solutions, veuillez nous contacter à l’adresse: magazine@biomin.net Rédacteur en chef : Ryan Hines Contributeurs : Christine Hunger, Richard Markus, Diego Padoan, Kostantinos Sarantis, Simone Schaumberger Marketing : Herbert Kneissl, Cristian Ilea Graphistes : Reinhold Gallbrunner, Michaela Hössinger Recherches : Franz Waxenecker, Ursula Hofstetter Éditeur : BIOMIN Holding GmbH Erber Campus 1, 3131 Getzersdorf, Austria Tel: +43 2782 8030 www.biomin.net Imprimé en Autriche sur papier respectueux de l’environnement. ©Copyright 2015, BIOMIN Holding GmbH Tous droits réservés. Aucune partie de ce magazine ne peut être reproduite, sous quelque forme que ce soit, à des fins commerciales sans l’autorisation écrite du détenteur des droits d’auteur, sauf dans les cas prévus par les dispositions de la loi sur les droits d’auteurs, les dessins industriels et les brevets de 1988 (Copyright, Designs and Patents Act). Toutes les photos présentées sont la propriété de BIOMIN Holding GmbH ou sont exploitées sous licence. BIOMIN fait parti du groupe ERBER
Un magazine de BIOMIN
1
Les dangers cachés des lipopolysaccharides Par Diego
Padoan, Responsable technique porcs
Les lipopolysaccharides constituent une menace sérieuse et souvent ignorée chez les porcs. Plusieurs mesures permettent de limiter leur impact négatif.
L
es lipopolysaccharides (LPS) constituent jusqu’à 75 % de la structure de la paroi cellulaire des bactéries Gram-négatif, avec en moyenne 2 x 106 molécules de LPS/cellule bactérienne. Les LPS sont indispensables à la viabilité de la bactérie : en effet, situés au niveau de la membrane extérieure des bactéries Gram-négatif, ils servent de barrière potentielle contre les antimicrobiens. La figure 1 illustre la structure d’un lipopolysaccharide contenant une partie lipidique pyrogène insérée dans la paroi bactérienne, un oligosaccharide principal interne et externe, et une chaîne O-polysaccharidique (antigène O). Les lipopolysaccharides, également appelés endotoxines, sont libérés lors de la réplication ou de la mort (lyse) de la bactérie. Ils sont présents partout dans l’environnement, y compris dans le sol, l’air et l’eau, mais également dans le tube digestif. Les porcs y sont exposés tout au long de leur vie. Chez les animaux en bonne santé, l’épithélium intestinal et d’autres épithéliums comme la peau ou les poumons, constituent une barrière efficace contre le
2
passage des lipopolysaccharides dans la circulation sanguine. Lorsque ces agents parviennent tout de même à atteindre la circulation, ils peuvent déclencher de fortes réponses immunitaires qui fragilisent le système immunitaire des porcs et altèrent leurs performances. Une réponse immunitaire très forte peut être à l’origine d’un choc septique. Chez le porc, il a été établi que les endotoxines entraînaient une augmentation de la température corporelle de 1 à 1,5°C, variant en fonction du niveau de contamination, une baisse du niveau d’activité/ de mobilité, une diminution de la consommation alimentaire et une grave anorexie. Une salivation, une mastication et des vomissements plus fréquents ont également été rapportés. Effets au niveau intestinal L’intestin constitue la première ligne de défense contre les endotoxines; en cas d’altération de sa fonction, liée à l’alimentation de l’animal, un état de stress ou encore un déséquilibre métabolique, il est
Science & Solutions • Numéro 32
Figure 1. Schéma d’un lipopolysaccharide.
