Magazine destiné aux membres N° 29 - Août 2016

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BITE

KCAB Magazine destiné aux membres – Août 2016 (№ 29)

POUR LA FERMETURE DE TOUS LES ABATTOİRS


Le mot du président Dans le magazine précédent, nous vous faisions encore part des difficultés que nous rencontrions dû au procès intenté par des éleveurs de cochons suite à notre enquête menée en Flandre (en caméra cachée) sur la souffrance qu’ils y endurent. Fort heureusement, le tribunal s’est déclaré incompétent en la matière, ce que notre avocat avait initialement plaidé. Les éleveurs n’ont pas fait appel de cette décision et l’affaire n’a donc pas été jugée en cour d’assises, celle-ci étant surchargée… İl semblerait donc que l’on en restera là ; il va sans dire que nous sommes soulagés que des dommages et intérêts à hauteur de dizaines de milliers d’euros ne pendent plus tels une épée de Damoclès au-dessus de notre tête. Nous tenons tout particulièrement à remercier notre avocat, Johan Verstraeten, pour son travail remarquable (qu’il a effectué par sympathie à un tarif modique) ainsi qu’à tous les autres pour leur soutien financier et moral tout au long de ces dernières années.

Bite Back vzw Runkstersteenweg 96 3500 Hasselt Belgique Tel. +32486 601 666

Ces derniers mois, nous ne nous sommes pas croisé les bras ; fin août, notre compteur tournait déjà à plus de 80 activités ! Dans ce magazine, nous vous en présentons les plus marquantes. Nous sommes aussi heureux d’annoncer la création d’un nouveau groupe régional : Bite Back « Noord Nederland » (dans le nord des Pays-Bas) portera nos campagnes à Groningen et dans les environs.

Numéro de compte: NL71 TRIO 0390 979 376 BIC TRIONL2U

Entre-temps, la professionnalisation de notre organisation se poursuit ; en coulisses, nous travaillons depuis quelques mois déjà à un système plus efficace de gestion des membres. Nous avons décidé d’adopter le système européen de mandats « S.E.P.A. » pour la collecte des dons et cotisations car il s’agit là, assurément, d’un système d’avenir. Pour Bite Back, ce moyen de paiement représente une simplification, ne fût-ce que parce que nous travaillons à l’échelle internationale avec Bite Back « Pays-Bas ». Pour nos membres fidèles, il sera également plus simple de renouveler − ou non − vos dons. La planification d’actions s’en trouvera aussi simplifiée : nous bénéficierons en effet d’un meilleur aperçu des moyens dont nous disposerons mensuellement. Ci-joint, vous trouverez un formulaire de demande d’adhésion ou de don ; un cadeau est d’ailleurs réservé à ceux qui se joindront à nous ! Envie d’en savoir plus ? Ouvrez simplement ce magazine.

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Colophon

Ceux qui nous suivent sur Facebook, Twitter ou İnstagram ne sont pas sans savoir que nous préparons d’ores et déjà une pléthore de nouveaux projets passionnants… Plus d’informations à venir dans notre prochain numéro.

Numéro de compte: BE15 0014 0806 4730 BIC GEBABEBB Fondation Bite Back, Prinses Margrietlaan, 212 − 3708 ZN Zeist (Nederland) Tel. +31 6 3413 2082

info@biteback.org www.biteback.org Comité de rédaction: Benjamin Loison Ralph Kelleners Kristel Moreau Photos: Bite Back, Stichting Dierbewustleven, James Knaap Éditeur responsable: Ralph Kelleners Runkstersteenweg 96 3500 Hasselt Magazine tiré à 1 000 exemplaires


