Nº 178 BIS DÉCEMBRE BIMESTRIEL 2010 - France METRO : 4.30 € • DOM : 5.00 € • BEL : 4.90 € • CAN : 8 $ cad • MAR : 45 MAD • TOM/S : 700 XPF
LE MAGAZINE MAGAZINE D’ARTS D’ARTS MARTIAUX MARTIAUX LE LE PLUS PLUS INTERNATIONAL INTERNATIONAL •• CHOY CHOY LI LI FUT FUT •• GROUND GROUND ATTACKS ATTACKS •• WENG WENG CHUN CHUN LE
DÉCEMBRE Nº 178BIS
LE VÉRITABLE KRAV MAGA !!! YARON LICHTENSTEIN
HWA RANG DO Objectif : Articulations
JOE MOREIRA : Pionnier du Jiu-Jitsu Brésilien aux USA MASAHIRO NAKAMOTO : Kobudo d’Okinawa
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RIAL RÉFLEXIONS SUR LA FOI « Qui n’a pas de Foi, ne peut demander aux autres d’avoir la Foi. » Lao-Tseu « Le contraire de la Foi, ce n’est pas la raison, mais la superstition. » Vittorio Messori
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on Juan disait que l’homme moder ne n’avait que quelques grammes de Foi et qu’avec seulement 15 kilos de celle-ci pourtant, un homme pourrait tout réussir. La Foi a mauvaise presse de nos jours. Ce sont les temps de la raison, de la logique, et son poids sur la conscience collective est extrêmement puissant. Mais à quel point la raison conduit-elle nos vies ? Au-delà de la vieille explication qui veut que ce soient nos deux hémisphères cérébraux qui soient chargés de gouverner notre dichotomie essentielle en ce qui concer ne le fonctionnement cognitif et vital de nos réponses perceptives de la réalité, surgit une solide réalité qui martyrise les partisans de la logique les plus optimistes : 92 % des décisions de notre vie se basent principalement sur des facteurs émotionnels, plutôt que sur des facteurs logiques. Malgré tout son pouvoir conceptuel, la logique continue et continuera d’occuper une place secondaire dans notre vie. Et ce n’est pas que la logique soit une mauvaise chose, mais elle est absolument incapable de donner des réponses suffisamment rapides et efficaces pour notre survie. L’évolution le dicta ainsi avec son langage des faits. Les êtres humains ne parviennent à survivre et à se développer que s’ils se basent sur ce conditionnement et pas sur la logique. Aujourd’hui cependant, et sous ce nouveau paradigme, nous patinons entre la contradiction qui surgit entre l’analyse et la sensation, la guerre entre culture et nature, entre émotion et pensée. Une des portes du chamanisme vient précisément l’ouvrir. La mauvaise presse de la Foi provient de son lien avec les religions et sa tombée en disgrâce est en relation avec la perte de pouvoir réel de ces dernières
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dans l’inconscient collectif. La Foi n’est pas une disposition animique d’ordre religieux, mais la religion a toujours su tirer parti de celle-ci et tirer la couverture à soi. Dans son essence, la foi est la force de certitude avec laquelle le moi affronte le mystère, l’inconnu. L’enfant qui avance vers sa mère quand il fait ses premiers pas a foi en elle, mais il a également foi en son pouvoir naturel de le faire, ce qui le pousse à l’essayer. La foi est ainsi une vertu naturelle de tout être vivant dans la certitude d’accomplir son programme, ce n’est pas un privilège de la pensée ou de l’âme humaine. Cette certitude naturelle, fluide, incontestable, supporte rarement le transit éducatif de nos sociétés moder nes, mais comme nous ne pouvons vivre sans elle, nous la transposons à toutes sortes d’affectations, dénaturalisant ainsi son sens originel vers une nouvelle forme perverse de celle-ci que nous appelons superstition. Cette tromperie, ce piège sadducéen, n’est qu’un intelligent mouvement de notre propre système d’organisation cognitif parce qu’incapables de tronquer son existence ou de substituer sa fonction (malgré l’insistance de l’éducation et des paradigmes du conscient collectif moderne), nous avons relégué cette partie de notre être dans un petit coin innombrable de notre tête, dans un fourre-tout où presque tout peut rentrer. La programmation éducative, le software qui se superpose à notre disposition cérébrale naturelle, est en réalité un chapeau standard qui ne s’ajuste jamais à la tête sur laquelle on le pose. En ce qui concerne la foi, c’est toujours vrai aujourd’hui. Notre relation avec le mystère ne pourrait être pire. L’espoir que l’humanité déposa dans la logique après le siècle des Lumières
prend l’eau comme le Titanic, montrant son revers le plus vilain. Le prix en est la dépression, les maladies mentales et, en général, le manque de direction et de cap des personnes qui cheminent comme des âmes en peine entre le désarroi et la plus grande des peurs. Quand le chamanisme parle de foi, il ne parle pas de superstition, il parle de pouvoir personnel, de syntonie avec l’éternel qui nous entoure et dont nous faisons tous partie. Il parle d’élargir la conscience de notre petitesse pour l’incorporer comme une goutte à l’océan du mystère, et pas exclusivement par la voie de la logique (bien que par cette voie aussi), mais, au-delà de cette vision partielle, en allumant toutes les possibilités perceptives de notre être. Pour le chamanisme, la compréhension est un acte de pouvoir, une certitude en mouvement, une sensation, un savoir, un acte harmonieux et intentionné. Cette foi est celle qui concède au chaman les forces pour que « tout » écoute son commandement, parce qu’en faisant un avec « ça », tout répond, tout comme l’écho ne peut rien faire d’autre que répondre à l’appel d’un cri dans les montagnes. La foi du chaman surgit de son intimité avec les forces naturelles, une intimité qu’il cherche et fréquente en s’écartant du bruit mondain. Cette intimité engendre la compréhension nécessaire car elle existe naturellement chez l’homme. La culture est un mur entre la nature et l’homme, un mur que nous levons avec intrépidité, un mur que le chaman doit démolir intentionnellement à travers les manœuvres les plus variées pour retrouver la voie naturelle dans le dialogue avec elles précisément. La foi est la clé qui parvient à faire en sorte que ce dialogue devienne une arme puissante en se transformant, de fait,
Editorial « Le saut entre les deux mondes et la foi en elle-même exigent une grande gouverne du bon sens pour ne pas tomber dans la mystification ou la tromperie de soi. » « Quand le chamanisme parle de foi, il ne parle pas de superstition, il parle de pouvoir personnel, de syntonie avec l’éternel qui nous entoure et dont nous faisons tous partie. » en un monologue. En détruisant le mur entre le moi et le tout, le chaman accède à la source première du pouvoir et peut alors affirmer comme Ueshiba : « Quand quelqu’un m’attaque, il a déjà perdu, car ce n’est pas moi qu’il attaque, mais l’univers lui-même. » L’identification entre le chaman et le tout que perçoivent les autres de l’extérieur est en fait plutôt une re-fusion. La partie devient le tout et choisit. Le chaman devient ainsi lui-même le feu, l’air, l’eau ou la terre. Tout se trouve dans le potentiel de l’homme conjointement à sa capacité de diriger. L’outil qui permet cette transformation c’est la foi, car c’est elle qui déplace le point d’assemblage, le transformant en chaque force consciemment. La foi n’est cependant pas un outil aveugle, elle exige le pouvoir de réunir toutes nos forces en une compréhension active et orientée. Tout le potentiel humain est nécessaire pour ce saut. Cependant, même en ayant tout le reste, sans la foi, la magie serait impossible. Elle est l’agglutinant qui affirme et actionne les ressorts de la transgression qui permet le saut entre les mondes et c’est ce saut qui qualifie le chaman pour opérer la « grande force » (Ochikara). Dans le saut vers l’inconnu, la foi est ce qui sustente le pouvoir d’un chaman, mais c’est la sobriété et sa tempérance qui gouvernent ses directions. Le saut entre les deux mondes et la foi en elle-même exigent une grande gouverne du bon sens pour ne pas tomber dans la mystification ou la tromperie de soi. Le grand jeu est paradoxal comme le Tao, pour cela le chaman doit vivre dans le doute permanent, tout en s’affirmant dans la certitude la plus absolue. Non, ce n’est pas là un chemin que n’importe qui peut emprunter.
Alfredo Tucci é Director Gerente de BUDO INTERNATIONAL PUBLISHING CO. e-mail: budo@budointernational.com
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KENPO KARATE Speakman nous a rendu visite dans nos studios. Nous avons eu avec lui une intéressante interview au cours de laquelle il affirma : « Pour Parker et pour moi, “Perfect Weapon” était vraiment une occasion, une grande opportunité de faire connaître au monde notre art martial. Et pas comme l’aurait voulu Hollywood, mais comme nous le voulions ! ».
U.F.C. José Carlos Moreira, “Joe Moreira”, fut la première ceinture noire n’étant pas des Gracie à s’aventurer au pays de l’Oncle Sam. Il nous en parle au cours de l’interview qu’il nous accorda chez lui, aux États-Unis. Et le récit de cette véritable aventure se confond avec l’histoire de l’art souple aux USA.
p. 14 KRAV MAGA
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Le Krav Maga original, tel qu’il fut créé par son fondateur Imi Lichtenfield, est celui qu’enseigne Yaron Lichtenstein, plus haut gradé mondial de cet art martial et certifié 9e Dan para Imi lui-même, faisant de lui le gardien mondial de ce style.
BUDO INTERNATIONAL DANS LE MONDE Budo International est un groupe éditorial international spécialisé dans les Arts Martiaux. Unique organe de presse à vendre une revue spécialisée dans les Arts Martiaux en six langues et dans le monde entier, il est en contact avec toutes les grandes compagnies spécialisées dans son domaine. Budo International touche plus de cinquante pays.
Une production de: Budo International Publishing Company pour BUDO INTERNATIONAL FRANCE
NINJUTSU
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L’entraînement Mokuteli no Keiko sera certainement ce qui nous permettra de nous catapulter vers l’obtention de la connaissance qui surgit de l’intensité avec laquelle nous travaillons et d’un engagement sincère par rapport à la manière de vivre du Shinobi No Nono et quant à l’usage de l’épée Shinobiken.
OKINAWA KOBUDO
HWA RANG DO Le grand maître Taejoon Lee nous montre, parmi le vaste programme d’étude du Hwa Rang Do®, la partie qui concerne la manipulation des articulations.
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Notre collaborateur Salvador Herraiz nous fait part de sa rencontre avec Nakamoto Sensei, l’un des principaux maîtres 10e Dan du Kobudo d’Okinawa actuel, dans son dojo au cœur de Shuri.
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EDICION AMERICA: ENERO 2011
REDACTION: c/ Andrés Mellado 42, 28015 Madrid, Espagne. Tél: (34) 91 897 83 40, Fax: (34) 91 899 33 19, E-mail: budo@budointernational.com • Directeur de publication: Alfredo Tucci, e-mail: budo@dimasoft.es • Coordination Internationale: Alfredo Tucci • Responsable: Patricia Ferriot • Assistante de rédaction: Brigitte de le Court • Chef de production: Marga López-Beltrán García, e-mail: magazine@budointernational.com • Directeur audio-visuel: Javier Estévez • Traducteurs: Brigitte de le Court, Cristian Nani, Celina Von Stromberg.• Service publicité: (+34) 93 775 50 03. • Service abonnements: Tél:(+34) 93 775 50 03. • Correspondants permanents: Don Wilson, Yoshimitsu Yamada, Cass Magda, Antonio Espinós, Jim Wagner, Coronel Sanchís, Marco de Cesaris, Lilla Distéfano, Maurizio Maltese, Bob Dubljanin, Marc Denny, Salvador Herraiz, Shi de Yang, Sri Dinesh, Carlos Zerpa, Omar Martínez, Manu, Patrick Levet, Mike Anderson, Boulahfa Mimoum, Víctor Gutiérrez, Franco Vacirca, Bill Newman, José Mª Pujadas, Paolo Cangelosi, Emilio Alpanseque, Huang Aguilar, Sueyoshi Akeshi, Marcelo Pires, Angel García, Juan Díaz. • Photographe: Carlos Contreras • Imprimé par: Sergraph, Amado Nervo, 11 Local 4, Madrid, Espagne • Distribution: MLP, Z. A. de Chesnes, 55 bd de la Noirée, 38070 Saint Quentin Fallavier. B.P.: 59 La Verpillière. Tél: 04 74 82 14 14. Fax: 04 74 94 41 91 • Une production graphique de: Budo International Publishing Co. Capital Budo International France SL: 500.000 pts. NIF: B 61376919. Nº Commission Paritaire: 1111 U 88626. Adresse du titre: c/ Escuelas Pías 49, 08017 Barcelona. • Nº de TVA intracommunautaire: FR 654 144 148 9600012 • Tous droits de reproduction réservés pour tous pays. Les documents reçus sont conservés par la rédaction et ne sont pas rendus à leurs expéditeurs. Leur envoi implique l’accord sans réserve d’aucune sorte pour leur publication.
Japon Les armes sont un aspect essentiel de la préparation en Ninjutsu, nous avons donc consacré plusieurs mois à l’enregistrement et à la préparation d’un DVD monographique sur le sujet, dirigé par l’expert mondialement connu, le Sensei Juan Hombre. Il est le seul représentant en Europe de la tradition du Koga… Ce ne sera pas pour rien !… Avec une équipe d’élèves bien préparés et tout le soin qu’il porte à son travail, Juan Hombre déploie ses vastes connaissances dans un nouveau DVD qui est une véritable première mondiale. Seuls ceux qui ont vécu plusieurs années avec le maître de Koga connaissent une partie de cet arsenal qu’il nous présente aujourd’hui. Un travail indispensable pour les Ninjas, plus qu’une mode, un art martial dans les règles de l’art.
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SHINOBIKEN : « Le pouvoir de l’homme » Le but de notre entraînement Mokuteli no Keiko sera certainement ce qui nous permettra de nous catapulter vers l’obtention de la connaissance qui surgit de l’intensité avec laquelle nous travaillons et d’un engagement sincère par rapport à la manière de vivre du Shinobi No Nono et, dans ce cas particulier, quant à l’usage de l’épée Shinobiken. Il faut comprendre que cet engagement est très important dans n’importe quel type d’entraînement de Japan Ninjustu, mais plus encore quand on utilise une épée du fait du péril encouru. Je demande donc d’ici la plus grande précaution et le plus grand soin dans l’usage de cette épée qui, selon la loi, ne peut être aiguisée, pour éviter les coupes dangereuses et les problèmes légaux. On ne peut pas non plus l’exhiber dans des endroits publics car les autorités vous demanderaient de rendre des comptes pour votre témérité et pour le transport en lui-même du Shinobiken. Souvenezvous qu’un grand nombre d’activités originales du Ninja sont interdites et pénalisées par la justice dans la plupart des pays occidentaux. J’insiste donc de plus en plus sur ce point : celui qui ne prend pas au sérieux le Ninjutsu et ne s’engage pas par rapport à son enseignement, ne peut comprendre le sérieux que je demande dans l’entraînement du Shinobikenjutsu. Si nous voulons le savourer, suer, sentir et bien sûr le vivre, il faut être capable de s’engager corps et âme dans l’usage et
l’entraînement proposé dans notre DVD sur l’épée du Ninja. Tout intéressé doit assumer son rôle pour se sentir dans la peau d’un Ninja et dès lors se mouvoir comme un Ninja : sauter, tourner, s’accroupir, se redresser, se déplacer subtilement et rapidement. Ce sont les manœuvres qui nous différencient des autres arts martiaux et ce qui nous permet de sortir du point de mire pour n’être jamais une cible immobile sur le champ de bataille. En ce qui concerne l’usage du Shinobiken, vous pouvez être sûr que si vous n’êtes pas parfaitement prêts aussi bien du point de vue physique que mental et spirituel, vous vous couperez sûrement ! L’entraînement du Shinobiken doit donc être considéré aussi sérieusement que l’usage d’une arme à feu ou que le carnet de conduire. Si vous n’êtes pas prêts, vous ne pouvez pas le porter parce que vos faiblesses et vos sottises mettent en jeu la vie de nombreuses personnes. Dans notre famille Ninja, au sein de la Japan Ninjutsu que je dirige, et dans son enseignement Ninja Seishin, le contrôle des émotions personnelles et le respect de la justice du pays sont certainement la qualité la plus développée. Notre camp d’entraînement Ninja Onbure Shoreijo réunit les qualités pour entreprendre l’usage du
Reportage Shinobiken avec des garanties physiques et légales car, en plus de la sécurité nécessaire, la particularité de nos entraînements à l’air libre nous aide à profiter des éléments de la nature qui nous entoure. Courir sous la pluie ou la grêle, nager dans les eaux froides des différentes rivières qui entourent le camp ou s’entraîner nu avec de la neige sous les pieds représente une catharsis pour un véritable guerrier, pour un véritable Ninja, pour un véritable être humain. Je comprends qu’au début, ce type d’entraînement puisse sembler de la folie, mais je peux vous assurer que, sans cette folie, les élèves qui me suivent et moi-même ne pourrions jamais nous sentir vivants ou éveillés. Ainsi, c’est en étant toujours prêts pour l’action, l’aventure, l’émotion et avec notre cœur bien aiguisé Yaibashin, véritable sens de « Nin », que nous nous différencions. C’est pour ça que me fait mal la mollesse de ceux qui se cachent pour ne pas se mouiller derrière la petite porte d’un monovolume ou se protègent et ne s’entraînement pas parce qu’il fait froid. Comment absorber l’énergie des éléments qui nous entourent si nous n’avons pas le courage de les affronter ? La Japan Ninjutsu que je dirige réunit action et travail dur. Je sais que l’entraînement avec le Shinobiken que nous vous proposons dans ce DVD changera votre manière de vivre. C’est pour ça que je
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vous demande, s’il vous plaît, de la prudence, mais également de la constance, car vos mains empoignent un outil de travail qui est également une arme de survie utilisée par le Ninja pour sauver sa vie et celle de ses semblables. Quand vous aurez un Shinobiken et que vous le sortirez de son étui, souvenez-vous de mes conseils. Regardez-le attentivement et respectez-le, parlez-lui et demandez-lui de comprendre les raisons de son usage, car se découvrir devant son épée, c’est se préparer à la respecter et à la sentir, comme je vous le demande. Le pouvoir de l’homme arrive alors, à travers l’entraînement en contact avec les effets de la nature et pour avoir accepté le renforcement physique comme une nouvelle manière de vivre très différente de celle que vous connaissez, mais surtout, toujours conscients de ce que vous faites et de ce que vous avez entre les mains. Tout entraînement du Shinobiken au sein de notre Onbure Shoreijo, « l’endroit des bonnes coutumes et des bonnes manières », commence par comprendre et respecter toutes ces conditions. Pour cela, dès que nous nous levons à sept heures du matin, nous commençons par nous souvenir de l’action naturelle la plus important de notre corps et qui, pourtant, passe inaperçue pour la majorité des gens : respirer (Kokyo Seishin). En formation dans la partie du Shoreijo destinée à cette fin et avec notre Shinobiken
empoigné dans la main gauche, nous dégageons la lame du fourreau en inspirant lentement et profondément, nous retenons l’air et nous la rengainons en expirant. La différence entre le Ciel et l’Enfer se manifeste dans cette action avec notre Shinobiken : « La bravoure et l’intrépidité de la dégainer pour tuer, la bonté et la sérénité de la rengainer pour l’éviter », Miukenkatsu (gagner sans utiliser l’épée et pouvoir se vaincre soi-même), ce sera là toujours l’objectif des gens qui s’entraînent avec moi. Ces actions de respiration et de contrôle se réalisent en profondeur, pour nous sentir vivants et nous réveiller d’un corps engourdi par le repos nocturne. Nous devrons ensuite courir torse nu et avec le Shinobiken empoigné dans chaque main suivant les indications du Shibusho, le chef de groupe, vers un endroit magique de la rivière qui entoure notre école de formation. Vous laisserez votre Shinobiken ancré à votre ceinture pour vous rafraîchir avec une douche froide et pouvoir vous dégourdir. Au début, vous pourrez vous éclabousser légèrement le corps, mais par la suite, vous devrez passer au bain complet. Mais ne faites jamais ça sans avoir auparavant été formés aux énergies de votre corps car ça peut être dangereux ! Vous devez immédiatement réaliser les exercices de respiration complète à travers le Fukushiki Kokyo, le Futae Ibuki et le Su Hyaku Ibuki qui, conjointement à la
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Reportage réalisation du Ka No Kata, stimuleront toutes les énergies de votre corps et de votre esprit pour parvenir à ce que votre esprit encore somnolent reçoive un éclat de vie. Un nouveau jour de la vie Ninja commence et vous devez vous préparer pour tout ce qui suivra. Viendra ensuite la séance d’endurcissement martial Gaman Koppo avec les Makiwara naturels qui se trouvent dans notre environnement et toujours avec le respect qu’on leur doit. Parce que si quelque chose différencie le Ninja, c’est bien la manière de traiter la nature à laquelle nous demandons tant et envers laquelle nous sentons tant de reconnaissance. Nous terminons avec une séance légère d’étirement et de Shinobi Doin (automassage) et nous rentrons, en courant également, au camp, pour prendre le petitdéjeuner et préparer notre repas Ninja du midi, pour le cas où la mission de ce jour exige de sortir dans la nature. À 10 heures commence la séance d’entraînement général, jusqu’à 14 heures. En uniformes et en formation, en face du Kamiza où se trouve l’image de Fudi Myoo, vous vous placez en Seiza à l’ordre du Shibucho et vous laissez votre épée par terre à côté de la cuisse gauche. Après avoir ajusté votre Kakuobi (ceinture), commencent les prières aux divinités protectrices du Ninja et dans notre cas, à la famille Ban Ryu. À travers le Santen Goshin Ho, les divinités Gonzaiten, Daikokuten e Marishiten reçoivent votre respect au moyen de l’usage
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des sceaux de la main et des paroles de pouvoir prononcées suivant les règles marquées par le Shibucho. Ensuite, on effectue le précepte Ninja Seishin, établi dans le Rin Mokuso et nous terminons par la réalisation du Haya Kuji et du Shimei In, afin d’exorciser l’environnement qui nous entoure. Reprenant le Shinobiken et le situant verticalement avec le Kojiri par terre, vous l’observez respectueusement, puis vous dénouez le Sageo qui noue l’épée au fourreau et évite qu’il ne soit dégainé par surprise. Après l’avoir dénoué, vous l’observez soigneusement. Vous veillez surtout à ce que la poignée se trouve parfaitement ajustée à la cheville de la lame, car l’entraînement peut provoquer son déboîtement et son détachement de l’endroit, pouvant provoquer un accident grave et sérieux. Vous devez tenir compte de cette possibilité et assurer la poignée de votre épée parce que le Shinobiken doit répondre à toutes les exigences de sécurité nécessaires pour pouvoir être utilisé sans devenir un danger pour aucun de vos camarades. Une fois que c’est vérifié, le moment est venu de le nettoyer. Vous dégainez la lame du fourreau et vous effectuez les d i ff é re n t s m o u v e m e n t s q u ’ o n v o u s montre. Une fois terminé le processus de nettoyage et de soin, vous rengainez la lame dans son fourreau et vous vous redressez.