Glycolipide principal Chaîne O-polysaccharidique spécifique
Lipide A n
Sous-unité O-oligosaccharidique spécifique
(externe)
(interne)
Oligosaccharide principal
Source : BIOMIN
possible d’observer une augmentation du passage des endotoxines. Le stress thermique peut par exemple augmenter la perméabilité intestinale. Les LPS peuvent être absorbés par l’épithélium intestinal vers la circulation sanguine, par l’intermédiaire de la voie paracellulaire ou transcellulaire, la première étant la plus fréquente. Le transport transcellulaire repose sur l’endocytose médiée par les récepteurs ou la perméabilité micellaire des graisses alimentaires (figure 2). Effets négatifs A partir de la lumière intestinale, les LPS sont transportés par une protéine de liaison appelée LPB, synthétisée dans le foie et les cellules épithéliales intestinales en tant que réactif de la phase aiguë, et dans une moindre mesure, au niveau intracellulaire par l’albumine. Une fois liés, les LPS sont capables d’activer le récepteur membranaire spécifique TLR4 ce qui active les kinases en cascade et le complexe du facteur de transcription NF-κB. Ces réactions entrainent la transcription de plusieurs centaines de gènes qui déclenchent une
réponse inflammatoire. Une fois dans la circulation sanguine, les endotoxines sont transportées vers le foie, via la veine porte, où se déroule alors une grande partie du processus de détoxication. Il existe un risque d’endotoxémie lorsque la capacité de détoxication du foie est insuffisante par rapport à la quantité d’endotoxines présente dans le tube digestif. Les endotoxines déclenchent des processus inflammatoires en cascade qui augmentent les besoins du porc pour se maintenir en bonne santé (en raison de la fièvre). Associé à une baisse de la consommation alimentaire, ce phénomène entraîne une diminution de la quantité d’énergie disponible pour la croissance de l’animal. Une étude a montré que le gain moyen quotidien des porcelets exposés à des LPS était 13 % inférieur à celui des porcelets du groupe témoin (tableau 3). Les endotoxines ont également un impact négatif sur l’indice de consommation. Une récente étude sur les agents pathogènes fréquemment retrouvés dans les
Figure 2. Entérocytes avec structure à jonctions serrées et structure de soutien avec filaments d’actine.
u
LBP liée à une endotoxine
u
Lumière
u
1
uu
u
CD 14
MD 2
u
u
Muqueuse
Sousmuqueuse
u u
TLR 4 dans un radeau lipidique
u TLR 4 J S
Contraction des jonctions serrées Cellule épithéliale
4
u
u
Endotoxine
3 2
Bactérie Gram-négatif
Cellule entéro-endocrine 5
Activation du système immunitaire
6 Sécrétion de peptides de la satiété
Source : Mani et al, 2013
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3
Les dangers cachés des lipopolysaccharides
déoxynivalénol et les lipopolysaccharides
Tableau 3. Augmentation de l’inflammation, ralentissement de la croissance. Les processus de l’inflammation au niveau du tube digestif consomment de l’énergie Lipopolysaccharides (Endotoxines, LPS)
= stimulus inflammatoire
IL-1ß et PGE2 (Facteurs de réactions inflammatoires)
= niveau d’inflammation
Cortisol (Facteur catabolique, immunosuppresseur)
= réaction de l’organisme à la présence d’agents pathogènes
IGF-1 (facteur de croissance analogue à l’insuline 1, médiateur de croissance)
= niveau de croissance possible
Marqueurs sanguins de l’inflammation
- LPS
+ LPS
IL-1B
32
114
PGE2
490
1.285
Cortisol
55
206
IGF-1
182
101
GMQ (j 14-28) (g/j)
604
525
Consommation journalière (j 14-28) (g/j)
962
838
Indice de consommation (j 14-28)
1.59
1.59
Source : Lieu et al., 2003
élevages porcins a rapporté une baisse de la consommation alimentaire de 3 % due à des infections parasitaires, de 4,1 % due à de mauvaises conditions de logement, de 10,2 % due à des infections digestives d’origine bactérienne, de 17,3 % due à des maladies respiratoires, de 25,2 % due à des mycotoxicoses (maladies dues à des mycotoxines) et de 26,8 % due à la présence de lipopolysaccharides. Environnement et exposition à des endotoxines Tandis que la principale voie d’exposition des porcs aux lipopolysaccharides reste le système digestif, il convient de ne pas ignorer la concentration en endotoxines dans l’air et la poussière (ces toxines sont l’un des principaux composants de la poussière naturelle). La concentration en endotoxines dans l’air constitue un problème de taille, non seulement pour les porcs
