Entre_sel_et_eau_douce

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entre sel et eau douce Voyage d'études en Basse-Loire 5, 6 et 7 Octobre 2010 Julien BLANQUET 4ème année ENSNP Blois


marais salant pAGE 22-27 PNR BRIERE pAGE 28-33

ST NAZAIRE pAGE 34-41

LE CROISIC pAGE 16-21

nantes pAGE 4-15

SITES VISITes


INTRODUCTION Glissons de la Loire moyenne, vers la Basse-Loire son estuaire et l’Océan Atlantique. Les villes proches de la Loire regardent déjà vers l’Océan. Elles se tournent vers ce sel piquant qui à influé sur la végétation et sur l’économie locale. C’est aussi le signe de l’ouverture vers un ailleurs qualifié autrefois de «nouveau monde». La première étape de ce voyage est la ville portuaire de Nantes où déjà une influence teintée de sel se fait sentir. Puis, le Croisic ville de villégiature ou la vue sur l’Océan est convoitée. S’en suit les

marais, le sel devient un élément visible et le Parc Naturel de Brière magnifique espace humide. Pour finir, le port ‘industriel’ de Saint-Nazaire qui change de peau. L’eau et le sel sont redondants dans ces paysages formés par l’Homme. Ce voyage est également l’occasion de constater les différentes évolutions des villes, des sites et des paysages. C’est en outre la possibilité d’observer l’interaction vécue et encore actuelle entre ces différentes unités. Ce carnet retranscrit je l’espère au mieux ces trois jours de visites.

Répartition des groupements végétaux selon la salinité :

Vers Saint-Nazaire

Vers Nantes



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NANTES, 1760 , CARTE DE CASSINI CES NOMBREUSES ILES

L’histoire de Nantes est conté de manière admirable dans le musée se situant dans le château des Ducs de Bretagne. La scénographie «dépoussière» les lieux et par des éléments interactifs explique de manière simplifiée mais juste la naissance de Nantes. Avant de parler de la ville actuelle revenons en arrière pour comprendre sa formation, ce qui a fabriqué la ville. aux origines La première installation dans la région nantaise remonte entre 900 et 600 av. J-C. à la confluence de la Loire, de l’Erdre et de la Sèvre Nantaise un port fluvial nommé Corbilo s’érige. Après une occupation celtique, les gaulois (les Namnètes) font de Nantes leur capitale. La ville est

ensuite soumise à César puis christianisée. Elle subit les invasions des anglais , des saxons, des Francs, puis des Bretons. En 937, Alain Barbe-Torte chasse les Normands et fonde le Duché de Bretagne, dont Nantes devient la capitale. Les ducs érigent au XIIIème siècle le Château des Ducs de Bretagne. Capitale politique influente, Nantes étend son pouvoir économique avec le commerce du blé, du sel de Guérande et des vins de Loire. En 1491, le roi de France Charles VIII rentre dans Nantes en vainqueur des bretons et épouse Anne de Bretagne, fille du duc François II. LE COMMERCE TRIANGULAIRE Du XIVème au XVIIème siècle, les échanges commerciaux avec l’Espagne, le Portugal,

Maquette de Nantes fortifié, le château surplombant la Loire

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la ville


la Hollande, permettent le développement du port de Nantes. Mais c’est au XVIIIème siècle que Nantes devient le premier port de France, grâce au commerce triangulaire, aussi connu sous le nom de Traite des Noirs. Des navires partent de Nantes (Paimboeuf précisément) vers l’Afrique et achètent des hommes et femmes dans des villages africains en échange de diverses marchandises. Ces hommes et femmes sont ensuite convoyés dans des conditions inhumaines vers les Antilles, où ils sont vendus en tant qu’esclaves dans les plantations. Les navires reviennent alors vers Nantes, chargés de sucre, de café, de coton, de tabac, ... On parle alors de « Route du Bois d’Ebène ». Au XVIIIème siècle, la moitié du commerce négrier français est assuré par Nantes (le

reste étant assuré essentiellement par les ports de Bordeaux et de La Rochelle). Cette prospérité permet l’émergence d’une bourgeoisie nantaise, constituée d’armateurs, d’industriels, de commerçants, qui étalent leur richesse en construisant les hôtels particuliers. De cette période datent également les grandes raffineries à sucre nantaises. C’est donc en partie grâce à l’esclavage que Nantes s’est enrichie, un poids lourd à porter pour les nantais qui ont longtemps eu du mal à assumer ce lourd héritage. PERIODE DE TROUBLES Nantes va souffrir terriblement pendant la Terreur : Nantes, la girondine, s’oppose à la convention montagnarde. Le réprésentant du peuple, Jean-Baptiste Carrier, est

alors envoyé à Nantes pour procéder à un nettoyage du corps politique nantais . Arrivé en octobre 1793, Carrier met en place une police parallèle qui procède à des exécutions sommaires. La guillotine ne suffisant plus, Carrier invente une nouvelle méthode d’exécution : les condamnés sont ligotés et placés dans un bateau dont le fond s’ouvre au milieu du fleuve . La Loire prend alors le surnom de « Baignoire Nationale ». Face aux plaintes des nantais, Carrier est rappelé à Paris en février 1794 puis exécuté peu après. On estime que sa répression a fait 14 000 victimes pour quelques mois de présence reconversion L’abolition de l’esclavage, l’invention de la fabrication du sucre à partir de bette-