Le circuit d’échauffement Ken Nana Taiso que nous vous présentons dans le DVD commence alors. Ces exercices permettent de préparer les articulations et les ligaments de nos bras et de notre corps en général afin d’éviter les lésions. Une fois effectué l’échauffement, l’heure est venue d’utiliser l’habileté des deux mains en vue de la propre survie car vous devrez apprendre à dégainer et à couper aussi bien avec la main gauche qu’avec la droite. Quand ce processus est terminé, vous saluez et vous vous situez en Mushin No Kamae pour commencer la séance de désarmements, de coupes et de blocages en l’air, mais avant de continuer, permettez-moi de vous expliquer la chose suivante.
Shinkaizen Kokorosatsu Ces deux mots constituent les piliers et établissent le protocole et le cérémonial qui imprègnent l’enseignement du Japan Ninjutsu que je dirige. Le sens de ces mots établit le respect dans l’endroit de travail et d’étude appelé Shoreijo, « l’endroit des bonnes habitudes et des bonnes manières », visant au développement de chaque technique et de chaque mouvement qui se réalise. Cette essence invisible vous transportera à un niveau de formation et de transformation qui ajoutera à l’habileté corporelle et technique un sens spirituel. Le mot Kokorasatsu se réfère aux « choses faites avec le cœur », par humilité
plus que par obligation et le mot Shinkaizen signifie « bien que quelque chose nous paraisse parfait, il peut toujours être amélioré ». Autrement dit, si nous réunissons les deux mots, nous trouvons l’essence et l’énergie qui doit dominer dans notre Shoreijo, où nous nous efforçons continuellement d’apprendre et de progresser, à chaque instant dans notre entraînement et dans notre vie. Shinkaizen doit refléter le désir d’améliorer chaque répétition qui se réalise. C’est le désir d’obtenir la technique et le mouvement le plus pur, le plus concentré et le plus vécu, une modernisation et une évolution du système, constamment en chemin vers le propre développement personnel. Le comportement d’un pratiquant de Japan Ninjutsu est donc le suivant : se dévouer ! Il s’agit de manifester le plus grand intérêt dans chaque répétition que nous faisons, dans la manière de tomber et de nous relever du sol chaque fois qu’on nous y jette ou que nous tombons, disant à notre pensée et à notre corps qu’il ne doit pas exister le moindre doute entre le propre dévouement et l’engagement que l’on contracte avec la formation personnelle. Sa maxime sera toujours : « Nana Korobi Ya Oki », si vous tombez sept fois, vous devez être capable de vous relever sept fois. Après ce petit commentaire, le moment est enfin venu d’utiliser le Shinobiken, en commençant par se placer en Mushin
No Kamae et en conservant le profil droit vers l’avant, et de réaliser les quatre blocages et les cinq coupes de base. Observez attentivement les images du DVD, c’est votre premier contact avec le Shinobiken, souvenez-vous que vous devez être prudent parce que vous pouvez couper quelqu’un ou, ce qui est pire, vous coupez vous-même ! L’aptitude (ensemble d’attitudes) exige l’usage de tout notre être, calmé par notre respiration rythmée (Han-So). La série de blocages que nous allons réalisés conjugue les mouvements des bras qui déplacent le Shinobiken, coordonnés avec le déplacement des jambes, cherchant une position stable et rapide à la fois, pour faciliter notre action d’attaque. Les blocages du Shinobiken exigent une forte participation de l’ancrage de nos poignets, coudes et épaules, parce qu’ils doivent constituer un blocage ferme pour supporter le coup dur de l’arme ennemie interceptée, car toute faiblesse permettra à l’ennemi de traverser notre blocage et d’atteindre son objectif : nous éliminer. Dans les actions de coupe, cependant, et du fait des combinaisons nécessaires qui nous permettent de provoquer la surprise étant donné la moindre longueur de notre Shinobiken par rapport au Katana samouraï,
nous devons renforcer notre capacité de saisie avec une seule main. Pour cela, nous devons utiliser des exercices comme ceux que nous montrons parce que nous avons besoin que notre saisie, en plus d’être ferme, soit puissante et souple à la fois. Des qualités qui nous permettrons de manipuler l’épée depuis tous les angles avec la rapidité nécessaire, grâce à l’appui du jeu d’escrime de nos pieds. Une fois dominées ces actions élémentaires de blocages et de coupes, nous allons réaliser la première série de coupes en l’air. Comme vous le verrez, après chaque coupe, il faut se cacher. Une fois dominée la première technique, nous commencerons la suivante et ainsi successivement, de manière progressive. Patience et travail, n’oubliez jamais que le chemin du Ninja est celui de la persévérance. Une fois terminé cet exercice de séries en l’air, viendra le moment de réaliser la course avec sauts, rotations du corps et roulades parce que nous devons consciencieusement nous préparer aux actions du champ de bataille Senjo. Les sauts ainsi que les déplacements et les roulades que nous montrons dans le
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Reportage DVD chercheront toujours le plus grand silence. Détendez votre corps totalement, décontractez vos articulations, apprenez à respirer pour rendre votre corps plus léger. Une fois terminés ces exercices, vous apprendrez les sept désarmements rapides depuis Seiza : Iai Nana Jutsu. Ces sept désarmements doivent se faire le plus rapidement possible, mais je vous demande cependant d’avoir la patience nécessaire pour assumer votre manque d’habileté en ce moment et répéter toutes les fois nécessaires avec la lenteur adéquate, avant de passer au développement de la vitesse normale. Souvenez-vous des conseils de respiration, contraction et détente expliqués au cours de l’entraînement précédent. Maintenant, vous comprendrez notre coutume d’avoir notre Shinobiken « noué » en toute sûreté pour que personne ne puisse nous l’enlever et l’utiliser contre nous. Ces techniques sont appelées Mukenkatsu Nana Jutsu et correspondent à des réponses face aux tentatives de nous prendre notre épée. Nous apprendrons à utiliser notre Shinobiken comme arme de contusion et de contrôle. Nous traversons une période de paix et notre Ryu ne peut utiliser une réponse violente parce que cela engendrerait un conflit belliqueux. Nous apprendrons donc à utiliser le Shinobiken sans user le Shinobiken. Ensuite, ce sera au tour des techniques de lutte contre un adversaire armé d’un katana. Ici, les sept technique de base avec un partenaire, appelées Shinobiken Nana Jutsu vous aideront à vous préparer à ce type d’affrontement. De nouveau, je vous redemande de faire attention à l’usage de votre Shinobiken, votre camarade est en face de vous et vous pourriez le blesser. Comme vous pouvez l’imaginer, la matinée d’entraînement dans notre camp sera longue et intense, incluant une bonne partie du matériel technique montré dans le DVD que nous vous présentons aujourd’hui : des actions de désarmement rapide Iaijutsu, des actions de coupe en course Tsui Tou Bashiri, des lancements de Kurumashuriken et de Boshuriken cachés dans le fourreau du Shinobiken, ainsi que des déplacements, des sauts, des roulades, etc. Tout cela, vous pourrez le voir dans notre DVD consacré à l’usage de l’épée du Ninja. Au cours du dur entraînement quotidien et face à n’importe quelle nécessité qui pourrait se présenter, vous apprendrez en outre à utiliser les différents mouvements magiques du Jujiho pour remédier à ces manques d’énergie et écarter la négativité de l’entourage. Le Jujiho est formé de dix syllabes qui, dessinées sur la paume de la main, vous protègeront contre toutes les adversités : Ten, le Ciel ; Ryu, le Dragon ; Tora, le Tigre ; Ou, le roi ; Inochi, la Vie ; Katsu, la Victoire ; Kore, la Justice ; Oni, le Démon ; Mizu, l’Eau ; et Dai, le Grand, représentant le plus haut degré de
protection personnelle que l’on peut avoir avec soi. L’usage et la connaissance de ces amulettes fait partie de la culture légendaire du Guerrier des Ombres Shinobi No Mono et ne sont transmis qu’à ceux qui ont surmonté le degré d’initiation et scellé leur engagement avec le Ryu. Quand la séance du matin se termine, vient l’heure du repas. Vous apprendrez l’importance que représente pour le Ninja le fait de manger de manière consciente, en essayant d’être prudent, en cherchant la manière naturelle et légère. Vous vous entraînez pour être Ninja et donc vous devez manger pour être agiles, en cherchant l’harmonie à travers l’usage des légumes, des céréales et du thé, beaucoup de thé vert, si possible le thé Ninja typique appelé Hato Mugi, qui sert d’antioxydant et qui vous sera offert à différents moments de la journée. L’alimentation typique du Ninja est très importante parce que si les articulations sont raides, elles feront du bruit pendant les actions nocturnes, vos mouvements seront lents et douloureux et vous ne pourrez pas agir avec rapidité et précision face à un danger. À 17 heures, vous reprendrez votre Shinobiken pour réaliser la séance d’entraînement qui commencera par une séance intense de lancements avec les armes que le Ninja utilise dans ce but, mais avant cet entraînement, sur l’esplanade du camp, vous devrez marcher pour syntoniser votre respiration et prendre conscience de celle-ci dans les lancements car l’ajustement de la respiration aux manœuvres de lancement est fondamental. Vous visualiserez dans votre esprit chacun des types de lancement, en conservant votre attention sur Shinkaizen et Kokorosatsu. Souvenez-vous que tout doit et peut être amélioré, si ce n’est pas à la 90ème répétition, ce sera à la 230ème, mais vous réussirez et vous découvrirez comment ne pas lancer erronément pour ne pas rater. Peu importe le temps dont vous avez besoin, conservez l’esprit ferme sur l’idée que vous y parviendrez. Au cours de cet entraînement, on teste les armes de jet Shuriken, Boshuriken, Nageken, Fukiya, Hankyu, Kaginawa, Kusarigama, Tanto, Kama, Hashiken, mais surtout le Shinobiken que vous devrez apprendre à planter depuis différentes positions. Après cet entraînement, vous serez invité à une séance d’Hato Mugi, de thé Ninja, vous vous souvenez ? Vous boirez lentement en savourant chaque instant, en apprenant à remercier pour chaque moment de vie que le Ciel vous permet de jouir. C’est maintenant le moment de guerroyer et de se sentir comme un Ninja sur le champ de bataille. Le Shinobiken a besoin d’action et avec l’aide de notre DVD, vous allez en avoir. Les sept actions de guerre Senjo Nana Jutsu vont se réaliser telles que nous les
présentons dans le DVD. Vous apprendrez à focaliser vos objectifs et à les atteindre. Cachés entre les arbustes, vous chercherez ces objectifs et quand vous serez prêts, vous sauterez, convaincus de les atteindre. C’est ça ou y laisser votre peau. Respirez, si vous ratez, cela ne vous coûtera que quelques pompes. C’est toujours mieux que perdre la vie ! Cachés entre les ombres, souvenez-vous des enseignements de Teki No Kokoro O Toru « attraper le cœur de l’ennemi », Mumon No Isseki, « les murs sans portes » et Senpen Banke « mille transformations, dix mille changements », que nous vous avons présentés dans notre reportage précédent et si importants dans vos prises de décisions pour les actions guerrières. Après le sévère apprentissage de l’après-midi, vient l’heure du dîner, mais après une douche pour se détendre. À propos du dîner, nous devons expliquer qu’il doit être encore plus léger que le repas du midi parce que l’entraînement n’est pas terminé et que vous devrez vous préparer pour la séance de nuit. En fonction de la nuit, vous apprendrez à utiliser le Kuji Goshin Ho (il y aura bientôt un reportage sur le Kuji) et différentes actions de contrôle mental. Quand vous serez des membres acceptés, on vous enseignera des médicaments et des antidotes naturels, des potions et des venins Ninja Yagen, Doku Yaru, Kichi Kaikasuki, Tori Kabuto, Tsukin et Dokuenjutsu. Vous apprendrez à utiliser l’esprit pour favoriser votre guérison et même celle de vos semblables, quand on vous le demandera. Il faudra également apprendre à utiliser les différentes formes secrètes d’écritures et de signaux. Vous découvrirez ainsi l’usage du Shinobi Iroha, de l’alphabet Ninja, du Goshiki Mai, l’usage du riz de cinq couleurs et bien d’autres qui vous seront révélés. D’autres nuits seront consacrées à des actions de Yojutsu (infiltration) et d’Injutsu (discrétion et dissimulation) ainsi qu’à l’usage des cinq éléments de fuite, Gotonpo. Pendant la nuit, comme les Ninjas doivent apprendre à utiliser leurs sens et à les entraîner, vous apprendrez les secrets du Sanmunin, sans faire de bruit, sans respirer, sans odeur et ceux du Shinobi Iri et les différentes manières de sauter, courir et se déplacer dans la nuit silencieusement. De nuit, on vous enseignera l’usage des outils Ninja pour grimper, Bashigo, Kaginawa, Kunai, Rikuzen, Kama, bien sûr sans oublier le Shinobiken qui vous accompagne partout. D’autres nuits, vous apprendrez les techniques de Kinjuku Tori Hairu Narai (comment pénétrer en silence dans une maison samouraï) ainsi que les actions de Zasakashi réalisées avec le Shinobiken dans une petite piève et que nous exposons également dans le DVD. Vous apprendrez des tactiques militaires du Hengen Jutsu,
Tani Iri No Jutsu y Chikairi No Jutsu, etc., terminant par une séance d’Hato Mugi relaxante avant de vous retirer pour vous reposer, non sans vous être auparavant promené en contemplant le firmament et avoir senti le plaisir de vivre en harmonie avec l’univers. Au cours de cette promenade nocturne, vous pouvez parler avec la divinité qui vous a été assignée. En parlant avec celle-ci, vous découvrirez que ce n’est rien d’autre que votre divinité intérieure, votre partie divine. Vivez et ne craignez pas de vous parler, car le temps que vous perdez sans vous connaître sera très difficile à récupérer ! Quand vous pourrez vous retirer pour vous reposer, on vous instruira de nouveau quant à l’usage de la respiration pour pouvoir vous récupérer physiquement après la dure journée.
Souvenez-vous que vous êtes des Ninjas ou en tout cas que vous vous entraînez pour cela et que vous ne pouvez pas échouer. C’est ce qu’il y a, c’est ainsi que vous aimez vous représenter. C’est ça ou périr devant la société qui vous engourdit. Souvenezvous que la voie du Ninja est celle de l’action, l’émotion et l’aventure. Dans notre camp, les tatamis rembourrés n’existent pas, ni les protections contre la pluie ou contre le froid. Dans notre camp, il y a vous, en face à face avec les éléments qui vous entourent. Seulement un contre soi-même.
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Interview
Pour Parker et pour moi, « L’Arme parfaite » était vraiment une occasion, une grande opportunité de faire connaître au monde notre art martial. Et pas comme l’aurait voulu Hollywood, mais comme nous le voulions !
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Cinéma Martial Son film « L’Arme parfaite » fit de lui une vedette. Il était le pari le plus solide de Paramount Pictures pour faire face au boom de Steven Seagal et bien qu’il ne fit pas les mêmes entrées, la personnalité de l’acteur principal donna enfin un nouvel héros aux passionnés de films martiaux. Son professeur Ed Parker partagea avec lui de nombreuses heures de ce projet. Speakman est toujours en activité, bien qu’en Europe, ses films ont eu du mal à sortir en salle, au grand damne de ses fans. Dans les studios de Budo International, nous avons eu le plaisir de le recevoir et d’enregistrer une interview intéressante, accompagné à tout moment de son ami Raul Gutierrez, un des classiques du Kenpo. Nous avons partagé avec lui beaucoup d’aspects de sa relation avec Parker, sa carrière, ses projets et bien sûr son travail martial. À ce sujet, il parla avec nous du combat au sol, une matière peu travaillée par les gens du Kenpo Karaté. Nous n’avons pas eu le temps cette fois-ci … mais peut-être plus tard pourrons-nous faire avec lui l’un ou l’autre travail pratique.
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Interview
Interview de Jeff Speakman Budo International : Pourriez-vous nous dire comment vous avez commencé à pratiquer le Kenpo et comment vous avez connu Ed Parker ? Jeff Speakman : J’ai commencé à pratiquer les arts martiaux en 1978. J’ai commencé par pratiquer un art martial japonais appelé Goju Ryu avec le merveilleux maître Lou Angel. Quand j’ai terminé mes études à l’université, c’est lui qui me suggéra de devenir un professionnel des arts martiaux. Il me dit que pour cela je devais aller en Californie et étudier le Kenpo avec Ed Parker qui était, d’après lui, le meilleur maître du monde et en outre un de ses amis. Il m’a donné une lettre de recommandation et je suis allé en Californie. J’ai montré la lettre è Ed Parker qui se réjouit beaucoup de recevoir des nouvelles de son ami et j’ai commencé à étudier avec lui dans son dojo à l’ouest de Los Angeles. J’ai étudié avec lui pendant de nombreuses années. Une fois par semaine, il m’invitait chez lui et avec trois autres personnes, nous avons fait partie du dernier groupe d’élèves privilégiés, peu avant sa mort l’été 1990. B.I. : Quand la Paramount voulut faire un grand film d’arts martiaux, elle compta sur vous pour le rôle principal de « Perfect Weapon » (L’Arme parfaite). Comment avez-vous vécu cette expérience ? Comment vous êtes-vous embarqué dans ce projet ? J.S. : Je suis entré dans le monde du cinéma parce que j’enseignais dans une école de l’ouest de Los Angeles et que quelqu’un qui était dans les affaires du cinéma avait son fils qui s’entraînait dans mon école. Il m’a dit alors : « Vous devriez venir au studio et faire ça dans un film parce que votre manière de faire du Kenpo est fabuleuse ». Je ne suis pas allé en Californie pour devenir acteur, mais après avoir parlé avec les gens du cinéma plusieurs fois, je me suis décidé à me rendre dans une école d’interprétation et je me suis rendu compte que ma licence en psychologie m’était utile pour ce travail. J’ai pensé que c’était intéressant, c’est quelque chose qui m’a plus. À cette époque, était sorti en salle le
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deuxième film de Van Damme « Kickboxer ». J’ai alors commencé à observer ce monde du cinéma, pour moi inconnu, et je suis allé voir les films d’arts martiaux qui sortaient. Après avoir vu Van Damme, j’ai pensé : « Si les gens ont aimé ce qu’il a fait, ils aimeront également ce que je fais ». C’est ainsi que je me suis décidé à commencer ma carrière d’acteur. J’ai travaillé pendant un temps avant de faire le film « Perfect Weapon ». Les gens ne savaient pas alors que je faisais des arts martiaux parce que mon idée était d’abord de devenir acteur et ensuite d’apporter au cinéma mes connaissances d’arts martiaux. C’était très important pour moi. L’un de mes élèves était le scénariste de Kickboxer. Il connaissait bien sûr le producteur Mark SiSalle et me dit que je devais lui faire une démonstration de Kenpo. Une après-midi, Mark DiSalle vint à mon école et nous avons fait cette démonstration. Ça lui a beaucoup plus et nous avons commencé à travailler avec Mark DiSalle. Il était à son tour ami d’un autre producteur, Pierre David de la Paramount. C’est ainsi que tout s’enchaîna pour que finalement se mette en route le projet du film « Perfect Waepon ». B.I. : Comment avez-vous vécu l’expérience de devenir une vedette de cinéma ? J.S. : Faire ce film fut une expérience extraordinaire à plus d’un titre, mais elle devint quelque chose de spécial, surtout à la fin du projet, car le maître Parker mourut alors que nous étions en train de terminer le film et il ne put jamais le voir terminé. Cependant et par chance, il put voir certaines des scènes de combat et put se faire une idée assez claire de ce que serait le film. Cette expérience nous unit plus encore. Avant, je fréquentais déjà sa maison où je me rendais régulièrement. Le maître Parker partagea avec moi son point de vue sur de nombreuses scènes du film et souvent son apport pour les améliorer fut fantastique. P a r k e r venait tous les jours au tournage.
