Burdigala Magazine #1 Complet // Bordeaux

Page 1

magazine i art i culture i communication i bordeaux

Images numero 1 - hiver 2015




4

une ville en fete le nouveau cru 2015 les grands millesimes un vin nouveau venu d asie les medailles bilan definitif

angouleme libere l expression

festival de la bd

SOMMAIRE

autour de l’image

l exposition la metamorphose poetique biographie c.v. l anamorphose dans tous ses etats l influence poetique

investit la base sous-marine

georges rousse

s-m .ART l art triste engage l art content pour rien l art a la derive

le capc narre l anti-art

IMAGE EN mouvemenT

2 1

l entretien avec nigoull art psyche gluant color-rions

l artiste en avant

nigouLl

4 3




festival de la bd une ville en fete le nouveau cru 2015 les grands millesimes un vin nouveau venu d asie les medailles bilan definitif




une ville en fete le nouveau cru 2015 les grands millesimes un vin nouveau venu d asie les medailles bilan definitif

festival de la bd

nouveaux crus 2015 Un goût de bouchon Disons-le ça bouchonne ! Après les fortes intempéries de début janvier, la France s’est enlisée dans la boue ! En résulte une pelletée de nettoyeur à l’entrée de chaque pavillon. Ce millésime-ci a un goût de bouchon ; pas celui qui nous amuse et qu’on retrouve au bout de la carabine de l’enfant. Plutôt celui qui ternit le long travail mis en place pendant des années, celui qui vient briser l’alliance des saveurs diverses, celui qui rompt l’équilibre du bouquet : cette année les vendanges sont amères. Angoulême célèbre la bande dessinée toute l’année. Il n’est pas rare au détour des rues de croiser des créations temporaires d’artiste en herbe ou simplement quelques tentatives d’expression. Chacun y délivre son message, son humeur pour des murs hauts en couleur. Cette année Angoulême est définitivement Charlie. Conjugué à tous les temps, sur tous les supports et dans tous les discours. Le vaisseau amiral de la bande dessiné prend les commandes à l’avant poste pour relayer au monde entier l’engagement qui est le sien : liberté, indépendance et expression.

10

Le reflet n’est plus le même, le miroir de l’impertinence s’est brisé et on a signé pour 7-1 de malheur ! L’atmosphère d’Angoulême était comme plombée cette année, un arrière-goût amer à tous les étages. Le FIBD était définitivement Charlie. De la rétrospective improvisée dans le musée de la BD grâce à l’apport de collectionneurs ou donateurs privés à l’édition d’un recueil illustré « La BD est Charlie » en passant par les grandes banderoles, les affichages de toutes sortes. Les unes de Charlie placardées un peu partout dans la ville, la création d’un nouveau prix Charlie Hebdo de la liberté d’expression décerné symboliquement pour la première fois aux dessinateurs Wolinski, Charb, Honoré… impossible de passer à côté du soutien unanime du monde de la BD. Première conséquence : Des fouilles de sécurité ponctuent le cheminement de votre parcours. Ouverture de sac, présentation du bracelet, bonhomie de circonstance … mieux vaut opérer de manière neutre et rapide pour ne pas risquer de perdre un temps précieux dans ce temple de l’illustration. Deuxième conséquence : Une fréquentation en hausse de 45 % pour le musée de la BD en janvier février, l’exposition se tenant jusqu’au 8 mars. Le choix était fait, cette année Angoulême fête l’humour pas la guerre.

autour de l’image




Watterson : la fraîcheur en bouche Calvin et hobbes de Bill Watterson (56 ans). Bain de jouvence à chaque ouverture, bulle de fraîcheur qui titille la mémoire de notre enfance. Grand absent sans surprise du salon, a enfin le droit à une rétrospective de son indétrônable oeuvre. Fuyant les récompenses comme les sollicitations ou les voyages : personne ne fût étonné qu’il décline l’invitation. L’auteur absent, n’en reste pas moins une exposition assez riche, classée par thème qui offre un bon aperçu de ses quelques années de travail. L’exposition s’adresse avanttout aux nombreux fans de Calvin et de son tigre en peluche anthropomorphe. En effet, le classement par thème, sur des petits formats n’invite guère à la découverte …

Tanigushi : le subtile dosage Première grande rétrospective en Europe intitulée « L'homme qui rêve »,. La quiétude qui émane des rêveries des planches de Tanigushi ainsi que la maîtrise d’une ligne claire et de compositions éloquentes forcent directement l’admiration. Son succès en France a ouvert la voix à la reconnaissance du manga en tant qu’art « respectable » . Grâce à lui, les français ont pu voir la diversité de style qu’offraient les mangaka (dessinateur de manga). Ne restreignant plus cet art aux seules diffusions du Club Dorothée (pour les plus jeunes : Grand trust télévisuel pour enfant des années 80-90). Taniguchi est à l'honneur dans cette 42ème édition. Plusieurs conférence lui sont consacrées. Les deux étages du vaisseau Moebius accueillent pour l'occasion une immense exposition articulée autour des différents thèmes qui transpirent dans tous ses ou-

ce que je voudrais dire à cet enfant si je le rencontrais… Étudie davantage, sois plus curieux des choses, plus ouvert aux autres

vrages : les grands espaces et la nature, la relation profonde aux racines, aux origines, à la famille, l'art de la narration paisible et le sens de l'écoulement du temps. L'exposition offre aux regard des visiteurs de magnifiques aquarelles de couleur et elle reprend de nombreuses épreuves noir et blanc. Les oeuvres les plus emblématiques ont droit à leur espace dédié : Le Gourmet avec une mise en avant des plaisirs de la table, Icare et son onirisme aérien. Tout au long du parcours on retrouve notamment les dessins de Quartiers Lointains, Le Journal de mon Père, L'Homme qui Marche, La Montagne Magique, Les Gardiens du Louvre ... Tant d'oeuvres dans lesquelles vous pouvez vous plonger les yeux fermés. Chaque album est un voyage dans le temps ou dans l'espace. Pour compléter la rencontre avec cet auteur le film inspiré de Quartier Lointain est diffusé, , les études à l'aquarelle de Venise pour une campagne de Vuitton et des pages d'un surprenant album SF. Si vous n'avez encore rien lu de Taniguchi (quelle chance !), courez à la bibliothèque, à lui seul il vaut largement le prix d'un abonnement à la bibliothèque municipale ! autour de l’image

