TFE 2013

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Julien BLANQUET Travail de Fin d’Études 2013 Jacqueline OSTY, directrice de mémoire

LE PARC DE LA CARRIÈRE ST-PIERRE

MAILLON D’UNE CONTINUITÉ VERTE PÉRI-URBAINE L École Nationale Supérieure de la Nature et du Paysage, de Blois


PRÉSIDENT DE JURY : M. Jean-Christophe BAILLY - essayiste et philosophe professeur en 3ème année en histoire de la ville et de la représentation urbaine et en 4ème année en éléments culturels dans la formation du grand paysage à l’ENSNP DIRECTRICE DE TFE : Mme Jacqueline OSTY - paysagiste dplgprofesseur en 4 ème année en atelier de projet à l’ENSNP Professeur accompagnateur : Mme Sylvie SERVAIN-COURANT - géographe, membre de l’UMR CITERES (CNRS Université de Tours), maître de conférence en géographieprofesseur de géographie et de cartographie en 1ère et 2 ème année à l’ENSNP Le jury est également composé de trois personnalités extérieures : - une personnalité représentant la « maîtrise d’ouvrage » - une personne reconnue pour ses compétences professionnelles - un ancien élève de l’école



LE PARC

DE LA CARRIÈRE ST-PIERRE

// À GAGNY // 93 // ILE-DE-FRANCE //

SOMMAIRE

INTRODUCTION - carte aérienne - reportage photographique - PRÉAMBULE-

1/ LA DÉCOUVERTE DU SITE ................................................. P 20-71 1.1. Par les yeux, LA MARCHE: TERRAIN ET OBSERVATION ........................................... P 22-53 1.1.1 Le contexte 1.1.2 Premières visites, premières impressions 1.1.3 Ambiances présentes sur le site 1.1.4 Végétation, recolonisation du site abandonné 1.1.5 À l’intérieur des carrières 1.1.6 Les chemins 1.1.7 Les accès 1.1.8 Les limites

1.2. Avec une carte en main ..................................................................................... P 54-65 1.2.1 Appréciation du relief 1.2.2 Les limites visuelles 1.2.3 Comparaison échelle du site 1.2.4 Un vide en milieu péri-urbain ______CONCLUSION __ENJEUX_____________________________________________

2/ UNE « POCHE CONVOITÉE » DANS UN MILIEU URBANISÉ ... P 72-109

2.1 LE CONTEXTE ÉLARGI .............................................................................................. P 74-79 2.1.1 Montguichet à l’échelle régionale 2.1.2 Les carrières, un maillon de la trame verte 2.1.3 Un réseau de parcs

2.2 L’enveloppe ......................................................................................................... P 80-85 2.2.1 Géologie, hydrologie 2.2.2 Les coteaux de l’Aulnoye, paysages de l’Aulnoy en hauteur par rapport à la Marne


2.3 Analyse du tissu urbain ...................................................................................P 86-93 2.3.1 Intercommunalités et communes 2.3.2 Typologie d’habitats, pôles d’activités, transports

2.4 Approche historique ........................................................................................ P 94-103 2.4.1 Évolution du territoire : le temps des carriers 2.4.2 Période d’exploitation récente

2.5 un nouvel acteur: la région ............................................................................ P 104-105 2.5.1 Positionnement de l’AEV, le PRIF

______CONCLUSION __ENJEUX_____________________________________________

3/ UN TERRITOIRE DU RISQUE PROTÉGÉ .............................. P110-125

3.1 ASPECT réglementaire ..................................................................................... P 112-119 3.1.2 Les protections (écologiques) 3.1.3 Les plans de planification (POS et PLU) et leur évolution 3.1.3 Les plans de prévention des risques naturels

3.2 CONSOLIDER LA FRAGILITÉ DES LIEUX ................................................................... P 120-123 3.2.1 Solutions techniques 3.2.2 Exemples de réhabilitations de carrières ______CONCLUSION __ENJEUX_____________________________________________

4/ L’ AMORCE DU PROJET .................................................... P126-133

4.1 Un nouveau parc .............................................................................................. P 128-131 4.1.1 Plan de « programmation » 4.1.2 Concept général du futur parc, schéma global à Montguichet

4.2 Le parc des carrières ....................................................................................... P 128-131 4.2.1 Schéma directeur

Conclusion - Annexes - Bibliographie - Remerciements - Cd


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INTRODUCTION Me voici en recherche d’un site de diplôme, par choix personnel je me mets en quête de trouver un beau site. Mais qu’est ce qu’un « beau site » et où le dénicher ? Pour cela il faut se mettre à explorer et donc voyager, errer, rechercher, se glisser dans les passages pour s’extirper de la non- ville. Un «beau» paysage? Par réflexe j’ai tout d’abord recherché en dehors de la banlieue parisienne dont je suis originaire, car décrite comme trop urbanisée, trop «grisée», trop bétonnée. Je suis donc parti en voyage, pour regarder, réfléchir. Ce temps de recul m’a permis de me remémorer certains souvenirs. Je me suis rappelé qu’au delà des stéréotypes j’avais déjà vu des paysages poétiques près de chez moi. Au final je suis donc revenu sur mes pas. Je me suis arrêté pour rechercher alors tous les espaces ouverts, les étendues agricoles présentes au sein de ce grand tissu urbain. Je me suis rendu pas trop loin de chez moi (un peu plus au sud) dans des lieux pourtant restés inconnus et j’y ai découvert un site : « Montguichet, ses espaces agricoles, ses boisements et la carrière Saint-Pierre »

Je m’y suis promené en jouant à l’explorateur. J’ai arpenté, grimpé le relief. Je suis resté contemplatif face aux points de vues sur la Marne présents à travers cet espace tellement sauvage. Je me suis aperçu qu’en banlieue le paysage aussi peut-être révélé, que ce n’est pas uniquement les tours qui toujours émergent de la nappe d’habitations. Et puis je suis redescendu dans un creux et j’ai découvert l’âtre, le gouffre, les carrières. Ce site me remémore mes années collège. Le bâtiment était situé en marge des barres d’immeubles de la Cité des Beaudottes à Sevran. Et depuis les salles de biologie et d’arts plastiques il était possible d’observer une grande respiration agricole. Ce paysage ouvert procurait un recul propice à l’observation du paysage et permettait d’apercevoir au loin les massifs de la butte de l’Aulnoy. Cette sensation de respiration est encore plus forte à Montguichet. Puis au lycée je me suis retrouvé tout proche du bois de Bernouille. J’y ai alors entendu parlé des exploitations de gypse, de cette butte creusée avec son réseau de cavités souterraines. Voici pourquoi ce site s’est révélé personnellement évocateur et donc évident comme choix de projet.

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MONTFERMEIL Bassin de rétention des eaux Château de Montguichet Petits Frères des pauvres École

Foyer et centre pour les handicapés adultes

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Parc de l’Étoile ancienne carrière du centre

Carrière St-Pierre 4 5

GAGNY

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Centre sportif, piscine

Gare de Gagny

Grands ensembles le «Bas Chênay»

Collège

Cimetière

Déchetterie

École


Arboretum de Montfermeil

Carrière de Beauzet

Zone d’activités La Tuilerie

9 Fort de Chelles

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Grands ensembles la «Noue Brossard»

Potagers

CHELLES Mairie de Chelles


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Carte mentale représentant le site de Montguichet et le site des carrières à gauche Ce dessin représente mes toutes premières sensations induites par le site: un lieu largement tourné vers la vallée de la Marne et la montagne de Chelles (représentées en arrière-plan), où la végétation prédomine face à l’urbanisation. Un paysage présent sous le ciel des câbles électriques et un autre paysage souterrain invisible.


PRÉAMBULE Si le site s’est révélé être une évidence, la manière d’aborder mon sujet a soulevé en moi de nombreuses questions et hésitations. Tout d’abord, la multitude d’ambiances et de micro-ambiances présentes sur le site, est apparue comme un élément guère facile à retranscrire. En marchant quelques mètres, de par le relief, la pierre, les strates végétales ou les espèces rencontrées, les ambiances changent rapidement. Deuxièmement, le site n’est pas toujours simple à appréhender, car dangereux et souvent difficile d’accès. Troisièmement, l’appréhension du site et le retour sur carte ont mis en exergue sa très grande superficie : 149ha, soit un peu moins que la superficie du parc de Sceaux. Quatrièmement, les thématiques très variées qui découlent du site: - la partie agricole: pose des questions liées à l’avenir de ces terres mises en jachères depuis presque 10 ans, quelle agriculture péri-urbaine? quel modèle économiquement viable? - la multitude d’espèces protégées présentes sur le site pose des interrogations liées à la place de la biodiversité en ville. Quels biotopes et comment les milieux naturels peuventils être conservés? Comment créer un parc dit «naturel»? Comment concilier fréquentation et conservation?

- les boisements m’interrogent sur le mode de conduite des peuplements, comment renouveler les espèces? lutter contre les espèces invasives ou créer avec les espèces rudérales? - le contexte social difficile en marge du site me questionne sur les usages et fréquentations des habitants, quels peuvent être leur implication dans le projet, voir dans sa réalisation ? - enfin la partie carrière m’interroge sur l’histoire, quelle trace conserver de la mémoire des carriers? comment consolider les carrières? quelles parties doivent être laissées à l’état de ruine? faut-il restaurer la topographie initiale ? 19

Ce mémoire ne prétend pas répondre à l’ensemble de mes questions. Chaque grande thématique pourrait constituer un sujet en soi. Je n’aborderai dès lors dans ce mémoire que les dernières questions (écrites en gras), puisque c’est décidé mon sujet concernera les carrières et plus spécialement celle dite « SaintPierre». Me voici donc parti pour travailler sur un futur parc situé sur d’anciennes carrières de gypse dans l’est parisien, ce parc faisant partie d’une trame verte et de la ceinture verte de l’agglomération parisienne. Mais tout d’abord laissons place à une approche sensible, intuitive qui fera place ensuite dans une deuxième partie aux données géographiques et urbaines.



LA DĂŠcouverte du site


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1.1

PAR LES YEUX, LA MARCHE : TERRAIN ET OBSERVATION 1.1.1 Le contexte

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La butte de l’Aulnoy s’inscrit dans un ensemble urbain très vaste en périphérie de la capitale, à 20 km de celle-ci.

largement déployé sur Chelles et les anciennes carrières sur Gagny.

Cet important bassin de population a connu une forte expansion démographique dans la deuxième partie du XIXème siècle. Même s’il reste encore quelques pièces agricoles, l’influence de Paris se fait ressentir. Elle s’est traduite par une multiplication des infrastructures routières, un système de transports en commun rayonnant vers Paris et une explosion du foncier et des surfaces urbanisées. Cet essor rapide a fragmenté les continuités écologiques et les structures paysagères. Les derniers espaces agricoles se sont retrouvés encerclés, noyés par l’urbanisation. Ainsi, à Montguichet, 50 hectares d’agricoles ont été préservés.

Ce territoire non bâti, clairement délimité par l’urbanisation, fait l’objet d’un vaste plan d’aménagement mené par l’Agence des Espaces Verts d’Ile de France (AEV). Pour préserver ce territoire de l’urbanisation, la région Ile-de-France, par le biais de l’Agence des Espaces Verts, s’est dotée d’un outil, le PRIF ( Périmètre Régional d’Intervention Foncière), pour acquérir la plupart des parcelles agricoles. Elle s’accompagne d’une étude pédologique, agronomique, écologique et paysagère de l’ensemble du site de Montguichet.

Le site se situe à la jonction de deux départements que sont la Seine-Saint-Denis et la Seine et Marne, plus précisément sur le territoire de trois communes. Une petite partie de la bande boisée présente au nord se trouve sur le territoire communal de Montfermeil, tandis que l’espace agricole est


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Après avoir planté le décor, je souhaite débuter mon mémoire en mettant en avant ce que j’ai ressenti sur le site car l’art des jardins est un art singulier qui tient en partie pour fondement une relation émotionnelle au lieu et son inscription dans le paysage. Je vais tout d’abord vous communiquer mes premières sensations : vous parler de l’attrait du site, du côté captivant qui s’en dégage et comment s’esquissent mes premières intuitions de projet avant de, plus tard, rétablir ce site dans son contexte. Voici donc en résumé mes premières impressions : Le contexte immédiat est relativement difficile, excentré et les accès depuis la ville sont timides. Il se dégage de Montguichet une ambiance non citadine, voir même campagnarde, générée par la présence des champs, grande étendue ouverte sous les lignes à haute tension. La principale qualité de ce lieu est d’être un cocon offrant une nature sauvage avec une multitude d’ambiances. Or, en observant ce site comme ce qu’il pourrait être, c’est à

dire un parc, je me retrouve légèrement chagriné. Car bien entendu je souhaiterais que le site soit dans la ville, qu’il s’y fonde, qu’il forme une pièce ouverte et traversée. Au lieu de cela le site doit être perçu comme un lieu qui peut devenir une destination en soi pour toutes les qualités qu’il possède, plutôt qu’un territoire que l’on pourrait simplement se contenter de traverser. Mon attention se porte dès lors sur la qualité des lieux en tant que telle, comprendre son intériorité pour pouvoir ensuite l’ouvrir aux habitants des trois communes limitrophes. En somme expliquer ce qui fait la force d’un tel lieu, sa richesse, sa diversité pour le transformer en lieu de détente et de loisirs privilégiés. Au fur et à mesure de mes promenades j’ai découvert de multiples ambiances distinctes. Les transitions sont plus ou moins perceptibles. Cet ensemble mal défini possède en lui une grande diversité végétale mais également de multiples situations et émotions.


1.1.2 Premières visites, premières impressions Des toutes premières visites sur site voici ce dont je me remémore: Départ depuis la gare Saint-Lazare, du moins du soussol de la gare où j’attends le RER E. Assis, la tête à la fenêtre, il me faudra une petite demi-heure pour arriver à destination. J’en profite pour apprécier en accéléré les grandes transitions de ce paysage. Tout d’abord, après la gare du Nord, le train s’échappe des entrailles de Paris, de la vie souterraine pour gagner l’est.

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La voie ferrée est enserrée dans un talus en creux. D’en bas, j’aperçois les hauts immeubles haussmanniens. À la sortie de la capitale, la ville apparaît brouillée, nous nous en éloignons. La ville se dilate pour laisser entrer l’espace ferroviaire, les aires de triages. Puis le cap est fixé: le relief apparaît au sud tout d’abord. Les premières tours se détachent des boisements et sonnent comme le signal d’entrée en banlieue. Ensuite, la voie ferrée remonte légèrement pour passer en surplomb. Elle passe au ras des maisons, ou plutôt au niveau des toits des très chics maisons bourgeoises du Raincy et de Villemomble. C’est l’avant-dernier arrêt avant notre arrivée. De là, au nord, apparaît nettement le massif de l’Aulnoy. Nous longeons ensuite les jardins ouvriers accrochés sur les talus ferroviaires au pied des tours. Puis nous voici arrivés à la gare du Chénay-Gagny. Gagny le nom de la ville et Chénay du nom d’un ancien domaine. Mais cette appellation « Chénay » sonne pour moi comme celui de l’arbre robuste : le chêne. Ici, nous n’en trouverons pas tout de suite. Il faut d’abord emprunter les rues bordées d’alignements d’arbres exogènes, traverser une passerelle pour se rendre devant un collège flambant neuf. Là, au bord du trottoir, un élément saugrenu apparaît : une brèche

dans la tôle ondulée. De celle-ci la végétation explose. En continuant la route, un autre élément inattendu, un rond point en impasse qui ne dessert aucune autre route. Derrière, un talus nous dissimule le site. Car, oui, Montguichet est un site immense replié sur lui-même. La végétation y est proliférante. C’est en grimpant au-dessus de ce talus que je me suis pour la première fois introduit dans ce corps étranger. Un autre jour ce fut par la brèche dans la tôle, un autre en suivant un chemin, un autre encore en traversant une propriété ... Une fois franchi ce pas vers l’inconnu, je me retrouve dans la peau d’un explorateur. Tout de suite le terrain est chahuté par les remblais, j’évite de peu la chute sur cette terre argileuse qui colle aux pieds. A mon grand étonnement, à travers cette végétation dense qui à tout recouvert, existe un chemin. Ce sentier apparaît de manière très nette et très rapidement se divise en plusieurs directions. En deux temps trois mouvements me voici perdu. Parfois le seul repère se trouve dans le ciel : ce sont les câbles tendus des lignes à haute tension. Je me laisse guider par ces chemins spontanés plus ou moins marqués, certains finissant en cul de sac. L’un monte vers un sommet où la végétation est plus basse. Au-dessus des ronces nous apercevons la ville. Le chemin redescend ensuite vers les champs. Le chemin de gauche, lui, nous amène directement vers les carrières et le bois. Enfin, pour accéder au vallon et aux fontis il nous faudra emprunter un autre passage. Ces trois promenades sont retranscrites par le biais du dessin dans les pages suivantes. Chaque point rouge correspond à un point d’arrêt qui fut l’occasion de réaliser un croquis. Le trait en rouge symbolise le parcours de chaque promenade.


PROMENADE Numero I Du quartier de la gare aux terrasses agricoles, passage par les belvÊdères

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PROMENADE Numero 2 Du quartier de la gare, aux carrières ouvertes en passant par le plateau

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PROMENADE Numero 3 Du quartier du plateau au vallon et aux carrières cachées

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Après avoir essayé de retranscrire au mieux la multitude d’ambiances par le biais de photographies et de croquis, je me suis mis à les définir et à les localiser. J’ai rassemblé ces micro-ambiances par similitude, ce qui m’a permis ensuite de découper le site clairement en trois grandes ambiances. Cette division est directement issue de mon ressenti. Puis j’ai scindé ces trois grands ensembles en plusieurs sous unités.

1.1.3 Ambiances présentes sur le site 1/ LE COTEAU BOISÉ

2/ La terrasse agricole

3/ LA COTE BASSE ENFRICHÉE 28

1/ LE COTEAU BOISÉ Le coteau boisé occupe la façade nord du site de Montguichet. Il constitue une frange épaisse de végétation arborée qui fait oublier rapidement la ville. Ce phénomène est amplifié par la topographie car la forêt est située en dénivelé par rapport à celle-ci. Cet élément est dominé par le sentiment forestier : odeur d’humus, lumière tamisée, arbres abattus, troncs à terre... Je l’ai divisé en deux sous ambiances, dont la limite reste perméable :

1A. Le boisement clairsemé

C’est un boisement jeune dont les essences ont environ une cinquantaine d’années. Il est majoritairement composé de chênes et de charmes. Les troncs sont frêles et minces. Au sol il y a peu de végétation, excepté le lierre. Aucun chemin n’y est clairement matérialisé. La lisière avec les champs est dense sur la partie nord tandis que plus vers le sud, elle apparaît comme abîmée.


1B. Le boisement refermé

Le boisement semble encore plus jeune de par la présence d’essences rudérales (comme le robinier) et d’énormes lianes de grimpantes qui forment des rideaux de végétation recouvrant les arbres. Un chemin principal enherbé est présent. La broussaille, par moment très importante, nous empêche de pénétrer dans le bois. Au sein de cette unité se trouvent deux clairières.

2/ LA TERRASSE AGRICOLE

Cette vaste étendue dégagée permet de contempler la vallée de la Marne et la montagne de Chelles. Ces 50 ha de terres agricoles mettent la ville en recul et donnent l’impression de contempler une grande campagne verdoyante. Ces champs gérés, par deux exploitants, sont en déprise agricole (non cultivés et simplement fauchés une fois par an) et mis en jachère de manière continue de par la difficulté d’accès du site pour les engins agricoles. Elles véhiculent un sentiment d’abandon, de non-lieu, propice aux occupations illicites. Il est donc vital de retrouver un nouveau modèle d’ agriculture viable (qui reste à définir) sur le site, lui permettant de conserver un aspect ouvert. Cet espace est entrecoupé de petits bosquets qui, ressemblant à des haies, forment des cloisons opaques parallèles au relief. J’ai séparé cette ambiance en trois, selon les vues et l’utilisation des terres. 29

2A. Les champs en surplomb

Dans cette partie agricole de nombreux belvédères non matérialisés existent, que cela soit au sommet ou au milieu de cette ambiance : les vues y sont remarquables. Un unique chemin de terre y est présent.