C’est certainement l’époque la plus incroyable de ma carrière en tant que pratiquant d’art martial. Pour Parker et pour moi, « L’Arme Parfaite » était vraiment une occasion, une grande opportunité de faire connaître au monde notre art martial. Et pas comme l’aurait voulu Hollywood, mais comme nous le voulions ! Ce fut une époque merveilleuse dont je me souviendrai toujours. Nous étions parfois dans les studios à quatre heures du matin en train de tourner une scène de combat et nous étions épuisés après dix heures de tournage et quand je revenais à mon siège, Ed me massait les épaules et m’encourageait. Et c’était très spécial pour moi, parce que ça nous unissait énormément. J’ai beaucoup de souvenir du tournage de Perfect Weapon et ils sont tous très bons. Ce fut une expérience incroyable. Mais alors survint la mort de mon maître, de manière abrupte et inattendue. Nous avons terminé le film en novembre, Ed mourut en décembre et le film sortit en salle en mars de l’année suivante. Ce fut une époque très difficile pour moi. Je ne savais pas où aller. Mais quand votre maître était le meilleur, où aller ensuite ? Il n’y a aucun autre endroit où aller. J’ai pris contact avec d’autres maîtres de Kenpo et je me suis rendu compte que les enseignements que Parker nous donnait, je ne pouvais les recevoir nulle part ailleurs. Les gens pensent que tout le monde connaissait ce qu’Ed Parker enseignait, mais ce n’est pas vrai. Et j’étais là, avec ces
CinĂŠma Martial
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Interview connaissances, peu d’années d’expérience, ayant fait un grand film et préparé ou pas, apparaissait le maître Speakman. Ce fut une époque difficile, précédée d’une époque merveilleuse. Nous avons fait un grand film qui eut un grand impact dans le monde des arts martiaux tel que le souhaitait le maître Parker. Ce fut donc une expérience aigredouce. Une expérience difficile d’imaginer et qui changea ma vie. Je n’étais plus le même après ça, comme il se doit, parce que tout fut génial. B.I. : Pourriez-vous nous dire quelle est la différence entre le Kenpo que vous enseignez maintenant et le Kenpo qu’on apprenait à l’époque d’Ed Parker ? J.S. : Le Kenpo que j’enseigne maintenant est basé sur ce que l’on appelle le système 5.0, qui est le résultat de notre tentative de faire évoluer la méthode Kenpo. Avec ce système 5.0, nous essayons de résoudre le fait problématique que le Kenpo n’ait pas de combat au sol. Ce fait a valu au Kenpo d’être inclus dans la catégorie des arts martiaux pas pratiques. Nous devions donc faire quelque chose pour ça. Certains de mes élèves commencèrent à pratiquer le Jiu-Jitsu ou le MMA pour acquérir ces connaissances. J’ai alors décidé que c’était le moment d’adapter ces connaissances et de créer un système de combat au sol de Kenpo. Il y a encore des gens du Kenpo qui vont étudier le Jiu-Jitsu ou le MMA ou le Vale Tudo, mais notre idée fut d’acquérir ces connaissances et de fondre ces deux mondes martiaux. C’est ce que nous avons fait. Personnellement, j’ai appris le Brazilian Jiu-Jitsu avec le maître Todd Nathanson et beaucoup de mes élèves font ce type d’entraînements de Jiu-Jitsu, de MMA ou des choses du genre, parce que je les ai encouragés à le faire. Mais maintenant,
le Kenpo est un système plus complet parce que nous avons un système de combat au sol. C’est de cela que traite le système 5.0. L’idée, c’est de continuer la longue histoire du Kenpo et d’adapter le système aux défis du moment pour que ce soit le meilleur système de self-défense du monde. C’est ce que je veux faire. B.I. : Quels sont les projets cinématographiques auxquels vous travaillez actuellement ? J.S. : Jusqu’à présent, j’ai fait dix films, dont trois que j’ai produits. Je suis également intervenu dans plusieurs programmes de télévision. Dans un futur proche, nous voulons lancer deux films, un est
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Cinéma Martial programmé pour septembre ou octobre 2010 et l’autre devrait sortir en novembredécembre, tous les deux avec l’aide de la maison de production Lionsgate. Il s’agit de projets spéciaux qui représentent un grand pas dans ma carrière. C’est une nouvelle idée et nous sommes très enthousiasmés par ces projets. B.I. : Pourriez-vous dire à nos lectrices s’il est vrai que vous êtes de nouveau célibataire et qu’elles peuvent de nouveau essayer de vous séduire ?
J.S. : Oui, c’est vrai, je suis de nouveau célibataire. Mais si vous demandez à mon ex-femme, elle vous dira que ce n’est pas une bonne idée de courir après moi. B.I. : Pour terminer l’interview, voulez-vous ajouter quelque chose, y a-t-il quelque chose que vous voudriez dire ? J.S. : Je voudrais simplement dire que j’ai une franchise d’écoles d’arts martiaux et que j’ai ouvert des écoles dans 20 pays. Je voyage continuellement dans le monde entier et j’ai observé de magnifiques pratiquants d’arts martiaux, des gens merveilleux, et j’aimerais que nous nous unissions et que nous travaillions ensemble. Maintenant, nous avons créé ce nouveau monde du Kenpo 5.0 qui ne va pas être détruit par les mauvaises influences de l’ego, des classements, de l’argent et toutes ces choses qui ont fait tant de mal aux arts martiaux, y compris au Kenpo. J’encourage donc tout le monde à commencer de nouveau et à faire partie de notre système, de notre groupe ou de notre famille, suivant une méthode des anciennes écoles d’arts martiaux, mais avec une technologie et des manières de penser modernes.
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Grands Combattants Il fut la première ceinture noire n’étant pas des Gracie à s’aventurer au pays de l’Oncle Sam. Bien avant que Royce ne consacre le Jiu-Jitsu à l’UFC, le Carioca (né à Rio de Janeiro), José Carlos Moreira, souffrit sang et eau, mais parvint après bien des efforts à conquérir sa propre place. En effet, il ne fut pas seulement l’un des précurseurs du Brazilian Jiu-Jitsu en Amérique du Nord, il fut également le principal sauf-conduit des Brésiliens qui s’aventuraient dans ces latitudes au moment de l’explosion de l’art souple. Joe Morera forma plus de 70 ceintures noires. Il reçut le magazine Budo International chez lui, aux États-Unis, et se souvint des meilleurs et des pires moments de cette véritable aventure qui se confond avec l’histoire de l’art souple aux USA. Budo International : Vous vous appelez José Carlos, d’où vous est venu le nom de Joe Moreira ? Joe Moreira : Joe Moreira fut une idée de mon meilleur ami Igor qui est professeur d’anglais. Quand j’ai décidé de venir aux ÉtatsUnis, en 1990, il ne donnait des cours particuliers et m’a conseillé de ne pas utiliser le nom de José Carlos, car en Californie, ça ferait penser à un immigrant mexicain de plus.
C’est de lui que vint l’idée de Joe Moreira, qui semblait être un nom de surfer. J’ai suivi son conseil. B.I. : Vous avez créé la Coupe Atlantique Sud qui était une espèce de championnat brésilien des années 90… J.M. : Au début des années 90, j’ai commencé à donner cours dans une académie de l’urbanisation Atlantique Sud, à la Barra de
Tijuca (à Rio). À cette même époque, les frères Machado et Carlitos Gracie s’associèrent et ouvrirent l’académie Barra Gracie. C’est alors que Ricielli, qui avait organisé la Copa Company dans les années 80, m’appela pour organiser un événement. Comme ça allait se passer dans l’organisation, le nom est resté. Le premier événement eut lieu dans mon académie, avec des gens de la Barra de Tijuca. Le deuxième eut lieu dans un club de tennis.
Vingt ans de Joe Moreira
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1- Joe avec certains des athlètes ceintures noires qu’il aida quand ils arrivèrent désemparés aux États-Unis. 2- Souvenirs de son enfance. 3- Le défi de la porte fermée avec Zane Frazier. 4- Avec son camarade de toujours, Marco Ruas. 5- Joe avec ses enfants Joe Jr et Priscila, sa femme Gisele et son beau-fils Miguel. 6- Avec Royce, Rickson, Allan et Marcos Vinicius, à la première coupe Joe Moreira. 7- Avec son ami Kimo et ses enfants.
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Bolão, les frères Machado et moi. Dans les années 90, la Copa Altantica Sur était le championnat le plus important. On a pu y assister à de grands classiques d’une nouvelle génération, comme Renzo contre Crézio, Alan Góes contre Roleta, Jean Jacques contre Wallid. La Coupe Atlantique Sud marqua une époque de l’histoire du Jiu-Jitsu. B.I. : Quand avez-vous décidé d’aller vivre aux États-Unis ? J.M. : Le 19 février 1990, je suis allé en Amérique, invité par Reilson Gracie, mon maître. Je venais de me marier avec Ludmilla, actuellement mon ex-épouse et la mère de mes deux enfants. Au bout de deux mois à travailler pour Reilson en Californie, je me suis rendu compte que ça n’allait pas être comme je l’avais imaginé. J’ai téléphoné à Ludmilla pour lui dire de ne pas venir car j’allais rentrer à Rio. Mais elle me dit qu’elle avait vendu tout ce que nous avions au Brésil et qu’elle avait déjà acheté son billet.
Et à partir du troisième, j’ai commencé à travailler avec Marcos Vinicius et Claudio França, c’était alors déjà l’événement le plus traditionnel du calendrier du Jiu-Jitsu national. B.I. : De grands noms surgirent de ces événements… J.M. : C’est vrai. Dans les années 80, il y avait la Copa Company où nous avons combattu Rickson, Marcelo Behring, Cassio Cardoso,
Texte: Marcelo Alonso Photos: Marcelo Alonso et patrimoine personnel
B.I. : Vous ne parliez pas anglais, vous n’aviez pas de maison où vivre ? Comment avez-vous résolu cela ? J.M. : Au cours des quatre mois que j’ai passé avec Reilson, je suis devenu l’ami d’un élève qui s’appelait Cag Garrett, qui avait un défaut dans les deux bras et une grave déviation de la colonne vertébrale. Tous les jours, je faisais des étirements avec lui et sa qualité de vie avait beaucoup augmenté. Comme c’était un chef d’entreprise qui réussissait, il m’a offert de l’argent extra, en plus de l’académie, mais j’ai refusé, car je savais que l’académie lui coûtait cher. Quand j’ai dû de me séparer de Reilson et que je me suis retrouvé dans la rue avec mes valises et avec celle qui était alors ma femme, j’ai téléphoné à Cag Garrett pour lui dire que j’avais décidé de retourner dans mon pays pour tout recommencer de nouveau. Cet ami
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laissa tout tomber, quitta une réunion importante et vint à notre rencontre. Il me dit quelque chose que je n’oublierai jamais « L’Amérique ne peut pas te perdre. Vous allez vivre chez moi, ma maison est grande et nous verrons ce que nous pouvons faire ». C’est ainsi que nous avons commencé de zéro. B.I. : En donnant des cours dans un garage ? J.M. : Nous nous sommes d’abord installé chez Garrett. Je lui faisais suivre le programme d’exercices dont il avait besoin, dans son salon. Il me trouva quelques élèves avec qui je travaillais les étirements et la selfdéfense. Pendant ce temps, Ludmilla travaillait dans un restaurant brésilien. Cela faisait moins d’un an que j’étais en Amérique quand Garrett m’aida à ouvrir ma première académie, la « Joe Moreira Jiu-Jitsu du Brésil ». B.I. : Vous avez ensuite monté une fédération et commencé à faire en Amérique ce que vous faisiez au Brésil avec la Coupe Atlantique Sud… J.M. : Les championnats existant alors aux États-Unis étaient tous internes. J’ai donc parlé aux Machado, à Rickson et à d’autres professeurs et nous avons commencé à promouvoir les championnats ensemble. C’est de là que surgit la Coupe Joe Moreira. B.I. : Mais vous avez également été fondamental dans l’organisation du premier Panaméricain de Jiu-Jitsu… J.M. : Carlitos (Gracie) me téléphona un mois avant et me demanda si je pouvais organiser cet événement, car il avait pensé le faire avec les frères Machado, mais ceux-ci étaient occupés à travailler au cinéma. C’est ainsi que j’ai fini par le faire. Comme j’avais déjà une fédération et que j’organisais déjà des événements, j’ai monté toute la structure pour que Carlitos puisse faire le premier Panaméricain à l’université d’Irvine. À l’événement, participèrent quelque 150 athlètes venus du Brésil et 150 autres locaux. B.I. : Vous êtes arrivé aux États-Unis avant que Royce ne consacre le Jiu-Jitsu à l’UFC, comment se passa cette aventure ? J.M. : En 1990, ici, personne ne connaissait le Jiu-Jitsu. Ce qui abondait, c’était le combat debout, le Karaté, le Kung-Fu et d’autres styles semblables. Je me souviens qu’au premier UFC de 93, j’étais près de Royce et, dans le public, les gens se demandaient ce que c’était que ce truc. Ils disaient que les combattants étaient en train de forniquer ! Soudain un mastodonte frappait le tapis en signe de reddition face à un maigrelet. Le public ne comprenait rien. À cette époque, je commençais à organiser les championnats
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internationaux, faisant venir des gens du Brésil pour combattre. Je m’occupais de la partie sportive du Jiu-Jitsu et Royce montrait au monde ce qu’était le Jiu-Jitsu. À partir de là, le Jiu-Jitsu commença à croître. B.I. : Comment fut l’UFC pour vous ? J.M. : John Macarthy, qui était une de mes élèves à l’académie et donnait cours à la police, m’invita à faire une démonstration. Il me dit qu’on m’avait invité, mais qu’avant ils voulaient me voir me battre. Ils fermèrent l’académie et organisèrent un défi avec Zane Frazier, un échalas qui s’est également battu à l’UFC. Je l’ai mis dans la garde, je l’ai renversé, monté et le combat se termina. Ils ont bien aimé et je suis entré à l’UFC. B.I. : Au premier UFC, vous avez affronté Paul Varellans… J.M. : Ce fut à l’UFC 8 (David contre Goliath). J’étais le troisième Brésilien qui se battait à l’événement. Royce fut le cinquième à se battre, pour le « super fight », Marco Ruas le septième et moi le huitième. Ensuite, j’ai battu le Russe Yuri Vaulin à l’UFC 14. Pour cet événement, j’étais mieux préparé, Marco Ruas m’aida beaucoup pour ça. C.I. : C’est ainsi que commença votre amitié avec Ruas, qui était alors considéré comme un ennemi par les gens du Jiu-Jitsu ? J.M. : Marco Ruas venait du même endroit que moi, du quartier de Leme à Rio de Janeiro. Nous avons grandi dans la même zone, nous nous rencontrions toujours, nous nous respections toujours. Quand je me suis battu contre Paul Varellans à l’UFC 8, j’ai demandé de l’aide aux gens du Jiu-Jitsu et personne ne m’a aidé. Pour mon deuxième combat, de nouveau tout le monde était très occupé et personne ne pouvait m’aider, alors Ruas me téléphona et me dit que je pouvais compter sur lui pour quoi que ce soit. C’était un champion qui avait changé l’idée du Vale Tudo et j’ai accepté son aide. Ce furent
28 jours très durs . P e d ro R i z z o m ’ a i d a également beaucoup. Marcos Vinicius fut également très important, car j’encaissais les coups des deux autres, mais il fallait que je frappe quelqu’un (rires). À partir de là, notre amitié grandit plus encore. B.I. : Vous avez presque provoqué une révolution dans la communauté du Jiu-Jitsu quand vous avez donné la ceinture noire à Marco Ruas et puis à Eugenio Tadeu… J.M. : Les deux ceintures ne furent pas seulement une forme de remerciement pour ce qu’ils avaient fait pour moi, mais surtout une reconnaissance de ce qu’ils firent pour le sport. Dans le cas de Marco Ruas avec qui que j’entraînais, je peux affirmer qu’il est très bon au sol. Si de nombreux champions s’entraînent avec lui, ça va grincer tout comme je grinçais et, sans kimono, il vaut mieux ne rien dire. Je le considère actuellement comme une ceinture noire 4e Dan, malgré le fait qu’il ne veuille pas et n’utilise pas la ceinture. Il ne porte pas le kimono, mais je crois que c’est un magnifique lutteur. Tout comme Eugenio, qui affronta les plus grands noms de la lutte et joua un rôle fondamental dans l’histoire du sport. B.I. : Et avec Kimo, comment commença l’amitié entre vous, juste après ce combat avec Royce ? J.M. : Il y eut un malentendu à la racine de l’UFC 8, entre Allan Goes et Tank. Le jour suivant l’événement, ils étaient tous partis, mais Allan et moi étions à la réception de l’hôtel à faire un « check out », par hasard à côté de Kimo et de son manager. Soudain, Tank, Tito Ortiz et tous les gens qui le suivaient arrivèrent et se dirigèrent vers nous. Je me souviens avoir dit à Alan : « Aujourd’hui c’est un bon jour pour mourir ». La situation se présentait vraiment mal, ils étaient 10 contre 2. Soudain Kimo et son manager se situèrent à côté de moi. Quand Tank vit qu’il y avait deux géants de plus, il changea de trajectoire. Je l’ai remercié pour son aide et il me dit qu’il avait
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3 très envie d’appendre le Jiu-Jitsu brésilien et qu’il voulait que je le lui enseigne. Je l’ai invité à passer par mon académie quand il voulait et le jour suivant, il était là. Depuis, nous sommes devenus de grands amis et Kimo est l’une de mes 74 ceintures noires. Quinze ans déjà ont passé… B.I. : Vous continuez de donner cours ou vous vivez seulement des stages et de la vente de livres et vidéos ? J.M. : J’ai aujourd’hui mes professeurs qui travaillent avec moi et sont mes associés, comme c’est le cas de Marcelo Carvalho, mais je n’ai pas une académie rien qu’à moi, où je devrais passer toute la journée à donner cours. Aujourd’hui, en plus de 50 cassettes et des 3 manuels d’instruction que j’ai réalisés et que je continue de vendre sur des sites et à travers des magazines de combat, je donne des stages dans le monde entier. Cette année, je me serai rendu dans 21 pays. Il est magnifique d’avoir pu voir tout ce qui s’est passé et d’avoir contribué à la croissance et à la reconnaissance de ce sport en Amérique et de pouvoir aujourd’hui en recueillir les fruits. Ce fut très émouvant de pouvoir organiser un événement pour festoyer mes 20 ans aux États-Unis. B.I. : Est-il vrai que vous êtes également un « matchmaker » ? J.M. : Oui, c’est vrai. J’ai reçu une invitation de deux Nord-Américains qui organisent un nouvel événement appelé « War on the Mailand ». Au cours de cette première édition, j’ai fait venir quatre Brésiliens (Allan Goes, Thalles Leites, Gustavo Ximu et Joe Silva). Ce premier événement aura lieu au Grand Center, ici en Californie. Nous allons bientôt organiser une deuxième édition, toujours avec l’aide des lutteurs brésiliens, qui sont les meilleurs du monde.
1- Après avoir formé 74 ceintures noires, Joe vit aujourd’hui en donnant des stages dans le monde entier. 2- Joe avec l’homme qui fut le premier à lui tendre la main, Cab Garrett. 3- Joe Moreira soumettant le Russe Vaulin à l’UFC 14.
