Numéro 44 • Porcs Un magazine de
Introducing Digestarom® DC
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Le convertisseur alimentaire Comment réduire l’échec vaccinal lié aux mycotoxines
Le rôle important des solutions scientifiques
Éditorial Relever les défis dans un paysage changeant L’industrie des animaux d’élevage est un paysage en constante évolution au sein duquel producteurs, nutritionnistes et intégrateurs cherchent à améliorer le rendement et les bénéfices, tout en préservant la santé animale et en proposant des produits de qualité. L’optimisation des performances d’une exploitation repose sur l’amélioration de la conduite d’élevage, le recours aux innovations génétiques et nutritionnelles, et la mise en œuvre de nouvelles connaissances en matière de diagnostic, de prévention et de traitement des maladies. Dans ce numéro de Science & Solutions, nous nous intéressons à une nouvelle technologie d’additif alimentaire et étudions les différents aspects de la gestion des risques et des maladies au sein d’un élevage. Depuis janvier, une nouvelle directive vétérinaire présentée aux États-Unis supprime l’utilisation des antibiotiques facteurs de croissance, ce qui entraîne une augmentation du recours aux additifs alimentaires comme les produits phytogéniques. BIOMIN possède plus de 30 ans d’expérience dans ce domaine et propose des solutions innovantes avec sa gamme de produits Digestarom®. Dans le premier article, le Dr István Csutorás présente Digestarom DC, un produit qui utilise une nouvelle technologie visant à optimiser les effets d’une formulation phytogénique unique. Dans un article “sujet d’intérêt”, le Dr G. Raj Murugesan fournit des informations concernant les causes et les facteurs susceptibles de contribuer à l’échec de la vaccination, ainsi que des stratégies pouvant être mises en œuvre afin de réduire ce risque. Dans notre section “témoignages”, nous partagerons l’expérience de terrain de Doug Taylor (États-Unis) qui travaille avec un éleveur dont les truies présentent un problème récurrent de prolapsus vaginal. Grâce au soutien pédagogique et technique de BIOMIN, le client a pu identifier les mycotoxines présentes dans l’aliment destiné à ses animaux. Ce problème montre l’importance capitale des programmes de gestion des risques liés aux mycotoxines pour maintenir la qualité de l’aliment dans les élevages modernes. Enfin, dans notre rubrique consacrée au diagnostic différentiel, le Dr Diego Padoan étudie de près les causes de l’ictère et propose des solutions pour résoudre les problèmes hépatiques chez les porcs. J’espère que vous apprécierez ce numéro de Science & Solutions et qu’il vous sera d’une aide précieuse pour améliorer les performances zootechniques dans votre système de production.
Erika Hendel DMV, PhD Responsable technique Porcs
Science & Solutions • Numéro 44
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Sommaire
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Améliorer l’efficacité alimentaire grâce à une meilleure encapsulation des additifs phytogéniques Le nouveau Digestarom® DC repose sur une approche révolutionnaire visant à améliorer les performances zootechniques et à optimiser l’indice de consommation.
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Par István Csutorás, DVM
Comment réduire l’échec vaccinal lié aux mycotoxines Les substances immunotoxiques comme les mycotoxines jouent un rôle insoupçonné dans l’incapacité d’un vaccin à déclencher une réponse immunitaire adéquate.
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Par G. Raj Murugesan, DMV MBA PhD et Erika Hendel, DMV PhD
Le rôle important des solutions scientifiques
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Relever les défis qu’un client rencontre sur le terrain : voilà ce qui anime en permanence les employés de BIOMIN, pour des résultats toujours meilleurs. Par Douglas Taylor, Jr., BSc
Mes porcs sont malades : de quoi s‘agit-il ?
Cut & Keep
Checklist
Partie 8 : Ictère
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Fiche pratique détachable d’aide au diagnostic : symptômes, causes et solutions.
