Fanzine 2025 n°3 - Sens dessus dessous

Page 1


dessous

Édito

Nous marchons, ça ne sert à rien, mais ça change tout.

Passé le temps des célébrations pour les dix ans du sentier du GR2013 et de son association, voici venu celui de la maturité. Mais à dix ans, on n’est jamais vraiment sérieux ! C’est à peine le moment de réaliser que c’est en s’amusant qu’on trouve du sens, et qu’on ne peut pas aimer ce qu’on ne connaît pas. Alors, on essaie de rencontrer ce qui nous entoure, de découvrir des lieux qui nous permettent de rêver, de nous rassembler et de grandir. C’est précieux, comme un trésor.

Et on nous a donc confié une clé. La clé d’une maison (qui est surtout un jardin), un lieu qui berce nos espoirs de goûter au buen vivir. Cette maison Lull, nous l’espérons accueillante, comme un grand terrain de jeux où les liens se tissent et nourrissent le quartier de Sainte-Marthe.

On y retournera souvent pour voir le lever du soleil et mettre des étoiles dans nos yeux. On s’y interrogera pour comprendre comment faire classe… Dehors !

Parce qu’on en a marre des murs !

Parce qu’on veut naviguer, même en eaux troubles, même à pied le long d’un ruisseau – toujours le même – pour mieux le connaître, et qu’il nous mène vers d’autres lieux où l’on peut se rassembler autour de ses enjeux.

Et puis, cette année, on pourrait essayer d’imaginer des idées qu’on n’aurait jamais cru possibles, comme un pays qui donnerait de l’argent pour bien manger chaque mois, des classes d’école avec des chaises en pelouse et des tableaux en nuage, ou encore un monde où le plastique serait devenu une denrée rare.

En parlant de plastique, c’est cette année que nous terminerons notre enquête autour de l’étang de Berre. Et on espère que vous serez avec nous pour clôturer l’aventure Pamparigouste.

Et aussi, on aimerait savoir pourquoi vous nous accompagnez, et ce que vous venez chercher en vous levant si tôt les dimanches pour marcher avec nous.

Vous n’êtes pas un peu zinzin, non ?

Zone à manger

Les Zones à Ménager (ZAM) désignent des espaces où le Bureau des guides du GR2013 s’investit sur le long terme pour interroger nos modes d’habitat, entre nature et urbanité. Ce sont des lieux propices aux échanges et à la création de liens entre divers acteurs : habitants, scientifiques, artistes, aménageurs. Ces territoires sont des endroits où savoirs, pratiques et communautés se tissent, nourrissant des dynamiques de soin.

Auxcôtés de l’étang de Berre et du ruisseau CaravelleAygalades, c’est Sainte-Marthe qui qui va concentrer nos attentions : un quartier de Marseille à la croisée de nombreux enjeux sociaux, agricoles et environnementaux que nous explorons à pied depuis plusieurs années. À travers ces marches, nous cherchons à documenter et préserver la mémoire des lieux, tout en incitant à la découverte de cette zone encore méconnue.

Grâce à une mobilisation collective et à une évolution des politiques publiques, les terres agricoles de Sainte-Marthe ont été partiellement épargnées des projets d’urbanisation. Dans le cadre du programme Nature for City Life (2017-2022), nous avons mené des balades et ateliers avec les agriculteurs, aménageurs, habitan󴤐·s et le public marseillais.

Ce dialogue a contribué à nourrir un projet de parc agricole porté par la métropole et la ville.

Aujourd’hui, ce projet soulève de nouvelles interrogations : comment réorganiser ces espaces de manières imaginatives et collaborative, en associant institutions, agriculteurs, riverains, habitan󴤐·s des quartiers populaires et passionn󱤠·s de nature ? Comment faire cœxister des quartiers urbains et des sols vivants, pour que ces interactions deviennent une source de pratiques communes, de rencontres et de coapprentissage ? Quel rôle peut jouer l’agriculture urbaine face aux besoins alimentaires d’une grande ville, avant tout dépendante des grands circuits agro-industriels ?

Fruit de tout ce cheminement, la Zone à Ménager Ste Marthe est mûre, en 2025, pour être baptisée “Zone à Manger” !

La Maison Lull, nichée près des fermes urbaines de Sainte-Marthe dans la traverse Santa Cruz, sera le QG de notre enquête et un lieu de rencontre pour les élèves, habitants, jeunes et associations locales, tout au long de l’année.

