Pléiades #3 (BIS)

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1001 Nuits #3 Coucher du soleil

18h48

Pléiades

Dimanche 18 Mars Le trésor des Infernets Sentier des Encaneaux 13390 Auriol

De 9h30 à 18h48 Trek danse

18h48 Rassemblement pour le coucher du soleil


1001 nuits Qu’est ce que le projet 1001 nuits ? 1001 NUITS c’est une collecte de récits et une série de rendez-vous artistiques pour passer ensemble du jour à la nuit. Le principe est d’inviter habitants de proximité et voisins métropolitains à découvrir ensemble un endroit du territoire de manière originale, au travers de rencontres et d’histoires qui entrent en résonnance avec les paysages.

Quand ? Du 17 février au 2 septembre 2018.

Où ? Dans des lieux insolites autour du sentier GR2013.

Qui ? 1001 NUITS est un projet proposé par le Bureau des Guides du GR2013, coproduit par MP2018 avec le soutien de la Banque Populaire Méditerranée, en partenariat avec Bouches-duRhône Tourisme et le Comité Départemental de Randonnée Pédestre des Bouches-du-Rhône. 1001 NUITS #3 a été réalisée avec le soutien de La Felicidad Productions tout terrain.

Illustrations © Catherine Chardonnay Graphisme © Lindsay & Bourgeix


P L É i A D E S . Groupe de sept étoiles qui constitue un petit amas très groupé dans la constellation du Taureau et bien visible les nuits d’hiver. Par glissement, groupe de sept poètes français du 16ème siècles. Dérivé : une pléïade, une grande quantité.


« Dinarzade, le lendemain, ne manqua pas d’engager sa sœur à poursuivre le merveilleux conte qu’elle avoit commencé. Scheherazade prit alors la parole, et s’adressant au sultan : « Sire, dit-elle, je vais, avec votre permission, contenter la curiosité de ma sœur. » Trente et unième nuit, les Mille et une nuits

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Les diffĂŠrentes interprĂŠtations tectoniques du Massif de la Sainte-Baume entre 1865 et 1935.

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scénarios géologiques La formation du massif de la Sainte-Baume a la même origine que le plissement pyrénéen. On attribue ces formations au déplacement de la péninsule ibérique par rapport à la plaque européenne. Elle commence à s’en détacher il y a 120 millions d’années et amorce un vaste mouvement de rotation, creusant alors le sillon pyrénéen. Il y a 65 millions d’années, le mouvement change : la péninsule ibérique entre en collision avec la plaque européenne, ce qui provoque la formation des Pyrénées. Le sudest de la France, propulsé alors vers le nord-est d’une centaine de kilomètres, subit des déformations dont une des plus importantes est celle du massif de la Sainte-Baume. (...) En 1979, Gérard Guieu, de l’université de Provence, propose un scénario plus précis pour l’orogenèse de la Sainte-Baume. L’histoire serait plus tardive que le plissement pyrénéen. En effet, le massif cristallin qui s’étendait de l’Espagne à l’Italie sur l’emplacement actuel du golfe du Lion subit la pression ibérique bien après la fin du crétacé (65 millions d’années). Il a le temps d’entrer en pénéplanation au niveau du golfe du Lion. Il se trouve qu’alors la partie cachée d’une montagne, celle qui est au-dessous et au contact du manteau terrestre, est au moins aussi massive que sa partie extérieure, un peu comme un iceberg. Mais l’érosion n’est pas la même, elle ne se fait que par phases brutales, le magma arrachant en quelque sorte de temps en temps d’énormes masses. Le massif montagneux se met alors à remonter en altitude. C’est ce qui se passe aujourd’hui au Tibet, et bientôt dans la vallée de la Mort aux États-Unis. Voilà donc le phénomène qui se produit, que Gérard Guieu appelle le « bombement crustal liguro-provençal » (BCLP). Dès lors, les couches sédimentaires calcaires qui étaient déposées dans les mers chaudes au nord et au sud du massif montagneux vont être soulevées et exondées. Des mouvements de glissement par gravité s’ensuivent, conduisant à un charriage au sud et des chevauchements au nord. Puis le BCLP se fissure, ouvrant la mer Méditerranée qui s’engouffrera par le détroit de Gibraltar, et entraînant en rotation la Corse et la Sardaigne (rotation de 60° environ avec un axe centré sur Gênes, en Italie). Plus tard, l’orogénèse alpine basculera ces couches sédimentaires vers le sud, donnant quasiment le paysage actuel où les collines provençales semblent se chevaucher vers le nord, un peu comme des vagues à l’assaut des Alpes. Des mouvements plus récents finiront par mettre en place le relief actuel.