Pour la fermeture de tous les abattoirs

Les 4 et 5 juin derniers, 2 500 personnes se sont regroupées à Paris mais aussi à Toulouse, Berlin, Berne, Cassel, Londres, Los Angeles, Sydney, Lisbonne, Tokyo, İstanbul, Toronto et Montréal à l’occasion de la Marche pour la fermeture des abattoirs. Cette année et pour la deuxième fois, elle s’est également déroulée en Belgique ; c’était le 12 juin à Bruxelles. Cette marche vise à dénoncer les atrocités que les animaux subissent chaque jour dans les élevages, les abattoirs et les bateaux de pêche. Quelques 600 activistes ont défilé tout de rouge vêtus dans la capitale de l’Europe et ont bien fait passer le message à l’aide de pancartes, banderoles, costumes et autres slogans. Après un passage par la grande artère commerciale, la rue Neuve, un moment d’émotion et de retenue a eu lieu place de la Monnaie pendant un « die-in » : les activistes sont restés allongés au sol pendant que des extraits sonores enregistrés dans un abattoir étaient diffusés. Autant dire que cette action n’est pas passée inaperçue ! En marge de la marche, des stands d’information et de dégustation de

préparations végétales ont aussi été installés. Les passants ont pu, entre autres, goûter de délicieux sandwiches, amusegueules, salades et autres pâtisseries. Cet événement a été rendu possible grâce à de nombreux bénévoles que nous tenons encore une fois à remercier chaleureusement. Nous remercions aussi tout particulièrement nos sponsors Willmersburger, Gut Wudelstein, Greenway, Shavt, ‘t Kraaiennest ainsi que la Confiserie Jonas pour les délicieux produits qu’ils nous ont généreusement offerts. Comment mieux convaincre les passants

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Sachez qui vous mangez Le « vegan outreach », autrement dit la promotion du véganisme, est une forme d’action utilisée par Bite Back depuis sa création en 2003. Nous avons toujours choisi d’employer explicitement le terme « véganisme » ; en effet, comment eût-il été possible de le faire connaître et, de surcroît, accepter du grand public si même des organisations comme la nôtre refusaient de l’utiliser. Et nous voici treize années plus tard, avec un seul constat : le véganisme n’a jamais connu un tel succès. De nombreuses célébrités, dont le chanteur néerlandophone İan Thomas, se revendiquent végétaliens et en parlent lors d’interviews dans la presse ou à la télévision. Les produits véganes sont également toujours plus présents dans les supermarchés. Cet avenir végétal seraitil finalement pour bientôt ?

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Réfléchir avant de manger « Réfléchir avant de manger : moins de souffrance pour les animaux »… Tel est, depuis des années, l’intitulé de nos campagnes de sensibilisation. Durant les premières d’entre elles, nous avions pour habitude de montrer aux passants des

photos accrochées sur des ânes en bois que nous avions nous-mêmes construits ; les affiches « grand format » sur des panneaux publicitaires professionnels les ont ensuite remplacés. D’autres moyens, comme différentes mises en scène ou encore des activistes déguisés en animaux étaient également mis en oeuvre et ce dans le but d’attirer l’attention d’un maximum de personnes, lesquelles se rendaient ensuite tout naturellement à notre stand d’informations. Nos actions, elles aussi, ont continué à évoluer. İl y eut, par exemple, « Delicious Dogs », durant laquelle on proposait de la « viande de chien » aux gens passant à proximité et cela en guise de prélude à une discussion éthique. Dans un futur


Action « Pâq ues » à Hasselt, Anvers et Charleroi En Belgique, l’industrie des oeufs fait naître environ 7 000 000 de poussins chaque année. La moitié d’entre eux étant des mâles, ce sont donc près de 3 500 000 poussins qui se retrouvent gazés ou broyés. Les poussins mâles, jugés sans valeur, sont systématiquement tués dès le premier jour de leur vie car ils ne peuvent ni pondre d’oeufs, ni être utilisés pour la production de viande. Quinze activistes se sont ainsi réunis pancartes à la main sur lesquelles étaient inscrits des messages sans concession, tout cela afin de dénoncer ces souffrances inutiles et encourager le public à ne plus consommer d’oeufs, offrant ainsi de joyeuses Pâques aux poules et leurs poussins.