En quête de terres

Avez-vous vu le documentaire de Geo rey Couanon, Douce France ? Il raconte l’histoire de lycée󳜠·s du 93 qui mènent une enquête sur un projet de parc de loisirs au sein des terres agricoles près de chez eux. Ils rencontrent tous les acteurs concernés : habitants, promoteurs, agriculteurs, élus… Inspirés par ce film, nous avons décidé de reprendre l’idée, mais à notre manière, ici, dans le 14e arrondissement de Marseille pour créer un documen-terre avec les moyens du bord. Le terreau est parfait :

Une classe de CPES (Cycle Pluridisciplinaire d’Études Supérieures) du lycée Artaud, animée par Marc Rosmini, pleine de motivation. Un territoire à Sainte-Marthe, entre terres cultivables et zone urbaine, où les collectivités hésitent encore sur l’orientation à prendre.

Geo rey Couanon lui-même, qui nous accompagne dans cette aventure.

La question centrale de notre enquête : Comment mieux nourrir Marseille ?

Pour y répondre, les élèves posent des questions, rencontrent des agriculteurs, des élus, des associations comme l’Après M, Action contre la Faim, ou encore le MIN Marseille (Marché d’intérêt national). Ils filment, photographient, enregistrent tout.

Au printemps, nous devrions voir le fruit de leur enquête… Certainement sous forme de stand-up ! Alors, ça vous ouvre l’appétit ?

JEUDI 15 MAI

Balade-restitution du Zef à la maison Lull dans le cadre des rencontres internationales de la classe dehors du 13 au 17 mai 2025 à Marseille

BIENVENUE DANS NOS CUISINES !

Ici, on partage nos recettes de burgers sauvages et de mac fleuris, tout en imaginant ensemble la ville du futur.

La rumeur dit que l’on chantera des chants de lutte, mais aussi Petit Âne Gris… On suivra la piste de la tomate jusqu’à l’autoroute du ketchup, et une petite épicerie mobile sera là pour transformer nos récoltes de rond-point en véritables douceurs culinaires. Passez quand vous voulez et comme vous êtes ! Nos chaudrons seront installés à l’après M.

SAMEDI 19 AVRIL

Balade et dégustatation de ce qu’on aura appris à cuisiner pendant la semaine

JEUDI 27 MARS

ALIMEN-TERRE

Journée de cueillette à la Grognarde avec le collectif SAFI

SAMEDI 8 FÉVRIER

GLANEZ !

Glaner en marchant et ramasser des glands pour réaliser une boisson d’hospitalité à partager avec les voisins des terres agricoles. (coll. SAFI)

SAMEDI 14 JUIN

FILEZ !

Marcher sur les pas des brebis en ville, puis faire quelques gestes lainiers, jusqu’à tirer un fil narratif. (coll. SAFI)

SAMEDI 29 MARS

AGROPARADE

Sur la Canebière, une parade festive, colorée et solidaire à l’occasion de la Fête de l’Agriculture Paysanne !

Rassemblons-nous pour revendiquer le droit de tous·tes les Marseillais·es à manger à leur faim, sain, local et durable.

Sunrise sous l’étoile

« Nous habitons des sols divers, des territoires inégaux, des mémoires particulières mais nous regardons tou󴟀es le même lever de soleil. »

Souvenez-vous, l’an dernier, à la Penne-sur-Huveaune… Après une veillée au GRAIN de la vallée, nous avions entamé l’ascension du massif de la Candole en pleine nuit, pour assister au lever du soleil depuis les hauteurs. Une expérience riche en partages que, lorsque l’on a commencé à penser la ZAM de Sainte-Marthe, il nous a semblé évident qu’il fallait revivre l’aventure Sunrise en ce lieu.

SAMEDI 17-DIMANCHE 18 MAI

BIVOUAC-CONCERT

Une expérience de désorientation pour ressentir et se raconter d’autres histoires de ville… Cela commencera par une veillée, premier partage de goûts, de sons et de récits. Après quelques heures de sommeil en mode bivouac, la marche démarrera dans la nuit jamais noire. Débutera alors l’ascension, pour entrer dans le nocturne avec nos corps.

La musique pourra naître, tendue vers l’aurore, variations dans la recomposition lente du paysage.

