Catalogue Boutographies 2013

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­LES MEMBRES

DU JURY 2013

Georges Vercheval

Président du Jury, Fondateur et directeur honoraire du Musée de la Photographie à Charleroi Armelle Canitrot Rédactrice du service photo du journal La Croix et Critique photo Nanda Gonzague photographe, collectif Transit Annie Gabrielli Galerie Annie Gabrielli Xavier Voirol photographe, président de l’association Focale, Nyon, Suisse Christian Maccotta directeur artistique des Boutographies

ESPRIT DE CRÉATION, ESPRIT DE CONTRADICTION... La photographie, banale et fascinante, fidèle ou imprévisible, est porteuse d’interrogations et de découvertes potentielles. Le photographe, lui, est un être réfléchissant, consentant ou contradicteur, doté de mémoire. « Les artistes ont pour eux l’esprit de création, la plus haute forme de l’esprit de contradiction » (Jean Cocteau). Les photographes sont bien placés en cette matière et le projet de l’équipe des Boutographies est né – je crois - dans cet esprit, dans un geste spontané. Avec une bonne dose de folie positive (comment vivre sans elle ?). L’aventure en est à sa 13e édition ! Assembler pour une exposition les œuvres d’auteures et auteurs différents est un processus qui s’apparente à celui de la collection, un exercice difficile que j’ai pratiqué. Comme tout ne peut être conservé alors qu’idéalement des millions d’images pourraient ou devraient l’être, le conservateur (ou collectionneur) ne peut que laisser s’exprimer sa subjectivité, l’œuvre de l’un se fondant dans la préférence de l’autre. Les choses se passent différemment lorsque - c’est indispensable pour conjurer les a priori - les décisions sont prises par un jury. Celui-ci, que j’ai eu l’occasion de présider, était parfait. Avec une critique d’art, une galeriste, des photographes…, il était ouvert, impliqué, et chacun était à l’écoute de l’autre. Pour autant, entre arguments, contre-arguments et controverses, il faut choisir ! Choisir entre l’émotion suscitée par telle proposition, la perfection formelle d’une autre, l’implacable et indispensable témoignage rencontré par ailleurs et, pour un autre, décider de la juste corrélation – ou du hiatus - entre le propos et les images ! Il a donc fallu s’enfoncer, se perdre ensemble, pour se retrouver enfin dans un choix final qui est apparu à tous comme étant le meilleur. L’ensemble est éclectique, les œuvres de grande qualité. Et cela même si, en notre for intérieur et pour chacun, restera la frustration de n’avoir pu garder cette auteure…, ou cet auteur-là, qui nous avait touché. Geo rg es Vercheval Fondateur et Directeur honoraire du Musée de la Photographie à Charleroi


LA PHOTOGRAPHIE EST UNE PRATIQUE ARTISTIQUE MAJEURE QUE MONTPELLIER A CHOISI d’explorer dans toute sa richesse en lui consacrant une place centrale dans sa politique culturelle depuis près de trente ans. Peu de villes françaises peuvent s’enorgueillir d’un tissu aussi important de photographes et d’initiatives publiques comme privées dans cette discipline à la fois pointue – parfois encore méconnue – mais aussi de plus en plus partagée. Les projets locaux ont toujours été accompagnés par la Ville, qui encourage également l’activité de tout un réseau de galeries et de clubs. « Les Boutographies – rencontres européennes de la photographie » est un événement annuel qui représente sans conteste le dynamisme de notre territoire en matière d’image. Du projet de quartier porté par une poignée de passionnés, cet événement a su grandir et se hisser en quelques années au rang des plus importants festivals français, reconnu notamment en matière de découverte de talents émergents. La Ville de Montpellier a toujours soutenu activement cette manifestation et nous nous félicitons aujourd’hui de son évolution. Avec la complicité de Gilles Mora, son directeur artistique, c’est ainsi le magnifique équipement du Pavillon Populaire qui est mis à disposition de l’équipe des « Boutographies ». Elle y présentera une sélection attendue par les puristes comme par les Montpelliérains, choisie avec attention par un jury de professionnels et témoignage de la plus grande diversité du huitième art. Notre ville a également constitué au fil du temps une collection prestigieuse retraçant l’histoire de la photographie contemporaine. Nous avons la ferme volonté de poursuivre cette politique active d’acquisition. Depuis trois ans, les lauréats du prix du jury des « Boutographies », décerné en début de festival, bénéficient ainsi d’un achat de la série primée. Nous sommes très fiers de cette ouverture à la jeune création photographique, au service d’un patrimoine artistique en devenir. Le Maire d e la Ville d e Montp ellier L’A d j o i n t a u M a i r e d e M o n t p e ll i e r d é l é g u é à l a c u l t u r e , Conseiller général de l’Hérault


LES BOUTOGRAPHIES, LE FESTIVAL DES PHOTOGRAPHIES DE CRÉATION CONTEMPORAINES Cette année, le printemps est en avance ! Les bourgeons photographiques

* Cette année, nous avons reçu plus de cinq cents dossiers, représentant 15 pays, 29 nationalités et une trentaine d’écoles d’art ou de photographie.

