Art, science et participation
Galaxie Airwalk
En-Quéte de terres
Féte du Ruisseau
Centrale Parc
Laboratoire plastique de Pamparigouste
Pour jouer dans le TER...
Le nuage était sous nos pieds...
Balades
Club de lecture
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que, quoi, dont, ou ?
Présence des micro-plastiques dans l’étang de Berre, état biologique du ruisseau Caravelle-Aygalades, qualité de l’air et présence de lichens… Les scientifiques nourrissent continuellement nos expériences. Dans quelles conditions pouvonsnous faire de leurs recherches un savoir commun ? Quel rôle peuvent jouer les artistes dans la production et le partage de connaissances ?
Cela fait 10 ans à présent que nous explorons et documentons avec les habitants, les artistes, mais aussi les chercheurs, ce que c’est que d’habiter ce territoire, dans toutes ses dimensions : écologiques, sociologiques, géologiques, historiques… Cela prend la forme de grandes enquêtes, d’expérimentations artistiques, de publications. Avec la prise de conscience de la crise écologique, et de la nécessité de nourrir une recherche partagée sur le vivant et les
communs, l’idée de voir nos pratiques comme une vaste recherche-action s’est progressivement imposée. Utiliser ce terme, alors que nous ne sommes pas nous-mêmes scientifiques, est pour nous une manière de revendiquer que nous sommes aussi producteurs de savoirs, des savoirs qui seraient des communs, issus de l’interaction entre différentes catégories d’acteurs et de catégories de connaissances. La dimension de l’imaginaire et du sensible, et donc le rôle des artistes, est centrale dans cette démarche. Il ne s’agit pas seulement d’une couche d’émotion et de subjectivité qui viendrait enchanter ou illustrer notre rapport au réel, ni d’en faire des agents d’animation de la participation citoyenne, brandie comme échelle de valeur ou comme argument marketing de l’action territoriale. Nous croyons, comme Jean Cristofol1, que les artistes mettent en œuvre au-delà de leur subjectivité, des démarches actives et critiques d’investigation d’une relation au monde. Ils ont une part cruciale dans la production de savoirs collectifs, qui mêlent savoir et sensible.
Le collectif des Gammares qui s’est constitué pour prendre soin du ruisseau Caravelle-Aygalades, est un exemple de processus dans lequel l’appropriation citoyenne d’un enjeu écologique a intégré dès l’origine le rôle des artistes. Ils ont pris une part décisive aux côtés des citoyens, et avec l’apport des
scientifiques, pour faire émerger une narration commune, un imaginaire qui permette un attachement partagé autour de ce ruisseau dégradé. Ils ont aussi été des moteurs de la “participation” citoyenne; une participation qui n’est pas qu’une pauvre “sensibilisation” du public à l’environnement, mais qui prend la forme de multiples formes collaboratives et contributives. Car il ne s’agit pas seulement de communiquer sur un savoir déjà acquis, mais d’alimenter sa production, son partage et sa discussion. Nous menons aussi des projets qui s’articulent plus explicitement à des démarches de recherche scientifique. Le Laboratoire Plastique de Pamparigouste en est un, qui propose pendant 3 ans de mener de front une recherche physicochimique, une recherche sociologique et une recherche artistique, avec comme sujet central la présence des microplastiques dans l’étang de Berre. Nous proposons aussi cet automne Airwalk : un programme de balades conçues avec les artistes du collectif SAFI pour mieux comprendre les questions de qualité de l’air au travers de l’observation des lichens. Ces deux dispositifs ont été imaginés en connivence avec l’Institut écocitoyen pour la connaissance des pollutions (IECP) de Fos-sur-mer. Ce laboratoire de recherche original, qui cultive son indépendance et sa gouvernance partagée avec les habitants concernés par les pollutions, a mis la participation citoyenne au cœur de sa raison d’être. Avec le dispositif VOCE2, ils proposent aux citoyens de récolter de la donnée environnementale selon des protocoles scientifiques robustes, permettant de nourrir le travail des chercheurs. Nous avons invité les artistes à venir s’enrichir du travail de l’IECP (mais aussi des laboratoires CHROME de l’Université de Nîmes, de l’UMR G-eau de l’INRA) et de partager avec les scientifiques leurs propres démarches de recherche artistique.