2B. Les champs en creux

De par la topographie, nous nous retrouvons au sein d’un cocon. Les vues sont rapprochées et ne dépassent pas la lisière formée de pavillons. Puis, arrivé au centre, la lisière urbaine disparaît totalement, ne restent alors que les champs, la lisière végétale et les lignes à haute tension.


2C. Les potagers

Cette petite ambiance est caractérisée par la présence de potagers et d’un terrain tenu par une association. Bordés de repousses d’ormes, les potagers cultivés sont occupés par de petits cabanons.

3/ LA CÔTE BASSE ENFRICHÉE 3A. Les carrières visibles

L’ambiance est dominée par la présence de la roche. La pierre est plus ou moins apparente. Sur les anciens fronts de taille est présente une pelouse rase, tandis que plus proche du boisement des arbres dissimulent la roche. Le site est replié sur lui-même.

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3B. Prairies ouvertes sous les lignes à haute tension

Le terrain apparaît comme très complexe à appréhender. La végétation buissonnante est opaque et le promeneur se perd rapidement. Il a pour seul repère les câbles à haute tension. Au pied des pylônes la végétation est plus rase, de type pelouse sèche mélangée à des ronciers et des jeunes pousses d’arbustes. Cette végétation plus basse crée une ouverture visuelle.

3C. Lisière boisée

Cette lisière apparaît un étage au-dessus de la ville et des champs. Les terrains sont très mouvementés, retournés et en pente vers la ville. De nombreux belvédères ayant vue sur le site et la ville sont présents et mériteraient d’être valorisés.


LES FORMATIONS VÉGÉTALES

Cartes réalisées d’après les données de l’AEV

1.1.4 Végétation, recolonisation du site abandonné

Station de l’Alisier de Fontainebleau Station d’autres essences rares Strate arborée et arbustive

LES BOISEMENTS Le site de Montguichet présente aujourd’hui une vaste surface boisée ( environ 65 ha ) située principalement sur le coteau. La forêt a poussé sur d’anciennes terres difficiles à mécaniser et sur une partie de l’exploitation. La bande boisée le long de Montfermeil est composée d’un boisement plutôt homogène de chênes et de charmes. Au sol nous trouvons du lierre. Plus au sud, sur les sols très remaniés par l’exploitation, la végétation arborée est essentiellement dominée par le robinier auquel s’accroche la vigne vierge. C’est une essence rudérale qui se développe bien dans les sols pauvres. A l’intérieur, sous les câbles électriques, se trouve une clairière qui correspond à une friche armée. L’ouverture est en phase de se refermer et les espèces herbacées sont

progressivement remplacées par des essences arbustives tels le buddleia et la ronce mais également par une espèce de fougère. Les lisières correspondent d’un point de vue écologique à des écotones (lieux de transition entre deux écosystèmes) qui renferment logiquement une plus grande diversité . Ici les lisières boisées au contact des champs sont au contraire des milieux pauvres, sans strate arbustive au sol nu. Cette bande boisée nous permet d’oublier l’urbanisation toute proche et ainsi prolonge les limites invisibles. Globalement la biodiversité dans les boisements est plutôt minime. En vue de créer un parc il pourrait être intéressant de compléter ce cortège floristique.

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LA FRICHE La friche correspond aux terres de remblais déposées suite à l’exploitation. La végétation qui s’y développe est formée d’un ensemble de plantes pionnières. La qualité de sol et sa profondeur en bonnes terres diffèrent et expliquent la présence d’une végétation dont le stade de recolonisation est plus ou moins avancé. Ainsi sont mélangées des prairies herbacées agrémentées de camomille sauvage, d’aster sauvage, de grande berce, avec de la fruticée correspondant à un stade de recolonisation plus avancé où l’on trouve des cornouillers, des ronces et des églantiers. Proche du boisement et de l’entrée en cavage de première masse, poussent quelques plantes dans un milieu plus humide ou détrempé tels le Salidago et la prêle des champs. Une plus grande station humide est présente à la pointe sud, près du quartier de la Chesnay, dans le petit vallon.

Elle est complétée par des orchidées sauvages et des iris. Enfin, sur le talus proche du quartier des Abbesses, se trouve une petite station de renouées, plante envahissante, probablement échappée de la déchetterie. Dans la friche la diversité végétale est plus importante de par la présence de différents stades de colonisations. La friche se compose donc d’une multitude de microambiances très riches, où le regard n’est jamais rassasié comme dans les cabinets de curiosité. Il conviendra donc plus tard de travailler sur une valorisation de cette diversité d’atmosphères, peut-être par le biais de jardins thématiques. Cette pluralité n’est pas perceptible dès le début et crée des surprises. Il faudra donc trouver un système pour relier ces jardins sans casser ce phénomène de découverte progressive.

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LES BOSQUETS Les bosquets se situent au milieu des champs. Ils sont parallèles au relief et reposent sur une légère dépression qui les positionne légèrement en dessous du plateau. Situés en limite de parcelles ou de chemins, ils sont peutêtre issus d’anciennes haies ou de vestiges de vergers. Ils poussent dans une terre riche de colluvions. Ces bosquets sont essentiellement composés de pruniers de Ste Lucie, d’érables, d’ormes, de clématites des haies et de sureaux.

Leur positionnement épars, au milieu des champs, donne un certain charme au lieu. Ils forment des rideaux végétaux qui augmentent le nombre de plans et cadrent les vues. Leur implantation peut rappeler les ambiances présentes dans les parcs anglais. Il serait intéressant de multiplier ces types de boisements dans la friche, afin de guider le regard vers le paysage extérieur.

LES CHAMPS Antérieurement cultivées, ces parcelles, de par leur abandon, prennent l’allure d’une prairie rase. Contrairement à la friche, cette prairie est beaucoup plus lisse au regard et pourrait ressembler de loin à des terres mises en jachère ou à un pré. Elle est largement herbacée, seules dépassent la tanaisie, la linaire commune et la

carotte sauvage. Elle offre un paysage ouvert qui, de par sa situation, est propice aux vues lointaines. La création de percées visuelles depuis le bois ou la mise en place d’installations hautes ( de perchoirs) permettraient de profiter de cette vue, de manière encore plus spectaculaire car depuis un niveau plus haut.


Voici la liste des plantes que j’ai rencontrées lors de mes visites :

La diversité végétale est importante, elle comprend un total de 204 espèces relevées par l’AEV (l’Agence des Espaces Verts). En supplément de ces plantes faciles à reconnaître se trouvent 27 espèces patrimoniales et 3 espèces protégées. Les espèces patrimoniales correspondent aux espèces rares et aux espèces implantées en dehors de leur zone géographique. Le statut d’espèce patrimoniale n’a aucun statut légal. Il s’agit d’espèces que les botanistes, les écologues et les conservateurs estiment importantes pour des raisons écologiques, scientifiques ou culturelles. Trois espèces très rares sont protégées à l’échelon régional ou national. L’Alisier de Fontainebleau fait ainsi partie des espèces menacées en Ile-de-France et est présent sur la liste rouge de l’UICN ( l’Union Nationale pour la Conservation de la Nature) . Il y a dix espèces très rares, cinq rares et onze assez rares. Voici la liste complète : Alisier de Fontainebleau, Aristoloche clématite, Céphalanthère à grandes fleurs, Orobanche sanglante, Chlore perfoliée, Colchique d’automne, Coqueret, Cormier, Falcaire commune, Grande Prêle, Iris fétide, Jacinthe romaine, Lotier herbacé, Lotier maritime, Rhinanthe crête de coq, Carline commune, Epiaire dressée, Néflier, Néottie nid d’oiseau, Oeillet velu, Ophioglosse commune, Ophrys mouche, Orchis militaire, Orchis pyramidal, Passerage champêtre, Pensée sauvage, Persil des moissons, Platanthère à deux feuilles, Polystic à soies, Rhinanthe crête-de-coq

http://domenicus.malleotus.free.fr/v/plantes_-_planches_duhamel_du_monceau_volume_4.htm

Robinier (Robinia pseudoacacia), Cornouiller sanguin (Cornus sanguinea), Aubépine (Crataegus monogyna), Frêne (Fraxinus excelsior), Eglantier (Rosa canina), Prunier de Ste Lucie (Prunus mahaleb), Armoise (Artemisia vulgaris), Ortie (Urtica dioica), Gerbe d’or ( Solidago canadensis), Camomille sauvage (Matricaria recutita), Orme (Ulmus campestris), Sureau (Sambucus nigra), Prêle des champs (Equisetum arvense), Aster sauvage (Aster lanceolatus), Charme (Carpinus betulus), Erable sycomore (Acer pseudoplatanus), Erable plane (Acer platanoides), la grande Berce (Heracleum sphondylium), Vigne vierge (Parthenocissus quinquefolia),Linaire commune (Linaria vulgaris), Clématite des haies (Clematis vitalba), Carotte sauvage (Daucus carotta), Ronce (Rubus fricticosa), Ortie (Urtica dioica), Tanaisie (Tanacetum vulgare), Chèvrefeuille (Lonicera periclymenum), Renouée du Japon (Reynoutria japonica), Lierre (Hedera helix), Buddleia (Buddleja davidii) ...

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1.1.5 À l’ intérieur des carrières Depuis les prairies ouvertes nous prenons un chemin sur la gauche qui descend. Il nous mène vers les anciennes carrières de gypse et son réseau de galeries souterraines.

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Tout d’abord nous apercevons deux affleurements rocheux. Entre ces deux petites falaises se trouve un sentier qui mène vers le boisement. Mais notre regard et notre curiosité sont principalement attirés par une ouverture sombre située sur l’affleurement de droite. Cette brèche dans la roche ressemble à une diaclase tellement elle paraît naturelle. Mais à bien y regarder en s’approchant la trace de l’homme est bien visible : des madriers sont implantés au plafond. La paroi rocheuse à l’extérieur n’est pas lisse mais forme au contraire différentes couches. Sur celles-ci se trouvent des touffes herbeuses, l’ensemble s’apparentant à une grosse motte de terre sur laquelle pousse une forêt, ou plutôt à une butte de sable, car au moindre toucher la paroi s’effrite. L’entrée est béante dans ce lieu de danger. L’antre est théâtral mais au lieu de me retrouver dans le noir je suis frappé par la présence de tant de lumière. Les parois rocheuses sont claires et le volume extrait de la roche est impressionnant. Il forme une pyramide de vide, un véritable cocon. Cette cathédrale de pierre ressemble à une immense pièce à vivre. Des ouvertures

plus sombres permettent l’accès à des niveaux inférieurs. Mais en même temps ce lieu inspire la peur, peut-être une crainte héritée des périodes ancestrales. Il rappelle les grottes primitives, à la fois lieu de protection face à la pluie, le vent et lieu de repli sur soi-même. Le lieu inspire à une réalité du monde différente. Pas étonnant que ces endroits aient inspiré de grands penseurs et philosophes : tel Platon avec sa célèbre allégorie de la caverne. Dans le texte présent au sein du livre VII de la République, le philosophe veut signifier que notre rapport au réel est un rapport imaginaire. Nous n’avons pas forcément conscience que nos représentations, nos jugements altèrent la réalité. Il oppose ainsi l’opinion à la véritable connaissance intelligible. Cette libération provoque un aveuglement puis une étape dialectique. Cette allégorie du déni de vérité sera ensuite reprise par Descartes au siècle des Lumières. Quelques mètres plus loin nous retrouvons une ouverture et une lumière feutrée dans le boisement tandis qu’un autre chemin permet de s’engouffrer dans ce réseau souterrain complexe. L’accès y est cette fois bien sombre, plus étroit et ne semble déboucher sur aucune issue. Là-bas se trouve cachée notre peur de l’inconnu.


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36


37


LA CARRIÈRE ST-PIERRE

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Carte réalisée d’après l’Atlas des carrières souterraines de Paris, Seine-St-Denis, 1974, stocké à l’Inspection Générale des Carrières, zooms extraits de ce même atlas


qui facilite grandement un possible remblaiement. Lorsque nous nous promenons sur le site, nous marchons donc sur un véritable gruyère. De ce paysage souterrain invisible, deux types de traces émergent depuis la surface : les remblais et les fronts de taille. La partie remblayée au sud crée des minibuttes largement artificielles. Entre les buissons se trouvent des restes d’anciennes routes goudronnées complètement craquelées ainsi que des débris en béton. Dans la forêt, la carrière de gypse de première masse, dite St-Pierre, est la plus visible. Certains fronts de tailles sont nettement perceptibles, spécialement l’hiver lorsque la végétation arborée a perdu ses feuilles. L’ensemble est alors similaire à un massif rocheux coiffé par une forêt. Deux ouvertures dans la roche

Le gypse, cette pierre utilisée pour réaliser le plâtre, a été exploité à ciel ouvert puis en souterrain par le biais d’un réseau complexe de galeries. Cette organisation souterraine est un système étagé. Sur le site se trouvent des galeries de première masse et de seconde masse. Les galeries dites de première masse, ou de haute masse, correspondent aux dépôts de gypse les plus jeunes, car en effet les couches exploitées sont numérotées à l’inverse des temps géologiques. À un niveau plus bas se trouvent les galeries de seconde masse. Ce système d’exploitation de chaque couche par masse permet de tirer profit des différents types de gypse. Il peut exister jusqu’à quatre masses. La première masse est celle qui possède les galeries les plus hautes (jusqu’à 17 mètres). Grâce aux piliers qui confortent la structure, ces différentes masses peuvent être exploitées les unes sur les autres. Ici les différentes masses ont été exploitées de manière séparée, ce

sont également bien dégagées. Toujours dans la forêt sont restées en place de petites structures en béton, tels des puits d’aérations, datant de l’exploitation. Un affleurement rocheux des carrières de deuxième masse est également apparent. Enfin, il est difficile de dire si la carrière de gypse la plus à l’ouest est visible. Cette carrière dite « Zinnetti » est complètement fermée. En observant le plan ci-contre nous nous apercevons que l’organisation des galeries est très orthogonale. Les piliers sont présents à intervalle régulier. Cette « maille » est plus grosse pour la première masse que pour la deuxième masse. Il serait intéressant de trouver une manière de faire ressortir à la surface ce motif caché en le sur-imprimant à l’extérieur afin qu’il soit visible de tous.

ruedeslumieres.morkitu.org

1 ère Masse

2 ème Masse 3 ème Masse voir 4

ème

Masse

Coupe théorique de l’exploitation de gypse

Coupe de la carrière St-Pierre

Coupe au 1/ 400

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1.1.6 Les chemins

E

B

40

B’

E’

D’

C’

D

A

A’

C


Fronts de taille enfrichés

Coupe A A’ -- Chemin des carriers -- Sentier étroit sur une digue Coupe au 1/ 400

Coupe B B’ -- Chemin forestier -- Chemin quasi-inexistant Coupe au 1/ 400

Différents sentiers permettent de déambuler sur le site. Ils sont essentiellement concentrés sur la partie des anciennes carrières et convergent juste avant leurs entrées au pied des pylônes électriques. Les chemins ne sont pas clairement matérialisés. C’est souvent l’herbe couchée ou plus rase qui indique le passage. Par temps pluvieux ou juste après une ondée ces sentiers sont remplis de boue. Il est nécessaire de retravailler les différences de niveaux pour permettre le franchissement des pentes glissantes, par la mise en place d’escaliers, de pas d’ânes ... Quelques sentiers plus secs composés de caillasse et de sable sont présents au pied des pylônes électriques. Au milieu des champs se trouvent deux chemins agricoles. Enfin, une seule route goudronnée est présente sur le site, en bas des terres agricoles. Il est possible d’imaginer à l’avenir différents types de chemins avec des revêtements plus ou moins perméables et plusieurs types de fauches pour les prairies.

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Coupe C C’ -- Chemin dans la friche -- Sentier sec légèrement en surplomb Coupe au 1/ 400

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Coupe D D’ -- Friche -- Chemin en creux au milieu des remblais Coupe au 1/ 400


Coupe E E’ -- Chemin agricole -- Sentier large bordé d’arbustes spontanés Coupe au 1/ 400

FRÉQUENTATION/ USAGES Le site de Montguichet est essentiellement fréquenté par les habitants des quartiers limitrophes, qui connaissent bien ce lieu. Lors de mes promenades j’ ai rencontré des habitants promenant leur chiens, des jeunes se rendant dans les carrières, des citadins réalisant une balade digestive. Une association d’écologistes et de naturalistes et une autre du patrimoine organisent périodiquement des sorties botaniques et géologiques. Ce site n’est pas uniquement traversé, il est également aujourd’hui habité. Des migrants ont profité des brèches pour vivre cachés dans un fourré. Ces nomades se déplacent au sein du site laissant des détritus et des restes d’habitats. Les associations d’écologistes (l’ANCA: l’association des Amis Naturalistes des Coteaux

d’Avron et l’association les Abbesses de Gagny-Chelles) réalisent fréquemment des campagnes de nettoyage du site, aidées par des bénévoles. En mai 2012, 120 caravanes venues de Montévrain sont venues camper temporairement sur la partie agricole du site. Enfin des parcelles sont jardinées à l’intérieur du site. Quelques parcelles de potagers privés ainsi qu’une parcelle tenue par une association sont présentes près du quartier des Abbesses. Certains animaux ( des chèvres) errent également dans les champs.

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1.1.7 Les accès

LE PLATEAU DE MONTFERMEIL 11

LES CHAMPS

10

8 44

7

12

9

QUARTIER, LE PLATEAU GAGNY

6

5

LE BAS CHENAY

4

2 3

1

LES ABBESSES L

COLLÈGE

E

13

G E

14

1

Accès ouvert

14

Accès fermé Accès ouvert aux piétons et aux voitures Accès ouvert aux piétons

N D E

Accès fermé: par la végétation ou mur Accès fermé : impasse Propriété privée fermée


de Montfermeil l’accès est soit barré par la végétation, soit rendu impossible par les propriétés privés ou limité par les voies en impasse. Une seule liaison existe entre la lisière boisée du coteau et le plateau. A l’ouest, depuis le quartier du plateau (à Gagny), des accès existent mais ils ne permettent pas réellement de pénétrer dans le site. Le promeneur débouche directement sur un vallon qui crée une nouvelle frontière. Un peu plus au sud, dans le quartier du Bas Chenay, de nouvelles entrées sont présentes. Elles ressemblent à celles d’un terrain vague. En outre, quand les entrées ne sont pas possibles, elles s’accompagnent tout de même de percées visuelles. Il faut donc bien distinguer fermeture

Il existe une réelle rupture entre la trame orthogonale des avenues et le tracé sinueux des chemins présents à l’intérieur du site. La forme différente de ces deux types de circulation s’explique par une approche historique. Les avenues sont héritées des tracés forestiers, tandis que les chemins présents sur le site sont des vestiges de la période d’exploitation. Les deux «systèmes» ne possèdent pas d’accroche en commun. Les artères principales du plateau débouchent ainsi sur des impasses et les chemins internes finissent en boucle ou en cul de sac. Le site apparaît replié sur lui-même dans un système d’insularités. Les interruptions sont généralisées sur le nord. Sur la majorité du plateau

visuelle et fermeture d’accès. Enfin des accès sont présents proche du collège. Un point noir existe: l’accès sous la voie ferrée. Il est aujourd’hui muré. Les lignes de chemin de fer constituent une véritable barrière, il faut réaliser un détour de 500 mètres pour accéder au pont le plus proche. À proximité du quartier des Abbesses quelques accès sont possibles sur le site. Ceux-ci permettent uniquement de longer le site en contre-bas d’un talus raide. Pour finir l’ensemble de la plaine agricole est ouverte. L’accès y est très aisé de par la présence d’une route sur le site.