4
“
“
Un effet synergique a été récemment constaté entre le
mais également pour le personnel travaillant dans les exploitations. Une étude sur le terrain a enregistré des concentrations en lipopolysaccharides véhiculés dans l’air comprises entre 40,4 et 1 144 nanogrammes par mètre cube d’air (tableau 1). Ces observations viennent renforcer l’importance d’adopter de bonnes pratiques en termes d’hygiène et de contrôle des niveaux de poussière dans les élevages, et de mettre en œuvre des mesures spécifiques de protection du personnel comme le port d’un masque contre les poussières fines. Augmentation de l’exposition aux endotoxines Le principal processus de détoxication des LPS est réalisé par une lipase présente dans les macrophages, les cellules dendritiques, les neutrophiles, les cellules hépatiques et les cellules tubulaires corticales rénales. La phosphatase alcaline intestinale, encore appelée PAI, est une enzyme de la bordure en brosse qui détoxifie directement les lipopolysaccharides. La PAI est modulée par la présence d’acides gras saturés ou insaturés dans l’alimentation, les premiers augmentant la présence de cette enzyme. Les régimes riches en énergie et en graisses augmentent la concentration sérique en endotoxines et induisent une inflammation soudaine de faible intensité. La faim, le stress ou la maladie peuvent altérer l’expression et le fonctionnement de la PAI, notamment Tableau 1. Contamination totale de l’air par des endotoxines dans des sites de production porcine, échantillonnage stationnaire. Nombre d’échantillons
Moyenne ng/m3
Intervalle ng/m3
Canada
46
1144
43,8-4131
Pays-Bas
168
130
31-343
Canada
8
40,4
21,5-56,9
Pays
États-Unis
54
200
Europe
110
52,3-186,5
Europe
64
338,9-860,4
Source : Øyvind Omland, 2002
Science & Solutions • Numéro 32
Diego Padoan
chez les porcelets fraîchement sevrés, et se solder par une expression importante des cytokines pro-inflammatoires. Éléments favorables aux mycotoxines Les lipopolysaccharides peuvent augmenter la sensibilité du porc au déoxynivalénol, une mycotoxine majeure pouvant entraîner un refus de s’alimenter, des vomissements, des diarrhées, une déformation des pattes et une altération de la fonction immunitaire. Un effet synergique a été récemment observé entre le déoxynivalénol et les lipopolysaccharides lors du déclenchement de la production des cytokines pro-inflammatoires TNF-α et IL-ß dans les macrophages alvéolaires du porc. Les endotoxines diminuent la dose minimale de déoxynivalénol nécessaire au déclenchement de ce phénomène, aggravent ses effets toxiques, augmentent la sensibilité de l’animal à cette mycotoxine et en renforcent l’impact, même à de faibles concentrations. Traitement L’adoption de mesures de biosécurité et d’hygiène adéquates peut largement contribuer à réduire l’exposition des animaux aux lipopolysaccharides, tout en Tableau 2. Mesures permettant de réduire la présence d’endotoxines. 1. Adopter des mesures de biosécurité strictes afin d’éviter l’introduction d’agents pathogènes 2. Limiter les facteurs de stress liés à une perméabilité de l’intestin et les infections dues à des agents spécifiques comme Pasteurella, Haemophilus, E. coli, Salmonella, Brachyspira, Lawsonia, etc. 3. Fournir une alimentation adaptée en veillant au bon équilibre protéines/apport énergétique (graisses) 4. Éviter le jeûne après le sevrage 5. Éviter toute contamination par des mycotoxines 6. Utiliser un agent de désactivation des endotoxines et des mycotoxines efficace
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La présence potentielle d’endotoxines véhiculées dans l’air vient renforcer l’importance d’adopter de bonnes pratiques d’hygiène et de contrôle des niveaux de poussière dans les élevages, et de mettre en œuvre des mesures spécifiques de protection du personnel comme le port d’un masque contre les poussières fines.