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Les secrets des Mae Mai et Look Mai Les formes traditionnelles du Muay Boran
T
outes les techniques de Muay Thaï se développent sur des bases scientifiques et suivent des critères d’efficacité totale au combat. Il est en outre certain qu’un combattant habile peut contrer avec des actions appropriées la plupart des attaques qu’il reçoit. Seuls certains mouvements, s’ils sont exécutés avec le temps correctement choisi, sont absolument « imparables ». Distinguer entre les techniques potentiellement neutralisables et les imparables apporta une base conceptuelle pour la codification des « techniques fondamentales du Muay » ou Mae Mai et Look Mai Muay Thaï. Analyser ces actions et les regrouper suivant des principes de combat communs au cours des siècles a fini par permettre la formulation d’une liste de formes qui, quand elles sont apprises à la perfection, assurent au combattant de grandes possibilités de succès au combat. Ces principes ancestraux ont été définis comme Mae Mai ou Mai Khru et Look Mai ou Mai Kred. Les premières sont les techniques élémentaires de Muay Thaï (Mae Mai Muay Thaï), tandis que les secondes (Look Mai Muay Thaï) sont les techniques complémentaires ou avancées. Les Mai Khru doivent toujours être appris comme base pour ensuite commencer l’étude des Mai Kred. Apres quelques années de pratique des actions fondamentales, instinctivement le boxeur thaï cherchera de nouvelles solutions pour les problèmes qui surgissent des diverses situations de combat, presque déjà toutes résolues cependant avec les techniques de Mae Mai elles-mêmes. Un instructeur expert comprendra quel est le moment exact pour initier l’élève à l’étude des Look Mai qui, quand elle seront correctement proposées, offriront un élargissement exceptionnel de l’horizon technique. L’étude des formes Mae Mai représente réellement pour un Nak Muay engagé dans l’art du combat le sommet de l’apprentissage de la discipline Muay. Pendant dans dizaines d’années, ces techniques sont restées dans l’oubli dans la mère patrie et n’ont repris de l’essor que dernièrement en tant que techniques de démonstration dans les spectaculaires exhibitions de combat siamois. En réalité, les 15 formes des techniques traditionnelles Mae Mai Muay Thaï représentent un trésor technique et culturel qui doit être préservé à tout prix. Les Mai Khru, loin de représenter uniquement des mouvements offensifs et 24
défensifs apparemment relativement simples, sont comme la « distillation » d’un système complet de combat thaïlandais extrêmement riche et sophistiqué. Chaque technique a été élaborée au cours des siècles par des guerriers et des maîtres du combat et se base sur des principes de combat concrets, éprouvés sur le champ de bataille en temps de guerre et en temps de paix au cours des innombrables combats, suivant un véritable processus scientifique conclu par une évaluation soignée cause-effet et des résultats victorieux. En approfondissant le concept, nous pouvons dire que chaque forme Mae Mai représente une vision complète du combat, une stratégie complète de combat. La véritable valeur, la beauté innée de ces actions, c’est que chaque Mae Mai est un mouvement universel qui, quand on a la clé de lecture adéquate, peut être développé à travers les variantes existantes, donnant lieu à de multiples applications martiales, toutes efficaces. Les anciens maîtres qui codifièrent ces séquences de techniques avaient une certaine maîtrise du combat au corps à corps, obtenue au cours des batailles et sont, de ce fait, parvenus à condenser en 15 actions faciles à reproduire une énorme quantité de principes de combat. Dans les nombreux styles de combat développés au cours des siècles en Thaïlande, pratiquement tous les Khru Muay reconnaissent comme fondamentaux les 15 principes Mae Mai, ce qui n’est pas le cas, par exemple, des techniques complémentaires Look Mai. Les analyses menées par le professeur Phaosawath Saengsawan au cours des 20 dernières années ont conduit à la codification des 15 formes Look Mai que l’on reconnaît habituellement comme les compléments idéaux des 15 techniques de base. Mais ceci n’exclut pas l’introduction dans le contexte des Mai Kred d’autres techniques créées par certains maîtres aussi importants et dignes de faire partie de ce groupe. Dans le Muay Korat, par exemple, on dit qu’il y a 11 Look Mai et 21 Mae Mai qui, conjointement aux positions élémentaires (5) et aux mouvements fondamentaux (5), se réunissent pour former ce qu’on appelle les 47 portails techniques. Dans le Muay Uttaradit, on parle même de 535 techniques fondamentales, constituées de Chern Muay, Kon Muay, Mae Mai et Look Mai. En revanche, le Muay Lopburi se basa sur 5 Mae Mai et 5 Look Mai qui constituèrent les piliers de l’habileté technique du Nak Muay qui pratiquait ce style.
Si les Mae Mai sont la base commune du commencement pour tous les pratiquants de Muay Boran, les Look Mai sont les véritables « techniques secrètes » que chaque Bramajarn (grand maître) du passé protégeait jalousement, ne les révélant qu’aux élèves les plus fidèles. Si les Mae Mai sont pour tout le monde, les Look Mai sont pour les élus. Si par leur définition, les Mae Mai doivent pouvoir être exécutés par tous, les Look Mai ne sont pas à la portée du pratiquant moyen. En réalité, leur maîtrise caractérise le véritable champion. Si les principes communiqués par les Mae Mai sont très efficaces, mais en même temps faciles à comprendre, le langage des Look Mai est encrypté et rares sont ceux qui parviennent à dévoiler la véritable nature de chaque action à moins que ce ne soit aideé d’un maître très expert. Les Look Mai ne peuvent commencer à s’étudier qu’une fois qu’on connaît tous les concepts de base inclus dans les formes Mae Mai, Chern Muay et Kon Muay. C’est la règle transmise par les anciens Khru et que nous respectons aujourd’hui. Ce n’est qu’une fois qu’on domine à la perfection les secrets et les méthodes fondamentales de l’attaque et de la défense, qu’il sera possible de commencer le travail ardu de l’apprentissage des principes avancés par les Mai Kred, du fait de leur nature complexe et de la difficulté de leur apprentissage.
Reportage
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Grands Maîtres
Le Krav Maga original, tel qu’il fut créé par son fondateur Imi Lichtenfield, est celui qu’enseigne Yaron Lichtenstein, plus haut gradé mondial de cet art martial et certifié 9e Dan para Imi lui-même, faisant de lui le gardien mondial de ce style. C’est la clairvoyance d’Imi, réunissant les différentes pièces de son expérience en matière de self-défense, qui fit de cet art martial ce qu’il est aujourd’hui. Il y a un an, le grand maître Yaron réalisa son premier DVD avec nous. De cette expérience, surgit l’idée de refléter tout le système d’Imi en DVD pour que les élèves d’aujourd’hui et de demain puissent avoir des références manifestes du programme officiel du créateur du style. Avec ce deuxième DVD, nous débutons cette aventure qui, dans une première phase, sera composée de 6 DVDs divisés par matières, séparées et complètes, de façon à ce que tout élève possède sur chacune d’elles tout ce qu’Imi enseigna afin qu’au milieu de la confusion qui existe aujourd’hui autour de ce style, puisse perdurer l’essence originale qui le fit briller.
Reportage
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e 26 mai 2010 est un jour mémorable car il s’agit du centième anniversaire de la naissance d’Imi Lichtenfeld qui créa et développa le Krav Maga, l’art martial israélien. Des instructeurs et des élèves de cet art martial unique célébreront cet anniversaire chacun à sa manière, au cours de diverses cérémonie en sa mémoire et en son honneur, comme il se doit. Nous avons décidé de le faire d’une manière un peu différente. Avec l’aide du magazine Budo International et de son éditeur Alfredo Tucci, nous avons pu enregistrer le Krav Maga original tel qu’Imi le créa pour le montrer dans une série de DVDs. Notre intention était d’enseigner à tous ceux qui souhaitent connaître l’œuvre originale d’Imi toutes les techniques de ceinture bleue de Krav Maga, une grande quantité de matériel. Avec cette idée en tête, nous sommes allés dans les grands studios modernes du magazine et nous y avons travaillé pendant plusieurs jours, chaque jour durant de nombreuses heures difficiles, pour pouvoir expliquer dans cette
L
Krav Maga par ceintures, suivant l’ordre suivant : jaune, orange, verte, bleue, marron et noire. L’ordre des techniques apparaît également dans « Le Livre du Krav Maga – La Bible ». Cet article est le premier d’une série d’articles qui seront publiés au cours des prochains mois et qui vous enseigneront la méthode d’Imi et sa création immortelle. La ceinture bleue est une « ceinture-clé » dans le Krav Maga. Pour l’examen de ceinture bleue, nous devons prouver que nous savons faire à la perfection tout ce que nous avons appris depuis que nous avons mis les pieds sur un tatamis de Krav Maga pour la première fois. L’essentiel de la self-défense qu’Imi avait créée et organisée dans le Krav Maga se trouve dans la ceinture bleue, le niveau le plus élevé que peut atteindre un élève. Dans ce niveau de ceinture, nous apprendrons à nous défendre des attaques avec une grande variété d’armes que l’humanité à essayé de rendre de plus en plus efficaces et mortelles. Apprendre des
Krav Maga un carrefour pour lequel ils se sentent incapables de remplir les conditions. C’est pour cela qu’au cours du processus de création du Krav Maga, Imi disait toujours : « La partie concernant la self-défense dans le Krav Maga vaut pour tout le monde, mais pour devenir un expert de Krav Maga il faut quelque chose de plus ». Entre autres, nous avons besoin de nous prouvez à nous-mêmes que nous sommes vraiment capables de faire différents exercices. Cela dit, cette technique d’entraînement est également utilisée dans l’IDF. Nous devons être capable de mettre notre adversaire hors combat le plus rapidement et le plus efficacement possible et pour ça, nous devons avoir, par-dessus tout, de la détermination. Quand l’ennemi porte une arme quelconque, notre intégrité physique et notre vie sont en danger tant que notre adversaire reste debout et est capable de réaliser n’importe quelle attaque. Ici, Imi nous expliqua pourquoi il avait décidé de baser certains des principes du
série de six DVDs ce qu’Imi avait créé. Nous sommes sûrs que toute personne qui verra ces DVDs comprendra la magnitude de ce qu’Imi a créé et la grandeur du Krav Maga en tant qu’art martial pour la self-défense. Toute la série se base sur un manuel qu’Imi publia le 16 août 1971. Dans ce manuel, Imi divisa pour la première fois les exercices de
défenses contre ces armes est relativement simple si nous ne considérons que l’aspect physique des techniques. Mais sans la préparation mentale appropriée, que beaucoup ont tendance à sous-estimer, il est impossible de mener à bien des exercices aussi dangereux. Pour cette raison, la ceinture bleue représente pour beaucoup d’élèves de
Krav Maga sur les anciens arts martiaux orientaux. L’idée la plus élémentaire de ces philosophies, d’après ce que disait Imi, c’était de transformer le corps en une machine de guerre bien entraînée, capable d’éliminer l’adversaire d’un seul mouvement, d’un seul coup de pied ou d’un simple coup de poing.
Grands Maîtres L’entraînement essentiel consiste à fortifier les différentes parties du corps au maximum, ce qui est déjà beaucoup. Les habitants de l’île d’Okinawa, par exemple, développèrent la technique du poing qu’Imi inclut dans le programme de Krav Maga. Permettez-moi une petite leçon d’histoire. Quand les Japonais envahirent l’île d’Okinawa, il y a quelques siècles, les soldats envahisseurs portaient des armures en bois, faites de tiges de bambous combinées entre elles. C’était là la meilleure défense que la technologie de l’époque pouvait offrir. Pour y faire face, les habitants de l’île d’Okinawa s’entraînaient en secret en frappant des pierres et des troncs pour renforcer les jointures du poing le plus possible. Ils voulaient être capables de pénétrer l’armure en la rompant d’un seul coup et ils t u a i e n t généralement le soldat d’un seul coup de poing. Quand Imi décida que le moment était venu de nous enseigner la technique, il arriva au dojo, mit un plastron en bois (protection à hauteur de la poitrine) fait de planches fortes et dures. Il nous dit de nous mettre en face de lui et de le frapper encore et encore. « Ainsi, nous dit-il, vous renforcerez les jointures du poing, jusqu’à être capables de mettre KO
votre adversaire d’un seul coup. Votre capacité de frappe grandira jour après jour, vous sentirez que votre capacité de rompre les choses progressera et vous comprendrez le véritable potentiel de vos coups. Vous arriverez à savoir exactement ce que vous êtes capables de faire et aussi bien vous que vos futurs élèves atteindrez un très haut niveau de confiance en vous ». C’est l’une des choses les plus importantes. En fin de compte, nous venons presque tous pour acquérir plus de confiance en nous et, dans un combat réel, nous n’avons qu’une occasion de frapper et il vaut mieux être capable mettre KO l’adversaire avec ce type de coup. « Et surtout, nous répétait-il des centaines de fois, n’oubliez pas que le maître doit être un exemple en tout ». « Il est très facile de frapper des briques et des pierres parce qu’elles ne rendent jamais le coup, disait toujours Imi, avec un sourire sur le visage, mais si nous ne le faisons pas, nous ne serons pas capables
de nous endurcir. Nous devons le faire de toutes nos forces, pour dominer nos adversaires ». « Quand nous apprenons à frapper une surface dure avec nos poings, nous ne les rendons pas seulement plus fort, expliquait Imi, nous créons également un conditionnement dans notre esprit ». Autrement dit, après quelques milliers de coups avec les jointures sur une planche ou sur une surface dure, cette action finira par faire intégralement partie de nos pensées et nous frapperons toujours instinctivement l’objectif avec les deux os corrects. Ces deux jointures avec lesquelles nous donnons les coups de poing sont le seul point de la paume de la main que nous pouvons endurcir. De la même manière, nous travaillons avec les grands muscles de la partie externe de la main, avec lesquels nous envoyons le coup Patish (poing marteau) et Zirtit (« La Bible », p. 32). Et, bien que ces petits coups n’aient pas la même force que les coups de poing, Imi nous enseigna et nous expliqua comment, en utilisant les mouvements biomécaniques appropriés et la position correcte, nous pouvions augmenter la puissance de Patish et de Zirtit et éliminer l’ennemi d’un seul coup. Nos muscles peuvent fonctionner avec une intensité moyenne quotidiennement, mais dans un moment de danger, en tant qu’élèves et pratiquants de Krav Maga, nous devons savoir comment les faire fonctionner selon ces principes biomécaniques qui nous permettent d’atteindre notre potentiel maximum. Mais, si au moment de frapper, ces
Grands Maîtres pompages sur le bout des doigts, renforçant ses doigts au point d’être capable de pénétrer l’estomac de n’importe quel adversaire d’une simple coup souple, le neutralisant immédiatement. Le coup avec les doigts devient encore plus mortel quand il est dirigé au cou, un mouvement qui en finira probablement avec l’adversaire. Imi expliquait toujours : « Le Krav Maga est un art martial sans aucun type de violence. Nous nous défendons seulement, mais celui qui nous attaque s’en repentira ». C’est ça l’esprit du Krav Maga, ce qui a fait de lui l’art martial le plus populaire et le plus mortel. Celui qui veut se familiariser avec le parcours original d’Imi et qui a cherché à comprendre l’esprit de lutte et de survie exceptionnel du peuple israélien doit suivre le parcours complète du Krav Maga. Imi a construit son Krav Maga comme un oignon, avec des couches les unes sur les autres, et nous devons enlever ces couches les unes
après les autres pour découvrir le noyau. Sauter une phase, ne nous conduira nulle part, nous perdrons une technique et nous serons incapables d’apprendre des techniques plus difficiles ensuite. C’est pour ça que je donne autant d’importance à la poursuite de l’enseignement des techniques d’endurcissement, pour que nous soyons capable de frapper l’adversaire et d’en finir avec lui. C’est ça notre confiance en nous. C’est ça notre capacité de survie dans la rue, il n’y a pas d’autre manière. Il est très à la mode aujourd’hui de parler de « points mortels » ou de « points vitaux ». Autrement dit, il y a des points sur le corps qui, quand on les frappe, provoquent la mort de celui qui reçoit le coup. Imi n’a jamais parlé de ça en ce qui concerne le Krav Maga, mais quand quelqu’un lui a posé une question sur le sujet, sa réaction fut de regarder, peiné, la personne qui lui avait posé la question. Imi disait toujours que nous devions nous entraîner au point d’être capables de neutraliser notre adversaire immédiatement dans un combat de rue. Et c’est probablement pour ça qu’Imi pensait qu’il était essentiel de s’entraîner en frappant des pierres et des planches. Dans la rue, nous ne rencontrerons pas un adversaire stupide, il ne nous aidera pas à trouver les points que nous voulons frapper. Notre ennemi sait lui aussi comment se battre. Nous devons donc nous préparer pour être sûr de pouvoir renverser l’adversaire en le frappant n’importe où sur son corps. Imi expliquait : « Notre adversaire est meilleur que nous. Ce n’est que lorsque nous l’aurons vaincu que nous deviendrons meilleur que lui ». Le principe de la self-défense qu’Imi a inclus dans le Krav Maga s’applique parfaitement à la série des défenses avec lesquelles commence
le programme de ceinture bleue. Nous apprenons ici à nous défendre de techniques complexes d’attaque de nos adversaires qui combinent des coups de poing et des coups de pied simultanés. Dans le programme de ceinture bleue également, nous faisons usage de la technique secrète qu’Imi appela « Lehikanes », la détermination de pénétrer. Cette technique contient tous les secrets et la force du peuple israélien et du Krav Maga. Pour conserver cette tradition, l’école Bukan dirige un entraînement spécial d’un an à l’Institut Wingate. L’Institut Wingate est l’université la plus important de sports et d’éducation physique en Israël. De fait, c’est là que naquit le Krav Maga, l’endroit où Imi commença à développer son art martial. L’Institut Wingate est en outre la seule institution en Israël où obtenir le diplôme officiel d’instructeur. L’entraînement annuel est fait pour donner aux pratiquants de Krav Maga du monde entier l’occasion de sentir l’ambiance d’Israël et de s’entraîner à l’endroit même où Imi enseigna. C’est en effet la meilleure manière de comprendre le parcours original d’Imi et les participants à cet entraînement peuvent ainsi obtenir le prestigieux diplôme de cette institution. Les instructeurs de Krav Maga reçoivent le seul diplôme de cours d’instructeurs tandis que les élèves reçoivent un certificat de participation. Vous pouvez avoir plus de détails sur notre page web : www.kravmaga-bukan.com L’institut Wingate fut la première institution académique qui se rendit compte, il y a 45 ans, de l’importance de créer le Krav Maga en tant qu’art martial israélien et qui appuya Imi. Il continue de l’appuyer aujourd’hui, de manière traditionnelle, dans la tâche d’institutionnaliser le Krav Maga dans le monde entier. Cette université collabore pour ça avec l’école Bukan, la continuatrice officielle de la voie originale d’Imi.
Reportage différentes parties de notre corps n’étaient pas bien préparées, nous pourrions nous faire mal au lieu de faire mal à l’adversaire, il est donc important de nous préparer et de renforcer ces différentes parties de notre corps. C’est en arrivant à la ceinture bleue que nous apprenons à nous défendre contre couteau, pistolet, bâton et rifle avec baïonnette. C’est alors que l’importance d’endurcissement corporel devient très claire. Imi disait toujours que le Krav Maga, en tant qu’art martial, incluait aussi bien une connaissance théorique que pratique. Chacun peut s’entraîner et enseigner le Krav Maga de la manière qui lui semble la meilleure, mais ce n’est qu’en enseignant pleinement et complètement tous les secrets et les petits détails de cet art martial que l’on donnera au pratiquant la force réelle et le potentiel que contient la création originale d’Imi. L’endurcissement de notre corps ne se termine pas avec l’endurcissement agressif de nos os en frappant des pierres et du bois ou en réalisant d’autres entraînements exceptionnels. Nous devons préparer chaque muscle de notre corps. Des os forts doivent pouvoir compter sur des muscles forts. Par exemple, en faisant des pompages sur le bout des doigts, nous renforçons la paume de la main et nous en faisons une arme mortelle et il ne sera pas exagéré de comparer le coup d’une personne bien entraînée avec le coup d’une hache. Dans l’un de nos DVDs, on peut voir comment le Sensei Rotem fait des
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Nouveautés DVD´s Arts Martiaux
REF.: • HWA2
Le Hwa Rang Do possède un vaste arsenal de techniques qui traitent le thème des renversements. Sa stratégie de combat se centre sur la neutralisation de l’adversaire en un seul mouvement. Le Hwa Rang Do croit cependant qu’il y a plus d’une manière de faire les choses, comme l’indique la théorie du Um/Hang et offre donc des possibilités illimitées pour toutes les situations qui peuvent surgir dans le combat. Bien que la manipulation des articulations ne se rencontre pas souvent parmi les techniques de renversement, le Hwa Rang Do, du fait de sa connaissance approfondie des articulations et de l’anatomie humaine, pour blesser aussi bien que pour soigner, est capable d’appliquer efficacement des clés aux articulations pour amener l’adversaire au sol. Dans cette vidéo, le maître Taejoon Lee, septième grade de Hwa Rang Do, nous montre dans le détail certaines des stratégies et des tactiques d’exécution pour l’application efficace de ce type de renversements.
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Le Sensei Juan Hombre, sous la protection des différents Ryuha traditionnels qui existent encore au Japon et en tant que seul représentant de la tradition de Koga, dirige ce nouveau travail très attendu sur le Shinobiken, l’épée Ninja. Sous sa direction, des élèves experts nous montrent les différents secteurs d’entraînement avec le Shinobiken : la cérémonie du salut, les sept exercices d’échauffement, le Kihon élémentaire et avancé (les sept blocages, les sept coupes et les sept combinaisons), ainsi qu’un vaste arsenal de techniques et de stratégies du Ninja et de l’usage de l’épée, aussi bien directe qu’inversée (mouvements silencieux, courses rapides, roulades, pièges et tromperies, techniques d’épée préliminaires, intermédiaires et avancées, techniques de champ de bataille, actions de combat contre samouraï, actions nocturnes et corps à corps et dégainage rapide). Ce sont les manœuvres qui différencient le Ninja des autres arts martiaux et qui lui permettent de sortir du point de mire pour n’être jamais une cible fixe sur le champ de bataille.
Tous les DVDs produits par Budo International sont scellés au moyen d’une étiquette holographique distinctive et sont réalisés sur support DVD-5, format MPEG-2 (jamais VCD, DICX ou similaires). De même, l’impression des jaquettes ainsi que les sérigraphies suivent les plus strictes exigences de qualité. Si ce DVD ne remplit pas ces critères et/ou si la jaquette ou la sérigraphie ne coïncide pas avec celle que nous vous montrons ici, il s’agit d’une copie pirate.
