BUDO INTERNATIONAL FRANCE

Page 1

Nº 179 BIS JANVIER BIMESTRIEL 2011 - France METRO : 4.30 € • DOM : 5.00 € • BEL : 4.90 € • CAN : 8 $ cad • MAR : 45 MAD • TOM/S : 700 XPF

LE MAGAZINE MAGAZINE D’ARTS D’ARTS MARTIAUX MARTIAUX LE LE PLUS PLUS INTERNATIONAL INTERNATIONAL • KENPO • KYUSHO • M.M.A. LE

BIS JANVIER BIMESTRIEL Nº 179

HALL OF FAME 2010 !

POINTS VITAUX : Les compressions

Arts martiaux japonais : L’essence du Ju-Jutsu

INTERVIEW AUX ÉTATS-UNIS : CARINA DAMM: Tu Jin Sheng Le charme Le célèbre maître d’une femme courageuse « PÉNIS DE FER »

APPRENEZ AVEC LE CHAMPION Nº 1 DU SHOOTO DU JAPON !



Vous êtes à un clic de ce qu’il y de mieux en francais dans les arts martiaux.


RIAL LA NÉCESSITÉ DU SECRET « Celui qui sait ne parle pas, celui qui parle ne sait pas. » Lao Tseu

L’

un des aspects les plus ardus de l’éducation, c’est d’affronter le fait d’imposer quelque chose qui peut fonctionner circonstantiellement à l’extérieur, mais ne provoquera jamais un changement évolutif à l’intérieur. Ce que nous essayons d’imposer en fonction de valeurs morales ne fonctionne pas pour produire de véritables transformations intérieures. La morale est, par conséquent, comme son nom l’indique, une « coutume » et donc quelque chose d’instable, à la merci d’une version toujours changeante du « bien » qui s’impose au cours de l’histoire. Mais le changement inter ne, l’évolution personnelle à laquelle nous nous référons n’est possible qu’à travers l’expérience et la compréhension personnelles. La prétentieuse supériorité de ceux qui professent une morale m’a toujours dérangée. Une morale n’est rien d’autre qu’une description du monde, sans plus d’arguments que le fait que c’est cette version qui est la bonne et nombreux sont ceux qui finissent par vouloir que tout le monde perçoive la réalité de leur point de vue et la leur prescrive quand ce n’est pas le cas. Cette coutume de finir par s’imposer au voisin est si fréquente dans l’histoire de l’humanité que c’est devenu une véritable manie, une obsession, surtout chez les religieux et les politiciens. Mais en imposant des vérités, peu importe le magistère que ces gens « moralement supérieurs » exercent, ils finiront toujours par écraser toute autre vision du monde étrangère à la leur. Il est bien dommage, disait un sage, que le seul destin de tout nationalisme soit de se convertir en impérialisme. Pourquoi ne pouvonsnous pas vivre et laisser vivre ? Déjà le grand Lao Tseu disait : « Celui qui sait ne parle pas, celui qui parle ne sait pas ». Normalement, le fanatique surgit de la crainte, de l’insécurité, de l’ignorance. La fuite se concrétise précisément là, dans le besoin d’imposer sa vision toujours partiale du monde et d’essayer de la vendre

2

comme « le salut ». De cette manière, plus il exprime son credo, plus il y croit, plus il transforme le monde à la mesure de sa petitesse, essayant même souvent de limiter l’incommensurable, plus il parviendra à se convaincre qu’il a raison, que la grâce ou l’univers l’assiste dans sa vérité sans tache. Mais en réalité, la plupart du temps, ces individus écrasent le voisin car ils fuient leur réalité lamentable qui est généralement beaucoup plus triste et ressemble plus à celle d’un crétin ignorant répétant des consignes, poussé par ses propres émotions défensives, qu’à celle de quelqu’un désirant faire le bien à son prochain. « L’enfer est pavé de bonnes intentions », dit-on. La répression, l’interdiction ne sont que des stimuli qui engendrent une force contraire. L’imposition ne permet pas une transformation réelle. D’autre part, laisser libre cours à ses désirs est, bien sûr, la manière la plus facile d’en devenir prisonnier. Rien ne remplace une réflexion sincère, l’expérience contrastée dans le silence de la solitude. Celui qui sait écouter finit toujours par comprendre, la vie écrit ses messages en majuscule. Certains des paragraphes suivants sont un « toast au soleil » plus qu’autre chose, car ce qui m’intéresse c’est ma propre transformation intérieure, mais je ne peux manquer de les inclure car, d’une certaine manière, « qui ne dit mot consent ». Ainsi donc, je comprends parfaitement la nécessité sociale et historique de réguler des bases d’un commun accord et que tout cela doivent se transformer en une législation qui canalise les relations humaines, mais attention, que ce soit quelque chose qui crée un « encadrement », pas qui asphyxie le « tableau » qu’il se doit de distinguer. La liberté est le « tableau », l’important, les lois ne sont qu’un « encadrement ». Légiférer à profusion (on nous dira bientôt comment nous devons péter), c’est faire en sorte que « l’encadrement » finisse par noyer le « tableau », par ôter non seulement son rôle principal à

l’important, mais aussi finalement par tuer ce qu’on devrait honorer et servir. C’est en définitive confondre le doigt qui indique la lune avec la lune elle-même. Le problème de tout ça, c’est que de nouvelles solutions ne peuvent prospérer que sur la terre de la liberté, car elles surgissent toujours hors des sentiers, déserts à force d’avoir été battus. Les chemins de toujours conduisent à « jamais ». Mais au plaisir d’imposer aux autres, il n’y a rien de mieux que d’ajouter le plaisir de faire en sorte qu’ils se sentent coupables d’attaquer. Il n’y a pas de meilleur troupeau que celui qui va avec plaisir aux prés qu’on lui ordonne. Un guerrier n’accompagne pas un troupeau car il n’aime pas la nourriture des mangeoires, mais il ne marchera pas toujours tout seul car il connaît la force de l’union avec des semblables. Ce n’est pas non plus un pasteur, car il respecte la liberté des autres et parvient ainsi à rester fidèle à l’idée du respect qu’il exige pour lui-même, mais il partage ses leçons et ses découvertes avec ceux qui participent avec lui à un rêve commun, librement conçu et acquis. Il n’essayera cependant jamais de l’imposer à quiconque car sa fréquentation de l’infini l’a rendu humble, car il respecte et connaît l’importance de la liberté, car pour parcourir les chemins qu’il parcourt, ça ne sert à rien de feindre et de faire semblant d’être intéressé. Dans un tel contexte, je comprends pourquoi les anciens adoptèrent le secret comme seule voie pour les véritables explorateurs de l’inconnu. Les guerriers de la conscience s’intéressent à des choses très pratiques, des réussites beaucoup plus durables et significatives que le reste des mortels, mais il est vrai que ces intérêts leur font parcourir des chemins peu transités et ils finissent pas être traités de fous. Mais comme un certain pouvoir les assiste, le reste des mortels en vient à les considérer avec une certaine crainte. Peur et crainte… L’étape suivante c’est d’allumer les bûchers, car si le destin du commun des mortels est bien


Editorial

Alfredo Tucci é Director Gerente de BUDO INTERNATIONAL PUBLISHING CO. e-mail: budo@budointernational.com

pathétique dans les mains de ceux qui les ont « convaincus », celui des libres penseurs et, pire, des « libres faiseurs » est inimaginable. Ici, les anciens guerriers de la conscience, qui étaient très malins (même s’ils n’avaient pas de bidet) et qui connaissaient de près le vice humain d’interdire et de confisquer la liberté de l’autre pour le convaincre de ses propres erreurs, décidèrent que leurs affaires étaient et seraient toujours les affaires de quelquesuns seulement et que tout cela obligeait à conserver le secret, pas parce qu’il fallait cacher le « mystère » qui était là, à la vue de qui savait regarder, mais pour garantir le respect qu’eux savaient manifester, mais qu’ils ne recevraient jamais. Tout ce que l’humanité a de bon a surgi de la transgression de quelques-uns qui ne se contentèrent pas de manger à la même mangeoire. Leurs réussites alimentèrent les changements et l’évolution et la croissance postérieures des groupes. Il est vrai cependant que beaucoup de ces visionnaires furent poursuivis, parfois simplement pour avoir exprimé et partagé leurs découvertes. Aujourd’hui, il se produit exactement la même chose et le pire, c’est que dans le cadre des sociétés modernes, investies de la croyance que nous sommes le summum, nous ne nous rendons plus compte que nous asphyxions toute possibilité de croissance. À force d’avoir tellement pris soin de la petite plante de la Liberté, nous l’avons lentement tuée, la suffoquant sous le poids des lois et des règlements qui ne paraissent pas avoir de fin et celui d’une morale « bien pensante » qui, du haut de sa supériorité, n’admet pas la remise en question. Ils avaient raison les anciens quant au secret car rien n’égale l’exemple de la nature. Au sommet de la chaîne trophique, il ne peut y en avoir que quelquesuns. Que ce soit sur le plan matériel… ou spirituel. Seules les formes ont changé, dans le fond, la stupidité humaine perdure quant à l’essentiel. Aujourd’hui, le secret est tout aussi nécessaire.

3


BRUCE LEE

ED PARKER’S KENPO Dans un endroit plein de monde, donnez des coups de poing ou des coups de pied est impossible, même faire des clés. Que faire ? C’est là qu’apparaît le Kyusho comme un élément indispensable.

Le grand maître Planas est une véritable légende du Kenpo, un style dans lequel il a su suivre les voies ouvertes par son maître, Parker, trop tôt disparu, et développer tout l’incroyable potentiel implicite dans les nombreuses voies que sut inspirer et ouvrir Parker un jour.

p. 58

MMA

p. 14 UFC

p. 06

Avec 11 victoires, deux défaites, deux ex-æquo et six défenses de ceinture, Pequeno est le combattant qui a conservé le plus longtemps au monde une ceinture dans un événement de MMA.

p. 30

Une interview d’une belle guerrière, la Brésilienne Carina Damm qui possède aujourd’hui à son palmarès 15 victoires et à peine quatre défaites et attend impatiemment le moment où l’UFC s’ouvrira à la catégorie féminine.

BUDO INTERNATIONAL DANS LE MONDE Budo International est un groupe éditorial international spécialisé dans les Arts Martiaux. Unique organe de presse à vendre une revue spécialisée dans les Arts Martiaux en six langues et dans le monde entier, il est en contact avec toutes les grandes compagnies spécialisées dans son domaine. Budo International touche plus de cinquante pays.

Une production de: Budo International Publishing Company pour BUDO INTERNATIONAL FRANCE


HALL OF FAME 2010 Comme toujours, en octobre nous avons rendezvous avec le monde des arts martiaux, le Hall of Fame de la ville de Valencia. Voici sa chronique.

p. 24

QIGONG De nombreux experts considèrent le maître Tu Jin Sheng comme l’un des meilleurs représentants au monde d’une méthode de travail de l’énergie ou Qi Gong appelée « Pénis de fer ».

p. 50

REDACTION: c/ Andrés Mellado 42, 28015 Madrid, Espagne. Tél: (34) 91 897 83 40, Fax: (34) 91 899 33 19, E-mail: budo@budointernational.com • Directeur de publication: Alfredo Tucci, e-mail: budo@dimasoft.es • Coordination Internationale: Alfredo Tucci • Responsable: Patricia Ferriot • Assistante de rédaction: Brigitte de le Court • Chef de production: Marga López-Beltrán García, e-mail: magazine@budointernational.com • Directeur audio-visuel: Javier Estévez • Traducteurs: Brigitte de le Court, Cristian Nani, Celina Von Stromberg.• Service publicité: (+34) 93 775 50 03. • Service abonnements: Tél:(+34) 93 775 50 03. • Correspondants permanents: Don Wilson, Yoshimitsu Yamada, Cass Magda, Antonio Espinós, Jim Wagner, Coronel Sanchís, Marco de Cesaris, Lilla Distéfano, Maurizio Maltese, Bob Dubljanin, Marc Denny, Salvador Herraiz, Shi de Yang, Sri Dinesh, Carlos Zerpa, Omar Martínez, Manu, Patrick Levet, Mike Anderson, Boulahfa Mimoum, Víctor Gutiérrez, Franco Vacirca, Bill Newman, José Mª Pujadas, Paolo Cangelosi, Emilio Alpanseque, Huang Aguilar, Sueyoshi Akeshi, Marcelo Pires, Angel García, Juan Díaz. • Photographe: Carlos Contreras • Imprimé par: Sergraph, Amado Nervo, 11 Local 4, Madrid, Espagne • Distribution: MLP, Z. A. de Chesnes, 55 bd de la Noirée, 38070 Saint Quentin Fallavier. B.P.: 59 La Verpillière. Tél: 04 74 82 14 14. Fax: 04 74 94 41 91 • Une production graphique de: Budo International Publishing Co. Capital Budo International France SL: 500.000 pts. NIF: B 61376919. Nº Commission Paritaire: 1111 U 88626. Adresse du titre: c/ Escuelas Pías 49, 08017 Barcelona. • Nº de TVA intracommunautaire: FR 654 144 148 9600012 • Tous droits de reproduction réservés pour tous pays. Les documents reçus sont conservés par la rédaction et ne sont pas rendus à leurs expéditeurs. Leur envoi implique l’accord sans réserve d’aucune sorte pour leur publication.


Champion invaincu du Shooto (catégorie des –65kg), Alexandre est le seul combattant de l’histoire du Vale Tudo à avoir gagné six défenses de ceinture consécutives. On l’appelle d’ailleurs au Japon le roi du Shooto. Alexandre dit « Pequeno » (le petit) devrait, au lieu de « petit » être appelé Alexandre Le Grand pour son bon caractère, sa magnifique disposition, son sérieux, sa fiabilité, rien à voir avec le stéréotype classique du Carioca. Proche, tranquille, aimable, quand il entre sur un ring, il devient soudain une machine à soumettre ses adversaires. Son secret ? Une technique épurée et un esprit curieux qui cherche toujours de nouvelles réponses à de vieilles questions. C’est cette technique, qui l’a rendu célèbre, qu’il a voulu partager avec vous dans son premier DVD avec Budo International. Un travail qui débute une série de collaborations qui culmineront avec un livre et très certainement un autre DVD pour le plus grand bonheur des passionnés d’arts martiaux mixtes et de grappling. A t t e n t i o n , indispensable ! Alfredo Tucci

6


Légendes du Vale Tudo

« Avec 11 victoires, deux défaites, deux ex-æquo et six défenses de ceinture, Pequeno est le combattant qui a conservé le plus longtemps au monde une ceinture dans un événement de MMA. »

7


Histoire d’Alexandre Franca Nogueira, également surnommé « Pequeno » En 1994, le frêle Alexandre (1m66 et 60 kg) sortit de chez lui dans le quartier d’Urca (Rio de Janeiro) pour aller acheter du lait pour sa mère. Il passa devant une académie de Lutte Libre et décida d’y entrer pour voir ce dont il s’agissait. Voyant ce petit jeunet tout timide observer l’entraînement, la célèbre ceinture noire de Lutte Libre, Eugenio Tadeu, décida de l’inviter à entrer. « À cette époque, il n’y avait que des poids lourds à l’académie, je l’ai mis avec une fille pour qu’il s’entraîne », se souvient Eugenio. Cet entraînement changea la vie du jeune homme. « Elle me soumit de toutes les manières les plus inimaginables, elle me sera le cou et me fit éclater. Je ne pouvais pas imaginer un homme se faisant tabasser par une femme, j’ai donc décidé pour ça de m’y consacrer pleinement. », commenta notre homme qui, après ce jour fatidique, commença à fréquenter assidûment l’académie, recevant le surnom de Pequeno (le petit). Onze années ont passé et le jeune homme qui un jour se fit tabasser par une femme ne se fait plus aujourd’hui tabasser par personne, en tout cas dans sa catégorie de poids (-65 kg). Depuis cette première entrée à l’académie d’Eugenio Tadeu, Pequeno découvrit son talent naturel pour la lutte et, avec passion, il purifia sa technique et devint

8

célèbre pour avoir soumis la majorité de ses adversaires avec sa redoutable « guillotine » (un étranglement par-devant). En 1998, Alexandre fut invité à se battre en Vale Tudo par la principale organisation de poids légers du monde, le Shooto japonais, et il a, depuis, fait un parcours unique dans le MMA mondial. Avec 11 victoires, deux défaites, deux ex-æquo et six défenses de ceinture, Pequeno est le combattant qui a conservé le plus longtemps au monde une ceinture dans un événement de MMA. On l’appelle au Japon le roi du Shooto.

Pequeno, six fois champion Le 11 mars dernier, ce Brésilien d’1m66 et de 64 kg élargit sa marque et gagna sa sixième défense de ceinture dans la catégorie poids léger du Shooto contre la ceinture noire de Jiu-Jitsu, João Roque (Nova União), premier au classement de la catégorie. Si, à l’extérieur, l’importance se devait à la rencontre de deux fauves du poids léger, au Brésil, la dispute éveillait encore plus d’expectative car on avait d’un côté, le plus grand représentant actuel de la Lutte Libre, Pequeno, et de l’autre, l’une des ceinture noire les plus célèbres du Jiu-Jitsu brésilien, João Roque, l’adversaire le plus dur de Royler Gracie sur les tatamis. Pequeno domina les actions dès le début de la rencontre en plaçant une clé de pied au premier round. « Il a même fait un petit bruit !

