supplément Brand UP Audiovisuel Design graphique

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S U P P L E M E N T

interview

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Le ma gazine des marques & des idées

TRE NE PEUT ÊU D N VE

Etienne Robial Père de l’habillage de Canal + et M6

supplément • Juin 2010 • Brand Up N°6 • directeur de la publication : alexandre corsin • illustration couverture : pub Kisscool • agence : Betc EuroRscg Paris

>évènements Les créatifs de demain p.4

>enquête

Des métiers d’avenir p.6

Audiovisuel Design graphique Un Maroc de talents unmarocdetalents.ma

> ESAV Marrakech : une école, deux ambitions



sommaire edito >>even ts emen

Les créatifs de demain p.4

>>enquête

Un secteur en développement p.6

Passion graphique

’Esav m’a happée un jour et je suis tombée littéralement amoureuse du projet. Un écrin d’architecture. Du fond. De la forme. Tout pour susciter ma curiosité et développer mon enthousiasme. L’école avait une mission d’intérêt général à but non lucratif, elle avait mis en place un fond de bourses indépendant et ouverte sur l’international, elle incarnait la volonté de mixité sociale et culturelle voulue par ses fondateurs. Nous étions en juin 2007. Aujourd’hui l’effervescence des étudiants dans les ateliers, le brouhaha de la cafeteria qui emplit chaleureusement les longs couloirs aérés de l’école font partis de mon quotidien. J’aime entendre les voix métissées - arabe, français, anglais, mooré…qui sortent des sous-sols et se répercutent jusqu’aux étages supérieurs. Et puis, il y a la cohorte des dossiers artistiques qui s’empilent énergiquement sur mon bureau, coincés entre littérature graphique, magazines photos et projets d’étudiants en cours de réalisation… Le département design graphique, a ouvert en 2008. Il regroupe actuellement, et sur deux promotions, 34 étudiants dont 12 jeunes femmes. Sans oublier, une petite équipe pédagogique : disponible et compétente, elle m’épaule dans la préparation des cours et le suivi des entretiens des futurs candidats graphistes. Notre département est en devenir, dans un secteur particulièrement dynamique et en pleine expansion : repérons les talents et faisons naître une nouvelle génération de créatifs marocains ! J’aime décidément les mois de juin à l’Esav Marrakech.

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>>création Typographie : latine vs arabe

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>> interview Un graphiste nommé désir p.10 p.12 L’industrie de l’image en pleine essor

En couverture : illustration : pub Kisscool créé par Ich&Kar Agence : Betc EuroRscg Paris

>>médias p.14 Merci à Diane Morin, Malte Martin et Etienne Robial pour leur confiance et leur amitié. Merci à toute l’équipe pédagogique du dépt Design graphique – Media design : Abdellah Aitaouman, Patrick André, Brahim Boucheikha, Noureddine Bousfiha, François Cadoux, Daphné Collignon, My Youssef El Kahfai, My Ahmed Essakali, Hamid Farjad, Guillaume Frauly, Jérôme Ghesquière, Cédric Gatillon, Brahim Hanaï, Mohcine Kamal, Loic Le Gall, François Legendre, Pierre Milville, Vincent Michéa, Titus Nemeth, Violaine Poujoulat. Merci à tous nos étudiants présents, passés et futurs. www.esavmarrakech.com

Ce supplément à été diffusé à 15 000 exemplaires

Brand Up

Directeur du journal : Alexandre Corsin • Brand Up est édité par la société “Les Editions Atoll” - 49, Rue Saâd Ibn Wakass Casablanca - Maroc - Tél.: 05 22 26 96 26 • N° de publication : en cours • Dépôt légal : en cours • Directeur Général: Alexandre Corsin • Rédacteur en chef : Karine Bertonnet • Journalistes : Karine Bertonnet • Stéphanie Mollé • Directeur artistique : Alexandre Corsin • Infographiste : Najat Bajjig • Photographe : Brigitte Juminer • impression : Direct Print : Rue Fatma Bent Mbarek, Jawad 53, Lot. 34 - quartier industriel - Bernoussi - Aïn Sebaâ - Casablanca • Distribution : Sochepress • Infos rédaction : infos.brandup@gmail.com • Publicité & abonnements : brandup.pubabo@gmail.com Toute reproduction même partielle est strictement interdite sauf accord du l’ESAV

florence.robert@esavmarrakech.com Expert en arts graphiques Directrice du département Design graphique - Media design


Avis du pro

>dino sebti

Dg de Sigma Technologies

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Aujourd’hui, j'attends des jeunes inforgaphistes un bon sens artistiquement, c'est une évidence, une écoute du client, mais aussi une certaine liberté de création, c’est-à-dire qu'ils proposent des choses même en dehors du brief initial. Ils doivent également être responsables, ce qui fait souvent défaut… Un travail doit être livré en temps et heure et cela est non négociable. Il faut également que ces infographistes fraîchement diplômés soient humbles… Certains pensent qu'ils sont les meilleurs alors qu'ils n'ont même pas encore fait leurs preuves ! Ce n'est pas bon pour leur progression. Pour nous, les métiers d'avenir se situent dans la création animée, les animations en 2D et en 3D étant de plus en plus présentes au cinéma comme en publicité. Il y a un besoin en Character Design (création de personnages en images de synthèse), en création de décors (créer des environnements pour une scène en 3D), et en Matte Painting ( fabrication de décors à partir d'éléments fabriqués ou réels très utilisés dans les films à effets spéciaux ou les pubs TV et presse)».l

