Carnet de navigation
Les traversées — Vitrolles, 27 septembre 2020 L’ÉQUIPAGE : Le Bureau des guides du GR2013 Agathe Scorpolini, Agnès Jouanaud, Alexandre Field, Antoine Devillet, Elfie Didier, Johanne Baudy, Julie de Muer, Loïc Magnant, Marielle Agboton, Marion Bottaro, Noémie Behr et leurs outils de navigation
les intervenant-es
les artistes Le collectif SAFI (Stéphane Brisset & Dalila Ladjal avec Guillaume Simoni) et son Ressentiscaphe Geoffroy Mathieu et sa Manifestation des images Camille Goujon et ses cartes postales Adrien Zammit et son coup de crayon Christophe Modica, Stéphane Coutable et leurs improvisations sonores Grégoire Edouard et son objectif Pascal Messaoudi et son micro Guillaume Meigneux et sa caméra
(par ordre d’apparition) Valérie Décot et la circulation des matières Arlette Hérat et les voies de l’urbanisation Vinciane Despret et le chemin des oiseaux Juliette Simon et les couloirs à avions Agnès Jouanaud et la trajectoire de la famille Dallaporta Guilaine Doret (Nosta Mar) et le sentier littoral
Et vous tou·tes qui marchez !
Nous sommes partis il y a plusieurs mois déjà. En bateau, explorer le trou dans la carte, l’étang que nous pensions connaître. Nous nous sommes abreuvés de toutes les histoires que l’on pouvait attraper. Nous avons gravi les masses d’eau stratifiées, suivi un soir le chemin des algues et un autre soir celui des zostères, fait halte au pied des usines, partagé le repas d’un pêcheur, dormi avec les moules et écouté le son des torchères et du vent au petit matin. Correspondance de l’équipage de l’Expédition Pamparigouste, 2020.
Carte Michelin, 2015
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“Plus elle s’en éloignait, plus elle s’en approchait et plus elle s’en approchait, plus elle s’en éloignait.” Les Aventures d’Alice au pays des merveilles, Lewis Carroll, 1865.
Mission de collecte
Les traversées sont aussi des moments de collecte pour représenter l’état des rives de l’étang. Rapportez de quoi raconter l’étang, que ce soit un objet, une histoire, une création improvisée, des ressentis. Nous recueillerons vos collectes à la fin de la marche. Attention au ramassage : jamais plus que nécessaire, et toujours dans le respect des milieux qu’on traverse.
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DE LA GARE A L’ÉTANG EN CHERCHANT LES FAILLES ET EN ÉVITANT LES OBSTACLES 4
LA GARE
L’ÉTANG
La zone aéroportuaire Le chemin de fer La cuesta La départementale D9 L’autoroute A7 L’hyperfragmentation urbaine
LA GARE VAMP DANS LE CREUX On constate néanmoins que sa position enclavée au pied de la cuesta de Vitrolles la rend peu accessible aux habitants résidant en partie haute, tandis que, en partie basse, ses accès « tortueux » à travers la ZI de Couperigne la rendent insuffisamment visible et attractive pour les usagers de l’Aéroport et les salariés des entreprises alentours, en particulier Airbus Hélicoptères. Extraits du site web du département des Bouches-du-Rhône.
Projet de téléphérique pour rallier l’aéroport Marseille-Provence depuis la gare de Vitrolles.
« On est là dans un creux de la métropole mais à mon sens, la gare de Vitrolles a vocation à devenir le principal pôle de mobilité du territoire d’ici 10 ans », estime-t-il. « Les zones d’activité des Estroublans et de l’Anjoly ce sont 15 000 emplois. La majorité est occupée par des salariés extérieurs au territoire et qui prennent leur voiture à 60% », déplore Loïc Gachon. Interview de Loïc Gachon, Maire de Vitrolles, Marsactu, 2019.
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PISTE ROSE (À COLORIER DU ROUGE AU ROSE)
Crassier de boues rouge, les Griffons, Vitrolles, Google Earth. Traînée rouge des retardateurs de feu, canadair. Marbre rose de Vitrolles, photo Lionel Devlieger.
