Avant-propos
The mappae mundi exist in scores of manuscripts and much work needs to be done before secure generalizations may be based upon them.
Denys Hay, Europe, the emergence of an idea (1957)
L’expression mappa mundi ou mappamundi désigne des représentations soit de la terre habitée (ou œcumène), soit l’ensemble de la sphère terrestre, sous forme diagrammatique ou détaillée 1. Les diagrammes illustrent des notions, essentiellement le partage de l’œcumène en trois parties, les mappemondes détaillées transposent la réalité spatiale sous forme figurée en montrant des réalités topographiques. Ce recueil renferme près de huit cents descriptions de mappae mundi présentes dans plus de cinq cents manuscrits latins datant du viiie au xiie siècle, accompagnées, autant qu’il a été possible, des reproductions des pages où elles figurent. Il ne comprend pas les cartes célèbres du Commentaire sur l’Apocalypse de Beatus de Liébana qui a fait l’objet dans les dernières décennies de fac-similés accompagnés d’études approfondies2
Dans l’Antiquité latine, le substantif mappa n’apparaît que dans le Corpus agrimensorum où il s’applique à la représentation graphique « à grande échelle » (pour employer une expression anachronique) de territoires centuriés, dessinée vraisemblablement sur tissu. Les cartes de régions ou du monde habité sont habituellement appelées tabula, pinax, situs depictus, orbis terrarum depictus. L’emploi de « mappa » dans l’expression médiévale « mappa mundi » témoigne d’un glissement de sens significatif. L’usage, au Moyen Âge, renvoie en
1 Vue d’ensemble par E. Edson, The world map 1300-1492. The persistence of tradition and transformation, Baltimore, 2007. Analyses détaillées de mappae mundi par N. Bouloux , « L’espace habité », dans P. Gautier Dalché (dir.), La Terre. Connaissance, représentations, mesure au Moyen Âge, Turnhout, 2013 (L’Atelier du médiéviste, 13), p. 259-441.
2 Voyez S. Sáenz-López Pérez, The Beatus maps. The revelation of the world in the Middle Ages, Burgos, 2014.
effet à des représentations du monde habité ou du globe terrestre, donc « à petite échelle ». C’est à l’époque carolingienne que le terme, paré du prestige attaché aux réalisations de la technique romaine et rencontrant les prétentions de l’empire à l’universalité, fut associé aux images de l’orbis terrarum ou du globe tout entier. Par la suite, mappa mundi fut souvent employé pour désigner tout type de carte, de quelque échelle qu’elle fût, et même des textes de géographie descriptive : l’expression devint canonique, la représentation cartographique ayant imprégné l’ensemble de la culture, en particulier de la culture textuelle.
Les représentations de l’œcumène affectent la forme d’un cercle divisé en trois parties correspondant aux partes de l’orbis terrarum, Europe, Asie, Afrique. Des variantes complexifient parfois ce schéma. Contrairement à ce qui est souvent affirmé, elles ne sont pas toujours orientées à l’est, les régions orientales où est traditionnellement localisé le paradis terrestre. Elles ne sont pas toujours centrées sur Jérusalem. Considérer toutes ces figures comme des images à contenu principalement ou exclusivement religieux est une simplification indue. Quant aux représentations de la sphère terrestre, elles expriment par leur contenu les rapports établis avec les phénomènes cosmiques issus des spéculations cosmographiques antiques. La figure la plus courante est un hémisphère partagé en cinq zones climatiques limitées par les cercles remarquables. Le nord est généralement en haut. Plus rarement, la seule œcumène est divisée en climata, c’est-à-dire en bandes définies par la durée moyenne du jour le plus long, façon d’exprimer la latitude. Les diagrammes, par leur structure simple, sont aptes à recevoir des compléments de toute sorte.