Cela pose la question de la pratique qui est parfois intitulée art-science. Comprise de manière simpliste, elle serait le fruit de la rencontre de deux domaines distincts, celui des sciences d’un côté, et celui de l’art de l’autre, dont le croisement créerait une sous catégorie de productions issues
des collaborations des uns et des autres. Jean Cristofol propose plutôt de voir ces rencontres comme des moments de trouble, de déstabilisation, de perturbation qui valent justement par cela. La relation art-science est ainsi une façon pour les artistes comme pour les scientifiques de mettre en jeu leurs propres activités, leurs propres pratiques, et leur propre relation au réel et à la société civile. C’est ainsi le jeu de ces multiples interactions, croisements et parfois rapports de force entre sciences et techniques, récits et images, enjeux écologiques et sociaux qui est passionnant et qui continue de nourrir notre désir d’expérimenter. C’est aussi pour nous la condition non seulement pour produire mais surtout pour “pratiquer” un savoir partagé comme le dit Vincent Puig1 c’est-à-dire de le rendre mobilisable, à même de donner aux citoyens que nous sommes un moyen d’agir dans notre champ social et sur notre environnement.
1 Cet article s’inspire des contributions de Julie de Muer, Vincent Puig et Jean Cristofol dans le n°1 des cahiers Mésozoaires “Synergies. La recherche artistique participative”, édité par l’École Supérieure d’Art d’Aix en Provence et les presses du Réel.
2 Pour en savoir plus sur les Volontaires pour l’observation citoyenne de l’environnement (VOCE), rendez-vous sur le site www.institutecocitoyen.fr
Leslichens sont de bon bioindicateurs, car ils permettent d’évaluer à l’œil nu la qualité de l’air d’un espace : plus la qualité de l’air est bonne, plus la diversité lichénique est grande.
Parce qu’il grandit lentement mais tout au long de l’année, qu’il se nourrit de l’air ambiant (il n’a pas de racine) et qu’il n’a pas de système d’excrétion pour se débarrasser des déchets, le lichen est très exposé aux constituants de l’air. On parle alors de bioaccumulation lichénique. Leur analyse permet de connaître précisément les éléments qui constituent l’air d’une vaste zone.
SAMEDI 12 OCTOBRE
À l’occasion de la journée mondiale de la qualité de l’air, rejoignez l’une des six balades AirWalk qui auront lieu en simultané sur différents itinéraires croisant la route du GR2013. Ensemble, nous marcherons et tenterons de lire ce que nous racontent les lichens : à la fois ce qu’ils nous disent de la qualité de l’air, mais aussi de l’univers…
Il y a l’univers que l’on découvre quand on observe un lichen à la loupe, et l’univers, le cosmos, dont on prend conscience lorsqu’on remonte aux origine de cet être.
Naissance d’une Z.A.M, ou la nécessité du ralentissement
Il y a quelques années, un mardi matin, dans les bureaux de Bureau des guides du GR2013 :
« - T’as vu passé l’Appel À Projet sur l’amour dans les territoires en transition ?
- Non mais j’ai commencé à trimer sur celui sur le marketing du sport dans les villes en chaleur, et puis on doit encore répondre au ministère pour les convaincre qu’on fait des trucs durables, mais ils ne répondront qu’après la fin de l’action décrite, alors faudrait mieux raconter un truc qu’on a déjà fait ou qu’on ne fera pas non ?
- Pfff, j’en ai ras le bol de ces AAP en série, des fois ils sont intéressants mais on ne peut pas donner de la continuité en morcelant comme ça tout le temps nos projets ! On ne pourrait pas imaginer d’autres manières ? Faire nous aussi un pas de côté ? »
Cen’est pas exactement comme ça que ça s’est passé, mais les Zones à Ménager du Bureau des guides sont en effet nées d’un besoin de ne pas se soumettre entièrement aux temporalités telles que structurées par les institutions ou les commandes.