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1

2

1. Entrée au bout du collège: la route se termine par un rond-point. En grimpant sur un talus nous débouchons sur le site et un sentier menant aux prairies rases. (Gagny) 2. Entrée en face du collège: brèche dans la tôle. Un chemin nous conduit vers la partie humide du site puis se divise en deux directions: les carrières et les prairies rases. (Gagny) 3. Impasse dans une rue pavillonnaire récente: nous ressentons la présence du site visuellement par la végétation arborée et les lignes à haute tension. (Gagny) 4. Dans le quartier de grands ensembles « le Bas Chênay », la trame urbaine, par le biais d’un micro-mail, laisse suggérer une invitation à se rendre dans le site, pourtant la tôle et le grillage nous en empêchent. (Gagny)

3

4


5

5. Entrée par les grands ensembles « le Bas Chênay », de nombreux passages existent à travers la tôle qui est couchée. La tôle, les déchets accumulés le long de cette cloison et les gravats présents sur le site véhiculent un sentiment d’abandon sous le nez des habitants. (Gagny) 6. Entrée par le quartier du plateau, c’est l’entrée la plus visible de tout le site. L’allée enherbée est tondue. (Gagny)

6

7. Rue qui s’interrompt. Le site en hauteur est nettement visible mais inaccessible. (Gagny)

8. Le long de la rue derrière le mur en béton le site est perceptible par la frondaison des arbres. (Montfermeil)

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7

9

8

10

9. Accès fermé par une habitation, probablement un squat (Montfermeil) 10. Clôture fermée menant à un bassin de rétention des eaux. La tonte, les dénivelés travaillés donnent l’impression d’une entrée de parc. (Montfermeil)


11

12

11. Entre les extensions de pavillonnaires toujours plus proches, reste un chemin bordé par la végétation qui descend vers le site et sa frange arborée. Le paysage ressemble de ce côté à une grande forêt. (Montfermeil) 12. Ouverture visuelle et totale du site. Une voie de circulation entre les champs pénètre directement dans le site. (Chelles) 13. Entre l’école et les pavillons se trouve une entrée matérialisée par un portail blanc (Chelles)

14. Accès souterrain, sous la voie ferrée, condamné (Chelles)

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13

14

PISTES DE PROJET Aujourd’hui, malgré le danger que présente le site des carrières, la fragilité des milieux et des terres agricoles, il est tout à fait possible de pénétrer dans le site. L’accès est clairement signifié uniquement dans la partie agricole. Ailleurs les accès sont plutôt cachés, dissimulés mais, en connaissant les lieux ou en faisant preuve de curiosité, ils sont faciles à trouver.

Néanmoins en observant la carte précédente nous nous apercevons que de nombreuses portes d’entrées peuvent être créées. Elles permettraient de désenclaver le site. L’envie est forte de prolonger les grandes avenues par des chemins dans le site. Dans la phase projet il sera également nécessaire de déterminer une hiérarchisation des entrées

(entrées principales, secondaires et techniques), de créer des entrées visibles depuis la ville ayant un traitement commun, particulier à ce site. L’attention doit être fine dans la manière de travailler ces seuils. Ce sujet doit aller de pair avec un travail sur les questions des limites et des abords.


1.1.8 Les limites

LE PLATEAU DE MONTFERMEIL

E 48

D

QUARTIER LE PLATEAU GAGNY

GRANDS ENSEMBLES CHELLES

C

B

A

LE BAS CHENAY CIMETIÈRE

F

LES ABBESSES


Les limites extérieures Il existe une certaine corrélation entre les limites et les accès. En effet du côté des champs aucune séparation n’est matérialisée. Tandis que, proche des pavillons, du quartier du Bas-Chenay et tout spécialement du plateau de Montfermeil, les limites sont infranchissables. Encore que, à bien y regarder, des brèches sont présentes près du quartier du Bas-Chenay. Ces ouvertures inédites me rappellent deux textes de Philippe Vasset écrit dans «Un livre blanc» concernant les friches : « C’est le paradoxe des friches: il y a toujours des clôtures et des pancartes indiquant que le site est gardé 24 heures sur 24 par une entreprise au nom menaçant [... ] mais il existe immanquablement un moyen d’entrer facilement, comme si les propriétaires préféraient laisser des passages dérobés permettant aux rôdeurs les plus obstinés d’aller et venir comme par des chatières plutôt que de devoir chaque semaine réparer les trous dans le grillage».

« Chaque parcelle de terrain abandonné était immédiatement cernée de palissades, chaque ruine masquée de bâches colorées: plus aucune aspérité ne devait dévier la trajectoire des consommateurs» Nous constatons que les trois villes tournent le dos au site et qu’il existe une totale absence de traitement unitaire des limites.

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A Le long du cimetière et de la déchetterie (Gagny) un muret en béton vient séparer le site de manière brutale.

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B Le long du quartier du « Bas Chenay » ( à Gagny) le site est ceinturé par de la tôle ondulée visant à protéger du danger que constitue le sous-sol creux. La tôle posée sur des piquets est souvent couchée ou parsemée de brèches. Cette mise en sécurité du site ne fonctionne pas. De plus elle ne s’accompagne d’aucune information.


C Juste à côté, aucune limite n’existe avec le quartier dit « le plateau » (à Gagny). Sur les abords, les ronciers sont taillés et l’herbe est coupée. Des plots matérialisent délicatement les seuils. Un certain équilibre visuel y est présent. Néanmoins, cette forte perméabilité à un revers : de nombreux déchets verts ( de tonte, de taille...) sont stockés dans le vallon.

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D Au nord, sur le plateau, la limite est double. Elle est constituée des grillages des jardins de particuliers et d’une large bande d’habitations.


E À proximité des grands ensembles de Chelles les séparations ne sont pas perceptibles. Il s’en dégage un grand sentiment de liberté.

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F À l’arrière du quartier des Abbesses, dos aux habitations, se trouve un chemin qui longe les jardins. Celui-ci se trouve en contrebas d’un talus qui crée une limite topographique importante en marge du site. Ce talus rappelle que le relief peut être en soi un marqueur de seuil.


Les limites internes Le site appartient aujourd'hui à différents propriétaires. Cette division est uniquement visible sur le cadastre. Elle ne se manifeste par aucune limite interne sauf la partie ouest du site, au-dessus du quartier des Abbesses, qui est entièrement fermée. Cette césure importante de 11 ha est composée de deux propriétés privées qui sont : la carrière dite Zinetti (tout à l'ouest) et le parc du Château de Montguichet (propriété de l'association les petits frères des pauvres). Cette séparation ampute le site et le coupe des accès possibles avec l'ancienne carrière du centre de Gagny devenue récemment le parc de l'Étoile. Elle est d'autant plus brutale qu'outre cette barrière physique elle est doublée d'une barrière visuelle. Depuis le site, à cause des murs en béton, il est impossible de voir les carrières Zinetti et donc de dire si celles-ci (les plus récentes) sont encore visibles. Inversement, depuis le parc privé du château, il est impossible de deviner la présence d'un tel site derrière les murs alors même que l'on se trouve sur un point culminant.

Vue depuis le quartier du plateau, Gagny Mur en béton conquis par la végétation

Il est nécessaire de réfléchir au devenir du site de Montguichet en prenant en compte cet aspect fermé. Néanmoins il fait partie intégrante de mon site d'étude. Il est possible d'imaginer l’acquisition de ces espaces dans un deuxième temps.

Vue depuis le parc paysager à l’anglaise du Château de Montguichet Le site forme une couronne boisée compacte sans percée visuelle sur le lointain

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1

1.2

AVEC UNE CARTE EN MAIN 1.2.1 Les limites visuelles

Le site de Montguichet est un véritable belvédère qui présente des vues inédites sur le paysage francilien. Sa topographie marquée en fait un des reliefs les plus importants orienté vers la Marne. Du haut de ses 115 mètres d’altitude, notre regard embrasse cette vaste étendue qu’est la vallée de la Marne. La grande majorité du site est tournée vers la plaine alluviale de Chelles, avec une profondeur de champ visuel très grand. Dans le lointain, les coteaux marquent des limites visuelles qui s’étendent jusqu’à 4 kilomètres.

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Ce panorama grandiose nous donne une lecture du grand paysage par strates. Au premier plan, le site lui-même avec ses limites boisées et les lignes à haute tension qui entrecoupent le ciel. Un rapport d’échelle immédiat s’effectue entre ces structures métalliques qui apparaissent grandioses par rapport à la taille des habitations lilliputiennes. En second plan des tours blanches émergent de la complexité urbaine faite d’un imbroglio de pavillons, de jardins et d’espaces plantés. En direction de l’est trône, au milieu, un monticule boisé, la montagne de Chelles. Au troisième plan, émergent les grands ensembles urbains de la ville nouvelle de Marne-la-Vallée sont accrochés

au coteau. Enfin, comme horizon, à la rencontre avec le ciel, se forme une ligne de boisements ciselée aux teintes bleutées. Les points de vue de grandes envergures sur le site sont nombreux. Tout d’abord cette présence des percées visuelles se retrouve dans la toponymie. En effet, la pointe du plateau de Montfermeil porte le doux nom de ‘Bellevue’ très évocateur même si, depuis la rue, la vallée de la Marne n’est plus visible. De manière évidente les points hauts du relief constituent les plus grands points de vue. Ainsi au-dessus des carrières Saint-Pierre, sur les pelouses rases, nous avons une vue d’ensemble sur la vallée. Ces ouvertures visuelles importantes se retrouvent à la lisière des bois et proche des lignes à haute tension. Le panorama est large grâce également à l’ampleur de l’espace ouvert que constituent les champs. Dans les parties boisées les limites visuelles sont plus rapprochées, seules quelques constructions sont visibles à travers les branches. Enfin, sur le lieu logiquement le plus propice à l’observation, car étant le point haut maximal du site ( la pointe du plateau), aucune percée n’est présente dans la végétation dense, barrant la vue sur le coteau d’Avron.

1 Vue depuis les bas-champsInteraction directe entre la partie basse du site et les limites visuelles lointaines

Vue depuis la terrasse agricole, les champs en creux Limites visuelles proches, sentiment du lointain qui disparaît

2


4 3 1 5 6 7

2

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Châteaux d’eau

Vue depuis les champs (180° direction Est-Sud)

Forêt de Champs-sur-Marne

3


Cote de Beauzet Tours Périchelles et la noue Brossard Vallée de la Marne

Montagne de Chelles

Vue depuis les champs (180° direction Est-Sud)

Montagne de Chelles

Vue depuis les prairies ouvertes sous lignes à haute tension, proche de la sortie des carrières (180° direction Est-Sud)

Bois de Vaires

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Vue depuis les prairies ouvertes sous lignes à haute tension, proche des champs (180° direction Est-Sud)

Chelles Quartier des Abbesses (Gagny)

Vue depuis la lisière boisée, à l’arrière de la déchetterie (180° direction Sud)


4

5

Montagne de Chelles Tours PĂŠrichelles et la noue Brossard

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6 Tours Pointe de Gournay RER E

7


1.2.2 Appréciation du relief Le site de Montguichet est directement tourné vers la Marne. En analysant la topographie sur la partie agricole nous avons une lecture du site à son état quasi originel. Débutant sous le plateau de Montfermeil il présente un coteau raide avec des pentes atteignant 20%. Le mouvement de terrain se poursuit par une pente plus douce (inférieure à 10 %), la terrasse agricole, puis se termine au niveau de la plaine alluviale de la Marne.

La lecture Nord-Sud de la topographie, en coupant par le site des carrières, apparaît moins nette. Le plateau forme une légère avancée et, en plus de la pente générale, le site des carrières présente deux importantes césures : un vallon et un « petit vallon ». Avec les remblais elles forment un paysage plissé. Enfin la partie proche du quartier des Abbesses a largement été remblayée. La topographie a été fortement bouleversée. Le niveau de la plaine alluviale est rattrapé de manière abrupte par un talus raide au niveau de la côte St Roch.

^

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Rosny-ss-Bois

la Marne

Pontault-Combault

ine

la S e

Boissy-St-Léger ligne de partage des eaux entre deux rus bassin versant Marne aval confluence

Au sein du bassin versant aval de la Marne, à la limite entre la ligne de partage de deux rus Périmètre du bassin versant établi selon le SAGE Marne Confluence/ Fond de plan IAURIF modifié

L’ hydrographie Le bassin Marne Confluence, est positionné sur la partie aval de la Marne, dans sa confluence avec la Seine, sur sa rive droite. Il s’étend sur 270 km². La Marne y déroule son cours sur 37 km, entre Torcy (77) et Charentonle-Pont (94). C’est un cours d’eau de plaine marqué par une pente très faible. Plus précisément, le site des carrières se positionne au niveau d’une ligne de partage des eaux, qui sépare les eaux pluviales vers deux rus aujourd’hui souterrains. Celui situé à l’ouest traverse Gagny jusqu’à Nogentsur-Marne et l’autre à l’est, le ru des Pissottes, forme la limite séparatrice entre Gagny et Chelles. Les deux rus filent directement vers la Marne. La plaine alluviale de Chelles a

largement été drainée au cours du Moyen-Âge. La partie aval du ru des Pissottes, le canal du Chesnay, a été canalisée à la fin du XVII ème siècle et enfin busée en 1966. Auparavant l’eau avait un rôle local, elle permettait d’aller pêcher et le canal fut construit pour le transport du plâtre en barque. Abandonné ensuite il a servi de décharge. C’est pourquoi il a été assaini. L’eau est donc de nos jours peu présente sur le site. Un petit tronçon du canal reste ouvert en contrebas de la côte St Roch. Les fortes pentes du coteau ont été creusées par l’eau. Ainsi sur le site se trouvent plusieurs lignes d’écoulement d’eaux pluviales. La plus importante est située au niveau du vallon où parfois, lors de grandes

Ancienne carte postale du ru

1 L’ancien canal visible en contrebas de la côte St-Roch

blog.gagny-abbesse

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1

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Canal de Chelles

Sens d’écoulement des eaux pluviales

pluies, une rivière temporaire se forme. Mais globalement l’eau s’infiltre rapidement dans le sous-sol. Enfin juste à l’est du site se trouve un important talweg (« ligne joignant les plus bas points des sections transversales successives d’une vallée »). A l’avenir il est nécessaire d’aménager le site selon cette logique de petits

Marne bassins versants et de ne pas créer d’ouvrages barrant les écoulements naturels. La gestion du site est un élément important car le gypse se dilue facilement. Une forte stagnation de l’eau fragilise grandement la roche. Nous pouvons également réfléchir à réouvrir une partie du Ru des Pissottes. Aujourd’hui la réouverture d’anciennes rivières dans des milieux

Maquette au 1/10 000° échelle respectée, Julien Blanquet

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urbanisés est tout à fait possible comme nous le montre la réouverture de la Bièvre. La réouverture d’un long tronçon du Ru, la partie Canal de Chesnay, en bordure de site est un moyen permettant de retrouver une lisibilité des continuités paysagères, écologiques et naturelles du site à la plus grande échelle.

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1.2.3 Un vide en milieu pĂŠri-urbain

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1.2.4 Comparaison échelle du site

Le Parc du Sausset (93) : 200 ha Source: Géoportail

Le Parc de Sceaux (92) : 151 ha (181 ha le domaine avec les terrains de sports)

Montguichet (93-77) : 149 ha Source: Géoportail

Le Parc de la Poudrerie (93) : 139 ha Source: Géoportail

Source: Géoportail

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Au cours de mes longues promenades je me suis aperçu de la grandeur du site. J’ai ensuite voulu vérifier cette impression par le biais d’une carte pour savoir si ce sentiment de grandeur était dû aux cheminements en lacets, à mes multiples allers-retours ou bien à une réalité. Tout d’abord j’ai donc mesuré le site dans son intégralité (en ayant pour seule limite l’urbanisation). Il compte 149 ha, soit près de 6 fois le parc des Tuileries ou presque la taille de Hyde Park à Londres (140 ha). Puis je l’ai comparé à d’autres parcs péri-urbains tous équidistants de Paris, se situant dans un tissu urbain similaire. Pour donner un ordre de grandeur, il se situe entre le parc du Sausset (200 ha) et le parc de la Poudrerie (139 ha). Le site dans son ensemble est donc à l’échelle des autres grands parcs franciliens. Deuxièmement il permet de réfléchir sur les possibles usages et la fréquentation d’un grand parc. On peut considérer que les usages futurs soient proches : lieux de détente, de promenades mêlant des activités sportives et des musées (d’histoire ou maison d’écologie) .

On peut y prévoir une fréquentation forte si elle est équivalente aux autres sites. En effet, le parc du Sausset a enregistré 1 183 000 visiteurs en 2006 (d’après « Études

annuelles de la fréquentation et de l’utilisation des espaces verts auprès des visiteurs de cinq parcs départementaux », 2006, CERDA)

et le Parc de la Poudrerie plus d’un million de visiteurs par an. Cette fréquentation doit être canalisée pour préserver au mieux les milieux écologiques fragiles. Il faudra ainsi prévoir des allées larges pour les groupes dans les cheminements principaux. Troisièmement cette très grande superficie m’a fait réaliser qu’il était impossible de traiter le site dans son ensemble et c’est une raison supplémentaire pour ne travailler que sur une seule partie : le site des carrières.


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CONCLUSION PARTIE 1

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Traverser le site Aujourd’hui les circulations internes ne permettent d’apprécier qu’une partie du site. Il convient de déployer les sentiers à chaque entrée du site. Il faut créer des transversalités. Les chemins doivent permettre de relier la plaine alluviale au plateau, ainsi qu’aux différents quartiers limitrophes. Pour cela il est nécessaire de prolonger les routes par des chemins dans le site. Pour traverser ce site il faudra affronter la topographie : réfléchir à la possibilité de créer une passerelle dans le vallon, trouver un moyen d’accéder au sommet du plateau. Cette traversée physique doit se coupler d’une traversée visuelle au delà du site. Il faut profiter de cette position générale en terrasse pour développer des jeux de vues du site vers des horizons lointains, entre des sites géographiquement liés ( la vallée de la Marne, la Montagne de Chelles, le plateau d’Avron et la plaine de Sempin).