Science & Solutions est un magazine mensuel de BIOMIN Holding GmbH, disponible gratuitement pour nos clients et partenaires. Chaque numéro de Science & Solutions comprend plusieurs rubriques relatives aux dernières nouveautés scientifiques en matière de nutrition et de santé animales, en ciblant spécifiquement une espèce (volaille, porc ou ruminant) chaque trimestre. ISSN: 2309-5954 Pour obtenir une copie numérique ou de plus amples informations, consultez le site http://magazine.biomin.net Pour une reproduction des articles ou pour vous abonner à Science & Solutions, veuillez nous contacter à l'adresse: magazine@biomin.net Rédacteur en chef : Ryan Hines Contributeurs: István Csutorás, Raj Murugesan, Erika Hendel, Diego Padoan, Douglas Taylor, Jr. Marketing: Herbert Kneissl Graphistes : Reinhold Gallbrunner Recherches : Franz Waxenecker, Ursula Hofstetter Éditeur : BIOMIN Holding GmbH Erber Campus, 3131 Getzersdorf, Austria Tel: +43 2782 8030 www.biomin.net ©Copyright 2017, BIOMIN Holding GmbH Tous droits réservés. Aucune partie de ce magazine ne peut être reproduite, sous quelque forme que ce soit, à des fins commerciales sans l'autorisation écrite du détenteur des droits d'auteur, sauf dans les cas prévus par les dispositions de la loi sur les droits d'auteurs, les dessins industriels et les brevets de 1988 (Copyright, Designs and Patents Act). Printed on eco-friendly paper: Austrian Ecolabel (Österreichisches Umweltzeichen). Toutes les photos présentées sont la propriété de BIOMIN Holding GmbH ou sont exploitées sous licence. BIOMIN is part of ERBER Group
Un magazine de BIOMIN
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Améliorer l’efficacité alimentair encapsulation des additifs phyto Une faible digestibilité est un problème que connaissent bien de nombreux producteurs de porcs du monde entier. L’utilisation d’additifs alimentaires peut apporter une solution. Digestarom® DC, nouvel additif phytogénique de BIOMIN, est destiné à améliorer la consommation alimentaire et les performances, et à optimiser l’indice de consommation.
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Arôme
1. Appétence et sécrétions endogènes Le module d’appétence et de sécrétions endogènes dans l’enrobage de la Biomin® Duplex Capsule contribue à l’appétence du produit et stimule la consommation alimentaire.
Substance active
2. Modulation du microbiote intestinal biologique Le module de modulation du microbiote intestinal au cœur de la Biomin® Duplex Capsule contribue aux bonnes performances intestinales.
Extraits et herbes
3. Protection intestinale Le module d’extraits et d’herbes de la Biomin® Duplex Capsulecontribue à protéger l’intestin.
re grâce à une meilleure ogéniques
Par István Csutorás, Chef produit, Additifs phytogéniques
Cet article a initialement été publié dans Pig Progress
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Améliorer l’efficacité alimentaire grâce à une meilleure encapsulation des additifs phytogéniques
L’amélioration de l’indice de consommation dépend d’un ensemble de
digestibilité , la réduction de l’usage des antibiotiques, la neutralisation environnementaux.
L
’amélioration de l’efficacité alimentaire représente la solution à un grand nombre des problèmes rencontrés en production porcine. L’amélioration de l’indice de consommation dépend d’un ensemble defacteurs, à savoir : la rentabilité, l’amélioration de la digestibilité , la réduction de l’usage des antibiotiques, la neutralisation des facteurs de stress et la nécessité de faire face aux défis environnementaux. Lors de l’étude BIOMIN 2017 sur les additifs alimentaires phytogéniques, 1 140 producteurs interrogés dans 100 pays ont indiqué que l’amélioration de l’efficacité alimentaire ou de l’indice de consommation (IC) représentait l’avantage potentiel le plus important des additifs phytogéniques alimentaires pour leur exploitation, ce qui souligne encore le rôle capital de ce facteur. Au cours des dernières années, nous avons axé nos recherches et le développement de produits phytogéniques sur un élément essentiel : l’amélioration de l’efficacité alimentaire. Nous nous sommes appuyés sur la gamme de produits Digestarom® qui date de 1989 et avons récemment lancé Digestarom® DC, nouvel additif phytogénique développé pour améliorer la consommation alimentaire et les performances, et optimiser l’indice de consommation.
La nouveauté Ce nouvel additif phytogénique utilise une technologie d’encapsulation spéciale des huiles essentielles et composés actifs phytogéniques appelée la Biomin® Duplex Capsule (« la capsule » dans cet article). Elle associe deux techniques d’encapsulation : celle de la matrice et celle du noyau, et présente quatre avantages essentiels : • thermostabilité améliorée ; • libération continue des substances actives ; • libération ciblée et contrôlée ; • manipulation plus aisée du produit.