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La vie en rose - La cité rose - 2012 dans Metropolen, à l’ombre des grandes villes Vitrolles échangeur de Kristine Thiemann.
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LA CIRCULATION DES ÉLÉMENTS DE CONSTRUCTION
Extrait du site web de R-AEDIFICARE.
C’EST QUOI LA VRAIE VALEUR DES MATÉRIAUX ?
Au lieu d’être considérés comme des banques de matériaux, les bâtiments deviennent des déchets en puissance dont il faut prendre en charge l’évacuation. Extraits de Rotor, Objectif Réemploi, 2015.
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Extraits de Rotor, Objectif Réemploi, 2015.
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On réduit souvent les matériaux à leurs composantes chimiques, mais il y a d’autres manières d’en parler. En parler uniquement en terme de compositions chimiques, c’est une manière de les homogénéiser, ça fait partie de la fabrique des matériaux comme marchandises. Mais dès qu’on se met à raconter leurs trajectoires de vie et de rencontre, elle peut prendre d’autres formes de valeurs. Les matériaux peuvent acquérir des statuts : patrimoniaux, esthétiques, techniques, émotionnels. On pourrait dire qu’ils peuvent faire “carrière”, mais ça demande des informations et du temps de raconter ces histoires... Livia Cahn, extrait d’une marche dans la calanque Solvay à Port-Miou.
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PETIT EXERCICE DE DESCRIPTION DE TAS
Essaie-toi à une description ludique des tas de la décharge :
Pénurie de sable et construction loop, extrait de Travaux publics, film d’animation de Camille Goujon pour l’exposition Ville en images devenues, Pantin, 2014.
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VEUILLEZ PATIENTER / FLUX INTERROMPU
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Les lignes de désir sont constamment contrées par d’autres forces » : véhicules, aménagements urbains… L’espace piétonnier est « obstrué par une multiplicité de dispositifs dont les fonctionnalités répondent à autant d’usages qui se superposent au sein des espaces publics. Il existe par ailleurs une tension forte entre les désirs des concepteurs […] de canaliser le piéton au sein de lignes de forces désignées, qui lui sont spécialement dédiées, et le désir des piétons eux-mêmes de pouvoir aller où bon leur semble, en utilisant toutes les ressources des multiples espaces à leur disposition. Extrait du blog Dérive zonale, flâneries dans les zones interstitielles.
LIGNES DE DÉSIRS FRUSTRÉES MAIS LES CORPS Y VONT TOUT DE MÊME.
La tour qui se dresse dans la caserne de pompier sert à faire sécher les tuyaux. Hypothèse de Nicolas Memain, Expédition Pamparigouste, juillet 2020.
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LA CITÉ ROSE Le Ministre de la Reconstruction tente l’expérience unique dans notre pays, de créer de toutes pièces la cité moderne, la cité modèle. Nous le remercions de ce choix. Nous tenterons jusqu’à usure de nos forces, de justifier ce choix, par un labeur constant et une large compréhension de l’avenir, de ne pas décevoir le Ministre. (…) Nous donnerons bientôt le premier coup de pioche pour la construction de 100 immeubles (la Cité-Rose) au titre de la reconstruction et de 120 logements au titre du Ministère de l’Air ( S.N.C.A.S.E aujourd’hui Eurocopter). H.Loubet, Maire de Vitrolles, 17/05/1946.
Tu vois, ce sont les premiers collectifs en hauteur de Vitrolles, alors on disait qu’il fallait travailler dans l’aéronautique pour ne pas y avoir le vertige. On ne connaissait pas encore le déploiement urbain vertical. Nicolas Memain, pendant une exploration Pamparigouste.
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Vitrolles, petit village provençal, du haut de ton « Roucas », tu peux être fier de cette étendue de garrigues à laquelle tu as donné une nouvelle vocation, en complétant heureusement l’immense complexe industriel qu’est le périmètre de Berre, par une ruche active, génératrice de santé et d’équilibre. Revue municipale n°1, 1965.