2013 étaient si pressés d’éclore qu’ils n’ont pas attendu la fin de l’hiver. Changement de date, mais pas d’esprit : Les Boutographies apportent avec elles, comme chaque année, une floraison de nouveaux talents. Nous n’ajouterons pas « prometteurs », car les promesses sont déjà tenues, et vous les verrez sur les murs du Pavillon populaire et de la salle St Ravy, ainsi qu’en projection. Ce sont au total trente-sept photographes que nous vous invitons à découvrir — quatorze en accrochage et vingt-trois en projection — auxquels viendront s’associer ceux que présenteront les lieux partenaires de la manifestation, dans toute la ville. Car Les Boutographies, ce n’est pas seulement l’un des plus beaux espaces d’exposition que l’on puisse trouver par ici. Pour le grand public, c’est aussi un foisonnement d’évènements, de rencontres, et d’occasions en tout genre de se dégourdir la créativité photographique. Pour les photographes, c’est un forum où se croisent experts, journalistes, galeristes et critiques, tous à l’écoute et à l’affût des talents qu’ils choisiront de promouvoir dans leurs différents réseaux. Le soutien que nous voulons apporter aux photographes se traduit également par la remise de gratifications maintenant bien identifiées et reconnues dans la profession : le Prix du Jury, doté par l’association Grain d’Image et par la Ville de Montpellier ; le Prix réservé aux travaux montrés en projection, doté par notre partenaire Arte-Actions culturelles ; le Prix du public, soutenu par Midi Libre et I-Tribu ; le Coup de cœur attribué par le magazine Réponses photo et enfin le Prix Echange, co-décerné par Les Boutographies et par nos amis du festival Fotoleggendo de Rome. Que dire de la sélection officielle 2013 ? D’abord qu’elle est le fruit d’un travail critique conduit sous l’œil avisé d’un personnage charismatique de la photographie européenne. C’est en effet Georges Vercheval, fondateur du musée de la photographie de Charleroi et co-auteur de la monumentale History of European Photography, qui nous a fait cette année l’honneur et l’amitié de présider le jury. Le choix final, toujours difficile à établir*, illustre une fois encore les capacités particulières de la photographie à confronter les sensibilités les plus personnelles à la marche du monde dans toute son étendue. Que l’on soit du côté des identités familiales (chez Alejandro Erbetta, Sarah Carp ou Sabrina Teggar), des identités sociales (chez Thomas Vanden Driessche, Céline Anaya-Gautier, Emmanuel Piau, Luca Giacosa, Fabrice Fouillet, Camilla de Maffei), ou des identités sexuelles (chez Gilles Picarel et Marcus Koppen), les évènements qui bousculent le plus profondément la vie des êtres et des sociétés ne sont pas toujours les plus visibles, les plus spectaculaires, les plus immédiatement lisibles. Les causes et les conséquences demandent, pour être approchées, un temps sensible, débarrassé des schémas préconçus et des discours préalables : un temps artistique, en résumé. Autre parti-pris boutographique, depuis l’origine : l’image en tant que telle sera mise à l’épreuve. Karolin Klüppel, Delphine Burtin et Christine Mathieu sont de ces auteurs qui emportent avec eux une culture visuelle longue et diverse, apte à faire dialoguer avec la photographie des formes de représentations telles que la peinture caravagesque, la nature morte des vanités ou encore le masque, écran et surface du portrait impossible. Ce nouveau panorama de la photographie européenne contemporaine est loin d’être exhaustif, mais il est ouvert et significatif des mouvements en cours. Si nous pouvons le rendre accessible de cette façon, en entrée libre et dans les meilleures conditions d’exposition, c’est aussi parce que l’équipe des Boutographies est efficacement aidée par la Ville de Montpellier, et en particulier par toute l’équipe de la Direction Culture et Patrimoine, que nous tenons à remercier ici. Pour l’ éq uip e d es Boutog rap hies, Chris tian Maccotta


Franco-péruvienne (Paris)

CELINE ANAYA GAUTIER

CŒUR DE FEMMES Cœur de Femmes est un sujet sur les femmes en errance à Paris.

Grâce à l’association du même nom, j’ai pu les approcher et partager leurs vies pendant presque deux ans. On estime qu’elles sont un peu plus de 10 000 dans les rues de Paris aujourd’hui. 20 % ont moins de 25 ans et parmi les SDF âgés de 16 à 18 ans, la proportion de femmes atteint 70 %. Cette féminisation de l’exclusion touche d’abord des personnes de plus en plus jeunes, des filles âgées de 18 à 24 ans, qui ont connu des problèmes d’insertion professionnelle, de toxicomanie ou des drames familiaux. Viennent ensuite les femmes de 25 à 50 ans, qui ont fuit les violences conjugales, parfois avec des enfants, ou ont été jetées hors de leur foyer. Les femmes qui participent à ce projet sont en situation de grande exclusion : femmes battues, violées, torturées, humiliées ; femmes en souffrance ayant perdu tout repère et rejetées par la société ; femmes qui ont échoué dans la rue, blessées dans leur être ; femmes venant de France et d’ailleurs. Les réponses classiques à l’exclusion (fournir un toit et de la nourriture) ne sont pas satisfaisantes et vouent à l’échec toute tentative de réinsertion en ne prenant pas en compte une dimension essentielle : les véritables blessures sont intimes et psychologiques. CAG On aimerait penser que ces images, intemporelles par leur contenu de souffrance, d’égarement, soient celles d’une autre époque, où être femme signifierait davantage d’exposition aux difficultés à vivre décemment, dignement. Mais elles nous rappellent que peu de choses changent pour celles qui vacillent au détour d’une dépression, d’une exclusion sociale, ou sous les coups des violences conjugales. Céline Anaya Gautier ne se cantonne pas à illustrer le grand livre des détresses humaines. Chaque portrait est un moment de non-indifférence, de prise en compte de la difficulté que représente chaque geste quotidien, aussi simple et banal soit-il, pour celles qui doivent souvent tout reconstruire, à commencer par ellesmêmes. Aucun des portraits présentés ne pourrait se résumer au tragique qu’il contient. A chaque fois un geste, la texture ou le motif d’un tissus, un éclat de couleur viennent relier ces femmes à un avenir encore possible. La distance est juste : elle est celle d’une attention à des drames ni exacerbés ni atténués, simplement perçus et redonnés comme épreuves de vie. On pense à Nan Goldin, à ses photographies d’êtres en rupture, de corps dans tous ses états, aux fragilités soudain revenues à la surface des visages, de toutes leurs forces. CM

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Franco-suisse (Lausanne)

DELPHINE BURTIN

DISPARITION

La quantité de déchets inutiles que nous jetons m’a toujours impressionnée, mais plus que l’abondance de ce qui est mis au rebut, j’ai cherché à explorer la disparition des choses. Pour cette série, j’ai répertorié pendant une semaine, jour après jour, tout ce que j’ai jeté. En travaillant en studio à la chambre, j’ai voulu sortir les déchets de leur contexte et leur redonner une place indépendamment de leur qualité de rebut ; c’est leur nouveau statut qui m’intéresse. DB Les objets montrés par Disparition sont rendus à l’état de matière inerte, et mêlés à du vivant chosifié dont ne subsistent que les parties « non-consommables », mises au rebut après que la partie utile ait été extraite par l’hommeconsommateur. De l’œuvre peinte classique à la photographie contemporaine, nous sommes passés d’une abondance satisfaite d’objets et de victuailles encore intacts aux restes inquiets. Inquiets à la fois du trop-plein de l’inutilisé et des manques à venir ? Le contraste entre les contenus des natures mortes – hollandaises notamment – et ceux de ces photographies est ici souligné par la proximité des traitements picturaux. L’ambiguïté peinture/photographie, entretenue par divers procédés (rendu des matières, absence de profondeur photographique produite par le fonds traité en aplats monochromes, lumières de ­clair-obscur) met finalement en exergue l’étendue des changements de perspective sur le sujet, d’une époque à l’autre. CM