Alors, éveillé·e·s par un concert à l’affût de nos perceptions, nous écouterons le soleil se lever. Une invitation à contempler et revisiter, par ce geste simple, nos liens à ce qui est, et reste, notre espace de vie.

Le Sunrise Project a été développé en Toscane par les organisations italiennes La Fattoria di Germagnano et CasermArcheologica

LANCEMENT DE LA GAZETTE DU RUISSEAU #6 DIMANCHE 2 FÉVRIER À LA CITÉ DES ARTS DE LA RUE

Au milieu coulait un ruisseau

C’est l’histoire d’un cours d’eau oublié dans les plis de la ville de Marseille. Le ruisseau CaravelleAygalades coule sur 17 km, du massif de l’Étoile jusqu’au bassin d’Arenc où il se jette dans la Méditerranée. Busé, invisibilisé, au fil du temps, il a été considéré comme un égout le long de l’autoroute A7. Mais ici, depuis quelques années, des habitan󴤐s, des artistes et des scientifiques arpentent les collines pour remonter le fil de son histoire et tenter d’en prendre soin.

Par ici pour decouvrir la série de podcasts Comme un ruisseau en 4 épisodes !

SAMEDI 19 AVRIL Q u a t r e tronçonsen tauqdalaberse uop r r le i e r l e s sources à l ’e m b o u c h u r e du ruisseau. Des chèvres des collines deSeptè

SAMEDI 25 JANVIER

LES SOURCES de la chèvrerie communale de Septèmes-les-vallons au centre culturel Louis Aragon

SAMEDI 22 FÉVRIER

CONFLUENCES ET CASCADES de la gare de Saint-Antoine à la Cité des Arts de la Rue

SAMEDI 22 MARS

CANAL INDUSTRIE de la cité des arts de la rue à la station de métro capitaine Gèze

L’EMBOUCHURE de la station de métro Capitaine Gèze à la Tour CMA CGM

Spéléophonie

Et si on faisait un peu spéléophonie ?

Pas besoin de baudrier, il su it de faire sonner les pierres ! Depuis quelques années, Grand8 et le Bureau des guides se retrouvent autour d’une question simple : comment révéler sensiblement un paysage ? Eh bien, on soulève le manteau du paysage et on plonge sous terre. Au départ, un petit frisson de claustrophobie, puis on se dit que cet endroit, la grotte, ce refuge ancestral, peut aussi être un terrain de jeu sonore. La grotte, ce refuge originel, avec ses cavités natu-relles ou artificielles (mines, carrières, souterrains), réveille l’enfant caché sous son lit, l’envie de jouer avec la géophonie et de capter l’écho de l’imaginaire.

Ceslieux où la vue disparaît et où l’audition dessine les contours o rent des perspectives d’expérimentation sonore inédites. Entre acoustiques sourdes et réverbérations généreuses, chaque recoin semble porter une histoire géologique et humaine, une mémoire enfouie.

Cette année, nous partons en excursion sonore tellurique à trois reprises, là où le silence des profondeurs souterraines o re une parenthèse hors du temps et de l’espace. Entre ermitage, mine, souvenir de guerre et profondeur de l’inconscient, il est temps d’entrer dans l’arrière-salle du monde.

L’OREILLE DE LA TERRE à Auriol + 31 MAI + 11 OCTOBRE

Aux Aygalades et à Saint-Tronc DIMANCHE 30 MARS

Pamparigouste

Laboratoire plastique de Pamparigouste, suite et fin ?

Après deux ans de recherchesactions menées par une équipe composée de scientifiques, sociologues, artistes et communautés locales autour de l’étang de Berre, l’aventure entre dans sa dernière année, placée sous le signe de la transversalité. L’objectif est de comprendre comment chaque discipline peut se nourrir des autres pour réinventer la manière dont nous abordons la question de la pollution plastique. Les recherches scientifiques ne ralentissent pas. Si l’objectif est de récolter les données les plus fiables possibles, le chemin est semé d’embûches. Les résultats varient d’un laboratoire à l’autre, d’u󳜠 observateu󴕰ce à u󳜠 autre. La standardisation des protocoles et l’évaluation des marges d’erreur sont un défi de taille. Et oui, même identifier du plastique à l’échelle microscopique est une mission complexe ! Mais que faire de ces montagnes de résultats ? C’est là que les artistes prennent le relais.