Les créatifs de demain L’Ecole supérieure des arts visuels de Marrakech (ESAV) forme aux métiers de la création visuelle et audiovisuelle. En 2008, elle a ouvert un département Design graphique - Media design, distinct du département cinéma, mais où des ponts se forment, graphisme et multimédia ayant des applications larges.

Design graphique et media design

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e nouveau département forme les étudiants au graphisme et au multimédia au sens large, c’est-à-dire des profils capables d’élaborer des projets dans les secteurs de l’édition, de la publicité, de la communication interactive : création de mise en page, d’identité visuelle, de signalétique, de packagings, de sites Web, de cd-rom, d’habillages de chaînes, de génériques de films… La formation proposée en 4 années s’articule autour d’un programme pédagogique basé sur « l'éducation du regard, la réflexion et l'expérimentation ». Il est soutenu par des professionnels d'envergure internationale, qui

animent des ateliers de recherche et de création tout au long de l’année. Ainsi, les étudiants de 2e année ont-ils pu travailler avec Titus Nemeth, un des rares spécialistes internationaux de la typographie arabe ou Loïc Le Gall, graphiste typographe, spécialisé en édition.

tiques, séminaires, ateliers et stages. A la fin de ce cursus, les étudiants pourront décider d’intégrer le master, une année de recherche et d'expérimentation autour d'un projet personnel ou d’entrer dans la vie active. Mais loin de former uniquement des techniciens, l’ESAV met

Le département est soutenu par des ateliers de professionnels d'envergure internationale, mais il est également appuyé par deux grands noms du monde du graphisme. Etienne Robial, graphiste français et père de l’habillage des chaînes Canal + et M6, est le parrain de la 1e promotion et Malte Martin, plasticien et typographe d'origine allemande, reconnu pour ses installations visuelles dans l'espace public, parraine la 2e. Ouvert à tous les bacheliers, la première année, de mise à niveau en design graphique, a pour vocation de donner une base artistique généraliste (arts plastiques) à l’étudiant, tout en l’initiant à la typographie et à la communication graphique. La 2e année, en tronc commun, est accessible par concours aux étudiants externes, comme à ceux de 1ère année qui n’ont pas atteint 14/20 de moyenne. Les trois années suivantes, en filière, alternent cours théoriques, enseignements pra-

l’accent sur l’aspect créatif de la formation. La vocation, rappelle Florence Robert, directrice de ce nouveau département, est de «donner à voir et à penser aux étudiants. La machine n’est qu’un outil qu’il faut bien maîtriser, certes, mais elle est juste un outil. L’objectif de notre enseignement est de former des créatifs plus que des techniciens ». Si ce jeune département semble tout à fait distinct de son aîné, le département Cinéma, il empruntera – et emprunte déjà – des ponts qui pousseront les étudiants à mener des travaux en commun, à l’image de ce qui se fait dans le

©2009ESAVCathyHilal

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n e v >>e ements rtonnet Par Karine Be

milieu professionnel. Ainsi Florence Robert rappelle que l’Esav est la seule école à sa connaissance où le cinéma côtoie le design graphique dans une joyeuse mixité, tissant de manière spontanée des liens « officieux » entre les promotions des deux départements. «Les masters de cinéma nous sollicitent par exemple pour concevoir des affiches, des génériques ou des décors virtuels de leurs films de fin d’études ». Les applications du graphisme étant multiples, « nous allons mettre en place des passerelles entre nos départements qui seront intégrées au cursus dès la 4e année. Par exemple lorsqu’il y aura réalisation d’une publicité, le design graphique sera impliqué». L’ESAV compte donc désormais deux départements indépendants, mais également inter dépendants.

Audiovisuel et cinéma Quelles que soient les formations choisies au sein du département Cinéma, la créativité reste, là aussi, la seule ligne de conduite à suivre. D’ailleurs, Vincent Melilli, directeur de l’ESAV, réaffirme haut et fort la vision de Florence Robert : «L’école n’a pas pour but de former des faiseurs d’images, mais des créateurs et / ou des créatifs : des gens qui vont créer de l’image et du son, fixes ou animés, pour être diffusés sur différents médias : papier, cinéma, TV, portable, Web…». Ainsi les relations entre les départements graphique et cinéma ne cessent de se multiplier, les réalisations des uns complétant les créations des autres. Et l’ESAV Marrakech s’enrichit cette année de deux Masters en accès Bac+3. Le premier, le Master Réalisation a ouvert ses portes en février dernier. Ce cursus de 2 ans accueille après concours des promotions réduites de dix étudiants. Son objectif : mettre en application les connaissances acquises au cours