En raison du 100e anniversaire de la naissance d’Imi Lichtenfeld, Yaron Lichtentein, plus haut grade mondial de Krav Maga ayant reçu le 9e Dan d’Imi lui-même, décida de mettre en route un vaste projet à la mémoire du créateur : décrire, dans une série de 6 DVDs, le programme officiel de la ceinture bleue tel qu’il apparaît dans le manuel publié par Imi en 1971. Toute l’essence du système, aussi bien physiquement que mentalement, apparaît avec la ceinture bleue, le plus haut niveau que peut atteindre l’élève. Dans cette série, avec l’aide de son fils Rottem, le grand maître Yaron nous explique en détail toutes les défenses face aux attaques frontales à mains nues, face aux coups de pied, des exercices spéciaux, plusieurs attaquants, des exercices au sol pour des situations d’étranglement ou de saisie, toutes les défenses face aux attaques de bâton, couteau ou pistolet, de couteau contre couteau et finalement les exercices les plus avancés du programme, la défense contre rifle avec baïonnette et ses variantes. Une œuvre qui vous permettra de comprendre la magnitude de la création d’Imi et la grandeur du Krav Maga comme art martial de selfdéfense.
COMMANDEZ À: BUDO INTERNATIONAL V.P.C. TÉL: 04 78 58 48 31 FAX: 04 78 72 39 04
Bienséance et Courtoisie
« Dans les arts martiaux chinois et surtout dans notre Shaolin Hung Gar Kung-Fu, la bienséance et la courtoisie sont extrêmement importantes. En plus de savoir comment l’élève doit s’adresser à son maître, le pratiquant de Kung-Fu doit faire preuve de courtoisie. »
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ans les arts martiaux chinois et surtout dans notre Shaolin Hung Gar Kung-Fu, la bienséance et la courtoisie sont extrêmement importantes. En plus de savoir comment l’élève doit s’adresser à son maître, le pratiquant de Kung-Fu doit faire preuve de courtoisie. Si vous êtes tout près ou en face du maître, vous devez adopter une posture droite. L’élève ne doit pas prendre la position du soldat face à un supérieur, mais il ne peut, insouciant, avoir les bras croisés ou les mains dans les poches. Si l’élève est assis, il ne doit pas croiser les jambes. La région de l’entrejambe ne se montre pas directement, ni même cachée sous le pantalon. Normalement, les élèves doivent écouter ce que dit le maître, surtout quand il explique quelque chose. Pourtant, dans certaines écoles, on voit des élèves (hommes ou femmes) couchés par terre, parfois avec les mains derrière la tête et les yeux fermés. Ce n’est pas seulement un manque de respect envers le maître, c’est également un clair exemple d’absence de bonnes manières de la part des élèves. La posture normale d’un élève quand le maître explique quelque chose, c’est avec les mains derrière le dos. La main gauche saisit le poing droit à hauteur des lombaires. Les jambes se trouvent dans la ligne des épaules et le poids est distribué sur les deux jambes. Les genoux sont un peu tendus. Arriver en retard au cours est un manque de courtoisie. Anciennement, en Asie, les élèves qui arrivaient en retard étaient renvoyés chez eux. Et s’ils arrivaient toujours en retard, ils devaient quitter l’école pour toujours. C’est logique, le maître possède quelque chose d’une valeur inestimable. Si l’élève arrive en retard, ça veut dire qu’il n’accorde pas de valeur à ses enseignements. S’il existe une bonne raison pour ce retard, l’élève va rapidement se changer. Ensuite, il doit saluer le maître en faisant le salut traditionnel depuis la porte. Immédiatement après, l’élève se dirigera vers le maître. Si ce dernier est occupé, il devra attendre respectueusement à une certaine distance. Il lui demandera brièvement pardon et passera aux exercices. Par contre, l’élève doit attendre patiemment le maître si ce dernier a du retard ! Si un pratiquant de Kung-Fu considère que c’est injuste, c’est qu’il n’est probablement pas encore prêt
pour le grand art. Il y a des histoires et des récits sur des grands maîtres qui arrivaient en retard intentionnellement et parfois, il ne s’agissait pas seulement d’heures, mais de jours. Quand ils arrivaient, ils transmettaient leurs secrets aux quelques élèves patients et présents, qui étaient les seuls et uniques élèves auxquels ils continuaient d’enseigner. Car ils étaient les seuls à apprécier la valeur de son art martial. Si le maître entre dans la classe après les élèves, ceux-ci cesseront de faire leurs exercices (peu importe ce qu’ils font), ils se tourneront vers la porte et salueront le maître avec le salut du Kung-Fu. Ensuite, ils continueront leurs exercices. Et ils feront la même chose si un autre maître entre dans le Kwoon (la salle d’entraînement). Les élèves ne quittent pas la classe avant la fin. Si quelqu’un doit sortir pour quelque chose d’important, il l’explique au maître avant et demande poliment la permission. Un moment avant de s’en aller, l’élève demande de nouveau la permission au Sifu, le salue et le remercie. À la fin du cours, il faut dire au revoir au maître. Si le maître est occupé à autre chose, un salut de Kung-Fu discret dans sa direction suffira. En Asie, le maître, généralement arrive et repart le premier. Il est intéressant de voir qu’en Occident c’est souvent le contraire. Le professeur en Occident arrive souvent le premier et prépare tout le nécessaire. À la fin de la classe, le professeur est à la porte et donne la main aux élèves et les remercie de leur présence. S’il a le temps, il ordonne ce que ses élèves ont désordonné et vérifie que tout le monde est bien parti avant de fermer la porte. Je pense que ce n’est pas correcte… Dans la culture orientale, c’est toujours l’élève qui offre les boissons au maître. Si l’élève offre une tasse de thé au maître, il doit le faire avec les deux mains. Dans un restaurant ou n’importe où ailleurs, les élèves doivent offrir la place d’honneur au maître. Tant que le maître ne s’assied pas, les élèves doivent rester debout, sauf si le maître leur dit de s’asseoir. S’ils mangent à la même table, les élèves attendent que le maître commence à manger. Si le maître démontre ou explique quelque chose, les élèves doivent écouter attentivement et respectueusement. Même si l’élève pense qu’il connaît déjà ce dont il parle. Le maître a plus d’expérience et sait
pourquoi il explique de nouveau cela ou pourquoi il ne s’adresse pas à un élève en particulier mais à d’autres. Il faut éviter la lamentable erreur de vouloir dire au maître ce qu’il doit enseigner à tel ou tel autre élève et comment. Ce n’est pas seulement inconvenant, c’est également idiot. Si c’est un vrai maître, il sait très bien ce qu’il doit enseigner et comment pour aider ses élèves à atteindre les meilleurs résultats. Un Sifu est capable de voir les besoins et le développement plus loin que la perspective limitée de l’élève. Il aura sûrement enseigné déjà à des centaines d’élèves avant ce cours. Il a sûrement plus d’expérience que les élèves. Il utilise en outre des méthodes d’instructions traditionnelles, qui ont été éprouvées et améliorées au cours des siècles. Dans le système Hung Gar, tous les maîtres veulent toujours le meilleur pour leurs élèves. Certains des estimables lecteurs peuvent considérer bizarre la relation entre maître et élève que nous décrivons, mais elle appartient à une véritable tradition et représente un aspect essentiel de la culture chinoise. Tous les Chinois la connaissent. Aux yeux des Orientaux, la conduite de certains élèves occidentaux paraît également très bizarre. Et ceux qui pensent qu’ils font une faveur au maître en payant une quantité pour apprendre le Kung-Fu seront surpris s’ils apprenaient que tous ces rites de respect envers le maître sont en réalité importants pour l’élève et pas pour le maître.
Celui qui me flatte est pour moi un voleur Celui qui me critique est pour moi un professeur Ceux qui enseignent la danse ou la gymnastique seront peut-être plus intéressé par l’argent qu’ils reçoivent que par le respect qu’on leur présente. Pour un maître dont l’art apporte la santé, la vitalité, l’agilité mentale ou la joie de vivre, peu importe qu’on le paie plus à lui qu’à son chien. L’élève qui a appris la merveilleuse utilité du véritable Hung Gar Kung-Fu comprend que le respect envers le maître n’est pas seulement un signe sincère de remerciement envers ce maître pour partager son art, mais qu’il crée en outre un état psychologique idéal pour le cours. 35
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´s ARTS MARTIAUX
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i nous nous tournons vers le passé, surtout du point de vue de l’anthropologie, nous verrons que le besoin de protection et la tendance aux agressions propres à l’homme orientèrent ses efforts vers le développement et la fabrication des armes. Il est certain que des idées comme l’utilisation d’une branche, d’un os, d’épines… en guise de prolongation de leurs mains et de leurs bras pour améliorer l’efficacité marquèrent le début d’une série de pensées qui, dans le futur, allèrent définir les outils utilisés dans les arts de l’attaque et de la défense. Personne ne niera qu’un bout de bois est l’une des armes de combat les plus anciennes. Depuis l’homme des cavernes jusqu’à nos jours, nous pouvons voir les mêmes types d’attaques dans un contexte qui existe depuis des milliers d’années. Car nous pouvons dire et affirmer que ce petit bout de bois existe depuis des milliers d’années. Chaque culture, chaque peuple, indépendamment de ses références, a établi ses types d’attaques et de défenses à partir de ce bout de bois ou d’os. Les origines de ce que nous appelons aujourd’hui le « Tanbojutsu » remonte très certainement à cette époque-là. Traduit péniblement par « petit bâton », du fait de l’union des deux kanjis « Mijikai » et « Bou », il devint un engin de guerre dans des mains habiles et fut utilisé pour frapper, immobiliser, fracturer, étrangler…
mijikai (petit, court)
bõ ((bâton)
Chaque Seiteigata correspond à une caractéristique spéciale. On observe différentes formes exécutées dans différents arts martiaux. Mais une telle utilisation met bien en évidence l’aspect simple et efficace de ce type d’armes. Le Tanbojutsu est loin d’être considéré comme un art noble quand on le compare aux arts martiaux qui finirent par caractériser et influencer la culture de l’ancien Japon comme le Kenjutsu, l’Iaijutsu et autres. En effet, l’arme qui définit cet art n’est rien d’autre qu’un petit bâton de près de 50 centimètres de long. Anciennement, le Tanbo était fabriqué dans un bois plus lourd, mais au fil du temps, d’autres bois plus légers ont été utilisés pour sa confection. En plus de n’avoir pas les attributs de la noblesse, le fait que l’arme ne soit qu’un bout de bois n’a pas beaucoup favorisé sa grande divulgation, car l’arme n’avait en ellemême aucun élément pouvant contribuer à la considérer comme un objet d’art.
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Mais cette arme qui poussa cet art à être un art condamné à la condition de simplicité est également ce qui le rendit efficace. Il n’existe aucune complexité dans son maniement. Peut-être le mouvement le plus difficile est-il l’inversion de l’arme en mouvement, de manière à ce qu’au lieu de tenir l’une des extrémités (position utilisée pour les impacts), nous passons à une position de blocage où la plus grande partie de l’arme reste collée à l’avant-bras. Une période d’entraînement et de coordination se centre spécifiquement sur le développement de cette habileté et permet d’acquérir l’agilité nécessaire pour exécuter ce mouvement dans un combat en toute sécurité. Ce qui fait la simplicité du maniement du Tanbo fait également son danger. C’est une arme extrêmement versatile, qui atteint une grande vitesse d’impact et pour cela même provoque de graves dommages pouvant provoquer la mort, suivant l’endroit où est porté le coup et s’il est accompagné de coups continus. Du fait de sa vitesse, une personne habile dans son maniement peut facilement atteindre des points fragiles du corps en peu de temps, même s’il lui faut pour cela intercepter les attaques ou les réactions possibles de l’adversaire. Le Tanbo n’est pas une arme perforatrice et coupante comme celles qui viennent en tête de la liste des armes les plus nobles du Kobujutsu (arts martiaux utilisant les armes), mais elle a en sa faveur l’aspect d’enfoncement facial et les fractures. L’enfoncement facial ou les fractures du crâne sont évidemment provoqués par des impacts puissants sur les zones les plus fragiles comme les tempes, l’un des points les plus utilisés dans l’attaque avec Tanbo. Les traumatismes crâniens avec fracture et enfoncement se caractérisent par la présence du fragment osseux fracturé et enfoncé, comprimant et blessant le tissu cérébral adjacent. Des fractures du canal auditif interne, des structures de l’ouie moyenne et de la capsule optique peuvent se produirent lors de traumatismes sans coupe. La fracture la plus commune de l’os temporal qui se produit dans un traumatisme fermé est la fracture longitudinale de l’os temporal. On estime que 70 à 90 % des fractures des os temporaux sont longitudinales (Connon and Johrs-Doerfer 1983 ; Holon, 1989 ; Nelson, 1979). Ces fractures sont plus communément le résultat de traumatismes sur le côté du crâne, dans la région pariétale de la tête. Les fractures transversales de l’os temporal sont beaucoup moins communes que les fractures longitudinales et constituent approximativement 20 à 30 % des fractures de l’os temporal (Connon and Johrsodoerfer, 1983 ; Dolon, 1989 ; Nelson, 1979). Ces fractures ont plus fréquemment lieu à la suite d’un traumatisme sévère de la portion occipitale de la calotte. Mais elles peuvent également provenir d’un traumatisme frontal direct. En outre, près de 10 % des fractures sont des pulvérisations ou des fractures mixtes. L’anatomie de la base du crâne
diminue la probabilité de fractures longitudinales ou transversales isolées. Des fractures mixtes avec la ligne de fracture s’étendant dans plus d’une direction à travers la base du crâne sont possibles (Dolon, 1989). Suivant la hauteur atteinte par l’extrémité du Tanbo, dans une attaque d’une grande puissance, on peut également provoquer un traumatisme dans l’articulation de la mâchoire. Un autre point souvent utilisé est le visage et de ce point de vue, comme l’os zygomatique (pommette) fait office de pare-choc facial, le plus grand nombre de fractures causées par le Tanbo ont lieu dans cette zone et sont fréquemment précédées de fractures nasales. En ce qui concerne les fractures non faciales, d’innombrables manières de l’utiliser peuvent provoquer ce résultat, depuis un puissant impact sur les membres supérieurs jusqu’à l’utilisation de l’arme comme levier pour des clés violentes suivant des angles courts, de manière à ce que l’adversaire ne soit pas capable de contrer la vitesse de placement de la clé ou de se protéger avec une projection. L’un des grands ravages provoqués par le Tanbo provient de la combinaison des différentes manières de l’utiliser. Une fois que le mouvement de l’arme commence et que le pratiquant parvient à entrer dans le Ma-ai de l’adversaire, il donne généralement un premier coup pour déstructurer l’état émotionnel et l’équilibre (en compromettant la fonction vestibulaire) en fonction de la cible choisie. Le Tanbo est également utilisé pour provoquer des fractures dans les membres supérieurs et blesser les poings, les coudes et l’articulation de l’épaule. En outre, l’arme peut être utilisée pour étrangler dans diverses postures et positions. Elle est donc efficace pour le Ki Tomeru (interruption de la circulation de l’air – respiration) et le Chi Tomeru (interruption du flux sanguin). Les étranglements tout comme les clés suivies ou pas de projections violentes sont généralement utilisés après une technique d’impact ou de blocage et constituent une forme d’immobilisation efficace. Pour beaucoup, c’est à peine un art isolé, mais d’un autre côté, ses formes et leurs applications ont été utilisées de nombreuses autres manières dans les arts de combat. Quand nous les voyons à travers l’histoire qui raconte l’utilisation de petites armes dans les arts de combat tels que le Kumiuchi, Jujutsu, Koppo et autres, nous pouvons dire que, bien qu’il existe des variables entre une forme et une autre appliquées dans le Seiteigata, les techniques du Tanbo sont, dans leur essence, identiques à celles du Tessen et des armes apparentées : Naeshi et Jutte. Il y avait également certaines techniques développées pour inclure une grande variété d’autres instruments quotidiens et les utiliser de manière similaire comme le Kiseru (une espèce de narguilé) et le Shakuhachi (flûtes de bambou).
Tradition Martiale
« L’un des grands ravages provoqués par le Tanbo provient de la combinaison des différentes manières de l’utiliser. Une fois que le mouvement de l’arme commence et que le pratiquant parvient à entrer dans le Ma-ai de l’adversaire, il donne généralement un premier coup pour déstructurer l’état émotionnel et l’équilibre en fonction de la cible choisie. »
Quant aux différences considérables, nous nous référons aux séquences classiques étudiées et appliquées dans chaque Seiteigata. Superficiellement, nous pouvons faire remarquer leur usage en : Kumiuchi : En général, les techniques utilisées avec ces armes se caractérisent par des entrées fermes, dans le but d’engendrer d’abord un impact qui cherche à obtenir un avantage sur l’ennemi pendant l’attaque. Dans cet art martial, le Tanbojutsu n’est pas un ustensile de la vie quotidienne. Son utilité est plus orientée vers la guerre et le champ de bataille. Jujutsu : Se caractérise pour mettre en exemple les formes utilisées dans la self-défense (Goshin) ou l’emprisonnement (Torite) appliquées pour la plupart suivant des fins spécifiques, indépendamment qu’il s’agisse ou pas de situations quotidiennes. Koppojutsu : Utilisées spécifiquement pour faire mal et provoquer des fractures. On croit que dans cet art martial, le Tanbo n’était pas autant utilisé et qu’il cédait sa place au Naeshi et à d’autres armes en fer lourd. Nous pouvons dire que beaucoup de ces formes appliquées avec le Tanbo (une réminiscence de ces arts de combat) possèdent des particularités qui se différencient de l’utilisation type de l’arme en tant que kata ou ordre qui lui donnait une personnalité propre quand on l’analysait comme un art isolé. Mais la manière d’utiliser le Tanbo a beau être simple, il existe une particularité rationnelle dans son exécution. Une arme ne doit pas être utilisée en vain ni dans des mouvements qui facilitent ou favorisent une perte de contrôle ou de maîtrise.
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Points Vitaux : Premiers Secours La réanimation cardiaque Ce fut l’un des thème les plus controversé du Kyusho. En premier lieu, pour la fausse impression que le Kyusho était une pratique avec laquelle nous n’avions, pendant 20 ans, expérimenté aucun problème de santé à cause d’elle. En deuxième lieu, parce que sa validité médicale n’avait été ni éprouvée, ni réfutée. Nous continuons actuellement d’étudier et de tester ce procédé pour, si nous avons de la chance, découvrir un jour la vérité quant à cette méthode. Nous expliquons dans cet article comment nous l’avons découvert, pourquoi on l’appelle réanimation cardiaque, nous racontons des histoires réelles (en utilisant de faux noms) et nous exposons les tests que nous avons faits pour que chacun puisse tirer ses propres conclusions.
To u t ceci ne fut pas le fruit du hasard, mais de points concrets expérimentés et vérifiés, transmis par un vieillard aujourd’hui décédé, originaire d’Okinawa. Hohan Soken parla dans ses notes secrètes de l’existence d’un point qui était mortel si on le frappait. Logiquement, ceci nous a intrigué et nous avons immédiatement commencé à faire des recherches. Il appelait ce point Kassatu et le décrivait de la manière suivante : « Arrêt mortel de la respiration avec perte des organes de la mobilité et des sens, provoqué par un choc sévère sur
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l’épine dorsale et les artères inférieures, le cœur et les poumons ». Quand nous étions en train d’expérimenter l’angle et la direction des armes blanches dans diverses situations d’attaque, nous avons remarqué que si on frappait d’une certaine manière, on envoyait à travers la poitrine une décharge électrique aiguë. Nous avons également constaté que si un autre point provoquait une constriction de la poitrine et/ou une douleur (suite à un coup ou à un surcroît d’effort), en frappant ce point, on soulageait ces symptômes. Après ces expérimentations et ces premières découvertes, il nous a fallu attendre beaucoup d’années et de nombreux cas de la vie réelle avant de pouvoir parler de « réanimation cardiaque ». La première histoire réelle que nous devons raconter est celle du fils adolescent d’un bon ami, pratiquant de Kyusho. Quand le jeune homme reçut le coup d’une balle de baseball à la poitrine et tomba évanoui par terre, tous ceux qui étaient présents sur le terrain de jeu se mirent à pratiquer la réanimation cardiaque et d’autres méthodes pour essayer de faire revenir à lui le jeune homme victime d’une crise cardiaque. Quelques minutes plus tard, sa mère, pratiquante de Kyusho, commença à
paniquer et courut vers son fils. Elle réalisa la réanimation et le jeune homme reprit conscience. Depuis cette première fois, on nous a raconté d’autres cas, et qui ne sont pas seulement le fait de pratiquants de Kyusho, mais également de pompiers, du personnel d’urgence et d’agents de police, les premières personnes présentes en général sur les lieux, celles qui sont généralement là aux moments de stress qui suivent une chute et qui aident les personnes manifestant les symptômes d’une crise cardiaque. Un incident documenté présente le cas d’un pratiquant de Kyusho souffrant d’une crise cardiaque et qui décrivit à son épouse tout le processus pendant qu’il en était l’objet. Les premiers secours constatèrent que l’individu aurait pu mourir de l’attaque et s’étonnèrent de voir qu’il avait survécu.