Actions contre la fourrure à Bruxelles, Genk et Maastricht Bite Back a envoyé Cruella d’Enfer et deux dalmatiens dans les rues commerçantes bondées et les lieux touristiques de la capitale de l’Europe pour mettre en lumière les horreurs liées à l’industrie de la fourrure. Le trio est parvenu à attirer l’attention de bon nombre de passants et le message est passé de façon on ne peut plus claire auprès de nombreuses personnes. Deux « snobs à fourrure » de Bite Back ont parcouru les rues fort fréquentées de Genk et Maastricht dans le but de faire comprendre à tous ceux nous témoignant de l’intérêt que « fourrure » rimait toujours forcément avec « impure ». Affiches « choc » à la main (ayant pour slogan « Votre manteau = sa vie »), ils ont porté haut et fort un message que personne ne pouvait éviter. Nous avons même parlé à des personnes portant des cols en fourrure et

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Bite Back solidaire Vu notre aversion pour l’oppression et l’exploitation d’autres espèces animales, il nous semble également tout à fait normal de dénoncer les inégalités au sein même de l’espèce humaine. Ainsi, Bite Back était présente à la Gay Pride et à la grande parade de Tout Autre Chose, à Bruxelles, en signe de solidarité. Nous étions également présents aux marches pour le climat à Amsterdam et Ostende afin de dénoncer l’impact environnemental de l’industrie de l’élevage. Bite Back au devant de la scène Notre organisation était bien évidemment présente à des projections de documentaires tels que Blackfish, Cowspiracy, Terriens et Forks Over Knives, mais aussi à de nombreux festivals et concerts et ce dans le but de faire entendre notre message. Nous avions, entre autres, un emplacement d’informations à la Wereldfeest (littéralement, « Fête du monde ») à Louvain, au festival Sfinks, au Groezrock, à l’İeperfest, à la « bourse 100 % Veggie » à Charleroi, à La Plus Longue Table Veggie, aux Fêtes de Gand, au concert de Stick to your Guns/Wolfdown, au salon « Animaland » à Colfontaine, au festival Chaos Generation, à la rencontre Vegan Winter, au festival Belmundo à Gand, au festival « Amuse » à Hasselt, à l’Ubuntu festival à Boom, à l’Ottertrotter, à Viva Las Vegas insi qu’au Brakrock.

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Dans notre précédent numéro, vous aviez pu lire la première partie de l’interview de Jake Conroy qui nous parlait de sa jeunesse, de son engagement dans la campagne « S.H.A.C. » (Stop Huntingdon Animal Cruelty) contre Huntingdon Life Sciences, du rôle des autorités publiques dans la répression à l’encontre des activistes soutenant cette campagne et des soutiens financiers qu’elles Bite Back – Aviez-vous l’impression que vous aviez l’opinion publique de votre côté avant la répression dont vous avez été les victimes ou bien cela n’a-t-il jamais été le but de cette campagne ? Jake Conroy - Je pense que nous avions effectivement la sympathie du grand public parce que nous parlions souvent de chiens et de chats. « H.L.S. » (« Huntingdon Life Sciences ») faisait des tests sur toutes sortes d’animaux, depuis les souris, rats ou lapins jusqu’aux chats, chiens ou singes détenus dans la jungle en Asie du Sud-Est. En tant qu’activistes des droits des animaux, nous sommes d’avis que toutes les vies animales revêtent la même valeur ; seulement voilà, le grand public a plus de sympathie pour les chiots Beagles ou les chatons que pour les mygales, par exemple. Nous partions donc de cet état de fait pour sensibiliser les gens

et, ensuite, en venions à ce qui se passe dans les labos, aux droits des animaux ainsi qu’aux modes d’alimentation alternatifs tels que le véganisme ou le végétarisme. La campagne avait été conçue afin de porter ses fruits à court terme : nous savions qu’elle ne durerait pas plus de trois ou quatre ans car notre objectif était on ne peut plus clair: porter au labo un coup aussi rapide que fatal… Nous avions ainsi espéré qu’il fermerait ses portes avant qu’une répression n’eût éclaté. Cela avait déjà souvent fonctionné par le passé mais nous avions choisi une cible plus grande et les conséquences furent donc à l’image de notre cible… plus importantes. B.B. - Les conséquences ont été importantes pour les deux parties. Si cette stratégie avait fonctionné, les autorités auraient su que les