S’il était tombé hors du ring, il aurait frappé le tapis. Je n’ai pas compris quand le juge a ordonné la poursuite du combat debout », se lamenta Pequeno qui immédiatement après fut attaqué avec son arme principale, la guillotine. « Sa guillotine était à moitié aveugle. Il plaça un coup dont je suis le spécialiste et dont je connais la défense mieux que lui. Je l’ai soulevé et je lui ai appliqué une chute du troisième étage », se souvient Pequeno. Les deuxième et troisième rounds furent pratiquement des copies du premier, avec Pequeno à l’avantage dans l’échange debout et renversant son adversaire plusieurs fois. Au sol, Alexandre chercha à passer la garde et attaqua également dans le ground'n pound. L’efficacité des coups de poing de côté et de la garde de Pequeno ouvrit une arcade sourcilière de João Roque qui nécessita les soins de l’équipe médicale à la fin du deuxième round. Finalement, la supériorité d’Alexandre fut confirmée par l’opinion des trois juges qui maintinrent à l’unanimité la ceinture en son pouvoir et le titre de plus grand champion de l’histoire du Shooto. En plus de João Roque, cinq autres combattants ont essayé de lui ôter sa ceinture. Le premier à le défier fut Uchu Tatsumi, une deuxième victime de la guillotine le 27 août 2000. Puis Pequeno remit la ceinture en jeu le 2 septembre 2001 et la guillotine entra de nouveau en jeu, cette fois contre Tetsuo Katsuta. Katsuia Toida fut


« En 1998, Alexandre fut invité à se battre en Vale Tudo par la principale organisation de poids légers du monde, le Shooto japonais et il a, depuis, fait un parcours unique dans le MMA mondial. »



« Mon père ne pouvait pas me payer l’académie alors je pêchais des poulpes, des coquillages, des langoustes et des poissons que je vendais à un restaurant japonais tout près de chez moi »

le troisième à le défier, le 16 décembre de cette même année et le premier à résister jusqu’à la fin du combat, mais il fut battu par une décision unanime. Hiroyuki Abe frappa le tapis suite à un Mata Leão le 14 décembre 2002 et Stephen Palling fut le seul à ne pas perdre le combat pour la ceinture qui termina sur un ex-æquo le 10 août 2003.

Comment tout a commencé Quand il commença à pratiquer la Lutte Libre, découvrant son talent inné pour ce sport, le fils du garçon de café Pedro Nogueira et de la maîtresse de maison Marilene commença à pratiquer la pêche sous-marine en guise de hobby et comme une manière de payer l’académie de Lutte Libre et de pouvoir continuer de s’entraîner. « Mon père ne pouvait pas me payer l’académie, alors je pêchais des poulpes, des coquillages, des langoustes et des poissons que je vendais à un restaurant japonais tout près de chez moi », se souvient le champion qui, à cette époque, s’entraînait une moyenne de six heures par jour. Très vite, les géants de l’académie commencèrent à frapper le pêcheur maigrichon qui commença à rendre sporadiquement visite à des académies de Jiu-Jitsu. « À cette époque, la rivalité était grande entre le Jiu-Jitsu et la Lutte Libre, mais comme je n’avais pas beaucoup de choix dans mon académie, je me suis acheté un kimono et j’ai commencé à aller dans les académies de Jiu-Jitsu tous les mercredi. Un jour, j’allais à celle de Royler, l’autre à celle de Carlson, le suivant à la Nova União (André Pederneiras), puis à celle de De La Riva et j’ai acquis ainsi de l’expérience », se souvient l’actuel champion du Shooto qui ne recevait pas toujours un accueil enthousiaste. « L’entraînement à l’académie de Carlson fut le plus tendu. Il découvrit que je faisais partie de la Lutte Libre et envoya ses gens me jeter à la rue », se souvient Alexandre qui reçut un autre accueil à l’académie Gracie. « Royler observa

11


comment je m’entraînais avec certains de ses élèves et après l’entraînement, me montra un tas de magazines japonais dont Rickson faisait la couverture et m’invita ensuite à m’entraîner avec eux », nous raconte Pequeno. La carence de compétitions de Lutte Libre poussa Pequeno à mettre à l’épreuve sa technique du kimono au championnat d’État de Jiu-Jitsu en 1994. Résultat : il soumit quatre adversaires (trois avec sa redoutable guillotine et un avec une clé de pied) et fut nommé champion de l’État de Rio de Janeiro. À l’époque où on ne parlait que de Jiu-Jitsu à Rio de Janeiro, Pequeno démontra que la Lutte Libre était également très valable et prit sa place au soleil après avoir eu l’occasion de s’entraîner dans plusieurs académies comme la Brazilian Top Team de Rodrigo Minotauro. « Pequeno n’est pas normal pour son poids. En plus d’avoir une très bonne technique, il a la force d’un homme de 85 kg », expliquea l’ex-champion des lourds du Pride dont Pequeno fut le camarade d’entraînement pendant un an. Aujourd’hui, l’élève d’Eugenio Tadeu s’entraîne au Shooto Brazil Dojo, une équipe dans laquelle se trouvent les talents originaires de Curitiba, Anderson Silva et Pelé Landy. « Malgré le fait de vivre à 800 Km d’ici (distance entre Rio et Curitiba), cet accord fonctionne bien. Je les aide dans la partie au sol et ils améliorent ma partie debout. Chaque fois que je vais me battre, je passe 20 jours à Curitiba », nous raconte le six fois champion. Après tant de défense du titre, Pequeno rêve maintenant de monter de catégorie. « J’ai entendu dire que pour la fin de l’année, le Pride va faire un tournoi avec les huit meilleurs combattants du monde en –70 kg. Ils m’ont déjà tâté et j’aimerais beaucoup participer », révèle le roi du Shooto, déclarant très clairement qu’il n’a pour l’instant pas l’intention de monter de catégorie au Shooto. « Je ne vais me risque dans la catégorie supérieure que si j’ai une bonne proposition économique », assure le combattant. D’après ce que tout semble indiquer, le royaume d’Alexandre « le Petit », va encore durer quelques années.

12

« La carence de compétitions de Lutte Libre poussa Pequeno à mettre à l’épreuve sa technique du kimono au championnat d’État de Jiu-Jitsu en 1994. Résultat : il soumit quatre adversaires (trois avec sa redoutable guillotine et un avec une clé de pied) et fut nommé champion de l’État de Rio de Janeiro. » Le géant des rings Dans les numéros: Taille: 1m66 - Poids : 65 kg - Âge : 27 ans - Palmarès : 12 victoires, deux défaites et deux ex-æquo - Des 12 victoires, 9 furent par soumission, une par KO et deux par décision unanime - Des neufs soumissions, 7 le furent avec sa fameuse guillotine - Il n’a jamais été soumis par personne sur un ring de MMA - Il a gagné six défenses de ceinture poids léger au Shooto et est le seul au monde à avoir conservé autant de temps la ceinture d’un tournoi de MMA


LĂŠgendes du Vale Tudo

13


Les caractéristiques innovatrices et le fait de considérer du combat comme un tout mobil dans un contexte de forces sans limites formelles furent, dans les années soixante, un saut de géant face aux styles linéaires et extrêmement rigides d’Extrême-Orient. La révolution conceptuelle fut totale. Ed Parker entra dans l’histoire avec une croisade qui voulait dépasser les perspectives conventionnelles sur le combat. Sa transgression est toujours bien vivante chez ses élèves et marqua clairement une tendance dans les styles martiaux. Ce que nous considérons aujourd’hui comme une question de confrontation efficace entre deux forces prit un grand élan au cours de ces années épiques où la Californie fut le berceau du remodelage, de l’avenir. Tout style qui se flatte de l’être essaye d’extrapoler des conclusions à par tir de techniques qui fonctionnent empiriquement. De tout cela, on extrait des principes qui ont tendance à se reproduire et dont surgissent des règles dont l’acceptation favorisera les meilleurs choix pour le combattant. Avec cet article, Carlos Jodar, élève privilégié du grand maître Planas en Europe, présente son dernier DVD où il approfondit précisément certaines de ces réflexions. Le grand maître Planas est une véritable légende du Kenpo, un

Texte : Carlos Jódar Photos : © A. Tucci

14


Kenpo Américain style dans lequel il a su suivre les voies ouvertes par son maîtr e, Parker, tr op tôt disparu, et développer tout l’incroyable potentiel implicite dans les nombreuses voies que sut inspirer et ouvrir Parker un jour. Ils ne sont pas nombreux les titans de ces temps épiques encore actifs, certains sont morts, d’autres se trouvent dans un état de santé qui ne leur permet plus d’enseigner. C’est donc pour nous un plaisir et un honneur de pouvoir présenter un grand travail, un nouveau DVD qui fera beaucoup réfléchir tous ceux que le combat intéresse, quel que soit le style, et c’est évidemment un travail indispensable pour tous ceux qui sont d’une manière ou d’une autre intéressés par le Kenpo, le Kajukenbo, les systèmes hawaiiens, le Karaté de combat ou la self-défense. Un travail b o u r r é d ’ i d é e s br i l l a n t e s , d e perspectives inhabituelles dont le moins qu’on puisse dire c’est qu’elles feront réfléchir les passionnés de combat. Un DVD à ne pas manquer et que nous sommes fiers de vous présenter dans notre catalogue, un catalogue des amis de Budo qui a battu tous les records de l’histoire martiale avec 600 titres et des gens de cette extraordinaire catégorie.

15


Kenpo Américain

L

16

e Kenpo d’Ed Parker est actuellement l’un des systèmes de Kenpo les plus pratiqués sur la planète. Au moment de sa création et de son développement par le maître Parker, il représenta une révolution dans les systèmes de self-défense, ce qui à son tour engendra de nombreuses critiques de la part des systèmes classiques. Parker était sorti des canons traditionnels et avait créé un système « impur », éliminant et apportant ce qu’il croyait opportun. De cette manière, il évolua au point de créer un nouveau système, avec

une personnalité propre et un haut pourcentage d’innovation personnelle. Une grande partie de cette évolution se devait à l’incorporation des théories du mouvement que Parker structura pour appuyer et donner un sens plus scientifique à l’application pratique des techniques. Ces théories sont l’épine dorsale du système et elles tendent toutes, de différentes manières, à développer l’efficacité de l’élève dans un affrontement. Pour un élève moderne, répéter une technique en copiant le maître ne suffit pas, il doit comprendre théoriquement et scientifiquement pourquoi il fait chaque mouvement, quelle est sa finalité et sur quelle théorie appliquée il se base. Le Kenpo d’Ed Parker se définit comme une « étude du mouvement basé sur un ensemble de principes et de règles ». On a déjà beaucoup écrit (bien qu’insuffisamment) sur les principes et concepts du Kenpo, mais moins sur ce que nous appelons les règles du mouvement. Nous essayerons donc, dans cet article, d’approfondir certaines des règles du Kenpo les plus utilisées parmi les techniques de self-défense. Le terme de « règles » en lui-même peut tromper. On a toujours dit que le Kenpo était un système libre qui s’adaptait à l’élève et qui ne répondait pas à une manière de travailler unique, rigide et bien réglée. C’est exact et de fait, tout pratiquant de Kenpo non seulement peut, mais doit varier, modifier, reformuler les techniques du p ro g r a m m e constamment, mais cela toujours en conservant les principes du


mouvement. Quand nous parlons de règles, nous nous référons à la manière la plus sûre de faire quelque chose dans une situation déterminée. La règle indique un facteur à tenir compte dans une situation ponctuelle qui se répète constamment dans les situations de self-défense. On la formule généralement de telle sorte que chaque fois qu’on se trouve dans une situation déterminée, on doit faire une certaine chose. Quand nous disons « chaque fois », nous nous référons à 99 % des fois, car on nous enseigne également que parfois ces règles peuvent être rompues pour différentes raisons et comment il faut le faire. Il peut arriver que, sans suivre une règle, les résultats soient également bons et que la technique fonctionne, mais nous devons comprendre que si nous l’avions suivie, nous aurions sûrement eu de plus grandes probabilités de succès. Prenons l’exemple des principes de puissance. Il peut arriver qu’un coup de poing sans rotation du corps puisse engendrer un KO à un moment précis, mais ce n’est pas la meilleure manière de l’exécuter pour acquérir de la puissance. C’est pour ça que nous ne parlons pas en Kenpo de quelque chose de bien ou de mal, mais de quelque chose de bien ou de meilleur. Une fois cette petite introduction faite, nous allons parler maintenant de certaines des règles les plus utilisées en Kenpo. « Quand on utilise la main avant, toujours position neutre, et quand on utilise la main arrière, toujours position de l’arc avant »

Ce sont les règles qu’enseignent les formes 1 courte et 1 longue respectivement. C’est une règle élémentaire qui enseigne à l’élève la mécanique corporelle correcte pour utiliser les deux mains. Quand nous utilisons la main avant pour bloquer ou pour frapper, la position neutre nous permet d’avoir plus de portée et de conserver notre corps suivant un angle de 45º sans exposer notre ligne centrale à l’adversaire, en plus de nous permettre de charger notre main arrière comme arme de renfort. Quand nous utilisons la main arrière, la position de l’arc avant nous offre trois avantages indispensables : elle nous donne la portée suffisante grâce au fait que l’épaule arrière égalise sa distance avec l’avant ; elle nous donne une puissance de torsion grâce à la rotation de la hanche en plus de la masse de renfort ; et elle nous offre un angle de renfort sur la jambe arrière qui nous permet d’absorber de manière stable une partie de la force qui est engendrée dans le sens contraire en frappant. Et comme exemple de techniques qui utilisent ces règles, nous avons « Delayed Sword » (règle de la main avant) et « Calming the Storm » (règle de la main arrière). Exemples d’exceptions à cette règle : quand nous utilisons la main arrière pour défendre (deuxième partie de la forme longue), 1) nous utilisons la main arrière sur une zone vulnérable (attaque aux yeux dans la forme longue) ou 2) nous utilisons les deux mains simultanément (forme courte 2). « Quand on frappe avec le coude en profondeur, il faut toujours un déplacement »

Cette règle est en relation avec les principes de puissance. Dans une séquence technique, on passe habituellement de la distance moyenne à la distance courte (ou au contact pénétrant). Ceci indique que, vraisemblablement, le coup qui a précédé le coup de coude a été un coup avec le bras tendu ou un coup de pied. Quand on passe à une attaque qui utilise une arme de courte portée comme le coup de coude, on doit ajuster les pieds pour se retrouver à la distance adéquate. En plus de gagner la distance nécessaire pour l’attaque, les déplacements (shuffle) sont vitaux pour obtenir de la puissance. Le principe de puissance qui correspond à l’axe de la profondeur est la masse de renfort, il est donc indispensable de réaliser un déplacement des pieds pour pouvoir déplacer le corps conjointement au coup sur le plan horizontal et engendrer ainsi la plus grande efficacité dans le coup de coude. Nous pouvons généralement dire que les déplacements ne font pas partie de la technique et qu’on les fait toujours quand on en a besoin. Cette règle est constamment utilisée dans le programme des techniques comme « Shielding Hammer », « Flashing Wings », « Broken Gift », etc. Comme exception à la règle, signalons par exemple, quand nous frappons le coude avant avec un pas (« Brushing the Storm »), ce qui conserverait le principe de puissance et ne changerait que l’ajustement des pieds, ou quand l’adversaire avance vers nous et que nous n’avons pas besoin de gagner de la distance, la puissance

17


venant de la force prêtée (« Glancing Spear »). « Ne jamais frapper deux fois au même endroit » Cette règle est en rapport avec le principe d’action et de réaction et avec le concept d’opportunité séquentielle. Elle se base sur la réaction spontanée naturelle d’une personne qui est frappée. En sentant la douleur dans une zone déterminée, le cerveau réagit avec une réaction de protection dans cette zone qui a été touchée pour qu’elle ne puisse être à nouveau frappée. Dans le langage courant, nous disons « nous allons là où ça fait mal ». C’est pour ça que normalement, si nous frappons quelqu’un au visage, cette personne aura tendance à protéger immédiatement cette zone après avoir été frappée. La même chose se produit, et de manière plus exagérée, pour des zones vulnérables comme les yeux, la gorge ou les parties génitales. En outre, il est possible qu’un objectif frappé se déplace tellement qu’il ne puisse être à nouveau atteint immédiatement. C’est pour ça que nous disons que quand nous frappons une porte ouverte, celle-ci se referme, mais une autre s’ouvre à son tour qui deviendra notre objectif suivant et ainsi successivement tout au long de notre séquence de frappe. Nous retrouvons continuellement cette règle dans des techniques comme « Thrusting Salute », « Flashing Mace », etc. Nous rencontrons des exceptions à cette règle générale dans des cas particuliers comme lorsque nous contrôlons le bras de l’adversaire et qu’il ne peut se protéger (« Mace of Agression »), dans les composés (« Gathering Clouds ») ou quand nous lui permettons de se protéger (« Fatal Cross »), ce qui nous permet de frapper deux fois une même zone sans problème. « Quand on utilise la torsion comme principe de puissance principale, on doit toujours faire base pivot » La règle de la torsion est l’une des plus importantes et également l’une des plus oubliées par les élèves. Comme son propre nom l’indique, elle se réfère à la manière idéale d’engendrer de la puissance. La torsion est le principe de puissance correspondant à l’axe de la largeur et elle est engendrée à partie de la force de rotation. Pour qu’il existe suffisamment de puissance pour engendrer un coup plus grand, le corps doit toujours se déplacer