Rendre les limites perméables/ Ouvrir le site Il convient d’ouvrir le site sur les territoires extérieurs qu’ils soient urbains ou non. Les trois villes ne doivent plus tourner le dos à ce vaste espace naturel. Pour cela il faut déboutonner les limites à différents niveaux : - traiter les limites extérieures du site dans un langage commun, pour rendre perceptible le site depuis l’extérieur comme un grand ensemble - remplacer les limites par des bornes signalant les seuils - effacer les ruptures - ouvrir le site visuellement - signaler depuis la rue la présence du site Il faut reconsidérer la limite non plus comme une frontière entre le bâti et le non bâti, comme une démarcation qui tendrait à se réduire. Celle-ci restera maintenant fixe. La limite n’est plus séparatrice, elle devient un seuil qui encadre un site exceptionnel. Une relation entre la ville et

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la nature sera ainsi créée à l’image de la ville-nature dont parle Yves Chalas : « La ville-nature c’est aussi, autre exemple concret, l’agriculture qui devient urbaine, non seulement parce que les modes de vie urbains se diffusent dans la ruralité, mais aussi parce que, de par son extension même, la ville englobe aujourd’hui des zones agricoles entières et économiquement viables, ou même des zones naturelles couvrant de vastes pans de territoire, lesquelles deviennent dès lors des morceaux de la ville. La ville-nature, c’est donc aussi des espaces ruraux ou naturels intégrés dans la ville et faisant office d’identités ou de références nouvelles»


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15 10 13 13 12 7 10 4 8 9 3 2 10 9 11 1 6

Révéler et conserver les micro-ambiances

Le site est façonné par une multitude d’ambiances et de micro-ambiances qui créent sa richesse. Cette diversité dépend grandement de la végétation variée et des jeux liés à la topographie. Il est donc nécessaire de conserver au mieux ces milieux écologiques. De manière spontanée ils tendent vers le stade climacique de la forêt. A terme, sans action de l’homme, le site dans son ensemble va donc se refermer dans une ambiance boisée homogène qui , outre son impact sur le paysage, diminuera également la biodiversité. Il faut donc intervenir en entretenant ce paysage. Il convient de créer un parc avec différentes séquences : des lieux de rencontres ou de loisirs pour les grands groupes, des lieux plus intimes, des lieux à visiter lors d’événements. Il est possible de créer également de nouvelles ambiances pour chaque point d’intérêt, par une suite d’actions : au « petit » vallon (1): renforcer l’ambiance humide par la création de pontons ou d’un relief ondulant aux abords de l’entrée sur la terrasse enfrichée (2): conserver une dimension sauvage des espaces, maintenir volontairement des parties enfrichées à différents stades le long de l’ancien chemin des carriers (3) : profiter de

18 ce chemin forestier qui épouse la forme du relief pour apercevoir progressivement la roche la clairière (4) : renforcer l’ouverture lumineuse, contrer l’enfrichement et restaurer une prairie à l’orée du bois, le Vallon (5): permettre un franchissement de la rupture topographique au sommet de la carrière (6): élaguer pour libérer une vue panoramique les carrières (7): les révéler, créer un piédestal la descente vers la forêt (8): mettre en scène la plongée dans le milieu plus confiné les buttes formées par les remblais (9) : jouer sur l’aspect artificiel de ces volumes de terres, création de belvédères les ambiances de friche sous les lignes à haute tension (10) : conserver des prairies ouvertes et jouer sur un système de taillis cadrant les vues l’ouverture vers le ru (11) : créer un point d’appel, de franchissement du talus en le perçant, éradiquer la renouée du japon pour apercevoir l’eau la lisière boisée (12) : replanter, enrichir la lisière en biodiversité les fenêtres sur les champs (13): conserver les ouvertures visuelles et les traverser le haut de la forêt (14) : créer une ambiance différente par rapport au bas de la forêt les potagers (15) : conserver, voir développer ceux-ci les champs (16) : maintenir le milieu ouvert en mettant en place un nouveau système agricole ( de type prés) les bosquets (17):conserver les bosquets les champs ondulés : maintenir le milieu ouvert en mettant en place un nouveau système agricole ( agriculture de proximité ) l’ancienne carrière et la pelouse rase au sommet (19) : protéger l’écosystème les champs tournés vers la plaine du Semplin (20) :maintenir le milieu ouvert en mettant en place un nouveau système agricole ( de type maraichage )


Mettre en relief les traces de l’exploitation L’histoire liée à l’exploitation du gypse a laissé sur le site un sous-sol remarquable jamais remblayé. Il convient d’établir les traces qui doivent être conservées et révélées de ne pas transformer le site en un musée mais conserver uniquement les marques les plus grandioses qui ont à jamais modifié le site. Il faut ainsi trouver une solution technique qui permette de conserver les vestiges souterrains et aériens de la carrière de première masse dite St-Pierre. Tout spécialement : maintenir les deux ouvertures en les consolidant ( béton ?, armature?) pour permettre la découverte de l’intérieur du sous-sol à de petits groupes lors de visites encadrées et sortir de l’obscurité les fronts de taille en éclaircissant les boisements. Il faut stabiliser la structure et réfléchir à comment relier les points bas au plateau, quitte à fermer au public certaines parties du site pour des raisons de sécurité. Pour les affleurements rocheux de la seconde masse, perceptibles depuis le vallon, il faut les rendre visibles,

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simplement en défrichant. Ce n’est pas une grande intervention, mais il faut avoir l’audace de laisser la roche tomber en ruine. Le chemin des carriers peut devenir un lieu où ponctuellement les puits d’aérations créent des points d’appels. Sur la partie largement remblayée à proximité du quartier des Abbesses, les interventions peuvent être plus volontaristes, les buttes doivent être nettement dégagées, voire amplifiées, et devenir de véritables belvédères ou des lieux de jeux en plein air.


70

Créer des boucles, des parcours internes Il semble opportun de relier les grandes ambiances pour apprécier le site dans son intégralité en créant une grande boucle interne qui traverse le site enfriché, les champs, la partie boisée et les carrières. Cette grande balade est complétée par des arceaux plus petits traités par thématique (sportive, botanique...). Il ne faut pas réunir les ambiances en éclatant les « bulles » de chaque atmosphère pour en créer une unique mais bien trouver le moyen de passer d’une ambiance à une autre, pour pouvoir se promener dans un lieu bucolique et pittoresque.



INTRODUCTION Après nous être totalement immergés dans le site et ses proches limites reprenons un peu de hauteur. Il faut alors remonter à l’échelle géographique, comprendre le contexte élargi, puis ensuite réadapter la focale progressivement pour resserrer le cadrage et descendre dans les échelles plus fines pour au final retourner sur le site des carrières. Cette vision large nous permet de comprendre l’importance du site à l’échelle régionale à travers la ceinture verte. Ensuite il est nécessaire d’appréhender le socle géographique, la carrière Saint-Pierre ayant un rapport très étroit avec son sous-sol, puis d’analyser le tissu urbain, qui délimite clairement le site de Montguichet et enfin d’aborder l’histoire qui a profondément modelé le terrain actuel pour se positionner sur les traces à conserver. Pour finir j’aborderai la question des acteurs locaux et de leur vision du site.


UNE «POCHE» CONVOITÉE DANS UN MILIEU URBANISÉ


2

LE CONTEXTE ÉLARGI

1.1

2.1.1 Montguichet à l’échelle régionale

En Limite d’urbanisation ne

74

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En marge de la Ceinture verte

+

Carte de la Ceinture verte en Île-de-France

document IAURIF/ AEV modifié

Montguichet s’inscrit dans le vaste projet de la « Ceinture verte » esquissé dès les années 1970 et depuis enrichi par l’IAURIF sous l’égide de la région et de son Agence des Espaces Verts. L’objectif de ce projet est de préserver et de valoriser, dans un espace circulaire compris entre 10 et 30 kilomètres du cœur de la capitale, l’ensemble des espaces boisés, agricoles et naturels. La « Ceinture verte » présente une double fonction : limiter l’urbanisation en renforçant les liaisons entre les espaces protégés afin d’assurer une continuité et l’échange entre différents milieux. Ces espaces renforcent donc l’armature urbaine, améliorent le cadre de vie, donnent une plus grande visibilité aux grands paysages, offrent des loisirs récréatifs, avec parfois un rôle productif (agricole ou forestier).

à une échelle plus réduite. Pour mener à bien le projet de la « Ceinture verte » le Conseil Régional s’est doté d’une structure, l’Agence des Espaces Verts et d’un outil pour l’acquisition de terrains, le PRIF (Périmètre Régional d’Intervention Foncière). Le site se trouve à cheval sur cette ceinture verte, plus précisément au carrefour de deux liaisons vertes. La première est-ouest débute au Parc des Buttes Chaumont pour aboutir au bois de Vaires, en passant par le Parc de Bagnolet. La seconde part de la forêt Régionale de la Butte Pinson (Pierrefitte-sur-Seine) et aboutit à une boucle de la Marne à Champigny-sur-Marne en passant par les espaces agricoles de Gonesse, le Parc du Sausset, le parc de la Poudrerie, la forêt de Bondy et le parc de la Haute-Ile.

La mise en œuvre du projet de la « Ceinture verte » consiste concrètement pour les espaces boisés et naturels en l’acquisition suivi d’un aménagement, pour les espaces agricoles péri-urbains fragilisés en une veille financière et s’accompagne de subventions aux départements, aux communes et aux associations pour des actions similaires

Au cours de l’année 2000, la commune de Chelles, l’AEV et le conseil régional ont délibéré pour la mise en place d’un périmètre régional d’intervention foncière. Ce périmètre couvre une surface de 84 ha, soit les espaces agricoles et les bosquets. À la même époque, la ville de Chelles et le conseil général de la Seine-et-Marne ont validé la création d’un


La ceinture verte dans l’Est parisien, deux liaisons vertes au croisement du site

espace naturel sensible (ENS) avec délégation du droit de préemption à l’Agence des Espaces Verts. Les ENS sont en effet des outils départementaux de protection des espaces naturels. Ceux-ci sont jugés sensibles à cause des pressions foncières existantes importantes qui menacent leur survie. L’objectif de la mise en place de ces outils étaient de parvenir progressivement à une maîtrise foncière publique du territoire de Montguichet afin d’envisager un aménagement agricole et paysager respectueux de l’environnement tout en étant ouvert au public. Le site principalement privé se répartit entre seulement quelques propriétaires. La commune de Chelles s’est pour sa part engagée à supporter, une fois les acquisitions foncières réalisées, la charge financière des frais de fonctionnement. En 2010, la communauté d’agglomération de Marne et Chantereine (dont Chelles fait partie) lance une étude visant à établir un schéma directeur d’aménagements pour les espaces agricoles naturels et forestiers périurbains. Cette étude élabore les grands enjeux territoriaux avant la mise en place d’un SCOT (Schéma de COhérence

document IAURIF/ AEV modifié

Territoriale). En 2011,un schéma directeur propose pour le site de Montguichet trois orientations principales : - mettre en œuvre une gestion sylvicole naturaliste et développer un accès au public sans dégradation des milieux - préserver et mettre en valeur les paysages identitaires - créer une exploitation agricole et développer la sensibilisation du public à l’agriculture. Pour donner suite à ces propositions, l’Agence des Espaces Verts a lancé à la fin 2012 une étude plus poussée sur le potentiel agricole, les enjeux environnementaux et l’ouverture du site au public. Malheureusement, le site des carrières très complexe est peu traité et ne participe qu’aux grands principes.

75


2.1.2 Les carrières, un maillon de la trame verte

76

Le gypse est présent sous la capitale dans un quart Nord/ Nord-Est. Il a été exploité dès les gallo-romains, pour en faire du plâtre. Le gypse, à cause de ses sels, est une roche extrêmement soluble à l’eau et donc facile à extraire. Elle était ensuite cuite dans des fours prévus à cet effet, ce qui permettait de partiellement la déshydrater, avant d’être broyée pour être transformée en poudre. Le gypse a principalement été extrait dans les actuels quartiers de la Butte Montmartre, des Buttes-Chaumont, de Charonne et de Ménilmontant, qui étaient, à l’époque des espaces hors de Paris. Ces zones d’exploitation se prolongeaient dans l’Est, sous le plateau des Lilas et de Romainville, en prolongement des hauteurs de Belleville et de Ménilmontant. Des exploitations étaient présentes dans les villes de Pantin, Les Lilas, Pré-Saint-Gervais, Bagnolet, Romainville, Noisy le Sec, Rosny, Bagnolet, Montreuil, Villemomble, Livry-Gargan, Vaujours... Les carrières de gypse de la région parisienne ont assuré jusqu’à 70 % de la production du plâtre en France. Ces carrières ont eu un fort impact dans la région francilienne. En plus d’avoir permis la construction de maisons et immeubles en plâtre, elles ont localement gelé des terres. Lorsque la banlieue parisienne a connu une

forte poussée démographique les carrières étaient encore en exploitation. Les habitations se sont implantées partout où les terres étaient urbanisables en évitant au maximum la proximité avec ces sites industriels, exception faite des quartiers d’ouvriers, comme le quartier des Abbesses à Gagny. Puis ces exploitations ont progressivement fermé. Aujourd’hui seuls deux grands sites d’exploitations sont encore présents : le premier à l’ouest de Gagny ( le site des grands coteaux) et le deuxième sous le bois de Bernouille, avec un site ouvert à Vaujours. La majorité des anciennes exploitations ont été à leur pied gagnées par l’urbanisation après des travaux de consolidation, tandis que les sommets ont été en partie transformés en parc, seuls sites d’Ile-deFrance permettant de créer des lieux de détente et de nature dans un tissu relativement dense. Ainsi dernièrement la Corniche des Forts s’est lancée dans un vaste programme visant à créer une base de loisirs. A Gagny, tout proche du site, la carrière du centre (après un projet de centre commercial avorté) est devenu le Parc de l’Étoile. Ces sites en hauteur forment une relative continuité qui s’appuie en sous-sol sur un filon de gypse. Ils peuvent former une continuité verte et historique, vestige du temps des carriers.


2.1.3 Un relief qui émerge de l’urbanisation Corniche des Butte de Forts Montmartre Plateau Buttes d’Avron Chaumonts

SITE D’ÉTUDE Montagne de Chelles

PARIS

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PLAINE DE FRANCE

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La butte de l’Aulnoy (dont le point culminant est situé à 130 mètres d’altitude, le plus haut point dans les 18 kilomètres alentours ) se distingue très nettement dans le paysage urbanisé. Elle permet une bonne observation et une compréhension des formations paysagères environnantes, ce qui est d’habitude difficile de faire en région parisienne. Elle fait partie d’une série de buttes témoins que nous retrouvons à Paris à travers les buttes Chaumont et la butte de Montmartre. J’expliquerai plus tard plus en détail sa formation. Le site est implanté sur le flanc sud de cette butte. Il profite donc d’une très bonne exposition. La limite haute est formée par le plateau de Montfermeil qui culmine à 115 mètres.

77


2.1.3 Un rĂŠseau de parcs

78


Carte des activités dans les parcs

Fond carte de l’IGN top 25 L E G E N D

Le long de la Marne existent des parcs de loisirs de grande envergure : la base de plein air et de loisirs de Torcy, de Vaires et celle de Jabline-Annet. Ils sont connus dans toute l’île-de-France notamment pour la présence de lieux de baignade, très prisés durant les étés chauds. Les bases de plein air et de loisirs ont été lancées à l’initiative de l’État et conçues au niveau régional dès le milieu des années 60. Elles font suite au développement des activités de plein air après les années 45, puis à sa généralisation grâce aux congés payés. Elles permettent de démocratiser une gamme variée de loisirs ouverte à toutes les catégories sociales (car majoritairement gratuites). Elles ont généralement été conçues en contrepoint des villes nouvelles et des pôles d’urbanisation, plus précisément pour celles présentes le long de la Marne sur d’anciennes sablières. pinterest.com/jessbruckhart/urban-planning/

E

Contrairement aux idées reçues, l’est parisien propose une importante diversité de parcs et forêts propices à la balade et à la découverte du milieu naturel. Ce sont également des lieux où de nombreuses activités sportives sont pratiquées en plein air. En plus d’un réseau de parcs de proximité bien présents, se trouvent des massifs forestiers bien plus vastes (Forêt de Bondy, Bois de Brou et Vaires, Forêt de Ferrières) offrant donc des activités de forêt : accrobranche, parcours nature et parcours sportifs...

http://www.aventure-parc.fr/nos-activites/maxi-tyrolienne

Copper Harbor Bike Trail, Michigan

Tyrolienne, Parc Lac de Haute Charentes

Un parc avec des activités Si le parc des carrières offre à l’avenir des activités similaires à une base de loisirs, elles devront être différentes. L’absence d’activités liées à l’eau, présentes dans la plupart des bases d’Ile-de-France, lui donne une originalité. Il convient de réfléchir sur le contexte qui peut offrir une spécificité. Les pentes raides peuvent ainsi permettre la mise en place de murs d’escalade ou de tyrolienne, le relief chahuté la création d’un bike-parcs (site spécialement aménagé pour les VTT) et les sentiers offrir différentes types de promenades et de marches (marche norvégienne, afghane...).

79


2

2.1

L’ENVELOPPE 2.2.1 Géologie, hydrologie

80

ANTICLINAL: pli dont la convexité est tourné vers le haut SYNCLINAL: pli dont la convexité est tourné vers le bas

La grande variété des paysages franciliens s’explique largement par son relief et sa géologie. Si le bassin parisien, souvent représenté comme une grande cuvette, ne possède pas une monotonie de paysage c’est grâce à la richesse de son sous-sol. Il ressemble géologiquement à une pile d'assiettes, de diamètres différents empilées les unes sur les autres. Chaque assiette représente une couche de terrain sédimentaire différente.

La particularité de la butte de l’Aulnoy réside dans la nature même de ses sols. Elle abrite une réserve de gypse importante, renommée pour sa qualité. Le gypse est une roche sédimentaire qui à cause de ses sels, est extrêmement soluble à l’eau. Ce sont donc les couches supérieures plus récentes qui sont venues conserver le gypse.


FORMATION DU BASSIN PARISIEN

blocs diagrammes réalisés d’après intreprétation des écrits de Ch. Pomerol

DéPÔTS ACCUMULATION

= FORMATION DE L’ASSISE DU GYPSE

ÉVAPORATION CRISTALISATION

AFFAISSEMENT

Pour comprendre l’existence des plateaux et des buttes témoins il faut revenir à la genèse de la formation du bassin parisien. De manière très synthétique, nous pouvons retenir cinq grandes étapes structurantes, dont les traces sont encore visibles: 1/ Ère Primaire / Ère secondaire (- 250 Millions d’années) Au Paléocène, suite à la flexure de la croûte continentale, se forme le Bassin Parisien qui n’est encore qu’un grand golf peu profond, ouvert sur la mer située au Nord et au Nord-Est. La mer du Nord subit de faibles variations de niveau créant à chaque fois des sables lagunaires et déposant successivement des sédiments. Par compactage, ces couches de sable et de marne deviendront l’actuelle assise du gypse. 2/ Ère tertiaire / Début de l’éocène La mer se retire, à la place ne restent que des lagunes et des lacs. Le centre du bassin plus profond est alors le lieu d’une sédimentation variée. Un mélange d'eaux douces et d'eaux saumâtres s'assèche progressivement et dépose au fond différentes couches successives de marnes et de gypse. L'eau chargée en sel en s'évaporant conduit à la cristallisation des sédiments, phénomène propice à la mise en place d'une importante masse de gypse. Sous l’action conjuguée du poids des sédiments et de la fragmentation de la Pangée, qui étire la croûte continentale, le bassin s’enfonce.

= PRÉ-FORMATION DU GYPSE

INONDATIONS

= COUCHES PROTECTRICES DU GYPSE

élévation

= surélévation des couches

érosion

= FORMATION des buttes-TÉMOINS

soulèvement des alpes

3/ Ère tertiaire / Fin de l’éocène À l’éocène une inondation vient recouvrir les paléosols auversiens du Parisis de trois formations dont au centre du bassin une couche laguno-lacustre de Saint-Ouen ( calcaires et Marnes). Au Crétacé supérieur, lors d’une importante transgression marine globale, la mer envahit de nouveau l’intégralité du bassin et dépose d’épaisses couches de craie. 4/ Ère quaternaire (-66 millions d’années) Au Paléocène, la tectonique alpine (une poussée venue du sud-est) vient relever l’ensemble du bassin parisien. Cette remontée est plus forte à l'est et vient incliner le bassin parisien vers le nord-ouest. On assiste ainsi schématiquement au dégagement de quatre principales plates-formes structurales emboîtées disposées en jeu de cartes, ce sont les plates formes: du calcaire grossier (Soissonnais, Valois, Vexin), du calcaire de Saint-Ouen (Parisis), de Brie et de Beauce. Dans ce réseau la pré- Seine se fraye un chemin. 5/ Fin du quaternaire Ce pli-quaternaire dégage des plateaux et des buttes témoins. Ces formations disposées nord-ouest ou sud-est, ne sont en fait que des plateaux érodés dont les couches supérieures de marnes ont protégé le gypse.