de la licence, notamment la maîtrise de l’écriture avec des images et des sons. La formation comprend deux grands axes : le développement d’un projet personnel qui est soit la réalisation d’un court-métrage, soit le développement d’un long-métrage jusqu’au niveau du scénario écrit ; la mise en situation concrète ancrée dans la réalité professionnelle locale. Ainsi les étudiants traversent plusieurs expériences : la réalisation d’un spot publicitaire et d’un film institutionnel ; l’écriture d’un dossier de présentation de film documentaire pour différents médias TV et nouveaux médias ; l’écriture fiction pour la TV… Le second Master concerne la production et débutera en septembre prochain. Après l’inévitable concours d’en-

L’ESAV en chiffres •160 étudiants de 17 à 30 ans •40% de filles •50 % d’étudiants boursiers •34 permanents •Une équipe pédagogique de 100 professionnels venus du monde entier •Mise à disposition du terrain par l’Université Cadi Ayyad •Dans 36 ans, l’ESAV sera à 100% propriété de l’Etat marocain.

trée, ce cursus se déploie sur deux années et comprend une mise à niveau de culture cinématographique, l’étude du droit et de l’économie du secteur, les étapes de fabrication d’un film (de l’écriture à la post prod) et les ficelles de la production, la recherche de fonds, le montage d’un dossier… Ces deux Masters, comme les quatre filières bac +4 en réalisation, son, image et montage, sont reconnus par le Centre Cinématographique Marocain (CCM), qui leur accorde une carte professionnelle selon le niveau des travaux présentés. Avec le temps, ces formations créatives devraient accoucher de petites perles audiovisuelles et graphiques très originales… Affaire à suivre de près ! l

> «Who am I?» La collaboration entre étudiants apporte une vraie valeur ajoutée aux cursus proposés. Et elle est si ancrée, que les élèves travaillent sur leur temps libre pour s’entraider sur certains travaux. Mahdi Aït Lmoddan, 23 ans, étudiant en 2e année design graphique - media design, a bossé pendant 3 mois soirs et week-ends, afin de réaliser les décors et animation 3D du film de fin d’études de son comparse Abderrafia El Abdioui, en 3e année cinéma, filière image. Le résultat « Who am I ? », un petit film de 7mn, rend hommage au monde des effets spéciaux, du précurseur Melliès aux effets spéciaux actuels, et captive les spectateurs. Pour Mahdi : « Nos deux domaines sont très proches. Plus tard je voudrais faire de l’habillage TV et de l’animation. Cette collaboration est pour moi est une belle expérience ». www.vimeo.com l

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jamal eddine mouatta

étudiant en 2e année

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« L’ESAV forme des graphistes polyvalents »

et étudiant a intégré la 2e année du département, via un concours, à la rentrée 2009. Son diplôme de technicien spécialisé en infographie en poche, il décide d’entrer à l’ESAV, afin d’acquérir «une formation théorique, d’étudier le graphisme, de comprendre ses origines, de bien cerner cette spécialité », reprochant à sa formation initiale de ne lui avoir enseigné que la technique sans avoir su développer la vision globale du métier et encore moins l’aspect créatif. «A l’ESAV, chaque matière est explorée avec un intervenant spécifique » explique-t-il. Et chaque type de création est abordée dans son ensemble. Affiche « Nous avons travaillé sur une affiche environnementale. Tout le monde était à l’aise. Ça semblait facile. Mais quand nous avons présenté nos premières recherches, nous avons vite compris que la plupart d’entre-nous n’avait pas cerné le sujet. Nous nous étions laissé emporter par le côté formel de la création, l’aspect visuel et graphique, et nous avions oublié le sens à véhiculer». Bannière «Ensuite, un projet de bannière web nous a été demandé. La plupart n’en avait jamais fait. L’intérêt de l’exercice n’était pas la réalisation technique de la bannière. Il s’agissait de réfléchir aux contraintes, à la cible, au placement, au coût… En résumé, de cerner tous les critères et contraintes inhérents à la création ». Stand «Il s’agissait de créer un stand promotionnel pour l’école. C’était vraiment compliqué. Tout le monde était perdu. Il y avait beaucoup de paramètres à prendre en compte : l’emplacement, l’espace, la taille, l’accueil des visiteurs et par qui ? Que présenterions-nous ? Comment ?… On a exploré beaucoup plus que le simple aspect technique».l

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d

ans un monde où l’image domine, ce département loin de se restreindre à la formation de infographie, forme les étudiants à la communication visuelle au sens large, de plus en plus présente au Maroc. En effet, le développement de la communication et des médias offre des perspectives professionnelles aux futurs diplômés de l’ESAV.