Ils peuvent être remplis de listes de toponymes distribués selon leurs positions à la surface de l’orbis terrarum. Les diagrammes des zones accueillent des informations topographiques ; ils distribuent parfois les trois parties de l’œcumène dans la zone tempérée septentrionale et les dessinent de façon « réaliste ». Chaque ordonnateur de manuscrit pouvait ainsi décider d’ajouter au diagramme qui lui servait de modèle des informations puisées dans d’autres sources. Les diagrammes sont donc d’une plasticité remarquable, ce qui traduit l’intensité et la complexité des réflexions géographiques de ceux qui les faisaient dessiner. C’est tout un aspect fondamental de la culture et de l’enseignement géographique du Moyen Âge qui se révèle par l’étude précise de ces documents et des manuscrits où ils sont placés, dont certains sont des vade-mecum rassemblés par des maîtres.
L’entreprise dont sont livrés ici les résultats a pris forme graduellement il y a près de quatre décennies. Les instruments de travail dont on disposait alors étaient insuffisants pour mesurer l’importance de cet élément de la vie intellectuelle du Moyen Âge.
Lors du Congrès international de géographie tenu à Lisbonne en 1949, l’Union géographique internationale avait décidé de créer une « Commission des cartes anciennes » chargée d’en dresser l’inventaire, préalable à un corpus de fac-similés qui n’a jamais paru. La proposition émanait d’un savant enthousiaste, Marcel Destombes (1905-1983) qui fut le principal rédacteur de l’inventaire paru en 1964, limité pour l’essentiel à la période 1200-15003 L’introduction du volume indiquait que le matériau principal avait été recueilli grâce « aux réponses à des circulaires envoyées aux bibliothèques, à une active correspondance et aux recherches personnelles des membres de la Commission 4 ». Marcel Destombes eut toutefois l’heureuse initiative d’y adjoindre une liste sommaire des mappemondes antérieures à 1200 établie par ses soins, à partir de publications antérieures, d’informations provenant des bibliothèques et de ses propres recherches. Le chapitre II de l’ouvrage, après une introduction générale sur les mappae mundi médiévales, donnait ainsi, avec des indications
3 M. Destombes, Mappemondes A.D. 1200-1500. Catalogue préparé par la commission des cartes anciennes de l’Union géographique internationale, Amsterdam, 1964 (Monumenta cartographica vetustioris aevi A.D. 1200-1500, I).
bibliographiques limitées, « la localisation précise, le type et les dimensions de plus de 332 mappemondes insérées dans 283 manuscrits5 ».
Les défauts de cette liste – et de l’ensemble du volume – étaient nettement mais très incomplètement signalés. Le plus évident tenait aux erreurs d’appréciation sur la date des manuscrits provenant pour l’essentiel des catalogues. Il n’était pas certain, d’autre part, que les membres de la commission, et Marcel Destombes lui-même, aient été assez versés dans la paléographie et la codicologie pour que les données qu’ils établirent fussent totalement fiables, même compte tenu de l’état de ces disciplines à l’époque6 Plus grave, on constatait des erreurs de cote et des imprécisions en grand nombre quant aux œuvres où apparaissent des cartes et à leurs auteurs.
Mais surtout, l’ouvrage reposait sur l’idéologie naïvement progressiste de la science qui était alors encore en vigueur, Certes, Robert Skelton prenait soin d’affirmer, dans une introduction générale, que les cartes du Moyen Âge (« en particulier celles des xiii e et du xiv e siècle ») sont « des documents importants pour l’histoire de la culture occidentale », mais il tenait qu’elles sont, « dans une large mesure, des constructions de l’esprit » – mais toute carte n’est-elle pas une « construction de l’esprit » ?, bien que, selon lui, à partir du xiiie siècle, la « connaissance expérimentale » eût occupé une part de plus en plus importante dans leur construction 7. Cette épistémologie sommaire n’était pas de nature à mettre au premier plan les mappae mundi comme documents d’histoire intellectuelle, culturelle ou sociale. Destombes reprenait de plus, en les subtilisant à l’extrême, des tentatives antérieures de « classification » des mappemondes en familles, divisions, genres et espèces, à l’imitation des sciences naturelles8.
