Madec, l'éco conception est avant tout affaire d'humanisme

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BOY Yoann

Philippe Madec, l’éco-conception est avant tout affaire d’humanisme

M1VEC3 /Introduction à la recherche École nationale supérieure d’architecture de Grenoble



ECO-CONCEPTION – HOMME – ENVIRONNEMENT CULTURE – ETHIQUE

1. Les notes se trouvent à la fin du document, avant la bibliographie page 23.

Philippe Madec (1954- ), architecte et urbaniste, a reçu en 2012 le Global Award for Sustainable Architecture1. Breton de naissance, son contact avec le milieu maritime fonde en lui un lien fondamental avec la nature. Il intègre l'UPA2 7 à Paris en 1972 et en sort diplômé en 1979. S'en suit une décennie sans pratique pendant laquelle il s'adonne aux voyages et développe son approche théorique de l'architecture. La rencontre avec l’auteur du Régionalisme Critique, Kenneth Frampton3, lui permet de devenir visitor scholar à l’Université de Columbia (N.Y.). « Dans les propos de Kenneth Frampton, le rapport au site, à la nature, à la culture existait déjà»4 Fort des apports théoriques reçus au États Unis, il parvient en 19895 à publier son premier ouvrage et ouvre son atelier à Paris. En 1991, commence son premier projet à Plourinlès-Morlaix. En procédant progressivement, l’aménagement du bourg6 deviendra au fil des années un laboratoire. Depuis, l'atelier Philippe Madec n'a de cesse d'interroger la conception urbaine et architecturale à travers la pratique d'une part et la théorie d'autre part. Il conçoit tous types de bâtiments : du logement7 aux équipements culturels8, dans des milieux allant du centre urbain9 aux grands territoires10. Il participe aussi bien à la politique générale de l’architecture et de l'urbanisme qu'à la recherche dans ces domaines en France et en Europe11. L’architecte engage son exercice dans une démarche éco-responsable. Convaincu du bien fondé du développement durable, sa réflexion repose sur une pléiade d'écrits. Il n'aura cesse de développer cette pensée au fil de ses publications et de ses projets. Profondément humaniste, l'Homme et son quotidien sont au cœur de sa pratique. 3


Nous nous attacherons à comprendre comment Philippe Madec fait entrer la dimension humaine dans son processus de conception. Comment l'architecte concilie-t-il la question sociale à sa pratique de l'architecture ? Comment son éthique lui permet-elle d'établir une nouveau paradigme entre les Hommes et leur environnement ? Le propos sera appuyé par divers ouvrages publiés de 2000 à 2014 et accompagné de photos, documents techniques et schémas. Dans un premier temps seront abordées les définitions du développement durable et de l'éco-conception. Nous établirons un horizon du contexte constructif français au travers du concept de Haute Qualité Environnementale, enfin nous essayerons de donner un cadre à la notion d'éthique. Ces définitions nous permettront de comprendre, sous un éclairage particulier, la portée du travail de l'architecte. Dans un second temps, nous nous attacherons à décrire et analyser deux de ses projets. Le premier, 20 logements pour étudiants12 à Plourinlès-Morlaix et le second, le pôle œnotouristique Viavino®13 dans l’Hérault. Avant d'aborder le travail de Philippe Madec, plusieurs définitions s'imposent.

Développement durable et éthique Après 150 ans de progrès techniques et technologiques, de consommation à outrance et de gaspillage des ressources, à l’heure où les enjeux environnementaux deviennent cruciaux, se pose la question de notre rapport à l’environnement. Avec la conscience de la finitude du monde et de ses ressources, une nouvelle approche est née, le développement durable. Ce concept est extrait du Rapport Brundtland14, publié en 1987 sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies. « Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. »15 Le schéma du développement durable16 est constitué de trois cercles entrecroisés représentant les trois piliers sur lesquels repose la démarche : écologie, économie et social . Selon Françoise-Hélène Jourda17 : « Les concepteurs, les architectes, sont concernés. Surtout par le pilier environnemental, bien qu’ils travaillent pour des commanditaires qui eux sont impliqués dans la gestion des deux premiers piliers ». 4


L’iconographie, la bibliographie et la sitograhie se trouvent aux pages 29 à 33

Fig.1, Les trois piliers du développement durable.

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Selon une définition de l’AFNOR18, « l’éco-conception consiste à intégrer l’environnement dès la conception d’un produit ou service, et lors de toutes les étapes de son cycle de vie. » Appliquée à la construction, elle peut être enrichie. Pour J.P. Oliva19, l’approche écologique de l’habitat se fonde sur une démarche globale : « la construction est considérée comme un organisme vivant situé dans un environnement et réagissant avec lui. » Cette approche est appelée conception bioclimatique. Cependant, la fonction d’un habitat ne se limite pas à son approche thermique, le concepteur se doit de composer avec les autres piliers du développement durable, à savoir l’économique et le social. « La démarche bioclimatique est inhérente à l’approche écologique. […] Elle doit trouver l’adéquation, chaque fois unique, entre un projet d’habiter, l’environnement dans lequel il s’inscrit et l’habitat qui va traduire cette insertion. L’équilibre est à trouver entre les habitants, leur habitat et leur environnement. »20 Intéressons nous à la certification HQE (pour Haute Qualité Environnementale). Né au début des années 90, ce concept français est fondé sur un référentiel de quatorze cibles, qui vise à améliorer la conception ou la rénovation du cadre bâti. Basés sur une approche du « coût global » (financier et environnemental) d’un projet, les objectifs se limitent aux performances du bâtiment, ils n’intègrent pas de nombreuses dimensions immanentes à l’architecture. C’est la critique qui en est faite par l’ordre des architectes, membre actif de l’association HQE, lorsqu’il quitte le bureau en mars 2005. « Aujourd’hui, on observe que l’Association HQE confisque et préempte une large partie du débat sur le développement durable en ciblant son action sur le volet environnemental, ignorant ainsi les aspects culturels, sociaux et dans une moindre mesure, économiques, qui conditionnent désormais la fabrication de tout espace à vivre. »21 Alors membre du bureau national de l’ordre des architectes, Madec participe au débat autour de la HQE. Pour l’architecte, la démarche est incomplète car elle ne concerne que l’acte de bâtir. Face à ce manquement, le théoricien interroge le rôle de la profession et élargit la réflexion. Selon lui les carences de la HQE doivent permettre aux concepteurs de se positionner dans une démarche environnementale globalisante. Madec reprend le discours de Jacques Chirac, alors président de la République, « [...] la culture s’imposera peu à peu comme le quatrième pilier du développement durable aux côtés de l’économie, de l’environnement et de la préoccupation sociale ».22 6