Un secteur en développement La communication et les métiers afférents se développent constamment au Maroc. Largement stimulée par les multinationales, la publicité est aujourd’hui incontournable à la faveur du développement de l’économie en général et de la prise de

Le secteur des médias est loin d’être saturé. Après la libéralisation de la radio, les professionnels attendent celle de la télévision. L’arrivée de ces chaînes privées offrira des opportunités en design graphique. Au-delà des chartes des chaînes elles-mêmes, les demandes sont nombreuses, par exemple, les séquences météo avec l’ani-

graphistes qualifiés et créatifs pour les faire vivre et évoluer.

Créatifs avant tout Les créatifs sont des profils encore trop rares et particulièrement recherchés au Maroc, la majorité des écoles ayant fait le choix de former de bons tech-

Design graphique et m Des

conscience de la nécessité de la communication par les marques marocaines. Une situation favorable à la création de supports nombreux et variés qui demandent des profils techniques, mais aussi et surtout créatifs tant en design graphique qu’en media design. Les nouveaux créatifs doivent être en mesure d’avoir une vision d’ensemble de leurs projets et d’être à même de prendre en charge un projet de création d’identité visuelle ou de packaging, d’un film publicitaire, de stand d’exposition, mais également d’une maquette de magazine ou d’habillage de chaînes de télévision.

mation des cartes ou l’animation des jeux et émissions... Le secteur de la presse, en pleine expansion ces dernières années, voit la création de nouvelles publications qui ont besoin de maquettes lors de leur lancement, mais également de


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enquête

niciens. La démarche de l’ESAV est tout autre, comme nous l’explique Florence Robert, « notre formation apprend à acquérir

Par Karine Bertonnet Stéphanie Mollé

des méthodes, à analyser, développer un sens critique, élaborer un projet et savoir le défendre, s’ouvrir à la créati-

EN 2008, L’ESAV a ouvert un département Design graphique Media design, deux filières qui forment les étudiants au graphisme et au multimédia au sens large, c’est-à-dire à tous les métiers de la création et de la communication visuelle, secteur en plein développement où les opportunités de carrière sont tangibles. vité dans les secteurs de l’édition, de la publicité, de la signalétique et de tout ce qui est media design s’entend web design, vidéo interactive, vidéo clip, habillage de chaîne… ». Ainsi, les étudiants sortiront de l’école avec de bonnes connaissances techniques, mais surtout avec un point de vue d’auteur, recherchés par les agences de com-

edia design métiers d’avenir munication qui regrettent souvent le manque de créativité de leurs graphistes. Les directeurs artistiques sont d’ailleurs très prisés et bien rémunérés. Un directeur d’agence nous avoue même que les meilleurs sont parfois mieux payés que les DG ! C’est un secteur où le chômage est rare. La plupart des graphistes restent salariées d’agences de communication ou de publications presse. Quelques-uns, des seniors, font le choix du freelance, mais ce sont là des exceptions. l

L’image autrement La communication visuelle change de forme et s’insère dans de nouveaux media. Le Mobile Film Festival qui a eu lieu pour la première fois à Casablanca en 2009, après Paris et Berlin, confirme cette tendance. Le concept, 1 mobile, 1 minute, 1 film, encourage la création et l'originalité puisque tout le monde peut concevoir une vidéo et l’envoyer sur le site du Festival. La première édition a ainsi reçu près de 150 films visionnés plus de 50 000 fois. Le jury présidé par le réalisateur marocain Nour-Eddine Lakhmari a délivré les prix du meilleur film, du meilleur scénario, mais aussi du meilleur film des étudiants en école d’audiovisuel. De même, le Festival International d’Art Vidéo qui en est à sa 17ème édition à Casablanca, ouvre ses

portes à de nouveaux médias. Le mobile y est présent avec des ateliers « Video one minute » et avec des projections, « The one minute movie ». Et Les créations graphiques sont nombreuses, présentées en projection sur des vitrines de magasins ou diffusées en montage vidéo sur des TV. La consommation d’images a donc largement dépassé l’utilisation des médias traditionnels presse/TV. l

Le département en chiffres •2 filières •34 étudiants en 2009/2010 •ateliers d’artistes et de graphisme équipés d’unités MAC PRO et IMAC •1 atelier de sérigraphie •1 salle informatique PC en libre service •1 médiathèque, espaces d’exposition

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prix

primée >L’ESAV à Dubaï

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itus Nemeth a fait participer ses étudiants, lors de son premier atelier, à un concours de création typographique. La société de logiciels WinSoft International organisait un concours de typographie arabe, autour d’un de ses logiciels Tasmeem, pour promouvoir les valeurs de collaboration et d'échange, dans le cadre de « 2010, année internationale du rapprochement des cultures », proclamée par l'UNESCO. La mission : créer un visuel en arabe. Pour cette première expérience, les étudiants se sont d’emblée investis. Le concept des lauréats était « de créer une métaphore entre le rapprochement des cultures et l'arbre. Ce dernier peut, en effet, contenir plusieurs feuilles de diverses formes et tailles, mais toutes de la même origine. » Mohamed Amine Tahour et Mohamed Ait El Mahdi Lmoddan ont remporté le 5e prix pour « Origins : Ossouls ». C’est d’autant plus motivant pour ces apprentis typographes que le concours était ouvert également aux professionnels.