L’aventure du GR2013 est née dans un contexte très institutionnel puisqu’il s’agissait de construire un sentier, son topoguide et son activation artistique événementielle pour l’année de la capitale européenne de la culture. Mais cette émergence rapide et ciblée (3 ans quand un sentier de grande randonnée s’élabore en moyenne en 10 ans) n’a été possible que parce que des années durant, des artistes comme Hendrik Sturm, SAFI, Nicolas Mémain ou encore Christine Breton ont arpenté sans cadre, dans des recherches d’une infinie patience et des rencontres qui prenaient leur temps au sein des quartiers et des communes qui accueillent maintenant le chemin.
Comment continuer à prendre le temps ? Comment parfois ralentir, être là, pas forcément de manière intense, en goûtant les nuances, les présences diffuses, les conversations, et aussi peu à peu les attachements et le plaisir de ne pas lâcher, de ne pas zapper, de rester ?
Il a suffi de se le dire, de se nommer ces lieux qui nous importaient un peu plus, que l’on a arpenté depuis si longtemps, dans les pas d’autres souvent, en éclaireurs parfois.
Il a suffi de se le dire, qu’on pouvait donner à ces lieux une attention particulière sans exactement savoir pourquoi, sans cadre de production, juste parce qu’on savait, parce qu’on sentait que ces endroits étaient importants et qu’on pouvait y apprendre pour ici et pour ailleurs.
Onse l’est dit, et ils étaient 3 : Le ruisseau Caravelle-Aygalades, l’étang de Berre et les terres agricoles de Sainte-Marthe. On les a nommés, pour les faire exister et les légitimer, sans Appel À Projet : nos Zones À Ménager.
Voici des années que nous marchons du côté de Sainte-Marthe, pour documenter, ne pas oublier, raconter, motiver nos proches et nos moins proches à s’intéresser à cette partie de Marseille. Se dire que Sainte-Marthe était l’une de nos ZAM nous a aidé à ne pas décrocher et à s’auto organiser. Nous sentons aujourd’hui que ça va être le moment de s’organiser à beaucoup plus nombreux pour y inventer des terres communes.
Les conversations avec ce que le chercheur JeanNoël Consales aime à nommer comme une « pépite » ont commencé pour certains d’entre nous il y a plus de 20 ans, bien avant que le sentier et le Bureau des guides n’existent mais où nous étions déjà nombreux·ses à marcher pour comprendre, résister et imaginer.
Depuis 2019 les terres sont sauvegardées de l’urbanisation qui leur était promise, mais la question de comment organiser cette nouvelle donne entre institutions, agriculteurs, riverains d’à côté, riverains de plus loin, amoureux de la cueillette ou du massif, sangliers, canal… va devoir maintenant devenir un peu imaginative ! Entre enjeux agricoles, biodiversité, accès à la nature pour toustes, proximité avec des quartiers populaires fragilisés par la précarité alimentaire et la crise du logement, ça frotte. Les chemins seront sans doute sinueux, mais c’est le sens de la marche…
Auprintemps nous avons lancé nos Enquêtes de terres, en allant s’inspirer auprès de l’Atelier paysan et du film Douce France. Cet automne, on part sur le terrain en bandes organisées, pour partager une même question et mille fils à tirer :
Comment notre ville pourrait-elle mieux nous nourrir ?
Avec les lycéens du Lycée professionnel Antonin Artaud, les jeunes services civiques Ecoterre d’Unicités et tous·tes celleux qui auront envie de s’embarquer sur le chemin, on ira interroger par la rencontre ce monde si fragmenté que nous habitons. Et on est sûr qu’en prenant ce temps de l’enquête, ce sont des connaissances qui vont circuler mais aussi plein d’idées qui vont pousser pour faire de ces terres plus que des terres sauvegardées, des terres nourricières et hospitalières.
«Je dis que nous sommes tous journalistes lorsque nous marchons. Tous enquêteurs, toutes enquêtrices. La balade urbaine est un article vivant que nous écrivons collectivement. Les lieux et paysages ne nous sont pas décrits : nous évoluons à l’intérieur, nous les traversons, nous les ingérons ; les témoignages ne sont pas emprisonnés entre des guillemets : c’est nous qui posons les questions, et les réponses ne sont jamais coupées. La balade urbaine, c’est l’article dont tu es le héros.»