Fig.2, Les cinq pôles de contact et d’équilibre de l’habitat et de son environnement. COURGEY & OLIVA

Fig.3 & 4, Le développement durable, les quatre piliers et la culture Philippe MADEC

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Cet élargissement de la définition remet l’Homme au cœur du dispositif. La construction s’inscrit alors dans son environnement naturel mais également historique, politique, social et culturel. Engagé, Madec défend une « révolution des mentalités et des modes de vie »23 qui demande aux praticiens de réinvestir les dimensions politiques et sociales de la fabrication de l’établissement humain. Selon lui, la pratique architecturale est un levier permettant de relancer un projet humaniste. Il défend, au travers de ses discours et de ses projets, un positionnement personnel, face au monde et dans le monde. «Si l’architecte doit jouer un rôle au XXIème siècle, dans un monde complexe, conscient des contraintes environnementales et des différences culturelles, un monde où la technique continuera néanmoins à s’étendre à l’échelle de la planète, il doit méditer sur des stratégies propres à révéler la capacité de sa discipline à concrétiser une intentionnalité éthique»24 Qu’est ce que l’éthique ? Éthique : Du grec ηθική [επιστήμη], « la science morale », de ήθος (« ethos ») « lieu de vie ; habitude, mœurs ; caractère, état de l’âme, disposition psychique » et du latin ethicus, la morale25. C’est une discipline philosophique pratique et normative (qui relève de l’action et de la règle). Elle se donne pour objectif de déterminer comment les êtres humains doivent se comporter, agir et être, entre eux et envers ce qui les entoure. Si par éthique, l’on entend un comportement motivé par ne pas nuire aux autres et pour leur apporter les éléments qui contribueront à leur bien être, nous pouvons dire de cette notion qu’elle relève de l’altruisme. Dans le domaine de la conception du cadre bâti, « Éthique et développement durable sont des notions qui doivent nous habiter profondément ; [...] (cet) engagement dans une voie plus éthique est lié à notre dimension humaniste [...] »25. Le discours de Philippe Madec n’est pas exempt de cette dimension. Selon lui, la première évidence relève du fait que « L’architecture est une activité de la conscience, (elle) dispose de la matière, [...] pour installer la vie d’autrui.»26 C’est alors que se révèle la relation intrinsèque entre éthique et architecture. Si l’on considère l’acte d’architecture comme action d’installer la vie des autres, alors disposer la matière « a à voir avec l’existence la plus profonde de l’homme »27. L’architecture enchâssée dans l’éthique repose sur un fond ontologique, elle participe à la condition humaine, être en tant qu’être : être au monde, être aux autres. 8


Une dernière définition semble incontournable. Pour Françoise-Hélène Jourda, si l’on devait retenir un mot concernant le développement durable ce serait « les Autres ». Selon elle « C’est en reconnaissant les Autres, leur existence, leurs besoins, que s’élabore cette nouvelle forme de pensée qui doit à présent nourrir nos réflexions de concepteurs et d’acteurs en général du cadre bâti. » Elle entend par Autres « […] L’ensemble de ceux qui vivent sur notre planète qu’ils soient nos contemporains ou qu’ils constituent les générations futures. ». Elle juge alors que « l’inscription de nos activités dans une démarche de développement durable est loin de requérir seulement de nouvelles compétences techniques. Il s’agit d’une véritable révolution culturelle, profondément humaniste ». Elle rejoint là le propos de Philippe Madec, «Ni thème, ni concept, ni symbole, ni image, l’homme est l’être et la raison d’être de l’architecture.»28 À partir de ces quelques définitions, nous pouvons dire que Madec s’inscrit dans une démarche de conception plus respectueuse de l’environnement, de ses ressources mais surtout des Hommes. Axée sur les piliers social et culturel, les piliers ‘humains’ du développement durable, la suite de notre propos porte sur deux des ouvrages de l’architecte. D’abord, les 20 logements pour étudiants au Men-Guen construits entre 1994 et 1996. Ensuite, le pôle œnotouristique Viavino® livré en 2013.

« La société changera quand la morale et l’éthique investiront notre réflexion. »

Pierre RABHI,29

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Fig.5, 20 Logements pour étudiants au Men-Guen, Extrait de l’axonométrie générale

Fig.6, Blanc sur rue, dialogue avec l’existant

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Un monde à soi Les 20 logements au Men-guen, situés sur la commune de Plourin-lès-Morlaix, construits de 1994 à 1996, ont été conçus pour des étudiants faisant leur cursus dans l'agglomération morlaisienne30. Littéralement Men-Guen signifie pierre blanche. Le site est en pente, marquant la présence d'un cours d'eau. A proximité, le bâti est essentiellement résidentiel, il se présente sous forme de petites maisons en bande alignées sur les rues et de pavillons, disséminés sur les pentes alentours. A cette époque l'université de Bretagne est dans une logique de décentralisation de ses offres pour tirer profit de son territoire et de ses richesses. Commandés par Le logis Breton de Quimper31, les logements répondent à l'ouverture de nouveaux cursus universitaires dans les villes de moindre taille de la région. La ville de Morlaix voit s'installer plusieurs établissements supérieurs. Situé sur la commune de Plourin mais à deux pas des établissements et du centre de Morlaix, c'est dans une logique de mixité sociale et de développement à l'échelle de l'agglomération que se dessine ce projet. Madec subtilise volontairement la démarche participante qu'il mène dans le centre bourg, cette commande ne dispose que de peu de moyens, de temps et d'argent. L'architecte dispose 10 cylindres tronqués, rattachés, répétés, pour diluer la notion d'objet chevillé au cercle et pour les faire participer à la fabrication du paysage urbain. De béton faites, ces formes mettent en résonance le site et le bâti environnant. Le choix de la volumétrie répond à la typologie et aux proportions des constructions alentours. La disposition consécutive de modules permet d'accompagner la pente, préservant ainsi la nature du site et sa topographie. Enfin, tandis que l'alignement sur la rue renforce le tissu urbain, une mise à distance avec le ruisseau permet d'offrir un espace paysager et une aire de stationnement en cœur d’îlot. Cette implantation respectueuse, aux proportions réfléchies vise à ce que le projet soit accepté et appréhendé par les habitants du quartier, premiers concernés. « Nous avons rencontré les riverains pour leur expliquer la vérité du projet, plus douce que leur craintes. […] Nous voulions qu'ils partagent tout l'effort de mise en situation envisagé pour respecter leur présence première. »32 11