5 Selon un trait caractéristique de la méthode de Destombes, on apprend dans une note (p. 28) que ce nombre doit être complété de onze autres manuscrits d’auteurs actifs au xiie siècle (Lambert de Saint-Omer, Guillaume de Conches), mais dont les manuscrits les plus anciens ont été exploités dans le chapitre III, consacré aux mappemondes datées 12001500 (respectivement p. 115 et 99-101, à l’inverse de l’ordre chronologique).
6 Un exemple topique est fourni par l’introduction de Clara E. Le Gear aux cartes des manuscrits du Bellum Jugurthinum (ibid., p. 65 sq.).
7 Ibid., p. xv
8 Voir une critique développée de cette approche chez P. Gautier Dalché , « Mappae mundi antérieures au xiiie siècle dans les manuscrits de la Bibliothèque nationale de France », Scriptorium, 52, 1998, p. 102-162.
Disposition des notices
Les notices adoptent une disposition systématique, certaines catégories pouvant être absentes.
Viennent tout d’abord les données relatives au manuscrit : 1. cote ; 2. éléments codicologiques ; 3. contenu textuel.
Suivent les données relatives à la mappa mundi présente dans le manuscrit : 4. date et origine ; 5. description de la figure ; 6. légendes ; 7. couleurs ; 8. décoration ; 9. vignettes ; 10. toutes particularités de la figure ; 11. toutes données intéressantes relatives au manuscrit ; 12. bibliographie ; 13. reproductions.
Le contenu de ces catégories, la façon dont elles ont été nourries ainsi que leurs limites nécessitent quelque éclaircissements.
1. Cote
Les noms des villes, des bibliothèques sont indiquées dans la langue originale. Le terme « bibliothèque » a été préféré au barbarisme « médiathèque » usité depuis peu pour identifier des institutions municipales. Les noms des fonds sont généralement abrégés selon l’usage des bibliothèques.
Les cotes des manuscrits disparus sont entre crochets.
Les manuscrits examinés directement sont spécifiés par le signe •. La plupart des autres ont été vus sur microfilm.
Chaque manuscrit est identifié dans la marge par un sigle formé d’une abréviation rappelant la ville (et accessoirement le fonds) où il est conservé, affectée d’un numéro (par exemple Par1, Par2, Par3 …). Les sigles sont repris dans les index à la fin du volume (objets et modes de représentation ; origine des manuscrits ; table chronologique ; copistes et annotateurs ; commanditaires, donateurs, possesseurs ; auteurs et textes anonymes).
2. Codex : éléments de nature codicologique
Ils comprennent les renseignements suivants, certains étant absents, principalement pour des manuscrits consultés sur microfilm ou encore, dans quelques cas, du fait d’un examen rapide :
le nombre total de feuillets du manuscrit ou, dans le cas de manuscrits hétérogènes, de l’élément codicologique dont le numéro d’ordre dans l’ensemble du codex est précisé. Ces indications proviennent pour l’essentiel des catalogues et de la bibliographie afférente au manuscrit. Les compléments postérieurs sont notés.
les dimensions en millimètres du manuscrit et, entre parenthèses, de la justification ; le nombre de colonnes s’il y a lieu et le nombre de lignes par page ; – la date et l’origine du manuscrit. Ces deux derniers renseignements sont exprimés de façon succincte. Lorsque des données précises manquent, seul le pays d’origine est indiqué. Les ex-libris, les notes de possession et les mentions dans les catalogues de bibliothèques sont relevés.