Sandro Piscopo-Reguieg
Nouvelle recette imaginée en complicité avec l’Après M et le collectif SAFI pour se raconter des histoires locales à partir de la cueillette des plantes qui poussent ici.
GRAND ATELIER DE TRESSAGE EN CANNE DE PROVENCE
Fabrication des totems d’une grande parade de l’eau qui aura lieu pendant la Fête du Ruisseau.
Avec le collectif SAFI
Cette année avec le collectif des Gammares, on a décidé qu’on débordait ! En mode déambulation à partir d’un bassin de rétention, en inondant joyeusement le parvis et le marché de la cité des arts de la rue, en mêlant nos eauxn’oublions pas au combien l’eau nous constitue !
SAMEDI 5 OCTOBRE
9h30-15h RAMASSAGES LUDIQUES suivis d’un déjeuner sur les berges
14h-17h30
ATELIER DE COSTUMES et de transformation puis GRANDE PARADE DE L’EAU. Pour un grand débordement !
LE LONG DU RUISSEAU
CARAVELLE-AYGALADES
Endevenant le ruisseau qui déborde, nous manifesterons l’existence d’un cours d’eau avec lequel on voisine parfois sans le savoir et sans le voir.
10h-17h30
Une journée festive pour découvrir les jardins de la cascade et les rives du ruisseau, avec de nombreux ATELIERS, TAROT, MARCHÉ DE PRODUCTEURS, PERFORMANCES, CIRQUE ou encore KARA-EAU-KÉ !
À LA CITÉ DES ARTS DE LA RUE
Sans le pétrole, combien de tours du monde un humain est-il énergétiquement capable de faire au cours de sa vie ?
Combien d’énergie produisent 150 personnes
À quel débit d’eau la centrale doit-elle tourner pendant 1 heure pour alimenter la ville de Saint-Chamas pendant 1 journée ?
Qui consomme le plus : la tour de contrôle d’un aéroport ou un data center à Marseille ?
Combien de bananes pour charger un téléphone ?
Jusqu’où au plus loin est acheminée l’électricité produite ici ?
personnes qui marchent pendant 8 heures ?
Combien de panneaux solaires pour construire une éolienne ?
28 ET 29 SEPTEMBRE 2024
BIVOUAC CENTRALE PARC
Une aventure collective pour se questionner sur notre rapport à l’énergie.
L’année dernière, notre équipage faisait ses adieux au Ressentiscaphe, cette fameuse plateforme d’observation sensible de l’étang imaginée par le collectif SAFI. Devenu récif flottant abritant de nombreuses espèces, c’est maintenant l’association 8 vies pour la planète qui en a la garde à Saint-Chamas. Mais notre soif d’exploration ne s’est pas tarie en cette deuxième année du Laboratoire plastique. Alors, on a sorti notre vieille caravane, complètement relookée en Étang Mobile, pour sillonner tout l’été les Fêtes de l’étang, d’Istres à Saint-Mitre, en passant par Miramas, Berre-l’étang et Saint-Chamas ! Ce cabinet de curiosités sur roues raconte l’histoire de nos recherches, notamment les prélèvements de plastique réalisés sur les plages et rivières affluentes à l’étang de Berre, en collaboration avec l’IECP, ainsi que les rencontres entre scientifiques de CHROME et l’INRAE et artistes comme Bulat Shapirov, Violaine Barrois, et Camille Goujon. On peut y découvrir également le nouveau cahier de jeux de SAFI, «Ressentir l’étang,» ainsi que la balise-filet «Un Œil sur l’étang» de Maxime Paulet, qui continue sa tournée pour collecter les plastiques avec les jeunes apprentis des bases de voile. Et pleins d’autres surprises…