NEW VITROLLES Nées dans l’euphorie de la croissance des années 1960, les villes nouvelles sont aujourd’hui des grands-mères qui aiment à feuilleter leurs albums de famille. Elles témoignent d’une époque révolue où l’on crut à la possibilité de créer une nouvelle société fondée sur la civilisation urbaine. Villes de taille régionale, combinant le logement de masse, des équipements nombreux et inédits et un sens aigu du cadre de vie, les villes nouvelles incarnent un désir de perfection urbaine que les aménageurs et les décideurs des Trente Glorieuses crurent à portée de main. En dépit de son éloignement de la capitale où le système des villes nouvelles fut expérimenté à la fin des années 1960, Vitrolles et plus largement la zone de l’étang de Berre a clairement participé de cette aventure urbaine à partir des années 1970. Au fil des décennies, de nouvelles populations, associant couches populaires et classes moyennes sont venues nourrir le mouvement pionnier qui reprend à son compte l’impératif du cadre de vie et tente d’imposer une manière nouvelle d’habiter en ville. Philippe Conti, extrait de la présentation du projet Transborder, 2013
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Extrait de l’exposition Urbs Vitrolla, Vitrolles city, Elisabeth Baudin, archiviste de Vitrolles.
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Vitrolles, la Nouvelle Ville, brochure ĂŠlaborĂŠe par le collectif Transborder en 2013.
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OISEAUX QUI PASSENT PAR LES SALINS DU LION 18
Illustration : LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) région PACA.
MARTIN PÊCHEUR FULIGULE MORILLON FULIGULE MILOUIN GRAND CORMORAN CANARD SOUCHET HÉRON POURPRE NETTE ROUSSE HÉRON CENDRÉ HÉRON BIHOREAU FOULQUE MACROULE CANARD COLVERT HÉRON CROPIER SARCELLE D’HIVER AIGRETTE GARZETTE ÉCHASSE BLANCHE CHEVALIER GUIGNETTE CYGNE TUBERCULE FLAMAND ROSE GRÈBE HUPPÉ GRÈBE CASTAGNEUX19
OISEAUX DE PLUMES ET OISEAUX DE FER Dehors, sur la piste de l’aéroport, une outarde canepetière, un oiseau ressemblant à une canne et connu pour émettre des bruits de «PRRRRT», a été aperçue. Interdiction stricte de décoller. L’équipage est contraint de prévenir la tour de contrôle qui enverra une des unités mobiles de l’équipe d’agents de péril animalier. Un véhicule motorisé, équipé de mégaphones produisant des cris de détresse annonçant un danger dans les mondes oiseaux, déboule, accompagné d’un chien effaroucheur et de faucons. Un étrange assemblage, hybride entre humain, machine et animal. Il faut être très prudent. L’outarde canepetière, inscrite sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), est protégée par l’arrêté ministériel du 24 janvier 1972 fixant la liste des espèces dont la chasse est prohibée. Sans doute ne le sait-elle pas, et l’on pourra la faire fuir, en simulant la menace d’une attaque par un autour des palombes ou un faucon pèlerin qui n’aboutira pas, ou en actionnant des fusées crépitantes. Seules cinq outardes peuvent être «prélevées» chaque année, selon un arrêté préfectoral datant de 2015, il faut donc tout tenter avant de prendre sa vie. Par chance, l’effaroucheur parvient à mettre l’outarde en fuite. L’oiseau de plumes est tenu loin de celui de fer. L’avion peut décoller. Extrait de Effarouchée ?, de Juliette Simon et Antoine Devillet, L’art du Leurre, Billebaude, 2020. Extrait de la plaquette Gestion du péril animalier, Aéroport Marseille Provence.
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ET TOI, POUR TOI, C’EST QUOI QUI FAIT TERRITOIRE ?