wikipedia

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MARCHANDs DE GLACE L’histoire des glacières de la Ste Baume peut se diviser en trois périodes. Les renseignements les plus anciens dont on dispose datent du milieu du XVIIème : « Deux marchands marseillais obtinrent en 1648 les premiers privilèges et construisirent les premières glacières, l’une à Gémenos, sur le versant de la Ste Baume, à 25 kms de Marseille et 30 de Toulon, la seconde à Mimet, sur la chaîne de l’Etoile, à 20 kms d’Aix, 30 de Marseille. Elles furent construites vers I650 et leur exploitation commença vers 1653. » Au début du XVIIIème, avec le développement du marché : « Il va falloir construire de nouvelles glacières et pour cela il faudra trouver de l’eau, du froid et des chemins carrossables. Le Massif de la Ste Baume a de l’eau, du froid, mais les chemins ne sont que des sentiers muletiers qu’il faudra aménager. Vers 1710, la construction d’une nouvelle glacière est entreprise sous le pic de Bertagne (extrémité Sud de la chaîne de la Ste Baume). Quelques années plus tard le chemin en direction de Plan d’Aups ayant été acheté il se construisit deux nouvelles glacières au lieu dit Bastide des glacières. » Vient enfin la période de la production massive : « Mais la consommation augmente toujours, aussi vers 1790, il faut reprendre le problème et envisager la construction de glacières par dizaine; cela demande de l’eau en abondance et des chemins en état de permettre des charrois groupés et fréquents. Une seule région pouvait répondre à de telles besoins. Fontfrège, situé sur la commune de Mazaugues, à l’Est et en contrebas du Joug de l’aigle (extrémité Nord de la Ste Beaume) qui possède de nombreuses source à 800m d’altitude. » La production va continuer à se développer tout au long du XIXème jusqu’à ce que, d’une part l’utilisation du chemin de fer, de l’autre l’apparition de fabriques de glace industrielle viennent concurrencer, puis mettre un point final à la production. « En 1885, les chemins de fer purent transporter la glace provenant des glaciers naturels jusque dans les villes. Le prix de revient de cette glace, qui n’avait subi qu’une seule manutention était infiniment moins élevé que celui de la glace des Glacières de Provence qui virent leur exploitation rapidement péricliter et sans remède possible. Elle devait encore survivre pendant 20 ans. C’est en effet en 1905 que Mr. Long, dernier propriétaire de l’exploitation, devait vendre à la Sté des glacières de Paris les derniers magasins à glace qu’il exploitait encore à Fontfrège. » Il semble, en tout état de cause, que la production de la Ste Baume, dont le volume ne pouvait pas être poussé à l’infini, n’aurait pu satisfaire à la demande qui allait se développer de façon considérable. De ce point de vu, elle aurait pu être complémentaire d’une importation même forte, de glace naturelle toutes deux ont en fait été détrônées par les fabriques de glace artificielle qui n’avaient pour limite que leur multiplication, résolvaient au mieux les problèmes de transport (et donc de perte) et dispensaient de cette architecture gigantesque qu’étaient devenues les glacières.

Yves Nedonsel Le massif de la Sainte -Baume et la production de glace naturelle : les glacières de Fontfrège


Implantation d’une glacière sur les berges d’un ruisseau, vue en coupe.