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campagnes suivantes auraient été appliquées sur le même modèle ; et ça, les activistes le pensaient également. J.C. - Effectivement, c’était comme si une ligne avait été tracée dans le sable. Les autorités avaient déclaré : « Vous ne gagnerez pas. » Et nous, les activistes, leur avions répondu : « Eh bien, vous ne pourrez pas nous arrêter. » Aux États-Unis, on nous a intenté 23 procès et cela ne nous a pas arrêté. Des lois qui étaient auparavant utilisées contre la mafia ont été utilisées à notre encontre. İls nous ont menacé lors d’un procès dont les enjeux s’élevaient à 12 millions de dollars mais celui-là aussi, ils l’ont perdu. Nous sentions que nous allions faire de grandes choses et, au final, nous les avons bel et bien accomplies ; plus de 100 entreprises, parmi lesquelles certaines faisant partie des plus importantes au monde, ne veulent plus collaborer avec ce labo et, au fur et à mesure de nos succès, les autorités ont décidé qu’elles ne pouvaient pas rester à ne rien faire. Dans les années ‘60 et ‘70, lors des mouvements des droits civils et de libération, elles avaient été témoins de ce qui pouvait se produire si elles laissaient faire les choses. De ces mouvements sont nés des groupements comme le Black Panther Party, l’American Indian Movement, les Brown Berets et les Young Lords. Toutes ces organisations grandissaient sous leurs yeux et commençaient à accomplir de très grandes choses ; cela les effraya et elles durent tout mettre en oeuvre, jusqu’à recourir au meurtre, pour empêcher ces organisations d’agir. Les pouvoirs publics en ont tiré une leçon et dorénavant, dès qu’ils prennent connaissance du fait qu’un mouvement de contestation prenne un peu trop d’ampleur, ils interviennent sans plus attendre. Selon moi, c’est exactement ce qui s’est passé pour la campagne « S.H.A.C. » aux États-

Unis. Six d’entre nous ont été inculpés pour plusieurs délits et le gouvernement nous a accusé de conspiration ; dans ce cas-là, il n’est même pas nécessaire de faire quoi que ce soit d’illégal pour être mis en examen : le simple fait d’émettre l’idée de souhaiter la fermeture du labo était suffisant pour être coupable, et ce au même titre que si nous avions réellement commis un acte d’illégal. Cette affaire suscita une vive polémique. B.B. - Et vous avez été inculpés parce que vous gériez un site qui publiait toutes les nouvelles et les actions de la campagne « SHAC » ? J.C. - En grande partie, oui. L’État prétendait que nous utilisions un site internet pour organiser toutes les actions légales mais il faisait également mention de toutes les actions dites « clandestines ». Si quelqu’un brisait une fenêtre, par exemple, ou si des militants s’introduisaient dans un labo pour libérer des chiens, nous publiions ça aussi. Seulement voilà, nous ne prenions pas part à ces actions ni ne les financions, nous leur apportions seulement une « résonance ». Nous avions décidé de soutenir la campagne tant que les actions seraient non violentes, tant qu’aucune atteinte physique ne serait portée à un animal humain ou non humain. Et par « soutenir », j’entends « mentionner les actions sur le site internet ». Les autorités avaient affirmé que nous utilisions le site pour monter une campagne d’intimidation internationale dans le but d’obtenir la fermeture d’un laboratoire… Et, ce faisant, ils purent nous inculper de terrorisme domestique. B.B. - Et c’est une étiquette que vous portez encore à l’heure actuelle ? J.C. - Pour autant que je sache, oui. Si je suis arrêté par la police et qu’ils contrôlent ma carte d’identité, il pourront y lire que je suis un éco-terroriste, un extrémiste du droit des animaux, un militant… et qu’ils