Le banc, tiré du nom du site, des façades avoisinantes et plus largement des nombreuses maisons typiques à la Bretagne, domine l'alignement sur rue dans une apparente sobriété. L'architecte inscrit l'opération dans son contexte physique mais aussi dans son contexte culturel, témoin d'un patrimoine immatériel régional. En cœur d’îlot, il en est autrement. Chaque volume sonne d'une teinte différente. Ce choix appui la volonté d'individualiser les logements, renforçant ainsi le sentiment d'appartenance de l'usager. Fort de son éthique, l'architecte tente d'offrir à chaque usager un logement à soi. Il part du principe que dans 20 m², il y a un monde. Chaque tambour regroupe deux appartements, chaque logement est doté d'un accès privatif. Le concept est simple, autour d'une colonne carrée, se déploie et se replie un voile de béton, créant ainsi un écrin, un morceau de monde intime. « Ce à quoi le mur et le toit participent : l'être là, la protection, l'accomplissement dans tous les petits événements du quotidien qui mettent ensemble l'un et le tout, les maisons et les villes, les peuples et leur territoires. »33 L'étudiant entre par un resserrement, renforçant le sentiment de pénétrer dans un espace privé. Une fois introduit, l'espace principal offre toutes les commodités : bureau, lit, cuisine, rangements et table. La colonne intègre les sanitaires et la cuisine centralisant les circulations de fluides et superposant les nuisances sonores. Précis, Madec trouve un moyen pour distinguer chacun des espace lié à un usage particulier. Dans ce petit volume, chaque usager bénéficie de quatre fenêtres. Les logements sont traversants, offrant lumière et ventilation naturelle. Les ouvertures créent des ambiances singulières et renforcent la composition du studio en différents lieux. La matérialité fait écho à cet effet. Au sol, quatre revêtements pour quatre lieux distincts : carrelage dans la salle de bains, linoléum en dalle pour l'entrée/bureau, moquette pour le pied de lit, linoléum en lès pour la cuisine. Ces dispositifs et ce souci du détails soulignent les intentions du concepteur. L'affirmation d'espaces distincts renvoie à la composition traditionnelle de l'habitat occidental contemporain, une pièce/un usage. Chaque usager peut se rattacher aux espaces dans lesquels il à vécu auparavant*. Il peut dans ce studio se sentir chez lui et passer du statut d'usager à la condition d'habitant. 12


Fig.7, Logements polychromes en cœur d’îlot

Fig.8, Plan d’un logement Échelle 1/125

*« (Le mur, le plancher, le toit) deviennent ta mesure, ton unité, l'harmonie de ton univers en fin de compte, la référence qui ne se dit pas […] mais que tu transféreras sur tous les lieux [...] »34 Philippe MADEC, 13


Fig.9, Atmosphère

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D'autres aspects et dispositifs pourraient être étudiés, ceux-ci semblent incontournables pour montrer la force de l'ambition de l’architecte. Au delà de 20 logements pour étudiants, ce sont 20 mondes qui ont été créés. Madec parvient à dépasser la commande, il va au devant de la matière pour toucher l'homme, l'habitant en lui offrant un espace à vivre : un lieu à lui. Pour reprendre les propos de l'architecte, « Les murs, les planchers les toits [...] installent le lieu où l'essentiel de l'homme se réfugie. […] Ce chez soi qui attache chacun à son logement est le rempart fragile [...] contre la puissance dévastatrice de cette impie Médée, notre mère nature, et contre la barbarie de l'autre, et encore contre la pénurie de soi. »35 L'éthique développée donne la force au dessin. Celui-ci tire parti au mieux des paramètres économiques, environnementaux, sociaux et culturels afin de trouver son équilibre. Le positionnement du praticien lui donne les clefs pour instaurer un rapport intime entre l'habitant et son habitat, son voisinage, son environnement : son quotidien. Clefs que seule l'analyse nous permet de mettre en lumière.

« Je pense qu'il faudrait inventer un mot pour désigner la personne qui s'occupe de faire vivre et habiter les gens. Philippe Madec applique une démarche globale qui se soucie de l'environnement et de l'utilisation de l'architecture. On peut dire qu'il nous a ouvert les yeux et l'esprit sur des choses que l'on avait peut être aussi en nous, mais que l'on aurait pas regardées avec un tel détails et une telle finesse. »36 Jacques BRIGANT, Maire de Plourin-lès-Morlaix

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Fig.10, Viavino, modernité rurale