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Suisse (Lausanne)

SARAH CARP

ROOTS

Glendarragh, la vallée des chênes. C’est là, à 30 km au sud de Dublin que je suis partie à la recherche de mes racines. Ma grand-mère d’origine irlandaise, décédée en 1999, y a vécu quelques années avant d’immigrer en Suisse. Au travers de la photographie, j’ai cherché à m’imprégner de son histoire. Dans cette Irlande rurale, la vie est rythmée par l’humeur des éléments. Les lieux sont habités par des objets insolites et les personnages semblent sortir d’un conte. La nature environnante, sauvage et mystique, donne l’impression de détenir les secrets de la vie. SC La photographie a souvent eu pour fonction de conserver la mémoire des disparus. Tout ce qui fait l’objet d’une photo est disparition : instant unique et déjà enfui au moment même où l’image le saisit. De cet enfouissement dans la seule mémoire, la photographie sauve parfois, au-delà des formes visibles, une présence des êtres qui subsisterait dans le regard des choses immobiles. La photographie, elle aussi arrêtée et silencieuse, sait mieux que personne garder les traces de la lente coexistence des humains et des objets, l’attente patiente d’un paysage pour un regard, l’aspiration d’un bibelot à un geste de confidence, à un moment d’abandon fugace. L’image s’emplit alors de ce qui faisait la présence indéfinissable de l’absent : son attention aux êtres et aux choses. CM

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Italienne (Londres)

CAMILLA DE MAFFEI

THE VISIBLE MOUNTAIN. SARAJEVO « Le Trebevic »

est un symbole puissant de Sarajevo : considéré comme une montagne sacrée à l’époque Slave antique, il acquiert le statut de parc national sous le gouvernement du Maréchal Tito. Proche de la ville, il devient le lieu d’excursion privilégié des habitants de Sarajevo pendant toute la deuxième moitié du vingtième siècle. Avec la construction d’un téléphérique reliant directement son sommet au centre-ville, le parc Trebevic devient littéralement une partie de Sarajevo. En 1984, les Jeux olympiques d’hiver s’y déroulent. Cet événement, qui a marqué un tournant dans l’histoire de la ville, sera l’ultime moment de gloire avant la catastrophe. Quand la guerre se déclenche, en 1992, la montagne est occupée par les troupes bosno-serbes, devenant l’un des points stratégiques du siège de la ville. Pendant les trois ans et demi que dure le conflit, toutes les infrastructures sont détruites. Aujourd’hui, le paysage reste marqué par les traces des combats. En 1995, les accords de Dayton gèlent la ligne de front, et la montagne est divisée par la frontière qui sépare alors la fédération croato-musulmane de la république serbe. Après la guerre, le Mont Trebevic fut presque entièrement abandonné, à cause de la présence de mines et parce que la plupart des installations de sport et de loisir étaient détruites, mais surtout du fait du poids symbolique négatif porté par les lieux, d’abord parcourus par la ligne de front, puis par une frontière invisible mais inscrite dans les esprits. Aujourd’hui, Trebevic est toujours figé dans ce passé, et les ruines des vieilles installations dévastées par la guerre menacent encore ses paysages fantomatiques. CDM

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Argentin (Paris)

ALEJANDRO ERBETTA

REPRISES

Le projet Reprises est une création photographique à caractère documentaire et autobiographique. Il prend sa source dans le voyage de mes arrière-grands-parents depuis l’Italie, où ils sont nés, vers l’Argentine, pays de leur émigration. Mon idée était de suivre leurs traces, de reconstruire, à travers des images, des documents et des récits, leur itinéraire. Partis de la région du Piémont, ils seraient dans un premier temps descendus vers le sud, jusqu’au port de Gênes, pour ensuite monter à bord d’un navire nommé Matteo Bruzzo aux alentours de 1885. Cent-vingt-six ans après eux, j’ai repris ce même parcours. Partir de Fontanetto d’Agogna (d’où sont originaires mes grands-parents), jusqu’à la ville de Gênes. De là, traverser l’océan et arriver par le port de Buenos Aires en Argentine. Ensuite, j’ai poursuivi la route de mes arrière-grands-parents en réalisant des photographies et des recherches dans les archives publiques et les institutions spécialisées dans l’histoire de l’immigration en Amérique latine (telles que le CEMLA, Centre d’études migratoires latino-américaines). Dans le dispositif s’entremêlent des photos de mon voyage, des photos ­d’album familial et des photos d’archives. AE

Œuvre produite avec le soutien du Centre Photographique d’Ile de France

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Ce qui parcourt cet assemblage hétéroclite et lui donne son unité semble être l’attente d’une révélation. Révélation espérée de la répétition du voyage, reconstitué comme pour atteindre à la vérité de ses prédécesseurs, un siècle plus tôt. Révélation de ces images positives qui semblent, au premier regard, négatives, c’est-à-dire non encore développées, ou bien de celles-là, si ténues qu’elles semblent tout juste affleurer dans le bain de révélateur, pour ne jamais y apparaître entièrement. Ce nouveau voyage est une succession de traces imaginées, qui ne sont finalement que supports pour reconstruire, recomposer ce qui n’existe plus et dont pourtant on porte une empreinte intime, profonde et presque effacée, illisible et obsédante. CM



Français (Paris)