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a typographie en général, enseignée dès la 1e année par Loic Le Gall, graphiste typographe parisien, a pour objectif de familiariser les étudiants avec les caractères, tant du point de vue technique que créatif. Une des vocations, explique Florence Robert, directrice du département, est « d'élargir le champs de la recherche typographique latine ou arabe. Apprendre son fonctionnement, les règles et les usages. Il s’agit de la décomposer pour mieux la comprendre». Pour faire vivre le laboratoire, dès la 2e année, deux intervenants étrangers ont travaillé avec les étudiants : Brahim Boucheikha, né à Agadir, directeur artistique chez Dragon Rouge à Paris et Titus Nemeth, chercheur typographe autrichien. Tous deux voient dans ce laboratoire, une formidable opportunité pour les étudiants de découvrir et de comprendre la typographie et son utilisation, mais également pour les Marocains, de reprendre possession de leur écriture et d’approfondir la mixité caractère latin et arabe.

Titus Nemeth chercheur typographe

Pour Titus Nemeth, un des intérêts de ce laboratoire est qu’il est « marocain ». En effet, pour lui qui a déjà enseigné au Qatar, dans une université affiliée à une université américaine, la force de l’ESAV est son indépendance et son champ d’expérimentation qui s’effectue dans un contexte arabe, libéré de toute influence. Il rappelle que cet enseignement est une discipline encore jeune puisque le travail autour du caractère arabe n’a véritablement commencé qu’il y a un siècle alors que la typo latine existe depuis 500 ans. Une jeunesse qui laisse la créativité et l’expérimentation particulièrement ouvertes, d’autant qu’à ce jour, «très peu de gens bénéficient d’une vraie formation en graphisme et typographie spécialisés en typographie arabe. Seule une quinzaine de chercheurs s’est spécialisée en typo arabe »

rappelle Titus. Et d’ajouter, «les premières tentatives viennent d’Europe. Avec ce laboratoire, les prochaines peuvent venir du Maroc… » La vocation à terme de ce laboratoire est que les étudiants se réapproprient leur écriture et créent de nouvelles typographies arabes. « Mais dans la typographie, il ne s’agit pas uniquement de création de caractères isolés. Elle doit pouvoir s’utiliser pour les logos, les documents publicitaires mais aussi en Web design. Il faut donc s’interroger sur la cohérence des lettres, de la chaîne ». La typo est en effet un outil qui sert à des tâches différentes, dans de multiples circons-


Typographie : latine vs arabe Le département Design graphique – Media design de l’ESAV Marrakech dispose d’un laboratoire tout à fait singulier, tant au niveau de la région que du reste du monde : un laboratoire expérimental de typographie arabe.

tion Par Karine Bertonnet

tances, sur différents supports. Titus insiste sur le fait qu’il existe « un réel besoin, puisqu’on observe une perte des connaissances et de culture des spécificités de l’écriture arabe ». L’avenir est donc prometteur.

Loïc Le Gall graphiste et typographe L’idée est de leur faire découvrir différents aspects, de planter le décor des enjeux du texte et de la lettre. En 1e année, l’accent est mis sur la lettre et le mot, même si les étudiants gèrent déjà un peu de texte. Loïc Le Gall est très intéressé par le bilinguisme « ce qui m’intéresse bien sûr, ce sont les origines communes des alphabets latin et arabe ». Le premier atelier a d’ailleurs consisté à créer une double lettre latine et arabe. Un travail qui a étonné les étudiants, « mais au moment de l’exposition de leurs travaux, ils ont compris qu’il y avait un mariage heureux, réussi et équitable entre les caractères arabe et latin. Ils en ont

tout d’abord travaillé la calligraphie, le geste. Comme c’est la même main qui a tracé les deux lettres, on arrive à faire converger les deux structures de manière vraiment harmonieuse. » « C’est un luxe d’aborder la typo en 1e année » reconnaît Loïc. Les étudiants peuvent ainsi « nourrir leur réflexion depuis plus longtemps, en même temps que celles des images, ce qui permet d’aborder ensuite le mariage des deux, la mise en page, de façon cohérente. Sinon le texte est utilisé comme un side-car qui arrive de façon fastidieuse. La réflexion texte image est plus intégrée. C’est essentiel, surtout dans un bi alphabétisme comme au Maroc».l

Graphiste : professionnel de la communication, le graphiste conçoit des solutions de communication visuelle. Il travaille sur le sens du message à transmettre à l'aide de formes sur tout type de supports. Ses connaissances reposent sur la typographie, l'usage des signes et des images, l'art de la mise en page. Il peut s'exprimer dans le domaine de l'édition, de l'interactivité (web, multimédia), de l'illustration, de l'animation (motion design). Infographiste : technicien des images numériques (2D, 3D, PAO, web…), l'infographiste finalise le travail du graphiste à l'aide de l'outil informatique. Il utilise des logiciels spécifiques pour la mise en page, la retouche de photos et d’images, le dessin vectoriel, la création de sites Internet, etc. Ce métier est né avec l’avènement de l’informatique à la fin des années 70.l

