MAGAZINE | ART | CULTURE | COMMUNICATION | BORDEAUX
FIGURES NUMÉRO 2 - PRINTEMPS 2015
Il faut apprendre aux enfants le terme propre, et leur laisser trouver le terme figurĂŠ.
Joseph Joubert PensĂŠes (~1780-1824),
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ÉDITO C'est le printemps : l'heure du grand remue-ménage. Chacun finalise ses tâches annuelles et se prépare à accueillir l'été. On redéfinit son profil, on réajuste sa ligne de conduite, on réaffirme sa présence. Le printemps c'est le réveil du soi. Chez Burdigala, même combat ! Le premier numéro a plu; maintenant il ne faut pas décevoir. Il faut cerner les attentes, renforcer la ligne éditoriale et offrir un graphisme à la hauteur des espérances. La frontière est mince entre adhésion et déception. Un seul mot d'ordre : faire bonne figure. Ce numéro sera donc sous le signe de la figure ! Du portrait à la forme en passant par la ligne et le profil; une figure imposée de style et de sens. Affirmer son identité et questionner la représentation et le représenté. Être ou ne pas être : question rémanente toujours d'actualité. À présent place à la lecture, en vous souhaitant un bon voyage en terre culturelle bordelaise.
JB
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BURDIGALA MAGAZINE NUMÉRO #2 PRINTEMPS Burdigala est un magazine trimestriel ouvrant chaque nouvelle saison par un numéro sur les sorties culturelles, les artistes acteurs de la ville et des dossiers rétrospectifs des derniers événements. Burdigala Magazine est LE rendez-vous bordelais incontournable de la culture et de l’art sous l’oeil de la communication. Réveillons la belle endormie !
ÉDITEUR / PUBLIEUR Box Communication RÉDACTEUR EN CHEF / DIRECTEUR DE LA RÉDACTION Jonathan Bodéré DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Jonathan Bodéré RÉDACTEUR MAGAZINE Jonathan Bodéré | Raïssa Fournier | Julien Esnard CONCEPTION GRAPHIQUE / MAQUETTE / ILLUSTRATION Lotfi Meherzi | Jonathan Bodéré CONTACT contact@burdigalamagazine.com SITE WEB www.burdigalamagazine.com SUIVEZ NOTRE ACTUALITÉ SUR Facebook : www.facebook.com/burdigalamagazine/ Twitter : twitter.com/burdigalamag UN PROJET SOUTENU ET FINANCÉ PAR Box Communication
Dépôt légal MARS 2015
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FIGURE [NOM FÉMININ] du latin figura, forme [S'agissant d'un élément dont on considère l'apparence] A.− [Détermination externe d'un élément] 1. Vieilli ou littér. [À propos d'un élément matériel inanimé] Étendue déterminée, essentiellement caractérisée par le contour. 2. P. ext. [À propos d'un être ou d'une chose] Aspect extérieur d'ensemble, relativement caractérisé. B.− Élément ayant une forme spécifique souvent simplifiée et structurée selon certaines déterminations sensibles (surtout linéaires).
John Éditeur | Publieur Rédacteur Gérant Box Communication
Raissa Photographe Reportrice Community Manager
Julien Contributeur Correcteur Reporter
Lotfi Contributeur Graphiste Reporter
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SOMMAIRE
MASCARONS PORTFOLIO DES VISAGES, DES FIGURES F¦GŮRΞS DΞ STҰLΞ C. LEHOUX ARTISTE EN AVANT INTIMES IMPRESSIONS
SEEKO INVASION FILIPPO MOZONE SUCCΞS MΘNSTRΞ STRΞΞT ∆RT : BX SΘŮS LES BΘMBΞS H∆PPY BURD¦’S D∆Ұ
GALERIE D.X NOUS, HÉROS SI SINGULIERS F. BARD PΘRTR∆¦T ¦M∆G¦N∆¦RΞ ITINÉRAIRES DES PHOTOGRAPHES VOYAGEURS L∆ PRΞSΞNCΞ DŮ V¦DΞ
CΘŮLΞŮRS ΞXPRΞSS¦VΞS FΘRMΞ-PΞNSΞΞS LΞ CH∆NT DΞS CΘŮLΞŮRS
P54-65
P24-53
P8-23 6
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P66-81
BLOC-NOTES CULTUREL INFORMATIONS
CAP SCIENCES JEUX VIDÉOS, L’EXPO CAP SUR LA SCIENCE DU JEU
LΞ MΘMΞNT MΘNŮMΞNT BΘRDΞ∆ŮX DΞCH¦FFRΞΞ CHΞR LΞCTΞŮR ZΘΘM SŮR BŮRD¦G∆L∆
P130-139
LΞ G∆MΞ PL∆¦T ZIMOUN SCULPTURES SONORES ART DU SON ΞLΘGΞ DΞ L∆ S¦MPL¦C¦TΞ LΞCTŮRΞS ∆LΞ∆TΘ¦RΞS
STADE LE NOUVEAU STADE DE BORDEAUX ARCHITECTURE
P118-129
P100-117
ΞLΞG∆NTΞ LΞGΞRΞTΞ P∆GΞS ¦NTΞRN∆T¦ΘN∆LΞS
P82-99
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ART & CULTURE DU QUOTIDIEN
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A
rt et culture du quotidien : insaisissable, multiforme, ils revêtent tous les aspects et les possibilités de l’art. Égayant nos journées. Ils sont les baromètres de notre société et l’éventail non exhaustif des possibilités de création de l’esprit humain. Du street art en passant par la gastronomie, le design et tant d’autres domaines d’application et de manifestation, ils sont autant d’objets, d’oeuvres qui allient fond et forme pour un éveil constant de nos sens et des journées toujours hautes en couleurs !
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SEEKO
INVASION FILIPPO MOZONE du 24 avril au 24 mai peur sur la ville succès monstre street art : bx sous les bombes happy burdi’s day
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INVASION FILIPPO MOZONE SEEKO’O
SEEKO’O FILIPPO MOZONE INVASION
Accueil 4* pour un hôtel du même acabit. Le personnel vous propose son meilleur sourire même s’il semble un peu surpris que vous veniez pour l’exposition. Si chaque personne entrant est reçue comme elle se doit, l’exposition elle n’a pas eu cet égard. Les oeuvres de Filippo Mozone trouve ça et là une place sur les murs immaculés des halls de chaque étage du Seeko’o. Le Seeko’o : l’art dans tous ses étages C’est donc au Seeko’o, dans le cadre d’un partenariat avec Les Vivres de l’Art autour du thème voyage, que l’exposition Invasion prend place. Le Seeko’o, c’est cet hôtel design conçu par l’agence bordelaise King Kong sur la façade des quais aux abords du nouveau pont. Énorme Iceberg d’une blancheur virginale due à son revêtement de Corian (1000 m2 de parement). Bon, on vous aide ! On a fait les recherches pour vous. Le Corian est donc un matériau composite créé par l’entreprise DuPont en 1967 dans son usine de Buffalo dans l’état de New-York. Sa blancheur provient d’un alliage de deux tiers de matière minérale (initialement du carbonate de calcium remplacé en 1970 par du trihydrate d’aluminium : formule moléculaire brute : H3AlO3) et un dernier tiers de résine acrylique. Comme taillé à la serpe dans la neige, ce boutique-hôtel de luxe de seulement 45 chambres pour une surface de 2365m2 fait office d’ovni dans le monde de l’hôtellerie bordelaise. Livré en octobre 2007 pour la modique somme de cinq millions d’euros, il finit finaliste au Mipim Awards 2008 (prestigieuse cérémonie qui récompense les meilleurs projets immobiliers dans le monde) et se voit la même année décerner le prix de la ville de Bordeaux. Son design futuriste qui s’est inséré dans le paysage urbain de Bordeaux (non sans une certaine protestation des riverains), a marqué le tournant de modernisation de la ville et restera en cela un des premiers ouvrages architectural du renouveau de notre
F. MOZONE
INVASION
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INVASION FILIPPO MOZONE SEEKO’O
Le spectateur est tel un enfant qui a peur des monstres mais qui veut regarder sous le lit avec une lampe de poche Didier Decoin (1945 - ),
métropole. Le street art a le vent en poulpe Bordeaux : capitale européenne du street art ? Pas encore mais on y vient. Sous l’impulsion des collectifs en place depuis plusieurs années et d’expositions annuelles majeures (Exposition TR4NSFERT par exemple), la ville inscrit durablement son nom dans les métropoles vitrines de la vie artistique urbaine. En avant goût de la session 2015 qui se tiendra rue de l’Abbé de l’Épée dans l’ancien hôtel
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de police Castéja (monument historique de 3500m2 en cours de rénovation), vous pouvez retrouver les oeuvres des artistes récurrents au Laboratoire de Bordeaux jusqu’au 10 juin. L’exposition transfert qui quant à elle ouvrira officiellement ses portes le 27 juin accueillera une trentaine d’artistes prêts à en découdre avec ce mastodonte de pierre. La liste des artistes étant distribuée au compte goutte et dans l’ordre alphabétique, nous pouvons pour le moment vous confirmer la venue de ANTI et ARTOF POPOF. (NDLR : actualisé au 13 mai)
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Filippo Mozone : artiste «mixed media» Le street artiste italien Filippo Mozone, de son vrai nom Filippo Tonni, originaire de Rimini dont le nom s’est fait entendre des bordelais pour la première fois lors d’édition 2014 de TR4NSFERT s’est formé sur le tas. En autodidacte aguerri, son art évolue au fil des ans, optant à présent pour un travail «mixed média» comme il le définit lui-même. De son parcours, il y a peu à dire tant l’artiste n’a pas donné beaucoup d’interviewes. On retiendra qu’il a débuté par des graffitis dans les années
‘90 puis effectué du lettrage, de l’illustration et de la photographie. Dans les quelques lignes éparses en italien glanées ça et là : on y découvre quelques interventions dans son pays d’origine, un travail de colorisation dans l’animation Silenziosamente (silencieusement en italien) et un travail de graphiste concepteur pour le magazine Les Routes en 2011. Filippo Mozone est peu visible sur la toile, c’est donc sur les murs qu’on le retrouve.
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INVASION FILIPPO MOZONE SEEKO’O
PEUR SUR
LAVILLE
Lomo Tagus Qu’en est-il de l’exposition au Seeko’o ? Pour l’occasion, F.M. a dégainé son appareil photo de lomographie HOLGA 120S. Lomo quoi ? L’appareil Holga est un must-have au rayon des photographes-voulant-une-photonaturellement-ratée-mais-tropbelle-quand-même, au même titre que sa consœur Diana. Ça ne vous aide pas beaucoup ? Et pourtant vous connaissez, on l’a tous eu en application sur notre téléphone dans un des mille et un logiciel de montage photo avec des filtres de folie et que même c’est la meilleure application photo de tous les temps (mais qu’on remplacera dans un mois maximum) ! La lomographie c’est donc des photographies lo-fi (pour low fidelity, comprendre basse résolution) dont le nom vient d’un appareil russe de très mauvaise qualité nommé le Lomo Compact Automat (LC-A) lancé en 1983. Et pourquoi ça marche ? Parce que c’est fun, le résultat est toujours incertain et il y a un petit côté vintage non déplaisant. En résumé, vous obtenez des photos avec un vignettage
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prononcé (le bord des photos est plus sombre que le centre), une certaine tendance au flou et à la profusion de voilages indésirés. Le photographe Frédéric Lebain (né en 1966 et vivant à Asnière) l’a remis au goût du jour à l’aube des années 2000 dans son ouvrage Mes Vacances avec Holga où il immortalise ses vacances au Maroc, en Espagne et en France avec son nouvel appareil fétiche. C’est dans cet esprit-là que Mozone s’est muni de son appareil argentique pour figer sur le paier des scènes de vie tirées de ses nombreux voyages en Europe et aux USA (on y retouvera ainsi des clichés de Londres, New-York, Paris et Bordeaux). Tendres monstres On peu ainsi voir sur les murs blancs du Seeko’o (qui n’en manquent pas) une petite dizaine de tirage en grand format (près de deux mètres de haut). Les couloirs où se trouvent les oeuvres offrent la plupart du temps peu de recul pour être pleinement contemplée ont un aspect ludique et enchanteur contrastant avec l’apparente monstruosité des situations. Les photos noir et blanc sont ainsi percées de monstres ou créatures bleues pastel qui viennent envahir l’espace dans un calme apparent. On sort de cette exposition dans le même esprit que les oeuvres : frais, enchanté et plein de rêves merveilleux d’enfants en tête. Alors, allez sans crainte ni hésitation admirer l’Invasion !
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ART ET CULTURE DU QUOTIDIEN
SUCCÈS MONSTRE
des êtres aimables, comme une angoisse ou un vertige que nous laissons nous bercer.
N
ous sommes tous devenus accros à ces petites bêtes trop mimi ou ces gros monstres en mode dady bod ! Pas au point de détrôner tous les chatons, minets, matous qui parsèment la toile... mais quand même. Ils sont l’incarnation du burlesque de la laideur ordinaire, une ode à la différence qui nous rassemble : Shreck, Monstre&Cie, Un Monstre à Paris, Moi, Moche et Méchant ou pour les plus anciens les gremlins, les ewoks...
Il faut matérialiser l’indicible, colorer les noirceurs, rire de nos peurs. En résulte, sous la plume créatif des artistes, une ribambelle de joyeux lurons cyclopes ou tripodes, à plume ou à paillette, vert anis ou rose bonbons... Du tamagoshi en passant par les pokemons, la tradition et la culture japonaise ont envahi les plus hautes sphères de notre inconscient à coup d’onomatopée sucrée, d’apparence affreusement drôle faisant passer Casper pour un véritable fantôme effrayant. L’heure est au divertissement, plus le temps d’avoir peur. Osez réveiller le monstre qui est en vous !