18


conjointement et simultanément au coup, obéissant au principe d’harmonie directionnelle. Dans le cas de la torsion, en plus de cela, on doit également tenir compte d’un autre facteur : la base. Ce que la règle nous indique, c’est qu’on ne peut engendrer une force suffisante si nous tournons en l’air. Les deux pieds doivent être par terre avant d’utiliser la torsion comme principe de puissance principale. Dans le cas où on a un pied en l’air (que ce soit parce qu’on a donné un coup de pied ou simplement parce qu’on est en train de faire un pas) il vaut mieux attendre que le pied s’appuie par terre et juste à ce moment-là tourner le corps pour lancer le coup avec torsion. Si nous tournons pendant que le pied est encore en l’air, nous n’engenderons pas suffisamment de puissance dans notre mouvement car nous manquerons d’une base sur laquelle tourner avec force. De nombreux pratiquants oublient cette règle, ils pensent qu’ils perdent du temps en retombant et qu’ils éliminent un mouvement en tour nant dans l’air et en frappant tout en s’appuyant. C’est une erreur et en Kenpo, nous ne sacrifions jamais la puissance quand il s’agit de frapper. De fait, engendrer de la puissance avec précision est notre priorité maximale, avant la vitesse. Ça ne sert à rien de lancer un coup quelques millièmes de secondes avant si ce coup ne sera pas suffisamment efficace. Des exemples clairs de techniques où de nombreux élèves oublient d’appliquer cette règle seraient les premiers mouvements de « Obscured Sword », « Circling Wing » ou « Lone Kimono », entre autres. Nous n’utilisons la torsion autrement que dans le cas où nous utilisons la force de rotation pour envoyer des coups de pied (« Rotating Destruction ») ou le cas où la torsion existe, mais où le principe de puissance principale est autre (« Leaping Crane »). « Ne jamais faire un pas en profondeur avec une garde croisée en sortie » C’est la règle dit du « Cover Out ». Elle nous indique la manière la plus sûre de nous éloigner de l’adversaire après avoir réalisé une technique. Le Cover Out (sortie de la garde) du Kenpo est une manœuvre des pieds très caractéristique dans le système d’Ed Parker. Dans la plupart des cas, après avoir réalisé une technique de défense, nous nous éloignons de l’adversaire pour créer une distance de sécurité entre lui et nous. Cette règle nous présente la manière la plus sûre de créer cette distance. On suppose qu’au moment de nous éloigner de l’adversaire, celui-ci se trouve encore près de nous et, bien que nous l’ayons frappé, nous devons considérer la possibilité qu’il puisse encore nous attaquer pendant que nous nous éloignons de lui. Si je m’éloigne en faisant un pas en profondeur vers l’arrière directement, au moment intermédiaire où mes pieds sont plus près l’un de l’autre, mon corps se retrouve de face, exposant ma ligne centrale à l’adversaire. C’est très dangereux, car étant encore si près de lui, une contre-attaque possible de sa part aux zones les plus vulnérables pourrait nous apporter de nombreux problèmes inutiles. Notre premier pas sera donc toujours une garde croisée frontale, avec le pied avant dans une position de twist (Cover Step), ce qui nous permet de nous éloigner de lui en garde, sans exposer mes cibles de la ligne centrale. Une fois que nous sommes hors de la portée de l’adversaire, nous faisons le pas en profondeur pour compléter le double Cover Out et protéger les 360º tout autour. Cette règle se retrouve dans presque toutes les

techniques du programme, avec très peu d’exceptions, comme c’est le cas de certaines techniques où nous avons créé suffisamment de distance de sécurité avec le dernier coup que le Cover Step est superflu (« Obscure Sword »). « Quand nous croisons notre corps ou celui de l’adversaire, nous devons toujours emporter quelque chose » C’est ce qu’on appelle la règle de la Grue. Normalement, elle se réfère à une manière d’insérer des mouvements mineurs entre les majeurs utilisant l’économie de mouvements. Souvent, au cours d’une séquence technique, nous voulons frapper un objectif déterminé, mais notre arme n’est pas chargée du côté approprié, ce qui nous oblige à croiser le corps de l’adversaire pour l’amener du bon côté d’où envoyer le coup. Ce que la règle propose, c’est que, puisque notre main d o i t p as s er devant l’adversaire, profitons de ce parcours pour exécuter une attaque, généralem e n t mineure, car ce n’est pas l’attaque principale. En emportant quelque chose, nous profitons au maximum du mouvement en faisant continuellement du mal à l’adversaire pour ne pas lui laisser de temps de réaction et passer de manière plus sûre aux coups postérieurs plus importants qui en finiront avec l’adversaire. Il s’agit de faire le plus de mal possible à chaque mouvement que nous faisons, sans mépriser aucun d’eux. Nous utilisons cette règle dans un tas de techniques comme « Shield and Sword », « Triggered Salute », « Flashing Wings », entre autres. Comme exepcion à cette règle, j’aimerais utiliser une autre règle qui est directement en rapport avec celle-ci : « Ne permettez jamais que quelque chose de mineur vous coûte la technique ». Autrement dit, la règle principale est souhaitable pour autant que le mouvement inséré ne nous oblige pas à modifier le reste de la séquence majeure postérieure. « Quand un mouvement inclut une saisie, il faut toujours veiller à faire la saisie après avoir fait le pas » Cette règle se réfère à des cas très particuliers, mais qui apparaissent très souvent dans les techniques. Souvent nous nous retrouvons dans des

19


situations où, avant ou après avoir frappé un adversaire, nous voulons le saisir et le déplacer quelque part, ce qui n’inclut pas seulement saisir un adversaire, mais faire un pas pour pouvoir nous déplacer et le déplacer lui. Dans ces cas-là, on voit habituellement l’élève saisir et faire un pas simultanément, ce qui a priori peut sembler être la manière la plus rapide de le faire, suivant le principe d’économie des mouvements. Dans de nombreux pas, c’est le cas et il n’y a aucun problème. Mais parfois pas. Souvent, en faisant les deux choses simultanément, la saisie n’est pas assurée et en faisant le pas, l’élève découvre qu’il n’est pas parvenu à saisir l’adversaire et que sa distance ne lui permet plus de le faire, il se retrouve donc exposé à des attaques possibles de l’adversaire qui n’a été ni annulé ni déséquilibré. Cette règle nous enseigne donc à assurer la saisie d’abord et à faire le pas immédiatement après pour n’avoir aucun problème, car bien qu’on puisse souvent bien le faire en même temps, en Kenpo, nous n’aimons pas jouer avec les probabilités et laisser les choses hasard. Nous avons des exemples de cette règle dans des techniques comme « Obscure Sword », « Defying the Storm », « Snakes of Wisdom », etc. Dans certains cas, quand le temps d’exposition dont nous disposons est très court ou quand j’ai besoin de faire un pas pour gagner de la distance pour saisir de manière plus stable, nous serions obligés de faire les deux choses à la fois (« Dance of Death »). « Quand nous sommes entre les bras de l’adversaire, nous annulons toujours sa taille » C’est ce qu’on appelle la règle intérieure. Nous considérons être entre les bras de l’adversaire quand nous sommes face à lui après avoir défendu son attaque par l’intérieur, ce qui nous place à la même distance de ses deux bras. Nous situer juste devant le côté fort de l’adversaire a ses avantages et ses inconvénients. L’avantage le plus important, c’est qu’il nous offre toute sa ligne centrale, ce qui inclut les meilleurs objectifs possibles pour frapper, depuis les yeux jusqu’aux parties génitales. Mais le plus grand inconvénient de sortir par l’intérieur, c’est que nous nous retrouvons avec une énorme quantité d’armes de renfort de l’adversaire avec lesquelles il peut nous frapper (tête, bras, coudes, jambes, genoux, etc.). C’est pour ça que se situer entre les bras de l’adversaire est également beaucoup plus dangereux pour nous. La règle nous dit que la meilleure chose à faire, si nous nous retrouvons dans cette situation, c’est d’annuler sa taille et ainsi d’annuler immédiatement ses possibilités d’attaque. La manière la plus habituelle de le faire dans le programme des techniques, c’est en frappant ses parties génitales dès que possible, profitant du fait que nous avons sa ligne centrale disponible. Cette règle est suivie dans une grande variété de techniques comme « Delayed Swors », « Hooking Wings », « Checking the Storm », etc. Cette règle, comme toutes les autres, peut être rompue pour autant qu’on le fasse de manière appropriée, comme dans le cas où nous frappons directement des objectifs vulnérables juste après avoir bloqué (« Five Swords ») ou dans le cas où nous contrôlons les armes et les dimensions de l’adversaires (« Parting Wings »). Ce ne sont que quelques exemples des règles utilisées dans le Kenpo d’Ed Parker et il en existe beaucoup plus. Tout comme de nombreux principes, concepts et théories du système, elles sont universelles et peuvent être utilisées par les élèves de n’importe quel autre art martial indistinctement. L’important, c’est de comprendre la logique qu’il y a derrière elles et de les appliquer de manière appropriée pour obtenir la plus grande efficacité dans la self-défense.

20


L’essence du Jutsu et l’instinct de guerre au cours du temps « Les animaux se battent, mais ils ne font pas la guerre. Seul l’homme, unique parmi les primates, pratique à grande escale cette destruction délibérée et enthousiaste de ses semblables. » Hans Magnus Enzensberger out être vivant, peu importe qu’il soit grand ou petit, a un instinct violent naturel. Cet instinct est indépendant de la race ou du lieu d’origine et a à voir avec le besoin élémentaire de survivre. Mais comment comprendre l’instinct de guerre, les sentiments qui constituent l’âme de tout grand guerrier de l’histoire et qui ont inspiré des sages et des conquêtes sous les traits de la violence et de la mort ? Quel est ce mystère de l’esprit que recherche les pratiquants des arts du Koryu ? Instinct (du latin « instinctu) : 1. Tendance naturelle, aptitude innée. 2. Force d’origine biologique, propre de l’homme et des animaux supérieurs, qui agit de manière inconsciente, spontanée, automatique, indépendamment de l’apprentissage. 3. Espèce d’intelligence rudimentaire qui dirige les êtres vivants dans leurs actions, en rébellion contre leur volonté et dans l’intérêt de leur conservation L’instinct devient intelligence instinctive, on agit sans raisonner ; avec l’intelligence, on raisonne avant d’agir. Chez l’homme, on confond fréquemment les idées instinctives et les idées intuitives. Les instincts sont des pressions qui dirigent un organisme vers certaines fins particulières. Quand Freud utilise ce terme, il ne se réfère pas aux modèles complexes de comportement hérités des animaux inférieurs, mais à leurs équivalents humains. De tels instincts sont « la cause suprême de toute activité » (1940). Freud reconnaissait les aspects physiques des instincts comme des besoins, alors qu’il appelait désirs leurs aspects mentaux. Les instincts sont les forces de propulsion qui incitent l’individu à l’action. Tout instinct possède quatre éléments : une source, une finalité, une pression et un objectif. La source, c’est l’émergence d’un besoin pouvant impliquer une partie du corps ou tout le corps. La finalité, c’est réduire ce besoin jusqu’à ce qu’aucune action ne soit plus nécessaire, c’est donner à l’organisme la satisfaction qu’il souhaite en ce moment. La pression, c’est la quantité d’énergie ou de force qui est utilisée pour satisfaire l’instinct, elle est déterminée par l’intensité et l’urgence du besoin sous-jacent. L’objet de l’instinct peut être n’importe quelle chose, action ou expression qui permette la satisfaction de la finalité originale. D’après Sigmund Freud, le conscient n’est qu’une petite partie de la pensée, incluant tout ce que nous connaissons à un moment donné. L’intérêt de Freud était bien plus grand pour ce qui concerne les champs de la conscience moins exposés et explorés et qu’il appela Préconscient et Inconscient.

T

Inconscient La prémisse initiale de Freud était qu’il y avait des connexions entre tous les événements mentaux et quand une pensée ou un sentiment semblait n’avoir pas de relation avec les pensées et les sentiments qui le précédaient, c’était parce que les connexions se trouvaient dans l’inconscient. Une fois qu’on découvrait ces chaînons, la discontinuité apparente était résolue. « Nous appelons cela processus psychique inconscient, dont nous devons obligatoirement supposer l’existence en raison de ses effets, mais dont nous ne savons rien » (1933) Dans l’inconscient se trouvent des éléments instinctifs non accessibles à la conscience. Il y a également un matériel qui a été exclu de la conscience, censuré et réprimé. Ce matériel n’est pas oublié, ni perdu, mais il n’est pas permis de s’en souvenir. La pensée ou la mémoire affectent également la conscience, mais seulement indirectement. L’inconscient à son tour n’est pas apathique et inerte, il y a une vivacité et une immédiateté dans son matériel. Des mémoires très anciennes, une fois libérées à la conscience, peuvent montrer qu’elles n’ont rien perdu de leur force émotionnelle. « Nous apprenons par l’expérience que les processus mentaux inconscients sont en eux-mêmes atemporels. Cela veut dire en premier lieu qu’ils ne sont pas ordonnés temporellement, que le temps ne les altère absolument pas et que l’idée du temps ne peut leur être appliquée » (1920). Cela étant, pour Freud, la plus grande partie de la conscience est inconsciente. C’est là que se trouvent les principaux éléments déterminants de la personnalité, les sources de l’énergie psychique, les impulsions et les instincts.

Préconscient Pour parler correctement, le préconscient à son tour est une partie de l’inconscient, une partie qui peut facilement devenir consciente. Les portions de mémoire qui nous sont facilement accessibles font partie du préconscient. Celles-ci peuvent inclure des souvenirs d’hier, le deuxième nom, la rue dans laquelle nous vivons, certaines dates ou éphémérides, nos aliments préférés, l’odeur de certains parfums et une grande quantité d’autres expériences passées. Le préconscient est comme un vaste secteur où nous avons les souvenirs nécessaires à la conscience pour exercer ses fonctions. De même, la volonté est le point central à partir duquel l’action significative peut avoir lieu. « Des actes volontaires sont considérés comme tels seulement s’ils ne peuvent être réalisés sans attention. Une idée différenciée de ce qu’ils sont et une finalité délibérée de la part de la pensée doivent précéder leur exécution ». On a défini la volonté comme une combinaison de l’attention (conscience qui focalise) et de l’effort (dépassement d’inhibitions, paresse ou distraction). Suivant cette manière de penser, une idée produit inévitablement une action, à moins qu’une autre idée n’entre en conflit avec la première. La volonté est le processus qui maintient un choix entre deux alternatives le temps suffisant pour permettre que l’action ait lieu. « En résumé, la réalisation essentielle de la volonté quand elle est volontaire au maximum, c’est de comprendre un objectif difficile et de le maintenir fermement en pensée ». Nous connaissons tous de grands récits d’hommes, au cours de l’histoire, dont le courage dans la bataille modifia les

21


Tradition Martiale innombrables possibilités que la réalité actuelle pourrait avoir eu. Pour Alberto Torres, cependant, ce n’est pas un instinct guerrier qui a poussé les populations au combat, mais le commandement des nécessités. « L’homme, poursuivi par les déluges, par la muraille envahissante des glaciers, par le manque d’eau, par les tremblements de terre, hérita, de cette vie errante et imprévisible, un apprentissage de la terreur et de la peur, une âme inquiète, le besoin d’ouvrir des chemins vers des endroits plus sûrs et plus accueillants. C’est là que naquit dans son esprit l’indifférence pour la vie et les intérêts des autres. Était-ce l’instinct qui le guidait ? Oui, mais ce n’était pas l’instinct qui le lançait sur la population pacifique qu’il trouvait par hasard sur son chemin, c’était la souffrance, le désespoir de trouver un endroit où soulager sa peine. » En même temps, surgit également le premier chef, qu’on identifia comme le premier guerrier. À partir de là, ces coutumes se seraient conservées par tradition, par habitude, avec l’aide d’idées conventionnelles qui bénéficiaient aux dirigeants de la société, les seigneurs de la guerre. Torres continue: « L’histoire que nous connaissons n’est pas l’histoire des sociétés humaines, la société ne fait pas l’histoire car elle ne se fait pas elle-même. Dans ce courant d’événements qu’enregistre et raconte l’histoire, on ne voit que des conducteurs de multitudes et des nobles qui se battent par ambition, profitant de la faim des uns et répandant la famine partout. À part d’héroïques et de rapides révoltes, le peuple, autrement dit plus des trois quarts de l’humanité, n’essayait même pas de penser au fait qu’il avait le droit de ne pas mourir. » La société n’est pas réelle, c’est un idéal. Plié sous la charge des besoins permanents, l’homme ne pouvait pas connaître son être réel, ni faire partie de la société réelle. C’est ainsi que, dans de nombreuses cultures, la guerre fut glorifiée et devenir l’un de ses disciples fut considéré comme l’une des valeurs sociales les plus cotisées, dictant des normes de comportement et définissant le statut d’une famille pendant des générations. Il en fut ainsi à Spartes, pour les samouraïs japonais, les Vikings et d’innombrables personnages célèbres qui configurèrent l’histoire. Les hommes célèbres qui naquirent pour la guerre démontrèrent non seulement une grande aptitude au combat mais aussi une très grande habileté stratégique. Prenons les Vikings comme exemple. Les Vikings sont devenus célèbres pour être des guerriers et des aventuriers courageux et ambitieux. Jusqu’à la fin du VIIIe siècle, la Scandinavie était une région pratiquement ignorée par l’Europe. Soudain, en 780, les Vikings sortirent de la Norvège, du Danemark et de la Suède et commencèrent à attaquer l’Europe chrétienne, détruisant

22

« Tout être vivant, peu importe qu’il soit grand ou petit, a un instinct violent naturel. Cet instinct est indépendant de la race ou du lieu d’origine et a à voir avec le besoin élémentaire de survivre. » des villes et des champs. « De la furie des Nordiques, libérez-nous, Seigneur ! », était, à ce qu’on dit, la prière des moines saxons quand les Vikings païens envahissaient leurs monastères tranquilles. L’armée viking était constituée de guerriers professionnels : ils s’entraînaient pour des combats féroces et étaient équipés d’épées, de boucliers, de haches et d’arcs. C’étaient en outre d’illustres navigateurs s’aventurant en haute mer avec de solides navires. Quand ils arrivaient à terre, ils pillaient immédiatement les villages pour obtenir des chevaux, du bétail et des céréales. Nous devons considérer que probablement ce qui inspirait le plus ces guerriers nordiques c’étaient en réalité les aspects culturels et religieux. Les dieux vikings étaient violents et impies. Odin, le dieu de la guerre, commandait dans le Valaskjálf, la salle des élus. Il chevauchait dans les cieux un cheval à huit jambes accompagné de loups. Les guerriers qui mourraient courageusement dans la bataille étaient conduits au Valaskjálf par les Valkyries (vierges guerrières). Dans ce ciel viking, ces guerriers combattaient le jour et fêtaient leurs batailles la nuit. Odin était également le dieu de la sagesse et le père de l’écriture et de la poésie. De nombreux poèmes épiques mettent en évidence l’habileté de ces guerriers au combat et glorifient les bains de sang laissés par leur dextérité violente dans la bataille. Laissant de côté une culture spécifique et dirigeant notre attention vers l’homme en lui-même, nous pourrions nous demander d’où et comment a surgi l’instinct violent et agressif. Généralement, au cours d’une relation agressive avec une autre personne, le cerveau (axe hypothalamus-hypophyse) envoie

un signal aux glandes surrénales, provoquant la libération d’adrénaline dans le courrant sanguin, telle qu’elle se produit dans la réaction d’alarme du syndrome général d’adaptation. Il y a rapidement une augmentation de l’excitation physiologique et du niveau de vigilance de l’organisme. Simultanément, provenant également des surrénales, le niveau de cortisone dans le sang augmente, démontrant clairement l’interaction entre les stimulus externes et la physiologie interne. Le terme « agression » a tellement de connotations qu’en réalité, sa signification s’est perdue et s’est diluée. Bien qu’il convienne de concevoir la violence et l’agression comme des processus de comportement, parce que comme il ne s’agit pas de concepts simples et unitaires, ils pourraient être définies comme tels, il est difficile de les analyser séparément des autres formes de comportement motivé. Bien qu’il y ait d’innombrables exceptions, la tendance à l’agression et la tendance à la violence peuvent être conçues comme des traits de la personnalité, comme des réponses apprises dans le contexte, comme des réflexes stéréotypés de certains types de personnes ou encore comme des manifestations psychopathologiques. Il est impossible de considérer l’agression chez l’être humain comme un événement en lui-même, séparé des circonstances et des contingences. Premièrement, nous devons considérer l’agression à partir de l’agent agresseur, ensuite, à partir de l’agent agressé et finalement, à partir d’un observateur ou d’un tiers. Nous ne serons alors pas surpris de trouver trois représentations différentes d’un même événement. La violence à son tour suggère l’idée d’action, d’attitude dirigée spécifiquement vers des objectifs asservissants et ce raisonnement est présent aujourd’hui encore dans les arts traditionnels du Koryu. Il est cependant possible de convoquer la violence sans agression ou l’agression sans violence. Comme exemple classique dans le milieu martial, nous avons les arts qui descendent du Jutsu et qui se caractérisent par le « Do ». Conventionnellement, on attend d’un combattant ou d’un pratiquant une bonne dose de violence, mais sans intention de blesser l’adversaire. Il doit vaincre, mais sans blesser son adversaire. Dans les sports, comme dans le mauvais football par exemple, nous pouvons avoir une agression dissimulée dans des actions habiles, sans violence expresse. Un joueur qui tire une faute peut, intentionnellement, frapper un adversaire au visage et comme ça fait partie des règles du jeu, ce n’est pas considéré comme un acte violent, même si c’est intentionnellement un acte agressif. La violence présente une escalade très supérieure à l’augmentation de la population et aux progrès, disons, civiques de la société.