13




16

autour de l’image

une ville en fete le nouveau cru 2015 les grands millesimes un vin nouveau venu d asie les medailles bilan definitif

festival de la bd


BD édéistes

écorés

Fauve d’or L’Arabe du futur, Riad Sattouf Grand Prix du festival Katsuhiro Otomo Prix du public Cultura Les Vieux Fourneaux, t. 1 : Ceux qui restent, Paul Cauet et Wilfrid Lupano Prix spécial du jury Building Stories, Chris Ware Prix de la série Lastman, t. 6, Balak, Michaël Sanlaville et Bastien Vivès Prix révélation Yékini, le roi des arènes, Lisa Lugrin et Clément Xavier Prix Jeunesse Les Royaumes du Nord, t. 1, Clément Oubrerie et Stéphane Melchior Prix du patrimoine San Mao, le petit vagabond, Zhang Leping Prix Polar Petites coupures à Shioguni, Florent Chavouet

autour de l’image

17


une ville en fete le nouveau cru 2015 les grands millesimes un vin nouveau venu d asie les medailles bilan definitif

festival de la bd

Bilan definitif Avec un mois d'écart telle une vendange tardive, le festival de la bande dessinée d'Angoulême marque la fin d'une année et le début d'une autre. C'est l'occasion de faire un peu de ménage dans les rangs de la bande dessinée et d'établir un bilan de santé annuel. 2014 fut une année mitigée. Ce qui ressort principalement des chiffres ce sont : des parutions en hausse mais des tirages en baisse. Symbole même d'une bonne santé créatrice mais de la difficulté de produire un travail papier quand le numérique envahit tous nos espaces de vie et que nos bonnes vieilles bibliothèques poussiéreuses se rangent dans une tablette tactile rutilante. Pour rentrer dans les détails, l'année passée, on dénombre : 5410 titres publiés (+4,64%) dont 3946 nouveautés, 98 séries tirées à plus de 50000 exemplaires dont 75 franco-belges, un recul des ventes de 0,7% (sur les trois premiers trimestres), un monopole des grandes maisons : Delcourt, Média-Participations et Glénat couvrant 36% des parutions. La France crée. Les auteurs sont prolifiques mais les métiers de dessinateurs, scénaristes, illustrateurs, coloristes, graphistes ... malgré leur succès peine à dégager des richesses. En France, 1421 auteurs arrivent à vivre de la B.D. ce qui est peu compte tenu du nombre tentant leur chance. Ce salon-là, plus que les autres, était une occasion de renouer le contact avec les indépendants, de les interroger sur leur métier, leurs perspectives d'avenir, leur vision du statut et il n'aura pas manquer ses promesses. Le FIBD en chiffre, c'était plus de 350 rencontres, conférences, expositions et projections,12 expositions majeures et 275 éditeurs en boutique. Après ces quatre jours de discussions, de découvertes, de partages et de stimulation, il ne nous reste plus qu'une envie : celle de très vite y retourner pour y retrouver l'ivresse assurée d'un nouveau cru jb toujours millésimé.

18

autour de l’image




IMAGE EN mouvemenT s-m .ART l art triste engage l art content pour rien l art a la derive




s-m .ART l art triste engage l art content pour rien l art a la derive

IMAGE EN mouvemenT

Ar T

près avoir lu ces quelques lignes, vous devez être un brin sceptique ? Encore des enfileurs de nouilles ! On ne va pas y aller par quatre chemins, chez Burdigala, on n’est pas vraiment fan (et c’est un euphémisme) ! appels liminaires : le tout ne représente pas le chacun. Certains artistes valent réellement le détour mais ici nous nous intéresserons principalement aux dérives qui nous laissent le plus souvent au bord de la route de l’Art et de temps à autre nous donnent une très grande envie d’appeler un service psychiatrique pour les encadrer oujours prêt ? Alors qu’en est-il ressorti de cette exposition au CAPC ? Bah disons que vous vous retrouvez dans une pièce froide où l’utilitarisme confère à la discipline. Bien assis pendant une heure vingt : vous écoutez parler une professeure d’histoire de llllaaaaarrrtttt à la voix discrète sur fond de powerpoint avec quelques extraits vidéos de mauvaise qualité. N’y allons pas de main morte : faut être un peu fou ou masochiste pour s’y retrou ver un jeudi en début d’après-midi (A Burdigala on plaide coupable pour les deux !)

On a vu ... une femme ... tentant de se mouvoir dans une allée avec des cages à oiseaux aux mains et aux pieds

Qu’a-t-on entendu ? Mais qu’a-t-on vu ?

Dans ce genre d'exposition on n'est jamais déçu, il y a toujours une part d'inventivité dans l'absurdité humaine. Celle-là, n'y a pas coupé. Mais alors qu'avons-nous entendu ? … ce qu’on a pu. Un micro n’aurait pas été négligeable. Vu ? … une femme s’enfermant dans un placard ou se scotchant les yeux et la bouche devant un miroir avant de se mettre du rouge à lèvre. Mais aussi ... une autre femme tentant de se mouvoir dans une allée avec des cages à oiseaux aux mains et aux pieds. Quoi d’autre ? ... une femme toujours (ce n’est pas toujours la même !) se cousant un fil au pied pour écrire ‘made in brazil’. C’est tout ? ... sans oublier celle qui s’enroule le visage de grillage … La liste pourrait être encore plus longue ... Si vous voulez voir pour savoir ou par curiosité malsaine, on vous livre les coupables : Lygia Clark, Leticia Parente et Sonia Andrade.

24

autour de l’image



s-m .ART l art triste engage l art content pour rien l art a la derive

IMAGE EN mouvemenT

C

omprendre. S’il est les bouches encore s’agit bien de ce verbe cache derrière l’acte, sition, trouver l’orientraîné cette créa-

T

el est le grand défi de la compréhension de l’art conceptuel contemporain qui prend ses racines ... vous me le donnerez pour mille : dans les années '70 (pour ce qui est du Brésil).