Cette année, Camille Goujon, plasticienne, et Pascal Messaoudi, réalisateur sonore, nous inviteront à explorer l’histoire du plastique à travers un jeu de zooms et de dézooms, en boucle permanente. Une vision

où, comme un poisson qui se mord la queue, tout se relie, tout s’imbrique.

Adrien Zammit, graphisteplasticien et pilier de l’aventure Pamparigouste, créera deux fresques en collaboration avec des enfants habitants des rives et les usagers des bases nautiques de Vitrolles et Miramas afin de raconter l’étang à travers les regards croisés de ceux qui le cotoient au quotidien.

Et puis, l’écrivaine Fanny Taillandier, autrice du roman DELTA qui plonge dans l’histoire du delta du Rhône, entre Camargue et zone industrialo-portuaire, viendra s’imprégner des récits récoltés autour de l’étang de Berre. À travers ses mots, elle tentera de retisser les fils des aventures humaines et écologiques qui se mêlent dans ce territoire.

Et l’été prochain, ne soyez pas surpris de croiser à nouveau l’étang mobile ! L’aventure est loin d’être terminée.

À la question : « Et vous, quel objet en plastique choisiriez-vous voici ce qu’ont répondu les participants de l’Assemblée plastique

choisiriez-vous d’emporter avec vous dans le futur ? », plastique du 16 novembre dernier… Dessins : Maxime Paulet / Aïe Design

La Planetary Dance, créée par la chorégraphe Anna Halprin, est une danse collective qui invite chacu󳜠 à se relier à soi, aux territoires que l’on habite, et aux histoires et luttes des communautés qui les traversent. Voici une partition :

Messe sauvage

Vous avez besoin de chasser ce qui vous encombre, de rallumer votre flamme intérieure ou simplement de plonger dans un bain d’énergie réconfortant ? Alors, laissez vos cerveaux à la maison et embarquez dans La Messe Sauvage. Bouteille d’eau, baskets, casquette, tenue confortable ou festive : tout ce qu’il vous faut, c’est vous-même – corps, cœur et curiosité en bandoulière.

Imaginez : c’est dimanche matin. Vous recevez un SMS avec les coordonnées GPS d’un point de rendez-vous mystérieux. Rien de très loin, parfait. Vous préparez votre sac : bouteille d’eau, tenue qui vous fait vibrer, et un petit plat ou des douceurs à partager. En bonus ? Un accessoire qui vous amuse.

Vous arrivez sur le parking. Là, un gra iti annonce : « Vous êtes au bon endroit ! » Un sourire vous accueille. On vous tend un café, on vous explique doucement le déroulé. À côté, une liste pour inscrire vos morceaux préférés : parce que oui, ça va danser. Et puis, c’est parti : la musique démarre… Peu à peu, on oublie tout sauf le plaisir d’être là, ensemble.

C’est une boum dominicale, matinale et en plein air, où l’on célèbre la joie simple d’être en mouvement et en liberté… le tout sans lendemain di icile.

M ATIN

E NSEMBLE POUR

S ECOUER NOS

S QUELETTES

E N PLEIN AIR

S AUTER DANS UNE

A VENTURE

U NIQUE

V ITALE

A RDENTE

G AIE ET E XTATIQUE

DIMANCHE 29 JUIN

MESSE SAUVAGE avec Emeline Guillaud et ses complices

Index

L’INDEX

représente le deuxième doigt de la main, celui qui guide et oriente, mais aussi celui qui donne la parole en public. C’est aussi une constellation de balades menées par plusieurs guides : bien sûr, il󴝀lles connaissent la route, mais surtout, ce sont les marcheu󴔐s, avec leurs récits et anecdotes, qui enrichissent un vaste répertoire de connaissances.

Initiée par une poignée d’artistes marcheu󴔐s, la création du GR2013, ce chemin de 365 km représente « une œuvre d’art en soi, équivalant à la réalisation de 1000 tableaux » (Baptiste Lanaspeze, un marcheur du 1er kilomètre). Après une décennie d’existence, de nouveaux artistes (photographes, sociologues, paysagistes, artistes, historie󳜠s ou urbanistes) ajoutent leur touche en ouvrant de nouvelles voies d’exploration et de réflexion qui laissent autant de place au corps qu’à l’esprit, à la connaissance sensible. «C’est dans cette complexité qu’on pourra peut-être un jour comprendre le territoire pour mieux penser son devenir » (Antoine Devillet, un marcheur de la zone critique).