Ils sont l’écho de notre tendre enfance : ces petits monstres qui nichaient sous notre lit, ceux que nous avons appris à apprivoiser pour grandir. Pour lutter contre nos peurs, notre imaginaire s’en est chargé, faisant de ces abominations
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STREET ART : BORDEAUX SOUS LES BOMBES 20
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a ville de Bordeaux bouge, les murs, les établissements et les institutions sont devenus le terrain de jeu de graffistes locaux renommés. Retrouvez les lieux qui font l’actualité du street art à la sauce bordelaise. Le laboratoire de Bordeaux 4 bis, rue Buhan 33000 Bordeaux du mardi au samedi (14h 19h). Vous y trouverez un pêle-mêle des oeuvres en format réduit pour épouser les dimensions restreintes de la toile réalisée par les artistes : Frères Coulures (Gaspar, Odeg, Rooble), Peinture Fraîche (Crewer, Kendo, Jone, Trakt), Club Mickey (Charl, Tack), 777 Army (Saïr, Repaze), Les parpaintres (Landroïd, Mioter, Disket) et tant d’autres...
Le M.U.R. Place Paul & Jean Paul Avisseau – 33300 Bordeaux Accès permanent pour des fresques temporaires Nouvelle performance de Scan-R nommée Save The Future. Vibrations Urbaines Du 16 au 25 octobre 2015 à Pessac. Dès maintenant vous pouvez vous inscrire au concours du street artiste le plus prometteur de la scène bordelaise : déposez votre candidature du 2 juin au 2 juillet. Thème :« Man vs Wild » ou comment l’homme moderne fait face à la jungle urbaine. Hangar Darwin 87 Quai des Queyries 33100 Bordeaux DARWIN se situe en bordure de Garonne et aux avantpostes du futur éco-quartier Bastide Niel. Le lieu accueille chaque année des graffeurs de passage qui griffent les murs extérieurs de leur patte artistique.
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ART ET CULTURE DU QUOTIDIEN
HAPPY
BURDI’SDAY R
etrouvez dans les pages de Burdigala, les tribulations du petit Burdi : personnage haut en couleur, mascotte du magazine qui parcourt chaque jour les rues de notre belle cité à la recherche d’expériences inédites ou de lieux insolites.
Une journée ordinaire Chaque jour, il faut faire et refaire mais toujours découvrir. Burdi se lève chaque matin pour dénicher la perle rare à partager avec ses lecteurs. Les journées sont longues et intenses mais jamais sans surprise. Retrouvez dans ses doubles pages, les moments clefs de sa journée. Vous êtes comme Burdi ? Amoureux de votre ville et de sa vie artistique et culturelle ? Dans ces quelques instants de vie vous vous êtes retrouvé ? Alors venez rejoindre Burdigala Magazine, pour offrir un regard de plus et alléger l’énorme emploi du temps de Burdi. Écrivez-nous à : contact@burdigalamagazine.com
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ARTS VISUELS
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’il est un domaine dans l’art qu’on ne peut oublier, c’est bien celui des arts visuels. À lui seul il englobe la quasi-totalité des représentations artistiques majeures. Il fait appel au plus aiguisé de nos sens : la vue. Jeu de représentant et de représenté, véritable terrain du Je où le savoirfaire joue des perceptions et invite à un voyage émotionnel. Miroir de notre âme en quête de sensation, les arts visuels qu’ils soient figuratifs ou abstraits transcendent nos sens et notre esprit pour faire vivre à chacun l’expérience de la vie !
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GALERIE D.X
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FRANÇOIS BARD NOUS, HÉROS SI SINGULIERS du 6 mai au 4 juillet portrait imaginaire
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NOUS, HÉROS SI SINGULIERS FRANÇOIS BARD GALERIE D.X
Depuis sa création en 2009, la Galerie D.X a toujours défendu une ligne artistique exigeante et cohérente : dans une démarche de recherche et de compréhension des évolutions des mouvements artistiques actuels, dans une réflexion attentive aux idées novatrices enfin, grâce à une direction artistique collégiale. La galerie propose des expositions temporaires d’artistes internationaux et de jeunes plasticiens. Elle participe également à diverses foires internationales, Art Paris - Drawing Now- Slick- ...
D.X
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a ville regorge de galeries dont une majorité expose de l’art contemporain. La galerie D.X est de celles-là , mais pas seulement. Idéalement située, elle offre aux artistes une scénographie sobre et efficace qui met réellement en avant les oeuvres par une optimisation de l’espace d’exposition. De plus l’accent est mis sur un choix d’oeuvres audacieux où les qualités plastiques réelles des toiles ou des sculptures laissent place à une réflexion sur le monde qui nous entoure. L’accueil et les conseils des galéristes, servis par des oeuvres puissantes vous offriront une excellente porte d’accès au monde exigeant et trop souvent inaccessible de l’art contemporain. Ici, on ne vous dévisage pas de la tête aux pieds, on ne vous prend pas de haut, on vous propose simplement de découvrir un nouvel univers. Vous l’aurez compris, on aime s’y rendre.
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NOUS, HÉROS SI SINGULIERS FRANÇOIS BARD GALERIE D.X
NOUS, HEROS
SINGULIERS Plongez dans l’univers hyperréaliste de François Bard où les cadrages cinématographiques serrés et les gueules cassées servent une critique toujours lucide et acerbe de notre société de paraître et d’illusion !
F
rançois Bard est l’invité d’honneur de la galerie D.X jusqu’au 4 juillet, occasion inédite à Bordeaux de plonger dans l’univers d’un peintre exigeant. Sa technique autant que l’accent mis sur le sens directement perçu de l’oeuvre confère aux tableaux de F. Bard une force et une compréhension immédiates. Ces corps sans visage, ces paysages sans nom, ces figures abîmées... interpellent votre attention dès les premiers instants puis suscitent irrémédiablement l’interrogation : qui sont-ils, où vontils, à quoi pensent-ils ? Tant de questions pour lesquelles il vous faudra chercher en vous pour trouver la réponse. Attention : effet miroir garanti !
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Très petit, […] pour moi c’était magique. Je ne comprenais pas comment avec de la peinture, on pouvait donner une impression aussi vraie
STYLE
FRANÇOIS BARD 150x195 cm Huile sur toile 2014
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NOUS, HÉROS SI SINGULIERS FRANÇOIS BARD GALERIE D.X
L’ABSENCE
FRANÇOIS BARD 130x162 cm Huile sur toile 2014
FRANÇOIS
BARD Portraitiste de la vanité et du vieillissement, l’artiste nous offre une lecture lucide d’un monde en déperdition.
N
é à Lille en 1959, François Bard a grandi à Troyes : « ville métaphysique ». Troyes : capitale du textile dans lequel travaillait son père n’offrait aux enfants de ses rues désertes que peu de distractions. François Bard ne gardera de ses années que le
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souvenir d’un vie en suspension dans une ville sans visage ni prétention : la salle d’attente mortifère pour quelque chose à venir. Mais quoi ? Il s’offre quelques moments de stimulation dans une des deux seules salles de cinéma de la ville : l’Alhambra et conserve le souvenir émerveillé de sa première vision du Coucher de Soleil de Renoir. Puis comme dirait le grand Charles : à dix sept ans il quitte sa province. Bien décidé à empoigner la vie. Le coeur léger et le bagage mince. Partant d’un statut de cancre averti, il rejoint les Beaux Arts de Paris ENSBA dont il sort diplômé en 1980 après avoir enfin rencontré sa vocation. Ses débuts sont prometteurs.
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Il est sélectionné pour être pensionnaire à la villa Vasquez avant ses trente ans, puis obtient le premier prix Belmondo en 1990. Enfin il devient professeur de peinture à l’huile aux ateliers des Beaux Arts de Paris en 1999-2000. En 2011, il a sa première exposition permanente à la galerie Olivier Waltman à Saint Germain des prés. À présent il travaille entre Paris et la Bourgogne où il possède un immense atelier. En dehors des expositions, il vit dans une maison isolée avec son petit chien (Paulette), un poêle à bois, , des champs à perte de vue et une décoration minimaliste qui se résume au strict nécessaire. La simplicité guide
POSE HÉROÏQUE FRANÇOIS BARD 130 x 220 cm Huile sur toile 2015
son quotidien, loin de l’univers de ses tableaux où il se met en scène. Dualité : Horizons incertains Originaire de Champagne aux paysages plats, il aime restreindre dans ses tableaux l’horizon à une simple ligne droite séparant deux aplats (1). Une droite pour marquer la dualité dans son expression la plus simple d’un contraste noir et blanc. Opposition du jour et de la nuit, de la vie et de la mort, de la clarté et de l’obscurité… Ses choix de composition sont tranchés, directs et sans concession. Gardes solitaires François Bard peint des gardes comme il aime les nommés. Il voit le peintre comme un vigile guettant l’horizon depuis son atelier mirador. Écho du Désert des Tartares (1940) de Dino Buzzati où le lieutenant Giovanni Drago veille sur le fort Bastionni dans l’attente d’une attaque imminente. Le peintre tel le héraut du roman, véritable Don Quichotte sans moulin, trouve
dans l’intemporalité de la peinture un média qui donne du sens à la vie ou à défaut lutte contre l’arrivée inexorable de la mort. Ses tableaux par la force de leur composition et d’un réalisme acharné sur un fond quasi vide renvoie l’image de l’isolement et de l’instant figé. Vanité-faire Comme il le souligne lui-même, dans ses têtes démesurées, on retrouve une représentation païenne et vaniteuse de l’homme afin de lui donner un aspect quasi divin. Il puise son inspiration dans des scènes du quotidien ou dans des personnes qu’il croise. À défaut de sujet, il peint à partir de son propre portrait pris en photo par sa femme dans des mises en scènes inspirées de l’actualité, de rencontres ou d’images en tête. Un de ses sujets de prédilection : sa chienne, Paulette, à la reconnaissable tâche de clarté dans les ténèbres de son crâne. 1 Aplat : application égale et régulière de la couleur.
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NOUS, HÉROS SI SINGULIERS FRANÇOIS BARD GALERIE D.X
GISANT
FRANÇOIS BARD 130x162 cm Huile sur toile 2014
Retour au figuratif Après le 11 septembre 2001, sa peinture est redevenue figurative. Il avait besoin à nouveau de l’image pour mieux figurer la fragilité d’une société, une envie de quitter l’abstraction réservée aux enfants gâtés. Cette tendance se retrouve de plus en plus dans le milieu de l’art contemporain, comme un besoin de renouer le lien avec le public, de partager avec le plus grand nombre. Clair-obscur On retrouve dans ses séries de portraits tronqués, la même qualité plastique, la même exigence académique du savoir-peindre. Il utilise pour seuls pinceaux, les mêmes que ceux utilisés pour les peintures de maison. Il apporte cependant un choix particulier au choix de ses toiles en lin et au gesso acrylique (1) pour l’enduction et l’encollage (il reste fidèle à la gamme Amsterdam de Royal Talens). Sa chronologie de création suit toujours un même processus :
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L’inspiration (vidéo, photo, entourage…) La prise de photographie La préparation de la toile La structure des éléments de base Le remplissage au pinceau La lumière (du noir au clair) La glaçure colorée Dans la lignée des grands maîtres tels Caravage et Rembrandt, sa maîtrise du clair-obscur offre un jeu d’ombre et de lumière qui fait naître le relief de la toile et des personnages. CinémaScope Le spectateur de ses oeuvres se retrouve comme projeté au premier rang d’une salle de cinéma regardant une image fixe où le synopsis lui est inconnu et la suite suspendue. Seul indice : le nom de l’oeuvre qui aiguille la direction du regard et guide le sens du tableau. C’est un jeu d’image et de langage. L’oeuvre en elle-même a pour but de dérouter et questionner. Elle n’a donc de sens que dans les non-dits : instant précédent et suivant l’image.
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LE TÉMOIN FRANÇOIS BARD 130 x 130 cm Huile sur toile 2015
Son univers se déploie dans des cadrages serrés dans lesquels il développe un réalisme cinématographique empruntant aux personnages de l’univers d’un Scorcese ou d’un David Lynch où se côtoient gueules cassées, voyous et starlettes d’un jour. Sa technique minutieuse s’appuyant sur des photographies pourrait faire des oeuvres de François Bard une transcription hyperréaliste de la réalité mais la force de l’expressivité de sa palette de couleurs vives soulignée par un glacis (2) dégoulinant et les aplats sombres de ses arrières-plans mettent en abîmes les personnages dans un jeu du réel. On est loin de l’objectivité et de la froideur académique de l’Hyperréalisme. Son observation aigüe de notre époque axée sur le langage et la représentation n’est pas sans faire référence aux écrits de Jean Baudrillard sur les enjeux et les ressorts de notre réalité: L’échange symbolique et la mort (Gallimard, 1976) et Simulacres et simulation (Galilée, 1981) et à ceux de Roland Barthes pour ce qui est du mythe : Mythologies (Seuil, 1957).