Fig.11, Plan d’ensemble avec limites de l’opération. Échelle 1/3 500

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Modernité Rurale Viavino® Le pôle œnotouristique du Pays de Lunel se situe sur la commune de Saint-Christol dans l’Hérault. Mis sur les rails en 2008, le complexe à été livré en 2013. La communauté de communes à l'origine de ce projet souhaitait redynamiser son territoire en faisant la synthèse de sa filière viticole et du tourisme dans une démarche de développement durable37. La parcelle choisie est en contre bas du centre bourg, à l'articulation des différentes morphologies urbaines de l'agglomération. La topographie traduit l'implantation du village sur un coteau. Le champ offre des cadrages sur le vignoble. Après une phase de programmation38, l'atelier Philippe Madec est retenu en décembre 2008. L'architecte séduit la maîtrise d'ouvrage par un discours et une réponse urbaine et architecturale au delà des attentes. Fort de sa démarche intégrative initiée à Plourin-lèsMorlaix et perfectionnée pendant la décennie qui à suivi, Madec commence son travail par une étude minutieuse du territoire39, une écoute patiente des commanditaires, des viticulteurs, des habitants et des futurs usagers. Sa réponse tire au mieux parti du contexte local, de ses richesses physiques et humaines. « La construction d’une nouvelle architecture nous confronte au dialogue historique qui existe sur un site. L’insertion fait appel au temps et à la culture. »40 L’intention est de prolonger le village par le bâti et des espaces publics. Dans un souci de sobriété, Madec dispose 1400 m² répartis en 7 bâtisses. Viavino® assume une architecture languedocienne et déploie une spatialité vernaculaire. Les bâtiments reprennent la taille de ceux du bourg. Les volumétries réinterprètent les archétypes agricoles, mas, hangar, granges, borie41, font écho à la « figure historique cohérente »42 de SaintChristol et du pays de Lunel. Le pôle est organisé simplement, un bâtiment répond à une fonction. L'ensemble de l'opération43 s'inscrit dans un aménagement paysager de deux hectares. Le village y trouve à la fois un jardin public et une place. Très prisé en été par les touristes, Viavino® est au quotidien un lieu de détente pour les habitants : ses aménagements extérieurs, réservés aux piétons, sont accessibles toute l'année. Cette démarche d'intégration au contexte existant renvoie au respect de la présence, du lieu et de ceux qui l'habitent. 17


L'équipe a misé sur les bio-ressources, l'économie circulaire et la traçabilité des matériaux. Cette démarche culturelle et économique en faveur des pratiques rurales et des filières locales donne à cette opération son visage « low-tech ». L'utilisation de la pierre sèche ravive des savoirs-faire séculaires. Le bois, utilisé structurellement pour les hangars, se retrouve dans tous les éléments du projet, des façades au mobilier. Toutes les essences sont issues de forêts françaises gérées durablement. Les matériaux connexes sont mis en valeur. La halle camarguaise ressemble à un empilement de palox45, unité que l'on retrouve en bardage sur les autres bâtiments. La tôle ondulée, matériau paysan remplit son usage dans le meilleur rapport qualité-prix. Dans un registre résolument contemporain, Viavino® valorise des ressources pour la construction en circuits courts et participe à la création d'emploi en milieu rural. L'utilisation de ces formes, techniques, matériaux fait appel à l'histoire locale. Viavino® fait la part belle au patrimoine matériel et immatériel des Saint-Christolains et plus largement des habitants du Pays de Lunel. Madec inscrit l'opération dans une modernité rurale au cœur de son territoire. « Le pôle œnotouristique de Saint-Christol met en œuvre des solutions architecturales et techniques inhabituelles, hors normes mais adaptées aux techniques et filières locales, ainsi qu'au mode d'usage très intermittent d'un tel équipement, aux pratiques rurales habituées à gérer les cycles naturels et qui privilégient le « faire soi-même » aux automatismes. »46 Le concepteur a fait un double pari. D’une part, bioclimatique, la conception tire parti des éléments, le vent et l'air, le soleil sa lumière et sa chaleur, les matériaux et leur comportements, isolation, inertie, l’eau : précieuse ressource... D'autre part, les ruraux ayant une grande capacité à agir sur leur environnement, sont rendus possible des choix techniques qui favorisent le bon sens et l'action des usagers aux systèmes automatisés. Un puits provençal assure une température constante de 14°C et le renouvellement d'air de la salle de séminaire. En hiver, dans les espaces utilisés par intermittence, des poêles à bûches d'appoints sont mis en route selon la fréquentation. L’eau de pluie est utilisée dans les sanitaires. Les différents dispositifs installés donnent aux usagers la maîtrise de leur environnement. 18


Fig.12, Fluidité intérieur extérieur à travers les baies du restaurant

« Dans une continuité fluide entre intérieur et extérieur, les lieux affirment leurs atmosphères, [...]. En accompagnement des architectures, le paysage s'installe au plus près du terrain. Il conforte la forte volonté du projet : créer un lieu de vie partagé. [...] Les lieux et les matières apportent à l'extérieur le même confort paisible et joyeux que celui apporté par les architectures. Un choix des matériaux locaux et d'essences indigènes prolonge le grand paysage déjà là. »44

Fig.13 Borie du Caveau/Boutique Fig.14, Matériaux à l’œuvre

Fig.15 Dialectique bois Fig.16, La halle camargaise en Palox

Fig.17, Rapport au ciel de l’intérieur à l’extérieur

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Fig.18, Stratégie du froid, logique de confort d’été

Fig.21, Stratégie du chaud, logique de confort d’hiver

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Fig.22, Chacun son lieu


« Une lumière et une ventilation naturelles, de beaux espaces qui respirent et inspirent à la réflexion, sont autant de bienfaits qui nous font oublier les petits efforts techniques au quotidien. Évoluer à l'intérieur de bâtiments sains est une véritable chance pour nous, usagers. »47 Portée par tous les acteurs de l'opération, la démarche de développement durable se retrouve à toutes les échelles du projet. Inscrite dans la doxa « Penser global, agir local » cette opération répond par « des solutions adaptées à l'environnement local tout en prenant en compte les conséquences culturelles, sociales, économiques et environnementales sur un contexte élargi au territoire et à toute la planète »48 aux enjeux et aux ambitions qu'elle pose en amont de sa réalisation. Au cœur des quatre piliers, Viavino® peut être considérée comme une opération ouvrant la voie à la transition énergétique et écologique. Elle convie une commune, ses habitants et tout un territoire à un développement durable.