Back to the seventies Les années 70' sont le berceau de plein de bonnes choses : la main gauche de Jimmy Hendrix, la voix éraillée de Janis Joplin, l'invention du rayon X même s'il n'y en avait pas besoin pour déshabiller les jean et jeanne de l'époque, la loi Veil sur l'IVG, les premiers ordinateurs personnels, le jeu Pong ... mais cette décennie, c'est aussi deux chocs pétroliers, l'essor des dictatures partout dans le monde, l'invention de la carte bleue et ... la démocratisation de l'art performance ! L'art contemporain pour les nuls Exceptionnellement le CAPC nous propose le secours d’une professeur d’histoire de l’Art. L’occasion idéale de remettre les compteurs à zéro, de se refaire des présentations dignes de ce nom. Retroussant les manches de mes neurones mal fagotés, je décide d’affronter mes doutes, mes peurs, mes incompréhensions. Zouh, une consultation quasi gratuite (3€) chez le psy des artistes. Achevons là le suspens, disons le clairement, je n’ai pas été déçu du voyage en absurdie égocentrique sous fond de justification politico-militante.

Un art con plaît Tout dans cette forme d’art semble oublier le spectateur alors que l’artiste ne s’est jamais autant donné en spectacle. L’aspect technique de la réalisation semble avoir été confié à un enfant colérique de cinq ans. Confronté à ces manifestations, l’art en ressort (peu grandi) affaibli, comme privé de sa complexité et de l’effort. Nous voilà face à des enfants capricieux et fainéants qui pensent réaliser une oeuvre importante car ils ont l’attention de toute l’assistance (dont ils auraient fort besoin). Un homme ivre urinant dans la rue serait-il un artiste conceptuel contemporain ? Le problème est bien là : c’est l’artiste qui semble conceptuel plutôt que son art. Reste que ça plait au bourgeois qui sort de son salon une fois par mois pour aller compter les profits de sa galerie. Bon je vous laisse ici, je vais faire un tour à la galerie des Beaux-Arts pour me détendre un peu les neurones et réhabituer mes yeux aux douces couleurs du pinceau... jb

H

istoire de ... Références inutiles (pour les coups-rageux) :

John Cage (crée les Happenings) Georges Brecht (crée les Events) Yoko Ono (crée Fluxus et accessoirement John Lennon) Chris Burden (aime se faire tirer le portrait, cf. « Shoot » 1971, ) Yves klein (Anthropométrie, schtroumpfettes bleues sur rectangle blanc) Otto Muehl, Hermann Nitsch (Actionisme Viennois WTF! J.C. revient parmi les tiens) Carolee Schneemann (Body-Art l’art s’enfile)

26

autour de l’image



s-m .ART l art triste engage l art content pour rien l art a la derive

IMAGE EN mouvemenT

L’ART a LA DeRIVE « Tu t’en vas à la dérive Sur la rivière du souvenir Et moi, courant sur la rive, Je te crie de revenir Mais, lentement, tu t’éloignes Et dans ma course éperdue, Peu à peu, je te regagne Un peu de terrain perdu. » L’art serait-il en pleine noyade ? Comme Gainsbourg le chantait si tristement bien, cette dérive n’est pas tant dans les apparences que dans l’éloignement. L’art ne se meurt naturellement pas car il est une composante indissociable de la nature humaine. Seulement là où on la voit, où on entend parler d’elle, ce n’est plus que dans « les salons lustrés aux lustres vénérés» où elle se pavane comme une aristocrate ivre au bras d’un marchand. Cela doit-il être ? Cela est. L’art est méconnaissable car il n’est plus reconnaissable par son public. L’exemple le plus saisissant étant le cas de Anna Macchi, femme de ménage du musée de Bari (Italie) qui a confondu deux installations d’Art Contemporain avec des déchets, et a tout jeté à la poubelle. Mais il en est de l’Art actuel comme de toute manifestation : que la partie immergée de l’iceberg (cathédrale sans religion de l’hiver éternel). Pour retrouver de l’humain dans les oeuvres, il faut aller où il se trouve, sortir des sentiers battus, rebattus puis abattus. Arpenter les rues pour rencontrer la jeunesse créative, reprendre le chemin des cafés où siège bon nombre d’expositions temporaires, échanger avec son voisin pour découvrir ses dernières trouvailles culturelles ... L’art est un enchantement de tous les instants offert à l’humain par l’humain. Alors éteignez votre ordinateur, allumez vos esprits et repartez à la rencontre de votre ville. jb

28

autour de l’image



© Philippe Vermès - Portrait de Georges Rousse


georges rousse l exposition la metamorphose poetique biographie c.v. l anamorphose dans tous ses etats l influence poetique


32

georges rousse l exposition la metamorphose poetique biographie c.v. l anamorphose dans tous ses etats l influence poetique

GeorgeS

Rousse

ESPACE(S METAMORPHOSE

POETIQUES

autour de l’image


S)

ES

Un pari audacieux et toujours gagné. Faire d’un lieu abandonné et malmené par le temps, un espace de renouveau des enjeux esthétiques et des perspectives : telle est la quête de G.R. Une perte de repère À la vue de ses oeuvres nos repères sont bousculés. Le temps est suspendu puis il semble reprendre son cours quelques instants par la force des couleurs et des compositions malgré la désuétude de l’environnement proche. L’espace se redessine, prend une nouvelle valeur, s’ordonne selon nos mouvements pour en venir enfin au point d’origine de l’oeuvre et ainsi au point final de l’auteur. La poésie de l’oeuvre, le temps d’une métamorphose s’empare des lieux pour donner un dernier mais rafraîchissant souffle dans cet espace amené à disparaître. Une démarche artistique La présentation faite aux bordelais (lancée à l’occasion de #Agora 2014) s’articulent autour de trois oeuvres : La cellule C1 : à l’entrée de l’exposition, une représentation monumentale de trois symboles géométriques simples (carré, rond, triangle) et noires apposées sur le béton de la base sous-marine dénommée C-One. Toutes trois faisant référence selon l’artiste à l’iconographie tibétaine (Cf. Stupa, un mouvement spirituel …) La salle des plots : après avoir parcouru l’exposition, un cercle rouge vif vient cueillir les visiteurs offrant un saisissant aplat de couleur tonifiant. La structure de la pièce atypique devient un lieu ludique et attrayant. G.R. arrive à faire naître de la froideur architecturale une chaleur esthétique. La salle des carrelages : l’oeuvre la plus représentative quoique montée de toute pièce, nous offre au regard un bunker rouge percé d’un triangle. Le contraste lumineux du blanc et du rouge, soutenu par le rappel de la structure de la base sous-marine, apporte une relecture du passé de l’édifice. Cette oeuvre constitue un ultime rappel d’une construction endeuillée par le travail forcé de milliers d’espagnols pendant la seconde guerre mondiale. Cet ouvrage est aussi et surtout le moteur d’un renouveau, un rouge emprunt de vie qui fait rebattre le coeur du lieu d’exposition.

autour de l’image

33


l exposition la metamorphose poetique biographie c.v. l anamorphose dans tous ses etats l influence poetique

georges rousse

ESPACE(S) METAMORPHOSES

POETIQUES

Ce projet a la force d’être visuel et esthétiquement simple, de faire du spectateur un acteur, d’être accessible à tous et de se jouer de notre oeil physique et littérale. Ce qui le distingue de Felice Varini, c’est la volonté de mettre la photographie au centre de l’oeuvre et l’éphémérité dans laquelle elle s’inscrit ...