Vivre de peinture pour ne pas mourir d’attente La vie et la mort transpirent dans tous les tableaux de François Bard. Là où nous ne verrions qu’un sourire, l’artiste y voit des os lumineux rappelant le sourire de la mort. La clarté ne vient ainsi que pour souligner la noirceur des situations et des personnages. Comme le souligne François Bard : peindre, c’est donner une valeur à la vie, c’est peupler les instants d’attente d’un quelque chose qui ne vient pas sans bien savoir quoi par ailleurs. On y retrouve dans son approche un certain vitalisme proche de L’Évolution Créatrice (1907) de Henri Bergson. La vie comme piégée entre deux états : ni figée, ni chaotique. Avec un immense talent mais une incroyable humilité, François Bard nous tend un miroir pour nous inviter à la modestie et ne pas céder aux sirènes de l’urgence et du paraître. 1 Gesso : enduit lisse 2 Glacis : superposition de couches transparentes de peinture pour finaliser l’oeuvre et faire ressortir les couleurs
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NOUS, HÉROS SI SINGULIERS FRANÇOIS BARD GALERIE D.X
LES BOTTES FRANÇOIS BARD 190 x 120 cm Huile sur toile 2015
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LE SILENCE
FRANÇOIS BARD 162 x 130 cm Huile sur toile 2013
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ARTS VISUELS
PORTRAIT
IMAGINAIRE C
omme chantait Lynda Lemay : « Le plus fort, c’est mon père » ! Portrait d’enfant pour visage d’homme, hommage aux héros ordinaires. Le portrait, c’est un peu ça (et peut-être surtout ça) : un homme simple dans une action banale de la vie qu’un regard vient cueillir et sublimer. Ce héros du coin de la rue qui sort ses poubelles tous les jours à 7h27 et qui réapparaît douze minutes plus tard pour enfourcher sa bicyclette munie de ses deux rutilantes sacoches achetées dans une grande surface à la période des soldes en trois fois sans frais mais dont la fierté d’arborer ses deux protubérances colorées est sans égale !
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Celui-là même qui rentre chaque soir sur ses deux roues avec le journal régional qui entoure les deux baguettes encore chaude qui débordent de sa besace. Le front trempé, les yeux brillant du devoir accompli et de la faim bientôt rassasiée ; il ne doute pas... il ne doute pas de ce qui sera dans son assiette, le menu étant déjà prévu depuis l’avant-veille. Il a toute certitude aussi de trouver la table dressée et le repas mijotant à feu doux sur la gazinière pluri-décénale. Il regardera sans surprise les informations du 20h00 en buvant son café mais s’étonnera toujours des guerres, de la famine, des catastrophes climatiques et retrouvera toujours avec candeur et virginité l’arrivée du printemps, Noël le 25 décembre, le lundi de pentecôte, les chocolats de pâques, les bouchons de juillet, les canicules en août... Il prendra toujours autant de plaisir à attendre puis découvrir la météo du lendemain, à pronostiquer les prévisions de la semaine, à attendre les cinq numéros du loto, à voir son film du soir, à
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ne pas prendre de café avant d’aller se coucher, à se féliciter d’avoir arrêté de fumer, à aller se coucher pour enfin... tout recommencer. Dans le silence de la vie où personne ne le remarque, où personne ne prête attention à son infatigable patience, à sa persévérance inusable, à son look si parfaitement dessiné pour se fondre dans la masse, à son effort permanent pour ne pas céder à la gourmandise qui irrémédiablement l’amènerait au sur-poids ; un petit être haut comme trois pommes, âgé de quatre courtes années dessine sur le papier que le professeur lui a donné, en prenant soin de bien s’appliquer et en respectant scrupuleusement les consignes qu’on lui a donné, le portrait de son héros. Et son héros à lui, il n’en n’est pas peu fier ! Il le connaît bien. Il part tous les matins sur son grand vaisseau faire le tour de la galaxie pour trouver un peu de pain chaud et chaque soir c’est la victoire quand il rentre comme toujours les bras chargés. De toute façon, il le sait : le plus fort, c’est son père.
ARTHUR
4ANS
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PHOTOGRAPHIE
NOUVEAUX HORIZONS ITINÉRAIRES DES PHOTOGRAPHES VOYAGEURS du 1er au 30 avril retour à la ligne d’horizon la photographie s’expose la présence du vide
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ITINÉRAIRES DES PHOTOGRAPHES VOYAGEURS
VOYAGE & PHOTOGRAPHIE RETOUR À LA LIGNE D’HORIZON
Dans le cadre de la 25ème édition des itinéraires des photographes voyageurs, la ville de Bordeaux, comme chaque année, devient le lieu de rendez-vous de tous les amateurs de photographe en sac à dos. Une bonne occasion de revenir sur cet art apprécié de tous. Plantons un peu le décors : la grande période des vacances approche et avec elle son lot de projets et de voyages. Nous rêvons tous d’être équipés du dernier smartphone à la mode ou de la Rolls des appareils photos amateurs. Que d’heures passées à rechercher le fameux Saint Graal qui a obtenu 5* étoiles dans Les Numériques et pour lequel la toile s’enflamme. Ou alors, la découverte du vieil appareil argentique de tonton Christobal qui nous fournira les plus beaux effets. Ne reste plus que la destination exotique ou photogénique qui garnira notre page facebook et fera monter la jalousie et la frustrations de nos amis ennuyeux restés aux beaux jours le fessier vissé aux chaises de leur bureau. C’est sûr cette année, nous serons les photographes-voyageurs émérites qui exploseront les likes !
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rêt pour le grand voyage ? Décidé d’en finir avec l’été et son lot de photos floues que l’on garde pour les besoins de la mémoire de ces moments inoubliables-tellement-c’était-bienque-t’aurais-dû-y-être et dont on ne sait jamais trop quoi en faire ! Alors c’est parti, petit retour sur la photographie et le voyage... PHOTOGRAPHIE ET VOYAGE Qui ne prends pas de photographie en voyage ? Qui ne reconnais pas avoir tenté de faire des photographies esthétiques qu’il rêverait voir admirées par tout le monde ? Qui n’a pas échoué dans la tentative ou été déçu de la réception des spectateurs ? Nul besoin de vous souffler la réponse vous la connaissez par avance. La photographie durant un voyage est une longue tradition dans le domaine. Depuis
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tile. Depuis quelques années l’insertion dans le marché les smartphones font très bien amateur du Kodak Box en office d’APN compacts et ne 1888 puis du Kodak Brownie nécessitent aucun réglage et ni N°1 en 1900. Mais cette discipline demande un minimum de connaissances. Le lot de filtres et les modes automatiques rigueur et quelques connaisrendant tout de suite la photosances de base pour des graphie reluisante. Bienvenus résultats plaisants. Atteindre dans l’ère du rétro universel à le niveau d’un Henri CartierBresson demande quelques la Instagram ou du HDR surdizaines d’années d’expérience, photoshopé ! Mais la photographie, ce n’est pas exactement de remise en question et un ça ! Si si, je vous regard sensible l’assure, malgré et exigent qu’il vaut mieux ne J’ai retrouvé le Polaroïd de le succès relatif pas espérer mes parents ! Cet été au Pé- mais réel de vos pour le morou, je vais me faire un car- dernières phoment. net de voyage qui va déchirer tos de vacances ! Et p’t’être une expo photo à all-inclusive à Djerba sur fond TOUS PHOla rentrée ! de palmiers et TOGRAPHESde sable blanc VOYAGEURS ? où la moitié de Indépendamment, oui. Nous sommes tous vos jambes bronzées contrastait parfaitement avec le turcapables de voyager et de quoise de la Méditerranée ! prendre des photos. La combinaison des deux est plus sub-
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« La chambre bleue, claire est le récit d’un grand voyage que l’on peut faire près de chez soi » : le duo de photographes définit en ces termes, cette exposition singulière. Et si voyager ce n’était pas partir ? Sortons des clichés pour en découvrir de nouveaux. Cette série de photographies est un voyage immobile au sein même de notre environnement journalier où l’imaginaire redéfinit les espaces. Les deux photographes nous invitent à redécouvrir notre intérieur, celui dans lequel nous bâtissons notre intimité, nous organisons notre quotidien. Au bout de ce voyage nous découvrirons peut-être que ; « Cette chambre est à l’image de ma vie, perdue entre la vaine objectivité de mon regard et le mensonge de mes représentations. »
MARCHÉ DE LERME AUDREY BARTHES & MICHEL AMARAL
LA CHAMBRE BLEUE, CLAIRE VOYAGE AU BOUT DE (MON) MONDE
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MC2A ALAIN WILLAUME
ÉCHOS DE LA POUSSIÈRE ET DE LA FRACTURATION
La photographie est d’abord une question de lumière, de moment, d’angle, de composition, de profondeur de champ... UNE SPÉCIALITÉ ? La photographie de voyage recouvre une grande variété de domaines : paysages au grand angle, nature en macro, portrait, scènes de vie... Il n’y donc pas de formation en particulier. Il s’agit plutôt là d’une approche. Lors de voyage, les contraintes sont nombreuses : mouvement permanent, voyager léger, univers inconnu. Pour bien réussir, il faut donc voyager léger et efficacement : préparer ses journées pour être au bon endroit au bon
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moment. Avis aux amateurs : cela demande patience, organisation, persévérance et une bonne dose d’optimisme en toute circonstance. Enfin pour apporter la touche finale, essayez d’apporter du vivant et du mouvement dans vos photos (un enfant souriant ou jouant au cerceau par exemple), jouez des lignes et diagonales, positionnez les éléments importants sur les tiers et aérez la composition. On attend avec impatience vos prochains clichés !
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orizons figurés et figures d’horizons, jeu de lignes en suspension : dans le cadre du projet Transition, Social Landscape Project, Alain Willaume a été invité à réfléchir sur les menaces liées aux projets d’exploitation du gaz de schiste par la société Shell dans la région désertique du Karoo en Afrique du Sud. Ces photographies donnent à voir et à réfléchir. Véritable ode à la beauté des paysages sud-africain, elles nous donnent à voir ces immenses espaces indéfinis aux horizons incertains. Métaphore d’un territoire amené à disparaître sous les yeux impuissants de ses habitants.
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Photographier c’est mettre sur la même ligne de mire la tête, l’oeil et le coeur Hennri Cartier-Bresson (1908-2004)
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artir pour découvrir et explorer les villes du monde : tel est le but de Raphaël Bourelly. Pour expérimenter d’autres univers citadains, son choix s’est orienté vers une mégalopole asiatique et plus précisément la région de Nahman en Corée du Sud. Le pays du matin calme s’est bien réveillé dans les trois dernières décennies, sortant
du sol à coup de grues et de bétonnières des mégalopoles de plus de dix millions d’habitants. L’exposition Namhan nous offre l’opportunité d’entrer dans ce monde de démesure. Entre Séoul, la capitale, et Busan, la plus grande ville portuaire du pays, Raphaël Bourelly a déambulé sans arrêt pour dressé le portrait d’un entre-deux. Dans ce mélange de fantasmes, de références cinématographiques et artistiques (The Host, Lost in Translation, le travail sur le Yangtze de Nadav Kander ou sur le fleuve Jaune (Huang He) de Zhang Kechun... ) et de craintes ou préjugés, il a su repérer les scènes qui à ellesseules montrent la manière où dans ce flot de béton, l’homme a su trouver sa place et faire naître comme une vague poésie.
ROCHER DE PALMER RAPHAÊL BOURELLY
NAMHAN, LA BRUME COMME UN VOILE...
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ACT’IMAGE MARCO ANTÔNIO FILHO VOYAGE PAR DELÀ LA LIGNE INVISIBLE
Act’image accueille l’exposition de Marco Antônio Filho dans sa grande salle blanche. Treize photos sombres habillent ainsi les murs immaculés. Après avoir trouvé le bonne angle pour éviter les reflets et aborder la présentation, on se retrouve face à treize clichés indépendant qui ne laisse transparaître aucune connexion logique. De la mandibule dans l’herbe, à un couple de paysans en passant par un mouton étripé et un arbre penché sur la route : une question demeure : quel est le lien ? Muni d’une fiche récapitulative des intentions, le sens apparaît. L’exposition est la représentation temporelle, historique et sociale de cette zone indéfinie qu’est la frontière.
La frontière est cet espace floue, sans réelle limite ni appartenance, cette zone poreuse où les cultures se croisent, s’affrontent et s’échangent. Territoire de tous les délits et de tous les défis, il cristallise en lui les contrastes civilisationnels. L’idée d’une frontière porte en elle quelque chose de nébuleux. La frontière est l’espace « presque toujours périphérique, peu habité, inhospitalier » qui marque autant les limites que les porosités entre les pays. Elle préserve la mémoire des grandes disputes territoriales, des méfiances et des négociations diplomatiques. De même, la frontière sert de toile de fond aux petits agissements délictueux, aux résistances de ce qui sera gravé dans les textes. Marco Antônio Filho la définit comme telle : «Au sud du Brésil, la notion de frontière suggère encore quelque chose de mythique. Elle ne définit pas seulement un espace mais une situation, une période: le sud onirique, rustique avec ses prétentions d’infini. La frontière est un condensé de mémoires de guerres sanglantes et de traditions qui perdurent, qu’elles soient imaginées ou ré-interprétées » .
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De u un
e manière inconsciente, je crois, je guette un regard, une expression, des traits ou ne nostalgie capable de résumer ou plus exactement de révéler une vie. Steve McCurry (1950 - )
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ARTS VISUELS
EPONYME GALERIE FRANCE DUBOIS NEIGE
EPONYME GALERIE DU MARDI AU SAMEDI 14H > 19H 3 RUE CORNAC, 33000 BORDEAUX Après deux années passées dans le silence de la nature dans une résidence artistique au Japon, France Dubois est revenue avec une vision adoucie et plus spirituelle du quotidien. Elle nous offre ainsi dans cette exposition la magie de ces moments de vie où la grâce de la nature humaine efface la froide et pesante architecture de nos villes.