Bien que n’étant pas accepté par la profession médicale, nous pensons que le processus de réanimation cardiaque est crucial pour connaître et comprendre totalement le Kyusho, quand on l’apprend, on le pratique et on l’enseigne… Comme je l’ai déjà dit, cela se doit à d’autres problèmes qui peuvent également se produire quand on pratique le Kyusho (principalement les attaques corps à corps). On considère également comme une partie critique de l’entraînement, l’enseignement des processus d’évaluation pour assurer ces réanimations. Nous vérifions les battements du cœur, la respiration et les niveaux de conscience, dans chaque réanimation pour être sûr de gérer correctement la situation. Si nous observons, lors de notre vérification, que ces systèmes vitaux se sont arrêtés, nous devrons considérer, par ordre d’importance, le cœur en premier lieu, puis la respiration et finalement l’état de conscience, qui selon toute probabilité sera rectifié au cours des deux premières applications plus critiques. Il y a d’autres symptômes de la crise cardiaque, outre la douleur dans le bras gauche, que les gens devraient connaître. Il faut tenir compte de la douleur au menton, ainsi que des nausées et d’une sudation intensive. Mais ces symptômes peuvent être moins fréquents et il peut ne pas y avoir de douleur à la poitrine au cours de la crise cardiaque. Il est cependant important que l’individu ne se couche pas… raison pour laquelle nous asseyons l’individu au cours de la réanimation (et également pour être capable d’atteindre le point plus efficacement). Pour illustrer l’importance de cet entraînement dans un incident quotidien, imaginons qu’un membre de votre famille ou quelqu’un d’autre soit tombé. Appelez, avant toute chose, les urgences. Ensuite, une évaluation correcte est cruciale car elle peut faire la différence entre la vie et la mort ou le dommage permanent. Pour mieux comprendre l’évolution, suivons tout le processus pour pouvoir apprécier les détails subtiles absolument nécessaires. Quand vous vous approchez de la personne pour la première fois, observez la couleur de sa peau et les signes physiques qui sont présents et facilement reconnaissables. Par exemple, un individu est tombé, regardez la couleur de sa peau. Est-elle pâle du fait du manque de sang ou plus colorée du fait de l’augmentation de l’irrigation sanguine. S’il est conscient, respire-t-il avec difficulté ou avec des convulsions comme s’il luttait pour prendre l’air, contractant la poitrine, le bras ou le menton ? Ces signes physiques peuvent nous aider dans notre évaluation pour réanimer celui qui en est affecté. En vous approchant du corps couché, en premier lieu, pliez doucement les jambes dans la position du loto du yoga. Si ses jambes sont immobilisées ou rigides, cela indique un phénomène de type neurologique plutôt qu’impliquant les fonctions circulatoires ou respiratoires. Ensuite, nous croisons les bras. On peut
le faire en saisissant doucement le poignet pour chercher le pouls tout en tendant l’autre main pour plier les bras sur la poitrine. Il est difficile parfois de trouver le pouls dans cette position, mais il existe une autre manière de prendre le pouls que nous verrons plus loin. Au cours de l’étape suivante, en appuyant la main sur la partie postérieure de la tête de l’individu, on glisse l’autre main vers le sinus carotidien pour trouver le pouls. On le fait en baissant notre tête vers l’individu, pour écouter le rythme de sa respiration en mettant l’oreille près de son nez et de sa bouche. Nous l’asseyons alors avec le dos droit… tout en écoutant sa respiration. Une fois que nous avons évalué la condition de la personne en difficulté, il faut rapidement passer à la réanimation réelle dont elle peut avoir besoin. Alors que certaines réanimations doivent se faire à un moment déterminé (le temps pendant lequel le corps peut se trouver sans circulation sanguine et sans oxygène), la perte de conscience due à une surcharge électrique n’implique pas une durée de réanimation à un moment bien précis. Si le cœur s’arrête au cours d’une technique de Kyusho, il faut rapidement donner une décharge à l’individu pour qu’il récupère son fonctionnement normale et sauve sa vie. Il est impératif de l’asseoir tel que nous l’avons décrit précédemment. Il y a un point qui, quand on pousse dessus, envoie une décharge électrique au cœur, ce qui relance les battements. Ce point se trouve dans le dos, à mi-chemin entre l’omoplate et la colonne vertébrale et les deux côtes qui se trouvent au-dessus de la base de l’omoplate. Ce point s’appelle, en acupuncture, Vessies 15. Il est important de savoir qu’il faut manipuler la main droite sur la partie droite du corps. Pour mieux faire la réanimation, il faut utiliser de préférence une surface osseuse pour pénétrer entre les côtes et pincer le nerf contre la côte et au-dessus. Nous avons découvert que la base, l’os du poignet, de la main droite ou la jointure du majeur ou encore le poing droit étaient les meilleurs outils pour frapper vers le haut le cœur lui-même. Ce coup provoquera une contraction du cœur et peut rétablir un pouls normal. C’est un processus similaire à celui que réalisent les défibrillateurs médicaux. Alors que la décharge électrique du défibrillateur provoque une secousse qui engendre la contraction du muscle, la réanimation de Kyusho stimule un nerf qui affecte directement le cœur de manière opposée, envoyant du courant à travers les muscles et autres structures corporelles. L’angle et une petite rotation au moment de la frappe sont nécessaires quand on appuye sur le nerf pour assurer un meilleur envoi de l’impulsion nerveuse. Il faut beaucoup pratiquer pour bien le faire. Une technique de double impact, même si les effets sont très naturels (stimulation nerveuse du cœur), doit cependant être pratiquée avec prudence. Si on obtient une réponde du camarade de pratique, il faut éviter de continuer de pratiquer ce jour-là. Il faut en outre commencer en utilisant une force légère ou modérée et l’augmenter avec le temps. Dans une situation réelle, si la personne répond immédiatement, il n’est pas nécessaire de faire quelque chose de plus. Mais s’il n’y a pas de réponse apparente, il faut refaire la même chose, mais avec une plus grande stimulation
(force). Par précaution, cependant, il vaudra mieux atteindre quelques secondes avant de donner d’autres coups afin de ne pas stimuler excessivement le cœur ou le système nerveux. Remarque : Ce procédé n’est pas reconnu ni accepté légalement comme méthode pour aider quelqu’un qui a reçu un coup et cet article n’a pas pour objet d’en assurer l’efficacité, de conclure ou de former quelqu’un pour remplacer par cette technique les méthodes réglementaires de réanimation cardio-pulmonaire. C’est une information pour le pratiquant de Kyusho, pour qu’elle soit comprise comme une partie de l’entraînement du Kuysho. Cependant, avec l’aide de la communauté médicale, nous sommes en train d’étudier les possibilités et les probabilités d’obtenir la reconnaissance appropriée. Nous savons qu’elle fonctionne et qu’elle a sauvé de nombreuses vies. Nous ne nous endormirons donc pas sur nos lauriers ! Il nous faut continuer de lutter pour obtenir plus de preuves scientifiques, ainsi qu’une meilleure compréhension de nos activités.
Évalutation additionnelle Identification d’une hémorragie cérébrale L’histoire suivante pourrait arriver à n’importe qui, n’importe où et en n’importe quel endroit… Au cours d’un barbecue, une femme trébucha et fit une petite chute. Elle assura à tout le monde qu’elle allait bien. On lui demanda s’il fallait appeler un médecin et elle dit qu’elle avait trébuché parce qu’elle avait de nouvelles chaussures. Jane, c’était son nom, secoua la terre de ses vêtements et se servit un plat de nourriture… Bien que paraissant un peu étourdie, elle profita du reste du repas. Plus tard, son mari nous appela pour nous dire qu’on l’avait amenée à l’hôpital et qu’elle était décédée 18 heures plus tard. Elle avait souffert d’une hémorragie cérébrale au cours du barbecue. Si les personnes présentes avaient su reconnaître les symptômes d’une hémorragie cérébrale, peut-être Jane serait-elle encore parmi nous. Certains de ceux qui en souffrent n’en meurent pas, mais ils se retrouvent souvent en mauvais état.
Nous avons demandé à un neurologue des informations sur le sujet et sur les choses que nous faisons au cours de nos pratiques et il nous a dit qu’on pouvait traiter une victime d’une hémorragie cérébrale et renverser ses effets jusqu’à trois heures après cet infarctus. Le plus important, quand quelqu’un souffre un infarctus cérébral, c’est que des médecins puissent reconnaître, diagnostiquer et traiter le patient avant que ne passent ces trois heures ! Parfois les symptômes d’une hémorragie cérébrale sont difficiles à identifier… La perte de conscience cependant annonce l’accident. La victime d’une hémorragie cérébrale peut souffrir de sévères dommages cérébraux si ceux qui sont tout près se trompent dans la reconnaissance des symptômes. Les médecins nous expliquèrent que l’on pouvait reconnaître les symptômes d’une hémorragie cérébrale en faisant quatre tests. • On demande à la personne de sourire. Si son sourire est tordu ou si elle ne peut pas bouger l’un des deux coins de la bouche, c’est un symptôme. • La faire parler en lui posant une simple question : Comment vous sentez-vous ? Si elle ne peut parler correctement, c’est un symptôme. • Lui demander de lever les deux bras. Si elle ne peut pas ou si elle a du mal à lever l’un ou l’autre bras, c’est un symptôme. • Lui demander de tirer la langue. Si la langue est tordue ou si elle pend d’un côté ou de l’autre, c’est un symptôme d’hémorragie cérébrale. Si l’individu a des problèmes avec l’un ou l’autre de ces points, il faut appeler les urgences immédiatement et leur communiquer les symptômes. Maintenant que nous connaissons l’importante information de cet article, faisons passer cette information à dix personnes qui la feront elles-mêmes passer à dix autres personnes. Une vie au moins pourra être sauvée. La crise cardiaque est la principale cause de mort, l’hémorragie cérébrale est la troisième… C’est important ! Le Kyusho est un point vital !
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Il y a cinq mois, tout é tait diffé rent.
Il y a cinq mois, je ne connaissais pas son toucher.
Il y a cinq mois, je ne croyais qu’ au combat.
- Il y a cinq mois, je n’ aurais pas cru que je pouvais ê tre capable de tant de violence. Il y a cinq mois, ma vie n’ é tait rien d’ autre que de longues vacances.
La vedette du Kung-Fu - Présentation spéciale « Inspiré de la vie du Sifu Vincent Lyn » Histoire et scénario de Matt Stevens Illustré par Chase Conley Dialogue de Jaymes Reed
Il y a cinq mois, si vous vouliez rencontrer Vincent Lyn, vous n’ aviez qu’ à aller voir le dernier film de Kung-Fu ou jeter un œil sur les pages roses des journaux. J’ é tais partout.
On m’ appelle Lyn « le pé ché » . Pourquoi ? Parce que mes priorité s sont : gagner de l’ argent, avoir des relations sexuelles et avoir bon aspect en les pratiquant.
Vous pouviez me voir sur les affiches annonç ant des jeans de marque ou à la té lé vision, ré pondant à des questions sur moi, le mé chant des films d’ art martiaux et le cé libataire.
Ma vie é tait une fê te permanente et tous ceux qui me connaissaient voulaient ê tre comme moi.
RESTER EN FORME
Pour l’ amour de Dieu…il y a cinq mois, j’ é tais l’ invité du Talk Show le plus brû lant d’ Hong Kong, j’ essayais d’ avoir l’ air dé tendu et je buvais du Red Bull, je sniffais de la colle et de la cocaï ne et le pré sentateur me posait les questions les plus stupides imaginables.
OK, mesdames et messieurs, bienvenue à LA ZONE CHAUDE où nous parlons en ce moment avec le vilain du Kung-Fu, l’ infâ me sé ducteur VINCENT LYN !
D’ aprè s les journaux, FAIRE LA FÊTE est ce que vous faites le mieux, VINCENT, et aussi faire l’ amour avec de belles femmes partout dans le monde.
Vincent a interpré té des rô les de vilain dans vingt-sept films d’ arts martiaux d’ Hong Kong, il est l’ Occidental le plus connu depuis Cynthia Rothrock.
Certains estiment qu’ il a conquis plus de cinq cents femmes !
(Suite)
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Zen en Mouvement Agena et le tonnelier Si Agena était un grand expert martial, et je crois qu’il l’était, c’est à travers les histoires qu’on raconte de lui. C’est comma ça qu’on le connaît en réalité. Agena était affectueusement appelé le très noble. Bien que plébéien, ce un petit homme attendrissant d’Okinawa toucha le cœur des gens comme si on lui avait octroyé les honneurs d’un chevalier errant. En réalité, les gens le considérèrent comme un gentleman. Agena se rendait souvent de Gushikawa à Shuri pour y suivre des cours. Un jour, après l’entraînement avec son maître, Agena et son ami Tengan Matsu décidèrent de prendre un autre chemin pour rentrer dans leur village. Alors qu’ils passaient par le village de Katabaru, ils entendirent un son étrange et se dirigèrent vers la source de ce son. Ils rencontrèrent un atelier où on fabriquait des tonneaux. Tengan, dans un de ses accès d’arrogance, fit savoir, à tous ceux qui étaient proches et en des termes peu agréables, que dans le visage de Gushikawa, on faisait les meilleures choses. Tengan éleva la voix : « Par ici, les gens utilisent le kama pour couper le bambou. Nous, à Gushikawa, nous n’utilisons jamais le Kama. »
Le tonnelier, qui était en train de couper du bambou avec son kama pour faire un tonneau, interrompit son travail et leva le regard. Tengan poursuivit « À Gushikawa, nous utilisons les mains. Le kama n’est utilisé que pour les travaux de précision, pour raboter les bords durs, c’est tout. » Le tonnelier s’emporta. Voyant comment Tengan fanfaronnait et ne pouvait se taire plus longtemps, le tonnelier lui cria « Eh, toi ! Si tu peux faire ce que tu affirmes, je te donnerai cinquante yens. Mais si tu ne parviens pas à le faire, que me donneras-tu ? » Tengan répliqua : « Nous n’avons pas d’argent, mais je te dirai ce que nous ferons. Si nous ne sommes pas capables de le faire, je te donnerai mes vêtements. » « Bien. Vos vêtements ne valent pas cinquante Yens, mais c’est ce que nous allons faire. » Tengan signala Agena : « Tu vois mon camarade ? C’est l’homme le plus faible et le moins habile du village de Gushikawa. Je le laisserai faire, si ça ne te dérange pas. » Le tonnelier haussa les épaules : « Tu veux que le jeune homme le fasse ? Ce n’est qu’un gamin. » Mais il accepta et ils entrèrent dans l’atelier. Tengan susurra à Agena : « Le tonnelier pense que gagner le pari est chose faite. Fais simplement ce que tu sais faire et je te promets que je ne t’impliquerai plus jamais dans une histoire comme celle-ci. » Le tonnelier sortit de son atelier avec une grande tige de bambou de huit centimètres de diamètre et lui dit : « Maintenant, mets en pratique ce que tu dis. » Voyant un déploiement de force aussi fantastique, le tonnelier se demanda : « Je me demande ce que peuvent faire les hommes adultes de Gushikawa » et il remit les cinquante yens à Tengan.
L’importance du kata du passé jusqu’au présent De nos jours, les pratiquants d’arts martiaux ont la désagréable tendance à colorier le présent d’une fausse
couleur tout en effaçant les traditions et les coutumes de leur esprit. Ne retenant que ce dont il veulent se souvenir, ces gens méprisent la valeur de la tradition et répudient les coutumes. Pourquoi ? Pour changer sans racines. Ceux qu’on appelle également les innovateurs des katas ou les réviseurs de katas ignorent ce que s’est passé avant et préfèrent un nouveau kata, une création bâtarde et sans racine. Dans leur enthousiasme pour gagner les championnats du monde, ils se proclament innovateurs et confondent le climat émotionnel de la compétition avec les mots à propos de leur création. Ils ont tendant à oublier d’où vient le Karaté et le but de katas tels qu’ils furent conçus par les maîtres. Le kata implique une grande foi, une grande ténacité et un grand travail du maître. De ce point de vue, il doit être étudié avec sérieux, sinon il finira par disparaître. Il ne faut pas le pratiquer de manière informelle, improvisée et strictement pour le propre bien. Ça me rend malade les gens qui disent que Jiyu-kumite est le nom de cette pratique et que le kata n’a pas de sens. Ce n’est qu’un pas de plus vers l’égoïsme et cette attitude me rappelle celle d’un homme de Shuri appelé Kuwada. Kuwada avait commencé son entraînement dans les arts martiaux fin d’être un homme craint par tout le monde. Mais il découvrit rapidement qu’il n’y avait aucune potion magique pour arriver à être un Meijin (maître). Découragé par l’entraînement continue des katas, Kuwada demanda à son sensei : « Quand allons-nous apprendre quelque chose de plus ? Car cela fait déjà un bon bout de temps que je viens ici et on n’a fait que du kata, du kata, du kata toute la journée. » Son sensei ne lui répondit pas et Kuwada alla voir le Shi-Han-Dai (l’assistant du maître) et lui posa la même question. Celui-ci lui répondit : « Le kata est un entraînement pour purifier ton esprit. Il vaut mieux assainir ton esprit que ta tête, tu comprends ? » Kuwada ne comprit pas et pour protester, abandonna le dojo et commença sa carrière de meilleur combattant de rue de cette région de Shuri. Il était fort, ça ne faisait pas de doute. Un combat tous les soirs était la devise de Kuwada et il fanfaronnait souvent : « Je n’ai peur de personne. » Un soir, Kuwada croisa un étranger qui marchait tranquillement sur le trottoir. Voir ce maintien chez quelqu’un le dérangea. Il croisa alors la rue et attendit qu’il passât à côté de lui. Quand il le fait, Kuwasa sauta sur lui et lui envoya un coup de poing. Mais l’homme esquiva le coup et saisit le bras de Kuwada. Tout en tirant Kuwada vers lui, l’homme le regardait tranquillement dans les yeux. Kuwada essaya de se libérer, mais il n’y parvint pas. Pour la première fois de sa vie, Kuwada sentit une émotion qu’il ne connaissait pas : la peur de la défaite. Quand l’homme le relâcha, Kuwada s’enfuit, mais il revint et vit que l’homme poursuivait son chemin comme si rien de s’était passé. Kuwasa découvrit plus tard que cet homme était un maître des katas, un pratiquant d’art martial qui jamais de sa vie n’avait été impliqué dans un combat. Kuwada conclut alors sa vie de combattant de rue et retourna au dojo.
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Self-défense pour les femmes - Les 50 meilleurs techniques La femme d’aujourd’hui Le sexe faible, toujours la même ritournelle… En tout et partout il y a des forces et des faiblesses, cela dépend du caractère, de l’éducation, de la structure physique, des gènes, de l’alimentation, de la zone géographique, de la psyché, de la chimie et d’autres facteurs qui déterminent cette force ou cette faiblesse. On croit quelque chose, on devient ce quelque chose, bon an mal an (avec les limitations physiques et psychiques pertinentes). Le doute, la peur, la crainte de l’échec conduisent précisément à cela, à l’échec. Alors que la certitude, l’assurance du triomphe et de la victoire nous conduisent à une fin heureuse. Chaque individu a des possibilités innées et d’autres acquises, nous devons tous apprendre et certains viennent mieux préparés que d’autres. Il faut donc compenser cela par un travail quotidien, car finalement, on peut presque tout apprendre. La femme a les mêmes facultés, droits et obligations que l’homme. Nous serons semblables, mais jamais identiques (heureusement). Chacun a son calvaire, chacun a la nature qui lui revient, c’est dans la diversité que nous sommes égaux, mais si différents qu’il nous faut toujours en être reconnaissant. Pour cela même, pour ces différences de poids, de muscles et de manières de penser et d’agir, la femme doit apprendre à se défendre de ceux qui, utilisant la force brute ou les armes, veulent s’imposer à sa liberté. Dans le fond, elle est exposée aux mêmes périls que l’homme, en plus de ceux de sa condition de femme et de proie des prédateurs sexuels, au harcèlement bien sûr et aux mille dangers qui guettent à chaque coin de rue, derrière chaque sourire ou regard agressifs. J’ai connu des femmes, jeunes et adultes, de presque tous les pays du monde, races, croyances, couleurs et manières de vivre et de s’exprimer, et elles ont toutes appris avec plus ou moins de difficultés en fonction de
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leurs aptitudes, entraînement, forme physique ou des problèmes qu’elles avaient. Plus ou moins fortes, plus ou moins éveillées, minces ou rondes, elles sont toutes, oui toutes, arrivées à savoir se défendre et certaines ont obtenu des résultats spectaculaires qui m’ont rempli de joie. La société a toujours été cruelle envers les femmes et elles-mêmes l’ont été envers leurs congénères, sans parler des cas de viol, où certains juges sans pitié leur demandent toujours comment elles étaient habillées ou d’autres choses du genre, qui ne devraient pas influencer, dans une société civilisée où l’homme devrait savoir contenir ses plus basses passions. Pour ces femmes agressées sans pitié par la bête humaine, la critique des autres femmes est également très dure, finalement elles sont également mal traitées par elles alors qu’elles auraient besoin de toute l’affection et compréhension possible. Mesdames, soyez solidaires et charitables entre vous, souvenez-vous en avant de critiquer une compagne. La volonté d’apprendre, la curiosité vous conduiront à fréquenter ces ruelles, routes et chemins périlleux que nous présente une société de plus en plus dure et difficile. Souvenez-vous qu’une attitude positive vous conduira toujours à des résultats positifs. Le pouvoir de la pensée est une force incroyable et, bien utilisée dans toutes les facettes de la vie, c’est le meilleur outil pour la guérison et l’obtention du bonheur.