Généralement, le contexte dans l’espace socioculturel auquel appartient l’individu peut favoriser le développement de certains traits particuliers dans la manière d’entrer en relation avec le monde. Les stimuli, les demandes, les opportunités d’entraînement, les normes de vie commune, enfin, tout le patrimoine offert à la personne à travers le système socioculturel et environnemental pourra déterminer la manière d’être de la personne. C’est sur des potentialités constituées que le contexte développera son action moulante de la personnalité, autrement dit le contexte pourra altérer le cours du développement général et conférer une manière d’être déterminée à l’individu. Dans les années 60 et 70, il y eut un débat sur la psychologie de la guerre, centré sur la notion d’instinct agressif, propre à toute l’humanité en particulier au sexe masculin. Bien qu’il soit correct d’affirmer l’existence d’impulsions agressives ou de furie agressive, il faut qualifier les différents moyens de défense et de lutte. Le combat au corps à corps, de fait, renforce et même exige un instinct agressif du fait du besoin de l’explosion musculaire. Nous en venons allors au sujet principal de la comparaison entre l’instinct de guerre ancien et moderne. Dans le combat au corps à corps, le guerrier a besoin de réunir une série de facteurs qui permettent sa victoire. L’instinct de survie animal associé à l’agressivité imposée culturellement formait une personnalité moulée pour la bataille ou pour la lutte. Toutes les hormones entreraient ainsi en action pour le conflit direct. Le courage serait l’extériorisation d’une intention agressive mise en pratique et dont le résultat, indépendamment de la victoire ou de la défaite, serait considéré comme un grand trait de noblesse du caractère humain. Cependant, dans les cas d’action à distance, à travers l’utilisation des armes de longue portée, l’émotion devient un désavantage. La froideur et l’habileté à maintenir l’ennemi dans la mire prévaut. On perd en grande partie la noblesse du combat et on ne met plus tant l’accent sur le courage. La technologie apporta ainsi une nouvelle manière ou une variation dans la personnalité idéale pour la guerre du fait des progrès de l’armement au cours des XVe et XVIe siècles. De la « férocité agressive », on passa au « dédain passif ». Le combat en lui-même n’est que l’un des éléments de ce que nous appelons la guerre. Il ne s’agit pas de violence domestique ni de conflits de rue mineurs, les guerres en général ne commencent pas avec les

conflits ni ne terminent avec eux. La majorité des guerres consistent en la préparation pour la bataille, l’organisation des provisions, le transport et des activités qui, difficilement, pourraient être énumérées par quelqu’un qui n’est pas un spécialiste du sujet. Dans la guerre, il y a un instinct plausible qui pousse l’homme à sortir de chez lui et à s’entraîner exhaustivement pour sa formation. C’est ce que Clinton B. Rocem et Bernarda L. Fontana décrivent comme « un grand pas de ce qui serait une tendance biologiquement innée pour aller d’une agressivité individuelle à une agressivité ritualisée et sanctionnée socialement comme l’est un groupe de guerre institutionnalisé. » En d’autres mots, la guerre serait une activité complexe et collective, provenant d’une affinité édifiée dans les coulisses de la psyché individuelle. L’instinct ne fabrique ni ne transforme des armes en manufactures. La guerre fait tout simplement partie d’un type de rituel sanglant de l’humanité. Ainsi, bien que nous puissions dire que de nombreux guerriers sont en activité dans le monde, l’âme du guerrier ancien pourrait être très présent ou peu présent dans les conflits actuels. Bien que préservée par les arts du Koryu et que l’essence et le sens de sa pratique se retrouvent dans les institutions les plus conservatrices, on ne peut l’observer au quotidien ou l’admirer dans les combats actuels. Il nous semble que les valeurs qui constituaient l’essence du Jutsu dans toutes les civilisations qui se basaient sur la guerre furent remplacées par un caractère froid et distant, alimenté par des mercenaires modernes dans un système de haute technologie. Malgré cela, la pensée de l’esprit du Jutsu se conserve dans les très belles pratiques de tous les lignages guerriers traditionnels anciens et survit à travers tous les hommes qui voient dans la noblesse martiale un devoir de transmettre l’héritage laissé par ceux qui vécurent ou moururent pour le combat.


a soirée ne pouvait mieux commencer ! Alors que les maîtres et les invités prenaient un verre de vin espagnol, on décernait le prix du Festival du Cinéma d’Aventure et d’Action de Valencia. Le public avait désigné par son vote le film gagnant : « Little Big Soldier ». La nouvelle arriva comme un éclair. Nos invités avaient gagné la « palme d’or » du festival ! Le groupe avait abandonné le théâtre où avait eu lieu l’événement et se dirigeait vers le Hall of Fame. Notre directeur, Alfredo Tucci, sortit pour les recevoir. Jackie Chan n’avait pas pu venir. Nous avions attendu un miracle jusqu’au dernier moment, mais ce ne fut pas possible. Il envoya cependant un groupe de neuf personnes : acteurs, actrices, producteurs, réalisateur… et trois de ses meilleurs élèves et cascadeurs, tous des experts martiaux, bien sûr ! Ils reçurent en son nom le prix spécial que l’ISMA et le Budo International Council lui remirent pour son travail humanitaire et de diffusion des arts martiaux.

L

24

Après les photos de rigueur, comme à chaque fois, on écouta debout l’hymne national espagnol. Puis nous avons pu assister aux démonstrations, y compris celle qui fut offerte hors programme par les propres élèves de Jackie qui, il faut le dire, étaient comme des poissons dans l’eau. Au cours de la soirée, les prix furent remis dans l’ambiance de fraternité et de respect qui caractérise cet événement. Beaucoup de nouveaux visages, d’autres classiques déjà, des grands maîtres, des élèves et leurs compagnes et compagnons jouirent de la soirée et du bal qui suivit. La veille avait eu lieu la classique rencontre des « Polices du monde », avec des exposés intéressants et la présence de policiers et d’experts de différents corps de police et de différentes nationalités : Russie, Argentine, Brésil, Garde civile, Rtxantxa, Police de Monaco, Police nationale, Garde nationale républicaine portugaise, etc. Cette même après-midi, eut également lieu l’importante rencontre des Chevaliers du Cercle des Arts

Martiaux, avec de nouveaux membres, y compris, « ad honorem », le propre Jackie Chan qui fut accepté et reçu de bon gré par ses élèves. Le matin de ce même samedi 23 eut lieu le séminaire multidisciplinaire caractéristique du Hall of Fame, cette fois avec des cours magistraux de Tony Montana (MTS), David Arama (Kapap), J. Negreira (American Kenpo) et Nicolai Smirnov (Russian Self Defense). L’assistance respectueuse et amicale de nombreux maîtres et grands maîtres fut un exemple d’élégance et d’esprit chevaleresque. Les jours suivants, en plus de l’excursion au château de Sagunto et d’une véritable paella sur feu de bois, les maîtres et les invités eurent l’occasion d’échanger leurs connaissances et surtout de profiter d’une ambiance unique, du merveilleux climat et de l’hospitalité de la ville de Valencia qui, comme toujours, participa, conjointement à ce magazine, en tant que sponsor principal de cet événement.


25


26



28


Liste des lauréats de l’année 2010 Comité directeur : Grands Maîtres SANTIAGO SANCHIS, SIFU VINCENT LYN, SIFU PAOLO CANGELOSI, ALFREDO TUCCI, RICHARD REPSHER, GEORGE BIERMAN, NIKOLAI SMIRNOV. Conseil consultatif : Grands Maîtres LARRY TATUM, JOHN PELLEGRINI, SRI DINESH, INDALECIO SOCORRO, JORGE DOMINGUEZ, RUI RIBEIRO, DAVID ARAMA. Platinum Life Achievement Award : SOKE JOSEPH WILLIAMS. Gold Life Achievement Award : CRISTINA RIBEIRO. Chevaliers du cercle du Hall of Fame : SANTIAGO G. SANCHIS, ALFREDO TUCCI, VINCENT LYN, LUIS A. SEBASTIAN, ANGEL BOCANEGRA, JUAN DIAZ, GEORGE BIERMAN, PAOLO CANGELOSI, JOSE L. ISIDRO, INDALECIO SOCORRO, GRACIANO GALVANI, GIOVANNI PROIETTI, ROBERTO GIRLANDA, ROBERTO CHIARAMONTE, RAFAEL CARRIET, ANTONIO MONTANA, RUI RIBEIRO, JORDAN AUGUSTO. Nouveaux chevaliers : JACKIE CHAN, PAULO PERDIGAO, JESUS M. PLATON, RICARDO GRESS, JOSE DEFEZ, JOSE LAMEIRO, FRANCISCO MARTORAN, DAVID ARAMA, HECTOR FUENTES, NIKOLAI SMIRNOV. Grands maîtres internationaux de l’année : ANDREAS HOFFMANN, RUI RIBEIRO. Fondateur de style : SOKE EVAN PANTAZI. Homme et femme martiaux de l’année :

JUAN JOSE NEGREIRA et MIRTA CARINA SALVO. Prix d’argent pour une vie dans les arts martiaux : MONTASER A. NUWAR. Maître international de l’année : YANIS VILELLA, GRACHEV IGOR. Maître de l’année : CARLOS DARIO. Maître de Mugendo : FCO. JAVIER PIERNAS. Révélation de Mugendo : SAMUEL BERGILLOS, éducateur de Mugendo. Scrimia, maîtres de l’année : ROBERTO GIRLANDA, GIOVANNI PROIETTI, ROBERTO CHIARAMONTE. Maîtres et instructeurs de l’année : VLADIMIR KOVALEV, LIVIU CLAUDIU, DANILA DAVID DOMINGO, RONCAL, MARK GRIDLEY, HECTOR RODRIGUEZ, CINTHYA RODRIGUEZ. Excellence dans un nouveau style : MASTER TONI MONTANA en MTS. Sifu JKD de l’année : JUAN JOSE ZAMUDIO. Femme Sifu de Kung-Fu de l’année : MARIA GROTHE. Instructeurs de l’année : IBAN MIRANDA, IVAN YUSTE, FRANCESCO SANNA, CHRIS BLACKWELL. Prix spécial pour sa contribution unique au monde des arts martiaux avec plus de 5000 articles : SHIDOSHI JORDAN AUGUSTO DE OLIVEIRA, BUGEI. Excellence en contribution militaire et policière. Instructeur policier international de l’année : JUAN JOSE NEGREIRA. Instructrice policière de l’année : MIRTA CARINA SALVO, officier de la police argentine. Instructeurs policiers de l’année : ERIC DEVEAU, SERGIO BRUNO COELHO, OTAVIO LUZ. Maître

instructeur de self-défense de l’année : CLAUDE POUGET, police de Monaco. Prix pour sa contribution aux arts martiaux : maître MARIO RAMA. Acteurs, actrices et équipe de doublage du film vainqueur du festival du cinéma d’action et d’aventure de Valencia, « Little Big Soldier » : JACKIE CHAN, LIN PENG, STEVE YOO, CINDY ZHANG, WANG HAIXIANG, RAMY CHOI, SUN YUANNONG, ZHANG HAIHONG, ZHANG JIAWEI, YAN ZILING. Ambassadeur du Hall of Fame : JUAN DIAZ. Consuls du Hall of Fame : YANIS VILELLA, JOHN PELLEGRINI, RICARDO GRESS, TONI MONTANA. Prix d’excellence : ADELA SANCHIS, MARIA SANTOME, CARMEN PALENCIA, TAMMY LYNN, MAURO DE FREIRAS, RAFAEL CARRIET, CARLOS PASCUAL, DAVID ARMENDARIZ, VINCENT LYN, JOSÉ LUIS ISIDRO, AGUSTIN MANZANO, DAVID RIVAS, CESAR CARBALLO, FERNANDO ARENILLAS, MAIRIE DE VALENCIA, MOSTRA DE CINE, MAGAZINE BUDO INTERNATIONAL, HOTEL ABBA ACTEÓN. Nos remerciements les plus sincères au conseiller des sports, Monsieur Cristobal Grau. Prochain Hall of Fame : les 21, 22 et 23 octobre 2011. I.S.M.A. International School of Martial Arts. Émail: ismahof@gmail.com et www.halloffamemartialarts.com

29


30


Avec l’éclosion du MMA féminin dans le monde, beaucoup de combattantes sont appar ues dans ce type de spectacle. Mêlant la technique, la force et la séduction, les femmes sont en train de conquérir leur propre espace avec compétence. À la tête de ce groupe de beautés courageuses se trouve la Brésilienne Carina Damm. Connue comme la Barbie des rings, Carina possède aujourd’hui à son palmarès 15 victoires et à peine quatre défaites et attend impatiemment le moment où l’UFC s’ouvrira à la catégorie féminine. Nous allons aujourd’hui mieux connaître cette belle guerrière.

Le charme d’une femme courageuse

Budo International : Pourquoi avez-vous décidé d’aller vivre aux États-Unis ? Carina Damm : J’y suis allé pour les opportunités que les États-Unis offrent et que nous n’avons pas au Brésil. Ça m’a toujours beaucoup plus et depuis mon combat en Arizona, j’ai pris un avion et je suis venue directement en Floride. Ici, mon travail est plus apprécié. Mais dès que je pourrai, je retournerai au Brésil car ma famille et mes amis s’y trouvent. Ici, je m’entraîne à l’ATT et c’est très bien. Je m’entraîne tous les jours et très professionnellement. Mon frère me manque également à mes côtés pour m’orienter, mais dès qu’il le pourra, il viendra par ici. B.I. : Comment votre frère et vous êtes devenus combattants ?

C.D. : Et bien, dès l’enfance, on nous a considéré comme des lutteurs dans la famille et à l’école (rires). Quand j’avais 15 ans, je suis allée voir un championnat de Jiu-Jitsu et j’ai eu le coup de foudre pour l’art souple. Très vite, j’ai commencé à m’entraîner et je n’ai jamais cessé de le faire. Mon frère a également commencé à pratiquer le Jiu-Jitsu une semaine après moi. J’ai décidé de prendre le Jiu-Jitsu au sérieux quand Rodrigo est devenu champion du monde, en 2002 si je ne me trompe. Cela m’a incroyablement motivée. Peu après avoir découvert le Jiu-Jitsu, j’ai assisté à une roda de Capoeira du maître Capixaba. Ce fut le coup de foudre pour la Capoeira, comme si je l’avais déjà pratiquée dans d’autres vies et je l’aime tant que je ne peux entendre jouer du berimbau sans en avoir la chair de poule et courir vers la roda. C’est inexplicable ! B.I. : Mais votre père ou votre mère avaient-ils quelque chose à voir avec les combats ? C.D. : Non, mes parents n’ont jamais rien eu à voir avec ce monde-là, c’était un truc à moi et à mon frère. Ce fut comme un engouement dès le premier coup d’œil !

Texte : Marcelo Alonso & Gleidson Venga Photos : Gerusa Falcão & Vinicius.