LA PHOTO GRAPHIE S’EX POSE 50
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etit tour d’horizon des lieux d’expositions. Vous retrouverez ici la liste des galeries citées dans ce numéro. Bien sûr il y en a tant d’autres. N’hésitez pas à nous envoyez vos dernières découvertes. Le Rocher de Palmer 1, rue Aristide Briand 33152 CENON Dans le cadre de la manifestation « Itinéraires des Photographes Voyageurs », le Rocher de Palmer a accueilli cette année le travail d’Aurélien Voldoire « Downtown », et de Raphaël Bourelly « Namhan, la brume comme un voile… ». Le Rocher reste un haut lieu de rencontres musicales tout au long de l’année : véritable vitrine de la musique du moment. MC2A, Porte 44 44, rue du Faubourg des Arts 33300 BORDEAUX Du mardi au samedi, de 14h à 18h et le 1er dimanche du mois. Depuis sa création en 1989, Migrations Culturelles Aquitaine Afriques affirme sa volonté de donner une visibilité aux expressions artistiques de l’Afrique contemporaine. Retrouvez jusqu’au 20 septembre le parcours artistique, culturel et touristique au fil de l’estuaire nommé Les Revenants Constellation du Tout-Monde
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Act’Image Bâtiment S 190, rue Achard 33300 BORDEAUX Du mardi au vendredi, de 14h à 18h (nocturne le jeudi jusqu’à 19h30 et sur rendez-vous le samedi). Accessible par le tra mway C : arrêt New-York. Act’Image est une association qui vise à promouvoir la photographie sur le territoire bordelais. L’exposition « Voyage par Delà la Ligne Invisible » de Marco Antonio Filho est visible jusqu’au 30 juin. Marché de Lerme Place de Lerme 33000 BORDEAUX Du mardi au dimanche, de 13h à 19h. Cette salle polyvalente accueille des expositions temporaires et manifestations culturelles de proximité. Jusqu’au 30 juin découvrez les peintures de Fanny Crochet. Galerie D.X 10, place des Quinconces 33000 BORDEAUX Du Mardi au Vendredi, de 14h à 19h et le samedi de 11h à 12h30 puis de 14h à19h. (sur rendez-vous le lundi en appelant au 06 87 86 60 70) Tél. +33 (0)5 56 23 35 20 contact@galeriedx.com Des choix d’artistes toujours percutants pour des expositions coup de coeur.
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ARTS VISUELS
LA PRÉSENCE DU VIDE
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elle une Nabila écoutant les élucubrations d’un Stéphane de Groodt inspiré à la télévision ou ces longues minutes à faire défiler le fil d actualité de Facebook ou encore ces heures perdues à attendre les informations exclusives au conditionnel sur BFM TV qui ne viendront pas ; il est des moments de la vie où le vide se fait sentir, cette apesanteur qui suspend le temps et donne un autre sens aux mots et aux personnes. Un de ces moments de grâce où on apercevrait en plein désert Einstein discuter avec une palourde sous tranquillisant du sort des lémuriens volants sur Mars. Ce vide est nécessaire, presque
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un remède à la surabondance contemporaine. Dans une actualité toujours plus dense et rapide, le contraste de ces moments apporte le relief utile pour prendre du recul et tendre vers une réflexion plus objective. Pour faire le plein de bonnes informations, il faut auparavant avoir délié notre attache à notre quête toujours plus grande de savoir quel qu’il soit. Pour faire la lumière sur nos états, faisons confiance au vide qui nous prive du son et nous révèle la photographie instantanée de nos actions inutiles. Pourquoi les émissions de télé réalité ont-elles tant de succès ? Pourquoi sommesnous friands de magazines people, de mode, de millionnaires tapant dans un ballon, de musique dance mainte fois entendue... ? Et si le vide nous permettait de respirer un peu...
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ARTISTE EN AVANT
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rtiste d’un jour, artiste de tous les jours. Œuvrant sur Bordeaux et dynamisant l’activité culturelle et artistique de notre ville, ces acteurs invisibles construisent l’identité et l’orientation de notre univers quotidien. Pas un pavé n’a échappé à leur appareil photo, pas un monument n’est passé sous leurs coups de pinceau, pas un café-concert n’a fait écho à leur chant, ils sont partout et en chacun de nous alors ouvrons leur les pages de notre magazine. Soyons la vitrine enthousiaste de l’âme de notre belle cité.
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ARTISTE EN AVANT
ARTISTE
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epuis sa découverte de la peinture de Bram van Velde par le livre de Charles Juliet « Rencontre avec Bram van Velde », Clotaire Lehoux se passionne pour la réflexion sur la peinture et la manière de vivre cet art. Il n’a de cesse d’user les palettes et les heures à la quête d’une définition de l’art et de ses couleurs. Pour introduire son travail, voici un florilège de ses pensées rêveuses : « Un tableau c’est d’abord une confession » « La quantité d’âme dans la matière : voilà la peinture » « Peindre est un mouvement permanent, on ne s’arrête jamais » « Le violet : décoratif et ambigü, couleur superficielle » « Le bleu : transparence et profondeur en même temps » « Le rouge : masculin et vainqueur diffuse les teintes indécentes de la mort » « Le jaune : roi des astres » « Les bruns : rustres et sales mais subtils pour qui sait les utiliser »
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CLOTAIRE LEHOUX Les œuvres d’art naissent toujours de qui affronte le danger, de qui est allé jusqu’au bout d’une expérience, jusqu’au point que nul humain ne peut dépasser. Plus loin on pousse et plus propre, plus personnelle, plus unique devient une vie. Rainer Maria Rilke Lettre à un Jeune Poète 1929
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HOMME IMMERGÉ
CLOTAIRE LEHOUX 50 x 72 cm Huile sur toile 2015
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ARTISTE EN AVANT
INTIMES IMPRESSIONS CLOTAIRE LEHOUX
Peinture tout en touché et subtilité, où chaque coup de pinceau imprime la toile d’une nouvelle émotion, choc des couleurs et des formes : voici l’univers intimiste de Clotaire Lehoux !
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l est des tableaux que l’on aime voir et revoir, de ceux que l’on souhaiterait voir trôner dans notre salon pour y apprécier chaque jour une lecture différente. Vous voyez ? Ce genre d’oeuvres suffisamment figuratives pour y percevoir le sens mais dont l’abstraction rend les détails différemment perceptibles selon l’humeur. Une oeuvre post-impressionniste. Des nénuphars de Monnet passés par l’oeil d’un myope, des champs de blé de Van Gogh au trait élargi. En somme un art à la fois accessible et fuyant mais toujours aux couleurs chatoyantes. Un appel au réveil des saisons et des sensations.
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On retrouve de cela dans les séries de paysages de Clotaire Lehoux. Comme un rêve inachevé ou un souvenir d’enfance dont on perçoit les couleurs et les émotions encore vives sans pour autant pouvoir y mettre des visages, des noms, des contours précis. Un entre deux où la figure est floue mais la perception encore active. Alors parcourez du regard les oeuvres, lisez les titres évocateurs, fermez les yeux et plongez dans vos souvenir puis rouvrez les et voyagez en vous ! Clotaire Lehoux (44 ans) est né à Epernay (Marne), il passe son enfance en Seine et Marne. Sa mère, artiste, lui transmet très tôt une culture artistique : le symbolisme et le surréalisme. À 18 ans, il s’installe à Paris pour y suivre un cursus artistique. Un bac arts plastiques et philosophie en poche, il intègre la prépa Beaux- arts de Paris (atelier Hourdé, Paris 18éme) mais se verra refusé aux Beaux-arts de Paris. Il décide alors de continuer en autodidacte. Il fait ainsi ses premières armes à Paris 9eme, rue St Georges et St Lazare (non loin du musée/ atelier Gustave Moreau ) puis s’installe 3 ans à Chartres dans le quartier de la cathédrale où il se passionne pour ses vitraux et découvre la peinture de Georges Rouault et Chaïm Soutine. Depuis 2010, il a pris ses quartiers à Bordeaux dans la ville aux couleurs d’or : il partage son temps entre son emploi de graphiste et de peintre. Événement à venir Exposition en mai 2016 à l’espace d’exposition du château Lacroix David à Bourg sur Gironde
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1 voyante 2 lumières fauves 3 éclatante noire 4 mangrove 5 aurore boréale 6 cosmos citron 7 lueurs bleues 8 mont sacré 1
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2012 Galerie Kuryos Exposition collective, Petits formats, Bordeaux 2011 Galerie Kuryos Exposition individuelle, Bordeaux 2010 Parcours d’Art contemporain Exposition collective, Bordeaux Lac Salon des Antiquaires et Art contemporain Exposition collective, Bordeaux Hangar 14 2009 Salle capitulaire de la cour Mably Exposition collective, Bordeaux
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ARTISTE EN AVANT
LE POÈTE 2
CLOTAIRE LEHOUX 73 X 93 cm Huile sur toile 2014
COULEURS EXPRESSIVES
Tout ici n’est qu’équilibre : précaire, insaisissable, furtif. Un savant travail de patience où le pinceau ne s’arrête que pour céder la place à l’émotion !
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INSPIRATIONS Puisant son inspiration dans un héritage plutôt ancré vers des artistes du XXème siècle dont les peintres du colorfield painting (voir p.17), Clotaire Lehoux ne dénigre pas pour autant la peinture académique de l’âge d’or hollandais tels Véronèse, Vermeer, Titien ou Rembrandt. Vous le croiserez donc peut-
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être à l’occasion au musée des beaux-arts devant le tableau de Titien, de Véronèse ou de Chardin. Il trouve néanmoins sa voie et son champ d’inspiration en premier lieu dans les oeuvres de Bram Van Velde (né Abraham Gerardus, 1895 Zoeterwoude, 1981 Grimaud) un peintre et lithographe néerlan-
GUERRIER AU PLASTRON
CLOTAIRE LEHOUX 60 x 60 cm Huile sur toile 2015
dais injustement méconnu de son vivant, dans lesquelles il retrouve un détachement face au monde de l’art et à la fonction de l’artiste dans la société. Il puisera ensuite chez Eugène Leroy la recherche de lumière propre à sa région et l’introduction de la figure dans le paysage. Enfin les expressionnistes abstraits américain comme Clyfford Still et Marc Rothko lui transmettront un radicalisme de la démarche et de la poésie qui en émane. Toujours en recherche, Clotaire Lehoux découvre la peinture de Denis
Laget (natures mortes radicales) et de Jacques Truphémus (proche de l’impressionnisme d’un Monet) dans lesquelles il apprécie les études de paysages, de portraits ou de natures mortes. Riche de l’inspiration de ces grands maîtres, il se conforte dans l’idée que la peinture est un peu hors du temps mais que sa force d’expression reste intacte malgré la puissance de diffusion de l’image sur écran.
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ARTISTE EN AVANT
PENSEUR
CLOTAIRE LEHOUX 40 x 40 cm Huile sur toile 2015
FORME PENSÉES
Activer le regard du spectateur en quelques couches de peinture et faire naître la pensée sur un simple contraste : un art subtil !
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INTERVIEW Burdigala Magazine : Il semble ressortir de sortir de vos tableaux une certaine organisation. Quel est votre démarche picturale ? C.L. Ma peinture est issue d’une recherche sur la matière et l’expression. Les thèmes de mes tableaux s’organisent par séries : les paysages, les ciels, les îles ainsi que les portraits,
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bustes ou personnages. B.M. Pourquoi faire le choix de thèmes classiques ? C.L. La symbolique de ces thèmes est fondamentalement l’expression d’une pensée tournée vers la méditation et le questionnement. Le sujet peint est alors une « forme-pensée », ainsi le ruisseau ou le nuage devient méditatif.
PENSEUR ROUGE
CLOTAIRE LEHOUX 46 x 56 cm Huile sur toile 2015
B.M. Passées les formes, la recherche sur la couleur semble un pivot de votre réflexion... C.L. La Couleur joue un rôle central, dynamisante et déterminée: elle organise le tableau sans jamais le soumettre à un confort coloré. B.M. Pour votre travail, la peinture à l’huile s’est imposée d’elle-même ? C.L. Depuis toujours, la peinture à l’huile est mon médium principal. Cette matière, vivante et odorante me permet un travail lent, pensé, et libéré des contraintes d’urgence du monde contemporain. La réflexion n’est
pas en amont du tableau mais souvent après. B.M. On trouve une certaine dimension poétique dans vos séries de tableaux, notamment portée par le nom des oeuvres, est-ce un choix délibéré ? C.L. En effet, je souhaite donner au spectateur des clés d’analyse du tableau. Mon but premier quand je peins est de trouver l’expressivité la plus grande. J’ai rencontré au cours de mon parcours de grandes difficultés à trouver une technique qui me permette de montrer cette vérité. Je cherche encore et éprouve le sentiment d’être au début de ma peinture.