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MYSTÈRE Hydrographique Bénéficiant d’un climat de type méditerranéen montagnard, le massif de la SainteBaume est considéré comme le principal château d’eau de la région. Plusieurs rivières y prennent naissance : l’Huveaune, la Vède, le Peyruis, le Gaudin, le Caramy, l’Issole, le Gapeau, le Fauge... Des résurgences importantes : La Foux de Nans, la Figuière à Tourves, la source vauclusienne de l’abbaye de Saint-Pons à Gémenos, la Castelette à Nans-les-Pins (qui donne naissance à l’Huveaune), la source des Orris à La Roquebrussanne, la source du Raby à Signes... sont alimentées par la forte pluviométrie due au relief. Le massif est parcouru par un important réseau de rivières souterraines et de nombreux avens sont explorés par les spéléologues. Ainsi dans les années 1980, après le passage de plusieurs siphons, des spéléos-plongeurs découvrent un important réseau de galeries abritant une rivière au gouffre du Petit Saint-Cassien. Depuis de nombreux spéléologues de divers clubs régionaux tentent de trouver un autre accès permettant d’éviter la zone noyée. Malgré plusieurs études parmi lesquelles des campagnes de coloration, les hydrogéologues et les spéléologues régionaux n’ont pas pu mettre en évidence une relation claire entre la bassin versant du massif de la Sainte-Baume (ainsi que les bassins secondaires de la zone marseillaise) et les résurgences sous-marines de Port-Miou et du Bestouan dans les Calanques de Marseille. Il existe vraisemblablement un drain profond (altitude autour de +100 m) en régime noyé. Il n’est atteint par aucun des avens connus. Des recherches scientifiques et spéléologiques sont toujours en cours pour tenter de percer ce mystère.

Wikipedia

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infinie goutte d’eau L’histoire d’un ruisseau, même de celui qui naît et se perd dans la mousse, est l’histoire de l’infini. Ces gouttelettes qui scintillent ont traversé le granit, le calcaire et l’argile ; elles ont été neige sur la froide montagne, molécule de vapeur dans la nuée, blanche écume sur la crête des flots ; le soleil, dans sa course journalière, les a fait resplendir des reflets les plus éclatants ; la pâle lumière de la lune les a vaguement irisées ; la foudre en a fait de l’hydrogène et de l’oxygène, puis d’un nouveau choc a fait ruisseler en eau des éléments primitifs. Tous les agents de l’atmosphère et de l’espace, toutes les forces cosmiques ont travaillé de concert à modifier incessamment l’aspect et la position de la gouttelette imperceptible ; elle aussi est un monde comme les astres énormes qui roulent dans les cieux, et son orbite se développe de cycle en cycle par un mouvement sans repos. (...) Chose admirable et qui m’enchante toujours ! Ce ruisselet est pauvre et intermittent ; mais son action géologique n’en est pas moins grande ; elle est d’autant plus puissante relativement que l’eau coule en plus faible quantité. C’est le mince filet liquide qui a creusé l’énorme fosse, qui s’est ouvert ces entailles profondes à travers l’argile et la roche dure, qui a sculpté les degrés de ces cascatelles, et, par l’éboulement des terres, a formé ces larges cirques dans les berges. C’est aussi lui qui entretient cette riche végétation de mousses, d’herbes, d’arbustes et de grands arbres. Est-il un Mississippi, un fleuve des Amazones qui proportionnellement à sa masse d’eau, accomplisse à la surface de la terre la millième partie de ce travail ? Si les rivières puissantes étaient les égales en force du ruisselet temporaire, elles raseraient des chaînes de montagnes, se creuseraient des abîmes de plusieurs milliers de mètres de profondeur, nourriraient des forêts dont les cimes iraient se balancer jusque dans les couches supérieures de l’air. C’est précisément dans ses plus petites retraites que la nature montre le mieux sa grandeur. Étendu sur un tapis de mousse, entre deux racines qui me servent d’appui, je contemple avec admiration ces hautes berges, ces défilés, ces cirques, ces gradins et la sombre voûte de feuillage qui me racontent avec tant d’éloquence l’œuvre grandiose de la goutte d’eau.