Figure 4. Neutralisation des endotoxines par Mycofix® à faible dose.
% d’endotoxines liées
Photo: haveseen
Responsable technique porcs
100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0
99,85
99,46
0,1%
100
91,01
100 75,33
0,05%
0,025%
Concentration du produit n Mycofix® n Polimixine B (produit témoin) Source : BIOMIN
gardant à l’esprit qu’une certaine quantité d’endotoxines sera toujours présente. Certains comportements sains peuvent également contribuer à réduire le risque d’exposition aux endotoxines dans l’exploitation (tableau 2). En outre, l’utilisation d’un additif alimentaire sélectionné qui offre une protection contre les endotoxines peut limiter les risques d’exposition aux lipopolysaccharides. Mycofix® est un additif alimentaire de désactivation des mycotoxines et des endotoxines réunissant plusieurs stratégies. Une de ces stratégies repose sur l’adsorption afin d’assurer une liaison efficace aux endotoxines et de les empêcher d’atteindre la circulation sanguine, limitant ainsi les risques pour l’animal. La figure 4 montre que même à faible dose, Mycofix® est capable d’adsorber c’est-à-dire de se lier efficacement à une quantité considérable d’endotoxines dans la lumière intestinale, diminuant ainsi de manière très importante leur passage dans la circulation sanguine. D’autres recherches ont démontré l’efficacité de ce mode d’action, même en présence de mycotoxines adsorbables comme les aflatoxines.
5
Plus de lait chez la truie pour de meilleures performances chez le porcelet Par Richard
Markus, Directeur adjoint du développement et Christine Hunger, Responsable produits Additifs phytogéniques
L’amélioration des performances du porcelet commence par l’amélioration de la production et de la qualité du lait chez la truie. Les additifs alimentaires phytogéniques peuvent se révéler bénéfiques.
D
ans les élevages modernes, les truies présentant un potentiel génétique adéquat et bénéficiant d’une alimentation adaptée peuvent produire entre 10 et 12 kg de lait par jour. Le taux de croissance des porcelets en pré-sevrage dépend principalement de la quantité et de la qualité du lait produit par la truie. L’alimentation de la truie pendant la gestation et la lactation aura une influence sur la taille et le poids de la portée lors de la mise-bas et du sevrage, avec un impact direct sur la santé des animaux et la rentabilité
6
des reproducteurs. Jusqu’à 30 % de la mortalité précoce chez les porcelets peut être attribuée à une alimentation inappropriée pouvant être liée à une faible et mauvaise production de lait chez la truie. Afin d’optimiser la production de lait, plusieurs facteurs doivent être pris en compte. Diverses mesures pouvant être mises en œuvre figurent dans le tableau 1. Les additifs phytogéniques améliorent la quantité et à la qualité du lait produit Les additifs alimentaires phytogéniques (à base de plantes) sont des additifs alimentaires fonctionnels
Science & Solutions • Numéro 32
Répondre aux exigences croissantes en matière de reproduction D’un point de vue général, les élevages porcins ont vu le nombre total de naissances augmenter, avec des portées plus nombreuses et des porcelets plus lourds. Avec la taille des portées qui ne cesse d’augmenter et l’allongement de la période de lactation (passant d’environ 21 jours à 28 jours), la production de lait de la truie doit également augmenter afin de répondre à ces besoins croissants. Les études ont souvent montré que la perte de poids chez la truie a un impact négatif sur les