Mes enseignements Quant à la carrière ou à la vie suivie, j’ai eu des élèves (femmes) de toutes sortes : militaires, policiers, médecins, ingénieurs, infirmières, femmes de ménage, plombiers, peintres, étudiantes, intellectuelles, maîtresses de maison, prostituées, chanteuses, danseuses et bien d’autres, ayant des professions et poursuivant les objectifs les plus divers, amusants ou farfelus. Je les ai aidées dans leur
entraînement physique et psychique à atteindre les objectifs qu’elles voulaient et ce fut pour moi une grande satisfaction et une grande fierté. J’ai parfois vu avec déplaisir comment leurs compagnons et compagnes de travail et de carrière les traitaient, surtout dans le contexte militaire et policier, où elles étaient considérées comme des êtres inférieurs, incapables de faire les tâches que font les autres. Et je dois dire que certaines de mes élèves ont atteint n’importe quel objectif qu’elles se proposaient et qu’elles ont battu beaucoup de ceux qui se croyaient plus hommes parce qu’ils avaient des muscles. Bien fait pour ceux d’entre eux qui ont dû rencontrer et affronter mes élèves. Vivent ces femmes ! Et des années plus tard, elles me remercient toujours pour tel avertissement, tel conseil ou telle technique qui ne rate pas et qui les sauva, qu’elles utilisèrent à un moment donné et qui les tira de cette mauvaise passe. Je me souviens avec bonheur de ces triomphes et je leur dédie ce livre ainsi qu’aux futures courageuses, afin qu’il leur serve de guide ou d’incitant pour continuer ou entreprendre la voie du guerrier. Je me souviendrai toujours, avec beaucoup de plaisir et de reconnaissance, pour la confiance que me placèrent en moi certaines de mes meilleures élèves au cours de ces années, de ces femmes que je n’oublierai jamais : Maridela, MariaPilar, Marilo, Susi, Eva, Elizabeth, Inma, Pepa, Adelina, Amparo, Isabel, Ana, Joanna, Maria, Karen, Marcia, Barbara, Hayen, Mery, Kaori, Mira, Pilar, Mia, Bea, Pilar, Herminia, Elvira, Monica, Carmen, Cheyenne, Eva, Laura, Monica, Mariola, Ana, Cristina, Betty, Genevieve, Monique, Vivien, Josefina, Andrea, Esperanza, Sofia, Sybila, Barbara, Paula, Fen, Eva, Maria José, Maria Angeles, Thais, Maria Cruz et beaucoup d’autres qui transformèrent leur vie et la mienne. Merci.
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LE PREMIER 10E DAN DE KOBUDO D’OKINAWA
C’est l’un des principaux maîtres dixième Dan du Kobudo d’Okinawa actuel. Il régente le Bunbukan, un chalet pittoresque au cœur de Shuri, consacré aux arts martiaux, avec dojo, cour, terrasse… et même un musée d’armes privé que Nakamoto s’efforce de maintenir presque en secret. Notre collaborateur Salvador Herraiz se rendit danss les collines de Torihori pour rencontrer le maître Masahiro Nakamoto dans son Bunbukan dojo, où le Hanshi lui montra même… son musée particulier, révélant en primeur certains de ses joyaux martiaux les plus intimes. Un nouveau voyage au cœur profond du Budo au Japon, en exclusivité pour nos lecteurs. 52
Texte et photos : Salvador Herráiz. 7e Dan de Karaté (Shuri, Okinawa)
Grands Maîtres Nakamoto est un passionné des arts martiaux et c’est un plaisir de recevoir son savoir. « Je me suis intéressé aux histoires des Bushi dès mon enfance. J’ai vécu et grandi dans l’ancienne capitale de Ryu Kyu. J’ai consacré plus d’un demi-siècle à étudier et à interviewer des gens en relation avec les maîtres du Karaté de Shuri et du Kobudo. Les Bushi de Shuri étudièrent le Karaté et le Kobujutsu entre les murs du château de Shuri dans ce qu’on appela la Bugeiza. » Masahiro Nakamoto est un descendant de la première figure d’importance vitale pour le Karaté et le Kobudo d’Okinawa, rien moins que Satunuke Sakugawa. Au cours de notre conversation, Nakamoto sensei nous montra même son arbre généalogique officiel. Tout le monde n’a pas un arbre généalogique aussi détaillé que le sien, mais dans son cas, du fait de l’importance de ses prédécesseurs, le gouvernement d’Okinawa lui-même en possédait un. L’un des grands-pères de Masahiro était Seijun, de la famille Nakamoto, du clan Azuma. Il se maria avec Nahe (qu’on appelait également Makamadu), de la famille Sakugawa, du clan Ii. Ils se connaissaient car leurs pères respectifs, Seicho Nakamoto et Kanhon Sakugawa, étaient voisins à Shuri. Le premier, Seicho, reçut même les enseignements martiaux du second, Kanhon. Cette proximité cependant remontait à plus loin encore. En effet, le grand-père de Masahiro, Seicho (qu’on appela également Umuikame et qui vécut entre 1860 et 1894) connut tout jeune et fut formé par Kanga Sakugawa, alors un vieil homme. Satunuke Kanga Sakugawa, dont le nom original était Kanga Teruya, est né en 1786. Le père de Kanga mourut des suites d’une rossée et dans son agonie, il fit promettre à son fils de ne jamais devenir une victime et de se mettre pour cela à étudier les arts martiaux avec des instructeurs comme Chatan Yara et le fameux Saposhi chinois Kushanku. On raconte que Sakugawa poussa Kushanku, avec ou sans intention de le faire, et que ce dernier l’humilia alors publiquement, même si ensuite, il décida de lui enseigner à se battre. Sakugawa étudia avec Kushanku, parmi beaucoup d’autres choses, la pratique du Hikite (recul énergétique de la main) qu’il ne connaissait pas. Peichin Takahara, qui travaillait comme cartographe au château Shuri, convainquit Sakugawa d’étudier avec Kushanku. Il voulait que Sakugawa acquière le savoir de Kushanku. C’est Takahara qui, en mourrant, demanda à Sakugawa de prendre le nom de son art martial. Et à partir de ce moment-là, Satunuke se fit appeler To De Sakugawa. Il travailla comme garde du corps au
Le sang de Sakugawa dans le Bunbukan Masahiro Nakamoto est né le 15 janvier 1938 dans le quartier de Torihori, au cœur de Shuri, à l’endroit même où se trouve aujourd’hui son Bunbukan dojo et où nous nous réunissons en ce jour avec lui.
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Reportage château de Shuri et se rendit souvent en Chine avec l’argent des impôts. Il était fréquemment attaqué par des pirates et des bandits et devait appliquer le « combat nocturne » que Kushanku lui avait enseigné, un combat basé sur des perceptions, des tromperies et des provocations acoustiques. « Le commerce avec la chine dura plus de 600 ans et il fallut apprendre non seulement le Karaté (défense à mains nues), mais également des techniques avec armes pour croiser les océans et pouvoir protéger correctement les bateaux chargés de trésors des pirates avides. Le grand mérite du système de Shuri, c’est que le Karaté et le Kobujutsu se sont développés conjointement à travers les expériences martiales de nos ancêtres et transmis aujourd’hui comme une tradition. » À l’âge avancé de 78 ans, Sakugawa fut le maître de celui qui allait devenir la pièce essentielle du développement de l’art martial à Okinawa, Sokon Matsumura, qui avait alors 14 ans. Kanga Sakugawa est mort en 1867. Sa tombe fut un cadeau de son Seigneur. Elle se trouvait dans le bois de Kochi. Suivant la tradition, les os des décédés à Okinawa étaient lavés une fois par an pendant les trois premières années suivant immédiatement le décès, pendant ce qu’on appelait le jour de Tanabata. En juillet 1976, la tombe dut être déplacée près de Shikina Enn. Plus tard, le 3 juillet 1994, la tombe fut ouverte en présence de plusieurs membres de la famille et descendants pour être inspectée et nettoyée. Parmi eux se trouvait Masahiro Nakamoto. Des voleurs de tombe avaient pillé la tombe à la recherche de bijoux qui parfois accompagnaient les restes du défunt. Heureusement les restes de Sakugawa n’avaient pas disparus, mais ses os avaient été dispersés autour du couvercle de l’urne du troisième fils de Kanga, Kansho, décédé le 7 octobre 1899. Quant à Masahiro Nakamoto, il faut dire que, dès 1958, il devient un disciple de Karaté du principal maître de Shorin Ryu, Choshin Chibana, qui vivait et enseignait à quelques minutes à pied de l’endroit. Choshin Chibana fut l’un des grands et, comme tel, Nakamoto le respecte énormément. « À l’âge de 15 ans, Chibana alla voir Itosu dans sa maison de Yamakawa, à Shuri. Ce dernier ne l’accepta qu’à la troisième visite. Il resta avec Itosu et apprit le Te pendant 13 ans, jusqu’à la mort de celui-ci, à 85 ans, en 1916. En 1933, Chibana appela son art Shorin Ryu pour le préserver de l’influence d’autres écoles. » Chibana maintint une relation suivie et même familière avec un autre expert de l’époque, Tawata Meigantu, à tel point que leurs tombes que, cela dit en passant, nous venons d’aller voir, il y a peu, se trouvent l’une à côté de l’autre. Ce genre de choses était assez habituel dans une petite ville et à une époque où on voyageait peu et pas très loin. De fait, et pour donner un autre exemple, Hiroko, la grande sœur de Masahiro Nakamoto, fut l’épouse de Chosei Makabe, descendant du fameux maître Choken Makabe. Ainsi, quand la tombe de ce maître d’art martial s’ouvrit le 31 octobre 1975 pour les funérailles de Chotatsu, un autre descendant du maître, Nakamoto était
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« J’ai consacré plus d’un demi-siècle à étudier et à interviewer des gens en relation avec les maîtres du Karaté de Shuri et du Kobudo. » présent. Mais continuons avec Chibana et sa relation avec Tawana, que Nakamoto sensei connaît bien évidemment très bien. « Sous l’influence de Tawata, Chibana exerçait tout spécialement le gros orteil de son pied droit à une manière de frapper particulière. La belle-fille de Tawata Meigantu (l’épouse de son fils Shinjo) était la sœur de l’épouse d’Anko Itosu. Une autre belle-fille de Tawata, cette fois l’épouse de son fils Shinsuke, était la grande sœur de Choshin Chibana. Chibana fut certainement l’une des figures les plus importantes du karaté d’Okinawa et il existe actuellement plusieurs légendes vivantes le concernant, tout comme Shuguro Nakazato, Katsuya Miyahira ou encore Yuchoku Higa. Chibana utilisait un ton de voix très très bas, il fallait donc se mettre tout près de lui pour pouvoir l’entendre. Les histoires qui parlent de lui ont été exagérées avec le temps. Il est mort à Naha en 1969. » Le 11 novembre 1962, Nakamoto a commencé son parcours sous la direction du fameux maître de Kobudo, Shinken Taira, étudiant ainsi avec l’un des principaux maîtres que l’île ait donnés au cours de son histoire (d’une lignée qui provient également, techniquement, de Kanga Sakugawa). Huit ans plus tard, le 1 juillet 1970, Shinken Taira concéda à Nakamoto la licence d’instructeur de Kobudo. « Shinken Taira était de la famille Maezato et son nom d’enfant était Mosa. Il n’était pas né à Shuri, mais comme la famille de sa mère était de Gibo (un quartier de Shuri) et qu’on l’y adopta, il finit par être résidant de l’endroit. Il était connu comme un enfant très espiègle et quand il termina l’école, il travailla dans les mines de phosphore de l’île de Minami Daito. Il y eut un jour un écroulement dans les mines et certains travailleurs furent ensevelis sous les décombres. Il les sauva et se cassa la jambe droite dans l’action. Cette jambe ne se récupéra jamais complètement de cet accident. Il souffrit donc, en plus des moqueries de ses camarades, d’être traité comme un invalide. Pour sa réhabilitation après l’accident, il commença à pratiquer les arts martiaux. Il partit d’Okinawa et s’installe dans l’île principale du Japon. Taira avait 25 ans déjà et souhaitait pratiquer le Judo, mais il rencontra Gichin Funakoshi et s’entraîna avec lui pendant 18 ans. En mai 1929, il commença à pratiquer le Kobudo avec Modem Yabiku, avec qui il restera jusqu’en 1940, quand il retourna à Okinawa. En 1934, Taira s’entraîna quelques mois également avec Kenwa Mabuni. En 1964, il reçoit son Hanshi de Kobudo des mains du prince Kayo Koken, président de la Fédération
de Kobudo au Japon. Il mourut en 1970, dans sa maison de Naha, laissant ses 40 katas à tous ceux qui le suivirent. » Au cours de notre conversation avec Nakamoto sensei, le maître nous donna de précieuses informations sur l’histoire du Kobudo et nous montra de nombreuses armes. L’une d’elles est un Nunchaku ayant appartenu à Shinken Taira et qu’il mit entre mes mains, provoquant mon émotion. « Le Nunchaku chinois portait habituellement des anneaux de fer en plusieurs points des bâtons. Ce que nous appelons aujourd’hui Nunchaku s’appelait avant Nuuichiku, chaque bâton avait 33 centimètres de long et 3 centimètres de large. Les bâtons étaient hexagonaux et unis par une corde en chanvre de palmier ou de coton de 10 centimètres. À Okinawa, cette corde était habituellement fabriquée avec des crins de chevaux provenant de la queue, plus longs, plus rugueux et plus souples, mais forts car riches en protéine et donc plus difficiles à rompre ou à couper. » En janvier 1971, Nakamoto ouvrit son dojo. L’année suivante, cherchant à augmenter son savoir, il alla voir différents maîtres : Hohan Soken, qui lui enseigna le maniement du Bo, Seikichi Uehara, qui le forma au Bo et au Sai et Chotoku Maeshiro, avec qui il pratiqua les deux armes. « Chotoku Maeshiro fut le meilleur élève de Chojo Oshiro. Il était excellent en Bojutsu et en Saijutsu. Il apprit le Karaté avec Chotoku Kyan et Yamazato Giko (l’un des huit élèves de Kosaku Matsumora, le père du Tomari Te). Kyan se trouvait dans la résidence d’Oshiro et y instruisit Maeshiro. Il n’eut pas d’élèves tant que son maître vivait, bien que ce dernier lui avait donné des instructions pour enseigner aux élèves. Quand Oshiro Chojo se rendait dans le quartier de Tsuji pour y boire un verre, Maeshiro le suivait en secret pour veiller à sa sécurité quand il se passait par une rue fameuse pour être la rue des bagarres, Kakidamishi. Il conserva toujours une grande loyauté envers son maître et à la mort de celui-ci, il s’occupa le plus possible de sa famille, car il avait de nombreux enfants. Il ne manqua jamais non plus d’allumer de l’encens le jour anniversaire de sa mort. Chotoku Maeshiro mourut en 1979, à l’âge de 70 ans. » Le 1er février 1973, Masahiro Nakamoto commença à étudier également sous la direction de Chozo Nakama, l’un des principaux disciples de Choshin Chibana. « Chozo Nakama était bon, sincère, aimable, tranquille et il ne se vantait jamais. Pour cette raison, presque personne ne savait qu’il était un grand expert en Karaté. Il ne buvait pas d’alcool et si quelqu’un lui offrait un verre, il ne le refusait pas, mais il y trempait seulement les lèvres, sans le boire réellement. » Il était donc apparemment très différent de Choki Motobu qui, loin de donner de l’importance à la qualité de ce qu’il buvait, pariait sur le nombre de verres qu’il était capable de boire. Mais… poursuivons et découvrons l’opinion de Masahiro Nakamoto à propos de son maître Chozo Nakama. « Nakama commença à pratiquer le Karaté avec Choyo Nago à l’âge de 19 ans, ensuite il étudia quelques katas avec Kenwa Mabuni et puis, il étudia avec Choshin Chibana. Il pratiqua également avec Chomo Hanashiro et Choki Motobu, dont il
Grands Maîtres
En haut à gauche, Masahiro Nakamoto et ses élèves à Shurei no Mon (la Porte de la Courtoisie près du château de Shuri). L’inscription « Shurei no kuni » veut dire « le Ryukyu est une terre de dignité ». En dessous, Nakamoto sensei à gauche, avec un groupe d’élèves de Shinken Taira (assis) parmi lesquels se trouve Eisuke Akamine (le deuxième en commençant pas la gauche). Sur la photo d’à côté, Nakamoto derrière à droite, près d’Akamine. Sur les photos en bas, Masahiro Nakamoto pratique, dans le jardin de son dojo Bunbukan, la rame comme arme (Kaijutsu Ekudee ; on appelle également son maniement Sunakachi ou Sunakake) et le Nicho Gama (une paire de Kama). À droite, le maître avec Chozo Nakama (en haut) en 1980 et avec Shinken Taira (en bas) en 1970.
était en outre parent de sang. D’après Chibana, Motobu était celui qui faisait le mieux le kata Naifhanchi. Ensuite, Itosu introduisit des changements dans ce kata, pour l’inclure dans son système d’éducation publique, Chibana assimila ces changements, mais Choki Motobu conserva le kata tel que Matsumura le faisait. Nakama mourut en 1982. » En 1977, c’est le maître Katsuya Miyahira, un autre des disciples de Chibana qui instruisit Nakamoto. Katsuya Miyahira se trouve en ce moment et depuis un certain temps en très mauvaise santé et ses séjours à l’hôpital sont très fréquents. Au cours de mes deux derniers voyages à Okinawa, je me suis intéressé à lui et sa santé est très précaire… Il y a quelques jours, je suis allé dans son dojo, en dessous de chez lui, et il n’y avait d’autres présences que son chien, fidèle gardien. En 1983, Nakamoto établit la Société de Conservation du Kobudo traditionnel d’Okinawa pour préserver dans la mesure du possible tout le bagage culturel que le Kobudo représentait. Masahiro connaît bien les détails de tout ce qui concerne les armes d’Okinawa. « Le Karaté et le Kobudo sont tous les deux basés sur l’Okinawa Te, un héritage culturel magistral, transmis par nos ancêtres. À Okinawa, il était naturel d’apprendre le Karaté en même temps que les armes. Ces dernières n’étaient rien de plus que des extensions des bras et des jambes. Influencés par l’histoire d’Okinawa, le Karaté et le Kobujutsu furent développés et étudiés par les Buschi du château de Shuri. Ils finirent par devenir un élément culturel important du Royaume des Ryu Kyu. Mais aux temps modernes, le Royaume devint une préfecture du Japon. Les Bushi durent alors chercher d’autres emplois et se consacrèrent à l’agriculture et à l’élevage dans des fermes à la campagne. Ils se mirent alors à camoufler
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leurs armes les transformant en outils de travail, un système qui fut, par la suite, bien connu et développé. » Le 27 octobre 1984, Nakamoto sensei organisa la première démonstration d’arts martiaux entre la Chine et Okinawa, une sorte d’échange culturel. En 1985, sponsorisé par le gouvernement chinois, il étudia dans ce pays les arts martiaux et la peinture, une autre de ses passions. En mars 1986, il reçut son diplôme du collège Yobu de Chine où il étudia sous la direction martiale des maîtres : Wan Daisei, Chin Ikyu, Chin Seiroku, Shu Kinpo, Sai Soken et Lin Taipei. Après la guerre, Masahiro fut le premier à être invité par le gouvernement chinois pour apprendre, sous son parrainage, les secrets des maîtres de la province de Fujian. On n’avait plus vu une telle déférence depuis Go Shiken, un professeur de la cour du temps du roi Sho des Ryu Kyu. La relation de Masahiro avec la Chine s’est maintenue et ses voyages y sont fréquents ainsi que les échanges de démonstrations. « À l’époque du Royaume des Ryu Kyu, la Chine apporta énormément dans le domaine de la plume et de l’épée. Les experts de Shuri propagèrent les arts martiaux dans les îles Ryu Kyu, faisant histoire. » En 1995, Nakamoto sensei se rendit en Amérique où il effectua des démonstrations dans des villes comme Los Angeles et New York aux États-Unis, Sao Paulo au Brésil, Buenos Aires en Argentine, Vancouver au Canada… Et à Okinawa, ses enseignements continuent d’être donnés dans différents collèges et instituts publics. Le 1 er octobre 1998, il obtint le 9 e Dan Hanshi de Kobudo de l’organisation de Karaté-do Rengo Kai de la préfecture d’Okinawa et sous la responsabilité des maîtres Meitatsu Yagi et Seiki Itokazu. Le 11 juillet 1999, Masahiro ouvrit son musée dans l’une des pièces du Bunbukan.