raves, le développement du chemin de fer et l’ensablement de la Loire handicapent le développement économique de Nantes. La ville se reconvertit alors vers la conserverie, la biscuiterie (la Biscuiterie Nantaise et Lefèvre-Utile), la métallurgie et la construction navale. Hormis la construction navale, ces industries restent encore des moteurs de l’économie nantaise. Nantes est même (déjà) la première ville française à se doter d’un réseau de tramway. La première moitié du XXème siècle est témoin d’une transformation importante du visage de Nantes. Confrontée à l’ensablement du bras principal de la Loire, à des difficultés de circulation, à l’insalubrité, la ville décide de combler à partir de 1923 certains bras de la Loire et le cours

Scénographie du musée

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inférieur de l’Erdre. Difficile d’imaginer aujourd’hui que l’Erdre a coulé à la place du Cours des Cinquante Otages, que le château des Ducs de Bretagne avait les pieds dans la Loire, que l’île Feydeau ou l’île Gloriette ont effectivement été des îles entourées d’eau. Ces travaux ont sans doute enlevé une partie du charme de Nantes, longtemps surnommée la « Venise de l’Ouest ». Lors de la Seconde Guerre Mondiale, la ville subit les bombardements alliés à 28 reprises. Les plus importants, les 16 et 23 septembre 1943, détruisent le centreville et font de nombreux morts. La ville est également profondément marquée par l’affaire des Cinquante Otages. En représailles à l’assassinat du FeldkomDeux images de Nantes

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mandant de la ville par 3 résistants communistes, 48 otages sont fusillés par les allemands à Nantes et Chateaubriant. A partir des années 60, des crises touchent de plein fouet les industries nantaises. La fermeture des chantiers navals Dubigeon dans les années 80 et le déménagement des usines LU dans la périphérie nantaise, marquent le point final de cette reconversion. Nantes s’oriente alors vers une économie tertiaire, soigne son image et engage des travaux importants qui transforment la ville (nouveau tramway, reconversion de l’île de Nantes). Aujourd’hui Nantes attire de nouveaux habitants, attirés par la qualité de vie offerte par la région.


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1. Maquette de Nantes, le pont transbordeur au fond 2. Maquette du pont transbordeur 3. Extrait d’un tableau de Jules PONCEAU intitulé Le port de Nantes, tableau troublant qui avec ces grues donnent une image de Nantes semblable à St Nazaire, passé disparu. 4. Maquette du site de l’usine de LEFEVRE UTILE 5. Affiche «Le théâtre du 81, aidé par l’industrie et le commerce nantais TUE LE CAFARD !» 5. Affiche de Lefèvre Utile, l’usine part sa forme devient une publicité et le bâtiment tel un phare vient éclairer la ville de Nantes

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EXPOSITION HANGAR 32 ile de nantes

«Sous le ciel si souvent couvert de Nantes, le panorama du port et du fleuve est une vaste et pesante symphonie en gris, à peine nuancée des reflets bleutés de l’ardoise et de la tôle, et où - si un cargo fraîchement repeint n’est pas amarré au quai des Antilles - manquent même les rares touches de couleurs vives qui rehaussent les tableaux de ports de Marquet. Le regard se porte d’abord sur la pointe camuse de l’île Beaulieu, d’ici en pleine vue: une sorte de comprimé portuaire, serré dans la tenaille des bras du fleuve, sans un espace libre apparent - une imbrication écailleuse, confuse, mais aussi intime que celle des ardoises d’un toit, de hangars de tôle, de cales de lancement couvertes, de docks, de grues, de magasins, d’entrepôts, d’épis de voies ferrées.» Julien Gracq

Le renouveau de la ville de Nantes est très marqué et en un sens visible. Il passe notamment par la réhabilitation de l’île de Nantes. A l’échelle européenne il constitue l’un des projets les plus importants de part sa superficie: 337 hectares mêlant habitat diversifié, activités économiques de recherche et d’enseignement universitaire, commerces, transports collectifs, équipements sociaux, culturels et de loisirs... L’île de Nantes regroupe plusieurs îles historiques. Le site est fortement marqué par les industries jusque dans les années 80. En 1987, le dernier chantier naval cesse son activité. L’île se retrouvant à proximité du centre-ville et au milieu

les nouveaux constructeurs: les artistes qui viennent «remplacer» les ouvriers

ile de nantes

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d’une forte urbanisation des études sont rapidement entreprises sur le devenir du site. Très rapidement il est décidé de penser l’île de manière globale. En 1999, trois équipes sont consultées: - l’équipe Fortier-Croisnier-Bloch-Clair-Harey - l’équipe Labfac-AUC-TETRA - l’équiqe Chemetoff Berthonieu C’est cette dernière équipe constituée d’architectes-paysagistes qui est retenue pour son idée «du faire avec», ce qui est déjà présent et les gens. Le plan guide vise notamment à penser le site par l’espace public, notamment ses traversées. Dès 2002, la première phase des travaux est lancée et renforcée par la création de la SAMOA (Société d’Aménagement de la Métropole de Nantes). OBJECTIFS Les objectifs visent à : - étendre le centre-ville à l’île: en prolongeant le centre historique de la ville notamment par le biais de franchissements - retrouver la Loire: nouvelles vues sur la Loire, le patrimoine portuaire est conservé et réhabilité et accueille de nouveaux usages - renforcer l’attractivité de la métropole: mettre en place l’excellence au sein du développement avec l’installation de pôles d’activité santé et recherche, quartier d’affaires international, enseignement supérieur et médias. Et particulièrement

