MESSAGE DU PRÉSIDENT ET CHEF DE LA DIRECTION par Andrew Casey, BIOTECanada
UN MOMENT HISTORIQUE POUR LA BIOTECHNOLOGIE L’un des piliers centraux du message que diffuse biotecanada pour le secteur est le fait que la population mondiale est sur le point de compter neuf ou dix milliards de personnes, ce qui crée d’énormes pressions sur l’environnement et la planète pour que tout ce monde ait accès à de la nourriture, un logement, des soins et du combustible. Les économies et sociétés de partout doivent revoir leurs méthodes de culture, de fabrication, de soins et de production de combustible. La biotechnologie peut jouer un rôle névralgique en ce sens. Les pays dotés d’un secteur dynamique de la biotechnologie capable de trouver des solutions à ces enjeux bénéficieront d’énormes avantages économiques. Alors que s’intensifient les inquiétudes concernant le variant delta et la difficulté de vacciner une population mondiale pour prévenir l’émergence de nouveaux variants, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations unies a publié un rapport [en anglais] sur le changement climatique (https://bit.ly/3yo92Ll) qui prévient sans équivoque que le taux de réchauffement actuel transforme le monde en une sorte de grand cargo océanique, c’est-à-dire qu’il faudra déployer d’énormes efforts pour modifier matériellement le cours des choses. De toute évidence, nous sommes engagés dans une voie insoutenable. Il est bon de se rappeler l’ère des dinosaures : à terme, ce n’est pas la planète qui est en danger, mais plutôt notre espèce si nous ne prenons pas urgemment les grands moyens pour réduire notre empreinte écologique. La biotechnologie pourrait se trouver au cœur de la solution à ce problème. L’incidence économique, sociale et sanitaire de la pandémie a certainement
fait voir aux décideurs et au public l’importance stratégique d’un secteur national des sciences de la vie et d’une capacité de biofabrication au pays qui sont solides. Les leçons tirées de la pandémie changeront-elles notre façon de réagir au rapport du GIEC? La pandémie n’aurait pas dû nous prendre autant au dépourvu. Bien avant son arrivée, les experts avertissaient les gouvernements de la probabilité concrète d’une pandémie (de fait, notre propre comité de l’industrie des vaccins a pressé le gouvernement à plusieurs reprises de prendre des mesures pour s’y préparer). La plupart des mises en garde sont restées sans écho ou ont à peine fait réagir. En conséquence, quand la pandémie a frappé, les autorités gouvernementales ont été prises de court et ont dû construire l’avion en plein vol. Quelques mois plus tard, il est clair qu’elles n’ont guère envie de revivre la même expérience et qu’elles prennent maintenant d’importantes mesures pour se préparer à de futures pandémies. Le budget fédéral de 2021 a affecté plus de 2 milliards de dollars à la croissance du secteur des sciences de la vie au Canada et au renforcement de la capacité nationale de biofabrication. En plus d’être logique sur le plan des politiques publiques, cette importante décision arrive à point nommé pour propulser la croissance du secteur de la biotechnologie au Canada au-delà de la simple biofabrication en période de crise. Pour éviter la crise environnementale d’envergure pandémique que prévoit le GIEC, il serait logique que tous les pays reconnaissent d’urgence les solutions issues de la biotechnologie et qu’ils y investissent. Lancée au printemps de 2020, l’initiative (lisez le document ici [en anglais]) a été un moteur important pour faire connaître aux stratèges politiques la valeur de tout
l’écosystème de la biotechnologie pour le Canada. Cet écosystème est une pierre angulaire. Il est d’envergure nationale et comprend toute une série d’entreprises en phase de démarrage, d’universités, d’incubateurs ou d’accélérateurs, de centres de recherche, d’investisseurs et de multinationales du secteur pharmaceutique et de la biotechnologie. Les gouvernements fédéral et provinciaux ont compris l’importance du secteur pour lutter contre les futurs défis de l’ampleur de ceux de la COVID, pour améliorer le bilan environnemental et pour amorcer la reconstruction économique nécessaire pour l’avenir. En conséquence, ils élaborent des stratégies et investissent pour faire progresser le secteur, mais aussi la position concurrentielle du Canada. Bien que les investissements et les initiatives soient de bon augure, ils ne sont généralement pas liés par une même stratégie. Ainsi, la position concurrentielle du Canada pour attirer des investisseurs étrangers et faire croître le secteur de la biotechnologie du pays s’améliorerait grandement si les gouvernements fédéral et provinciaux formaient un partenariat stratégique avec le secteur pour concerter leurs investissements et leurs politiques. Par ailleurs, la concurrentialité du secteur dans le monde s’améliorerait largement si les gouvernements prenaient des mesures pour moderniser et coordonner la surveillance réglementaire du secteur. En conséquence, le secteur et les pouvoirs publics doivent s’allier dès maintenant dans un esprit constructif en vue d’atteindre des objectifs variés mais connexes qui touchent à l’ensemble du secteur des sciences de la vie. Avec plus de 240 membres représentant tout l’écosystème de la biotechnologie et tous les secteurs des sciences de la vie, y compris les soins de santé, l’agriculture, la fabrication et l’investissement, BIOTECanada continuera de soutenir toutes les initiatives visant à élaborer une stratégie nationale cohérente pour accroître le vaste potentiel de l’ensemble du secteur de la biotechnologie au Canada. Note : Le présent texte a été rédigé au déclenchement de la campagne électorale.
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