Geor

geS

Rou sse 34


L’espace temps

S’approprier la mémoire des lieux

les formes primitives

Le temps s’arrête lorsque l’on découvre ces lieux perdus, inhabités et désenchantés (anciennes casernes, usines ...) et pourtant on le voit bien, le temps fait son oeuvre. C’est là la source de l’invitation au voyage spatio-temporel de G.R. Nous amener à comprendre, interroger, recomposer et investir le temps et l’espace. Après une telle exposition tout revêt un sens nouveau, tout est en mouvement, en métamorphose. La poésie se met en place et ne reste alors que vous contemplant le monde : écho de la volonté de l’artiste de vous immerger dans les premiers instants où il se retrouve seul face à l’immensité architecturale d’un espace.

Simplifier pour révéler En réponse à la complexité des lieux en mutation, G.R. compose avec des formes simples et nettes qui tranchent avec l’environnement délabrés. La forme qui se retrouvera au centre de la futur anamorphose vient souligner l’étrangeté de sa réalisation. Le regard est absorbé par ces formes primitives : rond (harmonie, protection, mouvement), carré (sédentarité, stabilité) et triangle (ascension, spiritualité, existence). Passés les premiers ressentis, l’observateur décompose la photographie qui s’offre à lui et (re-) découvre les lieux et leur structure. G.R. simplifie pour faire entendre la complexité.

L’empreinte photographique toucher les lieux pour imprimer les memoires

Passer le témoin pour relayer l’information : G.R. fige dans ses photographies la beauté éphémère d’un lieu puis nous restitue sous son angle sa vision esthétique d’un monde qui n’est déjà plus.

Éveiller les sens et les lieux

les couleurs vives

Quand il ne se contente pas du noir et du blanc, G.R. peint avec des couleurs primaires et vives : le bleu ou le rouge (accessoirement le jaune et le vert). En véritable coloriste, il joue de sa palette pour faire jaillir les formes, les couleurs et mener le spectateur là où il veut.

autour de l’image

35








l exposition la metamorphose poetique biographie c.v. l anamorphose dans tous ses etats l influence poetique

georges rousse

influence poetique Georges Rousse puise son inspiration chez les plus grands poètes et penseurs contemporains dont les deux représentants les plus influents pour son travail sont Philippe Jaccotet (1925 - ) et André du Bouchet (1924 - 2001) qui questionnent les notions de présence et de lieu allant jusqu'à utiliser les espaces entre les mots pour donner corps à l'absence (voir le dernier poème en bas de page). Profitez de ce petit florilège de poèmes et en prime une citation de Gaston Bachelard bien à propos.

« Le temps est une réalité resserrée sur l’instant et suspendue entre deux néants. Le temps pourra sans doute renaître, mais il lui faudra d’abord mourir. (…) L’instant, c’est la solitude... C’est la solitude dans sa valeur métaphysique la plus dépouillée. » Gaston Bachelard, L’Intuition de l’instant, « biblio essais » Stock, 1931, 1992, p. 13 « Dans l’ombre et l’heure d’aujourd’hui se tient cachée, ne disant mot, cette ombre d’hier. Tel est le monde. Nous ne le voyons pas très longtemps : juste assez pour en garder ce qui scintille et va s’éteindre pour appeler encore et encore, et trembler de ne plus voir. Ainsi s’applique l’appauvri, comme un homme à genoux qu’on verrait s’efforcer contre le vent de rassembler son maigre feu... » Philipe Jaccottet, L’Ignorant, Le travail du Poête p 37 « Je n’aime que ce qui se prête à être supprimé, à être retranché. Et j’enlève ce que j’aime » André du Bouchet, Une lampe dans la lumière aride p.210

« Pourquoi reprendre ce qui est – et qui est perdu. Rien n’est alors perdu. où je disparais, n’est perdu – ou la perte, comme source , en avant de moi toujours. le recoupement - »

Rien,

André du Bouchet, inédits publiés dans la revue Europe n°986/987 Juin-Juillet 2011 p 64

42

autour de l’image




nigouLl l entretien avec nigoull art psyche gluant color-rions



comment vois-tu la suite ?

projets, collaboration, recherches

Je crée des espèces de "tas" de personnages qui s'ajoutent les uns aux autres, se mélangent, se rencontrent ...

Continuer à participer à des fanzines, réaliser des couv’ de magazine, faire des soirées impro’ ou du live art. Conserver un maximum de projets pour continuer à me faire plaisir.

quelle forme d’expression preferes-tu ? performance, body art, serigraphie Toute ! Dans le désordre : la sérigraphie, le dessin, la inogravure, le bodyart, le chant diphonique, la customisation de meubles au Posca, la personnalisation de skate, l'encre de Chine ...

autour de l’image

47






nigouLl

l entretien avec nigoull art psyche gluant color-rions

jeu de couleur Ressortez vos vieux crayons de couleur, vos feutres et buvards ... Nigoull s’est prêté au jeu du dessin participatif. Alors retroussez vos manches et venez habiller ses dessins de vos plus chatoyantes couleurs. Une fois fini, ne gardez pas votre chef d’oeuvre pour vous, venez le partager sur la page facebook de Burdigala. Le dessin le plus apprécié sera la nouvelle couverture de notre page. Soyez créatifs et inspirés ! Une petite citation de votre cru sous le dessin sera la bienvenue. Vous n'avez sous les yeux que la version numérique ? Une impression de la page et le tour est joué ! Retrouvez une deuxième illustration à personnaliser page 81. A tout de suite sur : www.facebook.com/burdigalamagazine