doivent recueillir autant d’informations qu’ils le peuvent quant à l’endroit où je me trouve, ce que j’y fais, ma destination… pour ensuite tout communiquer au F.B.I. Quelques militants des droits des animaux aux États-Unis ne sont même plus autorisés à prendre l’avion, ce qui est complètement insensé au vu de notre longue histoire d’actions pacifiques et de l’identité même d’un mouvement basé sur le principe de nonviolence. B.B. - Pour en revenir au procès, vous avez été condamnés ; que s’est-il alors passé ? J.C. - Nous avons tous été inculpés de différents chefs d’accusation. Lauren Gazzola, Kevin Kjonaas et moi devions répondre de six chefs d’accusation et avons été reconnus coupables pour tous les six. J’ai écopé d’une peine de prison de 48 mois que j’ai purgée dans deux différents établissements de Californie. Les pouvoirs publics savaient pertinemment que nous n’avions rien fait d’illégal et c’est pour cette raison qu’ils ont monté de toutes pièces cette accusation de « complot » ; ils ont voulu envoyer un message au reste du mouvement : si vous participez à cette campagne, vous finirez en prison. Et ça a marché… De nombreux activistes ont pris peur, à raison. La campagne a donc commencé à s’éteindre vu que personne ne voulait être la cible d’une nouvelle enquête qui aurait pu mener à quatre années d’emprisonnement. Une des deux prisons dans lesquelles je suis allé était vraiment dangereuse. Beaucoup de détenus faisaient partie de gangs et il y avait beaucoup de tensions entre différents groupes ethniques. Évidemment, je ne voulais pas me retrouvé mêlé à tout cela mais il aurait été extrêmement dangereux d’ignorer ce simple état de fait. J’ai donc du trouver un équilibre entre, d’un côté, rester fidèle à moi-même ainsi qu’à mes

convictions et, de l’autre, essayer de ne pas me faire tabasser parce que j’aurais parlé ou eu affaire à quelqu’un d’une autre couleur. C’est le genre d’expérience au terme de laquelle il faut espérer pouvoir encore se considérer comme un être humain. B.B. - Cela vous perturbe-t-il que le labo soit toujours en activité, après tout ce que vous avez vécu ? J.C. - Oui et non. « H.L.S. » a fusionné avec un autre labo − qui était aussi en difficulté − pour fonder une nouvelle société, sous un nouveau nom. Techniquement, donc, « H.L.S. » n’existe plus. Cette opération montre bien à quel point ils sont encore affaiblis, même des années après l’arrêt de la campagne. J’aurais bien sûr préféré qu’ils tombent en faillite et je suis déçu que cela n’ait pas été le cas mais, d’un autre côté, j’ai beaucoup appris de toute ce qui s’est passé. Je me souviens notamment de l’histoire d’une dame qui est venue me voir après une conférence sur la campagne « S.H.A.C. » ; elle m’a parlé des problèmes que son village rencontrait dus à des élus corrompus au sein d’une autorité locale et était venue à la présentation pour en savoir davantage quant à la stratégie mise en place par notre groupe et ensuite pouvoir la mettre en pratique afin de lutter efficacement contre la corruption gangrenant son lieu de vie. Donc oui, le laboratoire est toujours en activité mais ce genre de mésaventures me rendent fier d’avoir contribué à ce mouvement. B.B. - Quelques mots sages que vous auriez envie de partager avec nos lecteurs pour terminer ? J.C. - Je pense qu’en matière de mouvement des droits animaliers, nous sommes arrivés à un moment charnière et nous nous devons sérieusement de discuter de la nature de la nature de celui-ci et de la direction que nous voulons prendre.

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Le divertissement, oui… mais pas au détriment des animaux

Empty The Tanks

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Le 07 mai, plus de 100 volontaires se sont réunis à Bruges dans le cadre de la manifestation mondiale Empty The Tanks, dénonçant la captivité des dauphins. Face à la gare de la ville, c’est Bite Back qui incarnait la voix de ces doux mammifères marins lors d’une manifestation pacifique en faveur d’une Belgique sans delphinarium. À l’échelle mondiale, la quatrième campagne mondiale Empty The Tanks s’est ainsi déroulée dans une soixantaine de lieux se trouvant dans pas moins de 22 pays différents. Pancartes à la main et unis comme un seul bloc face à la gare de la Venise du Nord, nous nous tenions là, debout et silencieux pour faire écho à la souffrance qu’endurent ces animaux dans les delphinariums… parmi lesquels les 8 dauphins en captivité qui se trouvaient à deux pas de nous… Notre message était sans équivoque: « Nous sommes contre la captivité des dauphins. ». Nos volontaires arboraient également vingt-deux petites croix, chacune d’entre elles rendant hommage aux vingt-deux dauphins ayant péri dans le complexe à

proximité, victimes de l’industrie de l’« amusement ». Après la manifestation, nous avons formé un cortège et nous sommes rendus en direction du bassin Boudewijn Seapark autour duquel nous nous sommes regroupés en une chaîne humaine symbolique. Les manifestations internationales comme Empty The Tanks montrent à quel point les défenseurs des animaux ne peuvent plus supporter que de telles créatures, sociales et intelligentes, soient enfermées de la sorte et tout cela pour notre plaisir. Le temps est désormais venu de fermer une bonne fois pour toutes ces institutions et ce au