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AURORE BORÉALE CLOTAIRE LEHOUX 46 x 39 cm Huile sur toile 2015
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LE CHANT DES COULEURS EXPRESSIONS LIBRES
La peinture du milieu du XXème siècle étudiait autant la technique de la peinture que le processus de création ouvrant la porte sur un nouveau champ d’expression : l’expressionnisme abstrait. L’art non figuratif était né ! Revenons sur ce mouvement qui forge le renouveau de la peinture du siècle dernier. Le colorfield Painting (peinture en champs coloré de couleur) Mouvement artistique né à New York dans les années 1940 et inspiré par le pensée moderniste européenne (expressionnisme, fauvisme, suprématisme... ). Ce style se caractérise par de grandes surfaces saturées de couleur et une absence totale de relief qui créent des plans ininterrompus qui couvrent la totalité de la toile. La constance de forme et de processus en sont les enjeux. Le sujet est interdit et l’illusionnisme condamné. L’Action Painting (peinture active ou d’action) Ce terme proposé en 1952 par le critique américain Harold Rosenberg définit un art abstrait où la gestualité dans le travail est l’essentiel de l’oeuvre. Ici, aucune représentation abstraite, les peintres réalisent leurs œuvres en peignant, égouttant ou projetant de la couleur sur la toile. En résulte un tableau né de l’intuition de l’artiste et du comportement de la couleur (éclaboussures, coulures…). Le corps donne la vitalité à l’oeuvre et l’esprit projette sa psyché sur la surface ; c’est un art de l’instinct, une impression pulsionnelle de l’instant. Les artistes majeurs de l’expressionnisme abstrait Jackson Pollock (1912-1956), figure principale du mouvement, il utilise la technique du « dripping », technique dans laquelle la couleur est projetée par un bâton de manière contrôlée sur une toile posée au sol Willem De Kooning (1904-1997), un des initiateurs de l’expressionnisme abstrait dont il refuse l’appartenance comme à tout autre mouvement. Franz Kline (1910-1962) peintre de l’instinct et du contraste. Il utilise le noir et le blanc comme seules couleurs. Il agrandit et reporte à sa guise ses propres dessins sur de plus larges formats. Mark Rothko (1903-1970) peint de larges bandes de couleurs intenses sur un fond uni pour inviter à la contemplation et à la méditation. Mais aussi Barnett Newman, Clyfford Still et Ad Reinhardt...
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evons les yeux et redécouvrons notre ville. Figures de proue des façades bordelaises, témoins muets de nos frasques quotidiennes, ils sont les petits soldats de pierre prisonniers de nos murs qui gardent nos nuits. Célébrons aujourd’hui ces intriguants êtres de calcaire plusieurs fois centenaires : les mascarons.
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MASCARONS D
es visages, des figures, dévisagent, défigurent, des figurants à effacer, des faces A, des faces B.
Découvrons la face B de notre ville, celle qu’on découvre en réouvrant bien grands ses yeux attentifs, celle où les figures que le temps pétrit jettent un regard sur nos pas quotidien.
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En ce lieu, mes yeux sont les yeux sans paupières d’une figure de pierre dans un désert près du Nil Virginia Woolf (1882-1941) dans Les Vagues (1931)
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e terme mascaron provient de l’italien mascherone « grand masque grotesque » dérivé de maschera (masque) qui proviendrait lui-même de l’arabe mascaro (même origine que le nom du maquillage mascara). Des origines italiennes... Les premiers mascarons apparaissent en Italie vers la fin du XIVème siècle, il faudra cependant attendre les XIVème et XVIIème pour voir leur essor sur le sol français (sous l’impulsion du peintre Rosso Fiorentino et de l’architecte-sculpteur Francesco Primaticcio lors de la décoration du château de François 1er). ...aux façades bordelaises Ils sont aujourd’hui près de trois mille à Bordeaux présents au-dessus de nos portes
ou de nos fenêtres. Ce sont des faunes, des gorgones, des satyres, des figures féminines, des anges, des diablotins, des animaux mais aussi des têtes africaines qui font écho au passé de Bordeaux qui fut – rappelons-le – un important port négrier. L’âge d’or bordelais se situe au milieu du XVIIIe avec la construction de la Place de la Bourse (autrefois appelée Place Royale) réalisée par. l’architecte AngeJacques Gabriel. Ces ornements prendront fin dans les années 30. Figures au style Le mascaron représente partout un visage humain, tantôt un animal ou un grotesque, souvent inspiré de la mythologie antique, il se présente ainsi selon plusieurs aspects:
Aller plus loin... Pour ceux qui veulent être précis et qui ont une bonne mémoire, voici les termes exacts pour une description méticuleuse des mascarons : l’encadrement (médaillon, cartouche...), la baie (allège), le support vertical (chapiteau, colonne en candélabre, pilastre...), le support en surplomb (console, modillon...), le couvrement (caisson, architrave, écoinçon...), le décor d’architecture (frise, fronton, linteau...), l’architecture religieuse (fonts baptismaux, rosace...), l’architecture funéraire (sarcophage, tombeau...). À utiliser avec assurance mais modération !
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les mascarons anthropomorphiques (homme, femme, enfant, tête ailée, tête de feuille...), les mascarons zoomorphes (lion, bélier...) et le mascaron fantastique. Bas les masques Loin des anciennes vertues de talisman (masque affreux rejetant le mauvais sort), les mascarons bordelais sont avant-tout un signe de distinction et d’appartenance (religion, franc-maçonnerie,traite négrière, vie mondaine...) venant contrasté avec la froide symétrie des façades du XVIIème. Du haut de leur insolente réussite, les riches commerçant de l’époque appose leur signature sur leurs hôtels particuliers.
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Bas les masques, ici, personne ne fait bonne figure !
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ffrayant, repoussant, ils semblent vouloir nous dire quelque chose, mais quoi ? Comme un visage pétrifié par Méduse, ils figent l’expression d’un sentiment qui nous hante.
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oueurs ou inquiets, ils sont le reflet de nos états d’âme, de nos doux défauts si humain, immortalisant dans la pierre la fugacité de nos émotions.
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u roi sévère à la gironde marquise, ces portraits exquis semblent nous fuir du regard, comme n’assumant pas le reflet qu’ils veulent nous retourner. Faiblesse de leurs créateurs ?
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lasés ou exaspérés, ils nous interrogent. Qu’a-t-on bien pu faire pour mériter une telle réaction ? Il aura donc fallu lever les yeux pour les voir pour qu’il nous rappelle de les baisser de honte.
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l y a aussi ces personnages rieurs ou farfelus, de ceux qui nous font sourire tout seul, les complices de nos instants de bonheur quand sifflotant par beau temps on lève les yeux au ciel.
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ans oublier les boudeurs ou les moqueurs qui ressemblent à nos collègues de travail, ceux à qui on tirerait bien la langue, ceux à qui on aimerait dire : Et alors, qu’est-ce que ça peut te faire ?
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ar-delà les apparences ou le jeu de miroir révélateur, ils sont autant de petits êtres qui peuplent nos rues et nos vies. Pensez-y un instant... Les murs ont des oreilles, oui! Mais aussi des yeux. Regardez bien ces visages ébahis, réjouis, effrayés, colériques, béhats... tels des spectateurs silencieux assis au premier rang de nos vies, ils nous rappellent avec arrogance que nous ne sommes que de simples mortels avec nos faiblesses et nos secrets, tandis qu’eux, derrière leur masque de pierre, du haut de leur immortalité, rient de nos tristes sorts.
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ur de s’imaginer ce que ces visages de pierre ont vu de leur vie minérale. Des premiers pas de vos arrière-arrière grands parents devant les calèches bruyantes, aux sirènes de la guerre en passant par vos premiers cris de supporter ivre de joie, vos premiers émois, vos premières peines et vos premiers succès. À chaque pas de votre vie un mascaron était là ! Imaginez-les, à la nuit tombée, quand les langues se délient, ils se partagent les secrets de la journée dans un concert de commérages. Ce sont les passeurs de mémoire, les créteurs de l’âme de la ville, ne méritentils donc pas qu’on les regarde à leur tour ?
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ARTS DE L’ESPACE
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éritable forêt plantée et construite par l’homme, l’architecture constitue notre environnement, nous lie avec la terre, nous donne des repères visuels et géographiques, nous rassure en posant un cadre fini face à l’infini du ciel. Univers où verticalité et vertige se tutoient, où la terre se creuse ou s’aplanit, où le ciel semble à portée de main, où une oeuvre se construit en collectif d’artisans et artistes.
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ARCHITECTURE
NOUVEAU STADE Le sport fait vivre Les étapes clefs Le coût du rêve La beauté du geste
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LE SPORT FAIT VIVRE NOUVEAU STADE
Nouvel arrivé dans la course à la construction de la métropole, le nouveau stade, longtemps décrié, a connu ses premiers émois sportifs ! Quel accueil lui a été réservé ? Et quelles sont les premières impressions ?
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ourquoi donc un nouveau stade ? À l’heure où chaque municipalité parle de coupes budgétaires, d’augmentation des impôts et d’autres manifestations d’une mauvaise santé financière, la métropole de Bordeaux s’octroie les services d’un cabinet d’architectes renommés pour ériger un nouveau monument à la gloire de son club alors que le stade Chaban-Delmas semblait encore parfaitement adapté à l’accueil d’événements sportifs, même d’envergure ! S’il est une entreprise qui ne connaît pas la crise, cela paraîtrait bien être le football. Avec des budgets en constantes augmentation et l’arrivée de la coupe d’Europe dans notre
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pays pour l’horizon 2016, tous les signaux sont aux verts. Mais qu’en est-il de notre ville ? Alors que les projets colossaux réalisés ou à venir sont légion : la cité des civilisations du vin, le pont Jean-Jacques-Bosc, la grande salle de spectacle à Floirac, la Maison de l’Économie Créative de la Culture d’Aquitaine, le Pont Chaban-Delmas, la Cité Municipale... la construction de ce nouveau stade se justifie-t-elle ? On vous propose un dossier détaillé pour mieux comprendre ce dernier édifice. Fiche d’identité Début des travaux : avril 2013. Inauguration : avril-mai 2015. État : construction neuve. Financements : État (28 M€), Ville de Bordeaux (17 M€), CUB (15 M€), Conseil régional (15 M€), club des Girondins de Bordeaux et M6 (20M€ d’apport initial + loyer annuel indexé de 3,850 M€ sur 30 ans et un intéressement de la ville de Bordeaux au chiffre d’affaires). Durée du bail : 30 ans Capacité : 43.000. Constructeur : Vinci et Fayat. Architecte : Herzog & de Meuron. Hors football : rugby (rencontres délocalisées de TOP14, phases finales de PRO D2 et rencontres européennes, matchs internationaux de l’Equipe de France), évènements culturels, évènements d’entreprises. Coût estimé : 183 M€. Coût final : entre 467 et 542 M€ (sources : compte-rendu du conseil municipal, du 20/10/2011 et «Sud Ouest», 13 octobre 2014).
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EN CHIFFRE
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Site : 18,6 hectares Parvis : 4,9 hectares Pelouse : 1 hectare Stade : 4,6 hectares 233 mètres de longueur 210 mètres de largeur 37 mètres de hauteur 24 km de gradins 14 km d’emmarchements 06 km de marches 41 000 m3 de béton 644 poteaux en métal 12 000 tonnes de charpente métallique (soit près de deux fois le poids de la Tour Eiffel)
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LES ÉTAPES CLEFS NOUVEAU STADE 25 Janvier 2010 Vote du Conseil municipal pour le lancement d’un appel d’offres pour le Nouveau Stade
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15 Février 2010 Candidature française déposée auprès de l’UEFA pour l’organisation de l’EURO 2016 28 Mai 2010 La France est désignée pour accueillir l’Euro 2016
Décembre 2010 Réception des offres initiales Lancement du dialogue compétitif Juillet 2011 Annonce du choix du lauréat par le maire de Bordeaux Réflexion sur la mise au point du contrat de partenariat Octobre 2011 Vote du contrat par le Conseil municipal Signature du contrat de PPP par le maire de Bordeaux 07 Décembre 2011 Dépôt de la demande de permis de construire
29 Mai 2012 Avis favorables de la commission d’enquête publique sur le dossier d’étude d’impact au titre de la loi sur l’eau 27 Juillet 2012 Obtention du permis de construire pour le Nouveau Stade de Bordeaux 04 novembre 2012 Début des travaux du Nouveau Stade de Bordeaux
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Le chantier lancé le 4 novembre 2012 s’est déroulé en huit phases et s’est terminé le 30 avril 2015, date de la mise à disposition du stade.
PHASE 1
DÉFRICHEMENT, DÉPOLLUTION, INSTALLATION DE LA BASE DE VIE NOVEMBRE 2012 À JANVIER 2013
Cette phase a consisté à dépolluer le site du futur stade et à installer les bases de vie destinées à accueillir l’encadrement du chantier (groupement constructeurs, maître d’ouvrage, maîtrise d’œuvre) et les compagnons. PHASE 4
CHARPENTE MÉTALLIQUE DES TRIBUNES ET GRADINS JUILLET 2013 À JANVIER 2014
Plus de 3600 éléments de gradins sont préfabriqués sur site et commencent à être mis en place : au total 24 km de gradins sont posés. La charpente métallique se monte dans les tribunes nord et sud où se fixeront les crémaillères des gradins.
PHASE 2
PHASE 3
945 pieux d’une profondeur de 22 mètres sont forés sur un sol meuble et compressible afin d’asseoir la structure. Plus de 10 000 drains sont mis en place afin d’accélérer la descente du terrain en provoquant la montée de l’eau.
Mise en place des 7 grues à tour fixe. Une centrale à béton est construite pour réaliser la dalle portée, les gradins préfabriqués et l’ensemble du gros œuvre. Les tribunes basses est et ouest se construisent en béton contrairement aux tribunes nord et sud métalliques.
TERRASSEMENT ET FONDATIONS JANVIER 2013 À MAI 2013
PHASE 5
PHASE 6
Sur cette phase, se déroulent le pré-assemblage des éléments de la charpente au sol, le montage du toit, l’habillage de la toiture et de la sous-face extérieure.
Une vingtaine de lots techniques entre en action: les classiques (menuiserie, serrurerie, sols, plâtrerie, électricité…) et les spécifiques au stade (vidéo surveillance, contrôle d’accès, éclairage, sonorisation, écran géants, signalétique…)
CHARPENTE MÉTALLIQUE DU TOIT JANVIER 2014 À JUILLET 2014
PHASE 7
PHASE 8
L’édifice se termine. Cette phase consiste à aménager les extérieurs du stade dont le parvis d’une surface de plus de quatre hectares : plants, passerelles, mobilier urbain, éclairage.