lactations, la taille des portées et les mise-bas suivantes. De plus, les truies dont le rang de parité est faible sont censées prendre du poids et grandir lors des deux premières gestations. Il est important de préserver l’état de santé de la truie lors du sevrage car il a une influence sur l’intervalle sevrageTableau 1. Mesures permettant d’améliorer la production de lait chez la truie. Corriger la consommation d’eau Maintenir une température adéquate Préserver l’état de santé de l’animal Encourager la consommation alimentaire Traiter l’inflammation (perte énergétique) Utiliser Digestarom®
Un magazine de BIOMIN
Figure 1. Digestarom® permet de réduire la perte de poids pendant la lactation. 20,0 18,0 16,0 14,0 12,0 10,0 8,0 6,0 4,0 2,0 0,0
16,39b 13,45a
n Témoin n Digestarom® Perte de poids pendant la lactation (kg)
a, b
p < 0,05
Source : Khon Kaen University, Thaïlande, 2008 (étude 286)
Figure 2. Réduction de la teneur en urée dans le lait des truies avec Digestarom®. 60 Teneur en urée (mg/100 ml)
d’origine végétale provenant d’herbes, d’épices, d’huiles essentielles et de leurs extraits. Grâce à leurs effets positifs sur l’appétence et la digestibilité des aliments, les additifs phytogéniques peuvent favoriser la production de lait et améliorer les performances de reproduction des truies par le biais d’une augmentation de l’ingestion et d’un meilleur état de santé. La figure 1 illustre de quelle manière l’utilisation de Digestarom®, un additif alimentaire phytogénique, a permis de réduire la perte de poids des truies pendant la lactation. L’amélioration de l’état de santé des truies est en partie liée à une meilleure digestibilité des protéines, comme l’indique la teneur réduite en urée dans le lait (figure 2).
55
s
50
l
45
s
s
l
l
Jour 7
Jour 14
l s
40 35
Mise-bas
Jour 2
s Témoin l Digestarom® Source : Slov. Center of Agriculture, Nitra, 2007
oestrus, le nombre d’inséminations nécessaires par conception et la taille des portées suivantes. De surcroît, l’état de santé de la truie en début de gestation intervient également sur l’hétérogénéité du poids de naissance des porcelets. La figure 3 illustre l’effet positif de Digestarom® sur la production quotidienne de lait chez la truie. Traiter l’inflammation La baisse de l’ingestion et de la digestibilité des nutriments, ainsi que l’augmentation des besoins énergétiques due à l’inflammation causée par diverses maladies, peuvent engendrer de lourdes pertes économiques. Une étude a montré
Le taux de croissance des porcelets en pré-sevrage dépend principalement de la quantité et de la qualité du lait produit par la truie. 7
Plus de lait chez la truie pour de meilleures performances chez le porcelet
le long du tube digestif. Le nombre de cellules somatiques peut fournir une indication du niveau d’activité des processus inflammatoires dans les tissus mammaires. La figure 4 montre qu’au bout de deux semaines, le nombre de cellules somatiques était moins élevé et le lait de meilleure qualité chez les truies bénéficiant de Digestarom® dans leur alimentation.
Production de lait journalière* par truie (l)
Figure 3. Digestarom® favorise la production de lait. 14,0 11,7a
12,0
10,17
b
10,0 8,0 6,0 4,0 2,0 a, b
0,0 n Témoin n Digestarom
p < 0,05
®
*
calculée à partir du gain moyen quotidien des porcelets (chaque gramme pris était supposé provenir de la conversion de 4 g de lait) x nbr de porcelets dans chaque portée
Source : Khon Kaen University, Thaïlande, 2008 (étude 286)
Figure 4. Amélioration de la qualité du lait.