Élisée Reclus Histoire d’un Ruisseau, 1869

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Il y avait une vieille femme que j’avais créée en voeu. Elle était l’épouse d’un vieil étang. Vous pouviez la voir nager dans son mari si vous étiez caché dans les buissons. Elle lui parlait avec sa façon de nager gentiment. Une fois dans leur vie il n’y eut pas de pluie et le soleil commença de réduire l’étang. Bientôt le soleil prit l’étang tout entier ! Pendant beaucoup de nuits la vieille femme dormit près du trou où son mari avait vécu. Puis, une nuit, un orage arriva mais au matin il n’y avait toujours pas d’eau dans la vieille demeure de son mari. Alors elle décida de partir à sa recherche et elle suivit sur le sol les flaques qui marquaient les pas de l’orage. Elle les suivit pendant beaucoup de kilomètres. Finalement elle tomba sur son mari assis dans un trou. Mais il s’était trompé de trou ! Alors la vieille femme ramena son mari à la maison petit à petit, dans ses mains. Vous auriez pu le voir rentrer à la maison si vous étiez caché derrière les buissons. Partition rouge. Poèmes et chants des Indiens d’Amérique du Nord

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Le trésor d’auriol Au milieu du 19ème siècle, un cultivateur Auriolais, Monsieur Aubert, possédant un verger d’oliviers au lieu-dit « les Barres », venait, à chaque labour, buter contre une grosse pierre plate. En février 1867, il décida donc avec son fils, de la déterrer pour ne plus être géné. En enlevant cette pierre, ils trouvèrent un vase en argile grise, planté dans le sol et brisé sans doute par le poids de la dalle. Ce vase contenait plus de 2000 petites pièces d’argent. Cet ensemble est aujourd’hui connu sous le nom de « Trésor d’Auriol ». Conscient que sa découverte devait avoir un peu de valeur, le cultivateur s’adressa au bijoutier du village et essaya d’en négocier l’échange contre une montre en or. Le bijoutier ne lui proposa qu’une montre en argent et l’affaire ne se fit pas. C’est sans doute ce qui sauva ce trésor de la fonte pure et simple. Il décida donc ensuite de s’adresser à l’Abbé Bargès, pour lui demander son appui et ses conseils. Bien évidemment, son but était de tirer le maximum de profit de sa découverte. L’abbé Bargès dans un article publié le 6 juillet dans la presse, déclarait : « Le cultivateur qui a eu la bonne fortune de faire cette trouvaille ne se doutait guère jusque-là du trésor que renfermait son petit coin de terre ; il se promet d’en tirer le meilleur parti possible. Avis aux amateurs qui auraient envie de faire l’acquisition de ces antiquités en tout ou en partie. » Averti de la trouvaille par le maire d’Auriol, le préfet des Bouches-du-Rhône, dépêcha sur place Louis Blancard, archiviste du département à la préfecture, et Joseph Laugier, conservateur du Cabinet des Monnaies et Médailles, pour les compter, les peser et en faire un choix. (...) Louis Blancard estima que la découverte du trésor avait rapporté à son inventeur environ 10.000 francs. Les monnaies composant ce « Trésor d’Auriol », émises à Marseille vers 500 avant J.C, constituent le premier monnayage de France. Elles sont toutes en argent et anépigraphes, c’est à dire qu’elles ne comportent aucune inscriptions. Pour la plupart elles présentent des dessins variés sur l’avers et une marque en creux de forme carrée sur le revers. En réalité, ce « carré creux » comme on l’appelle communément, est composé de quatre carrés en croix plus ou moins profondément marqués, et qui prennent parfois l’apparence « d’ailes de moulin ».

source inconnue

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Pièce de monnaie tirée du Trésor des infernets (époque grecque, 500 ans avant J.C.)

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Canapé du fond de la grotte des Infernets

Dans cette grotte, ce ne sont pas des trésors et des richesses matérielles dont il s’agit. Ces cavernes profondes sont peut-être des mines de connaissances. Blog Draconique, Le symbolisme du Dragon et du Griffon

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Ô gouffre ! L’âme plonge et rapporte le doute. Nous entendons sur nous les heures, goutte à goutte, Tomber comme l’eau sur les plombs ; L’homme est brumeux, le monde est noir, le ciel est sombre ; Les formes de la nuit vont et viennent dans l’ombre ; Et nous, pâles, nous contemplons. Nous contemplons l’obscur, l’inconnu, l’invisible. Nous sondons le réel, l’idéal, le possible, L’être, spectre toujours présent. Nous regardons trembler l’ombre indéterminée. Nous sommes accoudés sur notre destinée, L’œil fixe et l’esprit frémissant. Nous épions des bruits dans ces vides funèbres ; Nous écoutons le souffle, errant dans les ténèbres, Dont frissonne l’obscurité ; Et, par moments, perdus dans les nuits insondables, Nous voyons s’éclairer de lueurs formidables La vitre de l’éternité. Victor Hugo Ô Gouffre !