81


82


PLATEAU DE MONTFERMEIL

1. Limon des plateaux sup. à 1M50 2. «Sannoisien» argile, meulière et calcaire 3. Marnes vertes, glaises à Cyrènes 4. Marnes blanches de Pantin et Marnes bleues d’Argenteuil 5. Bartonien supérieur Ludien moyen et inférieur Masses et marnes du gypse 6. Sables 7. Calcaire

TERRASSE DE LA MARNE

SITE VALLÉE DE LA MARNE

Alluvions modernes Alluvions anciens (20 M)

Colluvions polygéniques (marno-gypseuses)

Bloc diagramme

En un coup d’œil sur la carte géologique nous constatons la grande variété de couleurs utilisées dans la légende. Nous remarquons également que les couches géologiques se calent de manière quasi parfaite sur la topographie, car cette butte érodée expose à la surface les différentes couches empilées. D’une rive à l’autre de la Marne les couleurs sont similaires car issues d’une même histoire. La surface du plateau est généralement constituée d’argiles à meulières plus ou moins recouvertes d’un manteau de limons. Sur la bordure du plateau nous trouvons Extrait de la carte géologique de Lagny au 1/50 000

ème

des marnes vertes qui recouvrent des marnes blanches et bleues. Sur les différentes « pointes » du plateau affleurent des masses et marnes du gypse. C’est sur ces positionnements stratégiques pour les ressources que les exploitations de gypse se sont principalement implantées. 83

Puis sur les versants nous trouvons des dépôts de colluvions (dépôts de pente) qui rendent les terres fertiles et pour finir, dans la plaine alluviale de la Marne, des alluvions plus ou moins récentes.

éditée par le BRGM


84

Carte des unités géographiques

Unités géographiques définies par l’IAURIF, fond photographie IGN


2.1.2 Les coteaux de l’Aulnoy en surplomb sur la Marne

Les unités géographiques L’ensemble du site d’étude et de projet se trouve sur l’unité paysagère de la butte de l’ Aulnoy à la jonction avec la vallée de la Marne. Comme nous l’avons vu précédemment, la butte de l’ Aulnoy est une remarquable butte-témoin issue d’un large plateau gypseux aujourd’hui érodé. Cet ensemble crée une véritable césure dans les paysages entre le nord et le sud. Ses limites sont constituées au nord par le plateau du Pays de France., tandis qu’au sud et à l’est les versants se confondent progressivement avec les surfaces alluviales de la vallée de la Marne. Les hauteurs de la butte atteignent une altitude relativement homogène (avec un sommet atteignant 130 mètres). C’est l’élément le plus caractéristique de cette unité avec la présence des crêtes boisées qui accentuent visuellement le relief. Outre ces caractères intrinsèques la butte se compose d’un imbroglio de paysages mêlant paysages urbains et péri-urbains, espaces agricoles, carrières de gypse, friches, clairières agricoles avec de grandes infrastructures. La butte de l’Aulnoy présente deux visages différents selon le versant observé. Le versant nord est tourné vers les vastes espaces agricoles avec en arrière-plan les buttes de Goële. Cet environnement de grands plateaux est fortement marqué par la présence de grandes infrastructures ( les autoroutes, une ligne TGV, l’aéroport Charles-de-Gaulle, les lignes à haute tension, le canal de l’Ourcq et la RN3 ). Au nord-ouest, en Seine-SaintDenis, l’espace urbain et péri-urbain constitue un paysage en soi. Au nord-est les espaces occupés par l’agriculture sont

encore importants et les bois se retrouvent en concurrence directe avec les nappes urbaines de Villeparisis et de ClayeSouilly, témoins des besoins toujours plus grands en espaces pour le développement des surfaces commerciales et des lotissements. Cette «face» de la butte est composée de plaines et de clairières agricoles fortement découpées. Le seul point de couture est l’aqueduc de la Dhuis : audessus de ce réseau souterrain qui alimente Paris se trouve une longue promenade. Le versant sud est moins marqué que le versant nord. Le piémont est ici beaucoup plus ample et s’étend des hauteurs boisées de la butte jusqu’à la plaine alluviale de la Marne. Comme au Nord, les paysages ne présentent pas une grande homogénéité. Au sud les terres fortement urbanisées sont tournées vers la Marne. Elle sont composées d’un mix de pavillonnaires datant de l’aprèsguerre, de grands ensembles des années soixante, soixante-dix, auxquels s’ajoutent les lignes à haute tension et les voies ferrées. Ici, comme sur le versant opposé, les territoires sont soumis à une pression urbaine très importante. Les logements, les zones d’activités avec les espaces commerciaux et les grandes infrastructures, tendent, en investissant peu à peu l’espace, à morceler, à réduire les paysages de bois ou de champs cultivés . Ces espaces sont déjà encerclés par l’urbanisation à l’ouest tandis qu’ils tendent à disparaître plus à l’est. Puis nous basculons dans l’unité de la vallée de la Marne. Autrefois célèbre pour ses guinguettes, la rivière est encore de nos jours synonyme de loisirs . Elle a conservé dans cette partie en aval de Paris un caractère encore pittoresque. Au sud se trouve la ville nouvelle de Marne-la-Vallée.

85


2

3.1

ANALYSE DU TISSU URBAIN 2.3.1 Intercommunalités et communes

86

Un composant du Grand Paris Le territoire de l’est parisien s’inscrit dans le projet du Grand Paris. Aux termes de la Loi N°2010-597 du 3 juin 2010 relative au Grand Paris, le projet est défini comme « un projet urbain, social et économique d’intérêt national qui unit les grands territoires stratégiques de la région d’Ile-de-France, (…) promeut le développement économique durable, solidaire et créateur d’emplois de la région capitale. Il vise à réduire les déséquilibres sociaux territoriaux et fiscaux au bénéfice de l’ensemble du territoire national. » Cette loi a une forte portée et engage la région Ile-de-France sur de grands projets sur le long terme. Pour le territoire qui nous concerne il s’agit principalement du projet de cluster de la ville durable et les lignes de métro du Grand Paris Express sur lequel je reviendrai plus tard. L’aspect paysager, élément pauvre du Grand Paris, reprend le principe de la ceinture verte, qui est enrichi d’un projet fou de plantation d’un million d’arbres, à l’ouest, donc en dehors de notre périmètre.

La commune de Chelles fait partie du « Cluster de la Ville durable ». C’est l’un des sept pôles d’excellence retenu en 2009 dans le cadre du Grand Paris. Le terme « cluster » désigne le regroupement géographique autour d’un même secteur économique des entreprises et des institutions qui s’affrontent et coopèrent. Son objectif est de permettre la création de liens entre les laboratoires de recherche, les universités et les grandes écoles, les entreprises et les services publics. Il a pour ambition de devenir un catalyseur d’innovations ainsi qu’un pôle de référence de la construction, des nouveaux matériaux, des nouveaux services urbains de la ville durable. Ce cluster tourne largement autour de l’ensemble universitaire de Marne-laVallée. Le contrat de développement territorial est un outil qui semble cumuler les dimensions dérogatoires ou spécifiques.


Il constitue un contrat mais dispose d’une portée réglementaire, potentiellement dérogatoire aux documents d’urbanisme en vigueur. Conçus comme des projets urbains de grande ampleur, les contrats de développement territorial tendent à se substituer aux documents de planification ordinaires, du SDRIF ou des SCOT. Les contrats de développement territorial sont définis conjointement

entre un représentant de l’État et les communes et des établissement publics de coopération intercommunale d’autre part. Selon l’article 21 de la loi relative au Grand Paris, les contrats de développement territorial définissent « les objectifs et les priorités en matière d’urbanisme, de logement, de transports, de déplacements et de lutte contre l’étalement urbain, d’équipement commercial, de développement

économique, sportif et culturel, de protection des espaces naturels, agricoles et forestiers et des paysages et des ressources naturelles ». A ce titre ils portent en eux l’objectif de construction annuel de 70 000 logements en Ile-de-France.

Sur le territoire de deux communautés de communes Montguichet se trouve à cheval sur deux communautés d’agglomération : Clichy-sous-Bois/Montfermeil et Marne et Chantereine. Ce sont deux petites communautés d’agglomération en nombre de communes. La communauté Clichy-sous-Bois/Montfermeil, qui n’est en fait qu’un binôme, a été créée en 2001, faisant suite à une communauté de communes avec une taxe professionnelle unique établie en 1997. Ses projets sont centrés autour de la rénovation urbaine du plateau, un plan local de déplacement et un plan local de l’habitat. En 2010, elle regroupe 55 019 habitants. La communauté d’agglomération de Marne et Chantereine regroupe quatre communes avec des moyens bien plus importants. Ses compétences concernent l’habitat, le développement économique et l’emploi, le développement culturel et sportif, le tourisme et les loisirs, la politique de la ville, la santé, l’écologie urbaine, l’aménagement urbain, les transports, les déplacements et les liaisons douces. En 2012, elle regroupe 75 609 habitants. Alors que les communautés d’agglomération ont pour intérêt de dépasser des projets purement communaux pour les élever à un échelon territorial, ici les communautés reproduisent les séparations administratives des départements. Enfin, la commune de Gagny n’appartient à aucun regroupement de communes. Les communautés d’agglomération ne peuvent pas aider les communes à établir une stratégie commune pour Montguichet.

87


Le site au carrefour de trois communes dos à dos

88

Nous pouvons supposer que le futur parc sera majoritairement fréquenté par les habitants des communes concernées de Gagny, Chelles et Montfermeil. Il est donc nécessaire d’étudier ces futurs usagers pour en faire ressortir plusieurs caractéristiques importantes. Nous pouvons noter que la population est globalement plus âgée par rapport à la région avec de plus une population très jeune à Montfermeil. Cette population a augmenté de 1968 à 2009, de 58% à Chelles, 8% à Gagny et 17 % à Montfermeil. C’est donc un bassin de population important qui reste attractif. Les communes de Chelles et Gagny possèdent un contexte socioéconomique plutôt équivalent. La population appartient majoritairement à des classes moyennes, avec pour Montfermeil des revenus plutôt modestes mais qui restent au-dessus de la moyenne du

Un site à l’arrière-cour des centres urbains

département de Seine-Saint-Denis. Montfermeil possède surtout un gros problème en terme d’emplois, avec un très fort taux de chômage des 1564 ans, s’élevant à 16,5% en 2009. Le futur parc ne doit pas apparaître comme un espaceFeuille1 de ségrégation sociale ou générationnelle. Il doit être

adapté à la fois à des populations éloignées profitant d’un coin de campagne en banlieue « hors de la ville », aux touristes, tout en profitant aux habitants à proximité du site. Ainsi, les activités doivent être multiples pour répondre aux mieux aux différents besoins.

Cl a s s esd' â ges Ga gny Chel l es Mont f er mei l

0à14a ns 20, 1 19, 9 21, 1

15à29a ns 19, 1 19, 9 20, 6

30à44a ns 21, 2 21, 3 20

45à59a ns 19, 8 20 19

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75a nset+ 8, 2 7, 7 7

S ei neS t Deni s S ei neetMa r ne I l edeF r a nc e

22, 1 21, 3 19, 5

21, 5 20, 1 20, 9

22, 2 21 22, 5

19, 1 19, 7 19, 5

9, 8 11, 6 11, 2

5, 2 6, 3 6, 4

données issues de l’INSEE


Montfermeil (93 Seine-Saint-Denis)

Population : 24 722 (en 2009) Densité de la population (nombre d’habitants au Km2 en 2009) : 4 536,1 Superficie (en Km2) : 5,5 Taux de chômage des 15 à 64 ans en 2009 : 15,1% Part de l’agriculture : 0,4% Surface du site sur la commune : 11 ha Part des espaces verts sur la commune : 5,1% (28 ha) Étymologie : du latin Mons Firmaculus qui signifie « mont fermé » ou « mont Fortifié »

Gagny (93 Seine-Saint-Denis)

Population : 38 765 (en 2009) Densité de la population (nombre d’habitants au Km2 en 2009) : 5 675,7 Superficie (en Km2) : 6,8 Taux de chômage des 15 à 64 ans en 2009 : 10,6% Part de l’agriculture : 0,1% Surface du site sur la commune : 56 ha Part des espaces verts sur la commune : (40 ha) Étymologie : du gallo-romain «Gannus» ou «Gannius», vraisemblablement nom d’un paysan

Chelles (77 Seine-et-Marne)

Population : 52 636 (en 2009) Densité de la population (nombre d’habitants au Km2 en 2009) : 3 310,4 Superficie (en Km2) : 15,9 Taux de chômage des 15 à 64 ans en 2009 : 10,2% Part de l’agriculture : 0,3% Surface du site sur la commune : 69 ha Part des espaces verts sur la commune : 40% (650 ha) Étymologie : nom issu du bas latin cala, abri sous roche

89


2.3.2 Typologie d’habitats, pôles d’activités et transports

90


Le site de Montguichet est fortement délimité par l’urbanisation qui l’encercle. Celle-ci est majoritairement formée de pavillonnaires datant de l’après guerre auxquels s’y sont ajoutés deux lotissements à chaque extrémité du site : l’un à l’ouest dans les années 70 et l’autre à l’est dans les années 90. Ces extensions ont terminé d’enserrer le site, le coupant du parc de l’Étoile (anciennes carrières du centre) et de la plaine agricole de Sempin. Encore très récemment une large partie du POS de Gagny ouvrait les terres à l’urbanisation, les terres non bâties étaient perçues comme une réserve foncière et non pas comme un espace à maintenir non urbanisé. Au sud, la municipalité a profité de cette dernière poche vide pour y implanter de nouveaux équipements dus à l’expansion de la ville : le nouveau cimetière, une déchetterie et, depuis 10 ans, un collège. Outre ces bâtiments, nous pouvons noter la présence de plusieurs équipements publics à proximité du site. Un centre pour handicapés adultes à Montfermeil ainsi que deux écoles sont directement adjacents au site (une école maternelle à Chelles et une école primaire à Montfermeil). Deux autres écoles proches du site sont implantées dans des quartiers de grands ensembles : l’une au Bas-Chenay et l’autre à Périchelles. Du fait de cette forte représentation des bâtiments scolaires à proximité d’un futur grand espace public il est possible d’envisager des liens forts comme, par exemple, des excursions de découverte de l’écologie, des plantes, des parcelles jardinées ou encore des classes vertes. Deux grands ensembles sont également situés sur le pourtour. Le premier situé au sud à proximité directe de la gare RER est le quartier du Bas Chenay qui a été rénové en 2008. Ce programme de démolition s’est accompagné d’une résidentialisation dont les impacts sont lourds. Les pieds d’immeubles ainsi que les quelques mètres d’herbes présents devant, sont devenus inaccessibles à tous et clôturés. A l’est se trouve le quartier Périchelles à Chelles, quartier dit sensible. Il est bon de rappeler également que le site se trouve dans un contexte socialement relativement difficile. Montguichet se situe à moins de 2 km du quartier du plateau Clichy-Montfermeil, tristement célèbre pour avoir été le point de départ des émeutes de 2005. Suite à la mort de deux jeunes dans la cité du Chêne pointu une émeute a débuté entre jeunes et forces de l’ordre. Puis les émeutes se sont prolongées dans de nombreuses villes de banlieue justifiant l’instauration de l’état d’urgence dans 25 départements du 8 novembre 2005 au 4 janvier 2006. La cité des Bosquets ( Montfermeil) a été construite en 1965, elle comprenait vingt bâtiments dont sept barres de 10 étages. Ce programme s’est accompagné de constructions à Clichy jusque dans les années 1980. Depuis 1994, les tours sont progressivement détruites et les programmes de rénovation s’enchaînent à côté des tours abandonnées vouées à la destruction. Il fait l’objet d’un GPU (Grand Projet Urbain) qui a été prolongé par un GPV (Grand Projet de Ville). Ce contexte difficile est une donnée importante à prendre en compte pour le projet.

Habitat ancien

Habitat individuel ancien

Habitat individuel récent

Habitat individuel collectif

Site commercial

Bâtiment public

91


92


Le réseau de transport actuel En observant le réseau routier, nous pouvons constater que le site se situe à l’écart des grandes infrastructures. Mais même s’il est éloigné des grands axes, plusieurs dessertes sont présentes. Aucune route ne permet la traversée totale du site ni d’en faire le tour. Dans le projet il faudra donc prévoir plusieurs accès pour l’automobile : des petits parkings intégrés au site, implantés sur une situation plane et stable d’un point de vue du sous-sol. L’absence de grands axes a pour atout de mettre le site à l’écart de grandes nuisances (forte pollution atmosphérique, pollutions sonores). D’un point de vue ferroviaire, le site est bien mieux desservi. En effet, à moins de 300 mètres du site, au sud, se trouve la gare du Chenay-Gagny. Cette gare du RER E relie le site dans un axe Ouest-Est à la capitale et à Chelles.

Plan prévisionnel du Grand Paris Express Source: Société du Grand Paris mai 2011

Le réseau de transport en projet Plusieurs projets de transport diversifiant les liaisons sont en train d'être mis en place. Tout d'abord, au Nord, une nouvelle branche du Tramway T4 va être créée. Elle a pour but de désenclaver les centres-villes de Clichy-sousBois et de Montfermeil ainsi que l'important hôpital de Montfermeil, en permettant de rejoindre plus rapidement les lignes de RER B et E. Sa mise en service est prévue pour 2015. Ensuite le secteur fait partie intégrante du projet du Grand Paris Express, directement positionné entre deux futurs gares de la ligne rouge et à 2 km d'une future gare de la ligne orange. Le projet du Grand Paris Express a pour but de faciliter les transports de banlieue à banlieue sans avoir besoin de transiter par Paris tout en desservant les grands pôles d'activités. Ce métro largement souterrain aura une fréquence importante avec un train toutes les quatre minutes. Ce vaste chantier a été découpé en plusieurs phases : la première tranche est la ligne rouge au sud prévue pour 2018 et l'ensemble de la ligne rouge pour 2025. Elle constituera à la fois une liaison de rocade desservant les secteurs denses de proche couronne (dans le Val-deMarne, les Hauts-de-Seine et le nord de la Seine-SaintDenis) permettant le désenclavement de territoires situés à l'est de la Seine-Saint-Denis (comme Montfermeil) et

93

MONTGUICHET

Une boucle desservant l’est de la Seine-Saint-Denis Source: Société du Grand Paris mai 2011

une liaison reliant les bassins d'emplois et les aéroports du Bourget et de Roissy aux grand pôles d'activité de La Plaine Saint-Denis du territoire nord des Hauts-de-Seine ainsi que le quartier d'affaires de La Défense. Cette ligne longue de 95 kilomètres desservira 38 gares. La mise en service de la ligne orange est prévue pour 2025 et reste plus floue. Elle a un temps été appelée la ligne compensatoire ou complémentaire, permettant une desserte de la petite couronne est, le tracé de la ligne rouge étant à l'est beaucoup plus éloigné de Paris qu'à l'ouest. Longue d'environ 29 kilomètres, elle reliera Saint-DenisPleyel à Noisy-Champs.


2

APPROCHE HISTORIQUE

4.1

2.4.1 Évolution du territoire

94

Représentation en 1740

réalisée d’après la carte dite de l’ Abbé de la Grive (carte des environs de Paris, feuille n°2) L

Boisement

E

Culture d’arbres fruitiers Marais et étendue humide

G E

Carrière exploitée

N

Réseau hydrographique

D

Voie de communication Limite actuelle du site de Montguichet

E

0

N

300 M

1: 30 000

1 Km


Si la présence de l’homme préhistorique est attestée dans la région depuis 150 000 ans , il est plus difficile d’affirmer avec certitude l’époque à laquelle il a commencé à exploiter le gypse. Il a probablement tout d’abord profité de la roche et des cavités présentes dans les coteaux pour se protéger des rigueurs climatiques. L’exploitation du gypse débute vraisemblablement avec les gallo-romains. En Aulnoye des traces remontant au IIème siècle ont été retrouvées. Sur les flancs de la butte, la première masse de gypse était exploitée à ciel ouvert , ainsi que peut-être la seconde masse. Tombée dans l’oubli au profit de l’exploitation forestière, l’extraction reprend de manière sporadique, à partir du VI ème siècle, avec les Mérovingiens pour la fabrication de sarcophages. Puis, au XII ème siècle, sous l’impulsion des moines cisterciens, elle se généralise de manière accrue pour la construction d’édifices religieux et militaires. L’exploitation du gypse est alors très présente localement. Des traces anciennes ont été retrouvées dans des écrits permettant de savoir qu’ à Montfermeil se trouvait une platrière en 1222, d’autres à Livry ou Coubron en 1442 ,et d’autres encore entre Livry et Vaujours en 1668. En 1552, un lieu dit «les trous de Chelles» existait sur la commune de Gagny ainsi qu’un lieu dit «les Plastriers» en 1683. Les levés géométriques de l’abbé de La Grive de 1740 ( dont

la carte à droite en est une représentation) mentionnent de nombreuses plâtrières dans le massif de l’Aulnoy, dont deux exploitées à ciel ouvert à Gagny. L’une est située vers Le Raincy et l’autre au centre de la ville. Chacune avait une superficie d’ environ un hectare. Au cours de la seconde moitié du XVIII ème siècle, une troisième carrière plus importante ( de deux hectares et demi environ) apparaît à l’est sur le site de Montguichet, proche de Chelles. En 1786, la paroisse de Gagny possède environ 1000 m2 de terre qui étaient d’anciennes plâtrières. La même année un aveu signale la présence d’un lieu dit «sur les carrières» sur le site de Montguichet. Nous pouvons supposer d’après cette appellation qu’il s’agit de la première exploitation souterraine de Gagny. L’ endroit correspond à une carrière de seconde masse aujourd’hui inaccessible. Son tracé montre des galeries creusées de manière anarchique. À la même époque, sur la pointe nord ouest du site, est construit le château de Montguichet, l’un des deux seuls châteaux encore visibles, de nos jours, à Gagny. Après la Révolution, en 1793, un riche propriétaire, M.Payen (un agronome) fut accusé d’accaparement. Les carrières qu’il avait achetées furent vendues ainsi que quatre fours à chaux et le canal qu’il avait fait creuser pour permettre l’acheminement du gypse jusqu’au port de Gournay-surMarne. Les carrières furent rachetées comme bien national par M. Saint-Pierre qui leur donna son nom.