Nombre de cellules somatiques (1 000/ml de lait)
4 000 3 500 3 000
s l
2 500 2 000
s l
1 500 1 000
l s
500 0
Mise-bas
Jour 2
Jour 7
s l Jour 14
s Témoin l Digestarom® Source : Slov. Center of Agriculture, Nitra, 2007
que lors d’une réponse immunitaire en phase aiguë, la perte de productivité peut s’élever à 10 % de l’utilisation des nutriments. En temps normal, ces ressources auraient pu être utilisées pour optimiser les performances. D’autres chercheurs ont estimé que le coût nutritionnel des processus inflammatoires équivalait à 1,3 fois celui nécessaire au maintien de l’état de santé de l’animal, soit encore un coût quotidien de 0,27 g de protéine idéale par kg de poids corporel. Les propriétés antimicrobiennes et anti-inflammatoires des additifs phytogéniques peuvent réduire l’inflammation
8
Température En présence d’une température ambiante élevée, les truies allaitantes réduisent leur consommation alimentaire afin de réguler la production de chaleur corporelle et perdent ainsi plus de poids pendant la lactation. Lorsque la température ambiante est de 25°C (température critique effective des truies allaitantes), alors que la température de confort (Tc) est d’environ 15°C, une truie allaitante de 200 kg réduit sa consommation alimentaire de 2 kg. Plusieurs rapports ont établi que pour chaque augmentation de la température ambiante de 1°C au-delà de 20°C, la truie réduit sa consommation alimentaire de 0,17 kg. (Pour plus d’informations sur la gestion du stress thermique via l’alimentation, consulter le Science&Solutions numéro 20). Consommation d’eau L’eau est un élément essentiel dans l’alimentation de l’animal car elle permet non seulement d’éliminer les déchets métaboliques via l’urine, mais contribue également à la croissance, la digestion et la production de lait dont elle est le principal composant. Au cours des 24 heures suivant la mise-bas, la consommation d’eau de certaines truies peut être très faible (10 litres/jour). Après cette période de transition, la consommation augmente progressivement pour atteindre 20 à 35 litres par jour pendant la lactation. L’augmentation de la consommation d’eau permet de réduire la perte de poids relative chez la truie et a un effet positif sur le poids des porcelets au sevrage.
Science & Solutions • Numéro 32
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Cut & Keep
Checklist
Mes porcs sont malades : de quoi s‘agit-il ? Partie 5 : Prolapsus rectal
Même s’il peut sembler banal, le prolapsus rectal peut avoir de graves conséquences sur la santé de l’animal. Ce phénomène peut empêcher l’évacuation des métabolites produits lors de la digestion, entraîner des douleurs et favoriser les morsures entre animaux, pouvant se solder par une infection, voire une bactériémie. En l’absence de traitement, une nécrose peut apparaître.