FABRICE FOUILLET

EURASISME

Déplacer la capitale d’un État est une décision majeure. En 1998, le Kazakhstan inaugure sa nouvelle capitale et Almaty cède la place à Astana, située 1300 kilomètres plus au nord du pays. Capitale la plus récente du monde après Pyinmana (Birmanie), elle est aussi symbole d’un nouveau départ et une initiative apparaissant comme un cas unique dans l’espace post-soviétique. Projet pharaonique, défi à la nature que constitue l’érection d’une capitale sous un climat extrême imposant des fondations spécifiques, mais aussi volonté de rupture, de réformes historiques et de ré-appropriation identitaire. Des moyens colossaux sont donc mis en œuvre pour qu’Astana puisse assumer son rôle de nouvelle vitrine du pays en favorisant le développement et l’insertion du Kazakhstan dans le marché mondial. FF Astana vue par Fabrice Fouillet apparaît comme une maquette grandeur nature qui aurait été agencée par un enfant tyrannique. Tout y semble neuf, hors de proportions, impeccablement rangé et déplaçable à loisir au gré de ses caprices. Les rares passants visibles sur les images ne semblent pas concernés par le décor. Sont-ils rassurés par la présence muette de ces signes extérieurs de puissance ? Ou bien sont-ils écrasés par ces grandiloquences architecturales, dont certaines sont directement inspirées par les régimes totalitaires des années trente ? La scénographie, quoi qu’il arrive, n’est pas à l’échelle des habitants, ne se préoccupe pas d’eux, acteurs essentiels réduits au rôle de figurants dans la mise en scène mégalomaniaque du régime. CM

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Italien (Cuneo)

P RI X E C HA NG E F O T O L EG G EN D O  / B OU TOG R A P H I ES 2013

LUCA GIACOSA

PIAN DEL LOUV

Pendant que cerfs, chamois, sangliers et loups reconquièrent les Alpes occidentales, des milliers de gens quittent ces régions pour les usines et banlieues des grandes villes d’Italie du Nord. Les hommes politiques font pression pour l’abattage afin d’apaiser les craintes de la communauté montagnarde, mais les politiques économiques restent inchangées et ne prennent pas en compte les véritables interrogations. Les loups sont ainsi devenus les boucs émissaires des problèmes économiques que connaissent ces régions. La coexistence paraît utopique, mais la situation peut évoluer dans l’avenir. L’objectif de ce projet est d’explorer et d’illustrer les conflits entre la nature et l’homme vivant dans ces montagnes. Les loups sont des animaux essentiellement nocturnes. Ils sont attirés par les faisceaux de lumière des villages qu’ils perçoivent au loin, dans l’obscurité des montagnes. Ils arrivent sans difficulté à approcher les habitations sans être détectés, laissant derrière eux seulement les signes de leur passage : des os, des carcasses et des empreintes dans la neige. LG Le loup, ennemi héréditaire de l’éleveur, est un danger présent de longue date dans les mémoires locales. Mais son arrivée près de certains villages alpins témoigne de nouveaux équilibres écologiques, et contribue à faire planer la menace symbolique d’un retour à la sauvagerie, d’une déprise de l’activité humaine dans ces territoires difficiles. Pourtant, le danger le plus grand qui guette ces agriculteurs attachés à leur terre n’est peut-être pas le loup, habitant mystérieux et mythique de ces paysages et de leur imaginaire, mais le renoncement à faire vivre des activités pérennes dans des pans entiers de leurs montagnes. Les images de Luca Giacosa portent cette attente inquiète, ces menaces diffuses et contradictoires sur un monde qui s’est construit dans l’adversité permanente, dur au mal, mais désormais confronté à toutes les incertitudes. CM

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Allemande (Berlin)

KAROLIN KLÜPPEL

I NEVER PROMISED YOU A ROSE GARDEN

Les nus photographiés ici ne sont pas principalement caractérisés par leurs attributs de jeunes hommes, mais davantage par leurs poses, leurs gestes, qui témoignent d’une volonté de l’artiste de pervertir la répartition des rôles par sexes. En termes de composition et de sujet, les références sont issues d’une iconographie identifiable. Pas seulement du fait de leur composition classique, mais aussi parce que ces personnages illuminés, éclairés comme des objets, sont directement inspirés des nus mythologiques d’un Caravage ou d’un Carracci. Ils rappellent le Cupidon nu, ou Narcisse au miroir, qui évoque la figure de Leda, entourée de cygnes audessus des eaux sombres. Mais ici, ces jeunes garçons sont évoqués dans un contexte et avec une forme de représentation contemporains. Karolin Klüppel perturbe les rôles affectés aux genres, les redistribue et de ce fait questionne les stéréotypes qui leur sont associés. D’après Carolin Leistenschneider / Galerie für Moderne Fotografie Berlin

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Allemand (Amsterdam)

MARCUS KOPPEN

THE GIRL GOT BALLS

The Girl Got Balls est une série de portraits de transsexuels thaïlandais issus de toutes les classes sociales et de tous les âges. Lors d’un séjour en Thaïlande, j’ai été très impressionné par le nombre de transsexuels rencontrés dans la vie de tous les jours, par la façon dont le « 3e genre » était intégré et accepté dans la culture Thai. Les préceptes religieux et l’ouverture d’esprit de la population font que les ladyboys sont ici acceptés sans problème. Leur mode d’existence est en contraste total avec l’attitude prude de l’Occident, où la transsexualité est presqu’un tabou, perçue comme amorale et inacceptable en société. L’image des ladyboys dans le monde occidental est souvent négative du fait de leur assimilation à l’industrie sexuelle elle-même associée au mot Thaïlande, mais j’ai été curieux de savoir qui étaient vraiment ces gens au-delà de ces a priori. Leurs corps expriment un combat physique et mental pour être femme, pour devenir ce dont ils ont toujours rêvé : nés garçons, la plupart d’entre eux désirent ressembler à des mannequins internationaux ou à des stars de cinéma. Ces portraits tentent de témoigner de leur combat acharné pour accomplir cette transformation. Derrière les rêves des ladyboys se profilent des questions fondamentales ayant trait à l’identité, au corps, à la beauté, à la sexualité, aux appartenances raciales et au désir ardent d’être accepté tels que nous voulons être. MK

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Française (Montreuil)