95


96

Représentation en 1820

réalisée d’après la carte d’État-Major

Boisement, domaine et parc privé

L

Pâturage et prés Marais et étendue humide

E G

Carrière exploitée

E

Carrière non exploitée à l’époque Réseau hydrographique

N

Voie de communication Limite actuelle du site de Montguichet

D E

0

N

300 M

1: 30 000

1 Km


En 1870, le site est représenté comme un énorme monticule avec une falaise

Principales positions de l’ennemi bombardant nos forts de l’Est (dessin de M.Sabatier, d’après l’album de M.Peulot) publié sur le site blog.gagny-abbesses

Carrière de Station de Villemomble Gagny

Gagny

Plateau de Montfermeil

Carrière de Chelles

En 1870, depuis le plateau d’Avron les entrées en cavage de l’exploitation souterraine sont nettement visibles

Siège de Paris - Panorama de Villemomble à Neuilly-sur-Marne, vue prise du plateau d’Avron - Croquis d’après nature par M.Gaildreau republié sur blog.gagny-abbesses

CARRIÈRES DE GAGNY

97

En 1845, une carrière de gypse est exploitée à ciel ouvert. En 1846, la municipalité convainc la compagnie de chemin de fer de construire une station à Gagny en insistant sur la présence de sa carrière de pierres à silex, de ses six belles carrières de pierres à plâtre en pleine exploitation et du potentiel d’exploitation. La nouvelle gare est alors une aubaine pour l’évacuation des matériaux extraits des carrières. La pierre était auparavant acheminée par chevaux vers le canal qui filait jusqu’à la Marne au port de Gournay. Les trois sites d’exploitation de Gagny se dotèrent d’un réseau de voies de type Decauville (voie ferrée étroite composée de rails et de traverses métalliques démontables). En 1810, un décret interdit l’exploitation souterraine du gypse à Paris par crainte des éboulements. La demande étant croissante en matériaux alors que Paris se modernise, suite aux travaux haussmanniens, les carrières situées en banlieue se développent fortement. En 1859, les carrières s’étendent considérablement, c’est l’âge d’or des exploitants à Gagny. A cette époque les petits exploitants

disparaissent, remplacés par de riches familles spécialisées dans cette industrie. En 1865, seuls trois plâtriers exerçaient sur la commune. La guerre de 1870 stoppe momentanément l’exploitation des couches gypseuses. L’avancée des Prussiens vers Paris incite l’armée française à détruire par le feu des récoltes contenues dans les carrières de Gagny pour éviter qu’elles ne tombent aux mains des ennemis. L’incendie détruit du matériel d’exploitation, diverses marchandises et provoque le glissement de 60 000 m3 de terre. Après la guerre des usines à plâtre furent construites afin de réduire les coûts de transport. C’est alors que commence l’exploitation industrielle du gypse. Les carrières « SaintPierre », situées à l’est, sont exploitées par Roger et Faitout. Elles fournissent une grande partie du plâtre pour la construction de plusieurs palais de l’Exposition Universelle de 1889. Plus tard elles furent reprises par la firme Poliet & Chausson. Ces carrières alimentaient une usine à plâtre située à Gournay-sur-Marne.


98

Représentation en 1949

réalisée d’après les orthophoto de l’IGN de 1949 L

Boisement

E

Recolonisation, friche

G

Carrière exploitée

E

Réseau hydrographique

N

Voie de communication Limite actuelle du site de Montguichet

D E

0

N

300 M

1: 30 000

1 Km


Ancienne exploitation à ciel ouvert (milieu du XIX ème siècle) Carte postale de la carrière St-Pierre, publiée sur blog.gagny-abbesses

Exploitation par niveaux milieu du XIX ème siècle) Carte postale de la carrière St-Pierre, publiée sur blog.gagny-abbesses

99

À la fin du XIX ème siècle, la main-d’œuvre, essentiellement locale, loge à proximité des carrières « Saint Pierre » dans le lotissement des Abbesses. En 1921, la firme Poliet & Chausson absorbe la société des Plâtrières Réunies du Bassin de Paris. Entre les deux guerres mondiales, l’exploitation souterraine devient très intense, grâce aux nouvelles techniques. Les trois usines à plâtre embauchent alors des descendants des Bretons, venus pour la construction de la ligne de chemin de fer, et des Italiens ouvriers dans le bâtiment. L’exploitation à ciel ouvert par gradins est définitivement abandonnée. Les entreprises investissent dans de nouveaux équipements pour faire face à la demande croissante dans le secteur du bâtiment. L’usine Poliet & Chausson choisit d’acquérir des fours supplémentaires pour doubler sa production qui passent alors à 1000 tonnes par jour. L’entreprise ferme en 1939, à la veille de la seconde guerre mondiale, puis celles de l’ouest en 1956 et celles du centre en 1965. Une partie des galeries est rachetée par Zinetti pour la culture du champignon de Paris. Ses champignonnières

s’installent alors dans les galeries de haute masse et surtout de seconde masse où elles deviennent les plus importantes d’Ile-de-France. Dans les années soixantedix, les quatre champignonnières de la ville produisent 500 kg de champignons par jour. Elles font vivre quatrevingt familles, pour la plupart des italiens et des portugais qui sont logés gratuitement quand cela est possible. Cultivés suivant le procédé du « chaînage », c’est-à-dire en meules, jusque dans les années soixante-dix, on fait ensuite pousser les champignons dans des sacs remplis d’un mélange de fumier et de gypse broyé et tamisé. Cent tonnes de fumier par mois sont nécessaires. Il provient des écuries de la Garde républicaine à Paris et des écuries de courses (de Fontainebleau en particulier). La culture du champignon cesse à Gagny en 1992. Les carrières appartiennent depuis 1960 à la société France Construction et Lafarge.


100

Représentation actuelle

réalisée d’après les orthophotos de l’IGN de 2011 L E G

Boisement

E

Réseau hydrographique

N

Voie de communication Limite actuelle du site de Montguichet

D E

0

N

300 M

1: 30 000

1 Km


Sommet de la carrière St-Pierre recouvert d’une pelouse rase, dégageant des vues sur le quartier des abbesses et Périchelles depuis le sommet (en 1961)

Champignonière en activité en 1985 Photographie publiée sur blog.gagny-abbesses

Carte postale de la carrière St-Pierre, publiée sur blog.gagny-abbesses

101

Aujourd’hui, sur les trois grands sites de carrières présents sur la commune (carrières du centre, de l’ouest et de l’est), seule la carrière de l’ouest est encore en activité, suscitant des plaintes pour nuisances de la part des habitants. Sur la carrière du centre un projet avorté de réalisation d’un centre commercial a abouti à la création du Parc de l’Étoile, un parc où la végétation spécifique des micro-climats rocheux (la roche réchauffe le milieu) a malheureusement totalement disparue à cause du remblaiement intégral du site. À la place différents jeunes arbres exotiques ont été plantés, mais le parc apparaît pour le moment nu. Les arbres sont censés recréer des milieux et donnent au parc l’appellation d’arboretum. Le site des carrières de l’est dont l’exploitation s’est terminée dans les années soixante, est resté fermé depuis et a peu évolué tandis que la frange bâtie s’est renforcée. L’enfrichement du dessus des carrières, ainsi que les anciens vergers abandonnés sur les terrains en pente, a abouti à la formation d’une frange boisée dense. En même temps, sur les remblais, la végétation a évolué

moins vite et est restée à un stade arbustif. L’exploitation, ainsi que l’absence d’entretien du site, a effacé l’ancienne route de Paris à Meaux qui traversait le site de manière longitudinale. Ce chemin est aujourd’hui intrerrompu à la jonction entre la partie en friche et la partie agricole. L’urbanisation a crû autour du site. Dans les années soixante à soixante-dix deux grands ensembles sont sortis de terre, l’un à Gagny et l’autre sur d’anciennes terres de la plaine alluviale de Chelles. Ces deux opérations ont été suivies d’une nouvelle vague de pavillonnaires dans les années quatre-vingt à quatre-vingt-dix. Cette urbanisation, renforcée par la densification progressive des îlots pavillonnaires d’après guerre, a fini par encercler totalement le site de Montguichet.


2.4.2 Période d’exploitation récente Les quatre carrières présentes sur le site ont été exploitées sur des périodes différentes. La carrière la plus ancienne située à l’est date du XVIII ème siècle. Elle possède un réseau souterrain beaucoup plus labyrinthique que les autres carrières. D’après les cartes historiques nous pouvons estimer que l’exploitation de la carrière Saint-Pierre commence au début du XIX ème siècle. La période d’exploitation de la carrière située sous le parc Montguichet (la plus à l’ouest) reste inconnue. Les carrières ont été exploitées jusqu’au milieu du XIX ème siècle et la carrière Saint-Pierre jusqu’aux années 60. La roche a été extraite tout d’abord

PÉRIODE D’EXPLOITATION DU MILIEU DU XIX ÈME JUSQU’AUX ANNÉES 60 INCONNU XVIIIÈME

MONTICULE DE GRAVATS 102

PÉRIODE D’EXPLOITATION: DU MILIEU DU XIX ÈME SIÈCLE JUSQU’AUX ANNÉES 60 PÉRIODE DE COMBLEMENTS: de l’exploitation jusqu’aux années 80

1933 Les traces à ciel ouvert

cartes réalisées d’après les orthophotos de l’IGN de 1933 à 2003

1949

1961 Traces à ciel ouvert (gravats) Chemins d’exploitation Limite du site des carrières exploitées


par la méthode la plus simple : à ciel ouvert, car le matériau affleurait, puis en sous-sol. Lors de l’exploitation, au cours du XX ème siècle, des gravats ont été déposés sur la partie Est du site (au-dessus de l’ancienne carrière datant du XVIII ème). Ils ont été probablement abandonnés là car situés sur le passage menant au canal qui acheminait le gypse à l’usine de Gournay-sur-Marne. L’homme a donc façonné progressivement un nouveau paysage. Tout d’abord, en faisant tomber des pans de roches entiers situés en bordure de coteau, il a créé un front de falaise. Il a ainsi accentué la différence de niveau entre la terrasse et le plateau, de manière abrupte, en taillant dans la roche. Puis l’extraction en souterrain a nécessité la création d’un réseau de galeries. L’exploitation a été conduite exclusivement par la méthode dite des piliers tournés (ou piliers abandonnés) avec un taux de

1972

défruitement pouvant atteindre 50%. Le taux de défruitement représente le rapport entre la surface des vides et la surface totale de l’exploitation. La méthode des piliers tournés consiste à exploiter le matériau en laissant en place des étaux de masse qui constituent ainsi des piliers naturels. Les piliers, de base carrée, possèdent un haut souvent évasé permettant ainsi d’augmenter la portance du ciel de carrière. Ce système d’exploitation est complété par des puits d’aération et des entrées en cavage, dont deux sont encore bien visibles sur le site de la carrière Saint-Pierre. En fin d’exploitation les carrières ont été abandonnées, le plus souvent sans remblayage. Certaines carrières présentes à Gagny ont subi des « foudroyages », c’est à dire la destruction à l’explosif des piliers de carrière afin de provoquer artificiellement l’effondrement des

terrains sus-jacents et la disparition des vides, ce qui n’est pas le cas de la carrière Saint-Pierre. Les carrières ont en partie été comblées par des gravats, notamment près du vallon et en limite du boisement. Les carrières sont restées la propriété de deux groupes de cimentiers, même si l’exploitation n’a jamais repris. Aujourd’hui seule la falaise de première masse, située au centre du site, est visible et visitable. La falaise est en mauvais état et des blocs sont actuellement retenus par des poutres en bois (formant le chevillage), en état de pourrissement. Ces blocs risquent de tomber d’une hauteur de 15 mètres environ sur les promeneurs éventuels. C’est dans cette hypothèse que le site est classé en aléa « chute de blocs » très fort. Il conviendrait donc d’interdire l’accès sous ces entrées, sauf aux personnes accréditées, ou bien en renforçant la structure.

1987

103

2003


2

5.1

104

un nouvel acteur: la région 2.5.1 Positionnement de l’AEV, le PRIF


L’ agence des Espaces Verts (l’AEV) un nouvel acteur du site L’ Agence des Espaces Verts de la Région Ile-deFrance est un établissement public régional à caractère administratif (créé par la Loi du 6 mai 1976) financé presque intégralement par la Région Ile-de-France. Elle met en œuvre la politique régionale en matière d’espaces verts (parcs, forêts régionales...) et coordonne les actions de la Région avec celles de l’État et de ses établissements publics. Ses missions sont de: • protéger, par des interventions foncières, les espaces ouverts que la Région entend préserver de l’urbanisation • aménager des forêts pour les ouvrir au public • préserver et mettre en valeur des milieux naturels • aménager de grandes coulées vertes et des promenades pour les piétons et cyclistes, reliant les grands espaces naturels entre eux ou aux zones urbanisées • soutenir l’éducation à l’environnement et à l’écocitoyenneté Même si l’AEV ne dispose pas du droit de préemption ( à la différence par exemple du Conservatoire National du Littoral et des Rivages Lacustres), elle est susceptible : - d’utiliser, par délégation, le droit de préemption des départements (au titre de la Loi du 18 juillet 1985) sur les Espaces Naturels Sensibles (ENS), situés essentiellement en zone N (naturelle) des Plans Locaux d’Urbanisme (PLU), système qui dépend grandement des relations qui existent entre chaque département et la région - d’assurer, dans le cadre de la Convention AEV-SAFER du 31 mars 2000 pour la protection des espaces agricoles péri-urbains, le portage foncier de terres agricoles qui ne trouvent pas d’agriculteurs preneurs, soit des terres situées en zone A (agricole), voir en zone N (naturelle) des PLU. En outre, en dernier recours, l’AEV peut recourir à l’expropriation au nom de la région, sur la base d’une déclaration d’utilité publique accordée par le Préfet, cas fréquent lorsque les propriétaires restent inconnus.

Le Périmètre Régional d’Intervention Foncière (PRIF) : un outil pour acquérir les terres agricoles de Montguichet Le « PRIF » est un outil, inventé par la Région et l’AEV, qui est partenarial plutôt que réglementaire. En effet, les PRIF ne sont pas opposables au titre du droit de l’urbanisme. La création, ou l’extension de chaque PRIF, fait l’objet d’une délibération du Conseil régional, après avis des communes puis des départements concernés. Les PRIF à vocation agricole sont plutôt destinés à faire l’objet d’une veille foncière de la part de la région. Des terres sont parfois acquises pour maintenir l’aspect agricole et les transactions sont suivies. En revanche, les PRIF à vocation forestière ou naturelle, bien plus nombreux, sont destinés à l’acquisition complète de la part de la Région. L’obtention des terres s’avère indispensable pour mettre en œuvre, à moyen et long terme, un projet de gestion et d’ouverture au public. Les acquisitions d’espaces ouverts au sein des PRIF (270ha par an en moyenne pour l’ensemble de la région depuis 1976) s’effectuent le plus souvent à l’amiable. En 2002, il existait 56 PRIF en Ile-de-France. Les acquisitions d’espaces ouverts en PRIF représentent un quart du budget d’investissement de l’AEV. Le PRIF est important dans la Ceinture verte et inscrit la politique régionale dans le long terme. C’est un dispositif pérenne, les périmètres peuvent être étendus mais jamais réduits ou supprimés. Cette acquisition irréversible est généralement longue (les PRIF créés il y a plus de 15 ans sont aujourd’hui acquis à 65%, ceux créés il y a entre 10 et 15 ans à 25%, ceux entre 5 à 10 ans à 15%). Le PRIF offre également un support de protection des espaces ouverts situés aux abords du PRIF : - par l’action des collectivités locales ou des associations, notamment grâce aux subventions de l’AEV pour l’acquisition d’espaces ouverts d’intérêt local, la plantation d’arbres d’alignement, l’acquisition et l’aménagement de jardins familiaux. - par un effet d’endiguement protecteur autour des sites en processus de fragilisation ou de dégradation.

105


CONCLUSION PARTIE 2 Créer une continuité de parcs en renforçant les liaisons vertes

106

Il convient de concrétiser les tracés de liaisons vertes. Nous avons vu qu’ils ont une cohérence à l’échelon régional. Les parcs et espaces ouverts sont bien présents (situés les uns des autres entre 200 m et 1 km). Les liaisons entre ces espaces sont elles généralement absentes. Le projet de « Ceinture verte » largement réfléchi à grande échelle sous forme de plan, démontre ces limites. Ces liaisons doivent être réalisées pour renforcer les espaces ouverts et créer une véritable armature paysagère. Le site est au carrefour de deux liaisons, qu’il convient de matérialiser : - la liaison est-ouest qui aujourd’hui est tout à fait réalisable à pied. A l’est les chemins sont directs vers la plaine agricole. Il conviendrait juste de requalifier la route de Montfermeil (D224) et sa traversée. Depuis le site, si nous allons à l’ouest par la rue, il est relativement aisé, moyennant un léger détour, d’accéder au parc de l’Étoile. Ce n’est qu’ensuite que le chemin se perd dans la ville et s’interrompt, le site des grands coteaux étant encore une carrière en activité. Nous pouvons imaginer à l’avenir de mieux relier les différents parcs

Liaisons vertes à l’échelle de la ceinture verte Liaisons vertes de proximité possibles Passage de la voie ferrée à réaliser


urbains et agricoles en renforçant les liaisons pour constituer une véritable trame verte. Un peu à la manière des parkways, réalisées par Frederick Law Olmsted dans la deuxième partie du XIX ème, il est possible de réaliser de larges promenades plantées. Bien sûr, dans la vision de F. L. Olmsted, c’est la ville qui s’est implantée suivant ce tracé. Ici ce serait l’inverse, il conviendrait d’adapter au mieux les tracés urbains, pour les transformer en allées « vertes ». Les largeurs de rues sont bien moindre, mais l’on peut imaginer que le végétal accompagne le promeneur dans la ville, en ouvrant les sites publics situés à proximité ou en bordant la promenade d’essences au port moins rigide (sous forme de cépées, de végétation spontanée ou de plantes grimpantes le long des murs). La trame verte doit en effet être perçue comme une coupure verte, une brèche permettant les libres cheminements, ayant un intérêt pour son aspect social, paysager et écologique. - la liaison nord-sud, qui n’existe que sur les plans régionaux. En réalité cette traversée est aujourd’hui impossible à réaliser. Au nord , son accès est fermé par la végétation et au sud elle est barrée par la voie ferrée. Pour réaliser cette liaison il faudrait

donc, d’une part, faire sauter la clôture au nord et, d’autre part, de percer de nouveau un tunnel sous la voie ferrée, permettant ainsi de relier le site à la promenade présente sur l’ancien ru qui mène à la pointe de Gournay, donc, à la Marne, puis au parc de la Haute-Île. Bien que présentant déjà un certain atout, ces liaisons vertes méritent d’être renforcées et prolongées au maximum. Il est nécessaire de réfléchir à un système traversant une série d’espaces ouverts utilisés soit comme terrains de loisirs, soit comme lieu de flânerie, de détente, de repos ou encore comme lieu de cheminement. Les liaisons beaucoup plus linéaires doivent offrir des sensations et des usages différents des espaces ouverts plus amples. Un système de liaisons avec des espaces de proximité (petits parcs, terrains de sports) devrait également enrichir ce dispositif.