52

autour de l’image




cite du vin tour d horizon lres reperes clefs la ccv au scanner le sens divin


cite du vin

tour d horizon lres reperes clefs la ccv au scanner le sens divin

Vin

C’est quoi ? Ça représente quoi ? Ça sert à quoi ? Combien ça coûte ? C’est pour quand ? Et pour combien ? On pourra y faire quoi ? Le port de la lune se transforme. Véritable laboratoire des idées architecturales, les projets les plus ambitieux (voire douteux) ont ici leur place. C’est pour cela qu’on pu voir s’ériger, toute voile dehors, ce bien gonflé phallus architectural. De quoi concurrencer Le Nouvel et ses constructions de même inspiration quoique plus vigoureuse. Il n’aura pas fallu longtemps pour couler ce bronze-ci. Une telle matière ne prenant sa véritable apparence qu’après un certain temps en extérieur, nous suivrons de près sa maturation

56

sûr Vin

C’est quoi ? A la croisée des mondes et des civilisations, cet établissement ne sera ni un musée, ni un parc à thème, il se veut être un carrefour entre les définitions, les populations, les pratiques et les visions du vin dans son sens le plus large La Cité des Civilisations du Vin aura en elle-même pour mission de faire valoir la ville sur trois points essentiels : culturel, touristique et économique. Les présentations étant faites, plongeons nous dans le vif du sujet. Pour l’aspect réalisation technique : le bâtiment imaginé par le cabinet d’architecture XTU et dont l’élaboration de la scénographie a été confiée aux bons soins de Casson Mann Limited, la construction est à la charge d’un sous-groupe de Vinci avec l’aide d’un outil de modélisation de SNC Lavalin (le Bim autodesk revit). Et BIM dans ta façade ! Outil de conception et de projection permettant la modélisation de pièces uniques et adaptées aux contraintes de vent et structurelles Outil de prévision et de prévisualisation pour concevoir des bâtiments à l’architecture complexe et coût optimisé. Ça représente quoi ? La forme de la CCV représente l’âme du vin, le vin tournant dans le verre, elle est l’évocation même de ce qui ne peut s’exprimer dans le vin.. Ça sert à quoi ? La CCV va-t-elle influencer le rayonnement de la ville à l’international ? Grâce à cette structure, Bordeaux s’inscrit définitivement comme le fer de lance de Great Wine Capitals Global Network (réseaux des capitales des grands vignobles) Le bâtiment sera conçu pour recevoir des touristes dans huit langues différentes ce qui ouvrent les oppor-

autour de l’image



cite du vin

tour d horizon lres reperes clefs la ccv au scanner le sens divin

rsu e T on AC nstructi re

co itectu e CI : h VIN U : arc graphi XT scéno nique : tech NN MA : étude SN SO N LEF 11 C CAS LAVALI 20 t TES SNC oje DA t-pr 12 n a v 20 e, a n uiss q utio s l ,e po l 013 e é r v d 2 u on, d’oe ux oliti tre ava 4 m î r é a t d , s m e 201 mis ut d per nts déb , s loita 15 re p ff x ’o e 20 el d des 6 app ace l 201 l p i r n v ee na mis re e u t r gettal e v d u ro bu oût to e pou ill e :c l a d’€ ur la v at fin s e n s o n illio pha ût p écé 81 m d’€ : co d’€ : m ement nc ns ns illio millio é : fina m 6 1 v 1 3 pri 19% | lic pub % 1 8

s s e n d o i e t t i a C ilis v i c n i v u d 3

et 2

m

iniu

um

’al 00 d

ollé

lé c

r el e pou res de verr totale ois lam n f a f b i x e par ch nneau surfac nte en tes)

ie nom

l’éco

c pa de rpe dire s 850 50 m2 la cha ar an e bé 13 3 arcs de teurs p (retom és i nov s s 0 i é o r r e 23 000 v d’eu aine visit 425 illions oiur la ne urb 40 m gues p s de zo n e 8 la hectar 2 6 1 nt

e timm a b iu

itor Aud édère nente ein) a s Pl p Belv perm raire T iv. o o (Equ Exp temp n o i o ct Exp is- urablesconstru o l d s p la ememploi is pour 0 o 75 empl 600

58

le

loca


À bâtiment exceptionnel, invités de prestige ! La tâche était ardue, il fallait trouver des grands noms du monde du vin pour asseoir l'aura de prestige de la CCV . Et pour ce faire, l'équipe en charge du projet n'a pas boudé son plaisir. Elle s’est offert les services de deux VRP du vin pour gagner en crédibilité (véritables monuments à eux seuls) : Robert Parker pour séduire les institutions. Véritable icône du milieu oenologique qui a mis un terme à sa carrière en 2012 après des décennies de travail exigeant au service du vin. Il a mis en place tous les critères actuels de notations, d’estimation, de conception du vin. Authentique père de l’oenologie moderne, à 68 ans il apprécie toujours autant le vin français (côte du rhone, Vallée de la Loire, Alsace) et reste l’autorité incontestable du milieu. Son système de notation est basée sur une note entre 50 et 100 sur 100 (soit 50 points de base plus un nombre de points sur 5 pour la robe, 15 pour le bouquet, 20 pour la longueur en bouche, 10 pour le potentiel d’évolution) Pierre Arditti pour séduire les foules. Atout charme et sensibilité, c’est l’épicurien érudit par excellence. Du haut de ses 71 ans de charisme il saura séduire les coeurs, éveiller les sensations et les esprits. Depuis des années il se constitue une cave personnelle conséquente et aime à déboucher une bouteille selon les humeurs et les invités : car pour lui le vin : c’est du partage. Pour lui faire plaisir : une bouteille de côte du Rhône M. Chapoutier fera parfaitement l’affaire. Sûr que la complémentarité de ce duo unique saura séduire les foules les plus diverses et faire naître dans ce lieu singulier l'âme du vin. Les p i o n s sont en place, ne reste plus qu'une s e u l e chose : attendre le début de la partie pour voir si l'accueil du public sera des plus chaleureux comme l'est l'âme du vin bordelais ...

autour de l’image

59


cite du vin

tour d horizon lres reperes clefs la ccv au scanner le sens divin

CITÉ

DES

CIVILISATIONS DU

01

EXPORTATION

DU VIN FRANÇAIS DANS LE MONDE

ENJEUX CULTURELS Valorisation du patrimoine au travers de l’histoire, des sciences de la vie, de l’ethnographie, de la littérature, des arts et des sens.