Entre ornements traditionnels et typographie contemporaine Loïc Le Gall a emmené les étudiants à Dar Bellarj. Maison traditionnelle au cœur historique de la médina. Leur mission première était de faire un relevé d’un zellige traditionnel. De retour à l’école, ils ont dû, en décomposant cette grille traditionnelle, créer leur propre typographie. Résultat : « une typo qui résonne de manière très contemporaine, sur une structure ultra traditionnelle » s’enthousiasme Loïc. L’intérêt de cet atelier est que « les étudiants inventent leur propre modernité, entre plusieurs codes, entre culture traditionnelle et influences modernes. Nous sommes vraiment à la croisée des chemins ». Les livrets produits retraçant la démarche expérimentale jusqu’à la typographie finale attestent de la créativité et de la modernité des étudiants. l


10 >>interview Par Karine Bertonnet

>>etiennerobial Etienne Robial est artistiquement prolixe. Il est particulièrement connu dans le monde du graphisme, pour avoir créé et enrichi pendant 25 ans, l’identité visuelle de Canal +, mais également pour avoir conçu l’habillage de M6. Depuis 2008, il est le parrain de la 1e promotion du département Design graphique - Media design de l’ESAV.

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ous êtes le parrain du département Design graphique - Media design de l’ESAV de Marrakech. Qu’est-ce qui vous a poussé à accepter ? Parce que c’est une idée formidable ! Spontanément, l’idée m’a plu. Etre parrain de ce département d’un germe qui pousse dans une école orientée cinéma dans un premier temps est enthousiasmant. Le fait que ce soit une fondation, que je connaisse Florence Robert, qu’il y ait Vincent Melili et son sens du partage… Même le bâtiment architectural est intéressant ! De plus, j’enseigne à Paris, mais uniquement en 5e année. C’est donc passionnant de pouvoir sui-

vre des promotions de leur arrivée jusqu’à leur sortie de l’école. Quelles sont les opportunités de carrière pour les étudiants de l’ESAV ? C’est un métier relativement récent qui est arrivé avec les nouvelles technologies et Macintosh. Tous les graphistes travaillent sur Macintosh et 3 logiciels incontournables : In design, Photoshop et Illustrator. Et également Xpress pour la presse. Il s’agit de présenter le mieux possible l’objet, le propos, l’image… La problématique graphique est partout. Tout est possible. Livres, magazines, affiches, habillage TV, signalétique routière, menus de restaurants… Les possibilités sont énormes dans ces métiers du gra-

phisme. Mais elles ne se trouvent pas forcément là où vous êtes. L’enjeu est de donner envie aux commanditaires. Je prends souvent l’exemple d’une société de déménagement. Si elle n’a que 3 camions, mais qu’ils sont identiques, avec les mêmes codes couleurs, la même typographie, on a l’impression finalement qu’elle dispose d’une multitude de camions. Un simple transporteur peut donc trouver de l’intérêt dans les métiers du graphisme. Il faut simplement le convaincre. Au Maroc, les enjeux sont importants dans la production locale. En presse, pour les produits touristiques, la téléphonie… C’est précisément là où il y a un espoir. Il s’agit de penser un graphisme marocain, une écriture marocaine, destinés au Maroc. L’ESAV développe tout un travail autour de l’écriture arabe avec le laboratoire expérimental de typographie arabe, cher à Florence Robert. Là, l’école est en plein dans sa vocation. Nous retrouvons la même problématique dans le cinéma : former des cinéastes marocains, qui feront des films avec une identité marocaine afin qu’ils soient reconnus, identifiés, comme tel.

Si vous deviez résumer aux étudiants de l’ESAV, comme aux vôtres, la mission du graphiste, que diriez-vous ? Ce que j’ai l’habitude de dire aux étudiants, c’est : les métiers tout faits existent, et l’on ne vous attend pas. En revanche, c’est un secteur où l’on peut et où l’on doit

inventer des formes ou des assemblages nouveaux. J’ai été éditeur de livres, j’ai également fait beaucoup de presse notamment des numéros 0, des gabarits, des grilles de presse (Télérama)… J’ai une véritable soif d’innover, de lancer des choses improbables avec un taux de réussite pas forcément élevé d’ailleurs ! Mais ce n’est pas l’essentiel, c’est la problématique qui est intéressante. Il faut créer les métiers et les opportunités pour accomplir son métier de façon pleinement satisfaisante.l