Thermostabilité améliorée Les huiles essentielles et leurs composés actifs sont très volatils et thermosensibles, deux caractéristiques loin d’être idéales avec les méthodes modernes de production et de granulation des aliments. La capsule confère à l’additif phytogénique une meilleure stabilité à la granulation à plus de 90 °C, comme le montre la quantité de produit récupérée après conditionnement dans un mélangeur gravimétrique, avec ajout de vapeur suivi d’une nouvelle granulation pendant 20 à 30 secondes supplémentaires (figure 1).
Figure 1. Récupération des composés actifs 100%
100%
85%
85%
81%
80% 60% 40% 20% 0%
Digestarom® DC (avant traitement thermique)
Granulés 75°C
Granulés 85°C
Granulés 95°C
Source : BIOMIN
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István Csutorás Chef produit, Additifs phytogéniques
facteurs, à savoir la rentabilité, l’amélioration de la
on des facteurs de stress et la nécessité de faire face aux défis
Cette nouvelle technologie a permis d’obtenir une double capsule avec une répartition uniforme et limitée, de 120 à 500 µm, permettant ainsi une distribution plus homogène des composés actifs dans l’additif phytogénique et dans l’aliment, ce qui permet un apport continu de substances actives aux animaux.
Libération ciblée et contrôlée Dans Digestarom® DC, un enrobage protecteur recouvre le noyau. L’enrobage et le noyau contiennent différentes huiles essentielles. Ils sont tous deux encapsulés dans une matrice, ce qui signifie que les composés actifs sont finement dispersés dans une matrice solidifiée, permettant ainsi une libération ciblée et contrôlée le long du tube digestif. Les huiles essentielles de l’enrobage appartiennent au module d’appétence tandis que celles du noyau appartiennent au module de modulation intestinale. Les particules contenues dans l’additif phytogénique sont plus riches en huiles essentielles que d’autres produits disponibles sur le marché. La figure 2 illustre de quelle manière la capsule permet la libération ciblée des huiles essentielles dans un modèle gastrointestinal in vitro.
Manipulation plus aisée Grâce à la capsule, l’additif phytogénique se conserve 18 mois, est moins poussiéreux et plus facile à manipuler. Alors que le potentiel de formation de poussières de certains additifs alimentaires phytogéniques disponibles sur le marché est élevé (jusqu’à 20 g/m3) selon le test de StauberHeubach, une méthode d’évaluation de ce potentiel officielle et reconnue, cette valeur est 8 fois moins élevée (entre 1,6 et 2,4 g/m3) pour ce nouvel additif phytogénique.
Formule triple action L’additif phytogénique et sa formule triple action bénéficient des avantages de la technologie de double encapsulation de la Biomin® Duplex Capsule pour un indice de consommation optimisé. Les trois modules ont été formulés pour optimiser l’indice de consommation : 1. Appétence et sécrétions endogènes 2. Modulation du microbiote intestinal 3. Protection intestinale
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Figure 2. Libération des actifs d’huile essentielle de la BIOMIN Duplex Capsule Libération dans le modèle gastro-intestinal
Libération continue
100% 80% 60% 40% 20% 0% Bouche
Entrée de l’estomac
Début de l’intestin grêle
Extrémité de l’intestin grêle
Source : BIOMIN
Résultats d’études Les résultats de quatre études consécutives récemment menées sur des porcelets montrent la capacité de Digestarom® DC à améliorer les performances des animaux. Ces études ont été menées sur 351 porcelets sevrés, (Landrace x Large White) x Piétrain. Les animaux étaient logés dans deux bâtiments identiques, sur un sol en caillebotis et dans des conditions environnementales contrôlées. Une augmentation statistiquement significative du gain moyen quotidien (567,53 g) a été observée chez les porcelets recevant l’additif phytogénique pendant 42 jours, par rapport aux porcelets ayant reçu l’alimentation témoin (550,44 g). Une différence a également été constatée au niveau de l’indice de consommation (IC) qui était de 1,78 dans le groupe témoin contre 1,76 dans le groupe expérimental. Globalement, l’ajout de Digestarom® DC dans l’alimentation des porcs a permis une augmentation significative du gain de poids (+ 3,1 %) et de la consommation journalière moyenne par rapport au groupe témoin (998,10 g contre 978,52 g), ainsi qu’une baisse de l’IC. Les gains en termes d’efficacité se traduisent par des bénéfices économiques directs pour le producteur.