Malgré une baisse des exports de près de 3%, la filière viticole reste le troisième poste excédentaire de la balance commerciale derrière l’aéronautique et les parfums et cosmétiques. Il s’est vendu 143 millions de caisses de vin français pour un montant total de plus de 9,5 milliards d’euros. USA (+ALENA)

ENJEUX TOURISTIQUES Développement de l’attractivité du site et de l’oenotourisme au profit des acteurs locaux. Accessibilité à tous les publics (multilangues, multimodales, accès handicapés ...)

04 RENOMÉE MONDIALE S’appuyant sur son histoire et son rôle économique dans le vin. La récente métropole de Bordeaux vise le million d’habitants et le statut de capitale du vin incontestée.

60

47%

22%

12% 63%

23%

UE

9%

Amérique

39%

2%

Afrique de la production de vin est consommée hors-UE

répartition de la consommation mondiale

du vignoble mondial se trouve en Chine

PROGRESSION

USA (+ALENA)

Asie / Océanie

DU PROJET À LA CONCRÉTISATION

janvier 2011

1%

25% 2012

2013

66%

75% 2014

2015

85%

UE 28

ASIE

60% Le vignoble européen couvre 60% de la surface mondiale viticole et la France à elle seule 10% avec 755000 hectares.

3,9 milliards Les États-Unis sont encore les premiers importateurs de vin avec 3,9 milliards d’euros d’achat en 2014.

1er

Aperçu rapide de l’avancement de la CCV

99% 2016 avril

ASIE

03

18%

EUROPE

02 ENJEUX ÉCONOMIQUES Création de richesses et d’emplois pendant la construction puis l’exploitation. Dès l’ouverture, chaque jour verra affluer 3000 personnes pour leur travaill.

VIN

La Chine est le premier marché à l’export des vins de Bordeaux et le premier pays d’Asie en terme de touristes dans l’agglomération.

60 € / personne

FINANCEMENT PUBLIC

dépense moyenne de l’oenotouriste à Bordeaux

77% DU COÛT TOTAL

La CCV reste avant tout une affaire régionale avec plus de la moitié du coût total absorbée par les collectivités et les acteurs aquitains

26%

Ville de Bordeaux

25%

UE via la FEDER

18%

CUB

11,5%

Conseil Région Aquitaine

11,5%

Conseil Interprofessionnel des Vins de Bordeaux

5%

État

2%

Département de la Gironde

1%

CCI de Bordeaux

autour de l’image

PROCESSUS ADMINISTRATIF POUR LES GRANDS TRAVAUX

Cinq années ont été nécessaires pour élaborer ce mastodonte de verre et d’aluminium.


ECONOMIE TOURISME « Un nouveau lieu « Une référence internationale de rendez-vous de plus pour amener les pour tous les voyageurs à séjourner CULTURE acteurs du milieu dans notre belle ville » « Un lieu original du vin. Un véritable pour amener les plus pour booster enfants à découvrir les ventes » un autre aspect de leur ville lors de sorties scolaires »

Mathieu R. Animateur

David L. Voyagiste

Karine P. Oenologue

EFFET mi roi r a elucider de ce qu’on a vu a ce qu’on voit, le projet a fait du chemin, ne soyons plus dupes et jetons ensemble un oeil de l’autre cote du miroir !

RENOMMÉE « Une architecture atypique au service d’une plateforme culturelle unique »

Sophia B. Agent territorial

Lecture à double sens Mondialement connue pour le vin et son patrimoine, Bordeaux manquait cependant d’un élément identifiable et fédérateur pour réunir l’ensemble de ses touristes. C’est à présent chose faite !

Nouveau marché, conçu sur mesure pour Bordeaux, l’oenotourisme confère à la ville le rayonnement et la crédibilité internationale qu’elle attendait. La CCV sera son VRP le plus représentatif.

ACCÈS MULTIMODAL Accessible par tous les moyens pour un vin qui invite au voyage !

16%

21%

Desserte locale

Navette fluviale

23%

Tourisme mondial

28%

12%

Eco quartier

3,4 millions d’euros pour la mise en place du logiciel permettant de faire résonner à l’international ce projet

20%

À chacun ses raisons de venir découvrir l’univers du vin (par hasard, pour faire la fête, pour découvrir ou approfondir)

Mise au point de l’esquisse

Avant-projet sommaire

Avant-projet définitif

Mettre le couvert

40% 26%

Spécialistes Épicuriens Curieux Experts

2012

Nos bien chères langues

Accès pont BA.BA

OENOTOURISTE

2011

Lorsque l’on se penche de plus près sur les chiffres de la cité du vin. Une chose saute aux yeux. Un effet miroir. Une lecture à double sens. C’est ainsi qu’au lieu des 13 millions initiaux que devait coûter ce projet à la ville, on se retrouve avec 31 millions au final. Il aura fallu notamment rallonger 18 millions d’euros à l’enveloppe budgétaire pour atteindre la faramineuse somme de 81 millions d’euros.

8,3 millions d’euros pour mettre le couvert : un service digne des plus grands chefs !

16% Le prix au détail

2013

PRO / DCE projet détaillé

2014

2015 ...

Appel d’offre phase travaux

Installation exploitants

Coût initial 63 M€ +3,6 M€ d'inflation + 8,3 M€ de toiture + 0,3 M€ d'augmentation du foncier +1,2 M€ d'assurance dommage + 1,2 M€ de provisions financières + 3,4 M€ de développement du périmètre numérique et d'intégration du mobilier __________________________________ 81 M€