L
e rectum, partie terminale de l’intestin, possède une capacité d’absorption non sélective importante, ce qui signifie qu’en l’absence d’élimination régulière, de nombreuses toxines peuvent intégrer la circulation sanguine et entraîner une intoxication, des troubles hépatiques et une gêne. Le prolapsus rectal peut avoir plusieurs causes, la plus fréquente étant la constipation avec des selles difficiles à évacuer qui adhèrent à la paroi intestinale. Les efforts de poussée entraînent une extériorisation du segment terminal du rectum par l’anus. De la même manière, ce phénomène peut apparaître lorsque les porcs toussent car la brusque augmentation de la pression interne peut provoquer une protrusion. Il peut également être observé en cas de surpopulation, lorsque les animaux se marchent sur le ventre les uns des autres. Les diarrhées classiques, comme celles observées en cas d’entérocolite, et les vers intestinaux peuvent également entraîner un prolapsus. L’une des causes plus spécifiques est le rétrécissement du sphincter anal, également appelé ténesme. Parmi les causes moins connues, citons la présence de salmonelles deux mois après une diarrhée et l’inflammation locale de la dernière partie de l’appareil urogénital (vaginite, uréthrite, etc.). Il existe également des facteurs responsables du relâchement de la structure rectale qui ne parvient plus à rester in situ, le plus fréquent étant l’âge. Chez les jeunes animaux, ce relâchement peut être dû à des mycotoxines comme la zéaralénone par exemple, qui comme les phyto-œstrogènes, peuvent entraîner une tuméfaction. La conduite à tenir la plus fréquente consiste à isoler l’animal afin d’éviter les morsures et attendre que le segment extériorisé se nécrose et tombe. Cependant, il est fréquent d’observer simultanément une baisse de la consommation alimentaire, une constipation et une bactériémie souvent associées à une perte de poids importante. Le traitement chirurgical, avec exérèse et suture en cordon de bourse, requiert un savoir-faire particulier, est onéreux et ne permet pas toujours une guérison complète. Il est par conséquent préférable de se concentrer sur la prévention, en veillant à ce que les animaux aient suffisamment d’eau, en leur offrant une alimentation dont la qualité et la teneur en fibres soient adaptées à la phase de production et en traitant rapidement tout épisode de fièvre. Les mesures de prévention, de traitement des affections des systèmes digestif et urogénital, et de lutte contre les agents toxiques figurent dans le tableau ci-contre.
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Points à contrôler
Solutions
Cause possible : MYCOTOXINES • Vulvovaginite, prolapsus vaginal et/ou rectal
• Éviter le développement de moisissures
• Problèmes de reproduction ; mortinatalité, déformation des pattes, portées peu nombreuses
• Acheter des matières premières saines • Utiliser Mycofix®
• Contamination du lait de la truie Cause possible : CONDUITE D’ÉLEVAGE • Consommation d’eau/constipation
• Vérifier le débit d’eau par minute et la pression, ainsi que l’efficacité des abreuvoirs
• Surpopulation • Toux
• Augmenter l’espace disponible
• Transport
• Vérifier la teneur en fibres de l’alimentation, éviter tout changement brutal d’alimentation
• Saisonnalité • Section/morsure de la queue • Changement brutal d’alimentation, selles molles, ingestion de copeaux de bois Cause possible : PATHOGÈNES • ELISA
• En fonction de l’étiologie
• PCR • Coproscopie par technique de flottation Cause possible : ÂGE • Nombre moyen de truies
• Taux de renouvellement
• Nombre de mise-bas Cause possible : GÉNÉTIQUE • Contrôler l’effet d’hétérosis • Éviter la surconsommation/la suralimentation/l’excès d’alimentation
• Aborder le sujet avec votre fournisseur de semence ou de reproducteurs
Cause possible : NUTRITION • Vérifier la teneur en fibres et les sources de fibres de l’alimentation • Quantité d’orge trop importante (ß-glucanase) • Granulométrie • Contrôler la consommation alimentaire • Teneur élevée en sodium ou en potassium
• Contrôler la formulation de l’alimentation et la granulométrie
Les références bibliographiques sont disponibles sur demande.
Pour toute information complémentaire, rendez-vous sur www.mycotoxins.info CLAUSE DE NON-RESPONSABILITÉ : ce tableau fournit des conseils généraux sur des problèmes qui touchent principalement les porcs et qui peuvent être liés à la présence de mycotoxines dans l’alimentation. Ces maladies et problèmes porcins incluent ceux présentés dans ce tableau, sans pour autant s’y limiter. BIOMIN ne saurait en aucun cas être tenu responsable des dommages directs ou indirects résultant de l’utilisation de ce tableau ou des informations qu’il contient. Veuillez consulter votre vétérinaire avant de mettre en pratique les solutions proposées dans ce tableau.
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Autorisé par les règlements n°1115/2014, 1060/2013 et 1016/2013 du Parlement européen sur la réduction de la contamination par des fumonisines, des aflatoxines et des trichothécènes.
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