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Comment réduire l’échec vaccinal lié aux mycotoxines Par G. Raj Murugesan, Directeur technique et marketing et Erika Hendel, Responsable technique Porcs
Les substances immunotoxiques comme les mycotoxines jouent un rôle insoupçonné dans l’incapacité d’un vaccin à déclencher une réponse immunitaire adéquate.
L
es vaccins sont souvent utilisés pour éviter diverses infections causées par des virus, des bactéries ou des protozoaires, généralement à l’origine de maladies ayant un impact sur la santé et les performances des animaux d’élevage. Le tableau 1 présente certaines des maladies porcines pour lesquelles la vaccination joue un rôle de prévention et de contrôle essentiel.
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Trois types de vaccin Les vaccins vivants et les vaccins inactivés sont les deux grands types de vaccin habituellement utilisés en production porcine ; le recours à d’autres types de vaccins est beaucoup plus rare.
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Globalement, la mise en œuvre de bonnes pratiques vaccinales et d’une conduite d’élevage adaptée peut aider à remédier à la plupart des facteurs responsables d’un échec vaccinal.
Tableau 1. Maladies porcines et agents pathogènes faisant habituellement l’objet d’une vaccination • Grippe porcine • Rotavirus A • Parvovirus porcin • Virus du syndrome dysgénésique et respiratoire porcin (SDRP) • Gastro-entérite transmissible (coronavirus) • Diarrhée hémolytique (Escherichia coli) • Rouget (Erysipelothrix rhusiopathiae)
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• Iléite (Lawsonia intracellularis) • Pneumonie (Mycoplasma hyopneumoniae, Actinobacillus pleuropneumoniae)
Vaccins vivants atténués Les vaccins vivants contiennent une petite quantité de virus ou de bactérie capables d’infecter l’hôte et de se multiplier dans son organisme afin de générer une immunité, de préférence par le biais d’une réaction minime. Cela permet ensuite au système immunitaire de l’hôte de reconnaître une quantité plus importante du même type d’agent pathogène, qui provoquera alors une réponse immunitaire plus soutenue.
Vaccins inactivés Les vaccins inactivés contiennent un virus ou une bactérie inactivé(e) et transformé(e) qui stimule ainsi le système immunitaire de l’hôte pendant plus longtemps. Les vaccins inactivés sont généralement associés à un adjuvant (huile ou hydroxyde d’aluminium) afin d’augmenter leur stabilité et leur durée de vie dans l’organisme de l’hôte en vue de stimuler la réponse immunitaire.
Autres Parmi les autres vaccins pouvant être utilisés, citons les vaccins à base d’anatoxine (contenant la toxine inactivée d’un agent pathogène bactérien), les vaccins sous-unitaires/ conjugués (contenant des sous-unités de l’agent pathogène contre lequel ils protègent l’hôte) et les vaccins recombinants (contenant un virus codant une protéine vaccinale contre un
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autre virus). Les vaccins autogènes (ou autovaccins) sont à visée thérapeutique et spécialement mis au point pour un hôte à partir d’une culture d’agents pathogènes prélevés chez celui-ci au site d’infection.
Réponse immunitaire Deux mécanismes interviennent dans la mise en place d’une réponse immunitaire : réponse inflammatoire et réponse immunitaire acquise.
Réponse inflammatoire L’inflammation est une réponse non spécifique qui apparaît très tôt et entraîne l’activation des phagocytes (macrophages et neutrophiles). Une fois activés, les phagocytes sécrètent de nombreuses molécules différentes comme par exemple les cytokines (qui interviennent dans la mobilisation et l’activation d’autres cellules).
Réponse immunitaire acquise Les réponses immunitaires acquises sont associées à la mémoire immunogène par le biais des lymphocytes B (immunité humorale) et T mémoire (immunité cellulaire). Ces lymphocytes sont générés à partir de cellules précurseurs naïves suite à une exposition à des antigènes microbiens. Lors de l’interaction avec des cellules présentatrices d’antigènes, les lymphocytes B commencent à sécréter des anticorps spécifiques. Les lymphocytes T naïfs prolifèrent et se différencient en lymphocytes T effecteurs qui ciblent les cellules de l’hôte infectées par l’agent pathogène. Cette phase de prolifération est suivie d’une phase de contraction au cours de laquelle environ 90 % des lymphocytes T effecteurs meurent, alors que les cellules restantes se différencient en lymphocytes T mémoire. La réponse immunitaire est un mécanisme très complexe au cours duquel différentes cellules interagissent pour produire l’effet escompté.