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Alors, le voici Gardien des Morts, Gardien des valeurs de justice et de protection, est-ce cela la connaissance ? Maithiúnas La rivière pose l’un après l’autre tes mots où tu retrouves peut-être un peu de force pour tresser les cheveux d’un chant, à travers ta voix. Elle fait de ces choses qui lient et déteignent sur toi. Tes cils se déploient pour accueillir le reflet concave, la prouesse du monde vulnérable. Matière de poils, déjouis en moi, sature l’espace, immeubles, quartiers, baies de houx, haies de ronciers, c’est là que naissent des sommiers, les amours ininterrompus de nos amis, se guérissent du mauvais amour. Tu es la bascule des vibrations et je te sens, je viens : oh oui ! Pахмат Le griffon m’est apparu représenté en chauve-souris. Or la chauve-souris, tout comme la chouette, signifie qu’il faut agir dans le noir, dans l’ombre. Cela veut dire qu’il faut garder le secret en agissant par introspection car l’intérieur de l’être est rempli des ténèbres et d’incertitude. Le secret doit absolument être gardé. Délivrer à n’importe qui ses secrets, trahir le nom d’une entité peut amener à sa perte définitive, voire une disparition totale des pouvoirs, sans négociations possibles.

Sommes-nous ces démons, particules envoyées du fond des temps rescapés et s’entredéchirant les moyens de repartir, créant cette énergie, ou une autre, capable de nous renvoyer dans le cosmos originel ? Sommes-nous ces extra-terrestres dont l’ADN est une échelle entrelacée que les indiens opèrent à vue de nez et dont Hermès se sert de caducée ? Textes : Robin Decourcy / Terence McKenna / Poème de l’os magique

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Dessins : PAB

On peut appeler griffon la matière première, l’antimoine, une fois le dragon terrassé, c’est-à-dire ouvert par le feu. Le griffon est la transmutation du dragon. Blog Draconique, Le symbolisme du Dragon et du Griffon

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C’est la danse du shaman dans les chutes d’eau, c’est ainsi que la magie se fait. C’est vous-même qui l’engendrez, en vous précipitant dans l’abîme, en découvrant que c’était un lit de plumes. Une fois le champignon m’a dit : « La nature aime le courage. » J’ai demandé : « Qu’est-ce qu’on reçoit en retour de cet effort ? » Et il m’a répondu : « La nature vous montre qu’elle aime le courage, car elle élimine tous les obstacles. »

Textes : Robin Decourcy / Terence McKenna / Poème de l’os magique - Dessins : PAB


Alors on va danser ? « Les Trek Danse sont un moyen d’aller à la rencontre de notre environnement interne et externe. J’utilise ce titre pour faire vivre des expériences collectives, des expériences de perception en milieu naturel. Je choisis des parcours spécifiques et j’interroge des lieux qui me fascinent. Je m’intéresse à la plastique du lieu, à son histoire, ses légendes, sa végétation… Je l’observe, m’y perds, le visite, mais aussi avec la lecture d’ouvrages et les moyens de connaissance que m’offre le numérique. Comme pour les facettes d’un rubik’s cub qui s’entremêlent, le parcours se prépare en terrain de jeu où les participants n’auraient plus qu’à enfiler leurs chaussures et se laisser aller. Les formules sont simples comme : Qu’est ce que ça vous fait de marcher en silence avec des bouchons d’oreilles ? Ou de marcher en empathie avec quelqu’un pendant 2 ou 3 heures ? Il y a de nombreux niveaux de lectures pour le terme d’empathie. Soutenir, faciliter la démarche, supporter, littéralement se mettre à la place, se mettre en relation (avec l’ossature, l’organisme, l’esprit…) regarder de loin, de près, penser à l’autre, se sentir traversé, imiter, proposer des points d’appui. Nous testons plusieurs de ces modalités. Nous allons jouer ensemble, mais le jeu peut s’avérer plus détonnant et sérieux que prévu. Ils durent pour l’instant d’une demi-journée à une semaine. On me demande souvent : « Alors on va danser ? » Pour moi, c’est une exploration multisensorielle de son mouvement dans un environnement. Donc c’est un état de danse. La danse c’est à partir du moment où tu es conscient que cela bouge, qu’il y a de la danse. C’est le postulat qu’a donné John Cage pour le son et pour la musique. Si je l’applique à la danse, que je m’assieds dans la rue, regarde des êtres en mouvement et que je décide un « top » de départ, c’est de la chorégraphie. »