Avis du pro

Ahmed El Maanouni >réalisateur et professeur de réalisation

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Le cinéma de demain

L’ESAV ne peut pas apporter le talent, ni un point de vue sur le monde, mais elle peut apporter une maîtrise professionnelle. Maîtriser l’outil, que ce soit au niveau de l’image, du son ou de la grammaire cinématographique. Apprendre à raconter une histoire avec des images et des sons. Apprendre des réflexes de travail en équipe et une exigence professionnelle. J’ai déjà pris des étudiants de l’école sur des tournages professionnels et ça s’est extrêmement bien passé. Le niveau de formation est bon. L’ESAV se situe à un niveau comparable aux écoles européennes. C’est une plus-value pour le cinéma au Maroc, au Maghreb et en Afrique. Le cinéma de demain est probablement en train d’être créé dans ses murs ! »l

L’industrie de l’image en plein essor ! Un cadre institutionnel encourageant un public en demande, une production audiovisuelle et cinématographique en nette évolution et des formations de plus en plus professionnelles. Au bout de dix ans de réformes, l’industrie de l’image au Maroc est enfin sortie de l’impasse.

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ans le plus beau pays du monde, un secteur a le vent en poupe : l’audiovisuel ! Et pour une fois tout le monde s’accorde à le dire. Le ministre de la Communication, Khalid Naciri, déclarait dans une interview en 2009 « Le paysage audiovisuel national évolue en profondeur ». Il citait à l’appui les nombreux changements ayant conforté le secteur : réformes juridique et réglementaire, mise en place d’une instance de régulation, adoption de cahier des charges pour les opérateurs, présence de 10 chaînes TV et 30 radios, lancement de la TNT et mise à niveau des ressources humaines… La production audiovisuelle peut donc compter sur un avenir souriant, surtout que la pré-

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férence nationale est inscrite dans le cahier des charges de toutes les chaînes : 30% de leur budget doit être consacré à la production audiovisuelle marocaine. Par exemple, 2M est obligée chaque année de diffuser des produits 100% nationaux à raison de quinze téléfilms, quatre séries ou feuilletons, dix pièces de théâtre et dix documentaires. Du côté du Centre Cinématographique Marocain, le même engouement est de mise. Le constat 2009 est plus que positif pour Nourredine Saïl, directeur du CCM. En effet, le Maroc a produit sur cette année 15 longs-métrages et une cinquantaine de courts, l’avance sur recettes a bénéficié d’une enveloppe de 52 millions de dirhams, soit 80% de plus qu’en 2006. Et les spectateurs ont été au rendez-vous puisque les films nationaux ont totalisé le plus grand nombre d'entrées, loin devant des productions étrangères : un long-métrage national attire en moyenne plus de

13 000 spectateurs contre 4 000 pour un film hollywoodien, c'est-à-dire 214 400 entrées pour « Casanegra », 179.300 entrées pour « Amours Voilées » et 106.000 pour « Ex-Chamkar ». Certes, quelques lacunes sont encore bien visibles. La qualité

des productions audiovisuelles, à la télé comme au cinéma, reste bien faible, et c’est surtout la quantité d’œuvres et la rapidité de production qui sont encouragées. Pour les ressources humaines, les profils se diversifient, mais il manque toujours de vrais professionnels de l’image et du son, capables de maîtriser les dernières techno-


Par Stéphanie Mollé

quatre œuvres audiovisuelles de qualité: deux documentaires et deux fictions courtes, tournés en numérique. Et cette année, l’école a annoncé l’ouverture de deux formations supérieures bac +5 : un Master Production et un Master Réalisation. De haut niveau, ces cursus vont plonger les étudiants sélectionnés dans des situations concrètes, ancrées dans la réalité professionnelle locale. Pour Vincent Melilli, «Notre ambition est de faire exister des compé-

tences créatives au Maroc. Nos Masters sont des passerelles qui vont faire passer des gens qui ont la maîtrise d’un langage, la maîtrise de procédures, vers de multiples applications pour les nouveaux médias. L’école fait exister des compétences et des manières d’être qui vont permettre aux étudiants d’intégrer n’importe quel métier créatif ». Les étudiants sortant de l’ESAV peuvent ainsi choisir d’emprunter

©2009ESAVCathyHilal

logies de tournage, avec la caméra Red One par exemple, ou de montage. Heureusement depuis 2006, l’Ecole Supérieure des Arts Visuels de Marrakech propose quatre filières bac +4 : la réalisation, le son, l’image, le montage. Mais pour pénétrer dans cette prestigieuse école, il faut montrer patte blanche : une quarantaine d’étudiants est sélectionnée chaque année, après avoir réussi le fastidieux concours d’entrée. Au programme : constitution d’un

tout a changé : j’ai découvert le monde du cinéma et j’ai travaillé sur des films. Je veux toujours être ingénieur son, mais plutôt sur des tournages. Et en ce qui concerne l’animation, eh bien je suis devenue animatrice pour la Web TV de l’école ! ». C’est toute la volonté de cette école qui s’attache à donner les bases techniques à ses étudiants, pour les rendre ensuite plus inventifs et originaux, libres de transgresser les règles apprises, si le but ultime est la création de nouvelles choses. Car