Causes et conséquences de l’échec vaccinal Les facteurs à l’origine d’une augmentation du taux d’échec vaccinal sont liés soit à 1) une incapacité à administrer un vaccin dans de bonnes conditions à l’hôte, soit à 2) une immunosuppression directe chez l’animal.
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Comment réduire l’échec vaccinal lié aux mycotoxines
Les facteurs à l’origine d’une augmentation du taux d’échec vaccinal son l’hôte, soit à 2) une immunosuppression directe chez l’animal.
Tableau 2. Facteurs altérant l’efficacité de la vaccination et mesures correctrices
Vaccin
Immunosuppression
Facteurs altérant l’efficacité de la vaccination
Mesures correctrices
Contamination
Achat auprès de fournisseurs de confiance
Stockage • Rupture de la chaîne du froid • Exposition à la chaleur/lumière • Utilisation au-delà de la date de péremption
Conserver le vaccin conformément aux instructions données et l’utiliser avant la date de péremption
Procédure de vaccination • Stérilisation inappropriée • Usage incorrect • Échec de la vaccination/incapacité à vacciner tous les animaux • Vaccin injecté dans le tissu adipeux
Formation du personnel aux bonnes pratiques de vaccination
Stress
Réduire les facteurs de stress
Nutrition
Assurer une alimentation adéquate
Agents infectieux
Maintenir des mesures de biosécurité et une stratégie vétérinaire appropriées
Interférence avec les anticorps maternels
Établir des protocoles de vaccination prenant en compte les anticorps maternels
Mycotoxines
Mettre en œuvre un programme de gestion des risques liés aux mycotoxines
Source : BIOMIN
Certains facteurs comme l’existence d’une contamination, une mauvaise conservation du vaccin ou une erreur de procédure, peuvent avoir un impact négatif sur l’efficacité de la vaccination. Le stress, une alimentation inadéquate, la présence d’agents infectieux, l’interférence avec les anticorps maternels et la présence de mycotoxines sont les cinq facteurs à l’origine d’une immunosuppression directe chez l’animal. Le tableau 2 récapitule l’ensemble de ces facteurs et les mesures correctrices à mettre en œuvre. Il est heureusement possible de remédier à ces facteurs grâce à la mise en œuvre d’une conduite d’élevage adéquate incluant une conservation et une manipulation correctes du vaccin, ainsi qu’une formation aux bonnes pratiques de vaccination.
Stress (physique ou psychologique) Le sevrage, la surpopulation, le regroupement, le transport, la contention, la restriction alimentaire, le bruit ou encore les températures trop élevées ou trop basses sont des facteurs de stress courants dont l’effet négatif sur la réponse immunitaire a été largement démontré.
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Alimentation inadéquate La suralimentation ou la malnutrition peuvent entraîner une altération de la réponse immunitaire car le coût nutritionnel de l’activation et du maintien d’une réponse immunitaire aiguë mobilise environ 10 % des protéines alimentaires et 1,1 g/kg de poids métabolique chez le porc.
Agents infectieux En supprimant la fonction immunitaire spécifique, certains agents infectieux peuvent prédisposer l’animal à l’apparition d’infections bactériennes secondaires. Citons l’exemple du virus du syndrome dysgénésique et respiratoire porcin (SDRP) qui peut accroître la sensibilité du porc à la pneumonie.
Interférence avec les anticorps maternels Les porcelets ne bénéficiant pas d’anticorps maternels peuvent être vaccinés dès l’âge d’un jour. En cas de vaccination systématique dans un élevage, la présence d’anticorps maternels circulants chez les porcelets risque en revanche de bloquer la réponse immunitaire contre le vaccin.
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G. Raj Murugesan, Directeur technique et marketing Erika Hendel, Responsable technique Porcs
nt liés soit à 1) une incapacité à administrer un vaccin dans de bonnes conditions à
Mycotoxines Les mycotoxines exercent leur effet immunosuppresseur par divers mécanismes : réduction de l’activité des lymphocytes B et T, suppression de la production d’anticorps et altération de la fonction effectrice des macrophages et des neutrophiles. Ce phénomène se solde par un échec vaccinal et prédispose l’animal à la survenue d’infections bactériennes secondaires. Vous trouverez ci-dessous un récapitulatif des mycotoxines spécifiques et de leur rôle dans l’échec vaccinal. • L’aflatoxine B1 a été identifiée comme une cause d’échec d’immunisation avec le vaccin contenant la bactérie Erysipelothrix rhusiopathiae et d’augmentation de la gravité de la coccidiose.