Les membres de l’équipage : Violaine Barrois Systèmes du Plasticocène (Atelier participatif de visualisation de données), Hélène Dattler Sur mon île (édition), Grégoire Édouard Résidence de l’équipage, Les traversées, Le voyage du Ressentiscaphe (Photos dans l’Album), Camille Goujon Boule à neige de l’Etang de Berre (Maquette d’Usine pétrochimique, eau de l’étang, sédiments) / Arts Micro-plastiques (Film animé, boucle) / Fish n’ plastic (Film animé, boucle) Christelle Gramaglia Courrier des baigneurs, (Boite aux lettres participative), Pascal Messaoudi Expédition Pamparigouste, Cap sur Istres !(Écoute sonore)Aïe design – Maxime Paulet Un Oeil sur l’étang (Maquette de la balise flottante) / Déclinaison du projet Pèlerin, Collectif SAFI Ressentir l’étang, Explorer l’étang de Berre avec le Ressentiscaphe (Récit de voyage et carnet de jeux) / La centrale hydroélectrique et le comblement de l’étang, Les poissons migrateurs et la pêche au mercurochrome, Les pétroliers et l’invasion des cténophores (3 drapeaux ), Bulat Sharipov Collection postnaturelle (série de photos et vidéos, atelier de photomicrographie), GIPREB Protocoles Baignade , Institut Écocitoyen pour la Connaissance des Pollutions Microplastiques dans les eaux de surface / Microplastiques dans les rivières / Microplastiques sur les plages / Protocole citoyen diagnostic macrodéchets, Laboratoire CHROME de l’Université de Nîmes Microplastiques dans les sédiments (surface et carottes). Création graphique : Adrien Zammit. Scénographie et production : Bureau des guides du GR2013
« FRANCHEMENT AVANT C’ÉTAIT UNE POUBELLE ICI, MAINTENANT C’EST UN PARADIS » François, formateur et militant écologiste berrois.
Depuis plusieurs mois, avec ou sans caravane, les chercheuses de l’ « équipe socio » du Labo vont à la rencontre des habitant·es des rives. Elles nous racontent…
« J’AI RAMASSÉ UNE POIGNÉE D’ALGUES SUR LA DIGUE ET J’AI FAIT LE TRI. DU COUP, ON A DÉCOUVERT UN PEU PAR HASARD TOUTES CES MAGNIFIQUES PETITES BILLES. C’EST DES TRUCS QUE TU VOIES PAS. APRÈS ON A OUVERT L’ŒIL UN PEU MIEUX ET ON EN A TROUVÉES ABSOLUMENT PARTOUT » Michel, professeur de sports nautiques à Vitrolles.
Ce qu’on étudie : Les perceptions, usages et dépendances au plastique des riverains de l’Étang de Berre en tant que milieu vulnérable. Les conditions de possibilité d’une expérience de sciences participatives sur les pollutions plastiques de la lagune. Comment : avec des méthodes sociologiques qualitatives via des interviews ciblées et la collecte d’avis et d’idées plus spontanés à l’occasion des fêtes de l’Étang. Pour ce faire, nous avons sollicité l’écriture de cartes postales adressées à l’Étang de Berre et/ou au Plastique et animé des discussions autour d’une carte pour que les visiteurs puissent localiser leurs ressentis positifs et négatifs. Le matériau ainsi recueilli a été analysé de manière comparative.
Premiers résultats :
Le plastique est un matériau du quotidien qui a un statut ambivalent. Les personnes interviewées parlent à la fois de son utilité et du rejet qu’il peut susciter en tant que déchet – plastique abandonné qui souille les plages.
Elles considèrent toutefois que les choses s’améliorent du fait d’une prise de conscience citoyenne – la dispersion des déchets est imputée soit aux éléments naturels (courants et vents) soit à des incivilités résiduelles.
La qualité de l’Étang elle-même est vue comme évoluant favorablement.
Les problèmes prioritaires de l’Étang restent cependant, selon les interviewés, les rejets de la centrale de St-Chamas et les pollutions atmosphériques industrielles – les billes de plastique issues de la pétrochimie et les microplastiques sont difficiles à voir et donc peu évoqués.
Le ramassage est malgré tout une pratique relativement répandue qui permet à ceux qui s’y adonnent de devenir acteurs du changement, mais qui va rarement de pair avec une remise en question du productivisme à l’origine de la surproduction plastique.
Pour échanger à ce sujet, contacter zoe.michel01@gmail.com et christelle. gramaglia@inrae.fr
! »
Yvon retraité de la plasturgie Saintchamassien et pêcheur amateur.
Mieux vaut regarder là où on ne va pas, parce que, là où on va, on saura ce qu’il y a quand on y sera.