3. Texte : contenu textuel (ou figuratif dans le cas de diagrammes)
Dans de nombreux cas, et en particulier pour les manuscrits très volumineux et de contenu varié, celui-ci n’est pas énuméré de façon exhaustive. Seul le texte où est insérée une mappa mundi et les textes proches ont été relevés de façon à rendre perceptibles les liens entre le contenu figuratif et le contenu textuel. La présence de diagrammes de nature différente est notée, de même que la présence de gloses attestant l’usage du manuscrit dans un cadre scolaire (au sens large), leur situation en marge ou entre les lignes, leur
abondance. Les gloses en des langues autres que le latin sont signalées.
4. Date, origine et situation de la mappa mundi
Il arrive que des mappae mundi aient été ajoutées après la confection du manuscrit, soit qu’un feuillet supplémentaire ait été inséré, soit qu’une main postérieure ait tracé le dessin ou l’ait complété. La date et l’origine de la carte et éventuellement celles des compléments sont donc spécifiées à la suite des données précédentes, bien qu’il soit la plupart du temps difficile de parvenir à une conclusion raisonnable.
La situation de la mappa mundi dans le codex est ensuite exprimée par le numéro du feuillet ou de la page dans le cas de manuscrits paginés. La place de la mappa mundi dans la justification ou la page est complétée par l’estimation de la surface occupée (en nombre de lignes lorsqu’elle est insérée dans le texte). Il est enfin fait référence au passage du texte qu’illustre la figure, ou au passage le plus proche. S’il y a lieu, la nature des autres diagrammes occupant la page est précisée.
Quand cela a été possible, la ou les mains responsables du dessin ont été identifiées.
5. DESCR. : description du dessin
Deux types généraux de représentations sont distingués : orbis terrarum (c’est-à-dire l’œcumène) et sphère terrestre. Lorsque les représentations s’écartent de ces types, elles sont décrites en détail.
A. Les représentations de l’orbis terrarum affectent principalement trois formes. Chacune d’entre elle est caractérisée de façon similaire sauf exceptions justifiées par des formes particulières :
– T dans un cercle ou un anneau (ou plusieurs) est la forme la plus courante. La circonférence ou l’anneau représente l’océan qui entoure la Terre habitée ; elle est divisée en trois partes (l’emploi fréquent du terme « continent » dans l’historiographie est un anachronisme) par un « T » dont la hampe représente la Méditerranée, les bras le Tanais et le Nil qui font limite entre l’Europe et l’Asie d’une part, l’Afrique et l’Asie d’autre part. En général, l’Asie occupe une moitié (supérieure dans le cas d’une orientation à l’est), l’Europe et l’Afrique se partagent également l’autre moitié. Ce découpage
correspond à la division canonique des partes rencontrée dans les textes géographiques depuis l’Antiquité.
– Y dans un cercle ou un anneau (ou plusieurs) désigne des cartes où la partie supérieure de la hampe et le bras gauche (dans le cas d’une orientation à l’est) du « T » sont remplacés par deux bandes obliques formant un « Y » qui représentent le palus Méotide et le Tanais ; cette forme est d’origine hispanique ; – les mappae mundi détaillées ont des formes variables (circulaires, ovales …) remplies de contours réalistes ou peudo-réalistes et de données topographiques et de toponymes nombreux. Elles sont décrites le plus précisément possible.