Cependant, certaines substances immunotoxiques spécifiques comme les mycotoxines, bien que souvent ignorées, peuvent avoir des effets très délétères et augmenter les coûts de traitement. Il est par conséquent vivement conseillé de mettre en œuvre un programme de gestion des risques liés aux mycotoxines. Figure 3. L’exposition à des doses subcliniques de FUM et de DON entraîne une réduction de la production d’anticorps après la vaccination 2,000
• Il a été observé que les fumonisines (500 ppb) augmentent la colonisation intestinale par la bactérie Escherichia coli hémolytique chez les porcelets. Il a également été constaté que les fumonisines inhibent la prolifération cellulaire et altèrent la production de cytokines. • L’association déoxynivalénol-fumonisines, même à des doses subcliniques, peut avoir un impact négatif sur l’intégrité hépatique et intestinale avec, à la clé, une altération de la réponse vaccinale (figures 3 et 4).
1,000
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b,c
2ème injection d’ovalbumine (jour 16)
c
b
b b
500 a 0
a,b a,b b D14 D21 D28 D35 n Témoin
n DON
n FUM
n DON+FUM
L’exposition à de faibles doses de mycotoxines réduit la réponse vaccinale. a,b,c Les
différents exposants représentent les différences significatives d’un point de vue statistique (p < 0,05)
Source : d’après Grenier et al., 2011
Figure 4. Les mycotoxines réduisent l’efficacité du vaccin contre la maladie d’Aujeszky chez les porcs en post-sevrage 7.4 7.2 7.0
7.21a
7.16a
6.8
6.82ab
6.6 6.4 6.2
6.19b
6.0 5.8 5.6
Résumé Globalement, la mise en œuvre de bonne pratiques vaccinales et d’une conduite d’élevage adaptée peut contribuer à remédier à la plupart des facteurs responsables d’un échec vaccinal.
a,b b
Titre en anticorps à J28 (maladie d’Aujeszky)
• Il a été démontré que l’invasion des cellules épithéliales porcines par des salmonelles est 10 fois plus importante en présence de déoxynivalénol (750 ppb), une mycotoxine extrêmement toxique pour les lymphocytes.
a a,b
a,b
1,500
• L’ochratoxine A augmente la sensibilité du porc à une infection naturelle à Salmonella Cholerasuis, Serpulina hyodysenteriae ou Campylobacter coli. • De la même manière, la toxine T-2 augmente la sensibilité du porc aux salmonelles, à Listeria monocytogenes, Staphylococcus aureus et Cryptosporidium baileyi.
a
a Unités arbitraires
En effet, les chercheurs ont constaté que 60 % des porcelets vaccinés à l’âge de 3 semaines se sont révélés séropositifs 3 mois plus tard. Cette valeur est de 62 % s’ils sont vaccinés à l’âge de 5 semaines, de 79 % à l’âge de 6 semaines, de 96 % à l’âge de 7 semaines, de 100 % à l’âge de 8 semaines et de 87 % à l’âge de 9 semaines.
Témoin négatif
DON + ZEA
DON + ZEA Mycofix® Plus + Mycofix® Plus
a,b Les
différents exposants représentent les différences significatives d’un point de vue statistique (p < 0,05)
Source : Cheng et al., 2006
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Le rôle important des solutions scientifiques Par Douglas Taylor, Jr., Responsable Grands comptes
Relever les défis qu’un client rencontre sur le terrain : voilà ce qui anime en permanence les employés de BIOMIN, pour des résultats toujours meilleurs.