Beachie le dauphin nous a quitté Beachie le dauphin, né en liberté en 1982/83 le long des côtes de Floride, nous a quitté le 21 février alors qu’il se trouvait en captivité dans les bassins de Boudewijn Seapark. İl venait d’avoir 33 ans. Beachie s’était échoué sur les plages de Floride en avril 1984 et fut soi-disant « sauvé » par le complexe SeaWorld d’Orlando. Après avoir servi de reproducteur pendant des années, il fut déporté en 1997 au delphinarium de Harderwijk (Pays-Bas) puis, en 2009, vers celui de Boudewijn Seapark où il dut remplacer Tex – le précédent mâle reproducteur – qui venait de perdre la vie dans de tragiques circonstances au delphinarium Marineland d’Antibes. À partir de ce moment, ses capacités de reproduction semblèrent avoir disparu… jusqu’à l’année dernière où il devint papa de Moana et Ori ; tous deux connaîtront le même destin, celui de mourir dans un « delphmouroirium ». Aux dires de la presse, Beachie serait « décédé de façon tout à fait inattendue » : une veine aurait éclaté dans sa cavité respiratoire. Ce n’était malheureusement pas la première fois que notre ami était confronté à des problèmes de santé ; en 2013 déjà, il dut passer une radiographie qui démontra qu’il souffrait de problèmes pulmonaires ainsi que de « petits maux dus à son âge »… Cela faisait en réalité déjà bien longtemps que Beachie avait affaire à la solitude et à la maladie et il était plus qu’évident qu’il ne parvenait pas à s’adapter à son nouveau milieu de vie en captivité, le delphinarium de Bruges, lequel n’avait absolument rien à voir avec celui de Harderwijk, dans lequel il disposait d’une lagune d’eau de mer. Le choc du déménagement fut rude : tout à coup, il se retrouvait dans un environnement beaucoup plus petit et sombre, loin donc

de celui qu’il avait connu au Nord de notre pays et où il vivait en compagnie de ses congénères masculins. À Bruges, il dut apprendre de nouveaux tours mais également à survivre au milieu de femelles dominantes et agressives et ce sans plus jamais pouvoir respirer l’air pur de l’océan… Bien malgré lui, Beachie dut se contenter de l’air chloré de Boudewijn Seapark. À Harderwijk, où il était encore un reproducteur en pleine santé, il pouvait s’occuper de ses sept enfants mais, une fois arrivé à Bruges (et ce jusqu’à la naissance de Moana et Ori), il ne devint le papa que du fils de Yotta (mort à la naissance) ainsi que de jumeaux de Roxanne, eux aussi mort nés. En 2012, il fut également papa d’un delphineau dont il eut à peine le temps de faire la connaissance ; en effet, celui-ci mourut seulement quatre jours après sa naissance… Ces événements tragiques se déroulèrent tous dans l’enceinte du parc aquatique de Bruges et dans lequel, décidément, tout est possible. Beachie était typiquement le genre de dauphin à ne pas se laisser faire ni à exécuter tout ce qui lui était demandé. À vrai dire, il se moquait du spectacle auquel il préférait la solitude. Petit à petit, il perdit courage et santé, après quoi il eut un sursaut de dignité et se remit à n’en faire qu’à sa tête… Beachie