S’il y a des territoires qui tiennent à être chantés ou, plus précisément, qui ne tiennent qu’à être chantés, s’il y a des territoires qui tiennent à être marqués de la puissance des simulacres de présence, des territoires qui deviennent corps et des corps qui s’étendent en lieux de vie, s’il y a des lieux de vie qui deviennent chants ou des chants qui créent une place, s’il y a des puissances du son et des puissances des odeurs, il y a sans nul doute quantité d’autres modes d’être de l’habiter qui multiplient les mondes. Quels verbes pourrions-nous découvrir qui évoquent ces puissances ? Y aurait-il des territoires dansés (puissance de la danse à accorder) ? Des territoires aimés (qui ne tiennent qu’à être aimés ? Puissance de l’amour), des territoires disputés (qui ne tiennent qu’à être disputés ?), partagés, conquis, marqués, connus, reconnus, appropriés, familiers ? Combien de verbes et quels verbes peuvent faire territoire ? Et quelles sont les pratiques qui vont permettre à ces verbes de proliférer ? Je suis convaincue, avec Haraway et bien d’autres, que multiplier les mondes peut rendre le nôtre plus habitable. Créer des mondes plus habitables, ce serait alors chercher comment honorer les manières d’habiter, répertorier ce que les territoires engagent et créer comme manière d’être, comme manière de faire. Je dis habiter, je devrais dire cohabiter. Vinciane Despret, Habiter en oiseau, Actes Sud, 2019.
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MYTHOLOGIE FAMILIALE : PONTON, PÉRISSOIRE, MOULE, JUJUBE ET TRIPORTEUR… Je le sais, rien n’est changé là-bas. Le rocher de Notre Dame de Vie domine toujours l’étang ensoleillé, les cigales continuent de chanter, le même petit chemin pierreux serpente en raidillon de la plage à la villa « des Mauves » et la petite source qui alimente le lavoir ombragé de roseaux n’a certainement pas fini de couler, les figues piquées d’huile, mûriront encore cette année… Autour de ces choses presque immuables, un petit monde s’agite, qui lui n’est plus le même. Nous revivons un beau passé dans ce décor et nous le revivons avec une exaltation qu’augmente encore le nombre de nos petiots ! C’est pour cela, mes chers frérots, qu’il FAUT nous parler de Vitrolles. Les mêmes choses vues à différents moments ont des attraits nouveaux et c’est avec une reconnaissance émue qu’on voudrait pouvoir leur dire : « petites choses qui faites le souvenir, chemin, rocher, arbuste, restez ne changez pas... Témoins d’un temps heureux que nous ne connaîtrons plus, continuez à jalonner la course de notre vie, pour nous le rappeler toujours… » Correspondance Gaston Dallaporta, 1945
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Chère Julie, Juste un mot pour te dire que j’ai lu les lettres de l’oncle Gaston, c’est très joliment écrit et très émouvant. C’est intéressant de voir mise en avant cette idée de l’immuable quand on saît ce que va devenir l’étang. On voit aussi que “dès le début” la vision de l’étang est indissociable du souvenir. La panorama qu’il dresse avec d’un côté la mer, de l’autre les automobiles folles est également une belle image dialectique. Une chose m’est apparue par rapport à la pollution de l’étang. Quand l’étang était pollué au mazout, l’eau était encore claire. C’est ce que dit mon père : l’eau était claire, on voyait le fond. Le mazout flottait à la surface, salissait la plage, mais il disparaissait dans les jours suivants. Et d’après lui, il y a eu des mesures pour limiter la pollution au mazout. La clarté de l’eau est évoquées dans les notes. Avec la Centrale EDF l’eau est devenue opaque, elle a changé de nature. Vers 1970 la baignade a été interdite (après l’interdiction de la pêche en 1957). Bon j’espère ne pas t’assommer avec mes commentaires. Je vais écouter les entretiens. Si tu peux m’envoyer le discours des 50 ans de mariage de Jules et Germaine, je suis très curieux de le lire. Mais il n’y a pas le feu au mazout ! Amicalement, Sylvain Correspondance mail entre l’équipage de l’expédition et Sylvain Maestraggi, petit-fils de Mimi Dallaporta-Maestraggi, été 2020.