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L
orsque John*, qui représente la deuxième génération de propriétaires d’un élevage naisseur-engraisseur de 1 500 truies et d’environ 40 000 porcs vendus par an dans le Midwest américain, m’a appelé un vendredi de février, il m’a dit, en ces termes, qu’il « cherchait désespérément une solution » à un problème très important de prolapsus chez ses truies. Il avait essayé plusieurs produits* vendus par des sociétés qui prétendaient qu’ils étaient « tout aussi efficaces que les produits de BIOMIN », alors qu’ils
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n’ont visiblement pas permis de résoudre le problème de cet éleveur. John m’a demandé de lui envoyer une quantité suffisante de produit pour ses 1 500 truies pendant un mois. Une semaine plus tard, il avait déjà utilisé la moitié de la quantité envoyée et recommandé 4 fois la quantité initiale. Je l’ai appelé pour lui proposer de se rencontrer afin de mieux comprendre le problème de son élevage et de lui proposer une solution adaptée.
* Les
noms ont été modifiés et les produits concurrents omis par respect pour les parties impliquées.
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Le rôle important des solutions scientifiques
charcutier avaient diminué de 22 % l’année précédente. J’ai vu sur son visage à quel point cela le touchait. Il cherchait une solution lui permettant d’endiguer ses pertes, et pas uniquement sur le plan financier. En effet, il m’a indiqué, presque en larmes, le nombre de truies qu’il avait dû euthanasier en raison d’un prolapsus vaginal. Il respecte profondément ses animaux pour ce qu’ils sont : des êtres vivants.
Des mycotoxines retrouvées Son fournisseur de prémélange et d’un produit concurrent anti-mycotoxines avait réalisé des tests de recherche des mycotoxines qui avaient mis en évidence la présence de déoxynivalénol et de zéaralénone dans l’aliment. Cette société répétait depuis des mois que leur produit allait lui permettre de résoudre son problème. Nous avons mandaté Romer Labs® pour réaliser d’autres tests qui ont confirmé la contamination de l’aliment par du déoxynivalénol et de la zéaralénone, et ont également détecté la présence de fumonisines. Nous avons examiné les résultats ensemble au cours de notre visite. À l’aide du Compendium BIOMIN sur les mycotoxines, je lui ai expliqué les symptômes caractéristiques liés aux mycotoxines détectées.
Quelques semaines plus tard
Visite de l’élevage Le jour où je suis allé visiter son élevage, toujours un vendredi, nous avons immédiatement réalisé que nous nous étions vus au Congrès porcin de l’Iowa, durant lequel il s’était arrêté à notre stand pour échanger à propos des mycotoxines. John est à la tête d’un élevage familial dans lequel sa fille s’occupe des truies gestantes et des truies en lactation, et son fils des cultures et des bâtiments d’engraissement. Nous nous étions vus tous les quatre ce jour-là. Au bout d’une heure et demie de visite, John m’a confié que ses ventes de porcs
Petits conseils Chez BIOMIN, nous avons compilé une série d’articles pratiques d’une page concernant certains problèmes fréquemment rencontrés en production porcine moderne. Chaque fiche pratique consacrée au diagnostic différentiel identifie les causes potentielles et offre une description du problème, ainsi qu’une liste des actions à mettre en œuvre pour vous aider à maintenir votre rendement productif. Vous trouverez un « Guide pratique du diagnostic différentiel chez le porc » sur www.biomin.net
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Peu de temps après notre rencontre, John m’a appelé pour me demander si je pensais qu’il devait utiliser le produit BIOMIN chez ses porcs en engraissement et si oui, à quelle dose. Il utilisait alors un produit concurrent. Je lui ai conseillé une solution que je considérais plus rentable pour lui et il a immédiatement commandé la quantité de produit nécessaire. Je lui ai ensuite demandé comment allaient ses truies. Il m’a dit que le problème de prolapsus s’était considérablement amélioré. Le cycle des truies était normal et l’état de santé général de l’élevage était nettement meilleur. Sa fille l’a mis en garde afin qu’il ne s’enthousiasme pas trop rapidement car elle avait déjà vu la situation s’améliorer avant de se dégrader à nouveau. Lui avait le sentiment que son problème était résolu et il s’en trouvait ravi.
Quelques réflexions Je trouve vraiment très gratifiant de travailler chez BIOMIN et de pouvoir ainsi aider tous les jours de nombreux éleveurs à résoudre les problèmes qu’ils rencontrent, en collaboration avec une équipe formidable partageant ce même objectif.