Mise en place de la pelouse, fixation des sièges des spectateurs, installation des éléments de jeux et des tribunes modulables puis enfin, réalisation de la phase de tests et d’homologation.
PARVIS ET ACCÈS SEPTEMBRE 2014 À DÉCEMBRE 2014
GROS OEUVRE AVRIL 2013 À OCTOBRE 2013
CORPS D’ÉTAT SECONDAIRES OCTOBRE 2013 À DÉCEMBRE 2014
ÉQUIPEMENTS SPORTIFS OCTOBRE 2014 À DÉCEMBRE 2014
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LE COÛT DU RÊVE NOUVEAU STADE
Financement Le choix s’est porté sur un Partenariat Public Privé (PPP). C’est un mode de financement par lequel une personne publique s’associe à un prestataire privé du BTP afin de lui confier le financement, la conception, la construction voire l’exploitation d’infrastructures ou d’équipements contribuant au service public Vaut-il le coût ? Le coup d’oeil, c’est certain ! Pour le reste, les concepteurs aiment le rappeler : le nouveau stade est l’un des moins chers de ceux
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construits pour l’Euro 2016. La plupart des clubs français ont aussi opté pour des montages en partenariat public-privé (PPP). Pour accueillir la célébration européenne du football, il a fallu effectuer la construction et la rénovation des dix stades de Ligue 1 pour une enveloppe globale de 1,7 milliard d’euros (grâce au montage financier public-privé, la note pour le contribuable ne s’élève qu’à la modique somme de 700 millions d’euros. Compte-tenu de son prix, le nouveau stade est une belle réussite. Afin de se faire une idée,
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Un seul sport n’a connu ni arrêts ni reculs : le football. A quoi cela peut-il tenir sinon à la valeur intrinsèque du jeu lui-même, aux émotions qu’il procure, à l’intérêt qu’il présente ? Pierre De Coubertin (1863 - 1937) Historien, Pédagogue, Scientifique
voici un petit tour du coût des infrastructures dans les autres villes accueillant l’Euro : Nice : construction d’un nouveau stade pour un montant de 245 millions d’euros. Marseille : rénovation du stade Vélodrome pour un montant de 267 millions d’euros. Lyon : construction d’un nouveau stade pour un montant de 405 millions d’euros. Seul stade entièrement financé par le secteur privé. Lille : construction d’un nouveau stade pour un montant de 324 millions d’euros (plus 170 millions de travaux de voiries).
Un stade de nom et renom Pour combler le budget, SBA, le constructeurexploitant (BTP Vinci et Fayat) a choisi d’opter pour le naming : c’est-à-dire une entreprise prête à payer une redevance annuelle estimée à 3,9 M€ pour donner son nom à l’ouvrage. Or, pour l’heure, personne ne sonne à la porte de SBA. Le bâtiment conservera donc pour quelques temps le doux sobriquet de Nouveau Stade de Bordeaux sans préjudice pour le budget municipal puisque c’est SBA qui doit supporter le coût de l’absence de «nameur».
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LA BEAUTÉ DU GESTE NOUVEAU STADE Il n’aura fallu que deux ans et demi pour faire naître ce majestueux temple du sport qui a séduit au premier regard ! Architecture évocatrice Conçu par Jacques Herzog et Pierre de Meuron, le nouveau stade de Bordeaux est une réussite sur le plan architectural. La forêt de poteaux blancs évoque la grande pinède des Landes. Cette dernière soutient le bol conférant à l’ensemble un côté aérien et épuré. Ce choix architectural radical tranche avec la plupart des stades modernes et donne à l’enceinte bordelaise une identité forte. L’évocation de la forêt des landes et l’extrême clarté du stade donne tout de suite le ton. Le cabinet d’architecture Herzog et De Meuron sont coutumiers du fait : réaliser un ouvrage atypique qui frappe les esprits et permet l’appropriation directe des spectateurs par la dénomination rapide d’un surnom (cf. Le nid d’abeille, le cannot pneumatique… ). Sûr donc, que si un nameur n’est pas tout de suite trouvé, les supporters, eux, sauront lui donner un nom judicieux et pertinent !
Les points forts Esthétique soignée : très majoritairement adoptée par les bordelais. Visibilité parfaite : les gradins sont inclinés à 35°. Pelouse idéale : pelouse hors sol, semée sur un substrat de sable, liège, et fibre de polyéthylène. Ambiance garantie : la forme « en cuvette » propage les chants entonnés par les supporters dans tout le stade (et malheureusement, les propos hurlés par le speaker aussi). Restauration : au premier niveau au bord de la cursive avec vue imprenable sur le terrain. Proximité : joueurs et pelouse semblent à portée de main (« stade à l’anglaise »). Shopping : espace de 700 m², qui se partage en trois marques bien différenciées : Puma, l’équipementier du club, Scapulaire et les produits siglés FCGB.
Réalisation de Herzog et De Meuron Concernant la construction d’édifices sportifs, le cabinet d’architecte n’en est pas à son coup d’essai : Le stade national de Pékin, également connu sous le nom de Stade national ou surnommé le Nid d’Oiseau. L’Allianz Arena ou Fußball Arena München, surnommée le « Schlauchboot » (canot pneumatique).
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Handicap : esthétique mais pas éthique Nicolas Lacambre, président du Handi Fan Club FCGB, souligne quelques irrégularités et défauts concernant la vie au stade des PMR (personnes à mobilité réduite : une personne sur six en europe). - Soixante places semblent manquer au décompte selon les normes en vigueur. - Les places sont exposées aux vents - Les emplacements sont en libre accès sans délimitation particulière et donc prises d’assaut par les supporters irrespectueux pour des moments selfies gênants - Les toilettes ont un accès commun à tous les publics, les incivilités sont donc nombreuses - Les places de parking sont trop peu nombreuses ou trop éloignées Il faudra donc encore quelques efforts et de petits mais essentiels réajustements pour faire de ce stade une ode au sport et au respect.
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MISE À L’ÉPREUVE NOUVEAU STADE Passées les joies de la première rencontre, les langues se délient et le stade dévoile un tout autre portrait ! Stupeur et tremblements Il n’aura fallu qu’un seul événement dans ce nouvel antre du sport bordelais pour soulever les premières polémiques. Sont mis en cause dans cette histoire : - La fragilité de barrières (dont une ayant cédée dans le virage sud lors de Bordeaux/Montpellier (2-1) entraînant la chute de plusieurs supporters d’une hauteur de 1,5 mètres occasionnant heureusement seulement deux entorses sans gravité). - La fragilité des sièges qui eux aussi ont été malmenés (pliés, fendus ou cassés) pouvant éventuellement servir de projectiles. - La fragilité de l’édifice, Dominique Fondacci, fondateur de SBA (Stade Bordeaux Atlantique) reconnaît la présence de craquelures, semblet-il sans risque, sur certaines parties du stade dues à des joints ayant séché trop vite. - Le tremblement de la structure elle-même lors des manifestations de joie des supporters. Vertige de l’amour Oh oui, la vue est belle ! De l’intérieur comme de l’extérieur. Depuis les gradins, ces fameux 35° d’inclinaison offrent un confort visuel des plus appréciable. Toutefois dès lors qu’on souhaite accéder ou partir de son siège, c’est une autre affaire. C’est pentu ! Pour le public peu à l’aise avec la hauteur, autant le dire, le manque de rampe pour s’accrocher et la pente colossale à aborder lors de l’ascension et plus particulièrement de la descente des trois escaliers du second niveau s’avèrent assez déplaisants. Vous avez le vertige ? Optez pour les places du rezde-chaussée !
De l’entrée aux dessertes Ce cru bordelais a un goût de bouchon ! Des tramways pleins à craquer en passant par des voies de circulation saturées (rocade, boulevards… ), accéder aux abords du stade un soir de match est quelque peu compliqué (et ce n’est pas un euphémisme). Du point de vue du tram : pas de changement possible, bien avant le coup d’envoi leur fréquence est au maximum (toutes les deux minutes). Pour ce qui est de la signalétique, mieux vaut être équipé d’un GPS si on ne connaît pas les quartiers du lac. Les panneaux manquent cruellement et leur taille n’est pas des plus conséquente. Bête noire du dispositif de desserte du nouveau stade : l’échangeur numéro 4 de la rocade (au niveau du pont d’Aquitaine). Alors qu’il était prévu de terminer l’élargissement à 2x3 voies de la rocade ouest par cet échangeur, il semblerait que son aménagement devienne prioritaire afin d’être opérationnel pour l’euro 2016. No man’s land Le tour d’horizon effectué, malgré son apparente fragilité et son accès peu commode, le stade est beau et semble adapté. Reste un hic : que faire avant et après le match aux abords du stade ? En effet cet édifice est littéralement sorti de terre, mais celle-ci est bien plate et vide, loin du relief et de l’ambiance citadine de Lescure ou de Chaban. S’il est un autre vide qui risque de poser problème, c’est celui créé par cette grande promenade immaculée qu’est la cursive. Le vent prend plaisir à s’y engouffrer. Tout supporter assidu, sait par avance la difficulté à rester deux heures en position statique par moins de zéro degré sous un vent de nord-ouest en plein hiver. Avis aux frileux, côtoyez le stade par temps chaud !
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ARTS DE L’ ESPACE
ÉLÉGANTE LÉGÈRETÉ
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’esthétique du nouveau stade de Bordeaux est à l’image de la tendance des dernières années : Less is more... Ritournelle incontestée depuis 2010, aucun domaine n’échappe à la simplification de l’apparence et à l’optimisation de l’ergonomie. - Le webdesign fait les frais du flat design (apple), du material design (google) ou du modern UI (microsoft). - La mode est au Frenchcore : simplicité et décontraction. - Le tourisme découvre le luxe éthique : sobre, durable et responsable. - Même la médecine abandonne son more care is better care pour une optimisation de ses soins. Prenant racine dans les travaux de Ludwig Mies van der Rohe (1886-1969) autour du Style International (courant artistique Bauhaus), le less is more envahit nos vies. Ce style répond à un besoin de minimalisme, d’épure et de simplicité. Un retour au naturel et à la sobriété. Quid de l’opulence, des fioritures, des babioles à profusion ? Pour le moment, oui ! Retour au naturel ! Gott stecht im Detail (Dieu est dans les détails) tel est le crédo. Le détail est au centre
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de la réflexion et de la perception. Et étrangement ce détail, c’est nous. On ne peut plus se cacher, et tant mieux ! Soyez nature, soyez vous-même, l’heure est à l’éveil du moi : spontané et sincère. Mais le détail est aussi le fond des choses : le contenu, celui qu’on avait oublié dans les magazines et les sites internet, celui qui se cachait derrière des montagnes d’effets. Débarrassés de leur atours séducteurs, les sites n’ont plus d’autres choix que de mettre la main à la patte et fournir un minimum de fond à leurs articles pour ne pas trop faire sentir le vide. Être simple et léger pour séduire, oui. Mais pour cela il faut une personnalité. Comme disait Jean D’Ormesson (1925 - , écrivain académicien) : « Une certaine légèreté demande plus d’efforts que la pesanteur, les leçons de morale, la
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gravité, l’ennui qui s’en dégage. Mais elle est liée à une certaine grâce, au charme, au plaisir ». Pour vivre heureux, vivons léger ! Libérés des faux-semblants, des menus détails, des marques imposantes, faisons feu des artifices en dehors du 14 juillet. Laissons place au vrai, à l’humain. Sophistiquons nos sms dépourvus de vocabulaire et de mots d’esprit et allégeons nos esprits bien lourds. Riez, courez, fêtez, chantez en toute simplicité car on vous le dit : l’élégance est dans la légèreté !
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ARTS DE L’ ESPACE
PAGES
B
INTERNATIONALES
ordeaux, the capital of the Aquitaine region, is world-renowned for its wine. The Romans planted the first vineyards over 2,000 years ago and the area around Bordeaux is now a major wine-producing region as a result of its maritime climate and calcium-rich soils. Producing some 800m bottles a year and with sales topping €3bn, Bordeaux is a serious contender for the title of the world capital of wine. Bordeaux is equally famous for its classical and neoclassical architecture that has remained practically unchanged for 200 years. While Bordeaux has more listed buildings than any other French city outside Paris, it is still a lively town which retains major trading links as a result of its strategic position on the banks of the Garonne. A 2013 survey concluded that outside Paris, French people considered Bordeaux the best place to live. www.uefa.com
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typical expressions which are really useful and current at work... DIY (do it yourself) IRL (in real life)
apitale de la région Aquitaine, Bordeaux rime avec viticulture dans le monde entier. Après l’installation des premiers vignobles par les Romains il y a plus de 2 000 ans, le Bordelais est aujourd’hui une grande région productrice de vin, grâce à un climat maritime et un sol riche en calcium. Et avec environ 800 millions de bouteilles par an et un chiffre d’affaires de plus de 3 milliards d’euros, elle revendique le titre de capitale mondiale du vin. La ville de Bordeaux est également réputée pour son architecture classique et néoclassique, pratiquement inchangée depuis 200 ans. Si elle comporte davantage d’immeubles protégés que n’importe quelle autre ville française, en dehors de Paris, elle demeure une ville animée dans laquelle le commerce continue à jouer son rôle grâce à la situation géographique de la ville en bord de Garonne. En 2013, un sondage révèle que Bordeaux est élue, derrière Paris, ville préférée des Français où il fait bon vivre. fr.uefa.com
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expressions anglaises vraiment utiles et courantes au travail...