Des panneaux expliquent le développement du Kobudo et des armoires abritent de nombreuses armes en tout genre, la plupart d’entre elles méconnues en Occident. Nakamoto nous fait voir, concernant la fabrication des armes, des détails qui passent habituellement passent inaperçus. Le Bo est indiscutablement l’arme par excellence des paysans okinawaiiens. Derrière le simple bâton, il y a un grand matériel d’étude. « Okinawa possède un climat subtropical très concret, une température de 22 degrés et une climatologie particulière, car elle est baignée de tout côté par l’océan. Il y a également de nombreux typhons, tant et si bien qu’on l’appelle la Ginza des typhons, faisant référence à un quartier de Tokyo très concouru. Dans la fabrication du Bo, on a toujours donné beaucoup d’importance au bois utilisé, généralement fabriqué en bois de palmier, de chêne rouge japonais Kusamaki Fukugi ou d’autres arbres à feuilles persistantes. Le palmier apporte une grande souplesse (Muchimi dans le dialecte d’Okinawa) tout en n’étant pas exempt de dureté. Il a un éclat obscur et s’il se rompt sous le coup, son point de fracture présente un bord affilé, comme une véritable lance. Le chêne rouge pousse au nord d’Okinawa (Yanbaru) et sa croissance est plus lente qu’à Yaeyama ou à Taiwan. Du point de vue de la rugosité, il a un grain fin alors que le chêne blanc japonais a un gros grain. Les meilleurs bois pour le Bo s’obtiennent en automne à Okinawa. Le bois d’automne est ferme et sèche très bien. Le bois du printemps en revanche, absorbe beaucoup d’humidité et met longtemps à sécher en plus d’être plus vulnérable aux insectes. Il faut également tenir compte du fait que la meilleure partie de l’arbre n’est pas le centre, qui est généralement très touché par les insectes, ni celle qui se trouve près de l’écorce.
Reportage
La meilleure partie est la zone moyenne, entre l’écorce et le centre. Les Bo chinois, quant à eux, sont fabriqués dans le bois tout près de l’écorce. La pointe est fine et la base est plus grosse. Ils sont souples et difficiles de rompre et mesurent généralement 30 centimètres de plus que ceux d’Okinawa (Rokushakubo). Le Bo d’Okinawa mesure 181,8 centimètres (pour une grosseur de 2 à 2,4 centimètres) tandis que ces Bo chinois peuvent mesurer jusqu’à 210 ou 240 centimètres. À Okinawa, l’huile utilisée pour lubrifier les Bo était de l’huile de foie de requin qui permettait d’éloigner les insectes. On croyait qu’elle permettait également de repousser les mauvais esprits. Anciennement, on utilisait beaucoup cette huile, mais elle est aujourd’hui peu utilisée du fait de sa forte odeur. » Assis autour d’une grande table, mes élèves et moi jouissons des explications de Nakamoto sensei, tandis que son assistant sort un tas d’armes de toutes sortes. La richesse culturelle du Kobudo
d’Okinawa est énorme, mais en Occident, logiquement, nous ne connaissons que les armes principales. En plus des tonfas, nunchakus, sai et bo, il faut ajouter cependant toutes sortes de Tekko (griffes de main), Eku (rame), Tinbe (bouclier), Suruchin (chaîne) Nicho Gama (houes)… et toute une histoire derrière, les matériaux les meilleurs, les dessins particuliers… autrement dit tout un arsenal de détails qui les enrichit. Le 10 juin 2006, Nakamoto sensei fut nommé premier 10e Dan Hanshi de Kobudo par la Fédération de Kobudo de la Préfecture d’Okinawa dirigée par les maîtres Seitoku Ishikawa et Katsuya Miyahira (des trésors culturels de l’île du Karaté). Cette même année, il se rendit en Suède pour y donner un stage. Nakamoto sensei donne habituellement cours aux Marines américains résidant dans la région. Masahiro enseigna aux Marines dans le camp Hansen, avec l’appui du ministère japonais des Affaires Extérieures. Pour lui, la meilleure manière pour les étrangers de s’adapter aux différences culturelles d’Okinawa, c’est d’apprendre leurs coutumes, leur manière de vivre et leurs caractéristiques… Quelques jours avant de rencontrer Nakamoto sensei dans son Bunbukan, j’ai pu l’observer attentivement au cours d’un stage qu’il donna dans le Budokan de la préfecture d’Okinawa. En plus de bénéficier de son art martial, nous avons pu nous rendre compte des vertus techniques de son fils Momoru qui sera, espérons-nous, dans de nombreuses années, un successeur digne de son père. À gauche, Masahiro Nakamoto et Salvador Herraiz feuillettent le magazine Budo International dans la cour du Bundukan à Shuri. En dessous, Nakamoto au cours d’un stage de Kobudo au Budokan de la préfecture d’Okinawa.
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Arts Martiaux Coréens
Projections et manipulations des articulations Il appartient au plus fin lignage des chevaliers guerriers coréens. L’ar t martial que sa famille enseigne et préserve depuis les États-Unis dans le monde entier est reconnu dans la communauté martiale pour son sérieux et pour le haut niveau technique dont il a fait preuve pendant plusieurs générations. Taejoon Lee nous présente avec cet article son nouveau DVD sur l’art de ses ancêtres et sa vision particulière sur un sujet qui intéresse de nombreux spécialistes de l’Aïkido, de l’Aïki Jujitsu, du Ju-Jitsu ou de n’importe quel style travaillant sur les articulations. La force et l’originalité de ses approches en la matière font de ce deuxième DVD pour Budo International un travail d’un grand rayonnement dans le contexte martial. Il va sans dire que les pratiquants de ce style profiteront de chaque seconde. Dans ce monde du cross-training, personne ne peut laisser échapper la plus petite bribe d’avantage qu’on peut trouver chez ceux qui travaillent depuis des siècles les aspects les plus variés du combat et de manière totalement engagée. Je dois ajouter en outre, avec grand plaisir, que le grand maître Taejoon Lee est également une personne très intelligente et bien préparée pour offrir au nouveau millénair e cette tradition d’une immense richesse. Son travail et son histoire parlent d’eux-mêmes. J’ai eu le privilège de le r encontr er et de jouir de sa compagnie et je peux affirmer que vous vous tr ouver là devant quelqu’un d’exceptionnel, que ce soit comme maître ou comme personne. Alfredo Tucci 58
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Arts Martiaux Coréens Le Hwa Rang Do® - Projections et manipulation des articulations Dans la première vidéo d’instruction, nous avons travaillé les concepts, les tactiques et les stratégies du combat au couteau. Il est facile pour qui que ce soit d’appuyer sur la détente d’une arme, mais avancer et s’approcher en distance courte pour poignarder quelqu’un est une tâche très difficile et un acte très désagréable. Dans le DVD de la série du combat avec couteau, le grand maître Taejoon Lee présenta différents angles d’attaque et leurs applications dans la défense contre une attaque armée, particulièrement une autre attaque avec couteau. Dans le Hwa Rang Do®, nous n’entraînons pas seulement toutes les facettes du combat à mains nues, mais également le combat avec armes et nous nous efforçons d’atteindre l’équilibre dans tous les aspects de l’entraînement, ainsi que dans nos vies, suivant notre philosophie de base du Um et du Yang. Ici, dans ce deuxième DVD, le grand maître Lee montre, parmi le vaste programme d’étude du Hwa Rang Do®, la partie qui concer ne la manipulation des articulations. Dans le Hwa Rang Do®, il existe différents niveaux de combat. Habituellement, les systèmes de combat se divisent en trois niveaux : (1) Niveau 1 : Échange de coups en distance moyenne. (2) Niveau 2 : Lutte en distance courte, où on peut utiliser les coups de coude, coups de genou, points de pression, luxations, saisies et renversements. (3) Niveau 3 : Combat au sol, où on utilise des clés et des immobilisations p o u r contrôler et en finir avec notre adversaire. Le Hwa Rang Do® est cependant le seul art martial qui considère un quatrième niveau. C’est ce que nous appelons le Quick Lock (immobilisation rapide), position du genou en terre (One Knee Position OKP). Nous nous sommes rendus compte que se mouvoir au sol, que ce soit pour se défendre ou pour combattre, n’est pas la meilleure position. En self-défense, l’objectif est de créer une occasion d’échapper et de survivre à une situation de violence. Pour les forces de sécurité, l’objectif est de contrôler l’agresseur en utilisant le moins de force possible et en provoquant le plus petit dommage possible au détenu. Pour un militaire, l’objectif est de tuer l’adversaire et d’en finir au plus vite avec la situation. Dans tous les cas précédents, l’immobilisation rapide dans la position OKP est une grande alternative à la lutte, couché par terre, où le combattant est vulnérable aux attaques et peut perdre la possibilité de lutter avec une partie du corps. Dans cet article, nous vous présentons la position OKP pour effectuer une immobilisation rapide et soumettre l’adversaire. Nous vous montrons comment vous approcher du niveau 1 (distance moyenne de combat) à la position de niveau 2 (distance courte) et comment dans cette position, renverser efficacement l’adversaire pour pouvoir le
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contrôler, le soumettre et en finir avec lui au sol (niveau 3 : combat au sol). Lutter contre quelqu’un au sol et conserver l’avantage n’est pas une tâche facile. La manipulation des articulations n’est généralement pas considérée comme une technique de renversement, mais nous vous montrons comment aller plus loin et utiliser la pression en conservant l’angle correct et en faisant le levier exact pour pouvoir être efficace dans le renversement de l’adversaire et conserver une position d’avantage. Cette vidéo d’instruction peut être considérée comme le meilleur cour particulier avec le grand maître Taejoon Lee (8e Dan de Hwa Rang Do® et vice-président de l’Association mondiale de Hwa Rang Do®). L’objectif n’est pas seulement d’enseigner et d’expliquer les techniques, mais également d’arriver à être capable de les enseigner et de corriger les erreurs les plus communes de vos élèves. Elle est très didactique et offre une connaissance
approfondie des concepts inhérents aux habiletés de combat « It is Hwa Rang Do® » et peut donc aider beaucoup d’entre vous à se défendre plus efficacement des attaques violentes (self-défense réelle). Nous pouvons simplement nous asseoir et regarder ce DVD, mais pour obtenir de meilleurs résultats, il vaut mieux se lever et suivre les instructions pas à pas jusqu’à parvenir à faire les techniques efficacement. Notre méthode est facile à suivre et on peut apprendre ces techniques relativement rapidement, puis essayer de les appliquer avec différents camarades d’entraînement. Après, nous pourrons commencer à les enseigner facilement grâce au chapitre : « comment enseigner ». Les premières techniques de manipulations des articulations que nous voyons sont celles que nous appelons des techniques de cercle en dessous. La technique part de la position initiale de combat et considère de nombreuses
situations possibles (saisies, attaques, contre-attaques, etc.). Il faut d’abord connaître quelques concepts élémentaires de l’anatomie humaine. Certaines articulations comme les coudes ou les genoux ressemblent à des charnières et fonctionnent comme le mécanisme d’ouverture et de fermeture des portes. D’autres articulations comme les épaules ou les hanches sont des articulations sphériques qui permettent une plus grande gamme de mouvements, mais elles sont plus fréquemment blessées. Toutes les articulations sont unies à des tendons, des ligaments et des muscles. Les tendons connectent les muscles et les os et les ligaments connectent les os entre eux. La manipulation des articulations implique de placer l’articulation de l’adversaire suivant un angle adéquat, en appliquant la pression suffisante pour provoquer une douleur intense, déboîter ou rompre le membre. Il y a quatre manières de manipuler les articulations pour,
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Arts Martiaux Coréens en faisant un levier, maximiser la pression et soumettre les adversaires.
Contre l’articulation C’est la plus efficace sur les articulations qui fonctionnent comme des charnières telles que le genou ou le coude, qui ne tournent pas, mais bougent dans une seule direction. On appuie directement sur l’articulation et l’autre main ne bouge pas ou se déplace dans la direction contraire. L’articulation peut être facilement déboîtée ou hyper tendue, rendant le membre inutilisable.
Levier angulaire L’application du levier angulaire est plus efficace quand on la réalise sur une articulation sphérique. Ces articulations permettent de réaliser des mouvements rotatoires. Il s’agit des poignets, des épaules, des chevilles et des hanches. En plaçant l’articulation suivant un angle déterminé, les ligaments et les tendons qui supportent l’articulation s’étirent perdant leur capacité de préserver l’intégrité de l’articulation. On peut y appliquer une pression qui forcera le déboîtement de l’articulation.
Rotation Les techniques de rotation peuvent être appliquées aux deux types d’articulation. Elles exigent cependant une forte saisie des deux côtés de l’articulation. Elles sont plus efficaces si on les applique sur les articulations plus petites comme les doigts, le poignet et parfois le coude. Cette technique se sera probablement pas définitive pour la dislocation d’une articulation, mais elle peut servir de transition vers une saisie plus forte.
Compression Les techniques de compression se basent sur les mêmes principes qu’un casse-noix. On se place sur l’articulation et ensuite on appuie vers l’intérieur des deux côtés et l’articulation se sépare. On appelle souvent cette technique « séparation de l’articulation ». Elle est plus efficace sur l’articulation du genou. Les techniques du cercle en dessous sont celles où l’individu doit tourner en dessous de l’adversaire pour parvenir à placer le poignet ou le coude de celui-ci dans l’angle adéquat. En faisant une rotation de 360º, on peut manipuler le bras et le poignet de l’adversaire pour placer son poignet et son coude suivant un angle de 90º, réalisant une saisie de poignet que nous appelons saisie de poignet C du cercle en dessous (Circle Under C-Lock). Il y a deux manière de tourner en dessous de son bras : (1) Saisie de poignet C du cercle en dessous intérieure (Inside Circle Under C-Lock). On fait la rotation en dessous du bras de l’extérieur vers l’intérieur et on termine en faisant la saisie de poignet C. (2) Saisie de poignet C extérieur. Dans ce cas, on fait la rotation en dessous du bras vers l’extérieur et on termine en faisant une saisie de poignet C inversée. Pour tourner en dessous de son bras, nous devons nous placer rapidement dans la position (OKP). Il existe deux raisons pour lesquelles nous devons nous placer dans cette position. La première, c’est que si nous sommes en haut, il sera plus facile pour l’adversaire de contrer le mouvement de rotation et l’autre, c’est pour éviter d’être frappé par l’autre bras de
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l’adversaire. Si on le fait bien, l’adversaire ne pourra pas échapper et son poignet pourrait se rompre. Beaucoup de gens pourraient mettre en question la possibilité de chute provoquée par la force centrifuge créée par la rotation et la douleur supportée par le poignet. Il ne doit pas nécessairement y avoir de chute à la suite de la rotation du poignet, mais alors le poignet finira par se casser. Dans le Hwa Rang Do, il y a quatre mille techniques de self-défense et beaucoup d’entre elles sont des techniques de manipulation d’articulations en étant debout, qui ne peuvent être utilisées en compétition car elles peuvent provoquer des blessures. Une autre manière de déboîter une articulation, c’est d’appliquer une vibration au lieu d’une pression constante. Pour déboîter une articulation efficacement, nous devons appliquer une vibration (un mouvement rapide de haut en bas) mais pour immobiliser ou soumettre l’adversaire, tout comme dans le grappling, il est nécessaire d’exercer une pression constante. Gotoogi, notre programme de combat de soumission est idéal pour pratiquer nos saisies d’articulations en toute sécurité. Pour tout ce que nous venons de voir, elles ne sont pas utilisées dans les compétitions sportives, mais en self-défense. En outre, la vaste connaissance de la manipulation des articulations en utilisant les leviers et les angles corrects du Hwa Rang Do permet à ses pratiquants de faire les saisies plus rapidement dans le grappling, Gatoogi. Comme nous l’avons dit dans le premier article (avril 2010), le Hwa Rang Do® se base sur des principes métaphysiques orientaux, le Yin-Yang en chinois ou la théorie du Um-Yang en coréen. Il existe dans la nature une dichotomie polaire de forces égales et opposées qui coexistent pour former un tout. Les anciens experts croyaient que toutes les choses étaient créées de l’interaction de ces deux forces. Le Um-Yang est représenté par un cercle divisé par une ligne en forme de S qui sépare les deux formes de manière égale. On raconte que le symbole du Um-Yang représente deux dragons (ou un dragon et un phénix) qui se chassent mutuellement, dans une rotation continue qui n’a ni début ni fin. Il est important de comprendre que le symbole n’est pas un simple cercle divisé en deux, que les deux parties interagissent à différents degrés de Um et de Yang, mais qu’elles constituent un équilibre en s’ajoutant. Pour que l’un existe, l’autre doit existe : lumière et obscurité, force et faiblesse, microcosme et macrocosme, rigidité et souplesse, finalité et éternité, etc. Toutes les choses coexistent et il est nécessaire d’apprendre ceci pour créer un équilibre harmonieux et être bien avec l’Univers. Tout le système du Hwa Rang Do® se base sur les concepts de la théorie du Um/Yang pour conserver l’harmonie des lois naturelles de l’Univers.
Les trois éléments de Um sont : Yu, Won et Hap • Yu, c’est l’idée de douceur, de mouvement inexorable, comme l’eau qui coule. L’eau est souple, mais elle peut provoquer l’érosion de la roche. L’eau coule dans un mouvement perpétuel, cherchant inexorablement et constamment la voie de la moindre résistance. Elle arrondit les angles et conserve l’énergie pour préserver le moment en maximisant son énergie cinétique. L’eau est également capable de s’adapter au récipient qui la contient, elle est souple et s’adapte à son environnement.
• Won, c’est l’idée des modèles circulaires. Il nous enseigne que toutes les choses suivent un modèle cyclique, tout commence au point un et se termine là où il a commencé. La force peut être pliée et redirigée par une force minimale opposée, conservant l’énergie. On se réfère également à l’idée de la force centrifuge et au pouvoir engendré par le mouvement circulaire. Le fil d’une canne à pêche peut couper la chair et les os si elle se déplace à grande vitesse. • Hap implique une combinaison ou une union. Si on veut créer quelque chose, il faut connaître toutes les parties de ce quelque chose. On pourra alors combiner les parties élémentaires de quelque chose pour créer différentes combinaisons produisant fonctionnellement différentes créations ou techniques. Dans ces combinaisons, on peut conserver le concept d’efficacité et maximiser l’énergie en utilisant une force minimale.
Les trois éléments de Yang son : Kang, Kak et Kan • Kang est l’idée de dureté comme l’acier ou la roche. Sans une base solide, il n’y a pas de stabilité, de forme ou de longévité. On peut également arriver à cela avec la détermination de la volonté, ne pas se rendre ni céder, mais simplement être concentré sur la tâche. • Kak est l’idée d’angle. Toutes les choses ont des formes et des modèles spécifiques pour créer des résultats déterminés ou servir une fonction en particulier. La connaissance des angles améliore la compréhension de la forme, le mouvement et la position pour maximiser l’équilibre et le pouvoir. Kad se réfère également aux angles d’attaque et à la position du corps en relation avec l’environnement de l’adversaire et l’utilisation de cet environnement pour mieux diriger les attaques et les défenses. Ce point est particulièrement important pour exécuter les techniques de manipulation des articulations. Avec un léger changement d’angle, on peut déboîter une articulation en utilisant un minimum de force. • Kan est l’idée de distraction. Une personne doit comprendre la capacité de son ennemi et de ses armes pour créer efficacement un périmètre défensif, mais aussi exécuter les attaques et frapper l’adversaire. Il faut avoir un jeu de jambe adéquat et une bonne position du corps pour maximiser la mobilité aussi bien pour attaquer que pour s’enfuir. Les manipulations des articulations doivent être considérées comme des techniques souples et circulaires et doivent être réalisées avec un mouvement fluide. De fait, le mot japonais « Jiu-Jitsu » (en coréen Yu), signifie technique souple. Comme nous l’avons dit, le Hwa Rang Do® possède les deux types de techniques Yu-Sul et Kang-Sul (techniques dures et linéaires) et notre objectif est de nous efforcer d’atteindre l’équilibre et l’harmonie et de poursuivre infatigablement le développement de tout notre potentiel humain. Enfin, le Hwa Rang Do® ne traite pas seulement des techniques martiales, c’est également une voie pour atteindre le plus haut potentiel humain à travers la discipline martiale. Nous nous efforçons d’atteindre la perfection en tout car la perfection est l’objectif le plus noble, mais nous ne l’atteignons jamais bien que ce soit le voyage pour atteindre la perfection qui nous maintienne en forme. Nous, guerriers Hwarang, sommes des élèves de la nature, des gardiens de la paix et des chercheurs de la vérité.
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Le grand maître Santiago Sanchis possède un long parcours d’expert dans les systèmes de self-défense, civile, policière et militaire. À la fin des années 50, il fut le premier instructeur à créer des modules de self-défense pour n’importe quelle femme, basés sur la simplicité et sur les limites des personnes ne connaissant pas les arts martiaux. Après de nombreuses années d’expérience, ces programmes ont mûri et sont aujourd’hui présentés dans un nouveau livre comme un groupe de techniques dont la consigne est la simplicité et l’efficacité. Dans cet ouvrage qu’il présente aujourd’hui, il établit les réponses à une série de situations standard depuis le vol d’un sac, jusqu’à la tentative de viol, en passant par des circonstances moins dangereuses comme la simple saisie. Intérioriser ces techniques est une tâche facile même pour ceux qui ne savent rien des arts de combat. L’idée, c’est de doter les femmes d’une série de réponses élémentaires, d’un formulaire d’actions facilement compréhensible qui tient compte des circonstances et des limites du sexe féminin. Comme toujours dans ses livres, le maître Sanchís ne manque pas d’ajouter son corollaire personnel de conseils, basés sur sa longue expérience et ses innombrables voyages dans le monde. Un nouveau travail 100 % pratique pour ceux qui ne savent rien… Un guide essentiel pour ceux qui ont étudié les arts martiaux, un exemple de synthèse, de sens pratique et de syncrétisme. Alfredo Tucci