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Mes porcs sont malades : de quoi s‘agit-il ? Partie 8 : Ictère
L
’ictère, encore appelé jaunisse, correspond à une augmentation de la quantité de sels biliaires dans le sang et peut revêtir trois formes. L’ictère pré-hépatique ou hémolytique est lié à une destruction massive des cellules sanguines venant submerger la capacité de détoxication du foie. L’ictère hépato-cellulaire est lié à des lésions hépatiques directes et l’ictère posthépatique à l’obstruction du drainage biliaire. Le principal symptôme de cette
affection est la coloration en jaune de tissus blancs de l’organisme comme la peau, le tissu conjonctif ou la sclérotique, ce dernier signe étant le seul chez le porc.
parasitaire directe du foie, avec migration ultérieure du parasite jusqu’aux poumons. À l’abattoir, le foie de l’animal présente des taches blanches (« taches de lait »).
Plusieurs agents pathogènes peuvent affecter directement le sang ou le foie : Leptospira (touche essentiellement le fœtus), Mycoplasma, E. coli et les salmonelles. Dans tous les cas, d’autres signes peuvent aider à caractériser l’infection. Ascaris suum peut également entraîner un ictère lié à une atteinte
Certaines toxicoses, comme l’excès de cuivre et les mycotoxines, dont la cible principale est le foie peuvent être à l’origine d’un ictère, notamment lorsque l’aliment présente une concentration élevée en aflatoxines et en fumonisines.
Symptômes
Détection
Facteur : mycotoxines : aflatoxines et fumonisines Aflatoxines : réduction de la synthèse des protéines, baisse de la productivité et de la fonction immunitaire ; coagulopathie ; dépression, anorexie, anémie, ascite, diarrhée hémorragique, soies rêches, augmentation du taux de phosphatase alcaline ; décoloration hépatique avec hémorragie centrolobulaire, stéatose, pétéchies sous-séreuses à hémorragies ecchymotiques, hémorragie intestinale et colique ; hépatomégalocytose, fibrose interlobulaire, hyperplasie biliaire. Fumonisines : baisse de la consommation alimentaire, hépatose, œdème pulmonaire, nécrose hépatique, rétention biliaire, augmentation caractéristique des taux sériques d’ASAT-γ-GT-bilirubinecholestérol. Facteur : leptospirose (fœtale) Fièvre, anorexie, dépression, infertilité, momification, avortement, mortinatalité, faiblesse des porcelets à la naissance, hémoglobinurie.
Épidémiologie, sérologie (MAT-OIE 2008), PCR
Facteur : Mycoplasma suis Pâleur, fièvre, cyanose des extrémités (oreilles), anémie, croissance réduite, anorexie, diminution de la production de lait, comportement maternel inadapté.
PCR, ELISA
Facteur : maladie d’amaigrissement du porcelet (MAP) Retard de croissance, dyspnée, hypertrophie des nœuds lymphatiques inguinaux.
Plurifactorielle
Facteur : Ascaris suum Cause majeure d’ictère chez le porc ; « taches de lait » sur le foie , obstruction du canal pancréatique, cholangite.
Présence d’œufs dans les matières fécales (flottation), « taches de lait » sur le foie.
Facteur : excès de cuivre (Cu) Anorexie, selles sanglantes, réduction du gain de poids, hémoglobinurie, néphropathie avec crise hémolytique. Facteur : anémie hémolytique IMécanisme à médiation immunitaire, parasitisme érythrocytaire (Mycoplasma suis), fragmentation érythrocytaire : hémoglobinurie. Facteur : septicémie à E. coli (ETEC) Hémorragies pétéchiales sur les séreuses, splénomégalie, diarrhée sécrétoire, déshydratation.
IHC, indirect immunofluorescence, ELISA, PCR
Facteur : Salmonella choleraesuis Cyanose des oreilles-pieds-queue-peau abdominale ventrale, hypertrophie des nœuds lymphatiques mésentériques, rate : hypertrophiée-violacée-pulpeuse.
PCR, ELISA References are available on request
Pour toute information complémentaire, rendez-vous sur www.mycotoxins.info CLAUSE DE NON-RESPONSABILITÉ : ce tableau fournit des conseils généraux sur des problèmes qui touchent principalement les porcs et qui peuvent être liés à la présence de mycotoxines dans l’alimentation. Ces maladies et problèmes porcins incluent ceux présentés dans ce tableau, sans pour autant s’y limiter. BIOMIN ne saurait en aucun cas être tenu responsable des dommages directs ou indirects résultant de l’utilisation de ce tableau ou des informations qu’il contient. Veuillez consulter votre vétérinaire avant de mettre en pratique les solutions proposées dans ce tableau.
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