B.I. : Pourquoi n’êtes-vous pas devenue mannequin professionnelle ? C.D. : (rires) Quand j’étais plus jeune, j’ai fait quelques travaux comme mannequin et même quelques défilés pour des marques qui m’ont sponsorisées et ce type de choses. Mais la carrière de mannequin ne m’a jamais beaucoup intéressée. À part ça, je n’ai pas non plus la taille qu’il faut pour être mannequin (rires). Depuis toute petite, j’ai aimé les arts martiaux et avant même de pratiquer, mon frère et moi jouions à nous battre à la maison. B.I. : Comment vivez-vous le fait d’être jolie, sensuelle et courageuse ? Une chose n’interfère pas avec l’autre ? Est-ce une aide ? C.D. : Être sensuelle est quelque chose qu’on ne peut expliquer et encore moins comment unir combat et sensualité. Ce que je peux vous dire, c’est que je suis comme ça, j’adore me battre, faire de la compétition, m’entraîner, faire un combat, mais quand je retourne dans les vestiaires, je me donne une bonne douche et je prends soin de moi. J’ai dans mon sac à dos un arsenal de produits de beauté. Cela fait partie de moi, j’ai grandi en voyant ma mère et mes sœurs prendre soin d’elles et avec elles, j’ai appris à toujours le faire. Je ne veux pas être décoiffée ou mal vêtue simplement que parce que je suis une combattante. Ça n’a rien à voir. Je suis une lutteuse, oui, mais je ne cesserai pas pour autant d’être une femme. Je crois que mon style m’aide dans ma profession, car je reçois toujours des éloges (rires).

31


Interview B.I. : Quel fut le combat le plus difficile de votre carrière ? C.D. : Ce fut sûrement le combat contre Jessica Aguila, au Canada (Bodog Fight). Ce fut très technique, Jessica est une excellente lutteuse et était très bien préparée pour le combat, mais grâce à Dieu, je suis parvenue à la surpasser et à gagner. B.I. : Comment avez-vous vécu votre dernière défaite au Strikeforce ? C.D. : Je ne vais jamais me contenter d’une défaite, cela n’entrera jamais dans ma tête, mais je sais ce qui s’est passé et j’ai besoin de m’améliorer. J’ai fait plusieurs erreurs et j’ai beau m’être entraînée, quand la partie psychologique ne va pas bien, cela finit par affecter d’une certaine manière le combattant. Enfin, maintenant je m’entraîne encore plus fort ! Je veux me surpasser et je sais que je serai très vite prête pour une bataille de plus. Je ne renoncerai jamais ! B.I. : Vous rêvez du jour où l’IFC ouvrira une catégorie féminine et où vous vous y battrez ? Comment l’imaginez-vous ? C.D. : Mon grand rêve, ce serait ça, me battre à l’UFC. Je ne comprends pas pourquoi le combat féminin ne fait pas partie de ce spectacle. Se battre à l’UFC n’apporterait que des avantages. La lutte féminine aux États-Unis est très bien vue par la société. Ce serait un spectacle la participation des femmes à cet événement. Si Dana White aime avoir autant d’audience, il devrait m’engager pour me battre. Je suis sûre que l’événement aurait de l’agressivité tout en étant délicat en même temps. Mais je crois que ça finira par devenir réalité…

Profil Nom : Carina Damm Âge : 30 ans Signe : Verseau Né dans l’État d’Espiritu Santo Taille : 1m63 Poids : 59 kg Contour de poitrine : 91 cm Hanche : 95 cm Taille : 68 cm Nourriture préférée : Pizza Hobby : Danser et plage Voyage rêvé : Hawaii Partie du corps qui lui plaît le plus : Yeux Point saillant de sa personnalité : Sens de l’humour Qualité qu’elle apprécie chez un homme : L’intelligence et la bonne humeur Équipe préférée : Flamengo Célibataire, mariée, fiancée ?: Célibataire Projet de vie : Se battre au MMA et acheter une hacienda

32



Arts Martiaux Chinois

Comment tout a commencé – L’histoire du Kung-Fu

C

omme nous l’avons commenté antérieurement, il est impossible aujourd’hui de connaître avec exactitude l’origine des arts martiaux chinois. Des informations fragmentaires qui ont pour base des traditions littéraires et artistiques précoces en Chine laissent entrevoir l’existence d’un art martial hautement développé déjà au cours de la dynastie des Chou (1066 av. J.-C. à 406 apr. J.-C.). Au cours des dynasties Jin (265-439 apr. J.-C.) et des dynasties du Sud et du Nord (420-581 apr. J.-C.), les arts martiaux furent fortement influencés par le bouddhisme et le taoïsme. Ge Hong, taoïste célèbre, intégra des exercices du Qi Gong (respiration et énergie) des arts martiaux chinois et en fit un élément important de la médecine traditionnelle chinoise (MTC). Certains experts reconnaissent que l’origine de ceux-ci remonte à quelques milliers d’années. Mais pour certains aspects, on parle également de quelque 5000 ans. On raconte que c’est alors que se constitua la base de notre art, dans les combats des populations pour l’eau, de meilleurs endroits pour les maisons, etc. Un personnage important en ce qui concerne les arts du légendaire monastère de Shaolin est Ta Mo (qu’on écrit également Da Mo), plus connu comme Bodhidharma.

Le fondateur du Kung-Fu de Shaolin, Ta Mo Toutes les sources historiques sont cependant d’accord pour dire que le véritable commencement du Shaolin Kung-Fu eut lieu avec l’arrivée de Ta Mo (Bodhidharma) au monastère de Shaolin du nord dans la province de Honan au cours de la période qui va de 506 à 556 apr. J.C. L’origine de Ta Mo resta pendant longtemps ignorée, mais aujourd’hui, il semble vérifié qu’il était le troisième fils du riche radjah Sugandha de l’Inde du Sud. Pour éviter les confusions, nous devons expliquer ici que Bodhidharma, Ta Mo et Daruma sont la même personne avec le nom en sanscrit, chinois et japonais. On raconte que son nom était Ta Mo et qu’il devint ensuite Sardilli Boddidoro, un pseudonyme qui surgit à un âge mûr et qui veut dire « illuminé par l’enseignement ». Ta Mo grandit dans le palais de son père où il étudia les arts martiaux traditionnels de l’Inde (entre autres le combat au corps à corps), les soutras bouddhiste et faisait preuve de multiples aptitudes. Ta Mo aimait le sport et passait beaucoup de temps à faire des exercices physiques, mais très jeune, il s’intéressa à la théosophie (*). Il voulut participer à la Sainte Vérité de Bouddha et devint un adepte enthousiaste du Dhyana, qui signifie « profond examen de la conscience » (en chinois, Chan ; en japonais Zen ; à ne pas confondre avec le bouddhisme Chan qu’il fondra lui-même plus tard). Mais il ne voulait pas être un ascète, car il était très ouvert au monde qui l’entourait. Ta Mo rêvait de faire connaître la lumière de la doctrine bouddhiste au monde. Quand il apprit par deux moines chinois, camarades d’études, que la « véritable foi » était persécutée dans leur pays, il décida de se rendre personnellement en Chine pour améliorer cette situation. On raconte que Ta Mo se prépara pendant des années pour ce voyage. De fait, en Chine, la période la plus difficile pour le bouddhisme était déjà passée. Il y avait de nombreux monastères et de nombreux temples dont l’existence était assurée, bien que certains seigneurs féodaux n’aimassent pas permettre de diffuser la religion. Cela se devait principalement aux affrontements qui surgissaient entre les défenseurs du bouddhisme et ceux du confucianisme. Une fois en Chine, Wei, le premier gouvernant qu’il rencontra au nord, lui donna la bienvenue. Wei voulait savoir ce que Ta Mo pensait de son pays où des centaines de moines étaient chargés de copier les saintes

34

écritures. Ta Mo répondit que les efforts du gouverneur pour promouvoir le bouddhisme ne valaient rien, qu’ils étaient un vide dans le vide. Ta Mo comprit que ses projets pour la transformation religieuse en Chine ne pouvait être exécutés de cette manière et il se retira au monastère de Shaolin dans la province de Honan. Là, il annonça quelque chose qui ne fut pas reconnu par les puissants du pays ni par les piliers du bouddhisme, une nouvelle doctrine qu’il appela bouddhisme Chan ou, ce qui revient au même, bouddhisme Zen, qui aurait un grand avenir. Au début, Ta Mo enseignait la méditation assise. Il considérait que l’illumination était impossible sans un examen préparatoire, long et dur pour le corps et la pensée. Il disait que les enseignements inégalables de Bouddha ne pouvaient être compris qu’après de longues et dures épreuves et après avoir souffert les souffrances les plus difficiles et réalisé le plus difficile à réaliser. D’après ce que raconte la légende, il resta lui-même immobile pendant 9 ans face au mur d’une grotte, non loin de Shaolin, où il se consacra à la méditation, sans même dormir.


La légende raconte également que le futur successeur de Ta Mo se coupa la main gauche pour prouver sa dévotion à son maître car celui-ci ne voulut d’abord pas lui enseigner et l’avait rejeté avec ces mots : « je t’enseignerai quand la neige sera rouge ». L’étudiant se coupa donc la main et son sang teignit la neige en rouge. Après ces neuf ans de méditation, Ta Mo vécut des dizaines d’années de plus derrière les murs de Shaolin. Il apprit le chinois pour lire les classiques chinois et enseigna le bouddhisme Chan. Au début, il fut seulement professeur de méditation assise, mais après s’être rendu compte que ses élèves s’endormaient et souffraient des dommages physiques. Il pensa à y remédier. Il conçut les 18 exercices du moine (18 Lohan) que ses élèves ne pratiquaient pas seulement pour l’éducation physique, mais également pour unifier le corps et l’esprit. Très vite, les exercices pour le corps n’eurent plus seulement comme objet de conserver la santé, mais devinrent un programme pour la pratique générale du Kung-Fu. L’idée de transformer les règles de la vie monastique en une formation pycho-physiologique se devait aussi bien au yoga de l’Inde qu’aux ascètes qui consacraient leur vie à dominer leur corps physique dans l’espoir d’atteindre l’immortalité. Mais les attaques des bandits de grands chemins obligèrent également les moines à dominer l’art de la selfdéfense. Quelques années plus tard, le temple Shaolin devint célèbre pour son nouvel enseignement du Chan, mais également pour l’art du Kung-Fu qui était jalousement et soigneusement préservé. Au fil des siècles, cette bonne réputation attira également de grands spécialistes du Kung-Fu vers ce temple pour y travailler. Le mérite revient à Ta Mo d’avoir, pour la première fois, pourvu le Kung-Fu d’un ensemble de norme et d’une recherche scientifique. On n’avait auparavant encore rien écrit en la matière. Le bouddhisme Chan enseigne que l’élève doit reconnaître « la nature du Bouddha dans la fleur de la prairie, dans le rugissement du tigre, dans la lune et les étoiles, mais surtout en lui-même ». C’est précisément cette connaissance de soi qui est la pierre angulaire de la pratique des moines bouddhistes et qui leur permet de pratiquer tous les arts, également tous les arts martiaux classiques, avec la plus haute valeur intellectuelle. À propos de la mort de Bodhidharma, il y a de nombreuses légendes. Il n’est pas clair où ni comment exactement il mourut. Son héritage intellectuel reste vivant pour nous, aussi bien dans le bouddhisme Chan que dans les arts martiaux de Shaolin. Note en pie de page : (*) Le mot « théosophie » (« sagesse divine ») représente, au sens large, la recherche de la connaissance de Dieu, des dieux et du divin par la voie de l’intuition telle qu’elle apparaît dans les magnifiques enseignements de Jacob Böehme, Federico Christoph Oetinger et Louis Claude de Saint-Martin, dans la Kabbale juive, dans certaines parties du soufisme islamique et dans la gnose ancienne. Dans un sens plus restreint, la théosophie est une cosmovision ésotérique créée par l’occultiste Helena Petrovna Blavatsky (1831-1891). Elle se réfère surtout aux contenus de religiosité et spiritualité hindoue. Par ses études, elle démontre un noyau commun authentique entre toutes les religions et fonde une « Fraternité universelle de l’Humanité » appelée Société théosophique.

35


REF.: DVD/HWA1

REF.: DVD/IAIDO1

REF.: DVD/IAIDO2

REF.: DVD/JH2

REF.: DVD/JH3

REF.: DVD/JH4

REF.: DVD/HATSU2

REF.: DVD/HATSU1

REF.: DVD/IAIDO4

REF.: DVD/JO

REF.: DVD/GUMDO

REF.: DVD/IAIDO3

REF.: DVD/BUGEI2

REF.: DVD/BUGEI3

REF.: DVD/EBUGEI4

REF.: DVD/GOULD1

REF.: DVD/GOULD2

REF.: DVD/GPX

REF.: DVD/FLE

REF.: DVD/BUGEI1

REF.: DVD/BC1

REF.: DVD/GAYLORD

REF.: DVD/FY1

´s ARTS MARTIAUX

DVD: C/ U

€35,00 U


REF.: DVD/KYUSHO12

REF.: DVD/HUB3

REF.: DVD/LILLA

REF.: DVD/CHIAO3

REF.: DVD/CHANG

REF.: DVD/KYUSHO13

REF.: DVD/KYUSHO11

REF.: DVD/HUB2

REF.: DVD/KYUSHO10

REF.: DVD/KYUSHO9

REF.: DVD/CHIAO2

REF.: DVD/KYUSHO14

REF.: DVD/HUB1

REF.: DVD/NT1

REF.: DVD/NT2

PRIX: €27

REF.: DVD/KYUSHO8

REF.: DVD/KYUSHO7

REF.: DVD/KYUSHO6

REF.: DVD/KYUSHO5

REF.: DVD/KYUSHO4

REF.: DVD/KYUSHO3

REF.: DVD/KYUSHO2

TITULO: KYUSHO JITSU

REF.: DVD/KENDO2

REF.: DVD/KENDO

REF.: DVD/KAJ4

REF.: DVD/KAJ6

REF.: DVD/KAJ5

REF.: DVD/KAJ3

REF.: DVD/KAJ2


Histoire du Weng Chun Kung-Fu Deuxième partie Dans le numéro précédent, nous avons décrit comment se développa le Weng Chun Kung-Fu dans le temple de Shaolin. Nous avons également mentionné que les temples de Shaolin étaient devenus des cachettes et des points de rencontre pour de nombreux rebelles, ce qui offrit aux Manchoues une raison pour détruire le temple de Shaolin du Sud vers l’an 1700. De nombreux moines durent s’enfuir et continuer d’enseigner le Kung-Fu hors du temple. Que feriez-vous si votre foyer, dans ce cas le temple de Shaolin, était détruit et si vous voyiez que vos frères et vos amis étaient capturés ou assassinés, si votre spiritualité était interdite ou si vous étiez persécutés par un chasseur de primes ? C’est une bonne question à se poser. La majorité des moines de Shaolin réagirent suivant le Chi Sim, autrement dit « l’Extrême Compassion ». Les moines s’en allèrent, mais ils emportèrent Shaolin dans leur cœur. Ils cherchèrent un nouveau foyer pour leur Weng Chun Kung Fu, pas pour se venger, mais pour prendre un nouveau départ et aider les gens à lutter contre la maladie, la vieillesse et la mort.

Le Weng Chun Kung-Fu dissimulé dans une jonque rouge D’après la tradition de l’Opéra de Canton, leurs artistes rouges se déplaçaient sur les rivières du sud de la Chine pour amuser les gens. Ils utilisaient de grandes jonques peintes en rouge brillant pour attirer leur attention. Le dernier abbé du temple de Shaolin du Sud, Chi Sim Sin Si (maître Zen de l’Extrême Compassion), était caché dans une jonque rouge sous un faux nom et travaillant comme cuisinier. Un jour, il dut protéger la jonque rouge contre Tiger Wood. Il dut alors révéler sa véritable identité et commença à enseigner le Kung-Fu aux membres de l’équipage de la jonque rouge. Ses premiers élèves furent le capitaine qui s’appelait Wong Wah Bo, Leung Yee Tai et un chanteur d’opéra dont le nom artistique était San Gam ou Dai Fa Min Gam.

Mannequins de bois sur la jonque rouge Des mannequins de bois du Weng Chun pour s’entraîner au combat avec les armes et à mains nues furent installés sur la jonque rouge. Ils simulaient l’ennemi et les élèves de Weng Chun devaient pratiquer les principes du Look Dim Boon : Tai, Lan, Dim, Kit, Got, Wun et Lau, jusqu’à ce que les mouvements soient exécutés avec souplesse. Ensuite, on passait à l’étape suivante : du 14 au 18, 18 Kiu Sao (« mains en pont ») jusqu’à réaliser tous les mouvements automatiquement. Avec le temps, l’équipage de la jonque domina les éléments du Weng Chun Kung-Fu du Sud de la Chine. Le Weng Chun devint alors l’un des styles les plus célèbres de la région. Les élèves les plus importants de San Gam sur la jonque rouge furent Fu Siu Ching et son gendre Tsoi Chung. En tant qu’assistant personnel de San Gam, Fu Siu devait s’occuper de ses accessoires pour l’Opéra. Il

38

eut ainsi l’occasion de recevoir des leçons particulières de Weng Chun tous les jours pendant des années. Quand San Gam se retira comme acteur d’Opéra, il confia à Fung Siu Ching la mission de maintenir le Weng Chun vivant.

Le Weng Chun Kung-Fu arrive à Buddha Hill, Fatshan, Chine Fung Siu Ching abandonna la jonque rouge et commença à l’enseigner à la famille Lo à Xi Chui. Ensuite il fut invité à Fatshan par le pharmacien Ma Pat Leung, pour enseigner le Weng Chun à son fils Ma Chung Yee. Fung Siu Ching s’installa à Fatshan comme professeur de Weng Chun et construisit une réplique du grand salon du temple de Shaolin. Il plaça au centre une statue de Bodhidharma et sur celle-ci il écrivit : « La lumière de Bouddha illumine le monde ». Il y avait un diptyque complémentaire de part et d’autre du salon et sur l’un d’eux il était écrit : « Après neuf ans de méditation à Shaolin, le maître Bodhidharma fonda l’école du bouddhisme Zen. Sur l’autre, il était écrit : « Loin des entités du monde, Bodhidharma établit les trois véhicules sous la foi de Bouddha ». Fatshan (Buddha Hill) devint la forteresse du Weng Chun. Les élèves les plus célèbres de Fung Siu Ching furent : Wong Sap Yat, fils de la famille la plus aristocratique ; Ma Chung Yee, le fils du pharmacien ; son propre fils, Fung Tin ; les frères Yuen ; les frères Dung ; Tang Suen ; ou encore l’artiste Chan Lan Lim, parmi bien d’autres. La famille Lo devint célèbre pour son habileté à manipuler les couteaux doubles, le Fu Mo Siong Do (mère et père du couteau double), et parvint à expulser de nombreuses bandes de voyous grâce à son habileté dans le couteau double. Son frère, Weng Chun Tang Shuin, reçut le titre de « Roi du bâton long » et exporta le Weng Chun à Hong Kong. Ses frères Weng Chun Yuen Chai Wan firent connaître le Weng Chun dans d’autres pays asiatiques.