Fig.19, En visite Fig.20, A l’intérieur du Caveau/Boutique

« De part les choix l'empreinte écologique est faible, toutes les ressources mises en œuvre sont choisies au mieux de leur pertinence au service d'une sobriété heureuse. »49 Les deux opérations construites à deux décennies d’intervalle, pour des commanditaires et des usagers différents et sous des climats dissemblables, montrent la capacité de l’architecture de Philippe Madec à s’adapter aux conditions locales qu’elles soient climatiques ou culturelles. Elles attestent que le processus de conception, bien que lié à une lecture minutieuse du contexte physique dans lequel il s’inscrit, est lié aux hommes à qui l’ouvrage est destiné, à leur culture, à leur histoire. «Aux architectes d’assumer que la présence architecturale est le fruit d’une passion pour l’homme.»50 Philippe MADEC, 21


Être et faire pour autrui Cette approche « sociologique et culturelle » de l'architecture de Philippe Madec a permis de mettre en évidence les relations étroites que l'architecte tisse entre l'environnement, le bâtiment et ses usagers. Cette démarche aurait pu être plus large, en intégrant la dimension politique de son architecture et de son positionnement dans les institutions, en intégrant la dimension urbaine au travers d'opérations en ville ou encore en s'attardant sur ses nombreux écrits, cours, allocutions, conférences, entretiens. L'analyse des édifices de Madec montre qu'ils s'adaptent à leurs usagers, dans un dialogue constant de l'architecture avec les hommes comme avec l'environnement. L’architecte transforme la matière, le paysage, l’espace, il joue des éléments, tend l’oreille aux hommes, regarde leur culture pour les aider à s’accomplir. Son approche éthique et sa méthode interrogent sur le recul nécessaire pour exercer le métier. Pour reprendre les mots du poète, « L'architecture est l'installation de la vie par une matière disposée avec bienveillance »51, mais qu'est ce que la bienveillance ? Alors que le XXIème siècle s'entame à pas de géant, il est bon de rappeler au monde de la conception, aux politiques, aux aménageurs, à chacun d'entre nous citoyens que des réponses innovantes sont apportées aux enjeux d'aujourd'hui. Que cellesci sont mises en place par le concours de tous. Pour que partout, chacun à sa mesure, puisse, à l'image de Philippe Madec et de ses collaborateurs, adopter des modes de conception et des orientations de développement écologiques et humanistes. Hyper-médiatisé, présent sur toutes les scènes et fort d'une aura qui dépasse les frontières, Madec, même si il n'est pas seul pour faire ses projets, essaime à travers la qualité de ses réalisations et un discours construit, une vision fraîche et une approche novatrice pour la construction en France.

« L'architecture n'est pas faite de contraintes mais d'ambitions »

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Philippe MADEC,52


« Aux interactions dynamiques entre l'homme, les bâtiments et les éléments naturels se superposent alors les dialogues entre les gens : Maîtres d'ouvrage, maîtres d’œuvre, maîtres d'usage et artisans sur le chantier. »

Fig.23, L’architecte, le poète et l’ostréiculteur

Philippe MADEC,53

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Notes 1. Prix international qui a pour objectif de stimuler le débat mondial et de mettre en avant la diversité de l’architecture durable. Fondation Locus (GDF-SUEZ Foundation et BOUYGUES Bâtiment International) en partenariat avec la Cité de l’architecture et du Patrimoine. 2. UPA : Unité Pédagogique d’Architecture, ancêtre des Écoles Nationales d’Architecture, créées en 1968-1969 par André Malraux alors ministre de la culture, dans une volonté de rompre avec l’académisme des Beaux Arts. 3. Né en 1930, est un architecte, critique et historien britannique, professeur d’architecture à la Graduate School of Architecture and Planning à l’université Columbia à New York. FRAMPTON Kenneth, «Towards a Critical Regionalism : Six Points for an Architecture of Resistance», in The AntiAesthetic: Essays on Postmodern Culture. Bay Press, Port Townsen, 1983 4. BORNE Emmanuelle, « Philippe Madec, l’architecte, le poète et l’ostréiculteur, », Le courrier de l’architecte, [en ligne] le 1104-2012 http://www.lecourrierdelarchitecte.com/article_3056 5. MADEC Philippe, Boullée, Birkhaüser, Bâle, 1989, 143 p 6. Réaménagement du centre bourg de Plourin les Morlaix, 1991-1996, Projet fondateur de l’architecte, il lui valut cinq prix dont le Prix du Projet Citoyen lors de sa première édition en 2001. MADEC Philippe, Plourin-les-Morlaix : Le temps à l’oeuvre citoyen, Sujet/Objet, Paris 2003 7. Logements pour étudiants, Plourin-lès-Morlaix, Finistère, France, 1994-1996 1 8. Viavino, Pôle œnotouristique du Pays de Lunel, SaintChristol, France, 2008-2013 9. Réaménagement du centre ville de Saint-Paul de Léon (Finistère), 2000-2010, 10. Développement durable à la très grande échelle du Val de Durance, 2010-2012 11. Il a été nommé expert pour le Grenelle de l’environnement (Comité Opérationnel n°9 sur les questions d’urbanisme sous la tutelle du Ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de l’aménagement du territoire). Il est membre du Conseil National des Villes et Territoires 24