au monde des arts et de la culture. - une ville pour tous: diversité des fonctions (habitat et activités, commerces et équipements) diversités des populations (25% de logements sociaux) et diversité des formes urbaines et architecturales - respecter et transformer: le projet se veut respectueux de l’existant sans tomber dans la nostalgie. Transformation du bâti existant et respect de la biodiversité présente sur l’île. Le projet est exemplaire de part sa réalisation mais également dans sa démarche. METHODE DE FABRICATION DU PROJET C’est un projet ouvert, non figé, capable

le plan guide

de se modifier au fur et à mesure des initiatives. Il est le reflet d’un urbanisme négocié avec chacun des acteurs, qu’ils soient publics, privés, associatifs, collectifs ou individuels. Ce jeu d’acteurs constitue le fondement de la méthode de fabrication du projet urbain, tout en prenant en compte les politiques publiques de la Ville et de l’agglomération. Le plan guide d’Alexandre Chemetoff a été pendant cette dernière décennie l’outil de référence du projet - sans être un outil réglementaire -, et l’expression de cette capacité d’évolution du projet. Il reprend les grands axes du projet urbain ; traiter l’île globalement ; s’appuyer sur la transformation des espaces publics ; promou-

voir un nouveau rapport au fleuve, révéler l’existant. Ni règle, ni procédure, ce document de référence, régulièrement mis à jour, guide l’action à court terme dans le cadre d’une vision du territoire à long terme. Le travail de Chemetoff est exemplaire, pourtant il a été remercié en décembre 2009, sauf en ce qui concerne les travaux en cours. Le désaccord semble provenir du projet d’implantation du CHU fortement désiré par la ville de Nantes. Ce projet vise à regrouper différents pôles du CHU au sein d’un même bâtiment situé sur l’ île. Or l’implantation d’un tel bâtiment sur une surface si grande bloquerait nombre de traversées sur l’île. De plus l’implantation du bâtiment - pour

de Chemetoff

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nantes aujourd’hui

ceux qui ont connus la guerre - sur une île est un élément fragile, d’autant plus si l’on ouvre les yeux sur les risques possibles face aux inondations. En Juillet 2010, une nouvelle équipe a été désignée Marcel Smets-uapS. REALISATION Des éléments précurseurs du plan guide ont lieu en 1996 -1997 par l’implantation du Palais de Justice (de Jean Nouvel) et en 2000-2001 la passerelle Victor-Schoelcher (Balto+Balto) qui rattache l’île au centre ancien. Parmis les réalisations entrepris depuis le plan guide nous pouvons citer: -le site des nefs et des machines de l’ île

(avec le déjà emblématique éléphant) - les esplanades: plantées d’ arbousiers, micocouliers, pins sylvestres et séquoia avec des gradins qui mènent à la Loire - le hangar aux bananes: qui accueille une galerie d’art contemporains des restaurants et des bars lieux devenu très branché - le square Mabon: friche qui constitue un observatoire des plantes -le jardin des Fonderies: création d’un jardin couvert par ADH architectes paysagistes - le centre commercial Beaulieu imaginé par l’architecte Patrick BOUCHAIN - la réalisation de deux nouveaux ponts

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1. Les anciennes cales 2. La structure métallique conservée 3. Le quai aménagements et intervention de Daniel BUREN (les cercles éclairés la nuit) dans le cadre du Festival estuaire 3. Le Palais de Justice signé Jean Nouvel véritable objet donnant la Loire à voir. Impressionnant cadre qui nous fait ployer sous le poids de la Justice. 6. La grue titan jaune. 7. L’éléphant des machines de l’île 8. La halle qui l’abrite

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PREMIère ville a remettre le tramway

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le tramway

En 1920 , existait à Nantes un réseau de 112 Km de tramway. Le tramway jaune disparu ensuite suite à l’expansion pétrolière qui a privilégié l’autobus et la voiture. Le dernier retiré du service fut en 1958. En Janvier 1985, soit 27 ans après le tramway moderne revient à Nantes. Il est cette fois-ci confortable, silencieux et possède une grande souplesse d’utilisation. C’est la première ville de France à remettre en service le tramway, phénomène qui s’avère être très rapidement un succès. Le tramway fait partie d’une politique visant à privilégier les transports publics aux voitures automobiles notamment par la mise en place de parkings relais peu onéreux à la fin de chaque ligne. A travers l’expérience nantaise le tramway n’ apparaît pas uniquement comme un transport en commun. Outre, son as-

pect purement fonctionnel, le tramway modèle et dirige les poussées de l’urbanisation. Lors de son implantation il y a un état d’intercausalité avec le tissu urbain et le mode de vie des habitants. Le tramway est une solution qui convient pour les agglomérations moyennes d’environ 500 000 habitants (la population de l’agglomération nantaise est estimée à 577 000 habitants) qui permet une ponctualité des horaires dans une ville embouteillée. Il est moins onéreux que le métro qui convient pour des agglomérations plus importantes. La dernière ligne L4 dénommée Busway, initialement envisagée en tramway est en fait une ligne de transport en commun en site propre . Elle a permis le réaménagement de la pénétrante routière sur l’île de Nantes.