19/02

18/01

MARSEILLOLOGIE

CANAL DE MARSEILLE

Nicolas Memain

Une histoire complexe. Un patrimoine commun, l’alimentation en eau potable. Le « quoi qu’il en coûte » du 19e siècle. 80 km jusque Marseille, 80km en intra Marseille jusque dans vos foyers. Des enjeux de sécurité, une trame bleue potentielle, des ouvrages techniques pour assurer un débit régulier, des stations derniers cris de potabilisation : le Canal de Marseille.

Pour cette balade inaugurale de l’année, on part sur la branche-sud, du Redon à Montredon.

MARSEILLE COLONIALE : UNE HISTOIRE DU CENTRE-VILLE

Mariam Benbakkar

De la rue Saint-Férréol au Centre Bourse, (re)découvrir des lieux familiers à travers le prisme de l’Histoire coloniale de Marseille et de son rôle déterminant dans la construction de la ville que nous connaissons aujourd’hui. Une visite qui explore en profondeur l’expansion commerciale du XIXe siècle tout en traversant les grandes périodes de l’Histoire de Marseille, afin de poser un regard renouvelé sur nos rues, avec des «lunettes décoloniales».

Mariam Benbakkar, artiste franco-marocaine basée à Marseille, explore l’héritage colonial à travers des visites décoloniales, créations artistiques et collaborations engagées. Cofondatrice de Filles de Blédards, elle œuvre à inscrire ces enjeux dans le débat public.

MÉTROPOLOGIE VITROLLES

Nicolas Memain

MARSEILLOLOGIE TOURNÉE DES GRANDS DUCS

Nicolas Memain

Architecture et histoire des formes à Marseille et dans sa métropole

En compagnie de Nicolas Memain, faut-il encore le présenter ? Un « Street jockey » ou encore un « montreur d’ours en béton » comme il aime à se définir. Cartographe du GR2013® et auteur de son tracé auquel il a donné sa forme emblématique, il a reçu le prix d’urbanisme 2013 de l’Académie d’Architecture.

05/04

LA PROFONDEUR DU TEMPS

Elsa et Caspar Noyons

Une exploration à travers les époques géologiques, reliant l’histoire climatique de notre planète à notre quotidien autour de l’étang de Berre. Sur 4,9 km, découvrez les 490 millions d’années depuis l’émergence de la vie jusqu’aux extinctions massives. Le paysage côtier révèle l’impact des cyanobactéries et du plancton, formant des réserves de carbone transformées en divers produits modernes. Cette marche entre passé et futur nous invite à réfléchir sur notre environnement. Quels secrets nous réserve le prochain kilomètre ?

Caspar et Elsa, d’Amsterdam, ont étudié l’architecture et l’art. Caspar crée des maquettes, des dessins et des installations exprimant des concepts scientifiques à travers un langage poétique. Elsa, quant à elle, observe l’évolution lente de son environnement et conçoit des jeux d’exploration pour encourager di érents points de vue. Ils vivent et travaillent désormais à Marseille.

D’AUTRES BALADES SONT À VENIR POUR

LE MOIS DE MAI ET APRÈS...

TENTATIVES D’ÉVASIONS

ENTRE

LES BUNKERS

Suzel Roche

Au frioul, il y a un soleil écrasant et des bunkers en attente, orientés vers le large et protégés par les mouettes. Il y a quelque chose qui parle de la guerre et de la tentation de s’évader. De la MKB Brégantin, au Port Frioul, en poussant jusqu’aux fortifications de Caveaux sur l’île de Pomègues, nous raconterons à plusieurs voix des récits de soldats allemands, de rêve balnéaire, d’enfermement au royaume du calcaire blanc et d’attente de la fin des hostilités. Ici le temps est suspendu et nous le serons aussi un peu le temps d’une longue escale.

Journaliste et réalisatrice, Suzel explore depuis plus de vingt ans le passé à travers une pratique documentaire multimédia, mêlant archives, témoignages, écriture et captation. Son travail vise à relier les histoires pour éclairer les enjeux contemporains.