B. Les représentations de la sphère se divisent en trois catégories selon l’objet représenté et le mode de représentation :
– Hémisphère (dans un ou plusieurs anneaux) : représentation des cinq zones climatiques et de leur habitabilité (septentrionale froide, septentrionale tempérée, torride équatoriale, méridionale tempérée, méridionale froide), accompagnée parfois du zodiaque. Dans le cas des mappemondes du Commentarii in Somnium Scipionis de Macrobe ou influencées par ce texte, la zone torride peut être totalement ou partiellement occupée par un océan qui fait le tour de la Terre. Il rencontre à l’est et à l’ouest un océan méridien situé perpendiculairement et passant par les pôles ; les différents courants produits par ces masses d’eaux provoquent ce que Macrobe appelle des refluxiones (var. reversio, refusio), origine des marées. Ces images intègrent parfois des éléments topographiques et toponymiques relatifs à l’œcumène, comme la tripartition de la zone tempérée septentrionale ou de la moitié septentrionale de l’hémisphère. Elles comportent aussi parfois des contours réalistes ou pseudo-réalistes ;
– Zones en projection polaire se réfère à un type de représentation des zones où la sphéricité de la Terre est figurée de façon illusionniste comme si elle était vue depuis le pôle. Lorsqu’il est complet, il est accompagné d’une légende où est utilisé le terme moira (gr. μoῖρα, « part », « portion », employé au sens de « degré » dans la Géographie de Ptolémée) relatif à l’extension de la zone polaire arctique, qui a généralement été mal compris par les copistes ;
Climata : représentations de sept bandes parallèles divisant l’œcumène de l’équateur au cercle polaire arctique, présentes dans les Dialogi de Petrus Alfonsi.
Pour chacun de ces deux grands types, ces caractères sont suivis de l’orientation de la carte (à savoir le point cardinal situé au sommet) et de son diamètre en millimètres. Lorsque la mappa mundi est insérée dans un diagramme plus général (par exemple les diagrammes De concordia maris et lunae), les dimensions de ce dernier peuvent être notées.
6.
. : nomenclature
Autant qu’il est possible, les légendes sont transcrites de façon ordonnée en distinguant les vents, souvent à l’extérieur de la circonférence ou dans l’anneau, puis chacune des partes ou des zones.
Elles sont séparées par le signe ||.
On a écrit « mediterraneum mare » et non pas « Mediterraneum » étant donné le statut ambigu de l’adjectif.
Les sources textuelles de certaines légendes significatives sont identifiées.
Dans le cas des représentations macrobiennes de la sphère, les quatre légendes concernant les refluxiones qui courent autour du cercle, presque toujours identiques, n’ont pas été développées et sont indiquées par « refluxio… » (ou un équivalent).
L’emploi des capitales dans les légendes est exprimé par de petites capitales.
On n’a pas cherché à reproduire les « e » cédillés. Les lettres illisibles ou les abréviations sont restituées entre crochets droits.
7. RUBR. : rubrication
Toutes les couleurs employées ; les éléments colorés sont spécifiés.
8. DÉC. : décoration
Tous les éléments du dessin qui visent à l’orner (figures humaines, animales, végétales, géométriques) ou à représenter graphiquement des réalités topographiques génériques (lignes ondulées pour les eaux …).
9. VIGN. : Vignettes
On place sous cette rubrique les éléments figuratifs qui visent à représenter des réalités topographiques spécifiques (cités, montagnes …).
10.
PART. : particularités
Un grand nombre de mappae mundi offrent des caractères originaux par rapport au type, comme la forme et la division variables dues à la place du « T » dans le cercle, la disposition des zones, la forme de l’œcumène dans la zone tempérée septentrionale, etc.
11. Nota Toutes informations sur l’histoire du manuscrit, ses possesseurs, ses utilisateurs ainsi que sur les liens de similitude ou de copie repérés avec d’autres mappae mundi
12. Bibliographie
La bibliographie de chaque notice rassemble exclusivement des travaux concernant la mappa mundi décrite, à l’exclusion de la bibliographie propre au manuscrit. Les références sont données de façon abrégée, les titres complets se trouvant dans la bibliographie finale. Un petit nombre de mappae mundi seulement a suscité de nombreuses mentions, vraisemblablement parce que ces représentations sont plus détaillées et décorées ou attribuées à des auteurs célèbres, alors que bien d’autres tout aussi significatives n’ont retenu qu’une faible attention savante. De façon générale, les simples mentions présentes dans les catalogues ou les études n’ont pas été relevées. Le cas échéant, des précisions, des erreurs ou des opinions parfois particulières ont été reproduites entre parenthèses et entre guillemets à la suite de la référence.