CHRISTINE MATHIEU

THE QUEST FOR SILENCE IN TURBULENT TIMES

Dans le huis clos de son atelier montreuillois, Christine Mathieu imagine ses œuvres comme des mises en scène à l’onirisme épuré. La troublante sensibilité des auteurs japonais comme Kawabata ou Ogawa la fascine. Leurs romans l’aident à se livrer sans détour, à trouver le courage de confronter sa sensibilité à celle des autres. Ainsi, à la manière d’un rituel savamment orchestré, l’artiste façonne ellemême, en amont, les objets-fétiches de ses « montages poétiques ». Il y a dans mon atelier quelques livres d’anthologie sur l’homme et ses masques. Un monde de silence et de spiritualité, une source de réflexion et d’inspiration. J’ai réalisé au fil des jours, depuis 2011, plus de soixante masques « photographiés ». Plusieurs matériaux sont représentés : le fil avec des images noir et blanc très graphiques, le feutre, la laine avec des images plus duveteuses, la paille et la corde pour un visage avec coiffe. Ce choix permet d’appréhender les familles esthétiques générées par l’utilisation de l’une ou l’autre des substances. Entre marionnettes et anatomies humaines, photographie et art brut, ces « figures » sont les ébauches récursives d’un rituel de désincarnation. La quête symbolique de ma part de silence, le besoin d’échapper à un quotidien trop matériel, de m’insurger contre l’utilisation exacerbée de la matérialité du corps dans l’art. Plastiquement, j’essaye d’aller au plus simple, à la représentation la plus élémentaire. Conçu comme une petite cérémonie, le travail commence avec le temps de fabrication de la chose à photographier, avec des matériaux volontairement ordinaires et familiers, et s’achève avec l’acte photographique. L’évolution de ces représentations est visible à travers la chronologie des matériaux utilisés, fils, rubans, cheveux, terre, laine, etc… Chaque matériau engendre un cycle d’images. Ce travail se poursuit et nourrit mes autres séries photographiques. C. Mathieu

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Français (Paris)

EMMANUEL PIAU

TOUS ENSEMBLE Pendant cinq ans j’ai parcouru tous types de manifestation pour

demander aux gens de s’arrêter un instant et de poser, pour l’histoire. Le résultat est une grande galerie de portraits. Une série de photos de famille et de visages qui affirment et interrogent dans un temps suspendu, à travers une extraordinaire diversité d’engagements, de groupes sociaux et de corps de métier. Des regards qui invitent à contempler la vivacité de l’esprit contestataire et citoyen de notre société, méditer sur la citoyenneté, l’idéal démocratique, et sa réalité. Paradoxalement dans un système de souveraineté populaire constitutionnelle, c’est dans la protestation qu’apparaît le plus clairement la vitalité d’une aspiration démocratique qui traverse et fonde notre société. Dans le sombre plaisir de se sentir forts ensemble, ils accomplissent un rituel dans lequel, enfin, on peut crier dans la rue, dire ce qu’on a sur le cœur, s’adresser au monde entier, dire qu’on existe, réclamer le respect, réclamer un changement. On use de la force des faibles : la cohésion du groupe, la puissance de la masse qui peut enfin dire : « Nous le Peuple !... ». Cette fierté, cette puissance au parfum d’insurrection, s’appuient sur une foi qui anime et traverse toute la société, et qui les rassemble. La croyance profondément enracinée dans les esprits, audelà des clivages sociaux et politiques, que chacun a un droit inaliénable à la parole, et un devoir d’intervenir dans les affaires publiques. Ce désordre légitime, ce droit d’interpeller les puissants, vient de cette foi. Elle permet de revendiquer le droit d’améliorer son sort, d’être le souffle de l’histoire en marche, d’échanger l’ordre établi contre un idéal : ce pouvoir du peuple qu’on appelle… Démocratie. EP Mille visages, une photographie de la démocratie en France. La pose, l’arrêt sur le mouvement éphémère de la « manif » les rend plus déterminés encore. Revendiquer sous le masque de sa propre image, entouré de ses compagnons d’infortune, n’est pas anodin : c’est vouloir inscrire une conviction dans sa propre destinée, et peut-être dans l’histoire. Au-delà de l’incroyable diversité des causes, bonnes ou mauvaises, d’une photographie à l’autre, la distance choisie par Emmanuel Piau confère à chaque personne une présence particulière, lui donne un

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visage, saisit une attitude, et l’insère en même temps dans un mouvement collectif dont on comprend que chacun tente de mesurer les conséquences, pour lui et pour les autres. D’où une certaine gravité, dans toutes les images, jusque derrière les jeux de mots et les tenues bariolées. C’est peut-être à cet endroit que s’éprouvent, physiquement, ce qu’un choix collectif signifie, et au-delà la responsabilité qui incombe à chacun lorsque la démocratie nous offre la liberté d’assumer nos propres aspirations. CM


Français (Paris)

GILLES PICAREL

REFUGE

Durant deux ans, Gilles Picarel a rencontré les jeunes pris en charge par l’association Le Refuge à Montpellier. Leur homosexualité a déclenché un acte d’exclusion de la part de leur famille, les confrontant brutalement au monde de la rue, de la marginalité, de la violence et de la précarité. Gilles Picarel ne résume pas les jeunes gens qu’il photographie à leur condition d’homosexuels et d’exclus, mais regarde sans complaisance ce qui les réunit dans ce même lieu : un rejet qui fait d’eux, au moins provisoirement, des êtres en marge, à la merci des addictions, des mauvaises rencontres, et des détresses psychologiques les plus graves. L’association Le Refuge de Montpellier est l’un des rares lieux en France, et le seul conventionné par l’état, à proposer un hébergement temporaire et un accompagnement social et psychologique à des jeunes majeurs, garçons et filles, victimes d’homophobie, en rupture familiale. L’association qui gère un dispositif d’accueil de 40 places en appartements-relais est confrontée à plus de 500 demandes d’admission par an.

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Suisse-algérienne (Genève)