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Presqu’île , CARTE DE CASSINI un port a l’ENTRée de la guérande

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La commune du Croisic occupe l’extrémité Ouest de la presqu’île de Guérande. Elle est distante de 80 km de Nantes et de 25 km de Saint Nazaire. Elle est délimitée au Nord, à l’Ouest et au Sud par une côte rocheuse qui la caractérise fortement. Face à la pointe de Pen Bron, le port marque l’entrée du Grand Traict, vaste golfe maritime alimentant les marais salants de Guérande. La superficie communale de 450 ha, est une des plus faibles du département. De part sa situation géographique privilégiée l’évolution de l’urbanisation communale, est aujourd’hui importante avec environ la moitié de l’espace communal construit surtout en résidences secondaires (55 % de résidences secondaires). Face à cette nouvelle activité touristique persiste l’activité portuaire

de pêche et de plaisance constituant un rôle économique majeur. L’ancien port de commerce fut important au XVème siècle et connu son apogée au XVIème et au XVIIème siècle (pour le commerce de la morue et du sel) puis au XIXème ( pour la pêche de la sardine). En 2001, eu lieu la révision du P.O.S. (Plan Local des Sols) dont les objectifs furent: •Inscrire dans l’organisation du territoire communal la coupure d’urbanisation définie par l’Etat au titre de la loi Littoral •Préservation et mise en valeur du patrimoine et des espaces naturels •Organisation de la desserte et amélioration du cadre urbain pour mieux gérer la fréquentation touristique et le développement communal.


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1.et 2. Le port de pêche historique où se mêle des bateaux dits de plaisance avec des bateaux de pêcheurs 2. Au fond la mairie du Croisic 3. Manoir de Kervaudu 4. Entre ondulation, souplesse du vent et rudesse de la pierre travaillée par la mer 5. Aménagement simple qui permet de préserver la flore littorale des rochers 6. Fort militaire, transformé en villa puis en collocation , enfin en hôtel restaurant. Il est nécessaire à chaque fois de trouver le projet le plus adapté.

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Depuis 2006, une Z.P.P.A.U.P. (Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager) a été mise en place pour remplacer les périmètres de protection des monuments historiques afin de disposer d’un outil plus adapté à la gestion du patrimoine local. Il faut rajouter à cela toutes les protections déjà présentes les ZNIEFF, ZICO et la loi littorale (3janvier 1986). Face à ces différents protections l’on pourrait penser au premier abord que la ville de Croisic se retrouve «coincée». Elle semble au contraire avoir profité de ces différents «classements» et protections contraignantes pour réfléchir sur son développement. La démarche entreprise a en outre permis à la municipalité d’obtenir le label «petite cité de caractère». Aujourd’hui face au développement des résidences secondaires la ville a

entrepris un plan permettant d’éviter au mieux une saturation de tout développement. Ainsi pour éviter un homogénéisation de l’ensemble de la presqu’île, elle a préservée et renforcée une coupure verte d’urbanisation qui permet une perception de la mer depuis la terre(transparence nord -sud). L’économie de moyen foncier semble bien présente à Croisic et l’on peut se féliciter que la côte ne soit pas donnée aux promoteurs immobiliers. Le PLU est prévu pour 2011 visant encore mieux à bien utiliser les parcelles constructibles. Il s’accompagne d’un PADD dont les objectifs sont: - un territoire spécifique, un identité marquée à affirmer - une ville à part entière à conforter - un territoire d’accueil à promouvoir.

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1. Limite franche de l’urbanisation au niveau de la «coupure verte» 2. Des activités sont tout de même présentes dans ces coupures vertes tel un golf. La coupure verte ne constitue pas une réserve naturelle fermée. 3. La préservation des espaces naturels n’est pas la seule préoccupation de la municipalité ainsi le centre-ville est rendu piéton en été et des aides sont apportées à la rénovation. Par exemple ici l’ancienne criée a été rénovée. 4. en vert la «coupure verte»

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bassin du mes, 1760 , CARTE DE CASSINI des marais salants dans les replis de la côte