Robin Decourcy entretien avec Joanne Clavel

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1001 nuits Qu’est ce que le projet 1001 nuits ? 1001 Nuits c’est une collecte de récits et une série de rendez-vous artistiques pour passer ensemble du jour à la nuit. Le principe est d’inviter habitants de proximité et voisins métropolitains à découvrir ensemble un endroit du territoire de manière originale, au travers de rencontres et d’histoires qui entrent en résonnance avec les paysages.

Quand ? Du 17 février au 2 septembre 2018.

Où ? Dans des lieux insolites autour du sentier GR2013.

Qui ? 1001 Nuits est un projet proposé par le Bureau des Guides du GR2013, coproduit par MP2018 avec le soutien de la Banque Populaire Méditerranée, en partenariat avec Bouches-duRhône Tourisme et le Comité Départemental de Randonnée Pédestre des Bouches-du-Rhône. 1001 NUITS #1 a été réalisée En coproduction avec la Friche la Belle de Mai.

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PLÉiADES.

Groupe de sept étoiles qui constitue un petit amas très groupé dans la constellation du Taureau et bien visible les nuits d’hiver. Par glissement, groupe de sept poètes français du 16ème siècle. Dérivé : une pléiade, une grande quantité.

« Si vous voulez bien vous approcher un peu plus. La voix porte mal avec le vent. Mais cela fait longtemps qu’il parle aux hommes… nous ferons avec lui ce soir. » Chacun y va d’un petit pas. Nous voilà bien serrés les uns contre les autres, pléiade de curieux du ciel que le ciel attire. — Ballades sous les étoiles, François Barruel


Le trésor des Infernets Où l’on découvre grâce au Trekdanse de Robin Decourcy, qu’en plus d’être des herbivores, nous avions une tête d’aigle, des oreilles de chevaux, le derrière d’un lion et que notrE ventre était peut-être, celui d’un Protocératops de Provence. Ici une aventure toute singulière va s’écrire à partir des Encanaux et du Ravin des Infernets, qui doivent leur forme à une époque la plus retirée de l’histoire provençale. Du porphyre volcanique aux premières sépultures néolithiques, du Protocératops au Griffon, le monde minéral, végétal et animal s’y est, jusqu’à nous, patiemment adapté. Nous vous invitons à saisir la vague antique, à enfiler vos palmes originelles pour surfer et chevaucher sur torrents, ifs, arbousiers, gués ligures et autres dragons de source. Certaines pauses dans des espaces choisis vous permettront d’explorer plus intensément vos capacités de perception, de relation et de composition avec cet enchantement naturel. Le Trek Danse est une nouvelle pratique de la randonnée basée sur un ensemble d’expériences collectives et participatives. Créée par Robin Decourcy, elle se nourrit d’exercices et de jeux développés dans plusieurs courants issus de la danse postmoderne.

Ces marches entrent en résonance avec les paysages traversés et développent notre capacité de perception, de relation et de composition avec notre environnement. avec Robin Decourcy, PAB & Samuel Moussali

Prochaines NUITS 1001 Nuits #4 Coucher du soleil à 20h04 Au bord de la ville Où l’on joue avec la Folie Kilomètre à lire des histoires dans le paysage. [Marche - lecture] — Le dimanche 1 avril, Plan de Campagne (Les Pennes-Mirabeau)

1001 Nuits #5 Coucher du soleil à 20h11 Le récit de Suzanne D. Où Till Roeskens nous fait partager, au travers du récit de Suzanne, un siècle d’histoire populaire de Marseille. [Lecture] — Le samedi 7 avril, La Gare Franche (Marseille)

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