d’Art et d’Histoire. Il est membre d’Europan France. Il est membre du Jury pour le prix national EcoQuartiers / EcoCités. Théoricien, il est actif autour du débat sur les questions d’architecture, d’urbanisme et d’aménagement du territoire. II est directeur de recherche, à mené plusieurs travaux sur la relation théorie/pédagogie en architecture, sur la qualité environnementale, sur la ventilation naturelle. il obtient un siège au conseil scientifique du PUCA. Il est membre titulaire de l’Académie d’Architecture depuis 2007. Il a assuré le poste de président du Bureau du Corps des Architectes Conseil de l’État en 2012. Pour la liste complète voir : www.atelierphilippemadec.fr/ 12. Construits entre 1994 et 1996 dans le cadre du réaménagement du centre bourg 13. Livré en 2013 pour la communauté de communes du Pays de Lunel 14. En 1983, l’organisation des nations unies met en place la Commission mondiale sur l’environnement et le développement sous la direction de Gro Harlem Brundtland, ancienne première ministre de Norvège, afin de définir un programme de coopération internationale et pluridisciplinaire sur les problèmes environnementaux. Au bout de quatre années d’auditions, le rapport final est publié : WORLD COMMISSION ON ENVIRONMENT AND DEVELOPMENT, Our Common Future (Notre avenir à tous), Oxford, Oxford university press, 1987. 15. Ibid., p. 27 16. Cf. Figure 1. 17. L’ensemble des citations de F.-H. Jourda sont extraites de JOURDA Françoise-Hélène, Les 101 mots du développement durable à l’usage de tous, Paris, Archibooks + Sautereau, 2011. 18. Pour l’Association Française de NORmalisation voir DURANTHON Georges, GRISEL Laurent, Pratiquer l’écoconception – Lignes directrices, Paris, Ed. AFNOR, Septembre 2001. 19. OLIVA Jean Pierre, COURGEY Samuel, La conception bioclimatique, Mens, Terre Vivante,2006. p. 23 20. Ibid.

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21. GENET Patrice, Président de la commission « Développement durable », Conseil National de l’Ordre des Architectes « L’Ordre des architectes quitte l’association HQE : Quelques explications (avril 2005) » disponible sur le site de l’ordre des architectes : http://www.architectes.org/ consulté le 22,12,2014 22. Extrait de l’intervention de M. Jacques CHIRAC Président de la République lors de la table ronde «Biodiversité, diversité culturelle et éthique» à l’occasion du Sommet mondial du développement durable de Johannesburg en 2002. 23. MADEC Philippe, « La Ville de la Pantoufle » Conférence donnée à L’Académie Royale des Beaux-Arts, à Bruxelles le 20 janvier 2011, à l’occasion du colloque « Marche et Design Urbain », 24. PELLETIER L., PEREZ GOMEZ Alberto, Architecture, éthique et technologie, Mac-Gill/Queens Press, Montréal, 1994 3 25. Définitions lexicographiques et étymologiques issues du Trésor de la langue française informatisé, site du Centre national de ressources textuelles et lexicales, http://www.cnrtl.fr/ 26. BENOIT Jacques, « Éthique et cadre bâti » in FAREL Alain, (Coord. par), Bâtir éthique et responsable, Paris, Ed. du Moniteur, 2007 p. 19 27. MADEC Philippe, « Urbanité et générosité, Aménagement urbain et patrimoine », conférence dans le cadre des Journées de l’Institut Régional du Patrimoine, Plourin-lès-Morlaix, mai 1996. 28. Ibid. 29. MADEC Philippe, Exist, entretien avec Jean François Pousse, Paris, Jean Michel Place, 2000, p. 62 30. Conférence à Grenoble, novembre 2011. 3 31. Avec ses 28 communes composant un territoire d’un seul tenant et sans enclaves, ses 65 000 habitants et une ville centre de 16 000 personnes, Morlaix Communauté répond aux critères lui permettant d’être une communauté d’agglomération. http://www.agglo.morlaix.fr/la-communaute/presentation/ L’agglomération compte à ce jour 6 établissements délivrant des diplômes post-bac, 2 IUT, 2 lycées techniques et technologiques et 2 lycées agricoles. 3 26


32. Le LOGIS BRETON remplit trois missions : • Construire pour l’accession sociale et la location : rôle de promoteur, de lotisseur et de constructeur • Gérer son patrimoine locatif social : rôle de bailleur social • Servir et accompagner les collectivités et les associations dans leurs projets liés au logement : maîtrise d’ouvrage déléguée ou assistance en maîtrise d’ouvrage 33. MADEC Philippe, Plourin-lès-Morlaix : Le temps à l’œuvre citoyen, Sujet/Objet, Paris 2003. p. 100 34. MADEC Philippe, L’architecture et la paix, éventuellement une consolation, Paris, Jean Michel Place, 2011. p. 50 35. Ibid. p. 66 36. Ibid. p. 8 37. BRIGANT Jacques, Maire de Plourin-lès-Morlaix in POUSSE jean François, « Prolonger l’accord, entretien avec Jacques Brigant, maire de Plourin-lès-Morlaix », in MADEC Philippe, Plourin-lès-Morlaix : Le temps à l’œuvre citoyen, Sujet/Objet, Paris 2003. p. 234 38. Voir le Schéma de Cohérence Territoriale du Pays de Lunel, http://www.paysdelunel.fr/35-le-scot.htm et le Plan Local d’Urbanisme de la commune de Saint-Christol, http://www. saint-christol.com/v3/spip.php?rubrique116 39. Mené par Dominique Ingold & Denise Pradel et leurs collaborateurs : Conseils, programmation & Organisation (CP&O) les m² heureux est un cabinet de programmation parisien fondé en 1990. Pour ses fondateur, au-delà d’une compétence technique, la programmation représente avant tout un apport méthodologique. Equipe pluridisciplinaire, sa finalité est de cerner et de hiérarchiser au mieux les enjeux et les contraintes de la maîtrise d’ouvrage, de trouver les problématiques essentielles afin de pour préconiser les solutions et les procédures ad hoc. 40. Voir Présentation, Philippe MADEC, Colloque « Ambitions urbaines », ANABF, Lyon, novembre 2012 41. Philippe Madec in HOYET Nadia, « Architecture, l’insertion du bati dans le site, entretien avec Philippe Madec » Mag arts, CNDP – CRDP, Octobre 2002, http://www2.cndp.fr/