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Visite d’une exploitation située dans le bassin du Mes Le rendement est moindre comparé à celui de Guérande car le bassin versant est très grand, donc beaucoup plus d’eau douce. Les bassins ne subissent pas les effets des marées. Le sel est récolté sur 1/10 ème et récolté en été, mais toute l’année il faut entretenir les bassins. Le sel se cristallise quand il atteint 300g/L soit près de 10 fois plus que l’eau de mer entrée dans le bassin. En moyenne par an, l’on récolte de gros sel 1,3 Tonne/oeillet et de fleur de sel 150 Kg/ oeillet. La fleur de sel est plus cher, possède des propriétés différentes et est aussi le plus difficile des sels à obtenir. Il faut un vent d’est sans pluie. L’on cueille la fleur au plus bas niveau. L’entretien consiste à reconstituer l’étanchéité des bassins (l’argile). Les talus sont passés au gyrobroyer et la vase est déposée sur les talus. Les éléments essentiels pour le paludier

sont: la surface, le vent, le soleil et les argiles. Reste bien sur les outils. Histoire des marais salants en Loire Atlantique Aujourd’hui l’exploitation du sel marin est cantonné en Guérande. Autrefois, il était récolté sur l’ensemble du littoral de la Loire Atlantique. L’histoire de la production de sel remonte probablement au Néolithique. L’archéologie met en évidence des ateliers élaborés, communs à tout le sud-Armoricain à la fin de l’indépendance gauloise. C’est tout d’abord la technique dite de salines ignignènes qui apparaît ( le sel étant produit dans des fours). En dehors des premiers écrits qui mentionnent des marais salants dès le VI ème siècle dans la Baie de Bourgneuf et au IX ème siècle dans la région de Guérande, on ignore la date précise de l’émergence des salines solaires (par évaporation). A la différence des salines igni-


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1. et 2. Couleur des marais salants rouge dû à la salicorne qui rougit en automne. 3. Photo d’un canal de couleur bleuté (argile) 4. Oeillet fermé par une ardoise 5. Les outils de travail: la Lousse, long de 3 mètres et sa grille perforée, pour permet de cueillir la fleur de sel à la surface de l’eau de l’oeillet. 6. Le Las avec une maille en bois au bout, pour récolter le gros sel cristallisé au fond de l’œillet sur le sol argileux. Les outils sont en bois (tel la brouette) ou en plastique, les outils métalliques étant à proscrire dans un milieu fortement salé.

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gènes adaptables selon le type de rivage, les salines solaires sont dépendantes du jeu des marées. L’homme les a donc creusées dans les herbus d’estrans argileux. Amorcée dès le Très Haut Moyen Age, la conquête des marais maritimes est pratiquement achevée au XIII ème siècle dans la Baie de Bourgneuf comme au nord de la Loire. Cette transformation précoce du littoral a permis à la Baie de devenir rapidement la principale zone productrice de sel de la côte atlantique. Dans la région guérandaise cependant, cette valorisation, remise en cause par la guerre de Cent ans et d’ouragans au 16e siècle, s’est poursuivie jusqu’au 18e siècle, en particulier dans les bassins satellites de Guérande (Pénestin, Mesquer, Saint-Nazaire… ). C’est principalement sous l’impulsion de la noblesse puis de la bourgeoisie marchande que les marais salants se sont développés. Les routes du sel médiévales sont fluviales ou maritimes. Jusqu’à l’ouverture des routes coloniales au 17e siècle, une part importante du trafic du port de Nantes est attaché à ce produit. Il y transite notamment par ses salorges avant de remonter la Loire et pénétrer le royaume de France. Mais dès le Moyen Age, la région de Guérande se signale par un commerce terrestre du sel original, la troque. Elle permet aux petits propriétaires fonciers et aux exploitants de partir échanger une part de la production dans les terroirs cé-

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réaliers de Bretagne. Le sel de Baie comme celui de Guérande s’exporte vers le nord de l’Europe. Au Moyen Age, grâce au sel, les ports de la Baie deviennent des comptoirs importants. Outre la production locale, marchands du Nord et du Sud vendent des denrées des plus variées. A même époque, la région de Guérande semble rester à l’écart préférant transporter sa production vers le sud-ouest de l’Angleterre et la Basse-Bretagne. Elle conserve le marché des îles britanniques jusqu’à l’arrivée des Hollandais dans la BasseLoire. En venant massivement chercher la production au Croisic ou au Pouliguen au cours du XVIIIème siècle, ces derniers déplacent les marchés vers la Baltique. Le causes du déclin des salines de LoireAtlantique sont diverses et variées: l’envasement des chenaux d’alimentation et des ports d’embarquement des sels, ainsi que l’apparition de nouveaux moyens de conservation des aliments. Moins rentables les salines sont délaissées au profit de la culture et de l’élevage. Mais la concurrence a été un facteur autrement déterminant dans ce déclin. Au XIXème siècle, la région de Guérande est secouée par des crises qui favorisent la pénétration des sels ibériques ou méditerranéens sur les marchés du Grand Ouest. Le Blocus Continental lui fait perdre la plupart des marchés étrangers. En 1848, le gouvernement autorise l’emploi des sels


portugais et espagnols dans la grande pêche. Plus tard, le système tarifaire des chemins fer est défavorable aux expéditions de sel atlantique. Plus que l’abandon des salines, c’est la paupérisation de la population paludière qui caractérise la période. La désaffection massive des salines survient plus tard, après la première guerre mondiale et dans les années 1970. En 1934, l’ensemble de la presqu’île totalise 25 576 oeillets cultivés. En 19731975, il n’en subsiste plus que 10 350, en 1980, 8 476, et tout au plus 5 600 en 1995. Néanmoins, la tendance est à la reprise et au rajeunissement de la population active.