Faire par soi-même Dans la vraie vie
ASAP (as soon as possible)
Dès que possible
FYI (for your information)
Pour votre information
LMK (let me know)
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Tiens-moi au courant
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ONE WORLD Too Many Languages APPRENONS À PARLER ENSEMBLE
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nivers omniscient de notre quotidien. Siège de parole, de repère, de danger, de sécurité, d’émotion. N’est-ce pas l’oreille interne qui nous donne l’équilibre ? Tout n’est ici que question d’équilibre précaire entre les temps de manifestation et les temps de silence, entre intensité et sourdine pour une quête de sensations auditives jonglant entre harmonie et dissonance pour faire renaître chez l’auditeur attentif les plus anciens souvenirs ou l’immerger dans des univers feutrés ou angoissants insoupçonnés. Les sonorités sont comme la mer : berçante ou enragée, harmonieuse ou démontée, enivrante ou dangereuse mais toujours on y revient.
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ZIMOUN
SCULPTURES SONORES ZIMOUN du 10 Avril au 17 Mai art cinétique art minimal éloge de la simplicité lectures aléatoires
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BASE SOUS-MARINE ZIMOUN SCULPTURES SONORES
BASE SOUS-MARINE ZIMOUN SCULPTURES SONORES
FIGURES SONORES ALÉATOIRES Zimoun nous cueille dès l’entrée de la base sous-marine avec un petit dispositif mécanique carré (Cf. photo sur page de droite). Mêlant simples moteurs et micro tambourins, cette structure étrangement esthétique interpelle. Le mouvement d’abord. Ressortant du carré lumineux, ça s’agite dans tous les sens. Rien ne semble coordonné. Puis vient l’essentiel : ce brouhaha incessant des boules de cotons qui dialoguent en tapotant sur les parois. Comme une communication primitive dont on n’aurait pas les codes. On reste alors devant à regarder et écouter. À force de tendre l’oreille, on semble entendre une harmonisation, un ordonnement dans le chaos. C’est là tout le travail de Zimoun : construire une structure séduisante qui fait émerger de son mouvement aléatoire un univers sonore inédit et un voyage sensoriel. Artiste audiodidacte Zimoun est un artiste suisse contemporain né à Berne en 1974. Autodidacte, il vit et travaille à Berne depuis l’an 2000. En 2003, il co-fonde en 2003, accompagné du graphiste suisse Marc Beekhuis, un label nommé Leerraum qui a pour vocation d’être une plateforme d’échange créatif entre artistes, designers et architectes. L’année suivante, il s’envole à Pékin pour une résidence artistique. En 2006, il obtient le prix de la fondation Hablitzel puis part en 2007 pour une nouvelle résidence à New-York en 2007. En 2010, il décroche le prix Ars Electronica, Digital Music & Sound Art avec la mention honorable. On sait peu d’autres choses sur l’artiste qui n’ébruite pas sa vie. Son oeuvre, elle, fait écho tout autour du globe ! Des matières premières pour une musique complexe Du carton, du polystyrène, des tiges métalliques, de petits moteurs, des sacs plastiques… il en faut peu à Zimoun pour développer son art et faire naître la complexité d’une symphonie industrielle. En effet, le nombre fait la force ! De ses monumentales structures telle une foule de jour de soldes émanent un rédordonnement mélodieux. Chaque élément semblant trouver le ton d’un tout. Cet art prend racine dans le bruitisme pour la sonorité et dans l’art concret pour la structure. Partons à la rencontre de cet univers de carton, de tiges métalliques, de sacs plastiques, de boules de coton et de moteur.
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DÉFINITION : INSTALLATION , subst. fém. Concept qui se définit par l’occupation (temporaire ou définitif) d’un espace donné (extérieur ou intérieur) par la mise en situation de différentes techniques d’expression et de représentation ainsi que par le rapport participatif qu’elle implique avec le spectateur.
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BASE SOUS-MARINE ZIMOUN SCULPTURES SONORES
ZIMOUN
SCUPTURES SONORES Matériaux bruts pour structures raffinées : malgré les apparences, ici pas de place pour le hasard. Évoluant dans différentes disciplines, le travail de Zimoun prend sa source dans une approche focalisée sur l’écoute, et tout particulièrement dans le son envisagé comme un vocabulaire de formes qui se prêtent à la création d’installations. En artisan du son, Zimoun sculpte l’espace et ordonne le bruit pour vous offrir une expérience unique !
L’art des bruits Né du manifeste futuriste « L’Art des Bruits » L’Arte dei Rumor (1913) du peintre et compositeur italien Luigi Russolo (1885 Potogruaro - 1947 Cerro di Lavano), le bruitisme ou la musique bruitiste est une noubvelle façon d’aborder le son. En voici un extrait : « La vie antique ne fut que silence. C’est au dix-neuvième
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siècle seulement, avec l’invention des machines que naquit le Bruit. Aujourd’hui le bruit domine en souverain la sensibilité des hommes. » L’artiste dépeint la naissance d’un bruit musical, une complexification du son et de la mélodie. À titre d’exemple, l’intensité discordante qui se dégage de certains orchestres contemporains n’aurait jamais
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été supportée par une oreille, même avertie, du dix-huitième siècle. La généralisation de la machine a ouvert de nouvelles pistes sonores que les oreilles ont adoptées : l’habitude a fait son oeuvre. Du chaos à l’harmonie Pour concevoir l’oeuvre de Zimoun, il faut
considérer le son comme un espace sonore : une sculpture. Il travaille ainsi les ambiances acoustiques afin d’obtenir la représentation tridimensionnelle d’un environnement sonore propice au développement des émotions et du voyage intérieur.
Écho du souvenir Il est dur de ne pas céder à la tentation du souvenir. Lorsque les fines tiges métalliques se percutent entre elles, on y entend la pluie tombant sur les toits, on voyage en nous-même. On se transpose dans ces aprèsmidi pluvieux attendant sous l’aubette que l’orage et le bus passent. D’oeuvre en oeuvre,
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ce sont quelques monceaux de souvenirs, des bribes de sensation qui se réveillent en nous. Une invitation à fermer les yeux et se laisser bercer par le son entêtant qui émane de ces compositions.
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BASE SOUS-MARINE ZIMOUN SCULPTURES SONORES
ART CINÉTIQUE ONDES SONORES art du mouvement et de l’espace où les éléments se croisent, s’entrechoquent dans une chorégraphie aléatoire maîtrisée
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i le son ne vous touche pas, vous ne serez pas insensible ou questionné par les structures que l’artiste vous propose. Le mouvement est à la base de ses conceptions. Tel une suspension d’Alexender Calder, les sculptures en mouvement offrent une autre lecture et perception de l’oeuvre. Une expérience utilisateur Les sons cinétiques ont des qualités spatiales qui font que si on les enregistre et on les rediffuse en mono ou stéréo, on perd ce qui les rend remarquables. C’est donc un art que l’on vit, que l’on expérimente. Une interaction ludique et sensible loin des expositions froides de certaines galeries d’art contemporain. Art à succès L’art cinétique est en vogue, il s’adpate parfaitement aux besoins visuels des réseaux sociaux et apporte sa touche de poésie quotidiennes. L’art cinétique plaît en tant qu’il fascine. Face à ces oeuvres on devient l’enfant regardant inlassablement des tiges de bambous s’entrechoquant mélodieusement sous l’assaut du vent dans l’entrebâillement de la porte. On décortique du regard les mécanismes émettant les sons. On décompose les paysages sonores que l’on entend pour isoler chaque élément. Dans ce jeu des sens on réapprend à entendre et à voir la poésie et la magie du monde qui nous entoure.
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Zimoun n’est pas le seul à exercer ses talents dans les arts cinétiques, voici quelques grands noms dont les oeuvres sont mémorables : Harry Bertoia (1915 Arzene, Italie - 1975 Barto, USA) Designer : La diamond chair (cf. les chaises inconfortables des salles d’attente des dentistes ou autres tortionnaires. L’art d’être assis sur une grille de barbecue et dire qu’on s’y trouve incroyablement bien). Cf. Sonambient Anthony Howe (1954 Salt Lake City, USA - ) Sculpteur cinétique Cf. About Face (Copper, Stainless steel,8 8 »h x 62»w x 60 »d) Théo Jansen (1948 La Haye, Pays-Bas - ) Plasticien Créatures triées sur le volet selon la théorie de Darwin, celles qui s’adaptent le mieux à leur environnement sont retenues. Cf. Myriapodes (PVC et bouteilles plastiques)
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BASE SOUS-MARINE ZIMOUN SCULPTURES SONORES
ART MINIMAL PLURALITÉ SONORE
Art du son Après un siècle de création, les oeuvres sonores se sont diversifiées effaçant peu à peu l’harmonie au profit de l’expérience. Elle compte aujourd’hui autant de courants que d’artistes (on exagère; quoiqu’à peine). Il est alors difficile de définir avec précision l’appartenance ou non d’un artiste à un mouvement. Avis aux curieux courageux : on vous donne quelques éléments de compréhension :
Qu’est-ce qu’un paysage sonore ? Un « paysage sonore » (soundscape en anglais) est un son, ou une combinaison de sons, qui se forme ou qui apparaît dans un environnement immersif. Cf. Luc Ferrari (1929 - 2005), Presque rien, numéro 1 (1970)i
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Qu’est-ce que la musique stochastique ? Mise au point par Yannis Xenakis en 1954, c’est une musique fondée sur le principe d’une définition globale des états sonores successifs en utilisant le calcul des probabilités, d’où le nom courant de musique probabiliste. Cf. Pithoprakta de Xenakis composée en 1955-1956
Qu’est-ce que la musique sérielle ou le sérialisme ? Initiée en 1923 par Arnold Schönberg avec le dodécaphonisme, c’est une musique utilisant une technique de composition basée sur l’utilisation de séries d’éléments musicaux. Cf. Pierre Boulez (1925 - ), 3è sonate. pistes pour y voir plus clair... Qu’est-ce qu’une musique concrète, acousmatique ou électro-acoustique ? La musique concrète ou acousmatique est une musique composée à l’aide de sons enregistrés ou réalisés par synthèse. Tout ce qui utilise la conversion d’un signal acoustique en signal électrique et vice et versa. Elle est l’évolution directe de la musique concrète créée en 1948 par Pierre Schaeffer (1910, Nancy - 1995, Aix-en-Provence) ingénieur, chercheur, théoricien, compositeur et écrivain français. Cf. Pierre Henry (1927,Paris - ) La reine verte (1963) spectacle de Maurice Béjart
Qu’est-ce que la musique minimaliste ? C’est une musique née dans les années 1960 qui se base sur la tonalité avec de courts motifs mélodiques, harmoniques ou rythmiques répétés avec d’infimes variations ce qui provoquent des effets psychoacoustiques chez l’auditeur, comme bercé, hypnotisé Cf. «In C» (1964) créée par Terry Riley (1935, Colfax - ), compositeur contemporain américain et un des fondateurs de ce mouvement. Voir aussi Steve Reich, Philip Glass et John Adams. Quand je les peins, ça n’a aucun sens. Après je découvre des choses auxquelles je me rattache. Comme cette jambe ! Et tout à coup ça s’éclaircit tout seul. C’est comme découvrir la clef d’une énigme policière… Extrait de Blow up (1966) de Michelangelo Antonioni (musique : Herbie Hancok & The Yardbirds)
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BASE SOUS-MARINE ZIMOUN SCULPTURES SONORES
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Pour aller plus loin, partez à la rencontre de quelques instruments rares tout à fait étonnant : Le trautonium de Friederich Adolpf Trautwein qui nous livre une ambiance angoissante de guerre, tel un solo de Jimmy Hendrix (Live at Woodstock 1969) sur l’hymne américain Stars Spangled The Banner où l’on est directement jeté aux avant-postes de la guerre du vietnam. Les Ondes Martenot de Maurice Martenot où comment créer un son venu de l’espace : dialogue avec E.T assuré ! Le thréonine de Léo Sergueïevitch Termen où ébahi on contemple un chef d’orchestre de l’invisible dirigé un chœur d’êtres mythologiques..
À noter : John Cage « 4’33 » : où l’art d’éviter la fausse note ! Kraftwerk « Autobahn » (1974), « Radioactivity » (1975), « The Robots » (1978) : les ancêtres de Daft Punk
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ARTS DU SON
ÉLOGE DE LA SIMPLICITÉ
L
a musique ne fait plus que quelques notes, l’intérieur de nos appartements se vident, le material design s’empare de nos smartphones, notre langue fusionne à l’international, les sms ne s’embarrassent plus de la grammaire (l’ont-ils un jour déjà fait ?) ni des artifices de bienséance... Comme une envie de dire au secours ?! Mais où va-t-on ?! Et si toutes ces tendances n’étaient que le fruit d’un irrépressible besoin de simplicité dans une société où tous les rapports (professionnels, sociaux, familiaux... ) se sont complexifiés, où l’on croule chaque jour sous une abondance de nouveautés (produits, modes, pratiques... ).
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La solution : simplifier pour unifier. Pour s’approprier un monde bien plus grand, il faut raboter les angles, lisser un peu les aspérités, faire disparaître quelques singularités si belles soient elles. Bon d’accord, ça chatouille l’orthofile, ça valorise l’hydrocéphale, ça décapillotracte les mots fléchés, ça fait des crises aïgues aux esprits obtus, mais dans un monde où chacun se sent si petit, ne faut-il pas rappeler que le plus heureux des nains est simplet ? À défaut d’avoir les clefs pour simplifier la société et les institutions, la jeunesse change ce qu’elle peut de ce qui l’entoure.