Dans les projets de recherche avec plusieurs organismes, il y a souvent des « comités de pilotage » , des moments de rencontre annuels où on se dit où on en est et où on va.
Ce n’est pas vraiment surprenant que dans une expérience comme celle du Laboratoire Plastique de Pamparigouste on ait eu envie de tenter ce grand rendez-vous plutôt en marchant et en vous invitant …
On a appelé ça la Trilogie plastique !
Le 1er opus (Plastique, où es-tu, m’entendstu, que dis-tu ?) posait les bases de ce qu’est le plastique et de son omni présence dans nos vies.
Le second opus emprunte une maxime aux Shadoks pour nous inviter à regarder ce qui est là, le plastique dans ses modes d’existence. Entre étang et rivières, les premiers résultats
des recherches scientifiques nous conduiront vers d’autres échelles que celles de nos yeux, les travaux des artistes vers d’autres récits de la matière et nous partagerons comment les habitants des rives perçoivent et accordent leurs vies à ce monde industriel qu’ils côtoient au plus près.
Avec le Bureau des guides du GR2013, les scientifiques de L’Institut Écocitoyen pour la Connaissance des Pollutions et des participants à L’observatoire citoyen de l’environnement VOCE, Christelle Gramaglia sociologue à l’INRAEMontpellier, Sylvain Rigaud du laboratoire Chrome de l’Université de Nîmes et le GIPREB, les artistes du Collectif SAFI, Maxime Paulet, Sylvain Maestraggi et Camille Fallet. Avec la contribution des associations 8 vies pour la planète, Nostamar, Wings of ocean, Karwan, en partenariat avec les communes et bases nautiques riveraines.
La Laboratoire Plastique de Pamparigouste est une recherche-action soutenue par la Fondation de France dans le cadre du programme « Les futurs des mondes du littoral et de la mer 2022 » et par le Ministère de la culture.
ces photos ont-elles été prises ?
Faire deviner au joueur assis en face de soi le plus d’images possible en 25 secondes
1ère manche → avec des gestes silencieux
2ème manche → en une onomatopée
Choisir trois images, incluant au moins une avec une présence humaine, et imaginer ce qui pourrait amener les personnes représentées à se déplacer d’une image à l’autre.
Extrait de l’outils pédagogique
Photophiles. Pour en savoir plus : bureaudesguides-gr2013.fr/photophiles/
L’Estaque (Iris Winckler)
Vitrolles (Geoffroy Matthieu, Bertrand Stofleth) Saintes-Maries-de-la-Mer (Bertrand Stofleth)
Marseille (Jean-Christophe Béchet)
Plan-de-Campagne (Xavier Lours) Étang de Berre (Franck Pourcel)
Ona
cru pendant longtemps que les données volaient dans les airs. Des grappes de données qui, par des ondes imperceptibles, tout autour de nous, se faisaient mail ou vidéo une fois l’ordinateur allumé pour les capter. Et puis on a regardé sous nos pieds. La plaque en fonte Pont-à-mousson. La trappe. Regard télécom où se lovent les câbles qui transmettent les informations mondiales. Un fil dont l’âme est de verre qui transmet l’information grâce à la réfraction de la lumière. C’était SEA-ME-WE, c’était Peace ou 2africa. Sous nos pieds, la prolongation terrestre de ces grands câbles, autoroutes sousmarines de la donnée qui relient et contournent les continents. En fait, c’était là que ça se passait. Et au point de croisement des autoroutes : on fabrique les serveurs, qui enregistrent et qui traitent. On les installe dans des racks et on les superpose. On fait des armoires entières d’ordinateurs qui tournent et qui enregistrent les bouts d’informations qui composent une donnée. Les ordinateurs dans les racks tournent et chauffent, comme des milliers de petits ordinateurs portables qui surchauffent quand on les garde trop longtemps sur les genoux. Alors on installe des «groupes froids» pour extraire la chaleur et la renvoyer dans des villes déjà caniculaires. Parfois on détourne des rivières pour calmer la surchauffe de ces milliers de petits ordinateurs. C’est ça qu’il se passe. Quand on va sur le « cloud », on va sur un autre ordinateur, coincé dans un énorme data center, avec des milliers d’autres ordinateurs, à travers le wi-fi, lui-même relié à cet ordinateur par des câbles au cœur en fibre optique dans une gaine de protection plastique.