A travers l’eau nous apercevons les oeillets

Des plantes invasives en Bretagne: le Baccharis halimifolia (Seneçon en arbre) et la Cortaderia selloana (Herbe de la Pampa) qui apprécient les lieux humides

Golfe Principe de fonctionnement d’une saline

étier Adernes

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Vasière Cobier Fares

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BRIère, 1760 , CARTE DE CASSINI «friches ou l’ON TIRE DE LA TOURBE OU DES MOTTES»

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Toujours vers l’ouest, proche de l’Océan Atlantique se trouve le Parc Naturel de Brière. Il préserve et met en valeur les richesses écologiques du coeur de la presqu’île guérandaise à proximité des villes de Nantes et Saint-Nazaire. Le PNR a été créé en 1970 et comprend 49 000 ha, terres habitées par près de 180 000 habitants. La Brière est un espace naturel ou l’eau prédomine et se jette dans l’estuaire de la Loire. Le PNR a lancé une charte en 2000, révisée en 2000. Les principaux objectifs sont: d’améliorer la qualité des paysages, de l’architecture et de l’urbanisme et de permettre la compréhension de la formation et de leurs évolutions. Le territoire du parc comprend: - des zones humides, roselières, plans d’eau - le bocage - des marais salants

Vestige de la pêche traditionnelle au carrelet

Observons chaque unité: 1. le marais individis: c’est un paysage horizontal ou la qualité des eaux se dégrade, entretien du marais (agriculture, chaume, exploitation de la vase) 2. le marais privé: l’agriculture y est plus développé, marais quadrillé de canaux, les gagneries s’urbanisent malheureusement

3. bassin du Mes: pression urbaine importante, plus de céréaliculture et de bocage 4. le bocage: bocage plutôt mimétique (récent qui date du XIX ème siècle) pour séparer les parcelles, tourné vers les terres, vers le marais touristique et péri-urbain.


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1. Écluse à Saint-Malo de Guersac 2. Système de canaux et embarcations qui pouvaient servir à transporter la tourbe, les roseaux et les vaches 3. Jeune alignement de peupliers face à l’étendue plane du marais 4. Toit en chaume et vache avec une robe brune/rouge 5. Au loin l’on aperçois Saint-Nazaire et surtout son pont 5. Ambiance en Brière

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En 1461, le duc de Bretagne François II confirme le droit des habitants des paroisses de Brière à exploiter les marais en propriété indivis (pas de seigneurs). C’est le premier acte officiel qui reconnaît les brierons et leur territoire. L’on retrouve des traces très anciennes d’exploitation de la tourbe. Au moyen-âge l’élevage était répandu, chaque famille possédait 2 à 3 vaches qu’il fallait déplacer selon l’étiage. Les autres activités importantes sont la chasse et la pêche. C’est un grand marais d’eau, c’est pourquoi des écluses ont étés mise en place au niveau de la Loire pour éviter la remontée d’eau salée. le bassin versant comprend 80 000 ha et se deverse sur 15 000 ha de terres inondables. La brière s’assèche au printemps et à l’été. Traditionnellement le roseau est collecté en hiver (puis séché), la coupe de la tourbe à lieu en été (quand le terrain est sec). L’élevage est propice au déve-

Saint Joachim et ses parcelles en lanières

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loppement d’une végétation basse ou se reproduisent de nombreuses espèces. Au XIX ème siècle les brierons qui savaient construire des bateaux sont partis à Saint-Nazaire. C’est surtout vrai à l’ouest ou les villages de chaumière ont étés abandonnés. Du coup, la roselière s’est densifiée et en pourrissant des dépôts au fond ont entraînés une remontée du niveau. A travers cet exemple l’on constate les interactions entre différents territoires. Le nouveau attrait économique de Saint-Nazaire ayant profondément modifié la Brière qui vivaient jusque là avec peu , mais en autosuffisance repliée sur elle-même. Aujourd’hui des expérimentations sont entreprises dans la roselière pour mécaniser le processus. Le parc vise en effet à réaffirmer le profil architectural brièronne traditionnelle en réalisant des toits en chaume.


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1 à 5. La réalisation de «carottes» dans le sol nous à permis de retracer l’histoire de la Brière. Nous avons constaté que lors du premier prélèvement (réalisé à 50 cm de profondeur) nous sommes toujours en présence de l’eau avec une décomposition lente. Le deuxième relevé ( à 1 mètre) est saturé en eau. Le troisième prélèvement est d’une couleur très différente (bleuté) car le marais est toujours assujetti à l’eau et avec une frange plus sombre (plancton). Une étude réalisée par Lionel VISSET sur les grains de pollen montre qu’à 1,10 mètre de profondeur l’on remonte à 4 000 ans. 6. Toit en chaume