Approche multidimensionnelle du c ombat et de la self-défense Quand le grand maître Fiu Siu Ching fut très malade, la famille prit soin de lui et le soigna. Il s’efforça alors de transmettre ses connaissances à la famille Lo et leur assigna la mission de veiller à la survie du Weng Chun. Seule la famille Lo connaissait la forme et l’entraînement du Sam Pai Fat (les Trois Révérences de Bouddha) qui est la forme la plus importante du Weng Chun. Sam Pai Fat aide le pratiquant à apprendre des mouvements corporels spéciaux et à

bouleverser ses connaissances préalables du Weng Chun avec cet ajout. Avec la compréhension de la mécanique du corps et le développement du Qi (Chi), il est possible d’acquérir une puissance et vitesse énormes presque sans effort. La caractéristique principale de ce niveau est le mouvement circulaire et rythmique du corps, le Wan Wun Yiu Tiet Ban Kiu, qui rappelle quelqu’un en train de faire une révérence. Ce mouvement donne au pratiquant un modèle clair et l’outil d’entraînement dont il a besoin pour le combat, la self-défense et la mise en condition physique pour avoir une approche multidimensionnelle. Sam Pai Fat enseigna à s’orienter dans le ciel et sur la terre suivant ce qu’exprime l’espace, la gravité et l’énergie dans le Shaolin Chan et les arts martiaux.

Le lignage direct du Weng Chun Kung-Fu Le membre de la famille Lo qui succéda au maître Weng Chun fut le grand maître Wai Yan, fondateur de la fameuse académie de Weng Chun Dai Duk Lan à Hong Kong, à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Il prépara également la voie vers l’Occident avec son seul élève occidental Andreas Hoffmann. Le Weng Chun Kung-Fu a été transmis de génération en génération depuis 1500 ans : Bodhidharma – les moines guerriers de Shaolin – le salon du Weng Chun – Chi Sim Sin Si – Wong Wah Bo – San Gam – Fung Siu Ching – la famille Lo – Wai Yan – Andreas Hoffmann – l’Association internationale de Weng Chun Kung-Fu : www.weng-chun.com


39




Zen en Mouvement

Psychologie des Arts Martiaux « Un héros n’est pas plus courageux que n’importe qui d’autre, il n’est le plus courageux que pendant cinq minutes. » Emerson ai un jour demandé à mon sensei pourquoi les hommes se battaient. Il me répondit : « Il n’existe pas une réponse claire à cette question et si tu étudies l’histoire du comportement humain, tu te rendras compte que c’est une histoires pleines de guerres, un torrent de sang. » « Pourquoi ? », lui ai-je demandé de nouveau. Et rapidement il me répondit : « Parce que dans un désaccord, la guerre est l’arbitre final. Que ce soit entre des individus, des groupes, des nations ou une combinaison de tout cela, il est impossible de savoir si un homme veut se battre contre un autre homme. Dans les différences d’opinion, c’est le plus fort qui prévaut. »

J’

42

Et comme la lutte est dans la nature humaine, chaque pays a développé un type d’art martial. Avec la guerre et la civilisation avançant main dans la main, le développement d’armes plus efficaces a fait en sorte que l’efficacité technique soit la seule manière de progresser. Contrairement à ce qui se passe dans les sports, où il y a des vainqueurs de différentes catégories, un premier, un deuxième, un troisième, etc., dans la réalité de la bataille, il n’y a pas de trophée pour le deuxième. C’est tout ou rien ! Ceci a développé la mentalité de la victoire à tout prix et le besoin d’avoir une puissance de feu de plus en plus grande, l’idée que plus on a, mieux c’est. Et le résultant corrélatif fut l’apparition d’une arrogance incapable de faire face à l’adversité. Cette structuration d’une culture martiale basée sur l’idée de gagner et seulement gagner apporta conjointement une capacité mentale de friponnerie et de tromperie qui a essayé par tous les moyens de prévenir la mort. La mort signifie le malheur de ne pas durer toujours, ce qui alimente la peur élémentaire de se battre. « C’est la faute à la peur, dit le sensei, et c’est ce qui rend la culture martiale japonaise unique. La culture martiale japonaise se basait et se base sur le fait de s’efforcer de vaincre la peur et l’égoïsme. » Par exemple, imaginons que nous sommes dans un combat à mort contre quelqu’un. Au moment du contact ou de la confrontation physique, nous devrions tous nous dire à nous-mêmes : « Parce que je peux battre cet individu, parce que je dois défendre ma vie, je gagnerai ce combat et je continuerai ma vie. » C’est ce qui se passera si la pensée prend le contrôle. L’idée de se rendre et de perdre la vie est également terrible. Pensez-y simplement car c’est un point essentiel. Quand cette pensée traverse votre esprit, à cet instant, vous perdez la vie. Se rendre est impensable, mais ce que se passe une fois qu’on s’est rendu est effrayant. C’est la raison pour laquelle

au lieu de se laisser emporter par les intentions les plus nobles, quand quelqu’un affronte la mort, il s’accroche à la vie passionnément. La méthode d’entraînement pour affronter la mort avec un calme et une sérénité intellectuelle n’existe tout simplement pas. Dans le dojo, dans la classe, oui. Sur le champ de bataille, non ! C’est le même résultat que si vous demandiez à votre bouche de saliver avec toute la force de votre volonté, simplement ça n’arrivera pas. Mais si vous imaginez que vous sucez un caramel, votre bouche salivera sûrement. L’imagination dépasse l’intellect, parce qu’elle n’est pas analytique. Elle s’aliment des expériences que nous avons vécues au cours des ans. Le pratiquant d’art martial, le samouraï, s’est plongé au plus profond de son subconscient, grâce à son imagination, et a restructuré son esprit pour considérer la mort comme un phénomène passager vers l’au-delà, pour être capable de la considérer comme bienvenue dans l’ordre naturel des choses. Il l’a fait au moyen d’une introspection, d’un processus d’autosuggestion acquise grâce à un processus de méditation. Cette restructuration permet de considérer la peur de la mort selon une perspective correcte, comme quelque chose de naturel, qui doit être dépouillé de toute émotion et remplacé par de l’entendement. La peur, tout comme la douleur, est très désagréable. L’absence d’émotion, de préoccupation, d’anxiété et de fureur, oui, de fureur, ne peut être géré sans traumatisme. C’est la partie émotionnelle de notre esprit qui fait que la peur et la douleur soient plus désagréables que ce qu’elles sont réellement. « Et pourquoi ça ? » demandais-je au sensei. Et le sensei me répondit : « C’est simple. Chaque fois qu’une émotion prend possession de la pensée et qu’on perd le contrôle, le corps se tend et cette tension aggrave la peur et la douleur. Il y a des animaux qui font le mort pour échapper à la mort. As-tu entendu l’expression “être glacé de peur” ? C’est quelque chose de très naturel dans le règne animal et même chez les hommes. On appelle ça l’hypothèse de l’atavisme. Le pratiquant d’art martial comprend cela et avec cette peur incompréhensible, il crée ou provoque une situation pour que cette peur domine l’adversaire. En d’autres mots, il domine psychologiquement l’adversaire. On fait ça tout le temps, même dans le monde du sport. » L’idée, c’est de regarder en soi au moins une fois dans sa vie et de le faire fréquemment si possible. Le processus dure quelques minutes et on le faire à n’importe quel moment et en n’importe quel endroit. La psychologie des arts martiaux consiste également à travailler le pouvoir de la pensée, grâce auquel on parvient à réduire les propres émotions au minimum. Il est clair que l’émotion la plus forte pré-


vaut toujours sur l’émotion la plus faible. On ne peut avoir deux émotion à la fois, parce que la plus forte prend toujours le contrôle. Le pratiquant d’art martial a toujours correctement supposé que l’émotion la plus forte qui existe est la peur de mourir. Une déduction simple, quand quelqu’un est dominé par la peur de mourir, toutes les autres émotions et toutes les autres peurs ne sont plus rien. La psychologie se base donc sur le dépassement de la peur de mourir. Ceci produit le phénomène de l’état de « kufu », d’attention concentrée, une concentration réflexive. Le sensei commenta : « La concentration réflexive est l’habileté à limiter notre attention le plus possible pour qu’un seul stimulus atteigne nos sens, à ignorer tous les autres qui nous bombardent constamment, étant attentif uniquement à un détail, excluant tous les autres ou les reléguant là où ils ne dérangent pas. N’essayez jamais d’attendre la concentration parfaite, cet état n’existe pas. Dans une séance d’hypnose, par exemple, le thérapeute prépare la scène et place le patient dans un état spécifique pour que celui-ci puisse mettre toute son attention sur lui. C’est ça l’attention concentrée. » Donc, la psychologie des arts martiaux se résume en trois étapes: (1) concentration réflexive, (2) utiliser l’imagination pour dépasser l’intellect au cours de l’introspection, (3) isoler l’émotion la plus forte et la placer dans une perspective positive. J’ai dit au sensei : « En d’autres mots, la majorité de ceux qui ne peuvent pas augmenter leur potentiel sont ceux qui examinent leurs possibilités, posent mentalement leur propre limite à ce qu’ils sont capables de faire ou pas et ne parviennent pas à dépasser les barrières mentales. Ceuxlà sont unis à la médiocrité. » « Oui, répondit le sensei, ceux-là oublient la probabilité. Ils n’ont aucune idée de tout le potentiel qu’il y a dans leur esprit. Il est évident que, du potentiel de la pensée humaine, on n’use qu’à peu près 5 % et que les 95 % ne sont pas utilisés. Cela se produit également avec le potentiel physique, plus ou moins suivant le même pourcentage. On vit donc que la croyance de ce qui est possible diminue le rendement physique et évite ce qu’on appelle les actes paranormaux. Et à cela, on ajoute les émotions comme la peur, par exemple, qui peut créer un état de “congélation”. » Ce qu’expliqua le sensei, c’est que la prédominance de la possibilité face à la probabilité est confinée au royaume de l’intellect. L’intellectualisme est splendide pour l’analyse et la logique, mais il n’est pas suffisant pour se battre et surmonter la peur de la mort. Les trois lois ou étapes doivent être utilisées par la pratiquant d’art martial pour développer de manière fonctionnelle et inconsciente un état de Mu-shin ou absence d’égoïsme. Il faut oublier l’idée que tout ce qu’on possède va rester pour toujours, y compris la propre vie. La vérité absolue, c’est que tout ce que nous possédons va disparaître, tôt ou tard, y compris notre corps. Rien n’est permanent. Ainsi, nous avons beau décider de rester debout et de ne pas bouger ni changer de posture, tôt ou tard, nous bougerons ou nous changerons de posture. Nous ne revenons jamais sur quelque chose qui est passé, le temps passe. Rien ne reste immobile, parce que, d’après ce que dit le sensei, dans ce monde, tout est relatif et infini. Comme nous ne pouvons pas voir le futur pour apprendre et dépasser la peur ou n’importe quelle faiblesse ou phobie,

nous devons considérer notre potentiel au plus profond de notre esprit. On peut le fait au moyen d’un processus d’introspection, d’un regard à l’intérieur de nous et pas vers le monde matériel. De nombreuses méthodes ont été utilisées et chaque méthode a son mérite. Cependant, toutes les méthodes dépassent l’intellect et vont directement à l’imagination. La persuasion ou la logique sont exclues de la méthode et il faut passer par la suggestion. « Pourquoi ? », ai-je demandé. Le sensei me répondit : « La suggestion est plus ou moins acceptée par la fonction illogique de la pensée, tandis que la persuasion fait partie de la partie logique et crée une vision opposée. Ainsi, le samouraï savait que la peur était quelque chose de naturel pour l’homme et pour l’animal, mais il savait également distinguer parfaitement entre la peur à proprement parler et l’anxiété prémonitoire qui est également quelque chose de naturel. N’importe quel type de rencontre, peu importe combien nous nous y soyons préparé, est uni à une anxiété juste antérieur à la rencontre. C’est naturel, elle anticipe ce qui va venir et passe dès que la rencontre se produit. La peur est différente, elle domine la personne. On est face à l’adversité, l’inconnu, c’est trop. C’est la raison pour laquelle la mort provoque en nous tant de crainte. » Nous avons déjà vu avant le secret. Le samouraï restructure la manière de voir la mort. Il donne la bienvenue à l’adversité. Il ne confond pas l’anxiété prémonitoire avec la peur. Il les sépare. Il ne cherche pas les réponses au-dehors, il les cherche dans sa pensée et dans son âme. Le samouraï a développé la psychologie de l’imagination, la psychologie des arts martiaux. L’imagination est la source de l’intellect, c’est un produit générateur. L’intellect est utilisé par le processus analytique et d’apprentissage, tandis que l’imagination est utilisée pour développer le potentiel de tout l’être humain. Ce processus, qui a été développé pendant des milliers d’années, s’appelle l’introspection. La méditation, la position en Zazen, etc., sont tout simplement des processus d’introspection, un regard sur le monde intérieur, une exploration du potentiel de la pensée, du pouvoir endormi prêt à sortir sous l’impulsion de la structuration et de la signalisation correcte. Ceci devient une loi (une loi à l’effet inversé) de retour à l’imagination et de l’extérieur vers l’intellect. La méthode suivante est une méthode d’introspection très efficace, pratiquée par de nombreux pratiquants d’arts martiaux qui ont eu la chance d’apprendre cette technique. Comme je l’ai dit, il existe de nombreuses méthodes et chacun a son mérité, bien que cette méthode en particulier soit infaillible. Il faut trouver un endroit silencieux où on ne nous dérange pas pendant au moins une demi heure. Nous pouvons nous asseoir dans la position du Zazen, nous asseoir sur une chaise ou nous coucher sur le canapé ou sur un lit, mais avant tout, nous devons sentir que nous sommes dans une atmosphère confortable qui incite à la relaxation. C’est le plus important. Nous nous détendons, nous regardons vers le haut et nous essayons de voir la naissance de nos cheveux. Nous inspirons profondément, nos yeux reprennent leur position habituelle et nous expirons lentement. Nous nous visualisons en train de

nous détendre. Nous imaginons que nous sommes sur une plage à prendre un bain de soleil et nous sentons comme le soleil détend chaque muscle de notre corps. Nous respirons très profondément pendant que nous visualisons cette scène. Nous pouvons également imaginer que nous sommes dans une baignoire et que nous sentons l’eau chaude caresser notre corps. Nous respirons profondément et tandis que nous aspirons l’air, nous pouvons imaginer que notre corps est complètement détendu. Quand nous sommes complètement détendus, nous projetons sur un écran de cinéma imaginaire des images où nous sommes dans une situation dans laquelle nous aimerions nous trouver. Nous pouvons être l’acteur, le producteur ou le directeur et nous interprétons la partie que nous voulons Nous sommes en train de gagner un concours, de surmonter de grands dangers, d’affronter d’immenses lions…, c’est nous qui écrivons le scénario. Quand nous avons terminé l’histoire, nous nous imaginons complètement détendus, revitalisés, rafraîchis, et que la prochaine fois, nous allons mieux faire les choses. Nous ouvrons alors les yeux et la séance est terminée, jusqu’à la prochaine fois. Nous devrions faire cela au moins deux fois par jour, dans des séances d’une demi-heure et parfois de cinquante minutes ou plus. Parfois nous ne serons pas capable de projeter. Il ne faut pas se préoccuper, simplement nous nous détendons et nous éliminons la tension. Chaque séance sera différente. Il n’y a jamais deux séances les mêmes. Ce qui est important et que nous ne devons jamais considérer comme suffisante, c’est notre capacité de nous détendre, d’être capable de le faire dans n’importe quelle condition. C’est en soi une maîtrise de plus haut niveau. Quand on y parvient, l’élément de peur se sera restructuré et aura pris une perspective depuis laquelle il ne sera plus préjudiciable. Repassons maintenant ce que nous avons dit, en mettant l’accent sur les procédures à suivre : • 1. Un endroit silencieux, où on ne nous dérange pas. • 2. Posture de Zazen ou assis ou couché, peu importe. L’importe, c’est que la posture soit commode pour que nous puissions nous détendre et nous tranquilliser. • 3. Diriger les pupilles vers le haut et inspirer profondément, replacer lentement les pupilles dans la position initiale. Fermez les yeux et expirer profondément. • 4. Nous nous imaginons sur une plage, avec le soleil caressant notre peau ou dans une baignoire où l’eau chaude relaxe chaque muscle de notre corps. Nous nous imaginons que nous flottons et que nous nous libérons de toutes les tensions. • 5. Nous projetons un film où nous sommes le personnage principal. Nous jouons un rôle. Nous écrivons le scénario. Nous expulsons de nous toutes les peurs Nous faisons vivre cela sur l’écran. • 6. Nous terminons le processus. Nous nous imaginons complètement détendus, revitalisés, rafraîchis et qu’à la séance suivante, nous le ferons mieux encore. • 7. Nous ouvrons les yeux et nous respirons profondément. Nous devrons parfois refaire le processus (3) et (4). Il ne faut pas aller au point (5) tant que nous ne sommes pas le plus détendu possible. Il ne faut pas penser. Le secret se trouve dans l’imagination et la visualisation.

43




Club nocturne Triad Hong Kong Tu sais C’ est comme ç a, Johnny…

É videmmen t, personne ne veut ç a, je suis fier de pouvoir aider un vé ritable artiste comme toi à avoir une deuxiè me chance.

Ta carriè re comme ré alisateur de ciné ma ne serait Au lieu d’ un film d’ action de rien sans mon aide. treize millions de dollars, tu serais en train de tourner un spot publicitaire de treize milles dollars pour un restaurant local.