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42. Borie : Aussi nommé Capitelle (en occitan capitèla), cabane de berger construite en pierre sèche. 43. Définition de « culture » in RICOEUR Paul, Histoire et Vérité, éd. du Seuil, Paris, 1955, p.296 44. On y trouve la maison du tourisme, un atelier découverte, une salle d’exposition, une salle de séminaires, un point de vente et un restaurant. 45. MADEC Philippe, Note d’intention pour le pôle œnotouristique du Pays de Lunel, Panorama Prix National de la Construction bois http://www.prixnational-boisconstruction.org/panoramades-realisations-en-bois/item/693-pa-le-oenotouristiqueviavino 46. Palox : Caisse de bois utilisée pour la récolte des fruits 47. ARENDS Joyce, Directricce de Viavino® in GAUZIN MULLER Dominique, MADEC Philippe, Viavino, Modernité Rurale, Paris, Jean Michel Place, 2014 48. JOURDA Françoise-Hélène, Les 101 mots du développement durable à l’usage de tous, Paris, Archibooks + Sautereau, 2011. 49. GAUZIN MULLER Dominique, MADEC Philippe, Viavino, Modernité Rurale, Paris, Jean Michel Place, 2014 50. MADEC Philippe, Exist, entretien avec Jean François Pousse, Paris, Jean Michel Place, 2000, p. 87 51. MADEC Philippe, L’en-vie, Paris, éd. de l’Épure, 1996, p. 56 52. Philippe MADEC, Colloque « Ambitions urbaines », Biennale de l’Association Nationale des Architectes des Bâtiments de France, Lyon, novembre 2012 53. Philippe MADEC in GAUZIN MULLER Dominique, MADEC Philippe, Viavino, Modernité Rurale, Paris, Jean Michel Place, 2014

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Bibliographie Ouvrages DURANTHON Georges, GRISEL Laurent (AFNOR) Pratiquer l’éco-conception – Lignes directrices, Paris, Ed. AFNOR, Septembre 2001. GAUZIN MULLER Dominique, Habiter écologique : quelles architectures pour une ville durable? Paris, Actes Sud, 2009 GAUZIN MULLER Dominique, MADEC Philippe, Viavino, Modernité Rurale, Paris, Jean Michel Place, 2014 JOURDA Françoise-Hélène, Les 101 mots du développement durable à l’usage de tous, Paris, Archibooks + Sautereau, 2011. MADEC Philippe, Boullée, Birkhaüser, Bâle, 1989 MADEC Philippe, L’en-vie, Paris, éd. de l’Épure, 1996 MADEC Philippe, L’architecture et la paix, éventuellement une consolation, Paris, Jean Michel Place, 2011. MADEC Philippe, Exist, entretien avec Jean François Pousse, Paris, Jean Michel Place, 2000 MADEC Philippe, GOETZ Benoit, YOUNES Chris, L’indéfinition de l’architecture, J.M. Place Paris, 2004 MADEC Philippe, Plourin-les-Morlaix : Le temps à l’oeuvre citoyen, Sujet/Objet, Paris 2003 MORIN Edgar, Introduction à la pensée complexe, Paris, Seuil, 2005 (1ère ed. 1990) (Coll. Points) MORIN Edgar, La méthode, 6. Ethique, Paris, Seuil, 2004 (Coll. Points) OLIVA Jean Pierre, COURGEY Samuel, La conception bioclimatique, Mens, Terre Vivante,2006. PELLETIER L., PEREZ GOMEZ Alberto, Architecture, éthique et technologie, Mac-Gill/Queens Press, Montréal, 1994 RAHBI Pierre, Manifeste pour la terre et l’humanité, Pour une insurrection des consciences, Paris, Actes Sud, 2008. RICOEUR Paul, Histoire et Vérité, éd. du Seuil, Paris, 1955 WORLD COMMISSION ON ENVIRONMENT AND DEVELOPMENT, Our Common Future (Notre avenir à tous), Oxford, Oxford university press, 1987. 29


Périodiques/Articles ARCHAMBAULT Guy, « Vision d'architecte, Philippe Madec, architecte et enseignant. », in « Développement durable et bâtiment », Architecture d'intérieure, CREE, n°332, Novembre 2005, pp48-49 BENOIT Jacques, « Éthique et cadre bâti » in FAREL Alain, (dir.), Bâtir éthique et responsable, Paris, Ed. du Moniteur, 2007 pp. 1520 BORNE Emmanuelle, « Philippe Madec, l'architecte, le poète et l'ostréiculteur, » .Le courrier de l'architecte, [en ligne] le 11-042012 http://www.lecourrierdelarchitecte.com/article_3056 CHIRAC Jacques, « Déclaration de M. Jacques Chirac, Président de la République, sur la situation critique de l'environnement planétaire et les propositions de la France pour un développement durable », Assemblée plénière du sommet mondial pour le développement durable, Johannesburg, le 2 septembre 2002. http://discours.vie-publique.fr/notices/027000247.html FRAMPTON Kenneth, "Towards a Critical Regionalism : Six Points for an Architecture of Resistance", in The Anti-Aesthetic: Essays on Postmodern Culture. Bay Press, Port Townsen, 1983 GAUZIN MULLER Dominique, « Mutualiser connaissances, expériences et savoir-faire » in FAREL Alain, (dir.), Bâtir éthique et responsable, Paris, Ed. du Moniteur, 2007 pp. 113-126 GAUZIN MULLER Dominique, « Vers une société durable, équitable et solidaire » in FAREL Alain, (dir.), Bâtir éthique et responsable, Paris, Ed. du Moniteur, 2007 pp. 127-129 GAUZIN MULLER Dominique, « Culture et développement durable, Entretien avec Philippe Madec », Ecologik, n°16, Septembre 2010, pp. 37-40 GAUZIN MULLER Dominique, « L'approche holistique, support de la déarche éco-responsable », Ecologik, n°8, Avril 2009, pp. 56-57 HOYET Nadia, « Architecture, l'insertion du bati dans le site, entretien avec Philippe Madec » Mag arts, CNDP – CRDP, Octobre 2002, http://www2.cndp.fr/lesScripts/bandeau/ bandeau.asp?bas=http://www2.cndp.fr/mag/accueil.htm 30