autour de l’image

61


cite du vin

tour d horizon lres reperes clefs la ccv au scanner le sens divin

LES SENS DIVINS Oeil enclin à être séduit Par la brillance froide de tes bords de verre Brillant de la rondeur de ton grain Je perle de rosée, de blanc et de rouge Et contemple ta verticale exigence Que l’artisan de l’éther a forgé Main dans la main nous partons Par les chemins sinueux des plaisirs certains Palpitant le coeur impatient Je décorolle ta garde robe dorée Et frémis de la douceur de ton liège Que les romains ont tant célébré Oreille à bouche dans un chant liturgique Par le claquement de ton bouchon et de ma lippe Touchant l’extase du verre qui s’emplit J’artifice de feu le bouquet final Et commence par la faim qui me brûle Que mon ouïe ne peut refuser Nez à nez avec les saveurs prometteuses Par la force du destin mêlant sang et terre Liquidant les dernières solides vapeurs J’effluve l’argile des bords de Garonne Et festoie avec Bacchus, le vers à tanin Que l’oenologie de mon foyer sans raison Bouche à nourrir de soif primitive Par la rencontre enfantine des jeux boisés Offrant l’histoire en lampée de goût J’effeuillage la vigne, entre dans les rangs Et explose en moi-même l’ouragan de velours Que mon cerveau reçoit violemment Ivresse en livre que je ne sais tourner Par la magie des mots emmêlés Découvrant les signes qui dansent Je miroire d’impatience, de sagesse Et communique avec les Dieux et la bouche Que mes rêves emportent l’Avant Livré en pâture au théâtre de mes idées Par la force des doses tout accord mets-vins Flottant sur les tables de division cantique J’arlequin de mille fleurs le miel de l’arôme antique Et peint sur l’étoile de ma voix lactée Que le vent essaime tout autour d’émoi

62

autour de l’image


autour de l’image

63



street art l histoire du street art portfolio les rdv bordelais les graffitis francais le style bordelais


street art

l histoire du street art portfolio les rdv bordelais les graffitis francais le style bordelais

Normandie, 40’s Les premières bombes : KILROY « Kilroy was here », deux petites mains par dessus un mur, un grand et une grosse tête. Un dessin et une inscription, il n’en aura pas fallu plus pour lancer la légende de James J. Kilroy. Le premier graffeur de l’histoire contemporaine était semble-t-il un riveteur de la marine qui aimait mettre sur chacune des pièces vérifiées son dessin suivi de Kilroy était là. Les Gi’s lors du débarquement en Normandie ont donc vu disséminé un peu partout l’ensemble de son oeuvre. Tel un porte-bonheur chaque soldat s’est approprié le dessin allant eux-mêmes jusqu’à l’apposer dans les endroits les plus incongrus.

66


L’idée semble toute bête, écrire ce que l’on ressent sur un mur ou simplement son prénom ou son blase (nom) pour dire que l’on existe, les homos sapiens du paléolithique supérieur ne le faisaient-il déjà pas au fin fond des grottes de Lascaux 18000 ans avant le présent (pour les préhistoriens le présent commence en 1950 date de découverte du carbone 14 et de la télévision en couleur par Peter Carl Goldmark ce qui est beaucoup plus important) ? Vous avez perdu le fil ? Et bien reprenons le vers la fin des années 60 à Philadelphie : Philadelphie, 60’s L’art de rien : Cornbread Trois noms Cornbread, Cool Hearl et Top Cat 126 sévissent dans les rues. Que fontils ? Ils taguent leur nom sur les murs. Le père du graffiti est né : Cornbread (de son vrai nom : Darryl A.McCray) avec une dédicace ponctuée d’une couronne au-dessus du b. Son histoire est celle d’un jeune garçon timide et éperdument amoureux d’une jeune fille. La jeune fille part : reste un grand vide que le garçon comble en écrivant partout où il passe dans la ville son nom pour rappeler à la jeune fille de ne pas l’oublier et qu’il pense encore à elle. Le mythe était né dans la pulsion des sentiments et le besoin d’exister aux yeux du monde. C’est le premier à énoncer les bases du street art, à comprendre l’importance de mettre en avant son nom pour faire parler de soi (à ce moment-là, les seuls tags sur les murs étaient des messages contestataires ou politiques ou des communications entre criminels de la mafia). Avec un marqueur ou une bombe de peinture, on peut alors venir de nulle part, n’être pas grand chose et faire parler de soi ! New-York 70’s L’art de la « Rue nommée » : Taki 183 L’essor des writers prend racine dans le début des années 1970 dans les bas-fonds new-yorkais, un jeune écrit sur les murs de son quartier « JULIO 204 » tout simplement : son nom suivi du numéro de son quartier. Leurs noms apparaissent un peu partout. Pour gagner en visibilité et popularité, on tague les premiers wagons et métros. Chaque concitoyen se trouve donc confronté à l’art urbain chaque jour et peut ainsi suivre son évolution : travail des lettres, déploiement du multicolore, ajout d’effets, tags 3D … les premiers collectifs de graffeurs connus forment des «posses», «crews», «squads» ou «gangs». En 1969 TAKI 183 (183e rue dans le South Bronx Demetraki, nom alternatif de Demetrios). En 1971, le New York Times interviewe Taki. En 1972 Razor Gallery de New York expose des graffitis artists.

New-York, Los Angeles, Chicago, Philadelphie, Houston, 80's Arrêt sur image : Dondi, Zephyr, Lady Pink, T Kid, Calw Money En 1980 a lieu l’exposition New York New Wave organisée par Diego Cortez au centre d’art P.S.1 (Moma) à New York. Les écritures se précisent deviennent plus franches : le wildstyle s’impose faisant apparaître des styles distinctifs. L’art urbain féminin fait ses premières armes : la plus renommée et respectée LADY PINK. Les années 80,s voient l’essor des travaux collectifs, des fresques monumentales signées de plusieurs mains. Les graffeurs en quête de nouveaux défis descendent alors dans les tunnels des métros, dans les lieux de stockage des wagons … Ils bravent les interdits pour marquer de leurs griffes les endroits et les bâtiments les plus insolites. La répression policière commence à poindre le bout de son nez : multiplication des amendes et des emprisonnements. N.Y. essuie alors ses années les plus sombres. Les artistes les plus en vogue commencent à peindre sur commande ou sur les murs imposés. Une partie du milieu s’institutionnalise et cherche à imposer leur travail dans le marché de l’art. Sous l’influence d’Andy Warhol et consorts du Club 57, les graffeurs peaufinent leur stratégie et réalisent leurs premières oeuvres sur toile afin de rendre l’exposition et la vente plus simple. Lee Quinones, Seen, Futura 2000 ou Fab Five Freddy peignent sur des toiles. En 1989, le dernier wagon graffité est mis au garage par la Metropolitan Transportation Authority à New York, achevant avec succès une campagne de 5 ans destinée à éradiquer le graffiti dans le métro de la ville. Cette campagne a coûté environ 250 millions de dollars. New-York 90’s De la galère à la galerie : Basquiat, Harring La fin de décennie 90 et les débuts 2000 sont marqués par la suprématie de l’art conceptuel, l’installation, le land art, la vidéo, le multimédia : le Street Art se diversifie et plaît aux galiéristes. Partout, 00’s Le grand détournement : Banksi, Ernest-Pignon-Ernest Détourner la rue, les façades, le mobilier urbain, l'affichage : le street art devient un art de la remise en question et anime la réflexion de chaque citadin. La communication bat son plein et les réseaux sociaux, blogs naissent. Partout, 10’s La surcote : Seen, Invader Chez Artcurial (maison de vente aux enchères parisienne), le SupermanWho (2009) de Seen (de son vrai nom Richard Mirando) a été adjugé à 96 000 €. Control, une œuvre de Kaws, datée de 2013 a été achetée pour 218.800 €. Dark continent of Kings de DONDI WHITE a été payée 101.000 € (35.000€ attendus). Kaws : Control, 2013, vendue 218.800 € (150 000€ attendus). Pièce de l’artiste français Invader ayant atteint le record de vente le 20 janvier dernier à Hong Kong avec ses 220 000 €. Il en est de même pour tous les grands noms du street art : Ernest Pignon-Ernest, Gérard Zlotykamien, Banksy, C215, Dran, Invader, L’Atlas, Ludo, Miss. Tic, Rero, Shepard Fairey, Swoon et Vhils Blu, JR, Faile, Sixeart, Os Gêmeos, Nunca Jonone, Speedy Graphito Epsylon ... autour de l’image