107


S’appuyer sur les traces de l’histoire inscrites dans le territoire En plus de cette liaison verte il me semble intéressant de créer des sentiers de randonnée reliant les différents sites ayant en commun cette même histoire liée à l’exploitation des carrières. Ce sentier serait constitué de différents chapelets, de sites réhabilités. Il permettrait de créer un chemin de randonnée mêlant patrimoine et écologie.

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L’analyse historique précédente nous a permis de constater trois traces importantes : - l’ancienne route historique de ParisMeaux : ce tracé, encore présent sur les cartes, n’existe plus. Il s’interrompt entre l’ambiance enfriché des remblais et les champs. Or ce chemin permettait une traversée quasi totale du site dans le sens de la longueur. Il convient donc de créer une circulation principale sur ce tracé, qui deviendrait la colonne vertébrale du site. De ce cheminement principal des sentiers secondaires pourraient desservir l’ensemble du site et venir se raccrocher à la ville. Ces liaisons secondaires permettraient de traverser le site dans sa largeur. - les chemins liés à l’exploitation des carrières ont créé des circulations sinueuses propices à une succession d’ambiance. Cette déambulation crée

création d’un sentier historique les sites des carrières l’ancien ru des Pissottes révéler le canal l’ancienne route Paris-Meaux colonne vertébrale du parc

des effets de surprise et de découverte par étape qu’il faut conserver. - l’ancien canal mérite d’être réouvert. La présence de l’eau peut devenir un atout pour le futur parc. En plus de l’aspect esthétique sa réouverture a un intérêt écologique et historique.



INTRODUCTION Le site a été décrit ainsi que son contexte. Il reste maintenant à expliquer comment sont perçus le risque et le danger que constituent les carrières, à comprendre quel est l’impact des protections et des contraintes règlementaires sur l’urbanisation future. Il faut donc parler des politiques municipales et de l’évolution de leur mentalité sur ce site. Enfin expliquer comment les carrières mal perçues (outre l’aspect économique) sont vécues comme des blessures dans le paysage alors même qu’elles sont la mémoire de la ville et présentent une grande richesse floristique. Pour finir, les exemples de réhabilitations, après observation, me poussent à intervenir de manière plus forte sur le site.


UN TERRITOIRE DU RISQUE PROTÉGÉ


3

3.1

Aspect réglementaire 3.1 Les protections écologiques Natura 2000: un seul site à proximité reconnu à l’échelon européen

SIC (Site d’Importance Communautaire) Carte réalisée d’après Géoportail

Le site n’est pas reconnu pour l’intérêt de l’avifaune. 112

ZICO ( Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux) Carte réalisée d’après Géoportail

Le patrimoine écologique du site est reconnu à l'échelon national. Une partie du site de Montguichet est classée en Zone Naturelle d'Intérêt Écologique Floristique et Faunistique de Type 1 « ZNIEFF- 77108001, Côte de Beauzet et Carrière Saint Pierre ». Le périmètre s'étend de Gagny à Chelles et possède une zone restreinte sur Montfermeil. La désignation d'une ZNIEFF repose surtout sur la présence d'espèces ou d'associations d'espèces à fort intérêt patrimonial. C'est l'identification scientifique d'un secteur intéressant sur le plan écologique. C'est donc un outil de connaissance à prendre en compte dans les documents d'urbanisme ainsi que dans les études d'impacts, mais il n'impose en rien une contrainte juridique directe.


Inventaire d’Espaces Naturels Les ZNIEFF de type 1 sont importantes.

ZNIEFF de type 1

(Zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique) Carte réalisée d’après Géoportail

Les ZNIEFF de type 2 sont focalisées sur la butte de l’Aulnoy. 113

ZNIEFF de type 2

Carte réalisée d’après Géoportail

Nous pouvons noter que l'ensemble de ces protections reconnaît principalement les grands ensembles forestiers (forêt de Bondy, bois de Vaires) et une certaine continuité le long de la Marne qui forme un corridor écologique. Relier le site de Montguichet présent entre ces deux grandes composantes du paysage est une occasion intéressante de renforcer la trame verte de l'est parisien. C'est aussi une opportunité de renforcer l'armature paysagère dans un milieu principalement urbanisé.


3.1.3 Les plans de planification

114

POS de Gagny de 1992 LES ZONES URBAINES : Zone UA : Zone centrale à caractère continu à dominante d’habitat et de commerce Zone UC : Zone dense d’habitat collectif à caractère discontinu Zone UD : Zone mixte d’habitat individuel et de petits immeubles collectifs à caractère continu Zone UE : Zone d’habitat individuel et de petits immeubles collectifs à caractère discontinu Zone UG : Zone d’habitat individuel Zone UI : Zone industrielle LES ZONES NATURELLES : Zone NA : Zone d’urbanisation future Zone ND : Zone à protéger en raison soit de l’existence de risques ou de nuisances, soit de la qualité des sites, des milieux naturels, des paysages et de leur intérêt notamment du point de vue esthétique ou écologique


Gagny, des anciennes carrières encore convoitées dans une optique d’urbanisation La position de la ville de Gagny, sur la préservation ou non du site , est complexe à définir. Il est difficile de faire la part des choses entre les communiqués et le positionnement officiel, parfois plus souple. Pour mesurer ce changement possible il est nécessaire d’établir un rapide historique de l’actualité de ces vingt dernières années, en prenant exemple sur la carrière du centre. Tout d’abord, le Plan d’Occupation des Sols (POS), approuvé en mai 1992, classe les trois sites de carrières présents sur le territoire communal en zones naturelles ND et NA et une petite partie en zone industrielle UI (pointe sud du site). Les zones naturelles ND sont des « zones naturelles à protéger en raison de la qualité des sites et des milieux naturels, des paysages et de leur intérêt notamment du point de vue esthétique ou écologique » (selon les termes du règlement du POS). Les documents cartographiques du POS permettent de constater que le découpage entre les zones est complexe. Les parties fortement accidentées sont affectées en zones naturelles à protéger (ND) mais pas de manière générale car certains terrains situés au-dessus des galeries souterraines sont définis en zones urbanisables à terme (NA). Ainsi une bande située sous les lignes à haute tension au centre du site est ouverte à une urbanisation future. Le haut du bois de Montguichet est repéré comme un espace boisé classé. Pour rappel, conformément à l’article L.301 du Code de l’Urbanisme, sur

les espaces boisés classés, les coupes et abattages d’arbres sont soumis à autorisation et les demandes de défrichements sont irrecevables. Enfin sur la zone UI, le long des voies ferrées, seront construits un collège et une décharge. En 2004, le POS est remplacé par un Plan Local d’Urbanisme. Celuici ne durera que peu de temps car le Tribunal Administratif l’annulera le 29 juin 2006, ainsi que le permis de construire d’un centre commercial sur la carrière du centre. Le nouveau PLU a mis le feu au poudre en ouvrant à l’urbanisation les carrières du centre : suite au remblaiement et au permis de construire c’est une association, les Amis Naturalistes du Coteau d’Avron (ANCA), qui avait déposé un recours auprès de la justice. L’annulation du PLU remet en vigueur le POS de 1992. C’est à la suite de ce projet avorté que le Parc de l’Étoile a été créé sur le site des carrières du centre. Le 30 juin 2008 le conseil municipal de Gagny adopte une modification du POS de 1992 en vue de la réalisation d’un gymnase dans la carrière de l’est (Carrière St Pierre). Celle-ci sera de nouveau annulée par le Tribunal Administratif, à la suite d’un recours déposé le 28 janvier 2009 par les associations de Gagny Environnement, les Amis Naturalistes du Coteau d’Avron (ANCA) et les Abbesses de GagnyChelles. Le jugement, prononcé le 18 novembre 2010, donne raison aux associations et contraint la commune

à payer une somme de 1 500€ aux associations. La construction de 300 logements sur le site de Montguichet a été un temps évoqué. Suite à l’avènement du PRIF, le positionnement de Gagny se fait attendre. Alors que les villes de Chelles et Montfermeil se positionnent clairement en laissant le champ libre à la région pour racheter des terres situées sur leur commune, Gagny, ne possédant plus de terres disponibles à l’urbanisation, s’entête à vouloir racheter les propriétés des carriers pour agrandir son complexe sportif. Depuis le 29 mars 2012, la ville s’est de nouveau relancée dans la révision de son Plan d’Occupation des Sols (POS) par l’élaboration d’un Plan Local d’Urbanisme (PLU), le site des carrières de l’est constitue le sujet brûlant mais peu d’informations sont communiquées.

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Montfermeil, des bois classés et des projets de liaisons avec la ville Emplacement réservé Espaces boisés classés Zone de risque carrier Zone de nuisance acoustique Constructions d’intérêt patrimonial UG: zone affectée à l’habitat, mais le renforcement des équipements, commerces, services et activités compatibles avec l’habitat n’est pas à exclure. UGp: zone où la constructibilité est limitée compte tenu des insuffisances de visibilité et de la sensibilité paysagère du coteau et des lisières de la Forêt de Bondy.

116

Le site de Montguichet a une incidence moindre sur le territoire communal comparé à la forêt de Bondy située au nord de celui-ci. L’intégralité des boisements situés à Montguichet sont des bois classés. De plus il n’y a aucune pression pour urbaniser davantage la zone pavillonnaire. L’arrivée du PRIF est bien perçue localement. Après l’observation des emplacements réservés nous pouvons noter : la présence d’un projet d’élargissement à 20 mètres de la voie des mésanges. Le terrain est réservé depuis longtemps pour un projet avorté. À l’origine une «deux foisdeux voies» de type nationale devait créer une liaison nord-sud jusqu’à la Marne via le site de Montguichet. Heureusement ce projet destructeur n’a jamais vu le jour. - à contrario plusieurs limites de terrains sont réservées pour créer des chemins et liaisons vers le site alors même qu’aucune ouverture n’est présente aujourd’hui. Ce système prouve que l’on peut ouvrir le site sur sa partie nord.

PLU de Montfermeil approuvé en 2004 et modifié en 2006

EMPLACEMENTS RÉSERVÉS 1 Chemin du Tour du Parc. Elargissement Est à 10m depuis l’avenue des Perdrix jusqu’à la limite communale d’avec Chelles. Puis prolongementjusqu’au chemin du Clos Roger. Elargissement unilatéral Ouest à 4 m depuis l’axe du chemin actuel 8 VC N° 5 dit « Clos Roger » de l’avenue des Mésanges jusqu’à la limite de commune de Chelles. Elargissement à 10 m. 22 Voie de désenclavement en prolongement de l’avenue des Mésanges. Largeur 20 m. 23 Création d’un cheminement piétonnier. Largeur 6 m. 24 Création d’un cheminement piétonnier. Largeur 6 m.


Chelles, des terres agricoles préservées

PLU de Chelles approuvé en 2008 Emplacement réservé sur l’ancienne route de Paris-Meaux: Élargissement du Vieux Chemin de Paris à 12 mètres La zone N : zone de préservation du paysage. Na : à vocation forestière et agricole, Nb : à vocation de loisirs

La ville de Chelles est à l’origine du projet de PRIF. Il fait suite à une grande réflexion menée par la communauté de communes Marne et Gondoire sur les espaces ouverts, agricoles péri-urbains. Ainsi nous pouvons noter que l’urbanisation de la pointe Est est terminée et que l’ensemble du site de Montguichet présent sur la commune est préservé de trois manières : les parties boisées sont classées, les champs sont affectés en zone Na («espaces naturels à vocation agricole»), et, en limite du quartier de la Noue et Périchelles, les champs situés en contrebas sont classés en zone Nb («but de loisirs). Ce classement en Nb par la ville lui permet ainsi d’envisager l’implantation de jardins partagés sur les parcelles agricoles. Nous pouvons nous réjouir que l’espace soit conservé intégralement comme un espace ouvert.

117


3.1.3 Les plans de prévention des risques naturels

118

Carte des aléas réalisée d’après le Plan de Prévention du Risque Mouvement de Terrain de Gagny , de Chelles et carte des risques présente dans le PLU de Montfermeil


1 rupture du toit de cavité

2 formation de la cloche de fontis

3 remontée de la cloche de fontis

Schéma de formation d’un fontis

4 rupture brutale des terrains : effondrement en surface

d’après Vachat, 1982

Photographie du Fontis en 1974

Ch. Pomerol, Découverte géologique de Paris et de l’Ile-de-France, Ed. BRGM 1988

Fontis aujourd’hui abritant une mare

http://blog.gagny-abbesses.info/post/2010/04/28/Les-fontis-en-eau-ou-le-royaume-de-la-couleuvre-%C3%A0-collier%28Gagny%29

D’après les plans des risques nous observons que les risques d’aléas sont logiquement forts sur les anciennes carrières. Nous constatons également que les aléas moindres n’ont pas empêché l’urbanisation. Le sous-sol creux et la dissolution du gypse entraînent un fort risque d’effondrement à la surface provoquant la formation de fontis. Ceux-ci sont dus à une instabilité localisée qui provoque l’éboulement du toit d’une cavité souterraine. Le phénomène, qui ne peut se stabiliser à l’intérieur qu’après la formation d’une cloche, débouche brusquement à la surface en créant un entonnoir (un cratère). Au-dessus de la carrière sont présents quelques fontis de la taille d’un pied jusqu’à un diamètre de 25 mètres. Le plus grand est issu d’un fontis apparu en 1974. Très abrupt, il est aujourd’hui rempli d’eau. Des couleuvres et des tritons (espèce protégée et disparue en Seine-Saint-Denis) ont été observés dans cette mare. L’abandon des carrières et leur déliquescence ont donc été une occasion pour enrichir la biodiversité locale. Ce milieu est fragile d’un point de vue écologique et géologique. Il convient donc à terme de conserver ce secteur fermé lorsque le reste du parc sera ouvert au public.

119


3

2.1

CONSOLIDER LA FRAGILITÉ DES LIEUX 3.2.1 Solutions techniques

120

tableau réalisé sous la base d’un document INERIS, complété


Pour la sécurisation des carrières il est préférable de mettre en place une technique de comblement plutôt que de remblaiement qui effacerait totalement cette topographie modelée par l’homme d’autant plus que les carrières exploitées sur une couche peuvent très bien être comblées. Néanmoins la sécurisation des carrières a un fort coût économique et un grand impact écologique. Le volume estimé à remblayer est de 81 000 m3. Pour les cavages accessibles et en bon état il est envisageable de les combler de l’intérieur par bourrage de matériaux inertes (des gravats) et par injection horizontale des vides résiduels. Cette technique a notamment été utilisée par les militaires pour sécuriser les cavages existants sous le fort de Noisy-le-Sec. Cette technique nécessite l’import de nombreux matériaux qui, dans un souci de bilan carbone, devraient être trouvés à proximité du site, voir sur le site lui-même. Pour les cavages trop dégradés ou inaccessibles, ne pouvant intervenir par l’intérieur, il faudrait réaliser des injections en surface, grâce à des forages espacés de 3 mètres. Cette installation à la surface risque de détériorer durablement les milieux naturels. C’est notamment ce qui s’est produit dans la carrière du centre de Gagny.

121


3.2.2 Exemples de réhabilitations de carrières Les carrières sont des lieux qui lors de leurs créations sont perçues comme une nuisance. Elles sont ainsi reléguées loin des villes. Ce sont des endroits qui rebutent, leur implantation attirant autant de sympathie de la part des administrés que les éoliennes et les décharges. Néanmoins elles créent de véritables bassins d’emplois. Ces exploitations n’existent que durant un temps limité, elles sont vouées à disparaître lorsque l’exploitation de minerai approche de la pénurie ou n’est plus rentable. Or la fin de

l’extraction n’est pas synonyme d’une totale disparition. Après subsiste une cicatrice, une marque profonde inscrite dans les couches du paysage. Celle-ci peut ensuite être racontée d’une toute autre manière. Les exemples ci-contre montrent que les carrières peuvent être réhabilitées avec des interventions variées : brutale, poétique, de conservation ...

Parc des buttes Chaumont, (1867), Alphand,Darcel, Belgrand, Davioud et le paysagiste Barillet-Deschamps, Paris, 25 ha

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Le premier exemple est tout simplement le plus célèbre et le plus proche dans la configuration du site : c’est le Parc des Buttes Chaumont. Cette ancienne carrière de gypse, puis décharge, est devenue au XIX ème siècle sous l’impulsion d’Haussmann, un parc romantique où le relief de la carrière à ciel ouvert est pris comme un atout et un élément de décor romantique pour aménager le parc. Ainsi le lac est situé dans une partie de l’ancienne carrière à ciel ouvert. La grotte n’est autre qu’une ancienne entrée de la carrière souterraine et la cascade passe dans un ancien fontis. La masse rocheuse témoin au milieu du lac est coiffée d’une réplique du temple de Cybille de Tivoli. Le gypse, qui se dissout très facilement à l’eau, est recouvert d’une couche de ciment.

Coupe du parc

http://troglos.free.fr/dossiers_paris_ile_de_france/dossier_carrieres_paris/dossier_gypse_3.html


Parc de l’Ermitage, Graziella Barsacq, (2003) Lormont, 30 Ha Le parc repose sur une ancienne friche industrielle des Ciments Français qui surplomb la Garonne. Il s’appuie sur deux grands principes : la révélation de la mémoire industrielle et un travail de sculpture de la masse végétale existante auquel viennent s’ajouter des structures aériennes.

Réhabilitation de la carrière Uniland, (Projet), Olèrdola, Espagne Ce projet intègre graduellement une carrière abandonnée dans son environnement agricole. La topographie est remodifiée pour constituer de grands gradins avec des cheminements qui mènent à des bassins et des vergers. 123

Parc des Mines, Christine Dalnoky, Gargas Aujourd’hui, les vestiges de « la carrière de Bruoux » est ouverte au public. Un parcours de 650 mètres a été aménagé en toute sécurité dans ce site majestueux, associant richesses naturelles et historiques. À l’extérieur les entrées donnent sur une grande esplanade, un jardin, un théâtre de plein air et des sentiers de promenade.


CONCLUSION PARTIE 3 Rediriger la politique territoriale vers le site dans son ensemble

124

Premièrement, comme nous l’avons précédemment vu, le site est reconnu à l’échelon national d’un point de vue écologique, néanmoins cette politique pourrait être renforcée par des arrêtés de biotope départementaux qui constituent la procédure réglementaire la plus souple et la plus efficace pour préserver les secteurs menacés en situation d’urgence de destruction ou de modification sensible. Ils visent à protéger au delà des espèces des milieux écologiques. Des microréserves pourraient voir le jour à l’intérieur du parc, pour préserver les milieux fragiles. Deuxièmement, il faut réfléchir sur le Périmètre d’Intervention Foncière en lien avec le site des carrières et ,inversement, élargir le périmètre du PRIF sur la partie carrière. Troisièmement, les politiques communales exprimées par le biais des POS et PLU sont différentes, voir contradictoires. Il est nécessaire que les trois communes se mettent d’accord pour avoir une vision identique du site. Malheureusement elles sont localisées sur deux départements et deux communautés de communes différentes, ce qui ne facilite pas les choses. Quatrièmement,

l’ourlet

boisé

présent sur le coteau est reconnu des trois communes (figurant à chaque fois comme bois classé). Il

doit être conservé tout en permettant l’implantation de cheminements reliant la ville à Montguichet.