SABRINA TEGGAR

MNÉMESYNE,

déesse de la mémoire et boîte de Pandore. Sabrina Teggar, jeune occidentale née d’une mère suisse et d’un père algérien, a choisi de mener une quête sur ses origines au travers d’un travail photographique. Ce travail mêle les souvenirs d’une enfant et le regard d’une jeune femme, l’Algérie d’hier et celle d’aujourd’hui, l’Algérie religieuse et l’Algérie laïque, l’Algérie tournée vers le passé et celle calquée sur l’Occident. Il est avant tout un regard que Sabrina Teggar porte sur elle-même au travers des tensions propres à toute communauté, à la confrontation de deux cultures, à la mise en rapport des souvenirs et de la réalité. Elle a connu l’Algérie enfant quand elle allait voir ses grands-parents à El Asnam, ville détruite par les tremblements de terre des années 1950 et 1980, et renommée Chelif. Par la suite, la situation politico-religieuse du pays lui en a interdit l’accès. Ce n’est qu’à l’âge de trente ans qu’elle entreprend les démarches qui lui permettront d’obtenir un passeport algérien, d’accompagner son père dans sa famille, et ainsi d’ajouter quelques pièces au puzzle de sa vie. Le retour de Sabrina Teggar vers le pays de son père est aussi un voyage vers un lieu d’enfance dont elle a longtemps été tenue éloignée. Quand elle revient enfin, c’est pour rencontrer un ailleurs familier et étrange, chaleureux et vaguement inquiétant, parsemé des indices d’une histoire nécessaire et difficile à faire sienne. Comment ne pas se regarder au miroir de ces fillettes, de ces jeunes gens dont les destinées se sont tellement écartées de la sienne ? Mais toutes les images de la série ou presque sont des bribes, des morceaux, des extraits, les ombres d’un film interrompu. Les seuls repères stables, campés devant l’appareil photographique, sont les visages de ceux qui la regardent et la reconnaissent : portraits sur le vif ou portraits reproduits des membres de cette famille proche et lointaine à la fois. CM

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Belge (Bruxelles)

THOMAS VANDEN DRIESSCHE

MARCHEURS

Dans une région de Belgique se situant entre Sambre et Meuse s’est étrangement maintenue une tradition remontant à plusieurs siècles, disparue partout ailleurs dans le pays. A partir du mois de mai et jusqu’à la fin de l’automne, chaque entité de la région sort ses reliques religieuses dans les campagnes environnantes pour honorer le saint protecteur du village. Bon nombre de marches sont ainsi placées sous le patronage de saint Roch (Thuin, ­Ham-sur-Heure, Châtelet, Acoz), qui aurait intercédé en faveur des populations lors des épidémies de peste du XVIIe siècle. L’origine des escortes armées accompagnant ces processions est essentiellement profane. Elles sont les héritières des milices urbaines et rurales qui devaient protéger villes et bourgs. Avec le temps, ces milices ont disparu et leur rôle a glissé vers des sociétés à caractère plus populaire. Les « jeunesses » qui regroupaient les hommes non mariés étaient le plus souvent chargées de l’organisation des manifestations festives dans les villes et villages. Ces groupements perpétuèrent les traditions en conservant un aspect militaire aux escortes et en les équipant tant bien que mal d’uniformes (des premier et deuxième empires et de la garde civique belge) et d’armes à feu. TVD Nous voilà replongés dans un monde de soldats de plomb, où le décor est vierge de toute modernité, où même les chevaux sont transformés, sans doute par enchantement, en figurines parfaitement immobiles. Les personnages semblent aussi légitimes dans le paysage que les arbres qui y poussent imperturbablement depuis des siècles. Les reliques religieuses, les uniformes et les armes sont d’ailleurs appelés là pour que rien ne bouge, pour que tout soit préservé ainsi. Le format carré des photographies, les compositions rigoureuses, stables, restituent un monde simple, inamovible, l’image de l’image d’une image en quelque sorte, avec ce que cela signifie à la fois de sédimentation des représentations et d’échos lointains dans les imaginaires personnels et collectifs. CM

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L E S PRO J EC T ION S DU J U RY I

RETO ALBERTALLI

SOPHIE BOSS

RACHEL BROWN

Italie

Filles de Kabul

France

Doppelgängers

Grande-Bretagne

PIERRE CAPPERON

AMÉLIE CHASSARY & LUCIE BELARBI

LEO DELAFONTAINE

France

France

Rouge sang

Huis-clos

CLAIRE DELFINO

BERNARD DEMENGE

MARINE DRICOT

Quince años

France

Don’t worry

Belgique

OLIVIER FERMARIELLO

FABRICE FOUILLET

JEAN FREMIOT

Italie/France

France

France

Ab aeterno

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The malevolent eye

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Corpus Christi

France

Micronations

Doggy bag

France

Les intimités


RAFAEL GAMO

ALEXANDER GEHRING

ISABEL KIESEWETTER

Espagne

Allemagne

Allemagne

Wake me up step inside

Messages from the Darkroom

Konversion

OLIVIA LAVERGNE

ERIC LELEU

LAUREEN MACHU

France

France

Belgique

CÉCILE MELLA

HARRI PÄLVIRANTA

ERIC PRINCIPAUD

France

Finlande

France

Jungles

Faites

Day dreamers

Belfast

TEDDY SEGUIN

MARIE SORDAT

France

France

Outport

Motherland

Reborn

Cavale(s)


LES PHOTOGRAPHES I

CÉLINE ANAYA GAUTIER contact@celineanayagautier.com ❙ www.celineanayagautier.com Très tôt engagée dans l’action humanitaire, notamment au Pérou dont elle est originaire, Céline Anaya Gautier a ensuite orienté sa démarche vers la photographie sociale, à partir de 2003. Son travail Cœur de femmes a été soutenu par une bourse Défi jeune du Ministère de la Jeunesse et des Sports. Aujourd’hui, à 35 ans, Céline vit et travaille à Paris. Elle a publié trois livres — Cœur de femmes, Esclaves au paradis et Le vrai goût du Cambodge — et collabore avec plusieurs magazines en France et à l’étranger, dont Courrier international, Le Figaro Magazine, VSD, Le Pèlerin, Panorama, Libération, Le Monde, New York Times...

DELPHINE BURTIN delphine@burtin.ch ❙ www.burtin.ch/photographie Née en 1974, Delphine Burtin a d’abord suivi une formation de graphiste, métier qu’elle a ensuite pratiqué et enseigné. Membre du groupe de créatifs Alchimie, elle intègre en 2011 l’Ecole Supérieure de Photographie de Vevey (Suisse), où elle étudie actuellement. Elle a suivi les workshops de Guillaume Herbault, Eva Leitolf, Reiner Riedler, Eric Nehr, Gilbert Fastenaekens, Stanley Greene, Donnigan Cumming, Claus Goedicke, Geert Goiris.

SARAH CARP sarahcarp@gmail.com ❙ www.sarahcarp.com Née en 1981, Sarah Carp est diplômée de l’Ecole Supérieure de Photographie de Vevey en Suisse (promotion 2003). Son travail précédent, Donneuse apparentée, a été présenté entre autre à la Quinzaine Photographique de Nantes et à la BNF de Paris dans le cadre de la Bourse du talent Photographie.com #45. Membre de NEAR, Association suisse pour la photographie contemporaine, elle a été publiée dans Ojo de Pez n° 26, L’Insensé Photo (Suisse) et Swiss Press Photo. Sarah Carp a également été intervenante auprès des jeunes publics du musée de l’Elysée de Lausanne.