Tu veux bien m’ aider à faire de ma né nette une vedette, n’ est-ce pas ? Bien sû r, monsieur Chow.

Ce sera une vedette.

Comme tu as raison, ce sera la prochaine super star et nous aurons Veilles simplement à ce que personne ne tous les bé né fices. cré e d’ histoires à ma ché rie. Elle est innocente dans les choses du monde. Je n’ aimerais pas dé couvrir qu’ elle a un…problè me. Bien sû r que non.

Ton vol part ce soir, tu dois donc t’ en aller. Monsieur Young t’ accompagnera jusqu’ à la sortie.

Par ici, monsieur Wong.

La vedette du Kung-Fu - Présentation spéciale « Inspiré de la vie du Sifu Vincent Lyn » Histoire et scénario de Matt Stevens Illustré par Chase Conley Dialogue de Jaymes Reed


Monsieur Chow veut des rapports quotidiens sur ce que fait Rose.

J’ espè re que vous té lé phonerez tous les soirs.

S’ il y a un problè me, nous devrons le savoir immé diatement.

Monsieur Wong, vous m’ é coutez ?

Ç a n’ en finit pas. Toujours en train de fouetter les bestiaux. Toi, qu’ en penses-tu Joe ?

Pardon, oui, je comprends, tous les soirs.

L’ homme n’ a pas de couilles, il fera ce qu’ on lui a dit.

J’ espè re qu’ il ne sera pas faible au point de ne pas faire un bon film.

Bon ou mauvais, qu’ importe, il est dé jà acheté . Il a Tout ç a, dé jà l’ argent en c’ est pour que ma banque. Rose puisse se sentir spé ciale.

(Suite)



DVD: €35 C/U

REF.: • PLANAS2

Alexandre Franca Nogueira, plus connu comme « Pequeno » dans le circuit du MMA, est champion invaincu de Shooto et le seul lutteur de l’histoire du Vale Tudo à avoir défendu six fois de suite le titre en poids léger. On l’appelle au Japon « le roi du Shooto ». Un parcours unique dans le MMA mondial avec 12 victoires (9 par soumission), 2 défaites et 2 ex-æquo. Doté d’un talent naturel pour la lutte et possédant une technique épurée, Pequeno a voulu partager avec vous une partie de son arsenal dans ce DVD, accordant une attention toute particulière à sa redoutable guillotine, avec laquelle il soumit beaucoup de ses adversaires. Avec l’aide de son élève Julio César, détenteur également de titres en Europe et au Brésil, Alexandre nous présente, avec les explications des détails principaux afin de les exécuter correctement, une sélection soignée de techniques debout, au sol, de renversements, projections, contres, défenses et soumissions, certaines d’entre elles développées par lui-même. Un travail particulièrement recommandé pour les passionnés d’arts martiaux mixtes et de grappling.

NOUVEAUTÉS DU MOIS!!!

REF.: • KYUSHO16

REF.: • ALEXP1

Nouveautés DVD´s Arts Martiaux

Le Kyusho c’est bien plus qu’appuyer sur un point vital déterminé, il a à voir avec les habiletés dans le combat et ses réalités implicites. Son efficacité et son adaptabilité permettent au pratiquant d’aller au-delà des simples coups de poing, coups de pied ou des saisies. Il est particulièrement précieux dans des situations qui limitent nos possibilités comme un autobus, un train ou un ascenseur. Que peut-on faire ? Dans ce DVD, le maître Pantazi aborde une étude avancée de l’application de la compression et de la force directionnelle en différents endroits du corps pour obtenir différents résultats. Que ce soit en tirant ou en poussant, nous pouvons contrôler ou neutraliser certaines zones au moyen de la méthode de la compression. On peut observer des idées similaires dans certains styles martiaux, mais qui ne possèdent pas encore le déploiement des objectifs et des méthodes présents dans le Kyusho. Les compressions peuvent être dangereuses et provoquer de graves dommages si on ne les travaillent pas correctement. N’essayez donc pas, s’il vous plaît, de faire les techniques que nous montrons ici car elles sont puissantes et particulièrement nocives. Ce DVD a été réalisé pour qu’il en reste une constance historique.

Dans le système de Kenpo du GM Parker, tous les concepts, règles et principes du mouvement sont là pour maximiser l’efficacité du pratiquant. Pour cela, l’élève sérieux de l’art martial ne doit pas se contenter d’apprendre simplement les techniques, il doit les approfondir en comprenant et en appliquant ces règles. Le GM Richard « Huk » Planas fut désigné par Parker comme son « superviseur de qualité » pour visiter les différentes écoles d’Ed Parker Kenpo aux États-Unis et veiller à ce que les instructeurs enseignent bien en fonction des standards de qualité que le maître Parker exigeait. Maître Planas est connu comme l’instructeur des instructeurs du fait de sa grande connaissance de l’art martial. Dans ses stages priment la qualité et la compréhension de l’art sur la quantité de matériel travaillé. Dans ce troisième travail, le maître Planas met en pratique toute cette connaissance montrant comment on doit travailler le programme écrit une fois assimilé. Approfondissant toujours les raisons de chaque mouvement réalisé, il donne des exemples de différentes variantes de la technique, les interconnexions, les insertions, les extensions ou familles, montrant comment ajuster magistralement les différentes pièces qui composent le système. Le Kenpo dans son plus haut standard.

Tous les DVDs produits par Budo International sont scellés au moyen d’une étiquette holographique distinctive et sont réalisés sur support DVD-5, format MPEG-2 (jamais VCD, DICX ou similaires). De même, l’impression des jaquettes ainsi que les sérigraphies suivent les plus strictes exigences de qualité. Si ce DVD ne remplit pas ces critères et/ou si la jaquette ou la sérigraphie ne coïncide pas avec celle que nous vous montrons ici, il s’agit d’une copie pirate.

COMMANDEZ À: BUDO INTERNATIONAL V.P.C. TÉL: 04 78 58 48 31 FAX: 04 78 72 39 04


50


Pénis en fer « En travaillant avec l’esprit masculin à la recherche de la longévité et… un peu plus ! » Texte et photos : Emilio Alpanseque

De nombreux experts considèrent le maître Tu Jin Sheng comme l’un des meilleurs représentants au monde d’une méthode de travail de l’énergie ou Qi Gong appelée « Pénis de fer » et tous les témoignages et statistiques paraissent appuyer cette évaluation. Tirer un avion de chasse P-51 Mustang de près de 4 tonnes rien qu’avec les organes génitaux n’est que l’un de ses nombreux talents car c’est en outre un expert en arts martiaux, médecine traditionnelle, peinture, calligraphie et musique. Âgé aujourd’hui de 54 ans, ce maître d’origine taïwanaise est une source obligatoire de consultation pour ceux qui veulent apprendre ces méthodes millénaires. Depuis son importante école à Los Angeles en Californie, il se prépare à répondre à nos questions en exclusivité pour Budo International.

51


Arts Internes Budo International : Maître Tu, en quoi consiste le Qi Gong du pénis de fer ? Maître Tu Jin Sheng : Le Qi Gong du pénis de fer ou Jiu Yang Shen Gong (travail de longévité de l’esprit masculin) est un système préventif et curatif qui combine des principes bouddhistes et taoïstes, externes et internes, dynamiques et statiques, provenant de plusieurs traités classiques comme le Damo Xisuijing (purification de la moelle épinière de Bodhidharma) ou le Jiuzhuan Neidan (alchimie interne des neuf réversions) et comportant l’entraînement progressif à la levée de poids avec nos parties. D’après la médecine traditionnelle chinoise, notre corps est une partie indivisible de l’univers ainsi qu’un micro univers en lui-même. L’adaptation de notre organisme aux diverses altérations qui se produisent dans l’environnement externe et interne est menée à bien par notre système nerveux et notre système endocrinien, en particulier les organes reproducteurs, qui se chargent de produire les hormones sexuelles qui se libèrent dans le flux sanguin et parcourent le corps aidant à réguler et à maintenir ce qu’on appelle les trois trésors : Jing (essence de vie), Qi (énergie) et Shen (esprit). Au moyen de différentes méthodes d’entraînement du pénis et des testicules, que se soit par les massages, la frappe et la levée de poids, on augmente la production d’hormones sexuelles ainsi que celle de spermatozoïdes ce qui stimule le métabolisme de manière globale, augmentant ainsi l’énergie et la vitalité, fortifiant les muscles et les os tout comme le système immunologique. Mais plus encore, cette méthode permet d’améliorer considérablement notre capacité sexuelle. C’est ce dernier point qui fait la différence avec d’autres méthodes traditionnelles de Qi Gong de la santé. B.I. : À partir de quel âge peut-on commencer à pratiquer ? M.T. : La pratique spécifique du Qi Gong du pénis de fer peut commencer dès le début de la puberté. Dans le cas des hommes, après la première éjaculation de sperme mûre, ce qui se produit généralement vers l’âge de 16 ans et dans le cas des femmes, après la première menstruation, qui se produit vers les 14 ans. Certaines personnes commencent leur puberté un peu plus tôt ou un peu plus tard, mais avant de commencer ce processus, plusieurs des méridiens d’énergie les plus importants du corps n’ont pas encore été débloqués et les hormones nécessaires n’ont pas encore été secrétées par les organes reproducteurs. Par conséquent, avant la puberté, seuls peuvent se pratiquer des exercices de Tongzigong (travail de la vierge) et de Jinzhongzhao (bouclier de la cloche dorée). Les personnes qui commencent à pratiquer le Qi Gong dès le plus jeune âge ont

52

« Bud International vous avertit : Ne pratiquez pas cette technique sans la supervision d’un maître reconnu ! » cependant un avantage. C’est le cas de mon fils aîné Jack Tu (voir encadré) que j’ai commencé à initier dès l’âge de 6 ans et qui, une fois qu’il eut fêté ses 18 ans, commença à pratiquer le pénis de fer. Il est arrivé à lever 25 kilos après trois jours de pratique. Chez les individus qui commencent plus tard, le progrès sera plus lent, mais il n’est jamais trop tard pour commencer. Zeng Zinan, un maître de Feng Shui (géomancie chinoise) respecté, est mon élève. Il commença à lever des poids à l’âge de 95 ans avec beaucoup de succès. Il ressemble aujourd’hui à un jeune homme de 30 ans. B.I. : Vous avez également mentionné les femmes ? M.T. : Oui, évidemment les femmes ne peuvent faire un usage direct de cette méthode car leurs organes reproducteurs sont différents de ceux de l’homme. Mais, j’enseigne également une version féminine de ces exercices, bien que je ne le fasse pas très souvent. De fait, il y a quelques années, à Taïwan, ces pratiques étaient très mal considérées car les gens pensaient que c’était quelque chose comme une habileté pour prostituées. Je ne l’enseigne donc qu’à des couples, par à des femmes célibataires. La méthode se réalise au moyen de l’insertion d’un œuf de jade dans le vagin et permet à la femme d’exercer d’abord le contrôle musculaire et ensuite de passer à la levée de poids. L’œuf de jade possède une corde très résistante à laquelle on peut accrocher jusqu’à 25 kilos. Ensuite le poids est levé et balancé comme un pendule, tel que le font les hommes avec leurs organes génitaux. B.I. : Très intéressant. Y a-t-il contreindication quelconque à cette méthode ? Quels sont ceux qui ne peuvent pas la pratiquer? M.T.: Le Qi Gong du pénis de fer n’a aucune contre-indication. Les seules personnes qui ne peuvent pas le pratiquer sont les hommes qui souffrent de maladies vénériennes, d’hernies inguinales directes ou indirectes et bien sûr, ceux qui ont une protèse de pénis quelconque. Les personne

avec hernies inguinales, une fois opérées et sous supervision, peuvent commencer à réaliser des levées légères ne dépassant pas les 15 kilos. B.I.: Et il est nécessaire de lever des centaines de kilos comme nous avons pu le voir avec vos élèves? M.T.: Il est vrai que mes élèves peuvent lever beaucoup de poids. Mais non, la méthode thérapeutique et préventive n’exige que de lever entre 15 et 25 kilos tous les jours pendant une période de 30 à 60 minutes. C’est la constance et l’assiduité qui permet de favoriser la santé, pas le poids. Comme développement à part, mes élèves font de la compétition dans la levée de poids. J’ai des élèves ayant plus de 10 ans de pratique qui sont parvenus à lever plus de 300 kilos. Plus le grade de Gong Fu est élevé (habileté), plus grand est le poids. Mais ce sont des pratiques isolées. Nous pourrions les appeler des prouesse du Qi Gong du pénis de fer. J’aimerais avoir l’occasion de tirer un avion commercial Boeing 747, j’ai fait les calcules nécessaires et je suis sûr qu’avec 8 hommes tirant sur chacune des roues, nous pouvons déplacer la structure de 18 tonnes. B.I.: Et ces prouesses se réalise avec le pénis en érection? M.T.: Non, quand nous préparons notre toile de soie et que nous l’ajustons correctement autour du pénis et des testicules pour ensuite y accrocher le crochet métallique, le pénis est au repos, flaccide. Cependant, les tissus caverneux et leur capacité d’accumuler le sang sont développés par l’exercice ce qui augmentera considérablement la taille du membre, aussi bien au repos qu’en érection. B.I. : On peut dire agrandir la taille du pénis ? M.T. : Le corps humain est une entité vivante, qui change constamment, pas un objet inanimé. Quand on est jeune et en bonne santé, les érections sont invariablement rigides. Mais avec le temps, en vieillissant, cette rigidité décline également petit à petit. Cependant, au moyen de la pratique du Qi Gong du pénis de fer, nous pouvons retarder ce processus naturel de vieillissement et même améliorer les fonctions sexuelles, garantissant un pénis en érection plus grand et plus difficile à plier. Après plus de trente ans d’expérience, j’ai moi-même pu confirmer les résultats sur des centaines d’élèves et sur ma propre personne. B.I. : Dans votre école, on peut observer une grande quantité de machines et de poids moder nes. Elles font partie de l’entraînement traditionnel du Qi Gong ?


53


Jack Tu, fils du « Pénis de Fer » et disciple de Jackie Chan L’incombustible Jack Tu, fils du maître Tu Jin-Sheng, remporta un concours télévisé chinois appelé « The Disciple » et devint ainsi le premier véritable disciple de Jackie Chan. Entraîné directement par son père, Jack fut sélectionné parmi près de mille jeunes du monde entier après d’être fait remarqué dans toutes sortes d’épreuves de représentation, gymnastique, musique et bien sûr, arts martiaux. C’est clair. Tel père, tel fils ! Actuellement Jack Tu suit depuis plus de deux ans son maître Jackie Chan dans le monde et apprend tout ce qu’il faut savoir en matière de cinéma d’action.

M.T. : L’usage de machines de musculation ainsi que des barres, des poids et autres équipements est également une partie importante de notre système de travail. Et bien qu’il est vrai que certaines de ces machines sont modernes, elles ne le sont pas toutes et la manière de les travailler est nettement traditionnelle. Nous ne cherchons pas l’haltérophilie ni le culturisme, il s’agit d’équilibrer et de renforcer le corps pour potentialiser les méthodes de Qi Gong. Des actions comme frapper dans le dos ou sur les côtés du corps contre une planche ou de nous pendre par les bras et d’arquer la colonne vertébrale sont des exercices qui nous aident à ouvrir les canaux de l’énergie qui circule dans notre corps au moyen de la contraction de certains muscles dans un certain ordre spécifique. Le massage, les compressions, les aiguilles d’acupuncture, l’électrostimulation ou même la pensée peuvent aider à corriger les niveaux d’énergie circulant à travers les canaux ou méridiens du corps. La levée de poids que nous réalisons agit de la même manière, permettant d’éliminer des surcharges ou des déséquilibres d’énergie, de libérer des stagnations et de tonifier la musculature du corps. B.I. : Que pensez-vous des pratiques de Qi Gong de la santé que promeut le gouvernement chinois ? M.T. : Depuis 1949, la Chine continentale a beaucoup trébuché et beaucoup perdu dans pratiquement tous les secteurs de la culture traditionnelle. Au cours de la révolution culturelle (1966-1976), de nombreux écrits furent brûlés et la Chine a perdu une grande partie de son patrimoine car les communistes croyaient que c’était ça qui freinait le pays. Les méthodes de Qi Gong traditionnelles qui avaient été transmises pendant des centaines d’années de génération en génération, ainsi que beaucoup d’autres choses, cessèrent de pouvoir être pratiquées ouvertement et durent être repêchées de nombreuses années plus tard par des

54

chercheurs contemporains. À Taiwan ce ne fut cependant pas le cas. Les méthodes de Qi Gong que j’enseigne, comme le Wuqinxi (Jeu des Cinq Animaux), le Yijinjing (muscle/tendon changement classique), le Baduanjin (Huit Pièce de Brocard), le Huashan Shuigong (Qi Gong dormant de la Montagne Hua) entre autres, sont des méthodes intégrales de santé qui m’ont été léguées suivant une transmission traditionnelle par mes ancêtres et qui ne possèdent pas seulement des exercices pratiques. Le Baduanjin que j’enseigne, par exemple, se divise à son tour en Baduanjin martial qui cultive l’énergie dans un but de self-défense et de renforcement physique et le Baduanjin médical qui se charge des fonctions préventives et thérapeutiques. Ce sont des versions très anciennes qui n’ont pas été perfectionnées ni synthétisées par aucun comité contemporain. B.I. : Mais ils disent posséder les documents originaux qui ont survécu à la révolution culturelle. M.T. : C’est possible, je n’en doute pas, mais les méthodes de Qi Gong et les arts martiaux aussi se différencient des autres types d’art tels que la peinture ou la calligraphie. Nous ne pouvons pas voir aujourd’hui un maître d’il y a 150 ans réaliser les mouvements et expliquer les fonctions internes et externes de chacun d’eux, alors que nous pouvons le voir dans une peinture ancienne et apprécier une grande partie de sa splendeur. J’ai, dans ma bibliothèque privée, de véritables joyaux que j’ai progressivement collectionnés, en ce qui concerne les manuels de Qi Gong. Mais il faut se rendre compte qu’une grande partie de la transmission traditionnelle dans ces domaines était orale. Sans cette connexion orale de maître à disciple, il me semble qu’on peut perdre beaucoup de choses car on ne peut tout expliquer dans le texte d’un manuel. À part ça, au cours des différentes étapes de


l’histoire de la Chine, d’anciens manuels avaient été copiés et réédités de nombreuses fois, perdant dans le processus de précieuses informations pour d’innombrables raisons.

avec leurs possibilités individuelles. Ils s’en vont alors chez eux et plus tard, quand ils sont prêts pour poursuivre leurs études, je les reçois de nouveau.