67










street art

l histoire du street art portfolio les rdv bordelais les graffitis francais le style bordelais

bassin a flot Face à la cité du vin

le long des rails du tramway et dans les terrains avoisinants. Projets menés par TR4NSFERT, Les Vivres de l’Art et tous les artistes locaux. Dernier grand espace accessible pour le Street Art, les plus grands noms y ont laissé leur signature. À voir absolument avant la réhabilitation du quartier.

Vinie Graffiti

le mur

de Bordeaux place Paul & Jean Avisseau 33000 Bordeaux actuellement Monkey Bird en accès libre et permanent. Lieu public à exposition temporaire proche de la station tram «cours du Médoc» sur les quais des marques.

MonkeyBird Crew

Ste cath

’ Dans l’impasse du même nom pendant la durée des travaux de la future place. 51-53, rue Sainte Catherine

darwin

« QG » des cultures urbaines sur la rive droite, toute l’année vous y trouverez activités, échanges et représentations 87, Quai des Queyries, 33100 Bordeaux 05 56 77 52 06

Skin jackin

Jef Aérosol

Alber Vtimes

Ernest Pignon Ernest

institut Culturel Bernard

Magrez (16 rue de Tivoli 33000 Bordeaux) du jeudi au dimanche (14h à 19h) (plein tarif 7€) Exposition «expressions urbaines Street Art, Graffiti et Lowbrow» jusqu’au 31 mai 2015

76

arret sur l’image Exposition Ernest

Pignon-Ernest jusqu’au 14 mars 2015 // 45, Cours du Médoc à Bordeaux

autour de l’image





street art

l histoire du street art portfolio les rdv bordelais les graffitis francais le style bordelais

un style bordelais Il est loin le temps de 33 C Fresh, un des premiers fanzines (magazine indépendant amateur) français consacrés au graff sorti de l’esprit d’un graffeur bordelais Gyzmo. Milieu des années 1990, Bordeaux était noire, sale, mal éclairée, les hangars étaient encore tous debout, la ville était propice à accueillir son âge d’or du graff avec des noms comme Sobre, Pum, Foe, Grems, Polka, Scan-r, Kolt, Voets, Télé, Koa, Bobaxx, Supakitch, CPTN Rouget ... La ville résonne alors à l’international, les crews se forment puis ... 2007 : coup d’arrêt , inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO. Fin du graffiti bordelais. Ici on ne peint plus, on expose : place à la ville-musée ! Avant la réhabilitation complète de toutes les anciennes zones industrielles délaissées, il reste encore des spots à voir : à Bastide par exemple, à la caserne Niel, aux abords des Vivres de l’Art (proche de la CCV), aux Bassins à Flot, à l’impasse Sainte Catherine et ça et là dans le reste de notre belle ville pour qui sait regarder autour de lui. Pour continuer de faire vivre cet art éphémère, parcourez la ville, photographiez, partagez, faites entendre l’esprit plein de rêveries de la Belle Endormie. C’est à coup de ravalement de façade qu’on croît regagner un peu d’éclat, se faire peau neuve. Mais le lifting nécessaire serait plutôt celui de l’âme de la ville. Plus de soutien aux associations ou d'encouragements aux projets et aux actions émanant des esprits créatifs des bordelais réveillerait la ville. En tongs, en short, en costard peu importe la musique classique, jazz, rock, fusion où que sais-je : faites vibrer votre ville de votre intensité ! jb

80

autour de l’image


autour de l’image

81



google glass les chroniques d un echec big brother is watching simulacres et simulation 24 images par seconde











lettre ouverte qui - quoi - qu est-ce ?

remerciements

sorties

programme monuments bordeaux en chiffre


sorties

programme monuments bordeaux en chiffre

universite bx 1 Infinités plurielles Du 23 au 30 mars L’université de Bordeaux 1 présente la science à travers une vision artistique alliant esthétique et émotion. 4 avenue Léon Duguit 33604 Pessac

science

94

peinture

rencontre

photo

Passage st Mich’ Mon Voyage autour de Modigliani Jusqu’au 29 mars Florence Saelens invite les visiteurs à un voyage dans l’univers de Modigliani au travers de portraits aux teintes chaudes et aux lignes épurées.

musee d’Aquitaine Les collections d’art africain. Le mercredi 18 mars à 18h00 Conférence par Paul Matharan, conservateur en charge des collections extra-européennes.

le chat qui Pêche Back to the city Jusqu’au samedi 28 mars. Ludovic Raffaelle, à travers cette nouvelle exposition, invite à découvrir une sélection de clichés d’hommes et de femmes, seuls, au cœur d’une ville en pleine mutation.

autour de l’image

jardins Botaniques Bordeaux fête le chocolat Jusqu’au dimanche 15 mars Bordeaux Bastide Concours et marché bordelais du chocolat. Au programme : exposition, dégustations, ateliers, ventes...

gout










Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.