On n’a pas visé à l’exhaustivité, mais on a tenté de donner quelques matériaux d’une historiographie des mappae mundi. Pour cette raison, la bibliographie a été volontairement alourdie de références à des travaux où telle mappa mundi est citée à l’appui d’idées générales variées, ou simplement à titre de pure illustration. Il a paru intéressant et utile de les reproduire en tant qu’exemples d’un certain type d’historiographie,
de même que des ouvrages relevant davantage de la divulgation que de la science.
13. Reproductions
Bien qu’elles soient souvent obsolètes, on a ajouté aux références livresques les références des images électroniques disponibles sur l’internet.
Abréviations
Abréviations par signes
• : manuscrit vu
[cote] : manuscrit disparu
~ : environ
Abréviations par lettres
add. : addition
card. : cardinal, cardinaux
col. : colonne
ch. : chapitre
compl. : complément, complété(e)
contemp. : contemporain
corresp. : correspondant
dr. : droit, droite
ext. : extérieur, externe
g. : gauche
gl. : gloses
inf. : inférieur
int. : intérieur, interne
interl. : interlinéaire
l. : ligne
ø : diamètre // lettres disparues par rognage [ ] lettres suppléées
MCVA : Monumenta cartographica vetustioris aevi (M. Destombes, Mappemondes)
mg : marge, marginal
pénult. : pénultième
post. : postérieur
prob. : probablement
prov. : provenance
rubr. : rubriqué
sept. : septentrional(e)
sup. : supérieur
temp. : tempérée
topon. : toponyme, toponymie
ult. : ultime
v. : voir
W : ouest
Mappae mundi
ADMONT, Stiftsbibliothek, 390
F. 1-34, élément 1 sur 2, 230 × 165. xii e s. (deuxième moitié), Autriche. Miscellanées géo-cosmographiques : f. 1v-3v, textes et diagrammes (f. 2v Cursus planetarum per duodecim signa ; f. 3v diagramme des zones célestes) ; f. 4r-12v, Martianus Capella, De nuptiis Philologiae et Mercurii, 6, 586 sqq. (« Incipit cosmigraphya Cornelii Secundi ») ; f. 14r-34r Aethicus Ister, Cosmographia. Dans les marges, extraits contemp. de Solinus, Collectanea et notes diverses post. (f. 1r-13v, 34rv).
*
xii e s. (deuxième moitié) Autriche
F. 3r, blanc, occupé par deux diagrammes, celui-ci dans la partie supérieure de la page. DESCR. Zones dans cercle, zodiaque, N en haut (dans le sens de lecture de la mappa mundi ).
NOM. septentrionalis circvlvs qui et articvs frigore inhabitabilis eqvinoctialis circvlvs hismerinvs medio signiferi ambitv torridvs inhabitabilis cornvs ‖ aquarivs ‖ pisces ‖ aries ‖ tavrvs ‖ gemini ‖ can avstralis circvlvs qui et antarticvs frigidvs inhabitabilis auster
Nota . Dans le coin sup. dr., une inscription (essai de plume ?) de trois lignes peu lisibles, dont la dernière : « quousque gentium ».
ADMONT, Stiftsbibliothek, 390
v. notice précédente.
*
xii e s. (deuxième moitié)
Autriche
F. 3r blanc, occupé par deux diagrammes, celui-ci dans la partie inf. de la page.
DESCR. T dans anneau, entouré par un cercle où sont inscrits les noms des vents, E en haut.