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Végétal Génial

À la même période, il y a un an, nous lancions notre second projet, répondant au nom de Végétal Génial ; notre site de recettes fut lancé et nos différentes activités purent enfin commencer ! À côté de quelques nouvelles recettes, de nouveaux blogueurs nous ont rejoint. Au cas où vous auriez manqué l’événement l’année passée et ne connaîtriez pas encore Végétal Génial… Le site propose des recettes d’autres internautes et essaye, tant que faire se peut, de donner un maximum d’informations au sujet de l’alimentation végétale, le tout proposé dans trois langues. Tant les nouveaux convertis au végétalisme que les plus anciens pourront y trouver l’inspiration ainsi que faire la connaissance d’autres « cyber véganes » et mordus de la cuisine végétale. Allez donc jeter un oeil sur www.vegetalgenial be ou suivez-nous sur notre page Facebook ! Pour celles et ceux d’entre vous qui nous y suivent déjà, vous n’êtes pas sans avoir remarqué que nous étions davantage actifs en extérieur qu’en intérieur, ce qui a eu pour conséquence une quantité moins importante de recettes et de posts… mais bien plus d’activités en contact avec le monde extérieur ; et davantage d’activités au contact de Monsieur et Madame Tout-le-monde, c’est autant de bénévoles potentiels que nous accueillons chaleureusement afin d’écrire de nouvelles publications liées à l’alimentation végétalienne sur notre blogue. Vous vous y connaissez et avez envie d’apporter votre pierre à l’édifice ? Envoyez donc un courriel à info@vegetalgenial.be pour recevoir de plus amples informations. En tout cas, une chose est on ne peut plus sûre ! Nous n’avons pas chômé, cette année… Voici donc un petit aperçu de ce que nous avons accompli en un an.

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Tout d’abord, nous nous sommes rendus au Fairfestival de Gand, ville dans laquelle le véganisme connaît un essor spectaculaire ; quoi de plus naturel que d’y faire halte pour bien débuter l’année ? Ensuite, à Tongres et Hasselt, nous avons mis sur pieds la İntroductiedag voor Dagen Zonder Vlees (« Journée d’introduction aux journées sans viande ») en collaboration avec De Groene Keuken (« La Cuisine verte », blogue recensant de nombreuses recettes végétales, en néerlandais). Les personnes désireuses de participer aux 40 jours sans viande reçurent d’abord une introduction informative et amusante quant au sujet ; pour commencer, une présentation de ce en quoi consiste l’alimentation végétale et, plus particulièrement, de ses avantages tant pour l’environnement, la santé que pour les animaux. S’en suivit une petite démonstration culinaire sur la base de laquelle les participants eurent l’occasion de se faire une petite idée de ce qu’ils pourraient d’ores et déjà préparer à la maison, mais également goûter à quelques-uns des plats succulents concoctés par De Groene Keuken. En bref, voici un blogue beau de simplicité qui ne manquera assurément pas de vous étonner de par la gamme de recettes que Sara – la fondatrice – vous propose. Lors du festival Belmundo (festival annuel gantois d’activités consacrées à la mise à l’avant-plan d’une solidarité internationale), nous avons mis à l’honneur Chez Mariette, initiative de l’un des nouveaux entrepreneurs véganes et futur blogueur pour notre site web. Nous y eûment l’honneur de faire une démonstration culinaire dans le cadre du plus vieux restaurant végétarien / végétalien de Gand, l’Avalon. Ensemble, nous y avions cuisiné des amuse-bouches, une entrée, un plat principal ainsi qu’un dessert ; et force est de constater que c’est surtout ce dernier qui remporta un franc succès – une délicieuse mousse au chocolat à base de jus de pois chiche, également connue sous le nom d’« aquafaba ». Une soirée fort agréable durant laquelle nous avions bien ri… et bien mangé ! L’enthousiasme dont Marieke avait fait montre avait littéralement mis le feu à la soirée et, non content d’initier de nouveaux venus à la cuisine végétalienne, ce moment de partage permit également à des amitiés de se créer. Par la suite et une nouvelle fois en étroite collaboration avec la ville de Hasselt et le E.V.A. Limbourg (page Facebook de recettes véganes), nous nous étions rendus au festival Amuse de Kiewit pendant lequel 120 travailleurs communautaires (organisant, entre autres, des

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Recette de la mousse au chocolat façon « aquafaba » İngrédients Le jus d’une boîte de pois chiche

• Battez le jus de pois chiche et, une fois ce dernier épaissi, ajoutez-y la gomme xanthane ainsi que le sucre en poudre jusqu’à obtention d’une mélasse bien épaisse. Retournez le récipient ; si celle-ci y colle et que rien n’en tombe, c’est prêt !