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Quand les plus vieux auront épuisé toute la fin de l’alphabet à vouloir la définir, ils comprendront peut-être qu’une génération ne se résume pas à une lettre. Ne sont-ce pas les aînés qui voulaient leur transmettre tous leurs mots ? Mais alors que fait-elle ? Plutôt que de vouloir être productive, elle se veut créative. À défaut d’être syndiquée, elle est changeante et adaptable. À chaque fois qu’on veut la plier, telle un ressort elle rebondit. Elle souffle comme elle l’a toujours fait un vent nouveau sur son temps ! Mais si elle inspire la méfiance, elle aspire seulement à la simplicité : un toit, un travail, des amis et des sorties !
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ARTS DU SON
LECTURES
ALEATOIRES 116
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U
ne hirondelle ne fait pas le printemps mais elle y contribue... comme pourrait le dire le fils caché d’Aristote et de Pierre Choderlos de Laclos dans Les Citations Dangereuses. Le printemps et son lot de vertus offrent chaque année la possibilité d’un nouveau départ. Le primus tempus de nos ancêtres ou première saison prend tout son sens. Le printemps c’est l’insouciance et l’espérance, un tremplin pour nos rêves de demain. On visse à ses pieds les dernières baskets magiques dans lesquelles on se voit déjà parcourir des semi-marathons endiablés sur les routes vallonnées de nos campagnes. On se prête au jeu des weekends bronzages sur le bassin d’Arcachon ou dans les Landes. On prépare ses backpacks indonésiens. On dépoussière ses rollers, son longboard, son pignon fixe. On achète même des vêtements hors-soldes pour se démarquer. On s’essaie à des repas végétariens : les légumes, c’est la santé ! On économise en vue de partir : le freegan, c’est sympa ! (Plus free que vegan quand même). Comme dirait Franklin dans Ma Famille D’abord : Ennnfin, brrref ! On tente, on teste, on expérimente, on tâtonne, on s’hasarde, on s’aventure, on cherche... Pour éviter de se répéter, citons nos amis transpyrénéens : « un garbanzo no hace un puchero », en décrypté : un pois chiche ne fait pas une marmite ! Et on le sait. Et c’est ce qui est bon dans le printemps : c’est l’émoi des mois du moi. Un doux mensonge emprunt de rêveries. Mais n’est-ce pas là le plus sain des mensonges annuels. Pendant quelques semaines (quelques mois pour les plus courageux), on prend soin de soi, on active la machine à rêve, on s’offre l’opportunité de réaliser nos désirs ! Même si ça tombe à l’eau déjà si chaude du mois de juillet, on l’aura fait ou du moins on aura essayé ! Alors dans ces quelques jours de printemps restants, on vous soutient dans toutes vos folies passagères, vos tentatives bancales et vos espérances futiles car en somme :
Le printemps, c’est fait pour ça ! au fil des figures
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ARTS NUMÉRIQUES & TECHNOLOGIE
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D
ernier né de la famille des arts et pourtant pas en reste. Tel le petit dernier qui très tôt manifesterait une énergie, un questionnement, une vitalité tant d’esprit que d’expression. Prodige à qui tout semble donné. À peine présenté et déjà adopté. On aime le détester mais il nous captive, on aimerait le suivre mais il court trop vite, on voudrait lui ressembler mais il n’a rien de commun avec nous. Il nous renvoie à nos faiblesses et pourtant nous ouvre de nouveaux horizons riches de possibilités. Il est l’insaisissable et le reconnaissable, le futur et le présent : il est la dernière définition de l’esprit humain.
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CAP SCIENCES
JEUX VIDÉOS, L’EXPO du 16 décembre 2014 au 6 septembre 2015 le game plaît
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CAP SCIENCES GAMEPLAY
JEUX VIDÉOS, L’EXPO du 16 décembre 2014 au 6 septembre 2015
INFOS PRATIQUES Cap Sciences Hangar 20 Quai de Bacalan 33300 Bordeaux Tél. : 05 56 01 07 07 contact@cap-sciences.net www.cap-sciences.net DATES ET HORAIRES Jusqu’au dimanche 6 septembre 2015 Du mardi au vendredi, de 14h à 18h et du samedi au dimanche, de 14h à 19h Nocturnes les vendredis de 18h à 21h, gra-
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tuit pour les 15-25 ans. Pendant les vacances scolaires : Du lundi au vendredi, de 14h à 18h et du samedi au dimanche, de 14h à 19h. TARIFS - plein tarif : 4 euros - tarif réduit : 2,50 euros (-25 ans, demandeurs emploi, étudiants, handicapés, plus de 60 ans, détenteurs de la carte Famille nombreuse) - gratuit pour les détenteurs de La Carte adherent Cap Sciences
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Des jeux d’aventures en passant par les jeux de rôles, les jeux de stratégie et tant d’autres... En 50 ans, le jeu vidéo a gagné toute la société. Il a su s’adapter à chaque évolution technologique et culturelle pour faire de lui le champion du chiffre d’affaire et du divertissement. À l’occasion de l’exposition Jeux Vidéos à Cap sciences, revenons un peu sur son origine, ses mutations et son apport dans la société. Découvrons ensemble les notions de gameplay, de hardware, de point and click et tous les autres termes essentiels à une bonne immersion dans cet univers infini du jeu vidéo.
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CAP SCIENCES GAMEPLAY
retour aux jeux d’arcade // aux origines du jeu
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le retrogaming // simplicité et efficacité ont la côte
une déco cubique // hommage au pixel
un Pong mécanique // jeu vidéo sans ordi
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CAP SCIENCES GAMEPLAY
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ARTS NUMÉRIQUES ET TECHNOLOGIE
LE GAME PLAÎT* * gameplay : expérience utilisateur
E
t nous allons finir cet entretien par un petit jeu... Et oui, c’est nouveau (enfin plus tant que ça quand même). Finis les entretiens froids et sérieux, maintenant on parle de ses passions, de son mode de transport écolo, de son jeux vidéos préférés, on tweet son entrepreneur et on devient ami avec son futur R.H. Le monde professionnel se déride. Qui a dit qu’on ne pouvait pas s’amuser au travail ? Jouer, d’accord, mais cela reste sérieux d’où le nom tout trouvé de serious game. Ça fait jeune pour les vieux et un peu moins démodé pour les jeunes. Une nouvelle définition de la modernité en quelque sorte. Un univers où les jeunes dictent les tendances et les séniors adaptent leur méthode. L’univers professionnel n’est pas le seul concerné par ce nouveau mode d’échange et d’interaction, le monde entier se gamifie <gami-quoi ?>, revenons sur ce terme pour les retardataires :
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La gamification ou ludification (pour les puristes de langue de Molière) est le transfert des mécanismes du jeu dans d’autres domaines, en particulier des sites web, des situations d’apprentissage, des situations de travail ou des réseaux sociaux, dixit Wikipedia. Leurre est au je, pardon, l’heure est au jeu. Les joueurs inconditionnels d’hier sont devenus les acteurs et les consommateurs d’aujourd’hui. Et une chance pour les grandes enseignes, malgré une société et une population en perpétuel changement, une habitude persiste : les gens aiment jouer et restent férus de jeux vidéos. Les avantages de l’utilisation des ressors du jeu vidéo pour les commerces ou employeurs sont nombreux : simplicité de la prise en main, immersion et engagement de l’utilisateur, fidélisation, conversion, amélioration des temps d’exposition, etc. Les rouages sont biens ancrés dans les mentalités et maintes fois testés, de quoi séduire et chiffrer une clientèle qui semblait fuir toutes les dernières approches professionnelles ou commerciales, les fameux 18-35 ans (génération Y et Z).
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La gamification agit comme une pieuvre que l’on dirigerait nousmême sur notre sous-marin. Nous guidons nos propres envie et intentions (auto-ciblage) tout en stimulant notre addiction : un rêve devenu réalité pour les prestataires de services. Nous sommes finalement entrés dans le jeu vidéo que nous avons aidé à créer mais à la différence de Flynn dans le film tron, nous n’en sommes pas les concepteurs. Nous voilà ainsi prisonniers des règles qu’autrefois nous maîtrisions dans un univers que nous regardions sur nos écrans. Si trop de jeu tue le je, que vous ressentez le besoin de jouer pour jouer, sans argent ni publicité, ressortez vos vieilles consoles non-connectées et offrez vous une vraie partie de plaisir où l’enjeu n’est que la simple mais magistrale victoire sans gloire.
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BLOC-NOTES CULTUREL
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U
ne grande ville n’est pas et ne pourrait être sans une vie culturelle animée, des expositions de renoms, des artistes qui s’expriment... Bordeaux sur ce point n’est pas en reste. Nous vous proposons donc dans les pages suivantes de vous donner quelques points de repère pour aborder cette ville si dense.
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CULTUREL
BLOC-NOTES le moment monument bordeaux dĂŠchiffrĂŠe cher lecteur zoom sur Burdigala
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AGENDA SORTIES CULTURELLES
LE MOMENT
P
MONUMENT
artons à la rencontre d’un monument bordelais, vous savez celui que vous voyez chaque semaine, que vous conseillez à vos amis lors de la visite de votre ville, en résumé celui qu’on ne visite jamais mais qui est incontournable ! Cette saison, contemplez la majestueuse tour Pey-Berland qui s’élève au-dessus des toits de la ville depuis près de 670 ans.
- Du haut de ses 66 mètres, la Tour Pey-Berland s’érige au dessus de la ville et de ses plus célèbres représentants (16 mètres de plus que la Grosse Cloche et 12 mètres au-delà de la Colonne des Girondins). - Elle n’est accessible que par les 233 marches de ses escaliers. - La tour est dénommée d’après l’archevêque de Bordeaux Pey Berland (créateur de l’université de Bordeaux) qui en posa la première pierre en 1440.
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- La statue de la Vierge au sommet de la Tour est tournée vers le village de SaintRaphaël (dans le Var entre Saint-Tropez et Cannes), d’où était originaire l’archevêque Pey Berland. - Le premier bourdon (cloche) de la Tour appelé FerdinandAndré pesait 11 tonnes. Fêlé, il fut remplacé par Ferdinand-André II qui avec ses 8 tonnes reste la plus lourde cloche de Bordeaux. Tel 05 56 81 26 25 Fax 05 56 79 21 82
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Ouverture // de juin à septembre, tous les jours de 10h-13h15 et de 14h-18h et d’octobre à mai, tous les jours sauf le lundi de 10h-12h30 et de 14h-17h30 (Dernière visite 30 mn avant la fermeture) Fermé les 1er janvier, 1er mai et 25 décembre. Tarifs // Plein : 5,50 € , Réduit : 4,50 € Groupes adultes : 4,50 € (à partir de 20 personnes) Groupes scolaires : 20 € (30 élèves maximum) Gratuité : Moins de 25 ans (pour les mineurs : en famille et hors groupes scolaires) Demandeur d’emploi avec attestation de moins de 6 mois
BORDEAUX
550
K M DE PISTES CYCLABLES
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DECHIFFRÉE
SITES, MONUMENTS ET MUSÉES BORDELAIS OUVERTS À LA VISITE
PLUS DE
50 000
4 2
SIÈGES DISPONIBLES AU NOUVEAU STADE POUR SUPPORTER LES GIRONDINS
É T U D I A N T S
1 6
3 0 0
ÉTABLISSEMENTS
DONT 90% DES ENTREPRISES ONT MOINS DE 10 SALARIÉS
Q
uelques chiffres clefs ou inutiles pour comprendre sa ville ou briller dans les soirées !
LADUNEDUPILAT
CULMINE À
1 1 5 MÈTRES
306
1 1 5
V
O Ù
I
1
L E S
L
ÈRE
H DE SOLEIL CET HIVER
L
E
F R A N Ç A I S
AIMERAIENT VIVRE
SELON UNE ÉTUDE DE L’OBSERVATOIRE DU BONHEUR, C’EST DIRE !
4455 HECTARES
SUPERFICIE
BORDEAUX
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57 828 H
E
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A
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BORDEAUX MÉTROPOLE
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AGENDA SORTIES CULTURELLES
CHER LECTEUR
T
oi, lecteur attentif de Burdigala, vaillant ami des mots et de la culture, toi qui est parvenu à la fin de ce numéro, ce texte t’es dédié. Car, quel beau combat que celui des lettres quand les nombres font loi et que les discours quotidiens sont chiffrés. Pour stimuler tes neurones impatients et avides de connaissances, il nous faut transcrire les émotions, les réflexions, les sensations, les actions (et tant de mots en -ion). Dans ce travail permanent et sans routine, nous plongeons dans un océan de données plus ou moins accessibles, nous surfons sur les dernières tendances pour mieux les comprendre et nous nageons agilement de musée en galerie d’art, de vernissage en exposition, à la
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rencontre de ceux qui font l’histoire culturelle de notre ville. Lorsque nous apercevons le sujet qui nous semble pertinent, nous nous jetons directement dans nos carnets pour vous en faire part et vous donner l’envie de le découvrir. Tant d’encre coule pour atteindre le fond du sujet ou de la pensée et espérer enfin accrocher votre âme de lecteur. Merci donc à toi, chevaleresque aventurier de la plume qui parcourt ces lignes inédites à la recherche de sensations et de connaissances nouvelles. En quêteur de terrains inconnus, tu te risques à prendre ton précieux temps à lire et/ou relire ces dossiers culturels, ces archives pour y trouver les informations que tu recherches, peut-être en vain. Pour ce glorieux et courageux essai, traduisant une témérité indéniable, nous ne saluons bien bas du haut de notre modeste bureau. Nous te remercions enfin de nous avoir laissé une chance de te faire partager notre univers ! Encore merci à toi !
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