Ci-contre, ma mère et moi en 1978 sur la plage de l’Agneau. On reconnaît Berre-L’Étang à l’horizon. Je me souviens très bien des escaliers qui descendaient à la plage. C’était Noël, j’avais reçu en cadeau cette magnifique chouette-horloge en plastique.
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GARE À L’ÉTANG ! À la manière de Boby Lapointe disant à sa charcutière : « Votre saindoux pour le corset ce que vers pour l’hameçon... »
Etang de Berre, sceau de la famille, Tant de berceaux pour l’enfant, Tant de bercés aux heures chaudes les loustiques énervés, Temps du moustique activant la sieste des minots, Etang de Berre, c’est la mère et l’enfant, Tant de mères ont bercé à l’étang, Etang de Berre, Temps de mères, à la mer avec Belle Mère, Etang de Berre, C’est la vie trop lascive, Temps de verres partagés en famille, Tant de vers solitaires pour l’hameçon, Temps de seaux verts, rouges, bleus dans le sable oubliés, Tant de vers à pieds bancals, Tant de pieds nus noircis dans le sable souillé. Temps de mer si la sur ce sol, Tant de sol la pour le chant à Vitrolles, Etend ton chant, pour fêter nos amis. Aux Bastides Quartier de l’Agneau Vitrolles le 18 Mai 1997. Souvenirs de l’étang, poème d’Hervé pour les 60 ans de Jean-Pierre et Monique Dallaporta.
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Parents, souvenez-vous, ces départs pour Vitrolles. Il fallait emporter même les casseroles... Les lits, les matelas, et la malle en osier, Les jouets, les maillots, les vélos, les paniers. Levés de bon matin, on guettait l’autocar Accostant rue Jaubert pour rallier la gare. Les plus grands d’entre nous s’occupaient des bagages, Cherchaient un grand chariot, à jantes sans bandages, Qu’il fallait présenter à l’enregistrement, Ni avant, ni après, mais juste au bon moment, Surveiller l’employé pour être bien certain Que tout ce matériel prenait le même train. Tandis que les petits, pendus à leur maman, Cherchaient de tous leurs yeux le bon compartiment. Sur les dures banquettes aux ressorts tout rouillés En wagon de troisième, la famille s’installée, Pendant une heure au moins pouvait se défouler, Regardant, sans souci, les gares défiler : Saint Louis, Le Canet et Saint Barthélémy, Pas des Lanciers, l’Estaque, par Séon Saint-Henry, Le tunnel de la Nerthe nous plongeait dans la nuit Et nous en ressortions tout recouvert de suie, De ce temps-là, les trains, fumaient bien, eux aussi. Le temps d’un bref salut au bon garde barrière, Vite il fallait charger la charrette de grand-père, Conduite par Joseph, attelée de Tobie Ce presque Percheron au pelage tout gris, Ne connaissait le trot que lorsqu’il faisait nuit, Zigzaguait sur la route au pas de sénateur, De la gare à l’Agneau on mettait...trois quarts d’heure. Juchés sur leurs vélos, les grands faisaient escorte Papa, en canotier, précédait la cohorte Car à peine arrivés, il fallait tout ranger, Mettre les lits en place, préparer à manger. Voilà comment jadis, débutaient nos vacances, Extrait du texte de Jules Dallaporta pour ses noces d’or avec Germaine.
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DES SENTIERS ET DES PLAGES Ils l’ont fait. Le projet lancé il y a plusieurs mois par les bénévoles de l’association Nostà Mar pour relier l’ancien port de Rognac et le marais de la Tête Noire sera inauguré le 27 janvier prochain. «Ce n’est pas une date choisie au hasard, explique Guislaine Doret, bénévole de l’association locale. Cela s’inscrit dans le cadre des Journées mondiales des zones humides, qui s’étendent sur deux jours, les samedi 27 et dimanche 28 janvier.»