26/04

Club lecture

DU KETCHUP

DANS LES VEINES

Les salariés de McDo doivent intégrer la « philosophie frite », en devenant « frite » jusqu’à ce que coule du ketchup dans leurs veines !

L’incorporation à l’univers McDo passe par des normes strictes, contraignantes mais qui finissent par être acceptées par des jeunes salariés. Cette forme d’acculturation a quatre dimensions : l’univers McDo envahit les corps en saturant les cinq sens humains, envahit les relations par cette interchangeabilité des salariés qui crée une homogénéité du groupe dont la seule distinction reste la performance individuelle –véritable mécanique de pouvoir sur les travailleurs. L’incorporation passe bien évidemment par la mise en place d’une organisation du travail taylorienne et, enfin, par la promotion d’un esprit de corps. À cet égard, le lecteur découvrira l’existence d’une Hamburger University à Chicago… qui « forme ainsi chaque année à la hamburgerologie près de 7 000 salariés et franchisés ».

ON EST BIEN ARRIVÉS

Untour de France des grands ensembles en cartes postales qui raconte un monde disparu. On pouvait en trouver dans les cafés, maisons de la presse ou épiceries des cités HLM…

La production en masse de ces cartes a accompagné la construction des grands ensembles durant les Trente Glorieuses, contribuant à forger et à di user une image sociale moderne et progressiste de quartiers aujourd’hui stigmatisés. « Ces archives populaires de la France des Trente glorieuses permettent de revisiter par le bas un pan de notre histoire le plus souvent abordé par le haut. »

LES RUISSEAUX, LE CANAL ET LA MER : LES EAUX DE MARSEILLE

Notre société « aquavore » peut fausser notre perception des relations entre Marseille et ses eaux. On tend à considérer le Canal de Marseille, grande œuvre du XIXe siècle, comme l’aboutissement d’une lutte séculaire pour surmonter une prétendue pénurie. La monumentalité de l’ouvrage et ses impacts renforcent cette idée d’une quête obsédante de l’eau, devenue « question de vie ou de mort ». Pourtant, en prenant du recul sur cette période, on réalise que l’eau n’a pas toujours été une préoccupation centrale pour les Marseillais.

BUNKER ARCHEOLOGIE

Edité pour la première fois en 1975, à l’occasion de l’exposition du musée des Arts décoratifs qui présentait les documents du fonds photographiques de Paul Virilio, Bunker archéologie est à l’origine des recherches sur les fortifications de la Seconde Guerre mondiale. Monuments du péril d’une époque lointaine où l’Europe s’enfermait de toutes parts, les blockhaus du murs de l’Atlantique illustrent aujourd’hui l’illusion des remparts, en une période où les murs, les enceintes les plus diverses viennent de nouveau encombrer l’horizon de l’Histoire.

ORIGIN

STORY

Comment sommes-nous passés du Big Bang à l’incroyable complexité actuelle, où sept milliards d’êtres humains sont connectés dans des réseaux capables de transformer la planète ? Et pourquoi, en comparaison, nos plus proches parents primates frôlent l’extinction ?David Christian mène une enquête cosmologique fascinante, racontée à l’échelle la plus vaste possible. Il retrace comment, à travers huit seuils clés, des conditions propices ont permis l’émergence de nouvelles formes de complexité : des étoiles aux galaxies, de la Terre à l’homo sapiens, de l’agriculture aux énergies fossiles. Cette dernière grande innovation a o ert une abondance d’énergie qui a apporté d’immenses bénéfices à l’humanité, mais menace aujourd’hui de bouleverser tout ce que nous avons construit. (livre en anglais)

RÊVER

L’OBSCUR

Partisane de l’action directe non violente, Starhawk a été de tous les mouvements antimilitaristes et antinucléaires aux ÉtatsUnis dans les années 1970-1980. On la retrouve ensuite à Seattle ou à Gênes dans les rangs altermondialistes. Se définissant à la fois comme féministe et sorcière néo-païenne, elle publie Rêver l’obscur. Femmes, magie et politique en 1982 aux États-Unis. Se basant sur la narration très concrète de sa participation à ces mouvements, elle explore une science inventive et festive des rituels, invitant chacu󳜠 à prendre conscience de son pouvoir et à le mettre en œuvre en resserrant les liens avec les autres, en agissant à sa mesure au sein de la communauté.

Suzel Roche
E
melineGuillaud

Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.