B.I. : On peut donc exclure la possibilité d’apprendre le pénis de fer pour son propre compte ? M . T. : Pas exactement, la méthode complète est divisée en sections qui peuvent être apprises sous la supervision d’un expert d’abord et puis pratiqués chez soi, comme d e s unités indépendantes. Nous avons également un matériel multimédia qui peut aider les étudiants qui n’ont pas un expert près de chez eux. Mais il ne s’agit pas de cours virtuels, loin de là. Il est nécessaire de recevoir une instruction directe pendant un certain temps pour ensuite pouvoir appliquer ce qu’on a appris sans l’assistance du maître. J e reçois dans mon école des élèves provenant de nombreux coins du monde et je veille à leur apporter tout ce dont ils ont besoin au cours de leur séjour pour leur permettre de progresser dans l’acquisition et la découverte des connaissances en accord

B.I. : Cette méthode exige-t-elle un contrôle absolu de l’éjaculation ? M.T. : Non, c’est tout le contraire, les pratiquants peuvent et doivent maintenir des relations sexuelles en toute normalité et, à aucun moment, ils ne doivent retenir le sperme. J’ai moi-même quatre enfants. Et récemment un élève de notre école a été de nouveau père à 82 ans. B.I. : Malheureusement, notre temps se termine. Auriez-vous un message pour terminer cette interview ? M.T. : Je voudrais vous souhaiter à tous santé et longévité et vous remercier pour votre intérêt à écrire des articles à propos des méthodes traditionnelles qui, si elles n’étaient pas promues et pratiquées correctement, pourraient se perdre. Si vous avez le moindre doute ou si vous souhaitez me consulter, n’hésitez à visiter ma page web : www.mastertu.com

55


Le Muay Korat : Analyse du style le plus puissant de Muay Boran e Muay Thaï est la science de l’usage rationnel des neuf armes principales du corps humain : deux mains, deux coudes, deux genoux, deux jambes et la tête. Le véritable boxeur thaï, grâce à des années de préparation psycho-physique, parvient à transformer son propre corps en une véritable arme et il est capable d’utiliser pour attaquer ou pour se défendre les différentes parties de son corps prêtes à être utilisées comme des massues, des haches, des lances, des pierres ou des boucliers. En réalité, bien que cette image des Nak Muay (ou boxeurs thaïs) corresponde globalement à ce qui fut pendant des siècles l’objectif à atteindre pour tous les pratiquants de Muay, il existe depuis toujours, dans la tradition siamoise, des courants stylistiques bien définis qui utilisent deux approches différentes pour atteindre le même objectifs : l’efficacité absolue dans le combat à mains nues. La première approche est celle du Muay Lak qui, se servant d’une terminologie utilisée par les experts des arts martiaux chinois, pourrait être défini comme typique des styles « durs ». À Ce groupe appartiennent entre autres les styles régionaux du Muay Korat, du Muay Lopburi et du Muay Pranakorn. Les techniques de ces trois styles constituent la base de la Boxe thaïlandaise moderne qui se pratique actuellement en Thaïlande et dans le reste du monde. Mais le Muay Thaï Boran ce n’est pas que des approches dures. L’autre moitié du ciel, dans le cas de l’art martial siamois à mains nues, est constituée de courants stylistiques « souples » ou Muay Kiao. Indiscutablement, le style le plus connu de cette approche est le Muay Chaiya, rendu célèbre dans les années 70 par le Grand Maître Keat Sriyabhaya, mais les techniques du mythique Roi des Singes ou de l’Ascète (Luesse) font partie de ce groupe. Le véritable expert en Muay Boran ne peut faire abstraction de l’étude de l’une de ces deux approches, toutes deux nécessaires et complémentaires comme le jour et la nuit (Yin et Yang), ce qui représenterait une importante erreur dans son propre bagage technique. Du Muay Lak, il devra acquérir la puissance destructrice des attaques avec les jambes et les bras et les méthodes expérimentées pendant des siècles pour préparer les tibias, genoux et bras et les rendre durs comme le fer. Du Muay Kiao, il devra apprendre comment éviter la force de l’adversaire en absorbant l’attaque et comment répondre aux agressions avec des actions imprévisibles, rapides et « empoisonnées » qui battent également un adversaire plus fort et plus puissant. Nous allons voir avec les données suivantes, les caractéristiques du plus important des représentants du courant stylistique Muay Lak, le Muay Korat.

L

Lieu d’origine du style Nakhon Ratchasima, souvent appelé Korat ou Khorat, est une des provinces du nord-est de la Thaïlande. Les provinces voisines sont Chaiyaphum, Khon Kaen, Buriram, Sa Kaeo, Prachinburi, Nakhon Nayok, Saraburi et Lopburi. La capitale de la province de Nakhon Ratchasima est la ville de Nakhon Ratchasima, située dans le district de Mueang Nakhon Ratchasima. Cette province occupe une grande partie du plateau du nord-est du pays et se trouve à 259 Km de Bangkok. Elle a une superficie de quelque 20 milles 56

kilomètres carrés ce qui fait d’elle la plus grande province de Thaïlande. Elle est riche en culture Khmer et a une histoire très ancienne. La région autour de Korat était déjà importante à l’époque de l’empire Khmer, au XIe siècle, comme on peut le voir dans les ruines du temple Phimai, aujourd’hui transformé en parc historique. Nakhon Ratchasima, la nouvelle ville, entourée de murailles, fut construite au XVIIe siècle sur l’ordre du roi Narai d’Ayutthaya comme le lieu de commandement le plus oriental afin de surveiller les frontières du royaume et ses vassaux des royaumes de Laos et de Cambodge. Nakhon Ratchasima devint ensuite le centre politique et économique le plus important de la région orientale du nord.

Naissance du style et développement technique Le premier patriarche du Muay Korat fut Phra Hensamahan, qui codifia en outre les formes les plus articulées et les plus cohérentes du style, dont l’histoire se perd dans les traditions du Sud-Est asiatique. On raconte que l’origine de son style doit être recherché dans les techniques martiales développées dans le Cambodge archaïque pendant le règne des Khmers. D’après nos études, la base du Muay Khorat serait le mythique art martial d’Angkor Wat, siège de l’ancienne capitale de l’empire khmer dont la culture a fortement influencé les habitants de la zone de Khorat. Les périodes de développement du style sont au nombre de quatre. La première va du royaume de Rama I jusqu’à Rama IV. L’histoire la plus récente raconte que pendant le règne de Rama IV, un élève de Phra Hensamahan, du nom de Deng Thaiprasert, originaire de la province de Nakhon Ratchasima, se distingua dans un tournoi organisé dans les bâtiments du palais royal à l’occasion de la cérémonie d’incinération du prince U-Ru-Pong Ratchasompotch. En présence du roi, il gagne se battant contre des adversaires provenant de plusieurs provinces du pays, suscitant l’admiration royale. Il reçut le premier grade de chevalier de la garde royale et fut surnommé Meun Changat Cherng Chok (le chevalier à la tactique de combat excellente). Le nom fait référence à la maestria dans l’usage de l’un des « signes d’identité » du style Korat, les coups de poing circulaires mortels, Wiang Kwai, ou poing du Buffle. Conjointement aux coups de pied circulaires, Tae Ken Kor, dont les cibles sont les côtés du cou, le poing du Buffle a contribué à créer la légende d’invulnérabilité de ce style qui, avec les transformations au cours de plusieurs décennies, a constitué la base technique de la Boxe thaïlandaise moderne. Malgré la forte propension offensive des boxeurs Korat, initialement le pratiquant centrait son apprentissage sur une position de garde correcte et sur l’étude du rythme des pas en rapport avec les objectifs d’attaque et de défense. Les mouvements qui sont encore exécutés dans les Ram Muay (danses guerrières) de ce style étaient utilisés pour enseigner à l’élève comment entrer en relation avec l’espace environnant, réduisant les possibilités de manœuvre de l’adversaire tout en défendant son propre espace vital. Pour y parvenir, le boxeur Korat ainsi que les pratiquants des autres styles passaient de nombreuses heures à améliorer leur posture dans le combat, coordonnant le travail de couverture effectué par les bras et les jambes avec les déplacements, ces derniers toujours exécutés avec des changements de rythme destinés à surprendre l’adversaire.


57


Compressions Comme nous l’avons déjà commenté dans notre étude du Kyusho nous avons découvert que le Kuysho, c’est bien plus que de serrer ou d’appuyer sur un point vitale déterminé, il a à voir avec les habiletés au combat et ses réalités implicites. Son efficacité et son adaptabilité permettent au pratiquant d’aller au-delà des simples coups de poing, coups de pied ou des saisies. Ça lui permet en outre de se rendre compte de facteurs qui limitent comme le stress et d’autres éléments environnementaux ou situationnels qui existent dans un conflit réel. Pour mieux comprendre ces sujets, pensez à des situations où vous vous retrouvez dans un endroit plein de monde, comme un stade de football, en train de chercher la sortie à la fin d’un événement, ou comme un autobus, un train ou un ascenseur écrasé par les gens autour de vous. Donnez des coups de poing ou des coups de pied est impossible, même faire des clés est difficile du fait de la proximité. Que peut-on faire ? Comment peut-on exercer le contrôle dans ce type de circonstances ? 58


59



Points Vitaux

Compressions C’est là qu’apparaît le Kyusho comme un élément précieux, dans ces situations où sont limitées les possibilités de se battre de manière ordinaire. Un aspect important à traiter est l’étude plus avancée et l’application de la compression et de la force directionnelle pour obtenir divers résultats. Que ce soit en tirant ou en poussant, nous pouvons contrôler ou neutraliser les zones sur lesquelles nous appuyons au moyen de la méthode de la compression. Ce qui veut dire que la compression n’est pas une simple pression sur un point vital, mais que c’est une pratique plus spécifique, l’action de pousser suivant un angle vers la zone anatomiquement faible. On peut retrouver certaines idées similaires dans certains styles d’arts martiaux, mais qui ne possèdent pas encore le déploiement des objectifs et des méthodes présent dans le Kyusho. Un exemple de ces compressions conventionnelles est ce qu’on appelle l’étranglement, qui est exécuté dans la région du cou. Une méthode consiste à interrompre dramatiquement l’entrée de l’air dans le corps de l’adversaire, ce qui provoque son évanouissement. Mais cela prend beaucoup de temps pendant lequel l’adversaire peut contreattaquer, ce qui peut nous fatiguer et rendre infructueuse notre tentative d’attaque. La méthode la plus rapide pour étrangler et interrompre l’apport d’air au cerveau provoque l’inconscience au bout de 5 à 10 secondes. On fait généralement cela de deux manières, en serrant le cou de l’adversaire avec son vêtement ou en le saisissant par derrière. Nous avons ici de nouveau une période de lutte, surtout si l’adversaire nous saisit ou nous frappe violemment pour essayer d’échapper. Une autre limite dans les étranglements c’est qu’il faut de la force et de la résistance pour conserver la saisie pendant que l’adversaire, poussé par la panique, réagit instinctivement pour survivre. Un autre type de compression commune dans le grappling ce sont les techniques de manipulation des articulations ou les techniques de pression aux extrémités. Un exemple de ces techniques est la technique de pression en levier sur le tendon

d’Achille qui est une technique de luxation de cheville. Saisir la jambe de l’adversaire qui nous lance un coup de pied et tourner sa jambe est difficile et dangereux, du fait du temps et de la force nécessaires pour provoquer la douleur. Les facteurs qui nous limitent dans ces techniques sont la conservation de la position et celle de la base pour pouvoir les appliquer puissamment tandis que l’adversaire conserve sa position et résiste comme un fauve ou si nous affrontons de multiples attaquants. Que pouvons-nous donc faire ? Que faut-il pour neutraliser profondément notre adversaire en une courte période de temps ?

Un élément du Kyusho, les compressions des points vitaux La clé est une action de compression courte et puissante pour accéder de manière appropriée au nerf (ou à une autre structure anatomique) suivant un angle et avec une durée corrects. Nous devons également contre-attaquer avec l’arme correcte pour, avec l’action de compression, affecter la structure vitale de manière efficace et provoquer la neutralisation. Certaines positions des jointures, des avant-bras et spécialement des coudes sont le meilleur choix. On peut également utiliser les pieds et les genoux, mais c’est beaucoup plus difficile du fait de la dextérité, de l’adresse et de la puissance qui sont nécessaires pour l’action de compression. Les doigts ne sont pas réellement une arme viable du fait de la taille de la main et de la force, spécialement si nous affrontons un adversaire plus grand que nous. Les objectifs du Kyusho ne sont pas seulement de neutraliser au moyen de la force de rupture tel que nous l’avons vu dans les applications pour frapper, donner des coups de pied ou saisir. L’élément clé de la compression est la direction de l’angle. L’angle est généralement utilisé pour comprimer la structure vitale sous-jacente (l’objectif Kyusho) contre la superficie plus dure d’un os. Bien sûr il y a des exceptions, mais pour la majorité des zones, quand on pousse sur l’objectif, les résultats sont rapidement très différents et on peut l’appliquer également sur les cibles plus molles. Dans la compression, on peut avoir une capacité plus grande pour le transfert d’énergie qu’avec le coup conventionnel car le transfert d’énergie cinétique, la masse et la vitesse sont concentrés et dirigés. Nous allons utiliser comme exemple un simple coup aux côtes. La force se disperse du fait de la grande masse de peau, de muscles et d’os. Mais si nous plaçons le coude sur un point entre deux côtes, en couvrant un nerf et en poussant avec

61


la même force qu’avec un coup, le transfert d’énergie cinétique concentrée et dirigée permettra une plus grande pénétration et des résultats plus puissants. Plus l’action de compression est rapide (comparée à la méthode de pression et de saisie), plus le transfert d’énergie sera concentré. Cela provoque également un effet de neutralisation plus grand. Pour bien comprendre cela, nous allons revenir à l’application de l’étranglement par-derrière que nous avons vu avant. Si par exemple, nous nous plaçons pour appuyer sur le point ST-9 sur le sinus carotidien et que nous appuyons fort avec l’avant-bras sur l’artère sous-jacente en maintenant la pression, l’adversaire pourra tendre les muscles du cou et imprimer plus de force sur la surface et sur les muscles tendus du cou. Mais si nous serrons rapidement, il n’aura pas le temps de tendre les muscles, ce qui permettra une plus grande pénétration et de sceller l’artère. L’individu sera capable de lutter un peu, mais de manière très limitée et pendant peu de temps car il perdra rapidement conscience. Cela dit, pour comprendre le concept directionnel, il en faut plus, et si nous ajoutons en outre une pression vers le bas, cela neutralisera l’individu en affaiblissant ses bras et tout son corps, permettant une

« Nous avons réalisé un DVD avec certaines compressions sur différentes parties du corps pour que vous puissiez comprendre cela de manière plus approfondie et voir résultats immédiats. » 62

compression plus profonde sur l’artère limitant la capacité de l’adversaire à lutter. Pour engendrer un bon pouvoir de compression, il faut utiliser la contraction des muscles, mais on ne doit pas utiliser les muscles comme on utilise le biceps dans la technique d’étranglement antérieure. Le pratiquant devra faire une constriction de tout son corps de manière concentrée et rapide. Ce n’est pas difficile, mais ça exige de la pratique car la contraction sera différente en fonction de l’arme utilisée et de la position de l’objectif. Par précaution, il faut dire que l’usage de la méthode d’étranglement peut provoquer des dommages sérieux et prolongés, voire irréversible. Nous ne recommandons donc pas sa pratique. Par exemple, à la suite de la manipulation du sinus carotidien, on peut produire une hémorragie cérébrale.

Cela peut se produire instantanément ou au bout d’un certain temps et c’est probablement pour cette raison qu’on appelle certaine technique « le toucher de la mort ». Nous avons réalisé un DVD avec certaines compressions sur différentes parties du corps pour que vous puissiez comprendre cela de manière plus approfondie et voir résultats immédiats. Les compressions peuvent être dangereuses et provoquer de graves dommages si on ne les travaillent pas correctement. Aucun n’avertissement n’est de trop. N’essayez donc pas, s’il vous plaît, de faire les techniques que nous mentionnons ici ou que nous montrons dans le DVD car elles sont puissantes et particulièrement nocives. Cet article et ce DVD ont été réalisés pour qu’il en reste une constance historique.



Nouveau Livre !

Juan Hombre, après s’être entraîné depuis l’année 1983 avec les plus grands experts dans les disciplines du Ninjutsu, s’embarqua pour un voyage d’étude fascinant sur les terres ninjas de Koga, Konan et Iga, au cours duquel il découvrit le dernier héritier en vie du Ninjutsu japonais qui l’accepta comme élève, faisant de lui le premier occidental dans son Kenshujo. Nous parlons du 21ème Soke de Koka Ryu, le grand maître et héritier légitime Jinichi Kawakami. Au bout de 9 ans de voyage à travers le Japon et à se former avec ce grand maître, Juan Hombre reçut le premier Densho « Ten No Maki » remis à un étranger, ainsi que les amulettes de la famille Gan et un sceau personnel pour signer du nom que le Soke Jinishi Kawakami lui donna, il y a des années : Onbure (Grand Guerrier de l’Esprit). Il nous présente aujourd’hui dans ce livre une introduction aux enseignements de l’Iga Ryu Ninjutsu. Alfredo Tucci é Director Gerente de BUDO INTERNATIONAL PUBLISHING CO.

Prix: €19

COMMANDEZ À: BUDO INTERNATIONAL V.P.C. TÉL: 04 78 58 48 31 FAX: 04 78 72 39 04




Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.