Renforcer la solidité des lieux Il est nécessaire de renforcer les carrières. Face au coût important de l’opération peut-être ne fautil pas intégralement conserver le total des 47 ha que constitue le site des carrières. À choisir, c’est principalement les entrées en cavage qui doivent traverser le temps. C’est la trace historique la plus importante. De plus c’est la partie de la carrière conservée en meilleur état. Il est donc nécessaire de mettre en place un système de consolidation de la structure pour éviter les fontis et tout risque de danger pour le futur public. À la surface les fontis constituent des écosystèmes à part entière qui doivent être conserver. Enfin la partie constituée de remblais a largement été modifiée. Ce modelé de terrain artificiel peut être redéfini et des gravats peuvent être utilisés pour combler les carrières.

Révéler la trame souterraine à la surface Falaise, entrée en cavage à renforcer Fontis, mares milieux à protéger Déblais à remodeler


INTRODUCTION Les éléments précédemment exposés et mis en place me permettent enfin d’esquisser le projet. Je débute tout d’abord par la présentation d’un plan programme à l’échelle de Montguichet, qui décrit les grandes unités de ce vaste parc et me permet de définir la transition entre le parc des carrières et le parc agricole. Puis après avoir découpé les grandes ambiances, j’aborde mon site de projet centré sur le parc des carrières. J’y expose mes premières intuitions par le biais de croquis , de recherches et de calques.


L’AMORCE DU PROJET


4

4.1

UN NOUVEAU PARC 4.1.1 Plan de programmation

Comme annoncé dans le préambule lors de la phase projet qui suit ce mémoire, je m’attarderai à définir précisément l’évolution du site sur la partie carrière. Néanmoins cette partie traitée plus en détail est une composante d’un tout, ce n’est qu’une seule pièce du puzzle que constitue le site de Montguichet. Avant de se focaliser sur la partie carrière il est nécessaire de comprendre l’organisation de ce parc pour mieux comprendre le rôle affecté à chaque partie et la liaison entre la partie loisirs et histoire du site de la carrière Saint-Pierre et la partie agricole. Voici le découpage basé d’après l’analyse et le ressenti des ambiances déjà présentes :

LE PARC NATUREL • réhabilitation des lisières boisées et insertion de nouvelles espèces • mise en scène des terrasses et matérialisation des accès majeurs • cabanes d’observation : implantation de structures permettant l’observation des oiseaux • sentiers ludiques de découverte de la faune et de la flore • création de fenêtres dans la végétation, pour mieux voir la partie agricole LE PARC AGRICOLE

128

LE PARC PAYSAGER (SITE DE PROJET SUR LE LONG TERME) • structuration de l’espace par des axes forts reliant visuellement le parc au vallon • jardins d’ambiances (plus intimes) au cœur des bosquets LE PARC LOISIRS ET HISTOIRE (SITE DE PROJET) • jardins d’ambiances • création d’une maison de la nature ou de l’histoire, lieu d’accueil pour les promenades pédagogiques • création de grandes clairières dans le bois rudéral assurant différentes fonctions (écologique et lieu de détente) • belvédères et mise en scène des cônes de vue • belvédère principal en haut de la falaise (accompagné d’un jardin des vents?) • gestion des espèces invasives • création de salons de curiosités • conservation de la falaise • remodelage des déblais, devenant l’assise des terrains de sports et structures de jeux (parcours dans les airs, longs toboggans, grandes cabanes...)

• augmentation de la multifonctionnalité de l’agriculture • valorisation du paysage agricole en tant que patrimoine culturel et historique • création d’ une meilleure relation entre les citoyens et les agriculteurs par une compréhension mutuelle des points de vues différents et en encourageant la collaboration (chantier de travailleurs, partage d’une partie des récoltes, fête lors des récoltes...) • résolution de certains problèmes spécifiques liés à l’activité agricole périurbaine (mises en place de culture appropriées, chemins doublés enherbés au centre assez large pour permettre la circulation de véhicules agricoles, lieux de stockage appropriés, relation avec les marchés locaux)

LES ACCROCHES URBAINES (SITES DE PROJET DU COTÉ GAGNY) • petits parkings paysagers • traitement des eaux pluviales sur les points bas • aire de jeux pour enfants • jardins pédagogiques en lien avec les écoles situées à proximité • grande esplanade ouverte dans le quartier du Bas-Chenay


Le périmètre de projet comporte principalement le site des anciennes carrières. Ses limites sont constituées majoritairement par la frange bâtie. Au nord-est il m’a semblé important d’inclure dans le périmètre de projet un des champs pour fixer cette limite jusqu’aux potagers. La limite est ensuite établie par le seuil des remblais et dans l’ourlet boisé par un léger repli de la topographie. Enfin elle vient se raccrocher à la frange de pavillonnaires de Montfermeil au niveau d’une future entrée, ce qui permet au parc de fonctionner de manière quasi autonome. La superficie du territoire de projet est donc de 62 ha, en comptant les 9 ha aujourd’hui inaccessibles (le domaine du château de Montguichet et les anciennes carrières Zinetti).

La partie sud : le site de projet

ensemble du site d’étude partie fermée 9 ha site de projet

Organisation générale Les différents grands parcs :

le parc ‘naturel’ enrichissement de la végétation, préservation d’une structure boisée importante le parc agricole

129

Les accroches urbaines :

square

square

le parc paysager square le parc de loisirs et d’histoire des carrières

promenade du bas du coteau à l’arrière des jardins placettes et square en lien avec le quartier du Bas Chenay


4.1.2 Concept général du futur parc L’accroche à la ville Les sentiers créés se raccrochent directement à la ville pour permettre une fluidité de circulation entre l’espace extérieur et intérieur. Ils se doublent d’un travail sur les seuils et les espaces publics situés à proximité directe du site. Ainsi, il est nécessaire de requalifier les avenues Perdrigué et des Mésanges, du côté de Montfermeil. Ces avenues très larges doivent être rééquilibrées pour accueillir des circulations douces (pistes cyclables et trottoir élargi) et l’avenue Perdrigué plantée. Le lien avec la gare doit également être facilité en signalant la présence du site dès la descente du train (par le biais de pancartes, plan). Il faut également, du côté de Chelles, ouvrir visuellement le site depuis les terrains sportifs de Périchelles, le parc accueillant des activités complétant le panel sportif.

130

Les accès et entrées Les entrées sur le parc en lien avec la ville seront généralisées. Elles seront principalement piétonnes sauf pour les accès parking ou d’entretien. Ces entrées seront hiérarchisées : les principales, en lien avec la ville ou les grandes liaisons vertes, doivent faire l’office d’un traitement plus fort ( de type théatral,grand portail...), tandis que les secondaires, des accès de proximité, seront traitées comme des seuils (changement du type de végétation, peinture au sol...).Le but est de conserver le parc le plus ouvert possible avec le moins de barrière tout en le protégeant des dégradations (stationnement, usages abusifs de quads...).

Les cheminements internes Les axes principaux desservent les espaces majeurs du parc et permettent de canaliser le public. Les revêtements seront durs et confortables à la marche. Ces cheminements seront complétés d’allées secondaires plus souples, tels des chemins en pierre entre les parcelles agricoles, des chemins fauchés dans la partie en friche, des caillebotis ou des mulch en sous-bois. Les pentes seront traversées par le biais d’escaliers et les talus par le biais de trouées. Une structure légère mais solide devra être mise en place pour accéder depuis le lieu des entrées en cavage vers le sommet de la falaise. Une passerelle pour traverser le vallon peut également améliorer la traversée du site.


Cheminement et circulations Trois grandes promenades:

La promenade haute du coteau boisé

La colonne vertébrale du parc : la promenade agricole La promenade basse, proche de l’eau

131

boulevards à requalifier traversée de la route à améliorer

ouvrir le site visuellement

faciliter la traversée des espaces publics

entrées principales entrées secondaires


4

4.2

LE PARC DES CARRIÈRES 4.2.1 Schéma directeur requalification du boulevard

parc paysager organisé en bosquets et grandes percées

création d’un accès vers le sommet création d’une passerelle 132

fontis sauvegardés en tant que mares fermées au public le grand belvédère, dégageant un vaste panorama création d’une clairière et d’un belvédère, avec vue cadrée sur le plateau d’Avron

petit parking paysager parc urbain et esplanade sur le quartier du Bas Chenay le «petit vallon» devient un vallon humide de récolte des eaux pluviales


traitement de l’accès petit parking sous les bois

lisière enrichie création de percées visuelles belvédère végétation basse sous les lignes à haute tension création de bâtiments d’accueil pour les groupes salons de curiosités dans la friche

belvédère colline des jeux

promenade en contrebas percée dans le talus

réouverture du canal

réouverture du passage sous la voie ferrée

133


134


CONCLUSION GÉNÉRALE Après la rédaction du mémoire une étape se termine, celle comprenant l’état des lieux, l’analyse, le diagnostic et les enjeux. Les prémices du programme et du projet s’esquissent et le site de projet, la partie carrière, est ciblée. Il reste maintenant à développer la phase de projet jusqu’à la soutenance du mois de mai. La portée de ce travail, issu de recherches et de rencontres, a permis de bien définir le site tel qu’il est, de s’attacher aux évidences et de voir derrière les possibilités de projet. Grâce aux développements des transports en commun du Grand Paris, Montfermeil et Chelles vont devenir des villes intégrées à la vie de la capitale et reliées aux pôles économiques de la banlieue parisienne. Dans de telles dynamiques spatiales, la préservation d’espaces ouverts s’avère indispensable. La rareté de ces derniers au sein des entités urbaines justifie leur protection d’autant plus quand ils possèdent une grande richesse écologique. Ces espaces conservés ne sont pas mis sous cloche mais bien au contraire constituent de vastes espaces publics qui renforcent les qualités paysagères et écologiques des territoires. Dans cette optique la mise en place d’un Périmètre Régional d’Intervention Foncière à Montguichet vise à contribuer au renforcement des politiques de préservation des espaces ouverts. Ce périmètre limité sur la partie agricole doit être élargi aux terres en friches et aux boisements, en somme sur l’ancienne partie des carrières pour créer un grand espace ouvert de loisirs cohérents. Un lieu qui puisse être simplement traversé, où l’on aimerait également venir se détendre, se reposer dans un espace de nature en ville, ou bien pratiquer des activités sportives ou encore culturelles en apprenant l’histoire des carrières. Un lieu en somme où la richesse d’ambiances se double d’une richesse historique.

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BIBLIOGRAPHIE CARTOGRAPHIE :

BRGM, Carte géologique, Lagny 2 ème édition, 1971 IGN, Carte topographique Top 25, 2414 ET Marne-la-Vallée

LIVRES :

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IAURIF, La ceinture verte d’Ile-de-France, un espace de vie à réinventer, 2005, 44 pages IAU, Unités paysagères de la région d’Île-de-France, Juin 2010, 80 pages IAU, SDRIF Ile de France 2030, téléchargeable sur http://www.iau-idf.fr/debats-enjeux/le-schemadirecteur-de-la-region-ile-de-france-sdrif.html BOURNERIAS M.ARAL A. et BOCK C. Guide des groupements végétaux de la région parisienne. Édition Belin, 2001 ANCA, La côte du Beauzet ou Montguichet Au cœur de la ville, une zone naturelle à préserver, Juin 2009, 16 pages Communauté d’agglomération Marne et Chantereine, Etude pour l’aménagement agricole, écologique et paysager du Montguichet, 26 avril 2012, 66 pages Ministère de l’Écologie, du Développement durable des Transports et du Logement, Guide Atelier « Paysage » en Ile de France 2009-2011 Atlas des paysages de Seine-et-Marne, La butte d’Aulnaie, consultable sur http://www.seine-et-marne.fr/ atlas-des-paysages P .Clergeau. coord. Ville et biodiversité ; enseignement d’une recherche pluridisciplinaire. PUR ed., 2011, 235 pages

MÉMOIRES :

S. REY, mémoire de l’ENSNP, La Butte d’Orgemont, réflexion sur le devenir d’un espace naturel sensible, 114 pages E.AUVACHEZ, A.MARQUES, dossier module BTSA, La carrière Saint-Pierre de Gagny : Pourquoi faut-il la préserver ? 25 pages F. DAVID, mémoire de l’ENSP, Transform’actions : Le Plateau d’Avron, 135 pages

GÉOLOGIE :

Ch. POMEROL, L. FEUGUEUR Guides géologiques régionaux Bassin de Paris, 3ème édition, p 12-33 Ch. POMEROL, Ph DIFFRE Guides géologiques régionaux, Paris et environs P 58 POMEROL et FEUGUEUR, Bassin de Paris « guides régionaux », Masson René SUTTEL Catacombes et carrières de Paris, p 141-162 Charles POMEROL Découverte géologique de Paris et d’Ile de France SOYER et CAILLEUX, Géologie de la région parisienne, Que sais je ? LEBRUN E., PRUNIER LEPARMENTIER A-M, SCHÖNBERG M. et SPOLIANSKY D. Élaborer un PPR « Carrières » dans le contexte de la région parisienne


HISTOIRE :

M. ENGELMANN, Gagny en Pays d’Aulnoye, 1996, 31 pages Cartes postales anciennes Éditeur Delcampe : http://wwww.delcampe.fr/

RÉHABILTATION DE CARRIèRES :

UNPG et l’ENSP, Guide pratique d’aménagement paysager des carrières , Avril 2011, 94 pages BRGM, M.LANSIART et B.ODENT La remise en état des carrières : principes généraux, recommandations techniques et exemples par type d’exploitation, Janvier 1999, 60 pages INERIS, Mise en sécurité des cavités souterraines d’origine anthropique : Surveillance-Traitement 151 pages INERIS, Évaluation et traitement du risque de fontis lié à l’exploitation minière, Avril 2007, 127 pages

PRESSE :

Manuel VICUNA, La région classe le poumon vert du Montguichet Thomas POUPEAU, Le parisien, La région rachète le Montguichet Vincent MICHELON, METRO, La région sauve ses espaces verts, 21 juin 2012 Gilles CORDILLOT, Le parisien, Un plan pour combler les carrières, 8 Février 2000 Thomas POUPEAU, Le parisien, 120 caravanes s’installent

SITES WEB :

Site du grand paris: http://www.societedugrandparis.fr Site d’associations sur la protection de l’environnement : blog.gagny-abbesses. et http://www.gagnyenvironnement.org/ Site sur l’histoire des carrières de Gagny http://blog.cgep93.org/post/2010/05/13/Histoire-descarri%C3%A8res-de-Gagny Site sur les carrières autour de Paris http://troglos.free.fr/dossiers_paris_ile_de_france/dossier_carrieres_ paris/dossier_gypse_3.html

REVUE :

L.SIMON et L. GOELNER-GIANELLA Quelle biodiversité pour quels habitants dans la trame verte urbaine ? L’exemple du Val Maubuée (Seine-et-Marne, France) consultable : http://developpementdurable.revues. org/9326 Monique TOUBLANC et S. BONIN Planifier les trames vertes dans les aires urbaines : une alliance à trouver entre paysagisme et écologie consultable : http://developpementdurable.revues.org/9347 C. PORTAL Du socle au paysage : essai pour un nouveau regard sur les reliefs, 2012 consultable :http:// www.projetsdepaysage.fr/fr/du_socle_au_paysage_essai_pour_un_nouveau_regard_sur_les_reliefs

ÉTUDE DE L’AEV :

AEV, Étude pour l’aménagement agricole, écologique et paysager du Montguichet, oct. 2012, 96 pages AEV, Étude pour l’aménagement agricole, écologique et paysager du Montguichet, avril 2012, 66 pages

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REMERCIEMENTS Je tiens à remercier .... Tout particulièrement mes professeurs encadrants Jacqueline Osty et Sylvie Servain pour leurs conseils et leur écoute. Benoît Lelaure ainsi que Cécile Pruvot de l’AEV. Mes parents de m’avoir permis de réaliser des études si exaltantes et pour le soutien de toute la famille, notamment pour la dernière relecture. Mes colocs (Alice, Violette et Alexis), mes amis et mes proches


CD COMPRENANT LES PANNEAUX DE DIPLÔME

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Crédits Photographiques: Toutes les photos, croquis, plans sont l’œuvre de leur auteur (Julien Blanquet) sauf exceptions indiquées et ne sont pas libres de droit. Leur reproduction est interdite sans l’accord explicite de l’auteur.


LE PARC DE LA CARRIÈRE ST-PIERRE

MAILLON D’UNE CONTINUITÉ VERTE PÉRI-URBAINE Proche de la capitale existe une continuité verte, « les Corniches de l’est parisien » formée de plusieurs buttes témoins. Chacune d’entre-elles renferme en son cœur du gypse, qui fut exploité pour la construction de Paris. Au dessus les anciennes exploitations se sont transformées en une multitude de parcs et d’espaces résiduels qui doivent pourtant être lus ensemble. Adossé à la butte d’Aulnay se trouvent le site de Montguichet et les anciennes carrières de Gagny. Cet ensemble constitue un vaste espace ouvert dans la frange péri-urbaine de la banlieue parisienne, à la limite entre la Seine-Saint-Denis et la Seine et Marne, soit le territoire de trois communes. Poussées par les associations d’écologistes, les habitants et les municipalités, la région s’est portée acquéreur d’une partie des terres agricoles. En 2000, la Région Île-de-France, l’Agence des espaces verts, le conseil général de Seine-et-Marne et la commune de Chelles ont souhaité préserver de l’urbanisation et valoriser cet espace naturel d’intérêt régional. Ils se sont dotés d’un outil, un périmètre régional d’intervention foncière, pour acquérir les terrains. Cette démarche a abouti en juin

2012 à l’acquisition d’anciennes carrières. Depuis la politique de la région est claire : faire de ces 149 ha un sanctuaire pour la faune et la flore tout en l’ouvrant au public. C’est en effet un site d’importance régionale, faisant partie intégrante de la future ceinture verte parisienne, au croisement de deux liaisons vertes. En outre, il peut devenir un exemple d’application du nouveau Schéma directeur régional de la région Ile-deFrance visant à développer des sites touristiques dans la région à destination des franciliens. En plus de l’espace agricole le site comporte une grande partie boisée et une partie chahutée réinvestie par la nature où les traces des exploitations, les cathédrales de pierres, sont encore bien visibles. C’est cette dernière partie qui m’intéresse le plus et qui sera traitée au sein de ce mémoire. Le périmètre d’étude comporte quant à lui l’ensemble du site de Montguichet car les relations avec le site dans son ensemble ne peuvent être occultés. La lecture géographique est importante et permet de comprendre comment le coteau boisé, exposé au sud, rejoint par le biais d’une forte pente une terrasse agricole plongeant vers la

Marne. A la crête des boisements, le site se comporte comme un véritable perchoir qui donne à voir la complexité urbaine. Le site est gainé par l’urbanisation : quartiers fortement pavillonnaires et grands ensembles lui tournant le dos. Seule la gare RER constitue le fil urbain d’accroche le plus proche du site. La ville dissimule le lieu et crée un site enclavé où la végétation souvent abondante occulte les chemins. Ce territoire replié dans un pli de la topographie doit retrouver sa cohérence face aux continuités vertes écologiques et à l’armature paysagère. Sur l’ancienne partie du site exploitée ( la carrière SaintPierre), il convient de définir le type de parc à réaliser. Là où les traces des carrières sont encore bien visibles il faut spécifier ce qui doit être protégé ( la végétation spécifique, l’empreinte de l’exploitation dans la roche), ce qui peut être modifié, ce qui doit être consolidé et ce qui peut rester à l’état de ruine. En somme, créer un parc associant loisirs, liaisons piétonnes pour les villes et traces historiques.

9 rue de la Chocolaterie || 41000 Blois || 02 54 78 37 00 || ensnp@ensnp.fr || www.ensnp.fr


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