énorme data center sature souvent les possibilités d’un réseau électrique à qui on demande de répondre à toutes les problématiques de transition. Une centrale nucléaire, un champ d’éolienne, un barrage hydroélectrique. Des mines néocoloniales, de usines de microélectronique, des conflits géopolitiques. De l’eau, beaucoup d’eau, à chaque niveau de l’échelle. Et tout ça pourquoi ?
a-t-il fait advenir un monde commun plus égalitaire ? Qui loge dans ces data centers ? On dit que 80% de la donnée stockée dans les data center sont de la machine à machine, du bit coin, du trading à haute fréquence, de l’optimisation de la donnée et de l’apprentissage machinique. De qui les data centers sont-ils les ordinateurs ? De Netflix parti à l’assaut de notre sommeil (selon la direction de Netflix, le sommeil est leur principal concurrent) ? De la police pour la vidéosurveillance ? De Méta pour son ciblage publicitaire ? Il est à qui le nuage qui est sous nos pieds et surtout il sert à quoi ?
8,9 ET 10 NOVEMBRE
FESTIVAL pour se saisir collectivement des enjeux que portent les data center, les câbles sous-marins et les infrastructures du numérique plus largement.
PROJECTION au Gyptis le vendredi 8, BALADE PLOYPHONIQUE le samedi 9 et RENCONTRES INTERLUTTES le dimanche 10.
Organisé par l’équipe de « Le nuage était sous nos pieds» en partenariat avec la Quadrature du Net et le Bureau des guides du GR2013 avec de nombreux·ses invité·e·s.
L’INDEX représente le deuxième doigt de la main, celui qui guide et oriente, mais aussi celui qui donne la parole en public.
Dans nos balades nos guides connaissent la route (et tant d’autres choses), mais ce sont aussi les marcheur·euses, avec leurs récits et leurs anecdotes, qui enrichissent les explorations et notre répertoire de connaissances.
À l’échelle de la métropole et de la bio-région, les marches explorent une diversité de sujets, allant des trames de continuité écologique aux enjeux de l’eau, en passant par la vie animale et végétale en milieu urbain, les particularités des sols, les décisions d’aménagement urbain, et ses histoires. Initiée par une poignée d’artistes marcheurs, la création du GR2013, ce chemin de 365 km représente «une œuvre d’art en soi, équivalant à la réalisation de 1000 tableaux » (Baptiste Lanaspeze).
Après une décennie d’existence, de nouveaux artistes (photographes, sociologues, paysagistes, artistes, historien·es ou urbanistes..) ajoutent leur touche en ouvrant de nouvelles voies d’exploration et de réflexion qui laissent autant de place au corps qu’à l’esprit, à la connaissance sensible.
À l’École des Guides, les maîtres mots sont : bienveillance, retours constructifs et échange de connaissances. Vous nous suivez ?
Alexis Feix 07/09 2024
Marcel Proust nous emmenait dans les imaginaires que suscitent les noms des lieux dans l’ultime chapitre de son premier tome de la Recherche intitulé Noms de Pays : le nom. Car les noms recouvrent une poésie intérieure que les récits, ensuite, étoffent. Nous évoquerons, non seulement les récits des noms, mais aussi les récits des individus que nous reconnaîtrons. Car si les noms permettent ici de classer, ils permettent aussi de porter un regard particulier à ses sujets qui nous accompagnent dans nos villes et ailleurs et lire dans leur architecture, leur croissance, leur implantation, des histoires.
Alexis Feix, paysagiste concepteur, jardinier, musicien, enseignant à l’ENSP, il travaille la pédagogie comme matière à penser le paysage à travers l’expérience notamment dans le rapport
Nathalie Cazals 23/11 2024
du paysage au politique.
Sur les pas de Louise Michel pour décrire les luttes d’hier et d’aujourd’hui portées par les femmes ; pour présenter quelques portraits emblématiques de femmes qui ont marqué l’histoire de leurs indépendances et l’acquisition de leurs Droits. Des luttes et révoltes pour leur liberté avant tout.
Une balade pour débattre des questions de genres et de revendications anticoloniales.