NOM. oriens ‖ meridies ‖ occidens ‖ septentrio eurus ‖ subsolanus ‖ nothus ‖ auster ‖ euronothus ‖ affricus qui iapiga dicitur ‖ chorus ‖ zephirus vel faunius ( sic ) ‖ circius ‖ boreas ‖ aquilo ‖ vulturnus ( dans la hampe du T ) prime gades ‖ ( dans l’anneau, à l’est ) secunde gades
Tanais ‖ Nilus
Asia ‖ Europa ‖ Affrica
ADMONT, Stiftsbibliothek, 400
v. notice précédente.
* xii e s. (fin) Autriche
F. 23v, mg. ext., alignée avec la précédente (un signe de renvoi au-dessus), surmontée de « eadem figura », d’une main différente de celle du copiste, contemp., à main levée.
DESCR. Hémisphère dans anneau, océan équatorial, E en haut.
NOM. refluxio… Indicum mare
evropa ‖ Calpe ‖ Atlas ( océan équatorial ) mare mediterraneum
VIGN. , DEC. Indicum mare , Calpe , Atlas : triangles remplis de traits noirs ; lignes ondulées dans l’océan ext .
Nota. Due à un lecteur contemp. complétant la précédente sans nomenclature.
Reproduction(s). http://manuscripta.at/diglit/AT1000-400/0052
ADMONT, Stiftsbibliothek, 400
v. notice précédente.
* xii e s. (fin) Autriche
F. 27v, espace réservé (10 l.) en haut à dr., corresp. à « Termini vero Europe » (4, 3, 11).
DESCR. Hémisphère dans anneau, moitié sept. tripartie, zones, océan équatorial, E en haut.
NOM. oriens ‖ auster ‖ occidens ‖ septemtrio
septentrionalis frigida
temperata ‖ Asia ‖ Africa
Tanais ‖ Nilus
torrida zona
temperata australis
frigida austri
DEC., VIGN. Deux triangles en noir (Calpe, Atlas) ; deux golfes triangulaires encadrant « Asia » (mare Rubrum et mare Indicum ) ; eaux en lignes ondulées.
PART. Le Tanais commence dans la zone froide ; le Nil qui naît dans la zone torride n’atteint pas l’océan équatorial.
Reproduction(s) http://manuscripta.at/diglit/AT1000-400/0060
ADMONT, Stiftsbibliothek, 400
v. notices précédentes.
* xii e s. (fin) Autriche
F. 27v, mg. ext., alignée avec la précédente, d’une main différente de celle du copiste, contemp., à main levée.
DESCR. Hémisphère dans anneau, moitié sept. divisée par le Tanais et le Nil parallèles, océan équatorial, E en haut.
NOM. Asia
Tanais ‖ Nilus Europa Affrica
DEC. Eaux en lignes ondulées.
PART. Tanais et Nil, parallèles, ont une orientation N/S, joignant l’océan ext. et l’océan équat. La hampe du « T » représentant la Méditerranée, entre Affrica et Europa, ne touche pas le cours du Nil. Point entouré d’un cercle au nord de l’Europe.
Reproduction(s) http://manuscripta.at/diglit/AT1000-400/0060
ADMONT, Stiftsbibliothek, 400
v. notices précédentes.
* xii e s. (fin) Autriche
F. 35v, moitié inf. de la p., add. contemp. probablement de la main qui a dessiné les add. mg. f. 23v et 27v ; sous un essai de plume (noms des signes du zodiaque, 2 l.).
DESCR. Hémisphère, zones (séparées par doubles trait) dont l’ensemble tempérée et froide sept. triparti, océan équatorial, E en haut.
NOM. frigida zona ‖ Tanais temperata septentrionalis ‖ oriens ‖ Asia ‖ Nilus ‖ Affrica ‖ Europa temperata
frigida australis
DEC. Eaux en lignes ondulées, interrompues aux points card.
PART. Tanais dans la zone froide sept.
Bibliographie Flint, « Honorius Augustodunensis Imago mundi », p. 21 ; Edson, Mapping, p. 113 et n. 56, p. 182.
Reproduction(s) http://manuscripta.at/diglit/AT1000-400/0076