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SAINT NAZAIRE


ST nazaire, 1760 , CARTE DE CASSINI un petit port

Saint-Nazaire est à l’origine un port de lamaneurs et de pilotes de Loire, qui guident les bateaux de commerce dans l’estuaire. C’est sous l’impulsion de Napoléon III que St Nazaire devient l’avant port de Nantes.Des bassins et une darse sont créés au XIXème siècle. La ville se développe alors est-ouest. Durant cette période, la population de Saint-Nazaire connaît une croissance considérable, ce qui lui vaut le surnom de « petite Californie bretonne », ou encore de « Liverpool de l’ouest » ; l’apport de population fut principalement local : la Brière, Basse-Bretagne (du Morbihan au Finistère-sud), et secondairement d’autres régions françaises. Durant la seconde guerre mondiale la ville est à plus de 85% détruite sauf le

quartier de la havane. En 1940, suite à l’occupation nazie à la place de l’arse est construit une base marine. La reconstruction de la ville est assurée dès 1943 par l’architecte Noël Le Maresquier. Le centre-ville forme un rectangle de 1 500 m sur 1 000 m, dessiné selon un quadrillage très régulier. La ville se reconstruit dos à la mer sur un axe nord-sud. C’est un projet alors imaginé pour une ville de 150 000 habitants. Une coupure verte «sanitaire» entre la ville et le bassin fut alors imaginée mais jamais réalisée. Cet espace est alors devenu une friche située à l’arrière de la ville et à l’arrière du port. Au début des années 80, Saint-Nazaire connaît une triple crise: économique, sociale et identitaire. La

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http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/page/affichelieu. php?idLang=fr&idLieu=5031

Bombardements du port de Saint-Nazaire par l’armée américaine le 29 mai 1943.


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1 .Aménagement de la place. 2. La rampe qui permet d’accéder au «toit» de la base marine. 3. La base marine a été en partie ouverte permettant de créer un effet de transparence du bâtiment massif et de voir l’eau depuis la ville 4. Le centre commercial le ‘ruban bleu’ dans sa forme prolonge les rues de ville. 5 . Nouvelles interventions 6. Les 6 mètres d’épaisseurs de la base marine.

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ville a besoin d’une nouvelle impulsion. En 1988, création du centre République par l’architecte Claude Vasconi, bâtiment dénommé le «paquebot». L’enjeu dès lors est de retourner la ville vers son port. Le plan de référence établit en 1983 vise à redonner vie au centre-ville. Les premières actions passent par une réappropriation d’espace par la création d’un écomusée, d’interventions artistiques, spectacles et festival des Escales. En 1994-1996 mise en place d’un concours de stratégie urbaine. C’est le choix de stratégie de Manuel Solà à Morales avec un principe de domestiquer la base qui est choisi. Les quatre actions sont: - dominer: physiquement la base , par la réalisation d’une rampe et d’occuper le toit - ouvrir: en réorganisant et ouvrant qautre alvéoles - intégrer: le musée spectacle Escal’ Atlantic raconte l’histoire passée et présente recompose, redessine l’ensemble du tracé urbain -investir: logements sociaux, quai de la rampe, multiplex cinéma 2001 Puis ville Port 2, la nouvelle centralité est étirée vers le bassin. Création du centre commercial ‘Le ruban bleu’ (par Reichen et Robert) avec une rue piétonne ouverte , 18 000 m2 et avec une difficile contrainte: conserver la maison d’Hitler. Saint-Nazaire vise à conforter son image culturelle avec le VIP et le LIFE, le festival

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Estuaire. La dernière opération étant le théâtre de la ville. Le réaménagement de la base sous-marine a rendu Saint-Nazaire à l’océan. C’est aussi un symbole fort d’une nouvelle vision de la ville. Souvent décrite par ces chantiers navals dans un environnement relativement «dur» car très industriel la municipalité à donné un aspect culturel. La fin de la visite m’a particulièrement marquée. En outre, je ne connaissait pas la présence de carrelets à Saint-Nazaire ou cette image quasi balnéaire que donne le réaménagement de la promenade le long de la mer. C’est aussi une autre manière de vivre l’espace.


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1. Image du port de Saint-Nazaire, une entrĂŠe magistrale 2. Le port 3. Intervention de Felice Varini dans le cadre du festival Estuaire 2009, au fond le pont en haubans de SaintNazaire 4. Grues dans le port, image industrielle 5 , 6 et 7. Nouvelle promenade , amĂŠnagements et carrelet de Saint-Nazaire, une autre image de la ville bien diffĂŠrente de son port

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Dans le cadre du festival Estuaire 20072009-2011 (qui aura finalement lieu en 2012) le paysagiste Gilles Clément et le collectif Coloco sont intervenus sur le toit de la base marine. Cette intervention se base sur le principe de Tiers Paysage développé par Gilles Clément «Le Tiers-Paysage –fragment indécidé du Jardin Planétaire- désigne la somme des espaces où l’homme abandonne l’évolution du paysage à la seule nature. Il concerne les délaissés urbains ou ruraux, les espaces de transition, les friches, marais, landes, tourbières, mais aussi les bords de route, rives, talus de voies ferrées, etc … A l’ensemble des délaissés viennent s’ajouter les territoires en réserve. Réserves de fait : lieux inaccessibles , sommets de montagne, lieux incultes, déserts ; réserves institutionnelles : parcs nationaux, parcs régionaux, « réserves naturelles ».»Gilles Clément Son intervention se déroule sous la forme d’un triptyque de jardins: -«Le bois de trembles» planté sur les chambres d’éclatement des bombes - «Le jardin des orpins» installé sur les travées non recouvertes - «Le jardin des étiquettes» dans la fosse. Ces trois interventions se déroulent donc sur le toit de la base marine. La première réalisée en 2009, a étée le bois de trembles ou 107 trembles furent plantés,le souffle du vent faisant