CAMILLA DE MAFFEI cdemaffei@gmail.com ❙ www.camillademaffei.com Née en Italie en 1981, Camilla vit actuellement à Londres. Elle est diplômée de philosophie, avec une thèse sur l’Esthétique de la représentation de l’invisible dans la photographie spiritualiste. Elle est photographe freelance et se consacre depuis 2009 à la région des Balkans. Pour sa série The visible mountain, Sarajevo elle reçoit le prix Conca (Conseil national de la Culture et des Arts de Catalogne) en 2010. En 2012, elle est nominée à Pictet Award, Voies Off (Arles), Encontros da Imagem (Braga), CFD documentary photography. Ses travaux ont été publiés dans Periodico de Catalunya, Metropolis, Emergency, Positive Magazine, Osservatorio Balcani et Ojo de Pez.

ALEJANDRO ERBETTA ale_erbetta@hotmail.com ❙ www.alejandroerbetta.com Alejandro Erbetta est né à Buenos Aires, où il obtient son diplôme de photographe professionnel en 2006. En 2007, il est admis à l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie

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d’Arles pour une résidence annuelle au cours de laquelle il commence la série Fiction(s)Réel(s). Il s’installe à Paris en 2008 pour suivre le Master Photographie et Art Contemporain à l’Université Paris VIII et participe la même année à la Contemporary International Photography Biennal, en Chine. Avec la série Fiction(s)-Réel(s) il réalise sa première exposition personnelle à Paris en 2009, organisée par Artiler Gallery. Il est sélectionné pour les projections Voies Off en 2012.

FABRICE FOUILLET fabricefouillet@gmail.com ❙ www.fabricefouillet.com Fabrice Fouillet vit et travaille à Paris. Après une licence d’ethnologie, il étudie la photographie à l’école des Gobelins (Paris). Photographe de nature morte, il collabore régulièrement avec des magazines comme L’Express, Le Monde, Numéro, Wallpaper... Hors du studio, sa démarche photographique oscille entre art et documentaire et explore les relations étroites entre l’homme et son environnement. Privilégiant une approche architecturale rigoureuse, le paysage urbain est l’un de ses moyens d’expression. En 2012, il était exposé à la AOP Open Awards-Dray Walk Gallery (Londres) et en sélection à Voies Off (Arles).

LUCA GIACOSA erre24mm@hotmail.it ❙ Luca Giacosa est né en 1982 à Alba, dans le nord de l’Italie. Il suit d’abord des études de littérature et de philosophie à Turin, puis intègre l’Université du Pays de Galles, Newport, où il est formé à la photographie documentaire de 2007 à 2010. Plusieurs expositions collectives et personnelles jalonnent déjà sa jeune carrière de photographe : Foto8 Summershow à la Host Gallery, Londres, Crane and Kalman Gallery, Brighton – 2010, Avia Pervia galerie, Modena – 2011. En 2012, il est lauréat du Prix G. Tabò Fotoleggendo (Rome) et du Prix Echange Fotoleggendo/Boutographies !

KAROLIN KLÜPPEL mail@karolinklueppel.de ❙ www.karolinklueppel.de Née en 1985, Karolin Klüppel a étudié la communication visuelle à l’école des Beaux-arts de Kassel puis a intégré la Faculdade de Belas Artes de Lisbonne. En 2012, elle est nominée aux projections Voies Off d’Arles, et participe à de nombreuses expositions dont Exposed : The Contemporary Nude à Los Angeles et Yes, This Year It’s Documenta à Berlin.

MARCUS KOPPEN marcuskoppen@hotmail.com ❙ www.marcuskoppen.com Marcus Koppen (1973) a étudié la photographie à la Southampton Institute of Art and Design (GB) dont il sort diplômé en 2001. Il s’installe ensuite à Amsterdam comme photographe freelance pour la presse, spécialisé dans le portrait et la photographie de voyage. Les mégacités vont devenir l’un de ses principaux centres d’intérêt, jusqu’à ce voyage en Thaïlande, où il rencontre les ladyboys. Cette série a été exposée en Malaisie, en Finlande et aux États-Unis, où il obtient le New York Photo Award en 2011.


CHRISTINE MATHIEU epicerie.g@wanadoo.fr ❙ www.christine-mathieu.com Après un cursus à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratif de Paris, Christine Mathieu va associer graphisme, dessin, sculpture, écriture et photographie. En 1982, elle obtient un Polaroïd Award, et en 2002 le grand prix européen du Salon d’Art Contemporain de Montrouge. Elle a été sélectionnée à Voies Off à Arles, aux Transphotographiques de Lille, à la biennale Fotonoviembre/Atlantica Colectiva de Tenerife, au festival de Kaunas (Lituanie)... Ses travaux sont représentés par plusieurs agences européennes (Millenium à Londres et Plainpicture à Hambourg).

EMMANUEL PIAU emmanuel.piau@wanadoo.fr ❙ www.emmanuelpiau-birdseye.fr Formé à l’ENSP d’Arles (promotion 1996), Emmanuel Piau vit et travaille à Paris depuis 1997. Son travail l’amène à explorer les genres du reportage, du portrait puis de l’éphéméride. Il poursuit actuellement une recherche sur la narration documentaire et la mise en scène médiatique. Sa série Tous ensemble a été exposée notamment sur le site LeMonde.fr et au festival Manifesto de Toulouse.

GILLES PICAREL gilles.picarel@gmail.com ❙ www.gillespicarel.com Après une formation en école de commerce et une carrière en entreprise, Gilles Picarel intègre en 2009 le Centre Iris pour la Photographie à Paris. Il s’intéresse notamment à l’identité individuelle, à travers des personnes victimes d’exclusion. Il est membre de l’agence Révélateur depuis 2010.

SABRINA TEGGAR sabrinateggar@gmail.com ❙ www.sabrinateggar.com Sabrina Teggar, née en 1981, vit et travaille à Genève. Elle a été formée à l’école de photographie de Vevey (Suisse), où elle obtient son diplôme en 2003. Elle collabore régulièrement avec des magazines romands. Ses intérêts photographiques se portent sur la photo de reportage, l’architecture et la mode.