Notre ambition est de faire exister des compétences créatives au Maroc dossier de candidature, concours écrit, épreuves de créativité, entretien avec un jury. «Le principe de la sélection, c’est d’essayer de repérer des talents, en mettant en avant tous les aspects de créativité», explique Vincent Melilli, directeur de l’ESAV Marrakech. La formation très complète permet à chaque étudiant de sortir de l’école avec une vraie expérience professionnelle, grâce aux stages effectués, ainsi qu’avec

une filière, tout en sachant en maîtriser une autre. C’est le cas de Sanaa Fadel, 22 ans, lauréate en 2009 de la 1e promotion filière son. Cette jeune fille tout sourire, partage son temps pour suivre ses deux passions : « Au début, j’étais musicienne et je voulais devenir ingénieur son de la scène pour enregistrer de la musique. Je voulais aussi être animatrice TV en parallèle. Puis, pendant ma formation,

pour déconstruire, il faut d’abord savoir construire ! l

Quelques chiffres • 4 filières • 1e promotion sortie en mars 2010 • 106 étudiants en 2009/2010 • 1 salle de cinéma de 210 places • 1 studio photo • 17 salles de montages • 2 plateaux de tournages • 1 auditorium de mixage • 1 studio d'enregistrement...

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L’avis des pro

ahmed arfaoui >Directeur artistique

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de TelQuel

En presse, l’infographiste doit bien comprendre ce qu’est une charte graphique et doit être capable de la suivre. On peut appeler ça : faire de la mise en page tout en respectant la maquette. Il doit bien lire ce qu’il est en train de monter et surtout ce qu’on appelle le premier niveau de lecture (Surtitres, titres, chapeaux, intertitres…). Et bien sûr maîtriser l’équation « un maximum de qualité dans un temps limité » ! Le diplômé sera d’ailleurs obligé de faire un stage pour s’adapter au rythme infernal de la presse écrite ! Une belle maquette a be-

soin d’infographistes pour bien la comprendre, la respecter, mais aussi la faire évoluer. On n’en trouve pas assez au Maroc. Il y a notamment un grand besoin dans la presse arabophone. Quelques publications sollicitent encore la France ou les Français installés au Maroc pour la réalisation de leur maquette. Tout simplement parce que les titres de presse français sont bien présentés. Sauf que ces gens oublient que la France en est arrivée là en valorisant ses services techniques et artistiques… » l

Ça rapporte combien ? • Débutant en presse : 5 000 à 8 000 dh/mois • Confirmés en presse : 15 000 dh/mois • Les meilleurs DA presse : 20 000 à 30 000 dh/mois

L

>>médias Par Karine Bertonnet et Stéphanie Mollé

Abdellah El Fakir responsable du département 2D & 3D, Sigma technologies

« Les étudiants doivent s’informer en dehors de l’école, être curieux et très motivés. La technique est importante, mais ils ne doivent pas négliger les recherches personnelles et développer leur sensibilité à la couleur, la typo, la mise en page, le dessin… En images de synthèse, nous travaillons sur beaucoup de projets de films publicitaires, mais également sur des fictions. Un spot demande un vrai travail d’équipe avec une dizaine d’infographistes pour un spot de 30’ ! Chacun se concentre sur une tâche très spécifique : lumière, modélisation… Ces projets doivent être réalisés dans des délais très serrés. C’est rémunérateur, mais également pénible ! Les films, en revanche, demandent moins de ressources et offrent plus de temps. La 3D n’existe que depuis une douzaine d’années au Maroc. Tout reste à faire. Il y a beaucoup d’opportunités et pas seulement en publicité ou en

Ça rapporte combien ? • Débutant : 7 000 dh/mois • Confirmés : 13 000 à 15 000 dh/mois • Les meilleurs DA : 20 000 à 40 000 dh/mois

cinéma, mais également dans les jeux vidéo, l’architecture, la médecine… »l

grat, car dans un film, on se souvient du réalisateur, des acteurs, mais jamais du producteur ! Il ne faut donc pas avoir un ego surdimensionné pour faire ce métier. Ce qui est vraiment dommage, « Les missions d’un producteur c’est qu’au Maroc, il n’existe pas sont simples : trouver des encore de « Creative Producer », sources de financement natiocontrairement au Canada ou aux nales ou internationales pour Etats-Unis. Ce producteur pas faire exister le cinéma. La procomme les autres accompagne duction est souvent un rôle inle réalisateur dans toute sa démarche. Il est totalement impliqué dans la réalisation du Ça rapporte combien ? film et a le droit de donner des conseils, depuis la fina• Secrétaire de production : lisation du scénario jusqu’à 4500 dh/semaine (Barème des salaires du CCM) la postproduction, en pas• Directrice de production : sant par la réalisation. Le tra8 000 dh/semaine (Barème des vail fonctionne sur un salaires du CCM) rapport de confiance totale • Producteur : avec le réalisateur. C’est 10 à 15% du budget général du film beaucoup plus intéressant. »l

Yasmine Haddoumid Productrice TV et Directrice de Production Cinéma




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