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trembler les feuilles des arbres et en un sens la base marine en elle-même. Cette réalisation se base sur le concept précité de Tiers Paysage dans le sens ou c’est un espace de réserve, un délaissé au coeur de la ville. La nature ayant horreur du vide une certaine végétation était déjà apparue (des fougères et un pommier). L’intervention vient en somme un peu «accélérer ce processus». Personnellement, la démarche me choque en partie dans la manière dont elle a été réalisée. Tandis que les fougères ont poussées sur un maigre substrat issu de dépôt éoliens qui se sont accumulés dans les angles et les fissures au cours d’un processus très lent les trembles n’existent que par l’artificialité de l’intervention. Les bacs ont étés disposés à l’emplacement des fougères, le sol ayant été nettoyé. Ces bacs arrosés, sont amenés à éclater mais pour l’instant ils constituent des rajouts d’une terre apportée d’ailleurs. En somme, rien n’est sur que c’est cette végétation qui serait venue s’implanter de manière spontanée. Les trembles ont des ports trop conduis par l’homme (issus de pépinières) et en l’espace de deux ans (c’est ma seconde visite du site) n’ont que très peu poussés. D’un point de vue personnel, l’intervention vient rompre ce processus naturel, peut-être simplement car l’espace n’est plus abandonné par l’homme.

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1. Le jardin des étiquettes et premières pousses 2. Le jardin des trembles 3. et 4. Le jardin des orpins et son système d’arrosage 5. Une simple fougère poussant sur un muret. 6. Le béton coupé

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Le» jardin des orpins» comprend la mise en place d’un jardin extensif d’orpins (plantes poussant sur du béton), de vivaces et de graminées sur environ 1500 m2. Là encore, certaines critiques peuvent apparaître. Cette fois-ci le jardin est visitable, ce qui est déjà beaucoup plus agréable, par une passerelle qui surplombe l’intervention. Néanmoins, cette passerelle peut paraître surdimensionnée par rapport à l’intervention que l’on pourrait plutôt qualifier de minimaliste. Enfin, c’est le dernier jardin dit «des étiquettes» que j’apprécie le plus. Chaque espèce végétale qui sera apparue seule,

naturellement, portée par le vent et les oiseaux sera étiquetée. C’est pour moi l’intervention à la fois la plus poétique, la plus en accord avec le principe de Tiers -Paysage et celle qui suscite le plus de surprises. Le jardin étant en somme une véritable expérience. Ces jardins sont je pense plus facilement compréhensibles par la population car faisant partie d’un festival et non d’une commande publique de la ville concernant la base. Ces interventions ont tout de même pour finalité de rester sur la base et donc de donner une nouvelle image de celle-ci.

Ces interventions nous montrent la difficulté d’intervention d’un paysagiste , dans un cadre plus artiste.

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CONCLUSION A travers ces différentes visites nous avons constaté les interactions passées et actuelles de différentes entités du paysage. Nous avons également observé par l’exemple de Nantes et de Saint-Nazaire à quel point l’image d’une ville par le biais de l’aménagement public peut totalement changer. Ces deux villes ont en outre réussies à dépasser une image peu glorieuse du passé ( la traite des noirs et la maison d’Hitler) tout en composant avec l’histoire. Les politiques territoriales ont bien compris je pense les nouveaux enjeux des populations concernant le cadre de vie. La ville du Croisic vient ainsi, à cause ou plutôt grâce aux statuts de protections de s’engager dans une politique territoriale plus forte. Enfin, ces différents exemples nous montrent le lien entre activité économique, reconversion, territoires et images perçues.

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BIBLIOGRAPHIE Carnet réalisé principalement grâce aux notes, croquis et photographies personnelles prises lors de la sortie D’autres photographies également personnelles ont étées prises le 19 juillet 2009 Sites Internet consultés: concernant l’histoire de Nantes: http://www.terresceltes.net/Petite-Histoire-de-Nantes.html concernant Nantes et son tramway: http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-113x_1983_num_58_1_3987 livre en ligne d’André Vigarié intitulé LE TRAMWAY DE NANTES: Un exemple d’utilisation des transports pour contrôler et orienter l’urbanisation concernant les marais salants: http://www.loire-atlantique.fr/jcms/cg_15672/sel-et-marais-salants?portal=j_55&printView=true http://www.nieuwsbronnen.com/camping-manoir-surzur/marais.html photographies aériennes: maps.google.fr/ carte de Cassini: http://www.davidrumsey.com/luna/servlet/detail/RUMSEY~8~1~25620~1040025:-Composite-of---Carte-de-France-8-?sort=Pub_List_No_InitialSort%2CPub_Date%2CPub_List_No%2CSeries_No&qvq=q:bretagne;sort:Pub_List_No_ InitialSort,Pub_Date,Pub_List_No,Series_No;lc:RUMSEY~8~1&mi=33&trs=34 Ouvrages: Francine Pigelet-Lambert Parcs naturels régionaux Rustica Editions page 38-41 «Brière au fil de l’eau» Julien Gracq La forme d’une ville José Corti

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