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On nous a raconté que les bivalves, en filtrant l’eau pour se nourrir, mettent l’eau en mouvement. Elles brassent les eaux, comme un petit moteur qui fait tourner l’eau. C’est minuscule, à l’échelle d’une moule, mais si tous les filtreurs de l’étang se mettent à faire un tout petit moulin, on peut mettre toutes les masses d’eaux en mouvement et aider l’étang à s’oxygéner. Mais elles ne sont pas faites pour des milieux qui changent trop, et dès qu’il y a trop de variations du milieu, on assiste à des épisodes de surmortalité. Si on regarde la plage, c’est ça que ça nous raconte, ces grandes plages faites en tapis de coquillages morts. Les coques elles, profitent des limons charriés par le canal EDF, elles s’enfoncent dans la vase et s’y cachent. Les moules par contre, elles ont besoin de stabilité, elles ont besoin de rochers, et les rochers sont ensevelis par les limons de la Durance. Dalila Ladjal pendant la traversée du Ressentiscaphe, Expédition Pamparigouste, juillet 2020. Photos : Grégoire Edouard.
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On a mieux compris la composition des plages...
On a passĂŠ du temps Ă visiter les fonds...
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Extrait de partition de Si l’île de Christophe Modica.
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VA TE FAIRE VOIR À PAMPARIGOUSTE Pamparigouste (en occitan Pampaligosta, Pampaligòssa), est un pays imaginaire, lointain ou inconnu dans la culture populaire occitane. On en parle notamment aux enfants en le décrivant comme un pays imaginaire. Il connaît des adaptations et des développements divers selon les régions d’Occitanie. Frédéric Mistral le cite dans Miréio, Alphonse Daudet dans Les Lettres de mon moulin (Pampérigouste). Par exemple, on le décrit comme une île et un royaume imaginaire, au large de l’étang de Berre, peuplé de fées et inaccessible aux hommes. Cette île occupe une place majeure dans l’imaginaire provençal. La légende raconte que ce royaume a été créé de toutes pièces par des fées exilées qui lui donnèrent d’immenses richesses et une grande fertilité. Afin que personne ne voie ce royaume, les fées l’entourèrent d’une barrière invisible, qu’aucun homme ne pouvait traverser. Pamparigouste est aussi une expression utilisée dans plusieurs régions d’Occitanie, notamment en Provence et en Languedoc, pour désigner n’importe quel lieu très lointain et/ou inaccessible ou bien pour envoyer promener les importuns : Il est parti à Pamparigouste. Je vais t’envoyer à Pamparigouste. Wikipedia
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PAMPARIGOUSTE, est une expédition métropolitaine soutenue par le FNADT, la Région Sud, le projet européen Nature 4 City Life, le Département des Bouches-du-Rhône, Les Parallèles du Sud de Manifesta 13, la Fondation de France, les communes de Martigues, Miramas, Saint-Chamas, Istres, Vitrolles et Berre-l’Étang. En coproduction avec le gmem-CNCM-marseille, Centre National de Création Musicale de Marseille | ENSA•M. En partenariat avec Opéra Mundi, la Fondation TARA Océans, le GIPREB, L’institut écocitoyen de Fos, le LPED (Aix Marseille Université), le Parc de l’ancienne poudrerie de St Chamas (SIANPOU), Yes we camp, les bases nautiques et clubs de voile ainsi que les associations riveraines de l’étang (ESSV, le BatOlab, la LPO, l’ADMR, l’Étang Maintenant, Nosta Mar…).
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PROGRAMME DE LA JOURNÉE 27 SEPTEMBRE 2020 9h15
Départ de l’équipage depuis la gare de Vitrolles-Aéroport Marseille Provence 12h30
Pique-nique et conférence conversée avec Vinciane Despret
15h30
Goûter familial
16h40
Assemblée finale et concert Si l’île de Christophe Modica et Stéphane Coutable 17h20
Fin de la traversée PROCHAINES TRAVERSÉES Dimanche 11 octobre 2020
Traversée no3 — Berre-l’Étang
Une marche des Salins à la plage de Champigny pour entendre parler le sel, les pipelines, les cabanes et l’eau d’un fleuve.
Dimanche 18 octobre 2020
Traversée no4 — Martigues
Une marche de la gare de Lavera à la base nautique de Tholon pour entendre parler les pêcheurs, les radeaux, les coquillages et les pétroliers.