TOMAS VANDEN DRIESSCHE thomasvdd79@gmail.com ❙ www.phototvdd.be Thomas Vanden Driessche est né à Louvain en 1979. Diplômé en journalisme et management humanitaire, il a travaillé successivement pour le Programme des Nations Unies pour le Développement au Maroc, pour la Croix-Rouge de Belgique et pour la Délégation du CICR auprès de l’UE et de l’OTAN. Actuellement photographe freelance membre du collectif Out Of Focus et photographe nominé au sein de l’agence photographique parisienne Picturetank, il collabore régulièrement avec l’hebdomadaire belge Le Vif L’Express. Récompensé en 2009 par le prix Parole photographique, en 2010 par quatre prix au PX3 Paris Photo Awards et en 2011 par un « Coup de cœur de l’Association Nationale des Iconographes » dans le cadre du festival Visa pour l’Image (Perpignan), ses travaux ont été exposés à Paris (Bibliothèque MK2, Gare de l’Est, galerie Dupon), à Lille (Transphotographiques 2011), ainsi qu’à Bruxelles (Palais des Beaux-Arts, The Egg).

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S I O M E U Q A H C E U Q S O EN KI

COMPRENDRE S’INSPIRER CRÉER ●


LES BOUTOGRAPHIES SONT ORGANISÉES EN PARTENARIAT AVEC

TRANSIT / COLLECTIF PHOTOGRAPHIQUE 3, rue Ranchin 34000 Montpellier +33(0) 467.60.85.81 postmaster@transit-photo.com www.transit-photo.com Depuis sa création en 2002, la volonté de l’équipe de Transit est de mieux faire connaître la photographie documentaire et la démarche de ses auteurs. Elle invite ainsi chaque année des photographes à présenter leur travail dans son espace d’exposition, organise des rencontres photographiques et des soirées projections. Elle collabore également avec d’autres structures sur des projets culturels et éducatifs. En parallèle, les photographes du collectif travaillent régulièrement avec la presse nationale et internationale, répondent à des commandes institutionnelles, diffusent des expositions en France et à l’étranger. L’équipe se compose de six photographes – quatre à Montpellier et deux à Marseille – et d’une chargée de projets culturels. Depuis l’arrivée du festival au cœur de la ville, Transit s’associe à l’équipe des Boutographies en participant à la programmation et en faisant de l’Espace Transit un des lieux de rencontres de la manifestation. L’Espace Transit est soutenu tout au long de l’année pour sa programmation ­artistique, par la Ville de Montpellier et la Région Languedoc-Roussillon.

GALERIE « A LA BARAK » 10, rue de la Petite Loge 34000 Montpellier 04 67 86 98 21 alabarak@gmail.com http:/alabarak.com La Barak est un espace dédié à la photographie où se mêlent expositions, installations en libre service, cours pratiques et ludiques. La combinaison atelier/espace d’expo propose de considérer la discipline sous de multiples facettes, de cultiver la diversité des techniques et des travaux photographiques, de favoriser les échanges entre les photographes, leurs œuvres et les publics. C’est dans cet esprit éclectique que La Barak soutient très fort les auteurs photographes et propose en moyenne une exposition par mois, choisie au gré du vent parmi la niche locale, à l’autre bout de la France ou à Brooklyn ; parfois documentaire, contemporaine ou alternative. La Barak est un lieu de photographie ouvert à tous, pensé pour expérimenter, partager ses connaissances, enrichir sa culture de l’image, où la photographie de chacun circule, s’échange et s’expose…

FESTIVAL FOTOLEGGENDO Le partenariat entre FotoLeggendo et les Boutographies est l’histoire d’une amitié née en 2005 et qui ne s’est jamais démentie depuis. Organisé par l’association Officine Fotografiche et présidé par Emilio d’Itri, le festival FotoLeggendo est aujourd’hui l’un des principaux rendez-vous de la photographie à Rome et en Italie. La manifestation expose à la fois des noms reconnus de la photographie internationale et de jeunes auteurs qu’elle choisit de soutenir. Les principaux critiques, éditeurs et directeurs d’agence du pays s’y rencontrent au cours de séminaires, de lectures de port-folios et de workshops qui attirent un public venu de toute la péninsule. Chaque année en octobre, FotoLeggendo expose parmi sa sélection une série issue de la sélection en cours des Boutographies, et nous faisons de même avec un photographe remarqué à Rome. La vocation des deux festivals à faire circuler la jeune photographie européenne sous des cieux divers et dans les meilleures conditions de visibilité est ainsi affirmée.

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CE CATALOGUE EST PUBLIÉ À L’OCCASION DES 13e BOUTOGRAPHIES RENCONTRES PHOTOGRAPHIQUES DE MONTPELLIER DU 02 AU 17 MARS 2013 14 EXPOSITIONS AU PAVILLON POPULAIRE PHOTOGRAPHES EXPOSANTS Alejandro Erbetta Camilla De Maffei Céline Anaya-Gautier Christine Mathieu Delphine Burtin Emmanuel Piau Fabrice Fouillet Gilles Picarel Karolin Klüppel Marcus Koppen Sabrina Teggar Sarah Carp Thomas Vanden Driessche

LES BOUTOGRAPHIES SONT SOUTENUES PAR

NOS PARTENAIRES 2013

Les Boutographies sont organisées par l’association GRAIN D’IMAGE 06 19 29 17 84 l 09 54 48 07 46 contact@boutographies.com www.boutographies.com L’ÉQUIPE DES BOUTOGRAPHIES Peter Vass Arnaud Laroche Christian Maccotta Fanny Dombre-Coste Susanne Klein Sylvie Suire Christopher Sly Lucie Anton Amélie Rousic Tina Lehmann Camille Rebière

ISBN 978-2-9539017-2-6 EAN 9782953901726 Dépôt légal mars 2013 Tous les droits de traduction, reproduction, adaptation, réservés pour tous pays © Grain d’Image 2013 textes catalogue (sauf mention contraire) Christian Maccotta maquette Susanne Klein couverture visuel Émile Loreaux graphisme Karine Chapelle impression Imp’Act Imprimerie, Saint-Gély-du-Fesc, France prix ttc 5 euros



Prix : 5 € ISBN 978-2-9539017-2-6


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