Auteure de récits sur la ville de Marseille et docteure en archéologie et anthropologie, Nathalie Cazals propose des formes innovantes de découvertes des sciences et des patrimoines à travers des balades urbaines, créant de véritables «expériences du patrimoine» en l’utilisant à des fins de cohésion sociale et territoriale.
Des séances d’initiation à la chose marseillaise orientées vers les venants par Nicolas Memain. Faut-il encore le présenter ? « Street jockey » ou « montreur d’ours en béton » comme il se plaît à le dire luimême, il est le cartographe du GR2013® et l’auteur de son tracé emblématique. Lauréat du prix d’urbanisme 2013 de l’Académie d’Architecture, il est reconnu comme un spécialiste de l’urbanisme et de l’architecture du XXe siècle.
18/09 2024
AUTOROUTE NORD
Nicolas Memain
on longera comme on peut l’autoroute Nord de Marseille, à la recherche de traces figées de l’ancien terroir, jusqu’à Saint-Antoine, où l’on prendra le bus 97 qui nous ramènera Porte d’Aix. dans le bus, on se demandera si cette expérience de terrain aura enrichi notre relation à l’autoroute Nord et à son paysage.
18/10 + 30/11 2024
CANAL : LA OU IL EST VISIBLE
Nicolas Memain
Le canal de Montricher, clé de voûte de la Marseille contemporaine : on peut boire et cultiver sur un caillou sec. Une histoire complexe. Un patrimoine commun, l’alimentation en eau potable. Le « quoi qu’il en coûte » du 19ème siècle. 80 km jusque Marseille, 80km en intra Marseille jusque dans vos foyers. Des enjeux de sécurité, une trame bleue potentielle, des ouvrages techniques pour assurer un débit régulier, des stations derniers cris de potabilisation : le Canal de Marseille.
Vendredi 18 octobre 2024 : Partie 3
Samedi 30 novembre 2024 : Partie 1 Samedi 18 janvier 2025 : Partie 2
Celivre de Jeanne Millet invite les amoureux des arbres, qu’ils soient professionnels ou simples passionnés, à plonger dans l’univers fascinant de l’architecture des arbres. À travers des illustrations riches et détaillées, il guide le lecteur dans la découverte de la manière unique dont chaque espèce développe ses branches et construit sa structure. L’ouvrage retrace également l’histoire des idées en matière d’architecture des arbres, depuis leur émergence dans les années 1960 jusqu’aux découvertes les plus récentes. Aujourd’hui, grâce à ces avancées, il est possible de lire la séquence de développement d’un arbre comme une carte, offrant un regard précieux sur son état actuel, son interaction avec l’environnement, et son potentiel de croissance. Ce savoir, aux multiples applications, s’étend de la foresterie à la conservation, en passant par l’aménagement et les sciences, où il sert de cadre pour intégrer des connaissances issues de diverses disciplines.
D40 COMBATTANTES POUR L’ÉGALITÉ
roit à l’expression, accès à l’éducation, droit de vote, droit à la contraception et à l’avortement, droits des femmes noires, lutte contre les violences et le viol, lutte pour la dignité des femmes homosexuelles… À travers 40 figures féminines (Virginia Woolf, Simone de Beauvoir, Pina Bausch, Angela Davis, Oprah Winfrey…) qui se sont exprimées dans le domaine des arts, de la politique, des sciences et des médias, on découvre le combat des femmes pour se faire entendre, défendre leurs droits et obtenir l’égalité.
OPROMENADE SUR LES BORDS DU CANAL DE MARSEILLE
uvrage écrit par E. de Saintferréol, publié pour la première fois en 1854. Ce livre propose une description des paysages, ainsi que des aspects historiques et techniques du canal de Marseille, une œuvre majeure d’ingénierie hydraulique en France. Le canal de Marseille, construit au 19e siècle, avait pour objectif principal d’acheminer l’eau de la Durance jusqu’à Marseille afin de résoudre les problèmes d’approvisionnement en eau de la ville. L’ouvrage de Saintferréol contient des observations sur les travaux, les impacts du canal sur l’environnement et la vie locale, ainsi qu’une réflexion sur l’importance de cette infrastructure pour Marseille.