200 gr. de chocolat noir 50 gr. de sucre en poudre 1/2 cuillère à café de gomme xanthane (optionnel) 1/2 cuillère à café d’essence de vanille 100 ml. De « lait » de soja.

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• Entre-temps, faites fondre le chocolat au bain marie ; une fois celui-ci complètement fondu, ajoutez-y le « lait » de soja et l’essence de vanille. Mélangez jusqu’à obtention d’un mélange harmonieux. • Laissez refroidir l’ensemble jusqu’à ce qu’il soit à température ambiante puis mélangez le chocolat au reste en prenant soin de ne pas remuez trop vigoureusement afin de maintenir une texture bien aérée. • Versez la préparation dans de beaux verres de dégustation (ou dans de petits pots) puis laissez la mousse au chocolat reposer au réfrigérateur pendant au moins quatre heures mais il est


Bite Back « Pays-Bas »

Des actions sont menées une fois par mois au delphinarium de Harderwijk et ce en coopération avec les associations Dierbewustleven et Stop Dierenleed Nederland. Suite à l’épisode controversé de Rambam (un groupe ayant, entre autres, enquêté sur les maltraitances animales dont font preuve divers delphinariums), nous avons lancé Dolfileaks, un site pour

Un grand rassemblement anti-fourrure a été organisé par l’association Bite Back en collaboration avec les associations Animal Rights, Dierbewust leven, Een DİER Een VRİEND et Stop Dierenleed Nederland. Ce regroupement d’associations de défense des droits des animaux s’était réuni sous la bannière « Nederland Bontvrij », ou, traduit en français, « Les Pays-Bas sans fourrure ». Plusieurs centaines d’activistes ont ainsi défilé dans les rues de Den Haag

Notre campagne Vegan Outreach bat son plein aux Pays Bas et vise à informer le grand public de la souffrance endurée par les animaux pour l’industrie de la viande ainsi que des alternatives végétales existant. Nos activistes étaient présents à Amsterdam, Groningen, Utrecht, Maastricht et Rotterdam ; nous y avons attiré l’attention du public par nos impressionnantes formations, tous unis dans un seul et même objectif. En plus d’un stand d’informations étendu, nous avons également proposé aux passants de goûter nos pâtisseries végétaliennes. Bite Back Noord-Nederland Nous sommes très fiers de pouvoir vous annoncer la mise en place de nouveaux groupes locaux aux Pays-Bas ; pour l’instant, nous sommes encore en pleine réflexion mais vous pouvez vous attendre à de nombreuses a c t i o n s organisées dans

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Agenda 08-11/09: La İnternational Animal Rights Conference, au Luxembourg 13/09: Conférence de Jake Conroy, à Anvers 17/09: Veg’In City, à Charleroi 24/09: Action au delphinarium de Harderwijk, aux Pays-Bas 25/09: Action pour la fermeture de Boudewijn Seapark, face au complexe (15h.)

À lire dans notre prochain numéro •

Notre action devant l’abattoir de Zele • Le lancement du projet « iAnimal » • La journée mondiale des Animaux • Notre soutien à la Dodentocht • Notre repas de soutien à Bite Back • Et encore bien d’autres choses… Volg ons op

01/10: Journée mondiale des Animaux, à Hasselt, Gand et Anvers

www.facebook.com/bitebackorg

30/10: Action pour la fermeture de Boudewijn Seapark, face au complexe (15h.)

www.twitter.com/bitebackorg

13/11: Repas de soutien à Bite Back, à la Veganerie de Louvain

www.instagram.com/bitebackorg

27/11: Action pour la fermeture de Boudewijn Seapark, face au complexe (15h.)

www.youtube.com/bitebackorg

Envie de nous aider ? Pensez donc à nous faire parvenir un don unique (ou mensuel) ; il s’agit de l’une des meilleures façons de nous venir en aide et ainsi mettre un terme à la souffrance et à l’exploitation des animaux. Nous sommes un organisme sans but lucratif et ne recevons aucun subside ; le soutien financier de nos membres et donateurs est donc primordial pour la pérennité de notre organisation… Votre petite contribution peut faire la différence ! Vos dons sont les bienvenus sur ce numéro de


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