GENET Patrice, Président de la commission « Développement durable », « L’Ordre des architectes quitte l’association HQE : Quelques explications » Journal Officiel du Conseil National de l’Ordre des Architectes, Juin 2005, disponible sur le site de l'ordre des architectes : http://www.architectes.org/ consulté le 22,12,2014 LAMARRE François, « Viavino, Centre d'œnotourisme, pays de Lunel », Archiscopie, n°126, Décembre 203, pp14-16. MADEC Philippe, « Urbanité et générosité, Aménagement urbain et patrimoine », conférence dans le cadre des Journées de l'Institut Régional du Patrimoine, Plourin-Lès-Morlaix, mai 1996 MADEC Philippe, « La Ville de la Pantoufle » Conférence donnée à L’Académie Royale des Beaux-Arts, à Bruxelles le 20 janvier 2011, à l’occasion du colloque « Marche et Design Urbain », MADEC Philippe, « L'ambition éco-responsable, Quand l'exigence libère de l'obligation et de la contrainte », Colloque « Ambitions urbaines », Association Natioanle des Architectes des Bâtiments de France, Lyon, novembre 2012 MADEC Philippe, Note d'intention pour le pôle œnotouristique du Pays de Lunel, Panorama Prix National de la Construction bois 2014 http://www.prixnational-boisconstruction.org/panoramades-realisations-en-bois/item/693-pa-le-oenotouristiqueviavino PAQUOT Thierry, « Entretiens sur la Haute Qualité Environnementale, Philippe Madec, architecte », Urbanisme, n°348, Mai-Juin 2006, pp. 45-47 PRADEL Denise, « Programmer le durable », Ecologik, n°18, Décembre 2010-Janvier 2011, pp. 96-98

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Iconographie Couverture, Dessins à la main de Philippe Madec, in MADEC Philippe, Plourin-les-Morlaix : Le temps à l’oeuvre citoyen, Sujet/ Objet, Paris 2003 et www.atelierphilippemadec.eu Fig. 1, Schéma Les trois piliers du développement durable D’après Alain Villain, Géologue, Conseiller scientifique au Conseil Régional Nord-Pas de Calais. Fig. 2, Schéma Les cinq pôles de contact et d’équilibre de l’habitat et de son environnement D’après un dessin d’Aggripa de Nettesheim (XVIème siècle). Fig. 3 & 4, Croquis, Le développement durable, les quatre piliers et la culture, Philippe MADEC in MADEC Philippe, Plourin-lesMorlaix : Le temps à l’oeuvre citoyen, Sujet/Objet, Paris 2003 Fig. 5, Blanc sur rue, dialogue avec l’existant, in MADEC Philippe, Plourin-les-Morlaix : Le temps à l’oeuvre citoyen, Sujet/Objet, Paris 2003. Fig. 7, Logements polychromes en cœur d’îlot, Atelier Philippe Madec, www.atelierphilippemadec.eu Fig. 8, Plan d’un logement, Atelier Philippe Madec, www. atelierphilippemadec.eu Fig. 10, Viavino, modernité rurale, Atelier Philippe Madec in GAUZIN MULLER Dominique, MADEC Philippe, Viavino, Modernité Rurale, Paris, Jean Michel Place, 2014 Fig. 12, Fluidité intérieur/extérieur à travers les baies du restaurant, Atelier Philippe Madec, www.atelierphilippemadec.eu Fig. 13, Borie du Caveau/Boutique, Atelier Philippe Madec, www. atelierphilippemadec.eu Fig. 14, Matériaux à l’oeuvre, Atelier Philippe Madec, in GAUZIN MULLER Dominique, MADEC Philippe, Viavino, Modernité Rurale, Paris, Jean Michel Place, 2014 Fig. 15, Dialectique Bois, Atelier Philippe Madec, www. atelierphilippemadec.eu Fig. 16, La halle camargaise en palox, Atelier Philippe Madec, www.atelierphilippemadec.eu Fig. 17, Rapport au ciel de l’intérieur à l’extérieur, Atelier Philippe 32


Madec, www.atelierphilippemadec.eu Fig. 18, Stratégie du Froid, logique de confort d’été, atelier Philippe Madec in GAUZIN MULLER Dominique, MADEC Philippe, Viavino, Modernité Rurale, Paris, Jean Michel Place, 2014 Fig. 19, En visite, Julien Thomazo pour la maison du tourisme du Pays de Lunel, www.viavino.fr Fig. 20, A l’intérieur du Caveau/Boutique, Maison du tourisme du Pays de Lunel, www.viavino.fr Fig. 21, Stratégie du Chaud, logique de confort d’hiver, Atelier Philippe MADEC in GAUZIN MULLER Dominique, MADEC Philippe, Viavino, Modernité Rurale, Paris, Jean Michel Place, 2014 Fig. 22, Chacun son lieu, GAUZIN MULLER Dominique in GAUZIN MULLER Dominique, MADEC Philippe, Viavino, Modernité Rurale, Paris, Jean Michel Place, 2014 Fig. 23, L’architecte, le poète et l’ostréiculteur, Bruno Levy pour le périodique le moniteur, http://www.lemoniteur.fr

Sitographie Atelier Philippe Madec, http://www.philippemadec.eu/ Géoportail, http://geoportail.gouv.fr Wikipédia, http://fr.wikipedia.org/ ou http://en.wikipedia.org/ Portail de lexicographie, http://www.cnrtl.fr/ Dictionnaire en ligne, http://www.larousse.fr/ Encyclopaedia Universalis, http://www.universalis.fr/ Le courrier de l’architecte, www.lecourrierdelarchitecte.com L’ordre des architectes, http://www.architectes.org/ Le Moniteur, http://www.lemoniteur.fr Services Culture Editions Ressources pour l’éducation nationale, http://www2.cndp.fr/ Allocution des personnalités publiques française, http://discours.vie-publique.fr/ Site du Global Award For Sustainable Architecture, http://locus-foundation.org/ Agglomération de Morlaix, http://www.agglo.morlaix.fr/ Université de Bretagne occidentale, http://www.univ-brest.fr/ Mairie de Saint-Christol, www.saint-christol.com Pays de Lunel, http://www.paysdelunel.fr/ Site de Viavino, http://www.viavino.fr/ 33





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